Aujourd’hui, 14 mars, jour où nous rappelons le départ pour le Ciel de Chiara Lubich, nous publions quelques-unes de ses paroles, prononcées lors de la rencontre du Mouvement Politique pour l’Unité, à Berne (Suisse), le 4 septembre 2004. Une réflexion sur le style d'”amour” nécessaire pour que la fraternité universelle devienne possible. La fraternité ne se réalise que grâce à un amour spécial. C’est un amour qui doit s’adresser à tous, comme Dieu le Père qui envoie la pluie et le soleil sur les méchants et sur les bons. Ce n’est pas un amour qui s’adresse seulement aux parents, aux amis, à certaines personnes, il doit s’adresser à tous ; et c’est déjà une gymnastique. Si nous partions de cette salle en ayant pour seule résolution d’aimer toutes les personnes que nous rencontrerons, en nous efforçant, si nous sommes chrétiens, de voir le Christ en eux – car alors Il nous dira : « C’est à moi que tu l’as fait », « c’est à moi que tu l’as fait », « c’est à moi que tu l’as fait » –, à mon avis nous aurions déjà gagné parce que de là partirait la révolution chrétienne. Ensuite, cet amour, qui est nécessaire pour la fraternité, qui n’est pas la tolérance mais qui est quand même tolérant, qui n’est pas la solidarité mais qui est quand même solidaire, cet amour est quelque chose de différent, car c’est l’amour même de Dieu – nous, chrétiens, disons : [l’amour] répandu dans notre cœur par l’Esprit Saint. C’est un amour qui aime en premier, qui n’attend pas d’être aimé, qui est le premier à se mouvoir, qui s’intéresse aux personnes lorsque… bien sûr, il ne s’agit pas de les déranger ; il agit le premier, il n’attend pas d’être aimé. En général, dans l’amour, on attend d’être aimé afin d’aimer en retour. Au contraire, cet amour est le premier à se manifester, à se mettre en branle [route]… Et c’est la révolution. Ainsi notre Mouvement est arrivé, grâce à un charisme [reçu] de Dieu et non par nos propres forces, jusqu’aux extrémités de la terre ; car si l’on part d’ici avec l’idée d’aimer tout le monde et de toujours aimer en premier, sans attendre… ; eh… ; c’est déjà un Évangile en acte. Comprenez-vous ce qu’est l’Évangile ? C’est cela l’Évangile. Et cet amour n’est pas sentimental ; ce n’est pas un amour platonique, ce n’est pas un amour évanescent mais un amour concret qui « se fait un » avec la personne aimée : si elle est malade, il se sent malade avec elle ; si elle se réjouit, il se réjouit avec elle ; si elle réalise une conquête, cette conquête est aussi la sienne. C’est un amour qui… comme le dit saint Paul : “Se faire tout à tous”, se faire pauvre, malade avec les autres. Partager : c’est ce qu’il est cet amour, quelque chose de concret. Par conséquent : un amour qui doit s’adresser à tous, un amour qui commence le premier ; un amour concret. Et puis il faut aimer les autres comme soi-même : c’est ce que dit l’Évangile. Donc, ma compagne, Eli, qui est ici dans la salle, c’est moi car je dois l’aimer comme moi-même, comme je m’aime moimême. De même Clara : je dois l’aimer comme moi-même ; cette dame, je dois l’aimer comme moimême ; cette autre dame, je dois l’aimer comme moi-même, c’est ça, l’Évangile. C’est vraiment quelque chose d’énorme : quand est-ce que nous aimons les autres comme nous-mêmes ? On se transporte, en quelque sorte, dans les autres, pour nous aimer comme nous-mêmes. C’est aussi un amour qui, s’il est vécu par plusieurs personnes, devient réciproque car j’aime Marius et Marius m’aime ; j’aime Clara et Clara m’aime. Cet amour réciproque est la perle de l’Évangile. Jésus a dit : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » ; il a dit que c’est son commandement et qu’il est nouveau. Il résume donc l’Évangile. C’est la base de la fraternité. Que pouvons-nous faire pour être frères les uns des autres sinon nous aimer et nous aimer comme Lui nous a aimés jusqu’à être prêt à donner sa vie pour nous ? Il nous faut avoir tout cela présent à l’esprit. Avoir présent à l’esprit comment est cet amour (…), pour répondre au monsieur qui m’a posé la question : comment devons-nous penser notre relation aux autres ? Nous devons la penser sur le modèle du dialogue. Je dois voir l’autre comme quelqu’un avec qui je dois dialoguer. Cependant, pour pouvoir dialoguer, je dois le connaître ; je dois alors entrer dans l’autre et non pas commencer à parler, et m’efforcer de le comprendre l’autre, en le laissant s’exprimer. […] Nous devons entrer dans l’autre, le laisser s’ouvrir, le laisser parler et qu’il sente en nous le vide, la capacité de le comprendre. Il se passe alors – c’est notre expérience – que l’autre comprend qu’il est aimé et alors il devient bien disposé à écouter ce que nous avons à dire. Le Pape a une très belle expression pour décrire le dialogue. Lorsque le moment est venu de donner notre vérité, ce que nous pensons, cela doit être une « annonce respectueuse » c’est-à-dire une annonce qui respecte la pensée de l’autre, qui n’entend pas faire de prosélytes, bref, un amour qui ne veut pas leur asséner nos convictions. Voilà le dialogue tel qu’on doit le vivre, Monsieur. Il est la base de notre vie, de la fraternité universelle.
Le vendredi 1er mars, la 40e Conférence œcuménique des Évêques amis du Mouvement des Focolari s’est achevée dans la ville historique d’Augsbourg, en Allemagne.Elle a réuni 60 participants issus de 26 nations et appartenant à 29 Églises chrétiennes.« Oser l’unité.Un appel de Jésus à vivre l’avenir, dès maintenant », tel est le titre et, plus encore, la réalité vécue lors de cette rencontre.1518. À Augsbourg (Allemagne), le cardinal romain Caetano, théologien thomiste réputé, et le moine augustinien Martin Luther, professeur d’Écriture sainte à l’université de Wittenberg (Allemagne) débattent au sujet des 95 thèses de Luther sur les indulgences. Rien à faire. Ils ne se comprennent pas. Luther craint pour sa vie et s’enfuit de nuit. 1530. La Diète du Saint Empire Romain germanique fait venir à Augsbourg l’empereur Charles Quint, qui a l’intention de réunir à nouveau les protestants et les catholiques, désormais divisés. Pour cette occasion, Philippe Melanchthon, un théologien ami de Luther, a préparé la Confessio Augustana, la « Confession d’Augsbourg », une profession de foi destinée à rassembler tout le monde. La tentative échoue. 1555. Lors d’une nouvelle Diète à Augsbourg, la Paix religieuse est signée, assurant la coexistence entre catholiques et luthériens. Chaque prince de l’Empire décide de la confession qui sera suivie sur son territoire, décision résumée dans l’expression latine cuius regio eius religio (tel prince, telle religion). 1650. Après la sanglante guerre de 30 ans, qui a également touché Augsbourg, la liberté d’expression religieuse et l’égalité des protestants et des catholiques dans toutes les fonctions publiques ont été sanctionnées. C’est ainsi qu’est née la Grande Fête de la Paix, qui est toujours célébrée le 8 août. C’est dans ce lieu chargé d’histoire, Augsbourg, que s’est tenue, du 27 février au 1er mars, à l’invitation de l’évêque catholique du lieu, Bertram Meier, la 40e Conférence œcuménique des Évêques amis du Mouvement des Focolari. Y ont participé 60 évêques de 26 nations, appartenant à toutes les grandes familles d’Églises : orthodoxes, Églises orthodoxes orientales, anglicanes, méthodistes, évangéliques, réformées, catholiques de rite latin, arménien et byzantin. Jamais ils n’avaient été aussi nombreux et d’origine aussi universelle, ce que n’a pas manqué de souligner la maire de la ville, Eva Weber, lorsqu’elle a reçu les évêques à l’Hôtel de Ville. Dès leur arrivée, la relation entre ces évêques, parmi lesquels se trouvent également deux femmes Évêques d’Églises issues de la Réforme, est frappante. Chaque Église est accueillie telle qu’elle est. Un esprit de fraternité toute simple imprègne les journées, sans méconnaître les blessures ni les points de désaccord qui subsistent entre les Églises. Mais tout est sous-tendu par ce pacte d’amour réciproque qui caractérise ces Conférences depuis le début et que les évêques renouvellent solennellement cette année encore, en promettant de partager les joies et les croix des uns et des autres. Il en résulte une synodalité œcuménique originale, comme l’ont définie plusieurs participants. “Dare to Be One. A call from Jesus to live the future, now” (Oser l’unité. Un appel de Jésus à vivre l’avenir, dès maintenant) telle est la devise audacieuse de la Conférence et, plus encore, du voyage auquel participent également la Présidente et le Coprésident des Focolari, Margaret Karram et Jesús Morán. Trois thèmes principaux ont été approfondis, chacun illustré par des expériences : l’œcuménisme réceptif en tant que méthodologie œcuménique qui permet d’apprendre les uns des autres ; l’appel commun à témoigner de l’Évangile dans un monde divisé en quête de paix ; Jésus crucifié et abandonné comme moyen d’affronter la nuit du monde et d’y répondre d’une manière générative. Autre date : le 31 octobre 1999, il y a 25 ans, la Fédération Luthérienne Mondiale et l’Église catholique signaient à Augsbourg la « Déclaration commune sur la doctrine de la justification », reconnaissant que, sur ce point central de désaccord au XVIe siècle, il n’y avait plus de raison de se séparer. Une prière œcuménique a commémoré cet événement historique sur le lieu de la signature : l’église évangélique Sainte-Anne. Le lendemain, une table ronde a permis d’approfondir la signification de l’événement. Le Rev. Ismael Noko, à l’époque secrétaire général de la Fédération Luthérienne Mondiale, a retracé le chemin humble et tenace qui a rendu possible cette signature et qui a vu l’adhésion ultérieure de trois autres Communions Mondiales (méthodistes, réformés et anglicans). Ernst Öffner, alors évêque régional du district d’Augsbourg, a raconté comment lui et l’évêque catholique d’Augsbourg s’étaient efforcés d’associer la population : toute la ville était en fête. L’évêque catholique Bertram Meier a parlé des défis et des chances du parcours qui se profile devant nous. Tout au long de la conférence, les menaces qui pèsent actuellement sur la paix et la justice ont été abordées à maintes reprises. Notons l’importance du message vidéo sur la situation en Terre Sainte, envoyé par le Cardinal Pizzaballa aux évêques participant à la conférence. Dans ce contexte, deux réalités ont suscité une espérance particulière : le développement du réseau œcuménique « Ensemble pour l’Europe », auquel participent environ 300 Mouvements et communautés de diverses Églises, et la visite de la Cité pilote œcuménique d’Ottmaring (Allemagne) où, depuis 56 ans, catholiques et luthériens de différents Mouvements témoignent de l’unité dans la diversité, un chemin qui n’a pas toujours été facile, mais où chaque crise a donné lieu à de nouveaux développements. Pour l’avenir, l’accent est mis sur la croissance des réseaux locaux, la connexion entre tous par le biais de liens Internet réguliers et de bulletins d’information, en vue d’une prochaine rencontre internationale dans deux ou trois ans.
NetOne, une association internationale de professionnels des médias, du cinéma et des technologies de l’information, ainsi que New Humanity, une organisation non gouvernementale (ONG) fondée sur l’esprit et les valeurs qui animent le mouvement des Focolari, en collaboration avec la mission du Saint-Siège auprès des Nations unies, ont lancé l’initiative “IA: une voie vers la paix mondiale et le développement humain intégral”, une réflexion sur l’éthique de l’intelligence artificielle et ses implications. Le mercredi 21 février, NetOneet l’ONG New Humanity, en collaboration avec la Mission du Saint-Siège auprès des Nations Unies, ont co-organisé l’initiative “L’IA: une voie vers la paix mondiale et le développement humain intégral”, qui s’est déroulée à New York, UNHQ, Conference Room 6, de 13h15 à 14h45 et qui a été suivie en ligne depuis différentes parties du monde. Le discours d’ouverture de Son Excellence l’archevêque Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a donné le ton des réflexions: « Nous nous trouvons au seuil d’une révolution technologique sans précédent dans l’histoire de l’humanité. L’émergence de l’IA est en train de remodeler notre monde de manière profonde et sans précédent. En révolutionnant les industries et en transformant notre façon de vivre, de travailler et d’interagir, l’IA est devenue une force motrice du changement au 21e siècle ». Ces dernières années, le progrès numérique a apporté des opportunités et des défis significatifs, avec de sérieuses implications dans tous les domaines de la société. En cette ère d’évolution technologique rapide, l’intelligence artificielle (IA) est apparue comme l’un des outils les plus puissants, capable de transformer les sociétés, de faire progresser la paix et de parvenir à un développement durable. Cependant, ses implications éthiques font toujours l’objet d’un débat intense. Maddalena Maltese, journaliste et représentante de l’ONG New Humanity, modératrice de la table ronde de l’événement, a rappelé que « le 1er janvier, le pape François, dans son message pour la Journée internationale de la paix, a soulevé des questions urgentes sur l’IA : « Quelles seront les conséquences, à moyen et à long terme, de ces nouvelles technologies numériques ? Et quel impact auront-elles sur les vies individuelles et les sociétés, ainsi que sur la stabilité et la paix internationales ? » Elle a également souligné que le Secrétaire général Antonio Guterres, discutant des priorités pour 2024, a insisté sur le fait que l’IA affectera l’ensemble de l’humanité, réitérant la nécessité d’une approche universelle pour y faire face. La table ronde, avec un dialogue multipartite sur les défis éthiques posés par l’IA et les stratégies, a examiné l’interaction entre les considérations techniques, éthiques, politiques, juridiques et économiques. Le père Philip Larrey, professeur de philosophie au Boston College, ancien doyen de la faculté de philosophie de l’Université pontificale du Latran et président de Humanity 2.0, a exposé un certain nombre de questions urgentes, en commençant par le thème de la paix. « ChatGPT ou Gemini pourraient écrire un plan de paix parfait, en regardant les situations que nous vivons, mais serions-nous prêts à suivre ses directives? » a déclaré le père Larrey, soulignant que le facteur humain est décisif dans les décisions à prendre, même lorsqu’il s’agit d’armes mortelles. Un autre thème central de son intervention a été l’empathie dont les machines peuvent faire preuve et qui est parfois préférée à l’élément humain. « Les humains comprennent les significations. Les machines ne le font pas, même si elles deviennent très, très douées pour simuler ce que nous considérons comme significatif », a insisté le professeur du Boston College, mettant en garde contre le défi de plus en plus difficile à relever pour discerner ce qui appartient aux humains et ce qui appartient à la technologie, avec des machines qui, à l’avenir, pourraient même être programmées pour ressentir des sentiments. Laura Gherlone, chercheuse en sémiotique au Conseil national de la recherche scientifique et technique d’Argentine et professeur à l’Université catholique d’Argentine, membre de la Commission Internationale de NetOne, a parlé de l’intelligence artificielle et, plus généralement, des technologies numériques à la lumière de la pensée de la décolonisation numérique. Elle a soutenu que: « aujourd’hui, les contextes post-coloniaux sont à la croisée des chemins : soit ils prennent du retard, soit ils le rattrapent. Ils sont obligés, en d’autres termes, d’accélérer considérablement certains processus qui incarnent aujourd’hui un modèle de connaissance technocentrique et prétendument universel: la numérisation et la mise en œuvre de systèmes d’intelligence artificielle font partie de ces processus ». Elle précise que ce processus « a presque toujours un coût très élevé, à au moins trois niveaux : au niveau économique et technico-structurel, au niveau social et enfin, l’adoption accélérée et forcée du progrès technologique comme voie vers un modèle universel de connaissance ». Elle suggère : « Le débat éthique sur l’IA pourrait être grandement enrichi par une réflexion décoloniale, intégrant, par exemple, le travail de ces mouvements collectifs engagés à repenser et à redessiner les architectures techniques « depuis le Sud », c’est-à-dire des solutions théorico-méthodologiques et pratiques qui sont souvent mises à l’écart parce qu’elles sont éloignées des logiques de profit. Deux bonnes pratiques de la société civile ont clôturé l’événement. Marianne Najm, ingénieure en communication basée à Beyrouth, a parlé de l’éthique de l’IA et du concept de serment numérique pour les ingénieurs et toute personne active dans le monde numérique. Le projet a démarré en 2019 en s’inspirant du serment d’Hippocrate, le serment que la plupart des médecins prononcent à la fin de leur parcours académique. Tout comme le serment d’Hippocrate vise à éveiller l’obligation humaine des médecins, de la même manière le serment numérique vise à éveiller l’obligation humaine des acteurs du numérique en orientant leur travail vers une conception éthiquement centrée sur l’humain. Marcelle Momha, Camerounaise vivant aux États-Unis, analyste politique et chercheuse spécialisée dans l’intelligence artificielle, les technologies émergentes et la cybersécurité, avait préparé une intervention sur la communauté AI 2030, qu’elle n’a pas pu d’illustré en raison du temps, mais son document est disponible sur le lien ci-dessous. “AI 2030 est une communauté dynamique de chefs d’entreprise, de scientifiques des données, de constructeurs techniques et de chercheurs pionniers qui se consacrent à l’exploitation du pouvoir de transformation de l’IA au profit de l’humanité tout en minimisant son impact négatif potentiel.” a-t-elle expliqué dans son thème. Dans son message pour la Journée mondiale de la paix, le Saint-Père rappelle que « les développements technologiques ne conduisent pas à une amélioration de la qualité de vie de toute l’humanité, mais au contraire aggravent les inégalités et les conflits, ne peuvent jamais être considérés comme un véritable progress.» En tant qu’organisations de la société civile, nous voulons accompagner les efforts des Nations Unies et de toutes les institutions qui travaillent pour un engagement éthique dans le domaine de la technologie qui soutient les développements numériques comme une contribution à la promotion des principes humains de paix et de fraternité. Pour suivre la transmission en direct, vous pouvez accéder à ce lien: https://webtv.un.org/en/asset/k1h/ Pour une nouvelle lecture des discours et pour plus d’informations, veuillez consulter le site: https://www.net-one.org/ia-una-via-per-la-pace-globale-e-lo-sviluppo-umano-integrale/
Du 2 au 8 février 2024, une semaine de mobilisation et de prière contre la traite des êtres humains. À Rome (Italie), une rencontre de 50 jeunes de tous les continents, dont des garçons et des filles du mouvement des Focolari. La traite des êtres humains est un processus par lequel des personnes sont forcées ou attirées par de fausses perspectives, recrutées, transférées et forcées à travailler et à vivre dans des conditions d’exploitation ou d’abus. Il s’agit d’un phénomène en constante et dramatique évolution, comme le soulignent les récents rapports des Nations Unies rapporti delle Nazioni UniteLa Semaine de prière contre la traite des personnes s’est déroulée du 2 au 8 février 2024. Instaurée par le pape François en 2015, la semaine inclut toujours le 8 février, fête de sainte Bakhita, une religieuse soudanaise qui, jeune fille, a été réduite en esclavage, vendue et abusée, une victime de la traite et un symbole universel de la lutte contre ce fléau de l’humanité. Le thème de cette année était « Marcher pour la dignité. Écouter, rêver et agir. » Des milliers de personnes du monde entier se sont réunies pour réfléchir, prier et partager leur expérience d’engagement contre ce phénomène mondial. À Rome (Italie), de nombreux jeunes de différents pays – Kenya, Japon, États-Unis, Thaïlande, Albanie, Canada, Mexique, France, Italie – ont participé à des conférences, à des flash mobs, à des moments de prière sur ce thème, à l’Angélus et à l’audience avec le pape François qui qui s’est déroulée pendant la semaine. Parmi eux se trouvaient également des Gen2, des jeunes du mouvement des Focolari. Prisque Dipinda, de la République démocratique du Congo, raconte : « L’événement le plus marquant pour moi a été la veillée de prière dans l’église Santa Maria in Trastevere, au cœur de Rome. C’était un moment important devant Dieu, l’émotion de le partager avec d’autres jeunes qui portent le défi de la traite des êtres humains dans leur cœur. Mais aussi la responsabilité de faire partie des protagonistes de la lutte contre ce phénomène. Je pense que pour les jeunes qui ont participé, cela a également servi à leur faire prendre conscience que tant de personnes dans le monde souffrent, pour diverses raisons : économiques, politiques, religieuses. C’était l’occasion de réfléchir et de commencer ensemble à planifier quelque chose contre la souffrance. » Parmi les Gen2 présents, Michel Haroun, franco-libanais, et Miriana Dante, italienne. « Je n’ai jamais eu d’engagement particulier contre la traite des êtres humains – explique Michel- mais j’ai une certaine expérience de l’aide aux migrants qui arrivent dans ma ville ou aux frontières entre les États. Par exemple, il y a quelques années, j’étais à Trieste (Italie), le point d’arrivée de la route des Balkans par laquelle les migrants de nombreuses régions du monde dévastées par les conflits arrivent en Italie. Mais je n’étais pas suffisamment conscient du fait que les réfugiés, avant d’arriver en Europe – mais c’est également vrai pour l’Amérique latine, les États-Unis ou d’autres parties du monde – subissent des violences et des abus de manière organisée. Ces journées passées à Rome avec d’autres jeunes de différents continents, de différentes langues, de différentes cultures, appartenant à différentes églises chrétiennes, ont été une riche expérience de relations personnelles qui, je l’espère, dureront, parce qu’à la fin nous affronterons (mais nous affrontons déjà) le monde ensemble, en tant que membres de la même génération. » « J’ai été émue de découvrir l’histoire de Sainte Bakhita – poursuit Miriana – qui a été esclave, vendue. Par la suite, elle a courageusement fait face à tout ce qu’elle avait vécu, en envoyant des messages contre la traite des êtres humains. Je me demandais où elle puisait toute cette force. Cela m’a fait beaucoup de bien de rencontrer autant de mes pairs qui s’engagent sur ces questions. Il ne s’agit pas d’adultes ayant une longue expérience derrière eux, mais de jeunes de mon âge, originaires du monde entier, qui ont des rêves et l’espoir d’un avenir meilleur. Nous n’avons pas ressenti les différences culturelles, car nous étions liés par notre objectif commun : lutter contre la traite des êtres humains. »
Le Mouvement des Focolari publie le rapport d’activités sur la protection de la personne et les données relatives aux cas d’abus en 2023. Entretien avec Catherine Belzung, professeur de neurosciences et coordinatrice de la Chaire UNESCO en maltraitance infantile. Le 1 mars, paraît le deuxième rapport annuel du Mouvement des Focolari sur les activités et les données relatives aux cas d’abus sexuels sur mineurs, personnes vulnérables, abus de conscience, spirituels et d’autorité. Nous avons demandé une lecture et une évaluation du document à Catherine Belzung, professeur d’université en neurosciences en France. Elle est aussi membre senior de l’Institut Universitaire de France (2014) et directrice du centre de recherche multidisciplinaire iBrain. Depuis 2022, elle est coordinatrice de la Chaire Unesco en maltraitance infantile, qui correspond à un partenariat d’universités et d’institutions de 16 pays dans le monde. Elle est également co-responsable du Centre international pour le dialogue avec la Culture contemporaine du Mouvement des Focolari. En 2023, les Focolari ont fait le choix de publier un rapport annuel sur les abus sexuels sur mineurs, mais aussi sur les abus de conscience, les abus spirituels et d’autorité. Depuis votre poste d’observation international, que pensez-vous de ce choix ? Quelle est votre évaluation concernant ce deuxième rapport ?Je pense que ce rapport est un vrai pas en avant. En effet, le rapport de 2023 avait été critiqué, en particulier car les lieux et les dates des abus sexuels n’y étaient pas mentionnés. Le nouveau rapport porte sur les cas signalés pendant ces 10 dernières années et apporte ces précisions : on observe que les abus sexuels ont été perpétrés sur les 5 continents (une vingtaine de pays), avec un pic des cas dans les années 90-99, ainsi que dans la décennie précédente et la suivante. Les faits se répètent parfois sur plusieurs décennies, suggérant qu’il s’agit d’auteurs multirécidivistes, dont la succession d’abus n’a pas été interrompue. Quelques faits se sont aussi produits et ont été traités vers 2020, ce qui indique que des victimes ont pu signaler des faits d’abus quasiment en temps réel, ce qui est une avancée. Tous les abus sexuels signalés ont été perpétrés par des hommes. C’est l’inverse pour les abus d’autorité, qui dans 77% des cas sont perpétrés par des femmes, ce qui est à mettre en relation avec les proportions plus importantes de femmes parmi les membres de ce Mouvement. Le rapport comporte aussi une section sur les mesures mises en place au courant de l’année, en particulier concernant la formation, qui est détaillé et clair. Il restera à comprendre quelles sont les causes profondes de ces abus : au-delà des mesures de prévention et des sanctions, il faudrait poursuivre le travail permettant d’identifier les causes systémiques qui pourraient expliquer ces chiffres, afin de mettre en place une stratégie permettant d’y mettre fin.Dans ce second rapport, les auteurs sont identifiés selon des critères précis, définis dans la “Politique en matière d’information” publiée récemment par les Focolari. Que pensez-vous de ce choix ?Il s’agit d’un conflit éthique. En effet, il faut d’une part se fier au vécu des victimes et prendre au sérieux les signalements qu’elles effectuent, et mettre en place rapidement des mesures permettant de les protéger. D’autre part, il s’agit de respecter la présomption d’innocence concernant les auteurs présumés, d’éviter la diffamation, lorsque aucune condamnation pénale définitive n’a été prononcée. La question est complexe, et trouver une solution satisfaisante nécessitera sans doute beaucoup d’écoute et de dialogue. La chaire UNESCO sur la maltraitance infantile que vous coordonnez est née parce que vous-même avez été en contact avec un cas d’abus sur mineurs dont vous connaissiez à la fois l’une des victimes et l’auteur. Il s’agit d’un cas survenu dans l’Église catholique en France. La communauté sociale ou religieuse est définie comme “victime secondaire“. Qu’est-ce que cela signifie ? Quelles blessures les personnes portent-elles, comment contribuer à leur guérison au niveau social et communautaire ?Oui, en effet, cette chaire est née suite au contact avec une victime, contact qui m’a marquée très profondément : j’ai été touchée à vif par cette souffrance, et de là est né le désir d’agir. Les abus touchent d’abord la victime, qui souffrira souvent durablement de séquelles psychologiques. Parfois la révélation des faits peut ouvrir une fenêtre de grande vulnérabilité chez la personne, qui nécessite un accompagnement spécifique. Par ricochet, cela touche les proches de la victime comme son conjoint, ses enfants, mais aussi ses parents qui se sentent responsables d’avoir confié leur enfant à une institution qui ne l’a pas protégé. Les effets dévastateurs touchent aussi toute la communauté, les membres ignorant souvent qu’en son sein se cachait un prédateur multirécidiviste, avec lequel ils pouvaient avoir un lien de proximité, d’amitié. Cela interroge profondément : pourquoi n’ai-je rien vu ? Un autre aspect concerne le lien avec l’institution qui peut avoir protégé l’agresseur, parfois de bonne foi, suscitant un sentiment de trahison et la défiance. Et pour finir, la communauté peut aussi se diviser, en fonction des analyses divergentes des uns et des autres, entre ceux qui se réfugient dans le déni, et ceux qui veulent se battre pour éviter que cela ne se reproduise. Réparer tout cela nécessite un vaste arsenal de mesures : il est crucial de prendre en charge l’accompagnement des victimes et de leur famille mais il faut aussi redonner confiance en l’institution qui s’est révélée défaillante, lorsque celle-ci montre une volonté sincère d’apprendre de ses erreurs passées. Pour cela, seuls les actes comptent : l’institution doit promouvoir la transparence en communiquant des informations très précises, mettre en place des procédures claires, créer des lieux d’écoute, mettre en place des procédures de réparation et, pour les communautés, des espaces de dialogue où les opinions opposées peuvent s’échanger. Le Mouvement des Focolari est une organisation mondiale, dont les membres sont issus de cultures, religions différentes, sont soumis à des systèmes juridiques différents et adoptent des styles de vie différents. Comment mettre en œuvre des pratiques contre les abus dans un environnement aussi multiculturel et diversifié ?Tout d’abord, les conséquences des abus sexuels sur mineurs existent dans toutes les cultures, elles sont universelles. Outre les séquelles psychologiques et sociales, les victimes peuvent présenter des séquelles biologiques, comme une augmentation des hormones du stress, une altération de l’expression de certains gènes ainsi que de la morphologie et du fonctionnement cérébral : ces dysfonctions se maintiennent tout au long de l’existence du survivant et peuvent se transmettre à la génération suivante. On ne peut donc pas dire qu’il y aurait des variations culturelles dans la gravité des conséquences sur les victimes, qu’il y aurait des cultures où les victimes souffriraient moins : c’est dévastateur toujours et partout. Il faut donc mettre en place des mesures de prévention, mais aussi de réparation partout dans le monde. On peut noter que la conscience de la gravité de ces situations est en progrès : par exemple dans l’Église catholique, des commissions d’enquête nationales ont été mises en place dans de nombreux pays d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Amérique latine mais aussi en Australie, en Inde, en Afrique du Sud. Si la souffrance ne varie pas, ce qui peut varier est la résistance à dénoncer les faits et la capacité à mettre en place de mesures de protection et de réparation. Cela peut être lié au fait que dans certaines cultures, parler de sexualité est tabou. Le premier pas est de sensibiliser les populations aux conséquences des abus : des programmes promus par diverses associations existent déjà qui prennent en compte la représentation de la sexualité dans les diverses cultures. Par exemple proposer d’écouter la souffrance de victimes membres de la même culture peut susciter de l’empathie et donner l’envie d’agir. La prévention peut aussi être adressée directement aux enfants, par une éducation à leurs droits : là aussi, des programmes existent basés par exemple sur des chansons. Une autre chose qui varie est la capacité des états et des institutions à prendre des mesures de protection et de réparation. Le dialogue respectueux et non stigmatisant avec les protagonistes est la voie à suivre : cela permettra à chacun de comprendre la gravité des abus, mais aussi de trouver les modalités propres à chaque culture pour libérer la parole, pour mettre en place les réparations et former les membres de la communauté.Au sein du Mouvement des Focolari comme dans d’autres contextes, certains expriment la conviction que le moment est venu d’aller de l’avant ; c’est-à-dire qu’il ne faut pas continuer à parler seulement d’abus, mais se concentrer sur la “mission” du Mouvement et sur ce que la mise en œuvre de ce charisme génère de beau et de positif dans le monde. Quelle est votre opinion à ce sujet ? Quelle est la «mission» ? N’est-ce pas d’avancer vers la fraternité universelle, vers une culture qui mette la souffrance des plus faibles à la première place, une culture du dialogue, de l’ouverture, de l’humilité ? Il me semble que la lutte contre les abus de toutes sortes est justement une façon de mettre en œuvre ce désir de placer celui qui souffre à la première place. Aider à réparer les blessures des victimes est justement une façon d’avancer vers la fraternité universelle. Cela implique d’ailleurs aussi d’accompagner les auteurs d’abus, afin d’éviter la récidive. Reconnaitre ses erreurs, sa vulnérabilité, pour construire des solutions en prenant en compte les avis d’experts du domaine est justement une façon de construire la culture du dialogue. Lutter avec détermination contre les abus, accompagner les victimes est justement au cœur de cette « mission ». Il n’y a donc pas à choisir entre la lutte contre les abus et la mission, car cette lutte est un élément central de la mission. C’est une priorité douloureuse mais nécessaire dans le contexte d’aujourd’hui.
L’amour chrétien est un “Amour” qui a une forme spécifique et tangible, qui se traduit par des actions, des plus petites aux plus grandes. C’est donner sa vie pour ceux qui nous entourent, à l’image de celui qui, le premier, a donné sa vie pour nous, en nous aimant d’un amour immense.
Échec à un examen
Notre fille s’était bien préparée pour un examen, mais elle est rentrée à la maison en pleurant parce que l’examen ne s’était pas bien passé. Après concertation, mon mari et moi avons décidé que le dîner serait une véritable fête, plus que si l’examen avait été réussi. Les autres enfants ont également apprécié l’idée. Mais le moment le plus émouvant a été celui où nous, les parents, avons commencé à énumérer les échecs de notre vie et la manière dont nous les avions surmontés. Avec l’ajout des “confessions” des autres, le dîner est devenu une profonde communion, une occasion de grandir ensemble. Elle était ravie : « Peut-être que cet échec était nécessaire non seulement pour moi, mais aussi pour toute la famille. Je n’aurais jamais pensé que les échecs pouvaient aider à grandir et à comprendre la vie. Je vous en suis très reconnaissante ! ». Raconté également à d’autres parents et amis, l’épisode a été répété par plusieurs d’entre eux, sous quelque prétexte que ce soit, à leurs enfants. A la fin, ils sont tous d’accord pour dire que la famille a besoin d’accepter les fragilités des uns et des autres pour grandir dans l’amour. (W.R. – Pays-Bas)
L’amour qui va et qui revient
Quand j’ai du temps libre, je garde les deux petites filles d’un couple sénégalais lorsqu’ils en ont besoin. Les parents sont toujours très reconnaissants : « Sans toi, nous sommes perdus », disent-ils. Il m’arrive d’anticiper mon offre d’aide sans attendre la demande. Ainsi, il y a quelques jours, j’ai envoyé un SMS au père pour l’informer de ma disponibilité pour le dimanche matin. Peu après, il m’a téléphoné : « Lorenza, il faut que tu m’expliques comment tu as deviné nos besoins ! Ta proposition est arrivée au bon moment ! ». Et j’ai répondu : « C’est Dieu qui fait bouger les cœurs, Tacko, c’est lui que nous devons remercier parce qu’il fait de nous des sœurs et des frères ». Grâce à cette relation de famille que j’ai avec eux, lorsque j’ai dû partir à une heure du matin pour un voyage, je lui ai demandé de m’accompagner en voiture jusqu’à la gare et cela lui a donné l’occasion d’aimer à son tour. Et avec quelle prévenance il est resté avec moi jusqu’à l’arrivée des autres membres du groupe ! Il y a quelques jours, Tacko et sa femme sont venus m’apporter à la maison une portion de riz et de poulet cuisinés à leur façon. « Maintenant nous connaissons tes goûts, tu es aussi un peu africaine toi aussi ». (Lorenza – Italie)
Cueillir l’inspiration
L’occasion d’être un artisan de la paix par le respect et le dialogue avec ceux qui sont différents de nous, de notre culture ou de notre foi, s’est présentée lors d’une réunion de l’entreprise où je travaille. L’atmosphère était tendue, le ton de la voix était élevé et accusateur. Comment pouvais-je contribuer à calmer les esprits ? Parler me semblait impossible et peut-être contre-productif. J’ai écouté ceux qui parlaient, ou criaient, avec un esprit calme et j’ai essayé de comprendre leurs raisons. Ce n’était pas facile. C’est un effort qui m’épuisait. Au moment de la pause, le collègue qui avait le plus haussé le ton s’est approché de moi et s’est excusé pour son comportement. Je l’ai pris dans mes bras sans rien dire. Il a continué en se confiant : « Ma femme a appris hier qu’elle était atteinte d’une maladie incurable. Je suis désespéré ». Je lui ai conseillé de consulter un ami médecin et il m’en a été reconnaissant. J’ai conclu en lui promettant de continuer à le soutenir. Lorsque nous sommes retournés dans la salle, l’atmosphère n’était plus la même. L’important est le moment présent pour cueillir l’inspiration que Dieu nous donne pour agir.
(E.J. – USA)
Maria Grazia Berretta (extrait de “ Il Vangelo del Giorno”, Città Nuova, année X- no.1 janvier-février 2024)
Le 20 février 2024 s’est tenue à Rome la présentation du « Bilan de la Communion » du mouvement des Focolari, un aperçu des activités et des initiatives promues dans le monde entier au cours de l’année 2022. Le thème central est le dialogue.« En vivant constamment la ‘spiritualité de l’unité’ ou ‘de la communion’, je peux contribuer efficacement à faire de mon Église ‘une maison et une école de communion’ ; à faire progresser, avec les fidèles des autres Églises ou Communautés ecclésiales, l’unité de l’Église ; à créer, avec les personnes d’autres religions et cultures, des espaces toujours plus vastes de fraternité universelle » [1]. C’est par ces mots que Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, a réfléchi à l’importance d’agir au quotidien en tant qu’’apôtres du dialogue’, générant ainsi de nouveaux modes de relation à l’autre, d’écoute et d’accueil de la réalité de l’autre dans sa spécificité. Il s’agit d’une dimension à laquelle chacun d’entre nous semble être appelé, une dimension qui peut devenir une expérience concrète et vivante, non seulement à ‘quantifier’ en chiffres, mais qui, pour porter du fruit, doit être mise en commun. Tel est le thème du deuxième ‘Bilan de communion’ du mouvement des Focolari, l’énoncé de mission présenté le 20 février 2024 à la Curie générale de la Compagnie de Jésus, à Rome. Le document, traduit en cinq langues (italien, anglais, français, espagnol et portugais), est un aperçu des activités et des initiatives promues par le mouvement des Focolari en 2022 ; une narration non seulement du partage spontané des biens, mais aussi des expériences et des initiatives vécues au niveau mondial, inspirées, spécifiquement pour cette publication, par et dans les dialogues : celui entre les Mouvements ecclésiaux et les nouvelles Communautés de l’Église catholique ; celui entre les différentes Églises chrétiennes ; celui entre les différentes religions, avec les différentes cultures, avec les institutions et dans l’engagement pour faire face aux nombreux défis mondiaux. Margaret Karram et Jesús Morán, présidente et coprésident des Focolari, Mgr Juan Fernando Usma Gómez, responsable de la section occidentale du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, Giuseppe Notarstefano, Président national de l’Action catholique italienne, Rita Moussallem, responsable du Centre de dialogue interreligieux des Focolari, et Giancarlo Crisanti, Administrateur général des Focolari, ont pris la parole lors de la conférence de presse de présentation. Monseigneur Athenagoras Fasiolo, Évêque de Terme et auxiliaire du Saint Archidiocèse orthodoxe d’Italie, et le Professeur Stefano Zamagni, économiste et professeur d’économie politique à l’Université de Bologne, sont intervenus par le biais d’un lien Internet. La session, animée par le journaliste Alessandro de Carolis, a donné lieu à un véritable échange de réflexions et a souligné comment des termes apparemment antipodaux tels que ‘bilan’ et ‘communion’ peuvent se compléter, en rendant compte non seulement des chiffres, mais aussi de la vie. « Le bilan social a été une grande opportunité pour nous, a déclaré le Dr Notarstefano, Président national de l’Action Catholique, l’une des premières réalités ecclésiales à avoir établi un bilan de mission, et il nous a encouragés dans cette conversion pastorale urgente à laquelle nous sommes appelés par le Pape. C’était aussi une façon de commencer à réfléchir sur la manière de mieux communiquer cette vie associative, (…) de nous regarder nous-mêmes, avec transparence, de rendre des comptes au monde extérieur, mais de mieux les communiquer, de les mettre en commun ». Selon Mgr Usma Gómez, à la lumière du scénario actuel qui semble de plus en plus fragmenté, lorsqu’on parle du chemin d’unité entre les Eglises, faire le point en tant que chrétiens « signifie regarder les plans de Dieu, nos plans, les plans du monde. (…) Le projet de Dieu serait de préserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix », a-t-elle poursuivi, « mais nous voyons que dans le monde, c’est le projet de la guerre qui s’impose. Il est possible de développer la communion dans les différences, (…) mais cette diversité réconciliée nous appelle à faire la paix, cœur de l’œcuménisme et de l’œcuménisme, le cœur de la paix ». Un encouragement à promouvoir des chemins de fraternité en réseau, dans un style synodal, et plus précisément, à la lumière du thème choisi, à le faire à travers une “méthode” qui peut rapprocher les plus incrédules. « C’est très important de faire le bilan de la communion d’un Mouvement si ouvert, si capable d’amener les autres à comprendre que le dialogue n’enlève rien, mais ajoute et enrichit ». Mgr Athenagoras Fasiolo, Évêque de Terme et auxiliaire du Sacré Archidiocèse orthodoxe d’Italie, a souligné le grand engagement des Focolari sur le chemin de l’unité entre les différentes Églises et a réfléchi au rôle prophétique que les différentes religions peuvent jouer dans le monde, sans tomber dans le piège des idéologies : « Si, en tant que religions, nous parvenons à être une prophétie, alors nous parvenons à réveiller ce qu’il y a de meilleur dans le cœur de l’homme ». Et c’est précisément “la vie et la prophétie” qui ont été les deux voies sur lesquelles le mouvement des Focolari s’est engagé au cours de ces 80 ans d’histoire, y compris la voie du dialogue interreligieux, comme l’a déclaré le Dr Rita Mussallem en présence : « un chemin qui a amené la réalité fondée par Chiara Lubich à entrer en contact, dans de nombreux pays, avec des personnes de diverses religions, créant, dans l’appréciation de la diversité et de la réciprocité, un terrain commun où elles peuvent se relier à la spiritualité de l’unité, apprendre à se connaître et donner la disponibilité d’apprendre les uns des autres, partager les douleurs, les défis, les espoirs et aussi l’engagement commun à travailler pour la paix, pour le bien, pour la fraternité ». Dans un monde déchiré par des polarisations où les religions sont trop souvent instrumentalisées, lorsqu’on parle du concept de paix, « le dialogue authentique, a-t-elle poursuivi, est un remède très utile (…) parce qu’il fait découvrir et voir l’humanité de l’autre et te désarme ». La “personne” est donc le cœur qui bat d’une trajectoire circulaire qui a donné vie, au fil du temps, aux nombreuses œuvres dont ce texte témoigne : « Quand on parle de “bilan”, a déclaré Giancarlo Crisanti, on s’attend à beaucoup de chiffres, mais dans le “Bilan de la Communion”, il y a beaucoup plus de narration et dans les chiffres il manque les personnes qui permettent aux œuvres de se réaliser. Le bilan montre comment cette communion de biens est en mesure de réaliser des initiatives, des projets, des œuvres qui vont dans le sens du dialogue (…), qui aident le monde à dialoguer un peu plus ». Se référant à l’intuition de l’Économie de communion, le professeur Stefano Zamagni a affirmé qu’elle est aussi « une méthode pour attaquer les causes qui génèrent des situations de guerre » et, insistant sur l’application, au concept de justice, du concept d’équité, il a affirmé qu’il est évident que la publication de ce “Bilan de communion” aujourd’hui, ne peut pas être seulement une façon de rendre compte, mais une occasion d’être vraiment des “apôtres”, des messagers de la bonne nouvelle. En ces temps « le mal attire plus que le bien, tandis que la beauté attire plus que la laideur, et la connaissance plus que l’ignorance », a affirmé Zamagni, invitant tout le monde à “dire le bien”, à “bien dire” précisément : « nous devons veiller à faire connaître, évidemment avec humilité, la gratuité avec laquelle le bien est fait. (…) cette notion de “bilan de communion” signifie que nous racontons ce qui a été fait, mais en pensant à l’avenir ».
Maria Grazia Berretta
Télécharger le bilan de la communion en PDFPrésentation du Bilan de la Communion 2022- Vidéo en italien https://www.youtube.com/watch?v=3jizpECFoss [1] Chiara Lubich, ‘Apôtres du dialogue’, Castel Gandolfo (Italie), 22.1.2004 lors de la Conférence téléphonique mondiale.
Un prêtre de Gaeta (Italie) ne s’est pas seulement dépensé pour ses paroissiens, mais il les a aussi impliqués en faveur de la ville.Don Cosimino Fronzuto était un prêtre italien né à Gaeta en 1939. Il est mort à l’âge de 49 ans, en 1989, après une vie intense passée au service de son prochain, des nécessiteux et de la société de sa ville. Il vivait près de la mer, mais n’aimait pas se baigner et avait peur des profondeurs. Un jour, enfant, il voulut surmonter cette difficulté et plongea ; pour prouver qu’il avait touché le fond, il mit sa main dans le sable et ramassa, à sa grande surprise, un petit crucifix en fer, qu’il porta ensuite toute sa vie. En 1963, il a été ordonné prêtre et a commencé son service en tant que vice-recteur du Séminaire diocésain local. Il découvra la spiritualité de l’unité et adhèra au mouvement des Focolari. En 1967, il est nommé curé de la paroisse Saint-Paul-Apôtre de Gaeta, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de sa vie. Au cours de ces années, le Mouvement Paroissial s’est développé, expression du mouvement des Focolari dans l’Église locale. Il porta beaucoup de fruits, en particulier parmi les jeunes qui, aujourd’hui, sont engagés dans la ville comme prêtres, dans la famille, dans la vie politique et dans diverses sphères civiles et professionnelles, dans les différentes réalités du mouvement des Focolari et qui continuent à être très actifs dans la vie paroissiale. Au cours de son ministère pastoral dans la paroisse, avec un style plein d’amour et d’attention à tous, en particulier aux plus faibles (mères célibataires, anciens détenus, toxicomanes, expulsés, marginaux), il créa la communauté optant simplement, mais avec force et décision, de vivre l’Évangile dans toutes les situations et dans les réalités les plus diverses. Il n’hésitait pas à prendre position, même face aux nombreuses réalités sociales éloignées d’une dimension vraiment humaine et chrétienne. Il écrivit dans son journal : « Nous avons remarqué pendant les heures de catéchisme des enfants plutôt mal en point, mal nourris et je me suis souvenu que dans cette même famille, les enfants plus âgés n’avaient reçu ni Confirmation, ni Communion, vraiment rien. Nous étions vers la mi-mars et je me suis dit : si nous ne les prenons pas maintenant, nous ne les prendrons plus jamais. Je suis donc allé chez eux et je me suis rendu compte (il était 12h30) qu’ils étaient en train de cuire des pâtes et qu’il n’y aurait rien d’autre à manger. Je me suis rendu compte que, bien que le chef de famille soit un petit entrepreneur, une vitre manquait à la porte qui donnait sur le balcon et que plusieurs des dix enfants dormaient dans cette pièce. J’ai tout de suite commencé à parler du catéchisme mais j’ai aussi essayé de regarder autour de moi et de me rendre compte de la situation. Le soir, après l’adoration, j’ai parlé de cette situation à la communauté. Au fur et à mesure que j’en prenais conscience, j’ai rassemblé toutes les données : instabilité économique, avis de saisie, problèmes de santé des enfants. Puis nous avons passé la matinée à ne penser qu’à cette famille, à voir sous différents aspects comment les choses se passaient, à partager le travail, à assurer la nourriture et, en même temps, à retenir les aînés pour qu’ils reçoivent une vraie catéchèse.Un soir, je me suis rendu compte que je devais faire une proposition. En moi-même, j’avais décidé, mais que valait ma décision en tant que curé ? Elle pouvait être bonne mais je voulais que la décision vienne de Dieu et qu’elle soit donc choisie en unité avec la communauté, ce qui me donnerait la garantie que c’était Dieu lui-même qui faisait les choses. J’ai donc proposé de mettre à la disposition de cette famille les quelque deux millions de lires que nous avions dans la paroisse pour résoudre le cas jusqu’à ce qu’il puisse reprendre le travail. Je peux dire que dès le premier instant, tout le monde a été favorable. C’était le début, puis cette situation a connu plusieurs développements. Pas plus tard qu’hier, j’ai assisté à une réunion de copropriété où l’on avait décidé de retirer au père le travail qu’il avait commencé et qu’il n’avait pas terminé. J’ai tout fait pour qu’il puisse le terminer et obtenir de l’argent. Le chemin sera encore long, nous sommes avec lui depuis plus d’un mois, près de lui, et il m’a dit : “Ma volonté de vivre revient, ma volonté de vivre revient”. Mais ce n’est pas seulement moi qui suis intervenu car l’intervention a été un peu collective ; beaucoup de personnes vont continuellement apporter tout ce qui est nécessaire et nous ne sommes pas tellement préoccupés par le manque de choses, mais nous sommes préoccupés de ne pas faire manquer l’amour, parce que ces personnes ont clairement été mal aimées, elles ont été bafouées dans certains droits (…) ».Le dimanche 21 janvier 2024, l’archevêque de Gaeta, Monseigneur Luigi Vari, a ouvert la cause de béatification de Don Cosimino Fronzuto dans une cathédrale remplie de personnalités civiles et religieuses et de fidèles.
Du focolare de Montevideo, en Uruguay, l’expérience quotidienne de l’écologie intégrale à travers la transformation des déchets alimentaires en engrais.
Chaque jour, des millions de déchets sont produits dans le monde entier. Qu’advient-il de ces déchets ? Certains sont recyclés et connaissent une nouvelle vie. D’autres finissent dans des décharges ou dans des usines de valorisation énergétique. Avant de jeter les déchets alimentaires, ne nous sommes-nous jamais demandé si nous ne pouvions pas faire quelque chose d’autre ? C’est la question que se sont posée certains membres de la communauté des Focolari en Uruguay, qui ont commencé à faire du compostage.
« Je fais partie de ceux qui essaient de vivre l’écologie au quotidien », explique Maria Florencia, focolarine de Montevideo, en Uruguay, où elle enseigne l’écologie intégrale, « mais je me suis rendu compte qu’il y avait toujours des choses à améliorer et qu’il manquait quelque chose d’important dans la gestion des résidus alimentaires à la maison : nous ne faisions pas de compostage. Comme cette action ne dépend pas que de moi, j’ai essayé d’impliquer tous les habitants de la maison ». Les organismes du sol utilisent les déchets végétaux et animaux ou les dérivés de la matière organique comme nourriture. En décomposant ces déchets, les nutriments excédentaires (azote, phosphore et soufre) sont libérés dans le sol sous des formes utilisables par les plantes. En outre, les déchets générés par les micro-organismes contribuent à la formation de la matière organique du sol. Le compostage est donc un processus de décomposition des matières organiques à forte teneur en substances utiles, qui permet d’améliorer les caractéristiques du sol sans nuire à l’environnement. Pour 100 kg de déchets et de matières organiques, on obtient 30 kg de compost. Une alternative au compost est le lombricompost, un produit organique obtenu par bio-oxydation de la matière organique à l’aide de vers de terre. « Nous avons acquis un composteur et des vers de terre californiens, poursuit Maria Florencia, et je me suis mise au travail. Nous disposons maintenant d’un engrais naturel pour les plantes de notre jardin et tout le monde est heureux de cette action en faveur de l’environnement. Nous pouvons également partager le compost avec nos amis, qui sont curieux de cette initiative. Mais ce n’est pas tout. En tant que microbiologiste, je ne pouvais pas m’arrêter aux manuels habituels. J’ai donc voulu partager mon expérience en publiant un article dans le magazine des Focolari Ciudad Nueva et en encourageant de nombreuses personnes à faire de même », conclut-elle. Qu’il s’agisse de compost ou de lombricompost, ils favorisent la fertilité des sols sans qu’il soit nécessaire d’appliquer des engrais chimiques. La stabilité du sol s’améliore, la perméabilité à l’eau et aux gaz augmente, de même que la capacité de rétention d’eau grâce à la formation d’agrégats. Il s’agit donc d’un engrais naturel précieux. Les restes des aliments consommés ne sont donc pas des déchets mais une ressource précieuse qui, transformée en compost, aide la nature et réduit ainsi les niveaux de pollution de l’environnement.
Le Centre Chiara Lubich, en collaboration avec le Ministère Italien de l’Éducation et du Mérite, la Fondation Musée Historique du Trentin ainsi que New Humanity, annoncent la quatrième édition du concours national « “Une ville ne suffit pas”, Chiara Lubich, citoyenne du monde ». Les participants peuvent soumettre leurs œuvres jusqu’au 22 avril 2024. Une occasion de réflexion et d’approfondissement dans le domaine des valeurs qui sous-tendent les relations humaines, l’acceptation de la diversité, le développement des nouvelles technologies et dans le domaine des études. Tel est l’objectif du concours national « “Une ville ne suffit pas”, Chiara Lubich, citoyenne du monde ». Promu par le Centre Chiara Lubich en collaboration avec le Ministère de l’Éducation et du Mérite, la Fondazione Museo Storico del Trentino (Fondation Musée Historique du Trentin) et New Humanity du mouvement des Focolari, le concours en est à sa quatrième édition et vise une fois de plus à souligner la valeur du message de Chiara Lubich (Trente 1920 – Rocca di Papa 2008), fondatrice du mouvement des Focolari. Considérée comme l’une des personnalités spirituelles et des penseurs les plus significatifs du XXe siècle, promotrice d’une culture de l’unité et de la fraternité entre les peuples, Chiara Lubich a anticipé de nombreux thèmes qui, aujourd’hui, attirent l’attention du monde entier et c’est pourquoi le concours qui lui est consacré se veut une voie que les nouvelles générations pourront suivre avec créativité et engagement, en s’imprégnant de sa pensée et de son expérience de vie. Le concours, qui a vu de nombreux participants lors des éditions précédentes, est ouvert à tous les élèves, garçons et filles, des écoles primaires et secondaires, y compris ceux qui fréquentent les instituts italiens à l’étranger, qui peuvent participer en toute autonomie d’expression à cette initiative, individuellement, en groupe ou par classe. Il sera possible de participer grâce à la réalisation d’une œuvre écrite, graphique, plastique ou multimédia et en choisissant l’un des domaines thématiques décrits dans l’appel à candidatures, des propositions qui visent à mettre en évidence la cohérence entre la pensée et l’action de Chiara Lubich, depuis la seconde moitié du XXe siècle, et les points portés à l’attention du monde par l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable. Les réalisations doivent être envoyées avant le 22 avril 2024 selon les indications et les lauréats seront récompensés lors d’une cérémonie officielle qui se tiendra le 17 mai 2024, de 10h30 à 12h30, dans l’Auditorium du siège du Centre International du Mouvement des Focolari. Pour plus d’informations, pour télécharger l’appel à candidatures et pour connaître les exigences et les procédures en détail, veuillez consulter la page du Ministère de l’Éducation (https://www.miur.gov.it/web/guest/-/concorso-nazionale-una-citta-non-basta-chiara-lubich-cittadina-del-mondo-quarta-edizione-anno-scolastico-2023-2024) ou www.chiaralubich.org.
« Join the Dots Together » (Joindre le geste à la parole). C’est le titre de l’initiative à laquelle participent quarante organisations et la communauté des Focolari pour lutter contre la crise climatique. Agir ensemble pour la justice climatique et collaborer pour avoir un plus grand impact sur ce problème grave et urgent. Tels étaient les objectifs de l’événement qui s’est tenu en janvier 2024 à Belfast, en Irlande du Nord, organisé par la communauté des Focolari en collaboration avec le Centre des Jésuites de Belfast, l’aumônerie de l’Université d’Ulster, la Pastorale des Jeunes Rédemptoristes et le diocèse de Down et Connor. Soixante personnes représentant quarante organisations ont participé à cette initiative. Elle s’est déroulée à l’université d’Ulster et était intitulée “Join the Dots Together”, une rencontre pour travailler côte à côte sur l’urgence climatique. La professeure Lorna Gold, présidente du Mouvement mondial “Laudato Sì”, né de l’encyclique du même nom du pape François sur la protection de la maison commune, a abordé dans son discours des questions épineuses, notamment la lenteur de l’élimination des combustibles fossiles, tout en insufflant un sentiment d’espoir joyeux à toutes les personnes présentes. Revenant sur le document de la COP28 (28e conférence des Nations Unies sur le changement climatique), elle a souligné combien il était important d’avoir dénoncé le fait que les combustibles fossiles sont les premières causes du changement climatique. « Le génie est sorti de la bouteille et il n’y a pas de retour en arrière possible », a-t-elle déclaré. Elle a ensuite évoqué l’importance du traité de non-prolifération des combustibles fossiles. L’utilisation du terme “non-prolifération”, généralement lié aux armes de destruction massive, est en fait liée aux risques auxquels le monde est confronté du fait de l’utilisation continue des combustibles fossiles. En outre, Lorna Gold a tenu à souligner l’importance des groupes religieux en tant qu’acteurs majeurs de la planète, avec des milliards de dollars investis dans les marchés mondiaux et des propriétaires de 12 % des terres de la planète. « Les croyants, a-t-elle répété, sont dans une position clé pour changer la donne et réécrire l’avenir. » Ce n’est pas une coïncidence si Lorna Gold vient d’être nommée directrice générale de FaithInvest, une organisation qui vise à mobiliser toutes les confessions pour qu’elles mettent leurs ressources, en particulier leurs investissements financiers, au service de l’évolution de l’économie vers une plus grande durabilité. L’événement a constitué un témoignage fort pour la société civile et les groupes religieux d’Irlande du Nord, avec la présence de représentants du Forum interconfessionnel, de la communauté baha’ie, de l’Association Athlétique Gaélique, de l’Union des mères et de Trocaire (Caritas en Irlande), ainsi que de plusieurs groupes non religieux tels que Keep Northern Ireland Beautiful. « Il est très inhabituel de trouver un tel conglomérat de groupes unis dans une cause commune », a déclaré Lorna Gold, « mais c’est peut-être justement sur la question du climat que nous sommes tous d’accord ». Quelques témoignages des participants. Georgia Allen et Glen MacAuley, des jeunes engagés dans Fridays for Future NI, font grève devant l’hôtel de ville de Belfast tous les vendredis depuis 2023 et ont estimé qu’il était important d’assister à la réunion. « C’était un appel à l’action, à faire quelque chose de concret ensemble. À la fin, ils ont voulu prendre une photo avec Lorna Gold pour symboliser leur participation à la grève du climat avec elle ! » John Barry, professeur d’économie et de politique écologique à l’Université Queen’s, a déclaré : « En cette période d’urgence climatique et écologique, nous devons tous nous rassembler pour reconnaître que la situation est plus grave et plus ralentie qu’on ne le pense, mais qu’elle n’est pas sans espoir. Les communautés religieuses ont un rôle important à jouer Il était donc bon de voir un tel rassemblement interconfessionnel de personnes désireuses de se retrousser les manches et de commencer à réparer notre monde brisé. ». Edwin Graham, du Forum interconfessionnel, a déclaré : « Joining the dots…. Together – une initiative extraordinaire qui a rassemblé de nombreuses personnes issues d’une multitude d’organisations et de groupes soucieux de l’environnement. La diversité des personnes présentes était impressionnante, depuis les dirigeants de haut niveau des communautés religieuses jusqu’aux petites organisations composées d’activistes dévoués. » Et encore, Nicolas Hanrahan de Trocaire : « C’était formidable de voir tant de gens faire un travail formidable pour prendre soin de notre maison commune. (…) J’ai hâte d’être à la prochaine ! Sœur Nuala de la paroisse St. John’s abonde dans le même sens : « Cette journée a dépassé toutes nos attentes, tout le monde l’a non seulement appréciée, mais l’a trouvée extrêmement utile. » Enfin, Finbarr Keavney, du groupe Newcastle Laudato Sì , a déclaré : « Quelle matinée passionnante et pleine d’espoir. C’est tellement agréable de rencontrer tant de personnes charmantes de différentes confessions, toutes liées par un désir de justice climatique. » Enfin, Lorna Gold nous a rappelé que la clé était de relier les points et de formuler des plans pour travailler en collaboration sur la justice climatique : « Nous pouvons semer les graines d’un nouvel avenir, mais la seule façon de le faire est de le faire ensemble. »
Après trois ans d’existence, l’association Villes pour la Fraternité lance un nouvel appel à candidatures pour le Prix Chiara Lubich pour la Fraternité, qui vise à promouvoir des actions en faveur de la paix et de la Fraternité dans le monde entier. Le prix Chiara Lubich pour la Fraternité, né de l’inspiration de l’Association Villes pour la Fraternité et dédié à la Fondatrice du mouvement des Focolari, en est à sa onzième édition. L’association Villes pour la Fraternité, dont le siège est à Castel Gandolfo (Rome), s’associe à tous les acteurs de la promotion de la paix et de la fraternité pour diffuser dans le monde, aujourd’hui plus que jamais, la coexistence harmonieuse entre les hommes et l’environnement dans tous les coins de la planète. Il se veut une expérience de dialogue, de confrontation et de mise en réseau entre les Municipalités et autres Autorités Locales qui entendent promouvoir, dans le cadre d’un travail politico-administratif plus large et plus complexe, un laboratoire permanent d’expériences positives à diffuser, en mettant l’accent sur la paix, les droits de l’homme, la justice sociale pour mieux se concentrer sur la fraternité en tant que paradigme politique. Le concours s’adresse principalement aux Autorités Locales (Provinces, Régions, etc.) de toute partie du monde et de toute taille. Les candidatures d’Autorités Locales, d’Organisations ou d’individus signalant d’autres Autorités locales sur tous les continents sont également acceptées. Le prix, une sculpture artistique originale représentant la fraternité, sera attribué en évaluant la mise en œuvre d’un projet ou d’une initiative qui, tout au long de son cycle de vie, représente la déclinaison d’un ou de plusieurs aspects du principe de fraternité appliqué aux politiques publiques, réalisé en synergie entre les Administrations, les Communautés locales et la société civile organisée. Les œuvres en question doivent donc mettre en évidence les activités capables de stimuler les citoyens à s’engager pour le bien commun, à participer à la vie de la communauté civile et à favoriser le développement d’une culture de citoyenneté active et inclusive. Les participants peuvent soumettre leurs projets au plus tard le 29 février 2024 : œuvres écrites, hypertextes et/ou multimédias ou audiovisuelles. Outre le lauréat, le jury pourra décerner un ou plusieurs prix spéciaux et/ou mentions d’honneur à d’autres projets qui se seront particulièrement distingués comme expériences de fraternité universelle au sein de la communauté locale. Pour savoir comment procéder et obtenir de plus amples informations, vous pouvez télécharger l’appel à candidatures en cliquant sur le lien suivant ou consulter la page web Associazione Città per la Fraternità (cittaperlafraternita.org).
Le jeudi 8 février 2024, un séminaire en ligne offrira des perspectives et des réflexions sur le Concile de Nicée et son héritage toujours vivant pour les chrétiens d’aujourd’hui. L’année 2025 marque les 1700 ans du premier concile œcuménique de Nicée (325 après J.-C.) : un exemple unique de prise de décisions communes en des temps difficiles et à partir de cultures différentes. Les fondements de la foi chrétienne ont alors été posés : un héritage précieux, dont la vie et la foi des Églises ont témoigné au cours des siècles et qui a nourri le chemin de la civilisation humaine. C’est également à Nicée qu’a été décidée la manière de calculer la date de la Pâque chrétienne : le dimanche suivant la première pleine lune après le début du printemps. Plus tard, l’utilisation de différents calendriers a différencié le jour de Pâques entre l’Orient et l’Occident, de sorte que cette date ne coïncide qu’occasionnellement (par exemple, en cette année 2024, il y a une différence de 15 jours). En 2025, toutes les Églises célébreront Pâques le même jour Mais aujourd’hui, cet anniversaire revêt une signification plus large. Nous vivons en effet une époque de conflits et d’angoisse. Une époque qui a besoin d’un nouvel espoir. Une époque qui a besoin de redécouvrir la prophétie d’une culture de la résurrection. Un séminaire en ligne est prévu pour le jeudi 8 février 2024, intitulé : « Depuis Nicée, marcher ensemble vers l’unité. Le début d’un nouveau départ » Cet événement entend souligner comment le Concile de Nicée a été pour l’Église le début d’un puissant témoignage commun avec l’élan d’une nouvelle Pentecôte qui éclaire toute la réalité et donne la force de lutter pour la fraternité universelle. D’où un appel pressant à toutes les Églises, en Orient et en Occident, pour qu’elles fassent un nouvel effort afin de convenir d’une date commune pour Pâques, une façon de débuter ensemble un témoignage commun devant le monde. Témoigner en fait de l’unité et de la reconnaissance mutuelle des traditions riches et distinctes de l’unique foi serait une contribution décisive à la recherche ardue et dramatique de la paix et à la réconciliation difficile entre une coexistence mondiale heureuse de l’humanité et le droit à l’identité propre de chaque peuple. Ce séminaire en ligne, préparé par des spécialistes de différentes Églises, vise à diffuser, dans un langage accessible à tous, l’énorme héritage du premier Conseil œcuménique de l’Église : un héritage qui, assumé et vécu, a le pouvoir de nous interpeller dans les temps de souffrance que nous vivons. Les discours d’ouverture seront prononcés par S.S. le Patriarche œcuménique Bartholomée, S.E. le cardinal Kurt Koch, Président du Conseil œcuménique des Églises pour l’Unité des chrétiens, le Dr Jerry Pillay, Secrétaire Général du Conseil œcuménique des Églises, et le Dr Thomas Schirrmacher, Secrétaire Général de l’Alliance Évangélique Mondiale. Des représentants de diverses Églises y participeront également. Il se déroulera de 13h30 à 16h30. Une traduction simultanée sera disponible en allemand, anglais, arabe, espagnol, français et italien. Pour recevoir le lien, inscrivez-vous en cliquant ici questo formularioTélécharger le programme complet
Le 26 janvier, le Préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, le Cardinal Michael Czerny, s’est rendu à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, pour recevoir le Prix Klaus Hemmerle 2024. Le vendredi 26 janvier 2024, dans la cathédrale d’Aix-la-Chapelle (Allemagne), s’est tenue la onzième édition du prix Klaus Hemmerle, que le mouvement des Focolari décerne tous les deux ans depuis 2004 à des personnes qui, comme l’ancien évêque d’Aix-la-Chapelle, ont œuvré à la construction de ponts, dans l’Église et dans la société. Cette année, 30 ans après la mort de Klaus Hemmerle (1929-1994), c’est S.E. le cardinal Michael Czerny, Préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral qui a reçu ce prix. Le prix a été décerné par le professeur Johannes Wallacher, Recteur de l’Université de philosophie de Munich, qui, dans son discours a souligné les services rendus par Czerny au développement théologique et son engagement en faveur de la mise en œuvre sociopolitique de la Doctrine sociale de l’Église dans le cadre de ses différentes missions et tout au long de sa vie. Il a également évoqué la « sa vision de Czerny à propos de la fraternité mondiale comme signe des temps et clé centrale pour trouver des réponses aux besoins d’aujourd’hui », une vision que Czerny a fait sienne et qui est, en outre, un modèle stimulant. Dans sa décision, le jury présent a souligné l’engagement inlassable du Cardinal Czerny en faveur de la dignité humaine et des droits de l’homme, son invitation à « accepter les différences et à apprendre des autres cultures » afin de construire « un monde plus juste », un dévouement pour lequel le nonce apostolique en Allemagne, Son Excellence Mgr Nikola Eterović, a également manifesté sa gratitude. « La fraternité entre tous les hommes est le fil conducteur du pape François », a déclaré l’évêque d’Aix-la-Chapelle, Helmut Dieser, décrivant le cardinal Czerny comme « un promoteur et un pionnier de cet engagement ». La Présidente des Focolari, Margaret Karram, a également félicité le cardinal Czerny dans un message qui a été lu au cours de la cérémonie, soulignant son engagement significatif dans la construction d’une culture de l’unité et du dialogue, le reconnaissant comme un allié dans l’effort de médiation des conflits et de promotion de la solidarité entre tous. Dans son discours, le cardinal Czerny s’est attardé sur le magistère social du pape François pour une transformation socio-écologique, s’est référé à plusieurs textes de son Enseignement, qu’il considère aujourd’hui à l’avant-garde, et s’est déclaré d’accord avec le pape qui, dans son encyclique “Tous frères”, a appelé à remplacer la culture de l’aliénation par une culture de la rencontre. « Nous devons passer du profit à la prospérité, de la croissance économique à la durabilité et de l’utilitarisme à la dignité humaine », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de « repenser le concept de progrès et de restaurer le sens de la communauté », une voie qui mène du je au nous. En conclusion, il a remercié les personnes présentes pour leur « rôle décisif dans l’élaboration de nouvelles logiques susceptibles de protéger notre environnement fragile et de responsabiliser nos communautés fragmentées ». Recevoir ce prix est pour lui un encouragement à « continuer à orienter toutes les forces du bien qui sont en action dans le sens d’un développement holistique, au service et au bénéfice de toute la famille humaine. »
Dieu nous a créés pour participer à sa vie, pour l’aimer et pour ressentir son amour. En particulier, en nous plaçant aux côtés de nos frères, il nous invite à sortir de nous-mêmes, à reconnaître les besoins de notre prochain et à s’inspirer de ce même Amour pour soutenir et encourager tout le monde. Du Bénin Pendant les huit mois que nous avons passés au Bénin, avec l’aide d’amis européens, nous avons pu subvenir aux besoins les plus urgents de nos voisins : nous avons fourni de la nourriture, payé l’inscription scolaire de quelques enfants, y compris les fournitures scolaires, procuré des médicaments… Nous avons travaillé pour améliorer le sort de ceux qui étaient sans travail et vivaient dans des situations limites, convaincus que seul l’amour peut apporter toute valorisation humaine. Un week-end de novembre dernier, nous avons rencontré la communauté, une centaine de personnes venues également de plus loin, avec des sacrifices. Il s’agit d’occasions importantes, où l’esquisse d’une nouvelle société peut être réalisée entre tous. Un peu avant, il y a eu ceux qui ont fait des copies de la Parole de Vie pour les distribuer aux autres avec les invitations, ceux qui se sont mis à la disposition pour les repas communs. La plupart des familles sont arrivées avec un grand désir d’approfondir la vie de l’Évangile, une vie dont le Maître est Jésus présent parmi nous. (Un couple de Paris-Bénin) Dans le train Debout dans le train bondé, je réalise soudain qu’un vieil homme devant moi se sent mal, soutenu par une personne qui doit être sa femme. Je m’approche pour prendre son pouls : il est arythmique. Je demande aux voyageurs qui l’entourent de s’écarter pour lui donner de l’air, je déboutonne le col de sa chemise et je le fais s’allonger. Il y a de l’agitation parmi les passagers, qui s’intéressent à l’état de santé du vieil homme. Le conducteur du train arrive à son tour, je l’invite à appeler une ambulance, et me présentant comme médecin, je calme le monsieur et sa femme : “Ce n’était qu’un malaise, un évanouissement”. Au premier arrêt, alors que l’ambulance est déjà à l’extérieur de la gare, le monsieur a repris des couleurs. Je rassure l’infirmière et le médecin arrivés entre-temps et les accompagne, avec le vieil homme allongé sur le brancard, jusqu’à l’ambulance, au milieu des remerciements unanimes des voyageurs et du chef de train. Après avoir repris le voyage, j’ai été ravi de voir combien ma simple intervention avait suscité de participation humaine chez tant d’inconnus, qui étaient devenus – même brièvement – les “prochains” de cet homme. (C.F. – Italie) La conférence
Je traversais une mauvaise période au travail et dans ma famille. Je me sentais démotivé et sans force. Pour faire plaisir à ma femme, je l’ai accompagnée à une conférence qui ne m’intéressait à priori pas du tout. Mais en écoutant l’orateur qui parlait d’un théologien russe, j’ai été frappé par son affirmation selon laquelle tout ce qui est mû par l’amour pour quelqu’un est créatif. J’ai alors réfléchi à ma propre vie, à mon travail à la banque devenu répétitif, à mes relations avec des collègues malades de carriérisme et de suspicion. Qu’est-ce que cela signifiait pour moi d’être créatif dans un tel environnement ? Le lendemain, dans ma façon de traiter les clients, j’ai essayé d’ajouter un mot de plus, d’être un peu plus courtoi, de donner un sourire de plus ; et quant à mes collègues, de m’intéresser à eux, de leur demander des nouvelles de leurs enfants, d’un parent que je savais malade… et là où tout paraissait gris, le soleil est revenu peu à peu. Naturellement, j’ai aussi voulu en savoir plus sur ce théologien, Solov’ëv, qui, comme un grand frère, m’avait “réveillé”, m’aidant à aller vers les autres avec la créativité de l’amour. (Z.W. – Pologne)
Maria Grazia Berretta(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année X- no.1 janvier-février 2024)
Le 18 janvier 2024, quelques jeunes de différents pays, du Centre international des Focolari, accompagnés de leurs responsables, se sont rendus au Bureau des Jeunes du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, afin de présenter le prochain Genfest. Le 18 janvier, une rencontre très enrichissante a eu lieu avec des jeunes de diverses nationalités du Centre international des Focolari au Bureau des Jeunes du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. Ils ont été accueillis par le père João Chagas, responsable du Bureau, Gleison De Paula Souza, secrétaire du Dicastère, et toute l’équipe. L’objectif de cette rencontre était de présenter le prochain Genfest, un événement mondial promu par les jeunes du mouvement des Focolari, qui se tiendra en juillet 2024 au Brésil et qui impliquera également, dans un premier temps, d’autres pays d’Amérique latine. « Au cours de cette rencontre, nous avons eu l’occasion de partager nos expériences personnelles les plus importantes en vue du Genfest 2024, raconte Mariane (Brésil). De plus, poursuit-elle, j’ai perçu que nous nous trouvions dans un environnement accueillant qui reflétait la diversité et l’interculturalité qui nous caractérisent également au Centre international des Focolari ». « C’était la première fois que j’assistais à une réunion au Vatican », explique Sole, qui représente les jeunes d’Asie. « Avant, je pensais que l’Église était sérieuse et qu’elle faisait autorité. Au contraire, j’ai été frappée par ce désir d’écouter la voix des jeunes ». Après les présentations et les premiers moments d’échange, les jeunes ont pu discuter de divers sujets avec les personnes présentes. « Les membres du Bureau, ainsi que le Père Chagas, nous ont parlé du travail qu’ils avaient fait pour les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) de 2023 à Lisbonne (Portugal), raconte Maria José (Venezuela), et nous ont invités à leur raconter l’expérience vécue par ceux d’entre nous qui ont pu y participer. Enfin, nous avons parlé de notre travail pour le Genfest dans ses différentes phases. Ce qui m’a le plus frappé, c’était le climat familial. Ils ont exprimé leur grande confiance dans le projet que nous sommes en train de réaliser. Nous sommes conscients qu’il y a des défis à relever, mais c’est aussi une richesse qui nous invite à aller de l’avant ». « Juntos para cuidar » (Ensemble pour prendre soin) est le thème choisi pour le prochain Genfest, et c’est précisément le concept d’’ensemble’, de ‘synodalité’, qui est devenu le point de réflexion majeur au cours de cette réunion. « Au cours de ce dialogue, raconte David (Venezuela), le secrétaire Gleison De Paula Souza a mentionné l’Évangile de Marc (cf. Mc 10, 46-52), qui parle de l’aveugle Bartimée. Il a utilisé ce passage biblique pour parler de la synodalité, du fait d’aller vers ceux qui sont rejetés pour les accueillir et les faire se sentir aimés. J’ai eu l’impression que Dieu me disait : ‘Voilà le chemin que nous devons suivre’. De plus, je pense que, chaque jour, nous pouvons rencontrer des personnes inspirées par l’Esprit Saint et, en tant qu’Église, nous devons être ouverts à écouter tout ce qui vient de l’extérieur. Pour moi, c’est cela la synodalité ». Pour Masha (Russie), qui appartient à l’Église orthodoxe russe, la synodalité, c’est marcher ensemble dans la diversité, sans crainte : « C’est aller à la rencontre de l’autre, trouver un langage commun, celui qui vient directement du cœur de chacun ; c’est aller à la rencontre d’un frère ou d’une sœur d’une autre confession, d’un non-croyant, mais sans effort. Seulement avec le désir de témoigner et d’aller. Il n’y aura pas d’avenir si nous ne faisons pas ce chemin ensemble ». A la fin de ce moment, le Père João Chagas, responsable du Bureau, a exprimé sa joie pour ce moment d’échange si participatif et vivant, un moment qui l’a enrichi personnellement. Nous partageons dans la vidéo suivante quelques impressions sur le sujet et ses meilleurs vœux pour le prochain Genfest.
Maria Grazia Berretta
Voir la vidéo (activer les sous-titres en français) https://youtu.be/ul4JF7f8Zg8
Récit d’une rencontre entre chrétiens de diverses Églises à Mexico, à laquelle la communauté locale des Focolari a participé. « Le silence est essentiel sur le chemin de l’unité des chrétiens. En effet, il est fondamental pour la prière qui est le point de départ de l’œcuménisme et sans laquelle il est stérile », a déclaré le pape François le 30 septembre 2023, sur la place Saint-Pierre, entouré de ses frères et sœurs chrétiens de diverses confessions, venus pour la veillée œcuménique qui a précédé le Synode. C’est aussi l’esprit qui anime la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens du 18 au 25 janvier 2024, célébrée dans le monde entier, en invoquant l’unité entre toutes les Églises et Communautés ecclésiales. Mais l’unité n’est pas seulement à rechercher cette semaine : c’est un engagement à vivre tout au long de l’année. Les amis de la communauté des Focolari de Mexico le savent bien, eux qui ont organisé, il y a quelques mois, une journée de dialogue entre chrétiens de diverses Églises, en lien avec la Journée mondiale de prière pour la Sauvegarde de la Création, en collaboration avec la Commission d’écologie Intégrale de l’Archidiocèse de Mexico. Après un premier moment de prière dans la belle chapelle du Petit Séminaire de l’Archidiocèse, les participants ont effectué une marche écologique guidée par des femmes issues de différentes communautés indigènes. Ces communautés ont en effet une relation profonde avec la Création, qu’elles manifestent par des symboles, des chants et des prières dans leurs langues. Il est notamment apparu que l’eau est un élément essentiel à la vie de tous les êtres vivants sans distinction. Et le symbole de l’eau qui coule – une image écologique, vivifiante et synodale – a été repris lorsque, assoiffés après la marche, les responsables des Églises présentes – des évêques anglicans du Mexique et des prêtres de l’Église orthodoxe d’Amérique – ont pris des cruches en terre cuite pour servir des boissons à chacun des participants, également dans de petites tasses en terre cuite. L’agape fraternelle finale a été un moment d’échange et de rapprochement, de partage de rêves et de projets futurs possibles. Parmi les participants, il y avait le Primat anglican du Mexique, l’Évêque catholique de Mexico, une diaconesse anglicane, des membres de l’Église orthodoxe d’Antioche, des prêtres catholiques des bureaux diocésains de l’Œcuménisme, de la Pastorale des Jeunes et de la Protection de la Création, un groupe de la Communauté de Sant’Egidio, des membres de la Commission pour le Développement Intégral de la Conférence des Évêques catholiques du Mexique, de l’Institut mexicain de Doctrine Sociale et de la Pastorale des Peuples Indigènes. Ce fut un moment de grande unité où chacun a pu constater qu’il vaut la peine de ne pas ménager ses efforts pour contribuer à générer un dialogue de vie au Mexique et partout ailleurs.
Le 24 janvier 1944, Chiara Lubich découvrait ce qui allait devenir un point clé de la spiritualité de l’unité : Jésus qui fait l’expérience de l’abandon du Père sur la croix, la plus haute expression de l’amour.A 80 ans de ce jour, nous vous livrons quelques réflexions de Chiara sur la signification de “Jésus abandonné”. https://youtu.be/MX0OsERlbr0
Le mouvement des Focolari vient de publier son deuxième bilan de mission, intitulé « Bilan de communion ». Le thème : le dialogue. Pour en savoir plus, nous avons interrogé les Conseillers pour l’Économie et le Travail du Centre international du Mouvement, Ruperto Battiston et Geneviève Sanze.Il y a un an, en janvier 2023, à Rome (Italie), au « point de rencontre des Focolari », a été présenté le premier « Bilan de communion » du Mouvement des Focolari, un aperçu des activités et des initiatives promues par le Mouvement dans le monde au cours de la période biennale 2020 -2021.
Cette année, le Mouvement présente un nouveau bilan de communion pour l’année 2022, centré sur le thème du dialogue, que nous publions sur ce site. Le document est né comme une véritable narration, non seulement du partage spontané des biens, mais aussi des expériences et des besoins inspirés par l’amour évangélique qui devient un chemin de vie. Ruperto Battiston et Geneviève Sanze, Conseillers pour l’aspect Économie et Travail du Centre international des Focolari, nous en parlent.
Ruperto, quels sont les objectifs que ce texte se propose d’atteindre ? Y a-t-il une continuité entre le budget précédent et celui-ci ?
Ces bilans de mission sont nés de la nécessité d’impliquer davantage tout le monde et de faire connaître ce qui se réalise concrètement à travers la communion des biens entre tous les membres des Focolari et à travers les contributions que des personnes ou des institutions veulent bien partager avec nous. Il s’adresse en premier lieu à tous les membres des Focolari, avec gratitude pour les fruits que continuent à produire la vie et le travail en commun de tant de personnes dans le monde entier, et avec gratitude envers Dieu pour ce qu’il fait et continue à faire. Il s’adresse aussi à tous ceux qui sont heureux de nous connaître et de collaborer activement à un monde plus fraternel et plus pacifique. Nous avons donc choisi le nom typique et peut-être un peu inhabituel de « Bilan de communion » parce que c’est celui qui nous a semblé le mieux exprimer notre expérience de marche ensemble vers un monde uni. Il s’agit du deuxième « Bilan de communion », qui porte sur les activités soutenues par la communion des biens, partagée au niveau international, et sur les données comptables de 2022 du Centre international des Focolari, c’est-à-dire de la partie de la communion des biens qui est arrivée au Centre du Mouvement à Rocca di Papa (Italie). Ce Bilan fait suite à celui de 2021, qui mettait en lumière les nombreuses activités que les communautés du mouvement des Focolari mènent dans le monde, dans tous les domaines et sous tous les aspects. Pour 2022, nous nous sommes concentrés sur un document plus thématique dans la perspective spécifique du dialogue, en offrant un aperçu de ce que nous essayons d’apporter à la société, sur le chemin de la fraternité, vers cette unité dans laquelle la diversité peut être enrichie, en créant des collaborations dans l’harmonie. Ce Bilan se présente donc comme un outil de communion ouvert et participatif, auquel chacun peut ajouter une page, une histoire, une suggestion, « En dialogue » avec l’humanité et notre planète.
Geneviève, comment le thème du dialogue, cœur de ce texte, s’inscrit-il dans cet outil d’information ?
Il nous semble intéressant de reprendre ce que vous trouvez dans l’introduction : « Être en dialogue est la caractéristique de toute personne et de tout projet qui se reconnaît dans le mouvement des Focolari et s’inspire de sa spiritualité de communion. Il ne s’agit donc pas seulement d’un faire, mais d’un vivre soutenu et étayé par l’écoute, l’accueil, la compassion, la charité, la miséricorde, comme le résume le principe cardinal de toute culture et de toute religion : la règle d’or ‘fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent’ ». Le Bilan de Communion veut raconter comment nous avons contribué, avec beaucoup de personnes dans le monde, à guérir les blessures des divisions et des polarisations et à avancer sur le chemin de la fraternité évangélique, et nous exprimons ce dialogue dans cinq grandes directives : dans l’Église catholique, entre les Églises chrétiennes, dans le domaine du dialogue interreligieux, avec les personnes sans référence religieuse, dans les différentes sphères culturelles. Ces directives sont pour nous des voies maîtresses vers la fraternité. Chiara Lubich a défini les dialogues comme « les autoroutes d’un monde uni ». Il n’a pas été facile de rassembler et de choisir parmi les nombreuses initiatives, petites et grandes, mais toutes, cependant, sont importantes parce qu’elles sont des graines pour l’avenir et porteuses d’un changement concret dans les relations entre les personnes et améliorent l’atmosphère du monde. Nous avons nous-mêmes été surpris par le nombre d’initiatives et l’épanouissement capillaire de cette vie, qui ne fait peut-être pas de bruit, mais qui soutient le monde et construit de nouvelles relations entre les personnes. Être « en dialogue » avec l’autre valorise la diversité, met en lumière les caractéristiques de chacun, appelle à une écoute mutuelle profonde, construit la paix. Le dialogue est plus que jamais d’actualité. Pour lire le Bilan de Communion, cliquez ici.
Une audience avec François le mercredi 10 janvier et ensuite trois jours de réflexion à la Conférence sur l’Ecologie intégrale à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano. Deux étapes fondamentales sur le chemin du dialogue entre catholiques et marxistes sur les grandes questions, à commencer par la paix.
Foto Giulio Meazzini
Même s’il ne s’agissait que d’allusions, elles sont si significatives que le parcours de Dialop peut être considéré comme une sorte d’observateur spécial apprécié de la part de l’Église catholique. L’initiative – créée en 2014 pour favoriser le dialogue entre chrétiens et marxistes – a connu une étape importante lors de son audience privée avec le pape François, mercredi 10 janvier. Il devait s’agir d’une salutation de dix minutes. Cela aurait déjà été une belle réussite. Mais Bergoglio est resté 40 minutes avec la délégation (huit catholiques et sept marxistes). “Dans un monde divisé par les guerres et les polarisations, a commencé le pape, “ne vous encourez pas, n’abandonnez pas, ne cessez pas de rêver d’un monde meilleur”, car “ce sont précisément les grands rêves de liberté et d’égalité qui ont produit des percées et des progrès”. Il a recommandé “trois attitudes”. Tout d’abord, “Ayons le courage de briser les schémas mentaux pour nous ouvrir, dans le dialogue, à de nouvelles voies. Cultivons la confrontation et l’écoute à cœur ouvert, sans exclure personne sur le plan politique, social et religieux”. Ensuite, “L’attention aux faibles. Une civilisation se mesure à la manière dont sont traités les plus vulnérables. Une politique véritablement au service de l’homme ne peut se laisser dicter par la finance et les mécanismes du marché”. Enfin, “La légalité. Ce que nous avons dit jusqu’à présent implique un engagement à lutter contre le fléau de la corruption, de l’abus de pouvoir et de l’illégalité”. Et dans la salutation finale : “Je vous souhaite sagesse et courage”.
Foto Paolo Lòriga (2)
Un autre indice particulier était la présence du Card. José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la culture et l’éducation, à l’ouverture de la conférence sur l’Ecologie intégrale, qui s’est tenue à l’Institut universitaire Sophia du 11 au 13 janvier. L’événement a été une nouvelle étape du projet DialogUE, financé par l’Union européenne, et avait pour thème “Pour une transformation sociale et écologique”. Le discours du cardinal Tolentino a été axé sur “L’écologie intégrale chez le pape François”. Les trois jours de conférence à l’Institut Sophia, avec plus de 40 interventions d’universitaires et de chercheurs de différentes disciplines, ont rassemblé des aspects économiques et politiques, philosophiques et théologiques, scientifiques et humanistes de différentes visions culturelles dans un exercice de dialogue exemplaire. La relecture du document “Laudato si’ “ du Pape François a permis de mettre en évidence, comme cela est apparu dans la réflexion, “les trop faibles contre-mesures à la crise climatique entreprises jusqu’à présent et l’échec évident d’importants efforts économico-politiques pour éviter l’effondrement climatique global”. “Il est urgent d’agir rapidement”, a-t-on répété, mais il est indispensable de “repartir de la conscience d’un handicap pour la vision de l’homme avant même le handicap écologique”. Un autre indice de l’importance accordée à l’expérience Dialop est la présence pendant les trois jours du secrétaire général de la Commission des Conférences épiscopales de l’Union européenne, le prêtre espagnol Manuel Barrios Prieto, qui est intervenu dans la phase finale des travaux. L’engagement de Dialop à formuler une éthique sociale transversale, fruit du dialogue entre la pensée sociale de l’Église catholique et la Critique sociale marxiste, a donc fait l’objet d’une grande attention. Une éthique éclairée par la vision de l’Ecologie intégrale proposée par le Pape Bergoglio. Il y a dix ans, les deux initiateurs de Dialop, Walter Baier, politicien marxiste et actuel président de la Gauche européenne, et Franz Kronreif, architecte et membre du mouvement des Focolari, tous deux autrichiens, n’auraient pas pu imaginer les résultats de cette étape de 2024. “La rencontre avec le pape François ouvre un nouveau chapitre entre la Gauche européenne et l’Église catholique. Et ce qui a mûri à Sophia marque une évolution dans le dialogue, car cela a montré la richesse des connaissances que nous sommes capables de mobiliser”. Pour Kronreif, une perspective particulière s’est également ouverte : “Sur la base du chemin que nous avons pu parcourir et de l’expérience que nous avons acquise, nous pouvons nous élargir à d’autres dialogues ou intégrer d’autres sujets dans notre dialogue pour sauvegarder la personne, la nature, la justice et la paix”.
Il y a plus de 10 ans, Walter Baier et Franz Kronreif ont entamé un voyage entre marxistes et catholiques à Vienne avec la perspective – audacieuse à l’époque et audacieuse aujourd’hui – d’élaborer une éthique sociale commune sur la base d’un projet de dialogue interpartis, appelé Dialop, lancé en 2014. Baier, homme politique, est actuellement président de la Gauche européenne, Kronreif est architecte et membre du mouvement des Focolari.Quels ont été les résultats de la conférence de ces derniers jours dans le cadre du projet Dialop ?Baier : “Il m’est difficile de donner une réponse car nous devons encore évaluer les choses entre nous. J’ai lu plusieurs fois le discours du Pape François et j’ai découvert de nouveaux aspects. Cela signifie que nous devons laisser ce discours s’imprégner et y réfléchir attentivement. Toutefois, il est certain que la rencontre avec le pape ouvre un nouveau chapitre entre la Gauche en Europe et l’Église catholique. Le Pape a parlé de choses qui nous touchent également, à savoir l’option préférentielle pour les pauvres, la défense de notre Mère Terre, les droits des migrants, le droit à la vie”. Kronreif : “Ce qui m’a le plus impressionné, c’est que le Pape tenait vraiment à cette rencontre avec une représentation de Dialop. Dès le début, nous avons vu qu’il se sentait très à l’aise avec notre groupe, moitié catholique, moitié marxiste. Il a parlé très librement et a également établi des relations en accueillant les questions. Il nous a exhortés à poursuivre le dialogue, car le dialogue est fondamental aujourd’hui. Il a également insisté sur la lutte contre la corruption. Et puis il nous a invités à rêver d’un avenir meilleur, parce que c’est avec des rêves que l’on peut réussir à briser les schémas”. Baier : “Ce qui s’est passé à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano est également très important. Je pense qu’il s’agit d’une nouvelle étape dans le dialogue. Cela démontre combien les savoirs que nous réussissons à mobiliser sont riches. La condition préalable est que nous ayons réussi à créer un espace dans lequel tous les participants ont pu s’exprimer. Du côté marxiste, toutes les contributions étaient peu orthodoxes. Si nous avions dit ces choses il y a des décennies dans nos partis socialistes ou communistes, nous aurions été évincés”. Par exemple ?Baier : “La manière dont nous avons agi en tant que marxistes avec les dirigeants de l’Église catholique est sans précédent. Ensuite, nous avons commencé à faire l’autocritique de nos contradictions. Cela n’est possible que dans ce type de dialogue que nous avons créé à Sophia. Et j’insiste sur le fait que dans cette expérience de dialogue, l’autre partie est capable d’activer la meilleure partie de nous-mêmes”.Quelles perspectives s’ouvrent avec cette étape du début de l’année 2024 ?Baier : “Pour moi, en tant qu’homme politique, il est important que nous réussissions à mobiliser la société et l’opinion publique sur les thèmes de la justice, de l’écologie intégrale et surtout de la paix. Mais il ne faut pas se faire d’illusions. Il ne s’agit pas tant de discours que de confrontation avec des puissances fortes. Cela nécessite des décisions démocratiques et nous avons besoin de majorités sur ces questions. Je pense que nous devons développer notre dialogue dans ce sens”. Kronreif : “La perspective qui s’est dégagée, c’est que nous avons constaté que dans notre dialogue, nous parvenons à créer une expérience de vraie rencontre qui peut être étendue à d’autres dialogues ou intégrer d’autres sujets dans notre dialogue. Nous avons désormais une méthode et une expérience tellement enracinées et vécues que nous sommes plus ouverts à l’intégration d’autres éléments. Et cela peut être une méthode démocratique utile pour traiter et aborder certaines questions dans les parlements, la société et l’opinion publique, où l’on observe aujourd’hui un clivage très fort et une radicalisation vers des positions extrêmes”.
Du 18 au 25 janvier 2024, toutes les Églises de l’hémisphère nord célébreront la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Dans l’hémisphère sud, elle aura lieu le jour de la Pentecôte. Cette année, la devise choisie est tirée de l’Évangile de Luc : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même. » (Luc 10,27). Localement, dans chaque pays, ville, diocèse, communauté ecclésiale, des moments de prière, des conférences, des tables rondes, des rencontres œcuméniques ont été organisés. À Rome, le pape François conclura la semaine, le jeudi 25 janvier, avec les représentants des différentes Églises chrétiennes par la récitation des vêpres dans la basilique Saint-Paul-hors-les-murs. À cette occasion, nous vous proposons un court documentaire vidéo sur la rencontre des personnes du mouvement des Focolari appartenant à diverses Églises, qui s’est tenue les 13 et 14 octobre 2023. Y ont participé 150 personnes appartenant au Mouvement et provenant de 15 Églises chrétiennes : les Églises orthodoxe et orthodoxe orientale, l’Église anglicane, les Églises luthérienne et réformée, l’Église pentecôtiste et l’Église catholique. Il s’agissait d’une rencontre de personnes qui vivent la spiritualité de l’unité depuis des années et qui ont répondu à l’appel de Dieu dans les différentes vocations du Mouvement. Ce fut un moment de profonde communion dans un échange de témoignages de vie dans sa propre Église et dans le Mouvement, chacun avec des formes et des expressions différentes, mettant en jeu des talents, des cultures, des connaissances, dans l’horizon d’un engagement constant en faveur de l’unité à tous les niveaux. Une rencontre marquée par la grande joie de se retrouver avec des liens forts d’unité, comme dans une famille où les différences sont valorisées comme une richesse qui peut être connue et partagée pour devenir un don pour tous. https://youtu.be/uNj4T3k8aNc
Du 26 au 30 décembre 2023, au Centre Maripapoli de Castelgandolfo (Rome) s’est tenu le congrès « Donner des racines de joie. L’appel à être disciples-missionnaires et la spiritualité de communion. » Un moment de rencontre entre séminaristes, diacres et jeunes prêtres, centré sur la méditation, la réflexion et le partage, avec la participation internationale de quelques groupes connectés par internet depuis le Congo, l’Argentine et la Roumanie. Antonio Carozza, séminariste de Sulmona (Italie) nous en parle.Comment devenir des racines de la joie ? C’est la question que le pape François nous a posée à la veille des JMJ au Portugal, et qui nous a également interpellés lors de la rencontre des séminaristes, diacres et jeunes prêtres qui s’est tenue à Castelgandolfo (Rome) du 26 au 30 décembre 2023, avec l’intention d’approfondir la contribution de la spiritualité de communion du mouvement des Focolari à la synodalité et à la nature missionnaire de l’Église. Pour la troisième année consécutive, je vis ce rendez-vous du temps de Noël et, pour la troisième fois, je me laisse surprendre par la beauté de cette rencontre ; venus d’endroits éloignés, nous nous sommes rencontrés, connus et reconnus. C’est toujours une expérience passionnante de reconfirmer la beauté de notre spiritualité centrée sur l’unité et la fraternité entre tous, pour qu’elle ne soit pas seulement un slogan mais une expérience vécue et incarnée. Nous avons vécu avec une émotion particulière la rencontre avec Margaret Karram, présidente du mouvement des Focolari, qui a voulu écouter nos réactions sur le thème qu’elle a proposé cette année : « Appelés et envoyés » ; nous nous sommes sentis accueillis et écoutés dans nos différentes expériences. Margaret a aussi fait part de son émotion face à la flambée de violence en Terre Sainte. Son invitation à témoigner de l’amour de Dieu en étant proches par des mots vrais qui jaillissent d’une vie intérieure profonde et authentique était forte, car seuls ceux qui ont fait l’expérience de l’amour peuvent aimer, seuls ceux qui ont fait l’expérience de l’échec et du pardon peuvent devenir des témoins crédibles. Lemême amour et la même passion se sont dégagés des paroles de Jesús Morán, coprésident du mouvement des Focolari. Nous avons compris que nous ne pouvons pas être pères si nous n’apprenons pas d’abord à être fils ; Noël nous le rappelle, toute notre vie est appelée à être Noël. En effet, Jésus nous a rappelé que dans le travail pastoral, auquel nous sommes tous appelés de diverses manières, il est nécessaire de donner naissance à Jésus, et pour ce faire, nous devons d’abord devenir semblables à Marie. La pastorale ne peut être que mariale. Un autre moment fort a été l’intervention de S.E. Mgr Brendan Leahy, évêque de Limerick en Irlande, qui nous a fait part de son expérience de participation au Synode, nous faisant comprendre que Synode signifie avant tout conversion. En effet, le Synode nous invite à poursuivre un processus de conversion fait d’écoute mutuelle et d’une écoute renouvelée de l’Évangile et du Magistère de l’Église. Un moment de grâce particulier a été la participation à l’audience générale du pape François, qui nous a exhortés à nous faire les gardiens de nos cœurs. Nous avons entendu résonner les mots de Chiara Lubich : « Si le cœur est fixé sur Dieu seul, tout le reste tombe. » C’est avec de nombreuses prises de conscience et le cœur plein de joie que nous sommes retournés dans nos paroisses et nos séminaires où, en tant que disciples-missionnaires, nous sommes appelés à devenir chaque jour des racines de joie pour les autres, dans l’esprit que Chiara elle-même nous a laissé : « susciter l’unité autour de nous, dans l’environnement où nous nous trouvons », être un, être tous Jésus, parce que son amour nous fait pénétrer profondément dans le cœur des autres.
Le père Adolfo Raggio, 95 ans, est un prêtre « citoyen du monde ». La rencontre avec la spiritualité de l’unité, avec « l’Idéal », comme il aime à le dire, a changé sa vie. Depuis la paroisse d’un petit village de Ligurie, dans le nord de l’Italie, les routes de Dieu l’ont conduit dans différentes nations, engendrant dans chacune d’elles des personnes et des communautés qui vivent l’esprit des Focolari. Dans cette vidéo, il nous raconte son parcours, qui le voit encore aujourd’hui actif au service de ses frères et sœurs.Voir la vidéo (activer les sous-titres en français) https://www.youtube.com/watch?v=9N66bxl2KoU
Interview: Carlos ManaVoix : Giuseppe VetriPrises de vue et montage : Javier García
La préfecture de Nanterre (France) a publié un appel à témoins Mardi 2 janvier 2024, la Préfecture de police de Nanterre (France) a lancé un appel à témoins suite aux accusations d’agressions sexuelles au sein du Mouvement des Focolari en France, portées contre l’ex-focolarino Jean-Michel Merlin. On lit dans le document que la Préfecture est à la recherche de « toute personne susceptible d’apporter des éléments intéressant l’enquête, ou souhaitant signaler des faits dont elle aurait été victime ». Jean-Michel Merlin – selon l’appel – a été accusé d’agressions sexuelles sur mineurs et majeurs, commises au fil des années au sein du Mouvement des Focolari. Nombre de victimes se manifestaient et rapportaient les actes commis à leur encontre. Le Mouvement des Focolari exprime sa complète disponibilité pour faciliter le travail des autorités judiciaires et pour relayer l’appel à témoins. Il offre son soutien aux victimes et son engagement à continuer à mettre en œuvre des mesures de protection des mineurs et des personnes, afin que le Mouvement puisse être toujours plus un lieu sûr pour tous. Quiconque dispose d’informations d’intérêt pour l’enquête ou souhaite dénoncer des faits dont il/elle a été victime, en France ou ailleurs, est invité à se mettre en contact avec les autorités judiciaires françaises à travers leur adresse email : appelatemoin-btpf92@interieur.gouv.fr
Aujourd’hui, 1re janvier, nous célébrons la Journée mondiale de la paix et, à cette occasion, nous vous proposons une pensée d’Igino Giordani (1894-1980) qui nous rappelle que vivre en paix ferait de chaque jour un Noël.
Noël étant considéré par la plupart comme une grande fête parmi d’autres, plus somptueuse que sacrée, il est bon de revenir sur quelques uns des aspects significatifs de cet événement à partir duquel l’histoire du monde a connu un avant et un après. (…)
L’écart est abyssal entre la naissance d’un puissant de cette terre, telle que la rêvait et la vivait le monde antique, et celle de Jésus, obscure et passant inaperçue. C’est précisément le paradoxe et l’originalité sans mesure qui caractérisent ce Christ-roi qui naît d’une pauvre femme, dans une étable. (…)
Le principe de sa révolutionne compte pas sur l’orgueil, mais sur l’humilité pour attirer au ciel les enfants de Dieu, à commencer par ceux qui mangeaient et dormaient par terre: les esclaves, les laissés pour compte, les étrangers, en un mot ceux qui sont au rebut.
Avec cet enfant naissent la liberté et l’amour: sa liberté est une liberté d’amour. Une découverte inouïe !
L’amour universel qu’Il enseigne vise à disloquer un système social reposant en grande partie sur la tyrannie politique, l’abus d’autorité, l’usure déréglée, le mépris du travail, la dégradation de la femme, le poison de la jalousie. (…)
Vivre en paix ferait de chaque jour un Noël.
Car telle est la révolution du Christ: nous faire renaître continuellement face à la malédiction de la mort. C’est pourquoi le plus grand commandement consiste à aimer l’homme ; ce qui revient à aimer Dieu. Aimer l’autre jusqu’à donner sa propre vie pour lui.
(Igino Giordani,Il Natale come rivoluzione, Città Nuova, Rome 1974, n.24, p.18)
Appliquer par des gestes concrets les encycliques du pape François sur la sauvegarde de la maison commune Laudato si’ et Laudate Deum. À Formia, en Italie, l’idée est de développer les énergies renouvelables en promouvant une plus grande efficacité énergétique. « Dans différents endroits, des coopératives d’exploitation des énergies renouvelables se développent et permettent l’autosuffisance locale et même la vente de l’excédent de production. Cet exemple montre que si l’ordre mondial existant est impuissant à prendre ses responsabilités, l’instance locale peut faire la différence. » Tels sont les paroles du Pape François dans son encyclique Laudato si’ sur le soin de la maison commune, publiée en 2015. Depuis la publication de cette lettre et à la lumière de la nouvelle exhortation apostolique Laudate Deum du 4 octobre, de nombreuses communautés à travers le monde se sont senties poussées à faire quelque chose de concret pour prendre soin de l’environnement, changer leur mode de vie et ainsi faire quelque chose contre le changement climatique. À Formia, en Italie, la communauté des Focolari a pensé réaliser quelque chose d’efficace pour prendre soin des personnes et de l’environnement en se sentant investie de cette responsabilité. Au début de l’année 2023, après un bref processus d’organisation, une communauté d’énergie renouvelable est née autour d’une paroisse de leur municipalité. Une agrégation de plusieurs acteurs dans le but de produire, d’autoconsommer, de vendre et de partager de l’électricité. Et tout cela est parti de la volonté de réaliser ce que le Pape François a proposé dans Laudato si’. Là encore, le Pape, se référant aux communautés locales, affirme que c’est précisément là que peuvent naître « une plus grande responsabilité, un sens aigu de la communauté, une capacité particulière d’attention et une créativité plus généreuse, un amour profond pour sa propre terre, ainsi qu’une réflexion sur ce que l’on laisse à ses enfants et à ses petits-enfants ». D’où l’idée de développer des énergies renouvelables et peu polluantes en stimulant une plus grande efficacité énergétique. Mais pas seulement. S’il y a une volonté d’accorder plus d’attention à la résolution de la crise environnementale, il y a aussi une tentative de répondre aux difficultés que rencontrent certains citoyens pour payer leurs factures d’énergie. Cependant, la communauté de l’énergie implique une variété d’acteurs : de la paroisse aux familles, des établissements d’enseignement aux activités commerciales. Le fait de réunir différents acteurs crée probablement des malentendus ou des visions différentes. C’est pourquoi nous avons essayé dès le début d’impliquer tout le monde et d’expliquer les objectifs du projet afin que chacun prenne conscience du chemin à parcourir. Ainsi, plusieurs réunions ont eu lieu pour comprendre les motivations, surmonter les doutes et les difficultés. La communauté locale a ensuite participé à un appel de fonds public. Les subventions ont été conçues spécifiquement pour les Communautés d’Énergie Renouvelable. Les subventions reçues leur ont permis de démarrer le projet.
Un Noël fort, courageux, sans tiédeur, dans une “famille” grande comme l’humanité.
Tous “un” ! C’est l’objectif.
Un jour, le ciel s’est ouvert parce que le Verbe s’est fait homme. Il grandit, enseigna, fit des miracles, rassembla des disciples, fonda l’Église et, avant de mourir sur une croix, il dit à son Père : « Qu’ils soient une seule chose. »
Il ne s’adressa pas aux hommes : ceux-ci n’auraient sans doute pas compris. Il s’adressa à son Père parce que le lien de cette unité, c’est Dieu et il nous obtint la grâce d’être de pouvoir être une seule chose entre nous.
Nous savons que nous sommes frères, nous savons qu’un lien nous unit, mais nous ne nous comportons pas comme des frères. Nous passons les uns à côté des autres sans nous regarder, sans nous aimer. Mais alors, en quoi consiste donc notre fraternité ?
Dieu (…) veut que nous ouvrions les yeux, que nous nous regardions, que nous nous aidions, que nous nous aimions.
Mais nous avons oublié l’essentiel. Nous avons le regard aveuglé par nos biens, nos affaires, nos affections, nos idées personnelles, notre égoïsme. Dieu vient après.
Dieu est là. Oui, Dieu est aussi là, mais c’est une chose parmi d’autres. Nous nous souvenons de lui à certains moments, lorsque nous en avons besoin.
En tant que chrétiens, nous devons vivre autrement. Nous devons mettre Dieu à sa place et tout faire passer après lui. Il nous enseignera comment nous devons vivre et nous répétera sa Parole : « Aimez-vous. »
Alors, les choses changeront. Ma famille sera l’humanité, comme le dit Jésus : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu. »
Et en parcourant les chemins du monde, nous nous apercevrons que les hommes ne sont pas seulement des hommes mais qu’ils sont fils de Dieu.
Tous “un” !
Faisons de la terre une seule famille où la règle de toute autre règle est l’Amour.
Chiara Lubich (Tiré de Città Nuova – Année XVI – n° 24 – 25 décembre 1972)
Un rêve de paix et de fraternité pour tous les peuples de la terre. Dans les paroles de Margaret Karram, présidente du mouvement des Focolari, un vœu d’espérance pour Noël et le nouvel an.
Un après-midi passé avec des jeunes de l’institution pénitentiaire pour mineurs de Rome, en Italie, pour un message d’espoir et de joie. Casal del Marmo, banlieue nord-ouest de Rome, Italie. Le quartier est célèbre pour la présence d’un établissement pénitentiaire pour mineurs qui accueille des jeunes de différentes régions d’Italie, dont beaucoup d’étrangers. À l’occasion de la Mission de rue “Vivre pour quelque chose de grand”, organisée par plusieurs associations et communautés, dont le mouvement des Focolari, le Gen Rosso franchit les portes de l’établissement. À l’entrée, une quarantaine d’invités les attendent, mais la première réaction, inattendue, est plutôt froide. Car la majorité d’entre eux sont arabophones. Mais Lito, un jeune ami du Gen Rosso, excellent DJ, est égyptien et parle leur langue. Il commence par faire office de traducteur. Ils ne s’y attendent pas. Pendant ce temps, les esprits s’échauffent, la musique aide. Le temps passe vite entre les rythmes, les chansons, les applaudissements et les réflexions profondes. Des yeux brillants, des sourires sincères. La simplicité d’un après-midi différent entre ces murs. Le Gen Rosso parvient à transmettre un message d’espoir, s’inspirant même de certains discours du Pape François. “Même si vous faites des erreurs, vous pouvez toujours relever la tête et recommencer, parce que personne n’a le droit de vous voler votre espoir”. Tels étaient les mots du pape lorsqu’il a rencontré des jeunes lors de son voyage apostolique en Bulgarie et en Macédoine du Nord en 2019. “Quelle plus grande poussée d’adrénaline que de s’engager chaque jour, avec dévouement, à être des artisans de rêves, des artisans d’espérance ? – Les rêves nous aident à maintenir vivante la certitude de savoir qu’un autre monde est possible (…). Les rêves les plus beaux sont gagnés avec l’espoir, la patience et l’engagement”. Des mots qui résonnent dans l’institution juvénile. C’est le moment de rêver. Helanio y réfléchit. Il prend le micro : “Nous savons que parmi vous, il y a quelqu’un qui chante…”. Et voilà que trois rappeurs montent sur scène. Quelques mots à Igor aux percussions et à Juan Francisco à la guitare, et c’est parti pour un beat, un rythme improvisé. Les trois jeunes, qui deviendront quatre par la suite, se relaient pour improviser des couplets en arabe, en français, en italien et à nouveau en arabe. Le public se déchaîne et suit le rythme en tapant des mains. Et de nouveau tous ensemble, Gen Rosso et rappeurs pour la grande finale. Tout le monde est impliqué : la police pénitentiaire, les détenus, la direction. Les visiteurs qui ont organisé l’initiative se mêlent également aux danses : Nuovi Orizzonti, Focolari, Communauté de l’ Emmanuel, Communauté Fazenda de Esperanza, Shalom, Casa Do Menor, Mission Belem, Sentinelles du Matin de Pâques, Communauté Lumen, Communauté Anspaz, en synergie avec le diocèse de Rome. L’espoir est là. Et les talents de ces jeunes aussi. La directrice, la Doctoresse Maria Vittoria Menenti, est montée sur scène, a pris le micro et a remercié les jeunes hôtes de l’institut des jeunes, ainsi que le Gen Rosso, en espérant que cela puisse se répéter à l’avenir. Le temps a passé vite. Il est temps de partir. Nous nous disons au revoir au milieu des poignées de main, des accolades, des tapes dans le dos et des grands sourires. “Revenez vite !!!” En partant, beaucoup pensent à la phrase de l’Évangile : “Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suisau milieu d’eux” (Mt 18,20) : lorsque nous essayons de nous aimer les uns les autres, la présence de Dieu fait des merveilles. D’autant plus quand on en fait l’expérience dans un lieu comme celui-ci, imprégné de douleur, de colère, de découragement, mais aussi et surtout d’espérance. Les jeunes retournent dans leurs cellules. Le Gen Rosso reprend un nouveau voyage. Chacun ramène quelque chose de profond avec lui : tous fortement rechargés par la même source inépuisable de joie et d’espoir.
Rester “à la croisée des chemins d’aujourd’hui” avec la même attitude confiante et généreuse que Marie. C’est ce que demande le Card. Kevin Farrell, Préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, dans son homélie prononcée dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure (Rome) au cours de la Messe d’action de grâces du 7 décembre 2023, à l’occasion du 80ème anniversaire de la naissance du Mouvement des Focolari.Chers amis, en ce jour où, il y a 80 ans, le charisme des Focolari est né, ici, dans la maison de Marie, près de la crèche et du mystère de sa maternité divine, nous rendons grâce au Seigneur pour le don de Chiara Lubich et de la grande famille qui est née autour d’elle. Je vous répète les paroles de l’ange Gabriel à Marie : “Ne craignez pas !” Vous aussi, vous avez “trouvé grâce devant Dieu”. Sur ces mots, S.E. Card. Kevin Joseph Farrel, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a encouragé le mouvement des Focolari en présidant la messe célébrée dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome le 7 décembre 2023. 80 ans après le “oui” à Dieu de Chiara Lubich, le card. Farrell, au cours de la liturgie par laquelle l’Église célèbre la solennité de l’Immaculée Conception, a invité les personnes présentes à se souvenir de la rencontre avec le charisme, “certain, a-t-il dit, que vous avez tous embrassé l’idéal focolarino comme un grand don de grâce, comme une faveur de Dieu”, incitant chacun à continuer fidèlement à l’apporter dans le monde. Pour lire l’intégralité de l’homélie (Notre traduction)
Le 7 décembre 1943 à Trente (Italie) Chiara Lubich prononçait son “oui” à Dieu. Un “oui” qui, avec le temps, s’est multiplié en générant une famille nombreuse, celle du Mouvement des Focolari, formée de personnes de différents continents, âges, cultures et vocations. Il ne s’est pas agi d’un vœu, mais d’un “envol”. Un envol audacieux comme celui de Charles Lindbergh quand, pour la première fois, il survola l’Atlantique sans escale. « As-tu trouvé ta vocation ? », lui avait demandé le prêtre en la voyant revenir toute radieuse du sanctuaire de Lorette, qui conserve la maison de Nazareth. “Oui” lui avait-elle répondu avec simplicité. « Tu te maries ? » “Non”.« Tu entres au couvent ? »“Non”.« Tu restes vierge dans le monde ? »“Non”. Le prêtre désappointé n’avait pas d’autre alternative à lui proposer. Alors ? C’était une quatrième voie que Chiara Lubich entrevoyait devant elle. Laquelle ? Elle-même ne le savait pas encore bien, c’était une voie nouvelle, qu’il fallait parcourir, avec audace et avec courage. Quelques années passent. Elle entend en elle une voix qui lui demande : « Donne-toi toute à moi. » Comment ? Où ? Peu importe, il lui faut seulement répondre à cette voix. La seule pensée de se donner toute à Dieu la remplit de joie. « Si tu empruntes cette voie, tu n’auras pas de famille à toi, insinue le prêtre, tu n’auras pas d’enfants, tu resteras seule dans la vie. » Seule ? Tant qu’il y aura un tabernacle sur la terre – se dit Chiara en elle-même – je ne serai jamais seule. Jésus n’a-t-il pas promis cent mères, cent frères et sœurs, cent enfants à ceux qui quittent tout pour le suivre ? À ce moment-là, Chiara ne pense ni à ce qu’elle devrait quitter ni à ce qu’elle pourrait recevoir en échange. Elle sait seulement qu’elle veut épouser Dieu. Rien de moins ! Le prêtre se rend compte que, bien qu’elle n’ait que 23 ans, la jeune fille s’apprête à effectuer un envol particulièrement audacieux : elle est vraiment décidée, elle sait ce qu’elle veut. Il lui donne rendez-vous dans la chapelle de la collégiale. Mais – lui recommande-t-il -, « tu passeras la nuit en prière » ; presque comme une veillée d’armes, comme cela se faisait à l’époque. Chiara va prendre dans sa petite chambre le crucifix familial, l’embrasse et commence à Lui parler. Peu à peu son haleine se condense sur l’image de Jésus et elle s’endort… De bon matin, elle revêt son plus bel habit. Les pauvres – Chiara en faisait partie – ont toujours un habit de fête. Dehors la tempête fait rage, comme si quelqu’un voulait l’empêcher de faire un pas aussi téméraire. Elle se lance, déterminée, dans le vent et la pluie. Arrivée dans la petite église, le silence l’enveloppe à nouveau. La messe, la communion, son “oui” plein, total, pour toujours. Une larme, car elle est consciente qu’un pont s’écroule derrière elle ; elle ne pourra plus revenir en arrière. Mais devant elle, il y a toute la vie. Elle a épousé Dieu et elle peut tout attendre de lui. C’était le 7 décembre 1943. 80 années sont passées. Chiara n’est pas restée seule. L’Époux l’a fait voyager avec lui, lui dévoilant le Paradis et lui faisant partager ses beautés, comme elle-même s’exclamera plus tard : « Mon Époux très doux, trop beau est le Ciel et toi comme un Amant divin, après des Noces Mystiques… tu me montres tes biens qui sont miens ! (…) Mon Dieu, mais pourquoi ? Pourquoi tant de choses pour moi ? Pourquoi tant de Lumière et d’Amour ? » Chiara n’est pas restée seule. Autour d’elle est née une famille nombreuse, composée d’hommes et de femmes de tous les continents, de toutes les vocations, de cultures et religions les plus variées. Son “oui” est un “oui” fécond ; Dieu, en effet, ne se laisse pas vaincre en générosité. 80 ans après, ce “oui” s’est propagé et continue de résonner aujourd’hui encore de mille manières. Les tempêtes font rage, l’avenir apparaît incertain, l’”envol” peut ressembler à un saut dans l’obscurité, la peur paralyse… Et pourtant cette voix continue aujourd’hui à se faire entendre chez beaucoup, parfois toute ténue parfois forte : « Donne-toi toute à moi, donne-toi tout à moi… » Comment ? Chacun le découvre peu à peu, mais chaque appel exige tout de suite un “oui” généreux, sincère, authentique… Ainsi Dieu continue-t-il à se rendre présent dans le monde et à construire son histoire qui débouchera sur le Royaume des cieux.
Le 7 décembre prochain, le Pape François recevra en audience la Présidente Margaret Karram et les responsables du Mouvement des Focolari dans le monde. À 18 heures, une célébration eucharistique est prévue en la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, présidée par S.E. le cardinal Kevin Joseph Farrell, Préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. Le 7 décembre 1943 marque la date de naissance officielle du Mouvement des Focolari, soit le jour où Chiara Lubich se consacrait à Dieu pour toujours. Il y a 80 ans naissait une petite communauté qui, dans la dévastation de la Seconde Guerre mondiale, voulait restaurer la paix et l’unité entre tous, et qui allait bientôt se diffuser dans le monde entier, s’inscrivant dans le courant des Nouveaux charismes de l’Église. Au cœur de la spiritualité et de l’action des Focolari : l’Évangile et, en particulier, la prière de Jésus : « Que tous soient un » (Jn 17, 21). Le Mouvement est présent aujourd’hui dans 182 pays, signe de l’universalité et de l’urgence de l’unité et de la fraternité en ces temps si fragmentés et tragiques. Des chrétiens de différentes Églises, des croyants de nombreuses religions et des personnes sans référence religieuse précise en font également partie. Le 7 décembre prochain, le Pape François recevra en audience Margaret Karram, Présidente des Focolari, Jesús Morán, Coprésident, et le groupe des responsables du Mouvement. «Être reçus par le Saint-Père précisément le 7 décembre 2023, quatre-vingts ans après ce premier “oui” à Dieu de Chiara Lubich, est pour nous un cadeau extraordinaire et surprenant », explique la Présidente. « Nous voulons porter au Pape l’amour et l’affection des milliers de personnes qui, dans le monde entier, vivent le charisme de l’unité, et renouveler notre service à l’Église dans le parcours synodal, en collaboration avec beaucoup d’autres qui veulent contribuer à la paix et à l’amour afin d’apaiser les blessures de l’humanité. »Le même jour, à 18 heures en la Basilique Sainte-Marie-Majeure, sera célébrée une Messe d’action de grâce pour les 80 ans de vie des Focolari, présidée par le Card. Kevin Joseph Farrell, Préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, en présence de plusieurs cardinaux, évêques et prêtres. « Cette journée – poursuit Margaret Karram – marquera la conclusion d’un pèlerinage que nous avons voulu faire dans quelques lieux sacrés et significatifs à Assise, Lorette et Rome pour rendre grâce, demander pardon et repartir avec courage et espérance.Les communautés des Focolari du monde entier vivront également cet anniversaire avec les mêmes sentiments et les mêmes objectifs, pour être “des témoins de proximité avec l’amour fraternel qui dépasse toutes les barrières et rejoint toutes les conditions humaines”¹ ».
Stefania Tanesini
[1] Discours du Pape François aux participants à l’Assemblée Générale du Mouvement des Focolari – 6 février 2021
L’action mondiale “Ils ont délogé Jésus “ pour nous rappeler le vrai sens de Noël. Nouveautés de Noël de la société Azur : puzzles racontant l’histoire de la naissance de Jésus et la joie de Noël pour les enfants du monde entier. Noël approche et, comme toujours, les Gen4 – garçons et filles des Focolari âgés de quatre à dix ans – sont en première ligne pour rappeler à tous le véritable sens de cette fête, en replaçant Jésus au centre de Noël. Dans toutes les communautés du monde, la production des petites statuettes de l’Enfant Jésus a commencé et, à l’approche de Noël, la Gen4 les offrira dans les rues, les places, les centres commerciaux pour rappeler à tous la naissance de Jésus, le ” birthday boy ” ! Les dons reçus serviront à aider de nombreux enfants dans des pays oubliés par les médias, mais confrontés à de graves difficultés comme la crise humanitaire au Venezuela ou dans des lieux où les enfants souffrent de guerres incessantes ou d’autres besoins également identifiés localement. Cette action, intitulée “ Ils ont délogé Jésus “, est née en 1997 et a un sens très précis : ne pas se laisser conditionner par le consumérisme, mais remettre au centre de Noël les valeurs positives de la paix, de la solidarité, de la fraternité universelle. L’idée est née d’une réflexion de Chiara Lubich qui se trouvait en Suisse à l’approche de Noël. En se promenant dans les rues illuminées d’une grande ville, elle avait été frappée par les lumières, les jolies décorations, la richesse, mais surtout par l’absence de référence au sens premier de Noël. Elle écrit alors : ” Ce monde riche s’est ” emparé ” de Noël et de tous ses atours, et a délogé Jésus ! (…) Il mise sur Noël pour réaliser le meilleur profit de l’année. Mais il ne pense pas à Jésus”. Ainsi, depuis 1997, des milliers de Gen4 du monde entier ont accepté l’invitation de Chiara Lubich à remettre Jésus au centre de Noël. Cette année, où l’événement a pour thème ” Apporter la joie de Jésus à tous ! Parallèlement à cette coutume annuelle, le centre international Gen4, en collaboration avec la société Azur, a produit deux articles de Noël destinés à transmettre un message de beauté et de paix. Il s’agit de deux puzzles : ” Le Noël des enfants du monde ” et ” La belle histoire de Noël “. Le premier est un puzzle classique à reconstituer, composé de 96 pièces. Le second, en revanche, se compose de six cartes-puzzle, six dessins qui racontent l’histoire de la naissance de Jésus, depuis son arrivée à Bethléem jusqu’à la venue des Rois Mages. Au dos, vous pouvez écrire vos vœux de Noël, puis démêler le puzzle, le mettre dans l’enveloppe jointe et l’offrir. Mais les six puzzles peuvent aussi être utilisés pour raconter et revivre cette belle histoire avec les plus petits, aidés par un livret contenant le texte de l’histoire. Les puzzles portent le titre en 5 langues (italien, anglais, espagnol, français, portugais-brésilien). Pour toute information sur l’action Ils ont délogé Jésus, vous pouvez contacter le centre Gen4, tandis que pour les deux puzzles, vous pouvez visiter le site web de l’association Azur.
Le 25 novembre 2023, Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, a été nommée Membre du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. Le Pape François a nommé 11 nouveaux membres du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie ad quinquennium, dont la Présidente de l’Œuvre de Marie (Mouvement des Focolari), Margaret Karram. Avec elle et parmi ceux qui représenteront et enrichiront le visage universel de l’Église aux côtés de ceux qui sont déjà en fonction, hommes et femmes, célibataires et mariés, engagés dans différents domaines d’activité et provenant de différentes parties du monde: Exc. Mgr. Josep Ángel Saiz Meneses – Archevêque de Séville (Espagne) ; Rév. Andrea D’Auria, F.S. C.B – Directeur du Centre International de Communion et Libération ; Rév. Luis Felipe Navarro Marfá – Recteur magnifique de l’Université Pontificale de la Sainte-Croix à Rome (Italie) ; Benoît et Véronique Rabourdin – Responsables internationaux d’Amour et Vérité de la Communauté de l’Emmanuel; Joseph Teyu Chou et Clare Jiayann Yeh – respectivement Professeur au Département des Finances Publiques de l’Université Nationale Chengchi à Taipei (Taiwan) et Fondatrice et Directrice du Centre Pastoral du Mariage et de la Famille de la Conférence Episcopale Régionale Chinoise ; Professeure Ana María Celis Brunet – Présidente du Consejo Nacional para la Prevención de abusos y acompañamiento de víctimas de la Conférence épiscopale du Chili ; Professeure Maria Luisa Di Pietro – Directrice du Centre de Recherche et d’Études sur la Santé procréative de l’Université Catholique du Sacré Cœur à Rome (Italie) ; Professeure Carmen Peña García – Professeure de droit matrimonial à la Facultad de Derecho Canónico de l’Universidad Pontificia Comillas à Madrid (Espagne). Les nouveaux membres, dont la nomination a été publiée le 25 novembre 2023 dans le Bulletin de la Salle de presse du Saint-Siège, s’ajoutent à ceux qui ont été nommés précédemment et à tous ceux qui sont encore en fonction, dont les noms mis à jour peuvent être consultés sur le site du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, à la page Membres et consulteurs.
Lire le cœur et le comportement des enfants, des adolescents et des jeunes d’aujourd’hui et les accompagner sur leur chemin de formation et de croissance. C’est ce qui est au cœur du podcast “EDU FOR UNITY” qui sortira le 27 novembre 2023 sur la chaîne Spotify du mouvement des Focolari. Quelle est l’importance aujourd’hui de comprendre la meilleure façon de s’approcher les uns des autres ? Et si nous parlons d’enfants, d’adolescents et de jeunes, comment nous, adultes, parents, enseignants, éducateurs, pouvons-nous être plus présents et attentifs, comment pouvons-nous les soutenir et les accompagner de la meilleure façon possible dans leur parcours de formation et de croissance ? Telles sont les questions qui trouveront leur place au cours des prochaines semaines, à partir du 27 novembre 2023, dans “EDU FOR UNITY”, le podcast né d’une idée de l’équipe de “EduxEdu, s’éduquer pour éduquer “, le programme international de formation des éducateurs promu par le mouvement des Focolari, en partenariat avec l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano (Italie) et la Libera Università Maria Santissima Assunta (Lumsa) de Rome (Italie). Quelques jours après la publication des Lignes Directrices pour la Formation dans le domaine de la Protection des Mineurs et des Personnes Vulnérables(FPMV) élaborées par le Mouvement des Focolari et face aux nombreux défis que le monde nous lance, Edu For Unity se propose, comme dans un voyage, d’indiquer la destination à travers une nouvelle culture éducative de l’enfance et de l’adolescence dans laquelle le sens de la boussole change : les enfants et les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas l’objet d’une éducation, mais des sujets actifs immergés dans la société avec leurs spécificités, leurs fragilités, leurs points forts et leurs talents. Chaque étape de ce parcours indiquera la voie à suivre, avec l’aide d’une équipe internationale d’experts en sociologie, psychologie, pédagogie et théologie. Pour en savoir plus, nous avons interviewé Roberta Formisano, membre de l’équipe qui a conçu ce projet. Comment est née l’idée de ce podcast et à qui s’adresse-t-il ? Ce podcast est né de la volonté de s’intéresser de plus près aux jeunes, aux enfants et aux adolescents qui, surtout ces dernières années, ont été contraints à l’isolement et au confinement à cause du covid. Cela a accru les craintes et les insécurités de nombre d’entre eux : beaucoup se révèlent précisément dans la difficulté que l’on a à entrer en relation avec eux. La situation a donc soulevé d’autres questions sur la manière d’entrer en contact avec eux, de les éduquer, de trouver de nouvelles stratégies pour les approcher, mais aussi de les accompagner dans leur évolution. Le podcast est donc né de la volonté de l’équipe EduxEdu et s’adresse aux parents, aux enseignants, aux éducateurs, aux animateurs de groupes paroissiaux ou de mouvements ecclésiaux, à tous ceux, en somme, qui accompagnent les enfants, les jeunes et les adolescents dans leur vie, dans leur parcours de formation, qu’elle soit spirituelle, culturelle ou même sportive, de quelque nature qu’elle soit. Quels sont les thèmes que vous avez décidé d’aborder dans ce parcours et comment seront-ils structurés ? Le parcours thématique choisi part de l’écoute, sujet de ce premier volet, pour ensuite explorer l’amitié, le conflit, les émotions, les limites et la cohérence, c’est-à-dire les six mots clés dans lesquels, selon l’équipe d’experts impliqués, la “fragilité” peut être déclinée et qui seront les thèmes des six épisodes de ce podcast. Chacun d’eux s’ouvre sur un dialogue entre un présentateur, qui pour cette premier volet sera la journaliste argentine Anita Martinez, et un expert capable de nous guider à travers le thème. Pour chaque épisode, nous avons essayé d’inclure des expériences afin que les différentes questions qui se posent dans la vie de tous les jours ne trouvent pas seulement une réponse dans la partie théorique qu’un expert peut apporter, mais se reflètent dans la vie de tous les jours. Chaque épisode se termine par une réflexion de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, sur le thème abordé. Le titre du podcast met l’accent sur le mot “unité”. Quel sens veut-il donner ? Le titre EDU FOR UNITY peut s’expliquer par une référence à la communauté éducative, c’est-à-dire à la prise de conscience qu’au-delà des compétences indispensables pour être en mesure d’appréhender la fragilité des enfants et des adolescents, de les écouter et de les faire nôtres, ce n’est qu’ensemble, unis, en tant que communauté “à l’écoute”, que nous pouvons espérer être efficaces. Le podcast a été créé dans le but de construire une communication relativement brève sur le thème de la fragilité des enfants, des adolescents et des jeunes. Le parcours thématique choisi part de l’écoute, thème de cette première émission pour aller ensuite vers l’approfondissement de l’amitié Quels ont été les principaux défis à relever lors de la mise en place de ce projet ? L’un des plus grands défis a été de garder à l’esprit à qui nous nous adressions, sachant que l’objectif sous-jacent était de “prendre soin” des enfants, des adolescents et des jeunes. Un autre défi a été d’essayer de rassembler différents aspects présentés par diverses personnes qui ont collaboré, chacune avec son propre contexte professionnel, culturel et universitaire. S’impliquer sans s’installer dans la position de quelqu’un qui “enseigne”, mais avec une grande simplicité, en essayant d’être concis et en utilisant un langage simple pour s’adresser à tout le monde. Les experts ont travaillé longtemps tous ensemble pour créer ces quatre premiers épisodes, c’était aussi un travail entre les différentes écoles de pensée et d’études, sociologiques, pédagogiques, psychologiques sur le sujet. Sur le plan technique et de l’enregistrement, c’était aussi un véritable défi, car nous avons impliqué des personnes de différents pays du monde et, à l’heure actuelle, le podcast a été enregistré et traduit en italien et en espagnol. De plus, il s’agissait d’un beau travail intergénérationnel qui impliquait différentes voix, y compris celles des plus jeunes. Qu’espérez-vous pour ceux qui écoutent ce podcast ? Nous espérons que l’écoute de ce podcast sera un moment que chacun pourra prendre, non seulement pour aider et accompagner les plus jeunes, mais aussi pour réfléchir et travailler sur soi. Que chacun puisse vraiment y trouver des suggestions à mettre en pratique dans sa vie quotidienne. Nous souhaitons que chacun se pose la question : “Ce n’est pas seulement un enseignement Mais est-ce que je m’en inspire vraiment tous les jours ? Comment puis-je le mettre en œuvre ? Nous espérons qu’il pourra réellement contribuer à créer une vision d’une société meilleure, qui ne soit pas seulement égocentrique, fermée, méfiante, mais qui aide les adultes à accueillir la voix des enfants, des jeunes et des adolescents et à les accompagner sur leur chemin de formation et de croissance.
La ville de Timisoara, en Roumanie, a récemment accueilli la rencontre annuelle d’Ensemble pour l’Europe (EpE) sur le thème “Appelés à l’unité”. Cette réunion a rassemblé 51 mouvements représentant plus de 300 réalités et communautés chrétiennes au sein du vaste réseau d’EpE.Créer des espaces de vie dans les failles Dans le contexte sociopolitique complexe que traverse l’Europe, les responsables d’Ensemble pour l’Europe (EpE) se sont réunis du 16 au 18 novembre 2023 à Timisoara (Roumanie) pour répondre à une question importante : “Quel est le rôle des communautés chrétiennes en Europe aujourd’hui ?”. Cette question a gagné en pertinence face aux problèmes mondiaux tels que les divers conflits en cours, les dynamiques migratoires et la crise climatique. Herbert Lauenroth, historien et membre du comité directeur de l’EpE, a souligné la crise qui touche toutes les Églises et a mis en évidence le poids du moment : “Où en est l’Europe aujourd’hui, Ensemble pour l’Europe ? Vers quel type d’Europe, vers quel type d’ ‘Ensemble’ nous dirigeons-nous ? Dans un contexte d’incertitude croissante, les participants ont débattu de ce que signifie “Ensemble pour l’Europe” et ont tenté de discerner la direction et les perspectives d’avenir. Dès les premières sessions, il était évident que le choix de Timisoara comme lieu de rencontre ajoutait une couche supplémentaire de signification. La capitale européenne de la culture 2023 témoigne de la coexistence harmonieuse des différentes confessions chrétiennes, où les diverses communautés se rencontrent et prospèrent dans l’unité. Gerhard Proß, modérateur d’EpE et responsable du CVJM (Christlicher Verein junger Menschen) à Esslingen (Allemagne), a présenté une perspective de la foi chrétienne : “Dieu crée de l’espace dans les fissures”, a-t-il déclaré, “Jésus lui-même est entré dans les failles les plus profondes de ce monde”. Il a poursuivi en expliquant que l’image du Christ, les bras ouverts entre le ciel et la terre, symbolise une entrée profonde dans les fissures entre Dieu et l’humanité, entre les individus, les groupes, les dénominations et les nations. Jésus est descendu au plus profond : “Il y a créé un espace de vie”. Des mots qui ont résonné profondément, provoquant des réflexions sur la manière dont, face aux défis contemporains, les communautés chrétiennes peuvent créer des espaces de vie au milieu des fractures, des tensions et des incertitudes. Cultiver l’unité Les participants ont pris part à des sessions de dialogue, se sont engagés ensemble dans des discours intellectuels, des ateliers expérientiels et des moments de prière. Six ateliers ont exploré des sujets tels que l’intégration sociale, les perspectives des jeunes, l’éthique et la non-violence, favorisant une meilleure compréhension de la diversité au sein de la communauté chrétienne. La visite du Musée de la Cathédrale Orthodoxe, suivie des vêpres dans la Cathédrale Orthodoxe de la ville, en présence des autorités et des chefs religieux des différentes Églises présentes, a constitué un moment fort. Ces moments de prière commune ont favorisé une atmosphère harmonieuse dans laquelle l’unité et la diversité coexistaient. Les discours pléniers et les activités ont été ponctués de musique et de prières, créant ainsi un fil conducteur tout au long de la conférence. Au cours d’un de leurs chants, le Chœur œcuménique des jeunes a invité chacun à embrasser différentes manières de prier : “Nous savons que nous prions tous à notre manière. Ouvrons-nous à l’expérience de la prière de l’autre pendant ces jours à Timisoara”. Le moment de prière pour la paix, au cours duquel les conflits dans le monde ont été évoqués, avec une attention particulière pour l’Ukraine et le Moyen-Orient, a été particulièrement fort. Tous les participants se sont engagés à s’unir en concluant un pacte d’amour mutuel. Un moment qui symbolise la pierre angulaire sur laquelle se construit une Europe fraternelle. Lier les valeurs aux politiquesDans le cadre du projet DialogUE financé par l’UE, la rencontre annuelle “Ensemble pour l’Europe” a également abordé des questions visant à élaborer des conseils et des recommandations pour les politiques sociales de l’UE. Le professeur Philip McDonagh, ancien diplomate irlandais et directeur du “Centre pour la Religion, les valeurs humaines et les relations internationales” à l’Université de Dublin, a souligné l’importance de l’article 17 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). Cet article promeut un dialogue ouvert et transparent sur les grandes questions sociales auxquelles l’Europe est confrontée, par le biais de réunions et de séminaires de haut niveau pour le dialogue et le travail entre les institutions européennes et les Églises, ainsi que les organisations non-confessionnelles et philosophiques. Le professeur a souligné la contribution des Églises au débat public, en s’appuyant sur leurs fondements philosophiques, leurs valeurs de compassion, d’attention, de solidarité et de respect du pluralisme. Il a souhaité que les Églises s’efforcent de combler le fossé entre les valeurs de haut niveau et la politique quotidienne, en offrant une perspective indispensable sur des questions telles que la paix, l’inclusion et l’intégration. Appelant à une approche multilatérale, il a souligné la nécessité pour l’Europe d’être perçue positivement par la communauté mondiale et a insisté sur la responsabilité de prendre en compte les perspectives du Sud de la planète. L’espoir dans l’unitéMargaret Karram, présidente du mouvement des Focolari, était présente aux côtés du coprésident Jesús Morán et a prononcé des paroles d’espoir : “J’aimerais avoir cette conviction avec vous tous : tout est possible!”. Ses paroles nous ont invités à porter un regard optimiste, à reconnaître l’humanité partagée et à créer des réseaux de fraternité. Karram a encouragé le réseau “Ensemble pour l’Europe” à embrasser les charismes nés de l’Évangile, à s’engager dans le dialogue et à ouvrir des espaces pour rechercher des réponses tangibles aux défis contemporains. Mgr Josef-Csaba Pál, évêque de Timisoara, a exprimé sa gratitude pour ces journées : “Une petite graine de cette fraternité, de cette unité et de cet amour a été semée en nous, dans nos Églises, mais aussi dans la société. Le réseau “Ensemble pour l’Europe” est l’une de ces merveilleuses initiatives où Dieu a permis que de bonnes choses se développent au fil des ans. Continuons à travailler ensemble avec toutes les personnes de bonne volonté”. Pour l’avenir, il a été annoncé que la prochaine réunion annuelle d’Ensemble pour l’Europe se tiendra à Graz-Seckau, en Autriche, du 31 octobre au 2 novembre 2024. Les confessions chrétiennes présentes : Grecs orthodoxes, Roumains, Arméniens et Russes orthodoxes, Grecs, Romains et Église Vieille-catholique, Protestants, Luthériens, Réformés, Anglicans et Églises libres.
Depuis aujourd’hui, 20 novembre 2023, les nouvelles Lignes Directrices pour la Formation à la Protection des Mineurs et des Personnes en situation de Vulnérabilité élaborées par le mouvement des Focolari sont disponibles. Margarita Gómez et Étienne Kenfack, conseillers du Centre International du Mouvement pour la Vie Physique et la Nature, nous offrent quelques précisions. Illustrer les caractéristiques nécessaires pour s’engager concrètement dans la protection de la vie et de la dignité de chaque personne : c’est ce qui distingue les nouvelles Lignes Directrices pour la Formation dans le domaine de la Protection des Mineurs et des Personnes Vulnérables (FPMV) du Mouvement des Focolari, publiées ce 20 novembre 2023, Journée Internationale de l’enfance et de l’adolescence. C’est un travail qui a vu la collaboration directe de 40 spécialistes et personnes impliquées dans ce domaine, provenant de tous les continents, et qui vise uniquement à fournir les éléments nécessaires pour que dans chaque pays où le Mouvement des Focolari opère, on puisse développer une stratégie de formation adéquate, orientée vers la prévention et l’éradication de tout type d’abus, aussi bien au sein du Mouvement que dans les milieux où se trouvent ses membres (travail, quartier, école). Dès 2013, le Mouvement s’était engagé dans la formation à la protection des mineurs, par un travail capillaire dans tous les pays où il est présent et par une formation de six heures qui contenait les principes fondamentaux. Cet effort de formation en décembre 2022 avait touché 17 000 personnes, et bien que la formation soit ouverte à tous, elle a été principalement réalisée par des personnes ayant une responsabilité ou un contact direct dans les activités avec les mineurs. Suite au rapport sur les cas graves d’abus sexuels recensés en France, publié un an après l’enquête par GCPS consulting, un besoin fort s’est fait sentir de proposer à tous les membres du mouvement des Focolari, quels que soient leur âge, leur vocation, leur nation, leur rôle, une formation ciblée. C’est pourquoi les Lignes Directrices constituent un outil universel, laissant une large place à une inculturation appropriée et à une mise en œuvre spécifique dans le contexte particulier concerné. « La formation s’adresse à tous et pour tous ; nous entendons non seulement les membres du Mouvement, mais aussi les personnes qui travaillent dans nos structures, précise Étienne Kenfack. Les Lignes directrices, en revanche, s’adressent aux responsables du Mouvement dans les différentes zones géographiques et à leurs équipes qui seront chargées de les mettre en œuvre ». Les lignes directrices entreront en vigueur le 1er janvier 2024, pour une durée de 20 mois ad experimentum. Une période de comparaison afin de recueillir toutes les modifications et transformations qui seront nécessaires à l’avenir. « Le document, poursuit Margarita Gómez, est basé sur une ressource clé pour nous, à savoir la communion : nous travaillerons donc en réseau, il y aura une Commission internationale et des équipes qui réaliseront le projet au niveau local ; il y aura des moments d’échange, par des liaisons en ligne, pour nous aider à dénouer les doutes, pour partager les bonnes pratiques. Ce n’est pas un hasard si nous avons décidé d’intituler notre programme de formation « Tous responsables de tous ». J’espère que ces Lignes Directrices seront bien accueillies dans nos communautés et que, dans quelques mois, nous aurons donné une impulsion significative à la formation dans ce domaine ».
Maria Grazia Berretta
Voir la vidéo (activer les sous-titres en français) https://youtu.be/OsZW-DC_E7U
“Ecrire sur Dieu : Chiara Lubich et la tradition mystique féminine” est le titre de la conférence qui aura lieu les 10 et 11 novembre 2023 à Bologne (Italie). Il s’agit d’un séminaire consacré à ce que signifie “dire Dieu au féminin” qui se déroulera les vendredi 10 et samedi 11 novembre dans la salle Bolognini du Couvent de San Domenico à Bologne (Italie) et qui s’intitulera “Écrire sur Dieu. Chiara Lubich et la tradition mystique féminine du Moyen Âge au XXe siècle. Un itinéraire à plusieurs voix”. Promu par la Faculté de théologie d’Émilie-Romagne (Fter), le Centre Chiara Lubich et l’Institut universitaire de Sophia, cet itinéraire vise à offrir des perspectives et des réflexions sur la question du langage mystique, en mettant l’accent sur la mystique du XXe siècle et, en particulier, en prêtant une oreille attentive au langage des femmes. Un véritable voyage “dans une page de l’histoire de la mystique féminine qui est vraiment peu explorée”, affirme le père Gianni Festa, professeur à la Fter, dominicain et l’un des promoteurs de l’événement. Mais comment le langage peut-il témoigner d’une expérience aussi intime et profonde que celle avec Dieu ? Comment les mystiques, depuis la tradition médiévale jusqu’au XXe siècle, ont-ils fait en sorte que la parole témoigne de cette expérience et comment la restituer au monde ? Autant de questions qui seront abordées dans ce séminaire à partir d’analyses historiques, littéraires et linguistiques qui témoignent – comme le dit le père Gianni Festa – “ que dire Dieu au féminin, c’est le dire autrement, et c’est pourquoi le langage féminin, qui dit Dieu, qui dit l’expérience mystique, doit absolument être compris”. Une dimension qui, à travers les contributions des nombreux invités et chercheurs, sera explorée lors de cette conférence, en partant précisément de la figure de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari au vingtième siècle. “L’expérience de Chiara Lubich, explique le père Festa, sera mise en relation, au niveau diachronique, avec des figures importantes de la tradition mystique médiévale, comme certains docteurs de l’Église, tels que Catherine de Sienne ou Thérèse d’Avila, mais surtout avec d’autres expériences et écrits mystiques du XXe siècle, certains plus connus, comme Etty Hillesum, Madeleine Delbrêl, d’autres moins connus, comme Sœur Maria, la grande amie mystique de Don Primo Mazzolari. Il s’agira donc d’explorer la question du langage mystique, de la théologie qui sous-tend la mystique féminine, et bien sûr d’identifier les chemins individuels de cette expérience”. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter le secrétariat de la Fter ou consulter le site du Centre Chiara Lubich. Vous pouvez vous inscrire à ces deux journées dans la section “Eventi” du site de la Fter.
Dialoguer pour le bien de la planète : c’est le sens du Green Care Programme, un événement organisé à l’initiative de Multipolar Dialogue qui s’est déroulé en Belgique du 25 au 29 octobre 2023. L’écologie, un sujet qui suscite de plus en plus d’intérêt à l’échelle mondiale. Le pape François souligne l’urgence de s’attaquer aux problèmes environnementaux à travers son encyclique Laudato Si. Malgré ces appels, la dure réalité demeure : il y a très peu d’améliorations tangibles. Que manque-t-il à nos efforts collectifs et que pouvons-nous faire de plus pour protéger notre planète ? Pour chercher des réponses à ces questions et trouver des moyens d’agir collectivement, un groupe diversifié de 50 personnes issues de plus de 13 pays différents s’est réuni au « Centre Unité », à Rotselaar, en Belgique, du 25 au 29 octobre 2023, pour un événement « transformateur » de quatre jours. Leur mission : dialoguer, acquérir des connaissances et échanger des expériences pour améliorer la prise en charge de notre planète. Organisé par Multipolar Dialogue, une initiative qui rassemble des citoyens d’Europe de l’Est et de l’Ouest dans le cadre d’une méthodologie basée sur la pratique d’un « pacte d’amour », sur lequel un espace de confiance peut être construit, l’événement a proposé un riche mélange de conférences, d’interventions, de dialogues et de meilleures pratiques, créant ainsi un espace dynamique de partage d’expériences et de connaissances. Les participants ont engagé des dialogues stimulants sur une série de sujets, tels que le développement durable, la biodiversité, l’écologie intégrale et la réduction du bruit. En plus de ces dialogues, les participants ont eu l’occasion de partager leurs expériences, telles que des initiatives comme les jardins scolaires et communautaires, ‘Greening Africa Together‘, ‘Grüne Dach Impulse’ et ont participé à des ateliers. En outre, l’événement a été rehaussé par la présence d’experts estimés qui ont enrichi les dialogues et permis aux participants d’avoir une compréhension globale des défis et des solutions. Le Dr. Helmut Maurer, une autorité en matière d’environnement, a partagé des perspectives précieuses au cours d’une interview axée sur la mise en œuvre du Green Deal, mettant en lumière les mesures pratiques nécessaires pour affronter les problèmes environnementaux. Lorna Gold, présidente du mouvement Laudato Si’ et PDG de FaithInvest, a apporté sa riche expérience à l’événement, inspirant les participants par sa sagesse et sa vision. Une initiative multi-projets Cet événement n’était pas une simple réunion ponctuelle, mais un élément crucial de l’initiative plus large du « Projet DialogUE ». L’objectif global de cette initiative est de faire participer activement les citoyens, en leur donnant une plateforme pour exprimer leurs préoccupations et leurs idées. Dans le cadre de cette mission, l’événement avait un but précis : faciliter des dialogues constructifs et formuler des propositions à soumettre à l’Union Européenne. Pour atteindre cet objectif, les participants ont eu l’occasion unique de visiter les institutions de l’UE et de se familiariser avec les processus et les voies par lesquelles leurs propositions et leurs demandes pourraient être acheminées. Le “Projet DialogUE” s’inscrit dans le cadre de l’engagement du mouvement des Focolari à écouter les cris de la terre et à répondre à ses besoins. Cet engagement est résumé dans l’EcoPlan – la déclaration du mouvement des Focolari pour l’écologie intégrale – qui a été présenté lors de l’événement et qui trace la voie vers un avenir plus durable et plus conscient de l’écologie intégrale. Se connecter pour changerOutre les précieuses connaissances acquises et les expériences partagées, ces quatre jours ont laissé un profond impact sur les participants. Ils se sont sentis plus que de simples participants ; ils sont devenus membres d’une communauté mondiale avec une préoccupation commune pour le bien-être de notre planète. Le sentiment de connexion, de dialogue et d’objectif collectif était palpable alors que des individus d’horizons et de pays différents se réunissaient pour répondre au cri de la Terre. Comme l’a dit Anna Waibel, l’une des forces motrices du projet des Jardins scolaires en Autriche, « c’était vraiment génial pour moi de voir que mon école n’est pas le seul endroit qui essaye de changer quelque chose, mais que d’autres veulent aussi le faire. J’ai remarqué que rien ne fonctionne sans la communauté et sans l’action commune ». Anny Hesius, coordinatrice du dialogue multipolaire en Belgique, a bien résumé le sentiment collectif en disant : « La proposition consistait à s’ouvrir les uns aux autres pour écouter et échanger des connaissances, ce qui nous a rendus plus conscients, plus forts, plus coresponsables et plus décisifs. Nous sommes devenus une véritable famille. Des protagonistes de la paix et de la justice, de l’amour pour les habitants de la terre et de notre maison commune ». Au cours de ces quatre jours, les participants ont non seulement élargi leurs connaissances en matière d’écologie, mais ils ont également trouvé un sens à leur mission et à leur communauté, repartant avec une volonté renouvelée de collaborer et d’apporter des changements significatifs à l’échelle mondiale.
De la spiritualité de l’unité à la pastorale générative de l’Église; de la rencontre entre les jeunes et Jésus au rôle moteur de l’Esprit Saint dans le Synode sur la synodalité. Tels sont quelques-uns des thèmes abordés par Jesús Morán, coprésident du Mouvement des Focolari, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision slovaque TVLUX le 6 octobre 2023. L’utilisation de cette vidéo a été aimablement accordée par TVLUX.Ces jours-ci, Jesús Morán, prêtre espagnol et Coprésident du Mouvement des Focolari, est en visite en Slovaquie. À Nitra, il a rencontré plusieurs évêques formateurs et plus de 80 séminaristes. Il est ici en ce moment et participe à notre programme. Bienvenue.Lorsque l’on parle du Mouvement des Focolari, que pouvons-nous penser ? Qu’est-ce que cela signifie ? Le Mouvement des Focolari est un Mouvement de l’Église catholique dont le cœur est le charisme de l’unité. Le grand théologien Von Balthasar disait que dans l’Église, chaque charisme est comme un regard sur tout l’Évangile à partir d’un point de vue. Ainsi, le charisme de l’unité est tout l’Évangile considéré à partir du testament de Jésus : « que tous soient un ». Donc le centre, tout ce que le Mouvement fait dans le domaine ecclésial ainsi que civil et social, est en relation avec l’unité. Nous cherchons l’unité – l’unité de type évangélique telle qu’elle apparaît dans l’Évangile – l’unité, qui est une façon de vivre en communion. De fait, on peut dire que la spiritualité de l’unité est la spiritualité de communion. C’est pourquoi, nous soulignons beaucoup l’amour réciproque, la rencontre avec le frère. Surmonter les divisions au niveau social le plus ample. Promouvoir la fraternité universelle, ce genre de choses, mais le centre est cette prière. C’est pourquoi nous disons toujours que nous voulons, dans la mesure du possible, vivre sur terre comme on vit dans la Trinité, c’est-à-dire que la Trinité est une communion d’amour. La fondatrice de votre Mouvement est Chiara Lubich, assez bien connue ici en Slovaquie et depuis cette époque, il a été décidé que ce sera toujours une femme à la tête du Mouvement, la Présidente est une femme, c’est pourquoi vous êtes Coprésident. Pourquoi en est-il ainsi ? Je crois que cela a à voir avec le nom officiel du Mouvement dans l’Église, parce que nous sommes le Mouvement des Focolari ou Œuvre de Marie. Dans les Statuts approuvés par l’Église, on parle d’Œuvre de Marie, nous soulignons donc beaucoup ce principe marial de l’Église, qui est un principe maternel, un principe générateur, qui montre une Église accueillante et, bien sûr, le principe marial est mieux exprimé par la femme. C’est cela l’idée. Il faut penser que c’est l’Église qui est mariale, c’est-à-dire que Marie est la forme de l’Église. Le concile Vatican II l’a dit très clairement, Marie est mère de l’Église. Dans ce sens, donc, nous souhaitons en être un reflet. La présidence féminine, en plus de mettre en valeur la femme, qui est un signe des temps, veut surtout souligner ce principe marial. Ce principe marial qui est aujourd’hui vraiment nécessaire. Il se montre vraiment nécessaire dans ce que souligne le Pape François : une Église plus proche des personnes, une Église en sortie, une Église moins cléricale, moins masculine. Tout cela a à voir avec la présidence féminine du Mouvement des Focolari. Cela a surtout à voir avec Marie. Vous êtes venu en Slovaquie non seulement pour rencontrer les membres des Focolari, mais aussi nos évêques, prêtres, séminaristes. Cette rencontre s’est déroulée à Nitra. Quelle émotion vous a laissé cette rencontre avec nos prêtres ? En réalité, j’étais avec l’évêque de Nitra et des évêques d’autres diocèses qui ont participé à la rencontre des séminaristes venus de 5 diocèses. Je me suis senti très accueilli, très accueilli. Puis, dans la salle, j’ai vu des personnes qui suivent Jésus, j’ai vraiment vu beaucoup de pureté, beaucoup de pureté chez les séminaristes, beaucoup de sérieux. Certains, à la suite de la rencontre et après le dîner, ont voulu approfondir ce que j’avais dit. Ils sont restés pour un entretien avec moi et j’ai vu dans leurs questions une nécessité, une urgence de vouloir être prêtres à la hauteur de notre temps. Un prêtre d’aujourd’hui qui vit avant tout l’Évangile de façon authentique. J’ai donc été très, très édifié. Vous avez surtout parlé de pastorale générative. De quoi s’agit-il ? La pastorale générative est un concept qui vient en lumière, en évidence, ces derniers temps. En Occident surtout où l’on assiste, pour ainsi dire, à un déclin numérique de l’Église. Auparavant, les églises étaient pleines, les personnes s’approchaient des sacrements. Les baptêmes étaient nombreux, les premières communions… Tout cela a maintenant diminué considérablement. Alors, la question est : que se passe-t-il ? Il semble que les méthodes utilisées avec succès pendant des années, des siècles, ne servent plus. Faut-il repenser la pastorale ? La pastorale générative n’est pas une pastorale nouvelle, c’est comme retourner à l’origine de la pastorale et l’origine de toute pastorale est Jésus ; c’est-à-dire, comment Jésus évangélisait-il ? Pour le dire plus simplement, parce qu’il est l’Évangile vivant, au travers de rencontres personnelles très profondes. Si nous regardons les Évangiles, chaque fois que Jésus rencontre quelqu’un, il se passe quelque chose de significatif pour la personne, nous le voyons avec Nicodème, avec Zachée, avec Mathieu, avec le centurion, avec la Samaritaine, avec la femme souffrant d’hémorragie, avec la Cananéenne. Il se passe toujours quelque chose, Jésus génère donc quelque chose en l’autre. Il nous faut passer de ce qu’on appelle la pastorale réglementée, qui est celle que nous avons eue, de type quantitatif – combien de baptêmes, combien de baptisés, combien se sont mariés à l’Église cette année ? – à une pastorale qui recherche la qualité, pas tant la quantité ; donc, que se passe-t-il ? Y a-t-il une vie chrétienne dans nos paroisses ? Cherchons la fécondité plus que les résultats, voici la pastorale générative. Donc, on souligne beaucoup la rencontre avec l’autre ; pour rencontrer l’autre, tu ne dois pas attendre qu’il vienne te demander un sacrement, tu dois toi-même aller à la rencontre de l’autre. Ainsi, la pastorale générative change l’idée du Pasteur, mais elle change aussi l’idée des chrétiens, parce que dans le fond… il ne s’agit pas… Il faut des apôtres générateurs, sans aucun doute, mais ce qu’il faut avant tout, c’est une communauté, une communauté accueillante, c’est-à-dire que ce qui s’est passé avec Jésus doit se reproduire, les personnes vont dans une communauté et il se passe quelque chose. Elles sont impressionnées par quelque chose. Voilà, en résumé, ce dont nous avons parlé avec les séminaristes. Se pourrait-il que les jeunes d’aujourd’hui recherchent la vie et qu’ils aient besoin que nous leur apportions cette vie, qui est la vie avec Jésus ? Absolument. Je pense que… j’ai toujours pensé que Jésus n’abordait jamais les gens avec une doctrine. Il recherchait toujours d’abord une rencontre personnelle et enseignait ensuite. Même si nous voyons Jésus enseigner… mais il a consacré beaucoup de temps à ces rencontres personnelles. Je crois que les jeunes d’aujourd’hui sont à la recherche de la vie. La doctrine doit être basée sur la vie et cette rencontre avec Lui, pour qu’ils puissent l’accepter. Sinon, ils restent avec un christianisme qui est comme une morale, c’est comme un enseignement, mais ce n’est pas ça le christianisme. Le christianisme, c’est la rencontre avec le Christ. Ces jeunes que vous avez rencontrés à Nitra sont les futurs pasteurs de notre Église. Comment peuvent-ils être les pasteurs dont nous avons besoin en ce moment et qu’ils ne tombent pas dans le cléricalisme dont parle tant le pape François ? Je crois qu’un Pasteur doit d’une certaine manière, plus que diriger (« pastorear », mener le troupeau) – pastorear est le mot que le Pape François utilise même lorsqu’il parle en italien, il l’utilise ainsi, avec le mot espagnol – il doit aimer. D’abord aimer, puis diriger, parce que si tu te mets dans la position de diriger, tu te mets en situation de supériorité, comme si tu devais enseigner. Tandis que le pasteur, aujourd’hui, doit avant tout aimer les paroissiens, il doit aimer tous les fidèles. C’est ainsi qu’il est pasteur. C’est ainsi qu’il est vraiment Pasteur et qu’il peut avoir autorité sur les autres. C’est fondamental et puis ce que j’ai dit précédemment, ne pas tant chercher les résultats que la fécondité. Et autre chose : aujourd’hui, le pasteur doit être très conscient qu’il ne s’autoproclame pas, mais qu’il annonce le Christ, il doit donc être profondément ancré en Christ, profondément. Un pasteur seul, qui ne vit pas au sein d’une communauté chrétienne, qui ne vit pas l’amour réciproque avec les autres, peut difficilement communiquer un amour tel que Jésus l’a proclamé dans sa vie. Vous avez dit un mot tout à l’heure et il m’est venu à l’esprit que cela n’arrive pas seulement aux prêtres, mais aussi aux chrétiens qui vivent profondément leur foi, mais qui oublient parfois que ce ne sont pas eux qui sauvent les personnes, mais Jésus. C’est vrai. C’est important. C’est pourquoi j’insiste sur la communauté. Saint Paul, dans la première lettre aux Corinthiens, met en garde contre la personnalisation et dit : alors que certains d’entre vous disent qu’ils appartiennent à Apollon, d’autres disent qu’ils appartiennent à Paul, d’autres disent qu’ils appartiennent à Pierre… Non, nous appartenons tous au Christ, mais le Christ vit dans la communauté, dans la communauté paroissiale, dans la communauté où il est présent dans l’Eucharistie, qui est un mystère de communion. C’est donc fondamental. Nous sommes souvent tombés dans l’erreur de nous proclamer nous-mêmes, avec nos propres idées, plutôt que de laisser parler le Christ. La Slovaquie est plutôt considérée comme un pays conservateur, en ce moment où le Synode se tient à Rome, au Vatican. Plusieurs Mouvements veulent aller de l’avant et d’autres veulent revenir en arrière. Comment faire pour garder tout ce qui est bon, tout en allant de l’avant avec ce qui est nouveau et bon ? J’ai été très frappé par les propos tenus avant-hier par le pape François lors de la première session du Synode. Il a beaucoup insisté sur le fait que le protagoniste du Synode est l’Esprit Saint. Et l’Esprit Saint va au-delà des schémas humains. Un chrétien, en tant que chrétien, n’est ni conservateur ni progressiste, il est une personne nouvelle, une créature nouvelle. Nous l’avons lu ces jours-ci dans la lettre de Saint Paul aux Galates. C’est l’Esprit Saint qui fait de nous des créatures nouvelles avec notre mentalité. Avec notre mentalité, avec ce que nous sommes. C’est pourquoi je crois que nous devons dépasser ces dualismes qui ne font pas de bien à l’Église. L’Esprit Saint est toujours générateur de nouveauté. Parce que c’est lui, il est à l’origine de tous les charismes, de toutes les nouveautés dans l’histoire de l’Église. En même temps, tout ce que l’Esprit Saint promeut dans l’Église vient du Père. Il est donc également ancré dans l’origine. Cela signifie qu’il faut un plus d’Esprit Saint dans l’Église, c’est la seule façon de dépasser ces dualismes qui ne nous font pas de bien. Merci beaucoup. Et merci beaucoup, père Jesús, d’avoir participé à notre programme. Merci à vous de m’avoir reçu. Merci à vous aussi et nous nous retrouverons prochainement, au revoir.Voir la vidéo (activer les sous-titres en français)
Un engagement qui implique forces politiques, institutions, Mouvements ecclésiaux, organisations de la société civile et, en première ligne, les jeunes. Tel est le climat qui s’est dégagé de la conférence “Corps européen de solidarité et service civique en Europe“, qui s’est tenue le 24 octobre 2023 à Bruxelles. Jesús Morán, Coprésident du Mouvement des Focolari, qui a participé à la rencontre, nous fait part de ses impressions. Mardi 24 octobre, Bruxelles était étonnamment ensoleillée, contrairement à ce que nous attendions l’après-midi du 23, lorsque nous sommes arrivés dans la capitale belge et avons été accueillis par une forte pluie. Pour les habitants de Bruxelles, les citoyens d’innombrables pays européens, la vue d’un tel soleil était une nouveauté au cœur de l’automne ; pour nous, c’était un bon présage de ce que nous allions vivre ce matin-là dans l’imposant bâtiment du Parlement européen. À 9h15, dans une salle de séminaire pouvant accueillir 30 personnes, a débuté la rencontre organisée par trois associations d’inspiration très différente : le Mouvement Européen, l’Association Caterinati et le Mouvement des Focolari, dans le cadre du Corps Européen de Solidarité (CES), une initiative de la Commission Européenne capable de réunir des parlementaires de tous bords politiques grâce à son parcours courageux et constructif. L’événement était aussi une commémoration en hommage à David Sassoli, Président du Parlement européen décédé le 11 janvier 2022. C’était pour moi la deuxième fois que je participais à un événement similaire. Le premier qui remonte à la période précédant la pandémie s’était tenu au Parlement européen à Rome. La providence a voulu que, précisément ce mardi, au moment où nous commencions la session, la Commission Culture du Parlement européen approuve quasiment à l’unanimité, le rapport sur les activités du CES pour la période 2021-2027. Le Mouvement des Focolari était représenté non seulement par moi, en qualité de Coprésident, mais aussi par des membres du Mouvement Politique pour l’Unité, New Umanity (présent avec 3 jeunes) et le “Focolare européen“, qui est basé à Bruxelles et interagit avec de nombreuses personnes des Institutions européennes ; il accueille également des migrants et promeut le dialogue et le partage d’idéaux. Je ne m’attarderai pas sur les détails de l’événement que l’on peut lire dans les différents communiqués de presse parus ces jours-ci. Je voudrais plutôt souligner l’importance considérable de ces événements apparemment mineurs et minoritaires qui, au contraire, peuvent marquer la ligne d’un changement de cap dans les relations internationales, dans la dynamique de la configuration sociale des nations et des peuples ; [ligne] qui donne à l’Europe un visage différent, plus conforme à l’idée des fondateurs de l’Union que ce que nous avons l’habitude de voir, surtout ces temps-ci et plus cohérent avec sa véritable identité fondée sur des valeurs aux racines gréco-latines et chrétiennes indiscutables, comme la solidarité, l’ouverture, la tolérance, la communion, la démocratie, la transcendance, la liberté, la fraternité et la paix. Il est en outre très significatif que des initiatives telles que le CES aient pour protagonistes les jeunes. C’est en effet à eux qu’il revient de mener le changement de paradigme que nous espérons tous. Les plus de 300 000 jeunes qui ont participé au fil des ans au programme de solidarité de la Commission démontrent que ce sont les objectifs pour lesquels ils sont prêts à dépenser toutes leurs énergies intellectuelles et morales. Les jeunes ne reculent pas si nous leur proposons des objectifs élevés et si nous leur préparons le terrain. En ce moment dramatique du monde, l’espérance vient d’eux et de leur désir de changement. Seuls des jeunes qui ont la solidarité dans les veines peuvent arrêter la dérive de l’incompréhension, de la polarisation, de la haine et de la violence qui gangrènent le monde. Avec de telles initiatives, ces jeunes créent une culture – et une grande culture – car ils ne se contentent pas de travailler pour les causes les plus nobles, mais ils construisent des relations nouvelles, partagent des expériences et des traditions, et s’enrichissent de leur diversité. À la fin de la rencontre, on a pu percevoir chez tous les participants une joie particulière qui n’allait pas de soi, surtout parmi les parlementaires, habitués à des confrontations sans fin et à des luttes de pouvoir parfois impitoyables. Tandis que nous nous dirigions vers l’aéroport, le soleil de Bruxelles semblait nous dire que le brouillard se dissipera de nos cœurs si nous devenons un peu plus généreux et accordons de l’importance à ce qui en vaut vraiment la peine. Seulement cela pourra tout rendre plus beau, même cette ville splendide.
La phrase « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21) contient l’appel imminent à vivre radicalement notre foi. Aimer signifie précisément ceci : faire la volonté de Dieu qui nous donne tout et la faire sans demi-mesure ; reconnaître dans le bruit assourdissant du monde Sa voix et La choisir comme route principale dans notre vie quotidienne.Parmi les pauvres des banlieues Interpellés par la situation de dégradation et de pauvreté de nombreuses familles de notre région, et stimulés par la Parole de Dieu, quelques-uns d’entre nous se sont retroussés les manches pour se consacrer en particulier aux enfants des banlieues, après avoir présenté la proposition aux autorités religieuses et civiles. Tout d’abord, quelques mères vivant dans des cabanes se sont portées volontaires pour nous aider pour des familles encore plus pauvres. Notre service commençait par l’enregistrement et la pesée des enfants de zéro à cinq ans, l’instruction des mères sur l’alimentation alternative (peu coûteuse et à haute valeur nutritionnelle), les vaccinations, l’allaitement et l’éducation. Ce n’était qu’un premier contact pour traiter plus tard des problèmes plus graves : chômage, alcoolisme, abandon, faim, sans-abrisme, drogue, misère. Avec nos familles, nous venions en aide à ceux qui vivent dans des baraques chaque week-end pour leur offrir, avec l’aide d’autres chrétiens, de meilleures conditions de vie. La communion des biens réalisée entre nous a permis d’améliorer la qualité de vie de ces enfants et de leur procurer une dignité de vie. (M.N. – Brésil) Un travail inattendu Dans le village où nous vivons, un couple avec cinq enfants est arrivé récemment. Le père était sans travail et avait dû déménager pour des raisons de santé. Comme sa profession était compatible avec celle de mon mari et qu’on nous avait promis un travail important, nous avons décidé de l’embaucher dans notre entreprise. Mais après quelques mois, l’emploi sur lequel nous comptions s’est envolé et nous avons commencé à nous inquiéter pour l’avenir. La Parole de l’Évangile que nous nous étions proposés de vivre en ce moment-là, nous a invités à la prière car, disait le commentaire, on est face à deux tentations : « La présomption de s’en sortir par soi-même et la peur de ne pas réussir. Au contraire, Jésus nous assure que notre Père du ciel ne nous laissera pas manquer de la puissance de l’Esprit si nous sommes vigilants et si nous Le lui demandons avec foi ». Avec foi, nous nous sommes alors tournés vers Lui, Lui confiant la nouvelle situation, certains qu’Il s’en occuperait. Le lendemain, mon mari a reçu un travail aussi important qu’inattendu. Depuis, nous n’avons pas manqué de travail et le nouvel arrivé continue de travailler chez nous. (M.R. – Suisse) Le prêt Pendant le premier trimestre de l’école, j’avais partagé ma bourse d’étude avec un élève qui ne pouvait pas payer sa carte de cantine parce qu’il venait d’une famille très pauvre. Au début du deuxième trimestre, il m’a confié que ses parents avaient un besoin urgent d’argent et m’a demandé un certain prêt. J’avais mis une somme de côté pour les livres et la nourriture, mais par amitié, j’ai décidé de la lui accorder. Les jours suivants, je ne le voyais plus alors qu’il venait toujours me parler. Je m’inquiétais et je me mettais même en colère. Puis, tout à coup, l’Évangile m’est venu en aide en pensant qu’il était juste d’aider un prochain plus mal loti que moi. Une fois calmé, je suis allé lui rendre visite chez lui. Dès mon arrivée, il m’a dit qu’il ne s’était plus présenté parce qu’il avait honte de ne pas encore avoir l’argent pour me rembourser et qu’il ne savait pas quoi faire. Je l’ai rassuré en lui disant qu’il me rembourserait quand il le pourrait et que si ce n’était pas le cas, ce n’était pas grave : l’important, c’était notre amitié, elle ne devait pas en souffrir. (J.B. – Afrique)
Édité par Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année IX – n° 1 septembre-octobre 2023)
“Vivre la fraternité, susciter des relations d’unité, créer des liens de réciprocité, tels sont les objectifs des relations que nous tissons au quotidien. Mais d’où vient cette étincelle qui nous pousse à oser et à aller à la rencontre des autres ? Chiara Lubich propose une réponse en racontant un épisode de sa vie”. À présent, passons au deuxième aspect : le rayonnement. C’est un sujet très vaste. Nous nous limiterons à trouver quelques indications dans les écrits des premières années du Mouvement. Il suffit de lire quelques pages relatives à cet aspect pour comprendre que « la première étincelle à l’origine de tout, est l’amour ». Oui, cela a été l’amour. Une étincelle s’est allumée, a diffusé sa lumière et a provoqué un incendie dans le monde. L’amour rayonne, l’amour lui-même rend témoignage. Aussi lorsque la parole entre en action. Celle-ci doit être sous-tendue par le témoignage, par l’amour : avoir aimé avant, et accompagnée par l’expérience : raconter les expériences. Il en a été ainsi pour les premiers chrétiens. Il en va de même aujourd’hui. Il y a un épisode qui est resté gravé dans mon cœur. Il me semble très beau. C’est là que réside le secret de notre rayonnement, le point d’où nous devons partir. « (…) Je me promenais dans les rues d’Einsiedeln et je voyais passer de nombreuses personnes de différents Ordres religieux – car c’est un sanctuaire, très beau -. Et entre autres, j’ai été frappée, particulièrement impressionnée par les petites sœurs de Foucauld. Elles passaient à bicyclette et avaient un visage très vivant avec leur foulard qui les faisait ressembler à des lavandières. Leur visage expressif me rappelait ce que j’avais lu de leur fondateur, Charles de Foucauld, qui – dit-on de lui – a crié l’Évangile par toute sa vie. De fait, ces sœurs semblaient dire : « Heureux les pauvres de cœur, heureux ceux qui pleurent… » Ce n’étaient pas les Béatitudes que le monde aurait voulu entendre, c’était le scandale de l’Évangile. Un grand désir est né alors en moi : celui de donner, moi aussi, extérieurement, mon témoignage. Mais je ne voyais pas comment. À moment donné, j’ai rencontré une de mes compagnes – c’était Natalia – et je lui ai dit : « Tu sais, j’ai vu ce que l’apostolat de ces sœurs produit sur moi, non tant par leurs paroles mais par leur habit… J’aimerais que nous puissions le faire nous aussi. Mais, qu’est-ce qui, en nous, peut faire connaître Dieu aux autres ? Ah ! – me suis-je exclamée - : ” À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres”. L’amour réciproque était donc notre habit.
Après l’attaque terroriste subie par Israël, l’horreur de la violence qui s’est déchaînée, la vague de peur qui a secoué les deux peuples, l’angoisse pour les otages et l’incertitude pour le sort de la population de Gaza : des nouvelles des communautés des Focolari en Terre sainte et un appel mondial à la prière et au jeûne pour la paix le 17 octobre prochain.« Nous avons quitté nos maisons et tous les chrétiens se sont réfugiés dans les églises. C’est le bref message que nous avons reçu ce matin de la part de quelques membres de la communauté des Focolari de Gaza ; ce sont les dernières nouvelles que nous avons reçues d’eux. Selon le père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse catholique de la Sainte Famille à Gaza, 1017 chrétiens vivent encore dans la bande de Gaza et parmi eux se trouvent plusieurs adhérents du Mouvement des Focolari, avec lesquels la communication est de plus en plus sporadique et difficile. Et malgré cela, un message de l’une d’entre eux a circulé ces jours-ci pour remercier tout le monde de la proximité et des prières pour la petite communauté de Gaza.« Vous m’avez donné la force de ne pas céder au mal, écrit-elle, de ne pas douter de la miséricorde de Dieu et de croire que le bien existe. Au milieu de toute obscurité, il y a une lumière cachée. Si nous ne pouvons pas prier, vous, priez ! Nous, nous offrons et notre action, ensemble, est complète. Nous voulons crier au monde que nous voulons la paix, que la violence engendre la violence et que notre confiance en Dieu est grande. Mais si Dieu nous appelle à Lui, soyez assurés que du Ciel nous continuerons à prier avec vous et à L’implorer avec plus de force d’avoir compassion pour Son peuple et pour vous. La paix, la sécurité, l’unité et la fraternité universelle, c’est ce que nous désirons et c’est la volonté de Dieu et la nôtre aussi.» Margaret Karram : au milieu de la haine, des nouvelles de fraternité. Il faut du courage pour dire cela aujourd’hui, tandis que l’horreur et la violence occupent tout l’espace médiatique, mais ce ne sont pas les seules nouvelles. Il y a celles que l’on crie moins, mais que l’on ne peut pas faire taire, comme le réseau mondial de prière qui est en place sur tous les points de la terre, sans distinction de croyance ou d’appartenance religieuse, de même que les gestes et les paroles de fraternité. C’est ce qu’a déclaré hier Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, lors du traditionnel briefing du bureau de presse du Vatican, en marge du Synode de l’Église catholique en cours, auquel elle participe en tant qu’invitée spéciale. « Des amis juifs que je connais en Israël, raconte-t-elle, m’ont appelée, moi qui suis une arabe palestinienne, pour me dire qu’ils s’inquiétaient pour ceux qui vivent à Gaza. Pour moi, c’est une très belle chose. Tout le monde connaît les histoires négatives entre ces deux peuples, mais beaucoup de personnes, de nombreuses organisations travaillent à construire des ponts et personne n’en parle. On ne parle que de haine, de division, de terrorisme. Nous nous faisons des images collectives de ces deux peuples qui ne correspondent pas à la réalité. Nous ne devons pas oublier qu’aujourd’hui encore, de nombreuses personnes travaillent à construire des ponts. C’est une semence jetée, même en cette heure si difficile. »De la part de nos amis juifs : faire une communauté de prière Pour confirmer cela, depuis une localité du district de Tel Aviv, une amie juive nous écrit : « Si vous êtes en contact avec les amis du focolare à Gaza, envoyez-leur mon amour et ma proximité. J’espère qu’ils sont tous en sécurité. Ces jours-ci, je suis à la maison avec ma famille, les écoles sont fermées et nous restons près des abris. Les réseaux sociaux relaient un flux constant d’appels et de propositions d’aide pour les familles qui ont fui, pour les soldats et leurs familles. Il y a aussi des demandes d’aide pour les funérailles, pour honorer les morts comme il se doit. Il semble que tous les jeunes ont été appelés à se battre et nous craignons pour nos amis et nos parents. Nous avons peur de ce qui nous attend. J’essaie de protéger mes enfants de la peur, mais notre horreur est insignifiante comparée à ce qui est arrivé à nos frères et sœurs du Sud. Je pense à mes amis arabes en Israël qui courent vers les abris comme nous. J’essaie de prier à la même heure que mon ami musulman, pour que nous soyons une communauté de prière même si de nombreuses choses nous divisent. J’apprécie que vous soyez avec nous, ensemble, et votre prière, plus que je ne saurais le dire. » Que pouvons-nous faire ? Lors de la conférence de presse, Margaret Karram a confié la souffrance et l’angoisse qu’elle ressent pour son peuple, des deux côtés : « Je me suis demandé ce que je faisais ici ? Ne devrais-je pas faire autre chose pour promouvoir la paix en ce moment ? Mais ensuite, je me suis dit : ici aussi, je peux m’unir à l’invitation du pape François et à la prière de tous. Avec ces frères et sœurs provenant des quatre coins du monde, nous pouvons demander à Dieu le don de la paix. Je crois en la puissance de la prière.» Elle a ensuite parlé de l’action « Plus de guerres !!! CONSTRUISONS LA PAIX ! » que les enfants, les adolescents et les jeunes du Mouvement des Focolari ont lancée avec l’association « Living Peace ». Ils appellent leurs pairs à prier pour la paix à midi, tous les jours et sur tous les fuseaux horaires ; ils proposent aussi de remplir la journée de gestes qui construisent la paix dans le cœur de chacun et autour d’eux ; ils invitent à envoyer des messages de soutien aux enfants, aux adolescents et aux jeunes de Terre sainte et les encouragent à demander aux gouvernants de leur pays de tout mettre en œuvre pour parvenir à la paix. Le Mouvement des Focolari adhère également à l’appel du Patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pizzaballa, pour une journée de jeûne et de prière pour la paix le 17 octobre : « Organisons des moments de prière avec l’adoration eucharistique et le chapelet à la Sainte Vierge. Probablement dans de nombreuses parties de nos diocèses, les circonstances ne permettront pas de grands rassemblements. Dans les paroisses, dans les communautés religieuses, dans les familles, il sera toujours possible d’organiser des moments de prière communs, simples et sobres ».
Le Moyen-Orient continue de souffrir de la violence, des affrontements et des attaques terroristes. L’histoire de Joseph, un jeune Syrien membre des Focolari qui, avec d’autres jeunes, nourrit l’espoir de la paix sur une terre martyrisée.
Le cauchemar des massacres de masse est à nouveau effrayant. Le Moyen-Orient est toujours ravagé par les guerres, les attentats terroristes, les violences de toutes sortes qui ne font que des morts. En Syrie, le 6 octobre, des drones chargés d’explosifs se sont abattus sur une académie militaire à Homs lors d’une cérémonie festive. Le bilan est d’une centaine de morts, dont une trentaine de femmes et d’enfants. Le lendemain, une autre attaque similaire a eu lieu lors de célébrations funéraires, heureusement neutralisée à temps. La réponse syrienne n’a pas manqué avec une pluie de bombes à Idlib, dans une zone échappant au contrôle du gouvernement. Une escalade de la violence à laquelle l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir O. Pedersen, a réagi en appelant à un cessez-le-feu immédiat, à la protection des civils et à l’ouverture de négociations de paix. Dans ce contexte de guerre, alors que la violence continue de s’intensifier et qu’il ne semble pas y avoir d’espoir d’un avenir pacifique, quelques jeunes Syriens appartenant au mouvement des Focolari se sont retrouvés pour leur réunion annuelle.
Joseph Moawwad, 24 ans, a participé au congrès et nous a écrit pour nous faire part de son expérience personnelle. « Je vivais une période très difficile, un sentiment de tiédeur, sans enthousiasme ; également pour ce congrès, peut-être à cause des fortes tensions que je vis et que les jeunes Syriens vivent. Les conséquences de la guerre perdurent, depuis 13 ans déjà, et plus récemment, l’attentat d’ il y a quelques jours à Homs. Nous l’avons appris dès le début du congrès. Cependant, la grande surprise a été de rencontrer 90 jeunes du mouvement des Focolari venus de toutes les régions de Syrie. J’ai senti comme une tempête qui enlevait les cendres qui couvraient les braises de mon cœur, et ainsi le ‘feu’ en moi a repris. Les expériences de communion, de partage, de fraternité entre nous et cette tension de vivre l’amour mutuel pour avoir la présence de Jésus parmi nous (cf. « Là où deux ou plusieurs sont unis en mon nom, je suis au milieu d’eux », Mt 18, 15-20) ont effacé tout ce que je ressentais auparavant et ont rendu plus puissante cette flamme que j’ai sentie, se rallumer en moi. À la fin de la journée, pendant la prière communautaire, j’ai compris que je prenais une décision : garder cette ‘flamme’ que j’ai sentie, se rallumer pour longtemps, la faire grandir, la donner aux personnes les plus faibles et les plus découragées. J’ai découvert que l’unité avec les autres jeunes des Focolari, l’amour réciproque qui nous lie, est la solution à toute cette haine et à tout ce mal que nous vivons. Et puis la présence de Jésus en nous et parmi nous : c’est lui qui nous donne la force et l’espoir d’un avenir meilleur ».
La déclaration de la présidente du mouvement des Focolari suite à l’explosion de graves violences en Terre Sainte le 7 octobre 2023 : “Justice, dialogue et réconciliation, outils indispensables pour construire la paix”.
Rome, le 8 octobre 2023
Il n’y a pas de mots pour exprimer la tristesse infinie que j’ai dans le cœur pour les populations d’Israël et de Palestine ; pour les morts, les blessés, les personnes retenues en otage, les disparus et leurs familles que la dernière et très grave flambée de violence a provoqués sur ma terre.C’est avec une foi profonde, avec l’ensemble du Mouvement des Focolari, que je m’unis à l’appel du pape François, à celui du Patriarcat latin de Jérusalem, aux paroles de paix de responsables des différentes Églises chrétiennes et des leaders des Religions – en particulier de la région israélo-palestinienne – pour demander l’arrêt des armes et que l’on comprenne que, comme l’a dit le pape François à l’Angélus d’aujourd’hui, « le terrorisme et la guerre ne mènent à aucune solution, mais toute guerre est une défaite ».Dans la prière au Dieu de la Paix et de la Justice, je suis unie également à tous ceux qui, dans le monde entier, offrent prières, souffrances et actions, afin que la paix l’emporte sur la haine et la terreur. Je remercie en particulier ceux qui m’ont écrit depuis des lieux de conflit, comme l’Ukraine, exprimant leur offrande et leur proximité, malgré la tragique situation dans laquelle ils se trouvent depuis plus d’un an.Engageons-nous à construire un monde fraternel et à faire tout ce qu’il nous est possible pour que ces peuples et tous ceux qui se trouvent dans les mêmes situations d’instabilité et de violence retrouvent le chemin du respect des droits de l’homme ; où la justice, le dialogue et la réconciliation sont les instruments indispensables pour construire la paix.
Margaret KarramPrésidente du Mouvement des Focolari
La 16e Assemblée générale du Synode des évêques qui est en cours au Vatican s’est ouverte, le 30 septembre 2023, par une veillée de prière œcuménique intitulée ” Ensemble – Rassemblement du peuple de Dieu “. Promue par la communauté de Taizé en collaboration avec le Secrétariat du Synode des évêques, le Vicariat de Rome, le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens et le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, elle a été conçue et réalisée par des représentants de diverses Églises chrétiennes. Nous avons demandé à trois évêques présents :Charles May – Église anglicane d’Afrique du Sud ; Bertram Meier – Évêque catholique d’Augsbourg (Allemagne) ; Chrysostomos de Kyrenia, Église orthodoxe de Chypre. Activer les sous-titres en français https://www.youtube.com/watch?v=va9sdPxfovI&list=PLKhiBjTNojHqtFwgi5TYI3T7zRvAuOZiD
Le Synode sur la synodalité débutera le 4 octobre au Vatican et se poursuivra jusqu’à la fin du mois. Parmi les invités spéciaux figure Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari. Nous sommes au seuil de l’étape universelle du Synode 2021-2024 sur la synodalité. Samedi 30 septembre 2023, la place Saint-Pierre à Rome réunira des milliers de personnes de différentes Églises chrétiennes pour la Veillée œcuménique « Ensemble – Rassemblement du Peuple de Dieu », organisée par la communauté de Taizé en collaboration avec le Secrétariat du Synode des évêques, le Vicariat de Rome, le Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens et le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Les jeunes seront les protagonistes de cet événement. Au terme de ce temps de prière et de célébration, les 464 participants à l’assemblée synodale se rendront à Sacrofano, près de Rome, pour une retraite spirituelle jusqu’au 3 octobre. Ils reviendront au Vatican pour l’ouverture solennelle du Synode avec la messe célébrée par le pape François, le mercredi 4 octobre. Tout de suite après, les cardinaux, les évêques, les religieux et les laïcs qui participeront au Synode commenceront leurs travaux dans la Salle Paul VI. Quatre semaines au cours desquelles les membres participeront à des assemblées plénières, des cercles mineurs, un pèlerinage et des moments de prière et de liturgie jusqu’au 29 octobre. La Présidente des Focolari, Margaret Karram, qui fait partie des neuf invités spéciaux, a envoyé un message à tous les membres du Mouvement dans le monde entier, exprimant ses sentiments sur cette étape historique dans l’Église catholique : « Je ne vous cache pas l’émotion que je ressens, mais j’ai surtout la grande joie de pouvoir participer en personne à ce moment de grâce, consciente que j’emmène avec moi chacune et chacun des membres du Mouvement des Focolari, ce qui est aussi une grande responsabilité. »« Je suis sûre – poursuit-elle – que beaucoup d’entre vous ont déjà vécu quelques étapes du chemin synodal dans leurs Églises locales et ont déjà expérimenté quelques fruits de ce parcours, comme de nouvelles occasions de dialogue qui conduisent à une communion et à une participation plus profondes et élargies.(…) Dans cette prochaine session, nous sommes encore plus appelés à “marcher ensemble” en tant que “peuple de Dieu”, afin que cela devienne une réalité permanente et quotidienne dans notre vie, pour le bien de l’Église et de l’humanité. »Tout cela – explique-t-elle encore -, a fait naître dans mon cœur un grand désir : celui de nous engager, en tant que Mouvement des Focolari, à nous améliorer, à faire un pas de plus, à renforcer et à affiner nos liens d’unité, à être des bâtisseurs de fraternité dans tous les milieux où nous vivons ou travaillons. » Et elle conclut par l’appel adressé à tous d’accompagner par la prière « cette nouvelle saison de l’Église riche de promesses » : « Je vous demande la chose la plus importante : prier ! “Sans la prière, il n’y aura pas de Synode”, a dit le Pape François. Et le Secrétaire général, le Card. Grech, le répète aussi, encourageant tous à prier avec foi et sérieux. Il s’agit de se mettre à l’écoute de Dieu, avec ce recueillement qui lui laisse de la place et qui permet à nos cœurs et à nos esprits d’être éclairés par Sa lumière. (…) Faisons-le nous aussi en tant que membres du vaste peuple qui, dans le monde entier, prie et offre, afin que le Synode – dont le protagoniste est l’Esprit Saint – puisse porter les plus grands fruits pour l’humanité d’aujourd’hui et de demain. »
Les Rencontres méditerranéennes se sont récemment achevées à Marseille (France), ville mosaïque de peuples et de cultures. Un événement qui, dans le dialogue, trace de nouveaux chemins d’espérance avec un regard renouvelé sur l’avenir. « Qu’est-ce qui est ressorti de l’événement de Marseille ? Un regard sur la Méditerranée que je définirais comme simplement humain, un regard ni idéologique, ni stratégique, ni politiquement correct, ni instrumental, non, un regard humain, c’est-à-dire capable de tout rapporter à la valeur première de la personne humaine et à sa dignité inviolable. Et en même temps, un regard d’espérance est apparu ».
Ce sont les paroles que le Pape François a prononcées lors de l’audience générale du 27 septembre 2023, concentrant sa méditation sur le récent Voyage Apostolique à Marseille en conclusion des « Rencontres méditerranéennes » qui se sont déroulées dans la ville française du 17 au 24 septembre 2023. Une véritable « Mosaïque de l’Espérance », comme l’annonçait le titre de l’événement organisé par l’Archidiocèse de Marseille, qui a rassemblé des Évêques, des Maires, des Responsables religieux, des théologiens du bassin méditerranéen et des jeunes des cinq rives du Mare Nostrum, dans un dialogue ouvert sur l’avenir et sur les nombreux défis à relever. Dans le sillage des deux rencontres précédentes, celle de Bari en 2020 et celle de Florence en 2022, Marseille, avec son histoire, son port et son essence multiculturelle et multireligieuse, est devenue la promotrice de ce voyage à travers des tables rondes, des rencontres de réflexion et de prière, des spectacles artistiques et culturels de toutes sortes dans le but, comme l’a dit le Pape François lors de l’Angélus du dimanche 17 septembre, de « promouvoir des chemins de paix, de collaboration et d’intégration avec une attention particulière au phénomène migratoire ».
Et c’est l’un des thèmes les plus abordés dans les débats entre les jeunes présents, comme le raconte Chiara Barbaccia, 28 ans, diplômée en criminologie, qui se prépare à devenir éducatrice dans les prisons, fille d’une île italienne, la Sicile, la porte de l’Europe : « A une époque où nous sommes bombardés par une communication médiatique qui nous donne l’impression d’être envahis, nous sommes appelés à ne pas oublier qu’il s’agit de personnes qui quittent leur pays parce qu’elles y sont forcées et non par plaisir. Nous devons également garder à l’esprit la valeur de l’accueil, l’atout qui nous permet de rester humains ». Des propos qui ne restent pas à l’état de pensées mais qui, une fois partagés, prennent forme. En effet, Chiara fait partie des 70 jeunes de 25 à 30 ans qui, représentant la Méditerranée et ses multiples visages, ont rencontré les Évêques des cinq zones géographiques de cette mer, dans un moment d’interaction en plein style synodal : « Je fréquente la paroisse des frères franciscains de Sant’Antonino à Palerme, raconte-t-elle, et, dans un but d’échange et de croissance mutuelle et grâce à mon amitié avec les Focolari de ma ville, je suis ici à Marseille ». Les jeunes présents à la table ronde à laquelle j’ai participé venaient d’Ukraine, de Bosnie, de Terre Sainte et d’Algérie. Un regard sur les différentes perspectives de la Méditerranée. Je leur ai parlé un peu de mon expérience et de ce que nous faisons pour l’accueil et plus encore. Ce qui manque pour que cette mer soit vraiment le “mare nostrum” de tous, de la communauté, c’est l’idée partagée du bien commun, l’idée que tout ce qui “bouge” en elle n’appartient pas plus à une nation plutôt qu’à une autre mais est un patrimoine commun qu’il faut valoriser et non pas “faire échouer” ou, pire, “faire couler”. Des migrations à la crise climatique, de l’intégration à la crise géopolitique et à la violence des guerres, la voix de ces nouvelles générations qui ont animé et coloré la ville de Marseille est forte. Les jeunes sont des “phares”, comme les a appelés le Pape dans son discours de clôture des Rencontres, le 23 septembre, « ils sont la lumière qui indique le chemin de l’avenir » et il est important de leur offrir des espaces de rencontre où ils peuvent être guidés pour fraterniser et ouvrir leurs oreilles à l’autre, comme ce fut le cas à l’Œuvre de jeunesse Joseph Allemand Saint Savournin, où un grand nombre de lycéens et lycéennes de la ville, répartis en groupes, ont participé aux “salons” organisés autour d’un thème pour discuter et partager des défis et des projets sur la Méditerranée. Parmi les animateurs venus de différentes régions, en particulier d’Italie, il y avait également un groupe du mouvement des Focolari qui, avec d’autres réalités, a contribué à cet échange. Chaque salle a été un voyage : vers l’inclusion, vers le respect de la diversité des autres confessions, vers la liberté des femmes dans les différentes cultures, vers la danse et l’art, capables d’abattre les barrières et d’être un instrument d’accueil. Un voyage de sensibilisation au thème de la reconversion de l’industrie de la guerre, raconté par les jeunes de WarFree – Lìberu dae sa gherra, l’association qui vise à une reconversion éthique de la Sardaigne (une île italienne) à travers une économie de paix tournée vers le monde ; un réseau d’entreprises qui se proposent comme une alternative aux industries de l’armement et de la pétrochimie et une nouvelle économie civile qui offre un travail digne au territoire, en favorisant l’imbrication de la paix et du développement durable. « Ces industries en Sardaigne représentent la plus grande exportation de la Sardaigne et dans un pays où le travail est rare, il est important que les gens sachent pour quoi ils travaillent, qui gagne de l’argent grâce à ces exportations et quelles en sont les conséquences – déclare Stefano Scarpa, l’un des partenaires de Warfree, qui a participé au projet depuis le début -. C’est pourquoi les Rencontres méditerranéennes sont une opportunité. Ce serait bien de pouvoir parler non seulement de Mare Nostrum mais aussi de globalité, d’un dialogue constant qui veut trouver des similitudes entre les difficultés de chaque pays et des réponses ». « L’Eglise joue un rôle très important dans les territoires et dans le dialogue avec les autres Eglises et les autres religions. C’est là qu’il faut encourager la participation de tous », ajoute Maria Letizia Cabras, jeune Sarde membre des Focolari qui collabore avec Warfree, « afin qu’un discours au niveau territorial soit également appliqué au niveau méditerranéen, à travers des projets et des événements qui concernent tous les pays ».