Mouvement des Focolari
Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

La grande salle de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), le matin du 28 octobre dernier, était pleine et en fête comme pour les grandes occasions. De fait se déroulait le premier doctorat remis conjointement par deux universités académiques : l’Université Pontificale du Latran et la IUS.

Il s’agissait du doctorat en vertu de laquelle Don Stefano Mazzez, salésien, a obtenu en même temps le doctorat en Théologie conféré pas l’université du Latran et celui en Culture de l’unité conféré par la IUS. Il a proposé avec passion la soutenance de sa thèse : « Il les aima jusqu’au bout ». Pour une phénoménologie théologique du non de l’amour : parcours historique et perspectives systématiques ».

En passant par une rigoureuse et passionnante suite historique qui repropose les empreintes de la pensée philosophique occidentale depuis Parménide à Schelling et celles de la mystique chrétienne de François d’Assise à Chiara Lubich, Mazzer arrive à illustrer la nouveauté de l’amour vécu par Jésus dans son abandon sur la croix en tant qu’ouverture d’un espace nouveau de rapport entre le moi et son autre, en Dieu et dans le monde. Il s’agit – dit-il – de cette “trinitisation” (c’est le terme utilisé par Chiara Lubich) des liens qui, en même temps, sont “un don venant de la Trinité en vertu de l’incarnation du Fils et de sa mort et résurrection” et “réelle expérience de la participation à la vie même de Dieu” répandue sur les relations interpersonnelles.

Pour souligner la valence académique de l’événement, le Coprésident du mouvement des Focolari était présent, D Giancarlo Faletti, ainsi que l’évêque de Limerick (Irlande) Brendan Leahy, professeur d’Ecclésiologie auprès de la IUS, le professeur Andrea Bozzolo, président de la section turinoise de la faculté de théologie de l’UPS, parmi d’autres.

Comme l’a souligné le Recteur de l’IUS, Mgr Piero Coda, l’épaisseur de la recherche et sa qualité existentielle et interdisciplinaire en plus de celle théologique font de la thèse de Mazzer, qui sera bientôt publiée, le début le plus heureux et le plus approprié des doctorats en théologie en synergie avec la IUS et la Faculté de théologie comme celle du Latran.

De semblables accords de doctorats conjoints se trouvent déjà en vigueur, avec la Faculté théologique de l’Italie centrale (Florence), la Faculté théologique des Pouilles (Bari), et la Faculté de théologie de San Miguel (Buenos Aires, Argentine).

Source: Institut universitaire Sophia online

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Les Philippines touchées par le typhon Haiyan

“Nous avons besoin de tout, parce que la ville de Tacloban n’existe pratiquement plus.” C’est la nouvelle qui nous arrive directement de la communauté des Focolari aux Philippines, durant ces heures dramatiques, après le passage du typhon Haiyan et la destruction qu’il a apporté le 9 novembre dernier, en particulier dans les îles de Leyte et Samar. C’est un des plus violents typhons de l’histoire: les communications et l’électricité sont interrompues dans de nombreuses zones et le bilan s’aggrave au fil des heures.

Chef-lieu de la province de Leyte, île au centre sud-ouest, Tacloban est la ville la plus touchée. Sur 200 000 habitants, plus de 10 000 morts sont estimés et le nombre risque d’augmenter. Dans cette ville, comme dans tant d’autres îles, une communauté des Focolari est présente. Beaucoup de centres habités sont inatteignables: “Depuis les autres îles, nous essayons de nous mettre en contact et d’apporter les secours, mais les communications sont encore difficiles”, écrivent Carlo Gentile et Ding Dalisay, de Cebu. “Une focolarine médecin, Himmel, avec Rey et Ladyliz, a tenté de rejoindre Tacloban à travers le port d’Ormoc, toujours sur l’île de Leyte, mais cette ville aussi est complètement détruite et toutes les routes sont impraticables.”

“La soirée du 10 novembre, quelques jeunes gen de Tacloban, qui se trouvaient à Cebu au moment du typhon, sont partis avec un bateau des gardes-côtes, pour aller vérifier comment vont leurs proches et se rendre compte de la situation. La doctoresse Himmel est partie avec un autre bateau.” “Aussi d’autres proches de personnes avec lesquelles nous sommes en contact sur l’île de Panay, toujours sur la trajectoire du typhon, ont vu leur maison détruite ou fortement endommagée.”

La région centrale des Philippines, avec le groupe des grandes îles “Visayas”, est parmi les plus à risque, tant pour la fréquence des tempêtes tropicales, que pour la structure des habitations. Le typhon dévastateur a justement touché les îles les plus pauvres de cette zone, celles moins atteignables logistiquement aussi. Conscient du risque, le gouvernement – comme ils l’écrivent encore depuis Cebu – “avait fait son possible pour faire prendre conscience aux personnes et coopérer au maximum à la préparation des réfugiés. L’archevêque de Cebu, Mgr Palma, avait invité tout le monde à prier, pour demander de l’aide à Dieu. Grâce à tout cela, il semble que les dommages aux personnes soient moins importants que d’autres fois, même si le nombre de morts est destiné à augmenter.”

Et, dans le monde entier, la solidarité s’active, sollicitée aussi par la prière du Pape François à l’Angélus de dimanche. “À Cebu, de l’aide de toutes les parties des Philippines arrive déjà, et aussi de l’extérieur (Hong Kong, Jordanie…).”

Il est possible de faire parvenir les aides pour l’urgence Philippines sur le compte courant de l’AMU (ONG Action pour un Monde Uni) ou sur le compte du centre des Focolari à Cebu.

Association Action pour un Monde Uni

Banca Popolare Etica, filiale de Rome.

IBAN: IT16G0501803200000000120434

SWIFT/BIC CCRTIT2184D

Motif: Urgence typhon Haiyan Philippines

Action pour FAMIGLIE NUOVE Onlus

Compte bancaire n° 1000/1060

BANCA PROSSIMA

Cod. IBAN: IT 55 K 03359 01600 100000001060

Cod. Bic – Swift: BCITITMX

MOVIMENTO DEI FOCOLARI A CEBU

Motif : Urgence typhon Haiyan Philippines

METROPOLITAN BANK & TRUST COMPANY

Cebu – Guadalupe Branch

6000 Cebu City – Cebu, Philippines

Tel: 0063-32-2533728 Account name bancaire:  WORK OF MARY/FOCOLARE MOVEMENT FOR WOMEN

Intitulé du compte bancaire.:  398-2-39860031-7

SWIFT Code:  MBTCPHMM

Motif:  Help Philippines– Typhoon Haiyan

Email: focolaremovementcebf@gmail.com

Tel. 0063 (032) 345 1563 – 2537883 – 2536407

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Philippines: quand tout s’écroule

«En voyant les effets dévastateurs du tremblement de terre qui a touché les Philippines le 15 octobre dernier – de magnitude 7,2 sur quelques îles – nous avons tout fait pour aider les victimes. En particulier nous désirions leur faire sentir l’amour de Dieu, même en ces moments où tout espoir semblait perdu.

Au premier coup d’œil, nous avions peur à cause des répliques dues au tassement de terrain qui continuaient à se sentir mais, bien vite, nous nous sommes rendu compte que ce n’était rien du tout par rapport à la souffrance des familles qui avaient tout perdu : leurs maisons et leurs personnes chères.

Avec le soutien de la communauté locale des Focolari, nous sommes allés à Bohol (la zone touchée par le tremblement de terre). Nous étions environ 15 Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) et quelques adultes de Manilles et Cebu. Nous avons préparé 200 sacs avec ce dont ils avaient le plus besoin (nattes, couvertures et matériel pour la fabrication des tentes) et nous nous sommes mis en route, un long trajet pour arriver à destination : l’île de Sandigan, où les aides arrivent difficilement. Nous portions 200 litres d’eau avec nous, les 200 sacs préparés la veille, des biscottes et autres aliments de première nécessité.

Nous avons eu des difficultés et de la fatigue quand nous avons dû passer par un sentier étroit et raide de montagne, en faisant sortir des camions tous les paquets pour les porter aux barques qui les auraient transportés sur l’île. Il nous a fallu plusieurs heures, jusqu’à minuit ; puis, nous avons dû pousser les barques à cause de la marée basse. Mais la décision d’aider ces personnes , en pensant le faire pour Jésus qui s’identifiait à ces personnes souffrantes, nous a fait dépasser les obstacles.

Nous avons fait 6 km à l’intérieur des terres de Brgy Canigaan. L’approvisionnement en eau manquait car les canalisations étaient détruites par le tremblement de terre, de même que les maisons. Voilà pourquoi la plupart des résidents dormaient dehors, dans des tentes, aussi par peur des continuelles secousses de tassement de terrain. C’était un spectacle déchirant. Nous nous sommes rappelé que nous étions là pour les soutenir et les aider, alors la distribution de l’eau et des paquets s’est passée dans une atmosphère de fête.

Nous avons même créé un espace pour permettre aux enfants de raconter leurs propres expériences traumatisantes vécues durant le tremblement de terre et nous avons joué avec eux, leur maman aussi, oubliant, au moins pour quelques instants ce qu’ils étaient en train de vivre.

Une personne âgée nous a raconté comment il avait vécu la tragédie. Il était en train de pécher quand le tremblement est arrivé. Il était terrorisé de voir sa ville trembler à cause des violentes secousses. Il était seul, l’eau très agitée, avec des tourbillons et de grandes vagues. Il a même vu une petite île surgir au milieu de la mer… Il remerciait Dieu pour avoir miraculeusement survécu, bien que sa maison ait été détruite. Nous lui avons offert un coussin mou : un petit geste qui l’a ému jusqu’aux larmes.

Nous avons renoncé à nos vacances et dû dépasser aussi les barrières de langue et autres difficultés, mais nous sentons que cela valait la peine ! la route à parcourir sera encore longue pour retourner à la normalité, mais voir les sourires sur les visages de ces personnes, nous a confirmé que l’amour de Dieu perdure même quand tout le reste est détruit ».

Sous la direction du secrétariat des JPMU de Manilles

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Natalia Dallapiccola: une biographie

Je m’apprête à écrire cette biographie sur la pointe des pieds, et non sans une certaine crainte” ainsi commence la préface de Matilde Cocchiaro, auteur de la biographie de Natalia Dallapiccola, la première à suivre Chiara Lubich. Dans l’histoire des Focolari, Natalia a eu un rôle particulier, au point de faire dire à Chiara que si elle n’avait pas trouvé une personne comme elle, déjà préparée par Dieu, elle n’aurait sans doute jamais pu donner le départ d’une vie, aussi révolutionnaire, basée sur l’évangile.

Grâce à son amour infatigable envers tout le monde, toujours vécu avec la même radicalité qu’au début, Chiara l’avait surnommée “Anzolon” qui, en dialecte de Trente, signifie “grand ange”.
Son rôle a été déterminant dans la diffusion de l’idéal de l’unité dans les pays du Bloc communiste, le Rideau-de-fer d’alors et dans le domaine du “Dialogue interreligieux” pour lesquels elle a fait sortir tous ses talents et son énergie pendant 30 ans, jusqu’aux derniers jours de sa vie terrestre.

Nichiko Niwano, président du mouvement bouddhiste japonais Rissho Kosei-kai, dans la préface, affirme: “Natalia a joué le rôle durant de longues années de “fenêtre ouverte” qui nous a liés avec le mouvement des Focolari…  y prodiguant ses meilleures ressources du cœur et de l’esprit…  Voilà un dicton ancien: “Connais le passé et tu découvriras le nouveau”. Ce qui veut dire: examine l’histoire, étudie attentivement la tradition, et tu obtiendras une nouvelle sagesse. Donc, je ne désire rien d’autre et souhaite que cette biographie de Natalia devienne un guide précieux dans le cheminement vers le futur”.

Lors de son départ pour le ciel, le 1° avril 2008, survenu 18 jours seulement après celui de Chiara, beaucoup ont eu des paroles de gratitude et de vives appréciations: “entre moi et Natalia – a dit le Rabin David Roben de Jérusalem – existait un lien profond. Je garderai toujours comme un trésor, son aimable et noble esprit. (…)”
De l’Inde, Shantilal Somaiya, Kala Acharyo et Lalita Namjoshi, de la Somaiya Bharatya (Indou): “Nous nous souvenons avec grande révérence de la visite qu’elle a faite à notre institut et le style silencieux, mais si efficace à faire avancer nos rencontres de dialogue”.
De Skopje, Azir Semani, au nom des amis musulmans de Macédoine, s’adresse directement à elle: “Merci pour ta main toujours tendue! … Nous avons entendu pleinement ton invitation: ‘que tous soient un’. La voix de Dieu par ton intermédiaire a été un rappel d’amour et de confiance pour lequel, nous musulmans, nous sommes honorés de pouvoir cheminer ensemble, vers le monde uni. Que ton amour soit béni!”.

Le cardinal émérite de Prague, Mgr. Miloslav Vlk, durant tant d’années responsable des évêques amis du mouvement des Focolari, témoigne: “Je peux vraiment dire que Natalia fut mère de l’Idéal de l’unité pour notre terre. De sa vie, sans faire beaucoup de discours, elle faisait transparaître la lumière du charisme reçu de Chiara, qu’elle nous transmettait  dans toute sa profondeur”.

En 1968 Natalia, se trouvant dans les  montagnes de la Tatra, – continue le cardinal – à environ 6 heures de distance de la République Tchèque, a organisé la première mariapolis; la veste officielle était des vacances et, pour éviter les contrôles de la police, on faisait de longues promenades, puis on s’arrêtait et elle nous racontait … la vie qu’elle nous présentait était authentique, vraie;  chaque participant restait touché par sa simplicité toute mariale. Son amour conquérait parce qu’il était naturel et surnaturel en même temps”.

“Natalia n’a pas laissé d’histoire écrite, elle était toute portée à aimer et à se donner à chaque prochain, conclut l’auteur. J’ai donc essayé de la reconstruire… l’apport des premières et premiers focolarini a été irremplaçable, eux qui avec elle ont vécu avec Chiara Lubich les premières lueurs du mouvement. J’ai pu aussi puiser à quelques pensées spirituelles de Natalia, très précieuses, écrites de sa main souvent sur des feuilles volantes ou transmises de vive voix à qui travaillait avec elle, récoltés ensuite par des témoins oculaires et reconstitués avec fidélité”.
(Matilde Cocchiaro, “Natalia: la prima compagna  di  Chiara  Lubich”, Edition  Città Nuova, Rome, 2013. Colonne Città Nuova Per).
Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Grande Bretagne: 50 ans de chemin oecuménique

La ville de Liverpool, où s’est ouvert le premier centre des Focolari en Grande  Bretagne, a vu réunies, à la Liverpool Hope University, 400 personnes de différentes Eglises, Confessions religieuses et non, provenant de Liverpool, Leeds, Newcastle et Galles, de tous âges, pour rappeler les 50 ans de présence du mouvement dans le pays.

Un peu d’histoire: Le Révérend Bernard Pawley, de retour du Concile Vatican II auquel il avait participé en tant qu’observateur, suggéra au Doyen de la Cathédrale anglicane de Liverpool d’inviter la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, à parler dans la cathédrale à un groupe de prêtres anglicans. Lui-même en avait fait allusion précédemment dans une proposition à Paul VI qui l’avait approuvée au cours d’une audience privée.

Comme l’a rappelé aux personnes présentes, la révérende Kirsty Thorpe, modératrice de l’Eglise Réformée Unie, le contexte œcuménique qui accueillit Chiara en novembre 1965 dans une ville connue pour ses différences sectaires,  était bien diverse de celle actuelle: “il est facile pour nous, de sous-évaluer ce qu’il y avait de radicalement insolite dans cet événement. Qu’une femme ait parlé à un groupe d’hommes était une chose déjà plutôt rare en ces temps-là, et partout. Mais en 1960 le clergé n’était pas habitué à s’asseoir pour écouter une personne laïque comme conférencière principale…”

Ce jour-là, 17 novembre, dans son journal Chiara a remarqué le sens du nom de la rue Hope Street, qui relie la cathédrale anglicane à la cathédrale catholique, elle a alors exprimé une prière qui lui sortit du cœur: “qu’à travers la foi, les ‘montagnes’ d’incompréhension entre les Eglises puissent se déplacer” (Mt 17,20)

Le professeur Gérard Pillay

Aujourd’hui encore, le mot “espérance” (hope) continue à relier les Focolari à Liverpool. Dans son discours pendant la célébration, le professeur Gérard Pillay, Vice-chancelier de la Liverpool Hope University, a rappelé que le dernier doctorat honoris causa a été conféré à Chiara deux mois avant sa mort, en mars 2008, par son Université, en Théologie, comme reconnaissance pour son travail dans le domaine du dialogue œcuménique, interreligieux et avec la culture contemporaine.

Il a affirmé entre autre, que le mouvement: “n’est pas une institution qui travaille pour la construction d’un empire, mais qui fait partie de la diffusion du bien dans le monde entier. Chiara Lubich, depuis le début, a toujours regardé à l’extérieur”. Il a aussi rappelé les paroles du Patriarche œcuménique Bartholomée: “il y a certaines personnes dont la vie touche tellement la vie des autres de manière universelle que lorsqu’elles disparaissent, une inspiration indélébile de grâce reste. Une telle vie, une vie digne d’être imitée et qui vaut la peine de se souvenir, c’est celle de Chiara Lubich”.

Il a ensuite tracé les liens forts entre la Hope Universiy et le charisme des Focolari centrés sur: “nos engagements œcuméniques…  C’est la caractéristique de l’université pour laquelle nous sommes tous reconnaissants … Chiara Lubich a cru que le dialogue est la voie privilégiée pour promouvoir l’unité de l’Eglise, entre les religions et les personnes sans référence religieuse, sans syncrétisme. Cela ne veut pas dire faire un mélange pour rendre la chose attrayante. C’est une ouverture vers toutes les personnes qui restent fidèles à leur propre identité. C’est la profonde sagesse de sa vision”.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Burkina Faso: “Festival des jeunes”

“Au moment de commencer le ‘Festival des jeunes’, dans le grand théâtre ouvert de Bobo-Dioulasso, moderne et beau, il n’y avait plus d’électricité…et nous étions 420.” C’est le récit du début difficile de la joyeuse manifestation du 19 octobre dernier, organisée par les Jeunes pour un Monde Uni du Burkina Faso.

En effet, dans la ville, l’électricité est distribuée par secteurs, et cette heure correspondait justement au black-out dans le lieu où se déroulait le spectacle. “Lorsque nous nous en sommes aperçu – racontent les jeunes – nous avons couru à la Société de distribution d’électricité dans pays et, heureusement, lorsqu’ils ont appris la raison, ils ont immédiatement accepté le changement de tour, évitant que l’électricité manque pour la totalité de l’événement.”

“C’était très beau – confie Omar, des Jeunes pour un Monde Uni musulman – le temps de préparation du Festival: quatre mois de travail ensemble, surmontant chaque fois nos diversités.”

Ensuite, est finalement arrivé le jour de la manifestation. “La surprise avait déjà commencé le matin à la conférence de presse – explique Liberata: nous nous sommes retrouvés avec environ 150 personnes, dont le vicaire général et le vice-maire d’un des cantons de Bobo-Dioulasso, et la couverture de la radio et la télévision.”

“Et aussi les 420 spectateurs – continue-t-elle – ont été une surprise, parce qu’en général, pour les concerts, même importants, on n’arrive presque jamais à ce nombre.”

Parmi les jeunes, il y avait des musulmans, membres de la Communauté Sant’Egidio, des chrétiens de différentes Églises et des représentants des religions traditionnelles. Étaient également présents le vicaire épiscopal, le vice-maire, le représentant du gouverneur, le pasteur président de l’association des Églises protestantes et celui des Églises des Assemblées de Dieu.

“En peu de temps s’est créé un beau dialogue entre les animateurs et le public; un climat de famille, aussi à travers les expériences racontées par les Jeunes pour un Monde uni”, raconte Richard.  Et il ajoute: “Nous avons lu ce que Maria Voce nous avait écrit dans son message avec l’invitation à diffuser autour de nous la culture de la paix et de l’unité, afin que l’amour triomphe sur la haine et afin que les guerres disparaissent. C’étaient des paroles écoutées avec beaucoup d’attention par les jeunes présents”.

Le programme s’est articulé autour de chansons, danses et belles chorégraphies réalisées, en plus des Jeunes pour un Monde Uni, par le groupe artistique “Titiama” et par les jeunes protestants. Mme Toussy, une chanteuse célèbre au Burkina Faso, a entonné la chanson “Aimons-nous”; ensuite, un chanteur du Togo a interprété une chanson sur la paix.

Le discours d’un musulman, fils d’un Imam ancien président des communautés musulmanes du Burkina, a ému, et a encouragé les personnes présentes à ne pas faiblir face aux difficultés qui peuvent naître dans les rapports entre chrétiens et musulmans. Et il a conclu en disant que “le Mouvement des Focolari est un courant d’amour sans prosélytisme, mais qui désire créer un monde de fraternité”.

“Je me trouve face à quelque chose qui dépasse ma pensée: je n’imaginais pas que ce serait si beau, autrement j’aurais invité tous les jeunes de mon Église”, a déclaré un des pasteurs présents. En effet, les participants sont tous repartis dans la joie, désirant poursuivre l’idéal de la fraternité qui mène à la paix et à l’unité. “En travaillant ensemble, nous nous sommes aperçu que cette fraternité est trop belle pour rester seulement entre nous”, a commenté un jeune de la Communauté Sant’Egidio.

La télévision nationale a diffusé plusieurs fois des parties de l’événement, durant le journal télévisé; la radio a continué deux jours de suite à transmettre des extraits du concert.

“Maintenant – expliquent avec enthousiasme les Jeunes pour un Monde Uni – nous voulons nous engager à continuer la collaboration et le dialogue entre nous, dans ce climat d’ouverture réciproque. Et pour la prochaine édition, nous voulons remplir le stade.”

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Gen Verde: première du spectacle Start Now!

“Le spectacle est communicatif, direct, plein de joie, d’énergie. Les interprètes sont heureux et ont une vraie relation d’amour réciproque entre eux.” “Une performance fraiche, spontanée, avec une remarquable qualité de voix et d’instruments. Il y a un rythme et une dynamique qui tient en haleine.” “Le spectacle m’a transformé sans même m’en rendre compte. J’étais différent à la fin.” Ce sont quelques impressions que les spectateurs ont laissées à chaud au terme de la première du concert de la dernière production du groupe Gen Verde.

START NOW – c’est son nom – a pris son envol le 11 octobre dernier, lorsque, devant 300 délégués des Focolari du monde entier, au “Théâtre municipal du Gen Verde” dans la cité-pilote de Loppiano, le groupe est monté sur scène avec 67 jeunes, eux aussi provenant de différentes nations.

Durant la préparation du concert avec trois jours d’ateliers de chant, danse, théâtre et musique, les participants au projet ont été encouragés à développer leurs talents et à en découvrir de nouveaux.

Dans un processus créatif dans lequel le respect et la transparence sont la norme, les artistes du Gen Verde et les participants aux ateliers ont travaillé côte à côte comme les membres d’une même équipe, concluant le programme avec le concert caractérisé de pop-up performance.

“Les objectifs éducatifs du projet – expliquent les artistes du groupe – sont la promotion des arts comme catalyseurs de l’éducation à la paix, la valorisation des diversités culturelles, du dialogue interculturel, des droits et de la dignité de la personne, de relations interpersonnelles qui stimulent le développement humain.”

La réalisation de ces objectifs se fait justement à travers des ateliers artistiques multidisciplinaires. “C’est une méthodologie pédagogique basée sur une approche expérimentale dans laquelle les participants aux ateliers partagent une croissance de groupe travaillant non seulement comme élèves, mais aussi comme partenaires sur scène à nos côtés”, affirment les artistes.

“Avant, je croyais que c’était utile d’être égocentrique pour jouer – commente un des jeunes engagés. Maintenant, j’ai compris qu’être sur scène ce n’est pas penser à moi, mais à l’autre.” “Alors que nous étions sur scène – ajoute une jeune – je sentais qu’il n’y avait pas de différence entre nous et le Gen Verde.”

L’initiative veut offrir la possibilité de découvrir l’art comme langage universel, qui brise tout type de barrière, partageant les compétences qui peuvent être appliquées dans la vie de tous les jours, en plus du domaine artistique.

START NOW est pensé pour les écoles, universités, congrès et groupes de jeunes, capable de s’adapter selon l’âge ciblé et l’expérience artistique des participants.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Brésil: La fraternité en actes

“Périphéries existentielles”, les deux paroles qui ont le plus résonné ces jours-ci au séminaire qui du 21 au 24 octobre a rassemblé à la réunion du Brésil et 12 autres pays d’Amérique latine, des représentants de plus de 40 organisations sociales nées du charisme de l’unité des Focolari. A partir de l’échange d’expériences, la rencontre avec les périphéries, continuellement sollicitée par le Pape François, paraissait déjà réalisée depuis des années là où le trafique de drogue sème la mort surtout parmi les jeunes; où les enfants dès leur âge tendre vivent dans la rue; là où les paysans par manque de subsistance émigrent dans les villes, en multipliant ainsi les favelas. Et l’on pourrait continuer. Touchantes les histoires de ceux qui travaillent dans les organisations les plus diverses de récupération sociale, non sans énormes difficultés à cause du peu de ressources matérielles et humaines qu’ils ont.
D’où l’exigence de se mettre en ligne, pour un échange permanent d’expériences, de problématiques, de ressources. Les organisations sociales des pays de langue espagnole ont lancé le site www.sumafraternidad.org pour tisser un réseau qui tend à s’étendre; cela aussi dans les autres expressions des Focolari nées dans l’économie, la politique, l’éducation, le droit, la famille, les jeunes. “Sumatraternidad.org est beaucoup plus qu’une simple plateforme crowdfunding – disent les créateurs du support digital – ce que nous visons est d’engendrer, à travers cet instrument, des liens qui nous transforment”. Avec l’objectif d’avoir une plus grande incidence dans la transformation sociale.
Le séminaire “La fraternité en action: fondement pour la cohésion sociale au XXI° siècle”, s’est placé face au panorama sociopolitique du contient encore aujourd’hui blessé par le déficit de cohésion sociale qui provoque exclusion et profondes inégalités, comme l’a soutenu le politologue argentin Juan Esteban Belderrain. Avec l’uruguayenne Susana Nuin, de la commission des communications du Celam, les aspects de la doctrine sociale de l’Eglise ont été approfondis en lien avec la problématique latino-américaine.
La comparaison avec les potentialités de transformation du charisme de l’unité enraciné dans la pensée de Chiara Lubich, a focalisé le “se faire un”, défini par la sociologue brésilienne Vera Araujo comme méthode évangélique indispensable pour construire des relations; l’horizon de la fraternité qui impose la destruction des inégalités; Jésus crucifié et abandonné, “qui s’est identifié avec tous les crucifiés de la terre” et “ouvre de nouveaux espaces de résurrection”. “C’est ce cri – avait dit le Père Vilson Groh, depuis des années engagé dans le rachat des jeunes des périphéries – qui nous fait entrer dans l’abandon des exclus, nous rend capables d’entrer en communion avec eux et ne permet pas que nous nous habituions aux injustices sociales”.
Du chœur de ces voix ont surgi d’inquiétantes interrogations: “Ne pensons-nous pas normal  peut-être que dans le continent, continuent à subsister de forts déséquilibres sociaux? N’avons-nous pas fait taire notre conscience, parce qu’il existe déjà qui est engagé à la première personne à apporter des solutions à ces drames?  C’était un rappel très fort à assumer de nouveau des responsabilités collectives.
Sophia: Premier doctorat “conjoint”

L’humanité : une seule famille.

Après avoir remercié d’avoir attribué ce prix prestigieux au mouvement des Focolari qui est “un instrument pour porter à notre temps – avec de nombreuses autres organisations, initiatives et œuvres méritoires et précieuses – l’unité et la paix sur notre planète”, Chiara Lubich présente la spiritualité de l’unité.

“Ce secret réside dans une nouvelle orientation, un nouveau style de vie adopté par des millions de personnes, qui puise son inspiration fondamentale dans les principes chrétiens – sans négliger pour autant, bien plus, en soulignant, des valeurs similaires présentes dans d’autres religions et dans des cultures différentes. Dans un monde, qui a besoin de retrouver et de consolider sa paix, ce nouveau style de vie apporte justement la paix et l’unité. Il s’agit d’une spiritualité nouvelle, actuelle et moderne : la spiritualité de l’unité. Elle s’enracine dans quelques paroles de l’Évangile, qui s’articulent les unes avec les autres.

Je n’en citerai ici que quelques-unes.

La spiritualité de l’unité suppose tout d’abord, de la part de ceux qui la partagent, qu’ils considèrent Dieu dans son être même : Amour, Père.

Comment peut-on, en effet, concevoir la paix et l’unité dans le monde sans voir l’humanité tout entière comme une seule famille ? Et comment peut-on la considérer ainsi sans la présence d’un Père pour tous ?

Cela demande donc d’ouvrir son cœur à Dieu le Père, lui qui n’abandonne pas ses enfants à leur destin, mais veut les accompagner, les protéger et les aider. Comme il connaît intimement l’homme, il le suit dans les moindres aspects de sa vie et compte même les cheveux de sa tête… Loin de poser des fardeaux trop lourds sur ses épaules, il est le premier à les porter.

Il ne laisse pas le renouvellement de la société à la seule initiative des hommes, mais s’y emploie lui-même.

Croire à son amour est la condition nécessaire pour vivre cette nouvelle spiritualité, croire qu’il nous aime personnellement et immensément.

Croire.

Et, parmi les mille possibilités que l’existence nous offre, nous devons le choisir comme l’Idéal de notre vie ; c’est-à-dire adopter intelligemment l’attitude que tout homme prendra un jour, lorsqu’il atteindra sa véritable destinée : l’éternité.

Cependant, il ne suffit évidemment pas de croire à l’amour de Dieu ni d’avoir fait le choix décisif de Dieu comme Idéal. La présence d’un Père et sa sollicitude à l’égard de tous appellent chacun à être fils, à aimer à son tour le Père et à réaliser, jour après jour, ce dessein d’amour que le Père conçoit pour chacun, autrement dit, à faire sa volonté.

Or, la première volonté d’un père n’est-elle pas que ses enfants se comportent comme des frères et s’aiment réciproquement ? Qu’ils connaissent et pratiquent ce que l’on peut appeler l’art d’aimer.

Cet art requiert que l’on aime chaque personne comme soi-même, car “Toi et moi – disait Gandhi ‑ nous ne sommes qu’une seule chose. Je ne peux pas te faire de mal sans me blesser”1.

Il demande que l’on aime en premier, sans attendre que l’autre nous aime.

Il signifie savoir “se faire un” avec les autres, c’est-à-dire, porter leurs fardeaux, faire nôtres leurs idées, leurs souffrances et leurs joies.

Mais, si plusieurs personnes vivent cet amour de l’autre, il devient réciproque.

Le Christ, le “Fils” par excellence du Père et le frère de tout homme, a laissé justement pour l’humanité la norme de l’amour réciproque. Il la savait nécessaire pour que la paix et l’unité règnent dans le monde et pour que se constitue une unique famille.

Certes, pour quiconque entreprend aujourd’hui de déplacer les montagnes de la haine et de la violence, la tâche est lourde et immense. Mais ce qui est impossible à des millions d’hommes isolés et divisés semble possible à des personnes qui ont fait de l’amour mutuel, de la compréhension réciproque, de l’unité, la dynamique essentielle de leur vie”.

Lire tout: Centro Chiara Lubich

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Jérusalem: Prix Mount Zion 2013

Le Prix Mount Zion a été créé en 1986 par Wilhelm Salberg, prêtre catholique allemand. Il a été attribué à des personnes et institutions reconnues pour avoir apporté une contribution importante au développement du dialogue entre religions et cultures en Terre Sainte et à la compréhension entre juifs, chrétiens et musulmans.

L’édition 2013  a été attribuée à Margaret Karram, chrétienne, déléguée du mouvement des Focolari pour la Terre Sainte, et à Yisca Harani, juive, formatrice et consultante au niveau du gouvernement pour les relations avec les chrétiens.

Margaret Karram est née (1962) à Haïfa, dans une famille catholique d’origine palestinienne. Elle a étudié l’hébreu aux Etats Unis (Lee collège, Université hébraïque de Los Angeles). En 2001 elle a été nommée déléguée du mouvement des Focolari pour Israël et les Territoire Palestiniens. Elle est membre de la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux de l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte. Elle collabore aussi avec la direction de l’Interreligious Coordinating Council en Israël (ICCI).

Yisca Harani est née (1961) à Jérusalem, d’une famille juive pratiquante. Elle a fait une spécialisation en Christianisme en Terre Sainte à l’Université de Tel Aviv, concentrant son intérêt sur les Eglises orientales. Elle est formatrice et consultante pour les questions religieuses dans le secteur public et privé. Elle a développé des projets de formation pour personnes non en lien avec le monde académique; d’une valeur toute particulière un projet scolastique de communications et de correspondance entre enfants juifs et musulmans de Tel Aviv et de la vieille ville de Jérusalem.

La cérémonie de la remise du prix a eu lieu le 27 octobre 2013 dans l’église de la Dormition située sur le Mont Sion, à Jérusalem.

Page de l’événement Mount Zion Award 2013 

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

MariTè: l’unité en musique

Chanter l’espérance et le désir vivant des nouvelles générations de retrousser les manches pour construire l’avenir, sans s’abaisser à des compromis avec ses idéaux de vie: c’est le choix de MariTè, jeune chanteuse soul et afro-pop, guitariste autodidacte italienne de parents congolais, gagnante de la catégorie musicale de l’édition 2013 du prix La Belle et La Voix, décerné à Saint-Vincent.

Dans une interview à Africa News, elle répond à quelques questions:

MariTè, que peux-tu nous dire sur ta musique?

Le trio dont je fais partie privilégie un mélange entre soul et musiques africaines, je dirais Afro-Soul. Maintenant, je m’approche du Gospel. En effet, je dirige un chœur de 30 chanteurs, et j’ai repris une vieille passion, le R’n’B, mais toujours avec des influences africaines.

Qu’est-ce qui inspire particulièrement ton art?

Je trouve l’inspiration dans tout ce qui m’entoure. Je suis compositrice-interprète et mes textes expriment, en effet, ce que je vis. Mais je trouve l’inspiration aussi dans la vie quotidienne: un fait divers qui peut-être m’a touchée de façon particulière, la rencontre avec une personne, etc.

Quels sont les obstacles que tu rencontres le plus souvent dans ta carrière musicale?

Étant une femme, ce n’est pas toujours facile. Il existe parfois une possibilité de pouvoir faire des travaux importants, de grande visibilité, mais en échange de quelque chose. Refuser pour respecter mes valeurs est un grand défi. Parfois cela fait mal, mais je crois que cela peut aussi être un signe de force: démontrer qu’il est possible de chanter, jouer et danser, sans s’abaisser à des compromis.

Quel est ton message aux jeunes de la seconde génération, ceux qui sont nés en Italie de parents immigrés?

Je crois profondément que les secondes générations sont des ponts entre leur pays d’origine et celui de naissance. Il est important de se former, d’étudier, pour pouvoir devenir une contribution utile à nos pays d’origine et, en même temps, aider le pays de naissance à s’ouvrir toujours plus aux secondes générations, qui sont une partie intégrante, vivante et combative du pays. Lorsque je pense à moi et au fait que je fais partie moi aussi des secondes générations, je suis très fière. J’aime mes deux pays, et je suis heureuse et honorée de pouvoir être le porte-drapeau des deux cultures.

Et nous en ajoutons une autre:

 Vivre la spiritualité de l’unité influence ta façon de concevoir l’art et de l’exprimer?

Je connais Chiara Lubich et le Mouvement des Focolari depuis mon enfance. Lorsque j’avais 20 ans, j’ai participé à un congrès pour les artistes à Castel Gandolfo, qui a été pour moi une illumination. J’ai écrit à Chiara pour la remercier, parce que je sentais que j’avais compris ma “mission”. La musique et ma voix sont un don que Dieu m’a donné et que je veux mettre à disposition pour porter des messages d’unité. Je chante fort à l’espérance qui semble, aujourd’hui, cachée par la superficialité. Nous, les jeunes, ne devons pas et ne pouvons pas nous laisser abattre; c’est nous qui créons notre avenir. Et pour le rendre meilleur, nous devons retrousser nos manches.

Voir la vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=ooCiwDvV2ss

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Celui qui suit la voix de Dieu se met au service

«La vie est à l’image d’un théâtre. Au théâtre ce qui se voit le plus ce sont les cas pathologiques: divorces, adultères, manies. Dans la vie ce qui vient le plus en relief ce sont les guerres, les malheurs, les massacres avec leurs acteurs, démagogues, voleurs, fous… et l’on croit se trouver dans un théâtre, où l’inspiration  est remplacée par la folie. Il faut une sensibilité et une vue de l’esprit pour avertir au delà des problèmes les vertus qui fleurissent dans l’ombre, l’héroïsme qui se consume entre quatre murs, les résistances des travailleurs et des mères, des étudiants et des maîtres. Il faut recréer en soi le silence pour sentir le courant du bien, ce courant où circule avec la bonté des hommes la grâce de Dieu dont un grand nombre a perdu la notion et en ignore l’expérience.

Si nous puisons à cette source nous voyons que l’image des hommes importants devient une ombre éphémère, ceux dont parlent les journaux et qui remplissent les journées de leur vacarme. Autrement nous risquons de nous appauvrir, en solitude, sans aide, chacun seul face à la tragédie du monde. Cette solitude s’enracine au dedans de nous, et l’âme requière la solidarité d’autres âmes, elle veut sa vie sociale. Les personnes qui aiment, en donnant de la solidarité, sont les saints, non seulement les grands, ceux qu’on met sur les autels ou les martyrs, mais aussi les humbles, les innombrables âmes humbles qui en ce moment souffrent comme nous à cause des actions nuisibles des hommes de tous les coins de la planète. Illusion?… Non plus celle pour laquelle notre pensée va tout d’un coup au-delà les limites du monde.
Nous voyons les forces cosmiques à travers leurs effets, nous faisons l’expérience de la communion des saints par leurs fruits. Et avant tout par les énergies qu’elle apporte à notre vie intérieure, ensuite par les aides mêmes que de toute part elle fournit à notre propre existence intérieure. Si aujourd’hui tant de créatures utilisent ce dont elles n’ont pas besoin pour aider les populations en difficulté, si des milliers de missionnaires, infirmiers, serviteurs volontaires de l’humanité se pressent pour assister des êtres humains jamais vus auparavant et se prodiguent pour eux jusqu’au sacrifice de leur vie, si tant de personnes souffrent de la souffrance des autres et dépensent leur vie à produire le bien au profit des enfants des autres, ils le font parce qu’ils suivent la voix de l’amour qui est la voix de Dieu.
Avec les dons spirituels qui dérivent de ces actions s’opère une cohabitation de personnes, qui dépasse les divisions politiques et territoriales, linguistiques et de castes: une communion qui agit dans la substance et est faite de la substance même de nos âmes, qui sont sorties des mains de Dieu, substance divine donc. Nous pensons à toutes ces humbles créatures qui visitent les taudis, soignent les plaies, portent le pain aux affamés et espoir aux tourmentés.
Et derrière eux et avec eux les grands frères et les sœurs lumineuses qui les ont précédés dans cette donation et dans cette fatigue: les saints des autels et ceux qui, pas sur la liste des martyrologes, sont inscrits dans le livre de la Vie. Et infatigables, ils participent à notre expérience, ils soutiennent notre patience et alimentent notre force».
Igino Giordani dans:  les fêtes,  Société des Editions internationales, 1954
Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Lorsque l’Évangile est vécu

Je crois en l’amour.

Affligés et déçus d’avoir découvert que notre fils Bob, avec deux amis, avait volé de l’alcool, nous avons essayé de leur montrer notre amour au-delà de tout. Au tribunal, alors que nous attendions la sentence, voyant que l’un des autres jeunes responsables du vol avait été abandonné par ses parents, nous sommes allés lui donner du courage. Vu notre comportement, le juge a accepté les remords exprimés par notre fils, reconnaissant le soutien qu’il avait à la maison, et n’a pas prononcé de condamnation ni pour lui ni pour les deux autres. Quelques jours plus tard, ayant demandé à Bob en quoi il croyait s’il ne croyait pas en Dieu, je l’ai entendu dire: “Je crois en l’amour, parce que je l’ai vu en toi et en maman”. (K.A.L. – Australie)

Ce geste de solidarité

On m’informe par téléphone qu’un parent de la dame qui travaille chez nous comme domestique va très mal. Ils me demandent d’aller lui rendre visite. Je suis fatigué et il fait froid. Je cherche le regard de ma femme et je comprends que c’est aussi l’occasion d’être fidèle à ce style de vie pour les autres que nous essayons de poursuivre ensemble. Je sors et je vais chez le malade. Nous l’amenons à l’hôpital, où les médecins prennent immédiatement la situation en main. Rentré à la maison très tard, je trouve ma femme qui m’attend encore pour le dîner. Nous ne nous parlons pas beaucoup, mais quelque chose a changé entre nous; notre rapport s’est enrichi grâce à ce geste de solidarité. (D.R. – Colombie)

Dans le camp de réfugiés

Le service social du camp de réfugiés m’avait été confié, mais je ne disposais d’aucun moyen, il n’y avait rien à leur donner. Un groupe d’orphelins comprenait un enfant de sept ans qui était resté séparé de sa famille. Sa mère, après des jours de marche, est arrivée au camp et l’a retrouvé. Elle était cependant très faible, parce qu’elle ne mangeait pas depuis des jours. Il me restait 300 francs, environ un dollar: une fortune. J’en avais besoin, mais elle plus que moi. Je les lui ai donnés et, ainsi, elle a pu acheter de la nourriture, de l’eau et une petite hutte pour se protéger. Je suis rentré à la maison convaincu que Dieu allait penser à moi. Ma grande sœur est arrivée peu après, qui me cherchait dans le camp depuis trois jours. Elle m’a apporté 1000 francs. (C.E. – Rwanda)

Source: L’Évangile du jour, novembre 2013, Città Nuova Editrice.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

31 octobre: jour de la Réforme

Le 31 Octobre 1517 à Wittenberg, ville universitaire d’Allemagne, le professeur de théologie Martin Luther exposa 95 thèses sur les indulgences “par amour pour la vérité et avec le soin de l’examiner et de l’approfondir”. Cette date marque le début de la “Réforme protestante”, et la conséquente division à l’intérieur de l’Eglise d’occident.

Depuis lors presque 500 ans sont passés, et ce moment de l’histoire n’est plus considéré simplement comme un moment obscure. Et même, on célèbre l’anniversaire avec l’expérience de 50 années de dialogue théologique entre les catholiques et les protestants. Le 21 octobre dernier une délégation de la Fédération Mondiale Luthérienne a été reçue par le Pape François, qui lui a remis le dernier fruit du dialogue théologique, au titre significatif: “Du conflit à la communion. L’interprétation luthéro-catholique de la Réforme en 2017”. Il a souligné surtout l’engagement à progresser dans l’œcuménisme spirituel qui constitue “l’âme de notre chemin vers la pleine communion”, et “nous permet de goûter déjà en avant première  quelque fruit, même s’il n’est pas parfait”.

Comment pouvons-nous transmettre ce quelque chose de nécessaire pour une vie avec Dieu, pour laquelle cela vaut la peine de lutter?  Comment transmettre à nos contemporains les traditions pour qu’ils soient soutenus dans la vie chrétienne intense sans creuser de nouvelle tranchée? Voilà les questions que pose ce document “Du conflit à la communion”. On en parle avec Heike Vesper, focolarine luthérienne d’Allemagne, actuellement en Italie, où elle collabore avec le Centre Un, secrétaire du mouvement des Focolari pour l’œcuménisme.

Depuis 35 ans je vis la spiritualité de l’unité avec mes amis catholiques, orthodoxes, anglicans et réformés.  De cette manière j’ai connu des personnes d’autres Eglises et leur vie avec Dieu. C’est un enrichissement extraordinaire.  La grandeur de Dieu me surprend ainsi que  l’agir de l’Esprit Saint que mon Eglise toute seule ne pourrait pas exprimer. J’avais environ vingt ans, je connaissais depuis quelques années le mouvement des Focolari, lorsque j’ai compris que Dieu m’appelait à donner un témoignage d’unité possible, justement avec la diversité que j’apportais dans la communauté. Malgré les peurs et les différences que je voyais par rapport aux catholiques, j’ai senti que j’avais le courage d’adhérer à cet appel de Dieu et je suis entrée dans une communauté des Focolari à Lipsia. L’expérience de ces années fut justement ce que le Pape a souligné le 21 octobre à la rencontre avec les Luthériens: “Dans la mesure où nous nous rapprochons avec humilité d’esprit à Notre Seigneur Jésus Christ, nous sommes surs de nous rapprocher même entre nous et dans la mesure où nous invoquons le Seigneur pour le don de l’unité, nous pouvons être certains que Lui nous prendra par la main et Lui sera notre guide”.

Les difficultés n’ont pas manqué,  les perplexités pour certaines formes de la tradition catholique qui m’étaient inconnues. En recommençant j’ai toujours senti que je devais regarder ce que nous avions en commun et souvent je l’ai trouvé là où je ne m’y attendais pas. Cela m’a encouragée à me laisser guider par Jésus, par Jésus au milieu de nous. La première des 95 thèses de Luther sur les indulgences dit: “Notre Seigneur et maître Jésus Christ, en disant “faites pénitence”, veut que toute la vie des fidèles soit une pénitence”. Cela veut dire être capables de pardonner. Dieu me donne continuellement une chance, parce que Jésus sur la croix prend aussi tous mes manquements, ceux de chaque homme. Voilà ma “pénitence”: être capable d’oublier, de me réconcilier!

Le document  “Du conflit à la communion” se termine par 5 impératifs œcuméniques qui invitent catholiques et luthériens à réfléchir sur les perspectives d’unité, pour donner visibilité au Corps du Christ. Ce qui confirme mon expérience dans le mouvement des Focolari:

  • “partir de la perspective de l’unité et non pas du point de vue de la division,  dans le but de renforcer ce qu’ils ont en commun, même s’il est plus facile de s’apercevoir et de faire l’expérience des différences”
  • “Se laisser continuellement transformer par la rencontre avec l’autre et par le témoignage réciproque de foi”
  • “s’engager à rechercher l’unité visible, à élaborer et développer ensemble ce que cela comporte”
  • “redécouvrir  conjointement la puissance de l’évangile de Jésus Christ pour notre temps”
  • “rendre visible le témoignage de la miséricorde de Dieu dans l’annonce de l’évangile et au service du monde”
Sophia: Premier doctorat “conjoint”

100 ans de Schönstatt

Padre Kentenich

Père Kentenich

18 octobre 1914. Père Kentenich – prêtre allemand par la suite emprisonné dans le camp de concentration de Dachau – est acteur, avec un groupe d’étudiants, d’une profonde expérience spirituelle: une “alliance” d’amour avec Marie, la mère de Jésus, au service de toute l’humanité. Le fait est survenu à Schönstatt –d’où vient de nom du mouvement – proche de Koblenz sur le Rhin (Allemagne), à côté d’un sanctuaire, défini “originaire”, puis reconstruit à l’image du premier dans  différents pays.

Le 18 octobre dernier, le Mouvement de Schönstatt a donné le départ, sur le lieu de la fondation, à l’année commémorative des 100 ans de sa naissance. A cette fête qui s’est prolongée jusqu’au 20 octobre, ont participé plus de 3000 personnes appartenant au mouvement en Allemagne. La commémoration s’est déroulée en même temps dans d’autres sanctuaires mariaux: au Portugal, au Paraguay et d’autres encore.

Schönstatt en dialogue” était le titre d’une des sessions, dans le but d’indiquer la route à suivre vers le futur, en rappelant aussi l’objectif premier: raviver la joie missionnairepour l’évangélisation et l’Alliance  au profit des hommes dans le pays.  Un grand espace a été réservé aux témoignages de divers mouvements de diverses Eglises et en particulier au réseau “Ensemble pour l’Europe” auquel Schönstatt participe depuis son début.

Dans ce parcours il a été fait mention de la visite à Schönstatt en 1999 de Chiara Lubich et d’Andrea Riccardi avec quelques dirigeants des Focolari et de la Communauté de Sant’Egidio. Pour l’occasion les deux fondateurs, avec le Père Michael Marmann et Soeur Doria pour le compte de Schönstatt, ont fait un pacte au nom de leur mouvement respectif, avec l’engagement de s’estimer et de s’aimer réciproquement.

Cette amitié entre les Focolari et Schönstatt date depuis longtemps. Un des moments les plus forts fut lorsqu’en 2001, en Suisse, à Mollens, un groupe de prêtres accompagnés du P. Marmann, successeur du P. Kentenich, posa une série de questions à Chiara, d’un côté sur un des points de la spiritualité de communion, qui est la figure de Jésus abandonné, d’un autre côté sur le rôle du prêtre, face à “la crise du ministère ordonné”. Comment sortir de la crise? “Il faut que le prêtre améliore son être même de chrétien – suggère Chiara – parce que son être de chrétien signifie vivre l’évangile, car c’est elle la voie de l’Esprit Saint…  Avec l’évangile il fait réveiller l’Eglise. Et il réveille l’Eglise aussi bien chez les laïcs, que chez les prêtres, les évêques et les Papes. Donc, la ligne de l’Esprit Saint pour sortir de la crise est celle de remettre l’évangile en marche de manière parfaite, authentique.”

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Les familles avec le Pape François

Les familles sont venues du monde entier au rendez-vous avec le Pape François, les 26 et 27 octobre, dans le cadre des initiatives proposées pour l’Année de la Foi. La rencontre, qui avait pour titre “Famille, vis la joie de la foi!”, a été organisée par le Conseil Pontifical pour la Famille. Sur la place en fête, 100.000 personnes représentant 75 pays. Mamans, papa, grands-parents et petits enfants, beaucoup d’enfants… ont accueilli le Pape François, parmi les applaudissements, les chants et des centaines de ballons colorés lâchés en l’air. Quelques familles de diverses parties du monde ont raconté leur histoire. Parmi lesquelles quelques unes appartenant à Familles Nouvelles des Focolari, mouvement qui a collaboré avec tant d’autres à la réalisation de l’événement. Trois  couples de fiancés européens ont exprimé leur intention de se marier “malgré tout”; un couple marié, avec un enfant dans les bras, a annoncé l’arrivée du second enfant; une famille a raconté son choix courageux pour la mission; une autre sur la maintenant fameuse île du Sud de l’Italie, Lampedusa, qui a participé au sauvetage de quelques réfugiés érythréens; puis  un naufragé nigérian sur la même île; et encore, une famille syrienne contrainte à l’émigration à cause de la guerre… “La vie est souvent fatigante, bien des fois tragique… – a dit le Pape après les avoir écoutés -. Mais ce qui pèse véritablement c’est le manque d’amour”. Le pontife a invité les familles à ne pas croire à la “culture du provisoire” qui coupe la vie en morceaux. “Les époux chrétiens ne sont pas naïfs – a-t-il dit – ils connaissent les problèmes et les dangers de la vie. Mais ils n’ont pas peur d’assumer leurs responsabilités. » Trois sont les paroles-clés qui, selon François, ne doivent jamais manquer dans une famille: “s’il te plait”, pour ne pas être envahissant; “merci”, pour se communiquer l’amour; “excuse”, pour savoir pardonner et toujours recommencer chaque jour (lire le texte intégral). Il y avait 19 chansons composées par des jeunes qui ont adhéré au concours “Talents de famille” et 4.200 dessins réalisés par des enfants suggérés par l’initiative “Présente ta famille au Pape François”. De la Place Saint Pierre est aussi parti un projet de solidarité pour les familles de la Syrie, en collaboration avec Caritas italienne et Caritas Syrie. Dimanche 27 octobre, dans un climat de recueillement la messe a été célébrée. Le Pape a invité une nouvelle fois à retrouver dans la simplicité la dimension de la prière et de la joie. “Priez en famille, les uns pour les autres”, a-t-il dit. Et à propos de la foi “ne la gardez pas pour vous comme un compte en banque”, mais partagez-la avec le témoignage et l’ouverture aux autres, en se lançant vers les périphéries (texte intégral de l’homélie du Pape François). L’événement a été précédé par la  XXI° Assemblée plénière du Conseil Pontifical pour la Famille (23/25 octobre).  “La famille fondée sur le mariage indissoluble, entre un homme et une femme, et ouverte à la vie, est le moteur du monde et de l’histoire”, a affirmé le Pape, mais “nous voulons rester proches des couples en crise et de ceux qui sont séparés”. Justement pour répondre à ce désir, le but du Synode des évêques de 2014-2015 sur la famille, “n’est pas de définir la théologie du mariage et de la famille – a spécifié Mgr Paglia – mais d’accueillir et d’écouter les familles, comme elles sont dans la complexité des différentes situations”. Pour approfondir: www.familia.va Vidéo – Radio Vatican

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Handicap: la valeur de l’existence

“Notre parcours de vie nous a formés à aimer tout le monde, spécialement les derniers. Et qui est plus dernier qu’un enfant gravement cérébro-lésé? Ce sont les paroles de Marco, qui, avec sa femme Ada, a partagé leur vécu personnel et l’engagement social et politique découlant de la naissance de leur fille Chiara.

Marco, fonctionnaire à la Cour des Comptes, ayant surtout des compétences dans le contrôle des plans de financement en faveur d’entreprises et coopératives jeunes et dans le contrôle de gestion des activités de l’Administration publique, est actuellement Conseiller de la région Sardaigne.

“Ada et moi provenons d’une expérience d’engagement de jeunes dans le Mouvement des Focolari – raconte-t-il – avec une vie empruntée aux valeurs de la fraternité, de l’amour réciproque, de l’unité. Nous avions fait le choix de vivre l’Évangile jour après jour. Nous avons décidé de former une famille ouverte au prochain, à disposition des autres, avec des parcours de donation et d’accueil.”

Après deux ans de mariage, en 1987, naît Chiara: désirée, voulue, aimée comme une nouvelle étape importante de la vie conjugale. Peu après, les premiers symptômes d’une lésion cérébrale profonde et diffuse se manifestent. Dès cet instant, Ada et Marco se trouvent face à des choix importants et décisifs: “Un médecin nous a suggéré de la confier à une institution, ce qui nous aurait permis de mener une vie normale. Même conscients des difficultés, nous avons décidé de suivre son parcours de vie, afin qu’elle ne doive pas s’adapter au nôtre.”

Association d’enfants cérébro-lésés

“Grâce à notre fille – poursuit-il – nous avons tout fait pour mettre en lien de nombreuses familles qui vivaient des situations semblables, jusqu’à créer une organisation désormais présente dans plusieurs régions italiennes. Il s’agit d’ABC, Associazione bambini cerebrolesi (Association d’enfants cérébro-lésés), qui permet à des milliers de familles en difficulté de voir leurs droits reconnus. Nous réussissons à influencer la création de nouvelles structures et la promotion de lois adéquates et innovantes en matière de handicap.” Un exemple est la loi 162 de 1998, qui soutient les personnes porteuses d’un handicap grave et en situations extrêmes ainsi que leur famille, dont Marco a été promoteur et parmi les protagonistes des batailles pour sa réalisation. Aujourd’hui, presque 20 000 projets personnalisés ont été financés. La Sardaigne est devenue la première région en Italie pour les ressources destinées, et est un modèle pour les autres régions italiennes, à l’étranger aussi.

“Avec les autres familles et associations – affirme Marco – nous sommes devenus les protagonistes actifs d’une action sociale de promotion de la réalisation de droits humains. Nous avons assumé la responsabilité des personnes en situation plus extrême, dépassant le modèle piétiste et d’assistance de la ségrégation sociale. Nous expérimentons qu’en améliorant la qualité de vie des soi-disant plus faibles, l’amélioration de la société se produit.”

“Les 26 ans de vie de Chiara – ajoute Ada – m’ont transmis un profond sens de la dignité de l’existence humaine, parce que même en ne parlant pas et en n’ayant pas la possibilité de bouger, elle me communique continuellement des messages de vitalité. J’ai appris à comprendre le langage de son corps, de ses mains, de son visage. Ma fille me fait comprendre chaque jour l’immense valeur de sa corporéité. Mon vécu est, bien sûr, un vécu dans lequel douleurs et difficultés ne manquent pas, mais, en comprenant la valeur profonde, il se traduit en une expérience de lumière, de grande plénitude et même de satisfaction et gratification, si je pense à tout ce qui en est ressorti.”

Novembre 2013

C’est entrer dans le cœur de l’autre pour comprendre sa mentalité, sa culture, ses traditions et en quelque sorte les faire nôtres. C’est aussi bien comprendre ce dont il a besoin et savoir reconnaître les valeurs que Dieu a semées dans le cœur de tout être humain. En un mot, c’est vivre pour celui qui est à nos côtés.

Avoir du cœur, (être miséricordieux) c’est accueillir l’autre tel qu’il est et non comme nous aimerions qu’il soit, sans vouloir qu’il change de caractère, ni qu’il partage nos idées politiques ou nos convictions religieuses. Sans chercher à lui enlever tels défauts ou telles manières de faire qui nous heurtent. Non, il nous faut dilater notre cœur et le rendre capable d’accueillir chacun dans sa diversité, ses limites et ses misères.

Pardonner, c’est voir l’autre avec un regard toujours neuf. Même là où l’ambiance est bonne et sereine, en famille, à l’école, au travail, il ne manque jamais de moments de désaccords, d’affrontements. Cela peut aller jusqu’à ne plus se parler, éviter de se rencontrer, voire même à laisser grandir en nous des sentiments de haine envers ceux qui ne partagent pas nos idées. Il faut un dur effort, un effort exigeant, pour regarder chaque jour nos frères et nos sœurs comme s’ils étaient nouveaux, complètement nouveaux, sans nous souvenir des offenses reçues, en couvrant tout avec amour et par une amnistie complète, à l’image de Dieu qui pardonne et oublie.

La paix véritable et l’unité s’obtiennent quand bonté, miséricorde et pardon sont vécus,  non seulement individuellement, mais ensemble, dans la réciprocité.

Pensons au feu dans la cheminée : il faut de temps en temps remuer la braise pour que les cendres ne l’étouffent pas. Il en est de même pour nous. Raviver de temps en temps sérieusement notre amour réciproque protège nos relations de la cendre de l’indifférence, de l’apathie et de l’égoïsme.

« Soyez bons les uns pour les autres, ayez du cœur ; pardonnez-vous mutuellement, comme Dieu vous a pardonné en Christ »

Cette attitude intérieure demande à être traduite en faits, en actes concrets.

Jésus lui-même a montré ce qu’est l’amour quand il a guéri les malades, nourri les foules, ressuscité les morts, lavé les pieds des disciples. Des faits, des actes : voilà ce qu’est l’amour.

Je me souviens de l’histoire d’une mère de famille africaine dont la fille, Rosangela, avait perdu un œil, victime de l’agression d’un petit garçon qui l’avait blessée avec une canne et continuait à l’importuner. Les parents du garçon ne s’étaient même pas excusés. Ce silence, ce manque de rapports avec cette famille la peinaient. Rosangela, qui avait pardonné, consolait sa mère : « J’ai de la chance, disait-elle, je peux voir de l’autre œil ! »

« Un matin, raconte la maman de Rosangela, quelqu’un vient me chercher de la part de la mère de ce petit garçon qui ne se sent pas bien. Ma première réaction est indignée : “Après ce que son fils nous a fait, c’est justement moi qu’elle envoie chercher, alors qu’elle a des tas d’autres voisins !” Mais bien vite il me revient à l’esprit que l’amour n’a pas de bornes. J’accours chez elle. Elle m’ouvre la porte et s’évanouit dans mes bras. Je l’accompagne à l’hôpital et je reste auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle soit prise en charge par les médecins. Une semaine plus tard, à sa sortie d’hôpital, elle vient chez moi me remercier. Je l’accueille de tout mon cœur. J’ai réussi à lui pardonner. Désormais, un beau rapport s’est établi entre nous sur des bases toutes nouvelles ».

Nous pouvons, nous aussi, remplir notre journée de services concrets, humbles et ingénieux, expression de notre amour. Nous verrons grandir autour de nous la fraternité et la paix.

Chiara Lubich

* Parole de Vie publiée en 2006

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Jeunesse: un choix radical

«Plus que de parler de mon histoire personnelle – raconte Stephane Isolan, jeune italien – je voudrais parler de la communauté qui m’a fait grandir.

En 1986 mes parents, paysans de plusieurs générations, ont déménagé à Loppiano pour se mettre au service de la ville pilote du mouvement des Focolari. Je n’avais que treize ans. Nous nous sommes trouvés immergés dans un milieu très accueillant, aussi bien du côté des focolarini que du côté des voisins qui ont commencé la culture paysanne toscane. Grâce à eux mon amour pour cette terre a grandi au cours des ans jusqu’à me pousser à entreprendre des études d’agronomie.

Travailler dans la Ferme Loppiano fut un grand cadeau: une entreprise qui met en son centre par dessus tout l’amour et le respect de la terre, la coopération entre les travailleurs et les associés, dans le but de faire naître de bons produits sains.

A Loppiano je voyais arriver et partir des personnes du monde entier. C’était devenu naturel pour moi d’avoir des amis de cultures et religions différentes. Je faisais dans ma peau l’expérience que, en laissant la place à l’amour que Dieu a mis dans le cœur de chaque homme, le monde uni est possible.

Entre temps, j’entretenais beaucoup d’amitiés à Incisa (le village d’à côté) et à Florence, je fréquentais une fille et participais à la vie de la paroisse. Avec le curé nous avons fait l’expérience de l’amour authentique et fécond de l’évangile. Un amour qui nous indiquait la route que Dieu avait pensé pour notre pleine réalisation. De ce groupe, en fait, de belles familles se sont formées, trois vocations à la vie religieuse, et une au sacerdoce: fruits tangibles de l’Amour de Dieu et parmi nous.

Je sens que je fais partie d’une communauté qui m’avait tant donné et à laquelle je désirais restituer quelque chose. Je me suis engagé dans la vie associative, en particulier dans le Laboratoire pour la Paix.

Au printemps 2004, j’ai reçu une proposition pour être candidat au Conseil communal d’Incisa. Après quelques jours de réflexion et d’échanges avec les jeunes des Focolari avec qui je partage tout et aussi avec les amis d’Incisa, j’ai répondu positivement à ce qui me semblait une manière de restituer le bien reçu. Ce furent cinq années vécues en contact étroit avec les gens. Entre sacrifices, succès et quelques échecs, nous avons travaillé – chacun selon ses propres convictions – pour rendre notre commune plus à mesure humaine. Un exemple concret: la récolte différenciée. Avec l’engagement du conseil et de tous les citoyens nous sommes devenus une des communes les plus vertueuses de Toscane. Je ne peux pas ne pas rappeler le grand but de l’union des communes d’Incisa et Figline,  résultat d’années de collaboration et d’échanges avec les citoyens.

Bolivia 2012

De cette manière, ma famille naturelle, le mouvement des Focolari, les paroisses, la commune d’Incisa, la nature même qui m’entourait, formait de plus en plus une unique réalité. Pour cette grande famille je désirais me mettre  à plein temps à son service. Je ne savais pas comment. Petit à petit une idée s’est glissée: répondre à l’amour reçu par l’Amour.  J’ai senti l’appel de Dieu au sacerdoce qui pour moi, voulait dire orienter ma vie à Son service, et en conséquence aux frères et à l’humanité tout entière. C’est sûr que cela n’a pas été facile de laisser toutes mes activités. Encore plus difficile d’abandonner les miens et ma terre pour entrer au séminaire. Mais Dieu lui-même m’a fait faire l’expérience des paroles de Jésus: “Qui aura laissé père, mère, champs, pour mon nom recevra cent fois plus…” (Mt 19,20). Et c’est vraiment ce qui s’est passé. Même si je suis entré au séminaire en 2007, j’ai pu terminer ma charge de conseillé communal jusqu’à la fin de la législature en 2009, et en 2014 je serai ordonné prêtre.

Je voudrais témoigner que cela vaut la peine de vivre l’un pour l’autre, travailler pour rendre notre terre plus belle, cela vaut la peine d’aimer, chacun l’à où il est appelé. Et de tout cela, chaque matin et chaque soir je ne peux que remercier Dieu!”

(Témoignage raconté par Stéphane Isolan le 25 mai 2013)

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Le prêtre d’aujourd’hui: un homme de la communion et du dialogue

Des prêtres capables de donner vie à une pastorale “nouvelle”, des prêtres-Christ pour l’humanité, prêts à sortir vers les “périphéries existentielles” est le souhait de Maria Voce. La présidente des Focolari, faisant écho aux paroles du Pape François, a illustré défis et finalités du Centre de spiritualité pour prêtres “Vinea Mea”, officiellement rouvert le 22 octobre avec le congrès “Prêtres, diacres et séminaristes à l’école de communion” qui s’est déroulé, en direct streaming, au Centre international de Loppiano. Étaient présents Mgr Mario Meini, Mgr Luciano Giovannetti, des maires des villages voisins et plus de 200 invités provenant de différentes régions italiennes.

Maria Voce a mis en évidence l’importance pour le Centre Vinea Mea de faire partie de la cité-pilote de Loppiano, dont la proposition de formation tire sa vie: “Loppiano est une portion d’Église vivante et une ébauche de société nouvelle, montrant comment serait le monde si, à la base de toute relation, se trouvait l’amour évangélique; un lieu où se forment des hommes “nouveaux”, ouverts au dialogue, à la communion, des hommes capables de faire de leur propre vie un don pour les autres”.

Elle a rappelé le souhait que Chiara Lubich avait émis en 1966 aux prêtres qui étaient les premiers à fréquenter l’école naissante pour prêtres: “Apprendre à tout mettre de côté, se détacher de toute prétention de pouvoir, pour assurer la présence de Jésus parmi vous. De cette manière, il sera inévitable que Jésus produise une pastorale “nouvelle” et des prêtres “nouveaux, des prêtres prêts à donner leur vie pour tous”. Elle a aussi souhaité que des expériences comme celle-là se multiplient dans d’autres pays.

Vita Zanolini et Elena Di Taranto, de l’étude d’architectes Centre Ave Arte, ont illustré le défi posé par le projet de restructuration et restauration de l’ancien couvent franciscain du XVIe siècle: rendre les environnements convenables pour le style de vie communautaire caractéristique de cette école pour prêtres, continuant cependant à dialoguer avec respect et continuité avec la mémoire historique dont l’édifice est témoin.

Mgr Mario Meini, évêque de Fiesole, a voulu mettre en évidence la dimension humaine du prêtre, le fait qu’il est un homme près des hommes, le frère de tous. “Le Concile Vatican II nous a rappelé que le prêtre est “choisi parmi les hommes” et que son “ministère est dans la communauté. Il faut une spiritualité presbytérale qui n’est pas liée à une culture ou à un environnement, mais qui sache être la voix du monde entier, qui sente la respiration de l’histoire aujourd’hui. Nous avons besoin de prêtres porteurs de communion.”

Don Imre Kiss, prêtre hongrois, responsable de Vinea Mea, a illustré la méthode de formation et le programme des cours de formation pour prêtres. “Nous sommes une unique communauté, mais nous vivons aussi dans de petits “focolares”, de taille familiale, dans lesquels l’amour réciproque est concret et profond. On peut y apprendre ce que veut dire “la spiritualité de communion rend les environnements convenables pour le style de vie qui constitue la caractéristique de cette école pour prêtres: la nouvelle dimension communautaire de l’Église.”

Stefania Tanesini

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Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Egypte: apporter du réconfort aux frères érythréens, ethiopiens, soudanais

Ayant appris qu’une prison accueille des détenus “spéciaux”, ils essayent d’en savoir plus. Ils entrent en contact avec des hommes, des femmes et des enfants, pour la plupart des chrétiens provenant d’Érythrée avec une histoire de profonde douleur. En effet, tentant de fuir la situation difficile dans laquelle se trouve leur pays et pensant être conduits dans un endroit meilleur, ils sont au contraire tombés dans le piège des trafiquants d’organes, donc destinés à une mort inconnue. Lorsqu’ils ont compris leur erreur, ils ont fui en traversant les frontières et se sont réfugiés en Égypte. Cependant, sans papiers, ils ont été arrêtés et conduits en prison. C’est là que les jeunes des Focolari les voient en attendant de pouvoir un jour rentrer en Érythrée.

“Avec le soutien d’un religieux et des jeunes des Focolari – raconte Abdo, témoin direct – nous avons réussi à entrer dans la prison. Nous étions très enthousiastes de pouvoir aimer concrètement, mais nous n’imaginions pas quelle douleur nous allions toucher du doigt. Dans la prison – une ancienne caserne – la nourriture était très mauvaise, l’hygiène et les soins médicaux pratiquement inexistants.”

Les jeunes ont été touchés par la présence d’enfants, aussi très petits: l’un d’eux avait été blessé par une balle perdue, alors qu’il traversait la frontière.

“Impossible de dire la douleur que nous éprouvions face à une si grande souffrance – commente Abdo. Les yeux pleins de larmes, ils nous demandaient quel mal ils avaient fait pour mériter d’être dans cette situation.”

Cependant, les jeunes ne se laissent pas abattre, se séparent en groupes, écoutent leurs histoires, essayent de donner du réconfort, de l’espérance dans l’amour de Dieu, apportant une aide matérielle aux besoins les plus urgents.

“Certains avaient besoin de médicaments, d’autres de vêtements ou d’un téléphone pour appeler leur famille qui ne savait pas où ils étaient. Mais leur premier besoin était d’avoir quelqu’un qui leur rende visite et s’intéresse à eux.”

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Les responsables de la prison indiquent que le manque de nourriture est un des grands problèmes.“Un jour – raconte Abdo – nous avons préparé plus de 100 petits bols de ‘kochari’, plat typique égyptien préparé avec des pâtes et des lentilles. Habituellement, notre visite se concluait par un intense moment de prière. C’étaient eux qui chantaient les psaumes dans leur langue, une seule âme et une seule voix, avec une telle foi et force intérieure qui nous entraînait tous dans un climat spirituel très profond. Nous ne pouvions pas contenir notre émotion!”

Depuis lors, les visites se sont succédé régulièrement, impliquant dans cette forte expérience les Jeunes pour un Monde uni d’autres villes d’Égypte, comme Le Caire et Sohag. “Aujourd’hui – conclut Abdo – quelques Érythréens sont déjà rentrés dans leur pays, mais de nouveaux détenus sont arrivés en prison, victimes du même drame. Souvent, nous nous sentons impuissants de ne pas pouvoir faire et donner plus, mais nous les confions à Dieu qui peut tout. Cette petite contribution nous est peut-être demandée pour construire un monde plus uni et fraternel.”

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Focolari aujourd’hui : nouveau tournant vers les périphéries du monde

Un engagement à sortir de nous-mêmes, à aller à la rencontre des périphéries du monde, y compris des périphéries existentielles, à se mettre à l’écoute de l’humanité d’aujourd’hui. C’est ainsi que se sont quittés à la fin de leur rencontre annuelle, les 211 délégués provenant des pays et des régions où le mouvement des Focolari est présent. La rencontre a eu lieu au centre de l’Œuvre de Marie à Rocca di Papa, du 26 septembre au 19 octobre.

Au cours d’une liaison Internet, en direct, où plus de dix mille points étaient reliés dans le monde, la présidente, Maria Voce, les a tous salués. Dans son message, elle a souligné l’engagement à orienter son regard et ses énergies vers les “périphéries du monde”, non seulement celles liées à la pauvreté matérielle mais également celles où Dieu est absent. Un processus que les Focolari ont mis en route depuis longtemps et qui a marqué les origines du charisme à Trente ainsi que la vie de la fondatrice Chiara Lubich et de la première communauté focolarine.

Aujourd’hui encore, comme à cette époque, les Focolari ressentent l’urgence impérative de s’oublier eux-mêmes en prenant soin des plus petits, des ‘derniers’, faisant tout ce qu’ils peuvent pour qu’une pleine communion puisse être vécue. « Nous sommes poussés par Jésus – a continué Maria Voce en s’adressant aux Focolari du monde entier – Jésus qui continue à souffrir dans l’humanité d’aujourd’hui ; l’humanité qui nous assaille parfois de ses doutes, parfois de son désespoir, mais qui veut rencontrer Celui qui est en mesure de donner un sens à ces questions ».

Mais pour rencontrer le monde, nous devons « quitter nos sécurités et ‘plonger’ dans l’humanité la flamme de l’amour évangélique ». C’est l’amour qui transforme les frères en une seule famille d’enfants de Dieu, ayant des relations vraies et où chacun est prêt à donner sa vie pour l’autre : un amour qui devient réciproque. Ce sera le point de la spiritualité de l’unité que tous les membres du Mouvement approfondiront cette année.

À Rocca di Papa, les représentants des communautés des Focolari qui vivent dans des pays en guerre étaient présents, eux aussi. Dans ces contextes fortement éprouvés par les conflits armés et la division, la proposition évangélique de l’amour réciproque comme voie vers la paix, devient la prophétie d’un avenir de réconciliation pour ces peuples. “Nous nous sommes retrouvés non pas pour nous défendre mais pour pardonner à qui a fait du mal, pour nous encourager à aimer plus”, affirment les représentants des Focolari de la Syrie. Paroles fortes, chargées d’histoires personnelles, de pas accomplis, d’une vie qui, malgré les ténèbres de la “nuit syrienne”, ne cesse de progresser vers l’espérance qui devient prière mondiale “que seul le bien peut triompher du mal”.

La rencontre des délégués s’est terminée dans le désir de repartir dans son pays « le cœur ouvert, chacun au pays d’où il était parti, pour étendre cette expérience de communion ». Avec l’espérance que « l’Évangile vécu par de nombreuses personnes, entraîne une nouvelle avancée du Royaume de Dieu dans le monde ».

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Jeunes en Argentine: “On brise les schémas!”

 La grande salle de la ville pilote argentine de O’Higgins transformée en milieu qui faisait penser à un cirque: les personnages, par leur numéros, la chorégraphie et les projections visuelles accompagnées de thèmes musicaux, ont montré la réalité complexe que la société d’aujourd’hui affronte.  Un programme sans pose, qui à travers l’art voulait transmettre un message profond et incisif.

Lequel? Viser haut, comme cela a été proposé dans la chanson qui reflétait le thème de la fête, à avoir confiance dans la force du travail fait ensemble avec l’apport de chacun, à croire que l’on peut rompre les barrières de l’individualisme pour réussir à transformer la société, dans les divers milieux dans lesquels se déroule jour après jour la vie des jeunes, à lutter pour une “culture du don” basée sur le service désintéressé, pour une culture de la fraternité et du pardon qui brise les schémas d’une humanité fossilisée et frivole qui souffre, à croire que les grands idéaux ne sont pas une utopie, mais une réalité que l’on peut réaliser en faisant, dans les gestes quotidiens, une véritable révolution d’amour.

Au cœur de la préparation de l’événement: les 80 jeunes présents cette année à la mariapoli Lia. Le point de départ pour eux était de se demander quel message donner aux nombreux jeunes qui arrivent chaque année justement pour cette fête. La proposition a été celle de “montrer à tout le monde comment pourrait être la société si l’amour réciproque était la loi fondamentale de notre agir”. À la fin d’une réflexion critique sur la société contemporaine ils ont démasqué un de ses maux les plus répandus: l’individualisme.

De là le choix d’un slogan qui les aide à développer l’initiative proposée, avec l’idée de risquer la vie pour de grands idéaux: “Tu es capable de grandes choses… brisons les schémas!”. Un slogan qui fait écho à l’invitation du Pape François à Rio de Janeiro justement aux jeunes argentins: “Hagan lio”, faites du bruit.

Ainsi, avec une centaine de jeunes venant non seulement d’Argentine et de ses provinces plus lointaines, mais aussi de l’Uruguay et du Paraguay, le riche programme des deux journées a ouvert l’espace à la participation par différents workshops, visite de la ville pilote, un récital pour la paix avec divers groupes musicaux invités et l’orchestre de  la mariapoli Lia. Le travail ensemble a mené à chercher des solutions aux problématiques posées dans le défi initial.

Et puis on repart, mais avec le désir de mettre en pratique dans la vie quotidienne le fait de sortir de l’individualisme, une réponse aux paroles de François: “Je veux que vous vous fassiez entendre…, je veux qu’on sorte dehors, je veux que l’Eglise sorte dans les rues, je veux que nous nous défendions de tout ce qui est mondanité, immobilisme, de ce qui nous est commode, de ce qui est cléricalisme, de tout ce qui est être renfermé sur nous-mêmes. Les paroisses, les écoles, les institutions sont faites pour sortir dehors…”.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

A Padoue, crèche “Chiara Lubich”

Samedi 12 octobre la crèche “Chiara Lubich a été inaugurée à Padoue (Italie). Une grande fête qui a mis à contribution la communauté du quartier Altichiero toute entière, elle se trouve à quelques minutes du centre historique de Padoue. Plus de trois cents  personnes on voulu être présentes à la cérémonie de la coupure du ruban pour connaître cette nouvelle réalité éducative.

“Nous voulons continuer à former et faire grandir les jeunes générations – a souligné le maire adjoint de Padoue, Ivo Rossi -. Aujourd’hui il y a grand besoin d’être présents dans chaque quartier de la ville par des responsables de la communication et de la relation. Nous vivons un moment économique difficile que nous touchons du doigt en tant qu’administrateurs, mais à l’intérieur de ces difficultés il est de notre devoir de continuer à créer les conditions qui rendent nos enfants libres”.

Une ville unie dans le souvenir de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari qui a déjà reçu le prix Unesco pour l’éducation à la  paix et aux droits de l’homme. “Des jeunes honnêtes, crédibles et authentiques peuvent et doivent être en mesure de changer le monde” a précisé l’adjoint délégué aux politiques scolaires et des jeunes de la commune de Padoue, Claudio Piron, défenseur de l’initiative. Parmi les hôtes se trouvait aussi Omar Ettahiri, secrétaire de l’association marocaine de la ville de Padoue qui a voulu mettre au centre de sa pensée le charisme de la Lubich en tant que maîtresse du dialogue interreligieux et femme de paix qui “au ciel sera surement en train de sourire”, a-t-il affirmé.

Une occasion de rappeler aussi le profile éducatif et scolastique de la fondatrice des Focolari qui, au début des années quarante, à un peu plus de vingt ans, enseignait au milieu des  bancs de l’école élémentaire de la province de Trente utilisant un modèle didactique “capable de comprendre, d’inclure et de motiver ses élèves”. “Une vie, celle de Chiara Lubich – a souligné le professeur Milan, titulaire de pédagogie à l’université de Padoue – (…) capable de donner un exemple”.

En conclusion de la cérémonie, c’est encore le directeur adjoint Piron, qui a repris pour son compte les paroles de l’écrivain français Marguerite Yourcenar, et souligné l’importance et la valeur du projet pour toute la communauté parce que “Fonder des bibliothèques et des crèches c’est comme construire encore des greniers publics, entasser des réserves contre l’hiver de l’esprit”.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Brésil:Une Rencontre des Organisations Sociales des Focolari

35 organisations se réunissent, du 21 au 24 octobre 2013 dans la ville pilote Ginetta de São Paulo (Brésil), venues au jour en Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Cuba, El Salvador, Équateur, Guatemala, Mexique, Paraguay et Uruguay.

Première rencontre latino-américaine des responsables d’organisations sociales qui s’inspirent du charisme  de l’unité de Chiara Lubich. “Fraternité en actes: fondement de la cohésion sociale au XXI° siècle”: Thème de la rencontre.

“Le but  – déclare un des organisateurs de l’initiative, Gilvan David de Sousa – est d’identifier les principaux éléments de l’apport du charisme de l’unité pour une transformation sociale, afin d’offrir des réponses aux grandes interrogations de notre continent”.

A un moment où la crise mondiale actuelle impose la recherche de nouvelles voies pour un développement humain intégral, pour Sousa “la rencontre devrait marquer une nouvelle étape dans le processus en cours vers la création d’une toile entre les diverses organisations, dans le but de favoriser un enrichissement réciproque avec échange d’idées, d’expériences, difficultés et provoquer un plus grand impact social”.

Le thème de la fraternité sera approfondi, accompagné d’échanges d’expériences et de rapports, dans les travaux de groupe et au cours de quatre séances plénières: “La question sociale à la lumière de la Doctrine sociale de l’Eglise”; “Le charisme de l’unité et la question sociale en Amérique Latine et Caraïbes”; “Le charisme de l’unité et son actuation dans les organisations en Amérique Latine et Caraïbes”; “Comment les projets sociaux qui s’inspirent du charisme de l’unité peuvent cheminer ensemble dans le continent latino américain”.

Parmi les rapporteurs don Vilson Groh, depuis 30 ans engagé dans la périphérie de Florianópolis, Brésil, où il travaille au profit des personnes destituées de leurs droits (reconnu au Brésil par le Prix parlementaire Darcy Ribeiro 2013); la sociologue Vera Araújo,  coresponsable du mouvement des Focolari au niveau international pour le Dialogue avec la Culture; Susane Nuin, Secrétaire exécutive du Département des Communications du CELAM et conseillée au décastère du Vatican pour la communication sociale.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Réouverture du Centre de Spiritualité “Vinea Mea”

Situé dans la cité-pilote internationale de Loppiano (près de Florence), le Centre de Spiritualité Vinea Mea est une école de communion et de dialogue qui, en plus de 30 ans d’activité, a formé plus de 4000 prêtres, diacres et séminaristes, catholiques et d’Églises différentes, d’une soixantaine de pays.

Vinea Mea – explique don Imre Kiss, responsable du Centre – offre une formation permanente à la lumière de la spiritualité de communion du Mouvement des Focolari. L’école, d’une durée d’un an, prévoit des cours de spiritualité, théologie, anthropologie, ecclésiologie, en plus de laboratoires sur des thématiques d’actualité (jeunes, famille, communication, dialogue avec cultures et religions). À travers le partage de la vie en petites communautés, elle vise à répondre à l’exigence exprimée par de nombreux prêtres d’expérimenter concrètement une spiritualité fondée sur la communion, pour ensuite la transmettre aux hommes et aux femmes de notre époque.”

Le Centre œuvre en synergie avec des structures similaires dans d’autres cité-pilotes des Focolari: en Pologne, au Kenya, au Brésil, aux Philippines, en Argentine. Depuis cinq ans, elle dispense, en outre, des cours et des ateliers annuels qui s’adressent à des éducateurs dans les séminaires pour soutenir et diffuser un style de vie sacerdotal fondé sur la communion.

L’école est centrée sur la formation à la spiritualité de communion, mise en évidence par le Concile Vatican II, pour être “des ministres capables de réchauffer le cœur des gens, de marcher dans la nuit avec eux, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux” (le pape François aux évêques du Brésil, 27 juillet 2013). Cette formation unifiée pour prêtres et séminaristes met au centre la fraternité vécue dans l’Église et entre les personnes.

Ce sont quelques-unes des thématiques du congrès du 22 octobre, qui inaugure le cours 2013-2014 du Centre, dans l’ancien couvent franciscain du XVIème siècle qui l’héberge, récemment restauré et restructuré par le Centre Ave Arte, pour mieux accueillir l’expérience de vie communautaire.

Au congrès interviendront, entre autres, Maria Voce, présidente des Focolari, Mgr Mario Meini, évêque de Fiesole, et don Imre Kiss, responsable du Centre.

Un direct streaming est prévu de 16h à 19h (heure italienne).

Pour plus d’informations: accoglienza.vineamea@gmail.com

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

L’euthanasie en question, une expérience de l’Australie

“Durant les 25 dernières années, j’ai eu l’occasion de rendre visite à de nombreux malades, spécialement les malades en phase terminale, dans ma communauté paroissiale. Je peux dire que j’ai vécu de nombreuses expériences fortes en étant près d’eux. Un après-midi, tard, je reçois un email d’une ex-collègue. C’était comme un coup de tonnerre. Elle disait: “J’imagine que personne ne t’a jamais demandé une telle chose. Je n’ai pas le droit de te le demander, mais j’interroge ma conscience et j’ai besoin d’aide pour trouver la réponse. Une personne m’a demandé de l’accompagner en Suisse pour l’aider à mourir. Tu le sais peut-être, l’euthanasie est légale dans ce pays. Sa vie est devenue insupportable en raison de la maladie. Elle n’a pas de convictions religieuses et il n’y a pas d’espoir pour elle de revivre une vie normale. Personnellement, je n’ai pas non plus de foi religieuse, mais j’apprécierais beaucoup une réponse sincère de ta part. Il s’agit d’un membre de ma famille”. J’ai lu et relu ce message quatre ou cinq fois, avant de commencer à penser à la réponse à donner. Comment répondre à cet appel à l’aide plein de douleur? La pensée du jour, que je vivais avec mes amis du Focolare, m’est venue à l’esprit: “Être libre de tout pour être la volonté de Dieu vivant”. Mais comment la réaliser? J’ai essayé de vivre le moment présent, en mettant de côté tout le reste et en prenant sur moi les poids de qui m’avait demandé de l’aide. J’ai prié Dieu en demandant le courage de dire avec sincérité ce que je ressentais dans mon cœur, sans peur. Je lui ai répondu en partageant certaines de mes réflexions, ainsi que les expériences vécues au fil des ans en assistant les malades en phase terminale, ce que j’avais expérimenté en étant près d’eux et de leur famille: souffrances, joies, triomphes. J’ai dit que, personnellement, je n’aurais pas choisi la route que son parent voulait suivre, en donnant les raisons les plus profondes dans mon cœur. Ensuite, je lui ai expliqué qu’il existe d’excellents centres de soins palliatifs, en indiquant les coordonnées des centres les plus proches. Mon amie, toujours très reconnaissante de l’aide reçue, me raconte que son parent avait consulté les contacts que j’avais fournis et avait décidé de ne pas aller en Suisse, choisissant l’option des soins palliatifs. Depuis lors, il a vécu encore deux ans, durant lesquels il a pu reconstruire de nombreuses relations dans sa famille.” R.L. (Australie)

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Cameroun: risquer pour le bien commun

Patience Mollè Lobè (Cameroun), 56 ans, veuve, ingénieure, est la première femme à assumer la charge de vice-directrice au Ministère des Travaux publics dans son pays. Une histoire caractérisée par l’engagement pour son peuple à partir d’une profonde vie évangélique. Ce choix l’a poussée à créer une fondation pour aider les jeunes filles en difficulté, à promouvoir des initiatives dans le cadre de l’Économie de Communion et à aider ses concitoyens à avoir une conscience civique active en faveur du progrès de son pays. Un choix de vie qui lui a aussi apporté des ennuis. Plusieurs fois menacée de mort, elle n’abandonne toutefois pas.

“J’ai connu l’idéal de l’unité en 1977 – raconte-t-elle – alors que j’étais au lycée. J’étais habituée aux catéchistes religieux, mais une femme simple s’est présentée, dont le comportement m’a immédiatement attirée: c’était une focolarine. J’ai voulu plus connaître sa vie et j’ai ainsi été accueillie dans leur maison, le focolare. Je suis sortie de cette rencontre avec une idée en tête: l’importance d’aimer, de servir les autres. Mon premier geste a été de préparer le repas pour ma tante, même si je n’aime pas cuisiner.”

Après son adolescence vécue intensément avec les gen filles de sa ville, elle décide de passer une année et demie dans la cité-pilote des Focolari à Fontem (Cameroun), “parce que je ressentais – explique-t-elle – qu’avant l’Université je devais vivre une expérience spirituelle profonde qui m’aide à poser des bases solides à ma vie”.

Elle est l’unique femme à l’école d’ingénieurs. “Durant ma dernière année d’étude – continue Patience – je me suis fiancée avec un jeune de ma région et nous nous sommes mariés l’année suivante. Dieu ne nous a pas donné d’enfants, mais nous ne l’avons pas vécu comme un manque, parce que nous nous sommes engagés sur de nombreux fronts au service de la communauté: comme une activité dans le cadre de l’ÉdeC et une fondation pour les jeunes filles en difficulté. Subitement, mon mari, sportif et bien portant, présente des problèmes à l’estomac et, après quelques mois, il meurt à seulement 55 ans.”

Désormais veuve, elle exécute son rôle de chef de service pour le compte du Ministère des Travaux publics, alors que le Gouverneur la veut au Secrétariat de la Commission pour les affaires publiques. “Cependant, j’ai vu qu’après quelques années la corruption s’était infiltrée – raconte-t-elle – c’est pourquoi j’ai présenté ma démission. Mais, contre toute attente, je suis promue sous-directrice. J’essaye d’effectuer ce nouveau service fidèle à mes principes chrétiens – continue Patience – même si ce n’est pas facile.”

“Une année après, en 2007, je suis promue vice-directrice du Ministère des Travaux publics dans la région la plus riche. C’est la première fois qu’une femme assume une telle fonction. Cependant, les menaces commencent bientôt. Quelques collègues ont les mains liées, ils ne peuvent plus faire comme avant… Ils essayent de me faire échouer, me présentent des travaux avec des bilans erronés. Je suis contrainte de revoir à fond chaque adjudication avant de signer la concession. Je reçois quelques appels anonymes. Un jour, cinq personnes essayent même d’entrer chez moi, à 15 km de Douala, alors que je suis en ville. Le gardien réussit à les arrêter. Je vois des personnes qui rôdent près de chez moi, je porte plainte à la police. Ils me disent de les avertir de chacun de mes déplacements. La vie devient impossible.”

Entretemps, le ministre, voyant comment Patience réussit à travailler en rassemblant tout le monde, veut l’amener au Ministère. Elle est fatiguée de lutter, mais “j’ai compris que je devais encore ‘donner la vie pour mon peuple’ – confesse-t-elle. J’ai accepté le rôle de directrice pour apporter l’esprit évangélique dans ce domaine si difficile, me maintenant ferme contre l’illégalité. Je suis allée de l’avant, parce que je n’avais aucun intérêt personnel, c’était ma contribution au bien du pays. Maintenant, même en étant officiellement à la retraite, je préside une commission des affaires publiques. J’ai évalué des centaines de cas, évitant que de l’argent soit pris de façon illégale”.

“Récemment – continue-t-elle – on m’a demandé de poser ma candidature comme députée.” Cependant, les menaces deviennent plus présentes. “Le jour suivant les nominations des listes de mon parti, durant la nuit, je me réveille une arme pointée sur moi…” Bien que sa liste soit retenue comme la meilleure, une autre a été choisie sans explication. “Je me suis quand même déplacée pour convaincre tout le monde qu’il est important d’aller voter, maison après maison, créant un beau climat de famille dans ma maison qui, entretemps, était devenue le quartier général de la campagne. Le jour du vote, une autre menace: cinq militaires armés arrivent chez moi, me cherchent… mais ne me trouvent pas. En fait, j’avais été prévenue par les autorités.”

Les résultats des élections arriveront d’ici quelques jours. Il est probable que son parti gagne, mais Patience affirme qu’elle a déjà atteint son objectif: travailler pour le bien du pays, au-delà des résultats, en surmontant les craintes et les menaces avec la force de l’Évangile.

Propos recueillis le 12 octobre 2013, au Centre international des VolontairesMouvement des Focolari, à Grottaferrata (Rome).

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Le monde de l’édition récompense New City Philippines et Living City

On se rappellera  2013 comme une année positive pour les maisons d’édition en langue anglaise des Focolari. A New City Philippines, de fait,  la mention spéciale “pour le dialogue interreligieuxa été conférée par l’Organisation Internationale Chrétienne des Médias (ICOM), dont le siège est à Genève, en Suisse.  A Living City, revue de l’Amérique du Nord, sous  la  griffe de Sarah Mundell, une mention d’honneur a été discernée dans la catégorie “meilleure couverture sur les Vocations au sacerdoce, à la vie consacrée et au Diaconat”. C’est l’Association de la presse catholique (CPA) du Canada et d’Amérique du Nord qui a conféré ce prix.

Depuis les vocations de l’Eglise catholique, donc, jusqu’à la grande frontière du dialogue interreligieux. En particulier un article et deux numéros de la revue ont eu un succès majeur. Pour l’édition américaine il s’agit de celui de Sarah Mundell au titre “Un séminariste aux chaussures tip tap” (voir l’article original en anglais): Une grande expressivité et une histoire inhabituelle et fascinante soutiennent la narration”, a déclaré la CPA en présentant le prix.

Pour l’édition philippine on touche le thème du parcours fragile de la paix dans le sud des Philippines à Mindanao (N°  1/2013) et de l’éducation vers une culture du dialogue (N° 6/2012). Le prix – conféré à l’occasion du congrès mondial de l’ICOM à Panama City du 28 septembre au 5 octobre – reconnaît de fait à New City philippines, l’engagement à amortir les tensions dues aux conflits culturels et religieux, en racontant des faits de vie où l’on respire réciprocité, respect, solidarité.

L’événement panaméen a rassemblé des journalistes et des opérateurs de diverses parties du monde, qui ont eu la possibilité de s’immerger dans les problématiques du continent américain. Dans ce contexte  s’est déroulée la remise du prix  des International Journalism Awards, le 4 octobre  auprès du siège de l’Université.

Jose Aranas, rédacteur en chef  du journal philippin lié au mouvement des Focolari, en recevant la récompense, a mis en évidence le contexte religieux et culturel de son pays, unique nation en Asie à majorité chrétienne. Il a souligné que les articles qui ont permis l’attribution de ce prix sont surtout des expériences vécues par les membres des Focolari, appartenant à différentes religions, dans lesquels est mis en relief l’effort de vivre la règle d’or de l’évangile, comme on dit, présente aussi dans d’autres textes sacrés: “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le leur vous aussi” (Mt 7,12).

Les infinies nuances de l’amour

La Parole de Vie d’octobre nous encourage à “être les premiers à aimer chaque personne que nous rencontrons, à laquelle nous téléphonons ou écrivons, ou avec laquelle nous vivons. Que notre amour soit concret, qu’il sache comprendre et prévenir, qu’il soit patient, confiant, persévérant, généreux”. Les expériences de vie vécue qui suivent mettent en évidence la réciprocité qui peut en jaillir.

Se réveiller la nuit – “Je travaille dans une école, alors que ma femme Betty reste à la maison tout le temps avec les enfants. La nuit, ils se réveillent souvent et commencent à pleurer. C’est un poids pour moi. J’essaye de me réfugier sous les couvertures, je me couvre aussi la tête pour ne pas entendre le bruit, en me répétant que ma femme peut se débrouiller toute seule. En considérant que Betty continuait à se lever et à prendre soin des petits, et réfléchissant à l’amour du prochain, je me suis cependant rendu compte, une nuit, que mon prochain immédiat est ma femme et mes enfants. Jusqu’à ce moment-là, mon amour avait été partiel: j’aimais seulement lorsqu’il n’y avait pas de difficultés. Alors j’ai décidé de commencer immédiatement. Et cette même nuit, lorsque les enfants se sont à nouveau réveillés, je suis allé les aider à se rendormir. C’était difficile, mais j’ai réussi. Je l’ai fait pendant quelque temps, jusqu’à ce que les petits arrêtent de pleurer la nuit.” B. – Ouganda

Réfugiés – “Je suis une musulmane qui a fui la Bosnie, où j’ai laissé mon mari, catholique. Deux cousines, dont une qui était enceinte, avaient déjà fui à Split et elles m’ont demandé de les aider. C’est pour cela que je suis en Dalmatie. J’ai essayé de tout faire pour résoudre cette situation. Un jour, une autre femme, âgée et malade, est arrivée dans ce petit appartement. Les forces m’ont manqué; je pensais à mon mari, à ma famille à Tuzla… Lorsque je ne voyais plus de porte de sortie, la femme qui nous avait accueillies dans sa maison m’a invitée à une rencontre durant laquelle j’ai entendu parler de l’Évangile pour la première fois. J’ai compris qu’en aimant les autres, je peux changer moi-même et les situations autour de moi. J’ai ainsi commencé à chercher aussi les autres réfugiés dans la ville. Un groupe qui grandissait toujours plus est né. Ensemble, nous nous aidions pour trouver des médicaments, envoyer des lettres à la famille, garder les enfants. Maintenant, nous sommes 87. Nous nous sentons comme une unique vraie famille, même si nous sommes de nationalités, ethnies et religions différentes.” T. – Bosnie

Une semence d’unité – “À l’hôpital pour une petite intervention, j’ai lu un livre que ma fiancée m’avait donné. C’étaient des faits d’Évangile vécu, magnifiques, mais je me disais: “Il est impossible de vivre vraiment ainsi”. Ensuite, elle m’a fait connaître certaines de ces personnes et, en parlant avec eux, j’ai compris et j’ai vu qu’au contraire c’était possible. À partir de là, une nouvelle voie s’est ouverte pour nous. Nous nous sommes mariés pour former une famille ouverte aux autres. Avant je n’étais pas religieux, même si j’appartiens à l’Église évangélique, alors qu’Anna est catholique. Commençant à réfléchir, j’ai compris que, pour aimer mon Église, je devais essayer d’amener là mon témoignage. C’est ce que j’ai fait. J’ai noué des relations et, maintenant, je fais partie du conseil paroissial. Nous aimerions montrer à nos enfants et à tous, avec notre vie, la beauté du christianisme, étant une semence d’unité comme famille.” D.J.K. – Allemagne

Source: L’Évangile du jour, octobre 2013, Città Nuova Editrice.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

J’étais en prison et vous êtes venus …

J’ai besoin de Dieu. Tu as besoin de Dieu. Tout le monde a besoin de Dieu. Cette pensée m’a poussé à me poser une question: comment faire pour rencontrer Dieu? Comment faire pour avoir un rapport personnel avec Lui?

En lisant l’évangile et en écoutant certaines personnes qui se sont posé les mêmes questions, j’ai compris qu’il est important de prier et d’aimer le prochain.  Deux choses qui ont révolutionné ma vie. Sans la prière et l’amour envers le prochain le “Projet Toujours Personne” ne serait de fait pas né. De quoi s’agit-il? Il y a environ 18 ans un ami m’a demandé un service: “J’ai reçu 6 adresses de détenus, nous pourrions nous partager: 3 pour toi et 3 pour moi, ainsi on pourrait leur donner un peu de “réconfort”. J’ai tout de suite accepté cette proposition parce que je me suis souvenu de la phrase de Jésus: “j’étais en prison et vous êtes venus me rencontrer” (Mt 25,36)

J’ai écrit les lettres et après quelques jours l’un d’entre eux, Giorgio, m’a répondu: “Je suis vraiment content de faire amitié avec toi, c’est Dieu qui t’envoie…”. Il me demandait entre autre un service: “Pourrais-tu te rendre chez ma mère? Elle est malade, fais-lui un gros bisou de ma part”.

J’y suis allé. On m’avait dit qu’elle habitait au quatrième étage. Dans l’ascenseur, je me demandais: “qu’est-ce que je vais lui dire? Comment m’accueillera-t-elle?”. Mais je m’étais jeté dans cette aventure et je voulais la porter à terme coùte que coûte.

“Madame, je suis un ami de votre fils – lui ai-je dit – nous nous écrivons. Il m’a demandé de vous rendre visite et de vous embrasser de sa part”. Elle s’est émue et en pleurant: “Mon fils est bon, mon fils est bon; il est un peu vivace – m’a-t-elle dit. Il a aussi fait beaucoup d’erreurs. Les compagnies l’ont amené à faire des erreurs, mais il n’est pas méchant! J’ai une tumeur et il ne me reste que peu de temps à vivre. Je vois que vous aimez bien mon fils, soyez proche de lui. Aidez-le, je vous en prie!”.

Une semaine avant sa mort, je suis allé lui rendre visite à l’hôpital: il y avait beaucoup de monde à son chevet. “Restez proche de Giorgio, Giorgio, Giorgio!” me dit-elle. Ce sont ses dernières paroles dont je me souvienne.

En allant  voir Giorgio, quelques uns de ses amis m’ont demandé de parler ensemble. Ainsi j’en ai connu beaucoup d’autres dans tous les secteurs de la prison. Beaucoup m’ont parlé de leur famille dispersées dans les quartiers de Rome et dans les villages autour. Je me suis senti poussé à aller les trouver. J’apportais des vivres aux plus pauvres; des couches et des pots là où se trouvaient des enfants. Les détenus se sont sentis plus sereins, sachant que quelqu’un aidait leur famille, et de leur côté les parents se sentaient soulevés parce que quelqu’un allait rendre visite à leur fils ou leur mari.

Par la suite, à ma grande joie, j’ai reçu la demande de certains ex détenus de vouloir collaborer avec moi. Maintenant nous sommes une trentaine (volontaires et ex détenus), qui nous engageons à porter des biens de première nécessité à 170 familles environ, qui habitent dans les quartiers à risque de Rome et des villages alentour.

Nous ne recevons de subvention de personne; tout ce que nous distribuons nous arrive de quelques paroisses de Rome et des alentours, comme fruit des témoignages de vie que nous partageons. Les fond que nous récoltons, nous les transformons en vivres et en biens utiles. Nous constatons continuellement  que Dieu est généreux et nous envoie toujours ce dont nous avons besoin.

Merci de votre écoute! Je suis sûr que si nous prions et servons le prochain, nous rendrons heureux beaucoup de gens, nous serons heureux nous-mêmes et nous changerons le monde qui nous entoure (Alfonso Di Nicola).

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Sur les traces de Marie

«Aujourd’hui l’Eglise plus que jamais insiste en nous proposant l’imitation de Marie par l’écoute de la parole de Dieu et en la mettant en pratique en toute situation. L’imitation de Marie se résume en cette attitude caractéristique face à la volonté de Dieu et aux paroles de Jésus: “elle conservait avec soin toutes ces choses, en les méditant en son cœur” (Lc 2, 19).

Elle faisait du cœur un paradis des choses divines: une chambre du Verbe incarné et parlé. C’était celle qui, comme elle gardait Jésus en son sein, gardait la sagesse dans le cœur. Elle se fit capable d’accueillir en elle Dieu parce qu’elle s’était habituée à se vider d’elle-même pour se remplir l’esprit de Lui. Marie œuvra dans le monde en menant “une vie commune”, celle de la plupart, accablée des “sollicitudes familiales et du travail”, comme il arrive à la plupart. Pour se faire toute à tous elle a traduit en matière première de la sainteté les vicissitudes de la vie de tous les jours, en montrant qu’on peut s’élever à Dieu sans sortir du milieu d’une existence commune. De cette manière elle est modèle pour tous les vivants, et tous les vivants en condition de reproduire – prolonger – sa mission à elle dans l’humanité, et la reproduire à partir de n’importe quelle condition humaine.

Toute âme peut copier Marie. Elle doit uniquement se comporter de telle manière que quiconque voit ses expressions reconnaisse Marie, ou découvre Marie: c’est à dire celle qui donne au monde le Rédempteur. En Marie tous se retrouvent: les pauvres, les ouvriers, les malades, les personnes âgées; en Elle se retrouvent avec la même facilité aussi les doctes, les scientifiques, les hommes d’état: pensons à Bernard, à Thomas d’Aquin, à Dante, à Milton, à Manzoni… nombreux sont ceux qui ne savent pas définir le christianisme, ils en ignorent même les formulations secondaires. Mais à partir de la maman, de l’école ils ont extrait et conservent une image de Marie. En Elle ils comprennent que le christianisme est un ensemble de bonnes choses: amour, pitié, solidarité, force, innocence, joie, beauté… C’est l’ensemble des vertus les plus désirées avec en plus ceci: qu’elles sont vécues dans une simplicité qui les rend accessibles à tous: il suffit comme pour elle de s’appuyer sur Dieu, de s’en remettre entre ses mains (…).

Si tu regardes avec tes yeux le prochain  et si tu considères la politique, l’économie, toutes les formes de la vie ensemble, tu en ressortiras sans doute avec de l’amertume. Mais si tu regardes les personnes et les choses avec les yeux de Marie, ils se rempliront sans doute de pitié. Leurs larmes s’imprègnent d’amour, et dans la lumière divine ce qui paraît grandiose ou terrible ou mortel se rapetisse, et les gestes retournent  dans la mesure de leur petitesse.  (…) Si tu regardes le monde avec ses yeux à elle, des visages même les plus sombres, des événements les plus obscures, jaillissent des étincelles d’humanité, de sympathie, de poésie. Le divin sort, celui que l’incarnation a inséré dans l’humain.

Marie est la créature simple, l’imiter comporte un démembrement de paroles difficiles, de gestes étudiés, de rapports tissés en clé de diplomatie (…) en somme le lavage de tous les trucs collés à l’âme, au point de redécouvrir son soi propre, celui que Dieu a fait. On objectera que de cette manière on s’expose aux embuches des gens malins ou sophistiqués. Mais face à de telles gens peut-être que la  défense – presque la meilleure astuce – se trouve dans la simplicité, qui la démonte. La vérité est la plus subtile diplomatie. Marie va tout droit sur sa route, elle dit ce qu’elle pense, fait ce qu’elle doit. En Marie on retrouve toutes les âmes qui utilisent les armes du bien de la prière, du repentir, du pardon. En imitant Marie, ou mieux en s’unissant à Marie, la marche de l’existence devient une montée au Ciel. Les âpretés de la vie se font douceur si l’on se laisse prendre par sa main à elle,  sa main pure de mère qui ne connaît pas la fatigue”.

Igino Giordani dans: Maria modello perfetto, Città Nuova, 2001 (1967).

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Economie à dimension humaine

«Dieu écrit droit avec des lignes courbes;  il nous reste qu’à nous abandonner à son amour, malgré nos limites”. Livio Bertola, entrepreneur de Marene, Cuneo, conclut ainsi l’interview donnée le 30 septembre dernier  2013 à la journaliste Gabriella Facondo, conductrice de la rubrique Au cœur des jours sur la chaine italienne TV 2000.

Livio raconte comment, jeune militaire, à Rome il avait perçu dans la rencontre avec un prêtre de son terroir, la voix subtile d’un appel, que par la suite il avait senti s’affirmer plus puissante, en 1995 dans les Focolari. Depuis ce moment la spiritualité de l’unité devient pour Livio un style de vie qui engage la réalité de la famille mais en plus les rapports à l’intérieur de l’entreprise, organisée depuis lors selon les principes de l’Economie de Communion (EdC), avec des résultats inattendus et souvent surprenants.

Avec Chiara Lubich (1995)

La Bertola srl, fondée en 1946 par Antonio, le père de Livio et deux de ses oncles, est leader dans le secteur du chromage, compte une trentaine d’employés et parmi ses clients Ferrari, Volvo, Kia, Nissan, Ducati, Guzzi, Piaggio. En 1991 Livio en assume la direction et quatre ans plus tard, en 1995, un tournant se passe: “Quand au début des années quatre-vingt-dix j’entends parler d’Economie de Communion – raconte-t-il – je veux approfondir de quoi il s’agit”. Livio se rend à Loppiano, ville pilote des Focolari proche de Florence, où il rencontre Chiara Lubich, fondatrice du mouvement. “Je l’entends parler à un groupe de personnes composé de non-croyants, agnostiques, chrétiens. ‘ La chose la plus importante dans la vie – disait-elle – c’est d’aimer. Aimer tout le monde, aimer en premier, aimer en se mettant dans la peau de l’autre, mais surtout aimer sans intérets’ “.

Un momento di festa con tutti gli impiegati dell’azienda

La vie de Livio change et la centralité de la personne le pousse à regarder d’un œil différent les employés, les fournisseurs, les clients, jusque même les concurrents. Même la manière de travailler à l’intérieur de la Bertola n’est plus la même. “Avec tous les employés de l’entreprise s’est établie une belle amitié – affirme Livio à une autre occasion – qui continue en dehors des horaires de travail. Divers ouvriers sont musulmans. A eux aussi, dès le début, j’ai proposé de vivre la ‘règle d’or’ appréciée par toutes les religions et les personnes de bonne volonté: “tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent à vous, faites-le vous aussi pour eux”. Souvent je me suis rendu chez eux, en m’intéressant à leurs situations personnelles; “Avant de vous connaître – me disaient-ils – ici en Italie on se sentait seulement des étrangers: aujourd’hui, après avoir connu avec vous cette réalité de l’amour évangélique, nous nous sentons en famille!’ “. Une fois Livio a appris que deux extracommunautaires avaient des difficultés. Il n’y avait pas beaucoup de travail à ce moment-là, “mais j’ai voulu faire confiance à Dieu – raconte-t-il – et je les ai pris. Nous avons même réussi à leur procurer un logement avec son mobilier. Pour ces jeunes la vie a changé en mieux, mais pour l’usine aussi les choses se sont améliorées: presque sans pouvoir se l’expliquer, une grande commande est arrivée, ce qui a permis d’augmenter le personnel”.

Et la crise? «Naturellement j’essaie de trouver des alternatives de travail pour acquérir une nouvelle clientèle – affirme Livio – mais surtout j’essaie d’avoir confiance en misant sur les rapports de fraternité; en essayant de bien faire les choses pour les autres on finit par les faire toujours mieux, et même le marché s’en ressent. Un exemple? Une grande entreprise qui avait décidé de nous quitter pour confier la production à l’étranger à cause des coûts plus bas, est maintenant revenue chez nous parce qu’elle s’est rendu compte que la qualité prime toujours”.

Même la Bertola est depuis des années reliée au réseau des entreprises qui adhèrent à l’EdC et en 2012 quelques  entrepreneurs  EdC  épars en Italie, ont vu l’opportunité de fonder l’Association italienne des Entrepreneurs Pour une Economie de Communion (AIPEC), ouverte à tous ceux  qui ont l’intention d’y adhérer. Livio Bertola a été élu et en est le président actuel (pour information, www.aipec.it).

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Augsbourg: le défi lancé par Chiara Lubich

Le 23 octobre 1988, Chiara Lubich recevait le prix “pour la grande fête de la paix d’Augsbourg”. 25 ans après, le 20 septembre dernier, 250 personnes se sont donné rendez-vous dans la salle du prestigieux Centre de l’Église luthérienne d’Augsbourg. Parmi les personnes présentes, de nombreuses personnalités de la vie publique et ecclésiastique, des amis appartenant au réseau des communautés chrétiennes “Ensemble pour l’Europe” et des membres du Mouvement des Focolari. C’est la doyenne évangélique-luthérienne, Susanne Kasch, qui a reçu et salué chaleureusement les participants, se déclarant “fière parce que vous êtes venus chez nous”.

Objectif de la rencontre: dresser un bilan sur ce qu’il s’est passé ces 25 dernières années. “La vision de la fondatrice des Focolari sur notre ville n’est-elle restée qu’une prophétie, ou l’expérience de ces 25 dernières années met-elle en évidence que, en réalité, des pas concrets vers l’unité et la fraternité universelle ont été faits?” Une question qui était au centre de l’événement.

En 1988, Chiara Lubich avait mis en évidence, dans son discours, l’importance d’Augsbourg comme ville de la paix, et avait encouragé tout le monde à développer la fameuse “parité d’Augsbourg” (entre réformés et catholiques) vers un objectif plus élevé: “l’unité d’Augsbourg”.

Après un rapport exhaustif de l’engagement concret des Focolari à Augsbourg, dans le domaine social, politique et œcuménique, le bourgmestre, Dr Kurt Gribl, a pris la parole: “Le seul fait que vous soyez venus ici pour vous interroger sur la manière dont vous avez correspondu à la vision exprimée par Chiara Lubich est le signe qu’elle a été un exemple…  En réalité, Chiara Lubich était, en 1988, seulement à la moitié de son action. Il suffit de penser qu’elle a reçu, en 1996, le prix UNESCO pour la paix et, en 1998, le prix européen pour les droits de l’homme. Augsbourg a su reconnaître et apprécier son talent pour la paix. Et il s’est demandé: “Avons-nous réussi à réaliser, comme elle le souhaitait, une vie sociale basée sur une vie religieuse et chrétienne?”

Le bourgmestre a énuméré ce qui a été réalisé dans la ville ces 25 dernières années. Parmi de nombreuses actions en faveur de l’unité, ressortait la grande ouverture vers les réfugiés qui trouvent à Augsbourg une seconde patrie. Actuellement, des personnes de 150 provenances différentes vivent dans la ville, qui sont soutenues et aidées par un réseau de spécialistes travaillant dans le secteur de l’immigration.

Pour l’occasion, différents groupes de la ville engagés dans le social se sont spontanément offerts pour héberger et accompagner les nouveaux réfugiés de la Syrie. Ce geste d’accueil a donné beaucoup de joie au bourgmestre, qui a conclu: “La vision de Chiara Lubich, son message, est tombé sur un terrain fertile… Donc Augsbourg est une ville en chemin vers l’unité. Un chemin toujours en devenir, et nous n’arrêterons pas de marcher en première ligne”.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Jeunes, Moyen-Orient et un cri pour la paix

L’idée d’«A shout for peace» est née des jeunes de la Jordanie. Une semaine pour la paix à partir du 7 septembre et, comme conclusion, une soirée à laquelle inviter tous ses amis. Une idée bientôt partagée avec les Jeunes pour un Monde Uni du Moyen-Orient, dont certains se trouvaient justement en Jordanie pour participer à une rencontre avec la présidente et le coprésident des Focolari, Maria Voce et Giancarlo Faletti. Tous ont ainsi décidé de faire quelque chose pour la paix, le même jour, chacun dans son propre pays, et, ensuite, de se retrouver, grâce à une conférence téléphonique, et prier ensemble pour la PAIX.

Et voici le panorama de ce qu’il s’est passé simultanément dans les différents pays:

Jordanie – 35 jeunes musulmans et chrétiens commencent une liaison téléphonique avec les jeunes de Fortaleza, au Brésil: “Ils nous ont assurés – expliquent-ils – qu’ils prient pour la paix avec nous, avec de nombreux jeunes d’autres mouvements catholiques”. Ensuite, c’est l’Irak qui est en ligne: “Une occasion spéciale pour nous assurer réciproquement que nous sommes toujours unis et que nous travaillons pour le même but”. Ensuite, des méditations des textes sacrés respectifs, Bible et Coran, et des pensées spirituelles de Chiara Lubich, Igino Giordani, Mère Teresa et d’autres. La soirée se conclut par une prière pour la Syrie et pour tout le Moyen-Orient, grâce à une conférence téléphonique avec le Liban, la Terre Sainte et l’Algérie. “Quel moment spécial! La démonstration vivante que l’unité grandit, malgré la guerre dans nos pays.”

Terre Sainte – “Montrer à nos amis que nous ne sommes pas seuls à vouloir vivre pour la paix”, c’est le sens de la soirée en Terre Sainte, avec la liaison téléphonique en direct. Le matin suivant: un approfondissement sur “mettre Dieu à la première place” et une promenade tranquille.

Egypte – Le couvre-feu empêche les jeunes de se rencontrer le soir pour la liaison téléphonique. Mais le sentiment d’être unis avec les autres ne faiblit pas. C’est ainsi que l’exprime Sally, qui vient de rentrer de la Jordanie: “Je suis retournée en Egypte, apportant avec moi cette unité. Je sens qu’entre nous, malgré les distances qui nous séparent, il y a cette forte unité qui m’a aidée à avoir la paix dans les événements de chaque jour et aussi la diffuser partout”.

Irak – Grande émotion pour la liaison téléphonique avec la Jordanie. Anmar, Syrienne, rapporte: “J’étais vraiment émue par la force et par l’efficacité de la prière. Durant ces dernières semaines, nous recevons beaucoup de mauvaises nouvelles concernant mon pays, et l’attaque semblait imminente. Mais, ensuite, grâce aussi à la force de nos prières, j’ai remarqué que les politiques ont commencé à négocier… C’est vraiment un miracle. Continuons à prier!”

Algérie – Pour la première fois reliés avec les jeunes des autres pays arabes, les Jeunes pour un Monde Uni algériens sont heureux. “Nous avons vraiment senti l’atmosphère de la présence de Dieu parmi nous”.

Liban – 40 JPMU du Liban et de la Syrie (quelques jeunes syriens vivent au Liban) se sont retrouvés dans une église à Beyrouth: “La paix est notre but, mais, parfois, nous sentons que c’est difficile à réaliser. Voir ces jeunes de tout le Moyen-Orient, réunis pour prier pour la paix, nous donne la certitude et la force pour continuer à la construire autour de nous”.

Tous ont en commun l’engagement du Time Out, à midi: un moment de silence ou de prière pour la paix.

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Álbum de fotos en Facebook

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

La route fleurie: vivre avec l’Alzheimer

“Ma mère, octogénaire, a commencé à marcher sur la route fleurie:

petit à petit, elle arrêtait de réfléchir et voyait les choses avec le cœur.

À la fin, son cœur aussi a flanché, et seuls ses yeux purs sont restés.

Souvent, elle devient une fillette de six ou sept ans et demande des nouvelles de ses copines:

parfois, elle pleure, parce qu’elle veut voir sa maman et son papa;

mais elle sourit, innocente, entrant et sortant de la route fleurie.

De temps en temps, en suivant maman, je marche moi aussi sur la route fleurie,

et les poids tourmentant le monde deviennent des nuages dans le ciel,

moi aussi je deviens une fleur entre les bras sûrs de ma mère.”

La remise du prix a eu lieu le 16 septembre 2013, dans la salle de conférence de Coex, à Séoul,

C’est ainsi que commence la préface de “La route fleurie de ma mère”, un recueil d’épisodes qui réchauffent le cœur, de  l’auteure coréenne Maria Goretti Jeung Ae Jang, poète et infirmière, qui raconte le temps vécu avec sa mère souffrant d’Alzheimer.

Le livre-témoignage a reçu le prix national 2013: une reconnaissance décernée par le Ministère de la Santé et du Bien-être de la Corée du Sud, pour ses bonnes pratiques dans l’accompagnement de personnes atteintes d’Alzheimer. La remise du prix a eu lieu le 16 septembre, dans la salle de conférence de Coex, à Séoul, des mains du ministre.

“Lorsque j’écrivais les épisodes vécus avec ma mère – raconte, surprise, l’auteure – je ne connaissais même pas l’existence d’un prix de ce genre. Je désirais seulement que ce livre puisse devenir une petite aide pour les familles qui ont les membres atteints par cette grave maladie. C’est un don que jamais je n’aurais imaginé recevoir. J’ai seulement aimé ma mère atteinte d’Alzheimer et, ensuite, j’ai pensé partager ces expériences avec les autres. Mais je suis très contente, parce que c’est une occasion de faire connaître ce livre au plus grand nombre de personnes qui pourront réfléchir sur le fait qu’aucune maladie ne peut faire abstraction de la dignité humaine.”

Droite: l’auteure coréenne Maria Goretti Jeung Ae Jang

“La maladie d’Alzheimer – continue l’auteure coréenne – est un parcours pénible, tant pour la personne qui la vit, que pour la famille. Mais je suis convaincue que la douleur nous purifie. Je voudrais suggérer de ne pas avoir peur de l’Alzheimer, mais de l’accepter comme une maladie, dont n’importe qui peut être atteint; d’essayer d’aborder les soins adaptés et de regarder la situation avec les yeux des personnes malades.” Elle conclut, avec force et conviction – résultat d’une expérience vécue: “Nous enlevons les pensées négatives de notre cœur et nous nous occupons de ces malades avec amour. Ainsi, l’Alzheimer devient un aspect de la vie, avec lequel il est possible d’habiter.”

“Je remercie de tout cœur Chiara Lubich, que je considère comme ma mère spirituelle – confesse Jeung Ae Jang – parce qu’elle m’a enseignée comment aimer. La spiritualité de l’unité m’a aidée, en effet, à m’entraîner à voir un visage souffrant de Jésus en ma mère, au-delà de la maladie qui la rendait toujours plus limitée. C’était le secret qui m’a fait reconnaître en elle une personne vraiment précieuse et pleine de dignité. Les paroles de Chiara, entendues quelques années auparavant, résonnaient en moi: “Vous devez être mères de votre mère…” Pour moi, c’était un vrai mandat.”

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

1700 ans depuis l’Edit de Constantin

En plus de Milan, même en Serbie – où se trouve Niš, ville natale de Constantin – ont eu lieu et encore maintenant sont en cours des initiatives pour rappeler le jubilé de l’important Edit de Constantin. Dans le pays serbe, de fait, toute l’année est dédiée à l’Edit de Milan: l’Etat et les Eglises se chargent de l’organisation de différents rendez-vous culturels, expositions, conférences, célébrations. Un bon nombre de membres du mouvement des Focolariest engagé en première personne. Ce souvenir historique qui fait réfléchir sur la nécessité de l’unité spirituelle de l’Europe, sur les valeurs culturelles et religieuses, est avant tout significatif pour le dialogue dans la région balkanique. Même si l’événement jubilaire est célébré séparément, chaque Eglise invite des représentants de l’autre à participer à ses propres initiatives. Le président de la République serbe a institué un Comité national, présidé par le chef de l’Etat, composé des membres de l’Eglise catholique et de la communauté protestante locale, et dont le président est le Patriarche orthodoxe de la Serbie. Les célébrations centrales de l’Edit de Constantin se passeront à Niš. Le 21 septembre une messe solennelle a été célébrée dans le stade communal présidé par le cardinal Angelo Scola envoyé du Pape, avec la participation des pèlerins des différents pays limitrophes. Le mouvement des Focolari était présent par l’engagement des adultes, des jeunes qui ont préparé des chorégraphies, et des familles ont apporté des cadeaux à l’offertoire en vêtements traditionnels et les diverses communautés de la région (Serbie, Croatie, Macédoine, Bulgarie) ont pris une part active à la célébration. Ce fut un événement unique en son genre, parce qu’il a vu pour la première fois réunis ces peuples avec un seul but: porter une forte contribution à la réconciliation. Ces jours-ci, du 4 au 8 octobre, la Serbie a été le siège d’un autre événement extraordinaire, le premier de l’histoire  de l’Eglise serbe orthodoxe: en Serbie, pour les célébrations, des représentants de toutes les Eglises parmi lesquelles le Patriarche œcuménique Bartholomée I, le Patriarche de Jérusalem Théophile III, le Patriarche de Moscou et de la Russie Cyrile, de même que des primats ou des représentants des autres Eglises orthodoxes, des représentants du Vatican et d’autres Eglises, et du monde politique et culturel. La Liturgie solennelle célébrée la dimanche 6 octobre, à Niš, en grec, slave-ecclésial, serbe et arabe, présidée par le Patriarche Bartholomée, a réuni plus de 15.000 personnes dans une atmosphère de recueillement et de sacralité. Dans son discours Sa Sainteté Bartholomée a souligné la valeur de la croix, que tout doit partir de la vérité de la Croix et de l’évangile. Sans le dialogue constructif  il n’est pas possible de réaliser ce qu’a apporté l’Edit de Milan; seul celui qui fait le dialogue en toutes les circonstances de la vie suit la Volonté Divine. “Cette année imprime dans le cœur de tout le monde une joie due aux pas déjà faits vers la réconciliation – affirme Nina, focolarine orthodoxe russe qui vit en Serbie – de même que l’espérance que l’on réussisse à faire les pas pour dépasser les divisions qui permettent aux chrétiens de se présenter unis et offrir un témoignage commun. C’est sans aucun doute une manière efficace de répondre aux défis de la société contemporaine. Le charisme de l’unité de Chiara Lubich, vécu par les communautés des Focolari présents dans la région, est déjà un apport valide”.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Soirée de Sophia à LoppianoLab 2013

Un regard de l’Italie et pour l’Italie, dans la délicate conjoncture que travers le pays européen, mais avec des occasions qui ne peuvent pas ne pas concerner d’autres pays européens et pas seulement.

« Communautés locales contre institutions nationales? Le ministre pour les Affaires régionales et l’Autonomie locale, Graziano Delrio n’a aucun doute. “C’est des petites communautés et du local que proviennent aujourd’hui les meilleures ressources pour le changement de notre pays.” Il l’a affirmé à LoppianoLab, répondant aux questions des étudiants de l’Institut universitaire Sophia, au cours du rendez-vous “Protéger l’homme”.

Sur la scène, deux professeurs étaient également présents: l’urbaniste Elena Granata et le politologue Alberto Lo Presti ont offert des stimuli à la réflexion, à partir de leurs compétences disciplinaires respectives. Le modérateur de la soirée était Michele Zanzucchi, directeur du magazine Città Nuova qui a inséré le programme de la soirée dans le plus vaste cadre de la manifestation.

“La ville est un lieu très délicat – a poursuivi Delrio – et très aimé. Pour cette raison, je crois qu’aujourd’hui la culture de la communauté et de la ville est repensée. Durant les 20 dernières années, la priorité a été donnée aux espaces privés, mais il faut reconsidérer le rôle et le soin des espaces publics, qui créent une communication, des relations.” Et sur les attentes de solution de la crise placées dans la politique nationale: “Nous demandons des réponses à un niveau institutionnel, duquel elles ne peuvent pas arriver. Les réponses sont dans la société qui a la capacité de provoquer de grandes choses”.

Abordant le grand thème de l’identité des jeunes dans le panorama social actuel, il a affirmé que notre société doit surmonter un défaut culturel envers les jeunes. “Une société qui veut investir dans les jeunes doit avoir le courage de les laisser se tromper.” Il dénonce ensuite le manque d’espaces et de ressources qui les encouragent à s’engager et à prendre des risques, mais il ne nie pas, en même temps, que la société doit être exigeante avec eux: “parce qu’autrement cela signifie que l’on n’a pas d’estime pour eux”.

Du panorama italien, on est passé à la perspective européenne: pour surmonter localismes et nationalismes en Europe, le ministre s’est montré optimiste concernant la contribution des jeunes et a risqué un défi: “Une génération d’enfants, de jeunes fondateurs de l’Europe naîtra bientôt. Ils abandonneront le concept de nation, embrassant celui de patrie”.

Il explique à un étudiant égyptien, sur les manifestations place Tahrir: “Nous devons demander pardon aux jeunes arabes de l’autre côté de la Méditerranée. Nous devrions faire plus pour aider une transition démocratique de leurs pays. Il faut redécouvrir la vocation de notre territoire national à être un pont dans le cœur de la Méditerranée, vers les cultures de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient.” »

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Source: Institut universitaire Sophia online

Galerie d’images sur:flickr

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Racine d’une vie nouvelle

Après avoir passé en revue, ces dernières années, quelques points de la spiritualité de l’unité (Dieu Amour, la volonté de Dieu, la Parole, l’amour du prochain), considérons maintenant le “commandement nouveau” de Jésus : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” (Jn 13,34).

Au fil des ans, Chiara Lubich comprend toujours davantage son importance et sa nouveauté. Elle le considère également comme la grande attente de notre temps.

Nous proposons un bref extrait sur ce sujet, tiré d’un discours du 24 octobre 1978 s’adressant aux responsables du mouvement des Focolari :

« Le Seigneur a utilisé une pédagogie pour nous apprendre à aimer le frère en restant dans le monde sans être du monde. Il nous a tout de suite fait comprendre qu’il était possible d’aimer le frère sans tomber dans le sentimentalisme ou en d’autres erreurs, parce que Lui-même pouvait aimer en nous, par la charité. […]

La charité est une participation à l’« agape » divine. […]

Saint Jean, après nous avoir dit que Dieu nous a aimés, ne conclut pas – comme il aurait été plus logique de le faire – que, si Dieu nous a aimés, nous devons nous aussi l’aimer en retour ; mais il dit : « Mes bien-aimés, si Dieu nous a aimés ainsi, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » (1 Jn 4,11).

Ce n’est que parce que la charité est une participation à l’« agape » de Dieu que nous pouvons aller au-delà des limites naturelles, aimer nos ennemis et donner notre vie pour nos frères.

Pour cette raison, l’amour chrétien appartient vraiment à l’ère nouvelle ; le commandement est radicalement nouveau et introduit dans l’histoire humaine et l’éthique humaine, une « nouveauté absolue ».

« Cet amour – écrit Augustin – nous renouvelle afin d’être des hommes nouveaux, héritiers du  Testament Nouveau, interprète d’un cantique nouveau (cf. Io. Evang. tract. 65, 1 ; PL 34-35) ».

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Extrait de Chiara Lubich, L’amore reciproco, a cura di Florence Gillet, Editrice Città Nuova, Roma 2013, pp. 38-39.

 

 

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Politique et service au Kenya

“Etre porte-parole des plus nécessiteux et de ceux que personne n’écoute”; de ce profond désir  débute l’engagement politique de Charity Chege, volontaire du mouvement des Focolari de Juja, Kenya. Assistante sociale, mère de 4 enfants, son quotidien lui fait toucher du doigt la souffrance de ses propres concitoyens: enfants orphelins, personnes âgées qui doivent prendre en charge leurs petits enfants parce que les parents sont morts du Sida, personnes qui vivent dans la pauvreté la plus complète.

“La veille des élections 2007 – raconte-t-elle – j’ai exprimé à Chiara Lubich le désir de servir les gens de mon pays et la décision de me présenter comme candidate au conseil communal. Elle m’a encouragée, en me rappelant que “la politique est l’amour des amours”. Charity n’a pas vu son nom parmi les élus, “mais – commente-t-elle- je sens que pour moi rien ne change, je pouvais et devais continuer à servir et aimer”. Malheureusement les occasions ne manquent pas, aux élections se sont succédés des désordres et des conflits entre les membres d’ethnies différentes: ‘beaucoup de gens y ont perdu la vie, d’autres ont tout perdu, et d’autres encore ont dû abandonner leur terre à cause de la violence”.

En 2013 Charity choisit de se présenter de nouveau, dans un groupe qui respecte ses valeurs et ses idéaux: “A ceux qui, surpris, me demandent pourquoi je n’ai pas préféré un groupe où la majorité des membres est de ma tribu, je réponds: je vis pour la fraternité universelle!”.

La campagne électorale se révèle une occasion pour connaître et accueillir les malaises et les besoins: “quand nous sommes allés trouver les SDF victimes des violences des élections du passé, je sentais qu’il était plus important de les aimer comme je pouvais plutôt que d’exposer mon programme. J’ai rencontré beaucoup de colère et je leur ai parlé de pardon. Deux collègues m’ont demandé pourquoi je me comportais de la sorte, et j’ai répondu que notre rapport avec les gens est la chose la plus importante et que si nous voulons leur bonheur, nous devons les aider à pardonner”.

Cette  fois encore l’élection n’a pas abouti, mais beaucoup, connaissant  son engagement, se sont tournés vers Charity, surs de son aide et de sa disponibilité: “Un jour j’étais au marché – raconte-t-elle –  et une dame s’approche de moi et me demande si je peux faire quelque chose pour elle parce qu’elle était malade. Elle ajoute que de nombreux autres habitants du village sont dans les mêmes conditions qu’elle; j’ai l’intuition qu’il s’agit du Sida. Cette circonstance m’a fait entrer en contact avec une trentaine de personnes qui vivent avec le virus. Dans nos villages il y a un préjugé très fort contre eux, voilà pourquoi ils font l’expérience d’attitudes négatives, d’abus et de mauvais traitements. Souvent ils se sentent éloignés et rejetés même par leur propre famille, quelquefois ils se rendent face à la maladie et ne cherchent même pas les médicaments nécessaires.

J’ai décidé de donner moi-même mon aide en les aimant concrètement un à un, et en impliquant aussi les jeunes du mouvement. Avec eux nous faisons tout pour que nos amis se sentent surtout acceptés et ensuite nous essaierons de faire quelque chose de beau avec et pour eux”.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Urgence réfugiés: “Embrasser les immigrés”

“Prions pour avoir un cœur qui sache embrasser les immigrés”: c’est ainsi que s’est exprimé le Pape François le 8 juillet dernier, durant la visite pastorale à Lampedusa, ému par l’incessant exode de réfugiés fuyant la faim, la guerre, les problèmes de tous genres qui amènent depuis des décennies sur les côtes de l’Italie méridionale des histoires de désespoir et de peur.

L’histoire de Cristina, Elena et Maria Norena, volontaires du Mouvement des Focolari, commence avec un cours d’italien, elles qui se sentent appelées personnellement en raison de la présence grandissante de frères en difficulté. “Nous sommes en mai 2011 – raconte Elena – les arrivées en bateau s’étaient succédé à un rythme soutenu, environ 25 000 personnes ayant débarqué de la Libye en guerre. Dans notre province de Trente (nord de l’Italie) 200 réfugiés sont arrivés, presque tous de jeunes hommes, musulmans, entre 18 et 30 ans.” “Colombienne, j’ai vécu moi aussi le manque de relations et de vie sociale – poursuit Maria Norena. Ces jeunes racontaient leur solitude et souffraient parce qu’ils ne savaient pas l’italien. Immédiatement, les autres personnes de notre groupe m’ont soutenue et nous avons commencé ensemble cette aventure.”

L’expérience fait tache d’huile et les institutions aussi commencent à se sentir impliquées. “Cela nous intéressait d’assurer un futur à ces jeunes – affirme Cristina – donc, avec tous ceux qui offraient leur disponibilité, nous avons commencé à intervenir dans les journaux locaux, surtout dans le journal diocésain mis à notre disposition pour laisser s’exprimer ceux qui ne pouvaient pas. L’évêque aussi a sollicité la communauté chrétienne de Trente pour s’occuper de ces jeunes, nos frères.”

Entretemps, l’administration provinciale décide de prolonger le projet, garantissant à chaque réfugié deux ans d’aide et de soutien depuis son arrivée. Cependant, au bout des deux ans, les jeunes devront quitter les logements.

“Avec l’intention de garantir aux jeunes une demeure stable – se souvient Maria Norena – nous avons impliqué les réalités paroissiales et les communautés locales du Mouvement des Focolari, tant pour la collecte de fonds, que pour la recherche de travail et l’intégration de ces jeunes dans la société.”

“Actuellement, nous avons obtenu un toit pour nos 16 amis que nous connaissons personnellement – commente Cristina. Nous expérimentons l’aide de la Providence, qui nous accompagne dans les petites ou les grandes exigences: nous avons reçu quatre vélos, nécessaires parce qu’un des appartements est loin de la ville et inaccessible en bus, et aussi un lave-linge qui était indispensable.”

Un jeune, habitant dans un des logements gérés par le groupe de volontaires, nous a écrit: “Je vous remercie pour tout ce que vous faites, pour la confiance que vous me témoignez et l’honnêteté que vous avez vue en moi. Je vous aime beaucoup.”

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Médecine, la personne au centre

“Je suis debout près d’un brancard aux urgences, lorsque je vois arriver deux femmes élancées, parfaitement maquillées et habillées. Elles sont suivies par un enfant, portant un survêtement un peu trop grand, hésitant dans sa démarche, le regard inquiet, un avion serré contre lui. Je me demande qui est la mère, parce qu’il ne ressemble à aucune des deux, qui, d’ailleurs, répondent en chœur à chaque question personnelle et sur la santé du petit… pendant que Vito, raide sur le fauteuil médical, refuse fermement l’échange avion/album de figurines, proposé par l’infirmière dans une tentative de lui faire étendre le bras pour la prise de sang.”

C’est le récit de Marina D’Antonio, un médecin italien, “amoureuse de l’Évangile”, comme elle se décrit, qui a collectionné une infinité d’épisodes avec des patients de tous âges et provenances. Le fil conducteur: mettre de côté règles et obligations qui, souvent, se cachent derrière la blouse blanche, et regarder la personne devant soi, endossant son humanité. Nous racontons l’histoire de cet enfant, alors que quelques centaines de médecins et professionnels de la santé s’apprêtent à se retrouver à Padoue (Italie) les 18 et 19 octobre, pour deux jours de congrès sur la signification de la médecine aujourd’hui, entre mondialisation, développement durable et personnalisation des soins.

“Souvent, dans ces cas-là – continue la doctoresse – on demande la collaboration de la mère… et les voilà qui entourent Vito, une à droite et une à gauche. Une fait remarquer à l’enfant que l’avion doit aller sur la piste d’atterrissage, mon bureau, pour faire monter le deuxième pilote, un petit homme en plastique noir et rouge qui, comme par magie, surgit de son sac. Vito accepte, car la tour de contrôle a autorisé le décollage. Le deuxième tour de magie, qui devrait pousser Vito à laisser l’infirmière enfoncer l’aiguille-papillon dans son avant-bras, est l’œuvre de l’autre jeune fille. Elle sort une fleur en tissu jaune et un papillon en tissu rouge. “Regarde Vito, Léon le petit papillon boit un peu de nectar de cette petite fleur… et cet autre petit papillon vert préfère boire sur le petit bras de Vito…” L’enfant se tourne pour regarder et l’infirmière, très rapide, d’un geste professionnel, enfile l’aiguille-papillon.

L’enfant arrête de pleurer et suit le vol du papillon rouge, qui descend en piqué vers son avant-bras, atterrissant délicatement un instant après que l’infirmière a appliqué un pansement coloré sur l’endroit du prélèvement et jeté l’aiguille-papillon dans la poubelle des déchets spéciaux. Je suis en admiration devant les actions de ces deux mères exceptionnelles. L’infirmière, étonnée par une affirmation des deux femmes, demande: “Mais…pourquoi… combien d’enfants avez-vous?!!!”

Elles sourient. “Eh bien… maintenant nous en avons 15.” Elles expliquent être des éducatrices engagées dans une Maison Famille du territoire de notre ASL (autorités sanitaires). La mère de Vito est morte du SIDA. Le père est actuellement en cure de désintoxication. Le juge des mineurs garde l’enfant à la Maison Famille, jusqu’à ce que les conditions soient réunies pour le déclarer adoptable ou pas. Bizarrement, Vito, quatre ans, ne sait pas encore parler

Une fois mon travail fini, je ne vais pas manger, je ne rentre pas à la maison et j’annule mes rendez-vous de l’après-midi. J’écris l’adresse de la Maison Famille dans le GPS, j’arrive, je sonne, impatiente, et je demande si je peux faire quelque chose, n’importe quoi. C’est ainsi qu’a commencé mon aventure de bénévole auprès d’enfants abandonnés, maltraités, effrayés… mais qui acceptent toujours mon défi: malgré tout, peu importe ce qu’il se passe ou se passera, nous continuons à jouer.

Je commence à jouer avec eux. Un après-midi, dans le grand parc autour de la Maison Famille qui, pour des raisons de sécurité, a été construite dans un lieu isolé, un homme a atterri avec son deltaplane coloré. Vito m’a regardée et, montrant le deltaplane, a prononcé “Papa”.

Son premier mot, dense comme un discours entier, touchant comme des années d’attente à scruter le ciel. Son premier mot, qu’il m’a offert. Vito voulait partir, avec son papa qui serait descendu des nuages. Et, finalement, il y a quelques jours, cela s’est vraiment produit.”

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Argentine, à Córdoba avec les Roms

Jeunes et adultes des Focolari de Córdoba (Argentine), avec un groupe de la paroisse de Saint-Nicolas de Bari, s’engagent depuis environ quatre ans dans la Pastorale rom avec la communauté locale.

“Les débuts n’ont pas été faciles – raconte Teresa. Nous devions surmonter peurs et préjugés pour entrer dans la zone habitée par les Roms. Cependant, ensuite, nous sommes allés visiter leurs maisons, pour les connaître, apprendre leurs noms, organiser des fêtes d’anniversaire, aller les voir à l’hôpital lorsqu’ils étaient malades ou lorsqu’un bébé naissait.”

Ces simples gestes ont, petit à petit, construit des rapports d’amitié. “Nous avons découvert – continue Eduardo – que la majorité des Roms aiment beaucoup écouter la parole de Dieu, mais, étant en grande partie analphabètes, ils ne pouvaient pas la lire. Nous avons donc traduit dans leur langue quelques-unes des principales prières, comme le Notre Père et l’Ave Maria. Un autre défi, toujours dans ce domaine, a été de poursuivre le projet de scolarisation pour les enfants. Quelques enseignants et le groupe de la pastorale rom travaillent ensemble pour ce projet.”

Le 8 avril est la fête internationale du peuple rom, une fête méconnue, jusqu’à ce que le groupe paroissial commence à profiter de cette journée pour leur donner plus de visibilité avec une messe spéciale pour eux.

“Nos nouveaux amis – continue Teresa – ont un profond sens de la vie communautaire et, ainsi, chaque année, deux ‘rencontres pont’ sont réalisées, qui deviennent des moments importants de communion entre Roms et ‘Créoles’ (c’est ainsi qu’ils nous appellent en Argentine).”

Durant ces rencontres, un fort climat de fraternité se crée, favorisé par des moments de fête ou de réflexion, souvent organisés avec d’autres institutions, comme le Centre communal ou l’Institut de Cultures originelles. “L’année dernière – se souvient Eduardo – enfants et jeunes, tant Roms que Créoles, ont peint un pont sur un mur et ont écrit: ‘Roms et Créoles: en Jésus nous sommes frères’.”

Pour continuer ce chemin avec une meilleure préparation, différents membres du groupe ont participé à l’École sociale organisée par les Focolari, à la cité-pilote argentine “Mariapolis Lia“. Ils ont aussi organisé une rencontre avec Lucas Cerviño, focolarino missiologue, pour réfléchir sur ce que signifie dialoguer en commençant par des espaces sapientiels et interculturels.

Actuellement, d’autres paroisses qui ont sur leur territoire des communautés rom ont été contactées.

C’est un groupe de pionniers, dans le panorama de l’engagement “pastoral” avec les Roms en Argentine, qui fait encore ses premiers pas.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Murs abattus, accueil et générosité

La Parole de Vie d’octobre propose le thème de l’amour envers le prochain, qui possède une infinité de nuances. Une, en particulier, semble être suggérée par les mots du texte:

“Si, comme le dit saint Paul, l’amour réciproque est une dette, notre amour devra être un amour qui aime en premier comme Jésus l’a fait avec nous. Un amour qui prend l’initiative, qui n’attend pas, qui ne renvoie pas à plus tard.” Dans les expériences qui suivent, simples faits de vie quotidienne, émerge le choix d’«un amour concret, qui sait comprendre, prévenir, qui est patient, confiant, persévérant, généreux».

La tante “effacée” – “J’ai une tante à laquelle j’étais très attachée. Durant les vacances, j’allais chez elle avec quelques amies pour l’aider dans les travaux des champs. J’étais sa nièce préférée, mais, lorsque je me suis mariée, les choses ont changé: elle n’a jamais voulu venir chez moi et n’a jamais vu mes enfants. J’étais tellement fâchée que, pendant quinze ans, je n’ai plus mis les pieds chez elle. Je l’avais complètement effacée de ma vie. Dernièrement, en lisant dans l’Évangile “Aime ton prochain”, je me disais: il me manque quelque chose d’important, le pardon de ma tante. Je suis retournée au village et j’ai convaincu ma maman de m’accompagner chez elle, parce que je ne me souvenais plus de la route. Lorsque nous sommes arrivées, je me sentais comme le fils prodigue. Nous avons toutes les deux pleuré de joie. Elle a accepté avec joie ce que je lui avais amené. Nous séparer a été difficile et elle m’a dit au revoir plusieurs fois. La paix est revenue entre nous et, maintenant, je m’efforce de garder toujours allumé le feu de l’affection en famille et autour de moi.” S.P. – Afrique

Accueil – “Nous avions reçu une lettre de notre fils marié qui nous demandait de l’héberger, sans nous dire la raison qui le poussait à quitter sa famille et revenir chez nous. Notre surprise a été grande, mais, malgré les interrogations et les préoccupations qui nous tourmentaient, nous avons commencé à préparer la chambre pour l’accueillir le mieux possible. Nous l’avons reçu avec sérénité, respectant sa douleur. Après quelque temps, il a commencé à s’ouvrir, nous communiquant ses problèmes, ses difficultés. Nous l’avons écouté le cœur ouvert, sans nous en mêler ni donner des conseils. Entouré par l’amour et la confiance, il a réussi à réfléchir avec tranquillité et à prendre la décision de retourner chez lui. Dieu s’est peut-être servi de nous pour l’aider à recomposer sa famille.”

N.C.L. – Pérou

Après-skis – “Un matin, une jeune albanaise frappe à la porte, me demandant des vêtements et des chaussures. Je prépare immédiatement quelque chose sous les yeux des enfants, qui me voient aller et venir dans le couloir. Après, je remarque, près de la porte, une paire d’après-skis à laquelle mon fils Gianni tient beaucoup. Je lui demande pourquoi elle est là: “Je l’offre à la dame – explique-t-il – pour ses enfants, parce que maintenant il ne neige plus”. Nous sommes début octobre. Il est vrai que la générosité naît chez les enfants, s’ils la voient chez leurs parents.” F.P. – Italie

Le sac – “Immigré en Europe, un jour, je remarque dans la rue une femme avec des sacs lourds: “Madame, je peux vous aider?” Et elle: “Non, j’y arrive seule”. “Mais je veux vous aider.” “D’accord, prenez ce sac.” Elle m’invite chez elle pour dîner. Grâce à cette famille qui m’a bien accueilli, j’ai ensuite trouvé du travail. Souvent, les gens comme moi ont des problèmes concrets: trouver du travail, un logement, des moyens de subsistance. Mais, parfois, il suffit d’une discussion, d’un numéro de téléphone, pour demander de l’aide dans les moments difficiles. La solidarité que j’ai trouvée auprès des familles chrétiennes m’a fait comprendre que Dieu est le père de tous, qu’Il aime tout le monde comme ses enfants.” L.E. – Maroc

Source: L’Évangile du jour, octobre 2013, Città Nuova Editrice

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Fons, peintre de l’unité

Aldo Stedile, ‘Fons’, nous a quittés dans la nuit du 30 septembre, à l’âge de 88 ans. Avec Marco Tecilla et deux autres jeunes, il avait commencé à Trente – avec très peu de moyens – le premier focolare masculin de l’histoire. Ceux qui l’ont connu se souviennent de lui à travers son sourire, sa vitalité débordante, sa passion pour l’Idéal de l’unité, son optimisme.

“Celui qui croit en moi, selon le mot de l’Écriture: de son sein couleront des fleuves d’eau vive” (Jn 7,38): de cette phrase qui a guidé sa vie lui a été attribué le nom de ‘Fons’ (source en latin), avec lequel il est connu par tous dans le Mouvement.

Fons, deuxième d’une famille de dix enfants, est né dans la vallée du Terragnolo, dans le Trentin, le 3 juillet 1925. Il avait un certain talent artistique en tant que peintre et, si la Seconde Guerre mondiale n’avait pas éclaté, il serait allé étudier les Beaux-arts à Florence.

En 1948, il rencontre, grâce à Valeria Ronchetti (Vale), l’expérience du Mouvement des Focolari. Lui-même raconte: “La rencontre avec elle a été pour moi une révélation, une vraie rencontre avec Dieu. Tout a changé à partir de ce moment”. Et, ensuite, après que Vale lui a parlé de Jésus Abandonné: “Maintenant, j’ai tout compris, c’est ça la solution. C’est ce qui me manquait! J’ai compris qu’allaient venir les difficultés, les épreuves, les doutes, les incompréhensions, les échecs, mais plus rien n’allait me fait peur. Je sentais au-dedans de moi une force nouvelle et sereine”.

Au début des années 60, il a été pionnier de la diffusion des Focolari en Belgique, Suisse, Autriche et Allemagne, où il a vécu pendant 20 ans. Avec Bruna Tomasi, coresponsable avec lui du Mouvement en Europe centrale, il a consacré sa vie à la cité-pilote œcuménique d’Ottmaring, près d’Augsbourg, en Allemagne. En 1963, il a été ordonné prêtre avec Antonio Petrilli.

Dans les années 80, il a assumé à Rome la direction de la branche des Volontaires de Dieu et, depuis le début des années 2000, il s’est occupé de différentes charges au Conseil général du Mouvement.

Ces dernières années, une maladie s’est déclarée, qui l’a petit à petit affaibli, “mais sans jamais ronger les cordes les plus profondes de son âme”, écrit Maria Voce en transmettant la nouvelle aux membres du Mouvement. “Lorsqu’en février 2010, devant faire un test pour évaluer ses capacités cognitives, le médecin lui a demandé d’écrire d’une traite une phrase au sens précis, il a immédiatement écrit: aimer toujours, partout, tout le monde!”.

Fons nous a quittés alors que sont présents à Rocca di Papa plus de 200 participants à la rencontre annuelle des délégués des Focolari des différentes régions du monde. Dans la chapelle ardente installée dans la chapelle du Centre international à Rocca di Papa, il reçoit un hommage ému et reconnaissant du monde entier, pour son témoignage de joyeux et authentique disciple du charisme de l’unité.

Les funérailles auront lieu mercredi, 2 octobre 2013, à 15 heures, au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Via S. Giovanni Battista De La Salle).

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Argentine: Séminaire de la CELAM

Du 6 au 9 septembre s’est déroulé à la Mariapoli Lia, ville pilote du mouvement des Focolari en Argentine, le Séminaire intitulé “En dialogue, pour une Anthropologie Trinitaire pour nos peuples” organisé par la CELAM (Conseil épiscopal latino-américain).

Une vingtaine d’experts venant du Mexique, Brésil, Nicaragua, Bolivie, Argentine, Paraguay, Uruguay et Italie. A souligner la présence de deux évêques et de Mgr Piero Coda, recteur de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), ayant son siège à Loppiano (Italie).

Les travaux ont été ouverts par Piero Coda qui, par la suite, a offert un apport très significatif, dont le titre : “Trinité et Anthropologie, notes pour une phénoménologie théologique”, basé sur l’expérience mystique de Chiara Lubich.

Dès le début, un défi a caractérisé la rencontre, celui d’adopter une méthodologie de travail basée sur le dialogue et la communion. Après la présentation des différents thèmes, de fait, un espace de partage avec réflexions des participants a toujours suivi. Le séminaire est devenu de cette manière un véritable et propre laboratoire “du penser ensemble”.

La ville pilote Lia, témoin de vie évangélique, s’est montré le lieu idéal pour vivre une expérience de ce genre. “Cet endroit est très important pour le thème proposé, parce qu’il est devenu réalité”, a commenté, touché par ce qu’il a vécu, un expert de la Bolivie. Les participants, de fait, ont été entouré de l’amour réciproque vécu par les habitants de la ville pilote, comme expression concrète des “rapports trinitaires”.

Le Séminaire s’est révélé important aussi parce qu’il a donné la possibilité à la lumière du charisme de Chiara Lubich, étudié et exprimé de façon académique par l’Institut Universitaire Sophia, d’être reconnu dans les Eglises d’Amérique Latine.

Les participants ont aussi manifesté leur intéret à garder contacts avec Sophia, en établissant des accords spécifiques.

Durant la messe de clôture le P. Scannone, jésuite bien connu en Amérique Latine, a affirmé: “Je remercie Dieu de cette communion de pensée qui s’est établie parmi nous, des rapports ‘pericorétiques’ que nous avons vécus, où nous sommes morts à notre moi et ressuscités, où nous avons pensé et vécu une réelle communauté”. Le Séminaire s’est ensuite terminé par un bref hommage à Mgr Klaus Hemmerle, précurseur dans les développements de l’Anthropologie Trinitaire.

La CELAM a déjà programmé un autre événement de ce genre pour 2014 et a décidé la publication des travaux de celui qui vient de se tenir cette année.

Syrie, le récit d’une styliste de Damas

Après mes études de styliste, j’ai travaillé pendant plusieurs années dans le secteur de l’habillement. La Providence a voulu par la suite, que je commence à travailler dans une organisation humanitaire avec une religieuse du mouvement des Focolari. Ensemble nous avons réalisé des projets d’enseignement de couture, de broderie et du métier de styliste pour les femmes réfugiées, pour les aider ainsi à trouver un travail et soutenir financièrement leurs familles.

En septembre 2012, 45 femmes se sont inscrites au cours. Elles appartenaient aux différentes confessions religieuses présentes dans le pays (sunnite, shiite, chrétienne, alaouite, druse) et avaient diverses orientations politiques. Elles n’avaient qu’une seule chose en commun : elles étaient réfugiées et avaient tout perdu. Entre elles, les tensions étaient très fortes et évidentes ; elles refusaient même de se trouver au même endroit.

Un jour, dans la Parole de vie, Parola di Vita j’ai trouvé la réponse qui s’est révélée être un avertissement : si je veux faire la volonté de Dieu “qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants” et nous aime sans faire de différences, ma charité, elle non plus, ne devait pas faire de différences. Ma priorité était de traiter chacune d’elles comme une personne digne de respect. Nous avons vu que, peu à peu, ces femmes ont commencé à se saluer, à parler l’une avec l’autre, à avoir un certain contact, une relation qui se développait.

Au fil des semaines, ces femmes ont commencé à accepter leurs différences et à dépasser les diversités qui, par contre, s’accentuaient dans le pays. Elles partageaient préoccupations et souffrances et une relation d’amour vrai est née entre elles.

Le jour de la fête du Ramadan, à ma grande surprise, les jeunes chrétiennes ont préparé une petite fête surprise pour les musulmanes, une fête pleine d’amour fort et simple. Les musulmanes ont fait la même chose à Noël.

Quand le time-out pour la paix en Syrie a été lancé, time-out j’ai eu l’idée de proposer à toutes ce moment de silence et de prière pour la paix. Le lendemain, j’ai été très surprise en entendant presque tous les portables sonner à midi pour rappeler le time-out !

En juin 2013, le jour de la remise des diplômes, en présence de membres de l’Association internationale et des représentants de la “Demi-Lune rouge”, il leur a été demandé quels ont été les moments les plus difficiles de cette année. L’une d’elles, au nom de tout le groupe, a répondu que le jour le plus difficile était le jour même parce que c’était leur dernier jour dans le Centre. “C’est le seul endroit – a-t-elle dit – où nous parvenons à respirer et qui nous a toujours aidées à avancer en mettant la paix dans nos familles et dans nos cœurs”.

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Un œil différent: face à face avec le handicap

Je participe par hasard à un congrès sur le handicap. Là, je rencontre divers jeunes qui n’ont pas de handicap bien grave, mais qui n’ont pas la possibilité d’une insertion normale dans la société. S’il n’y avait pas leur famille et les associations, ils seraient abandonnés à eux-mêmes. J’enseigne dans un centre d’éducation pour adultes : je comprends que mon école doit s’occuper d’eux. Mais de quelle manière ? Une intuition me vient à l’esprit : enseigner à ces jeunes l’utilisation de l’appareil photo, une vieille passion.

L’objectif n’est pas d’en faire des photographes, mais de leur donner la possibilité de fixer certains moments de la vie. Je convoque les jeunes avec leur famille et nous commençons l’aventure : quatre d’entre eux y participent et quatre adultes disposés à faire ensemble le parcours. C’est en septembre 2007.

Premier cours, l’utilisation de leur appareil photos simple et digital. Devoir de classe : photographiez votre maison. M.G. m’apporte ses photos : une chaussette colorée, le bord du drap brodé, le pommeau d’une poignée bien travaillée… Je m’étonne et elle timidement m’explique que ce sont les objets de chez elle qui lui plaisent.

J’apprends ainsi que mon travail n’est pas d’enseigner quelque chose qui me semble important pour eux, mais de découvrir ce qu’ils possèdent en eux-mêmes et de le faire sortir au jour. Le temps passe et des jeunes font émerger des passions et des capacités impensables : savoir cueillir des particularités, le sens de la composition, de l’encadrement pour cette fille malvoyante, capable de rester sans bouger même 15-20 minutes avant de prendre une photo pour en saisir le moment opportun… L’un d’entre eux n’exprime pas de passions prononcées ni particulières, mais le rapport construit avec le groupe lui permet de participer sans se sentir exclu.

Je prends le risque d’insérer dans le programme le thème: “photo d’un mariage”. Mais je ne sais vraiment pas où trouver deux mariés assez fous pour confier leurs photos à un groupe de jeunes « handicapés ». La Providence me fait rencontrer Matteo et Beate qui, pour leur mariage, veulent couper tout ce qui est superflu, y compris le photographe.  Et voilà qu’ils se retrouvent avec la bande de photographes la plus disparate qu’on n’ait jamais vue.

Le contacte avec ces jeunes déchaine une émotion profonde et ainsi, peu à peu, le groupe grandit. Un photographe à qui je demande de l’aide pour ces jeunes me remercie pour la leçon qu’il a reçue justement d’eux et pour avoir appris que la « diversité » existe à cause d’un préjugé et qu’après cette expérience il ne réussit plus à voir la différence.

Par la suite, grâce à l’aide d’un jeune artiste, naît « des YEUX DIFFERENTS », une expo de photos constituée de 100 belles photos particulières, imprégnées d’un sens de passion et de pureté qui laisse une trace chez les nombreux visiteurs. Dans le livre d’or beaucoup remercient pour avoir cueilli derrière cette photo, l’amour de Dieu.

Rien de ce qui est arrivé n’a été projeté autour d’une table. Ce qui est né est le fruit d’un véritable amour réciproque entre tous les participants, dont plusieurs n’ont même pas une foi religieuse. Je me suis souvent trouvé à affronter des situations qui auraient demandé bien d’autres compétences, j’ai été contraint par les événements à jeter par la fenêtre les contenus à transmettre pour laisser place à l’écoute, au jeu, au geste d’affection, à la liberté de s’exprimer même de manière incohérente. En un mot : pour laisser place à la relation.

Alberto Roccato

Octobre 2013

« N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi. »

Cette Parole de Vie met en évidence deux choses.

Tout d’abord l’amour nous est présenté comme une dette, c’est-à­-dire comme une chose face à laquelle on ne peut pas rester indifférents, que l’on ne peut pas écarter ; elle nous pousse, nous presse, ne nous laisse pas en paix tant qu’on ne l’a pas payée.

Cela revient à dire que l’amour réciproque n’est pas un « supplément », fruit de notre générosité, dont – strictement parlant – nous pourrions nous dispenser sans encourir les sanctions de la loi positive. Cette Parole nous demande expressément de le mettre en pratique sous peine de trahir notre dignité de chrétiens, appelés par Jésus à être un instrument de son amour dans le monde.

En second lieu, la Parole nous dit que l’amour réciproque est le mobile, l’âme et le but de tous les commandements.

Il s’ensuit que, si nous voulons bien accomplir la volonté de Dieu, nous ne pourrons pas nous contenter d’une observance froide et juridique de ses commandements. Il nous faudra toujours considérer le but qu’à travers eux Dieu nous propose. Par exemple, pour bien vivre le septième commandement, on ne pourra pas se limiter à ne pas voler : il faudra s’engager sérieusement à éliminer les injustices sociales. Alors seulement nous prouverons que nous aimons notre semblable.

« N’ayez aucune dette envers qui que ce soit, sinon celle de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son prochain a pleinement accompli la loi. »

Comment vivre la Parole de Vie de ce mois ?

Le thème de l’amour du prochain, qu’elle nous propose à nouveau, présente mille nuances. Cette fois-ci nous en soulignerons surtout une qui nous semble suggérée par les mots mêmes du texte.

Si, comme le dit saint Paul, l’amour réciproque est une dette, notre amour devra être un amour qui aime en premier comme Jésus l’a fait avec nous. Un amour qui prend l’initiative, qui n’attend pas, qui ne renvoie pas à plus tard.

Agissons donc ainsi au cours de ce mois. Cherchons à être les premiers à aimer chaque personne que nous rencontrons, à laquelle nous téléphonons ou écrivons, ou avec laquelle nous vivons. Que notre amour soit concret, qu’il sache comprendre et prévenir, qu’il soit patient, confiant, persévérant et généreux.

Nous nous apercevrons que notre vie spirituelle fera un saut de qualité, sans parler de la joie qui remplira notre cœur. 

CHIARA LUBICH

Parole de vie publiée en 1990

Sophia: Premier doctorat “conjoint”

Arias, Prix Nobel de la Paix, adhère à UWP

L’engagement commun pour la paix. Voilà ce qui a déclenché l’immédiate entente entre la délégation des Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) et le Prix Nobel pour la Paix 1987, Óscar Arias Sánchez, ancien président du Costa Rica. Arias se trouvait à Rome pour une conférence de la communauté Sant’Egidio concernant le Traité international sur le commerce des armes adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies et pour l’audience avec le pape François.

L’objectif de la rencontre était de trouver une forme de collaboration avec la “Fondation Arias pour la paix et le progrès de l’humanité”, puisque les JPMU aussi travaillent pour la paix et la fraternité. Les jeunes présents, de différentes nationalités, ont donc retracé l’histoire de ce travail pour la paix, en partant de la remise des 350 mille signatures récoltées durant la guerre froide aux Ambassades de l’URSS et des États-Unis à Genève (novembre 1985), le lancement du Time-Out par Chiara Lubich (septembre 1990) durant la crise du golf Persique, le prix UNESCO pour l’Éducation à la paix, reçu par Chiara Lubich (décembre 1996), le rendez-vous annuel de la Semaine Monde Uni, le Genfest de Budapest en 2012, durant lequel a été lancé le United World Project (Projet Monde Uni) et la récente rencontre de Maria Voce avec les communautés des Focolari au Moyen-Orient, qui s’est déroulée à Amman en Jordanie, avec le concert pour la paix organisé par les JPMU de pays en conflit.

Le Prix Nobel a présenté aux jeunes ce que la “Fondation Arias pour la paix et le progrès de l’humanité” a réalisé depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui, leurs difficultés actuelles et leurs rêves. Par exemple, vu que de nombreux musées de la guerre existent, il faudrait construire un “Musée de la Paix”. En outre, Óscar Arias Sánchez leur a proposé de collaborer pour le projet, récemment approuvé par l’ONU, “Arms Trade Treaty” (Traité sur le Commerce des Armes) visant l’arrêt de la commercialisation d’armes de petit calibre qui, selon lui, sont la cause du plus grand nombre de victimes au niveau mondial.

Convaincu par son expérience de président d’une nation qui, par constitution, n’a pas d’armée, il a affirmé que la réduction de la course aux armements permettrait à de nombreux pays de partager des ressources économiques pour résoudre des questions sociales comme: l’accès à l’éducation, aux services de santé, à la sauvegarde de l’environnement et, enfin, à régler le drame de la pauvreté dans le monde. En conclusion, il a souligné la nécessité que les jeunes s’engagent dans les études pour se préparer à construire une culture de paix et de fraternité, et cela parce que: “dans un monde où semblent prévaloir l’égoïsme et l’avarice – a-t-il ajouté – les jeunes sont les premiers à être appelés à apporter de nouvelles valeurs dans la société, comme la solidarité, l’empathie, la générosité et l’amour”.

Avant de nous dire au revoir, dans une atmosphère plus que cordiale – raconte Olga du Costa Rica – il a voulu adhérer personnellement à notre projet (UWP), signant l’engagement de vivre une culture de la fraternité, s’unissant ainsi aux 62 000 autres signataires du monde entier qui ont soutenu ce projet.” “Pouvoir rencontrer une personne de ce niveau n’arrive pas tous les jours – ajoute Iggy des New Zealand: cultivé, sage, pragmatique, mais surtout un homme très simple. Avec lui, je me suis vraiment senti comme en famille.” La conversation s’est prolongée pendant une heure durant laquelle ont pu être partagés objectifs et initiatives.

Le prochain rendez-vous important pour les Jeunes pour un Monde Uni est le Forum des jeunes de l’UNESCO en octobre prochain. “Ce sera une école – concluent les jeunes, qui participeront au nom des JPMU, la section des jeunes de New Humanity – pour raconter notre idéal de fraternité.”