Mouvement des Focolari
Paraguay : le long printemps des étudiants

Paraguay : le long printemps des étudiants

20160216-01Des milliers d’étudiants universitaires ont dénoncé le système dominant de corruption au sein de la plupart des universités de l’État du pays, l’Université Nationale d’Asunción (UNA). Un long printemps austral qui s’est conclu avec les démissions à la chaîne des autorités académiques et en négociant la réforme d’un état conçu au temps de la dictature. Les jeunes universitaires ont surpris tout le monde avec leur sérieux et leur organisation. Durant environ un mois au cours duquel le campus a été occupé, ils ont créé un véritable ”État alternatif ”. Tours de garde aux portes, contrôles des sacs et des bagages afin qu’aucun alcool n’y soit introduit, commissions efficaces pour l’alimentation et les services essentiels, l’organisation d’un calendrier de leçons supplémentaires, avec l’aide de professeurs et d’étudiants des dernières années ; et maintenant, avec un calendrier d’examens afin que personne ne perde le semestre. Ils ont en outre démontré l’intelligence de ne se faire instrumentaliser par personne. Présenté par beaucoup de personnes comme étant une figure inspiratrice, le Pape François, qui avait rencontré des milliers de jeunes lors de sa visite au Paraguay. Son appel à ”faire confusion et puis à l’organiser”, a été fortement écouté. Parmi les animateurs du tournant pacifique #UNAnotecalles (”UNA ne pas se taire”), les jeunes des Focolari. La parole à Alejandra et Cecilia, respectivement étudiantes en Médecine et Ingénieur : ”Tout a commencé avec un sit-in face au Rectorat, pour montrer notre indignation par rapport aux récentes dénonciations de corruption. Chaque jour, une manifestation pacifique se déroulait avec microphone ouvert aux étudiants, professeurs et fonctionnaires. Ensuite, une veillée permanente s’est ajoutée autour de l’édifice, avec grève estudiantine et exigence des démissions du recteur et de ses collaborateurs. Le soutien de la population aussi à travers l’envoi de denrées et autre, nous a donné la force de ne pas céder dans la lutte, nous faisant comprendre qu’il s’agissait d’une bataille pour tous. Après 40 jours, nous avons obtenu les démissions du recteur, de 5 autres fonctionnaires et l’imputation de 38 autres et ensuite, les démissions de tous les doyens de la faculté. Pour nous, ce fut fondamental : vivre avec les gen (jeunes pour un Monde Uni) qui étudient à l’UNA et aussi avec les autres, qui nous faisaient sentir leur soutien d’une façon ou d’une autre. Certains de la promesse de Jésus que si nous nous unissons en son nom, il est au milieu de nous, nous avons tout fait pour que cela soit ainsi. Il a été pour nous lumière, pour défendre les valeurs évangéliques d’amour, vérité et justice, et pour surmonter les moments difficiles qui n’ont pas manqué. Il arrivait parfois qu’il n ‘était pas facile de contenir la foule qui semblait se laisser emporter par les émotions. Pendant ces moments-là, quand on ne voyait plus clair à propos d’une marche à suivre qui soit juste, nous cherchions à comprendre ensemble comment se comporter et quel choix promouvoir. 20160216-02Leticia, étudiante en Travail Social, raconte :” Au début, j’étais un peu confuse. Je n’avais jamais vécu personnellement une telle expérience, avec beaucoup de jeunes, criant des slogans, réclamant des droits et occupant l’université. Je me demandais pourquoi toutes ces injustices et ce que je pouvais faire en tant que chrétienne. J’ai compris que je devais être avec les étudiants, à leur service, essayant de comprendre les raisons de chacun, également celles des jeunes pleins de ressentiments ; travailler avec tous et donner du courage dans les moments de découragement”. Une de ses interventions dans lesquelles elle invitait les étudiants à ”ne pas avoir peur” d’éventuelles répressions, ou de perdre l’année ”car ici, on joue le tout pour le tout”, a été diffusée sur les réseaux sociaux. Pour José, étudiant en Physique, ”aller à contre-courant était une chose de chaque jour. Mais on voyait un grand amour concret entre tous les jeunes présents sur le campus. Je crois que la rébellion qui se vivait et se vit est synonyme de jeunesse et, pour un chrétien, cela signifie imiter un des ”rebelles” les plus grands de l’ Histoire : Jésus de Nazareth. C’était et c’est le moment de l’imiter, non seulement sur le campus, mais aussi dans les autres milieux de vie, pour être une génération fidèle à Ses idéaux”.

François et Kirill: l’unité se fait en cheminant

François et Kirill: l’unité se fait en cheminant

20160215-0312 février 2016. L’aéroport de La Havane (Cuba) est le lieu qui accueille le première rencontre de l’histoire entre l’Evêque de Rome et le Patriarche de Moscou. Une rencontre fraternelle, « entre évêques », qui adonné « l’occasion d’écouter et de comprendre nos positions respectives », comme l’a dit le Patriarche Kirill au terme de cette rencontre. Parmi les préoccupations communes, l’aspiration à la paix et la défense des chrétiens persécutés dans le monde. « J’ai éprouvé la consolation de l’Esprit-Saint dans ce dialogue », affirme le pape François, avec la perspective d’une « série d’initiatives » à réaliser ensemble. “Nous ne sommes pas des concurrents mais des frères, et c’est ce qui doit guider toutes nos actions réciproques envers le monde extérieur”, peut-on lire au centre de la déclaration conjointement signée par le Pape et le Patriarche. Celle-ci souhaite la nécessité d’un travail commun entre catholiques et orthodoxes ainsi que le dépassement des divergences héritées de l’histoire, en répondant ensemble aux défis du monde actuel. Il s’agit des chrétiens victimes de persécutions, de la violence en Syrie, en Irak et dans d’autres pays du Moyen-Orient, de la lutte contre le terrorisme, du dialogue interreligieux, du processus d’intégration européenne dans le respect des identités religieuses. Mais il est aussi question de problèmes sociaux et éthiques, avec des enjeux pastoraux comme l’a souligné le Pape François en parlant aux journalistes dans son vol entre Cuba et le Mexique : pauvreté, crise de la famille, droit à la vie (avortement, euthanasie et procréation assistée), les jeunes et la paix en Ukraine. « De notre capacité à donner ensemble un témoignage de l’Esprit de Vérité en ces temps difficiles – lit-on aussi dans la déclaration – dépend en grande partie le futur de l’humanité ». “A Moscou aussi on sent que ce fut une rencontre historique – écrit Anna Gloria (italienne) du focolare de Moscou – Les moyens de communication en parlent beaucoup. Le soir de la veille de la rencontre, dans la cathédrale catholique de l’Immaculée Conception, Mgr Paolo Pezzi nous a tous invités à prier pour l’unité. Ce fut un moment très beau. Etaient présents des catholiques et des orthodoxes de divers mouvements et communautés. On sent qu’un pas important s’est fait dans l’unité ». L’Eglise orthodoxe russe – malgré les tensions récentes entre Moscou et Rome – a une longue tradition de recherche de réconciliation entre les Eglises chrétiennes divisées. C’est ce qu’a précisé dans une interview à Radio Vatican le Père Hyacinthe Destivelle, présent à la rencontre de Cuba et chargé des relations avec les Eglises orthodoxes slaves auprès du Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens. Le Père Destivelle explique en outre que ‘l’Eglise Orthodoxe Russe est la cinquième, selon l’ordre traditionnel d’autorité, parmi les 14 Eglises orthodoxes autocéphales. A la première place, comme primauté d’honneur, il y a le Patriarcat Œcuménique de Constantinople qui a un lien spécial avec le Saint Siège ». « Le sens de la rencontre entre le Pape François et le Patriarche Kirill peut aussi être vu à la lumière de l’histoire des relations avec l’Eglise Orthodoxe Russe », où celle-ci « peut faire un pont entre l’Est et l’Ouest ». Le Père Destivelle a en outre cité d’autres exemples sur la façon dont l’Eglise Orthodoxe Russe a été activement pionnière dans les relations œcuméniques, ce fut par exemple la première Eglise à envoyer des observateurs au Concile Vatican II. Parmi les sujets traités au cours des deux heures d’entretien privé entre François et Kirill, il y a aussi le Synode Panorthodoxe : prévu pour juin 2016 (pour la première fois depuis 787), en Crète, il réunira toutes les Eglises orthodoxes. « Pour l’Orthodoxie – avait récemment expliqué le professeur Dimitrios Keramidas dans le cadre d’une session œcuménique organisée par les Focolari, – le Synode n’est pas un événement extérieur à la vie ecclésiale, mais plutôt la manifestation officielle de l’Eglise en tant que communion, du cheminement continu et ininterrompu du Peuple de Dieu ». Un chemin vers l’unité.

Maladie : la limite transformée en richesse

Maladie : la limite transformée en richesse

20160213-02‘Quittant la maison le 3 mai il y a de cela 21 ans, pour rejoindre la banque où je travaillais, je ne pensais certainement pas que le soir, je n’y retournerais pas. Un mal de tête agressif avait obligé mes collègues à m’emmener d’urgence à l’hôpital. J’avais 49 ans, une vie professionnelle bien engagée, une promotion imminente, une belle famille avec trois filles de 18 à 14 ans. A l’improviste, je me suis retrouvé dans un fauteuil roulant que je ne savais même pas manipuler car, en plus de l’usage de ma jambe, j’avais aussi perdu celui de mon bras. J’étais réduit à rien : je devais être aidé pour manger, pour me laver, m’habiller…je dépendais complètement des autres. Je sentais à l’intérieur de moi le désespoir et l’angoisse, sentiments que j’essayais de chasser, parce que je savais qu’ils n’étaient pas la solution. Depuis que j’avais embrassé la spiritualité des Focolari, j’avais appris à me rendre disponible à la volonté de Dieu pour moi, pour nous. Nos filles également se sont lancées  dans ce choix et dès les premiers jours, je me suis retrouvé avec une force et une patience que je ne n’aurais jamais imaginé avoir. En quelques mois, j’ai récupéré l’usage de la jambe et bien qu ‘avec beaucoup de difficultés et avec le soutien d’un collègue qui m’accompagnait, j’ai pu retourner au travail pendant 7 ans. Ensuite, je n’y suis plus arrivé. D20160213-01éjà à ce moment-là, mon handicap ne me permettait pas de marcher sinon pour de brefs trajets, je ne pouvais plus conduire la voiture, prendre seul la douche, boutonner mes vêtements, couper la nourriture dans l’assiette, visser une cafetière, embrasser ma femme et mes filles. Je ne pouvais plus  faire tous ces gestes avec lesquels l’usage des deux mains est nécessaire. Parfois, la peur était encore plus amère. Peur de ne plus pouvoir aller de l’avant comme couple, peur de la solitude, de ma fragilité face aux diverses situations, du doute de savoir encore assumer mon rôle de père et ainsi de suite. Ensuite d’autres incertitudes au niveau santé se sont manifestées : hospitalisations, une tumeur arrêtée à temps, chutes avec fractures etc…Aujourd’hui, je continue avec ténacité la kinésithérapie, même si je sais qu’il n’y a pas de perspectives de guérison. Mais ces séances ralentissent au moins le processus d’invalidité. Plus fort que tout cela, je ressens cependant intérieurement la grâce de la proximité de Dieu à chaque moment. Au cours de ces 21 années, la fidélité raffinée de Dieu m’a toujours accompagné, avec la délicatesse et la tendresse que Lui seul sait donner. Avec Pina, nous avons appris à nous laisser porter par Lui, à nous laisser surprendre par son amour. Et quand tout semblait s’écrouler, ou devenait précaire ou confus, au fond de notre cœur, nous percevions que ce fait de participer – dans une certaine mesure – au mystère de Jésus sur la croix, était pour nous un privilège. Comme Lui, moi aussi, nous aussi, nous tentons de surmonter la souffrance en aimant tous ceux qui sont autour de nous, expérimentant ainsi dans ce que nous pourrions appeler l’ ‘alchimie divine’, que la douleur est comme un talent à transformer en  amour. 20160213-03Dieu m’/nous a pris par la main et, nous dévoilant peu à peu son projet sur nous, il nous a fait le don d’entrer en profonde intimité avec Lui et entre nous, en nous faisant comprendre – dans la lumière – aussi la mystérieuse signification de la souffrance. Et ce qui pouvait sembler être une limite, s’est transformé en richesse, ce qui pouvait nous arrêter s’est transformé en course. Même une maladie qui rend invalide ne peut enlever la possibilité d’être des instruments dans les mains de Dieu, pour le prochain”. Giulio Ciarrocchi

Je t’aimerai pour toujours

Je t’aimerai pour toujours

20160214-a“De quelle manière fêterons-nous la S. Valentin? Nous ne le savons pas encore. Toutes les occasions sont bonnes pour surprendre l’autre par quelque chose de beau, en nous cachant les cadeaux jusqu’à la dernière minute ». Celle qui parle c’est Iris, brésilienne de 26 ans, en Italie pour un projet de coopération internationale. Fiancée avec Antonello, elle est diplômée en économie. En attente d’un emploi plus adapté à sa formation, elle travaille à tour de rôle dans un centre d’appels. Quand ils se sont connus, Iris était un peu réticente à débuter une nouvelle relation à cause d’une déception précédente. Mais Antonello avait réussi à obtenir le numéro de son portable et par ses SMS fantastiques, il avait pu la convaincre de faire un nouvel essai. « En nous fréquentant, j’ai découvert que j’étais amoureuse de lui – admet Iris – et tout de suite nous avons commencé à faire des projets ». “Quel genre ?”, lui demandons-nous timidement. « En premier – intervient Antonello – j’ai voulu la présenter à mes parents. Puis nous avons fait un voyage au Brésil pour connaître sa famille. Entre temps nous sommes en train de nous découvrir dans la diversité de nos cultures et de nos convictions religieuses. De fait Iris est profondément chrétienne. Moi, au contraire, je viens d’une vision plus humaine de la vie. Cependant même si nos parcours sont différents, nous sommes tous les deux convaincus de la beauté du mariage comme acte profondément humain et sacré en même temps ». “Dans cet échange – raconte Iris – qui n’était pas facile, étant habituée à des certitudes trop évidentes, nous nous sommes rendus compte de la force de notre amour. Cet amour nous a fait grandir en humanité : je suis devenue plus femme et Antonello plus homme. Cela nous a menés à décider qu’une fois autonomes sur le plan économique, nous nous marierons ». Cette certitude, qui est la leur, est désarmante. Parce qu’ils sont entourés de couples qui se noient, de grandes amours qui s’anéantissent. 20160214-03Durant l’enchantement de la parenthèse rose où l’on tombe amoureux, où tout n’est que flammes, il semble que tout soit assez facile. Mais comme toutes les saisons de la vie, celle-ci aussi rencontre tôt ou tard son crépuscule. Les experts disent qu’elle dure une année mais pas beaucoup plus, et puis inexorablement on revient au ras des pâquerettes. Et alors ? « Nous savons que ce ne sera pas toujours aussi passionnant – intervient Antonello – que des moments d’obscurité arriveront. De fait nous nous sommes inscrits à un cours pour fiancés justement pour partager notre aventure avec d’autres couples. Je sais qu’on y parlera aussi des difficultés, de la crise de couple. Ils nous ont déjà avertis qu’ils expliqueront comment faire pour les surmonter : apprendre à se voir chaque jour nouveaux et toujours recommencer ». Cette astuce qui consiste à ‘recommencer’ est une des nombreuses chances dont l’amour conjugal a vraiment besoin, comme par exemple une bonne communication qui maintienne le dialogue toujours à vif, penser que le bonheur est un don à faire et non un droit pour soi, le juste détachement des familles d’origine, le partage avec d’autres couples, la capacité de se pardonner, la gratuité, la tendresse… Ce sont les sujets, et pas les seuls, y compris la sexualité et la procréation, dont on parle généralement durant ces temps de formation pour fiancés. Ce sera pareil pour la rencontre qui sera organisée par les Familles Nouvelles des Focolari du 8 au 10 avril 2016 dans la cité-pilote de Loppiano (près de Florence). Entre autres, pour ceux qui veulent se marier dans l’Eglise catholique, la participation à l’une de ces sessions est obligatoire. Il faut donc en profiter. Pour en savoir plus.

Giordani : L’évangile n’est pas une collection de paroles

Giordani : L’évangile n’est pas une collection de paroles

L’évangile n’est pas une collection de paroles. C’est aussi une série de faits. C’est une vie. Jésus, en plus de sa prédication, soigna des malades, réconforta des affligés, ressuscita des morts, donna à manger aux affamés : il accomplit des œuvres de miséricorde parce qu’il aimait. « J’ai pitié de cette foule », s’exclama-t-il un jour en voyant la multitude qui avait faim ; alors il multiplia les pains pour les rassasier. Et dans le Rédemption le pain prend une valeur sacrée. Jésus déposa dans le pain le plus grand mystère ; il fit alors du banquet eucharistique le centre de la vie de la communauté de l’Eglise, en reliant toujours les deux aspects : corps et esprit : de même qu’il avait uni en lui le divin et l’humain. On aime donc Dieu, le Père, en donnant aussi à manger au frère qui a faim. Celui qui peut nourrir les sous-alimentés, les mal nourris, les affamés et ne le fait pas, est, selon le dire d’un père de l’Eglise, un homicide, et même un déicide. Il fait mourir le Christ. Celui qui a condamné durant les années de guerre, des prisonniers à mourir de faim, a remis au jour la crucifixion du point de vue de l’évangile. Ce fut un assassin – pour ainsi dire – de Dieu. Les masses de déportés, dans la neige et sous le soleil torride, à l’intérieur des wagons blindés ou des cellules isolées, dont la monotonie n’était interrompue que par l’effondrement des affamés, marquent la ligne de l’athéisme pratique, même s’il est perpétré au nom de Dieu. S. Vincent de Paul est monté dans les galères des rois super chrétiens pour ce même motif, là où les galériens tombaient exténués. L’œuvre de miséricorde, qui remet à niveau la justice, se présente non pas comme une simple distribution de nourriture ou d’argent pour l’acheter. « Les œuvres de miséricorde ne servent à rien sans l’amour », dit St. Augustin. « Et même si je raclais tout ce que je possède en faveur des pauvres, et je donnais mon corps aux flammes, si je n’avais pas l’amour, cela ne me servirait à rien » (1 Co 13,3), dit St. Paul à ces chrétiens qui se partageaient le pain des anges mais pas celui des hommes. La femme froide et dédaigneuse qui fait son cadeau de Noël aux pauvres et ne leur ouvre pas son âme, n’accomplit qu’un geste purement bureaucratique : le Christ n’en est pas content. Les œuvres d’assistance sociale n’apportent pas ou peu d’effet à la vie religieuse si celui ou celle qui les accomplit n’y apporte pas cet aliment divin, cette ardeur d’Esprit Saint, qu’est la charité. P20160213-06ersonne n’éprouve d’émotion ou de reconnaissance pour le robinet qui donne de l’eau ou le lampadaire qui nous donne la lumière, remarquait Ozanam à son époque. « L’homme ne vit pas seulement de pain », qui est une âme avant d’être estomac. L’œuvre de miséricorde est un devoir moral et matériel : en nourrissant qui souffre, je me nourris moi-même ; car sa faim est la mienne ainsi que de tout le corps social dont chacun est un organe. On n’a pas le droit de jeter le blé à la mer lorsque, de l’autre côté du monde, quelqu’un a faim. « Même nombreux, nous sommes un seul organisme » : et l’on ne peut pas léser un organe pour en avantager un autre. Sinon, on paie par des révolutions et des désordres et des épidémies ici et l’enfer de l(autre côté. Certains disent : la terre meurt, les ressources de la planète diminuent et les guerres augmentent justement à cause de la faim. Par ce moyen et le contrôle des naissances, des gens voudraient résoudre ce problème, en tuant la vie. Mais les ressources ne manquent pas : c’est l’amour qui manque – et l’intelligence – qui les fasse circuler. La circulation c’est la vie ; la stagnation en les accumulant est source de haine, de révolutions et de guerre : c’est la mort. « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en faisant ainsi tu accumules des charbons ardents sur sa tête » (Rm 12,20). Les œuvres de miséricorde font le miracle de mettre en circulation l’amour en faisant circuler le pain : le miracle qui fait du don d’un pain une sorte de sacrement social, avec lequel on transmet Dieu, par l’amour, et on nourrit l’âme avec le corps. (tiré de Igino Giordani, Il fratello (le frère), Città Nuova, Roma, 2011, pp 63-67)  

“Border Men”, projection en avant-première aux Philippines

“Border Men”, projection en avant-première aux Philippines

Guido_Mirti_Cengia

Guido Mirti (Cengia)

La projection en avant-première du documentaire “Border Men” aura lieu aux Philippines, le 20 février prochain, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’arrivée du Mouvement des Focolari en Asie. L’un des protagonistes du film est en effet Guido Mirti (Cengia) qui en 1966 a rejoint les Philippines et ouvert des pistes pour diffuser la spiritualité de l’unité sur le continent asiatique. “Border Men” est l’histoire deux personnes qui, en pleine Guerre Froide, franchissent des frontières strictes et rigoureusement contrôlées pour porter un message de fraternité. Mais c’est aussi l’histoire du cri de douleur de nombreux chrétiens persécutés dans diverses nations de l’Europe de l’Est. C’est enfin l’histoire d’une spiritualité, celle du Mouvement des Focolari, suscitée par Dieu pour rejoindre aussi le monde athée. L’un des protagonistes du documentaire est Guido Mirti , focolarino italien, plus connu sous le nom de ”Cengia”. De 1955 à 1963 – année de son incarcération à Prague, suivie de son expulsion du Pays – il entreprend officiellement, en qualité de représentant de commerce, une série de voyages en Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Pologne et en Allemagne de l’Est et crée des liens avec des catholiques persécutés par le régime communiste.
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Le réalisateur Cinzia Panero avec les acteurs

Le documentaire sera édité en langue italienne, allemande, slovaque et hongroise d’ici mars 2016. Il est soutenu financièrement par le projet européen Youth in Action, par l’ONG New Humanity et par les fondations Renovabis et Kirche in Not. “L’idée de réaliser ce documentaire – explique le réalisateur Cinzia Panero – est née du désir de rendre publique une partie passionnante et originale de l’histoire du Mouvement des Focolari et de sa contribution aux transformations historiques des pays au-delà du rideau de fer. Il fait partie du projet “Bridges in Europe: past and future” ainsi comme troisième documentaire, après « Médecins de la RDA » et « YOLO » qui raconte l’histoire du cardinal émérite de Prague Mgr Miloslav Vlk. L’objectif est aussi d’offrir aux nouvelles générations une clé de lecture particulière : celle de l’amour évangélique, universellement applicable à chaque contexte social et historique, avec des effets surprenants ». “L’écriture, puis le tournage des scènes de ce documentaire – poursuit le metteur en scène – m’ont permis d’expérimenter en personne la force de cet Amour qui a ouvert à la gratuité le cœur de nombreuses personnes et institutions. La liste des remerciements serait longue, vous la verrez apparaître à la fin du documentaire. Je voudrais seulement évoquer ici les 50 acteurs, professionnels ou non, qui au cours de l’été torride ont souvent eu le courage de porter pendant des heures des manteaux, des chaussures et des vêtements d’hiver. Ou bien la grande disponibilité de l’Hôtel Swingcity qui a soigné dans les moindres détails l’aménagement d’une chambre. Sans oublier les costumiers qui ont conçu et confectionné les habits de cinq prisonniers. Mais chacune des 70 personnes qui ont contribué à la réalisation des reprises grâce à des financements, des équipements ou du conseil, s’est sentie associée à un projet qui mettait en évidence des valeurs comme le partage, le don de soi, la fidélité, le courage des choix. « Border Men » est un message pour nous tous : être toujours, où que nous soyons, des personnes en dialogue ». Maria Chiara De Lorenzo Pour plus d’informations: border.men.info@gmail.com Voir le trailer en italien : http://www.youtube.com/watch?v=zMk6KAdlXwc

OnCity: réseaux de lumières pour habiter la planète

Du 1er au 3 avril 2016 aura lieu, au Centre des Congrès de Castel Gandolfo (Rome), “OnCity: réseaux de lumières pour habiter la planète”, une rencontre internationale pour le bien commun. Envrion 800 personnes sont attendues, en provenance des cinq continents. Ce Congrès est organisé par le Mouvement Humanité Nouvelle, par le Mouvement Jeunes pour un Monde Uni et par l’Ong AMU (Action pour un Monde Uni): trois instances du Mouvement des Focolari engagées dans la construction d’un monde uni et plus fraternel sur le plan social, entre jeunes et entre générations, entre personnes, communautés et peuples. L’actualité du moment nous interpelle: attentats, terrorisme, nouvelles discriminations, pauvreté, “guerres fragmentées”: nos villes vivent des problèmes et des contradictions qui sautent aux yeux de tous, mais il ne manque pas d’expériences positives, désormais bien confirmées, qui montrent la possbilité de travailler, de croire et d’espérer en des villes plus solidaires et plus fraternelles, plus vivables pour tous. C’est sur cette base que prendra forme cet événement prévu sur trois journées, une occasion d’approfondir des sujets comme la solidarité, la fraternité, d’identifier les changements des villes où nous vivons, pour apprendre à faire du dialogue un style de vie, une manière de se rapporter au monde et à la réalité: dans notre monde globalisé, mais en même temps si éclaté, ce style de vie mérite d’être cultivé et diffusé. Renseignements et réservations: oncity2016.net info@oncity2016.net 06/94792170 Pour télécharger le flyer: pdf ONCITY2016- reti di luci per abitare il pianeta (14.05 MB)

Dans une prison romaine : redonner dignité

Dans une prison romaine : redonner dignité

Alfonso_di_Nicola-01“J’étais encore petit – raconte Alphonse, classe 1945 – lorsque mon père fut emprisonné injustement. Ma mère et moi nous allions lui rendre visite à la prison et même si j’étais jeune j’ai pu me rendre compte de la profonde désolation des détenus : des gens sans espoir, sans futur. Et sans dignité. Alors je me suis promis qu’un jour j’aurais fait quelque chose pour eux ». Alphonse doit attendre un peu avant de réaliser son rêve. Il s’inscrit pour suivre la formation de visiteur bénévoles et obtient ainsi la permission de rendre visite au pénitencier de Rebibbia (Rome) qui accueille aujourd’hui environ 1.700 détenus. Ils purgent des peines les plus diverses : trafic de stupéfiants, abus sexuels, crimes mafieux, détournements de biens, homicides… Alphonse sait qu’il doit composer avec la méfiance de celui qui est convaincu d’avoir brûlé toute chance de rachat. De fait beaucoup refusent son approche, mais il n’en démord pas, convaincu qu’en chacun d’eux se trouve l’image de ce Dieu qu’il avait choisi comme le tout de sa vie lorsqu’étant jeune il était devenu focolarino. A la fin, l’un d’entre eux, Giorgio, emprisonné pour avoir participé à un vol qui avait tourné en tragédie, lui demande d’aller voir sa mère pour l’embrasser de sa part et lui demander pardon. Alphonse va chez elle et découvre qu’elle est en fin de vie. Ce geste, aussi inattendu mais si attendu, la réconcilie avec son fils et son passé. Quelques jours plus tard, elle meurt en paix. Alphonse continue à rester proche de ce fils jusqu’à sa sortie de prison et l’aide à se réinsérer dans la société. Maintenant Giorgio a un travail, même s’il est intermittent, qui lui permet de maintenir sa famille avec dignité. DSCF0876Au cours de ses visites aux détenus, Alphonse se rend compte de la nécessité pressante de maintenir vivant le fil qui les relie au monde. Il s’efforce alors de faire en sorte que la relation avec la famille, et spécialement avec le conjoint, ne s’interrompe pas, et aussi de donner un coup de main aux familles qui sont à l’étroit à cause de l’emprisonnement. Pour arriver à ce but il faut des énergies, des personnes, des fonds. Il ne se donne pas de répit et lance un projet appelé « Sempre persona » (Toujours la Personne), pour indiquer que même en réclusion la dignité ne fait pas défaut, justement parce que l’amour de Dieu pour chaque homme ne fait jamais défaut. Avec 30 autres volontaires – parents, professionnels, mais aussi des anciens prisonniers – il suit les familles de 160 détenus, leur apportant soutien moral, aides alimentaires et économiques. Un nombre qui augmente de jour en jour. L’esprit qui anime leur action est caractéristique du focolare : « Etre une famille » pour chacun des prisonniers, dans la proximité et le soutien, sans juger leur passé. Les paroles, faites d’écoute, de confiance, de fraternité, en prison revêtent réellement leur signification. Surtout la miséricorde, l’attitude qui – comme l’attestent ces visiteurs bénévoles – « agit sur les personnes comme un ressort qui les aide à se redresser chaque fois qu’elles sont tentées de se laisser aller ». Comme c’est arrivé à Robert, qui après avoir fini ses 8 ans de réclusion, ne trouvant ni accueil ni travail est devenu clochard. Grâce au projet « Sempre Persona » il a été reçu dans une petite structure d’accueil où il peut exercer son métier de cuisinier, retrouvant ainsi sa propre dignité. Ou comme François, chauffeur de camion, à qui personne ne donnait ni travail ni confiance après quatre ans de détention. Il fait maintenant partie de l’équipe des bénévoles qui préparent et apportent les paquets aux familles des détenus. Des histoires comme celles-ci, il y en aurait tellement qu’on pourrait en écrire un livre. Et même deux : « J’étais en prison… » et « Prison et alentours », écrits par Alphonse Di Nicola, tous les deux édités par Città Nuova.

Mexique : dans l’attente de François

Mexique : dans l’attente de François

20160210-01La ville de Mexico, aujourd’hui, semble différente. Il y a un courant d’espoir, de vie nouvelle, de joie. Dans la rue, dans les cabines téléphoniques, dans le métro, sur les panneaux publicitaires des grandes avenues des villes, on annonce l’arrivée du Pèlerin qui vient de Rome, et qui veut, ”comme n’importe quel fils , se rapprocher de la Mère”. La très aimée ”Virgen de Guadalupe”, mère de tous les mexicains et Patronne du continent américain, et pour beaucoup d’historiens, véritable artisan de l’unité de la nation aztèque. ”Je vais au Mexique comme un pèlerin de miséricorde et de paix, je vais rechercher auprès du peuple mexicain quelque chose qu’il puisse me donner….je vais à la recherche de la foi que vous avez, je vais essayer de me laisser contaminer par cette richesse de foi…”, ce sont là quelques expressions du Pape François dans le message vidéo envoyé au peuple mexicain. Et le Mexique ne se prépare pas seulement à l’accueil matériel mais surtout avec le désir de recevoir avec le cœur, le message de l’ ”évêque de Rome”. Un message d’espérance, de miséricorde, de réconciliation, de paix, de fraternité. On perçoit une nouvelle attitude vis-à-vis de cette visite pastorale. Oui, la joie, l’émotion, la fête, mais aussi le désir de faire silence, d’écouter, de la vivre en profondeur. Le Pape nous rend visite à un moment particulièrement difficile pour notre pays, touché par la violence, la pauvreté, la corruption, mais François, dans les messages qu’il a déjà adressés au peuple mexicain, a laissé entrevoir qu’il vient comme ”n’importe qui” et qu’il interpellera chaque mexicain pour qu’il réussisse à aller chercher le meilleur de lui-même. En lisant entre les lignes, nous pourrions presque dire que sa présence parmi nous, si nous la vivons bien et que nous savons bien l’interpréter, pourra devenir un canalisateur des multiples capacités que possède notre peuple et ainsi, donner un coup de barre radical vers un Mexique plus fraternel. Les étapes du voyage ne laisseront personne indifférent : Villes du Mexique, Ecatepec, Chiapas, Morelia, Ciudad Juárez. Le pape parcourra des milliers de kilomètres du nord au sud du pays, un parcours qui touchera les points névralgiques de conflits, de souffrances, parfois jusqu’à des tragédies pour lesquelles le Mexique est en train de souffrir. De la grande ville avec son anonymat et ses injustices sociales, au monde indigène marginalisé, au trafic de stupéfiants avec toute sa violence, au problème migratoire à la frontière du nord du pays. Le parcours choisi et les activités qu’il fera lancent un message clair : le Pape vient en tant que missionnaire de miséricorde et de paix, en particulier pour ceux qui en ont le plus besoin et il veut s’approcher des plaies présentes dans la nation. Avec toutes les personnes du Mouvement des Focolari du pays, nous nous sommes préparés en approfondissant l’enseignement de François, en particulier les thèmes qu’il affrontera lors de sa visite : les jeunes, les familles, l’immigration, le travail, la civilisation aborigène. Nous désirons accueillir son message, le rencontrer et l’écouter là où il ira, aussi dans la rue, lors des multiples parcours qu’il effectuera dans sa papamobile ouverte. De plus, nous avons été convoqués par la Conférence Épiscopale mexicaine afin de collaborer, ensemble avec d’autres mouvements ecclésiaux, à la partie logistique de la visite , spécialement pour la ville de Mexico. Sois le bienvenu, pape François au Mexique, avec toi, nous voulons être missionnaires de miséricorde et de paix !”. De la part de nos correspondants Anabel et Raffaele Massolin Message vidéo au peuple mexicain : http://youtu.be/o8Y9VMFmOx0 Lire aussi : http://www.news.va/es/news/el-papa-a-los-mexicanos-voy-a-buscar-a-la-riquez-2 Site officiel : http://papafranciscoenmexico.org/  

Malte : visite à “The Voice”

Malte : visite à “The Voice”

The_Voice_01« Nous arrivons à l’école en bus, à quelques minutes de la mer, Andy nous accueille le sourire aux lèvres. Comme tous les enseignants, elle connaît chaque étudiant par son nom et elle le suit durant tout son séjour à Malte, ainsi que sa famille d’accueil. Plusieurs personnes travaillent avec elle : Vivienne, qui a suivi l’école depuis sa naissance, Maria, qui pendant des années a travaillé à la direction du ministère de l’Education et offre maintenant son expérience comme responsable de l’école et Marilyn, qui a rejoint l’équipe il y a deux ans comme directrice d’études. “The Voice” naît en 1992 où quelques jeunes décident de répondre au défi lancé par Chiara Lubich de faire naître une économie de communion : après plus de 20 ans, ces jeunes continuent à collaborer en tant que familles d’accueil pour les étudiants. Vivienne, responsable de l’école durant plusieurs années, raconte : « J’avais déjà créé une entreprise, mais face à beaucoup de difficultés j’avais abandonné l’initiative et je m’étais promis de ne plus recommencer. Avec The Voice, cependant, c’était différent : j’ai tout fait pour que l’institution ne meure pas. C’était un projet pour lequel cela valait la peine de lutter ». Ceux qui gèrent les autres écoles d’anglais à Malte (il y en a aujourd’hui 47 dans l’ile) n’arrivent pas à comprendre comment The Voice puisse encore « vivre » : économiquement cela semble impossible. « Les autres écoles ont de grands groupes alors que nous tenons à garder des groupes de 5 à 8 étudiants par classe, ce qui implique un plus grand nombre de professeurs », explique Marilyn. The_Voice_02Le rapport personnel devient une méthode pédagogique, clé pour un bon apprentissage linguistique, tellement lié à la confiance, surtout lorsqu’il s’agit de développer des capacités en communication orale. Avec la même disponibilité et délicatesse, les familles d’accueil continuent le soir le dialogue avec les étudiants, mettant à profit tous les instants pour les aider à progresser. Cette priorité donnée à la relation est définie par Vivienne comme le signe distinctif de l’école, son identité. Le climat de famille est palpable et cela ressort de toutes les impressions des étudiants. « Ici j’ai rencontré des amis et des professeurs très sympathiques qui m’aiment bien », affirme Karina. Raffaella ajoute : « le fait d’avoir une enseignante plus jeune que moi m’a donné du courage pour chercher du travail quand je rentrerai chez moi, et pouvoir donner moi aussi le meilleur de moi-même, comme elle ». The_Voice_03L’école a fait un choix, conforme à ses valeurs et à son engagement dans l’Economie de Communion, celui d’insérer régulièrement de nouveaux enseignants qui soient jeunes. C’est le cas de Claire, qui est maintenant animatrice et guide touristique pour les activités de l’après-midi. Les sorties, comme les heures d’étude, sont autant d’occasions pour grandir ensemble. Et Malte est un joyau au niveau culturel et historique : entre une visite aux temples préhistoriques et les splendides grottes bleues, on fait un petit plongeon dans les eaux cristallines. Le jour suivant, l’île de Comino et son Blue Lagoon, puis l’île de Gozo avec sa Citadelle, ou la visite de la capitale Valletta. Et de manière inattendue, sur la plage, un dialogue profond permet de donner un aperçu sur le projet de l’Economie de Communion qui se trouve à l’origine de l’école. Dernièrement The Voice a donné la possibilité à de nouveaux membres de participer à son groupe dirigeant, qui adhèrent aussi au projet de l’EdC. Parmi eux John, consultant en ressources humaines et management avec son expérience particulière et son intérêt dans le domaine touristique. Je souhaite de nouveaux développements ! ». De Anouk Grevin Source : http://www.edc-online.org/it/imprese/best-practices/11392-malta-la-sfida-vinta-di-the-voice.html Brochure

Brésil, paroisses encore plus unies

Brésil, paroisses encore plus unies

20160208-03« J’ai été accusée injustement devant tout le conseil paroissial. Ma réponse : silence, larmes. Deux jours après un coup de fil de cette personne, la voix cassée par l’émotion : « Tu peux me pardonner ? ». « Je t’ai déjà pardonnée !!! » Puis une pensée : il ne suffit pas de pardonner, je peux faire plus. Alors je l’invite à dîner et naît une amitié qui n’aura plus d’ombres ». C’est le récit de Bérénice, mère de trois enfants, catéchiste depuis plus de vingt ans puis ministre de la Parole dans les 5 communautés que forme la paroisse Immaculata Conceção, dans l’un des quartiers périphériques de la grande San Paolo. C’est un flash parmi les nombreuses expériences qui se sont alternées durant les deux « Ecoles de Communion » du Mouvement Paroissial – branche du mouvement des Focolari dans l’Eglise locale – qui s’est déroulé du 22 au 24 janvier dans la Mariapoli Ginetta, à Vargem Grande Paulista (SP) et du 30 au 31 janvier dans la Mariapoli Santa Maria (Igarassu-Recife). Au centre de ces rencontres : l’Unité, charisme spécifique des Focolari, avec un approfondissement tout particulier sur la Miséricorde en cette année sainte. Plus de 300 personnes y ont participé, jeunes et adultes laïcs, religieux, séminaristes, diacres et prêtres, de 116 paroisses, dans 27 diocèses de 16 états brésiliens. Tous ensemble ils ont témoigné de la force du pardon, de la miséricorde, de l’amour évangélique qui, vécu avec d’autres mouvements, associations et activités pastorales, fait de la paroisse une « communauté de communautés ». 20160208-04Nombreux sont les fruits de la Parole de Dieu vécue : dans des quartiers de la périphérie où les laïcs prennent en charge les locaux pour accueillir un nombre toujours croissant de fidèles et d’enfants, ils s’engagent dans les diverses activités pastorales ; les prisons ou les œuvres sociales paroissiales où l’on découvre la priorité de l’écoute et de l’attention à la personne par rapport à l’organisation et les aides matérielles. Ou bien l’initiative de faire naître de petites rencontres dans les maisons, y apportant la Parole de vie dans les familles, souvent loin de l’Eglise, comme par exemple chez Maria Hélia appartenant à une communauté de Marechal Deodoro. Bernadette habite à João Pessoa ; elle est catéchiste dans la paroisse de l’Enfant Jésus et membre de l’équipe de catéchistes de l’archidiocèse. Elle essaie de communiquer ce qu’elle vit, dans une grande ouverture au dialogue, en commençant par sa famille, avec des parents évangéliques et pentecôtistes. Le jour de Noël elle a réussi à faire participer tout le monde – même son mari qui ne fréquente pas l’Eglise – à une représentation de la naissance de Jésus. « Il s’est créé un climat de dialogue, d’unité entre tous. Nous avons vécu un véritable Noël ! ». Au cours de la mise en commun de conclusion, l’engagement pris par les participants exprimait le désir de devenir des bâtisseurs d’unité à l’intérieur de la communauté en construisant partout des relations où, grâce à l’amour réciproque, vive le Ressuscité qui attire et transforme, en répandant paix et joie. Le but : viser à réaliser le « rêve de Jésus » qu’il a demandé au Père ‘Que tous soient un’ le cœur ouvert à tout le monde.

Chiara Lubich: « Comme si j’étais sa mère »

Chiara Lubich: « Comme si j’étais sa mère »

60_Chiara(…) « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ». (Jn 8,7) Jésus l’a dit à ceux qui voulaient lapider la femme adultère. Le point central des commandements de Jésus est vraiment toujours l’amour. Pour cela, Il ne veut pas que nous chrétiens, nous condamnions. « Ne jugez pas » a-t-il dit en effet et Il a proclamé : « Bienheureux les miséricordieux… » Jésus veut la miséricorde. Il semblerait cependant, qu’on puisse déduire de ses paroles que quelqu’un pourrait lancer la première pierre : celui qui est sans péché. Il ne s’agit certainement pas de nous, de chacun de nous qui sommes tous pêcheurs. Mais il y a une créature qui est sans péché. Nous le savons : c’est la Mère de Dieu. Marie pourrait-elle donc jeter la pierre à celui qui s’est trompé ? L’a-t-elle fait durant sa vie ? Nous connaissons notre Maman. Nous savons ce qu’affirme l’Écriture, ce que transmet la tradition, nous connaissons la pensée du peuple de Dieu à son sujet : Marie est amour envers tous les hommes ; Marie est miséricorde, elle est l’avocate des plus misérables. C’est à elle que d’innombrables chrétiens ont recours et ont toujours eu recours, quand ils ont eu l’impression que la justice de Dieu les menaçait. Marie ne jette pas de pierre – au contraire -. Après Jésus, personne ne diffuse autant d’amour qu’elle. Pourquoi ? Parce qu’elle est une mère. Une mère ne sait rien faire d’autre qu’aimer. Et l’amour de la mère est typique. Elle aime ses enfants comme elle-même parce qu’il y a vraiment quelque chose d’elle dans ses enfants. (…) Nous aussi, nous pouvons trouver quelque chose de nous-mêmes dans les autres. Nous devons en fait voir Jésus, aussi bien en nous que dans nos frères. Comment nous comporterons-nous alors ? Devant chaque prochain, à la maison, au travail, au dehors, avec celui dont nous sommes en train ce parler, ceux avec qui nous nous entretenons au téléphone, ceux pour lesquels nous travaillons, devant chacun, durant ces quinze jours nous devons simplement penser ceci : je dois me comporter comme si j’étais sa mère et agir en conséquence. Une mère excuse, elle excuse toujours ; une mère espère, une mère espère toujours. « Comme si j’étais sa mère ». Voilà la pensée qui doit dominer ces prochains jours. C’est notre engagement pour être sûrs de ne pas jeter de pierres et de pouvoir être pour tous, la présence de Marie sur la terre. Chiara Lubich – Rocca di Papa, 3 mars 1983 Sur le site Web: Chiara Lubich Centre  

Giorgio Martelli, syndicaliste de Dieu

Giorgio Martelli, syndicaliste de Dieu

Turnea-10« Par la communion effective qu’il opérait entre les différents groupes et les entités associatives», grâce à sa « fibre sociale, son intelligence et son amour » il s’est fait « interprète des souhaits du cardinal Benelli et de Chiara Lubich » en réalisant, à la fin des années 70 à Florence, le Centre International pour les Etudiants Giorgio La Pira. C’est l’archevêque de Florence, le cardinal Giuseppe Betori, qui décrit cet aspect important de son histoire. Giorgio Martelli, né à Pistoia, en Toscane, a de fait contribué de manière décisive à la naissance de ce cette œuvre, une collaboration entre l’archidiocèse de Florence et le mouvement des Focolari. Aujourd’hui encore ce centre continue son engagement auprès des « jeunes venant de tous les pays du monde, spécialement de ceux en voie de développement, en favorisant leur accueil fraternel et en développant le dialogue entre les personnes de toute culture et de toute conviction ». Mais l’activité du Centre La Pira est parmi les plus importantes et les plus diverses au cours de la vie de Turnea (nom que Chiara Lubich lui a donné pour synthétiser sa personnalité : Turris Eburnea, Tour d’Ivoire, en référence à l’une des litanies de la Vierge). Turnea naît d’une famille ouvrière qui l’éduque dans une foi simple, dans la droiture et la soif de justice. Tout jeune il s’engage dans l’Action catholique où il reçoit une formation chrétienne plus solide. Durant la guerre, avec son père, il est pris dans deux rafles qui le mènent aux travaux forcés dont il réussira à s’enfuir. Après la guerre il commence à travailler dans le syndicat en tant qu’employé au bureau des contrats de travail et au service contentieux, en même temps il reprend ses études pour obtenir le diplôme d’ingénieur industriel. Pendant cette période de l’Action catholique, il fait connaissance de jeunes chrétiens engagés, parmi lesquels se trouvent Bruno Venturini et Vitaliano Bulletti, futurs focolarini eux aussi. Lui-même écrira à propos de cette période : « Il existait deux aspects de la vie chrétienne qui se présentaient à moi alternativement : l’un plus personnel, de recherche d’un rapport avec Dieu, l’autre plus social de besoin de fraternité entre les hommes, de justice et de lutte pour les atteindre. Mais c’étaient deux aspects séparés l’un de l’autre !”. Sa première rencontre avec Graziella De Luca remonte à janvier 1950. Elle se rend dans sa ville pour parler de l’expérience du mouvement des Focolari naissant à quelques personnes. Les mois suivants, il prend plusieurs fois la route de Rome où il rencontre Chiara ainsi que les premiers et premières focolarines. Après quelques mois de lutte intérieure, il décide de se joindre à eux non sans avoir laissé sa fiancée et ses parents, au milieu de fortes incompréhensions. Il rejoint le premier focolare masculin de Rome. Différents focolares d’Italie et de Hollande l’accueillent. GIORGIO MARTELLI (TURNEA) - RACCOLTA FOTOEn 1968 Chiara l’appelle pour être le premier responsable de la branche des Volontaires de Dieu qui vient de naître. Au cours de leurs congrès, Turnea encourage des moments de débats sur des problèmes autour de la concrétisation de la spiritualité de l’unité dans la vie quotidienne. Il répète souvent ce qu’affirme Chiara : les Volontaires doivent, à notre époque, imiter les premiers chrétiens. Durant de nombreuses années il s’occupera de l’aspect harmonie et milieu de vie au sein des Focolari, qui a trait aux constructions, aux cités-pilotes, aux centres mariapoli, à l’art, aux œuvres sociales. Charge qu’il vivra avec passion, amour et don de soi, même si entrecoupée de nombreux voyages et visites dans différents pays. Turnea a déployé ses forces, sa ténacité et son amour dans divers autres secteurs : le démarrage du mouvement Jeunes Pour un Monde Uni, le soutien du Centre audiovisuel Sainte Claire et de l’orchestre international Gen Rosso. A partir de 2008, libéré de toute charge spécifique, il continue à apporter son aide par ses conseils et ses idées. En tant que prêtre il accompagne beaucoup de focolarini, surtout ceux qui souffrent, pour lesquels il célèbre régulièrement la messe. En 2012 il est atteint d’une maladie qui l’oblige à une invalidité motrice qu’il supporte pourtant avec énergie et amour à Jésus crucifié et abandonné. Un ami de toujours, Bruno Venturini, raconte cette dernière période : « Il concentrait toutes ses forces à essayer d’être positif, disponible. Après une journée difficile, il lui arrivait de réussir à se lever et je le trouvais à l’ordinateur pour répondre au courrier. Mais en même temps il prenait des mains de Dieu de manière sereine et constante son manque de force et son inactivité. Jamais résigné. Il accueillait avec joie ceux qui lui rendaient visite ; il parlait avec lucidité, souvent avec grande difficulté, touchant les sujets les plus variés qui pouvaient intéresser l’autre, sans oublier une pensée profonde qui exprimait son état d’âme, sa pleine adhésion à la volonté de Dieu. Pensées célestes ». Le 26 janvier 2016 Turnea conclut son voyage terrestre. « Un autre géant » parmi les focolarini, comme l’écrit la présidente des Focolari Maria Voce.   Maria Chiara de Lorenzo

Philippines: ÉdeC Congrès Panasiatique 2016. Live Streaming

Philippines: ÉdeC Congrès Panasiatique 2016. Live Streaming

EoC_Asian ConferenceLe programme des 5 jours est vraiment très riche et il sera possible, de partout dans le monde,d’en suivre en streaming  une grande partie. L’équipe de communication du congrès est au travail depuis plusieurs jours pour faire fonctionner au mieux cet aspect. Une playlist sur youtube a été générée ; elle est facile d’accès et on pourra y choisir l’horaire correspondant à une retransmissiion en direct ou revoir un morceau du streaming déjà transmis. Ci-après ce que contient le programme complet du congrès et la liste synthétique mais complète des interventions prévues en streaming. Sito EoC Asia EdC online

Philippines : l’histoire de Marinova

Philippines : l’histoire de Marinova

Marinova-01Le 51° Congrès Eucharistique international s’est déroulé à Cebu, aux Philippines, du 24 au 31 janvier dernier. L’équipe des media sociaux est allée découvrir les récits les plus significatifs pour les raconter sur la page facebook (IEC2016SocialMedia). Parmi celles-ci, l’expérience de Marinova, focolarine à Cebu. « Je n’avais que onze ans lorsqu’une grande souffrance est entrée chez nous. Mon père a été tué par un groupe de personnes très influentes et nous n’avons pas pu recourir à la justice car nous étions pauvres. Nos grands-parents nous ont rappelés que la véritable justice se trouve uniquement en Dieu ! Grâce à eux j’ai réussi à terminer l’université et tout de suite j’ai trouvé un travail. Je maintenais la famille en travaillant dur pour aider ma mère. J’ai contracté beaucoup de dettes avec des usuriers afin de soutenir la famille. A cause de toutes ces difficultés est née dans mon cœur une haine profonde contre les personnes qui avaient tué mon père. J’y voyais la cause de toutes les souffrances de notre vie. J’ai ensuite étudié le droit dans le but d’obtenir justice pour la mort de mon père. Cependant Dieu avait un autre plan sur moi. Une de mes collègues, une jeune des Focolari, m’a invitée à une rencontre organisée par ce mouvement d’Eglise qui a comme but de réaliser la prière que Jésus a adressée au Père : « Que tous soient un » et d’aider à l’unité de la famille humaine en traduisant l’évangile en vie. Une nouvelle aventure allait s’amorcer dans ma vie. Moi aussi j’ai commencé à mettre en pratique les paroles de Jésus. Il a dit : « Celui qui m’aime, je me manifesterai à lui » ; « Tout ce que vous aurez fait un plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait ». Je suis devenue dépendante de cette nouvelle drogue : l’AMOUR… J’ai trouvé l’essence et la véritable signification de ma vie et pour la première fois j’ai senti que Jésus dans l’Eucharistie en était la source. Un jour j’ai demandé à Jésus de m’enseigner à vivre concrètement Sa parole : “Aimez vos ennemis » parce que je sentais que la haine envers les personnes qui avaient tué mon père était encore ancrée en moi. Et voilà que le lendemain, au travail, j’ai rencontré par pur hasard, le chef du groupe. Je l’ai salué spontanément par un sourire et je lui ai demandé comment allaient les membres de sa famille. J’ai vu que cette salutation l’a déconcerté. Et moi, je l’étais encore plus pour ce que j’avais fait. Petit à petit j’ai senti que la haine en moi était en train de se dissoudre et se transformait en amour. Mais ce n’était que le premier pas : l’amour est créatif ! Je sentais que chaque membre du groupe devait faire l’expérience de notre pardon. Avec un de mes frères nous sommes allés les rencontrer en essayant de rétablir la relation et de leur faire comprendre que Dieu les aime ! Au point que l’un d’eux a demandé pardon pour ce qu’il avait fait et demandait de prier pour sa famille et sa santé. J’étais convaincue que cette expérience de pardon et de guérison avait sa racine dans la puissance transformatrice de Jésus dans l’Eucharistie ».

Evangile vécu : comme une mère console son enfant

Evangile vécu : comme une mère console son enfant

20160204-01Un signe du ciel J’ai entendu une femme, enceinte de son quatrième enfant et en visite chez le médecin, dire à la secrétaire qu’elle ne pouvait pas le garder à cause de ses conditions économiques. « Dieu en teindra compte », a-t-elle conclu. Je ne pouvais pas rester indifférente à ce que j’avais entendu alors je l’ai tout de suite communiqué à mes amis les plus proches et ensemble nous avons décidé de faire une collecte entre nous. Je suis ensuite allée voir la secrétaire du médecin pour lui demander de donner cet argent à la dame, sans lui dire qui l’avait apporté. Entre temps nous avons tout offert à Dieu. Le temps passait sans avoir de nouvelles ; cependant quelqu’un avait remarqué (nous vivons dans un petit centre où tout le monde se connaît) que le ventre de la dame augmentait en dimension. A la fin un bel enfant est né. Après un an j’ai reçu les remerciements de la femme qui avait compris d’où venait l’argent : « Le jour avant d’aller avorter j’avais demandé à Dieu de me faire comprendre si j’avais pris la bonne décision. Tard le soir, la secrétaire du médecin est venue me voir avec l’enveloppe. Pour moi c’était le signe du ciel ». (R. Italie) Le fer à repasser Corine avait besoin d’un fer à repasser. Ma première idée fut de confier cette nécessité à la providence de Dieu. Plus tard une femme m’a invitée à un petit déjeuner organisé à la paroisse. J’avais beaucoup de choses à faire ce jour-là, et j’aurais voulu lui répondre par la négative. Mais pour lui faire plaisir j’ai accepté. Je me suis retrouvée à boire le café au milieu de dames presque toutes âgées, heureuses d’avoir une jeune parmi elles. J’ai aperçu une connaissance qui avait acheté un fer à repasser trop lourd pour elle et me demandait si je connaissais quelqu’un qui en aurait besoin. Bien contente j’ai tout de suite pensé à la prière que j’avais faite. (I. Suisse)  Pendant que j’attendais le train… Je me suis senti trahi par les personnes que j’aimais, alors j’ai quitté ma famille pour rester tout seul. Une forte déprime m’a poussé plusieurs fois à m’ôter la vie. La dernière, dans une petite gare. Pendant que j’attendais le premier train pour me jeter dessous, une sœur s’est approchée de moi sur le quai et m’a convaincu du contraire. Puis elle a pris soin de moi en me faisant connaître une communauté d’accueil qui m’a reçu à bras ouverts ; cependant les premiers temps je refusais l’amour qu’ils me portaient à cause de la haine que je portais en moi. Même si je ne voulais plus entendre parler de Dieu, l’un d’entre eux m’a convaincu de lire la bible. Petit à petit la dureté de mon cœur s’est assouplie et j’ai commencé à croire. Plusieurs années sont passées et j’ai appris à pardonner, à aimer le prochain, à être patient… j’ai maintenant renoué les rapports même avec ma famille, j’ai un travail, une maison, je me sens à l’aise. Rien n’arrive par hasard… Je remercie Dieu qui m’a fait connaître son immense amour ! (C. –  Italia)

Inde: projets Santacruz et Udisha à Bombay

Inde: projets Santacruz et Udisha à Bombay

IMG_7385“On peut tourner la tête quand on rencontre les problèmes d’un autre, ou les prendre à bras le corps en les faisant siens. Pour un mouvement qui a choisi d’embrasser le visage souffrant de Jésus sur la croix, on comprend que les focolares de Bombay aient choisi d’accueillir et de relever les défis de ses communautés avec amour et dévouement », écrit Anabel, une jeune des focolari, journaliste à Bombay. Le projet de Santacruz et celui d’Udisha sont nés pour concrétiser le fort engagement du mouvement en faveur de la justice sociale, de la fraternité universelle, et surtout pour témoigner, dans cette ville aussi, de l’amour pour Jésus présent en chaque prochain.“ Le projet Santacruz a débuté en 1992 pour répondre aux exigences des familles du lieu confrontées à la pauvreté, la toxicomanie et la pénurie de travail. Il fournit des rations alimentaires aux familles et une aide régulière afin que les enfants puissent continuer leurs études. « Au début nous avons peiné pour financer ce projet, mais nous avons mis en commun nos ressources et les contributions de toute la famille des Focolari en Inde. Je suis heureuse que nous soyons arrivés à soutenir ce projet pendant plus de 25 ans », nous confie Joan Viegas, une des premières volontaires de Bombay associées au projet. « Avec le temps nous nous sommes rendu compte que, pour résoudre le problème social de ces familles, il était aussi nécessaire de les nourrir spirituellement. Nous avons commencé par organiser des groupes Parole de Vie pour les mamans des filles qui avaient un besoin urgent de trouver un lieu où s’exprimer, partager leurs problèmes et trouver une force spirituelle. L’une d’entre nous, Joséphine Passanha qui n’est plus de ce monde, a commencé à faire des rencontres en langue Konkani pour ces femmes qui ne parlaient pas l’anglais et aussi à organiser des séminaires utiles pour la gestion de la famille, comme par exemple la planification des naissances et la gestion de l’épargne et des dépenses ». IMG_7379_bAu cours de sa première visite en Inde en 2001, Chiara Lubich a encouragé les membres des focolari à Bombay à élargir le cercle de leur action en direction d’autres personnes aux marges de la société. Cela a donné un fort élan au Projet Udisha, une initiative déjà amorcée qui se concentre sur le développement intégral des enfants provenant des milieux très défavorisés. Udisha – « rayon de soleil » en sanscrit – éclaire aujourd’hui la vie de plus de 120 enfants grâce à ses diverses propositions : soutien scolaire, conseil familial, suivi médical, cures de désintoxication, camps de jeunes. Un cycle de dépistage sanitaire périodique est devenu l’une des principales spécialités d’Udisha, ce qui aide beaucoup d’enfants et leurs parents à relever divers défis, parfois même à sauver des vies en prévenant les tendances suicidaires. Mise en place de groupes pour l’autogestion qui aident les mamans à gérer leur budget et à compléter leurs revenus en créant de petites entreprises comme la confection de sacs au crochet, des services de restauration ou de soins esthétiques. “Udisha est devenu une véritable organisation avec l’aide de la communauté des Focolari de toute la ville de Bombay, et aussi grâce au parrainage d’enfants à distance assuré par le Mouvement Familles Nouvelles », dit Brian D’Silva, l’un des pionniers du projet. « Nous cherchons chaque jour à rejoindre davantage de familles, en ayant toujours présent à l’esprit que c’est Jésus que nous servons en chaque personne. Et c’est pour moi une grande satisfaction de voir que les premiers enfants d’Udisha sont aujourd’hui bien instruits, qu’ils ont trouvé un travail et contribuent positivement à la société qui les entoure ».

Vie consacrée : frères et sœurs par vocation

Vie consacrée : frères et sœurs par vocation

20160201-01P.Salvo, pouvez-vous nous aider à en faire un bilan ? « Une très grande grâce est passée cette année, elle a touché beaucoup de couches de l’Eglise, en plus évidemment de son impact sur tous les consacrés. Le pape François, se faisant aider aussi de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et de la Société de Vie Apostolique (CIVCSVA), a animé cette année, qui nous était dédiée, par des contenus et des événements particulièrement inspirés. Il est naturellement trop tôt pour établir un bilan, parce que je suis convaincu qu’on est allé en profondeur et nous pourrons voir les fruits avec le temps ». Quel rôle ont joué les religieux liés aux Focolari ? « La sensibilité particulière à l’unité, caractéristique du charisme de Chiara Lubich, offre aux personnes du mouvement une sorte de know how qui encourage à privilégier les rapports et à les transformer en communion. Les religieux et religieuses appartenant aux Focolari se sont engagés dans des initiatives de leurs communautés et diocèse, ou même dans les activités nationales et des Eglises universelles, y apportant le timbre de la communion. Un esprit souhaité par l’Eglise tout entière dans son cheminement à devenir de plus en plus « maison et école de communion ». Dans un des pays européens, ce sont justement les religieux et les personnes consacrées du mouvement qui ont proposé à la Conférence des Supérieurs Majeurs le projet d’une rencontre pour jeunes consacrés. Les responsables en ont tellement apprécié les contenus et les modalités qu’ils l’ont inclus comme leur initiative propre. Plus de 250 jeunes religieux y ont participé avec des impressions et des fruits vraiment significatifs ». Qu’en est-il des initiatives proposées par le Saint Père et la Congrégation des Consacrés ? Les invitations du pape François ont été très importantes. Il demandait de montrer la joie de vivre la consécration et d’agir prophétiquement dans les « périphéries existentielles », comme il l’écrivait dans sa lettre apostolique à tous les consacrés : « Je m’attends à ce que « vous réveilliez le monde », parce que la marque typique de la vie consacrée est la prophétie ». Il souligne de cette manière un proprium de la Vie religieuse caractérisée par le fait d’être porteur de charismes, c’est-à-dire de dons pour le bien de toute l’Eglise. La CIVCSVA a ensuite développé la pensée du pape François avec trois lettres : l’une dédiée à la Joie qui doit être la distinction des consacrés (Réjouissez-vous) ; une autre leur capacité d’être prophétie pour le monde (Scrutez) et la troisième la dimension contemplative de leur vie (Contemplez). Ces trois documents constituent un point de référence pour le futur de la vie consacrée dans l’Eglise. Un événement à rappeler, c’est sans aucun doute la rencontre à Rome des jeunes religieux de septembre dernier. Un congrès qui a eu un grand impact avec ses 5000 participants du monde entier, rassemblés sur 4 jours. Ce n’est pas quelque chose que l’on voit souvent. J’ai été très touché, à cause de la signification qu’elle a revêtue, par la rencontre œcuménique de religieux et religieuses, qui s’est déroulée du 22 au 25 janvier 2015. Il s’agissait d’une toute première au Vatican, voulue expressément par le pape François. Un signe du progrès dans le cheminement entre les chrétiens de différentes confessions. Le p. José M. Hernàndez, clarétien, a dit durant la rencontre, que la vie consacrée est appelée à « être un pont et non un fossé » entre les chrétiens. Il me semble que c’est un beau souhait qui exprime bien le chemin qui reste encore à faire ».

Océanie : ”Des petites choses naissent les grandes”

Océanie : ”Des petites choses naissent les grandes”

MariapolisOceania_03Quatre jours ensemble, 540 participants de plus de 50 différentes nationalités dont plus de la moitié, des jeunes et des familles. Parmi ceux-ci : deux réfugiés arrivés du Burundi et un groupe de la Syrie, 169 personnes provenant des îles du Pacifique (Nouvelle Calédonie, les îles de Wallis et Futuna, Fidji et Kiribati), un programme bilingue. Voici quelques flashes de la récente Mariapolis qui a eu lieu du 13 au 17 janvier dernier, à Phillip Island (à 150 km de Melbourne, Australie). ”Construire ensemble l’unité”, le titre choisi pour l’édition 2016. ”Le point central de la spiritualité de l’unité – écrivent les organisateurs – a été approfondi avec un thème spécialement choisi. Suivi par tous dans un grand silence, il a tout de suite été mis en pratique à travers l’écoute et l’accueil entre les participants, certains de cultures très différentes, dans les différents aspect de la vie quotidienne de la Mariapolis : de la communion des biens à la préparation de la salle à manger, de la liturgie et des chants, dans les moments de détente et de jeux, pendant l’échange d’expériences. Les workshops en particulier, qui se sont tenus en trois moments différents et auxquels beaucoup ont participé, ont offert la possibilité d’échanger des idées, et de raconter les propres témoignages de vie”. MariapolisOceania_06L’avis est unanime, les personnes provenant des îles du Pacifique ont largement contribué, déjà à partir du témoignage des grands efforts fournis – surtout économiques – pour être présents. ”Comme le représentant de Kiribati, qui a pris congé de son travail de marin, pour réussir à participer à la Mariapolis. Et puis les nombreux et beaux témoignages de vie évangélique sur la manière avec laquelle ils ont surmonté ensemble les difficultés financières pour récolter la somme nécessaire à payer le billet d’avion et les dépenses pour le logement. Ils ont vécu la communion des biens entre eux – comme on le raconte des premiers chrétiens – , et ont touché de la main l’amour personnel de Dieu pour eux à travers la providence qui est arrivée de toutes les façons possible. En arrivant, ils disaient avoir trouvé la famille des Focolari qui n’est pas différente de celle qu’ils ont quitté”. MariapolisOceania_02Chaque soirée s’est conclue dans un climat de fête et de gratitude pour la richesse des cultures de chaque peuple représenté dans la Mariapolis : une vraie ébauche de monde uni. ”L’unité des peuples n’est pas une utopie”. Ce fut la constatation commune. Les personnes venues des différentes îles, se sont arrêtées encore une semaine dans le Centre Mariapolis de Melbourne, pour des moments de formation en particulier sur des thèmes concernant la famille. ”Aujourd’hui, c’est une course d’amour réciproque et chaque activité se fait avec engagement et joie ; on continue à construire un morceau de monde uni – concluent-ils -. En Australie, il y a un dicton : ”Des petites choses naissent les grandes”. Nous sommes certains que, avec Jésus au milieu de nous, fruit du fait de vivre le commandement de l’amour réciproque, de grandes choses naîtront”. Regarde la Mariapolis en Océanie sur Facebook : Phillip Island Mariapolis 2016

Noorjeahan Majid, Prix Klaus Hemmerle 2016

Noorjeahan Majid, Prix Klaus Hemmerle 2016

20160131-02“Notre grand rêve – déclare Noorjehan Majid à la cérémonie de remise du prix survenue le 22 janvier en Allemagne en présence des autorités civiles et religieuses – est de pouvoir soigner le million et demi de personnes de notre pays malades du Sida. Jusqu’à présent, nous avons traité 300 000 personnes, dont 70 000 enfants. En outre, grâce à des traitements appropriés, plus de 60 000 mères infectées ont pu donner le jour à des enfants sains.” Même si on est encore loin du but, ces résultats flatteurs sont signe d’espérance, justement en raison de l’engagement de personnes comme Noorjehan et son équipe, qui travaillent pour le programme Dream promu par la Communauté de Sant’Egidio. Noorjehan Majid est une musulmane croyante. Comme femme de foi, ses actes ne se limitent pas au domaine médical. Elle met l’accent sur les rencontres entre chrétiens et musulmans, afin qu’ensemble on puisse contribuer au changement d’une mentalité qui, encore aujourd’hui, marginalise et stigmatise les porteurs du virus. Sa volonté de “construire des ponts” dans la multiplicité des cultures et traditions, unissant les hommes entre eux au nom de l’humanité, “est un signe puissant – exprime Maria Voce, présidente des Focolari, dans son message – de ce que les femmes du continent africain peuvent apporter au développement humain et éthique de la société”. 20160131-bLe prix, institué en 2004 et attribué tous les deux ans à des personnalités qui se distinguent en tant que “constructeurs de ponts” – dont le professeur juif Ernst-Ludwig Ehrlich (2004) et le patriarche œcuménique Bartholomée Ier – a voulu cette année donner une reconnaissance à l’action d’une femme musulmane, qu’Annette Schiavan, ambassadrice allemande auprès du Saint-Siège, définie comme “une bonne samaritaine de notre temps”.   Extrait d’un article de Klaus Hemmerle (1980): Nous sommes faits pour être des ponts, déployés de l’infini à la poussière. Et nous ne sommes hommes qu’en habitant cette tension. Mais celle-ci se maintient uniquement du fait qu’il y a quelqu’Un qui est Dieu et poussière: Jésus Christ. Il nous envoie, Il vit en nous. Il vient à nous en chaque personne. De: La Luce dentro le cose – meditazioni per ogni giorno. (La lumière au-dedans des choses – méditations quotidiennes) Publié par Erich Strick, Città Nuova 1998, p.127 Galerie de photos

Le prix “Chiara Lubich pour la fraternité” décerné à la ville d’Asti (Italie)

Le prix “Chiara Lubich pour la fraternité” décerné à la ville d’Asti (Italie)

VII-premio-chiara-lubichAsti, commune du Piémont (Italie) connue dans le monde entier pour ses vins, et dont la fondation remonte à l’antiquité préromaine, peut se prévaloir aujourd’hui d’une autre distinction : celle d’être la première commune italienne à avoir inséré dans le Statut Communal le principe de la Fraternité parmi ses principes inspirateurs. « La commune d’Asti considère la valeur de la Fraternité comme une condition de l’action politique, dans la conscience partagée que la diversité est une richesse et que toute personne élue au sein de cette institution est un sujet dont il faut reconnaître l’égalité en dignité et en respect, qu’elle est donc appelée à faire passer le bien de la communauté avant les intérêts des particuliers, aussi bien personnels que de groupe et de partis ». C’est le texte qui a été voté à l’unanimité le 19 février 2015 et qui a valu ce prix à la Commune, remis à Rome au maire Fabrizio Brignolo le 22 janvier dernier. Dans la pratique citoyenne comment se manifeste ce principe ? Lors de la remise du prix, le maire d’Asti a rappelé combien la communauté de la ville s’est mobilisée pour réaliser des projets qui déclinent de manière concrète la valeur de la fraternité : l’accueil des réfugiés avec des projets individualisés ; un système de services sociaux qui vise à faire en sorte que les intéressés puissent retrouver une autonomie aussi bien professionnelle que sociale… pour ne citer que quelques exemples. Tout est donc facile dans la vie politique de la commune ? Pas du tout. « Certes, nos différences politiques, culturelles et aussi d’opinion ne sont pas annulées pour autant – affirme un conseiller municipal – les moments de tension et de conflit ne manqueront pas dans notre débat politico-administratif. Mais il est tout aussi vrai qu’aujourd’hui nous avons un indicateur et un instrument précieux supplémentaire, qui nous incite à rechercher un terrain d’échange et une approche sereine qui nous oriente vers une fraternité constructive. C’est évidemment un défi difficile que nous accueillons avec confiance et que nous avons l’intention de gagner ». Le prix de l’association « Ville pour la Fraternité » a été remis le 22 janvier dernier par la présidente Milvia Monachesi, maire de Castelgandolfo, avec Alba Sgariglia et João Manuel Motta du Centre Chiara Lubich (mouvement des Focolari), au cours d’une rencontre intitulée « Peut-on mettre des normes à la fraternité ? ». Modérateur : le journaliste Gianni Bianco, dans la salle capitulaire de Pio Sodalizio des Piceni (voir la transmission). Les interventions du prof. Filippo Pizzolato (Université Bicocca, Milan) et de Tiziano Vecchiato (directeur scientifique de la fondation Zancan, Padoue), ont été importantes ainsi que la table ronde racontant les expériences des communes qui ont inséré le principe de fraternité dans leurs statuts : Asti, Bra, Grottaferrata et Rocca di Papa. Trois autres communes ont fait l’objet d’une mention particulière : • La ville de Rocca di Papa a eu l’honneur d’une citation spéciale car c’est d’elle qu’est est parti le projet de villes unies pour la Fraternité, pour son projet : « De l’obscurité à la lumière : ‘les mercredis au bourg’ » avec la mission « d’illuminer les excellences et réunir les cœurs et les esprits » des habitants – italiens et autres nationalités – de Rocca di Papa. • La Commune de Tolentino a été mise à l’honneur pour le projet « Tolentino, ville de la fraternité » et la réalisation du « dîner de la fraternité », rendez-vous traditionnel en collaboration avec des associations de volontaires et de la citoyenneté, dont le profit a été destiné à des situations de pauvreté sur le territoire. • La Commune de Grottaferrata a aussi été mise à l’honneur pour avoir inséré dans son Statut communal la valeur de la Fraternité en tant que condition de l’agir politique, approuvée à l’unanimité par le Conseil communal le 27 avril 2015. https://www.youtube.com/watch?v=cEtFoAdo6IE https://www.youtube.com/watch?v=P9bfpKF30Wk

Jeunes à contre-courant

Jeunes à contre-courant

Africa 1  Je suis africain et j’étudie dans le Nord de l’Italie. Il y a quelque temps j’avais lu sur une revue un article où l’auteur disait qu’une « nuit » était en train d’envahir la culture occidentale dans tous les domaines, conduisant à la perte des valeurs chrétiennes authentiques. A vrai dire je n’en avais pas bien compris le sens, jusqu’au jour où il m’est arrivé une histoire qui m’a ouvert les yeux. Quelques jeunes, des voisins, me proposent de sortir avec eux et de passer la soirée ensemble. Ils veulent faire quelque chose de différent. Nous sommes un groupe de sept ou huit. Nous commençons par aller danser en discothèque. Au début je me divertis, ils me disent que j’ai la musique dans le sang, que je sais très bien danser. Mais assez vite je me rends compte qu’autour de moi certains dansent sans aucun respect envers eux-mêmes, ni envers les autres. Ils ne dansent plus pour le simple plaisir, mais pour faire passer des messages ambigus. Je perçois en moi une subtile voix qui me demande d’aller à contre-courant et de danser avec dignité et par amour. Au bout de quelques heures mes camarades proposent de changer de lieu. Je leur fais confiance, car tout compte fait, ce sont mes amis, et j’accepte. Nous entrons dans un autre night-club. Juste le temps de me rendre compte où je suis: je me sens agressé par une musique très forte, au milieu de spots psychédéliques, une odeur âcre me saisit à la gorge… me voilà soudain contrarié car je ne suis pas dans une discothèque ordinaire mais dans une « boîte » où des filles se prostituent. Je suis très déçu et en colère. Sans dire un mot je reviens sur mes pas et sors de cet endroit. Un de mes amis me suit. Il m’insulte et me traite de rétrograde. Je ne lui réponds pas. Au bout de quelques minutes un autre sort à son tour, mais cette fois-ci non pour m’insulter, mais pour me donner raison. Un autre enfin se défile et lui aussi me donne raison. Je reste surpris, je venais de déclencher une réaction en chaîne à contre-courant. Sans avoir parlé ni des valeurs chrétiennes auxquelles je crois, ni de Dieu, les autres m’avaient vu et avaient compris. Quelques mois passent. Je ne pensais plus à cet épisode depuis un bon bout de temps. Un jour un jeune, qui était des nôtres ce soir-là, vient vers moi et me dit qu’il s’était repenti et qu’il ne voulait plus fréquenter ce genre de lieu. J’en suis tout étonné. De toute évidence Jésus était en train de travailler dans son cœur. Cette expérience m’a aidé à comprendre plus radicalement la nécessité de savoir dire « non » à certaines propositions venant du monde, parce que c’est notre témoignage qui frappe les personnes, même si parfois nous ne nous en apercevons pas ». (Yves, Cameroun) Extrait de “Una buona notizia, gente che crede gente che muove”, (La bonne nouvelle de gens qui croient, de gens qui bougent) Chiara Favotti, Ed. Città Nuova 2012

Après le diplôme à Sophia

Après le diplôme à Sophia

Sophia_IUS_01Sophia et l’intégration dans le monde du travail: une relation plus ou moins difficile par rapport aux autres parcours académiques? Huit ans après l’inauguration de l’Institut universitaire Sophia (IUS), l’Italienne Licia Paglione, qui enseigne Méthodologie de la Recherche sociale, a mené une première étude à partir de ces questions. Quelques observations tirées du rapport de recherche. La cible était constituée des 80 premiers diplômés de l’IUS, ceux qui ont fréquenté et terminé le master en obtenant le diplôme jusqu’en 2014. Durant les deux premiers mois de 2015, ce groupe a été invité à répondre à un questionnaire semi-structuré, élaboré pour connaître quelques informations essentielles, relatives aux trajectoires professionnelles et de vie entreprises au terme des études à Sophia. Sur la totalité des jeunes diplômés, 61 ont répondu (75% du total) provenant de 30 pays. Leur collaboration a permis de mettre en évidence la valeur que les études à Sophia ont eue dans la recherche d’un travail. Avant tout, le master s’est conclu durant la période prévue de deux ans dans 91% des cas. 81% des diplômés ont trouvé une occupation six mois après leur diplôme, 96% un an après. Aujourd’hui, 51% des diplômés ont une activité lucrative stable et 26% une occupation temporaire. Dans 62% des cas, il s’agit d’un travail à plein temps, 26% à temps partiel, alors que pour 13% des cas, il s’agit d’une activité secondaire. La majorité des diplômés (63%) occupe actuellement un poste à responsabilité dans les entreprises, les administrations publiques, les universités, les agences culturelles et les associations à but non lucratif: 28% sont indépendants, entrepreneurs, consultants; 7% sont dirigeants et hauts fonctionnaires; 28% travaillent dans le domaine scientifico-culturel de la formation et de la recherche. L’efficacité du parcours de formation, par rapport à l’actuel marché du travail, semble confirmée: plus de deux tiers des diplômés (68%) pense que le parcours offert par l’IUS est cohérent avec le travail qu’ils accomplissent Cette efficacité est mise en relation avec quelques capacités spécifiques transversales, que les diplômés estiment avoir assimilées ou renforcées durant leurs études à Sophia. Ils décrivent en particulier la capacité d’interagir dans un contexte “pluriel” selon le profil culturel et disciplinaire, de traiter un problème en intégrant des perspectives et compétences différentes, de gérer des situations de conflit en travaillant en synergie avec d’autres acteurs sociaux et culturels, en promouvant des solutions novatrices. À noter, enfin, qu’aucun des diplômés n’a regretté le parcours choisi: 72% seraient prêts à le refaire dans sa totalité, alors que 28% le referaient en suggérant quelques modifications. Parmi elles, le manque de stages accessibles durant le master est mis en évidence. Cette remarque est devenue une priorité pour les Bureaux de l’Institut compétents. “L’analyse des points forts est également intéressante – commente Licia Paglione – : étudier à Sophia signifie surtout l’implication dans un parcours de découverte et de maturité de son identité ‘en relation’, un parcours qui comprend et valorise les ressources intellectuelles et en même temps investit la dimension psychologique et affective, spirituelle et opérationnelle, et pousse chacun à l’engagement.”

Parole de vie de Février 2016 

Qui n’a jamais vu un enfant pleurer et se jeter dans les bras de sa maman ? Quoi qu’il lui soit arrivé, que ce soit important ou sans conséquence, la maman essuie les larmes, l’entoure de sa tendresse et, peu à peu, l’enfant retrouve le sourire. Il lui suffit de ressentir la présence et l’affection maternelles. C’est ainsi que Dieu agit avec nous, en se comparant à une mère. Par ces paroles Dieu s’adresse à son peuple, qui rentre de l’exil à Babylone. Après avoir vu démolir ses maisons et le Temple, après avoir été déporté en terre étrangère, où il a éprouvé déception et désespoir, le peuple rentre dans son pays et doit reconstruire sur les ruines de la destruction qu’il a connue. La tragédie vécue par Israël est celle que vivent bien des populations en guerre, victimes d’actes terroristes ou d’une exploitation inhumaine : maisons et rues éventrées, lieux symboles de l’identité d’un peuple rasés, déprédations, lieux de culte détruits. Combien de personnes enlevées ! Des millions de gens contraints à fuir, des milliers qui trouvent la mort dans le désert ou sur les mers. Cela ressemble à une apocalypse. La Parole de vie de ce mois est une invitation à croire à l’action aimante de Dieu, même si nous avons l’impression qu’il est absent. Elle est annonce d’espérance. Dieu est aux côtés de ceux qui subissent la persécution, l’injustice et l’exil. Il est avec nous, avec notre famille, avec notre peuple. Il connaît notre souffrance personnelle et celle de l’humanité entière. Il s’est fait l’un de nous, jusqu’à mourir sur une croix. C’est pour cette raison qu’il sait nous comprendre et nous consoler. Exactement comme une maman qui prend son enfant sur ses genoux et le console. Il nous faut ouvrir les yeux et le cœur pour “le voir”. Dans la mesure où nous faisons l’expérience de la tendresse de son amour, nous parviendrons à la transmettre à ceux qui vivent dans les souffrances et les épreuves. Nous deviendrons ainsi instruments de paix et de consolation. L’apôtre Paul le suggère d’ailleurs aux Corinthiens : « Il nous console dans toutes nos détresses, pour nous rendre capables de consoler tous ceux qui sont en détresse, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu » (2 Co 1,4). C’est aussi l’expérience concrète et intime de Chiara Lubich : « Seigneur, donne-moi ceux qui sont seuls… J’ai éprouvé dans mon cœur la passion qui envahit le tien pour l’abandon qui submerge le monde entier. J’aime chaque être malade et solitaire. Qui console leur peine ? Qui pleure leur mort lente ? Et qui presse, sur son propre cœur, le cœur désespéré ? Donne-moi, mon Dieu, d’être dans le monde le sacrement tangible de ton amour, de ton être d’amour : être tes bras, qui étreignent et consument en amour toute la solitude du monde (1). » Texte préparé sous la direction de Fabio Ciardi (1) Chiara Lubich, Méditations, Nouvelle Cité 2000, p. 21.

Chiara Lubich : sainteté de peuple

Chiara Lubich : sainteté de peuple

Suite au témoignage de la foi, présenté le 7 décembre 2013 par le mouvement des Focolari à l’Évêque de Frascati, Mgr Raffaello Martinelli, la cause de canonisation de Chiara Lubich a été ouverte le 27 janvier de l’an dernier. La présidente des Focolari, Maria Voce avait dit à cette occasion : « Notre seul désir est d’offrir à l’Église et à l’humanité le don que Chiara a été pour nous et pour de très nombreuses personnes. En accueillant le charisme que Dieu lui donnait […], Chiara s’est généreusement prodigué pour que cette vie évangélique soit parcourue par beaucoup. Dans une détermination toujours renouvelée elle a aidé tous ceux qu’elle rencontrait à mettre Dieu à la première place [dans leur vie] et à “se faire saints ensemble ». Son regard et son cœur étaient poussés par un amour universel, capable d’embrasser tous les hommes au-delà de toute différence, toujours tendus à réaliser le testament de Jésus : “Que tous soient un” (“Ut omnes unum sint”) ». Chiara Lubich_Philip PotterAu cours de cette année, le Tribunal Diocésain a écouté des dizaines de personnes retenues en mesure de contribuer à faire connaître, le plus pleinement possible, la vie et le charisme de Chiara. Parmi les témoins, il y a beaucoup des premières compagnes et des premiers compagnons de Chiara, des autorités religieuses et civiles, des membres de sa famille, des personnes d’autres Mouvements, d’autres Églises et des personnes de convictions diverses. Nous rappelons cet anniversaire par un extrait de l’intervention prononcée par Chiara en 1987 à Loppiano, où elle souligne la « sainteté de peuple » ou « sainteté collective » qui naît du charisme de l’unité. « Nous sommes toujours en chemin pour réaliser notre sanctification. Du reste, sans cet objectif, la vie n’aurait pas beaucoup de sens car Dieu, qui nous a créés, nous a aussi appelés à la sainteté. Tous les hommes doivent poursuivre ce but. L’appel à la sainteté est universel. […] Tous devraient parvenir à la perfection. Ceux qui s’y engagent atteignent cette ligne d’arrivée en prenant des voies diverses. ChiaraLubich_Loppiano_bNous aussi, nous avons notre route. […] Pour nous, Dieu veut que nous avancions sur une voie de sainteté collective. Pour ce faire, nous devons avoir présent à l’esprit deux éléments de notre spiritualité dont on ne peut pas faire abstraction. Nous, nous ne pouvons pas devenir saints si nous ne gardons pas vivant, le Ressuscité en nous et le Ressuscité parmi nous. Nous sommes au milieu du monde et, quel que soit le côté vers lequel nous nous tournons, nous trouvons quelque chose qui est l’antithèse du Christ et de sa mentalité. Dans le monde, on respire partout l’atmosphère de la société de consommation, de l’hédonisme, du matérialisme, de la société sécularisée. Comment porter efficacement et constamment et toujours plus au large la présence de Dieu dans la société actuelle ? Comment se défendre des pièges du monde, toujours prêts à nous frapper et à nous décourager ? Comment maintenir les résolutions que nous prenons dans des moments de grâce ? Avec son Œuvre, Marie nous a offert une possibilité fabuleuse : elle a construit partout, de différentes façons, de petites ou moins petites communautés qui ont pour vocation de garder Jésus présent au milieu d’elles. Elle demande donc, non seulement de surmonter les difficultés personnelles en étreignant Jésus abandonné pour que le Ressuscité soit en nous mais également de construire l’unité avec nos frères pour que le Ressuscité soit au milieu de nous. Marie sait que, tout seuls, dans un monde comme le nôtre, il serait difficile d’y parvenir. Pour cette raison elle a « inventé cette spiritualité que l’on dit collective, justement parce qu’elle est vécue par plusieurs personnes ensemble […] ».

Teramo (Italie): musulmans et chrétiens en dialogue

Teramo (Italie): musulmans et chrétiens en dialogue

20160127-02Tout a commencé en 2002, lorsque la communauté locale du Mouvement des Focolari a rencontré Mustapha Baztami, Imam de la communauté de Teramo. Un homme de Dieu touché par la spiritualité de l’unité, jusqu’à devenir un infatigable diffuseur. Depuis lors, beaucoup de moments en commun ont suivi, avec des approfondissements et des réflexions, par exemple la famille vue par le Coran et par la Bible, pour ensuite partager nourriture et saveurs, voir couleurs et parfums qui se mélangent, comme les personnes qui les savourent. Mais le vrai défi est de réussir à faire ensemble – musulmans et chrétiens – l’expérience de la fraternité. Un jour, sa femme est victime d’un très grave accident. Les hospitalisations prolongées, aussi dans d’autres villes d’Italie, permettent à la communauté des Focolari d’être soudés, comme des frères. C’est comme une compétition d’amour entre qui donne et qui reçoit, et qui devient un humus fertile pour d’autres initiatives comme l’élaboration d’un concours littéraire “Différents… mais un”, qui depuis quinze ans les fait travailler côte à côte dans un engagement hebdomadaire qui dure toute l’année.  “Être fils de Dieu est ce qui unit – affirme Donato des Focolari. C’est ce qui donne la liberté de prendre le micro et de raconter son histoire, ou simplement sourire à cause d’une blague, ou en laissant couler quelques larmes sans honte.” “Vos yeux me regardent sans préjugés”, déclare une femme musulmane. Dans la région, les effets de ce dialogue ne passent pas inaperçus. Une association catholique invite Mustapha et Donato à intervenir pendant un séminaire islamo-chrétien. Tout va pour le mieux, mais les positions de quelques participants sur la femme dans l’Islam créent de fortes tensions dans la salle. Mustapha et Donato décident d’intervenir en racontant comment leur amitié est fondée sur la volonté réciproque de s’aimer au-delà de la culture et de la religion. En recherchant ce qui unit plutôt que ce qui pourrait diviser. “Ma vie a profondément changé – affirme Mustapha – depuis que j’ai rencontré Chiara Lubich, femme chrétienne, blanche et occidentale. Elle m’a enseigné à aimer tout le monde et à le faire en premier.” Après cette intervention, le séminaire prend une autre tournure. Un des organisateurs l’enlace et lui dit: “Mon frère, j’ai compris que la raison de l’homme n’est rien par rapport à l’amour”.  L’été arrive, avec l’envie d’une excursion en montagne organisée par les communautés avec les familles au complet. À peine arrivés, les hommes musulmans déposent semoule, viande, légumes, épices, casseroles et vaisselle, et les femmes prennent place dans la cuisine d’un presbytère. Les chrétiens ne sont pas en reste: pain fait maison, olives, spécialité de poisson. Dans la normalité d’une journée entre amis, chaque moment a sa place: le jeu des enfants, l’échange spirituel, le thé, le couscous, le goûter, la promenade. Bien que non programmé, chaque moment est précieux pour continuer et consolider une amitié qui petit à petit s’approfondit. Le jour suivant, Mustapha envoie un message: “…demandons au Très-Haut de continuer à illuminer nos parcours communs”. Et lorsque l’évêque doit fournir à la Préfecture les données sur les rapports de son diocèse avec la communauté islamique, il raconte cette expérience de dialogue véritable.

Hongrie: Festival “Espace ouvert”

Hongrie: Festival “Espace ouvert”

20160126-02C’est Szeged, ville du sud de la Hongrie, qui accueille dans son parc urbain “la plus grande manifestation de l’année, gratuite et en plein air”, le Festival Espace ouvert, comme l’annonce le communiqué de presse. Le Festival s’est caractérisé par le grand nombre de participants et par les performances. Mais quelle a été la nouveauté de cet événement? Lorsqu’il y a quelques années, a été annoncée pour la première fois une possible manifestation chrétienne dans la ville, on ne pensait pas qu’un projet ambitieux pouvait se réaliser dans notre pays”, écrit Új Város, revue des Focolari en Hongrie. “Ce n’était pas le rêve d’une seule personne, mais du groupe œcuménique des pasteurs de cette ville. Un rêve qui, il y a un an et demi, a commencé à prendre forme, en impliquant différentes associations religieuses, civiles et politiques”, jusqu’à donner naissance, du 25 au 27 septembre dernier, au Festival. Comme l’affirme Orsolya Szlaukó, pasteure évangélique: “A Szeged, le groupe œcuménique des pasteurs a lancé l’idée d’organiser quelque chose qui annonce le christianisme. Le logo à quatre couleurs et aussi tout le Festival s’est inspiré d’un psaume: ‘Le Seigneur m’a mis au large’ (Ps 18). Nous l’avons rêvé et réalisé pour faire un cadeau aux habitants de Szeged, montrer que les églises chrétiennes et les valeurs de ces communautés sont unies.” “Notre mission s’adresse à la ville et pas seulement à nos communautés”, affirme un des organisateurs. “Notre rôle était d’assurer le bon déroulement, pas d’être au premier plan”, affirme Sándor Tari, autre organisateur. “Durant le Festival, le programme était adapté à chacun, des jeunes aux plus âgés”, continue la pasteure. “Nous avons donné de l’espace à des concerts, tables rondes, ludothèques et stands de différentes organisations.” “Les 60 stands, des petites maisons placées le long du chemin du parc, ont formé quatre quartiers urbains pour montrer aux visiteurs les initiatives mises en œuvre: un électricien a monté un laboratoire pour enfants, un stand sur la santé a accueilli 700 personnes, don du sang, des professeurs universitaires ont proposé des leçons. Les paroisses et les communautés ecclésiales ont interpellé les passants avec une grande variété d’initiatives créatives.” 2015-09-26_DSC_3836Sándor Tari a travaillé une année entière à l’installation de la zone stand. “Le but était que chaque secteur de la ville soit présent: les agriculteurs, les ouvriers, la culture, la santé… La condition imposée aux exposants était d’être ouverts à l’amitié avec les organisateurs et entre eux. La police et les pompiers ont aussi participé.” Sándor raconte que, parmi les projets, il y a aussi la volonté de continuer et une initiative similaire se répètera probablement dans deux ans. “J’ai bien aimé le climat de famille, avec beaucoup de parents et d’enfants”, a déclaré un père de famille. Mais aussi les jeunes avaient de quoi choisir entre les différents groupes qui se sont alternés sur scène, dont le Gen Verde, Hillsong et des groupes de musique hongrois. “Ici, il y a une atmosphère qu’on ne trouve pas tous les jours et, en les écoutant jouer, on peut percevoir la paix au fond du cœur”, racontait un jeune. TV Duna a demandé à l’évêque évangélique Péter Gáncs pourquoi il a tenu à y participer: “D’abord, j’ai aimé le titre du Festival, Espace ouvert. Parfois, j’ai l’impression que les Églises ont peur de sortir. 25 ans après la fin du régime, nous voyons que les personnes n’entrent pas facilement à l’église. Nous, nous devons sortir. Pour cette raison, j’ai beaucoup apprécié le fait de se mettre ensemble œcuméniquement pour sortir dans la rue, sur les places”. Source: Új Város n°1/2016  

Argentine : Misael et son rêve de paix

Argentine : Misael et son rêve de paix

”J’enseigne dans une école catholique de ma ville, Salta, dans le nord de l’Argentine – raconte Gabriela Carral -. Au début d’octobre 2015, j’avais rencontré Misael, un élève de 10 ans, après un moment de prière entre orthodoxes et catholiques pour la paix en Syrie. A ce moment-là, la photo du petit Aylan avait suscité une vive émotion à travers les médias. Misael m’a confié qu’il aurait voulu faire quelque chose pour la paix dans son école, en ajoutant que, ce qui le faisait souffrir plus que tout, c’était de savoir que beaucoup d’enfants étaient devenus orphelins à cause de la guerre. Nous nous sommes donnés rendez-vous au moment de la récréation et il m’a dit qu’il était en train de participer à la vie de la communauté orthodoxe et qu’il était convaincu que nous aurions pu prier ensemble pour la paix : catholiques et orthodoxes. Quelques jours après, il m’a montré un petite lettre qu’il avait dans son cartable. Le texte disait :”Nous sommes la Syrie, prions pour la paix”. Ce fut pour moi une surprise : voir qu’un enfant, au milieu de presque 800 élèves, entre l’école primaire et les moyennes secondaires, avait à l’esprit la souffrance de personnes qui souffrent à des milliers de kilomètres de distance. Faisant écho à son désir, je l’ai encouragé à l’exprimer lui-même aux responsables de l’école. Une proposition est ainsi née, celle d’organiser une prière œcuménique pour la paix. Pour la première fois dans les couloirs de cette école, la parole œcuménisme résonnait parmi les responsables, les enseignants et les étudiants. Afin de concrétiser cette initiative, je me suis mise en contact avec un religieux de l’institution qui partage avec moi l’idéal de contribuer à réaliser la prière de Jésus :”Que tous soient un ”. Nous avons aussi impliqué le père Adolfo, de l’Église Orthodoxe d’Antioche et, ensemble, nous avons organisé chaque détail de la célébration. Dans un deuxième temps, l’Église Luthérienne s’est aussi ajoutée, vu que notre communauté éducative accueille un jeune volontaire allemand luthérien. Puis cela a été le tour du président de l’Union Syrio-Libanaise de la ville, du consul de l’Allemagne et de la vice-consul de l’Italie, un représentant du Ministère de l’Instruction, quelques organes de presse et d’autres écoles. Le premier pas du projet de Misael, a été celui de construire la paix dans nos rapports quotidiens, et cela a donné vie à beaucoup de nouvelles expériences vécues entre les élèves auxquels nous avons aussi proposé l’initiative des Jeunes pour un Monde Uni : le Time Out. C’est ainsi que le 18 novembre, avec comme arrière-fond les attentats de Paris, cette initiative est devenue, en plus d’un moment de prière pour la paix dans le monde, aussi un témoignage d’unité. A travers l’homélie des célébrants, nous avons connu quelques récits de chrétiens en Syrie et en Afrique ; les intentions pour la paix ont été exprimées par une fille de la Jeunesse Orthodoxe ; une femme a récité le Notre Père en arabe et les drapeaux des différents pays nous ont dilaté le cœur, nous faisant sentir membres de l’unique famille humaine. Cela a été en somme, une célébration qui a laissé dans le cœur de chacun, la saveur de quelque chose que nous n’avions jamais expérimenté avant d’une manière aussi forte : rapports fraternels, liens impensables. Les responsables de l’école l’ont définie, une journée historique. ”Remercions Dieu pour notre liberté – concluaient les juniors présents – et nous nous engageons à ne pas nous ranger ni d’un côté ni de l’autre, mais à rester du côté de la paix”. Gustavo Clariá

Pour l’unité des chrétiens

Pour l’unité des chrétiens

PasqualeForesi_con giovani« Cela s’est passé parmi les chrétiens comme dans un couple. Dans une vie de couple les difficultés sont inévitables. Uniquement si l’amour existe, elles peuvent servir à maintenir et faire grandir l’unité. Lorsque l’amour n’y est plus les problèmes deviennent un obstacle insurmontable et sont motifs de séparation. Mais en réalité, ce ne sont pas les problèmes qui ont détruit la famille, mais plutôt le manque d’amour. Il en va de même pour les Eglises. La division est survenue non seulement pour des motifs religieux ou théologiques, mais aussi – souvent et surtout – politiques, économiques, culturels. Dans la mesure où grandira l’amour, la désunité deviendra insupportable et les problèmes seront surmontés. Je pense qu’un jour les différentes Eglises, sans abandonner leur propre tradition et toutes les expressions légitimes qu’elles ont développées à travers l’histoire, pourront participer, quand Dieu voudra, à un Concile réunificateur pour faire en sorte que l’Eglise, même dans la diversité des expressions, soit une. C’est peut-être pour l’instant encore prématuré, mais Dieu en un jour peut nous faire vivre mille ans. Ce serait un événement qui toucherait profondément même tous les membres des grandes religions ». Du livre “COLLOQUI”Pasquale Foresi Città Nuova – pag. 155-156-161

Sportmeet en Inde

Sportmeet en Inde

Sports4peace”Le sport peut réellement changer le monde et le rendre plus uni”. Patsy Furtado, une entraîneuse de hockey de Mumbai, qui, alors qu’elle était adolescente, a joué dans l’équipe nationale indienne de hockey, parle avec une forte conviction qui vient d’une expérience toute aussi forte, vécue avec des enfants de la rue de cette immense métropole.  En 2005, elle a rencontré les Focolari et le projet Sportmeet par le biais d’un événement de Run4unitySa passion pour le sport et l’expérience d’unité qu ‘elle a vécue ce jour-là, ont provoqué en elle le désir d’unir les forces avec d’autres entraîneurs qui pensent comme elle et de contribuer à changer son milieu, où l’on voit souvent les enfants vivre dans la rue. Elle avait à peine eu l’occasion de connaître une maison pour les pauvres avec 240 enfants que la société rejette. Elle a alors eu l’idée de commencer à les entraîner dans différentes disciplines sportives : le football, basket, hockey, athlétisme…Elle a ainsi commencé avec une session d’entraînement d’une heure chaque matin à 6.30. Au début, 20 filles et 30 garçons étaient présents, sans chaussures ni vêtements sportifs adéquats ; aujourd’hui, au contraire, dans cette maison il y a différentes équipes, et tous les enfants ont des chaussures sportives, avec le matériel adéquat et un sac à dos personnel pour le sport. En 2007, les enfants ont commencé à concourir dans les compétitions inter-scolaires de Mumbai et l’équipe de football under-12 est arrivée à la huitième position parmi plus de 300 écoles. Ce résultat a aussi été rapporté par l’ Hindustan Times, un des principaux quotidiens de Mumbai, intitulé ”United We Stand”.  Énumérant les nombreuses réalisations de ce projet, Patsy soulignait le fait que le comportement des enfants s’est considérablement amélioré : le sport leur a enseigné à être disciplinés et, après avoir pratiqué un sport ou l’autre, toute leur énergie s’est canalisée d’une juste manière. Considérant qu’il est naturel d’être violents et agressifs dans le milieu duquel ils proviennent, ils sont en train d’acquérir une nouvelle conviction en commençant par avoir du respect pour eux-mêmes, à soigner davantage leur propre hygiène et à prendre sur eux des responsabilités. Ils pratiquent plusieurs religions mais ils ne voient pas de différences entre eux : les enfants jouent ensemble comme une seule équipe. Sports4peace_IndiaEn 2009, le premier séminaire sur Sports4Peace a eu lieu à Mumbai. Organisant le dé avec les 6 règles qui éduquent à la paix par le biais du sport, ce projet a capté l’attention de différents entraîneurs et d’autres personnes engagées dans le milieu sportif à Mumbai et dans d’autres villes de l’Inde. “Play well”, “Hang in there”, “Look out for others”: de simples règles qui sont entrées dans la vie de nombreux jeunes et adultes amants du sport, en les encourageant à les appliquer avec passion dans leurs disciplines. L’idée du sport en fonction de l’éducation à la paix est devenue partie intégrante des activités culturelles interreligieuses organisées par différentes universités ainsi que dans des événements diocésains de Mumbai et Pune, une ville proche connue justement pour les nombreuses universités.  Sports4Peace a été présenté dans les éditions successives de Run4Unity aussi à New Delhi et à Mumbai au cours de la Semaine Monde Uni  internationale qui s’est tenue en mai 2015. A cette occasion,  on a installé, toujours à Mumbai, un dé de Sports4Peace, permanent, dans le parc public du bord de mer à Bandstand : il rappelle à tous que le sport, vécu et bien joué, peut aider à promouvoir la paix et la fraternité universelle. Gustavo Clariá

Trente (Italie) : le Centre Mariapolis Chiara Lubich fête ses 30 ans

Trente (Italie) : le Centre Mariapolis Chiara Lubich fête ses 30 ans

”Cette maison construite sur le roc, nous rappellera avec son nom (Parole de Vie), la maison bâtie sur le roc dont parle Jésus. Des vents et des tempêtes surviennent, mais elle ne s’écroule pas” dit Chiara Lubich le 24 mai 1986 inaugurant le Centre Mariapolis de sa ville natale. 23 janvier 2016 : jour de fête au Centre, portant aujourd’hui le nom ‘Chiara Lubich’, pour se souvenir de trente année d’histoire, de témoignage, de dialogue et de communion, à la lumière du charisme de l’unité. L’événement s’ouvre avec un message de Maria Voce et une vidéo qui retrace ces trente années d’histoire. S’ensuivent quelques témoignages de la présence locale du Mouvement dans le domaine civil et ecclésial et les salutations de l’archevêque de Trente Mgr Luigi Bressan, du maire Alessandro Andreatta et d’autres autorités. Après trente ans, le Centre de Cadine a tenu sa promesse de sa propre vocation : celle d’être un lieu de rencontre et de formation pour ceux qui souhaitent s’engager et diffuser la vie de l’Évangile et à reporter la présence de Dieu dans le monde avec l’amour réciproque. Un peu d’histoire. Dans les années ’70, le Mouvement des Focolari, répandu dans la région, ressent la nécessité d’avoir un centre de formation. Après de nombreuses recherches infructueuses, on se concentre sur Trente. Mise au courant de cette idée, Chiara répond :”Je l’ai toujours pensé là : c’est une ville choisie par Dieu”. Quelques mois après, dans tout le Mouvement on vit la Parole de Vie : ”Vendez tout ce que vous possédez, donnez-le en aumône”. Le désir de mettre en pratique cette Parole de l’Évangile, encourage Nostra Fadanelli, adhérente du Mouvement, à donner 9 hectares de bois justement pour la construction du Centre Mariapolis. On confie le projet à Carlo Fumagalli, focolarino architecte, qui, conscient d’édifier un Centre dans la ville où le Mouvement est né, parcourt à nouveau les pas de son histoire à Trente et dans la vallée de Primiero, reproduisant quelques particularités dans l’architecture de la construction. Le projet est présenté à l’archevêque de Trente de l’époque, Mgr Gottardi, qui dit : ”Ceci doit être un ‘monumentum’ à Chiara Lubich, logiquement quand elle sera au Paradis. Et ce sera le meilleur monument si, par rapport à l’histoire de Trente, ce sera…une Mariapolis ayant aussi une saveur œcuménique”, faisant allusion au mandat œcuménique qu’a la ville de Trente exprimé par le pape Paul VI en 1964. Et il conclut : ”Vous avez cette mission !”. A partir de ce moment-là, on met en route la générosité de chacun dans le Mouvement, d’après ses possibilités et la créativité de celui qui construit sa ”propre” maison. Au mois d’octobre 1980, alors que les démarches pratiques sont en cours, on apprend la nouvelle qu’à Rome, on cherche une maison pour le Centre Mariapolis international. Une fois tout le monde d’accord, on décide de donner tout ce qui a été récolté jusqu’à présent : une somme importante qui étonne Chiara elle-même. Cela semble être une folie, mais au moment de recevoir les permis pour commencer la construction, une nouvelle somme consistante arrive, trois fois plus grande que celle qui a été donnée, ce qui fait expérimenter les promesses de l’Évangile : ”Donnez et il vous sera donné’. En 1982, on commence la construction de la partie ‘jour’ : le hall d’entrée, les salles de réunions, la cuisine et la salle à manger. Beaucoup de personnes veulent collaborer en donnant du temps et des forces, et la dernière année du chantier, environ 800 personnes s’alterneront en contribuant pour tous les travaux artisanaux, de finitions et de main d’œuvre. Mémorable fut le travail de placement du dallage pavé de la route et de la place, ordonné la nuit avant l’inauguration. CentroMariapoliChiaraLubichCadine_aLe 24 mai 1986, en présence d’environ 2000 personnes, parmi lesquelles les représentants des églises les plus importantes présentes en Europe, Chiara elle-même inaugure le Centre Mariapolis, tout en soulignant la vocation formative et œcuménique, et en le nommant ”Parole de Vie”. Après la mort de Chiara, en 2008, le 24 janvier 2009, avec une cérémonie de grande importance œcuménique, avec la présence de Maria Voce, ayant succédé à Chiara comme Présidente du Mouvement des Focolari, et en présence de nombreuses personnalités civiles et religieuses, le nom du Centre fut attribué à Chiara Lubich. Au cours de ces trente années, des dizaines de milliers de personnes ont été accueillies dans le Centre, en grande partie, des membres du Mouvement, mais non seulement, étant donné qu’ il a ouvert ses portes à des rencontres organisées par le diocèse, par des Mouvements Catholiques et d’autres réalités associatives laïques de la région. Le Centre accueille en particulier, des congrès, des écoles de formation, différents groupes du Mouvement originaires du monde entier, qui viennent pour revivre à Trente et dans la vallée de Primiero, l’expérience des premiers temps, quand tout a commencé. Ce que le Centre témoigne, comme au tout début du Mouvement, c’est l’urgence de garder présente à l’esprit, une ” plate-forme du dialogue” entre les individus, entre les peuples, entre les églises et entre les grandes religions, afin de donner de l’espace à la fraternité.

Composer un peuple

Composer un peuple

20160122-a« Avec nos frères et sœurs des différentes Églises, en nous efforçant de vivre l’Évangile ensemble, en apprenant à nous connaître et en renforçant notre amour réciproque, nous avons découvert toute la grandeur des richesses de notre patrimoine commun : le baptême, l’Ancien et le Nouveau Testament, les dogmes des premiers conciles que nous partageons, le Credo (le symbole de Nicée-Constantinople), les Pères grecs et latins, les martyrs et bien d’autres choses encore, telles que la vie de la grâce, la foi, l’espérance, la charité, sans oublier une multitude de dons intérieurs de l’Esprit Saint. Outre cela, nous sommes unis par la spiritualité de l’unité. Auparavant, nous vivions comme si tout cela n’était pas entièrement vrai, ou bien nous n’en avions absolument pas conscience. Or, aujourd’hui nous nous rendons compte que ce sont au contraire les conditions indispensables à l’instauration d’un dialogue particulier, le dialogue de la vie. Ce dialogue nous fait nous sentir d’ores et déjà comme une famille ; nous sentons que nous formons ensemble un « peuple chrétien » qui intéresse les laïcs, mais aussi les prêtres, les pasteurs, les évêques etc. Même si, bien sûr, il nous reste à réaliser la pleine communion visible entre nos Églises, nous pouvons déjà exister ainsi. Il ne s’agit pas d’un dialogue qui part de la base et s’oppose ou se juxtapose au dialogue pratiqué dans les plus hautes sphères ou entre responsables d’Église, mais d’un dialogue auquel tous les chrétiens peuvent prendre part. Ce peuple, qui agit comme un levain au sein du mouvement œcuménique, ravive en nous le sentiment que, parce que nous sommes chrétiens, baptisés et capables de nous aimer, nous pouvons tous œuvrer à la réalisation du Testament de Jésus. Nous nous prenons même à espérer que d’autres formes de dialogue telles que le dialogue de la charité, du service commun et de la prière, ou encore le dialogue théologique, parviendront à se développer grâce au « dialogue de la vie ». Du volume Chiara Lubich L’unità (a cura di Falmi/Gillet) – Città Nuova 2015 pagg. 89-90 ; Traduit en français in Chiara Lubich, L’unité, (textes choisis par D. Falmi et F. Gillet) Nouvelle Cité 2015

#réchauffonslasyrie

 ”Un contact de la communauté du Mouvement des Focolari aux frontières avec la Syrie, nous a mis au courant de la situation critique dans laquelle ils se trouvent. Il fait très froid en Syrie maintenant, ils n’arrivent pas à réchauffer les maisons et n’ont pas les vêtements adaptés pour supporter les basses températures. Ils n’ont même pas la possibilité de les acheter, que ce soit à cause des difficultés économiques ou à cause de l’ embargo qui empêche que ce type de vêtement n’arrive. Après une rapide concertation entre nous, nous avons compris que nous pouvions et voulions, faire tout de suite quelque chose pour ces frères. A travers un groupe de facebook, qui rassemble sur les réseaux tous les jeunes des Focolari en Italie, nous avons élargi cette demande d’aide à tous, en la diffusant avec l’hashtag #riscaldiamolasiria. La solution la plus immédiate pour aller à la rencontre de leurs exigences était celle d’expédier un colis avec des vêtements adaptés. Nous avons commencé nous les jeunes, par ouvrir nos armoires jusqu’à organiser des lieux de récolte dans toute l’Italie pour récolter des vêtements. La générosité de chacun ne s’est pas fait attendre ! Avec l’aide également de la partie adulte du Mouvement et de toutes les communautés, en quelques jours, beaucoup de paquets sont en train d’arriver en Syrie. Au début, notre enthousiasme pour les aider, semblait être freiné par le coût élevé de l’expédition des vêtements , mais d’après les différentes nouvelles de toute l’Italie en temps réel, nous avons réussi à identifier le tarif le plus économique et le plus sûr. Notre aide ne veut pas s’arrêter ici, nous continuerons à être présents concrètement pour eux à l’aide de tous les moyens qui sont à notre disposition ! Pour le moment nous ferons arriver le nécessaire en Syrie, et le reste ira à ceux qui en ont le plus besoin dans nos villes”. Maria Chiara De Lorenzo

Aix-la-chapelle – Prix Klaus Hemmerle 2016

Aix-la-chapelle – Prix Klaus Hemmerle 2016

Dream_AwardDans la motivation du prix, la reconnaissance pour son travail et au travail de la communauté de Sant’Egidio dans la lutte contre l’AIDS, et à la capacité, en tant que femme musulmane, à créer d’une manière exceptionnelle des ponts entre chrétiens et musulmans, démontrant avec sa vie, qu’une vie en commun pacifique et une collaboration efficace entre chrétiens et musulmans est possible. Parmi les personnes présentes à la cérémonie de l’attribution, il y a aussi Annette Schavan, ambassadrice allemande auprès du Saint Siège, qui tiendra la Laudatio. En mémoire à la personne et à l’héritage spirituel de l’Évêque catholique d’Aix-la-chapelle, Klaus Hemmerle (1929 – 1994), le Mouvement des Focolari attribue un prix aux personnalités qui se distinguent en tant que ”constructeurs de ponts”, de dialogue entre les églises, les religions et les visions du monde. Le prix est attribué tous les deux ans. www.fokolar-bewegung.de Dream Project

Ilanthalir : tendres bourgeons qui grandissent, forts, en Inde

Ilanthalir : tendres bourgeons qui grandissent, forts, en Inde

20150120-02Le 2 février, le Père Susai Alangaram célébrera les 25 ans de son sacerdoce. Il était prêtre depuis six ans à Tiruchirapally, Tamil Nadu, l’état le plus au sud de l’Inde sur l’Océan Indien, quand il s’est lancé dans un projet ayant pour but de soulager les enfants de sa paroisse de la pauvreté. Il y a plusieurs années, il avait connu le Mouvement des Focolari et s’était engagé à vivre et témoigner l’unité avec d’autres compagnons prêtres, dans une société paralysée par le problème des castes. Avec deux de ses amis, il a aussi commencé un projet de soutien à distance pour 50 enfants, en lui donnant le nom de Ilanthalir, qui dans la langue Tamil signifie ”tendres bourgeons”, pour se rappeler les soins tendres nécessaires pour la croissance et le développement de ces enfants. Aujourd’hui les enfants pauvres de différents villages des cinq districts de Tamil Nadu, reçoivent le soutien d’Ilanthalir, sur un territoire qui va de 125 km au sud de Tiruchirapally à 70 km au nord. Après le tsunami de 2004, quelques enfants de deux villages sur la côte ont été adoptés et maintenant, ils étudient à l’université. 20160120-02Le climat dans le pays est très chaud et les moussons sont imprévisibles, détruisant souvent les cultures, et créant de la pauvreté parmi les paysans. Cette année, il y a eu des inondations dans le nord et la sécheresse au centre. Ilanthalir cherche à assurer aux enfants les premières nécessités, en sponsorisant leurs études jusqu’à ce qu’ils trouvent un travail et peuvent ainsi subvenir aux besoins de leurs propres familles. Cette année, 456 enfants bénéficieront directement du soutien à distance de Familles Nouvelles et 300 autres recevront l’assistance d’ Ilanthalir. 20160120-01Appartenant à différentes religions, on s’assure que tous les enfants fêtent ensemble les principales festivités comme Diwali (la fête de la lumière), Pongal (la fête de la récolte), Noël, etc. Le mois d’octobre est dédié au soin de l’environnement et chaque centre organise des programmes pour planter des arbres, nettoyer des lieux publics, etc. Ce qui touche dans l’expérience d’Ilanthalir, c’est l’impact de la spiritualité de l’unité dans un contexte qui autrement se prête à favoriser une culture de survie et d’isolement. La Parole de Vie des Focolari, un commentaire qui suggère comment vivre les phrases de l’Évangile, est traduite dans la langue Tamil et diffusée parmi les enfants et leurs parents, qui une fois par mois se rencontrent pour partager comment ils essaient de les vivre en renouvelant leur engagement. Chaque année, on vit ensemble une journée de Mariapolis avec environ 300 personnes à Tiruchirapally, encourageant un échange fraternel entre tous. L’engagement des enfants d’Ilanthalir à vivre de cette manière avec leurs ‘petits’ actes d’amour, les transforme en agents d’unité dans leurs familles et dans leurs milieux, apportant ainsi une nouvelle espérance pour beaucoup.


https://vimeo.com/155689892


 

Dubaï: ces fleurs du désert, témoins parmi les gratte-ciel

Dubaï: ces fleurs du désert, témoins parmi les gratte-ciel

Dubai2Parmi les centaines de communautés qui, au cours des années, se sont formées dans tous les coins du monde autour de la spiritualité des Focolari, celle des Emirats Arabes a son originalité et unicité. Il s’agit en effet, d’un groupe composé de gens du Mouvement, dont personne n’est originaire du lieu. Ce sont des personnes, souvent des familles entières, provenant de différents pays de l’Asie ou du Moyen-Orient, mais aussi de l’Europe et de l’Amérique latine, qui sont arrivées dans le Golfe Persique pour des motifs professionnels et qui, une fois leurs contrats expirés, quitteront cette partie du monde. Les étrangers, en effet, constituent presque les 90 % de la population des Émirats, mais sont une présence fluctuante et le groupe des personnes des Focolari fait partie de cette section du pays. Dans un hôtel de cette capitale mondiale de la finance, se sont rencontrées – le vendredi 15 janvier – environ 80 personnes. Les professions et les emplois les plus divers : ingénieurs civils, employée d’ambassade, instituteurs et enseignants des écoles supérieures, infirmières, informaticiens, chercheurs universitaires mais aussi des ouvriers, qualifiés ou pas. Certains sont là depuis des années, ont grandi dans ce monde, et en ont vu le développement vertigineux, d’autres sont arrivés depuis peu. Certains ont des enfants nés ici, d’autres, peut-être, partiront vite. Les raisons de ces transferts sont souvent liées à des situations difficiles du point de vue économique dans les pays d’origine, avec des salaires qu’ils ne pourraient jamais rêver dans leur pays. Une situation complexe, souvent surréaliste, une vie faite de travail, au centre d’un monde au sommet du de la surconsommation. Ici, les chrétiens se retrouvent selon les communautés linguistiques et selon leurs pays d’origine et surtout, dans les églises de Dubaï, chaque vendredi, jour de fête étant donné qu’il s’agit d’un pays musulman. Les personnes qui se retrouvaient ces jours-ci, provenaient aussi d’autres coins de la région : Doha au Qatar ou Abu Dhabi, Sharja et Fujera toujours dans les Émirats, de Oman et du Bahreïn. L’occasion de cette rencontre, a été l’escale dans les Émirats, de Maria Voce et de Jesús Morán, au début de leur voyage en Inde. Un moment de partage avec cette communauté originale. La matinée est vite passée, entre la présentation de l’histoire de la présence de personnes du Mouvement, présence caractérisée aussi par les visites de focolarini du Pakistan, de l’Inde ou des Philippines ou des pays du Moyen-Orient. Quelques expériences ont ensuite suivi. Elles ont révélé la véritable réalité de la manière avec laquelle on vit dans ce paradis apparent de la surconsommation dominante, loin de la propre culture, avec le danger d’être aspirés par une mentalité faite de commodités, gains et intérêts. On a souvent laissé de côté les expériences vécues dans les années de jeunesse inspirées par la spiritualité de communion, pour retrouver ensuite, d’une façon inattendue et dans des moments de grandes difficultés, d’autres frères et sœurs qui partagent le charisme de Chiara Lubich. Difficultés de rapports au travail, mais aussi risques de familles qui se détériorent à cause de la surconsommation et de l’éloignement des valeurs du pays d’origine, de la solitude. Et pourtant, même dans ce coin du monde, un groupe de personnes a continué à se rencontrer autour de la Parole de Vie au nom de l’esprit du Focolare. A partir de là , un deuxième moment de dialogue avec Maria Voce et Jesús Morán, centré sur ces défis et souffrances, sur les risques que l’on court et sur la nécessité d’une communauté vive qui sache être le berceau de valeurs de communion, fraternité et sobriété évangélique. La présidente et le coprésident des Focolari ont rappelé que les premières communautés chrétiennes étaient dispersées dans le grand empire romain et que les chrétiens, souvent seuls et isolés, réussirent à résister aux flatteries de ce monde grâce à leurs communautés, même petites. L’image des fleurs dans le désert a souvent été remise en évidence dans le cours du dialogue, rappelant que ce fut Chiara elle – même dans les années quatre-vingt-dix à comparer avec cette image, les premiers du Mouvement des Focolari à s’être retrouvés à vivre dans les Émirats Arabes. Et ensuite, en plus de la nécessité de concourir pour la primauté de l’amour dans un milieu qui comptera des primautés bien différentes, le défi a émergé comme important : celui de rester bien enracinés dans le présent. On ne peut pas penser faire autrement commentait Maria Voce à la conclusion du dialogue. Le pays ne garantit rien sur le long terme, les contrats de travail peuvent s’arrêter, un employé peut disparaître par les jeux financiers. Alors, il est important de mettre des racines profondes aussi pour ceux qui viendront, peut-être lorsque ceux qui vivent maintenant dans les Émirats ne seront plus là. Cette communauté doit continuer. C’était impressionnant de voir à la conclusion de la matinée, l’émotion qui se lisait sur beaucoup de visages, mais aussi la joie et l’enthousiasme : le fait d’avoir trouvé et retrouvé une famille spirituelle et savoir qu’ici aussi, on fait partie de cette grande famille mondiale.

Giordani: œcuménisme et dialogue

Giordani: œcuménisme et dialogue

IginoGiordani_unita_cristianiIgino Giordani fut un précurseur de l’œcuménisme. Sa sensibilité œcuménique est née lorsque, au cours de l’année 1927, il s’embarqua pour les Etats Unis d’Amérique, afin d’étudier la façon de gérer une bibliothèque pour le compte du Vatican. Il y découvrit ce qu’il ne connaissait pas encore : les chrétiens de différentes dénominations et resta frappé par leur ferveur. Dans de nombreux écrits postérieurs, Giordani affirma que le dialogue, et donc le dialogue œcuménique, a son modèle dans les relations trinitaires, raison pour laquelle tout le monde se situe sur le même plan d’amour. La communion appelle tout le monde au dialogue et il faut se donner avec la même mesure pour créer l’unité. “Pour éliminer les divisions, dans le passé on avait recours à la polémique ; aujourd’hui on préfère se parler face à face respectueusement, on recherche ce qui converge, la réconciliation. On comprend mieux aujourd’hui que l’unité n’est pas statique, mais dynamique, et qu’elle grandit en quantité et en qualité. Voilà pourquoi, avec le dialogue, qui marque un « tournant historique » et novateur, la polémique s’évanouit, ainsi que le heurt, l’excommunication, en revanche c’est le début de la compréhension, et l’acquisition des vérités et des vertus des autres. Le dialogue, qui fait rencontrer des représentants de deux ou plusieurs Eglises, ne relève ni de la propagande ni de la rhétorique. Posséder la vérité n’empêche pas la pénétration inépuisable des mystères, ni le progrès réel des dogmes. Le dogme doit être approfondi, réinterprété. IginoGiordani_unita_cristiani_b“Le dialogue œcuménique ne naît pas des différences doctrinales qui existent entre deux ou plusieurs, mais de l’unité qui se trouve déjà entre eux, du patrimoine commun à tous. Le climat psychologique du dialogue est la sympathie, ou mieux la charité. Maritain dit : « Une parfaite charité envers le prochain et une fidélité parfaite à la vérité non seulement sont compatibles, mais s’appellent mutuellement ». De par la fonction prophétique du peuple de Dieu, le chrétien doit communiquer les vérités qu’il possède et se laisser communiquer les vérités que l’autre possède. A cause de cette fonction prophétique, le chrétien ne doit pas limiter le dialogue à l’aspect théologique (et en faire un travail de spécialistes). L’unité n’est pas uniquement un problème technique ou théologique, c’est un problème de charité. « Les interlocuteurs doivent se traiter d’égal à égal. Estime réciproque, absence de tout sous-entendu ou fourberie, aucune parole offensive. Une telle parité ne veut pas dire confusion ni amalgame de doctrines. Cela implique leur conscience d’appartenir tous les deux au Corps Mystique du Christ. Ils doivent accepter le pluralisme, en reconnaissant toute diversité légitime. Ce qui unit les fidèles est plus fort que ce qui les divise (Gaudium et spes, 92). Autrement le dialogue se réduit à une alternance de monologues. Tous les chrétiens sont appelés à l’exercice du dialogue. Ils peuvent dans ce but profiter de toute rencontre (travail, tourisme, étude, etc.). Aucune barrière n’est admise entre une confession et une autre : mais on ouvre les portes pour arriver à la rencontre et au dialogue. L’œuvre est longue et difficile, mais Dieu la veut ».

Argentine : un Shabbat spécial

Argentine : un Shabbat spécial

judios-encendido-velas« Nous voulons donner le témoignage d’une expérience qui nous a transformés et que nous avons vécue, du 11 au 13 décembre 2015 ; nous étions quelques membres de la communauté juive Bet-El et les habitants de la cité pilote des Focolari à prier les uns pour les autres », écrivent la rabbine argentine Silvina Chemen, Carlos Becaria et Nanni Espinosa de la cité-pilote Lia. Un Shabbat spécial. “Nous avons commencé par réunir le pain pour le rituel – raconte Silvina – puis nous avons participé au moment où l’on allume les bougies de Hanuka, et nous avons rappelé le pacte historique que nous avons fait, Chiara Lubich et les juifs à Buenos Aires, en 1998. Sous les arbres, nous avons attendu en chantant ensemble, le coucher du soleil pour recevoir les étoiles qui annonçaient l’arrivée du Shabbat ; de cette manière, en s’embrassant, nous sommes entrés dans le salon qui s’est transformé pour l’occasion en synagogue. Nous avons prié ensemble les vêpres du Shabbat et le samedi partagé la prière du matin et la lecture du rouleau de la Torah. Ce fut un moment sacré. Mariapoli Lia_bPartage et dialogue. « Dans l’après-midi, un moment tout aussi important pour les juifs – raconte Carlos – celui de participer à la célébration de la messe, dont l’horaire avait été anticipé pour appuyer leur désir d’y prendre part. Durant la prière des fidèles une intention toute spéciale : demande pour la paix et le dialogue entre nous (Communauté Bet-El et Focolari) qui nous a tous émus. Cette impression d’unité s’est prolongée pendant tout l’après-midi au cours d’un workshop sur le dialogue, avec la participation de tous les jeunes chrétiens qui fréquentent les écoles de la cité-pilote. Nous avons échangé nos questions, nos doutes, nos souhaits sur le dialogue et nos différentes traditions de manière libre et profonde. Nous avons conclu en décorant ensemble l’arbre de Noël où étaient suspendus nos désirs par écrit ». Le moment de quitter le Shabbat. « Nous nous sommes retrouvés une autre fois ensemble dehors – raconte Nanni – pour allumer les bougies les uns des autres jusqu’à former un cercle de lumière ; le son du cor de Shofar, comme explique la bible, accompagnait le rite, un autre instant sacré ». On n’a pas uniquement prié, mais aussi partagé nos talents artistiques au cours « d’une soirée pleine de joie, d’harmonie, où de nouveau Chiara Lubich était présente par un cadre que Sofia, de la communauté Bet-El, a offert comme cadeau à la cité-pilote. Elle avait aussi participé à la rencontre l’année dernière et s’était sentie interpellée par le message et la figure de Chiara », ajoute Carlos. Dimanche visite à la cité-pilote. “Après avoir approfondi quelques points de l’histoire et de la spiritualité du mouvement – c’est encore Nanni qui parle – la visite aux divers secteurs de la cité-pilote et la conclusion dans l’Auditorium Vittorio Sabbione. Une dimension nouvelle cette lecture du Premier Testament et la présence de Dieu parmi nous. Nous qui restons dans la cité-pilote, nous ne sommes plus les mêmes qu’il y a trois jours, et ceux qui retournent à Buenos Aires partent avec la joie d’avoir trouvé d’autres frères. Et pour confirmer ce que nous avons vécu voilà l’expression d’une participante juive : « C’est la troisième fois que je viens à la Mariapoli Lia. Chaque fois je suis partie avec le désir d’y retourner. Aujourd’hui par contre, je me sens partie intégrante de cette expérience, cette cité-pilote fait maintenant partie de moi et moi d’elle ». Le rendez-vous pour l’année prochaine est déjà fixé ! ». Gustavo Clariá

L’évangile au-delà de la Grande Muraille

L’évangile au-delà de la Grande Muraille

20160116-aLa présentation de l’édition italienne du volume du chercheur chinois ne pouvait pas passer inaperçu surtout grâce au lieu où elle s’est déroulée, le siège de la Radio Vaticane à Rome le 8 janvier dernier. Il travaille sur ces thèmes depuis des années et conclut son doctorat de recherche auprès de l’IUS. De plus, la contribution des participants qui sont intervenus, est d’un intérêt tout particulier, à côté de l’auteur : Mgr. Claudio Maria Celli, président du Conseil Pontifical pour les Communications Sociales, le directeur de la Salle de Presse du Saint Siège et de la Radio Vaticane le père Federico Lombardi, l’historien Agostino Giovagnoli et le vaticaniste Gianni Valente. Mais ce que l’on retrouve surtout dans les nombreux articles sortis les jours suivants dans la presse et en ligne est principalement le thème du développement du christianisme en Chine, et le regard avec lequel Chiaretto Yan lit l’évolution des relations avec le Saint Siège à la lumière de la confiance et de l’ouverture au dialogue, dans son volume « l’évangile au-delà de la Grande Muraille. Une lecture qui s’est vue confirmée par l’intervention du père Lombardi. Il a rappelé quelques expressions du pape François, riches de significations, qui a souligné publiquement en plusieurs occasions « son désir de se rendre en Chine » : « il existe une grande liberté quand on peut dire qu’il y a une recherche de voies de dialogue avec les autorités » afin de trouver des solutions aux questions encore ouvertes, il existe « un grand désir de progresser ». 20160116-03Les trois derniers pontificats ont montré une continuité substantielle de projets concrets, depuis Jean Paul II jusqu’à François. Parmi les idées offertes par Mgr Celli, un épisode vécu à la première personne en dit plus long que beaucoup d’affirmations, sur la profonde attention et la participation avec laquelle Jean Paul II a toujours accompagné la vie des chrétiens de Chine. « Il était déjà en fauteuil roulant quand il m’a dit : ‘Pensez-vous que j’arriverai à aller en Chine ? ». « Le dialogue n’est pas facile – a affirmé Mgr Celli – mais le chemin est d’aller absolument de l’avant ». L’historien Agostino Giovagnoli a souligné « la nouveauté de la continuité” que représente l’approche plus libre de François en parlant de la Chine. « Les Chinois perçoivent sa détermination à vouloir changer les relations entre Chine et Saint Siège, a-t-il observé. Cela rassure et efface certaines incertitudes du passé ». Même le journaliste Gianni Valente a fait la liste d’une série d’ouvertures récentes. La recherche de Chiretto Yan met en lumière les différentes phases par où sont passées les relations. Mis à part des incidents de parcours et des moments quelquefois dramatiques qui ont rouvert les blessures, il parle en même temps d’un adoucissement progressif des tensions et la perception d’un dialogue qui est en train de murir. De plus grandes possibilités de communication directe l’ont aussi rendu possible, après le blackout qui avait marqué les années de la persécution. Oltre_le_grande_muragliaAu cours des vingt dernières années, l’exigence la plus forte était de mettre fin à la fracture entre les différentes communautés ecclésiales, au nom « d’une unique Eglise et une communauté plus forte ». La lettre historique aux catholiques chinois de Benoit XVI date de 2007. Elle demande haut et fort d’abandonner les conflits internes et externes pour favoriser le dialogue. Le pape François, en approuvant lui aussi ce document, ne fait que confirmer son intention de poursuivre dans la même voie. « Le défi pour l’Eglise – conclut Chiaretto Yan en répondant à un journaliste – est toujours le même : témoigner de l’unité dans la distinction ; dans cette perspective, cela peut aussi vouloir dire soutenir la vie des différentes communautés ecclésiales à l’intérieur de la même expérience solide de communion. www.iu-sophia.org

Maria Voce et Jesús Morán visitent les communautés des Focolari en Inde

Sur les traces des voyages effectués par Chiara Lubich en 2001 et 2003, Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, et Jesús Morán, coprésident, sont en Inde du 15 janvier au 10 février pour rendre visite aux communautés des Focolari dans quelques régions du pays. Les principales étapes prévues sont New Delhi, Bangalore, Trichy, Coimbatore et Mumbai. Ces semaines auront notamment une dimension interreligieuse, dialogue lancé en son temps par la fondatrice des Focolari.

«La maladie a changé la vision du monde que j’avais.»

«La maladie a changé la vision du monde que j’avais.»

20160115-03« J’aime beaucoup la nage et la voiture ; dès que je serai guéri je prendrai le permis. J’ai une sœur que j’aime énormément et mon frère ainé est mon modèle. J’écoute presque tous les genres de musique, surtout la techno. Je voudrais avoir un chien… Avant je ne lisais pas, mais maintenant lire est devenu très intéressant, aussi parce que le temps passe plus vite à l’hôpital ». Un soir, au cinéma avec sa sœur, il a eu tout d’un coup mal à une dent. Il ne pouvait pas imaginer que ce serait le premier symptôme de quelque chose de grave. Les jours suivants la joue gauche commence à enfler et il n’arrive presque plus à ouvrir la bouche. « Ça me faisait très mal, mais au lieu d’aller chez le dentiste, j’ai essayé de me soigner tout seul en me mettant des compresses et de la pommade. Aucun résultat et c’était même pire. A la fin je vais chez le dentiste qui est choqué et m’envoie tout de suite chez un chirurgien qui m’hospitalise. Je suis surpris, mais je ne me préoccupe pas plus que ça. Je pense revenir à la maison deux jours après ». Les analyses montrent que quelque chose ne va pas dans le sang. On me change de département, puis je vais dans une autre clinique. A la fin le diagnostic est sérieux : leucémie. “Je n’avais aucune idée sur cette maladie – raconte Nikola – mais je n’imaginais pas que j’aurais dû être soumis à la chimiothérapie et que les soins auraient été longs. J’ai commencé les premières séries de chimio et il me semblait perdre la tête. Les pensées les plus sombres me montaient à l’esprit. J’ai commencé à douter de l’existence de Dieu et à me demander pourquoi ça m’était arrivé justement à moi. Qu’est-ce que j’avais fait de mal, peut-être m’avait-Il abandonné ? J’ai cherché la réponse et j’ai trouvé que cette maladie est un message de Dieu pour moi. J’ai fait l’expérience de Sa présence de manière plus forte, Il était toujours à mes côtés ; ayant l’intuition qu’Il voulait quelque chose de moi, j’ai beaucoup pensé à ce que cela pourrait être. Tout m’est venu à l’esprit, peut-être que je devais me donner aux autres ? La maladie m’a réveillé d’un vide que je vivais et qui se déroulait devant moi, elle m’a fait changer ma vision du monde et maintenant je vois tout d’une manière plus sereine. J’ai commencé par ne plus fumer et j’en suis très fier ! Ici à l’hôpital j’ai connu des personnes très chères et fait deux ou trois bons amis. Un jour bien ensoleillé j’ai ouvert la fenêtre et j’ai vu passer une fille. Je l’ai regardée et elle m’a souri avec beaucoup d’amour. Plus tard j’ai découvert que c’était une infirmière. J’ai alors compris que le bonheur réside dans de petits signes d’attention comme celui-ci. Un garçon m’a dit : tout ce qui est à moi est aussi à toi. Personne ne m’avait jamais dit quelque chose de ce genre. J’ai éprouvé une grande joie ». 20160115-01“J’ai eu de la chance parce qu’avec mes frères les résultats étaient compatibles avec moi pour la greffe de la moelle. Le temps de soin était donc plus court et moins de probabilités que la maladie revienne. Je suis vraiment reconnaissant pour toutes les prières et tous les messages qui m’arrivent du monde entier par Facebook. A l’hôpital on se fait compagnie et lorsque nous nous retrouvons avec un groupe de jeunes, le temps passe plus rapidement. J’ai aussi un frère qui est sympa, il m’a laissé son ordinateur ! Je peux donc voir des films, naviguer sur internet… Je passe beaucoup de temps en prière. Les conditions dans lesquelles je suis ne me rendent pas la vie facile, mais on s’habitue à tout… ». On lui a demandé ce qu’il dirait aux jeunes du même âge que lui, voilà ce que Nikola répond : « Je dirais : vous pouvez apprendre du passé, même faire des projets pour le futur, mais le plus important c’est de vivre le moment présent, c’est ça que j’ai appris. Sachez qu’on arrive au vrai bonheur par de petits gestes d’attention et ne vous préoccupez pas du lendemain, parce que lorsque vous avez appris à réaliser cela, vous vous sentirez bien mieux. Si des pensées négatives vous encombrent la tête, changez-les tout de suite par d’autres positives. Faites-le chaque fois et avec le temps elles passeront. Aimez celui qui passe à côté de vous et soyez toujours reconnaissants pour tout ce que vous avez ». Source: Novi Svet 1-2. / 2,015

Inde : Sarvodaya, le rêve du Bala Shanti

Inde : Sarvodaya, le rêve du Bala Shanti

Bala-Shanti-pic2 « Une société est bonne lorsque le dernier et le plus petit ont accès à une vie digne ». C’était l’idée-force qui a poussé en 1986 le docteur Aram et sa femme Minoti, avec une commission d’amis gandhiens, à donner le point de départ du Shanti Ashram de Coimbatore dans le Tamil Nadu. Alphabétisation, développement de la condition de la femme, santé, politique environnementale, lutte contre la pauvreté, programme de leadership pour la jeunesse et projets pour l’enfance sont les actions engagées par l’Ashram, dont fait partie le projet Bala Shanti né en 1991 pour aider les enfants très pauvres dans les villages environnants. Madame Minoti écrivait en 2013 : “Tagore, le poète tant aimé et prix Nobel dit : ‘Tout enfant, garçon ou fille, est porteur du message que Dieu ne s’est pas encore découragé en regardant l’homme’. C’est dans ce contexte que je vois notre travail envers nos enfants : pouvoir offrir un des dons les plus précieux de Dieu à l’humanité ». Au début, le projet Bala Shanti visait à fournir nourriture, éducation et aides sanitaires à un petit groupe d’enfants de 3 à 5 ans. Aujourd’hui le projet s’adresse à des milliers d’enfants de 17 villages, les entraînant à leur tour directement dans la lutte contre la pauvreté, en suscitant en eux et dans leurs familles une participation active au sein de la société. ChiaraLubichMinotiAram Après les contacts démarrés en 2002 avec les Focolari et les deux visites de Chiara Lubich en Inde, le programme ‘Soutien à Distance’ de Familles Nouvelles est lepoint de départ d’une collaboration avec le projet Bala Shanti qui se poursuit encore maintenant, pour le soutien d’une centaine d’enfants. L’un des programmes du Bala Shanti est un parlement d’enfants, né en 2006 et composé d’ex-élèves du projet : plus de 800 enfants et jeunes de 6 à 18 ans qui se retrouvent régulièrement pour mettre en lumière des thèmes qui les touchent directement, comme le développement de l’hygiène, l’éducation permanente, l’adhésion sociale et le service envers la communauté. L’initiative la plus récente : la Banque des Enfants a fait mouche, elle a été conçue par les enfants pour les enfants. Cette initiative fut lancée en mai 2013 dans le but d’enseigner aux enfants la valeur de l’épargne et de la planification financière pour leur propre éducation, et aussi à donner une partie de ce qu’ils ont mis de côté pour aider d’autres enfants plus pauvres qu’eux. En 2015 plus de 1500 enfants, petits épargnants, ont participé au projet. Cette année marque l’anniversaire de Bala Shanti 25˚ avec une telle joie et un solde positif net. Info : Projet Bala Shanti

Evangile vécu: la force de sourire même quand on souffre

Evangile vécu: la force de sourire même quand on souffre

20160112-a “A la Villa des Querce (Chênes), on n’y allait pas pour guérir, mais seulement pour mourir. Je ne le savais pas parce que j’étais un garçon de 15 ans qui vadrouillait tout heureux sur sa bicyclette et aussi parce que l’on tenait cachés ces horribles endroits. Je m’y étais cependant intéressé : il semblait que certains petits vieux marchaient sur les arbres. Mais c’était le septième étage d’un hôpital « long séjour » caché par les arbres et qui avait une terrasse où se promenaient les patients. J’entrai par curiosité, mais je fus assailli par cinq personnes âgées qui hurlaient contre moi. Parmi eux un jeune paralysé et avec l’excuse d’aller lui rendre visite, ils me laissèrent passer. Il y avait aussi des malades mentaux, mais tous avaient un grand respect pour celui qu’ils appelèrent Gianni. Heureux d’avoir la visite d’un jeune, il m’a tout de suite parlé de la maladie qui l’avait frappé à 24 ans, après une carrière dans la marine et aussi dans le cinéma. Adieu les belles filles et le porte-monnaie bien garni ! Désormais c’était la solitude et la mort à coup sûr au bout de quelques mois. Il me demanda de lui apporter du poison pour qu’il puisse en finir avec la vie. Je revins le trouver au bout d’une semaine et déjà il ne parlait plus. Je réussissais à le comprendre par le mouvement de ses lèvres. On me dit qu’avec son fauteuil roulant il s’était hissé jusqu’au 7ème étage pour se jeter en bas, mais après une dégringolade sur les escaliers il s’était arrêté et désormais il ne pouvait plus se lever du lit. Devant son désespoir je l’invitais avec insistance à croire que Dieu l’aimait et j’ai vu descendre cette grâce dans son cœur lorsque soudain ses yeux se sont mis à briller comme un fond de mer qui reflète le soleil. Et il a commencé à éclater de rires, tandis que notre dialogue se prolongeait uniquement grâce au mouvement de ses cils, que je savais déchiffrer. Je luis posais des questions ou lui faisais des propositions et il me répondait en remuant les cils ou me lançait de merveilleux sourires. J’ai commencé à amener chez lui les personnes les plus originales: une fille anarchiste, qu’il a transformée en une parfaite infirmière à vie avec seulement deux sourires. Une de celles-ci a fait comprendre le véritable motif de sa rébellion : ce n’était pas pour des raisons « politiques », mais à cause de la haine profonde qu’elle éprouvait envers la forme de son corps qu’elle n’acceptait pas. Et c’est à ce moment précis qu’elle a décidé de changer complètement de vie. Venaient le voir des athées, des protestants, des missionnaires et de façon inexplicable sa vie communiquait et se prolongeait. Après une opération les médecins ne voulaient pas faire des points pour fermer l’incision parce qu’il était mort… et quand ils l’ont vu se reprendre et leur lancer des sourires, ils l’ont recousu. J’ai aussi une belle photo de Gianni avec le pape Paul VI qui lui demandait de prier. Maintenant qu’ils sont ensemble ils sont une force pour nous, celle qui sait aussi sourire au cœur de la souffrance ». (Don Marco S. – Italie)

Musulmans et chrétiens: un dialogue qui continue

Musulmans et chrétiens: un dialogue qui continue

20160111-aHermine Schmölz, autrichienne, raconte: « Il y a une dizaine d’années je me suis rendu compte de la nécessité de faire quelque chose pour l’intégration des immigrés musulmans, en particulier les femmes, avec lesquelles, bien qu’elles vivent et travaillent ici depuis de nombreuses années, nous ne nous connaissons pas ». Elle en parle avec une personne de la paroisse. D’autres amis aussi manifestent leur enthousiasme pour cette idée et ils vont ensemble voir le curé pour lui faire part de leur projet et lui demander un lieu de rencontre pour démarrer cette expérience. Depuis, c’est une aventure vraiment passionnante qui se vit, autant pour les femmes musulmanes qui participent à cette initiative que pour les membres de l’équipe qui l’organise : une femme luthérienne, trois musulmanes, une qui se dit sans conviction religieuse, et trois catholiques qui font partie des Focolari. Il apparaît très vite que la première attention doit être de comprendre ce qui intéresse vraiment ces femmes. Ce n’est pas facile, étant donné leur difficulté à s’exprimer dans une nouvelle langue. Aussi les animateurs du groupe font-ils tout pour que chaque femme se sente bien accueillie, en créant une atmosphère cordiale et joyeuse. “La date des rencontre est toujours publiée sur le journal – précise Hermine – ce qui permet au groupe de s’ouvrir toujours plus. Chaque fois nous cherchons quelque chose de différent et d’intéressant : nous invitons des personnes engagées dans la politique, l’éducation, des assistantes sociales, une sage-femme, une doctoresse, en leur demandant de faire une large place au dialogue avec ces femmes que nous encourageons à s’exprimer. Un programme adapté aux enfants se déroule dans la pièce à côté, ainsi peuvent-ils eux aussi faire l’expérience, dès le plus jeune âge, de l’importance des relations interculturelles. Chaque rencontre se termine par un buffet préparé aussi par ces femmes musulmanes. Parfois nous organisons des promenades et des fêtes. Chaque année, avant Noël, en tant que groupe interreligieux, nous apportons des cadeaux aux personnes sans abri, invitant les femmes à établir à leur tour des relations avec des personnes d’une autre culture. C’est comme un jeu: chaque fois qu’un contact s’établit, nous les invitons à enfiler une perle sur un collier et à la fin de l’année nous cherchons à deviner combien de perles il y a. Nous avons aussi la chance de pouvoir communiquer avec des personnes des Focolari dans d’autres Pays qui font un parcours interculturel semblable, et ainsi il nous vient toujours de nouvelles idées. Ces femmes apprécient visiblement beaucoup cette forme de dialogue et d’intégration réciproque. Et leurs époux aussi s’en réjouissent». “Le 20 décembre – nous écrit le focolare de New York – nous avons été invités à la Mosquée Malcom Shabazz de Harlem – celle où s’était rendue Chiara Lubich en 1997 – pour intervenir à la Seerah Conference». Il s’agit d’une journée annuelle de réflexion pour approfondir la vie et les enseignements du Prophète et de l’Imam W.D. Mohammed qui fut naguère leader des musulmans afro-américains. L’accueil chaleureux réservé aux deux invités de la part de l’Imam Pasha et des 200 personnes présentes, sont le signe évident que la semence de dialogue jetée il y a maintenant des années, continue à porter ses fruits. Ce n’est pas par hasard que le sujet choisi pour cette journée était l’unité, développé à partir des pensées de l’Imam W.D. et de Chiara. Le tout s’est conclu par une brève transmission vidéo de Chiara Lubich, suivi d’un très fort applaudissement qui laisse à penser que nous sommes vraiment tous dans cette aspiration à l’unité qu’elle propose.

Un pacte de miséricorde

Un pacte de miséricorde

Foto-di-gruppo-le-prime-focolarine« Il existe une expérience de vie du premier focolare où nous avons appliqué cette manière d’être les ‘premiers à aimer’. Particulièrement, au tout début, il n’était pas facile, pour le groupe de jeunes filles que nous formions, de vivre l’amour de manière radicale. Nous étions comme les autres, même si Dieu nous soutenait par une grâce particulière pour faire naître le Mouvement, et un peu de poussière pouvait s’interposer entre nous et l’unité en souffrait parfois. Cela se produisait notamment lorsque, en découvrant les défauts et les imperfections des autres, nous nous mettions à les juger ; l’amour réciproque, alors, se refroidissait. Nous avons décidé de voir chaque matin, d’un regard tout neuf, tous ceux que nous allions rencontrer et de ne plus nous souvenir de leurs défauts mais de tout recouvrir d’amour. Ainsi, nous approchions chacun en ayant dans le cœur une amnistie totale, un pardon universel. C’était une résolution exigeante, mais nous l’avons prise tous ensemble, et cela nous aidait à être toujours les premiers à aimer, comme Dieu qui est miséricordieux, qui pardonne et oublie nos fautes. Nous avons aujourd’hui la certitude que, sans ce pacte quotidien de pardon, le Mouvement n’aurait pas pu progresser, même de Trente à Rovereto, pourtant situé à une demi-heure de route ; car il n’aurait pas eu l’énergie nécessaire pour se répandre. Chiara Lubich, L’amour pour le prochain, à la rencontre des amis musulmans, Castel Gandolfo, 1 novembre 2002 (extrait).

Noël en Bulgarie

Noël en Bulgarie

Gostilya”Dans les jours qui ont précédé Noël, nous sommes allées à Gostilya, un village au nord de la Bulgarie, pour rencontrer quelques amis qui sont venus ces dernières années à Sofia pour la Mariapolis. Nous voulions leur témoigner notre reconnaissance et notre affection, en allant leur rendre visite dans l’endroit où ils habitent”. C’est ce que nous écrivent  M.Lucia, Majda, Julia et Ildiko, originaires d’Italie, Slovénie, Allemagne et Roumanie et qui actuellement, composent l’unique centre du Mouvement des Focolari en Bulgarie.  ”Nous ne nous attendions pas à trouver un village presque mort”, continuent-elles. Sur les 1500 habitants qu’il comptait au du début des années ’90, il n’ en reste aujourd’hui plus qu’une centaine à cause de la forte émigration. Les jeunes sont une vingtaine. L’école, le jardin d’enfants, la bibliothèque et d’autres lieux publics ont été fermés. L’église catholique  a ouvert à nouveau ses portes il y a trois ans, depuis qu’un diacre âgé qui vit la spiritualité de l’unité a été ordonné.  NataleBulgaria3”Nous avions préparé une tombola avec des cadeaux pour chacun et apporté en cadeau, des statuettes de l’Enfant Jésus en plâtre, réalisées par les enfants. Nous n’aurions pu imaginer que leur joie serait si grande : ils étaient reconnaissants que quelqu’un soit venu chez eux. Une famille qui habite à 30 km de là et d ‘autres personnes à trois heures de voiture étaient aussi arrivées. Le maire a voulu que nous soyons ses hôtes et nous a proposé ”une visite guidée” du village”.  ”Tout le monde s’est mis en dix pour nous offrir quelque chose: une dame âgée, très pauvre et malade, qui n’a pas pu venir à la rencontre, a fait une focaccia sucrée pour le petit-déjeuner. Avant de partir, nous sommes passées chez elle pour la remercier et lui offrir un Enfant Jésus. Émue, elle a écouté nos chants de Noël à la porte. Et nous avons aussi reçu un énorme poulet pour le repas de Noël, des pots de miel, et d’autres conserves faites maison ”écologiquement propres” – comme ils ont tenu à préciser”.  NataleBulgaria2Après Gostilya, c’est au tour de l’extrême périphérie de la capitale bulgare. A Sofia, le 24 décembre, les focolarine rendent visitent à une famille rom de 7 enfants. Elles les connaissent depuis des années, et essaient de les aider comme elles le peuvent. Une d’entre elles, Majda, les a préparés au baptême et une autre a été leur marraine. Pour manifester son amour et  son estime, la maman a voulu appeler leur dernière fille Majda, un nom slovène, qu’on ne trouve pas en Bulgarie.  Julia, qui travaille dans une école allemande, a parlé de cette famille à ses collègues qui ont voulu donner des vêtements, des denrées alimentaires et des jeux. ”Nous avons ainsi pu préparer des cadeaux personnalisés pour chacun – racontent-elles-. Une enseignante a voulu que ses trois enfants viennent avec nous (de 8, 11 et 13 ans), pour mieux connaître une réalité différente de celle à laquelle ils sont habitués. Soutenues par toute cette solidarité, nous sommes parties pour Botunetz, nom de la banlieue où vit notre famille. Nous avions acheté un petit sapin de Noël, afin de le décorer ensemble. La maman avait nettoyé la maison et bien habillé les enfants, mais il y avait beaucoup d’humidité, de froid et de moisissures. Nous sommes restées chez eux quelques heures, en préparant le sapin,avec des chants de Noël, coloriant des dessins de la crèche, ouvrant les cadeaux. Tout le monde était heureux et il y avait parmi nous l’atmosphère d’un vrai Noël”.  Il en a été de même à la Messe traditionnelle dans les prisons de Sofia, où un groupe du Mouvement des Focolari va chaque année avec les Sœurs de Mère Teresa ; et aussi pour la fête d’un club de retraités…Aux dires de ceux qui l’ont vécu, ce Noël a permis de vivre  un partage, sous le signe de la joie, de la sobriété et de la solidarité.        Maria Chiara De Lorenzo

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2016

Traditionnellement, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens est célébrée, dans l’hémisphère nord, du 18 au 25 janvier. Dans l’hémisphère sud, où le mois de janvier est une période de vacances, les Églises célèbrent la Semaine de prière à d’autres dates, par exemple durant le temps de Pentecôte. Ici vous trouverez les textes préparés par un groupe de travail œcuménique de la Lettonie, nommé par l’Église catholique et par le Conseil œcuménique des Églises. Les Églises chrétiennes invitent à “trouver d’autres occasions, au cours de l’année, pour exprimer le niveau de communion que les Églises ont déjà atteint et pour prier ensemble en vue de parvenir à la pleine unité voulue par le Christ”, selon la prière de Jésus au Père: “Afin que tous soient un” (Jn 17). Le Mouvement des Focolari dans le monde est engagé à promouvoir et à soutenir les différents événements locaux au programme pour les célébrations de la semaine de prière, y compris à travers les témoignages directs de vie œcuménique entre ses membres. La Parole de Vie du mois de janvier: “Appelés à proclamer les hauts faits de Dieu” (1 Pierre 2,9), coïncide avec  celle choisie pour la Semaine de prière 2016:  

Evangile vécu: les œuvres de l’amour

Evangile vécu: les œuvres de l’amour

immigrati-lampedusa-libia“Epuisés, mais toujours résolument accrochés à l’espérance, celle-là même qui les avait soutenus dès le début de leur long et fatigant voyage, cinquante jeunes africains sont arrivés dans notre ville. Après des jours de traversée en mer, ils ont trouvé non seulement une lumière, mais les trois couleurs de notre drapeau. Ils étaient partis de la Libye, les uns pour fuir les conflits religieux entre chrétiens et musulmans fondamentalistes, les autres pour échapper à la misère de contrées trop exploitées. Amassés sur les plages, tabassés, dévalisés, contraints, finalement, à devoir prendre le large sur des embarcations bondées, à fleur d’eau… pour aller on ne sait où. Beaucoup n’avaient pas résisté. Ceux qui n’avaient pas perdu la vie nourrissaient encore quelque espérance. Après une étape à Lampedusa, une île au cœur généreux, mais devenue rapidement trop petite pour accueillir une émigration de masse, ils avaient été répartis dans diverses communes italiennes. Parmi celles-ci la nôtre, Pomigliano d’Arco, dans la province de Naples. Le plus âgé a 36 ans, le plus jeune 18. “Nous, jeunes de la paroisse de San Felice in Pincis, ainsi que nos prêtres, nous avons couru leur rendre visite. Ils ne nous connaissaient pas et pourtant ils nous ont accueillis en nous cédant leurs places, tous désireux de nous écouter. Nous n’avions rien à leur offrir, sinon notre amour : cette rencontre a changé notre vie. La paroisse, le quartier les ont adoptés. Nous nous sommes tous mobilisés avec les nombreux bénévoles de diverses communautés paroissiales, mais aussi beaucoup d’autres qui font tout ce qu’ils peuvent. La première chose à faire était une collecte de vêtements : ces jeunes étaient arrivés pieds nus, sans autres habits que ceux qu’ils portaient. Nous avons rapidement mis sur pied des cours d’italien, organisé des échanges culturels ouverts aux habitants, sans oublier leur formation spirituelle. “Nous avons été frappés par le fait que ceux qui étaient catholiques avaient avec eux une Bible: dépossédés de tout, ils avaient sauvé ce qui leur tenait le plus à cœur. Nous avions le sentiment d’avoir beaucoup à apprendre d’eux : lorsque tout manque, la foi en Dieu ne doit jamais manquer. La célébration du dimanche, transformée en une messe en trois langues – l’anglais et le français en plus de l’italien -, finit par des danses et des applaudissements, sur le rythme des bongos. En les voyant danser et chanter, non seulement nous percevons leur joie, mais nous la partageons avec eux, c’est presque une scène de résurrection. Les musulmans ont reçu la visite de l’Imam. Les jeunes de l’Action catholique ont organisé une veillée de prière: blancs et noirs, catholiques et musulmans, voilà qui est déjà un signe tangible de paix entre les peuples et les religions ! . “Dans l’hôtel qui accueille ces jeunes africains, chants, voix et salutations résonnent de partout. Chaque fois ils nous remercient et nous bénissent, « God bless you » aiment-ils répéter. Un journaliste de la presse locale fait observer:” Quiconque entre en contact avec eux en sort bouleversé. Leur politesse, leurs valeurs, leur sociabilité, leurs dramatiques parcours personnels, abattent d’un coup les plus solides barrières de préjugés et transforment la « stérile » solidarité envers les démunis en aide fraternelle et proximité amicale». Un témoignage qui montre la force contagieuse de l’Amour ». (Ilaria et Salvatore, Mouvement Paroissial, Pomigliano d’Arco, Italie) Extrait de “Una buona notizia, gente che crede gente che muove”, (La bonne nouvelle de gens qui croient, de gens qui bougent) Chiara Favotti (ed.) – Città Nuova Ed., Roma.