Mouvement des Focolari
Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

La région de Vérone (Italie) avait été fortement touchée par les intempéries, les cours d’eau risquant de déborder. Le 17 mai, dans la cave de sa maison, Giuseppe a été emporté par une masse d’eau et de boue provenant de la rivière Mezzane, qui état sortie de son lit. Aux côtés des volontaires de la protection civile et des forces de l’ordre engagés dans les recherches, se sont relayés, depuis la première heure, d’innombrables connaissances et membres du Mouvement des Focolari, dont Giuseppe et sa femme, Maria Grazia, font partie depuis des années.

Ce témoignage immédiat, vivant et spontané d’amour concret pour déblayer et nettoyer a aussi été une expression de gratitude envers la vie de Giuseppe, vécue dans l’amour et dans la donation envers sa femme et ses deux enfants, envers d’autres familles, dans le cadre professionnel et dans la paroisse.

“Sa vie a été une vie (…) donnée dans l’amour. Nous voudrions vivre ce moment en compagnie de Dieu, Mystère d’Amour trinitaire. Et nous laisser réconforter par sa Parole de vérité.” Ce sont les paroles de Mgr Giuseppe Zenti, évêque de Vérone, exprimées durant l’homélie de la messe d’enterrement pour Giuseppe Maschi, le 21 mai dernier.

Ce jour-là, le village entier de Lavagno s’est rassemblé autour de Giuseppe et de sa famille. Mgr Zenti est rentré exprès de Rome, où il était engagé dans les travaux de la Conférence épiscopale, et a présidé la cérémonie, concélébrant avec 14 prêtres, en la présence du préfet de Vérone, du président de la province, du maire du village et de nombreux représentants des forces de l’ordre.

“Giuseppe était un homme généreux, plein d’amour – affirme Mgr Zenti dans l’homélie –. Sa famille, la paroisse où il était collaborateur, surtout comme catéchiste avec sa femme, et le domaine civil peuvent en témoigner. Vous aussi, venus si nombreux, pouvez en témoigner. Pour inspirer sa vie à l’amour, il a fait partie de la famille des Focolari, dont le charisme est justement la réalisation concrète, chaque jour, du commandement du Seigneur: “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés” ». “Je suis ici avec vous – continue l’évêque – moi aussi enveloppé dans le silence sombre de l’âme, comme celui éprouvé par Jésus sur la croix: “Il y eut des ténèbres sur toute la terre… Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?”. Sur ce silence, nous faisons résonner la Parole de Dieu qui, comme une lampe, éclaire nos pas chancelants face au mystère de l’homme, spécialement face au mystère de la mort.”

Le président de la République, Giorgio Napolitano, dans une lettre lue par le préfet, a manifesté sa “proximité et (son) affection à la famille Maschi, touchée par ce grave deuil. Avec elle, aussi à tous les citoyens de Lavagno qui ont subi des dommages à cause de l’inondation qui a touché le village.” Des paroles également présentes dans le message du président du Conseil des ministres italien, Enrico Letta.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Corée, atelier entre les évêques

À la suite de l’invitation constante du pape François à se laisser surprendre par l’amour toujours nouveau de Dieu, trente-deux évêques amis des Focolari, provenant de Corée, Mongolie, Philippines, Thaïlande, Myanmar, Inde, Pakistan, Japon, Taiwan, Sri Lanka, se sont rencontrés à Séoul (Corée), du 22 au 25 mai, pour dialoguer et s’immerger dans la réalité vivante de “l’Église-communion”.

Les nations qui composent le continent asiatique sont différentes de par la langue, l’ethnie, la religion, les traditions, et aussi les situations que vit l’Église sont très variées. Les évêques ont saisi dans cette multiplicité une opportunité d’enrichissement réciproque: “Nous avons donné beaucoup d’espace à la communion spirituelle et à la connaissance réciproque – écrivent-ils. Nous avons découvert une énorme richesse de vie, traduite en beaucoup d’expériences très concrètes provenant de l’Évangile vécu dans les différents environnements: séminaires, paroisses, lieux où vivent des personnes marginalisées par leur handicap ou leur pauvreté matérielle. L’amour à Jésus dans le prochain est ce qui nous a motivés à nous approcher de nos frères et à essayer de soulager, dans la mesure du possible, leurs plaies.”

La Nouvelle Évangélisation a aussi été l’objet de réflexion: elle demande une conversion personnelle et une nouvelle annonce de l’amour de Dieu aux populations asiatiques, à travers le dialogue avec les nombreuses traditions religieuses et l’ouverture radicale vers ceux qui souffrent.

La messe finale concélébrée s’est conclue par un pacte solennel d’amour réciproque, et l’engagement d’aimer le diocèse de l’autre comme le sien a confirmé le partage expérimenté. Pour maintenir vivants et alimenter les rapports construits, de nombreux évêques présents se sont promis de profiter au mieux des moyens de communication plus rapides, comme skype et les vidéoconférences.

L’archevêque de Bangkok, Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, modérateur des rencontres des évêques amis des Focolari, explique que le partage des différentes expériences faites dans les conquêtes et dans les difficultés de la vie a créé des rapports fraternels de communion profonde entre les participants, faisant expérimenter la présence de Christ ressuscité entre tous. Cette présence a donné une force nouvelle et la joie pour reprendre le service dans les diocèses respectifs, avec l’amour de bergers proches de leur troupeau, en suivant l’exemple du pape François.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Le nouveau site dédié à Chiara Luce Badano en ligne

Life, Love, Light c’est-à-dire vie, amour, lumière. Ces trois mots, accolés au nom et à l’expérience de Chiara Luce Badano depuis les jours de sa béatification, continuent à courir sur le Web grâce au site officiellement dédié à la jeune fille de Sassello – www.chiaraluce.org, site apprécié et visité par des personnes de tous âges ; depuis quelques jours, ce site a été agrandi et enrichi dans sa présentation graphique, ses contenus, les services offerts. Parmi les nouveautés, la page attendue, LOVE, qui concerne la spiritualité vécue par Chiara Luce, l’actualisation des initiatives engagées par la “Fondation Chiara Badano”, la page “A Sassello” concernant le Centre de Spiritualité de la localité de La Maddalena, hameau  de la commune de Sassello (Italie), pays natal de Chiara Luce. En outre, dans la page “Pubblicazioni” (Publications), on signale les nouveautés éditoriales, CD, DVD. L’offre linguistique elle-même a été amplifiée, avec l’ajout de la langue portugaise. Le dénominateur commun en est le désir de diffuser le message de cette jeune, témoin de l’Evangile, et d’en faire resplendir la luminosité cristalline “sur le boisseau”. Chiara Luce est également présente sur facebookwww.facebook.com/chiaralucebadano. La page est très appréciée et compte environ 54.000 contacts : mais, au-delà du nombre, la vie et la profondeur de Chiara Luce sont contagieuses et permettent de s’élever : “J’ai le moral un peu en berne – commente quelqu’un – et tu apparais avec ton visage candide, avec ton sourire pur, avec tes yeux emplis d’amour et, comme par magie, mon coeur se tranquillise : merci“.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Burundi, Camp de réfugiés Maramvya

Stefano Comazzi, responsable du secteur projets de l’Action pour un monde uni (AMU), a visité, en compagnie de ‘CASOBU (l’équivalent  local de AMU), les principales localités du Burundi concernées par des projets qui avancent dans les provinces de Ruyigi, Kayanza et Bujumbura. Voici son témoignage :

« Dans la zone rurale de Bujumbura, sur la Commune de Mutimbuzi, il y a un camp de réfugiés appelé  Maramvya, où un de nos  projets en faveur des familles suit son cours.  Contraints de se déplacer au moins deux fois, en l’espace de quelques mois, les réfugiés ont d’abord vécu sur un espace à la périphérie de Bujumbura – un véritable bourbier -, puis sur un emplacement près de l’aéroport, sur la commune de Butirere. Maintenant, le nouveau camp est plus éloigné de la ville et plus difficile d’accès.

Depuis près de 4 mois ont été attribués aux familles des lots de terrains sur lesquels ils pourront construire leurs maisons. J’ai pu voir que quelques uns d’entre eux ont déjà commencé à élever des petites maisons provisoires en briques de boue et de paille. Mais il manque à de nombreuses personnes les moyens nécessaires et il y a le risque que la terre soit vendue pour une bouchée de pain à des spéculateurs intéressés par la construction d’immeubles plus grands.

Au moment où je visitais les lieux, sous une grande tente, était en cours une opération  de recueillement de données d’état civil, de la part d’un jeune mandaté  par CASOBU, afin d’enregistrer dans la commune les familles et les enfants leur permettant ainsi l’accès aux services sanitaires  et scolaires.  Cet enregistrement est plutôt compliqué parce que les personnes sont passées sous l’administration de deux autres communes. En pratique il faut vérifier auprès de chacune d’elles s’il n’y a pas eu des enregistrements précédents afin de procéder éventuellement à des rectifications nécessaires.  Tout ce processus se fait manuellement, et donc nécessite beaucoup de temps et de soins  de la part des   opérateurs de CASOBU.

En ce qui concerne l’accès à l’eau, il y a un seul point de distribution publique, avec une fontaine distante de 500 mètres du camp, où j’ai aperçu une petite foule de femmes et d’enfants. D’après ce qu’ils racontent, ils commencent à faire  la queue très tôt le matin, puis à trois heures de l’après midi, et l’attente dure plusieurs heures. La pression de l’eau est en fait insuffisante, et le temps d’attente pour remplir les bidons est long. En parlant avec le maire, nous avons su qu’il y a un projet à l’étude pour toute la zone nord de la ville, avec des conduites de diamètre et de débit adéquat ainsi qu’une citerne de collecte de l’eau à côté du camp.  Cependant, dans  l’attente de la réalisation concrète d’un tel projet, CASOBU va chercher d’éventuelles solutions temporaires qui puissent d’une certaine manière alléger le désagrément de la population dans l’approvisionnement de l’eau. »

Source : Action pour un Monde Uni online

http://www.amu-it.eu/2013/05/13/voci-da-maramvya/?lang=it

Fiche de projet  http://www.amu-it.eu/2013/05/13/campo-sfollati-a-maramvya/?lang=it

Comment collaborer : Burundi, Camp de réfugiés Maramvya

http://www.amu-it.eu/sostieni-l%E2%80%99amu/?lang=it&post=8154

Retrouver un frère dans le prochain

Lorsqu’il s’est laissé spolier de la foi en Dieu, l’homme a été victime de la plus grande escroquerie. Et quand il n’a pas été spolié de sa foi en Dieu, il l’a parfois perdue tout de même parce qu’il l’a oubliée. Or, l’homme paye souvent le prix de ses longs oublis, au fond, il a oublié jusqu’au fait qu’il est homme. Il est dans une maison qu’il ne reconnait plus comme sienne, de fait, elle est devenue prison pour lui. Il vit avec des hommes en qui il  ne reconnait plus des frères. Il fréquente une école, lit des journaux, observe les produits d’une science, voilà pourquoi la vérité lui parvient déformée, de sorte qu’il a fini par ne plus connaître l’objet et douter du sujet. Il est traité et il se traite comme un fantôme.

Cet oubli se résume dans l’oubli de Dieu. Si on reconnaît Dieu, on devient libre envers tous les hommes de la terre. Ces hommes se révèlent alors frères et l’unique sentiment qui leur est dû est l’amour. En retrouvant l’homme, nous voyons à nouveau sa dignité. Dans ses limites, nous voyons sa grandeur tout en constatant sa misère. Il peut s’écrouler, mais reste de la lignée d’un Dieu. La misère est sienne, la grandeur lui est conférée par Quelqu’un de plus grand. Quelqu’un qui veut que dans l’épreuve, nous grandissions, que nous nous servions du malheur pour exercer les grandes vertus de justice, charité, piété ; que nous donnions valeur à la mort par la vie, à la pauvreté matérielle par la richesse spirituelle, au point que notre patrimoine devienne patrimoine de l’esprit et que notre dignité ne dépende pas de notre situation économique, mais de notre force de caractère, de notre résignation héroïque, de la victoire que le bien remporte sur le mal par nous et en nous. Nous sommes alors créateurs de vie.

Si nous traversons les misères en appauvrissant aussi notre âme, si nous réagissons au négatif en nous abrutissant, si nous nous écroulons, prostrés dans le désespoir et épuisés, nous gaspillons stupidement notre fatigue, nous salissons nos larmes sans dignité, nous privons notre âme de nourriture. L’amour héroïque transforme la douleur en joie, nos peines deviennent un instrument pour des exercices spirituels. Les malheurs posent à chacun une exigence de sainteté, c’est-à-dire d’humanité parfaite, puisque perfectionnée par la grâce.

Extrait de : Igino Giordani, La rivolta morale, Capriotti Editore, Rome 1945

www.iginogiordani.info

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Juifs et chrétiens: Dialogue 2.0

Un rabbin connu, participant à la rencontre de dialogue judéo-chrétien promue par le Mouvement des Focolari (au Centre Mariapolis de Castelgandolfo, Rome), a expliqué que l’histoire de la compréhension entre les deux religions s’est développée sur trois niveaux d’action.

Le niveau 0 est celui où des personnes des deux religions se présentent et se connaissent.

Le niveau 1 fait un pas de plus: il y a le respect et la compréhension mutuelle. La peur que l’« autre » nous interpelle n’existe pas encore.

Par contre, le dialogue du second niveau propose que les personnes concernées soient prêtes à ce que l’autre – juif ou chrétien – les influence réellement avec ses propres convictions religieuses et les transforme positivement.

Il ne s’agit – évidemment – pas de remettre en question l’identité religieuse de chacun et encore moins de syncrétisme. La proposition consiste à utiliser un langage spirituel dans lequel tous, de différentes façons, puissent se retrouver.

Je dois dire que je fréquente depuis des années des événements interreligieux, mais je n’avais jamais participé à une telle rencontre. Il est rare de voir réunis quatre rabbins de différents courants du judaïsme et un groupe important de laïcs experts en thématiques typiques du dialogue (30 personnes de l’Argentine, États-Unis, Italie et Uruguay), qui travaillent avec une méthodologie totalement originale.

Habituellement, chaque participant parle de sa religion, commente ses propres textes et se réfère à ses propres auteurs. Cette fois, les chrétiens ont commenté les textes juifs et les juifs, les textes chrétiens. Il n’y a pas eu de réflexions prises dans les références de penseurs ou théologiens connus dans les propres domaines, mais il y a plutôt eu des approfondissements centrés sur l’impact que ces documents ont produit sur le lecteur: un impact spirituel, de façon particulière, au contenu profond.

Les textes de la spiritualité juive et les textes qui appartiennent au patrimoine spirituel laissé par Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, ont été vus d’un autre œil.

J’utilise une métaphore du monde de la cybernétique. On sait désormais que le Web 2.0 nous ouvrira, bientôt, de nouvelles formes de communication à travers le réseau: le “dialogue 2.0” est aussi un pas en avant. Cela impliquera de laisser de côté les sécurités acquises jusqu’à maintenant, pour intégrer les éléments de toujours dans un mode nouveau. Ce sera plus adapté à l’édification de formes plus profondes de rencontre interreligieuse et, en définitive, à la construction d’une société plus fraternelle.

Nous l’avons expérimenté durant cette rencontre.

Par Francisco Canzani

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Espagne: fraternité avec l’Afrique

« Le début de notre collaboration au projet “Fraternité avec l’Afrique” nous semble dater d’hier – raconte un groupe de Volontaires des Focolari espagnols – C’était en avril 2009 et pour la diffusion du projet nous avions organisé différentes activités dans notre village d’Aljucer (province de Murcie), activités qui se sont achevées par un repas pour récolter des dons. Et c’est déjà la cinquième édition. »

Le projet est né à Budapest en 2006, au cours du Volontarifest, évènement international qui a rassemblé des milliers de personnes dans la capitale hongroise, avec cette devise : « La terre est un seul pays. Nous sommes les vagues de la même mer, les feuilles du même arbre, les fleurs du même jardin ». Le projet consiste à attribuer des bourses d’étude à de jeunes africains qui étudient dans différents domaines, et faire ainsi de nos propres cités des lieux dans lesquels on voit briller la culture de la fraternité. Un groupe de volontaires d’Aljucer présents à Budapest décide d’adhérer à la proposition.

« Nous nous sommes sentis appelés à adhérer à cette cause et, en 2007, nous avons créé une association pour nous aider à atteindre cet objectif : Aljucer, un village qui promeut la culture de la fraternité. Depuis lors les activités ont été nombreuses, y compris avec d’autres associations, mais notre activité principale est toujours le projet Fraternité avec l’Afrique». Chaque année collage d’affiches, implication des commerces, qui souvent participent à la diffusion du projet en donnant des lots pour le tirage au sort au cours du repas, ce qui nous permet de récolter des fonds pour les bourses d’étude.

« Le repas annuel pour le projet Fraternité avec l’Afrique est un rendez-vous attendu. De nouvelles personnes nous rejoignent toujours. Nous n’avions jamais dépassé le chiffre de 90 convives, mais cette année nous étions 125, un chiffre important pour un village comme le nôtre, touché par la crise comme bien d’autres ». On y explique le déroulement du projet : le nombre de bourses d’étude attribuées, les fonds récoltés, le cadre éducatif mis en avant et les expériences des étudiants. A la fin, dans une ambiance festive, on tire au sort les lots, et on termine par la prestation de quelques artistes locaux. Nouveauté cette année, la présence appréciée de Carlos Piñana di Cartagena, guitariste flamenco, professeur au Conservatoire Supérieur de Murcie, qui, avec quatre de ses élèves, nous a donné un récital de guitare flamenca.


Source : www.amu-it.eu

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Philippines: des jeunes en action pour un pays plus solidaire

«Alors que, à Jérusalem se déroulaient les célébrations de la Semaine pour un Monde Uni, nous aussi préparions un certain nombre d’activités, ici à Manille», racontent les Jeunes pour un Monde Uni (JMU) des Philippines. Pour eux, la communication avec la Terre Sainte a été le point de départ de la semaine, marquée par de nombreux événements: “fragments de fraternité” (comme sont appelées les actions des Jeunes pour un Monde Uni récoltées pour le Projet de Monde Uni (United World Project) simultanément, le 4 mai), à Manille et dans le nord des Philippines, à Baguio et dans d’autres villes.

La semaine a commencé par une fête pour l’unité, intitulée BRIDGE (pont): tous en lien avec Jérusalem, et puis avec les JMU d’autres villes des Philippines, et enfin  prêts au départ pour les différentes activités prévues, allant des programmes alimentaires aux actions environnementales, à des visites dans les hôpitaux et parmi les moins bien lotis. 379 jeunes se sont inscrits, rien qu’à Manille.

Ils sont allés à Sulyap ng Pag-asa, une agglomération où opère le Mouvement des Focolari, dans les faubourgs pauvres et surpeuplés de Quezon City. Les JMU s’occupent régulièrement de l’activité de soutien alimentaire, et à l’hôpital Sinag (Sinag Hospital), qui procure soins et services aux patients, répondant ainsi à l’invitation à aimer avant tout les plus pauvres que Jésus lance dans l’Evangile, en passant leur temps avec les patients, ils ont ressenti que le reste de leurs problèmes leur apparaissait bien petit. Une autre activité s’est déroulée à la cité des enfants, une maison pour des centaines d’enfants des rues, gérée par le ministère de la Santé (Welfare). Les jeunes en ont rencontré 147, entre 8 et 17 ans. Temps passé ensemble, soins, chansons et danse: les JMU ont pu partager aussi leur secret, “l’art d’aimer”. Et, à leur tour, les enfants ont offert chansons et danses. De son côté, le Munting Tahanan ng Nazareth accueille des personnes ayant un handicap physique ou mental. «Par notre visite – expliquent les JMU – nous avons voulu partager l’amour de Dieu présent en nos cœurs, qui que nous soyions». De jeunes femmes qui ont été victimes d’abus vivent à Marillac Hills où, depuis longtemps, les jeunes des Focolari viennent les retrouver. Grâce à la confiance accrue, à cette occasion, le centre a permis que les garçons eux aussi soient présents.

Et mentionnons encore les actions dans les centres  Bukas Palad (aux mains ouvertes), émanations sociales des Focolari nées pour répondre à la pauvreté diffuse qui, en ayant comme devise “Vous aves reçu gratuitement, donnez gratuitement”, fournissent des services dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la construction de la communauté. Les jeunes sont allés tant au Social Center de Tramo, Pasay et Tambo, Paranaque que à La Union, dans le nord du pays. Une action écologique a été mise en œuvre conjointement avec les garçons du centre social pour nettoyer une zone près d’un torrent et ils ont été heureux  de voir que leur quartier,Tramo, était un peu plus propre. A La Union, les jeunes du nord des Philippines ont organisé 6 ateliers différents, allant de la cuisine au basket-ball, avec 55 enfants. Autre activité, toujours dans le nord, ce fut l’activité de nettoyage de Pagudpud, une destination touristique très fréquentée. Et il y eut encore le Fazenda U-Day à Masbate, où les amis sont invités à passer quelques heures ensemble entre musique et expériences illustrant comment vivre et promouvoir la fraternité.

En conclusion de la semaine, les nombreux jeunes impliqués se sont retrouvés pour la journée “BRIDGE 2.0, un projet pour l’unité”. Toutes les activités s’étant achevées, ce fut le moment de prendre un engagement pour le futur: en apposant sa signature sur un grand tableau, chacun pouvait choisir de s’engager à être un pont pour un monde uni. Soulignons que les jeunes pour un Monde Uni des Philippines ont repris les paroles que Maria Voce a adressées le 1er mai aux jeunes réunis à Loppiano, en Italie: «Une fois le pont construit, si on ne le franchit pas, il reste un objet inerte, qui ne sert pas. C’est que le pont sert justement à unir, il nous encourage à le traverser pour nous rencontrer. Ne vous en lassez pas. C’est à cela que sert le pont. Faire le premier pas implique de se tourner vers les jeunes qui sont autour et leur dire, si vous le pouvez, ou leur montrer que vous êtes vraiment prêts à faire quelque chose pour eux, avec eux».

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Congo. Un médecin face au défi du Sida

«Je suis médecin, spécialiste des maladies infectieuses, et depuis 30 ans je suis en contact avec des patients séropositifs et des sidéens. Je suis le référent pour cette pathologie à l’hôpital où je travaille à Kinshasa, la capitale du Congo.

J’ai appris très jeune à participer à la transformation de la société où je vis. Créer une société nouvelle et juste, où l’homme est mis au centre des préoccupations des membres de la communauté, a toujours été l’un des objectifs de ma vie. J’ai décidé de devenir médecin pour pouvoir me mettre au service de mes semblables.

Après avoir terminé mes études de médecine, j’ai dû faire face à un grand défi : les conditions de travail étaient de plus en plus dégradées et les salaires insignifiants. Les conditions matérielles d’un médecin ne portaient pas à la conscience professionnelle ou à l’honnêteté. Afin de survivre, il fallait travailler dans des organismes internationaux ou dans des cliniques privées.

Beaucoup de mes collègues médecins ont émigré en Europe ou aux États-Unis. J’ai été moi aussi un moment tenté d’émigrer, mais après avoir réfléchi avec ma femme, nous avons décidé de rester au pays, en acceptant la situation de la pauvreté des malades, les conditions de travail difficiles, le manque de matériel et parfois les tentatives de corruption.

Ce qui m’a donné du courage c’était de travailler avec d’autres médecins du Mouvement des Focolari et avec d’autres personnes qui, comme moi, voulaient mettre le malade à la première place.

Au début nous avions peur d’être contaminés par le SIDA : les conditions insuffisantes d’hygiène et les faibles structures sanitaires ne nous donnaient aucune garantie. À cette époque, notre pays connaissait des crises socio-économiques et politiques. Nous ne recevions plus aucune aide de la communauté internationale. Puis, la guerre a éclaté avec le fardeau des situations dramatiques que chaque conflit entraîne avec lui. Nous avons connu de grandes difficultés pour soigner les malades, mais nous sommes allés de l’avant et cela a été vraiment l’occasion de vivre l’amour de façon concrète.

Notre action s’est dirigée vers le traitement du SIDA et la prévention.

Pour le traitement des malades, il a été possible avec de l’aide de l’AMU, de construire une structure sanitaire complète avec un laboratoire d’analyses. En plus, un programme de traitement a été lancé à base de produits pharmaceutiques spécifiques finalement mis à la disposition de tous en Afrique, y compris les personnes les plus pauvres. Tout ceci a été le fruit de choix faits récemment par l’ONU dans son programme de lutte contre le SIDA.

Pour la prévention, la formation d’éducateurs et de promoteurs a été mise en marche de façon systématique. Leur rôle est d’intervenir sur le plan psychologique, sociologique et moral auprès des jeunes et des familles, afin de pouvoir produire un changement de comportement. Le contenu principal des cours consiste à donner des renseignements complets et corrects en ce qui concerne la transmission et la prévention de la maladie. En effet, il y a des personnes qui pensent que le virus provient de manipulations en laboratoire, d’autres voient en Dieu l’origine du SIDA à cause du péché, comme une sorte de punition. Ces déformations, souvent liées à la culture africaine, sont très difficiles à éradiquer. C’est pour cette raison, que nous cherchons à approfondir l’origine de la maladie, les effets du virus sur le système immunitaire et les moyens de prévenir le SIDA.

En plus des activités de production agricole que nous avons développées pour améliorer l’alimentation de base, nous avons essayé de garantir le soutien psychosocial des malades et de leurs familles».

 (M.M. Congo)

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Équateur: vivre une Mariapolis

« La première fête, le premier voyage, le premier rendez-vous, la première danse… ne s’oublient jamais! Les premières fois, des événements qui nous émeuvent lorsque nous nous les rappelons, provoquant un sourire ou une larme. C’est ce qui m’arrive déjà lorsque je me rappelle de ma première Mariapolis, terminée depuis peu.

J’avais reçu l’invitation par un ami proche et, malgré des doutes et des incertitudes, j’ai décidé de participer. Lorsque je suis arrivé à Esmeraldas – ville habitée principalement par des descendants d’Africains, avec des traditions, cuisine et rythme particuliers – je connaissais peut-être 10 personnes sur les 350 participants à la Mariapolis. J’étais donc un “parfait étranger”.

J’ai dû partager la chambre avec deux inconnus, priant qu’ils ne ronflent pas, et j’ai ensuite participé à des réunions, des tables rondes, des moments de rencontre avec des personnes jamais vues auparavant… Mais en écoutant leurs expériences, leurs rêves, la manière dont ils cherchaient leur bonheur et celui de leurs prochains, j’ai ressenti la confiance nécessaire pour me lancer et parler de moi.

Parmi les différentes méditations, celle qui m’a le plus touché était une lettre que Jean-Paul II a écrite à Chiara, dans laquelle il invite les membres du Mouvement à être “des apôtres du dialogue”. Comment faire? En écoutant et en s’ouvrant au prochain. J’ai pensé à mon père, qui aura bientôt 85 ans et a de moins en moins d’amis, parce que beaucoup sont déjà au ciel. J’ai compris que je peux être son ami, en l’écoutant parler de sujets qui l’intéressent: avec lui, je ne peux pas parler d’iPad ou d’internet, mais je peux l’aimer et passer plus de temps avec lui.

Le titre de la Mariapolis disait: “L’autre différent de moi, un autre moi”. Une expérience très forte dans ce sens a été d’aller rendre visite aux détenues de la prison pour femmes et voir tomber de nombreux préjugés et indifférences, découvrant que nous possédons toujours quelque chose à donner: l’amour.

Mais la Mariapolis n’a pas été qu’engagement et méditations. Durant la soirée-talent, où chacun montrait ses talents artistiques, je me suis rarement autant amusé. En outre, la messe afro-équatorienne était splendide: la représentation exacte de la joie qui existe dans nos cœurs lorsque nous participons à une rencontre avec Dieu.

Lorsque je suis rentré dans ma ville, même si j’avais le ventre vide – parce que je n’ai pas mangé les fameux plats traditionnels à base de poisson, comme le corviche ou l’encocado –, mon cœur était plein d’amour. On nous a dit que la Mariapolis commence vraiment lorsque nous retournons à la maison, dans notre routine. Alors, j’ai cherché à mettre en pratique ce que j’avais appris, plus particulièrement en essayant de voir le visage de Jésus dans beaucoup de frères que je côtoyais durant la journée.

Je peux affirmer que la Mariapolis d’Esmeraldas a été ma première, mais sûrement pas ma dernière Mariapolis. »

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Mariápolis Esmeraldas Flickr photostream

Information sur les Mariapolis dans le monde:  www.focolare.org/mariapolis

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Juifs et chrétiens, une relation fraternelle

« Après avoir parlé dans les temples bouddhistes et dans la mosquée de Harlem, Chiara était heureuse de pouvoir s’adresser aux frères juifs. “C’est une grande joie pour moi – a-t-elle dit – que d’être aujourd’hui parmi vous, qui appartenez à l’une des plus nombreuses communautés juives du monde. Une grande joie, parce que (…) Je n’avais jamais eu la chance de rencontrer un groupe aussi nombreux de ceux que je considère, pour le dire avec Jean-Paul II, mes “frères aînés” et la chance de pouvoir les honorer et de les aimer comme tels”. Les 150 personnes présentes ont entonné Shalom, le chant de la paix. Tout s’est déroulé dans un climat cérémoniel sacré, rythmé par les Paroles de Dieu de l’Ancien Testament et par la perception d’assister à un événement qui – comme il a été dit – a la signification de “clore une époque et en ouvrir une autre: celle de l’unité”. Devant, un grand chandelier à sept branches (la menorah) avec les bougies allumées une à une solennellement: la première représente la lumière, la deuxième, la justice, la troisième, la paix, la quatrième, la bienveillance, la cinquième, la fraternité, la sixième, la concorde. Chiara et le président [du B’nai B’rith, Jaime Kopec, ndr] ont été invités à allumer la septième, la bougie centrale: c’est la bougie de la vérité, le sceau de Dieu, le cœur de la vie. Une fois la Menorah allumée, Chiara s’est adressée au président pour lui proposer de faire un pacte d’unité à cet instant. Il a répondu: “c’est un pacte”. Ensuite, dans son discours, dans lequel il s’est adressé à Chiara en l’appelant “sœur”, il a voulu l’expliquer à tous comme “un pacte d’amour, de foi en regardant le futur, d’enterrer les siècles d’intolérance. Ce n’est pas facile, mais seuls les valeureux accomplissent des entreprises difficiles”. “L’unité se fait dans le respect de la diversité – a ajouté Mario Burman [chargé du dialogue interreligieux de la B’nai B’rith, ndr] –. Une nouvelle époque commence.” Et s’adressant directement à Chiara: “Chiara, l’Argentine a besoin de votre message”. “Je suis ici – a affirmé Chiara – avec des frères avec qui nous avons en commun une foi authentique en un seul Dieu et un patrimoine inestimable, celui de la Bible pour la partie que nous appelons l’Ancien Testament. Que faire? Que penser? Je viens de dire que la Règle d’or (fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse) peut, à elle seule, nous permettre de fraterniser entre fidèles de religions différentes, sinon au nom de Dieu, du moins dans la foi en un Être supérieur. À plus forte raison, que va-t-il se produire si le Seigneur commence à nous manifester que c’est Sa volonté que nous tissions entre nous, chrétiens et juifs, des liens de fraternité? (…)Mais ce qui m’a surtout éclairée, ce sont les nombreuses vérités divines, dont votre tradition juive est si riche, et qui nous sont communes. Ce sont des vérités qui peuvent cimenter les relations entre notre vie spirituelle et la vôtre. (…)Mon rêve serait donc de pouvoir vivre avec vous ces vérités afin de donner au monde, grâce à notre profonde communion et à notre collaboration, un nouveau motif d’espérance” ». Tiré de “Le luci della menorah – con Chiara Lubich in Argentina e Brasile”, Città Nuova Ed., Roma, 1998, pp. 132,34. (non traduit en français)

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Argentine: l’EdeC au Forum MoveRSE

L’ONG MoveRSE, dont le siège est à Rosario (Argentine), a organisé le 24 mai dernier, à la Bourse du Commerce, l’édition 2013 du Forum «MoveRSE». Il s’agit d’un congrès dédié à la responsabilité sociale et au développement durable (RSE, en espagnol) qui convoque chaque année des responsables de secteurs d’entreprises, publiques et privées, avec pour objectif de se confronter aux principaux défis que toute gestion d’entreprise doit affronter au profit d’un développement durable, participatif et transparent. C’est dans ce cadre et dans le domaine des «Initiatives de développement durable» –  une série de projets présentés aux 300 personnes présentes dans l’Auditorium, que Francisco Buchara, de la commission Jeunes de l’Economie de Communion (EdeC), a présenté le projet original, né au Brésil en 1991, auquel environ un millier d’entreprises dans le monde ont adhéré. «A la différence d’autres entreprises solidaires – a commencé F.Buchara – qui produisent d’abord et ensuite décident comment utiliser les bénéfices (les donner, les destiner à un projet social, ou à d’autres initiatives de bienfaisance), les entreprises de l’Economie de Communion, depuis leur origine, visent à engendrer des ‘biens relationnels’, c’est-à-dire des biens non matériels, non consommables individuellement, mais liés à des rapports interpersonnels. Des biens rares, donc, qui ont besoin d’au moins deux personnes pour naître et qui nécessairement engendrent la réciprocité». F.Buchara poursuit son exposé en définissant les piliers de l’EdeC: «…les pauvres, les premiers protagonistes de l’EdeC qui naît, justement, pour réduire le décalage toujours plus grand entre pauvreté et richesse; les entreprises; les pôles industriels; et une culture du partage. Cette dernière est à la base de l’EdeC qui désire introduire dans l’action économique une nouvelle façon d’entreprendre». Ce jeune entrepreneur surprend lorsqu’il explique que «le projet de l’EdeC naît d’un charisme; pareil aux banques qui, comme on le sait, sont nées du charisme franciscain. On peut donc affirmer que les charismes sont importants aussi pour l’économie, parce qu’ils réussissent à voir avant et plus loin». Son intervention est accompagnée de la présentation de deux entreprises qui adhèrent à l’EdeC: une Agence de tourisme, Boomerang Viajes (de Buenos Aires), et Dimaco, important centre de distribution de matériel de construction (de Paraná, ville au nord-est de l’Argentine). Elles ont en commun l’attitude de se mettre au service, entraînant une réaction en chaine positive. Un exemple? «Un jour – raconte German Jorge di Dimarco – notre principal concurrent m’appelle au téléphone pour me demander de lui avancer du ciment parce que les autres fournisseurs ne lui font plus crédit; il traversait une situation financièrement difficile. Pendant des années, il avait fait de forts enjeux sur le marché, en me mettant même dos au mur. J’avais l’occasion de me venger ou de rester fidèle aux choix de l’EdeC et de changer nos rapports. Le bonheur que j’ai éprouvé quand j’ai décidé de lui donner ce qu’il me demandait valait pour moi beaucoup plus que le ciment. Or, c’est cette façon de se comporter, même avec la concurrence, qui renforce notre réputation. C’est alors que nous sont souvent offertes de nouvelles possibilités de travail, presque sans avoir besoin d’aller les chercher».

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Prêtres. Quatre mois à Loppiano

« Après une expérience en paroisse en tant qu’adjoint au curé pendant onze ans, mon évêque, avant de me confier la paroisse, m’a donné l’opportunité de passer quatre mois dans la citadelle de Loppiano, au Centre de formation des prêtres diocésains. Là, je me suis retrouvé avec une vingtaine de prêtres et séminaristes de tous horizons, pour vivre une expérience évangélique de communion, dans la ligne de la spiritualité de l’unité.

Entre nous au début, il n’était pas facile de communiquer à cause de la langue. Par exemple quand Yvon de Madagascar qui parlait seulement le français, est arrivé, je devais traduire de l’italien à l’anglais et Peter des Etats-Unis, de l’anglais au français, afin de communiquer avec lui. C’était laborieux, mais nous le faisions avec toute la fraternité possible et nous avons réussi à très bien nous comprendre.

Dans cette école de vie tout se fait dans la concorde : prier, méditer ensemble, faire des études riches  en approfondissement théologique, biblique, pastoral dans les milieux les plus divers ; mais aussi, travailler au jardin, cuisiner, laver le sol, traduire en diverses langues, apprendre l’italien, jouer au foot … Ceci afin de ne pas se limiter aux activités typiques des prêtres pour faire aussi de nombreux travaux manuels, comme a fait Jésus pendant trente ans à Nazareth, ceci fait que notre cours est une école vraiment intégrale.

Par exemple, servir la messe le dimanche avec les religieux et les laïcs qui partagent cette expérience, accueillir avec un bon repas les nombreux visiteurs à Loppiano, mettre la table puis laver les casseroles, les plats etc.… un tas de choses que l’on réussit à faire seulement ensemble avec les autres : même avec plaisir. C’est seulement un détail des activités qui se déroulent ici, mais pour moi tout était nouveau et cela a été  un bel enseignement.

Le fait de travailler du lundi au vendredi à l’atelier de menuiserie m’a fait considérer  sous un jour nouveau le samedi et le dimanche, comme le vivent mes paroissiens.

Pour travailler dans l’artisanat, (peinture, polissage, travail du bois)  il a été nécessaire d’apprendre à bien utiliser la vue, l’ouïe, le toucher ; et à doser la force musculaire, sinon on risque d’abîmer les pièces ou les machines. L’artisanat est une école d’attention et de délicatesse, caractéristiques fondamentales dans la vie, spécialement dans la vie d’un prêtre.

Même la messe quotidienne a acquis une saveur différente. Par exemple offrir le travail au moment de l’offertoire est une chose beaucoup plus concrète quand le dos te fait mal parce que tu as passé la matinée incliné, à piocher la terre ou à polir un morceau de bois…

D’autre part, s’occuper des travaux domestiques tous ensemble m’a aidé à dépasser « l’à peu près ». J’avais toujours fait la plupart des choses mais, en me confrontant aux autres, j’ai découvert qu’il y a une meilleure manière de les faire. Nous ne devons pas nous contenter de faire le bien, nous devons bien le faire !

Je me suis beaucoup enrichi de ces quelques mois vécus dans une école intégrale de vie. Le travail manuel m’a fait comprendre davantage la vie de mes paroissiens, et ce que signifie témoigner la foi sur le lieu de travail. J’ai ainsi redécouvert le sacerdoce royal de chaque chrétien qui doit être à la base de mon sacerdoce ministériel.

(Extrait de la revue de vie  ecclésiale  Gen’s)  

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Brésil. Découvrir la valeur de la souffrance.

Je viens du Brésil et suis le cinquième d’une famille de six enfants, dont deux nés d’une précédente union de mon père, resté veuf.

J’avais à peine un an, lorsque mon père a quitté la maison, laissant ma mère enceinte et sans la possibilité de travailler, parce que nous étions encore petits.

Puisque nous n’avions pas de parents proches et que notre père ne contribuait pas à nos besoins, la situation est devenue critique. Concrètement, nous n’avions rien à manger et beaucoup de factures à payer!

Maman a décidé de vendre quelques-uns de nos meubles pour subvenir aux besoins immédiats et nous n’avons gardé que l’essentiel.

Un de mes demi-frères avait un magasin d’alimentation, où maman prenait ce dont nous avions besoin pour manger. Mais, puisque nous n’avions pas de quoi le payer, un jour, il a pris notre frigo.

Pour la même raison, ils nous ont coupé l’électricité et, ensuite, le gaz. Pendant des années, nous avons vécu en utilisant des lampes à huile et en cuisinant au feu de bois. Souvent, quelques voisins nous sont venus en aide, avec le peu dont ils disposaient.

Lizomar Dos Santos

Pendant ce temps, notre père a eu trois autres enfants avec une autre femme. Pour nous, c’était très dur de ne pas avoir son amour, mais notre maman nous a toujours appris à le respecter en tant que père. Lorsque nous le voyions, elle nous disait: « C’est votre père, allez lui demander la bénédiction ».

Jusqu’à mes dix-huit ans, j’ai été vendeur ambulant. Souvent, je me cachais quand je voyais un ami, parce que j’avais honte. J’ai aussi été paysan et maçon. Ensuite, en 2000, on m’a convoqué pour travailler en tant que bénévole auprès du Ministère de la Justice où, remarquant mon engagement, on m’a embauché au Secrétariat du Tribunal. J’ai aussi réussi à terminer mes études et à obtenir un diplôme en Lettres.

Un jour, un ami m’a invité à une rencontre du Mouvement des Focolari, dont il faisait partie. Là, j’ai découvert que Jésus, qui avait souffert et vécu l’abandon sur la croix, pouvait donner une signification à ma souffrance personnelle et à celle de ma famille. J’ai cru que tout pouvait avoir un sens et que ma douleur avait servi pour faire de moi une personne plus humaine, sensible à la souffrance des autres. Cette découverte m’a mené et me mène à une rencontre personnelle avec Dieu, auquel j’ai décidé de donner ma vie, en servant les frères sur la route du focolare.

Video: Veille de Pentecôte avec le Pape François. 

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Un tiramisú dédié au professeur

Je vis depuis 18 ans en France, mon mari est français, j’ai deux petits garçons de 6 et 4 ans. J’enseigne l’italien, dans la banlieue Nord de Paris, en ZEP, c’est-à-dire une « zone d’éducation prioritaire », défavorisée du point de vue socio-économique. Les établissements où j’enseigne, collège et lycée, ont une population d’élèves multiculturelle et assez hétérogène : certains sont très capables, d’autres ont beaucoup de difficultés ; tous conditionnés, d’une façon ou d’une autre, par un environnement défavorisé. L’école se trouve dans une petite ville, Saint-Ouen, dans laquelle il y a du trafic de drogue, du trafic d’armes, du racket…de plus, en face de notre collège, il y a des trafiquants qui cherchent à contaminer les jeunes et à les enrôler comme trafiquants. Dans ce contexte, l’école a un rôle très important non seulement celui de transmettre les connaissances et les compétences mais aussi d’être le lieu où les élèves ont la possibilité de faire des expériences positives qui soutiennent leur formation humaine. D’habitude, ce sont les enseignants au tout début de leur carrière qui sont envoyés dans ces écoles ; à peine ont-ils acquis les points suffisants – normalement au bout de 3- 4 ans – ils demandent leur changement et vont dans des écoles moins difficiles. J’aurais pu faire de même, mais j’ai décidé de rester et, de fait, je suis là depuis 12 ans. Je reste parce que dans cette école je ne risque pas de tomber dans la routine ; je dois constamment trouver des idées nouvelles, des intérêts nouveaux pour motiver les élèves et leur apporter – car je pense que c’est justice – la même qualité d’enseignement que reçoivent les élèves des meilleures écoles de Paris. Après les premières années pénibles, je sais comment me comporter et accueillir mes élèves ; j’ai appris à avoir avec eux un rapport pacifique et constructif, cela en instaurant  un dialogue aussi avec leur famille. Je peux également aider mes jeunes collègues qui abordent cette réalité et qui sont novices : certains s’écroulent psychologiquement (il n’est pas rare de trouver une collègue qui pleure dans la salle des professeurs), d’autres renvoient continuellement les élèves difficiles devant le conseil de discipline… Il est important, du fait de mon expérience, d’être présente à cette souffrance des collègues, de la partager et de les aider à surmonter les difficultés qu’ils rencontrent. Au début, pour moi aussi, ça a été dur. Il m’est arrivé d’être insultée par les élèves. Une fois, j’ai garé ma voiture – une panda rouge – trop près de l’école et les élèves, ayant compris que c’était la voiture d’un professeur, me l’ont démolie à coups de pied. Là, je ne savais plus comment me comporter, je n’étais pas préparée à affronter cette agressivité, je me mettais sur la défensive en réagissant d’une façon trop sévère ou parfois d’une façon trop permissive. Peu à peu j’ai appris. Maintenant je me sens prête à affronter cette agressivité, je sais comment aider mes collègues à la dominer, je sais comment rétablir le calme en classe. Il faut du temps pour trouver la façon juste de communiquer avec les élèves, qui fait qu’ils se sentent respectés et en même temps pose des limites sans jamais couper la relation. Et aussi trouver des moments et des lieux pour suivre les élèves qui, par leur comportement indiscipliné, manifestent une souffrance ou une difficulté. Je pense à Sidi qui a un petit frère handicapé et qui habite avec 6 frères, que la maman élève seule. En 6ème , c’était un très bon élève… maintenant – en 3ème – il n’est plus motivé : il s’est trouvé à devoir affronter des problèmes trop grands pour lui, à devoir s’occuper de son frère handicapé tandis que la maman travaillait toute la journée. J’ai cherché à l’aider à sortir de cette souffrance permanente. Je l’ai encouragé à donner le meilleur de lui en classe. Je disais à une collègue : «  il est important que nous cherchions à ne jamais perdre patience avec lui. Nous ne savons pas si ce que nous faisons aura un résultat positif mais l’important est d’être sûres d’avoir fait tout ce que nous pouvions. » Notre regard devant ces élèves en difficulté doit être positif et nous ne devons pas perdre espoir d’obtenir le meilleur d’eux, en leur faisant confiance. Je pense que notre attitude à leur égard est fondamentale pour qu’ils surmontent leur difficulté. En classe, je cherche à ne pas leur faire perdre de vue que je suis là pour les faire grandir intellectuellement et culturellement et que j’attends d’eux qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Je cherche à encourager la participation. Au début de l’année, je pose des règles : personne n’a le droit de se moquer des autres quand ils parlent. Peu à peu s’instaure une atmosphère de respect mutuel où chacun est libre de s’exprimer.  Dans ce climat de participation active et de valorisation, si quelqu’un cherche à s’en démarquer, il se sent vite isolé du reste de la classe et comprend qu’en agissant ainsi il ne donne pas une image positive de lui. Ils comprennent que la valeur d’un cours dépend de moi mais aussi d’eux s’ils s’engagent à y participer activement pour arriver à communiquer dans une autre langue. Du point de vue didactique, j’appuie mon enseignement sur des projets culturels interdisciplinaires qui se concrétisent chaque année par un voyage d’étude – financé par les organismes officiels : municipalité, Conseil Général, banques mais aussi par des petites activités au cours de l’année ; ceci afin de faire vivre aux élèves des expériences culturelles en dehors de l’école. Beaucoup d’entre eux sont dans des situations de souffrance entre les quatre murs de l’école mais si nous les emmenons en dehors, ils deviennent d’autres personnes, expriment toutes leurs possibilités. Je pense, par exemple, à Yanis. En classe, il est très passif. En parlant avec lui, je suis arrivée à savoir  que dès l’école primaire, les enseignants et même son père lui avaient dit qu’il n’était bon à rien et il a fini par y croire : quand il arrive en classe, il devient amorphe. En Sicile, où nous sommes allés cette année pour notre voyage de classe, je me suis rendu compte que cet élève a énormément d’intérêts… par exemple, il est passionné d’électronique. En classe, alors qu’il déteste l’Histoire, en Sicile, il s’est montré fasciné par le théâtre grec de Taormina ainsi que par l’aqueduc romain de Syracuse. J’ai vu qu’il était très sensible à la beauté artistique et très réceptif à cette pédagogie de la découverte culturelle. Son comportement durant tout le voyage a été exemplaire. Certains enseignants pensent qu’il n’est pas possible d’emmener ces élèves en voyage en dehors de l’école. Au contraire, je dis : « Si nous ne les faisons pas sortir de leur ambiance qui les conditionne, les juge et les marginalise, comment pouvons-nous les éduquer autrement ? » Les voyages, selon moi, sont un moyen de leur faire vivre de belles expériences, de fraternité qui contribuent aussi à rehausser leurs aspirations, à les faire voler plus haut. Par ailleurs, je m’occupe d’orientation. Je cherche à leur faire comprendre que quelque soit l’orientation qu’ils prendront, ils doivent envisager l’excellence. Ainsi, j’ai accompagné dans son orientation Maxime, qui voulait devenir cuisinier et je lui ai dit : « Tu as la chance d’avoir les idées claires sur ce que tu veux faire ; c’est rare. C’est pourquoi tu dois être ambitieux et envisager une excellente formation » J’ai fait la demande à la « rue Ferrandi », une des meilleures écoles de cuisine de Paris, à la sortie de laquelle toutes les portes sont ouvertes. Il a été accepté. Ce fut une grande joie ainsi que pour sa mère, séparée. Quand il est venu m’annoncer cette belle nouvelle, Maxime m’a dit : « Je créerai des recettes… et une recette sera un ‘Tiramisu Amoroso’ (mon nom de famille). Certes, moi aussi, je rencontre parfois des difficultés en classe, il me semble que je n’arrive à rien changer ; les moments de découragement sont humains. Par contre, j’ai la preuve tangible, certaines fois, que les relations construites portent du fruit. Je pense, par exemple, à Youssef qui m’a fait désespérer durant ses années de collège ; il était une provocation permanente, il interrompait continuellement le cours par des demandes impertinentes et par des attitudes  de supériorité apparente parce qu’il avait de l’argent (qu’il se procurait de façon illicite). J’ai craint le pire pour lui. Mais il avait un grand amour pour sa mère et j’ai cherché à avoir une relation avec elle qui, avec moi, se désespérait, pleurait. Cette générosité dans l’accueil de sa famille l’a profondément touché. Dans les commissions disciplinaires, nous ne nous sommes jamais résignés à l’expulser ; nous avons fait tout ce que nous avons pu. Maintenant, je le retrouve au lycée, profondément changé, motivé par le désir d’être un bon élève. Je ne suis plus son enseignante, mais quand je l’ai rencontré, il y a peu de temps, il m’a dit : « Restons en contact, parce que pour moi votre amitié est fondamentale », tout en m’offrant des petites pyramides en cristal de sa terre d’origine, l’Egypte. Toujours avec l’objectif d’offrir un enseignement de qualité, j’ai proposé, il y a trois ans, de créer des classes bilingues. Nous proposons, dès la 6ème, la possibilité d’apprendre deux langues (d’habitude cela n’est possible qu’à partir de la classe de 4ème). Le but de ce projet est de réunir tout le corps enseignant, de proposer des projets interdisciplinaires et de faire participer les enfants et les familles à la vie culturelle et scolaire. Ce qui m’a aidée durant ces années a été le fait de partager les responsabilités. Surtout avec les collègues. J’ai un bon rapport avec la plupart de mes collègues du collège ainsi que du lycée. Il est important d’écouter, de parler, de partager les expériences positives et aussi les négatives. J’ai appris à ne pas voir les résultats tout de suite. Dans certains cas, les résultats ne se voient qu’avec le temps. Mais, même quand un élève ne change pas, il est important de croire en lui et de l’accompagner. Ne pas s’arrêter à ce qui ne va pas mais accueillir tout le positif qui est en lui et avoir sur lui un regard, une attitude et des attentions qui le valorisent et le gratifient. (Maria  Amata – Francia)

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Partage avec l’Afrique (Sharing with Africa) premiers pas

«Nous sommes arrivés à la Mariapolis Piero (Nairobi, Kenya) le matin du 10 mai, accueillis comme savent le faire les Africains: sourires et embrassades pour tous! Car c’est la personne qui est au centre de leurs journées, et nous l’avons découvert à travers leurs vies, les récits de leurs tribus qui ont été présentés au cours de l’Ecole d’inculturation (Scuola d’Inculturazione). Ce fut une expérience enrichissante d’insertion dans toutes ces cultures, en en découvrant les points qu’elles ont en commun et ce qui, en revanche, les distingue. Outre ceux qui étaient arrivés des pays de l’Afrique subsaharienne, on retrouvait des jeunes provenant des pays voisins du Kenya: de l’Ouganda, de Tanzanie, du Burundi, du Rwanda, mais aussi de Madagascar, de Zambie, d’Angola, de Malawi … deux venant d’Amérique du Sud qui vivent un temps dans la citadelle, et nous 5: Chiara, Giulia, Aurelio, Paula et moi-même. La naissance du projet nous a été contée et deux activités nous ont été proposées: rejoindre les Samburu dans la savane et vivre avec eux 4 jours d’échanges avec eux et apprendre à connaître les racines et fondements de leur culture, ou aider personnellement au sein du centre de nutrition de Madare, bidonville (slum) de Nairobi, et à Njabini, village à2600 mètres d’altitude. Avec un groupe de 8, nous avons choisi la seconde activité. Le premier jour, nous avons été accueillis dans une chapelle en tôle, la journée centre de nutrition et le soir Temple de Dieu. La réalité du bidonville est pesante, c’est une condition de misère absolue, une dégradation sociale qui touche la déshumanisation mais, ce qui s’élève, c’est la dignité de la personne qui ne faiblit pas et qui s’accroche à une certitude: Dieu Amour. Quelques sœurs italiennes, missionnaires à Madare depuis les années soixante-dix, nous ont confirmé l’intensité de la foi et combien celle-ci mène à l’amour réciproque. La responsable du centre de nutrition est elle-même née dans le bidonville, où elle a grandi; maintenant, ayant adopté la spiritualité de l’unité, elle a mis en œuvre cette activité qui non seulement assure une instruction minimale et deux repas par jour, mais encore enseigne aux enfants l’art d’aimer à travers le dé de l’amour. Lorsque ces enfants rentrent à la maison, ils rayonnent sur toute la famille déclenchant un jeu d’amour qui donne plus de plénitude à la vie spirituelle. Le jour suivant, nous nous rendons à Njabini. Après 3 heures de voyage, nous avons été accueillis par une famille comprenant Mama Julia, Papa Joseph, Mary, Absunta et Anthony, originaires de la tribu Kikuyu. Nous sommes restés avec eux trois jours, en aidant aux travaux domestiques, dans les champs et pour le bétail. Le dernier soir, pendant un moment de partage, j’ai vraiment senti qu’elle était devenue ma vraie famille et je ne me suis plus sentie une “mzungu” (une blanche) au milieu d’eux! Et mama Julia nous a confié: “Avant que vous arriviez, je pensais avoir quatre enfants; maintenant, j’ai le sentiment d’en avoir 8 de plus!”. Etre retournée, ce n’est pas vraiment ce que je ressens, car je crois que les voyages sont un aller simple. Quelque chose a changé en moi pour toujours: une culture diamétralement opposée à la mienne m’a enrichie et m’a rendue plus consciente des points forts et des points faibles de notre mode de vie. Une chose est certaine: j’ai fait de la philosophie de l'”Ubuntu” ma philosophie de vie: je ne puis me réaliser comme personne qu’à partir du moment où j’entre en relation avec l’Autre et où je le mets au centre de ma vie. Finalement, au fond, il s’agit de l’amour du frère tel qu’il a été prêché par le Christ il y a plus de deux mille ans et que notre Chiara nous a rappelé si justement». (Elena D. – Italie)

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Ribeirão Preto: quand la paroisse est synonyme de famille

Ribeirão Preto, nouveau pôle de technologie, 700 000 habitants. Ces dernières années, nombreuses sont les personnes qui migrent des autres États du Brésil à la recherche de travail. De nouveaux immeubles surgissent, abritant chacun des milliers de personnes. C’est le cas de la paroisse du Père Luis, où, en avril 2011, s’est construit un grand immeuble résidentiel, pouvant accueillir 4000 personnes. Avec les paroissiens, il a décidé de faire le premier pas vers les nouveaux habitants, encore avant qu’ils arrivent, pour qu’ils sachent immédiatement à qui s’adresser. Le Père Luis se souvient: “Au même moment avait lieu la béatification de Jean-Paul II, dont la vie, pour nous, représente tout ce que nous désirons pour notre communauté: ouverte au dialogue avec tous, accueillante, prête au pardon”. Ils décident donc de se remettre à sa protection, “en essayant de calquer la nouvelle communauté sur la vie de l’Évangile, selon la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich“. On part du dialogue et on arrive à partager ses propres biens: “Nous nous réunissions dans un des appartements de l’immeuble. Mais le nombre de participants augmentait, donc nous avons loué une petite salle. Elle allait ensuite devenir notre chapelle où, avec la permission de l’évêque, nous avons la présence constante de Jésus Eucharistie. Pour pouvoir payer le loyer de ce local, les membres de la communauté ont commencé à faire une communion des biens“. Des activités rémunérées sont aussi nées, par exemple une coopérative qui récolte des matériaux recyclables. Le bénéfice est divisé en deux parties: pour qui y travaille et pour le loyer du local. D’autres ont commencé à vendre des hot-dogs, donnant une partie du bénéfice pour les dépenses de la chapelle. Le prêtre continue: “La vente de hot-dogs se passe dans un quartier fréquenté aussi par des dealers. Les vendeurs de hot-dogs essayent de porter avant tout l’amour envers le prochain, en accueillant chacun et en rappelant la parole de Jésus: “J’avais faim et vous m’avez donné à manger”. Le résultat est que beaucoup se sont approchés de la chapelle et participent aux activités qui s’y déroulent.” Et encore, le café après la messe le dimanche matin: “La messe finie, nous mettons une table dehors, avec du café, du thé, des gâteaux… Les personnes s’approchent et parlent de beaucoup de sujets. C’est un beau moment d’échange d’expériences, de connaissance réciproque et de partage de difficultés et de joies.” “Dans la chapelle, nous commençons aussi un travail de catéchèse, où nous faisons en sorte que les enfants non seulement connaissent Dieu, mais aussi qu’ils se sentent aimés par Lui, également dans les conditions de vie difficiles dans lesquelles ils se trouvent parfois. Chaque mois, nous nous rencontrons avec ceux qui veulent participer et animer la communauté. Ce sont toujours des moments joyeux de dialogue intense et de fraternité.” Le travail du Père Luis et de ses paroissiens est absorbant, mais fructueux. Comment aller de l’avant? “Nous voulons continuer – conclut le prêtre – parce que nous voyons que l’aide réciproque grandit, et les personnes sentent que l’immeuble est vraiment la maison de tous.”

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

L’art de Ciro au Japon

« “Savoir regarder” est peut-être le premier acte créatif pour Ciro. C’est de là que peut survenir ce saut dans la conscience du Beau qui nous entoure, même s’il est souvent niché au creux de la décomposition ». C’est avec cet exergue que Roberto Cipollone se présente sur son site. Artiste italien original, il a son atelier dans la cité-pilote internationale de Loppiano, près de Florence, en Italie. A son retour de l’inauguration d’une exposition de ses œuvres au Japon, nous lui posons quelques questions. Comment a été reçu ton art au Pays du Soleil Levant? « L’accueil a été formidable, avec la légendaire gentillesse asiatique. Je suis arrivé à Kyoto grâce à une agence Toscane qui œuvre au développement des relations entre Florence et cette ville japonaise. J’ai eu le grand plaisir de constater que la préparation de l’exposition, dont ils se sont chargés, était en plein accord avec mes souhaits. Quelqu’un s’est même laissé dire que ça semblait être des ikebanas réalisés en métal ». Comment vis-tu l’acte de création? « Le processus créatif est pour moi comme une sorte de thérapie. Je m’exprime plus à travers la transformation de ces objets communs que par la parole. Assemblés ensuite d’une certaine façon, ils me surprennent moi-même. De cette transformation résulte quelque chose qui étonne, qui crée l’émotion ». Qu’est-ce qui t’inspire, crée l’étincelle? « L’inspiration me vient surtout de la nature, des matériaux que je trouve et sur lesquels il y a parfois des traces d’un vécu ; en particulier des objets issus du monde rural. Mais bien sûr aussi de lectures, d’un film que j’ai vu, d’images fugitives que je capte…, ou d’objets qui me surprennent et que je traduis ensuite par une forme ». Les lieux que tu choisis pour tes expositions sont originaux… « Jusqu’ici j’ai choisi de faire aussi des expositions dans des lieux inhabituels : sur l’eau par exemple, ou bien en plein air et dans les situations les plus diverses. J’entends les réactions des visiteurs, non préparés parfois à recevoir de cette manière un message artistique. Ce sont des réactions positives qui contribuent à changer l’homme, lequel ne vivrait pas sans l’art ». Bien sûr, il y a art et art… « Il n’est pas dit cependant qu’initialement l’art ce soit développé pour le bien-être de l’homme, mais je crois que l’homme, avant même de manger, a besoin de la beauté. Je cherche à avoir un grand respect du travail fait par d’autres, en particulier le travail du monde rural, dicté parfois par la nécessité, mais d’où la beauté n’était pas exclue, la volonté de transmettre ces valeurs à d’autres. Une beauté comprise non pas dans le sens d’affectation, mais de message de valeurs profondes ». L’exposition a lieu à Kyoto du 21 mai au 9 juin. Pour toute information: info@labottegadiciro.it Site officiel: http://www.labottegadiciro.it/about/

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Le bonheur de vivre l’Évangile

J’ai grandi en Italie, je ne fréquentais pas l’église et la religion me semblait éloignée de la vie de tous les jours. Les études, la carrière, les amis, les distractions étaient mes priorités.

Pourtant, je voyais peu de personnes vraiment réalisées. Le plus souvent, je rencontrais des personnes déçues, tristes, et je me demandais comment être vraiment heureux dans la vie.

En 1999, âgé de 21 ans, alors que je fréquentais la faculté des Lettres, j’ai rencontré un camarade d’étude qui appartenait aux Focolari. J’ai été touché par la façon dont ses amis et lui me traitaient: je me suis senti accepté comme j’étais. Ce qui m’a aussi touché, c’est que le christianisme n’était pas une théorie pour eux. Ils partageaient la façon avec laquelle ils essayaient de vivre les paroles de l’Évangile au quotidien et comment ils expérimentaient l’amour de Dieu. C’est ce qui les rendait heureux. Une phrase m’a touché: « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Je pouvais aimer Dieu présent dans chaque prochain.

En famille, j’ai essayé d’écouter plus, d’être plus patient, en particulier avec mon père, avec lequel j’avais souvent eu des disputes. Je passais plus de temps avec ma mère, souvent seule à la maison, je l’aidais dans les tâches ménagères. Tous ont remarqué mon changement. Notre rapport a changé et la confiance a grandi: ma mère me demandait des conseils, se confiait à moi, même si je suis le plus jeune de la famille. Une nuit, je suis resté avec ma grande sœur pour parler longuement; nous nous sommes souvenus d’épisodes du passé que nous n’avions jamais résolus. Pour la première fois, nous nous sommes pardonné réciproquement, du plus profond de notre cœur, et nous nous sommes embrassés, éprouvant une grande joie.

Le monde autour de moi a commencé à changer, parce que je changeais. J’ai senti l’appel à donner ma vie entièrement à Dieu.

Au travail, les occasions de vivre les paroles de l’Évangile était nombreuses. Une fois, dans l’école où j’enseignais, une étudiante étrangère avait reçu des notes très basses. Avec mes collègues, nous comprenions que ce n’était peut-être pas le cours le plus adapté pour elle et nous lui en avons conseillé un autre qui correspondait plus à ses capacités. Mais son père a jugé notre action comme un geste discriminatoire et, furieux, s’en est pris à moi et semblait vouloir m’agresser aussi physiquement. J’étais serein, je savais que l’amour vainc tout. Je l’ai écouté jusqu’au bout, je lui ai expliqué de la meilleure des façons notre pensée, jusqu’à ce qu’il comprenne que seul le bien de sa fille nous motivait. C’est là qu’il a dit: « Je suis un immigré, tu es l’un des seuls qui m’a traité avec respect ». Nous avons conclu la discussion en prenant un café ensemble, aussi avec sa fille.

Il y a quelques mois, j’ai déménagé au focolare de Tokyo et j’ai commencé à étudier le japonais. J’essaie d’aimer le Japon comme mon pays, de découvrir sa culture, son histoire et ses coutumes. Naturellement, j’ai toujours mon “identité” d’Italien, mais qui s’enrichit chaque jour dans le rapport avec ce peuple. Par exemple, ici les personnes s’expriment surtout à travers le silence ou des gestes concrets. C’est donc un beau défi pour moi d’essayer de construire des rapports de fraternité à travers les actions plutôt qu’avec les paroles.

Source: New City Philippines, Avril/Mai 2013.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

La garderie Arcoiris, “faire le bien” dans une banlieue vénézuelienne

A Colinas de Guacamaya, quartier dégradé de Valencia, importante ville industrielle du Vénézuela, de nombreux parents ne savent où laisser leurs enfants quand ils travaillent, comme cela arrive aussi dans de nombreux endroits.

Il y a déjà plusieurs années, Ofelia, une volontaire du Mouvement des Focolari, a créé une garderie, Arcoiris, en construisant le siège dans le jardin de sa maison. Là, les enfants reçoivent une attention spécifique et les notions fondamentales pour pouvoir fréquenter l’école élémentaire de façon profitable leur sont enseignées.

Actuellement, 40 enfants viennent à la garderie, de quatre ans à… 14 ans. En fait, étant donné que de nombreux enfants ne vont pas à l’école officielle, pour diverses raisons indépendantes de leur volonté, il a été décidé de leur offrir la possibilité de continuer, d’une certaine façon, leur instruction dans les structures de la crèche.

Il y a quelque temps, une fusillade a éclaté, entre la police et la pègre organisée qui contrôle le quartier. Ce n’était pas la première fois, 6 personnes sont déjà mortes. Mais cette fois-ci, cela s’est passé tout près de la crèche.

Ofelia raconte: “Pour éviter que les enfants ne s’effrayent, nous les avons fait chanter. Ensuite, quand les mamans affolées sont arrivées pour récupérer leurs enfants, j’ai parlé avec chacune, en essayant de les calmer, et en leur expliquant que nous devions nous contrôler pour le bien des enfants. Je les ai invitées à prier ensemble afin que cesse la violence.”.

Ofelia continue : “Le lendemain, nous avons lancé le ‘dé de l’Amour’ avec les enfants, et, quand ‘aimer tous’ est sorti, ils nous ont demandé : ‘Mais, même les bandits ?’, puis : ‘Même les policiers ?’. Nous, enseignants, leur avons répondu : ‘Oui ! Et savez-vous comment on peut faire ? Nous pouvons prier pour eux’. Alors, nous avons demandé aux enfants de prier spontanément, et ces prières spontanées furent très belles, dans leur innocence. Une fillette de 4 ans a demandé que tous les pistolets disparaissent de la terre, et un autre garçonnet a demandé que Dieu l’aide à aimer encore plus et qu’il change le coeur des bandits.”

Un autre front sur lequel travaille la garderie Arcoiris est la relation avec les parents. C’est très important, car les enfants ne restent à la garderie que quelques années. L’expérience qu’ils font, bien que belle et riche de valeurs, est temporaire. Alors qu’ils resteront avec leurs parents tout le temps nécessaire à leur formation en tant que personnes.

Le thème que nous avons abordé cette année était “Comment communiquer avec nos enfants”. Les nombreuses activités prévues dans les ateliers étaient dirigées par les maîtres eux-mêmes. Ceux-ci avaient généreusement accepté de passer un dimanche entier dédié aux parents, conscients de faire un investissement véritable et juste pour l’avenir de leurs petits élèves.

Garderie Arcoiris: une petite semence d’espoir dans une violente banlieue vénézuelienne.

Juin 2013

« Si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c’est là une grâce aux yeux de Dieu. » L’apôtre recommande à ces personnes de ne pas céder à la réaction instinctive que peuvent susciter de telles situations, mais d’imiter le comportement de Jésus. Pierre les exhorte même à répondre par l’amour, en voyant dans ces difficultés et incompréhensions une grâce, c’est-à-dire une occasion que Dieu permet pour donner la preuve du véritable esprit chrétien. De cette façon, elles pourront conduire au Christ, par amour, même  ceux qui ne les comprennent pas. « Si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c’est là une grâce aux yeux de Dieu. »   Sur la base de ces paroles ou d’autres allant dans le même sens, certains voudraient accuser le christianisme de favoriser une soumission excessive, qui endormirait les consciences, en les rendant moins actives dans la lutte contre les injustices. Il n’en est pas ainsi. Si Jésus nous demande d’aimer même ceux qui ne nous comprennent pas et nous maltraitent, ce n’est certainement pas pour nous rendre insensibles aux injustices. Bien au contraire ! C’est parce qu’il veut nous apprendre comment construire une société vraiment juste. Et l’on peut y parvenir en diffusant l’esprit de l’amour vrai, en commençant nous-mêmes à aimer en premier.   « Si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c’est là une grâce aux yeux de Dieu. »   Comment vivre la Parole de Vie de ce mois ? Les façons dont nous pouvons nous aussi être incompris et maltraités ne nous manquent pas aujourd’hui. Elles peuvent aller des indélicatesses et impolitesses aux jugements malveillants, à l’ingratitude, aux offenses et jusqu’aux véritables injustices. Eh bien, dans toutes ces occasions, il nous faut témoigner l’amour, que Jésus a porté sur la terre, à tous et donc aussi à ceux qui nous traitent mal. Dans la défense légitime de la justice et de la vérité, la Parole de vie de ce mois veut nous rappeler notre premier devoir comme chrétiens : aimer l’autre, conserver à son égard cette attitude nouvelle de compréhension, d’accueil et de miséricorde, celle-là même de Jésus envers nous. Alors, même en défendant notre point de vue, nous ne briserons jamais la relation, nous ne céderons jamais à la tentation du ressentiment ou de la vengeance. Et en agissant ainsi, comme des instruments de l’amour de Jésus, nous serons en mesure nous aussi de conduire à Dieu notre prochain.

CHIARA LUBICH

* Parole de vie publiée en mai 1990

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Entreprises de l’Economie de Communion : La ECIE

Nous sommes en juillet 1991 ; pendant un voyage au Brésil Chiara Lubich, frappée par la « couronne d’épines » qui entoure la métropole dans laquelle  elle se rend en visite, et par  la condition où se trouvent les pauvres dans les favelas,  lance le projet d’une Economie de Communion. De retour en Italie, elle communique cette inspiration à divers représentants du monde de l’entreprise; par ses paroles – nous dit Luigi Delfi – présent à cet évènement, « elle interroge les entrepreneurs en leur proposant d’embrasser la philosophie du partage d’un tiers du bénéfice avec les pauvres; ce fut une intuition explosive pour moi. » Luigi avait une expérience de trente ans en tant que dessinateur dans une entreprise productrice de phares, dans lesquels on devinait  une harmonie secrète, parce que pour avoir une bonne lumière, il faut un ensemble ordonné de prismes distincts mais solidement unis. Luigi ressent un appel personnel à la proposition de Chiara : « Elle  a eu un impact immédiat en moi – nous confie-t-il – car je suis issu d’une famille qui connaît la valeur du sacrifice ». Luigi devient un des fondateurs de l’Ecie, première entreprise italienne à adhérer aux principes de l’Economie de Communion. Un partenariat à distance naît avec Chiara, fait de lettres de demande de conseils et de promptes réponses à aller de l’avant ; « chaque pas que je faisais  pour la nouvelle entreprise, j’en discutais  avec elle », affirme Luigi ; Chiara lui apprend à ne pas laisser mourir dans l’égoïsme le petit volcan de lumière qui le caractérise et à se donner aux autres en continuant à porter des fruits. Produisant des phares, l’entreprise devient avec le temps fournisseur des plus importants groupes internationaux de  motos, du Japon aux Etats-Unis,  et Luigi va être  épaulé dans son  groupe de travail par sa femme et par leur fille Erika. Un défi toujours d’actualité, surtout en temps de crise. « Pour cette raison aujourd’hui l’Economie de Communion proposée par Chiara – conclut Luigi – devient toujours plus une nécessité à laquelle  se référer avant tout  en tant que personne, parce qu’elle donne la possibilité d’offrir sa propre contribution dans l’action économique ». Source : D’une étincelle un volcan de lumière, de Mariagrazia Baroni, Città Nuova, 25 mai 2013, p. 38-39

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Cuba: hommage musical à Chiara Lubich

Leonardo Barquilla, Jesús Lozada, Augusto Blanca

Le concert s’intitule Misa trovera del Abandonado (Messe trouvère de l’Abandonné). Son auteur, Jesùs Lozada, poète et romancier cubain, a voulu dire, par des textes profonds et inspirés, « son amour filial et sa gratitude envers Chiara Lubich ». Il exprime sa compréhension du cri de Jésus sur la croix : « Pourquoi m’as-tu abandonné? ». Il s’agit de l’un des piliers de la spiritualité née du charisme de l’unité, qui peut « éclairer l’économie et la politique, la théologie et la philosophie, la science et l’art ».

Augusto Blanca amis les textes en musique, utilisant les timbres caractéristiques de la Nueva Trova, et Leonardo Barquilla en a assuré les arrangements pour chœur et orchestre.

La trova est un rythme traditionnel cubain, lié aux trovadores, musiciens itinérants.

Sur ces bases naît une expérience de communion artistique, dans laquelle Lozada fait participer quelques unes des expressions musicales les plus significatives de l’Île, engagées dans différentes journées de travail pour donner le meilleur de soi, guidées simplement par un grand amour et dévotion.

Le concert s’est déroulé le 24 mai dans la magnifique église dominicaine de San Juan Letrán, dans le quartier Vedado. Dans le public – plus de 300 personnes – se trouvaient le nonce apostolique à Cuba, Mgr Bruno Musarò, des représentants du monde œcuménique, des délégués de quelques ambassades et de nombreux artistes. L’aspect multiple de cet événement est saisi par Maria Voce, présidente des Focolari, qui, dans le message envoyé, “souhaite aux personnes présentes d’expérimenter ce climat de fraternité vraie que Chiara a toujours promu et dans lequel est engagé le Mouvement des Focolari. Ainsi, également à travers la musique, nous pouvons contribuer à tisser des liens d’estime et de collaboration dans le monde entier”.

Le programme a vu se produire, dans un ensemble, 16 musiciens de l’Orchestre symphonique national dirigés par le chef d’orchestre Leonardo Barquilla, avec le chœur Exaudi, de niveau international, dirigé par la soprano Maria Felicia Pérez. Sa voix, une des plus belles de Cuba, a ému dans son interprétation de “Maria de la soledad”, dans laquelle s’exprime la douleur d’une mère après la mort de son fils. Une ovation sincère a scellé cette association artistique. Les musiciens engagés ont déclaré être déterminés à poursuivre le partage artistique entrepris.

Germán Piniella, journaliste cubain, a commenté sur l’un des principaux journaux de l’Île: “Le mérite de cette première messe composée par un trovatore cubain est la capacité d’émouvoir à la fois les croyants et ceux qui ne le sont pas. Après tout, tous peuvent partager la sensibilité artistique devant un fait artistique d’une telle portée, en suivant le dicton “il vaut mieux donner que recevoir”; quelque chose que chaque esprit honnête peut accepter”.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

A Florence, Giordani, éthique et politique

L’engagement au sein de l’Assemblée Constituante qui aurait à décider du sort de l’Italie de l’après-guerre, l’engagement pour la paix et le soutien aux plus nécessiteux, l’engagement pour l’œcuménisme: telles sont certaines des affinités qui liaient deux figures profondément attachées par des liens d’harmonie et d’amitié, celles de Giordani et de La Pira, mises en lumière lors du congrèse intitulé “Igino Giordani et Giorgio La Pira: éthique et politique”, ce 25 mai à Florence. Environ 250 personnes étaient présentes, au nombre desquelles quelques membres de la famille d’Igino Giordani et de nombreux jeunes étudiants, provenant de différents pays, du Centro La Pira, baptisé du nom de celui qui fut maire de Florence de 1951 à 1964. Le centre, confié aux Focolari dès sa fondation par le cardinal Benelli, est devenu un lieu important de dialogue et de fraternité dans la grande ville toscane. Giordani a été l’un des politiciens  et des intellectuels les plus importants de l’après-guerre en Italie. Mais il a été aussi “cofondateur” du Mouvement des Focolari, connu en interne sous le nom de “Foco”. Il s’est efforcé de promouvoir une politique fondée sur le service de la collectivité et le dialogue fraternel. «Une initiative qui, aujourd’hui, pourrait apparaître a priori comme hasardeuse» a affirmé dans son intervention Alberto Lo Presti, président du Centre Igino Giordani. «C’est que – a-t-il poursuivi – ce la ne l’était pas peu alors, en pleine guerre froide. On peut aller jusqu’à voir un défi semblale dans la rencontre de l’Idéal de l’unité de Chiara Lubich le 17 septembre 1948, cet Idéal que Chiara Lubich a donné au monde et qu’Igino Giordani a su transmettre aussi à la politique». La promotion de la paix et la promotion de l’intégration européenne figurent parmi les axes principaux de la carrière parlementiare de Giordani, tels qu’ils ont été analysés par Madame le professeur Bagnato, enseignant l’histoire des relations internationales à l’Université de Florence: «L’essence de son pacifisme – rappelle-t-elle – est inhérente à sa vocation au dialogue au niveau international tout comme au niveau interne et au niveau relationnel» C’est cette vocation qui a amené le parlementaire Igino Giordani à se faire le promoteur de nombreuses initiatives  (telles la première proposition de loi en faveur de l’objection de conscience et un intense travail parlementaire pour la défense de la paix), collaborant tant avec des représentants de son parti qu’avec des représntants qui, à l’époque, lui étaient radicalement opposés. Les participants à la rencontre – qui bénéficiait du soutien du Président de la République italienne Giorgio Napolitano et s’est ouverte par le salut de l’archevêque de Florence, le cardinal Betori , ont entendu successivement différentes voix d’universitaires – du professeur Luppi, enseignant l’histoire contemporaine à l’Institut Universitaire Sophia, au professeur  Monticone, historien et ancien président national de l’Action catholique – et ils ont écouté les musiciens de l’Orchestra del maggio musicale fiorentino. En conclusion, l’un des jeunes étudiants présents a confié: «Je trouve que le paradigme qui a distingué la façon dont Igino Giordani concevait la politique est tout à fait actuel et nécessaire, aujourdhui plus que jamais: ‘nous avons besoin de saints au Parlement!’».  

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Prêtre Giuseppe (Pino) Puglisi

La béatification de Don Pino Puglisi, le 25 mai dernier, est devenue un symbole de la lutte contre toutes les mafias et l’esclavage d’aujourd’hui.

Le parcours des jeunes des Focolari sur les voies de la légalité. « Ils ne peuvent pas faire cela! Ils ne peuvent pas faire de nous, frères, des esclaves! » Les paroles du pape François tonnent durant l’Angélus du 26 mai, faisant écho à l’anathème que Jean-Paul II avait lancé aux mafieux depuis la Vallée des Temples à Agrigente, en 1993, quelques mois avant l’assassinat de Don Puglisi. Et, 20 ans après sa mort, Don Pino Puglisi a été proclamé bienheureux à Palerme (Italie).

Il avait été tué le 15 septembre 1993 par les assassins de la famille mafieuse qui dominait dans le quartier Brancaccio, dans lequel Don Puglisi vivait et œuvrait sans cesse en tant que prêtre dans l’église San Gaetano. Il “éduquait les jeunes selon l’Évangile” et les soustrayait ainsi à la mafia, comme l’a encore rappelé le pape François. Parmi les 80 000 participants à la cérémonie de béatification, beaucoup de personnes du Mouvement des Focolari ont aussi voulu être présentes, surtout des jeunes provenant de différentes villes de la Sicile.

Le rendez-vous à Palerme pour la béatification de Don Puglisi avait été fixé depuis longtemps. En effet, depuis quelques mois, les Jeunes pour un Monde Uni participent au chantier légalité du Projet Italie et ils voulaient se retrouver à l’occasion de cette célébration, pour vivre une nouvelle expérience de partage avec ceux qui, à Palerme et ailleurs, sont engagés pour la légalité. Pendant que le Père Puglisi devenait bienheureux en Sicile, à Milan, dans le nord de l’Italie, une centaine de jeunes du “Chantier légalité” se sont retrouvés pour parler du phénomène mafieux, discuter de ses racines et ses comportements, et étudier ensemble les stratégies pour combattre son développement.

Le prochain rendez-vous pour les jeunes italiens du Mouvement des Focolari sera à Caserte (29 juillet – 2 août 2013). Ils s’y retrouveront pour partager les expériences et les approfondissements qui, ces derniers mois, mûrissent sur trois thématiques reliées à la légalité: l’accueil des immigrants, la défense de l’environnement et le travail.

L’engagement pour la légalité en Sicile de la part des Focolari a des racines très anciennes. En 1998, à Palerme, Chiara Lubich avait eu l’occasion de s’exprimer sur ce sujet, suite à une question explicite de quelques personnes. Elle avait eu l’idée d’unir tous ceux qui sont sincèrement engagés pour le bien commun, à commencer par des associations et des mouvements catholiques, pour construire la “civilisation de l’amour” et donner toujours une plus grande conscience et consistance à ceux qui s’engagent jour après jour pour contester la présence mafieuse destructrice.

Le parcours accompli ces dernières années a bien sûr donné des résultats: dans les mêmes cars, avec les Jeunes pour un Monde Uni et les Juniors pour un Monde Uni, voyageaient des jeunes d’autres groupes et associations qui partagent le même désir d’un monde plus uni et fraternel.

En outre – le réseau construit précisément à Palerme ces dernières années en témoigne – les jeunes ont eu, l’après-midi, deux très beaux rendez-vous: le premier, au siège de l’association Libera, pour mieux connaître l’activité qui consiste à réutiliser les biens confisqués à la mafia, le second, au siège de la Communauté de Sant’Egidio, qui les a accueillis pour un moment de dialogue avec quelques témoins de la vie de Don Puglisi. À cette occasion, les Juniors pour un Monde Uni de Palerme ont aussi expliqué ce qu’ils font dans leur ville et, en particulier, dans le quartier de Brancaccio. Ils ont peint une magnifique peinture murale – précisément dans la rue où le Père Puglisi a été tué – qui, des mois après, n’a pas été touchée. Ils ont écrit clairement: “La règle d’or: fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse”.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Allemagne: le don des Mouvements

Après l’extraordinaire rencontre des mouvements ecclésiaux avec le pape François à la Pentecôte, la présidente des Focolari, Maria Voce, reprend son voyage dans le sud de l’Allemagne, accompagnée du co-président Giancarlo Faletti.

Le 24 mai dernier, ils ont été reçus à Fribourg par l’archevêque Robert Zollitsch, président de la conférence épiscopale allemande. Mgr Zollitsch s’est intéressé à l’engagement et à la diffusion du Mouvement des Focolari en Allemagne et dans le monde, l’encourageant à donner toute sa contribution à l’Eglise et à la société.

Dans une atmosphère chaleureuse, Maria Voce a partagé l’engagement de la communauté internationale des Focolari pour l’œcuménisme et pour le dialogue avec les autres religions. Les Centres des Focolari dans les différents pays répondent toujours aux exigences et aux nécessités du lieu, explique-t-elle à l’archevêque: «C’est pour cela que notre cité-pilote à Ottmaring a un caractère explicitement œcuménique».

Le président de la conférence épiscopale s’est informé sur les prêtres qui vivent la spiritualité des Focolari. Il a souligné combien l’implication dans une communauté spirituelle vivante peut être importante pour tous les prêtres. Il a manifesté sa joie pour les cours de formation à la foi que le Mouvement offre aux jeunes dans le sud de l’Allemagne: «Dans une société dans laquelle manque souvent le courage de se décider et de se lier, il est important que les jeunes trouvent des témoins de la foi dans leur propre milieu».

Mgr Zollitsch a exprimé combien il a été impressionné, positivement, par la rencontre des évêques de différentes églises et des représentants de mouvements du réseau «Ensemble pour l’Europe» à laquelle il avait participé la veille à Stuttgart. Entre autre, le président de l’église évangélique allemande, Nikolaus Schneider, était aussi présent. Le rapport très vivant entre les mouvements et les communautés, promoteurs de la rencontre, dont le Mouvement des Focolari, l’avait touché: «Ils nous ont informés du pacte  d’amour réciproque qu’ils ont fait durant une de leurs premières rencontres. On sentait que cet amour est vivant entre eux et que ce pacte marque encore aujourd’hui leurs rapports».

Le point fort du Mouvement des Focolari, selon l’archevêque, est de réussir à motiver les personnes «pas seulement à vivre et à confesser la foi, mais également à se communiquer les expériences personnelles respectives; parler de sa propre foi, ça manque en Allemagne! En fait, ici, la foi se cantonne souvent dans le privé».

Il a conclu avec un vœu et une constatation: «La contribution des mouvements est un don et un enrichissement aussi pour nos paroisses. Les mouvements, comme celui des Focolari, peuvent entraîner beaucoup de personnes dans une vie de foi authentique et active. Ils sont un don de l’Esprit Saint pour notre temps».

D’Andrea Fleming

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Chrétiens et musulmans unis dans l’amour pour Dieu et pour l’homme.

Le Prof. Mohammad Shomali, très actif dans le champ du dialogue interreligieux est Doyen des Etudes  Supérieures auprès de la section internationale de la « Jami’ at al-Zahra » et Directeur de l’Institut International pour les Etudes Islamiques de Qum, en Iran.

Grâce à lui ont été organisés divers moments de dialogue entre musulmans chiites et moines bénédictins et entre chiites et mennonites.

Il a conduit trois délégations d’étudiants iraniens en master et doctorat en visite à Rome pour des contacts spirituels avec le monde chrétien.

Récemment le Prof. Mohammad Shomali est revenu une fois de plus à Rome avec un groupe d’étudiantes. Nous lui avons posé quelques questions et nous en publions deux :

Vous venez de conduire une délégation de femmes iraniennes en visite à Rome. Quelle a été votre expérience et quelle a été la leur ?

« Pendant le mois de mai 2013, ma femme et moi avons accompagné un groupe de dix femmes, étudiantes en Master ou en  Doctorat de la Jami’atul Zahra, le plus grand séminaire théologique pour les femmes en Iran (Qum). C’était la septième visite en Italie, mais ce fut celle qui a eu le plus grand succès (…) parce que, au fil du temps se construit une confiance réciproque, s’établit un rapport d’amitié et, donc, on peut approfondir le niveau de dialogue et d’amitié ».

Quelle a été votre expérience du dialogue avec les Focolari et quelles en sont  les caractéristiques ?

« (…) Pour nous ce mouvement a représenté la porte vers le christianisme.

En fait, avec les amis du Focolare on se sent vraiment  à l’aise, grâce à leur notion d’engagement vers Dieu, d’amour profond pour Dieu, et en même temps, une attitude de grande ouverture. (…) On ressent qu’ils font de leur mieux pour te mettre à l’aise et, en même temps, ils s’assurent  qu’ensemble on puisse construire le bien.

Je suis convaincu que le charisme de Chiara Lubich, sa spiritualité, est un don de Dieu au XXème siècle et nous espérons qu’il puisse porter encore plus de fruit au cours du XXIème. Personnellement j’apprécie beaucoup l’idée de l’unité dans le sens de l’agir en tant que communauté.  Nous devrons penser ensemble, faire des programmes communs, travailler en unité.  Ceci est très proche, me semble-t-il, de ce qu’est le point central du message de l’islam, spécialement de l’école Ahlulbayt (partie de l’islam chiite) qui souligne et se concentre beaucoup sur l’amour qui devrait exister entre les croyants.

Pour cela je trouve la spiritualité du Focolare très intéressante. Par leur manière de  prêcher et par ce qu’ils montrent  dans leur comportement  ils confirment que nous pouvons arriver à de grands résultats si nous avons un amour vrai envers Dieu et envers le prochain ».

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Congrès Gen 3: un cœur en action

«Continuez à travailler avec le cœur en action!». C’est ainsi que le pape François a encouragé deux Gen 3 très émus – paraguayen et équatorien – qui, au nom des 800 enfants environ à l’audience générale de mercredi 22 mai, lui ont remis un album photos des nombreuses initiatives en différents points du monde. Le Pape a commencé à le feuilleter en s’arrêtant sur les images et en ajoutant qu’il l’aurait regardé par la suite avec plus d’attention.

Le pape François avait désiré saluer «les enfants du Mouvement des Focolari réunis pour leur Congrès International ‘Gen 3’ qui, entraînés par le thème ‘Un cœur en action, ont suivi cette année la pratique des œuvres de miséricorde». Dans les paroles du Pape sur l’unité, sur la communion et sur l’action de l’Esprit Saint, les Gen 3 ont expérimenté d’être à l’unisson avec le style de vie qu’ils essaient d’avoir. «J’ai ressenti une joie que je n’arrive pas à expliquer… impressionnant!», confie l’un d’eux; «Ce qu’il nous a dit correspondait exactement avec ce que nous a toujours dit Chiara (Lubich)», observe un autre.

De nationalités différentes et d’âge compris entre 9 et 13 ans, les Gen 3 filles commencent leur Congrès dimanche 19 mai, alors que les Gen 3 garçons concluent le leur (plus de 1200 en tout), avec un programme qui vise haut d’emblée, présentant à la population de Castelgandolfo (Italie) et au maire Milvia Monachesi, la «Règle d’or» avec des danses et des jeux.

Dans l’après-midi, en direct streaming [liaison en direct par internet], ils vivent ensemble un ‘cœur à cœur’ avec Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari. Ils lui présentent leurs contributions du monde entier au projet «un cœur en action»: la petite entreprise «donner du goût avec un peu d’amour» en Hongrie; ne pas gaspiller la nourriture dans les cantines scolaires d’une ville italienne; l’ensemencement d’un jardin potager dans un quartier de Los Angeles dont  les fruits et légumes seront destinés aux personnes défavorisées; la récupération de chaussures pour un groupe d’enfants des Philippines; une activité pour payer les soins d’une amie malade au Nigéria, pour n’en citer que quelques-unes.

Suivent des questions sur la violence, sur l’identité des Gen 3, sur la souffrance, à celle qui «sait se mettre dans nos ‘pannes’, et, avec un peu d’expérience sait nous donner un conseil». Avec détermination, Maria Voce invite à «aimer, en sachant qu’à la racine de la violence il n’y a pas la force mais la faiblesse, et sans avoir peur»; «Dans les Gen 3 – affirme-t-elle – j’ai trouvé une vivacité exceptionnelle, une capacité d’initiative, toujours prêts à inventer des façons nouvelles de transmettre l’idéal de l’unité aux autres, avec une vie pleine. Mais le plus beau, c’est que dans le monde entier, pour les Gen 3 filles et garçons, Jésus est vraiment un ami!». Et elle conclut: «Chiara Lubich a commencé à partir de l’Evangile qui nous demande de faire une communion, de donner avec générosité…  votre cœur en action vous pousse à vous faire amis avec les enfants d’un foyer, à vous rendre proche de ceux qui ont la maladie d’Alzheimer. Ce que vous avez gagné avec vos activités, Jésus en échange vous donne, vous donne, vous donne… c’est une compétition de générosité entre vous et Jésus… pour changer la mentalité du monde, où tout le monde veut posséder».

Particulièrement touchante est la lecture de la lettre envoyée par les Gen 3 d’Alep (Syrie), qui auraient voulu être présentes: «Nous nous engageons à être une irradiation d’amour pour faire en sorte que les terroristes laissent tomber leurs pensées noires… nous avons commencé à faire des projets à notre mesure pour les pauvres qui sont de plus en plus nombreux, qui ont perdu leur maison, leur travail, leurs enfants. Nous sommes très contentes du Time Out pour la paix, merci de penser à nous!»

En les quittant, Maria Voce partage et confie, à tous les Gen 3 du monde, l’engagement de ce rendez-vous quotidien: «Prier avec le Time Out, chaque jour, et faire sentir que nous sommes une seule chose, que nous vivons avec eux cette situation».

galerie photos sur Flickr

La Vidéo sur Viméo

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Économie civile: la centralité de la personne

L’École d’économie civile s’appelle SEC (Scuola di economia civile en italien). Parmi ses fondateurs, nous trouvons certaines des plus importantes réalités de la société italienne: Associazioni cristiane lavoratori italiani (ACLI), Banca Popolare Etica, Cooperazione Trentina, Économie de Communion (ÉdeC), Federazione delle Banche di credito cooperativo (Federcasse), qui, avec l’Institut universitaire Sophia (IUS) et le Pôle Lionello Bonfanti, l’ont officiellement constituée le 19 mai dernier à Loppiano.

Silvia Vacca, jeune entrepreneuse du nord de l’Italie, a assumé, ces derniers mois, un rôle de premier plan dans la réalisation exécutive de la SEC et se prépare à être présidente du Conseil d’Administration. Dans une interview sur le site d’Économie de Communion, elle en définit ainsi les perspectives: « Il s’agit d’une école, qui est aussi un projet de recherche pour promouvoir la réalisation d’un marché civil et civilisant qui mette au centre de l’action économique la personne, ses besoins, ses aspirations et son épanouissement. C’est un marché dans lequel les agents interagissent par avantage mutuel et dans l’intérêt du bien commun, en opposition avec les logiques utilitaires et de seule maximalisation du profit qui sont allées en s’affirmant sur l’échelle mondiale et qui nous ont menés à ces temps de crise. »

C’est donc un centre d’études, où l’on donne corps à la recherche d’une route novatrice, en redéfinissant le rapport de l’homme avec le marché, sur les cendres du capitalisme individualiste, dont les signaux de crise sont sortis des cadres universitaires pour devenir le vécu quotidien de beaucoup.

La section culturelle est confiée à Stefano Zamagni, Luigino Bruni et Renato Ruffini, qui sont des promoteurs de l’Économie civile depuis des années. Ils sont assistés par une Communauté de professeurs qui accueille des noms célèbres des plus grandes universités italiennes.

La proposition de la SEC naît de la nécessité de créer une conscience sur certains principes économiques – en particulier ceux qui se réfèrent à la centralité de la personne et au bien commun – dans ces domaines qui, pour leur forme juridique ou pour leur sensibilité à ces principes, sont similaires, promouvant une formation destinée avant tout à la classe dirigeante d’institutions, associations, entreprises, qui occupe déjà ces rôles ou qui ambitionne de les occuper. La SEC visera aussi le monde des écoles, en pensant à des cours qui formeront les dirigeants scolaires et les professeurs.

Les cours commenceront en automne 2013, après le lancement officiel de la SEC, qui aura lieu le 20 septembre prochain dans le cadre de la grande Expo “LoppianoLab” et qui se tient chaque année au Pôle Lionello (Florence), près de la cité-pilote de Loppiano, où sera constitué le siège de l’École.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Le Gen Rosso au Brésil, on part de la ferme de l’Espérance

« Avant de commencer la longue tournée (16 mai – 27 juillet) au Brésil – nous écrivent les amis du Gen Rosso – il y a eu la rencontre attendue avec les fondateurs de la Ferme de l’Espérance, communauté dans laquelle vivent des jeunes en difficulté, fondée sur un style de vie évangélique : le franciscain allemand Frère Hans Stapel et le brésilien Nelson Giovaneli, dans leur siège central de Guaratinguetà, aux environs de Sao Paolo. Nous avions perçu en fait, que pour ce voyage important, il nous fallait un moment d’ « intimité » avec Dieu et avec ceux qui, avec nous, avaient décidé d’entreprendre  une aventure aussi radicale basée sur  l’Evangile ».

La visite à la « Ferme » commence par la petite chapelle où l’on rend hommage à Chiara Lubich; sa spiritualité, en fait, a inspiré la vie de la « Ferme de l’Espérance» depuis sa naissance. Quand en 2010 il y a eu la reconnaissance officielle de la part du Conseil Pontifical pour les Laïcs, Frère Hans et ses frères ont voulu se rendre au centre international des focolari, pour remercier Chiara, en lui  rendant  hommage  dans la chapelle où elle repose.

Les amis du Gen Rosso demandent à Frère Hans ce qu’il a dans le cœur, comme souhait pour ces mois à venir au Brésil : « Regardons les débuts du Mouvement des Focolari à Trente – répond-il : autour de la table du premier focolare il y avait une focolarine et un pauvre, une focolarine et un pauvre… C’était la réalité spirituelle associée à la réalité sociale. Ceci est notre défi, surtout ici en Amérique du Sud, mais je pense aussi dans le monde entier. Quand il y a la dimension spirituelle sans l’incarnation dans le domaine social, il manque quelque chose. Quand, inversement, il y a l’engagement social mais sans l’enracinement en Dieu, l’effort est vain. Le défi est dans l’unité des deux dimensions ».

C’est ainsi qu’est programmé la tournée du Gen Rosso, qui s’est ouverte le 16 mai avec   le Streetlight musical avec 200 jeunes de la Ferme de l’Espérance et qui se conclura avec la participation à la journée mondiale de la jeunesse à Rio de Janeiro le 27 juillet.  Il y a déjà 5000 personnes inscrites aux trois premiers spectacles. « Nous cherchons chaque jour à nous enraciner en Dieu – écrivent encore ceux du Gen Rosso – à travers la réflexion et la vie de la Parole et l’amour réciproque entre tous, qui engendre la présence spirituelle de Jésus au milieu de nous(Mt 18,20). Avec cette force qui vient de Lui, nous chercherons à aimer tous les garçons et les filles avec lesquels nous porterons de l’avant le projet « Forts sans violence ». Des jeunes qui souvent ont connu des expériences d’abandon et de douleurs indicibles, qui trouvent dans la drogue un refuge : « Nous voulons leur donner une joie qui ne passe pas – écrivent-t-ils parce que Jésus ouvre la porte à l’Eternel, même au milieu de tant de douleurs, les nôtres et celles du monde ».

Et encore : « Ceci est le message que nous voulons crier à la société qui au Brésil, à travers les spectacles et les amplificateurs que sont les media : Il existe quelque chose qui ne passe pas, Dieu, qui nous aime immensément. C’est Lui qui peut nous rendre « forts sans violence » !

Video sur YouTube

Durée : 11’30”

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=xz6N7Wznj58

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Italie : les voies du dialogue œcuménique

Ils se sont connus en assurant le service d’aumôniers à la prison de Viterbe : le père Vasile Bovita et le père Gianfrancesco Bagnulo, accompagnant l’un les détenus orthodoxes et l’autre les détenus catholiques. Au fil du temps s’est créé entre eux un rapport très fraternel qui a ensuite impliqué les membres des deux communautés auxquelles ils appartiennent et les a amenées à collaborer à un événement local du chemin « Ensemble pour l’Europe » (mai 2012), dont le Mouvement des Focolari était l’un des promoteurs.

C’est ainsi qu’est née chez les deux aumôniers l’idée de visiter ensemble la citadelle témoin de Loppiano (Florence, Italie), étendant l’initiative à la communauté roumaine orthodoxe du père Vasile et à deux moines orthodoxes du monastère de San Giovani Therestis, à Bivongi, dans la province de Reggio Calabria.

Le 15 mai dernier, dans les douces collines toscanes, après la présentation de l’histoire de Chiara Lubich et de celle de la citadelle, au sein de ce groupe bigarré et ouvert, s’est entamé un dialogue animé à propos d’ « évangélisation et dialogue », de la spiritualité du Mouvement des Focolari, des rapports avec l’Eglise orthodoxe, depuis les année soixante, et du testament de Jésus « Que tous soient un » (Jean 17, 21). Cela a permis d’approfondir la connaissance réciproque et de partager la vie d’espérances, de défis, de douleurs et de joies, grâce aussi à la contribution d’une focolarine orthodoxe roumaine qui vit à la citadelle et qui s’est joint     e au dialogue.

Le Père Vasile a livré un commentaire bref, mais significatif : « Je comprends maintenant pourquoi je me suis toujours senti écouté par le père Gianfrancesco : c’est parce que vous vivez la réalité de l’unité. »

Enfin, tous ensemble ont désiré participer avec la citadelle à la Sainte Messe en l’église dédiée à Maria Theotokos qui, aux dires du père Gianfrancesco, « nous a tellement touchés, car elle est le lieu de la rencontre, des rapports vécus concrètement à la lumière de l’Evangile ».

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Le Pape François: la culture de la rencontre

“Un moment de profonde émotion, intime et serein.” Par ces paroles, Maria Voce décrit le climat expérimenté ce matin à la messe célébrée par le pape François, à laquelle elle a été invitée à participer avec le coprésident des Focolari, Giancarlo Faletti, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Particulièrement touchante a été l’homélie du pape – se référant à l’Évangile du jour (Mc 9, 30-37) – dans laquelle il affirme que, pour le chrétien, progresser signifie s’abaisser, et que le pouvoir dans l’Église est celui du service: « Le vrai pouvoir, c’est le service. Comme Lui l’a fait, Lui qui est venu non pour se faire servir, mais pour servir, et son service a été un service de la Croix. Il s’est abaissé jusqu’à la mort, à la mort par la Croix, pour nous, pour nous servir, pour nous sauver. Et, dans l’Église, il n’existe aucune autre route pour aller de l’avant. Pour le chrétien, aller de l’avant, progresser, signifie s’abaisser. Si nous n’apprenons pas cette règle chrétienne, jamais, jamais nous ne pourrons comprendre le vrai message de Jésus sur le pouvoir ». Lors des salutations au terme de la messe, Maria Voce a assuré au Saint-Père les prières et la gratitude de tout le Mouvement des Focolari: « Nous sommes tous engagés à vivre à la lettre ce que vous dites, en particulier à aller à la rencontre des personnes, afin que toutes les personnes rencontrent le Christ ». « Ce qu’il faut – a répondu le Saint-Père – c’est la culture de la rencontre! »


Video: Le Pape François célèbre la messe. Casa Santa Marta 21.5.2013 http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=HquzYPDPGq0


Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Maria Voce: «nouveauté» est la parole mise au défi

«Cela a vraiment été une joie de pouvoir donner au pape François la certitude qu’il y a une force vitale dans l’Eglise, même aujourd’hui malgré toutes les difficultés», affirme Maria Voce au micro de Radio Vatican, où elle explique quelles confirmations et quelles nouveautés elle a tiré de cette rencontre spéciale.

«[Nous nous sommes sentis] confirmés surement dans l’engagement à vivre notre charisme, parce qu’on sentait fortement combien la communion est la touche essentielle de l’Eglise d’aujourd’hui. Par conséquent, il me semble que notre charisme de communion venait en évidence comme une nécessité de service à l’Eglise. Cela s’est aussi confirmé en voyant avec quelle fête nous nous retrouvions, nous nous demandions des nouvelles les uns des autres, nous nous assurions de pouvoir compter sur les prières…».

«Renouvelés aussi avec courage pour affronter le monde, parce que sans doute chaque mouvement a cet élan intérieur, que le pape François souligne fortement, d’aller vers les autres, de se mettre à la disposition de l’Eglise, de servir les derniers. Se l’entendre dire avec une telle force par le Pape, nous a donné le courage de dire: nous sommes petits, nous sommes faibles, cependant malgré tout, Jésus nous guide, Jésus est avec nous, le Pape nous envoie, nous pouvons partir…».

En regardant le chemin qui attend les différents charismes et mouvements, le Pape a mis en garde du particularisme et des chemins parallèles. Il a confié trois mots: harmonie, nouveauté, mission. Qu’est-ce que cela signifie pour vous concrètement?

«Moi-même, j’ai été marquée par la parole “nouveauté”, parce que nous sommes tous tentés de nous appuyer sur les sécurités du chemin déjà parcouru, sur l’expérience accumulée. Au contraire, le Pape nous a mis au défi d’accueillir les surprises de l’Esprit, de bien écouter ce qu’Il nous demande et de le suivre sur les chemins du monde».

Source: Radio Vatican – Journal radiodiffusé du 21.05.2013, édition italienne de 19h30

http://media.vaticanradiowebcast.org/mp3_od/rg_italiano_4_1.mp3 (audio)

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Droit et société en Amérique latine

Le Docteur Gianni Caso (à droite) reçoit la distinction

Communion et Droit identifie des aspects de la spiritualité de l’unité provenant du charisme de Chiara Lubich qui aient un rapport avec le monde de la jurisprudence, et fait ressortir des pistes de réflexion et de nouveaux paradigmes. Dr Caso, président adjoint honoraire de la Cour de Cassation italienne, qui œuvre actuellement dans ce domaine du Mouvement des Focolari, est récemment rentré d’un voyage au Guatemala et en Colombie qui lui a permis de mieux connaître ces pays.

À cette occasion, une distinction honorifique lui a été conférée, attribuée par le parlement colombien au Mouvement des Focolari.

Nous lui demandons de partager ses réflexions.

Que peut apporter l’expérience de Communion et Droit à des sociétés porteuses de si graves problématiques sur le plan de la légalité?

« Le devoir de Communion et Droit en relation avec la réalité sociale, économique et politique de ces pays se développe en une double direction: dans le sens de comment œuvrer pour la transformation de cette réalité, et dans le sens de la considération de la culture dominante et du rapport réciproque de cette culture avec le système économique, politique et juridique de la société.

Le premier desdits aspects était évident au Guatemala: là, ils nous demandaient des idées sur comment œuvrer pour la création d’un État de droit au moyen duquel transformer la réalité sociale absolument injuste et sans aucune garantie de tutelle des citoyens et des communautés.

Le second aspect s’est manifesté en Colombie, où le rapport étroit entre l’instauration dans la société d’une culture individualiste et l’organisation économique, politique et juridique est évident, dans le sens où la culture individualiste sert à l’affirmation d’une structure économique basée sur le propre profit et, vice-versa, cette structure économique fomente la susdite culture individualiste. En conséquence se produit une grande division et inégalité sociale, avec la formation d’une classe de riches et l’exclusion d’une grande partie de la population des postes directifs au niveau économique, politique et culturel. »

Devant un panorama aussi difficile et âpre, existe-t-il des signaux positifs et des possibilités de changement?

« L’impression la plus forte, je l’ai eue en confrontant la situation sociale et culturelle de ces pays d’Amérique latine avec la situation existante en Italie et en Europe en général. Là, la “culture de la vie” est très forte. Même en présence de situations sociales très difficiles en raison de grandes inégalités sociales – qui génèrent pauvreté et exclusion pour une grande partie de la population – les personnes sont animées par l’envie et la joie de vivre, dues à la présence de nombreux enfants et jeunes (en général, les parents, même s’ils sont pauvres, prennent soin de leurs enfants avec beaucoup d’amour). Ici, en Europe, il semble qu’une “culture de la mort” règne: peu d’enfants, jeunesse démotivée, société vieillissante, beaucoup de personnes seules, repli sur soi-même, dépression et manque de vitalité. Tout cela est évident pour qui visite ces pays et ensuite revient ici. »

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

“Allez dehors, sortez!” L’invitation du pape François

Quatre questions et quatre réponses. Les paroles du pape sont le moment le plus touchant de la veillée de Pentecôte du 18 mai 2013, qui a réuni place Saint-Pierre 200 000 fidèles de nombreuses réalités ecclésiales. “Je connaissais vos questions…, c’est la vérité!” Mais les réponses sont spontanées et plongent les personnes présentes dans une écoute attentive et silencieuse. La première question: Comment avez-vous atteint la certitude de la foi et comment vaincre sa propre fragilité? Il répond en racontant son histoire: “J’ai eu la grâce de grandir dans une famille où la foi était vécue de façon simple et concrète. C’est surtout ma grand-mère qui a marqué mon chemin de foi.” “Elle nous parlait de Jésus, nous enseignait le catéchisme. Le Vendredi Saint, elle nous emmenait à la procession aux flambeaux. À la fin, quand arrivait le Christ, grand-maman nous demandait de nous agenouiller et disait: Il est mort, mais, demain, Il ressuscite! J’ai reçu ma première annonce chrétienne par ma grand-mère!” Et il invite à abandonner la peur: “Nous sommes fragiles, nous le savons, mais Lui est plus fort. Avec le Seigneur, nous sommes en sécurité, la foi grandit avec le Seigneur…”

Quelle est la chose la plus importante que nous devons regarder? “Quelle est la chose la plus importante? Jésus. Si nous avançons avec l’organisation, mais sans Jésus, nous n’avançons pas.” Et il invite à vivre en “harmonie avec l’Esprit Saint”. Ne pas vraiment parler, mais témoigner avec la cohérence de vie.

Comment vivre une Église pauvre et pour les pauvres? Quelle contribution donner à l’Église et à la société dans cette crise qui touche l’éthique publique? “Vivre l’Évangile est la principale contribution que nous pouvons donner. L’Église n’est pas un mouvement politique, ni une structure bien organisée. Nous ne sommes pas une ONG, et lorsque l’Église devient une ONG, elle perd son sel, elle n’a pas de saveur. Elle est seulement une organisation vide.”

Il indique parmi les plus grands dangers celui de l’excès de zèle et de l’enfermement sur soi-même. Un enfermement qui provoque la maladie: “L’Église doit sortir d’elle-même vers les périphéries de l’existence”. Bien sûr, lorsque l’on sort, un accident peut se produire, mais: “Je préfère mille fois une Église accidentée, qu’une Église malade parce qu’elle est fermée. Allez dehors, sortez!” C’est l’invitation du pape pour sortir de la culture de l’affrontement et de la fragmentation, de la “culture du rejet”, pour vivre au contraire la culture de la rencontre avec l’autre: avec Jésus et avec tous les frères, à commencer par les plus pauvres, en les regardant dans les yeux et en leur touchant la main, pour “toucher la chair du Christ, prendre sur nous la douleur des pauvres”.

Comment confesser la foi? “Pour annoncer l’Évangile, deux vertus sont nécessaires: le courage et la patience”, comme l’a rappelé aussi le témoignage du frère de Shabhaz Bhatti, le ministre pakistanais tué en 2011. Nous sommes tous sur le chemin pour le martyre: qui donne la vie en témoignant Jésus et qui vit les petits martyres quotidiens. “Un chrétien doit toujours savoir répondre au mal par le bien.” “Nous essayons de faire sentir à ces frères et sœurs que nous sommes profondément unis à cette situation.” “Priez-vous pour ces frères et sœurs dans la prière de tous les jours?”

Sur le parvis, lors des salutations au pape François par les différents responsables des Mouvements et communautés ecclésiales, Maria Voce exprime au Saint-Père le remerciement et l’engagement des Focolari à “donner ce témoignage de christianisme courageux et joyeux”. Parmi ses premières impressions, Maria Voce confie que “son discours a fait du bien au cœur”, en particulier l’insistance sur la rencontre avec Jésus et sur la prière, reprise dans toutes les réponses, soulignant “la dimension spirituelle du chrétien: la prière, la rencontre avec Jésus qui survient à travers les personnes, dans les périphéries, dehors. Il a repoussé les raisonnements, les stratégies sur le papier, sans ignorer les défis. Il faut regarder Jésus et tout le reste est une conséquence”. La présidente des Focolari a voulu souligner aussi l’atmosphère d’amitié et de joie entre les différents fondateurs et représentants de communautés et mouvements: “Je crois que le pape, en arrivant, a senti ce cœur joyeux de l’Église”. Giancarlo Faletti, coprésident du Mouvement, a lui souligné que le pape a indiqué dans l’amour de Jésus et au prochain la dynamique de vie de qui sait regarder dehors: “Il nous a regardés non pas comme une partie de l’Église, mais comme des chrétiens. Il avait devant lui la chrétienté”.

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Tu sanctifies

Ô Esprit Saint, comme nous devrions t’être reconnaissants, et combien peu nous le sommes ! Ce qui nous console, c’est que tu es un avec Jésus et avec le Père à qui nous nous adressons plus souvent. Pourtant cela ne nous justifie pas. Nous voulons nous tenir avec toi, « consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur ». Tu es la lumière, la joie, la beauté. Tu entraînes les âmes, enflammes les cœurs, suscites le désir de la sainteté et fais prendre des résolutions et des engagements inattendus. Tu opères en nous ce que bien des sermons n’auraient pu enseigner. Tu sanctifies. Toi qui es si discret dans ton impétuosité bouleversante, toi qui souffles comme un zéphyr timide que bien peu savent entendre, ne nous tiens pas rigueur de notre rudesse, de notre grossièreté. Fais de nous tes fidèles. Que pas un jour ne passe sans que nous ne t’invoquions, te remercions, t’adorions, t’aimions, sans que nous soyons tes disciples assidus. Voilà ce que nous te demandons. Enveloppe-nous dans ta lumière d’amour, surtout à l’heure des ténèbres les plus épaisses, quand s’estompera cette vision de la vie pour se fondre dans la vision éternelle. Chiara Lubich (“Pensée et Spiritualité”, traduit de l’italien : “La dottrina spirituale”, volume édité par Mondadori en 2001.)

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Les Mouvements d’Eglise se réunissent autour du pape

Plus de 120.000 personnes de 150 mouvements et associations d’Eglise, provenant de nombreux pays de tous les continents, sont attendues à Rome pour la journée des mouvements, des nouvelles communautés, des associations et des groupements de  laïcs, qui se déroulera place Saint-Pierre les samedi 18 et dimanche 19 mai.

Cette rencontre, qui s’inscrit dans les initiatives de l’Année de la Foi, a été présentée par le cardinal Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, dans une conférence tenue par le Bureau de Presse du  Saint Siège.

Le slogan choisi est très significatif: “Je crois! Augmente en nous la foi”. Le prélat explique; “L’emploi des pronoms personnels révèle la signification entendue. Dans l’Eglise, chacun est appelé à prononcer à la première personne son adhésion au Christ et à l’Eglise”. Un choix libre, personnel. Il a ajouté “De nombreux jeunes, hommes et femmes, ont non seulement retrouvé, dans ces mouvements et associations, la foi qu’ils avaient un moment perdue, mais ils ont aussi accompli une vraie conversion de vie”. Il affirme: “Les groupements d’Eglise sont l’un des fruits les plus manifestes du concile Vatican II”, paroles qui font écho à l’expression forte utilisée par Benoît XVI qui, en la fête de la Pentecôte 2006, définissait les nouvelles réalités ecclésiales comme l’“une des innovations les plus importantes suscitées par l’Esprit Saint dans l’Eglise pour la mise en œuvre du Concile Vatican II”.

Le choix de la Pentecôte,  poursuit Mgr. Fisichella, vise à faire comprendre que “dans l’Eglise d’aujourd’hui, les nouvelles réalités ecclésiales sont le signe de la présence du Christ ressuscité qui guide son Eglise dans l’œuvre d’évangélisation”.

La rencontre débutera place Saint-Pierre par l’accueil, prévu à 15 heures, qui sera suivi par une alternance de témoignages et de moments artistiques et musicaux; on prévoit la participation du groupe musical international Gen Verde et d’un chœur composé d’environ 150 personnes appartenant à différents mouvements.

Le pape François se joindra à la rencontre vers 18 heures et, après avoir écouté des témoignages d’Irlande et du Pakistan, il entamera un dialogue en répondant à quelques questions.

Le dimanche 19 mai, le pape célébrera la messe à 10 heures 30 place Saint-Pierre, qui sera suivie de la récitation du Regina coeli.

Dans ces mois de préparation, nous reviennent souvent à l’esprit les paroles prononcées par Jean-Paul II lors de la première rencontre de la Pentecôte 1998: “Il ya tellement besoin aujourd’hui de personnalités chrétiennes mûres, conscientes de leur identité baptismale, de leur vocation et leur mission dans le monde! Il y a un grand besoin de communautés chrétiennes vivantes! Et voici les mouvements et les nouvelles communautés ecclésiales: ils sont la réponse, donnée par l’Esprit Saint, à ce défi critique à la fin du millénaire. Vous êtes cette réponse providentielle”.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Pentecôte : L’Amour qui circule entre les frères.

L’Esprit Saint qui unit les créatures et le Créateur engendre un vivre ensemble humano divin.

Mais la Pentecôte, en faisant d’une « multitude de fidèles un seul cœur et une seule âme », a suscité la communauté de vie, conséquence spontanée de l’unité. Et ainsi, la vie quotidienne vécue ensemble au milieu des distractions et des bruits se révèle être un vivre ensemble divin, dans lequel nos frères nous servent à nous élever vers Dieu. Mieux encore, chaque frère que nous rencontrons nous donne une provision de vie divine parce que, si nous l’aimons pour le Christ, il nous donne accès à Dieu. Et ainsi, le déroulement de la vie n’est  plus, comme cela a été dit, une marche vers la mort, mais une avancée vers la jeunesse éternelle.

Vivre l’Esprit de Dieu, c’est laisser vivre l’Esprit Saint en soi. Et alors, plus on aime Dieu, plus on aime les hommes qui sont à son image (…). Et plus on communique les dons de l’Esprit Saint, plus ils augmentent. Pour se développer et brûler, la charité doit se répandre, elle est sang et  veut circuler, elle est feu et veut jaillir. Comme la vie naturelle est une circulation de chaleur communiquée d’une cellule à l’autre, dès la première cellule allumée auprès du Créateur, une transmission continuelle s’est effectuée, alliée à une augmentation régulière de chaleur dans le temps et l’espace.  Ainsi la vie surnaturelle est une communication régulière de la chaleur – la grâce, la charité – du soleil qui est Dieu, aux  âmes auxquelles Dieu se manifeste. Nos frères, devenus d’une certaine manière sacrements de Dieu, sont les canaux de transmission de la grâce. Si l’on exclut les frères, l’Esprit Saint ne passe plus, la vie s’arrête. Cela se comprend aisément : l’amour qui passe de moi au frère et du frère à moi est Dieu qui circule.

L’origine de tout ce miracle est à rechercher dans l’incarnation et par conséquent dans la charité. L’homme donc, étant à l’image et à la ressemblance de Dieu,  (…) est Dieu qui vit –incarné pour ainsi dire – dans les limites humaines. S’il en est ainsi, l’homme doit être vu et traité par moi comme Dieu en effigie.

Réciproquement, je dois me comporter en tant que représentant de Dieu ; de là découlent ma dignité pastorale et mes obligations d’action.

L’homme est une créature de Dieu et porte dans chaque cellule de son corps et dans chaque repli de son esprit la marque de fabrique, celle de l’Eternel. D’un tel artisan, il a reçu une empreinte unique, qui fait de tout homme un chef d’œuvre en soi. Il porte en chacune de ses molécules la preuve de l’existence de Dieu par qui il a été mis au monde. L’agent d’une telle divinisation est l’Esprit Saint, lui qui est le principe actif de l’incarnation de Dieu. Tous les êtres humains sont rendus participants d’une façon ou d’une autre de l’union à Dieu et l’amour qui de l’homme fait un Dieu est le même qui d’un Dieu fit un homme.

Igino Giordani : La divina avventura, Città Nuova 1993 (Garzanti 1953)  

“Entraînés par l’Esprit”

Extrait du documentaire “ENTRAÎNES PAR L’ESPRIT, les Mouvements ecclésiaux printemps de l’Église”. http://vimeo.com/66253986 Produit à l’occasion de la Pentecôte 1998 ©Centro S. Chiara Audiovisivi Soc. Coop. a.r.l. Tous droits réservés.

Malgré leur ampleur, les deux bras de la colonnade du Bernin ne peuvent contenir l’immense foule des participants qui représentent 56 nouvelles communautés et mouvements d’Église. Mais on n’a là qu’un faible pourcentage des 80 millions de catholiques, laïcs pour la plupart, qui appartiennent à un mouvement.

Cette assemblée qui réunit tous les mouvements avec le Pape est une première. En ce chaud après-midi du 30 mai, la place semble transformée, selon une heureuse expression, en un immense jardin multicolore. C’est exact : ici, sur la place saint Pierre, les mouvements les plus variés, qui embellissent et animent l’Église de leurs charismes spécifiques et la rendent crédible, composaient une étonnante chorégraphie d’unité dans la diversité. Les témoignages de 4 fondateurs de mouvements, parmi les plus diffusés, Chiara Lubich, Kiko Arguello, Jean Vanier, Luigi Giussani, l’ont bien exprimé. Leurs charismes prennent leur source dans l’Esprit et conduisent tout à l’obéissance fidèle envers l’Église. Les diversités cependant ne manquent pas, signe que la vie chrétienne s’enracine dans la trinité de Dieu

«...Aux époques cruciales de la vie de l’Église on a toujours vu naître des charismes. Je pense par exemple au Concile de Trente. Je dirais qu’aujourd’hui l’Esprit Saint souffle dans une unique direction mais il suscite des harmonies différentes, parce que la vie de l’Église est comme une symphonie, un concerto où de nombreux instruments jouent la même partition, et où le chœur doit être composé de voix très nombreuses». (Mons. Piero Coda)

Une grande variété de charismes a donc donné naissance à de nombreux mouvements ecclésiaux soutenus et encouragés par le pape qui y voit la réponse providentielle de l’Esprit Saint aux défis de la fin du millénaire.

Dans son intervention, Jean-Paul II n’hésite pas à affirmer que ce qui se passe ce soir sur la place saint Pierre renouvelle l’événement de la Pentecôte d’il y a 2000 ans.

«L’Église a récemment été enrichie par le Consolateur d’une nouvelle Pentecôte : c’est le Concile Œcuménique Vatican II, qui a suscité un dynamisme nouveau et inattendu. Vous êtes la preuve tangible de l’«effusion» de l’Esprit». (Jean-Paul II)

Jean-Paul II, après avoir reconnu le cheminement des mouvements déclare qu’ils sont désormais en marche vers une nouvelle maturité ecclésiale qui consiste en une évangélisation commune capable de poser une alternative à la culture sécularisée qui présente un modèle de vie d’où Dieu est absent.

«C’est un don précieux pour la mission de toute l’Église. Le fondateur de l’Église n’a pas dit en vain “qu’ils soient un pour que le monde croie”.

La fécondité de la mission des mouvements sera accrue par le témoignage visible d’unité dans la diversité “pour que le monde croie”». (Gusmàn Carriquiri)

Donner un témoignage d’unité entre les mouvements dans la perspective d’une nouvelle évangélisation. Chiara s’est faite le porte-parole de cette exigence auprès du pape.

«Nous savons combien l’Église désire qu’une pleine communion se réalise entre les mouvements, qu’ils soient un, ce qui, d’ailleurs, est déjà en cours. Nous voudrions vous promettre, Sainteté, puisque notre charisme spécifique est l’unité, que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer à la réaliser pleinement». (Chiara Lubich)

L’engagement de Chiara coïncidait avec l’aspiration des responsables généraux des mouvements.

«…que quelque part il y a un moyen de dialogue, parce que ce qui est important c’est le dialogue. De la même façon qu’il faut cheminer avec le dialogue avec les personnes d’autres confessions ou interreligieux. Aucun mouvement est l’Église, nous sommes tous partie de quelque chose de beaucoup plus grand et il s’agit simplement pour chacun de trouver sa place et d’être avec d’autres».  (Jean Vanier)

«Si chacun comprenait combien son apport est précieux, son apport qui naît, je l’espère, j’en suis sûr, d’idées bien claires quant au but à atteindre, nous serions alors comme des cours d’eau qui s’unissent pour former la mer, nous pourrions pénétrer de façon plus incisive dans les domaines de la culture, de la science, de la promotion humaine, que trop souvent nous avons délégués à d’autres qui n’avaient pas la capacité de comprendre toutes les aspirations de l’homme et de le mettre en contact avec le Christ». (Salvatore Martinez)

 «(…) Il est nécessaire que l’amitié grandisse entre les mouvements. Qu’ils se connaissent, s’estiment, s’aiment. Bien entendu ce n’est pas une question de politique, d’alliances. Je m’attends à ce que l’entente grandisse entre les mouvements, mais je suis persuadé qu’elle grandira dans la mesure où les charismes s’engageront davantage dans l’évangélisation. En l’occurrence il ne s’agit pas de coordonner un travail, mais il s’agit d’une mentalité qui doit mûrir, qui doit pénétrer, d’une mentalité qui doit se greffer sur des histoires, des personnes et des mouvements différents». (Andrea Riccardi)

Cette attitude permettra de répondre aux attentes de l’Église et de réaliser ce que le pape a demandé à l’issue de la rencontre historique du 30 mai dernier.

«Aujourd’hui, sur cette place, le Christ répète à chacun d’entre vous : “Allez dans le monde entier, proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.” Il compte sur chacun de vous! » (Jean-Paul II)

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Extrait du documentaire “ENTRAÎNES PAR L’ESPRIT, les Mouvements ecclésiaux printemps de l’Église” produit à l’occasion de la Pentecôte 1998 ©Centro S. Chiara Audiovisivi Soc. Coop. a.r.l. Tous droits réservés.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

La Personne en Afrique sub-saharienne

L’Afrique au sud du Sahara, unifiée dans la pensée de ses peuples : “Un terrain sur lequel construire un futur meilleur – affirme Gisèle Moulatsa, venue du Gabon – non pour rester enfermés dans notre petit monde, mais pour nous ouvrir toujours plus à la famille universelle.” Une affirmation chargée de signification, en conclusion du rendez-vous qui a réuni les participants de plusieurs nations africaines, du 10 au 13 mai.

Qu’est-ce que l’Ecole pour l’Inculturation ? Dans l’Exhortation Apostolique, Evangelii nuntiandi, Paul VI avait exprimé sa préoccupation vis-à-vis de la fracture entre l’Evangile et la culture, voyant en elle le drame de notre temps. Il souhaitait donc que ce décalage se comble, en approchant les différentes cultures avec davantage d’intérêt et d’attention. Comme l’a également souligné Jean-Paul II, l’évangélisation des cultures est la forme la plus profonde et la plus complète pour que le message du Christ pénètre les consciences et entre dans les habitudes des personnes, dans leur activité, dans leurs institutions et structures. En harmonie avec la pensée des pontifes, Chiara Lubich, en mai 1992, fonde l’école pour l’inculturation, inspirée par la spiritualité de l’unité, au cours de son voyage à Nairobi, Kenya. A cette occasion, elle en définit le but : trouver la manière de dialoguer avec les cultures et les valeurs africaines pour favoriser l’évangélisation parmi les peuples du continent.

Cette année, l’approfondissement a concerné la Personne en Afrique sub-saharienne, thème examiné du point de vue de l’anthropologie africaine dans sa racine communautaire et selon les spécificités des zones géographiques du continent ; du point de vue biblico-sémitique et des écrits du Nouveau Testament ; des documents du Concile Vatican II et de la contribution de la spiritualité de l’unité. Les participants ont en outre partagé de nombreuses expériences, la vie enrichissant les travaux de réflexion académique.

«L’examen de quelques aspects de notre culture à la lumière de l’Evangile nous place face à des valeurs divergentes, Jésus est exigeant », explique Vital Muhindo, du Congo. «Les défis sont les suivants : ce n’est pas l’Evangile qui doit entrer dans notre culture, mais notre culture dans la logique de l’Evangile. Dans ce contexte, Victorien Kone a rappelé le moment fort de la disparition de sa fille Joëlle, à l’âge de 6 ans. Selon leur culture, la petite fille ne pouvait être enterrée, étant encore une personne en devenir.  « Mais comment ne pas lui offrir des funérailles dignes ? – raconte le papa – Bien qu’encore jeune, Joëlle était très grande spirituellement ! Elle avait un profond rapport avec Chiara Lubich, était aimée de tous, grands et petits. Les funérailles ont eu lieu, avec la participation d’un très grand nombre de personnes, un grand exemple de vie. Cette façon de faire a surpris, mais ce fut un témoignage qui a eu de l’influence sur la mentalité commune.»

Cette édition de l’école pour l’inculturation a aussi accueilli un groupe de jeunes du Mouvement des Focolari de plusieurs parties du monde, qui y ont participé pour le lancement de Sharing with Africa, une étape du plus vaste Projet Monde Uni (UWP), alors qu’en parallèle avec la Semaine Monde Uni 2013 se déroulait au Burkina Faso une action dans le service pédiatrique d’un hôpital, au Nigeria un Genfest avec 1000 jeunes – chrétiens et musulmans – et  qu’on présentait l’UWP en Côte d’Ivoire à la commission nationale de l’Unesco.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Philippines, sur le chemin de l’engagement civil

Manille, capitale des Philippines, est une mégapole de plus de 11 0000 000 d’habitants, aux énormes contrastes sociaux. Depuis des années, on lutte pour une démocratie équitable et solidaire, après des décennies de forte dictature qui n’a fait qu’augmenter les distances entre riches et pauvres.

Souvent, dans les paroisses, différentes initiatives sociales se concentrent en faveur des plus défavorisés. On sent également la nécessité de former les personnes à une participation civique démocratique pour une reconstruction équitable du pays.

Aussi le Mouvement paroissial présent dans le pays – des personnes animées par la spiritualité des Focolari qui œuvrent au service de la paroisse – a mis depuis longtemps au programme de formation la nécessité d’un engagement concret dans le social, à travers la promotion d’initiatives de solidarité, alimentation, logement, éducation civique et politique ouvertes à tous.

À l’occasion des élections du maire et du vice-maire de Manille, la paroisse de Saint-Roch à Manille a décidé d’organiser un Forum d’éducation et formation de la citoyenneté à la politique et à la participation démocratique.

Le Forum, qui s’est déroulé le 20 avril, a été organisé avec le Vicariat, avec la participation tant des 48 paroisses du diocèse de Manille que du Ministère des Affaires publiques. Le travail de préparation en équipe avec les différentes réalités intéressées a commencé en février, avec la rédaction du programme, des invitations et des interventions. 2000 personnes ont participé au Forum, dont 1400 des différentes paroisses, avec des participants d’ONG comme l’Association des Transports, la Fédération des Vendeurs, en plus des députés, responsables de groupes œcuméniques, groupes d’enseignants et hommes d’affaires.

Les candidats à la mairie ont présenté leur programme pour les trois prochaines années pour la ville de Manille, suivi par des questions-réponses dans un climat de respect et de confiance. Le style d’attaque envers l’adversaire comme stratégie de campagne électorale, habituel en politique, a laissé la place à une expérience de fraternité, où tous – des différentes appartenances politiques – en sont sortis satisfaits.

« J’avais peur – confie un des organisateurs – que ce soit au-dessus de nos forces. Au contraire, c’était un succès. » Parmi les impressions finales: « J’ai compris quel est le programme des candidats et de quelles valeurs ils s’inspirent. Merci pour ce que vous avez fait. »

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

L’aventure d’Oreste Basso

“J’ai été un homme très chanceux. Je voudrais exprimer tout l’amour de Dieu, mais je crois qu’il est impossible de dire tout ce que j’ai reçu [de Lui] et donc de pouvoir le communiquer.” Oreste Basso commençait ainsi à raconter, en 1997, à un groupe de jeunes, le fil d’or qui parcourait son histoire. Né à Florence le 1er janvier 1922 dans une famille qui lui a transmis des principes chrétiens et une rectitude morale à toute épreuve, il aime les études humanistes et rêve d’une profession et d’une vie “bien rangée”. L’expérience de la guerre est “une leçon terrible, parce que là on voyait tous les idéaux humains s’écrouler”. “L’unique chose qui pouvait rester debout après la guerre – se souvient-il – étaient les liens affectifs, ceux de la famille.” Son diplôme en ingénierie en poche, en 1946, il trouve du travail dans une usine à Sesto San Giovanni (Milan), qui était alors considérée comme le “Stalingrad d’Italie”. Il habite à Milan et, le soir, va souvent dans un café où il rencontre des amis – Piero Pasolini, Danilo Zanzucchi, Guglielmo Boselli, Alfredo Zirondoli – ensuite parmi les tout premiers à suivre l’aventure du focolare. Ils discutent de Jacques Maritain, du néothomisme, d’art, de musique. L’un d’eux, Giorgio Battisti, propose un jour à Oreste de “connaître une belle chose, des jeunes filles qui vivent l’Évangile”.

L’une d’elles, Ginetta Calliari, parmi les premières à avoir suivi Chiara Lubich, les rencontre. Elle est assaillie de questions par ces jeunes, qui restaient l’écouter jusque tard dans la nuit. Ils se donnaient rendez-vous tous les mois avec elle, qui venait spécialement de Trente. “Nous avons commencé à comprendre – Oreste raconte – que l’Évangile était une chose qui pouvait être vécue non pas par des personnes éloignées, mais par nous, par moi, par lui, par les autres.” Les fruits de cette nouvelle vie sont évidents: Oreste gagne l’estime de l’un de ses subalternes très actif politiquement qui, l’observant et ayant appris pour son idéal évangélique lui dit: “Si vous croyez en ce Dieu, moi aussi je peux croire en Lui comme vous dites”.

En 1951, Oreste quitte son logement et va former le focolare de Milan avec ceux qui, suite à l’annonce de Ginetta, ont cueilli l’appel vers cette voie. Peu après, il rencontre Chiara: “une rencontre extraordinaire! Elle m’a semblé être une personne magnifique dans sa très grande simplicité et lumière”.

Alors que, dans différentes villes d’Italie, le nombre de personnes désireuses de connaître le Mouvement naissant augmente, Oreste Basso déménage à Parme avec Lionello Bonfanti. Son récit a la saveur des débuts: “Pour pouvoir dormir, il y avait un canapé et, pour manger, nous avons acheté un réchaud. En général, on consommait du fromage, beaucoup de fois du lait. Le lait était notre salut! Mais nous étions vraiment contents!”

Les années passent et le Mouvement des Focolari – Œuvre de Marie (c’est le nom donné par Chiara à la nouvelle réalité ecclésiale) s’étend et se distingue par de nombreux aspects. Oreste est donc invité à déménager à Florence, pour endosser un rôle à responsabilité. Il accepte immédiatement, malgré la perspective d’une future promotion à son travail. Le directeur général lui-même s’est montré désolé pour son départ. “Une autre vie a commencé – commente Oreste – complètement immergé dans le charisme dont Chiara est porteuse.”

À la fin des années 50, il est appelé à Rome, où, aux côtés de Chiara, il accomplit, avec son style joyeux et discret, un devoir de premier plan, aussi dans les différentes versions des Statuts de l’Œuvre qui se sont succédés au fil des ans et s’adaptent à une réalité en changement permanent. En 1981, Oreste est en outre ordonné prêtre, ministère qu’il considère comme un privilège, un appel à un amour plus grand.

Élu coprésident du Mouvement en 1996, il exerce un rôle fondamental à la mort de Chiara (14 mars 2008) et durant l’Assemblée générale suivante qui allait élire celle qui devait succéder à la fondatrice.

Les messages qui ont suivi l’annonce de sa disparition, du Saint-Père, par le Secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Bertone, et de Mgr Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, attestent la radicalité de la vie évangélique et la simplicité des rapports sincères qu’Oreste Basso a su construire jour après jour jusqu’au dernier. Les très nombreux témoignages qui continuent à arriver expriment affection et gratitude envers lui.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Klaus Hemmerle: pour l’Eglise et pour la société

Klaus Hemmerle, autrefois évêque d’Aix-la-Chapelle, a été un théologien et philosophe qui s’est distingué. Il a donné, avec son empreinte particulière, une importante contribution pour l’approfondissement doctrinal du charisme de l’unité et sa diffusion parmi les évêques. La visite de la présidente des Focolari, Maria Voce, à Aix-la-Chapelle, le 11 mai 2013, s’est donc déroulée sous le signe de l’influence que Mgr Hemmerle a eu sur la théologie et sur la vie de l’Eglise et de la société. «Chiara Lubich l’a inspiré et elle s’est laissée inspirée par lui», affirme Maria Voce en décrivant le rapport entre le théologien et évêque allemand et le Mouvement des Focolari, laquelle Chiara l’a compté parmi ses co-fondateurs.

Dans la matinée, Maria Voce avait été invitée à une visite privée de l’actuel évêque d’Aix-la-Chapelle, Heinrich Mussinghoff. Ensemble, ils sont ensuite allés à la Cathédrale sur la tombe de Mgr Hemmerle. L’après-midi, dans son ex-domicile, s’est réuni un petit groupe de membres du Comité central des catholiques allemands (qui réunit les organisations laïques), théologiens et autrefois ses collaborateurs.

Parmi ceux-ci, Matthias Sellmann, professeur de théologie pastorale à Bochum, et Claudia Lücking-Michel, vice-présidente du Comité central et secrétaire générale de l’Œuvre de Cusanus, – association qui distribue des bourses d’étude pour des étudiants méritants – ont brossé deux courts portraits de l’évêque Hemmerle. Dans la seconde partie, se sont succédés des témoignages de participants sur leurs rencontres personnelles avec lui.

«Sa pensée théologique et son influence sur notre travail dans le comité des laïcs allemands ont porté du fruit bien au-delà de sa vie terrestre», a déclarée Claudia Lücking-Michel qui, tout en n’ayant rencontré K. Hemmerle qu’une seule fois, a approfondi sa pensée et en a été marquée. Elle le décrit comme un constructeur de ponts à de nombreux niveaux, ce qui l’a incitée à réfléchir sur le sens de la vie et de la mort.

Un maître précieux pour l’enseignement d’un christianisme convaincant, est plutôt la définition que Matthias Sellmann donne d’Hemmerle dans sa contribution, en soulignant sa pensée plurielle. Il a été, selon lui, un penseur d’avant-garde: «Il s’est toujours positionné du côté de celui qui apprend et il était convaincu que la matière théologique a toujours plus d’une source. Hemmerle réussissait à expliquer la Trinité d’une façon telle qu’il vous donnait l’envie et le goût de la vivre!». Un grand savant – c’est ainsi que le décrit encore Sellmann – qui a réussi à expliquer de grands théorèmes de façon simple.

«Nous sommes reconnaissants de l’avoir eu parmi nous et nous réussirons à déchiffrer la portée de sa théologie peut-être seulement dans le futur», affirme l’évêque actuel d’Aix-la-Chapelle, Heinrich Mussinghoff.  «Nous pouvons apprendre de lui – poursuit-il – comment penser de façon nouvelle la foi, comment la vivre et comment la raconter d’une façon nouvelle».

Dans l’échange entre les personnes présentes, quelques idées intéressantes venaient en lumière pour faire fructifier à l’avenir l’héritage de Klaus Hemmerle: étudier l’aspect du langage «aisément compréhensible et en même temps très original» comme le suggérait le Pr Michael Albus, qui a fait sa thèse de doctorat avec Hemmerle. Ou encore, promouvoir un prix parmi les chercheurs qui travaillent sur les grands thèmes de la pensée d’Hemmerle;  initier un projet d’échange pour des collaborateurs et cadres du domaine ecclésial, sont plutôt quelques-unes des propositions de Claudia Lücking-Michel. Dans l’ensemble, l’importance de la personne de Mgr Hemmerle est ressorti pour la théologie et la vie de l’Eglise, non seulement dans l’Allemagne de son temps, mais aussi pour les perspectives ecclésiales d’aujourd’hui et du futur.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Signaux de paix depuis une synagogue de Jérusalem

« Comme beaucoup d’entre vous le savent, ici, surtout à Jérusalem, nous vivons séparés. Les Arabes n’ont pas l’occasion de rencontrer les Israéliens et vice-versa. Il n’y a pas de vrai partage dans notre vie quotidienne. » Ce sont les paroles de Lara, une jeune chrétienne qui vit à Jérusalem et étudie à l’université hébraïque. Elle met en évidence l’événement vécu dans la Synagogue Kehillat Yedidya, le 30 avril dernier: “Découvrir l’humanité de l’autre”, la rencontre qui a vu se rassembler des jeunes des trois religions monothéistes. Beaucoup sont des Jeunes pour un Monde Uni, venus pour l’événement qui conclut l’année du Genfest, Be the Bridge. Mais les autres sont des jeunes qui vivent en Terre Sainte. Lara continue son récit, parlant d’« une idée de deux jeunes femmes ambitieuses qui voulaient améliorer leur vie et donner aux jeunes la chance de se rencontrer, rompant avec tous les stéréotypes”. Ce défi a commencé il y a six ans et continue encore aujourd’hui. Chaque année, le groupe compte une vingtaine de jeunes des trois religions: juifs, chrétiens et musulmans, de 14 à 16 ans.

Plus jeune, Lara a participé au premier projet, en tant que “jeune fille enthousiaste qui regarde le côté lumineux de la situation et le rêve d’un monde uni qui s’approche”. Les rencontres se déroulent deux fois par mois: « nous nous découvrons et explorons les similitudes et les différences entre nous ». Durant les rencontres, différents thèmes pour se connaître sont traités: la famille, les valeurs et l’éducation dans les différentes religions, etc.

Un projet important, mais la question demeure: une fois ces rendez-vous terminés, nous verrons-nous encore? L’expérience se poursuit, et le projet a aidé à comprendre aussi le point de vue de l’autre. Lara explique encore: « En temps de guerre et de difficulté, nous nous rencontrons, nous partageons la douleur et prions. Cela semble un rêve éloigné de la réalité, mais c’est une vérité que nous vivons ensemble ». Lara est une des quatre voix des jeunes qui ont offert leurs témoignages, rêves et espérances: avec elle, Hani, musulman palestinien, étudiant en droit; Huda, juif, né à New York et habite en Israël depuis petit; Nalik, chrétienne du Portugal.

Le nonce Mgr Lazzarotto s’est adressé aux jeunes, les invitant à “être des prophètes”, pour “faire de cette terre de nouveau une terre de rêveurs”. Le professeur Alberto Lo Presti traduit cette prière en “principe social”, celui de la fraternité, qui aurait “le pouvoir de transformer notre histoire”. Le rabbin Raymond Apple (ICCI, Interreligious Coordinating Council in Israel) a répondu à son intervention en soulignant la nécessité d’apprendre à se fier les uns aux autres: « La voie de la fraternité, c’est pouvoir dire: j’ai confiance en toi ». En conclusion, le rabbin Kronish, modérateur de l’événement et directeur de l’ICCI, a encouragé les jeunes présents à continuer à porter ce message d’espérance à tous.

Les jeunes repartent de Jérusalem avec le désir de regarder en haut et grandir dans la confiance réciproque.

Pour changer l’histoire.

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Fragments de fraternité

Les Jeunes pour un Monde Uni nous racontent quelques-uns des nombreux “fragments de fraternité” en cours dans de nombreuses parties du monde où ils sont présents. En voici certains: Nouvelle-Zélande. « Nous menons une activité sociale différente chaque mois. Dans notre pays, il y a beaucoup de belles plages, accessibles à tous: familles, jeunes, sportifs et enfants. Même si la nature est généralement considérée et respectée, les plages ne sont pas toujours propres. Nous avons contacté le Conseil de la ville de Wellington, qui a approuvé notre initiative en nous fournissant tout l’équipement nécessaire pour le nettoyage. Avec un groupe de Jeunes pour un Monde Uni, nous nous sommes rencontrés un après-midi avec les gants et les sacs-poubelles. La plage choisie était une des plus fréquentées. En plus de rendre un service à la ville, nous avons construit des relations d’amitié avec de nombreux jeunes qui ont participé à l’initiative. » « À Paris, nous avons organisé une soirée de solidarité juste après le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima l’année dernière. Pendant la soirée, nous avons présenté le UWP et nous nous sommes connectés, via internet, avec un groupe de Jeunes pour un Monde Uni japonais. Ils nous ont raconté comment ils ont vécu pendant la catastrophe, en essayant d’aider les personnes autour d’eux. Nous avons pu davantage connaître la communauté du Mouvement au Japon et leur vie quotidienne. Certains de nos amis présents à la soirée ont découvert l’importance de la solidarité et la joie de participer à un projet de fraternité. L’argent récolté a été envoyé au Japon, pour aider la communauté locale. » Sienne (Italie). « Ma mère (94 ans) a été emmenée d’urgence au centre médical à 23 heures. Avec ma sœur, nous étions préoccupées et aussi peinées, parce qu’ils nous avaient demandé de sortir de la chambre et maman était restée seule. À la salle d’attente, assis à côté de nous, un jeune semblait vouloir parler. Nous lui avons demandé pourquoi il était là. Il nous a répondu que sa mère était hospitalisée pour des soupçons de crise cardiaque. Lorsqu’ils nous ont permis de voir notre mère, nous avons découvert qu’elle était dans la même chambre que la maman de ce jeune. Nous avons donc pu donner des nouvelles à lui et à son père, qui attendait aussi. Ensuite, le jeune est entré dans la chambre et, à son tour, nous a donné des nouvelles de notre maman. Le père, qui au début était silencieux, a commencé à parler avec nous de son travail et des problèmes qu’il rencontrait. Après deux heures et demie, les deux mamans ont pu sortir de l’hôpital. Lorsque nous nous sommes dit au revoir, le jeune nous a dit: “C’était un plaisir de parler avec vous! J’espère vous revoir!” Notre angoisse d’être allé au centre médical avait disparu. Nous avons expérimenté que nous pouvons surmonter la douleur personnelle, la préoccupation, l’angoisse aussi, en aimant qui est proche. » Glolé (Côte d’Ivoire). « Avec des enfants encore petits, les jeunes mamans ne réussissent pas à se consacrer au travail dans les champs. Pour s’entraider, l’idée leur est venue de se relayer pour garder les enfants. Avant d’aller travailler, elles laissent les petits à deux d’entre elles, qui restent à la maison ce jour-là: elles préparent à manger et sont avec eux tout le temps nécessaire. Après le travail, chaque maman vient reprendre son enfant. Dans ce groupe de mamans est née une grande confiance réciproque. » United World Project site officiel ¦ Facebook


Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

L’Église en Asie: une école de communion

Contribuer à faire expérimenter un style de vie évangélique centré sur la communion, pour ensuite l’enseigner et le diffuser dans les Séminaires: voilà le noyau du paradigme sur lequel est basé le cours pour formateurs qui s’est déroulé dans la capitale thaïlandaise du 15 avril au 5 mai. Le petit groupe de prêtres européens venus de Rome se trouve face à une réalité ecclésiale vivante, jeune et ouverte au souffle de l’Esprit. Les séminaires sont encore pleins, comme l’étaient autrefois ceux du Vieux Continent, même si le contexte social et économique est en grande évolution. Les 60 participants au cours proviennent de différentes zones de l’Asie: Pakistan, Inde, Malaisie, Myanmar, Vietnam, Laos, Timor-Oriental et Thaïlande. Ils sont donc porteurs d’orientations culturelles différentes, mais le défi de transformer en opportunité de communication ce qui semblait un obstacle est accepté par tous avec joie. Le début des leçons est précédé par la célébration eucharistique présidée par Mgr Francis Kovithavanij, archevêque de Bangkok et responsable dans la Conférence épiscopale locale pour les séminaires et la formation du clergé. Au fil des leçons et des jours, beaucoup saisissent le témoignage d’unité des animateurs du Cours, engagés personnellement à vivre de façon cohérente ce qui est enseigné. Don Silvestre Marques, directeur du Cours, constate “la communion croissante entre tous d’expériences, de difficultés et de beaucoup de questions dans un climat de grande unité et ouverture”. Pour Brendan Purcell, du diocèse de Sidney (Australie), un fruit de ce climat est le partage profond: « Spécialement ceux qui proviennent du Myanmar et du Vietnam ont expliqué comment leur vie personnelle et sacerdotale a été marquée par des expériences tragiques – meurtres, mort violente des parents – survenues lorsqu’ils étaient très jeunes ». La seconde partie du Cours a été organisée de manière à réaliser la spiritualité de l’unité, présentée dans les différents domaines de la formation, à travers une dynamique de laboratoire d’expériences, en identifiant les défis les plus urgents et en assumant l’engagement de concrétiser ce qui a été appris dans les séminaires. « Nous faisons un cours vital – explique l’un d’eux–, c’est-à-dire que nous apprenons durant ces jours à mettre en pratique la vie de communion, avec un bénéfice direct sur chacun de nous, mais aussi pour les églises locales que nous représentons. » Après trois semaines de vie vécue ensemble et d’une expérience concrète de communion, tous sans distinction ont témoigné de la réalité “de famille” qui s’est créée entre eux et le désir de continuer à poursuivre cette aventure pleine de défis: la formation et la préparation des futurs prêtres, tant en Asie que dans toute autre partie du monde.    

Giuseppe Maschi, témoignage d’amour concret

Comprendre l’autre: fondement de l’inculturation

“Voie vers la sainteté”: Jean-Paul II, au point 87 de l’exhortation apostolique Ecclesia in Africa, présente ainsi le processus d’inculturation, ayant encouragé les évêques du Kenya dans cette direction dès 1980 déjà. En mai 1992, en profonde harmonie avec la pensée du souverain pontife, Chiara Lubich crée à Nairobi (Kenya) une école d’inculturation selon la spiritualité de l’unité et pressent à quel point “se faire un plus profondément, qui est ‘se faire tout à tous’ de saint Paul (1 Cor 9,22)” est “une arme ultra-puissante”. « On ne peut pas entrer dans l’esprit d’un frère – explique Chiara – pour le comprendre… si notre esprit est rempli d’appréhension, de jugement. » “Se faire un” – poursuit-elle – signifie se mettre face à tous en position d’apprendre, parce qu’il y a réellement des choses à apprendre. Cela signifie couper complètement la racine de ta culture et entrer dans la culture de l’autre, le comprendre et le laisser s’exprimer, jusqu’à ce que tu l’aies compris. Quand tu l’as compris, alors oui, tu pourras commencer le dialogue avec lui et passer aussi le message évangélique à travers les richesses qu’il possède déjà. » C’est donc l’inculturation, conçue par Chiara comme un “échange de dons”: « Ainsi, le frère a donné en premier et nous, ensuite, nous avons fait pareil… et sur ce quelque chose de ‘vivant’ nous pouvons – en servant – greffer avec douceur, avec amour, avec une discrétion illimitée, ces aspects de la vérité, du message évangélique que nous portons. Ils donnent plénitude et complétude à ce en quoi ce prochain croit déjà et sont par lui souvent attendus, presque désirés; des aspects qui entraînent avec eux, ensuite, toute la vérité. » En résumé, Chiara déclare, en visitant la cité-pilote de Fontem (Cameroun) en 2000: « c’est l’amour qui doit nous guider dans l’inculturation, c’est ainsi qu’agit l’Esprit Saint ». Durant ces 21 ans, différentes éditions de l’école d’inculturation se sont succédé, tous les deux ans. Elles ont, d’une édition à l’autre, traité d’un seul aspect, culturel ou existentiel du vécu: la propriété et le travail; le concept de Dieu; personne et communauté; réconciliation; souffrance, maladie et mort; éducation; communication; le sacré dans la religiosité traditionnelle de l’Afrique subsaharienne. Cette année, du 10 au 13 mai, le sujet de réflexion sera “la personne dans les cultures africaines“, traité comme d’habitude selon trois perspectives: dans la culture africaine traditionnelle, dans les Saintes Écritures et dans le Magistère de l’Église à la lumière du Charisme de l’unité. Source: extraits de Chiara Lubich dans la Présentation de l’ouvrage “Le sens du sacré dans l’Afrique subsaharienne” Opus Mariae, Nairobi, Centre pour l’inculturation, 2012, pp.5-7.