Mouvement des Focolari
Affronter la douleur, est-ce possible ?

Affronter la douleur, est-ce possible ?

IMG_3336Nancy O’Donnell a travaillé en tant que psychothérapeute avec des toxicomanes -dépendants et a été responsable d’un centre médical pour l’aide à des femmes alcooliques et à leurs enfants. La question sur la signification de la douleur est centrale dans la vie des personnes et en particulier dans la maladie. Nous vous demandons : est-il possible d’affronter le problème de la souffrance et de trouver l’espérance ? « La douleur fait partie de chaque vie humaine et nous sommes difficilement capables d’aider les autres qui souffrent si nous n’avons pas trouvé la signification de nos propres souffrances. La voie de l’espérance est dans cette recherche. Les sciences offrent de nouveaux traitements, de nouveaux soins pour améliorer la vie de beaucoup de gens. Le danger : que nous nous fassions des illusions en croyant que nous trouverons le moyen de ne pas vieillir, de ne pas tomber malade, de ne pas souffrir. Si on recherche seulement l’espérance de guérir, on risque de se faire des illusions, illusions qui peuvent amener au désespoir, l’opposé de l’espérance ». Quel rôle peut avoir la psychologie dans l’expérience d’un malade, pour l’aider à trouver l’espérance ? « Nous pourrions le synthétiser en quatre points: le rôle de la personnalité et la possibilité de la modifier, l’importance des rapports sains dans le fait d’affronter la maladie, la nécessité de connaître et d’accepter ses propres limites, la capacité humaine d’être don de soi. A propos de la personnalité : le fait d’être optimiste ou positif peut diminuer le risque de maladies et de douleurs chroniques. A l’Université Davis de Californie, ils ont découvert que le fait d’écrire chaque jour, les choses pour lesquelles on est reconnaissant, rend plus heureux. Les résultats avaient été plus significatifs, en les confrontant avec un groupe auquel, au contraire, on avait demandé de noter les choses ayant provoqué une augmentation de stress. IMG_3290Le deuxième point : les rapports. Nous avons la capacité d’établir des relations depuis la naissance. La santé mentale de chaque personne dépend de sa capacité à se ”coordonner” et à se ”raccorder” avec les autres. L’esprit humain est sain lorsqu’il possède quelques compétences stratégiques relationnelles qui lui permettent de ”s’ouvrir” à une réalité sociale multiple, c’est-à-dire quand il est en grade de ”percevoir” d’une façon adéquate, les autres et leur diversité. Si notre identité est relationnelle, il est dès lors logique que, quand rester dans l’espérance devient un défi, avoir proches des personnes avec lesquelles on a construit des rapports profonds renforce l’énergie positive nécessaire pour rester dans l’espérance grâce au soutien de ces rapports. Et encore, la non acceptation des propres limites est une des difficultés les plus typiques de la personne aujourd’hui. La limite se manifeste à la personne à travers sa condition et son histoire, à travers les expériences qui comportent le risque de la frustration. Dans un monde qui nous offre une vie ”sans limites”, l’arrivée d’une maladie à un moment inattendu, ne nous y trouve pas préparés. Au contraire, la capacité d’assumer les multiples expressions de la limite se montre comme le passage déterminant pour obtenir la propre auto- réalisation. Enfin, être un don pour les autres, même lorsque les forces physiques viennent à manquer, rend la personne toujours protagoniste. Et on trouve là une dignité qui naît d’un point tout au fond de notre être ».

Nancy O'Donnell_a

Doctoresse Nancy O’Donnell

Doctoresse O’Donnell, peut-on entrevoir un lien entre psychologie et la spiritualité ? « Oui mais un lien ambivalent. En ce qui me concerne, j’ai été facilitée par le fait de trouver la réconciliation entre ces deux dimensions humaines auprès d’une personne de référence en spiritualité et humanité : Chiara Lubich. Tout le monde, je pense, essaie de trouver une unité intérieure, où l’identité reste une chose sûre au milieu des différents conflits autour et à l’intérieur de nous-mêmes. Pour moi, cette unité vient de la vie vécue en suivant cette spiritualité. J’ai travaillé pendant de nombreuses années avec les toxicomanes dépendants, des femmes alcooliques et puis avec des hommes sans domicile fixe qui avaient tout perdu à cause de la drogue. Ils se sentaient écrasés par le désespoir et il leur était difficile de comprendre pourquoi vivre. J’essayais de leur communiquer ma certitude, que ce soit en ce qui concerne leur dignité intrinsèque, ou la valeur de la souffrance. J’utilisais une image qui semblait utile. Au cours de leur réhabilitation, ils avaient des moments libres où l’un ou l’autre faisait des puzzles. Je leur demandais alors s’ils avaient déjà terminé un puzzle en se rendant compte qu’il manquait une pièce. Je voyais la vie de chacun un peu comme ça : chaque pièce est unique et on voit la beauté finale seulement quand chacun est à sa place. Donc chaque personne peut trouver sa propre valeur, sa propre beauté et la conscience d’être digne d’amour et d’être irremplaçable. Arriver au point de croire que j’ai été créé comme un cadeau pour l’autre et l’autre pour moi ».

On the Other Side Tour : on commence en Grande Bretagne

On the Other Side Tour : on commence en Grande Bretagne

20151005-01On a travaillé dur. Pendant trois ans, nous nous sommes mis à l’écoute de milliers de personnes, surtout des jeunes, que nous avons rencontré chez nous ou dans nos tournées. Nous avons composé de la musique, écrit des textes, mais surtout, nous avons essayé de ”vivre” dans le sens littéral du terme : en se mettant au jeu, en risquant, en accueillant le beau et le laid de l’humanité. Nous sommes impatientes de partir pour la Grande Bretagne : nous allons pour accueillir et partager, mais aussi pour donner ». C’est Sally McAllister, manager du Gen Verde, irlandaise d’origine et anglaise d’adoption qui parle : « J’ai vécu à Londres pendant plus de 30 ans et j’ai appris à connaître et à aimer les gens. C’est donc avec une grande joie que nous répondons à l’invitation de retourner là ». Les Focolari sont présents en Grande Bretagne depuis 1963, dans pas mal de villes du Royaume Uni et ses membres sont catholiques, anglicans, fidèles des Églises Libres. Il y a aussi des musulmans et des sikhs qui, dans leur mesure, sont un réel témoignage d’unité vécue, soufferte et réalisée dans le quotidien. « Pourquoi nous ont-ils appelées ? – continue Sally – Ce sont les communautés des Focolari qui ont organisé la tournée entière. Une vingtaine de groupes de jeunes et d’adultes, de familles, dispersés dans le Royaume Uni. Nous l’avons rêvé et organisé avec tous. Ils nous ont dit de vouloir ouvrir mieux et davantage les mains et les cœurs, recomposer les relations, vaincre la haine et la méfiance ; rencontrer les gens et communiquer le don de la communion dans la diversité ». « Il en a fallu du courage et je peux dire que ces gens en ont à revendre !. Nous ferons 12 dates pour un total de 7 spectacles ”Start Now” et cinq concerts acoustiques et ce, à côté de différents autres rendez-vous ». En écoutant Sally, on comprend que les concerts ne sont que la pointe de l’iceberg de la tournée, si on peut dire, et que le voyage musical du Gen Verde dans le Royaume Uni, peut toucher la corde sensible des personnes. « Nous nous exhiberons dans des villes complexes comme Londres, Birmingham, Glasgow, Oxford, Liverpool, Portsmouth et Cardiff – explique Sally – avec un tissu social et culturel qui a été défini post-chrétien, désagrégé, mais également où les dimensions œcuméniques et interreligieuses sont encore actuellement fortes. A travers la musique, les paroles et les chorégraphies, nous raconterons la vie qu’il y a entre nous et dans beaucoup de coins du monde : une vie faite de communion, fraternité, sacrifice et réciprocité. Nous voulons faire émerger le ”bien plus” qui est là présent, mais qui ne se raconte pas de la société britannique, celle qui se dépense pour les autres mais qui risque de rester cachée derrière les titres des médias qui souvent crient exclusion, défense, peur ». A Londres, le Gen Verde rencontrera aussi les jeunes du Centre Islamique, à l’invitation de l’imam dr. Mohammad Ali Shomali. Un rendez-vous qui n’est nullement gagné en ces moments-ci. « Misons sur les valeurs qui nous unissent et nous voulons travailler ensemble ». De la passion qui anime Sally, il est évident que justement les jeunes auront une place privilégiée dans la tournée : « Ils sont le thermomètre de la société, ils en vivent souvent les abysses les plus obscurs et ce n’est pas un mystère, qu’aussi en Grande Bretagne, comme dans d’autres pays européens, violence et suicides sont en forte augmentation parmi les under 30 ». Dans le nouveau show qui sera mis en scène en Grande Bretagne, il y aura aussi les nouveaux morceaux de ”On The Other Side”, l’album qui sort actuellement. « Il est dédié justement aux jeunes et les thèmes sont universels. Il s’agit d’un voyage en quatre étapes : on commence avec les défis, ceux qui sont profonds, qui font en sorte que tu regardes en toi ; puis la question arrive : est-il possible de les relever ? Et à la fin, l’invitation à sortir de soi-même pour construire le présent et le futur ensemble et que nous avons voulu appeler ”No frontiers”, sans frontières, car ensemble, nous pouvons faire la différence ».

Place St Pierre, la parole aux familles

Place St Pierre, la parole aux familles

Vigil_01qLe 4 octobre s’ouvre le Synode très attendu sur la famille qui fait suite au Synode extraordinaire qui s’est tenu l’an dernier et en a préparé les bases. Cette fois-ci aussi le pape a voulu qu’il soit précédé d’une veillée de prière “afin que l’Esprit Saint éclaire les Pères Synodaux et les guide dans ce travail engageant”. Aussi un public nombreux s’est rendu  Place St Pierre le 3 octobre au soir: des couples, des enfants, des fiancés, grands parents, oncles, cousins, religieux, personnes seules… tous désireux de s’associer étroitement à la prière du pape François. Beaucoup sont venus de loin, mais tous en tant que protagonistes, précisément parce que chacun s’est senti dès le début concerné par la réflexion qui a précédé les deux assemblées synodales. Il n’était jamais arrivé, en effet, que pour engager un Synode le pape veuille une double consultation du peuple, comme pour signifier qu’il fallait repousser les murs de cette assemblée  en vue d’écouter les premiers concernés par l’expérience de la vie de famille et tous ceux qui, sans faire parler d’eux, veillent à ce que la famille ait tout le soutien qui lui est dû en tant qu’elle est un bien de la Création. Vigil_01Chacun des participants tient un cierge allumé: autant de petites lumières qui toutes ensemble éclairent symboliquement l’horizon de toutes les familles: celles qui avec un élan renouvelé chaque jour avancent éclairées par leur premier amour, tout comme celles qui sont plongées dans l’obscurité parce qu’elles ne croient plus en l’amour. De nombreuses lumières pour dire à tous qu’avec le Christ un amour “pour toujours” est possible, que la grâce du sacrement de mariage guérit toute incapacité d’aimer et donne aux époux un trésor splendide: la présence de Jésus dans leur maison. Des chants font suite à la prière – présentés par divers groupes, dont celui des Focolari – et des témoignages de familles: une autre façon de prier, mais tout aussi sainte et significative. Elle met, elle aussi, en valeur la beauté de la famille, celle qui jaillit souvent d’une vie quotidienne exigeante, faite de gratuité, de tendresse, de pardon, la seule qui sache procurer la vraie joie. Des témoignages qui à travers le partage de divers parcours soulignent le don que représente la famille pour le monde: un chemin privilégié pour une nouvelle annonce de l’Evangile. Pope_Vigil_02“Prions afin que le Synode – invoque le Pape – mette en valeur et propose tout ce qu’il y a de bon, de beau et de saint dans la famille. Qu’il se penche sur les facteurs de fragilisation qui la mettent à l’épreuve: la pauvreté, les guerres, les maladies,les deuils, les relations blessées et défaites d’où surgissent malaises, ressentiments et ruptures. Prions, a continué le pape, “pour un synode qui plutôt que de parler de la famille sache se mettre à son école dans la disponibilité à en reconnaître  toujours davantage la dignité, la consistance et la valeur malgré les nombreuses difficultés et contradictions qui peuvent la marquer”. François a aussi souhaité que vienne en lumière le visage “d’une Eglise qui est mère, capable d’engendrer la vie et attentive à la donner continuellement, à accompagner avec dévouement, tendresse et force morale parce que si nous ne savons pas concilier la compassion avec la justice, nous finissons par être inutilement sévères et profondément injustes”. Quelques fondateurs ou présidents de mouvements sont aussi présents pour porter un regard éclairé sur la famille, chacun selon leur propre charisme: Kiko Argüello du Chemin Néocatéchuménal, Salvatore Martinez du Renouveau de L’Esprit, Maria Voce des Focolari, Julián Carrón de Communion et Libération, Matteo Truffelli de l’Action Catholique Italienne. MariaVoce_vigilia_aMaria Voce, en retraçant le profil de familles décidées à cheminer avec le Ressuscité, a affirmé qu’elles aussi, comme les disciples d’Emmaus, “ sentent brûler dans leur coeur la joie qui caractérise la présence de Jésus et expérimentent ses dons: l’unité avec Dieu et entre elles, la lumière, le courage, l’élan missionnaire”. “ Bien plus, ajoute la Présidente des Focolari, ce sera Jésus présent aux milieu d’elles qui parlera au coeur de tous ceux qu’elles rencontreront et rallumera en eux l’espérance”. “Le Pape – a poursuivi Maria Voce – encourage les familles à prendre l’initiative d’offrir à la communauté les dons qui les caractérisent . Nous voulons nous aussi accuellir ce défi et le réaliser en collaborant avec nos paroisses et les autres mouvements et associations, en particulier pour ce qui est de l’accueil des réfugiés qui frappent à la porte de notre coeur. Aux familles chrétiennes est confié le mandat de la convivialité humaine régénérée par la miséricorde. Elles peuvent montrer à l’humanité la tendresse et la force de l’amour de Dieu et ainsi, comme dit le pape, écrire chaque jour une page d’histoire sainte, non seulement celle qu’on trouve dans les livres, mais celle qui demeure pour toujours dans le coeur du Père”.

Si tu veux la paix, prépare la paix

Si tu veux la paix, prépare la paix

20151003-01La paix résulte d’un projet: un projet de fraternité entre les peuples, de solidarité avec les plus faibles, de respect réciproque. C’est ainsi que l’on peut construire un monde plus juste, c’est ainsi qu’on relègue la guerre au rang d’une pratique barbare qui relève de la face obscure du genre humain. La guerre, Giordani la connaissait bien: il avait été mobilisé lors du premier conflit mondial et médaillé pour avoir été grièvement blessé sur le front autrichien. Mais ce n’est pas seulement l’horreur du sang et de la mort qui doit conduire l’homme à refuser la guerre comme moyen de résolution des problèmes d’ordre international. La guerre peut sembler naturelle à des esprits limités qui considèrent l’homme comme une machine assoiffée de pouvoir et prête à se fracasser contre n’importe quel ennemi pour réaliser ses propres rêves de toute puissance. Mais il n’y a rien de naturel à se procurer mutuellement souffrances, misères et mort. Les guerres ne produisent pas de vainqueurs, mais seulement des vaincus. L’histoire nous l’enseigne et Giordani le démontre: les graves problèmes que chaque guerre laisse sur les champs de bataille sont de loin plus importants que ceux que l’on voulait résoudre en engageant le conflit. C’est donc déjà la raison qui nous suggère de déposer les armes et d’abandonner les sentiments belliqueux pour s’adonner à un travail de pacification. Mais pour ceux qui croient que l’homme est une créature de Dieu, l’offense envers le prochain doit demeurer étrangère à toute action. Comment peut-on plaire à Dieu en portant atteinte à la vie de ses créatures? Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis que Giordani a écrit les lignes que nous reportons ci-dessous, extraites de “L’inutilité de la guerre” (éditions Città Nuova), et pourtant elles semblent écrites pour notre époque déchirée par des conflits très dangereux. “La guerre est un homicide à grande échelle, revêtu d’une sorte de culte sacré comparable au sacrifice de nos ancêtres au dieu Baal: et cela en raison de la terreur qu’elle engendre, de la rhétorique qui l’accompagne et des intérêts qu’elle implique. Lorsque l’humanité aura progressé spirituellement, la guerre sera reléguée au rang des rites sanglants, des superstitions relevant de la sorcellerie et des pratiques barbares. Elle est à l’humanité ce que la maladie est à la santé, ce que le péché est à l’âme: c’est une destruction et un massacre, elle s’empare du corps et de l’âme, des individus et de la collectivité” “L’histoire confirme la logique chrétienne: la course à l’armement conduit à la peur, à la méfiance, à la guerre. C’est un faux réalisme qui nous fait dire: “Si tu veux la paix, prépare la guerre”. Il suffit d’ouvrir un manuel d’histoire pour voir à quoi conduit l’accumulation d’armes et de munitions. La paix est difficile. Parce que chrétiens, nous ne sommes pas naïfs. Nous voulons la paix et non l’illusion. La paix ne tombera pas du ciel toute faite. C’est une action de longue haleine que nous devons réaliser ensemble. Autrement dit la paix s’obtient avec la paix”. “C’est celui qui a peur qui défend la guerre. On fait la guerre parce qu’on a peur. Celui qui a peur insulte et agresse, par instinct de libération. Il faut du courage – un courage rationnel – pour soutenir la paix”. Alberto Lo Presti L’inutilità della guerra, Città Nuova 2003 (p. 7, 71-72, 83)

LoppianoLab 2015: Faire rêver les jeunes en Afrique

LoppianoLab 2015: Faire rêver les jeunes en Afrique

20151002-02« Accueillir dans l’ordinaire, l’extraordinaire, en exerçant l’œil à voir l’arbre qui grandit : si les prophètes venaient à manquer, la vie serait le lieu du pessimisme et non de l’espérance qui nous unit ». Il est possible de résumer en ces paroles de l’économiste Luigi Bruni, la Convention nationale des réseaux de l’Économie de Communion, dans le cadre de la sixième édition de LoppianoLab qui a enregistré plus de deux mille participants du pays entier et non seulement. Économie de Communion, un modèle pour repartir. « C’est seulement en régénérant les relations que l’on vainc la peur et que l’économie repart : alors qu’aujourd’hui, méfiance et pessimisme freinent la reprise en Europe et en Occident, nous avons osé regarder l’économie avec les yeux des jeunes africains – a exhorté Bruni. Si nous voulons contribuer à la renaissance de l’économie, il faut régénérer les territoires, les familles, les relations, redécouvrir et pratiquer les vertus civiles ». ”Au-delà de la peur. Culture du dialogue, citoyenneté active, économie civile”, ce titre choisi par l’édition LoppianoLab 2015, organisée par le Groupe éditorial Città Nuova, le Pôle Lionello BonfantiEconomie de Communion (EDC), l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et le Centre international de Loppiano (Florence), ne l’a pas été par hasard. Évidemment pressant, l’appel du secteur économique, dans le cadre dans lequel, il y a environ 200 entreprises en Italie, 800 dans le monde, qui adhèrent et mettent au centre de l’agir économique, l’homme et la dimension relationnelle, adhérant à l’Économie de communion. 20151002-01En rêvant l’Afrique. Les rappels ont été fréquents au congrès international EdC, qui s’est déroulé en mai dernier à Nairobi, à propos duquel Geneviève Sanze, économiste centre-africaine, a raconté la ”vitalité”. Sur son continent, jusqu’à aujourd’hui, environ une trentaine d’entreprises ont adhéré au projet et un réseau de soutien aux jeunes est né, de la part des entrepreneurs EdC. « L’Économie est une science de la richesse, pourrions-nous penser : on pense qu’il faut aller dans les grandes métropoles pour l’exercer, mais avec l’EdC, elle est devenue une science de la communion – a-t-elle affirmé. Échange, dialogue, fraternité : nous avons compris à Nairobi que chaque personne porte en elle une richesse dans sa compréhension et dans son unicité, comme par exemple, l’entrepreneur avec sa créativité, il cherche à enrichir son lieu de travail, son territoire, sans vouloir s’aligner à de lointains standard mais bien en portant son attention sur les périphéries qui sont dans le besoin. Parler d’économie au niveau international en partant de l’Afrique, c’est vraiment un nouveau processus mais ce l’est encore plus quand on parle de contribution que l’Afrique peut donner, plus que recevoir, donnant ainsi confiance et élan nouveau aux africains eux-mêmes pour accroître leurs possibilités dans leurs pays ». L’Afrique est un continent jeune, deux étudiants africains engagés à l’Institut Universitaire Sophia à Loppiano, Gloria et Melchiot l’ont témoigné : « Faire rêver les jeunes en Afrique, signifie éviter le phénomène de l’immigration : pourquoi ne pas penser ouvrir des entreprises en Afrique, leur faire trouver là du travail ? ». Deux projets EdC. « Deux projets économiques sont partis de Nairobi ainsi que la naissance d’un cours de diplômé en Économie de Communion à l’université CUIB (Catholic University Institute of Buea) au Cameroun – explique Anouk Grevin – économiste (Université de Nantes et Institut Universitaire Sophia) – : dès 2017, commencera l’ incubateur ”Siobhan” en soutien à la naissance de nouvelles entreprises en Afrique. Le second projet, portant le nom de François Neveux, pionnier français de l’EdC, mettra en contact des entrepreneurs du monde entier, donnant vie à un réseau d’accompagnement économique et de réalisations, adressé surtout aux jeunes entrepreneurs ». Source : Città Nuova

Le pape à Philadelphie : les Etats plus unis

Le pape à Philadelphie : les Etats plus unis

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Foto © Renato Araujo

Philadelphie est le cœur des USA, ici ont eu lieu la rédaction en 1776 de la déclaration de l’Indépendance et de la Constitution des Etats Unis. Et c’est ici que s’est conclue la visite du pape : journées historiques qui ont profondément touché le peuple américain. Dans la salle de l’Indépendance, avec son sourire de toujours, le pape François dit clairement qu’il n’est ni de gauche ni de droite. Il met en lumière l’importance de la liberté religieuse et du dialogue dans une société multiculturelle, mais il souligne le positif qui existe déjà dans le peuple américain : « rappelons les grandes luttes qui ont mené à l’abolition de l’esclavage, à l’extension du droit de vote, à l’extension du mouvement des travailleurs et à l’effort progressif pour éliminer toute forme de racisme et de préjugés dirigés contre les vagues successives de nouveaux américains », dit le pape. Et puis une salutation spéciale aux immigrants de langue espagnole, de la part d’un pape qui vient d’une famille d’immigrés : « Vous apportez de nombreux talents à votre nouvelle nation. N’ayez pas honte de vos traditions » affirme-t-il avec force, ce qui a provoqué des applaudissements spontanés. François nomme, parmi les autres valeurs, la foi fervente et le sens profond de la vie familiale des hispanophones : « Quand vous apportez vos talents, vous trouverez non seulement votre place ici, mais vous aiderez l’humanité à se renouveler de l’intérieur ». Jennifer Huertas de Porto Rico, depuis deux ans aux USA, commente : « Le pape nous dit de ne pas oublier nos racines et de toujours voir en toute personne son unicité. Oui, la diversité n’est pas un mal, parce que tout être humain est unique ».
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Foto © Andrea Re

Quelques heures plus tard seulement, le rendez-vous pour la conclusion de la Journée Mondiale de la Famille, tellement attendue par les participants : jeunes familles, d’autres composées de plusieurs générations, des couples, des personnes seules, des religieux et religieuses avec leurs habits différents, des prêtres, tous accueillis par la ville qui a préparé chaque détail avec grand soin. Après avoir écouté six témoignages de couples et familles, qui racontent comment ils ont essayé de surmonter les défis de la vie en s’appuyant sur la foi en Dieu, le pape prononce un discours passionnant qui met en valeur l’importance de la vie en famille. Un enfant lui demande ce que faisait Dieu avant de créer le monde : « Dieu aimait, parce que Dieu est Amour », répond-il. Et la chose la plus utile que Dieu crée pour partager cet amour est la famille ; ce qui le prouve aussi c’est le fait que « Dieu envoie son Fils dans une famille ». Tout n’est pas rose ni plein de fleurs, « quelquefois les assiettes volent en éclats, mais on surmonte les difficultés avec l’amour », affirme-t-il. Ses paroles laissent le demi-million de participants – qui ont attendu de longues heures dans le Benjamin Franklin Parkway – enchantés et heureux : « C’était fantastique de voir le pape », disait Théa, une jeune de Los Angeles. « J’ai aimé quand il disait que Dieu n’a pas placé Jésus dans un Royaume mais dans une famille. Aujourd’hui beaucoup de gens vont rarement rendre visite à leurs parents, beaucoup de mes amis vivent ainsi et ça me fait de la peine. Même dans ma famille ce n’est pas toujours facile, nous avons de la difficulté à nous écouter jusqu’au bout, mais les paroles du pape nous aideront maintenant à mieux affronter ces difficultés ». Le jour suivant les foules attirées par François se soumettent patiemment aux longs contrôles de sécurité, en chantant et en dansant. Sans perdre leur calme, ils sourient et remercient les policiers qui font leur travail. « Mon fils fête aujourd’hui ses 2 ans, mais avec ma femmes nous nous sommes dit que c’est une occasion qui arrive une fois dans la vie », dit un des gardes du corps. Environ un million de personnes sont présentes à la messe, et plusieurs millions le suivent en direct à la télé. François salue tout le monde, bénit les enfants avant de commencer la messe comprenant des lectures en espagnol et en vietnamien. La liturgie du jour emploie des paroles fortes, où Moïse d’abord puis Jésus, affirment que même celui qui n’appartient pas à leur groupe peut faire des miracles au nom du Seigneur. « Nous ne devons pas nous scandaliser de l’amour de Dieu » dit le pape, et il lance un message clair pour une Eglise qui doit accepter les diversités et qui met sa confiance dans l’action de l’Esprit Saint. François invite ensuite les familles à accomplir de petits gestes d’amour et de compassion : un repas chaud après une journée de travail, une bénédiction, une étreinte : « L’amour se manifeste par de petites choses », affirme-t-il. Cela veut dire « être prophètes, dépasser ‘le scandale d’un amour restreint et mesquin’ ». Plus significatives encore sont les rencontres personnelles : avec les prisonniers, les victimes d’abus sexuels de la part du clergé ; à ce propos le pape dit « Dieu pleure ». C’est comme une messe noire, « il n’y a pas d’excuses ». En conclusion de ces jours-ci, non seulement l’Eglise catholique des USA a changé, mais le pays tout entier. Le pape a remis en évidence les richesses culturelles, partant des fondations du pays et a rappelé aux américains qu’ils doivent être fidèles à ces valeurs : l’amour, la famille, la dignité de tout être humain, prendre soin des pauvres. Et en quittant les Etats Unis, il envoie un message sur Twitter : « Avec toute ma gratitude, que l’amour du Christ guide toujours le peuple américain ! #GodBlessAmerica». Susanne Janssen e Sarah Mundell  

Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

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De 17h à 18h, témoignages des représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce du Mouvement des Focolari

Un moment de prière et de témoignage de foi autour du Pape François et des Pères synodaux, promu par la Conférence des évêques italiens. “Je suis convaincu que dans vos associations, mouvements et communautés nouvelles, on voit beaucoup de belles lumières familiales et je voudrais que, comme des flambeaux, elles illuminent la place St-Pierre le soir de la veillée avec le Pape François, le 3 octobre prochain”, avait déclaré Mgr Galantino, Secrétaire général de la CEI. Il invitait ainsi des représentants d’associations et mouvements ecclésiaux au grand rendez-vous de prière, à la veille de l’ouverture de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques (4-25 octobre), qui aura pour thème “La vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain”. L’initiative veut être une réponse de la population aux nombreux appels du Saint-Père à la prière pour la famille et pour le travail des Pères synodaux. Parmi les témoignages prévus, de 17h à 18h, aussi ceux de représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, Kiko Argüello, initiateur du Chemin Néocatéchuménal, Julián Carrón, président de Communion et Libération, Salvatore Martinez, président du Renouveau charismatique, Matteo Truffelli, président de l’Action catholique italienne. Livret de la veillée de prière (en italien) Informations générales (en italien)

#SignUpForPeace – Signe l’appel pour la paix

https://www.change.org/p/sign-up-for-a-global-petition-for-peace-now Face au drame humanitaire des réfugiés, les Jeunes pour un Monde Uni des Focolari, en action sur plusieurs fronts, se mobilisent en faisant appel aux organismes internationaux, en s’engageant  personnellement et  ensemble avec tout le Mouvement.

  • Réduire les financements publics destinés aux armements 
  • Œuvrer aux racines des inégalités pour éradiquer la misère
  • Revoir les modèles de gouvernance actuels
  • Adopter un modèle de légalité organisée en opposition aux phénomènes criminels
  • Garantir un niveau d’instruction élémentaire universel

Ce sont les 5 points principaux de l’appel des Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) des Focolari, adressé aux Parlements nationaux, au Parlement Européen, aux commissions nationales de l’Unesco et aux Nations Unies. Signe l’appel

Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

Rome: Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

manifesto-sinodo

De 17h à 18h, témoignages des représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce du Mouvement des Focolari

Un moment de prière et de témoignage de foi autour du Pape François et des Pères synodaux, promu par la Conférence des évêques italiens. “Je suis convaincu que dans vos associations, mouvements et communautés nouvelles, on voit beaucoup de belles lumières familiales et je voudrais que, comme des flambeaux, elles illuminent la place St-Pierre le soir de la veillée avec le Pape François, le 3 octobre prochain”, avait déclaré Mgr Galantino, Secrétaire général de la CEI. Il invitait ainsi des représentants d’associations et mouvements ecclésiaux au grand rendez-vous de prière, à la veille de l’ouverture de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques (4-25 octobre), qui aura pour thème “La vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain”. L’initiative veut être une réponse de la population aux nombreux appels du Saint-Père à la prière pour la famille et pour le travail des Pères synodaux. Parmi les témoignages prévus, de 17h à 18h, aussi ceux de représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, Kiko Argüello, initiateur du Chemin Néocatéchuménal, Julián Carrón, président de Communion et Libération, Salvatore Martinez, président du Renouveau charismatique, Matteo Truffelli, président de l’Action catholique italienne. Livret de la veillée de prière (en italien) Informations générales (en italien)

Une clinique à Kinshasa

Une clinique à Kinshasa

Alcuni membri CL LembaUn jour, nous étions en train de fermer, lorsqu’une maman se présente à 16h30 avec son enfant d’environ huit mois, pour un prélèvement de sang.” Aline M. est infirmière et biologiste dans la clinique universitaire de Kinshasa. Au Congo/RDC, l’indice de natalité est très élevé, tout comme ceux de mortalité et de mortalité infantile. L’espérance de vie à la naissance et l’âge moyen de la population sont très bas. “Mes collègues avaient déjà fermé les cahiers de registre et voulaient partir. Mais les paroles de l’Évangile me trottaient dans la tête: aime ton prochain comme toi-même. ‘Je dois aussi accueillir cette maman’, pensais-je. J’ai fait le prélèvement au petit et, alors que je ferme, la maman me dit d’une voix appuyée: ‘Que Dieu vous bénisse, madame!’ C11Je réussis juste à convaincre une collègue de la banque du sang d’être encore disponible pour cette urgence, lorsqu’une autre situation grave se présente. C’était déjà 17h. Une maman en larmes, ne pouvant payer les soins médicaux, avec son enfant de quatre ans dans les bras, atteint d’anémie grave. Ma collègue, décidée, m’annonce que ce n’est plus possible d’accepter quelqu’un. ‘Autrement je perdrai mon travail’, s’exclame-t-elle. J’étais touchée par cette souffrance. J’atteste alors par écrit que je prends en charge le coût de la transfusion de sang pour ce petit. Ma collègue a ainsi accepté et immédiatement fait la transfusion au garçon, lui sauvant ainsi la vie. La maman de l’enfant me dit: ‘Dieu vous rendra l’argent. J’en suis sûre!’ De retour à la maison, je me suis demandé: ‘Comment se fait-il que, justement à la fermeture du service, je rencontre deux mamans avec leur enfant si souffrant?’ Je lis la Parole de Vie, une phrase de l’Évangile, et j’y trouve du réconfort. C04La semaine suivante, je reçois une invitation de mon service de santé. J’ai été choisie parmi tous mes collègues pour suivre une formation professionnelle de trois jours. L’aide financière reçue pour la participation est de 150 dollars américains! Voici la réponse de Dieu. Pour avoir payé 25 dollars la transfusion de sang, j’ai reçu deux bénédictions et cette somme qui me permet maintenant de payer aussi les frais de scolarité pour mes enfants.” A.M. – Kinshasa, Congo/RDC

Gen Verde en Hongrie, du côté de l’autre

Gen Verde en Hongrie, du côté de l’autre

20150928GenVerdeSzeged1“Start Now!” C’est-à-dire, commence ici et maintenant. À faire quoi? Construire des relations authentiques et générer de la confiance. Une invitation qui “vaut son pesant d’or” dirait-on, celle que le Gen Verde a choisie comme titre du concert-workshop, présenté sur la scène du Tágas Tér Festival, le 25 septembre dernier à Szeged (Hongrie). Les protagonistes, dans huit workshops avec les artistes, étaient 120 jeunes de deux écoles supérieures, dont ceux d’un institut professionnel fréquenté par des étudiants venant d’un milieu familial difficile. “Tágas Tér, qui signifie littéralement ‘espace ouvert’ – explique un des organisateurs – est de fait un grand rendez-vous œcuménique qui montre le réseau des centaines d’activités dans le monde pour la solidarité citoyenne. Szeged est à 15km de la frontière avec la Serbie et, par conséquent, beaucoup de personnes qui étaient présentes au spectacle assistent quotidiennement au passage des milliers de migrants, avec la mer de questions et douleurs qui va avec. 20150928GenVerdeSzeged2“On the Other Side”: de l’autre côté – Durant le concert, beaucoup de titres de “On the Other Side“, le dernier album du Gen Verde, sorti moins d’un mois auparavant. Mais qu’est-ce que “l’autre côté”?, beaucoup se le sont spontanément demandé. “C’est la personne devant moi, qui pense différemment de moi; c’est la personne pour laquelle je n’ai pas d’estime, ou que je n’apprécie pas”, explique Adriana García, bassiste mexicaine du groupe. Un spectacle puissant, palpitant et en même temps capable de remettre en question des positions, opinions et styles de vie, comme quelqu’un l’a déclaré. Parce que ce qui émerge de la musique et des textes, c’est la certitude que la route vers la solution à un monde cassé et séparé par des murs, passe par la compréhension de la richesse inhérente à la diversité. Parmi les onze titres de l’album, il y a l’histoire du difficile chemin d’un peuple entier dans le morceau “Voz de la Verdad” (Voix de la vérité) sur l’Évêque salvadorien Oscar Romero, ou la chanson sur la division des deux Corée, très actuelle et réalisée sur des mélodies K-pop, presque un aveu que parmi les jeunes coréens la blessure n’est pas encore guérie. “Ce sont des histoires qui ne nous permettent pas de tomber dans l’indifférence – commente une jeune – ou d’oublier nos frères dont nous sommes séparés par une frontière. Nous avons senti un fort appel, celui de donner même notre vie dans la lutte pour la justice”. “Inutile de dire que, peut-être aussi en raison de ce que nous vivons dans notre pays avec la question de l’immigration, le moment le plus fort du concert a été la chanson ‘Chi piange per te’ (Qui pleure pour toi) – une douce berceuse dédiée à une fillette disparue dans les eaux du Canal de Sicile – a confié une amie qui travaille dans les médias. Le pasteur réformé Gábor Czagány, un des organisateurs du Festival: “Ce qui m’a le plus touché, c’était le visage des jeunes des écoles qui ont participé aux workshops: joie, participation, engagement. On pressentait la portée de l’expérience réalisée: sept jours qui ont laissé des traces. Maintenant, c’est à nous de faire en sorte que tout ne soit pas perdu”. 20150928GenVerdeSzeged3Des jeunes offrent une espérance d’unité – Alessandra Pasquali, actrice et chanteuse du Gen Verde, tient à préciser: “Notre travail n’est pas de monter sur une scène, chanter, nous produire et repartir. Nous ne pouvons pas faire abstraction de la construction de rapports authentiques avec les personnes, de ‘sentir’ ce que vivent les personnes qui viennent assister à nos concerts, dans quelles eaux naviguent les jeunes avec lesquels nous faisons les workshops”. C’est pour cette raison que les vidéos-interviews aux jeunes participants aux laboratoires, projetées avant le début du concert à Szeged, faisaient partie intégrante du spectacle, parce qu’ils l’avaient construit. Voici quelques réactions des jeunes: “Le projet ‘Start Now!’ m’a ouvert les yeux: il m’a appris à ne pas juger les étrangers. Et cela demande du travail: il faut de la persévérance et de la confiance”. “J’ai appris à faire attention aux autres.” “J’ai compris l’importance de maintenir l’unité d’une communauté et que l’humanité pour être famille a besoin de la collaboration de chacun.” “Je suis très contente que mon école ait participé au projet ‘Start Now!’ avec l’autre école. Au début, nous ne nous connaissions pas. Ça nous a pris du temps, mais, ensuite, nous avons gagné la confiance réciproque et, maintenant, je peux dire que nous bougeons comme une seule personne, nous sommes extrêmement contents.”

Italie: de LoppianoLab2015 on repart à partir de la participation

Italie: de LoppianoLab2015 on repart à partir de la participation

LoppianoLabPartecipantiLa participation comme méthode, la capacité de dialoguer tout en respectant non seulement les idées et les convictions différentes, mais aussi les souffrances de l’autre ; une biodiversité qui valorise les richesses mutuelles, le fait de ne pas se contenter de la ”justice du ‘déjà là’, mais de chercher celle du ‘pas encore là’ ”, transformer l’indignation en action collective pour changer le monde. Ce sont les valeurs qui nourrissent les dizaines d’actions et projets, expressions de la vitalité de la société civile italienne aujourd’hui. La sixième édition de LoppianoLab s’est conclue avec une pluralité de voix, actions, et stimuli qui partent ”du bas”, en Italie et non seulement. Plus de 2000 personnes présentes qui ont donné de la qualité à la confrontation et au dialogue entre entrepreneurs, politiciens, professeurs, citoyens, jeunes, communicateurs et administrateurs locaux : somme toute, la société civile dans sa multiplicité d’expressions.

Mons. Nunzio Galantino, Segretario Conferenza Episcopale Italiana

Mgr. Nunzio Galantino, Secrétaire de la Conférence épiscopale italienne

”Nous ne devons pas nous rendre face à la crise actuelle. Nous sommes là pour trouver des solutions lumineuses”. Mons. Nunzio Galantino, secrétaire de la CEI (conférence épiscopale italienne) part de la pensée anthropologique d’Antonio Rosmini, grand penseur, dans son intervention au rendez-vous culturel de LoppianoLab organisé par l‘Institut Universitaire Sophia (IUS) et de Città Nuova, le soir du 25 septembre sur ”Une idée de personne, une idée de société, une idée d’économie. L’humanisme d’Antonio Rosmini”. ”Se fermer à l’autre et nier la relation ,signifie nier soi-même – continue le secrétaire CEI, faisant écho aux paroles prononcées par le pape François aux États-Unis ces derniers jours – il faut récupérer les input culturels forts qui aident l’humanité à affronter la crise culturelle encore avant celle humanitaire que le monde est en train de vivre”. Il ajoute ensuite que c’est l’époque actuelle avec ses murs, ses contradictions et ses nombreuses questions existentielles sur le sens et le destin de l’homme qui demande une vision unitaire et complète de la personne non gouvernée seulement par les sciences, mais également faite d’esprit, de relations et de proximité. Les pistes de LoppianoLab 2015 Citoyenneté active – Reprenant les paroles de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, Lucia Fronza Crepaz, coordinatrice des projets École de Préparation Sociale, Trente, dans le congrès central du 26 septembre ”Au-delà de la peur”, a motivé le devoir social de celui qui fait de la politique :”Nous ne voulons pas faire une action ‘pour les pauvres’ mais bien avec les pauvres parce qu’ils sont les sujets et la mesure de la société que nous voulons construire et elle a indiqué la ville comme étant le ‘gymnase’ de la fraternité universelle. Carlo Petrini, fondateur et président de Slow Food et Terra Madre lui a fait écho, confirmant que la citoyenneté active est le lieu qui peut générer de nouveaux agriculteurs, de nouvelles entreprises, de consommateurs conscients. La consonance profonde avec l’encyclique Laudato si’ du pape François pour laquelle il a écrit la préface dans une des éditions sortie en librairie. ”Une opportunité – a-t-il déclaré – inattendue. Tout pouvait m’arriver dans la vie, mais je n’aurais jamais cru qu’à 67 ans, un pape m’aurait téléphoné, moi qui suis agnostique. Il s’agit là de nouvel humanisme. Nous en avions besoin. Il n’existe aujourd’hui au monde aucun leader politique aussi incisif, visionnaire, concret que ce pape”. Le sociologue Mauro Magatti ajoute :”Si nous ne récupérons pas la dimension de la rationalité comme trait distinctif de notre condition, l’humanité est destinée à succomber. Il faut revenir à ‘produire de la valeur’ ensemble, avec d’autres.
Luigi Bobba, sottosegretario Ministero del Lavoro - Luigino Bruni, economista

Luigi Bobba, sous-secrétaire du ministère du Travail – Luigino Bruni, économiste

Engagement civil – Luigi Bobba – sous-secrétaire au ministère du Travail et des Politiques sociales, a défini l’époque actuelle, un vent de nouveauté dont il faut exploiter l’énergie pour donner vie à des institutions capables de donner forme au changement. Il va pleinement dans le même sens que l’économiste Luigi Bruni lorsqu’il affirme que les minorités peuvent changer le monde et sont capables de transformer l’indignation en action politique et économique collective. Culture du dialogue – ”Il est nécessaire de dépasser la perspective eurocentriste, lorsqu’on parle de migrations : elles ne sont pas seulement un fait humanitaire, mais une question de politique internationale”. Ainsi, Pasquale Ferrara, diplomate et secrétaire général de l’Institut Universitaire Européen de Florence. Les migrants sont le témoignage tragique des mutations historiques. Avec eux marche l’histoire et tous les nœuds irrésolus de la politique internationale se rendent manifestes. Tous les hommes sont destinataires de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Celle-ci crée une seconde nationalité pour cela, personne ne peut être considéré clandestin et personne, illégal”. C’est Vincenzo Morgante, directeur du TGR (Journal télévisé) RAI qui fait parler le monde de la communication, observateur privilégié de la ”capacité” de dialogue dans les communautés italiennes. ”A travers le travail des journaux régionaux, je me rends compte que la culture du dialogue est bien présente, mais elle n’est pas suffisamment développée. C’est plutôt celle du heurt, de l’affrontement qui prévaut. Il faudrait parler un peu moins des phénomènes et un peu plus des histoires, des personnes qui sont dedans”.
Vincenzo Morgante, direttore TGR Rai - Michele Zanzucchi, direttore Città Nuova

Vincenzo Morgante, Directeur du TGR (Journal télévisé) RAI – Michele Zanzucchi, Directeur Città Nuova

L’édition 2015 de LoppianoLab se conclut aussi avec une ample participation du Social, mais les projets et l’engagement concret et quotidien de milliers de citoyens continue sur le terrain. On travaille à reconstruire un tissu social souvent lacéré, au travers de processus de réconciliation et de reconstruction de communautés qui ne soient pas uniquement l’assemblage d’une multiplicité d’intérêts, mais capables d’une prise de conscience personnelle et collective. Source : Communiqué de presse ‘Servizio Informazione Focolari Loppiano’

Les puissantes semences de la générosité

Les puissantes semences de la générosité

20150928-01« La vraie générosité est un échange aux conséquences imprévisibles. Elle représente un risque car elle mêle nos besoins et nos désirs aux besoins et aux désirs des autres. » Adam Phillips et Barbara Taylor, On Kindness (Éloge de la gentillesse) “Les entreprises et toutes les organisations continuent d’être des lieux de vie bonne et entière tant qu’elles laissent s’y épanouir des vertus non économiques parallèlement aux vertus économico-entrepreneuriales. Une coexistence décisive mais tout sauf simple, car elle demande aux dirigeants de renoncer à exercer un contrôle total sur le comportement des personnes, d’accepter que leurs actes comportent une part d’imprévu et d’être prêts à relativiser y compris l’efficience, qui est en passe de devenir le dogme absolu dans la nouvelle religion de notre époque. La générosité est l’une de ces vertus non économiques et cependant essentielles à toute entreprise et institution. À la racine de la générosité, il y a le mot latin genus, generis, un terme qui renvoie à la lignée, la famille, la naissance, et c’est le sens premier du mot genre. Cette étymologie ancienne, aujourd’hui perdue, nous donne des informations importantes sur la générosité. Elle nous rappelle avant tout que notre générosité a beaucoup à voir avec la transmission de la vie : avec notre famille, avec les gens qui nous entourent, avec l’environnement dans lequel nous grandissons et apprenons à vivre. Nous recevons la générosité en héritage lors de notre venue au monde ; c’est un don de nos parents et des autres membres de notre famille. La générosité s’apprend au sein du foyer familial. Celle que nous retrouvons en nous dépend beaucoup de la générosité de nos parents, de l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre avant notre naissance, des choix de vie qu’ils ont fait et de ceux qu’ils font au moment où nous commençons à les observer. Elle dépend également de leur fidélité, de leur hospitalité, de leur attitude envers les pauvres, de leur disponibilité à « gaspiller » du temps pour écouter et aider leurs amis, de leur amour et de leur reconnaissance envers leurs propres parents. Cette générosité primaire n’est pas une vertu individuelle, mais un don faisant partie de la dotation morale et spirituelle de ce que l’on appelle le caractère. C’est un capital que nous possédons déjà lors de notre venue sur terre, qui s’est formé avant notre naissance et que nous alimentons grâce aux qualités de nos relations durant les toutes premières années de notre vie. Il dépend également de la générosité de nos grands-parents et arrière-grands-parents, de nos voisins et de celle de nombreuses autres personnes qui, même si elles n’entrent pas dans notre ADN, contribuent, de façon mystérieuse mais bien réelle, à notre générosité (et à notre absence de générosité). Elle est influencée par les poètes qui ont nourri le cœur de notre famille, par les prières de ceux que nous aimons, par les musiciens que nous apprécions et écoutons, par les chanteurs ambulants dans les fêtes de village, par les discours et les actions des politiques et par les homélies des prédicateurs ; par les martyrs de tous les mouvements de résistance, par ceux qui ont donné leur vie hier pour notre liberté d’aujourd’hui. Elle procède de la générosité infinie des femmes des siècles passés (il existe une grande affinité entre la femme et la générosité) qui, bien souvent, ont fait passer l’épanouissement de la famille qu’elles ont fondée avant celui de la leur – et les femmes continuent aujourd’hui à le faire. La générosité engendre la reconnaissance envers ceux qui, par leur générosité, nous ont rendus généreux. Vivre avec des personnes généreuses nous rend plus généreux, et l’on observe la même chose avec la prière, la musique, la beauté… Cultiver la générosité produit bien plus d’effets que nous ne parvenons à en voir et à en mesurer, et il en va de même lorsque nous-mêmes et les autres manquons de générosité. La réserve de générosité d’une famille, d’une communauté ou d’un peuple est en quelque sorte la somme de la générosité de chacun. Chaque génération augmente la valeur de cette réserve ou la réduit, comme c’est actuellement le cas en Europe, où notre génération, qui n’a plus ni idéaux ni grandes passions, est en train de dilapider le patrimoine de générosité dont elle a hérité. Un pays qui laisse la moitié de ses jeunes au chômage n’est pas un pays généreux”. (lire tout) Par Luigino Bruni  Publié dans le journal italien Avvenire le 23/08/2015

“Welcome to New York, Holy Father”

“Welcome to New York, Holy Father”

20150926-03Déjà le jeudi apparaissent des banderoles : « Welcome, Holy Father » partout. Le chauffeur de taxi regarde le pape à la télé et ne reste pas indifférent : « Vous irez demain voir le pape ? Félicitations ! » “Le pape attire parce qu’il est authentique”, dit un homme dans le train, non catholique. Il a raison : François n’a pas besoin d’attirer l’attention ou de gagner la sympathie des gens. Il a ainsi donné une leçon à l’Assemblée Générale des Nations Unies : en commençant par le développement durable pour aborder ensuite le changement climatique et enfin la question des  réfugiés : « Nous ne pouvons pas nous effrayer à cause des chiffres… nous devons regarder les choses en face et écouter leur histoire », a-t-il dit à Washington. Et à l’ONU : « tout homme doit avoir un accès effectif aux biens matériels et spirituels indispensables : un logement personnel, un travail digne et correctement rémunéré, une alimentation adéquate, l’eau potable et la liberté religieuse ». Il critique de nouveau et vivement les narcotrafiquants, les abus sexuels des personnes et le trafic des armes, comme il l’avait déjà clairement exprimé au Congrès des USA : mettre de côté les divisions et les luttes entre les partis et aider les pauvres. La sacralité de tout être humain lui tient à cœur, et à la fin de son long discours, les ovations n’en finissent plus. Le pape va saluer les gens depuis sa voiture Fiat qui parait toute petite au milieu des grandes limousines. 20150926-aAu Ground Zero 500 représentants de diverses religions l’attendaient pour prier tous ensemble pour la paix. « C’était tellement significatif en raison de la diversité de cette nation » a affirmé Sue Kopp, une focolarine de New York, qui a pu participer à la cérémonie. « Il m’a semblé que ce lieu sacré, marqué par une si grande souffrance, s’était transformé en lieu d’espérance, où le rêve d’une civilisation de l’amour devenait réalité ». « Le pape – ajoute Joe Klock, de Humanité Nouvelle (ONG internationale accréditée auprès de l’ONU) – a souligné l’importance de construire l’unité dans la diversité, où la paix et l’amour vrai règnent parmi les nations et les cœurs de tous. Cela nous montre la nécessité de la spiritualité de l’unité qui est vraiment faite pour notre pays ! ». 20150926-02Même à New York, le pape a rendu visite à quelques œuvres caritatives, parmi lesquelles une école modèle de Harlem. Puis, à Central Park, 80.000 chanceux ont réussi à obtenir des billets, après avoir attendu des heures, uniquement pour pouvoir le voir. La messe a été célébrée au Madisson Square Garden, là où normalement les places sont occupées par les stars du basket ball et les chanteurs. Les personnes ont attendu des heures pour pouvoir entrer dans la salle, mais personne ne s’est plaint. Puis la surprise : le pape François est arrivé 20 minutes en avance ! L’autel, la chaise et l’ambon ont été réalisés par de simples artisans. Le cardinal Timothy Dolan a pensé que le pape aurait mieux apprécié ces objets que des pièces précieuses faites par un designer. Et là François est devenu le pasteur de cette énorme ville, qui faisait référence à la lecture d’Isaïe 9,1 : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ». Il parle des difficultés des villes multiculturelles où l’on ne voit pas la lumière au milieu de beaucoup de brouillard, « Mais Jésus qui chemine aujourd’hui sur nos routes » continue et invite tout le monde à aller vers les autres, avec un cœur de « père miséricordieux qui attend ses fils et ses filles retourner à la maison ». L’église est vivante dans la ville, s’est exclamé le pape, et ainsi les chrétiens doivent être des témoins de la lumière de la Bonne Nouvelle. Les applaudissements n’en finissaient plus. Comme dans tous les pays, même aux Etats Unis, le pape a touché le cœur de chacun.

Parole de Vie – Octobre 2015

C’est le signe distinctif, la caractéristique des chrétiens. Ou, du moins, ce devrait l’être, car c’est ainsi que Jésus a conçu sa communauté. La Lettre à Diognète , un texte passionnant datant des premiers siècles du christianisme, prend acte du fait que « les chrétiens ne se distinguent du reste des hommes ni par leur pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre. Ils n’ont pas d’autres villes que les vôtres, d’autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes. » Les chrétiens sont des personnes ordinaires, semblables aux autres. Et cependant ils possèdent un secret qui leur permet d’exercer une profonde influence sur la société, dont ils deviennent en quelque sorte l’âme (cf. chap. 5-6). Ce secret, Jésus l’a donné à ses disciples, peu avant sa mort. Comme les sages d’Israël, ou un père à l’égard de son fils, lui, le Maître de la sagesse, leur a laissé en héritage l’art de vivre, comme lui-même l’avait appris de son Père : « Je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jn 15,15), et c’était le fruit de sa relation avec Lui. Ce secret consiste à s’aimer les uns les autres. C’est sa dernière volonté ; c’est la vie du ciel, qu’il a apportée sur la terre et partagée avec nous afin qu’elle devienne notre vie. Il veut qu’elle constitue l’identité de ses disciples, qu’on les reconnaisse comme tels à leur amour réciproque : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Les disciples de Jésus sont-ils reconnus à leur amour réciproque ? « L’histoire de l’Église est une histoire de sainteté ». Cependant, elle a aussi « enregistré bon nombre de faits qui constituent un contre témoignage pour le christianisme », a écrit Jean-Paul II . Au nom de Jésus, pendant des siècles les chrétiens se sont combattus dans des guerres interminables et leurs divisions persistent. De nos jours, certains continuent d’associer les chrétiens avec les Croisades, ou les tribunaux de l’Inquisition, ou bien comme les défenseurs acharnés d’une morale dépassée, ou encore hostiles à la science. Il n’en était pas ainsi des premiers chrétiens, au sein de la communauté naissante de Jérusalem. Les gens s’émerveillaient de la communion des biens que l’on y pratiquait, de l’unité qui y régnait, de « la joie et de la simplicité de cœur » qui la caractérisaient (Ac 2,46). « Le peuple louait hautement » cette communauté, nous disent encore les Actes des Apôtres, et « le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, augmentait de plus en plus » (Ac 5,13-14). Par son témoignage de vie, cette communauté exerçait un grand pouvoir d’attraction. Pourquoi alors, ne nous reconnaît-on pas, aujourd’hui, comme ceux qui se distinguent par l’amour ? Qu’avons-nous fait du commandement de Jésus ? « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Dans le monde catholique, le mois d’octobre est traditionnellement celui de la «mission», et donc de la réflexion sur le mandat, donné par Jésus, d’aller annoncer l’Évangile dans le monde entier, et aussi de la prière pour soutenir ceux qui y sont en première ligne. Cette parole de vie peut nous aider à retrouver la dimension fondamentale de l’annonce du message chrétien, qui exclut tout prosélytisme, ou aide intéressée en vue de conversions. Ce n’est pas essentiellement, non plus, la défense intransigeante des valeurs morales, ni une prise de position ferme face aux injustices et aux guerres, même si ces attitudes s’imposent au chrétien qui ne peut s’y soustraire. Le message chrétien est, avant tout, un témoignage de vie que tout disciple de Jésus doit donner personnellement : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres » . Même les plus hostiles à l’Église se montrent souvent sensibles à l’exemple donné par ceux qui consacrent leur vie aux malades, aux pauvres, qui n’hésitent pas à quitter leur patrie pour aller vers des terres lointaines et apporter aide et compassion aux plus déshérités. Cependant, le témoignage que Jésus demande est surtout celui d’une communauté qui rende visible la vérité de l’Évangile. Cette communauté doit montrer que la vie, que Jésus a apportée, peut réellement faire naître une société nouvelle, où l’on vit des relations de vraie fraternité, d’aide et de service réciproque, et où tous ont le souci des personnes les plus fragiles et les plus démunies. L’Église, au cours de sa vie, a connu de tels témoignages ; citons, par exemple, les villages construits par les franciscains et les jésuites pour les autochtones en Amérique du Sud, ou, en Europe, les monastères autour desquels des bourgades naissaient. Et, de nos jours, des communautés et des mouvements d’Église créent des lieux de témoignage où l’on peut voir les signes d’une société nouvelle, fruit de la vie de l’Évangile et de l’amour réciproque. « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Si nous vivons entre nous cette unité pour laquelle Jésus a donné sa vie, et ceci, tout en conservant notre cadre de vie, nous pourrons créer un mode de vie habituel et semer autour de nous des germes d’espérance. Une famille qui, chaque jour, décide de vivre concrètement l’amour réciproque, peut devenir un rayon de lumière dans son quartier ou dans son voisinage, où les rapports sont marqués par l’indifférence réciproque. Une petite “cellule”, constituée de deux ou plusieurs personnes qui se mettent d’accord pour vivre de façon radicale les exigences de l’Évangile, que ce soit sur un lieu de travail, dans une école, au sein d’un syndicat, dans les bureaux d’une administration, ou au cœur d’une prison, peut briser la logique de la lutte pour le pouvoir et introduire un climat de collaboration, et, contre toute attente, y faire naître la fraternité. N’est-ce pas ce que faisaient les premiers chrétiens, sous l’empire romain ? N’est-ce pas ainsi qu’ils ont diffusé le christianisme qui a transformé le monde ? A nous d’être aujourd’hui, ces “premiers chrétiens” ; comme eux, nous sommes appelés à nous pardonner, à nous regarder sans cesse d’un regard nouveau, à nous aider réciproquement ; en un mot, à nous aimer avec la même intensité avec laquelle Jésus nous a aimés, sûrs que sa présence au milieu de nous a la force d’en entraîner beaucoup d’autres dans la logique divine de l’amour. Fabio Ciardi

Évangile vécu. Saisir la diversité comme un don.

Évangile vécu. Saisir la diversité comme un don.

rbkindness2Le fils disparu “Mon fils, à l’âge ingrat de l’adolescence, a disparu sans donner de nouvelles, peut-être en raison de mauvaises influences. Le soir, je sortais le chercher au milieu des clochards. Mon désespoir a créé de l’incompréhension pour mon mari. Je risquais de le négliger non seulement lui, mais aussi nos deux autres enfants. Un jour, j’ai raconté qu’en allant faire un tour, j’avais rencontré beaucoup de jeunes seuls qui, à cause de la drogue, s’étaient retrouvés à la rue. Mes autres enfants ont proposé de m’accompagner pour apporter à manger et des vêtements. Dès lors, la vie en famille a changé. Cette tragédie nous avait ouvert les yeux.” (M.J. – Suisse) À l’hôpital “L’homme gravement malade dans le lit d’à côté me confie qu’il n’est pas croyant. Il espère mourir rapidement. Je l’écoute longuement, ensuite je lui dis: ‘Je pense que nous, humains, devons valoriser la vie à chacune de ses étapes, être sains (avec le travail et les autres engagements), être malades (avec les soins, les douleurs, les thérapies, le rapport avec les infirmiers, vous et les autres malades). La mort pourra ensuite venir, mais nous serons ce que nous avons fait en valorisant la vie qui nous est donné’. Il semble plus serein. Le soir même, il accueille sa fille avec un sourire, lui qui est d’habitude renfermé. Peut-être que cette nuit, il dormira plus détendu.” (D.B. – Trentin, Italie) En prison “Rosa devait aller enseigner le lendemain dans une prison militaire hors de la ville et n’avait pas de voiture. J’ai proposé de l’emmener, déplaçant divers rendez-vous. Le jour suivant, durant le trajet, j’ai essayé de calmer mon amie: j’allais offrir mon temps d’attente à l’extérieur de la prison comme prière pour elle. C’est ce que j’ai fait pendant qu’elle y était. Après quelques heures, je l’ai vue sortir radieuse, en raison du rapport établi avec ses nouveaux élèves. Elle avait ressenti le soutien de ma prière. Maintenant, elle se rend en prison par ses propres moyens, mais l’expérience de partage vécue reste forte.” (C.D. – Campanie, Italie) Le militaire de la garde présidentielle “Corneille est étudiant à l’université de Kinshasa. La semaine dernière, il était là, sur le campus, avec ses amis. Un militaire de la garde présidentielle s’approche. Il demande de l’aide pour son enfant gravement malade. Les étudiants se regardent, les mains dans les poches. Corneille aussi met les mains dans les poches. Il trouve: à gauche la feuille de la Parole de Vie, à droite un peu d’argent. Il y pense un instant, ensuite il tend l’argent au militaire. Restés seuls, les amis réagissent: ‘Tu es fou, donner ton argent à lui!’ Alors Corneille leur donne la Parole de Vie. Ils la lisent, ensuite l’un d’eux déclare: ‘Tu es vraiment cohérent. J’apprécie’.” (C. – République démocratique du Congo)

François à Cuba, abattre les murs, construire des ponts

François à Cuba, abattre les murs, construire des ponts

20150924-05« Le rêve du ”monde uni”, nous l’avons fortement senti en ces jours de grâce de la présence du Pape François à Cuba. Son passage a littéralement laissé une traînée de lumière ! La préparation de sa visite a déjà été riche en enthousiasme et nouveautés. Dans les trois diocèses qu’il allait visiter, toutes les communautés de l’Église se sont activées avec des initiatives variées : veillées dans les églises, dans les ”maisons de mission”, groupes de jeunes dans les parcs, réunions du voisinage pour faire connaître le Pape ; en somme, une Église heureuse, en attente ! Et, comme cela ne s’est jamais produit jusqu’à présent, les moyens de communication (de l’État) ont offert une ample couverture médiatique pour préparer le peuple cubain à cette visite tellement importante – aussi du point de vue politique, pour l’apport bien connu du Saint Père au rétablissement des rapports entre Cuba et les États-Unis. Radio, télévision, presse, donnaient continuellement des nouvelles sur la visite, petites ”catéchèses” sur le Pape et l’Église, documentaires sur la vie du Pape François et aussi des deux autres Papes qui avaient visité l’Île. Surprise et joie, pour une Église qui a eu les portes des moyens de communication fermées pendant des années ! » Le Pape est arrivé en tant que ”missionnaire de la miséricorde” ; avec des gestes et des paroles simples – souvent délicats mais incisifs – il a dit aux cubains et au monde, que sans le pardon, sans pratiquer la culture de la rencontre et du dialogue, il est impossible d’avoir de l’espérance pour le futur. Ses premières paroles nous ont déjà ouvert de nouveaux horizons : ”Géographiquement, Cuba est un archipel ayant un rôle extraordinaire de ‘clé’ entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. Sa vocation naturelle est d’être un point de rencontre pour que tous les peuples soient réunis par l’amitié(…). Nous sommes témoins d’un événement qui nous remplit d’espérance : le processus de normalisation des rapports entre deux peuples, après des années d’éloignement. C’est un signe de la victoire de la culture de la rencontre, du dialogue”. Il a invité tout le monde à ”continuer à avancer sur cette voie-là et à développer toutes ses potentialités, comme preuve de l’important service en faveur de la paix et du bien-être de ses peuples et de toute l’Amérique, comme exemple de réconciliation pour le monde entier”. Au cours de la Messe sur la Plaza de la Revolucion, à La Havane, il a entre autre dit : ”…la vie authentique se vit dans l’engagement concret avec le prochain, c’est-à-dire en servant”, rappelant surtout le service rendu aux plus faibles. ”Tous nous sommes appelés par vocation chrétienne, au service et à s’aider mutuellement à ne pas tomber dans la tentation du service qui se sert a-t-il signalé. 20150924-01Dans sa rencontre avec les jeunes, l’empathie a été immédiate. Au désir exprimé par un d’entre eux de ”ne pas vouloir lui présenter seulement nos rêves mais de lui demander quelque chose de spécial, qui renouvelle en nous l’espérance…”, François a répondu avec force : ”Rêve, que si tu offres le meilleur de toi-même, tu aideras à ce que le monde soit différent. N’oubliez pas : rêvez. Rêvez et racontez vos rêves. Racontez parce que les grandes choses, il faut les raconter ! ” 20150924-04« Beaucoup parmi nous – continuent-ils – avons eu l’occasion de le saluer personnellement, en commençant par les focolarine qui travaillent à la Nonciature, mais aussi des familles, des jeunes, dans les différentes villes où il s’est rendu ». Le Focolare est présent à Cuba depuis 1998 et le service qu’il essaie d’offrir à l’Église et à la société est celui de tisser un réseau de fraternité, d’apporter l’ ”amitié sociale” que le Pape a présenté aux jeunes et de favoriser ”la culture de la rencontre”, à parcourir comme chemin d’espérance. ”Nous avons été nombreux dans les services concrets avant et pendant la visite : il y a ceux qui ont aidé avec les moyens de communication, dans les organisations des événements, ceux qui se sont laissés interviewer par les moyens de communication nationaux et internationaux, ou simplement en étant là, dans les endroits où le Pape allait passer, pour le saluer. En accord avec notre vocation à l’unité, ensemble avec croyants et non croyants, nous avons vécu et participé à ces jours de grâce ”. Dans le Sanctuaire de la Madonne de la Charité, le Pape François nous a laissé un programme : ”Nous voulons être une Église qui sort des maisons pour construire des ponts, casser les murs, semer la réconciliation. Comme Marie, nous voulons être une Église qui sache accompagner dans les situations difficiles, les personnes qui nous sont confiées, en s’engageant avec la vie, la culture, la société, ne nous mettant pas à part, mais en cheminant avec nos frères. Tous ensemble, tous ensemble”.

Le monde tend vers l’unité: un regard sociopolitique

Le monde tend vers l’unité: un regard sociopolitique

2015-09-22-Delegati-intervista-Prodi-Ferrara-T-Klann9 (1)« Nous avons des possibilités de réagir à la situation actuelle en mettant en acte des formes de réorganisation, même si elles sont imparfaites, mais qui rassemblent les pays, et les personnes de différents milieux. En Europe nous avons le problème d’une unité imparfaite ; il faut la faire grandir et aujourd’hui avec l’émigration nous sentons qu’elle est indispensable pour notre futur ». C’est ce que déclare Romano Prodi, deux fois Président du Conseil des ministres de la République italienne puis Président de la Commission Européenne, économiste, académicien et politicien, dans une interview en marge de la rencontre des délégués des Focolari dans le monde. Nous avons donc besoin d’énergies qui viennent d’en bas. Au Moyen Orient il est cependant nécessaire que les puissants de la terre dialoguent entre eux sinon rien ne peut se résoudre ». C’est le 21 septembre que débute au Centre international de Castel Gandolfo la seconde semaine de travail, par une session au titre : « le monde tend vers l’unité. Un regard socio-politique ». Sujet de poids, mais cohérent et intégré dans le thème de l’unité, que les Focolari approfondissent cette année, et qui transparaît dans tout le programme. 2015-09-22-Delegati-intervista-Prodi-Ferrara-T-Klann18Avec Romano Prodi, se trouve Pasquale Ferrara, diplomate, secrétaire général de l’Institut universitaire européen de Florence, qui a aussi des activités académiques et de recherche au niveau des relations internationales. « La mondialisation a des effets positifs – affirme-t-il – mais elle pose problème : elle n’est pas universelle, elle représente un essai d’étendre au monde entier un modèle unique d’économie, le modèle libéral, et un unique modèle, celui de la démocratie libérale dans le domaine politique ». A partir de là son invitation à « écouter les exigences de tous les peuples de la terre », parce qu’il n’existe pas de « peuples de série A et de série B, des membres du Conseil de Sécurité et tout le reste. Nous devons tenir compte de toutes les exigences exprimées par tous les peuples ». Une proposition ? « Partir de la base, construire la société civile, internationale. Nous avons trop confiance dans les institutions, les gouvernements, les organisations, les autorités, qui sont importantes. Mais dans beaucoup de situations, surtout dans des sociétés divisées à l’intérieur, de pays qui doivent affronter, par exemple, des processus de réconciliation, il est fondamental que cette œuvre parte de rapports interpersonnels, de rapports intercommunautaires, sachant bien que l’on est en train de faire une œuvre de reconstruction politique, civile, sociale et institutionnelle ». Des interventions stimulantes et en dialogue avec un parterre vraiment représentatif de toutes les régions du monde, avec leurs propres attentes, défis et ressources. Les deux experts ont offert une lecture documentée sur la situation sociopolitique mondiale actuelle, complexe et en continuelle mutation. Une contribution qui a enrichi la réflexion à propos de l’apport réel de ceux qui vivent les idéaux des Focolari et désirent contribuer à la réalisation de la fraternité universelle et à la construction de la paix. Vous pouvez suivre l’interview complète en italien – Transcription en français https://vimeo.com/140062041

Burkina Faso dans l’incertitude politique

Burkina Faso dans l’incertitude politique

BurkinaFaso« Depuis le jeudi 17 septembre, – jour du coup d’Etat – nous sommes tous à la maison : les écoles, bureaux, magasins, tout est fermé. Nous épargnons l’essence et la nourriture, et si on réussit à trouver quelque chose, les prix sont doublés », explique Aurore De Oliveira du Focolare de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso. Là, on sent venir la contestation mais pas aussi forte que dans la capitale Ouagadougou (1.500.000 hab.), théâtre des principales tensions de la dernière semaine où il y a eu plus de cent blessés et au moins 10 morts. « C’est une population déterminée qui ne veut plus être assujettie. Dans toutes les grandes villes du Burkina Faso, ils ont tous manifesté, mais pour la paix. Il y a aussi beaucoup de peur, il ne faut pas le nier, parce que la guerre peut éclater d’un moment à l’autre ». ” Les activités à Ouaga – où l’armée est entrée – se sont ralenties”, écrit Jacques Sawadogo, de la communauté des Focolari dans la capitale.”Les banques, les magasins, les gares sont fermées. De petites activités de subsistance vont de l’avant. En tant que membres du Mouvement à Ouagadougou, nous essayons de rester en contact via e- mail ou avec le téléphone. Nous essayons d’être des artisans de paix dans les actions et dans les paroles”. Nous rejoignons aussi par téléphone, le père Sylvestre Sanou, vicaire général du diocèse de Bobo-Dioulasso. La situation est en évolution continuelle et on craint qu’elle puisse dégénérer. ”Il y a grève générale dans tout le pays – explique père Sylvestre – En réalité, il ne s’agit pas d’un véritable coup d’Etat, mais de l’irruption d’un petit groupe de la Garde Présidentielle, guidé par le général Gilbert Diendéré, proche de l’ex- président Blaise Compaoré, monté au pouvoir avec un coup d’état en octobre 1987 et contraint de fuir après 27 ans, seulement en octobre 2014, après de nombreux jours de contestation populaire. Depuis lors, il s’est réfugié en Côte d’Ivoire. ”le général Diendéré a tenté de négocier son immunité, d’après ce que l’on comprend, après avoir agi pendant de longues années comme main droite du président Compaoré”. Il ne s’agit donc pas de conflits religieux, entre musulmans (50%), chrétiens (30%) ou religions traditionnelles (20%) mais bien de nature politique.”L’armée semble prendre position en faveur de la population et aussi les gouverneurs des différents pays sont contraires au ”coup d’Etat” ; cela va même jusqu’au village natal de Diendéré où on a brûlé sa maison. ”La violence appelle à la violence”, continue le père Sylvestre. ”Le 22 septembre, nous sommes restés le souffle coupé à cause de l’ultimatum de l’armée, arrivée de 4 villes vers la capitale. Le futur politique du pays est incertain, malgré la médiation des présidents du Bénin et du Sénégal, au nom du CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) et le retour du président de la transition du Burkina Faso, Michel Kafando et aussi du premier ministre Isaac Zida (arrêtés et puis relâchés)”. ” J’étais à peine rentré d’un séjour dans la cité-pilote ”Victoria” du Mouvement des Focolari en Côte d’Ivoire et je me suis retrouvé dans cette situation ” conclut le P. Sanou. ”Le processus en cours a été bloqué, celui qui trouvait les différents partis en dialogue et qui était en train d’arriver à un certain consensus. Mais maintenant tout est en l’air. Prions pour qu’une solution soit trouvée, sans effusion de sang et rapidement. Entre-temps, avec les prêtres, religieuses/religieux et catéchistes du diocèse, nous avons commencé avec notre évêque, la rencontre pastorale programmée avant ces événements. Il nous semble important d’aller de l’avant et de prier pour les nôtres et pour notre pays”. « Comment sommes-nous en train de vivre ? Au début, nous étions furieux, déçus – confie Aurora De Oliveira – parce qu’après les faits survenus en 2014, la situation politique était en train de bien évoluer. A un pas des élections, prévues initialement le 11 octobre (et maintenant déplacées au 22 novembre) arrive un groupe armé et tout est compromis. Voilà notre première réaction qui nous faisait sentir le besoin de protester. Le pas successif a été celui de reconnaître dans cette douleur un visage de Jésus abandonné et donc de chercher à reconsolider l’unité entre nous pour pouvoir transmettre la paix et le pardon. Nous avons essayé de contacter ceux qui partagent la spiritualité de l’unité, car l’amour doit vaincre ». « Continuons à prier et à vivre dans l’unité plus étroite avec vous tous, certains de la protection de Marie » écrit la présidente des Focolari Maria Voce, à la communauté du Burkina Faso, alors que se déroule la rencontre des délégués des Focolari de différentes nations, qui rend plus proches les attentes et les souffrances de tellement de parties du monde. https://vimeo.com/140074710

Cours de rattrapage gratuit

Cours de rattrapage gratuit

doposcuola_01« Afin de rendre concret mon choix de vivre la spiritualité de l’unité, en réseau avec d’autres politiciens qui, comme moi, essaient de s’engager pour le bien commun et de faire ressortir la fraternité en tant que catégorie politique, j’ai accepté la charge ». C’est Maria Elena Loschiavo, maire adjointe qui raconte, elle est déléguée pour la Politique sociale et scolaire, dans une commune d’un peu plus de 7000 habitants. L’année scolaire dernière, elle entend dire que plusieurs enfants et jeunes présentent des difficultés d’apprentissage et que pour différents motifs, ils ne peuvent pas compter sur l’apport de leur famille. « Je voudrais créer quelque chose pour eux, mais les amis de l’Administration me rappellent avec insistance qu’il n’y a plus de fonds. J’en parle alors avec mon mari, puis avec des amies et collègues à la retraite, j’appelle des jeunes que je connais. Face à ma disponibilité je me vois suivie d’un bon groupe de personnes provenant de culture et traditions religieuses différentes. Avec eux, naît l’idée d’un cours de soutien, tous les après-midi de 15h à 17h. C’est un beau défi parce que commencer quelque chose veut dire le porter à terme. Cela signifie aussi dire au revoir, un mois après l’autre, à notre belle petite sieste de l’après-midi. Mais je veux essayer, je veux entrer dans le cœur des familles qui se sentent marginalisées. L’avis communal vient d’être affiché au public lorsqu’ arrivent de nombreuses inscriptions, mais la limite est de 25 élèves. « Chacun d’entre eux est une histoire en soi : des milieux familiaux désavantagés qui malheureusement ne facilitent pas l’entrée dans le processus d’apprentissage. A peine le temps de nous organiser et le 9 mars nous démarrons avec grand enthousiasme. De façon peut-être un peu naïve, sans savoir exactement ce que nous allons rencontrer. Mais à la fin de l’année les résultats se voient, et comment ! Les familles, mais aussi les gens du village demandent que l’expérience se répète, de même l’année suivante, surtout pour les petits. » “En tant qu’administrateur d’une petite ville je dois admettre que créer une équipe de personnes disposées à donner, n’est pas chose facile. Cependant ce n’est pas une entreprise impossible. Evidemment c’était enthousiasmant de voir comment chaque membre du groupe avait accepté de se mettre ensemble pour aimer ces petits en leur donnant quelques brins de leur histoire personnelle. Puis expérimenter, ensemble, que s’ouvrir à la gratuité n’est pas chose facile, mais qu’alors on se sent bâtisseur de la fraternité universelle, en commençant par celle de ta commune de résidence ». doposcuola-02Maria Elena Loschiavo poursuivra le projet en octobre avec de nouveaux développements, toujours au coût zéro, aussi bien pour l’administration que pour les bénéficiaires. « Pour cette seconde année – explique M. Elena – on pourra compter sur un plus grand nombre d’enseignants et donc d’enfants qui peuvent accéder au programme. Le siège sera dans l’école, ce qui facilitera un travail de synergie avec l’enseignant de la classe, qui peut signaler les difficultés de l’enfant en nous permettant de travailler en ciblant mieux le problème. Toujours grâce au volontariat nous pourrons nous doter aussi d’un laboratoire médico-psychopédagogique. Les enfants auront des moments ludiques (dans le village il existe des petits/grands talents dans le domaine de l’animation, la peinture, la danse…) et pour les mamans il y aura une heure de yoga par semaine. De plus, avec le soutien des associations sportives de la région, des activités d’éducation motrice ne manqueront pas ». « Les idées qui sont en cours de réalisation sont nombreuses, mais je suis sûre que d’autres verront le jour, justement parce que, comme quelqu’un me l’avait dit un jour, dans le domaine de la solidarité il suffit de faire le premier pas. Ensuite c’est elle qui guidera les suivants ».

Les religions dans un monde global

Les religions dans un monde global

20150921-01« La Summer School s’est tenue à Tonadico, dans les Dolomites, aussi bien pour le spectacle grandiose qu’elles offrent que pour le lien qui existe entre Chiara Lubich et cette localité de montagne. En ces lieux, en effet, en 1949, avec quelques jeunes qui étaient avec elle, Chiara a vécu des moments qui ont beaucoup de signification dans l’histoire de l’ Œuvre qu’elle a initié. L’idée d’une école estivale sur ”Les religions dans un monde global” est née en avril dernier au terme d’un séminaire interdisciplinaire qui a eu lieu à l’Institut Universitaire Sophia. A cette occasion, un groupe d’experts avait donné jour à une réflexion interdisciplinaire, interreligieuse (des spécialistes chrétiens, musulmans chiites, sunnites, un expert en bouddhisme et un représentant de la pensée laïque étaient présents) et interculturelle (il y avait des spécialistes du Nord de l’Afrique, de la Turquie, de l’Iran, de la Chine, et des États-Unis, en plus des européens). Le programme de l’École prévoyait six sessions générales parmi lesquelles, quatre, portes closes et deux ouvertes à la participation de la population. Des moments de débats et de groupes de travail ont eu lieu après les leçons frontales. 20150921-aL’esprit de Sophia est justement celui de souder la dichotomie entre vie et pensée, entre expérience spirituelle et recherche scientifique. Dans cette perspective, est apparue l’exigence de clarifier comment harmoniser la propre compréhension de la vérité avec celle de personnes d’autres religions et cultures. Une étudiante slovaque a mis en évidence l’importance du fait que la recherche du savoir ne puisse plus être individuelle ou mono-disciplinaire, mais un engagement académique communautaire qui unisse, dans l’effort de la recherche, enseignants et étudiants et conjugue avec l’étude, également un engagement de vie. On a progressivement créé un milieu dans lequel les contenus culturels et les dimensions de la vie se sont harmonisés, soudant non seulement les dichotomies traditionnelles mais favorisant également l’abattement de barrières culturelles et religieuses. Les moments de détente ont aussi été une occasion de profond partage, pour se pencher sur la profonde diversité des propres mondes et donner ainsi une épaisseur concrète au dialogue, le rendant possible et durable. Sur un sommet, à 2500 mètres, les chrétiens se sont rassemblés pour la célébration de la Messe tandis que les musulmans pratiquaient leurs prières rituelles. La conclusion de l’École a vu des étudiants très différents se retrouver réunis en une profonde expérience de fraternité. Les différences n’ont pas disparu mais on a mis en évidence comment elles peuvent être source de richesse. A son retour, une jeune musulmane chiite a écrit « Je voudrais dédier mon premier courrier sur Facebook à l’extraordinaire groupe avec lequel j’ai eu la chance de vivre la Summer School de Sophia. J’ai pu présenter ma foi dans sa forme authentique, une opportunité qui n’était pas escomptée face aux fausses représentations qui sont transmises de ma religion. Pareillement, en ce qui me concerne, j’ai pu faire une profonde immersion dans leur vie, dans la foi de mes frères et sœurs. L’expérience que j’ai faite dans le magique cadre des Dolomites, m’a permis de faire une nouvelle découverte de la religion catholique : je prie pour que nous puissions continuer ce travail si important »(notre traduction de l’anglais) ». Source: Istituto Universitario Sophia

Miséricorde ciment de civilisation

Je vois et je découvre dans les autres ma propre Lumière, ma vraie Réalité, mon vrai moi (enfoui peut-être ou par honte secrètement dissimulé), et, me retrouvant moi-même, je me réunis à moi en me ressuscitant“. Chiara Lubich, La résurrection de Rome “La miséricorde a été le ciment dont nous avons pétri notre civilisation dans les siècles passés. Sans connaître et aimer la miséricorde, nous ne comprenons pas la Bible, l’Alliance, le livre de l’Exode, Isaïe, l’évangile de Luc, François d’Assise, Thérèse d’Avila, Francesca Cabrini, Don Bosco, les œuvres sociales chrétiennes, la Constitution italienne, le rêve européen, la vie en commune et les amours d’après les camps de concentration, les familles qui vivent unies jusqu’au dernier moment. C’est la miséricorde qui fait mûrir et durer nos relations, qui transforme l’attrait amoureux en amour, la sympathie et les émotions communes en grands projets robustes, qui fait s’avérer les “pour toujours” qu’on prononce dans sa jeunesse, qui empêche la maturité et la vieillesse de ne devenir que le récit nostalgique des rêves brisés. La miséricorde vit de trois mouvements simultanés : celui des yeux, celui des entrailles (le rachàm biblique) et celui des mains, de l’esprit et des jambes. Le miséricordieux est d’abord celui ou celle qui est capable de voir plus en profondeur. La première miséricorde est un regard qui reconstruit dans la personne miséricordieuse la figure morale et spirituelle de qui suscite en lui la miséricorde. Avant de faire et d’agir pour “prendre soin de lui”, le miséricordieux le regarde et le voit autrement. Il distingue le “pas encore” au-delà du “déjà” et du “déjà été” que tous ont sous les yeux. Avant d’être une action éthique, la miséricorde est un mouvement de l’âme, grâce auquel on peut voir l’autre dans son dessein originel, avant l’erreur et la chute, et l’aimer au point de le rétablir dans sa nature plus vraie. Il réussit à reconstruire en son âme l’image brisée, à recomposer la trame interrompue. Il voit une solidarité interhumaine plus profonde et plus vraie que n’importe quel délit ; il croit qu’aucun fratricide ne peut faire disparaître la fraternité. Après Caïn, il voit encore Adam. Et tandis qu’il voit la pureté dans l’impureté, la beauté dans la laideur, la lumière dans l’obscurité, son corps aussi bouge et la chair est touchée. Les entrailles s’émeuvent. La miséricorde prend tout son corps, dans une expérience totale, comme pour l’accouchement d’une nouvelle créature. Si la miséricorde n’existait pas, l’expérience de l’accouchement resterait totalement inaccessible à l’homme mâle que je suis, mais quand, grâce à elle, je redonne la vie, je peux saisir quelque chose de ce mystère, le plus grand de tous. La miséricorde se ressent, on en souffre, elle nous travaille. C’est une expérience incarnée, corporelle. C’est pourquoi le miséricordieux en arrive aussi à s’indigner : je ne peux pas être miséricordieux si l’injustice et le mal qui m’entourent ne me font pas viscéralement souffrir. On éprouve viscéralement indignation et colère aujourd’hui face aux enfants morts asphyxiés en Palestine, ou noyés dans un bras de mer, comme on l’éprouvera demain pour la trahison d’un ami en manque de pardon”. (Lire tout) Par Luigino Bruni  Publié dans le journal italien Avvenire le 06.09.2015

Si nous sommes unis, Jésus est au milieu de nous

Si nous sommes unis, Jésus est au milieu de nous

ChiaraLubich_primi_compagniSelon l’habitude déjà inaugurée par Chiara Lubich, les Focolari répandus dans le monde approfondissent chaque année un point de la spiritualité de l’unité. Après avoir médité et vécu un point central : l’Eucharistie, ils se concentrent maintenant sur leur caractéristique : l’unité. De très nombreux écrits de la fondatrice concernent ce point essentiel de la spiritualité focolarine. Ils demeurent un précieux héritage et des points de référence clairs. Nous en proposons un : « Si nous sommes unis, Jésus est au milieu de nous. Voilà ce qui compte. Plus que tous les trésors de notre cœur. Plus que père et mère, frères ou enfants. Plus que la maison et le travail. Plus que la propriété. Plus que toutes les œuvres d’art d’une grande ville comme Rome. Plus que nos affaires. Plus que la nature qui nous entoure avec ses fleurs et ses prés, la mer et les étoiles. Plus que notre âme ! C’est Lui qui, inspirant à ses saints ses vérités éternelles, a marqué chaque époque. L’heure présente aussi est son heure. Non pas tant l’heure d’un saint que la sienne, l’heure de Jésus au milieu de nous, Jésus vivant en nous, qui édifions, en unité d’amour, son Corps mystique. Cependant il faut déployer le Christ, le faire grandir en des membres nouveaux. Devenir comme lui porteurs de feu. Faire que tous soient un et qu’en tous soit l’Un ! Vivons alors, dans la charité, la vie qu’il nous donne instant après instant. L’amour de nos frères est le commandement de base, de sorte que tout acte qui est expression d’une charité fraternelle sincère a de la valeur. Alors que, sans amour pour nos frères, rien de ce que nous faisons n’a de valeur. Car Dieu est Père : il a dans le cœur toujours et uniquement ses enfants ». Chiara Lubich, La dottrina spirituale, 2001 Arnoldo Mondadori Editore S.p.A., Milano, pg. 145 traduit en français in Pensée et spiritualité, 2003, Nouvelle Cité Paris, p 151

Le Chili : comment ne pas l’aimer ?

Le Chili : comment ne pas l’aimer ?

20150918-01 « J’ai tout perdu – confie dans les larmes un pêcheur de Guanaquero, petit village à 450 km au nord de Santiago, au bord du Pacifique – Mais on s’en remettra, comme nous l’avons toujours fait, nous les Chiliens ». Le cameraman l’embrasse, en un geste solidaire. Mercredi soir 16 septembre, peu avant 20 heures, la séquence de secousses sismiques commence. La première est très forte : 8,4 degrés sur l’échelle de Richter. Les répliques dépassent les 7 degrés. Nous nous réfugions dans la cour de la maison. Les voisins du quartier sortent aussi dans la petite rue.  Échanges réciproques : « Ça va ? » « Oui, c’est bon, pas de soucis. Et toi ? Tu as besoin de quelque chose ? » Ni peur ni énervement. Même les enfants savent ce qu’il faut faire, car au Chili, on l’enseigne dans les écoles. Les grands édifices, les écoles, les supermarchés signalent tous la zone de sécurité qui protège d’éventuels écroulements. Après la catastrophe de 2010, le pays est mieux préparé. Nous sommes à La Serena, à 480 km au nord de Santiago, la capitale du Chili. L’intensité du séisme nous montre que l’épicentre est proche de nous. Il n’y a plus d’électricité et c’est seulement lorsqu’on trouve une petite radio à piles que nous apprenons qu’il est à environ 100 km d’ici, dans un triangle de petites villes de 20 à 30 000 habitants. Illapel a subi de gros dégâts, mais pas les grands centres. Cela fait moins d’une heure et la radio confirme l’alerte au tsunami. Dans tout le pays commence l’évacuation de six mille km de côtes, du nord désertique au sud et sa froidure. Un million de personnes doivent chercher refuge à au moins 30 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les vagues arrivent, une masse d’eau qui avance et élève de quatre mètres le niveau de la mer. Le port de Coquimbo, 150 000 habitants, est en partie submergé. Les nouvelles des victimes nous parviennent. Nous sommes à quelques heures des festivités traditionnelles pour l’indépendance du Chili les 18 et 19 septembre. Douze personnes manqueront à l’appel cette année. Cinq sont portées disparues. Parmi les morts, trois pour infarctus, trois autres ont été emportés par la mer, les autres ont perdu la vie à cause de l’éboulement de rochers ou de murs. Le gouvernement déclare l’état de catastrophe dans plusieurs provinces de la 4e Région. La Présidente, Michelle Bachelet s’adresse au pays : les secours s’organisent. La pensée va à ceux qui ont tout perdu : villages de pêcheurs, habitants de la zone de l’épicentre. C’est le huitième état d’urgence en moins de deux ans. Le tremblement du Nord l’an passé, et cette année, les inondations. Au mois de mars la région la plus aride de la planète : le désert d’Atacama, a été inondée. Puis les volcans : une éruption l’an dernier et une autre il y a quelques mois ; la terrible sécheresse du nord au sud, Valparaiso frappée deux fois par les incendies des zones environnantes et maintenant de nouveau le tremblement de terre et le tsunami… Après ce terrible bilan, revenons au vieux pêcheur de Guanaquero. « Nous nous en remettrons ! » Je vois dans ses yeux un reflet de ténacité et de persévérance. La même qui nous explique comment il se fait que sur les versants désertiques et abrupts des collines de ce Nord, de grandes taches vertes apparaissent. Ce sont les cultures d’avocats et de vignes. Littéralement arrachées à la terre, profitant de chaque goutte d’humidité pour leur irrigation. Seules la ténacité et la persévérance peuvent obtenir des fruits d’une nature qui, ici, ne fait pas de cadeaux. C’est comme ça que ce pays a été construit. Comment ne pas l’aimer ? ». D’Alberto Barlocci, du Chili  

Bertin, la force d’un choix

Bertin, la force d’un choix

BertinLumbudi« Cela fait plus de trente ans que je vis hors de mon pays d’origine. Chaque fois que j’y suis retourné, j’ai toujours trouvé soit un de mes frères et sœurs qui s’était marié, soit une naissance d’un neveux ou nièce et, à mon dernier voyage, il y a deux ans, j’ai connu le dernier des mes quinze neveux. Nos liens de famille et en particulier la foi de maman, une femme simple et courageuse comme plusieurs femmes d’Afrique, ont toujours été la force qui m’a soutenu dans le choix que j’ai fait de ma vie. Déjà dans ma tendre enfance, j’avais été marqué par une attitude, celle de mon oncle, un frère franciscain qui, quand il venait nous rendre visite, il avait une attention spéciale pour tous les enfants, pas seulement pour moi et mes frères, mais pour tous les petits de notre quartier ; cela a laissé une marque dans mon petit Cœur d’enfant, celui d’être comme lui quand j’aurais grandi. Pendant mon adolescence, Mandela était encore en prison, le massacre des jeunes de Soweto me révolte j’explose de colère contre Père Paul, un jésuite belge : « si tout dépendait de moi, tous les blancs doivent rentrer chez eux ». Avec calme, il me dit, entre autre, « tu sais, tu peux lutter contre les discriminations raciales avec une autre arme »; des mois après il m’invite à connaître le groupe de Parole de Vie de ma ville. Cinq ans après, j’étais à Fontem (Cameroon), la première cité pilote en terre africaine, où je me trouve côte à côte avec des jeunes italiens, français, irlandais, belge, burundais, ougandais, kenyan, camerounais ; et avec eux, je découvre que nous sommes des frères, malgré nos différences. Ainsi dans mon coeur naît un grand désir, celui, non seulement de crier sur le toit que nous sommes tous frères, mais surtout, de le témoigner dans le quotidien. En 1986, j’arrive à Man (Côte d’Ivoire) et pendant 8 ans avec les autres focolarini et les jeunes que l’on me confie, nous faisons l’expérience de l’amour réciproque entre nous et à travers des activités concretes envers les personnes en nécessité et par la musique, nous disons que le monde uni n’est pas une utopie. Bertin_02À 40 ans, je me retrouve à São Paulo (Brésil) en train d’apprendre une nouvelle langue, là je rencontre un peuple multiculturel que j’aime appeler un « peuple fait des peuples » : les indios, les brésiliens d’origine et, puis les descendants d’allemands, italiens, ukrainiens, japonais, chinois, noirs d’Afrique et beaucoup d’autres, tous brésiliens! Un peuple créatif, généreux et joyeux de cette joie contagieuse, que je connais en Afrique. Je ne tarde pas à être un des leurs, donc brésilien. Dans la cite pilote, plus d’une trentaine de familles venues des plusieurs parties de ce pays, aux dimensions continentales, pour construire avec les focolarini la mariapolis Ginetta. Pendant quinze ans, j’ai travaillé comme graphiste et producteur des livres et du magazine Cidade Nova, ce qui me permet de tisser de relations sincères, au sein de notre maison d’édition et avec les fournisseurs, les imprimeurs et même avec les gardiens qui doivent te faire ouvrir le porte bagage de la voiture pour le contrôle de routine. J’ai coordonné aussi, avec d’autres focolarini, les activités des adolescents : gen3 et des juniors ; une expérience que je considère plus importante de ces années, car avec eux j’ai appris à être « ado»bien qu’adulte. Par l’amour que nous avions envers chacun d’eux et qui existait entre nous, j’ai découvert qu’ils sont capables de grands sacrifices, car d’énergie et d’enthousiasmes ils en ont « à vendre ». J’ai aussi compris que les parents commencent à avoir les cheveux blancs quand ils ont un ado en famille. Maintenant, me voici de retour en Côte d’Ivoire pour continuer à construire ensemble ce bout de chemin commencé avec les jeunes pour un monde uni. Une expérience vécue dans la cite pilote Victoria, pendant la période de guerre m’a toujours impressionnée. Les focolarini, alors qu’ils pouvaient être évacués, choisissent de rester auprès des nôtres. Ils scellent un pacte, comme Chiara Lubich et ses premières compagnes, d’être prêts à donner leur vie les uns pour les autres. Ce témoignage me tient beaucoup à cœur, je voudrais, avec la grâce de Dieu, vivre selon cette mesure avec chacun et tous les nôtres dans notre zone. Je ne sais pas si nous vivrons des choses extraordinaires, mais je voudrais vivre chaque instant de façon ordinaire, comme s’il était le dernier de toute la vie ». Source : Nouvelle Cité Afrique, Juillet 2015

Changement pour la planète, s’occuper des personnes

Changement pour la planète, s’occuper des personnes

20150917-02En réseau pour le bien commun, sur les pas de « Loué sois-tu », qui demande des actions concrètes et cela rapidement : la convergence existe entre Bernd Nilles et Maria Voce, qui se sont rencontrés au Centre international des Focolari à Rocca di Papa, le 9 septembre dernier, avec le coprésident, l’espagnol Jesús Morán et quelques collaborateurs représentant des jeunes et quelques agences des Focolari (AFN, New Humanity, AMU, EdC). Travailler sur le changement de style de vie est une des priorités du CIDSE en ce moment historique, et son secrétaire général l’a souligné avec force. Formé dans la jeunesse catholique allemande, Bernd Nilles a soutenu activement les droits de l’homme, a travaillé aux programmes de coopération avec la Colombie et était chercheur à l’université de Duisburg pour le développement et la paix. « Pour faire ce travail il faut être vraiment motivé », confie-t-il, voilà pourquoi il cherche toujours de nouvelles pistes et de nouvelles collaborations. L’événement du début juillet au Vatican (les personnes et la planète avant tout), avait permis de connaître le travail du mouvement des Focolari dans le domaine de l’environnement et de l’économie, et des pistes d’action commune ont commencé à voir le jour. « Nous avons des dizaines d’années d’expériences sur l’influence politique, mais pour arriver à un changement, il faut une transformation personnelle. Vous êtes experts en cette matière… », affirmait Bernd Nilles, curieux d’en savoir plus. La vie de l’évangile ne laisse pas les choses comme elles sont – explique Maria Voce – si nous voulons un changement qui soit réel, les pensées, les idéologies peuvent effleurer l’esprit, la fantaisie, mais c’est l’évangile qui transforme, et il existe une foule de gens dans le monde entier qui essaie de vivre de cette manière ». 20150917-01L’encyclique Laudato Si’ fut pour les ONG liées au CIDSE source de grande inspiration afin de poursuivre le développement d’une vision de changement de paradigme et pour démarrer une mobilisation sans précédent. En particulier le CIDSE est engagée dans la préparation de la conférence mondiale sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre. Mais la partie la plus importante se joue hors du palais où ils travaillent pour créer des événements, des manifestations, une participation populaire avec des organisations de la société civile du monde entier. Même New Humanity (ONG des Focolari partenaire à l’UNESCO), est en train de travailler avec les autres ONG pour la préparation d’un document pour la conférence de Paris. La rencontre informelle est l’occasion de présenter au CIDSE la Carte de la Fraternité, premier fruit du travail de la United World Project, la plateforme réalisée par les jeunes du mouvement des Focolari autour de laquelle convergent toutes les activités qui peuvent se définir comme « actions de fraternité », qui répondent à des paramètres précis. En attendant, ces jours-ci, la mobilisation pour la paix a rencontré une forte résonnance sur les réseaux sociaux avec l’hashtag #OpenYourBorders, qui recueillent des initiatives concrètes pour le soutien des réfugiés. “J’ai conseillé à beaucoup de mes amis athées de lire la Laudato Si’, en leur disant ‘vous y trouverez des imput pour un changement radical de notre manière de vivre, qui peut sauver l’humanité’, affirme Jesús Morán. Le partenariat qui peut surgir entre nous me semble providentiel pour avancer dans cette direction ». « Il s’agit – explique-t-il – de développer le style du partage. Le changement de paradigme n’est pas une question de cosmétique sociale mais de justice sociale, en faveur de ceux pour lesquels le problème n’est pas l’environnement, mais la faim, l’accès à l’eau potable, la mort à cause des maladies dont il existe des solutions depuis des siècles. Il faut donc radicaliser le discours dans le sens de la justice. Il faut ce travail sur les consciences par tous les moyens, à partir d’actions très concrètes et en leur donnant le maximum de visibilité ».

Évangile vécu. Aller à la rencontre des autres.

Évangile vécu. Aller à la rencontre des autres.

20150916-01Il m’accueillit en pleurant « Il était un mythe pour moi. J’étais fier d’avoir un père comme ça, mais un jour, il nous quitta. Notre mère ne nous en expliqua jamais la raison, car je devais grandir pour le savoir : il s’était construit une nouvelle famille. Je ne voulus plus le voir, même pas lorsqu’il venait nous chercher. Un jour, une amie à l’école, qui se trouvait dans une situation semblable à la mienne, me raconta que, en tant que chrétienne, elle avait pardonné à son père et qu’elle en avait retiré une grande joie. Afin de faire concrètement ce pas, qui me coûta beaucoup, j’allai à la rencontre de mon père. Lui m’accueillit en pleurant. Les explications ne furent pas nécessaires. Nous étions redevenus amis ».(R.S.- Venezuela). L’élève ”dérangeant” « Un jour, un garçon un peu rebelle de la classe a eu une crise et a jeté en l’air un banc, heureusement sans graves conséquences. Un collègue, qui depuis toujours voulait se débarrasser de cet élève ”dérangeant”, pensa procéder par voie légale, en écrivant un rapport sévère au préfet. D’une part, je voulais éviter une rébellion ultérieure de l’élève avec une détérioration de sa situation psychologique ; mais d’autre part, je voulais tenir compte de l’opinion de mon collègue et respecter sa souffrance. Le rapport a été écrit, mais nous l’avons fait ensemble en cherchant les paroles justes de manière à ne pas envenimer la situation. Les causes de son comportement venaient plus en lumière ainsi qu’une plus grande compréhension du problème. Il y a maintenant avec le collègue, une nouvelle complicité : il a décidé de collaborer avec moi pour les projets de récupération des élèves en difficulté ». (R.R.- Italie) Le petite grand-mère 20150916-a« Une personne âgée habitait notre quartier. Elle vivait seule. De temps en temps, elle venait nous trouver pour nous faire lire les lettres qu’elle recevait ou pour se faire accompagner pour retirer sa pension. Lors d’une fête ou l’autre, nous l’invitions à la maison, où elle se sentait toujours à l’aise. Nos enfants l’aimaient bien aussi et ils l’accueillaient chaque fois avec joie : pour eux, elle était la ”petite grand-mère”, pour tous, ”le plus petit” dont l’Évangile parle. Un jour, elle fut touchée par un accident cérébral et les voisins nous appelèrent tout de suite, comme si nous étions sa famille naturelle. Elle resta à l’hôpital pendant deux mois, toujours assistée par nos soins. Lorsqu’elle fut rétablie, elle accepta d’aller vivre dans une maison pour personnes âgées. Mais nous avons continué à nous occuper d’elle, avec la collaboration d’autres personnes. Grâce à ”la petite grand-mère”, aussi bien dans l’hôpital que dans le quartier, beaucoup de solidarité s’est mise en route ». (M.S.C. – Espagne)

La crise qui suit la mise à la retraite : je ne sais pas ce dont il s’agit

La crise qui suit la mise à la retraite : je ne sais pas ce dont il s’agit

20150915-02Je ne sens pas la fatigue, peut-être seulement un peu de sommeil, pour avoir dormi moins de cinq heures par nuit pendant cinq jours consécutifs. Je suis rentré d’un camp-école pour adolescents ou pour le dire autrement, d’un ”chantier” comme l’ont appelé les animateurs des Juniors pour un Monde Uni des Focolari. Une aventure fantastique qui, mise à la suite de tant d’autres que depuis un an j’ai l’occasion de vivre et qui mettent de la couleur dans ma vie. Et elles me font oublier d’être entré dans cette phase potentiellement critique qu’est la période de mise à la retraite. La proposition de donner un coup de main pour ces jeunes m’avait flatté. Et je m’étais dit : ”Je suis peut-être retraité mais l’énergie et l’envie de faire plein de choses, je les ai” ! Le rendez-vous est à 9 heures, à Borgo Don Bosco, dans un lieu mis à la disposition par les Salésiens. Petit à petit, les jeunes commencent à arriver, 25 garçons et filles , en-dessous de 18 ans. Un premier moment où l’on rompt la glace, puis tout de suite, une atmosphère d’amitié se crée, même si la majorité d’entre eux ne sait pas trop où elle est tombée ni ce qui l’attend. Le programme est riche en surprises, comme cela convient pour une initiative pour jeunes adolescents. Mais aussi de travail dur (si on peut dire!), en transpirant ensemble sous le soleil, ou trempés jusqu’aux os sous la pluie et ce, afin d’améliorer l’endroit qui nous accueille. Je me vois confier pendant trois matinées, l’amélioration d’un endroit reculé du jardin, abandonné depuis vingt ans. L’herbe a poussé sur une terre apportée par le vent et la pluie, cachant tout un sol d’asphalte, avec des vestiaires et des douches, toujours là, devenus repère pour araignées et insectes qui pour, toute proportion gardée, semblent de race extraterrestre. Sans compter les nombreuses choses abandonnées dans les hautes herbes invisibles à première vue. Pratiquement une jungle à raser. Alors qu’on travaille, vers la moitié de la matinée, j’ai l’idée de raconter aux jeunes comment j’essaie de vivre le travail et en particulier ce travail-là. Je ne pense pas avoir dit plus de vingt à trente paroles en tout. J’ai conclu ces quelques mots en confiant la réelle motivation qui me pousse à le faire : penser que, dans ce lieu, l’enfant Jésus aurait pu venir jouer. Par le silence qui a suivi, je perçois que les jeunes en comprennent le sens et l’intériorisent. Et cette lumière que je vois briller dans leurs jeunes yeux se transforme tout de suite en actions concrètes, en y mettant une nouvelle ardeur, s’aidant les uns les autres. Cette promptitude est une leçon pour moi : par rapport à ce que je vois chez ces jeunes, je suis plutôt lent pour me laisser convaincre par les choses qui me sont dites. Le dimanche à la messe, je me trouve à côté d’un garçon avec lequel nous avions travaillé côte à côte. Au moment de l’échange du signe de paix, aussi bien lui que moi nous approchons l’un de l’autre et nous nous déclarons être prêts à donner la vie l’un pour l’autre. Initiative que moi, en tant qu’adulte, je n’aurais pas prise vis-à-vis d’un autre adulte ; mais vis-à-vis de lui, oui. Le fait d’être avec ces jeunes, m’a donné une nouvelle dimension du futur comme humanité. Et d’espérance. J’ai vu l’envie et la capacité de se donner à fond. C’est à nous de croire en eux. L’adolescence est un âge difficile mais c’est aussi un âge où l’on peut voir les choses en grand. Beaucoup de paroles ne sont pas nécessaires, il suffit de ‘faire’ des choses positives. C’est peut-être pour cela qu’en se quittant, un jeune m’a demandé de m’accompagner samedi prochain au marché du quartier pour rassembler ce qui est resté des invendus de fruits et légumes, pour la cantine des pauvres.

Focolari: voix des cinq continents

Focolari: voix des cinq continents

20150914-02“Arrêtez les conflits! C’ est le cri de tout le Moyen-Orient”, nous dit Arlette Samman, libanaise, en voyant l’exode sans précédent de populations entières venues de Syrie, d’Irak et d’autres pays: “Ceux qui partent le font avec une immense douleur. Ils vont vers l’inconnu, parce qu’ils sentent leur mort prochaine ou parce qu’ils se retrouvent sans ressources ni sécurité pour l’avenir de leur famille… sinon personne ne voudrait quitter sa propre terre”. “C’est réconfortant de voir la réaction humanitaire de nombreux Pays en Europe – poursuit Philippe, depuis 14 ans en Egypte – mais nous voudrions aussi faire entendre la voix du Moyen-Orient qui attend avec anxiété la paix et “le droit de vivre et non de mourir”. Tous deux insistent sur l’importance de trouver ensemble des chemins de fraternité toujours nouveaux et surtout de sensibiliser l’opinion publique. C’est dans ce sens que va La mobilisation pour la Paix , une action relancée ces jours-ci par le Mouvement des Focolari avec tous ceux qui dans le monde partagent cette conviction. En Europe, encouragées par les exhortations du pape François et aussi par le réveil des autorités politiques – comme récemment le Président de la Commission de l’UE, Jean-Claude Junker – les initiatives pour l’accueil des réfugiés se multiplient depuis déjà quelque temps: hébergements chez des particuliers, coordination des aides, collectes de fonds… 20150914-05Mais c’est le monde entier qui est présent ces jours-ci à Rome, à travers les 80 délégués en provenance de 36 nations, qui représentent les grandes régions du monde: “Venir ici est l’occasion de retrouver des frères et des soeurs qui oeuvrent aussi pour la paix, qui continuent à nous soutenir dans les moments difficiles”, c’est le sentiment partagé par ceux et celles qui viennent des régions éprouvées. Maria Augusta De La Torre, venue d’Amérique Latine, est porteuse de réalités différentes: “A Cuba il y a une grande attente chargée d’espérance. Il y a d’une part la “nouvelle amitié” entre Cuba et les USA et d’autre part l’Eglise catholique cubaine qui n’a jamais été aussi vivante. La médiation du Pape et sa prochaine visite dans l’île aident à ce réveil”. Pour ce qui est de la crise diplomatique entre la Colombie et le Vénézuela à cause de la contrebande frontalière, elle dit : “C’est une situation très doloureuse. Les gens ont dû abandonner leurs habitations et sont dans l’incertitude quant à leur avenir: douleur et sentiment de rebellion au vu de ce qui s’est passé. De la contrebande il y en a toujours eu, mais on ignore ce qu’il y a vraiment derrière ces décisions. Les personnes du Mouvement sont soutenues par la force que leur donne l’Evangile vécu et veulent continuer à témoigner la fraternité entre ces deux peuples.” Venue du Nigéria, Ruth Wambui Mburu, originaire du Kénya, nous confie que le plus grand défi auquel sont confrontés les Focolari dans ce pays est la radicalisation de la division entre le nord et le sud, entre musulmans et chrétiens, entre ethnies. Leur effort et leur engagement consiste à témoigner de la fraternité vécue précisément au sein de ces différences. Georges Sserunkma, lui aussi au Nigéria, en arrivant à Rome juste en ce  moment particulier de l’histoire du Pays, sent que “le monde est vraiment une unique maison où nous habitons tous; de voir comment l’Eglise et le Mouvement des focolari prennent au sérieux cette situation ouvre mon coeur et me donne espérance”. “Chacun de nous arrive avec son lot de difficultés – dit Marcella Sartarelli venue du Vietnam – mais aussi chargé d’espérance enRIMG4886croyant que le “monde tend vers l’unité”. En témoigne, dit-elle, “l’ouverture que l’on constate au Vietnam, comme par exemple les contacts avec l’Eglise. C’est toute une évolution en marche qui fait grandir l’espérance. Du Vietnam on retient la guerre qui a eu lieu il y a trente ans, mais on sait peu de choses sur ce qui s’y passe aujourd’hui. C’est un Pays qui se développe très rapidement. Quelques passages de l’encyclique “Laudato Si” semblent vraiment refléter la réalité de ce Pays: une économie qui avance à grands pas, des villes très modernes et en même temps des campagnes laissées à l’abandon et à la pollution. Avec un groupe de jeunes, dans un village près de Hanoi où la situation est critique, nous sommes en train d’analyser ce problème occulté et en même temps nous nous retroussons les manches pour nettoyer”. 20150914-02En Océanie aussi la question de l’environnement est très ressentie: “En Nouvelle Zélande les jeunes ont lancé l’action “Give one hour of your power” au cours de la journée en faveur de la protection de la Création: elle consiste à couper le courant électrique pendant une heure – raconte Augustine Dronila – tandis que depuis des années une action est menée en faveur des habitants de Kiribati, un archipel menacé de disparaître à cause de l’élévation du niveau de eau”. Réflexions et échanges d’expériences pendant deux semaines, du 14 au 27 septembre 2015, sous l’enseigne du mot “unité”: ce n’est pas seulement l’un des points de la spiritualité des focolari, mais aussi la clé de l’action spirituelle et sociale du Mouvement, le mot qui peut résumer son message.

La famille, ressource indispensable à la société

La famille, ressource indispensable à la société

Dans le document qui guidera les travaux du Synode sur la Famille qui se tiendra au Vatican du 4 au 25 octobre, on peut lire:”La famille reste encore aujourd’hui, et restera toujours, le pilier fondamental et incontournable de la vie sociale. En elle coexistent de multiples différences à travers lesquelles on tisse des relations, on grandit grâce à la confrontation et à l’accueil réciproque entre générations. C’est précisément ainsi que la famille représente une valeur fondamentale et une ressource indispensable au développement harmonieux de chaque société humaine, comme l’affirme le Concile: “La famille est l’école d’humanité la plus riche […], c’est le fondement de la société” (GS, 52)”. IginoGiordani-aLe rôle important de la famille et des époux est donc mis en lumière. A ce propos Igino Giordani écrit: “Les époux peuvent avoir une mission “explosive”, réformer le monde en donnant au mariage sa valeur première qui est d’engendrer la vie physique mais aussi spirituelle grâce au sacrement: la valeur d’un instrument, le plus adapté, pour redonner une âme à la société, pour relier à nouveau le monde à l’Eglise”. Dans un autre passage Giordani nous explique comment la famille accomplit ce rôle: “La famille ne se replie pas sur elle-même comme dans une petite forteresse, mais elle se répand comme une cellule qui ne peut se développer qu’au contact des frères. En raison de cette communion, qui comporte des devoirs d’apostolat, de charité et de justice envers la société, on saisit l’ampleur que peut avoir l’impact spirituel et social du mariage”. Giordani continue en soulignant comment seule la famille dans sa forme et sa constitution peut engendrer la société et l’Eglise: “ La société nouvelle naît de la famille, comme d’une source à la fois naturelle et sacrée, dont l’Evangile, à travers quelques notations, dégage les caractéristiques humaines et divines. De la famille fondée sur les valeurs chrétiennes, émanent l’Eglise et l’Etat, la cité de Dieu et la cité de l’homme: c’est dans cette double citoyenneté que peut se développer pleinement la vie de l’humanité rachetée” Un lien fondamental unit donc la société et la famille: “Aujourd’hui la société a besoin de la famille pour renaître; sinon elle court à sa propre catastrophe, parce qu’elle ne vit plus selon le précepte de l’amour et de l’unité”. Passages choisis par le Centre Igino Giordani Extraits de: Igino Giordani, La rivoluzione cristiana Città Nuova Roma, 1969; Igino Giordani, Famiglia, Società, Città Nuova Roma, 1990; Igino Giordani, Lettre, 1967; Igino Giordani, Discours aux Familles Nouvelles 1974.

Fontem: les adieux à Pia Fatica

Fontem: les adieux à Pia Fatica

PiaFatica_01Lundi 31 août. En cette période il n’est pas facile de rejoindre Fontem, le village Bangwa qui se trouve dans la forêt camerounaise. Nous sommmes en effet en pleine saison des pluies: la route est boueuse et en plusieurs endroits presque impraticable. Et malgré tout, au cours de ces huit derniers jours, une procession ininterrompue a rendu hommage à la dépouille de Pia Fatica. Aujourd’hui ce sont plus de 1000 personnes qui sont venues de toutes parts pour un dernier au revoir à cette femme extraordinaire qui, il y a 48 ans, a décidé de quitter l’Italie pour venir s’établir ici. C’est Mgr Andrew Nkea qui préside ses obsèques. Il commence en disant: “En tant qu’évêque et en tant que Bangwa je puis affirmer que Pia a vécu toutes les béatitudes. Ceci veut dire que pour elle c’est aujourd’hui le jour de sa naissance au Ciel”. Voilà des propos autorisés qui viennent confirmer la disposition prise en 2000 par le Chef traditionnel du lieu qui a conféré à Pia le titre de Mafua Nkong (Reine de l’Amour). Mais qui donc est cette femme qui à l’âge de 38 ans décide de passer le reste de sa vie en Afrique, en demandant d’y rester et d’y être enterrée? Pia naît à Campobasso (Italie) en 1929. Elle est sage-femme, une profession qui à cette époque ne manque ni de prestige ni d’avantages. Elle lit sur l’Osservatore Romano qu’une mission est en train de démarrer au Cameroun avec en vue la construction d’ un hôpital. Elle se sent concernée en premier chef et, sans même connaître le Mouvement qui soutient ce projet, elle décide de tout quitter pour aller donner un coup de main. Arrivée à Fontem, elle apprend qu’en raison d’une mortalité infantile très répandue, la présence d’une sage-femme est la priorité absolue. Elle rend ce service sans ménager ses forces et en s’immergeant complètement dans la tradition de ce peuple animiste qui, angoissé de voir mourir ses nouveaux-nés, s’était adressé à l’évêque catholique pour lui demander de l’aide. PiaFatica_07Grâce à son sens pratique, à son ouverture d’esprit et à sa grande capacité d’entrer en dialogue avec la culture locale, Pia sait tisser des liens avec les personnes, les familles, avec les autorités auxquelles elle s’adresse avec respect et amour, mais, quand c’est nécessaire, avec une grande vérité et liberté intérieure. Sage-femme infatigable, elle aide à la naissance de plus de 11 000 enfants qu’elle continuera d’accompagner, y compris sur le plan spirituel. Une expérience parmi bien d’autres: une jeune fille, devenue chrétienne convaincue, lui confie qu’elle ne veut pas se marier à l’église pour ne pas tourner le dos aux valeurs traditionnelles de son peuple. Pia l’écoute avec sa grande ouverture d’esprit: elle sait que ce sont des choix qui ne sont pas faciles. Sur le moment elle ne lui donne pas de conseils. Par la suite elle revient cependant sur le sujet. Elle lui redit que c’est à elle de choisir en toute liberté, mais elle lui rappelle aussi qu’avec le baptême qu’elle avait demandé de recevoir, elle avait accueilli une nouvelle tradition, celle de Jésus, qui n’abolit pas pour autant celle de son peuple. Au bout d’un mois la jeune fille demande à Pia de l’accompagner chez un prêtre pour un échange à trois. Résultat: un mariage heureux et une famille splendide qui témoigne de sa foi. Pia continue à s’investir dans les divers secteurs de l’Hôpital, jusqu’au dernier service créé exprès pour elle, le “Bureau pour tous les problèmes”, un titre qui à lui seul traduit bien la largesse et l’ouverture de son coeur. Elle connaît profondément la réalité du peuple Bangwa et fait preuve d’une attention particulière aux plus petits: les malades, les prisonniers, les personnes en difficulté économique… elle trouve toujours le moyen de les aider, y compris financièrement car la Providence vient en aide à sa grande foi. Le sens pratique qui l’ a toujours caractérisée l’accompagne aussi durant les dernières semaines de sa vie quand elle décide d’écrire à la présidente des Focolari, Maria Voce, pour lui annoncer qu’elle quittera bientôt ce monde: “Je suis contente d’aller voir Jésus – écrit-elle entre autres – et de lui remettre entre les mains le monde pour lequel j’ai vécu”. Au cimetière, sous une pluie torrentielle, se succèdent les danses de la célébration en signe de profonde gratitude envers cette grande dame. Tous sont convaincus que Pia est vraiment arrivée au paradis.

Migrants en Hongrie

Migrants en Hongrie

Ungheria_01« Une souffrance que nous rencontrons, sous différents visages, devant nos maisons et nos portes, chaque jour », écrivent Viktoria Bakacsi et Laszlo Vizsolyi, responsables du Mouvement des Focolari en Hongrie, pour exprimer tout ce qu’ils vivent cette période-ci. « Nous avons écouté les paroles du Pape François, et maintenant, nous essayons de comprendre comment les mettre en pratique encore davantage ». « Cela fait des mois – écrivent-ils – que le flux d’immigrants est continu, environ 2000 personnes arrivent tous les jours en Hongrie : des familles avec des enfants, hyper fatigués, désespérés, malades aussi, sans documents et sans rien, avec la ferme volonté de poursuivre vers l’Allemagne ou vers une autre destination. Malgré la confusion, énormément de personnes se bougent et aident : organisations ecclésiales ainsi qu’ associations civiles ». Ungheria_02Dans cette situation dramatique, le Mouvement des Focolari en Hongrie se démène aussi : « Nous avons mis en commun des idées et des expériences – continuent Viktoria et Laszlo – et avec le Nonce Alberto Bottari de Castello, nous nous sommes engagés à unir les forces et à agir d’une façon coordonnée afin d’être plus efficaces. Nous sommes en train de travailler avec quelques ordres religieux parmi lesquels les Jésuites qui ont un programme élaboré et des groupes comme la Communauté de Saint Égide qui a non seulement l’organisation et l’expérience mais aussi les experts juridiques. Le travail commun entrepris vise aussi la formation des consciences à l’accueil, que nous avons déjà commencé pendant le camp d’été avec 230 jeunes ». Des membres des Focolari actifs en paroisse vont tous les jours à la Gare Keleti. Un d’entre eux écrit : «  Je suis au milieu des réfugiés depuis quasiment deux mois. Nous sommes nombreux à les aider. Il y a beaucoup d’enfants, de personnes désespérées…J’essaie de voir en chacun le visage de Jésus et cela me donne des forces. Eux sont très reconnaissants pour chaque aide, les enfants sont heureux pour chaque petit cadeau qu’on leur donne ». Ungheria_05Et une psychologue : « J’essaie de mettre en commun ma profession pour soutenir les nombreux volontaires ». Un prêtre focolarino écrit : « Jeudi passé, nous avions une rencontre pour les prêtres. Après avoir lu la Parole de Vie du mois, nous sommes allés à 6 à la Gare auprès des réfugiés pour les aider ». Une jeune : « Après le camp des Jeunes pour un Monde Uni, nous sommes allés auprès des réfugiés pour nous occuper surtout des enfants. Nous étions une bonne vingtaine. Autour de quelques-uns d’entre nous déguisés en Gibi et Doppiaw, environ 70 jeunes, enfants, familles, se sont ajoutés. Nous avons joué, dessiné et au fur et à mesure que l’atmosphère se détendait, les autres ont aussi commencé à faire différentes danses. Nous avons communiqué de différentes manières – plusieurs ne parlent pas anglais – et beaucoup d’entre eux s’amusaient à nous apprendre l’une ou l’autre parole en arabe. Nous continuons à y aller une fois par semaine ». « Nous nous sommes rendu compte de la difficulté de la communication et du manque d’informations. Une focolarine, en collaboration avec des volontaires du secours de l’Ordre de Malte, s’est engagée à trouver des personnes qui connaissent l’ arabe pour préparer des panneaux explicatifs et pour être interprètes. Nous continuons aussi à Szeged à aider les réfugiés qui arrivent continuellement . En plus des récoltes désormais habituelles, ils ont apporté des caisses extra de fruits. Une d’entre nous qui est policière, va aider tous les jours après son travail dans le camp pour y aider les femmes et les enfants ». « Nous sommes conscients – concluent-ils – que tout ce que nous pouvons faire n’est seulement qu’une goutte dans l’océan…mais nous ne voulons pas qu’elle manque ».

Jeunes religieux à Rome. La joie de la vie consacrée

Jeunes religieux à Rome. La joie de la vie consacrée

giovani religioseVivre une expérience de formation à travers un approfondissement biblique, théologico-charismatique et ecclésiologique sur la vie consacrée; avoir des lieux où partager sa propre réalité, ses désirs et ses attentes en matière de formation, célébrer et témoigner le beauté de sa propre vocation. Tel est l’objectif des 4000 jeunes consacrés, hommes et femmes, en provenance du monde entier, (entre autres de l’Iran, des Philippines, de la Côte d’Ivoire, du Zimbabwe), qui arriveront à Rome du 15 au 19 septembre pour participer à la Rencontre Mondiale des jeunes religieux et religieuses. Un événement organisé par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique  dans le cadre de l’Année dédiée à la Vie consacrée. Un calendrier de rendez-vous nombreux et variés. Chaque matin les jeunes se rencontreront au Vatican dans l’Aula Paul VI pour un temps d’écoute et de réflexion autour de plusieurs thématiques: la vocation, la vie fraternelle et la mission; l’après-midi ils se répartiront en divers lieux de Rome pour des moments de dialogue et de partage et le soir ils participeront aux itinéraires proposés: le chemin de l’annonce (nuit missionnaire au centre de Rome), le chemin de la rencontre ( avec quelques organisations socio-ecclésiales: Caritas (Secours Catholique), Communauté Sant’Egidio, Talitha Kum), le chemin de la beauté (visites guidées des Musées du Vatican et de la Chapelle Sixtine) Quelques événements sont ouverts à tous: la veillée de prière sur la Place St Pierre (15 septembre à 20h30) présidée par l’Archevêque Secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée, S.E.R. Mgr José Rodriguez Carballo, la messe dans la basilique St Pierre (19 septembre à 11h30), présidée par le Préfet de la Congrégation, S.E.R. le Cardinal João Braz de Aviz, la soirée musique et témoignages sur la place St Pierre (18 septembre 20h30) Sans oublier la rencontre avec le pape François au cours de l’audience générale, le mercredi 16 septembre. A cette occasion chaque participant recevra un exemplaire de “Aimer c’est tout donner. Témoignages”, édité en 7 langues. Ce livre, publié par “ l’Association la vie consacrée” et en italien par “Città Nuova”, a été présenté, lors de sa sortie, au Saint Père qui l’a fort apprécié en raison d’une présentation nouvelle, fraîche et attirante de la consécration à Dieu. Il en a encouragé la plus garnde diffusion possible. Pour connaître le programme de la manifestation cliquer: qui Source: Città Nuova editrice

Jeunes religieux à Rome. La joie de la vie consacrée.

4000 jeunes consacrés, hommes et femmes, en provenance du monde entier, (entre autres de l’Iran, des Philippines, de la Côte d’Ivoire, du Zimbabwe), qui arriveront à Rome du 15 au 19 septembre pour participer à la Rencontre Mondiale des jeunes religieux et religieuses. Un événement organisé par la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique dans le cadre de l’Année dédiée à la Vie consacrée. Evénements ouverts à tous: • Veillée de prière Place St Pierre (15 septembre à 20h30) • Rencontre avec la Pape François au cours de l’Audience générale, mercredi 16 septembre. • Messe à la basilique St Pierre ( 19 septembre à 11h30)

Nous voulons la Paix et l’Unité entre les peuples

Nous voulons la Paix et l’Unité entre les peuples

OpenYourBordersRéduire les financements publics destinés aux armements ; œuvrer aux racines des inégalités pour éradiquer la misère ; revoir les modèles de gouvernance actuels ; adopter un modèle de légalité organisée en opposition aux phénomènes criminels ; garantir un niveau d’instruction élémentaire universel. Ce sont les 5 points principaux de l’appel des Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) des Focolari, adressé aux Parlements nationaux, au Parlement Européen, aux commissions nationales de l’Unesco et aux Nations Unies. C’était le 12 mars de cette année, lorsque 350 jeunes représentants de 39 pays, réunis dans la Chambre des Députés du Parlement italien, lançaient ce pressant appel. Paroles qui résonnent ces jours-ci plus actuelles que jamais, face au drame humanitaire qui ne peut plus attendre les réflexions politiques ou les temps des bureaucraties nationales et internationales : « Nous sommes conscients du scenario global actuel constellé de nombreux conflits d’où découlent des phénomènes comme les migrations des peuples qui tentent de fuir la violence, la pauvreté extrême, la faim, et les injustices sociales dont ils sont victimes dans leurs pays. Ces profondes blessures nous concernent directement et nous poussent à chercher des solutions concrètes, pour lesquelles nous voulons nous impliquer personnellement ». « Pour réaliser la fraternité universelle – ajoutent-ils entre autre – la bonne volonté de chacun ne suffit pas : nous sommes convaincus, en effet, qu’ une action de la politique soit nécessaire, prête à intervenir directement sur les causes des conflits et sur les conditions qui génèrent l’inégalité ». Dans l’appel, les jeunes ne dénoncent pas seulement ces causes, mais font des requêtes claires et explicites. Aujourd’hui, tous submergés par l’urgence du drame humanitaire, les JPMU élèvent également la voix pour dire ”Nous voulons la Paix et l’Unité entre les peuples”. Ils invitent à diffuser l’appel en le présentant le plus tôt possible aux institutions internationales, nationales, locales (ONU, UNESCO, Chefs d’États, Parlements, Maires, etc.) et aussi aux leader religieux. Ils choisissent le 11 septembre comme date pour « envahir les réseaux sociaux avec l’Hashtag #OpenYourBorders », lancent des initiatives concrètes qu’ils porteront ensemble de l’avant et s’unissent aux nombreuses initiatives déjà existantes, recueillies dans le United World Project. Sur la page Facebook ‘Dialogue to unlock ou à travers l’adresse info@unitedworldproject.org  on peut publier des photos, témoignages, initiatives, vidéos, en faveur de l’accueil de la paix. Ce qui sera récolté peut être envoyé à Caritas local ou sur le compte du secrétariat des Jeunes pour un Monde Uni. Voir la vidéo: #OpenYourBorders #DialogueToUnlock

Jeunes coréens: un message de paix

Jeunes coréens: un message de paix

Book Concert 01Le Book Concert est un projet soutenu par la Conférence Episcopale Coréenne. Il est né il y a rois ans dans le but de diffuser la foi à travers la culture et depuis, une fois par mois, une rencontre a lieu à Séoul autour d’écrivains et artistes connus ou débutants. En août dernier le Book Concert a présenté une édition spéciale pour les jeunes: “Toi, moi, nous, réveillons-nous”, pour raviver le message de François adressé à la société coréenne d’aujourd’hui. L’événement, entièrement retransmis par une chaîne de TV catholique, s’est tenu en début de mois dans la célèbre Cathédrale où, en 2014, le Pape avait célébré la messe pour la paix et la réconciliation du Pays. Les principaux invités étaient trois écrivains: Kong Ji-Young, auteure très appréciée des jeunes; le père Jin Seul-Ki, un jeune prêtre écrivain, et Cho Seung-yeon, un jeune spécialiste de la culture mondiale. Book concertWake up”, tel était le coeur du message du Pape aux jeunes asiatiques réunis en Corée l’an dernier et ce fut aussi celui de cette année: se réveiller et se lever, c’est à dire aller à la rencontre de la société et de nos prochains, en particulier de ceux qui souffrent. Les écrivains ont parlé de leur expérience autour de “Wake up” (réveil personnel), en répondant aux questions des jeunes sur la façon d’affronter et de surpasser au quotidien les difficultés de la vie et de la foi. Un concert donné par les “Third Chair”, suivi d’expériences et d’un échange. Sans oublier la prière pour la paix qui a repris les paroles de Saint François: un profond moment de recueillement. Vingt drapeaux de différents Pays asiatiques ont servi à construire une chorégraphie pour exprimer la fraternité, par delà les vieilles rancoeurs et hostilités entre nations. “J’ai travaillé dans deux “équipes”, celle de la mise en scène et celle de la partie artistique – raconte un des jeunes des Focolari –. Nous avons présenté la prestation préparée à l’occasion de l’Asian Youth Day de l’an dernier qui concluait le Book Concert. Lors de la préparation les difficultés et les tensions n’ont pas manqué, mais nous avons choisi de vivre avant tout dans un climat de compréhension réciproque, y compris entre générations, conscients que cet événement ne pourrait être un don pour tous les jeunes invités que si nous vivions de cette manière”. “Grâce aussi à nos services concrets, parfois passés inaperçus – commente un des jeunes bénévoles – nous avons pu revivre la visite du Pape de l’an dernier et transmettre cette expérience à beaucoup d’autres jeunes”.

Paolo VI et Chiara Lubich

Paolo VI et Chiara Lubich

lubichLa présentation de ce volume rédigé en co-participation entre l’Institut Paul VI et le Centre Chiara Lubich, publié aux Editions Studium, se tiendra au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo Via S.G. Battista da La Salle le 27 septembre prochain. Cette date a été choisie car proche de la première mémoire du bienheureux Paul VI (qui se célèbre le 26 septembre). Le programme s’articulera en deux moments. Après le mot d’introduction de Maria Voce – Présidente du Mouvement des Focolari – et de Don Angelo Maffeis – Président de l’Institut Paul VI – aura lieu une table ronde avec Mons. Vincenzo Zani, secrétaire de la congrégation pour l’Education Catholique, la doctoresse Giulia Paola Di Nicola et Mons. Marcello Semeraro, évêque d’Albano Laziale. Modérateur Alessandro De Carolis. Suivra ensuite un concert de musiques de Frédéric Chopin, interprété au piano par don Carlo José Seno, ayant pour titre ” Ouvert sur le monde”. Méditation en musique sur la vie du bienheureux Paul VI.

Réfugiés : nouvel engagement et plus grande convergence

Réfugiés : nouvel engagement et plus grande convergence

Pope Francis Lampedusa« Nous sommes souvent repliés et renfermés sur nous-mêmes et nous créons de multiples îlots inaccessibles et inhospitaliers. Les relations humaines les plus élémentaires créent même parfois des réalités incapables d’ouverture réciproque : couple fermé, famille fermée, groupe fermé, paroisse fermée, patrie fermée… Tout cela ne vient pas de Dieu ! ». Les paroles du Pape François à l’Angélus  du 6 septembre résonnent fortement. Il indique une action concrète pour soulager le drame des centaines de milliers de réfugiés contraints à quitter leurs maisons : « à l’approche du Jubilé de la Miséricorde, j’adresse un appel aux paroisses, aux communautés religieuses, aux monastères et aux sanctuaires de toute l’Europe afin d’exprimer l’aspect concret de l’Évangile en accueillant une famille de réfugiés ». Maria Voce, au nom de Movimento dei Focolari, exprime « gratitude pour cet appel courageux et concret du Saint Père », et souligne la décision de faire ce qu’il demande en « ouvrant davantage nos maisons et nos lieux d’accueil ».

Migrants B&B

Bed & Breakfast près de Florence (Italie)

De nombreuses initiatives personnelles et de groupes, organisées par les Focolari, sont en cours dans plusieurs pays d’Afrique du Nord, du Proche Orient, d’Europe, du Sud est asiatique, d’Amérique du Nord et du Sud : aide aux milliers de personnes provenant du Myanmar, dans les camps de réfugiés au Nord de la Thaïlande, le Bed & Breakfast  dans la province de Florence (Italie), accueil de réfugiés sur les routes depuis des mois et d’autres villes de Hongrie et d’Autriche, à Lyon (France) accueillir les familles, lettres au Président de l’Uruguay pour encourager l’accueil des réfugiés, pour ne citer que quelques-uns des milliers d’exemples recueillis sur la plateforme du United World Project. Mais cela ne suffit pas.

« Nous devons faire plus », affirme Maria Voce, pour faire bouger les sommets de la politique, les circuits du commerce des armements, les décideurs des choix de stratégies ; stratégies qui peuvent partir de la base par la mobilisation de la société civile, comme celles qui commencent à se manifester. La présidente des Focolari, a en outre, appelé les membres du Mouvement « à s’engager et à converger davantage » pour promouvoir – avec ceux qui agissent dans cette direction – des actions qui tendent à démasquer les causes de la guerre et des tragédies qui affligent nombre de régions de notre planète, afin d’y porter remède, « mettant en jeu nos forces, nos moyens et notre disponibilité ».

Communiqués de presse – Service Information Focolari (SIF)

Le choix de Vincenzo: prendre soin des patients les plus petits

Le choix de Vincenzo: prendre soin des patients les plus petits

Vincenzo“Depuis plus de trois mois je fais un stage en onco-hématologie pédiatrique, un service où on ne saiT jamais si les enfants qu’on soigne aujourd’hui seront encore là demain. Il n’est pas du tout facile de vivre continuellement en contact avec la souffrance des innocents, et cela remet constamment en question mon choix de devenir infirmier en pédiatrie. Le premier jour je me sens prêt à tout. Mais, à peine entré dans le service, on me présente une merveilleuse petite fille. Elle est affectée d’une des pires tumeurs malignes, en phase terminale. Je n’ai pas la moindre idée de comment affronter cette situation. Jamais comme en cet instant je me suis senti aussi inutile et incapable, convaincu de ne rien pouvoir faire de bon pour elle. Il y a aussi beaucoup d’autres enfants dans le service et la journée semble passer rapidement, mais chaque fois que j’entre dans la chambre de cette petite, j’éprouve le même sentiment d’impuissance et d’inaptitude. C’est bientôt 14h, l’heure où finit mon service. Je ne puis m’en aller sans faire quelque chose pour elle. Mai quoi? En essayant de mettre en pratique la spiritualité de l’unité, j’avais expérimenté que dans l’amour ce qui compte c’est d’aimer. Qu’il ne faut pas faire des actions éclatantes, mais qu’il suffit de commencer par une petite chose, sans avoir de grandes prétentions. Mais tout ce que je pouvais faire pour cette enfant, je l’avais déjà fait. Mais comment donc suis-je poussé à faire davantage? Le matin, en entrant à l’hôpital, j’avais vu une petite chapelle. Aimer cette jeune enfant, me dis-je, consiste peut-êre à prier pour elle. Je m’assois sur l’un des derniers bancs, mais je ne sais comment ni quoi demander. Je reste là, en silence. Intérieurement je n’éprouve qu’une grande douleur qui m’opprime. Et petit à petit je sens que Jésus prend sur lui toute ma souffrance. Le coeur libre, je peux alors lui confier cette petite fille et aller encore une fois la saluer, ainsi que sa maman, pour leur faire sentir ma proximité et ma compassion. Depuis je continue à aller souvent dans cette chapelle. C’est là que je trouve la lumière pour affronter, et aussi pour comprendre un peu, le mystère de la souffrance de l’innocent, qui se présente si fréquemment. Et c’est en Jésus crucifié et réssuscité que je trouve la force et l’attitude juste pour approcher ces enfants et leurs proches. Souvent je ne sais pas quoi faire pour eux, mais ensuite la réponse arrive, toujours au bon moment. Un jour arrive dans notre service une enfant de dix ans qui avait été transportée d’un hôpital à l’autre. Les soupçons d’une grave maladie du sang qui planaient sur elle sont confirmés et tout d’un coup le diagnostic sans espoir tombe. Pour elle et pour sa mère c’est comme un coup de massue. Je sens toute l’importance d’être proche d’elles, de me mettre à leur place en les aidant comme je peux, même si cela me vaut quelques heures de plus à l’hôpital. Au cours de la journée je ne peux pas faire beaucoup, mais dès que j’ai un moment de libre, je vais dans leur chambre, un peu pour écouter la maman et la rassurer, un peu pour divertir son enfant. Et chaque fois je perçois dans leur regard un fond de sérénité qui n’y était pas juste avant, un nouvel élan d’espérance pour affronter la difficile épreuve qui les attend. Et il en va de même dans de nombreuses autres situations...je saisis chaque occasion pour passer un peu de temps avec “mes enfants”, non seulement pour leur administrer un traitement, mais pour les voir sourire et affronter avec un peu plus de sérénité leur difficile parcours”

Glolé, Côte d’Ivoire: chez nous, il y a de la place

Glolé, Côte d’Ivoire: chez nous, il y a de la place

20150905-03S’enfonçant sept kilomètres dans la forêt, on arrive à Glolé à pied ou avec une fourgonnette (la baka) qui franchit toutes les ornières creusées durant la saison des pluies. Dans ce village, un des 18 du Canton (dans la région du Tonkpi, à Man, au nord-est de la Côte d’Ivoire), il n’y a pas d’électricité, donc pas de télévision, pas d’internet, et pas non plus de magasins. Nombre de ses habitants ont été touchés par l’idéal de fraternité de Chiara Lubich. Ils le vivent au quotidien, à commencer par la parole de l’Évangile mise en pratique. La structure sociale et politique, qui les maintient ensemble, est progressivement enrichie et illuminée par cette expérience. Gilbert Gba Zio est un responsable communautaire naturel, catéchiste, chef d’une des familles: “Un jour, nous nous sommes demandé que faire pour notre petit village”, raconte-t-il durant le récent congrès de l’Économie de Communion à Nairobi (Kenya). “Nous voyions que la Parole de l’Évangile vécue pouvait nous donner des indications.” Et voici quelques-unes des concrétisations qui en ont découlé. La case pour “l’étranger” (invité) – L’expression locale “Kwayeko” – “Chez nous, il y a de la place” – n’est pas qu’une façon de parler à Glolé. “Ici, il y a souvent des étrangers de passage – explique Gilbert – des gens qui font des kilomètres à pied, contraints de dormir en route avant d’arriver dans leur village. À chaque fois, c’est notre lit qu’on cède à l’étranger. Ça aussi, c’est l’Évangile, mais nous nous sommes demandé: “Ne pouvons-nous pas faire plus? Pourquoi ne pas construire des cases? Ainsi, lorsque quelqu’un arrive, nous pouvons lui offrir un toit pour dormir.” Nous avons commencé à fabriquer des briques, en chantant. Dans le groupe, il y avait des maçons et nous avons construit douze cases composées d’une chambre et d’un petit salon. Maintenant, nous disons aux étrangers qui arrivent: “On a la maison, venez dormir”. La nourriture ne manque pas, nous sommes paysans. Ce furent nos premiers pas”. 20150905-04La case des soins – La difficulté d’accès à la route goudronnée durant la saison des pluies et les 30 km suivants pour rejoindre la ville de Man, la ville la plus proche, rendent impossible un secours rapide en cas d’urgence médicale. “Un jour, une femme devait accoucher d’urgence – raconte encore Gilbert. Nous l’avons transportée avec une brouette jusqu’à la route goudronnée pour trouver un véhicule. Dieu merci, la femme a été sauvée; mais ce fut dur. Il a donc fallu construire une case des soins et mettre au travail quelques “sages-femmes traditionnelles”. Mais où trouver l’argent? Chez nous, il y a le métayage: le propriétaire d’un champ peut permettre à un paysan de le cultiver pour une saison. Le montant de la récolte est divisé en deux. Notre communauté a pris une plantation de café: les hommes ont défriché le terrain, les femmes ont récolté le café. Avec cet argent, nous avons acheté le ciment et construit la case des soins”. 20150905-02La malnutrition des enfants – “Il y avait des enfants qui mouraient au village et nous ne savions pas comment les sauver. À la cité-pilote Victoria du Mouvement des Focolari, il y a un Centre nutritionnel qui s’occupe d’eux. Nous leur avons expliqué le problème et commencé à emmener les enfants. Nous étions surpris de voir que, chez eux, les enfants guérissaient sans médicaments. Ils nous ont montré comment leur donner à manger. Un jour, la responsable nous a dit: “Si vous voulez, nous pouvons aller chez vous”. Nous étions d’accord. Dans notre culture, l’enfant appartient à tout le village! Ils nous ont expliqué comment éviter la malnutrition et la soigner. Nous avons commencé à changer nos habitudes alimentaires et appris à conserver les aliments, pour nourrir nos enfants en temps de pénurie”. La banque du riz – “Nous conservons le riz dans de petits greniers, qui sont souvent la proie des voleurs et des souris. Nous avons alors construit un entrepôt et chacun a envoyé ce qu’il avait. Au début, nous étions 30 personnes. Aujourd’hui, les paysans qui ne faisaient pas partie du groupe se sont joints à nous et 110 personnes apportent leurs sacs de riz pour les conserver dans cette banque. En mars-avril, durant les semailles, chacun vient prendre ce qu’il faut pour labourer et met de côté ce que ses enfants vont manger. Au moment opportun, quand les prix sont bons, ils prennent le riz pour la vente. Chacun, selon sa conscience, donne une part de sa récolte et la dépose à la banque pour contribuer aux besoins de la communauté et pour les gardiens de la banque”. Un village ne suffit pas – “Vous ne pouvez pas venir chez nous avec “votre affaire”?, demandent les villages voisins. Aujourd’hui, 13 villages vivent comme à Glolé. “L’unité est notre richesse”, affirme Gilbert. “Un jour, quelqu’un de l’extérieur voulait nous aider à construire un puits dans le village. Mais il n’y a pas eu d’accord sur l’endroit. Si nous avions insisté, ce puits aurait divisé le village. Nous avons préféré ne pas accepter ce don et maintenir l’unité entre nous.” Voir “Économie de Communion – une nouvelle culture” n.41 – Supplément de la revue Città Nuova n.13/14 – 2015 – juillet 2015 Voir Nouvelle Cité Afrique Juillet 2015 Voir ÉdeC en ligne Glolé, Côte-d’Ivoire: Congrès de l’Economie de Communion en 2015  

Moi, londonienne, anglicane, focolarine

Moi, londonienne, anglicane, focolarine

CathyLimebear« Sur l’autobus qui me porte à Harefield (Grande Bretagne)- l’hôpital où j’étudie pour être infirmière – je suis touchée par la manière de faire d’une collègue. L’approche n’est pas des plus simples, vu que je suis plutôt timide et souvent entourée d’amis aussi ”sauvages” que moi. Mais elle ne dédaigne pas ma compagnie, au contraire, un jour, elle me propose de prendre ensemble le petit-déjeuner. Nous devenons amies. Depuis un certain temps, mon christianisme ne me satisfait plus : je fréquente l’église pour un sens du devoir, pour avoir la conscience tranquille. Elle au contraire, me parle d’une foi joyeuse, authentique, qu’elle partage avec d’autres jeunes comme elle, une foi éclairée par l’amour. Un jour, elle arrive à l’hôpital avec une guitare : c’est pour fêter une infirmière avec laquelle tout le monde sait qu’il est difficile de se mettre d’accord. Mais alors, si cette fille arrive à faire ça, cela vaut peut-être la peine de savoir ce qui la pousse à agir de cette façon. Elle me parle alors de la spiritualité de l’unité qui l’anime. Ainsi, comme elle, je commence à fréquenter les personnes du Focolare, et chaque fois, je découvre toujours de nouvelles occasions de me donner : mettre en commun les vêtements ou la nourriture avec ceux qui en ont besoin, me proposer pour des soins ou d’autres services, etc…Ces petits gestes, fruits de l’Evangile que je commence moi aussi à mettre en pratique, me donnent beaucoup de joie. Même si je ne sais pas encore très bien ce qu’est le Mouvement des Focolari, je sens que j’y ai trouvé ma maison. Mais est-ce que moi je peux faire le choix radical des focolarine ? Elles sont catholiques, moi anglicane… Mais une voix résonne en moi : « Pourquoi pas ? Il suffit que tu me dises ton oui ». Je me sens comme quelqu’un qui est en train de faire un saut dans le vide, mais peu m’importe, je dis quand même mon oui à Dieu, heureuse de vouloir le suivre pour toujours. J’étais devenue infirmière, spécialisée comme sage-femme, pour un profond désir d’apporter un changement dans la société. Je pensais qu’avec ce diplôme, j’aurais pu travailler à l’étranger et j’avais déjà mis de l’argent de côté pour le voyage. Lorsque je suis entrée au focolare, j’ai donné cet argent à quelqu’un qui en avait besoin et j’ai commencé ma formation pour devenir focolarine. Ma première destination a été le focolare de Leeds pendant 5 ans. Là, j’ai travaillé dans un quartier à risques. Venant d’un milieu aisé, j’avais une idée romantique des pauvres : je ne savais pas comment les gens vivaient réellement ”dans” la pauvreté. Je soignais une jeune mère. Chaque fois qu’elle venait pour les contrôles, je remarquais qu’elle avait toujours les mêmes vêtements et les bas collants pleins de trous. J’ai essayé d’établir avec elle un bon contact afin qu’elle puisse me parler de sa situation, de là où elle habitait etc. Ainsi, un jour, je suis allée lui rendre visite. Son partenaire se tenait devant la porte, une personne agressive et rebutante. Choquée par cet homme, par la saleté et le désordre de ce lieu, je ne savais pas par où commencer pour établir la relation avec eux. Puis je me suis rendu compte qu’il y avait là dans la maison, un grand réservoir qui servait à l ‘élevage de poissons. J’ai donc commencé à parler de poissons et la tension s’est calmée. Une autre fois j’ai apporté des vêtements et la fois suivante, la femme portait sur elle ces habits pour me les montrer. Maintenant je vis dans le focolare de Welwyn Garden City (près de la capitale) et je continue à travailler pour le Service Sanitaire National (NHS). Ces dernières années, ici chez nous, il y a eu de grands bouleversements en ce qui concerne la politique de la santé et ce n’est pas facile d’y apporter ce désir de changement qui animait le début de ma carrière. Mais même dans ce bouleversement, j’essaie de faire de chaque chose, comme un acte d’amour à Dieu et aux frères. Vivre en communauté avec des personnes qui ont fait le même choix de vie est une chance très importante, aussi pour mon travail. Mais également pour grandir ensemble dans l’unité entre nous et dans la foi en Dieu Amour, en se donnant aux autres au-delà du fait d’être catholiques ou anglicanes ».

USA : Dialogue et questions difficiles

USA : Dialogue et questions difficiles

20150901-02En 1998, Chiara Lubich inaugure le ”Centre pour l’Éducation au Dialogue”, ayant son siège dans la Mariapolis Luminosa, cité des Focolari proche de New York. A cette occasion, elle écrit : « Que tous les participants à ces activités se sentent tous également constructeurs de cette nouvelle réalité en collaborant avec amour, patience, compréhension mutuelle et solidarité, à créer une île de paix et un signe d’unité pour le monde d’aujourd’hui… que ce soit surtout une école où l’on apprend à vivre cet amour qui seul peut faire des femmes et des hommes de cette terre, une unique famille ». Ce souhait de Chiara était bien présent lors de la rencontre qui s’est déroulée les 15 et 16 août derniers, dans la citadelle des États-Unis, intitulée ” Le Dialogue et les questions difficiles”. Un défi accueilli par une centaine, environ, de participants et « centré – comme l’écrivent les organisateurs – sur la manière avec laquelle nous pouvons dialoguer et communiquer lorsque des thématiques importantes s’affrontent et lorsque les personnes qui y participent ont de profondes divergences de pensée ». 20180901-01Le programme s’est déroulé avec la contribution de quatre experts en théologie morale et théories politiques, issus des Universités de Fordham (New York), Providence College (Rhode Island) et Georgetown (Washington). « Nous avons commencé – racontent-ils – avec la pensée de Chiara Lubich sur le dialogue, d’où émerge la spécificité de la spiritualité de l’unité qui, si elle est vécue, aide à transformer les relations entre les personnes ». Charlie Camosy (Fordham) et Amy Uelmen (Georgetown) ont approfondi « les motifs pour lesquels la société dans les États-Unis est tellement polarisée sur des positions opposées et comment on pourrait rompre ces murs entre les personnes, par l’écoute et l’attitude ouverte à apprendre de l’autre ». Dana Dillon (Providence College) a affronté le délicat rapport entre ”amour et vérité”, à partir d’un des points forts de la spiritualité de l’unité : Jésus abandonné. La théologie l’a présenté comme le vrai modèle pour le dialogue dans la mesure où « Lui qui – dans le moment au cours duquel il se sent abandonné par le Père – est entré dans la désunité, en unifiant la plus grande division possible entre ciel et terre ». 20180901-03Au cours de l’après-midi, un moment interactif : Claude Blanc, leadership coach (consultant qui organise le travail en équipe), a guidé les personnes présentes à réaliser quelques exercices « pour apprendre à écouter en profondeur et sans prétentions ». Une réflexion sur ” Différentes manières de communiquer” (imposer, discuter, essayer de convaincre l’autre, ou bien miser sur le bien commun), animée par Bill Gould (Fordham), a complété le sujet. Autour de la table ronde du dimanche, dans les questions posées aux professeurs par les participants, émergeait la nécessité d’être préparés à affronter des thématiques brûlantes telles que la procréation artificielle, les mariages homosexuels et les autres défis qui se présentent dans la vie de chaque jour. « Le workshop sur l’écoute m’a aidé à comprendre combien celle-ci peut être importante dans les relations quotidiennes ». « Je suis reparti très enrichi de cette expérience ». Deux impressions parmi tant d’autres.

Religions pour la Paix : campagne en faveur de l’environnement

Religions pour la Paix : campagne en faveur de l’environnement

Religions_for_Peace logoLe changement climatique est l’un des défis majeurs de notre temps. Les leaders des diverses Religions s’unissent pour promouvoir une campagne mondiale. Leur objectif : atteindre les 100% d’énergies renouvelables avant 2050. « Religions pour la Paix (RPP) – comme le précise sa présentation – travaille à la résolution des conflits violents, à la construction d’une société plus juste et harmonieuse et à la protection de la terre. RPP dispose d’un Conseil mondial de leaders religieux de haut niveau, issus de toutes les Religions du monde, de nombreuses instances interreligieuses nationales et aussi régionales ». La Présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, fait partie des coprésidents de « Religions pour la Paix ». Consciente de la responsabilité morale que représente la protection de notre planète, elle a souscrit à cette pétition et invite tous ceux qui le veulent à se joindre à cette campagne qui s’adresse aux Chefs d’Etat de chaque Pays. Pour signer la pétition on-line : http://faithsforearth.org (choisir votre propre Pays)

Journée mondiale de prière pour la protection de la Création.

Journée mondiale de prière pour la protection de la Création.

20150831-aCette initiative du Pape François qui instaure “une journée de prière mondiale pour la protection de la Création” revêt un caractère résolument œcuménique. En effet, non seulement il a vu dans la crise écologique que nous traversons l’une des urgences les plus pressantes de notre temps, mais il a aussi voulu mettre en valeur l’incontournable exigence d’agir – en matière d’écologie comme pour d’autres défis qui interpellent l’humanité – non plus séparément et isolés, mais « ensemble ». L’idée d’une “Journée de prière”, c’est l’orthodoxe Yoannis de Pergame qui la lui avait suggérée lors de son intervention au cours de la présentation de l’encyclique “Laudato sì” en juin dernier. L’Evangile précise: “Si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose…” et le Pape souligne cette valeur ajoutée à la prière dans sa lettre du 6 août 2015 où il institue cette “Journée”: “Partageant avec notre frère bien aimé le Patriarche oecuménique Bartholomée les préoccupations concernant le futur de la Création, et accueillant la suggestion de son représentant le Métropolite Yoannis…”. Comme pour dire: peu importe qui a eu l’idée, on peut tojours apprendre les uns des autres! Et vers la fin du document, il va dans le même sens lorsqu’il sollicite le cardinal Koch, président du dicastère pour l’unité des chrétiens, afin “d’être bien en lien avec les initiatives semblables conduites par le Conseil Oecuménique des Eglises”. En effet, le Conceil Oecuménique des Eglises (CEC), a fixé “ Le temps pour la Création” qui va du 1er septembre (premier jour de l’année liturgique dans la tradition orthodoxe) au 4 octobre (jour de la St François d’Assise dans la tradition catholique): une période où sont encouragées les initiatives en faveur de l’environnement et de son interaction avec la justice et la paix. Le choix de la date du 1er septembre par le Pape est donc significatif puisqu’elle coïncide avec celle de nos frères orthodoxes et que ce même jour commence le “temps” choisi par le CEC. Tout aussi significatif son souhait que s’y joignent aussi les autres Eglises et Communautés écclésiales, une bonne occasion pour “ témoigner de notre communion qui progresse”. Cette “Journée” offre à chacun “une occasion précieuse de renouveler son adhésion personnelle à sa vocation de gardien de la création, et de rendre grâce à Dieu pour l’oeuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins”. Par ailleurs, précisément parce qu’elle est destinée à mobiliser des chrétiens appartenant à diverses dénominations, mais qui parlent d’une même voix, elle constitue une avancée concrète: un message commun à tous les chrétiens et qui s’adresse au monde entier. Les Focolari sont engagés et présents dans le domaine de l’éologie et de l’envirronnement. Leur réseau international EcoOne offre à tous ceux qui travaillent dans ces domaines un espace permettant de confronter aussi bien des idées que des initiatives concrètes. Le Mouvement travaille aussi à faire avancer l’oecuménisme, surtout dans les régions du monde où la concentration de personnes appartenant à des Eglises différentes est plus élevée. Pour les Focolari la “Journée” représente donc un magnifique rendez-vous planétaire qui unit tous ses membres par la prière pour demande à Dieu de sauver la Maison qui abrite la grande Famille Humaine. Mais aussi pour mettre au point, avec des personnes de bonne volonté, quelle que soit leur foi ou leur conviction, de nouvelles stratégies et de nouvelles réponses pour préserver l’environnement et contribuer, à partir de là, à la réalisation d’un monde plus uni.

Chiara Lubich : J’ai un rêve

« Si j’observe, ce que l’Esprit Saint a fait en nous et en de nombreuses autres “affaires” spirituelles et sociales à l’œuvre actuellement dans l’Église, je ne peux qu’espérer qu’il agira encore et toujours avec la même générosité et magnanimité. Il le fera à travers des œuvres qui naîtront ex-novo de son amour et en développant celles qui existent déjà, comme la nôtre. En attendant, je rêve que notre Église soit enveloppée d’une atmosphère qui corresponde davantage à son être Épouse du Christ ; qu’elle se présente au monde plus belle, plus une, plus sainte, plus charismatique, plus conforme à son modèle Marie, donc plus mariale, plus dynamique, plus familiale, plus intime, et qu’elle se modèle davantage sur le Christ son Époux. Je rêve qu’elle soit un phare pour l’humanité. Et je rêve qu’elle suscite un peuple saint, d’une sainteté jamais vue jusqu’à présent. Je rêve que l’aspiration à une fraternité vécue, diffusée sur la terre, réclamée – comme on le constate aujourd’hui – par les consciences de millions de personnes, devienne dans l’avenir, au cours du troisième millénaire, générale, universelle. Je rêve donc d’une diminution des guerres, des conflits, de la faim, des innombrables maux dont le monde est affligé. Je rêve d’un dialogue d’amour plus intense entre les Églises qui rapproche l’heure où nous formerons une unique Église. Je rêve que le dialogue soit vivant et fécond entre les religions et qu’il s’accroisse ; que les personnes des religions les plus variées soient liées entre elles par l’amour, cette “règle d’or” qui se trouve dans leurs livres sacrés. Je rêve que les diverses cultures du monde se rapprochent et s’enrichissent réciproquement, pour former une culture mondiale basée sur les valeurs permanentes, véritable richesse des peuples, qui doivent s’imposer comme sagesse globale. Je rêve que l’Esprit Saint continue à être la source d’eau vive des Églises ; qu’il consolide, au-delà de leurs frontières, les “semences du Verbe”. Ainsi l’avènement de quelque chose de “nouveau” – lumière, vie, œuvres nouvelles que seul Lui peut susciter – ne cessera d’inonder le monde. Et toujours davantage d’hommes et de femmes suivront le droit chemin, convergeront vers leur Créateur, se mettront cœur et âme à son service. Je rêve que les relations basées sur l’évangile s’étendent des personnes aux groupes, aux mouvements, aux associations religieuses et laïques ; aux peuples, aux États… Ainsi, il sera naturel d’aimer la patrie de l’autre comme la sienne et de tendre à une communion des biens universelle : au moins en prospective. (…) Je rêve donc que les Cieux nouveaux et les terres nouvelles commencent à se réaliser sur la terre, autant que possible. Je rêve beaucoup mais nous avons devant nous un millénaire pour réaliser tout cela ». Chiara Lubich Traduit de : Attualità. Leggere il proprio tempo, Città Nuova, Roma 2013, pp. 102-103

Don Foresi: comment vivre l’humilité

Don Foresi: comment vivre l’humilité

Pasquale Foresi est intervenu de très nombreuses fois, oralement et par écrit, pour présenter la théologie du charisme de Chiara Lubich dans sa dimension sociale et spirituelle. Il en souligne, avec la compétence qui est la sienne, la nouveauté, tant sur le plan de la vie que celui de la pensée. Les années 1990-1998 ont été particulièrement intenses pour lui et il a répondu très fréquemment à de nombreuses questions des membres du Mouvement de toutes vocations et en provenance d’aires géographiques et culturelles les plus variées. Lors d’une de ses interventions, il répond à une personne qui lui demande conseil sur la façon de vivre l’humilité¹. “Vivre l’humilité signifie simplement accepter d’être ce que l’on est – répond Don Foresi – . Et nous sommes tous pécheurs. Si quelqu’un dit “ Moi je ne suis pas un pécheur”, il ment. L’humilité, nous pouvons donc toujours la mettre en pratique. La façon dont Saint Benoit présente cette vertu m’a paru pleine de sagesse et m’a aidé à la vivre. Elle pourrait se résumer ainsi: Le premier pas à faire pour être humble consiste à accepter les humiliations, les mortifications. A un certain moment il se peut que quelqu’un parle mal de toi dans ton bureau, dans ton milieu de travail: ce peut être à cause d’une incompréhension de la part de quelqu’un ou une vraie calomnie… Il faut savoir accepter ces épreuves et ces difficultés. Le deuxième pas consiste non seulement à accepter ces humiliations, mais à les aimer. C’est par exemple le cas lorsque nous nous sommes beaucoup donné et que dans la communauté surviennent des accusations, des jugements, en particulier de la part de personnes pour lesquelles on a beaucoup fait. Ce sont souvent des critiques qui ont quelque chose de vrai, mais elles sont exagérées. Il est difficile d’aimer de telles humiliations, mais elles sont importantes pour grandir dans la vie spirituelle. Le troisième pas consiste à les préférer, c’est à dire non seulement les aimer, mais s’en réjouir: lorsque par exemple quelqu’un parle mal de toi, tu te dis: “C’est une grâce de Dieu que je reçois en ce moment…” C’est le niveau le plus haut, auquel nous devons tous tendre, parce qu’il nous met dans cette humilité qui nous rapproche . Evidemment les calomnies, doivent, autant que possible, être rectifiées, mais toujours dans le détachement, en vivant l’Evangile qui nous dit: “Heureux êtes-vous, lorsque l’on dira faussement contre vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous alors et soyez dans l’allégresse car votre récompense est grande dans le royaume des Cieux” (Matthieu V, 11) ( ) Pasquale Foresi – COLLOQUI, domande e risposte sulla spiritualità dell’unità, Città Nuova Editrice, Roma 2009, p.64.

Rencontre des délégués du Mouvement des Focolari dans le monde

Cette année, pour leur habituel rendez-vous de l’automne, les délégués de 36 régions du monde et les responsables de six cités pilotes se réuniront pendant deux semaines. Ils feront le point sur de la vie du Mouvement dans les nombreux pays où il est présent et examineront, pour mieux les aborder, les nouveaux défis de l’année qui commence.

Parole de vie Septembre 2015

C’est une de ces paroles de l’Évangile à vivre sans attendre. Très claire mais exigeante à la fois, elle requiert peu de commentaires. Pour saisir la force qu’elle contient, replaçons-la dans son contexte. Un scribe, donc expert de la Bible, interroge Jésus : Quel est le plus grand commandement ? Question restant ouverte depuis l’identification dans les Livres Saints de 613 préceptes à observer. Quelques années auparavant, Rabbi Shammaj, un des grands maîtres, s’était refusé à indiquer le commandement suprême. D’autres, cependant, comme le fera Jésus, s’étaient orientés sur l’amour comme point central. Rabbi Hillel, par exemple, affirmait : « Ne fais pas à ton prochain tout ce qui est odieux pour toi ; en cela réside toute la loi. Le reste n’est qu’explication ». Jésus, lui, reprend l’enseignement sur le caractère central de l’amour, mais il unit également en un seul commandement, l’amour de Dieu (Dt 6, 4) et l’amour du prochain ( Lv 19, 18). De fait, la réponse qu’il donne au scribe est : « Le premier (commandement), c’est : Écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là ». « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Cette seconde partie de l’unique commandement est l’expression de la première : l’amour de Dieu. Dieu aime tellement chacune de ses créatures que, pour Lui donner de la joie, pour Lui manifester notre amour pour Lui, le meilleur moyen est d’être envers tous expression de Son amour. De même que des parents se réjouissent de constater l’entente, l’entraide, l’unité entre leurs enfants, ainsi Dieu, qui est envers nous comme un père et une mère, est heureux de nous voir aimer le prochain comme nous-mêmes, contribuant ainsi à construire l’unité de la famille humaine. Depuis des siècles, les Prophètes expliquaient au peuple d’Israël que Dieu veut l’amour et non les sacrifices et les holocaustes (Osée 6,6). Jésus lui-même rappelle leur enseignement lorsqu’il affirme : « Allez apprendre ce que veut dire : C’est la miséricorde que je veux et non le sacrifice » (Mt 9,13). En effet, comment peut-on aimer Dieu qu’on ne voit pas, si on n’aime pas le frère qu’on voit ? (1 Jn 4, 20). Nous L’aimons, nous Le servons, nous L’honorons, dans la mesure où nous aimons, servons, honorons chaque personne, amie ou inconnue, de notre peuple ou d’un autre peuple, et surtout les plus « petits », les plus nécessiteux . C’est l’invitation – adressée aux chrétiens de tous les temps – à transformer le culte en vie, à sortir des églises où l’on a adoré, aimé, loué Dieu, pour aller à la rencontre des autres, de façon à réaliser ce que nous avons appris dans la prière et dans la communion avec Dieu. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Alors, comment vivre ce commandement du Seigneur ? Rappelons-nous avant tout qu’il fait partie d’un diptyque qui comprend aussi l’amour de Dieu. Il faut du temps pour comprendre ce qu’est l’amour et comment aimer… il nous faut donc prendre des moments de prière, de “contemplation”, de dialogue avec Dieu : et Lui, qui est Amour, nous l’apprend. On ne vole pas de temps au prochain quand on est avec Dieu, au contraire, on se prépare à aimer de façon toujours plus généreuse et comme l’autre le requiert. Et lorsque nous revenons vers Dieu après avoir aimé les autres, notre prière est plus authentique, plus vraie, peuplée de toutes les personnes rencontrées, que nous Lui portons. Pour aimer le prochain comme soi-même, il faut aussi le connaître comme on se connaît soi-même. Il nous faudrait aimer l’autre comme il le voudrait et non comme il nous plaît de le faire ! De nos jours, nos sociétés deviennent de plus en plus multiculturelles par la présence de personnes venant de mondes très divers, d’où un défi encore plus grand. Celui qui s’établit dans un nouveau pays doit appendre à en connaître les traditions et les valeurs ; c’est le seul moyen pour comprendre et aimer ses habitants. Il en est de même pour ceux qui accueillent les nouveaux immigrés, souvent dépaysés, ignorant la langue et en difficultés d’insertion. Et même entre personnes de même culture, à l’intérieur d’une famille, d’un milieu de travail ou de voisinage, que de diversités ! Nous souhaiterions parfois trouver une personne disponible, prête à nous écouter, à nous aider à trouver un travail, à préparer un examen, à nous donner un coup de main pour la maison… L’autre a peut-être les mêmes exigences…Cherchons-nous à les deviner, en étant attentifs, dans une attitude d’écoute sincère, en essayant de nous mettre à sa place ? La qualité de l’amour compte aussi. Dans son célèbre hymne à la charité, l’apôtre Paul en énumère plusieurs caractéristiques importantes à rappeler : «l’amour prend patience, l‘amour rend service, il ne jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune, il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout». (1 Co 13,4,7). Que d’occasions et que de nuances pour vivre : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » Il existe aussi cette norme de l’existence à la base de la célèbre “règle d’or” présente dans toutes les religions et chez certains intellectuels reconnus, sans référence religieuse explicite. A l’origine de chaque tradition culturelle ou du credo de chacun, on pourrait trouver des invitations analogues à aimer le prochain et à nous aider à les vivre ensemble. Et cela, que nous soyons hindouistes, musulmans, bouddhistes, fidèles des religions traditionnelles, chrétiens ou tout simplement hommes et femmes de bonne volonté. Travaillons ensemble en vue de créer une nouvelle mentalité qui valorise et respecte la personne, soucieuse des minorités, porte attention aux plus faibles, et nous décentre de nos propres intérêts, pour donner la priorité à ceux de l’autre. Si nous étions tous vraiment conscients qu’il nous faut aimer le prochain comme nous-mêmes, au point de ne pas faire à l’autre ce que nous ne voudrions pas qu’on nous fasse, conscients de devoir faire à l’autre ce que nous voudrions que l’autre fasse pour nous, alors les guerres cesseraient, la corruption disparaîtrait, la fraternité universelle ne serait plus une utopie et la civilisation de l’amour deviendrait bientôt une réalité. Fabio Ciardi