Mouvement des Focolari
En Pologne, sur les routes de l’Économie de Communion

En Pologne, sur les routes de l’Économie de Communion

https://vimeo.com/132331626 Qui en expérimente les effets affirme que l’Économie de Communion (ÉdeC) est un mode de vie, mais aussi un mode de gérer une entreprise. Et c’est peut-être pour cette raison que les entreprises les plus variées décident de diriger leurs activités selon l’esprit ÉdeC. Complex Projekt, qui conçoit et construit routes, autoroutes et ponts, est l’une d’elles. Lorsque l’ÉdeC est née au Brésil au début des années 90, l’entreprise polonaise était dans une situation très difficile. La sortie du régime communiste générait de gros doutes et incertitudes et la transition vers le système capitaliste suscitait de continuelles questions et de la méfiance. Le concept même de propriété créait chez les entrepreneurs inquiétude et malaise intérieur. Andrzej Miłkowski, président de Complex Projekt,  a trouvé dans l’ÉdeC la réponse à son besoin de “se libérer de la pression de la propriété”, comme lui-même le percevait. Grâce à l’ÉdeC, il a découvert qu’il était “simplement un administrateur” et que – ce sont ses mots, compréhensibles dans ce contexte – “le propriétaire de l’entreprise était Dieu”. Milkowski s’est alors rendu compte que dans l’entreprise, ce le plus important, c’est le capital humain. Et qu’une bonne gestion dépend des valeurs auxquelles on croit. Dans son cas, il s’agissait des valeurs évangéliques, mises en pratique en appliquant l’enseignement de saint Jean-Paul II: “être plutôt que parler”. Ce langage peut sembler éloigné du monde de l’entreprise, mais, à long terme, il a vraiment fait la différence au Complex Project. CP_Polonia3Notre travail consiste à réaliser des projets infrastructurels complexes, ce qui comporte une responsabilité élevée – explique Milkowski. Dans la proposition ÉdeC, j’ai trouvé la liberté intérieure nécessaire et la bonne distance, des valeurs qui m’ont amené à prendre des décisions non plus seulement tout seul, mais fruit d’intenses partages. Des décisions qui ensuite se révélaient judicieuses pour le développement de l’entreprise.” Milkowski raconte qu’avec ses collègues et le personnel, ils essayent de vivre sur la base du respect réciproque, en cherchant à diffuser un climat de confiance et en mettant au premier plan les relations interpersonnelles. En effet, la Règle d’Or, présente dans presque tous les textes sacrés des différentes religions, est reprise dans le règlement interne: ‘Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse’, “comme une opportunité – explique le président – donnée à chaque salarié pour faire des choix en liberté”. Depuis deux ans, Andrzej Miłkowski a commencé à confier progressivement la gestion de l’entreprise à son fils Stanisław: ce passage générationnel se passe aussi à la lumière des valeurs acquises durant ces années. “Je pense – explique Andrzej – que c’est un résultat du style de vie au travail que tous dans l’entreprise, le personnel et l’administration, nous recevons de Dieu. Si chaque jour nous faisons une tentative, même petite, de vivre les valeurs évangéliques en pratiquant la prière et en se rapprochant de l’Eucharistie – conclut l’entrepreneur polonais – nous recevons du Créateur un ‘plus’ de capacités aussi face aux problèmes de conception, comme dans la résolution de problèmes professionnels et familiaux; pour écouter et pour parler. Ainsi, nous construisons le Royaume de Dieu… et nous recevrons le reste ensuite. Nous l’expérimentons chaque jour. En effet, malgré la crise, l’entreprise continue à se développer et à croître.”  

Migrations: et moi que puis-je faire?

Migrations: et moi que puis-je faire?

FlaviaCerino“Quand nous parlons de migrations, les chiffres parlent davantage que les mots: un rapport publié en octobre 2014 précise que notre planète compte 7 milliards et 124 millions de personnes. Si la richesse était répartie de façon égale, chaque personne disposerait d’un revenu annuel moyen de 14000 dollars USA. En réalité 2 milliards et 700 millions de personnes ont un revenu de 2 dollars et demi par jour. Aussi cette inégalité économique, qui est une inégalité sociale, a un très fort impact sur le phénomène migratoire : des peuples entiers se déplacent vers les Pays plus riches ».  Le migrant, qui est-il? En 2013, l’ONU a retenu que dans le monde 232 millions de personnes s’étaient déplacées. Et elle définit le migrant comme « une personne qui abandonne son propre pays pour des raisons de travail et va s’établir dans un autre endroit pour une période supérieure à 12 mois » C’est l’unique définition que l’on trouve… et je la considère plutôt réductrice – souligne Flavia Cerino – . En fait il y a les réfugiés à proprement parler qui ont besoin de trouver asile politique auprès d’un autre Pays, les migrants ou « clandestins » qui fuient les foyers de guerre et se déplacent sans papiers en règle pour pouvoir entrer dans un autre Etat, et cela pour de multiples raisons: guerre, pauvreté, études, intérêts culturels, catastrophes naturelles… les aspects humains que l’on rassemble sous cet unique vocable « migrant » sont donc très diverses ». 20150630-01Quels mots reviennent le plus souvent dans les rapports issus des travaux de groupes qui se sont déroulés au cours de l’Ecole internationale Humanité Nouvelle qui a abordé cette question ? Quelques uns sont venus particulièrement en relief au cours du workshop. « Le premier est le mot « peur » ; peur de ce qui est différent de moi – poursuit Flavia Cerini – En réalité la diversité, et cela est vrai de la diversité biologique, nous le constatons dans la nature, est une grande richesse. Si nous la perdions nous serions destinés à disparaître. Il faut évidemment prendre en considération la peur qui naît de l’insécurité et qui concerne l’ordre public, la sûreté nationale. L’ordre public est donc une chose, la peur de la diversité en est une autre. Un autre aspect qui est fréquemment revenu est celui de la famille. Le migrant qui part seul en quittant sa famille partage difficilement les difficultés qu’il rencontre pour ne pas préoccuper les siens. On devrait au contraire arriver à relater à sa propre famille la situation réelle où il vit pour permettre une pleine conscience de ce qu’implique la migration, et cela en vue de la réunification de la famille, parce qu’en général les familles souhaitent vivre sous le même toit. Un autre terme apparaît : l’interculturalité, autrement dit ce qui relève de la capacité de surmonter la peur de la diversité pour créer des lieux, des espaces, des milieux pour se rencontrer et faire connaissance : un échange qui ne se limite pas aux questions culturelles, mais qui aborde les questions existentielles, le partage des problèmes. Le migrant doit être mis en condition de pouvoir donner : mais il pense ne rien avoir à donner lorsqu’il n’est pas reconnu comme personne, lorsqu’il ne peut avoir un rôle actif dans la cité et qu’il est donc à priori exclu ». Flavia Cerino cite une question qu’Igino Giordani se posait il y a déjà de nombreuses années au sujet de l’immigré: « Que fais-je pour lui ? ». « C’est la question que nous nous posons à notre tour. Que faisons-nous ? Il y a de très nombreuses expériences, de grandes initiatives. Mon expérience et celle de beaucoup d’entre vous repose sur deux points : le premier est que tout naît d’une sensibilité personnelle. A savoir que moi, en tant que personne, je me sens interpellée et mise en cause par un problème que je perçois chez mon voisin, dans le contexte où je vis. Je cherche alors à comprendre ce que je peux faire en m’adressant aux personnes et aux organismes qui ont compétence pour agir. Parce qu’il s’agit d’alléger, de rendre plus paisible la présence de l’immigré dans ma ville. En pratique, à la question « Que puis-je faire personnellement ? », je peux répondre en commençant par agir en fonction de ce qui est à ma portée : en me joignant à des personnes qui partagent le même désir, commencer par de petits gestes, tisser un réseau là où nous vivons ; des gestes simples qui engendrent autour de nous une humanité renouvelée » . Source: « Réflexions sur les migrations et inter culturalité », coordonnées par Flavia Cerino, experte en immigration, au cours de l’Ecole internationale Humanité Nouvelle (Février 2015)

Pasquale Foresi

Pasquale Foresi

PasqualeForesi_Chiara_Lubich_IginoGiordani

(C) CSC Media

De nombreuses personnes, venues d’Italie et d’autres Pays européens, se sont rendues à Rocca di Papa (Roma) pour un dernier hommage à Pasquale Foresi. Sans parler des innombrables connexions en streaming qui témoignent de l’estime et de la gratitude envers cette figure incontournable des Focolari. Don Foresi a beaucoup contribué au développement du Mouvement. Très tôt Chiara Lubich, fait appel à lui, pour être, ainsi qu’Igino Giordani, cofondateur. Aujourd’hui tous les trois – Chiara-Giordani-Foresi – reposent dans la petite chapelle du Centre International, signe visible que cette triade, désormais réunie au ciel, continue à soutenir tous ceux qui dans le monde s’engagent dans la vie d’unité qui jaillit du charisme de Chiara. Pasquale naît à Livourne en 1929. Agé d‘à peine quatorze ans, « pour se mettre au service son Pays », comme il le laisse par écrit, il quitte les siens et va rejoindre des groupes de Résistants qui luttent pour une Italie nouvelle. C’est au cours de cette période que naît en lui l’idée du sacerdoce. De retour à la maison, il entre au séminaire diocésain de Pistoia (où sa famille s’était transférée) et ensuite au Collège Capranico de Rome pour fréquenter l’Université Grégorienne. Mais cette vie ne semble pas le satisfaire pleinement.
PasqualeForesi_IginoGiordani

Pasquale Foresi et Igino Giordani – (C) CSC Media

Entre temps son père, Palmiro, député au Parlement italien, fait la connaissance d’Igino Giordani qui à son tour lui présente Chiara Lubich. Profondément marqué par la cohérence évangélique de cette jeune fille de Trente, le député Foresi espère lui faire rencontrer son fils en quête d’un christianisme authentique. Aussi l’invite-t-il à rencontrer les catholiques engagés de la ville de Pistoia. Ne pouvant s’y rendre personnellement, Chiara envoie à sa place Graziella De Luca, une de ses premières compagnes, qui, en raison d’un malentendu, arrive à Pistoia un jour après la date convenue. C’est Pasquale qui l’accueille à la maison paternelle. Il n’est pas du tout enclin à faire sa connaissance. Néanmoins, par pure politesse, il lui propose de l’accompagner chez un prêtre qui aurait dû venir à la rencontre programmée pour la veille. Au cours du trajet, toujours pour ne pas manquer à la politesse, il lui pose quelques questions sur son expérience spirituelle. Les réponses de Graziella de Luca le marquent si profondément qu’il lui demande de faire connaissance avec Chiara. A l’occasion de la fête de Noël (1949), Pasquale passe quelques jours à Trente : c’est pour lui une rencontre si lumineuse qu’il décide d’aller vivre dans le premier focolare masculin de Rome. Il y trouve la confirmation de sa vocation au focolare, ce qui lui fait dire : « Ce n’était pas entrer dans un institut religieux plus beau et plus saint que les autres, mais faire partie d’une révolution chrétienne, à la fois religieuse et civile, qui aurait renouvelé l’Eglise et l’humanité ».
PasqualeForesi_con giovani

(C) CSC Media

Chiara perçoit en Pasquale une caractéristique toute particulière et lui demande de partager avec elle la conduite du Mouvement. En se donnant à Dieu dans le Focolare, Pasquale voit satisfaite sa soif de cohérence évangélique et sent renaître l’appel au sacerdoce. Son rôle va alors se préciser encore plus. En raison de sa profonde connaissance de la théologie, Pasquale Foresi saura reconnaître toute la portée théologale et doctrinale des intuitions de Chiara et c’est un interlocuteur qualifié pour les relations avec l’Eglise, surtout lorsque le mouvement, à ses débuts, est examiné par le Saint Office. Mais son rôle primordial est celui de « l’incarnation » : il a aidé Chiara à réaliser concrètement tout ce que le charisme de l’unité a déposé en elle : la Cité pilote de Loppiano près de Florence, le groupe éditorial Città Nuova, l’Institut universitaire Sophia qui voit le jour à Loppiano en 2007. “A un certain moment – raconte-t-il lui-même – j’ai eu l’impression de m’être trompé sur toute la ligne et en particulier au sujet des choses positives auxquelles j’avais contribué : il me semblait qu’elles venaient de moi et non de Dieu ». Une épreuve intérieure que Dieu permet aux grands spirituels en vue d’une purification profonde et d’un détachement de tout ce qui ne vient pas de Lui. Et pourtant, durant cette épreuve spirituelle, qui semble compromettre aussi sa santé, fleurissent d’innombrables œuvres. Chiara les voit se réaliser grâce à la présence de Don Foresi qui est à ses côtés comme coprésident. Parmi ses écrits deux ouvrages fondamentaux, pétris de sagesse, ont inspiré d’autres autres auteurs du Mouvement: Théologie de la socialité et Conversations avec les focolarini. Après le décès de Chiara, au cours de l’Assemblée générale habilitée à élire la première présidente après la fondatrice, sa vision clairvoyante et sereine a joué un rôle déterminant. Merci Don Foresi!

L’histoire d’Estelle, à Man, Côte d’Ivoire

L’histoire d’Estelle, à Man, Côte d’Ivoire

20150629-aEstelle est la sœur aînée de huit frères d’une famille ivoirienne qui, après avoir travaillé 3 ans comme secrétaire dans une clinique médicale d’Abidjan, se transfère à Man en 2006, où elle aide à la construction du centre médical du Mouvement des Focolari, surtout en ce qui concerne la relation avec les sponsors. Le projet terminé, elle décide d’approfondir ses compétences en gestion. Entre-temps, étant dans l’obligation de soutenir la famille à cause de la mort de son père, elle demande et accède à une bourse d’étude de Fraternité avec l’Afrique. Ainsi, alors qu’elle travaille, elle se spécialise à distance dans ”La gestion des organisations, ong et associations sans but lucratif” dans une université du Burkina Faso. Après avoir fini ses études, avec l’aide du tuteur et de l’AMU, elle va au Burundi pour faire un stage en administration et finances auprès de CASOBU, ong qui favorise le développement humain et communautaire à travers des activités et des projets sur base de valeurs de partage et de développement durable. « Cela a représenté une belle opportunité concrète pour moi parce que c ‘était la première fois que je sortais de la Côte d’Ivoire et j’ai pu connaître d’autres cultures et apprendre beaucoup de CASOBU, par exemple, leur approche du microcrédit. Lorsque je suis rentrée dans mon pays, j’ai commencé à proposer moi aussi ce modèle de microcrédit en commençant avec les personnes que je connaissais. Nous avons déjà formé deux groupes qui jusqu’à ce jour semblent bien fonctionner… », raconte Estelle. Tout ce qu’elle a reçu, a poussé Estelle à s’engager pour Fraternité avec l’Afrique : ”Les études terminées, j’ai pensé que, bien que ne pouvant donner une contribution matérielle, je pouvais mettre mon temps libre à disposition du projet”, et donc, d’une part, elle travaille dans l’administration, les finances et la gestion du magasin du centre médical et d’autre part, elle rédige des rapports, s’occupe de l’administration et se trouve à l’intérieur de la commission qui évalue les candidatures et accompagne les étudiants qui reçoivent les bourses d’étude, dont elle a beaucoup d’expérience, également parce qu’elle en a bénéficié elle-même autrefois.

AMU-NOTIZIE-nLe centre médical de Man est né en 2002 pendant la guerre civile lorsque l’hôpital avait été fermé. Il était installé dans un appartement de 3 chambres, puis, en 2008, l’actuel CMS (Centre Médico Social) a été inauguré avec des salles d’attente de consultations, chambres d’hôpital de jour, pharmacie, laboratoire. Mais aujourd’hui, le flux de patients est tel qu’on est en train de construire un nouveau Centre, où seront ajoutés, des services de diagnostic et avec l’objectif d’améliorer la qualité des services sanitaires et de réduire la malnutrition infantile dans la région de Man, ainsi que de consolider l’éducation des mères dans le domaine de la nutrition.

A Man, la situation sanitaire de la population est problématique. Tout se paie à l’avance et sans possibilité de remboursement. Vu la pauvreté d’une grande partie de la population, les familles réussissent à faire face en général aux dépenses alimentaires et à celles scolaires. Mais si la maladie frappe à la porte, on arrive chez le médecin, désormais quand l’état du patient est grave. Le nouveau centre médical pourra soigner chaque année 6 mille patients adultes et 3 mille enfants. Cfr. AMU nouvelles 2/2015

Parole de vie – juillet 2015

«Ces mots concluent les paroles d’adieu que Jésus adresse à ses disciples, au cours de la dernière cène, avant d’être livré aux mains de ceux qui allaient le mettre à mort. Dialogue dense, dans lequel Jésus révèle toute la profondeur de son rapport avec le Père et de la mission que celui-ci lui a confiée. Jésus est sur le point de quitter cette terre, tandis que ses disciples poursuivront son œuvre dans le monde. Comme lui, ils connaîtront la haine, la persécution, et même la mort (Jn 15,18.20 ; 16,2). Comme la sienne, leur mission sera dure. Il connaît bien les difficultés et les épreuves qui les attendent : “En ce monde vous êtes dans la détresse”, leur dit-il (Jn 16, 33). Jésus s’adresse ainsi aux apôtres réunis autour de lui pour ce dernier repas, mais il a aussi devant lui toutes les générations de disciples – la nôtre également – qui le suivront au long des siècles. Sans aucun doute, dans notre vie, joies mais aussi “détresses” ne manquent pas : avenir incertain, emploi précaire, pauvretés, maladies, souffrances engendrées par les calamités naturelles et les guerres, violence au sein des familles et entre les nations. Des détresses qui tiennent aussi au fait d’être chrétiens : lutte quotidienne pour vivre en cohérence avec l’Évangile, sentiment d’impuissance face à une société qui semble indifférente à la Parole de Dieu, railleries, mépris, quand ce n’est pas une persécution ouverte de la part de ceux qui ne comprennent pas l’Église ou qui s’opposent à elle. Jésus connaît toutes ces tribulations pour les avoir vécues lui-même ; et pourtant, il déclare : “Prenez courage, j’ai vaincu le monde.” Cette affirmation ferme et convaincue semble contradictoire. Comment Jésus peut-il affirmer qu’il a vaincu le monde, alors que, quelques instants après avoir prononcé ces paroles, il sera fait prisonnier, flagellé, condamné, tué de la façon la plus cruelle et la plus ignominieuse ? Il semble bien ne pas avoir triomphé, mais plutôt avoir été trahi, rejeté, réduit à néant, dans un échec retentissant. En quoi consiste donc sa victoire ? Dans sa résurrection ! La mort ne peut le retenir en son pouvoir. Sa victoire est si puissante, qu’il nous y fait participer avec lui. Il se rend présent parmi nous et nous entraîne avec lui dans la plénitude de la vie, dans la nouvelle création. Cependant, avant tout, sa victoire est l’acte d’amour le plus grand, celui par lequel il a donné sa vie pour nous. C’est là, au cœur de la défaite, qu’il triomphe totalement. En pénétrant tous les aspects de la mort, il nous a libérés de tout ce qui nous opprime, il a transformé tous nos actes négatifs, nos ténèbres, nos souffrances, en une rencontre avec Lui, Dieu, Amour, plénitude. À chaque fois qu’il pensait à la victoire remportée par Jésus, Paul exultait de joie. Oui, affirmait-il, Jésus a affronté toutes les adversités, jusqu’à l’épreuve suprême de la mort, et il en est ressorti vainqueur ; alors nous aussi, avec lui et en lui, nous pouvons vaincre toutes les difficultés, bien plus, “nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai l’assurance : ni la mort ni la vie, […], ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur”. (Rm 8, 37-38 ; 1 Cor 15, 57). On comprend alors cette invitation de Jésus à ne plus avoir peur de rien : “Prenez courage, j’ai vaincu le monde.” Cette parole de Jésus, que nous garderons vivante en nous durant tout le mois, pourra nous insuffler confiance et espérance. Quelles que soient les circonstances où nous nous trouvons, aussi dures et difficiles soient-elles, nous avons la certitude qu’il les a déjà assumées et surmontées. Même sans avoir la force intérieure qui a été la sienne sur terre, nous l’avons, lui en personne, qui vit et qui lutte avec nous. Quand nous nous sentons submergés par les difficultés, les épreuves, les tentations, nous pouvons alors lui dire : « Si toi, tu as vaincu le monde, tu sauras aussi triompher de cette “détresse” que je vis. Pour moi, pour ma famille, pour mes collègues, ce qui nous arrive semble être un obstacle insurmontable, nous avons l’impression de ne pas y arriver ; mais, avec toi présent au milieu de nous, nous trouverons le courage et la force d’affronter cette adversité, jusqu’à être “plus que vainqueurs” ». Il ne s’agit pas d’avoir une vision triomphaliste de la vie chrétienne, où tout serait facile et sans difficultés. Jésus est victorieux, précisément quand il vit le drame de la souffrance, de l’injustice, de l’abandon et de la mort. Sa victoire, c’est d’avoir affronté la souffrance par amour, d’avoir cru en la vie après la mort. Peut-être devrons-nous parfois, comme Jésus et comme les martyrs, attendre le Ciel pour voir une victoire totale sur le mal. Nous avons peur, souvent, de parler du Paradis, comme si le fait d’y penser était une drogue pour ne pas affronter avec courage les difficultés, un anesthésiant pour atténuer les souffrances, un alibi pour ne pas lutter contre les injustices. L’espérance du Ciel et la foi en la Résurrection sont au contraire un stimulant puissant pour affronter toutes les adversités, soutenir les autres dans leurs épreuves, et croire que le dernier mot est à l’amour qui triomphe de la haine, à la vie qui met la mort en échec. Alors, à chaque difficulté, personnelle ou chez nos proches, ou encore chez d’autres à travers le monde, renouvelons notre confiance en Jésus. Présent en nous et au milieu de nous, il a vaincu le monde, nous associant à sa victoire, et nous ouvrant le Paradis où il est allé nous préparer une place. Nous trouverons ainsi le courage d’affronter toutes les épreuves. Nous pourrons tout surmonter, en celui qui nous donne la force». Fabio Ciardi

Le Saint Suaire : le plus grand Amour

Le Saint Suaire : le plus grand Amour

sindone«Le magazine “Paris-Match” a publié un long article sur un document extrêmement important qui peut nous dévoiler quelque chose de Celui que nous aimons. Je l’ai parcouru rapidement, mais il m’a impressionnée. Au cours de cette année, parce que les Gen l’avaient désiré, j’ai essayé de ne parler que d’un seul sujet : Jésus crucifié et abandonné. Nous voulons connaître ce mystère, nous voulons le creuser. Nous voulons voir, savoir, et comprendre, autant que nous le pouvons, ce qui peut être considéré comme le sommet de la passion de Jésus. “Paris-Match” faisait état d’une étude effectuée sur le linceul, le Saint Suaire, qui a enveloppé le corps de Jésus lors de sa sépulture et qui est conservé à Turin. Les études faites sur cette extraordinaire pièce de tissu laissent à penser qu’elle est vraiment authentique. Elle révèle quelque chose, et même beaucoup, sur le Christ lorsqu’il vivait son agonie, élevé là-haut entre terre et ciel. C’est de ce Jésus Homme que je voudrais vous parler aujourd’hui. Il m’intéresse beaucoup, parce que c’est dans cette chair qu’habitait son Âme, qui a traversé les terribles ténèbres de l’abandon. Le linceul, comme le dit “Paris-Match”, est lui-même un reportage ; il porte, en effet, de nombreuses traces du corps sacré du Christ. Il dit que Jésus était un homme fort et travailleur : la musculature de l’épaule et du bras droit le démontre. La musculature des jambes dit que c’était un marcheur, et nous en savons quelque chose, d’après l’Évangile. Sa flagellation a été terrible : plus de cent coups, appliqués dans un ordre précis. Cloué par les pieds, tout son corps, privé du moindre appui, tombait en avant, retenu seulement par les clous de ses mains. La couronne d’épines n’était pas telle que nous avons l’habitude de l’imaginer. La présence de gros trous dans la tête indique qu’on avait planté sur sa tête une touffe entière d’épines. Le visage, avec un œil tuméfié, ne serait pas ensanglanté comme le reste de son corps, ce qui confirmerait l’épisode de Véronique, tel que nous le connaissons par la tradition. Un genou est blessé par une lourde chute. Du sang de toutes parts. Une épée a atteint son cœur, en passant par la base du thorax… Douleur, douleur, douleur inénarrable, inconcevable. Trois longues heures – une éternité – passées ainsi, sans perdre jamais connaissance. J’ai compris que personne au monde ne peut dire qu’il ait jamais souffert comme Lui a souffert, et j’ai compris que Lui peut toujours dire quelque chose de plus à quiconque en ce monde est visité par une souffrance quelle qu’elle soit. « Pourquoi Jésus a-t-il souffert ? », m’a demandé, il y a quelques jours, un jeune Coréen. Il y avait une fracture à réparer entre Dieu et l’homme. Seul le prix qu’il a payé pouvait la réparer. Il semble que soit passé, aujourd’hui, le temps où les chrétiens méditaient les douleurs de Jésus, révolu le temps où l’on suivait pas à pas sa montée au Calvaire. Ces pratiques sont tombées en désuétude, ensevelies sous la poussière ; elles ont été vidées de leur signification parce qu’elles n’étaient plus l’expression d’un amour vrai. « Femmes, pourquoi pleurez-vous sur moi ? Ne pleurez pas sur moi, mais sur vous-mêmes » (Lc 23, 28), répète Jésus, aujourd’hui, à certains chrétiens qui n’ont qu’une compréhension superficielle des choses et qui portent en eux une piété pétrifiée ou presque, purement sentimentale. Il y a deux choses qu’il faut comprendre, avant de pénétrer la douleur mystérieuse de notre Ami crucifié, le vivant d’entre les vivants, pour tous les siècles. Et c’est ceci : il a tout supporté par amour. Et nous, nous devons répondre à son amour par notre amour. Comment ? Nous devons faire de chaque douleur physique, petite ou grande, qui nous touche, un don pour Lui, pour continuer en nous, vingt siècles après, sa Passion pour le salut du monde. Car il nous a avertis : « Si quelqu’un veut venir à ma suite… qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16, 24 ; Mc 8, 34 ; Lc 9, 23)». Chiara Lubich  Extrait de “Gen”, juin 1970 : – éditorial Il nostro compito venti secoli dopo Source : Centre Chiara Lubich

Évangile vécu: l’essentiel qui devient vie

Évangile vécu: l’essentiel qui devient vie

20150626-aSobriété “Chaque matin, avant de prendre l’autobus, je fais un trajet à pied et, souvent, je suis attirée par une scène qui se répète: des hommes, femmes, jeunes, personnes âgées, habillés assez décemment, munis de caddies et de bâtons, ‘pêchent’ un peu de tout dans les bennes à ordures. À leur manière, ils me donnent une leçon, même si, en tant que chrétienne, j’essaye d’être attentive à l’essentiel et d’éviter les gaspillages: choisir la sobriété, le recyclage, en répondant ‘non’ avec conviction, chaque fois que le consumérisme me flatte avec ses offres.” (Emi – Italie) Grand-mère “‘Aime tes ennemis’. Cette phrase de l’Évangile m’a bouleversée, parce qu’en y pensant bien, moi aussi j’avais un ennemi: ma grand-mère, que ma famille ne fréquentait plus depuis des années à cause de vieilles querelles. Lorsque j’ai appris qu’elle n’allait pas bien du tout, j’ai pensé lui rendre visite. Mes parents étaient surpris que je me sois soudainement souvenue d’elle. Ils n’avaient pas la force d’y aller après autant d’années, mais si je le désirais, je pouvais lui rendre visite. Lorsque je suis entrée dans sa maison, tous me regardaient, étonnés, et me traitaient froidement. Ce n’était pas facile, mais j’ai continué. Grand-mère était très malade. Elle était assoupie, mais lorsqu’elle s’est réveillée, j’ai pu la saluer et elle m’a embrassée: “Tu es ma petite-fille, je t’ai reconnue. Je suis contente, je suis contente…” Nous avons toutes deux pleuré de joie. De retour à la maison, j’ai convaincu mes parents et nous sommes retournés la voir ensemble. C’était un moment de grande émotion! À peine une semaine après, grand-mère nous a quittés pour le Ciel.” (S.A. – Pakistan) C’était moi “Nous habitons à la campagne. Tino, notre voisin, est un enfant qui vit dans un environnement difficile; c’est peut-être pour cela qu’il est violent aussi avec notre fils Andrea, qui a le même âge. Un après-midi, je retrouve le nouveau vélo d’Andrea cassé. Impatiente, je veux absolument savoir qui c’était. Peu après, arrive Andrea, tout penaud. ‘Maman, j’ai cassé le vélo.’ Surprise, j’ai dû le gronder, avant de le pardonner. Le lendemain, il finit par me confesser: ‘Tu sais maman, c’est Tino qui a cassé le vélo. Mais tu étais si furieuse, que j’ai eu peur pour lui. À la maison, ils lui crient constamment dessus…’” (I.P. – Brésil)

​Le cardinal Tauran à un colloque bouddhiste-catholique – Pour une fraternité authentique

​Le cardinal Tauran à un colloque bouddhiste-catholique – Pour une fraternité authentique

20150625-b« Dans un monde où la diversité est vue comme une menace, notre façon d’être ensemble en amitié et en paix est un signe d’ouverture réciproque et d’engagement pour la fraternité humaine ». Les paroles du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, résument bien la signification du colloque bouddhiste-catholique qui s’est ouvert aujourd’hui, mardi 23 juin à Castel Gandolfo, sur le thème: souffrance, libération et fraternité. Dans son intervention introductive, le cardinal Tauran a comparé le dialogue entre les deux réalités à un pèlerinage intérieur. En s’inspirant de la déclaration conciliaire Nostra aetate – dont on célèbre le cinquantième anniversaire – il a rappelé que dans le « bouddhisme, selon ses différentes écoles, l’on enseigne une voie par laquelle les hommes, le cœur dévot et confiant, sont capables de parvenir à l’état d’illumination suprême par le biais de ses propres efforts et avec l’aide venue d’en haut » (Naum, 2). En somme, a-t-il précisé, « nous sommes tous des pèlerins » et le dialogue bouddhiste-catholique est « une partie de la recherche commune en cours pour saisir le mystère de la vie et les vérités ultimes ». Dès lors, si chaque dialogue est un pèlerinage intérieur, trois postulats sont nécessaires pour atteindre le but. 20150601-03Le premier, a expliqué le président du dicastère du Vatican, est « moins de bagages »: en d’autres termes « dépasser les préjugés, les blessures, les peurs, afin d’écouter son propre cœur et celui de l’autre ». Le deuxième est la «traversée des frontières », c’est-à-dire des confins ethniques, religieux, linguistiques et culturels, pour connaître, comprendre et respecter l’autre », en transformant ainsi « l’ignorance en connaissance, un étranger en ami, l’hostilité en hospitalité et la divergence en convergence ». Le troisième est le « retour à la maison », transformés par l’expérience qui a été vécue. Source: NEWS.VA

Italie-Roumanie: jumelages œcuméniques

Italie-Roumanie: jumelages œcuméniques

20150625-01“L’évêque m’avait chargé de travailler dans le conseil pour l’œcuménisme et le dialogue. Il y a quinze ans lorsqu’un ami prêtre du diocèse voisin de Fano m’avait proposé de faire un projet interdiocésain pour promouvoir des jumelages œcuméniques entre paroisses européennes, je lui avais dit non » Le récit du Père Giorgio Paolini commence par évoquer cette hésitation. Elle disparaît vite lorsqu’il se souvient de l’appel de Chiara Lubich à Londres en 1996 où elle encourage « un œcuménisme du peuple », « un œcuménisme de la vie » (vidéo). « J’ai alors repris contact avec l’ami de Fano : avec lui et quelques amis prêtres nous nous sommes lancés dans l’expérience des jumelages œcuméniques » La première paroisse avec laquelle ils entrent en contact est orthodoxe et se trouve en Roumanie. Son curé est le Père Nicu. « De notre relation fraternelle avec lui est né un projet éducatif commun concernant tout à la fois les jeunes du Mouvement Diocésain des Marches et ceux de sa paroisse. Il gravite autour du partage de la Parole de Vie et de la spiritualité de l’unité entre jeunes catholiques et orthodoxes, propose des relations régulières, rythmées chaque année par deux temps forts : à Noël un camp en Roumanie et l’autre en Italie, au cours de l’été. Il y a aussi chaque année le Meeting œcuménique des jeunes à Loreto fruit de l’amitié avec le responsable du Centre Jean-Paul II de Montorso (Loreto) qui nous a proposé un camp œcuménique avec tous les jeunes contactés à l’occasion des jumelages œcuméniques, mais pas seulement, pour un partage réciproque de toutes les richesses provenant de diverses Eglises. Cette année, du 29 juillet au 4 août, aura lieu la septième édition qui prévoit la participation de plus de deux cents jeunes : des orthodoxes et grecs catholiques de Roumanie, des luthériens du Danemark et de Suède, des anglicans de Grande Bretagne et des catholiques d’Italie ». 20150625-03Enfin la promotion de la “culture du dialogue” dans le monde des jeunes. Par exemple cette année, en janvier, au cours de la Semaine de Prière pour l’Unité des chrétiens, la paroisse de Borgo Santa Maria a reçu une vingtaine de jeunes roumains de la paroisse avec laquelle elle est jumelée. Ensuite ils se sont rencontrés, ainsi que les jeunes italiens du Meeting Œcuménique, avec les étudiants de quatre lycées de la province de Pesaro Urbino. Barbara poursuit le récit en se faisant l’écho d’une famille de la paroisse. « Dans un monde opprimé par les guerres, les divisions et le terrorisme, ces jeunes ont voulu nous proposer et nous donner un message d’espérance, de joie et assurément une nouvelle culture : celle de la relation et de la rencontre qui fait comprendre que dans la diversité de l’autre on peut découvrir une richesse qui unit et qui ne divise pas. Les étudiants, après avoir vu une projection et écouté les témoignages des jeunes du Meeting Œcuménique, se sont ensuite répartis en petits groupes pour mieux connaître ces jeunes roumains et leur poser des questions. Malgré la difficulté de la langue ils ont tout fait pour communiquer de la meilleure façon. Nous qui, comme famille, avons participé à ces moments en spectateurs et de l’extérieur, nous tenons à remercier tous ceux qui ont cru, croient et croiront en ce projet, je pense aux prêtres et aux Proviseurs des lycées, mais surtout à Dieu qui dans son immense amour nous a fait rencontrer des jeunes motivés et décidés à changer les choses. Nous sommes avec eux et nous croyons qu’ils pourront, en mobilisant toujours plus de jeunes, créer un monde meilleur où vivre en paix et en harmonie est possible». https://vimeo.com/28988462

VIII ème Rencontre mondiale des familles

VIII ème Rencontre mondiale des familles

Pope_Philadelphia_03L’amour est notre mission : c’est le titre de la 8ème Rencontre Mondiale des Familles (World Meeting of Families : WMOF) qui débutera avec un Congrès (du 22 au 25 septembre) organisé par des experts de tous les coins du monde et qui aura lieu au ‘Pennsylvania Convention Center’, une structure apte à accueillir jusqu’à 50.000 personnes. Entre-temps, le Pape Bergoglio se rendra au siège de l’ONU à New York et à celui du Congrès USA à Washington DC, invité – pour la première fois de son pontificat – à prendre la parole dans des sièges civils d’une telle importance. Sur le podium du WMOF, qui sera préparé sur le spectaculaire perron du Musée d’Art de Philadelphie, le Saint Père arrivera le samedi 26 septembre. Dans un tel scenario suggestif, il rencontrera les familles du monde entier, dans une suite d’expériences de vie intercalées entre des performances d’artistes internationaux : un festival-témoignage qui sera transmis en mondiovision et qui culminera avec la parole du Pape. Le WMOF se conclura le lendemain, dimanche 27 septembre, avec la solennelle célébration eucharistique présidée par le pape, à laquelle on prévoit la participation de plus d’un million de personnes. En plus des nombreuses familles des Focolari de toute l’Amérique, participeront à la manifestation Marly et Hans-Peter Stasch du Secrétariat international des Familles Nouvelles et Anna et Alberto Friso, membres du Conseil Pontifical pour la Famille.

Le défi de cheminer ensemble en Amérique latine : UNIRedes

Le défi de cheminer ensemble en Amérique latine : UNIRedes

20150624-03En 2013, la ville colombienne de Meddelin, avec ses 2,4 millions d’habitants, a été reconnue comme la ville qui s’est, au monde, modernisée le plus rapidement et ce, grâce aux processus de développement entrepris au cours des dernières années, comme par exemple la réduction des émissions de dioxyde de carbone, la création d’espaces culturels, et la réduction de la criminalité. A Meddelin, la Fondation Mundo Mejor œuvre et c’est pour ces raisons que la ville a été choisie comme siège du IIIème Séminaire d’UNIRedes, qui s’est tenu du 3 au 7 juin. Trente organisations y étaient représentées, provenant du Brésil, Mexique, Argentine, Bolivie, Paraguay, Venezuela et Colombie, auxquels doivent s’ajouter 10 autres qui ont participé à l ‘événement via streaming. Dans ce séminaire, les différentes organisations sociales inspirées par la spiritualité de l’unité ont accueilli le défi de renforcer leur cheminement ensemble. Anabel Abascal, membre du Comité Coordinateur a affirmé : ” Nous, associations sociales qui adhérons à UNIRedes, croyons que dans le monde actuel, travailler en réseau soit l’unique manière pour donner la visibilité à la fraternité universelle, notre principe inspirateur ”. Lors des quatre jours de la rencontre, on a approfondi les instruments à disposition pour répondre au mieux, avec le travail quotidien, aux grands défis sociaux. Susan Nuin, de la Conférence Episcopale de l’Amérique Latine (CELAM) a illustré le point de vue de l’Église régionale, en présentant les 4 axes transversaux pour l’intervention sociale : prendre soin de la création, construction de la paix, migration et justice sociale. Le docteur italien Giuseppe Milan, au contraire, est intervenu avec une contribution sur la pédagogie interculturelle basée sur la spiritualité de Chiara Lubich. Une pédagogie qui reconnaît et assume sur soi, les souffrances et les besoins que la diversité sociale nous présente. Milan affirme : « L’éducation a comme principe la fraternité, former des personnes-monde qui valorisent le dialogue pour construire de nouvelles sociétés. La méthodologie consiste dans l’art d’aimer. Accepter tout le monde et respecter les différentes cultures. ». 20150624-02En outre, on a affronté des thèmes relatifs à la consolidation institutionnelle des organisations et à la gestion du réseau. A ce propos, Francesco Tortorella de l’AMU (Action pour un Monde Uni), a expliqué comment les projets s’élaborent partant de la phase du financement jusqu’à la participation directe des protagonistes. A la conclusion du travail de groupe, se sont formés le nouveau Comité Coordinateur et les différentes commissions de travail qui devront porter de l’avant les divers objectifs de l’UNIRedes : développer de nouvelles stratégies de communication pour augmenter la communion et la diffusion des différentes actions ; donner de la visibilité à l’espérance en faisant connaître les petits mais significatifs changements que nos actions génèrent dans la vie des personnes ; avoir une plus grande influence dans les politiques publiques locales ; tisser de nouveaux liens de coopération entre les organisations ; travailler de manière à ce que chacune des actions sociales donne un rôle de protagonistes aux destinataires des projets, encourageant la réciprocité ; organiser le volontariat social comme stratégie pour améliorer la gestion des organisations et pour la formation d’hommes nouveaux. On peut accéder aux différentes interventions du IIIème Séminaire grâce aux vidéos enregistrés via streaming et sur la page web de Sumà Fraternidad.

De retour d’Irak

De retour d’Irak

20150623-01Actuellement, l’Irak vit le moment le plus difficile des dernières décennies, affirmait un des amis auquel nous avons rendu visite.” Gemma et Pierre nous écrivent depuis Amman, du Mouvement des Focolari en Jordanie et Irak, de retour d’un bref voyage à Erbil (Irak). Objectif: montrer concrètement à la communauté chrétienne qu’elle n’est pas seule, avec le Focolare présent depuis des années dans la région, spécialement durant cette période. Parmi eux, il y a aussi beaucoup de personnes des Focolari. “En étant avec eux, même si nous les avons trouvés éreintés, nous avons été touchés de voir comment les personnes sont en continuelle donation envers les autres et croient encore en l’amour de Dieu, malgré tout.” “En effet, neuf mois ont passé depuis que les villages de la Plaine de Ninive ont été envahis par l’EI. La situation générale du pays a empiré avec les derniers développements et la conquête de nouveaux territoires. Les habitants, y compris nos amis, ressentent une grande incertitude dans le futur. Beaucoup sont déjà partis et d’autres pensent quitter le pays.” La proximité spirituelle est importante. En conclusion de ces quelques jours ensemble, quelqu’un confie: “Nous avons tout perdu, je n’ai pas pu finir mes études universitaires, il n’y a pas de travail… mais, finalement, j’ai retrouvé la paix, et j’ai décidé de recommencer mon rapport avec Dieu”. 20150623-02Durant la rencontre avec la communauté des Focolari – racontent encore Pierre et Gemma – nous avons vécu un moment très important: chacun a déclaré être prêt à donner sa vie pour l’autre, à s’aimer comme Jésus nous a aimés, de façon à ce qu’Il puisse être présent au milieu de nous, comme il l’a promis. Nous avons ensuite médité sur le lien entre l’Eucharistie et l’Église, avec un commentaire de Chiara Lubich de 1982, “L’Eucharistie fait l’Église et l’Église fait l’Eucharistie”. Parmi les rencontres faites, citons celle avec Mgr Bashar Warda, évêque chaldéen d’Erbil, heureux de notre passage. À la fin, il nous a demandé de prier plus que jamais pour l’Irak.” “Je suis venu pour vous, chacun est comme le monde entier pour moi…” a déclaré Mgr Salomone Warduni, évêque auxiliaire de Bagdad de l’Église catholique chaldéenne, venu exprès de Bagdad. Il a exhorté tout le monde à “ne pas avoir peur, mais à aller de l’avant dans la vie de l’idéal de l’unité, parce que chacun de nous a une mission à accomplir”. “J’essaie de vivre concrètement l’amour qui devient réciproque à l’intérieur de la communauté. Je trouve dans l’Eucharistie la force pour continuer à aimer”, confie une des personnes présentes. Et puis, on se réjouit aussi ensemble: malgré la situation, un groupe dynamique d’enfants et de jeunes a organisé l’édition locale de Run4Unity (la course de relai mondiale pour la paix) avec 35 jeunes filles et garçons! “Pour nous, c’étaient des jours intenses – concluent les deux focolarini de la Jordanie – une expérience divine et profonde. Nous avons reçu plus que ce que nous pouvions donner. On ne se doute pas qu’autant de vie puisse naître de cette grande douleur vécue chrétiennement.”

Evêques en  Asie

Evêques en Asie

20150619-04 “A mon arrivée, la première personne que j’ai vue a été le cardinal qui a pris mon sac. L’art d’aimer dont Chiara Lubich parle si simplement est vie ». Ce sont les propos de Mgr Ignatius Mascarenhas, évêque de Chandigarh (Inde), un des 22 évêques catholiques amis du Mouvement des Focolari, dont douze indiens et un pakistanais venus pour la première fois, qui se sont réunis à Bengalore du 3 au 6 juin pour un rendez-vous panasiatique. Leur rencontre a été préparée par un petit groupe d’entre eux qui se sont rendus ensemble au chevet des malades de l’hôpital voisin, avec le désir d’être instruments de la miséricorde de Dieu, une façon de témoigner que la contemplation ne va pas sans l’action. L’évêque du Pakistan vit à la frontière de son Pays avec l’Inde. Il a partagé son expérience pastorale : « Il y a deux semaines j’étais dans un grand désert près de la frontière. Je suis resté trois jours avec un prêtre en visitant plusieurs villages qui depuis deux ans souffrent de la sécheresse. Les enfants meurent. J’ai célébré la messe en me servant d’une boîte comme autel. Beaucoup de personnes sont venues, parmi lesquelles quelques hindous. Au cours de la messe nous avons prié pour que vienne la pluie ». Des évêques de l’Inde et celui venu du Pakistan célèbrent ensemble : « C’est un signe d’espérance », affirme Mgr Bobet Callari (Philippines). Pourquoi avoir choisi l’Inde comme lieu de rencontre? L’Inde, qui compte un milliard deux cent cinquante millions d’habitants, dont 3% de chrétiens, se caractérise par la présence de plusieurs religions sur son territoire. Les évêques, pasteurs de petites communautés, vivent en contact avec des personnes d’autres confessions, religions et cultures. Le « dialogue de la vie » doit donc précéder tout type de discours théologique et la communion, la proximité entre évêques – comme celle qui a été confortée au cours de cette rencontre et scellée par un « pacte d’amour réciproque » – est un grand remède contre le découragement qui souvent risque de prendre le dessus. « Dans mon diocèse – raconte Stephen Lepcha, évêque de Darjeeling (Bengale-Occidental) – j’ai des difficultés avec quelques sectes qui mènent une campagne de haine et nous mettent à l’épreuve. Je sais que cela se produira encore, mais ces jours-ci j’ai compris quoi faire : aimer de l’amour qui vient de Dieu, qu’ils soient hindous, musulmans, chrétiens… ils sont tous enfants de Dieu ». « Nous avons besoins de la spiritualité de communion – affirme Mgr Elias Gonsalves, du diocèse d’Amravati (Inde) – Parfois nous nous retrouvons seuls. La communion entre évêques est très importante, elle aide les plus jeunes mais aussi les plus âgés. Nous devons grandir dans l’amour réciproque ».

Avec la professeure hindoue Shubada Joshi

Au cours de la rencontre est intervenue la professeure hindoue Shubada Joshi, qui a raconté sa rencontre avec Chiara Lubich et le charisme de l’unité. En 2002, en effet, Chiara – à l’occasion d’un symposium entre hindous et chrétiens – avait partagé à un groupe d’hindous son expérience mystique de l’été 1949, expérimentant qu’avec eux le dialogue peut s’établir à un niveau de profondeur spirituelle qui n’est pas toujours possible avec d’autres. Les propos de Shubada Joshi, auxquels s’ajoutent les recherches sur l’Ecole pour les Religions Orientales (SOR) – qui s’est tenue ces derniers mois à Tagaytay (Philippines) – ont offert un éventail de propositions de dialogue interreligieux émanant de la spiritualité des Focolari. La rencontre avec la communauté de Bengalore, étoffée de divers témoignages de familles et de jeunes, a ensuite montré comment le quotidien peut-être vécu à la lumière de la fraternité.

Évangile et fragilité

Évangile et fragilité

Gen's« Miséricorde : c’est la parole que révèle le mystère de la Sainte Trinité. Miséricorde : c’est l’acte ultime et suprême avec lequel Dieu vient à notre rencontre. Miséricorde : c’est la loi fondamentale qui habite au cœur de chaque personne quand elle regarde avec des yeux sincères, le frère qu’elle rencontre sur le chemin de la vie. Miséricorde : c’est la vie qui unit Dieu et l’homme, parce qu’il ouvre le cœur à l’espérance d’être aimés pour toujours malgré les limites de notre péché ». Ce sont les paroles du Pape François dans la Bulle papale avec laquelle il a ouvert le 11 avril passé, l’Année jubilaire de la miséricorde. Dieu « ne se limite pas à affirmer son amour, mais le rend visible et tangible. L’amour, d’autre part, ne pourrait jamais être une parole abstraite. Par sa nature propre, il est vie concrète : intentions, attitudes, comportements qui se vérifient dans l’agir quotidien ». Le Pape François ne signifie bien sûr pas mettre entre parenthèses la fidélité par rapport à la vérité et à la clarté doctrinale, mais désire plutôt les conjuguer avec la réalité vécue par les gens. Et ce n’est pas pour céder à des compromis mais par fidélité à ce Dieu dont la Vérité accomplie est l’Amour. Un message libérateur qui ne laisse personne tranquille. C’est la voie sur laquelle se meut le chemin des deux synodes des évêques sur la famille. Un cheminement à vivre – comme le rappellent les ‘Lineamentaenvoyés aux diocèses en vue de l’Assemblée prochaine – « dans la double écoute des signes de Dieu et de l’histoire des hommes et dans la double et unique fidélité qui s’en suit », se plaçant avec réalisme face à la famille d’aujourd’hui et gardant en même temps « Le regard fixé sur le Christ pour repenser avec une fraîcheur renouvelée et avec enthousiasme combien la révélation transmise dans la foi de l’Église, nous dit sa beauté, sur le rôle et sur la dignité de la famille » : l’Évangile de la famille. Fidélité d’une part, au dessein de Dieu qui n’est pas à comprendre « comme ‘joug’ imposé aux hommes mais bien plutôt comme un ‘don’ », comme ‘‘ La bonne nouvelle” qui se met au service de la réalisation plus profonde et du bonheur des personnes : mais fidélité, d’autre part, aux personnes qui vivent et bien souvent souffrent dans une société complexe, avec une intériorité – propre et vis-à-vis d’autrui – non moins complexe, d’où découlent de nombreuses fragilités. La parole-clé est l’art de l’accompagnement. A ce propos, le Pape François souligne dans ” l’Evangelii gaudium ”: « sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec patience et miséricorde les différentes étapes de la croissance des personnes qui se construit jour après jour ». Il faut apprendre toujours à « s’ôter les sandales devant la terre sacrée de l’autre (cf Ex 3,5). Nous devons donner à notre chemin, le rythme salutaire de la proximité, avec un regard respectueux et plein de compassion mais qui au même moment, assainit, libère et encourage à mûrir dans la vie chrétienne ». Un accompagnateur valable, en effet, ne condescend pas aux fatalismes ou à la pusillanimité. Il invite toujours à vouloir se soigner, à se relever, à embrasser la croix, à tout quitter, à toujours sortir à nouveau pour annoncer l’Évangile ». Il s’agit d’un programme engageant que l’Église est appelée à actualiser – comme disent encore : les Lineamenta- « avec la tendresse d’une mère et la clarté du maître (cf Eph 4,15) ». Et voilà, ”l’Église” : pas seulement les évêques et les prêtres, mais le peuple entier de Dieu. « Sans le témoignage joyeux des conjoints et des familles, églises domestiques, l’annonce, même corrigée, risque d’être incomprise ou de se noyer dans l’océan de paroles qui caractérise notre société ». Le texte intégral en italien, avec des réflexions et des témoignages, dans : Revue de vie ecclésiale Gen’s.

Laudato si’: pour une écologie intégrale

Laudato si’: pour une écologie intégrale

Depuis le pontificat de Paul VI, tous les Papes ont abordé la question de l’environnement en prêtant attention au problème de l’écologie. L’encyclique du pape François sur la création a fait parler d’elle avant même d’être publiée. Quelle est la signification et la portée de ce texte ? Conferenza stampa di presentazione dell'enciclica Laudato si'“Lors de la présentation de la Lettre encyclique du Pape François « Laudato si’ » à laquelle j’ai participé le 18 juin dernier, est venu en évidence le caractère extraordinaire de ce document. C’est le fruit d’un travail d’équipe. Cette encyclique, comme l’a dit le professeur Shellnhuber, fondateur et directeur de l’Institut de Potsdam pour les Recherches sur l’impact climatique, intègre foi et raison : son contenu est en accord avec les données scientifiques. Selon la Prof. Carolyn Woo, docteure en économie, elle est réaliste : le pape y soutient, entre autres, qu’il est important de protéger l’environnement aussi du point de vue économique parce que cela portera du fruit et réduira les coûts. Le métropolite Jhon Zizioulas, remerciant à plusieurs reprises le pape François, a souligné comment l’encyclique met en relief la relation de l’homme, non seulement avec Dieu et le prochain, mais avec la terre. Une relation souvent oubliée. Enfin le cardinal Turkson, Président du Conseil Pontifical Justice et Paix, a souligné le fait que le pape François met au centre de l’Encyclique le concept d’écologie intégrale, affirmant que « lorsque nous parlons d’environnement nous faisons référence à une relation particulière : celle qui existe entre la nature et la société qui l’habite. Cela nous empêche de considérer la nature comme une réalité séparée de nous ou comme un simple cadre de vie. Nous sommes inclus en elle, nous en faisons partie et nous en sommes pénétrés » Quelles sont les initiatives promues par EcoOne pour la sauvegarde de la Création? « Il y a avant tout une contribution qui porte sur la réflexion et des échanges lors de congrès internationaux pour élaborer une « pensée écologique » fondée sur quatre piliers : protection de la nature, responsabilité et conscience de l’environnement, relation nouvelle entre la personne et la nature et développement durable. Par ailleurs, au cours de ces dernières années, il y a eu beaucoup d’initiatives pour approfondir la question, des recherches personnelles et collectives. Je cite seulement, de façon brève, la dernière contribution d’EcoOne à la réflexion écologique publiée sur la revue « Nuova Umanità » (XXXIV, 2012/1, 199) où l’on propose :

  • Un essai sur le débat médiatique concernant les changements climatiques, fruit d’un échange avec le climatologue Antonello Pasini. Celui-ci s’appuie sur les conclusions de la dernière partie du livre « Une planète qui brûle » où l’on retrouve les idées force d’EcoOne, une publication collective coordonnée par Luca Fiorani, président de la Commission EcoOne et par Pasini.
  • Un autre essai intitulé “Une éthique écologique basée sur une écologie de communion”, écrit par Miguel Oliveira Panao. C’est une synthèse philosophique qui propose une vision de l’écologie à partir d’une triple approche : naturelle, humaine et spirituelle.

TheEarthCube (1)Mais il y a aussi d’autres initiatives de type à la fois didactique et éducatif qui peuvent aider ceux qui veulent changer de style de vie : par exemple le “Dé de la Terre” dont chaque face invite à protéger l’environnement ou bien le projet scolaire « Donner pour Sauvegarder l’environnement » qui propose de faire un « pacte d’économie d’énergie » qui transforme cette épargne en bourses d’études pour les enfants défavorisés. En 1949 Chiara Lubich a vécu une expérience mystique où la nature, celle du splendide cadre des Dolomites, a joué un rôle important. Quelles perspectives offre la vision du cosmos dans la spiritualité et la mystique de Chiara ? “Il y a, dans la culture qui naît du charisme de l’unité, les fondements d’une nouvelle compréhension du concept de développement durable qui n’est pas encore entièrement explicitée. A partir des intuitions de Chiara nous avons appris qu’en regardant la nature avec les yeux de Dieu nous cueillons Sa présence sous les choses. La nature est perçue comme un don de Dieu, comme l’expression de son amour. Lorsqu’elle dit que « tout est substantiellement maintenu par l’amour » nous voyons l’unité dans la biodiversité tout comme dans la diversité non biologique. De plus nous comprenons que Dieu crée par amour. « Quand Dieu créa, il créa toutes les choses à partir de rien par amour parce qu’il les créa à partir de Lui… Il les fit sortir de Lui-même parce qu’en les créant il mourut (d’amour), il se perdit par amour, il aima et donc il créa ». Pour Chiara, en Dieu, la logique qui sous-tend l’acte créateur consiste toujours dans le fait qu’Il se vide de Lui-même afin qu’émerge la création. Chiara voit la création comme une action de Dieu qui n’est pas étrangère à sa dynamique interne qui est de se donner complètement ; donc Dieu a non seulement créé le cosmos, mais il le maintient en vie et le soutient continuellement, instant par instant en l’accompagnant de son amour prévoyant. Enfin, nous percevons le fil d’or qui relie les êtres. « Sur la terre tout était donc dans une relation d’amour avec tout : chaque chose avec chaque chose…mais il faut être l’Amour pour tisser ce fil d’or entre les êtres ». Le caractère relationnel de la nature nous parle du Créateur qui est relation, c’est l’être relationnel par excellence. Dieu vit lui-même de cette relation qui est trinitaire et toutes les choses qu’Il a créées portent cette empreinte trinitaire».

Economie de Communion: Université d’été à Prague

Parmi les thématiques qui seront discutés et examinés avec les jeunes participants, les chercheurs et les entrepreneurs de l’EdC au cours de l’Université d’été (Summer School): – Une économie de communion est-elle possible? Expériences d’entrepreneurs en provenance de divers points du monde. – L’homme est-il vraiment homo oeconomicus? S’il ne l’est pas qu’est-ce que cela change dans les pratiques de l’économie et de l’entreprise ? – Créativité et générativité: des clés pour construire une économie nouvelle. – Expériences d’entreprises qui ont mis au point de nouvelles façon de faire du business – Le courage de changer les convictions et les pratiques dominantes. – Que pouvons-nous faire pour être le changement que nous voulons? Sont prévues des interventions de professeurs de diverses universités européennes et de l’Institut Sophia (Loppiano – FI), ainsi que celles d’entrepreneurs de l’EdC en provenance du monde entier ; workshops de management d’entreprise, de recherche, de communication, d’innovation sociale. Pour en savoir plus

Amazonie : environnementalistes de coeur

Amazonie : environnementalistes de coeur

20150618-aRaimundo est coiffeur. Edilena est esthéticienne et employée publique. S’intéresser à l’environnement, cela ne rejoint pas particulièrement leurs compétences spécifiques. Mais face à l’invasion environnementale et culturelle qu’ils étaient en train de subir, ensemble avec d’autres familles, avec lesquelles ils partagent les idéaux chrétiens, ils ont commencé à se poser quelques questions. Quel héritage voulons-nous laisser à nos enfants ? Comment rendre présente notre vision des choses à une société qui ne semble pas percevoir les dangers de cette dégradation ? Comment aller à contre-courant ? Mariés depuis 29 ans, avec trois enfants et trois petits-enfants, ils habitent à Abaetetuba (Parà – Brésil), une ‘ île’ qui comprend Igarapé-Miri, Moju et Barcarena, trois villes célèbres par la prolifération d’industries et de mines. Beaucoup de familles ont quitté les champs pour travailler pour les multinationales, en s’installant sans critères dans les périphéries et alimentant de nouvelles zones de pauvreté dans l’illusion d’un bien-être jamais atteint. L’impact de ces industries sur l’environnement a été, et c’est peu dire, dévastateur. Il a commencé avec la taille irrationnelle des açaizeiros (plante d’origine régionale), par l’extraction du palmito destiné à l’exportation, privant ainsi les familles d’un aliment qui leur est essentiel. Les résidus industriels, déchargés dans les fleuves, ont causé une réduction visible de poissons et de crevettes, alors que la pollution atmosphérique a réduit considérablement la production de fruits. Et cela, à l’échelle locale. Mais les effets de la déforestation se répercutent aussi au niveau mondial. L’Amazonie, en effet, est une région où tout est ‘méga’ : méga son extension (elle occupe plus des 50 % du Brésil tout entier), méga, sa biodiversité, méga, la forêt et son volume d’eau douce. Mais à cause de la déforestation en action, toutes ces précieuses ressources risquent de perdre toute leur efficacité. Il n’est pas facile de comprendre ce qu’il y a lieu de faire. Mais Raimundo et Edilena, comptent sur un élément qui peut faire la différence : l’unité avec les autres familles, et la force qui découle du fait de se laisser guider par Dieu aussi dans leurs choix. Ils prennent ensemble une décision : transformer avec leurs propres ressources, un espace de pâturages de 34 ha en un verger. Pour le choix des arbres, ils cherchent les variétés typiques de la région, qui risquent le plus l’extinction, quelques-unes qui ne sont même plus désormais connues par les jeunes. Ils travaillent dur, mais avec grand enthousiasme, créant ainsi à Abaetetuba un espace de préservation de la biodiversité locale. Maintenant, le verger produit des fruits comestibles de 166 essences indigènes et de deux essences  africaines,  composant une collection unique en son genre : une richesse forestière qui se propose comme alternative au futur développement durable de la région. L’espace, dénommé Radini, en hommage à leurs enfants Raisa, Radi et Raoni, est souvent visité par des chercheurs, et environnementalistes de réputation mondiale, par des acteurs, des chanteurs et aussi des évêques et des gens comme vous et moi, surtout des jeunes. Sur le site, il y a en effet, des espaces pour des leçons théorico/ pratiques avec distribution de matériel vulgarisé qui peut être diffusé sur la biodiversité, et la conservation du milieu. Mais également à la suite de prix et de reconnaissances obtenus, – celle de 2012, particulièrement significative, provenant du Musée Goeldi de Parà – le site commence à être diffusé dans les journaux et dans les revues de la région. Edilena et Raimundo sont toujours très surpris de voir l’intérêt de tant de gens, quelques personnes se sentant encouragées à suivre leur exemple pour devenir, comme ils se définissent eux-mêmes, des ”environnementalistes de cœur”.

Castelgandolfo (Rome): Congrès international « Communion et Droit »

Un « appel à communications », call for papers en italien et anglais a été lancé en vue du congrès autour des thématiques suivantes : Droit de l’environnement et Droit à l’environnement – Caractère relationnel du droit environnemental – Protection publique de l’environnement et droit de participation – Environnement, ville et territoire – Protection de l’ environnement et responsabilité – Responsabilité des entreprises – Protection de l’environnement et légalité. Les questions ont été choisies à la suite des travaux et des réflexions qui ont émergé lors de la préparation du Congrès et en particulier au cours du Séminaire international de mars 2014 qui s’est tenu à Castelgandolfo (Rome) et de l’Université d’été qui a eu lieu à Abrigada (Portugal) en juin 2014. Programme en italien et anglais Communiqués de presse Le site www.comunionediritto.org fera régulièrement le point sur la préparation du Congrès et les inscriptions.

Union Européenne: “Le dialogue n’est pas un rituel”

Union Européenne: “Le dialogue n’est pas un rituel”

http://vimeo.com/130879600 « Pour moi le dialogue n’est pas un rituel qui se répète chaque année et va rejoindre ensuite les rayonnages, mais une contribution essentielle pour résoudre les problèmes majeurs auxquels les sociétés européennes sont aujourd’hui confrontées : la peur de la différence, les conséquences de la crise, le maintien d’un environnement durable. Les religions peuvent jouer un rôle auprès des communautés pour nous aider à conduire l’Europe vers une situation meilleure que celle où elle se trouve en ce moment ». Ce sont les propos tenus par Frans Timmermans après la rencontre annuelle des hauts responsables avec les leaders religieux, autour du thème : « Vivre ensemble et accepter les différences ». En plus du premier Vice-président de la Commission européenne, il y avait Antonio Tajani, Vice-président du Parlement européen et quinze leaders religieux des communautés chrétienne, juive, musulmane, hindoue, bouddhiste et mormone. 20150616_800x600Pour comprendre le rôle joué par les religions, il suffit de voir le nombre croissant des rendez-vous qui ont lieu entre les institutions politiques et les responsables religieux. Ceux-ci sont consultés non plus séparément mais appelés à travailler ensemble en vue de résoudre les conflits, à la recherche du chemin qui permet de vivre ensemble et dans la paix. En témoignent le récent débat qui s’est tenu à l’ONU avec de hauts responsables sur « Tolérance et réconciliation », la rencontre des responsables religieux au Kazakhstan, l’attente du discours que prononcera le Pape François à l’ONU en septembre prochain, et maintenant, au niveau européen, cette rencontre à l’initiative de la Commission Européenne. Le rendez-vous d’aujourd’hui fait suite à celui du 2 juin avec les associations philosophiques et non confessionnelles et s’inscrit dans le cadre prévu par le Traité de Lisbonne. Au cours de la conférence de presse des questions brûlantes ont été posées – concernant les politiques européennes d’immigration, l’augmentation des foreign fighters (qui partent de l’Europe pour faire le jihad), la naissance du groupe d’extrême droite au sein du Parlement européen – auxquelles imams, rabbins et évêques ont répondu. Le métropolite Joseph, de l’Eglise orthodoxe roumaine, a souligné le rôle des Mouvements ecclésiaux, comme celui de la Communauté sant’Egidio, en rappelant son engagement en faveur de la promotion du dialogue interreligieux. 20150616_121127Quant à Maria Voce, présidente du Mouvement des focolari, en sortant de ce long dialogue, elle a exprimé sa joie d’avoir participé à un échange vraiment libre, dans une réelle écoute. Elle a rappelé la Règle d’Or, commune à toutes les religions et cité comme exemple l’expérience du groupe interreligieux « Vivre ensemble à Cannes ». En marge de la rencontre elle nous a confié : « Il n’y a pas de religion qui ne veuille le dialogue, il n’y a pas de responsables religieux qui ne cherchent pas à faire tout leur possible pour le promouvoir. Cela permet d’espérer, parce que, malgré tout ce que nous voyons autour de nous, la religion peut vraiment apporter un message nouveau et aider ce processus de dialogue qui à certains moments semble presque impossible ». Elle insiste à nouveau en disant : « Il est important que les communautés participent à ce dialogue, pas seulement les leaders religieux, afin que de cette synergie naisse un laboratoire commun aux différentes villes d’Europe qui aide à ce que tous puissent vivre ensemble et dans la paix. On y parviendra à la condition de dépasser les sentiments de peur – qui sont toutefois compréhensibles face à l’inconnu – en vivant l’accueil, le respect, en développant notre capacité d’accueillir vraiment l’autre comme un frère ». Les conclusions du débat du 16 juin viendront s’ajouter au matériel de préparation du premier congrès annuel de l’Union Européenne sur les droits fondamentaux. Il aura lieu le 1er et le 2 octobre 2015 et aura pour thème « Tolérance et respect : prévenir et combattre l’antisémitisme et l’islamophobie en Europe ». Vidéo de la Conférence de Presse Communiqué de presse de la Commission européenne Communiqué de presse du Mouvement des Focolari – 12 juin 2015

Egypte: fête entre chrétiens

Egypte: fête entre chrétiens

20150614-01Après la rencontre historique entre le Pape François et Tawadros II (Pape de l’Eglise Orthodoxe-copte et Patriarche d’Alexandrie) qui a eu lieu le 10 mai 2013 au Vatican, les deux Eglises ont pour la première fois vécu une journée de fête à Alexandrie pour commémorer cette rencontre. En effet, trois mois après l’élection de François, Tawadros II lui avait rendu visite, quarante ans jour pour jour après la rencontre historique de Shenouda III avec Paul VI. A cette occasion le Patriarche copte-orthodoxe avait proposé de retenir la date du 10 mai pour fêter la journée de l’amitié entre les deux Eglises. Le 7 juin dernier, au Centre Culturel des Jésuites d’Alexandrie (Egypte) et sous le patronage du Patriarche Copte Catholique, Ibrahim Ishak, l’événement a été commémoré en présence de Tawadros II, accompagné de 8 évêques coptes orthodoxes et de 5 prêtres. Il y avait aussi le Nonce, Bruno Musarò, l’évêque latin Adel Zaki et environ cent religieux, religieuses et prêtres catholiques. Parmi les protagonistes de cette journée citons l’actuel directeur du Centre Culturel, ancien étudiant de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), ainsi qu’un ami de l’Eglise orthodoxe. Après un temps de prière où se sont alternés lectures et chants, un documentaire a retracé les différentes étapes de la rencontre historique entre les deux Eglises. Dans son message le Pape François a rappelé, entre autres, que « ce que nous avons en commun est plus grand que ce qui nous divise » et que « nous pouvons poursuivre notre chemin vers la pleine communion et grandir dans l’amour et la compréhension ». La réponse du Patriarche copte ne s’est pas fait attendre : l’après-midi même il a joint par téléphone le Pape François en confirmant sa « volonté d’avancer dans l’engagement commun pour l’unité des chrétiens », comme l’a rapporté le Père Lombardi, porte-parole du Vatican. Tawadros II, dans un discours témoignant sa grande affection envers l’évêque de Rome, a exprimé sa conviction que “Le monde d’aujourd’hui a faim et soif d’amour concret. L’unité entre les Eglises a besoin de héros de la Foi” et il a indiqué quelques conditions nécessaires pour arriver à l’unité, entre autres un esprit ouvert, en priant chaque jour ainsi: “Donne-moi, Ô mon Dieu, un esprit ouvert comme celui de Notre Seigneur lorsqu’il aborde la samaritaine ou parle avec le larron qui est à sa droite ». Mais aussi un grand cœur, capable d’aller « au-delà de la lettre ». Et, enfin, une âme humble qui « sauve les dons et les grâces concédés par Dieu ». Sa Sainteté a rappelé non sans émotion combien l’humilité du Pape François l’a touché, lors de sa rencontre avec lui et il a encore redit : « Ce jour nous devons le fêter chaque année ! » Le cœur des participants débordait de joie. Tawadros II a salué chacun d’eux personnellement. . Enfin cette joyeuse commémoration n’a pas manqué de rappeler « l’œcuménisme du sang » en faisant mémoire des martyrs égyptiens et éthiopiens en Lybie.Le 7 juin dernier, à Alexandrie, célébration du deuxième anniversaire de la journée de l’amitié entre l’Eglise Copte-orthodoxe et l’Eglise Catholique. Un souhait exprimé lors de la première rencontre entre le Pape François et Tawadros II.

Evangile vécu : l’essentiel

Evangile vécu : l’essentiel

20150616-aLe client Je dirige une agence bancaire. Un soir, en sortant du bureau, je portais sur les épaules, le poids d’un gros problème irrésolu : il concernait un client qui s’était mal comporté avec son compte courant. J’entrevoyais seulement deux solutions qui me faisaient souffrir : nuire gravement au client en mettant en route les pratiques légales ou risquer de faire moins bien ce qui était mon devoir. J’avais un rendez-vous avec ma femme pour rentrer ensemble à la maison. Habituellement, j’essayais de me libérer l’esprit, mais cette soirée-là, je n’ y arrivai pas. Elle le comprit immédiatement et me dit : « Journée pesante aujourd’hui, n’est-ce pas ? ». Je commençai à me confier. Mary n’était pas dans les problèmes de banque mais elle m’écoutait attentivement, en silence. Après lui avoir tout dit, je me sentis comme soulagé et davantage confiant. Le problème persistait mais désormais il n’était plus seulement mien. Le lendemain, je commençai à entrevoir une troisième solution qui permettait, tout en respectant mes devoirs, de ne pas nuire au client. (G.K. – Angleterre) Problèmes d’audition Avec de sérieux problèmes d’audition, poussé aussi par mes paroissiens, je suis allé consulter un spécialiste. Après m’avoir demandé à quel ordre religieux j’appartenais, il a commencé à énumérer ses rancœurs  contre l’Église pour toutes les incohérences et les contradictions qui lui avaient fait perdre la foi. Je l’ai écouté avec amour, en me rendant bien compte que je me trouvais face à une personne qui ne se contentait pas d’un christianisme superficiel. A mon tour, je lui ai répondu qu’il n’y a pas d’argumentations pour défendre l’Église mais seulement une vie cohérente. Et j’ai ajouté : «  Dieu nous aime comme nous sommes ». Il a voulu mon adresse et mon numéro de téléphone. Le soir même, il était venu me trouver et m’avait raconté qu’il avait été au séminaire jusqu’à l’âge de 18 ans jusqu’à ce qu’il lui avait semblé que le marxisme correspondait mieux à ce qu’il cherchait ; mais actuellement, ces certitudes s’étaient étiolées. Après quelques jours, il m’a confié qu’en entrant dans une église, il lui avait semblé que Dieu lui disait : « Moi, je ne t’ai jamais abandonné ». Maintenant, il est retourné aux sacrements avec son épouse. (P .G. –  Italie) Licenciement Ces jours-ci, ils ont distribué des lettres de licenciement dans l’ usine, dont une adressée à Giorgio. Connaissant ses conditions financières précaires, je m’approche de lui et l’invite à venir avec moi au bureau du personnel : « Je suis mieux loti que lui – dis-je – et ma femme a un travail . Licenciez-moi plutôt ». Le chef promet de réexaminer le cas. Lorsque nous sortons, Giorgio m’embrasse, ému. Le fait passe naturellement de bouche à oreille et deux autres ouvriers, plus ou moins dans une situation similaire à la mienne, s’offrent à la place de deux autres qui sont licenciés. La direction est obligée de repenser ses méthodes de choix de licenciements. Ayant eu vent de l’affaire, le curé la raconte dans son homélie, sans citer de noms. Le jour après, il me fait savoir que deux étudiantes ont été lui apporter leur épargne pour les ouvriers en difficulté, en déclarant : « Nous aussi voulons imiter le geste de cet ouvrier ». (B.S. – Brésil)

Merci Don Foresi

Merci Don Foresi

Lien pour la transmission en direct : http://live.focolare.org


Pasquale Foresi con Chiara Lubich

Pasquale Foresi avec Chiara Lubich

Ces dernières années il vivait loin des réflecteurs, dans son focolare à Rocca di Papa, avec d’autres parmi les premiers focolarini, compagnons de voyage de toujours : Marco Tecilla, Bruno Venturini, Giorgio Marchetti. Dans l’histoire des Focolari, sa figure est très importante : il avait à peine 20 ans quand, en 1949, Chiara Lubich lui demande de partager avec elle la responsabilité du Mouvement naissant. Chiara Lubich a toujours discerné en Pasquale Foresi un dessein particulier dans le développement du Mouvement des Focolari : celui de l’incarnation du charisme de l’unité dans les réalités concrètes, c’est pourquoi elle l’a considéré, avec Igino Giordani, cofondateur du Mouvement. En 1949, l’année de sa rencontre avec Chiara et le Mouvement, Pasquale Foresi était un jeune en recherche. Après avoir ressenti l’appel au sacerdoce, il fréquentait le séminaire de Pistoia et le collège Capranica à Rome. Il raconte : « J’étais content, satisfait de mon choix. À un certain moment cependant, j’ai eu non pas une crise de la foi, mais simplement un revirement. Mais c’est à ce moment-là que j’ai connu le Mouvement des Focolari. Je remarquais, chez les personnes qui en faisaient partie, une foi absolue dans l’Église catholique et en même temps une vie évangélique authentique. J’ai compris que ma place était là et bien vite l’idée du sacerdoce est revenue ». Il sera le premier focolarino prêtre. Après lui, d’autres focolarini entendront cet appel particulier au service du Mouvement. Pasquale reconnaît dans les premiers pas que font Chiara Lubich et le premier groupe autour d’elle, « une source évangélique jaillie dans l’Église ». Commence alors un lien d’amitié qui le conduira à donner une contribution fondamentale au développement du mouvement en tant que collaborateur étroit de la fondatrice. Villa Eletto 2Concernant les principales responsabilités qui lui sont confiées, Pasquale Foresi écrit : « Étant prêtre, j’ai été chargé des premiers rapports entre le Mouvement des Focolari et le Saint Siège. Une autre de mes tâches particulières, avec le temps, a été de suivre le développement du Mouvement dans le monde et de collaborer, directement avec Chiara, à la rédaction des différents Statuts. J’ai encore pu faire naître et suivre des œuvres concrètes au service du Mouvement, telles que le ‘Centre Mariapolis’ pour la formation des membres à Rocca di Papa, la cité pilote de témoignage de Loppiano, la maison d’édition Città Nuova et d’autres réalités qui se sont ensuite multipliées dans le monde ». Il est encore un aspect de la vie de Pasquale Foresi aux côtés de Chiara qui représente peut-être mieux sa contribution particulière au développement du Mouvement. Il explique : « C’est dans la logique des choses que chaque nouveau courant de spiritualité, chaque grand charisme, ait des implications culturelles à tous les niveaux. Si l’on regarde l’histoire, on constate que cela s’est toujours vérifié, avec des influences en architecture, dans l’art, dans les structures ecclésiales et sociales, dans les différents secteurs de la pensée humaine et spécialement en théologie ». De fait, il est intervenu bon nombre de fois de vive voix ou par écrit pour présenter la théologie du charisme de Chiara sous sa dimension sociale, spirituelle pour en souligner la nouveauté avec autorité, autant en ce qui concerne la vie que la pensée. De ses pages jaillissent « une finesse d’analyse, une largeur de vue et un optimisme pour le futur, que la sagesse a rendu possible, sagesse qui vient d’une expérience charismatique forte et originale, en plus d’une lumière et d’un amour immenses, ainsi que son humilité et sa fidélité, que seul Dieu peut implanter dans la vie d’une personne ». (de la Préface de « Colloqui », questions et réponses sur la spiritualité de l’unité). Le Mouvement des Focolari, dans le monde entier, se souvient de lui avec une immense gratitude. Don Foresi ha raggiunto Chiara (Città Nuova online) Communiqué de presse

Argentine: “Bourse aux vêtements”

Argentine: “Bourse aux vêtements”

004En 2011, trois jeunes d’une paroisse de la province de Córdoba (Argentine) ont été invités à une rencontre à la “Mariapolis Lia, cité-pilote des Focolari, à 250 km de Buenos Aires. Y participer a été pour tous les trois une expérience forte, une immersion dans l’Évangile vécu ensemble, qui les a poussés à se donner concrètement aux autres. “Cette rencontre nous a changés – raconte Susana – nous sommes devenus plus enthousiastes, plus accueillants, plus confiants en Dieu, que nous avons redécouvert Amour. C’était une occasion de grandir en tant que personne, mais aussi en tant que groupe.” Aujourd’hui, une quinzaine de jeunes soutiennent ensemble des initiatives vraiment intéressantes. Comme la “Bourse aux vêtements”, une idée très utile pour leur quartier, dans lequel différentes familles vivent sous le seuil de pauvreté. Beaucoup de vêtements usés arrivaient à la paroisse et restaient là, parce que personne ne les faisait parvenir aux plus nécessiteux. Alors les jeunes ont pensé: en travaillant dur, durant quelques samedis, ils ont rangé la pièce – une cave –, l’ont nettoyée et parfumée, en pensant aux personnes qui allaient ensuite venir choisir les vêtements. Ils ont exposé les articles, tous remis à neuf et repassés. C’est ainsi qu’est née la “Bourse aux vêtements”. Au début, ils ne voulaient pas demander d’argent pour ces vêtements, mais ensuite – en pensant à la dignité des “acheteurs” – ils ont fixé des prix accessibles à tous, sans mettre en évidence qui donne et qui reçoit, mais que seul l’amour circule. 003“Un jour – raconte un des jeunes – est arrivée une maman de huit enfants. En voyant ces prix avantageux, elle a choisi beaucoup d’articles et, au moment de payer, elle a confié, les larmes aux yeux, que c’était la première fois qu’elle pouvait acheter quelque chose à ses enfants. Une autre fois, une femme est arrivée et semblait très intéressée: elle allait et venait, regardait les vêtements, mais sans rien prendre. À la fin, elle s’est arrêtée pour parler longuement avec nous. Nous avons ensuite appris qu’elle est revenue plusieurs fois, parce que, a-t-elle confié, elle savait qu’ici elle trouverait toujours quelqu’un pour l’écouter.” En sortant de son service à la Bourse, une des filles a aperçu un homme qui pleurait sur les marches de l’église. Convaincue que Jésus aime se cacher derrière chaque homme, spécialement les pauvres, une pensée l’effleure: “Et si c’était Jésus, le laisserais-tu pleurer là?” Elle décide de s’approcher et l’homme, inconsolable, lui raconte que, depuis des jours, il vit dans la rue, n’a rien à manger et souffre de graves problèmes de santé. La jeune fille retourne à l’intérieur pour appeler ceux du service suivant, pour lui trouver un lieu d’hébergement, ainsi que de la nourriture. Par la suite, ils lui trouvent aussi du travail. 002Dans beaucoup de pays de l’Amérique latine, le 15ème anniversaire d’une jeune fille est une date importante. Une jeune du groupe allait bientôt avoir 15 ans, mais sa famille n’avait pas les moyens d’organiser une fête d’anniversaire avec ses proches et ses amis. En l’apprenant, les jeunes du groupe ont voulu agir. En premier, ils se sont consacrés à la décoration de la salle, en écoutant les souhaits de la maman de la jeune fille. Ensuite, ils se sont organisés pour servir à table. Mais eux aussi voulaient participer à la fête et au bal, avec des habits élégants. Comment faire? En uniforme de serveurs, tous alignés, ils ont accueilli les invités à l’entrée, ils ont ensuite servi à table et, au moment du bal, ils ont couru se changer, en surprenant tout le monde, leur amie en premier. La fête terminée, ils ont repris leurs habits de travail, pour tout remettre en ordre, laissant le lieu propre et rangé. C’est ce qu’on appelle l’amour…

Jeter dans le cœur du Père toutes nos préoccupations

Jeter dans le cœur du Père toutes nos préoccupations

20150613-a« (…) Notre spiritualité s’appuie sur un point d’où tout est né : la foi en l’amour de Dieu, la conscience que nous ne sommes ni seuls, ni orphelins car nous avons un Père plus grand que nous qui nous aime. Une des occasions pour mettre en pratique cette foi, se rencontre lorsque quelque chose nous préoccupe ou nous procure de l’appréhension : l’avenir nous fait peur, notre santé nous inquiète, un danger apparent nous alarme… nous sommes en souci pour notre famille, nous appréhendons notre travail, nous sommes indécis devant un comportement à adopter, de mauvaises nouvelles nous font peur, des craintes de toutes sortes nous assaillent… Eh bien, en ces moments d’anxiété, Dieu veut que nous croyions en son amour et nous demande un acte de confiance : si nous sommes vraiment chrétiens, Il veut que nous profitions de ces circonstances douloureuses pour lui prouver que nous croyons en son amour. Cela veut dire : croire qu’Il est notre Père et qu’Il pense à nous et donc jeter en Lui toutes nos préoccupations, le charger de chacune de nos préoccupations. L’Écriture dit : “Déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis car Il prend soin de vous” (1 P 5-7). (…) Le fait est que Dieu est Père et qu’Il veut le bonheur de ses enfants ? c’est pour cela qu’Il se charge de tous leurs poids. Plus encore, Dieu est Amour et Il veut que ses enfants soient amour. Or, voilà que nos préoccupations, nos peurs et nos anxiétés nous bloquent et nous replient sur nous-mêmes, nous empêchant d’être ouverts à Dieu, de faire sa volonté et d’être disponibles à nos frères, nous ‘faisant un’ avec eux et les aimant comme il se doit. Aux premiers temps du Mouvement, quand l’Esprit-Saint, en pédagogue, commençait à nous faire faire les premiers pas sur le chemin de l’amour, le fait de “jeter toute préoccupation dans le Père” était de tous les jours et même de plusieurs fois par jour. On venait en effet d’une façon de vivre plutôt terre à terre alors que nous étions chrétiens. Maintenant, on entrait dans une vie plus surnaturelle, plus divine : on commençait à aimer. Et les préoccupations sont des obstacles à l’amour. L’Esprit-Saint devait donc nous apprendre à les éliminer et c’est ce qu’Il a fait. Je me souviens que l’on disait : “De même qu’on relâche tout de suite une braise pour ne pas se brûler, avec la même rapidité, il faut se décharger sur le Père de toute préoccupation”. Et je n’ai pas souvenir de quelque chose dont Il n’ait pris soin, une fois confiée à son amour. (…). Jetons toutes nos préoccupations en Lui. Nous serons libres d’aimer et nous courrons mieux sur le chemin de l’amour qui – comme on le sait – conduit à la sainteté ». C.Lubich, Cercando le cose di lassù, Roma 19924, p. 26-29. Lire le texte intégral :Chiara Lubich Centre

UE, Bruxelles: “Vivre ensemble en acceptant nos différences”

UE, Bruxelles: “Vivre ensemble en acceptant nos différences”

LEuropean_Commission_Religionsa rencontre avec les leaders religieux se déroulera le 16 juin prochain au palais Berlaymont de Bruxelles, siège de la Commission européenne. Concertations au sommet et débats à caractère opérationnel ont lieu régulièrement entre les instances de l’Union Européenne et les Eglises, les religions, les associations philosophiques et non confessionnelles, comme le prévoit l’article 17 du traité de Lisbonne. Les conclusions des débats avec ces leaders religieux contribueront à la préparation du premier Congrès Annuel sur les Droits fondamentaux de l’Union Européenne, qui se tiendra à Bruxelles le 1er et le 2octobre 2015 et aura pour thème “Tolérance et respect: prévenir et combattre la haine antisémite et l’islamophobie en Europe”. Le sujet de discussion retenu, “Vivre ensemble et accepter les diversités”, souligne – comme l’a déclaré le premier vice-président de la Commission, Franz Timmermans – que “dans nos sociétés européennes hétérogènes, le dialogue est essentiel afin de créer une communauté où chacun puisse se sentir chez lui. Vivre ensemble signifie réussir à accepter les différences même en cas de profond désaccord ». Frans TimmermansParmi les invités – une quinzaine de leaders religieux – dont deux pour l’Eglise catholique : le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et président de la Commission des épiscopats de la Communauté Européenne (COMECE) et Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari. Les autres invités sont le Rév. Christopher Hill, président de la Conference of European Churches (CEC), le métropolite Emmanuel du Patriarcat Œcuménique, l’archevêque Antje Jackelén, primat de l’Eglise luthérienne de Suède, le premier rabbin de Belgique Albert Guigui, l’imam Khalid Hajji, secrétaire général du Conseil Européen des Oulémas Marocains. Le développement de l’esprit communautaire par le dialogue est l’un des objectifs de la Commission qui, dans le cadre du programme “Une Europe pour les citoyens” (2014-2020), a affecté 185.5 millions d’euros au cofinancement de projets destinés à promouvoir des valeurs comme la tolérance et le respect mutuel. Et à susciter une meilleure compréhension interculturelle et interreligieuse entre les citoyens. Dans sa réponse à l’invitation la présidente des Focolari, Maria Voce, a précisé que l’engagement prioritaire du Mouvement qu’elle représente, et en collaboration avec d’autres Mouvements, est « de construire des ponts à travers un dialogue respectueux aux niveaux les plus divers, pour contribuer à ce que des personnes de convictions diverses et d’origines sociales et ethniques les plus variées, puissent vivre ensemble dans la paix et la fraternité ». Communiqué de presse

En chemin vers Compostelle

En chemin vers Compostelle

20150612-01« Le soleil tape fort, mais nous devons arriver au prochain village. Aujourd’hui, nous avons fait une partie de l’étape avec Grey de l’Afrique du Sud, jeune présentateur à la télévision. Nous sommes surpris de rencontrer des gens du monde entier sur le chemin vers Compostelle : de la Corée, du Japon, de la Chine, des États-Unis, du Brésil, du Canada et naturellement de toute l’Europe. Il y a 30 ans, seulement 100 personnes par an passaient par Roncisvalle. Aujourd’hui, il y en a 65 000. Le chemin semble répondre à un exigence de l’homme d’aujourd’hui. Les raisons pour l’entreprendre sont tellement nombreuses et c’est intéressant de les partager. Peter, allemand, 35 ans, gestionnaire d’une auberge dans les alentours de Monaco, s’assied à notre table. Pendant deux ans, il n’a jamais pris de vacances et sa compagne vient de le quitter. Il veut réfléchir sur sa vie. Paul et Céline du Canada font le chemin par reconnaissance pour leur vie. Tracy de l’Australie poursuit un rêve : elle voudrait avoir une grande histoire à raconter à ses enfants et à ses neveux. Antonella confie qu’elle n’arrive pas à pleurer, elle voudrait se connaître davantage et trouver sa liberté. Nous avons entrepris ”El Camino” il y a 19 jours. Bernard et Jean-Paul originaires de la Belgique et Ivo du Brésil qui s’était épouvanté à l’idée de devoir faire 740 km. Tout en marchant, il se rend compte que les jambes et les pieds vont bien, et jour après jour, il prend courage. Jean-Paul, médecin et marié, pensionné depuis un mois, s’arrête souvent et explique les plantes le long du sentier. Il nous fait humer les parfums de la nature riche en variété. Nous sommes stupéfaits de la beauté des fleurs, des églises, comme à Burgos et à Leon, mais également dans les petits villages. Nous nous tournons bien souvent pour regarder le paysage à 360 degrés. Le matin, nous faisons un pacte entre nous, pour nous aider dans les moments difficiles. Le chemin nous fait toucher nos limites : des douleurs, la fatigue, la soif, la faim…et nous fait facilement oublier le prochain. Ivo apporte beaucoup de vitalité dans notre petit groupe et d’autres personnes sont contentes de nous accompagner pendant quelques kilomètres.  Des questions, des joies et aussi des difficultés en ressortent. Un soir, un prêtre nous raconte la signification de Compostelle : champ d’étoile. Nous aussi devons suivre notre étoile et être étoile (lumière) l’un pour l’autre. Chaque jour, nous touchons des cœurs mais les autres aussi touchent les nôtres. 20150612-03Nous tentons d’ouvrir la porte à Dieu car nous avons l’impression qu’Il est parmi nous, à travers l’amour évangélique. Nous partageons le repas du soir avec d’autres et prions ensemble. Nicole de l’Australie est heureuse d’avoir trouvé des personnes qui veulent réciter le chapelet avec elle. Elle répond en latin, Jean-Paul en français et nous en italien. Après, Nicole se met à chanter en tagalo (langue des Philippines)  et Ivo en portugais. Elle raconte son histoire : elle est en train de rentrer dans une communauté religieuse. Une autre fois, Doriano, gendarme pensionné, nous suit à 10 mètres de distance. Il nous dit qu’il a prié avec nous. C’est une nouvelle expérience dans sa vie. Beaucoup nous demandent comment se fait-il que nous parlions italien. Nous racontons notre histoire, celle de Chiara Lubich et du Mouvement des Focolari. A d’autres, nous parlons de l’Évangile, de la vocation, du chemin de la vie. “El cammino” est une expérience différente pour chacun. Nous sommes curieux de savoir ce qui ce passera quand nous arriverons au pied de Saint Jacques à Compostelle. Ce sera une surprise, comme ce le sera aussi lorsque nous nous trouverons à la fin de notre chemin de vie. Ce sera une joie de l’avoir parcouru, d’avoir croisé tant de personnes que nous portons désormais dans notre cœur. Nous nous saluons avec le ”buen camino”. Qui sait quand nous nous retrouverons ». Bernard, Jean-Paul et Ivo    

Institut universitaire Sophia (Loppiano) : Summer School « Mappe di futuro » (Cartes du futur)

Comment apercevoir les signes de demain cachés dans l’ aujourd’hui ? On peut vivre seulement dans le présent, et pourtant le présent est et doit rester le lieu dans lequel construire le futur. C’est une exigence qui a trouvé dans les siècles, la confirmation d’hommes et de femmes de chaque culture, dont les voix se sont élevées pour déclarer la fatigue insoutenable du présent au moment où on n’est plus en grade de regarder plus loin. La Summer School, internationale et interdisciplinaire se veut être un lieu dans lequel ”penser le futur”, les conditions d’actualisation, soit  notre responsabilité. A la lumière d’ une culture qui fleurit autour de la valeur de la personne et de ses relations, elle proposera quelques pistes de recherche pour donner du sens et des contenus au futur duquel une grande part de la culture moderne semble privée, à partir de quelques questions centrales posées par les disciplines économiques, politiques, et des autres sciences sociales, jusqu’à comprendre les pas qui nous attendent. Pour de plus amples informations : Summer School 2015 ”Cartes du futur”

Stop aux jeux de hasard

Stop aux jeux de hasard

20150611-03Mille signatures récoltées en peu de jours selon l’enseigne de ”L’union fait la force” et la récolte continue. Mais de quoi s’agit-il ? En avril 2015, le Comité Olympique National Italien (CONI) met sur pied un projet, pour les jeunes italiens résidant dans les zones en difficulté avec le titre ”Gagner comme des grands”. Une nouvelle, donnée en grand style qui impressionne beaucoup de gens. Le projet est financé par Lottomatica, le principal opérateur italien pour les loteries et les paris, qui grâce aux jeux de hasard légalisés, gère un chiffre d’affaires de millions d’euros mais avec des coûts sociaux très élevés : les jeux de hasard en effet, créent des plaies de dépendance et de désespoir, alimente l’affaiblissement, renforce l’économie illégale, en touchant surtout les personnes des périphéries, ces mêmes personnes qui seront aidées par le projet ” Gagner comme des grands”. La situation est paradoxale, douloureuse, crée une blessure dans le tissus social qui va être assaini. Le Mouvement des Focolari en Italie s’en est rendu compte comme beaucoup d’autres associations dans le pays, qui luttent pour la légalité, la transparence, la justice sociale. C’est un bouche-à-oreille fait d’e-mails, de coups de téléphone, de confrontations ; la fraternité universelle se construit aussi de cette manière, en se mettant ensemble pour demander au CONI d’annuler la collaboration avec Lottomatica. Les Focolari en Italie, à travers le Mouvement Humanité Nouvelle, lancent donc une pétition online pour demander au gouvernement et au parlement italien d’intervenir afin que s’affermisse dans le pays une authentique culture du sport et un engagement concret pour le développement des jeunes : un défi à jouer complètement, conscients de la disproportion des forces (comme David contre Goliath) mais convaincus que c’est important d’adresser un signal fort contre cette tendance. Si tu es intéressé par l’initiative Stop Progetto Coni Lottomatica ”Vincere da Grandi”, va sur le site d’ Humanité Nouvelle

Familles: solidarité contagieuse

Familles: solidarité contagieuse

Locandinarosao15mila“L’année dernière une petite fille que j’aime beaucoup, âgée de presque deux ans, a failli mourir. J’ai pensé qu’elle avait eu rapidement accès à tous les soins médicaux et chirurgicaux parce que née ici. Mais si elle était née dans un Pays moins favorisé, que se serait-il passé ? Et quel mérite a-t-elle pour avoir cette chance ? Les autres enfants n’ont-ils pas les mêmes droits ? » C’est ainsi que Gabrielle s’est mobilisée en lançant une collecte de fonds et une campagne de sensibilisation en faveur des enfants désavantagés. Elle a demandé au Maire un emplacement sur la place principale de sa ville, Marcignago de Pavie (au nord de l’Italie), et impliqué la paroisse, le diocèse et la presse locale. « Quels seront les résultats, je l’ignore – affirme-t-elle –, je sais pourquoi et pour qui je suis en train d’agir et cela me suffit pour m’attendre au maximum ! » C’est l’un des nombreux témoignages des supporters qui se sont engagés pour la campagne #obiettivo15mila de l’AFNonlus, lancée le 24 mai à Rome, à la « Città dell’Altra Economia » (Ville de l’Autre Economie) Le but – explique Andrea Turatti – président de l’association – « donner visibilité à tout ce que nous faisons déjà à travers des programmes qui assurent la nourriture, les soins médicaux et l’instruction à 13000 enfants insérés dans une centaine de projets en cours dans 50 Pays, et renforcer notre engagement en propageant le virus de la solidarité auprès de nombreuses personnes ». Ces actions solidaires se sont multipliées dans de nombreuses villes italiennes et à travers quelques projets sociaux en cours dans le monde qui présentent leurs activités par liaison vidéo : centres équipés de soins ambulatoires, crèches, écoles maternelles et primaires qui offrent des services après l’école : repas équilibrés, cours individuels, soutien scolaire, orientation professionnelle, visites médicales et soins infirmiers. Ces programmes s’insèrent dans des actions plus vastes, en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, en faveur de familles et de communautés entières, en vue de permettre aux enfants d’acquérir leur autonomie et un bien-être global. “Nous aussi nous désirons contribuer à la solidarité”, nous dit Youn Vera qui, grâce au soutien à distance, est en classe de 5ème au collège Gue Pascal de Man, en Côte d’Ivoire. « Pour aider quatre camarades de classe qui sont malades et ont besoin de soins, nous avons eu l’idée de faire un jardin potager et de cultiver des salades et des épinards ». “Le soutien à distance nous fait aussi du bien à nous, pas seulement aux personnes qui en bénéficient, parce qu’il nous fait grandir, nous met en contact avec des personnes et des cultures diverses, nous aide à redécouvrir la valeur de la sobriété et crée la communauté, a précisé Vincenzo Curatola, président du ForumSad qui regroupe une centaine d’associations sur l’ensemble du Pays. Par exemple Guido et Azzurra racontent comment, avec d’autres jeunes des quartiers de Rome, ils ont fondé depuis bientôt deux ans une association qui engage diverses activités en faveur des autres. « La plus belle expérience nous l’avons vécue aux Philippines, pour répondre avec AFNonlus à l’état d’urgence qui a suivi le typhon Hayan. Hébergés par les Focolari, nous avons touché de près des réalités que nous sommes habitués à ne voir qu’à la TV et qui demeurent lointaines. Les vivre au quotidien a changé notre manière de penser. De plus nous avons voulu nous engager à long terme dans le soutien à distance d’une petite fille en fauteuil roulant : Princess, son sourire fait d’elle un petit soleil ! ». Giusy, qui habite près de Pise, a raconté comment un simple groupe de Familles Nouvelles des Focolari a mobilisé petit à petit toute la ville, la municipalité et environ 300 familles. « L’initiative a vu le jour avec un des mes collègues de travail, il y a vingt ans – raconte Massimo Grossi, de RCS Corriere della Sera – et a touché plus de 250 journalistes et pigistes. Avec de nombreuses petites contributions nous sommes parvenus à adopter à distance 50 enfants en Afrique et en Asie : réunir beaucoup de petits dons, c’est là notre esprit et notre force ».

“L’Eucharistie, mystère de Communion”

“L’Eucharistie, mystère de Communion”

InvitoCasa Emmaus” se trouve dans la Cité pilote internationale de Loppiano – Incisa Valdarno (FI) et se propose d’être une « école de communion » et une « école de vie » au service de toutes les consacrées du monde. Le cours offre quelques outils pour approfondir la spiritualité de communion proposée par l’Eglise pour le Troisième Millénaire, à la lumière de l’unité et de la vie de l’Evangile. Il est conseillé de venir avec ses propres Constitutions, de façon à pouvoir se confronter à son propre charisme et partager avec les autres les trésors qu’il contient, dans un climat spirituel de réciprocité. Voir: Depliant

Bruxelles – “Living together and disagreeing well” (Vivre ensemble et accepter les différences)

En face des énormes défis auxquels la société européenne se trouve confrontée – en particulier cette année après les attentats de Paris et de Copenhague – on perçoit la montée d’une méfiance au sein des communautés et entre elles. Au début des années 90, à l’initiative de Jacques Delors, qui était à l’époque président de la Commission Européenne, le dialogue avec les Eglises et les organisations non confessionnelles, offre déjà l’occasion d’un échange de vues entre institutions et acteurs de la société civile au sujet des politiques européennes. Comment vivre ensemble et construire une société où chaque personne et chaque communauté puissent se sentir chez elles et en sécurité? Comment trouver les moyens d’accueillir les différences quand fondamentalement on n’est pas d’accord ? Ce sont là quelques questions ouvertes qui seront débattues avec ces leaders religieux. Parmi les invités Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari. En répondant à l’invitation elle précise que l’engagement prioritaire des Focolari est « de construire des ponts à travers un dialogue respectueux aux niveaux les plus divers, pour contribuer à ce que des personnes de convictions diverses et d’origines sociales et ethniques les plus variées, puissent vivre ensemble dans la paix et la fraternité ».

Le Pape à Sarajevo: Semez la paix!

Le Pape à Sarajevo: Semez la paix!

“A Sarajevo on respire une atmosphère de paix”, s’était exclamé le cardinal Puljic à la veille de l’arrivée du Pape. La ville l’a attendu avec une grande joie, en se préparant depuis quelques mois. Les voix qui signalaient des problèmes de sécurité ont été démenties grâce à une préparation concertée: les services de l’Eglise et de l’Etat ont travaillé en harmonie. Ce travail, et la bonne disposition des citoyens prêts à respecter les règles, ont fait que tout s’est bien passé ». Sarajevo, la ville que Jean-Paul II a définie comme la Jérusalem de l’Europe, a attendu la Pape dans un climat de fête. 20150608-bLa paix soit avec vous, ce fut le leitmotiv souvent repris par le Pape lors de sa visite en Bosnie-Herzégovine, «une terre éprouvée par des conflits dont le dernier reste très présent à la mémoire de ses habitants : bosniaques, serbes et croates », écrit Gina Perkov journaliste à Novi Svijet (Croatie). «La guerre a eu en effet des conséquences tragiques : morts, massacres et exil de nombreuses personnes. La présence des catholiques (en majorité croates) a diminué de moitié ». Les habitants ont apprécié que cette fois-ci les yeux du monde entier soient fixés sur eux pour une heureuse occasion, espérant que cette visite aide à résoudre divers problèmes politiques « dont quelque pays de l’Union Européenne, qui a permis et aidé la purification ethnique, porte la responsabilité», comme en témoigne dans son récent livre Mgr Franjo Komarica, évêque de Banja Luka (l’actuelle République Serbe). Au stade olympique de Kosevo, au cours de la célébration eucharistique, en présence de 70 000 personnes (dont 23000 venues de Croatie), le Pape a adressé un vigoureux message de paix. « La paix est le rêve de Dieu, c’est le projet de Dieu pour l’humanité… Aujourd’hui s’élève encore une fois dans cette ville le cri du peuple de Dieu et de tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté : jamais plus la guerre !… Construire la paix est un travail artisanal : cela demande de la passion, de la patience, de l’expérience et de la ténacité. Heureux sont ceux qui sèment la paix à travers leurs actions quotidiennes, , leurs attitudes et leurs gestes de service, de fraternité, de dialogue, de miséricorde…La paix est l’œuvre de la justice…une justice mise en pratique et vécue…La vraie justice consiste à faire à cette personne, à ce peuple, ce que je voudrais que l’on me fasse à moi, à mon peuple…La paix est un don de Dieu parce qu’elle est le fruit de sa réconciliation avec nous… Aujourd’hui demandons ensemble au Seigneur un cœur simple, la grâce de la patience, la grâce de lutter et de travailler pour la justice, d’être miséricordieux, de travailler à la paix, de semer la paix et non la guerre et la discorde. C’est le chemin qui procure joie et bonheur» a-t-il conclu. Moments inoubliables avec cet homme, le Pape, qui s’est exprimé non seulement avec des paroles (synthétiques et claires), mais aussi des gestes. Un nouveau pas vers la paix a été accompli. « Aujourd’hui il n’y a aucun litige, aucun problème, ce devrait être ainsi chaque jour », a commenté un passant. Au cours de l’après-midi François s’est rencontré avec les prêtres, les religieux, les religieuses et les personnes consacrées dans la cathédrale, en présence de représentants des diverses confessions et religions ; et à la fin avec les jeunes. La communauté du mouvement des focolari s’est manifestée à travers des présents et a participé aux divers moments de rencontre. 20150608-a L’Idéal de l’unité est arrivé en Bosnie-Herzégovine en 1975 à travers quelques jeunes présents à lamariapolis de Zagreb (Croatie) En 1992 la guerre éclate: pertes innombrables, destructions, morts, réfugiés. De nombreuses personnes fuient vers les divers pays d’Europe. On cherche à soutenir de toutes les manières possibles celles qui restent sur place. Comme les routes sont barrées, on leur envoie des lettres ou des colis de nourriture. A travers l’amour concret de ceux qui vivent la spiritualité de l’unité, de nombreux musulmans et chrétiens rencontrent cet idéal de vie et, après la guerre, une fois rentrés en Bosnie, eux-mêmes se font porteurs et témoins de cet esprit nouveau. “Au début de l’année 1996 on est encore en guerre, mais dès que c’est possible on se rend chez eux – racontent les témoins de cette période – . On se trouve au milieu de décombres, de maisons détruites, de chars d’assaut, avec des contrôles de police permanents et parfois l’explosion d’une grenade…La ville de Sarajevo n’avait plus d’arbres, parce que tous brûlés par les grenades ou bien par les habitants qui, lors des hivers froids, avaient cherché quelque moyen de se réchauffer ». Les quelques personnes qui, de nombreuses années avant, avaient accueilli et gardé à cœur la flamme de l’Idéal de l’unité l’ont pleinement ravivée en eux précisément durant la guerre. Ces personnes marquées par la souffrance, privées de beaucoup de choses, assoiffées de vérité, sont capables de percevoir ce qui est essentiel. Ils sont catholiques, mais aussi musulmans, orthodoxes, tous reconnaissants d’avoir découvert l’amour de Dieu qui a transformé leur vie. La situation actuelle de la Bosnie n’est pas résolue. Les catholiques émigrent, surtout les jeunes, et l’on redoute un autre conflit. La communauté des focolari puise sa force dans l’unité, petit signe concret de cette unité désirée par Jean-Paul II en 1997, à l’occasion de sa visite à Sarajevo, lorsqu’il a souhaité que la ville devienne, après la tragédie de la guerre, un modèle du « vivre ensemble » pour le troisième millénaire.

Giordani: l’Eucharistie nous donne des ailes!

Giordani: l’Eucharistie nous donne des ailes!

Igino Giordani con i giovaniLes conversations de Chiara Lubich sur l’Eucharistie ont été pour moi comme une révélation. Elles m’ont fait connaître de façon plus vaste, plus précise, plus profonde l’effet de l’Eucharistie, non seulement sur la personne, mais sur la société. J’ai compris que le progrès de la conscience chrétienne, tant au niveau personnel que social, dépend du degré de conscience que les chrétiens ont de l’Eucharistie. En d’autres termes: si nous savons ce qu’est vraiment l’Eucharistie et que nous en vivons réellement, nous pouvons alors tirer du christianisme sa valeur la plus profonde, pour le bien de notre âme et celui de la société. L’Eucharistie, en effet, réalise l’union de l’homme avec Dieu ; elle représente le mystère de l’amour du Christ envers l’humanité. C’est la communion avec le Christ et avec nos frères, c’est l’unité de ces deux réalités. Si l’on veut que progressent les aspirations communautaires et unitaires au sein de la société d’aujourd’hui, qui sont les aspirations les plus belles et qui vont à l’encontre des particularismes, des racismes, des dictatures etc., il nous faut progresser dans la conscience que nous avons de l’Eucharistie, il nous faut vivre cette réalité en profondeur. On peut dire que la relation avec Dieu et avec l’homme même est un mystère eucharistique, celui où Dieu se fait homme afin que l’homme devienne Dieu. Rien de moins. . Chiara, par ses explications, veut nous insérer consciemment non seulement dans la pensée du Christ, mais dans la personne du Christ, dans son humanité et sa divinité. Elle nous invite à vivre unis, à travers la communion sacramentelle, à la fois à la divinité et l’humanité de Jésus. Il s’agit d’une révolution qui déifie l’homme, le préserve et le place au-dessus du processus de dégradation en cours dans la société. Grâce à l’Eucharistie commence le combat contre la mort. Chiara imprime ainsi un caractère héroïque et saint à notre vie. La médiocrité n’est d’aucune utilité pour demeurer au milieu des hommes; me revient à l’esprit la question posée par l’ange aux âmes que Dante fait entrer au purgatoire : « Ô race humaine, née pour voler au ciel, pourquoi tombes-tu ainsi au moindre vent ? » (Divine Comédie, Purgatoire,chant XII). C’est-à-dire : homme, toi qui es né pour voler vers Dieu, pourquoi donc te laisses-tu si facilement tomber dans le péché et perds-tu cet envol ? La sainteté demande l’héroïsme, mais c’est un héroïsme immensément facilité par le pain eucharistique que nous prenons chaque jour. Cela implique une ferveur quotidienne, assidue, qui grandit de jour en jour, au-dessus de la médiocrité dont se contente une grande partie de l’humanité d’aujourd’hui. Une médiocrité faite de mensonges, de luxure, de violence, ce qui n’est pas une manière de vivre, mais d’organiser stupidement notre agonie. Avec l’Eucharistie on s’envole ! ». Igino Giordani, Con l’Eucaristia si vola, “GEN”, novembre 2004 p. 10-11 www.iginogiordani.info

Monseigneur Romero est Bienheureux

Monseigneur Romero est Bienheureux

esteri-150523085402”Une telle célébration ne s’est vue qu’à l’occasion de la visite de Jean-Paul II (1983)”, écrit Filippo Casabianca, depuis El Salvador, un pays de 6 millions d’habitants sur une superficie d’à peine 21 mille km², qui a compté parmi ses fils, cet évêque amplement reconnu comme l’une des figures ecclésiales les plus significatives du continent américain. La cause avait été ouverte par l’évêque Rivera y Damas, son successeur à la tête du Diocèse, une année après de sa mort, le 24 mars 1980. Ce fut juste cette année-là qu’arrivèrent Marita Sartori et Carlo Casabeltrame, qui furent là parmi les premiers focolarini et vinrent visiter trois frères franciscains qui avaient commencé à diffuser la Spiritualité de l’Unité. Pendant cette décennie tragique qui commença avec l’assassinat de Mgr Romero et se termina avec celui de 7 Jésuites, le Mouvement des Focolari se développa avec un impact extraordinaire en différents endroits du pays, avec en toile de fond un scenario de guerre entre militaires et guérilleros, et ce, jusqu’à l’ouverture en 1989, d’un focolare féminin, malgré le danger pour les focolarine étrangères qui y participèrent. Depuis lors, le pays a vécu un processus qui l’a conduit à la signature d’un traité de paix, en 1992, et ensuite engagé dans un parcours démocratique avec une certaine stabilité politique mais orphelin de la réconciliation tant désirée pour laquelle aujourd’hui, une polarisation destructrice émerge. A cela s’ajoute la flagellation de l’insécurité due à la prolifération de bandes criminelles composées de jeunes (maras) et à la pauvreté de grandes parties de la population. Les communautés des Focolari se sont engagées dans de multiples initiatives de soutien aux familles démunies par le biais de programmes d’Actions Familles Nouvelles et de l’AMU,  qui ont permis à des centaines de jeunes de continuer les études, qui ont soutenu des initiatives de centres éducatifs pour les enfants pauvres et des interventions dans un quartier à risques afin de créer des espaces d’intégration sociale. Avec la béatification de Romero,  une conscience d’opportunité historique s’est formée dans la population. Son message est perçu comme un médicament qui peut contribuer à renverser les visons contradictoires, à assainir les cœurs endurcis par le ressentiment et fournir ce ‘plus’ nécessaire à la réconciliation. « C’est un défi – c’est ainsi que Maribel l’appelle – qui commence par suivre l’exemple de Mgr Romero, qui pour moi continue à aider mes élèves à cultiver la paix et la justice dans leurs cœurs ». Tandis que pour Amaris ”la fête doit céder le pas à la réconciliation qui consiste à pardonner et à demander pardon, pour assainir les blessures qui sont encore ouvertes”. Dans la communauté des Focolari, l’engagement pour l’unité et la réconciliation a toujours été présent , mais maintenant il acquiert les connotations d’un mandat à la lumière du témoignage héroïque de Mgr Romero ” qui a su pleurer avec celui qui pleure – observe Flora Blandon – et se réjouir avec celui qui avait une raison de l’être. La béatification et la reconnaissance de sa vie enracinée dans l’amour” Dans le message à l’actuel Archevêque de San Salvador, Josè Luis Escobar Alas, le Pape définit Romero comme ”un des meilleurs fils de l’Église”, lui attribuant les traits typiques du Bon Pasteur qui lui était si cher. ”Car (Dieu) a concédé à l’évêque martyr la capacité de voir et d’écouter son peuple et de modeler son cœur afin que, en son nom, il l’oriente et l’illumine”. François reconnaît en plus, son exemple et invite à rencontrer dans la figure de Romero ”force et courage pour construire le Royaume de Dieu et s’engager dans la recherche d’un ordre social plus égalitaire et digne”.

Italie : vers les périphéries de la porte d’à côté

Italie : vers les périphéries de la porte d’à côté

Pomigliano - pranzi solidali - foto 10« Au cours du mois de septembre dernier – raconte Luigi, syndicaliste, engagé avec don Peppino et d’autres de la paroisse, à vivre la spiritualité de l’unité – l’idée est née d’organiser des repas solidaires pour celui qui est en marge de la société, pour celui qui est seul ». Et le lieu, où le trouver ? « Nous nous sommes rendus compte qu’avec un peu de travail, le lieu que nous utilisions pour les réunions paroissiales pouvait devenir une accueillante salle à manger. Cela n’a pas non plus été difficile d’identifier les invités. Leurs visages nous sont familiers, des gens que nous voyons en rue, qui habitent dans le quartier où nous habitons également, quelques-uns sont nos voisins de la porte d’à côté : assistés par l’organisme ‘Caritas’, des personnes âgées, des étrangers… ». « Nous avons commencé par nous partager les tâches – continue Grazia – . Il y a celui qui s’est proposé pour aller faire les achats, en sensibilisant aussi les restaurants et les supermarchés ; celui qui s’est offert de cuisiner, dans le souci de préparer des repas que les amis musulmans puissent aussi manger. Les plus forts se sont proposés pour installer la salle et les filles pour l’animation. Une équipe bien assortie en somme : des jeunes, des adultes et aussi des enfants ». Le premier repas a été réalisé au cours du mois d’octobre 2014. Ce fut pour tous un dimanche solaire, comme l’était tout autant le visage du petit vieux avec son bâton et la dame qui raffole de danser et qui s’était très bien amusée. Quelques jours avant Noël, il y a eu un second repas. « On ne peut s’imaginer la joie de l’attente – se souvient Vincenzo – à l’ouverture de la salle, il y avait déjà quelques personnes âgées assises sur un banc en train d’attendre. A peine nous ont-elles vus qu’elles sont venues nous embrasser, nous ont souhaiter leurs vœux, et puis sont allées chercher leur place. Tout de suite après, tous les autres sont également arrivés, y compris beaucoup d’enfants avec leurs parents. Entre les différents plats, un peu de musique, karaoké et puis, guidés par les filles marocaines, on a dansé sur des chansons de leur pays ». Les enfants entre-temps, ont joué, colorié, en essayant d’attendre patiemment, la grande surprise … l’arrivée du Père Noël qui a distribué des cadeaux à tous ! « Pour nous les organisateurs, il n’y avait pas de cadeaux emballés – raconte Carla – mais nous avons reçu un cadeau bien plus précieux : le spectacle de toutes ces personnes qui finalement souriaient, heureuses ». Après le repas de Noël, il y a eu celui de l’Épiphanie, et beaucoup d’autres encore : une tradition qui continue. Et qui chaque fois est l’occasion d’entrecroiser différentes cultures et religions. Parmi les invités qui petit à petit sont toujours plus nombreux, il y a des arabes, des ukrainiens, des catholiques, orthodoxes, de l’église évangélique, des personnes qui n ‘ont pas de conviction religieuse et surtout, beaucoup de musulmans. « Fatigue ? Engagement ? Problèmes ? Egalement – admet Luigi – parce que ce n’est pas facile d’organiser des repas pareils en partant de rien. Mais la joie que de tels moments nous procure est indescriptible,  et laisse en chacun de nous, le désir et la créativité d’en faire plus. Ce sont de réelles opportunités de grandir aussi bien en tant que personnes qu’en tant que communauté, que ce soit pour nous organisateurs que pour les invités qui ne sont désormais plus considérés comme tels mais bien comme de véritables frères ».

Italie : un rond-point dédié à Chiara Lubich

Italie : un rond-point dédié à Chiara Lubich

324x180-rimini-rotonda-chiara-lubich-1Lors d’une cérémonie qui s’est tenue le 30 mai, on a donné le nom de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari et citoyenne honoraire de Rimini, au rond-point situé entre la rue Savonarola, l’avenue Giacomo Matteoti et la rue des Mille, donnant sur le complexe universitaire ”Navigare Necesse”. ”Attitude attentionnée vis-à-vis d’ une figure importante liée à notre ville – s’est ainsi exprimée l’adjointe aux Services Généraux de la Commune de Rimini, Irina Imola qui a ouvert la cérémonie -. Je remercie pour cela toutes les autorités présentes et de nombreuses personnes qui ont tiré enseignement et réconfort de l’œuvre de Chiara Lubich ». En 1977, la Municipalité de Rimini veut accorder la Citoyenneté d’honneur à Chiara Lubich ”pour son œuvre de construction  – lit-on dans les motivations exprimées par le Conseil Communal de la ville – d’une civilisation de l’amour, de la tolérance et de la solidarité entre les peuples”. Source:Altarimini online

Femmes, religions et dialogue

Femmes, religions et dialogue

20150604-aLe gender est en discussion dans le monde occidental : dans les pays en développement c’est le drame de l’exploitation des gens qui préoccupe ; au Moyen Orient les droits des femmes et la paix. Encore en Occident, contraintes à choisir entre travail et famille ; vies qui subissent la violence… Voilà quelques-uns des défis et des problématiques – différents selon les zones géographiques – en discussion aux Nations Unies, en vue d’un nouvel agenda pour les Objectifs pour le développement durable à mettre en place après 2015 (date où les 193 états membres souhaiteraient rejoindre ces fameux Objectifs du millénaire). Non seulement un panorama sur les questions les plus urgentes liées aux conditions de la femme, mais pas un seul instant ils ont dénoncé les violations de sa dignité et de ses droits. Les 120 femmes de différents pays du monde ont voulu offrir leur appui par des expériences et des idées, traduites ensuite dans un document final orienté vers le nouvel agenda des Nations Unies pour le Développement post-2015. Dans son message au cardinal Turkson, président de Justice et Paix, le pape François a justement voulu que s’expriment les instances organisées par l’univers catholique féminin dans les processus internationaux, en invitant ceux qui sont engagés dans la défense de la dignité des femmes et dans la promotion de leurs droits » à se laisser « guider par l’esprit d’humanité et de compassion au service du prochain ». « Ainsi – continue le pape – vous ferez émerger les dons immenses dont Dieu a enrichi la femme, en la rendant capable de compréhension et de dialogue pour recomposer les grands et petits conflits, de sensibilité pour guérir les plaies et prendre soin de toute vie, même au niveau social, ainsi que ses dons de miséricorde et de tendresse pour garder l’unité entre les personnes ». Les interventions recouvraient : l’anthropologie féminine, femmes et éducation, femmes et dialogue interreligieux, technologie liée à la vie et à la procréation, les droits humains, femmes et travail agricole, entreprise et finance etc. suivies par des travaux dans des ateliers à thème (expression qui rappelle l’art du « travail artisanal » fait avec finesse et diligence, ce qui est le propre des femmes) sur les Objectifs pour le Développement durable, pour une élaboration de propositions. Rita Mousallem, co-directrice du Centre pour le dialogue interreligieux du mouvement des Focolari, est intervenue sur le « Dialogue interreligieux, voie pour une paix durable. Rôle des femmes », en faisant référence à sa propre expérience personnelle de chrétienne au Moyen Orient. Au cours des diverses interviews qui lui ont été faites, elle a confirmé la capacité d’écoute, caractéristique de la femme, qui donne la possibilité d’entrer dans intériorité de soi et des autres ; de savoir souffrir et d’espérer jusqu’au bout, parce que – étant mère – elle sait bien combien vaut la vie. Ces aspects, avec d’autres, font partie du « génie féminin » – que le pape François a aussi rappelé – don et beauté typique de la femme, appelée à jouer son rôle dans la société d’aujourd’hui, pour le bien de tous. Lire aussi: Aleteia.

Économie de Communion en Afrique : Une entreprise ne suffit pas !

Économie de Communion en Afrique : Une entreprise ne suffit pas !

EdC_05Une entreprise ne suffit pas : c’est ce que se sont proposé les quelque 300 entrepreneurs, venus de 41 pays des 5 continents, tandis que le congrès international Économie de Communion (ÉdeC), Nairobi 2015, s’achevait dans une ambiance très colorée, rythmée par les danses et les chants. “Nous sommes un peuple qui sait faire la fête”, s’est exclamé Luigino Bruni. Pour regarder vers le futur, la dernière matinée a vu le congrès porter un regard spécial vers les jeunes générations. Dès les premiers mots, Anouk Grevin touche le cœur des participants : “Quand un enfant vient au monde, toute la communauté l’accueille et en prend soin ; cet enfant qui vient de naître est adopté par tous”. Ces mots sont salués par un tonnerre d’applaudissements, car ils expriment une des valeurs les plus chères aux peuples africains (“pour élever un enfant, il faut tout un village” – ndlr). Puis elle explique : “Avec les jeunes qui ont suivi l’école internationale de formation ÉdeC, nous avons vécu des rêves merveilleux.” Avec enthousiasme, Anouk fait le tour de la salle, dont les murs sont tapissés des projets des jeunes, nés de leurs rêves, et elle les lit. Ces jeunes, animés d’une singulière créativité et d’une passion difficile à décrire, présentent leurs projets. Quelques-uns sont déjà en cours de réalisation, d’autres sont encore au stade de “rêves” ; mais pour eux, peu importe ! EdC_02Puis  Anouk s’adresse à la salle et demande : “Allons-nous les laisser seuls ? ” La réponse est immédiate, tout aussi passionnée et émouvante. Quelques chefs d’entreprise se succèdent au micro pour exprimer leur désir et leur décision d’être parmi les premiers à soutenir ces rêves. John Mundell lance un  appel à ses amis, les appelant  à ouvrir leurs entreprises pour introduire les jeunes générations dans le monde du travail : “L’expérience au sein des entreprises ÉdeC permet de découvrir la richesse de rapports vrais, en plus de l’expérience professionnelle !” Les témoignages d’un certain nombre de chefs d’entreprise du monde entier, surtout des jeunes, font entrevoir un avenir meilleur : de l’Italie à l’Argentine, ou au Paraguay, jusqu’à une thèse sur l’ÉdeC, présentée par une jeune Brésilienne qui achève ses études à l’Institut Sophia. Si les regards se tournent aujourd’hui vers un futur-présent, c’est aussi un moment important de grandes résolutions et d’engagements forts : “Nous devons nous promettre de ne plus jamais revenir en arrière”, déclare Luigino Bruni, qui poursuit : “Au cours de ces journées, nous avons vécu de vrais miracles ; les histoires de nos vies doivent être annoncées partout. L’ÉdeC n’est pas un bien de consommation ; beaucoup de gens, de par le monde, sont en attente. Nous devons continuer à être des “producteurs” de communion, pas seulement des consommateurs.” C’est ce que rappelle avec force le document final : La promesse de consacrer sa vie à une économie de communion. Les chefs d’entreprise souhaitent alors laisser un signe de leur engagement personnel, qui se matérialise dans un “pacte” que chacun peut sceller librement, s’il le souhaite, en y apposant sa signature. EoC_10C’est Geneviève Sanzé qui clôture le congrès : “On dit que les meilleures choses ont une fin, mais je crois qu’il faudrait changer cette phrase. Nous avons vécu un congrès tellement fraternel, tellement joyeux, qu’il ne peut pas s’arrêter là. C’est maintenant que notre course commence vraiment ; c’est le moment de sortir et d’aller à la rencontre du monde.” Une entreprise ne suffit pas. Cette phrase, qui se réfère à l’un des textes les plus connus de Chiara LubichUne ville ne suffit pas”, nourrit la réflexion finale de ces cinq journées mémorables, et fait brûler dans le cœur de chacun un grand rêve : celui de voir le monde “envahi” par les entreprises ÉdeC. “Avec un Dieu qui, si tu le désires, te visite chaque matin, une ville ne suffit pas … vise plus loin : ton pays, celui des autres, le monde entier. Que chaque battement de ton cœur, chacun de tes gestes, ton repos et ta marche tendent à ce but….

EdC en Afrique, créer un lieu de confiance

EdC en Afrique, créer un lieu de confiance

Luigino Bruni «L’Economie de Communion est revenue en Afrique.Nous sommes venus ici du monde entier attirés par les bénédictions et blessures de ce grand continent, pour regarder l’économie mondiale vue de l’Afrique. De même que pour nous laisser instruire par ces peuples, par leur grande vocation à la vie, aux relations sociales, à la rencontre. L’Afrique m’a toujours frappé par sa capacité génératrice, sa vie. Il y a beaucoup de danses en Afrique, beaucoup de fête, surtout des danses de femmes. Comme dans la bible, souvent les femmes dansent. Et ce qui est formidable en Afrique c’est de voir de nombreux vieillards, et de vieilles femmes danser. Aujourd’hui en Europe et dans les pays nordiques du monde il est très rare de voir des femmes et des hommes âgés faire la fête librement et pour la simple joie de vivre en communion. Cela parce que notre culture de la consommation et de la finance ne les fait pas danser. Nous sommes venus en Afrique pour apprendre aussi à danser, jeunes, enfants, adultes et personnes âgées. Quels sont les messages que l’EdC peut transmettre à l’Afrique d’aujourd’hui ? La réponse africaine à la proposition de Chiara Lubich, naîtra de l’Afrique en communion avec tout le monde. La première aide que l’EdC veut apporter à l’Afrique est un regard d’estime pour ce que l’Afrique est déjà et non seulement pour ce qu’elle devra devenir. La première force des peuples est leurs rêves, surtout les rêves collectifs et ceux des pauvres. Redonnons le temps à nos histoires, grandes et petites, et de là repartons vers une nouvelle terre. Générer est très lié à un terme économique important, pour l’Afrique et pour tout le monde : innovation. Un premier message qui nous arrive de la logique de l’innovation-germe s’appelle subsidiarité : nos mains et la technologie ne peuvent que la subsidier, c’est-à-dire aider le bourgeon à fleurir ; ils ne peuvent l’inventer. Les innovations économiques et sociales de l’Afrique, naîtront avant tout de l’humus, de sa terre et pas de mains externes. L’EdC est le don des yeux capables de voir des bourgeons là où les autres ne voient que du désert. Ici sur les terres africaines, beaucoup de jeunes se sont mis en route, souvent ensemble : c’est à partir de ces bourgeons que nous devons apprendre à voir la forêt. L’énergie essentielle dans tous les documentaires est la faim de vie et de futur des jeunes et des pauvres, et ici en Afrique ça ne manque pas. Pour que les pauvres et les exclus puissent devenir moteur de changement, le rôle des institutions, des institutions politiques, des institutions économiques est essentiel. De l’EdC sont en train de naître de nouvelles institutions financières. Mais les banques et toutes les institutions ne peuvent qu’aider les innovations économiques, pas les créer ni les inventer. Sans des personnes pleines de créativité, de talents, de compétence et de passions, on ne donne vie à aucune expérience d’économie nouvelle. Il est nécessaire que chacun active sa propre capacité d’innovation et, s’il le peut, qu’il se mette avec d’autres qui ont le même désir de faire et de créer. Notre rêve est de créer ici aussi à la cité-pilote « Mariapoli Piero » une de ces institutions. Un centre qui puisse être un « lieu de confiance » pour accompagner et servir les nouvelles idées EdC qui naîtront, surtout de la part des jeunes ».

Pologne: dialogue entre chrétiens et musulmans à Katowice

Pologne: dialogue entre chrétiens et musulmans à Katowice

20150601-04En Pologne les musulmans, au nombre de 25000, soit 0,08% de la population, font partie des minorités religieuses de ce pays de 38 millions d’habitants. Leur présence remonte à l’arrivée des Tartares au XIVème siècle ; puis à l’immigration de la seconde moitié du XXème siècle et à celle qui suit la chute du mur de Berlin. La journée d’échanges qui vient juste d’être vécue s’insère dans le sillage de trois événements sur lesquels s’appuie le dialogue entre chrétiens et musulmans en Pologne. C’est le Père Adam Was, membre du Comité pour les religions non chrétiennes de la Conférence Episcopale Polonaise, qui a en retracé le cadre: la Journée de l’Islam dans l’église catholique de Pologne instaurée au cours de l’année 2000 par la Conférence Episcopale Polonaise à la demande du Conseil Mixte des Catholiques et des Musulmans, célébrée chaque année le 26 janvier ; la « Prière pour la Paix et la Justice dans le Monde », née après le 11 septembre 2001, à l’initiative des musulmans tartares polonais ; enfin un événement « sans précédent dans le monde entier », comme l’a souligné le Mufti Nedal Abu Tabaq, « La Journée du Christianisme parmi les Musulmans en Pologne », fixée le 29 mai et proposée il y a trois ans par les musulmans de la Ligue Musulmane en Pologne. Invitées par l’imam Abdul Jabbar Koubaisy, directeur du Centre et vice-président de la Ligue Musulmane en Pologne, cinquante personnes sont intervenues au cours de ce rendez-vous : des représentants des autorités locales, des Eglises catholique, orthodoxe et luthérienne, de l’Université de Silésie et aussi de la Communauté Juive de Katowice. Invités d’honneur : Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari et Jesús Morán, coprésident. 20150601-05“Le dialogue interreligieux est une condition nécessaire pour la paix dans le monde, et donc un devoir pour les chrétiens, tout comme pour les autres communautés religieuses” (EG, 250), a rappelé le métropolite de Katowice, l’archevêque Victor Skworc, dans son message lu par le père Tadeus Czakański, son délégué pour le dialogue avec l’Islam. Et, en s’appuyant sur le thème de cette rencontre, il a souligné comment « le fondement de tout l’enseignement de Jésus-Christ repose sur l’amour miséricordieux envers le prochain », en souhaitant que cette rencontre interreligieuse à Katowice nous aide tous « à vivre plus profondément le mystère de la miséricorde de Dieu » et qu’elle « contribue à une plus grande ouverture des uns envers les autres pour travailler de manière plus efficace au service des opprimés et des exclus ». Ensuite Maria Voce, dans son discours, a rappelé quelques passages des Ecritures chrétiennes qui parlent de Jésus, avant même sa naissance, en mettant20150601-06 l’accent sur son amour concret envers chaque homme. « C’est cet amour universel, sans réserves, qui a attiré tous ceux qui font partie du Focolare et qui est devenu notre règle de vie », a fait remarquer la présidente des Focolari. « Une des intuitions de Chiara Lubich, qui constitue l’un des fondements de la spiritualité de l’unité depuis ses débuts, fut la découverte de la valeur du commandement par excellence de Jésus : « Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas d’amour plus grand que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » Jn 15, 12-13) “ Aimer toujours n’est pas facile – a souligné Maria Voce – parfois ou très souvent cet amour envers le frère nous coûte beaucoup, demande des sacrifices… Mais dans ces moments-là aussi Jésus est pour nous un modèle : il nous a aimés jusqu’au point de donner sa vie pour nous ». Et, à la fin, elle a souhaité à tous : que Jésus – « le plus grand et le plus miséricordieux, nous aide à nous regarder tous comme des frères, avec la mesure que lui-même nous a révélée, pour construire ensemble un monde où règne la fraternité et donc la paix pleine et vraie que nous attendons tous ». 20150601-07Le Mufti Nedal Abu Tabaq, responsable de tous les imams en Pologne, en parlant de Jésus Christ a souligné qu’il « n’est pas seulement notre frère, mais notre chef à tous », et qu’il faut donc le suivre. Dans le Coran il est écrit – a affirmé le Mufti – que « Jésus est le signe (…). Non seulement il a été conçu miraculeusement, mais il a aussi accompli des miracles, il a soigné les malades, il a ressuscité les morts. Chacun de nous – a-t-il aussi souligné -, doit « ressusciter la lumière en celui qui souffre (…) Nous ne sommes pas comme des bougies qui peuvent s’éteindre, mais nous sommes la lumière qui en est désormais sortie et cette lumière est présente en chaque homme, mais nous devons toujours la révéler, la faire ressortir (…) en ceux qui sont dans le besoin, comme l’a fait Jésus-Christ (…). Voilà le Jésus que j’aime, que je connais, que je loue ». Action commune en faveur du dialogue interreligieux, la menace qui pèse sur la valeur de la famille et la nécessité de la protéger ensemble en tant que croyants, l’éducation des enfants au dialogue, voilà quelques unes des questions traitées dans un dialogue fraternel avec Maria Voce et Jesús Morán , au cours de la seconde partie de la rencontre. La prière du “Notre Père” récitée par les chrétiens et la prière “Douâa” par les musulmans ont conclu l’événement. Le signe de la paix, échangé entre tous en se serrant la main ou en s’embrassant, a exprimé l’amour fraternel vécu au cours de ces heures entre chrétiens, musulmans et juifs. Cette Journée du Christianisme au milieu des Musulmans en Pologne mérite qu’on s’en souvienne.

Concile Vatican II, œcuménisme et dialogue interreligieux.

Concile Vatican II, œcuménisme et dialogue interreligieux.

20150601-02“Il y a cinquante ans j’étais adolescent et jamais j’aurais imaginé vivre une aventure aussi passionnante que celle du dialogue, sur la voie ouverte par Nostra Aetate [le document conciliaire prophétique qui a marqué l’ouverture de L’Eglise au dialogue constructif et positif avec les diverses traditions religieuses du monde]. En regardant en arrière je ne peux qu’être reconnaissant envers Dieu, mais aussi envers les dizaines de personnes rencontrées sur ce chemin que je n’aurais jamais imaginé parcourir. A commencer par ma famille où j’ai appris que dialoguer est toujours meilleur qu’entrer en conflit, puis mes camarades d’université, à l’époque de la contestation des années 70, les jeunes des mouvements catholiques où j’ai grandi, le monde du travail où je me suis inséré dès mes vingt ans, et, par la suite, des personnes rencontrées en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique et dans diverses parties du monde, y compris la Nouvelle Zélande et l’Australie. Une richesse immense, un chemin que la société, en 1965, ne pouvait même pas imaginer ». C’est là un souvenir personnel, en marge du congrès qui célèbre les 50 ans de la conclusion du Concile Vatican II (Georgetown, Washington 22-24 mai), organisé par Ecclesiological Investigation, un groupe de théologiens qui se rencontre une fois par an et débat d’une question particulière. Cette année le sujet choisi est Vatican II, Remembering the future, et les représentants venant de Rome ne manquent pas, parmi eux le cardinal Kasper et le cardinal Tauran. 201506-1-01“Cette conférence est de haut niveau – poursuit Roberto Catalano – : interventions en séance plénière, mais aussi sessions parallèles à fort contenu théologique et culturel. Grande ouverture humaine et intellectuelle, désir d’approfondir un événement comme le Concile sous divers points de vue : géographique bien sûr, mais surtout sous l’angle des perspectives et des contenus. Il y a des interventions qui cherchent à situer dans leur contexte les raisons qui expliquent pourquoi cet événement a eu lieu entre 1962 et 1965. D’autres ont abordé les aspects historiques qui l’ont motivé. Il faut aussi souligner l’importance des lectures concernant ce qui s’est passé après, avec le constat que cinquante ans n’ont pas été suffisants pour le réaliser. Les avis de succèdent dans un climat de grande écoute, d’intérêt et d’ouverture intellectuelle et spirituelle ». « Malgré la diversité des positions, à un demi-siècle de sa conclusion, le Concile apparaît, après ces journées d’études, comme un événement qui a changé l’Eglise et l’humanité. Ce qui frappe le plus, c’est la dimension prophétique qui caractérise en particulier les documents qui ont été promulgués à la fin des assises conciliaires ». Et l’intervention de Roberto Catalano s’est fondée précisément sur cette dimension prophétique, sur le rôle de quelques mouvements, comme les Focolari et Sant’Egidio, dans l’actualisation de Nostra Aetate. Le dialogue comme devoir, le dialogue comme culture de la rencontre, comme pèlerinage, comme pensée ouverte et pleine d’empathie… autant de points développés par Catalano. Une des journées du congrès a été dédiée entièrement à l’œcuménisme et à toute la signification du Concile à cet égard. Prises de parole successives des catholiques, des luthériens, presbytériens, orthodoxes et épiscopaliens : « Les zones d’ombre dues à des rendez-vous manqués et aux obstacles qui empêchent encore une vraie communion entre les différentes Eglise n’ont pas été occultées. Mais l’intervention la plus remarquable, suivie de quelques minutes d’applaudissements qui ont fortement résonné à l’intérieur de la National Cathedral (épiscopalienne) a été celle du cardinal Walter Kasper qui, après une analyse magistrale de l’histoire et des aspects théologiques de la question œcuménique, conclut avec son optimisme pragmatique plein de souffle : « Unity perhaps has already started ! [ L’unité a peut-être déjà commencé ! ] » « On se rend compte – dit-il en conclusion – de la façon dont, au cours de ces cinquante années, des pas énormes ont été accomplis et que l’unité ne sera jamais un retour ou une unification, mais une communion ».

Pologne : témoignage d’un religieux

Pologne : témoignage d’un religieux

201500531-01Maria Voce et Jesus Moran, présidente et co-président du Mouvement des Focolari, durant la visite en cours en Pologne, se sont retrouvés le 26 mai dernier dans la citadelle Fiore avec un groupe de prêtres et de religieux liés de différentes manières aux Focolari. Le Père Zdzislaw Klafka, rédemptoriste, raconte sa rencontre avec la spiritualité de l’unité et des effets positifs dans le fait de vivre sa vocation spécifique d’une manière plus radicale. « Je suis reconnaissant envers Chiara Lubich d’avoir été l’instrument docile dans les mains de Dieu à faire naître dans l’Église une spiritualité qui m’a aidé à vivre les difficultés que j’ai rencontrées dans la vie : quand j’ai été nommé supérieur je me suis retrouvé devant un défi. J’étais à Rome, et avant de rentrer en Pologne, je lui ai demandé une parole de l’Évangile qui pouvait éclairer mes pas. Elle m’a répondu : ”Personne n’a d’ amour plus grand que celui qui donne sa vie pour ses amis”. J’avais à l’époque 29 ans et cette phrase est devenue la boussole qui m’a indiqué la route. En vivant la spiritualité de l’unité, j’ai commencé à regarder vers mon fondateur, St Alphonse, et ce, d’une manière nouvelle. J’ai ainsi redécouvert non seulement mes racines, mais aussi la force évangélique contenue dans chaque autre charisme de l’Église. Quelqu’un m’a demandé si cette adhésion à la spiritualité des Focolari n’est pas du temps volé à mes devoirs de rédemptoriste. Le fait est que, et je l’ai expérimenté plusieurs fois, lorsque je reviens de rencontres avec des religieux d’autres ordres, j’ai plus envie de vivre encore plus radicalement mon choix de Dieu ».

Père Zdzislaw Klafka

« La famille nombreuse de laquelle je proviens – rappelle le P. Zdzislaw – m’a aidé à vivre pour Dieu, mais ”ensemble avec les autres”. Après le noviciat chez les rédemptoristes, un professeur est venu donner une conférence. Son nom était Wlodzimierz Fijalkodwski et nous a entre autre dit qu’il avait connu les focolarini. Il nous a laissé son adresse et nous sommes allés le trouver. Je n’oublierai jamais cette rencontre. J’ai trouvé des personnes réalisées qui m’ont donné la clé pour construire des rapports de charité, jusqu’à expérimenter la présence du Ressuscité. Et également une autre clé qui nous aurait permis d’avoir la paix : Jésus Abandonné, grande intuition de Chiara Lubich, qui aide à ne pas succomber à la peur. Je n’avais pas encore terminé les études à Rome, qu’avec un autre religieux, nous avons été rappelés en Pologne où la formation des séminaristes nous a été confiée. De notre côté, nous avons plutôt décidé d’être proches d’eux, de les écouter, de les traiter avec sérieux. Le visage du séminaire a changé. Nous avons été ainsi responsables pendant trois ans puis j’ai été renvoyé à Rome afin de compléter mes études. Étant donné que nombreux dans le Mouvement étaient ceux qui me demandaient de parler de mon fondateur, et surtout en voyant combien Chiara aimait les saints, j’ai fait la licence et le doctorat sur St Alphonse des Liguori. Même si j’étais jeune, j’ai été choisi pour deux périodes triennales comme supérieur de la Province des Rédemptoristes. En 1991, après la chute du mur de Berlin qui marqua une nouvelle page pour les chrétiens catholiques de l’Europe de l’Est, une radio naquit. Ce moyen de communication est devenu un instrument pour former les consciences des catholiques qui, durant le communisme, avaient été paralysées. Ensuite une chaîne de télévision est née ainsi que l’Institut Supérieur de Culture Sociale et Médiatique, duquel je suis recteur depuis 14 ans. L’institut compte plus de 400 étudiants ». En ce qui concerne la présidente des Focolari, le P. Zdzislaw conclut : »J’admire en Maria Voce, sa simplicité, sa sagesse. En elle, la liberté de vivre l’Idéal me fascine et cela, c’est la substance de la vie de Chiara Lubich ».

Salutations spéciales de la Syrie

Salutations spéciales de la Syrie

20150530-01Ils arrivent de Damas, Alep, Homs, Banias, Kfarbou et Tartous. Qui pouvait imaginer un week-end avec les jeunes de toutes les régions de la Syrie? Une folie, se sont dit les organisateurs. Peut-être, mais elle est devenue réalité. Le nombre d’inscrits a augmenté jour après jour, jusqu’à atteindre 67. “Notre aventure a commencé ainsi”, racontent-ils. “Nous avons choisi un endroit sûr, où tous peuvent arriver, aussi en devant faire 10 heures de voyage. L’idée était de passer trois jours ensemble, pour pouvoir vivre, partager, prier, pleurer, jouer, être dans la nature, mais dans l’amour réciproque entre nous.” “Qu’est-ce qui est important dans ma vie?” était le titre du week-end. La question résonne encore plus fort dans une situation précaire comme celle des jeunes syriens. Séparés en quatre groupes selon différents thèmes: “Une amitié spéciale avec le Père”, “Chaque jour chez Jésus”, “L’Amour qui rend libres”, “L’amour envers Marie”, ils les ont approfondis, avec des extraits des Saintes Écritures, des papes et des saints, accompagnés par des histoires vraies de jeunes qui les ont précédés dans la course vers la sainteté. “Lorsque je suis arrivée au week-end, j’étais fatiguée par la guerre – confie Fatima – et je sentais que la vie s’était arrêtée, mais là j’ai expérimenté de nouveau la présence de Dieu dans ma vie et son Amour pour moi à travers l’amour des autres. Maintenant, lorsque je passe des moments difficiles, il me suffit de penser qu’il y a quelqu’un qui prie pour moi et qui cherche à vivre de la même façon, et cela me donne une grande paix intérieure. J’ai compris que la chose la plus importante est de vivre sa vie… en aimant Jésus en chacun.” DSCF5730Le premier jour, ils ont approfondi un des points essentiels de la spiritualité de l’unité, “Dieu Amour“. En retraçant l’histoire des débuts des Focolari à Trente, durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque tout s’effondrait, on retraçait aussi la réalité syrienne d’aujourd’hui. “Tout s’écroule, seul Dieu reste”, affirmait quelqu’un, donc: “Qu’est-ce qui est vraiment important dans ma vie?” L’un d’eux a déclaré: “Vivre le christianisme de façon radicale”. Le deuxième jour, autour d’un discours historique de Chiara Lubich aux jeunes dans les années 70, “Jésus Maître“, leur soif de Dieu a émergé. “Les soirées avec des chants, danses et jeux, qui ont fait expérimenter le sens d’une vraie famille, n’ont pas manqué”, écrivent encore Murad et Lina. En partant, quelqu’un affirmait: “Je remercie Jésus pour tous les moments de joie et de douleur”. “J’ai expérimenté de nouveau la caresse de Dieu – écrit Haashim – je sens la responsabilité d’apporter cette grâce à tous ceux qui sont autour de nous”. Des jours inoubliables pour tous. “C’étaient des jours – écrit Samir – durant lesquels nous avons atteint la paix, la sérénité, et qui nous ont donné la force pour retourner vivre dans cette situation dramatique.” “Malgré toute l’absurdité de la guerre – conclut Nahda – je ne me sens pas seule.”

Volontaires aujourd’hui : Toi pour moi, tu es le Père Pio !

Volontaires aujourd’hui : Toi pour moi, tu es le Père Pio !

20150529-01« Je fréquente, quand je le peux, le cercle des pensionnés de mon quartier. J’ai remarqué que certaines personnes sont évitées par les ”gens bien” parce qu’ils sont négligés, alcooliques, barbus, ils passent leur temps avec leur verre et personne ne les implique dans les conversations. J’ai commencé ainsi, à apprendre le jeu de cartes et de la pétanque, pour être avec eux, sans préjugés. J’ai cependant dû subir quelques remarques au début. Mais je me suis forcé de leur exprimer sympathie, disponibilité, et aussi à accepter leur langage et la méthode de jeu plutôt douteuse. Un jour, Giulio, le plus débraillé bien évité de tous, a été hospitalisé pour crise d’alcool, personne ne savait dans quel hôpital. J’ai fait des recherches et donné quelques coups de fil. Par le fait de la ‘privacy’, je ne réussissais pas à obtenir des nouvelles.  A la fin, j’ai interpellé la police qui l’a ensuite retrouvé. Je me suis occupé de lui. Un médecin m’a informé de son état de santé, comme si j’étais un de ses proches. Je l’ai ensuite ramené chez lui, en lui procurant les médicaments et des paquets alimentaires. Silvio, un autre alcoolique à qui on avait retiré le permis de conduire, risquait de perdre son emploi. J’ai mis tout en œuvre pour qu’il le récupère. Il n’est maintenant plus dépendant de l’alcool et est même devenu animateur d’un groupe d’alcooliques anonymes. Ulisse, était un joueur acharné, et se vantait d’être athée et ”bouffeur de curés”. J’ai encaissé ses expressions un peu agressives pendant deux ans. A un certain moment, il est tombé malade d’une tumeur mais, orgueilleux comme il était, il n’acceptait d’aide de personne. Un jour, il m ‘a demandé de l’accompagner à la maison. Cette requête inattendue a été pour moi la réponse d’avoir atteint quelque part son for intérieur et de lui avoir communiqué quelque chose de ma foi . Gianni, le plus jeune de tous, 50 ans, ayant la stature d’un géant, une vie très désordonnée. Pour son style de vie, il était jugé le pire dans le classement de bonne conduite. Je lui ai été proche jusqu’à la fin de sa vie. Sa famille était surprise ; même lui, quelques jours avant de mourir, m’a serré sa main de géant en m’exprimant sa gratitude et son estime. Guido est sourd muet, le plus isolé de tous car le dialogue avec lui est fort engageant. Nous sommes devenus amis et maintenant, il est mon compagnon de jeux de cartes. Un jour, Giulio  sort de sa poche une photo du Père Pio, et devant toutes les personnes présentes, s’adresse à moi : ”Toi pour moi, tu es Père Pio”. Depuis ce jour-là, tous au cercle m’ont appelé par ce nom et même s’il ne m’était pas si sympathique, je n’ai pas pu éviter cet étrange baptême. Habituellement, ces amis m’attendent avec plaisir et souvent, je me retrouve en train de jouer avec l’ami sourd muet contre les deux alcooliques. Nous sommes devenus l’équipe la plus connue du cercle et aussi la plus bruyante ! Avant d’aller au cercle, je fais une visite dans l’église proche, ce qui n’a pas échappé au groupe, pour avoir de Lui la force et avoir le ton juste pour aimer ces amis de la périphérie ».

Parole de Vie de Juin 2015

Que d’affection dans la répétition de ce nom : Marthe, Marthe !… Aux portes de Jérusalem, Jésus a l’habitude de s’arrêter à la maison de Béthanie et de s’y reposer avec ses disciples. Alors qu’en ville, il doit affronter discussions, opposition et refus, ici, au contraire, il trouve la paix et l’accueil. Marthe est une femme active et pleine d’initiatives. Elle le montrera aussi au moment de la mort de son frère, lorsqu’elle engage avec Jésus une conversation un peu vive et l’interpelle avec énergie. C’est une femme forte qui montre une grande foi. À la question : “Crois-tu que je suis la Résurrection et la Vie”, elle répond sans hésiter : “Oui, Seigneur, je crois ” (cf. Jean 11,25-27). Maintenant aussi, elle s’affaire à préparer un accueil digne du Maître et de ses disciples. C’est elle la maîtresse de maison – comme le dit son nom : Marthe signifie ” patronne” – et elle en sent toute la responsabilité. Marie, sa sœur, l’a laissée seule avec ses préoccupations. Contrairement aux coutumes orientales, au lieu d’être à la cuisine, elle est restée avec les hommes à écouter Jésus, assise à ses pieds, comme la parfaite disciple. D’où la demande un peu irritée de Marthe : “Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissée seule à faire le service ? Dis-lui donc de m’aider ! “(Luc 10, 40). Et voici la réponse à la fois affectueuse et ferme de Jésus :  

« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire ».

  Pourtant, Jésus n’avait-il pas à se réjouir de l’activité et du service généreux de Marthe ? N’appréciait-il pas son accueil et n’aurait-il pas ensuite goûté volontiers les mets qu’elle était en train de lui préparer ? D’ailleurs, peu après cet épisode, dans les paraboles suivantes, Jésus louera les administrateurs, les entrepreneurs et les employés qui savent bien utiliser les talents et faire fructifier les biens (Luc 12, 42 ; 19, 12-26). Il en loue même l’habileté (cf. Luc 16, 1-8). Il ne pouvait donc que se réjouir devant une femme aussi riche d’initiatives et capable d’un accueil efficace et généreux. Ce qu’il lui reproche en réalité, c’est l’anxiété, la préoccupation, avec laquelle elle travaille. Elle est agitée, affairée « à un service compliqué » (Luc 10, 40) et elle a perdu son calme. Ce n’est plus elle qui guide le travail, c’est plutôt le contraire. Elle n’est plus libre, elle devient esclave de son occupation. Ne nous arrive-t-il pas à nous aussi de nous disperser à cause des mille choses à faire ? Nous sommes attirés et distraits par internet, par les ‘chat’, par les ‘SMS’ inutiles… Et même plongés dans des occupations sérieuses, nous pouvons oublier de rester attentifs aux autres, d’écouter nos proches. Perdre de vue pour quoi et pour qui nous travaillons, voilà le danger… Le travail et les autres occupations deviennent alors des fins en soi. L’angoisse et l’agitation peuvent aussi parfois nous saisir devant des situations difficiles concernant la famille, l’économie, la carrière, l’école, notre avenir ou celui des enfants, au point d’oublier les paroles de Jésus : “Ne vous inquiétez donc pas en disant : ‘qu’allons-nous manger, qu’allons-nous boire ? De quoi allons-nous nous vêtir ?’ – tout cela, les païens le recherchent sans répit -, il sait bien, votre Père céleste, que vous avez besoin de toutes ces choses” (Mathieu 6, 31-32). Nous méritons nous aussi le reproche de Jésus :

« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire ».

  Quelle est l’unique chose nécessaire ? Écouter et vivre les paroles de Jésus. Rien ne peut passer avant ses paroles – et avant Lui qui parle -. La vraie façon de recevoir le Seigneur, de lui ouvrir notre maison, c’est précisément d’agir comme l’a fait Marie qui a tout oublié, en se mettant à ses pieds, ne perdant rien de ses paroles. Nous ne serons pas poussés par le désir de nous mettre en avant ou d’occuper la première place, mais par celui de lui plaire, d’être au service de son royaume. Comme Marthe, nous aussi nous sommes appelés à faire “bien des choses” au profit des autres. Jésus nous a appris que le Père est heureux que nous portions “beaucoup de fruit ” (cf. Jean 15, 8) et même que nous accomplissions des œuvres plus grandes que lui (cf. Jean 14, 12). De nous, il attend donc dévouement, conscience dans le travail que nous devons accomplir, créativité, audace, esprit d’initiative, mais sans souci, ni agitation, au contraire avec cette paix que nous donne la certitude que nous accomplissons la volonté de Dieu. L‘unique chose qui importe, c’est de devenir des disciples de Jésus, de le laisser vivre en nous, d’être attentifs à ce qu’il nous suggère, à sa voix parfois subtile qui nous oriente instant après instant. Ainsi, c’est lui qui nous guidera en chacune de nos actions. Tout en accomplissant “bien des choses”, nous ne serons pas distraits, ni ne risquerons de nous disperser, car en suivant les paroles de Jésus, nous ne serons animés que par l’amour. Dans toutes nos occupations, nous ne ferons toujours qu’une seule chose : aimer.         Fabio Ciardi

Slovaquie: le pari d’un jeune prêtre

Slovaquie: le pari d’un jeune prêtre

20150528-01“Ma paroisse actuelle se trouve dans un des quartiers de Bratislava, la capitale de la Slovaquie, -raconte le Père Ludovit -. Elle compte 4 300 habitants, dont 3 500 sont chrétiens, une population en augmentation constante. Dès mon arrivée ici, en juillet 2009, je savais que ma première mission était d’aimer les personnes avec l’amour de Jésus. Aujourd’hui je puis dire que je suis heureux parce qu’une belle communauté s’est créée entre personnes d’âges et de classes sociales diverses, provenant des diverses villes de la Slovaquie : elles ont découvert une nouvelle relation à Dieu, non seulement à travers la bible et la prière, mais aussi à travers la communauté et les activités paroissiales. Elles ont trouvé ici la joie de la foi pour laquelle il vaut la peine de vivre. Lorsque je suis arrivé il n’y avait pas de jeunes: l’Etat avait en effet interdit de nouvelles constructions et de ce fait les jeunes couples s’étaient déplacés ailleurs. De plus il n’y avait pas eu un travail de formation auprès des quelques jeunes qui restaient. J’ai trouvé trois jeunes désireuses de m’aider, mais elles étaient plongées dans leurs études et leur travail. J’ai alors invité les ados et les jeunes confirmés depuis peu à un barbecue. Ils ont accepté par politesse, mais ne sont pas revenus : « La confirmation, nous l’avons déjà reçue, il n’y a donc plus besoin d’aller à la messe », m’ont-ils dit. J’ai confié toute cette situation à Jésus. Depuis septembre 2009 j’enseigne le catéchisme dans toutes les classes de l’école primaire et de collège (environ 150 jeunes). En même temps j’ai proposé une messe du dimanche pour les familles. Je cherchais toutes les occasions pour créer des liens : saluer les gens dans la rue, aller les voir chez eux, échanger quelques mots dans les magasins, dans les administrations ou à l’école. Je les ai aussi invités à un barbecue et à faire du sport sur le terrain de la paroisse. Petit à petit les personnes ont commencé à participer. Une communauté s’est progressivement constituée: des enfants qui ne voulaient pas manquer ces rendez-vous, de jeunes mamans qui se rapprochaient en raison de l’âge de leurs enfants, des maris qui s’invitaient pour divers travaux dans l’église ou à la maison paroissiale, mais aussi pour aller jouer au tennis ou prendre une bière ensemble. Même le maire et quelques députés ont commencé à être présents. Un jour Jésus m’a envoyé aussi Blanka qui dirige actuellement la chorale et anime de nombreuses activités ». “Beaucoup disent que notre paroisse est vivante –affirme Blanka – . Malgré nos diversités personnelles, nous recherchons constamment ce qui nous unit et nous revenons toujours à la source de l’unité, de l’amour et du pardon, qui est Jésus. Nous les parents nous cherchons à créer les conditions pratiques pour que de nombreuses activités puissent avoir lieu. Il arrive souvent que ce soit aux dépens de notre temps, de notre repos ou de nos travaux domestiques, mais c’est vraiment beau de voir que tous soutiennent non seulement leurs propres enfants, mais tous « nos » ados. C’est le cas avec Michele, un enfant autiste désormais adolescent. Je suis très heureuse de voir que les autres jeunes lui ouvrent leur porte, l’invitent et le traitent en égal. Du coup Michele les aime beaucoup et les considère tous comme faisant partie de sa grande famille ». “Je suis médecin spécialiste en immunologie et allergologie, dans le privé, et je travaille auprès de l’hôpital pédiatrique universitaire de Bratislava – continue Dagmar – . Le Centre Pastoral et l’Ecole maternelle paroissiale qui ont été construits, sont devenus des « pôles » d’activités diverses pour nos enfants, nos jeunes et ados dont le nombre augmente constamment. Un jour, c’était en mai 2012, le Père Ludo m’a demandé si j’étais disposée à participer, en tant que médecin, à un camp d’été destiné à la formation des « ados » de notre paroisse. J’ai tout de suite dit non. Mais ensuite me sont revenus à l’esprit les visages des enfants que je connaissais déjà. J’ai finalement accepté et j’en suis à ma quatrième année ! Je suis devenue plus sensible à la souffrance des enfants et aux peurs qu’ils éprouvent lorsqu’ils sont loin de leurs parents. Cette expérience m’a aussi aidée à approfondir le sens du service des autres ». “Une rencontre très importante – conclut le Père Ludo – s’est déroulée l’an dernier au Bénévent (Italie), organisée par le Mouvement Paroissial. Nos jeunes en ont retiré « un encouragement, une force spirituelle, une relation plus étroite avec Dieu – disaient-ils – et, surtout, le désir de vivre ‘engagés dans la voie de l’amour’, parce que, quelle que soit l’action qu’on fait , si ce n’est pas par amour, elle perd sa valeur et son sens ». Ce fut pour moi la confirmation que la communauté non seulement est née et s’est consolidée, mais qu’elle repose aussi sur la foi des jeunes ; aussi l’avenir est-il assuré ».

En Pologne, à la suite du Gen Verde

En Pologne, à la suite du Gen Verde

Gen Verde_01Ville du dialogue, est un des noms attribués à Katowice – dans le sud de la Pologne, ville minière par excellence – car, entre toutes les villes polonaises, c’est celle qui possède la plus grande représentation interreligieuse. C’est là, qu’en plus d’un Centre islamique de Culture destiné à la prière et à l’enseignement, il existe également le Centre de Culture et de Dialogue ‘Doha‘, principalement destiné au dialogue. Un centre qui célèbre le 29 mai la « III journée du christianisme parmi les musulmans », ayant pour thème ‘‘Jésus – frère de chacun de nous”, dans la vision chrétienne et dans celle musulmane. Y participeront, entre autres, aussi Maria Voce et Jesus Moran, présidente et co-président des Focolari, ces jours-ci en voyage entre la Biélorussie et la Pologne pour visiter les communautés du Mouvement. Mais retournons un peu en arrière. A Katowice, un groupe de personnes est, depuis un certain temps, en train de tisser peu à peu un réseau de rapports fraternels et de collaboration entre des chrétiens de différentes églises, des juifs, des musulmans, le monde académique et les institutions civiles. A l’occasion des 150 ans de la fondation de la ville, le groupe international Gen Verde est invité, et apporte avec sa musique, un message de fraternité. Cela fait plusieurs années qu’il propose un projet artistique éducatif qui, à travers les workshop, amène sur le podium des jeunes qui, ensemble avec les artistes, se sont exercés dans différentes disciplines : la danse, le chant le théâtre, les percussions sur divers instruments, et jusqu’au ”body percussion”. En Pologne, 140 filles et garçons ont contribué au spectacle avec leurs talents. Mais ce qui a suscité un réel intérêt, c’est que dans le projet, des jeunes musulmans, juifs, et chrétiens de différentes dénominations auraient participé aux workshop. Les affiches qui ont annoncé l’événement ont retenu l’attention d’un grand nombre de gens, à tel point que, après six heures de l’ouverture de la vente, 1450 billets étaient déjà vendus.  Gen Verde_04Une jeune musulmane qui a participé aux worshop et puis au spectacle, remerciait car elle ne s’était jamais ”sentie aussi bien accueillie”. Et tout cela avec en toile de fond, le contexte des récents faits terroristes. « Nous avons travaillé dans les workshop avec 140 jeunes merveilleux, très chouettes, expressions d’un peuple ouvert, profond et sensible, façonné par une foi éprouvée par tant de souffrances. Ils nous ont dit avoir expérimenté une unité et une confiance qui les ont transformés et fait voler », écrit le Gen Verde à son retour de la Pologne. « Le spectacle était dans le NOSPR, une toute nouvelle salle construite sur une vieille mine, temple de la musique symphonique qui s’est ouvert (pour la première fois dans son histoire) à notre rock. Le public épaté a partout vibré avec nous dès le début et puis, en crescendo ; dès la première parole chantée en polonais (nous avons traduit le refrain de deux chansons)  un applaudissement d’émotion a explosé et à la fin du concert, il y avait une grande joie ». Spectacle dans le spectacle, voir à la fin s’embrasser chaleureusement, le maire, un représentant de la communauté catholique, un représentant de la communauté juive et un imam : témoignage d’une fraternité cultivée depuis des années. Un prêtre commentait : « Nous sommes les témoins peut-être d’un miracle. Si nous avons ces jeunes parmi nous comme nous vous avons vu aujourd’hui, le monde ne mourra pas. Avec cette façon de dialoguer, vous pouvez sauver le monde ». Et un rabbin : « Nous ne devons pas avoir peur du futur, car – continuait l’imam – ”nous sommes ensemble”.

Economie de Communion : une voie pour l’Afrique ?

Economie de Communion : une voie pour l’Afrique ?

EdC_Nairobi_011« Nous sommes une nouvelle génération et nous voulons prendre le gouvernail de l’Economie de Communion.  Nous sommes conscients de notre peu d’expérience et de notre immaturité, mais nous sommes aussi heureux de faire l’expérience que c’est exactement ça notre force, nous ne voulons pas cesser de rêver ». Liliane Mugombozi, journaliste au Kenya, enregistre la voix d’un jeune camerounais, qui se trouve parmi les participants à l’école internationale de l’Economie de Communion (EdC) en cours du 22 au 26 mai à la Mariapoli Piero, cité-pilote des Focolari proche de Nairobi, Kenya. “Il était impossible – écrit-elle – quand on entrait dans la salle ne pas toucher du doigt l’énergie d’un peuple jeune : vigoureux, plein d’attentes, d’espérances, d’aspirations et de rêves presque impensables au milieu de tous les défis de leur continent ». Ce sont des étudiants en économie, développement, sciences sociales, entrepreneurs et des jeunes intéressés : ils viennent de toutes les régions subsahariennes, du Liban et de l’Egypte, d’Italie et de Hongrie, d’Argentine, du Brésil, du Chili, Mexique et Australie. Parmi les salutations qui leur parviennent de diverses parties du monde, un applaudissement pour le message du Recteur de l’Université de Cagliari, la profess. Maria Del Zompo qui, en souvenir de l’événement si douloureux des massacres des jeunes étudiants de Garissa, veut rappeler aux jeunes présents l’importance des structures d’instruction, en les encourageant dans leur désir de vivre et de diffuser les idéaux de l’EdC. Vittorio Pelligra, l’un des professeurs, présente la méthode, la roadmap du chemin à suivre ces jours-ci : la réciprocité appliquée : « C’est une école qui privilégie le dialogue, l’échange, où l’on partage nos intuitions, nos doutes, nos projets et nos rêves, nous sommes tous acteurs, et donc prêts à tout donner et à tout recevoir de tout le monde ! ». 20150526-01Après une brève histoire de l’Economie de Communion, naissance et développement, depuis 1991 jusqu’aujourd’hui, une question surgit : l’EdC est-elle une voie pour l’Afrique ? Le dialogue entre professeurs et participants entraîne l’auditoire dans un enthousiasme contagieux. « Comment faire pour influencer nos gouvernements ?”, se demande quelqu’un. « Nous, jeunes nous sommes fatigués que les politiques nous utilisent comme target dans leurs manifestes.  Pas uniquement nous, mais le monde attend de nouveaux modes de se rapporter… l’EdC est une des solutions, nous le sentons ». Ils ne détournent pas les yeux face aux défis et aux ressources des jeunes du continent : la crise d’identité dans la société mondialisée, la pauvreté, les conflits et la famille élargie, la fuite des cerveaux du continent et le manque de travail, l’éducation toujours plus internationalisée qui oublie la formation en vue des besoins actuels de la société qui nous entoure. Ce ne sont que les premiers pas de l’école, commente Liliane Mugomobozi « mais les jeunes présents, à la découverte de catégories économiques nouvelles, se rendent déjà compte d’un futur meilleur et ils sont impatients de retourner chez eux pour le répandre au plus de gens possible. 20150526-02Les professeurs confient même leurs histoires de vie personnelles qui les ont menés à des choix engageants. Un dialogue profond s’instaure : professeurs et élèves partagent des rêves, des frustrations, des découragements mais aussi de petites ou grandes histoires qui ont porté au succès. On s’étend sur la crise économique mondiale et l’impact sur les pays en voie de développement. Depuis les multinationales à l’ONU, des grands thèmes comme le « changement climatique », aux relations internationales. Les jeunes qui viennent des régions minières du Katanga (RDC), se montrent d’habiles connaisseurs du drame qui les frappe. Alors un grand rêve prend forme : les jeunes, et même les plus jeunes, enthousiastes pour cette vie, croient fortement en l’idéal du Monde Uni qu’ils partagent avec tant d’autres jeunes du monde entier et pas seulement. Rien de moins que « le rêve d’un Dieu », disait une fois Chiara Lubich, justement à eux, les jeunes. Un rêve qu’ils ne perdront pas de vue même lorsqu’il s’agira de choix importants de la vie comme celui d’une faculté universitaire, pour avoir un impact sur la société et pour réaliser dans le concret, non pas en paroles, une société juste, qui rend digne tout être humain. L’école, qui ferme ses portes le 26 mai, laisse sa place au Congrès international EdC : entreprises, dialogue entre patrons et travailleurs, mise en oeuvre de l’EdC sur le terrain, défis en cours dans le monde du travail, choix créatifs. Parmi les questions abordées : créativité et communion, culture de communion, entreprise et travail, pauvreté et richesse, puis engagement à vivre l’ Economie de Communion. Autant e sujets que l’on retrouve dans les workshops sur la Politique, la microfinance et pauvreté, startup, étudiants et jeunes chercheurs, management, réseau d’entrepreneurs et dialogue de l’Edc avec les cultures africaines. Page Facebook de l’événement Lire aussi : Communiqué de presse sur le congrès international EdC, Nairobi 27-31 mai 2015

Indonésie: être femme et réussir

Indonésie: être femme et réussir

MardianaMardiana. C’est tout simplement ainsi qu’on l’appelle. Un prénom qui, comme il arrive parfois en Indonésie, sert aussi de nom. Y compris pour l’état civil. Actuellement elle est vice-présidente, au niveau national, d’une importante compagnie d’assurance multinationale. Récemment Heryanto, journaliste à Indopost, l’a repérée parmi les femmes de Djakarta qui ont réussi et l’a interviewée pour sa rubrique. Le parcours de Mardiana est intéressant et présente un point fort : une profonde spiritualité, vécue avec simplicité et conviction depuis sa rencontre avec les Focolari lorsqu’elle était adolescente. Un an après avoir obtenu son diplôme en Economie auprès de l’Université de Medan (île de Sumatra), elle épouse Mulianta, lui aussi passionné par la spiritualité de l’unité. Tous deux veulent fonder une famille sur des bases profondément chrétiennes et donnent naissance à deux beaux enfants. A un moment donné la compagnie d’assurances où travaille Mardiana ferme ses portes et voilà qu’une occasion se présente, celle d’entrer dans la Reliance Insurance, une autre compagnie d’assurances qui a plusieurs antennes dans le monde. Souvent Mardiana doit se rendre dans la capitale, Djakarta (île de Java), pour participer à des réunions de travail. Et c’est un grand sacrifice pour elle qui aime tant rester avec ses enfants. Mais Mulianta la met en confiance et la soutient. Tous deux s’occupent des enfants à tour de rôle. A la suite d’une promotion, Mulianta se voit offrir un poste à Djakarta, mais il refuse pour rester auprès de son épouse et de ses enfants et, grâce à son esprit d’initiative, il monte sa propre affaire à Medan. Six années passent au cours desquelles l’agence où travaille Mardiana enregistre un bon chiffre d’affaires et un excellent niveau de vie de ses salariés. On propose alors à Mardiana de se transférer à Djakarta pour assumer la vice-présidence de Reliance Insurance Indonesia. Mulianta et Mardiana se donnent un temps de réflexion. Ils pourraient dire non, car au fond, en ce qui les concerne, tout va pour le mieux à Medan. « Mais, se disent-ils, nous ne devons pas considérer les choses de notre seul point de vue. Nous devons nous interroger sur la mission que Dieu veut confier à chacun de nous ». Et c’est Mulianta qui encourage Mardiana à accepter, même si cela implique pour lui de laisser son entreprise de Médan et de trouver un nouvel emploi à Djakarta. Au cours des premiers mois Mardiana voyage continuellement pour transmettre les consignes au nouveau responsable et faire en sorte que ce changement de gestion n’affecte pas la clientèle de Medan. « Je remercie Dieu d’avoir un mari incroyable ! – confie Mardiana au journaliste d’Indopost – s’il ne m’avait pas donné confiance, je n’aurais pas pu y arriver”. « Nous partageons tout ensemble – ajoute-t-elle – surtout notre engagement à mettre en pratique l’amour évangélique qui nous porte à considérer chaque prochain comme un frère à aimer. C’est la raison pour laquelle nous ne faisons pas de discriminations, quelle que soit l’appartenance sociale : nous sommes tous égaux. Quelles que soient la couleur de la peau, l’ethnie ou la religion, pour nous ce sont tous des frères ». Et de raconter au journaliste une expérience personnelle. « Notre femme de ménage, qui est avec nous depuis pas mal de temps, est musulmane. Elle est non seulement honnête et travailleuse, mais aussi intelligente. Aussi lui avons-nous proposé de faire des études universitaires, ce qu’elle a volontiers accepté. Beaucoup de personnes nous ont dit : lorsqu’elle aura une bonne situation, elle vous quittera et vous oubliera. Mais pour nous aimer signifie offrir aux autres des occasions, s’occuper de leur avenir. Elle fera toujours partie de notre famille, mais nous ne devons pas penser qu’une femme de ménage doit l’être à vie, pas plus que notre chauffeur. Eux aussi doivent pour pouvoir accéder à de meilleures conditions de vie ». Le commentaire du journaliste, musulman, dans l’un des deux articles parus sur Indopost, mérite attention: « Pour Mardiana diriger une succursale de Reliance était dans les plans de Dieu, même si c’est une responsabilité qui génère beaucoup de stress, avec des problèmes de toutes sortes. Mais elle parvient à les affronter sereinement parce qu’à la base de sa vie il y a l’amour qu’elle a appris de la spiritualité du Mouvement des focolari dont elle et son mari font partie. Certes, même si elle met toute sa confiance en Dieu, cela ne veut pas dire qu’elle reste passive, au contraire elle s’engage beaucoup dans son travail, et cela depuis qu’elle était au collège et par la suite dans sa vie professionnelle ».