
Les personnes et la planĆØte avant tout !

Mary Robinson, Lorna Gold

Mary Robinson, Lorna Gold
« HaĆÆti, qui fut autrefois lāune des colonies franƧaises les plus prospĆØres, surnommĆ©e la perle des Antilles, est aujourdāhui lāun des pays les plus pauvres de la planĆØte, dĆ©vastĆ© par une vĆ©ritable catastrophe Ć©cologiqueĀ Ā», affirmeĀ Ronald La RĆŖche, ancien dĆ©putĆ© et candidat aux Ć©lections sĆ©natoriales Ć Mont-OrganisĆ©. En effet,Ā des milliers de personnes nāont pas accĆØs aux sources dāĆ©nergie traditionnelles telles que lāĆ©lectricitĆ© ou le gaz. Le recours permanent au bois de chauffage entraĆ®ne un dĆ©boisement sauvage qui a des consĆ©quences nĆ©fastes sur le changement climatiqueĀ : il provoque la dĆ©sertification et la diminution progressive des ressources en eau. Dāoù lāidĆ©e dāaider la population de HaĆÆti en utilisant les Ć©nergies renouvelables, notamment lāĆ©nergie solaire. Le projet « Cuisines solaires pour Mont-Organisé », conƧu et rĆ©alisĆ© parĀ AFNonlus, une association qui sāinspire des valeurs desĀ Focolari, en collaboration avec PACNE (Action Contre la PauvretĆ© du Nord-Est), la Commission nationale pour le microcrĆ©dit, le dĆ©partement dāĆ©tudes agricoles de lāUniversitĆ© de Naples-FrĆ©dĆ©ric IIĀ et Tesla I.A. SARL, est parrainĆ© par laĀ SIOIĀ (SociĆ©tĆ© italienne pour lāorganisation internationale). Ce projet vise Ć introduire des cuisines solaires dans les centres soutenus par AFN Ć HaĆÆti, sur le territoire de Mont-OrganisĆ©. La cuisine solaire, qui fait appel Ć une technologie trĆØs simple, est facile Ć monter et Ć entretenir. On peut montrer Ć la communautĆ© comment apprendre Ć la construire sur place. Son dispositif est basĆ© sur un systĆØme de concentration solaireĀ : lāĆ©nergie solaire, qui passe Ć travers une lentille, se transforme en Ć©nergie thermique qui est emmagasinĆ©e dans une batterie. La prĆ©sentation du projetĀ a eu lieu le samedi 4 juillet, Ć lāoccasion duĀ rassemblement « Cuisines solaires, une rĆ©ponse aux problĆ©matiques des pays en voie de dĆ©veloppementĀ Ā», lors de lāExposition universelle de Milan 2015, Ć la Cascina Triulza, le pavillon de la sociĆ©tĆ© civile. « Nous envisageons dāexpĆ©rimenter la cuisine solaire au sein des Ć©coles soutenues par AFN Ć Mont- OrganisĆ©, une commune rurale situĆ©e dans lāarrondissementĀ de Ouanaminthe dans le dĆ©partement Nord-Est de HaĆÆti, explique Andrea Turatti, prĆ©sident dāAFNonlus. UltĆ©rieurement, il sāagira de former les enseignants, qui formeront Ć leur tour les familles afin de faire participer la population Ć des programmes de microcrĆ©dit ad hoc.Ā Ā»
LāintĆ©rĆŖt pour les technologies vertes et pour la durabilitĆ© globale du projet, figurent parmi les Ć©lĆ©ments innovantsĀ relevĆ©s par LuiginoĀ Bruni, professeur ordinaire de sciences Ć©conomiques Ć lāUniversitĆ© LUMSA de Rome et coordinateur de lāĆconomie de Communion.Ā Ć cette liste sāajoutent « la mise en valeur des ressources locales (dont le soleil) et des matĆ©riaux disponibles sur place, mais aussi la participation de la populationĀ Ā». « Ces Ć©lĆ©ments sont indispensables Ć la rĆ©ussite du projet, qui fonctionnera dans la mesure où la population locale le percevra comme une vraie chance Ć saisirĀ Ā», affirme lāĆ©conomiste. « Le projet āCuisines solairesā, Ć©crit enfinĀ Maria Voce, prĆ©sidente du mouvement des Focolari, est en accord parfait avec lāenseignement du pape FranƧois, qui sāest penchĆ© sur la question Ć©cologique en mettant au cÅur de son encyclique āLaudato sƬā le concept dāĆ©cologie intĆ©grale, Ć savoir la relation entre la nature et les personnes qui lāhabitent. Ce projet ayant pour fondement la prĆ©occupation pour lāenvironnement et pour le dĆ©veloppement durable qui soit le rĆ©sultat de lāaction des communautĆ©s bĆ©nĆ©ficiaires, il peut offrir des rĆ©ponses valables aux problĆØmes urgents des pays en voie de dĆ©veloppement. En effet, ce projet cherche Ć apporter des solutions aux urgences environnementales, alimentaires, sanitaires et en matiĆØre dāapprovisionnement en Ć©nergie, en tenant compte des besoins essentiels des plus faibles. En dĆ©veloppant une nouvelle faƧon dāutiliser lāĆ©nergie solaire, non seulement il respecte la culture locale, mais il offre aussi des possibilitĆ©s dāĆ©panouissement et dāinclusion sociale aux catĆ©gories les plus dĆ©favorisĆ©es, par exemple aux enfants, qui reƧoivent une formation et un soutien au sein des Ć©coles où le Mouvement est actif.Ā Ā»
CāĆ©tait dans lāair. JoĆ£o avait trop souvent entendu ses parents se disputer. Il est amenĆ©, ainsi que sa mĆØre et ses frĆØres, Ć devoir quitter la maison parce que son pĆØre avait une fille avec une autre femme, mais cela ne lāĆ©tonne guĆØre. Il avait alors 16 ans, frĆ©quentait la paroisse et ne manquait pas dāamis. Mais intĆ©rieurement il Ć©prouve dĆ©ception et insatisfaction, ainsi quāune forte exigence de libertĆ©. Il veut ĆŖtre lui-mĆŖme. Cette inquiĆ©tude le conduit mĆŖme Ć interrompre ses Ć©tudes. Il les reprendra des annĆ©es plus tard, aprĆØs avoir trouvĆ© la vraie raison de vivre. āA vingt ans ā raconte JoĆ£o ā je participe avec le groupe de jeunes de ma paroisse Ć une activitĆ© organisĆ©e par les Focolari. Au cours de ces journĆ©es je me rends compte que lāEvangile ne doit pas tant ĆŖtre commentĆ© et analysĆ© mais tout de suite mis en pratique. Les passages concernant la faƧon de se comporter avec le prochain ne manquent pas de me frapper : le bon samaritain, la rĆØgle dāor. Jāy Ć©tais allĆ© par pure curiositĆ©, et voilĆ que cette rencontre a changĆ© ma vie. A Sao JosĆ© do Rio Preto (Etat de Sao Paulo), ma ville, beaucoup de personnes vivent dans la rue. Un soir, en rentrant chez moi Ć bicyclette, je croise un homme qui marche pieds nus. Des pieds sales et meurtris. En le voyant je ne rĆ©ussis plus Ć pĆ©daler. Ā« Cet homme est mon prochain, je dois revenir vers lui Ā» Et avant de le rejoindre jāĆ“te mes chaussures pour les lui donner. Il me regarde avec surprise. Je vois quāil porte le maillot de mon Ć©quipe de foot prĆ©fĆ©rĆ©e et, pour le mettre Ć lāaise, je lui dis : Ā« Alors tu es Santiste ? Moi aussi je le suis ! Comment tāappelles-tu ? Ā». Il prend les chaussures et nous devenons amis.
Je suis Ć la gare, je reviens dāune rĆ©union qui a eu lieu dans une autre ville. A cette heure ā il est deux heures du matin ā les transports publics ne fonctionnent plus, aussi je me rends chez moi Ć pied en traversant le centre ville. Tout autour de moi je vois beaucoup de personnes qui, profitant de ce que les magasins sont fermĆ©s la nuit, dorment devant les vitrines. Je nāai pas peur, je suis dans ma ville. Mais voilĆ que soudain un homme grand et fort sāapproche de moi et me demande de lāargent. Je dois dire que je commence Ć avoir un peu peur. Qui me prouve que je nāai pas Ć faire Ć quelquāun de violent ? Mais je me dis : Ā« Lui aussi est mon frĆØre, cāest ce que nous enseigne lāEvangile Ā». Je lui dis calmement que je ne peux rien lui donner parce que moi aussi je suis sans argent. Il commence Ć me raconter son histoire, puis me prĆŖte ses Ć©couteurs. Il Ć©tait en train dāĆ©couter le prĆŖche dāun pasteur protestant. JāĆ©coute Ć mon tour lāĆ©mission pendant un moment et ainsi je puis lui dire que cette personne dit des choses positives et quāil est bon dāĆ©couter de temps en temps de sages propos. Il me demande : Ā« Qui es-tu ? Ā» Ne sachant que lui dire je lui demande le pourquoi de sa question. Et lui de me dire: āParce que personne ne nous considĆØre aussi bienā. Et la conversation se poursuit pendant 30 ou 40 minutes. Je pense au trajet que je dois encore faire pour arriver chez moi, au fait que le lendemain je dois me lever Ć 6h pour aller au travail. Mais je sens devoir rester encore un peu pour accueillir ce frĆØre qui a un grand besoin dāĆ©coute et de compagnie. A la fin, aprĆØs māavoir demandĆ© mon adresse pour venir faire une grillade chez moi, nous nous saluons, avec la certitude dāĆŖtre devenus frĆØres. Un jour de pluie, en rentrant chez moi en moto, je vois un homme tout trempĆ© qui tente de se relever dāune flaque dāeau⦠sans y parvenir. Je le reconnais : cāest notre voisin qui est toujours ivre. Dans le bar tout proche plusieurs hommes se contentent de regarder la scĆØne sans rien faire. Je cherche Ć ne pas me mettre en colĆØre, je māarrĆŖte, je laisse la moto sur place, je lāaccompagne chez lui et raconte Ć sa femme ce qui Ć©tait arrivĆ©. Puis je reviens sur mes pas pour rĆ©cupĆ©rer la moto. Chemin faisant, une phrase rĆ©sonne au fond de mon cÅur : Ā« Cāest Ć moi que tu lāas fait Ā». Ma colĆØre a disparu. Cela me suffit pour me sentir heureux et ne pas invectiver ces hommes qui continuent Ć me regarder tout Ć©tonnĆ©s Ā».
āJe veux ĆŖtre tĆ©moin de la joie de lāEvangile et vous apporter la tendresse et la caresse de Dieu, notre PĆØre, spĆ©cialement Ć ses enfants qui sont le plus dans le besoin, aux personnes Ć¢gĆ©es, aux malades, aux prisonniers, aux pauvres, Ć tous ceux qui sont victimes de la culture du dĆ©chet Ā». A la veille de son voyage, dans un message vidĆ©o, le Pape FranƧois sāadresse chaleureusement Ā« Ć ses chers frĆØres et sÅurs de lāEquateur, de la Bolivie et du Paraguay Ā», une visite qui, du 5 au 13 juillet, le conduira dans ces trois nations sud amĆ©ricaines. Que Ā« lāannonce de lāEvangile arrive aux pĆ©riphĆ©ries les plus lointaines et continue Ć faire que les valeurs du Royaume de Dieu soient, de nos jours aussi, un ferment pour toute la terre Ā». https://www.youtube.com/watch?v=A5QEBJ8-IJw āNous avons dĆ©jĆ compris, en la prĆ©parant, que cette visite sera une grĆ¢ce pour le peuple de Dieu sur cette terre Ā», nous Ć©crivent Bernadette et FabiĆ”n, responsables du Mouvement des Focolari en Equateur. InĆØs Lovato est dans la commission organisatrice. Elle a le cÅur plein de gratitude Ć la seule pensĆ©e de ces deux mois de prĆ©paration : Ā« Ce fut une nouvelle dĆ©couverte que de connaĆ®tre les Mouvements et les CommunautĆ©s ecclĆ©siales, une richesse impressionnante. Nous nous sentons tous vraiment frĆØres Ā». Au cours de cette pĆ©riode tous ont cherchĆ© Ā« Ć tĆ©moigner de cet amour comme une prĆ©paration Ć la grĆ¢ce que nous recevrons certainement Ā». Ils sont des milliers dans tout le Pays Ć sāĆŖtre engagĆ©s comme bĆ©nĆ©voles: āJoie, humilitĆ© et amour sont les trois consignes que leur a donnĆ©es lāEglise Ā», explique Adriana GuallasamĆn, une jeune bĆ©nĆ©vole, coordinatrice dans le secteur de la formation. Une mission Ā« dāannonce⦠du porte Ć porte qui nous met en contact avec de nombreuses personnes loin de lāEglise, mais qui petit Ć petit ont rĆ©pondu Ć lāinvitation pour aider Ć la logistique Ā». Ā« Je suis reconnaissante envers Dieu ā conclut-elle ā pour cette occasion unique de servir LāEglise Ā». Lāagenda trĆØs serrĆ© du Pape prĆ©voit, au cours de la premiĆØre Ć©tape en Equateur, (http://papafranciscoenecuador.com/) deux grandes cĆ©lĆ©brations en plein air (Ć Guayaquil et Ć Quito), une rencontre avec le monde de lāĆ©ducation, avec les reprĆ©sentants de la sociĆ©tĆ© civile, , une visite Ć la maison de retraite de MĆØre TĆ©rĆ©sa de Calcutta, une rencontre avec les prĆŖtres, les religieux, religieuses et les sĆ©minaristes et aussi avec les Ć©vĆŖques du Pays. Sans parler des salutations au PrĆ©sident Correa, de la visite Ć la cathĆ©drale de Quito, ainsi quāĆ lāĆ©glise de la Compagnie de JĆ©sus. En Bolivie (http://www.franciscoenbolivia.org/) sous lāenseigne Ā« Renouveau et rĆ©conciliation Ā» lāattendent ā parmi ses autres rendez-vous ā notons la deuxiĆØme Rencontre Mondiale des Mouvements Populaires et la visite aux prisonniers du Centre de Palmasola. Au Paraguay (https://franciscoenparaguay.org/) il visitera un hĆ“pital pĆ©diatrique et les habitants dāun bidonville de la capitale, Asunción. Il conclura par une rencontre avec les jeunes le long du fleuve Costanera, comme Ā« Messager de joie et de paix Ā», Ā« OguerĆŗva vyāa ha pyāaguapy Ā» en guaranƬ, langue officielle du Paraguay (avec lāespagnol), une faƧon de mettre en valeur la variĆ©tĆ© et la richesse des cultures.
“Le monde moderne, avec sa laĆÆcitĆ©, a voulu sāĆ©loigner de Dieu parce que [ā¦] on ne lui a pas assez dit que lāhomme Ć©tait Dieu, quāil avait Ć©tĆ© divinisĆ©, quāil nāĆ©tait pas seulement dĆ©pendant dāun ĆŖtre inconnu et Ć©loignĆ©: cāĆ©tait de maniĆØre mystĆ©rieuse un autre petit Dieu, parce quāil participait Ć la nature divine Ć travers la vie de JĆ©sus, de maniĆØre particuliĆØre Ć travers lāEucharistie. Lorsque je repense Ć certains Ć©crits de Marx, dans lesquels il nie la valeur de la religion parce quāelle aliĆØne l’homme, parce qu’elle le rend Ć©tranger Ć lui-mĆŖme, parce qu’elle le fait dĆ©pendre de quelque chose qui est extĆ©rieur Ć lui: je pense que sāil avait su que lāhomme trouve sa dĆ©ification et donc son autonomie, entendue dans le sens trinitaire, il nāaurait jamais pensĆ© Ć ces choses. [ā¦] On peut dire la mĆŖme chose dāHegel, qui a influencĆ© Marx; ainsi que de tous les immanentistes, tous ceux qui ont niĆ© Dieu pour mettre en lumiĆØre lāhomme, jusquāĆ Sartre, jusquāĆ Camus, jusquāaux derniers. Sartre a dit: “Dieu ne peut pas exister, parce qu’alors je nāexisterais pas”, justement parce qu’il m’Ć©craserait. Ce nāest pas possible parce que ce Dieu, qui sāest fait homme, tāa fait Dieu, il tāa associĆ© Ć sa nature divine. [ā¦] Tous les jours, nous constatons quāaucun problĆØme de l’humanitĆ© ne peut ĆŖtre rĆ©solu individuellement, ni en groupes particuliers, ni en groupes nationaux. Les problĆØmes doivent dĆ©sormais ĆŖtre rĆ©solus collectivement, en donnant vie Ć lāunitĆ© que JĆ©sus a apportĆ©e. Et nous savons que rarement on peut crĆ©er cette unitĆ© sāil nāy a pas de vie spirituelle. Donc, on ne crĆ©e pas une communautĆ© de corps, on crĆ©e une communion de personnes, et ces personnes, si elles ne sont pas nourries par quelque chose qui les rassemble, elles ne le feront jamais. Ce quelque chose peut, dans un sens Ć©loignĆ©, ĆŖtre la science, il peut ĆŖtre la recherche mise en Åuvre par lāhomme. Mais ce qui par excellence crĆ©e lāunitĆ©, cāest lāHomme par excellence, cāest-Ć -dire JĆ©sus, cāest Lui qui nous rend hommes et nous rend communautĆ©. [ā¦] Dāun cĆ“tĆ©, lāEucharistie est un immense mystĆØre, de lāautre, cāest une invitation, cāest-Ć -dire un centre de fraternitĆ© humaine naturelle. [ā¦] LāEucharistie est lāĆ¢me, elle doit devenir lāĆ¢me de cette socialitĆ©.” TirĆ© de: LumiĆØre qui sāincarne, commentaire sur les 12 points de la spiritualitĆ©, Pasquale Foresi, CittĆ Nuova 2014, pp.107-109
https://vimeo.com/132331626 Qui en expĆ©rimente les effets affirme que lāĆconomie de Communion (ĆdeC) est un mode de vie, mais aussi un mode de gĆ©rer une entreprise. Et cāest peut-ĆŖtre pour cette raison que les entreprises les plus variĆ©es dĆ©cident de diriger leurs activitĆ©s selon lāesprit ĆdeC. Complex Projekt, qui conƧoit et construit routes, autoroutes et ponts, est lāune dāelles. Lorsque lāĆdeC est nĆ©e au BrĆ©sil au dĆ©but des annĆ©es 90, lāentreprise polonaise Ć©tait dans une situation trĆØs difficile. La sortie du rĆ©gime communiste gĆ©nĆ©rait de gros doutes et incertitudes et la transition vers le systĆØme capitaliste suscitait de continuelles questions et de la mĆ©fiance. Le concept mĆŖme de propriĆ©tĆ© crĆ©ait chez les entrepreneurs inquiĆ©tude et malaise intĆ©rieur. Andrzej MiÅkowski, prĆ©sident de Complex Projekt, Ā a trouvĆ© dans lāĆdeC la rĆ©ponse Ć son besoin de “se libĆ©rer de la pression de la propriĆ©tĆ©”, comme lui-mĆŖme le percevait. GrĆ¢ce Ć lāĆdeC, il a dĆ©couvert quāil Ć©tait “simplement un administrateur” et que ā ce sont ses mots, comprĆ©hensibles dans ce contexte ā “le propriĆ©taire de lāentreprise Ć©tait Dieu”. Milkowski sāest alors rendu compte que dans lāentreprise, ce le plus important, cāest le capital humain. Et qu’une bonne gestion dĆ©pend des valeurs auxquelles on croit. Dans son cas, il sāagissait des valeurs Ć©vangĆ©liques, mises en pratique en appliquant l’enseignement de saint Jean-PaulĀ II: “ĆŖtre plutĆ“t que parler”. Ce langage peut sembler Ć©loignĆ© du monde de lāentreprise, mais, Ć long terme, il a vraiment fait la diffĆ©rence au Complex Project. “Notre travail consiste Ć rĆ©aliser des projets infrastructurels complexes, ce qui comporte une responsabilitĆ© Ć©levĆ©e ā explique Milkowski. Dans la proposition ĆdeC, j’ai trouvĆ© la libertĆ© intĆ©rieure nĆ©cessaire et la bonne distance, des valeurs qui māont amenĆ© Ć prendre des dĆ©cisions non plus seulement tout seul, mais fruit dāintenses partages. Des dĆ©cisions qui ensuite se rĆ©vĆ©laient judicieuses pour le dĆ©veloppement de lāentreprise.” Milkowski raconte quāavec ses collĆØgues et le personnel, ils essayent de vivre sur la base du respect rĆ©ciproque, en cherchant Ć diffuser un climat de confiance et en mettant au premier plan les relations interpersonnelles. En effet, la RĆØgle dāOr, prĆ©sente dans presque tous les textes sacrĆ©s des diffĆ©rentes religions, est reprise dans le rĆØglement interne: āNe faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasseā, “comme une opportunitĆ© ā explique le prĆ©sident ā donnĆ©e Ć chaque salariĆ© pour faire des choix en libertĆ©”. Depuis deux ans, Andrzej MiÅkowski a commencĆ© Ć confier progressivement la gestion de lāentreprise Ć son fils StanisÅaw: ce passage gĆ©nĆ©rationnel se passe aussi Ć la lumiĆØre des valeurs acquises durant ces annĆ©es. “Je pense ā explique Andrzej ā que cāest un rĆ©sultat du style de vie au travail que tous dans lāentreprise, le personnel et lāadministration, nous recevons de Dieu. Si chaque jour nous faisons une tentative, mĆŖme petite, de vivre les valeurs Ć©vangĆ©liques en pratiquant la priĆØre et en se rapprochant de l’Eucharistie ā conclut l’entrepreneur polonais ā nous recevons du CrĆ©ateur un ‘plus’ de capacitĆ©s aussi face aux problĆØmes de conception, comme dans la rĆ©solution de problĆØmes professionnels et familiaux; pour Ć©couter et pour parler. Ainsi, nous construisons le Royaume de Dieu⦠et nous recevrons le reste ensuite. Nous lāexpĆ©rimentons chaque jour. En effet, malgrĆ© la crise, lāentreprise continue Ć se dĆ©velopper et Ć croĆ®tre.” Ā
āQuand nous parlons de migrations, les chiffres parlent davantage que les mots: un rapport publiĆ© en octobre 2014 prĆ©cise que notre planĆØte compte 7 milliards et 124 millions de personnes. Si la richesse Ć©tait rĆ©partie de faƧon Ć©gale, chaque personne disposerait dāun revenu annuel moyen de 14000 dollars USA. En rĆ©alitĆ© 2 milliards et 700 millions de personnes ont un revenu de 2 dollars et demi par jour. Aussi cette inĆ©galitĆ© Ć©conomique, qui est une inĆ©galitĆ© sociale, a un trĆØs fort impact sur le phĆ©nomĆØne migratoire : des peuples entiers se dĆ©placent vers les Pays plus riches Ā». Ā Le migrant, qui est-il? En 2013, lāONU a retenu que dans le monde 232 millions de personnes sāĆ©taient dĆ©placĆ©es. Et elle dĆ©finit le migrant comme Ā« une personne qui abandonne son propre pays pour des raisons de travail et va sāĆ©tablir dans un autre endroit pour une pĆ©riode supĆ©rieure Ć 12 mois Ā» Cāest lāunique dĆ©finition que lāon trouve⦠et je la considĆØre plutĆ“t rĆ©ductrice ā souligne Flavia Cerino – . En fait il y a les rĆ©fugiĆ©s Ć proprement parler qui ont besoin de trouver asile politique auprĆØs dāun autre Pays, les migrants ou Ā« clandestins Ā» qui fuient les foyers de guerre et se dĆ©placent sans papiers en rĆØgle pour pouvoir entrer dans un autre Etat, et cela pour de multiples raisons: guerre, pauvretĆ©, Ć©tudes, intĆ©rĆŖts culturels, catastrophes naturelles⦠les aspects humains que lāon rassemble sous cet unique vocable Ā« migrant Ā» sont donc trĆØs diverses Ā».
Quels mots reviennent le plus souvent dans les rapports issus des travaux de groupes qui se sont dĆ©roulĆ©s au cours de lāEcole internationale HumanitĆ© Nouvelle qui a abordĆ© cette question ? Quelques uns sont venus particuliĆØrement en relief au cours du workshop. Ā« Le premier est le mot Ā« peur Ā» ; peur de ce qui est diffĆ©rent de moi ā poursuit Flavia Cerini – En rĆ©alitĆ© la diversitĆ©, et cela est vrai de la diversitĆ© biologique, nous le constatons dans la nature, est une grande richesse. Si nous la perdions nous serions destinĆ©s Ć disparaĆ®tre. Il faut Ć©videmment prendre en considĆ©ration la peur qui naĆ®t de lāinsĆ©curitĆ© et qui concerne lāordre public, la sĆ»retĆ© nationale. Lāordre public est donc une chose, la peur de la diversitĆ© en est une autre. Un autre aspect qui est frĆ©quemment revenu est celui de la famille. Le migrant qui part seul en quittant sa famille partage difficilement les difficultĆ©s quāil rencontre pour ne pas prĆ©occuper les siens. On devrait au contraire arriver Ć relater Ć sa propre famille la situation rĆ©elle où il vit pour permettre une pleine conscience de ce quāimplique la migration, et cela en vue de la rĆ©unification de la famille, parce quāen gĆ©nĆ©ral les familles souhaitent vivre sous le mĆŖme toit. Un autre terme apparaĆ®t : l’interculturalitĆ©, autrement dit ce qui relĆØve de la capacitĆ© de surmonter la peur de la diversitĆ© pour crĆ©er des lieux, des espaces, des milieux pour se rencontrer et faire connaissance : un Ć©change qui ne se limite pas aux questions culturelles, mais qui aborde les questions existentielles, le partage des problĆØmes. Le migrant doit ĆŖtre mis en condition de pouvoir donner : mais il pense ne rien avoir Ć donner lorsquāil nāest pas reconnu comme personne, lorsquāil ne peut avoir un rĆ“le actif dans la citĆ© et quāil est donc Ć priori exclu Ā». Flavia Cerino cite une question quāIgino Giordani se posait il y a dĆ©jĆ de nombreuses annĆ©es au sujet de lāimmigrĆ©: Ā« Que fais-je pour lui ? Ā». Ā« Cāest la question que nous nous posons Ć notre tour. Que faisons-nous ? Il y a de trĆØs nombreuses expĆ©riences, de grandes initiatives. Mon expĆ©rience et celle de beaucoup dāentre vous repose sur deux points : le premier est que tout naĆ®t dāune sensibilitĆ© personnelle. A savoir que moi, en tant que personne, je me sens interpellĆ©e et mise en cause par un problĆØme que je perƧois chez mon voisin, dans le contexte où je vis. Je cherche alors Ć comprendre ce que je peux faire en māadressant aux personnes et aux organismes qui ont compĆ©tence pour agir. Parce quāil sāagit dāallĆ©ger, de rendre plus paisible la prĆ©sence de lāimmigrĆ© dans ma ville. En pratique, Ć la question Ā« Que puis-je faire personnellement ? Ā», je peux rĆ©pondre en commenƧant par agir en fonction de ce qui est Ć ma portĆ©e : en me joignant Ć des personnes qui partagent le mĆŖme dĆ©sir, commencer par de petits gestes, tisser un rĆ©seau lĆ où nous vivons ; des gestes simples qui engendrent autour de nous une humanitĆ© renouvelĆ©e Ā» . Source: Ā« RĆ©flexions sur les migrations et inter culturalitĆ© Ā», coordonnĆ©es par Flavia Cerino, experte en immigration, au cours de lāEcole internationale HumanitĆ© Nouvelle (FĆ©vrier 2015)
Estelle est la sÅur aĆ®nĆ©e de huit frĆØres d’une famille ivoirienne qui, aprĆØs avoir travaillĆ© 3 ans comme secrĆ©taire dans une clinique mĆ©dicale d’Abidjan, se transfĆØre Ć Man en 2006, où elle aide Ć la construction du centre mĆ©dical du Mouvement des Focolari, surtout en ce qui concerne la relation avec les sponsors. Le projet terminĆ©, elle dĆ©cide d’approfondir ses compĆ©tences en gestion. Entre-temps, Ć©tant dans l’obligation de soutenir la famille Ć cause de la mort de son pĆØre, elle demande et accĆØde Ć une bourse d’Ć©tude de FraternitĆ© avec l’Afrique. Ainsi, alors qu’elle travaille, elle se spĆ©cialise Ć distance dans ”La gestion des organisations, ong et associations sans but lucratif” dans une universitĆ© du Burkina Faso. AprĆØs avoir fini ses Ć©tudes, avec l’aide du tuteur et de l’AMU, elle va au Burundi pour faire un stage en administration et finances auprĆØs de CASOBU, ong qui favorise le dĆ©veloppement humain et communautaire Ć travers des activitĆ©s et des projets sur base de valeurs de partage et de dĆ©veloppement durable. « Cela a reprĆ©sentĆ© une belle opportunitĆ© concrĆØte pour moi parce que cĀ ‘Ć©tait la premiĆØre fois que je sortais de la CĆ“te d’Ivoire et j’ai pu connaĆ®tre d’autres cultures et apprendre beaucoup de CASOBU, par exemple, leur approche du microcrĆ©dit. Lorsque je suis rentrĆ©e dans mon pays, j’ai commencĆ© Ć proposer moi aussi ce modĆØle de microcrĆ©dit en commenƧant avec les personnes que je connaissais. Nous avons dĆ©jĆ formĆ© deux groupes qui jusqu’Ć ce jour semblent bien fonctionner…Ā Ā», raconte Estelle. Tout ce qu’elle a reƧu, a poussĆ© Estelle Ć s’engager pour FraternitĆ© avec l’AfriqueĀ : ”Les Ć©tudes terminĆ©es, j’ai pensĆ© que, bien que ne pouvant donner une contribution matĆ©rielle, je pouvais mettre mon temps libre Ć disposition du projet”, et donc, d’une part, elle travaille dans l’administration, les finances et la gestion du magasin du centre mĆ©dical et d’autre part, elle rĆ©dige des rapports, s’occupe de l’administration et se trouve Ć l’intĆ©rieur de la commission qui Ć©value les candidatures et accompagne les Ć©tudiants qui reƧoivent les bourses d’Ć©tude, dont elle a beaucoup d’expĆ©rience, Ć©galement parce qu’elle en a bĆ©nĆ©ficiĆ© elle-mĆŖme autrefois.
Le centre mĆ©dical de Man est nĆ© en 2002 pendant la guerre civile lorsque l’hĆ“pital avait Ć©tĆ© fermĆ©. Il Ć©tait installĆ© dans un appartement de 3 chambres, puis, en 2008, l’actuel CMS (Centre MĆ©dico Social) a Ć©tĆ© inaugurĆ© avec des salles d’attente de consultations, chambres d’hĆ“pital de jour, pharmacie, laboratoire. Mais aujourd’hui, le flux de patients est tel qu’on est en train de construire un nouveau Centre, où seront ajoutĆ©s, des services de diagnostic et avec l’objectif d’amĆ©liorer la qualitĆ© des services sanitaires et de rĆ©duire la malnutrition infantile dans la rĆ©gion de Man, ainsi que de consolider l’Ć©ducation des mĆØres dans le domaine de la nutrition.
A Man, la situation sanitaire de la population est problĆ©matique. Tout se paie Ć l’avance et sans possibilitĆ© de remboursement. Vu la pauvretĆ© d’une grande partie de la population, les familles rĆ©ussissent Ć faire face en gĆ©nĆ©ral aux dĆ©penses alimentaires et Ć celles scolaires. Mais si la maladie frappe Ć la porte, on arrive chez le mĆ©decin, dĆ©sormais quand l’Ć©tat du patient est grave. Le nouveau centre mĆ©dical pourra soigner chaque annĆ©e 6 mille patients adultes et 3 mille enfants. Cfr. AMU nouvelles 2/2015
Ā«Ces mots concluent les paroles dāadieu que JĆ©sus adresse Ć ses disciples, au cours de la derniĆØre cĆØne, avant dāĆŖtre livrĆ© aux mains de ceux qui allaient le mettre Ć mort. Dialogue dense, dans lequel JĆ©sus rĆ©vĆØle toute la profondeur de son rapport avec le PĆØre et de la mission que celui-ci lui a confiĆ©e. JĆ©sus est sur le point de quitter cette terre, tandis que ses disciples poursuivront son Åuvre dans le monde. Comme lui, ils connaĆ®tront la haine, la persĆ©cution, et mĆŖme la mort (JnĀ 15,18.20Ā ; 16,2). Comme la sienne, leur mission sera dure. Il connaĆ®t bien les difficultĆ©s et les Ć©preuves qui les attendentĀ : “En ce monde vous ĆŖtes dans la dĆ©tresse”, leur dit-il (Jn 16, 33). JĆ©sus sāadresse ainsi aux apĆ“tres rĆ©unis autour de lui pour ce dernier repas, mais il a aussi devant lui toutes les gĆ©nĆ©rations de disciples – la nĆ“tre Ć©galement – qui le suivront au long des siĆØcles. Sans aucun doute, dans notre vie, joies mais aussi ādĆ©tressesā ne manquent pasĀ : avenir incertain, emploi prĆ©caire, pauvretĆ©s, maladies, souffrances engendrĆ©es par les calamitĆ©s naturelles et les guerres, violence au sein des familles et entre les nations. Des dĆ©tresses qui tiennent aussi au fait dāĆŖtre chrĆ©tiensĀ : lutte quotidienne pour vivre en cohĆ©rence avec lāĆvangile, sentiment dāimpuissance face Ć une sociĆ©tĆ© qui semble indiffĆ©rente Ć la Parole de Dieu, railleries, mĆ©pris, quand ce nāest pas une persĆ©cution ouverte de la part de ceux qui ne comprennent pas lāĆglise ou qui sāopposent Ć elle. JĆ©sus connaĆ®t toutes ces tribulations pour les avoir vĆ©cues lui-mĆŖmeĀ ; et pourtant, il dĆ©clareĀ : āPrenez courage, jāai vaincu le monde.ā Cette affirmation ferme et convaincue semble contradictoire. Comment JĆ©sus peut-il affirmer quāil a vaincu le monde, alors que, quelques instants aprĆØs avoir prononcĆ© ces paroles, il sera fait prisonnier, flagellĆ©, condamnĆ©, tuĆ© de la faƧon la plus cruelle et la plus ignominieuseĀ ? Il semble bien ne pas avoir triomphĆ©, mais plutĆ“t avoir Ć©tĆ© trahi, rejetĆ©, rĆ©duit Ć nĆ©ant, dans un Ć©chec retentissant. En quoi consiste donc sa victoireĀ ? Dans sa rĆ©surrectionĀ ! La mort ne peut le retenir en son pouvoir. Sa victoire est si puissante, quāil nous y fait participer avec lui. Il se rend prĆ©sent parmi nous et nous entraĆ®ne avec lui dans la plĆ©nitude de la vie, dans la nouvelle crĆ©ation. Cependant, avant tout, sa victoire est lāacte dāamour le plus grand, celui par lequel il a donnĆ© sa vie pour nous. Cāest lĆ , au cÅur de la dĆ©faite, quāil triomphe totalement. En pĆ©nĆ©trant tous les aspects de la mort, il nous a libĆ©rĆ©s de tout ce qui nous opprime, il a transformĆ© tous nos actes nĆ©gatifs, nos tĆ©nĆØbres, nos souffrances, en une rencontre avec Lui, Dieu, Amour, plĆ©nitude. Ć chaque fois quāil pensait Ć la victoire remportĆ©e par JĆ©sus, Paul exultait de joie. Oui, affirmait-il, JĆ©sus a affrontĆ© toutes les adversitĆ©s, jusquāĆ lāĆ©preuve suprĆŖme de la mort, et il en est ressorti vainqueurĀ ; alors nous aussi, avec lui et en lui, nous pouvons vaincre toutes les difficultĆ©s, bien plus, “nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimĆ©s.Ā Oui, jāen ai lāassuranceĀ : ni la mort ni la vie, [ā¦], ni aucune autre crĆ©ature, rien ne pourra nous sĆ©parer de lāamour de Dieu manifestĆ© en JĆ©sus Christ notre Seigneur”. (RmĀ 8, 37-38Ā ; 1 CorĀ 15, 57). On comprend alors cette invitation de JĆ©sus Ć ne plus avoir peur de rienĀ : āPrenez courage, jāai vaincu le monde.ā Cette parole de JĆ©sus, que nous garderons vivante en nous durant tout le mois, pourra nous insuffler confiance et espĆ©rance. Quelles que soient les circonstances où nous nous trouvons, aussi dures et difficiles soient-elles, nous avons la certitude qu’il les a dĆ©jĆ assumĆ©es et surmontĆ©es. MĆŖme sans avoir la force intĆ©rieure qui a Ć©tĆ© la sienne sur terre, nous lāavons, lui en personne, qui vit et qui lutte avec nous. Quand nous nous sentons submergĆ©s par les difficultĆ©s, les Ć©preuves, les tentations, nous pouvons alors lui direĀ : « Si toi, tu as vaincu le monde, tu sauras aussi triompher de cette ādĆ©tresseā que je vis. Pour moi, pour ma famille, pour mes collĆØgues, ce qui nous arrive semble ĆŖtre un obstacle insurmontable, nous avons lāimpression de ne pas y arriverĀ ; mais, avec toi prĆ©sent au milieu de nous, nous trouverons le courage et la force dāaffronter cette adversitĆ©, jusquāĆ ĆŖtre āplus que vainqueursāĀ Ā». Il ne s’agit pas dāavoir une vision triomphaliste de la vie chrĆ©tienne, où tout serait facile et sans difficultĆ©s. JĆ©sus est victorieux, prĆ©cisĆ©ment quand il vit le drame de la souffrance, de lāinjustice, de lāabandon et de la mort. Sa victoire, cāest dāavoir affrontĆ© la souffrance par amour, dāavoir cru en la vie aprĆØs la mort. Peut-ĆŖtre devrons-nous parfois, comme JĆ©sus et comme les martyrs, attendre le Ciel pour voir une victoire totale sur le mal. Nous avons peur, souvent, de parler du Paradis, comme si le fait dāy penser Ć©tait une drogue pour ne pas affronter avec courage les difficultĆ©s, un anesthĆ©siant pour attĆ©nuer les souffrances, un alibi pour ne pas lutter contre les injustices. LāespĆ©rance du Ciel et la foi en la RĆ©surrection sont au contraire un stimulant puissant pour affronter toutes les adversitĆ©s, soutenir les autres dans leurs Ć©preuves, et croire que le dernier mot est Ć lāamour qui triomphe de la haine, Ć la vie qui met la mort en Ć©chec. Alors, Ć chaque difficultĆ©, personnelle ou chez nos proches, ou encore chez dāautres Ć travers le monde, renouvelons notre confiance en JĆ©sus. PrĆ©sent en nous et au milieu de nous, il a vaincu le monde, nous associant Ć sa victoire, et nous ouvrant le Paradis où il est allĆ© nous prĆ©parer une place. Nous trouverons ainsi le courage dāaffronter toutes les Ć©preuves. Nous pourrons tout surmonter, en celui qui nous donne la forceĀ». Fabio Ciardi
Ā«Le magazine āParis-Matchā a publiĆ© un long article sur un document extrĆŖmement important qui peut nous dĆ©voiler quelque chose de Celui que nous aimons. Je lāai parcouru rapidement, mais il māa impressionnĆ©e. Au cours de cette annĆ©e, parce que les Gen lāavaient dĆ©sirĆ©, jāai essayĆ© de ne parler que dāun seul sujetĀ : JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©. Nous voulons connaĆ®tre ce mystĆØre, nous voulons le creuser. Nous voulons voir, savoir, et comprendre, autant que nous le pouvons, ce qui peut ĆŖtre considĆ©rĆ© comme le sommet de la passion de JĆ©sus. āParis-Matchā faisait Ć©tat dāune Ć©tude effectuĆ©e sur le linceul, le Saint Suaire, qui a enveloppĆ© le corps de JĆ©sus lors de sa sĆ©pulture et qui est conservĆ© Ć Turin. Les Ć©tudes faites sur cette extraordinaire piĆØce de tissu laissent Ć penser quāelle est vraiment authentique. Elle rĆ©vĆØle quelque chose, et mĆŖme beaucoup, sur le Christ lorsquāil vivait son agonie, Ć©levĆ© lĆ -haut entre terre et ciel. Cāest de ce JĆ©sus Homme que je voudrais vous parler aujourdāhui. Il māintĆ©resse beaucoup, parce que cāest dans cette chair quāhabitait son Ćme, qui a traversĆ© les terribles tĆ©nĆØbres de lāabandon. Le linceul, comme le dit āParis-Matchā, est lui-mĆŖme un reportageĀ ; il porte, en effet, de nombreuses traces du corps sacrĆ© du Christ. Il dit que JĆ©sus Ć©tait un homme fort et travailleurĀ : la musculature de lāĆ©paule et du bras droit le dĆ©montre. La musculature des jambes dit que cāĆ©tait un marcheur, et nous en savons quelque chose, dāaprĆØs lāĆvangile. Sa flagellationĀ a Ć©tĆ© terribleĀ : plus de cent coups, appliquĆ©s dans un ordre prĆ©cis. ClouĆ© par les pieds, tout son corps, privĆ© du moindre appui, tombait en avant, retenu seulement par les clous de ses mains. La couronne dāĆ©pines nāĆ©tait pas telle que nous avons lāhabitude de lāimaginer. La prĆ©sence de gros trous dans la tĆŖte indique quāon avait plantĆ© sur sa tĆŖte une touffe entiĆØre dāĆ©pines. Le visage, avec un Åil tumĆ©fiĆ©, ne serait pas ensanglantĆ© comme le reste de son corps, ce qui confirmerait lāĆ©pisode de VĆ©ronique, tel que nous le connaissons par la tradition. Un genou est blessĆ© par une lourde chute. Du sang de toutes parts. Une Ć©pĆ©e a atteint son cÅur, en passant par la base du thorax⦠Douleur, douleur, douleur inĆ©narrable, inconcevable. Trois longues heures ā une Ć©ternitĆ© ā passĆ©es ainsi, sans perdre jamais connaissance. Jāai compris que personne au monde ne peut dire quāil ait jamais souffert comme Lui a souffert, et jāai compris que Lui peut toujours dire quelque chose de plus Ć quiconque en ce monde est visitĆ© par une souffrance quelle quāelle soit. « Pourquoi JĆ©sus a-t-il souffertĀ ?Ā Ā», māa demandĆ©, il y a quelques jours, un jeune CorĆ©en. Il y avait une fracture Ć rĆ©parer entre Dieu et lāhomme. Seul le prix quāil a payĆ© pouvait la rĆ©parer. Il semble que soit passĆ©, aujourdāhui, le temps où les chrĆ©tiens mĆ©ditaient les douleurs de JĆ©sus, rĆ©volu le temps où lāon suivait pas Ć pas sa montĆ©e au Calvaire. Ces pratiques sont tombĆ©es en dĆ©suĆ©tude, ensevelies sous la poussiĆØreĀ ; elles ont Ć©tĆ© vidĆ©es de leur signification parce quāelles nāĆ©taient plus lāexpression dāun amour vrai. « Femmes, pourquoi pleurez-vous sur moiĀ ? Ne pleurez pas sur moi, mais sur vous-mĆŖmesĀ Ā» (LcĀ 23, 28), rĆ©pĆØte JĆ©sus, aujourdāhui, Ć certains chrĆ©tiens qui nāont quāune comprĆ©hension superficielle des choses et qui portent en eux une piĆ©tĆ© pĆ©trifiĆ©e ou presque, purement sentimentale. Il y a deux choses quāil faut comprendre, avant de pĆ©nĆ©trer la douleur mystĆ©rieuse de notre Ami crucifiĆ©, le vivant dāentre les vivants, pour tous les siĆØcles. Et cāest ceciĀ : il a tout supportĆ© par amour. Et nous, nous devons rĆ©pondre Ć son amour par notre amour. CommentĀ ? Nous devons faire de chaque douleur physique, petite ou grande, qui nous touche, un don pour Lui, pour continuer en nous, vingt siĆØcles aprĆØs, sa Passion pour le salut du monde. Car il nous a avertisĀ : « Si quelquāun veut venir Ć ma suite⦠quāil prenne sa croix et quāil me suive.Ā Ā» (Mt 16, 24Ā ; Mc 8, 34Ā ; LcĀ 9, 23)Ā». Chiara LubichĀ Extrait de āGenā, juinĀ 1970Ā : – Ć©ditorial Il nostro compito venti secoli dopo SourceĀ : Centre Chiara Lubich
SobriĆ©tĆ© “Chaque matin, avant de prendre lāautobus, je fais un trajet Ć pied et, souvent, je suis attirĆ©e par une scĆØne qui se rĆ©pĆØte: des hommes, femmes, jeunes, personnes Ć¢gĆ©es, habillĆ©s assez dĆ©cemment, munis de caddies et de bĆ¢tons, āpĆŖchentā un peu de tout dans les bennes Ć ordures. Ć leur maniĆØre, ils me donnent une leƧon, mĆŖme si, en tant que chrĆ©tienne, jāessaye dāĆŖtre attentive Ć lāessentiel et dāĆ©viter les gaspillages: choisir la sobriĆ©tĆ©, le recyclage, en rĆ©pondant ānonā avec conviction, chaque fois que le consumĆ©risme me flatte avec ses offres.” (Emi ā Italie) Grand-mĆØre “āAime tes ennemisā. Cette phrase de lāĆvangile māa bouleversĆ©e, parce qu’en y pensant bien, moi aussi jāavais un ennemi: ma grand-mĆØre, que ma famille ne frĆ©quentait plus depuis des annĆ©es Ć cause de vieilles querelles. Lorsque jāai appris qu’elle nāallait pas bien du tout, jāai pensĆ© lui rendre visite. Mes parents Ć©taient surpris que je me sois soudainement souvenue dāelle. Ils nāavaient pas la force dāy aller aprĆØs autant dāannĆ©es, mais si je le dĆ©sirais, je pouvais lui rendre visite. Lorsque je suis entrĆ©e dans sa maison, tous me regardaient, Ć©tonnĆ©s, et me traitaient froidement. Ce nāĆ©tait pas facile, mais j’ai continuĆ©. Grand-mĆØre Ć©tait trĆØs malade. Elle Ć©tait assoupie, mais lorsqu’elle sāest rĆ©veillĆ©e, jāai pu la saluer et elle māa embrassĆ©e: “Tu es ma petite-fille, je tāai reconnue. Je suis contente, je suis contente⦔ Nous avons toutes deux pleurĆ© de joie. De retour Ć la maison, j’ai convaincu mes parents et nous sommes retournĆ©s la voir ensemble. CāĆ©tait un moment de grande Ć©motion! Ć peine une semaine aprĆØs, grand-mĆØre nous a quittĆ©s pour le Ciel.” (S.A. ā Pakistan) CāĆ©tait moi “Nous habitons Ć la campagne. Tino, notre voisin, est un enfant qui vit dans un environnement difficile; cāest peut-ĆŖtre pour cela quāil est violent aussi avec notre fils Andrea, qui a le mĆŖme Ć¢ge. Un aprĆØs-midi, je retrouve le nouveau vĆ©lo d’Andrea cassĆ©. Impatiente, je veux absolument savoir qui cāĆ©tait. Peu aprĆØs, arrive Andrea, tout penaud. āMaman, jāai cassĆ© le vĆ©lo.ā Surprise, jāai dĆ» le gronder, avant de le pardonner. Le lendemain, il finit par me confesser: āTu sais maman, cāest Tino qui a cassĆ© le vĆ©lo. Mais tu Ć©tais si furieuse, que jāai eu peur pour lui. Ć la maison, ils lui crient constamment dessusā¦ā” (I.P. ā BrĆ©sil)
Ā« Dans un monde où la diversitĆ© est vue comme une menace, notre faƧon d’ĆŖtre ensemble en amitiĆ© et en paix est un signe d’ouverture rĆ©ciproque et d’engagement pour la fraternitĆ© humaine Ā». Les paroles du cardinal Jean-Louis Tauran, prĆ©sident du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, rĆ©sument bien la signification du colloque bouddhiste-catholique qui s’est ouvert aujourd’hui, mardi 23 juin Ć Castel Gandolfo, sur le thĆØme: souffrance, libĆ©ration et fraternitĆ©. Dans son intervention introductive, le cardinal Tauran a comparĆ© le dialogue entre les deux rĆ©alitĆ©s Ć un pĆØlerinage intĆ©rieur. En s’inspirant de la dĆ©claration conciliaire Nostra aetate ā dont on cĆ©lĆØbre le cinquantiĆØme anniversaire ā il a rappelĆ© que dans le Ā« bouddhisme, selon ses diffĆ©rentes Ć©coles, l’on enseigne une voie par laquelle les hommes, le cÅur dĆ©vot et confiant, sont capables de parvenir Ć l’Ć©tat d’illumination suprĆŖme par le biais de ses propres efforts et avec l’aide venue d’en haut Ā» (Naum, 2). En somme, a-t-il prĆ©cisĆ©, Ā« nous sommes tous des pĆØlerins Ā» et le dialogue bouddhiste-catholique est Ā« une partie de la recherche commune en cours pour saisir le mystĆØre de la vie et les vĆ©ritĆ©s ultimes Ā». DĆØs lors, si chaque dialogue est un pĆØlerinage intĆ©rieur, trois postulats sont nĆ©cessaires pour atteindre le but.
Le premier, a expliquĆ© le prĆ©sident du dicastĆØre du Vatican, est Ā« moins de bagages Ā»: en d’autres termes Ā« dĆ©passer les prĆ©jugĆ©s, les blessures, les peurs, afin d’Ć©couter son propre cÅur et celui de l’autre Ā». Le deuxiĆØme est la Ā«traversĆ©e des frontiĆØres Ā», c’est-Ć -dire des confins ethniques, religieux, linguistiques et culturels, pour connaĆ®tre, comprendre et respecter l’autre Ā», en transformant ainsi Ā« l’ignorance en connaissance, un Ć©tranger en ami, l’hostilitĆ© en hospitalitĆ© et la divergence en convergence Ā». Le troisiĆØme est le Ā« retour Ć la maison Ā», transformĆ©s par l’expĆ©rience qui a Ć©tĆ© vĆ©cue. Source: NEWS.VA
āLāĆ©vĆŖque māavait chargĆ© de travailler dans le conseil pour lāÅcumĆ©nisme et le dialogue. Il y a quinze ans lorsquāun ami prĆŖtre du diocĆØse voisin de Fano māavait proposĆ© de faire un projet interdiocĆ©sain pour promouvoir des jumelages ÅcumĆ©niques entre paroisses europĆ©ennes, je lui avais dit non Ā» Le rĆ©cit du PĆØre Giorgio Paolini commence par Ć©voquer cette hĆ©sitation. Elle disparaĆ®t vite lorsquāil se souvient de lāappel de Chiara Lubich Ć Londres en 1996 où elle encourage Ā« un ÅcumĆ©nisme du peuple Ā», Ā« un ÅcumĆ©nisme de la vie Ā» (vidĆ©o). Ā« Jāai alors repris contact avec lāami de Fano : avec lui et quelques amis prĆŖtres nous nous sommes lancĆ©s dans lāexpĆ©rience des jumelages ÅcumĆ©niques Ā» La premiĆØre paroisse avec laquelle ils entrent en contact est orthodoxe et se trouve en Roumanie. Son curĆ© est le PĆØre Nicu. Ā« De notre relation fraternelle avec lui est nĆ© un projet Ć©ducatif commun concernant tout Ć la fois les jeunes du Mouvement DiocĆ©sain des Marches et ceux de sa paroisse. Il gravite autour du partage de la Parole de Vie et de la spiritualitĆ© de lāunitĆ© entre jeunes catholiques et orthodoxes, propose des relations rĆ©guliĆØres, rythmĆ©es chaque annĆ©e par deux temps forts : Ć NoĆ«l un camp en Roumanie et lāautre en Italie, au cours de lāĆ©tĆ©. Il y a aussi chaque annĆ©e le MeetingĀ ÅcumĆ©niqueĀ des jeunes Ć LoretoĀ fruit de lāamitiĆ© avec le responsable du Centre Jean-Paul II de Montorso (Loreto) qui nous a proposĆ© un camp ÅcumĆ©nique avec tous les jeunes contactĆ©s Ć lāoccasion des jumelages ÅcumĆ©niques, mais pas seulement, pour un partage rĆ©ciproque de toutes les richesses provenant de diverses Eglises. Cette annĆ©e, du 29 juillet au 4 aoĆ»t, aura lieu la septiĆØme Ć©dition qui prĆ©voit la participation de plus de deux cents jeunes : des orthodoxes et grecs catholiques de Roumanie, des luthĆ©riens du Danemark et de SuĆØde, des anglicans de Grande Bretagne et des catholiques dāItalie Ā».
Enfin la promotion de la āculture du dialogueā dans le monde des jeunes. Par exemple cette annĆ©e, en janvier, au cours de la Semaine de PriĆØre pour lāUnitĆ© des chrĆ©tiens, la paroisse de Borgo Santa Maria a reƧu une vingtaine de jeunes roumains de la paroisse avec laquelle elle est jumelĆ©e. Ensuite ils se sont rencontrĆ©s, ainsi que les jeunes italiens du Meeting ÅcumĆ©nique, avec les Ć©tudiants de quatre lycĆ©es de la province de Pesaro Urbino. Barbara poursuit le rĆ©cit en se faisant lāĆ©cho dāune famille de la paroisse. Ā« Dans un monde opprimĆ© par les guerres, les divisions et le terrorisme, ces jeunes ont voulu nous proposer et nous donner un message dāespĆ©rance, de joie et assurĆ©ment une nouvelle culture : celle de la relation et de la rencontre qui fait comprendre que dans la diversitĆ© de lāautre on peut dĆ©couvrir une richesse qui unit et qui ne divise pas. Les Ć©tudiants, aprĆØs avoir vu une projection et Ć©coutĆ© les tĆ©moignages des jeunes du Meeting ÅcumĆ©nique, se sont ensuite rĆ©partis en petits groupes pour mieux connaĆ®tre ces jeunes roumains et leur poser des questions. MalgrĆ© la difficultĆ© de la langue ils ont tout fait pour communiquer de la meilleure faƧon. Nous qui, comme famille, avons participĆ© Ć ces moments en spectateurs et de lāextĆ©rieur, nous tenons Ć remercier tous ceux qui ont cru, croient et croiront en ce projet, je pense aux prĆŖtres et aux Proviseurs des lycĆ©es, mais surtout Ć Dieu qui dans son immense amour nous a fait rencontrer des jeunes motivĆ©s et dĆ©cidĆ©s Ć changer les choses. Nous sommes avec eux et nous croyons quāils pourront, en mobilisant toujours plus de jeunes, crĆ©er un monde meilleur où vivre en paix et en harmonie est possibleĀ». https://vimeo.com/28988462
L’amour est notre missionĀ : c’est le titre de la 8ĆØme Rencontre Mondiale des Familles (World Meeting of FamiliesĀ : WMOF) qui dĆ©butera avec un CongrĆØs (du 22 au 25 septembre) organisĆ© par des experts de tous les coins du monde et qui aura lieu au ‘Pennsylvania Convention Center’, une structure apte Ć accueillir jusqu’Ć 50.000 personnes. Entre-temps, le Pape Bergoglio se rendra au siĆØge de l’ONU Ć New York et Ć celui du CongrĆØs USA Ć Washington DC, invitĆ© ā pour la premiĆØre fois de son pontificat ā Ć prendre la parole dans des siĆØges civils d’une telle importance. Sur le podium du WMOF, qui sera prĆ©parĆ© sur le spectaculaire perron du MusĆ©e d’Art de Philadelphie, le Saint PĆØre arrivera le samedi 26 septembre. Dans un tel scenario suggestif, il rencontrera les familles du monde entier, dans une suite d’expĆ©riences de vie intercalĆ©es entre des performances d’artistes internationauxĀ : un festival-tĆ©moignage qui sera transmis en mondiovision et qui culminera avec la parole du Pape. Le WMOF se conclura le lendemain, dimanche 27 septembre, avec la solennelle cĆ©lĆ©bration eucharistique prĆ©sidĆ©e par le pape, Ć laquelle on prĆ©voit la participation de plus d’un million de personnes. En plus des nombreuses familles des Focolari de toute l’AmĆ©rique, participeront Ć la manifestation Marly et Hans-Peter Stasch du SecrĆ©tariat international des Familles Nouvelles et Anna et Alberto Friso, membres du Conseil Pontifical pour la Famille.
En 2013, la ville colombienne de Meddelin, avec ses 2,4 millions d’habitants, a Ć©tĆ© reconnue comme la ville qui s’est, au monde, modernisĆ©e le plus rapidement et ce, grĆ¢ce aux processus de dĆ©veloppement entrepris au cours des derniĆØres annĆ©es, comme par exemple la rĆ©duction des Ć©missions de dioxyde de carbone, la crĆ©ation d’espaces culturels, et la rĆ©duction de la criminalitĆ©. A Meddelin, la Fondation Mundo Mejor Åuvre et c’est pour ces raisons que la ville a Ć©tĆ© choisie comme siĆØge du IIIĆØme SĆ©minaire d’UNIRedes, qui s’est tenu du 3 au 7 juin. Trente organisations y Ć©taient reprĆ©sentĆ©es, provenant du BrĆ©sil, Mexique, Argentine, Bolivie, Paraguay, Venezuela et Colombie, auxquels doivent s’ajouter 10 autres qui ont participĆ© Ć lĀ ‘Ć©vĆ©nement via streaming. Dans ce sĆ©minaire, les diffĆ©rentes organisations sociales inspirĆ©es par la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ont accueilli le dĆ©fi de renforcer leur cheminement ensemble. Anabel Abascal, membre du ComitĆ© Coordinateur a affirmé : ”Ā Nous, associations sociales qui adhĆ©rons Ć UNIRedes, croyons que dans le monde actuel, travailler en rĆ©seau soit l’unique maniĆØre pour donner la visibilitĆ© Ć la fraternitĆ© universelle, notre principe inspirateurĀ ”. Lors des quatre jours de la rencontre, on a approfondi les instruments Ć disposition pour rĆ©pondre au mieux, avec le travail quotidien, aux grands dĆ©fis sociaux. Susan Nuin, de la ConfĆ©rence Episcopale de l’AmĆ©rique Latine (CELAM) a illustrĆ© le point de vue de lāĆglise rĆ©gionale, en prĆ©sentant les 4 axes transversaux pour l’intervention socialeĀ : prendre soin de la crĆ©ation, construction de la paix, migration et justice sociale. Le docteur italien Giuseppe Milan, au contraire, est intervenu avec une contribution sur la pĆ©dagogie interculturelle basĆ©e sur la spiritualitĆ© de Chiara Lubich. Une pĆ©dagogie qui reconnaĆ®t et assume sur soi, les souffrances et les besoins que la diversitĆ© sociale nous prĆ©sente. Milan affirmeĀ : « L’Ć©ducation a comme principe la fraternitĆ©, former des personnes-monde qui valorisent le dialogue pour construire de nouvelles sociĆ©tĆ©s. La mĆ©thodologie consiste dans l’art d’aimer. Accepter tout le monde et respecter les diffĆ©rentes cultures.Ā Ā».
En outre, on a affrontĆ© des thĆØmes relatifs Ć la consolidation institutionnelle des organisations et Ć la gestion du rĆ©seau. A ce propos, Francesco Tortorella de l’AMU (Action pour un Monde Uni), a expliquĆ© comment les projets s’Ć©laborent partant de la phase du financement jusqu’Ć la participation directe des protagonistes. A la conclusion du travail de groupe, se sont formĆ©s le nouveau ComitĆ© Coordinateur et les diffĆ©rentes commissions de travail qui devront porter de l’avant les divers objectifs de l’UNIRedesĀ : dĆ©velopper de nouvelles stratĆ©gies de communication pour augmenter la communion et la diffusion des diffĆ©rentes actionsĀ ; donner de la visibilitĆ© Ć l’espĆ©rance en faisant connaĆ®tre les petits mais significatifs changements que nos actions gĆ©nĆØrent dans la vie des personnesĀ ; avoir une plus grande influence dans les politiques publiques localesĀ ; tisser de nouveaux liens de coopĆ©ration entre les organisationsĀ ; travailler de maniĆØre Ć ce que chacune des actions sociales donne un rĆ“le de protagonistes aux destinataires des projets, encourageant la rĆ©ciprocité ; organiser le volontariat social comme stratĆ©gie pour amĆ©liorer la gestion des organisations et pour la formation d’hommes nouveaux. On peut accĆ©der aux diffĆ©rentes interventions du IIIĆØme SĆ©minaire grĆ¢ce aux vidĆ©os enregistrĆ©s via streaming et sur la page web de SumĆ Fraternidad.
“Actuellement, l’Irak vit le moment le plus difficile des derniĆØres dĆ©cennies, affirmait un des amis auquel nous avons rendu visite.” Gemma et Pierre nous Ć©crivent depuis Amman, du Mouvement des Focolari en Jordanie et Irak, de retour dāun bref voyage Ć Erbil (Irak). Objectif: montrer concrĆØtement Ć la communautĆ© chrĆ©tienne quāelle nāest pas seule, avec le Focolare prĆ©sent depuis des annĆ©es dans la rĆ©gion, spĆ©cialement durant cette pĆ©riode. Parmi eux, il y a aussi beaucoup de personnes des Focolari. “En Ć©tant avec eux, mĆŖme si nous les avons trouvĆ©s Ć©reintĆ©s, nous avons Ć©tĆ© touchĆ©s de voir comment les personnes sont en continuelle donation envers les autres et croient encore en lāamour de Dieu, malgrĆ© tout.” “En effet, neuf mois ont passĆ© depuis que les villages de la Plaine de Ninive ont Ć©tĆ© envahis par lāEI. La situation gĆ©nĆ©rale du pays a empirĆ© avec les derniers dĆ©veloppements et la conquĆŖte de nouveaux territoires. Les habitants, y compris nos amis, ressentent une grande incertitude dans le futur. Beaucoup sont dĆ©jĆ partis et dāautres pensent quitter le pays.” La proximitĆ© spirituelle est importante. En conclusion de ces quelques jours ensemble, quelqu’un confie: “Nous avons tout perdu, je nāai pas pu finir mes Ć©tudes universitaires, il nāy a pas de travail⦠mais, finalement, jāai retrouvĆ© la paix, et jāai dĆ©cidĆ© de recommencer mon rapport avec Dieu”.
“Durant la rencontre avec la communautĆ© des Focolari ā racontent encore Pierre et Gemma ā nous avons vĆ©cu un moment trĆØs important: chacun a dĆ©clarĆ© ĆŖtre prĆŖt Ć donner sa vie pour lāautre, Ć sāaimer comme JĆ©sus nous a aimĆ©s, de faƧon Ć ce quāIl puisse ĆŖtre prĆ©sent au milieu de nous, comme il lāa promis. Nous avons ensuite mĆ©ditĆ© sur le lien entre lāEucharistie et lāĆglise, avec un commentaire de Chiara Lubich de 1982, “LāEucharistie fait lāĆglise et lāĆglise fait lāEucharistie”. Parmi les rencontres faites, citons celle avec Mgr Bashar Warda, Ć©vĆŖque chaldĆ©en dāErbil, heureux de notre passage. Ć la fin, il nous a demandĆ© de prier plus que jamais pour lāIrak.” “Je suis venu pour vous, chacun est comme le monde entier pour moi⦔ a dĆ©clarĆ© Mgr Salomone Warduni, Ć©vĆŖque auxiliaire de Bagdad de lāĆglise catholique chaldĆ©enne, venu exprĆØs de Bagdad. Il a exhortĆ© tout le monde Ć “ne pas avoir peur, mais Ć aller de lāavant dans la vie de lāidĆ©al de lāunitĆ©, parce que chacun de nous a une mission Ć accomplir”. “Jāessaie de vivre concrĆØtement lāamour qui devient rĆ©ciproque Ć l’intĆ©rieur de la communautĆ©. Je trouve dans lāEucharistie la force pour continuer Ć aimer”, confie une des personnes prĆ©sentes. Et puis, on se rĆ©jouit aussi ensemble: malgrĆ© la situation, un groupe dynamique dāenfants et de jeunes a organisĆ© lāĆ©dition locale de Run4Unity (la course de relai mondiale pour la paix) avec 35Ā jeunes filles et garƧons! “Pour nous, c’Ć©taient des jours intenses ā concluent les deux focolarini de la Jordanie ā une expĆ©rience divine et profonde. Nous avons reƧu plus que ce que nous pouvions donner. On ne se doute pas qu’autant de vie puisse naĆ®tre de cette grande douleur vĆ©cue chrĆ©tiennement.”
āA mon arrivĆ©e, la premiĆØre personne que jāai vue a Ć©tĆ© le cardinal qui a pris mon sac. Lāart dāaimer dont Chiara Lubich parle si simplement est vie Ā». Ce sont les propos de Mgr Ignatius Mascarenhas, Ć©vĆŖque de Chandigarh (Inde), un des 22 Ć©vĆŖques catholiques amis du Mouvement des Focolari, dont douze indiens et un pakistanais venus pour la premiĆØre fois, qui se sont rĆ©unis Ć Bengalore du 3 au 6 juin pour un rendez-vous panasiatique. Leur rencontre a Ć©tĆ© prĆ©parĆ©e par un petit groupe dāentre eux qui se sont rendus ensemble au chevet des malades de lāhĆ“pital voisin, avec le dĆ©sir dāĆŖtre instruments de la misĆ©ricorde de Dieu, une faƧon de tĆ©moigner que la contemplation ne va pas sans lāaction. LāĆ©vĆŖque du Pakistan vit Ć la frontiĆØre de son Pays avec lāInde. Il a partagĆ© son expĆ©rience pastorale : Ā« Il y a deux semaines jāĆ©tais dans un grand dĆ©sert prĆØs de la frontiĆØre. Je suis restĆ© trois jours avec un prĆŖtre en visitant plusieurs villages qui depuis deux ans souffrent de la sĆ©cheresse. Les enfants meurent. Jāai cĆ©lĆ©brĆ© la messe en me servant dāune boĆ®te comme autel. Beaucoup de personnes sont venues, parmi lesquelles quelques hindous. Au cours de la messe nous avons priĆ© pour que vienne la pluie Ā». Des Ć©vĆŖques de lāInde et celui venu du Pakistan cĆ©lĆØbrent ensemble : Ā« Cāest un signe dāespĆ©rance Ā», affirme Mgr Bobet Callari (Philippines). Pourquoi avoir choisi lāInde comme lieu de rencontre? LāInde, qui compte un milliard deux cent cinquante millions dāhabitants, dont 3% de chrĆ©tiens, se caractĆ©rise par la prĆ©sence de plusieurs religions sur son territoire. Les Ć©vĆŖques, pasteurs de petites communautĆ©s, vivent en contact avec des personnes dāautres confessions, religions et cultures. Le Ā« dialogue de la vie Ā» doit donc prĆ©cĆ©der tout type de discours thĆ©ologique et la communion, la proximitĆ© entre Ć©vĆŖques ā comme celle qui a Ć©tĆ© confortĆ©e au cours de cette rencontre et scellĆ©e par un Ā« pacte dāamour rĆ©ciproque Ā» ā est un grand remĆØde contre le dĆ©couragement qui souvent risque de prendre le dessus. Ā« Dans mon diocĆØse ā raconte Stephen Lepcha, Ć©vĆŖque de Darjeeling (Bengale-Occidental) ā jāai des difficultĆ©s avec quelques sectes qui mĆØnent une campagne de haine et nous mettent Ć lāĆ©preuve. Je sais que cela se produira encore, mais ces jours-ci jāai compris quoi faire : aimer de lāamour qui vient de Dieu, quāils soient hindous, musulmans, chrĆ©tiens⦠ils sont tous enfants de Dieu Ā». Ā« Nous avons besoins de la spiritualitĆ© de communion ā affirme Mgr Elias Gonsalves, du diocĆØse dāAmravati (Inde) ā Parfois nous nous retrouvons seuls. La communion entre Ć©vĆŖques est trĆØs importante, elle aide les plus jeunes mais aussi les plus Ć¢gĆ©s. Nous devons grandir dans lāamour rĆ©ciproque Ā».
« MisĆ©ricordeĀ : c’est la parole que rĆ©vĆØle le mystĆØre de la Sainte TrinitĆ©. MisĆ©ricordeĀ : c’est l’acte ultime et suprĆŖme avec lequel Dieu vient Ć notre rencontre. MisĆ©ricordeĀ : c’est la loi fondamentale qui habite au cÅur de chaque personne quand elle regarde avec des yeux sincĆØres, le frĆØre qu’elle rencontre sur le chemin de la vie. MisĆ©ricordeĀ : c’est la vie qui unit Dieu et l’homme, parce qu’il ouvre le cÅur Ć l’espĆ©rance d’ĆŖtre aimĆ©s pour toujours malgrĆ© les limites de notre pĆ©ché ». Ce sont les paroles du Pape FranƧois dans la Bulle papale avec laquelle il a ouvert le 11 avril passĆ©, l’AnnĆ©e jubilaire de la misĆ©ricorde. Dieu « ne se limite pas Ć affirmer son amour, mais le rend visible et tangible. L’amour, d’autre part, ne pourrait jamais ĆŖtre une parole abstraite. Par sa nature propre, il est vie concrĆØteĀ : intentions, attitudes, comportements qui se vĆ©rifient dans l’agir quotidienĀ Ā». Le Pape FranƧois ne signifie bien sĆ»r pas mettre entre parenthĆØses la fidĆ©litĆ© par rapport Ć la vĆ©ritĆ© et Ć la clartĆ© doctrinale, mais dĆ©sire plutĆ“t les conjuguer avec la rĆ©alitĆ© vĆ©cue par les gens. Et ce n’est pas pour cĆ©der Ć des compromis mais par fidĆ©litĆ© Ć ce Dieu dont la VĆ©ritĆ© accomplie est l’Amour. Un message libĆ©rateur qui ne laisse personne tranquille. C’est la voie sur laquelle se meut le chemin des deux synodes des Ć©vĆŖques sur la famille. Un cheminement Ć vivre ā comme le rappellent les ‘Lineamenta‘ envoyĆ©s aux diocĆØses en vue de l’AssemblĆ©e prochaine – « dans la double Ć©coute des signes de Dieu et de l’histoire des hommes et dans la double et unique fidĆ©litĆ© qui s’en suitĀ Ā», se plaƧant avec rĆ©alisme face Ć la famille d’aujourd’hui et gardant en mĆŖme temps « Le regard fixĆ© sur le Christ pour repenser avec une fraĆ®cheur renouvelĆ©e et avec enthousiasme combien la rĆ©vĆ©lation transmise dans la foi de lāĆglise, nous dit sa beautĆ©, sur le rĆ“le et sur la dignitĆ© de la famille » : lāĆvangile de la famille. FidĆ©litĆ© d’une part, au dessein de Dieu qui n’est pas Ć comprendre « comme ‘joug’ imposĆ© aux hommes mais bien plutĆ“t comme un ‘don’Ā Ā», comme ‘‘ La bonne nouvelle” qui se met au service de la rĆ©alisation plus profonde et du bonheur des personnesĀ : mais fidĆ©litĆ©, d’autre part, aux personnes qui vivent et bien souvent souffrent dans une sociĆ©tĆ© complexe, avec une intĆ©rioritĆ© ā propre et vis-Ć -vis d’autrui ā non moins complexe, d’où dĆ©coulent de nombreuses fragilitĆ©s. La parole-clĆ© est l’art de l’accompagnement. A ce propos, le Pape FranƧois souligne dans ”Ā l’Evangelii gaudiumĀ ”: « sans diminuer la valeur de l’idĆ©al Ć©vangĆ©lique, il faut accompagner avec patience et misĆ©ricorde les diffĆ©rentes Ć©tapes de la croissance des personnes qui se construit jour aprĆØs jourĀ Ā». Il faut apprendre toujours à « s’Ć“ter les sandales devant la terre sacrĆ©e de l’autre (cf Ex 3,5). Nous devons donner Ć notre chemin, le rythme salutaire de la proximitĆ©, avec un regard respectueux et plein de compassion mais qui au mĆŖme moment, assainit, libĆØre et encourage Ć mĆ»rir dans la vie chrĆ©tienneĀ Ā». Un accompagnateur valable, en effet, ne condescend pas aux fatalismes ou Ć la pusillanimitĆ©. Il invite toujours Ć vouloir se soigner, Ć se relever, Ć embrasser la croix, Ć tout quitter, Ć toujours sortir Ć nouveau pour annoncer lāĆvangileĀ Ā». Il s’agit d’un programme engageant que lāĆglise est appelĆ©e Ć actualiser ā comme disent encoreĀ : les Lineamenta- « avec la tendresse d’une mĆØre et la clartĆ© du maĆ®tre (cf Eph 4,15)Ā Ā». Et voilĆ , ”lāĆglise”Ā : pas seulement les Ć©vĆŖques et les prĆŖtres, mais le peuple entier de Dieu. « Sans le tĆ©moignage joyeux des conjoints et des familles, Ć©glises domestiques, l’annonce, mĆŖme corrigĆ©e, risque d’ĆŖtre incomprise ou de se noyer dans l’ocĆ©an de paroles qui caractĆ©rise notre sociĆ©té ». Le texte intĆ©gral en italien, avec des rĆ©flexions et des tĆ©moignages, dansĀ : Revue de vie ecclĆ©siale Gen’s.
Depuis le pontificat de Paul VI, tous les Papes ont abordĆ© la question de lāenvironnement en prĆŖtant attention au problĆØme de lāĆ©cologie. Lāencyclique du pape FranƧois sur la crĆ©ation a fait parler dāelle avant mĆŖme dāĆŖtre publiĆ©e. Quelle est la signification et la portĆ©e de ce texte ? āLors de la prĆ©sentation de la Lettre encyclique du Pape FranƧois Ā« Laudato siā Ā» Ć laquelle jāai participĆ© le 18 juin dernier, est venu en Ć©vidence le caractĆØre extraordinaire de ce document. Cāest le fruit dāun travail dāĆ©quipe. Cette encyclique, comme lāa dit le professeur Shellnhuber, fondateur et directeur de lāInstitut de Potsdam pour les Recherches sur lāimpact climatique, intĆØgre foi et raison : son contenu est en accord avec les donnĆ©es scientifiques. Selon la Prof. Carolyn Woo, docteure en Ć©conomie, elle est rĆ©aliste : le pape y soutient, entre autres, quāil est important de protĆ©ger lāenvironnement aussi du point de vue Ć©conomique parce que cela portera du fruit et rĆ©duira les coĆ»ts. Le mĆ©tropolite Jhon Zizioulas, remerciant Ć plusieurs reprises le pape FranƧois, a soulignĆ© comment lāencyclique met en relief la relation de lāhomme, non seulement avec Dieu et le prochain, mais avec la terre. Une relation souvent oubliĆ©e. Enfin le cardinal Turkson, PrĆ©sident du Conseil Pontifical Justice et Paix, a soulignĆ© le fait que le pape FranƧois met au centre de lāEncyclique le concept dāĆ©cologie intĆ©grale, affirmant que Ā« lorsque nous parlons dāenvironnement nous faisons rĆ©fĆ©rence Ć une relation particuliĆØre : celle qui existe entre la nature et la sociĆ©tĆ© qui lāhabite. Cela nous empĆŖche de considĆ©rer la nature comme une rĆ©alitĆ© sĆ©parĆ©e de nous ou comme un simple cadre de vie. Nous sommes inclus en elle, nous en faisons partie et nous en sommes pĆ©nĆ©trĆ©s Ā» Quelles sont les initiatives promues par EcoOne pour la sauvegarde de la CrĆ©ation? Ā« Il y a avant tout une contribution qui porte sur la rĆ©flexion et des Ć©changes lors de congrĆØs internationaux pour Ć©laborer une Ā« pensĆ©e Ć©cologique Ā» fondĆ©e sur quatre piliers : protection de la nature, responsabilitĆ© et conscience de lāenvironnement, relation nouvelle entre la personne et la nature et dĆ©veloppement durable. Par ailleurs, au cours de ces derniĆØres annĆ©es, il y a eu beaucoup dāinitiatives pour approfondir la question, des recherches personnelles et collectives. Je cite seulement, de faƧon brĆØve, la derniĆØre contribution dāEcoOne Ć la rĆ©flexion Ć©cologique publiĆ©e sur la revue Ā« Nuova UmanitĆ Ā» (XXXIV, 2012/1, 199) où lāon propose :
Mais il y a aussi dāautres initiatives de type Ć la fois didactique et Ć©ducatif qui peuvent aider ceux qui veulent changer de style de vie : par exemple le āDĆ© de la Terreā dont chaque face invite Ć protĆ©ger lāenvironnement ou bien le projet scolaire Ā« Donner pour Sauvegarder lāenvironnement Ā» qui propose de faire un Ā« pacte dāĆ©conomie dāĆ©nergie Ā» qui transforme cette Ć©pargne en bourses dāĆ©tudes pour les enfants dĆ©favorisĆ©s. En 1949 Chiara Lubich a vĆ©cu une expĆ©rience mystique où la nature, celle du splendide cadre des Dolomites, a jouĆ© un rĆ“le important. Quelles perspectives offre la vision du cosmos dans la spiritualitĆ© et la mystique de Chiara ? āIl y a, dans la culture qui naĆ®t du charisme de lāunitĆ©, les fondements dāune nouvelle comprĆ©hension du concept de dĆ©veloppement durable qui nāest pas encore entiĆØrement explicitĆ©e. A partir des intuitions de Chiara nous avons appris quāen regardant la nature avec les yeux de Dieu nous cueillons Sa prĆ©sence sous les choses. La nature est perƧue comme un don de Dieu, comme lāexpression de son amour. Lorsquāelle dit que Ā« tout est substantiellement maintenu par lāamour Ā» nous voyons lāunitĆ© dans la biodiversitĆ© tout comme dans la diversitĆ© non biologique. De plus nous comprenons que Dieu crĆ©e par amour. Ā« Quand Dieu crĆ©a, il crĆ©a toutes les choses Ć partir de rien par amour parce quāil les crĆ©a Ć partir de Lui⦠Il les fit sortir de Lui-mĆŖme parce quāen les crĆ©ant il mourut (dāamour), il se perdit par amour, il aima et donc il crĆ©a Ā». Pour Chiara, en Dieu, la logique qui sous-tend lāacte crĆ©ateur consiste toujours dans le fait quāIl se vide de Lui-mĆŖme afin quāĆ©merge la crĆ©ation. Chiara voit la crĆ©ation comme une action de Dieu qui nāest pas Ć©trangĆØre Ć sa dynamique interne qui est de se donner complĆØtement ; donc Dieu a non seulement crƩƩ le cosmos, mais il le maintient en vie et le soutient continuellement, instant par instant en lāaccompagnant de son amour prĆ©voyant. Enfin, nous percevons le fil dāor qui relie les ĆŖtres. Ā« Sur la terre tout Ć©tait donc dans une relation dāamour avec tout : chaque chose avec chaque choseā¦mais il faut ĆŖtre lāAmour pour tisser ce fil dāor entre les ĆŖtres Ā». Le caractĆØre relationnel de la nature nous parle du CrĆ©ateur qui est relation, cāest lāĆŖtre relationnel par excellence. Dieu vit lui-mĆŖme de cette relation qui est trinitaire et toutes les choses quāIl a crƩƩes portent cette empreinte trinitaireĀ».
Parmi les thĆ©matiques qui seront discutĆ©s et examinĆ©s avec les jeunes participants, les chercheurs et les entrepreneurs de lāEdC au cours de lāUniversitĆ© dāĆ©tĆ© (Summer School): – Une Ć©conomie de communion est-elle possible? ExpĆ©riences dāentrepreneurs en provenance de divers points du monde. – Lāhomme est-il vraiment homo oeconomicus? Sāil ne lāest pas quāest-ce que cela change dans les pratiques de lāĆ©conomie et de lāentreprise ? – CrĆ©ativitĆ© et gĆ©nĆ©rativitĆ©: des clĆ©s pour construire une Ć©conomie nouvelle. – ExpĆ©riences dāentreprises qui ont mis au point de nouvelles faƧon de faire du business – Le courage de changer les convictions et les pratiques dominantes. – Que pouvons-nous faire pour ĆŖtre le changement que nous voulons? Sont prĆ©vues des interventions de professeurs de diverses universitĆ©s europĆ©ennes et de lāInstitut Sophia (Loppiano ā FI), ainsi que celles dāentrepreneurs de lāEdC en provenance du monde entier ; workshops de management dāentreprise, de recherche, de communication, dāinnovation sociale. Pour en savoir plus
Raimundo est coiffeur. Edilena est esthĆ©ticienne et employĆ©e publique. S’intĆ©resser Ć l’environnement, cela ne rejoint pas particuliĆØrement leurs compĆ©tences spĆ©cifiques. Mais face Ć l’invasion environnementale et culturelle qu’ils Ć©taient en train de subir, ensemble avec d’autres familles, avec lesquelles ils partagent les idĆ©aux chrĆ©tiens, ils ont commencĆ© Ć se poser quelques questions. Quel hĆ©ritage voulons-nous laisser Ć nos enfantsĀ ? Comment rendre prĆ©sente notre vision des choses Ć une sociĆ©tĆ© qui ne semble pas percevoir les dangers de cette dĆ©gradationĀ ? Comment aller Ć contre-courantĀ ? MariĆ©s depuis 29 ans, avec trois enfants et trois petits-enfants, ils habitent Ć Abaetetuba (ParĆ ā BrĆ©sil), une ‘ Ć®le’ qui comprend IgarapĆ©-Miri, Moju et Barcarena, trois villes cĆ©lĆØbres par la prolifĆ©ration d’industries et de mines. Beaucoup de familles ont quittĆ© les champs pour travailler pour les multinationales, en s’installant sans critĆØres dans les pĆ©riphĆ©ries et alimentant de nouvelles zones de pauvretĆ© dans l’illusion d’un bien-ĆŖtre jamais atteint. L’impact de ces industries sur l’environnement a Ć©tĆ©, et c’est peu dire, dĆ©vastateur. Il a commencĆ© avec la taille irrationnelle des aƧaizeiros (plante d’origine rĆ©gionale), par l’extraction du palmito destinĆ© Ć l’exportation, privant ainsi les familles d’un aliment qui leur est essentiel. Les rĆ©sidus industriels, dĆ©chargĆ©s dans les fleuves, ont causĆ© une rĆ©duction visible de poissons et de crevettes, alors que la pollution atmosphĆ©rique a rĆ©duit considĆ©rablement la production de fruits. Et cela, Ć l’Ć©chelle locale. Mais les effets de la dĆ©forestation se rĆ©percutent aussi au niveau mondial. L’Amazonie, en effet, est une rĆ©gion où tout est ‘mĆ©ga’Ā : mĆ©ga son extension (elle occupe plus des 50Ā % du BrĆ©sil tout entier), mĆ©ga, sa biodiversitĆ©, mĆ©ga, la forĆŖt et son volume d’eau douce. Mais Ć cause de la dĆ©forestation en action, toutes ces prĆ©cieuses ressources risquent de perdre toute leur efficacitĆ©. Il n’est pas facile de comprendre ce qu’il y a lieu de faire. Mais Raimundo et Edilena, comptent sur un Ć©lĆ©ment qui peut faire la diffĆ©renceĀ : l’unitĆ© avec les autres familles, et la force qui dĆ©coule du fait de se laisser guider par Dieu aussi dans leurs choix. Ils prennent ensemble une dĆ©cisionĀ : transformer avec leurs propres ressources, un espace de pĆ¢turages de 34 ha en un verger. Pour le choix des arbres, ils cherchent les variĆ©tĆ©s typiques de la rĆ©gion, qui risquent le plus l’extinction, quelques-unes qui ne sont mĆŖme plus dĆ©sormais connues par les jeunes. Ils travaillent dur, mais avec grand enthousiasme, crĆ©ant ainsi Ć Abaetetuba un espace de prĆ©servation de la biodiversitĆ© locale. Maintenant, le verger produit des fruits comestibles de 166 essences indigĆØnes et de deux essencesĀ africaines,Ā composant une collection unique en son genreĀ : une richesse forestiĆØre qui se propose comme alternative au futur dĆ©veloppement durable de la rĆ©gion. L’espace, dĆ©nommĆ© Radini, en hommage Ć leurs enfants Raisa, Radi et Raoni, est souvent visitĆ© par des chercheurs, et environnementalistes de rĆ©putation mondiale, par des acteurs, des chanteurs et aussi des Ć©vĆŖques et des gens comme vous et moi, surtout des jeunes. Sur le site, il y a en effet, des espaces pour des leƧons thĆ©orico/ pratiques avec distribution de matĆ©riel vulgarisĆ© qui peut ĆŖtre diffusĆ© sur la biodiversitĆ©, et la conservation du milieu. Mais Ć©galement Ć la suite de prix et de reconnaissances obtenus, – celle de 2012, particuliĆØrement significative, provenant du MusĆ©e Goeldi de ParĆ ā le site commence Ć ĆŖtre diffusĆ© dans les journaux et dans les revues de la rĆ©gion. Edilena et Raimundo sont toujours trĆØs surpris de voir l’intĆ©rĆŖt de tant de gens, quelques personnes se sentant encouragĆ©es Ć suivre leur exemple pour devenir, comme ils se dĆ©finissent eux-mĆŖmes, des ”environnementalistes de cÅur”.
Un Ā« appel Ć communications Ā», call for papers en italien et anglais a Ć©tĆ© lancĆ© en vue du congrĆØs autour des thĆ©matiques suivantes : Droit de lāenvironnement et Droit Ć lāenvironnement ā CaractĆØre relationnel du droit environnemental ā Protection publique de lāenvironnement et droit de participation ā Environnement, ville et territoire ā Protection de lā environnement et responsabilitĆ© ā ResponsabilitĆ© des entreprises ā Protection de lāenvironnement et lĆ©galitĆ©. Les questions ont Ć©tĆ© choisies Ć la suite des travaux et des rĆ©flexions qui ont Ć©mergĆ© lors de la prĆ©paration du CongrĆØs et en particulier au cours du SĆ©minaire international de mars 2014 qui sāest tenu Ć Castelgandolfo (Rome) et de lāUniversitĆ© dāĆ©tĆ© qui a eu lieu Ć Abrigada (Portugal) en juin 2014. Programme en italien et anglais CommuniquĆ©s de presse Le site www.comunionediritto.org fera rĆ©guliĆØrement le point sur la prĆ©paration du CongrĆØs et les inscriptions.
http://vimeo.com/130879600 Ā« Pour moi le dialogue nāest pas un rituel qui se rĆ©pĆØte chaque annĆ©e et va rejoindre ensuite les rayonnages, mais une contribution essentielle pour rĆ©soudre les problĆØmes majeurs auxquels les sociĆ©tĆ©s europĆ©ennes sont aujourdāhui confrontĆ©es : la peur de la diffĆ©rence, les consĆ©quences de la crise, le maintien dāun environnement durable. Les religions peuvent jouer un rĆ“le auprĆØs des communautĆ©s pour nous aider Ć conduire lāEurope vers une situation meilleure que celle où elle se trouve en ce moment Ā». Ce sont les propos tenus par Frans Timmermans aprĆØs la rencontre annuelle des hauts responsables avec les leaders religieux, autour du thĆØme : Ā« Vivre ensemble et accepter les diffĆ©rences Ā». En plus du premier Vice-prĆ©sident de la Commission europĆ©enne, il y avait Antonio Tajani, Vice-prĆ©sident du Parlement europĆ©en et quinze leaders religieux des communautĆ©s chrĆ©tienne, juive, musulmane, hindoue, bouddhiste et mormone. Pour comprendre le rĆ“le jouĆ© par les religions, il suffit de voir le nombre croissant des rendez-vous qui ont lieu entre les institutions politiques et les responsables religieux. Ceux-ci sont consultĆ©s non plus sĆ©parĆ©ment mais appelĆ©s Ć travailler ensemble en vue de rĆ©soudre les conflits, Ć la recherche du chemin qui permet de vivre ensemble et dans la paix. En tĆ©moignent le rĆ©cent dĆ©bat qui sāest tenu Ć lāONU avec de hauts responsables sur Ā« TolĆ©rance et rĆ©conciliation Ā», la rencontre des responsables religieux au Kazakhstan, lāattente du discours que prononcera le Pape FranƧois Ć lāONU en septembre prochain, et maintenant, au niveau europĆ©en, cette rencontre Ć lāinitiative de la Commission EuropĆ©enne. Le rendez-vous dāaujourdāhui fait suite Ć celui du 2 juin avec les associations philosophiques et non confessionnelles et sāinscrit dans le cadre prĆ©vu par le TraitĆ© de Lisbonne. Au cours de la confĆ©rence de presse des questions brĆ»lantes ont Ć©tĆ© posĆ©es ā concernant les politiques europĆ©ennes dāimmigration, lāaugmentation des foreign fighters (qui partent de lāEurope pour faire le jihad), la naissance du groupe dāextrĆŖme droite au sein du Parlement europĆ©en ā auxquelles imams, rabbins et Ć©vĆŖques ont rĆ©pondu. Le mĆ©tropolite Joseph, de lāEglise orthodoxe roumaine, a soulignĆ© le rĆ“le des Mouvements ecclĆ©siaux, comme celui de la CommunautĆ© santāEgidio, en rappelant son engagement en faveur de la promotion du dialogue interreligieux.
Quant Ć Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des focolari, en sortant de ce long dialogue, elle a exprimĆ© sa joie dāavoir participĆ© Ć un Ć©change vraiment libre, dans une rĆ©elle Ć©coute. Elle a rappelĆ© la RĆØgle dāOr, commune Ć toutes les religions et citĆ© comme exemple lāexpĆ©rience du groupe interreligieux Ā« Vivre ensemble Ć Cannes Ā». En marge de la rencontre elle nous a confiĆ© : Ā« Il nāy a pas de religion qui ne veuille le dialogue, il nāy a pas de responsables religieux qui ne cherchent pas Ć faire tout leur possible pour le promouvoir. Cela permet dāespĆ©rer, parce que, malgrĆ© tout ce que nous voyons autour de nous, la religion peut vraiment apporter un message nouveau et aider ce processus de dialogue qui Ć certains moments semble presque impossible Ā». Elle insiste Ć nouveau en disant : Ā« Il est important que les communautĆ©s participent Ć ce dialogue, pas seulement les leaders religieux, afin que de cette synergie naisse un laboratoire commun aux diffĆ©rentes villes dāEurope qui aide Ć ce que tous puissent vivre ensemble et dans la paix. On y parviendra Ć la condition de dĆ©passer les sentiments de peur ā qui sont toutefois comprĆ©hensibles face Ć lāinconnu ā en vivant lāaccueil, le respect, en dĆ©veloppant notre capacitĆ© dāaccueillir vraiment lāautre comme un frĆØre Ā». Les conclusions du dĆ©bat du 16 juin viendront sāajouter au matĆ©riel de prĆ©paration du premier congrĆØs annuel de lāUnion EuropĆ©enne sur les droits fondamentaux. Il aura lieu le 1er et le 2 octobre 2015 et aura pour thĆØme Ā« TolĆ©rance et respect : prĆ©venir et combattre lāantisĆ©mitisme et lāislamophobie en Europe Ā». VidĆ©o de la ConfĆ©rence de Presse CommuniquĆ© de presse de la Commission europĆ©enne CommuniquĆ© de presse du Mouvement desĀ Focolari – 12 juin 2015
AprĆØs la rencontre historique entre le Pape FranƧois et Tawadros II (Pape de lāEglise Orthodoxe-copte et Patriarche dāAlexandrie) qui a eu lieu le 10 mai 2013 au Vatican, les deux Eglises ont pour la premiĆØre fois vĆ©cu une journĆ©e de fĆŖte Ć Alexandrie pour commĆ©morer cette rencontre. En effet, trois mois aprĆØs lāĆ©lection de FranƧois, Tawadros II lui avait rendu visite, quarante ans jour pour jour aprĆØs la rencontre historique de Shenouda III avec Paul VI. A cette occasion le Patriarche copte-orthodoxe avait proposĆ© de retenir la date du 10 mai pour fĆŖter la journĆ©e de lāamitiĆ© entre les deux Eglises. Le 7 juin dernier, au Centre Culturel des JĆ©suites dāAlexandrie (Egypte) et sous le patronage du Patriarche Copte Catholique, Ibrahim Ishak, lāĆ©vĆ©nement a Ć©tĆ© commĆ©morĆ© en prĆ©sence de Tawadros II, accompagnĆ© de 8 Ć©vĆŖques coptes orthodoxes et de 5 prĆŖtres. Il y avait aussi le Nonce, Bruno Musarò, lāĆ©vĆŖque latin Adel Zaki et environ cent religieux, religieuses et prĆŖtres catholiques. Parmi les protagonistes de cette journĆ©e citons lāactuel directeur du Centre Culturel, ancien Ć©tudiant de lāInstitut Universitaire Sophia (IUS), ainsi quāun ami de lāEglise orthodoxe. AprĆØs un temps de priĆØre où se sont alternĆ©s lectures et chants, un documentaire a retracĆ© les diffĆ©rentes Ć©tapes de la rencontre historique entre les deux Eglises. Dans son message le Pape FranƧois a rappelĆ©, entre autres, que Ā« ce que nous avons en commun est plus grand que ce qui nous divise Ā» et que Ā« nous pouvons poursuivre notre chemin vers la pleine communion et grandir dans lāamour et la comprĆ©hension Ā». La rĆ©ponse du Patriarche copte ne sāest pas fait attendre : lāaprĆØs-midi mĆŖme il a joint par tĆ©lĆ©phone le Pape FranƧois en confirmant sa Ā« volontĆ© dāavancer dans lāengagement commun pour lāunitĆ© des chrĆ©tiens Ā», comme lāa rapportĆ© le PĆØre Lombardi, porte-parole du Vatican. Tawadros II, dans un discours tĆ©moignant sa grande affection envers lāĆ©vĆŖque de Rome, a exprimĆ© sa conviction que āLe monde dāaujourdāhui a faim et soif dāamour concret. LāunitĆ© entre les Eglises a besoin de hĆ©ros de la Foiā et il a indiquĆ© quelques conditions nĆ©cessaires pour arriver Ć lāunitĆ©, entre autres un esprit ouvert, en priant chaque jour ainsi: āDonne-moi, Ć mon Dieu, un esprit ouvert comme celui de Notre Seigneur lorsquāil aborde la samaritaine ou parle avec le larron qui est Ć sa droite Ā». Mais aussi un grand cÅur, capable dāaller Ā« au-delĆ de la lettre Ā». Et, enfin, une Ć¢me humble qui Ā« sauve les dons et les grĆ¢ces concĆ©dĆ©s par Dieu Ā». Sa SaintetĆ© a rappelĆ© non sans Ć©motion combien lāhumilitĆ© du Pape FranƧois lāa touchĆ©, lors de sa rencontre avec lui et il a encore redit : Ā« Ce jour nous devons le fĆŖter chaque annĆ©e ! Ā» Le cÅur des participants dĆ©bordait de joie. Tawadros II a saluĆ© chacun dāeux personnellement. . Enfin cette joyeuse commĆ©moration nāa pas manquĆ© de rappeler Ā« lāÅcumĆ©nisme du sang Ā» en faisant mĆ©moire des martyrs Ć©gyptiens et Ć©thiopiens en Lybie.Le 7 juin dernier, Ć Alexandrie, cĆ©lĆ©bration du deuxiĆØme anniversaire de la journĆ©e de lāamitiĆ© entre lāEglise Copte-orthodoxe et lāEglise Catholique. Un souhait exprimĆ© lors de la premiĆØre rencontre entre le Pape FranƧois et Tawadros II.
Le client Je dirige une agence bancaire. Un soir, en sortant du bureau, je portais sur les Ć©paules, le poids d’un gros problĆØme irrĆ©soluĀ : il concernait un client qui s’Ć©tait mal comportĆ© avec son compte courant. J’entrevoyais seulement deux solutions qui me faisaient souffrirĀ : nuire gravement au client en mettant en route les pratiques lĆ©gales ou risquer de faire moins bien ce qui Ć©tait mon devoir. J’avais un rendez-vous avec ma femme pour rentrer ensemble Ć la maison. Habituellement, j’essayais de me libĆ©rer l’esprit, mais cette soirĆ©e-lĆ , je n’ y arrivai pas. Elle le comprit immĆ©diatement et me ditĀ : « JournĆ©e pesante aujourd’hui, n’est-ce pasĀ ?Ā Ā». Je commenƧai Ć me confier. Mary n’Ć©tait pas dans les problĆØmes de banque mais elle m’Ć©coutait attentivement, en silence. AprĆØs lui avoir tout dit, je me sentis comme soulagĆ© et davantage confiant. Le problĆØme persistait mais dĆ©sormais il n’Ć©tait plus seulement mien. Le lendemain, je commenƧai Ć entrevoir une troisiĆØme solution qui permettait, tout en respectant mes devoirs, de ne pas nuire au client. (G.K. – Angleterre) ProblĆØmes d’audition Avec de sĆ©rieux problĆØmes d’audition, poussĆ© aussi par mes paroissiens, je suis allĆ© consulter un spĆ©cialiste. AprĆØs m’avoir demandĆ© Ć quel ordre religieux j’appartenais, il a commencĆ© Ć Ć©numĆ©rer ses rancÅursĀ contre lāĆglise pour toutes les incohĆ©rences et les contradictions qui lui avaient fait perdre la foi. Je l’ai Ć©coutĆ© avec amour, en me rendant bien compte que je me trouvais face Ć une personne qui ne se contentait pas d’un christianisme superficiel. A mon tour, je lui ai rĆ©pondu qu’il n’y a pas d’argumentations pour dĆ©fendre lāĆglise mais seulement une vie cohĆ©rente. Et j’ai ajouté : « Dieu nous aime comme nous sommesĀ Ā». Il a voulu mon adresse et mon numĆ©ro de tĆ©lĆ©phone. Le soir mĆŖme, il Ć©tait venu me trouver et m’avait racontĆ© qu’il avait Ć©tĆ© au sĆ©minaire jusqu’Ć l’Ć¢ge de 18 ans jusqu’Ć ce qu’il lui avait semblĆ© que le marxisme correspondait mieux Ć ce qu’il cherchaitĀ ; mais actuellement, ces certitudes s’Ć©taient Ć©tiolĆ©es. AprĆØs quelques jours, il m’a confiĆ© qu’en entrant dans une Ć©glise, il lui avait semblĆ© que Dieu lui disaitĀ : « Moi, je ne t’ai jamais abandonné ». Maintenant, il est retournĆ© aux sacrements avec son Ć©pouse. (PĀ .G. –Ā Italie) Licenciement Ces jours-ci, ils ont distribuĆ© des lettres de licenciement dans l’ usine, dont une adressĆ©e Ć Giorgio. Connaissant ses conditions financiĆØres prĆ©caires, je m’approche de lui et l’invite Ć venir avec moi au bureau du personnelĀ : « Je suis mieux loti que lui ā dis-je ā et ma femme a un travailĀ . Licenciez-moi plutĆ“tĀ Ā». Le chef promet de rĆ©examiner le cas. Lorsque nous sortons, Giorgio m’embrasse, Ć©mu. Le fait passe naturellement de bouche Ć oreille et deux autres ouvriers, plus ou moins dans une situation similaire Ć la mienne, s’offrent Ć la place de deux autres qui sont licenciĆ©s. La direction est obligĆ©e de repenser ses mĆ©thodes de choix de licenciements. Ayant eu vent de l’affaire, le curĆ© la raconte dans son homĆ©lie, sans citer de noms. Le jour aprĆØs, il me fait savoir que deux Ć©tudiantes ont Ć©tĆ© lui apporter leur Ć©pargne pour les ouvriers en difficultĆ©, en dĆ©clarantĀ : « Nous aussi voulons imiter le geste de cet ouvrierĀ Ā». (B.S. – BrĆ©sil)
Lien pour la transmission en direct : http://live.focolare.org
Pasquale Foresi avec Chiara Lubich
En 2011, trois jeunes dāune paroisse de la province de Córdoba (Argentine) ont Ć©tĆ© invitĆ©s Ć une rencontre Ć la “Mariapolis Lia“, citĆ©-pilote des Focolari, Ć 250Ā km de Buenos Aires. Y participer a Ć©tĆ© pour tous les trois une expĆ©rience forte, une immersion dans lāĆvangile vĆ©cu ensemble, qui les a poussĆ©s Ć se donner concrĆØtement aux autres. “Cette rencontre nous a changĆ©s ā raconte Susana ā nous sommes devenus plus enthousiastes, plus accueillants, plus confiants en Dieu, que nous avons redĆ©couvert Amour. CāĆ©tait une occasion de grandir en tant que personne, mais aussi en tant que groupe.” Aujourdāhui, une quinzaine de jeunes soutiennent ensemble des initiatives vraiment intĆ©ressantes. Comme la “Bourse aux vĆŖtements”, une idĆ©e trĆØs utile pour leur quartier, dans lequel diffĆ©rentes familles vivent sous le seuil de pauvretĆ©. Beaucoup de vĆŖtements usĆ©s arrivaient Ć la paroisse et restaient lĆ , parce que personne ne les faisait parvenir aux plus nĆ©cessiteux. Alors les jeunes ont pensĆ©: en travaillant dur, durant quelques samedis, ils ont rangĆ© la piĆØce ā une cave ā, lāont nettoyĆ©e et parfumĆ©e, en pensant aux personnes qui allaient ensuite venir choisir les vĆŖtements. Ils ont exposĆ© les articles, tous remis Ć neuf et repassĆ©s. Cāest ainsi quāest nĆ©e la “Bourse aux vĆŖtements”. Au dĆ©but, ils ne voulaient pas demander dāargent pour ces vĆŖtements, mais ensuite ā en pensant Ć la dignitĆ© des “acheteurs” ā ils ont fixĆ© des prix accessibles Ć tous, sans mettre en Ć©vidence qui donne et qui reƧoit, mais que seul l’amour circule.
“Un jour ā raconte un des jeunes ā est arrivĆ©e une maman de huit enfants. En voyant ces prix avantageux, elle a choisi beaucoup d’articles et, au moment de payer, elle a confiĆ©, les larmes aux yeux, que cāĆ©tait la premiĆØre fois quāelle pouvait acheter quelque chose Ć ses enfants. Une autre fois, une femme est arrivĆ©e et semblait trĆØs intĆ©ressĆ©e: elle allait et venait, regardait les vĆŖtements, mais sans rien prendre. Ć la fin, elle sāest arrĆŖtĆ©e pour parler longuement avec nous. Nous avons ensuite appris quāelle est revenue plusieurs fois, parce que, a-t-elle confiĆ©, elle savait qu’ici elle trouverait toujours quelqu’un pour l’Ć©couter.” En sortant de son service Ć la Bourse, une des filles a aperƧu un homme qui pleurait sur les marches de l’Ć©glise. Convaincue que JĆ©sus aime se cacher derriĆØre chaque homme, spĆ©cialement les pauvres, une pensĆ©e l’effleure: “Et si cāĆ©tait JĆ©sus, le laisserais-tu pleurer lĆ ?” Elle dĆ©cide de sāapprocher et lāhomme, inconsolable, lui raconte que, depuis des jours, il vit dans la rue, nāa rien Ć manger et souffre de graves problĆØmes de santĆ©. La jeune fille retourne Ć lāintĆ©rieur pour appeler ceux du service suivant, pour lui trouver un lieu d’hĆ©bergement, ainsi que de la nourriture. Par la suite, ils lui trouvent aussi du travail.
Dans beaucoup de pays de lāAmĆ©rique latine, le 15ĆØme anniversaire dāune jeune fille est une date importante. Une jeune du groupe allait bientĆ“t avoir 15Ā ans, mais sa famille nāavait pas les moyens dāorganiser une fĆŖte dāanniversaire avec ses proches et ses amis. En lāapprenant, les jeunes du groupe ont voulu agir. En premier, ils se sont consacrĆ©s Ć la dĆ©coration de la salle, en Ć©coutant les souhaits de la maman de la jeune fille. Ensuite, ils se sont organisĆ©s pour servir Ć table. Mais eux aussi voulaient participer Ć la fĆŖte et au bal, avec des habits Ć©lĆ©gants. Comment faire? En uniforme de serveurs, tous alignĆ©s, ils ont accueilli les invitĆ©s Ć lāentrĆ©e, ils ont ensuite servi Ć table et, au moment du bal, ils ont couru se changer, en surprenant tout le monde, leur amie en premier. La fĆŖte terminĆ©e, ils ont repris leurs habits de travail, pour tout remettre en ordre, laissant le lieu propre et rangĆ©. Cāest ce quāon appelle lāamourā¦
Ā« (ā¦) Notre spiritualitĆ© s’appuie sur un point d’où tout est nĆ© : la foi en l’amour de Dieu, la conscience que nous ne sommes ni seuls, ni orphelins car nous avons un PĆØre plus grand que nous qui nous aime. Une des occasions pour mettre en pratique cette foi, se rencontre lorsque quelque chose nous prĆ©occupe ou nous procure de l’apprĆ©hension : l’avenir nous fait peur, notre santĆ© nous inquiĆØte, un danger apparent nous alarme⦠nous sommes en souci pour notre famille, nous apprĆ©hendons notre travail, nous sommes indĆ©cis devant un comportement Ć adopter, de mauvaises nouvelles nous font peur, des craintes de toutes sortes nous assaillent⦠Eh bien, en ces moments d’anxiĆ©tĆ©, Dieu veut que nous croyions en son amour et nous demande un acte de confiance : si nous sommes vraiment chrĆ©tiens, Il veut que nous profitions de ces circonstances douloureuses pour lui prouver que nous croyons en son amour. Cela veut dire : croire qu’Il est notre PĆØre et qu’Il pense Ć nous et donc jeter en Lui toutes nos prĆ©occupations, le charger de chacune de nos prĆ©occupations. L’Ćcriture dit : “DĆ©chargez-vous sur Lui de tous vos soucis car Il prend soin de vous” (1 P 5-7). (ā¦) Le fait est que Dieu est PĆØre et qu’Il veut le bonheur de ses enfants ? c’est pour cela qu’Il se charge de tous leurs poids. Plus encore, Dieu est Amour et Il veut que ses enfants soient amour. Or, voilĆ que nos prĆ©occupations, nos peurs et nos anxiĆ©tĆ©s nous bloquent et nous replient sur nous-mĆŖmes, nous empĆŖchant d’ĆŖtre ouverts Ć Dieu, de faire sa volontĆ© et d’ĆŖtre disponibles Ć nos frĆØres, nous ‘faisant un’ avec eux et les aimant comme il se doit. Aux premiers temps du Mouvement, quand l’Esprit-Saint, en pĆ©dagogue, commenƧait Ć nous faire faire les premiers pas sur le chemin de l’amour, le fait de “jeter toute prĆ©occupation dans le PĆØre” Ć©tait de tous les jours et mĆŖme de plusieurs fois par jour. On venait en effet d’une faƧon de vivre plutĆ“t terre Ć terre alors que nous Ć©tions chrĆ©tiens. Maintenant, on entrait dans une vie plus surnaturelle, plus divine : on commenƧait Ć aimer. Et les prĆ©occupations sont des obstacles Ć l’amour. L’Esprit-Saint devait donc nous apprendre Ć les Ć©liminer et c’est ce qu’Il a fait. Je me souviens que l’on disait : “De mĆŖme qu’on relĆ¢che tout de suite une braise pour ne pas se brĆ»ler, avec la mĆŖme rapiditĆ©, il faut se dĆ©charger sur le PĆØre de toute prĆ©occupation”. Et je n’ai pas souvenir de quelque chose dont Il n’ait pris soin, une fois confiĆ©e Ć son amour. (ā¦). Jetons toutes nos prĆ©occupations en Lui. Nous serons libres d’aimer et nous courrons mieux sur le chemin de l’amour qui – comme on le sait – conduit Ć la saintetĆ© Ā». C.Lubich, Cercando le cose di lassù, Roma 19924, p. 26-29. Lire le texte intĆ©gral :Chiara Lubich Centre
La rencontre avec les leaders religieux se dĆ©roulera le 16 juin prochain au palais Berlaymont de Bruxelles, siĆØge de la Commission europĆ©enne. Concertations au sommet et dĆ©bats Ć caractĆØre opĆ©rationnel ont lieu rĆ©guliĆØrement entre les instances de lāUnion EuropĆ©enne et les Eglises, les religions, les associations philosophiques et non confessionnelles, comme le prĆ©voit lāarticle 17 du traitĆ© de Lisbonne. Les conclusions des dĆ©bats avec ces leaders religieux contribueront Ć la prĆ©paration du premier CongrĆØs Annuel sur les Droits fondamentaux de lāUnion EuropĆ©enne, qui se tiendra Ć Bruxelles le 1er et le 2octobre 2015 et aura pour thĆØme āTolĆ©rance et respect: prĆ©venir et combattre la haine antisĆ©mite et l’islamophobie en Europeā. Le sujet de discussion retenu, āVivre ensemble et accepter les diversitĆ©sā, souligne ā comme lāa dĆ©clarĆ© le premier vice-prĆ©sident de la Commission, Franz Timmermans ā que ādans nos sociĆ©tĆ©s europĆ©ennes hĆ©tĆ©rogĆØnes, le dialogue est essentiel afin de crĆ©er une communautĆ© où chacun puisse se sentir chez lui. Vivre ensemble signifie rĆ©ussir Ć accepter les diffĆ©rences mĆŖme en cas de profond dĆ©saccord Ā».
Parmi les invitĆ©s ā une quinzaine de leaders religieux ā dont deux pour lāEglise catholique : le cardinal Reinhard Marx, archevĆŖque de Munich et prĆ©sident de la Commission des Ć©piscopats de la CommunautĆ© EuropĆ©enne (COMECE) et Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari. Les autres invitĆ©s sont le RĆ©v. Christopher Hill, prĆ©sident de la Conference of European Churches (CEC), le mĆ©tropolite Emmanuel du Patriarcat ÅcumĆ©nique, lāarchevĆŖque Antje JackelĆ©n, primat de lāEglise luthĆ©rienne de SuĆØde, le premier rabbin de Belgique Albert Guigui, lāimam Khalid Hajji, secrĆ©taire gĆ©nĆ©ral du Conseil EuropĆ©en des OulĆ©mas Marocains. Le dĆ©veloppement de lāesprit communautaire par le dialogue est lāun des objectifs de la Commission qui, dans le cadre du programme āUne Europe pour les citoyensā (2014-2020), a affectĆ© 185.5 millions dāeuros au cofinancement de projets destinĆ©s Ć promouvoir des valeurs comme la tolĆ©rance et le respect mutuel. Et Ć susciter une meilleure comprĆ©hension interculturelle et interreligieuse entre les citoyens. Dans sa rĆ©ponse Ć lāinvitation la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, a prĆ©cisĆ© que lāengagement prioritaire du Mouvement quāelle reprĆ©sente, et en collaboration avec dāautres Mouvements, est Ā« de construire des ponts Ć travers un dialogue respectueux aux niveaux les plus divers, pour contribuer Ć ce que des personnes de convictions diverses et dāorigines sociales et ethniques les plus variĆ©es, puissent vivre ensemble dans la paix et la fraternitĆ© Ā». CommuniquĆ© de presse
Ā« Le soleil tape fort, mais nous devons arriver au prochain village. Aujourd’hui, nous avons fait une partie de l’Ć©tape avec Grey de l’Afrique du Sud, jeune prĆ©sentateur Ć la tĆ©lĆ©vision. Nous sommes surpris de rencontrer des gens du monde entier sur le chemin vers CompostelleĀ : de la CorĆ©e, du Japon, de la Chine, des Ćtats-Unis, du BrĆ©sil, du Canada et naturellement de toute l’Europe. Il y a 30 ans, seulement 100 personnes par an passaient par Roncisvalle. Aujourd’hui, il y en a 65 000. Le chemin semble rĆ©pondre Ć un exigence de l’homme d’aujourd’hui. Les raisons pour l’entreprendre sont tellement nombreuses et c’est intĆ©ressant de les partager. Peter, allemand, 35 ans, gestionnaire d’une auberge dans les alentours de Monaco, s’assied Ć notre table. Pendant deux ans, il n’a jamais pris de vacances et sa compagne vient de le quitter. Il veut rĆ©flĆ©chir sur sa vie. Paul et CĆ©line du Canada font le chemin par reconnaissance pour leur vie. Tracy de l’Australie poursuit un rĆŖveĀ : elle voudrait avoir une grande histoire Ć raconter Ć ses enfants et Ć ses neveux. Antonella confie qu’elle n’arrive pas Ć pleurer, elle voudrait se connaĆ®tre davantage et trouver sa libertĆ©. Nous avons entrepris ”El Camino” il y a 19 jours. Bernard et Jean-Paul originaires de la Belgique et Ivo du BrĆ©sil qui s’Ć©tait Ć©pouvantĆ© Ć l’idĆ©e de devoir faire 740 km. Tout en marchant, il se rend compte que les jambes et les pieds vont bien, et jour aprĆØs jour, il prend courage. Jean-Paul, mĆ©decin et mariĆ©, pensionnĆ© depuis un mois, s’arrĆŖte souvent et explique les plantes le long du sentier. Il nous fait humer les parfums de la nature riche en variĆ©tĆ©. Nous sommes stupĆ©faits de la beautĆ© des fleurs, des Ć©glises, comme Ć Burgos et Ć Leon, mais Ć©galement dans les petits villages. Nous nous tournons bien souvent pour regarder le paysage Ć 360 degrĆ©s. Le matin, nous faisons un pacte entre nous, pour nous aider dans les moments difficiles. Le chemin nous fait toucher nos limitesĀ : des douleurs, la fatigue, la soif, la faim…et nous fait facilement oublier le prochain. Ivo apporte beaucoup de vitalitĆ© dans notre petit groupe et d’autres personnes sont contentes de nous accompagner pendant quelques kilomĆØtres.Ā Des questions, des joies et aussi des difficultĆ©s en ressortent. Un soir, un prĆŖtre nous raconte la signification de CompostelleĀ : champ d’Ć©toile. Nous aussi devons suivre notre Ć©toile et ĆŖtre Ć©toile (lumiĆØre) l’un pour l’autre. Chaque jour, nous touchons des cÅurs mais les autres aussi touchent les nĆ“tres.
Nous tentons d’ouvrir la porte Ć Dieu car nous avons l’impression qu’Il est parmi nous, Ć travers l’amour Ć©vangĆ©lique. Nous partageons le repas du soir avec d’autres et prions ensemble. Nicole de l’Australie est heureuse d’avoir trouvĆ© des personnes qui veulent rĆ©citer le chapelet avec elle. Elle rĆ©pond en latin, Jean-Paul en franƧais et nous en italien. AprĆØs, Nicole se met Ć chanter en tagalo (langue des Philippines)Ā et Ivo en portugais. Elle raconte son histoireĀ : elle est en train de rentrer dans une communautĆ© religieuse. Une autre fois, Doriano, gendarme pensionnĆ©, nous suit Ć 10 mĆØtres de distance. Il nous dit qu’il a priĆ© avec nous. C’est une nouvelle expĆ©rience dans sa vie. Beaucoup nous demandent comment se fait-il que nous parlions italien. Nous racontons notre histoire, celle de Chiara Lubich et du Mouvement des Focolari. A d’autres, nous parlons de lāĆvangile, de la vocation, du chemin de la vie. “El cammino” est une expĆ©rience diffĆ©rente pour chacun. Nous sommes curieux de savoir ce qui ce passera quand nous arriverons au pied de Saint Jacques Ć Compostelle. Ce sera une surprise, comme ce le sera aussi lorsque nous nous trouverons Ć la fin de notre chemin de vie. Ce sera une joie de l’avoir parcouru, d’avoir croisĆ© tant de personnes que nous portons dĆ©sormais dans notre cÅur. Nous nous saluons avec le ”buen camino”. Qui sait quand nous nous retrouveronsĀ Ā». Bernard, Jean-Paul et Ivo Ā Ā
Comment apercevoir les signes de demain cachĆ©s dans l’ aujourd’huiĀ ? On peut vivre seulement dans le prĆ©sent, et pourtant le prĆ©sent est et doit rester le lieu dans lequel construire le futur. C’est une exigence qui a trouvĆ© dans les siĆØcles, la confirmation d’hommes et de femmes de chaque culture, dont les voix se sont Ć©levĆ©es pour dĆ©clarer la fatigue insoutenable du prĆ©sent au moment où on n’est plus en grade de regarder plus loin. La Summer School, internationale et interdisciplinaire se veut ĆŖtre un lieu dans lequel ”penser le futur”, les conditions d’actualisation, soitĀ notre responsabilitĆ©. A la lumiĆØre d’Ā une culture qui fleurit autour de la valeur de la personne et de ses relations, elle proposera quelques pistes de recherche pour donner du sens et des contenus au futur duquel une grande part de la culture moderne semble privĆ©e, Ć partir de quelques questions centrales posĆ©es par les disciplines Ć©conomiques, politiques, et des autres sciences sociales, jusqu’Ć comprendre les pas qui nous attendent. Pour de plus amples informationsĀ : Summer School 2015 ”Cartes du futur”
Mille signatures rĆ©coltĆ©es en peu de jours selon l’enseigne de ”L’union fait la force” et la rĆ©colte continue. Mais de quoi s’agit-ilĀ ? En avril 2015, le ComitĆ© Olympique National Italien (CONI) met sur pied un projet, pour les jeunes italiens rĆ©sidant dans les zones en difficultĆ© avec le titre ”Gagner comme des grands”. Une nouvelle, donnĆ©e en grand style qui impressionne beaucoup de gens. Le projet est financĆ© par Lottomatica, le principal opĆ©rateur italien pour les loteries et les paris, qui grĆ¢ce aux jeux de hasard lĆ©galisĆ©s, gĆØre un chiffre d’affaires de millions d’euros mais avec des coĆ»ts sociaux trĆØs Ć©levĆ©sĀ : les jeux de hasard en effet, crĆ©ent des plaies de dĆ©pendance et de dĆ©sespoir, alimente l’affaiblissement, renforce l’Ć©conomie illĆ©gale, en touchant surtout les personnes des pĆ©riphĆ©ries, ces mĆŖmes personnes qui seront aidĆ©es par le projet ” Gagner comme des grands”. La situation est paradoxale, douloureuse, crĆ©e une blessure dans le tissus social qui va ĆŖtre assaini. Le Mouvement des Focolari en Italie s’en est rendu compte comme beaucoup d’autres associations dans le pays, qui luttent pour la lĆ©galitĆ©, la transparence, la justice sociale. C’est un bouche-Ć -oreille fait d’e-mails, de coups de tĆ©lĆ©phone, de confrontationsĀ ; la fraternitĆ© universelle se construit aussi de cette maniĆØre, en se mettant ensemble pour demander au CONI d’annuler la collaboration avec Lottomatica. Les Focolari en Italie, Ć travers le Mouvement HumanitĆ© Nouvelle, lancent donc une pĆ©tition online pour demander au gouvernement et au parlement italien d’intervenir afin que s’affermisse dans le pays une authentique culture du sport et un engagement concret pour le dĆ©veloppement des jeunesĀ : un dĆ©fi Ć jouer complĆØtement, conscients de la disproportion des forces (comme David contre Goliath) mais convaincus que c’est important d’adresser un signal fort contre cette tendance. Si tu es intĆ©ressĆ© par l’initiative Stop Progetto Coni Lottomatica ”Vincere da Grandi”, va sur le site d’ HumanitĆ© Nouvelle
āLāannĆ©e derniĆØre une petite fille que jāaime beaucoup, Ć¢gĆ©e de presque deux ans, a failli mourir. Jāai pensĆ© quāelle avait eu rapidement accĆØs Ć tous les soins mĆ©dicaux et chirurgicaux parce que nĆ©e ici. Mais si elle Ć©tait nĆ©e dans un Pays moins favorisĆ©, que se serait-il passĆ© ? Et quel mĆ©rite a-t-elle pour avoir cette chance ? Les autres enfants nāont-ils pas les mĆŖmes droits ? Ā» Cāest ainsi que Gabrielle sāest mobilisĆ©e en lanƧant une collecte de fonds et une campagne de sensibilisation en faveur des enfants dĆ©savantagĆ©s. Elle a demandĆ© au Maire un emplacement sur la place principale de sa ville, Marcignago de Pavie (au nord de lāItalie), et impliquĆ© la paroisse, le diocĆØse et la presse locale. Ā« Quels seront les rĆ©sultats, je lāignore ā affirme-t-elle ā, je sais pourquoi et pour qui je suis en train dāagir et cela me suffit pour māattendre au maximum ! Ā» Cāest lāun des nombreux tĆ©moignages des supporters qui se sont engagĆ©s pour la campagne #obiettivo15mila de lāAFNonlus, lancĆ©e le 24 mai Ć Rome, Ć la Ā« CittĆ dellāAltra Economia Ā» (Ville de lāAutre Economie) Le but ā explique Andrea Turatti ā prĆ©sident de lāassociation ā Ā« donner visibilitĆ© Ć tout ce que nous faisons dĆ©jĆ Ć travers des programmes qui assurent la nourriture, les soins mĆ©dicaux et lāinstruction Ć 13000 enfants insĆ©rĆ©s dans une centaine de projets en cours dans 50 Pays, et renforcer notre engagement en propageant le virus de la solidaritĆ© auprĆØs de nombreuses personnes Ā». Ces actions solidaires se sont multipliĆ©es dans de nombreuses villes italiennes et Ć travers quelques projets sociaux en cours dans le monde qui prĆ©sentent leurs activitĆ©s par liaison vidĆ©o : centres Ć©quipĆ©s de soins ambulatoires, crĆØches, Ć©coles maternelles et primaires qui offrent des services aprĆØs lāĆ©cole : repas Ć©quilibrĆ©s, cours individuels, soutien scolaire, orientation professionnelle, visites mĆ©dicales et soins infirmiers. Ces programmes sāinsĆØrent dans des actions plus vastes, en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, en faveur de familles et de communautĆ©s entiĆØres, en vue de permettre aux enfants dāacquĆ©rir leur autonomie et un bien-ĆŖtre global. āNous aussi nous dĆ©sirons contribuer Ć la solidaritĆ©ā, nous dit Youn Vera qui, grĆ¢ce au soutien Ć distance, est en classe de 5ĆØme au collĆØge Gue Pascal de Man, en CĆ“te dāIvoire. Ā« Pour aider quatre camarades de classe qui sont malades et ont besoin de soins, nous avons eu lāidĆ©e de faire un jardin potager et de cultiver des salades et des Ć©pinards Ā». āLe soutien Ć distance nous fait aussi du bien Ć nous, pas seulement aux personnes qui en bĆ©nĆ©ficient, parce quāil nous fait grandir, nous met en contact avec des personnes et des cultures diverses, nous aide Ć redĆ©couvrir la valeur de la sobriĆ©tĆ© et crĆ©e la communautĆ©, a prĆ©cisĆ© Vincenzo Curatola, prĆ©sident du ForumSad qui regroupe une centaine dāassociations sur lāensemble du Pays. Par exemple Guido et Azzurra racontent comment, avec dāautres jeunes des quartiers de Rome, ils ont fondĆ© depuis bientĆ“t deux ans une association qui engage diverses activitĆ©s en faveur des autres. Ā« La plus belle expĆ©rience nous lāavons vĆ©cue aux Philippines, pour rĆ©pondre avec AFNonlus Ć lāĆ©tat dāurgence qui a suivi le typhon Hayan. HĆ©bergĆ©s par les Focolari, nous avons touchĆ© de prĆØs des rĆ©alitĆ©s que nous sommes habituĆ©s Ć ne voir quāĆ la TV et qui demeurent lointaines. Les vivre au quotidien a changĆ© notre maniĆØre de penser. De plus nous avons voulu nous engager Ć long terme dans le soutien Ć distance dāune petite fille en fauteuil roulant : Princess, son sourire fait dāelle un petit soleil ! Ā». Giusy, qui habite prĆØs de Pise, a racontĆ© comment un simple groupe de Familles Nouvelles des Focolari a mobilisĆ© petit Ć petit toute la ville, la municipalitĆ© et environ 300 familles. Ā« Lāinitiative a vu le jour avec un des mes collĆØgues de travail, il y a vingt ans ā raconte Massimo Grossi, de RCS Corriere della Sera ā et a touchĆ© plus de 250 journalistes et pigistes. Avec de nombreuses petites contributions nous sommes parvenus Ć adopter Ć distance 50 enfants en Afrique et en AsieĀ : rĆ©unir beaucoup de petits dons, cāest lĆ notre esprit et notre force Ā».
“Casa Emmaus” se trouve dans la CitĆ© pilote internationale de Loppiano ā Incisa Valdarno (FI) et se propose dāĆŖtre une Ā« Ć©cole de communion Ā» et une Ā« Ć©cole de vie Ā» au service de toutes les consacrĆ©es du monde. Le cours offre quelques outils pour approfondir la spiritualitĆ© de communion proposĆ©e par lāEglise pour le TroisiĆØme MillĆ©naire, Ć la lumiĆØre de lāunitĆ© et de la vie de lāEvangile. Il est conseillĆ© de venir avec ses propres Constitutions, de faƧon Ć pouvoir se confronter Ć son propre charisme et partager avec les autres les trĆ©sors quāil contient, dans un climat spirituel de rĆ©ciprocitĆ©. Voir: Depliant
En face des Ć©normes dĆ©fis auxquels la sociĆ©tĆ© europĆ©enne se trouve confrontĆ©e ā en particulier cette annĆ©e aprĆØs les attentats de Paris et de Copenhague ā on perƧoit la montĆ©e dāune mĆ©fiance au sein des communautĆ©s et entre elles. Au dĆ©but des annĆ©es 90, Ć lāinitiative de Jacques Delors, qui Ć©tait Ć lāĆ©poque prĆ©sident de la Commission EuropĆ©enne, le dialogue avec les Eglises et les organisations non confessionnelles, offre dĆ©jĆ lāoccasion dāun Ć©change de vues entre institutions et acteurs de la sociĆ©tĆ© civile au sujet des politiques europĆ©ennes. Comment vivre ensemble et construire une sociĆ©tĆ© où chaque personne et chaque communautĆ© puissent se sentir chez elles et en sĆ©curitĆ©? Comment trouver les moyens dāaccueillir les diffĆ©rences quand fondamentalement on nāest pas dāaccord ? Ce sont lĆ quelques questions ouvertes qui seront dĆ©battues avec ces leaders religieux. Parmi les invitĆ©s Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari. En rĆ©pondant Ć lāinvitation elle prĆ©cise que lāengagement prioritaire des Focolari est Ā« de construire des ponts Ć travers un dialogue respectueux aux niveaux les plus divers, pour contribuer Ć ce que des personnes de convictions diverses et dāorigines sociales et ethniques les plus variĆ©es, puissent vivre ensemble dans la paix et la fraternitĆ© Ā».
āA Sarajevo on respire une atmosphĆØre de paixā, sāĆ©tait exclamĆ© le cardinal Puljic Ć la veille de lāarrivĆ©e du Pape. La ville lāa attendu avec une grande joie, en se prĆ©parant depuis quelques mois. Les voix qui signalaient des problĆØmes de sĆ©curitĆ© ont Ć©tĆ© dĆ©menties grĆ¢ce Ć une prĆ©paration concertĆ©e: les services de lāEglise et de lāEtat ont travaillĆ© en harmonie. Ce travail, et la bonne disposition des citoyens prĆŖts Ć respecter les rĆØgles, ont fait que tout sāest bien passĆ© Ā». Sarajevo, la ville que Jean-Paul II a dĆ©finie comme la JĆ©rusalem de lāEurope, a attendu la Pape dans un climat de fĆŖte. La paix soit avec vous, ce fut le leitmotiv souvent repris par le Pape lors de sa visite en Bosnie-HerzĆ©govine, Ā«une terre Ć©prouvĆ©e par des conflits dont le dernier reste trĆØs prĆ©sent Ć la mĆ©moire de ses habitants : bosniaques, serbes et croates Ā», Ć©crit Gina Perkov journaliste Ć Novi Svijet (Croatie). Ā«La guerre a eu en effet des consĆ©quences tragiques : morts, massacres et exil de nombreuses personnes. La prĆ©sence des catholiques (en majoritĆ© croates) a diminuĆ© de moitiĆ© Ā». Les habitants ont apprĆ©ciĆ© que cette fois-ci les yeux du monde entier soient fixĆ©s sur eux pour une heureuse occasion, espĆ©rant que cette visite aide Ć rĆ©soudre divers problĆØmes politiques Ā« dont quelque pays de lāUnion EuropĆ©enne, qui a permis et aidĆ© la purification ethnique, porte la responsabilité», comme en tĆ©moigne dans son rĆ©cent livre Mgr Franjo Komarica, Ć©vĆŖque de Banja Luka (lāactuelle RĆ©publique Serbe). Au stade olympique de Kosevo, au cours de la cĆ©lĆ©bration eucharistique, en prĆ©sence de 70 000 personnes (dont 23000 venues de Croatie), le Pape a adressĆ© un vigoureux message de paix. Ā« La paix est le rĆŖve de Dieu, cāest le projet de Dieu pour lāhumanité⦠Aujourdāhui sāĆ©lĆØve encore une fois dans cette ville le cri du peuple de Dieu et de tous les hommes et toutes les femmes de bonne volontĆ© : jamais plus la guerre !… Construire la paix est un travail artisanal : cela demande de la passion, de la patience, de lāexpĆ©rience et de la tĆ©nacitĆ©. Heureux sont ceux qui sĆØment la paix Ć travers leurs actions quotidiennes, , leurs attitudes et leurs gestes de service, de fraternitĆ©, de dialogue, de misĆ©ricordeā¦La paix est lāÅuvre de la justiceā¦une justice mise en pratique et vĆ©cueā¦La vraie justice consiste Ć faire Ć cette personne, Ć ce peuple, ce que je voudrais que lāon me fasse Ć moi, Ć mon peupleā¦La paix est un don de Dieu parce quāelle est le fruit de sa rĆ©conciliation avec nous⦠Aujourdāhui demandons ensemble au Seigneur un cÅur simple, la grĆ¢ce de la patience, la grĆ¢ce de lutter et de travailler pour la justice, dāĆŖtre misĆ©ricordieux, de travailler Ć la paix, de semer la paix et non la guerre et la discorde. Cāest le chemin qui procure joie et bonheurĀ» a-t-il conclu. Moments inoubliables avec cet homme, le Pape, qui sāest exprimĆ© non seulement avec des paroles (synthĆ©tiques et claires), mais aussi des gestes. Un nouveau pas vers la paix a Ć©tĆ© accompli. Ā« Aujourdāhui il nāy a aucun litige, aucun problĆØme, ce devrait ĆŖtre ainsi chaque jour Ā», a commentĆ© un passant. Au cours de lāaprĆØs-midi FranƧois sāest rencontrĆ© avec les prĆŖtres, les religieux, les religieuses et les personnes consacrĆ©es dans la cathĆ©drale, en prĆ©sence de reprĆ©sentants des diverses confessions et religions ; et Ć la fin avec les jeunes. La communautĆ© du mouvement des focolari sāest manifestĆ©e Ć travers des prĆ©sents et a participĆ© aux divers moments de rencontre.
LāIdĆ©al de lāunitĆ© est arrivĆ© en Bosnie-HerzĆ©govine en 1975 Ć travers quelques jeunes prĆ©sents Ć lamariapolis de Zagreb (Croatie) En 1992 la guerre Ć©clate: pertes innombrables, destructions, morts, rĆ©fugiĆ©s. De nombreuses personnes fuient vers les divers pays dāEurope. On cherche Ć soutenir de toutes les maniĆØres possibles celles qui restent sur place. Comme les routes sont barrĆ©es, on leur envoie des lettres ou des colis de nourriture. A travers lāamour concret de ceux qui vivent la spiritualitĆ© de lāunitĆ©, de nombreux musulmans et chrĆ©tiens rencontrent cet idĆ©al de vie et, aprĆØs la guerre, une fois rentrĆ©s en Bosnie, eux-mĆŖmes se font porteurs et tĆ©moins de cet esprit nouveau. āAu dĆ©but de lāannĆ©e 1996 on est encore en guerre, mais dĆØs que cāest possible on se rend chez eux ā racontent les tĆ©moins de cette pĆ©riode – . On se trouve au milieu de dĆ©combres, de maisons dĆ©truites, de chars dāassaut, avec des contrĆ“les de police permanents et parfois lāexplosion dāune grenadeā¦La ville de Sarajevo nāavait plus dāarbres, parce que tous brĆ»lĆ©s par les grenades ou bien par les habitants qui, lors des hivers froids, avaient cherchĆ© quelque moyen de se rĆ©chauffer Ā». Les quelques personnes qui, de nombreuses annĆ©es avant, avaient accueilli et gardĆ© Ć cÅur la flamme de lāIdĆ©al de lāunitĆ© lāont pleinement ravivĆ©e en eux prĆ©cisĆ©ment durant la guerre. Ces personnes marquĆ©es par la souffrance, privĆ©es de beaucoup de choses, assoiffĆ©es de vĆ©ritĆ©, sont capables de percevoir ce qui est essentiel. Ils sont catholiques, mais aussi musulmans, orthodoxes, tous reconnaissants dāavoir dĆ©couvert lāamour de Dieu qui a transformĆ© leur vie. La situation actuelle de la Bosnie nāest pas rĆ©solue. Les catholiques Ć©migrent, surtout les jeunes, et lāon redoute un autre conflit. La communautĆ© des focolari puise sa force dans lāunitĆ©, petit signe concret de cette unitĆ© dĆ©sirĆ©e par Jean-Paul II en 1997, Ć lāoccasion de sa visite Ć Sarajevo, lorsquāil a souhaitĆ© que la ville devienne, aprĆØs la tragĆ©die de la guerre, un modĆØle du Ā« vivre ensemble Ā» pour le troisiĆØme millĆ©naire.
Les conversations de Chiara Lubich sur lāEucharistie ont Ć©tĆ© pour moi comme une rĆ©vĆ©lation. Elles māont fait connaĆ®tre de faƧon plus vaste, plus prĆ©cise, plus profonde lāeffet de lāEucharistie, non seulement sur la personne, mais sur la sociĆ©tĆ©. Jāai compris que le progrĆØs de la conscience chrĆ©tienne, tant au niveau personnel que social, dĆ©pend du degrĆ© de conscience que les chrĆ©tiens ont de lāEucharistie. En dāautres termes: si nous savons ce quāest vraiment lāEucharistie et que nous en vivons rĆ©ellement, nous pouvons alors tirer du christianisme sa valeur la plus profonde, pour le bien de notre Ć¢me et celui de la sociĆ©tĆ©. LāEucharistie, en effet, rĆ©alise lāunion de lāhomme avec Dieu ; elle reprĆ©sente le mystĆØre de lāamour du Christ envers lāhumanitĆ©. Cāest la communion avec le Christ et avec nos frĆØres, cāest lāunitĆ© de ces deux rĆ©alitĆ©s. Si lāon veut que progressent les aspirations communautaires et unitaires au sein de la sociĆ©tĆ© dāaujourdāhui, qui sont les aspirations les plus belles et qui vont Ć lāencontre des particularismes, des racismes, des dictatures etc., il nous faut progresser dans la conscience que nous avons de lāEucharistie, il nous faut vivre cette rĆ©alitĆ© en profondeur. On peut dire que la relation avec Dieu et avec lāhomme mĆŖme est un mystĆØre eucharistique, celui où Dieu se fait homme afin que lāhomme devienne Dieu. Rien de moins. . Chiara, par ses explications, veut nous insĆ©rer consciemment non seulement dans la pensĆ©e du Christ, mais dans la personne du Christ, dans son humanitĆ© et sa divinitĆ©. Elle nous invite Ć vivre unis, Ć travers la communion sacramentelle, Ć la fois Ć la divinitĆ© et lāhumanitĆ© de JĆ©sus. Il sāagit dāune rĆ©volution qui dĆ©ifie lāhomme, le prĆ©serve et le place au-dessus du processus de dĆ©gradation en cours dans la sociĆ©tĆ©. GrĆ¢ce Ć lāEucharistie commence le combat contre la mort. Chiara imprime ainsi un caractĆØre hĆ©roĆÆque et saint Ć notre vie. La mĆ©diocritĆ© nāest dāaucune utilitĆ© pour demeurer au milieu des hommes; me revient Ć lāesprit la question posĆ©e par lāange aux Ć¢mes que Dante fait entrer au purgatoire : Ā« Ć race humaine, nĆ©e pour voler au ciel, pourquoi tombes-tu ainsi au moindre vent ? Ā» (Divine ComĆ©die, Purgatoire,chant XII). C’est-Ć -dire : homme, toi qui es nĆ© pour voler vers Dieu, pourquoi donc te laisses-tu si facilement tomber dans le pĆ©chĆ© et perds-tu cet envol ? La saintetĆ© demande lāhĆ©roĆÆsme, mais cāest un hĆ©roĆÆsme immensĆ©ment facilitĆ© par le pain eucharistique que nous prenons chaque jour. Cela implique une ferveur quotidienne, assidue, qui grandit de jour en jour, au-dessus de la mĆ©diocritĆ© dont se contente une grande partie de lāhumanitĆ© dāaujourdāhui. Une mĆ©diocritĆ© faite de mensonges, de luxure, de violence, ce qui nāest pas une maniĆØre de vivre, mais dāorganiser stupidement notre agonie. Avec lāEucharistie on sāenvole ! Ā». Igino Giordani, Con lāEucaristia si vola, āGENā, novembre 2004 p. 10-11 www.iginogiordani.info
”Une telle cĆ©lĆ©bration ne s’est vue qu’Ć l’occasion de la visite de Jean-Paul II (1983)”, Ć©crit Filippo Casabianca, depuis El Salvador, un pays de 6 millions d’habitants sur une superficie d’Ć peine 21 mille km², qui a comptĆ© parmi ses fils, cet Ć©vĆŖque amplement reconnu comme l’une des figures ecclĆ©siales les plus significatives du continent amĆ©ricain. La cause avait Ć©tĆ© ouverte par l’Ć©vĆŖque Rivera y Damas, son successeur Ć la tĆŖte du DiocĆØse,Ā une annĆ©e aprĆØs de sa mort, le 24 mars 1980. Ce fut juste cette annĆ©e-lĆ qu’arrivĆØrent Marita Sartori et Carlo Casabeltrame, qui furent lĆ parmi les premiers focolarini et vinrent visiter trois frĆØres franciscains qui avaient commencĆ© Ć diffuser la SpiritualitĆ© de l’UnitĆ©. Pendant cette dĆ©cennie tragique qui commenƧa avec l’assassinat de Mgr Romero et se termina avec celui de 7 JĆ©suites, le Mouvement des Focolari se dĆ©veloppa avec un impact extraordinaire en diffĆ©rents endroits du pays, avec en toile de fond un scenario de guerre entre militaires et guĆ©rilleros, et ce, jusqu’Ć l’ouverture en 1989, d’un focolare fĆ©minin, malgrĆ© le danger pour les focolarine Ć©trangĆØres qui y participĆØrent. Depuis lors, le pays a vĆ©cu un processus qui l’a conduit Ć la signature d’un traitĆ© de paix, en 1992, et ensuite engagĆ© dans un parcours dĆ©mocratique avec une certaine stabilitĆ© politique mais orphelin de la rĆ©conciliation tant dĆ©sirĆ©e pour laquelle aujourd’hui, une polarisation destructrice Ć©merge. A cela s’ajoute la flagellation de l’insĆ©curitĆ© due Ć la prolifĆ©ration de bandes criminelles composĆ©es de jeunes (maras) et Ć la pauvretĆ© de grandes parties de la population. Les communautĆ©s des Focolari se sont engagĆ©es dans de multiples initiatives de soutien aux familles dĆ©munies par le biais de programmes d’Actions Familles Nouvelles et de l’AMU, Ā qui ont permis Ć des centaines de jeunes de continuer les Ć©tudes, qui ont soutenu des initiatives de centres Ć©ducatifs pour les enfants pauvres et des interventions dans un quartier Ć risques afin de crĆ©er des espaces d’intĆ©gration sociale. Avec la bĆ©atification de Romero,Ā une conscience d’opportunitĆ© historique s’est formĆ©e dans la population. Son message est perƧu comme un mĆ©dicament qui peut contribuer Ć renverser les visons contradictoires, Ć assainir les cÅurs endurcis par le ressentiment et fournir ce ‘plus’ nĆ©cessaire Ć la rĆ©conciliation. « C’est un dĆ©fi ā c’est ainsi que Maribel l’appelle ā qui commence par suivre l’exemple de Mgr Romero, qui pour moi continue Ć aider mes Ć©lĆØves Ć cultiver la paix et la justice dans leurs cÅursĀ Ā». Tandis que pour Amaris ”la fĆŖte doit cĆ©der le pas Ć la rĆ©conciliation qui consiste Ć pardonner et Ć demander pardon, pour assainir les blessures qui sont encore ouvertes”. Dans la communautĆ© des Focolari, l’engagement pour l’unitĆ© et la rĆ©conciliation a toujours Ć©tĆ© prĆ©sent , mais maintenant il acquiert les connotations d’un mandat Ć la lumiĆØre du tĆ©moignage hĆ©roĆÆque de Mgr Romero ” qui a su pleurer avec celui qui pleure ā observe Flora Blandon ā et se rĆ©jouir avec celui qui avait une raison de l’ĆŖtre. La bĆ©atification et la reconnaissance de sa vie enracinĆ©e dans l’amour” Dans le message Ć l’actuel ArchevĆŖque de San Salvador, JosĆØ Luis Escobar Alas, le Pape dĆ©finit Romero comme ”un des meilleurs fils de lāĆglise”, lui attribuant les traits typiques du Bon Pasteur qui lui Ć©tait si cher. ”Car (Dieu) a concĆ©dĆ© Ć l’Ć©vĆŖque martyr la capacitĆ© de voir et d’Ć©couter son peuple et de modeler son cÅur afin que, en son nom, il l’oriente et l’illumine”. FranƧois reconnaĆ®t en plus, son exemple et invite Ć rencontrer dans la figure de Romero ”force et courage pour construire le Royaume de Dieu et s’engager dans la recherche d’un ordre social plus Ć©galitaire et digne”.
« Au cours du mois de septembre dernier ā raconte Luigi, syndicaliste, engagĆ© avec don Peppino et d’autres de la paroisse, Ć vivre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ā l’idĆ©e est nĆ©e d’organiser des repas solidaires pour celui qui est en marge de la sociĆ©tĆ©, pour celui qui est seulĀ Ā». Et le lieu, où le trouverĀ ? Ā« Nous nous sommes rendus compte qu’avec un peu de travail, le lieu que nous utilisions pour les rĆ©unions paroissiales pouvait devenir une accueillante salle Ć manger. Cela n’a pas non plus Ć©tĆ© difficile d’identifier les invitĆ©s. Leurs visages nous sont familiers, des gens que nous voyons en rue, qui habitent dans le quartier où nous habitons Ć©galement, quelques-uns sont nos voisins de la porte d’Ć cĆ“té : assistĆ©s par l’organisme ‘Caritas’, des personnes Ć¢gĆ©es, des Ć©trangers…Ā Ā». « Nous avons commencĆ© par nous partager les tĆ¢ches ā continue GraziaĀ – .Ā Il y a celui qui s’est proposĆ© pour aller faire les achats, en sensibilisant aussi les restaurants et les supermarchĆ©sĀ ; celui qui s’est offert de cuisiner, dans le souci de prĆ©parer des repas que les amis musulmans puissent aussi manger. Les plus forts se sont proposĆ©s pour installer la salle et les filles pour l’animation. Une Ć©quipe bien assortie en sommeĀ : des jeunes, des adultes et aussi des enfantsĀ Ā». Le premier repas a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ© au cours du mois d’octobre 2014. Ce fut pour tous un dimanche solaire, comme l’Ć©tait tout autant le visage du petit vieux avec son bĆ¢ton et la dame qui raffole de danser et qui s’Ć©tait trĆØs bien amusĆ©e. Quelques jours avant NoĆ«l, il y a eu un second repas. « On ne peut s’imaginer la joie de l’attente ā se souvient VincenzoĀ ā Ć l’ouverture de la salle, il y avait dĆ©jĆ quelques personnes Ć¢gĆ©es assises sur un banc en train d’attendre. A peine nous ont-elles vus qu’elles sont venues nous embrasser, nous ont souhaiter leurs vÅux, et puis sont allĆ©es chercher leur place. Tout de suite aprĆØs, tous les autres sont Ć©galement arrivĆ©s, y compris beaucoup d’enfants avec leurs parents. Entre les diffĆ©rents plats, un peu de musique, karaokĆ© et puis, guidĆ©s par les filles marocaines, on a dansĆ© sur des chansons de leur paysĀ Ā». Les enfants entre-temps, ont jouĆ©, coloriĆ©, en essayant d’attendre patiemment, la grande surprise ⦠l’arrivĆ©e du PĆØre NoĆ«l qui a distribuĆ© des cadeaux Ć tousĀ ! « Pour nous les organisateurs, il n’y avait pas de cadeaux emballĆ©s ā raconte CarlaĀ ā mais nous avons reƧu un cadeau bien plus prĆ©cieuxĀ : le spectacle de toutes ces personnes qui finalement souriaient, heureusesĀ Ā». AprĆØs le repas de NoĆ«l, il y a eu celui de lāĆpiphanie, et beaucoup d’autres encoreĀ : une tradition qui continue. Et qui chaque fois est l’occasion dāentrecroiser diffĆ©rentes cultures et religions. Parmi les invitĆ©s qui petit Ć petit sont toujours plus nombreux, il y a des arabes, des ukrainiens, des catholiques, orthodoxes, de l’Ć©glise Ć©vangĆ©lique, des personnes qui nĀ ‘ont pas de conviction religieuse et surtout, beaucoup de musulmans. « FatigueĀ ? EngagementĀ ? ProblĆØmesĀ ? Egalement ā admet Luigi ā parce que ce n’est pas facile d’organiser des repas pareils en partant de rien. Mais la joie que de tels moments nous procure est indescriptible,Ā et laisse en chacun de nous, le dĆ©sir et la crĆ©ativitĆ© d’en faire plus. Ce sont de rĆ©elles opportunitĆ©s de grandir aussi bien en tant que personnes qu’en tant que communautĆ©, que ce soit pour nous organisateurs que pour les invitĆ©s qui ne sont dĆ©sormais plus considĆ©rĆ©s comme tels mais bien comme de vĆ©ritables frĆØresĀ Ā».
Lors d’une cĆ©rĆ©monie qui s’est tenue le 30 mai, on a donnĆ© le nom de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari et citoyenne honoraire de Rimini, au rond-point situĆ© entre la rue Savonarola, l’avenue Giacomo Matteoti et la rue des Mille, donnant sur le complexe universitaire ”Navigare Necesse”. ”Attitude attentionnĆ©e vis-Ć -vis d’ une figure importante liĆ©e Ć notre ville ā s’est ainsi exprimĆ©e l’adjointe aux Services GĆ©nĆ©raux de la Commune de Rimini, Irina Imola qui a ouvert la cĆ©rĆ©monie -. Je remercie pour cela toutes les autoritĆ©s prĆ©sentes et de nombreuses personnes qui ont tirĆ© enseignement et rĆ©confort de lāÅuvre de Chiara LubichĀ Ā». En 1977, la MunicipalitĆ© de Rimini veut accorder la CitoyennetĆ© d’honneur Ć Chiara Lubich ”pour son Åuvre de constructionĀ – lit-on dans les motivations exprimĆ©es par le Conseil Communal de la ville ā d’une civilisation de l’amour, de la tolĆ©rance et de la solidaritĆ© entre les peuples”. Source:Altarimini online
Le gender est en discussion dans le monde occidental : dans les pays en dĆ©veloppement cāest le drame de lāexploitation des gens qui prĆ©occupe ; au Moyen Orient les droits des femmes et la paix. Encore en Occident, contraintes Ć choisir entre travail et famille ; vies qui subissent la violence⦠VoilĆ quelques-uns des dĆ©fis et des problĆ©matiques ā diffĆ©rents selon les zones gĆ©ographiques ā en discussion aux Nations Unies, en vue dāun nouvel agenda pour les Objectifs pour le dĆ©veloppement durable Ć mettre en place aprĆØs 2015 (date où les 193 Ć©tats membres souhaiteraient rejoindre ces fameux Objectifs du millĆ©naire). Non seulement un panorama sur les questions les plus urgentes liĆ©es aux conditions de la femme, mais pas un seul instant ils ont dĆ©noncĆ© les violations de sa dignitĆ© et de ses droits. Les 120 femmes de diffĆ©rents pays du monde ont voulu offrir leur appui par des expĆ©riences et des idĆ©es, traduites ensuite dans un document final orientĆ© vers le nouvel agenda des Nations Unies pour le DĆ©veloppement post-2015. Dans son message au cardinal Turkson, prĆ©sident de Justice et Paix, le pape FranƧois a justement voulu que sāexpriment les instances organisĆ©es par lāunivers catholique fĆ©minin dans les processus internationaux, en invitant ceux qui sont engagĆ©s dans la dĆ©fense de la dignitĆ© des femmes et dans la promotion de leurs droits Ā» Ć se laisser Ā« guider par lāesprit dāhumanitĆ© et de compassion au service du prochain Ā». Ā« Ainsi ā continue le pape ā vous ferez Ć©merger les dons immenses dont Dieu a enrichi la femme, en la rendant capable de comprĆ©hension et de dialogue pour recomposer les grands et petits conflits, de sensibilitĆ© pour guĆ©rir les plaies et prendre soin de toute vie, mĆŖme au niveau social, ainsi que ses dons de misĆ©ricorde et de tendresse pour garder lāunitĆ© entre les personnes Ā». Les interventions recouvraient : lāanthropologie fĆ©minine, femmes et Ć©ducation, femmes et dialogue interreligieux, technologie liĆ©e Ć la vie et Ć la procrĆ©ation, les droits humains, femmes et travail agricole, entreprise et finance etc. suivies par des travaux dans des ateliers Ć thĆØme (expression qui rappelle lāart du Ā« travail artisanal Ā» fait avec finesse et diligence, ce qui est le propre des femmes) sur les Objectifs pour le DĆ©veloppement durable, pour une Ć©laboration de propositions. Rita Mousallem, co-directrice du Centre pour le dialogue interreligieux du mouvement des Focolari, est intervenue sur le Ā« Dialogue interreligieux, voie pour une paix durable. RĆ“le des femmes Ā», en faisant rĆ©fĆ©rence Ć sa propre expĆ©rience personnelle de chrĆ©tienne au Moyen Orient. Au cours des diverses interviews qui lui ont Ć©tĆ© faites, elle a confirmĆ© la capacitĆ© dāĆ©coute, caractĆ©ristique de la femme, qui donne la possibilitĆ© dāentrer dans intĆ©rioritĆ© de soi et des autres ; de savoir souffrir et dāespĆ©rer jusquāau bout, parce que – Ć©tant mĆØre ā elle sait bien combien vaut la vie. Ces aspects, avec dāautres, font partie du Ā« gĆ©nie fĆ©minin Ā» – que le pape FranƧois a aussi rappelĆ© ā don et beautĆ© typique de la femme, appelĆ©e Ć jouer son rĆ“le dans la sociĆ©tĆ© dāaujourdāhui, pour le bien de tous. Lire aussi: Aleteia.
Une entreprise ne suffit pasĀ : cāest ce que se sont proposĆ© les quelque 300 entrepreneurs, venus de 41 pays des 5 continents, tandis que le congrĆØs international Ćconomie de Communion (ĆdeC), Nairobi 2015, sāachevait dans une ambiance trĆØs colorĆ©e, rythmĆ©e par les danses et les chants. āNous sommes un peuple qui sait faire la fĆŖteā, sāest exclamĆ© Luigino Bruni. Pour regarder vers le futur, la derniĆØre matinĆ©e a vu le congrĆØs porter un regard spĆ©cial vers les jeunes gĆ©nĆ©rations. DĆØs les premiers mots, Anouk Grevin touche le cÅur des participantsĀ : āQuand un enfant vient au monde, toute la communautĆ© lāaccueille et en prend soinĀ ; cet enfant qui vient de naĆ®tre est adoptĆ© par tousā. Ces mots sont saluĆ©s par un tonnerre dāapplaudissements, car ils expriment une des valeurs les plus chĆØres aux peuples africains (“pour Ć©lever un enfant, il faut tout un village” ā ndlr). Puis elle expliqueĀ : āAvec les jeunes qui ont suivi lāĆ©cole internationale de formation ĆdeC, nous avons vĆ©cu des rĆŖves merveilleux.ā Avec enthousiasme, Anouk fait le tour de la salle, dont les murs sont tapissĆ©s des projets des jeunes, nĆ©s de leurs rĆŖves, et elle les lit. Ces jeunes, animĆ©s dāune singuliĆØre crĆ©ativitĆ© et dāune passion difficile Ć dĆ©crire, prĆ©sentent leurs projets. Quelques-uns sont dĆ©jĆ en cours de rĆ©alisation, dāautres sont encore au stade de ārĆŖvesāĀ ; mais pour eux, peu importeĀ !
PuisĀ Anouk sāadresse Ć la salle et demandeĀ : āAllons-nous les laisser seulsĀ ? ā La rĆ©ponse est immĆ©diate, tout aussi passionnĆ©e et Ć©mouvante. QuelquesĀ chefs dāentreprise se succĆØdent au micro pour exprimer leur dĆ©sir et leur dĆ©cision dāĆŖtre parmi les premiers Ć soutenir ces rĆŖves. John Mundell lance unĀ appel Ć ses amis, les appelantĀ Ć ouvrir leurs entreprises pour introduire les jeunes gĆ©nĆ©rations dans le monde du travailĀ : āLāexpĆ©rience au sein des entreprises ĆdeC permet de dĆ©couvrir la richesse de rapports vrais, en plus de lāexpĆ©rience professionnelleĀ !ā Les tĆ©moignagesĀ dāun certain nombre de chefs dāentreprise du monde entier, surtout des jeunes, font entrevoir un avenir meilleurĀ : de lāItalie Ć lāArgentine, ou au Paraguay, jusquāĆ une thĆØse sur lāĆdeC, prĆ©sentĆ©e par une jeune BrĆ©silienne qui achĆØve ses Ć©tudes Ć lāInstitut Sophia. Si les regards se tournent aujourdāhui vers un futur-prĆ©sent, cāest aussi un moment important de grandes rĆ©solutions et dāengagements fortsĀ : āNous devons nous promettre de ne plus jamais revenir en arriĆØreā, dĆ©clare Luigino Bruni, qui poursuitĀ : āAu cours de ces journĆ©es, nous avons vĆ©cu de vrais miraclesĀ ; les histoires de nos vies doivent ĆŖtre annoncĆ©es partout. LāĆdeC nāest pas un bien de consommationĀ ; beaucoup de gens, de par le monde, sont en attente. Nous devons continuer Ć ĆŖtre des “producteurs” de communion, pas seulement des consommateurs.ā Cāest ce que rappelle avec force le document finalĀ : La promesse de consacrer sa vie Ć une Ć©conomie de communion. Les chefs dāentreprise souhaitent alors laisser un signe de leur engagement personnel, qui se matĆ©rialise dans un āpacteā que chacun peut sceller librement, sāil le souhaite, en y apposant sa signature.
Cāest GeneviĆØve SanzĆ© qui clĆ“ture le congrĆØsĀ : āOn dit que les meilleures choses ont une fin, mais je crois quāil faudrait changer cette phrase. Nous avons vĆ©cu un congrĆØs tellement fraternel, tellement joyeux, quāil ne peut pas sāarrĆŖter lĆ . Cāest maintenant que notre course commence vraimentĀ ; cāest le moment de sortir et dāaller Ć la rencontre du monde.ā Une entreprise ne suffit pas. Cette phrase, qui se rĆ©fĆØreĀ Ć lāun des textes les plus connus de Chiara Lubich āUne ville ne suffit pasā, nourrit la rĆ©flexion finale de ces cinq journĆ©es mĆ©morables, et fait brĆ»ler dans le cÅur de chacun un grand rĆŖveĀ : celui de voir le monde āenvahiā par les entreprises ĆdeC. āAvec un Dieu qui, si tu le dĆ©sires, te visite chaque matin, une ville ne suffit pas … vise plus loinĀ : ton pays, celui des autres, le monde entier. Que chaque battement de ton cÅur, chacun de tes gestes, ton repos et ta marche tendent Ć ce but….ā
Ā«LāEconomie de Communion est revenue en Afrique.Nous sommes venus ici du monde entier attirĆ©s par les bĆ©nĆ©dictions et blessures de ce grand continent, pour regarder lāĆ©conomie mondiale vue de lāAfrique. De mĆŖme que pour nous laisser instruire par ces peuples, par leur grande vocation Ć la vie, aux relations sociales, Ć la rencontre. LāAfrique māa toujours frappĆ© par sa capacitĆ© gĆ©nĆ©ratrice, sa vie. Il y a beaucoup de danses en Afrique, beaucoup de fĆŖte, surtout des danses de femmes. Comme dans la bible, souvent les femmes dansent. Et ce qui est formidable en Afrique cāest de voir de nombreux vieillards, et de vieilles femmes danser. Aujourdāhui en Europe et dans les pays nordiques du monde il est trĆØs rare de voir des femmes et des hommes Ć¢gĆ©s faire la fĆŖte librement et pour la simple joie de vivre en communion. Cela parce que notre culture de la consommation et de la finance ne les fait pas danser. Nous sommes venus en Afrique pour apprendre aussi Ć danser, jeunes, enfants, adultes et personnes Ć¢gĆ©es. Quels sont les messages que lāEdC peut transmettre Ć lāAfrique dāaujourdāhui ? La rĆ©ponse africaine Ć la proposition de Chiara Lubich, naĆ®tra de lāAfrique en communion avec tout le monde. La premiĆØre aide que lāEdC veut apporter Ć lāAfrique est un regard dāestime pour ce que lāAfrique est dĆ©jĆ et non seulement pour ce quāelle devra devenir. La premiĆØre force des peuples est leurs rĆŖves, surtout les rĆŖves collectifs et ceux des pauvres. Redonnons le temps Ć nos histoires, grandes et petites, et de lĆ repartons vers une nouvelle terre. GĆ©nĆ©rer est trĆØs liĆ© Ć un terme Ć©conomique important, pour lāAfrique et pour tout le monde : innovation. Un premier message qui nous arrive de la logique de lāinnovation-germe sāappelle subsidiaritĆ© : nos mains et la technologie ne peuvent que la subsidier, cāest-Ć -dire aider le bourgeon Ć fleurir ; ils ne peuvent lāinventer. Les innovations Ć©conomiques et sociales de lāAfrique, naĆ®tront avant tout de lāhumus, de sa terre et pas de mains externes. LāEdC est le don des yeux capables de voir des bourgeons lĆ où les autres ne voient que du dĆ©sert. Ici sur les terres africaines, beaucoup de jeunes se sont mis en route, souvent ensemble : cāest Ć partir de ces bourgeons que nous devons apprendre Ć voir la forĆŖt. LāĆ©nergie essentielle dans tous les documentaires est la faim de vie et de futur des jeunes et des pauvres, et ici en Afrique Ƨa ne manque pas. Pour que les pauvres et les exclus puissent devenir moteur de changement, le rĆ“le des institutions, des institutions politiques, des institutions Ć©conomiques est essentiel. De lāEdC sont en train de naĆ®tre de nouvelles institutions financiĆØres. Mais les banques et toutes les institutions ne peuvent quāaider les innovations Ć©conomiques, pas les crĆ©er ni les inventer. Sans des personnes pleines de crĆ©ativitĆ©, de talents, de compĆ©tence et de passions, on ne donne vie Ć aucune expĆ©rience dāĆ©conomie nouvelle. Il est nĆ©cessaire que chacun active sa propre capacitĆ© dāinnovation et, sāil le peut, quāil se mette avec dāautres qui ont le mĆŖme dĆ©sir de faire et de crĆ©er. Notre rĆŖve est de crĆ©er ici aussi Ć la citĆ©-pilote Ā« Mariapoli Piero Ā» une de ces institutions. Un centre qui puisse ĆŖtre un Ā« lieu de confiance Ā» pour accompagner et servir les nouvelles idĆ©es EdC qui naĆ®tront, surtout de la part des jeunes Ā».
En Pologne les musulmans, au nombre de 25000, soit 0,08% de la population, font partie des minoritĆ©s religieuses de ce pays de 38 millions dāhabitants. Leur prĆ©sence remonte Ć lāarrivĆ©e des Tartares au XIVĆØme siĆØcle ; puis Ć lāimmigration de la seconde moitiĆ© du XXĆØme siĆØcle et Ć celle qui suit la chute du mur de Berlin. La journĆ©e dāĆ©changes qui vient juste dāĆŖtre vĆ©cue sāinsĆØre dans le sillage de trois Ć©vĆ©nements sur lesquels sāappuie le dialogue entre chrĆ©tiens et musulmans en Pologne. Cāest le PĆØre Adam Was, membre du ComitĆ© pour les religions non chrĆ©tiennes de la ConfĆ©rence Episcopale Polonaise, qui a en retracĆ© le cadre: la JournĆ©e de lāIslam dans lāĆ©glise catholique de Pologne instaurĆ©e au cours de lāannĆ©e 2000 par la ConfĆ©rence Episcopale Polonaise Ć la demande du Conseil Mixte des Catholiques et des Musulmans, cĆ©lĆ©brĆ©e chaque annĆ©e le 26 janvier ; la Ā« PriĆØre pour la Paix et la Justice dans le Monde Ā», nĆ©e aprĆØs le 11 septembre 2001, Ć lāinitiative des musulmans tartares polonais ; enfin un Ć©vĆ©nement Ā« sans prĆ©cĆ©dent dans le monde entier Ā», comme lāa soulignĆ© le Mufti Nedal Abu Tabaq, Ā« La JournĆ©e du Christianisme parmi les Musulmans en Pologne Ā», fixĆ©e le 29 mai et proposĆ©e il y a trois ans par les musulmans de la Ligue Musulmane en Pologne. InvitĆ©es par lāimam Abdul Jabbar Koubaisy, directeur du Centre et vice-prĆ©sident de la Ligue Musulmane en Pologne, cinquante personnes sont intervenues au cours de ce rendez-vous : des reprĆ©sentants des autoritĆ©s locales, des Eglises catholique, orthodoxe et luthĆ©rienne, de lāUniversitĆ© de SilĆ©sie et aussi de la CommunautĆ© Juive de Katowice. InvitĆ©s dāhonneur : Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari et JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident.
āLe dialogue interreligieux est une condition nĆ©cessaire pour la paix dans le monde, et donc un devoir pour les chrĆ©tiens, tout comme pour les autres communautĆ©s religieusesā (EG, 250), a rappelĆ© le mĆ©tropolite de Katowice, lāarchevĆŖque Victor Skworc, dans son message lu par le pĆØre Tadeus CzakaÅski, son dĆ©lĆ©guĆ© pour le dialogue avec lāIslam. Et, en sāappuyant sur le thĆØme de cette rencontre, il a soulignĆ© comment Ā« le fondement de tout lāenseignement de JĆ©sus-Christ repose sur lāamour misĆ©ricordieux envers le prochain Ā», en souhaitant que cette rencontre interreligieuse Ć Katowice nous aide tous Ā« Ć vivre plus profondĆ©ment le mystĆØre de la misĆ©ricorde de Dieu Ā» et quāelle Ā« contribue Ć une plus grande ouverture des uns envers les autres pour travailler de maniĆØre plus efficace au service des opprimĆ©s et des exclus Ā». Ensuite Maria Voce, dans son discours, a rappelĆ© quelques passages des Ecritures chrĆ©tiennes qui parlent de JĆ©sus, avant mĆŖme sa naissance, en mettant
lāaccent sur son amour concret envers chaque homme. Ā« Cāest cet amour universel, sans rĆ©serves, qui a attirĆ© tous ceux qui font partie du Focolare et qui est devenu notre rĆØgle de vie Ā», a fait remarquer la prĆ©sidente des Focolari. Ā« Une des intuitions de Chiara Lubich, qui constitue lāun des fondements de la spiritualitĆ© de lāunitĆ© depuis ses dĆ©buts, fut la dĆ©couverte de la valeur du commandement par excellence de JĆ©sus : Ā« Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s. Il nāy a pas dāamour plus grand que celui-ci : donner sa vie pour ses amis Ā» Jn 15, 12-13) ā Aimer toujours nāest pas facile ā a soulignĆ© Maria Voce ā parfois ou trĆØs souvent cet amour envers le frĆØre nous coĆ»te beaucoup, demande des sacrifices⦠Mais dans ces moments-lĆ aussi JĆ©sus est pour nous un modĆØle : il nous a aimĆ©s jusquāau point de donner sa vie pour nous Ā». Et, Ć la fin, elle a souhaitĆ© Ć tous : que JĆ©sus ā Ā« le plus grand et le plus misĆ©ricordieux, nous aide Ć nous regarder tous comme des frĆØres, avec la mesure que lui-mĆŖme nous a rĆ©vĆ©lĆ©e, pour construire ensemble un monde où rĆØgne la fraternitĆ© et donc la paix pleine et vraie que nous attendons tous Ā».
Le Mufti Nedal Abu Tabaq, responsable de tous les imams en Pologne, en parlant de JĆ©sus Christ a soulignĆ© quāil Ā« nāest pas seulement notre frĆØre, mais notre chef Ć tous Ā», et quāil faut donc le suivre. Dans le Coran il est Ć©crit ā a affirmĆ© le Mufti ā que Ā« JĆ©sus est le signe (ā¦). Non seulement il a Ć©tĆ© conƧu miraculeusement, mais il a aussi accompli des miracles, il a soignĆ© les malades, il a ressuscitĆ© les morts. Chacun de nous ā a-t-il aussi soulignĆ© -, doit Ā« ressusciter la lumiĆØre en celui qui souffre (ā¦) Nous ne sommes pas comme des bougies qui peuvent sāĆ©teindre, mais nous sommes la lumiĆØre qui en est dĆ©sormais sortie et cette lumiĆØre est prĆ©sente en chaque homme, mais nous devons toujours la rĆ©vĆ©ler, la faire ressortir (ā¦) en ceux qui sont dans le besoin, comme lāa fait JĆ©sus-Christ (ā¦). VoilĆ le JĆ©sus que jāaime, que je connais, que je loue Ā». Action commune en faveur du dialogue interreligieux, la menace qui pĆØse sur la valeur de la famille et la nĆ©cessitĆ© de la protĆ©ger ensemble en tant que croyants, lāĆ©ducation des enfants au dialogue, voilĆ quelques unes des questions traitĆ©es dans un dialogue fraternel avec Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n , au cours de la seconde partie de la rencontre. La priĆØre du āNotre PĆØreā rĆ©citĆ©e par les chrĆ©tiens et la priĆØre āDouĆ¢aā par les musulmans ont conclu lāĆ©vĆ©nement. Le signe de la paix, Ć©changĆ© entre tous en se serrant la main ou en sāembrassant, a exprimĆ© lāamour fraternel vĆ©cu au cours de ces heures entre chrĆ©tiens, musulmans et juifs. Cette JournĆ©e du Christianisme au milieu des Musulmans en Pologne mĆ©rite quāon sāen souvienne.
āIl y a cinquante ans j’Ć©tais adolescent et jamais j’aurais imaginĆ© vivre une aventure aussi passionnante que celle du dialogue, sur la voie ouverte par Nostra Aetate [le document conciliaire prophĆ©tique qui a marquĆ© l’ouverture de L’Eglise au dialogue constructif et positif avec les diverses traditions religieuses du monde]. En regardant en arriĆØre je ne peux qu’ĆŖtre reconnaissant envers Dieu, mais aussi envers les dizaines de personnes rencontrĆ©es sur ce chemin que je n’aurais jamais imaginĆ© parcourir. A commencer par ma famille où j’ai appris que dialoguer est toujours meilleur qu’entrer en conflit, puis mes camarades d’universitĆ©, Ć l’Ć©poque de la contestation des annĆ©es 70, les jeunes des mouvements catholiques où j’ai grandi, le monde du travail où je me suis insĆ©rĆ© dĆØs mes vingt ans, et, par la suite, des personnes rencontrĆ©es en Asie, en AmĆ©rique du Nord et du Sud, en Afrique et dans diverses parties du monde, y compris la Nouvelle ZĆ©lande et l’Australie. Une richesse immense, un chemin que la sociĆ©tĆ©, en 1965, ne pouvait mĆŖme pas imaginer Ā». C’est lĆ un souvenir personnel, en marge du congrĆØs qui cĆ©lĆØbre les 50 ans de la conclusion du Concile Vatican II (Georgetown, Washington 22-24 mai), organisĆ© par Ecclesiological Investigation, un groupe de thĆ©ologiens qui se rencontre une fois par an et dĆ©bat d’une question particuliĆØre. Cette annĆ©e le sujet choisi est Vatican II, Remembering the future, et les reprĆ©sentants venant de Rome ne manquent pas, parmi eux le cardinal Kasper et le cardinal Tauran.
āCette confĆ©rence est de haut niveau ā poursuit Roberto Catalano – : interventions en sĆ©ance plĆ©niĆØre, mais aussi sessions parallĆØles Ć fort contenu thĆ©ologique et culturel. Grande ouverture humaine et intellectuelle, dĆ©sir dāapprofondir un Ć©vĆ©nement comme le Concile sous divers points de vue : gĆ©ographique bien sĆ»r, mais surtout sous lāangle des perspectives et des contenus. Il y a des interventions qui cherchent Ć situer dans leur contexte les raisons qui expliquent pourquoi cet Ć©vĆ©nement a eu lieu entre 1962 et 1965. Dāautres ont abordĆ© les aspects historiques qui lāont motivĆ©. Il faut aussi souligner lāimportance des lectures concernant ce qui sāest passĆ© aprĆØs, avec le constat que cinquante ans nāont pas Ć©tĆ© suffisants pour le rĆ©aliser. Les avis de succĆØdent dans un climat de grande Ć©coute, dāintĆ©rĆŖt et dāouverture intellectuelle et spirituelle Ā». Ā« MalgrĆ© la diversitĆ© des positions, Ć un demi-siĆØcle de sa conclusion, le Concile apparaĆ®t, aprĆØs ces journĆ©es dāĆ©tudes, comme un Ć©vĆ©nement qui a changĆ© lāEglise et lāhumanitĆ©. Ce qui frappe le plus, cāest la dimension prophĆ©tique qui caractĆ©rise en particulier les documents qui ont Ć©tĆ© promulguĆ©s Ć la fin des assises conciliaires Ā». Et lāintervention de Roberto Catalano sāest fondĆ©e prĆ©cisĆ©ment sur cette dimension prophĆ©tique, sur le rĆ“le de quelques mouvements, comme les Focolari et SantāEgidio, dans lāactualisation de Nostra Aetate. Le dialogue comme devoir, le dialogue comme culture de la rencontre, comme pĆØlerinage, comme pensĆ©e ouverte et pleine dāempathie⦠autant de points dĆ©veloppĆ©s par Catalano. Une des journĆ©es du congrĆØs a Ć©tĆ© dĆ©diĆ©e entiĆØrement Ć lāÅcumĆ©nisme et Ć toute la signification du Concile Ć cet Ć©gard. Prises de parole successives des catholiques, des luthĆ©riens, presbytĆ©riens, orthodoxes et Ć©piscopaliens : Ā« Les zones dāombre dues Ć des rendez-vous manquĆ©s et aux obstacles qui empĆŖchent encore une vraie communion entre les diffĆ©rentes Eglise nāont pas Ć©tĆ© occultĆ©es. Mais lāintervention la plus remarquable, suivie de quelques minutes dāapplaudissements qui ont fortement rĆ©sonnĆ© Ć lāintĆ©rieur de la National Cathedral (Ć©piscopalienne) a Ć©tĆ© celle du cardinal Walter Kasper qui, aprĆØs une analyse magistrale de lāhistoire et des aspects thĆ©ologiques de la question ÅcumĆ©nique, conclut avec son optimisme pragmatique plein de souffle : Ā« Unity perhaps has already started ! [ LāunitĆ© a peut-ĆŖtre dĆ©jĆ commencĆ© ! ] Ā» Ā« On se rend compte ā dit-il en conclusion ā de la faƧon dont, au cours de ces cinquante annĆ©es, des pas Ć©normes ont Ć©tĆ© accomplis et que lāunitĆ© ne sera jamais un retour ou une unification, mais une communion Ā».
Maria Voce et Jesus Moran, prĆ©sidente et co-prĆ©sident du Mouvement des Focolari, durant la visite en cours en Pologne, se sont retrouvĆ©s le 26 mai dernier dans la citadelle Fiore avec un groupe de prĆŖtres et de religieux liĆ©s de diffĆ©rentes maniĆØres aux Focolari. Le PĆØre Zdzislaw Klafka, rĆ©demptoriste, raconte sa rencontre avec la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et des effets positifs dans le fait de vivre sa vocation spĆ©cifique d’une maniĆØre plus radicale. « Je suis reconnaissant envers Chiara Lubich d’avoir Ć©tĆ© l’instrument docile dans les mains de Dieu Ć faire naĆ®tre dans lāĆglise une spiritualitĆ© qui m’a aidĆ© Ć vivre les difficultĆ©s que j’ai rencontrĆ©es dans la vieĀ : quand j’ai Ć©tĆ© nommĆ© supĆ©rieur je me suis retrouvĆ© devant un dĆ©fi. J’Ć©tais Ć Rome, et avant de rentrer en Pologne, je lui ai demandĆ© une parole de lāĆvangile qui pouvait Ć©clairer mes pas. Elle m’a rĆ©ponduĀ : ”Personne n’a d’ amour plus grand que celui qui donne sa vie pour ses amis”. J’avais Ć l’Ć©poque 29 ans et cette phrase est devenue la boussole qui m’a indiquĆ© la route. En vivant la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, j’ai commencĆ© Ć regarder vers mon fondateur, St Alphonse, et ce, d’une maniĆØre nouvelle. J’ai ainsi redĆ©couvert non seulement mes racines, mais aussi la force Ć©vangĆ©lique contenue dans chaque autre charisme de lāĆglise. Quelqu’un m’a demandĆ© si cette adhĆ©sion Ć la spiritualitĆ© des Focolari n’est pas du temps volĆ© Ć mes devoirs de rĆ©demptoriste. Le fait est que, et je l’ai expĆ©rimentĆ© plusieurs fois, lorsque je reviens de rencontres avec des religieux d’autres ordres, j’ai plus envie de vivre encore plus radicalement mon choix de DieuĀ Ā».
Ils arrivent de Damas, Alep, Homs, Banias, Kfarbou et Tartous. Qui pouvait imaginer un week-end avec les jeunes de toutes les rĆ©gions de la Syrie? Une folie, se sont dit les organisateurs. Peut-ĆŖtre, mais elle est devenue rĆ©alitĆ©. Le nombre dāinscrits a augmentĆ© jour aprĆØs jour, jusquāĆ atteindre 67. “Notre aventure a commencĆ© ainsi”, racontent-ils. “Nous avons choisi un endroit sĆ»r, où tous peuvent arriver, aussi en devant faire 10Ā heures de voyage. LāidĆ©e Ć©tait de passer trois jours ensemble, pour pouvoir vivre, partager, prier, pleurer, jouer, ĆŖtre dans la nature, mais dans lāamour rĆ©ciproque entre nous.” “Quāest-ce qui est important dans ma vie?” Ć©tait le titre du week-end. La question rĆ©sonne encore plus fort dans une situation prĆ©caire comme celle des jeunes syriens. SĆ©parĆ©s en quatre groupes selon diffĆ©rents thĆØmes: “Une amitiĆ© spĆ©ciale avec le PĆØre”, “Chaque jour chez JĆ©sus”, “LāAmour qui rend libres”, “Lāamour envers Marie”, ils les ont approfondis, avec des extraits des Saintes Ćcritures, des papes et des saints, accompagnĆ©s par des histoires vraies de jeunes qui les ont prĆ©cĆ©dĆ©s dans la course vers la saintetĆ©. “Lorsque je suis arrivĆ©e au week-end, jāĆ©tais fatiguĆ©e par la guerre ā confie Fatima ā et je sentais que la vie sāĆ©tait arrĆŖtĆ©e, mais lĆ jāai expĆ©rimentĆ© de nouveau la prĆ©sence de Dieu dans ma vie et son Amour pour moi Ć travers lāamour des autres. Maintenant, lorsque je passe des moments difficiles, il me suffit de penser quāil y a quelquāun qui prie pour moi et qui cherche Ć vivre de la mĆŖme faƧon, et cela me donne une grande paix intĆ©rieure. Jāai compris que la chose la plus importante est de vivre sa vie… en aimant JĆ©sus en chacun.”
Le premier jour, ils ont approfondi un des points essentiels de la spiritualitĆ© de lāunitĆ©, “Dieu Amour“. En retraƧant lāhistoire des dĆ©buts des Focolari Ć Trente, durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque tout sāeffondrait, on retraƧait aussi la rĆ©alitĆ© syrienne dāaujourdāhui. “Tout sāĆ©croule, seul Dieu reste”, affirmait quelquāun, donc: “Quāest-ce qui est vraiment important dans ma vie?” Lāun dāeux a dĆ©clarĆ©: “Vivre le christianisme de faƧon radicale”. Le deuxiĆØme jour, autour dāun discours historique de Chiara Lubich aux jeunes dans les annĆ©esĀ 70, “JĆ©sus MaĆ®tre“, leur soif de Dieu a Ć©mergĆ©. “Les soirĆ©es avec des chants, danses et jeux, qui ont fait expĆ©rimenter le sens dāune vraie famille, nāont pas manquĆ©”, Ć©crivent encore Murad et Lina. En partant, quelquāun affirmait: “Je remercie JĆ©sus pour tous les moments de joie et de douleur”. “Jāai expĆ©rimentĆ© de nouveau la caresse de Dieu ā Ć©crit Haashim ā je sens la responsabilitĆ© d’apporter cette grĆ¢ce Ć tous ceux qui sont autour de nous”. Des jours inoubliables pour tous. “CāĆ©taient des jours ā Ć©crit Samir ā durant lesquels nous avons atteint la paix, la sĆ©rĆ©nitĆ©, et qui nous ont donnĆ© la force pour retourner vivre dans cette situation dramatique.” “MalgrĆ© toute lāabsurditĆ© de la guerre ā conclut Nahda ā je ne me sens pas seule.”
« Je frĆ©quente, quand je le peux, le cercle des pensionnĆ©s de mon quartier. J’ai remarquĆ© que certaines personnes sont Ć©vitĆ©es par les ”gens bien” parce qu’ils sont nĆ©gligĆ©s, alcooliques, barbus, ils passent leur temps avec leur verre et personne ne les implique dans les conversations. J’ai commencĆ© ainsi, Ć apprendre le jeu de cartes et de la pĆ©tanque, pour ĆŖtre avec eux, sans prĆ©jugĆ©s. J’ai cependant dĆ» subir quelques remarques au dĆ©but. Mais je me suis forcĆ© de leur exprimer sympathie, disponibilitĆ©, et aussi Ć accepter leur langage et la mĆ©thode de jeu plutĆ“t douteuse. Un jour, Giulio, le plus dĆ©braillĆ© bien Ć©vitĆ© de tous, a Ć©tĆ© hospitalisĆ© pour crise d’alcool, personne ne savait dans quel hĆ“pital. J’ai fait des recherches et donnĆ© quelques coups de fil. Par le fait de la ‘privacy’, je ne rĆ©ussissais pas Ć obtenir des nouvelles.Ā A la fin, j’ai interpellĆ© la police qui l’a ensuite retrouvĆ©. Je me suis occupĆ© de lui. Un mĆ©decin m’a informĆ© de son Ć©tat de santĆ©, comme si j’Ć©tais un de ses proches. Je l’ai ensuite ramenĆ© chez lui, en lui procurant les mĆ©dicaments et des paquets alimentaires. Silvio, un autre alcoolique Ć qui on avait retirĆ© le permis de conduire, risquait de perdre son emploi. J’ai mis tout en Åuvre pour qu’il le rĆ©cupĆØre. Il n’est maintenant plus dĆ©pendant de l’alcool et est mĆŖme devenu animateur d’un groupe d’alcooliques anonymes. Ulisse, Ć©tait un joueur acharnĆ©, et se vantait d’ĆŖtre athĆ©e et ”bouffeur de curĆ©s”. J’ai encaissĆ© ses expressions un peu agressives pendant deux ans. A un certain moment, il est tombĆ© malade d’une tumeur mais, orgueilleux comme il Ć©tait, il n’acceptait d’aide de personne. Un jour, il mĀ ‘a demandĆ© de l’accompagner Ć la maison. Cette requĆŖte inattendue a Ć©tĆ© pour moi la rĆ©ponse d’avoir atteint quelque part son for intĆ©rieur et de lui avoir communiquĆ© quelque chose de ma foiĀ . Gianni, le plus jeune de tous, 50 ans, ayant la stature d’un gĆ©ant, une vie trĆØs dĆ©sordonnĆ©e. Pour son style de vie, il Ć©tait jugĆ© le pire dans le classement de bonne conduite. Je lui ai Ć©tĆ© proche jusqu’Ć la fin de sa vie. Sa famille Ć©tait surpriseĀ ; mĆŖme lui, quelques jours avant de mourir, m’a serrĆ© sa main de gĆ©ant en m’exprimant sa gratitude et son estime. Guido est sourd muet, le plus isolĆ© de tous car le dialogue avec lui est fort engageant. Nous sommes devenus amis et maintenant, il est mon compagnon de jeux de cartes. Un jour, Giulio Ā sort de sa poche une photo du PĆØre Pio, et devant toutes les personnes prĆ©sentes, s’adresse Ć moiĀ : ”Toi pour moi, tu es PĆØre Pio”. Depuis ce jour-lĆ , tous au cercle m’ont appelĆ© par ce nom et mĆŖme s’il ne m’Ć©tait pas si sympathique, je n’ai pas pu Ć©viter cet Ć©trange baptĆŖme. Habituellement, ces amis m’attendent avec plaisir et souvent, je me retrouve en train de jouer avec l’ami sourd muet contre les deux alcooliques. Nous sommes devenus l’Ć©quipe la plus connue du cercle et aussi la plus bruyanteĀ ! Avant d’aller au cercle, je fais une visite dans l’Ć©glise proche, ce qui n’a pas Ć©chappĆ© au groupe, pour avoir de Lui la force et avoir le ton juste pour aimer ces amis de la pĆ©riphĆ©rieĀ Ā».