Mouvement des Focolari
BrĆ©sil, c’est parti !

BrĆ©sil, c’est parti !

Les Ć©tapes du voyage Le BrĆ©sil. est la cinquiĆØme puissance Ć©conomique mondiale avec 8,5 millions de Km2 et presque 200 millions d’habitants– descendants de l’immigration europĆ©enne et asiatique, des africains arrivĆ©s au cours des siĆØcles passĆ©s en tant qu’esclaves et des populations d’origine du lieu, en plus des immigrants du monde entier – qui parlent une seule langue : le portugais. Un pays aux dimensions continentales, avec des conditions climatiques et gĆ©ographiques diffĆ©rentes, de grandes richesses naturelles et un fort potentiel de croissance. Un pays Ć©galement marquĆ© par de grands contrastes sociaux, qui diminuent un peu, notamment grĆ¢ce aux efforts des derniers gouvernements. Ce sont les dĆ©fis d’une dĆ©mocratie jeune, d’une nation sortie d’une dictature militaire il y a moins de 30 ans. C’est ici qu’en 1991, Chiara Lubich, touchĆ©e par les graves problĆØmes sociaux, lance les bases d’une vraie rĆ©volution dans le domaine Ć©conomique avec l’Économie de Communion (ƉdeC), projet aujourd’hui connu dans le monde entier. Mais ce n’est pas seulement dans le domaine de l’économie que l’expĆ©rience de vie des Focolari s’est dĆ©veloppĆ©e.

Mariapoli Ginetta

En effet, elle a des consĆ©quences sur le tissu social dans diffĆ©rents domaines : Ć©ducation, santĆ©, politique, art, promotion humaine – comme en tĆ©moignent les expĆ©riences de Santa Teresinha et Magnificat, dans le Nordest ; du Bairro do Carmo et du Jardim Margarida, Ć  San Paolo – ainsi que dans diverses spĆ©cialitĆ©s. Un exemple est le groupe de recherche sur Ā« Droit et fraternitĆ© Ā», actif depuis 2009 au Centre de Sciences juridiques de l’UniversitĆ© fĆ©dĆ©rale de Santa Catarina. VariĆ©es sont les activitĆ©s dans tous les Ɖtats du BrĆ©sil : de l’école de formation politique Civitas Ć  JoĆ£o Pessoa, aux actions de solidaritĆ© des Jeunes pour un monde uni et aux week-ends pour les familles dans l’État d’Alagoas ; des olympiades pour jeunes dans l’État de Rio Grande do Sul, au Projet Unicidade Ć  la Mariapolis Ginetta, qui cette annĆ©e cĆ©lĆØbre son 40e anniversaire – seulement pour en nommer quelques-unes. Mais comment est nĆ©e cette vie ? Faisons un bond en arriĆØre. C’était l’annĆ©e 1958. ƀ Recife arrivent trois focolarini de l’Italie : Marco Tecilla, Lia Brunet et Ada Ungaro. Ils communiquent leur expĆ©rience dans des Ć©coles, universitĆ©s, paroisses, associations, hĆ“pitaux, familles. AprĆØs un mois, ils poursuivent leur voyage : Rio de Janeiro, San Paolo, Porto Alegre et ensuite Uruguay, Argentine et Chili. ƀ leur retour en Italie, l’avion fait une escale d’urgence Ć  Recife Ć  cause d’une avarie sĆ©rieuse et ils y restent quatre jours. Ils en profitent pour nouer de nombreux contacts. C’est ainsi qu’est nĆ©e la communautĆ© des Focolari dans le Nordest brĆ©silien. Elle sera la premiĆØre d’une longue sĆ©rie. Avec l’arrivĆ©e continue d’autres focolarini, les premiers centres du Mouvement s’ouvrent Ć  Recife en 1959. Une grande diffusion de l’IdĆ©al de l’unitĆ© se produit dans les mĆ©tropoles et dans les villages, entre jeunes et adultes, blancs et noirs, riches et pauvres… avec une caractĆ©ristique : l’harmonie sociale. De nombreuses œuvres sociales sont accomplies comme rĆ©sultat de la vie enracinĆ©e dans l’Évangile. En 1962 s’ouvre un centre Ć  San Paolo. Naissent la Maison d’édition Cidade Nova et le journal Cidade Nova. D’autres centres Ć©closent : BelĆ©m, 1965 ; Porto Alegre, 1973 ; Brasilia, 1978. Aujourd’hui, il y a des centres dans presque toutes les 27 capitales des Ɖtats et dans beaucoup d’autres villes. En 1965 naĆ®t, prĆØs de Recife, la premiĆØre citĆ©-pilote de tĆ©moignage du Mouvement, sous le nom de Santa Maria, pour souligner l’amour de ce peuple pour Marie. Deux ans aprĆØs, naĆ®t celle de San Paolo – Araceli, aujourd’hui Ginetta, en souvenir d’une des premiĆØres focolarines qui a eu un rĆ“le dĆ©terminant dans la diffusion et la progression du Mouvement au BrĆ©sil. Suit la citĆ©-pilote de BelĆ©m, Gloria, pendant qu’à Porto Alegre le Centre mariapolis Arnold a une orientation œcumĆ©nique ; et la citĆ©-pilote de Brasilia est baptisĆ©e Maria Madre della Luce. Chiara Lubich a toujours tĆ©moignĆ© un grand amour pour le BrĆ©sil et ses habitants, Ā« un peuple qui ressemble beaucoup Ć  celui qui Ć©coutait JĆ©sus : magnifique, magnanime, bon, pauvre, qui donne tout : cœur et biens Ā». Sa premiĆØre visite a lieu en 1961, Ć  Recife. Elle y retournera cinq autres fois. Elle reƧoit diffĆ©rentes reconnaissances publiques et des doctorats honoris causa. En 1998, sa derniĆØre visite, elle inaugure le PĆ“le Spartaco, premier complexe entrepreneurial de l’ÉdeC dans le monde. ƀ cette occasion, un des pĆØres du BrĆ©sil dĆ©mocratique, le professeur Franco Montoro, s’adressant Ć  elle dans un discours tenu Ć  l’UniversitĆ© publique de San Paolo (USP), a reconnu dans la pensĆ©e et dans l’œuvre du Mouvement, non seulement au BrĆ©sil, un Ā« tĆ©moignage cohĆ©rent qui a touchĆ© des millions de personnes. Il a sauvĆ© les droits de l’homme durant les dictatures et, durant le boom de la science, il a montrĆ© que l’éthique doit nous guider. Il a promu l’amour, la fraternitĆ© universelle Ā». Les membres du Mouvement s’engagent Ć  vivre ces valeurs aujourd’hui, avec beaucoup d’autres, dans une pĆ©riode historique qui voit le BrĆ©sil se distinguer dans le panorama mondial et ĆŖtre le protagoniste d’Ć©vĆ©nements comme la JournĆ©e mondiale de la Jeunesse en 2013 et la Coupe du Monde de football en 2014. Website: www.focolares.org.br/sitenacional AperƧus sur leĀ Notiziario MariapoliĀ  Espace rĆ©servĆ© Ā  Ā 

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara et les religions, bĆ¢tisseurs d’unitĆ©

« Alors que nous sommes dans l’obscuritĆ© et que quelqu’un nous apporte une lumiĆØre,on ne se demande pas si c’est un homme ou une femme, un jeune ou une personne Ć¢gĆ©eĀ Ā», voilĆ  comment Chiara Lubich « nous parlera de la lumiĆØre qu’elle a dĆ©couverteĀ Ā». Ces paroles du Grand MaĆ®tre bouddhiste Ajahn Thong sont devenues cĆ©lĆØbres lorsqu’en 1997 il l’a invitĆ©e Ć  lui rendre visite en ThaĆÆlande dans un monastĆØre. Aujourd’hui ce n’est pas seulement un souvenir, mais un pas pour se lancer vers le futur, enracinĆ© dans l’expĆ©rience ouverte de Chiara Lubich et vĆ©cu par de nombreuses personnes en passant par la diversitĆ© de chacun. « Nous nous sommes rencontrĆ©s en divers endroits du monde, dĆ©couvrant que nous pouvons devenir frĆØres. Ensemble nous sommes appelĆ©s Ć  continuer sur cette route et en faire une rĆ©alitĆ© quotidienne. Un tĆ©moignage en chœur, une polyphonie, qui est la preuve d’un choix et d’un engagement communĀ Ā», affirme Roberto Catalano, co-responsable du Centre pour le dialogue interreligieux du mouvement des Focolari. En disant cela, il a devant lui un parterre de 500 personnes rassemblĆ©es dont 250 qui ont participĆ© aux 3 journĆ©es prĆ©cĆ©dentes du congrĆØs interreligieux Ć  Castel Gandolfo. Parmi eux, une reprĆ©sentation de 20 personnes de 8 religions avait rencontrĆ© le Pape FranƧois avant l’audience gĆ©nĆ©rale du 19 mars: « une figure paternelle qui faisait grandir la fraternitĆ© entre nousĀ Ā», a commentĆ© la thĆ©ologienne musulmane iranienne Shahrzad Houshmand, qui a remis au Pape une lettre au nom des musulmans rĆ©unis au congrĆØs organisĆ© par les Focolari, dans laquelle ils expriment « l’amour profond et respectueux pour Votre personne et pour la main tendue plusieurs fois vers les musulmans dans le mondeĀ Ā». Kala Acharya, hindoue, professeur Ć  Mumbai, relate qu’elle a accueilli avec joie l’invitation du Pape Ć  cheminer sans s’arrĆŖterĀ : « pour nous aussi la joie de cheminer est plus importante que celle d’arriver Ć  destinationĀ Ā». Puis Ć  tous le pape a demandé : « Priez pour moiĀ Ā». (C) CSC Media Enrichi par ce moment, le congrĆØs interreligieux a ouvert ses portes Ć  un aprĆØs midi public. Le lieu choisi est l’UniversitĆ© Pontificale Urbaniana, une acadĆ©mie caractĆ©ristique pour son attention particuliĆØre aux cultures des peuples et des grandes religions du monde. Le titre est « Chiara et les religionsĀ Ā», mais on pourrait aussi parler de Chiara et des croyants de divers chemins religieux. « Parmi ses grandes capacitĆ©s et peut-ĆŖtre celle qui a eu le plus d’impact sur notre monde que les autres, a Ć©tĆ© de « savoir dialoguerĀ Ā», a affirmĆ© la prĆ©sidente des Focolari Maria Voce. « Chiara avait eu l’intuition que la route de l’humanitĆ© pouvait ĆŖtre diverse, dirigĆ©es vers la paix, mais Ć  condition d’un changement radical de mentalité » parce que l’autre « non seulement n’est pas une menace, mais un donĀ Ā». Quel est son secretĀ ? Maria Voce l’explique ainsiĀ : « L’amour, qu’elle, en tant que chrĆ©tienne, a dĆ©couvert dans l’évangile et en JĆ©sus, mais dont elle a trouvĆ© la prĆ©sence mĆŖme dans les autres croyances et culturesĀ Ā». Une proposition qui transforme un « choc possible de civilisations en une vĆ©ritable rencontre d’hommes et de femmes de cultures et religions diffĆ©rentesĀ Ā». (C) CSC Media Les rĆ©flexions du cardinal Arinze sur l’impact du charisme de Chiara sur le dialogue sont les propositions pour le dialogue interreligieux, lui qui Ć©tait prĆ©sident du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et qui a connu personnellement Chiara LubichĀ : « les Focolarini et les Focolarines sont un peuple en chemin, en communion, en mouvement. Ils vont Ć  la pĆ©riphĆ©rieĀ : ils sortent, ils rencontrent, ils dialoguent, Ć©coutent et collaborentĀ Ā». A la fin, une sĆ©rie de tĆ©moignages du monde musulman, bouddhiste, hindou et du monde hĆ©braĆÆque, montre une figure gĆ©omĆ©trique aux mille facettesĀ : le Dr. Waichiro Izumita, japonais, bouddhiste duĀ  Risho Kosei KaiĀ ; le moine thaĆÆlandaisĀ  Phra Thongrattana ThavornĀ  qui aime se faire appelerĀ  par le nom que ChiaraĀ  affectueusement lui a donné : Luce Ardente. Il parle de sa premiĆØre rencontre face Ć  face avec ChiaraĀ : « j’ai Ć©tĆ© trĆØs impressionnĆ© par sa personne, ses yeux, sa simplicitĆ©, son attention, le respect pour ce que je suis, son Ć©coute profonde, par l’atmosphĆØre indicible… elle m’a parlĆ© de sa vie chrĆ©tienne, du charisme de l’unité… je me sens moi aussi un de ses fils, non seulement pour la lumiĆØre que j’ai reƧue, mais pour la passion Ć  rĆ©pandre la lumiĆØre de l’unitĆ© entre tousĀ Ā». Le Rabbin David Rosen, de JĆ©rusalem s’est exprimĆ© ainsiĀ : « le commandement d’aimer Dieu exige de nous de suivre l’exemple d’AbrahamĀ : faire en sorte que Dieu soit aimĆ© aussi par les autres. Et Ƨa on le voit dans le mouvement des FocolariĀ Ā». Puis c’est le tour de l’Imam Ronald Shaheed, de la mosquĆ©e de Milwaukee, parmi les plus Ć©troits collaborateurs de l’Imam W.D. Mohammed et Ahmer Al-Hafi, professeur de religions comparĆ©es en JordanieĀ : « Chiara m’a aidĆ© Ć  comprendre le Coran sous tous ses aspects les plus profonds. Chiara m’a fait comprendre que l’amour est l’essence de Dieu, et que la religion de l’amour est uneĀ Ā». Et Vinu Aram, hindoue, prĆ©sidente honoraire des Religions pour la paix, raconte qu’elle a connu Chiara Ć©tant enfant, parce que « amie de ses parentsĀ Ā», et d’en avoir dĆ©couvert le message Ć©tant plus grande, dont elle s’inspire constamment dans son chemin pour « construire un monde uni, un monde où chacun puisse se sentir chez luiĀ Ā».

(C) CSC Media

« Dialogue et prophĆ©tieĀ Ā» de Chiara Lubich qui continuent. Chiara avait un rĆŖveĀ ? demande une journaliste Ć  Maria Voce, qui rĆ©pondĀ : « son rĆŖveĀ ? Elle l’a confiĆ© une foisĀ : elle voulait porter Ć  Dieu le monde dans ses bras. Nous essayons d’être ses bras pour l’aider Ć  porter ce monde Ć  Dieu, tout uniĀ Ā». Ć  voirĀ  lesĀ  vidĆ©os du congrĆØs Ā sur Vimeo ;

BrĆ©sil, c’est parti !

Sophia en Afrique. Premiers pas

Ils viennent du Burundi, de la RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo, CĆ“te d’Ivoire, Cameroun et Kenya. Ils ont en commun leurs Ć©tudes Ć  l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et une questionĀ : « Si cette expĆ©rience correspond toujours plus au questionnement sur le futur de nos peuples, pourquoi ne pas imaginer que l’on puisse y faire son nid aussi dans le continent africainĀ ?Ā Ā»

Une idĆ©e qui fait son chemin de jour en jour, jusqu’au 22 fĆ©vrier où les Ć©tudiants de l’Afrique sub-saharienne, inscrits aux cours de licence et doctorat de l’IUS, se sont donnĆ© rendez-vous pour partager un projet.

Martine Ndaya du Congo raconte: ā€œEtudier Ć  Sophia n’a pas Ć©tĆ© un choix facile… Et pourtant, Ć  quelques mois de distance depuis que je suis entrĆ©e en salle, je peux dire que cette expĆ©rience interdisciplinaire et de cohabitation multiculturelle rĆ©pond Ć  mes attentes, Ć  celles qui sont les plus profondesĀ Ā». PulchĆ©rie Prao de la CĆ“te d’Ivoire continueĀ : « Nous nous parlons souvent entre nous, nous Ć©changeons impressions et difficultĆ©s, nous nous retrouvons pour parler des dĆ©fis que nous devons affronter. VoilĆ  pourquoi, quelqu’un a commencĆ© Ć  direĀ : Quand sera-t-il possible de voir naĆ®tre Sophia en AfriqueĀ ?Ā Ā».

Nombreuses sont les initiatives de formation supĆ©rieure entreprises mĆŖme durant ces derniĆØres annĆ©es dans les diverses rĆ©gions du continent, mais toutes n’ont pas Ć©tĆ© Ć  la hauteur de correspondre aux problĆØmes rĆ©els dictĆ©s par ce besoin de paix, de dĆ©veloppement et de participation dans les diffĆ©rentes matiĆØres. MĆŖme en Afrique les sociĆ©tĆ©s ne sont pas Ć©pargnĆ©es par la violence où la sociĆ©tĆ© de consommation et le matĆ©rialisme lacĆØrent le tissu moral et culturel.

Un parcours de formation inspirĆ© de l’expĆ©rience de Sophia pourrait reprĆ©senter, autant sur le plan de la recherche que de l’engagement Ć©thique et culturel, non seulement un espace de communion entre les peuples africains, avec leurs diversitĆ©s et leurs beautĆ©s, mais aussi un lieu ouvert pour les jeunes d’autres cultures afin de s’enrichirĀ  du sens de communautĆ© dont l’Afrique est tĆ©moin, de ses modĆØles de participation diffuse, de ses chemins courageux entrepris pour remonter Ć  la surface.

Melchior Nsavyimana du Burundi, en souvenir de Nelson Mandela, affirme que « l’éducation est le plus puissant moteur de dĆ©veloppement, c’est l’instrument le plus efficace pour rĆ©pondre Ć  la souffrance qui dĆ©vaste la vie de tant de personnesĀ Ā».

Sophia en AfriqueĀ : un rĆŖve, mais en mĆŖme temps, un processus qui commence. Dans le dialogue, diverses possibilitĆ©s ont Ć©mergĆ© qu’il faut prendre au vol pour ouvrir la route, sans toutefois sous-Ć©valuer les difficultĆ©s et les obstacles objectifs. Il est nĆ©cessaire d’explorer les diffĆ©rentes possibilitĆ©s, faire participer beaucoup, recueillir des disponibilitĆ©s et tisser des synergies. Pour l’instant, le groupe initial Ć  IUS a dĆ©cidĆ© de se rencontrer pĆ©riodiquement pour que l’intĆ©rĆŖt soit toujours actif et faire avancer le programme. Puis en faire suivre beaucoup d’autres Ć  ce premier pas.

BrĆ©sil, c’est parti !

Ensemble, en dialogue avec le monde

CongrĆØs interreligieux 2014

Ā«C’était dĆ©jĆ  le dĆ©sir de Chiara Lubich de rĆ©aliser un congrĆØs de ce genre, mais cela n’a pas Ć©tĆ© possible durant sa vie terrestreĀ Ā» – affirme Maria Voce Ć  l’inauguration du congrĆØs interreligieux Ć  Castel Gandolfo le 17 mars – « Aujourd’hui, nous en sommes certains, avec grande joie, elle nous regarde du ciel tous ensemble, comme des frĆØres et sœurs, dans cette grande richesse de coutumes, d’ethnies, cultures, fois et traditions variĆ©es.Ā Ā» Un moment qu’elle dĆ©finirait « solennelĀ Ā» pour diverses raisons, mais surtout pour le fait que pour la premiĆØre fois nous nous retrouvons tous ensembleĀ : juifs, chrĆ©tiens, musulmans, hindous, bouddhistes, sikhs, shintoĆÆstes et membres du Tenrikyo.

Le congrĆØs est le fruit d’un parcours, quelquefois rĆ©cent mais, dans la majeure partie des cas, qui s’étend sur des dizaines d’annĆ©es, qui a permis d’approfondir notre connaissance rĆ©ciproque, « devenue amitiĆ©, puis fraternité ». La prĆ©sidente des Focolari retrace les Ć©tapes du dialogue interreligieux des six derniĆØres annĆ©es, correspondant Ć  son mandat, le premier aprĆØs la disparition de la fondatrice. Les doutes et les anxiĆ©tĆ©s du dĆ©but Ć©taient lĆ©gitimesĀ : qu’allait-il advenir de cette expĆ©rience de dialogue aprĆØs la disparition de ChiaraĀ ? Mais dĆ©jĆ  en 2008, deux mois aprĆØs l’élection de Maria Voce, s’est dĆ©roulĆ© le congrĆØs avec les frĆØres et sœurs musulmans. Puis avec les religions traditionnelles africaines au Cameroun, un symposium juif-chrĆ©tien Ć  JĆ©rusalem et un symposium avec les hindous.

La preuve que l’expĆ©rience charismatique initiale a tracĆ© un chemin tient dans ce que Maria Voce a exprimĆ© ensuiteĀ : « Nous devons remercier chacune des personnes prĆ©sentes dans cette salle pour leur grande foi en Dieu et pour l’amitiĆ© qui nous a liĆ©s. Nous devons surtout ĆŖtre reconnaissants pour le don du dialogue dans lequel Chiara nous a introduits. C’est grĆ¢ce Ć  cette confiance rĆ©ciproque que nous avons pu avancerĀ  sur la route qu’elle a tracĆ©e et grĆ¢ce Ć Ā  ceux qui, dans leurs croyances religieuses respectives, ont donnĆ© vie Ć  cette expĆ©rience de dialogueĀ : le rĆ©vĆ©rend Nikkyo Niwano, l’Imam Barkat, le Dr. Aram et sa femme Minoti, le Dr. Somaiya et d’autresĀ».

Pour la nouvelle prĆ©sidente, de nombreux voyages ont suivi, dans diverses parties du monde, comme en Asie en 2010Ā : « J’ai Ć©tĆ© impressionnĆ©e, a-t-elle rappelĆ©,Ā  par les frĆØres et les sœurs hindous et bouddhistes prĆ©sents qui Ć©taient devenus membres Ć  part entiĆØre de notre grande famille. Ce n’était pas tant un dialogue les uns avec les autres, mais bien plutĆ“t un dialogue où chrĆ©tiens, hindous et bouddhistes ensemble, nous nous ouvrions au dialogue avec le mondeĀ Ā». En 2011, Ć  HaĆÆfa (IsraĆ«l), elle s’était trouvĆ©e « avec juifs, chrĆ©tiens et musulmans qui essaient de croire, de vivre et de prier pour la paixĀ Ā». Elle confie qu’elle « a Ć©tĆ© Ć©mueĀ  en Ć©coutant les faits de vie quotidiens, de dĆ©couverte de « l’autre diffĆ©rent-de-soiĀ Ā» de la part de personnes qui ont pariĆ© sur la paix.

Et encore, le moment vĆ©cu avec les frĆØres et sœurs juifs Ć  Buenos Aires ou encore la visite en 2012 Ć  la communautĆ© des Focolari en AlgĆ©rie, formĆ©e presque entiĆØrement de musulmans. A Tlemcen elle a trouvĆ© « l’expression musulmane du mouvement animĆ©e par le mĆŖme IdĆ©al de Chiara. Nous sommes, en fait, devenus une seule familleĀ Ā». Et cette expĆ©rience commence Ć  se rĆ©pandre mĆŖme dans d’autres pays.« Il est sĆ»r que c’est une expĆ©rience profonde, pas facile Ć  transmettre et qui ne manque pas de susciter des points d’interrogation, affirme-t-elle. C’est un tĆ©moignage que l’unitĆ©, dans la distinction, est vraiment possible, mais il faut avoir le courage d’en faire l’expĆ©rienceĀ Ā».

BrĆ©sil, c’est parti !

Gen Rosso, Philippine: Ʃtincelles de partage

“Jusqu’au 8 novembre dernier, Tacloban, une ville de 60Ā 000 habitants dans une des nombreuses Ć®les des Philippines, Ć©tait presque inconnue du reste du monde. Ensuite, elle est subitement devenue tristement cĆ©lĆØbre parce que l’ouragan Yolanda s’est abattu sur elle avec des vents Ć  320 km/h, faisant plus de 10Ā 000 victimes. [Le 25 fĆ©vrier] trois mois et demi aprĆØs, nous y sommes allĆ©s pendant quelques heures pour partager les expĆ©riences de douleur, de donation, de gĆ©nĆ©rositĆ© hĆ©roĆÆque… de ces personnes qui ont tout fait pour trouver de l’eau, de la nourriture, des vĆŖtements, de l’essence, pour soi et pour les autres. Des personnes qui ont vaincu la peur avec la foi, des personnes fiĆØres d’avoir survĆ©cu…” (la suite sur le site du Gen Rosso) “La ville mĆ©tropolitaine, appelĆ©e MĆ©tro Cebu, est la deuxiĆØme du pays, aprĆØs Manille. La Sacred Heart School Ateneo de Cebu est l’école privĆ©e catholique des JĆ©suites qui nous a accueillis pour un autre projet incroyable: “Spark for Change”. L’évĆ©nement a Ć©tĆ© la participation d’élĆØves d’une Ć©cole publique, qui mettaient les pieds dans une Ć©cole privĆ©e pour la premiĆØre fois: c’était beau de les voir jouer ensemble dans la cour de la Sacred Heart School, comme s’ils Ć©taient de la mĆŖme Ć©cole. Voici l’impression rĆ©vĆ©latrice de l’un des jeunes: “J’étais un jeune perdu… lorsque j’ai rĆ©ussi Ć  me libĆ©rer de mon fardeau, j’ai compris merveilleusement ce qu’est la vie et ce qu’est l’amour: ce n’est pas seulement ĆŖtre respectĆ©, mais c’est un sacrifice et une dĆ©termination pour le bien des autres”. ƀ notre arrivĆ©e dans la ville, nous avons rencontrĆ© la vice-gouverneur. AprĆØs lui avoir expliquĆ© notre travail dans les Ć©coles et aussi dans les prisons, elle nous a invitĆ©s Ć  la prison de Cebu, où 600 dĆ©tenus se sont produits pour nous, dansant quatre chorĆ©graphies diffĆ©rentes. Une rĆ©alitĆ© trĆØs parlante qui nous a touchĆ©s est l’action sociale des Focolari “Fil d’or”: une petite entreprise textile pour jeunes dĆ©favorisĆ©s et en difficultĆ©. Ces mĆŖmes jeunes nous ont aidĆ©s Ć  construire les dĆ©cors de Streetlight. Avant de partir, nous sommes allĆ©s dans la basilique de l’Enfant Saint, qui abrite la statue de l’enfant JĆ©sus offerte Ć  la Reine de Cebu, comme cadeau de baptĆŖme, par le navigateur portugais Fernand de Magellan, qui a explorĆ© ces terres au XVIeĀ siĆØcle. Nous lui avons confiĆ© nos familles et les jeunes rencontrĆ©s durant notre sĆ©jour.” (la suite sur le site du Gen Rosso) “Davao est la ville natale de l’un de nous: Joseph! Un groupe folklorique de l’école nous attendait Ć  l’aĆ©roport. Nous Ć©tions bouche bĆ©e devant la beautĆ© des costumes et des danses. Nous avons Ć©tĆ© accueillis par les autoritĆ©s civiles et ecclĆ©siastiques de la ville, vivant avec eux des moments importants. ƀ l’HĆ“tel de Ville, nous avons reƧu le certificat d’«Ambassadeurs de bonne volonté» et, Ć  la fin, ils nous ont demandĆ© de chanter. Nous avons interprĆ©tĆ© Ć  cappella une chanson de la comĆ©die musicale. Les deux soirĆ©es du spectacle, dans l’énorme salle de l’Holy Cross College, ont rĆ©uni environ 7000Ā spectateurs… une dĆ©pense d’énergie sans prĆ©cĆ©dents. La devise de la ville de Davao est: Life is here! Vraiment, nous sommes partis avec une sensation de gratitude dans le cœur pour avoir expĆ©rimentĆ©, encore une fois, la chaleur familiĆØre de ce peuple merveilleux… qui nous a donnĆ© la VIE.” (la suite sur le site du Gen Rosso)

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara et les Religions. En « pèlerinage vers la vérité »

Bouddhiste-chrƩtien Symposium Ơ Castel Gandolfo (2012)

ƀ CastelgandolfoĀ ouvre la confĆ©rence entre juifs, chrĆ©tiens, musulmans, hindous, bouddhistes, sikhs, shintoĆÆstes et membres de la Tenrikyo de plusieurs endroits du mondeĀ : 23 juifs d’IsraĆ«l, USA, Argentine, Uruguay, Mexique, EuropeĀ ; 69 musulmans, shiites etĀ  sunnites, du Maghreb et Moyen Orient, Iran, Bangladesh, Pakistan, Europe, USAĀ ; 34 bouddhistes, des traditions mahayana et theravada, de ThaĆÆlande, NĆ©pal, Sri Lanka, TaĆÆwan, CorĆ©e, Japon, Italie, 19, hindou de l’Inde.

Il s’agit de quelque chose d’inĆ©dit mĆŖme pour l’histoire du dialogue au sein du mouvement des Focolari. Les annĆ©es passĆ©es, de fait, des symposiums ont Ć©tĆ© organisĆ©s et la connaissance et la rĆ©flexion rĆ©ciproque se passaient entre le christianisme et une autre religion (islamo-chrĆ©tienne, Cristiano-bouddhiste, juif-chrĆ©tien, etc.). Or, pour la premiĆØre fois, une pluralitĆ© de traditions religieuses se retrouve ensemble et mettra en valeur la richesse de ce dialogue qui est l’un des aspects les plus actuels du charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich, si l’on reprend son invitation Ć  « toujours fixer le regard sur l’unique PĆØre de tant de filsĀ Ā» pour ensuite « regarder toutes les crĆ©atures, comme enfants de l’unique PĆØreĀ Ā». Il s’agit d’un chemin commun deĀ  dialogue avec les frĆØres et sœurs de diverses croyances, une mosaĆÆque bigarrĆ©e qui s’est composĆ©e au fur et Ć  mesure des annĆ©es et dans les communautĆ©s des Focolari Ć©parses dans le monde. Au programme Ć  Castelgandolfo des moments de dialogue et des tĆ©moignages s’alterneront, en groupes homogĆØnes par religion et en d’autres sĆ©ances plĆ©niĆØres, qui permettront aux participants de s’ouvrir Ć  trois cent soixante degrĆ©s en dĆ©passant le spĆ©cifique de chacun, sans ignorer les inĆ©vitables difficultĆ©s rencontrĆ©es et avec les rĆ©flexions muries au cours du temps.

Face aux nouveaux dĆ©fis fruit de l’histoire des peuples, de la politique et de l’économie actuelle et deĀ  l’imaginaire collectif, la voie du dialogue interreligieux semble non seulement un pari, mais un « pĆØlerinage vers la vĆ©rité ».

C’est la perspective de la confĆ©rence « Chiara et les Religions. Ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā» qui se tiendra en l’honneur de Chiara Lubich, jeudi 20 mars Ć  Rome, dans la grande salle de l’universitĆ© pontificale Urbaniana, en conclusion d’un congrĆØs Ć  Castelgandolfo.

L’intention est d’offrir un tĆ©moignage public et pluriel sur Chiara Lubich. Plusieurs personnes s’alterneront dontĀ : le moine Phramaha Thongratana Tavorn et le rĆ©v. Waichiro Izumita, bouddhiste, la dct. Vinu Aram, hindoue, l’Imam Ronald Shaheed et le prof. Amer Al Hafi, musulman, le Rabbin David Rosen, juif. Le cardinal Arinze et l’actuelle prĆ©sidente des Focolari Maria Voce ouvriront la confĆ©rence.

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara Lubich et les religions: la ā€œrĆØgleā€ du dialogue

Contribuer Ć  la rĆ©alisation de l’unitĆ© du monde, dĆ©couvrir que, mĆŖme s’ils sont trĆØs diffĆ©rents de par leur ethnie, leur culture et leur tradition religieuse, tous les hommes, en tant que frĆØres et sœurs, peuvent ensemble faire vivre la paix et l’harmonie universelle. VoilĆ  le rĆŖve de Chiara Lubich (1920 _2008), voilĆ  le but pour lequel elle a vĆ©cu et œuvrĆ©, voilĆ  le but spĆ©cifique de son charisme et du mouvement des Focolari auquel elle a donnĆ© sa vie. Un Ć©vĆ©nement de base dans le cheminement du dialogue des Focolari fut la remise du Prix Templeton pour le progrĆØs de la religion en 1977 Ć  Chiara Lubich Ć  Londres (Grande Bretagne). Alors qu’elle racontait son expĆ©rience elle eut la profonde sensation que tous les prĆ©sents, mĆŖme ceux de croyances diffĆ©rentes, appartenaient Ć  une famille unique. Une intuition qui a marquĆ© un tournantĀ : l’ouverture du mouvement des Focolari audialogue avec des personnes d’autres traditions religieuses. ƀ partir de ce moment la diffusion mondiale des Focolari a contribuĆ© au dĆ©veloppement du dialogue interreligieux avec des juifs orthodoxes, conservateurs et rĆ©formĆ©s; avec des musulmans sunnites et chiitesĀ ; avec des hindous de divers courantsĀ ; avec des bouddhistes mahayana et theravadaĀ ; avec des disciples de religions traditionnelles africaines et d’autres culturesĀ  indigĆØnes. Des contacts aussi se sont Ć©tablis avec, entre autres, des taoĆÆstes, des shintoĆÆstes, des sikhs etĀ  bahaĆÆ. <pLe dialogue des Focolari se fonde sur la centralitĆ© de l’amour, de la charitĆ©, de la misĆ©ricorde, de la compassion qui peut se synthĆ©tiser dans la ā€˜RĆØgle d’or’, prĆ©senteĀ  dans les principales religions et cultures, qui nous invite Ć Ā : « Faire aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse Ć  toi-mĆŖmeĀ Ā». Un dialogue qui porte, parmi ses effets, l’approfondissement du rapport avec Dieu ou l’Absolu et la redĆ©couverte des propres racines religieuses et de la propre tradition. L’ouverture vers l’autre favorise la connaissance et la confiance en faisant tomber les idĆ©es erronĆ©es et prĆ©conƧues. On dĆ©couvre que les diversitĆ©s peuvent ĆŖtre un don les uns pour les autres, on entreprend la recherche commune de ce qui nous unit. Ainsi naissent des rencontres d’approfondissement et des symposiums. L’expĆ©rience de la fraternitĆ© renforce l’engagement commun Ć  la construire, lĆ  où la violence et l’intolĆ©rance religieuse semblent avoir le dessus. On donne ainsi la possibilitĆ© d’un assainissement du tissu social en guĆ©rissant les tensions et en intĆ©grant les communautĆ©s en conflit. De significativesĀ  rĆ©alisations humanitaires communes fleurissent alors. Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaine de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara et les religionsĀ : ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Il voudrait mettre en Ć©vidence, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religions non chrĆ©tiennes

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara Lubich

Le 7 dĆ©cembre 1943, la jeune institutrice Silvia Lubich n’aurait jamais imaginĆ© que, quelques dĆ©cennies plus tard, autant de personnalitĆ©s du monde civil et religieux (dont quatre papes) auraient prononcĆ© des paroles si importantes sur sa personne et sur sa famille spirituelle.

Elle n’avait aucune idĆ©e de ce qu’elle allait vivre, durant les 88Ā annĆ©es de sa vie. Aucune idĆ©e des millions de personnes qui la suivraient.

Elle n’imaginait pas qu’avec son ideal elle toucherait 182Ā pays. Pouvait-elle se douter qu’elle inaugurerait une nouvelle pĆ©riode de communion dans l’Église, et qu’elle ouvrirait des chemins de dialogue œcumĆ©nique encore jamais explorĆ©sĀ ? Elle pouvait encore moins imaginer qu’elle accueillerait dans sa famille spirituelle des fidĆØles d’autres religions et des personnes sans option religieuse. Elle ne savait mĆŖme pas qu’elle fonderait un mouvement.

Ce 7 dĆ©cembre 1943, Silvia Ā n’avait en elle que les sentiments d’une belle jeune fille, amoureuse de son Dieu avec qui elle allait sceller le pacte de ses noces, symbolisĆ© par trois œillets rouges. Cela lui suffisait. Pouvait-elle imaginer la foule de gens de tous Ć¢ges, de tout milieu social et de tous les points de la terre qui l’escorteraient au cours de ses voyages en l’appelant tout simplement « Chiara » (Nom qu’elle a pris de la sainte d’Assise qu’elle admirait)? Dans sa petite ville de Trente, pouvait-elle penser que ses intuitions mystiques ouvriraient une culture de l’unitĆ©, faite pour notre sociĆ©tĆ© multiethnique, multiculturelle et multireligieuseĀ ?

Chiara Lubich a devancĆ© son Ć©poque. Dans l’Église, elle – femme et laĆÆque – a proposĆ© des thĆØmes et des ouvertures reprises plus tard par VaticanĀ II. Dans cette sociĆ©tĆ© mondialisĆ©e, elle a su indiquer la voie de la fraternitĆ© universelle, quand personne ne parlait de rapprochement entre les civilisations. Elle a respectĆ© la vie et a cherchĆ© le sens de la souffrance. Elle a tracĆ© une voie de saintetĆ©, religieuse et civile, que tout le monde peut pratiquer et qui n’est pas rĆ©servĆ©e Ć  une Ć©lite.

En 1977, lors du CongrĆØs eucharistique de Pescara, elle dit ceciĀ : « La plume ne sait pas ce qu’elle devra Ć©crire, le pinceau ignore ce qu’il devra peindre et le ciseau ne sait pas ce qu’il devra sculpter. Quand Dieu prend en main un ĆŖtre humain pour faire naĆ®tre une œuvre dans l’Église, la personne qu’il a choisie ne sait pas ce qu’elle devra faire. Elle est un instrument. Et je pense que cela peut ĆŖtre mon casĀ Ā».

Elle dit encore : Ā« Une fĆ©conditĆ© et une expansion sans aucune proportion avec les forces ou le gĆ©nie humain ; des croix, des croix, mais aussi des fruits, des fruits, des fruits Ć  profusion. Et les instruments de Dieu ont, en gĆ©nĆ©ral, une caractĆ©ristiqueĀ : leur petitesse, leur faiblesse… Tandis que l’instrument travaille entre les mains de Dieu, celui-ci le forme par mille et mille moyens douloureux et joyeux. Il le rend ainsi toujours plus apte au travail qu’il doit accomplir. Jusqu’à ce que, ayant acquis une profonde connaissance de lui-mĆŖme et une certaine intuition de Dieu, il puisse dire, en toute connaissance de causeĀ : je ne suis rien, Dieu est tout. Quand l’aventure a commencĆ©, Ć  Trente, je n’avais pas de programme, je ne savais rien. L’idĆ©e du Mouvement Ć©tait en Dieu, le projet Ć©tait au cielĀ Ā».

Chiara Lubich est Ć  l’origine du Mouvement des Focolari. Elle naĆ®t le 22Ā janvierĀ 1920 Ć  Trente, et meurt le 14 marsĀ 2008 Ć  Rocca di Papa, entourĆ©e de ses proches.

Au cours des jours qui suivent des milliers de personnes,  allant des simples ouvriers aux personnalités politiques et religieuses, se dirigent vers Rocca di Papa pour lui rendre hommage.

Ses funĆ©raillesĀ  ont lieu dans la basilique romaine de St Paul hors les murs, trop petite pour contenir la foule venue en grand nombre (40000 personnes). Ā Benoit XVI, dans son message Ā dĆ©finit Chiara comme Ā« une femme de foi intrĆ©pide, humble messagĆØre d’espĆ©rance et de paixĀ Ā». Le SecrĆ©taire d’Etat d’alors, Tarcisio Bertone Ā prĆ©side l’Eucharistie concĆ©lĆ©brĆ©e par 9 cardinaux, Ā 40 Ć©vĆŖques et des centaines de prĆŖtres.

Et elles ne cessent de rĆ©sonner Ā ces paroles prononcĆ©es un jour par Chiara: « Lorsque, Ć  la fin des temps, l’Œuvre de Marie, en rangs serrĆ©s, attendra de paraĆ®tre devant JĆ©sus abandonnĆ© et ressuscitĆ©,Ā  je voudrais qu’elle puisse lui direĀ : ā€œUn jour, Ć“ mon Dieu, je viendrai vers Toi. […] avec mon rĆŖve le plus fouĀ : t’apporter le monde dans mes brasĀ ā€. PĆØre, que tous soient unĀ !Ā Ā»

BrĆ©sil, c’est parti !

14 mars: avec Chiara Lubich

Une ample rĆ©flexion fait son chemin dans le dĆ©bat actuel sur la contribution que la femme peut et doit donner Ć  la vie de l’Eglise. C’est sur ce sujet que l’on fait souvent rĆ©fĆ©rence Ć  Chiara Lubich, pour son patrimoine de spiritualitĆ©, de pensĆ©e et d’œuvres. Aujourd’hui, pour le 6° anniversaire de sa disparition, beaucoup de villes dans le monde rappellent son souvenir de maniĆØres trĆØs diffĆ©rentes, en s’immergeant dans son hĆ©ritage. A Pretoria (Afrique du Sud) rĆ©flexions sur la contribution qu’elle a donnĆ©e au dĆ©veloppement du dialogue œcumĆ©nique avec le Dr Kobus Gerber, SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral de la Dutch Reformed Church, de mĆŖme qu’à Melbourne et Ć  Perth (Australie). Le thĆØme de la famille, une des passions de Chiara, est au centre de diffĆ©rentes manifestations, comme Ć  Luxembourg et Ć  SĆ©ville (Espagne), en prĆ©paration aussi du prochain synode extraordinaire d’octobre au Vatican. A PĆ©rouse (Italie), le maire Waldimiro Boccali dĆ©diera une rue Ć  la bienheureuse Chiara Luce Badano, fille spirituelle de Chiara, et Porto Alegre au BrĆ©sil va aussi dĆ©dier Ć  Chiara une rue, où – dans la salle du Conseil communale – se fera l’exposition « Chiara Lubich, protagoniste de temps nouveauxĀ Ā». Ensuite des Ć©vĆ©nements d’ordre culturel, des prĆ©sentations de livres, des concerts… beaucoup de communautĆ©s des Focolari, dans de petits centres comme dans les mĆ©tropoles, se recueilleront pour remercier Dieu d’avoir offert Chiara Lubich comme don Ć  l’humanité ; souvent de concert avec les Ć©vĆŖques, comme Ć  Sidney (Australie) avec le cardinal George Pell, Ć  Wellington (Nouvelle ZĆ©lande) avec l’ArchevĆŖque John Dew, Ć  Olomuc (RĆ©p Tchec) avecĀ  l’archevĆŖque Jan Graubner. On parle de sa contribution au dialogue interreligieux dans le centre Noor, Centre islamique de Toronto (Canada), dans des villes d’Europe, au Moyen Orient et en Afrique. ā€œChiara et les Religions. Ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineā€, sera par contre le thĆØme de la rencontre du jeudi 20 mars Ć  Rome, dans la grande salle de l’UniversitĆ© Pontificale Urbaniana. Souvenir de Chiara Lubich retracĆ© par des personnalitĆ©s de diverses religions, qui ont eu un contact personnel avec elle. La conclusion se fera par un symposium interreligieux, Ć  Castelgandolfo, avec la participation de chrĆ©tiens et fidĆØles d’autres traditions religieuses, comme la juive, l’islam, l’indouisme, le bouddhisme, le shintoĆÆsme, le sikh. Ce 6° anniversaire porte en filigraneĀ  l’avance des phases prĆ©liminaires pour la cause de bĆ©atification de Chiara Lubich, aprĆØs que le 7 dĆ©cembre 2013, Maria Voce, actuelle prĆ©sidente des Focolari, a signĆ© la demande formelleĀ  Ć  l’évĆŖque de Frascati, Mgr Raffaello Martinelli pour que dĆ©marre le procĆØs.Ā  Un pas – avait alors dit Maria Voce en s’adressant au mouvement – qui « nous invite tous Ć  une saintetĆ© encore plus grande, Ć  la construire jour aprĆØs jour dans notre vie, pour favoriser l’émergence de la « saintetĆ© de peupleĀ Ā» vers laquelle Chiara tendaitĀ Ā».

BrĆ©sil, c’est parti !

Gratitude

Je t’aime

non parce que j’ai appris Ć  te parler ainsi,
non parce que le cœur me suggĆØre ces mots,
non parce que je crois que tu es amour,
ni mĆŖme parce que tu es mort pour moi.

Je t’aime,
parce que tu es entrƩ dans ma vie
plus que l’air dans mes poumons,
plus que le sang dans mes veines.
Tu es entré où nul autre ne pouvait pénétrer,
quand personne ne pouvait m’aider,
quand personne ne savait me consoler.

Chaque jour, je t’ai parlĆ©.
Chaque instant je t’ai regardĆ©
et sur ton visage j’ai trouvĆ© la rĆ©ponse,
dans tes paroles l’explication,
en ton amour la solution.
Je t’aime,
parce que tu as vƩcu avec moi des annƩes durant,
et j’ai vĆ©cu de toi.

J’ai bu Ć  ta loi
et je ne le savais pas.
Je m’en suis nourrie, fortifiĆ©e,
je me suis remise.
Pourtant je ne savais pas,
comme l’enfant qui boit le lait de sa maman
et ne sait encore l’appeler
de ce nom si doux.

Donne-moi
de t’être reconnaissante
– au moins un peu –
dans le temps qui me reste
pour cet amour
que tu as versƩ en moi,
et qui m’a amenĆ©e
Ć  te dire :
je t’aime.

Chiara Lubich

BrĆ©sil, c’est parti !

Congo: ā€œAmaniā€, la langue de la paix

« Notre terre dĆ©vastĆ©e par 20 ans de guerre civile, enfants soldats, violence, pillage de nos ressources naturellesĀ ; aucune politiqueĀ  ā€˜de dĆ©veloppement’… et nousĀ ? Jeunes qui n’avons jamais connu la paix,Ā  pouvons-nousĀ  rĆ©pondre Ć  ce dĆ©fiĀ ? Et nos amis, parents, autoritĆ©s rĆ©gionales… seront-ils disposĆ©s Ć  nous suivre dans cette folle aventureĀ ?Ā Ā». A partir de cette question naĆ®t l’idĆ©e d’un groupe de jeunes congolais pour rĆ©aliser un festival, pour apporter – Ć  travers le langage de l’art – un message qui arrive jusqu’aux plus hautes instances internationales. De mĆŖme qu’une pĆ©tition a Ć©tĆ© envoyĆ©e au SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral des Nation Unies, Ban Ki-moon.

« Notre terre est fertile, l’eau est abondante, notre sous-sol est un don de DieuĀ : le Nord du Kivu devrait ĆŖtre un paradis. Nous, les jeunes, nous voulons participer Ć  sa constructionĀ Ā». Une fois la mission dĆ©clarĆ©e, avec deux annĆ©es de prĆ©paration, Ć  Goma (RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo) du 14 au 16 fĆ©vrier s’est dĆ©roulĆ© le festival « AmaniĀ Ā» qui signifie paix en swahili. Devant les politiciens, reprĆ©sentants internationaux, casques bleus de l’ONU et 25 mille personnes passĆ©es par lĆ , les acteurs ont lancĆ© leur message en chantant leur souffrance et leur espĆ©rance.

Les jeunes du mouvement des Focolari faisaient partie des organisateurs et animateurs de cet Ć©vĆ©nement. Ā Belamy Paluku, Belamy Paluku, de l’orchestre “Gen Fuoco” de Goma, chargĆ© de la gestion des contributionsĀ  artistiques, raconte: « le festival Ć©tait la rĆ©alisation d’un grand rĆŖveĀ : rĆ©unir beaucoup de gens et en mĆŖme temps annoncer un message d’unitĆ©, en Ć©tant porte-paroles des personnes les moins considĆ©rĆ©es de notre sociĆ©tĆ©. En plus, les artistes n’ont pas seulement offert leur point de vue, mais comme ils venaient de pays en conflit entre eux,Ā  de la scĆØne ils ont donnĆ© un tĆ©moignage fort. J’espĆØre que ce soit le dĆ©but d’une nouvelle Ć©tapeĀ Ā».

La prĆ©paration du festival a engagĆ© beaucoup de monde, devant et derriĆØre les coulissesĀ : qui distribuait les « galettes et les gaufresĀ Ā»,Ā  qui servait le repas, qui les boissons, « et tout cela sans Ć©pargner leurs forces, transmettant Ć  tous un sourire d’amitié » raconte Jean Claude Wenga, responsable de la communication du Festival.

« Je voulais comprendre comment progresse la culture Ć  l’étrangerĀ et comment on peut dĆ©velopper des rapports dans cet Ć©change de culture – explique AurĆ©lie, une jeune des Focolari – voilĆ  pourquoi j’ai voulu participerĀ Ā».

Même les adultes ne sont pas restés indifférents : André Katoto, un père de famille de la région du Kivu, affirme : « Amani veut dire paix. Par cette fête nous avons voulu la célébrer dans notre région ».

BrĆ©sil, c’est parti !

Portugal: des jeunes agissent contre l’exclusion sociale

Avec les personnes Ć¢gĆ©es d’une maison de retraite. Avec les dĆ©tenus de la prison. Dans un Centre d’assistance sociale. Avec de jeunes handicapĆ©s de leur Ć¢ge dans un Centre d’éducation spĆ©cialisĆ©. Autant de lieux que les jeunes ne frĆ©quentent pas habituellement. Mais le 8 fĆ©vrier dernier, Ć  Caldas da Rainha, dans l’ouest du Portugal, une centaine de Jeunes Pour un Monde Uni (JPMU) ont voulu donner un signal fort Ć  la ville pour Ć©branler leur propre indiffĆ©rence et celle de leurs concitoyens.

Ils ont dĆ©butĆ© la journĆ©e par un meeting Ć  l’auditorium du Centre social Parish, pour se mettre d’accord sur l’objectif: ĆŖtre des tĆ©moins de l’amour fraternel, convaincus que ā€œvivre pour un monde uniā€ peut ĆŖtre une rĆ©ponse aux dĆ©fis d’aujourd’hui, encouragĆ©s aussi par les expĆ©riences des jeunes d’autres pays. Ils se sont ensuite rĆ©partis en groupes puisĀ  rendus dansĀ  divers points de la ville, auprĆØs de ceux qui ont le plus besoin d’aide ou bien lĆ  où ils pouvaient laisser un signe visible aux yeux des habitants.

Repeindre les murs de la Maison des jeunes Ć  la demande de la commune. Offrir un cafĆ©, un sourire, distribuer des petits messages Ć©crits, saluer les passants surpris et interloquĆ©s. Cette proposition originale a conquis les habitants de Caldas da Reinha, touchĆ©s par l’enthousiasme et la dĆ©termination des jeunes.

ā€œSi chacun faisait quelque chose lĆ  où il se trouve, tout pourrait changerā€, aĀ  dĆ©clarĆ© l’adjoint au maire, Hugo Oliveira.

ā€œJ’étais allĆ© lĆ  pour donner et c’est moi qui ai reƧuā€, raconte un jeune aprĆØs avoir Ć©tĆ© visitĆ© les prisonniers. Parmi ceux-ci, quelques uns ont exprimĆ© le dĆ©sir d’être, eux aussi, constructeurs d’un monde uniĀ : « Je chercherai Ć  pardonner… », « J’aurai plus de contacts avec ma familleĀ Ā» ont-ils Ć©crit aprĆØs cette expĆ©rience.

Une journĆ©e intense, qui n’est pas passĆ©e inaperƧue et qui a touchĆ© de nombreux secteurs d’activitĆ©. Mais ce n’est qu’un dĆ©but, ces jeunes disentĀ : « Nous voulons avancer ensemble sur le chemin de la fraternitĆ© universelle, lĆ  où nous habitons, en commenƧant parĀ  les petites choses, dans nos familles, dans les relations avec nos amis, Ć  l’école, au travailĀ Ā»

Pour ensuite relever de plus grands dƩfis.

BrĆ©sil, c’est parti !

Renata Borlone, tƩmoin de la joie

Ce jour anniversaire a donnĆ© lieu Ć  un moment de rĆ©flexion sur la vie chrĆ©tienne et sur l’aspiration Ć  porter partout la paix et la joie du Christ. Au cœur de l’évĆ©nement, la cĆ©lĆ©bration Eucharistique dans le Sanctuaire de Maria ThĆ©otokos (Loppiano, Italie) ā€œLa joie de l’Evangile – comme l’affirme le Pape FranƧois dans EvangeliiĀ  gaudium – comble le cœur et remplit complĆØtement la vie de ceux qui rencontrent JĆ©susĀ Ā» Il en a Ć©tĆ© ainsi de Renata.

Une joie qui jaillit d’une Ć¢me qui dĆØs l’adolescence s’est mise Ć  la recherche de Dieu et de la beautĆ© deĀ  sa crĆ©ation. DĆØs qu’elle a rencontrĆ© le mouvement des focolari, Renta n’a pas mĆ©nagĆ© ses forces ni son enthousiasme pour tĆ©moigner chaque jour de l’amour et pour contribuer Ć  construire cette unitĆ© de la famille humaine demandĆ©e par JĆ©sus Ć  son PĆØre avant d’entrer dans sa passion.

ā€œLa joie – Ć©crivait Renata dans son journal – coĆÆncide avec Dieu… l’avoir toujours en soi signifie qu’on est habitĆ© par Dieu » ; et plus loinĀ : « La joie de vivre pour les autresĀ Ā», une joie « qui ne peut ĆŖtre conditionnĆ©e par rien ni par personneĀ Ā» parce que « Dieu m’aime, mĆŖme si je suis incapable, mĆŖme si j’ai fait de nombreuses bĆŖtises au cours de ma vie et que je continue Ć  en faireĀ Ā», une joie qui, paradoxalement, est passĆ©e par le pressoir de la souffrance et le creuset de la douleur.

Pendant vingt-trois ans Renata Borlone a partagĆ© la responsabilitĆ© de la citĆ©-pilote de Loppiano qui porte aujourd’hui son nom. Elle a tĆ©moignĆ© avec cohĆ©renceĀ  et humilitĆ© de la joie de l’Evangile vĆ©cu auprĆØs des milliers de personnes venues dans ce lieu pour se former ou seulement pour un bref sĆ©jour. Elle a ainsi donnĆ© une contribution essentielle au renouvellement social que la citĆ©-pilote s’engage Ć  promouvoir, en Ć©tant toujours au service des autres et en vivant avec une foi exceptionnelle la maladie qui l’a emportĆ©e. « Je suis heureuse, je, suis trop heureuse – rĆ©pĆ©tait-elle Ć  ses derniers instants  – Je veux tĆ©moigner que la mort est VieĀ Ā»

Pour continuer le rapprochement entre les propos du Pape et ceux de Renata, on est frappĆ© de voir Ć  quel point la joie peut ĆŖtre non seulement un fruit mais encore la cause des changements du monde, des difficultĆ©s surmontĆ©es. RĆ©cemment le pape FranƧois disait au cours d’une homĆ©lie Ć  Sainte MartheĀ : « On ne peut pas avancer sans la joie, mĆŖme au milieu des difficultĆ©s et des problĆØmes, mĆŖme dans nos propres erreurs ou pĆ©chĆ©s il y a la joie de JĆ©sus qui pardonne et qui nous aideĀ Ā» Et Renata Ć©crivaitĀ : « Si je devais dire quelque chose, je soulignerais le fait que la joie que l’on trouve Ć  Loppiano naĆ®t de la dĆ©cision prise par chacun de vouloir mourir Ć  soi-mĆŖme. Et j’ajouterais que, de cette maniĆØre, l’unitĆ© des peuples est dĆ©jĆ  faite, parce que l’huile qui sort du pressoir est de l’huile, on n’y distingue plus une olive d’une autre… »

Douleur et joie donc, tel est le défi de cette conquête toujours à refaire, sans tomber dans le repli sur soi : « Fais que les autres soient heureux, que notre ciel ici-bas soit de leur procurer la joie », « Je ne me suis pas donnée à Jésus pour mon bonheur personnel, mais pour que ma donation trouve sons sens dans la joie, dans le bonheur de  tous les autres, de tous ceux que Dieu met à mes cÓtés » .

Francesco Châtel

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara Lubich et les Religions traditionnelles

En 1966, quelques mĆ©decins et infirmiĆØres des Focolari entre en contact avec le peuple Bangwa de Fontem, un village au cœur de la forĆŖt occidentale du Cameroun. Le but est humanitaire : soulager une population touchĆ©e par la malaria et autres maladies tropicales, dont la mortalitĆ© infantile s’élevait Ć  90%. Avec l’aide de nombreuses personnes et avec les Bangwa, un hĆ“pital est construit, une Ć©cole, une Ć©glise, beaucoup de maisons… et naĆ®t la premiĆØre citĆ© pilote des Focolari en Afrique. Chiara Lubich visite Fontem en juin 1966. Des annĆ©es plus tard elle rappellera ce voyage devant 8.000 membres du mouvement rĆ©unis Ć  Buenos Aires en avril 1998 :”Je me trouvais Ć  Fontem, quand la citĆ©-pilote n’existait pas encore, alors qu’elle est grande maintenant. Il y a, je ne sais plus combien de maisons… ƀ l’époque il n’y avait encore rien, juste une forĆŖt où vivait une tribu. Alors, dans une clairiĆØre la tribu a organisĆ© une grande fĆŖte en mon honneur (…). naturellement une fĆŖte avec les caractĆ©ristiques du pays ; il y avait toutes les femmes du Fon, du roi, qui dansaient, etc. Et dans cette vallĆ©e en forme de cirque, au milieu de ce peuple venu me remercier de leur avoir envoyĆ© les premiers focolarini mĆ©decins, j’ai eu la sensation que Dieu prenait cette foule dans une unique Ć©treinte, mĆŖme s’ils n’étaient pas chrĆ©tiens ; en effet la majeure partie Ć©tait animiste. je me suis dit : ā€œIci, Dieu prend dans une unique Ć©treinte tout le monde. ā€œC’est un peu comme Ć  Cova da Iria, au Portugal, où cette fois-lĆ  le soleil, qui semblait se prĆ©cipiter sur la terre, enveloppait tous les tĆ©moins. Ici c’est Dieu qui enveloppe tout le monde”. De retour de ce premier voyage, Chiara rĆ©pond ainsi aux jeunes focolarini de l’école de formation Ć  Loppiano (Italie) : Ā« Nous, Occidentaux, nous avons des idĆ©es absolument arriĆ©rĆ©es qui ne sont plus adaptĆ©es Ć  notre temps si nous ne nous libĆ©rons pas de la mentalitĆ© occidentale car elle est la moitiĆ©, le tiers, le quart de la mentalitĆ© par rapport au monde. Il existe par exemple en Afrique, une culture sans pareil, splendide, d’une grande profondeur ! Il faudrait parvenir Ć  une rencontre de cultures. Nous ne sommes pas complets si “nous ne sommes pas humanitĆ©”. Nous sommes humanitĆ© si “nous avons en nous” toutes les cultures Ā». ƀ l’occasion d’un autre voyage en Afrique en 1992, en se rĆ©fĆ©rant Ć  l’inculturation, Chiara affirme : Ā« Avant tout, l’arme puissante est celle de “se faire un”. Cela signifie aborder l’autre en Ć©tant complĆØtement vide de nous-mĆŖmes pour entrer dans sa culture, le comprendre et le laisser s’exprimer jusqu’Ć  le comprendre en toi. Lorsque tu l’as compris, c’est alors qu’un dialogue avec lui pourra commencer et tu pourras lui transmettre le message Ć©vangĆ©lique, Ć  travers les richesses qu’il possĆØde dĆ©jĆ . “Se faire un”, que l’inculturation demande, consiste Ć  entrer dans l’Ć¢me, dans la culture, dans la mentalitĆ©, dans la tradition, dans les coutumes [de l’autre, ndr], le comprendre et faire Ć©merger les semences du Verbe Ā». Un autre moment marque une Ć©tape importante pour le mouvement dans la marche vers le dialogue avec les autres croyances. Lorsqu’en 1977 on remet Ć  Chiara le Ā« Prix Templeton, pour le progrĆØs de la religion Ā». Elle le raconte, toujours en 1998, Ć  Buenos Aires : Ā« Nous Ć©tions Ć  Londres, Ć  la Guildhall… et on m’avait demandĆ© de tenir un discours dans cette grande salle ; il y avait lĆ  des gens de toutes les religions… Et lĆ  un phĆ©nomĆØne du mĆŖme genre s’est produit : j’ai eu l’impression que Dieu enveloppait, prenait dans une unique Ć©treinte tout ce monde… Ā». En 2000 Chiara visite Fontem pour la derniĆØre fois. Elle est intronisĆ©e ā€œMafua Ndemā€ (Reine au nom de Dieu) par les Fon au nom du peuple. C’est premiĆØre fois qu’une femme Ć©trangĆØre et Ā« blanche Ā» fait partie du peuple Bangwa. A sa mort (2008), on cĆ©lĆØbrera ses funĆ©railles en tant que reine. Pendant l’école des religions traditionnelles organisĆ©e par le premier focolarino bangwa qui prĆ©cĆØde les funĆ©railles, les focolarini sont introduits dans la Ā« forĆŖt sacrĆ©e Ā» (lefem). C’est un signe fort d’appartenance Ć  ce peuple. Ces jours-lĆ , Maria Voce (actuelle prĆ©sidente des Focolari), est reconnue Ā« successeur du trĆ“ne Ā». En Afrique les Ā« Ć©coles d’inculturation Ā» surgissent pour approfondir la connaissance des diverses cultures. Mais aussi en Asie (aux Philippines), et en d’autres points de la planĆØte se dĆ©veloppent les contacts avec d’autres peuples liĆ©s aux religions traditionnelle : comme en AmĆ©rique Latine, où se dĆ©roulent les mariapolis avec des personnes du peuple Aymara (Bolivie et PĆ©rou); et en Nouvelle ZĆ©lande avec les aborigĆØnes maori. Une spiritualitĆ© en somme, qui vise non seulement Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens mais, par le dialogue, Ć  celle de la famille humaine. Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaine de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara et les religionsĀ : ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Il voudrait mettre en Ć©vidence, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religions non chrĆ©tiennes

HaĆÆti: Vers une culture de la rencontre

AprĆØs une annĆ©e de prĆ©paration Ć  distance, sur internet, cinq experts provenant de diffĆ©rents pays (Argentine, PĆ©rou et Cuba) sont arrivĆ©s Ć  HaĆÆti avec quelques jours d’avance sur le dĆ©but du sĆ©minaire, pour connaĆ®tre et s’immerger dans la rĆ©alitĆ© du peuple et de l’Église locale. “Nous avons visitĆ© Radio TĆ©lĆ© Soleil – racontent-ils – qui retransmet depuis un siĆØge provisoire Ć  Port-au-Prince, vu que l’édifice de l’ArchevĆŖchĆ©, où se trouvait leur siĆØge, a Ć©tĆ© dĆ©truit par le sĆ©isme. Certains collaborateurs sont malheureusement morts dans cette catastrophe. C’est la radio la plus importante de l’Église catholique, avec une couverture nationale. Nous avons aussi pu visiter le centre de la ville de Port-au-Prince, avec la cathĆ©drale encore dĆ©truite qui est comme un symbole de la douleur de ce peuple. C’était une expĆ©rience forte, qui nous a aidĆ©s les jours suivants Ć  nous comporter de faƧon plus adĆ©quate avec les personnes.” “De la vie de la Parole Ć  la nĆ©cessitĆ© de communiquer. Vers une vĆ©ritable culture de la rencontre.” Avec ce titre, le SĆ©minaire interdiocĆ©sain sur les Communications, organisĆ© par l’Office des Communications du CELAM, s’est dĆ©roulĆ© dans le DiocĆØse d’Anse-Ć -Veau et MiragoĆ¢ne (HaĆÆti) du 17 au 23 fĆ©vrier. Les 79 participants proviennent de huit des dix diocĆØses haĆÆtiens: Les Cayes, GonaĆÆves, Cap-HaĆÆtien, JĆ©rĆ©mie, Hinche, Port-au-Prince, Port-de-Paix et du diocĆØse qui hĆ©berge le congrĆØs. Le SĆ©minaire avait Ć©tĆ© demandĆ© par Mgr Pierre-AndrĆ© Dumas, Ć©vĆŖque d’Anse-Ć -Veau et MiragoĆ¢ne, et a Ć©tĆ© organisĆ© par une Ć©quipe de NetOne en AmĆ©rique latine (Latam), un rĆ©seau de communicateurs qui prennent l’inspiration de la spiritualitĆ© des Focolari. Le SĆ©minaire a dĆ©passĆ© les attentes: cinq journĆ©es intenses, empreintes de la “vision trinitaire” de la communication, avec la proposition de la vie de la Parole encore avant le mĆŖme Ć©vĆ©nement communicatif. Chaque jour, on commenƧait par un Ć©change d’expĆ©riences sur comment chacun avait essayĆ© de vivre la phrase de l’Évangile proposĆ©e le jour prĆ©cĆ©dent, ensuite une mĆ©ditation de la nouvelle phrase choisie pour ce jour. Les diffĆ©rents mĆ©dias, Ć  travers des explications thĆ©oriques et des moments d’ateliers spĆ©cifiques ont Ć©tĆ© abordĆ©s: radio, presse, théâtre, tĆ©lĆ©vision et internet. Le dialogue, les questions, les travaux de groupe ont Ć©tĆ© trĆØs suivis et compris. Les thĆØmes Ć©taient dĆ©veloppĆ©s en espagnol, les textes des PowerPoint et les thĆØmes Ć©crits Ć©taient en franƧais, avec la traduction en crĆ©ole… Mais la langue n’a Ć©tĆ© une barriĆØre pour personne! En conclusion, la messe cĆ©lĆ©brĆ©e par Mgr Pierre-AndrĆ© Dumas a Ć©tĆ© un vĆ©ritable moment de joie et d’émotion: on pouvait percevoir qu’un bout d’humanitĆ© renouvelĆ© s’était construit entre les participants durant ces cinq jours. “Pour nous – raconte le groupe de NetOne – c’était la possibilitĆ© de voir de faƧon nouvelle ce merveilleux peuple, qui souvent n’est pas prĆ©sentĆ© de cette maniĆØre par les mĆ©dias de nos pays. Nous avons Ć©tĆ© conquis par la simplicitĆ©, la joie, l’enthousiasme et l’espĆ©rance des HaĆÆtiens. Nous nous sommes rendu compte que nous sommes une unique famille, dans laquelle nous vivons comme des frĆØres la rĆ©ciprocitĆ© entre l’AmĆ©rique latine et les CaraĆÆbes. Nous sommes partis d’HaĆÆti avec la conscience d’avoir reƧu beaucoup plus que ce que nous avons donnĆ©.”

BrĆ©sil, c’est parti !

BrƩsil: un focolare dans le Morro

Ā«Le 23 fĆ©vrier dernier – Ć©crivent les focolarini de Florianópolis – avec des reprĆ©sentants de la communautĆ© et la prĆ©sence de l’archevĆŖque Mgr. Wilson Tadeu Jƶnck, nous avons organisé  une cĆ©rĆ©monie toute simple et fraternelle pour rendre officiel notre transfert du focolare masculin dans la favela du Morro (favela) Mont Serrat, Ć  la pĆ©riphĆ©rie de la villeĀ Ā». Mgr. Wilson a bĆ©ni le nouveau focolare puis a cĆ©lĆ©brĆ© la messe dans la chapelle de la communautĆ© locale, Don Wilson Groh, prĆŖtre volontaire du mouvement concĆ©lĆ©brait. L’archevĆŖque a souhaitĆ© que la vie des focolarini « soit un tĆ©moignage de saintetĆ© comme Dieu est saintĀ Ā». On sentait la joie de cheminer avec l’Eglise d’aujourd’hui, qui Ć  travers les pape FranƧois « continue Ć  nous inviter Ć  aller Ć  la rencontre de l’humanitĆ© – ajoute KelesĀ Lima – Ć  ĆŖtre proche des gens, spĆ©cialement des plus pauvresĀ Ā». Ā«Pour nous qui avons le charisme de l’unitĆ© – affirme Lucival Silva– nous sentons l’importance d’être prĆ©sents pour faire notre part, de concert avec les forces qui travaillent dĆ©jĆ  dans l’Eglise locale et dans le Morro, en essayant d’être des constructeurs de « pontsĀ Ā» qui unissent les personnes de la ville, sĆ©parĆ©es souvent par des murs d’indiffĆ©rence entre celles des classes moyennes, riches et celles plus pauvresĀ Ā». La joie se lisait clairement dans les yeux des focolarini engagĆ©s dans cette aventure et de la communautĆ© locale du mouvement. C’était comme si on reprenait un morceau d’histoire des Focolari lorsque Chiara Lubich avec le premier groupe Ć  Trente a commencĆ© par les pauvres, jusqu’à comprendre que « toutes les personnes sont candidates Ć  l’unité ». Don Wilson Groh, prĆŖtre volontaire du mouvement, depuis des annĆ©es habite et travaille dans le Morro en rĆ©alisant beaucoup d’initiatives. Francisco Sebok, , un des focolarini, travaille avec lui dans un projet qui aide les jeunes et adolescents Ć  sortir du trafic de drogue, dans un quartier dominĆ© par les trafiquants. Fabrizio Lucisano travaille dĆ©jĆ  depuis quelque temps comme mĆ©decin, dans l’unitĆ© de soins de la commune de MorroĀ ; et KelesĀ Lima a commencĆ© un travail d’enseignant dans l’école pour enfants. L’équipe est complĆØte avec Lucival Silva, Miguel Becker et Arion Góes, deux focolarini mariĆ©s de ces derniĆØres annĆ©es qui, mĆŖme s’ils habitent dans leur famille respective, seront d’un grand soutien pour la nouvelle expĆ©rience. La maison en location est modeste, elle ressemble aux autres du coin, mĆŖme si elle garde la touche harmonieuse typique des focolari. « Elle a plu Ć  tout le monde, dit Francisco avec le sourireĀ ; de fait, mĆŖme avec peu de moyens, nous avons essayĆ© de la dĆ©corer avec goĆ»t. Pour l’instant elle a deux chambres, une salle, une cuisine et une salle de bain. Mais les propriĆ©taires sont en train de construire une partie nouvelle, au dessus, et dans quelques mois on pourra la louer, nous aurons ainsi un endroit plus rĆ©servĆ© pour la vie quotidienne de notre petite communautĆ©, et nous pourrons laisser toute la partie du dessous publique,Ć  la disposition et utilisation des gensĀ Ā». « Nous sommes conscients que nous ne rĆ©soudrons pas le problĆØme social du BrĆ©sil ni d’une ville – affirme Lucival – et mĆŖme pas de cette favelaĀ ; mais cette expĆ©rience peut ĆŖtre un signe de notre mouvement pour l’Eglise et la sociĆ©tĆ©, pour dire que nous voulons cheminer avec tout le monde, riches et pauvres, pour contribuer Ć  rĆ©aliser le testament de JĆ©sus Ā ā€˜que tous soient un’ ». « En 1993 – se souvient Fabrizio – Chiara Lubich avait donnĆ© au focolare masculin de Florianópolis le nom de ā€˜Emmaüs’, et elle Ć©crivaitĀ : ā€˜LĆ  où JĆ©sus Ć©tait entre les disciples, symbole de JĆ©sus au milieu, expliquant les Ć©critures… ». Nous avons voulu placer ce souhait de Chiara Ć  l’entrĆ©e du focolare pour se le rappeler toujoursĀ Ā».

BrĆ©sil, c’est parti !

Bangui: dƩpasser la peur

Deux heures du matin, le 5 dĆ©cembre 2013. Les habitants de Bangui, capitale de la RĆ©publique centrafricaine, sont rĆ©veillĆ©s par des dĆ©tonations d’armes lourdes. Dans les rues, une immĆ©diate dĆ©bandade collective vers une espĆ©rance de salut pour soi-mĆŖme et pour ses proches.

Ejovie et Amandine sont deux Gen3 (filles du Mouvement des Focolari qui s’engagent Ć  vivre l’idĆ©al de l’unitĆ©). Elles racontent le dĆ©sarroi de ces heures et des jours suivants, mais aussi la dĆ©cision de ne pas cĆ©der Ć  la peur, malgrĆ© leur jeune Ć¢ge:

“Avec ma famille, nous avons commencĆ© Ć  courir vers le grand SĆ©minaire – Ć©crit Ejovie – avec tous ceux qui fuyaient dans la mĆŖme direction. Dans la foule, j’ai vu une maman, son bĆ©bĆ© sur le dos, son bagage sur la tĆŖte, et d’autres petits enfants; l’un d’eux ne rĆ©ussissait pas Ć  courir et pleurait, et la maman allait lentement parce qu’elle Ć©tait malade. Personne ne s’arrĆŖtait pour l’aider. Une voix m’a empĆŖchĆ© de poursuivre. J’ai pris le petit garƧon par la main, mĆŖme si j’étais un peu prĆ©occupĆ©e parce que j’avais perdu ma famille de vue.”

Le geste d’Ejovie n’est pas passĆ© inaperƧu: en effet, deux autres jeunes se sont arrĆŖtĆ©s pour aider la femme et ses enfants Ć  atteindre un institut religieux, où ils ont trouvĆ© refuge. Les sachant en sĆ©curitĆ©, Ejovie s’est finalement dirigĆ©e vers le SĆ©minaire, où elle a pu retrouver les siens.

Amandine aussi trouve refuge au SĆ©minaire, avec sa famille. “Nous nous sommes installĆ©s dans une salle avec d’autres familles – raconte la jeune fille. Il fallait dormir par terre, sur un linge, mais j’ai pensĆ© que, dans cette situation aussi, je pouvais continuer Ć  aider les personnes proches de moi. Nous sommes beaucoup, mais nous partageons tout: la nourriture et les autres biens. Un jour, je suis sortie pour laver les vĆŖtements de ma famille. J’avais terminĆ©, lorsqu’une femme Ć¢gĆ©e est arrivĆ©e et m’a demandĆ© de laver son habit. Je voulais refuser, je me sentais fatiguĆ©e. Ensuite, j’ai Ć©coutĆ© la rĆ©ponse dans mon cœur: “Cette femme pourrait ĆŖtre ma mĆØre. Si je refuse de laver son vĆŖtement, qui le lavera?” L’amour, pour ĆŖtre vrai, doit ĆŖtre concret. J’ai lavĆ© le vĆŖtement et l’ai mis Ć  sĆ©cher au soleil avec les autres. Elle m’a remerciĆ©e: “Que Dieu ajoute une annĆ©e Ć  ta vie, ma fille!Ā» Difficile d’exprimer mon bonheur!”

Ejovie et Amandine sont engagĆ©es dans une campagne de sensibilisation Ć  l’hygiĆØne, promue par l’UNICEF et par d’autres ONG dans le contexte de la guerre. “Nous avons saisi cette occasion pour aider les personnes qui ont tout perdu. Nous avons aussi expliquĆ© l’art d’aimer, l’amour envers le prochain. Nous voyons que tous souffrent Ć©normĆ©ment Ć  cause de la guerre: il y a beaucoup de haine, on cherche la vengeance. Nous sentons, cependant, qu’il faut aider et aimer tout le monde, nos ennemis aussi, et que, seulement en pardonnant, nous pouvons commencer Ć  reconstruire la paix.”

BrĆ©sil, c’est parti !

Ukraine: Journal de Kiev

Ā«La situation paraĆ®t relativement calme Ć  Kiev, les violences se sont dĆ©placĆ©es en CrimĆ©e, où la Russie a d’énormes intĆ©rĆŖts Ć©conomico-militaires… il existe une grande incertitude Ć  Kiev et dans toute l’Ukraine. On sent l’émotion fracassante d’un moment historique pour l’Europe, mĆŖme si l’on ne sait pas bien ce qui pourra arriver durant les prochains mois… les gens ont de la difficultĆ© Ć  mettre de cĆ“tĆ© ce qui sert pour survivre.

… Les factions prĆ©sentes dans le pays ne sont pas si uniformes qu’on pourrait le penser – russes, cosaques, tatares, slaves ukrainiens, polonais… – et en plus divisĆ©s en cultes multiples et souvent en conflit entre eux. Il ne faut pas s’étonner alors des rĆ©cents embrasements nationalistes et de filon russe qui trouvent leur origine dans des rĆ©pressions brutales et de violentes reprĆ©sailles qui se succĆØdent tous les dix ou vingt ans.

Une nuit place Maidan. MalgrĆ© le froid, les milliers de jeunes rĆ©volutionnaires n’ont pas abandonnĆ© leur tente. Un mausolĆ©e Ć  ciel ouvert, dĆ©sormais.

J’arrive sur la place lorsque le soir est dĆ©jĆ  tombĆ©. Dans les rues on vit dans une atmosphĆØre surrĆ©elle de silence, les voitures sont presque absentes, on ne voyait mĆŖme pas l’ombre d’un policier…

VoilĆ  l’endroit où ont Ć©tĆ© tuĆ©s les premiers jeunes, frappĆ©s par des tireurs cachĆ©s sur les toits des bĆ¢timents du gouvernement plus que par les forces de l’ordre. Partout des bougies allumĆ©es et des fleurs dĆ©posĆ©es là…

De lĆ  les jeunes, avec leur dĆ©termination, ontĀ  provoquĆ© la chute du prĆ©sident. Le pays est en tout cas divisĆ© en deux, cependant cette foule – fertilisĆ©e par le sang des martyrs – ne semble pas dĆ©cidĆ©e Ć  reculer d’un centimĆØtre.

Il fait froid, on se serre autour du feu, on boit quelque chose de chaud offert par les chevaliers de Malte, la Croix Rouge, des volontaires de toute sorte…

Maidan vibre pour la CrimĆ©e. Le calme du centre de Kiev est Ć©branlĆ© par les nouvelles inquiĆ©tantes venant de la CrimĆ©e. Les opinions sont diverses mais l’espoir d’une Ukraine libre et indĆ©pendante ne meurt pas… aprĆØs un appel lancĆ© sur le rĆ©seau social network, la population s’est mise Ć  nettoyer le grand parc devant le parlement, comme la place Maidan et ses alentours. Hommes, femmes, personnes Ć¢gĆ©es et enfants se sont engagĆ©s Ć  effacer les traces de la longue bataille de Kiev. Une journĆ©e passĆ©e Ć  suivre les nouvelles provenant de la CrimĆ©e…

Actuellement la diplomatie est Ć  l’œuvreĀ : on met son espoir dans la mĆ©diation de l’Union europĆ©enne et de l’ONU. « Est-ce possible qu’on ne puisse pas imaginer une Ukraine qui ne soit ni russe ni amĆ©ricaine, mais uniquement elle-mĆŖmeĀ ?Ā Ā» me dit une des doctoresses qui depuis une semaine prodigue des soins aux blessĆ©s et malades de la place Maidan, Ć  l’hĆ“pital de campagne improvisĆ© dans l’hĆ“tel Ukraine.

Evidemment la situation est grave, et on a conscience, peut-ĆŖtre plus encore qu’hier, que sur cette place symbolique est en train de se jouer d’une certaine maniĆØre le futur de l’Europe…

Mais les gens de Maidan restent dans le cœur, avec ses limites et ses fleurs. Les gens normaux, ceux qui aujourd’hui, par centaines de milliers, ont voulu voir l’endroit du martyr d’une centaine de ses fils. C’est pour ces gens-lĆ  que l’Europe doit intervenir. Avec la diplomatie. Les armes ont fait leur temps dans la solution des conflitsĀ».

Michele Zanzucchi

SourceĀ : CittĆ  Nuova

Ā 

BrĆ©sil, c’est parti !

Instruments de Son amour

Nouvelle musique entre nous “Lorsque j’ai connu l’Évangile, j’ai compris que je devais aimer. Par qui commencer? Par ma professeure de musique, que je ne supportais pas. En classe, j’avais dit Ć  plusieurs reprises ce que je pensais d’elle et, pour cette raison, elle avait convoquĆ© ma mĆØre plusieurs fois et s’était plainte de moi. Un jour, aprĆØs le cours, j’ai demandĆ© Ć  lui parler. Croyant que je voulais contester la note qu’elle m’avait donnĆ©e, elle ne voulait pas me recevoir. Je lui ai rĆ©pondu que je souhaitais seulement lui demander pardon et que j’avais compris que, dans la vie, nous pouvons essayer d’aimer tout le monde. MĆŖme si au dĆ©but elle m’a mal comprise, j’ai continuĆ© Ć  lui parler de moi, de mon nouveau rapport avec Dieu, mĆŖme en sachant qu’elle n’est pas croyante. Notre entretien s’est poursuivi et j’étais vraiment heureuse. Depuis, nous avons Ć©tabli un bon rapport, et je dĆ©couvre en elle beaucoup de choses positives que je n’imaginais pas auparavant.” (Veronica, RĆ©publique TchĆØque) La beautĆ© d’aller Ć  contre-courant “Je travaille dans un salon de beautĆ©, avec d’autres coiffeuses et esthĆ©ticiennes. Le salon est toujours plein de clientes. Il y a beaucoup de bavardages, parfois il arrive mĆŖme d’entendre des plaintes ou des disputes. J’essaye de vivre ici aussi ce que j’ai appris de l’Évangile. J’aide une collĆØgue qui fait seule un travail difficile, je tends le sĆØche-cheveux Ć  une autre. Lorsqu’il fait trop chaud, je prĆ©pare quelque chose Ć  boire pour tout le personnel. Il arrive parfois que des femmes riches entrent, accompagnĆ©es d’une domestique, et la laissent dehors, malgrĆ© la chaleur. Alors je les fais entrer au frais et leur offre Ć  boire. Quelques fois, certaines me regardent avec curiositĆ©, dans le salon il n’est pas habituel de faire cela. Mais l’Évangile me donne le courage d’aller Ć  contre-courant. Et puis je vois que personne ne m’a fait de remarques. L’amour silencieux ne dĆ©range pas.” (Razia, Pakistan) Social Ice Cream “Une glace pour se connaĆ®tre: l’annĆ©e derniĆØre, la formule avait plu! Les habitants de notre rue s’étaient rĆ©unis autour d’une glace. Cette annĆ©e, nous avons dit: pourquoi ne pas Ć©largir l’initiative Ć  toutes les familles du quartier? Des familles provenant de diffĆ©rents pays y vivent. Nous sommes tous trĆØs occupĆ©s et toujours pressĆ©s. Pourtant, il suffit de peu pour se connaĆ®tre, Ć©changer quelques mots, instaurer de nouveaux rapports de voisinage. Alors que nous invitions personnellement chaque famille en faisant du porte Ć  porte, on ressentait la curiositĆ© et l’envie de se connaĆ®tre. Plus de soixante personnes de tous Ć¢ges sont venues Ć  la soirĆ©e, qui s’est tenue dehors dans notre rue. En plus de la glace, chacun a voulu apporter quelque chose Ć  partager, dans un climat d’amitiĆ©, soulignĆ© par une musique de fond, un choix de mĆ©lodies des diffĆ©rentes ethnies des participants. Depuis lors, dans la rue ou dans les magasins, nous nous saluons chaleureusement et avec complicitĆ©. Nous avons quelque chose en commun. Nous nous connaissons mieux, nous partageons les nouvelles, bonnes ou mauvaises. Un de nos voisins, lorsqu’il a appris que quelques familles avaient besoin de meubles, a offert sa salle Ć  manger, encore en excellent Ć©tat. Il a suffi d’une glace pour crĆ©er une petite communautĆ©.” (Vince et Maria, Canada) De ā€œUna Buona Notizia,ā€, CittĆ  Nuova Editrice, Roma 2012,

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara Lubich et les religions: Indouisme

Natalia Dallapiccola, tĆ©moin des dĆ©buts du mouvement des focolari Ć  Trente et le dr. Aram, reprĆ©sentant hindou, un des prĆ©sidents d’alors de la WCRP (ConfĆ©rence Mondiale des Religions pour la Paix, Ć  laquelle participent aussi les Focolari) se trouvent parmi les protagonistes de ce dialogue. Depuis le dĆ©cĆØs du dr. Aram, la Shanti Ashram, de concert avec diffĆ©rents reprĆ©sentants du gandhisme dans l’État du Tamil Nadu, a invitĆ© Chiara Lubich en Inde en janvier 2001, lui attribuant le prix Defender of Peace 2000. La motivation de ce prix mentionne ce qui suitĀ : « c’est infatigablement que Chiara Lubich a tenu le rĆ“le de semeuse de paix et d’amour entre tous les hommes, renforƧant continuellement de cette maniĆØre le cadre fragile de paix qui permet le dĆ©veloppement de la prospĆ©ritĆ©, du bien-ĆŖtre, de la culture et de la spiritualitĆ© dans le monde. Ā» Lors de la cĆ©rĆ©monie, Ć  laquelle participaient quelque 500 personnes, hindoues ou d’autres religions, Chiara a parlĆ© de son expĆ©rience spirituelle, relevant des Ć©lĆ©ments communs Ć  l’Évangile et Ć  l’écriture hindoue. « Je suis venue ici pour connaĆ®tre, gardant le plus possible le silence – Ć©crit-elle dans son journal Ć  propos de ces journĆ©es – J’ai trouvĆ©, au dessus de toutes les rĆØgles, la tolĆ©rance, l’amourĀ : il yĀ  a sans doute place pour notre dialogueĀ !Ā Ā» Par la mĆŖme occasion, la professeur. Kala Acharya, de l’institut culturelĀ Somaiya Sanskriti Peetham, profondĆ©ment touchĆ©e par Chiara, a dĆ©cidĆ© d’organiser, en peu de jours, une rencontre au Somaiya College de Bombay, Ć  laquelle quelque 600 personnes participeront. Ces Ć©vĆ©nements ont marquĆ© le commencement du dialogue avec des groupes hindous de Mumbai et deĀ Coimbatore. Mumbai a vu la naissance d’un dialogue profond avec des professeurs d’universitĆ©. Pour continuer dans cette voie, il a Ć©tĆ© dĆ©cidĆ© de tenir des symposiums au niveau acadĆ©mique.Ā Le premier s’est tenu en 2002 Ć  Rome sur le thĆØme ā€œLe Bhakti et l’AgapĆ© comme voie de l’amour vers Dieu et vers les frĆØresā€. La professeur Kala Acharya, a dĆ©fini la rencontre comme « Une profonde expĆ©rience spirituelleĀ Ā». Chiara Lubich s’est Ć  nouveau rendueĀ en Inde enĀ 2003.Ā  Dans le centre de la culture Bharatiya Vidya Bhavan Indien Natalia Dallapiccola se concentre sur un aspect de l’art de l’amour trouvĆ© dans l’Evangile, «être unĀ» avec l’autre, comme un dialogue clĆ©, citation Chiara. Elle se concentre sur l’un des aspects de l’art d’aimer dĆ©couvert dans l’Évangile, « se faire unĀ Ā» avec l’autre, comme clĆ© du dialogue: « Au moment où nous rencontrons l’autre – explique Chiara – Ā il convient que nous nous placions sur le mĆŖme plan, quel qu’il soit. Et cela exige de se dĆ©tacher de tout, y compris des richesses qui sont propres Ć  notre religion. Dans le mĆŖme temps, il convient de faire le vide en nous, pour laisser au frĆØre la libertĆ© d’exprimer sa pensĆ©e et pour pouvoir le comprendre. Cette attitude est Ā indispensable, et elle comporte deux effetsĀ : elle nous aide pour notre inculturation dans le monde du frĆØre, pour en connaĆ®tre le langage, la culture, la foi etc. et ensuite elle permet de prĆ©disposer le frĆØre Ć  l’écoute. On passe ainsi Ć  l’ « annonce respectueuseĀ Ā» dans laquelle, par loyautĆ© devant Dieu et sincĆ©ritĆ© vis-Ć -vis du prochain, en respectant toujours la pensĆ©e de l’autre – nous disons ce que nous pensons et ce que nous croyons sur la question posĆ©e, sans rien imposer, sans vouloir conquĆ©rir qui que ce soit Ć  nos idĆ©esĀ Ā». Ā ā€œC’est le dĆ©but d’un parcours qui nous mĆØnera loinā€ – a commentĆ© le professeur Dave, prĆ©sident honoraire de l’institution.. Cette expĆ©rience de dialogue corrobore ce que Jean-Paul II avait dit, justement en Inde: ā€œĆ€ travers le dialogue, nous faisons en sorte que Dieu soit prĆ©sent au milieu de nous pour que, tandis que nous nous ouvrons l’un l’autre dans le dialogue, nous nous ouvrions aussi Ć  Dieu. Et le fruit en est l’union entre les hommes et l’union des hommes avec Dieuā€ (Jean-Paul II, Discours aux reprĆ©sentants des diffĆ©rentes religions de l’Inde, Madras, 5 fĆ©vrier 1986)Ā». Le dialogue avec les mouvements du gandhisme qui, depuis le dĆ©but, caractĆ©rise cette expĆ©rience, continue Ć  Coimbatore où, chaque annĆ©e, depuis aoĆ»t 2001, se succĆØdent des tables rondes qui abordent et approfondissent des aspects spirituels et humains dans les deux perspectives : celle du gandhisme et celle de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. La collaboration concerne aussi des projets sociaux et en particulier la formation Ć  la paix des nouvelles gĆ©nĆ©rations. On croĆ®t surtout dans la connaissance rĆ©ciproque et un rapport de vraie fraternitĆ© se crĆ©e entre tous. Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaine de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara et les religionsĀ : ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Il voudrait mettre en Ć©vidence, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religions non chrĆ©tiennes. On prĆ©voit la participation de personnalitĆ©s religieuses des Hindou. Pour approfondir: Video: Minoti Aram http://vimeo.com/88062756 ā€œLe voyage vers l’unitĆ© de l’humanitĆ©ā€ ā€œMumbai, hindous et chrĆ©tiens en dialogueā€ Minoti Aram, pionniĆØre du dialogue interreligieuxā€

BrĆ©sil, c’est parti !

Sicile: d’un ā€œQuartier Xā€ Ć  un ā€œQuartier Nouveauā€

Ā«Nous sommes mariĆ©s depuis plusieurs annĆ©es et nous avons trois enfants. Il y a quelques annĆ©es, nous devions dĆ©mĆ©nager, et pour ĆŖtre cohĆ©rents avec notre choix de vieĀ Ā» – marquĆ© par la fraternitĆ© – « nous avons choisi d’aller habiter dans un quartier pauvre, dĆ©muni de tout. Nous voulions partager, spĆ©cialement avec les derniers, les problĆØmes et les besoins qui se prĆ©sentaient Ć  eux chaque jourĀ Ā».

Gela, depuis 1987, est connue pour sa forte prĆ©sence de criminalitĆ© organisĆ©e, accompagnĆ©e de violence et d’homicides. Peur et prĆ©occupations engendrent l’indiffĆ©rence et la fermeture, et chacun est amenĆ© Ć  vivre isolĆ© entre les quatre murs de chez lui. Le Quartier Fondo Iozza est le nouveau domicile de la famille. Rues Ć©troites, pleines de boue, sans Ć©clairage public… Un changement est nĆ©cessaire. Rosa et Rocco comprennent qu’il doit partir d’eux-mĆŖmes.

Une nuit, au cours d’un orage, le tĆ©lĆ©phone sonne. Quelques garages Ć©taient sous les eaux et une menuiserie risquait d’être noyĆ©e dans l’eau et les ordures. Le propriĆ©taire, un voisin, Ć©tait dĆ©sespĆ©rĆ©. « Je me suis aventurĆ© dans la boue avec la voitureĀ Ā» explique Rocco. « Cette nuit-lĆ  nous avons travaillĆ© jusqu’à cinq heures du matin, en faisant tout notre possible pour Ć©vacuer l’eau des locaux et encourager le propriĆ©taire de la menuiserieĀ ; d’autres sont venus donner un coup de main, la solidaritĆ© a commencĆ© Ć  se frayer un chemin et petit Ć  petit nous avons eu la sensation que la situation s’était dĆ©bloquĆ©eĀ : si nous n’étions pas intervenus, les dommages auraient Ć©tĆ© plus grandsĀ Ā».

Avec les familles du quartier on commence Ć  discuter sur des problĆØmes variĆ©s: les conduites des eaux usĆ©es qui n’existent pas ce qui occasionne les maladies graves, la condition des routes et du rĆ©seau d’eau. « Nous avons rĆ©ussi Ć  dialoguer parce qu’avant nous avons cherchĆ© le rapport entre les diffĆ©rentes familles – dĆ©clare Rose – et cette expĆ©rience nous a menĆ©s Ć  voir de maniĆØre diffĆ©rente ces mĆŖmes problĆØmes avec les administrations.Ā  Nous avons rĆ©ussi avec le temps Ć  passer de la logique de la protestationĀ  Ć  celle du dialogue avec les diffĆ©rents maires qui Ć  partir de ce moment-lĆ  Ć©taient plus disponibles Ć  collaborerĀ Ā».

Un comitĆ© naĆ®t et Rocco est nommĆ© prĆ©sident, grĆ¢ce Ć  la confiance conquise « sur placeĀ Ā». Premier objectifĀ : redonner espoir aux personnes dĆ©couragĆ©es par les promesses qui n’ont pas abouti. Lentement chacun s’est dĆ©couvert « un sujet politiqueĀ Ā», justement grĆ¢ce Ć  la participation active Ć  la solution des problĆØmes. Cela n’est pas restĆ© inaperƧu et le groupe obtient le dĆ©blocage de fonds pour l’assainissement du quartier.

A Fondo Iozza, avant appelĆ© « Quartier XĀ Ā», beaucoup de choses ont changé : le rĆ©seau d’eau potable et d’eaux usĆ©es est fait, comme la connexion au gaz et l’éclairage public. On arrive mĆŖme Ć  la rĆ©alisation d’infrastructures secondaires (l’église paroissiale, le secteur sportif, un centre social pour « vivreĀ Ā» la communautĆ© qui est en train de se former). Rebaptisé   « Nouveau QuartierĀ Ā», il est reconnu comme un quartier « piloteĀ Ā», où chaque jour un pas en avant se fait pour humaniser le territoire qu’on habite.

Passages d’une conversassions, d’il y a quelques annĆ©es, de Rocco Goldini, diacre et inspecteur-chef de la police municipale de Gela, en Sicile, connu pour son engagement pour une citoyennetĆ© « activeĀ Ā». Un engagement qui mĆŖme aujourd’hui, aprĆØs sa disparition, continue Ć  donner des rĆ©sultats.

Source : Humanité Nouvelle online.

BrĆ©sil, c’est parti !

Le dĆ©fi de l’Eglise est la communion

La sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui a grand besoin du tĆ©moignage d’un style de vie d’où transparaisse la nouveautĆ© que le Seigneur JĆ©sus nous a donnĆ©eĀ : des frĆØres qui s’aiment mĆŖme dans la diffĆ©rence… ce tĆ©moignage fait naĆ®tre le dĆ©sir d’être entrainĆ©s dans la grande parabole de communion qu’est l’EgliseĀ Ā». Le pape FranƧois a saluĆ© de cette maniĆØre le 27 fĆ©vrier le groupe des Ć©vĆŖques amis du mouvement des Focolari reƧu en audience dans la salle ClĆ©mentine, au cours de leur congrĆØs annuel. Le pape Bergoglio a dĆ©fini « une bonne choseĀ Ā» la possibilitĆ© d’une « vie fraternelle ensemble, où partager les expĆ©riences spirituelles et pastorales dans la perspective du charisme de l’unité ». « En tant qu’évĆŖques – leur a-t-il dit – vous ĆŖtes appelĆ©s Ć  porter Ć  ces rencontres la respiration large de l’Eglise, et faire en sorte que ce que vous recevez ici s’étende au bĆ©nĆ©fice de toute l’EgliseĀ Ā». Citant la lettre apostolique Novo millennio ineunte de Jean Paul II, il a rappelĆ© le devoir de « faire de l’Eglise la maison et l’école de la communionĀ Ā» pour assurer « l’efficacitĆ© de tout engagement dans l’évangĆ©lisationĀ Ā». Il a ensuite soulignĆ© qu’il « faut promouvoir une spiritualitĆ© de la communionĀ Ā», la faire Ć©merger comme principe Ć©ducatif partout où se forme l’homme et le chrĆ©tienĀ Ā» et que « cultiver la spiritualitĆ© de communion contribue, en plus, Ć  nous rendre plus capables de vivre le chemin œcumĆ©nique et le dialogue interreligieuxĀ Ā». La salutation initiale a Ć©tĆ© adressĆ©e au nom de tous par Francis-Xavier Kovithavanij, archevĆŖque de Bangkok et modĆ©rateur du congrĆØs. Il a ensuite fait rĆ©fĆ©rence Ć  la constatation personnelle que « avec Chiara Lubich, en dĆ©couvrant JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ© comme le ā€˜super-amour’, nous avons un accĆØs toujours disponible Ć  la joie, Ć  la source de l’irradiation chrĆ©tienne dans le monde d’aujourd’huiĀ Ā». Comme tout un chacun, « dans la vie quotidienne nous rencontrons les souffrances, les problĆØmes, les Ć©checs, les contrastesĀ Ā», mais nous essayons de les assumer « comme unique occasion de ressembler au Christ… en faveur de son corps qu’est l’EgliseĀ Ā». Une longue file de poignĆ©es de main, de brefs Ć©changes personnels, suivis de la photo de groupe en fĆŖte, a conclu l’audience avec le pape FranƧois, laissant dans le cœur des participants un parfum de la collĆ©gialitĆ© vĆ©cue. Ces quelques jours, du 24 au 28 fĆ©vrier, passĆ©s au Centre mariapolis de Castel Gandolfo entre une soixantaine d’évĆŖques des quatre continents, se sont dĆ©roulĆ©s sous le titre de « la rĆ©ciprocitĆ© de l’amour parmi les disciples du ChristĀ Ā». Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a offert une rĆ©flexion sur ce thĆØme central de la spiritualitĆ© des Focolari, qui a Ć©tĆ© suivie d’un dialogue intense avec commentaires et tĆ©moignages. TrĆØs apprĆ©ciĆ©es aussi les voix des laĆÆcs et en particulier celles d’une famille et d’un groupe vivace de jeunes. Deux tables rondes ont facilitĆ© une rĆ©flexion Ć  plusieurs voix sur deux thĆØmes cruciauxĀ : « Lignes ecclĆ©siologiques qui ressortent de la premiĆØre annĆ©e du pontificat du pape FranƧoisĀ Ā», avec le card. JoĆ£o Braz de Aviz, PrĆ©fet de la congrĆ©gation pour la vie consacrĆ©e et Mgr. Vincenzo Zani, secrĆ©taire de la congrĆ©gation pour l’éducation catholiqueĀ ; et « SynodalitĆ© et Primat, Ć  la lumiĆØre de l’enseignement et de la praxis du pape FranƧoisĀ Ā», avec le card. Kurt Koch, prĆ©sident du conseil pontifical pour la promotion de l’unitĆ© des chrĆ©tiens, Mgr. Brendan Leahy, Ć©vĆŖque de Limerick, Irlande, et Mgr. Christoph Hegge, Ć©vĆŖque auxiliaire de Münster, Allemagne. Les quatre journĆ©es romaines, immergĆ©es dans la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, furent aussi une occasion privilĆ©giĆ©e pour Ć©couter la voix et l’engagement des chrĆ©tiens des Ć©glises rĆ©pandues dans le monde avec leur problĆ©matique. Dimension qui a suscitĆ© l’intĆ©rĆŖt de nombreux mĆ©dias qui en ont amplifiĆ© la voix en recueillant les tĆ©moignages des Ć©vĆŖques prĆ©sents – spĆ©cialement de ceux qui venaient de pays marquĆ©s par la guerre, l’instabilitĆ© politique, Ć©conomique et sociale – et l’expĆ©rience faite de la « collĆ©gialitĆ© affective et effectiveĀ Ā». Victoria Gomez Voir vidĆ©o audience et articles sur le sujet

BrĆ©sil, c’est parti !

Suisse: musulmans, chrƩtiens et famille

Des mĆ©lodies orientales, les versets du Coran et le Notre PĆØre chantĆ©s, une traduction en turc…Tout contribuait, au cours de la rencontre qui s’est dĆ©roulĆ©e le 9 fĆ©vrier au Centre Eckstein (Baar, Suisse), Ć  crĆ©er une atmosphĆØre chaleureuse et accueillante. Les 90 participants, chrĆ©tiens et musulmans, ont rĆ©pondu Ć  l’invitation du Mouvement des Focolari pour approfondir ensemble les valeurs de la Ā famille, en tant que cellule sur laquelle repose la sociĆ©tĆ©.

Même si elles habitent en Suisse,  plusieurs, parmi les personnes présentes, ont leurs racines ailleurs: Tunisie, Maroc, Algérie, Madagascar, Albanie, Kosovo, Iran, Syrie, Somalie, Turquie, Egypte, Sénégal et Sri Lanka.

La projection de quelques extraits d’une confĆ©rence de Chiara Lubich introduit le sujetĀ : elle y raconte les origines du Mouvement durant la Seconde Guerre mondiale et prĆ©cise le lien qui existe, dans la langue italienne, entre les mots ā€œfocolareā€ et ā€œfamilleĀ Ā». En s’ouvrant aux diffĆ©rentes religions et cultures, la « familleĀ Ā» des Focolari a crƩƩ un espace d’unitĆ© et de dialogue entre personnes de diverses confessions chrĆ©tiennes et fidĆØles d’autres religions.

Les tĆ©moignages, parfois douloureux, des personnes prĆ©sentes, ont exprimĆ© des difficultĆ©sĀ : celle de l’intĆ©gration dans un pays Ć©tranger, comme cette jeune algĆ©rienne abandonnĆ©e par son mari aprĆØs deux ans de mariage; ou bien, dans un autre domaine, celle de ce couple suisse dont l’un des trois fils est tombĆ© dans les filets de la drogue, ou celle de ces jeunes parents qui perdent leur premier enfant… ou encore celle de ce jeune Ć©gyptien qui a dĆ» quitter son pays d’origine et sa famille. Tous Ā ont soulignĆ© la force que procurent la Foi en Dieu et le soutien de la communautĆ©, deux points essentiels pour surmonter les Ć©preuves.

ā€œ La famille ne se limite pas aux liens de parentĆ©: mĆŖme le prochain peut devenir notre frĆØre ou notre sœurĀ Ā», c’est ce que soulignait Chiara lors de son intervention au CongrĆØs International sur la famille Ć  Lucerne (1999), retransmise par vidĆ©o. Et elle ajoutait que tout ce qui arrive en son sein peut ĆŖtre vĆ©cu comme attente et grĆ¢ce de DieuĀ : de mĆŖme qu’un Ć©difice a besoin de fondations pour s’élever, la famille se consolide Ć  travers les Ć©preuves mais aussi grĆ¢ce au partage des joies. Elle est en fait une Ć©cole d’amour qui comporte de nombreux aspects qui vont du pardon rĆ©ciproque Ć  l’invitation Ć  toujours recommencer. Il faut en somme considĆ©rer la famille comme uneĀ  source de sollicitations positives et de vitalitĆ©, en vue du bien de chacun mais aussi de la communautĆ©.

TrĆØs intense la liaison internet avec un couple musulman du Mouvement en AlgĆ©rie, qui s’est prĆ©sentĆ© avec une expĆ©rience personnelle sur le pardon: ā€œ Un soir je n’étais pas d’accord avec ma femme au sujet d’une dĆ©cision Ć  prendre le lendemain. Mais, le matin, la voix de Dieu dans ma conscience me dit: « Pourquoi es-tu en colĆØre contre elleĀ ? Moi je ne suis pas en colĆØre contre toi et pourtant cela fait une semaine que tu ne rĆ©cites pas la priĆØreĀ Ā» Alors, plutĆ“t que de m’en prendre Ć  ma femme, je me suis mis Ć  l’aiderĀ Ā»

Ils ont aussi parlĆ© des Ā nombreuses autres familles musulmanes qui s’engagent avec eux Ć  vivre la spiritualitĆ© de l’UnitĆ©.

Dans son message de salutation, l’Imam Mustapha Baztami de Teramo (Italie) s’est dit convaincu que les chrĆ©tiens et les musulmans peuvent rendre un immense service Ć  l’humanitĆ© s’ils s’engagent ensemble pour promouvoir les valeurs de la familleĀ Ā»

A la fin, une des participantes s’est exprimĆ©e ainsi: ā€œEn raison de mon Ć©ducation, il Ć©tait clair pour moi que nous possĆ©dions la vĆ©ritĆ© et que les autres Ć©taient dans l’erreur. Aujourd’hui, ici, j’ai appris Ć  m’ouvrirĀ ; j’ai dĆ©couvert qu’il faut faire tomber les murs et les prĆ©jugĆ©sĀ Ā»

BrĆ©sil, c’est parti !

Venezuela. Entre l’affrontement et la rĆ©conciliation

Ā«Ce matin nous avons priĆ© le Notre PĆØre pour la paix au Venezuela et dans le monde – Ć©crit C., enseignant dans une maternelle. Lorsque nous avons fini, une enfant s’approche de moi et me raconteĀ : « MaĆ®tresse, j’étais Ć  la maison avec ma maman qui, dans le jardin, tapait sur une casserole (la fameuse « cacerolazoĀ Ā», qu’on utilise comme instrument de protestation), quand des personnes sur de grosses motos sont arrivĆ©esĀ ; nous avons fui Ć  toute vitesse parce qu’elles nous tiraient dessusĀ Ā». Mes yeux se sont remplis de larmesĀ : ceci n’est pas le pays où je suis nĆ©e, où j’ai grandi et me suis formĆ©eĀ !Ā Ā»

De fait, le Venezuela est traditionnellement un peuple de frĆØres. Sur cette terre sud-amĆ©ricaine, ils ont trouvĆ© une maison avec de nombreux immigrants de toutes les latitudes, formant un peuple multiethnique, ouvert, accueillant et fraternel. « Au-delĆ  de tout – essaie d’expliquer C. Ć  ses propres Ć©lĆØves – notre pays est trĆØs beau, c’est une maison gigantesque où nous sommes tous frĆØresĀ Ā».

C’est pour cela que ces scĆØnes d’affrontement et de violence qu’on voit depuis quelques annĆ©es, est ā€œantinaturelā€.Ā  Le malaise populaire a augmentĆ© ainsi que la dĆ©tĆ©rioration socio-Ć©conomique grandissante du pays qui, ces derniers mois, est arrivĆ© Ć  des niveaux jamais vus.

Ils Ć©crivent de CaracasĀ : « le 12 fĆ©vrier, Ć  l’occasion de la journĆ©e nationale de la jeunesse, dans tout le pays des manifestations d’étudiants pour protester pacifiquement ont eu lieu, Ć  cause des graves problĆØmes sociaux et Ć©conomiquesĀ : insĆ©curitĆ©, manque de denrĆ©es alimentaires et mĆ©dicaments, rĆ©pression. Malheureusement ils n’ont pas Ć©tĆ© entendus et la situation a dĆ©gĆ©nĆ©rĆ© en violence avec quelques morts, beaucoup de blessĆ©s, mĆŖme graves Ć  cause des coups reƧusĀ Ā».

Dans ce contexte la communautĆ© des Focolari est consciente de pouvoir s’offrir comme espoir de pacification. Ils Ć©criventĀ : « Notre regard se tourne idĆ©alement vers les dĆ©buts du mouvement, vers Chiara Lubich et le premier groupe durant la seconde guerre mondiale, quand tout s’écroulait et seul Dieu restait. (…) La situation dans laquelle nous vivons ne peut pas ĆŖtre un obstacle au tĆ©moignage de notre idĆ©al Ć©vangĆ©lique, nous avons un cœur qui peut encore aimer, pardonner, recommencer. C’est avec cette certitude que nous avons commĆ©morĆ© les 10 ans de « L’Association La PerleĀ Ā», une initiative d’éducation alternative qui veut donner une rĆ©ponse concrĆØte au besoin de former les enfants selon les principes d’une « pĆ©dagogie de la rĆ©ciprocité ». Nous nous sommes demandĆ© s’il est juste de faire des cĆ©lĆ©brations en ces moments si dĆ©licats mais la communautĆ© a rĆ©pondu par l’affirmative. Nous avons rĆ©alisĆ© des activitĆ©s sportives et rĆ©crĆ©atives dans les rues, avec les familles, dans un climat de joie et d’espoir. « Ce fut comme un rayon de soleil au milieu de la tempĆŖteĀ Ā», a dit un des participantsĀ Ā».

N., depuis de nombreuses annĆ©es limitĆ©e physiquement par une grave maladie, raconte comment elle vit cette pĆ©riodeĀ : « Je prie pour tous les manifestants, sans distinction de tranchĆ©e, en particulier pour ceux qui meurent. Je disais Ć  JĆ©susĀ : « Je n’ai pas de forces physiques, ni d’armes, mais je possĆØde la priĆØre et j’offre ma vie pour qu’ils puissent Te rencontrer avant de mourirĀ Ā». Il y a deux soirs, devant chez moi, il y a eu une grande manifestation, avec les « cacerolasĀ Ā», cries, slogansĀ ; ils ont allumĆ© le feu dans la rue et la fumĆ©e a pĆ©nĆ©trĆ© chez nous. Alors ma sœur a transportĆ© notre neveu – lui aussi malade – dans ma chambre. J’ai inventĆ© quelque chose pour le faire rire, et il s’est un peu dĆ©tenduĀ Ā».

Nous vivons des moments trĆØs dĆ©licats. Le Pape FranƧois a invitĆ© tous les fidĆØles Ć  « prier et œuvrer en faveur de la rĆ©conciliation et la paixĀ Ā».

Mars 2014

“Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon PĆØre, je demeure dans son amour”

Demeurer dans son amour donc. Que veut dire JƩsus par cette expression ?

Il veut dire, sans aucun doute, que la mise en pratique de ses commandements est le signe, la preuve que nous sommes ses vrais amis ; c’est Ć  cette condition que JĆ©sus nous donne ‘en Ć©change et nous assure son amitiĆ©.

Cependant, cette expression peut aussi s’interprĆ©ter ainsi : vivre ses commandements construit en nous un amour qui est celui de JĆ©sus lui-mĆŖme. Il nous communique sa faƧon d’aimer, celle que nous constatons dans toute sa vie terrestre : un amour qui faisait de JĆ©sus un seul ĆŖtre avec le PĆØre et le poussait, en mĆŖme temps, Ć  s’identifier Ć  tous ses frĆØres, Ć  n’ĆŖtre qu’un avec eux, surtout les plus petits, les plus faibles, les plus marginaux.

C’Ć©tait un amour qui guĆ©rissait toute blessure de l’Ć¢me et du corps, donnait la paix et la joie Ć  tous les cœurs, surmontait toute division en reconstruisant la fraternitĆ© et l’unitĆ© entre tous. Si nous mettons en pratique sa parole, JĆ©sus vivra en nous et nous fera devenir, nous aussi, instruments de son amour.

“Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon PĆØre, je demeure dans son amour”

Comment vivre la Parole de vie de ce mois ? En vivant rĆ©solument l’objectif proposĆ© : une vie chrĆ©tienne qui ne se contente pas d’observer au minimum ses commandements et de faƧon froide et extĆ©rieure, mais qui soit empreinte de gĆ©nĆ©rositĆ©. Les saints ont agi ainsi, eux qui sont Parole de Dieu vivante.

Ce mois-ci, prenons une des Paroles de JƩsus, un de ses commandements et cherchons Ơ le traduire dans notre vie.

Et puisque le commandement nouveau de JĆ©sus : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s” est un peu le cœur, la synthĆØse de toutes les paroles de JĆ©sus, vivons-le de la faƧon la plus radicale possible.

Chiara Lubich

*Parole de Vie publiƩe en mai 1994

BrĆ©sil, c’est parti !

NigƩria: une goutte de fraternitƩ

Alors que la crise en Ukraine tient le monde en haleine et que les projecteurs des mĆ©dias sont rivĆ©s sur de nombreux autres points de la planĆØte comme la Syrie ou le Venezuela, nous avons la possibilitĆ© de dialoguer avec quelques amis des Focolari qui se trouvent au milieu des tensions que vit le NigĆ©ria, pays le plus peuplĆ© d’Afrique avec plus de 160Ā millions d’habitants.

Le NigƩria est la cohabitation islamo-chrƩtienne la plus importante du monde. Selon vous, est-ce la cause des graves actes de violence qui secouent le pays?

“Malheureusement, ces derniĆØres annĆ©es, le NigĆ©ria est sur le devant de l’actualitĆ© spĆ©cialement en raison des frĆ©quents attentats terroristes perpĆ©trĆ©s tant par les musulmans que les chrĆ©tiens, comme le prouvent les douloureux Ć©vĆ©nements des derniĆØres semaines survenues dans les Ɖtats de Borno et d’Adamawa, dans le nord-est du pays. Vu du dehors, on pourrait croire que ce qui se passe est l’expression d’un conflit de religion, mais les habitants peuvent tĆ©moigner que tout n’est pas vrai. Le fait est que, dans une grande partie du NigĆ©ria, la cohabitation est pacifique et respectueuse.”

Y a-t-il beaucoup de violence?

“Dans quelques rĆ©gions, en particulier au nord, il y a des tensions continuelles qui ont causĆ© des milliers de victimes. Les raisons sont nombreuses: le manque de ressources Ć©conomiques, les blessures subies dans le passĆ© entre les diffĆ©rentes ethnies, mais, surtout, les activitĆ©s destructrices de groupes terroristes.”

Comment essayez-vous de rƩagir face Ơ cette situation?

“Nous, les membres du Mouvement des Focolari, avec beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volontĆ©, essayons d’être des constructeurs de paix dans la vie quotidienne: de reconnaĆ®tre en chaque personne que l’on rencontre un frĆØre ou une sœur Ć  respecter, Ć  soutenir, Ć  aider avant tout. Et nous nous engageons Ć  avoir cette attitude partout où nous sommes: en famille ou au travail, dans la rue, au marchĆ© ou Ć  l’école; Ć  commencer par les petits gestes, comme un bonjour, ou s’intĆ©resser Ć  ce que l’autre apprĆ©cie, etc.”

Face Ć  des situations dangereuses, lors desquelles il faut protĆ©ger sa propre vie ou celle d’un autre…?

“Nous essayons de ne pas nous arrĆŖter aux diffĆ©rentes appartenances ethniques ou religieuses, pour ĆŖtre prĆŖts Ć  aider toute personne se trouvant dans le besoin. Nous voyons que ces actes, petits ou moins petits, peuvent aider Ć  ralentir et, parfois aussi, Ć  arrĆŖter la spirale de violence. Ils peuvent petit Ć  petit promouvoir une nouvelle mentalitĆ©, c’est-Ć -dire aider Ć  changer le climat de haine et de vengeance avec une attitude de respect et de fraternitĆ©.”

Depuis peu, vous avez ouvert un nouveau centre Ć  Abuja, la capitale du NigĆ©ria…

“Oui, il y a un mois. C’était une dĆ©cision prise avec l’Église locale pour pouvoir ĆŖtre proches des communautĆ©s du nord du pays, plus exposĆ©es aux tensions. Ainsi, nous pourrons soutenir et encourager ceux qui vivent pour la paix et la fraternitĆ©, malgrĆ© tout.”

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara Lubich et les religions: JudaĆÆsme

Les premiers contacts du mouvement des Focolari avec des membres de la communautƩ juive en diffƩrents pays remontent aux annƩes 70 et 80.

En 1995 une dĆ©lĆ©gation reprĆ©sentant la communautĆ© juive de Rome offre Ć  Chiara Lubich un arbre d’olivier symbolique en reconnaissance de son engagement pour la paix entre juifs et chrĆ©tiens, il est plantĆ© dans le jardin du centre du mouvement Ć  Rocca di Papa (Rome).

En 1996 se dĆ©roule Ć  Rome le 1° congrĆØs international entre juifs et chrĆ©tiens, organisĆ© par le mouvement. Le thĆØme est centrĆ© sur l’amour de Dieu et du prochain. Il est surprenant de remarquer la belle consonance qui existe entre la tradition rabbinique originelle et la spiritualitĆ© du mouvement. Le sommet de la rencontreĀ : le « pacte d’amour et de misĆ©ricordeĀ Ā» proposĆ© par Norma Levitt, juive de New York, pour la rĆ©conciliation entre juifs et chrĆ©tiens et en juifs de diverses traditions.

L’évĆ©nement le plus significatif, cependant, a lieu Ć Ā  Buenos Aires (Argentine), Ć  l’occasion de la visite de Chiara Lubich en 1998. Chiara prĆ©sente la spiritualitĆ© de l’unitĆ© en soulignant les points communs avec le patrimoine spirituel juif. Un moment culminant lorsqu’on fait rĆ©fĆ©rence Ć  la ShoahĀ : « Cette souffrance indicible de la Shoah et de toutes les persĆ©cutions sanglantes les plus rĆ©centes ne peut pas ne pas porter de fruit. Nous voulons laĀ  partager avec vous pour que ce ne soit plus un fossĆ© qui nous sĆ©pare, mais un pont qui nous unisse. Et qu’elle devienne une semence d’unité ». Depuis lors, chaque annĆ©e, la JournĆ©e de la Paix est cĆ©lĆ©brĆ©e Ć  la « Mariapoli LiaĀ Ā», citĆ© pilote des Focolari dans la province de Buenos Aires.

Une autre Ć©tape: la rencontre avec les amis juifs en 1999 Ć  JĆ©rusalem. Chiara, mĆŖme si elle ne pouvait pas ĆŖtre prĆ©sente, rĆ©pond Ć  leurs questions, lues par Natalia Dallapiccola et Enzo Fondi, alors coresponsables pour le dialogue interreligieux du mouvement. Une rĆ©ponse fut trĆØs apprĆ©ciĆ©e par les participants dont quelques rabbins,Ā  sur le pourquoi de la souffrance, et elle cite aussi un passage du TalmudĀ : « Toute personne qui n’éprouve pas la disparition de sa vue du visage de Dieu,Ā  ne fait pas partie du peuple juifĀ Ā» (TB hagigah 5b).

Depuis 2005 quatre symposium internationaux se sont dĆ©roulĆ©sĀ : les deux premiers Ć  Castel Gandolfo (Rome), le 3° Ć  JĆ©rusalem, en 2009,Ā  « MiracleĀ Ā» et « espoirĀ Ā», les deux paroles qui revenaient continuellement sur la bouche de tousĀ : juifs et chrĆ©tiens, prĆ©sente aussi la communautĆ© locale arabe du mouvement. Tout le monde voulait relever le dĆ©fi difficile de l’unité : « Cheminer ensemble Ć  JĆ©rusalemĀ Ā», comme Ć©tait intitulĆ© le congrĆØs. Le moment du « Pacte d’amour rĆ©ciproqueĀ Ā» a Ć©tĆ© Ć©mouvant,Ā  il a Ć©tĆ© fait avec solennitĆ© aussi bien sur le mont Sion sur l’Escalier, où la tradition voudrait que JĆ©sus ait priĆ© pour l’unitĆ©, aussi bien au Kotel , mur occidental, dit aussi des Pleurs.

En 2011, le symposium se dĆ©place Ć  Buenos Aires. ChrĆ©tiens et juifs de diffĆ©rents courants – orthodoxes, conservateurs et rĆ©formĆ©s – se confrontent, Ć  la Mariapoli Lia, sur le thĆØme « IdentitĆ© et Dialogue, un chemin qui continueĀ Ā». Le programme est trĆØs riche d’interventions dans des disciplines diverses comme la philosophie, l’anthropologie, la pĆ©dagogie, le droit et la communication. Des journĆ©es importantes non seulement pour les riches contenus, mais aussi pour l’écoute rĆ©ciproque et l’échange des diffĆ©rentes expĆ©riences. Un participant juif commenteĀ : Ā« Durant Ā ces jours-ci de dialogue respectueux les divers courants du judaĆÆsme se sont rencontrĆ©s harmonieusementĀ Ā»

D’autres pas se font en 2013 Ć  Rome, au cours d’une rencontre internationale où l’on essaie d’entrer plus Ć  fond dans la tradition l’un de l’autre.

Cependant la caractĆ©ristique principale de ce dialogue fructueux n’est pas tellement les rencontres mais la vie ensemble et l’échange continuel des propres visions et expĆ©riences, qui se dĆ©nouent durant toute l’annĆ©e en tant de villes d’Europe, d’IsraĆ«l et dans les AmĆ©riques.

Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaine de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara et les religionsĀ : ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā».

Il voudrait mettre en Ć©vidence, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religions non chrĆ©tiennes. On prĆ©voit la participation de personnalitĆ©s religieuses des Juifs.

Voir aussi Buenos Aires, le 20 Avril, 1998 Chiara Lubich aux membres du B’nai B’rith et d’autres membres de la communautĆ© juive

BrĆ©sil, c’est parti !

Gen Rosso aux Philippines

ā€œMove for something greaterā€, se bouger pour quelque chose de plus grand; voilĆ  le slogan du projet que le Gen Rosso est en train de dĆ©velopper, du 30° janvier au 1° mars de concert avec les jeunes Ć©tudiants de diverses villes des Philippines, comme signe de solidaritĆ© concrĆØteĀ  et de partage aprĆØs le typhon de novembre dernier. La venue de l’orchestre international a Ć©tĆ© prĆ©parĆ©e depuis plusieurs mois en mettant dĆ©jĆ  dans le coup quelques Ć©coles publiques et privĆ©es.

A son arrivĆ©e Ć  Manilles, le Gen Rosso a Ć©tĆ© accueilli mĆŖme par le Ministre philippin de l’Education qui a exprimĆ© son estime pour l’initiative et le dĆ©sire de poursuivreĀ  cette collaboration dans le futur. L’ International Performing Arts Group, en vue de prĆ©parer avec les jeunes ses premiers spectacles Ć  Manilles (1° et 2 fĆ©vrier), a animĆ© plusieurs workshops auxquels ont participĆ© 210 jeunes enthousiastes d’avoir la possibilitĆ© d’exprimer leurs propres talents. Musiques, danses, chorĆ©graphies, textes du musical « StreetlightĀ Ā», sont devenus des canaux pour crĆ©er communication et syntonie avec les jeunes.

Quelques uns d’entre eux venaient de la zone marginale de la mĆ©tropole. ā€œEux justement – Ć©crivent les artistes de l’orchestre – Ć©taient plus convaincusĀ  que jamais de la force du projet. Ils sont repartis un sourire Ć©panoui sur le visage et une expression de satisfaction uniqueĀ Ā».

Les laboratoires des workshops se sont ensuite concrĆ©tisĆ©s par la prĆ©sentation de deux concerts au palais des sports « YnaresĀ Ā» de ManillesĀ : les jeunes et l’orchestre unis ont mis sur scĆØne le musical. Chaque soirĆ©e a enregistrĆ© plus de 2200 spectateursĀ ; parmi eux, mĆŖme un groupe de quarante jeunes musulmans. L’une d’entre eux a mis en Ć©vidence « la conviction, le courage, l’inspirationĀ Ā» que le spectacle communiquait.

Voici quelquesĀ  impressions des Ć©tudiants qui y ont participĆ© en tant qu’acteurs: ā€œVous avez guĆ©ri les plaies de notre cœur, comme c’est beau de retourner chez nous et de pouvoir vivre pour les autresĀ !Ā Ā», « Merci de nous avoir fait sentir en familleĀ !Ā Ā», « Avec ce projet j’ai retrouvĆ© la volontĆ© de vivreĀ Ā», « J’ai appris Ć  ĆŖtre plus sĆ»r de moi-mĆŖme et Ć  avoir confianceĀ Ā», et encore « grĆ¢ce Ć  ces jours-ci passĆ©s avec le Gen Rosso j’ai retrouvĆ© le rapport avec mon pĆØreĀ Ā».

Seconde Ć©tapeĀ : Masbate, une Ć®le au sud-est de Manilles en plein cœur de la nature tropicale, (7 et 8 fĆ©vrier). Cette tournĆ©e – ont-ils confiĆ© – nous fait cadeau d’émotions indĆ©lĆ©biles. Nous sommes sur une Ć®le qui vit de pĆŖche et de riz. La « FazendaĀ Ā» où nous habitons se trouve au milieu de la campagne Ć  une heure de la ville, et les rues pullulent de sidecar. Les gens, mĆŖme au milieu de mille difficultĆ©s, vivent heureux….Ā».

Le projet Ć  Masbate s’effectue en collaboration avec la Fazenda da Esperanza, de concert avec quelques Ć©tudiants de diffĆ©rentes Ć©coles deĀ  l’île. « L’enthousiasme des quelque 200 participants au workshop, pendant la semaine, a grimpĆ© jusqu’au cielĀ ! Les jeunes ont vĆ©cu beaucoup des situations du musical Streetlight dans leur propre peau… nous avons dĆ» insĆ©rer un troisiĆØme spectacle Ć  cause des nombreuses demandes, avec 1600 participantsĀ Ā».

« A Masbate – confessent-ils pris d’émotion – nous avons laissĆ© des larmes de joie et des rapports profonds … Encore une fois nous avons fait l’expĆ©rience que dans ces endroits, qu’on atteint difficilement, nous recevons beaucoup plus que ce que nous donnonsĀ Ā».

L’aventure, ensuite a continuĆ© Ć  Davos (14 et 15 fĆ©vrier) puis Ć  Cebu (21/22), pour se terminer Ć  Manilles le 5 mars.

BrĆ©sil, c’est parti !

La vie, une recherche de l’harmonie divine

Notre expĆ©rience sur terre s’inscrit continuellement dans nos relations avec les autres. Quand on est en contact avec les enfants, on voit que de leurs yeux Ć©mane une lumiĆØre qui vient d’ailleurs. On rencontre aussi des personnes Ā sincĆØrement engagĆ©es au service de l’humanitĆ© ou des travailleurs trĆØs justes et honnĆŖtes, capables de diffuser autour d’eux un climat qui Ā Ć©lĆØve au-dessus des contingences matĆ©rielles.

La nature humaine est Ć  la recherche, inconsciemment peut-ĆŖtre, du divin. Mais on a besoin de le trouver et cela demande qu’on s’y applique. Qui cherche trouve. Toute notre existence, faite de hauts et de bas, de joies et de peines,Ā  d’expĆ©riences en tout genre, Ā aspire vers ce bien que nous appelons Dieu, mĆŖme si nous ne nous en rendons pas compte.

Inversement, si nous nous en apercevons, autrement dit si nous valorisons chaque Ć©vĆ©nement pour scruter le mystĆØre de l’existence, nous trouvons Dieu et en lui la paix et la comprĆ©hension des choses. La rĆ©vĆ©lation de Dieu Ć  l’âmeĀ  ressemble Ć  l’éducation que les parents donnent Ć  leurs enfants, elle est faite de caresses et de rĆ©primandes, de sourires et de larmes. C’est ainsi que le PĆØre Eternel agit avec nous. Notre intimitĆ© avec Lui grandit au fur et Ć  mesure des purifications. On Le sent pour autant qu’on l’aime. Le Seigneur a ditĀ : « Heureux les cœurs purs, ils verront DieuĀ Ā» (Mt. 5, 8). Pour entrer dans cet amour qui rend Dieu manifeste, la puretĆ© de cœur est donc requise.

Ceux dont Ā le cœur est ainsi Ā perƧoivent le monde comme traversĆ© par un souffle qui donne vie Ć  l’âme, tout en lui offrant simultanĆ©ment la poĆ©sie et l’art, le savoir et la santĆ©, la victoire sur le mal, l’effusion des sentiments, la conscience d’une vitalitĆ© plus grande que les galaxies. Nous ne nous en rendons peut-ĆŖtre pas compte, mais ce souffle correspond Ā presque Ć  celui de l’Eternel, qui produit cellules et Ā planĆØtes, sentiments et raisonnements, qui donne joie Ć  l’enfant et paix au vieillard.

L’homme libre, au cœur pur, se trouve ainsi entraĆ®nĆ© par un courant d’amour sans limites qui ne laisse personne de cĆ“tĆ©. Dieu accueille tous les hommes, il les veut tous parce qu’ils sont tous ses enfants, il faut pour cela vaincre les obstacles que l’on peut vite surmonter si nous aimons. – C’est Ć  ce signeĀ  que leĀ  monde reconnaĆ®tra que vous ĆŖtes mes disciplesĀ : si vous vous aimez les uns les autres – c’est le commandement qui plaisait le plus Ć  BeethovenĀ : il concentre presque en lui l’harmonie divine de l’univers. Certes des dissensions surgissent constamment entre les hommes, mais le Christ nous enseigne d’abord la concorde, puis il nous demande de mettre fin Ć  la spirale des offenses et des vengeances, et de rĆ©tablir le circuit de la communion moyennant le pardon. Pardonner aux hommes qui nous ont fait du mal c’est accomplir le bien, c’est faire un don Ć  Dieu qui nous aime. Cela veut dire que vivre c’est aimer et qu’aimer c’est comprendre.

Igino Giordani, extrait de Ā L’unico amore, CittĆ  Nuova, 1974

BrĆ©sil, c’est parti !

Afrique: “Les autres et nous”

Douze Ć©tudiants (reprĆ©sentant deux lycĆ©es italiens) sont partis pour l’Afrique, accompagnĆ©s de trois enseignants, deux animateurs, deux membres de l’Unicoop de Florence, une reprĆ©sentante du Mouvement des Focolari et un camĆ©raman Objectif: passer une semaine de partage avec des jeunes africains, du 16 au 24 janvier. Destination choisie: Fontem, dans le nord-ouest du Cameroun anglophone. Aujourd’hui, la ville camerounaise compte 40Ā 000 habitants. Le Mouvement des Focolari a participĆ© Ć  sa croissance, avec d’autres, Ć  partir des annĆ©es 60. Mais laissons Stefano, un des jeunes, raconter l’expĆ©rience vĆ©cue publiĆ©e dans le bulletin de l’école: “…Un voyage Ć  la dĆ©couverte d’une rĆ©alitĆ© diffĆ©rente, parfois difficile Ć  supporter en raison de la pauvretĆ© visible, mais une leƧon de vie vu tout ce qu’on a pu apprendre… Nous avons dĆ©couvert une culture diffĆ©rente, qui pense diffĆ©remment… Nous partons avec l’idĆ©e d’aller distribuer mĆ©dicaments, crayons, papier, cahiers, de parler de nous, de l’Europe, et nous dĆ©couvrons au contraire qu’il existe des personnes qui vendraient le peu qu’elles ont pour qu’on se sente comme Ć  la maison; qu’il existe des personnes qui ne nous ont jamais vus, mais qui nous accueillent comme des rois; qui ne sont pas racistes comme beaucoup d’entre nous; qui, en quelques jours, s’attachent Ć  nous comme personne. La rencontre avec les jeunes du collĆØge nous a beaucoup impressionnĆ©s: nous avons Ć©tĆ© accueillis par des chants et des danses. ƀ notre grand Ć©tonnement, ils nous ont pris par la main et nous ont enlacĆ©s. AprĆØs des moments d’égarement, nous avons Ć©tĆ© transportĆ©s dans une autre dimension, nous n’avions plus peur de nous lier Ć  leur monde qui Ć©tait dĆ©jĆ  devenu nĆ“tre. Nous nous sommes dĆ©foulĆ©s sur des chansons et des danses, nous avons dansĆ©, ri et tissĆ© un lien fort, presque difficile Ć  croire. Cette maniĆØre de se comporter a fait qu’entre nous aussi, Italiens, une belle alchimie s’est crƩƩe. En plus des moments heureux, nous avons aussi dĆ» supporter des images fortes, spĆ©cialement lorsque nous avons visitĆ© le village de Besali, où la pauvretĆ© est partout. Au bord de la route, des enfants sous-alimentĆ©s, l’estomac gonflĆ©, des personnes extrĆŖmement pauvres… MalgrĆ© tout, lĆ  aussi les personnes nous ont accueillis chaleureusement. Les Ć©coles de Besali, construites et soutenues par l’Unicoop Florence, sont trĆØs loin de l’édifice scolaire italien typique… Des personnes nous ont mieux fait comprendre ce que nous ressentions, Ć  commencer par le Docteur Tim, focolarino originaire du Trentin, qui vit Ć  Fontem depuis 27Ā ans. Il apporte beaucoup Ć  toute la communautĆ©, il soigne de nombreuses personnes qui, sans lui et les autres volontaires de l’hĆ“pital, auraient de graves ennuis. La grandeur d’âme de Pia, focolarine volontaire qui vit Ć  Fontem depuis 47Ā ans, devenue une icĆ“ne du Mouvement des Focolari, nous a touchĆ©s. Elle est capable de transmettre une Ć©nergie incroyable. Au fil des jours, un grand lien s’est crƩƩ entre tous. Le dernier jour a Ć©tĆ© magique. Ils nous avaient avertis: “Vous pleurerez et ils pleureront”. Au fond de nous, nous pensions que cela ne se produirait pas, jusqu’à ce que cela se produise vraiment. Le soir avant de partir, les adieux, aprĆØs un Ć©change de cadeaux, ont Ć©tĆ© Ć©mouvants: tous enlacĆ©s, silencieux, dans l’obscuritĆ© totale de la route Ć  la lisiĆØre de la forĆŖt; un silence assourdissant seulement rompu par le bruit de la respiration sanglotante, qui retenait ces Ć©motions incroyables. Pas encore pleinement conscients de ce que nous avons vĆ©cu, nous sommes reconnaissants envers ceux qui ont permis la rĆ©alisation de cette expĆ©rience; un voyage que quelqu’un a dĆ©fini comme ā€˜Le voyage de la vie’.”

BrĆ©sil, c’est parti !

En Autriche rĆ©compense pour l’engagement Ć©cologique

Cultiver et conserver le crƩƩ est une indication de Dieu donnĆ©e non seulement au dĆ©but de l’histoire, mais Ć  chacun d’entre nous; cela fait partie de son projet; cela veut dire faire grandir le monde avec responsabilitĆ©, le transformer pour qu’il soit un jardin, un lieu habitable pour tout le monde (…). Ecologie humaine et Ć©cologie environnementale marchentĀ  de paireĀ Ā». Ces paroles du pape FranƧois (5 juin 2013) tĆ©moignent de l’actualitĆ© de la problĆ©matique environnementale.

Au Centre « Am SpiegelnĀ Ā» de Vienne ces concepts ne viennent pas d’une musique nouvelle ni lointaine. De fait, le centre des Focolari en Autriche a Ć©tĆ© conƧu pour mettre la personne et le milieu ambiant au centre. SituĆ© Ć  la lisiĆØre du bois viennois, Ć  dix minutes du chĆ¢teau de Schƶnbrunn, demeure estivale des Habsbourg et entourĆ© de vert, le centre Mariapoli est un des buts prĆ©fĆ©rĆ©s des confĆ©rences et des congrĆØs. Mais il est aussi recherchĆ© comme lieu de repos, de vacances d’étĆ© et de tourisme, grĆ¢ce Ć  sa proximitĆ© avec la splendide capitale. Des milliers d’hĆ“tes (groupes, familles, jeunes, enfants) que le Centre a hĆ©bergĆ©s ces derniĆØres annĆ©es peuvent en tĆ©moigner.

LaĀ  reconnaissance est donc bien mĆ©ritĆ©e, elle a Ć©tĆ© confĆ©rĆ©e par le ministre autrichien de l’environnement le 16 janvier dernier, de concert avec la Chambre de Commerce, Ć  « Am SpiegelnĀ Ā». Il s’agit de la qualification « Timbre Autrichien de Respect pour l’EnvironnementĀ Ā». De cette maniĆØre, reconnaissance est donnĆ©e aux efforts soutenus pour adapter la structure Ć  Ć©conomiser l’énergie et l’eau par l’installation de systĆØmes appropriĆ©s et de triage des dĆ©chets dans le but de les rĆ©utiliser. De fait, Ć  travers une nouvelle logistique de rĆ©colte diffĆ©renciĆ©e des dĆ©chets, une quantitĆ© notable pourra ĆŖtre recyclĆ©e. Il faut y ajouter une utilisation modeste des dĆ©tergents, la rĆ©duction maximale des emballages et la formation permanente des collaborateurs. Le prix met aussi l’accent sur l’utilisation des denrĆ©es venant de la propre rĆ©gion, avec d’autres systĆØmes de rationalisation des ressources.

« Il est aussi important – ajoutent les responsables – de faire participer nos hĆ“tes par une bonne information de l’utilisation de la structure. Un engagement qui contraste avec ā€˜la culture du gaspillage et du rejet’ pour le bienĆŖtre de ceux qui nous rendent visite, dans le respect du milieu ambiantĀ Ā».

Ils concluentĀ : « Nous sentons que ce prix met en valeur le tĆ©moignage de vie Ć©vangĆ©lique que nous essayons d’incarner ici quotidiennement et qui a une rĆ©percussion aussi sur l’harmonie et la sauvegarde du crƩƩ. Si vous voulez le constater de visu nous vous attendons Ć  Am SpiegelnĀ !Ā Ā»

Pour informations

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara Lubich: pƩdagogie de la fraternitƩ

Ā C’est en recourant Ć  la mĆ©taphore du pĆ©lican que Ezio AcetiĀ  (psychologue des Ć¢ges de la vie) Ā a dĆ©butĆ© son exposĆ© Ā sur « Chiara Lubich Ć©ducatriceĀ Ā»,Ā dont le nom est dĆ©sormais associĆ© Ć  l’école maternelleĀ  Spine Rossine de Putignano (province de Bari- Italie), inaugurĆ©e Ā le 29 janvier dernier.

Cet Ć©tablissement a choisi le nom de Chiara Lubich parce qu’il souhaite que sa pĆ©dagogie soit inspirĆ©e par la fraternité : au niveau didactique, cela se traduit par la capacitĆ© de transmettre aux plus petits les connaissances propres Ć  chaque discipline. C’est en cela que Chiara Lubich est un grand exempleĀ : elle a su distiller et rendre accessibles Ć  tous, et surtout aux plus « petitsĀ Ā», les valeurs de l’Evangile.

ā€œLes tĆ©moins – affirme Aceti – sont de grands maĆ®tres parce que leur cohĆ©rence a attirĆ© et inspirĆ© de nombreux jeunes et adultes qui les ont suivis. Chiara Lubich et MĆØre TĆ©rĆ©sa de Calcutta en sont des exemples lumineuxĀ ; elles attiraient en raison du charisme qui Ć©manait de leur personneĀ : par delĆ  Ā leurs discours ou Ā leurs paroles, leur seule prĆ©sence suscitait chez beaucoup une profonde Ć©motion. Il est important de savoir que les charismes nous sont donnĆ©s pour le temps prĆ©sent et qu’ils demeurent mĆŖme lorsque les fondateurs des Mouvements ne sont plus lĆ . Chiara – poursuit Aceti –Ā  a recentrĆ© l’expĆ©rience de Dieu etĀ  l’a apprĆ©hendĆ© de faƧon nouvelle en vivant l’unitĆ©. Pour comprendre les fondements de l’éducation – selon le psychologue – nous devons faire taire quelques prĆ©jugĆ©sĀ Ā»

Aceti a fait rĆ©fĆ©rence aux grandes figures qui, comme Chiara Lubich, ont contribuĆ©, par leur vie, Ć  une nouvelle faƧon d’éduquer. Par exemple Simone Weil, philosophe franƧaise, propose l’attention comme une forme d’amour envers la personne qui s’exprime. Martin Buber, philosophe juif, encourageait Ć  se mettre dans la peau de l’autre, Ć  Ć©couter ensuite les inspirations qu’il suscite, pour enfin les lui communiquer. Maria Montessori, italienne experte en pĆ©dagogie, a Ć©laborĆ© un systĆØme didactique où elle dĆ©montre que s’il est possible d’enseigner quelque chose Ć  un enfant handicapĆ©, il est possible de l’enseigner Ć  tous les enfants. Le pĆ©dagogue polonais Janusz Korczak a accompagnĆ© les enfants de son orphelinat jusqu’au moment de leur mort dans le camp d’extermination de Trzeblinka. Le dernier Ć©lĆ©ment pĆ©dagogique indiquĆ© par Aceti a Ć©tĆ© le testament de Chiara LubichĀ : « Soyez une famille… aimez-vous rĆ©ciproquement afin que tous soient unĀ Ā»

Au cours de l’inauguration est arrivĆ© un message de Maria Voce, prĆ©sidente du mouvement des Focolari, dans lequel elle souhaite que le nom de Chiara, donnĆ© Ć  cette Ć©cole, puisse inciter tous ceux qui la frĆ©quenteront Ć  suivre son exemple.

Source: CittĆ  Nuova online.

BrĆ©sil, c’est parti !

Prix “Chiara Lubich pour la FraternitĆ©”

Lampedusa, symbole de l’immigration: de douleur et d’accueil. Les nouvelles d’arrivĆ©es de migrants ne cessent pas, tout comme l’engagement de la Commune et de ses habitants. De lĆ  “L’Acte de Lampedusa“, signĆ© sur l’Ile par des centaines d’associations internationales et par des milliers de citoyens. Un vĆ©ritable vade-mecum pour un accueil respectueux des droits humains de tous les habitants du globe, “dans toutes les Lampedusa du monde”, comme le maire, Giusi Nicolini, l’a affirmĆ©.

Pour cette raison, l’Association Villes pour la FraternitĆ© a choisi d’attribuer le Prix “Chiara Lubich pour la fraternitĆ©” Ć  la Commune de

Lampedusa pour sa 5e Ć©dition. InspirĆ©e par la pensĆ©e de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, l’Association est nĆ©e en 2008 sur proposition du maire de Rocca di Papa, Pasquale Boccia, Ć  l’occasion du 65e anniversaire de la fondation du Mouvement des Focolari. ComposĆ©e aujourd’hui de 133 communes italiennes qui ont adhĆ©rĆ© Ć  l’initiative, elle exprime l’intention de crĆ©er un rĆ©seau de dialogue et d’échange entre communes et d’autres collectivitĆ©s locales avec l’objectif fondamental de promouvoir la paix, les droits humains, la justice sociale et surtout la fraternitĆ©, Ć  travers des comportements et actes administratifs.

La PremiĆØre Citoyenne de l’Ile a encouragĆ© les promoteurs Ć  poursuivre avec des actions qui renforcent la fraternitĆ©, parce qu’il faut “crĆ©er et cultiver la sensibilitĆ© envers des thĆØmes aussi importants”. Le but du Prix, en effet, est de mettre en Ć©vidence, chaque annĆ©e, une Commune qui s’est particuliĆØrement distinguĆ©e pour des actes et des comportements de fraternitĆ©. La remise du prix s’est passĆ©e Ć  Ariccia (Rome), au Palazzo Chigi, samedi 8 fĆ©vrier 2014. Pour dĆ©cerner les honneurs, Emilio Cianfanelli, maire d’Ariccia, et Pasquale Boccia, maire de Rocca di Papa et prĆ©sident de l’Association Villes pour la FraternitĆ©. Autre promoteur de l’évĆ©nement, le Mouvement politique pour l’unitĆ©, reprĆ©sentĆ© par le prĆ©sident de la section italienne, Silvio Minnetti.

Comme pour les autres Ć©ditions, un congrĆØs de rĆ©flexion et formation a prĆ©cĆ©dĆ© la remise du prix. La thĆ©matique abordĆ©e cette annĆ©e Ć©tait: “Ɖconomie et CommunautĆ© riment-elles avec FraternitĆ©? La pensĆ©e d’Adriano Olivetti comparĆ©e Ć  celle de Chiara Lubich.” Une excellente occasion pour remarquer l’actualitĆ© brĆ»lante de quelques principes communs entre le mouvement CommunautĆ© d’Olivetti et l’Économie de Communion.

D’un grand intĆ©rĆŖt ont Ć©tĆ© les interventions de Melina Decaro, du Centre d’Études “Fondation Adriano Olivetti” et professeur Ć  l’universitĆ© LUISS de Rome; de Luigino Bruni, professeur ordinaire d’Économie Ć  l’universitĆ© LUMSA de Rome et coordinateur de la Commission internationale Ɖconomie de Communion; et de l’entrepreneur Giovanni Arletti, vice-prĆ©sident de l’Association d’Entrepreneurs pour l’Économie de Communion.

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara Lubich et les religions: Islam

 Les contacts des Focolari avec des fidèles musulmans ont commencé déjà au cours des années 60.

En AlgĆ©rie, dans les annĆ©es 70, a fleuri une profonde amitiĆ© entre chrĆ©tiens et musulmans, qui s’est progressivement rĆ©pandue dans la ville de Tlemcen, donnant vie Ć  une communautĆ© du mouvement des Focolari presqu’entiĆØrement musulmane qui est passĆ©e au travers des barriĆØres Ć©levĆ©es entre Islam et Christianisme, mais aussi des annĆ©es difficiles de la guerre civile.

Cette expérience a mis les bases des 8 rencontres internationales des « musulmans amis des Focolari » entre 1992 et 2008.

Aux Etats Unis, Ć  la fin des annĆ©es 90, s’est ouverte une nouvelle page de relations entre chrĆ©tiens et musulmans. Chiara Lubich, femme chrĆ©tienne, fut invitĆ©e par l’Imam W. Q. Mohammed, leader charismatique des musulmans afro-amĆ©ricains, Ć  adresser son message aux fidĆØles rĆ©unis dans la mosquĆ©e Malcom X Ć  Harlem. En conclusion de cette journĆ©e, en mai 1997, l’Imam affirmaĀ : « Aujourd’hui ici Ć  Harlem, New York, une page d’histoire a Ć©tĆ© Ć©criteĀ Ā». Les deux leaders ont Ć©tabli un pacte de fraternitĆ© qui s’est ensuite Ć©tendu Ć  tout le mouvement. Depuis lors, aux USA, se dĆ©roulent des rencontres rĆ©guliĆØres de communautĆ©s chrĆ©tiennes et musulmanes, blancs et noirs, qui visent Ć  construire la fraternitĆ© universelle avec retombĆ©e sur la ville et sur le quartier. Plus de 40 mosquĆ©es et communautĆ©s des Focolari y sont engagĆ©es dans diffĆ©rentes villes.

Le chemin dans l’approfondissement entre la spiritualitĆ© de l’unitĆ© des Focolari et l’Islam suit quelques Ć©tapes importantesĀ : la rencontre pour les amis musulmans qui s’est dĆ©roulĆ© en 2008 Ć  Rome, a pris comme thĆØme d’approfondissement « Amour et MisĆ©ricorde dans la Bible et dans le CoranĀ Ā». L’intervention d’Adnane Mokrani, professeur musulman, sur « lire le Coran avec l’œil de la MisĆ©ricordeĀ Ā», fut trĆØs apprĆ©ciĆ© par les participants.

En 2010Ā  une rencontre s’est tenue Ć  Loppiano avec la participation d’environ 600 musulmans et chrĆ©tiens. Nombreux ont Ć©tĆ© les PrĆ©sidents et Imams des communautĆ©s islamiques d’Italie. La rencontre fut, comme l’a affirmĆ© l’Imam Layachi, un point d’arrivĆ©e et de dĆ©part de beaucoup d’expĆ©riences vĆ©cues en divers endroits d’Italie.

A Tlemcen (AlgĆ©rie) – une des capitales de la culture islamique pour l’annĆ©e 2011 – en juin 2011 s’est dĆ©roulĆ© le congrĆØs des musulmans du mouvement, dont le titre « Vivre l’Unité ». Les participants, environ quatre-vingts, venaient d’une dizaine de pays. La prĆ©sence de professeurs musulmans a Ć©tĆ© trĆØs importante parce que, prenant comme base la vie vĆ©cue, ils ont commencĆ© Ć  dĆ©velopper des thĆØmes sur la spiritualitĆ© de l’unitĆ© Ć  partir de leur point de vue.

Ces derniĆØres dĆ©cennies, la prĆ©sence musulmane a augmentĆ© en Italie suite Ć  l’immigration.

DansĀ  de nombreuses villes italiennes, du nord au sud de la PĆ©ninsule, s’est dĆ©veloppĆ©e une vĆ©ritable amitiĆ© avec beaucoup de fidĆØles et communautĆ©s musulmanes. Comme Ć  Brescia, où le 25 novembre 2012 environ 1300 chrĆ©tiens et musulmans se sont donnĆ© rendez-vous pour une journĆ©e au titre de « Parcours communs pour la familleĀ Ā»,organisĆ©e ensemble par le mouvement des Focolari et diverses associations et communautĆ©s islamiques. Ou bien Ć  Catane, où le 23 avril 2013, un congrĆØs avait pour titre  « La famille musulmane, la famille chrĆ©tienneĀ ; dĆ©fis et espoirsĀ Ā»,Ā  rĆ©unissant sur les 500 personnes sous le drapeau du dialogue.

Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaine de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara et les religionsĀ : ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Il voudrait mettre en Ć©vidence, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religions non chrĆ©tiennes. On prĆ©voit la participation de personnalitĆ©s religieuses du monde musulman.

Voir la video

BrĆ©sil, c’est parti !

Lituanie: la confiance fait ressortir le positif

Durant l’une de nos longues soirĆ©es d’hiver, aprĆØs d’abondantes chutes de neige, la cour de l’école est complĆØtement couverte de neige. Je me rends compte que, le jour suivant, les enseignants ne pourront pas entrer avec leur voiture, ni les fonctionnaires qui ravitaillent la cantine. Je tĆ©lĆ©phone Ć  diffĆ©rentes entreprises et Ć  des privĆ©s, mais tous me rĆ©pondent qu’ils viendront dĆ©blayer la neige seulement aprĆØs quelques jours et pour une somme considĆ©rable. AprĆØs une derniĆØre tentative, j’accepte l’offre d’un voisin qui met Ć  disposition son camion avec une remorque.

Cependant, en commenƧant le travail, nous nous rendons compte que, sur le bord de la remorque, tant de neige s’accumule qu’il faut dĆ©blayer Ć  la main.

ƀ cette heure tardive, il n’y a plus personne dans l’école pour nous aider, Ć  part une vieille gardienne, qui m’annonce que, derriĆØre le bĆ¢timent scolaire, un groupe de jeunes s’est rassemblĆ© pour fumer. Mais ils sont considĆ©rĆ©s comme les casse-cou de l’école, plusieurs fois distinguĆ©s Ć  cause du nombre d’absences, de vols et bagarres, et qui risquent l’expulsion.

Lorsque je lui demande d’aller les inviter Ć  nous aider, elle refuse, effrayĆ©e: elle craint que ces dĆ©linquants puissent lui faire du mal. Alors je me dĆ©cide: je vais personnellement, mais sans m’attendre Ć  ce qu’ils m’aident, et en Ć©tant prĆŖt Ć  dĆ©blayer moi-mĆŖme la neige de la remorque.

Au dĆ©but, les jeunes sont confus en me voyant, mais ils me saluent cordialement. Je leur dis qu’ils sont l’unique espoir pour que l’école, qu’eux aussi aiment beaucoup, puisse fonctionner normalement.

Ne prononƧant aucun mot, ils dĆ©blayent la neige en travaillant une heure entiĆØre! Lorsque je les remercie pour leur aide, ils rĆ©pondent qu’ils ne sont pas aussi mĆ©chants que certains enseignants le pensent…

C’était une preuve supplĆ©mentaire qu’il y a du positif Ć  saisir en chacun et qui attend seulement de trouver la bonne occasion pour se manifester. Une relation plus confiante et ouverte a commencĆ©.”

C’est le rĆ©cit de Paulius Martinaitis, volontaire des Focolari de la Lituanie; la maniĆØre avec laquelle il aborde son activitĆ© professionnelle de directeur d’une Ć©cole supĆ©rieure de Vilnius.

En effet j’ai compris – conclut Paulius – qu’offrir aux jeunes un espace de confiance leur permet de sortir de la spirale des comportements transgressifs dans laquelle ils s’enferment parfois et de l’étiquette que nous-mĆŖmes leur collons.”

BrĆ©sil, c’est parti !

Italie: ā€œLe visiteurā€ suscite le dialogue

ā€œ On a passĆ© une soirĆ©e spĆ©ciale et riche de significationsā€; « Je me suis sentie enveloppĆ©e dans un climat de famille, mĆŖme dans la simplicitĆ© d’un dĆ®ner partagĆ© où je me suis sentie chez moi » ; «  Un trĆØs beau spectacle, qui rĆ©pond aux exigences d’aujourd’hui » ; « Je regrette seulement de ne pas avoir invitĆ© d’autres personnes » ; « Nous faisons des enregistrements courts et nous nous y entendons un peu en rĆ©citation. La rĆ©gie a Ć©tĆ© phĆ©nomĆ©naleĀ : rĆ©citer ce texte Ć  un rythme si rapide, a contribuĆ© Ć  le rendre plus vivant. Ce n’a pas Ć©tĆ© lourd du tout, et pourtant les sujets sont trĆØs engageantsĀ !Ā Ā». Ce sont lĆ  quelques unes des nombreuses expressions des acteurs et de certaines personnes prĆ©sentes Ć  la soirĆ©e d’un théâtre de Prato, le 14 dĆ©cembre 2013.

ā€œ La piĆØce que nous avons choisie – expliquent les acteurs et le metteur en scĆØne – est trĆØs particuliĆØre: ā€œle visiteurā€, du franƧais Eric-Emanuel Schmitt, un texte qui interpelle avec lĆ©gĆØretĆ©, ironie et originalitĆ© tout spectateur par des questions fondamentales de l’homme. Elle est donc bien adaptĆ©e au but du dialogueĀ».

Le spectacle, imaginĆ© comme Ā«théâtre forumĀ», a Ć©tĆ© organisĆ© par le groupe de Prato du dialogue de personnes de convictions diffĆ©rentes, liĆ© au mouvement des Focolari avec la compagnie siennoise « La SvegliaĀ Ā» (Ć  but non lucratif) active depuis 35 ans, qui l’a mise en scĆØne.

Ā« Au moment crucial du spectacle, dans la Vienne de 1938 – soulignent-ils – Sigmund Freud dialogue avec un mystĆ©rieux visiteur qu’on entrevoit ĆŖtre DieuĀ : un dialogue jamais banal dans lequel n’importe qui peut s’identifierĀ Ā». De fait l’attention des quelque 100 personnes a Ć©tĆ© profonde, pendant deux heures elles sont restĆ©es clouĆ©es Ć  leur chaise pour en suivre les paroles et l’interprĆ©tation passionnante.

ƀ la fin de la reprĆ©sentation, le ā€œforumā€ s’est ouvert de maniĆØre spontanĆ©e dans un climat familier avec des rĆ©flexions suscitĆ©es Ć  partir de la piĆØce. Des personnes dĆ©jĆ  engagĆ©es dans ce dialogue sont intervenues mais aussi d’autres, nouvelles Ć  cette expĆ©rience de rencontre.

Les mĆŖmes acteurs de la comĆ©die ont expliquĆ© ce que signifie pour eux cette œuvre théâtrale, la genĆØse de sa mise en scĆØne et leur joie de la reprĆ©senter dans un contexte semblable.

Les mĆŖmes acteurs de la comĆ©die ont expliquĆ© ce que signifie pour eux cette œuvre théâtrale, la genĆØse de sa mise en scĆØne et leur joie de la reprĆ©senter dans un contexte semblable.

L’initiative a Ć©tĆ© la construction de tout le mondeĀ : un vĆ©ritable groupe de dialogue tous azimutsĀ ! l’un s’est occupĆ© des invitations et de l’organisationĀ ; l’autre de faire la publicité ; un autre de la pensĆ©e de Chiara Lubich offerte aux participants pendant le dĆ®ner pris ensemble et qui a conclu la soirĆ©eĀ ; un autre encore a mis Ć  disposition le camion pour le transport des dĆ©corsĀ ; un cordon bleu, du groupe de dialogue, a prĆ©parĆ© «  les pĆ¢tes Ć  la sorrentinaĀ Ā» pour le dĆ©jeuner de la compagnieĀ ; un autre s’est chargĆ© de l’enregistrement vidĆ©oĀ ; d’autres encore s’étaient occupĆ©s des contacts avec le théâtre et la SIAE (pour les droits d’auteur), en plus de ceux qui ont donnĆ© leur contribution avec leur propre culture et leur sensibilitĆ© Ć  la rĆ©ussite de la discussion finale.

Le consensus pour l’initiative a Ć©tĆ© unanime: « Non seulement une soirĆ©e au théâtre mais une possibilitĆ© de rencontre et d’écoute, tout d’abord avec soi-mĆŖme, pour ensuite s’ouvrir aux vrais dialoguesĀ Ā».

Etant donnĆ© que la compagnie s’est mise Ć  disposition pour d’autres reprĆ©sentations, une des personnes prĆ©sentes, engagĆ©e auprĆØs des prisonniers a mĆŖme proposĆ© au metteur en scĆØne une reprĆ©sentation derriĆØreĀ  les barreaux et quelqu’un a suggĆ©rĆ© Ć  « La SvegliaĀ Ā» de mettre en scĆØne aussi d’autres textes, d’une mĆŖme profondeur.

BrĆ©sil, c’est parti !

Klaus Hemmerle: passion pour l’unitĆ©

Ā«Je sais que je n’arrive pas Ć  vivre tout seul, mais uniquement avec Lui au milieu de nous. Je m’engage Ć  faire partie d’une cellule vivante, Ć  ĆŖtre liĆ© Ć  d’autres personnes avec lesquelles je peux parler de ce genre de vie.

J’aimerais, au moins chaque jour, joindre quelqu’un par tĆ©lĆ©phone qui puisse me comprendre dans ce qui fait ma vie, et qu’il me comprenne tellement en profondeur que cinq minutes suffisent pour comprendre clairement comment vont les choses.

Si quelquefois cela n’est pas possible, alors on vit la « communion spirituelleĀ Ā», qui reste de toute faƧon une rĆ©alitĆ© trĆØs importante. J’essaie de tisser une toile concrĆØte de relations et d’en faire partie.

Cette communion vĆ©cue n’est jamais un but en soi, mais elle fait grandir la passion pour l’unitĆ© et l’impulsion Ć  crĆ©er la communion où que j’aille. Je n’aurai de paix que si le diocĆØse, la paroisse et toute autre rĆ©alitĆ©, ne deviennent un rĆ©seau fait de cellules vivantes avec le Seigneur vivant au milieu d’eux.

De cette maniĆØre, les gestes fondamentaux de ma vie quotidienne, vivre la Parole, la rencontre consciente et attendue avec le CrucifiĆ©, prier et vivre la communion dans une rĆ©alitĆ© de cellule vivante, sont des choses qui me font toujours plus comprendre une donnĆ©e fondamentaleĀ : je vis la vie non pas seul, je ne suis pas le soliste du salut des autres, mais je suis une personne qui vit avec l’Autre et pour l’Autre.

C’est-Ć -dire tournĆ© vers le PĆØre et tournĆ© vers les autresĀ : et donc communion et rĆ©ciprocitĆ©. Il s’agit de trois directions fondamentales qui partent du Christ Crucifié ; vers le PĆØre, vers le monde, vers la communionĀ».

Wilfried Hagemann, Klaus Hemmerle, innamorato della Parola di Dioā€ā€, CittĆ  Nuova Ed., pag. 233.

BrĆ©sil, c’est parti !

Le GEN VERDE en concert Ơ VƩrone

ā€œEn arrivant Ć  Isola della Scala (prĆØs de VĆ©rone), le 29 janvier 2014 – nous Ć©crit le Gen Verde – nous avons dĆ©couvert que START NOW n’était plus seulement notre projet, mais aussi celui des 100 jeunes avec lesquels nous avons travaillĆ© en workshop (ateliers), ainsi que des nombreux adultes qui nous avaient accompagnĆ©s et aidĆ©s dans les coulisses tout au long de ces journĆ©es. Ils rĆ©pĆ©taient avec force et tous en chœurĀ : « START NOW, WOWĀ !Ā Ā» « Lorsque nous avons commencĆ© Ć  travailler la danse, le chant, la percussion et le théâtre, ce fut comme si nous nous connaissions depuis toujoursĀ : chacun Ć©tait prĆŖt Ć  mettre ses talents Ć  la disposition de tous. Une jeune disait sa surpriseĀ : « Ici, sur scĆØne, je me sens autre, diffĆ©rente, libre de m’exprimerĀ Ā» Un de ses camarades lui a rĆ©ponduĀ : « Mais tu peux ĆŖtre ainsi tous les joursĀ !Ā Ā» Ā Le samedi 1er fĆ©vrier, les jeunes et le Gen VerdeĀ  sont montĆ©s Ā ensemble sur scĆØneĀ dans le cadre du traditionnel « rassemblement d’hiver – FĆŖte de la vieĀ Ā», organisĆ© par la pastorale des jeunes de VĆ©rone. « Cette annĆ©e nous Ć©tions coude Ć  coude avec le diocĆØse, tous en premiĆØre ligne, pour tĆ©moigner que l’espĆ©rance est possible. Au cours de la messe qui a prĆ©cĆ©dĆ© le spectacle, Ā l’évĆŖque, dans son homĆ©lie, a vivement encouragĆ© les jeunes qui Ć©taient prĆ©sentsĀ : « Avec vous – s’est-il exclamĆ© –  l’avenir est assurĆ©!Ā Ā» ā€œL’expression artistique, une fois de plus, a favorisĆ© leĀ  dialogue et mobilisĆ© les personnes. En chantant ensemble « …la paix, elle Ā dĆ©pend de toiĀ Ā», nous avons tĆ©moignĆ© de notre engagement et entraĆ®nĆ© avec nous les 3500 spectateurs qui reprenaient nos chants Ā durant le concert. C’est une vague de fraternitĆ© qui a dĆ©ferlĆ© depuis VĆ©rone… et qui sait jusqu’où elle ira!ā€ Le groupe international Gen Verde est actuellement composĆ© de 21 jeunes femmes provenant de 13 pays. Il a rĆ©alisĆ© plus de 1400 spectacles au cours de ses diffĆ©rentes tournĆ©es en Europe, Asie,Ā  AmĆ©rique du Nord et du Sud. Le style de leur musique, trĆØs original, s’enrichit chaque fois qu’arrive un nouveau membre. La diversitĆ© de leurs apports respectifs produit une riche convergence culturelle et ethnique, tout enĀ  offrant un vaste registre de genres traditionnels et contemporains. A ceĀ  jour le GEN VERDE a publiĆ© 70 albums. Le groupe a Ć©voluĆ© au cours des annĆ©es, mais les valeurs qu’il entend promouvoir restent les mĆŖmes: contribuer Ć  faire naĆ®tre une culture pour tous, fondĆ©e sur la paix, le dialogue et l’unitĆ©. L’international performing arts group Gen Verde, est basĆ© dans la citĆ© pilote internationale de Loppiano (Florence, Italie) où des personnes en provenance des cinq continents partagent une expĆ©rience enrichissante et fĆ©condeĀ : construire l’unitĆ© dans la diversitĆ©.

BrĆ©sil, c’est parti !

L’IdĆ©al: JĆ©sus abandonnĆ©

Ā«Le pĆØre spirituel de Chiara lui a demandĆ©, un jourĀ : ā€œQuel a Ć©tĆ© le moment où JĆ©sus a souffert le plus?ā€.

ā€œDans le jardin des Oliviers, je supposeā€.

ā€œNon. A mon avis, il a souffert le plus, sur la croix, lorsqu’il a poussĆ© le cri: ā€œMon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĆ©?ā€ (Mt 27,46; Mc 15,34)ā€.

Il est sorti, et Chiara, s’entretenant avec Dori (une de ses Ć©lĆØves, parmi les premiĆØres Ć  la suivre, ndlr) puis avec d’autres, a commencĆ© Ć  polariser son amour – et son Ć©tude – sur ce cri: sur ce moment d’angoisse, où Christ s’était senti abandonnĆ© mĆŖme du PĆØre par lequel il s’était fait homme.

ā€œJe suis convaincue que JĆ©sus abandonnĆ© sera l’idĆ©al qui rĆ©soudra tous les problĆØmes du monde: cet idĆ©al se diffusera jusqu’aux extrĆ©mitĆ©s de la terreā€.

Cette conviction devait se renforcer, d’annĆ©e en annĆ©e, dans les Ć©preuves de toute sorte, grĆ¢ce auxquelles son idĆ©al s’établissait parmi les hommes.

JĆ©sus abandonnĆ© est ainsi devenu l’amour de Chiara. Il est devenu l’amour – l’idĆ©al, le but, la norme – de l’Œuvre de Marie (ou Mouvement des Focolari, ndlr).

Un jour, Chiara nous a expliquĆ©: ā€œSi, lorsque je serai une vieille femme dĆ©crĆ©pite, des jeunes viennent me demander de leur dĆ©finir succinctement notre idĆ©al, avec un fil de voix je rĆ©pondrai: c’est JĆ©sus abandonnĆ©!ā€Ā».

Source: ā€œErano i tempi di guerraā€¦ā€, Chiara Lubich – Igino Giordani, CittĆ  Nuova Ed., Roma, 2007, pp. 122-123.

BrĆ©sil, c’est parti !

1994-2014… Le souvenir de Klaus Hemmerle

Chiara Lubich et Mgr Klaus Hemmerle. Synode des laĆÆcs, 1987.

Ā ā€œKlaus Hemmerle n’est pas l’homme d’une Ć©poque, car ce n’était pas lui qui vivait, mais JĆ©sus en lui. C’est pourquoi je le vois aujourd’hui comme lorsqu’il Ć©tait parmi nous, un autre JĆ©sus, avec toutes les qualitĆ©s de sa personnalitĆ© bien marquĆ©e qui conciliait la sagesse du juste et celle de l’élu, son engagement paternel et fraternel sans rĆ©serve au service du peuple de Dieu dans son diocĆØseĀ  et la libertĆ© de suivre un charisme de l’Esprit Saint, la libertĆ© de l’artiste aussi. Tout cela, c’était luiĀ Ā»

Ā  A la question portant sur sa relation avec l’évĆŖque Hemmerle, Chiara Lubich le dĆ©crit comme « Une personne appelĆ©e par Dieu Ć  collaborer avec le fondateur d’une Œuvre qui vient de Lui, pour en faire naĆ®tre une expression. C’est donc une relation unique, connue seulement de celui qui peut en faire l’expĆ©rience, cimentĆ©e par l’amitiĆ© la plus rare, toute imprĆ©gnĆ©e de la charitĆ© du ChristĀ Ā» Au point qu’elle leĀ  dĆ©finit comme “co-fondateur”: « Il m’a aidĆ© Ć  faire naĆ®tre au sein du Mouvement des Focolari deux rĆ©alitĆ©s trĆØs importantesĀ : la branche des EvĆŖques amis, animĆ©s par la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, et la fondation de l’Ecole Abba pour mettre en forme toute la PensĆ©e inhĆ©rente Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, qui est elle-mĆŖme le fruit d’un charismeĀ Ā»

« Il brillait par ses nombreux talents. Bien qu’il fĆ»t revĆŖtu de la dignitĆ© sacerdotale et Ć©piscopale, quand on pense Ć  lui, on imagine un ange plutĆ“t qu’un homme, en raison de sa sublime dĆ©licatesse d’âme, de sa libertĆ© d’esprit, de son intelligence profonde et Ć©clairĆ©e, de son humeur toujours Ć©gale, de son tempĆ©rament ardent, et de sa fermetĆ© sans concession lorsqu’il s’agissait de dĆ©fendre ou de protĆ©ger quelqu’un. Je le voyais, nous le voyions comme un modĆØle de dĆ©tachement complet de soi et de tout ce qui touchait Ć  sa personne. C’est seulement aprĆØs sa mort, par exemple, que j’ai su qu’il possĆ©dait des talents de musicien et de peintre.

Ā Ā  C’était un modĆØle de recherche constante d’amour envers le frĆØre ou la sœurĀ  qui l’approchaient ou de tout ce qui, pour lui, reprĆ©sentait la volontĆ© de Dieu. Un modĆØle aussi d’attachement passionnĆ© Ć  la Parole, au point de s’être mis Ć  vivre chaque mois une phrase de l’Ecriture, pendant cinq ans, pour se prĆ©parer Ć  l’Ecole Abba. Il avait connu l’expĆ©rience qu’en avait fait notre mouvement Ć  ses dĆ©buts, avant que l’Esprit nous fasse don d’intuitions particuliĆØres, qui se sont avĆ©rĆ©es parĀ  la suite trĆØs prĆ©cieuses pour l’étude du charismeĀ Ā»

 Aimait-il être évêque ?

« Un jour il m’a confiĆ© que, humainement parlant, il aurait prĆ©fĆ©rĆ© continuer Ć  ĆŖtre thĆ©ologien, mais je pense qu’en devenant Ć©vĆŖque il s’est rendu trĆØs utile Ć  l’Eglise, tout comme au mouvement des focolari, car, Ć  son savoir exceptionnel, s’ajoutait l’autoritĆ© du magistĆØre de l’Eglise, une garantie importante pour nousĀ Ā»

Extrait de ā€œKlaus Hemmerle, innamorato della Parola di DioĀ Ā», Wilfred Hagemann, CittĆ  Nuova Ed., Roma, 2013, p. 288-289.

BrĆ©sil, c’est parti !

Plein de reconnaissance envers BenoƮt XVI

Un an aprĆØs le geste historique de BenoĆ®t XVI – fait en Ć©tant pleinement conscient, avec courage et grande humilitĆ© – geste qui a transformĆ© le visage de l’Eglise, nous en faisons mĆ©moire, pleins de gratitude.

Dans son dernier Angelus,le 24 fĆ©vrier 2013, ses paroles nous ont bouleversĆ©sĀ : « Le Seigneur m’appelle Ć  cette “ascension du mont”, Ć  me consacrer encore davantage Ć  la priĆØre et Ć  la mĆ©ditation »  .

Merci BenoĆ®t d’avoir Ć©tĆ© un instrument de l’Esprit Saint !

BrĆ©sil, c’est parti !

Loppiano: Premier “Week-end du Don”

“C’était en temps de guerre et tout s’Ć©croulait… seul Dieu restait”, c’est ainsi que commence souvent le rĆ©cit de la naissance du Mouvement des Focolari. C’était en 1943, durant l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. De ces annĆ©es, de nombreux Ć©pisodes, qui ensuite sont devenus emblĆ©matiques, se sont rĆ©pĆ©tĆ©s et diffusĆ©s partout où sont prĆ©sentes les communautĆ©s des Focolari, sont remĆ©morĆ©s.

Un de ces Ć©pisodes a Ć©tĆ© le “fagotto” (le tas). Voici le rĆ©cit de Vittoria (Aletta) Salizzoni, une des premiĆØres jeunes qui a entrepris “l’aventure de l’unitĆ©” avec Chiara Lubich:

“Je me souviens d’une action. Je pense qu’elle s’est produite en 1946. “Donnons nos vĆŖtements superflus pour notre communautĆ©”, proposa Chiara. Nous avons donc commencĆ© Ć  faire ce que nous avons appelĆ© “fagotto”. Nous Ć©tions pauvres. Imaginez! Durant l’aprĆØs-guerre, il n’y avait plus rien. Nous avions seulement de vieux habits usĆ©s, mais nous sommes toutes arrivĆ©es avec quelque chose. Je me souviens d’un beau tas, lĆ , au milieu du sĆ©jour de la “casetta”, qui a ensuite Ć©tĆ© distribuĆ©.”

Cette action, qui rappelait les premiĆØres communautĆ©s chrĆ©tiennes où “personne ne manquait de rien, parce que ceux qui possĆ©daient (les biens) les mettaient Ć  disposition de tous, et l’on distribuait Ć  chacun selon ses besoins” (Actes 4,34-35), devient une coutume dans les communautĆ©s des Focolari dispersĆ©es dans le monde.

Les habitants de la citĆ©-pilote internationale de Loppiano ont dĆ©cidĆ©, les 8 et 9 fĆ©vrier, de lancer une proposition semblable, mais en impliquant son territoire, et selon les indications du Pape FranƧois qui invite justement au partage, dans son message pour le CarĆŖme 2014. Le Pape rappelle, entre autres, qu’il “est nĆ©cessaire que les consciences se convertissent Ć  la justice, Ć  l’égalitĆ©, Ć  la sobriĆ©tĆ© et au partage”.

L’initiative solidaire a Ć©tĆ© intitulĆ©e “Week-end du Don”. “Une ā€˜immersion complĆØte dans la culture du don’ – expliquent les organisateurs – qui a promu l’ouverture d’un espace d’Ć©change et de demande d’objets en bon Ć©tat sans aucune limitation ou restriction; sans oublier le tableau des nĆ©cessitĆ©s et la ā€˜banque du temps’ pour mettre Ć  disposition des autres.”

Le Salon de la citĆ©-pilote a Ć©tĆ© dĆ©signĆ© comme point de collecte. “Il est arrivĆ© de tout: vĆŖtements usĆ©s de toutes tailles, pour tous les Ć¢ges, livres, Ć©lectromĆ©nagers, meubles, jouets, objets de dĆ©coration”, racontent-ils.

Dimanche, ont Ć©galement Ć©tĆ© proposĆ©s des espaces de dialogue et d’approfondissement sur les motivations qui sont Ć  la base de la “culture du don”, en opposition Ć  celle de la propriĆ©tĆ©, et son application directe dans la vie de tous les jours.

Enfin, a Ć©tĆ© inaugurĆ© le fameux “RĆ©seau fagotto permanent”, c’est-Ć -dire un point de collecte et de redistribution des objets donnĆ©s. Un lieu ouvert Ć  la solidaritĆ© et pensĆ© comme transit de biens pour les personnes dans le besoin.

BrĆ©sil, c’est parti !

En Afrique, en tant que famille

ā€œNous n’allons pas en Afrique pour connaĆ®tre un endroit, pour faire du tourisme, mais pour aller trouver un peupleĀ Ā», Ć©crivent Flavia et Walter.

Elle est suissesse, a Ć©tudiĆ© relations internationales Ć  GenĆØve et a travaillĆ© durant quelques mois Ć Ā Bukas Palad Tagaytay, aux Philippines. Walter est un journaliste brĆ©silien qui a dĆ©crochĆ© en 2012 son master Ć  l’Institut Universitaire Sophia, Ć  Loppiano, en Italie. En 2005 il est parti comme volontaire en IndonĆ©sie, six mois aprĆØs le Tsunami qui a dĆ©truit le Sud Ouest asiatique.

Tout en vivant sur les deux rives opposĆ©es de l’ocĆ©an Atlantique, ils se sont rencontrĆ©s en 2004 et se sont mariĆ©s huit ans aprĆØs.

Et maintenant ils laissent sĆ©curitĆ©, projets, travail… pour aller passer deux mois avec la communautĆ© des Focolari de Man, dans l’Afrique sub-saharienne, Ć  600 km Ć  l’ouest de la capitale de la CĆ“te d’Ivoire, Abidjan. « Tout laisser derriĆØre nous n’est pas facile – Ć©crivent-ils – mais nous sentons que cette expĆ©rience de dĆ©tachement total nous rend plus libres pour vivre en profondeur chaque instant, sans regarder en arriĆØre.

A Man ils travailleront dans la citĆ© pilote du mouvement, dans un centre d’informatique et dans un centre qui s’occupe de la lutte contre la malnutrition de centaines d’enfants.

Ā« Le fait d’aller ensemble en tant que couple est un aspect que nous voulons souligner, Ć©crit Flavia. Beaucoup disent que le mariage emprisonne, contraignant Ć  une vie basĆ©e sur la recherche des sĆ©curitĆ©s matĆ©rielles. Nous voulons relever le dĆ©fi qu’il est possible de s’ouvrir ensemble vers les autresĀ Ā».

« Rencontrer le peuple africain a toujours Ć©tĆ© notre rĆŖve – ajoute Valter – mais les nombreux rapports que nous avons construits ont transformĆ© notre expĆ©dition en aventure que nous voulons partager avec beaucoup d’amis. Pour eux et toutes les personnes qui sont intĆ©ressĆ©es de connaĆ®tre plus le continent africain il nous est venu l’idĆ©e d’écrire un livre avec les expĆ©riences que nous vivrons et les photos pour le documenterĀ Ā».

« Nous dĆ©sirons faire participer tout le monde Ć  notre aventure – conclut Flavia – et offrir le fruit de notre expĆ©rienceĀ : nous croyons que la famille n’est pas seulement faite de liens du sang, mais engage tous les rapports construits avec les communautĆ©s dans lesquelles nous sommes insĆ©rĆ©sĀ Ā».

Ceux qui désirent participer au projet,  peuvent contribuer et ils recevront un « livre photo » avec leur expérience.

Pour plus d’informationsĀ :

https://www.facebook.com/juntosrumoaafrica.

BrĆ©sil, c’est parti !

Chiara Lubich et les religions: Bouddhisme

La relation avec le monde bouddhiste a une signification particuliĆØre dans l’histoire du dialogue vĆ©cue par le Mouvement des Focolari. MĆŖme si dĆ©jĆ  les annĆ©es soixante furent celles des intuitions de la fondatrice Chiara LubichĀ  regardant la possibilitĆ© de construire une vraie fraternitĆ© avec les personnes de religions et de cultures diffĆ©rentes,Ā  ce n’est qu’ en 1979 que Chiara a rencontrĆ© un leader des autres religions, le rĆ©vĆ©rend Nikkyo Niwano, fondateur de la Rissho Kosei Kai. Est nĆ©e une amitiĆ© basĆ©e sur une profonde estime rĆ©ciproque. En 1981 Niwano l’a invitĆ©e Ć  Tokyo pour parler de son expĆ©rience Ć  12.000 bouddhistes. Ce fut le dĆ©but historique d’une expĆ©rience de vraie fraternitĆ©. Ce rapport qui dure dĆ©sormais depuis bien des annĆ©es a Ć©tĆ© consolidĆ© par la visite de Maria Voce Ć  Tokyo en 2010.

Des voies de connaissance rĆ©ciproque et de collaboration avec d’autres rĆ©alitĆ©s du courant Mahayana au Japon et Ć  Taiwan se sont ensuite ouvertes. Les rencontres avec le vĆ©nĆ©rĆ© Etai Yamada de l’Ecole de Tendai restent inoubliables. Chiara aimait citer les paroles du grand maĆ®tre SaichoĀ : « S’oublier soi-mĆŖme et servir les autres est le sommet de l’amour-compassionĀ Ā», paroles entre autres mentionnĆ©es par Jean-Paul II Ć  l’occasion de la rencontre des reprĆ©sentants des autres religions en 1981 Ć  Tokyo. Le vĆ©nĆ©rable Yamada ajoutait: ā€œOn peut dire que le Focolare met en pratique les paroles du maĆ®tre aprĆØs 1200 ansā€. Aujourd’hui, de fructueux rapports existent aussi avec l’Ecole Nichiren.

Les contacts avec les bouddhistes Chinois du monastĆØre Fo Guan Shan et du monastĆØre Dharma Drum Mountain n’ont pas manquĆ©. Au long des annĆ©es se sont ouvertes des voies de connaissance et de rencontres Ć©galement avec le monde du bouddhisme ThĆ©ravada. GrĆ¢ce Ć  un sĆ©jour prolongĆ© prĆØs de la citĆ© internationale de Loppiano, deux moines ThaĆÆlandais – le grand maĆ®tre Ajhang Thong et Prahamaha Thongratana – ont eu un contact vital avec le christianisme. De retour dans leur pays ils ont communiquĆ© leur dĆ©couverte, invitant Chiara Lubich Ć  donner son expĆ©rience dans une universitĆ© bouddhiste et dans un temple Ć  Chiang Mai. Le grand MaĆ®tre A jhan Thong en prĆ©sentant la fondatrice des Focolari disaitĀ : « Le sage n’est ni un homme ni une femme. Quand s’allume une lampe dans l’obscuritĆ©, on ne se demande pas si c’est un homme ou une femme qui l’a allumĆ©e. Chiara est venue nous donner sa lumiĆØreĀ Ā».

De 2004 Ć  aujourd’hui, quelques symposiums se sont dĆ©roulĆ©s. Le cinquiĆØme et dernier dans le temps (28-31 mai 2012) aprĆØs ceux qui ont eu lieu en 2004 et en 2008 au Centre Mariapolis de Castelgandolfo et en 2006 et 2010 respectivement Ć  Osaka au Japon et Ć  Chiang Mai en ThaĆÆlande, a rassemblĆ© des participants provenant de la ThaĆÆlande, Sri Lanka, Japon, CorĆ©e, TaĆÆwan, Angleterre, USA, Suisse, Autriche et Italie. La variĆ©tĆ© ne se situait pas seulement dans la provenance gĆ©ographique, mais aussi dans les diffĆ©rentes appartenances. Parmi les bouddhistes Ć©taient prĆ©sents des moines et des laĆÆcs de la tradition ThĆ©ravada et de celle Mahayana, et parmi les chrĆ©tiens, des reprĆ©sentants de la Communion anglicane et des Eglises rĆ©formĆ©es.

Durant les annĆ©es, entre les participants Ć  ces congrĆØs une profonde confiance rĆ©ciproque a permis d’aborder le sujet des Ecritures avec ouverture et sans malentendus. Le CongrĆØs de Castelgandolfo a vu aussi la prĆ©sence du Cardinal Tauran, prĆ©sident du conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, et de la prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce.

Le 20 mars 2014, auprĆØs de l’UniversitĆ© Urbaniana de Rome, se dĆ©roulera un Ć©vĆ©nement dĆ©diĆ© Ć  « Chiara Lubich et les religionsĀ ; ensemble vers l’unitĆ© de la famille humaineĀ Ā». Il voudrait mettre en valeur, aprĆØs six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coĆÆncide avec le 50° anniversaire de la dĆ©claration conciliaire « Nostra AetateĀ Ā» sur l’Eglise et les religion non chrĆ©tiennes. Il est prĆ©vu la participation de personnalitĆ©s religieuses mĆŖme du bouddhisme.

BrĆ©sil, c’est parti !

Affluence des rĆ©fugiĆ©s et dĆ©fi de l’intĆ©gration

Ā ā€œIls accostent sur les plages italiennes en quĆŖte de paix, d’avenir et d’une vie digne de ce nomĀ : ces derniers mois ce sont surtout les victimes de la guerre en Syrie. Au dire de beaucoup, on assiste Ć  un nouvel exode biblique »  Marigen veut ainsi direĀ  combien elle s’est sentie, ainsi queĀ  les autres focolarine de Catane (Sicile-Italie), directement interpellĆ©e par le regard de ces rĆ©fugiĆ©s et leurs dĆ©barquements toujours plus frĆ©quentsĀ : «  Et moi, et nous, que pouvons-nous faire?Ā Ā»

C’est Valeria, une jeune du Mouvement, quiĀ  leur fait savoir que chaque jour une foule de syriens se dirige vers la gare de Catane pour aller vers les pays de l’Europe du Nord. « Ils ont besoin de tout –  leur dit-elleĀ  – vĆŖtements, chaussures, sacs, valises, nourriture, mĆ©dicamentsĀ Ā» ImmĆ©diatement les focolarine se mobilisentĀ : « Nous ouvrons nos armoires, nous retirons tout ce qui s’est accumulĆ© et peut servir Ć  d’autres – ajoute Paola – L’une recoud un bouton, l’autre repasse une chemise, une autre trie les vĆŖtements et les rĆ©partit dans des sacs. L’expĆ©rience vĆ©cue parĀ  Chiara Lubich et le premier focolare Ć  Trente, en pleine guerre, est bien prĆ©sente au cœur de chacune de nousĀ Ā»

Le lendemainĀ  elles se rendent Ć  la gare et remettent le tout Ć  une jeune marocaine qui coordonne les aides. Elles apprennent alors qu’il y a besoin d’un endroit pour dĆ©poser tout ce qui arrive. Le soir mĆŖme une famille met son garage Ć  disposition.

Elles ont aussi l’occasion d’aider et de connaĆ®tre les Ć©migrĆ©sĀ  accueillis dans la mosquĆ©e transformĆ©e en dortoir pour les rĆ©fugiĆ©s musulmans et chrĆ©tiens. Lina, focolarine originaire de Jordanie, traduit leurs histoires où s’entremĆŖlent douleur et d’espĆ©rance.

Entre temps, la communautĆ© des focolari de Syracuse partage avec toute la ville la douleur causĆ©e par le dĆ©cĆØs de Izdihar Mahm Abdulla, une syrienne de 22 ans morte en mer pour n’avoir pas pu prendre ses mĆ©dicaments durant le voyage. Marigen nous dit encoreĀ : « Nous nous sommes serrĆ©s autour des rĆ©fugiĆ©s pour leur apporter notre aide matĆ©rielle et les rĆ©conforter. Nous avons participĆ© aux obsĆØques dans le rite musulman, sur le parvis de la cathĆ©drale. On a priĆ© ensemble aux cĆ“tĆ©s de l’Imam de Catane, du Maire et de l’ArchevĆŖque de SyracuseĀ : l’atmosphĆØre revĆŖtĀ  quelque chose de sacré… tous rassemblĆ©s autour du cercueil, unis par cette grande douleur… L’Imam offre Ć  l’évĆŖque le Coran en signe d’amitiĆ© et de communionĀ Ā»

Sur l’île de LampĆ©dusa aussi, aprĆØs la tragĆ©die des nombreuses personnes mortes en mer, la communautĆ© du Mouvement, avec beaucoup d’autres, a parĆ© au plus urgentĀ en offrant hospitalitĆ©, nourriture, maisons et en partageant avec les immigrĆ©s non seulement le superflu mais aussi le nĆ©cessaire.

Tout Ć  cĆ“tĆ©, sur l’île de Malte, la communautĆ© des Focolari s’est sentie directement interpellĆ©e par l’arrivĆ©e massive de rĆ©fugiĆ©s sur les cĆ“tes de l’île « Ici le dĆ©fi de l’émigration et de l’intĆ©gration est trĆØs fort – raconte Vanessa – depuis deux ans dĆ©jĆ  nous avons commencĆ© Ć  prendre conscience des pas Ć  faire et Ć  demander des permis pour entrer dans les camps où sont regroupĆ©s les nombreux rĆ©fugiĆ©sĀ Ā» On organise des groupes dĆ©cidĆ©s Ć  agir sur plusieurs fronts « Je fais partie du groupe qui se rend au camp de rĆ©fugiĆ©s – poursuit Vanessa – où nous avons connu une cinquantaine de femmes somaliennes Ć¢gĆ©es de 16 Ć  50 ans, la plupart musulmanes, quelques unes chrĆ©tiennes. Nous proposons des cours d’anglais, de travaux manuels, de danse, mais la chose la plus importante c’est la relation avec chacuneĀ : Ć©couter et partager leurs frustrations, le rĆ©cit de leur vie… nous sommes mis en prĆ©sence de situations trĆØs dĆ©licates qui peuvent conduire au suicide… Nous constatons Ć  quel point l’écoute attentive est importante et nous voyons avec joie que ces visites rĆ©confortent et redonnent espoir. Et c’est prĆ©cisĆ©ment ce souci d’accueillir que nous cherchons Ć  vivre et Ć  transmettre, pour promouvoir une culture de l’intĆ©grationĀ Ā»

BrĆ©sil, c’est parti !

Allemagne: Art et Ɖvangile

Ā«Depuis que j’avais entendu l’appel de me donner Ć  Dieu au Focolare, il me semblait que le monde de l’art et les nombreuses annĆ©es d’étude de la musique ne trouveraient plus de place dans ma vie. Cependant, diffĆ©rentes rencontres et relations qui naissaient me poussaient Ć  Ć©couter mon cĆ“tĆ© artistique et Ć  en suivre les stimuli. J’ai toujours ressenti beaucoup de confiance dans les Ć©changes avec mes amis du Focolare, qui n’ont pas vraiment essayĆ© de me donner des rĆ©ponses, mais sont restĆ©s prĆØs de moi, en partageant mes interrogations. Entretemps, je faisais aussi d’autres travaux. Il me semblait cependant que ce monde artistique soit pour moi comme un train dĆ©jĆ  parti et dans lequel je n’Ć©tais pas montĆ©.

J’ai d’abord dĆ©couvert que ce que Dieu nous donne ne correspond jamais exactement Ć  ce que nous pensons. Par exemple, j’avais cherchĆ© du travail dans le domaine de la musique dans les quartiers les plus difficiles de ma ville, parmi les immigrĆ©s et les plus pauvres, pour me mettre Ć  leur disposition. Cependant, en plusieurs annĆ©es d’intense recherche, rien n’est jamais sorti. Une collĆØgue m’a par contre fait remarquer que le lycĆ©e dans lequel je travaille maintenant m’offrait un dĆ©fi complĆØtement diffĆ©rent, mais Ć©galement fascinant: des jeunes pleins de richesse matĆ©rielle, mais souvent aussi de pauvretĆ© spirituelle, satiĆ©tĆ© de tout et insatisfaction profonde.

Donc, depuis deux ans et demi maintenant, je travaille dans le lycĆ©e humaniste Christianeum Ć  Hambourg, une Ć©cole avec une grande activitĆ© musicale, avec chorales, brass band et orchestres, qui implique des centaines de jeunes. Je dirige les deux orchestres symphoniques de l’école: celui des enfants de 10 Ć  12 ans (actuellement composĆ© de 65 membres) et celui des jeunes de 13 Ć  18 ans (52 membres).

Ce travail exige surtout la capacitĆ© de crĆ©er des relations avec les jeunes, mais aussi avec les parents et les collĆØgues. Plusieurs fois, cela signifie apprendre Ć  pardonner (moi-mĆŖme et les autres), recommencer Ć  chaque fois, en croyant en les autres au-delĆ  de n’importe quelle dĆ©ception, s’engager de faƧon dĆ©sintĆ©ressĆ©e, en faisant attention Ć  chaque personne et pas seulement au groupe. Et tout cela avec le fondement de la recherche continue d’une compĆ©tence professionnelle toujours plus grande, en essayant d’impliquer le plus possible les collĆØgues. Nous sommes en effet trois Ć  nous occuper de l’orchestre. Avant de dĆ©cider de quelque chose, nous essayons de comprendre ce Ć  quoi pensent les autres, en nous Ć©coutant avec attention. Nous expĆ©rimentons ainsi la rĆ©ciprocitĆ© de l’amour avec les jeunes et avec les adultes. J’ai Ć©tĆ© surpris lorsqu’ils m’ont fait remarquĆ© que, dans les activitĆ©s musicales de l’école, “un esprit bienveillant souffle toujours plus et crĆ©e une atmosphĆØre de collĆ©gialitĆ© amicale que tout le monde partage”.

Je sens que ma vie se normalise tant que je suis et que je reste cohĆ©rent dans mon choix de vie, et j’essaye la mĆŖme fraĆ®cheur et nouveautĆ© du temps où j’ai commencĆ© Ć  vivre l’Évangile, convaincu, hier comme aujourd’hui, que seulement ainsi, avec beaucoup d’autres, on peut changer le mondeĀ».

Profil de Christian Kewitsch

BrĆ©sil, c’est parti !

De jeunes suisses jouent pour leurs contemporains du Caire

Le 25 janvier 2014, la 14ème édition de la rencontre annuelle de volleyball sponsorisé organisée par «Youth4unity», les jeunes du Mouvement des Focolari, a eu lieu à Zurich.

160 sportifs pleins d’enthousiasme se sont donnĆ© rendez-vous dans la salle de gymnastique de l’Ć©cole cantonale de Zurich Ć  Oerlikon. Il ne s’agissait pas seulement de faire du sport, mais leur but Ć©tait une fois de plus de rĆ©colter des fonds pour la fondation Koz Kazeh (Arc en ciel) au Caire.

Celle-ci concerne des jeunes et des enfants Ć©gyptiens qui doivent travailler pour subvenir aux besoins de leur famille et qui ne peuvent Ć©tudier que durant leurs jours de congĆ©. DerniĆØrement ils ont pu bĆ©nĆ©ficier de cours d’orientation professionnelle et de programme spĆ©ciaux pour soutenir tous les jeunes.

Mis Ć  part l’engagement social, le Volleyday de Zurich a Ć©tĆ© une occasion de se divertir et de jouer ensemble. Le slogan de la journĆ©e ā€œTake care – respecte ton voisin, tout le monde est importantā€, a Ć©tĆ© le fil conducteur du tournoi, en le transformant en un Fair Play amical.

ā€œDans notre jeu, il n’y a pas de concurrence comme dans d’autres tournois, car nous jouons pour un autre butā€ affirme Gabriel, zurichois de18 ans qui participe pour la premiĆØre fois au VolleyDay.

Ce VolleyDay a aussi vu la participation d’une vingtaine de personnes qui sont venues collaborer bĆ©nĆ©volement Ć  la rĆ©ussite du tournoi en apportant leur aide en coulisse.

L’Ć©quipe Ā«AbracadabraĀ» a gagnĆ© la “coupe challenge” en rĆ©coltant la somme maximum de 2’376 CHF (1’942.15 €). Les Ć©quipes gagnantes Ā«D’ChoncheflickerĀ» (Ligue A) et Ā«Oerlikon oneĀ» (Ligue B), ont reƧu un grand panier de produits alimentaires pour organiser un souper ensemble.

Le ā€œtime outā€ (une minute de silence et de priĆØre pour la paix)Ā  ainsi que la lettre envoyĆ©e par la fondation Koz Kazeh Ć  cette occasion ont renforcĆ© la relation entre les jeunes du Caire et de Zurich.

Ainsi la somme totale de 12’074 CHF (9’869.30 €) rĆ©coltĆ©e par l’Ć©dition 2014 a pu ĆŖtre envoyĆ©e au Caire pour soutenir leurs microprojets.

Photo gallery

BrĆ©sil, c’est parti !

Malte: ā€œL-Arti tal-Imħabbaā€

Ā ā€œNous avons eu la chance de proposer un livre de Chiara Lubich traduit en maltais, et c’est une trĆØs grande joie pour nous!ā€, nous confient Marisa et Mario, responsables de la communautĆ© des Focolari sur l’Ile, au lendemain de la prĆ©sentation de ā€œL-Arti tal-Imħabbaā€ (ā€œL’Art d’aimerā€ en maltais)

Le 17 janvier, devant une salle comble, cinq intervenants spĆ©cialisĆ©s dans divers domaines ont pris la parole: Marie Alexander, professeur Ć  l’Institut de Linguistique de l’UniversitĆ© de Malte; Natalino Camilleri, supĆ©rieur gĆ©nĆ©ral de la SociĆ©tĆ© de la Doctrine ChrĆ©tienne (M.U.S.E.U.M); le PĆØre Karm Debattista, bien connu Ć  Malte dans le monde de la musique et de la communication; le rĆ©vĆ©rend Simon Godfrey, chancelier de l’Eglise Anglicane et maĆ®tre J. Mifsud, avocat, journaliste et animateur de programmes tĆ©lĆ©visĆ©s.

Les interventions ont soulignĆ© comment l’art d’aimer, proposĆ© par Chiara Lubich, trouve directement sa source dans l’Evangile et s’énonce en quelques pointsĀ : aimer toutes les personnes sans discrimination aucune, faire le premier pas, reconnaĆ®tre la prĆ©sence de JĆ©sus en chacun de nos frĆØres et se faire « tout Ć  tousĀ Ā», comme le recommandeĀ  St Paul. L’engagement Ć  faire sienne cette faƧon de vivre demande un entraĆ®nement constant, mais produit un nouvel Ć©tat d’esprit qui est un premier pas vers une rĆ©volution pacifique, capable de changer le cœur des personnes et de bĆ¢tir une civilisation fondĆ©e sur l’amour. Le rĆ©vĆ©rend Simon Godfrey et maĆ®tre J. Mifsud ont aussi tenu Ć  mettre en Ć©vidence les convergences de pensĆ©e entre leĀ  pape FranƧois etĀ  Chiara.

AprĆØs ces exposĆ©s, une famille, un jeune et un ā€œjuniorā€ ont racontĆ© comment ils mettent en pratique l’art d’aimer. Ces tĆ©moignages ont Ć©tĆ© suivis de la prĆ©sentation du ā€œDĆ© de l’Amourā€

La soirĆ©e s’est conclue par les impressions de nombreux participants qui ont exprimĆ© leur joie d’avoir dĆ©couvert une nouvelle faƧon d’aborder la vie quotidienne: ā€œLe message est fort, beau et simple – dĆ©clare le PĆØre Silvestre –  il est Ć  portĆ©e de main et tout le monde peut le vivreā€ D’autres ont mis en valeur divers aspects:ā€ DostoĆÆevsky Ć©crit que ce sera la beautĆ© qui sauvera le monde – rappelle Stefania – aujourd’hui nous avons vĆ©cu un moment harmonieux et beau, parce que ce qui s’est dit participait de la BeautĆ© de Dieuā€ Myriam a ajoutĆ©:ā€ Il n’y avait pas celui qui croit et celui qui ne croit pas: dans cet amour nous nous sommes tous sentis en famille et l’on pouvait parler librementā€ Enfin le tĆ©moignage d’Ezio: ā€Je connaissais ce livre en italien, mais j’en ai redĆ©couvert toute la valeur. Je dĆ©sire vivre toujours mieux cet ā€œart d’aimerā€, mobiliser mon coeur et mon esprit pour inventer mille faƧons de le rendre plus beau, plus efficace dans dans ses visĆ©es, plus intense, plus attractif, plus crĆ©atif, sachant qu’il ne seraĀ  jamais aquis une fois pour toutesā€.

BrĆ©sil, c’est parti !

PurifiƩs par la Parole

Un “mort-vivant”

J’étais dans l’entrĆ©e du commissariat, il faisait chaud et j’étais trĆØs fatiguĆ©, lorsqu’est arrivĆ© un homme claudicant mal habillĆ©. AprĆØs m’avoir saluĆ© d’une voix faible, remarquant que je m’intĆ©ressais Ć  lui, il m’a racontĆ© son histoire: c’était un rĆ©fugiĆ© sans-abri, sans amis ni famille, sans papiers: un “mort-vivant”, comme disaient les policiers qui l’avaient arrĆŖtĆ©. En le saluant, je lui ai dit où j’habitais: s’il Ć©tait venu, nous l’aurions accueilli, donnĆ© Ć  manger et proposĆ© de rester dormir. Quelques jours plus tard, il est en effet venu chez nous, ainsi nous avons pu l’aider concrĆØtement avant qu’il se mette en route pour YaoundĆ©. Pour notre famille, c’était lui, image du Christ souffrant, le don. P.B. – CĆ“te d’Ivoire

Effets d’un vol

AprĆØs une belle journĆ©e au parc aquatique avec nos filles, nous nous apercevons, sur le parking, que des papiers et des clĆ©s ont Ć©tĆ© volĆ©s dans notre voiture… AprĆØs la dĆ©nonciation du vol, nous nous prĆ©parons Ć  la nuit en plaƧant des meubles derriĆØre les principales entrĆ©es. Les filles trouvent un cĆ“tĆ© aventureux Ć  l’évĆ©nement. Le jour suivant, lorsque je vais acheter les nouvelles serrures, je me rends compte que les frais correspondent exactement au montant inattendu que ma femme avait reƧu un jour avant. Ce fait nous a aidĆ©s Ć  rĆ©flĆ©chir et, ensemble, nous avons dĆ©cidĆ© de ne garder aucune rancune envers les voleurs. Quelques jours aprĆØs, en rĆ©citant les priĆØres, une des filles a aussi voulu mentionner ceux qui nous avaient donnĆ© l’occasion d’apprendre Ć  pardonner. S.G. – GĆŖnes (Italie)

Sur la route

Sur la route, je rencontre une prostituĆ©e. Je m’arrĆŖte, la salue, lui donne la Parole de Vie avec le commentaire de Chiara Lubich, en lui expliquant que c’est une pensĆ©e de l’Évangile. “Pourquoi fais-tu cela?”, je lui demande. “J’ai trois enfants Ć  charge” est sa rĆ©ponse. Ensuite, elle me conseille d’apporter cette feuille aussi Ć  une collĆØgue, assise dans une voiture plus en avant. Je la salue elle aussi et lui offre la Parole de Vie: “C’est une pensĆ©e sur JĆ©sus”. Elle me remercie et ajoute qu’elle vient de terminer de rĆ©citer le chapelet. Ensuite, elle me montre un petit livre de priĆØres Ć  Marie. Je lui pose la mĆŖme question. Elle rĆ©pond: “Je suis divorcĆ©e et j’ai quatre enfants Ć  nourrir chaque jour”. Ensemble, nous rĆ©citons un Ave Maria, afin qu’elle puisse trouver un travail convenable. M.R. – Segni (Italie)

TirĆ© de: L’Évangile du jour, CittĆ  Nuova. Ā