Mouvement des Focolari

Institut universitaire Sophia (Loppiano) : Summer School « Mappe di futuro » (Cartes du futur)

Comment apercevoir les signes de demain cachés dans l’ aujourd’hui ? On peut vivre seulement dans le présent, et pourtant le présent est et doit rester le lieu dans lequel construire le futur. C’est une exigence qui a trouvé dans les siècles, la confirmation d’hommes et de femmes de chaque culture, dont les voix se sont élevées pour déclarer la fatigue insoutenable du présent au moment où on n’est plus en grade de regarder plus loin. La Summer School, internationale et interdisciplinaire se veut être un lieu dans lequel ”penser le futur”, les conditions d’actualisation, soit  notre responsabilité. A la lumière d’ une culture qui fleurit autour de la valeur de la personne et de ses relations, elle proposera quelques pistes de recherche pour donner du sens et des contenus au futur duquel une grande part de la culture moderne semble privée, à partir de quelques questions centrales posées par les disciplines économiques, politiques, et des autres sciences sociales, jusqu’à comprendre les pas qui nous attendent. Pour de plus amples informations : Summer School 2015 ”Cartes du futur”

Stop aux jeux de hasard

Stop aux jeux de hasard

20150611-03Mille signatures récoltées en peu de jours selon l’enseigne de ”L’union fait la force” et la récolte continue. Mais de quoi s’agit-il ? En avril 2015, le Comité Olympique National Italien (CONI) met sur pied un projet, pour les jeunes italiens résidant dans les zones en difficulté avec le titre ”Gagner comme des grands”. Une nouvelle, donnée en grand style qui impressionne beaucoup de gens. Le projet est financé par Lottomatica, le principal opérateur italien pour les loteries et les paris, qui grâce aux jeux de hasard légalisés, gère un chiffre d’affaires de millions d’euros mais avec des coûts sociaux très élevés : les jeux de hasard en effet, créent des plaies de dépendance et de désespoir, alimente l’affaiblissement, renforce l’économie illégale, en touchant surtout les personnes des périphéries, ces mêmes personnes qui seront aidées par le projet ” Gagner comme des grands”. La situation est paradoxale, douloureuse, crée une blessure dans le tissus social qui va être assaini. Le Mouvement des Focolari en Italie s’en est rendu compte comme beaucoup d’autres associations dans le pays, qui luttent pour la légalité, la transparence, la justice sociale. C’est un bouche-à-oreille fait d’e-mails, de coups de téléphone, de confrontations ; la fraternité universelle se construit aussi de cette manière, en se mettant ensemble pour demander au CONI d’annuler la collaboration avec Lottomatica. Les Focolari en Italie, à travers le Mouvement Humanité Nouvelle, lancent donc une pétition online pour demander au gouvernement et au parlement italien d’intervenir afin que s’affermisse dans le pays une authentique culture du sport et un engagement concret pour le développement des jeunes : un défi à jouer complètement, conscients de la disproportion des forces (comme David contre Goliath) mais convaincus que c’est important d’adresser un signal fort contre cette tendance. Si tu es intéressé par l’initiative Stop Progetto Coni Lottomatica ”Vincere da Grandi”, va sur le site d’ Humanité Nouvelle

Familles: solidarité contagieuse

Familles: solidarité contagieuse

Locandinarosao15mila“L’année dernière une petite fille que j’aime beaucoup, âgée de presque deux ans, a failli mourir. J’ai pensé qu’elle avait eu rapidement accès à tous les soins médicaux et chirurgicaux parce que née ici. Mais si elle était née dans un Pays moins favorisé, que se serait-il passé ? Et quel mérite a-t-elle pour avoir cette chance ? Les autres enfants n’ont-ils pas les mêmes droits ? » C’est ainsi que Gabrielle s’est mobilisée en lançant une collecte de fonds et une campagne de sensibilisation en faveur des enfants désavantagés. Elle a demandé au Maire un emplacement sur la place principale de sa ville, Marcignago de Pavie (au nord de l’Italie), et impliqué la paroisse, le diocèse et la presse locale. « Quels seront les résultats, je l’ignore – affirme-t-elle –, je sais pourquoi et pour qui je suis en train d’agir et cela me suffit pour m’attendre au maximum ! » C’est l’un des nombreux témoignages des supporters qui se sont engagés pour la campagne #obiettivo15mila de l’AFNonlus, lancée le 24 mai à Rome, à la « Città dell’Altra Economia » (Ville de l’Autre Economie) Le but – explique Andrea Turatti – président de l’association – « donner visibilité à tout ce que nous faisons déjà à travers des programmes qui assurent la nourriture, les soins médicaux et l’instruction à 13000 enfants insérés dans une centaine de projets en cours dans 50 Pays, et renforcer notre engagement en propageant le virus de la solidarité auprès de nombreuses personnes ». Ces actions solidaires se sont multipliées dans de nombreuses villes italiennes et à travers quelques projets sociaux en cours dans le monde qui présentent leurs activités par liaison vidéo : centres équipés de soins ambulatoires, crèches, écoles maternelles et primaires qui offrent des services après l’école : repas équilibrés, cours individuels, soutien scolaire, orientation professionnelle, visites médicales et soins infirmiers. Ces programmes s’insèrent dans des actions plus vastes, en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, en faveur de familles et de communautés entières, en vue de permettre aux enfants d’acquérir leur autonomie et un bien-être global. “Nous aussi nous désirons contribuer à la solidarité”, nous dit Youn Vera qui, grâce au soutien à distance, est en classe de 5ème au collège Gue Pascal de Man, en Côte d’Ivoire. « Pour aider quatre camarades de classe qui sont malades et ont besoin de soins, nous avons eu l’idée de faire un jardin potager et de cultiver des salades et des épinards ». “Le soutien à distance nous fait aussi du bien à nous, pas seulement aux personnes qui en bénéficient, parce qu’il nous fait grandir, nous met en contact avec des personnes et des cultures diverses, nous aide à redécouvrir la valeur de la sobriété et crée la communauté, a précisé Vincenzo Curatola, président du ForumSad qui regroupe une centaine d’associations sur l’ensemble du Pays. Par exemple Guido et Azzurra racontent comment, avec d’autres jeunes des quartiers de Rome, ils ont fondé depuis bientôt deux ans une association qui engage diverses activités en faveur des autres. « La plus belle expérience nous l’avons vécue aux Philippines, pour répondre avec AFNonlus à l’état d’urgence qui a suivi le typhon Hayan. Hébergés par les Focolari, nous avons touché de près des réalités que nous sommes habitués à ne voir qu’à la TV et qui demeurent lointaines. Les vivre au quotidien a changé notre manière de penser. De plus nous avons voulu nous engager à long terme dans le soutien à distance d’une petite fille en fauteuil roulant : Princess, son sourire fait d’elle un petit soleil ! ». Giusy, qui habite près de Pise, a raconté comment un simple groupe de Familles Nouvelles des Focolari a mobilisé petit à petit toute la ville, la municipalité et environ 300 familles. « L’initiative a vu le jour avec un des mes collègues de travail, il y a vingt ans – raconte Massimo Grossi, de RCS Corriere della Sera – et a touché plus de 250 journalistes et pigistes. Avec de nombreuses petites contributions nous sommes parvenus à adopter à distance 50 enfants en Afrique et en Asie : réunir beaucoup de petits dons, c’est là notre esprit et notre force ».

“L’Eucharistie, mystère de Communion”

“L’Eucharistie, mystère de Communion”

InvitoCasa Emmaus” se trouve dans la Cité pilote internationale de Loppiano – Incisa Valdarno (FI) et se propose d’être une « école de communion » et une « école de vie » au service de toutes les consacrées du monde. Le cours offre quelques outils pour approfondir la spiritualité de communion proposée par l’Eglise pour le Troisième Millénaire, à la lumière de l’unité et de la vie de l’Evangile. Il est conseillé de venir avec ses propres Constitutions, de façon à pouvoir se confronter à son propre charisme et partager avec les autres les trésors qu’il contient, dans un climat spirituel de réciprocité. Voir: Depliant

Bruxelles – “Living together and disagreeing well” (Vivre ensemble et accepter les différences)

En face des énormes défis auxquels la société européenne se trouve confrontée – en particulier cette année après les attentats de Paris et de Copenhague – on perçoit la montée d’une méfiance au sein des communautés et entre elles. Au début des années 90, à l’initiative de Jacques Delors, qui était à l’époque président de la Commission Européenne, le dialogue avec les Eglises et les organisations non confessionnelles, offre déjà l’occasion d’un échange de vues entre institutions et acteurs de la société civile au sujet des politiques européennes. Comment vivre ensemble et construire une société où chaque personne et chaque communauté puissent se sentir chez elles et en sécurité? Comment trouver les moyens d’accueillir les différences quand fondamentalement on n’est pas d’accord ? Ce sont là quelques questions ouvertes qui seront débattues avec ces leaders religieux. Parmi les invités Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari. En répondant à l’invitation elle précise que l’engagement prioritaire des Focolari est « de construire des ponts à travers un dialogue respectueux aux niveaux les plus divers, pour contribuer à ce que des personnes de convictions diverses et d’origines sociales et ethniques les plus variées, puissent vivre ensemble dans la paix et la fraternité ».

Le Pape à Sarajevo: Semez la paix!

Le Pape à Sarajevo: Semez la paix!

“A Sarajevo on respire une atmosphère de paix”, s’était exclamé le cardinal Puljic à la veille de l’arrivée du Pape. La ville l’a attendu avec une grande joie, en se préparant depuis quelques mois. Les voix qui signalaient des problèmes de sécurité ont été démenties grâce à une préparation concertée: les services de l’Eglise et de l’Etat ont travaillé en harmonie. Ce travail, et la bonne disposition des citoyens prêts à respecter les règles, ont fait que tout s’est bien passé ». Sarajevo, la ville que Jean-Paul II a définie comme la Jérusalem de l’Europe, a attendu la Pape dans un climat de fête. 20150608-bLa paix soit avec vous, ce fut le leitmotiv souvent repris par le Pape lors de sa visite en Bosnie-Herzégovine, «une terre éprouvée par des conflits dont le dernier reste très présent à la mémoire de ses habitants : bosniaques, serbes et croates », écrit Gina Perkov journaliste à Novi Svijet (Croatie). «La guerre a eu en effet des conséquences tragiques : morts, massacres et exil de nombreuses personnes. La présence des catholiques (en majorité croates) a diminué de moitié ». Les habitants ont apprécié que cette fois-ci les yeux du monde entier soient fixés sur eux pour une heureuse occasion, espérant que cette visite aide à résoudre divers problèmes politiques « dont quelque pays de l’Union Européenne, qui a permis et aidé la purification ethnique, porte la responsabilité», comme en témoigne dans son récent livre Mgr Franjo Komarica, évêque de Banja Luka (l’actuelle République Serbe). Au stade olympique de Kosevo, au cours de la célébration eucharistique, en présence de 70 000 personnes (dont 23000 venues de Croatie), le Pape a adressé un vigoureux message de paix. « La paix est le rêve de Dieu, c’est le projet de Dieu pour l’humanité… Aujourd’hui s’élève encore une fois dans cette ville le cri du peuple de Dieu et de tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté : jamais plus la guerre !… Construire la paix est un travail artisanal : cela demande de la passion, de la patience, de l’expérience et de la ténacité. Heureux sont ceux qui sèment la paix à travers leurs actions quotidiennes, , leurs attitudes et leurs gestes de service, de fraternité, de dialogue, de miséricorde…La paix est l’œuvre de la justice…une justice mise en pratique et vécue…La vraie justice consiste à faire à cette personne, à ce peuple, ce que je voudrais que l’on me fasse à moi, à mon peuple…La paix est un don de Dieu parce qu’elle est le fruit de sa réconciliation avec nous… Aujourd’hui demandons ensemble au Seigneur un cœur simple, la grâce de la patience, la grâce de lutter et de travailler pour la justice, d’être miséricordieux, de travailler à la paix, de semer la paix et non la guerre et la discorde. C’est le chemin qui procure joie et bonheur» a-t-il conclu. Moments inoubliables avec cet homme, le Pape, qui s’est exprimé non seulement avec des paroles (synthétiques et claires), mais aussi des gestes. Un nouveau pas vers la paix a été accompli. « Aujourd’hui il n’y a aucun litige, aucun problème, ce devrait être ainsi chaque jour », a commenté un passant. Au cours de l’après-midi François s’est rencontré avec les prêtres, les religieux, les religieuses et les personnes consacrées dans la cathédrale, en présence de représentants des diverses confessions et religions ; et à la fin avec les jeunes. La communauté du mouvement des focolari s’est manifestée à travers des présents et a participé aux divers moments de rencontre. 20150608-a L’Idéal de l’unité est arrivé en Bosnie-Herzégovine en 1975 à travers quelques jeunes présents à lamariapolis de Zagreb (Croatie) En 1992 la guerre éclate: pertes innombrables, destructions, morts, réfugiés. De nombreuses personnes fuient vers les divers pays d’Europe. On cherche à soutenir de toutes les manières possibles celles qui restent sur place. Comme les routes sont barrées, on leur envoie des lettres ou des colis de nourriture. A travers l’amour concret de ceux qui vivent la spiritualité de l’unité, de nombreux musulmans et chrétiens rencontrent cet idéal de vie et, après la guerre, une fois rentrés en Bosnie, eux-mêmes se font porteurs et témoins de cet esprit nouveau. “Au début de l’année 1996 on est encore en guerre, mais dès que c’est possible on se rend chez eux – racontent les témoins de cette période – . On se trouve au milieu de décombres, de maisons détruites, de chars d’assaut, avec des contrôles de police permanents et parfois l’explosion d’une grenade…La ville de Sarajevo n’avait plus d’arbres, parce que tous brûlés par les grenades ou bien par les habitants qui, lors des hivers froids, avaient cherché quelque moyen de se réchauffer ». Les quelques personnes qui, de nombreuses années avant, avaient accueilli et gardé à cœur la flamme de l’Idéal de l’unité l’ont pleinement ravivée en eux précisément durant la guerre. Ces personnes marquées par la souffrance, privées de beaucoup de choses, assoiffées de vérité, sont capables de percevoir ce qui est essentiel. Ils sont catholiques, mais aussi musulmans, orthodoxes, tous reconnaissants d’avoir découvert l’amour de Dieu qui a transformé leur vie. La situation actuelle de la Bosnie n’est pas résolue. Les catholiques émigrent, surtout les jeunes, et l’on redoute un autre conflit. La communauté des focolari puise sa force dans l’unité, petit signe concret de cette unité désirée par Jean-Paul II en 1997, à l’occasion de sa visite à Sarajevo, lorsqu’il a souhaité que la ville devienne, après la tragédie de la guerre, un modèle du « vivre ensemble » pour le troisième millénaire.

Giordani: l’Eucharistie nous donne des ailes!

Giordani: l’Eucharistie nous donne des ailes!

Igino Giordani con i giovaniLes conversations de Chiara Lubich sur l’Eucharistie ont été pour moi comme une révélation. Elles m’ont fait connaître de façon plus vaste, plus précise, plus profonde l’effet de l’Eucharistie, non seulement sur la personne, mais sur la société. J’ai compris que le progrès de la conscience chrétienne, tant au niveau personnel que social, dépend du degré de conscience que les chrétiens ont de l’Eucharistie. En d’autres termes: si nous savons ce qu’est vraiment l’Eucharistie et que nous en vivons réellement, nous pouvons alors tirer du christianisme sa valeur la plus profonde, pour le bien de notre âme et celui de la société. L’Eucharistie, en effet, réalise l’union de l’homme avec Dieu ; elle représente le mystère de l’amour du Christ envers l’humanité. C’est la communion avec le Christ et avec nos frères, c’est l’unité de ces deux réalités. Si l’on veut que progressent les aspirations communautaires et unitaires au sein de la société d’aujourd’hui, qui sont les aspirations les plus belles et qui vont à l’encontre des particularismes, des racismes, des dictatures etc., il nous faut progresser dans la conscience que nous avons de l’Eucharistie, il nous faut vivre cette réalité en profondeur. On peut dire que la relation avec Dieu et avec l’homme même est un mystère eucharistique, celui où Dieu se fait homme afin que l’homme devienne Dieu. Rien de moins. . Chiara, par ses explications, veut nous insérer consciemment non seulement dans la pensée du Christ, mais dans la personne du Christ, dans son humanité et sa divinité. Elle nous invite à vivre unis, à travers la communion sacramentelle, à la fois à la divinité et l’humanité de Jésus. Il s’agit d’une révolution qui déifie l’homme, le préserve et le place au-dessus du processus de dégradation en cours dans la société. Grâce à l’Eucharistie commence le combat contre la mort. Chiara imprime ainsi un caractère héroïque et saint à notre vie. La médiocrité n’est d’aucune utilité pour demeurer au milieu des hommes; me revient à l’esprit la question posée par l’ange aux âmes que Dante fait entrer au purgatoire : « Ô race humaine, née pour voler au ciel, pourquoi tombes-tu ainsi au moindre vent ? » (Divine Comédie, Purgatoire,chant XII). C’est-à-dire : homme, toi qui es né pour voler vers Dieu, pourquoi donc te laisses-tu si facilement tomber dans le péché et perds-tu cet envol ? La sainteté demande l’héroïsme, mais c’est un héroïsme immensément facilité par le pain eucharistique que nous prenons chaque jour. Cela implique une ferveur quotidienne, assidue, qui grandit de jour en jour, au-dessus de la médiocrité dont se contente une grande partie de l’humanité d’aujourd’hui. Une médiocrité faite de mensonges, de luxure, de violence, ce qui n’est pas une manière de vivre, mais d’organiser stupidement notre agonie. Avec l’Eucharistie on s’envole ! ». Igino Giordani, Con l’Eucaristia si vola, “GEN”, novembre 2004 p. 10-11 www.iginogiordani.info

Monseigneur Romero est Bienheureux

Monseigneur Romero est Bienheureux

esteri-150523085402”Une telle célébration ne s’est vue qu’à l’occasion de la visite de Jean-Paul II (1983)”, écrit Filippo Casabianca, depuis El Salvador, un pays de 6 millions d’habitants sur une superficie d’à peine 21 mille km², qui a compté parmi ses fils, cet évêque amplement reconnu comme l’une des figures ecclésiales les plus significatives du continent américain. La cause avait été ouverte par l’évêque Rivera y Damas, son successeur à la tête du Diocèse, une année après de sa mort, le 24 mars 1980. Ce fut juste cette année-là qu’arrivèrent Marita Sartori et Carlo Casabeltrame, qui furent là parmi les premiers focolarini et vinrent visiter trois frères franciscains qui avaient commencé à diffuser la Spiritualité de l’Unité. Pendant cette décennie tragique qui commença avec l’assassinat de Mgr Romero et se termina avec celui de 7 Jésuites, le Mouvement des Focolari se développa avec un impact extraordinaire en différents endroits du pays, avec en toile de fond un scenario de guerre entre militaires et guérilleros, et ce, jusqu’à l’ouverture en 1989, d’un focolare féminin, malgré le danger pour les focolarine étrangères qui y participèrent. Depuis lors, le pays a vécu un processus qui l’a conduit à la signature d’un traité de paix, en 1992, et ensuite engagé dans un parcours démocratique avec une certaine stabilité politique mais orphelin de la réconciliation tant désirée pour laquelle aujourd’hui, une polarisation destructrice émerge. A cela s’ajoute la flagellation de l’insécurité due à la prolifération de bandes criminelles composées de jeunes (maras) et à la pauvreté de grandes parties de la population. Les communautés des Focolari se sont engagées dans de multiples initiatives de soutien aux familles démunies par le biais de programmes d’Actions Familles Nouvelles et de l’AMU,  qui ont permis à des centaines de jeunes de continuer les études, qui ont soutenu des initiatives de centres éducatifs pour les enfants pauvres et des interventions dans un quartier à risques afin de créer des espaces d’intégration sociale. Avec la béatification de Romero,  une conscience d’opportunité historique s’est formée dans la population. Son message est perçu comme un médicament qui peut contribuer à renverser les visons contradictoires, à assainir les cœurs endurcis par le ressentiment et fournir ce ‘plus’ nécessaire à la réconciliation. « C’est un défi – c’est ainsi que Maribel l’appelle – qui commence par suivre l’exemple de Mgr Romero, qui pour moi continue à aider mes élèves à cultiver la paix et la justice dans leurs cœurs ». Tandis que pour Amaris ”la fête doit céder le pas à la réconciliation qui consiste à pardonner et à demander pardon, pour assainir les blessures qui sont encore ouvertes”. Dans la communauté des Focolari, l’engagement pour l’unité et la réconciliation a toujours été présent , mais maintenant il acquiert les connotations d’un mandat à la lumière du témoignage héroïque de Mgr Romero ” qui a su pleurer avec celui qui pleure – observe Flora Blandon – et se réjouir avec celui qui avait une raison de l’être. La béatification et la reconnaissance de sa vie enracinée dans l’amour” Dans le message à l’actuel Archevêque de San Salvador, Josè Luis Escobar Alas, le Pape définit Romero comme ”un des meilleurs fils de l’Église”, lui attribuant les traits typiques du Bon Pasteur qui lui était si cher. ”Car (Dieu) a concédé à l’évêque martyr la capacité de voir et d’écouter son peuple et de modeler son cœur afin que, en son nom, il l’oriente et l’illumine”. François reconnaît en plus, son exemple et invite à rencontrer dans la figure de Romero ”force et courage pour construire le Royaume de Dieu et s’engager dans la recherche d’un ordre social plus égalitaire et digne”.

Italie : vers les périphéries de la porte d’à côté

Italie : vers les périphéries de la porte d’à côté

Pomigliano - pranzi solidali - foto 10« Au cours du mois de septembre dernier – raconte Luigi, syndicaliste, engagé avec don Peppino et d’autres de la paroisse, à vivre la spiritualité de l’unité – l’idée est née d’organiser des repas solidaires pour celui qui est en marge de la société, pour celui qui est seul ». Et le lieu, où le trouver ? « Nous nous sommes rendus compte qu’avec un peu de travail, le lieu que nous utilisions pour les réunions paroissiales pouvait devenir une accueillante salle à manger. Cela n’a pas non plus été difficile d’identifier les invités. Leurs visages nous sont familiers, des gens que nous voyons en rue, qui habitent dans le quartier où nous habitons également, quelques-uns sont nos voisins de la porte d’à côté : assistés par l’organisme ‘Caritas’, des personnes âgées, des étrangers… ». « Nous avons commencé par nous partager les tâches – continue Grazia – . Il y a celui qui s’est proposé pour aller faire les achats, en sensibilisant aussi les restaurants et les supermarchés ; celui qui s’est offert de cuisiner, dans le souci de préparer des repas que les amis musulmans puissent aussi manger. Les plus forts se sont proposés pour installer la salle et les filles pour l’animation. Une équipe bien assortie en somme : des jeunes, des adultes et aussi des enfants ». Le premier repas a été réalisé au cours du mois d’octobre 2014. Ce fut pour tous un dimanche solaire, comme l’était tout autant le visage du petit vieux avec son bâton et la dame qui raffole de danser et qui s’était très bien amusée. Quelques jours avant Noël, il y a eu un second repas. « On ne peut s’imaginer la joie de l’attente – se souvient Vincenzo – à l’ouverture de la salle, il y avait déjà quelques personnes âgées assises sur un banc en train d’attendre. A peine nous ont-elles vus qu’elles sont venues nous embrasser, nous ont souhaiter leurs vœux, et puis sont allées chercher leur place. Tout de suite après, tous les autres sont également arrivés, y compris beaucoup d’enfants avec leurs parents. Entre les différents plats, un peu de musique, karaoké et puis, guidés par les filles marocaines, on a dansé sur des chansons de leur pays ». Les enfants entre-temps, ont joué, colorié, en essayant d’attendre patiemment, la grande surprise … l’arrivée du Père Noël qui a distribué des cadeaux à tous ! « Pour nous les organisateurs, il n’y avait pas de cadeaux emballés – raconte Carla – mais nous avons reçu un cadeau bien plus précieux : le spectacle de toutes ces personnes qui finalement souriaient, heureuses ». Après le repas de Noël, il y a eu celui de l’Épiphanie, et beaucoup d’autres encore : une tradition qui continue. Et qui chaque fois est l’occasion d’entrecroiser différentes cultures et religions. Parmi les invités qui petit à petit sont toujours plus nombreux, il y a des arabes, des ukrainiens, des catholiques, orthodoxes, de l’église évangélique, des personnes qui n ‘ont pas de conviction religieuse et surtout, beaucoup de musulmans. « Fatigue ? Engagement ? Problèmes ? Egalement – admet Luigi – parce que ce n’est pas facile d’organiser des repas pareils en partant de rien. Mais la joie que de tels moments nous procure est indescriptible,  et laisse en chacun de nous, le désir et la créativité d’en faire plus. Ce sont de réelles opportunités de grandir aussi bien en tant que personnes qu’en tant que communauté, que ce soit pour nous organisateurs que pour les invités qui ne sont désormais plus considérés comme tels mais bien comme de véritables frères ».

Italie : un rond-point dédié à Chiara Lubich

Italie : un rond-point dédié à Chiara Lubich

324x180-rimini-rotonda-chiara-lubich-1Lors d’une cérémonie qui s’est tenue le 30 mai, on a donné le nom de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari et citoyenne honoraire de Rimini, au rond-point situé entre la rue Savonarola, l’avenue Giacomo Matteoti et la rue des Mille, donnant sur le complexe universitaire ”Navigare Necesse”. ”Attitude attentionnée vis-à-vis d’ une figure importante liée à notre ville – s’est ainsi exprimée l’adjointe aux Services Généraux de la Commune de Rimini, Irina Imola qui a ouvert la cérémonie -. Je remercie pour cela toutes les autorités présentes et de nombreuses personnes qui ont tiré enseignement et réconfort de l’œuvre de Chiara Lubich ». En 1977, la Municipalité de Rimini veut accorder la Citoyenneté d’honneur à Chiara Lubich ”pour son œuvre de construction  – lit-on dans les motivations exprimées par le Conseil Communal de la ville – d’une civilisation de l’amour, de la tolérance et de la solidarité entre les peuples”. Source:Altarimini online

Femmes, religions et dialogue

Femmes, religions et dialogue

20150604-aLe gender est en discussion dans le monde occidental : dans les pays en développement c’est le drame de l’exploitation des gens qui préoccupe ; au Moyen Orient les droits des femmes et la paix. Encore en Occident, contraintes à choisir entre travail et famille ; vies qui subissent la violence… Voilà quelques-uns des défis et des problématiques – différents selon les zones géographiques – en discussion aux Nations Unies, en vue d’un nouvel agenda pour les Objectifs pour le développement durable à mettre en place après 2015 (date où les 193 états membres souhaiteraient rejoindre ces fameux Objectifs du millénaire). Non seulement un panorama sur les questions les plus urgentes liées aux conditions de la femme, mais pas un seul instant ils ont dénoncé les violations de sa dignité et de ses droits. Les 120 femmes de différents pays du monde ont voulu offrir leur appui par des expériences et des idées, traduites ensuite dans un document final orienté vers le nouvel agenda des Nations Unies pour le Développement post-2015. Dans son message au cardinal Turkson, président de Justice et Paix, le pape François a justement voulu que s’expriment les instances organisées par l’univers catholique féminin dans les processus internationaux, en invitant ceux qui sont engagés dans la défense de la dignité des femmes et dans la promotion de leurs droits » à se laisser « guider par l’esprit d’humanité et de compassion au service du prochain ». « Ainsi – continue le pape – vous ferez émerger les dons immenses dont Dieu a enrichi la femme, en la rendant capable de compréhension et de dialogue pour recomposer les grands et petits conflits, de sensibilité pour guérir les plaies et prendre soin de toute vie, même au niveau social, ainsi que ses dons de miséricorde et de tendresse pour garder l’unité entre les personnes ». Les interventions recouvraient : l’anthropologie féminine, femmes et éducation, femmes et dialogue interreligieux, technologie liée à la vie et à la procréation, les droits humains, femmes et travail agricole, entreprise et finance etc. suivies par des travaux dans des ateliers à thème (expression qui rappelle l’art du « travail artisanal » fait avec finesse et diligence, ce qui est le propre des femmes) sur les Objectifs pour le Développement durable, pour une élaboration de propositions. Rita Mousallem, co-directrice du Centre pour le dialogue interreligieux du mouvement des Focolari, est intervenue sur le « Dialogue interreligieux, voie pour une paix durable. Rôle des femmes », en faisant référence à sa propre expérience personnelle de chrétienne au Moyen Orient. Au cours des diverses interviews qui lui ont été faites, elle a confirmé la capacité d’écoute, caractéristique de la femme, qui donne la possibilité d’entrer dans intériorité de soi et des autres ; de savoir souffrir et d’espérer jusqu’au bout, parce que – étant mère – elle sait bien combien vaut la vie. Ces aspects, avec d’autres, font partie du « génie féminin » – que le pape François a aussi rappelé – don et beauté typique de la femme, appelée à jouer son rôle dans la société d’aujourd’hui, pour le bien de tous. Lire aussi: Aleteia.

Économie de Communion en Afrique : Une entreprise ne suffit pas !

Économie de Communion en Afrique : Une entreprise ne suffit pas !

EdC_05Une entreprise ne suffit pas : c’est ce que se sont proposé les quelque 300 entrepreneurs, venus de 41 pays des 5 continents, tandis que le congrès international Économie de Communion (ÉdeC), Nairobi 2015, s’achevait dans une ambiance très colorée, rythmée par les danses et les chants. “Nous sommes un peuple qui sait faire la fête”, s’est exclamé Luigino Bruni. Pour regarder vers le futur, la dernière matinée a vu le congrès porter un regard spécial vers les jeunes générations. Dès les premiers mots, Anouk Grevin touche le cœur des participants : “Quand un enfant vient au monde, toute la communauté l’accueille et en prend soin ; cet enfant qui vient de naître est adopté par tous”. Ces mots sont salués par un tonnerre d’applaudissements, car ils expriment une des valeurs les plus chères aux peuples africains (“pour élever un enfant, il faut tout un village” – ndlr). Puis elle explique : “Avec les jeunes qui ont suivi l’école internationale de formation ÉdeC, nous avons vécu des rêves merveilleux.” Avec enthousiasme, Anouk fait le tour de la salle, dont les murs sont tapissés des projets des jeunes, nés de leurs rêves, et elle les lit. Ces jeunes, animés d’une singulière créativité et d’une passion difficile à décrire, présentent leurs projets. Quelques-uns sont déjà en cours de réalisation, d’autres sont encore au stade de “rêves” ; mais pour eux, peu importe ! EdC_02Puis  Anouk s’adresse à la salle et demande : “Allons-nous les laisser seuls ? ” La réponse est immédiate, tout aussi passionnée et émouvante. Quelques chefs d’entreprise se succèdent au micro pour exprimer leur désir et leur décision d’être parmi les premiers à soutenir ces rêves. John Mundell lance un  appel à ses amis, les appelant  à ouvrir leurs entreprises pour introduire les jeunes générations dans le monde du travail : “L’expérience au sein des entreprises ÉdeC permet de découvrir la richesse de rapports vrais, en plus de l’expérience professionnelle !” Les témoignages d’un certain nombre de chefs d’entreprise du monde entier, surtout des jeunes, font entrevoir un avenir meilleur : de l’Italie à l’Argentine, ou au Paraguay, jusqu’à une thèse sur l’ÉdeC, présentée par une jeune Brésilienne qui achève ses études à l’Institut Sophia. Si les regards se tournent aujourd’hui vers un futur-présent, c’est aussi un moment important de grandes résolutions et d’engagements forts : “Nous devons nous promettre de ne plus jamais revenir en arrière”, déclare Luigino Bruni, qui poursuit : “Au cours de ces journées, nous avons vécu de vrais miracles ; les histoires de nos vies doivent être annoncées partout. L’ÉdeC n’est pas un bien de consommation ; beaucoup de gens, de par le monde, sont en attente. Nous devons continuer à être des “producteurs” de communion, pas seulement des consommateurs.” C’est ce que rappelle avec force le document final : La promesse de consacrer sa vie à une économie de communion. Les chefs d’entreprise souhaitent alors laisser un signe de leur engagement personnel, qui se matérialise dans un “pacte” que chacun peut sceller librement, s’il le souhaite, en y apposant sa signature. EoC_10C’est Geneviève Sanzé qui clôture le congrès : “On dit que les meilleures choses ont une fin, mais je crois qu’il faudrait changer cette phrase. Nous avons vécu un congrès tellement fraternel, tellement joyeux, qu’il ne peut pas s’arrêter là. C’est maintenant que notre course commence vraiment ; c’est le moment de sortir et d’aller à la rencontre du monde.” Une entreprise ne suffit pas. Cette phrase, qui se réfère à l’un des textes les plus connus de Chiara LubichUne ville ne suffit pas”, nourrit la réflexion finale de ces cinq journées mémorables, et fait brûler dans le cœur de chacun un grand rêve : celui de voir le monde “envahi” par les entreprises ÉdeC. “Avec un Dieu qui, si tu le désires, te visite chaque matin, une ville ne suffit pas … vise plus loin : ton pays, celui des autres, le monde entier. Que chaque battement de ton cœur, chacun de tes gestes, ton repos et ta marche tendent à ce but….

EdC en Afrique, créer un lieu de confiance

EdC en Afrique, créer un lieu de confiance

Luigino Bruni «L’Economie de Communion est revenue en Afrique.Nous sommes venus ici du monde entier attirés par les bénédictions et blessures de ce grand continent, pour regarder l’économie mondiale vue de l’Afrique. De même que pour nous laisser instruire par ces peuples, par leur grande vocation à la vie, aux relations sociales, à la rencontre. L’Afrique m’a toujours frappé par sa capacité génératrice, sa vie. Il y a beaucoup de danses en Afrique, beaucoup de fête, surtout des danses de femmes. Comme dans la bible, souvent les femmes dansent. Et ce qui est formidable en Afrique c’est de voir de nombreux vieillards, et de vieilles femmes danser. Aujourd’hui en Europe et dans les pays nordiques du monde il est très rare de voir des femmes et des hommes âgés faire la fête librement et pour la simple joie de vivre en communion. Cela parce que notre culture de la consommation et de la finance ne les fait pas danser. Nous sommes venus en Afrique pour apprendre aussi à danser, jeunes, enfants, adultes et personnes âgées. Quels sont les messages que l’EdC peut transmettre à l’Afrique d’aujourd’hui ? La réponse africaine à la proposition de Chiara Lubich, naîtra de l’Afrique en communion avec tout le monde. La première aide que l’EdC veut apporter à l’Afrique est un regard d’estime pour ce que l’Afrique est déjà et non seulement pour ce qu’elle devra devenir. La première force des peuples est leurs rêves, surtout les rêves collectifs et ceux des pauvres. Redonnons le temps à nos histoires, grandes et petites, et de là repartons vers une nouvelle terre. Générer est très lié à un terme économique important, pour l’Afrique et pour tout le monde : innovation. Un premier message qui nous arrive de la logique de l’innovation-germe s’appelle subsidiarité : nos mains et la technologie ne peuvent que la subsidier, c’est-à-dire aider le bourgeon à fleurir ; ils ne peuvent l’inventer. Les innovations économiques et sociales de l’Afrique, naîtront avant tout de l’humus, de sa terre et pas de mains externes. L’EdC est le don des yeux capables de voir des bourgeons là où les autres ne voient que du désert. Ici sur les terres africaines, beaucoup de jeunes se sont mis en route, souvent ensemble : c’est à partir de ces bourgeons que nous devons apprendre à voir la forêt. L’énergie essentielle dans tous les documentaires est la faim de vie et de futur des jeunes et des pauvres, et ici en Afrique ça ne manque pas. Pour que les pauvres et les exclus puissent devenir moteur de changement, le rôle des institutions, des institutions politiques, des institutions économiques est essentiel. De l’EdC sont en train de naître de nouvelles institutions financières. Mais les banques et toutes les institutions ne peuvent qu’aider les innovations économiques, pas les créer ni les inventer. Sans des personnes pleines de créativité, de talents, de compétence et de passions, on ne donne vie à aucune expérience d’économie nouvelle. Il est nécessaire que chacun active sa propre capacité d’innovation et, s’il le peut, qu’il se mette avec d’autres qui ont le même désir de faire et de créer. Notre rêve est de créer ici aussi à la cité-pilote « Mariapoli Piero » une de ces institutions. Un centre qui puisse être un « lieu de confiance » pour accompagner et servir les nouvelles idées EdC qui naîtront, surtout de la part des jeunes ».

Pologne: dialogue entre chrétiens et musulmans à Katowice

Pologne: dialogue entre chrétiens et musulmans à Katowice

20150601-04En Pologne les musulmans, au nombre de 25000, soit 0,08% de la population, font partie des minorités religieuses de ce pays de 38 millions d’habitants. Leur présence remonte à l’arrivée des Tartares au XIVème siècle ; puis à l’immigration de la seconde moitié du XXème siècle et à celle qui suit la chute du mur de Berlin. La journée d’échanges qui vient juste d’être vécue s’insère dans le sillage de trois événements sur lesquels s’appuie le dialogue entre chrétiens et musulmans en Pologne. C’est le Père Adam Was, membre du Comité pour les religions non chrétiennes de la Conférence Episcopale Polonaise, qui a en retracé le cadre: la Journée de l’Islam dans l’église catholique de Pologne instaurée au cours de l’année 2000 par la Conférence Episcopale Polonaise à la demande du Conseil Mixte des Catholiques et des Musulmans, célébrée chaque année le 26 janvier ; la « Prière pour la Paix et la Justice dans le Monde », née après le 11 septembre 2001, à l’initiative des musulmans tartares polonais ; enfin un événement « sans précédent dans le monde entier », comme l’a souligné le Mufti Nedal Abu Tabaq, « La Journée du Christianisme parmi les Musulmans en Pologne », fixée le 29 mai et proposée il y a trois ans par les musulmans de la Ligue Musulmane en Pologne. Invitées par l’imam Abdul Jabbar Koubaisy, directeur du Centre et vice-président de la Ligue Musulmane en Pologne, cinquante personnes sont intervenues au cours de ce rendez-vous : des représentants des autorités locales, des Eglises catholique, orthodoxe et luthérienne, de l’Université de Silésie et aussi de la Communauté Juive de Katowice. Invités d’honneur : Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari et Jesús Morán, coprésident. 20150601-05“Le dialogue interreligieux est une condition nécessaire pour la paix dans le monde, et donc un devoir pour les chrétiens, tout comme pour les autres communautés religieuses” (EG, 250), a rappelé le métropolite de Katowice, l’archevêque Victor Skworc, dans son message lu par le père Tadeus Czakański, son délégué pour le dialogue avec l’Islam. Et, en s’appuyant sur le thème de cette rencontre, il a souligné comment « le fondement de tout l’enseignement de Jésus-Christ repose sur l’amour miséricordieux envers le prochain », en souhaitant que cette rencontre interreligieuse à Katowice nous aide tous « à vivre plus profondément le mystère de la miséricorde de Dieu » et qu’elle « contribue à une plus grande ouverture des uns envers les autres pour travailler de manière plus efficace au service des opprimés et des exclus ». Ensuite Maria Voce, dans son discours, a rappelé quelques passages des Ecritures chrétiennes qui parlent de Jésus, avant même sa naissance, en mettant20150601-06 l’accent sur son amour concret envers chaque homme. « C’est cet amour universel, sans réserves, qui a attiré tous ceux qui font partie du Focolare et qui est devenu notre règle de vie », a fait remarquer la présidente des Focolari. « Une des intuitions de Chiara Lubich, qui constitue l’un des fondements de la spiritualité de l’unité depuis ses débuts, fut la découverte de la valeur du commandement par excellence de Jésus : « Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas d’amour plus grand que celui-ci : donner sa vie pour ses amis » Jn 15, 12-13) “ Aimer toujours n’est pas facile – a souligné Maria Voce – parfois ou très souvent cet amour envers le frère nous coûte beaucoup, demande des sacrifices… Mais dans ces moments-là aussi Jésus est pour nous un modèle : il nous a aimés jusqu’au point de donner sa vie pour nous ». Et, à la fin, elle a souhaité à tous : que Jésus – « le plus grand et le plus miséricordieux, nous aide à nous regarder tous comme des frères, avec la mesure que lui-même nous a révélée, pour construire ensemble un monde où règne la fraternité et donc la paix pleine et vraie que nous attendons tous ». 20150601-07Le Mufti Nedal Abu Tabaq, responsable de tous les imams en Pologne, en parlant de Jésus Christ a souligné qu’il « n’est pas seulement notre frère, mais notre chef à tous », et qu’il faut donc le suivre. Dans le Coran il est écrit – a affirmé le Mufti – que « Jésus est le signe (…). Non seulement il a été conçu miraculeusement, mais il a aussi accompli des miracles, il a soigné les malades, il a ressuscité les morts. Chacun de nous – a-t-il aussi souligné -, doit « ressusciter la lumière en celui qui souffre (…) Nous ne sommes pas comme des bougies qui peuvent s’éteindre, mais nous sommes la lumière qui en est désormais sortie et cette lumière est présente en chaque homme, mais nous devons toujours la révéler, la faire ressortir (…) en ceux qui sont dans le besoin, comme l’a fait Jésus-Christ (…). Voilà le Jésus que j’aime, que je connais, que je loue ». Action commune en faveur du dialogue interreligieux, la menace qui pèse sur la valeur de la famille et la nécessité de la protéger ensemble en tant que croyants, l’éducation des enfants au dialogue, voilà quelques unes des questions traitées dans un dialogue fraternel avec Maria Voce et Jesús Morán , au cours de la seconde partie de la rencontre. La prière du “Notre Père” récitée par les chrétiens et la prière “Douâa” par les musulmans ont conclu l’événement. Le signe de la paix, échangé entre tous en se serrant la main ou en s’embrassant, a exprimé l’amour fraternel vécu au cours de ces heures entre chrétiens, musulmans et juifs. Cette Journée du Christianisme au milieu des Musulmans en Pologne mérite qu’on s’en souvienne.

Concile Vatican II, œcuménisme et dialogue interreligieux.

Concile Vatican II, œcuménisme et dialogue interreligieux.

20150601-02“Il y a cinquante ans j’étais adolescent et jamais j’aurais imaginé vivre une aventure aussi passionnante que celle du dialogue, sur la voie ouverte par Nostra Aetate [le document conciliaire prophétique qui a marqué l’ouverture de L’Eglise au dialogue constructif et positif avec les diverses traditions religieuses du monde]. En regardant en arrière je ne peux qu’être reconnaissant envers Dieu, mais aussi envers les dizaines de personnes rencontrées sur ce chemin que je n’aurais jamais imaginé parcourir. A commencer par ma famille où j’ai appris que dialoguer est toujours meilleur qu’entrer en conflit, puis mes camarades d’université, à l’époque de la contestation des années 70, les jeunes des mouvements catholiques où j’ai grandi, le monde du travail où je me suis inséré dès mes vingt ans, et, par la suite, des personnes rencontrées en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique et dans diverses parties du monde, y compris la Nouvelle Zélande et l’Australie. Une richesse immense, un chemin que la société, en 1965, ne pouvait même pas imaginer ». C’est là un souvenir personnel, en marge du congrès qui célèbre les 50 ans de la conclusion du Concile Vatican II (Georgetown, Washington 22-24 mai), organisé par Ecclesiological Investigation, un groupe de théologiens qui se rencontre une fois par an et débat d’une question particulière. Cette année le sujet choisi est Vatican II, Remembering the future, et les représentants venant de Rome ne manquent pas, parmi eux le cardinal Kasper et le cardinal Tauran. 201506-1-01“Cette conférence est de haut niveau – poursuit Roberto Catalano – : interventions en séance plénière, mais aussi sessions parallèles à fort contenu théologique et culturel. Grande ouverture humaine et intellectuelle, désir d’approfondir un événement comme le Concile sous divers points de vue : géographique bien sûr, mais surtout sous l’angle des perspectives et des contenus. Il y a des interventions qui cherchent à situer dans leur contexte les raisons qui expliquent pourquoi cet événement a eu lieu entre 1962 et 1965. D’autres ont abordé les aspects historiques qui l’ont motivé. Il faut aussi souligner l’importance des lectures concernant ce qui s’est passé après, avec le constat que cinquante ans n’ont pas été suffisants pour le réaliser. Les avis de succèdent dans un climat de grande écoute, d’intérêt et d’ouverture intellectuelle et spirituelle ». « Malgré la diversité des positions, à un demi-siècle de sa conclusion, le Concile apparaît, après ces journées d’études, comme un événement qui a changé l’Eglise et l’humanité. Ce qui frappe le plus, c’est la dimension prophétique qui caractérise en particulier les documents qui ont été promulgués à la fin des assises conciliaires ». Et l’intervention de Roberto Catalano s’est fondée précisément sur cette dimension prophétique, sur le rôle de quelques mouvements, comme les Focolari et Sant’Egidio, dans l’actualisation de Nostra Aetate. Le dialogue comme devoir, le dialogue comme culture de la rencontre, comme pèlerinage, comme pensée ouverte et pleine d’empathie… autant de points développés par Catalano. Une des journées du congrès a été dédiée entièrement à l’œcuménisme et à toute la signification du Concile à cet égard. Prises de parole successives des catholiques, des luthériens, presbytériens, orthodoxes et épiscopaliens : « Les zones d’ombre dues à des rendez-vous manqués et aux obstacles qui empêchent encore une vraie communion entre les différentes Eglise n’ont pas été occultées. Mais l’intervention la plus remarquable, suivie de quelques minutes d’applaudissements qui ont fortement résonné à l’intérieur de la National Cathedral (épiscopalienne) a été celle du cardinal Walter Kasper qui, après une analyse magistrale de l’histoire et des aspects théologiques de la question œcuménique, conclut avec son optimisme pragmatique plein de souffle : « Unity perhaps has already started ! [ L’unité a peut-être déjà commencé ! ] » « On se rend compte – dit-il en conclusion – de la façon dont, au cours de ces cinquante années, des pas énormes ont été accomplis et que l’unité ne sera jamais un retour ou une unification, mais une communion ».

Pologne : témoignage d’un religieux

Pologne : témoignage d’un religieux

201500531-01Maria Voce et Jesus Moran, présidente et co-président du Mouvement des Focolari, durant la visite en cours en Pologne, se sont retrouvés le 26 mai dernier dans la citadelle Fiore avec un groupe de prêtres et de religieux liés de différentes manières aux Focolari. Le Père Zdzislaw Klafka, rédemptoriste, raconte sa rencontre avec la spiritualité de l’unité et des effets positifs dans le fait de vivre sa vocation spécifique d’une manière plus radicale. « Je suis reconnaissant envers Chiara Lubich d’avoir été l’instrument docile dans les mains de Dieu à faire naître dans l’Église une spiritualité qui m’a aidé à vivre les difficultés que j’ai rencontrées dans la vie : quand j’ai été nommé supérieur je me suis retrouvé devant un défi. J’étais à Rome, et avant de rentrer en Pologne, je lui ai demandé une parole de l’Évangile qui pouvait éclairer mes pas. Elle m’a répondu : ”Personne n’a d’ amour plus grand que celui qui donne sa vie pour ses amis”. J’avais à l’époque 29 ans et cette phrase est devenue la boussole qui m’a indiqué la route. En vivant la spiritualité de l’unité, j’ai commencé à regarder vers mon fondateur, St Alphonse, et ce, d’une manière nouvelle. J’ai ainsi redécouvert non seulement mes racines, mais aussi la force évangélique contenue dans chaque autre charisme de l’Église. Quelqu’un m’a demandé si cette adhésion à la spiritualité des Focolari n’est pas du temps volé à mes devoirs de rédemptoriste. Le fait est que, et je l’ai expérimenté plusieurs fois, lorsque je reviens de rencontres avec des religieux d’autres ordres, j’ai plus envie de vivre encore plus radicalement mon choix de Dieu ».

Père Zdzislaw Klafka

« La famille nombreuse de laquelle je proviens – rappelle le P. Zdzislaw – m’a aidé à vivre pour Dieu, mais ”ensemble avec les autres”. Après le noviciat chez les rédemptoristes, un professeur est venu donner une conférence. Son nom était Wlodzimierz Fijalkodwski et nous a entre autre dit qu’il avait connu les focolarini. Il nous a laissé son adresse et nous sommes allés le trouver. Je n’oublierai jamais cette rencontre. J’ai trouvé des personnes réalisées qui m’ont donné la clé pour construire des rapports de charité, jusqu’à expérimenter la présence du Ressuscité. Et également une autre clé qui nous aurait permis d’avoir la paix : Jésus Abandonné, grande intuition de Chiara Lubich, qui aide à ne pas succomber à la peur. Je n’avais pas encore terminé les études à Rome, qu’avec un autre religieux, nous avons été rappelés en Pologne où la formation des séminaristes nous a été confiée. De notre côté, nous avons plutôt décidé d’être proches d’eux, de les écouter, de les traiter avec sérieux. Le visage du séminaire a changé. Nous avons été ainsi responsables pendant trois ans puis j’ai été renvoyé à Rome afin de compléter mes études. Étant donné que nombreux dans le Mouvement étaient ceux qui me demandaient de parler de mon fondateur, et surtout en voyant combien Chiara aimait les saints, j’ai fait la licence et le doctorat sur St Alphonse des Liguori. Même si j’étais jeune, j’ai été choisi pour deux périodes triennales comme supérieur de la Province des Rédemptoristes. En 1991, après la chute du mur de Berlin qui marqua une nouvelle page pour les chrétiens catholiques de l’Europe de l’Est, une radio naquit. Ce moyen de communication est devenu un instrument pour former les consciences des catholiques qui, durant le communisme, avaient été paralysées. Ensuite une chaîne de télévision est née ainsi que l’Institut Supérieur de Culture Sociale et Médiatique, duquel je suis recteur depuis 14 ans. L’institut compte plus de 400 étudiants ». En ce qui concerne la présidente des Focolari, le P. Zdzislaw conclut : »J’admire en Maria Voce, sa simplicité, sa sagesse. En elle, la liberté de vivre l’Idéal me fascine et cela, c’est la substance de la vie de Chiara Lubich ».

Salutations spéciales de la Syrie

Salutations spéciales de la Syrie

20150530-01Ils arrivent de Damas, Alep, Homs, Banias, Kfarbou et Tartous. Qui pouvait imaginer un week-end avec les jeunes de toutes les régions de la Syrie? Une folie, se sont dit les organisateurs. Peut-être, mais elle est devenue réalité. Le nombre d’inscrits a augmenté jour après jour, jusqu’à atteindre 67. “Notre aventure a commencé ainsi”, racontent-ils. “Nous avons choisi un endroit sûr, où tous peuvent arriver, aussi en devant faire 10 heures de voyage. L’idée était de passer trois jours ensemble, pour pouvoir vivre, partager, prier, pleurer, jouer, être dans la nature, mais dans l’amour réciproque entre nous.” “Qu’est-ce qui est important dans ma vie?” était le titre du week-end. La question résonne encore plus fort dans une situation précaire comme celle des jeunes syriens. Séparés en quatre groupes selon différents thèmes: “Une amitié spéciale avec le Père”, “Chaque jour chez Jésus”, “L’Amour qui rend libres”, “L’amour envers Marie”, ils les ont approfondis, avec des extraits des Saintes Écritures, des papes et des saints, accompagnés par des histoires vraies de jeunes qui les ont précédés dans la course vers la sainteté. “Lorsque je suis arrivée au week-end, j’étais fatiguée par la guerre – confie Fatima – et je sentais que la vie s’était arrêtée, mais là j’ai expérimenté de nouveau la présence de Dieu dans ma vie et son Amour pour moi à travers l’amour des autres. Maintenant, lorsque je passe des moments difficiles, il me suffit de penser qu’il y a quelqu’un qui prie pour moi et qui cherche à vivre de la même façon, et cela me donne une grande paix intérieure. J’ai compris que la chose la plus importante est de vivre sa vie… en aimant Jésus en chacun.” DSCF5730Le premier jour, ils ont approfondi un des points essentiels de la spiritualité de l’unité, “Dieu Amour“. En retraçant l’histoire des débuts des Focolari à Trente, durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque tout s’effondrait, on retraçait aussi la réalité syrienne d’aujourd’hui. “Tout s’écroule, seul Dieu reste”, affirmait quelqu’un, donc: “Qu’est-ce qui est vraiment important dans ma vie?” L’un d’eux a déclaré: “Vivre le christianisme de façon radicale”. Le deuxième jour, autour d’un discours historique de Chiara Lubich aux jeunes dans les années 70, “Jésus Maître“, leur soif de Dieu a émergé. “Les soirées avec des chants, danses et jeux, qui ont fait expérimenter le sens d’une vraie famille, n’ont pas manqué”, écrivent encore Murad et Lina. En partant, quelqu’un affirmait: “Je remercie Jésus pour tous les moments de joie et de douleur”. “J’ai expérimenté de nouveau la caresse de Dieu – écrit Haashim – je sens la responsabilité d’apporter cette grâce à tous ceux qui sont autour de nous”. Des jours inoubliables pour tous. “C’étaient des jours – écrit Samir – durant lesquels nous avons atteint la paix, la sérénité, et qui nous ont donné la force pour retourner vivre dans cette situation dramatique.” “Malgré toute l’absurdité de la guerre – conclut Nahda – je ne me sens pas seule.”

Volontaires aujourd’hui : Toi pour moi, tu es le Père Pio !

Volontaires aujourd’hui : Toi pour moi, tu es le Père Pio !

20150529-01« Je fréquente, quand je le peux, le cercle des pensionnés de mon quartier. J’ai remarqué que certaines personnes sont évitées par les ”gens bien” parce qu’ils sont négligés, alcooliques, barbus, ils passent leur temps avec leur verre et personne ne les implique dans les conversations. J’ai commencé ainsi, à apprendre le jeu de cartes et de la pétanque, pour être avec eux, sans préjugés. J’ai cependant dû subir quelques remarques au début. Mais je me suis forcé de leur exprimer sympathie, disponibilité, et aussi à accepter leur langage et la méthode de jeu plutôt douteuse. Un jour, Giulio, le plus débraillé bien évité de tous, a été hospitalisé pour crise d’alcool, personne ne savait dans quel hôpital. J’ai fait des recherches et donné quelques coups de fil. Par le fait de la ‘privacy’, je ne réussissais pas à obtenir des nouvelles.  A la fin, j’ai interpellé la police qui l’a ensuite retrouvé. Je me suis occupé de lui. Un médecin m’a informé de son état de santé, comme si j’étais un de ses proches. Je l’ai ensuite ramené chez lui, en lui procurant les médicaments et des paquets alimentaires. Silvio, un autre alcoolique à qui on avait retiré le permis de conduire, risquait de perdre son emploi. J’ai mis tout en œuvre pour qu’il le récupère. Il n’est maintenant plus dépendant de l’alcool et est même devenu animateur d’un groupe d’alcooliques anonymes. Ulisse, était un joueur acharné, et se vantait d’être athée et ”bouffeur de curés”. J’ai encaissé ses expressions un peu agressives pendant deux ans. A un certain moment, il est tombé malade d’une tumeur mais, orgueilleux comme il était, il n’acceptait d’aide de personne. Un jour, il m ‘a demandé de l’accompagner à la maison. Cette requête inattendue a été pour moi la réponse d’avoir atteint quelque part son for intérieur et de lui avoir communiqué quelque chose de ma foi . Gianni, le plus jeune de tous, 50 ans, ayant la stature d’un géant, une vie très désordonnée. Pour son style de vie, il était jugé le pire dans le classement de bonne conduite. Je lui ai été proche jusqu’à la fin de sa vie. Sa famille était surprise ; même lui, quelques jours avant de mourir, m’a serré sa main de géant en m’exprimant sa gratitude et son estime. Guido est sourd muet, le plus isolé de tous car le dialogue avec lui est fort engageant. Nous sommes devenus amis et maintenant, il est mon compagnon de jeux de cartes. Un jour, Giulio  sort de sa poche une photo du Père Pio, et devant toutes les personnes présentes, s’adresse à moi : ”Toi pour moi, tu es Père Pio”. Depuis ce jour-là, tous au cercle m’ont appelé par ce nom et même s’il ne m’était pas si sympathique, je n’ai pas pu éviter cet étrange baptême. Habituellement, ces amis m’attendent avec plaisir et souvent, je me retrouve en train de jouer avec l’ami sourd muet contre les deux alcooliques. Nous sommes devenus l’équipe la plus connue du cercle et aussi la plus bruyante ! Avant d’aller au cercle, je fais une visite dans l’église proche, ce qui n’a pas échappé au groupe, pour avoir de Lui la force et avoir le ton juste pour aimer ces amis de la périphérie ».

Parole de Vie de Juin 2015

Que d’affection dans la répétition de ce nom : Marthe, Marthe !… Aux portes de Jérusalem, Jésus a l’habitude de s’arrêter à la maison de Béthanie et de s’y reposer avec ses disciples. Alors qu’en ville, il doit affronter discussions, opposition et refus, ici, au contraire, il trouve la paix et l’accueil. Marthe est une femme active et pleine d’initiatives. Elle le montrera aussi au moment de la mort de son frère, lorsqu’elle engage avec Jésus une conversation un peu vive et l’interpelle avec énergie. C’est une femme forte qui montre une grande foi. À la question : “Crois-tu que je suis la Résurrection et la Vie”, elle répond sans hésiter : “Oui, Seigneur, je crois ” (cf. Jean 11,25-27). Maintenant aussi, elle s’affaire à préparer un accueil digne du Maître et de ses disciples. C’est elle la maîtresse de maison – comme le dit son nom : Marthe signifie ” patronne” – et elle en sent toute la responsabilité. Marie, sa sœur, l’a laissée seule avec ses préoccupations. Contrairement aux coutumes orientales, au lieu d’être à la cuisine, elle est restée avec les hommes à écouter Jésus, assise à ses pieds, comme la parfaite disciple. D’où la demande un peu irritée de Marthe : “Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissée seule à faire le service ? Dis-lui donc de m’aider ! “(Luc 10, 40). Et voici la réponse à la fois affectueuse et ferme de Jésus :  

« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire ».

  Pourtant, Jésus n’avait-il pas à se réjouir de l’activité et du service généreux de Marthe ? N’appréciait-il pas son accueil et n’aurait-il pas ensuite goûté volontiers les mets qu’elle était en train de lui préparer ? D’ailleurs, peu après cet épisode, dans les paraboles suivantes, Jésus louera les administrateurs, les entrepreneurs et les employés qui savent bien utiliser les talents et faire fructifier les biens (Luc 12, 42 ; 19, 12-26). Il en loue même l’habileté (cf. Luc 16, 1-8). Il ne pouvait donc que se réjouir devant une femme aussi riche d’initiatives et capable d’un accueil efficace et généreux. Ce qu’il lui reproche en réalité, c’est l’anxiété, la préoccupation, avec laquelle elle travaille. Elle est agitée, affairée « à un service compliqué » (Luc 10, 40) et elle a perdu son calme. Ce n’est plus elle qui guide le travail, c’est plutôt le contraire. Elle n’est plus libre, elle devient esclave de son occupation. Ne nous arrive-t-il pas à nous aussi de nous disperser à cause des mille choses à faire ? Nous sommes attirés et distraits par internet, par les ‘chat’, par les ‘SMS’ inutiles… Et même plongés dans des occupations sérieuses, nous pouvons oublier de rester attentifs aux autres, d’écouter nos proches. Perdre de vue pour quoi et pour qui nous travaillons, voilà le danger… Le travail et les autres occupations deviennent alors des fins en soi. L’angoisse et l’agitation peuvent aussi parfois nous saisir devant des situations difficiles concernant la famille, l’économie, la carrière, l’école, notre avenir ou celui des enfants, au point d’oublier les paroles de Jésus : “Ne vous inquiétez donc pas en disant : ‘qu’allons-nous manger, qu’allons-nous boire ? De quoi allons-nous nous vêtir ?’ – tout cela, les païens le recherchent sans répit -, il sait bien, votre Père céleste, que vous avez besoin de toutes ces choses” (Mathieu 6, 31-32). Nous méritons nous aussi le reproche de Jésus :

« Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire ».

  Quelle est l’unique chose nécessaire ? Écouter et vivre les paroles de Jésus. Rien ne peut passer avant ses paroles – et avant Lui qui parle -. La vraie façon de recevoir le Seigneur, de lui ouvrir notre maison, c’est précisément d’agir comme l’a fait Marie qui a tout oublié, en se mettant à ses pieds, ne perdant rien de ses paroles. Nous ne serons pas poussés par le désir de nous mettre en avant ou d’occuper la première place, mais par celui de lui plaire, d’être au service de son royaume. Comme Marthe, nous aussi nous sommes appelés à faire “bien des choses” au profit des autres. Jésus nous a appris que le Père est heureux que nous portions “beaucoup de fruit ” (cf. Jean 15, 8) et même que nous accomplissions des œuvres plus grandes que lui (cf. Jean 14, 12). De nous, il attend donc dévouement, conscience dans le travail que nous devons accomplir, créativité, audace, esprit d’initiative, mais sans souci, ni agitation, au contraire avec cette paix que nous donne la certitude que nous accomplissons la volonté de Dieu. L‘unique chose qui importe, c’est de devenir des disciples de Jésus, de le laisser vivre en nous, d’être attentifs à ce qu’il nous suggère, à sa voix parfois subtile qui nous oriente instant après instant. Ainsi, c’est lui qui nous guidera en chacune de nos actions. Tout en accomplissant “bien des choses”, nous ne serons pas distraits, ni ne risquerons de nous disperser, car en suivant les paroles de Jésus, nous ne serons animés que par l’amour. Dans toutes nos occupations, nous ne ferons toujours qu’une seule chose : aimer.         Fabio Ciardi

Slovaquie: le pari d’un jeune prêtre

Slovaquie: le pari d’un jeune prêtre

20150528-01“Ma paroisse actuelle se trouve dans un des quartiers de Bratislava, la capitale de la Slovaquie, -raconte le Père Ludovit -. Elle compte 4 300 habitants, dont 3 500 sont chrétiens, une population en augmentation constante. Dès mon arrivée ici, en juillet 2009, je savais que ma première mission était d’aimer les personnes avec l’amour de Jésus. Aujourd’hui je puis dire que je suis heureux parce qu’une belle communauté s’est créée entre personnes d’âges et de classes sociales diverses, provenant des diverses villes de la Slovaquie : elles ont découvert une nouvelle relation à Dieu, non seulement à travers la bible et la prière, mais aussi à travers la communauté et les activités paroissiales. Elles ont trouvé ici la joie de la foi pour laquelle il vaut la peine de vivre. Lorsque je suis arrivé il n’y avait pas de jeunes: l’Etat avait en effet interdit de nouvelles constructions et de ce fait les jeunes couples s’étaient déplacés ailleurs. De plus il n’y avait pas eu un travail de formation auprès des quelques jeunes qui restaient. J’ai trouvé trois jeunes désireuses de m’aider, mais elles étaient plongées dans leurs études et leur travail. J’ai alors invité les ados et les jeunes confirmés depuis peu à un barbecue. Ils ont accepté par politesse, mais ne sont pas revenus : « La confirmation, nous l’avons déjà reçue, il n’y a donc plus besoin d’aller à la messe », m’ont-ils dit. J’ai confié toute cette situation à Jésus. Depuis septembre 2009 j’enseigne le catéchisme dans toutes les classes de l’école primaire et de collège (environ 150 jeunes). En même temps j’ai proposé une messe du dimanche pour les familles. Je cherchais toutes les occasions pour créer des liens : saluer les gens dans la rue, aller les voir chez eux, échanger quelques mots dans les magasins, dans les administrations ou à l’école. Je les ai aussi invités à un barbecue et à faire du sport sur le terrain de la paroisse. Petit à petit les personnes ont commencé à participer. Une communauté s’est progressivement constituée: des enfants qui ne voulaient pas manquer ces rendez-vous, de jeunes mamans qui se rapprochaient en raison de l’âge de leurs enfants, des maris qui s’invitaient pour divers travaux dans l’église ou à la maison paroissiale, mais aussi pour aller jouer au tennis ou prendre une bière ensemble. Même le maire et quelques députés ont commencé à être présents. Un jour Jésus m’a envoyé aussi Blanka qui dirige actuellement la chorale et anime de nombreuses activités ». “Beaucoup disent que notre paroisse est vivante –affirme Blanka – . Malgré nos diversités personnelles, nous recherchons constamment ce qui nous unit et nous revenons toujours à la source de l’unité, de l’amour et du pardon, qui est Jésus. Nous les parents nous cherchons à créer les conditions pratiques pour que de nombreuses activités puissent avoir lieu. Il arrive souvent que ce soit aux dépens de notre temps, de notre repos ou de nos travaux domestiques, mais c’est vraiment beau de voir que tous soutiennent non seulement leurs propres enfants, mais tous « nos » ados. C’est le cas avec Michele, un enfant autiste désormais adolescent. Je suis très heureuse de voir que les autres jeunes lui ouvrent leur porte, l’invitent et le traitent en égal. Du coup Michele les aime beaucoup et les considère tous comme faisant partie de sa grande famille ». “Je suis médecin spécialiste en immunologie et allergologie, dans le privé, et je travaille auprès de l’hôpital pédiatrique universitaire de Bratislava – continue Dagmar – . Le Centre Pastoral et l’Ecole maternelle paroissiale qui ont été construits, sont devenus des « pôles » d’activités diverses pour nos enfants, nos jeunes et ados dont le nombre augmente constamment. Un jour, c’était en mai 2012, le Père Ludo m’a demandé si j’étais disposée à participer, en tant que médecin, à un camp d’été destiné à la formation des « ados » de notre paroisse. J’ai tout de suite dit non. Mais ensuite me sont revenus à l’esprit les visages des enfants que je connaissais déjà. J’ai finalement accepté et j’en suis à ma quatrième année ! Je suis devenue plus sensible à la souffrance des enfants et aux peurs qu’ils éprouvent lorsqu’ils sont loin de leurs parents. Cette expérience m’a aussi aidée à approfondir le sens du service des autres ». “Une rencontre très importante – conclut le Père Ludo – s’est déroulée l’an dernier au Bénévent (Italie), organisée par le Mouvement Paroissial. Nos jeunes en ont retiré « un encouragement, une force spirituelle, une relation plus étroite avec Dieu – disaient-ils – et, surtout, le désir de vivre ‘engagés dans la voie de l’amour’, parce que, quelle que soit l’action qu’on fait , si ce n’est pas par amour, elle perd sa valeur et son sens ». Ce fut pour moi la confirmation que la communauté non seulement est née et s’est consolidée, mais qu’elle repose aussi sur la foi des jeunes ; aussi l’avenir est-il assuré ».

En Pologne, à la suite du Gen Verde

En Pologne, à la suite du Gen Verde

Gen Verde_01Ville du dialogue, est un des noms attribués à Katowice – dans le sud de la Pologne, ville minière par excellence – car, entre toutes les villes polonaises, c’est celle qui possède la plus grande représentation interreligieuse. C’est là, qu’en plus d’un Centre islamique de Culture destiné à la prière et à l’enseignement, il existe également le Centre de Culture et de Dialogue ‘Doha‘, principalement destiné au dialogue. Un centre qui célèbre le 29 mai la « III journée du christianisme parmi les musulmans », ayant pour thème ‘‘Jésus – frère de chacun de nous”, dans la vision chrétienne et dans celle musulmane. Y participeront, entre autres, aussi Maria Voce et Jesus Moran, présidente et co-président des Focolari, ces jours-ci en voyage entre la Biélorussie et la Pologne pour visiter les communautés du Mouvement. Mais retournons un peu en arrière. A Katowice, un groupe de personnes est, depuis un certain temps, en train de tisser peu à peu un réseau de rapports fraternels et de collaboration entre des chrétiens de différentes églises, des juifs, des musulmans, le monde académique et les institutions civiles. A l’occasion des 150 ans de la fondation de la ville, le groupe international Gen Verde est invité, et apporte avec sa musique, un message de fraternité. Cela fait plusieurs années qu’il propose un projet artistique éducatif qui, à travers les workshop, amène sur le podium des jeunes qui, ensemble avec les artistes, se sont exercés dans différentes disciplines : la danse, le chant le théâtre, les percussions sur divers instruments, et jusqu’au ”body percussion”. En Pologne, 140 filles et garçons ont contribué au spectacle avec leurs talents. Mais ce qui a suscité un réel intérêt, c’est que dans le projet, des jeunes musulmans, juifs, et chrétiens de différentes dénominations auraient participé aux workshop. Les affiches qui ont annoncé l’événement ont retenu l’attention d’un grand nombre de gens, à tel point que, après six heures de l’ouverture de la vente, 1450 billets étaient déjà vendus.  Gen Verde_04Une jeune musulmane qui a participé aux worshop et puis au spectacle, remerciait car elle ne s’était jamais ”sentie aussi bien accueillie”. Et tout cela avec en toile de fond, le contexte des récents faits terroristes. « Nous avons travaillé dans les workshop avec 140 jeunes merveilleux, très chouettes, expressions d’un peuple ouvert, profond et sensible, façonné par une foi éprouvée par tant de souffrances. Ils nous ont dit avoir expérimenté une unité et une confiance qui les ont transformés et fait voler », écrit le Gen Verde à son retour de la Pologne. « Le spectacle était dans le NOSPR, une toute nouvelle salle construite sur une vieille mine, temple de la musique symphonique qui s’est ouvert (pour la première fois dans son histoire) à notre rock. Le public épaté a partout vibré avec nous dès le début et puis, en crescendo ; dès la première parole chantée en polonais (nous avons traduit le refrain de deux chansons)  un applaudissement d’émotion a explosé et à la fin du concert, il y avait une grande joie ». Spectacle dans le spectacle, voir à la fin s’embrasser chaleureusement, le maire, un représentant de la communauté catholique, un représentant de la communauté juive et un imam : témoignage d’une fraternité cultivée depuis des années. Un prêtre commentait : « Nous sommes les témoins peut-être d’un miracle. Si nous avons ces jeunes parmi nous comme nous vous avons vu aujourd’hui, le monde ne mourra pas. Avec cette façon de dialoguer, vous pouvez sauver le monde ». Et un rabbin : « Nous ne devons pas avoir peur du futur, car – continuait l’imam – ”nous sommes ensemble”.

Economie de Communion : une voie pour l’Afrique ?

Economie de Communion : une voie pour l’Afrique ?

EdC_Nairobi_011« Nous sommes une nouvelle génération et nous voulons prendre le gouvernail de l’Economie de Communion.  Nous sommes conscients de notre peu d’expérience et de notre immaturité, mais nous sommes aussi heureux de faire l’expérience que c’est exactement ça notre force, nous ne voulons pas cesser de rêver ». Liliane Mugombozi, journaliste au Kenya, enregistre la voix d’un jeune camerounais, qui se trouve parmi les participants à l’école internationale de l’Economie de Communion (EdC) en cours du 22 au 26 mai à la Mariapoli Piero, cité-pilote des Focolari proche de Nairobi, Kenya. “Il était impossible – écrit-elle – quand on entrait dans la salle ne pas toucher du doigt l’énergie d’un peuple jeune : vigoureux, plein d’attentes, d’espérances, d’aspirations et de rêves presque impensables au milieu de tous les défis de leur continent ». Ce sont des étudiants en économie, développement, sciences sociales, entrepreneurs et des jeunes intéressés : ils viennent de toutes les régions subsahariennes, du Liban et de l’Egypte, d’Italie et de Hongrie, d’Argentine, du Brésil, du Chili, Mexique et Australie. Parmi les salutations qui leur parviennent de diverses parties du monde, un applaudissement pour le message du Recteur de l’Université de Cagliari, la profess. Maria Del Zompo qui, en souvenir de l’événement si douloureux des massacres des jeunes étudiants de Garissa, veut rappeler aux jeunes présents l’importance des structures d’instruction, en les encourageant dans leur désir de vivre et de diffuser les idéaux de l’EdC. Vittorio Pelligra, l’un des professeurs, présente la méthode, la roadmap du chemin à suivre ces jours-ci : la réciprocité appliquée : « C’est une école qui privilégie le dialogue, l’échange, où l’on partage nos intuitions, nos doutes, nos projets et nos rêves, nous sommes tous acteurs, et donc prêts à tout donner et à tout recevoir de tout le monde ! ». 20150526-01Après une brève histoire de l’Economie de Communion, naissance et développement, depuis 1991 jusqu’aujourd’hui, une question surgit : l’EdC est-elle une voie pour l’Afrique ? Le dialogue entre professeurs et participants entraîne l’auditoire dans un enthousiasme contagieux. « Comment faire pour influencer nos gouvernements ?”, se demande quelqu’un. « Nous, jeunes nous sommes fatigués que les politiques nous utilisent comme target dans leurs manifestes.  Pas uniquement nous, mais le monde attend de nouveaux modes de se rapporter… l’EdC est une des solutions, nous le sentons ». Ils ne détournent pas les yeux face aux défis et aux ressources des jeunes du continent : la crise d’identité dans la société mondialisée, la pauvreté, les conflits et la famille élargie, la fuite des cerveaux du continent et le manque de travail, l’éducation toujours plus internationalisée qui oublie la formation en vue des besoins actuels de la société qui nous entoure. Ce ne sont que les premiers pas de l’école, commente Liliane Mugomobozi « mais les jeunes présents, à la découverte de catégories économiques nouvelles, se rendent déjà compte d’un futur meilleur et ils sont impatients de retourner chez eux pour le répandre au plus de gens possible. 20150526-02Les professeurs confient même leurs histoires de vie personnelles qui les ont menés à des choix engageants. Un dialogue profond s’instaure : professeurs et élèves partagent des rêves, des frustrations, des découragements mais aussi de petites ou grandes histoires qui ont porté au succès. On s’étend sur la crise économique mondiale et l’impact sur les pays en voie de développement. Depuis les multinationales à l’ONU, des grands thèmes comme le « changement climatique », aux relations internationales. Les jeunes qui viennent des régions minières du Katanga (RDC), se montrent d’habiles connaisseurs du drame qui les frappe. Alors un grand rêve prend forme : les jeunes, et même les plus jeunes, enthousiastes pour cette vie, croient fortement en l’idéal du Monde Uni qu’ils partagent avec tant d’autres jeunes du monde entier et pas seulement. Rien de moins que « le rêve d’un Dieu », disait une fois Chiara Lubich, justement à eux, les jeunes. Un rêve qu’ils ne perdront pas de vue même lorsqu’il s’agira de choix importants de la vie comme celui d’une faculté universitaire, pour avoir un impact sur la société et pour réaliser dans le concret, non pas en paroles, une société juste, qui rend digne tout être humain. L’école, qui ferme ses portes le 26 mai, laisse sa place au Congrès international EdC : entreprises, dialogue entre patrons et travailleurs, mise en oeuvre de l’EdC sur le terrain, défis en cours dans le monde du travail, choix créatifs. Parmi les questions abordées : créativité et communion, culture de communion, entreprise et travail, pauvreté et richesse, puis engagement à vivre l’ Economie de Communion. Autant e sujets que l’on retrouve dans les workshops sur la Politique, la microfinance et pauvreté, startup, étudiants et jeunes chercheurs, management, réseau d’entrepreneurs et dialogue de l’Edc avec les cultures africaines. Page Facebook de l’événement Lire aussi : Communiqué de presse sur le congrès international EdC, Nairobi 27-31 mai 2015

Indonésie: être femme et réussir

Indonésie: être femme et réussir

MardianaMardiana. C’est tout simplement ainsi qu’on l’appelle. Un prénom qui, comme il arrive parfois en Indonésie, sert aussi de nom. Y compris pour l’état civil. Actuellement elle est vice-présidente, au niveau national, d’une importante compagnie d’assurance multinationale. Récemment Heryanto, journaliste à Indopost, l’a repérée parmi les femmes de Djakarta qui ont réussi et l’a interviewée pour sa rubrique. Le parcours de Mardiana est intéressant et présente un point fort : une profonde spiritualité, vécue avec simplicité et conviction depuis sa rencontre avec les Focolari lorsqu’elle était adolescente. Un an après avoir obtenu son diplôme en Economie auprès de l’Université de Medan (île de Sumatra), elle épouse Mulianta, lui aussi passionné par la spiritualité de l’unité. Tous deux veulent fonder une famille sur des bases profondément chrétiennes et donnent naissance à deux beaux enfants. A un moment donné la compagnie d’assurances où travaille Mardiana ferme ses portes et voilà qu’une occasion se présente, celle d’entrer dans la Reliance Insurance, une autre compagnie d’assurances qui a plusieurs antennes dans le monde. Souvent Mardiana doit se rendre dans la capitale, Djakarta (île de Java), pour participer à des réunions de travail. Et c’est un grand sacrifice pour elle qui aime tant rester avec ses enfants. Mais Mulianta la met en confiance et la soutient. Tous deux s’occupent des enfants à tour de rôle. A la suite d’une promotion, Mulianta se voit offrir un poste à Djakarta, mais il refuse pour rester auprès de son épouse et de ses enfants et, grâce à son esprit d’initiative, il monte sa propre affaire à Medan. Six années passent au cours desquelles l’agence où travaille Mardiana enregistre un bon chiffre d’affaires et un excellent niveau de vie de ses salariés. On propose alors à Mardiana de se transférer à Djakarta pour assumer la vice-présidence de Reliance Insurance Indonesia. Mulianta et Mardiana se donnent un temps de réflexion. Ils pourraient dire non, car au fond, en ce qui les concerne, tout va pour le mieux à Medan. « Mais, se disent-ils, nous ne devons pas considérer les choses de notre seul point de vue. Nous devons nous interroger sur la mission que Dieu veut confier à chacun de nous ». Et c’est Mulianta qui encourage Mardiana à accepter, même si cela implique pour lui de laisser son entreprise de Médan et de trouver un nouvel emploi à Djakarta. Au cours des premiers mois Mardiana voyage continuellement pour transmettre les consignes au nouveau responsable et faire en sorte que ce changement de gestion n’affecte pas la clientèle de Medan. « Je remercie Dieu d’avoir un mari incroyable ! – confie Mardiana au journaliste d’Indopost – s’il ne m’avait pas donné confiance, je n’aurais pas pu y arriver”. « Nous partageons tout ensemble – ajoute-t-elle – surtout notre engagement à mettre en pratique l’amour évangélique qui nous porte à considérer chaque prochain comme un frère à aimer. C’est la raison pour laquelle nous ne faisons pas de discriminations, quelle que soit l’appartenance sociale : nous sommes tous égaux. Quelles que soient la couleur de la peau, l’ethnie ou la religion, pour nous ce sont tous des frères ». Et de raconter au journaliste une expérience personnelle. « Notre femme de ménage, qui est avec nous depuis pas mal de temps, est musulmane. Elle est non seulement honnête et travailleuse, mais aussi intelligente. Aussi lui avons-nous proposé de faire des études universitaires, ce qu’elle a volontiers accepté. Beaucoup de personnes nous ont dit : lorsqu’elle aura une bonne situation, elle vous quittera et vous oubliera. Mais pour nous aimer signifie offrir aux autres des occasions, s’occuper de leur avenir. Elle fera toujours partie de notre famille, mais nous ne devons pas penser qu’une femme de ménage doit l’être à vie, pas plus que notre chauffeur. Eux aussi doivent pour pouvoir accéder à de meilleures conditions de vie ». Le commentaire du journaliste, musulman, dans l’un des deux articles parus sur Indopost, mérite attention: « Pour Mardiana diriger une succursale de Reliance était dans les plans de Dieu, même si c’est une responsabilité qui génère beaucoup de stress, avec des problèmes de toutes sortes. Mais elle parvient à les affronter sereinement parce qu’à la base de sa vie il y a l’amour qu’elle a appris de la spiritualité du Mouvement des focolari dont elle et son mari font partie. Certes, même si elle met toute sa confiance en Dieu, cela ne veut pas dire qu’elle reste passive, au contraire elle s’engage beaucoup dans son travail, et cela depuis qu’elle était au collège et par la suite dans sa vie professionnelle ».

7 Mai  1995: un dialogue qui a 20 ans et plus!

7 Mai 1995: un dialogue qui a 20 ans et plus!

20150523-04Mai 1995. Cité Pilote de Loppiano (Italie). C’est le soir. Au cours du dîner, un groupe de personnes de convictions et d’origines culturelles diverses discute avec vivacité. Elles sont restées ensemble une journée entière pour vérifier s’il est possible de se comprendre, de s’accepter et de s’estimer entre chrétiens et non-croyants, en dépassant les clivages idéologiques et les préjugés millénaires. Cet échange, entre personnes aussi différentes par le langage et les convictions, a débuté à la fin de l’année 1978, avec la création par Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, du « Centre pour le dialogue avec les non-croyants », dans le cadre plus vaste de l’expérience conduite par les Focolari. La rencontre qui a eu lieu à Loppiano est donc un bilan et un défi: celui de se regarder dans les yeux pour s’assurer que oui, s’estimer est possible. Au cours des années, en fait, on est devenus vraiment des « amis ». Se confronter et rester ensemble n’est plus seulement un stimulant, c’est devenu un plaisir. Mais à ce dîner, il manque l’un d’eux, peut-être le plus actif : Ugo Radica, un focolarino un peu spécial, a eu une idée. Il est allé se poster près de la maison de Chiara qui devait arriver ce soir-là à Loppiano. Sa patience l’a récompensé : voilà que la voiture arrive. Ugo s’en approche. Chiara, surprise, abaisse la vitre et lui demande : « Ugo, que fais-tu ici ? » Il répond sans hésiter: “ Je suis avec un groupe d’amis de convictions diverses. Pourquoi ne viens-tu pas nous voir demain ? Je pense qu’il serait important pour eux d’avoir un échange direct avec toi ». Chiara, après un instant d’hésitation, accepte. Elle demande que soient préparées quelques questions auxquelles elle répondra. Ugo, enthousiaste, rejoint ses amis.

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Loppiano, 7 mai 1995

C’est ainsi que le lendemain, le 7 mai 1995, Chiara Lubich passe une demi-heure avec quelques uns de ceux qui vont devenir les colonnes d’une expérience toute particulière, délicate mais forte : le dialogue entre personnes qui normalement ont de la difficulté à se parler et à s’estimer. Ce qu’on appelle le « Quatrième dialogue » du Mouvement des Focolari naît officiellement dans ce lieu et au cours de cette demi-heure, avec ces réponses adressées à un petit groupe auquel Chiara parle de respect réciproque, de « non-prosélytisme » (un concept presque révolutionnaire à l’époque !), d’amour réciproque possible entre personnes d’idées et de cultures différentes. Une expérience enthousiasmante, digne d’être poursuivie et diffusée avec détermination et conviction parce que, si le but du Mouvement est « Que tous soient un », sans les non-croyants il manquerait une partie essentielle et irremplaçable de l’humanité. Ce soir-là Tito, un des amis arrivés à Loppiano juste au dernier moment, téléphone à sa femme, « une catholique ad hoc », membre du mouvement depuis des années, pour lui annoncer, tout content, qu’il venait de parler en personne à Chiara. Elle qui, au cours de toutes ces années, n’avait jamais réussi à voir Chiara, même de loin! 20150523-03Mai 2015, vingt ans après. C’est de nouveau la fête à Loppiano. Une commémoration nostalgique? Assurément pas. Armando, Morena, Tito, Dolores, Piero, Luciana, Roberto, Silvano et de nombreuses autres personnes se succèdent sur la scène pour rappeler ces moments, faire le bilan des vingt années écoulées et mettre le cap sur les vingt à venir. Une chose est bien claire pour tous: ce type de dialogue est extrêmement précieux. 20150523-01 A la différence des moments d’échange entre croyants, on ne sait jamais où va nous conduire une rencontre du “quatrième dialogue”. Mais c’est justement là un gage d’authenticité, parce que chacun doit forcément mettre en jeu toute sa personne, prêt à offrir sa propre idée, mais aussi à accueillir celle de l’autre dans un échange exigeant, mais fructueux. Un dialogue qui, au cours des années, non sans difficultés, est devenu international et touche de nombreux pays. Sa diffusion est ressentie par les participants comme une responsabilité encore plus urgente. Un style de vie à promouvoir avant tout entre les membres du Mouvement, pour être ensuite offert à toute l’humanité.

Évangile vécu. “Et si c’était une arnaque?”

Évangile vécu. “Et si c’était une arnaque?”

20150522-01“La maison qui abrite notre communauté est à proximité de la place Saint-Pierre, à Rome. Il est presque 21 heures. Ma supérieure est sortie depuis peu pour admirer la colonnade de Bernini de nuit avec quelques collègues. Le téléphone sonne. C’est elle: ‘Un homme, environ 35 ans, s’est fait voler ses papiers, son argent et son téléphone dans le métro’. Je descends pour voir ce que je peux faire. Luciano, comme il dit s’appeler, raconte être arrivé à Rome cet après-midi-là, après 27 heures de bus. Il avait réussi à réunir 1300 euros, prévoyant utiliser cette somme jusqu’à ce qu’il trouve un travail en Italie. Je lui demande s’il veut téléphoner à quelqu’un et il me donne le numéro de sa mère dans son pays d’origine. Je compose le numéro et lui passe le téléphone. Il se fait tard. J’appelle une sœur qui travaille à Caritas, à la gare Termini, pour lui demander si elle connaît un endroit où passer la nuit, mais elle dit que ce n’est pas possible sans papiers. Il décide de dormir à la belle étoile et d’aller le lendemain à l’ambassade, pour ensuite retourner au plus vite dans son pays. Je lui demande s’il veut manger, boire, mais il a l’estomac noué par le stress. Il dit avoir encore des sandwichs du voyage. Je propose de l’accompagner chez les sans-abri de place Pie-XII, pour le confier à eux (il y a aussi des compatriotes). Avant de les rejoindre, nous rencontrons B., une sans-abri qui dort dans les niches de façades. Parfois, nous lui apportons quelque chose à manger. Je lui raconte l’histoire de Luciano, sans lui dire, cependant, qu’avec les temps qui courent, je ne sais pas si j’ai raison de le croire. Et si c’était une arnaque? Mais la conviction qu’il s’agit avant tout d’un frère à aimer concrètement est plus forte. La femme lui dit: ‘Prends beaucoup de cartons dans la benne, parce qu’il fait très froid la nuit. Je dormirai tout près, personne ne te fera de mal’. Nous laissons les bagages et allons chercher les cartons, pas faciles à trouver: dans la zone, beaucoup dorment par terre au pied des bâtiments. Entretemps, ma supérieure nous rejoint. Nous retournons auprès de B. avec les cartons et laissons Luciano sous sa garde. Surtout, nous le confions à la Sainte Vierge et aux Anges Gardiens. Je n’arrive pas à dormir. Il fait très froid dehors et il y a beaucoup d’humidité. Le matin, je lui amène au moins du lait chaud et du café. Il dit qu’à cause du froid, de l’inconfort et du bruit des voitures, il n’a pas dormi. Je rentre pour la messe. Les lectures parlent du jeûne, qui consiste non seulement à s’abstenir de manger, mais ‘à partager ton pain avec l’affamé, à ouvrir ta maison aux pauvres, aux sans-abri, à fournir un vêtement à ceux qui n’en ont pas…’ (Es 58,1-9). Je n’arrive pas à lire, je n’arrive pas à répondre au prêtre, j’ai la gorge nouée, les larmes coulent toutes seules… Je comprends – surtout moi qui ne pleure jamais – ce que signifie le ‘don des larmes’ dont le pape François a récemment parlé. Après la messe, je dis à la supérieure: “Nous devons nous occuper de lui jusqu’au bout”. Craignant l’arnaque, elle est hésitante, mais ensuite accepte. Luciano est encore là. Il s’était rappelé que, dans la poche intérieure de son sac à dos, il avait sa carte d’identité. Nous mettons un de ses sacs dans un caddie et nous portons l’autre avec lui. À la gare routière, nous découvrons qu’il y a justement un bus aujourd’hui pour son pays. Nous lui achetons un billet. La caissière nous conseille d’attendre le départ, parce qu’il est arrivé que des types comme lui retournent ensuite à la caisse pour se le faire rembourser. Il manque encore deux heures jusqu’au départ, mais nous continuons à avoir confiance. Nous devons rentrer à la maison et lui payons le déjeuner. Je l’étreins fort et lui laisse mon numéro de téléphone, ainsi qu’un peu d’argent pour le voyage et de l’argent de son pays pour rentrer en train dans sa ville. L’après-midi, nous recevons, d’une personne qui a entendu parler de cette histoire, un don correspondant à ce que nous avons dépensé. Le jour suivant, arrive un SMS reconnaissant de Luciano. “Je vous remercie pour le billet et pour tout. Je suis arrivé chez moi sain et sauf.”

Economie de Communion : une voie pour l’Afrique ?

République Dominicaine, le rêve d’un orchestre

DSC09942.JPG“J’avais dit tout haut que je pourrais aller deux semaines en République Dominicaine enseigner la musique à « l’Ecole Café con Leche » (Café au Lait) sans penser que mes propos seraient à ce point pris au sérieux. Et ce voyage inattendu s’est transformé en l’une des plus riches expériences que j’aie jamais vécue – raconte Diane Gregory qui fut membre du Groupe international Gen Verde et qui vit actuellement aux USA – . J’avais à peine eu le temps de me préparer que j’étais déjà dans l’avion pour Saint-Domingue. Il faisait froid en ce matin du 9 avril dernier. Il neigeait au moment où je m’envolais de l’aéroport JFK de New-York vers cette île qui m’a accueillie avec son climat tropical et sa mer bleu turquoise. Au cours du trajet qui nous conduisait dans le quartier colonial de la capitale, où je devais être hébergée, je regardais de belles plages et leurs cocotiers, les transports publics bondés de personnes entassées les unes contre les autres, les faubourgs miséreux le long de la route… Le lendemain matin j’étais à bord de la “Guaguita” (un minibus de 9 places qui transportait 23 personnes!), en compagnie de Cathy une jeune allemande venue elle aussi pour donner sa contribution à l’école. Nous descendons à « El Café » un quartier pauvre mais qui garde toute sa dignité. On nous a tout de suite parlé de la violence dans ce secteur, mais aussi rassurées quant à notre sécurité « parce que les gens savent que vous êtes venues pour l’école ». Nous nous retrouvons en effet dans un environnement où violence, chômage et enfants abandonnés font partie du quotidien. Marisol,Diane,gen che aiutano.JPGL’école ‘Café con leche”, l’une des nombreuses œuvres sociales du Mouvement des Focolari, nous surprend par son ambiance chaleureuse, sa vitalité et ses couleurs. Les salles de classe ne sont pas comme celles que j’avais connues aux USA, mais plus originales. Et juste en mesure d’accueillir 570 élèves, âgés de 6 à 14 ans ! Et dire qu’il y a seulement 20 ans cette école démarrait sous une simple toiture en bois avec seulement 20 élèves ! Aujourd’hui, grâce à l’aide de nombreuses personnes, une construction aux normes a vu le jour et permet à ces enfants d’être éduqués et d’avoir chaque jour un repas consistant. Mais il y a plus : il règne dans cette école un climat difficile à décrire, une harmonie entre tous qui offre aux élèves un cadre propice à leurs études et à leur croissance. Les dix jours que j’ai passés là-bas ont été plus que dynamiques! Avec Marisol Jiménez, fondatrice et Directrice de l’Ecole, ce fut un continuel foisonnement d’idées immédiatement mises en pratique dans les classes : cours de saxophone, de piano, création d’un chœur, jeux et exercices musicaux, leçons de solfège ; nous avons fabriqué des instruments à percussion, inventé des scénettes, dansé et même mis en place un cours de « macramè », un art que j’ai appris toute petite et qui consiste à faire des « nœuds » pour créer des colliers ou d’autres objets. Mais le rêve de Marisol est de mettre sur pied un orchestre : les instruments sont déjà arrivés de la Suisse, les jeunes ont une grande envie d’apprendre (ils ont le rythme dans les veines et beaucoup d’enthousiasme !). Il manque seulement des fonds pour embaucher des professeurs de musique…espérons qu’ils arrivent ! “Café con Leche”, autrement dit “Café au lait”… voilà qui rappelle les belles teintes de la très grande majorité de la population dominicaine, «ni café, ni lait ». Désormais cette île n’est plus pour moi ce lieu spécial dont les journaux parlent beaucoup, mais une expérience vivante : l’école, les étudiants, les enseignants, tous ont à mes yeux un nom, un visage, une histoire. Je suis partie avec la conviction que tout est possible lorsque l’on sait cueillir l’occasion et que l’on donne tout de soi-même ».

Asie : nouveau visage de la vie consacrée

Asie : nouveau visage de la vie consacrée

20150518ReligiosiIndiaOblates in Une vocation en expansion, celle de la vie consacrée en Inde, qui touche différents points du subcontinent : Andra Pradesh, Orissa, les Etats du Nord Est. « Le sens de la foi et le regard sur la vie religieuse est apprécié, et le désir qui anime le plus les jeunes qui viennent au noviciat est d’entrer en contact intime avec le Seigneur ». C’est le père Attulli qui le déclare au cours d’une interview qu’il a donnée à « Unité et Charismes », du groupe d’édition de Città Nuova. « Ils le cherchent dans l’expérience de la prière, élément premier – continue-t-il – et ils veulent se dédier plus aux œuvres de charité. L’exemple de Mère Teresa de Calcutta est très fort. Elle, par son expérience concrète de l’Inde, réussit à se découvrir elle-même et sa propre vocation en passant par une prière profonde ; de là naît sa nouvelle vocation ». Les jeunes qui arrivent au noviciat viennent d’un contexte qui ne cache pas les inégalités sociales, la pauvreté, bien que le subcontinent indien se situe au rang des nouvelles économies mondiales. Mais ils ne perdent pas la dimension spirituelle, et même, « ils cherchent la solution en Dieu », en trouvant en même temps une implication dans l’engagement social, de fait, « ils ont une forte aspiration à faire des œuvres de charité pour résoudre les problèmes de pauvreté matérielle, d’éducation et ainsi de suite. Ils viennent avec une expérience de Dieu qui ensuite les mène à des œuvres apostoliques en faveur des nécessiteux ». Nous sommes dans l’année que l’Eglise catholique dédie à la Vie consacrée. Quels pas entreprendre pour améliorer ? « Dans le contexte indien – explique P. Attulli – l’Eglise en général et les religieux en particulier peuvent donner un témoignage de la présence du Seigneur Jésus, en étant plus proche des pauvres, autant en esprit que dans leurs besoins concrets. C’est un défi dans le monde sécularisé, où nous sommes tellement intoxiqués par le bien-être ! Les gens veulent redécouvrir le visage de Dieu en nous, en se détachant de la drogue du bien-être ». 20150517ReligiosiIndia2“Comment se fait-il que les gens s’éloignent de Dieu? Pourquoi ne sentent-ils pas la nécessité de se tourner vers Lui ? », s’interroge le religieux. Il trouve la réponse dans sa propre expérience de vie : « Si nous sommes proches des pauvres, de ceux qui sont dans le besoin, nous découvrons le visage de Dieu en eux. Les missionnaires qui vivent avec les pauvres, vivent en contact avec des gens qui ont la foi, même s’il faut les aider à grandir dans la « culture de la foi », par la catéchèse, la prière et les sacrements ». « Dans le continent indien – conclut-il – il n’existe pas uniquement la pauvreté matérielle mais aussi les périphéries existentielles où la pauvreté spirituelle est forte. Nous sommes créés par amour et dans l’amour, appelés à vivre une vie sereine, pacifique, joyeuse. La foi n’est pas faite pour alourdir la tête, mais pour vivre joyeusement, non seulement dans la vie eschatologique, mais ici et maintenant. Voilà pourquoi notre présence dans les périphéries et avec les pauvres est importante ».

Vers une nouvelle saison de l’Eglise en Italie

Vers une nouvelle saison de l’Eglise en Italie

logo« Florence, en partant de qui le vit : cela veut être l’esprit du congrès ecclésial », c’est ce que le secrétaire général de la CEI (conférence épiscopale italienne) déclare en ouverture, Mgr Nunzio Galantino, soulignant combien cette rencontre en est la preuve puisqu’elle rassemble des réalités ecclésiales qui œuvrent dans le social. « Le congrès ecclésial de novembre démarrera à Prato, périphérie idéale de Florence, où se rendra le pape ». “Offrir l’apport d’une réflexion et d’un témoignage à partir d’expériences que certaines réalités vivantes de l’Eglise en Italie conduisent en terrain sensible, comme le service des plus petits et le dialogue à 360° » : c’est la synthèse que fait le prof. Piero Coda dans une interview où il précise l’objectif des deux journées de travail : approfondir le thème « le Serviteur du Seigneur et l’humanité des hommes » (15 et 16 mai), organisées par le groupe Abele avec la revue Le Royaume, en collaboration avec l’Action Catholique Italienne, la Caritas, le CNCA, les réseaux de la Caritas et le Mouvement des Focolari. Avec les autres, ce sont des expériences, poursuit Piero Coda, “qui s’ouvrent sur toutes les frontières existentielles de notre société, comme dit le Pape François ». « Dans Evangelii Gaudium il emploie une belle expression : oui aux relations nouvelles engendrées par Jésus.Toutes les réalités concernées par cet événement actualisent de façons diverses, ce « oui à des relations nouvelles », à travers les diversités culturelles, sociales, les sociétés en marge, le monde qui nous entoure, la Création, notre maison à tous, qui sont précisément autant d’expressions de notre être-en-relation ». La présence de Maria Voce souligne l’adhésion des Focolari à ce parcours, qui veut surtout faire ressortir la vie de ceux qui chaque jour se donnent pour un « nouvel humanisme ». « L’Eglise va au-delà des limites des édifices de culte et, dans la pleine communion entre clercs et laïcs, l’humanité d’aujourd’hui se rend plus proche », a-t-elle affirmé dans son intervention. Ce congrès « veut rythmer une nouvelle saison de vie et de mission de l’Eglise en Italie : non seulement en référence à la « conversion pastorale » qui la pousse, mais aussi au rôle et à l’action publique des chrétiens par rapport à la réalité sociale, économique, politique de notre pays, sans oublier de garder un œil ouvert sur l’Europe et le monde ». Une référence a été aussi faite au défi du pluralisme et à la nécessité d’harmoniser les multiples diversités qui traversent le domaine public. « Cette nouvelle saison signifie transformer le monde, en partant de la conversion radicale du cœur et de l’esprit afin d’être prêts à rencontrer Jésus en chacun. Dieu ne peut nous accepter tous seuls, il veut que nous allions à Lui avec les frères… Donner le nom chrétien de la fraternité au lien social veut dire nous engager à harmoniser l’enchevêtrement des relations, en reconnaissant notre appartenance commune et réciproque et les liens de responsabilité qui en dérivent, en orientant aussi l’agir personnel et collectif au bien de tous ». Voilà pourquoi « il faut donner parole et dignité à ceux qui sont à l’écart, élargir les cercles de l’inclusion, soigner et reconstruire le tissu social en miettes. Avant tout ce sont les jeunes qui demandent d’apporter leur aide. Combien d’initiatives répandues localement, comme de nombreux fragments de fraternité, au cœur de la société civile ! ». Et pour confirmer les paroles de Maria Voce, environ 200 personnes du mouvement des Focolari étaient présentes au congrès, engagées d’une manière ou d’une autre dans les organismes d’Eglise et actives dans les domaines du dialogue interreligieux, de l’accueil des immigrants, de la politique, de la culture et de la légalité, de l’école, de véritables chantiers ouverts pour le bien de l’Italie. Une participation qui veut montrer un nouvel engagement concret pris ensemble, avec d’autres réalités associatives qui sont déjà à l’œuvre.

Chiara Lubich: Prendre l’initiative

Chiara Lubich: Prendre l’initiative

Audio mp3 en italien «Mais Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts à cause de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ » (Eph 2,4-5). 20150517-01«Cette Parole de l’apôtre Paul souligne deux caractéristiques de l’amour de Dieu à notre égard. La première est que son amour a pris l’initiative et nous a aimés, nous qui étions loin d’en être dignes – « morts à cause de nos fautes ». La seconde est que Dieu, dans son amour, ne s’est pas contenté de pardonner nos péchés, mais, nous aimant d’un amour sans limites, il a été poussé à nous faire participer à sa vie même – « il nous a donné la vie avec le Christ ». Cela me rappelle les débuts de notre mouvement, lorsque Dieu a allumé en notre cœur l’étincelle de notre grand idéal. À la lumière de cette si belle Parole, je réalise combien cette étincelle ou ce feu n’étaient que participation à l’amour même qui est Dieu. Car, à cette époque, dans la désolation de la guerre et dans le désert qui nous entourait, nous n’avions pas attendu que quelqu’un d’autre prenne l’initiative de nous aimer. Grâce à un don particulier de Dieu, c’est nous qui allumions en beaucoup la flamme de l’amour, avec le désir de la voir se propager partout. Pour pouvoir les aimer, nous ne nous demandions pas si nos prochains en étaient dignes, mais nous étions plutôt attirés par les plus pauvres, qui nous rappelaient le plus le visage du Christ, ou par les pécheurs, qui avaient le plus besoin de sa miséricorde. Par un miracle divin – comme ceux qui se produisent chaque fois qu’un charisme prend naissance sur cette terre –, notre cœur, malgré son étroitesse, pouvait lui aussi s’affirmer riche en miséricorde. Pour nous, aimer le prochain signifiait l’entraîner dans notre révolution d’amour, partager avec lui notre idéal. Tous les hommes sont candidats à l’unité ; ils pouvaient donc participer, et participaient de fait, à cette dynamique de vie divine que Dieu avait fait jaillir en un point de son Église. Cela se passait ainsi. Il faut qu’il en soit de même aujourd’hui. Il est évident que les temps ont changé, mais il nous faut bien admettre que, si alors le monde semblait un désert du fait des destructions dues à la guerre, il n’en est pas moins un aujourd’hui, même si les raisons n’en sont plus les mêmes. De nombreux facteurs ont contribué à niveler notre société moderne, nous amenant à vivre dans une équivoque dangereuse. Autrefois la société, fondamentalement chrétienne, distinguait très nettement le bien du mal. Aujourd’hui c’est différent : au nom d’une liberté factice, bien et mal, observance ou manquement à la loi de Dieu sont mis sur le même plan. Nous vivons dans un nouveau désert, où ce ne sont ni les maisons, ni les églises, ni les monuments qui ont été bombardés, mais les lois morales et, de ce fait, les consciences. Alors que faire ? Nous ne sommes pas pour autant désarmés pour livrer notre bataille, pour porter aux hommes le pardon et l’amour du Christ, même s’ils tiennent si peu compte du péché. Car ce monde désacralisé a pour nous un visage : celui de Jésus abandonné en qui le sacré et le divin se sont voilés. En lui jésus abandonné – Dieu qui se sent abandonné de Dieu – se reflète toute situation négative. C’est en son nom et par amour pour lui que nous trouverons la force d’aimer ce qui est aujourd’hui difficile à aimer. Le cœur brûlant, prenant à notre tour l’initiative, comme notre Dieu, nous approcherons ceux qui se trouvent sur notre route. À travers nous, Dieu réveillera, illuminera les consciences, poussera au repentir, redonnera l’espérance, suscitera l’enthousiasme, jusqu’à mettre au cœur d’un grand nombre, alors qu’ils étaient morts, le désir de revivre avec le Christ, de vivre le Christ. Ce sont donc trois décisions que la Parole provoque en nous : maintenir en notre cœur le feu allumé ; prendre l’initiative, c’est-à-dire aimer en premier ; aimer non pas de façon limitée mais sans limites, c’est-à-dire de façon à amener tout le monde à vivre notre Idéal qui est : vivre le Christ. C’est seulement ainsi que nous pourrons être à la hauteur de ce que l’Écriture nous demande de vivre ce mois-ci». […] (Chiara Lubich Rocca di Papa, le 3 Janvier 1985) (Sur les pas du Ressuscité, Nouvelle Cité, Paris 1992, pp 59 – 61) Source: Centre Chiara Lubich

Living Peace 2015: paroles et images en provenance du Caire

Living Peace 2015: paroles et images en provenance du Caire

20150515Egitto2“Le Forum de la Paix a été une expérience unique en son genre. J’ai apprécié chaque moment du programme. Une telle rencontre (…) nous fait espérer que se profile un avenir meilleur et qu’un jour la pauvreté, la faim, les discriminations et les guerres prendront fin ». C’est ainsi que Rasha, professeur d’anglais au Rowad American College, décrit Living Peace 2015 qui s’est déroulé au Caire du 4 au 6 mai, précédé par un congrès de trois jours à Alexandrie (Egypte) : une étape fondamentale pour permettre aux jeunes et aux étudiants venus du monde entier de se connaître, afin d’assurer le plein succès du Forum. A Alexandrie se sont succédé des moments d’échange, de connaissance réciproque et de partage des joies et des souffrances propres aux divers Pays représentés. Ensuite accueil magnifique au Caire avec une fête très saisissante sur le Nil, à bord d’un grand bateau, avec des jeux, des chants et des danses qui ont laissé place au Forum proprement dit, le Forum Mondial des étudiants pour la Paix. Le projet a été promu par l’ONG New Humanity, à travers le projet Cayrus, approuvé par l’Union Européenne: huit autres partenaires, en provenance de divers Pays du monde, y ont adhéré et envoyé en Egypte une représentation de jeunes et d’étudiants. Trois jours, 1300 participants, parmi lesquels des étudiants et des enseignants de nombreuses écoles et universités nationales et internationales, dont quelques universités du Caire, ont témoigné de leur engagement commun pour la paix à travers divers types d’expression: témoignages, recommandations de bonnes pratiques, présentation de plus de 50 projets éducatifs pour la paix, workshop, séminaires, expositions et moments artistiques. Présence d’ambassadeurs et de représentants diplomatiques de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, du Guatemala, de Cuba, de la République Démocratique du Congo, du Cameroun, du Pakistan, du Portugal, de la Croatie, du Mexique, de l’Allemagne et du Soudan. Cette action a démarré en 2011, à l’initiative d’un professeur d’anglais, comme projet d’éducation à la paix, au Road American College du Caire. Living Peace mobilise aujourd’hui plus de 25000 étudiants dans le monde entier et se caractérise par la participation personnelle des étudiants et des enseignants à des initiatives d’éducation à la paix, en lien avec un réseau mondial de personnes et d’établissements. L’adhésion permet à chaque école de lancer des projets selon ses possibilités, en développant la créativité des jeunes et leur conscience de contribuer à un objectif commun. Il en résulte une participation active de tous qui dynamise les différentes composantes de l’école en renforçant la solidarité entre élèves, enseignants, direction et parents, avec des retombées positives sur la société. Le Forum 2015 a été l’occasion de présenter Scholas Occurrentes, le grand réseau mondial voulu par le Pape François lorsqu’il était encore archevêque de Buenos Aires et qui relie plus de 40 000 établissements dans le monde entier. La présence de Dominicus Rohde, Président du Forum Mondial de la Paix, venu d’Allemagne, a donné poids et valeur à chaque instant du Forum. En effet, en tant que premier Forum mondial s’adressant aux jeunes, l’événement a assurément ouvert les portes d’une nouvelle voie. Le Forum mondial pour la paix a attribué à New Humanity le prix pour la paix Luxembourg, en remettant à Cécilia Landucci, représentante de l’ONG, la prestigieuse médaille” Nelson Mandela”, précisément au Caire. Voir la vidéo: Living Peace 2015 https://www.youtube.com/watch?v=nugDbxgoccg&feature=youtu.be Source: ONG New Humanity, AMU et Humanité Nouvelle Actualisé le 27 mai 2015  

Giordani: “C’est l’heure de Marie”

Giordani: “C’est l’heure de Marie”

20150513CentroAveSculturaMaria« Lorsque Marie se présente, l’Eglise universelle chante. Au milieu de la grisaille et de l’ennui, son nom surgit, et l’atmosphère se clarifie, des lueurs sans nombre s’illuminent. Elle est soleil où Dieu introduisit sa demeure ». C’est ainsi qu’Igino Giordani (dans Marie, modèle de perfection, Città Nuova, Rome, 2012) chante avec l’Eglise, s’insérant parmi les nombreux artistes, théologiens, saints qui se surpassent pour illustrer les vertus de la Mère de Dieu, sa beauté, la grandeur de sa fonction dans l’économie de la rédemption. Dans le livre mentionné un chemin se conclut : Giordani progresse dans sa compréhension du mystère de Marie, dans son attitude intérieure envers elle. Il avait déjà souvent écrit sur elle dans des articles et de nombreuses pages de ses livres. Il lui avait même dédié un volume : Marie de Nazareth, en 1944. Mais le sujet tournait toujours autour de contempler, louer, invoquer Marie. Dans Marie modèle de perfection on y trouve une différence, qui reflète le bond accompli dans sa maturation : maintenant le sujet est, oui contempler, mais surtout imiter Marie. Le rapport intellectuel et vital de Giordani avec la Mère de Jésus prend une dimension plus profonde suite à sa rencontre en 1948 avec Chiara Lubich et le mouvement auquel elle a donné naissance, connu sous le nom de mouvement des Focolari, mais dont le nom réel est Œuvre de Marie. L’expérience de Chiara et des personnes qui sont entrées en communion avec elle, centrée sur la Parole et en particulier sur la prière de Jésus pour l’unité, a pris dès le début un « aspect marial ». Tout s’est clarifié et s’est développé par étapes successives. En voilà quelques-unes : la disponibilité à faire germer la présence de Marie dans la vie spirituelle personnelle et communautaire ; l’engagement à être un reflet de sa vie autant qu’il est possible, en parcourant sa route – la Via Mariae – comme elle nous l’est présentée dans l’évangile ; un choix particulier de Marie en tant que mère. Tout le discours de Giordani est imprégné de cette réalité. Il l’enrichit de sa culture théologique et littéraire et avec l’ardeur caractéristique qui en fait un témoin particulier d’un amour enthousiaste envers la Mère de Dieu. Marie incarne la force parce qu’elle incarne l’amour : et l’amour est plus fort que la mort. En lui seul se dissout en nouvelle vie le désespoir du monde, de ce calvaire où la faute universelle nous a tous plongés. (…) Poésie, science, sagesse, amour, se concentrent en Marie, refuge dans la désolation, étoile dans la tempête, beauté dans l’horreur ; elle montre la voie pour aller au Fils, de sorte que par elle de manière plus amoureuse il arrive à nous. Nous ne sommes pas seuls parce que la mère est là : il suffit d’allumer son nom dans la nuit du désert. (…) Tout saint, tout chrétien avisé, se tient sur la croix, comme le Christ, mais avec la Mère à ses côtés : au moment le plus horrible il remarque ses yeux implorants, il sent son unité, alors il remet, confiant, l’esprit dans les mains du Père ». « L’imitation de Marie » est indiquée comme objectif bon pour femmes et hommes, vierges, prêtres et laïcs avec applications dans le spirituel comme dans le social. “C’est l’heure de Marie”, écrit Giordani, où elle veut revivre au sein des âmes qui, « devenues mystiquement elle », réussissent à engendrer le nouveau Jésus au milieu des hommes d’aujourd’hui, qui ont de plus en plus besoin de Lui. Et il la voit, spécialement dans la profondeur abyssale de sa désolation, devenir mère des sauvés, âme de celui qui sait la recevoir, route praticable pour la sanctification de chacun d’entre nous. Tommaso Sorgi www.iginogiordani.info

Semaine Monde Uni et Run4Unity 2015

Semaine Monde Uni et Run4Unity 2015

SMU2015 Jeunes et enfants des Focolari avec une quantité de leurs amis. Signes de ceux qui n’épargnent aucun effort tant que tout le monde ne vivra en paix. Un focus sur quelques-unes de leurs initiatives, non pas parmi les plus participées en nombre ou réalisées dans de grande villes, mais significatives parce qu’elles disent que n’importe qui, dans n’importe quelle situation, peut donner un coup de pouce à la paix. Kinshasa, Congo. Un millier de jeunes, chrétiens et musulmans ont manifesté devant les autorités civiles : maires, gouverneurs, députés, ambassadeurs. La conviction était de mise (un jeune garçon a invité à lui seul 70 amis et reçu à l’avance leur participation financière). La course d’environ une heure, au milieu du trafic chaotique de Kinshasa, avait comme but « Petite Flamme », l’organisation scolaire des Focolari dans le quartier Ndolo, qui offre à beaucoup d’enfants la possibilité de se construire un futur dans leur propre pays sans devoir émigrer. D’autres jeunes ont couru dans la région instable de l’Est, à Bukavu, Kikwit et Goma. Damas, Syrie. De beaucoup d’endroits les jeunes avaient demandé à leurs camarades syriens d’exprimer quelques mots par le moyen des réseaux sociaux : « Je m’appelle M. et je me trouve à Damas après que nous avons fui la maison. Durant la nuit se sont succédés de forts bombardements dans notre quartier. Sur la maison d’autres amis, des roquettes sont tombées… les familles des Focolari se sont engagées à trouver les logements pour eux. Quelques-uns d’entre nous ont perdu des parents, des amis, l’école… Malgré tout nous croyons à la paix, nous vivons pour la paix et prions Dieu qu’elle revienne. Nous sommes allés rencontrer des enfants dans un orphelinat. Par groupes, nous avions préparé des gâteaux, des biscuits salés, des bracelets… nous avons joué avec eux et nous avons passé une belle journée ensemble ». 65 autres jeunes de différentes villes du pays, malgré les risques du voyage, ont voulu se retrouver ensemble deux jours : « une oasis comme l’était pour le peuple d’Israël qui, au milieu de mille efforts, a traversé le désert pendant 40ans ». Run4Unity2015 (3)Cascais, Portugal. Les 900 jeunes du Portugal arrivés dans la cité-pilote de Cascais ont pris au sérieux ce que les jeunes de la Syrie ont demandé : prier pour la paix et être tous des endroits de paix dans la vie quotidienne, pour que l’amour se répande et la paix se diffuse. « Ils nous ont donné force et détermination, en relativisant nos petites difficultés et nos défis ». L’adjoint aux politiques pour la jeunesse les a encouragés : « Continuez à croire en ce que vous croyez. Continuez à être ce que vous êtes. Le monde a besoin de vous ! ». Bahia Blanca, Argentina. Une pluie de “petits tracts dans la ville” avec des messages positifs distribués un peu partout : sur les bancs de l’école, sur les portes, dans les ascenseurs, dans les boites à lettres, sur les motos, les voitures, les vélos… L’idée : « mettre un peu de joie dans la journée de tout le monde et essayer de diminuer la violence », inspiré par la règle d’or des livres sacrés et autres textes. Diffusée sur Whatsapp et Facebook, l’initiative a impliqué d’autres groupes (scout, ect.) et même suscité des opinions contrastées, qui ont renforcé la détermination à « écrire ces phrases avec la vie ». Hamm, Allemagne. Les jeunes catholiques et évangéliques ont traversé la ville touchant certains lieux de prière symboliques, parmi lesquels la mosquée et le temple indou. Slovaquie. Une ville sur la frontière était le but pour les enfants et les jeunes slovaques et ukrainiens autour de divers sujets, mais surtout pour partager la souffrance d’un conflit qui perdure et sème mort et destruction. Hong Kong et Macao. Le rendez-vous : un des quartiers les plus commerciaux et de trafic de HK pour sensibiliser les passants sur la nécessité de la paix et sa priorité absolue. Bethleem. Cette année le rendez-vous du relai pour la paix des jeunes chrétiens et musulmans de Jérusalem, Nazareth et Haïfa, s’est passé à Bethleem, sur la place de la basilique de la Nativité. Une marche qui les a menés jusqu’au monastère salésien dans la vallée de Cresima, où la lutte non violente de la population locale a évité la construction d’un pan de mur entre Israël et les Territoire palestiniens. Source: Communiqués de presse

Il y a 100 ans naissait Roger Schutz

Il y a 100 ans naissait Roger Schutz

Chiara Lubich, Gabri Fallacara, Frère Roger Schutz (1978).

Chiara Lubich, Gabri Fallacara, Frère Roger Schutz (1978).

Le 12 mai marque le centenaire de la naissance de Frère Roger Schutz, fondateur de la Communauté de Taizé. Quand l’as-tu rencontré pour la première fois? “C’était en août 1974, à Taizé, en Bourgogne (France), où se tenait le Concile des Jeunes. Chiara Lubich m’avait invitée à y participer avec quelques jeunes français. Pour accueillir les 40 000 participants de nombreuses banderoles où il était écrit « Silence » en différentes langues. Une façon simple mais directe de nous introduire dans un extraordinaire climat de prière, un « espace de créativité » comme l’appelait Frère Roger : ni alcool ni cigarettes, mais prière et dialogue entre tous, liberté et confiance. Il y avait des catholiques, des protestants, des anglicans, des orthodoxes, des juifs, des agnostiques…une composition qui reflétait celle des frères qui habitaient avec Frère Roger, réformé calviniste. Schutz était toujours présent. Il saluait chacun un à un, avec des propos empreints de douceur, qui parlaient de Dieu. En apprenant que nous étions envoyés par Chiara, il a dit en me tenant la main : « Je suis heureux de vous voir ici, dites à Chiara que je la porte dans mon cœur ». Et à un autre moment : « Embrassez Chiara de ma part » Dans le document final tous s’engageaient avec force à vivre, sans reculades, les béatitudes et à être « ferment d’une société sans classes et sans privilèges » Une incitation à vivre l’inespéré, à vivre la paix, dans la concorde » Etait-ce la première fois que le Prieur de Taizé rencontrait quelqu’un du Mouvement des Focolari? “Non. Sa rencontre avec le Mouvement des focolari remonte aux années 1950. Il en parle lui-même dans la préface du livre « Méditations » de Chiara, imprimé à Paris en 1966 : « Il y a plus de dix ans que j’ai accueilli à Taizé quelques jeunes, garçons et filles. Je les ai écoutés paisiblement et plus je les écoutais, plus je percevais en eux la Lumière du Christ. Qui étaient ces jeunes ? Les focolarini. Par la suite nous nous sommes revus à plusieurs reprises, non seulement à Taizé, mais à Rome, à Florence, à Milan, ou encore ailleurs, et ce fut toujours la même lumière du Christ. Un jour où j’étais à Rome, j’ai invité Chiara Lubich, celle qui a fondé la famille spirituelle des focolarini. Ce fut une rencontre mémorable. J’ai ensuite souvent revu Chiara, et la transparence de cette femme est toujours la même page d’Evangile ouverte. Je n’oublie pas que Chiara a été choisie parmi les humbles, les travailleurs, pour confondre les forts, les puissants de ce monde. Je sais qu’à travers des femmes comme Chiara, Dieu nous donne un incomparable instrument d’unité pour nous, chrétiens séparés depuis des siècles par un long divorce ». Un témoignage d’estime et de respect réciproque entre deux mouvements et deux fondateurs…
Chiara Lubich, Eli Folonari,

Chiara Lubich, Eli Folonari, Frei Roger Schutz

“Ces propos de Frère Roger sans sa préface montrent qu’il a vu Chiara comme instrument d’unité pour la réconciliation entre chrétiens de diverses dénominations, une réalité à laquelle il aspirait profondément. Chiara l’a toujours tenu en grande estime en soutenant son œuvre de façon concrète. Par exemple, elle a demandé à un focolarino d’aider pendant un an à l’organisation du grand Concile. Plus tard il y a eu la collaboration pour le projet « Ensemble pour l’Europe », auquel Frère Roger tenait beaucoup. La communauté de Taizé a toujours été présente aux divers rassemblements et elle sera aussi à celui qui se prépare à Munich pour 2016. Pour la première fois des Mouvements d’Eglises différentes se mettaient d’accord pour grandir ensemble en vivant l’Evangile. Vu que chacun d’eux touche de nombreuses personnes, cette initiative a revêtu une signification historique importante, qui ne passe pas inaperçue ». Toi qui l’as connu personnellement, que peux-tu nous dire de Frère Roger en tant que promoteur de l’œcuménisme? “Frère Roger inaugure une nouvelle ère. On priait les uns pour les autres, on partageait les difficultés et les espérances. Roger Schutz nous laisse un message de certitude. Il a commencé son œuvre en accueillant des réfugiés et des personnes en souffrance, en réunissant de nombreux jeunes. Au cours de sa longue vie – il est mort à 90 ans, d’une mort particulière comme on le sait – il a vraiment expérimenté l’amour du Père pour l’humanité : il a été transparence de cet amour divin. La prière était pour lui une clé qui lui permettait, pour ainsi dire, d’ouvrir le mystère de Dieu et Roger avait ce sens divin de la prière, comme en dehors du temps. Il croyait à l’unité entre les chrétiens, il y croyait de façon absolue. Il a donc commencé à réaliser avec d’autres personnes ce qu’il pouvait faire tout de suite : prier. L’unité viendra comme un don de Dieu ».

Journée d’amitié entre coptes et catholiques

Journée d’amitié entre coptes et catholiques

PapaFrancesco-PapaTwadrosII (2)10 mai 2013. Le Pape François et le Pape Tawadros II se rencontrent au Vatican, en souvenir du rendez-vous historique d’il y a 40 ans, entre leurs prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Pape Shenouda III. C’est de là qu’est partie une déclaration commune sur l’unique foi professée par des églises de traditions différentes. « Je suis convaincu – avait affirmé le Pape François – avec l’aide de l’Esprit Saint, de notre prière persévérante, de notre dialogue, et de la volonté de construire jour après jour la communion dans l’amour réciproque, qu’ ils nous permettront de faire de nouveaux et importants pas vers l’unité pleine ». « Je crois dans l’unité dans la diversité – avait déclaré le Pape Tawadros II lors d’une interview – C’est vraiment ennuyeux d’entrer dans un jardin où il n’y a que des fleurs rouges qui ont la même taille . Si j’entre au contraire dans un jardin et que je trouve une rose rouge, une autre jaune et une troisième blanche, et que je vois des arbres de hauteurs différentes, cette diversité exprime beauté mais aussi, force. Alors que je suis assis ici avec vous, je suis riche de mes frères dans le Christ ». ChiesaCopta (4)« Ce sont les paroles de quelqu’un qui a le courage d’aimer les frères – commente Sherin, focolarine copte – et de raccourcir les distances et les temps pour une nouvelle compréhension et un nouveau partage après des années d’éloignement, permettant ainsi aux deux églises, d’entreprendre une voie de paix et de fraternité. Ce sera impossible d’effacer ces paroles de la mémoire et de l’histoire de l’ œcuménisme et ce, jusqu’à ce que l’église jouisse un jour de l’unité pleine de ses enfants ». Ce moment du mois de mai 2013, a été le premier voyage du Pape Tawadros II après son élection, voyage qui eut comme objectif de rendre visite au successeur de Saint Pierre, le Pape François. C’était la deuxième visite historique du Pape des Coptes au Pape de Rome, écourtant ainsi toujours plus la distance entre les deux Églises. « Cette rencontre m’est toujours très présente à l’esprit : entre ces deux grands hommes de Dieu, guidés par l’Esprit Saint, qui conduisent leurs troupeaux vers l’unique Église, qui sera réalisée dans les temps de Dieu. Ce souvenir du baiser fraternel et de l’amour réciproque visible entre eux, m’envahit d’une immense joie. Je fête ce temps du souvenir avec les frères des deux églises, je regarde avec enthousiasme vers le futur et j’ai confiance dans les pas qui nous rapprocheront toujours plus, c’est une grande joie pour toute l’Église ! Ceci m’encourage à vivre davantage pour l’unité, perspective qui m’a fascinée il y a plusieurs années, lorsque j’ai connu le Mouvement des Focolari, où j’ai trouvé la ”Perle précieuse” de l’Évangile pour laquelle on vend tout. Au focolare, je partage cette vie avec des sœurs de différentes églises, où nous expérimentons la joie du Ressuscité, signe de ce que sera l’Église dans la pleine unité. Dans la vie quotidienne, nous prions, travaillons et partageons aussi des moments de souffrance – comme le disait le Pape François en parlant de l’œcuménisme de la souffrance – qui nous aident à grandir dans l’amour et dans le respect réciproque, croyant que Jésus sur la croix a surmonté chaque division et a comblé chaque vide. Je suis heureuse de partager cette expérience avec beaucoup d’autres dans le monde qui prient et vivent afin que cette unité soit expérimentée et vécue par tous ». Sherin, Focolare de Sohag (Egypte)

Graziella De Luca nous a quittés

Graziella De Luca nous a quittés

1954.05« L’aventure de l’unité » : c’est ainsi que Chiara Lubich et ses premières compagnes aimaient définir leur choix de Dieu comme Idéal de leur vie ce qui les a conduites à vivre pour l’unité de la famille humaine. Graziella De Luca était avec elle dès le début. Il est impossible de raconter en quelques lignes sa vie pleine, très riche, qu’elle a vécue pour diffuser la spiritualité de l’unité en nombre de lieux et de cœurs. « C’est le feu que je suis venu apporter sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé » (Lc 12, 49) : c’est la Parole de Jésus que Chiara Lubich lui avait indiquée comme but à atteindre, en raison de son esprit apostolique très marqué qui la conduisait à rencontrer députés ou simples ouvriers afin de leur raconter la découverte qui avait transformé sa vie : sa rencontre avec l’amour de Dieu. Graziella De Luca, née à Trente le 21 mars 1925, s’est éteinte le 9 mai à 15 h 35 alors que les focolarines qui étaient avec elle récitaient une prière à l’Esprit-Saint : “Viens Esprit-Saint”; c’est ce que la présidente des Focolari, Maria Voce, écrit pour informer les communautés du mouvement du monde entier. « En remerciant Dieu de sa vie très riche ! – continue-t-elle – Prions pour elle dans la joie de penser qu’elle est maintenant dans le sein du Père avec Marie et avec tous ceux qui nous sont chers. Avec confiance, nous lui confions l’Œuvre “en sortie”, sûrs qu’elle nous aidera à embraser le monde par l’amour ».

1400 jeunes au Meeting de Loppiano

1400 jeunes au Meeting de Loppiano

20150509Loppiano3« Ces temps-ci où nous sommes littéralement bombardés de violence, de guerres, au milieu de tant d’indifférence, nous voulons témoigner avec force qu’il existe un autre monde, parce qu’il est là ! ». C’est l’exhortation qui vient de l’estrade de l’Auditorium de Loppiano, où Nino, Nahomi, Luigi et Anna ont conduit avec chaleur et profondeur deux heures de dialogue avec les 1400 jeunes présents. La 42ème édition du Meeting des jeunes italiens des Focolari, s’est déroulée – comme chaque année – le 1ier mai dans la cité-pilote de loppiano (Florence), elle a choisi comme titre : “OUTSIDE, Look, Choose, Be” (sortir, regarder autour, choisir, être). Beaucoup de propositions des Jeunes Pour un Monde Uni en vue de soutenir une culture de la fraternité : méthode pour sortir de l’inertie personnelle et sociale et pour s’engager à changer le monde. Avec l’Expo des « Fragments de Fraternité », ils ont mis en vitrine la solidarité et la participation sociale par un réseau d’organisations gérées par des jeunes. 20150509Loppiano4“Je m’appelle Kareen, je suis palestinien. J’ai 23 ans et suis diplômé en administration. Après la chute du gouvernement d’Arafat les difficultés ont commencé pour nous chrétiens de la bande de Gaza. Nous étions en ce temps-là sur le million et demi d’habitants. Ensuite nous avons beaucoup diminué. Deux églises ont même été bombardées ». C’est un des témoignages forts du 1er mai. « La guerre a commencé en 2008 – continue Kareen – un jour une bombe est tombée à côté de moi, au point que l’explosion m’a projeté à terre. Tellement de destruction, des personnes mortes ! Au début j’ai essayé de rejoindre mon père à son bureau des Nations Unies, parce que cela me semblait l’endroit le plus sûr, mais ce n’a pas été possible. Ce n’est qu’après 4 heures que j’ai pu arriver chez moi, j’ai même dû passer sur les corps des morts. Ma mère pleurait parce qu’elle n’avait plus de nouvelles de moi. Nous avons vécu 28 jours de cette tension constante. Puis nous avons réussi à quitter la Bande de Gaza pour aller en Jordanie. Avec les gens du Focolare, en faisant l’expérience d’une vie fraternelle, petit à petit j’ai dépassé ce fort traumatisme que j’avais et à croire qu’avec l’amour nous pouvons construire un monde de paix. Depuis 7 mois je suis à Loppiano. Vivre avec des jeunes de cultures et de religions différentes est une nouvelle expérience pour moi, parce qu’à Gaza je n’avais pas de contacts extérieurs. En essayant de m’ouvrir, d’accepter les autres, maintenant je me sens chez moi, j’ai trouvé le trésor que je cherchais ». “Après le tremblement de terre de Haïti en 2010 qui a causé la mort de plus de 220 mille personnes, des milliers de haïtiens ont émigré au Brésil ». Joao di Florianópolis, au sud du Brésil, ouvre une brèche sur la réalité sociale : “Beaucoup d’entre eux sont diplômés mais ne parlent pas bien le portugais, ils ne trouvent du travail que comme maçons et souvent ils sont peu payés et traités avec dédain. Nous nous sommes demandé quoi faire. Pour avoir un premier contact nous avons récolté des vêtements et de la nourriture. Nous ne savions pas comment nous comporter : ils parlaient français et leur dialecte le « Créole », et nous ne connaissions pas leur culture. Mais le désir de mettre en pratique ce passage de l’évangile « J’étais étranger et vous m’avez écouté » a dépassé tout obstacle. Petit à petit nous avons fait connaissance et nous avons compris quelles étaient leurs principales difficultés. La première était la langue. Nous avons démarré des cours de portugais, avec images, vidéos et musiques. Ensuite nous les avons aidés pour les démarches quant à la demande de documents et pour l’inscription aux cours publics gratuits pour techniciens, afin qu’ils soient en mesure d’obtenir un travail, pour une vie meilleure. Nous avons organisé des soirées culturelles, avec des plats, des danses et des chants typiques de leur terre, nous sommes allés à la plage et nous avons joué au foot ensemble… Maintenant nous voulons constituer une association pour utiliser toutes les possibilités que les institutions offrent pour favoriser leur insertion sociale et culturelle. Tout n’est pas résolu et nous avons encore beaucoup de travail, mais il nous semble qu’une graine de fraternité a été plantée ». 20150509Loppiano2Voilà un coup d’œil sur le Meeting 2015, riche en témoignages et nombreuses propositions concrètes afin de répondre aux nécessités urgentes de beaucoup de gens. Entre temps, un réseau de jeunes, d’associations, d’organisations, est déjà actif depuis des années en Italie qui œuvre à différents niveaux du tissu social, ce que le pape François appelle les périphéries existentielles : « Nous voulons faire sortir à la lumière cette solidarité cachée qui existe et qui construit un présent et un futur de paix, mais que les gens ne connaissent pas suffisamment », expliquent une fois de plus les jeunes des Focolari.

Prévention sanitaire? A nous d’y aller!

Prévention sanitaire? A nous d’y aller!

Sensibilisation dans une salle paroissialeBobo Dioulasso est la seconde ville du Burkina Faso, la plus proche de Bamako, capitale du Mali, où avaient été signalés quelques cas de virus Ebola. Entre les deux villes il y a de nombreux échanges commerciaux et sociaux, avec un va et vient continuel de biens et de personnes. « Il fallait agir en urgence pour réduire au maximum le risque de voir le virus atteindre aussi le Burkina – écrit l’équipe du mouvement des focolari investie dans la campagne de sensibilisation contre la maladie du virus Ebola à Bobo Dioulasso – Concrètement il s’agissait d’expliquer au maximum de personnes les mesures préventives, mais la situation politique du Pays est telle qu’il n’est pas toujours possible que le gouvernement agisse ». “Nous avons alors décidé d’agir de nous-mêmes. Félicité est une volontaire, médecin épidémiologiste auprès de l’OOAS (Organisation de la Santé pour l’Afrique de l’Ouest). Son rôle est précisément de former le personnel sanitaire à la lutte contre les épidémies. Elle-même a travaillé dans des Pays comme la Guinée Conakry, le Libéria, le Sierra Leone. Elle s’est tout de suite mise à disposition. “La première chose à faire était d’avertir l’évêque qui à ce moment-là n’était pas sur place. Nous sommes alors allés parler avec le vicaire général, l’Abbé Sylvestre qui nous a assurés du plein appui du diocèse pour inciter le clergé et les fidèles à s’informer sur les mesures nécessaires à prendre. Carlo, un focolarino médecin du dispensaire de la mariapoli Victoria (Man), en Côte d’Ivoire, nous a envoyé les montages audio-visuels que nous avons ensuite dupliqués à l’intention des groupes de jeunes et d’adultes chargés de sensibiliser les personnes. Nous avons aussi fait parvenir ce matériel à un prêtre et à un enseignant de deux autres villes (Dedougou et Toussiana), intéressés par notre action. Félicité s’est chargée de la formation des groupes, aidée par 15 étudiants de Pays d’Afrique de l’Ouest mandatés par l’OOAS, parmi lesquels quelques musulmans ». “La campagne a commencé en Novembre 2014, d’abord au sein des rencontres du Mouvement des Focolari, pour s’élargir ensuite aux divers quartiers, aux paroisses ainsi qu’à un grand rassemblement de jeunes organisé précisément par le diocèse de Bobo Dioulasso. Le dimanche nous sommes intervenus dans les églises. Nous avons parlé au micro d’une radio privée, à la radio diocésaine et aussi nationale, en utilisant les trois langues les plus parlées : français, dioula et moré » Sensibilisation à la radio national du Burkina“Cette campagne a été l’occasion de connaître de nombreuses personnes. Lorsque Jean-Bernard a expliqué à ses voisins ce qu’il pensait faire dans le quartier, chacun a voulu offrir quelque chose : qui a prêté un ampli, qui a invité un chanteur pour l’animation, assuré le transport du matériel ou fourni de l’eau à boire. Environ 200 personnes ont assisté à la présentation. La voix s’est répandue dans les quartiers voisins et Jean-Bernard a dû répéter plusieurs fois la présentation. A l’occasion de l’une d’entre elles, un infirmier professionnel a offert ses services en répondant aux questions ; dans une autre était présent un spécialiste des langues locales, excellent traducteur. Les employés municipaux, auxquels on avait demandé l’autorisation de faire ces manifestations, se sont montrés très reconnaissants ». “Entre temps on a su par le Mali que la maladie avait été éradiquée. Du coup le risque diminuait sérieusement au Burkina Faso. La chose importante aujourd’hui est de continuer à respecter les mesures de prévention. Ce fut une belle occasion pour nos gens d’apprendre à travailler ensemble. Il s’agit maintenant de poursuivre dans ce sens ».

Baltimore le jour d’après

Baltimore le jour d’après

20150507-01« Ce qui est arrivé a réveillé la solidarité dans la communauté citadine. Beaucoup de leaders et de groupes religieux, ainsi que des organisations civiles, se sont mis à travailler ensemble pour nettoyer rues et bâtiments et aider par tous les moyens pour faire voir l’aspect positif de la ville, malgré la blessure profonde ressentie », écrit Lucia, coresponsable du mouvement des Focolari, depuis Washington. Les faits dont on parle sont bien connus, c’est-à-dire les manifestations populaires qui se sont déchaînées à Baltimore, le mois dernier et qui durent encore, après la mort du 25ième afro-américain Freddie Gray alors qu’il était en état d’arrestation. Baltimore, la plus grande ville du Maryland avec plus de 600.000 habitants, est un creuset de groupes ethniques en particulier afro-américains. Léonie et Jennifer, deux volontaires des Focolari, habitent au centre-ville. « La situation reste très tendue ; hier le maire avait fermé les écoles et le gouverneur de l’état a envoyé les forces armées. Cependant tous ceux que nous connaissons vont bien ». Léonie est justement proche des endroits d’affrontements et enseigne dans une école élémentaire où presque tous sont afro et la pauvreté règne. “A la TV j’ai vu l’un de mes élèves de 3ième élémentaire participer à une mise à sac d’édifices et de propriétés ». Nous ne pouvons rester indifférents, nous voulons faire quelque chose de concret, sachant bien que notre aide pour établir des rapports vrais entre les personnes est plus urgent que jamais. Et pas seulement, mais que chaque acte d’amour construit des rapports nouveaux et permet de faire grandir la fraternité entre les personnes », écrivent Marilena et Mike. « Entre temps nous participerons au différents moments de prière organisés par les autorités religieuses, à commencer par la messe que l’archevêque Lori célèbrera dans notre quartier, en invoquant la paix ». “Aujourd’hui je suis retournée à l’école – raconte Léonie – j’ai essayé de voir mes élèves (qui ont participé à la mise à sac) d’un « œil nouveau”. J’ai pris contact avec une enseignante afro-américaine musulmane qui connaît deux représentants religieux noirs dans l’école pour offrir notre solidarité et nous nous sommes mises d’accord pour travailler ensemble ». Jennifer travaille dans une usine où presque tous sont blancs. « Une de mes collègues, qui habite proche des lieux des violences, est venue aujourd’hui me trouver et me disait combien elle souffrait de voir ce qui se passe, mais elle n’avait pas le courage de le dire à personne par crainte d’être mise de côté par ses collègues. Ce fut l’occasion de dire que nous pouvons commencer nous à construire le dialogue avec tout le monde, une personne à la fois, et diffuser ainsi une nouvelle mentalité. Ma collègue n’est pas pratiquante, mais son visage s’est éclairé et elle m’a dit que c’est justement ce qu’elle voulait elle aussi ». En attendant, les leaders des diverses communautés religieuses commencent à travailler ensemble pour la paix. “J’ai été invitée par l’Imam Talib de la mosquée de Washington à offrir, le 5 mai, mon témoignage en tant que focolarine, et l’idéal qui m’anime », continue Lucia. « Il veut que je parle au cours d’une rencontre ouverte au public et qu’ils organisent avec le Procurateur du district, pour intégrer la perspective religieuse comme dimension essentielle pour calmer la violence. Le titre de l’événement est : « Heal the Hurt, Heal the Heart » (Soigne la blessure, soigne le cœur). Cela nous semble une excellente possibilité de dialogue entre religions, mais en même temps une chance pour faire voir, plus qu’un affrontement, la richesse de la diversité ethnique de notre société ».

Afrique du Sud: Religion au service de la Paix

Afrique du Sud: Religion au service de la Paix

Ela Gandhi-01“Ces jours-ci en Afrique du Sud aussi il y a beaucoup de troubles sociaux, de violences, de violations des droits humains… quelques Sud-africains ne veulent plus dans leur Pays leurs frères d’autres nations africaines. On ne comprend pas comment ces foyers de violence éclatent de façon aussi forte. Il y a vraiment besoin de promouvoir la tolérance des diversités au sein des groupes, des communautés, partout. Les migrants vivent dans la peur et beaucoup sont déjà rentrés dans leurs pays d’origine », écrit Jacira, de Johannesburg. C’est dans ce contexte que s’est déroulé, en ce 7ème anniversaire de la mort de Chiara Lubich (22/01/1920 – 14/03/2008), un séminaire intitulé « Religion au service de la Paix ».Très intéressante la contribution de Ela Gandhi, nièce du Mahatma : à plusieurs occasions, au cours de ses voyages en Italie, elle a été impressionnée par la personnalité de Chiara Lubich et par la spiritualité de l’unité qu’elle cite amplement dans son exposé bien construit. Elle y affirme entre autres: « En reconnaissant, comme le fit Gandhi, qu’on ne peut rien atteindre lorsque les gens n’ont pas de travail, de logement, ni de quoi se nourrir et se vêtir, Chiara a conçu l’idée de l’Economie de Communion dans la liberté. Prendre soin les uns des autres, tel est l’appel qu’elle lance avec force et éloquence! » Elle explique encore : « C’est l’amour pour les autres sous forme de miséricorde, l’amour qui ouvre les cœurs et les mains pour étreindre les délaissés, les pauvres, les pécheurs repentis et ceux que la vie marginalise ». “Si nous pensons pratiquer fidèlement notre religion, alors pourquoi tant de luttes, de guerres, de vexations et de souffrances perpétrées par l’homme contre l’homme et d’indicibles atrocités commises par l’homme en ce monde ? », se demande-t-elle. Et d’affirmer avec force : « Que chaque communauté de fidèles prenne la responsabilité de corriger les interprétations erronées de sa propre foi et de ne pas abandonner la foi ». “Ici, en Afrique du Sud, durant l’apartheid qui était fondé sur une interprétation erronée de la Bible – selon Mme Ela Gandhi – nos frères et sœurs chrétiens se mirent ensemble pour publier le Kairos Document. Ce texte affirme que le problème…en Afrique du Sud n’est pas simplement celui d’une faute au niveau personnel, mais une question de structures injustes ». Aussi conclut-elle en disant: “Aujourd’hui lorsque le monde et aussi notre propre Pays expérimente un taux élevé de violence et de comportements déréglés, de rage et de destruction, de pauvreté et d’indigence, il est nécessaire de nous pencher avec un regard nouveau sur notre pensée Ubuntu et de voir comment chacun de nous peut commencer à introduire dans sa vie l’agapè, bhavana, et beaucoup d’autres termes semblables qui se réfèrent à l’amour pur, de façon à faciliter l’avènement d’un monde meilleur ». Et aujourd’hui plus que jamais, pour donner leur propre contribution, les membres des Focolari, dans ce pays de grandes distances, vont à la rencontre des communautés les plus éloignées pour partager et approfondir le message de paix et d’unité, fruit de l’Evangile vécu.

Congo: Petite Flamme récompensée

Congo: Petite Flamme récompensée

8160df2d75“J’étais un des enfants de Petite Flamme. L’école m’a permis de réaliser quelque chose dans la vie”, raconte Trésor, 29 ans, actuellement étudiant en mathématique à l’université, à travers une vidéo diffusée durant la cérémonie qui s’est déroulée le 29 avril dernier au Musée juif de Berlin. “Lorsque j’étais petit, mon père était à la guerre, ma mère n’avait rien à nous donner pour nous nourrir”, ajoute Jean-Paul Ngandu Masamuna, 31 ans et septième de neuf enfants, aujourd’hui ingénieur. “Je devais lutter pour ma survie. Petite Flamme m’a donné à manger et la possibilité d’étudier. Mes amis sont allés en Europe, mais chaque fois que je parle avec eux, ils me disent qu’ils n’ont rien, qu’ils n’ont pas de travail et pas de papiers, et qu’ils n’ont pas la liberté que j’ai. Leurs rêves ne se sont pas réalisés. J’aime vivre à Kinshasa avec mes compatriotes congolais, je veux rester et travailler en Afrique pour sauver la vie de beaucoup de personnes qui souffrent.” Petite Flamme est une organisation scolaire des Focolari au Congo, qui offre à beaucoup de jeunes la possibilité de se construire un futur dans leur pays d’origine, sans la nécessité de devoir émigrer. b1d51cd67c L’immigration, la nécessité d’empêcher les tragédies en mer, l’urgence d’initiatives politiques de la communauté internationale en faveur de certaines régions de l’Afrique subsaharienne et du Nord ont été au centre du débat qui s’est déroulé à l’occasion de “The Roland Berger Human Dignity Award”, à Berlin. Étaient présents à l’événement: le Ministre des Affaires étrangères allemand Frank-Walter Steinmeier, Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, et d’autres représentants du monde économique et politique. Le prix est promu par la “Fondation Roland Berger“, basée en Allemagne, qui soutient les étudiants provenant de situations défavorisées et œuvre pour la défense des droits humains. La fondation a remis à l’école Petite Flamme le prix 2015, consacré à l’engagement pour défendre la vie et la dignité des réfugiés, et à la prévention des problématiques liées à l’immigration. Parmi les vainqueurs, outre Petite Flamme, deux femmes courageuses qui s’engagent pour les réfugiés: le Docteur Katrine Camilleri, de Malte, active depuis des années dans le soutien juridique aux réfugiés, et le Docteur Alganesh Fessaha, présidente de l’ONG “Gandhi”, qui offre une aide humanitaire aux réfugiés africains.522600f491 “Tout a commencé par une idée de Chiara Lubich – raconte Dada Diambu qui, avec Odon Makela, coordonne le projet sur place – lorsque, pour faire face à la situation difficile dans laquelle se trouvaient beaucoup d’enfants dans le monde, elle a lancé le projet de ‘soutien à distance’ de Familles NouvellesPetite Flamme naît en 1996 pour offrir l’instruction aux enfants de Ndolo, un quartier de Kinshasa dans une situation de pauvreté extrême. Les enfants étant mal nourris, la priorité est un plat chaud et des soins médicaux adéquats. Les années suivantes, de nouveaux centres sont ouverts, le cycle scolaire s’élargit, l’aide s’étend aux adolescents et aux familles, des classes pour enfants malvoyants et malentendants sont créées. Ensuite, commence l’expérience de ‘l’accueil extrascolaire sous l’arbre’: 14 classes sous 14 arbres, vu le manque d’autres structures. Les filiales du projet, toujours en évolution, se trouvent dans les quartiers plus défavorisés de la périphérie de Kinshasa, ensuite à Idiofa, dans le Bandundu, à 750 km de la capitale, à Kisantu, dans le Bas-Congo, et à Kikwit. Le projet est soutenu par différents organismes et ONG, et par l’Associazione per Famiglie Nuove onlus, qui assurent éducation, soins de santé, alimentation, à 2400 enfants et jeunes, les aidant à devenir des personnes responsables, afin qu’ils puissent sortir de la misère et être en mesure de construire une vie digne pour eux-mêmes et pour la communauté.” “C’est durant l’opération militaire de la Force de l’Union européenne (EUFOR), qui avait pour mission de sécuriser les élections au Congo en 2006 – explique Monika-Maria Wolff, depuis de nombreuses années au Congo – que le contre-amiral Henning Bess, responsable des soldats allemands et vice-commandant de la mission, a connu “Petite Flamme”. Il s’est alors engagé, avec son escouade, dans de nombreuses et importantes aides. Après la fin de la mission, le contre-amiral a continué, avec sa femme Julie Müller, à soutenir Petite Flamme – ainsi que le projet du “soutien à distance” de Familles Nouvelles – avec un réseau de plus de 350 contributeurs allemands.” Durant la cérémonie, une table ronde a été organisée sur les résultats du récent Sommet spécial de l’Union européenne sur l’immigration. Ont participé: Romano Prodi, Frank-Walter Steinmeier, un représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, des journalistes et des membres de différents organismes humanitaires. Deux solutions, semblant être les seules qui peuvent apporter un remède durable, ont émergé: que la communauté internationale collabore de manière plus unie et décidée pour la paix et que des initiatives visant à résoudre – à l’exemple de Petite Flamme – le problème aux racines soient soutenues, donnant aux jeunes le moyen de mener une vie digne dans leur pays sans recourir à la fuite vers le nord et leur bien-être. 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Run4Unity sur les lignes de départ !

Run4Unity sur les lignes de départ !

Run4Unity_WorldUne vidéo des Juniors pour un Monde Uni de Syrie raconte comment ils vivent pour tenir allumée la flamme de l’espérance dans ce pays martyrisé. Elle sera vue par leurs camarades d’autres nations, mobilisés pour témoigner, par des gestes de fraternité, leur engagement pour la construction d’un présent de paix.

Les jeunes de Slovaquie se rendront en Ukraine, aux portes de Mucachevo:” Même si la guerre se déroule dans une autre partie du pays – nous écrivent-ils – ici on ressent la grande crise économique et une atmosphère privée d’espérance ». Un petit groupe ira ensuite à Kiev pour soutenir les amis ukrainiens. A Bethléem, la ville de la paix, des jeunes chrétiens et musulmans de Bethléem, Jérusalem, Nazareth et Haïfa courront ensemble. On part de la place de la Nativité où « on déclarera à la maire de la ville – Vera Baboun – et aux personnes qui seront présentes, notre engagement à vivre la Règle d’Or pour construire la fraternité », nous disent les juniors de la Terre Sainte. A Arequipa, au Pérou, à 2300 m au-dessus du niveau de la mer, on lance une chaîne de solidarité : chaque junior apportera des denrées alimentaires et du matériel scolaire destinés à deux centres, l’un où vivent des enfants abandonnés et l’autre des enfants handicapés. . Run4Unity_01Le premier groupe qui ouvre la course est celui de Wellington, en Nouvelle Zélande, celui qui la ferme est à Los Angeles (Etats Unis). A Malte, c’est la Présidente de la République, Mme Luise Coleiro Preca, qui donne le signal de départ. Des lieux symboliques : à Budapest, en Hongrie, on ira toucher la statue de la liberté sur la colline de saint Gellert, tandis qu’en Bolivie, à Cochabamba, les juniors monteront aux pieds du Christ de la Concorde où il est écrit « Que tous soient un ». A Trelew, en Argentine, une peinture murale pour la paix au centre ville et à Huston (Texas) une collecte de denrées alimentaires pour les réfugiés. Quant aux actions engagées dans le Cône Sud et au Brésil, elles sont toutes très expressives et à forte connotation sociale. En Lituanie, à Caunas, et en Allemagne, à Hamm, des manifestations à caractère interreligieux. Sous le patronage du maire Thomas Hunsteger-Petermann, la Run4Unity de Hamm prévoit un « Reli-Rally », qui reliera les divers lieux de prière de la ville, entre autres la mosquée et le temple hindou. Les jeunes Bahai attireront l’attention par un flashmob. Il s’agit de contribuer ensemble à un projet social local qui aide les enfants des pays en guerre (www.hammer-forum.de). A Goma aussi, au Congo, des jeunes de toute la ville, chrétiens de diverses églises et musulmans, se mobilisent. A 12h dans chaque fuseau horaire, le Time-Out reliera les différents points du monde: on priera pour tous les jeunes qui vivent dans des contextes de souffrance : les victimes du récent tremblement de terre au Népal, de tous les conflits en cours, ceux qui sont obligés de quitter leur Pays. Mais Run4Unity court aussi sur les réseaux sociaux: à travers l’hashtag #run4unity tous les liens de paix et d’unité qui seront construits ou reconstruits seront partagés avec photos et vidéos, et convergeront sur le site de l’événement http://www.run4unity.net/2015/. . Run4Unity se déroule dans le cadre de la Semaine Monde Uni – Discovering fraternity” est le titre choisi pour 2015 – proposition annuelle des jeunes pour promouvoir la paix à tous les niveaux et dont l’événement central aura lieu cette année en Inde.

Brésil : Eucharistie et défi social

Brésil : Eucharistie et défi social

Istituto don VilsonUn travail d’organisation “en réseau” et une présence généreuse et concrète, « le père Vilson » encourage la vie et la dignité des plus exclus. Nous lui avons demandé ce que signifie l’Eucharistie comme source d’unité pour son travail dans les périphéries. Nous offrons ici quelques passages de son récit, bien plus riche et ample. “L’autre jour j’ai rencontré une personne qui vit dans la rue, journaliste et poète. A un certain point de notre conversation il m’a demandé : « Pourquoi êtes-vous dans la rue avec nous ? » Je lui ai répondu que pour moi c’était une grande contradiction de célébrer la messe tous les dimanches à la cathédrale et en sortant de me trouver face à face avec 70-80 personnes sans toit ni nourriture. Comment aurai-je pu rentrer chez moi ? Sur la colline de la ville de Florianopolis, où s’est multipliée une multitude de maisons pauvres, se trouve aussi ma maison, simple et sans clé. Pendant la journée il arrive toujours quelqu’un pour prendre un café ou pour manger : à table on met chaque fois une assiette en plus. Cette porte toujours ouverte veut dire l’ouverture à la communauté du quartier : il y a toujours une place pour qui frappe à la porte. C’est aussi une manière de rappeler que l’Eucharistie « ne ferme jamais » : elle est « à disposition » de tous 24 heures sur 24. En pratique cela veut dire : notre frigo doit toujours être le frigo des gens, notre pain, leur pain, notre linge les vêtements des pauvres. Istituto don Vilson2Chez moi, j’ai la possibilité d’avoir une chapelle avec le tabernacle et un prie-Dieu. Rentrer à la maison, en fin de journée, et aller dormir là où m’attend Jésus dans l’Eucharistie, est pour moi poser ma tête à côté de Lui au lieu de m’adonner à la TV ou à internet qui nous porte à tant d’autres choses. Sur la patène que j’utilise pour la messe la phrase de mon ordination est écrite : “J’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire », jusqu’à la fin du texte évangélique : « Tout ce que vous aurez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Ainsi quand je dispose sur la patène le pain pour l’Eucharistie, je vois ces paroles et cela m’aide à ne pas perdre la journée. Une femme du quartier m’a demandé un jour : « Vous savez, père Vilson, pourquoi Jésus a voulu rester dans l’Eucharistie ? Afin que les gens ne sentent plus la solitude ni d’être orphelins. » P.Vilson 4L’Eucharistie et le cri de l’humanité. « Il ne peut pas y avoir de séparation entre la table de l’Eucharistie d’un côté et la table de la justice sociale de l’autre. Par nos gestes, nos bras, notre manière d’organiser, nous prolongeons la réalité de Jésus Eucharistie et nous envoyons au monde un signe de partage et de soutien. Guidés par cette conviction, au fil des années et avec les autres, nous avons mis sur pied un réseau de 340 personnes rétribuées mensuellement, 7 organisateurs et un institut. Il y a 5.000 enfants, garçons et filles, ados, qui gravitent tous les jours autour de notre réseau de relations. Nous investissons chaque année 15 millions de réais (environ 5 millions d’Euros) et nous collaborons avec 80 autres institutions et organisations non gouvernementales. Pour jeter des ponts, nous avons décidé d’ouvrir une église, qui était presque toujours fermée, au cœur de la ville ; et là nous avons suscité une grande communauté locale à laquelle participent des intellectuels, des personnes de classe moyenne et des responsables d’entreprises qui s’engagent sous des formes différentes dans nos activités. Nous célébrons la messe sur place tous les samedis et les dimanches et nous créons ainsi comme un « contrepoint » entre périphérie et centre ». (Publié sur Rivista di vita ecclesiale Gen’s, janv/mars 2015, p. 28-32).

Evangile vécu. Deux histoires en filigrane

Evangile vécu. Deux histoires en filigrane

20150502-aSur la route « Je fais plus ou moins les mêmes routes en croisant chaque jour une multitude de gens. Il y a celui qui traverse quand il ne peut pas le faire, celui qui klaxonne parce que je n’ai pas encore démarré au feu vert, celui qui essaie de me couper la route….Heureusement que quelquefois je réussis à me rappeler que chacun d’eux est mon frère et alors, même le trafic le plus chaotique devient moins compliqué. Un jour, il faisait particulièrement chaud. Je me suis rendu compte qu’un clochard, que j’avais très souvent vu, était inanimé sur le trottoir, replié sur lui-même. C’était son angle de rue, ce carton, sa maison. En général, il n’allait pas mal, et je ne m’étais jamais arrêté avant, mais en voyant que quelque chose n’allait pas, malgré le fait que j’étais en retard avec les livraisons de mes commandes, je ne pouvais pas passer outre. Ma camionnette, cependant garée dans une zone de trafic intense, s’est tout de suite fait repérer par la police locale qui, de loin, me faisait signe de m’en aller immédiatement. J’ai fait signe que je voulais aider cette personne en difficulté. Mais ils continuaient à me demander de m’en aller, me montrant le bloc de feuillets des contraventions. Je pensais qu’ils auraient dû eux-mêmes prendre soin de lui, mais vu qu’ils ne le faisaient pas, je me suis précipité dans un bar pour prendre une boisson fraîche pour ce pauvre. De retour près de lui, je lui ai caressé délicatement la joue pour ne pas le réveiller en sursaut. Grâce à Dieu, il reprenait connaissance mais il était fatigué et épouvanté. Je lui ai approché le verre de la bouche et il m’a répondu avec un sourire, en me remerciant plusieurs fois. A la fin, les policiers sont également arrivés et en voyant la scène, ils ont mis en poche le bloc des contraventions et m’ont salué en souriant ». Alexander – Grèce 20150502-02Portier « J’alterne les études et le travail comme portier dans un pub : travail ingrat et parfois même non exempt de risques, surtout ayant à faire à des gens qui ont souvent trop bu. Un mois, la Parole de Vie invitait à aimer en premier. Comment la mettre en pratique dans un milieu de travail comme le mien ? En attentant, j’essaie de sourire et de saluer en premier les clients, même si je ne reçois pas de réponse.Après une semaine, à ma grande joie, je vois qu’ils commencent à me sourire à leur tour. Donc, ça fonctionne ! Non seulement : si avant, avec les types plus ”difficiles”, j’utilisais des méthodes brusques, maintenant, voyant Jésus en chacun, j’essaie d’être cordial de m’intéresser à lui. Ainsi, dans les moments plus critiques, je réussis à éviter les bagarres et à calmer les esprits. C’est dans un certain sens, une tactique préventive qui entre autre m’aide à gagner l’estime des clients mais aussi du patron. Et si quelqu’un me demande la raison de ma façon de faire, c’est l’occasion pour lui parler de Dieu Amour ! Dans le pub, on y respire maintenant une autre atmosphère, qui entre autre, attire de nouveaux clients ».  M- Polynésie

Inde : Semaine Monde Uni 2015

Inde : Semaine Monde Uni 2015

UWW_2015_aPlus de 120 jeunes représentent 25 pays : du Japon à l’Italie, de la Corée à la Colombie, du Népal à la Roumanie. Un laboratoire qui, dans l’atmosphère de la Semaine Monde Uni qui se déroule dans le monde entier, est le véritable témoignage que les différences culturelles et religieuses ne font pas obstacle au dialogue entre les peuples, mais qu’elles représentent un tremplin pour un monde plus uni et plus fraternel. Le titre de cette édition, “Fabric, Flavour, Festival – discovering fraternity”, est entièrement centré sur un dialogue à 360° ; Fabric (Tissu) : Affronter les défis du dialogue pour construire un Monde Uni par la découverte de sa propre identité, l’accueil, et le respect de l’autre, le courage de prendre l’initiative. Flavour (Saveur) : dialogue en acte en vivant la Règle d’or « fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse à toi-même » point de départ d’un chemin vers la réciprocité et le partage. Festival : joie de se découvrir frères et de vivre en paix. La multi culturalité est le leitmotiv de ces journées à Mumbai. Des représentants du Shanti Ashram (mouvement indouiste) et du Rissho Kosei-Kai (mouvement bouddhiste), s’unissent aux jeunes chrétiens pour vivre des moments de fraternité en étant aussi au service des jeunes indiens et de la communauté civile. UWW_EqualStreets_4Lawrence, représentant de Religions for Peace, nous dit qu’il est là parce « qu’il faut montrer au monde des réalités positives. Nous devons montrer au monde que la fraternité peut changer l’histoire ». Crisfan, jeune indien, raconte qu’il a connu les Jeunes pour un Monde Uni il y a quelques années et depuis lors « je sens le désir de construire des ponts de fraternité. En Inde, la religion n’est jamais un obstacle. Chacun suit son parcours, mais tous nous sommes frères ». Marié depuis quelques mois, il a entraîné aussi sa femme dans cette aventure. Ce sont des journées intenses au cours desquelles les jeunes partagent aussi les tragédies comme celle du Népal voisin, où le tremblement de terre – comme on le sait – a fait des milliers de victimes et de blessés. Ici à Mumbai Sana et Roshan sont parmi nous, ils n’arrivent pas à se mettre en contact avec leur famille. Cependant ils ont l’air sereins : « Nous sommes sûrs que Dieu pense à eux », nous disent-ils. En attendant, tout le monde prie. A la fin de la journée, voilà la bonne nouvelle : leur famille va bien. Ils ont dû être évacués, mais l’amour de Dieu ne s’est pas fait attendre. Maria Chiara, italienne, nous raconte que depuis longtemps elle désirait vivre une expérience de ce genre. « Lorsque Christian m’a invitée, j’ai senti que je ne pouvais pas laisser échapper cette occasion. Je suis ici pour connaître les autres jeunes et pour apprendre à vivre la culture de l’autre comme la mienne ». Christian, par contre, est roumain, il étudie à l’Institut Universitaire Sophia, qui a son siège en Italie. Après s’être rendu en Terre Saint en 2013 et au Kenya en 2014, cette année il a décidé de ranger ses livres « pour savoir comment est vécue la fraternité dans une culture différente de la mienne ». La fraternité vécue concrètement est déjà l’expérience de ces premiers jours de chantier international en Inde tandis que, dans tous les coins du monde, se déroulent des initiatives en tous genres en faveur de la paix. Programma SMU in India

Loppiano – 43° meeting dei giovani

Chiara Lubich : une conscience de solidarité universelle

Chiara Lubich : une conscience de solidarité universelle

Chiara Lubich e Nikkyo Niwano«On parle beaucoup de la construction d’une maison européenne commune, mais nous sommes convaincus que cette œuvre tellement nécessaire, ne pourra être complète que si on pense à elle en tant que partie de ce “village global” qu’est la Terre sur laquelle nous vivons. Cette pensée m’a également été suggérée par la préoccupation que vous exprimez dans votre lettre au sujet des conditions précaires de notre environnement naturel. (…) En effet, les analyses alarmantes de scientifiques, de politiques, d’organismes internationaux, se multiplient par rapport à notre écosystème. De divers côtés, des propositions sont lancées pour guérir notre monde malade. (…) L’écologie, au fond, représente un défi dont on ne peut être vainqueur qu’en changeant de mentalité et en formant les consciences. Des sérieuses études scientifiques ont désormais démontré qu’il ne manquerait ni les ressources techniques ni les ressources économiques pour améliorer l’environnement. En revanche, ce qui manque, est un supplément d’âme, un nouvel amour de l’homme qui fait que nous nous sentons tous responsables de tous dans l’effort commun de gérer les ressources de la terre de façon intelligence, juste, mesurée (…). l’aspect de la distribution des biens dans le monde, de l’aide aux populations les plus pauvres, de la solidarité du Nord envers le Sud, des riches envers les pauvres est l’autre face du problème écologique. Si les immenses ressources destinées aux industries de la guerre et à une superproduction qui exige de plus en plus de super-consommateurs – sans parler du gaspillage des biens dans les pays riches – si ces énormes ressources servaient au moins en partie à aider les pays les plus pauvres à trouver une voie de développement décente, le climat serait combien plus respirable ; et combien de forêt pourraient-elles être épargnées, combien de zones pourraient être soustraites à la désertification et combien de vies humaines pourraient être sauvées ! (…) Pourtant, sans cette nouvelle conscience de solidarité universelle on ne fera jamais un pas en avant. (…) Si l’homme n’est pas en paix avec Dieu, la terre elle-même n’est pas en paix. Les personnes fidèles à une religion perçoivent la “souffrance” de la terre lorsque l’homme ne l’utilise pas selon le projet de Dieu mais qu’ils l’utilisent seulement par égoïsme, dans un désir insatiable de possession. C’est cet égoïsme et ce désir qui contaminent l’environnement, plus encore et avant tout autre pollution qui n’en est que la conséquence. (…) Aujourd’hui, de telles conséquences désastreuses obligent à regarder tous ensemble la réalité dans la perspective d’un monde uni : si nous n’affrontons pas tous ensemble ce problème, nous ne le résoudrons pas. (…) Si on découvre que la création est le don d’un Père qui nous aime, ce sera bien plus facile de trouver un rapport harmonieux avec la nature. Et si on découvre que ce don est pour tous les membres de la famille humaine, et non seulement pour quelques-uns, nous serons plus attentifs et plus respectueux pour ce qui appartient à toute l’humanité présente et future ».