Mouvement des Focolari
Les personnes et la planĆØte avant tout !

Les personnes et la planĆØte avant tout !

Mary Robinson, Lorna Gold

Mary Robinson, Lorna Gold

180 personnes en provenance de plus de 40 nations: militants, ONG, organisations sociales, chercheurs, congrĆ©gations religieuses, personnes engagĆ©es du monde catholique, mais pas seulement… tous ensemble pour rĆ©pondre concrĆØtement Ć  l’Encyclique du Pape FranƧois Laudato Si’. Lorna Gold et John Mundell, venus respectivement d’Irlande et des USA, professionnels de l’Environnement, reprĆ©sentaient le Mouvement des Focolari et Eco-One. Lorna Gold travaille de puis plus de 13 ans dans le domaine de l’Environnement Ć  Trocaire – Agence de l’Eglise Catholique en Irlande pour aider au dĆ©veloppement des peuples – et John Mundell est prĆ©sident d’une entreprise de conseil en environnement Ć  Indianapolis, la Mundell & Associates, Inc. qui fait partie de l’Economie de Communion. ā€œLa rĆ©alitĆ© la plus importante de cette confĆ©rence sont les diffĆ©rentes personnes, organismes et associations qui se sont rĆ©unis pour donner une rĆ©ponse immĆ©diate Ć  l’Encyclique du Pape – affirme Lorna Gold. Nous sommes venus du monde entier, en qualitĆ© de reprĆ©sentants de la sociĆ©tĆ© civile. Il y a des militants comme Naomi Klein – auteur mondialement reconnue pour sa rĆ©flexion Ć©cologique et Ć©conomique Ć  l’ère de la globalisation – , il y a des reprĆ©sentants des mouvements Ć©cologiques, comme le responsable de Greenpeace – Kumi Naidoo – il y a tout le rĆ©seau du CIDSE – regroupant les ONG catholiques qui travaillent pour la justice sociale et globale Ā». Ces trois jours de rencontre ont permis de vivre une dynamique active en vue d’aider Ć  la concrĆ©tisation des idĆ©aux contenus dans l’Encyclique Laudato Si’. Parmi les expĆ©riences prĆ©sentĆ©es, il y avait aussi celle du DĆ© de la Paix, conƧue par Eco-One, le rĆ©seau des professionnels de l’environnement qui s’inspirent de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Foto_CuboTous les participants avaient conscience de la difficultĆ© et de la complexitĆ© de la question de l’environnement: ce problĆØme ne concerne pas seulement la science et la planĆØte, mais aussi l’économie et la politique. Souvent les choix retenus dans ces deux domaines vont Ć  l’encontre de la nature et engendrent plus de pauvretĆ©, mais, selon Naomi Klein, on peut encore faire beaucoup : Ā« Nous pouvons prĆ©venir de nombreuses souffrances. On ne peut pas justifier l’inaction en prĆ©textant de la difficultĆ©.Ā» Ā«Nous avons besoin de choses difficiles mais surmontables plutĆ“t que de choses faciles mais condamnables Ā», a-t-elle dĆ©clarĆ©. Ā« Nous devons arrĆŖter de faire des difficultĆ©s une limite Ć  ce qui est possible et faire en sorte que ce qui est possible devienne rĆ©alitĆ© Ā». Inverser la tendance est possible si on a la force d’affronter le problĆØme. La prĆ©sence de personnes engagĆ©es sur des fronts aussi divers a donnĆ© espĆ©rance et permis d’expĆ©rimenter ce que le Pape affirme dans l’Encyclique : le tout est supĆ©rieur Ć  la somme des Ć©lĆ©ments. Une autre nouveautĆ© de ce congrĆØs, soulignĆ©e par John Mundell, a Ć©tĆ© Ā« le rĆ“le moteur des femmes lors des Ć©changes et des discussions sur les changements climatiques. Au cours de ce congrĆØs nous avons comme expĆ©rimentĆ© la vision du futur d’une Eglise ouverte au dialogue avec le monde, en quĆŖte de relation avec toutes les personnes de bonne volontĆ©, pour l’avĆØnement d’ un monde plus uni et plus en contact avec toute la planĆØte Ā». Laudato Si’ nous appelle Ć  revoir notre style de vie : Ā« L’Encyclique du Pape n’est pas seulement destinĆ©e au monde catholique, soutient avec force Noami Klein… en tant que fĆ©ministe juive d’un milieu sĆ©cularisĆ©, je puis dire que j’ai senti qu’elle s’adresse aussi Ć  moi Ā». https://vimeo.com/133043698

EXPOĀ MilanĀ : des cuisines solaires pour HaĆÆti

EXPOĀ MilanĀ : des cuisines solaires pour HaĆÆti

haiti_poor_int« HaĆÆti, qui fut autrefois l’une des colonies franƧaises les plus prospĆØres, surnommĆ©e la perle des Antilles, est aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres de la planĆØte, dĆ©vastĆ© par une vĆ©ritable catastrophe Ć©cologiqueĀ Ā», affirmeĀ Ronald La RĆŖche, ancien dĆ©putĆ© et candidat aux Ć©lections sĆ©natoriales Ć  Mont-OrganisĆ©. En effet,Ā des milliers de personnes n’ont pas accĆØs aux sources d’énergie traditionnelles telles que l’électricitĆ© ou le gaz. Le recours permanent au bois de chauffage entraĆ®ne un dĆ©boisement sauvage qui a des consĆ©quences nĆ©fastes sur le changement climatiqueĀ : il provoque la dĆ©sertification et la diminution progressive des ressources en eau. D’où l’idĆ©e d’aider la population de HaĆÆti en utilisant les Ć©nergies renouvelables, notamment l’énergie solaire. Le projet « Cuisines solaires pour Mont-Organisé », conƧu et rĆ©alisĆ© parĀ AFNonlus, une association qui s’inspire des valeurs desĀ Focolari, en collaboration avec PACNE (Action Contre la PauvretĆ© du Nord-Est), la Commission nationale pour le microcrĆ©dit, le dĆ©partement d’études agricoles de l’UniversitĆ© de Naples-FrĆ©dĆ©ric IIĀ et Tesla I.A. SARL, est parrainĆ© par laĀ SIOIĀ (SociĆ©tĆ© italienne pour l’organisation internationale). Ce projet vise Ć  introduire des cuisines solaires dans les centres soutenus par AFN Ć  HaĆÆti, sur le territoire de Mont-OrganisĆ©. La cuisine solaire, qui fait appel Ć  une technologie trĆØs simple, est facile Ć  monter et Ć  entretenir. On peut montrer Ć  la communautĆ© comment apprendre Ć  la construire sur place. Son dispositif est basĆ© sur un systĆØme de concentration solaireĀ : l’énergie solaire, qui passe Ć  travers une lentille, se transforme en Ć©nergie thermique qui est emmagasinĆ©e dans une batterie. La prĆ©sentation du projetĀ a eu lieu le samedi 4 juillet, Ć  l’occasion duĀ rassemblement « Cuisines solaires, une rĆ©ponse aux problĆ©matiques des pays en voie de dĆ©veloppementĀ Ā», lors de l’Exposition universelle de Milan 2015, Ć  la Cascina Triulza, le pavillon de la sociĆ©tĆ© civile. « Nous envisageons d’expĆ©rimenter la cuisine solaire au sein des Ć©coles soutenues par AFN Ć  Mont- OrganisĆ©, une commune rurale situĆ©e dans l’arrondissementĀ de Ouanaminthe dans le dĆ©partement Nord-Est de HaĆÆti, explique Andrea Turatti, prĆ©sident d’AFNonlus. UltĆ©rieurement, il s’agira de former les enseignants, qui formeront Ć  leur tour les familles afin de faire participer la population Ć  des programmes de microcrĆ©dit ad hoc.Ā Ā» haiti_expo_intL’intĆ©rĆŖt pour les technologies vertes et pour la durabilitĆ© globale du projet, figurent parmi les Ć©lĆ©ments innovantsĀ relevĆ©s par LuiginoĀ  Bruni, professeur ordinaire de sciences Ć©conomiques Ć  l’UniversitĆ© LUMSA de Rome et coordinateur de l’Économie de Communion. À cette liste s’ajoutent « la mise en valeur des ressources locales (dont le soleil) et des matĆ©riaux disponibles sur place, mais aussi la participation de la populationĀ Ā». « Ces Ć©lĆ©ments sont indispensables Ć  la rĆ©ussite du projet, qui fonctionnera dans la mesure où la population locale le percevra comme une vraie chance Ć  saisirĀ Ā», affirme l’économiste. « Le projet ā€ŸCuisines solairesā€, Ć©crit enfinĀ Maria Voce, prĆ©sidente du mouvement des Focolari, est en accord parfait avec l’enseignement du pape FranƧois, qui s’est penchĆ© sur la question Ć©cologique en mettant au cœur de son encyclique ā€œLaudato sĆ¬ā€ le concept d’écologie intĆ©grale, Ć  savoir la relation entre la nature et les personnes qui l’habitent. Ce projet ayant pour fondement la prĆ©occupation pour l’environnement et pour le dĆ©veloppement durable qui soit le rĆ©sultat de l’action des communautĆ©s bĆ©nĆ©ficiaires, il peut offrir des rĆ©ponses valables aux problĆØmes urgents des pays en voie de dĆ©veloppement. En effet, ce projet cherche Ć  apporter des solutions aux urgences environnementales, alimentaires, sanitaires et en matiĆØre d’approvisionnement en Ć©nergie, en tenant compte des besoins essentiels des plus faibles. En dĆ©veloppant une nouvelle faƧon d’utiliser l’énergie solaire, non seulement il respecte la culture locale, mais il offre aussi des possibilitĆ©s d’épanouissement et d’inclusion sociale aux catĆ©gories les plus dĆ©favorisĆ©es, par exemple aux enfants, qui reƧoivent une formation et un soutien au sein des Ć©coles où le Mouvement est actif.Ā Ā»

BrĆ©sil: l’histoire de JoĆ£o

BrĆ©sil: l’histoire de JoĆ£o

rio_preto_2C’était dans l’air. JoĆ£o avait trop souvent entendu ses parents se disputer. Il est amenĆ©, ainsi que sa mĆØre et ses frĆØres, Ć  devoir quitter la maison parce que son pĆØre avait une fille avec une autre femme, mais cela ne l’étonne guĆØre. Il avait alors 16 ans, frĆ©quentait la paroisse et ne manquait pas d’amis. Mais intĆ©rieurement il Ć©prouve dĆ©ception et insatisfaction, ainsi qu’une forte exigence de libertĆ©. Il veut ĆŖtre lui-mĆŖme. Cette inquiĆ©tude le conduit mĆŖme Ć  interrompre ses Ć©tudes. Il les reprendra des annĆ©es plus tard, aprĆØs avoir trouvĆ© la vraie raison de vivre. ā€œA vingt ans – raconte JoĆ£o – je participe avec le groupe de jeunes de ma paroisse Ć  une activitĆ© organisĆ©e par les Focolari. Au cours de ces journĆ©es je me rends compte que l’Evangile ne doit pas tant ĆŖtre commentĆ© et analysĆ© mais tout de suite mis en pratique. Les passages concernant la faƧon de se comporter avec le prochain ne manquent pas de me frapper : le bon samaritain, la rĆØgle d’or. J’y Ć©tais allĆ© par pure curiositĆ©, et voilĆ  que cette rencontre a changĆ© ma vie. A Sao JosĆ© do Rio Preto (Etat de Sao Paulo), ma ville, beaucoup de personnes vivent dans la rue. Un soir, en rentrant chez moi Ć  bicyclette, je croise un homme qui marche pieds nus. Des pieds sales et meurtris. En le voyant je ne rĆ©ussis plus Ć  pĆ©daler. Ā« Cet homme est mon prochain, je dois revenir vers lui Ā» Et avant de le rejoindre j’Óte mes chaussures pour les lui donner. Il me regarde avec surprise. Je vois qu’il porte le maillot de mon Ć©quipe de foot prĆ©fĆ©rĆ©e et, pour le mettre Ć  l’aise, je lui dis : Ā« Alors tu es Santiste ? Moi aussi je le suis ! Comment t’appelles-tu ? Ā». Il prend les chaussures et nous devenons amis. joaoJe suis Ć  la gare, je reviens d’une rĆ©union qui a eu lieu dans une autre ville. A cette heure – il est deux heures du matin – les transports publics ne fonctionnent plus, aussi je me rends chez moi Ć  pied en traversant le centre ville. Tout autour de moi je vois beaucoup de personnes qui, profitant de ce que les magasins sont fermĆ©s la nuit, dorment devant les vitrines. Je n’ai pas peur, je suis dans ma ville. Mais voilĆ  que soudain un homme grand et fort s’approche de moi et me demande de l’argent. Je dois dire que je commence Ć  avoir un peu peur. Qui me prouve que je n’ai pas Ć  faire Ć  quelqu’un de violent ? Mais je me dis : Ā« Lui aussi est mon frĆØre, c’est ce que nous enseigne l’Evangile Ā». Je lui dis calmement que je ne peux rien lui donner parce que moi aussi je suis sans argent. Il commence Ć  me raconter son histoire, puis me prĆŖte ses Ć©couteurs. Il Ć©tait en train d’écouter le prĆŖche d’un pasteur protestant. J’écoute Ć  mon tour l’émission pendant un moment et ainsi je puis lui dire que cette personne dit des choses positives et qu’il est bon d’écouter de temps en temps de sages propos. Il me demande : Ā« Qui es-tu ? Ā» Ne sachant que lui dire je lui demande le pourquoi de sa question. Et lui de me dire: ā€œParce que personne ne nous considĆØre aussi bienā€. Et la conversation se poursuit pendant 30 ou 40 minutes. Je pense au trajet que je dois encore faire pour arriver chez moi, au fait que le lendemain je dois me lever Ć  6h pour aller au travail. Mais je sens devoir rester encore un peu pour accueillir ce frĆØre qui a un grand besoin d’écoute et de compagnie. A la fin, aprĆØs m’avoir demandĆ© mon adresse pour venir faire une grillade chez moi, nous nous saluons, avec la certitude d’être devenus frĆØres. Un jour de pluie, en rentrant chez moi en moto, je vois un homme tout trempĆ© qui tente de se relever d’une flaque d’eau… sans y parvenir. Je le reconnais : c’est notre voisin qui est toujours ivre. Dans le bar tout proche plusieurs hommes se contentent de regarder la scĆØne sans rien faire. Je cherche Ć  ne pas me mettre en colĆØre, je m’arrĆŖte, je laisse la moto sur place, je l’accompagne chez lui et raconte Ć  sa femme ce qui Ć©tait arrivĆ©. Puis je reviens sur mes pas pour rĆ©cupĆ©rer la moto. Chemin faisant, une phrase rĆ©sonne au fond de mon cœur : Ā« C’est Ć  moi que tu l’as fait Ā». Ma colĆØre a disparu. Cela me suffit pour me sentir heureux et ne pas invectiver ces hommes qui continuent Ć  me regarder tout Ć©tonnĆ©s Ā».

Le Pape FranƧois en Equateur: ƩvangƩliser avec joie

ā€œJe veux ĆŖtre tĆ©moin de la joie de l’Evangile et vous apporter la tendresse et la caresse de Dieu, notre PĆØre, spĆ©cialement Ć  ses enfants qui sont le plus dans le besoin, aux personnes Ć¢gĆ©es, aux malades, aux prisonniers, aux pauvres, Ć  tous ceux qui sont victimes de la culture du dĆ©chet Ā». A la veille de son voyage, dans un message vidĆ©o, le Pape FranƧois s’adresse chaleureusement Ā« Ć  ses chers frĆØres et sœurs de l’Equateur, de la Bolivie et du Paraguay Ā», une visite qui, du 5 au 13 juillet, le conduira dans ces trois nations sud amĆ©ricaines. Que Ā« l’annonce de l’Evangile arrive aux pĆ©riphĆ©ries les plus lointaines et continue Ć  faire que les valeurs du Royaume de Dieu soient, de nos jours aussi, un ferment pour toute la terre Ā». https://www.youtube.com/watch?v=A5QEBJ8-IJw ā€œNous avons dĆ©jĆ  compris, en la prĆ©parant, que cette visite sera une grĆ¢ce pour le peuple de Dieu sur cette terre Ā», nous Ć©crivent Bernadette et FabiĆ”n, responsables du Mouvement des Focolari en Equateur. InĆØs Lovato est dans la commission organisatrice. Elle a le cœur plein de gratitude Ć  la seule pensĆ©e de ces deux mois de prĆ©paration : Ā« Ce fut une nouvelle dĆ©couverte que de connaĆ®tre les Mouvements et les CommunautĆ©s ecclĆ©siales, une richesse impressionnante. Nous nous sentons tous vraiment frĆØres Ā». Au cours de cette pĆ©riode tous ont cherchĆ© Ā« Ć  tĆ©moigner de cet amour comme une prĆ©paration Ć  la grĆ¢ce que nous recevrons certainement Ā». Ils sont des milliers dans tout le Pays Ć  s’être engagĆ©s comme bĆ©nĆ©voles: ā€œJoie, humilitĆ© et amour sont les trois consignes que leur a donnĆ©es l’Eglise Ā», explique Adriana GuallasamĆ­n, une jeune bĆ©nĆ©vole, coordinatrice dans le secteur de la formation. Une mission Ā« d’annonce… du porte Ć  porte qui nous met en contact avec de nombreuses personnes loin de l’Eglise, mais qui petit Ć  petit ont rĆ©pondu Ć  l’invitation pour aider Ć  la logistique Ā». Ā« Je suis reconnaissante envers Dieu – conclut-elle – pour cette occasion unique de servir L’Eglise Ā». L’agenda trĆØs serrĆ© du Pape prĆ©voit, au cours de la premiĆØre Ć©tape en Equateur, (http://papafranciscoenecuador.com/) deux grandes cĆ©lĆ©brations en plein air (Ć  Guayaquil et Ć  Quito), une rencontre avec le monde de l’éducation, avec les reprĆ©sentants de la sociĆ©tĆ© civile, , une visite Ć  la maison de retraite de MĆØre TĆ©rĆ©sa de Calcutta, une rencontre avec les prĆŖtres, les religieux, religieuses et les sĆ©minaristes et aussi avec les Ć©vĆŖques du Pays. Sans parler des salutations au PrĆ©sident Correa, de la visite Ć  la cathĆ©drale de Quito, ainsi qu’à l’église de la Compagnie de JĆ©sus. En Bolivie (http://www.franciscoenbolivia.org/) sous l’enseigne Ā« Renouveau et rĆ©conciliation Ā» l’attendent – parmi ses autres rendez-vous – notons la deuxiĆØme Rencontre Mondiale des Mouvements Populaires et la visite aux prisonniers du Centre de Palmasola. Au Paraguay (https://franciscoenparaguay.org/) il visitera un hĆ“pital pĆ©diatrique et les habitants d’un bidonville de la capitale, Asunción. Il conclura par une rencontre avec les jeunes le long du fleuve Costanera, comme Ā« Messager de joie et de paix Ā», Ā« OguerĆŗva vy’a ha py’aguapy Ā» en guaranƬ, langue officielle du Paraguay (avec l’espagnol), une faƧon de mettre en valeur la variĆ©tĆ© et la richesse des cultures.

Eucharistie et modernitƩ

Eucharistie et modernitƩ

cittaLe monde moderne, avec sa laĆÆcitĆ©, a voulu s’éloigner de Dieu parce que […] on ne lui a pas assez dit que l’homme Ć©tait Dieu, qu’il avait Ć©tĆ© divinisĆ©, qu’il n’était pas seulement dĆ©pendant d’un ĆŖtre inconnu et Ć©loignĆ©: c’était de maniĆØre mystĆ©rieuse un autre petit Dieu, parce qu’il participait Ć  la nature divine Ć  travers la vie de JĆ©sus, de maniĆØre particuliĆØre Ć  travers l’Eucharistie. Lorsque je repense Ć  certains Ć©crits de Marx, dans lesquels il nie la valeur de la religion parce qu’elle aliĆØne l’homme, parce qu’elle le rend Ć©tranger Ć  lui-mĆŖme, parce qu’elle le fait dĆ©pendre de quelque chose qui est extĆ©rieur Ć  lui: je pense que s’il avait su que l’homme trouve sa dĆ©ification et donc son autonomie, entendue dans le sens trinitaire, il n’aurait jamais pensĆ© Ć  ces choses. […] On peut dire la mĆŖme chose d’Hegel, qui a influencĆ© Marx; ainsi que de tous les immanentistes, tous ceux qui ont niĆ© Dieu pour mettre en lumiĆØre l’homme, jusqu’à Sartre, jusqu’à Camus, jusqu’aux derniers. Sartre a dit: “Dieu ne peut pas exister, parce qu’alors je n’existerais pas”, justement parce qu’il m’Ć©craserait. Ce n’est pas possible parce que ce Dieu, qui s’est fait homme, t’a fait Dieu, il t’a associĆ© Ć  sa nature divine. […] Tous les jours, nous constatons qu’aucun problĆØme de l’humanitĆ© ne peut ĆŖtre rĆ©solu individuellement, ni en groupes particuliers, ni en groupes nationaux. Les problĆØmes doivent dĆ©sormais ĆŖtre rĆ©solus collectivement, en donnant vie Ć  l’unitĆ© que JĆ©sus a apportĆ©e. Et nous savons que rarement on peut crĆ©er cette unitĆ© s’il n’y a pas de vie spirituelle. Donc, on ne crĆ©e pas une communautĆ© de corps, on crĆ©e une communion de personnes, et ces personnes, si elles ne sont pas nourries par quelque chose qui les rassemble, elles ne le feront jamais. Ce quelque chose peut, dans un sens Ć©loignĆ©, ĆŖtre la science, il peut ĆŖtre la recherche mise en œuvre par l’homme. Mais ce qui par excellence crĆ©e l’unitĆ©, c’est l’Homme par excellence, c’est-Ć -dire JĆ©sus, c’est Lui qui nous rend hommes et nous rend communautĆ©. […] D’un cĆ“tĆ©, l’Eucharistie est un immense mystĆØre, de l’autre, c’est une invitation, c’est-Ć -dire un centre de fraternitĆ© humaine naturelle. […] L’Eucharistie est l’âme, elle doit devenir l’âme de cette socialitĆ©.” TirĆ© de: LumiĆØre qui s’incarne, commentaire sur les 12 points de la spiritualitĆ©, Pasquale Foresi, CittĆ  Nuova 2014, pp.107-109

En Pologne, sur les routes de l’Économie de Communion

En Pologne, sur les routes de l’Économie de Communion

https://vimeo.com/132331626 Qui en expĆ©rimente les effets affirme que l’Économie de Communion (ƉdeC) est un mode de vie, mais aussi un mode de gĆ©rer une entreprise. Et c’est peut-ĆŖtre pour cette raison que les entreprises les plus variĆ©es dĆ©cident de diriger leurs activitĆ©s selon l’esprit ƉdeC. Complex Projekt, qui conƧoit et construit routes, autoroutes et ponts, est l’une d’elles. Lorsque l’ÉdeC est nĆ©e au BrĆ©sil au dĆ©but des annĆ©es 90, l’entreprise polonaise Ć©tait dans une situation trĆØs difficile. La sortie du rĆ©gime communiste gĆ©nĆ©rait de gros doutes et incertitudes et la transition vers le systĆØme capitaliste suscitait de continuelles questions et de la mĆ©fiance. Le concept mĆŖme de propriĆ©tĆ© crĆ©ait chez les entrepreneurs inquiĆ©tude et malaise intĆ©rieur. Andrzej Miłkowski, prĆ©sident de Complex Projekt, Ā a trouvĆ© dans l’ÉdeC la rĆ©ponse Ć  son besoin de “se libĆ©rer de la pression de la propriĆ©tĆ©”, comme lui-mĆŖme le percevait. GrĆ¢ce Ć  l’ÉdeC, il a dĆ©couvert qu’il Ć©tait “simplement un administrateur” et que – ce sont ses mots, comprĆ©hensibles dans ce contexte – “le propriĆ©taire de l’entreprise Ć©tait Dieu”. Milkowski s’est alors rendu compte que dans l’entreprise, ce le plus important, c’est le capital humain. Et qu’une bonne gestion dĆ©pend des valeurs auxquelles on croit. Dans son cas, il s’agissait des valeurs Ć©vangĆ©liques, mises en pratique en appliquant l’enseignement de saint Jean-PaulĀ II: “ĆŖtre plutĆ“t que parler”. Ce langage peut sembler Ć©loignĆ© du monde de l’entreprise, mais, Ć  long terme, il a vraiment fait la diffĆ©rence au Complex Project. CP_Polonia3Notre travail consiste Ć  rĆ©aliser des projets infrastructurels complexes, ce qui comporte une responsabilitĆ© Ć©levĆ©e – explique Milkowski. Dans la proposition ƉdeC, j’ai trouvĆ© la libertĆ© intĆ©rieure nĆ©cessaire et la bonne distance, des valeurs qui m’ont amenĆ© Ć  prendre des dĆ©cisions non plus seulement tout seul, mais fruit d’intenses partages. Des dĆ©cisions qui ensuite se rĆ©vĆ©laient judicieuses pour le dĆ©veloppement de l’entreprise.” Milkowski raconte qu’avec ses collĆØgues et le personnel, ils essayent de vivre sur la base du respect rĆ©ciproque, en cherchant Ć  diffuser un climat de confiance et en mettant au premier plan les relations interpersonnelles. En effet, la RĆØgle d’Or, prĆ©sente dans presque tous les textes sacrĆ©s des diffĆ©rentes religions, est reprise dans le rĆØglement interne: ā€˜Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse’, “comme une opportunitĆ© – explique le prĆ©sident – donnĆ©e Ć  chaque salariĆ© pour faire des choix en libertĆ©”. Depuis deux ans, Andrzej Miłkowski a commencĆ© Ć  confier progressivement la gestion de l’entreprise Ć  son fils Stanisław: ce passage gĆ©nĆ©rationnel se passe aussi Ć  la lumiĆØre des valeurs acquises durant ces annĆ©es. “Je pense – explique Andrzej – que c’est un rĆ©sultat du style de vie au travail que tous dans l’entreprise, le personnel et l’administration, nous recevons de Dieu. Si chaque jour nous faisons une tentative, mĆŖme petite, de vivre les valeurs Ć©vangĆ©liques en pratiquant la priĆØre et en se rapprochant de l’Eucharistie – conclut l’entrepreneur polonais – nous recevons du CrĆ©ateur un ‘plus’ de capacitĆ©s aussi face aux problĆØmes de conception, comme dans la rĆ©solution de problĆØmes professionnels et familiaux; pour Ć©couter et pour parler. Ainsi, nous construisons le Royaume de Dieu… et nous recevrons le reste ensuite. Nous l’expĆ©rimentons chaque jour. En effet, malgrĆ© la crise, l’entreprise continue Ć  se dĆ©velopper et Ć  croĆ®tre.” Ā 

Migrations: et moi que puis-je faire?

Migrations: et moi que puis-je faire?

FlaviaCerinoā€œQuand nous parlons de migrations, les chiffres parlent davantage que les mots: un rapport publiĆ© en octobre 2014 prĆ©cise que notre planĆØte compte 7 milliards et 124 millions de personnes. Si la richesse Ć©tait rĆ©partie de faƧon Ć©gale, chaque personne disposerait d’un revenu annuel moyen de 14000 dollars USA. En rĆ©alitĆ© 2 milliards et 700 millions de personnes ont un revenu de 2 dollars et demi par jour. Aussi cette inĆ©galitĆ© Ć©conomique, qui est une inĆ©galitĆ© sociale, a un trĆØs fort impact sur le phĆ©nomĆØne migratoire : des peuples entiers se dĆ©placent vers les Pays plus riches Ā». Ā Le migrant, qui est-il? En 2013, l’ONU a retenu que dans le monde 232 millions de personnes s’étaient dĆ©placĆ©es. Et elle dĆ©finit le migrant comme Ā« une personne qui abandonne son propre pays pour des raisons de travail et va s’établir dans un autre endroit pour une pĆ©riode supĆ©rieure Ć  12 mois Ā» C’est l’unique dĆ©finition que l’on trouve… et je la considĆØre plutĆ“t rĆ©ductrice – souligne Flavia Cerino – . En fait il y a les rĆ©fugiĆ©s Ć  proprement parler qui ont besoin de trouver asile politique auprĆØs d’un autre Pays, les migrants ou Ā« clandestins Ā» qui fuient les foyers de guerre et se dĆ©placent sans papiers en rĆØgle pour pouvoir entrer dans un autre Etat, et cela pour de multiples raisons: guerre, pauvretĆ©, Ć©tudes, intĆ©rĆŖts culturels, catastrophes naturelles… les aspects humains que l’on rassemble sous cet unique vocable Ā« migrant Ā» sont donc trĆØs diverses Ā». 20150630-01Quels mots reviennent le plus souvent dans les rapports issus des travaux de groupes qui se sont dĆ©roulĆ©s au cours de l’Ecole internationale HumanitĆ© Nouvelle qui a abordĆ© cette question ? Quelques uns sont venus particuliĆØrement en relief au cours du workshop. Ā« Le premier est le mot Ā« peur Ā» ; peur de ce qui est diffĆ©rent de moi – poursuit Flavia Cerini – En rĆ©alitĆ© la diversitĆ©, et cela est vrai de la diversitĆ© biologique, nous le constatons dans la nature, est une grande richesse. Si nous la perdions nous serions destinĆ©s Ć  disparaĆ®tre. Il faut Ć©videmment prendre en considĆ©ration la peur qui naĆ®t de l’insĆ©curitĆ© et qui concerne l’ordre public, la sĆ»retĆ© nationale. L’ordre public est donc une chose, la peur de la diversitĆ© en est une autre. Un autre aspect qui est frĆ©quemment revenu est celui de la famille. Le migrant qui part seul en quittant sa famille partage difficilement les difficultĆ©s qu’il rencontre pour ne pas prĆ©occuper les siens. On devrait au contraire arriver Ć  relater Ć  sa propre famille la situation rĆ©elle où il vit pour permettre une pleine conscience de ce qu’implique la migration, et cela en vue de la rĆ©unification de la famille, parce qu’en gĆ©nĆ©ral les familles souhaitent vivre sous le mĆŖme toit. Un autre terme apparaĆ®t : l’interculturalitĆ©, autrement dit ce qui relĆØve de la capacitĆ© de surmonter la peur de la diversitĆ© pour crĆ©er des lieux, des espaces, des milieux pour se rencontrer et faire connaissance : un Ć©change qui ne se limite pas aux questions culturelles, mais qui aborde les questions existentielles, le partage des problĆØmes. Le migrant doit ĆŖtre mis en condition de pouvoir donner : mais il pense ne rien avoir Ć  donner lorsqu’il n’est pas reconnu comme personne, lorsqu’il ne peut avoir un rĆ“le actif dans la citĆ© et qu’il est donc Ć  priori exclu Ā». Flavia Cerino cite une question qu’Igino Giordani se posait il y a dĆ©jĆ  de nombreuses annĆ©es au sujet de l’immigrĆ©: Ā« Que fais-je pour lui ? Ā». Ā« C’est la question que nous nous posons Ć  notre tour. Que faisons-nous ? Il y a de trĆØs nombreuses expĆ©riences, de grandes initiatives. Mon expĆ©rience et celle de beaucoup d’entre vous repose sur deux points : le premier est que tout naĆ®t d’une sensibilitĆ© personnelle. A savoir que moi, en tant que personne, je me sens interpellĆ©e et mise en cause par un problĆØme que je perƧois chez mon voisin, dans le contexte où je vis. Je cherche alors Ć  comprendre ce que je peux faire en m’adressant aux personnes et aux organismes qui ont compĆ©tence pour agir. Parce qu’il s’agit d’allĆ©ger, de rendre plus paisible la prĆ©sence de l’immigrĆ© dans ma ville. En pratique, Ć  la question Ā« Que puis-je faire personnellement ? Ā», je peux rĆ©pondre en commenƧant par agir en fonction de ce qui est Ć  ma portĆ©e : en me joignant Ć  des personnes qui partagent le mĆŖme dĆ©sir, commencer par de petits gestes, tisser un rĆ©seau lĆ  où nous vivons ; des gestes simples qui engendrent autour de nous une humanitĆ© renouvelĆ©e Ā» . Source: Ā« RĆ©flexions sur les migrations et inter culturalitĆ© Ā», coordonnĆ©es par Flavia Cerino, experte en immigration, au cours de l’Ecole internationale HumanitĆ© Nouvelle (FĆ©vrier 2015)

Pasquale Foresi

Pasquale Foresi

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De nombreuses personnes, venues d’Italie et d’autres Pays europĆ©ens, se sont rendues Ć  Rocca di Papa (Roma) pour un dernier hommage Ć  Pasquale Foresi. Sans parler des innombrables connexions en streaming qui tĆ©moignent de l’estime et de la gratitude envers cette figure incontournable des Focolari. Don Foresi a beaucoup contribuĆ© au dĆ©veloppement du Mouvement. TrĆØs tĆ“t Chiara Lubich, fait appel Ć  lui, pour ĆŖtre, ainsi qu’Igino Giordani, cofondateur. Aujourd’hui tous les trois – Chiara-Giordani-Foresi – reposent dans la petite chapelle du Centre International, signe visible que cette triade, dĆ©sormais rĆ©unie au ciel, continue Ć  soutenir tous ceux qui dans le monde s’engagent dans la vie d’unitĆ© qui jaillit du charisme de Chiara. Pasquale naĆ®t Ć  Livourne en 1929. AgĆ© dā€˜Ć  peine quatorze ans, Ā« pour se mettre au service son Pays Ā», comme il le laisse par Ć©crit, il quitte les siens et va rejoindre des groupes de RĆ©sistants qui luttent pour une Italie nouvelle. C’est au cours de cette pĆ©riode que naĆ®t en lui l’idĆ©e du sacerdoce. De retour Ć  la maison, il entre au sĆ©minaire diocĆ©sain de Pistoia (où sa famille s’était transfĆ©rĆ©e) et ensuite au CollĆØge Capranico de Rome pour frĆ©quenter l’UniversitĆ© GrĆ©gorienne. Mais cette vie ne semble pas le satisfaire pleinement.
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Pasquale Foresi et Igino Giordani – (C) CSC Media

Entre temps son pĆØre, Palmiro, dĆ©putĆ© au Parlement italien, fait la connaissance d’Igino Giordani qui Ć  son tour lui prĆ©sente Chiara Lubich. ProfondĆ©ment marquĆ© par la cohĆ©rence Ć©vangĆ©lique de cette jeune fille de Trente, le dĆ©putĆ© Foresi espĆØre lui faire rencontrer son fils en quĆŖte d’un christianisme authentique. Aussi l’invite-t-il Ć  rencontrer les catholiques engagĆ©s de la ville de Pistoia. Ne pouvant s’y rendre personnellement, Chiara envoie Ć  sa place Graziella De Luca, une de ses premiĆØres compagnes, qui, en raison d’un malentendu, arrive Ć  Pistoia un jour aprĆØs la date convenue. C’est Pasquale qui l’accueille Ć  la maison paternelle. Il n’est pas du tout enclin Ć  faire sa connaissance. NĆ©anmoins, par pure politesse, il lui propose de l’accompagner chez un prĆŖtre qui aurait dĆ» venir Ć  la rencontre programmĆ©e pour la veille. Au cours du trajet, toujours pour ne pas manquer Ć  la politesse, il lui pose quelques questions sur son expĆ©rience spirituelle. Les rĆ©ponses de Graziella de Luca le marquent si profondĆ©ment qu’il lui demande de faire connaissance avec Chiara. A l’occasion de la fĆŖte de NoĆ«l (1949), Pasquale passe quelques jours Ć  Trente : c’est pour lui une rencontre si lumineuse qu’il dĆ©cide d’aller vivre dans le premier focolare masculin de Rome. Il y trouve la confirmation de sa vocation au focolare, ce qui lui fait dire : Ā« Ce n’était pas entrer dans un institut religieux plus beau et plus saint que les autres, mais faire partie d’une rĆ©volution chrĆ©tienne, Ć  la fois religieuse et civile, qui aurait renouvelĆ© l’Eglise et l’humanitĆ© Ā».
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(C) CSC Media

Chiara perƧoit en Pasquale une caractĆ©ristique toute particuliĆØre et lui demande de partager avec elle la conduite du Mouvement.Ā En se donnant Ć  Dieu dans le Focolare, Pasquale voit satisfaite sa soif de cohĆ©rence Ć©vangĆ©lique et sent renaĆ®tre l’appel au sacerdoce. Son rĆ“le va alors se prĆ©ciser encore plus. En raison de sa profonde connaissance de la thĆ©ologie, Pasquale Foresi saura reconnaĆ®tre toute la portĆ©e thĆ©ologale et doctrinale des intuitions de Chiara et c’est un interlocuteur qualifiĆ© pour les relations avec l’Eglise, surtout lorsque le mouvement, Ć  ses dĆ©buts, est examinĆ© par le Saint Office. Mais son rĆ“le primordial est celui de Ā« l’incarnation Ā» : il a aidĆ© Chiara Ć  rĆ©aliser concrĆØtement tout ce que le charisme de l’unitĆ© a dĆ©posĆ© en elle : la CitĆ© pilote de Loppiano prĆØs de Florence, le groupe Ć©ditorial CittĆ  Nuova, l’Institut universitaire Sophia qui voit le jour Ć  Loppiano en 2007. ā€œA un certain moment – raconte-t-il lui-mĆŖme – j’ai eu l’impression de m’être trompĆ© sur toute la ligne et en particulier au sujet des choses positives auxquelles j’avais contribuĆ© : il me semblait qu’elles venaient de moi et non de Dieu Ā». Une Ć©preuve intĆ©rieure que Dieu permet aux grands spirituels en vue d’une purification profonde et d’un dĆ©tachement de tout ce qui ne vient pas de Lui. Et pourtant, durant cette Ć©preuve spirituelle, qui semble compromettre aussi sa santĆ©, fleurissent d’innombrables œuvres. Chiara les voit se rĆ©aliser grĆ¢ce Ć  la prĆ©sence de Don Foresi qui est Ć  ses cĆ“tĆ©s comme coprĆ©sident. Parmi ses Ć©crits deux ouvrages fondamentaux, pĆ©tris de sagesse, ont inspirĆ© d’autres autres auteurs du Mouvement: ThĆ©ologie de la socialitĆ© et Conversations avec les focolarini. AprĆØs le dĆ©cĆØs de Chiara, au cours de l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale habilitĆ©e Ć  Ć©lire la premiĆØre prĆ©sidente aprĆØs la fondatrice, sa vision clairvoyante et sereine a jouĆ© un rĆ“le dĆ©terminant. Merci Don Foresi!

L’histoire d’Estelle, Ć  Man, CĆ“te d’Ivoire

L’histoire d’Estelle, Ć  Man, CĆ“te d’Ivoire

20150629-aEstelle est la sœur aĆ®nĆ©e de huit frĆØres d’une famille ivoirienne qui, aprĆØs avoir travaillĆ© 3 ans comme secrĆ©taire dans une clinique mĆ©dicale d’Abidjan, se transfĆØre Ć  Man en 2006, où elle aide Ć  la construction du centre mĆ©dical du Mouvement des Focolari, surtout en ce qui concerne la relation avec les sponsors. Le projet terminĆ©, elle dĆ©cide d’approfondir ses compĆ©tences en gestion. Entre-temps, Ć©tant dans l’obligation de soutenir la famille Ć  cause de la mort de son pĆØre, elle demande et accĆØde Ć  une bourse d’Ć©tude de FraternitĆ© avec l’Afrique. Ainsi, alors qu’elle travaille, elle se spĆ©cialise Ć  distance dans ”La gestion des organisations, ong et associations sans but lucratif” dans une universitĆ© du Burkina Faso. AprĆØs avoir fini ses Ć©tudes, avec l’aide du tuteur et de l’AMU, elle va au Burundi pour faire un stage en administration et finances auprĆØs de CASOBU, ong qui favorise le dĆ©veloppement humain et communautaire Ć  travers des activitĆ©s et des projets sur base de valeurs de partage et de dĆ©veloppement durable. « Cela a reprĆ©sentĆ© une belle opportunitĆ© concrĆØte pour moi parce que cĀ ‘Ć©tait la premiĆØre fois que je sortais de la CĆ“te d’Ivoire et j’ai pu connaĆ®tre d’autres cultures et apprendre beaucoup de CASOBU, par exemple, leur approche du microcrĆ©dit. Lorsque je suis rentrĆ©e dans mon pays, j’ai commencĆ© Ć  proposer moi aussi ce modĆØle de microcrĆ©dit en commenƧant avec les personnes que je connaissais. Nous avons dĆ©jĆ  formĆ© deux groupes qui jusqu’Ć  ce jour semblent bien fonctionner…Ā Ā», raconte Estelle. Tout ce qu’elle a reƧu, a poussĆ© Estelle Ć  s’engager pour FraternitĆ© avec l’AfriqueĀ : ”Les Ć©tudes terminĆ©es, j’ai pensĆ© que, bien que ne pouvant donner une contribution matĆ©rielle, je pouvais mettre mon temps libre Ć  disposition du projet”, et donc, d’une part, elle travaille dans l’administration, les finances et la gestion du magasin du centre mĆ©dical et d’autre part, elle rĆ©dige des rapports, s’occupe de l’administration et se trouve Ć  l’intĆ©rieur de la commission qui Ć©value les candidatures et accompagne les Ć©tudiants qui reƧoivent les bourses d’Ć©tude, dont elle a beaucoup d’expĆ©rience, Ć©galement parce qu’elle en a bĆ©nĆ©ficiĆ© elle-mĆŖme autrefois.

AMU-NOTIZIE-nLe centre mĆ©dical de Man est nĆ© en 2002 pendant la guerre civile lorsque l’hĆ“pital avait Ć©tĆ© fermĆ©. Il Ć©tait installĆ© dans un appartement de 3 chambres, puis, en 2008, l’actuel CMS (Centre MĆ©dico Social) a Ć©tĆ© inaugurĆ© avec des salles d’attente de consultations, chambres d’hĆ“pital de jour, pharmacie, laboratoire. Mais aujourd’hui, le flux de patients est tel qu’on est en train de construire un nouveau Centre, où seront ajoutĆ©s, des services de diagnostic et avec l’objectif d’amĆ©liorer la qualitĆ© des services sanitaires et de rĆ©duire la malnutrition infantile dans la rĆ©gion de Man, ainsi que de consolider l’Ć©ducation des mĆØres dans le domaine de la nutrition.

A Man, la situation sanitaire de la population est problĆ©matique. Tout se paie Ć  l’avance et sans possibilitĆ© de remboursement. Vu la pauvretĆ© d’une grande partie de la population, les familles rĆ©ussissent Ć  faire face en gĆ©nĆ©ral aux dĆ©penses alimentaires et Ć  celles scolaires. Mais si la maladie frappe Ć  la porte, on arrive chez le mĆ©decin, dĆ©sormais quand l’Ć©tat du patient est grave. Le nouveau centre mĆ©dical pourra soigner chaque annĆ©e 6 mille patients adultes et 3 mille enfants. Cfr. AMU nouvelles 2/2015

Parole de vie – juillet 2015

Ā«Ces mots concluent les paroles d’adieu que JĆ©sus adresse Ć  ses disciples, au cours de la derniĆØre cĆØne, avant d’être livrĆ© aux mains de ceux qui allaient le mettre Ć  mort. Dialogue dense, dans lequel JĆ©sus rĆ©vĆØle toute la profondeur de son rapport avec le PĆØre et de la mission que celui-ci lui a confiĆ©e. JĆ©sus est sur le point de quitter cette terre, tandis que ses disciples poursuivront son œuvre dans le monde. Comme lui, ils connaĆ®tront la haine, la persĆ©cution, et mĆŖme la mort (JnĀ 15,18.20Ā ; 16,2). Comme la sienne, leur mission sera dure. Il connaĆ®t bien les difficultĆ©s et les Ć©preuves qui les attendentĀ : “En ce monde vous ĆŖtes dans la dĆ©tresse”, leur dit-il (Jn 16, 33). JĆ©sus s’adresse ainsi aux apĆ“tres rĆ©unis autour de lui pour ce dernier repas, mais il a aussi devant lui toutes les gĆ©nĆ©rations de disciples – la nĆ“tre Ć©galement – qui le suivront au long des siĆØcles. Sans aucun doute, dans notre vie, joies mais aussi ā€œdĆ©tressesā€ ne manquent pasĀ : avenir incertain, emploi prĆ©caire, pauvretĆ©s, maladies, souffrances engendrĆ©es par les calamitĆ©s naturelles et les guerres, violence au sein des familles et entre les nations. Des dĆ©tresses qui tiennent aussi au fait d’être chrĆ©tiensĀ : lutte quotidienne pour vivre en cohĆ©rence avec l’Évangile, sentiment d’impuissance face Ć  une sociĆ©tĆ© qui semble indiffĆ©rente Ć  la Parole de Dieu, railleries, mĆ©pris, quand ce n’est pas une persĆ©cution ouverte de la part de ceux qui ne comprennent pas l’Église ou qui s’opposent Ć  elle. JĆ©sus connaĆ®t toutes ces tribulations pour les avoir vĆ©cues lui-mĆŖmeĀ ; et pourtant, il dĆ©clareĀ : ā€œPrenez courage, j’ai vaincu le monde.ā€ Cette affirmation ferme et convaincue semble contradictoire. Comment JĆ©sus peut-il affirmer qu’il a vaincu le monde, alors que, quelques instants aprĆØs avoir prononcĆ© ces paroles, il sera fait prisonnier, flagellĆ©, condamnĆ©, tuĆ© de la faƧon la plus cruelle et la plus ignominieuseĀ ? Il semble bien ne pas avoir triomphĆ©, mais plutĆ“t avoir Ć©tĆ© trahi, rejetĆ©, rĆ©duit Ć  nĆ©ant, dans un Ć©chec retentissant. En quoi consiste donc sa victoireĀ ? Dans sa rĆ©surrectionĀ ! La mort ne peut le retenir en son pouvoir. Sa victoire est si puissante, qu’il nous y fait participer avec lui. Il se rend prĆ©sent parmi nous et nous entraĆ®ne avec lui dans la plĆ©nitude de la vie, dans la nouvelle crĆ©ation. Cependant, avant tout, sa victoire est l’acte d’amour le plus grand, celui par lequel il a donnĆ© sa vie pour nous. C’est lĆ , au cœur de la dĆ©faite, qu’il triomphe totalement. En pĆ©nĆ©trant tous les aspects de la mort, il nous a libĆ©rĆ©s de tout ce qui nous opprime, il a transformĆ© tous nos actes nĆ©gatifs, nos tĆ©nĆØbres, nos souffrances, en une rencontre avec Lui, Dieu, Amour, plĆ©nitude. ƀ chaque fois qu’il pensait Ć  la victoire remportĆ©e par JĆ©sus, Paul exultait de joie. Oui, affirmait-il, JĆ©sus a affrontĆ© toutes les adversitĆ©s, jusqu’à l’épreuve suprĆŖme de la mort, et il en est ressorti vainqueurĀ ; alors nous aussi, avec lui et en lui, nous pouvons vaincre toutes les difficultĆ©s, bien plus, “nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimĆ©s.Ā Oui, j’en ai l’assuranceĀ : ni la mort ni la vie, […], ni aucune autre crĆ©ature, rien ne pourra nous sĆ©parer de l’amour de Dieu manifestĆ© en JĆ©sus Christ notre Seigneur”. (RmĀ 8, 37-38Ā ; 1 CorĀ 15, 57). On comprend alors cette invitation de JĆ©sus Ć  ne plus avoir peur de rienĀ : ā€œPrenez courage, j’ai vaincu le monde.ā€ Cette parole de JĆ©sus, que nous garderons vivante en nous durant tout le mois, pourra nous insuffler confiance et espĆ©rance. Quelles que soient les circonstances où nous nous trouvons, aussi dures et difficiles soient-elles, nous avons la certitude qu’il les a dĆ©jĆ  assumĆ©es et surmontĆ©es. MĆŖme sans avoir la force intĆ©rieure qui a Ć©tĆ© la sienne sur terre, nous l’avons, lui en personne, qui vit et qui lutte avec nous. Quand nous nous sentons submergĆ©s par les difficultĆ©s, les Ć©preuves, les tentations, nous pouvons alors lui direĀ : « Si toi, tu as vaincu le monde, tu sauras aussi triompher de cette ā€œdĆ©tresseā€ que je vis. Pour moi, pour ma famille, pour mes collĆØgues, ce qui nous arrive semble ĆŖtre un obstacle insurmontable, nous avons l’impression de ne pas y arriverĀ ; mais, avec toi prĆ©sent au milieu de nous, nous trouverons le courage et la force d’affronter cette adversitĆ©, jusqu’à ĆŖtre ā€œplus que vainqueursā€Ā Ā». Il ne s’agit pas d’avoir une vision triomphaliste de la vie chrĆ©tienne, où tout serait facile et sans difficultĆ©s. JĆ©sus est victorieux, prĆ©cisĆ©ment quand il vit le drame de la souffrance, de l’injustice, de l’abandon et de la mort. Sa victoire, c’est d’avoir affrontĆ© la souffrance par amour, d’avoir cru en la vie aprĆØs la mort. Peut-ĆŖtre devrons-nous parfois, comme JĆ©sus et comme les martyrs, attendre le Ciel pour voir une victoire totale sur le mal. Nous avons peur, souvent, de parler du Paradis, comme si le fait d’y penser Ć©tait une drogue pour ne pas affronter avec courage les difficultĆ©s, un anesthĆ©siant pour attĆ©nuer les souffrances, un alibi pour ne pas lutter contre les injustices. L’espĆ©rance du Ciel et la foi en la RĆ©surrection sont au contraire un stimulant puissant pour affronter toutes les adversitĆ©s, soutenir les autres dans leurs Ć©preuves, et croire que le dernier mot est Ć  l’amour qui triomphe de la haine, Ć  la vie qui met la mort en Ć©chec. Alors, Ć  chaque difficultĆ©, personnelle ou chez nos proches, ou encore chez d’autres Ć  travers le monde, renouvelons notre confiance en JĆ©sus. PrĆ©sent en nous et au milieu de nous, il a vaincu le monde, nous associant Ć  sa victoire, et nous ouvrant le Paradis où il est allĆ© nous prĆ©parer une place. Nous trouverons ainsi le courage d’affronter toutes les Ć©preuves. Nous pourrons tout surmonter, en celui qui nous donne la forceĀ». Fabio Ciardi

Le Saint Suaire : le plus grand Amour

Le Saint Suaire : le plus grand Amour

sindoneĀ«Le magazine ā€œParis-Matchā€ a publiĆ© un long article sur un document extrĆŖmement important qui peut nous dĆ©voiler quelque chose de Celui que nous aimons. Je l’ai parcouru rapidement, mais il m’a impressionnĆ©e. Au cours de cette annĆ©e, parce que les Gen l’avaient dĆ©sirĆ©, j’ai essayĆ© de ne parler que d’un seul sujetĀ : JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©. Nous voulons connaĆ®tre ce mystĆØre, nous voulons le creuser. Nous voulons voir, savoir, et comprendre, autant que nous le pouvons, ce qui peut ĆŖtre considĆ©rĆ© comme le sommet de la passion de JĆ©sus. ā€œParis-Matchā€ faisait Ć©tat d’une Ć©tude effectuĆ©e sur le linceul, le Saint Suaire, qui a enveloppĆ© le corps de JĆ©sus lors de sa sĆ©pulture et qui est conservĆ© Ć  Turin. Les Ć©tudes faites sur cette extraordinaire piĆØce de tissu laissent Ć  penser qu’elle est vraiment authentique. Elle rĆ©vĆØle quelque chose, et mĆŖme beaucoup, sur le Christ lorsqu’il vivait son agonie, Ć©levĆ© lĆ -haut entre terre et ciel. C’est de ce JĆ©sus Homme que je voudrais vous parler aujourd’hui. Il m’intĆ©resse beaucoup, parce que c’est dans cette chair qu’habitait son Ƃme, qui a traversĆ© les terribles tĆ©nĆØbres de l’abandon. Le linceul, comme le dit ā€œParis-Matchā€, est lui-mĆŖme un reportageĀ ; il porte, en effet, de nombreuses traces du corps sacrĆ© du Christ. Il dit que JĆ©sus Ć©tait un homme fort et travailleurĀ : la musculature de l’épaule et du bras droit le dĆ©montre. La musculature des jambes dit que c’était un marcheur, et nous en savons quelque chose, d’aprĆØs l’Évangile. Sa flagellationĀ a Ć©tĆ© terribleĀ : plus de cent coups, appliquĆ©s dans un ordre prĆ©cis. ClouĆ© par les pieds, tout son corps, privĆ© du moindre appui, tombait en avant, retenu seulement par les clous de ses mains. La couronne d’épines n’était pas telle que nous avons l’habitude de l’imaginer. La prĆ©sence de gros trous dans la tĆŖte indique qu’on avait plantĆ© sur sa tĆŖte une touffe entiĆØre d’épines. Le visage, avec un œil tumĆ©fiĆ©, ne serait pas ensanglantĆ© comme le reste de son corps, ce qui confirmerait l’épisode de VĆ©ronique, tel que nous le connaissons par la tradition. Un genou est blessĆ© par une lourde chute. Du sang de toutes parts. Une Ć©pĆ©e a atteint son cœur, en passant par la base du thorax… Douleur, douleur, douleur inĆ©narrable, inconcevable. Trois longues heures – une Ć©ternitĆ© – passĆ©es ainsi, sans perdre jamais connaissance. J’ai compris que personne au monde ne peut dire qu’il ait jamais souffert comme Lui a souffert, et j’ai compris que Lui peut toujours dire quelque chose de plus Ć  quiconque en ce monde est visitĆ© par une souffrance quelle qu’elle soit. « Pourquoi JĆ©sus a-t-il souffertĀ ?Ā Ā», m’a demandĆ©, il y a quelques jours, un jeune CorĆ©en. Il y avait une fracture Ć  rĆ©parer entre Dieu et l’homme. Seul le prix qu’il a payĆ© pouvait la rĆ©parer. Il semble que soit passĆ©, aujourd’hui, le temps où les chrĆ©tiens mĆ©ditaient les douleurs de JĆ©sus, rĆ©volu le temps où l’on suivait pas Ć  pas sa montĆ©e au Calvaire. Ces pratiques sont tombĆ©es en dĆ©suĆ©tude, ensevelies sous la poussiĆØreĀ ; elles ont Ć©tĆ© vidĆ©es de leur signification parce qu’elles n’étaient plus l’expression d’un amour vrai. « Femmes, pourquoi pleurez-vous sur moiĀ ? Ne pleurez pas sur moi, mais sur vous-mĆŖmesĀ Ā» (LcĀ 23, 28), rĆ©pĆØte JĆ©sus, aujourd’hui, Ć  certains chrĆ©tiens qui n’ont qu’une comprĆ©hension superficielle des choses et qui portent en eux une piĆ©tĆ© pĆ©trifiĆ©e ou presque, purement sentimentale. Il y a deux choses qu’il faut comprendre, avant de pĆ©nĆ©trer la douleur mystĆ©rieuse de notre Ami crucifiĆ©, le vivant d’entre les vivants, pour tous les siĆØcles. Et c’est ceciĀ : il a tout supportĆ© par amour. Et nous, nous devons rĆ©pondre Ć  son amour par notre amour. CommentĀ ? Nous devons faire de chaque douleur physique, petite ou grande, qui nous touche, un don pour Lui, pour continuer en nous, vingt siĆØcles aprĆØs, sa Passion pour le salut du monde. Car il nous a avertisĀ : « Si quelqu’un veut venir Ć  ma suite… qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.Ā Ā» (Mt 16, 24Ā ; Mc 8, 34Ā ; LcĀ 9, 23)Ā». Chiara LubichĀ  Extrait de ā€œGenā€, juinĀ 1970Ā : – Ć©ditorial Il nostro compito venti secoli dopo SourceĀ : Centre Chiara Lubich

Ɖvangile vĆ©cu: l’essentiel qui devient vie

Ɖvangile vĆ©cu: l’essentiel qui devient vie

20150626-aSobriĆ©tĆ© “Chaque matin, avant de prendre l’autobus, je fais un trajet Ć  pied et, souvent, je suis attirĆ©e par une scĆØne qui se rĆ©pĆØte: des hommes, femmes, jeunes, personnes Ć¢gĆ©es, habillĆ©s assez dĆ©cemment, munis de caddies et de bĆ¢tons, ā€˜pĆŖchent’ un peu de tout dans les bennes Ć  ordures. ƀ leur maniĆØre, ils me donnent une leƧon, mĆŖme si, en tant que chrĆ©tienne, j’essaye d’être attentive Ć  l’essentiel et d’éviter les gaspillages: choisir la sobriĆ©tĆ©, le recyclage, en rĆ©pondant ā€˜non’ avec conviction, chaque fois que le consumĆ©risme me flatte avec ses offres.” (Emi – Italie) Grand-mĆØre “ā€˜Aime tes ennemis’. Cette phrase de l’Évangile m’a bouleversĆ©e, parce qu’en y pensant bien, moi aussi j’avais un ennemi: ma grand-mĆØre, que ma famille ne frĆ©quentait plus depuis des annĆ©es Ć  cause de vieilles querelles. Lorsque j’ai appris qu’elle n’allait pas bien du tout, j’ai pensĆ© lui rendre visite. Mes parents Ć©taient surpris que je me sois soudainement souvenue d’elle. Ils n’avaient pas la force d’y aller aprĆØs autant d’annĆ©es, mais si je le dĆ©sirais, je pouvais lui rendre visite. Lorsque je suis entrĆ©e dans sa maison, tous me regardaient, Ć©tonnĆ©s, et me traitaient froidement. Ce n’était pas facile, mais j’ai continuĆ©. Grand-mĆØre Ć©tait trĆØs malade. Elle Ć©tait assoupie, mais lorsqu’elle s’est rĆ©veillĆ©e, j’ai pu la saluer et elle m’a embrassĆ©e: “Tu es ma petite-fille, je t’ai reconnue. Je suis contente, je suis contente…” Nous avons toutes deux pleurĆ© de joie. De retour Ć  la maison, j’ai convaincu mes parents et nous sommes retournĆ©s la voir ensemble. C’était un moment de grande Ć©motion! ƀ peine une semaine aprĆØs, grand-mĆØre nous a quittĆ©s pour le Ciel.” (S.A. – Pakistan) C’était moi “Nous habitons Ć  la campagne. Tino, notre voisin, est un enfant qui vit dans un environnement difficile; c’est peut-ĆŖtre pour cela qu’il est violent aussi avec notre fils Andrea, qui a le mĆŖme Ć¢ge. Un aprĆØs-midi, je retrouve le nouveau vĆ©lo d’Andrea cassĆ©. Impatiente, je veux absolument savoir qui c’était. Peu aprĆØs, arrive Andrea, tout penaud. ā€˜Maman, j’ai cassĆ© le vĆ©lo.’ Surprise, j’ai dĆ» le gronder, avant de le pardonner. Le lendemain, il finit par me confesser: ā€˜Tu sais maman, c’est Tino qui a cassĆ© le vĆ©lo. Mais tu Ć©tais si furieuse, que j’ai eu peur pour lui. ƀ la maison, ils lui crient constamment dessus…’” (I.P. – BrĆ©sil)

​Le cardinal Tauran Ć  un colloque bouddhiste-catholique – Pour une fraternitĆ© authentique

​Le cardinal Tauran Ć  un colloque bouddhiste-catholique – Pour une fraternitĆ© authentique

20150625-bĀ« Dans un monde où la diversitĆ© est vue comme une menace, notre faƧon d’ĆŖtre ensemble en amitiĆ© et en paix est un signe d’ouverture rĆ©ciproque et d’engagement pour la fraternitĆ© humaine Ā». Les paroles du cardinal Jean-Louis Tauran, prĆ©sident du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, rĆ©sument bien la signification du colloque bouddhiste-catholique qui s’est ouvert aujourd’hui, mardi 23 juin Ć  Castel Gandolfo, sur le thĆØme: souffrance, libĆ©ration et fraternitĆ©. Dans son intervention introductive, le cardinal Tauran a comparĆ© le dialogue entre les deux rĆ©alitĆ©s Ć  un pĆØlerinage intĆ©rieur. En s’inspirant de la dĆ©claration conciliaire Nostra aetate – dont on cĆ©lĆØbre le cinquantiĆØme anniversaire – il a rappelĆ© que dans le Ā« bouddhisme, selon ses diffĆ©rentes Ć©coles, l’on enseigne une voie par laquelle les hommes, le cœur dĆ©vot et confiant, sont capables de parvenir Ć  l’Ć©tat d’illumination suprĆŖme par le biais de ses propres efforts et avec l’aide venue d’en haut Ā» (Naum, 2). En somme, a-t-il prĆ©cisĆ©, Ā« nous sommes tous des pĆØlerins Ā» et le dialogue bouddhiste-catholique est Ā« une partie de la recherche commune en cours pour saisir le mystĆØre de la vie et les vĆ©ritĆ©s ultimes Ā». DĆØs lors, si chaque dialogue est un pĆØlerinage intĆ©rieur, trois postulats sont nĆ©cessaires pour atteindre le but. 20150601-03Le premier, a expliquĆ© le prĆ©sident du dicastĆØre du Vatican, est Ā« moins de bagages Ā»: en d’autres termes Ā« dĆ©passer les prĆ©jugĆ©s, les blessures, les peurs, afin d’Ć©couter son propre cœur et celui de l’autre Ā». Le deuxiĆØme est la Ā«traversĆ©e des frontiĆØres Ā», c’est-Ć -dire des confins ethniques, religieux, linguistiques et culturels, pour connaĆ®tre, comprendre et respecter l’autre Ā», en transformant ainsi Ā« l’ignorance en connaissance, un Ć©tranger en ami, l’hostilitĆ© en hospitalitĆ© et la divergence en convergence Ā». Le troisiĆØme est le Ā« retour Ć  la maison Ā», transformĆ©s par l’expĆ©rience qui a Ć©tĆ© vĆ©cue. Source: NEWS.VA

Italie-Roumanie: jumelages œcumĆ©niques

Italie-Roumanie: jumelages œcumĆ©niques

20150625-01ā€œL’évĆŖque m’avait chargĆ© de travailler dans le conseil pour l’œcumĆ©nisme et le dialogue. Il y a quinze ans lorsqu’un ami prĆŖtre du diocĆØse voisin de Fano m’avait proposĆ© de faire un projet interdiocĆ©sain pour promouvoir des jumelages œcumĆ©niques entre paroisses europĆ©ennes, je lui avais dit non Ā» Le rĆ©cit du PĆØre Giorgio Paolini commence par Ć©voquer cette hĆ©sitation. Elle disparaĆ®t vite lorsqu’il se souvient de l’appel de Chiara Lubich Ć  Londres en 1996 où elle encourage Ā« un œcumĆ©nisme du peuple Ā», Ā« un œcumĆ©nisme de la vie Ā» (vidĆ©o). Ā« J’ai alors repris contact avec l’ami de Fano : avec lui et quelques amis prĆŖtres nous nous sommes lancĆ©s dans l’expĆ©rience des jumelages œcumĆ©niques Ā» La premiĆØre paroisse avec laquelle ils entrent en contact est orthodoxe et se trouve en Roumanie. Son curĆ© est le PĆØre Nicu. Ā« De notre relation fraternelle avec lui est nĆ© un projet Ć©ducatif commun concernant tout Ć  la fois les jeunes du Mouvement DiocĆ©sain des Marches et ceux de sa paroisse. Il gravite autour du partage de la Parole de Vie et de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© entre jeunes catholiques et orthodoxes, propose des relations rĆ©guliĆØres, rythmĆ©es chaque annĆ©e par deux temps forts : Ć  NoĆ«l un camp en Roumanie et l’autre en Italie, au cours de l’étĆ©. Il y a aussi chaque annĆ©e le MeetingĀ Å“cumĆ©niqueĀ des jeunes Ć  LoretoĀ fruit de l’amitiĆ© avec le responsable du Centre Jean-Paul II de Montorso (Loreto) qui nous a proposĆ© un camp œcumĆ©nique avec tous les jeunes contactĆ©s Ć  l’occasion des jumelages œcumĆ©niques, mais pas seulement, pour un partage rĆ©ciproque de toutes les richesses provenant de diverses Eglises. Cette annĆ©e, du 29 juillet au 4 aoĆ»t, aura lieu la septiĆØme Ć©dition qui prĆ©voit la participation de plus de deux cents jeunes : des orthodoxes et grecs catholiques de Roumanie, des luthĆ©riens du Danemark et de SuĆØde, des anglicans de Grande Bretagne et des catholiques d’Italie Ā». 20150625-03Enfin la promotion de la ā€œculture du dialogueā€ dans le monde des jeunes. Par exemple cette annĆ©e, en janvier, au cours de la Semaine de PriĆØre pour l’UnitĆ© des chrĆ©tiens, la paroisse de Borgo Santa Maria a reƧu une vingtaine de jeunes roumains de la paroisse avec laquelle elle est jumelĆ©e. Ensuite ils se sont rencontrĆ©s, ainsi que les jeunes italiens du Meeting ŒcumĆ©nique, avec les Ć©tudiants de quatre lycĆ©es de la province de Pesaro Urbino. Barbara poursuit le rĆ©cit en se faisant l’écho d’une famille de la paroisse. Ā« Dans un monde opprimĆ© par les guerres, les divisions et le terrorisme, ces jeunes ont voulu nous proposer et nous donner un message d’espĆ©rance, de joie et assurĆ©ment une nouvelle culture : celle de la relation et de la rencontre qui fait comprendre que dans la diversitĆ© de l’autre on peut dĆ©couvrir une richesse qui unit et qui ne divise pas. Les Ć©tudiants, aprĆØs avoir vu une projection et Ć©coutĆ© les tĆ©moignages des jeunes du Meeting ŒcumĆ©nique, se sont ensuite rĆ©partis en petits groupes pour mieux connaĆ®tre ces jeunes roumains et leur poser des questions. MalgrĆ© la difficultĆ© de la langue ils ont tout fait pour communiquer de la meilleure faƧon. Nous qui, comme famille, avons participĆ© Ć  ces moments en spectateurs et de l’extĆ©rieur, nous tenons Ć  remercier tous ceux qui ont cru, croient et croiront en ce projet, je pense aux prĆŖtres et aux Proviseurs des lycĆ©es, mais surtout Ć  Dieu qui dans son immense amour nous a fait rencontrer des jeunes motivĆ©s et dĆ©cidĆ©s Ć  changer les choses. Nous sommes avec eux et nous croyons qu’ils pourront, en mobilisant toujours plus de jeunes, crĆ©er un monde meilleur où vivre en paix et en harmonie est possibleĀ». https://vimeo.com/28988462

VIII ĆØme Rencontre mondiale des familles

VIII ĆØme Rencontre mondiale des familles

Pope_Philadelphia_03L’amour est notre missionĀ : c’est le titre de la 8ĆØme Rencontre Mondiale des Familles (World Meeting of FamiliesĀ : WMOF) qui dĆ©butera avec un CongrĆØs (du 22 au 25 septembre) organisĆ© par des experts de tous les coins du monde et qui aura lieu au ‘Pennsylvania Convention Center’, une structure apte Ć  accueillir jusqu’Ć  50.000 personnes. Entre-temps, le Pape Bergoglio se rendra au siĆØge de l’ONU Ć  New York et Ć  celui du CongrĆØs USA Ć  Washington DC, invitĆ© – pour la premiĆØre fois de son pontificat – Ć  prendre la parole dans des siĆØges civils d’une telle importance. Sur le podium du WMOF, qui sera prĆ©parĆ© sur le spectaculaire perron du MusĆ©e d’Art de Philadelphie, le Saint PĆØre arrivera le samedi 26 septembre. Dans un tel scenario suggestif, il rencontrera les familles du monde entier, dans une suite d’expĆ©riences de vie intercalĆ©es entre des performances d’artistes internationauxĀ : un festival-tĆ©moignage qui sera transmis en mondiovision et qui culminera avec la parole du Pape. Le WMOF se conclura le lendemain, dimanche 27 septembre, avec la solennelle cĆ©lĆ©bration eucharistique prĆ©sidĆ©e par le pape, Ć  laquelle on prĆ©voit la participation de plus d’un million de personnes. En plus des nombreuses familles des Focolari de toute l’AmĆ©rique, participeront Ć  la manifestation Marly et Hans-Peter Stasch du SecrĆ©tariat international des Familles Nouvelles et Anna et Alberto Friso, membres du Conseil Pontifical pour la Famille.

Le dƩfi de cheminer ensemble en AmƩrique latine : UNIRedes

Le dƩfi de cheminer ensemble en AmƩrique latine : UNIRedes

20150624-03En 2013, la ville colombienne de Meddelin, avec ses 2,4 millions d’habitants, a Ć©tĆ© reconnue comme la ville qui s’est, au monde, modernisĆ©e le plus rapidement et ce, grĆ¢ce aux processus de dĆ©veloppement entrepris au cours des derniĆØres annĆ©es, comme par exemple la rĆ©duction des Ć©missions de dioxyde de carbone, la crĆ©ation d’espaces culturels, et la rĆ©duction de la criminalitĆ©. A Meddelin, la Fondation Mundo Mejor œuvre et c’est pour ces raisons que la ville a Ć©tĆ© choisie comme siĆØge du IIIĆØme SĆ©minaire d’UNIRedes, qui s’est tenu du 3 au 7 juin. Trente organisations y Ć©taient reprĆ©sentĆ©es, provenant du BrĆ©sil, Mexique, Argentine, Bolivie, Paraguay, Venezuela et Colombie, auxquels doivent s’ajouter 10 autres qui ont participĆ© Ć  lĀ ‘Ć©vĆ©nement via streaming. Dans ce sĆ©minaire, les diffĆ©rentes organisations sociales inspirĆ©es par la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ont accueilli le dĆ©fi de renforcer leur cheminement ensemble. Anabel Abascal, membre du ComitĆ© Coordinateur a affirmé : ”Ā Nous, associations sociales qui adhĆ©rons Ć  UNIRedes, croyons que dans le monde actuel, travailler en rĆ©seau soit l’unique maniĆØre pour donner la visibilitĆ© Ć  la fraternitĆ© universelle, notre principe inspirateurĀ ”. Lors des quatre jours de la rencontre, on a approfondi les instruments Ć  disposition pour rĆ©pondre au mieux, avec le travail quotidien, aux grands dĆ©fis sociaux. Susan Nuin, de la ConfĆ©rence Episcopale de l’AmĆ©rique Latine (CELAM) a illustrĆ© le point de vue de l’Église rĆ©gionale, en prĆ©sentant les 4 axes transversaux pour l’intervention socialeĀ : prendre soin de la crĆ©ation, construction de la paix, migration et justice sociale. Le docteur italien Giuseppe Milan, au contraire, est intervenu avec une contribution sur la pĆ©dagogie interculturelle basĆ©e sur la spiritualitĆ© de Chiara Lubich. Une pĆ©dagogie qui reconnaĆ®t et assume sur soi, les souffrances et les besoins que la diversitĆ© sociale nous prĆ©sente. Milan affirmeĀ : « L’Ć©ducation a comme principe la fraternitĆ©, former des personnes-monde qui valorisent le dialogue pour construire de nouvelles sociĆ©tĆ©s. La mĆ©thodologie consiste dans l’art d’aimer. Accepter tout le monde et respecter les diffĆ©rentes cultures.Ā Ā». 20150624-02En outre, on a affrontĆ© des thĆØmes relatifs Ć  la consolidation institutionnelle des organisations et Ć  la gestion du rĆ©seau. A ce propos, Francesco Tortorella de l’AMU (Action pour un Monde Uni), a expliquĆ© comment les projets s’Ć©laborent partant de la phase du financement jusqu’Ć  la participation directe des protagonistes. A la conclusion du travail de groupe, se sont formĆ©s le nouveau ComitĆ© Coordinateur et les diffĆ©rentes commissions de travail qui devront porter de l’avant les divers objectifs de l’UNIRedesĀ : dĆ©velopper de nouvelles stratĆ©gies de communication pour augmenter la communion et la diffusion des diffĆ©rentes actionsĀ ; donner de la visibilitĆ© Ć  l’espĆ©rance en faisant connaĆ®tre les petits mais significatifs changements que nos actions gĆ©nĆØrent dans la vie des personnesĀ ; avoir une plus grande influence dans les politiques publiques localesĀ ; tisser de nouveaux liens de coopĆ©ration entre les organisationsĀ ; travailler de maniĆØre Ć  ce que chacune des actions sociales donne un rĆ“le de protagonistes aux destinataires des projets, encourageant la rĆ©ciprocité ; organiser le volontariat social comme stratĆ©gie pour amĆ©liorer la gestion des organisations et pour la formation d’hommes nouveaux. On peut accĆ©der aux diffĆ©rentes interventions du IIIĆØme SĆ©minaire grĆ¢ce aux vidĆ©os enregistrĆ©s via streaming et sur la page web de SumĆ  Fraternidad.

De retour d’Irak

De retour d’Irak

20150623-01Actuellement, l’Irak vit le moment le plus difficile des derniĆØres dĆ©cennies, affirmait un des amis auquel nous avons rendu visite.” Gemma et Pierre nous Ć©crivent depuis Amman, du Mouvement des Focolari en Jordanie et Irak, de retour d’un bref voyage Ć  Erbil (Irak). Objectif: montrer concrĆØtement Ć  la communautĆ© chrĆ©tienne qu’elle n’est pas seule, avec le Focolare prĆ©sent depuis des annĆ©es dans la rĆ©gion, spĆ©cialement durant cette pĆ©riode. Parmi eux, il y a aussi beaucoup de personnes des Focolari. “En Ć©tant avec eux, mĆŖme si nous les avons trouvĆ©s Ć©reintĆ©s, nous avons Ć©tĆ© touchĆ©s de voir comment les personnes sont en continuelle donation envers les autres et croient encore en l’amour de Dieu, malgrĆ© tout.” “En effet, neuf mois ont passĆ© depuis que les villages de la Plaine de Ninive ont Ć©tĆ© envahis par l’EI. La situation gĆ©nĆ©rale du pays a empirĆ© avec les derniers dĆ©veloppements et la conquĆŖte de nouveaux territoires. Les habitants, y compris nos amis, ressentent une grande incertitude dans le futur. Beaucoup sont dĆ©jĆ  partis et d’autres pensent quitter le pays.” La proximitĆ© spirituelle est importante. En conclusion de ces quelques jours ensemble, quelqu’un confie: “Nous avons tout perdu, je n’ai pas pu finir mes Ć©tudes universitaires, il n’y a pas de travail… mais, finalement, j’ai retrouvĆ© la paix, et j’ai dĆ©cidĆ© de recommencer mon rapport avec Dieu”. 20150623-02Durant la rencontre avec la communautĆ© des Focolari – racontent encore Pierre et Gemma – nous avons vĆ©cu un moment trĆØs important: chacun a dĆ©clarĆ© ĆŖtre prĆŖt Ć  donner sa vie pour l’autre, Ć  s’aimer comme JĆ©sus nous a aimĆ©s, de faƧon Ć  ce qu’Il puisse ĆŖtre prĆ©sent au milieu de nous, comme il l’a promis. Nous avons ensuite mĆ©ditĆ© sur le lien entre l’Eucharistie et l’Église, avec un commentaire de Chiara Lubich de 1982, “L’Eucharistie fait l’Église et l’Église fait l’Eucharistie”. Parmi les rencontres faites, citons celle avec Mgr Bashar Warda, Ć©vĆŖque chaldĆ©en d’Erbil, heureux de notre passage. ƀ la fin, il nous a demandĆ© de prier plus que jamais pour l’Irak.” “Je suis venu pour vous, chacun est comme le monde entier pour moi…” a dĆ©clarĆ© Mgr Salomone Warduni, Ć©vĆŖque auxiliaire de Bagdad de l’Église catholique chaldĆ©enne, venu exprĆØs de Bagdad. Il a exhortĆ© tout le monde Ć  “ne pas avoir peur, mais Ć  aller de l’avant dans la vie de l’idĆ©al de l’unitĆ©, parce que chacun de nous a une mission Ć  accomplir”. “J’essaie de vivre concrĆØtement l’amour qui devient rĆ©ciproque Ć  l’intĆ©rieur de la communautĆ©. Je trouve dans l’Eucharistie la force pour continuer Ć  aimer”, confie une des personnes prĆ©sentes. Et puis, on se rĆ©jouit aussi ensemble: malgrĆ© la situation, un groupe dynamique d’enfants et de jeunes a organisĆ© l’édition locale de Run4Unity (la course de relai mondiale pour la paix) avec 35Ā jeunes filles et garƧons! “Pour nous, c’Ć©taient des jours intenses – concluent les deux focolarini de la Jordanie – une expĆ©rience divine et profonde. Nous avons reƧu plus que ce que nous pouvions donner. On ne se doute pas qu’autant de vie puisse naĆ®tre de cette grande douleur vĆ©cue chrĆ©tiennement.”

EvĆŖques en  Asie

EvĆŖques en Asie

20150619-04 ā€œA mon arrivĆ©e, la premiĆØre personne que j’ai vue a Ć©tĆ© le cardinal qui a pris mon sac. L’art d’aimer dont Chiara Lubich parle si simplement est vie Ā». Ce sont les propos de Mgr Ignatius Mascarenhas, Ć©vĆŖque de Chandigarh (Inde), un des 22 Ć©vĆŖques catholiques amis du Mouvement des Focolari, dont douze indiens et un pakistanais venus pour la premiĆØre fois, qui se sont rĆ©unis Ć  Bengalore du 3 au 6 juin pour un rendez-vous panasiatique. Leur rencontre a Ć©tĆ© prĆ©parĆ©e par un petit groupe d’entre eux qui se sont rendus ensemble au chevet des malades de l’hĆ“pital voisin, avec le dĆ©sir d’être instruments de la misĆ©ricorde de Dieu, une faƧon de tĆ©moigner que la contemplation ne va pas sans l’action. L’évĆŖque du Pakistan vit Ć  la frontiĆØre de son Pays avec l’Inde. Il a partagĆ© son expĆ©rience pastorale : Ā« Il y a deux semaines j’étais dans un grand dĆ©sert prĆØs de la frontiĆØre. Je suis restĆ© trois jours avec un prĆŖtre en visitant plusieurs villages qui depuis deux ans souffrent de la sĆ©cheresse. Les enfants meurent. J’ai cĆ©lĆ©brĆ© la messe en me servant d’une boĆ®te comme autel. Beaucoup de personnes sont venues, parmi lesquelles quelques hindous. Au cours de la messe nous avons priĆ© pour que vienne la pluie Ā». Des Ć©vĆŖques de l’Inde et celui venu du Pakistan cĆ©lĆØbrent ensemble : Ā« C’est un signe d’espĆ©rance Ā», affirme Mgr Bobet Callari (Philippines). Pourquoi avoir choisi l’Inde comme lieu de rencontre? L’Inde, qui compte un milliard deux cent cinquante millions d’habitants, dont 3% de chrĆ©tiens, se caractĆ©rise par la prĆ©sence de plusieurs religions sur son territoire. Les Ć©vĆŖques, pasteurs de petites communautĆ©s, vivent en contact avec des personnes d’autres confessions, religions et cultures. Le Ā« dialogue de la vie Ā» doit donc prĆ©cĆ©der tout type de discours thĆ©ologique et la communion, la proximitĆ© entre Ć©vĆŖques – comme celle qui a Ć©tĆ© confortĆ©e au cours de cette rencontre et scellĆ©e par un Ā« pacte d’amour rĆ©ciproque Ā» – est un grand remĆØde contre le dĆ©couragement qui souvent risque de prendre le dessus. Ā« Dans mon diocĆØse – raconte Stephen Lepcha, Ć©vĆŖque de Darjeeling (Bengale-Occidental) – j’ai des difficultĆ©s avec quelques sectes qui mĆØnent une campagne de haine et nous mettent Ć  l’épreuve. Je sais que cela se produira encore, mais ces jours-ci j’ai compris quoi faire : aimer de l’amour qui vient de Dieu, qu’ils soient hindous, musulmans, chrĆ©tiens… ils sont tous enfants de Dieu Ā». Ā« Nous avons besoins de la spiritualitĆ© de communion – affirme Mgr Elias Gonsalves, du diocĆØse d’Amravati (Inde) – Parfois nous nous retrouvons seuls. La communion entre Ć©vĆŖques est trĆØs importante, elle aide les plus jeunes mais aussi les plus Ć¢gĆ©s. Nous devons grandir dans l’amour rĆ©ciproque Ā».

Avec la professeure hindoue Shubada Joshi

Au cours de la rencontre est intervenue la professeure hindoue Shubada Joshi, qui a racontĆ© sa rencontre avec Chiara Lubich et le charisme de l’unitĆ©. En 2002, en effet, Chiara – Ć  l’occasion d’un symposium entre hindous et chrĆ©tiens – avait partagĆ© Ć  un groupe d’hindous son expĆ©rience mystique de l’étĆ© 1949, expĆ©rimentant qu’avec eux le dialogue peut s’établir Ć  un niveau de profondeur spirituelle qui n’est pas toujours possible avec d’autres. Les propos de Shubada Joshi, auxquels s’ajoutent les recherches sur l’Ecole pour les Religions Orientales (SOR) – qui s’est tenue ces derniers mois Ć  Tagaytay (Philippines) – ont offert un Ć©ventail de propositions de dialogue interreligieux Ć©manant de la spiritualitĆ© des Focolari. La rencontre avec la communautĆ© de Bengalore, Ć©toffĆ©e de divers tĆ©moignages de familles et de jeunes, a ensuite montrĆ© comment le quotidien peut-ĆŖtre vĆ©cu Ć  la lumiĆØre de la fraternitĆ©.

Ɖvangile et fragilitĆ©

Ɖvangile et fragilitĆ©

Gen's« MisĆ©ricordeĀ : c’est la parole que rĆ©vĆØle le mystĆØre de la Sainte TrinitĆ©. MisĆ©ricordeĀ : c’est l’acte ultime et suprĆŖme avec lequel Dieu vient Ć  notre rencontre. MisĆ©ricordeĀ : c’est la loi fondamentale qui habite au cœur de chaque personne quand elle regarde avec des yeux sincĆØres, le frĆØre qu’elle rencontre sur le chemin de la vie. MisĆ©ricordeĀ : c’est la vie qui unit Dieu et l’homme, parce qu’il ouvre le cœur Ć  l’espĆ©rance d’ĆŖtre aimĆ©s pour toujours malgrĆ© les limites de notre pĆ©ché ». Ce sont les paroles du Pape FranƧois dans la Bulle papale avec laquelle il a ouvert le 11 avril passĆ©, l’AnnĆ©e jubilaire de la misĆ©ricorde. Dieu « ne se limite pas Ć  affirmer son amour, mais le rend visible et tangible. L’amour, d’autre part, ne pourrait jamais ĆŖtre une parole abstraite. Par sa nature propre, il est vie concrĆØteĀ : intentions, attitudes, comportements qui se vĆ©rifient dans l’agir quotidienĀ Ā». Le Pape FranƧois ne signifie bien sĆ»r pas mettre entre parenthĆØses la fidĆ©litĆ© par rapport Ć  la vĆ©ritĆ© et Ć  la clartĆ© doctrinale, mais dĆ©sire plutĆ“t les conjuguer avec la rĆ©alitĆ© vĆ©cue par les gens. Et ce n’est pas pour cĆ©der Ć  des compromis mais par fidĆ©litĆ© Ć  ce Dieu dont la VĆ©ritĆ© accomplie est l’Amour. Un message libĆ©rateur qui ne laisse personne tranquille. C’est la voie sur laquelle se meut le chemin des deux synodes des Ć©vĆŖques sur la famille. Un cheminement Ć  vivre – comme le rappellent les ‘LineamentaenvoyĆ©s aux diocĆØses en vue de l’AssemblĆ©e prochaine – « dans la double Ć©coute des signes de Dieu et de l’histoire des hommes et dans la double et unique fidĆ©litĆ© qui s’en suitĀ Ā», se plaƧant avec rĆ©alisme face Ć  la famille d’aujourd’hui et gardant en mĆŖme temps « Le regard fixĆ© sur le Christ pour repenser avec une fraĆ®cheur renouvelĆ©e et avec enthousiasme combien la rĆ©vĆ©lation transmise dans la foi de l’Église, nous dit sa beautĆ©, sur le rĆ“le et sur la dignitĆ© de la famille » : l’Évangile de la famille. FidĆ©litĆ© d’une part, au dessein de Dieu qui n’est pas Ć  comprendre « comme ‘joug’ imposĆ© aux hommes mais bien plutĆ“t comme un ‘don’Ā Ā», comme ‘‘ La bonne nouvelle” qui se met au service de la rĆ©alisation plus profonde et du bonheur des personnesĀ : mais fidĆ©litĆ©, d’autre part, aux personnes qui vivent et bien souvent souffrent dans une sociĆ©tĆ© complexe, avec une intĆ©rioritĆ© – propre et vis-Ć -vis d’autrui – non moins complexe, d’où dĆ©coulent de nombreuses fragilitĆ©s. La parole-clĆ© est l’art de l’accompagnement. A ce propos, le Pape FranƧois souligne dans ”Ā l’Evangelii gaudiumĀ ”: « sans diminuer la valeur de l’idĆ©al Ć©vangĆ©lique, il faut accompagner avec patience et misĆ©ricorde les diffĆ©rentes Ć©tapes de la croissance des personnes qui se construit jour aprĆØs jourĀ Ā». Il faut apprendre toujours Ć  « s’Ć“ter les sandales devant la terre sacrĆ©e de l’autre (cf Ex 3,5). Nous devons donner Ć  notre chemin, le rythme salutaire de la proximitĆ©, avec un regard respectueux et plein de compassion mais qui au mĆŖme moment, assainit, libĆØre et encourage Ć  mĆ»rir dans la vie chrĆ©tienneĀ Ā». Un accompagnateur valable, en effet, ne condescend pas aux fatalismes ou Ć  la pusillanimitĆ©. Il invite toujours Ć  vouloir se soigner, Ć  se relever, Ć  embrasser la croix, Ć  tout quitter, Ć  toujours sortir Ć  nouveau pour annoncer l’ÉvangileĀ Ā». Il s’agit d’un programme engageant que l’Église est appelĆ©e Ć  actualiser – comme disent encoreĀ : les Lineamenta- « avec la tendresse d’une mĆØre et la clartĆ© du maĆ®tre (cf Eph 4,15)Ā Ā». Et voilĆ , ”l’Église”Ā : pas seulement les Ć©vĆŖques et les prĆŖtres, mais le peuple entier de Dieu. « Sans le tĆ©moignage joyeux des conjoints et des familles, Ć©glises domestiques, l’annonce, mĆŖme corrigĆ©e, risque d’ĆŖtre incomprise ou de se noyer dans l’ocĆ©an de paroles qui caractĆ©rise notre sociĆ©té ». Le texte intĆ©gral en italien, avec des rĆ©flexions et des tĆ©moignages, dansĀ : Revue de vie ecclĆ©siale Gen’s.

Laudato si’: pour une Ć©cologie intĆ©grale

Laudato si’: pour une Ć©cologie intĆ©grale

Depuis le pontificat de Paul VI, tous les Papes ont abordĆ© la question de l’environnement en prĆŖtant attention au problĆØme de l’écologie. L’encyclique du pape FranƧois sur la crĆ©ation a fait parler d’elle avant mĆŖme d’être publiĆ©e. Quelle est la signification et la portĆ©e de ce texte ? Conferenza stampa di presentazione dell'enciclica Laudato si'ā€œLors de la prĆ©sentation de la Lettre encyclique du Pape FranƧois Ā« Laudato si’ Ā» Ć  laquelle j’ai participĆ© le 18 juin dernier, est venu en Ć©vidence le caractĆØre extraordinaire de ce document. C’est le fruit d’un travail d’équipe. Cette encyclique, comme l’a dit le professeur Shellnhuber, fondateur et directeur de l’Institut de Potsdam pour les Recherches sur l’impact climatique, intĆØgre foi et raison : son contenu est en accord avec les donnĆ©es scientifiques. Selon la Prof. Carolyn Woo, docteure en Ć©conomie, elle est rĆ©aliste : le pape y soutient, entre autres, qu’il est important de protĆ©ger l’environnement aussi du point de vue Ć©conomique parce que cela portera du fruit et rĆ©duira les coĆ»ts. Le mĆ©tropolite Jhon Zizioulas, remerciant Ć  plusieurs reprises le pape FranƧois, a soulignĆ© comment l’encyclique met en relief la relation de l’homme, non seulement avec Dieu et le prochain, mais avec la terre. Une relation souvent oubliĆ©e. Enfin le cardinal Turkson, PrĆ©sident du Conseil Pontifical Justice et Paix, a soulignĆ© le fait que le pape FranƧois met au centre de l’Encyclique le concept d’écologie intĆ©grale, affirmant que Ā« lorsque nous parlons d’environnement nous faisons rĆ©fĆ©rence Ć  une relation particuliĆØre : celle qui existe entre la nature et la sociĆ©tĆ© qui l’habite. Cela nous empĆŖche de considĆ©rer la nature comme une rĆ©alitĆ© sĆ©parĆ©e de nous ou comme un simple cadre de vie. Nous sommes inclus en elle, nous en faisons partie et nous en sommes pĆ©nĆ©trĆ©s Ā» Quelles sont les initiatives promues par EcoOne pour la sauvegarde de la CrĆ©ation? Ā« Il y a avant tout une contribution qui porte sur la rĆ©flexion et des Ć©changes lors de congrĆØs internationaux pour Ć©laborer une Ā« pensĆ©e Ć©cologique Ā» fondĆ©e sur quatre piliers : protection de la nature, responsabilitĆ© et conscience de l’environnement, relation nouvelle entre la personne et la nature et dĆ©veloppement durable. Par ailleurs, au cours de ces derniĆØres annĆ©es, il y a eu beaucoup d’initiatives pour approfondir la question, des recherches personnelles et collectives. Je cite seulement, de faƧon brĆØve, la derniĆØre contribution d’EcoOne Ć  la rĆ©flexion Ć©cologique publiĆ©e sur la revue Ā« Nuova UmanitĆ  Ā» (XXXIV, 2012/1, 199) où l’on propose :

  • Un essai sur le dĆ©bat mĆ©diatique concernant les changements climatiques, fruit d’un Ć©change avec le climatologue Antonello Pasini. Celui-ci s’appuie sur les conclusions de la derniĆØre partie du livre Ā« Une planĆØte qui brĆ»le Ā» où l’on retrouve les idĆ©es force d’EcoOne, une publication collective coordonnĆ©e par Luca Fiorani, prĆ©sident de la Commission EcoOne et par Pasini.
  • Un autre essai intitulĆ© ā€œUne Ć©thique Ć©cologique basĆ©e sur une Ć©cologie de communionā€, Ć©crit par Miguel Oliveira Panao. C’est une synthĆØse philosophique qui propose une vision de l’écologie Ć  partir d’une triple approche : naturelle, humaine et spirituelle.

TheEarthCube (1)Mais il y a aussi d’autres initiatives de type Ć  la fois didactique et Ć©ducatif qui peuvent aider ceux qui veulent changer de style de vie : par exemple le ā€œDĆ© de la Terreā€ dont chaque face invite Ć  protĆ©ger l’environnement ou bien le projet scolaire Ā« Donner pour Sauvegarder l’environnement Ā» qui propose de faire un Ā« pacte d’économie d’énergie Ā» qui transforme cette Ć©pargne en bourses d’études pour les enfants dĆ©favorisĆ©s. En 1949 Chiara Lubich a vĆ©cu une expĆ©rience mystique où la nature, celle du splendide cadre des Dolomites, a jouĆ© un rĆ“le important. Quelles perspectives offre la vision du cosmos dans la spiritualitĆ© et la mystique de Chiara ? ā€œIl y a, dans la culture qui naĆ®t du charisme de l’unitĆ©, les fondements d’une nouvelle comprĆ©hension du concept de dĆ©veloppement durable qui n’est pas encore entiĆØrement explicitĆ©e. A partir des intuitions de Chiara nous avons appris qu’en regardant la nature avec les yeux de Dieu nous cueillons Sa prĆ©sence sous les choses. La nature est perƧue comme un don de Dieu, comme l’expression de son amour. Lorsqu’elle dit que Ā« tout est substantiellement maintenu par l’amour Ā» nous voyons l’unitĆ© dans la biodiversitĆ© tout comme dans la diversitĆ© non biologique. De plus nous comprenons que Dieu crĆ©e par amour. Ā« Quand Dieu crĆ©a, il crĆ©a toutes les choses Ć  partir de rien par amour parce qu’il les crĆ©a Ć  partir de Lui… Il les fit sortir de Lui-mĆŖme parce qu’en les crĆ©ant il mourut (d’amour), il se perdit par amour, il aima et donc il crĆ©a Ā». Pour Chiara, en Dieu, la logique qui sous-tend l’acte crĆ©ateur consiste toujours dans le fait qu’Il se vide de Lui-mĆŖme afin qu’émerge la crĆ©ation. Chiara voit la crĆ©ation comme une action de Dieu qui n’est pas Ć©trangĆØre Ć  sa dynamique interne qui est de se donner complĆØtement ; donc Dieu a non seulement crƩƩ le cosmos, mais il le maintient en vie et le soutient continuellement, instant par instant en l’accompagnant de son amour prĆ©voyant. Enfin, nous percevons le fil d’or qui relie les ĆŖtres. Ā« Sur la terre tout Ć©tait donc dans une relation d’amour avec tout : chaque chose avec chaque chose…mais il faut ĆŖtre l’Amour pour tisser ce fil d’or entre les ĆŖtres Ā». Le caractĆØre relationnel de la nature nous parle du CrĆ©ateur qui est relation, c’est l’être relationnel par excellence. Dieu vit lui-mĆŖme de cette relation qui est trinitaire et toutes les choses qu’Il a crƩƩes portent cette empreinte trinitaireĀ».

Economie de Communion: UniversitĆ© d’Ć©tĆ© Ć  Prague

Parmi les thĆ©matiques qui seront discutĆ©s et examinĆ©s avec les jeunes participants, les chercheurs et les entrepreneurs de l’EdC au cours de l’UniversitĆ© d’étĆ© (Summer School): – Une Ć©conomie de communion est-elle possible? ExpĆ©riences d’entrepreneurs en provenance de divers points du monde. – L’homme est-il vraiment homo oeconomicus? S’il ne l’est pas qu’est-ce que cela change dans les pratiques de l’économie et de l’entreprise ? – CrĆ©ativitĆ© et gĆ©nĆ©rativitĆ©: des clĆ©s pour construire une Ć©conomie nouvelle. – ExpĆ©riences d’entreprises qui ont mis au point de nouvelles faƧon de faire du business – Le courage de changer les convictions et les pratiques dominantes. – Que pouvons-nous faire pour ĆŖtre le changement que nous voulons? Sont prĆ©vues des interventions de professeurs de diverses universitĆ©s europĆ©ennes et de l’Institut Sophia (Loppiano – FI), ainsi que celles d’entrepreneurs de l’EdC en provenance du monde entier ; workshops de management d’entreprise, de recherche, de communication, d’innovation sociale. Pour en savoir plus

AmazonieĀ : environnementalistes de coeur

AmazonieĀ : environnementalistes de coeur

20150618-aRaimundo est coiffeur. Edilena est esthĆ©ticienne et employĆ©e publique. S’intĆ©resser Ć  l’environnement, cela ne rejoint pas particuliĆØrement leurs compĆ©tences spĆ©cifiques. Mais face Ć  l’invasion environnementale et culturelle qu’ils Ć©taient en train de subir, ensemble avec d’autres familles, avec lesquelles ils partagent les idĆ©aux chrĆ©tiens, ils ont commencĆ© Ć  se poser quelques questions. Quel hĆ©ritage voulons-nous laisser Ć  nos enfantsĀ ? Comment rendre prĆ©sente notre vision des choses Ć  une sociĆ©tĆ© qui ne semble pas percevoir les dangers de cette dĆ©gradationĀ ? Comment aller Ć  contre-courantĀ ? MariĆ©s depuis 29 ans, avec trois enfants et trois petits-enfants, ils habitent Ć  Abaetetuba (ParĆ  – BrĆ©sil), une ‘ Ć®le’ qui comprend IgarapĆ©-Miri, Moju et Barcarena, trois villes cĆ©lĆØbres par la prolifĆ©ration d’industries et de mines. Beaucoup de familles ont quittĆ© les champs pour travailler pour les multinationales, en s’installant sans critĆØres dans les pĆ©riphĆ©ries et alimentant de nouvelles zones de pauvretĆ© dans l’illusion d’un bien-ĆŖtre jamais atteint. L’impact de ces industries sur l’environnement a Ć©tĆ©, et c’est peu dire, dĆ©vastateur. Il a commencĆ© avec la taille irrationnelle des aƧaizeiros (plante d’origine rĆ©gionale), par l’extraction du palmito destinĆ© Ć  l’exportation, privant ainsi les familles d’un aliment qui leur est essentiel. Les rĆ©sidus industriels, dĆ©chargĆ©s dans les fleuves, ont causĆ© une rĆ©duction visible de poissons et de crevettes, alors que la pollution atmosphĆ©rique a rĆ©duit considĆ©rablement la production de fruits. Et cela, Ć  l’Ć©chelle locale. Mais les effets de la dĆ©forestation se rĆ©percutent aussi au niveau mondial. L’Amazonie, en effet, est une rĆ©gion où tout est ‘mĆ©ga’Ā : mĆ©ga son extension (elle occupe plus des 50Ā % du BrĆ©sil tout entier), mĆ©ga, sa biodiversitĆ©, mĆ©ga, la forĆŖt et son volume d’eau douce. Mais Ć  cause de la dĆ©forestation en action, toutes ces prĆ©cieuses ressources risquent de perdre toute leur efficacitĆ©. Il n’est pas facile de comprendre ce qu’il y a lieu de faire. Mais Raimundo et Edilena, comptent sur un Ć©lĆ©ment qui peut faire la diffĆ©renceĀ : l’unitĆ© avec les autres familles, et la force qui dĆ©coule du fait de se laisser guider par Dieu aussi dans leurs choix. Ils prennent ensemble une dĆ©cisionĀ : transformer avec leurs propres ressources, un espace de pĆ¢turages de 34 ha en un verger. Pour le choix des arbres, ils cherchent les variĆ©tĆ©s typiques de la rĆ©gion, qui risquent le plus l’extinction, quelques-unes qui ne sont mĆŖme plus dĆ©sormais connues par les jeunes. Ils travaillent dur, mais avec grand enthousiasme, crĆ©ant ainsi Ć  Abaetetuba un espace de prĆ©servation de la biodiversitĆ© locale. Maintenant, le verger produit des fruits comestibles de 166 essences indigĆØnes et de deux essencesĀ  africaines,Ā  composant une collection unique en son genreĀ : une richesse forestiĆØre qui se propose comme alternative au futur dĆ©veloppement durable de la rĆ©gion. L’espace, dĆ©nommĆ© Radini, en hommage Ć  leurs enfants Raisa, Radi et Raoni, est souvent visitĆ© par des chercheurs, et environnementalistes de rĆ©putation mondiale, par des acteurs, des chanteurs et aussi des Ć©vĆŖques et des gens comme vous et moi, surtout des jeunes. Sur le site, il y a en effet, des espaces pour des leƧons thĆ©orico/ pratiques avec distribution de matĆ©riel vulgarisĆ© qui peut ĆŖtre diffusĆ© sur la biodiversitĆ©, et la conservation du milieu. Mais Ć©galement Ć  la suite de prix et de reconnaissances obtenus, – celle de 2012, particuliĆØrement significative, provenant du MusĆ©e Goeldi de ParĆ  – le site commence Ć  ĆŖtre diffusĆ© dans les journaux et dans les revues de la rĆ©gion. Edilena et Raimundo sont toujours trĆØs surpris de voir l’intĆ©rĆŖt de tant de gens, quelques personnes se sentant encouragĆ©es Ć  suivre leur exemple pour devenir, comme ils se dĆ©finissent eux-mĆŖmes, des ”environnementalistes de cœur”.

Castelgandolfo (Rome): CongrĆØs international Ā« Communion et Droit Ā»

Un Ā« appel Ć  communications Ā», call for papers en italien et anglais a Ć©tĆ© lancĆ© en vue du congrĆØs autour des thĆ©matiques suivantes : Droit de l’environnement et Droit Ć  l’environnement – CaractĆØre relationnel du droit environnemental – Protection publique de l’environnement et droit de participation – Environnement, ville et territoire – Protection de l’ environnement et responsabilitĆ© – ResponsabilitĆ© des entreprises – Protection de l’environnement et lĆ©galitĆ©. Les questions ont Ć©tĆ© choisies Ć  la suite des travaux et des rĆ©flexions qui ont Ć©mergĆ© lors de la prĆ©paration du CongrĆØs et en particulier au cours du SĆ©minaire international de mars 2014 qui s’est tenu Ć  Castelgandolfo (Rome) et de l’UniversitĆ© d’étĆ© qui a eu lieu Ć  Abrigada (Portugal) en juin 2014. Programme en italien et anglais CommuniquĆ©s de presse Le site www.comunionediritto.org fera rĆ©guliĆØrement le point sur la prĆ©paration du CongrĆØs et les inscriptions.

Union EuropĆ©enne: ā€œLe dialogue n’est pas un rituelā€

Union EuropĆ©enne: ā€œLe dialogue n’est pas un rituelā€

http://vimeo.com/130879600 Ā« Pour moi le dialogue n’est pas un rituel qui se rĆ©pĆØte chaque annĆ©e et va rejoindre ensuite les rayonnages, mais une contribution essentielle pour rĆ©soudre les problĆØmes majeurs auxquels les sociĆ©tĆ©s europĆ©ennes sont aujourd’hui confrontĆ©es : la peur de la diffĆ©rence, les consĆ©quences de la crise, le maintien d’un environnement durable. Les religions peuvent jouer un rĆ“le auprĆØs des communautĆ©s pour nous aider Ć  conduire l’Europe vers une situation meilleure que celle où elle se trouve en ce moment Ā». Ce sont les propos tenus par Frans Timmermans aprĆØs la rencontre annuelle des hauts responsables avec les leaders religieux, autour du thĆØme : Ā« Vivre ensemble et accepter les diffĆ©rences Ā». En plus du premier Vice-prĆ©sident de la Commission europĆ©enne, il y avait Antonio Tajani, Vice-prĆ©sident du Parlement europĆ©en et quinze leaders religieux des communautĆ©s chrĆ©tienne, juive, musulmane, hindoue, bouddhiste et mormone. 20150616_800x600Pour comprendre le rĆ“le jouĆ© par les religions, il suffit de voir le nombre croissant des rendez-vous qui ont lieu entre les institutions politiques et les responsables religieux. Ceux-ci sont consultĆ©s non plus sĆ©parĆ©ment mais appelĆ©s Ć  travailler ensemble en vue de rĆ©soudre les conflits, Ć  la recherche du chemin qui permet de vivre ensemble et dans la paix. En tĆ©moignent le rĆ©cent dĆ©bat qui s’est tenu Ć  l’ONU avec de hauts responsables sur Ā« TolĆ©rance et rĆ©conciliation Ā», la rencontre des responsables religieux au Kazakhstan, l’attente du discours que prononcera le Pape FranƧois Ć  l’ONU en septembre prochain, et maintenant, au niveau europĆ©en, cette rencontre Ć  l’initiative de la Commission EuropĆ©enne. Le rendez-vous d’aujourd’hui fait suite Ć  celui du 2 juin avec les associations philosophiques et non confessionnelles et s’inscrit dans le cadre prĆ©vu par le TraitĆ© de Lisbonne. Au cours de la confĆ©rence de presse des questions brĆ»lantes ont Ć©tĆ© posĆ©es – concernant les politiques europĆ©ennes d’immigration, l’augmentation des foreign fighters (qui partent de l’Europe pour faire le jihad), la naissance du groupe d’extrĆŖme droite au sein du Parlement europĆ©en – auxquelles imams, rabbins et Ć©vĆŖques ont rĆ©pondu. Le mĆ©tropolite Joseph, de l’Eglise orthodoxe roumaine, a soulignĆ© le rĆ“le des Mouvements ecclĆ©siaux, comme celui de la CommunautĆ© sant’Egidio, en rappelant son engagement en faveur de la promotion du dialogue interreligieux. 20150616_121127Quant Ć  Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des focolari, en sortant de ce long dialogue, elle a exprimĆ© sa joie d’avoir participĆ© Ć  un Ć©change vraiment libre, dans une rĆ©elle Ć©coute. Elle a rappelĆ© la RĆØgle d’Or, commune Ć  toutes les religions et citĆ© comme exemple l’expĆ©rience du groupe interreligieux Ā« Vivre ensemble Ć  Cannes Ā». En marge de la rencontre elle nous a confiĆ© : Ā« Il n’y a pas de religion qui ne veuille le dialogue, il n’y a pas de responsables religieux qui ne cherchent pas Ć  faire tout leur possible pour le promouvoir. Cela permet d’espĆ©rer, parce que, malgrĆ© tout ce que nous voyons autour de nous, la religion peut vraiment apporter un message nouveau et aider ce processus de dialogue qui Ć  certains moments semble presque impossible Ā». Elle insiste Ć  nouveau en disant : Ā« Il est important que les communautĆ©s participent Ć  ce dialogue, pas seulement les leaders religieux, afin que de cette synergie naisse un laboratoire commun aux diffĆ©rentes villes d’Europe qui aide Ć  ce que tous puissent vivre ensemble et dans la paix. On y parviendra Ć  la condition de dĆ©passer les sentiments de peur – qui sont toutefois comprĆ©hensibles face Ć  l’inconnu – en vivant l’accueil, le respect, en dĆ©veloppant notre capacitĆ© d’accueillir vraiment l’autre comme un frĆØre Ā». Les conclusions du dĆ©bat du 16 juin viendront s’ajouter au matĆ©riel de prĆ©paration du premier congrĆØs annuel de l’Union EuropĆ©enne sur les droits fondamentaux. Il aura lieu le 1er et le 2 octobre 2015 et aura pour thĆØme Ā« TolĆ©rance et respect : prĆ©venir et combattre l’antisĆ©mitisme et l’islamophobie en Europe Ā». VidĆ©o de la ConfĆ©rence de Presse CommuniquĆ© de presse de la Commission europĆ©enne CommuniquĆ© de presse du Mouvement desĀ Focolari – 12 juin 2015

Egypte: fête entre chrétiens

Egypte: fête entre chrétiens

20150614-01AprĆØs la rencontre historique entre le Pape FranƧois et Tawadros II (Pape de l’Eglise Orthodoxe-copte et Patriarche d’Alexandrie) qui a eu lieu le 10 mai 2013 au Vatican, les deux Eglises ont pour la premiĆØre fois vĆ©cu une journĆ©e de fĆŖte Ć  Alexandrie pour commĆ©morer cette rencontre. En effet, trois mois aprĆØs l’élection de FranƧois, Tawadros II lui avait rendu visite, quarante ans jour pour jour aprĆØs la rencontre historique de Shenouda III avec Paul VI. A cette occasion le Patriarche copte-orthodoxe avait proposĆ© de retenir la date du 10 mai pour fĆŖter la journĆ©e de l’amitiĆ© entre les deux Eglises. Le 7 juin dernier, au Centre Culturel des JĆ©suites d’Alexandrie (Egypte) et sous le patronage du Patriarche Copte Catholique, Ibrahim Ishak, l’évĆ©nement a Ć©tĆ© commĆ©morĆ© en prĆ©sence de Tawadros II, accompagnĆ© de 8 Ć©vĆŖques coptes orthodoxes et de 5 prĆŖtres. Il y avait aussi le Nonce, Bruno Musarò, l’évĆŖque latin Adel Zaki et environ cent religieux, religieuses et prĆŖtres catholiques. Parmi les protagonistes de cette journĆ©e citons l’actuel directeur du Centre Culturel, ancien Ć©tudiant de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), ainsi qu’un ami de l’Eglise orthodoxe. AprĆØs un temps de priĆØre où se sont alternĆ©s lectures et chants, un documentaire a retracĆ© les diffĆ©rentes Ć©tapes de la rencontre historique entre les deux Eglises. Dans son message le Pape FranƧois a rappelĆ©, entre autres, que Ā« ce que nous avons en commun est plus grand que ce qui nous divise Ā» et que Ā« nous pouvons poursuivre notre chemin vers la pleine communion et grandir dans l’amour et la comprĆ©hension Ā». La rĆ©ponse du Patriarche copte ne s’est pas fait attendre : l’aprĆØs-midi mĆŖme il a joint par tĆ©lĆ©phone le Pape FranƧois en confirmant sa Ā« volontĆ© d’avancer dans l’engagement commun pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens Ā», comme l’a rapportĆ© le PĆØre Lombardi, porte-parole du Vatican. Tawadros II, dans un discours tĆ©moignant sa grande affection envers l’évĆŖque de Rome, a exprimĆ© sa conviction que ā€œLe monde d’aujourd’hui a faim et soif d’amour concret. L’unitĆ© entre les Eglises a besoin de hĆ©ros de la Foiā€ et il a indiquĆ© quelques conditions nĆ©cessaires pour arriver Ć  l’unitĆ©, entre autres un esprit ouvert, en priant chaque jour ainsi: ā€œDonne-moi, Ɣ mon Dieu, un esprit ouvert comme celui de Notre Seigneur lorsqu’il aborde la samaritaine ou parle avec le larron qui est Ć  sa droite Ā». Mais aussi un grand cœur, capable d’aller Ā« au-delĆ  de la lettre Ā». Et, enfin, une Ć¢me humble qui Ā« sauve les dons et les grĆ¢ces concĆ©dĆ©s par Dieu Ā». Sa SaintetĆ© a rappelĆ© non sans Ć©motion combien l’humilitĆ© du Pape FranƧois l’a touchĆ©, lors de sa rencontre avec lui et il a encore redit : Ā« Ce jour nous devons le fĆŖter chaque annĆ©e ! Ā» Le cœur des participants dĆ©bordait de joie. Tawadros II a saluĆ© chacun d’eux personnellement. . Enfin cette joyeuse commĆ©moration n’a pas manquĆ© de rappeler Ā« l’œcumĆ©nisme du sang Ā» en faisant mĆ©moire des martyrs Ć©gyptiens et Ć©thiopiens en Lybie.Le 7 juin dernier, Ć  Alexandrie, cĆ©lĆ©bration du deuxiĆØme anniversaire de la journĆ©e de l’amitiĆ© entre l’Eglise Copte-orthodoxe et l’Eglise Catholique. Un souhait exprimĆ© lors de la premiĆØre rencontre entre le Pape FranƧois et Tawadros II.

Evangile vĆ©cuĀ : l’essentiel

Evangile vĆ©cuĀ : l’essentiel

20150616-aLe client Je dirige une agence bancaire. Un soir, en sortant du bureau, je portais sur les Ć©paules, le poids d’un gros problĆØme irrĆ©soluĀ : il concernait un client qui s’Ć©tait mal comportĆ© avec son compte courant. J’entrevoyais seulement deux solutions qui me faisaient souffrirĀ : nuire gravement au client en mettant en route les pratiques lĆ©gales ou risquer de faire moins bien ce qui Ć©tait mon devoir. J’avais un rendez-vous avec ma femme pour rentrer ensemble Ć  la maison. Habituellement, j’essayais de me libĆ©rer l’esprit, mais cette soirĆ©e-lĆ , je n’ y arrivai pas. Elle le comprit immĆ©diatement et me ditĀ : « JournĆ©e pesante aujourd’hui, n’est-ce pasĀ ?Ā Ā». Je commenƧai Ć  me confier. Mary n’Ć©tait pas dans les problĆØmes de banque mais elle m’Ć©coutait attentivement, en silence. AprĆØs lui avoir tout dit, je me sentis comme soulagĆ© et davantage confiant. Le problĆØme persistait mais dĆ©sormais il n’Ć©tait plus seulement mien. Le lendemain, je commenƧai Ć  entrevoir une troisiĆØme solution qui permettait, tout en respectant mes devoirs, de ne pas nuire au client. (G.K. – Angleterre) ProblĆØmes d’audition Avec de sĆ©rieux problĆØmes d’audition, poussĆ© aussi par mes paroissiens, je suis allĆ© consulter un spĆ©cialiste. AprĆØs m’avoir demandĆ© Ć  quel ordre religieux j’appartenais, il a commencĆ© Ć  Ć©numĆ©rer ses rancœursĀ  contre l’Église pour toutes les incohĆ©rences et les contradictions qui lui avaient fait perdre la foi. Je l’ai Ć©coutĆ© avec amour, en me rendant bien compte que je me trouvais face Ć  une personne qui ne se contentait pas d’un christianisme superficiel. A mon tour, je lui ai rĆ©pondu qu’il n’y a pas d’argumentations pour dĆ©fendre l’Église mais seulement une vie cohĆ©rente. Et j’ai ajouté : «  Dieu nous aime comme nous sommesĀ Ā». Il a voulu mon adresse et mon numĆ©ro de tĆ©lĆ©phone. Le soir mĆŖme, il Ć©tait venu me trouver et m’avait racontĆ© qu’il avait Ć©tĆ© au sĆ©minaire jusqu’Ć  l’Ć¢ge de 18 ans jusqu’Ć  ce qu’il lui avait semblĆ© que le marxisme correspondait mieux Ć  ce qu’il cherchaitĀ ; mais actuellement, ces certitudes s’Ć©taient Ć©tiolĆ©es. AprĆØs quelques jours, il m’a confiĆ© qu’en entrant dans une Ć©glise, il lui avait semblĆ© que Dieu lui disaitĀ : « Moi, je ne t’ai jamais abandonné ». Maintenant, il est retournĆ© aux sacrements avec son Ć©pouse. (PĀ .G. –Ā  Italie) Licenciement Ces jours-ci, ils ont distribuĆ© des lettres de licenciement dans l’ usine, dont une adressĆ©e Ć  Giorgio. Connaissant ses conditions financiĆØres prĆ©caires, je m’approche de lui et l’invite Ć  venir avec moi au bureau du personnelĀ : « Je suis mieux loti que lui – dis-je – et ma femme a un travailĀ . Licenciez-moi plutĆ“tĀ Ā». Le chef promet de rĆ©examiner le cas. Lorsque nous sortons, Giorgio m’embrasse, Ć©mu. Le fait passe naturellement de bouche Ć  oreille et deux autres ouvriers, plus ou moins dans une situation similaire Ć  la mienne, s’offrent Ć  la place de deux autres qui sont licenciĆ©s. La direction est obligĆ©e de repenser ses mĆ©thodes de choix de licenciements. Ayant eu vent de l’affaire, le curĆ© la raconte dans son homĆ©lie, sans citer de noms. Le jour aprĆØs, il me fait savoir que deux Ć©tudiantes ont Ć©tĆ© lui apporter leur Ć©pargne pour les ouvriers en difficultĆ©, en dĆ©clarantĀ : « Nous aussi voulons imiter le geste de cet ouvrierĀ Ā». (B.S. – BrĆ©sil)

Merci Don Foresi

Merci Don Foresi

Lien pour la transmission en direct : http://live.focolare.org


Pasquale Foresi con Chiara Lubich

Pasquale Foresi avec Chiara Lubich

Ces derniĆØres annĆ©es il vivait loin des rĆ©flecteurs, dans son focolare Ć  Rocca di Papa, avec d’autres parmi les premiers focolarini, compagnons de voyage de toujoursĀ : Marco Tecilla, Bruno Venturini, Giorgio Marchetti. Dans l’histoire des Focolari, sa figure est trĆØs importanteĀ : il avait Ć  peine 20 ans quand, en 1949, Chiara Lubich lui demande de partager avec elle la responsabilitĆ© du Mouvement naissant. Chiara Lubich a toujours discernĆ© en Pasquale Foresi un dessein particulier dans le dĆ©veloppement du Mouvement des FocolariĀ : celui de l’incarnation du charisme de l’unitĆ© dans les rĆ©alitĆ©s concrĆØtes, c’est pourquoi elle l’a considĆ©rĆ©, avec Igino Giordani, cofondateur du Mouvement. En 1949, l’annĆ©e de sa rencontre avec Chiara et le Mouvement, Pasquale Foresi Ć©tait un jeune en recherche. AprĆØs avoir ressenti l’appel au sacerdoce, il frĆ©quentait le sĆ©minaire de Pistoia et le collĆØge Capranica Ć  Rome. Il raconteĀ : « J’étais content, satisfait de mon choix. ƀ un certain moment cependant, j’ai eu non pas une crise de la foi, mais simplement un revirement. Mais c’est Ć  ce moment-lĆ  que j’ai connu le Mouvement des Focolari. Je remarquais, chez les personnes qui en faisaient partie, une foi absolue dans l’Église catholique et en mĆŖme temps une vie Ć©vangĆ©lique authentique. J’ai compris que ma place Ć©tait lĆ  et bien vite l’idĆ©e du sacerdoce est revenueĀ Ā». Il sera le premier focolarino prĆŖtre. AprĆØs lui, d’autres focolarini entendront cet appel particulier au service du Mouvement. Pasquale reconnaĆ®t dans les premiers pas que font Chiara Lubich et le premier groupe autour d’elle, « une source Ć©vangĆ©lique jaillie dans l’ÉgliseĀ Ā». Commence alors un lien d’amitiĆ© qui le conduira Ć  donner une contribution fondamentale au dĆ©veloppement du mouvement en tant que collaborateur Ć©troit de la fondatrice. Villa Eletto 2Concernant les principales responsabilitĆ©s qui lui sont confiĆ©es, Pasquale Foresi Ć©critĀ : « Étant prĆŖtre, j’ai Ć©tĆ© chargĆ© des premiers rapports entre le Mouvement des Focolari et le Saint SiĆØge. Une autre de mes tĆ¢ches particuliĆØres, avec le temps, a Ć©tĆ© de suivre le dĆ©veloppement du Mouvement dans le monde et de collaborer, directement avec Chiara, Ć  la rĆ©daction des diffĆ©rents Statuts. J’ai encore pu faire naĆ®tre et suivre des œuvres concrĆØtes au service du Mouvement, telles que le ā€˜Centre Mariapolis’ pour la formation des membres Ć  Rocca di Papa, la citĆ© pilote de tĆ©moignage de Loppiano, la maison d’édition CittĆ  Nuova et d’autres rĆ©alitĆ©s qui se sont ensuite multipliĆ©es dans le mondeĀ Ā». Il est encore un aspect de la vie de Pasquale Foresi aux cĆ“tĆ©s de Chiara qui reprĆ©sente peut-ĆŖtre mieux sa contribution particuliĆØre au dĆ©veloppement du Mouvement. Il expliqueĀ : « C’est dans la logique des choses que chaque nouveau courant de spiritualitĆ©, chaque grand charisme, ait des implications culturelles Ć  tous les niveaux. Si l’on regarde l’histoire, on constate que cela s’est toujours vĆ©rifiĆ©, avec des influences en architecture, dans l’art, dans les structures ecclĆ©siales et sociales, dans les diffĆ©rents secteurs de la pensĆ©e humaine et spĆ©cialement en thĆ©ologieĀ Ā». De fait, il est intervenu bon nombre de fois de vive voix ou par Ć©crit pour prĆ©senter la thĆ©ologie du charisme de Chiara sous sa dimension sociale, spirituelle pour en souligner la nouveautĆ© avec autoritĆ©, autant en ce qui concerne la vie que la pensĆ©e. De ses pages jaillissent « une finesse d’analyse, une largeur de vue et un optimisme pour le futur, que la sagesse a rendu possible, sagesse qui vient d’une expĆ©rience charismatique forte et originale, en plus d’une lumiĆØre et d’un amour immenses, ainsi que son humilitĆ© et sa fidĆ©litĆ©, que seul Dieu peut implanter dans la vie d’une personneĀ Ā». (de la PrĆ©face de « ColloquiĀ Ā», questions et rĆ©ponses sur la spiritualitĆ© de l’unitĆ©). Le Mouvement des Focolari, dans le monde entier, se souvient de lui avec une immense gratitude. Don Foresi ha raggiunto Chiara (CittĆ  Nuova online) CommuniquĆ© de presse

Argentine: ā€œBourse aux vĆŖtementsā€

Argentine: “Bourse aux vĆŖtements”

004En 2011, trois jeunes d’une paroisse de la province de Córdoba (Argentine) ont Ć©tĆ© invitĆ©s Ć  une rencontre Ć  la “Mariapolis Lia, citĆ©-pilote des Focolari, Ć  250Ā km de Buenos Aires. Y participer a Ć©tĆ© pour tous les trois une expĆ©rience forte, une immersion dans l’Évangile vĆ©cu ensemble, qui les a poussĆ©s Ć  se donner concrĆØtement aux autres. “Cette rencontre nous a changĆ©s – raconte Susana – nous sommes devenus plus enthousiastes, plus accueillants, plus confiants en Dieu, que nous avons redĆ©couvert Amour. C’était une occasion de grandir en tant que personne, mais aussi en tant que groupe.” Aujourd’hui, une quinzaine de jeunes soutiennent ensemble des initiatives vraiment intĆ©ressantes. Comme la “Bourse aux vĆŖtements”, une idĆ©e trĆØs utile pour leur quartier, dans lequel diffĆ©rentes familles vivent sous le seuil de pauvretĆ©. Beaucoup de vĆŖtements usĆ©s arrivaient Ć  la paroisse et restaient lĆ , parce que personne ne les faisait parvenir aux plus nĆ©cessiteux. Alors les jeunes ont pensĆ©: en travaillant dur, durant quelques samedis, ils ont rangĆ© la piĆØce – une cave –, l’ont nettoyĆ©e et parfumĆ©e, en pensant aux personnes qui allaient ensuite venir choisir les vĆŖtements. Ils ont exposĆ© les articles, tous remis Ć  neuf et repassĆ©s. C’est ainsi qu’est nĆ©e la “Bourse aux vĆŖtements”. Au dĆ©but, ils ne voulaient pas demander d’argent pour ces vĆŖtements, mais ensuite – en pensant Ć  la dignitĆ© des “acheteurs” – ils ont fixĆ© des prix accessibles Ć  tous, sans mettre en Ć©vidence qui donne et qui reƧoit, mais que seul l’amour circule. 003“Un jour – raconte un des jeunes – est arrivĆ©e une maman de huit enfants. En voyant ces prix avantageux, elle a choisi beaucoup d’articles et, au moment de payer, elle a confiĆ©, les larmes aux yeux, que c’était la premiĆØre fois qu’elle pouvait acheter quelque chose Ć  ses enfants. Une autre fois, une femme est arrivĆ©e et semblait trĆØs intĆ©ressĆ©e: elle allait et venait, regardait les vĆŖtements, mais sans rien prendre. ƀ la fin, elle s’est arrĆŖtĆ©e pour parler longuement avec nous. Nous avons ensuite appris qu’elle est revenue plusieurs fois, parce que, a-t-elle confiĆ©, elle savait qu’ici elle trouverait toujours quelqu’un pour l’Ć©couter.” En sortant de son service Ć  la Bourse, une des filles a aperƧu un homme qui pleurait sur les marches de l’Ć©glise. Convaincue que JĆ©sus aime se cacher derriĆØre chaque homme, spĆ©cialement les pauvres, une pensĆ©e l’effleure: “Et si c’était JĆ©sus, le laisserais-tu pleurer lĆ ?” Elle dĆ©cide de s’approcher et l’homme, inconsolable, lui raconte que, depuis des jours, il vit dans la rue, n’a rien Ć  manger et souffre de graves problĆØmes de santĆ©. La jeune fille retourne Ć  l’intĆ©rieur pour appeler ceux du service suivant, pour lui trouver un lieu d’hĆ©bergement, ainsi que de la nourriture. Par la suite, ils lui trouvent aussi du travail. 002Dans beaucoup de pays de l’AmĆ©rique latine, le 15ĆØme anniversaire d’une jeune fille est une date importante. Une jeune du groupe allait bientĆ“t avoir 15Ā ans, mais sa famille n’avait pas les moyens d’organiser une fĆŖte d’anniversaire avec ses proches et ses amis. En l’apprenant, les jeunes du groupe ont voulu agir. En premier, ils se sont consacrĆ©s Ć  la dĆ©coration de la salle, en Ć©coutant les souhaits de la maman de la jeune fille. Ensuite, ils se sont organisĆ©s pour servir Ć  table. Mais eux aussi voulaient participer Ć  la fĆŖte et au bal, avec des habits Ć©lĆ©gants. Comment faire? En uniforme de serveurs, tous alignĆ©s, ils ont accueilli les invitĆ©s Ć  l’entrĆ©e, ils ont ensuite servi Ć  table et, au moment du bal, ils ont couru se changer, en surprenant tout le monde, leur amie en premier. La fĆŖte terminĆ©e, ils ont repris leurs habits de travail, pour tout remettre en ordre, laissant le lieu propre et rangĆ©. C’est ce qu’on appelle l’amour…

Jeter dans le cœur du PĆØre toutes nos prĆ©occupations

Jeter dans le cœur du PĆØre toutes nos prĆ©occupations

20150613-aĀ« (…) Notre spiritualitĆ© s’appuie sur un point d’où tout est nĆ© : la foi en l’amour de Dieu, la conscience que nous ne sommes ni seuls, ni orphelins car nous avons un PĆØre plus grand que nous qui nous aime. Une des occasions pour mettre en pratique cette foi, se rencontre lorsque quelque chose nous prĆ©occupe ou nous procure de l’apprĆ©hension : l’avenir nous fait peur, notre santĆ© nous inquiĆØte, un danger apparent nous alarme… nous sommes en souci pour notre famille, nous apprĆ©hendons notre travail, nous sommes indĆ©cis devant un comportement Ć  adopter, de mauvaises nouvelles nous font peur, des craintes de toutes sortes nous assaillent… Eh bien, en ces moments d’anxiĆ©tĆ©, Dieu veut que nous croyions en son amour et nous demande un acte de confiance : si nous sommes vraiment chrĆ©tiens, Il veut que nous profitions de ces circonstances douloureuses pour lui prouver que nous croyons en son amour. Cela veut dire : croire qu’Il est notre PĆØre et qu’Il pense Ć  nous et donc jeter en Lui toutes nos prĆ©occupations, le charger de chacune de nos prĆ©occupations. L’Ɖcriture dit : “DĆ©chargez-vous sur Lui de tous vos soucis car Il prend soin de vous” (1 P 5-7). (…) Le fait est que Dieu est PĆØre et qu’Il veut le bonheur de ses enfants ? c’est pour cela qu’Il se charge de tous leurs poids. Plus encore, Dieu est Amour et Il veut que ses enfants soient amour. Or, voilĆ  que nos prĆ©occupations, nos peurs et nos anxiĆ©tĆ©s nous bloquent et nous replient sur nous-mĆŖmes, nous empĆŖchant d’ĆŖtre ouverts Ć  Dieu, de faire sa volontĆ© et d’ĆŖtre disponibles Ć  nos frĆØres, nous ‘faisant un’ avec eux et les aimant comme il se doit. Aux premiers temps du Mouvement, quand l’Esprit-Saint, en pĆ©dagogue, commenƧait Ć  nous faire faire les premiers pas sur le chemin de l’amour, le fait de “jeter toute prĆ©occupation dans le PĆØre” Ć©tait de tous les jours et mĆŖme de plusieurs fois par jour. On venait en effet d’une faƧon de vivre plutĆ“t terre Ć  terre alors que nous Ć©tions chrĆ©tiens. Maintenant, on entrait dans une vie plus surnaturelle, plus divine : on commenƧait Ć  aimer. Et les prĆ©occupations sont des obstacles Ć  l’amour. L’Esprit-Saint devait donc nous apprendre Ć  les Ć©liminer et c’est ce qu’Il a fait. Je me souviens que l’on disait : “De mĆŖme qu’on relĆ¢che tout de suite une braise pour ne pas se brĆ»ler, avec la mĆŖme rapiditĆ©, il faut se dĆ©charger sur le PĆØre de toute prĆ©occupation”. Et je n’ai pas souvenir de quelque chose dont Il n’ait pris soin, une fois confiĆ©e Ć  son amour. (…). Jetons toutes nos prĆ©occupations en Lui. Nous serons libres d’aimer et nous courrons mieux sur le chemin de l’amour qui – comme on le sait – conduit Ć  la saintetĆ© Ā». C.Lubich, Cercando le cose di lassù, Roma 19924, p. 26-29. Lire le texte intĆ©gral :Chiara Lubich Centre

UE, Bruxelles: ā€œVivre ensemble en acceptant nos diffĆ©rencesā€

UE, Bruxelles: ā€œVivre ensemble en acceptant nos diffĆ©rencesā€

LEuropean_Commission_Religionsa rencontre avec les leaders religieux se dĆ©roulera le 16 juin prochain au palais Berlaymont de Bruxelles, siĆØge de la Commission europĆ©enne. Concertations au sommet et dĆ©bats Ć  caractĆØre opĆ©rationnel ont lieu rĆ©guliĆØrement entre les instances de l’Union EuropĆ©enne et les Eglises, les religions, les associations philosophiques et non confessionnelles, comme le prĆ©voit l’article 17 du traitĆ© de Lisbonne. Les conclusions des dĆ©bats avec ces leaders religieux contribueront Ć  la prĆ©paration du premier CongrĆØs Annuel sur les Droits fondamentaux de l’Union EuropĆ©enne, qui se tiendra Ć  Bruxelles le 1er et le 2octobre 2015 et aura pour thĆØme ā€œTolĆ©rance et respect: prĆ©venir et combattre la haine antisĆ©mite et l’islamophobie en Europeā€. Le sujet de discussion retenu, ā€œVivre ensemble et accepter les diversitĆ©sā€, souligne – comme l’a dĆ©clarĆ© le premier vice-prĆ©sident de la Commission, Franz Timmermans – que ā€œdans nos sociĆ©tĆ©s europĆ©ennes hĆ©tĆ©rogĆØnes, le dialogue est essentiel afin de crĆ©er une communautĆ© où chacun puisse se sentir chez lui. Vivre ensemble signifie rĆ©ussir Ć  accepter les diffĆ©rences mĆŖme en cas de profond dĆ©saccord Ā». Frans TimmermansParmi les invitĆ©s – une quinzaine de leaders religieux – dont deux pour l’Eglise catholique : le cardinal Reinhard Marx, archevĆŖque de Munich et prĆ©sident de la Commission des Ć©piscopats de la CommunautĆ© EuropĆ©enne (COMECE) et Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari. Les autres invitĆ©s sont le RĆ©v. Christopher Hill, prĆ©sident de la Conference of European Churches (CEC), le mĆ©tropolite Emmanuel du Patriarcat ŒcumĆ©nique, l’archevĆŖque Antje JackelĆ©n, primat de l’Eglise luthĆ©rienne de SuĆØde, le premier rabbin de Belgique Albert Guigui, l’imam Khalid Hajji, secrĆ©taire gĆ©nĆ©ral du Conseil EuropĆ©en des OulĆ©mas Marocains. Le dĆ©veloppement de l’esprit communautaire par le dialogue est l’un des objectifs de la Commission qui, dans le cadre du programme ā€œUne Europe pour les citoyensā€ (2014-2020), a affectĆ© 185.5 millions d’euros au cofinancement de projets destinĆ©s Ć  promouvoir des valeurs comme la tolĆ©rance et le respect mutuel. Et Ć  susciter une meilleure comprĆ©hension interculturelle et interreligieuse entre les citoyens. Dans sa rĆ©ponse Ć  l’invitation la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, a prĆ©cisĆ© que l’engagement prioritaire du Mouvement qu’elle reprĆ©sente, et en collaboration avec d’autres Mouvements, est Ā« de construire des ponts Ć  travers un dialogue respectueux aux niveaux les plus divers, pour contribuer Ć  ce que des personnes de convictions diverses et d’origines sociales et ethniques les plus variĆ©es, puissent vivre ensemble dans la paix et la fraternitĆ© Ā». CommuniquĆ© de presse

En chemin vers Compostelle

En chemin vers Compostelle

20150612-01Ā« Le soleil tape fort, mais nous devons arriver au prochain village. Aujourd’hui, nous avons fait une partie de l’Ć©tape avec Grey de l’Afrique du Sud, jeune prĆ©sentateur Ć  la tĆ©lĆ©vision. Nous sommes surpris de rencontrer des gens du monde entier sur le chemin vers CompostelleĀ : de la CorĆ©e, du Japon, de la Chine, des Ɖtats-Unis, du BrĆ©sil, du Canada et naturellement de toute l’Europe. Il y a 30 ans, seulement 100 personnes par an passaient par Roncisvalle. Aujourd’hui, il y en a 65 000. Le chemin semble rĆ©pondre Ć  un exigence de l’homme d’aujourd’hui. Les raisons pour l’entreprendre sont tellement nombreuses et c’est intĆ©ressant de les partager. Peter, allemand, 35 ans, gestionnaire d’une auberge dans les alentours de Monaco, s’assied Ć  notre table. Pendant deux ans, il n’a jamais pris de vacances et sa compagne vient de le quitter. Il veut rĆ©flĆ©chir sur sa vie. Paul et CĆ©line du Canada font le chemin par reconnaissance pour leur vie. Tracy de l’Australie poursuit un rĆŖveĀ : elle voudrait avoir une grande histoire Ć  raconter Ć  ses enfants et Ć  ses neveux. Antonella confie qu’elle n’arrive pas Ć  pleurer, elle voudrait se connaĆ®tre davantage et trouver sa libertĆ©. Nous avons entrepris ”El Camino” il y a 19 jours. Bernard et Jean-Paul originaires de la Belgique et Ivo du BrĆ©sil qui s’Ć©tait Ć©pouvantĆ© Ć  l’idĆ©e de devoir faire 740 km. Tout en marchant, il se rend compte que les jambes et les pieds vont bien, et jour aprĆØs jour, il prend courage. Jean-Paul, mĆ©decin et mariĆ©, pensionnĆ© depuis un mois, s’arrĆŖte souvent et explique les plantes le long du sentier. Il nous fait humer les parfums de la nature riche en variĆ©tĆ©. Nous sommes stupĆ©faits de la beautĆ© des fleurs, des Ć©glises, comme Ć  Burgos et Ć  Leon, mais Ć©galement dans les petits villages. Nous nous tournons bien souvent pour regarder le paysage Ć  360 degrĆ©s. Le matin, nous faisons un pacte entre nous, pour nous aider dans les moments difficiles. Le chemin nous fait toucher nos limitesĀ : des douleurs, la fatigue, la soif, la faim…et nous fait facilement oublier le prochain. Ivo apporte beaucoup de vitalitĆ© dans notre petit groupe et d’autres personnes sont contentes de nous accompagner pendant quelques kilomĆØtres.Ā  Des questions, des joies et aussi des difficultĆ©s en ressortent. Un soir, un prĆŖtre nous raconte la signification de CompostelleĀ : champ d’Ć©toile. Nous aussi devons suivre notre Ć©toile et ĆŖtre Ć©toile (lumiĆØre) l’un pour l’autre. Chaque jour, nous touchons des cœurs mais les autres aussi touchent les nĆ“tres. 20150612-03Nous tentons d’ouvrir la porte Ć  Dieu car nous avons l’impression qu’Il est parmi nous, Ć  travers l’amour Ć©vangĆ©lique. Nous partageons le repas du soir avec d’autres et prions ensemble. Nicole de l’Australie est heureuse d’avoir trouvĆ© des personnes qui veulent rĆ©citer le chapelet avec elle. Elle rĆ©pond en latin, Jean-Paul en franƧais et nous en italien. AprĆØs, Nicole se met Ć  chanter en tagalo (langue des Philippines)Ā  et Ivo en portugais. Elle raconte son histoireĀ : elle est en train de rentrer dans une communautĆ© religieuse. Une autre fois, Doriano, gendarme pensionnĆ©, nous suit Ć  10 mĆØtres de distance. Il nous dit qu’il a priĆ© avec nous. C’est une nouvelle expĆ©rience dans sa vie. Beaucoup nous demandent comment se fait-il que nous parlions italien. Nous racontons notre histoire, celle de Chiara Lubich et du Mouvement des Focolari. A d’autres, nous parlons de l’Évangile, de la vocation, du chemin de la vie. “El cammino” est une expĆ©rience diffĆ©rente pour chacun. Nous sommes curieux de savoir ce qui ce passera quand nous arriverons au pied de Saint Jacques Ć  Compostelle. Ce sera une surprise, comme ce le sera aussi lorsque nous nous trouverons Ć  la fin de notre chemin de vie. Ce sera une joie de l’avoir parcouru, d’avoir croisĆ© tant de personnes que nous portons dĆ©sormais dans notre cœur. Nous nous saluons avec le ”buen camino”. Qui sait quand nous nous retrouveronsĀ Ā». Bernard, Jean-Paul et Ivo Ā  Ā 

Institut universitaire Sophia (Loppiano) : Summer School Ā« Mappe di futuro Ā» (Cartes du futur)

Comment apercevoir les signes de demain cachĆ©s dans l’ aujourd’huiĀ ? On peut vivre seulement dans le prĆ©sent, et pourtant le prĆ©sent est et doit rester le lieu dans lequel construire le futur. C’est une exigence qui a trouvĆ© dans les siĆØcles, la confirmation d’hommes et de femmes de chaque culture, dont les voix se sont Ć©levĆ©es pour dĆ©clarer la fatigue insoutenable du prĆ©sent au moment où on n’est plus en grade de regarder plus loin. La Summer School, internationale et interdisciplinaire se veut ĆŖtre un lieu dans lequel ”penser le futur”, les conditions d’actualisation, soitĀ  notre responsabilitĆ©. A la lumiĆØre d’Ā une culture qui fleurit autour de la valeur de la personne et de ses relations, elle proposera quelques pistes de recherche pour donner du sens et des contenus au futur duquel une grande part de la culture moderne semble privĆ©e, Ć  partir de quelques questions centrales posĆ©es par les disciplines Ć©conomiques, politiques, et des autres sciences sociales, jusqu’Ć  comprendre les pas qui nous attendent. Pour de plus amples informationsĀ : Summer School 2015 ”Cartes du futur”

Stop aux jeux de hasard

Stop aux jeux de hasard

20150611-03Mille signatures rĆ©coltĆ©es en peu de jours selon l’enseigne de ”L’union fait la force” et la rĆ©colte continue. Mais de quoi s’agit-ilĀ ? En avril 2015, le ComitĆ© Olympique National Italien (CONI) met sur pied un projet, pour les jeunes italiens rĆ©sidant dans les zones en difficultĆ© avec le titre ”Gagner comme des grands”. Une nouvelle, donnĆ©e en grand style qui impressionne beaucoup de gens. Le projet est financĆ© par Lottomatica, le principal opĆ©rateur italien pour les loteries et les paris, qui grĆ¢ce aux jeux de hasard lĆ©galisĆ©s, gĆØre un chiffre d’affaires de millions d’euros mais avec des coĆ»ts sociaux trĆØs Ć©levĆ©sĀ : les jeux de hasard en effet, crĆ©ent des plaies de dĆ©pendance et de dĆ©sespoir, alimente l’affaiblissement, renforce l’Ć©conomie illĆ©gale, en touchant surtout les personnes des pĆ©riphĆ©ries, ces mĆŖmes personnes qui seront aidĆ©es par le projet ” Gagner comme des grands”. La situation est paradoxale, douloureuse, crĆ©e une blessure dans le tissus social qui va ĆŖtre assaini. Le Mouvement des Focolari en Italie s’en est rendu compte comme beaucoup d’autres associations dans le pays, qui luttent pour la lĆ©galitĆ©, la transparence, la justice sociale. C’est un bouche-Ć -oreille fait d’e-mails, de coups de tĆ©lĆ©phone, de confrontationsĀ ; la fraternitĆ© universelle se construit aussi de cette maniĆØre, en se mettant ensemble pour demander au CONI d’annuler la collaboration avec Lottomatica. Les Focolari en Italie, Ć  travers le Mouvement HumanitĆ© Nouvelle, lancent donc une pĆ©tition online pour demander au gouvernement et au parlement italien d’intervenir afin que s’affermisse dans le pays une authentique culture du sport et un engagement concret pour le dĆ©veloppement des jeunesĀ : un dĆ©fi Ć  jouer complĆØtement, conscients de la disproportion des forces (comme David contre Goliath) mais convaincus que c’est important d’adresser un signal fort contre cette tendance. Si tu es intĆ©ressĆ© par l’initiative Stop Progetto Coni Lottomatica ”Vincere da Grandi”, va sur le site d’ HumanitĆ© Nouvelle

Familles: solidaritƩ contagieuse

Familles: solidaritƩ contagieuse

Locandinarosao15milaā€œL’annĆ©e derniĆØre une petite fille que j’aime beaucoup, Ć¢gĆ©e de presque deux ans, a failli mourir. J’ai pensĆ© qu’elle avait eu rapidement accĆØs Ć  tous les soins mĆ©dicaux et chirurgicaux parce que nĆ©e ici. Mais si elle Ć©tait nĆ©e dans un Pays moins favorisĆ©, que se serait-il passĆ© ? Et quel mĆ©rite a-t-elle pour avoir cette chance ? Les autres enfants n’ont-ils pas les mĆŖmes droits ? Ā» C’est ainsi que Gabrielle s’est mobilisĆ©e en lanƧant une collecte de fonds et une campagne de sensibilisation en faveur des enfants dĆ©savantagĆ©s. Elle a demandĆ© au Maire un emplacement sur la place principale de sa ville, Marcignago de Pavie (au nord de l’Italie), et impliquĆ© la paroisse, le diocĆØse et la presse locale. Ā« Quels seront les rĆ©sultats, je l’ignore – affirme-t-elle –, je sais pourquoi et pour qui je suis en train d’agir et cela me suffit pour m’attendre au maximum ! Ā» C’est l’un des nombreux tĆ©moignages des supporters qui se sont engagĆ©s pour la campagne #obiettivo15mila de l’AFNonlus, lancĆ©e le 24 mai Ć  Rome, Ć  la Ā« CittĆ  dell’Altra Economia Ā» (Ville de l’Autre Economie) Le but – explique Andrea Turatti – prĆ©sident de l’association – Ā« donner visibilitĆ© Ć  tout ce que nous faisons dĆ©jĆ  Ć  travers des programmes qui assurent la nourriture, les soins mĆ©dicaux et l’instruction Ć  13000 enfants insĆ©rĆ©s dans une centaine de projets en cours dans 50 Pays, et renforcer notre engagement en propageant le virus de la solidaritĆ© auprĆØs de nombreuses personnes Ā». Ces actions solidaires se sont multipliĆ©es dans de nombreuses villes italiennes et Ć  travers quelques projets sociaux en cours dans le monde qui prĆ©sentent leurs activitĆ©s par liaison vidĆ©o : centres Ć©quipĆ©s de soins ambulatoires, crĆØches, Ć©coles maternelles et primaires qui offrent des services aprĆØs l’école : repas Ć©quilibrĆ©s, cours individuels, soutien scolaire, orientation professionnelle, visites mĆ©dicales et soins infirmiers. Ces programmes s’insĆØrent dans des actions plus vastes, en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, en faveur de familles et de communautĆ©s entiĆØres, en vue de permettre aux enfants d’acquĆ©rir leur autonomie et un bien-ĆŖtre global. ā€œNous aussi nous dĆ©sirons contribuer Ć  la solidaritĆ©ā€, nous dit Youn Vera qui, grĆ¢ce au soutien Ć  distance, est en classe de 5ĆØme au collĆØge Gue Pascal de Man, en CĆ“te d’Ivoire. Ā« Pour aider quatre camarades de classe qui sont malades et ont besoin de soins, nous avons eu l’idĆ©e de faire un jardin potager et de cultiver des salades et des Ć©pinards Ā». ā€œLe soutien Ć  distance nous fait aussi du bien Ć  nous, pas seulement aux personnes qui en bĆ©nĆ©ficient, parce qu’il nous fait grandir, nous met en contact avec des personnes et des cultures diverses, nous aide Ć  redĆ©couvrir la valeur de la sobriĆ©tĆ© et crĆ©e la communautĆ©, a prĆ©cisĆ© Vincenzo Curatola, prĆ©sident du ForumSad qui regroupe une centaine d’associations sur l’ensemble du Pays. Par exemple Guido et Azzurra racontent comment, avec d’autres jeunes des quartiers de Rome, ils ont fondĆ© depuis bientĆ“t deux ans une association qui engage diverses activitĆ©s en faveur des autres. Ā« La plus belle expĆ©rience nous l’avons vĆ©cue aux Philippines, pour rĆ©pondre avec AFNonlus Ć  l’état d’urgence qui a suivi le typhon Hayan. HĆ©bergĆ©s par les Focolari, nous avons touchĆ© de prĆØs des rĆ©alitĆ©s que nous sommes habituĆ©s Ć  ne voir qu’à la TV et qui demeurent lointaines. Les vivre au quotidien a changĆ© notre maniĆØre de penser. De plus nous avons voulu nous engager Ć  long terme dans le soutien Ć  distance d’une petite fille en fauteuil roulant : Princess, son sourire fait d’elle un petit soleil ! Ā». Giusy, qui habite prĆØs de Pise, a racontĆ© comment un simple groupe de Familles Nouvelles des Focolari a mobilisĆ© petit Ć  petit toute la ville, la municipalitĆ© et environ 300 familles. Ā« L’initiative a vu le jour avec un des mes collĆØgues de travail, il y a vingt ans – raconte Massimo Grossi, de RCS Corriere della Sera – et a touchĆ© plus de 250 journalistes et pigistes. Avec de nombreuses petites contributions nous sommes parvenus Ć  adopter Ć  distance 50 enfants en Afrique et en AsieĀ : rĆ©unir beaucoup de petits dons, c’est lĆ  notre esprit et notre force Ā».

ā€œL’Eucharistie, mystĆØre de Communionā€

ā€œL’Eucharistie, mystĆØre de Communionā€

InvitoCasa Emmaus” se trouve dans la CitĆ© pilote internationale de Loppiano – Incisa Valdarno (FI) et se propose d’être une Ā« Ć©cole de communion Ā» et une Ā« Ć©cole de vie Ā» au service de toutes les consacrĆ©es du monde. Le cours offre quelques outils pour approfondir la spiritualitĆ© de communion proposĆ©e par l’Eglise pour le TroisiĆØme MillĆ©naire, Ć  la lumiĆØre de l’unitĆ© et de la vie de l’Evangile. Il est conseillĆ© de venir avec ses propres Constitutions, de faƧon Ć  pouvoir se confronter Ć  son propre charisme et partager avec les autres les trĆ©sors qu’il contient, dans un climat spirituel de rĆ©ciprocitĆ©. Voir: Depliant

Bruxelles – ā€œLiving together and disagreeing wellā€ (Vivre ensemble et accepter les diffĆ©rences)

En face des Ć©normes dĆ©fis auxquels la sociĆ©tĆ© europĆ©enne se trouve confrontĆ©e – en particulier cette annĆ©e aprĆØs les attentats de Paris et de Copenhague – on perƧoit la montĆ©e d’une mĆ©fiance au sein des communautĆ©s et entre elles. Au dĆ©but des annĆ©es 90, Ć  l’initiative de Jacques Delors, qui Ć©tait Ć  l’époque prĆ©sident de la Commission EuropĆ©enne, le dialogue avec les Eglises et les organisations non confessionnelles, offre dĆ©jĆ  l’occasion d’un Ć©change de vues entre institutions et acteurs de la sociĆ©tĆ© civile au sujet des politiques europĆ©ennes. Comment vivre ensemble et construire une sociĆ©tĆ© où chaque personne et chaque communautĆ© puissent se sentir chez elles et en sĆ©curitĆ©? Comment trouver les moyens d’accueillir les diffĆ©rences quand fondamentalement on n’est pas d’accord ? Ce sont lĆ  quelques questions ouvertes qui seront dĆ©battues avec ces leaders religieux. Parmi les invitĆ©s Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari. En rĆ©pondant Ć  l’invitation elle prĆ©cise que l’engagement prioritaire des Focolari est Ā« de construire des ponts Ć  travers un dialogue respectueux aux niveaux les plus divers, pour contribuer Ć  ce que des personnes de convictions diverses et d’origines sociales et ethniques les plus variĆ©es, puissent vivre ensemble dans la paix et la fraternitĆ© Ā».

Le Pape Ć  Sarajevo: Semez la paix!

Le Pape Ć  Sarajevo: Semez la paix!

ā€œA Sarajevo on respire une atmosphĆØre de paixā€, s’était exclamĆ© le cardinal Puljic Ć  la veille de l’arrivĆ©e du Pape. La ville l’a attendu avec une grande joie, en se prĆ©parant depuis quelques mois. Les voix qui signalaient des problĆØmes de sĆ©curitĆ© ont Ć©tĆ© dĆ©menties grĆ¢ce Ć  une prĆ©paration concertĆ©e: les services de l’Eglise et de l’Etat ont travaillĆ© en harmonie. Ce travail, et la bonne disposition des citoyens prĆŖts Ć  respecter les rĆØgles, ont fait que tout s’est bien passĆ© Ā». Sarajevo, la ville que Jean-Paul II a dĆ©finie comme la JĆ©rusalem de l’Europe, a attendu la Pape dans un climat de fĆŖte. 20150608-bLa paix soit avec vous, ce fut le leitmotiv souvent repris par le Pape lors de sa visite en Bosnie-HerzĆ©govine, Ā«une terre Ć©prouvĆ©e par des conflits dont le dernier reste trĆØs prĆ©sent Ć  la mĆ©moire de ses habitants : bosniaques, serbes et croates Ā», Ć©crit Gina Perkov journaliste Ć  Novi Svijet (Croatie). Ā«La guerre a eu en effet des consĆ©quences tragiques : morts, massacres et exil de nombreuses personnes. La prĆ©sence des catholiques (en majoritĆ© croates) a diminuĆ© de moitiĆ© Ā». Les habitants ont apprĆ©ciĆ© que cette fois-ci les yeux du monde entier soient fixĆ©s sur eux pour une heureuse occasion, espĆ©rant que cette visite aide Ć  rĆ©soudre divers problĆØmes politiques Ā« dont quelque pays de l’Union EuropĆ©enne, qui a permis et aidĆ© la purification ethnique, porte la responsabilité», comme en tĆ©moigne dans son rĆ©cent livre Mgr Franjo Komarica, Ć©vĆŖque de Banja Luka (l’actuelle RĆ©publique Serbe). Au stade olympique de Kosevo, au cours de la cĆ©lĆ©bration eucharistique, en prĆ©sence de 70 000 personnes (dont 23000 venues de Croatie), le Pape a adressĆ© un vigoureux message de paix. Ā« La paix est le rĆŖve de Dieu, c’est le projet de Dieu pour l’humanité… Aujourd’hui s’élĆØve encore une fois dans cette ville le cri du peuple de Dieu et de tous les hommes et toutes les femmes de bonne volontĆ© : jamais plus la guerre !… Construire la paix est un travail artisanal : cela demande de la passion, de la patience, de l’expĆ©rience et de la tĆ©nacitĆ©. Heureux sont ceux qui sĆØment la paix Ć  travers leurs actions quotidiennes, , leurs attitudes et leurs gestes de service, de fraternitĆ©, de dialogue, de misĆ©ricorde…La paix est l’œuvre de la justice…une justice mise en pratique et vĆ©cue…La vraie justice consiste Ć  faire Ć  cette personne, Ć  ce peuple, ce que je voudrais que l’on me fasse Ć  moi, Ć  mon peuple…La paix est un don de Dieu parce qu’elle est le fruit de sa rĆ©conciliation avec nous… Aujourd’hui demandons ensemble au Seigneur un cœur simple, la grĆ¢ce de la patience, la grĆ¢ce de lutter et de travailler pour la justice, d’être misĆ©ricordieux, de travailler Ć  la paix, de semer la paix et non la guerre et la discorde. C’est le chemin qui procure joie et bonheurĀ» a-t-il conclu. Moments inoubliables avec cet homme, le Pape, qui s’est exprimĆ© non seulement avec des paroles (synthĆ©tiques et claires), mais aussi des gestes. Un nouveau pas vers la paix a Ć©tĆ© accompli. Ā« Aujourd’hui il n’y a aucun litige, aucun problĆØme, ce devrait ĆŖtre ainsi chaque jour Ā», a commentĆ© un passant. Au cours de l’aprĆØs-midi FranƧois s’est rencontrĆ© avec les prĆŖtres, les religieux, les religieuses et les personnes consacrĆ©es dans la cathĆ©drale, en prĆ©sence de reprĆ©sentants des diverses confessions et religions ; et Ć  la fin avec les jeunes. La communautĆ© du mouvement des focolari s’est manifestĆ©e Ć  travers des prĆ©sents et a participĆ© aux divers moments de rencontre. 20150608-a L’IdĆ©al de l’unitĆ© est arrivĆ© en Bosnie-HerzĆ©govine en 1975 Ć  travers quelques jeunes prĆ©sents Ć  lamariapolis de Zagreb (Croatie) En 1992 la guerre Ć©clate: pertes innombrables, destructions, morts, rĆ©fugiĆ©s. De nombreuses personnes fuient vers les divers pays d’Europe. On cherche Ć  soutenir de toutes les maniĆØres possibles celles qui restent sur place. Comme les routes sont barrĆ©es, on leur envoie des lettres ou des colis de nourriture. A travers l’amour concret de ceux qui vivent la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, de nombreux musulmans et chrĆ©tiens rencontrent cet idĆ©al de vie et, aprĆØs la guerre, une fois rentrĆ©s en Bosnie, eux-mĆŖmes se font porteurs et tĆ©moins de cet esprit nouveau. ā€œAu dĆ©but de l’annĆ©e 1996 on est encore en guerre, mais dĆØs que c’est possible on se rend chez eux – racontent les tĆ©moins de cette pĆ©riode – . On se trouve au milieu de dĆ©combres, de maisons dĆ©truites, de chars d’assaut, avec des contrĆ“les de police permanents et parfois l’explosion d’une grenade…La ville de Sarajevo n’avait plus d’arbres, parce que tous brĆ»lĆ©s par les grenades ou bien par les habitants qui, lors des hivers froids, avaient cherchĆ© quelque moyen de se rĆ©chauffer Ā». Les quelques personnes qui, de nombreuses annĆ©es avant, avaient accueilli et gardĆ© Ć  cœur la flamme de l’IdĆ©al de l’unitĆ© l’ont pleinement ravivĆ©e en eux prĆ©cisĆ©ment durant la guerre. Ces personnes marquĆ©es par la souffrance, privĆ©es de beaucoup de choses, assoiffĆ©es de vĆ©ritĆ©, sont capables de percevoir ce qui est essentiel. Ils sont catholiques, mais aussi musulmans, orthodoxes, tous reconnaissants d’avoir dĆ©couvert l’amour de Dieu qui a transformĆ© leur vie. La situation actuelle de la Bosnie n’est pas rĆ©solue. Les catholiques Ć©migrent, surtout les jeunes, et l’on redoute un autre conflit. La communautĆ© des focolari puise sa force dans l’unitĆ©, petit signe concret de cette unitĆ© dĆ©sirĆ©e par Jean-Paul II en 1997, Ć  l’occasion de sa visite Ć  Sarajevo, lorsqu’il a souhaitĆ© que la ville devienne, aprĆØs la tragĆ©die de la guerre, un modĆØle du Ā« vivre ensemble Ā» pour le troisiĆØme millĆ©naire.

Giordani: l’Eucharistie nous donne des ailes!

Giordani: l’Eucharistie nous donne des ailes!

Igino Giordani con i giovaniLes conversations de Chiara Lubich sur l’Eucharistie ont Ć©tĆ© pour moi comme une rĆ©vĆ©lation. Elles m’ont fait connaĆ®tre de faƧon plus vaste, plus prĆ©cise, plus profonde l’effet de l’Eucharistie, non seulement sur la personne, mais sur la sociĆ©tĆ©. J’ai compris que le progrĆØs de la conscience chrĆ©tienne, tant au niveau personnel que social, dĆ©pend du degrĆ© de conscience que les chrĆ©tiens ont de l’Eucharistie. En d’autres termes: si nous savons ce qu’est vraiment l’Eucharistie et que nous en vivons rĆ©ellement, nous pouvons alors tirer du christianisme sa valeur la plus profonde, pour le bien de notre Ć¢me et celui de la sociĆ©tĆ©. L’Eucharistie, en effet, rĆ©alise l’union de l’homme avec Dieu ; elle reprĆ©sente le mystĆØre de l’amour du Christ envers l’humanitĆ©. C’est la communion avec le Christ et avec nos frĆØres, c’est l’unitĆ© de ces deux rĆ©alitĆ©s. Si l’on veut que progressent les aspirations communautaires et unitaires au sein de la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui, qui sont les aspirations les plus belles et qui vont Ć  l’encontre des particularismes, des racismes, des dictatures etc., il nous faut progresser dans la conscience que nous avons de l’Eucharistie, il nous faut vivre cette rĆ©alitĆ© en profondeur. On peut dire que la relation avec Dieu et avec l’homme mĆŖme est un mystĆØre eucharistique, celui où Dieu se fait homme afin que l’homme devienne Dieu. Rien de moins. . Chiara, par ses explications, veut nous insĆ©rer consciemment non seulement dans la pensĆ©e du Christ, mais dans la personne du Christ, dans son humanitĆ© et sa divinitĆ©. Elle nous invite Ć  vivre unis, Ć  travers la communion sacramentelle, Ć  la fois Ć  la divinitĆ© et l’humanitĆ© de JĆ©sus. Il s’agit d’une rĆ©volution qui dĆ©ifie l’homme, le prĆ©serve et le place au-dessus du processus de dĆ©gradation en cours dans la sociĆ©tĆ©. GrĆ¢ce Ć  l’Eucharistie commence le combat contre la mort. Chiara imprime ainsi un caractĆØre hĆ©roĆÆque et saint Ć  notre vie. La mĆ©diocritĆ© n’est d’aucune utilitĆ© pour demeurer au milieu des hommes; me revient Ć  l’esprit la question posĆ©e par l’ange aux Ć¢mes que Dante fait entrer au purgatoire : Ā« Ɣ race humaine, nĆ©e pour voler au ciel, pourquoi tombes-tu ainsi au moindre vent ? Ā» (Divine ComĆ©die, Purgatoire,chant XII). C’est-Ć -dire : homme, toi qui es nĆ© pour voler vers Dieu, pourquoi donc te laisses-tu si facilement tomber dans le pĆ©chĆ© et perds-tu cet envol ? La saintetĆ© demande l’hĆ©roĆÆsme, mais c’est un hĆ©roĆÆsme immensĆ©ment facilitĆ© par le pain eucharistique que nous prenons chaque jour. Cela implique une ferveur quotidienne, assidue, qui grandit de jour en jour, au-dessus de la mĆ©diocritĆ© dont se contente une grande partie de l’humanitĆ© d’aujourd’hui. Une mĆ©diocritĆ© faite de mensonges, de luxure, de violence, ce qui n’est pas une maniĆØre de vivre, mais d’organiser stupidement notre agonie. Avec l’Eucharistie on s’envole ! Ā». Igino Giordani, Con l’Eucaristia si vola, ā€œGENā€, novembre 2004 p. 10-11 www.iginogiordani.info

Monseigneur Romero est Bienheureux

Monseigneur Romero est Bienheureux

esteri-150523085402”Une telle cĆ©lĆ©bration ne s’est vue qu’Ć  l’occasion de la visite de Jean-Paul II (1983)”, Ć©crit Filippo Casabianca, depuis El Salvador, un pays de 6 millions d’habitants sur une superficie d’Ć  peine 21 mille km², qui a comptĆ© parmi ses fils, cet Ć©vĆŖque amplement reconnu comme l’une des figures ecclĆ©siales les plus significatives du continent amĆ©ricain. La cause avait Ć©tĆ© ouverte par l’Ć©vĆŖque Rivera y Damas, son successeur Ć  la tĆŖte du DiocĆØse,Ā une annĆ©e aprĆØs de sa mort, le 24 mars 1980. Ce fut juste cette annĆ©e-lĆ  qu’arrivĆØrent Marita Sartori et Carlo Casabeltrame, qui furent lĆ  parmi les premiers focolarini et vinrent visiter trois frĆØres franciscains qui avaient commencĆ© Ć  diffuser la SpiritualitĆ© de l’UnitĆ©. Pendant cette dĆ©cennie tragique qui commenƧa avec l’assassinat de Mgr Romero et se termina avec celui de 7 JĆ©suites, le Mouvement des Focolari se dĆ©veloppa avec un impact extraordinaire en diffĆ©rents endroits du pays, avec en toile de fond un scenario de guerre entre militaires et guĆ©rilleros, et ce, jusqu’Ć  l’ouverture en 1989, d’un focolare fĆ©minin, malgrĆ© le danger pour les focolarine Ć©trangĆØres qui y participĆØrent. Depuis lors, le pays a vĆ©cu un processus qui l’a conduit Ć  la signature d’un traitĆ© de paix, en 1992, et ensuite engagĆ© dans un parcours dĆ©mocratique avec une certaine stabilitĆ© politique mais orphelin de la rĆ©conciliation tant dĆ©sirĆ©e pour laquelle aujourd’hui, une polarisation destructrice Ć©merge. A cela s’ajoute la flagellation de l’insĆ©curitĆ© due Ć  la prolifĆ©ration de bandes criminelles composĆ©es de jeunes (maras) et Ć  la pauvretĆ© de grandes parties de la population. Les communautĆ©s des Focolari se sont engagĆ©es dans de multiples initiatives de soutien aux familles dĆ©munies par le biais de programmes d’Actions Familles Nouvelles et de l’AMU, Ā qui ont permis Ć  des centaines de jeunes de continuer les Ć©tudes, qui ont soutenu des initiatives de centres Ć©ducatifs pour les enfants pauvres et des interventions dans un quartier Ć  risques afin de crĆ©er des espaces d’intĆ©gration sociale. Avec la bĆ©atification de Romero,Ā  une conscience d’opportunitĆ© historique s’est formĆ©e dans la population. Son message est perƧu comme un mĆ©dicament qui peut contribuer Ć  renverser les visons contradictoires, Ć  assainir les cœurs endurcis par le ressentiment et fournir ce ‘plus’ nĆ©cessaire Ć  la rĆ©conciliation. « C’est un dĆ©fi – c’est ainsi que Maribel l’appelle – qui commence par suivre l’exemple de Mgr Romero, qui pour moi continue Ć  aider mes Ć©lĆØves Ć  cultiver la paix et la justice dans leurs cœursĀ Ā». Tandis que pour Amaris ”la fĆŖte doit cĆ©der le pas Ć  la rĆ©conciliation qui consiste Ć  pardonner et Ć  demander pardon, pour assainir les blessures qui sont encore ouvertes”. Dans la communautĆ© des Focolari, l’engagement pour l’unitĆ© et la rĆ©conciliation a toujours Ć©tĆ© prĆ©sent , mais maintenant il acquiert les connotations d’un mandat Ć  la lumiĆØre du tĆ©moignage hĆ©roĆÆque de Mgr Romero ” qui a su pleurer avec celui qui pleure – observe Flora Blandon – et se rĆ©jouir avec celui qui avait une raison de l’ĆŖtre. La bĆ©atification et la reconnaissance de sa vie enracinĆ©e dans l’amour” Dans le message Ć  l’actuel ArchevĆŖque de San Salvador, JosĆØ Luis Escobar Alas, le Pape dĆ©finit Romero comme ”un des meilleurs fils de l’Église”, lui attribuant les traits typiques du Bon Pasteur qui lui Ć©tait si cher. ”Car (Dieu) a concĆ©dĆ© Ć  l’Ć©vĆŖque martyr la capacitĆ© de voir et d’Ć©couter son peuple et de modeler son cœur afin que, en son nom, il l’oriente et l’illumine”. FranƧois reconnaĆ®t en plus, son exemple et invite Ć  rencontrer dans la figure de Romero ”force et courage pour construire le Royaume de Dieu et s’engager dans la recherche d’un ordre social plus Ć©galitaire et digne”.

ItalieĀ : vers les pĆ©riphĆ©ries de la porte d’à cĆ“tĆ©

ItalieĀ : vers les pĆ©riphĆ©ries de la porte d’Ć  cĆ“tĆ©

Pomigliano - pranzi solidali - foto 10« Au cours du mois de septembre dernier – raconte Luigi, syndicaliste, engagĆ© avec don Peppino et d’autres de la paroisse, Ć  vivre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© – l’idĆ©e est nĆ©e d’organiser des repas solidaires pour celui qui est en marge de la sociĆ©tĆ©, pour celui qui est seulĀ Ā». Et le lieu, où le trouverĀ ? Ā« Nous nous sommes rendus compte qu’avec un peu de travail, le lieu que nous utilisions pour les rĆ©unions paroissiales pouvait devenir une accueillante salle Ć  manger. Cela n’a pas non plus Ć©tĆ© difficile d’identifier les invitĆ©s. Leurs visages nous sont familiers, des gens que nous voyons en rue, qui habitent dans le quartier où nous habitons Ć©galement, quelques-uns sont nos voisins de la porte d’Ć  cĆ“té : assistĆ©s par l’organisme ‘Caritas’, des personnes Ć¢gĆ©es, des Ć©trangers…Ā Ā». « Nous avons commencĆ© par nous partager les tĆ¢ches – continue GraziaĀ – .Ā Il y a celui qui s’est proposĆ© pour aller faire les achats, en sensibilisant aussi les restaurants et les supermarchĆ©sĀ ; celui qui s’est offert de cuisiner, dans le souci de prĆ©parer des repas que les amis musulmans puissent aussi manger. Les plus forts se sont proposĆ©s pour installer la salle et les filles pour l’animation. Une Ć©quipe bien assortie en sommeĀ : des jeunes, des adultes et aussi des enfantsĀ Ā». Le premier repas a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ© au cours du mois d’octobre 2014. Ce fut pour tous un dimanche solaire, comme l’Ć©tait tout autant le visage du petit vieux avec son bĆ¢ton et la dame qui raffole de danser et qui s’Ć©tait trĆØs bien amusĆ©e. Quelques jours avant NoĆ«l, il y a eu un second repas. « On ne peut s’imaginer la joie de l’attente – se souvient Vincenzo – Ć  l’ouverture de la salle, il y avait dĆ©jĆ  quelques personnes Ć¢gĆ©es assises sur un banc en train d’attendre. A peine nous ont-elles vus qu’elles sont venues nous embrasser, nous ont souhaiter leurs vœux, et puis sont allĆ©es chercher leur place. Tout de suite aprĆØs, tous les autres sont Ć©galement arrivĆ©s, y compris beaucoup d’enfants avec leurs parents. Entre les diffĆ©rents plats, un peu de musique, karaokĆ© et puis, guidĆ©s par les filles marocaines, on a dansĆ© sur des chansons de leur paysĀ Ā». Les enfants entre-temps, ont jouĆ©, coloriĆ©, en essayant d’attendre patiemment, la grande surprise … l’arrivĆ©e du PĆØre NoĆ«l qui a distribuĆ© des cadeaux Ć  tousĀ ! « Pour nous les organisateurs, il n’y avait pas de cadeaux emballĆ©s – raconte Carla – mais nous avons reƧu un cadeau bien plus prĆ©cieuxĀ : le spectacle de toutes ces personnes qui finalement souriaient, heureusesĀ Ā». AprĆØs le repas de NoĆ«l, il y a eu celui de l’Épiphanie, et beaucoup d’autres encoreĀ : une tradition qui continue. Et qui chaque fois est l’occasion d’entrecroiser diffĆ©rentes cultures et religions. Parmi les invitĆ©s qui petit Ć  petit sont toujours plus nombreux, il y a des arabes, des ukrainiens, des catholiques, orthodoxes, de l’Ć©glise Ć©vangĆ©lique, des personnes qui nĀ ‘ont pas de conviction religieuse et surtout, beaucoup de musulmans. « FatigueĀ ? EngagementĀ ? ProblĆØmesĀ ? Egalement – admet Luigi – parce que ce n’est pas facile d’organiser des repas pareils en partant de rien. Mais la joie que de tels moments nous procure est indescriptible,Ā  et laisse en chacun de nous, le dĆ©sir et la crĆ©ativitĆ© d’en faire plus. Ce sont de rĆ©elles opportunitĆ©s de grandir aussi bien en tant que personnes qu’en tant que communautĆ©, que ce soit pour nous organisateurs que pour les invitĆ©s qui ne sont dĆ©sormais plus considĆ©rĆ©s comme tels mais bien comme de vĆ©ritables frĆØresĀ Ā».

Italie : un rond-point dƩdiƩ Ơ Chiara Lubich

Italie : un rond-point dƩdiƩ Ơ Chiara Lubich

324x180-rimini-rotonda-chiara-lubich-1Lors d’une cĆ©rĆ©monie qui s’est tenue le 30 mai, on a donnĆ© le nom de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari et citoyenne honoraire de Rimini, au rond-point situĆ© entre la rue Savonarola, l’avenue Giacomo Matteoti et la rue des Mille, donnant sur le complexe universitaire ”Navigare Necesse”. ”Attitude attentionnĆ©e vis-Ć -vis d’ une figure importante liĆ©e Ć  notre ville – s’est ainsi exprimĆ©e l’adjointe aux Services GĆ©nĆ©raux de la Commune de Rimini, Irina Imola qui a ouvert la cĆ©rĆ©monie -. Je remercie pour cela toutes les autoritĆ©s prĆ©sentes et de nombreuses personnes qui ont tirĆ© enseignement et rĆ©confort de l’œuvre de Chiara LubichĀ Ā». En 1977, la MunicipalitĆ© de Rimini veut accorder la CitoyennetĆ© d’honneur Ć  Chiara Lubich ”pour son œuvre de constructionĀ  – lit-on dans les motivations exprimĆ©es par le Conseil Communal de la ville – d’une civilisation de l’amour, de la tolĆ©rance et de la solidaritĆ© entre les peuples”. Source:Altarimini online

Femmes, religions et dialogue

Femmes, religions et dialogue

20150604-aLe gender est en discussion dans le monde occidental : dans les pays en dĆ©veloppement c’est le drame de l’exploitation des gens qui prĆ©occupe ; au Moyen Orient les droits des femmes et la paix. Encore en Occident, contraintes Ć  choisir entre travail et famille ; vies qui subissent la violence… VoilĆ  quelques-uns des dĆ©fis et des problĆ©matiques – diffĆ©rents selon les zones gĆ©ographiques – en discussion aux Nations Unies, en vue d’un nouvel agenda pour les Objectifs pour le dĆ©veloppement durable Ć  mettre en place aprĆØs 2015 (date où les 193 Ć©tats membres souhaiteraient rejoindre ces fameux Objectifs du millĆ©naire). Non seulement un panorama sur les questions les plus urgentes liĆ©es aux conditions de la femme, mais pas un seul instant ils ont dĆ©noncĆ© les violations de sa dignitĆ© et de ses droits. Les 120 femmes de diffĆ©rents pays du monde ont voulu offrir leur appui par des expĆ©riences et des idĆ©es, traduites ensuite dans un document final orientĆ© vers le nouvel agenda des Nations Unies pour le DĆ©veloppement post-2015. Dans son message au cardinal Turkson, prĆ©sident de Justice et Paix, le pape FranƧois a justement voulu que s’expriment les instances organisĆ©es par l’univers catholique fĆ©minin dans les processus internationaux, en invitant ceux qui sont engagĆ©s dans la dĆ©fense de la dignitĆ© des femmes et dans la promotion de leurs droits Ā» Ć  se laisser Ā« guider par l’esprit d’humanitĆ© et de compassion au service du prochain Ā». Ā« Ainsi – continue le pape – vous ferez Ć©merger les dons immenses dont Dieu a enrichi la femme, en la rendant capable de comprĆ©hension et de dialogue pour recomposer les grands et petits conflits, de sensibilitĆ© pour guĆ©rir les plaies et prendre soin de toute vie, mĆŖme au niveau social, ainsi que ses dons de misĆ©ricorde et de tendresse pour garder l’unitĆ© entre les personnes Ā». Les interventions recouvraient : l’anthropologie fĆ©minine, femmes et Ć©ducation, femmes et dialogue interreligieux, technologie liĆ©e Ć  la vie et Ć  la procrĆ©ation, les droits humains, femmes et travail agricole, entreprise et finance etc. suivies par des travaux dans des ateliers Ć  thĆØme (expression qui rappelle l’art du Ā« travail artisanal Ā» fait avec finesse et diligence, ce qui est le propre des femmes) sur les Objectifs pour le DĆ©veloppement durable, pour une Ć©laboration de propositions. Rita Mousallem, co-directrice du Centre pour le dialogue interreligieux du mouvement des Focolari, est intervenue sur le Ā« Dialogue interreligieux, voie pour une paix durable. RĆ“le des femmes Ā», en faisant rĆ©fĆ©rence Ć  sa propre expĆ©rience personnelle de chrĆ©tienne au Moyen Orient. Au cours des diverses interviews qui lui ont Ć©tĆ© faites, elle a confirmĆ© la capacitĆ© d’écoute, caractĆ©ristique de la femme, qui donne la possibilitĆ© d’entrer dans intĆ©rioritĆ© de soi et des autres ; de savoir souffrir et d’espĆ©rer jusqu’au bout, parce que – Ć©tant mĆØre – elle sait bien combien vaut la vie. Ces aspects, avec d’autres, font partie du Ā« gĆ©nie fĆ©minin Ā» – que le pape FranƧois a aussi rappelĆ© – don et beautĆ© typique de la femme, appelĆ©e Ć  jouer son rĆ“le dans la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui, pour le bien de tous. Lire aussi: Aleteia.

Ɖconomie de Communion en Afrique : Une entreprise ne suffit pas !

Ɖconomie de Communion en Afrique : Une entreprise ne suffit pas !

EdC_05Une entreprise ne suffit pasĀ : c’est ce que se sont proposĆ© les quelque 300 entrepreneurs, venus de 41 pays des 5 continents, tandis que le congrĆØs international Ɖconomie de Communion (ƉdeC), Nairobi 2015, s’achevait dans une ambiance trĆØs colorĆ©e, rythmĆ©e par les danses et les chants. ā€œNous sommes un peuple qui sait faire la fĆŖteā€, s’est exclamĆ© Luigino Bruni. Pour regarder vers le futur, la derniĆØre matinĆ©e a vu le congrĆØs porter un regard spĆ©cial vers les jeunes gĆ©nĆ©rations. DĆØs les premiers mots, Anouk Grevin touche le cœur des participantsĀ : ā€œQuand un enfant vient au monde, toute la communautĆ© l’accueille et en prend soinĀ ; cet enfant qui vient de naĆ®tre est adoptĆ© par tousā€. Ces mots sont saluĆ©s par un tonnerre d’applaudissements, car ils expriment une des valeurs les plus chĆØres aux peuples africains (“pour Ć©lever un enfant, il faut tout un village” – ndlr). Puis elle expliqueĀ : ā€œAvec les jeunes qui ont suivi l’école internationale de formation ƉdeC, nous avons vĆ©cu des rĆŖves merveilleux.ā€ Avec enthousiasme, Anouk fait le tour de la salle, dont les murs sont tapissĆ©s des projets des jeunes, nĆ©s de leurs rĆŖves, et elle les lit. Ces jeunes, animĆ©s d’une singuliĆØre crĆ©ativitĆ© et d’une passion difficile Ć  dĆ©crire, prĆ©sentent leurs projets. Quelques-uns sont dĆ©jĆ  en cours de rĆ©alisation, d’autres sont encore au stade de ā€œrĆŖvesā€Ā ; mais pour eux, peu importeĀ ! EdC_02PuisĀ  Anouk s’adresse Ć  la salle et demandeĀ : ā€œAllons-nous les laisser seulsĀ ? ā€ La rĆ©ponse est immĆ©diate, tout aussi passionnĆ©e et Ć©mouvante. QuelquesĀ chefs d’entreprise se succĆØdent au micro pour exprimer leur dĆ©sir et leur dĆ©cision d’être parmi les premiers Ć  soutenir ces rĆŖves. John Mundell lance unĀ  appel Ć  ses amis, les appelantĀ  Ć  ouvrir leurs entreprises pour introduire les jeunes gĆ©nĆ©rations dans le monde du travailĀ : ā€œL’expĆ©rience au sein des entreprises ƉdeC permet de dĆ©couvrir la richesse de rapports vrais, en plus de l’expĆ©rience professionnelleĀ !ā€ Les tĆ©moignagesĀ d’un certain nombre de chefs d’entreprise du monde entier, surtout des jeunes, font entrevoir un avenir meilleurĀ : de l’Italie Ć  l’Argentine, ou au Paraguay, jusqu’à une thĆØse sur l’ÉdeC, prĆ©sentĆ©e par une jeune BrĆ©silienne qui achĆØve ses Ć©tudes Ć  l’Institut Sophia. Si les regards se tournent aujourd’hui vers un futur-prĆ©sent, c’est aussi un moment important de grandes rĆ©solutions et d’engagements fortsĀ : ā€œNous devons nous promettre de ne plus jamais revenir en arriĆØreā€, dĆ©clare Luigino Bruni, qui poursuitĀ : ā€œAu cours de ces journĆ©es, nous avons vĆ©cu de vrais miraclesĀ ; les histoires de nos vies doivent ĆŖtre annoncĆ©es partout. L’ÉdeC n’est pas un bien de consommationĀ ; beaucoup de gens, de par le monde, sont en attente. Nous devons continuer Ć  ĆŖtre des “producteurs” de communion, pas seulement des consommateurs.ā€ C’est ce que rappelle avec force le document finalĀ : La promesse de consacrer sa vie Ć  une Ć©conomie de communion. Les chefs d’entreprise souhaitent alors laisser un signe de leur engagement personnel, qui se matĆ©rialise dans un ā€œpacteā€ que chacun peut sceller librement, s’il le souhaite, en y apposant sa signature. EoC_10C’est GeneviĆØve SanzĆ© qui clĆ“ture le congrĆØsĀ : ā€œOn dit que les meilleures choses ont une fin, mais je crois qu’il faudrait changer cette phrase. Nous avons vĆ©cu un congrĆØs tellement fraternel, tellement joyeux, qu’il ne peut pas s’arrĆŖter lĆ . C’est maintenant que notre course commence vraimentĀ ; c’est le moment de sortir et d’aller Ć  la rencontre du monde.ā€ Une entreprise ne suffit pas. Cette phrase, qui se rĆ©fĆØreĀ Ć  l’un des textes les plus connus de Chiara Lubich ā€œUne ville ne suffit pasā€, nourrit la rĆ©flexion finale de ces cinq journĆ©es mĆ©morables, et fait brĆ»ler dans le cœur de chacun un grand rĆŖveĀ : celui de voir le monde ā€œenvahiā€ par les entreprises ƉdeC. ā€œAvec un Dieu qui, si tu le dĆ©sires, te visite chaque matin, une ville ne suffit pas … vise plus loinĀ : ton pays, celui des autres, le monde entier. Que chaque battement de ton cœur, chacun de tes gestes, ton repos et ta marche tendent Ć  ce but….ā€

EdC en Afrique, crƩer un lieu de confiance

EdC en Afrique, crƩer un lieu de confiance

Luigino Bruni Ā«L’Economie de Communion est revenue en Afrique.Nous sommes venus ici du monde entier attirĆ©s par les bĆ©nĆ©dictions et blessures de ce grand continent, pour regarder l’économie mondiale vue de l’Afrique. De mĆŖme que pour nous laisser instruire par ces peuples, par leur grande vocation Ć  la vie, aux relations sociales, Ć  la rencontre. L’Afrique m’a toujours frappĆ© par sa capacitĆ© gĆ©nĆ©ratrice, sa vie. Il y a beaucoup de danses en Afrique, beaucoup de fĆŖte, surtout des danses de femmes. Comme dans la bible, souvent les femmes dansent. Et ce qui est formidable en Afrique c’est de voir de nombreux vieillards, et de vieilles femmes danser. Aujourd’hui en Europe et dans les pays nordiques du monde il est trĆØs rare de voir des femmes et des hommes Ć¢gĆ©s faire la fĆŖte librement et pour la simple joie de vivre en communion. Cela parce que notre culture de la consommation et de la finance ne les fait pas danser. Nous sommes venus en Afrique pour apprendre aussi Ć  danser, jeunes, enfants, adultes et personnes Ć¢gĆ©es. Quels sont les messages que l’EdC peut transmettre Ć  l’Afrique d’aujourd’hui ? La rĆ©ponse africaine Ć  la proposition de Chiara Lubich, naĆ®tra de l’Afrique en communion avec tout le monde. La premiĆØre aide que l’EdC veut apporter Ć  l’Afrique est un regard d’estime pour ce que l’Afrique est dĆ©jĆ  et non seulement pour ce qu’elle devra devenir. La premiĆØre force des peuples est leurs rĆŖves, surtout les rĆŖves collectifs et ceux des pauvres. Redonnons le temps Ć  nos histoires, grandes et petites, et de lĆ  repartons vers une nouvelle terre. GĆ©nĆ©rer est trĆØs liĆ© Ć  un terme Ć©conomique important, pour l’Afrique et pour tout le monde : innovation. Un premier message qui nous arrive de la logique de l’innovation-germe s’appelle subsidiaritĆ© : nos mains et la technologie ne peuvent que la subsidier, c’est-Ć -dire aider le bourgeon Ć  fleurir ; ils ne peuvent l’inventer. Les innovations Ć©conomiques et sociales de l’Afrique, naĆ®tront avant tout de l’humus, de sa terre et pas de mains externes. L’EdC est le don des yeux capables de voir des bourgeons lĆ  où les autres ne voient que du dĆ©sert. Ici sur les terres africaines, beaucoup de jeunes se sont mis en route, souvent ensemble : c’est Ć  partir de ces bourgeons que nous devons apprendre Ć  voir la forĆŖt. L’énergie essentielle dans tous les documentaires est la faim de vie et de futur des jeunes et des pauvres, et ici en Afrique Ƨa ne manque pas. Pour que les pauvres et les exclus puissent devenir moteur de changement, le rĆ“le des institutions, des institutions politiques, des institutions Ć©conomiques est essentiel. De l’EdC sont en train de naĆ®tre de nouvelles institutions financiĆØres. Mais les banques et toutes les institutions ne peuvent qu’aider les innovations Ć©conomiques, pas les crĆ©er ni les inventer. Sans des personnes pleines de crĆ©ativitĆ©, de talents, de compĆ©tence et de passions, on ne donne vie Ć  aucune expĆ©rience d’économie nouvelle. Il est nĆ©cessaire que chacun active sa propre capacitĆ© d’innovation et, s’il le peut, qu’il se mette avec d’autres qui ont le mĆŖme dĆ©sir de faire et de crĆ©er. Notre rĆŖve est de crĆ©er ici aussi Ć  la citĆ©-pilote Ā« Mariapoli Piero Ā» une de ces institutions. Un centre qui puisse ĆŖtre un Ā« lieu de confiance Ā» pour accompagner et servir les nouvelles idĆ©es EdC qui naĆ®tront, surtout de la part des jeunes Ā».

Pologne: dialogue entre chrƩtiens et musulmans Ơ Katowice

Pologne: dialogue entre chrƩtiens et musulmans Ơ Katowice

20150601-04En Pologne les musulmans, au nombre de 25000, soit 0,08% de la population, font partie des minoritĆ©s religieuses de ce pays de 38 millions d’habitants. Leur prĆ©sence remonte Ć  l’arrivĆ©e des Tartares au XIVĆØme siĆØcle ; puis Ć  l’immigration de la seconde moitiĆ© du XXĆØme siĆØcle et Ć  celle qui suit la chute du mur de Berlin. La journĆ©e d’échanges qui vient juste d’être vĆ©cue s’insĆØre dans le sillage de trois Ć©vĆ©nements sur lesquels s’appuie le dialogue entre chrĆ©tiens et musulmans en Pologne. C’est le PĆØre Adam Was, membre du ComitĆ© pour les religions non chrĆ©tiennes de la ConfĆ©rence Episcopale Polonaise, qui a en retracĆ© le cadre: la JournĆ©e de l’Islam dans l’église catholique de Pologne instaurĆ©e au cours de l’annĆ©e 2000 par la ConfĆ©rence Episcopale Polonaise Ć  la demande du Conseil Mixte des Catholiques et des Musulmans, cĆ©lĆ©brĆ©e chaque annĆ©e le 26 janvier ; la Ā« PriĆØre pour la Paix et la Justice dans le Monde Ā», nĆ©e aprĆØs le 11 septembre 2001, Ć  l’initiative des musulmans tartares polonais ; enfin un Ć©vĆ©nement Ā« sans prĆ©cĆ©dent dans le monde entier Ā», comme l’a soulignĆ© le Mufti Nedal Abu Tabaq, Ā« La JournĆ©e du Christianisme parmi les Musulmans en Pologne Ā», fixĆ©e le 29 mai et proposĆ©e il y a trois ans par les musulmans de la Ligue Musulmane en Pologne. InvitĆ©es par l’imam Abdul Jabbar Koubaisy, directeur du Centre et vice-prĆ©sident de la Ligue Musulmane en Pologne, cinquante personnes sont intervenues au cours de ce rendez-vous : des reprĆ©sentants des autoritĆ©s locales, des Eglises catholique, orthodoxe et luthĆ©rienne, de l’UniversitĆ© de SilĆ©sie et aussi de la CommunautĆ© Juive de Katowice. InvitĆ©s d’honneur : Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari et JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident. 20150601-05ā€œLe dialogue interreligieux est une condition nĆ©cessaire pour la paix dans le monde, et donc un devoir pour les chrĆ©tiens, tout comme pour les autres communautĆ©s religieusesā€ (EG, 250), a rappelĆ© le mĆ©tropolite de Katowice, l’archevĆŖque Victor Skworc, dans son message lu par le pĆØre Tadeus Czakański, son dĆ©lĆ©guĆ© pour le dialogue avec l’Islam. Et, en s’appuyant sur le thĆØme de cette rencontre, il a soulignĆ© comment Ā« le fondement de tout l’enseignement de JĆ©sus-Christ repose sur l’amour misĆ©ricordieux envers le prochain Ā», en souhaitant que cette rencontre interreligieuse Ć  Katowice nous aide tous Ā« Ć  vivre plus profondĆ©ment le mystĆØre de la misĆ©ricorde de Dieu Ā» et qu’elle Ā« contribue Ć  une plus grande ouverture des uns envers les autres pour travailler de maniĆØre plus efficace au service des opprimĆ©s et des exclus Ā». Ensuite Maria Voce, dans son discours, a rappelĆ© quelques passages des Ecritures chrĆ©tiennes qui parlent de JĆ©sus, avant mĆŖme sa naissance, en mettant20150601-06 l’accent sur son amour concret envers chaque homme. Ā« C’est cet amour universel, sans rĆ©serves, qui a attirĆ© tous ceux qui font partie du Focolare et qui est devenu notre rĆØgle de vie Ā», a fait remarquer la prĆ©sidente des Focolari. Ā« Une des intuitions de Chiara Lubich, qui constitue l’un des fondements de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© depuis ses dĆ©buts, fut la dĆ©couverte de la valeur du commandement par excellence de JĆ©sus : Ā« Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s. Il n’y a pas d’amour plus grand que celui-ci : donner sa vie pour ses amis Ā» Jn 15, 12-13) ā€œ Aimer toujours n’est pas facile – a soulignĆ© Maria Voce – parfois ou trĆØs souvent cet amour envers le frĆØre nous coĆ»te beaucoup, demande des sacrifices… Mais dans ces moments-lĆ  aussi JĆ©sus est pour nous un modĆØle : il nous a aimĆ©s jusqu’au point de donner sa vie pour nous Ā». Et, Ć  la fin, elle a souhaitĆ© Ć  tous : que JĆ©sus – Ā« le plus grand et le plus misĆ©ricordieux, nous aide Ć  nous regarder tous comme des frĆØres, avec la mesure que lui-mĆŖme nous a rĆ©vĆ©lĆ©e, pour construire ensemble un monde où rĆØgne la fraternitĆ© et donc la paix pleine et vraie que nous attendons tous Ā». 20150601-07Le Mufti Nedal Abu Tabaq, responsable de tous les imams en Pologne, en parlant de JĆ©sus Christ a soulignĆ© qu’il Ā« n’est pas seulement notre frĆØre, mais notre chef Ć  tous Ā», et qu’il faut donc le suivre. Dans le Coran il est Ć©crit – a affirmĆ© le Mufti – que Ā« JĆ©sus est le signe (…). Non seulement il a Ć©tĆ© conƧu miraculeusement, mais il a aussi accompli des miracles, il a soignĆ© les malades, il a ressuscitĆ© les morts. Chacun de nous – a-t-il aussi soulignĆ© -, doit Ā« ressusciter la lumiĆØre en celui qui souffre (…) Nous ne sommes pas comme des bougies qui peuvent s’éteindre, mais nous sommes la lumiĆØre qui en est dĆ©sormais sortie et cette lumiĆØre est prĆ©sente en chaque homme, mais nous devons toujours la rĆ©vĆ©ler, la faire ressortir (…) en ceux qui sont dans le besoin, comme l’a fait JĆ©sus-Christ (…). VoilĆ  le JĆ©sus que j’aime, que je connais, que je loue Ā». Action commune en faveur du dialogue interreligieux, la menace qui pĆØse sur la valeur de la famille et la nĆ©cessitĆ© de la protĆ©ger ensemble en tant que croyants, l’éducation des enfants au dialogue, voilĆ  quelques unes des questions traitĆ©es dans un dialogue fraternel avec Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n , au cours de la seconde partie de la rencontre. La priĆØre du ā€œNotre PĆØreā€ rĆ©citĆ©e par les chrĆ©tiens et la priĆØre ā€œDouĆ¢aā€ par les musulmans ont conclu l’évĆ©nement. Le signe de la paix, Ć©changĆ© entre tous en se serrant la main ou en s’embrassant, a exprimĆ© l’amour fraternel vĆ©cu au cours de ces heures entre chrĆ©tiens, musulmans et juifs. Cette JournĆ©e du Christianisme au milieu des Musulmans en Pologne mĆ©rite qu’on s’en souvienne.

Concile Vatican II, œcumĆ©nisme et dialogue interreligieux.

Concile Vatican II, œcumĆ©nisme et dialogue interreligieux.

20150601-02ā€œIl y a cinquante ans j’Ć©tais adolescent et jamais j’aurais imaginĆ© vivre une aventure aussi passionnante que celle du dialogue, sur la voie ouverte par Nostra Aetate [le document conciliaire prophĆ©tique qui a marquĆ© l’ouverture de L’Eglise au dialogue constructif et positif avec les diverses traditions religieuses du monde]. En regardant en arriĆØre je ne peux qu’ĆŖtre reconnaissant envers Dieu, mais aussi envers les dizaines de personnes rencontrĆ©es sur ce chemin que je n’aurais jamais imaginĆ© parcourir. A commencer par ma famille où j’ai appris que dialoguer est toujours meilleur qu’entrer en conflit, puis mes camarades d’universitĆ©, Ć  l’Ć©poque de la contestation des annĆ©es 70, les jeunes des mouvements catholiques où j’ai grandi, le monde du travail où je me suis insĆ©rĆ© dĆØs mes vingt ans, et, par la suite, des personnes rencontrĆ©es en Asie, en AmĆ©rique du Nord et du Sud, en Afrique et dans diverses parties du monde, y compris la Nouvelle ZĆ©lande et l’Australie. Une richesse immense, un chemin que la sociĆ©tĆ©, en 1965, ne pouvait mĆŖme pas imaginer Ā». C’est lĆ  un souvenir personnel, en marge du congrĆØs qui cĆ©lĆØbre les 50 ans de la conclusion du Concile Vatican II (Georgetown, Washington 22-24 mai), organisĆ© par Ecclesiological Investigation, un groupe de thĆ©ologiens qui se rencontre une fois par an et dĆ©bat d’une question particuliĆØre. Cette annĆ©e le sujet choisi est Vatican II, Remembering the future, et les reprĆ©sentants venant de Rome ne manquent pas, parmi eux le cardinal Kasper et le cardinal Tauran. 201506-1-01ā€œCette confĆ©rence est de haut niveau – poursuit Roberto Catalano – : interventions en sĆ©ance plĆ©niĆØre, mais aussi sessions parallĆØles Ć  fort contenu thĆ©ologique et culturel. Grande ouverture humaine et intellectuelle, dĆ©sir d’approfondir un Ć©vĆ©nement comme le Concile sous divers points de vue : gĆ©ographique bien sĆ»r, mais surtout sous l’angle des perspectives et des contenus. Il y a des interventions qui cherchent Ć  situer dans leur contexte les raisons qui expliquent pourquoi cet Ć©vĆ©nement a eu lieu entre 1962 et 1965. D’autres ont abordĆ© les aspects historiques qui l’ont motivĆ©. Il faut aussi souligner l’importance des lectures concernant ce qui s’est passĆ© aprĆØs, avec le constat que cinquante ans n’ont pas Ć©tĆ© suffisants pour le rĆ©aliser. Les avis de succĆØdent dans un climat de grande Ć©coute, d’intĆ©rĆŖt et d’ouverture intellectuelle et spirituelle Ā». Ā« MalgrĆ© la diversitĆ© des positions, Ć  un demi-siĆØcle de sa conclusion, le Concile apparaĆ®t, aprĆØs ces journĆ©es d’études, comme un Ć©vĆ©nement qui a changĆ© l’Eglise et l’humanitĆ©. Ce qui frappe le plus, c’est la dimension prophĆ©tique qui caractĆ©rise en particulier les documents qui ont Ć©tĆ© promulguĆ©s Ć  la fin des assises conciliaires Ā». Et l’intervention de Roberto Catalano s’est fondĆ©e prĆ©cisĆ©ment sur cette dimension prophĆ©tique, sur le rĆ“le de quelques mouvements, comme les Focolari et Sant’Egidio, dans l’actualisation de Nostra Aetate. Le dialogue comme devoir, le dialogue comme culture de la rencontre, comme pĆØlerinage, comme pensĆ©e ouverte et pleine d’empathie… autant de points dĆ©veloppĆ©s par Catalano. Une des journĆ©es du congrĆØs a Ć©tĆ© dĆ©diĆ©e entiĆØrement Ć  l’œcumĆ©nisme et Ć  toute la signification du Concile Ć  cet Ć©gard. Prises de parole successives des catholiques, des luthĆ©riens, presbytĆ©riens, orthodoxes et Ć©piscopaliens : Ā« Les zones d’ombre dues Ć  des rendez-vous manquĆ©s et aux obstacles qui empĆŖchent encore une vraie communion entre les diffĆ©rentes Eglise n’ont pas Ć©tĆ© occultĆ©es. Mais l’intervention la plus remarquable, suivie de quelques minutes d’applaudissements qui ont fortement rĆ©sonnĆ© Ć  l’intĆ©rieur de la National Cathedral (Ć©piscopalienne) a Ć©tĆ© celle du cardinal Walter Kasper qui, aprĆØs une analyse magistrale de l’histoire et des aspects thĆ©ologiques de la question œcumĆ©nique, conclut avec son optimisme pragmatique plein de souffle : Ā« Unity perhaps has already started ! [ L’unitĆ© a peut-ĆŖtre dĆ©jĆ  commencĆ© ! ] Ā» Ā« On se rend compte – dit-il en conclusion – de la faƧon dont, au cours de ces cinquante annĆ©es, des pas Ć©normes ont Ć©tĆ© accomplis et que l’unitĆ© ne sera jamais un retour ou une unification, mais une communion Ā».

Pologne : tĆ©moignage d’un religieux

Pologne : tĆ©moignage d’un religieux

201500531-01Maria Voce et Jesus Moran, prĆ©sidente et co-prĆ©sident du Mouvement des Focolari, durant la visite en cours en Pologne, se sont retrouvĆ©s le 26 mai dernier dans la citadelle Fiore avec un groupe de prĆŖtres et de religieux liĆ©s de diffĆ©rentes maniĆØres aux Focolari. Le PĆØre Zdzislaw Klafka, rĆ©demptoriste, raconte sa rencontre avec la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et des effets positifs dans le fait de vivre sa vocation spĆ©cifique d’une maniĆØre plus radicale. « Je suis reconnaissant envers Chiara Lubich d’avoir Ć©tĆ© l’instrument docile dans les mains de Dieu Ć  faire naĆ®tre dans l’Église une spiritualitĆ© qui m’a aidĆ© Ć  vivre les difficultĆ©s que j’ai rencontrĆ©es dans la vieĀ : quand j’ai Ć©tĆ© nommĆ© supĆ©rieur je me suis retrouvĆ© devant un dĆ©fi. J’Ć©tais Ć  Rome, et avant de rentrer en Pologne, je lui ai demandĆ© une parole de l’Évangile qui pouvait Ć©clairer mes pas. Elle m’a rĆ©ponduĀ : ”Personne n’a d’ amour plus grand que celui qui donne sa vie pour ses amis”. J’avais Ć  l’Ć©poque 29 ans et cette phrase est devenue la boussole qui m’a indiquĆ© la route. En vivant la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, j’ai commencĆ© Ć  regarder vers mon fondateur, St Alphonse, et ce, d’une maniĆØre nouvelle. J’ai ainsi redĆ©couvert non seulement mes racines, mais aussi la force Ć©vangĆ©lique contenue dans chaque autre charisme de l’Église. Quelqu’un m’a demandĆ© si cette adhĆ©sion Ć  la spiritualitĆ© des Focolari n’est pas du temps volĆ© Ć  mes devoirs de rĆ©demptoriste. Le fait est que, et je l’ai expĆ©rimentĆ© plusieurs fois, lorsque je reviens de rencontres avec des religieux d’autres ordres, j’ai plus envie de vivre encore plus radicalement mon choix de DieuĀ Ā».

PĆØre Zdzislaw Klafka

« La famille nombreuse de laquelle je proviens – rappelle le P. Zdzislaw – m’a aidĆ© Ć  vivre pour Dieu, mais ”ensemble avec les autres”. AprĆØs le noviciat chez les rĆ©demptoristes, un professeur est venu donner une confĆ©rence. Son nom Ć©tait Wlodzimierz Fijalkodwski et nous a entre autre dit qu’il avait connu les focolarini. Il nous a laissĆ© son adresse et nous sommes allĆ©s le trouver. Je n’oublierai jamais cette rencontre. J’ai trouvĆ© des personnes rĆ©alisĆ©es qui m’ont donnĆ© la clĆ© pour construire des rapports de charitĆ©, jusqu’Ć  expĆ©rimenter la prĆ©sence du RessuscitĆ©. Et Ć©galement une autre clĆ© qui nous aurait permis d’avoir la paixĀ : JĆ©sus AbandonnĆ©, grande intuition de Chiara Lubich, qui aide Ć  ne pas succomber Ć  la peur. Je n’avais pas encore terminĆ© les Ć©tudes Ć  Rome, qu’avec un autre religieux, nous avons Ć©tĆ© rappelĆ©s en Pologne où la formation des sĆ©minaristes nous a Ć©tĆ© confiĆ©e. De notre cĆ“tĆ©, nous avons plutĆ“t dĆ©cidĆ© d’ĆŖtre proches d’eux, de les Ć©couter, de les traiter avec sĆ©rieux. Le visage du sĆ©minaire a changĆ©. Nous avons Ć©tĆ© ainsi responsables pendant trois ans puis j’ai Ć©tĆ© renvoyĆ© Ć  Rome afin de complĆ©ter mes Ć©tudes. Ɖtant donnĆ© que nombreux dans le Mouvement Ć©taient ceux qui me demandaient de parler de mon fondateur, et surtout en voyant combien Chiara aimait les saints, j’ai fait la licence et le doctorat sur St Alphonse des Liguori. MĆŖme si j’Ć©tais jeune, j’ai Ć©tĆ© choisi pour deux pĆ©riodes triennales comme supĆ©rieur de la Province des RĆ©demptoristes. En 1991, aprĆØs la chute du mur de Berlin qui marqua une nouvelle page pour les chrĆ©tiens catholiques de l’Europe de l’Est, une radio naquit. Ce moyen de communication est devenu un instrument pour former les consciences des catholiques qui, durant le communisme, avaient Ć©tĆ© paralysĆ©es. Ensuite une chaĆ®ne de tĆ©lĆ©vision est nĆ©e ainsi que l’Institut SupĆ©rieur de Culture Sociale et MĆ©diatique, duquel je suis recteur depuis 14 ans. L’institut compte plus de 400 Ć©tudiantsĀ Ā». En ce qui concerne la prĆ©sidente des Focolari, le P. Zdzislaw conclutĀ :Ā Ā»J’admire en Maria Voce, sa simplicitĆ©, sa sagesse. En elle, la libertĆ© de vivre l’IdĆ©al me fascine et cela, c’est la substance de la vie de Chiara LubichĀ Ā».

Salutations spƩciales de la Syrie

Salutations spƩciales de la Syrie

20150530-01Ils arrivent de Damas, Alep, Homs, Banias, Kfarbou et Tartous. Qui pouvait imaginer un week-end avec les jeunes de toutes les rĆ©gions de la Syrie? Une folie, se sont dit les organisateurs. Peut-ĆŖtre, mais elle est devenue rĆ©alitĆ©. Le nombre d’inscrits a augmentĆ© jour aprĆØs jour, jusqu’à atteindre 67. “Notre aventure a commencĆ© ainsi”, racontent-ils. “Nous avons choisi un endroit sĆ»r, où tous peuvent arriver, aussi en devant faire 10Ā heures de voyage. L’idĆ©e Ć©tait de passer trois jours ensemble, pour pouvoir vivre, partager, prier, pleurer, jouer, ĆŖtre dans la nature, mais dans l’amour rĆ©ciproque entre nous.” “Qu’est-ce qui est important dans ma vie?” Ć©tait le titre du week-end. La question rĆ©sonne encore plus fort dans une situation prĆ©caire comme celle des jeunes syriens. SĆ©parĆ©s en quatre groupes selon diffĆ©rents thĆØmes: “Une amitiĆ© spĆ©ciale avec le PĆØre”, “Chaque jour chez JĆ©sus”, “L’Amour qui rend libres”, “L’amour envers Marie”, ils les ont approfondis, avec des extraits des Saintes Ɖcritures, des papes et des saints, accompagnĆ©s par des histoires vraies de jeunes qui les ont prĆ©cĆ©dĆ©s dans la course vers la saintetĆ©. “Lorsque je suis arrivĆ©e au week-end, j’étais fatiguĆ©e par la guerre – confie Fatima – et je sentais que la vie s’était arrĆŖtĆ©e, mais lĆ  j’ai expĆ©rimentĆ© de nouveau la prĆ©sence de Dieu dans ma vie et son Amour pour moi Ć  travers l’amour des autres. Maintenant, lorsque je passe des moments difficiles, il me suffit de penser qu’il y a quelqu’un qui prie pour moi et qui cherche Ć  vivre de la mĆŖme faƧon, et cela me donne une grande paix intĆ©rieure. J’ai compris que la chose la plus importante est de vivre sa vie… en aimant JĆ©sus en chacun.” DSCF5730Le premier jour, ils ont approfondi un des points essentiels de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, “Dieu Amour“. En retraƧant l’histoire des dĆ©buts des Focolari Ć  Trente, durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque tout s’effondrait, on retraƧait aussi la rĆ©alitĆ© syrienne d’aujourd’hui. “Tout s’écroule, seul Dieu reste”, affirmait quelqu’un, donc: “Qu’est-ce qui est vraiment important dans ma vie?” L’un d’eux a dĆ©clarĆ©: “Vivre le christianisme de faƧon radicale”. Le deuxiĆØme jour, autour d’un discours historique de Chiara Lubich aux jeunes dans les annĆ©esĀ 70, “JĆ©sus MaĆ®tre“, leur soif de Dieu a Ć©mergĆ©. “Les soirĆ©es avec des chants, danses et jeux, qui ont fait expĆ©rimenter le sens d’une vraie famille, n’ont pas manquĆ©”, Ć©crivent encore Murad et Lina. En partant, quelqu’un affirmait: “Je remercie JĆ©sus pour tous les moments de joie et de douleur”. “J’ai expĆ©rimentĆ© de nouveau la caresse de Dieu – Ć©crit Haashim – je sens la responsabilitĆ© d’apporter cette grĆ¢ce Ć  tous ceux qui sont autour de nous”. Des jours inoubliables pour tous. “C’étaient des jours – Ć©crit Samir – durant lesquels nous avons atteint la paix, la sĆ©rĆ©nitĆ©, et qui nous ont donnĆ© la force pour retourner vivre dans cette situation dramatique.” “MalgrĆ© toute l’absurditĆ© de la guerre – conclut Nahda – je ne me sens pas seule.”

Volontaires aujourd’huiĀ : Toi pour moi, tu es le PĆØre PioĀ !

Volontaires aujourd’huiĀ : Toi pour moi, tu es le PĆØre PioĀ !

20150529-01« Je frĆ©quente, quand je le peux, le cercle des pensionnĆ©s de mon quartier. J’ai remarquĆ© que certaines personnes sont Ć©vitĆ©es par les ”gens bien” parce qu’ils sont nĆ©gligĆ©s, alcooliques, barbus, ils passent leur temps avec leur verre et personne ne les implique dans les conversations. J’ai commencĆ© ainsi, Ć  apprendre le jeu de cartes et de la pĆ©tanque, pour ĆŖtre avec eux, sans prĆ©jugĆ©s. J’ai cependant dĆ» subir quelques remarques au dĆ©but. Mais je me suis forcĆ© de leur exprimer sympathie, disponibilitĆ©, et aussi Ć  accepter leur langage et la mĆ©thode de jeu plutĆ“t douteuse. Un jour, Giulio, le plus dĆ©braillĆ© bien Ć©vitĆ© de tous, a Ć©tĆ© hospitalisĆ© pour crise d’alcool, personne ne savait dans quel hĆ“pital. J’ai fait des recherches et donnĆ© quelques coups de fil. Par le fait de la ‘privacy’, je ne rĆ©ussissais pas Ć  obtenir des nouvelles.Ā  A la fin, j’ai interpellĆ© la police qui l’a ensuite retrouvĆ©. Je me suis occupĆ© de lui. Un mĆ©decin m’a informĆ© de son Ć©tat de santĆ©, comme si j’Ć©tais un de ses proches. Je l’ai ensuite ramenĆ© chez lui, en lui procurant les mĆ©dicaments et des paquets alimentaires. Silvio, un autre alcoolique Ć  qui on avait retirĆ© le permis de conduire, risquait de perdre son emploi. J’ai mis tout en œuvre pour qu’il le rĆ©cupĆØre. Il n’est maintenant plus dĆ©pendant de l’alcool et est mĆŖme devenu animateur d’un groupe d’alcooliques anonymes. Ulisse, Ć©tait un joueur acharnĆ©, et se vantait d’ĆŖtre athĆ©e et ”bouffeur de curĆ©s”. J’ai encaissĆ© ses expressions un peu agressives pendant deux ans. A un certain moment, il est tombĆ© malade d’une tumeur mais, orgueilleux comme il Ć©tait, il n’acceptait d’aide de personne. Un jour, il mĀ ‘a demandĆ© de l’accompagner Ć  la maison. Cette requĆŖte inattendue a Ć©tĆ© pour moi la rĆ©ponse d’avoir atteint quelque part son for intĆ©rieur et de lui avoir communiquĆ© quelque chose de ma foiĀ . Gianni, le plus jeune de tous, 50 ans, ayant la stature d’un gĆ©ant, une vie trĆØs dĆ©sordonnĆ©e. Pour son style de vie, il Ć©tait jugĆ© le pire dans le classement de bonne conduite. Je lui ai Ć©tĆ© proche jusqu’Ć  la fin de sa vie. Sa famille Ć©tait surpriseĀ ; mĆŖme lui, quelques jours avant de mourir, m’a serrĆ© sa main de gĆ©ant en m’exprimant sa gratitude et son estime. Guido est sourd muet, le plus isolĆ© de tous car le dialogue avec lui est fort engageant. Nous sommes devenus amis et maintenant, il est mon compagnon de jeux de cartes. Un jour, Giulio Ā sort de sa poche une photo du PĆØre Pio, et devant toutes les personnes prĆ©sentes, s’adresse Ć  moiĀ : ”Toi pour moi, tu es PĆØre Pio”. Depuis ce jour-lĆ , tous au cercle m’ont appelĆ© par ce nom et mĆŖme s’il ne m’Ć©tait pas si sympathique, je n’ai pas pu Ć©viter cet Ć©trange baptĆŖme. Habituellement, ces amis m’attendent avec plaisir et souvent, je me retrouve en train de jouer avec l’ami sourd muet contre les deux alcooliques. Nous sommes devenus l’Ć©quipe la plus connue du cercle et aussi la plus bruyanteĀ ! Avant d’aller au cercle, je fais une visite dans l’Ć©glise proche, ce qui n’a pas Ć©chappĆ© au groupe, pour avoir de Lui la force et avoir le ton juste pour aimer ces amis de la pĆ©riphĆ©rieĀ Ā».