Mouvement des Focolari

Sierra Leone: aux côtés des malades d’ Ebola

La grave épidémie d’Ebola s’est répandue en particulier en Guinée Conakry, au Liberia et au Sierra Leone, avec de graves pertes parmi la population locale, comme cela a été amplement diffusé par les moyens de communication. L’AMU, ong liée au Mouvement des Focolari, est engagée dans la lutte contre le virus, de différentes manières. Demandons à Stefano Comazzi, un des responsables, de nous en parler.

«En réalité, la situation semble être beaucoup plus dramatique par rapport à ce qui en est communiqué, avec l’épidémie actuellement hors contrôle. Tout ceci a un impact très grave sur la vie de millions de personnes, à cause de la restriction des voyages, la réduction du commerce, avec pour conséquence, la pénurie des denrées alimentaires, les empêchements à l’étude et aux activités du travail… Sans parler des luttes dans les familles touchées, où souvent, les forces viennent à manquer pour le soutien des membres les plus faibles».

L’épidémie en nombre? «Aujourd’hui – affirme Stefano -, un compte précis est impossible parce que beaucoup de cas échappent aux statistiques et aussi parce que l’épidémie est arrivée des régions rurales jusqu’aux grandes villes, où la haute densité de population et la misère des conditions de vie, favorisent dans une grande proportion la diffusion de la contagion».

Drame dans le drame. Comme on le sait, «parmi les premiers à payer en première personne, c’est justement les opérateurs sanitaires qui, par le fait de se donner pour contenir l’infection, en ont été à leur tour touchés, souvent avec des résultats mortels, appauvrissant donc les structures sanitaires qui étaient déjà fort limitées au niveau de leurs ressources; et aujourd’hui, souvent, elles se retrouvent incapables d’affronter cette calamité. De plus, la pauvreté des moyens, le manque d’équipement et de matériel sanitaire ont aussi amené la décision de fermer beaucoup de structures sanitaires qui, plutôt que d’être une barrière à la diffusion de l’épidémie en étaient devenues paradoxalement un motif d’accroissement de celle-ci».

Sierra Leone. Un sort semblable a aussi touché l’hôpital diocésain catholique de Makeni ”Holy Spirit” au Sierra Leone, localité où travaille depuis des années, le Père Carlo Di Sopra, missionnaire xavérien, pionnier de la spiritualité de l’unité dans le Pays africain et de la vivante communauté des Focolari.

Le Père Carlo, avec les autres religieux de sa congrégation, et avec tout le diocèse de Makeni, s’est engagé à redonner à l’hôpital sa pleine capacité opérationnelle. «Pour le moment – raconte-t-il -notre structure n’arrive à offrir qu’un service limité au cabinet de consultation. Mais nous nous employons cependant à faire des travaux urgents de restructuration qui le rendent adapté aux nouveaux défis, en particulier avec l’achat et l’installation en milieux renouvelés, d’un laboratoire médical spécialisé approprié pour la lutte contre les maladies infectieuses. En espérant que bientôt l’urgence d’Ebola trouve un terme à son épidémie, un tel laboratoire pourra de toute façon continuer à servir la population locale dans la prévention et les soins de nombreuses autres maladies infectieuses qui se rencontrent localement (SIDA, hépatite C, malaria, etc..)».

Projet. Cette action s’insère dans un plus ample projet coordonné par Caritas et avec le soutien d’autres associations dans un projet intégré d’assistance active, en plus qu’au Sierra Leone, aussi en Guinée Conakry et au Liberia.
Les jeunes sont en première ligne. «Il y a d’autres activités d’aide concrète et immédiate soutenue par la communauté du Mouvement des Focolari, pour les malades et leurs familles – conclut Stefano Comazzi -. En particulier pour ceux qui se trouvent en quarantaine et qui recevront un soutien avec des contributions récoltées pour cette urgence».

Pour donner sa propre contribution, on peut utiliser le compte courant suivant, auprès de la Banque Populaire Etica – Filiale de Rome

code IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434
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Communication: Urgence Ebola

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

04aEntre 2002 et 2006, une guerre civile, peu connue en Europe et dans le monde, a ravagé la Côte d’Ivoire. Il ne s’agissait pas d’une guerre de religion, même si certains médias ont essayé de la présenter comme telle. C’était un conflit politique pour le contrôle du pouvoir. Les Focolari sont présents dans ce pays, dans la capitale Abidjan et à Man, depuis 1975.

Au début des hostilités, lorsque la zone de Man a commencé à être la cible des rebelles, les pays occidentaux ont conseillé à leurs concitoyens d’évacuer immédiatement. Le centre de rassemblement pour le départ des étrangers se trouvait devant un de nos centres, la cité-pilote Victoria. Le Centre se remplissait de réfugiés, alors nous avons décidé, européens et africains, de rester avec la population. Un choix certainement risqué, mais motivé par le désir de partager le drame qui touchait tout le monde.”

À partir de ce moment, ils ont travaillé ensemble pour accueillir les milliers de personnes qui sont arrivées dans leur centre. Les réfugiés appartenaient à différents groupes tribaux et étaient musulmans, chrétiens et adeptes des religions traditionnelles africaines. Tous ont été accueillis sans aucune forme de distinction. Des membres des Focolari ont offert les locaux pour un hébergement provisoire. Beaucoup de réfugiés ont apporté ce qu’ils pouvaient.

20141221-02La vie à l’intérieur de la zone, même au milieu des désagréments dus au conflit, a continué comme dans la ville, avec une cohabitation pacifique et intégrée des différentes communautés, malgré les inévitables tensions. Une vaste opération de partage de biens de premières nécessités (vêtements, nourriture et eau) a également été réalisée. Tous les docteurs et infirmiers avaient fui, sur recommandation du gouvernement, et l’unique médecin qui était resté était l’un des nôtres. Il a soigné tout le monde sans aucune discrimination, y compris les rebelles, qui, pendant quelque temps, ont contrôlé la zone de Man. Dès que le gouvernement a repris le contrôle de la zone, la majorité des personnes sont parties dans les villages, mais certaines sont restées.”

L’expérience de Man met en évidence certains aspects typiques de la façon d’agir des communautés des Focolari en situation à risque: “En premier lieu, la présence sur le territoire inspirée par des années de vie évangélique a créé une communauté interethnique qui a offert un lieu d’accueil et de paix; les membres de notre communauté, mus par une forte motivation spirituelle, ont mûri le choix de rester avec la population, partageant son destin. En réalisant le principe de la fraternité, nous avons garanti un accueil à tous, sans aucune forme de discrimination. De là est née une confiance réciproque, qui a permis à des milliers de personnes de non seulement survivre, mais aussi de partager ce qu’elles avaient avec d’autres. La confiance qui s’est créée entre tous, y compris les rebelles, a aussi assuré la possibilité de sauver d’autres vies. En effet, certains rebelles ont escorté, au péril de leur vie, un bus spécial qui a pu amener, dans le territoire contrôlé par le gouvernement, les enfants patients d’un hôpital tombé aux mains d’autres rebelles de leur groupe. Enfin, grâce à l’effort de tous, une certains cohésion du tissu social s’est maintenue.”

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Bolivie, une voie pour l’Amérique Latine

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Pauvreté en Amérique Centrale et dans le Sud du continent, les jeunes, la culture digitale, la femme, les cultures originaires, les descendants afro-américains, les mouvements sociaux, les nouvelles perspectives théologiques du continent. Ce sont quelques-uns des sujets traités pendant le II Séminaire d’Anthropologie Trinitaire, lancé par le Conseil Episcopal Latino-américain (CELAM), et qui s’est réalisé en octobre dernier à Cochabamba (Bolivie).

 

Avec le titre”Une Anthropologie Trinitaire de et pour nos peuples. Altérité et pluralité”, le symposium a été porté de l’avant par une équipe composée de théologiens experts de l’Amérique Latine (jésuites, Frères mineurs conventuels, prêtres et laïcs) et par la présence du théologien italien Piero Coda, président de l’Institut Universitaire Sophia (IUS) , université internationale des Focolari, ayant son siège auprès de la citadelle de Loppiano (Florence). A mettre en évidence, la participation de 4 étudiants de l’IUS originaires de Bolivie, Colombie et Argentine. En effet, l’université est en train de faire ses premiers pas pour s’implanter aussi en Amérique Latine.

 

Le premier jour, une conférence de presse online s’est tenue avec des journalistes, pour présenter le premier livre de l’équipe qui a déjà travaillé l’année passée lors du séminaire qui s’était déroulé dans la citadelle des Focolari de l’Argentine :”La Mariapolis Lia’‘. Etaient présents des journalistes du Brésil, de la Colombie, du Paraguay, du Chili, de l’Equateur, du Pérou, de la Bolivie et de l’Argentine.

 

La visite réalisée par l’Institut de Missiologie a représenté une note singulière. Le directeur de l’Institut, le Doct. Roberto Tomicha, aborigène franciscain, est membre de l’équipe centrale d’Anthropologie Trinitaire. Les congressistes ont visité le centre d’étude qui a été pensé selon les catégories et paramètres indigènes. A cette occasion, le directeur a exprimé sa conviction de trouver dans l’Anthropologie Trinitaire ” le fondement pour la théologie des peuples originaires”.

 

Afin que cet itinéraire de réflexion commune, de pensée et de vie continue, il a été décidé que ce soit le naissant Institut Universitaire Sophia latino-américain, à les représenter devant le CELAM. Dans cet accord, il y a les diverses universités auxquelles appartiennent les différents participants.

Etant donné qu’il s’agit de théologiens reconnus au niveau latino-américain et aussi mondial, ils ont surpris tout le monde avec leurs impressions qui soulignaient ”la profonde et féconde créativité que nous expérimentons dans l’équipe de travail, dans la méthodologie établie, et en ce qui concerne l’horizon vers le futur”. Le prochain rendez-vous sera en Argentine en 2015.

Sierra Leone: aux côtés des malades d’ Ebola

La grave épidémie d’Ebola s’est répandue en particulier en Guinée Conakry, au Liberia et au Sierra Leone, avec de graves pertes parmi la population locale, comme cela a été amplement diffusé par les moyens de communication. L’AMU, ong liée au Mouvement des Focolari, est engagée dans la lutte contre le virus, de différentes manières. Demandons à Stefano Comazzi, un des responsables, de nous en parler.

«En réalité, la situation semble être beaucoup plus dramatique par rapport à ce qui en est communiqué, avec l’épidémie actuellement hors contrôle. Tout ceci a un impact très grave sur la vie de millions de personnes, à cause de la restriction des voyages, la réduction du commerce, avec pour conséquence, la pénurie des denrées alimentaires, les empêchements à l’étude et aux activités du travail… Sans parler des luttes dans les familles touchées, où souvent, les forces viennent à manquer pour le soutien des membres les plus faibles».

L’épidémie en nombre? «Aujourd’hui – affirme Stefano -, un compte précis est impossible parce que beaucoup de cas échappent aux statistiques et aussi parce que l’épidémie est arrivée des régions rurales jusqu’aux grandes villes, où la haute densité de population et la misère des conditions de vie, favorisent dans une grande proportion la diffusion de la contagion».

Drame dans le drame. Comme on le sait, «parmi les premiers à payer en première personne, c’est justement les opérateurs sanitaires qui, par le fait de se donner pour contenir l’infection, en ont été à leur tour touchés, souvent avec des résultats mortels, appauvrissant donc les structures sanitaires qui étaient déjà fort limitées au niveau de leurs ressources; et aujourd’hui, souvent, elles se retrouvent incapables d’affronter cette calamité. De plus, la pauvreté des moyens, le manque d’équipement et de matériel sanitaire ont aussi amené la décision de fermer beaucoup de structures sanitaires qui, plutôt que d’être une barrière à la diffusion de l’épidémie en étaient devenues paradoxalement un motif d’accroissement de celle-ci».

Sierra Leone. Un sort semblable a aussi touché l’hôpital diocésain catholique de Makeni ”Holy Spirit” au Sierra Leone, localité où travaille depuis des années, le Père Carlo Di Sopra, missionnaire xavérien, pionnier de la spiritualité de l’unité dans le Pays africain et de la vivante communauté des Focolari.

Le Père Carlo, avec les autres religieux de sa congrégation, et avec tout le diocèse de Makeni, s’est engagé à redonner à l’hôpital sa pleine capacité opérationnelle. «Pour le moment – raconte-t-il -notre structure n’arrive à offrir qu’un service limité au cabinet de consultation. Mais nous nous employons cependant à faire des travaux urgents de restructuration qui le rendent adapté aux nouveaux défis, en particulier avec l’achat et l’installation en milieux renouvelés, d’un laboratoire médical spécialisé approprié pour la lutte contre les maladies infectieuses. En espérant que bientôt l’urgence d’Ebola trouve un terme à son épidémie, un tel laboratoire pourra de toute façon continuer à servir la population locale dans la prévention et les soins de nombreuses autres maladies infectieuses qui se rencontrent localement (SIDA, hépatite C, malaria, etc..)».

Projet. Cette action s’insère dans un plus ample projet coordonné par Caritas et avec le soutien d’autres associations dans un projet intégré d’assistance active, en plus qu’au Sierra Leone, aussi en Guinée Conakry et au Liberia.
Les jeunes sont en première ligne. «Il y a d’autres activités d’aide concrète et immédiate soutenue par la communauté du Mouvement des Focolari, pour les malades et leurs familles – conclut Stefano Comazzi -. En particulier pour ceux qui se trouvent en quarantaine et qui recevront un soutien avec des contributions récoltées pour cette urgence».

Pour donner sa propre contribution, on peut utiliser le compte courant suivant, auprès de la Banque Populaire Etica – Filiale de Rome

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Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

En vol, histoire d’une famille

 

Salvatore n’avait pas encore 14 ans, mais il se souvient parfaitement “comme si c’était hier, de ma rencontre avec Jésus. J’avais rencontré le focolare, où habitaient des hommes réalisés, capables de fasciner un jeune. J’étais attiré et, avec mon frère, toute excuse était bonne pour aller chez eux. C’était la présence de Jésus au milieu d’eux qui m’attirait. Un fruit de cette période? Le désir de rencontrer Jésus Eucharistie tous les jours.”

À 20 ans, il tombe amoureux d’Adriana. “Je décide de me déclarer, sûr que c’était réciproque.

En fait… non. C’était un coup dur. Je ne pouvais imaginer mon futur si je ne partageais pas ma vie avec elle. La tentation était de me replier sur moi-même. Mais j’avais appris à ne pas m’arrêter, à avoir un regard et un cœur toujours ouvert. Et j’ai continué à vivre ainsi. Après quelques années, Adriana était à mes côtés et j’ai commencé avec elle l’aventure de notre vie.”

Désormais mariés depuis quelques années, avec trois enfants déjà adolescents, Adriana et Salvatore ont une vie très remplie, entre famille, travail et bénévolat. Et, surtout pour Adriana, commence une période de malaise. “Lentement et silencieusement, grandit en moi un genre d’aridité, caractérisée par un profond mépris de moi-même. Je suis allée jusqu’à éprouver la sensation amère de la perte d’affection, au point de souhaiter, à certains moments, de ne plus vivre. Tout, cependant, me demandait de continuer: le travail, des heures derrière un guichet bondé à essayer malgré tout d’aimer chacun, et ensuite à la maison, cuisiner, faire le ménage, accueillir et suivre les enfants. Le rapport avec Dieu s’est réduit à un point lumineux toujours plus lointain. Un jour, j’ai pris conscience de cette absence de Dieu en moi et j’ai éprouvé une grande peur, qui m’a profondément ébranlée. Je l’ai imploré de se manifester! Je lui ai presque lancé un défi. Je l’ai retrouvé, Amour fidèle, dans un rapport plus intime cultivé durant les promenades de bon matin, commencées à cette période, et qui m’ont aidée à retrouver un équilibre intérieur.”

Et avec les enfants? On expérimente le détachement. Salvatore raconte une expérience vécue avec l’aîné. “Depuis petit, il voulait être musicien. Il a appris à jouer de la guitare et, même en ne voulant jamais fréquenter le conservatoire, il s’est donné de la peine, en fréquentant dans notre ville – Naples – le milieu de la musique. À 20 ans, il accompagnait des musiciens d’un certain calibre. Les perspectives, cependant, étaient faibles. À 24 ans, il décide de donner un tournant à sa vie en partant vivre à Londres. C’est une douche froide! Lui qui ne sait pas un mot d’anglais va dans une ville énorme et inconnue, sans savoir où loger ni comment gagner sa vie. Le jour du départ, je l’accompagne à l’aéroport, je le quitte à l’embarquement et je le vois disparaître. Mon cœur est meurtri, et un tumulte de sensations m’envahit: crainte pour sa vie, douleur de la séparation, conscience de devoir respecter ses choix. Regardant l’avion décoller, il me semble que je contemple ce que Dieu me demande de vivre: laisse maintenant la chair de ta chair se séparer de toi et prendre son envol. Depuis toujours, avant d’être ton fils, il est Mon fils. Tu crois que je ne pense pas à son bien?”

Maintenant, le jeune homme est bien établi à Londres et travaille comme musicien. “Il y a deux ans, nous sommes allés le voir. Nous avons eu l’occasion d’assister, dans le théâtre considéré comme le temple de la danse moderne et avec plus de 2000 personnes, à un spectacle de la compagnie dont il faisait partie et avec laquelle il a fait une tournée mondiale.”

Et maintenant, que vivons-nous?, se demandent-ils. “Une liberté retrouvée, aussi dans le choix de quitter notre ville et déménager dans une autre, au service du Mouvement des Focolari dans le monde.”

(A. et S.L. – Italie)

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Enzo Fondi, un récit

« Lorsque j’eus entre les mains, au cours de mes dernières années de lycée, ‘l’homme, cet inconnu’ d’AlexisEnzoFondi_a Carrel, j’ai trouvé une forte inspiration pour mon avenir. Je me suis passionné pour les sciences médico-biologiques, avec leur intuition sur la relation psychosomatique, c’est-à-dire sur l’interaction entre corps et âme dans la santé et la maladie. Mais la guerre faisait rage et le débarquement eut lieu à Anzio (Italie), à quelques kilomètres de chez ma famille qui m’a catapulté dans une expérience traumatisante des bombardements par vagues, de la destruction de la maison. Rome fut alors un port assez sûr où nous avons accosté avec la famille avec les peu de biens que nous avions pu sauver. La vie reprit et je pus m’inscrire à la faculté de médecine. En plus de mes études qui me procuraient de bons résultats, je participais à l’action des catholiques dans le domaine universitaire. J’étais de plus en plus convaincu que les valeurs plus franchement évangéliques, comme la charité, la justice, la foi qui s’exprime en actions, devaient s’enraciner au fin fond de la conscience pour éviter cette dichotomie mortelle entre le rapport avec Dieu et le rapport avec les hommes qui finit par rendre invisible et sans influence la présence des chrétiens dans le monde. Sans le savoir, j’étais à la recherche, dans un climat intérieur d’attente, de vague satisfaction qui me prédisposait à la nouveauté. Je me trouvais dans cet état d’âme en 5° année de médecine, en février 1949, lorsque je fus invité à une réunion. EnzoFondi con ChiaraLubichLà j’ai connu Chiara Lubich et ce fut elle qui, présentée par un religieux, raconta son expérience spirituelle et celle du premier groupe né autour d’elle. Je ne saurais dire par quelle magie, cette histoire que j’écoutais de la bouche de Chiara, devenait aussi mon histoire. Il ne s’agissait pas d’idées qui avaient besoin d’explications. C’était un récit tout simple de faits réels, extraordinaires, et pourtant ‘normaux’, comme chacun souhaite toujours que cela arrive lorsque Dieu intervient dans l’histoire des hommes. Il s’agissait d’accepter ou non ce qu’elle racontait. Mais si on l’acceptait, il n’y avait pas d’autre route pour en savoir plus que de suivre cette jeune fille qui – c’était évident – était cette même expérience vivante, personnifiait de manière tout à fait naturelle ce message qu’elle annonçait. Alors, à la fin de la rencontre, je voulus rester encore quelques instants avec Chiara, en l’accompagnant un bout de chemin. Depuis ce jour je n’ai plus perdu le contact avec les premières focolarines, qui venaient de s’installer à Rome depuis quelques mois. (…) Mon récit ne serait pas complet si je ne disais pas ce qu’était, ces années-là, l’arme secrète qui fait gagner toute bataille contre soi-même, et fait dépasser cette incapacité radicale d’aimer, dont nous sommes tous affligés. C’était la découverte de la plus grande douleur de Jésus dans les petites et les grandes souffrances de l’humanité. Chiara nous en parlait souvent parce c’était l’aide indispensable, surtout pour ceux qui faisaient les premiers pas dans la construction de l’unité. Nous connaissons tous cette zone d’ombre qui se forme derrière la nature, avec tous ses replis sur soi et ses égoïsmes. Mais, une fois que Jésus l’a prise sur lui pour toujours, tout a pris forme à travers Son visage et Sa voix, pour nous dire que « la nuit n’a pas d’obscurité » et toute plaie peut guérir, parce que Lui l’a aimée et l’a guérie. Ces années-ci, j’ai souvent éprouvé le poids de situations douloureuses. Cependant, en croyant à l’Amour, je me suis jeté dans Ses bras, et au-delà de la souffrance j’ai trouvé une paix, une joie plus pure et plus profonde ».

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

A Trieste également, le parterre de la paix

Dado_della_Pace_Trieste_03«Que ce dé soit le signe qui nous rappelle que la paix est un bien précieux, à toujours cultiver, avec l’engagement de tous». Ce sont les paroles du maire adjoint de Trieste ( Nord de l’Italie), Fabiana Martini, lors de l’inauguration du parterre et du «Dé de la paix», le 21 novembre dernier.

La structure en acier et polycarbonate de 60 cm de côté, située dans le jardin public «Muzio de Tommasini» de la ville, porte sur les six faces les devises singulières: «Nous nous aidons l’un l’autre, je pardonne l’autre, j’aime en premier, j’écoute l’autre, je partage avec les autres et j’accueille chacun».

Reçue de la Commune de Trieste et réalisée par l’Association Action pour un Monde Uni (AMU), expression sociale du Mouvement des Focolari, lors du centenaire du début de la première guerre mondiale, l’initiative est le fruit d’un projet déjà commencé dans d’autres villes italiennes comme Trente et Rovigo, mais aussi dans des pays plus lointains comme la Hongrie et le Pakistan.

Avec quel objectif? Celui de favoriser des parcours d’éducation à la paix, en impliquant en particulier les enfants et les adolescents des écoles mais aussi les enseignants, les éducateurs, les familles et tous les adultes de tout âge qui désirent s’engager sur ce front important et toujours actuel.

Dado_della_Pace_Trieste_02Les classes d’écoles de tout ordre et de tout grade ont participé nombreuses à la cérémonie bondée, conduite par Roberto Mosca, d’Action pour le Monde Uni et réjouie par les musiques et les chants de nombreux enfants, adolescents et jeunes. Sont également intervenus, en plus du maire adjoint Fabiana Martini, les adjoints communaux aux Travaux publics, Andrea Dapretto, à l’Education, Antonella Grim qui ont souligné la validité du projet, ainsi que l’importance et la valeur de construire des relations vraies et de paix.

Celui qui passera devant le nouveau «parterre de la paix», avec à son centre le ”dé de la paix”, pourra le faire basculer pour commencer, presque comme un jeu, à construire un chemin de paix personnel mais toujours important.

Inspiré par l’art d’aimer proposé par Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, ce ”jeu pédagogique” vise ainsi à faire mettre en pratique chaque jour, la phrase qui sort du lancer de dé. L’initiative se développe dans le cadre d’un projet didactique plus ample, qui a vu et voit engagés différents enseignants, de nombreuses classes, surtout maternelles et primaires, qui ont déjà commencé avec les enfants, un parcours quotidien de sensibilisation à la paix et à la solidarité.

Source: Bureau de Presse de la Commune de Trieste

 

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Évangile vécu: il y a toujours quelque chose à donner

20141215-01Quelque chose à faire

Lorsque nous, les jeunes, avons appris que, hors de la ville, dans le désert, il y avait une colonie de 1000 personnes touchées par la lèpre, nous sommes allés voir la situation et avons découvert que tout manquait, même l’assistance médicale. Après avoir contacté Caritas, nous avons formé un groupe de chrétiens et de musulmans qui s’y rendent les jours où ils ne travaillent pas. Pour être d’une aide concrète, deux étudiants en médecine se sont renseignés sur les méthodes de traitement de la lèpre. Quelques-uns se sont occupés d’autres services, comme peindre les habitations. Un autre, journaliste, a écrit des articles dans différents journaux et revues de manière à informer et sensibiliser le plus de personnes possible au problème. Surtout, nous avons remarqué que ces malades ont besoin de quelqu’un qui les écoute: c’est encore plus important pour eux que les médicaments. L’expérience nous fait comprendre que chacun peut toujours faire et donner quelque chose dans l’intérêt des autres.

S.H. – Égypte

Le chariot

20141215-02Ce pauvre avait déjà toqué plusieurs fois à notre porte pour demander de l’argent. J’ai toujours pensé qu’il est mieux d’enseigner à pêcher plutôt que d’offrir le poisson. C’est pourquoi je me suis mis à lui construire un petit charriot pour vendre des gâteaux et du café. Avec une petite table métallique que nous avions à la maison, j’ai fait la vitrine, et avec le produit de la vente de papier, j’ai acheté les roulettes. Il en est résulté un beau chariot. Ensuite, nous sommes allés à Bogota, dans la zone fréquentée par ce pauvre, pour le lui livrer. Il était émerveillé, si heureux qu’il a demandé de se faire prendre en photo avec nous. Il s’est immédiatement mis à travailler et, maintenant, il a une vie plus digne.

O.M. – Colombie

20141215-03J’ai trouvé un ami!

J’allais en voiture chez le médecin. Il pleuvait et j’étais pressé. Je venais de dépasser un homme qui marchait difficilement sur le trottoir lorsque j’y ai repensé. J’ai alors reculé et je l’ai invité à monter. Il se rendait aussi chez le médecin… le même que moi! Dès qu’il l’a su, il s’est exclamé: “Aujourd’hui, j’ai trouvé un ange!” En effet, je m’appelle justement Angelo (ange en italien) et lorsqu’il a su, il a bien rigolé. Après le médecin, j’ai accompagné Antonio (c’est son nom), d’abord pour faire quelques courses, ensuite chez lui, où il m’a présenté sa femme Antonietta. En me racontant une partie de leur histoire, ils m’ont offert un petit verre de liqueur et des biscuits faits maison. Au moment de partir, nous nous sommes échangés les numéros de téléphone et promis de nous rencontrer encore. Antonio: “Aujourd’hui, j’ai trouvé un ami”. Et Antonietta arrive avec 12 œufs frais: “Ils sont encore chauds, je viens de les ramasser”. Il semblait que le temps s’était arrêté. Vraiment, il y a plus de joie à donner qu’à recevoir!

Angelo D.N. – Italie

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Celui qu’on attend (Igino Giordani)

20130812-01La merveille de la Rédemption débute avec la naissance du Rédempteur: le roi de la création ne trouve pas une pièce pour venir au monde, tout comme il ne trouvera pas, par la suite, une pierre où faire reposer sa tête.

Il fut  l’homme par excellence. Il se présente à l’humanité pour laquelle il était venu, sous le visage d’un bébé, couché dans une mangeoire.

Même les Romains attendaient le Sauveur du monde sous les traits d’un jeune homme qui aurait inauguré un nouveau cycle, une nouvelle Ère. De même les grecs, et aussi les Perses.

Quant aux Juifs ils l’attendaient à la Lumière des prophéties, projetant sur Celui qui viendrait les espérances messianiques d’une renaissance du passé avec un renversement des choses.

Un renversement déjà signifié par cette humble naissance : elle mettait le Fils de Dieu au rang des victimes des guerres et des inondations, au milieu des sans-abris, des pauvres, au niveau le plus bas de la misère universelle, tout comme serait sa mort sur le gibet de la plus grande ignominie.

Quelle présentation insolite du divin: une nuée d’anges au-dessus et au-dessous des bergers en petits groupes. Mais plus stupéfiantes encore furent les célestes mélodies entonnées par les anges entourant cette singulière naissance: Gloire à Dieu dans le Ciel! Paix sur la terre aux hommes!

La gloire pour Dieu va de pair avec la paix pour les hommes, c’est en substance l’écho de ce message. La paix de Dieu c’est sa gloire. La gloire des hommes c’est leur paix.

C’est un lien vital qui intègre en lui-même le rapport des valeurs divines et humaines induites par l’Incarnation: grâce à elle la nature divine et la nature humaine s’unissent en une seule personne qui relie alors l’infini à ce qui est fini, l’éternel à ce qui est transitoire, la gloire à la paix.

C’est un lien si fort qu’on ne peut séparer la gloire de Dieu de la paix des hommes. Si l’une existe, l’autre aussi, et inversement.

Mais qu’elle est grande et riche de conséquences cette première annonce évangélique, elle qui précise par avance l’effet de l’amour sur les personnes et sur la société : ce fils de prolétaire est porteur d’une loi d’amour qui instaure un monde nouveau. Cet effet c’est la paix. Et s’il y a la paix, cela veut dire que dans l’esprit de chacun et dans les relations avec tous, agit cette lumière divine qui est la charité ; cela signifie que les hommes se sentent frères parce qu’ils respirent la présence d’un unique et même Père.

La plus grande gloire que les hommes peuvent rendre à Dieu au plus haut des cieux c’est d’assurer, avec bonne volonté, la paix entre les êtres raisonnables de notre planète, l’une des plus basses, débordante de la méchanceté des uns envers les autres.

Grâce à la paix, notre vie terrestre se divinise. Si au lieu de perdre notre temps à nous haïr on se met à le gagner en nous aimant, on abrite en nous le Très-Haut qui demeure ainsi dans son essence, dans son milieu : l’amour. Dieu – nous enseignent les mystiques – ne demeure que dans la paix.

Voilà comment, en raison de la présence du Christ, une étable se transforme en paradis; une simple cabane peut devenir une église ; un bureau aussi, et même un Parlement !

(Igino Giordani, Parole di vita, SEI, Torino, 1954, pp. 21-23)

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

India. Udisha est beaucoup plus que cela.

20141212-01«Il ne s’agit pas d’une simple école des devoirs ou d’une pure opportunité de travail. Udisha est beaucoup plus que cela, un réel point de référence pour les enfants, les familles et la communauté toute entière». C’est Susanna qui l’écrit, jeune volontaire italienne, la première de l’Italie à prester un service pour ce projet du Mouvement des Focolari à Goregaon, un des slum de Mumbai, 400 mille habitants, à 40 minutes en train du centre ville.

Udisha, dans l’urdu «Le rayon de soleil qui apporte une aube nouvelle» concerne chaque année plus de 100 enfants, adolescents et jeunes (de 4 à 22 ans) et beaucoup de mères: elles sont au nombre de 60 celles qui sont insérées dans les projets de microcrédit. Il s’agit d’un projet né sur la base de la spiritualité de l’unité, selon la conviction de Chiara Lubich que dans l’Evangile vécu se trouve la plus grande force de transformation sociale.

Concrètement, il s’agit d’une activité d’école des devoirs, counseling, thérapie occupationnelle pour les enfants et les adolescents; on contribue au paiement des taxes scolaires; production et vente de bourses pour l’activité de microcredit; journées de convivialité et rencontres organisées par des parents et soutien économique pour les familles.

«Ce qui m’a le plus touché – continue Susanna, étudiante, – c’est la prise de conscience, surtout de la part des adolescents, de l’opportunité que leur offre le projet en tant qu’étudiants et comme personnes et par conséquent, leur engagement et leur participation active au projet lui-même. Les jeunes trouvent dans Udisha une réelle deuxième maison, des personnes en qui ils peuvent se confier et sur qui ils peuvent compter. Très importante, sous cet aspect, c’est la présence d’un counselor qui fournit un support psycho-éducatif aux ados et aux parents».

20141212-02Les volontaires vivent leur quotidien à Udisha, et l’impression est que le projet recouvre «un rôle central pour ceux qui en font partie. On le comprend par la manière avec laquelle les enfants travaillent en groupe entre eux et par la manière avec laquelle les plus grands sont responsables vis-à-vis des plus petits, les mères qui viennent à Udisha au moins trois fois par jour pour accompagner leurs enfants, leur apporter leur repas et les reprendre, pour retourner à nouveau travailler au projet des bourses qui les implique directement.

Significatif également le fait que parmi les enseignants de l’école des devoirs, il y ait aussi des filles qui, dans le passé étaient les destinataires du projet et qui continuent à en faire partie en tant que volontaires».

«Une expérience pour laquelle chacun peut mettre ce qu’il sait faire de mieux, au service des autres, dans le cas de Susanna par exemple, la danse: «J’ai pu enseigner la danse aussi bien aux adolescents qu’aux mamans, en préparant avec eux un spectacle à l’occasion de la fête de l’indépendance. Je me suis sentie particulièrement impliquée dans ce projet car cela m’a permis de me confronter avec les femmes qui ont adhéré avec enthousiasme à l’activité, me faisant ainsi comprendre l’importance de créer des espaces de détente qui leur permettent de consacrer du temps et de s’évader un peu de la routine quotidienne».

Une impression avant de quitter le sous-continent indien? «Je crois que l’expérience à Udisha représente une très belle opportunité parce qu’elle permet de vivre pleinement la réalité indienne: l’hospitalité, la dignité, la nourriture, l’aspect religieux et le respect réciproque pour les différentes religions et cultures, les rituels, les week-ends passés avec une famille hindoue et en général avec les familles de Udisha… par rapport aux craintes que j’avais eues avant de partir, tous ces aspects ont fait en sorte que ces craintes se sont évanouies».

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Juniors pour un monde uni, passion pour le futur

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Observer, impliquer, penser. .Mais aussi : agir, évaluer, célébrer. Ce sont 6 actions qui résument les étapes pour élaborer un projet sur le territoire qui devrait impliquer une communauté tout entière, partant des jeunes. Comment ? En stimulant un regard différent sur le parcours quotidien personnel, par exemple de chez soi à l’école, en racontant des situations, des faits qui mettent en évidence un problème spécifique. De là, la planification d’une intervention qui respecte les indicateurs « pros sociaux » et de fraternité, par « pros sociaux on entend ces comportements qui, sans rien attendre en retour, favorisent les autres selon leurs besoins, en augmentant la possibilité de provoquer une réciprocité positive.

20141211-01Ce n’est qu’un des projets et des actions mis en route dans le vaste panorama des Juniors pour un monde uni : il existe aussi Run4Unity, Super Soccer, le Chantier Homme Monde, Colorons la Ville, les Projets-donner de Schoolmates et d’autres encore en élaboration, rendus possibles grâce aussi à un réseau d’animateurs, de jeunes et d’adultes. Ces jours-ci, à Castelgandolfo (27-30 novembre) une centaine de personnes s’est réunie, en majorité de l’Italie, avec des représentants de la France, Belgique, Luxembourg, Espagne, Portugal, Slovénie, Hongrie et à quelques kilomètres plus loin du Guatemala, Paraguay et Inde.

Ce qui les unissait c’était la passion de former les nouvelles générations en travaillant ensemble. Peu importe le temps et l’énergie nécessaire, ils avaient la conviction que « sans travail de formation adéquate, il est illusoire de penser pouvoir réaliser un projet sérieux et durable au service d’une nouvelle humanité ». Le pape François l’avait dit, lors de l’audience générale avec le mouvement des Focolari, en donnant comme consigne la parole « faire école ». « Chiara Lubich avait en son temps forgé une expression qui reste de grande actualité : aujourd’hui – disait-elle – nous devons former des « hommes-monde », hommes et femmes avec l’âme, le cœur, l’esprit de Jésus et pour ce faire capables de reconnaître et d’interpréter les nécessités, les préoccupations et les espérances qui habitent dans le cœur de tout homme ».

Mais pour former, il faut se former : voilà pourquoi un grand espace s’est fait autour de l’approfondissement de la pensée de Chiara Lubich sur l’éducation, et une approche psychopédagogique visant à développer les « Life Skills » (compétences pour la vie) dans le groupe des adolescents. En plus de l’éducation « entre semblables », dont un adolescent a vraiment besoin, le rôle de l’animateur reste fondamental, un adulte qui donne confiance, qui laisse la place à la créativité, à la libre initiative, à la possibilité de faire l’expérience, de faire la preuve sur soi-même.

20141211-02C’est avec ce regard que prennent vie les nouvelles initiatives, comme Up2Me-Project, un projet d’éducation à l’affectivité et la sexualité au cours de cet âge en évolution, développée en synergie avec l’équipe des Juniors pour un monde uni et Familles Nouvelles, qui s’adresse aux préadolescents et aux adolescents. Le paradigme de référence est la personne-relation, dans la vision anthropologique qui naît du charisme de l’unité, c’est-à-dire la personne dans son être en relation avec l’autre, dans sa capacité d’aimer et d’être aimée, de donner et d’accueillir.

L’invitation à reconnaître les “signes des temps” dans la révolution digitale, et à s’immerger dans cette culture sans ingénuité, vient de Jesús Morán lors d’un moment de dialogue avec les animateurs. Et Maria Voce, à 30 ans de la naissance du vaste mouvement de jeunes des Focolari, a relancé le parcours des Juniors pour un monde uni en les invitant à « une plus grande attention à la pauvreté et à la sobriété de vie » en cheminant avec les jeunes pour sortir du risque constant de la société de consommation qui, à cause du dernier smartphone, peut te faire perdre de vue les grandes pauvretés matérielles.

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Pour une Amérique latine plus humaine et fraternelle

20141210-02«A 64 ans de l’institution de la Journée Internationale des Droits Humains [10 décembre] et de l’appel lancé par l’Assemblée générale des Nations Unies, ”A tous les peuples du monde”, nous, membres de UNIRedes, nous voulons rendre publique notre constitution en ligne, décidée à activer des liens authentiques de collaboration, finalisés à la construction d’un monde plus juste, solidaire, à la recherche du respect entier des droits humains». C’est ainsi que commence le ”Manifeste” signé à l’occasion de la Journée Internationale des Droits Humains, par les 50 et plus organisations sociales, initiatives et mouvements de 12 Pays d’Amérique Latine et des Caraïbes impliqués dans UNIRedes.

Quels sont leurs points communs? L’engagement dans le changement social à travers une culture basée sur la fraternité, comme expression sociale du charisme de l’unité de Chiara Lubich. Ils œuvrent sur différents fronts: incidence politique, sociale, économique, environnementale, intergénérationnelle et culturelle. Principale caractéristique: la promotion du protagonisme et de la participation des divers acteurs intéressés.

Le ”Manifeste” exprime, en plus de «L’engagement à cultiver et diffuser dans notre milieu, une culture qui respecte et protège la dignité, la liberté et les droits de chaque être humain; à oeuvrer sans cesse dans le but de réveiller, sur notre territoire, une conscience ferme et convaincue de la valeur de chaque être et à diffuser cette vision parmi le plus grand nombre de personnes, en partageant des expériences, de bonnes pratiques, du matériel pour la formation et les certificats d’aptitude de nos membres, nécessités et carences, pour un soutien réciproque sans barrières géographiques ou d’idiome et grandir dans la conscience que nous faisons tous partie d’une famille».

En définitive, UNIRedes désire rendre publique la disponibilité à collaborer et «à soutenir tous ceux qui désirent travailler ensemble, en rendant ainsi plus visibles et concrètes la justice et la fraternité, qui sont des forces capables de combler le manque de dignité auquel beaucoup d’êtres humains sont soumis». Pour cela, ils lancent «un appel public aux institutions gouvernementales, aux organismes de la société civile, aux personnes qui soutiennent des initiatives et actions sociales, à s’unir et à partager les efforts, pour que nous puissions construire un monde dans lequel les droits de chaque homme ne soient pas violés, mais protégés et garantis». Unir, donc, les efforts des personnes engagées depuis des années dans les périphéries latino-américaines, pour la construction d’un monde plus fraternel.

Pour en savoir plus: www.sumafraternidad.org (http://www.sumafraternidad.org/web/)

Contacts: info@sumafraternidad.org (AR) / uniredes@focolares.org.br (BR)

Organisations qui font partie de UNIRedes:
mapa-UNIRedes2014Apadis (Asociación de Padres de Ayuda al Discapacitado) – AR
Asociación Civil Nuevo Sol – AR
Associação de Apoio à Criança e ao Adolescente (AACA) – BR
Associação de Apoio à Família, ao Grupo e à Comunidade do Distrito Federal (Afago-DF) – BR
Associação de Apoio à Família, ao Grupo e à Comunidade de São Paulo (Afago-SP) – BR
Associação Famílias em Solidariedade (Afaso) – BR
Associação Famílias em Solidariedade de Cascavel (Afasovel) – BR
Associação Nacional por uma Economia de Comunhão (Anpecom) – BR
Associação Civitas – BR
Associação Pró-Adoções a Distância (Apadi) – BR
Associação Nossa Senhora Rainha da Paz (Anspaz) – BR
Casa de los Niños – Bolivia
Casa do Menor São Miguel Arcanjo – BR
Centro de Atención Integral Las Águilas – MEX
Centro Social Roger Cunha – BR
Codeso (Comunión para el Desarrollo Social) – UY
Colégio Santa Maria – MEX
Dispensario Medico Igino Giordani – MEX
Editora Cidade Nova – BR
Fazenda da Esperança – BR
Fundación Unisol – BO
Fundación Mundo Mejor – CO
Grupo Pensar – BR
Hacienda de la Esperanza de Guadalajara – MEX
Instituto Mundo Unido – BR
Núcleo de Ação Comunitária (NAC)/Núcleo Educacional Fiore – BR
Núcleo de Ação Voluntária (NAV) – BR
Promoción Integral de la Persona para una Sociedad Fraterna – MEX
Refúgio Urbano – MEX
Saúde, Diálogo e Comunhão – BR
Sociedade Movimento dos Focolari Nordeste/Escola Santa Maria – BR
Sociedade Movimento dos Focolari – BR
Unipar (Unidad y Participación) – PY

UNIRedes est présent à travers des initiatives sociales et des mouvements également au Chili, Cuba, El Salvador, Guatemala et Vénézuela.

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Justice, un exercice continu

20141210-01“Je travaille dans la justice pénale (province de Santa Fe) depuis vingt ans. Ma profession n’est pas une bonne carte de visite dans l’Argentine d’aujourd’hui où les relations se sont dégradées: avec ou sans raison, institutions et fonctionnaires font l’objet de soupçons permanents.

Depuis ma première expérience avec les Gen (jeunes du mouvement des Focolari), la spiritualité de l’unité éclaire ma vie et donne sens à ma présence dans ce milieu où le délit, la violence, le non-amour sont plus présents que « l’amour, qui est la plénitude de la loi », comme le dit Saint Paul. Au cours de ces années de défis permanents, j’ai cherché à orienter la formation professionnelle, l’éthique, les plans de carrière, les relations sociales au service des personnes et certaines avancées laborieuses dans cette direction ont jalonné mon parcours de façon déterminante.

Lorsque, mon épouse et moi, avons décidé d’adopter un enfant, nous n’avons pas voulu recourir à des connaissances qui auraient pu accélérer nos démarches d’adoption, alors que d’autres couples, renvoyés à leur solitude, souffraient de voir les leurs suspendues. Nous avons été enfin convoqués : la fonctionnaire de service, qui me connaissait, resta très surprise de notre attitude durant toutes ces années d’attente. Avec l’arrivée de notre fille adoptée, nous avons eu la confirmation que les plans de Dieu sont parfaits et ne se réalisent que si nous faisons Sa volonté.

J’ai dû une fois m’occuper d’un procès où l’accusé était prêt à se faire justice lui-même en cas de verdict défavorable. Par ailleurs je continuais à recevoir des lettres anonymes inquiétantes évoquant le caractère dangereux de ce prévenu et ses liens étroits avec le pouvoir local. Malgré tout, je suis resté fidèle aux exigences juridiques du procès et à plusieurs reprises j’ai dû lui rappeler fermement les obligations que la procédure exigeait. Le verdict final ne lui a pas été favorable, mais j’avais construit avec son avocat une relation de confiance qui dure encore aujourd’hui. Le procès une fois terminé, cette personne est venue me saluer : elle tenait à me dire qu’elle reconnaissait avoir eu des attitudes violentes et que, dans certaines situations où elle sentait monter la violence en elle, elle confiait à son fils la solution de problèmes qu’elle ne pouvait pas résoudre elle-même.

Comme les procès font l’objet d’une instruction écrite, il en résulte une montagne de papiers dont la consultation s’avère difficile. Aussi arrive-t-il souvent de voir que les accusés et leurs proches en souffrent, sans pouvoir rien faire. C’est dans ces moment-là que la mise en place d’espaces de partage permet de mettre en valeur la dignité de chacun, premier pas vers l’espérance d’une vie meilleure.

Parfois le seul fait d’écouter une personne de tout son esprit et de tout son cœur, peut nous apporter un éclairage qui dépasse le cadre formel de la procédure et de l’interrogatoire d’un détenu : il peut alors arriver que l’accusé confie le drame qu’il vit et que, grâce à une juste connaissance des faits, le juge puisse prendre une décision vraiment humaine. Cela m’est arrivé très souvent, par exemple lorsque j’ai ordonné un examen psychiatrique pour un détenu que j’avais écouté en profondeur. Il courait en fait le risque d’une tentative de suicide et ce choix fut déterminant pour qu’il retrouve son équilibre.

Vous le savez mieux que moi: ce qui fait la différence, toujours et partout, c’est l’amour, y compris dans l’exercice de la justice”

(M.M. – Argentine)

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Se marier, pourquoi ?

 

2014FidanzatiSera-t-elle la personne qu’il me faut ? La précarité donne-t-elle la possibilité de faire des programmes à long terme ? Pourquoi se marier fait-il peur ? Celui qui a l’intention de construire un futur à deux aujourd’hui doit affronter des choix, des difficultés, des doutes. Un parcours en montée et un rapprochement avec d’autres couples peut aider à vivre son propre choix de manière responsable.

Il y a beaucoup de jeunes qui sentent l’exigence d’une préparation. Inès, espagnole, travaille dans le domaine de la mode, même si elle a été licenciée depuis peu ; Elle va se marier en juillet prochain avec Alejandro, commerçant. Ils sont de Madrid, il a entendu parler du cours par d’autres qui en avaient fait l’expérience : « Investir pour notre futur vaut plus que tout, voilà pourquoi nous avons tout fait pour y être ». Vu le coût élevé du voyage, un couple de Brésil  a demandé que leur cadeau de mariage soit anticipé.

Ce sont des jours de réflexion profonde et d’échanges sur différents thèmes grâce à des témoignages, des exposés faits par des experts, des ateliers qui abordent la vie de couple et de famille sous divers aspects: économie, vie professionnelle, sobriété, communication, affectivité, responsabilité parentale. « De tels sujets nous forment en tant que future famille – continue Inès – et favorisent notre connaissance réciproque. C’est vraiment « ce » que nous voulons ? »

Plus de 200 fiancés se sont rencontrés à Castelgandolfo (20-30 novembre 2014), avec traductions simultanées en dix langues, pendant le congrès annuel des Familles Nouvelles, qui s’occupe de la formation des fiancés même au niveau local et régional.

2014Fidanzati2La culture moderne centrée sur le bien-être personnel, n’encourage pas le mariage qui implique un lien pris devant la société, demande un engagement et même quelques renoncements. Mais le tissu social et familial donne du poids à la relation et au partage entre familles, chaque “cellule” est une ressource pour les autres.

« La reconnaissance légale est importante pour moi », dit Adolfo qui fréquente Antonella depuis dix ans, ils vivent ensemble depuis cinq ans ; en avril ils se marieront selon un rite mixte parce que lui n’est pas croyant et elle catholique. « Je me demandais si cette différence de conviction aurait entraîné des problèmes entre nous, mais par la suite nous avons appris à nous accueillir et la diversité de l’autre s’est avérée être un stimulant. Puis l’année dernière je suis tombée malade, continue-t-elle. Cette épreuve a fortifié la relation entre nous et nous a orientés à faire ce pas vers le mariage. »

“ Du point de vue économique, pour nous la situation est incertaine parce que j’ai un contrat comme employée jusqu’en février, ensuite on ne sait pas – explique Ana de Belgrade – alors qu’Alexandre, son ami, joue du violon dans un orchestre. « Nous avons compris qu’on peut chercher de petites solutions économiques et voir ce qui est vraiment utile ». Trois couples serbes sont arrivés ensemble, des couples mixtes: l’un est catholique et l’autre orthodoxe. « Notre désir est de comprendre comment vivre le mieux possible la différence entre nous pour qu’elle devienne une richesse et non un obstacle ».

L’expression “pour toujours” peut aussi faire peur – dit une des familles du staff organisateur du congrès – « mais elle n’est pas synonyme de perfection. La perfection consiste plutôt à toujours recommencer chaque fois qu’il y a un coup d’arrêt ou une difficulté dans la relation ». « Un mariage n’est pas réussi uniquement parce qu’il dure, mais sa qualité est importante. Rester ensemble et savoir s’aimer pour toujours est le défi des époux chrétiens » avait dit le pape François aux fiancés à l’occasion de la fête de Saint Valentin 2014 ».

« Dans le mariage les époux ne se donnent pas quelque chose, mais eux-mêmes dans un jeu continuel d’unité et de distinction – ainsi s’exprimait Chiara Lubich à Lucerne en 1999 – et dans ce dynamisme se cache leur futur, un futur qui les conduit au-delà d’eux-mêmes, en particulier lorsqu’ils engendrent de nouvelles vies et de cette communion plus ample la famille devient génératrice de socialité ».

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Paraguay: 50 ans des Focolari

2014Paraguay50-1Vy’aguasu peteĩ ñe’ẽme (grande fête en une seule langue), c’est ainsi qu’a été intitulé l’événement, en guarani, langue officielle du pays avec l’espagnol. Et l’unique langue était celle du cœur. “Avec une grande joie, je m’unis à vous pour le 50ème anniversaire de l’arrivée de l’Idéal de l’unité en votre chère terre guarani, que vous fêtez aujourd’hui dans le Centre Mariapolis “Mère de l’Humanité”. Notre pensée s’adresse avec gratitude à ceux qui ont été les premiers instruments de Dieu…”, écrit Maria Voce à l’occasion de la fête du 16 novembre dernier.

Certains d’entre eux, artisans des débuts du Mouvement au Paraguay, ont raconté la fascination de la découverte d’une nouveauté et l’aventure de suivre “une lumière qui illuminait chaque coin de l’existence”. L’amour évangélique, inconditionnel, concret et exigeant, remplissait et continue à remplir la vie de ces octogénaires pleins de vie et de sagesse.

2014Paraguay50-2À partir de la spontanée vie évangélique du premier groupe s’est développé, au fil des ans, l’actuel Mouvement, présent dans toutes les principales villes du pays. Comme dans la “parabole de la graine de moutarde”, devenue “un grand arbre qui étend ses branches sur le monde entier”, comme l’imaginait Chiara Lubich.
Sur le fil rouge des “trois mots” que le pape François a récemment adressés aux membres de l’Assemblée générale des Focolari, la journée a présenté de brèves réflexions sur “contempler, sortir et faire école“, enrichies par des expériences concrètes et incisives d’actions dans le domaine de la bioéthique et de la politique, de l’inclusion sociale.

Aussi au Paraguay, la lumière de l’Évangile se fait chair dans la culture, dans la manière d’être et de vivre du peuple qui l’habite. Et ici, les racines de ses premiers habitants sont fortes: les Guarani, les plus nombreux parmi les vingt peuples originels présents sur ces terres depuis plus de 5000 ans, comme le confirment de récentes découvertes. Un peuple naturellement communautaire, qui vit en harmonie avec la nature et a un sens prononcé du sacré et de la dignité de la personne. La chercheuse en Histoire et professeure Diana Durán a résumé la richesse des valeurs ancestrales des Guarani et s’est faite la porte-parole de la proposition des Focolari: redécouvrir ces valeurs, après des siècles d’abus et de mépris, et les proposer comme antidote aux antivaleurs qui menacent la société. Une forte contribution vient du récent Synode sur la Famille, qui encourage à accompagner les personnes de près, à soulager leurs blessures pour relancer la famille, pilier de la société paraguayenne, encore fort, mais toujours menacé.

2014Paraguay50-3Après un vote online, le prix “L’Art du Dialogue”, à sa première édition, a été conféré à Mgr Adalberto Martínez Flores, pour la promotion du bureau Coordinateur multisectoriel de la province de San Pedro. Le Multisectoriel est né de son initiative en 2010, dans un contexte de fortes difficultés qui divisent la société. Grâce à cette initiative encore en cours, qui a réuni des propriétaires terriens, industriels, paysans sans terre et partenaires sociaux, d’importantes améliorations ont été obtenues, tant dans le climat social que dans les couches plus faibles.

Les communautés des Focolari présentes sur le territoire ont exposé ce qu’elles font: une vie où brille la solidarité, spécialement dans les situations de souffrance.
Les jeunes et les très jeunes. Le groupe musical a diverti toutes et tous dans un enthousiasme contagieux. Pendant que les juniors pour un Monde Uni, modèles crédibles de vie à contre-courant du “tout, tout de suite”, ont été les metteurs en scène et acteurs des moments partagés avec une centaine de jeunes.
Enfin, les plus petits, les Gen 4, ont conquis les personnes présentes avec la simplicité de leur vie évangélique.
Voir grandir la vie surprend toujours. Les premiers adhérents à l’idéal de l’unité de Chiara Lubich au Paraguay peuvent raconter qu’ils ont vu naître et se développer, durant ces 50 ans, des communautés chrétiennes vivantes, avec les joies et les douleurs typiques d’une famille qui s’agrandit.
Les défis sont et restent nombreux, mais lorsqu’on est unis, rien ne semble impossible.

 

7 décembre : un “Oui” depuis 1943 jusqu’aujourd’hui

Elle t’a demandé (la question est posée en espagnol): «“Peux-tu me raconter ce que tu as compris dans ton cœur quand tu es allée chercher le »

«Ciao, Chiara ! Je m’appelle Daniele et je viens de Turin. “Que t’a dit Jésus quand tu es allée acheter le lait pour ta maman ?”Cette question t’est posée par Pedro du Brésil».

Chiara : Oui. Ils me demandent donc de raconter ce qui s’est passé quand je suis allée chercher le lait. Cela s’est passé ainsi. Nous étions à la maison, avec mes deux petites sœurs et ma maman. C’était l’hiver et il faisait froid.

Alors, maman a dit à mes petites sœurs parce que je devais étudier : “Allez chercher le lait”. Une de mes sœurs a répondu : “Non” car elle était fatiguée et l’autre a dit : “Non” car elle était fatiguée elle aussi.

Alors, même si je devais étudier, j’ai eu envie de faire un acte d’amour et j’ai dit : “Maman, je vais chercher la bouteille de lait”. J’y suis donc allée.

Quand j’étais à mi-chemin, justement près d’un endroit qui s’appelle “la Vierge Blanche” – c’est écrit ici mais je ne sais pas si vous le voyez tous -, j’ai entendu dans mon cœur – pas avec mes oreilles mais dans mon cœur – comme si Jésus me disait : “Donne-toi toute à moi ; sois toute à moi ; donne-toi toute à moi”. Je lui ai répondu : “Oui”. Et j’ai éprouvé une très, très grande joie.

Puis, j’ai compris que lorsque nous faisons des actes d’amour, de belles choses se produisent. Parce que j’ai fait un acte d’amour en allant chercher une bouteille de lait, Jésus m’a appelée. Il m’a appelée à le suivre pour toujours. C’est l’autre réponse.

«Ciao Chiara ! Je m’appelle Stefano. “Comment t’es-tu donnée à Dieu ?” Cette question t’est posée par Mario de la Colombie».

«Chiara: Oui. “Quand tu as épousé Jésus, qu’as-tu éprouvé dans ton cœur ?” C’est Mariela du Paraguay qui te pose cette question”»

Chiara : Je dois donc vous expliquer ce qui s’est passé quand je me suis donnée à Dieu et quand je l’ai épousé. Cela s’est passé ainsi. Ce matin-là aussi, il faisait froid et une tempête que vous ne pouvez imaginer faisait rage ! J’avais ouvert mon parapluie mais je devais marcher contre le vent, contre la tempête, contre tout.

Il semblait que le diable ne voulait pas que je me consacre à Dieu parce qu’il savait que tout ce Mouvement naîtrait. J’avais donc l’impression qu’il m’empêchait de faire l’acte que je voulais faire. Mais j’ai continué à avancer avec courage.

Quand je suis arrivée ensuite à la porte de l’église où je devais me donner toute à Dieu durant la messe, celle-ci s’est ouverte toute grande et j’ai eu comme l’impression que Dieu m’embrassait, que le Seigneur m’ouvrait son cœur pour que j’entre.

Au pied de l’autel, un prie-Dieu avait été préparé pour moi. Je m’y suis agenouillée, j’ai assisté à la messe et, au moment de la communion, j’ai dit à Jésus : “Je suis toute à toi”.

Qu’est-ce que j’ai éprouvé à ce moment-là ? Un très grand bonheur car j’étais consciente que j’avais épousé Dieu et je pensais : “Si j’ai épousé Dieu, que se passera-t-il ? Dieu est tout-puissant, Dieu est grand, Dieu est infini. Que se passera-t-il ?”. Je ne savais pas qu’un Mouvement naîtrait dans le monde entier. Mais Dieu me faisait déjà comprendre que quelque chose de grand se produirait.

Puis, je suis rentrée à la maison. Ma mère ne savait rien, ni mon père ni mes sœurs ni mon frère. En chemin, j’ai rencontré sur une place une personne qui vendait des fleurs. J’avais très peu d’argent, presque rien : quelques pièces de monnaie.

Alors je les ai prses, j’ai acheté trois œillets rouges et de retour à la maison je les ai mis devant le crucifix. Rien de plus. C’est à ce moment-là qu’a commencé le Mouvement car après moi sont venues beaucoup, beaucoup de personnes et vous êtes venus vous aussi.

Chiara Lubich

Texte

Vidéo en italien et en anglais

[:it]7 dicembre: un “Sì” dal 1943 a oggi[:en]7th December: A “yes” lasting from 1943 till today[:zh]7th December: A “yes” lasting from 1943 till today

Elle t’a demandé (la question est posée en espagnol): «“Peux-tu me raconter ce que tu as compris dans ton cœur quand tu es allée chercher le »

«Ciao, Chiara ! Je m’appelle Daniele et je viens de Turin. “Que t’a dit Jésus quand tu es allée acheter le lait pour ta maman ?”Cette question t’est posée par Pedro du Brésil».

Chiara : Oui. Ils me demandent donc de raconter ce qui s’est passé quand je suis allée chercher le lait. Cela s’est passé ainsi. Nous étions à la maison, avec mes deux petites sœurs et ma maman. C’était l’hiver et il faisait froid.

Alors, maman a dit à mes petites sœurs parce que je devais étudier : “Allez chercher le lait”. Une de mes sœurs a répondu : “Non” car elle était fatiguée et l’autre a dit : “Non” car elle était fatiguée elle aussi.

Alors, même si je devais étudier, j’ai eu envie de faire un acte d’amour et j’ai dit : “Maman, je vais chercher la bouteille de lait”. J’y suis donc allée.

Quand j’étais à mi-chemin, justement près d’un endroit qui s’appelle “la Vierge Blanche” – c’est écrit ici mais je ne sais pas si vous le voyez tous -, j’ai entendu dans mon cœur – pas avec mes oreilles mais dans mon cœur – comme si Jésus me disait : “Donne-toi toute à moi ; sois toute à moi ; donne-toi toute à moi”. Je lui ai répondu : “Oui”. Et j’ai éprouvé une très, très grande joie.

Puis, j’ai compris que lorsque nous faisons des actes d’amour, de belles choses se produisent. Parce que j’ai fait un acte d’amour en allant chercher une bouteille de lait, Jésus m’a appelée. Il m’a appelée à le suivre pour toujours. C’est l’autre réponse.

«Ciao Chiara ! Je m’appelle Stefano. “Comment t’es-tu donnée à Dieu ?” Cette question t’est posée par Mario de la Colombie».

«Chiara: Oui. “Quand tu as épousé Jésus, qu’as-tu éprouvé dans ton cœur ?” C’est Mariela du Paraguay qui te pose cette question”»

Chiara : Je dois donc vous expliquer ce qui s’est passé quand je me suis donnée à Dieu et quand je l’ai épousé. Cela s’est passé ainsi. Ce matin-là aussi, il faisait froid et une tempête que vous ne pouvez imaginer faisait rage ! J’avais ouvert mon parapluie mais je devais marcher contre le vent, contre la tempête, contre tout.

Il semblait que le diable ne voulait pas que je me consacre à Dieu parce qu’il savait que tout ce Mouvement naîtrait. J’avais donc l’impression qu’il m’empêchait de faire l’acte que je voulais faire. Mais j’ai continué à avancer avec courage.

Quand je suis arrivée ensuite à la porte de l’église où je devais me donner toute à Dieu durant la messe, celle-ci s’est ouverte toute grande et j’ai eu comme l’impression que Dieu m’embrassait, que le Seigneur m’ouvrait son cœur pour que j’entre.

Au pied de l’autel, un prie-Dieu avait été préparé pour moi. Je m’y suis agenouillée, j’ai assisté à la messe et, au moment de la communion, j’ai dit à Jésus : “Je suis toute à toi”.

Qu’est-ce que j’ai éprouvé à ce moment-là ? Un très grand bonheur car j’étais consciente que j’avais épousé Dieu et je pensais : “Si j’ai épousé Dieu, que se passera-t-il ? Dieu est tout-puissant, Dieu est grand, Dieu est infini. Que se passera-t-il ?”. Je ne savais pas qu’un Mouvement naîtrait dans le monde entier. Mais Dieu me faisait déjà comprendre que quelque chose de grand se produirait.

Puis, je suis rentrée à la maison. Ma mère ne savait rien, ni mon père ni mes sœurs ni mon frère. En chemin, j’ai rencontré sur une place une personne qui vendait des fleurs. J’avais très peu d’argent, presque rien : quelques pièces de monnaie.

Alors je les ai prses, j’ai acheté trois œillets rouges et de retour à la maison je les ai mis devant le crucifix. Rien de plus. C’est à ce moment-là qu’a commencé le Mouvement car après moi sont venues beaucoup, beaucoup de personnes et vous êtes venus vous aussi.

Chiara Lubich

Texte

Vidéo en italien et en anglais

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

20141204-03« Lionello Bonfanti, je ne le connaissais pas. Aujourd’hui je ne suis pas seulement resté frappé par sa vie, mais je suis profondément ému ». C’est une des nombreuses impressions recueillies au terme du congrès « Droit à la recherche de la justice. La méthode de Lionello Bonfanti » : un après-midi riche en interventions qui s’est déroulé le vendredi 28 novembre à Parme au siège de l’Union Parmesane des Industriels. Quant à l’organisation, c’est Communion et Droit, section du mouvement des Focolari, qui voudrait chercher et diffuser, dans le domaine du droit, la centralité de la personne, sa dignité, sa capacité de relation et d’ouverture à la transcendance, en tant que sujet apte à donner au monde un visage plus en accord avec les aspirations des individus et des peuples. 

Un débat sur droit et justice, « centrés – comme l’a expliqué la professeur Adriana Cosseddu – sur une racine commune, où la justice, gardienne des relations, dépasse celle de la pratique légale pour devenir partage et capacité de se fondre en toute situation de malaise et de douleur. Elle possède une valence universelle, parce que c’est une possibilité offerte à tous de reconstruire dans une logique de gratuité des rapports infinis, presqu’à conserver – pour utiliser les mots de la philosophe Arendt – la capacité d’entrer en relation avec les autres et surtout, de se mettre à la place de l’autre ». 

Qui a tracé la méthodologie du rapport correct entre droit et justice ? C’est justement le magistrat Bonfanti : « De fait, à partir de sa vie il ressort – disait Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, dans un message adressé à tous les participants – que cette recherche de justice dépasse toujours la simple application des normes. Sa recherche vise toujours en premier les relations, la reconnaissance de la dignité de toute personne et de se mettre en rapport avec elle, que ce soit le collègue, l’avocat, le chancelier, la partie civile ou l’accusé, même s’il s’agit de cas graves. Son engagement à essayer d’appliquer le droit afin d’arriver non pas d’abord et uniquement à la vérité du procès, mais à la justice, l’a conduit dans et hors du tribunal, à prendre des orientations toujours plus larges ». 

Le respect de tout homme, de ses droits fondamentaux, fut le thème traité par le prof. Mario Ricca : en racontant des fables amusantes, dans une continuelle provocation adressée au public et tout particulièrement aux employés du monde juridique, l’ordinaire du Droit Interculturel de l’Université de Parme a souligné, entre autres, que la Déclaration universelle des droits humains est en réalité encore peu prise en considération et peu appliquée concrètem ent. 

20141204-01Une rencontre à caractère de formation, pour un public de magistrats, d’avocats et de notaires, sous le patronage de la Fondation Nationale du Notariat et du Conseil de l’ordre des Avocats. Les témoignages n’ont pas manqué, afin de démontrer que la méthode utilisée par le magistrat Bonfanti dans sa profession est toujours actuelle et applicable ; l’avocate Maria Giovanna Rigatelli, le préfet Mario Ciclosi et Gino Trombi, ami de Lionello ont apporté leur contribution. 

Une touche inhabituelle donnée par un morceau artistique sur Lionello Bonfanti, réalisé par le metteur en scène Maffino Maghenzani ; utilisant les paroles-mêmes du magistrat Bonfanti, dans un jeu de musique et d’images, les participants ont pu entrer de manière intime dans sa vie, son métier et son choix de vie pour construire de véritables rapports, profonds et durables avec tout homme. « Lionello – comme sa sœur Maria Grazia Bonfanti a défini le congrès – est vraiment revenu à Parme aujourd’hui. Cette rencontre, dans cette salle aussi prestigieuse, a été à la hauteur de sa vie, de ce qu’il a fait ».

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

GenRosso02Durant la tournée du Gen Rosso dans le Nord de l’Italie (Monza et Brianza, du 10 au 15 novembre), “il n’y a pas que des litres d’eau qui sont tombés, en raison des incessantes pluies, mais aussi beaucoup de grâces, que ceux qui ont pris part au projet continuent à nous témoigner”, écrivent les 18 artistes du groupe à leur retour. Les étudiants engagés dans le projet étaient 120 et provenaient de 11 instituts différents: “C’est la première fois qu’autant d’écoles ont participé ensemble”.

Le projet a été voulu et organisé par la communauté des Focolari en collaboration avec la “Fraternité Capitanio“, une communauté de personnes qui vivent le don de la fraternité selon la caractéristique particulière voulue par Bartolomea Capitanio, une institutrice qui a vécu à Lovere (nord de l’Italie) au début du XIXème siècle. La Fraternité Capitanio existe à Monza depuis 1977 comme communauté d’accueil pour jeunes femmes en difficulté, qui veulent faire un parcours de rééducation et de récupération de leur dignité personnelle et devenir constructrices de vie pour elles et pour les autres. “Avec elles, nous nous sommes immédiatement bien entendus et une amitié, qui assurément durera longtemps, est née”, déclarent encore des membres du Gen Rosso. “Au terme du projet, nous avons vu que ces jeunes filles et garçons ont compris et pleinement accueilli les valeurs intrinsèques de la comédie musicale “Streetlight“. Ils parlaient de famille, de force intérieure, de nouvelle confiance en eux-mêmes, et les voir pleurer lors de notre départ nous serrait le cœur… Mais ce n’était qu’un au revoir, avec la certitude que nous allions nous rencontrer de nouveau!”

Certains visages et expériences de ces jeunes sont passés à la télévision, dans un reportage sur Rai 3.

Je ne pensais pas qu’en une semaine on puisse avoir autant d’affection pour des personnes, mais c’est arrivé”, écrit Giada. “Chacun d’eux met son cœur dans ce qu’il fait. Alors un énorme merci, parce que chaque jour, avec leurs devises, ils nous enseignaient toujours quelque chose de nouveau et nous encourageaient à croire en nos rêves”. Giada était dans le groupe hip hop: “Si l’opportunité se présente – continue-t-elle – je conseille à chacun d’essayer parce que, selon moi, c’est une des plus belles expériences qui puissent jamais vous arriver!”

En deux jours, j’ai appris deux chorégraphies et, en six jours, j’ai rencontré environ 130 personnes absolument géniales, ma seconde famille très élargie”, écrit une autre. “Vous, du Gen Rosso, m’avez fait grandir et expérimenter une partie de mon rêve, vous m’avez fait comprendre ce que signifie les mots AMITIÉ et AMOUR. Vos enseignements sont comme l’or: uniques et précieux.”

Nostalgie de l’expérience vécue, mais aussi un grand message de maturité: “les 120 jeunes de Monza” le portent dans leur cœur, rappelant que – comme le disent les paroles d’une chanson de la comédie musicale – désormais “nous aimerons le chemin l’un de l’autre”.

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

[:it]Iniziato l’Anno della Vita Consacrata[:en]The Year of Consecrated Life Has Begun[:es] Inaugurado el Año de la Vida Consagrada[:pt]Iniciado o Ano da Vida Consagrada[:zh]獻身生活年已開啟

ReligiosiCamminoLe chemin de l’Église, malgré des vents contraires, est par nature un chemin d’espérance qui amène à Jésus Christ de manière irréversible. C’est la raison pour laquelle le logo retenu pour l’indiction de cette année spéciale rappelle les mots: Évangile, Prophétie, Espérance.

C’est avec cette conviction que les religieux et religieuses, les consacrés et les consacrées, hommes et femmes touchés par les charismes qui, ont embelli l’Église tout au long des siècles,se sont donné rendez-vous les samedi 29 puis dimanche 30 novembre, pour une Veillée de prière et une Célébration eucharistique pour ouvrir l’Année de la Vie consacrée.

Le samedi soir, à Rome, la basiliqueSainte-Marie-Majeure s’est remplie progressivement d’hommes et de femmes en habits aux couleurs variées pour la Veillée. “Cinquante consacrés hommes et femmes précédaient Mgr J.-L. Carballo dans la procession d’entrée à Sainte-Marie-Majeure,chacun tenant un luminion comme symbole des différents charismes, mais surtout, de l’Esprit qui allume à nouveau les cœurs en une seule âme”, racontent les pp. Theo Jansen et Mariano Steffan, du centre international des religieux de l’Œuvre de Marie, présents à l’événement comme représentants des religieux en lien avec à la spiritualité des Focolarià travers le monde.

“En commentant l’extrait d’Évangile sur le miracle de Jésus à Cana de Galilée, de la transformation de l’eau en vin, Mgr Carballo, qui présidait la Veillée de prière, disait entre autres, comment, pour recevoir le “vin nouveau”, nous devons aller à Jésus, savoir le rencontrer, savoir l’écouter, savoir le vivre”.

“Nous avons tous été frappés du fait que nous avions voulu commencer par nous mettre sous la protection de Marie la toute sainte. À partir de ce moment, en effet, les lectures de la Bible, lesextraits d’écrits de quelques fondateurs et les prières, me semblaient enveloppées de Son manteau”, raconte le p. Mariano. “Même le pape François, dans le message video enregistré pour l’occasion et écouté avant la conclusion de la Veillée, nous a confiés à Marie. Et la prière s’est conclue par une invocation à la Vierge”, ajoute le p. Theo Jansen.

Card_braz_de_aviz[1]La Célébration eucharistique du dimanche 30 dans la basilique Saint-Pierre a donné l’aval officiel à l’Année de la Vie consacrée. Le pape François, dans la salutation inaugurale quele cardinal João Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation, a lue en début de la célébration qu’il présidait, est revenue sur l’exhortation:”Réveillez le monde!”

Le p. Mariano disait:”Le Préfet de la Congrégation a fait sourire et réfléchir lorsqu’il a dit, dans son homélie à Saint-Pierre: ‘Des visages plutôt tristes chez des religieux et des religieuses, toujours sérieux, qui ne sourient jamais, ce n’est pas jolià voir … La joie s’exprime et se partage…'”.

Et le p. Theo, de conclure:”Ces deux événementsont laissé place à un air nouveau sur la Place Saint-Pierre. On pouvait lire sur le visage de tous la certitude qu’avec un début aussi magnifique, nous pouvions vivre une profonde espérance. Nous sommes rentrés chacun chez soien méditant toutes ces choses dans notre cœur, à l’exemple de Marie, avec la conviction que les prémices sont déjà là pour un changement de rythme de la vie religieuse et, nous le souhaitons, pour qu’elle puisse ‘réveiller le monde’ tel que le souhaite le pape François.”

Semences de l’Économie de Communion à Taïwan

Semences de l’Économie de Communion à Taïwan

Holy Love James Liao camp 06 crop rid« Les eaux du Sun Moon Lake reflètent les vertes montagnes de la région centre-ouest de Taïwan, la grande et belle île de la Mer de Chine que les explorateurs portugais appelèrent à raison ‘Formose’. Sa renommée porte ici chaque année des millions de touristes, même de Chine continentale. Ses pentes raides accueillent une luxuriante végétation où je reconnais des bosquets de bambous hauts de 15 mètres peut-être.

James Liao, la quarantaine, maigre comme beaucoup de ses compatriotes, nous attend à l’entrée d’un petit débarcadère et nous invite à nous installer à la poupe du Holy Love, un bateau à moteur récemment reconstruit et dont il a raison d’être fier : c’est le seul, sur ce lac, qui soit accessible aux fauteuils-roulants des personnes invalides.

La porte d’accès spéciale, la rampe, les crochets d’ancrage des fauteuils pendant la navigation ont coûté cher, et c’est pourquoi au début cela n’a pas été compris. Mais il le fallait, s’il est vrai que cette initiative est née pour vaincre les discriminations. Ainsi déjà 200 personnes invalides ont pu rejoindre notre camp“.

Holy Love camp 02 ridUne autre discrimination que James a voulu surmonter est celle qui concerne les aborigènes habitant ces lieux : les cinq emplois créés dans le camp ont été pour eux.

Le camp se trouve dans une petite clairière au fond d’une merveilleuse crique, pratiquement inaccessible par voie terrestre. La forêt qui l’encadre et le chant des oiseaux contrastent fort avec la rive opposée, faite de maisons, routes et commerces, où se dresse un énorme gratte-ciel, tandis que les meilleurs points de vue panoramiques sont l’apanage d’hôtel cinq étoiles tape-à-l’œil. Au centre de la clairière, une simple habitation de bois permet d’héberger une trentaine de jeunes, en deux chambrées, avec à côté une toiture pour la cuisine. Tout autour, côté montagne, ont été dressées des cônes en toile blanche de protection contre le soleil ou la pluie ; dans un coin, des caisses en plastique noir sont disposées en éventail, superposées de sorte que celles du dessus, pleine d’humus, soient à portée de main d’une personne assise : tout est étudié pour permettre aussi aux invalides la “green therapy“. Les petites plantes bien alignées qui poussent sur les caisses confirment que la thérapie a récemment été mise en pratique.

Holy Love green therapy 05 ridSur la rive du lac, près de l’appontement, sont disposés en bon ordre une vingtaine de très légers canots métalliques. “C’est du titane, récupéré il y a trente ans des carcasses des avions de la seconde guerre mondiale par le fondateur du camp, le Père Richard, un américain du Wisconsin, qui a tout quitté pour se consacrer à nous, Taïwanais, en commençant par les plus faibles. Avant moi, c’était lui le responsable des Special Need Centers (centres pour les défavorisés) du diocèse de Taichung, et il avait pensé à ce lieu pour leur rendre possibles des expériences formatives dont, sinon, ils auraient été exclus. Je ne l’ai jamais connu, mais j’ai éprouvé récemment une très grande joie en découvrant des vieux documents où il parlait justement d’un bateau accessible aux personnes invalides“.

La personne du Père Richard a aussi joué un rôle dans le choix de la foi de James, suivi de sa décision de quitter un emploi bien payé en banque pour étudier la didactique au service des défavorisés et travailler pour eux.

Chaque parole de James est enthousiasme pour tout ce qui est respect del’environnement, accueil, attention aux autres. Vraiment fascinant ! Mais ce qu’il fait, c’est une entreprise, et je lui demande donc comment va sa gestion économique. “Un grand motif de fierté pour nous est que nous sommes déjà en crédit, grâce au produit des excursions et des activités sportives que nous offrons aussi au grand public (en ville nous avons deux personnes qui travaillent pour nous, en lien avec les agences de tourisme). Ce n’est donc plus, comme auparavant, le diocèse qui nous soutient, mais nous qui lui versons des parts de bénéfices, précisément 30%. Un autre 30% va au Centers for Social Needs, 30% encore sont réinvestis dans l’entreprise et les 10% qui restent vont aux salariés, selon le schéma de l’Économie de Communion que nous avons adopté, parce que nous voulons suivre ses principes“.

Et pour que la chose soit claire, c’est écrit en gros caractères sur un panneau à l’entrée du bateau, pour introduire les passagers à la logique de l’Holy Love ».

Source : ÉdeC online

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Junior pour un monde uni : le plus beau but

20141203-01Un tournoi de foot où ce n’est pas une seule équipe mais bien deux qui gagnent et à des endroits de la planète quelquefois très distants ! Où pratique-t-on et récompense-t-on l’Art Play ? Où les sponsors sont-ils disposés à payer pour chaque but marqué afin de financer des bourses d’étude pour des enfants de pays désavantagés ? Beaucoup d’initiatives et deprojets de solidarité ? Une « troisième mi-temps »… ?

Voilà ce qu’a été et bien plus encore le Super Soccer World 2014, nous raconte Federico Rovea, un des organisateurs de l’événement. La manifestation sportive a été organisée par « les Juniors pour un Monde Uni » du mouvement des Focolari et a fait participer 56 équipes de foot de différentes villes du monde ».

Deux équipes gagnent. La caractéristique de ce tournoi est que ce sont deux équipes de villes jumelées qui gagnent. Elles jouent symboliquement ensemble à distance, en donnant au championnat une dimension planétaire.

Parmi les 14 jumelages : les juniors de Bečej, petite ville de Serbie, jumelée avec Tlencem en Algérie ; ceux de Loppiano (Italie) avec les juniors de Florianópolis au Brésil, la ville italienne de Rieti a joué au même moment en temps réel que Buenos Aires (Argentine).

Ce dernier jumelage, comme pour les autres, n’a pas été uniquement « idéal ». De fait durant le tournoi, ils ont pu réaliser une liaison téléphonique avec l’Argentine pour partager avec les participants d’Amérique du Sud le même esprit d’amitié et de fraternité. Les jeunes de Rieti ont communiqué – en plus des expériences de la journée – aussi quelques projets de solidarité nés justement grâce à Super Soccer. C’est-à-dire : l’organisation d’activités sportives pour jeunes portant un handicap et la récolte de fonds pour les nécessiteux, avec la vente de gâteaux. Les parents présents, enthousiastes de l’initiative, se sont fortement impliqués.

Art Play. Sur les terrains de sport, les jeunes ont mis en jeu – en plus de la passion pour le sport – l’esprit de l’Art Play. Il s’agit de quatre règles fondamentales :

  • Le respect envers les autres
  • La coopération
  • La responsabilité
  • La relation

20141203-02Différents éléments du tournoi sont entrés en jeu pour donner des points aux équipes autant que les buts marqués. Les arbitres étaient donc bien attentifs non seulement au respect des règles de foot mais aussi à l’esprit qui animait les participants, en donnant des bons points à qui se faisait remarquer en le vivant. « Les jeunes faisaient attention à ces règles autant qu’aux buts. A mon avis, ce règlement devrait être inséré dans les règles des championnats mondiaux », affirmait un des professeurs de gymnastique faisant partie de l’organisation.

Bourses d’étude. En lien avec le tournoi : aussi le projet « Schoolmates », qui propose de trouver un sponsor qui dans chaque ville soit disposé à donner, pour chaque but marqué, une aide économique afin de financer des bourses d’étude en faveur des enfants des pays désavantagés. Les 367 buts marqués ont fourni 2.370 €, pour un total de 22 bourses d’étude.

La “troisième mi-temps”. Un moment festif auquel tous ont participé sportifs et non. Une aide précieuse pour porter l’esprit de la compétition sportive aussi hors du terrain de jeu.

Super Soccer World, une fête plus qu’un tournoi, au ton de la mondialité et du partage, de la solidarité et du respect de l’autre, que les jeunes ont eu la possibilité d’expérimenter sur le terrain de jeu mais surtout en dehors. Rendez-vous à l’année prochaine !

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Turquie: ce que nous a laissé le pape François

20121202-02C’est vrai, l’Esprit Saint suscite une grande diversité de charismes dans l’Eglise; apparemment cela semble créer du désordre, mais en réalité, sous sa gouverne, cela constitue une immense richesse, parce que l’Esprit Saint est l’Esprit d’unité, ce qui ne veut pas dire uniformité. Seul l’Esprit Saint peut susciter la diversité, la multiplicité et, en même temps, créer l’unité »

Ces propos du pape François dans la Cathédrale de l’Esprit-Saint d’Istamboul, prononcés devant le millier de fidèles de cette Eglise catholique très diversifiée, nous ont procuré une grande joie. Non seulement, mais ils ont confirmé en nous la conviction que la présence, même petite, du Mouvement des Focolari a toute sa raison d’être sur cette terre et d’y poursuivre le chemin entrepris depuis 1967 : un focolare s’était alors ouvert à Istamboul, à la demande explicite du Patriarche Athénagoras. Mais comment avons-nous vécu ces journées ?

Avec beaucoup de joie et d’émotion! Naturellement l’Eglise catholique nous a associés à la préparation de cette visite et, à la demande du Patriarcat, nous avons aussi travaillé dans la salle de Presse. Grâce à la relation très proche qui nous lie au Patriarche Bartholomée, nous avons pu l’assurer en personne de nos prières tout au long de ces journées. Nous avons aussi été des proches témoins de sa joie de plus en plus grande, de sa profonde affection pour le pape François et de sa passion pour l’unité !

Deux focolarines se sont occupées de l’hébergement du Saint Père à la Nonciature et étaient présentes à la messe qu’il a célébrée en privé le dimanche matin. Nous lui avons fait parvenir les salutations des membres du Mouvement en Turquie et aussi des lettres et cadeaux de la part de quelques unes de nos amies musulmanes. Nous avons donc participé à la messe à la Cathédrale – où un focolarino prêtre a concélébré -, et le dimanche matin à la liturgie du Phanar.

Le message de fraternité et de recherche d’unité à tous les niveaux que le pape François laisse à la Turquie touche la question de fond de ce pays qui est comme un « pont » et de sa population très diversifiée.

Sans aucun doute son message est d’abord oecuménique; comme le souligne aussi la prière œcuménique dans l’Eglise patriarcale de St Georges où, à la fin, il a demandé au Patriarche et à toute l’Eglise de Constantinople de le « bénir ainsi que toute l’Eglise de Rome »

Et c’est précisément dans le cadre du dialogue, au cours de ces dernières années, entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe, dialogue parfois marqué par une certaine lassitude et un apparent immobilisme, qu’il situer la présence du Mouvement des Focolari sur ces terres.

20121202-01Nous pouvons dire que nous bénéficions d’une relation privilégiée avec le Patriarche et de nombreux métropolites, fruit de tout ce que Chiara Lubich a semé lors de ses voyages à Istamboul. Ces liens de communion simple et sincère ne se limitent toutefois pas à la seule hiérarchie, mais ils s’étendent à de nombreux frères et sœurs de l’Eglise Orthodoxe.

A la lumière de tout ce qui est arrivé ces jours-ci, il nous semble saisir le message sans équivoque donné par ces deux leaders religieux : poursuivre le chemin vers l’unité sans céder à la fatigue que cela comporte et savoir relever les défis pour donner ensemble des réponses et des solutions aux urgences de notre époque. Tout en tenant compte de la réalité, le Pape et le Patriarche font preuve d’un regard qui la dépasse. Et cela est démontré par tout ce qu’ils se sont dit en paroles et en gestes, à commencer par leur Déclaration Commune.

Au cours du vol de retour, le Pape François a insisté fortement en disant, à propos du chemin vers l’unité, que c’est seulement celui « de l’Esprit-Saint qui est juste, Lui qui est surprise…qui est créatif ». Cette pensée, source de liberté et de joie, nous donne une orientation claire : être ouverts, attentifs aux signes que l’Esprit nous offre; mobiliser notre imagination, nos capacités personnelles et collectives ; tirer parti de toutes les occasions qui s’offriront à nous dans le contexte difficile et complexe où nous vivons, pour Lui permettre d’agir.

Source : Focolare (Turquie)

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Evangile vécu: une visite surprise

201411Panie-1«Dimanche 22 novembre. C’est l’après-midi. On sonne à la porte du focolare de Kinshasa. Une imposante voiture s’arrête devant la porte – écrit Edi -. Nous voyons en sortir une dame engagée dans un des partis politiques les plus importants du gouvernement congolais. La femme descend accompagnée de son garde du corps et porte avec elle un grand paquet.

Nous sommes heureux de voir qu’il s’agit de Georgine, ex- députée, toujours actuellement engagée en politique et s’occupe maintenant de mamans pauvres. Nous l’avons connue depuis peu. Le lourd paquet qu’elle porte est rempli de pagnes congolais, un tissu typique avec lequel on coud des vêtements traditionnels aussi bien pour les femmes que pour les hommes.

«J’ai voulu venir vous trouver – nous dit-ellecar j’ai su que vous avez perdu une valise… Voilà, avec ces pagnes, vous pourrez vous refaire de nouveaux vêtements». La dame nous partage ainsi des pagnes de grande valeur, correspondant à au moins deux salaires mensuels, suffisants pour nous et pour d’autres.

Il y a quelques jours une d’entre nous, revenant d’une session à Rome, avait perdu un bagage à main à l’intérieur de l’avion. La valise ne contenait pas seulement des habits, mais aussi la «communion des biens» qu’elle avait récoltée en Italie pour les pauvres; un fait qui nous avait procuré beaucoup de souffrance. Nous sommes donc stupéfaites et dans le focolare, une danse spontanée autour de la dame se déchaîne! Mais comment se fait-il que cette personne que l’on connaît depuis si peu de temps a fait un tel geste?

201411Panie-2Il était arrivé ceci: en allant à la messe le matin, la dame avait remarqué qu’une d’entre elles, au lieu de dépoussiérer seulement son banc, avait également dépoussiéré d’autres bancs sans que personne ne le lui avait demandé. Ce geste l’avait rendue curieuse et elle avait voulu connaître la vie de ces jeunes filles et en était restée fort impressionnée.

«Après avoir dansé autour d’elle pour la remercier – écrivent-elles – Georgine nous explique la raison de son geste: «Je voulais rendre grâce à notre Dieu pour vous, et partager la joie que j’ai dans le coeur du fait que vous soyez là! Celui que vous avez suivi n’oublie pas ses filles. Dans ce monde de ténèbres où règnent les forces du mal, vous êtes comme les agneaux au milieu des loups. Il n’est pas facile de vivre au milieu du monde et être données à Lui. Mais ayez du courage, vous êtes la lumière pour le monde». Nous sommes alors allées ensemble dans notre petite chapelle pour remercier le Seigneur».

Du Focolare de Kinshasa

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Religieux, nouvel élan pour vivre la spiritualité de communion

Anno vita consacrata_1« Le motif principal de la lettre est d’attirer l’attention sur l’Année de la Vie Consacrée qui commence le 30 novembre. De divers coins du monde des nouvelles nous arrivent proposant des initiatives locales, diocésaines et nationales. Nous sommes surs de votre adhésion à ces initiatives en fonction des possibilités que chaque personne ou groupe trouve opportunes ».
Voilà l’invitation de la part des centres internationaux des religieux et des religieuses à tous ceux qui, de différentes familles religieuses dans le monde, partagent la spiritualité des Focolari, de concert avec ce qu’écrit le pape François dans sa lettre à tous les consacrés.
Les initiatives pullulent, nous en citons quelques exemples : dans le diocèse de Homa Bay (Kenya) l’évêque a confié à un groupe de religieux, sœurs et prêtres, accompagné par le Fr. Leo van de Weijer CMM, la coordination des initiatives qui se branchent sur la Vie Consacrée de cette année. Les 24, 25 et 26 novembre à Nairobi, en guise de démarrage, se tient un séminaire où sont invités tous les groupes des autres diocèses. Ces journées de réflexion et d’étude prendront fin le 27 novembre par une célébration inaugurale présidée par le cardinal et le nonce.

La presse de même, et surtout les revues sur la vie consacrée, parlent de cette Année spéciale : sur Vida Religiosa de novembre on peut lire que « le pape François a lancé l’Année de la Vie Consacrée parce qu’il perçoit combien l’Eglise et l’humanité tout entière ont besoin de la fidélité, de la joie et de la capacité de réconfort que le Seigneur a placées dans la vie religieuse. Et lui, il y croit. Il nous invite à être fidèles au projet dans lequel le Père nous a impliqués pour le bien de toute l’humanité » ; Unità e Carismi, dans ses différentes éditions linguistiques, consacrera un numéro de 2015 sur ce sujet. Même sur www.focolare.org une rubrique suivra avec attention les principaux rendez-vous de cette année en laissant surtout la place à tant et tant de religieux et religieuse qui dans le monde sont le témoignage vivant de choix courageux.

La lettre pose aussi la question sur ce que pourrait être “l’apport spécifique suggéré par l’Esprit Saint pour cette Année de la Vie Consacrée » aux religieux et aux religieuses qui connaissent et vivent la spiritualité de l’unité. Ce spécifique se dégage de deux défis qui demandent une réponse « inventive et créative, dans le concret de la vie de la personne et du groupe, avec une attention particulière sur les jeunes religieux ».

Il s’agit de « donner un nouvel élan à la spiritualité de communion indiquée par S. Jean Paul II dans la « Novo Millennio Ineunte », ensuite de donner « une impulsion ultérieure, peut-être plus cachée mais surement plus efficace et appréciée » en entrant « au milieu de toutes les plaies de la vie consacrée d’aujourd’hui » en y reconnaissant une présence de Jésus dans son abandon, « pour L’étreindre et Le faire sien ».

En ce moment, où tout le mouvement des Focolari est envoyé – selon les orientations de l’Assemblée générale et l’invitation du pape François – à sortir, ensemble et bien préparés, les religieux se disposent à vivre avec cet esprit l’étape de cette année. « Nous voudrions démarrer avec cet élan – conclut la lettre – en participant à l’ouverture de l’Année de la Vie Consacrée d’un seul cœur, comme un seul corps ».

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Ouverture de l’Année de la vie consacrée

Religiose1«Les personnes consacrées sont un signe de Dieu dans les divers milieux de vie, elles sont le levain pour la croissance d’une société plus juste et plus fraternelle, elles sont la prophétie de partage avec les petits et les pauvres.
Comprise et vécue de cette façon, la vie consacrée nous apparaît vraiment comme elle est réellement: elle est un don de Dieu à l’Église, un don de Dieu à son peuple! Chaque personne consacrée est un don pour le Peuple de Dieu en route». C’est ainsi que s’est exprimé le Pape François à l’Angelus le 2 février passé.

L’Année de la vie consacrée, «un temps de grâce pour la vie consacrée et pour l’Eglise», a été pensée dans le contexte des 50 ans du Concile Vatican II; et plus particulièrement en souvenir des 50 ans de la publication du Décret conciliaire Perfectae caritatis sur le renouveau de la vie consacrée. Dans la présentation à la presse, le Card. Joan Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation pour les Institutions de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, explique comment le Concile a représenté un souffle de l’Esprit non seulement pour l’Église toute entière mais peut-être d’une manière particulière, pour la vie consacrée. Nous sommes aussi convaincus qu’en ces 50 années, celle-ci a parcouru un cheminement fécond de renouveau, certainement non exempt de difficultés et de fatigues, dans l’engagement à suivre ce que le Concile leur a demandé: fidélité au Seigneur, à l’Église, au propre charisme et à l’homme d’aujourd’hui (cf. PC2)». C’est justement à propos du renouveau, qu’à la veille de l’ouverture de l’Année, le Pape François insiste en s’adressant aux religieux: «Nous ne devons pas avoir peur d’abandonner les «vieilles outres»: c’est-à-dire de renouveler ces habitudes et ces structures, dans la vie de l’Église et donc aussi dans la vie consacrée, que nous reconnaissons ne plus répondre à ce que Dieu nous demande aujourd’hui pour faire avancer son Règne dans le monde».

image016Quels sont les objectifs? Avant toute chose, «Nous voulons que ce soit l’occasion de faire «mémoire reconnaissante» de ce récent passé – continue le cardinal de Aviz – (…); reconnaître et confesser notre faiblesse, mais aussi ‘crier’ au monde avec force et joie, la sainteté et la vitalité qui sont présentes dans la vie consacrée». Second objectif: «Embrasser le futur avec espérance. Nous sommes bien conscients que le moment présent est délicat et pénible(…) mais nous voulons assumer et accueillir cette crise comme une occasion favorable pour grandir en profondeur(…). Face à de nombreux «prophètes de malheur», nous voulons rester des femmes et des hommes d’ espérance». Troisième objectif: «Vivre le présent avec passion. La passion parle du fait de tomber amoureux, de vraie amitié, de profonde communion (…).De témoigner la beauté du fait de suivre Jésus sous les multiples formes dans lesquelles notre vie s’exprime. Cette année, les consacrés veulent «réveiller le monde» avec leur témoignage prophétique, particulièrement avec leur présence dans les périphéries existentielles de la pauvreté et de la pensée».

Mons. José Rodriguez Carballo, secrétaire de la Congrégation, a illustré quelques initiatives qui se tiendront pendant l’année:«Différentes rencontres internationales à Rome, pour des jeunes religieuses et religieux, rencontre des formatrices et formateurs; congrès international de théologie de la vie consacrée, avec la collaboration de l’Université Pontificale, sur le thème: «Renouvellement de la vie consacrée à la lumière du Concile et perspectives pour le futur»; exposition internationale sur: «La vie consacrée et l’Evangile dans l’histoire humaine», avec différents stands selon les vrais charismes; un symposium sur la gestion des biens économiques et patrimoniaux des religieux; également pour les sœurs contemplatives, nous proposerons une «Chaîne mondiale de prière entre les monastères».

Les religieuses et les religieux du Mouvement des Focolari, invitent à travers une lettre, à «vivre d’un seul coeur, comme un seul corps, afin que cette Année puisse marquer une étape ultérieure vers l’Ut Omnes», l’unité demandée par Jésus au Père.
La fermeture de l’Année est prévue pour le 2 février 2016, Journée mondiale de la vie consacrée.

Programme

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

« La fraternité universelle : une nécessité pour l’Europe »

Nous reproposons une pensée de Chiara Lubich sur l’Europe, tirée de son discours au premier rendez-vous d’ « Ensemble pour l’Europe » de mai 2004. 10.000 personnes étaient réunies dans la ville allemande de Stuttgart et plus de 100.000 étaient reliées par des évènements simultanés dans différentes capitales européennes. Le rassemblement avait été promu par plus de 150 mouvements et communautés ecclésiales de différentes églises, de tout le continent européen.  « La fraternité universelle a été également promue par des personnes qui ne puisaient pas à des principes religieux, mais mues par le désir de faire du bien à l’humanité. La découverte du concept de fraternité est fondamentale comme le souligne le grand événement historique qui constitue la charnière entre deux époques : la Révolution Française. Par sa devise – « Liberté, Égalité, Fraternité » – elle synthétise le grand projet politique de la modernité. Un projet qui a échoué en partie. En effet, si de nombreux pays ont réussi à réaliser en partie au moins la liberté et l’égalité en se dotant d’institutions démocratiques, la fraternité en est restée davantage au niveau des mots que des faits. Celui qui, plus que tout autre, a proclamé la fraternité universelle et nous a donné le moyen de la réaliser, est Jésus. En nous révélant la paternité de Dieu, il a détruit les murs érigés entre ceux qui sont « égaux » et ceux qui sont « différents », entre amis et ennemis. Il a libéré l’homme des liens qui le rendaient prisonnier, des multiples formes de dépendance, d’esclavage, d’injustice. Il a accompli ainsi une véritable révolution existentielle, culturelle et politique. (…) Or l’instrument que nous a offert Jésus pour réaliser cette fraternité universelle est l’amour, un amour fort, un amour nouveau, un amour différent de celui que nous connaissons généralement. Il a répandu sur la terre la façon d’aimer du Ciel. Cet amour exige que nous aimions tous les êtres humains, non pas seulement nos parents et nos amis. Il exige que nous aimions ceux que nous trouvons sympathiques et ceux qui nous sont antipathiques, nos compatriotes et les étrangers, les Européens et les immigrés, ceux de notre Église et ceux d’une autre Église, ceux qui ont la même religion et ceux qui en ont une différente. Il demande aux pays d’Europe occidentale d’aimer les pays d’Europe centrale ou de l’Est et réciproquement. Il demande à tous de s’ouvrir aux autres continents, dans la visée des fondateurs de l’Europe unie. Cet amour demande que nous aimions nos ennemis et que nous pardonnions quand on nous fait du mal. Après les guerres qui ont ensanglanté notre continent, de nombreux Européens ont été des modèles d’amour envers leurs ennemis et des modèles de réconciliation. (…) L’amour dont je parle ne fait pas de discrimination et s’adresse à tous ceux que nous rencontrons, directement ou indirectement : ceux qui nous sont proches physiquement, ceux dont nous parlons ou dont il est question ; ceux pour qui nous accomplissons notre travail quotidien, ceux dont parlent les journaux ou la télévision… C’est ainsi en effet que Dieu Père nous aime, lui qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur tous ses enfants, bons et méchants, justes et injustes (cf. Mt 5,45). (…) L’amour apporté par Jésus n’est pas non plus un amour platonique, sentimental, fait de mots. C’est un amour concret. Il demande que nous passions aux faits, que nous nous « retroussions les manches ». Cela n’est possible que si nous nous faisons tout à tous, malades avec ceux qui sont alités ; joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; soucieux, dépourvus de sécurité, affamés, pauvres avec ceux qui le sont. Une fois que nous ressentirons en nous ce qu’ils éprouvent, il nous faudra agir en conséquence. Que de nouvelles pauvretés de nos jours en Europe ! Pensons, pour ne donner que quelques exemples, à la marginalisation des handicapés et des malades du Sida, à la traite des femmes contraintes à se prostituer, aux SDF, aux mères célibataires. Pensons à ceux qui courent après les fausses idoles de la recherche du plaisir, de la société de consommation, de la soif de pouvoir, du matérialisme. Jésus en chacun d’eux attend notre amour concret et agissant. Il a affirmé que ce que nous faisons de bien ou de mal aux autres, c’est à lui-même que nous le faisons. Au jugement final, a-t-il dit, il précisera aux bons et aux méchants : « C’est à moi que vous l’avez fait » (cf. Mt 25,40). (…) En outre, lorsque cet amour est vécu à plusieurs il devient réciproque. C’est ce que Jésus souligne davantage : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34). Ce commandement, il le dit « sien » et « nouveau ». Un tel amour réciproque n’est pas demandé seulement aux individus, mais aussi aux groupes, aux Mouvements, aux villes, aux régions, aux États… Notre temps exige en effet que les disciples de Jésus acquièrent une conscience « sociale » du christianisme. Plus que jamais il est urgent et nécessaire que nous aimions le pays d’autrui comme le nôtre : la Pologne comme la Hongrie, le Royaume-Uni comme l’Espagne, la République Tchèque comme la Slovaquie. L’amour apporté par Jésus est indispensable pour l’Europe, pour qu’elle devienne la « maison commune européenne », une famille de nations ». Chiara Lubich, Stuttgart, 8 Mai 2004  

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

A Chypre, présentation des écrits de Chiara Lubich en grec.

20141129Cipro2“Savoir perdre”, un “binôme choquant”. C’est ainsi qu’a été défini par le métropolite Chrysostomos de Kyrinia le titre de l’un des premiers livres de Chiara Lubich traduit en grec et présenté à Nicosie, le 31 octobre au soir.

Choquant et paradoxal, parce que « tous dans la vie nous voulons gagner, mais en effet la vie chrétienne est pleine de paradoxes, elle est faite de martyre et de témoignage. Avec des mots simples, Chiara réussit à pénétrer ce mystère en nous aidant à le vivre au quotidien ». La Métropolie de Kyrinia a parrainé cette soirée au cours de laquelle sont aussi intervenus l’archevêque catholique-maronite Youssef Soueif et le Père Dimostenis, orthodoxe. Environ 80 personnes étaient présentes, dont l’ambassadeur Italien à Chypre, M. Guido Cerboni.

Le métropolite et l’archevêque ont exprimé à plusieurs reprises leur grande joie de voir qu’à cette occasion le Mouvement des Focolari ait pu se présenter de manière plus officielle à Chypre. Joie partagée par tous ceux qui le connaissent depuis des années. Revoir ensemble les étapes historiques de la rencontre entre Paul VI et Athénaoras, a rappelé à tous ceux qui étaient là le chemin vers l’unité visible des Eglises chrétiennes.

20141129Cipro1“Le message de Chiara interpelle le monde entier qui tend à se replier sur soi – a affirmé l’archevêque Youssef Soueif – . C’est un message d’unité qui renforce la volonté de s’ouvrir les uns aux autres…. Pour nous, ici à Chypre, l’appel à l’unité est une responsabilité commune » Et poursuivant son propos dans un entretien personnel, il précisait en fin de soirée : « Votre charisme possède en soi l’ouverture à l’autre, il est par nature « dialogue » et c’est ce dont notre Moyen-Orient a extrêmement besoin aujourd’hui ». Il voyait dans cette rencontre un pas significatif en vue de la communion entre les deux Eglises : « Nous avons besoin de ces gestes ».

L’intervention de Florence Gillet qui a mis en valeur la proximité de la pensée de Chiara Lubich avec le riche patrimoine des Pères orientaux a été très appréciée.

Très significatif le témoignage de Lina, chypriote, qui anime depuis des années la petite communauté du mouvement sur l’île. Le charisme de l’unité lui a permis de redécouvrir Dieu Amour et Père, ce qui l’a poussée à connaître plus profondément son église gréco-orthodoxe et à revenir aux sacrements. Entre autres elle disait :

“En vivant l’Evangile, j’ai trouvé une relation vitale avec les Pères de l’Eglise et avec leurs enseignements, chose que je n’avais jamais approfondie. Et je me suis surprise en train de faire l’expérience dont parle Saint Jean Chrysostome lorsqu’il dit : « Je vois mon frère, je vois mon Dieu »

Décembre 2014

En cette période de l’Avent, qui nous prépare à Noël, la figure de Jean le Baptiste nous est proposée. Dieu l’avait envoyé préparer le chemin du Messie. À ceux qui accouraient vers lui, il demandait un profond changement de vie : « Produisez donc des fruits qui témoignent de votre conversion » (Lc 3,8). Et à ceux qui lui demandaient : « Que nous faut-il donc faire ? » (Lc 3,10), il répondait :

« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de même. »

Pourquoi donner à l’autre ce qui m’appartient ? Parce que créé par Dieu, comme moi, l’autre est mon frère, ma sœur ; il fait donc partie de moi. « Je ne peux pas te faire de mal sans me blesser » disait Gandhi. Nous avons été créés comme un cadeau les uns pour les autres, à l’image de Dieu, qui est Amour.
La loi divine de l’amour est inscrite dans nos veines. Jésus, en venant au milieu de nous, nous l’a révélé clairement en nous donnant son nouveau commandement : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). C’est la « loi du Ciel », la vie de la Trinité reproduite sur la terre, le cœur de l’Évangile.

De même qu’au Ciel, le Père, le Fils et l’Esprit Saint vivent une pleine communion, au point de n’être qu’un, ainsi sur terre nous sommes nous-mêmes dans la mesure où nous vivons la réciprocité de l’amour. Et tout comme le Fils dit au Père : « Tout ce qui est à toi est à moi » (Jean 17, 10), entre nous l’amour s’actualise pleinement lorsque nous partageons non seulement nos biens spirituels mais aussi nos biens matériels.
Les besoins de notre prochain sont aussi les nôtres. Quelqu’un manque de travail ? C’est comme si je n’en avais pas. La maman d’un autre est malade ? Je l’aide comme si c’était la mienne. Des personnes ont faim ? C’est comme si moi j’avais faim et je m’efforce de leur trouver de la nourriture, comme je le ferais pour moi.

C’est l’expérience des premiers chrétiens de Jérusalem : « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils mettaient tout en commun » (Ac 4,32). Cette communion des biens, sans être obligatoire, était vécue toutefois entre eux intensément. « Il ne s’agit pas, – comme l’explique l’apôtre Paul – de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, mais d’établir l’égalité » (2 Co 8,13). Saint Basile de Césarée dit : « C’est à l’affamé qu’appartient le pain que tu mets de côté ; à l’homme nu le manteau que tu gardes dans tes malles ; aux indigents l’argent que tu tiens bien caché ». Et saint Augustin : « Le superflu des riches appartient aux pauvres ». « Les pauvres aussi ont de quoi s’aider les uns les autres : l’un, peut prêter ses jambes au boiteux, l’autre prêter ses yeux à l’aveugle pour le guider ; un autre encore peut visiter les malades. »

« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de même. »

Nous pouvons encore vivre cela aujourd’hui, comme les premiers chrétiens. L’Évangile n’est pas une utopie. C’est ce que montrent, par exemple, les nouveaux Mouvements ecclésiaux que l’Esprit Saint a suscités pour faire revivre la fraîcheur et l’aspect radical de l’Évangile tel que le vivaient les premiers chrétiens, afin de répondre aux grands défis de la société actuelle, où les injustices et la pauvreté sont si fortes.
Je me souviens du début du mouvement des Focolari, lorsque le nouveau charisme nous enflammait d’un grand amour pour les pauvres. Lorsque nous les rencontrions dans les rues, nous notions leur adresse dans un carnet pour aller ensuite les voir et les aider. Ils étaient Jésus : « C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Après être allés les voir dans leurs taudis, nous les invitions à manger chez nous. Pour eux, nous mettions la plus belle nappe, les meilleurs couverts, la meilleure nourriture. À notre table, dans le premier focolare, prenaient place côte à côte une focolarine et un pauvre, une focolarine et un pauvre…
À un moment donné, nous avons pensé que le Seigneur nous demandait de devenir pauvres pour servir les pauvres et tous les hommes. Alors, dans une pièce du premier focolare, chacune a mis au centre ce qu’elle pensait avoir en trop : un gilet, une paire de gants, un chapeau, ou même un manteau… Et aujourd’hui, il existe des entreprises qui inventent une autre façon de donner aux pauvres en leur distribuant une partie de leurs bénéfices et en créant des emplois.
Cependant, il y a encore et toujours tant à faire pour “les pauvres” !

« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de même. »

Nous avons beaucoup de richesses à mettre en commun… même si nous n’en avons pas l’impression ! Pour cela, il nous faut affiner notre sensibilité, apprendre à aider concrètement, afin de vivre la fraternité. Nous avons de l’affection à donner, de la cordialité à manifester, de la joie à communiquer. Nous avons du temps à mettre à la disposition d’autrui, des prières, des richesses intérieures à mettre en commun, de vive voix ou par écrit. Nous avons aussi parfois des objets, des sacs, des stylos, des livres, de l’argent, des maisons, des voitures à mettre à disposition… Nous accumulons peut-être beaucoup d’objets, pensant qu’ils nous seront peut-être utiles un jour. En attendant, certains près de nous en ont peut-être un besoin urgent.
De même que chaque plante n’absorbe que la quantité d’eau dont elle a besoin, cherchons nous aussi à n’avoir que ce qui nous est nécessaire. Et même si nous nous rendons compte qu’il nous manque quelque chose, mieux vaut être un peu pauvre qu’un peu riche.
« Si nous nous contentions tous du nécessaire, disait saint Basile, et si nous donnions notre superflu à ceux qui en ont besoin, il n’y aurait plus ni riche ni pauvre. »

Essayons de vivre ainsi. Jésus ne manquera certainement pas de nous faire arriver le centuple ; et nous pourrons continuer de donner. À la fin, il nous dira que tout ce que nous avons donné, à qui que ce soit, c’est à lui que nous l’avons donné.
Chiara Lubich

Parole de Vie publiée en décembre 2003.

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Chiara Lubich et Athénagoras

Chiara e Athenagora-1_Beaucoup savent que Chiara Lubich a été, de façon privilégiée, en rapport avec Athénagoras alors patriarche de Constantinople. Quelques jours avant le voyage historique du Pape Montini à Istanbul, elle est allée voir le Patriarche. La Radio Vatican l’a interviewé le 18 juillet 1967 :

Quelles sont vos premières impressions de votre récente rencontre avec le patriarche Athénagoras ?

Dès que je me suis trouvée en présence de cette grande personnalité de notre temps, j’ai eu l’impression d’avoir devant moi le cœur d’un père totalement ouvert, aimant les personnes. Malgré son âge vénérable, il présente un esprit jeune et plein de fraîcheur, riche de foi et de l’espérance la plus grande.

Ma première impression n’a pas été de me trouver devant un frère séparé, mais face à une âme avec laquelle on se trouve comme si déjà nous étions de la même maison.

Au cours de tout cet entretien, il a sans cesse exprimé sa plus haute appréciation pour le Saint Père Paul VI et j’ai eu l’impression qu’il suit tous les événements de l’Église catholique – et en particulier les actes du Saint Père – avec une extrême attention et vénération.

Après ce récent entretien avec Athénagoras, que pensez-vous, de la rencontre désormais imminente entre Paul VI et le Patriarche ?

Étant donné la foi profonde d’Athénagoras dans la charité envers le Christ et envers les frères, comme étant l’essence du christianisme, il me semble que l’acte du Saint Père de devancer la visite du Patriarche à Rome, soit le geste le plus adéquat pour démontrer que l’Église catholique est l’Église de la charité, où le Pape, successeur de Pierre est celui qui aime le plus.

chiara-lubich-athenagoras2Vous pensez donc, vous aussi, après cette rencontre, que les perspectives et les attentes soient positives ?

Je crois que le Patriarche Athénagoras manifestera sa conviction que la route pour arriver à l’unité dans la vérité et dans la charité ; voie indiquée également par le Saint Père Paul VI dans un récent discours adressé à un groupe d’étudiants orthodoxes.

Grâce à cette perspective identique sur la voie pour parvenir à l’unité, on peut espérer que le Saint Père et Athénagoras trouvent des solutions efficaces pour ouvrir des entretiens théologiques et je pense que dans cette atmosphère, on peut tout espérer. D’autre part la figure de ce grand veilleur, qui comme un prophète se dresse dans sa foi et son amour à Constantinople, ne peut pas ne pas avoir une grande influence sur le monde orthodoxe, qu’il visitera lui-même sous peu, avant d’arriver à Rome.

Pouvez-vous nous dire comment la vision du Patriarche Athénagoras sur le problème œcuménique s’est exprimée au cours de votre entretien ?

Chiara Lubich e il Patriarca Athenagora_La vision œcuménique du Patriarche, dont l’humilité et la sainteté apparaissent dans chacune de ses attitudes et en toutes ses paroles, était claire au cours de la dernière partie du long entretien, lorsqu’il nous a parlé de son récent message pascal : “J’ai l’habitude de publier à chaque fête de Pâques un message – a-t-il expliqué -. Le dernier dit : “Les dix premiers siècles du christianisme ont été pour les dogmes et pour l’organisation. Les dix siècles qui ont suivi, ont apporté les malheurs, les schismes, la division. La troisième époque – celle-ci – est celle de l’amour. C’est par cette voie de la charité que nous nous rencontrons dans le même calice. Bien entendu – poursuivait-il – nous avons besoin de théologiens, mais les différences sont trop petites et décolorées par le soleil de l’amour. Les différences ont perdu leur couleur grâce au soleil de la charité. Au premier millénaire nous avons vécu dans la communion ; puis nous nous sommes séparés.” Par conséquent, en faisant allusion à l’annulation récente des excommunications mutuelles de la part de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe, il affirmait : “Désormais le schisme a disparu. Pourquoi ne revenons-nous pas à l’unique calice ? Nous croyons que nous avons la même Mère, la Vierge, Mère de l’Église, comme l’a dit le Pape ; nous avons le même baptême : la porte de l’Église. Dites-moi : pourquoi ne revenons-nous pas au même calice ?”

 

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Argentine: la Fête des Jeunes 2014 “double la folie”

fiesta-de-los-jovenes-4Chaque année en septembre, dans la cité-pilote Lia, en Argentine, a lieu la Fête des Jeunes. Cette année, son slogan était: “Vivons cette folie”. Le programme comprenait un spectacle dans lequel, au milieu d’une fête de carnaval, on montre comment beaucoup de personnes, portant des masques, perdent ainsi leur identité, faisant partie d’une multitude désordonnée et sans visage. Le spectacle a montré, avec ateliers, théâtre, expériences, musique et chorégraphies, l’importance du choix d’un style de vie à contre-courant, basé sur l’amour évangélique. La journée a été si belle et prenante qu’elle a contaminé les 120 participants de Mendoza, ville aux pieds des Andes argentines, qui ont quitté la cité-pilote Lia avec dans le cœur le désir de répéter la Fête des Jeunes dans leur ville. Pour transformer ce rêve en réalité, beaucoup de travail a cependant été nécessaire: il suffit seulement de penser qu’il fallait organiser le transport des presque 100 jeunes acteurs qui avaient donné vie au spectacle à la cité-pilote Lia jusqu’à Mendoza, avec un voyage de plus de 900 km, et les héberger pendant trois jours. fiesta-de-los-jovenes-22Le 10 novembre s’est déroulé le premier spectacle devant 500 personnes, parmi lesquelles différentes classes d’écoles, mais aussi des jeunes des banlieues de la ville. “Nous voyons de nombreux problèmes dans notre monde – lancent les jeunes acteurs depuis l’estrade – et certains attendent que ce soit les autres qui cherchent des solutions. Ici, nous sommes 90 jeunes de 20 pays qui avons décidé de ne plus attendre. Nous voulons être les acteurs de ce changement, et nous avons découvert la recette: travailler pour construire l’unité de la famille humaine.” Le jour suivant, le second spectacle a eu lieu dans un Centre de congrès à 40 km de Mendoza. Il était également complet, avec les 500 sièges occupés et des gens debout, et avec quelques jeunes qui étaient arrivés spécialement d’une école distante de 250 km. Les jeunes qui ont assisté au spectacle ont été surpris en bien en voyant la centaine de jeunes du même âge provenant de 20 pays différents qui, avec une grande qualité artistique, leur ont présenté un mode de vie complètement différent de celui imposé par la société actuelle. Dans les deux spectacles, la proposition d’un style de vie basé sur l’amour qui devient service concret envers les autres a été acceptée et tous sont repartis le cœur plein de joie. fiesta-de-los-jovenes-9Mais aussi pour les “acteurs”, c’est-à-dire les jeunes qui passent une période de leur vie dans la cité-pilote Lia, ce déplacement a été important parce qu’il a démontré que vivre la “folie de l’amour” est possible si chacun se propose de faire sa part, sans regarder le passé ni le futur, mais seulement en visant le présent, en le vivant bien. Un parmi les nombreux messages reçus à chaud par WhatsApp: “TOUT ÉTAIT MAGNIFIQUE! C’était vraiment vivre le slogan de la journée: “Vivons cette folie”, parce que ces trois jours ont été inoubliables. Aussi mes amies qui sont venues étaient enthousiastes et très émues! Pour moi, c’était spécial aussi de pouvoir mieux connaître les jeunes venus de la cité-pilote Lia. Continuons à vivre ensemble cette folie!” Lire aussi: Argentine, mille jeunes pour une folie  

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François aux mouvements d’Eglise : “ Toujours en avant, toujours en mouvement !”

2014StazioneTermini« Cette joie que je vois dans tes yeux je la veux moi aussi » dit un garçon à Danielle de la communauté Nouveaux Horizons: c’était une nuit où, dépassant sa peur, elle était allée à la gare de Termini. Ce jeune qui avait tenté de se suicider trois fois, devient pour Danielle le début d’une nouvelle vie.

 Ces 300 congressistes, représentants de 100 mouvements et nouvelles communautés de 40 pays, ont tous  dans le cœur des histoires comme celle-là. Ils se sont réunis à Rome du 20 au 22 novembre pour leur troisième congrès mondial sur le thème : « La joie de l’évangile : une joie missionnaire ».

 

Voulu par le Conseil Pontifical pour les Laïcs (PCPL) pour répondre à l’appel à la conversion que le pape François a adressé à tous les chrétiens, le rendez-vous se situait dans le prolongement des rencontres lancées par Jean Paul II en 1998 et par Benoit XVI en 2006.

Au cours des années, l’essor de si nombreuses nouvelles communautés au sein de l’Eglise était imprévu et inattendu. Le cardinal Rylko, président du PCPL, dans son compte-rendu d’ouverture, a rappelé combien l’Eglise les considère comme « une réponse opportune de l’Esprit Saint au défi difficile de l’évangélisation du monde contemporain ». Quant au pape, il a insisté en disant que les nouveaux charismes sont des « cadeaux de l’Esprit intégrés dans le corps ecclésial, attirés vers le centre qui est le Christ, d’où ils repartent avec un nouvel élan évangélisateur.

 

2014CongressoMovEcclesialiExpériences passionnantes et  approfondissements denses, variés et riches d’enseignements, ont permis une meilleure compréhension des passages déterminants de l’encyclique Evangelii Gaudium, charte et fil conducteur du Congrès.

Les thèmes traités ? Ils vont du renouvellement personnel, orienté vers celui de toute l’Eglise, à la communion entre les mouvements (collaborer pour ne pas courir en vain), de la révolution de la tendresse au rôle du génie féminin dans l’évangélisation.

 

Une attention maximale a donc été portée aux “signes des temps” qui demandent de nouvelles réponses à de nouveaux questionnements. Trois jours qui ont éliminé les différences et les fermetures : dans un climat croissant de fraternité entre les représentants des mouvements nés il y a plus de cinquante ans et ceux des nouvelles communautés qui ont pris une dimension internationale depuis peu. La présence des évêques et des prêtres, immergés au milieu des laïcs dans un climat d’écoute réciproque, était importante. Chacun était assoiffé de connaître les expériences des uns et des autres pour « apprendre à discerner la voix de l’Esprit aujourd’hui, qui encourage à prendre le large et annoncer à tous l’amour de Dieu pour tout homme », comme l’a dit l’un des présents. Le mouvement des Focolari, était représenté par sa présidente Maria Voce, son coprésident, récemment élu, Jesús Morán, le coprésident sortant, Giancarlo Faletti, accompagnés d’une délégation composée d’Anna Pelli, Severin Schmidt, Gisela Lauber et Marta Chierico.

2014FrancescoMovEcclesialiToutes les excuses étaient bonnes pour se retrouver : la pause-café, le temps du déjeuner, du dîner en fin de journée. Mission de rue, communautés pour toxicodépendants, évangélisation dans les endroits les plus inattendus de la planète, adoration et travail, soin des personnes âgées et des handicapés, engagement auprès des jeunes : Philadelphie, Kansas, Philippines, Equateur, Corée, Mexique, Rome, Palerme. Le dialogue dense et ininterrompu a eu son point culminant dans la rencontre avec le pape François : « Vous avez déjà donné beaucoup de fruits à l’Eglise et au monde entier, mais vous en porterez en d’autres, encore plus grands, avec l’aide de l’Esprit Saint », affirme le pape dans son discours. « Pour arriver à la maturité ecclésiale, maintenez la fraîcheur du charisme, respectez la liberté des personnes et cherchez toujours la communion », dit-il pour résumer le nouveau programme proposé aux participants, et de s’exclamer à la fin : « En avant : toujours en mouvement… Ne vous arrêtez jamais ! Toujours en mouvement ! ».

D’autres nouvelles sur : www.laïc.va

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Pistes nouvelles pour les Mouvements ecclésiaux

20141123Francesco-MariaVoce«Une impression à chaud sur ce qui a été vécu ces jours-ci ? Il me semble que ce fut une rencontre d’une authentique et profonde communion. Cela venait d’autant plus en évidence en revoyant d’où nous sommes partis. En 1998, lorsque le Pape saint Jean Paul II, sur le parvis de Saint Pierre a presque dû demander aux Mouvements de se mettre d’accord entre eux, de s’aimer, de se connaître, de s’estimer, de collaborer, nous sommes arrivés au point de ne plus percevoir à quel Mouvement nous appartenions tant la fraternité était devenue une réalité entre tous.

C’était très beau de voir les Mouvements, nés depuis peu, chercher les Mouvements plus anciens, non pour se faire contrôler mais pour demander leur aide, ce qu’ils pensaient et même la façon dont ils jugeaient leurs œuvres, tout cela afin de voir ensemble comment faire avancer les choses. Et les Mouvements plus anciens cherchaient les mouvements plus jeunes, les derniers-nés, non pas tant pour voir s’ils ‘fonctionnaient’ bien, si tout se passait bien, etc. mais pour se réjouir de cette vie nouvelle qui était née. Nous nous réjouissions tous des fruits des uns et des autres ; nous avons expérimenté le fait d’être une seule chose dans l’Église. J’ai vraiment eu l’impression d’un pas en avant très important, une communion authentique, une authentique fraternité où nous étions tous frères, les uns plus grands, d’autres plus petits, mais tous frères.

Si bien que lorsque nous sommes tous allés rencontrer le Pape, lui-même a perçu cet aspect et l’a exprimé dans son discours. On constatait en lui la joie d’avoir pu participer, d’avoir pu expérimenter cette communion vécue entre nous.
Au fond, c’est ce que nous voulions lui apporter : cette communion. Il l’a souligné dans son discours, nous invitant à continuer à la faire grandir et en définissant la communion comme étant le sceau de l’Esprit-Saint. Ce fut donc une confirmation et un fort encouragement pour avancer dans cette direction. Le Pape est ensuite revenu sur le discours concernant le fait de “sortir”, de ne pas demeurer dans son propre groupe ; ce qui est une idée de base que l’on retrouve dans tous ses discours.

Aussi, me suis-je demandée, qu’est-ce que cela voudra dire pour nous, comme Mouvements, ce nouveau pas que nous devons faire et découvrir comment le faire ? Sans aucun doute, être de plus en plus en communion avec l’Église. Cependant, justement parce que nous sommes parvenus à réaliser cette unité profonde entre les Mouvements, Dieu nous demande peut-être, maintenant, de nous ouvrir davantage pour aller à la rencontre des Mouvements qui appartiennent à d’autres Églises, non catholiques car il existe là aussi des expériences très fortes de personnes qui vivent comme nous l’Évangile et qui témoignent de cette vie. Les connaître eux aussi, s’ouvrir davantage pourrait être une contribution plus large et – pourquoi pas ? – nous rapprocher du moment de l’unité de tous les chrétiens. Ce pourrait être – peut-être – une piste à ouvrir.

Je voudrais souligner autre chose : “sortir” vers une unité plus vitale entre “pasteur” et “troupeau”, dans la mesure du possible. En effet de nombreux pasteurs, évêques, prêtres étaient présents, appartenant ou non aux Mouvements. Il me semble que la “sortie” que Dieu nous demande maintenant et de faire une communion encore plus profonde entre laïcs et clergé, soit avec le clergé qui fait partie des Mouvements et qui est donc déjà profondément uni à son Mouvement mais peut-être pas encore dans cette communion horizontale du clergé de tous les Mouvements, soit pour rechercher les formes les mieux adaptées afin de ne pas séparer la partie ecclésiastique de la partie laïque dans les différents Mouvements et ni même dans l’ensemble ».

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Les Amis d’ « Ensemble pour l’Europe » au travail

DSC_5330Nous sommes à quelques kilomètres de Postumia, en Slovénie, au carrefour de l’Europe de l’Est et de l’Ouest. C’est aujourd’hui une destination touristique connue pour ses paysages surprenants et pour son histoire qui laisse derrière elle la tragédie des deux guerres mondiales avec ses millions de morts. L’artiste slovène Ivan Rupnik retrace bien l’horreur de la guerre à travers certaines de ses œuvres, en particulier « mosaïques dans les bois ».

Avec en toile de fond cette mémoire de l’histoire, les trois journées passées ensemble par les “Amis” d’Ensemble pour l’Europe ont redonné sens à la dynamique de réconciliation européenne, compte tenu des blessures douloureuses encore ouvertes sur le continent. L’amour réciproque vécu entre chrétiens de diverses confessions et nations a été mis en valeur.

14 pays sont représentés, du Portugal à la Russie, de la Suède à la Croatie. Un engagement commun pour une Europe réconciliée. La conviction que 500 ans de séparation entre Eglises « sont suffisants » et qu’il faut désormais travailler à la réalisation du rêve des Pères fondateurs de l’Union Européenne, en bâtissant la « fraternité » entre les peuples.

Cette session de travail a concentré ses efforts sur la préparation d’un grand rassemblement prévu pour 2016 à Munich, avec le désir de pouvoir offrir à la société civile et religieuse un fort témoignage de réconciliation concrète et visible : depuis la naissance d’Ensemble pour l’Europe en 2002, de nombreuses initiatives communes, à caractère social, se sont multipliées, toutes expression d’une connaissance et une estime réciproques.

Les 108 participants, provenant de 41 Mouvements et Communautés de diverses Eglises ont exprimé une authentique passion pour l’unité et leur pleine adhésion pour ce projet, tous disposés à partager leurs idées, les responsabilités et à en assumer l’organisation.

“Surprise et joie toujours nouvelles à la vue du chemin parcouru ensemble, grâce à une grande capacité d’écoute et d’accueil réciproque – écrit l’un des participants – …Tous partageaient le même enthousiasme : la conviction qu’ensemble et avec l’aide de Dieu il est possible de réaliser le « rêve » d’une Europe sans divisions, qui retrouve ses racines et puisse être un modèle pour les autres Continents ».

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Symposium interreligieux à Rabat

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Créer un réseau de femmes, dépassant la diversité de religions et cultures; approfondir les textes sacrés pour récupérer la place de la femme dans la société d’aujourd’hui; et promouvoir le dialogue interreligieux avec une dimension plus humaine”. Voici certaines des conclusions du Symposium international qui a eu lieu les 12 et 13 novembre derniers à Rabat, capitale du Maroc.

Organisé par le Centre des Études féminines en Islam (Centre for Women’s Studies in Islam), affilié au Conseil des Oulémas du Maroc (Moroccan Council of Ulama), la rencontre s’est déroulée dans le cadre du Dialogue stratégique entre le Maroc et les États-Unis, sous le haut patronat du Roi Mohammed VI.

Une centaine de spécialistes étaient présentes, provenant de 25 nations, en majorité musulmanes, mais aussi chrétiennes et juives, expertes et engagées dans le domaine juridique et dans les organismes pour les droits des femmes.

La rencontre, intitulée “Femmes au cœur des monothéismes: une histoire plurielle”, a voulu aborder l’importante contribution des femmes dans le dialogue interreligieux, où souvent leur voix reste marginale.

Elle a commencé par un regard sur le rôle de la femme dans l’histoire des trois religions monothéistes. L’importance de partir des textes sacrés a été soulignée, au lieu des logiques de rupture, avec l’objectif de retrouver la dignité de la femme en visant une plus grande égalité entre homme et femme, tant au niveau spirituel que moral et social. De là, la nécessité d’interprétations correctes des textes sur la figure féminine, souvent conditionnés par les habitudes du temps et par d’autres facteurs: politiques, économiques et sociaux.

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Christina Lee, coresponsable du dialogue interreligieux des Focolari, a présenté l’expérience, dans le dialogue interreligieux, du Mouvement des Focolari fondé par une femme, Chiara Lubich. Elle a parlé du “génie féminin” – comme l’a défini Jean-Paul II – c’est-à-dire cette capacité qu’ont les femmes de vivre pour les autres, de prendre soin des autres et de nouer des relations entre les personnes. Cette vision a été appréciée en raison de sa profondeur, sa spiritualité et ses perspectives futures.

Il y a eu d’autres interventions importantes sur différentes formes de dialogue menées par les femmes d’aujourd’hui avec leurs difficultés, espérances et témoignages. La professeure Aicha Hajjami, du Maroc, se demandait pourquoi, dans beaucoup de nations islamiques, certaines lois injustes envers les femmes persistent encore. “C’est une situation qui demande une profonde réflexion – ajoutait-elle – sur comment arriver à modifier ces lois avec les valeurs soutenues par l’islam.” Yolande Iliano, présidente de Religions for Peace Europe, a témoigné sur comment la sensibilité féminine fait naître des engagements collectifs interreligieux au niveau social et politique.

Beaucoup de jeunes filles ont aussi apporté leurs expériences et attentes, qui ont mis en évidence le rôle crucial que la femme a à remplir pour construire l’unité de la famille humaine. Comme l’affirmait la professeure Asma Lamrabet, directrice du Centre des Études, “le symposium a déjà été une réalité et un défi, pas uniquement un rêve“.

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Giordani: les racines de l’Europe

IginoGiordani-01«Christopher Dawson, in The Making of Europe, écrit: «L’influence du christianisme dans la formation de l’unité européenne est un impressionnant exemple de la manière avec laquelle le cours de l’histoire est modifié et déterminé par l’intervention d’influences spirituelles nouvelles. C’est ainsi que dans le monde antique, nous voyons que la civilisation matérialiste et artificielle de l’Empire romain avait besoin d’une inspiration religieuse, d’une sorte plus profonde que celle du culte officiel…». Celle-ci vint; et ce fut le christianisme.

[…] On pourrait dire que les divisions religieuses, sanctionnées par la règle: cuius regio eius religio, furent cogitées surtout pour accepter les divisions politiques, les isolements nationaux, et comme corollaire, les guerres. Dans l’unité religieuse, les conflits étaient considérés fratricides, et on s’efforçait de les éliminer. Ensuite, dans la division de la chrétienté, les conflits devinrent des gloires nationales. Et malgré tout, la conscience chrétienne et européenne n’étant jamais morte, ces guerres en Europe, à plusieurs personnes, apparurent encore comme des guerres intestines. Que la conscience de la communauté européenne n’ ait jamais été moins forte.

Une bureaucratie commune n’est pas suffisante.
Le russe Soloviov, écrivit que l’Église, tout comme elle avait unifié l’Europe auparavant, avec les Francs, puis avec les Saxons, aujourd’hui, elle l’aurait réunifiée avec la justice sociale, en allant au-delà des divisions de classes, de caste et de race. Et c’est-à-dire, en éliminant les plus grandes causes de conflit. Justice sociale signifie cette communion des biens spirituels et matériels, que la conception chrétienne, pour laquelle les hommes sont tous des fils d’un même père, égaux entre eux, propose et suscite en vue de la paix, dans le bien-être et la liberté. Penser obtenir cet ordre rationnel avec la seule lutte des classes équivaut à répéter l’erreur du militarisme germanique, slave, etc., qui prétendit unifier l’Europe seulement avec les armes.

Le christianisme signifie une unification dans la liberté et dans la paix, avec l’élimination des guerres et de tout motif de frictions.

L’apport de la religion, dans ce sens-là, n’est pas dirigé tellement vers la structuration des instituts mais bien plutôt vers la formation des esprits.

De la religion en ressortent aujourd’hui deux poussées unificatrices: 1) le sens en progression du Corps mystique; 2) l’ œcuménisme renaissant pour lequel l’unité de l’Église provoque l’unité des peuples.

Deux impulsions qui, alors qu’elles rectifient des courants et éliminent des passions, d’où vint la vivisection de l’Europe, suscitent des énergies spirituelles capables de donner une âme à cette union politique; de donner une inspiration surnaturelle à cette opération humaine; de rendre populaire l’instance de l’unité. Si celle-ci était réservée aux seuls facteurs économiques et politiques et militaires, elle faillirait.

Il ne suffit pas de faire de l’Europe une armée commune, une bureaucratie commune. Ce n’est pas pour rien que les hommes politiques tendent à y insérer des idéologies; c’est-à-dire qu’ils tiennent à donner une âme au corps. L’Europe a déjà une âme: le christianisme, son essence et sa genèse».

Igino Giordani

(Città Nuova n.5 du 10.03. 1972 pp. 23-23)

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Jesús Morán: C’est l’heure de la fidélité créative

JesusMoran-01Jesús Morán, philosophe et théologien espagnol, a été élu nouveau coprésident du mouvement des Focolari durant l’Assemblée générale 2014, qui s’est tenue en septembre dernier.

Voici l’entretien avec lui :
“J’ai connu l’idéal de l’unité – commence-t-il – lorsque j’avais à peine terminé mes études littéraires au lycée et je me préparais à entrer à la faculté de philosophie de l’université autonome de Madrid. L’Espagne était en grande agitation socio-politique dans ce temps-là. On avait un grand désir de changements. La société et en particulier les jeunes réclamaient liberté et démocratie. Si j’ai choisi la carrière philosophique c’était parce que les religieux du lycée où j’avais étudié nous avaient inculqué un christianisme engagé dans la transformation sociale. La rencontre avec la spiritualité de Chiara Lubich fut pour moi d’avoir trouvé le visage de ce que je voulais être. Cette spiritualité, en plus de changer la société, pouvait me changer moi-même et c’est ce que je désirais au plus profond de moi. J’ai trouvé la liberté d’aimer, la réponse à toutes mes exigences ».

“J’ai vécu en Amérique Latine la majore partie de ma vie, continue Jesús Morán. Je suis arrivé au Chili à 23 ans et j’ai quitté le Mexique alors que j’en avais 50. Là, j’ai vécu mes premières expériences de travail et j’ai touché du doigt l’histoire des populations millénaires avec leurs contrastes, leurs immenses richesses culturelles et leurs drames identitaires. En Amérique Latine j’ai appris la valeur incalculable de la vie, de la nature et des rapports interpersonnels. Ce fut une école de socialité. Ce continent m’a donné le sens de la pensée organique, de culture qui se fait praxis quotidienne et histoire, de la religiosité qui touche les fibres plus intimes du cœur ».

L’expérience des dernières années au centre du mouvement, confesse-t-il, l’a enrichi d’un regard plus universel, sans minimiser une intense maturation humaine et spirituelle.

“Dans ma vie, j’ai eu des moments particulièrement lumineux avec Chiara Lubich durant lesquels j’ai senti sa maternité à mon égard”.

Deux mois se sont écoulés depuis son élection en tant que coprésident et il nous confie qu’il est en train de vivre « une très forte et en même temps très simple expérience de Dieu. Jamais comme en ce moment je me suis senti autant aimé par tant de personnes. J’en suis infiniment reconnaissant à Dieu”.

A la question si à son avis il s’est passé quelque chose de nouveau avec l’Assemblée 2014, il répond: “l’Œuvre de Marie vit un moment crucial pour son futur. Il s’agit de vérifier combien cette première génération a vraiment compris le don charismatique que Dieu a fait à l’Eglise et à l’humanité avec Chiara Lubich. De cela dépend l’incarnation du charisme pour qu’il en soit à la hauteur. C’est un moment de prise de conscience personnelle, nouvelle et forte qui doit porter comme fruit une radicalité de vie semblable aux premiers temps du mouvement, même si de manière différente. C’est le temps de la “fidélité créative”. Plus nous serons fidèles plus nous serons créatifs et inversement, plus nous serons créatifs et plus nous serons fidèles. Evidemment, cela veut dire actualisation du charisme sur tous les fronts, nouvel élan apostolique, dilatation de la capacité de dialogue à 360°. Mais il me semble que l’Assemblée, avec son document-programme, et la touche finale du message du pape François, se soit orientée dans ce sens”.

À propos de ce qu’il pense sur de possibles oppositions entre formation spirituelle et formation culturelle : “Chez Chiara il n’y a jamais eu opposition entre la vie et la pensée. De fait, elle sent qu’elle doit reprendre ses livres juste après une expérience mystique. C’est pour moi très significatif. Chiara est la fondatrice de l’Ecole Abba et de l’Institut universitaire Sophia. Comme tous les grands fondateurs, elle était pleinement consciente qu’un charisme qui ne devient pas culture n’a pas de futur ».

Nous lui demandons pour finir ce qu’il aimerait pour lui et pour le mouvement : « Un don que je demande tous les jours est celui du discernement et la docilité à l’Esprit, sans avoir peur ».

Propos recueillis par Aurora Nicosia

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Josef Lux, un politicien bâtisseur de paix

Josef Lux 1« Je n’oublierai jamais son sourire lorsqu’il me saluait tard le soir avant de rentrer chez lui… Même si ses heures de sommeil étaient toujours réduites, il ne manquait jamais la messe tôt le matin… Il ne se présentait pas au focolare avec les problèmes de politique, même si dans certaines circonstances il nous demandait notre avis. De fait, il devait souvent aller à contre-courant, mais je ne l’ai jamais vu avoir de la haine pour ses adversaires ». « Le matin en partant au travail il nous saluait par ces mots : ‘Toujours, tout de suite, avec joie’. C’était sa manière de nous dire qu’il était prêt à accueillir toute situation même difficile que la journée lui aurait réservée. Cette attitude était le véritable secret de sa vie qui lui donnait la possibilité de dialoguer avec tout le monde, même dans des situations souvent difficiles ». Ce sont les souvenirs qu’ont de lui deux focolarini du focolare auquel appartenait Josef Lux.

Né le 1° février 1956, il avait connu la spiritualité de Chiara Lubich à la fin des années 70, à Chocen, sa ville natale en Bohème orientale, où il travaillait comme zootechnicien dans une coopérative agricole. En 1986, déjà marié avec Vera, il sent l’appel à suivre Jésus dans le focolare. Chiara lui indique une phrase de l’évangile qui oriente sa vie : “Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu” (Mt 22,21).

Josef Lux avec sa femme Vera

Josef Lux con moglie Vera

Les événements de novembre 89, suivis de la chute du communisme, changent sa vie de manière décisive. Depuis le début du processus de changements politiques il se trouve parmi les organisateurs des manifestations de rues, et en janvier 90 il est élu au Parlement national pour le compte du Parti Populaire. Sa décision d’entrer en politique est le fruit d’une réflexion profonde. Il est en fait convaincu qu’elle peut être purifiée par des personnes prêtes à s’offrir personnellement. En septembre 90, après un brillant discours devant le congrès du Parti Populaire, il est élu président. Il travaille pour la transformation de ce regroupement politique en un partit moderne d’orientation chrétienne. Dans son bureau, au mur trône un grand tableau de Jésus en croix. Il veut l’avoir toujours devant, surtout pendant les tractations que lui demande son travail engageant.

En 92 il est réélu en tant que député et devient vice Premier Ministre et Ministre de l’agriculture du gouvernement tchèque jusqu’en 98. Il est pour beaucoup un « signe de contradiction » : estimé par bon nombre de ceux qui partagent ses choix et rejeté par les adversaires politiques.

Vera et ses six enfants lui sont d’un grand soutien.

Josef Lux con Vaclav Havel

Josepf Lex avec Vaclav Havel

En 98 l’annonce d’une grave maladie : leucémie. La nouvelle suscite une chaîne de solidarité : de nombreux citoyens de la République tchèque et bien d’autres, s’offrent pour donner leur moelle osseuse. Même s’il est difficile d’en trouver une compatible, Josef est content, parce que de cette manière s’enrichit la base de données des donneurs possibles qui pourront aider d’autres malades. A la fin on trouve en Italie un donneur approprié et l’intervention chirurgicale se fait à Seattle (USA). L’opération réussit bien, mais durant la convalescence une infection entraine une aggravation de son état.

Ses enfants arrivent à Seattle, accompagnés d’un focolarino prêtre qui célèbre la messe dans sa chambre. Moments vécus dans un climat spirituel spécial. Il répète souvent qu’il offre sa souffrance pour la diffusion du Royaume de Dieu et pour les jeunes. Chiara Lubich le suit de près et lui assure sa prière quotidienne.

Vera les enfants et lui se tiennent par la main, chantent et prient le psaume préféré de Josef : « Mon refuge et ma force, mon Dieu en qui je me confie » (Ps 90,2). Même s’il est conscient de la gravité de sa situation, il reste calme et demande de prier pour lui. Et encore : « Souriez, ne pleurez pas », phrase qui deviendra son testament.

Chiara annonce son « départ » le 21 novembre 1999. Elle exprime le désir que Josef Lux soit, avec Igino Giordani, protecteur du mouvement politique pour l’unité.

Le premier « miracle » opéré par son départ est un moment d’unité dans toute la nation, du presque jamais vu après la « révolution de velours » : dans les journaux, la radio et à la télévision tous – même ses adversaires politiques – expriment leur estime envers lui et pour les valeurs qu’il défendait et diffusait dans sa fonction publique. Nombreux sont ceux qui découvrent son visage « d’homme d’Etat », mais aussi de chrétien qui a puisé dans la foi en Dieu la force de son action courageuse en faveur de son propre pays.

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Sicile: Culture du don et bien commun

20141120-01Kheit Abdelhafid ne trouve pas les mots pour conclure la journée : « Croyez-moi, je suis sans voix, je ne trouve pas les mots à la fin de cette très belle journée. Parce que l’année dernière avant la rencontre sur le thème de la famille nous nous sommes demandé si nous aurions été capables de faire une rencontre ensemble. Maintenant que nous sommes en conclusion de la seconde, je me rends compte que nous avons réussi, cette journée-ci le prouve. Le futur, je le vois à partir de nos enfants ensemble, sera meilleur que ce que nous voyons dans le monde d’aujourd’hui ».

Ce n’était pas facile non plus pour l’Imam – habitué aux grandes foules – de trouver une manière de conclure la seconde rencontre organisée par le mouvement des Focolari et la communauté musulmane de Sicile, le 16 novembre à Catane, sur le thème « Culture du don et bien commun ». Environ 450 personnes venant de différentes villes de la Sicile orientale ont rempli la salle du congrès dans un mélange bizarre de langues et de dialectes.

Les intervenants de grande valeur ont participé positivement à la table ronde dont le modérateur était Michele Zanzucchi, directeur de Città Nuova. Mgr. Gaetano Zito, vicaire épiscopal pour la culture de l’archidiocèse de Catane, a souligné la valeur de la culture de l’être et vivre ensemble. Samia Chouchane, déléguée pour le dialogue interreligieux de l’Union des communautés musulmanes d’Italie (U.CO.I.I.) en Sicile, a mis l’accent, au cours de son intervention, sur les motivations de l’agir : « Les motivations sont au cœur de tout : pensez donc si la motivation est l’amour pour Dieu ! Cela nous amène à ne pas être indifférents à ce qui se passe à côté de nous et dans le monde ».

20141120-03Kamel Layachi du Comité Scientifique du département du dialogue interreligieux de l’U.CO.I.I. a lancé un grand défi aux deux communautés : s’ouvrir non seulement au dialogue interreligieux mais aussi intra religieux pour démarrer une réflexion à l’intérieur des expériences religieuses particulières. Margareth Karram du mouvement des Focolari en Terre Sainte a partagé son expérience particulière : chrétienne, palestinienne, ayant grandi dans un contexte à majorité hébraïque, elle est née, de fait, dans un monde de dialogue, même si à grand peine et parsemé de temps morts. De toute façon il faut toujours essayer de connaître l’autre, ses différences, son histoire, sa culture : « Il faut se connaître à fond, l’amitié ne suffit pas, une connaissance approfondie est nécessaire : c’est l’ignorance qui draine la peur ». Giusy Brogna chargée du dialogue interreligieux du mouvement des Focolari en Sicile, exprime sa grande satisfaction pour la rencontre : « le parcours que nous avons commencé il y a quelques années est en train de porter ses fruits, je sens un grand espoir et je suis sure que les deux communautés, focolarine et musulmane, feront avancer le dialogue non seulement à Catane mais aussi dans d’autres villes siciliennes ».

Au terme des travaux les participants ont pris l’engagement de contribuer économiquement à l’avancement du forage d’un puits au Cameroun sous la tutelle d’un projet de l’Action pour un monde uni (AMU). «L’eau c’est la vie – a conclu Kheit Abdelhafid – et le puits que nous creuserons ensemble sera le signe de la vie qui existe entre nous”.

 

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Corée, le mystère de la vie

geriatric_nursingCielo Lee Young-Hee travaille comme infirmière à domicile pour un hôpital à Séoul. En Corée, le pourcentage de suicide des personnes âgées de plus de 80 ans est le plus élevé au monde. “Après avoir lu certaines données, j’ai commencé à travailler avec un grand engagement pour la prévention, puisque 50% de mes patients ont justement plus de 80 ans.” Après une expérience négative avec une patiente fortement déprimée, Cielo Lee décide d’organiser un cours sur la prévention du suicide pour 100 professionnels en gériatrie et 30 bénévoles qui aident dans les paroisses. “En visitant chaque semaine environ 40 patients à haut risque, avec un autre collègue nous avons évalué leur état d’âme selon des paramètres de santé. Sur la base des résultats, nous avons décidé de rendre visite deux fois par semaine aux dix personnes à plus haut risque.”

Le projet “Gate-keeper” – littéralement “gardien”, mais aussi une sorte de “garde du corps” – est un des services publics promu par le gouvernement de Séoul. Il est offert dans chaque quartier de la capitale pour prévenir les suicides, en collaboration étroite avec les structures de santé locales. “Dans ce projet – explique Cielo Lee – nous formons aussi des personnes âgées comme gate-keeper. Avec les infirmiers, ces contemporains vont rendre visite aux patients en donnant des conseils de santé utiles.”

Avec le désir de protéger la vie même d’une seule personne, au travail j’ai communiqué mon intention à une Sœur, infirmière en chef, et ensuite 60 de mes collègues infirmières ont participé à ce cours de prévention.”

Un des patients souffrait d’une maladie grave depuis 10 ans: “Avant d’entrer chez lui – raconte-t-elle – je priais et j’essayais ensuite de bien écouter ce qu’il me disait. Depuis quelque temps, ce patient s’est rapproché de la prière et récupère des conditions stables.”

Une amie souffrait d’insomnie après avoir perdu son fils aîné. Elle réussissait à dormir seulement avec l’aide de médicaments. Cependant, après avoir fréquenté le cours, elle prend soin d’une dame âgée sans famille qui vit près de chez elle. Maintenant, elle peut dormir sans médicaments et elle est reconnaissante de pouvoir aider d’autres personnes.

“Un jour, le téléphone sonne” – raconte encore Cielo Lee. “C’était le centre de santé mentale avec lequel je travaille. J’ai été informée que le maire de Séoul allait donner un prix à une personne dans chaque quartier et j’avais été proposée à l’unanimité! Quelques jours après, j’ai reçu un autre prix du directeur de l’hôpital.”

Les membres du Mouvement des Focolari à Séoul qui ont fréquenté le cours ont écrit que c’était “une occasion précieuse d’approfondir la connaissance du mystère de la vie et d’aller vers les périphéries existentielles”.

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Mouvements ecclésiaux, une histoire commune et féconde

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« Je remercie avant tout son Éminence le Card. Stanisław Ryłko, de m’avoir invitée à prendre part à cette conférence de presse. Je saisis cette occasion pour remercier publiquement le Conseil Pontifical pour les Laïcs d’avoir promu ce 3º Congrès mondial. En cela, je pense interpréter le sentiment des nombreux Mouvements Ecclésiaux et nouvelles Communautés qui enrichissent l’Église et la société d’aujourd’hui. »

Qu’attend le Mouvement des Focolari – et peut-être aussi les autres Mouvements – de ce congrès ?

Avant tout, je pense qu’il a été convoqué à un moment propice et pour différentes raisons : Nous sommes en plein dans le 50° anniversaire du Concile Vatican II. Toute l’Église, donc nous tous, nous sommes confrontés à ses grandes intuitions et à son enseignement. Vatican II continue à être, et aujourd’hui plus que jamais de façon particulière pour nous, laïcs, stimulant et miroir de notre fonction, vocation et responsabilité par rapport à l’Église et au monde contemporain.

Une autre raison stimulante, est la personne de Paul VI, venue occuper le devant de la scène à l’occasion de sa béatification, par son magistère lucide et souvent prophétique, comme Pape du dialogue et comme Pape des laïcs.

Les questions que le Pape François continue à poser à toute l’Église constituent une autre raison importante, l’Église considérée comme institution et comme peuple de Dieu. C’est pour cela que nous qui faisons partie du Mouvement des Focolari, nous sentons le devoir de nous laisser interroger par ses paroles et ses choix. Il ne suffit pas d’admirer mais nous travaillons pour qu’elles puissent nous interpeller en profondeur, en fait de ‘radicalité’, d’ouverture et d’aspect concret.

Le programme du 3° Congrès prochain, pour ce que nous en savons pour l’instant, parcours les grandes sollicitations de l’exhortation Evangelii Gaudium. Par ces sollicitations, le Pape François stimule et accompagne l’Église vers la dilatation maximale : il nous fait pénétrer dans toutes les “périphéries” pour lesquelles nous existons, avec le devoir d’offrir – par notre être et nos œuvres – la lumière qui vient de la certitude que “Dieu nous aime immensément”.

Je voudrais faire brièvement allusion à notre Assemblée qui a eu lieu il y a deux mois avec la participation d’environ 500 représentants de 137 nations, de toutes les branches, générations et dialogues qui constituent la Mouvement et qui s’est pratiquement terminée le 26 septembre dernier par l’audience privée avec le Pape François.

À cette occasion, le Pape François, reparcourant le chemin de l’Église appelée à une nouvelle évangélisation, 50 ans après le Concile Vatican II, a offert trois “verbes”. En eux, ils soulignent une perspective qui – me semble-t-il – peut inspirer, solliciter aussi d’autres réalités associatives de l’Église.

Premièrement : contempler. Contempler Dieu et vivre en compagnie des hommes ; persévérer dans l’amour mutuel, a dit le Pape en citant un écrit de notre fondatrice Chiara Lubich qui « inspirée par Dieu en réponse aux signes des temps » – a-t-il dit – a écrit : « Voici le grand attrait des temps modernes : s’élever dans la plus haute contemplation en restant au milieu du monde, homme parmi les hommes ».

Deuxièmement : sortir. Je cite : « Sortir (…) pour communiquer à tous, généreusement, l’amour de Dieu » avec respect, gratuité et créativité. « Pour le réaliser, il faut devenir experts en cet art qui s’appelle ‘dialogue’ et qui ne s’apprend pas à bon marché. Nous ne pouvons pas nous contenter de demi-mesures » mais « avec l’aide de Dieu, viser haut et élargir son regard ». Sortir courageusement là où l’on entend les « gémissements de nos frères, les plaies de la société et les interrogations de la culture de notre temps ».

Troisièmement : faire école. Le Pape François a rappelé l’expression de Jean Paul II dans la Novo millennio ineunte, où il invitait toute l’Église à devenir “maison et école de la communion” (cf. n. 43). Il a ajouté : « vous avez pris cette consigne au sérieux. Il faut former, comme l’exige l’Évangile, des hommes et des femmes nouveaux et dans ce but, une école d’humanité est nécessaire à la mesure de l’humanité de Jésus. (…) Sans une œuvre adéquate de formation des nouvelles générations, il est illusoire de penser pouvoir réaliser un projet sérieux et durable au service d’une nouvelle humanité ». Il faut former des “hommes-monde”, a-t-il dit, citant une expression que « Chiara Lubich avait inventée à son époque, une expression qui demeure d’une grande actualité… des hommes et des femmes avec l’âme, le cœur, l’esprit de Jésus et pour cela capables de reconnaître et d’interpréter les besoins, les préoccupations et les espérances qui habitent le cœur de tout homme ».

Ces trois verbes se fondent avec les trois mots qui avaient émergé à l’Assemblée générale des Focolari, en nous efforçant de cueillir l’essentiel des 3650 instances parvenues au cours des mois de préparation par la communauté des Focolari du monde entier pour offrir des pistes et des orientations pour l’avenir. Trois mots qui veulent indiquer en une extrême synthèse, l’engagement et les perspectives du Mouvement au cours des prochaines années : “sortir, ensemble, bien préparés”.

Ce prochain congrès se place dans une histoire commune et féconde qui a vu le Mouvement naître, se développer et donner sa contribution à l’Église et à l’humanité selon le charisme spécifique dont chacun était porteur. Mais pas uniquement. Très souvent, en particulier à partir du moment fondateur de la Pentecôte 1998, cette histoire a vu également plusieurs Mouvements et/ou communautés ensemble, collaborer à certains projets et à différentes occasions.

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Dans ce travail commun, le Conseil Pontifical pour les Laïcs a toujours été à nos côtés, nous donnant ainsi la garantie que ce que portait chacun des Mouvements servait à la réalisation d’un projet au bénéfice du corps ecclésial tout entier, veillant toujours avec amour et discernement pour valoriser le bon et faire tomber ce qu’il pouvait y avoir d’accessoire. Combien de fois le Mouvement des Focolari s’est senti soutenu en favorisant de son charisme de l’unité les rencontres les plus variées, parfois complexes comme par exemple les Journées des jeunes ou les Congrès des Laïcs, en Corée par exemple…

Nous souhaitons que le prochain Congrès qui continue cette histoire, marque un pas de maturité c’est-à-dire que, réflexions et confrontation, communion de réussite et d’échec, d’expériences et de projets, mettent les conditions pour que Dieu, Seigneur de l’histoire, puisse en tirer non seulement des fruits de communion et d’enrichissement réciproque mais le fruit d’orienter davantage tous et tous ensemble, à regarder et à toujours vivre dans une joie renouvelée, pour l’unique but de l’Église du Christ : “Père que tous soient une seule chose… que tous soient un” (Jn 17,21). C’est le “rêve de Dieu”. Nous espérons pouvoir répondre aux attentes les plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui et contribuer à faire de l’humanité une seule grande famille. Dans cette disposition, nous nous préparons à aller à la rencontre de tous les participants au Congrès ».

 

Extraits de l’intervention de Maria Voce à la conférence de presse de présentation du 3° congrès des Mouvements ecclésiaux et nouvelles communautés.

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

III° Congrès mondial des Mouvements et Nouvelles communautés sur le seuil de la porte

20111118-01C’est le Président du dicastère, le cardinal Stanislaw Rylko, avec le scrétaire Mgr Josef Clemens, qui a présenté à la presse le III° congrès mondial au Vatican. Les attentes des mouvements et des communautés ont été confiées à Maria Voce, présidente des Focolari, et à Jean Luc Moens, responsable pour les relations internationales de la « Communauté de l’Emmanuel ».

Il s’agit de la troisième étape d’une « croissance vers la maturité ecclésiale ». La première manifestation se déroula en 1998 puis en 2006, en même temps que les deux grands rassemblements des mouvements avec Jean Paul II d’abord – qui définissait le phénomène des mouvements comme un « courant de grâce », et affirmait que l’Eglise s’attendait d’eux des « fruits mûrs de communion et d’engagements » – et avec Benoit XVI, qui voyait dans ce chemin « une provocation salutaire » pour l’Eglise, « minorité créative » décisive pour le futur de l’humanité.

Le pape François a rencontré les mouvements et les communautés le 18 mai 2013, et maintenant le 3° congrès mondial part de son exhortation Evangelii Gaudium. Dans cette lettre François appelle les mouvements à « être de vrais protagonistes d’une nouvelle étape dans la mission évangélisatrice de l’Eglise, marquée par la joie », tendue vers les « périphéries géographiques et existentielles de notre monde », « proche de tous les pauvres, les souffrants et les exclus – produit amer de la culture du déchet qui domine aujourd’hui ».

Face aux journalistes, le cardinal Stanislaw Rylko se fait l’expression d’un bon nombre en posant une question. Comment se fait-il que « dans un monde qui refuse Dieu de manière aussi radicale, on trouve encore tant d’hommes, de femmes, adultes et jeunes, qui découvrent la joie et la beauté d’être chrétiens » et « choisissent le Christ et son évangile comme boussole sure pour leur existence ? ». La variété et la richesse des nouveaux charismes « proposent des itinéraires pédagogiques » de vie chrétienne d’une « efficacité surprenante, capables de changer la vie des personnes et de réveiller en elles un élan évangélique extraordinaire », avec « leur fantaisie missionnaire, la capacité de trouver des expressions et des voies toujours nouvelles de témoignage et d’annonce de l’évangile ».

Le secrétaire du Conseil Pontifical pour les laïcs, Mgr Josef Clemens, s’est par contre arrêté sur le contenu des trois journées : contexte et aspect différents de l’évangélisation, purification des obstacles et des empêchements, dynamisme et collaboration entre charismes, rôle des femmes et parcours pour inclure les pauvres.

Maria Voce, présidente des Focolari, a mis en évidence ce que le Concile Vatican II aujourd’hui représente pour les laïcs comme « stimulent et reflet » de sa propre « vocation et responsabilité vis-à-vis de l’Eglise et du monde contemporain ». En exprimant les attentes des laïcs, elle a souhaité que le Congrès « marque une étape vers la maturité », et que « les réflexions et confrontations, en communion de succès et d’échecs, d’expériences et de projets, posent les conditions pour que Dieu, Seigneur de l’histoire, puisse en extraire non seulement des fruits de communion et d’enrichissement mutuel, mais aussi qu’Il oriente davantage tous les participants, et tous ensemble, à vivre toujours et avec une joie renouvelée, pour l’unique grand objectif de l’Église du Christ : « Père qu’ils soient un… que tous soient un ». Voilà quel est le ‘rêve de Dieu’. Espérons que nous saurons répondre aux attentes plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui et contribuer à faire de l’humanité une seule et grande famille ».

“ Nous voulons avancer sur le chemin de la conversion pastorale » que nous demande le pape, et surtout « faire une expérience de communion », a dit Jean Luc Moens de la Communauté de l’Emmanuel, qui a confirmé « pour nous il est très intéressant de découvrir comment l’Esprit Saint travaille chez les autres. Le Congrès sera une occasion unique pour faire cette découverte réciproque ».

Info : www.laici.va

De l’intervention de Maria Voce à la conférence de presse de présentation du 3° Congrès des Mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés

 

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

L’arbre des émotions

20141117-01“Cette expérience a été fantastique, j’aurais alors pu perdre la vue sans problème parce que j’avais le sentiment d’avoir déjà tout vu. Si dans vingt ans je suis professeur, je dirai à mes élèves: cette expérience je l’ai faite avec mes anciens camarades, jamais je ne serais arrivé à faire tout cela sans eux et sans le grand artiste Antonino »

4700 fragments de verre ont constitué la matière première pour donner vie à l’atelier de création qui s’est déroulé dans 12 classes. Une expérience que tous les jeunes ont considérée comme inoubliable, et qui a aidé à débrider leur imagination – tout en favorisant, au cours du travail, le respect de l’autre. L’atelier, conçu par l’association Alessandro Mammucari – inspirée par la spiritualité des Focolari – partenaire du projet promu par la commune de Latina, a pour principal support l’art.

L’artiste Antonino Casarin qui travaille le verre, son bras droit, Patrizia Sarallo, et la coordonatrice du projet, Tatiana Falsini, professeur d’histoire de l’art, ont mobilisé les 120 élèves pendant deux jours: une véritable aventure créatrice!

Joie, tristesse, colère, peur: ce sont les quatre émotions fondamentales pour notre survie, choisies comme thème de base de l’atelier. On commence par une introduction à l’art abstrait, en soulignant son lien étroit avec le monde des émotions. Comment cela se passe-t-il ? La coordonnatrice, Tatiana, explique : « Les jeunes sont invités à observer les œuvres d’art en verre de l’artiste Casarin, pour en saisir la signification profonde, à travers les sens de la vue et du toucher. Nous nous approchons de chaque table…une écoute profonde et stupéfiante, après quoi nous invitons les jeunes à écrire sur une feuille, de façon anonyme, les émotions que chacun a éprouvées. Puis on leur propose à nouveau une écoute, intérieure cette fois-ci, de façon à ce que chacun reconnaisse ses propres émotions »

C’est alors pour eux le moment d’expérimenter à leur tour le travail du verre dans un atelier de création : ils sont invités à réaliser un panneau pour chaque classe, deux par école, qui doit représenter un arbre dans chacune de ses quatre phases, symbole des quatre émotions.

« Arrivé à ce point, chacun reçoit une plaque de verre transparente – explique Antonino Casarin – les jeunes doivent en couvrir la surface en y encastrant les divers fragments et en les collant. Après quoi les plaques seront mises à cuire dans un four spécialement conçu pour le verre. Les jeunes sont alors invités à travailler en équipes parce qu’il s’agit d’une œuvre collective, en faisant en sorte que chacun puisse travailler de son mieux, en partageant ses fragments et ses talents » C’est parti : « Quand nous avons commencé à composé les plaques j’avais peur de me tromper ou de ne pas trouver la pièce qui manquait. Mais lorsqu’ils les ont retirées du four j’ai éprouvé une sensation de bonheur », écrit l’un des jeunes.

Les jeunes sont enthousiastes, très concentrés. Ils travaillent sans arrêt, même pendant la récréation : leur plaque une fois terminée, ils en demandent aussitôt une autre ! Une fois que toutes sont finies, ils ne se font pas prier pour se lever et aller aider leurs camarades qui n’ont pas fini. Après la cuisson des plaques, nous nous retrouvons avec les jeunes et nous recomposons le dessin des arbres: nous élevons le panneau et les applaudissements éclatent ! Tous reconnaissent la beauté de ce travail collectif qui porte en lui la caractéristique et la diversité de chacun, ce qui le rend encore plus unique.

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Sophia: la proposition culturelle de Chiara Lubich et l’Amérique latine

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L’option privilégiée pour les pauvres, le chemin difficile de la théologie de la libération, l’actuelle crise religieuse, la foi “autogérée” et vide de sens. Mais aussi l’inégalité sociale et le manque de relations. Ce sont quelques-uns des points abordés durant les trois jours de rencontre au Brésil (Mariapolis Ginetta, 31 octobre-2 novembre) par un groupe de professeurs universitaires et jeunes diplômés, à la recherche d’une nouvelle perspective culturelle pour l’Amérique latine. Des points en rapport avec la question de témoins et la soif spirituelle, la valorisation des cultures originelles et des afro-descendants. Des jours durant lesquels a émergé la vocation typiquement plurielle et sociale du continent.

Parmi les personnes présentes, le professeur Piero Coda, théologien, doyen de l’Institut universitaire Sophia (Loppiano, Florence) qui a vu passer parmi ses étudiants de nombreux latino-américains, dont quelques Brésiliens, présents à la rencontre. “En ce moment de grand tournant, de changement d’époque, de vision de l’homme et du monde, c’est une urgence historique d’offrir la contribution mûrie durant ces décennies par le don d’un charisme, le charisme de l’unité confié à Chiara Lubich“, a affirmé le professeur Coda.

Et durant les plus de 50 ans de présence du Mouvement des Focolari au Brésil et dans les différents pays de l’Amérique latine, nombreuses ont été les initiatives à caractère culturel nées dans les différentes universités. La fraternité a été souvent proposée comme une catégorie qui peut donner un nouveau souffle aux différentes disciplines, de la politique et économie au droit et pédagogie.

Avec l’intense échange d’expériences, propositions, réflexions, qui a caractérisé les trois jours de rencontre, s’est ouvert une nouvelle perspective, une nouvelle étape à franchir: que naisse, en Amérique latine aussi, un centre universitaire avec la même inspiration qui a donné vie à Sophia.

Il s’agit d’un projet embryonnaire, avec des connotations spécifiquement latino-américaines. Y ont pris part également la théologienne Maria Clara Bingemer, de l’Université pontificale catholique de Rio de Janeiro, qui a retracé la démarche conciliaire et post conciliaire de l’Église dans le continent, et le politologue argentin Juan Esteban Belderrain, qui a mis le doigt sur certaines des plaies les plus profondes du continent et ses causes, dont le manque de cohésion sociale.

La proposition culturelle de Sophia se profile ici donc avec une connotation spécifique, en harmonie avec les orientations de l’Église latino-américaine et avec les racines dans l’inspiration et méthodologie originelles présentées par Chiara Lubich en 2001. Ces dernières années, Sophia a été un laboratoire d’expérimentation, comme les anciens élèves en témoignent: “ici, étudiants et professeurs cherchent à conjuguer pensée et vie, privilégiant les rapports à tous les niveaux et visant à la transdisciplinarité, en réponse au morcellement des savoirs”. “En Chiara, il n’y a jamais eu d’opposition entre vie et pensée” – remarque le coprésident des Focolari, Jesús Morán, dans une récente interview – “Chiara est la ‘dévotion à l’esprit de Jésus’ et la fondatrice de l’École Abba et de l’Université Sophia. Comme tous les grands fondateurs, elle était pleinement consciente qu’un charisme où il n’y a pas de culture n’a pas de futur. La culture est toujours vie.”

Actuellement, les étudiants de l’Institut universitaire Sophia proviennent de 30 nations. La cohabitation internationale offre une contribution supplémentaire à former des “hommes-monde”, où la culture typique de chacun s’ouvre à une dimension universelle. Un projet en harmonie avec les consignes remises récemment par le pape François aux Focolari: contempler, sortir, faire école. Et le pape, dans son message vidéo pour le 50ème anniversaire de la cité-pilote de Loppiano, a justement rappelé que Sophia est un lieu où peuvent être formés des jeunes hommes et femmes “qui, en plus d’être opportunément préparés dans les différentes disciplines, sont en même temps imprégnés par la sagesse qui naît de l’amour de Dieu”.

 

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

A Udine, la mosquée ne doit pas faire peur.

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Dans d’autres régions d’Italie et du monde ce type de rencontre a déjà eu lieu, mais pour la ville d’Udine (au nord-est de l’Italie) ce fut une nouveauté,  largement répercutée par la presse locale : le dimanche 19 octobre se sont rencontrés au Centre Culturel Balducci 150 personnes, membres du mouvement des Focolari et fidèles musulmans, pour un après-midi de rencontre, d’échanges, de prière et aussi –pourquoi pas– de fête commune. Au moment de la prière les  musulmans se sont rendus dans une autre pièce pour prier selon leur habitude. Juste avant, l’Imam avait récité une prière en arabe et le prêtre catholique un Notre Père, dans le respect le plus absolu et un grand silence observés par  tous.

Deux mondes qui ne sont pas si éloignés: outre le fait qu’ils partagent la “règle d’or” commune à toutes les grandes religions, “ Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse”, “Chrétiens et musulmans croient au Dieu unique – a souligné Franco Vasta, l’un des responsables du Mouvement à Udine,  – ils sont tous fils d’Abraham, ont un amour désintéressé pour le prochain et un sens aigu de la famille”.

Musulmans et chrétiens ont beaucoup de choses en commun – a confirmé le président de l’association “Miséricorde et solidarité” du centre musulman d’Udine, Errachidi Abderrazak – et il est important qu’ils réussissent à unir leurs forces. Nous pensons aux jeunes. Réussir à les rejoindre, à leur transmettre des valeurs est un engagement commun, pour les empêcher de prendre des mauvais chemins. Les jeunes sont notre principale mission. C’est aussi une raison pour travailler ensemble ».

Une amitié existe entre les Focolari et la communauté musulmane, elle est née  à Trieste  grâce à l’Imam Aziz El Barikhi, qui a aussi mis des racines à Udine. Au cours de l’après-midi passé ensemble il y a eu la projection du discours de la fondatrice du Mouvement, Chiara Lubich, dans la mosquée Malcom Shabazz de Harlem, à New-York en 1997, considéré comme le début de ce chemin de dialogue ; puis ont suivi des récits, des témoignages, des prières et de la musique qui ont fondu en une seule voix chrétiens et musulmans, même en cet moment délicat que nous traversons : « Les médias lancent de mauvais signaux en associant les images de Isis avec, par exemple, celles des mosquées –  a  déclaré don Pierluigi du Centre Balducci – un amalgame très fallacieux et dangereux parce que  les gens risquent d’utiliser la religion pour justifier la violence »

Mais la volonté de se rencontrer reste forte à Udine, au point de porter Abderrazak à déclarer à la presse que “si un italien entrait dans notre mosquée, il serait le bienvenu. Elle ne doit pas faire peur; c’est un lieu d’éducation. On y enseigne à faire du bien à son prochain. On y éduque les jeunes à suivre le droit chemin, qui n’est pas celui de la dureté et de l’intransigeance ».
Cette rencontre, qui a concerné un si grand nombre de personnes, ne sera pas la dernière : à un journaliste qui lui demandait s’il y en aura d’autres, Abderrazak a répondu « Certainement. Ce sont des rencontres qui invitent au dialogue, à la connaissance réciproque. Le chemin, je l’admets, n’est pas simple. Mais cela vaut la peine de continuer, parce que lorsqu’il y a connaissance et intégration, la peur disparaît ».

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Croatie: congrès ÉdeC européen

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“L’Économie de communion n’est pas ‘un fait’, mais ‘un processus’“, un concept répété plusieurs fois durant le 5ème rendez-vous des entrepreneurs et protagonistes de l’ÉdeC européenne en Croatie, dans la cité-pilote des Focolari, à Križevci (17-20 octobre 2014). Cette rencontre a aussi été un processus, une communion qui s’est créée jour après jour.

Les participants, plus de 150, provenaient de 23 pays: en plus de l’Europe, il y avait des représentants du Brésil, de l’Argentine, du Congo et de l’Inde. À la rencontre ont aussi participé 42 jeunes entre 18 et 30 ans des sept pays qui ont adhéré au projet “Together we grow: youth towards an inclusive economy”. En pratique, sept associations européennes (de Croatie, Roumanie, Hongrie, Macédoine, Bulgarie, Allemagne et Italie) ont pensé organiser en parallèle, et faisant partie intégrante de la rencontre des entrepreneurs, “un échange” pour les jeunes intitulé “Grandir ensemble: des jeunes pour une économie qui favorise l’intégration”, avec le soutien de la Commission européenne qui cofinance le projet.

Qu’est-ce que l’ÉdeC aujourd’hui, où en sommes-nous et quelles sont ses perspectives?

Le professeur Luigino Bruni a répondu à ces questions, rappelant les débuts du Mouvement des Focolari en 1943, lorsque Chiara Lubich et les premières focolarines accueillaient les pauvres chez elles pour manger. “C’est la première image de l’ÉdeC – a-t-il affirmé. Dans cette image, le pauvre est dans la maison et c’est cela la fraternité.” Et concernant les défis auxquels l’Économie de Communion est confrontée, Bruni les a résumés en trois titres: proposer un grand idéal, les premiers pauvres d’aujourd’hui sont les jeunes parce qu’ils n’ont pas de travail, et faire les choses avec ceux qui déjà partagent les mêmes valeurs de communion et de fraternité.

DSC00143Les trois journées en Croatie ont été riches en témoignages des entrepreneurs présents. Nico Daenens (Belgique) a présenté son entreprise, qui fournit des services d’aide à domicile, avec 3000 collaborateurs. Koen et Chris de la Belgique, avec Atila et Boglarka de la Serbie, ont aussi raconté la collaboration qui est née grâce au partage des valeurs de l’ÉdeC et qui aujourd’hui s’est concrétisée dans une entreprise en Serbie.

Les après-midis étaient réservés aux ateliers sur différents thèmes: “Que faut-il pour réaliser un business plan et une start-up ÉdeC?”, “Les voies d’inclusion des pauvres au niveau local dans la vie de l’entreprise de communion”, “La diffusion du projet ÉdeC et de sa culture”, “Management des associations à but non lucratif”, etc.

Une des personnes présentes résumaient la rencontre ainsi: “Un vrai laboratoire de fraternité, ouvert à des projets futurs qui, espérons-le, nous guident au-delà des vieilles frontières géographiques et mentales, en suivant la voie de la communion”.

Source: ÉdeC online

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Mouvement des focolari: nouveau logo

focolare_francais_Facebook“En 2000 – nous expliquent Walter Kostner et Margarida Nobre, en charge de la réalisation du logo – Chiara Lubich avait vu dans « La Madonna del popolo (la Vierge du peuple) », qui rassemble tout le monde, l’image qui pouvait en quelque manière représenter le Mouvement. Le nouveau logo veut exprimer cette idée : la touche bleue rappelle Marie qui ouvre ses bras à l’humanité, pour la soutenir, essuyer ses larmes et l’orienter vers le ciel. La touche plus petite, qui a la même forme, représente la Mouvement des Focolari qui veut la « revivre » ; mais elle a la couleur d’une flamme qui exprime la présence du Ressuscité entre ses membres », effet de la mise en pratique de l’amour réciproque demandé par Jésus.

Deux experts en communication, les allemands Andrea Fleming et Ludger Elfgen, ont recueilli les travaux de graphistes de plusieurs continents: la dernière version a été conçue par l’italien Andrea Re. Vu la présence du Mouvement des Focolari dans le monde entier, le logo a été dessiné en 44 langues et présenté officiellement en streaming au cours de la vidéoconférence du 25 octobre dernier.

Le choix de l’image qui permettra désormais d’identifier les focolari dans les diverses réalités qui le composent et sur des supports variés (App, réseaux sociaux, vidéos, tracts, communiqués, événements, cartes de visite…), ne pouvait pas rester sans effets sur le graphisme du site web officiel.

Sa structure reste la même, mais pour ce qui est du nouveau graphisme, nos remerciements vont à Gabriele De Sanctis qui en a peaufiné le dessin, Marius Teleman qui, en collaboration avec Andrea Baldas, a réalisé sa mise en service et Marija Bonnici qui a coordonné le travail

Notons, parmi les nouveautés, l’harmonisation des couleurs rappelant les nuances du bleu et celles du jaune-orange du logo, la galerie multimédia avec un rappel en page d’accueil, la stylisation des boîtes latérales. Quant à la navigation à l’intérieur du site, elle reste inchangée : le lecteur pourra continuer à se sentir chez lui !

Côte d’Ivoire: le “risque” de la fraternité

Paul VI et Chiara Lubich

20141107© Mendes - CSC 5409PaoloVI_ChiaraLUn événement qui arrive 50 ans après la première audience accordée par le pape Paul VI à Chiara Lubich (31 octobre 1964) et au lendemain de la béatification du  Souverain pontife. Une occasion d’illustrer, avec des apports significatifs, la pensée de Paul VI sur les mouvements ecclésiaux et leur signification en relation avec  la vision de l’Eglise proposée par le Concile Vatican II. Tel est, en synthèse, le sens de ces Journées d’Etudes (Castelgandolfo, 7-8 novembre) ouvertes par Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari et par le Professeur Angelo Maffeis, président de l’Institut Paul VI, qui ont donné la parole à des spécialistes de diverses disciplines. Ce grand pape a eu un rôle important dans l’histoire du mouvement des focolari : « Nous lui sommes redevables pour plusieurs raisons – affirme la présidente Maria Voce – avant tout pour son magistère lumineux qui a marqué de façon claire et forte la formation de tous ceux qui se sont approchés de notre Mouvement », mais aussi parce que, continue-t-elle, « dans l’exercice de son ministère pétrinien, le pape Paul VI a joué un rôle déterminant pour la reconnaissance, la promotion et aussi l’indication de mises en  forme juridiques adaptées à l’expression de la physionomie propre à cette Œuvre nouvelle dans l’Eglise » 20141107© Mendes - CSC 5477PaoloVI_ChiaraLLes exposés des professeurs Andréa Riccardi et Alberto Monticone ont présenté la trame historique générale de la naissance des mouvements ecclésiaux, leur nouveauté dans le contexte du XXème siècle et la maturation de la conception et du rôle des laïcs dans l’Eglise. On est passé ensuite à la présentation de  recherches très fouillées concernant les deux personnalités, à partir de documents inédits. L’intervention de Lucia Abignenete (Centre Chiara Lubich) a commencé par la première rencontre de Chiara Lubich avec Mgr Montini, advenue en 1953 grâce à  Giulia Folonari, et évoqué  aussi les moments délicats de l’histoire, pour arriver jusqu’en1964 :  en s’appuyant sur des journaux et  des textes inédits, elle a souligné ce qu’avait été pour Chiara cette première audience, à une époque où  la laïcité du Mouvement naissant était menacée. Pour les membres du Mouvement des focolari il est donc important de se rendre compte du rôle de Paul VI. Chiara Lubich parle de lui comme « père de l’Oeuvre »       Ce fut ensuite au tour de Paolo Siniscalco de mettre en valeur l’importance que revêtait le Mouvement des Focolari pour Paul VI en  raison de son action dans les Pays de l’Est et de démontrer que ce pape  avait  personnellement encouragé les initiatives concrètes visant à y maintenir vivant l’esprit chrétien. 20141107© Mendes - CSC 5455PaoloVI_ChiaraLAutre thème central et important, le dialogue oecuménique, qui a été analysé par la professeure Joan Back. Il suffit de rappeler l’histoire qui lie Paul VI, Chiara Lubich et le Patriarche Athénagoras. Adriana Cosseddu, juriste, a souligné la difficulté de faire émerger  du Code de Droit Canonique (datant de 1917) des formes complètement nouvelles rendant compte de la réalité des mouvements. Il semblait qu’une œuvre comportant diverses vocations … ne soit pas possible…elle n’était pas prévue par le droit canon ! « Le pape a voulu lui-même prendre  personnellement en charge la chose et c’est ainsi qu’on est arrivé à l’approbation », affirmait Chiara lors d’une interview à Città Nuova en 1978. DSCF2439Le professeur Alberto Lo Presti, directeur du Centre Igino Giordani, a présenté une perspective inédite de la conception de la doctrine sociale de l’Eglise chez Giordani – considéré comme cofondateur du Mouvement des Focolari- en relation avec la pensée  sociale de Paul VI. Le professeur Piero Coda, recteur de l’Institut Universitaire Sophia,  a admirablement conclu par une réflexion théologique qui, en référence à l’Encyclique Ecclesiam Suam, texte emblématique du pontificat de Paul VI et à l’expérience mystique vécue par Chiara Lubich au cours des années 1949-1950, a mis en évidence la profonde convergence et synergie entre le ministère du pape Montini et le charisme de l’unité de Chiara Lubich. Ce fut particulièrement enrichissant pour moi de pouvoir voir le Mouvement des Focolari et sa fondatrice, à travers les yeux de Paul VI – écrit Fabio Ciardi, l’un des participants au colloque – Ce grand homme, qui avait une vision très large de l’Eglise et de la société de son temps, a porté aussi  un regard particulier sur cette œuvre de Dieu, en éprouvant tout à la fois joie et doutes, encouragements et perplexités, enthousiasme et espérances… En se plaçant de son point de vue, on peut recueillir des aspects nouveaux de ce charisme, relatifs aussi à la façon dont il s’est frayé un chemin dans l’Eglise » En conclusion des travaux le professeur José-Román Flecha Andres a voulu comparer l’expérience mystique de Chiara à celle des mystiques espagnols du XVIème siècle, en particulier Thérèse d’Avila. Rappelant la façon dont ils avaient eux-mêmes compris la nécessité de faire don de la vie intérieure à toute l’Eglise, il s’est exprimé ainsi : « Nous avons vu ici comment, grâce à l’esprit de Dieu, à l’Esprit Saint, cela s’est réalisé dans la vie de Chiara, de ce Mouvement ».