Mouvement des Focolari
L’Evangile vĆ©cu contribue Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens

L’Evangile vĆ©cu contribue Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens

Libre des prƩjugƩs

Avec une petite mais trĆØs vivante communautĆ© Ć©vangĆ©lique mĆ©thodiste de notre ville nous avons dĆ©cidĆ© de nous mettre au service des nombreux immigrĆ©s d’Afrique du Nord qui vivent sur notre territoireĀ : tunisiens qui travaillent comme manœuvres dans la sĆ©riculture, sĆ©nĆ©galais et marocains comme marchands ambulants…Beaucoup d’entre eux n’ont pas de repas chaud pendant la semaine. L’idĆ©e est nĆ©e d’assurer un service de repas où nous invitons les immigrĆ©s qui viennent chaque semaine pour le marchĆ©. A tour de rĆ“le nous faisons les courses, nous cuisinons, nous servons et prenons le repas avec eux. Entre deux plats, nous voyons s’écrouler prĆ©jugĆ©s et stĆ©rĆ©otypes.Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  S.F. – Italie

Semence d’unitĆ©

HospitalisĆ© pour une petite intervention, j’ai lu un livre que ma fiancĆ©e m’avait donnĆ©. C’était des expĆ©riences d’Evangile vĆ©cu, trĆØs belles, mais je me disais:ā€C’est impossible de vivre vraiment ainsiā€ Puis elle m’a fait rencontrer des personnesĀ  et en Ć©changeant avec elles j’ai compris et vu que, contrairement Ć  ce que je pensais, c’était possible. A partir de lĆ  une voie nouvelle s’est offerte Ć Ā  nous. Nous nous sommes mariĆ©s dans le but de former une famille ouverte aux autres. Anne est catholique, quant Ć  moi, bien qu’appartenant Ć  l’Eglise EvangĆ©lique, jusque lĆ  je ne m’intĆ©ressais guĆØre Ć  la religion. En commenƧant Ć  vivre l’Evangile, j’ai compris que je devais chercher Ć  tĆ©moigner avant tout dans mon Eglise. Ce que j’ai fait. J’ai tissĆ© des relations et maintenant je fais partie du conseil paroissial. En faisant de notre famille une semenc d’unitĆ©, nous voudrions montrer par notre vie, Ć  nos enfants et Ć  tout le monde, la beautĆ© du christianisme.

D. J.K. – Allemagne

La Paix

Les affrontements de plus en plus violents Ć  l’intĆ©rieur de notre pays avaient suscitĆ© en moi un grand sentiment de rĆ©volte et de colĆØre. Je ne supportais plus de me sentir impuissant devant tant d’injustices et de souffrances: meurtres d’innocents, familles chassĆ©es de leur maison, villages en ruine. J’avais l’impression de m’éloigner de Dieu, c’était comme si j’expĆ©rimentais une sorte de mort intĆ©rieure. Un soir j’ai fait part Ć  mon Ć©pouse de mon Ć©tat d’âme et elle m’a proposĆ© de faire encore un effort de volontĆ© en allant dĆØs l’aube accueillir quelques familles de rĆ©fugiĆ©s qui avaient dĆ» abandonner leur village dĆ©vastĆ©. Nous y sommes allĆ©s et une de ces familles est venue habiter chez nous avec ses trois enfants. La paix est alors Ć  nouveau revenue dans mon cœur.Ā Ā Ā Ā Ā  J.P.-Liban

Source: ā€œIl Vangelo del giornoā€ (L’Evangile du jour), CittĆ  Nuova Ed.

FƩvrier 2014

« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu.Ā Ā»

Selon JĆ©sus, un moyen de purification l’emporte sur tous les autresĀ : « DĆ©jĆ  vous ĆŖtes Ć©mondĆ©s par la Parole que je vous ai diteĀ Ā». Ce ne sont pas les exercices rituels qui purifient l’âme, mais la Parole. La Parole de JĆ©sus n’est pas comme les autres. Le Christ y est prĆ©sent, comme il l’est — quoique d’une autre maniĆØre — dans l’Eucharistie. Par sa Parole, le Christ pĆ©nĆØtre en nous et, si nous la laissons agir, elle nous libĆØre du pĆ©chĆ© et purifie notre cœur.

La puretĆ© est donc l’effet de la Parole vĆ©cue. Vivre la parole, toutes les Paroles de JĆ©sus, nous libĆØre de nos “attachements” qui prennent le dessus si notre cœur n’est pas en Dieu et centrĆ© sur ses enseignements. Ces attachements peuvent concerner des choses, des crĆ©atures, ou bien nous-mĆŖmes. Alors que si notre cœur est centrĆ© sur Dieu seul, tout le reste disparaĆ®t.

Pour parvenir à ce détachement, il peut être utile de dire souvent à Dieu, à Jésus, au cours de la journée, cette invocation du psaume : « Tu es, Seigneur, mon unique bien ! ».

RĆ©pĆ©tons-la souvent, surtout lorsque nos “attachements” nous attirent vers certaines images, sentiments ou passions pouvant troubler en nous la conscience du bien et nous priver de notre libertĆ©.

Sommes-nous tentĆ©s de regarder certaines publicitĆ©s, certains programmes tĆ©lĆ©visĆ©sĀ ? ƀ ce moment-lĆ , disons-luiĀ : « Tu es, Seigneur, mon unique bienĀ Ā». Ce sera le premier pas pour sortir de nous-mĆŖmes, pour dĆ©clarer Ć  Dieu notre amour. Nous aurons ainsi grandi dans la puretĆ©.

Une personne, ou une activitĆ©, s’interposent-elles entre Dieu et nous, faisant obstacle et mĆŖme gĆ¢tant notre rapport avec LuiĀ ? C’est le moment de lui redireĀ : « Tu es, Seigneur, mon unique bienĀ Ā». Cela nous aidera Ć  purifier nos intentions et Ć  retrouver la libertĆ© intĆ©rieure.

« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu.Ā Ā»

Vivre la Parole nous rend libres et purs parce qu’elle est amour. Le feu divin de l’amour purifie nos intentions et notre ĆŖtre profond, car le « cœurĀ Ā» est, d’aprĆØs la Bible, le siĆØge de l’intelligence et de la volontĆ©.

Cependant, une certaine forme d’amour, objet d’un commandement de JĆ©sus, nous aide spĆ©cialement Ć  vivre cette bĆ©atitude. C’est l’amour rĆ©ciproque, l’amour de celui qui est dans la disposition de donner sa vie pour les autres, Ć  l’exemple de JĆ©sus. Ce style d’amour suscite un courant, un Ć©change, une atmosphĆØre dont la note dominante est justement la transparence, la puretĆ©. En effet, dans cet amour-lĆ , Dieu est prĆ©sent et Lui seul peut crĆ©er en nous un cœur pur. Quand rĆØgne l’amour rĆ©ciproque la Parole peut rĆ©aliser ses effets de purification et de sanctification.

Une personne isolĆ©e est incapable de rĆ©sister de maniĆØre durable aux sollicitations du monde. Dans l’amour rĆ©ciproque elle trouve un excellent terrain où chacun peut rester pur et vivre sa vie chrĆ©tienne de faƧon authentique.

« Heureux les cœurs purs, Ils verront Dieu.Ā Ā»

L’effet de cette puretĆ©, toujours Ć  reconquĆ©rir, est de nous permettre de « voirĀ Ā» Dieu, ce qui signifie comprendre son action dans notre vie et dans l’histoire, entendre sa voix dans notre cœur, savoir saisir sa prĆ©sence lĆ  où elle se trouveĀ : dans les pauvres, dans l’Eucharistie, dans sa Parole, dans la communion fraternelle, dans l’Ég

C’est un avant-goĆ»t de la prĆ©sence de Dieu qui nous est donnĆ© dĆØs ici-bas, dans cette vie où nous « cheminons dans la foi, sans voirĀ Ā» (2 Cor 5,7), en attendant de pouvoir le voir « face Ć  faceĀ Ā»(1 Cor 13,12)Ā  Ć©ternellement.

Chiara Lubich

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Amérique Latine sans frontières

Ils sont arrivĆ©s avec de grands rĆŖves, Ć  la Mariapolis Lia (Argentine), ces 71 Ć©tudiants venant du Mexique, de l’Honduras, Guatemala, El Salvador, Costa Rica, Cuba, Colombie, Equateur, Venezuela, PĆ©rou, Bolivie, Paraguay, Chili, Italie et Argentine. Du 6 au 14 janvierĀ : des jours pour approfondir et trouver des rĆ©ponses Ć  leurs inquiĆ©tudes.

Le parcours acadĆ©mique de la Summer School 2014 (en espagnol « Escuela de VeranoĀ Ā»), organisĆ©e par l’Institut Universitaire Sophia avec un groupe de professeurs latino-amĆ©ricains, a abordĆ© diverses disciplines avec un regard nouveau.

ThĆ©ologie biblique. La recherche de l’authenticitĆ© du texte Ć©vangĆ©lique a mis en relief le message rĆ©volutionnaire et transformant des paroles de JĆ©sus.

Sciences Ʃconomiques. Confiance, rƩciprocitƩ et gratuitƩ dans les rapports interpersonnels ont dƩmontrƩ leur importance efficace dans la performance Ʃconomique.

Sociologie. Personne et sociĆ©tĆ©, dans la perspective historique, sociologique et dans les documents du magistĆØre de l’Eglise latino-amĆ©ricaine, ont ouvert de nouveaux horizons Ć  partir de la catĆ©gorie du don et de l’inter culturalitĆ©.

L’AmĆ©rique Latine rĆ©clame des changements profondsĀ : le retour aux propres racines, la reconnaissance de ses richesses et des cultures des peuples aborigĆØnes, le dĆ©fi des inĆ©galitĆ©s sociales, rĆ©ussir Ć  transformer en don sa diversitĆ© pleine de contrastes.

L’art,Ā  qui prend sa valeur dans l’inter culturalitĆ©, a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ© au cours d’une exposition d’œuvres de divers pays et le concert « Musique de l’EspĆ©rance » : premiĆØre mondiale de l’œuvre « Hablata Oblata Opus 265Ā Ā» du compositeur Mario Alfagüel (Costa Rica). Ā Un morceau de musique contemporaine avec textes de grands penseurs d’AmĆ©rique Latine, sur scĆØne deux directeurs, qui a fait les dĆ©lices du public. Les Ć©tudiants de la premiĆØre Ć©dition (2013) ont prĆ©sentĆ© 29 essais littĆ©raires dans sept disciplines et 12 projets, en mettant en Ć©vidence, par des mĆ©thodes diffĆ©rentes en chantant Ā leur science, qu’il est possible de penser en partant d’un nouveau paradigmeĀ : la culture de la fraternitĆ©.

Daniela du Chili a prĆ©sentĆ© le projetĀ : « Un nouveau regard du savoir dans le domaine de la santé : qu’est-ce qui ressemble et diffĆØre dans la mĆ©decine mapuche (peuple originaire du sud du Chili-Argentine) et la mĆ©decine traditionnelleĀ ? Comparaison de la mĆ©decine traditionnelle et les peuples aborigĆØnesĀ Ā».

Christopher du MexiqueĀ : un travail au titreĀ : « FraternitĆ© entre les lignesĀ : une approche, mode d’emploi dans le discours politique mexicainĀ Ā» « Ce projet – explique-t-il – a comme but de dĆ©velopper une analyse du concept de fraternitĆ© comme Ć©lĆ©ment du discours dans le systĆØme politique actuel mexicain.Ā Ā»

« Nous sommes nombreux mais nous sommes un. Aujourd’hui je sens l’AmĆ©rique Latine comme une route sans frontiĆØres qui unit le nord et le sud en un rĆŖve uniqueĀ : la fraternité », affirme Carlos de l’Argentine.

On repart avec un grand défi : développer des projets de transformation sociale dans chaque région du continent, qui seront présentés à la prochaine édition 2015.

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Pasquale Foresi: aux cƓtƩs de Chiara

Chiara Lubich a toujours discernĆ© en Pasquale Foresi un dessein particulier dans le dĆ©veloppement du Mouvement des Focolari : celui de l’incarnation du charisme de l’unitĆ© dans les rĆ©alitĆ©s concrĆØtes, c’est pourquoi elle l’a considĆ©rĆ©, avec Igino Giordani, co-fondateur du Mouvement. En 1949, l’annĆ©e de sa rencontre avec Chiara et le Mouvement, Pasquale Foresi Ć©tait un jeune en recherche. AprĆØs avoir ressenti l’appel au sacerdoce, il frĆ©quentait le sĆ©minaire de Pistoia et le collĆØge Capranica Ć  Rome. Il raconteĀ : « J’étais content, satisfait de mon choix. A un certain moment cependant, j’ai eu non pas une crise de la foi, mais simplement un revirement. Je me suis mis Ć  douter de pouvoir me diriger vers le sacerdoce avec cette difficultĆ© dans le cœur, et j’ai suspendu momentanĆ©ment mes Ć©tudes. C’est Ć  ce moment-lĆ  que j’ai connu le Mouvement des Focolari […]. Je remarquais, chez les personnes qui Ā en faisaient partie, une foi absolue dans l’Église catholique et en mĆŖme temps une vie Ć©vangĆ©lique authentique. J’ai compris que ma place Ć©tait lĆ  et bien vite l’idĆ©e du sacerdoce est revenueĀ Ā». Il sera le premier focolarino prĆŖtre. AprĆØs lui, d’autres focolarini entendront cet appel particulier au service du Mouvement. Pasquale reconnaĆ®t dans les premiers pas que font Chiara Lubich et ses compagnes « une source Ć©vangĆ©lique jaillie dans l’EgliseĀ Ā», et commence alors une amitiĆ© qui le conduira, revĆŖtu du ministĆØre sacerdotal, Ć  donner une contribution fondamentale au dĆ©veloppement du mouvement en tant que collaborateur Ć©troit de la fondatrice. Concernant les principales responsabilitĆ©s qui lui sont confiĆ©es, Pasquale Foresi Ć©critĀ : « Etant prĆŖtre, j’ai Ć©tĆ© chargĆ© des premiers rapports entre le Mouvement des Focolari et le Saint SiĆØge. Une autre de mes tĆ¢ches particuliĆØres, avec le temps, a Ć©tĆ© de suivre le dĆ©veloppement du Mouvement dans le monde et de collaborer, directement avec Chiara, Ć  la rĆ©daction des diffĆ©rents Statuts. J’ai encore pu faire naĆ®tre et suivre des œuvres concrĆØtes au service du Mouvement, telles que le ā€˜Centre Mariapolis’ pour la formation des membres Ć  Rocca di Papa, la citĆ© pilote de tĆ©moignage de Loppiano, la maison d’édition CittĆ  Nuova et d’autres rĆ©alitĆ©s qui se sont ensuite multipliĆ©es dans le mondeĀ Ā». Il est encore un aspect de la vie de Pasquale Foresi aux cĆ“tĆ©s de Chiara qui reprĆ©sente peut-ĆŖtre mieux sa contribution particuliĆØre au dĆ©veloppement du Mouvement. Il expliqueĀ : « C’est dans la logique des choses que chaque nouveau courant de spiritualitĆ©, chaque grand charisme, ait des implications culturelles Ć  tous les niveaux. Si l’on regarde l’histoire, on constate que cela s’est toujours vĆ©rifiĆ©, avec des influences en architecture, dans l’art, dans les structures ecclĆ©siales et sociales, dans les diffĆ©rents secteurs de la pensĆ©e humaine et spĆ©cialement en thĆ©ologie… » . De fait, il est intervenu bon nombre de fois de vive voix ou par Ć©crit pour prĆ©senter la thĆ©ologie du charisme de Chiara sous sa dimension sociale, spirituelle pour en souligner la nouveautĆ© avec autoritĆ©, autant en ce qui concerne Ā la vie que la pensĆ©e. De ses pages jaillissent « une finesse d’analyse, une largeur de vue et un optimisme pour le futur, que la sagesse a rendu possible, sagesse qui vient d’une expĆ©rience charismatique forte et originale, en plus d’une lumiĆØre et d’un amour immenses, ainsi que son humilitĆ© et sa fidĆ©litĆ©, que seul Dieu peut implanter dans la vie d’une personneĀ Ā». (de la PrĆ©face de « ColloquiĀ Ā», questions et rĆ©ponses sur la spiritualitĆ© de l’unitĆ©).

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RƩpublique Centrafricaine: une enseignante Ơ contrecourant

«  Je suis enseignante dans une Ć©cole primaire catholiqueĀ Ā», Ć©crit Eliane de la RĆ©publique Centrafricaine, « et, depuis que je connais la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, je sens que je dois mettre en pratique l’évangile, mĆŖme lorsque cela veut dire aller Ć  contre courant par rapport aux maniĆØres de faire communes et rĆ©pandues partoutĀ Ā». «  Quand sur notre pays on a vu l’ombre de la menace de la guĆ©rilla – continue-t-elle – j’ai proposĆ© Ć  mes Ć©lĆØves de faire ensemble le « Time OutĀ Ā», un moment de priĆØre où, unis Ć  tant d’autres dans le monde, nous demandons le don de la paix, lĆ  où il y a des combats et dans le cœur de chaque homme. Ainsi chaque jour, nous aussi nous faisons une pause et nous prionsĀ Ā». Les enfants de son Ć©cole ont l’habitude d’acheter pĆ¢te et craie auprĆØs de l’enseignant pour leurs travaux. Eliane donne Ć  chacun ce qu’il doit recevoir, alors qu’un autre enseignant au lieu de donner un bĆ¢ton de craie par personne au prix de 25 francs, il le partage en deux pour gagner de quoi s’acheter son dĆ©jeuner. En remarquant le comportement d’Eliane, le collĆØgue lui en demande la raisonĀ : « Je lui ai fait comprendre que cette maniĆØre de faire n’est pas correcte parce que les enfants mĆ©ritent justice et mĆŖme JĆ©sus a ditĀ : « Tout ce que vous aurez fait Ć  l’un de ces petits qui sont mes frĆØres, c’est Ć  moi que vous l’avez faitĀ Ā» (Mt. 25,40)Ā Ā». MĆŖme le prĆ©fet des Ć©tudes a Ć©tĆ© mis au courant du style de vie d’Eliane et c’est pour elle une nouvelle occasion d’exprimer ses convictions. « AprĆØs un certain temps – raconte-t-elle – lui et sa femme m’ont demandĆ© d’être la marraine de leur plus petite fille.Ā  J’ai acceptĆ© avec joie et je sens maintenant que je fais partie de leur familleĀ Ā». Par la suite, les collĆØgues suggĆØrent le nom d’Eliane comme candidate aux Ć©lections de la dĆ©lĆ©guĆ©e du personnel, sous la surveillance de l’inspecteur du travail. Aujourd’hui elle a ce rĆ“le qui consiste Ć  faire d’intermĆ©diaire, Ć  veiller au bon fonctionnement de l’école et Ć  maintenir le respect des droits et des devoirs de la part de tout le monde. On a aussi confiĆ© Ć  Eliane le secrĆ©tariat d’une association de solidaritĆ© qui regroupe les femmes qui gravitent autour de l’école, dans le but de former les jeunes dans le domaine de la prĆ©vention des maladies et de l’hygiĆØne personnel. Ce groupe de solidaritĆ© des femmes aussi dĆ©cide d’adhĆ©rer au « Time OutĀ Ā». «  Aujourd’hui – conclut Eliane – beaucoup de voix se lĆØvent pour demander la paix non seulement pour l’Afrique Centrale mais pour le monde entierĀ Ā».

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L’IdĆ©al: JĆ©sus abandonnĆ©

Ā«Le pĆØre spirituel de Chiara lui a demandĆ©, un jourĀ : ā€œQuel a Ć©tĆ© le moment où JĆ©sus a souffert le plus?ā€.

ā€œDans le jardin des Oliviers, je supposeā€.

ā€œNon. A mon avis, il a souffert le plus, sur la croix, lorsqu’il a poussĆ© le cri: ā€œMon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĆ©?ā€ (Mt 27,46; Mc 15,34)ā€.

Il est sorti, et Chiara, s’entretenant avec Dori (une de ses Ć©lĆØves, parmi les premiĆØres Ć  la suivre, ndlr) puis avec d’autres, a commencĆ© Ć  polariser son amour – et son Ć©tude – sur ce cri: sur ce moment d’angoisse, où Christ s’était senti abandonnĆ© mĆŖme du PĆØre par lequel il s’était fait homme.

ā€œJe suis convaincue que JĆ©sus abandonnĆ© sera l’idĆ©al qui rĆ©soudra tous les problĆØmes du monde: cet idĆ©al se diffusera jusqu’aux extrĆ©mitĆ©s de la terreā€.

Cette conviction devait se renforcer, d’annĆ©e en annĆ©e, dans les Ć©preuves de toute sorte, grĆ¢ce auxquelles son idĆ©al s’établissait parmi les hommes.

JĆ©sus abandonnĆ© est ainsi devenu l’amour de Chiara. Il est devenu l’amour – l’idĆ©al, le but, la norme – de l’Œuvre de Marie (ou Mouvement des Focolari, ndlr).

Un jour, Chiara nous a expliquĆ©: ā€œSi, lorsque je serai une vieille femme dĆ©crĆ©pite, des jeunes viennent me demander de leur dĆ©finir succinctement notre idĆ©al, avec un fil de voix je rĆ©pondrai: c’est JĆ©sus abandonnĆ©!ā€Ā».

Source: ā€œErano i tempi di guerraā€¦ā€, Chiara Lubich – Igino Giordani, CittĆ  Nuova Ed., Roma, 2007, pp. 122-123.

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Chiara Lubich : Ć  la fin, pouvoir dire : “j’ai toujours aimĆ©”

Ā« J’ai 46 ans aujourd’hui, le double de celui que j’avais quand j’ai commencĆ© Ć  vivre l’IdĆ©al [la spiritualitĆ© qui Ć©mane du charisme de l’unitĆ©, ndr]. Je suis contente car dorĆ©navant, le temps vĆ©cu avec l’IdĆ©al sera plus long que celui vĆ©cu sans l’IdĆ©al.

Mais j’ai besoin, Ć“ mon Dieu, de renvoyer toute ma vie dans ton cœur. J’ai besoin de rĆ©duire mon ĆŖtre en cendres dans les flammes ardentes de l’Esprit Saint que nous devons remercier, pendant toute l’Ć©ternitĆ© et dĆØs maintenant, de nous avoir indiquĆ© cette voie de l’amour : aimer, aimer toujours, aimer tout le monde. Pouvoir dire Ć  la fin de chaque journĆ©e : j’ai toujours aimĆ© Ā». (Journal intime du 22 janvier 1966)

« Saint Paul, parlant de Jésus, écrit : « Il a donné sa vie pour moi » (Gal 2, 20).

Avec l’apĆ“tre, chacun de nous peut redire Ā« pour moi Ā».

JĆ©sus, si tu es mort pour moi, pour moi, comment puis-je douter de ta misĆ©ricorde ? Et si j’y crois, avec cette foi qui m’apprend qu’un Dieu est mort pour moi, comment ne pas tout risquer en Ć©change de cet amour ?

Pour moi. VoilĆ  l’expression qui efface la solitude des plus seuls, qui divinise l’homme le plus pauvre et le plus mĆ©prisĆ© par le monde, qui remplit le cœur de chacun, jusqu’à la faire dĆ©border sur celui qui ne connaĆ®t pas ou ne se souvient pas de la bonne Nouvelle.

Pour moi. Pour moi, JƩsus, toutes ces souffrances ? Pour moi, ce cri ?

Oh ! Tu ne laisseras pas se perdre mon Ć¢me ni celle de mes compagnons les hommes, mais tu feras de tout sinon plus… parce que nous t’avons trop coĆ»tĆ©.

Tu m’as introduit dans la vie du ciel comme ma mĆØre l’avait fait pour la vie sur cette terre. Tu ne penses qu’à moi et Ć  chacun de nous, toujours.

Tu me donnes le courage pour ma vie de chrĆ©tien : Tu m’aides Ć  marcher, plus que si j’avais derriĆØre moi l’univers tout entier pour me pousser.

Pour moi. Oui, pour moi.

Alors, laisse-moi te dire pour les annĆ©es qui me restent : Ā« pour Toi Ā». ( Chiara Lubich, L’essenziale di oggi. Scritti spirituali/2, CittĆ  Nuova, Roma 1997, p. 11). (Traduit de l’italien in Aimer, parce que Dieu est amour, Nouvelle CitĆ©, Paris 1974, p. 118-119)

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Lesley Ellison, mon appel

Ā«J’ai grandi dans les environs de Liverpool au nord ouest de l’Angleterre. Je me souviens quand j’étais petite des processions du dimanche, aussi bien des catholiques que des protestants, et j’allais avec d’autres enfants jeter des cailloux au catholiques. A 18 ans j’ai commencĆ© Ć  travailler dans le monde naissant de l’œcumĆ©nisme qui en Angleterre dĆ©marrait entre les diffĆ©rentes Eglises. Ce n’était pas facile parce que beaucoup d’adultes craignaient l’ouverture vers les catholiques, et pour cette raison ils nous mettaient des bĆ¢tons dans les roues.

A un moment de dĆ©couragement, j’ai lancĆ© un dĆ©fi Ć  DieuĀ : « Fais-moi connaĆ®tre des personnes enthousiastes de l’unité ».

Le jour suivant je vais Ć  l’église Ć  une cĆ©lĆ©bration pour les jeunes. Le prĆ©dicateur nous raconte une histoireĀ : « C’était la guerre et tout s’écroulait… ». L’histoire de Chiara Lubich et la naissance du mouvement des Focolari. PendantĀ  qu’il parle j’ai le cœur qui brĆ»le. J’interromps son discoursĀ : « Où sont maintenant ces jeunes fillesĀ ? Elles sont peut-ĆŖtre mortesĀ ?Ā Ā». « Non – rĆ©pond-il – Tu ne le sais pasĀ ? Elles sont ici Ć  LiverpoolĀ Ā».

Je suis allĆ©e Ć  toute vitesse les chercher. Plus que trois jeunes Ć©trangĆØres j’ai trouvĆ© l’évangile vivant. Il me semblait renaĆ®tre et recommencer ma vie depuis le dĆ©but. Je voulais moi aussi reprendre Ć  vivre l’évangile, mettre Dieu Ć  la premiĆØre place. Mais il y avait tellement de prĆ©jugĆ©s Ć  dĆ©passerĀ ! En attendant, je commenƧais Ć  expĆ©rimenter que l’amour dĆ©passait les barriĆØres. Dans ce lointain 1965, catholiques et personnes de diverses Eglises, qui voulaient vivre la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, se sont regroupĆ©es pour former une famille.

Londres, 11 novembre 1996 : Chiara Lubich avec les focolarines anglicanes, l’Ć©vĆŖque anglican Robin Smith et l’archevĆŖque George Carey, qui Ć©tait alors primat de l’Ɖglise d’Angleterre.

Il est maintenant normal pour nous de trouver des personnes de diverses Eglises dans toutes les vocations du mouvement. Mais Ć  cette Ć©poque l’idĆ©e qu’une protestante se trouve dans une communautĆ© de catholiques Ć©tait insolite. Les temps n’étaient pas encore murs pour aller habiter ensemble au focolare, comme je l’avais rĆŖvĆ©. Il m’a semblĆ©, alors, que le monde dans lequel j’étais, s’écroulait. J’avais choisi Dieu et lui me refusait. J’avais choisi le focolare et sa porte se refermait sur moi. Ma vie devenait absurde, grise, sans motif. Mais durant ce moment sombre, j’ai averti comme une voix qui me parlait au cœurĀ : « Ce n’est pas toi qui m’as choisi, c’est moi quiĀ  t’ai choisie. Mais je te veux tout entiĆØre, comme moi je me donne Ć  toi, tout entier. Ne donne pas ton cœur au focolare, Ć  ta vocation. Donne-le Ć  moi. Je suis ton unique BienĀ Ā».

En un Ć©clair j’ai entrevu la fascination de la vie de toute personne qui veut rĆ©pandre l’unitĆ©. Une vie d’adhĆ©sion totale Ć  JĆ©sus. Je me suis rendu compte, mĆŖme Ć  travers les larmes, que je voulais Le choisir Lui, plus que tout, surtout dans le moment de son abandon.

Cette ombre alors s’est dissoute dans une grande lumiĆØre. « Oui – je me suis dit – je rentre chez moi, mais je vais avec ToiĀ Ā».

Le matin suivant, cependant, j’ai entendu dire qu’à Londres une des premiĆØres compagnes de Chiara m’attendait, elle me proposait d’habiter avec elle dans le focolareĀ ! Et c’est ce qui s’est passĆ©.

Les annĆ©es suivantes sont un chapitre Ć  part. La naissance du focolare anglican où j’habite avec d’autres focolarines anglicanes, un autre encore.

A la base de ma vie, cependant, il reste le choix chaque jour de Dieu comme mon uniqueĀ  BienĀ Ā».

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Gen Verde : Music made to be played

« Music Made To Be Played – raconte Nancy, des USA – a commencĆ© Ć  prendre forme durant les soirĆ©es passĆ©es avec les milliers de personnes, surtout des jeunes qui, ces deux derniĆØres annĆ©es, ont participĆ© Ć  des rĆ©pĆ©titions dans notre salle au centre international de Loppiano (Italie), où nous habitons.Ā Ā»

« Chaque titre – ajoute Alessandra, Italienne – parle de nous, de l’envie de se relever et de soulever le monde, des questions et de la force de l’amour qu’il y a en chacun, capable de changer l’aujourd’hui de notre vie comme celui des peuples et de l’histoire.Ā Ā»

« Le nouvel album – explique Colomba, de CorĆ©e – s’inspire de l’expĆ©rience du concert que nous donnons en tournĆ©e, avec la richesse des rencontres et des visages qui sont la matiĆØre premiĆØre des nouveaux titres qu’il prĆ©sente, comme des succĆØs dĆ©jĆ  connus, mais entiĆØrement rĆ©arrangĆ©s.Ā Ā»

« Le monde contemporain et ses grands dĆ©fis, dĆ©crits et recueillis avec un regard lucide et positif, voilĆ  le thĆØme principal de l’album – explique Adriana, BrĆ©silienne –. Au centreĀ : relations humaines, intĆ©gration, douleur et peur de la diffĆ©rence, espĆ©rance en un avenir de dignitĆ© et de paix. En deux motsĀ : notre quotidien.Ā Ā»

Le groupe Gen VerdeĀ : 21 artistes et professionnelles provenant de 13 pays, chacune porteuse d’une diversitĆ© culturelle qui est essentielle et rend unique le message du groupe.

En 47 ans d’activitĆ©, elles ont Ć  leur actif plus de 1Ā 400 spectacles, entre concerts, manifestations artistiques et ateliers didactiques, rĆ©alisĆ©s durant des centaines de tournĆ©es en Europe, Asie, AmĆ©rique du Nord et du Sud.

Quel est votre butĀ ? Raiveth, du Panama, le rĆ©sume en une phraseĀ : « Contribuer Ć  la diffusion d’une culture mondiale de paix, dialogue et unitĆ©, Ć  travers l’art.Ā Ā»

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L’aventure de l’unitĆ©/En construisant l’Œuvre de Marie

On considĆØre le 7 dĆ©cembre 1943 la date de naissance du mouvement des Focolari parce que ce jour, par un vœu perpĆ©tuel de chastetĆ©, Chiara Lubich a « épousĆ© DieuĀ Ā».

Mais la Fondatrice des Focolari a de mĆŖme affirmĆ© qu’une date de son dĆ©but pourrait ĆŖtre son voyage, en octobre 1939, Ć  Lorette, où selon la tradition, la maison de Nazareth est conservĆ©e. L’atmosphĆØre de famille qu’elle ressentait dans cette maisonnette fut, pour Chiara, un « appel » : revivre en silence, comme la famille de Nazareth, le plus grand mystĆØre de l’histoire, la vie de Dieu parmi les hommes.

Depuis ce moment-lĆ  tout devint une surprenante dĆ©couverte. Mais elle n’a pas Ć©tĆ© la seule Ć  s’étonnerĀ : avec elle Natalia Dallapiccola, Giosi Guella, Marilen Holzhauser,Ā  Graziella De Luca, Vale e Angelella Ronchetti, Dori Zamboni, Gis e Ginetta Calliari, Silvana Veronesi, Lia Brunet, Palmira Frizzera, Bruna Tomasi… et, quelques annĆ©es plus tard, Marco Tecilla, Aldo Stedile, Antonio Petrilli, Enzo M. Fondi, Pasquale Foresi, Giulio Marchesi, Piero Pasolini, Oreste Basso, Vittorio Sabbione… premiers d’un grand nombre qui composĆØrent la lignĆ©eĀ  dans laquelle, Ć  Lorette, par une vision prophĆ©tique, Chiara savait qu’elle aurait Ć©tĆ© suivie. Les voies qui ont conduit les premiĆØres et les premiers Ć  emboiter la route ouverte par Chiara, aujourd’hui que le mouvement est dĆ©fini dans toutes ses structures, manifestent que chacun d’entre eux Ć©tait nĆ©cessaire au projet de Dieu, au charisme qui Ć©tait en train de prendre « chairĀ Ā». Ce ne pouvait ĆŖtre que de cette maniĆØre pour un charisme dont la caractĆ©ristique est l’unitĆ©, expression de la vie trinitaire. Personnes des mĆ©tiers les plus divers guidĆ©es par une mĆŖme voix qui, dans la charitĆ©, mettaient au service des autres leurs talents rĆ©veillĆ©s par cette mĆŖme charitĆ©.

AprĆØs soixante-dix ans, le dĆ©veloppement du mouvement des Focolari semble expliquer l’affirmation de GrĆ©goire le Grand que l’Ecriture ā€œgrandit avec celui qui la litā€ et ā€œComme le monde, l’Ecriture n’a pas Ć©tĆ© crƩƩe une fois pour toute: l’Esprit la ā€˜crĆ©e’ encore, peut-on dire, chaque jour, au fur et Ć  mesure qu’il ā€˜l’ouvre’. Par une merveilleuse correspondance Il la « dilateĀ Ā» dans la mesure où il dilate l’intelligence de celui qui l’accueilleĀ Ā» (*). Et dans le cas du mouvement c’était en communiquant ce que chacun vivait Ć  partir de l’évangile qui a nourri la comprĆ©hension des mĆŖmes paroles de JĆ©sus.

Parole vƩcue et communion, une pratique qui tracera une ligne ascƩtique collective.

La vie accomplie de Chiara et de nombreuses personnes qui avec elles ont accueilli et accueillent la Parole, en ce temps-ci de transformation culturelle caractĆ©ristique,Ā  montrent leur tĆ¢cheĀ : « … rendus participants des desseins de Dieu sur l’humanitĆ©, tracer sur la foule des dentelles de lumiĆØre et, en mĆŖme temps, partager avec le prochain la honte, la faim, les coups, les joies brĆØvesĀ Ā». Parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, la vĆ©ritable attraction est de vivre « la plus haute contemplation tout en restant mĆŖlĆ©s Ć  la foule, homme Ć  cĆ“tĆ© de l’hommeĀ Ā».

Les premiers compagnons de Chiara ont fait l’expĆ©rience de ce que le Concile Vatican II exprimera Ć  propos de l’EgliseĀ : « [l’Esprit] avec la force de l’évangile la fait rajeunir, continuellement il la renouvelle et la conduit Ć  la parfaite union avec son EpouxĀ Ā» (LG,4).

*Guido I. Gargano, le livre, la parole et la vie, l’exĆ©gĆØse biblique de GrĆ©goire le Grand, Saint Paul Ć©ditions, 2013

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Canada: laboratoire d’UnitĆ©

Vancouver, Ɖglise anglicane

A Vancouver, dans un contexte riche en communautĆ©s chrĆ©tiennes d’appartenances diverses, la Semaine de PriĆØre pour l’UnitĆ© des chrĆ©tiens se construit ensemble.

Engager des relations favorisant la connaissance rĆ©ciproque, mener ensemble des actions concrĆØtes, en voyant dans chaque membre d’une autre Ć©glise un frĆØre ou une sœur Ć  aimerĀ : telle est l’orientation que s’estĀ  donnĆ©eĀ  Marjeta Bobnar, chargĆ©e depuis 2012 de coordonner les relations œcumĆ©niques et interreligieuses de l’ArchidiocĆØse de Vancouver (Canada) Le territoire qui lui a Ć©tĆ© confiĆ© est constellĆ© de communautĆ©s chrĆ©tiennes appartenant Ć  de nombreuses EglisesĀ : anglicans, pentecĆ“tistes, luthĆ©riens, mennonites etc.…

« Nos premiers pas, raconte-t-elle, ont consistĆ© Ć  tisser des liens nouveaux avec les diverses communautĆ©s, mais aussi Ć  sensibiliser les catholiques Ć  l’œcumĆ©nismeĀ Ā» Le soutien constant de l’ArchevĆŖque, J. MichaĆ«l Miller, et de la communautĆ© des focolari, dont Marjeta fait partie, a Ć©tĆ© dĆ©terminant.

L’an dernier dĆ©jĆ , au cours de la prĆ©paration de la Semaine ŒcumĆ©nique, on avait pu recueillir les fruits de cette nouvelle impulsionĀ : «  La majeure partie des paroisses catholiquesĀ  – poursuit-elle – n’avait pas de contacts avec les autres Ć©glises mais elles ont manifestĆ© le dĆ©sir de rejoindre et d’inviter des membres d’autres communautĆ©s chrĆ©tiennes prĆ©sentes dans leur quartier. C’est ainsi, par exemple,Ā  qu’une relation s’est Ć©tablie avec un pasteur luthĆ©rien trĆØs ouvert au dialogue œcumĆ©niqueĀ Ā»

Vancouver, Ɖglise catholique

Durant les moments de priĆØreproposĆ©s beaucoup tĆ©moignaient de la joie d’être ensemble, du dĆ©sir de dialoguer et de se connaĆ®tre davantage. Nombreux sont ceux qui ont Ā voulu garder des contacts pour approfondir les relations et impliquer davantage de personnes pour les rencontres Ć  venir.

ā€œPour cette Semaine de PriĆØre, dĆ©sormais toute proche, nous avons programmĆ©, avec le diocĆØse anglican, quelques rencontres qui donneront la possibilitĆ© de rĆ©unir des catholiques et des anglicans pour partager des expĆ©riences mais aussi pour se poser des questions. DĆ©but 2013Ā  une Ć©quipe mixte de prĆ©paration s’est constituĆ©e, composĆ©e de trois anglicans et de trois catholiquesĀ : ce fut l’occasion d’une Ć©coute mutuelle trĆØs profonde au sein du groupe et de vivre ainsi une trĆØs belle expĆ©rience.

Nous sommes aussi constamment en contact avec les responsables des Eglises et communautĆ©s ecclĆ©siales: luthĆ©riens, mennonites, pentecĆ“tistes, United Church of CanadaĀ  et Eglise apostolique armĆ©nienne. En bĆ¢tissant ensemble les diffĆ©rents temps de priĆØre ou d’approfondissement, nous recevons des rĆ©ponses trĆØs enthousiastes et aussi des remerciements pour l’unitĆ© expĆ©rimentĆ©eĀ Ā»

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BrƩsil: dans le Nord-est les jeunes lancent le dƩfi

« Vivre ensemble pour quelque chose qui puisse renforcer le bien dans le monde nous unit et nous donne la force, et nous pousse à avancer vers le monde uni ». Ce sont les paroles de Igor des Jeunes Pour un Monde Uni du Nord-est du Brésil.

Mais qu’est-ce que ā€œDesafioā€ (dĆ©fi)?

Ɖcole Sainte Marie

Ā«ā€œDesafioā€ – explique Igor – est une rencontre de trois jours avec fĆŖtes, partages de tant d’initiatives que nous, Jeunes Pour un Monde Uni de cette rĆ©gion (où sont impliquĆ©s sept Ć©tats brĆ©siliens), organisons dans nos villes. Chaque annĆ©e, nous sommes sur les 350 jeunes Ć  nous donner rendez-vous dans la ville pilote « Santa MariaĀ Ā», Ć  Igarassu (Etat de Pernambuco). Le programme se dĆ©roule autour de thĆØmes d’intĆ©rĆŖt et d’approfondissement actuels, de compte-rendu des activitĆ©s de nos diffĆ©rentes villes, de divers workshops et de forum spĆ©cifiques. TrĆØs constructifs sont les moments dĆ©diĆ©s Ć  la connaissance de certaines œuvres sociales dĆ©veloppĆ©es par les Focolari et l’aide concret que nous pouvons apporter ces jours-lĆ , en tant que signe d’amour concret envers les personnes du coinĀ Ā».

Un programme qui engage…

ā€œEvidemment – continue Igor – mĆŖme si les soirĆ©es rĆ©crĆ©atives et les jeux de sociĆ©tĆ© ne manquent pas. Une de ces soirĆ©es est dĆ©diĆ©e Ć  la priĆØre œcumĆ©nique pour la Paix. C’est toujours un des moments les plus profonds et de grande acceptation de la part des prĆ©sents. On sent que nous sommes tous liĆ©s et qu’il suffit de s’arrĆŖter et de laisser de la place Ć  cette dimension, pour que se crĆ©e immĆ©diatement comme un pont spirituel qui nous unit Ć  Dieu et entre nousĀ Ā».

Cette annĆ©e vous avez rĆ©alisĆ© la 4° Ć©dition sous le titre « Allez vers l’autreĀ Ā». Quelles conclusionsĀ ?

« On a bien mis en Ć©vidence l’importance des rapportsĀ : en famille, dans la sociĆ©tĆ©, dans le monde virtuel, dans les diverses actions que nous rĆ©alisons et dans les projets sociaux. La nouveautĆ©, ressentie fortement par tout le monde, a Ć©tĆ© un projet, lancĆ© il y a quelque temps, que nous avons appelĆ© « d’abord les derniersĀ Ā». Il s’agit de comprendre, de la part de chaque groupe de jeunes d’une mĆŖme ville, qui sont les derniers, pour ensuite vivre pour eux. De cette maniĆØre beaucoup d’initiatives concrĆØtes sont nĆ©es dans beaucoup d’endroits du Nord-est brĆ©silien en faveur des plus nĆ©cessiteux, et nous les avons partagĆ©es avec tout le mondeĀ ! Le « DesafioĀ Ā», est le moment où – conclut Igor – l’on peut faire participer le plus grand nombre possible de jeunes pour construire ensemble un monde plus fraternelĀ Ā».

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CĆ“te d’Ivoire: dans la ville aux 18 montagnes

Man, CĆ“te d’Ivoire: la “ville aux 18 montagnes” compte environ 100Ā 000 habitants de diffĆ©rentes ethnies, qui se consacrent pour la plupart Ć  l’agriculture. Elle est touchĆ©e par une grande pauvretĆ© tant matĆ©rielle qu’humaine, qui s’est aggravĆ©e en raison de l’état de guerre que le pays a traversĆ© en 2002 et qui l’a pleinement frappĆ©e. C’est dans ce contexte social que se trouve la “Mariapolis Victoria”, citĆ©-pilote du Mouvement des Focolari en Afrique de l’Ouest. Plus de 3000 rĆ©fugiĆ©s dans les moments chauds de la guerre; plus de 100Ā 000 patients soignĆ©s dans son “Centre mĆ©dico-social”. En outre, le programme pour rĆ©duire la malnutrition infantile, qui œuvre avec succĆØs en ville et dans les villages voisins, est important.

NoĆ«l aussi – racontent quelques habitants de la citĆ©-pilote – a Ć©tĆ© vĆ©cu en fonction des plus seuls, des marginaux, spĆ©cialement ceux en besoin d’amour: “Une journĆ©e de fĆŖte avec les enfants chrĆ©tiens et musulmans des alentours, dans la paroisse voisine. Un moment de joie avec chants, danses et saynĆØtes, et ensuite le repas pour tous!” Chaque enfant – environ 1000 – avec son assiette et son verre en main faisait la queue pour recevoir le repas. “C’était beau de pouvoir regarder chacun d’eux dans les yeux – poursuit-il – de leur souhaiter bon appĆ©tit et les remercier d’avoir patiemment attendu!”

Un groupe de jeunes filles a cependant dĆ©cidĆ© de passer les festivitĆ©s Ć  Blolequin, village Ć  175Ā km de Man, avec des enfants orphelins et les sœurs de la Consolata qui s’en occupent.

ƀ GlolĆ©, un village Ć  30Ā km de Man, un autre groupe de la communautĆ© des Focolari a participĆ© Ć  la prĆ©paration de la fĆŖte de NoĆ«l. Pour l’occasion, des personnes des douze villages suivis depuis des annĆ©es par le Centre nutritionnel de la citĆ©-pilote ont participĆ©. Les chefs et notables des villages Ć©taient prĆ©sents, en plus des responsables de diffĆ©rentes Ɖglises. Dans le climat de rĆ©ciprocitĆ© qui s’est crƩƩ, un chef de village a affirmĆ©: “Si, lorsque je prĆ©senterai mon programme de travail Ć  mes collaborateurs, ils ne seront pas d’accord, je sens que je ne peux pas le poursuivre seul, mais j’essayerai de comprendre ce que nous pourrons faire ensemble.”

Une contribution importante de la soirĆ©e a Ć©tĆ© le cĆ©lĆØbre texte de Chiara Lubich “Une ville ne suffit pas“. Chiara y encourageait Ć  chercher les plus pauvres, les dĆ©laissĆ©s, les orphelins, les prisonniers, ceux qui sont mis Ć  l’écart… et Ć  donner, donner toujours: un mot, un sourire, son temps, ses biens… un amour concret capable de transformer une ville et pas seulement. Il a ensuite Ć©tĆ© suivi par un Ć©change de tĆ©moignages, en particulier concernant les activitĆ©s rĆ©alisĆ©es en faveur des enfants qui souffrent de la faim et de carences affectives. Des pas concrets pour transformer ses villes.

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La joie de se retrouver frĆØres

Tu as eu de nombreux contacts avec des chrétiens non-catholiques. Comment voyais-tu auparavant ces frères et comment les considères-tu maintenant ?

Ā« Vois : devant une bouteille remplie aux trois-quarts, on peut avoir deux rĆ©actions bien connues : Ah ! Il en manque encore un quart ! Ou bien : Elle est dĆ©jĆ  remplie aux trois-quarts ! La premiĆØre expression dit comment je voyais auparavant mes frĆØres non catholiques, il y a quinze ans, avant de commencer Ć  travailler, avec tout le mouvement des Focolari, pour l’œcumĆ©nisme.

La seconde rĆ©action est celle que j’ai en moi ces derniĆØres annĆ©es.

En fait, je ne sais comment remercier Dieu de m’avoir mise en contact avec des chrĆ©tiens de dĆ©nominations les plus variĆ©es.

Vivre avec eux, traiter avec eux et surtout les connaĆ®tre dĆØs l’instant où ils se sont ouverts – car ils ont acceptĆ© d’Ć©tablir avec nous une relation de charitĆ© rĆ©ciproque en Christ -, a mis au fond de moi un grand sens d’Ć©tonnement et de gratitude envers la Providence qui, dans ces Ɖglises ou communautĆ©s ecclĆ©siales, a veillĆ© sur les nombreuses richesses de foi, parfois d’espĆ©rance, des autres liturgies, sur la valeur de la Parole de Dieu… (tout lire)

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Lorsque le dialogue devient accueil

Il y a trois ans, j’ai entrepris un parcours de volontariat dans une CommunautĆ© de Rome qui s’occupe des addictions. Le Centre, nĆ© en 1978 comme support et soutien aux personnes toxicomanes, s’occupe aujourd’hui de problĆ©matiques beaucoup plus vastes, pas seulement limitĆ©es Ć  la toxicomanie.

Le parcours des utilisateurs Ć  l’interne de la communautĆ© intĆ©resse tant ceux qui prĆ©sentent un problĆØme d’addiction, tant leurs proches ou parents qui sont engagĆ©s dans des situations parfois Ć  la limite de la patience humaine. C’est prĆ©cisĆ©ment envers ces derniers que j’adresse mon action de volontariat, puisque je m’occupe des premiers accueils, des groupes d’entraide autogĆ©rĆ©s.

Durant ces deux moments, accueil et entraide, j’ai pu expĆ©rimenter concrĆØtement l’importance et la validitĆ© du dialogue, fait de communication et d’écoute, que je poursuis dans le Mouvement des Focolari entre personnes croyantes et d’autres de diffĆ©rentes convictions comme moi.

L’accueil est le moment le plus difficile pour qui arrive perdu, confus et essaye pĆ©niblement de s’ouvrir et raconter son histoire Ć  un inconnu. C’est la phase la plus complexe de tout le parcours. Si la personne qui tente difficilement de vaincre ses peurs et sa honte ne perƧoit pas qu’elle est Ć©coutĆ©e, tout le travail qui suivra sera vain.

Cependant, dans la diversitĆ© des situations, le dialogue permet – grĆ¢ce Ć  la rĆ©ciprocitĆ© qui en jaillit – une union et un Ć©change intĆ©rieur vraiment profond. Le positif de l’un et la souffrance de l’autre se confrontent dans un partage enrichissant. Le poids, qui pour la personne au dĆ©but de la rencontre semblait insupportable, devient plus lĆ©ger et les souffrances, moins pesantes.

Il y aura beaucoup de moments difficiles, le chemin sera long, mais savoir que l’on n’est pas seuls aide. Durant la chute, il y a une Ć©paule prĆ©sente sur laquelle s’appuyer.

Un matin, une dame arrive et demande de parler avec un collaborateur. Je suis seul, je lui propose de l’écouter. Avant de nous asseoir, elle impose des conditions Ć  notre conversation: notre rencontre devait rester secrĆØte (parce que si son fils l’apprenait, il risquait de la frapper); elle ne me dira ni son nom, ni celui de son fils. Je ne devrai pas informer la police, ni porter plainte.

Ma premiĆØre rĆ©action est la stupeur, ensuite la colĆØre. Beaucoup d’élĆ©ments m’énervent. Cependant, lorsque je rĆ©ussis Ć  me dĆ©tacher de mon rĆ“le, je vois deux personnes qui ne dialoguent sĆ»rement pas: une est faible et pleine de douleur, souffrance et peur ; l’autre est forte, mais fermĆ©e dans son devoir de sauveur.

Je perƧois l’impossibilitĆ© d’œuvrer et l’incapacitĆ© de concrĆ©tiser la thĆ©orie apprise en trois ans de service dans la communautĆ©. Dans cette situation, les instruments techniques ne sont pas utiles, la mĆ©thode que j’utilise est improductive. Il faut changer de stratĆ©gie.

Le moment est venu d’appliquer le dialogue que j’établis avec mes amis du focolare! Je suis le seul Ć  pouvoir changer la situation. Mon ton de voix, mon attitude changent. J’invite la dame Ć  s’asseoir et je mets Ć  sa disposition mes connaissances techniques, mais surtout humaines, oubliant les diffĆ©rentes procĆ©dures bureaucratiques.

Une explosion de larmes et de joie se produit. Elle s’assied et, s’excusant pour les larmes, commence Ć  raconter son histoire. Le besoin de partager le drame qu’elle vit a finalement trouvĆ© un espace où pouvoir se libĆ©rer sans honte ou peur d’être jugĆ©e.

Mon ouverture est finalement devenue une Ć©coute capable d’accueillir sa souffrance, l’élaborer, la faire mienne et lui offrir ma contribution dans un enrichissement rĆ©ciproque. (Piero Nuzzo)

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Liban: un choix courageux

DaisyĀ : nous sommes tous les deux nĆ©s de familles chrĆ©tiennes. Nous avons connu le mouvement des Focolari au cours d’une mariapolis, et depuis lors le choix de vivre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© a donnĆ© un sens Ć  notre vie.

SamirĀ : En 1989, durant la guerre du Liban, la situation Ć©tait dramatiqueĀ : le conflit semait la mort et la destruction partout, et doncĀ : le travail manquait, les Ć©coles fermĆ©es ainsi que les bureaux. Nous avons dĆ©mĆ©nagĆ© aux Etats Unis, où habitait un de mes frĆØres. Comme professeur d’universitĆ© je pouvais prendre une annĆ©e sabbatique. Aux Etats Unis, croisement de cultures, nous avons vĆ©cu l’expĆ©rience des diffĆ©rents peuples qui vivent ensemble.

Daisy: Nous avons passĆ© une annĆ©e intense et pleine d’épreuves qui nous ont permis de faire l’expĆ©rience de l’amour de Dieu en nous gardant toujours plus unis. Souvent nous nous sommes demandĆ© quelle serait la bonne dĆ©cision, soit rentrer au Liban ou bien rester dans un pays qui nous offrait beaucoup de choses. Chacun de nous de fait, avait trouvĆ© un travail et nous aurions eu la possibilitĆ© d’obtenir la nationalitĆ© amĆ©ricaine. De plus, le futur de nos enfants y Ć©tait assurĆ©.

SamirĀ : la dĆ©cision n’était pas facile Ć  prendre, mais nous sentions que nous ne pouvions pas abandonner notre pays dans la situation difficile qu’il traversait. Nous en avons parlĆ© avec les enfants et la famille du mouvement et nous avons dĆ©cidĆ© de retourner au Liban. Nous Ć©tions de fait convaincus qu’aimer notre peuple Ć©tait plus important que les sĆ©curitĆ©s que nous aurait garanties les Etats Unis.

Daisy: RentrĆ©s auĀ  Liban, notre vie a changĆ©. Nous avons compris que le bonheur ne dĆ©pendait pas des circonstances extĆ©rieures, mais Ć©tait le fruit de notre rapport avec Dieu et avec les frĆØres. De fait, dans notre pays nous cohabitons avec les musulmans, et grĆ¢ce Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ© nous avons construit une rĆ©elle fraternitĆ© avec beaucoup d’entre eux.

Une fois nous devions nous rendre Ć  une rencontre du mouvement en Syrie, le pays qui Ć©tait en conflit avec le nĆ“tre. Les rapports Ć©taient encore difficilesĀ  et pleins de mĆ©fiance et de prĆ©jugĆ©s. Cependant nous avons fait l’expĆ©rience que ce sont nos frĆØres et que nous devions donner la vie aussi pour eux.

SamirĀ : Nous avons compris encore plus notre rĆ“le de tĆ©moignage d’amour entre musulmans et chrĆ©tiens, comme lorsque nous avons accueilli dans notre Centre mariapolis 150 personnes en majoritĆ© musulmanes. Nous avons formĆ© ensemble une famille liĆ©e par la fraternitĆ©. Nous croyons que notre rĆ“le en tant que chrĆ©tiens au Moyen Orient n’est pas uniquement d’y ĆŖtre, mais d’avoir aussi une prĆ©sence active dans la vie politique et dans les institutions gouvernementales.

DaisyĀ : En ce moment où une grande partie des libanais est angoissĆ©e pour l’avenir et beaucoup essaient de quitter le pays, nous sentons l’amour de Dieu qui nous accompagne et nous enracine jour aprĆØs jour dans notre terre et nous aide Ć  transmettre espĆ©rance.

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L’aventure de l’unitĆ©: Igino Giordani

Igino Giordani est une figure toute particuliĆØre dans l’histoire des Focolari. Enseignant, antifasciste, bibliothĆ©caire, mariĆ© et pĆØre de quatre enfants, c’était un Ć©crivain critique bien connu du monde catholique, pionnier de l’engagement des chrĆ©tiens en politique, Ć©crivain et journaliste. DĆ©fenseur de la paix Ć  n’importe quel prix, il devint officier durant la premiĆØre guerre mondiale, où il fut blessĆ© et dĆ©corĆ©. Ā AprĆØs la seconde guerre mondiale, vĆ©cue du cĆ“tĆ© de l’antifascisme contraint Ć  l’exil, il fut Ć©lu Ć  l’AssemblĆ©e Constituante. DĆ©putĆ©, laĆÆc Ć©clairĆ©, pionnier de l’œcumĆ©nisme. C’est lui aussi qui fit entrer la dimension des laĆÆcs mariĆ©s et de la famille au sein du focolare, l’ouvrant, en quelque sorte, sur toute l’humanitĆ©. Ā Chiara Lubich, pour ces diffĆ©rents motifs et d’autres encore, considĆ©ra Giordani, familiĆØrement appelĆ© « FocoĀ Ā», comme l’un des « cofondateurs »  du mouvement des Focolari. (suite…)

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Congo, au delĆ  du silence

Ā« Il n’est pas facile de vous raconter ce que nous sommes en train de vivre dans ma rĆ©gion, au Congo, où un conflit permanent secoue le pays.

J’ai connu l’idĆ©al de l’unitĆ© quand j’étais encore une enfant et j’étais contente de faire partie d’une communautĆ© qui vivaient l’évangile. Puis j’ai grandi et lorsque je suis entrĆ©e Ć  l’universitĆ©, j’ai rencontrĆ© un autre monde. J’ai vu des personnes qui arrivaient Ć  se tuer pour leurs diffĆ©rences tribales et ethniques. Corruption, fraude, mensonge et tant d’autres maux sont le tissu de la vie quotidienne.

Quand j’ai eu mon diplĆ“me, j’ai trouvĆ© un travail dans une organisation non gouvernementale qui œuvre pour les droits des femmes congolaises et en particulier pour celles qui ont subi des abus sexuels. Pour cette raison j’ai fait le tour de beaucoup de rĆ©gions. Je me suis trouvĆ©e devant la misĆØre de tant de gens, mĆŖme si le Congo est un beau pays et riche d’importantes ressources naturelles.

Je voyais grandir un climat gĆ©nĆ©ral de rĆ©signation. On entendait direĀ : « Ce pays est dĆ©jĆ  mort, Ƨa ne vaut pas la peine de s’en occuper… ».

Vers le dĆ©but 2012, quelque chose de nouveau s’est allumĆ© en moi. J’ai lu un texte de Chiara Lubich où elle nous invitait Ć  ne pas nous contenter de petites joies, et Ć  viser haut. J’ai compris que pour moi cela voulait dire travaillerĀ  pour que change mon pays.

Nous avons fait naĆ®tre un mouvement de mobilisation de jeunes en ville et nous avons commencĆ© Ć  diffuser les informations, nos analyses et rĆ©flexions sur la situation, nos projets pour rĆ©agir ensemble. Nous avons dĆ©noncĆ© le manque de travail pour tant de jeunes, frappĆ©s par un haut pourcentage de chĆ“mage. Puis Ć  l’approche de l’anniversaire de l’indĆ©pendance du Congo, nous avons imprimĆ© des tracts pour dĆ©noncer les problĆØmes prĆ©sentsĀ : la crise de la justice, le chĆ“mage trĆØs grave et le paradoxe entre les grandes ressources du pays et la pauvretĆ© de la plupart des gens.

Dans la soirĆ©e de la veillĆ©e, alors que nous Ć©tions encore en train de distribuer les tracts, quelques policiers m’ont arrĆŖtĆ©e pendant une semaine. Pour ne pas me laisser seule, tout de suite deux autres jeunes se sont fait arrĆŖter avec moi, et aprĆØs quelques jours deux autres. J’ai subi des dizaines d’interrogatoires. Je sentais que la menace de mort ou de condamnation s’approchait de jour en jour. Ce qui m’a soutenue mĆŖme pendant ces moments terribles, c’était l’unitĆ© qui me liait aux gen de ma ville et aux jeunes qui me soutenaient par leur solidaritĆ©.

Une gen s’approchait chaque jour du lieu où je me trouvais et me criait le soutien de tous. A la pensĆ©e que JĆ©sus, mĆŖme sur la croix, n’avait pas cessĆ© d’être Amour, j’ai continuĆ© Ć  aimer concrĆØtement enĀ  prĆ©parant la nourriture pour les autres dĆ©tenus et pour les geĆ“liers.

Avec beaucoup de jeunes engagĆ©s dans ce mouvement je partage la Parole de vie. Ce qui est le plus important est que j’ai compris que pour rĆ©aliser un vĆ©ritable changement, la force vient de l’amour. Agir avec amour, sans violence, veut dire se mettre du cĆ“tĆ© de Dieu pour agir.

Que voulons-nousĀ ? Notre but n’est pas de nous opposer Ć  un groupe politique, mais de lutter Ā pour construire le Congo des citoyens, conscients de leurs droits et de leurs propres devoirs afin de soutenir les nouveaux leaders qui agissent pour la justice. Et quels sont les premiers rĆ©sultatsĀ ? Aujourd’hui le mouvement existe, il est connu dans notre rĆ©gion et en d’autres points du paysĀ ; nous avons conduit plus de 50 actions et obtenu quelques rĆ©ponses concrĆØtes. Nous sommes encore vivants, malgrĆ© les menaces et tentative d’instrumentalisation. Dans notre ville nous sommes le premier groupe de jeunes qui, tout en respectant les lois du pays, ose dĆ©noncer, soutenir, prendre position sur beaucoup de problĆØmes, mĆŖme graves, comme celui des sanctions contre les militaires Ā qui sont impliquĆ©s dans des crimes et des extorsions. Je suis convaincue qu’une gĆ©nĆ©ration toujours plus nombreuse de congolais reprend confiance et s’engage pour le bien du paysĀ Ā». (MM. – Congo)

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Les Focolari et le dialogue interreligieux/2

Interview accordĆ©e par Maria Voce Ć  Roberto Catalano, du centre des Focolari pour le dialogue interreligieux, Ć  l’occasion de la IX AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Religions pour la Paix, qui s’est dĆ©roulĆ©e fin novembreĀ 2013 Ć  Vienne. (seconde partie) Chiara Lubich avait eu l’intuition que la solution aux nombreux dĆ©fis de notre temps rĆ©sidait dans le dialogue… « Comme j’ai eu l’occasion de le dire dans mon intervention, ici Ć  Vienne, Chiara nous a mis face Ć  une vision trĆØs claire et trĆØs simpleĀ : nous sommes tous fils de Dieu et donc tous frĆØres. Au dĆ©but, ce n’Ć©tait pas une perspective que visait les grandes religions mais plutĆ“t le fait de considĆ©rer l’homme. Par la suite, cette attitude a conduit au dialogue et au rapport avec les disciples des autres religions. Il me semble que ce fut prophĆ©tique. En effet, Chiara a commencĆ© Ć  ouvrir le Mouvement au dialogue, encore avant le Concile Vatican II. ƀ ce moment-lĆ , les dialogues ont Ć©tĆ© assumĆ©s comme l’une de voies de l’Église justement parce qu’ils font partie de la perspective envers l’homme. En outre, Chiara a prĆ©parĆ© les moyens et les instruments pour ces dialogues. Au fur et Ć  mesure que l’on faisait connaissance de personnes d’autres traditions religieuses, elle avait compris qu’il Ć©tait nĆ©cessaire de se spĆ©cialiser pour ces contacts. Pour cette raison, elle a fondĆ© des centres spĆ©cifiques, […] où l’on essaye de connaĆ®tre plus profondĆ©ment des chrĆ©tiens d’autres Ɖglises, des fidĆØles d’autres religions et des personnes ayant une culture diffĆ©rente. En effet, d’une connaissance plus approfondie naĆ®t une possibilitĆ© d’amour et d’ouverture plus grande. On en dĆ©couvre les valeurs et on ne se met pas en position de dĆ©fense mais dans une attitude de dialogue, comme il se doit. […] Aujourd’hui des personnes bouddhistes, musulmanes et d’autres religions font partie intĆ©grante de notre mouvement et, avec nous, elles dialoguent avec les autres. Nous avons donc dĆ©passĆ© la phase du dialogue pour entrer dans une phase d’unitĆ© et de collaboration pleine avec euxĀ Ā». Quelles sont les perspectives du dialogue interreligieux pour le mouvement des FocolariĀ ? « Nous constatons que lorsque nous avons des rencontres de dialogue, il y a toujours des personnes nouvelles, de diffĆ©rentes religions, attirĆ©es par le rapport qu’ils ont vu vivre parmi des personnes ayant une foi diffĆ©rente. Ce tĆ©moignage ouvre Ć  l’Ć©largissement du dialogue. Il s’agit de rendre possible la tolĆ©rance, la comprĆ©hension et l’amitiĆ©, aspects qui sont tous, le plus souvent compromis par de nombreux jugements. Nous devons justement faire tomber les prĆ©jugĆ©s pour faire dĆ©couvrir la beautĆ© qui existe en toute personne, mettant avant tout en lumiĆØre ce qui est vraiment le plus prĆ©cieux : l’appartenance Ć  une religion. Cela permet de mettre en lumiĆØre la relation de chacun avec Dieu. […] Les dialogues nous permettent de grandir dans la capacitĆ©, non seulement de comprendre ceux avec qui nous vivons […], mais aussi de contenir les autres qui proviennent de traditions et d’inspirations spirituelles diffĆ©rentes des nĆ“tres. Notre mouvement vise […] Ć  l’ut omnes [‘Que tous soient un’ comme JĆ©sus l’a demandĆ© au PĆØre] et pour cette raison, il doit contenir – le plus possible – toutes les dimensions. Il ne peut se contenter de la dimension catholique dans laquelle il est nĆ© bien que cette dimension possĆØde en soi une perspective universelle, car catholique signifie universel. Pour ĆŖtre vraiment universels, nous devons parvenir Ć  dĆ©couvrir la beautĆ© qui existe dans l’humanité ». Lire l’intĆ©grale de l’interview sur CittĆ  Nuova online (en italien)

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Maroc, la fĆŖte de l’AĆÆd El Kebir

Ali: ā€œJ’avais perdu mon travail et nous ne savions pas si nous aurions les moyens d’acheter un mouton, comme le demande notre tradition, pour la fĆŖte toute proche de l’AĆÆd El KĆ©bir qui commĆ©more le sacrifice d’AbrahamĀ Ā»

Ā Zohour: ā€œ Peu de temps avant, une famille des focolari d’Oran (AlgĆ©rie) nous avait donnĆ© une somme d’argent pour acheter une machine Ć  laverĀ : elle avait vu qu’avec deux enfants en bas Ć¢ge, je me fatiguais trop en lavant le linge Ć  la main. Et j’avais justement repĆ©rĆ© Ā Ć  Tanger, la ville où nous habitons, un magasin qui proposait des prix intĆ©ressants.

En pensant Ć  la fĆŖte de l’AĆÆd El KĆ©bir, j’ai proposĆ© Ć  Ali d’utiliser la somme reƧue pour acheter le mouton. Mais, rĆ©flexion faite, nous avons pensĆ© que nous devions respecter la destination cet argent. Aussi nous nous sommes rendus au magasin qui offrait le meilleur prix et nous avons achetĆ© la machine Ć  laver. Au moment de payer, la caissiĆØre nous a proposĆ© de participer Ć  un tirage au sort rĆ©servĆ© aux clients qui avaient fait des achats.

Nous sommes rentrĆ©s Ć  la maison, heureux d’avoir pris cette dĆ©cision ensemble. Pour ce qui Ć©tait du mouton, nous nous en sommes remis Ć  Dieu.

Ali: ā€œ Dans l’aprĆØs-midi Ā nous avons reƧu un coup de fil du magasin nous annonƧant que nous avions justement gagnĆ© un mouton! Trois jours aprĆØs la fĆŖte religieuse, c’est avec grande joie queĀ  nous avons pu le sacrifier, conformĆ©ment Ć  notre tradition.

Cette expĆ©rienceĀ  a Ć©tĆ© pour nous un signe de la grandeur de Dieu, de son amour, chaque fois que nous nous aimons et que nous sommes unis en son nom, prĆŖts Ć  donner notre vie l’un pour l’autre. Au cours de cette mĆŖme semaine j’ai aussi retrouvĆ© du travailĀ !Ā Ā»

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Myanmar: Au service de la communautƩ

Village de Kanazogone

Ā«DĆØs le dĆ©but de sa fondation en 1860 –raconte le curĆ©, le p. Carolus Su Naing – la paroisse a servi l’église locale en s’intĆ©ressant surtout au dĆ©veloppement social et pastoral des habitants du lieu et, par la suite, elle a fondĆ© 4 autres paroissesĀ : Aima, Pein ne gone, Myitkalay et Wakema, où vivent 8.000 catholiques. Kanazogone a toujours eu comme rĆ“le vital de prendre soin des personnes les plus nĆ©cessiteuses de la rĆ©gion. Lorsqu’en 2008 le cyclone « NargisĀ Ā» s’est abattu sur la rĆ©gion du Delta, notre village est devenu le centre des rĆ©fugiĆ©sĀ : environ 3000 personnes frappĆ©es par le cycloneĀ Ā».

Quelle est votre situation actuelle, pĆØreĀ ?

« Kanazagone, ne reƧoit pas encore d’énergie Ć©lectrique de la commune, nous explique le prĆŖtre focolarino. Tous les habitants du village doivent se procurer par leurs propres moyens toute forme d’éclairage en utilisant des bougies, des batteries, quelques maisons seulement ont leur propre gĆ©nĆ©rateur Ć  essence. Avec les chefs du village nous avons rĆ©cemment discutĆ© sur la nĆ©cessitĆ© d’avoir un gĆ©nĆ©rateur plus fort et plus puissant pour que toutes les familles du coin aient l’électricitĆ©. L’installation d’un gĆ©nĆ©rateur puissant au biogaz servira Ć  amĆ©liorer la vie du village et la capacitĆ© de travail de ses habitantsĀ Ā»

Comment fonctionnera le gƩnƩrateur? Nous le demandons au suisse Rolf Infanger, des Focolari, engagƩ personnellement dans le projet:

«  Le gĆ©nĆ©rateur alimentĆ© au biogaz, fait travailler une dynamo de 200 kw, qui suffit au village tout entier. C’est une invention du Myanmar. La nouveautĆ© se trouve dans le fait que le biogaz est produit par la combustion de la balle de riz, un produit de rejet. La balle de riz qui, en gĆ©nĆ©ral, est jetĆ©e, peut ĆŖtre utilisĆ©e de maniĆØre efficace pour produire de l’énergie Ć©lectrique biogaz. En plus, le support technique sera assurĆ© par le fabricant local du moteur. Au Myanmar beaucoup de groupes de ce genre tournent dĆ©jĆ  et bien. Cette rĆ©gion est entourĆ©e de champs de riz. La rizerie où la cĆ©rĆ©ale est Ć©laborĆ©e se trouve ici dans le village. Le projet, guidĆ© par l’ingĆ©nieur inventeur et le chef du village, a dĆ©marrĆ© en avril 2013 aprĆØs l’arrivage d’un prĆŖt de 25.000$. Il faut le rembourser dans les 5 ans mais Ć  un taux minime. Nous faisons la forte expĆ©rience de sentir que Dieu nous guide et nous oriente Ć  faire des choses utiles pour la vie du villageĀ Ā».

Quelle sont vos attentes quand le générateur fonctionnera ?

« GrĆ¢ce Ć  la fourniture de la lumiĆØre et de l’énergie produite pas l’installation au biogaz quand il sera en fonctionnement – assure p. Su Naing – les familles du village amĆ©lioreront leur vie quotidienne. Le niveau de vie des habitants montera en leur donnant la possibilitĆ© de travailler chez eux en soirĆ©e. La lumiĆØre et l’énergie fournies aideront les Ć©coles et le dispensaire du village en temps normal et mĆŖme durant les pĆ©riodes d’urgence. Les enfants auront plus de facilitĆ© Ć  faire leurs devoirs. La lumiĆØre dans la rue donnera un sens de sĆ©curitĆ©, en favorisant la vie socialeĀ Ā».

Si vous voulez soutenir le projetĀ :

Compte bancaire Allemagne:

Maria Schregel Hilfswerk e.V.

Sparkasse Uelzen – IBAN: DE39 2585 0110 0009 0079 49

Swift: NOLADE21UEL

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C’est de nouveau NoĆ«l!

« Je suis nĆ© Ć  Moscou dans une famille appartenant Ć  l’Eglise russe orthodoxe. Quand j’avais trois ans, en 1989, ma famille a connu les focolarini qui venaient d’arriver Ć  Moscou. Ma mĆØre et ma grand’mĆØre ont Ć©tĆ© frappĆ©es par l’authenticitĆ© de leur vie toute imprĆ©gnĆ©e de la nouveautĆ© de l’Evangile. Ma mĆØre, dĆ©sireuse de poursuivre un lien d’amitiĆ© avec eux,Ā  a pris conseil auprĆØs de notre curĆ©. Celui-ci, aprĆØs s’être renseignĆ© au sujet de cette communautĆ© qui ne relevait pas de l’église orthodoxe, a donnĆ© sa bĆ©nĆ©diction. Aujourd’hui, Ć  Moscou, la communautĆ© des focolari a grandi et la majeure partie de ses membresĀ  appartient Ć  l’Eglise orthodoxe.

Au cours de ces vingt-cinq dernières années ma famille a tissé de très beaux  liens avec la communauté des focolari, dont elle fait partie, dans un esprit de profonde unité mais aussi de liberté et de respect mutuel.

Le tournant dĆ©cisif de ma vie a eu lieu en 2000, j’avais alors 13 ans. Ce fut Ć  l’occasion d’une rencontre avec Chiara Lubich, en Pologne. J’y Ć©tais allĆ© avec un groupe venu de Russie. Au cours de ces journĆ©es j’ai Ć©prouvĆ© une union avec Dieu toute particuliĆØre et ma foi s’estĀ  grandement renforcĆ©e. Je suis devenu trĆØs conscient de l’existence de Dieu et de sa prĆ©sence constante et rĆ©elle dans ma vie. Quelques mois plus tard je me suis rendu au Japon avec un petit groupe de jeunes russes pour participer Ć  une rencontre-confĆ©rence internationale des jeunes du mouvement des focolari, Ć  laquelle participaient aussi de jeunes bouddhistes japonais. C’était la premiĆØre fois que je rencontrais des garƧons de cet Ć¢ge qui vivaient sĆ©rieusement l’Evangile, dans un esprit d’unitĆ© et de partage. C’est alors qu’est nĆ© en moi un grand dĆ©sir de continuer Ć  vivre ainsi Ć  Moscou, avec les jeunes de mon Ć¢ge.

AprĆØs ces moments vĆ©cus en Pologne et au Japon, j’ai commencĆ© Ć  expĆ©rimenter un profond besoin de grandir dans ma relation personnelle avec Dieu, j’avais soif de Dieu. J’ai commencĆ© Ć  me rendre seul Ć  l’église, sans mes parents. Le curĆ©, qui m’a vuĀ  grandir, a remarquĆ© ce changement et m’a proposĆ© d’être enfant de chœur. Aussi pendant huit ans j’ai Ć©tĆ© trĆØs heureux de pouvoirĀ  ĆŖtre tout proche de l’autel et du prĆŖtre.

Cette expĆ©rience de vieĀ  dans Ā l’église orthodoxe d’une part, et dans la communautĆ© des focolari d’autre part, a produit son fruitĀ : j’ai compris que je ne pouvais pas faire moins que de suivre Dieu qui m’appelait Ć  tout quitter.

AprĆØs avoir laissĆ© la Russie en 2010 pour entrer au focolare, j’ai eu la possibilitĆ© d’expĆ©rimenter une nouvelle faƧon de participer Ć  la cĆ©lĆ©bration liturgique: j’ai commencĆ© Ć  chanter dans le chœur. C’était un dĆ©sir un peu oubliĆ© qui remontait Ć  mon enfanceĀ  et maintenant je le Ā vis Ā comme un cadeau de DieuĀ !

J’habite aujourd’hui au focolare où je partage cette vie avec des catholiques. Ensemble nous cherchons Ć  vivre l’amour rĆ©ciproque qui nous conduit souvent Ć  expĆ©rimenter la prĆ©sence spirituelle de JĆ©sus au milieu de nousĀ Ā»

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Les Focolari et le dialogue interreligieux

ƀ l’occasion de la IX AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Religions pour la Paix qui s’est dĆ©roulĆ©e fin novembreĀ 2013 Ć  Vienne, Maria Voce a Ć©tĆ© nommĆ©e l’une des 62 coprĆ©sidents de cette organisation qui promeut depuis 43 ans, le dialogue entre personnes de foi et de cultures diffĆ©rentes. ƀ la fin des travaux, Roberto Catalano – du centre des Focolari pour le dialogue interreligieux – lui a posĆ© quelques questions sur l’importance du dialogue parmi les disciples des diverses religions et du rĆ“le que le mouvement des Focolari a, et peut avoir, dans ce contexte. Nous vous proposons cette interview en deux temps. Religions pour la Paix. Que penses-tu de cette expĆ©rience dans laquelle le mouvement des Focolari est engagĆ© depuis 1982Ā ? « J’en ai rapportĆ© une impression trĆØs positive. Elle reprĆ©sente en effet, une rĆ©ponse au besoin qu’ont les diffĆ©rentes religions d’exprimer leur soutien et leur aide Ć  la paix. Ce qui me paraĆ®t trĆØs important c’est que cette inspiration perdureĀ : Ć  savoir que la valeur des principes religieux est toujours prĆ©sente pour construire la paix, […]. La paix doit naĆ®tre d’une vision de l’homme et de l’humanitĆ© comme famille, vision que seule les religions peuvent donner. […]. Je trouve logique que notre mouvement en fasse partieĀ lui aussi Ā». Que penses-tu de l’expĆ©rience de dialogue du Mouvement, dans le mondeĀ ? “Je la vois extraordinaire. Partout où notre mouvement est prĆ©sent, des personnes de diverses religions en font partie. Je dis ‘partout’ car on ne peut pas penser exclure quelqu’un de notre rayon d’action. En effet, comme mouvement des Focolari, nous avons face Ć  nous l’ut omnes – ‘Que tous soient un’ comme JĆ©sus l’a demandĆ© au PĆØre – et dans [sa priĆØre]Ā :’que tous soient un’, tout homme trouve une place. Les contacts sur notre lieu de travail, dans nos familles, dans la rue, partout, nous amĆØnent Ć  rencontrer des personnes de diffĆ©rentes religions. Toutefois, le plus beau est qu’avec ces hommes et ces femmes, des relations profondes s’Ć©tablissent […]. Ce qui est surprenant, c’est de voir qu’avec les chrĆ©tiens, des personnes de diverses traditions religieuses font partie de notre mouvement. Les chrĆ©tiens sont les frĆØres aĆ®nĆ©s car ils ont commencĆ© les premiers mais ils accueillent les autres dans cette famille. […] Une grande partie de l’Ć©piscopat catholique estime grandement les Focolari car il se rend compte de la possibilitĆ© d’instaurer des relations avec des personnes de diffĆ©rentes religions. Ceci, pour des Ć©vĆŖques qui se trouvent Ć  opĆ©rer dans des pays tels que l’Inde, par exemple, ou en d’autres pays d’Asie, c’est trĆØs important. Cela signifie compter sur quelqu’un qui propose un christianisme ouvert, qui ne se ferme pour se dĆ©fendre, un christianisme de dialogue et de collaboration et non de conquĆŖte”. Fin premiĆØre partie (seconde partie) Lire l’intĆ©grale de l’interview sur CittĆ  Nuova online (en italien) Ā  Ā 

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Une nouvelle annĆ©e pour vivre l’Évangile

IntimitƩ en famille

Nous avons l’habitude d’enlever la crĆØche le jour de l’Épiphanie. Pour conclure la pĆ©riode de NoĆ«l, nous avons invitĆ© nos enfants. C’était une trĆØs belle soirĆ©e: nous avons parlĆ© d’honnĆŖtetĆ©, de solidarité… Un climat si beau s’est crƩƩ entre nous que, devant la crĆØche, nous avons lu l’Ɖvangile du jour, redĆ©couvrant des nuances que nous n’avions pas encore remarquĆ©es. Aux plus petits, nous avons parlĆ© de la signification de la fĆŖte. Ensuite, chacun a exprimĆ© une intention pour la nouvelle annĆ©e, un vœu. Nous avons proposĆ© de chercher aussi durant l’annĆ©e d’autres moments pour recrĆ©er cette intimitĆ© entre nous. Cela semblerait Ć©vident pour une famille, mais pour nous c’était une dĆ©couverte. La soirĆ©e s’est terminĆ©e en chansons pour glorifier et remercier Dieu. (M.M. – Liban)

Elina l’auxiliaire de vie

Ma mĆØre avait eu un accident et, auparavant indĆ©pendante, malgrĆ© son Ć¢ge avancĆ©, elle avait dĆ©sormais besoin d’une assistance continuelle que ni moi ni ma sœur ne pouvions lui offrir. Pour cela, nous avions engagĆ© Elina, une jeune d’Europe de l’Est qui, entre autres, rĆ©solvait ainsi ses problĆØmes. Mais maman n’arrivait pas Ć  l’accepter. Pour l’aider Ć  construire un “pont” entre elles, j’ai essayĆ© de profiter des petites occasions: traduire pour maman le slave d’Elina, expliquer Ć  l’une les besoins de l’autre, mettre le plus possible en Ć©vidence le positif de chacune.

Une certaine relation commenƧait Ć  naĆ®tre, lorsque j’ai dĆ©couvert que le permis de sĆ©jour d’Elina Ć©tait Ć©chu. Il fallait l’installer lĆ©galement chez maman. Pendant quatre mois, j’ai frappĆ© aux portes des plus diverses institutions. ƀ la fin, tout a Ć©tĆ© mis en rĆØgle. Maman a petit Ć  petit trouvĆ© en elle une amie, presque une fille. Quant Ć  Elina, elle a trouvĆ© une famille et, par la suite, elle a fait venir son fils en Italie. Maintenant, elle se sent heureuse. (A.P. – Italie)

Chaussures de sport

Depuis deux semaines, mon fils ne participait pas aux leƧons d’éducation physique, parce qu’il n’avait pas de chaussures de sport. Nous n’avions pas l’argent pour les acheter et, malgrĆ© toute ma bonne volontĆ©, je ne rĆ©ussissais pas Ć  Ć©conomiser l’argent nĆ©cessaire pour acquĆ©rir les moins chĆØres. Un jour, ces paroles de l’Évangile me sont venues Ć  l’esprit: “Demandez et vous obtiendrez…”. J’ai alors demandĆ© Ć  Dieu qu’il m’aide Ć  Ć©conomiser pour acheter les chaussures Ć  mon fils. Mon Ć©motion a Ć©tĆ© grande lorsque, ce jour-lĆ  justement, mon garƧon est arrivĆ© de l’école avec une paire de chaussures de sport, plus une autre paire de rĆ©serve: on les lui avait achetĆ©es avec les fonds du projet de soutien Ć  distance auquel nous appartenons. Comment ne pas voir dans cet Ć©pisode la rĆ©ponse de l’amour concret de Dieu, justement au moment où j’en avais le plus besoin, pour rendre heureux mon fils aussi? (E.B. – Bolivie)

Source: L’Évangile du jour, janvier 2014, CittĆ  Nuova Editrice.

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AlgƩrie, jeunes musulmans et chrƩtiens ensemble

La petite branche. Un témoignage présenté au congrès gen 2013.

«  Pendant longtemps nous avons pensĆ© que des liens avec des jeunes chrĆ©tiens ne seraient pas possibles d’une maniĆØre aussi profonde, mais ce qui vient de Dieu ne peut contenir de dĆ©saccord.

Nous sommes musulmans, de culture et de conviction. Nous venons d’un pays, l’AlgĆ©rie, où la presque totalitĆ© de la population est musulmane, où le contact avec d’autres religions est trĆØs rare, voire mĆŖme absent.

Certes, introduire dans notre vie un mouvement de connotation chrĆ©tienne devient un beau dĆ©fi. D’abord parce que nos cultures sont diffĆ©rentes, diversitĆ©s entretenues surtout par des doctrines politiques et historiques, et qui de plus sont parsemĆ©es quotidiennement de nombreux obstacles d’ordre social et culturel.

Comment pouvions-nous prendre un tel engagement sans que notre foi religieuse soit dĆ©rangĆ©eĀ ? Quelle Ć©tait donc cette idĆ©e pour laquelle nous serionsĀ  prĆŖts Ć  tant de sacrificesĀ ? Ce n’étaient pas des questions banales.

Notre expƩrience est riche et inƩdite. Nous nous engagions avec prudence sur une route qui nous attirait petit Ơ petit, et nous avons dƩcouvert que nous pouvions dƩpasser les discordances.

Tout au long des annĆ©es, Ć  notre grande surprise l’accueil rĆ©ciproque se faisait d’une certaine maniĆØre spontanĆ©e et naturelle, et nous prenions conscience qui nous Ć©tions en train d’approfondir aussi notre religion. De fait, en partageant les mĆŖmes principes nous Ć©largissions en nous Ć  l’infini la dimension de l’humanitĆ©.

Bien au delĆ  des paroles c’est par les actes concrets que nous nous sommes engagĆ©s, Ā en dĆ©passant continuellement les limites spĆ©cifiques Ć  un milieu qui a encore besoin de beaucoup d’amour et d’ouverture. Toute difficultĆ© reprĆ©sente pour nous un nouveau motif pour continuer.

Aujourd’hui, nous nous rencontrons dans diffĆ©rentes villes d’AlgĆ©rie, distantes mĆŖme de plusieurs centaines de kilomĆØtres. Le rapport entre nous, musulmans et chrĆ©tiens, semble s’enrichir de l’expĆ©rience de chacun, aidĆ©s par les gen du monde entier.

Nous pensons que la plus grande mission qui est confiĆ©e Ć  l’homme aujourd’hui est celle de travailler pour que nous puissions vivre tous ensemble, au-delĆ  des convictions religieuses, culturelles, pour que l’amour dĆ©passe toute diversité ».

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Noƫl dans la rue, Ơ Santiago du Chili

Ici aussi JĆ©sus est nĆ©, sur cette place de la pĆ©riphĆ©rie de Santiago. Comme chaque annĆ©e nous cĆ©lĆ©brons NoĆ«l avec nos amis qui habitent dans la rue ou n’ont peut-ĆŖtre personne avec qui faire la fĆŖte. Il est beau de voir des jeunes, des adultes et des enfants qui partagent et s’asseyent ensemble Ć  la mĆŖme table sans regarder les diffĆ©rences.

Cette fois-ci il y avait beaucoup de migrants, surtout des gens qui venaient du PĆ©rou Ć  la recherche de travail, et beaucoup d’enfants, mais la situation ici n’est pas rose pour eux. D’autres arrivent des rĆ©gions du Chili frappĆ©es par le tremblement de terre de 2010 et qui attendent toujours une nouvelle maison. D’autres, Ć  la rue depuis peu, sont dĆ©couragĆ©sĀ : Nelson, par exemple, est parti de chez lui depuis 3 mois, sa femme ne veut plus le voir car il boit. A table, il raconte qu’il est triste et a la nostalgie de sa famille. Loreto l’invite Ć  croire de nouveau, c’est NoĆ«lĀ ! Et il lui offre son aide.

Le lendemain Nelson va Ć  la « maison Premiers tempsĀ Ā» (un appartement où habitent quelques Gen, les jeunes du mouvement des Focolari, pour faire une expĆ©rienceĀ  Ć  la lumiĆØre de l’évangile, Ć  l’exemple de Chiara Lubich et des premiĆØres focolarines, ndr). LĆ , il peut se laver, se raser, il reƧoit en cadeau un pantalon et une belle chemise d’un des Gen. Ensuite, avec l’un d’entre nous, il va chez sa femme. Leur fillette saute de joie en voyant son pĆØre. Nous expliquons la situation Ć  sa femme. AprĆØs quelques hĆ©sitations, elle accepte de recommencer et ils passent l’aprĆØs-midi ensemble. Le soir, nous accompagnons Nelson au « Foyer du ChristĀ Ā». LĆ  les conditions sont nettesĀ : zĆ©ro alcool, il est d’accord. Maintenant ce sera un travail d’équipe, nous devons nous aider, mais l’Enfant a apportĆ© ce cadeau et beaucoup d’autres, qui nous poussent Ć  rester dans les bras de Son Amour pour qu’il arrive partout.

Le monde uni est possible, il s’agit de nous y lancer et de dĆ©couvrir ensemble comment le rĆ©aliser.

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ThaĆÆlande, le rĆ©cit d’un jeune bouddhiste

“Je m’appelle Num, je suis nĆ© en ThaĆÆlande et je suis un gen bouddhiste. Je suis musicien et peintre de profession. Actuellement, je donne des cours d’informatique Ć  des handicapĆ©s. Comme vous le voyez, mes cheveux sont trĆØs courts, parce que je viens de terminer une expĆ©rience en tant que moine bouddhiste.

Selon notre tradition, en effet, un jeune passe quelque temps en tant que moine dans un monastĆØre. Malheureusement, cette coutume n’est plus aussi pratiquĆ©e de nos jours. Comme gen, je veux plus connaĆ®tre ma religion et mieux vivre ma vie spirituelle. J’ai donc dĆ©cidĆ© d’être ordonnĆ© moine. La cĆ©rĆ©monie d’ordination a Ć©tĆ© trĆØs significative pour moi. Les focolarini et les gen Ć©taient prĆ©sents pour cette occasion importante. Je les ai sentis trĆØs proche de moi durant cette expĆ©rience.

J’avais plus de temps pour prier, en commenƧant trĆØs tĆ“t, Ć  4h30 du matin. J’allais dehors, avec les autres moines, pour mendier la nourriture, immĆ©diatement aprĆØs les priĆØres du matin.

J’ai dĆ©couvert que les personnes respectent beaucoup les moines et qu’elles ont confiance en eux.

J’ai compris combien cette confiance est importante et nous, les moines, devrions ĆŖtre fidĆØles aux enseignements de Bouddha, de faƧon Ć  conserver cette confiance que les personnes ont en nous.

J’ai appris beaucoup Ć  travers les enseignements du bouddhisme, surtout par les moines plus Ć¢gĆ©s. Et mĆŖme si j’Ć©tais dans le monastĆØre, je sentais que les autres gen Ć©taient en union avec moi.

J’ai rencontrĆ© les gen Ć  travers un de mes amis bouddhistes. Lui a connu l’idĆ©al des gen Ć  travers un moine bouddhiste de son village. Lorsque je les ai rencontrĆ©s pour la premiĆØre fois, j’ai immĆ©diatement remarquĆ© qu’ils se comportaient de faƧon trĆØs amicale, comme des frĆØres et sœurs, mĆŖme s’ils Ć©taient – et nous le sommes – tous trĆØs diffĆ©rents, mĆŖme de religions diffĆ©rentes.

Que signifie ĆŖtre un gen bouddhiste? Nous avons beaucoup de choses en commun avec les chrĆ©tiens, comme essayer d’être des personnes engagĆ©es et honnĆŖtes, par exemple, et aussi dans le choix de faire le bien autour de soi. Je peux vivre comme un gen partout, Ć  chaque moment et, surtout, aimer toutes les personnes que je rencontre en aidant Ć  construire des rapports de fraternitĆ© avec tous. Nous, les gen bouddhistes, essayons de vivre l’idĆ©al de l’unitĆ© chaque jour, d’aimer et de construire l’unitĆ© où nous sommes. Avec les gen chrĆ©tiens, nous faisons beaucoup d’activitĆ©s en faveur du bien de la sociĆ©tĆ©. Par exemple, des initiatives pour rĆ©colter des fonds pour aider les victimes des catastrophes naturelles. Maintenant, nous travaillons pour aider celles du typhon aux Philippines. Nous allons de l’avant ensemble!”

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Inauguration d’une maison pour enfants baptisĆ©e Ā« Chiara Luce Ā»

Historique

Le projet est nĆ© du dialogue entre quelques amis autourĀ  des diverses problĆ©matiques du mezzogiorno – le chĆ“mage qui se propage, la crise Ć©conomique qui touche particuliĆØrement les familles et les jeunes, l’absence de projets d’entreprises, etc. – ce qui les a conduits Ć  agir concrĆØtement pour rĆ©soudre ces problĆØmes, en s’inspirant de l’Economie de Communion.

Le cercle s’est Ć©largi petit Ć  petit,Ā  et une idĆ©e, partagĆ©e par un grand nombre, a vu le jour: rĆ©aliser une maison d’accueil pour venir en aide aux enfants qui vivent des drames familiaux, vu qu’il n’existe pas Ć  Lecce de structure adĆ©quate, ni mĆŖme dans les provinces voisines de Taranto et de Brindisi.

La structure

La Maison d’accueil, une location, est constituĆ©e par les quatre niveaux d’un petit immeuble. Sa gestion est confiĆ©e Ć  une coopĆ©rative et Ć  l’association « Chiara Luce BadanoĀ Ā», afin de garantir que les actions engagĆ©es soient toujours inspirĆ©es par les grandes valeurs de solidaritĆ©, d’amour authentique et radical qu’elle a vĆ©cues, y compris dans la souffrance.

Les travaux de mise en conformitĆ© des lieux et l’achat du mobilier ont Ć©tĆ© possibles grĆ¢ce Ć  l’autofinancement des promoteurs et Ā aux aides de la Providence. Dix chambres sont dĆ©jĆ  amĆ©nagĆ©es, ainsi que les piĆØces communes, les autres entreront bientĆ“t en fonction.

L’inauguration

Toute la ville de Lecce s’est mobilisĆ©e pour soutenir la communautĆ© « Chiara LuceĀ Ā» Le 6 dĆ©cembre la Maison d’accueil a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©e Ć  la presse et aux autoritĆ©s civiles.

Dix jours plus tard, le 16 décembre, une soirée au profit de cette nouvelle réalisation   a eu lieu au Théâtre Politeama Greco : plus de 700 personnes sont venues découvrir la pièce « Ils étaient célèbres », un titre pour le moins intrigant !

Le PrĆ©fet, la Maire, le PrĆ©sident de la Province, un entrepreneur, un professeur d’Université… ont offert au publicĀ  leurs talents d’acteurs. Ce fut une soirĆ©e extraordinaire, qui a amusĆ© et Ć©mu toute la salleĀ : une mise en scĆØne de la « solidarité », avec une bonne dose de gĆ©nĆ©rositĆ© et d’ironie.

Source:Ā www.chiaraluce.org

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Jerzy Ciesielski, tƩmoin de la foi

Le Pape FranƧois vient de reconnaĆ®tre, le 18 dĆ©cembre 2013, l’exemplaritĆ© de la vie de Jerzy Ciesielski (12.02.1929 – 9.10.1970), parmi les premiers Ć  accueillir et diffuser la spiritualitĆ© des Focolari en Pologne.Ā 

NĆ© le 12 fĆ©vrier 1929 Ć  Cracovie, Jerzy Ciesielski obtient son diplĆ“me en IngĆ©nierie civil et, en 1957, il Ć©pouse Danuta Plebaczyk. Les noces sont bĆ©nies par le cardinal Karol Wojtyla, qui accompagne les Ć©poux dans leur parcours spirituel. Trois enfants naissent: Maria, Caterina et Pietro. Jerzy avait rencontrĆ© Wojtyla alors qu’il Ć©tait encore Ć©tudiant Ć  l’École polytechnique de Cracovie. Ensuite, aprĆØs avoir obtenu son doctorat et sa licence pour enseigner, il intĆØgre un groupe d’intellectuels qui, avec le cardinal, poursuivent un approfondissement culturel et spirituel.

En 1968, Jerzy entre en contact avec le Mouvement des Focolari. TouchĆ© par l’amour Ć©vangĆ©lique qu’il voit vĆ©cu entre les membres de la premiĆØre communautĆ©, il embrasse leur spiritualitĆ© et, avec Giuseppe SantanchĆ©, un focolarino italien provenant de la RDA, ils se rendent chez le cardinal Wojtyla pour lui demander de bĆ©nir le Mouvement naissant.

“Il sent l’appel de se donner Ć  Dieu comme focolarino mariĆ© en Ć©tĆ© 1969, aprĆØs une ā€˜semaine de vacances’ Ć  Zakopane, localitĆ© touristique dans les montagnes Tatras”, se souvient Anna Fratta, focolarine mĆ©decin qui a Ć©tĆ© tĆ©moin direct de quelques passages de la vie humaine et spirituelle de Jerzy. La “semaine de vacances” Ć©tait une Mariapolis clandestine…

Un accident au Soudan, sur le Nil, le 9 octobre 1970, emporte Jerzy et ses enfants Caterina et Pietro.

Karol Wojtyla prĆ©side les funĆ©railles. Devenu pape, dans le livre “Entrez dans l’espĆ©rance”, il dĆ©crira Jerzy comme un jeune qui aspirait indubitablement Ć  la saintetĆ©.Ā “C’était le programme de sa vie – Ć©crivait Jean-PaulĀ II. Il savait qu’il avait Ć©tĆ© ā€˜crƩƩ pour des choses plus grandes’, mais, en mĆŖme temps, il n’avait aucun doute que sa vocation n’était pas le sacerdoce ou la vie religieuse.”

Jean-Paul II, dans son écrit, met particulièrement en lumière comment le mariage et la vie familiale ont été considérés par le jeune homme comme la réponse à un appel de Dieu, de même que son engagement professionnel, vécu comme un service.

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Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Chiara Lubich con l'Arcivescovo di Canterbury Donald CogganL’importance du Concile Vatican II pour la fondatrice du mouvement des Focolari. C’est le sous-titre du quotidien du Saint SiĆØge, l’article paru le 12 dĆ©cembre dernier, dont nous proposons quelques passagesĀ : Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise.

« Chiara Lubich et Vatican II : une passion immédiate, un lien profond qui a marqué pour toujours le parcours de la fondatrice du mouvement des Focolari.

Pfarrer Hess

Voici ce qu’elle Ć©crivait au pasteur luthĆ©rien Klaus Hess le 13 octobre 1962, deux jours aprĆØs l’ouverture du ConcileĀ : « Bien cher Pfarrer Hess, vous pouvez imaginer avec quelle joie nous sommes en train de vivre Ć  Rome ces jours d’ouverture du ConcileĀ ! Je pense que vous aussi vous aurez suivi avec amour ce que l’Eglise catholique est en train de faireĀ Ā». Chiara l’invite Ć  « respirer avec nous cette atmosphĆØre surnaturelle qui enveloppe dĆ©jĆ  tout Rome et connaĆ®treĀ  Ć©vĆŖques ou cardinaux qui ont la bontĆ© de nous rendre visite trĆØs souvent ces jours-ci. De cette maniĆØre ce dialogue ouvert l’annĆ©e derniĆØre avec tant de fruits continuerait et nous continuerions Ć  ĆŖtre des instruments, peut-ĆŖtre inutiles et infidĆØles, mais toujours des instruments afin que le testament de JĆ©sus se rĆ©alise entre tousĀ Ā».

Pour Chiara Lubich, poursuit l’Osservatore Romano, Vatican II est ā€œle Concile du dialogue grĆ¢ce Ć  sa grande ouverture qui n’est pas un flĆ©chissement de la foi, mais une nouvelle comprĆ©hension envers les autres Eglises et communautĆ©s ecclĆ©siales, une possibilitĆ© de confronter les richesses que chaque tradition chrĆ©tienne a essayĆ© de conserver, redĆ©couverte de ce qui unit les chrĆ©tiens jusqu’à maintenantĀ Ā». A cĆ“tĆ© se trouve le « dialogue plus vaste avec les croyants des autres religions, et celui planĆ©taire avec les hommes de bonne volontĆ©, avec les non croyants, qui a ouvert de nouvelles possibilitĆ©s Ć  la mission Ć©vangĆ©lisatrice de l’EgliseĀ Ā».

ā€œOn aurait dit que ces paroles de Chiara ont Ć©tĆ© prononcĆ©es aujourd’hui tellement elles sont actuelles alors que s’approche – Ć  la demande formelle signĆ©e Ć  Castel Gandolfo le 7 dĆ©cembre par la prĆ©sidente Maria Voce Ć  l’occasion du 70° anniversaire du mouvement – le procĆØs de canonisation de la fondatrice des Focolari. Un acte, a dĆ©clarĆ© Maria Voce qui « nous invite tous Ć  une saintetĆ© encore plus grande, Ć  la construire jour aprĆØs jour dans notre vie, afin de faire Ć©merger cette « saintetĆ© collectiveĀ Ā», « saintetĆ© du peupleĀ Ā» vers laquelle Chiara tendaitĀ Ā»

Pour lire l’article complet (en italien)

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Minoti Aram, pionniĆØre du dialogue interreligieux

Minoti Aram

Ā Le matin de NoĆ«l, une nouvelle inattendue est arrivĆ©e: Minoti Aram s’est Ć©teinte Ć  DubaĆÆ, alors qu’elle se trouvait dans la famille de son fils Ashok.

 Depuis des années, Minoti Aram était en chaise roulante et sa santé avait des hauts et des bas préoccupants, mais sa nature rebelle avait toujours surmonté toutes les crises. Elle continuait à être un point de repère pour des milliers de personnes qui vivent dans la zone du Shanti Ashram de Coimbatore (Tamil Nadu, Inde du Sud).

MariĆ©e au Dr Aram, Ć©ducateur, pacifiste et membre du SĆ©nat indien, Minoti avait menĆ© une vie dans l’esprit gandhien et, avec son mari, elle avait donnĆ© vie, dans les annĆ©es 80, au Shanti Ashram, un laboratoire de paix et d’engagement social.

Elle avait Ć©galement suivi son mari dans son engagement pour le dialogue interreligieux. Dr Aram avait longtemps Ć©tĆ© un des prĆ©sidents de la ConfĆ©rence mondiale des Religions pour la Paix (aujourd’hui Religions pour la Paix). Pour cette raison, Ć  PĆ©kin, dans les annĆ©es 80, elle avait rencontrĆ© Natalia Dallapiccola, une des premiĆØres focolarines. Elles devinrent, comme Minoti aimait souvent le rappeler, des sœurs. AprĆØs la mort du Dr Aram (fin des annĆ©es 90), Minoti a rĆ©alisĆ© son souhait: inviter Chiara Lubich en Inde.

En 2001, elle proposa aux diffĆ©rentes organisations gandhiennes du Tamil Nadu (Sarvodaya) de confĆ©rer le Prix Gandhi, dĆ©fenseur de la Paix Ć  Chiara Lubich. Sa proposition a Ć©tĆ© Ć©coutĆ©e et Chiara a passĆ© trois semaines en Inde. ƀ Coimbatore, en plus de recevoir le prix, elle s’adressa Ć  un public de six cents personnes, hindoues. Le jour suivant, Chiara, Minoti, sa fille Vinu et quelques-uns de leurs collaborateurs se rencontrĆØrent pour comprendre comment continuer le dialogue entrepris.

C’est ainsi que naquirent les Sarvo-Foco Pariwar, des tables rondes de la famille du Sarvodaya et du Focolare. Minoti Aram a toujours Ć©tĆ© prĆ©sente pour animer ce chemin original de dialogue. La famille a grandi, de nombreux collaborateurs de la famille Aram se sont unis Ć  ces moments de partage entre le mouvement gandhien et celui des Focolari. Des activitĆ©s sociales et artistiques ont aussi commencĆ©, des Ć©changes de groupes de jeunes, jusqu’à l’organisation du SupercongrĆØs gen3 en 2009.

Avec d’autres Gandhiens, elle participa aux symposiums hindous-chrĆ©tiens de 2002, 2004 et 2007 Ć  Rome. En 2007, Chiara Lubich, malgrĆ© sa santĆ© trĆØs fragile, voulut saluer personnellement Minoti.

Deux ans auparavant, Ć  l’occasion du XXVe anniversaire de la fondation du Shanti Ashram, entourĆ©e par de nombreux invitĆ©s, elle voulut rappeler l’importance du dialogue avec Chiara et Natalia, ses sœurs. Ces derniers mois, elle avait proposĆ© avec insistance Ć  sa fille, Dr Vinu Aram, un congrĆØs au Shanti Ashram pour rappeler la figure de Natalia Dallapiccola, afin que, disait-elle, “les gĆ©nĆ©rations futures puissent connaĆ®tre les pionniers du dialogue entre croyants de diffĆ©rentes religions”. Le congrĆØs avait Ć©tĆ© fixĆ© pour novembre 2014!

Roberto Catalano

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Jeunes : les foyers de guerre relƩguƩs au rang de vagues souvenirs !

Ā ā€œAu nom de Dieu ClĆ©ment et MisĆ©ricordieux: que la souffrance soit oubliĆ©e, que le bonheur et la paix rĆØgnent aux quatre coins de la terre, que les cœurs de tous les hommes s’enlacent, que l’amour brĆ»le en chacun d’eux et que l’unitĆ© les rassemble en une seule source de lumiĆØre. Dieu, fais que les foyers de guerre soient relĆ©guĆ©s au rang de vagues souvenirs. Dieu, dans ta clĆ©mence et ta misĆ©ricorde infinies, permets-nous d’être plus patients, fais de nous des instruments d’amour et de paix. Louange Ć  Dieu, il n’y a de puissance et de force qu’en LuiĀ Ā», ainsi s’est exprimĆ© NaĆÆm, un jeune musulman d’AlgĆ©rie.

Il y a exactement un an, devant l’ampleur que prenait le conflit en Syrie, ils avaient senti, lors d’un rassemblement analogue, la nĆ©cessitĆ© d’intensifier leur priĆØre et lancĆ© le Timeout pour la paix. Et aujourd’hui de nouveau ils s’engagent Ć  ĆŖtre des instruments de paix lĆ  où ils sont, qu’ils viennent du Centre Afrique ou du Liban, en passant par l’AlgĆ©rie, du Salvador ou de l’Argentine… pour ne citer que quelques uns des pays reprĆ©sentĆ©s.

Les Ć©changes d’expĆ©riences ne manquent pas au cours de ces quatre journĆ©es passĆ©es Ć  Rome, (du 19 au 22 dĆ©cembre), comme par exemple celle de ce jeune bouddhiste qui, au contact des Gen, se sent poussĆ© Ć  approfondir sa religion et dĆ©cide d’aller passer un an dans un monastĆØre pour partager l’expĆ©rience des moines. Ou bien celles de ceux qui s’interrogent sur leurs projets d’avenirĀ : avoir le courage de construire une famille, d’affronter le monde du travail. Mais c’est du Moyen-Orient et du Maghreb que proviennent les tĆ©moignages les plus forts (Liban et AlgĆ©rie)Ā : tous insistent sur l’espĆ©rance qui ne meurt pas, mĆŖme lorsqu’à l’horizon le ciel reste bouchĆ©.

TrĆØs stimulante l’invitation Ć  « sortir de nos mursĀ Ā», adressĆ©eĀ  par Maria Voce Ć Ā  tous les participants, parmi eux beaucoup d’europĆ©ens. Ā Elle leur parle avec forceĀ : « Les Gen sont-ils dans les universitĆ©sĀ ? Sont-ils lĆ  où se trouvent d’autres jeunesĀ ? Ou sont-ils toujours entre euxĀ ? Font-ils quelque chose pour les autres ? Le pape continue Ć  dire d’aller dehors, de sortir des sacristies, de nos murs, de ne pas nous appuyer sur nos sĆ©curitĆ©s, de ne pas dire « nous avons toujours fait comme Ƨa, continuonsĀ Ā»

Comment faire? Maria Voce poursuit:ā€Risquer quelque chose,Ā  avoir le courage de s’ouvrir Ć  la nouveautĆ©, avoir le courage de prendre quelque initiative audacieuse, mĆŖme extrĆŖme, pour ouvrir de nouveaux chemins, pour construire des relations nouvelles avec l’humanité » Pouvoir lui offrir, en nous ouvrant Ć  elle, ce qui caractĆ©rise les disciples de JĆ©susĀ :Ā  la joie, fruit de sa prĆ©sence, lĆ  où deux ou tois sont rĆ©unis en son Nom. Le titre de ce congrĆØs de jeunes est en effetĀ : « C’est Ć  ce signe qu’on vous reconnaĆ®tra… », une phrase de l’Evangile qui continue ainsiĀ : « … si vous avez de l’amour les uns pour les autresĀ Ā» [Jean, XIII, 35] « Nous voulons donner toutes nos forces pour construire ensemble la fraternitĆ© avec tousĀ Ā» – c’est, Ć  chaud, l’impression qui se dĆ©gage de ce rassemblement de jeunes.

Petite expĆ©rience. ā€œUn automobiliste a heurtĆ© ma voiture, exactement Ć  l’endroit où, quelque temps auparavant, elle avait dĆ©jĆ  reƧu un chocĀ  – raconte Francesco – j’aurais pu ne rien dire etĀ  en profiter pour faire marcher son assurance, mais, une fois descendu de ma voiture, j’ai prĆ©fĆ©rĆ© tranquilliser leĀ  chauffeur, un petit vieuxĀ  trĆØs gĆŖnĆ© d’avoir causĆ© cet incident,Ā et je lui ai dit la vĆ©ritĆ©. Ai-je Ć©tĆ© stupide en agissant ainsiĀ ? Peut-ĆŖtre, mais en tout casĀ  j’ai Ć©prouvĆ© la joie d’avoir agi avec droiture et misĆ©ricordeĀ Ā»

« Maria Voce nous a parlĆ© vraiment Ć  cœur ouvert et j’ai Ć©tĆ© trĆØs touchĆ© par sa sincĆ©rité ! – explique Tommaso, italien – Quand nous sommes repartis – conclut-il – Ā le sang bouillonnait dans nos veines, comme Chiara le disait, dans une projection vidĆ©o, aux gen des annĆ©es 70. Plus que jamais nous sommes dĆ©cidĆ©s Ć  transmettre Ć  tous le feu de l’Evangile vĆ©cu, la plus grande rĆ©volution, celle qui ne passe pasĀ Ā».

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RƩpublique Centre Africaine, nous sommes avec vous

Bangui, 23 dƩcembre 2013

Ā«Nous savons que beaucoup de gens suivent avec attention l’évolution de la situation dramatique qui frappe la RĆ©publique Centre Africaine. Ces derniers jours-ci encore des heurts se sont vĆ©rifiĆ©s dans quelques quartiers de Bangui, la capitale. C’est une situation prĆ©visible, vu que le dĆ©sarmement n’est pas simple et que persistent des zones d’influence, on peut mĆŖme dire d’occupation, de la part des combattants ā€˜Anti-Balaka’ qui s’opposent aux ā€˜Seleka’.

Il est tout aussi vrai que le centre ville et les rues principales de la capitale sont surveillées par les troupes françaises, ce qui a permis une reprise discrète des activités et de la circulation.

L’aspect plus dramatique se trouve du cĆ“tĆ© de la population qui est entraĆ®nĆ©e directement dans ces conflits.

Depuis le 5 dĆ©cembre, date de la premiĆØre attaque des ā€˜Anti-Balaka’, on assiste Ć  un vĆ©ritable exode de population vers les zones dites plus suresĀ : Ć©glises catholiques, protestantes, sĆ©minairesĀ  catholiques, mosquĆ©es pour les musulmans, zones et camps aux alentours de la ville, la zone de l’aĆ©roport (protĆ©gĆ©e par les troupes franƧaises).

Le massacre a dĆ©passĆ© les 1000 morts ces temps-ci. L’aspect religieux, chrĆ©tiens contre musulmans et vice-versa, est instrumentalisĆ© Ć  des fins Ć©conomiques et politiques, mais de fait il reste un grave problĆØme dans les consciences des fidĆØles. Comment parler de pardon lorsqu’on a assistĆ© au massacre de personnes chĆØresĀ ? Un ciel de vengeance s’est infiltrĆ©, qui va bien au-delĆ  des simples coalitions.

C’est maintenant un temps non seulement d’insĆ©curitĆ© mais de faim.

La population, de fait, est à cours de ressources ; les activités commerciales reprennent par à-coups  et au risque de la vie de celui qui se hasarde à se déplacer pour aller faire ses courses ; les prix sont exorbitants.

Des distributions sont faites par la PAM et autres ONG, mais elles n’arrivent pas Ć  rĆ©pondre aux Ć©normes besoinsĀ ; au point que menaces, vols et agressions se font durant ces distributions. A Bangui se trouve une petite communautĆ© des Focolari mais vivanteĀ : jeunes familles, ados… Beaucoup d’entre eux restent jusqu’à prĆ©sent protĆ©gĆ©s lĆ  où ils ont trouvĆ© refugeĀ ; quelques uns rentrent chez eux pendant la journĆ©e et la nuit ils retournent dans les abris. En attendant, ils se dĆ©brouillent pour donner leur aide dans les diffĆ©rents quartiers et abris, et pour accueillir des gens chez eux, ceux qui habitent dans des quartiers plus tranquilles. Une famille de la communautĆ©, composĆ©e de cinq membres, s’est Ć©largie Ć  plus de trente…

Eliane et Max ont remué leur quartier en faisant participer une soixantaine de personnes : ils portent assistance aux vieillards et aux malades restés isolés ou dans des zones dangereuses, pour les aider à se rendre dans les refuges.

AprĆØs avoir distribuĆ© ce que la communautĆ© a rĆ©ussi Ć  rassembler de ce qu’ils avaient Ć  disposition, ils ont fait un recensement des cas urgentsĀ : environ 500 cas de personnes handicapĆ©es, Ć¢gĆ©es et malades, femmes enceintes ou avec de jeunes enfantsĀ ; ils se sont tournĆ©s vers diffĆ©rents organismes pour demander de l’aide.

D’autres membres des Focolari sont engagĆ©s dans les camps de rĆ©fugiĆ©s pour assister les personnes de diverses maniĆØres, mais surtout pour essayer de rĆ©pandre l’espĆ©rance par de petits gestes de rĆ©confort.

Les innombrables difficultĆ©s nous rendent plus conscients d’avoir reƧus un ā€˜don’ ; le charisme de l’unitĆ© qui a Ć©tĆ© donnĆ© Ć  Chiara Lubich en une pĆ©riode semblable Ć  la nĆ“tre, durant la seconde guerre mondiale. Nous sentons que c’est notre force.

Depuis cet endroit de la planĆØte si Ć©prouvĆ©, nous comptons sur vos priĆØres et nous souhaitons que l’Enfant JĆ©sus fasse le miracle de la paix en RĆ©publique Centre AfricaineĀ Ā».

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Ɖvangile vĆ©cu/2

NoĆ«l m’avait rattrapĆ© Je pense que la pire chose que l’on peut expĆ©rimenter est de “n’exister” pour personne Ć  NoĆ«l. Je suis parvenu Ć  comprendre, Ć  justifier les personnes qui mettent fin Ć  leur existence. Au comble de l’amertume, je me suis rappelĆ© que, dans l’immeuble où j’habite, il y avait d’autres “seuls” comme moi: un couple de personnes Ć¢gĆ©es. J’ai rassemblĆ© de bonnes choses que j’avais chez moi, une bouteille de vin, une boĆ®te de biscuits… bref, j’ai fait un beau paquet et je suis allĆ© les voir. Ils ne s’y attendaient pas. J’étais arrivĆ© au bon moment, parce qu’ils avaient besoin d’aide pour beaucoup de choses. Ils Ć©taient trĆØs heureux et reconnaissants. Alors que je m’affairais en cuisine, je m’étonnais moi-mĆŖme de la libertĆ© et la joie que j’éprouvais. Où avait disparu l’angoisse du dĆ©but? Lorsqu’à la fin de la soirĆ©e nous nous sommes saluĆ©s, j’ai vu leurs yeux briller d’une lumiĆØre particuliĆØre. NoĆ«l m’avait rattrapĆ©. (Sandro – Italie)   Je devais commencer moi Lorsque je suis arrivĆ© en SlovĆ©nie en provenance du Burundi, les premiers contacts avec les personnes ont Ć©tĆ© difficiles. Cependant, j’ai aussi rencontrĆ© des personnes qui m’ont aidĆ©. Ces gestes de solidaritĆ© m’ont fait comprendre que je ne pouvais pas exiger que les autres m’accueillent. Je devais commencer Ć  connaĆ®tre la culture, la langue et les coutumes slovĆØnes, afin que les diffĆ©rences ne deviennent pas des obstacles, mais un enrichissement. Par exemple, j’ai commencĆ© Ć  faire des travaux manuels, quelque chose d’inhabituel pour les hommes africains instruits; ou aussi des tĆ¢ches domestiques, lorsque ma belle-mĆØre est tombĆ©e malade. Ainsi, ma femme a pu ĆŖtre prĆØs d’elle. C’est ce qui conduit les peuples Ć  se comprendre. (C.S. – SlovĆ©nie)   Le cadeau Ma fille voulait une petite sœur. Elle avait dĆ©jĆ  un petit frĆØre, mais un nouveau-nĆ© c’Ć©tait autre chose. L’annĆ©e derniĆØre, son souhait semblait proche de se rĆ©aliser, mais j’ai malheureusement fait une fausse couche. Nous l’avons acceptĆ© avec sĆ©rĆ©nitĆ©, mais Lucia pleurait, dĆ©sespĆ©rĆ©e. Elle a commencĆ© la prĆ©paration Ć  la premiĆØre communion. J’aidais la catĆ©chiste. Un aprĆØs-midi, nous parlions de NoĆ«l alors proche. Sur les fiches distribuĆ©es aux enfants, il y avait parmi les diffĆ©rentes questions: “Que souhaites-tu pour NoĆ«l?”. Lucia avait rĆ©pondu: “Adopter une petite fille, mĆŖme Ć  distance”. La catĆ©chiste et moi nous nous sommes regardĆ©es, Ć©tonnĆ©es. Plus tard, avec mon mari, je me suis souvenu de la souffrance de Lucia en raison de ma grossesse interrompue. Elle Ć©tait donc disposĆ©e Ć  renoncer aux cadeaux pour avoir une petite sœur, mĆŖme Ć©loignĆ©e. Nous avons fait les diffĆ©rentes dĆ©marches et, deux jours avant la premiĆØre communion, une lettre est arrivĆ©e: elle nous communiquait que la fillette “adoptĆ©e Ć  distance” s’appelait Thu, avait l’âge de Lucia et Ć©tait vietnamienne. C’était un beau cadeau pour elle! TrĆØs contente, elle a apportĆ© Ć  l’école la photo de Thu pour la montrer Ć  ses copines et Ć  l’enseignante. (D.V. – Suisse)   Source: L’Évangile du jour, dĆ©cembre 2013, CittĆ  Nuova Editrice.  

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L’aventure de l’unitĆ© / les ouvertures

Pour les Focolari, le dialogue n’est pas simplement une idĆ©e. En parcourant les Ć©tapes du dĆ©veloppement du Mouvement, on pressent qu’il n’est pas nĆ© d’une thĆ©orie mais d’une inspiration charismatique que l’Esprit Saint a donnĆ©e Ć  une jeune femme de Trente. DĆØs les premiĆØres annĆ©es, de nombreux Ć©pisodes de la vie de Chiara Lubich et de ses compagnes montrent une rĆ©elle capacitĆ© d’accueil de l’autre, quel qu’il soit. Et l’accueil est le premier degrĆ© du dialogue. Si l’on regarde la diffusion du Mouvement dans le monde, on comprend que la rapiditĆ© avec laquelle l’esprit de l’unitĆ© s’est dĆ©veloppĆ© n’est pas Ć  attribuer seulement Ć  des mots prononcĆ©s dans une conversation personnelle, devant un large public ou Ć  la radio,Ā  mais surtout Ć  l’amour vĆ©cu selon « l’art d’aimerĀ Ā» que Chiara a toujours proposĆ© comme seule mĆ©thode de diffusionĀ : « se faire unĀ Ā». Cette expression est un nĆ©ologisme dĆ©rivĆ© d’une phrase de l’apĆ“tre PaulĀ : « Je me suis fait tout Ć  tousĀ Ā» (1Ā Co 9,22) et dans le Mouvement a toujours dĆ©signĆ© sa seule « mĆ©thodeĀ Ā» d’expansion, la principale voie d’évangĆ©lisation. Devant la vaste diffusion du Mouvement, on peut comprendre que la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ait conquis des personnes de toutes catĆ©gories sociales par son ouverture sur l’humanitĆ© et ses nĆ©cessitĆ©s. Une ouverture qui s’exprime d’abord par une attitude de dialogue partout, Ć  tout instant et dans tous les domaines. En outre, le dialogue des Focolari doit ĆŖtre compris au sens le plus fort, avec la mesure de l’Évangile. Loin de sacrifier leur identitĆ© en vue de parvenir Ć  des compromis, c’est au contraire grĆ¢ce Ć  leur identitĆ© que les membres du Mouvement peuvent se permettre d’approcher avec un esprit ouvert ceux qui sont diffĆ©rents d’eux-mĆŖmes. Ce n’est ni de l’irĆ©nisme ni du syncrĆ©tisme. Le 24 janvier 2002 Ć  Assise, appelĆ©e avec Andrea Riccardi (fondateur de la communautĆ© de St. Egidio) Ā Ć  s’exprimer au nom de l’Église catholique en prĆ©sence du pape et des plus hautes autoritĆ©s religieuses du monde, peu aprĆØs l’écroulement des Twin Towers Ć  New York, Chiara a soulignĆ© que l’Église veut avoir un comportement qui soit « entiĆØrement dialogueĀ Ā». Elle a rappelĆ© les quatre dialogues qu’elle mĆØne avec le MouvementĀ : Ć  l’intĆ©rieur de l’Église catholique, l’œcumĆ©nisme, les relations avec des fidĆØles d’autres religions, les contacts avec des personnes sans option religieuse. Ce sont d’ailleurs les quatre dialogues que le concile VaticanĀ II et l’encyclique de PaulĀ VI Ecclesiam suam reconnaissent comme les voies que l’Église veut prendre dans les relations avec les diverses composantes de l’humanitĆ©. En 1991 Chiara a Ć©critĀ : « JĆ©sus considĆØre comme ses alliĆ©s et ses amis tous les hommes qui luttent contre le mal et travaillent, bien souvent sans s’en rendre compte, pour la rĆ©alisation du Royaume de Dieu. JĆ©sus nous demande un amour capable de devenir dialogue, c’est-Ć -dire un amour qui, loin de se replier orgueilleusement dans son milieu, sache s’ouvrir Ć  tous et collaborer avec toutes les personnes de bonne volontĆ© pour ensemble construire la paix et l’unitĆ© dans le monde. Essayons donc d’ouvrir les yeux sur les prochains que nous rencontrons pour admirer le bien qu’ils opĆØrent, quelles que soient leurs convictions, pour ĆŖtre solidaires avec eux et nous encourager rĆ©ciproquement sur la voie de la justice et de l’amour.Ā Ā»

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Pour rappeler le mystère de Noël

Ā«NoĆ«l est le mystĆØre sublime de l’amour d’un Dieu qui a tellement aimĆ© les hommes qu’il s’estĀ  fait homme. Comme il Ć©tait Ć©crit, le mystĆØre de l’Incarnation est le document de l’excessive charitĆ© de Dieu. Pour Ć©treindre en elle tous les hommes, Lui, en naissant dans une grotte, parmi les animaux, il s’est placĆ© en dessous de tousĀ : les plus pauvres des pauvres le contemplĆØrent au dessous de leur misĆØre mĆŖme. CĆ©lĆ©brer NoĆ«l veut dire raviver la conscience de l’amour que JĆ©sus apporta sur la terre, et qu’il a distribuĆ© par sa vie et sa parole. Aujourd’hui on a un besoin spĆ©cial de raviver – et re-nettoyer – le concept de l’amour, parce que la vie des hommes en sociĆ©tĆ© risque de devenir de plus en plus triste par un dĆ©faut d’amour. L’amour place l’homme au niveau du Christ, de fait le bien (ou le mal) fait au prochain a la mĆŖme valeur, selon le jugement suprĆŖme, que s’il Ć©tait fait au Christ. Le Seigneur est nĆ© pour que nous, nous renaissions. Il est la vie, et nous Ć©tions,Ā  nous sommes, dans les tĆ©nĆØbres. Nous passons des tĆ©nĆØbres Ć  la vie si nous aimons les frĆØres. L’engagement chrĆ©tien exige hĆ©roĆÆsme, une secousse contre la mĆ©diocritĆ©, une victoire sur le compromis. Il demande la vie dans la libertĆ©, qui est libertĆ© du mal, peu importe d’où il vienneĀ : prostration des forces physiques, faillite financiĆØre, dĆ©ceptions dans les rapports humains, dĆ©solation au milieu de ce monde… L’important est de ne pas tomber, peut-ĆŖtre personne ne te dira « bravo » ! Les mĆ©dailles s’accrochent sur d’autres poitrines. Il se peut que certaines gens nous traitent de fanatiques ou de naĆÆfs. Tu devras faire jaillir de toute la dĆ©solation qui t’assaillit, une plus ardente faim de Dieu, et dĆ©jĆ  de lĆ  tu en tires un encouragement. Il existe des phrases simples et profondes, de la profondeur du divin, qui expriment cette tĆ¢che. Des phrases de JĆ©susĀ : « Vous ĆŖtes le sel de la terre… ». « Vous ĆŖtes la lumiĆØre du monde… ». Le sel donne goĆ»t aux aliments en se fondant en eux. La lumiĆØre illumine, comme le silence qui en pĆ©nĆ©trant clarifie. La conduite du chrĆ©tien doit ĆŖtre telle qu’elle donne goĆ»t (un sel) Ć  la vie (sinon on ne sait pas Ć  quoi sert la vie) et elle lui donneĀ  un sens. On ne peut pas ne pas penser aux misĆØres du monde, dues en grande partie au manque d’amour… L’amour est vie pour l’homme. En JĆ©sus ce fut l’Amour qui, en s’incarnant en Marie, assuma notre humanitĆ©, en y insĆ©rant la vie de DieuĀ». Igino Giordani dansĀ : CittĆ  Nuova, 25.12.1967 – n.23/24

Jeunes: un NoĆ«l d’accueil et de paix

NoĆ«l Ć  BethlĆ©em: ā€œUne occasion unique pour nous de bien finir l’annĆ©eĀ en rencontrantĀ  les Jeunes pour un Monde Uni de Terre Sainte, pour vivre un NoĆ«l d’accueil et de paixĀ Ā» nous confient Maria Guaita, Andrew Camilleri et Claudia Barrero, du secrĆ©tariat international Jeunes Pour Un Monde Uni. Et quel est pour vous le sens de ce NoĆ«l en Terre Sainte? ā€œNous avons accueilli cette invitation comme une proposition s’adressant Ā Ć  tous les Jeunes pour un Monde Uni des cinq continents, prĆ©cise Maria Guaita. L’Evangile nous dit que Marie et Joseph ne trouvĆØrent pas de quoi loger Ć  l’auberge, que le Verbe vint parmi les siens, mais que les siens ne l’ont pas accueilli. Nous voulons l’accueillir, spĆ©cialement dans les personnes seules ou marginalisĆ©es, dans les pauvres et les rĆ©fugiĆ©s. Aussi nous voudrions nous engager pour que chacune de nos villesĀ  devienne une petite BethlĆ©em qui accueille la CrĆØche, qui offre Ć  JĆ©sus un berceauĀ Ā» Comment vous ĆŖtes-vous organisĆ©s? ā€œNous proposons Ć  tous les Jeunes pour Un Monde Uni de vivre un NoĆ«l d’accueil et de paix, nous explique Andrew. Les mĆ©dia nous montrent chaque jour des images de violence, de souffrance et d’exclusion. Nous voulons rĆ©pondre Ć  tout cela, dĆØs ce prochain NoĆ«l, par des initiatives d’amour concret envers nos frĆØresĀ Ā» Maria conclut en disant: ā€Nous voudrions mettre dans le coup le plus de personnes possible, dans les paroisses, les institutions, les autres associations ou mouvements, en faisant appel Ć  l’imagination et aux possibilitĆ©s de chacun, avec la conviction que Ā rien n’est petit de ce qui est fait par amourĀ  (Chiara Lubich)Ā Ā» Vous pourrez trouver les Ā photos et les brĆØves reprises relatant ces initiatives sur la page Facebook Ā des Jeunes Pour Un Monde Uni Ā en Terre SainteĀ : Youth for a United World – Holy Land. « Ce seront comme des fragmentsĀ  de fraternitĆ©, par eux-mĆŖmes trĆØs parlants, ajoute ClaudiaĀ : ils Ā marqueront une Ć©tape importante de ā€œUnited World Projectā€, sur la route qui conduit le monde vers l’unité » Pour information: Jeunes pour un Monde Uni

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Evangelii Gaudium, un commentaire de Maria Voce

Qu’entend le Pape FranƧois par “Ɖglise-communion”? On le distingue dans les quatre points de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium sur Non Ć  la guerre entre nous. La phrase-clĆ© qui l’explique – affirme Maria Voce – se trouve dans le point 99: “Je dĆ©sire demander spĆ©cialement aux chrĆ©tiens de toutes les communautĆ©s du monde un tĆ©moignage de communion fraternelle qui devienne attrayante et lumineuse”. Cette demande – continue la prĆ©sidente des Focolari dans son commentaire – est faite “aux chrĆ©tiens, Ć  ceux qui se trouvent dans toutes les communautĆ©s, et donc Ć  l’Église”. Une demande qu’ils donnent dans les diffĆ©rentes communautĆ©s dans lesquelles ils se trouvent, “un tĆ©moignage d’amour rĆ©ciproque, de communion fraternelle”. Mais de quelles communautĆ©s parle le Pape? Selon Maria Voce, on pourrait d’abord penser Ć  des groupes particuliers, mais il faut au contraire avoir un regard plus large: “ils peuvent aussi ĆŖtre des chrĆ©tiens – commente-t-elle – qui se trouvent dans des communautĆ©s non chrĆ©tiennes ou dans des communautĆ©s où il faut encore commencer l’annonce de l’Evangile; ou qui se trouvent rĆ©unis dans un couvent, dans une association, dans une famille”. Pourquoi cette demande? “Ses deux derniers mots l’expliquent: (une) communion fraternelle qui devienne attrayante et lumineuse“. Il existe donc toujours le souci de l’évangĆ©lisation, qui soit une ā€˜premiĆØre’ Ć©vangĆ©lisation ou qui soit ā€˜nouvelle’: la communion fraternelle entre les chrĆ©tiens doit ĆŖtre capable d’attirer par son simple tĆ©moignage”. Une vision qui est rapportĆ©e de faƧon concrĆØte: le Pape “invite Ć  commencer. CommenƧons par prier pour cette personne qui, en ce moment, nous est antipathique, que nous ne voudrions pas aimer. Il invite Ć  faire un premier pas, mĆŖme petit, simplement comme celui de s’en souvenir dans la priĆØre. Cela aide Ć  surmonter chaque obstacle en vivant la communion fraternelle… cela rend aussi possible pour ceux qui sont dĆ©truits par la haine et la rancœur, qui ont souffert par inimitĆ©s et trahisons, un ā€˜joyeux retour’” Une joie comme caractĆ©ristique qui, dĆØs le titre, envahit toute l’exhortation apostolique: “l’Évangile – commente Maria Voce – se tĆ©moigne dans la joie”. Quels peuvent ĆŖtre les empĆŖchements? Maria Voce revient au paragraphe prĆ©cĆ©dent: l’obstacle “est la mondanitĆ© spirituelle qui “consiste Ć  rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine et le bien-ĆŖtre personnel” (93). ƉgoĆÆsme, donc, se regarder soi-mĆŖme au lieu de regarder Dieu et les autres; chercher la sĆ©curitĆ© dans les choses de cette terre, dans l’argent, dans le pouvoir, dans les recommandations, plutĆ“t que se confier complĆØtement Ć  Dieu”. Elle “empĆŖche Ć  la racine les chrĆ©tiens d’avoir entre eux une communion fraternelle”. “Le Pape stigmatise particuliĆØrement les querelles et les envies, les jalousies qui peuvent naĆ®tre entre chrĆ©tiens, spĆ©cialement s’ils sont Ć  l’intĆ©rieur de communautĆ©s religieuses ou de communautĆ©s de personnes engagĆ©es sur la voie du tĆ©moignage de l’Évangile”. Selon les paroles du Pape, dĆ©duit la prĆ©sidente des Focolari, il n’est pas possible de penser Ć©vangĆ©liser de cette faƧon: “Il n’y a aucune possibilitĆ© de fĆ©conditĆ©, si de ces communautĆ©s chrĆ©tiennes ne part pas un tĆ©moignage authentique d’amour fraternel”. Enfin, une confidence: “Une pensĆ©e de Chiara Lubich m’est revenue Ć  l’esprit: “ƀ nous – disait-elle Ć  des animateurs paroissiaux en 2005 – le Seigneur a donnĆ© un charisme pour le monde d’aujourd’hui, le charisme de l’unitĆ©. Je suis sĆ»re qu’il peut aussi aider les communautĆ©s paroissiales Ć  se renouveler, Ć  devenir ce qu’elles devraient ĆŖtre: une Ɖglise vivante, où tous trouvent JĆ©sus. Nous sentons alors la responsabilitĆ© d’avoir reƧu ce don de Dieu et nous avons le courage de diffuser la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, spĆ©cialement maintenant que Jean-PaulĀ II l’a lancĆ©e pour toute l’Église comme ā€˜spiritualitĆ© de communion’ (NMI 43)”.” Aujourd’hui aussi, donc, l’invitation Ć  “ĆŖtre conscients que nous sommes porteurs d’un charisme et nous pouvons contribuer Ć  tisser des liens de communion fraternelle dans toutes les communautĆ©s où nous nous trouvons, Ć  l’intĆ©rieur de notre Mouvement comme Ć  l’extĆ©rieur”. Source: CittĆ  Nuova online

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Du Congo Ć  la Belgique, le voyage de Belamy

Video – http://www.youtube.com/watch?v=ymXHLfOal4U

Belamy Paluku est originaire de Goma, mais il se trouve en Belgique pour trois mois. Dans son pays,Ā  le Congo, il fait partie du groupe « Gen FuocoĀ Ā», un orchestre qui s’inspire de la spiritualitĆ© de l’UnitĆ©. Il est aussi responsable du « Foyer CulturelĀ Ā», un centre culturel de sa ville. Ses talents musicaux lui ont valu une bourse d’études offerte par le Centre Wallonie-Bruxelles pour travailler le chant Ć  Verviers (Belgique) Belamy compose des chansons qui mettent en lumiĆØre la paix, le dialogue, la valeur de la souffrance. Sa chanson la plus connue, « Nos couleurs et nos saveursĀ Ā», est une invitation Ć  apprĆ©cier la diversitĆ© des couleurs et des goĆ»ts des diffĆ©rents peuples, parce que « un monde où il n’y aurait qu’une seule couleur et qu’un seul type de nourriture serait trĆØs pauvreĀ Ā». Nous proposons cette vidĆ©o de l’interview Ć  un jeune musicien congolais et Ć  une jeune belge. Belamy, tu es de Goma au Congo, et en ce moment tu vis en Belgique dans le cadre d’un Ć©change pour te spĆ©cialiser comme musicien. Comment te sens-tu dans un monde si diffĆ©rent? Je dĆ©couvre plusieurs personnes de diffĆ©rentes origines, et je rĆ©alise que tout le monde a toujours quelque chose Ć  offrir ou Ć  recevoir des autres. Et ni culture, ni langue ne peut ĆŖtre un prĆ©texte pour ne pas cohabiter et communiquer.

Belamy Paluku

Elisabeth, tu es nĆ©e en Belgique, que signifie pour toi l’accueil et la prĆ©sence, dans ton pays, deĀ  nombreux ressortissantsĀ Ā  provenant du monde enter? C’est vrai, en Europe, et Ć  Ā Bruxelles plus particuliĆØrement,Ā  Ā il y a une extraordinaire richesse de cultures et de nationalitĆ©s. J’ai vĆ©cu avec des jeunes du Mouvement venant de Syrie, de Slovaquie, d’Italie… L’art d’aimer m’ouvre une voie qui m’aide Ć  surmonter la peur de ce qui est diffĆ©rent. Vivre en paix les uns Ć  cĆ“tĆ© des autres ne suffit pas. Nous sommes plutĆ“t rĆ©servĆ©s et le dĆ©fi pour nous europĆ©ens, je le dis aussi pour moi, c’est de prendre l’initiative d’aller Ć  la rencontre de celui qui est diffĆ©rent jusqu’à nous reconnaĆ®tre frĆØres l’un de l’autre. Belamy,Ā  c’est Ć  partir de cet Ć©change de richesses que tu as composĆ© une chanson. C’est bien cela? Venant d’une rĆ©gion où la guerre entre ethnies fait rage, cet Ć©change m’est apparu comme une voie vers un monde de partage et de tolĆ©rance, et je suis parti de nos diffĆ©rences pour crier au monde qu’ensemble rĆ©unis, nous saurons dĆ©voiler le puzzle de l’humanitĆ©.Ā  Belamy Paluku sur facebookĀ : Ā Belamusik (le centre culturel de Goma)

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Quel avenir pour la Syrie ?

Depuis de nombreuses semaines notre correspondance avec la Syrie s’est interrompue. Giò a dĆ» quitter sa maison de Damas et s’installer sur la cĆ“te Ć  la recherche d’un logement plus sĆ»r. Dans tout le pays, l’électricitĆ© fonctionne par intermittenceĀ : trois heures le matin et puis l’obscuritĆ©, ou bien quelques heures l’aprĆØs-midi et il faut attendre le lendemain.

En tĆ©lĆ©phonant Ć  l’appartement de Damas, par hasard nous trouvons une amie de notre correspondante qui y Ć©tait allĆ©e pour vĆ©rifier l’état des lieux. « Tu sais, mĆŖme dans la capitale beaucoup de bombes tombent, mais ici on est bienĀ Ā». Elle essaie de me rassurer et de se rassurer parce qu’elle poursuitĀ : « Nous vivons instant par instant, nous ne savons rien du lendemain, il n’y a qu’aujourd’hui qui compteĀ Ā». Elle ne travaille plus depuis deux mois parce que son chef lui avait demandĆ© de faire des versements malhonnĆŖtes qu’elle a refusĆ© de faire. Elle n’a pas voulu me dire quel genre de travailĀ : elle reste discrĆØte, pour elle et pour son employeur. En attendant, il y a deux jours elle a prĆ©sentĆ© un CV, avec un nouvel espoir.

Elle me parle de ses parentsĀ : ils vivent Ć  Talfita, prĆØs de Maaloula, le village où ont Ć©tĆ© enlevĆ©es les religieuses orthodoxes le 3 dĆ©cembre. Grande est l’angoisse sur leur sort. « Une de mes amiesĀ  les appelait tous les jours, mais ce mardi-lĆ  le tĆ©lĆ©phone a sonnĆ©, sonnĆ© et personne n’a rĆ©ponduĀ Ā». Entre temps, dans un message vidĆ©o sur une chaine de tĆ©lĆ©vision des rebelles, les religieuses ont dĆ©clarĆ© qu’elles n’avaient pas Ć©tĆ© enlevĆ©es, mais protĆ©gĆ©es contre les attaques de la zone, mais personne n’y croit tout Ć  fait.

La vie est trĆØs difficile dans le Nord du pays où les rebelles font autant d’atrocitĆ©s que l’armĆ©e. Il fait froid et le manque d’électricitĆ© ne permet pas une vie normale. Un gĆ©nĆ©rateur diĆ©sel supplĆ©e, mais le combustible sert plus Ć  rĆ©chauffer qu’à Ć©clairer. « Notre village a Ć©tĆ© presqu’entiĆØrement brĆ»lĆ©. Les gens ne sortent plus de chez eux, pas mĆŖme pour acheter des biens de premiĆØre nĆ©cessitĆ©. Dieu cependant continue Ć  intervenir et Ć  sauver notre vie, mais nous ne voyons pas d’ouverture vers la paix. Il nous semble que plus rien n’a de sens. Quand pourrons-nous dire ā€stopā€ Ć  toute cette violenceĀ ?Ā Ā».

Propos recueillis par Maddalena Maltese

SourceĀ :Ā CittĆ  Nuova

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Maria Voce, femmes, Eglise et paritƩ de dignitƩ

Quand on lui demande si elle regrette de ne pas ĆŖtre prĆŖtre, elle qui l’une des femmes les plus influentes de l’Église, elle retient son rireĀ : “Ɖcoutez, je connais des femmes pasteurs Ć©vangĆ©liques, liĆ©es au Mouvement, des amies et des femmes exceptionnelles avec qui tout se passe trĆØs bien dans leurs ƉglisesĀ ; cependant, je n’ai jamais pensĆ© que la possibilitĆ© de devenir prĆŖtre puisse accroĆ®tre la dignitĆ© de la femme. Ce ne serait qu’un service en plus. En effet, le problĆØme est ailleursĀ : comme femmes, ce Ć  quoi nous devons tendre – me semble-t-il – est la reconnaissance de la part de l’Église catholique de la mĆŖme dignitĆ©, de l’Ć©galitĆ© des chances. Service et non servitude comme le dit lui-mĆŖme le Pape FranƧois… “. Maria Voce dirige depuis 2008, les Focolari – deux millions et demi d’adhĆ©rents en 182 pays – seul mouvement dirigĆ©, par statut, par une femme. Elle a succĆ©dĆ© Ć  la fondatrice, Chiara Lubich qui l’appelait “Emmaüs”. La tombe de Chiara est toute proche, dans la petite chapelle du centre mondial de Rocca di Papa lĆ  où les baies vitrĆ©es s’ouvrent sur les pins de sa maison et où, face Ć  la pierre tombale, se trouve une mosaĆÆque reprĆ©sentant Marie, MĆØre de l’Église. Le 7Ā dĆ©cembre, 70 ans ont passĆ© depuis la “consĆ©cration Ć  Dieu” de Chiara. Une femme laĆÆque qui dĆ©veloppa, en avance sur son temps, plusieurs thĆØmes du ConcileĀ : “L’Église comme ouverture, communion, amour rĆ©ciproque…”.

Quel est aujourd’hui le rĆ“le des femmes dans l’Église et dans quelle mesure sont-elles Ć©coutĆ©esĀ ?

“Leur rĆ“le est celui de tout ĆŖtre humain, homme ou femme, qui appartient Ć  l’Église, corps mystique du Christ. Comment ce rĆ“le est au contraire considĆ©rĆ© par d’autres, est une autre chose. Il me semble que les femmes n’ont pas encore vraiment voix au chapitre. On leur reconnaĆ®t trĆØs souvent les valeurs d’humilitĆ©, de docilitĆ©, de souplesse mais on en profite un peu. Du reste, le Saint PĆØre a dit qu’il est peinĆ© de voir la femme cantonnĆ©e Ć  la servitude et non pas la femme au serviceĀ : le service est un mot-clĆ© de son pontificat mais en tant que service d’amourĀ ; et non pas dans le sens de service parce que tu es considĆ©rĆ©e infĆ©rieure et donc soumise. Il me semble qu’il reste beaucoup Ć  faire en cela”.

Le Pape a dit qu’il faut penser Ć  une “thĆ©ologie de la femme”. Pour vous, qu’est-ce que cela signifieĀ ?

“Je ne suis pas thĆ©ologienne. Cependant, le Pape a donnĆ© ce titreĀ : “Marie est plus grande que les apĆ“tres”. C’est beau qu’il le diseĀ ; c’est trĆØs fort. Toutefois, la complĆ©mentaritĆ© doit ressortir de lĆ Ā ; et Ć©galement, en un certain sens, la participation au magistĆØre…”

En quel sensĀ ?

“Chiara voyait Marie comme le ciel bleu qui contient le soleil, la lune et les Ć©toiles. Dans cette vision, si le soleil est Dieu, et les Ć©toiles, les saints, Marie est le ciel qui les contient, qui contient mĆŖme DieuĀ : par la volontĆ© de Dieu lui-mĆŖme qui s’est incarnĆ© en son sein. La femme dans l’Église est lĆ Ā : elle doit avoir cette fonction qui ne peut exister que dans la complĆ©mentaritĆ© avec le charisme pĆ©trinien. Pour guider l’Église, il ne peut pas y avoir seulement Pierre mais il doit y avoir Pierre avec les apĆ“tres, soutenus et entourĆ©s par l’Ć©treinte de cette femme-mĆØre qu’est Marie”.

Pour FranƧois, il nous faut rĆ©flĆ©chir sur la place de la femme “Ć©galement lĆ  où s’exerce l’autoritĆ©”. Comment cela pourrait-il se faireĀ ?

“Les femmes pourraient diriger des dicastĆØres de la Curie, par exempleĀ ; je ne vois de difficultĆ©s en cela. Je ne comprends pas, par exemple, pourquoi Ć  la tĆŖte d’un dicastĆØre sur la famille, il doit nĆ©cessairement y avoir un cardinal. Ce pourrait trĆØs bien ĆŖtre un couple de laĆÆcs qui vivent chrĆ©tiennement leur mariage et – avec tout le respect dĆ» aux cardinaux -, ces laĆÆcs sont sĆ»rement plus au courant qu’un cardinal, des problĆØmes de la famille. Ce pourrait ĆŖtre la mĆŖme chose pour d’autres dicastĆØres. Cela me paraĆ®t normal”.

Quel autre encoreĀ ?

“Je pense aux CongrĆ©gations gĆ©nĆ©rales avant le conclave. Les mĆØres gĆ©nĆ©rales des grandes congrĆ©gations pourraient y participerĀ ; de mĆŖme que des reprĆ©sentants Ć©lus, des diocĆØses. Si l’assise Ć©tait plus large, elle aiderait aussi le futur Pape. Du reste, pourquoi ne doit-il prendre conseil que des autres cardinauxĀ ? C’est une limitation”.

Cela peut-il être valable pour le groupe de cardinaux du Conseil voulu par François ?

“Bien sĆ»r. Je ne vois pas seulement un groupe de femmes en plus. Un organisme mixte serait plus utile, avec les femmes et d’autres laĆÆcs. Avec les cardinaux, ils peuvent apporter les informations nĆ©cessaires et des perspectives. Cela m’enthousiasmerait”.

Et les femmes cardinalesĀ ? On avait parlĆ© de MĆØre TeresaĀ : qu’en pensez-vousĀ ?

“J’aimerais savoir ce qu’elle en aurait pensĆ©, elleĀ ! Une femme cardinale pourrait ĆŖtre un signe pour l’humanitĆ© mais je ne crois pas qu’il en soit un pour moi ni pour les femmes en gĆ©nĆ©ral. Cela ne m’intĆ©resse pas. Ce serait une personne exceptionnelle devenue cardinal. D’accord. Et aprĆØsĀ ? De grandes figures, saintes et docteurs de l’Église, ont Ć©tĆ© mises en valeur. Mais c’est la femme, en tant que telle, qui ne trouve pas sa place. Ce qui doit ĆŖtre reconnu, c’est le gĆ©nie fĆ©minin au quotidien”.

La fameuse complĆ©mentarité…

“Oui. Je parlais de charisme pĆ©trinien et de charisme marial. Mais en gĆ©nĆ©ral, je dirais que, entre homme et femme, la complĆ©mentaritĆ© est inscrite dans le dessein de Dieu. L’homme Ć  l’image de Dieu ne se rĆ©alise pas autrementĀ : “homme et femme, Il les crĆ©a”. C’est valable aussi pour les consacrĆ©sĀ : mĆŖme si une personne renonce au rapport sexuel, elle ne peut renoncer Ć  la relation, Ć  la relation avec l’autre”.

Gian Guido Vecchi

SourceĀ : Corriere della Sera, 30.11.2013

Lire aussiĀ : Femmes et Eglise, questions Ć  aborder (interview Ć  CittĆ  Nuova)

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Aventure de l’unitĆ© / Ć©tĆ© 1949

Au cours de l’étĆ© 1949, le dĆ©putĆ© Igino Giordani, qui avait rencontrĆ© la spiritualitĆ© de l’unitĆ© quelques mois auparavant, alla rejoindre Chiara Lubich, partie se reposer dans la vallĆ©e de Primiero, Ć  Tonadico, sur les montagnes du Trentin Italie du Nord). Chiara et la petite communautĆ© de Trente, dĆ©sormais dispersĆ©e dans diffĆ©rentes villes d’Italie, avaient vĆ©cu intensĆ©ment, au cours des semaines prĆ©cĆ©dentes, le passage de l’Évangile de Matthieu sur l’abandon de JĆ©sus sur la croix. Le 16 juillet, commenƧa une pĆ©riode d’une intensitĆ© extraordinaire, connue aujourd’hui sous le nom de Paradis 49. Chiara Ć©crira plus tard, Ć  propos de cette pĆ©riodeĀ : Ā« Si 1943 avait Ć©tĆ© l’annĆ©e des origines du Mouvement, 1949 marquait un bond en avant. Des circonstances anodines, mais sĆ»rement prĆ©vues par l’amour de Dieu, amenaient le premier groupe des membres du Mouvement Ć  se retirer du monde, pour prendre un peu de repos en montagne. Nous devions nous sĆ©parer des hommes, mais nous ne pouvions pas nous Ć©loigner de ce style de vie qui constituait dĆ©sormais la raison de notre existence. Un chalet exigu et rustique nous accueillait dans la pauvretĆ©. Nous Ć©tions seules. Seules avec notre grand IdĆ©al, vĆ©cu moment par moment. Seules avec JĆ©sus Eucharistie, lien d’unitĆ©, qui nous alimentait chaque jour. Seules dans le repos, dans la priĆØre, et la mĆ©ditation. Une pĆ©riode de grĆ¢ces toutes particuliĆØres dĆ©butait. Nous avions l’impression que le Seigneur ouvrait devant nos yeux le Royaume de Dieu qui Ć©tait parmi nous. La TrinitĆ© qui habitait dans une cellule du Corps Mystique. ā€œPĆØre saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnĆ©, pour qu’ils soient un comme nous sommes un.ā€(cf. Jn 17,11). Et nous avions l’intuition que le Mouvement naissant ne serait rien d’autre qu’une prĆ©sence mystique de Marie dans l’Église. Naturellement, nous ne serions plus redescendues de cette montagne, si la volontĆ© de Dieu ne nous y avait contraintesĀ ! Seul notre amour pour JĆ©sus crucifiĆ© vivant dans l’humanitĆ© privĆ©e de Dieu nous en donnait le courage.Ā Ā» (Chiara LubichĀ : C’était la guerre, Nouvelle CitĆ© 1972, pp. 47-48) ƀ une autre occasion, Chiara affirme encoreĀ : « Une pĆ©riode lumineuse particuliĆØre a commencĆ©, au cours de laquelle, entre autres, il nous a semblĆ© que Dieu voulait nous faire entrevoir quelque chose de son projet sur notre MouvementĀ Ā». Au cours des annĆ©es qui ont suivi, Chiara n’a fait que rĆ©aliser ce qu’elle avait reƧu durant cet Ć©tĆ© de lumiĆØre.

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Chiara Lubich: se faire saints ensemble

Lucia Abignente fait partie du Centre Chiara Lubich: Centre de documentation, d’études, de recherche scientifique et de promotion de la figure historique de la fondatrice des Focolari.

Les saints sont tĆ©moins de la foi, l’Eglise catholique les montrent comme exempleĀ : quel est l’exemple que donne Chiara LubichĀ ?

AbignenteĀ : (…) Sa vieĀ  s’est toujours distinguĆ©e par la transmission aux autres de la joie toute pure de la foi. Aux dĆ©buts des annĆ©es 40, un prĆŖtre lui avait dit: ā€œDieu t’aime immensĆ©mentā€. Cette certitude, qui a Ć©tĆ© un fondement de sa vie, Chiara a tout de suite voulu la partagerĀ : non seulement Dieu « m »’aime, mais il « nousĀ Ā» aime tous immensĆ©ment. Son chemin n’a jamais Ć©tĆ© celui d’une personne isolĆ©e mais il a toujours eu l’aspect de l’universalitĆ©. La mĆŖme chose s’est passĆ©e pour son cheminement vers la saintetĆ©. « Se faire un ensembleĀ Ā» nous rĆ©pĆ©tait-elle. VoilĆ  pourquoi elle nous a toujours fait participer Ć  ce que Dieu lui donnait de comprendre, pour cheminer ensemble vers Lui. « Que tous soient un » : a Ć©tĆ© le dĆ©sir et le but de la vie de Chiara jusqu’au dernier moment (…)

La prĆ©sidente Maria Voce a expliquĆ© que de divers endroits – mĆŖme de la part de personnes d’autres Eglises et religions – le souhait que le procĆØs commence a Ć©tĆ© exprimé…

AbignenteĀ : Les dialogues œcumĆ©nique, interreligieux et avec les personnes d’autres convictions sont toujours nĆ©s de maniĆØre naturelle, dĆ©terminĆ©s par les circonstances plus que par une intention thĆ©orique, dans le mouvement des Focolari. Les premiers Ć  entrer en dialogue ont Ć©tĆ©, en 1961, les Ć©vangĆ©liques allemands frappĆ©s par l’expĆ©rience de Chiara, par sa maniĆØreĀ  de vivre l’évangile, dĆ©jĆ  depuis qu’en 1944, pendant la guerre, dans les abris, elle lisait l’évangile avec ses compagnes et qu’ensemble elles essayaient de le mettre en pratique. Chiara Ć©tait particuliĆØrement proche du patriarche de Constantinople AthĆ«nagoras (…)Ā  Les personnes d’autres confessions ou religions et mĆŖme celles qui n’ont pas de credo religieux ont senti que l’humanitĆ© de Chiara qui les a attirĆ©esĀ  est enracinĆ©e dans sa vie dela Parole. Pourcela nous aussi nous voyons l’ouverture de ce parcours comme quelque chose qui ne divise pas, mĆŖme dans les signes extĆ©rieurs, par rapport aux frĆØres des autres confessions ou expĆ©riences parce que la saintetĆ© fondĆ©e surla Bibledoit inviter Ć  une adhĆ©sion plus profonde Ć  ce chemin vers Dieu ou vers les valeurs morales non religieuses que nous partageons avec des personnes d’autres convictions.

Comment suivrez-vous le parcours qui s’ouvre aujourd’hui?

AbignenteĀ : PrĆ©cĆ©demment un grand travail a Ć©tĆ© accompli pour rĆ©colter tous les Ć©crits publiĆ©s par Chiara et ils seront soumis Ć  un examen dans le cadre de l’étude sur la bĆ©atification. Il s’agit de milliers de pages. Il faudra ajouter la recherche de documents, mĆŖme inĆ©dits, venant de sources diffĆ©rentes des archives du mouvement. Ces annĆ©es-ci aprĆØs sa disparition, le souvenir de Chiara est toujours restĆ© trĆØs vivant et l’anniversaire de sa mort, le 14 mars, beaucoup d’Eucharisties sont cĆ©lĆ©brĆ©es souvent prĆ©sidĆ©es par des Ć©vĆŖques, ainsi que des rencontres et initiatives de diffĆ©rents genres. Une « rĆ©putation de sainteté » entoure sa figureĀ  dans le monde entier accompagnĆ©e de signes de grĆ¢ces reƧues. Nous ne savons pas comment cela se passera, mais ce qui nous semble clair c’est que ce parcours (…) peut aider chaque personne Ć  approfondir son rapport avec Dieu.

Source : Chiara Santomiero, Aleteia, 9 décembre 2013

L’Evangile vĆ©cu contribue Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens

En direct des Philippines…

 « Jusqu’à prĆ©sent nous avons rĆ©ussiĀ  Ć  secourir environ 500 familles qui, Ć  leur tour, en soutiennent d’autres, grĆ¢ce aux aides venues du monde entier Ć  travers les Focolari et beaucoup d’autres.Ā  En ce moment nous recueillons des fonds pour reconstruire les maisons dĆ©truites. Aussi nous comptons encore sur l’aide de tousĀ Ā» C’est le message que Carlo Gentile et Ding Dalisay ont fait passer en direct aux 6343 points d’écoute rĆ©partis dans les cinq continents, lors d’une liaison internet mondiale. Ding Dalisay est elle-mĆŖme directement impliquĆ©e dans les opĆ©rations de secours des secteurs les plus durement touchĆ©s. Ils continuent en relatant des faits qui tĆ©moignent d’une forte solidaritĆ© malgrĆ© des conditionsĀ  de vie trĆØs prĆ©cairesĀ : « Le lendemain du typhon quelques uns d’entre nous ont rejoint les populations les plus sinistrĆ©es pour leur venir en aide. Il y a ceux qui ont choisi de quitter leur ville, et d’autres, au contraire, d’y resterĀ : « Nous ne pouvons pas nous en aller et fuir nos responsabilitĆ©s. Nous devons verser les salaires, aider la ville Ć  se relever… » explique Bimboy, PrĆ©sident de l’UniversitĆ© locale et membre des Focolari. Chaque jour il fait 10 kms Ć  pied pour se rendre Ć  son travail et assurer unĀ  minimum de normalitĆ©. Ā Ā  Responsables de la communautĆ© locale des Focolari Ć  Tacloban, Pepe et Marina cherchent Ć  se mettre au service de chacunĀ : un voisin a besoin d’essence, ils lui donnent le peu qui reste Ā dans le rĆ©servoir de Ā leur voiture. Mais comment vont-ils faireĀ ? Et voilĆ  que le lendemain arrive, de faƧon inattendue, un de leur cousin qui a dĆ©cidĆ© de quitter la villeĀ  et de leur confier son fourgon jusqu’à son retourĀ ! A Cebu les aides provenant des Focolari du monde entier affluent.Ā  On peut lire dans la revue New City des PhilippinesĀ : « Le soutien de la communautĆ© internationale est tout simplement bouleversant. La prophĆ©tie de l’EvangileĀ : « Quand je serai Ć©levĆ© de terre, j’attirerai tous Ć  moiĀ Ā» semble vraiment se rĆ©aliser ici Ć  Tacloban. MĆŖme de jeunes enfants envoient, des diffĆ©rentes parties du globe, l’argent de leur tirelireĀ Ā» On assiste Ć  une rĆ©action en chaĆ®ne trĆØs positive. Un couple italo-philippin rĆ©sidant en Italie raconte que les membres du mouvement ont envoyĆ© 23 colis Ć  Abuyog, le village où habite leur famille. « Pas seulement des aides alimentaires, prĆ©cisent-ils, mais aussi des tentes, des moustiquaires, des petits matelas et bien d’autres choses. Ces colis ont pas mal bourlinguĆ© et se sont trouvĆ©s bloquĆ©s Ć  quelques heures de la ville…mais ils ont fini par les rĆ©cupĆ©rerĀ Ā» Cela a permis la mise en place d’un rĆ©seau solidaire en faveur des plus Ć©prouvĆ©sĀ : « Les bĆ©nĆ©voles arpentent les rĆ©gions les plus touchĆ©es, distribuent les colis reƧus et le riz qu’ils ont rĆ©ussi Ć  acheter; ils laissent aux familles en difficultĆ© des petits mots les invitant Ć  rejoindre leur maison en vue d’obtenir d’autres aidesĀ Ā» Celles-ci continuent d’arriver, Ć  travers AFN (Action pour Familles Nouvelles) et l’AMU (Action pour un Monde Uni), les deux ONG du mouvement des Focolari prĆ©sentes dans la rĆ©gion depuis des annĆ©es et trĆØs proches de la population. Ā  Angel, une jeune Philippine du mouvement des Focolari, a encouragĆ© ses professeurs et ses camarades de classe Ć  se priver de quelque chose pour les victimes du typhonĀ : « Si une partie de nous se sacrifie, leur a-t-elle dit, c’est pour qu’une autre viveĀ !Ā Ā» En un seul jour elle a recueilli toutes sortes d’affaires et 20.000 pesos (400 euros). Ā MichaĆ«l, un autre jeune du mouvement, a pu remplir 7 sacs de bons vĆŖtements auprĆØs des habitants de son village qui sont pourtant pauvres. Il faut d’ailleurs prĆ©ciser que toutes ces aides ontĀ  mobilisĆ© autant des pays pauvres que des pays riches. Mais laissons le dernier mot Ć  AmielĀ : « Il faudra beaucoup de temps pour revenir Ć  une vie normale. Mais, ayant vĆ©cu une expĆ©rience semblable Ć  celle de Chiara Lubich pendant la guerre, nous irons de l’avant. C’est notre faƧon de tĆ©moigner que Dieu est AmourĀ !Ā Ā» Associazione Azione per un Mondo Unito – Onlus presso Banca Popolare Etica, filiale di Roma Codice IBAN: IT16G0501803200000000120434 Codice SWIFT/BIC CCRTIT2184D Causale: emergenza tifone Haiyan Filippin AZIONE per FAMIGLIE NUOVE Onlus c/c bancario n° 1000/1060 BANCA PROSSIMA Cod. IBAN: IT 55 K 03359 01600 100000001060 Cod. Bic – Swift: BCITITMX

MOVIMENTO DEI FOCOLARI A CEBU Payable to : Emergency Typhoon Haiyan Philippines METROPOLITAN BANK & TRUST COMPANY Cebu – Guadalupe Branch 6000 Cebu City – Cebu, Philippines Tel: 0063-32-2533728
Bank Account name: WORK OF MARY/FOCOLARE MOVEMENT FOR WOMEN Euro Bank Account no.: 398-2-39860031-7 SWIFT Code: MBTCPHMM Causale: emergenza tifone Haiyan Filippine Email: focolaremovementcebf@gmail.com Tel. 0063 (032) 345 1563 – 2537883 – 2536407
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L’Evangile vĆ©cu contribue Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens

Córdoba, au cœur de la rĆ©volte, un signal de paix.

Córdoba, un million et demi d’habitants, est au cœur de l’Argentine. LaĀ  police rĆ©gionale proteste, demande une augmentation de salaire et va jusqu’à se mettre en grĆØveĀ : elle se retire dans ses casernes et laisse les rues sans surveillance. Dans la nuit du 3 au 4 dĆ©cembre, deux personnes sont mortes, des bandes de dĆ©linquants prennent d’assaut mille magasins, mais aussi des habitations privĆ©es et le magasin de dĆ©pĆ“t de la Caritas (Secours Catholique)Ā Les transports publics sont paralysĆ©s, le couvre-feu imposĆ© aux habitants qui restent enfermĆ©s dans leurs maisons, dans les bureaux, les Ć©coles et les universitĆ©s.

Pour rĆ©tablir le calme, la mĆ©diation du Comipaz (comitĆ© interreligieux pour la paix) a Ć©tĆ© dĆ©terminante grĆ¢ce aux interventions de l’évĆŖque auxiliaire, Pedro Javier Torres, du rabbin Marcelo Polakoff et Ć  celles des autoritĆ©s et reprĆ©sentants des diverses confessions religieusesĀ : le 4 dĆ©cembre Ć  midi un accord est conclu entre les parties et la police reprend petit Ć  petit le contrĆ“le de la ville.

Ā Ā  DĆØs que cet accord a Ć©tĆ© rendu public, les Jeunes pour Un Monde Uni sont entrĆ©s en action. Voici ce que raconte Maria MartinezĀ : « EnfermĆ©s dans nos maisons, nous Ć©tions en train d’assister avec angoisse Ć  tous ces pillages. Mais nous ne pouvions pas rester passifs Ć  la vue de ce qui se passait dans notre chĆØre ville de Córdoba. Nous avions un grand dĆ©sirĀ : dĆ©montrer Ć  la sociĆ©tĆ© qu’il peut aussi sortir quelque chose de bon de cette exaspĆ©ration, de ce dĆ©chaĆ®nement et de cette corruption gĆ©nĆ©ralisĆ©eĀ Ā».

Ā Ā  « GrĆ¢ce aux rĆ©seaux sociaux, nous nous sommes donnĆ© rendez-vous sur une place de la ville. DĆØs 16h les premiers jeunes arrivaient et nous avons Ć©tĆ© trĆØs rapidement une trentaine. Quelques journalistes et une chaĆ®ne de tĆ©lĆ©vision Ć©taient prĆ©sents. Au bout de quelques heures se sont ajoutĆ©s d’autres groupes de jeunes contactĆ©s par tous les moyens. A la fin nous Ć©tions plus d’une centaine, sans compter les nombreuses personnes qui s’étaient jointes Ć  nous pour entreprendre le nettoyage de leur immeuble ou des rues du quartierĀ Ā».

Ā  La nuit prĆ©cĆ©dente avait Ć©tĆ© terrible: coups de feu, pillages, sirĆØnes, alarmes des maisons voisines. De nombreux commerƧants Ć©taient restĆ©s pour dĆ©fendre leur boutique. Le travail Ć  faire ne manquait pasĀ : balayer les cendres des incendies, dĆ©gager ce qui restait des barricades… « Mais au-delĆ  de ces actions concrĆØtes, notre intention Ć©tait d’entrer en contact avec les gens, de leur parler et de les Ć©couter. Leur rĆ©ponse ne s’est pas fait attendreĀ : les uns se sont mis Ć  renflouer le stock alimentaire de la Caritas(Secours Catholique), d’autres Ć  fournir auxĀ  bĆ©nĆ©voles de l’eau, des gants, des balais et des pelles. Beaucoup nous ont rejoints pourĀ  nous aider, trĆØs touchĆ©s par le fait que des personnes d’autresĀ  quartiers Ć©taient venues nettoyer le leurĀ Ā».

Ā Ā  A la grande surprise de tous, les mĆ©dias (journaux, radios, tv…)Ā Ā  ont relatĆ© cette initiative des jeunesĀ : « Nous croyons avoir rĆ©ussi Ć  faire bouger quelque chose, poursuit Ana, au-delĆ  du nettoyage des rues, nous avons compris que l’on peut commencer Ć  agir diffĆ©remment, cela dĆ©pend de chacunĀ : la veille on avait vu se dĆ©chaĆ®ner une violence contagieuse et opportuniste, le lendemain nous avons Ć©tĆ© tĆ©moins d’une gĆ©nĆ©rositĆ© et d’une rĆ©elle volontĆ© de travailler ensemble pour amorcer un changementĀ .

Ā En Argentine la situationĀ  reste prĆ©occupanteĀ : Ć©meutes et protestations s’étendent Ć  d’autres provinces mais leĀ  dĆ©sir reste fort de ne pas se laisser vaincre par la violenceĀ : mieux vaut trouver de nouveaux chemins de paix.

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