Mouvement des Focolari
IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

“c’est un honneur pour nous –ont dit les promoteurs du symposium- qu’aient été choisies pour organiser ce symposium l’Argentine et en particulier la cité pilote Lia Brunet du Mouvement des Focolari (située à 250 km de Buenos Aires), lieu de rencontre annuelle de Juifs et de Chrétiens. Cette année le symposium a été précédé de plusieurs Journées consacrées à diverses activités qui ont débuté le 15 août avec la “Journée pour la Paix”, toujours à la cité pilote du Mouvement des Focolaris. Ces Journées sont organisées depuis 1997, avec une participation croissante des membres des communautés juives et chrétiennes de l’Argentine et de l’Uruguay. Chaque année les deux communautés  abordent un même thème, qui est ensuite approfondi lors de moments de reflexion, de témoignages, de dialogue et de récréation. Ces Journées sont l’expression des liens établis par le Mouvement des focolaris avec les membres de la communauté juive argentine. Une Journée s’adressant spécifiquement aux jeunes s’est déroulée en parallèle avec la “Journée pour la Paix”. Elle avait pour titre “J’ai connu des personnes qui veulent construire un monde uni…. viens toi aussi avec nous pour les connaître”. Elle a été organisée par les mouvements Juniors pour l’Unité et Jeunes Pour un Monde Uni, branches du Mouvement des Focolaris, et par le Centre Anne Frank de l’Argentine. Les jeunes et adolescents des deux organismes se sont impliqués activement les mois précédents pour mettre sur pied cette Journée. Le programme a été très dynamique, caractérisé par des work-shop, des jeux, des débats, des moments de partage et des expositions. L’objectif était de promouvoir dans le respect de chacun un échange culturel, social, politique et religieux, avec tout ce que cela implique et d’affronter les problèmes des jeunes, comme la violence, la discrimination et l’exclusion. Cette Journée s’adressait aux jeunes provenant de toute l’Argentine, mais aussi d’autres pays dont le Chili, l’Uruguay, le Mexique, les Etats Unis, l’Italie, et même de Jérusalem. Cette série d’événements s’est terminée du 21 au 25 août par le IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien, placé sous l’égide du ministère des Cultes de l’Argentine. D’éminents intellectuels juifs et chrétiens, venus du monde entier, ont apporté leur contribution pour approfondir l’argument qui avait été choisi : “Identité et dialogue : une expérience qui avance”. L’évènement s’est clôturé au Ministère des Affaires Etrangères.

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Vivre le charisme: spiritualité et vie de prière

Natalia Dallapiccola, la première du petit noyau initial de  jeunes filles qui ont suivi Chiara Lubich dans son aventure au focolare, raconte : « Un soir, autour d’une table, unique rescapée de quelques meubles, à la lumière d’une bougie (on n’utilisait pas l’électricité à cause du couvre-feu), Chiara lut ce passage : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13,34-35). Ces paroles nous enflammèrent – poursuit Natalia – Nous voulions savoir quel était le désir le plus profond de Jésus, une parole qui nous dise une fois pour toutes ce qu’il voulait vraiment de nous. Et voilà que nous l’avions trouvée, la parole-synthèse, l’eurêka de notre recherche ». Elle concluait : « Alors, avant d’aller à l’école ou au bureau, avant de faire un achat, même avant d’aller voir les pauvres, avant de prier, il fallait qu’il y ait entre nous l’amour-même de Jésus, parce que c’est ce qu’il veut : voilà ce que nous nous sommes dit. Quand nous sommes sorties, nous sentions que notre vie avait changé, elle avait une saveur différente, elle avait trouvé sa raison d’être ». La vie de prière personnelle est une sève vitale pour qui adhère à la spiritualité de l’unité. La relation avec Dieu est à la base de chaque action. Mais cette vie de prière est aussi une expérience profondément communautaire : depuis les chants que l’on entonnait pendant les vacances en commun dans les montagnes du Trentin dans les années 50, aux musiques très actuelles des groupes Gen Verde et Gen Rosso, la participation vivante à la liturgie, la prière du soir dans les communautés dispersées dans le monde, les focolarini mettent en pratique la spiritualité de communion dans chacune de leurs actions. Cette communion ne se limite pas à une prière intimiste, elle a des conséquences dans la vie professionnelle et sociale. Chiara Lubich écrit : « Nous avons une vie intérieure et une vie extérieure. L’une naît de l’autre, l’une est racine de l’autre, l’une est pour l’autre la ramure de l’arbre de notre vie. « La vie intérieure est alimentée par la vie extérieure. Dans la mesure où je pénètre dans l’âme de mon frère, je pénètre en Dieu qui est en moi. Dans la mesure où je pénètre en Dieu qui est en moi, je pénètre dans l’âme de mon frère. « Dieu-moi-mon frère : tout un univers, tout un royaume… » Et encore : « Plus notre amour pour nos frères grandit, plus notre amour pour Dieu augmente ».

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Slovénie : conclusion de la visite de Maria Voce

Mercredi 3 août. Sous un ciel limpide, Maria Voce et Giancarlo Faletti ont visité le centre historique de Ljubljana et le Parlement, dans le souvenir de la visite effectuée par Chiara Lubich en 1999, puis ils ont rencontré le vice-président, docteur Vasja Klavora. Il les a accueillis avec une charmante cordialité, il les a ensuite fait visiter les salles de l’Assemblée nationale et du Conseil national : un regard sur l’histoire passée et présente de la Slovénie. Par la suite, Maria Voce et Giancarlo Faletti ont rencontré le pasteur évangélique Geza Filo. Il les a remerciés pour la contribution des Focolari à la cause œcuménique et sociale dans le pays, en définissant Chiara Lubich, au nom de son évêque, comme une personne « envoyée par Dieu ». Un moment de grande importance a été la rencontre au Palais des Sports de Medvode, à quelques kilomètres de la capitale, avec environ 1200 personnes, provenant de toutes les régions du pays, d’où se détachaient de nombreux jeunes couples avec une multitude d’enfants vifs. C’est une preuve de la diffusion et de la vitalité de tant de communautés locales. Un « peuple » ordonné et soigné s’est présenté à Maria Voce et à Giancarlo Faletti avec des chants et avec le récit de l’histoire des Focolari en Slovénie : une histoire lumineuse, qui a aussi connu des étapes difficiles. Rien de superflu dans les témoignages offerts par les représentants des différentes générations, avec la chaleur d’une famille qui se rassemble pour célébrer la fête, longtemps attendue. Puis, au tour de Maria Voce et de Giancarlo Faletti de nouer un dialogue avec les personnes présentes à travers de nombreuses questions exprimées par les jeunes et les adultes, par les prêtres et les couples. Leurs réponses ont offert des contributions riches en expérience et en sagesse. « Courage ! », a commencé Maria Voce, en slovène. Et ses interventions ont été sous l’enseigne de cette exhortation. Peut-être ce sont les nations de l’Europe de l’Est, a-t-elle dit, « qui ont expérimenté un type d’unité, avec certaines valeurs, mais qui s’est effritée parce qu’elle n’est pas construite sur Dieu ». Ce sont justement elles, face à l’agressivité matérialiste, qui doivent « faire découvrir aux autres nations européennes qu’on ne peut construire une vraie unité si elle ne repose pas sur Dieu ». « Vous – a-t-elle ajouté – avec votre expérience, vous pouvez dire que la seule révolution avec des résultats positifs est celle de l’Évangile. » De là, la nécessité de « vivre et parler », de « s’améliorer » en témoignant avec la vie et la parole la radicalité de l’Évangile : sans crainte. C’est une authentique consigne que Maria Voce offre au peuple slovène, dans cette terre où elle a trouvé tant d’harmonie. « Que cette vie de communion – conclut-elle – que nous avons sentie dès notre arrivée, et qui a caractérisé cette visite – fruit de l’amour réciproque –, soit totale avec tous et avec chacun. Portons-la au monde entier. » Le lendemain, 4 août, la présidente des Focolari a rendu visite à Mgr Anton Stres, archevêque de Ljublajna et président de la Conférence épiscopale slovène. Puis elle a rencontré les prêtres du Mouvement et les religieux qui vivent la spiritualité de l’unité, avec en conclusion une messe au Sanctuaire de Brezje, à 50 km de la capitale. Au revoir Slovénie ! Une visite sous l’enseigne du « vivre la parole évangélique, avec la radicalité des origines du Mouvement, et la faire connaître à tous ». Une consigne enthousiasmante pour ce petit peuple courageux. De l’envoyé Mario Dal Bello

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Igino Giordani : implanter Dieu dans l’âme

(…) De nombreux jeunes aujourd’hui se rassemblent pour récupérer cette valeur qu’est la religion, et tirent de leur collaboration des énergies de renouveau dans les opérations ordinaires, sociales, menacées par des aberrations multiples, comme l’usage homicide de l’énergie nucléaire, les tyrannies et la guerre, la drogue et la pratique de la pornographie.

On dit que la nouvelle conscience des jeunes est ‘accrochée’ par des corpuscules qui réduisent la foi à un reliquaire d’idéologies prônant la violence, forme typique de l’extériorisation de la force, sous les pressions de la superficialité. Ces corpuscules, dans un méli-mélo de politique et d’anarchisme, peuvent apprendre la substance de la foi rien qu’en observant la conduite des évêques dans les pays menacés dans leur liberté, dans leur vie même ; celle de croyants sereins et forts qui mettent en mouvement une réaction faite de  convictions, quand la luxure et la terreur de dirigeants violents et entretenant la peur ont apporté la démonstration puissante que, sans la foi en Dieu, on ne vit plus : on meurt. On meurt spirituellement et souvent physiquement, comme on l’observe avec angoisse dans les pays du tiers-monde.

La tâche de l’évangélisation consiste donc à « implanter » Dieu dans l’âme (…) Si Il est tout, toutes nos actions dans notre existence, que ce soit pour nos frères ou pour nous-mêmes, se ressentiront de son inspiration.

(…) La journée alors n’est plus faite de seuls actes de travail et de rapports humains,  de culte de sa propre personne ; mais elle est enrichie d’une vie intime plus élevée, celle de l’Esprit, de qui nous vient une dignité égale à la liberté qui nous est assurée par notre filiation au Tout-Puissant. Toute la journée est une intime présence de cet Esprit qui nous donne force dans les épreuves, joie dans les fatigues. De cette présence naît une évangélisation spontanée dont a besoin une grande partie de la société, laquelle n’est pas athée, mais ignore l’Evangile.

(…) L’existence du chrétien peut être regardée par lui-même comme par le plus grand nombre comme une existence extérieure pour gagner, grandir, apprendre, se divertir, et peut-être aussi une opération intérieure pour développer les vertus et s’approcher de Dieu. Mais plus il ressent le besoin de focaliser toutes les actions de la journée vers la relation à Dieu, et pour cela de les accomplir en les considérant comme différents moyens de poursuivre l’incarnation du Christ, plus il vivra.

Chacun, et donc aussi la plus humble créature, malade, misérable, impotente, peut assainir, enrichir l’humanité, fortifier ses frères. Ainsi rien n’est perdu : chaque pensée, chaque parole, chaque acte entre dans cette vision de la vie créée par Dieu, sert à fournir le matériau nécessaire à la construction de son règne ; et toute la journée prend une valeur sacerdotale, d’association faite par l’homme de la vie du ciel aux besoins de la terre.

(…) L’intériorisation du christianisme dans l’âme moderne est, par conséquent, non pas tant un problème de réformes institutionnelles (…) qu’un problème de métanoia, c’est-à-dire de renaissance quotidienne dans l’approfondissement du mystère de Dieu, où l’âme est immergée dans Sa puissance qui est l’amour.

Città Nuova, n° 13, 10/07/1977, p. 29

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Entre bancs d’école et compétition sportive : un mensonge non dit

J’étais plus au moins au milieu de l’année scolaire, en plein dans les activités extra- scolaires que l’école organisait l’après-midi, mais pour moi qui pratique l’athlétisme, j’étais aussi dans la préparation d’un stage de compétitions qui allait commencer. En même temps la professeur d’italien avait organisé une rencontre avec l’auteur d’un livre que nous avions lu. Quelques jours avant le rendez-vous, mon entraîneur me propose des matchs qui auront lieu justement le jour de la rencontre littéraire. Commence alors le dilemme entre deux choix, entre ce que je préférais faire et la chose juste à faire. J’ai cherché de porter mon attention, non seulement sur mes désirs mais aussi sur ceux de ma professeur de français et de mon entraîneur, de baser mon comportement sur les conséquences qu’aurait eu celui-ci sur ces deux personnes. Puisque dans la rencontre avec l’auteur je n’étais pas impliquée activement dans aucun rôle autre que celui d’auditrice, je décidais d’aller aux compétitions. Ce serait cependant, dans le fait de communiquer ma future absence à ma professeur, que mon choix de ‘’chercher à aimer’’ se serait présenté plus fortement. Je craignais en fait qu’elle puisse avoir de la peine parce qu’elle tenait beaucoup à cette rencontre, alors, avec aussi la suggestion de quelques amies, j’ai pensé inventer une excuse, une visite médicale ou autre chose, pour me libérer de ce rendez-vous en évitant les risques. Mais peut-être grâce à la façon dont j’avais construit l’événement depuis de début, en plus de sentir clairement combien ce choix aurait été faux, je trouvai le courage pour affronter ce pourtant petit défi. A ma grande surprise et celle de la classe entière, ma professeur n’a eu aucune réaction négative, au contraire, elle m’a raconté son passé sportif en m’encourageant pour la compétition. Les matches qui suivirent furent pour moi les plus beaux que j’aie jamais joués, pour la joie expérimentée et parce que cet événement m’a démontré comme il était important que chaque petit choix soit fait dans l’amour, choix que Dieu recueille et multiplie dans le bonheur qu’Il donne. Une petite attention à respecter le prochain et un petit mensonge qui n’a pas été dit pour faire triompher la sincérité, la loyauté – et ensuite aussi la liberté –, m’ont fait sentir être ce jour-là  une véritable gen3 ! Qui sont les gen3 pour Elena ? « Des jeunes qui cherchent à vivre l’Evangile et porter l’unité avec leurs actes. La vie gen3 est une vie quotidienne normale, mais d’une quotidienneté qui fixe chaque acte dans l’éternité, d’une normalité dans laquelle chaque geste est rendu exceptionnel parce que tourné vers Dieu et tendu à la conquête du Paradis ».

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Voyage en Slovénie/2

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Surprise à l’arrivée de Maria Voce et Giancarlo Faletti en Slovénie : un groupe de Frioulans et de Slovènes au visage souriant les ont accueillis avec des fleurs. Spectacle insolite, étant donné que ces deux peuples ont traversé des difficultés réciproques depuis 1918 à cause des guerres mondiales. L’idéal évangélique des Focolari a su triompher du passé, et c’est pour cela que l’air de fête du peuple slovène paraît finement chaleureux.

Une communauté fortifiée depuis de longues années de fidélité, même dans la souffrance, et que Maria Voce, en rencontrant les représentants des différentes sections du mouvement, trouve « mûre », parce que « d’après la même façon de se présenter », d’être, elle a remarqué à quel point la communauté s’est enracinée « dans l’amour réciproque, celui qui lie les uns aux autres ».

C’est un petit peuple, d’un point de vue territorial, mais il est décidé et concret dans son expérience évangélique. Parmi les initiatives, en plus de la vivacité des jeunes qui ont rencontré 600 jeunes de leur âge en présentant Chiara Luce Badano, une gen béatifiée depuis peu, émerge, comme expérience originale, le contact constructif avec les autres mouvements catholiques, sans lesquels « l’Église ne peut continuer », comme l’a dit récemment l’archevêque de Ljubljana, et avec les fidèles d’autres Églises chrétiennes et d’autres religions.

Le 20 juin dernier, les principaux représentants des religions en Slovénie ont signé et lancé un appel public à la liberté religieuse, face à une tendance laïciste toujours plus répandue. Auparavant, des milliers de personnes avaient manifesté pour la défense des valeurs de la famille et contre une législation qui va à son encontre. Des initiatives pour lesquelles la communauté du mouvement est engagée avec conviction, visant cette « qualité des rapports qui fait la famille, cet esprit évangélique qui est l’esprit de famille », comme l’a souligné Maria Voce, à la fin du premier jour en terre slovène.

Un autre moment très significatif a été la visite de Maria Voce et Giancarlo Faletti, le 2 août, à une initiative d’une importance éducative remarquable, en plus d’être spirituelle : la garderie « Rayon de soleil », dans la ville historique de Skofja Loka, à 25 km de la capitale. Une localité immergée dans le vert, dominée par un château – un des deux mille de l’État – demeure d’été des anciens Patriarches d’Aquilée.

28 éducateurs, dont une vingtaine des Focolari, poursuivent depuis 2003 un projet éducatif pour 120 enfants, de six mois à six ans, fondé sur la spiritualité communautaire de Chiara Lubich.

Il est surprenant de constater comment, à partir de l’expérience évangélique, est né un projet-pilote qui prévoit une éducation à la vie fondée sur le rapport réciproque d’amour et de respect, d’écoute, dans lequel sont impliqués, à divers titres, les éducateurs, les parents, en plus des enfants eux-mêmes.

Même si ce n’est pas du catéchisme au sens traditionnel, la figure de Jésus est présentée, lui qui est aussi né dans la simplicité d’une famille ; une figure qui accompagne la croissance de ces enfants, les ouvrant à la foi.

Une expérience qui a du succès. Des demandes fleurissent pour ouvrir des garderies sur ce modèle. Mais peu savent combien de souffrance – l’État soutient très peu l’initiative – il y a à l’origine.

Maria Voce, en exhortant les éducateurs à « écrire leur extraordinaire expérience », n’a rien fait d’autre que donner de la valeur et une signification à une œuvre qui s’emploie à éduquer les enfants dans une dimension relationnelle fondée sur le commandement de Jésus « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Un moment historique pour la garderie « Rayon de soleil » : un nom qui exprime la sensation qui transparaît en la visitant. Maria Voce, au milieu de la joie générale, a indiqué comme protecteurs deux focolarini frère et sœur qui ont eu un amour intense pour la jeunesse : Camilla et Vincenzo Folonari.

De l’envoyé Mario del Bello

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Urgence Corne d’Afrique

De la communauté des Focolari du Kenya nous avons su l’engagement immédiat pris pour pouvoir répondre rapidement à l’appel de Benoit XVI : sauter un repas et donner l’équivalent pour aider la Somalie. Giovanna Vasquez et Flavio de Oliveiria nous écrivent : «  Très chers tous, comme vous l’avez su par les nouvelles de la radio, de la télévision et des journaux, la Corne d’Afrique est en train de vivre une grande catastrophe humanitaire. Nos frères et sœurs ont touché le fond du puits et meurent par manque de nourriture et d’eau à cause de la sécheresse qui frappe la région. » Les associations engagées sur place sont nombreuses, tandis que le Conseil Pontifical Cor Unum a envoyé au nom du Pape, une première aide de 50.000 euro, à travers l’Evêque de Djibouti et l’Administrateur apostolique de Mogadiscio, Mg. Giorgio Bertin. Dans leur lettre, les responsables des Focolari au Kenya continuent en faisant mention d’un point fondamental de la spiritualité focolarine, qui reconnaît dans chaque drame de l’humanité un visage de Jésus sur la croix. « Devant ce visage de Jésus Abandonné nous nous sommes demandés ce que nous pouvions faire pour soulager au moins un peu ces souffrances et il nous est venu à l’esprit de lancer une campagne que nous voulons appeler : ‘’ Sauter un repas’’ (skip a meal). Ce qui signifie se priver d’au moins un repas durant ce mois d’août et avec l’équivalent pouvoir vivre cette phrase de l’Evangile : ‘’…j’avais faim et vous m’avez donné à manger…(Mt 25,35). En vivant plus que jamais la fraternité universelle, nous vous saluons. » Les sommes que nous réussirons à recueillir à travers la générosité de tous seront mises à disposition des diocèses intéressés déjà directement engagés dans l’aide aux populations touchées. Pour soutenir  ce drame humanitaire, vous pouvez envoyer vos dons au compte suivant. En France : Association Humanité Nouvelle Chez Yves POMMIER 25  domaine de la Butte à la Reine 91120 PALAISEAU >>> Mettre au dos du chèque, don pour ’Urgence Corne d’Afrique’’…

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Novi Svet s’entretient avec Maria Voce

Ces années, tu t’es rendue dans tous les continents, à la rencontre de cultures et de situations sociales très diverses.Tu as appris à connaître de près les différentes communautés des Focolari. À la lumière de ces riches expériences vécues, pourrais-tu nous dire quelle est, telle que tu la vois, la vocation, principale du Mouvement dans le monde? «C’est la vocation à l’unité, la vocation à contribuer, sur toutes les latitudes, dans les contextes et selon les modalités les plus divers, à la réalisation de l’ut omnes unum sint (Que tous soient un), la demande faite par Jésus à son Père. C’est l’objectif auquel nous sommes appelés, une exigence qui s’impose à chacun de nous pour participer au charisme de l’unité (…) ». Avant d’arriver en Slovénie, tu as visité la Russie, la Tchéquie et la Hongrie, et donc trois pays symptomatiques et significatifs de l’ex “bloc soviétique”. Qu’est-ce qui t’as incitée à entreprendre ces voyages «C’est le même motif que celui qui m’a guidée lorsque je mesuis rendue en Asie, en Afrique du Nord et dans d’autres pays d’Europe: un effort pour promouvoir les rapports. Voyager signifie pour moi, à chaque fois, adopter une attitude d’écoute qui me permette d’accueillir les problèmes et les richesses des peuples que je rencontre, les potentialités existantes et celles qui peuvent se développer Quelles sont ces potentialités que j’ai trouvées dans ces pays dont, pendant des décennies, le socle était l’idéologie communiste? Chiara Lubich a toujours perçu, dans cette région du monde, une vocation particulière à l’unité, répondant en réalité à l’expérience d’unité forcée qui marquait ces pays. En 1989, dès après la chute du mur, Chiara a perçu les événements comme un grand pas vers l’unité. Le processus a pu quand même sauvegarder les valeurs qui existaient jusque là dans ces sociétés: l’aspiration à l’unité, une vision globale du monde, l’attention portée aux classes les plus défavorisées, l’exaltation du caractère social de l’homme. De grands idéaux, que bien souvent les faits contredisaient de manière flagrante. Il s’est avéré qu’ils avaient perçu que le charisme de l’unité que le Saint-Esprit leur avait donné pouvait contribuer à enraciner ces idées précisément là où se trouvait leur origine première; en Dieu. (…) L’unité peut véritablement distinguer cette région de façon particulière. En effet, vu en Dieu, plus grande est la diversité et d’autant plus extraordinaire peut être l’expérience d’unité qui en découle. J’en ai eu les prémisses l’été dernier au cours de mon voyage en Croatie, au cours duquel j’ai rencontré un groupe de membres du Mouvement provenant de différents horizons géographiques et culturels: autant de peuples qui composaient un seul peuple, uni au nom de Dieu et qui vivait pour l’unité (…)». Ces dernières années, la Slovénie a connu une polarisation croissante de la socitété qui affecte les rapports entre l’Église et le monde laïque, allant jusqu’à mener parfois à une certaine intolérance. Comment guérir cette blessure et contribuer à restituer les vraies valeurs dans le monde dans lequel nous vivons? «Je pense que, avant tout, il convient de croire et de faire confiance à la force du vrai et du profond existant dans l’âme de tout homme. Toutes personnes, croyantes ou non, portent en elles des valeurs. Il s’agit de mettre en lumière le positif qui est en chacun et de parvenir à jeter des ponts entre tous. Sur ce point, le charisme de l’unité que nous cherchons à vivre a en soi une force et une lumière qui vont au-delà de nos personnes. (…) Je crois encore que ces valeurs peuvent être émaner du témoignage, personnel et communautaire: la valeur de la vie, de l’homme, de la famille … ce sont des valeurs que Dieu met en nous et qui doivent transparaître de notre vie, lui imprimant une plénitude qui soit convaincante. Enfin, je dirais qu’il convient de donner aussi son point de vue, mais librement, avec un certain détachement, dans le respect de l’autre. En un mot, comme don d’amour». Voir l’entretien intégral par Irena Santoro – Source: Novi Svet

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Maria Voce en Slovénie

Sur cette terre ancienne, le christianisme est parvenu durant le VIIIème siècle à faire entrer dans l’orbite évangélique un peuple qui, durant le VIème siècle, était joint à la Moravie et à la Pannonia (Hongrie actuelle). Durant des siècles, la Slovénie a eu son destin lié aux événements de l’empire autrichien, de forte matrice catholique. Après les souffrances du premier conflit mondial, elle a été englobée dans la Yougoslavie, dont elle est devenue indépendante en 1991. Terre, donc, riche d’histoire et de foi, mais aussi de souffrances. Par conséquent sensible aux valeurs évangéliques comme celles remises en lumière par la spiritualité focolarine, étant donné que déjà dès 1958 un prêtre de l’Est participa à la Mariapolis de Fiera di Primiero, diffusant ensuite avec d’autres le message de façon capillaire et silencieuse. Les Focolari en Slovenie – Naissent alors de petites communautés riches de vie, ce qui débouche naturellement en 1966 sur l’ouverture du premier focolare à Ljubljana, dans un sous-sol, et ensuite d’un second focolare en 1974. Une vie fervente pullule, dans les familles, entre les jeunes, dans les paroisses et le Mouvement grandit jusqu’à devenir ‘’un petit peuple’’. Le régime communiste évidemment contrôle l’activité de tous les habitants, y compris les adhérents au Mouvement, mais la vie ne s’arrête pas, tant et si bien qu’en 1986 à Bohinj, s’organise la première Mariapolis-vacances, qui deviendra un point lumineux pour beaucoup. Pour certains ce sera la première rencontre avec Dieu, et d’autres Le retrouveront après des années. Dans les années soixante dix un événement inoubliable : la tournée du Genrosso. Quatre spectacles au Palais des Sports affichaient complet. Le sommet du spectacle fut le chant ‘’Marie’’ en langue slovène. Pour la première fois depuis 1945, une chanson au contenu spirituel était chantée en dehors des églises et transmise par la télévision. L’écroulement du Mur de Berlin ouvre une nouvelle étape. La liberté fait que l’on peut parler du Mouvement, se rencontrer, organiser une nouvelle tournée du Genverde et du Genrosso, représenter la revue Novi Svet (Nouvelle Cité), née dans les années soixante, avec une nouvelle présentation et un tirage de 2300 copies. Aujourd’hui, Maria Voce trouvera un Mouvement développé, qui collabore toujours plus activement avec l’Eglise catholique ; en dialogue avec les diverses Eglises chrétiennes ; ouvert, grâces à quelques exploitations, à la réalité de l’Economie de Communion.   Le nom du Centre Mariapolis de Planina est « Spes », espérance. Il ne peut y avoir de meilleure parole pour le voyage de Maria Voce sur une terre où l’espérance a été éprouvée et vécue avec intensité durant ces décennies. De Mario Dal Bello

août 2011

Ce verset fait partie d’un contexte dans lequel l’auteur veut montrer la supériorité infinie du sacrifice de Jésus par rapport aux sacrifices de l’ancienne Loi. A la différence de ces sacrifices au cours desquels on offrait à Dieu des animaux en holocauste ou, du moins, des présents extérieurs à l’homme, Jésus, poussé par un amour immense, a offert au Père, tout au long de sa vie terrestre, sa propre volonté, il s’est offert tout lui-même.

« Voici, je suis venu pour faire ta volonté. »

Cette parole nous donne la clé de lecture de la vie de Jésus, elle nous aide à en saisir l’aspect le plus profond et à percevoir le fil d’or reliant toutes les étapes de son existence : son enfance cachée, les tentations, ses choix, son activité publique, jusqu’à la mort sur la croix. A chaque instant, dans chaque situation, Jésus n’a cherché qu’à accomplir la volonté du Père. Et cela de façon radicale, refusant même les propositions les plus intéressantes si elles n’étaient pas en plein accord avec cette volonté.

« Voici, je suis venu pour faire ta volonté. »

Cette phrase nous fait comprendre la grande leçon que contient toute la vie de Jésus. La chose la plus importante est d’accomplir non pas notre volonté mais celle du Père, d’être capables de nous dire ‘non’ à nous-mêmes pour dire ‘oui’ au Père. Le véritable amour de Dieu ne consiste pas en de belles paroles, de beaux sentiments ou de belles idées, mais dans l’obéissance à ses commandements. Le sacrifice de louange que Dieu attend de nous, c’est l’offrande pleine d’amour, que nous lui faisons, de ce que nous avons de plus intime, de ce qui nous appartient le plus : notre volonté.

« Voici, je suis venu pour faire ta volonté. »

Comment vivre la Parole de vie de ce mois ? Elle est une de celles qui souligne le plus l’aspect « à contre-courant » de l’Evangile. Elle s’oppose en effet à notre tendance si profonde de chercher notre volonté, de suivre nos instincts et nos sentiments. Cette Parole est aussi une de celles qui choquent le plus l’homme moderne. Nous vivons à l’époque de l’exaltation du moi, de l’autonomie de la personne, de la liberté comme une fin en soi, de l’autosatisfaction comme réalisation de l’individu, du plaisir considéré comme le critère des choix personnels et le secret du bonheur. Mais nous connaissons aussi les conséquences désastreuses d’une telle mentalité. Eh bien, à cette culture fondée sur la recherche de notre propre volonté, s’oppose celle de Jésus, totalement orientée vers l’accomplissement de la volonté de Dieu, avec les effets merveilleux qu’il nous procure. Nous chercherons donc à vivre la Parole de ce mois en choisissant nous aussi la volonté du Père, en en faisant, comme l’a fait Jésus, la règle et le moteur de toute notre vie. Nous vivrons alors une aventure divine dont nous serons éternellement reconnaissants à Dieu. Elle nous permettra de devenir saints et de faire rayonner l’amour de Dieu en de nombreuses personnes. Chiara Lubich

Vivre le charisme : témoignage et rayonnement

C’est la joie véritable. Elle se lit sur les visages, dans les yeux, dans les gestes. Elle s’enracine au plus profond de l’être humain et libère des énergies enfouies qui se sentent poussées à agir. Joie qui se répand, libère, et aide à lire les événements de la vie. Cette expérience fut le seul récit qui caractérisa les premiers temps du Mouvement et le point de départ de ceux qui font cette découverte. Ainsi pour Graziella De Luca, dans la salle Massaia où se réunissait la communauté naissante des Focolari, à Trente, au cours des premières années de l’aventure de l’unité. « Pendant que Chiara parlait – dit-elle – j’ai vu avec les yeux de l’âme une lumière éblouissante et j’ai compris que cette lumière était Dieu, l’amour infini. La compréhension accompagnait cette lumière intérieure : dire “j’ai compris”, cependant, était déjà trop long, il s’agissait d’une sensation immédiate. C’était Dieu, amour infini, qui venait assouvir la soif de mon âme, il ne restait plus aucun vide en moi. C’était ce que j’avais cherché depuis toujours. » L’expérience d’être aimés de Dieu et de répondre avec amour est la trame de chaque histoire racontée,  quels que soient les cadres de vie et les lieux où le Mouvement opère. Que ce soit dans les petits groupes de partage ou dans les rencontres publiques organisées par le Mouvement, c’est l’impulsion vers la fraternité universelle qui nous pousse, là où nous nous trouvons, à vivre dans le moment présent : en famille, à l’école, au travail, même sur un lit d’hôpital. C’est ce rayonnement naturel, personnel et communautaire, qui amène, par exemple, à opérer une profonde inculturation de l’Évangile et du « charisme de l’unité » en Afrique, ainsi d’ailleurs que dans tous les autres pays et continents. En soulignant que notre époque est appelée à vivre l’unité, Chiara Lubich écrivait : « Si nous la vivions ainsi, les conséquences sur la société seraient vite évidentes. L’une d’elles serait une estime réciproque entre les États, entre les nations. C’est une notion bien inhabituelle pourtant. Nous sommes habitués à considérer les frontières entre les nations comme quelque chose de fort, nous craignons la puissance des autres pays. Tout au plus crée-t-on des alliances, chacun à son avantage. Et il est difficile d’imaginer que l’on puisse faire quelque chose uniquement par amour d’une autre nation, car la morale populaire n’est jamais allée jusque-là. Pourtant quand la vie du Corps mystique se sera développée entre les individus au point qu’ils aimeront effectivement leur prochain – blanc ou noir, rouge ou jaune – comme eux-mêmes, il sera facile d’appliquer cette loi entre les États. Un phénomène nouveau apparaîtra, car l’amour trouve les points communs et rend semblables. Les nations apprendront le meilleur les unes des autres et les qualités deviendront patrimoine commun. Alors ce sera vraiment l’unité et la variété. Un peuple apparaîtra, un peuple qui sera fils de cette terre, mais pétri des lois du ciel : le « peuple de Dieu ».

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C’est le moment des Mariapolis … également en Belgique!

Ils sont cinq, ils sont colorés, ils ont du ressort : ce sont les ‘SpringWill’ ! Ces drôles de petits bonshommes aux noms anglais évocateurs (Follow = Suis la boussole qui te mène vers Dieu ; Listen = Ecoute la petite voix qui te suggère la voie à suivre ; Reset With Joy = Après l’échec, Recommence dans la Joie ; Now = maintenant) ont accompagné sous la forme de badges les 570 participants à la Mariapolis de Saint-Vith, dans leur quête de la réponse à donner à l’amour de Dieu. Dans le contexte particulier de la Belgique, où les différences de langue et de culture semblent si difficiles à concilier actuellement (depuis plus d’une année, le pays cherche à se donner un nouveau gouvernement), le défi de la Mariapolis était de faire expérimenter l’unité dans la diversité, faire découvrir que l’ « autre », dans sa spécificité, est un véritable don. A commencer par le camping, où néerlandophones, francophones et germanophones belges se retrouvaient côte à côte dans les différents quartiers… avec leurs voisins luxembourgeois. Tout au long de la semaine les âges, les origines, les cultures se sont mélangés, dans les jeux, les thèmes et les témoignages, les différents workshops. Partout c’était la joie de se découvrir réciproquement.  Les jeunes ont vraiment donné le meilleur d’eux-mêmes et leur enthousiasme était immanquablement contagieux. Chez tous, on a senti une grande soif spirituelle, le désir d’aller en profondeur, de trouver Dieu. Cette mosaïque harmonieuse paraissait une réplique vivante du message du Roi Albert II qui, le jour de la fête nationale, le 21 juillet, avait invité les citoyens des différentes communautés linguistiques à aller les uns vers les autres pour se connaître mutuellement. La syntonie était également grande avec les paroles des trois évêques qui sont passés à la Mariapolis. Dans un moment de communion  empreinte de simplicité, Mons. Lemmens, l’évêque auxiliaire de Bruxelles, a demandé à tous d’être porteurs d’espérance, d’aller au-delà du découragement qui envahit le pays. Le Nonce apostolique Mons. Berloco a souligné l’importance de se mettre à l’écoute, et Mons. Jousten, évêque de Liège, était fort impressionné par les réalisations de l’économie de communion, semences d’une nouvelle société. Toute la Mariapolis a été impliquée dans le lancement du projet “ Together4Peace”, projet des Juniors pour un Monde uni, destiné à stimuler la créativité des jeunes sans avoir recours à la violence en proposant de faire l’expérience de l’unité dans la diversité. Soutenu par le collectif artistique Gen Rosso, le projet se conclura par la production d’une comédie musicale, Streetlight, dans le cadre de l’événement « Ensemble pour l’Europe », à Bruxelles, le 12 mai 2012.

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Tolérance ? Bien davantage: dialogue.

Voir la vidéo (italien) (2’30) « La proposition du dialogue va beaucoup plus loin que la simple tolérance qui déjà, à l’époque où elle a vu le jour, avait été une conquête et continue à être dans notre société une valeur à risque. Voilà déjà deux siècles, Lord Stanhope disait que viendra le jour où la tolérance – d’abord implorée comme une grâce puis reconnue comme un droit – sera considérée une offense. Il supposait que ce jour-là – le moment est venu, espérons-le – on serait finalement sensibles à une valeur plus élevée, le dialogue. Cela signifie plus que tolérer l’autre, le respecter profondément, accueillir ses idées dans leur diversité pour avoir un avis différent du nôtre, et surtout pour établir entre nous des rapports de fraternité véritable. Que penses-tu de cette réflexion ? » Je pense sans aucun doute que le dialogue dépasse de beaucoup la tolérance, même si je ne la mépriserais pas complètement, car il vaut mieux dans certains cas qu’il y ait la tolérance, pour éviter des disputes, des luttes. Mais le dialogue c’est tout autre chose, c’est un enrichissement réciproque, c’est s’aimer, c’est se sentir déjà frères, c’est créer déjà la fraternité universelle sur cette terre, c’est tout autre chose. Mais le dialogue est vrai s’il est animé par un amour vrai. L’amour est vrai, véritable, si c’est un amour désintéressé ; sinon, ce n’est pas de l’amour. C’est quoi ? C’est de l’égoïsme. Vous m’avez posé plusieurs questions : s’il se peut que  l’amour, que le dialogue soit intéressé. Mais dans ce cas ce serait un dialogue construit sans l’amour, ce ne serait plus un dialogue, mais autre chose : du prosélytisme. Le prosélytisme doit être banni, il n’a pas sa place ici, sinon on n’est plus en dialogue. Dialoguer signifie aimer, donner ce que nous avons en nous par amour de l’autre, ainsi que recevoir et s’enrichir. C’est cela le dialogue : devenir, comme le disent nos Gen, “des hommes monde” qui contiennent tous les autres et qui sont parvenus à donner ce qu’ils sont eux-mêmes. (…) Je voudrais évoquer les premiers temps, où nous avions compris que notre ligne de vie, c’était l’amour. Mais tout aussi forte, la conviction que cet amour devait être désintéressé ! On ne peut pas aimer pour conquérir quelqu’un, on ne peut pas aimer pour constituer notre groupe à nous, on ne peut pas aimer pour avoir un impact au bureau ou à l’école… non : ce qu’il faut faire, c’est aimer pour aimer ; nous, nous le faisions pour une motivation surnaturelle à cause de notre foi chrétienne. Quant à vous, faites-le pour la société fraternelle, pour diffuser cette valeur, mais non pas pour conquérir… C’est d’ailleurs pour cela qu’un grand nombre de personnes a été conquis, c’était une conséquence, car elles se sentaient libres et, voyant la beauté de notre vie, elles suivaient notre voie. Nous pénétrerons nous aussi dans le monde des personnes d’autres convictions, si nous aimons de cette manière.   Castel Gandolfo, le 8 février 1998

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Haiti, ne pas oublier

Plusieurs fois  sur les pages du focolare.org. durant les mois précédents nous avons donné des nouvelles des actions de reconstruction et de développement dans l’île des Caraïbes. Dans un récent voyage, Michele Zanzuchi, directeur de Citta Nuova, a rencontré Wilfrid Joachin, haïtien, coordinateur des projets des Focolari dans l’île. Nous vous rapportons quelques données intéressantes ressorties du reportage (cfr. Citta Nuova n. 12/2011) « Wilfrid me parle de trois écoles en construction, trois des sept qu’il coordonne avec le projet Pacne, ‘’Association contre la pauvreté du Nord Est ‘’. Une initiative qu’il a voulu mettre sur pied avec d’autres amis du Mouvement des Focolari pour réussir à ne pas faire dépendre le développement de la région de sa seule bonne volonté et des amis, en impliquant beaucoup d’hommes et de femmes. Trois principes guident Pacne : grandir comme chrétiens ; grandir intellectuellement ; grandir professionnellement. « Haïti – poursuit Wilfrid – est un Pays qui vit de l’aide provenant de l’extérieur, mais cela ne suffit même pas à la survivance. Il faut réussir à créer du travail. Si à Haïti 1’85 pour cent de la population n’a pas de quoi vivre, si l’analphabétisme rejoint 1,80 pour cent de la population, si les jeunes et haïtiens ayant eu leur brevet ou leur diplôme, une fois leur certificat d’études obtenu, vont faire les maçons et les journaliers dans République Dominicaine voisine, il faut changer les choses, provoquer un développement endémique. Malheureusement les politiques bloquent tout : le cercle vicieux n’est pas interrompu. Ici nous avons démarré un groupe de réflexion, animé par une forte foi. » Pacne – Petit à petit Pacne commence à influencer aussi les administrateurs locaux. La  responsabilité spirituelle reçue par la Parole de Vie vécue intéresse les politiciens et gagne une pertinence sociale et politique. « Nos réalisations – m’explique-t-il – sont aussi une façon de montrer aux politiciens que quelque chose peut changer. » Comme par exemple la scolarisation : il existe des famille de 12 enfants dont deux seulement vont à l’école. Il faut arriver à sensibiliser les parents. Nous avons aussi financé des bourses d’études pour permettre à nos enfants d’étudier à Port-au-Prince  et dans une autre ville du Pays et de la République Dominicaine. Ils sont maintenant quatorze, quasi tous des jeunes qui depuis l’adolescence ont bénéficié des adoptions à distance de AFA – Action pour Familles Nouvelles. Maintenant, après 15 années, nous commençons à recueillir les fruits, et Pacne bénéficie de ces jeunes professionnels, parce que dans leur contrat existe l’accord de consacrer le 25 pour cent de leur temps à la croissance sociale, sanitaire et culturelle du Mont Organisé. Leur exemple montre qu’un développement est possible et à la portée de toute la communauté ». ’Le Centre’’ – Un peu en retrait de la route du village de Savanette, se dresse le ‘’Centre’’, coloré, harmonieux, en cours d’achèvement. Seront accueillies des familles et des personnes seules qui n’ont plus ni maison ni aide. « Quand une personne ou une famille est acceptée –  une vingtaine de noyaux familiaux, une cinquantaine de personnes – on signe avec eux un contrat, confirmé par les autorités locales, civiles et religieuses. Quelques uns sont arrivés de Port-au-Prince après le tremblement de terre. » Au total les enfants aidés avec les écoles sont 1069, plus 131 jeunes en apprentissage professionnel. Il y a maintenant un projet supplémentaire de 12 classes avec une bibliothèque, des services, un puits, une route ». Wilfrid continue : « Ici, il y a toujours quelqu’un qui s’occupe  de quelqu’un d’autre : c’est la logique de l’unité qui ne laisse personne seul. » Certainement les moments de partage liées à la Parole de Vie sont les plus importants et une centaine de personnes y participent chaque fois : « L’Evangile est une force spirituelle, mais aussi de développement social et humain ». Aide concrète – grâce à la collaboration entre AFN, AMU, JPMU, et en accord avec Pacne, après le tremblement de terre de janvier 2010 a commencé la construction d’un centre pour l’accueil des familles qui n’ont plus rien, avec :

  • Construction de 20 habitations ;
  • Réalisation d’un puits pour l’eau potable ;
  • Formation à l’auto subsistance pour préparer les personnes à  entreprendre des cultures agricoles et de petites activités artisanales ;
  • Des bourses d’études universitaires ;
  • De nouveaux soutiens à distance pour les enfants accueillis au centre.

En ligne directe avec la Norvège

Oslo, 25 juillet –  Une retraite aux flambeaux de 200.000 personnes défile dans le centre de la ville en mémoire de tous les morts et les blessés de l’attentat du vendredi 22 et démontre «que nous ne nous laissons pas abattre par la situation mais qu’il est possible pour chacun d’être solidaire et proche de tous les autres et que c’est ce qui est déjà vécu dans notre ville». C’est ce qu’écrit Helga Koinegg, une autrichienne du Focolare d’Oslo, en Norvège depuis 22 ans. Elle continue: «Pour des raisons de sécurité, on a décidé d’arborer des roses plutôt que des flambeaux. En peu de temps, les fleuristes ont été pris d’assaut et tous les stocks étaient épuisés. C’est que le bureau d’Helga se trouve près de la direction de la Santé, à 500 mètres de l’Office de la santé et des services de soin, qui a été totalement détruit par l’attaque de la voiture piégée de vendredi, avec 2.000 autres bureaux, au cœur du quartier gouvernemental de la Norvège. Mais Elma, Allemande qui travail en dehors d’Oslo, est parvenue à trouver 200 roses pour les collègues d’Helga. «Nous nous sommes mis en route avec les fleurs, en les distribuant aux personnes que nous rencontrions en route .Chacune des personnes que nous avons rencontrée a été l’occasion d’un échange profond, avec une note dominante: nous n’étions plus des Norvégiens, des Africains, des Moyen-Orientaux, des Musulmans … après le 22 juillet, la Norvège n’a plus été la même, nous sommes devenus un seul peuple, uni dans une grande douleur mais avec la pleine espérance de se relever. «Ce soir, la rue s’est remplie d’unité: nous étions 200.000, grands et petits, jeunes et anciens, Norvégiens et étrangers tous réunis». On notera que, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, quand le Roi est rentré dans son pays, on n’avait jamais vu, en Norvège, une manifestation aussi importante et aussi belle. «Nos parents ont dit : Plus jamais de 9 avril (date de l’attaque de la Norvège en 1940, ndr) et nous disons désormais : plus jamais d’autre 22 juillet» – a affirmé le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, intervenant lors de la cérémonie de commémoration des victimes. «Et parmi les paroles qui reviennent régulièrement en ces journées – raconte encore Helga – des paroles inhabituelles, on entend dire: ‘Si un homme peut haïr à ce point, ne nous pouvons-nous pas d’autant plus, nous qui sommes ensemble, répondre par l’amour?«Oslo est blessée  – écrit Maddalena Maltese dans Città Nuova – mais même en larmes, la ville et surtout la nation toute entière ne baissent pas les bras. Il y a des files devant les hôpitaux pour donner son sang, surtout pour les groupes les plus rares. Devant la cathédrale luthérienne, des milliers de bougies commémorent les victimes. Tous parlent de l’héroïsme des campeurs en face de l’île d’Utøya qui, dès qu’ils ont eu l’intuition de la tragédie, se sont précipités en barque pour sauver les jeunes qui y avaient organisé leur convention. Dimanche, les églises luthériennes et catholiques sont restées ouvertes pour le  requiem, une prière qui ne correspond pas à la tradition luthérienne mais qui est néanmoins très fréquente. De nombreux jeunes ont demandé à rencontrer un prêtre ou se sont arrêtés dans une église pour allumer des bougies ou pour porter des fleurs En petits groupes, ils se retrouvent dans les maisons pour se souvenir. C’est ce qu’ont fait aussi les membres d’Oslo du mouvement des Focolari, le samedi soir.. ‘Certes, les gens sont sous le choc – raconte Katarina Miksits, une Suédoise qui vit depuis 15 ans au Focolare d’Oslo, interrogée par Città Nuova -. Nous sommes incrédules et personne ne pouvait imaginer une telle situation.  C’est que, ici, les ministres n’ont pas d’escorte, notre société est une société tranquille et nous ne voulons pas vraiment que cela change’ ». Eskil Pedersen – Gro Harlem Brundland «Ensemble, la douleur est plus facile à supporter» a déclaré, au cours de la retraite aux flambeaux Eskil Pedersen, chef de file des jeunes du parti travailliste (AUF) «mais nous ne nous sommes jamais sentis plus proches qu’aujourd’hui. Nous n’avions jamais connu une telle unité. Avec cette unité, nous continuerons à lutter pour les valeurs qui sont si importantes pour

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Centre Mariapolis ‟Marie Mère de Dieu”

La communauté du Mouvement en Corée, en continuelle croissance, sentait la nécessité d’avoir un lieu où se former à la culture de l’unité et de la fraternité, où pouvoir se rencontrer et partager les expériences de l’Evangile vécu. Ainsi, en plus de la ‟Providence” arrivée en abondance, tout le monde s’est engagé dans différentes activités pour collecter des fonds et on a pu acquérir un terrain de 9779 m² pour construire le Centre Mariapolis selon les nécessités. Dans cet engagement, les plus actifs ont été les Gen 4, les enfants qui vivent la spiritualité du Mouvement,  qui ont rempli avec fidélité leur tirelire, en faisant aussi des sacrifices. Le Centre Mariapolis ‟Marie Mère de Dieu”, qui se trouve environ à une heure de la capitale Séoul, a été inauguré en 1994 pour la joie de tous, en présence d’Aldo Fons Stedile, un focolarino de la première heure et proche collaborateur de Chiara Lubich. Depuis ce moment le Centre fonctionne à plein régime et sert surtout pour la formation des membres des Focolari. Chaque année  environ 7 000 personnes participent aux différentes sessions et rencontres pour approfondir la spiritualité de l’unité. Le jour où la participation est la plus forte et la plus vivante est le 3ème dimanche du mois durant lequel le Centre est ouvert à tous les enfants et les jeunes, garçons et filles. Ils sont environ 200 chaque mois, accompagnés de leurs parents : la maison se remplit de leurs chants, de leurs rires et de leur habituelle vitalité. Une rencontre spéciale pour leurs parents a lieu en même temps et ce sont souvent les enfants qui suscitent leur intérêt pour la vie selon la spiritualité de l’unité.

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Vivre le charisme : économie et travail

rosso« L’amour, par exemple, est communion, il mène à la communion. Jésus en nous, parce qu’Amour, aurait réalisé la communion. » Chiara Lubich Les premières focolarines avaient conscience que Dieu manifeste son amour dans les circonstances de la vie, même dans celles qui sont douloureuses. De là leur désir, en cas de mort sous les bombes durant la guerre, d’être enterrées dans une unique tombe avec l’inscription : « Nous avons cru à l’amour ». Cette conscience d’être aimées de Dieu les avait rendues capables d’être prêtes à donner leur vie l’une pour l’autre. La conséquence logique en fut le partage de leurs biens matériels et la communion de chaque aspiration, chaque peur et chaque rêve. Voici ce que racontait Giosi Guella, une des premières focolarines, à propos de la première communauté de vie avec Chiara et ses premières compagnes : « Place des Capucins, il n’y avait rien. Et en même temps, rien ne manquait ni pour nous, ni pour les autres. C’était logique qu’il n’y ait rien : car dès qu’il y avait quelque chose, on le donnait. On ramenait à la maison nos salaires et on les mettait en commun ». Même le travail, s’occuper du budget domestique, étudier, enseigner, faire le ménage, chaque chose, vécue comme un service, devenait l’occasion d’aimer concrètement le prochain. Le service fut la règle de vie de la communauté qui se forma autour du premier focolare et cela faisait penser aux premiers chrétiens qui « n’avaient qu’un seul cœur et une seule âme… et nul parmi eux n’était indigent » (cf. Ac 4,32-35). Comme conséquence naturelle de la communion des cœurs, ceux qui adhèrent au « charisme de l’unité » ont coutume, d’une façon ou d’une autre, de mettre leurs biens en commun : certains tout, d’autres quelque chose, d’autres encore leur superflu. De cette communion est né un projet plus vaste, du point de vue tant pratique que théorique, l’Économie de communion. Elle est l’expression d’une façon de concevoir la personne dans son intégralité, ainsi que le service qui lui est dû. Plusieurs centaines de chefs d’entreprises y adhèrent dans le monde. Dans les entreprises de l’Économie de communion, le travail est conçu pour ennoblir l’homme, la justice est recherchée avec ténacité et la légalité recherchée jour après jour. « Pour les chrétiens – écrit Chiara Lubich – la base de la doctrine sociale est le magnificat, quand Marie s’écrie : “Il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles ; les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides” (Lc 1, 52-53). Dans l’Évangile se trouve la révolution la plus radicale. Et, à une époque comme la notre, plongée dans la recherche de solutions sociales, il est sans doute dans les plans de Dieu que Marie aide les chrétiens à bâtir, à consolider et à montrer au monde un  nouveau type de société, écho du magnificat »

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Argentine: 25 ans d’engagement social

“L’amour social nous rendra crédible”. A la lumière du défi contenu dans cette phrase de Chiara Lubich de 1984, naît en Argentine l’“Ecole Des Etudes Sociales Igino Giordani” (EDES). Depuis lors, 12 cours ont déjà eu lieu, tous les deux ans. A travers ceux-ci, le charisme de l’unité est pleinement entré dans le dialogue avec les différentes problématiques et initiatives du domaine social à la lumière de la Doctrine Sociale de l’Eglise (DSE). Pionniers de la spiritualité de l’unité en Amérique du Sud alors qu’ils étaient responsables du Mouvement des focolari en Argentine, Vittorio Sabbione et Lia Brunet ont été les principaux partisans de ce projet guidé dans ses débuts par Mgr Jorge Novak. Cette année l’EDES a commencé une nouvelle étape dans la Cité-pilote Lia (O’Higgins – Argentine), où l’école sociale a son siège: du 9 au 11 juillet, avec la participation de 200 personnes provenant de la Bolivie, du Brésil, du Chili, du Paraguay, du Pérou, de l’Uruguay et de l’Argentine. Le thème abordé a été “Le oui de l’homme à Dieu” dans sa dimension sociale. Méthodologie de travail. Le groupe de coordination, formés d‘experts, suit un style de travail communautaire: l’argument et les thèmes à développer sont choisis ensemble; on travaille sur des textes passés au crible et confirmés par tout le groupe. Enfin, c’est la version finale élaborée qui est présentée à l’Ecole. C’est un exercice constant de la façon de penser ensemble éclairés par les paroles de l’Evangile, “là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, Je suis au milieu d’eux” (cf. Mt. 18,20). La même dynamique s’applique aux participants étudiants. Quelques uns des thèmes développés: “La socialité dans la perspective de la fraternité”, “Les  principes de la Doctrine Sociale de l’Eglise”, “Le oui de l’homme à Dieu dans sa structure trinitaire: Jésus Abandonné, la question sociale et le monde uni”, “Les instruments pour concrétiser la DSE”. Les interventions de Mgr Agustín Radrizzani (évêque de Mercedes-Luján et actuel Recteur de l’EDES) ont été très appréciées car profondément enracinées dans le magistère de l’Eglise et imprégnées du charisme de l’unité. D’importantes expériences: la construction de maisons populaires dans le Barrio Nueva Esperanza (Quartier de la nouvelle Espérance) (Tucumán); travail d’intégration entre la paroisse du quartier San Nicolás (Córdoba) et une communauté de gitans; le choix incisif préférentiel des pauvres, d’une enseignante d’Asunción (Paraguay); le travail capillaire des Groupes d’écoute  familiale” (San Martín, Buenos Aires); Alerte enfant, initiative municipale née de la douloureuse disparition d’enfants à Santa Fe, à la suite de laquelle le gouvernement provincial a promulgué une loi, reprise  ensuite par d’autres provinces argentines; et la merveilleuse histoire de l’Ecole Aurora, de Santa María de Catamarca, qui, en formant des artisans, a été pionnière pour la sauvegarde de la culture des populations d’origine calchaquí. “Cette école de formation a été très importante pour évaluer notre réalité avec des yeux nouveaux”, dit un jeune argentin et, il ajoute: “Cela m’a aidé à comprendre que le changement est à notre portée et que nous pouvons le réaliser ensemble”. La présence consistante des jeunes a donné à l’EDES une note particulière de vivacité et d’espérance. A la conclusion, l’enthousiasme était tel qu’il laisse prévoir un futur riche de développements et de propositions. “Le climat simple, de sérieux, de travail et d’invitation à vivre une société nouvelle, m’a permis de mettre à profit les thèmes abordés, avec le désir de ne rien perdre”, dit un professionnel avec une longue carrière derrière lui, et il  concluait: “L’école m’a semblé belle et bien réussi. Les thèmes développés étaient bien inculturés dans la réalité latino-américaine et en harmonie avec la DSC, en particulier avec le Document d’Aparecida. J’ai beaucoup appris!”.

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Guinée Bissau : pardonner aux ennemis, c’est possible ?

J’étais prêtre de la Mission de Farim, en Guinée Bissau, une ville au nord de la capitale Bissau, à la frontière du Sénégal. On allait dans un village pour le catéchisme, pour la  préparation au Baptême.  Ce qu’on enseignait était important, mais personnellement j’avais l’impression qu’on restait souvent sur le théorique. Durant les années passées à Fonjumetaw, au Cameroun, j’avais expérimenté combien la Parole de Vie nous aidait pour le travail d’évangélisation. Ainsi j’ai commencé à prendre la Parole de Vie du mois, et après une simple explication, j’ai invité tout le monde à la mettre en pratique, pour ensuite se partager les fruits la semaine suivante. Pour faciliter les choses, j’ai donné à chacun un feuillet sur lequel était inscrit la phrase d’Evangile en disant de la coller à côté du lit et de la lire le matin en se levant et le soir en allant se coucher. A ceux qui ne savaient pas lire, je suggérais de se faire aider par leurs enfants. Les semaines suivantes ceux qui avaient ‘’quelque chose à dire’’ étaient toujours plus nombreux. Un après-midi, dans le village de Sandjal, à une vingtaine de kilomètres de Farim, au moment de partager leurs expériences, un homme a raconté ce qui lui était arrivé la semaine précédente. La Parole de Vie était « Aimez vos ennemis » (Mt. 5,44). « Une nuit, les vaches du voisin sont entrées dans ma plantation de haricots et ont tout détruit. Ce n’était pas la première fois. Pour ce motif, nous ne nous sommes plus parlé avec ce voisin pendant des mois. Cette fois-ci,  nous étions décidés à le faire payer. Il était temps qu’il comprenne le mal qui avait été provoqué.  Ma femme, mes enfants et moi, nous avons pris chacun un beau morceau de bois et nous sommes partis vers la maison du voisin. Mais après les premiers pas, j’ai pensé à la Parole de Vie et j’ai dit : « Stop ! On ne peut pas y aller. La semaine passée j’ai reçu un feuillet qui dit de pardonner aux ennemis, et dans quelques jours je dois retourner au catéchisme. Qu’est-ce que je vais raconter si maintenant je vais punir notre voisin ? » – Mais alors lui, il va continuer à faire comme avant ! » Nous sommes rentrés à la maison et nous nous sommes assis. Faire comme si rien ne s’était passé ne nous semblait pas juste. Nous avons décidé d’aller vers lui, non pas avec un air menaçant, mais pour dialoguer. Nous avons expliqué à notre ami les dégâts causés et nous lui avons demandé de faire attention à ses vaches. Notre voisin ne pouvait plus parler. Il s’est jeté à mes pieds et m’a demandé plusieurs fois pardon. A partir de ce moment nous avons recommencé à nous saluer, et je dirais que nous sommes devenus amis. Il y avait des mois que nous ne nous parlions plus ! Une joie nouvelle est entrée dans ma maison. » Dans un autre village, Sarioba, à 5 km de Farim, même scène, un étudiant se lève et raconte : « Chaque lundi nous devons aller à Farim à pieds pour l’école. Il y a un commerçant qui habite un village pas très éloigné, qui va aussi à Farim, avec sa camionnette. Normalement il n’a personne avec lui. Plusieurs fois nous lui avons demandé une place, mais il a toujours refusé. Lundi passé, ce fut la même chose. Seulement cette fois, après nous avoir dépassés et être arrivé  à une distance d’environ 1km, il s’est arrêté. Il avait des problèmes avec la machine et ne pouvait pas continuer. Arrivés là, on se demande si nous lui donnons un coup de pouce pour mettre en route la camionnette. Mes amis me disent : « Laissons-le se débrouiller, qu’il s’arrange. Lui ne nous a jamais aidés. » J’étais du même avis, et puis j’ai rappelé la Parole de Vie à mes collègues. Alors nous avons décidé de l’aider à mettre en route sa voiture. Elle repartit et le monsieur nous a offert de monter, mais nous lui avons dit que non n’avions pas besoin et nous avons continué à pieds. » P. Celso Corbioli, missionnaire OMI

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Nouvelle rubrique : Vivre le charisme

Chiara Lubich écrivait en 1968 : « L’amour est lumière, il est comme un rai de lumière. Quand cette lumière rencontre une goutte d’eau, elle se déploie en sept couleurs, magnifique arc-en-ciel. Ce sont des couleurs de lumière, qui à leur tour se déploient en nuances infinies. De même que l’arc-en-ciel est rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet, l’amour, la vie de Jésus en nous, devait prendre diverses couleurs, s’exprimer de diverses façons, différentes l’une de l’autre. rosso« Par exemple, l’amour est communion, il y conduit. Jésus en nous, parce qu’il est Amour, devra réaliser la communion. arancioL’amour n’est pas refermé sur soi, il se diffuse, par nature. Jésus en nous, l’amour, devra être rayonnement d’amour. gialloL’amour élève les êtres. Jésus en nous devra nous élever vers Dieu. Voilà ce qu’est la prière. verdeL’amour guérit. Jésus, l’amour en notre cœur, sera notre santé. azzurroL’amour rassemble les personnes. Jésus en nous, parce qu’il est Amour, réunira les cœurs. indacoL’amour est source de sagesse. Jésus en nous, l’Amour, nous éclairera. violettoL’amour fait de beaucoup un seul cœur, il est unité. Jésus en nous nous fondra en un. Ce sont là les sept expressions principales de l’amour qui se présentaient à nous. Elles nous indiquaient notre chemin et les mille nuances de cet amour ».

Suisse : « Charte de la Fraternité en politique »

Pour le quotidien politique ainsi que pour les élections à venir, les signataires de la Charte s’engagent à se comporter avec respect tant envers les personnes de leur propre parti que celles des partis opposés, de porter une écoute toute particulière à toute proposition d’où qu’elle vienne et d’organiser, par exemple des rencontres entre élus et citoyens afin de favoriser les échanges. La Charte a été publiée sur le site www.politic-forum.ch et peut être signée par toute personne qui souhaite appliquer les buts décrits dans la Charte. Stéphane Pont, Président de la commune de Mollens VS, Michel Schwery, ancien président de St-Léonard et de la Fédération des Communes valaisannes et Michelle Grandjean Böhm, députée du Parlement valaisan ont présenté la Charte à la presse. L’élaboration de cette Charte s’est effectuée par plusieurs citoyens actifs en politique du Haut et du Bas Valais. Cet exercice fut déjà une réelle occasion d’appliquer dans les échanges intenses les points relevés dans la Charte.  Les membres du Mouvement Politique Pour l’Unité (MPPU), initiateurs de la Charte, sont issus de tous les groupes parlementaires du Grand Conseil valaisan. Leur désir est un débat politique loyal et fraternel.

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

Maria Voce: vers la nouvelle rencontre entre les religions à Assise

Vers la  nouvelle rencontre entre les religions à Assise. Rendez-vous avec les surprises de l’Esprit.

Avant tout, je voudrais exprimer ma, notre joie et remerciements à Benoît XVI d’avoir convoqué cette nouvelle grande rencontre dans la ville de saint François, cette joie qui naît devant une inspiration qui marquera certainement une nouvelle accélération et profondeur pour vivre nos propres convictions religieuses au service de la paix. C’est absolument urgent, alors qu’aujourd’hui est diffusée de façon absurde la peur de la religion, naturellement source vitale de paix, lui attribuant la cause première des nombreux conflits, tensions, phobies, intolérances et persécutions à fond religieux qui pullulent dans le monde.

Sans aucun doute, en ces temps de profonds bouleversements, «les murs dans lesquels vivaient les différentes civilisations avec leurs cultures sont en train de s’effriter», comme l’observe le philosophe Giuseppe Zanghì. Mais en même temps «en fait, une ville-monde sans mur, chargée d’espérance, se profile à l’horizon».

C’est la vision exposée par Chiara Lubich à Londres en 2004, devant un parterre séré où des représentants de nombreuses religions étaient présents. En réponse aux interrogations du futur qui attend la société multiculturelle, multiethnique et multireligieuse de notre temps, devant les risques de choc de civilisation, elle avait rappelé la vision de saint Augustin au moment de l’écroulement de l’empire romain sous la pression de la migration des peuples: non pas la fin d’une civilisation, mais la naissance d’un nouveau monde.

Un monde nouveau en train de naître non sans peine. Déjà au début des années soixante-dix, Chiara saisissait le vent du «sens d’incertitude pénible, de souffrance — disait-elle — que l’humanité sent plus ou moins et sentira alors que les différents points de la terre seront secoués par cet impact avec les autres peuples méconnus auparavant». En s’adressant à des jeunes lors d’un congrès international, elle avait demandé de «ne pas fermer les yeux devant ce travail de l’humanité, mais d’entrer consciemment dans l’enfantement du nouveau monde». «Vous êtes ici — avait-elle ajouté — pour vous former à une “mentalité-monde”, pour devenir “homme-monde”».

Pour un court moment, la vision de ce nouveau monde est devenue réalité il y a juste vingt-cinq ans, lors de la première rencontre historique des responsables religieux du monde à Assise. Peu de mois après, la veille de Noël 1986, dans un discours dense adressé à ses plus proches collaborateurs de la Curie romaine, Jean-Paul II en y faisant allusion s’exprimait ainsi: «On aurait dit que, pour un instant, ce soit exprimée même visiblement l’unité cachée mais radicale que le Verbe divin,  “en qui tout fut créé et en qui tout subsiste”, a établi entre les hommes et les femmes de ce monde». Une vision qui embrasse le présent : «ceux qui maintenant partagent les inquiétudes et les joies de cette fin de XXème siècle», mais aussi le passé et le futur: «même ceux qui nous ont précédés dans l’histoire et ceux qui prendront notre place “jusqu’à ce que vienne le Seigneur”».

C’est la grande vision du dessein de Dieu sur le genre humain, illustrée par le concile Vatican II, dessinée depuis les premières lignes de Nostra aetate: «différents peuples», mais «une seule communauté» étendue sur toute la face de la terre, qui, à Assise, est devenue visible. Le bienheureux Jean-Paul II l’a approfondi dans tout ce discours dense. C’est une «unité radicale» — affirme-t-il — «qui se fonde sur le mystère de la création divine et appartient à l’identité même de l’être humain». «Tous les hommes — poursuit-il en reprenant les textes conciliaires — sont appelés à l’unité du peuple de Dieu qui préfigure et promeut la paix universelle».

Une perspective qui jette une nouvelle lumière sur la mission de l’Eglise tracée par le concile: d’«être un germe d’unité et d’espérance pour l’humanité» et donc appelée à ne «rien rejeter de ce qui est vrai et saint» dans les différentes religions, au contraire elle est invitée à «en souligner et à faire progresser les authentiques valeurs spirituelles, morales et sociales», à cueillir en leur sein «les rayons de vérité qui peuvent illuminer tous les hommes».

A présent Benoît XVI relève la consigne de son prédécesseur qui, dès ce moment-là, invitait à «retrouver et maintenir toujours vivant l’esprit d’Assise en tant que motif d’espérance pour le futur».

En ces vingt-cinq ans, le chemin ouvert par le bienheureux Jean-Paul II, comme actualisation de l’enseignement conciliaire, a sans aucun doute bien avancé grâce à l’action de l’Esprit-Saint qui trame admirablement les paroles d’enseignement et les gestes prophétiques des Papes avec la vie de nombreux témoins, des anciens et nouveaux charismes, des ordres monastiques et des nouveaux mouvements ecclésiaux, suscités par Lui dans l’Eglise catholique et dans les autres Eglises et communautés ecclésiales.

C’est Lui qui guide l’histoire dans le dénouement de ce grand dessein d’unité, malgré les nombreuses ombres qui pèsent sur notre planète. Nous en sommes témoins. Même pour notre Mouvement, la page inexplorée du dialogue interreligieux s’est ouverte presque par surprise. Chiara Lubich a saisi un signe de l’Esprit-Saint dans l’intérêt qu’a suscité son expérience spirituelle de la part des représentants de différentes religions présents à la Guildhall de Londres en 1979, quand le prix Templeton, pour le progrès de la religion, lui a été conféré.

A partir de ce moment, il y a eu d’innombrables développements en plus de trente ans. Continuellement, on a la surprise de voir comment le sentier spirituel sur lequel Dieu nous a conduit, se croise avec les autres voies spirituelles. Et, tout en maintenant notre identité, avec un élan missionnaire constant tels les témoins de Jésus-Christ «voie, vérité et vie», il nous permet de nous rencontrer et de nous comprendre avec les disciples des grandes traditions religieuses de l’humanité.

C’est la voie que nous expérimentons. Lorsqu’en 1972, Chiara avait invité les jeunes à devenir acteurs principaux de l’enfantement du monde nouveau, elle leur avait remis ce qu’elle définissait être «une puissante arme d’amour», «le modèle capable de recomposer l’unité du monde»: Jésus crucifié qui crie l’abandon du Père. «A vous de Le revivre pour donner un départ indispensable et décisif au tournant que l’humanité est en train d’affronter».

Le Seigneur crucifié et ressuscité est la clef qui ouvre le dialogue même dans les situations les plus difficiles. Il est le modèle de cet amour radicalement désintéressé, de cette kénose, de ce vide d’amour nécessaire pour accueillir l’autre.

Inattendue a été la demande, faite à Chiara, d’en parler aux grandes assemblées des bouddhistes à Tokyo, des moines et moniales bouddhistes en Thaïlande, des musulmans de Harlem aux populations animistes du Cameroun. Et la même demande s’est renouvelée pour moi, à l’occasion de mes récents voyages en Afrique et en Asie, et j’ai de nouveau constaté avec étonnement combien l’amour et l’unité sont inscrits dans l’ADN de chaque homme.

Aujourd’hui, le dialogue entre les religions ne peut pas se limiter aux leaders, aux savants et aux spécialistes. Il doit devenir un dialogue du peuple, un dialogue de la vie qui se révèle être toujours plus indispensable pour la cohabitation pacifique dans nos villes et nos pays, nous trouvant à y vivre coude à coude avec des musulmans et bouddhistes, des indous et des sikhs. C’est une rubrique à découvrir et peut-être à inventer, sans se laisser effrayer par le tapage des faits d’intolérance et de violence.

C’est le témoignage quotidien qui ouvre la route: nous l’avons expérimenté en divers endroits du monde. Par exemple en Algérie, depuis les années soixante, devant le tableau à sens unique d’un islam fermé et impénétrable et d’une minorité chrétienne en position de défense, un autre panorama s’est ouvert: un dialogue spirituel profond entre chrétiens et musulmans a commencé et a pu se développer.

«Tu étais un magnifique exemple de cohérence entre ce qu’on dit, ce qu’on fait et ce qu’on est. Tu es venu à notre rencontre en faisant fondre une mer de glace et en détruisant les murs qui nous séparaient pour construire un pont indestructible». Ce sont les mots d’un musulman, Sidi Ahmed Benchouk, alors préfet de la région de Tlemcen, adressé à Ulisse Caglioni, focolarino, en Algérie depuis 1966, au moment de ses funérailles à Castel Gandolfo en 2003. Et dans une longue lettre, un groupe de musulmans écrit: «Il a toujours témoigné sa foi. Il a été le modèle du croyant pour nous. C’était un homme de Dieu, un homme qui fait partie de nous-même».

Nous avons expérimenté l’authentique visage de l’islam et la force de paix du dialogue également en d’autres points cruciaux comme en Turquie, en Terre Sainte, au Liban, au Pakistan, aux Etats-Unis, sans parler de l’Europe. Partout, nous connaissons des chrétiens et des musulmans qui témoignent que l’on peut passer de la peur de l’autre à la découverte de l’autre, et que l’on peut avoir une incidence sur la cohabitation fraternelle dans les villes. Lors d’un récent congrès du mouvement en Italie, un imam a déclaré: «J’ai appris à ne pas me rendre à la logique ami-ennemi, à parier sur l’unité de la famille humaine liée par des liens d’interdépendance et de fraternité, à regarder l’autre avec la certitude qui j’y trouverai une richesse méconnue».

Dès à présent, suivons et prions pour le grand rendez-vous à Assise, en octobre prochain, dans l’attente des nouvelles surprises que nous réserve l’Esprit-Saint.

Maria Voce, Présidente du Mouvement des focolari

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

Chiara Luce aux JMJ 2011

Du 16 au 21 août rendez-vous à Madrid pour une centaine de milliers de jeunes venant du monde entier pour participer aux 11° JMJ.  Cet événement se réalisera cet été sur les routes, auditorium, places, collèges, écoles, parcs, de la ville de Madrid. Sont prévus des concerts, des expositions, des visites guidées aux musées, des pièces de théâtre etc… un programme culturel sous le titre ‘’Festival de la jeunesse ‘’. Il s’agit aussi d’une activité spéciale entre toutes, comme le démontre le grand intérêt de l’organisation même. Il s’agit de présenter Chiara Badano – une jeune italienne récemment béatifiée, plus connue sous le nom de Chiara Luce – avec un spectacle composé de musique, théâtre, récitations et chorégraphie. Ce spectacle aura lieu le 17 août, à 22 heures, à l’Auditorium Pilar Garcia Penà, situé dans le Parc Pinard el Rey. 3000 personnes pourront participer à ce spectacle qui s’annonce inoubliable. Avec cette présentation qui désire montrer « l’Amour avec le A majuscule, qui donne le bonheur » comme témoignage de la vie  de celle qui fut un ‘’rayon de Lumière’’ – selon les paroles de Benoît XVI à l’Angelus du 26 septembre 2010, au lendemain de la béatification de Chiara Badano -. Ce sera donc une fête pour tous les jeunes, « qui peuvent trouver en elle un exemple de cohérence chrétienne », ce sont encore les paroles du Pape. Pablo Alcolea, professeur de musique activement impliqué dans la préparation de l’événement, nous raconte qu’il est en train de faire une expérience de Dieu : « Cela implique tellement de forces, pour conjuguer travail et bénévolat, mais c’est une belle occasion pour se laisse porter par les mains du Père en se confiant en Lui. » Un autre jeune espagnol, Pablo Garrido, coresponsable de la partie musicale du spectacle, assure : «  La première parole qui m’est venue à l’esprit a été ‘’folie’’. Préparer quelque chose de ce calibre, rentre selon moi, dans la catégorie des miracles, cependant c’est très gratifiant de vérifier comment nous tous avons tout de suite mis la main à la pâte, construisant cette expérience d’unité. » Un autre membre du groupe musical, Antonio Alcàntara, nous raconte qu’il le vit comme quelque chose de très personnel, « comme si Chiara Luce elle-même me demandait de participer, avec le désire de donner mon grain de sable pour transmettre son style de vie, son idéal de vivre unis au-delà de la distance et du temps. » « Une opportunité fantastique – continue Pablo Alcolea – pour contempler à travers la musique, l’expérience de vie de Chiara Luce Badano. » D’autres événements très attendus de tous seront les concerts du Gen Rosso, groupe musical international du Mouvement des Focolari, les 16 et 18 août, avec ‘’Dimension indélébile’’ http://www.youtube.com/watch?v=akWJPRkdgJA.

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

LoppianoLab, réservoir d’idées et de défis

Le rendez-vous annuel LoppianoLab est de retour : laboratoire national et multi-évènements du 15 au 18 septembre prochain, dans la cité-pilote internationale de Loppiano (FI). La première édition, l’année passé, avait enregistré environ 3.000 visiteurs en l’espace de 4 jours. “Espérer avec l’Italie. En réseau pour le Bien commun pour le 150ème anniversaire de l’unité” est le titre qui sert de fil conducteur aux nombreux rendez-vous à l’affiche qui s’orientent tous vers la même direction: créer des synergies et tisser des relations entre domaines, disciplines, personnes. Oui, parce que, malgré les forces centripètes contraignantes et quotidiennes qui effilochent le tissu national, dans cette Italie de 2011, où la précarité est souvent le dénominateur commun minimum pour les citoyens comme pour les grandes entreprises, il y a le désir de rencontre et de confrontation. Pour ne pas parler d’autres voix inexistantes comme la culture, la communication ou la formation, dans lesquelles on a du mal à trouver une ligne qui soit socialement partagée. A LoppianoLab, l’offre est ciblée: il n’y a pas de prétention à trouver toutes les réponses, mais plutôt à tracer un chemin partagé et offrir un espace de dialogue à 360°, dans lequel l’économie se croise avec la culture, avec la formation, avec la communication, pour apprendre à tous à aller dans la même direction: celle du bien commun du pays. Les promoteurs de l’évènement expriment bien le panorama hétérogène en arrière-plan du rendez-vous: de la cité-pilote international de Loppiano  – avec ses 800 habitants d’une soixantaine de pays – au Pôle Bonfanti des entreprises EdC, à l’Institut Universitaire Sophia, au Groupe éditorial Città Nuova. Cette année également, il y aura l’Expo des entreprises, dans le double but d’exposition et de rencontre, avec des présentations et des tables rondes pour les entreprises en quête d’idées et de projets, tournés vers une économie plus au service de l’homme. Au programme l’Assemblée de l’Economie de Communion, à 20 ans de sa naissance, la proposition culturelle de l’Institut Universitaire Sophia: “La trinité, une façon de vivre?. Théologie, philosophie, art et cinéma en dialogue. Le Groupe éditorial Città Nuova propose une série d’ateliers sur les thèmes de la participation et de l’engagement social, en même temps que le congrès “Italie courage!” qui offre un dialogue entre experts, jeunes “chercheurs du futur” et citoyens engagés. Parmi les nouveautés de cette édition l’Open City: une série de parcours entre Loppiano et le Pôle; entre différentes cultures, musiques et saveurs, dans l’esprit de fraternité qui caractérise ces lieux. La succession des rendez-vous se termine en plénière, avec le congrès qui porte le titre de l’évènement, à charge des quatre promoteurs. A nous revoir, donc, à LoppianoLab: réservoir d’idées et de défis en tous domaines, pour une Italie toujours plus “composée” par tous.

L’immensité de Dieu

En contemplant l’immensité de l’univers, l’extraordinaire beauté de la nature, sa puissance, je me suis tournée spontanément vers le créateur de toutes choses et j’ai compris de façon nouvelle l’immensité de Dieu. Ce fut une impression si forte et si nouvelle que je me serais mise tout de suite à genoux pour adorer, louer, glorifier Dieu. J’ai ressenti le besoin d’agir de la sorte comme si c’était ma vocation actuelle. Comme si mes yeux s’ouvraient, pour ainsi dire, à ce moment-là, j’ai compris comme jamais encore, qui est celui que nous avons choisi comme Idéal, ou plutôt celui qui nous a choisi. Je l’ai vu tellement grand, tellement grand, qu’il nous semblait impossible qu’il ait pensé à nous. Cette impression de son immensité est restée profondément en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disant : « Que ton nom soit sanctifié » ou « Gloire au Père et au Fils et au saint Esprit », pour moi, c’est autre chose, c’est une nécessité qui vient du cœur. (…) Quant à nous, nous sommes en chemin. Quand on voyage, on pense d’avance à la façon dont on sera accueilli à l’arrivée, au paysage, à la ville. On s’y prépare déjà. C’est ainsi que nous devons faire nous aussi. Puisque là-haut, nous louerons Dieu, louons-le dès maintenant. Laissons notre cœur lui crier tout notre amour ; laissons-le proclamer, avec les anges, avec les saints, avec les « mariapolites » du Ciel : « Saint, Saint, Saint ». Exprimons-lui notre louange avec nos lèvres et avec notre cœur. Profitons-en pour renouveler les prières quotidiennes que nous disons à cet effet. Et rendons-Lui gloire de tout notre être. (…) Louons-le au-delà de la nature ou au fond de notre cœur. Et surtout, vivons en étant morts à nous-mêmes et vivants dans la volonté de Dieu et dans l’amour pour nos frères. Soyons, nous aussi, comme le disait Elisabeth de la Trinité, une « louange de sa gloire ». Nous gouterons ainsi par avance un peu de « Paradis » et Dieu sera consolé de l’indifférence de beaucoup de cœurs qui vivent aujourd’hui dans le monde. Chiara Lubich, Rocca di Papa, 22-01-1987

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

Les jeunes des Focolari se préparent aux JMJ

Que signifient pour toi les JMJ ? C’est la question que nous leur avons posée. Ecoutons quelques unes de leurs réponses: “L’opportunité extraordinaire des Journées Mondiales de la Jeunesse, nous retrouver avec des jeunes du monde entier, dit à chacun de nous, que nous ne sommes pas seuls à croire qu’on peut faire un monde meilleur dans nos villes respectives. Ensemble, grandit la force de vivre pour cela. Et puis, aller à Madrid veut dire être avec Benoît XVI! Quelques fois il peut paraître loin de notre vie quotidienne, en particulier pour nous qui vivons sur un autre continent, où, en effet, on ne parle pas beaucoup du Pape. Mais le Pape est le point d’unité de l’Eglise catholique et nous aussi les jeunes nous avons une place dans son coeur et dans ses prières”. Maria Lúcia vient du Brésil, elle parait bien décidée; en réalité, elle n’a aucun doute quand elle conclut: “Les JMJ nous aident à crier au monde que les jeunes ne sont pas ceux que beaucoup pensent… incapables de regarder vers le futur, insensibles et passifs. Nous avons de grands idéaux et de grandes valeurs! La préparation? Inspirés par une pensée de Chiara Lubich, qui nous aide à nous concentrer sur l’art d’aimer afin de progresser chaque jour un peu plus, ces dernières semaines, nous vivons une forte “accélération”. Aussi dans la prière, pour nous préparer à vivre les JMJ avec l’âme. Et le fruit: un grand enthousiasme en raison de cette joie que l’on ne trouve qu’en Dieu.” Mariana, une autre jeune brésilienne ajoute avec la même conviction: “Pour moi, c’est un signe fort qu’il y ait dans le monde des millions de jeunes plus que jamais intéressés et impliqués dans l’Eglise. Ensemble nous voulons montrer que le christianisme ne fait pas parti du passé…, au contraire! Même aujourd’hui, nous jeunes, nous voulons vivre pour quelque chose de grand! Ensuite, j’ai le grand désir de faire cette expérience en première personne: beaucoup de jeunes de tellement de cultures, de tant de réalités ecclésiales, de beaucoup de mouvements, ensemble… ces diversités sont aussi des pierres pour construire un monde plus uni. Je ne sais pas si au niveau planétaire nous verrons de grands changements tout de suite, mais pour nous tous qui participerons et pour tous ceux qui seront reliés par Internet, ce sera une expérience radicale!” Kyoko vient du Japon, d’une autre culture et elle est fidèle d’une autre religion. Cela nous surprend qu’elle aussi puisse se préparer à participer aux JMJ. Nous essayons de lui poser la même question: “Dans un premier temps, j’ai pensé que les JMJ étaient une expérience uniquement pour les jeunes chrétiens; moi, je suis bouddhiste et donc je ne sentais pas la nécessité d’y participer. Cependant, ces mois-ci, je suis à Loppiano à l’Ecole Gen et de là, beaucoup de jeunes partiront pour Madrid. Ainsi, l’idée de faire le voyage avec eux a commencé à m’intéresser. A présent, je suis convaincue que moi aussi j’aurai la possibilité de vivre une étape très intéressante: je pourrai découvrir quelque chose de beau en rencontrant beaucoup d’autres jeunes qui ont d’autres valeurs que les miennes; c’est ce qu’est en train de m’apprendre l’expérience du Mouvement des focolari…”.

Juillet 2011

« Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible. » Si, dans un tel contexte, ces paroles sont une recommandation de Jésus à ses disciples, elles reflètent avant tout son état d’âme, la manière dont il se prépare à l’épreuve. Face à la passion imminente, Jésus prie de toutes les forces de son esprit, il lutte contre la peur et l’horreur de la mort, il se jette dans l’amour du Père pour demeurer fidèle jusqu’au bout à sa volonté. Et il incite ses apôtres à faire de même. Jésus nous apparaît ici comme le modèle de celui qui doit affronter l’épreuve. Jésus se présente à la fois comme le modèle de celui qui doit y faire face et comme un frère qui se tient à nos côtés. « Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible. » L’exhortation à la vigilance revient souvent sur les lèvres de Jésus. ‘Veiller’ pour lui signifie ne jamais se laisser vaincre par le sommeil spirituel, se tenir toujours prêt à accueillir la volonté de Dieu, savoir en saisir les signes dans la vie de chaque jour, savoir surtout lire les difficultés et les souffrances à la lumière de l’amour de Dieu. Cette vigilance repose sur la prière, indispensable pour vaincre l’épreuve. Mais nous pouvons compter aussi sur la force de l’Esprit Saint pour surmonter notre fragilité c’est-à-dire « la faiblesse de la chair ». « Veillez et priez afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation. L’esprit est plein d’ardeur, mais la chair est faible. » Comment vivre la Parole de Vie de ce mois ? Nous pouvons tous prévoir que nous serons confrontés à des épreuves petites ou grandes. Epreuves normales auxquelles le chrétien se trouve forcément confronté un jour ou l’autre. Or la première condition pour surmonter toute épreuve, nous avertit Jésus, est la vigilance. Soyons bien assurés que Dieu ne les permet pas pour que nous nous découragions mais afin que nous mûrissions spirituellement en les surmontant. En même temps, il nous faut prier afin d’écarter deux grandes tentations qui nous guettent davantage dans les moments d’épreuve : d’une part la présomption de nous en sortir par nous-mêmes ; de l’autre, le sentiment opposé, c’est-à-dire la crainte de ne pas y arriver, comme si l’épreuve était supérieure à nos forces. Jésus nous assure au contraire que le Père du ciel ne nous laissera pas manquer de la force de l’Esprit Saint, si nous veillons et le lui demandons avec foi.  

Chiara Lubich
IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

Les Jeunes pour un Monde Uni aux JMJ de Madrid

Voici quelques lignes du programme, avec les principaux rendez-vous communs et les 4 rendez-vous préparés par les jeunes des Focolari, qui participeront aux JMJ avec les diocèses dont ils font partie.

JMJ 2011 – Madrid

Mardi 16 août :

20h : Inauguration des JMJ – messe place Cibeles à Madrid

22h : Gen Rosso en concert « DIMENSION INDÉLÉBILE ». Auditorium Pilar García Peña (Parque Pinar del Rey) – *

Mercredi 17 août :

10h : Catéchèse par les évêques

22h : Spectacle « LIFE, LOVE, LIGHT ». L’une d’entre nous. Une vie réalisée. Chiara Luce Badano, béatifiée le 25 septembre 2010 par Benoît XVI. Auditorium Pilar García Peña (Parque Pinar del Rey) – *

Jeudi 18 août :

10h : Catéchèse par les évêques

12h : Arrivée du pape à l’aéroport de Barajas. Cérémonie de bienvenue.

12h 40 : Entrée du pape à Madrid. Arrivée à la nonciature.

16h : Cérémonie d’accueil du pape

19h 30 : Souhait de bienvenue des jeunes place Cibeles

22h : Gen Rosso en concert « DIMENSION INDÉLÉBILE ». Auditorium Pilar García Peña (Parque Pinar del Rey) – *

Vendredi 19 août :

10h : Catéchèse par les évêques

11h 30 : Rencontre du pape au monastère de l’Escurial avec les jeunes religieuses.

12h : Rencontre du pape au monastère de l’Escurial avec 1 000 jeunes professeurs d’université, dans la basilique

19h 30 : Chemin de croix

22h : « Adoration – Get Together », Jeunes Pour un Monde Uni du mouvement des Focolari.

Église des Pères Carmes : Via Ayala, 35 (Madrid) métro Velázquez – ligne 4 (à 15 minutes à pied du lieu du chemin de croix).

Samedi 20 août :

16h : Temps de préparation à Cuatro Vientos. Les jeunes arriveront petit à petit à l’aérodrome et occuperont les différentes places. Diverses animations sur scène : témoignages de jeunes, musique, prières…

19h 40 : Visite à la Fondation de l’Institut San José

20h 30 : Veillée avec le pape à l’aérodrome de Cuatro Vientos.

23h : Nuit à Cuatro Vientos

Dimanche 21 août :

9h : Arrivée du pape à Cuatro Vientos

9h 30 : Messe  d’envoi des JMJ

17h 30 : Rencontre du pape avec les volontaires

18h 30 : Au revoir du pape

(*) Pour arriver à l’Auditorium Pilar García Peña (Parque Pinar del Rey) : Rue : López de Hoyos c/v carretera de Canillas (Madrid) Métro : Pinar del Rey, ligne 8 – bus : 9, 72, 73  

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

Algérie : Congrès des musulmans des Focolari

inq jours, dans un très beau cadre à Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011. Cinq jours pour vivre et découvrir  que l’Idéal de l’Unité peut-être vécu aussi par des croyants musulmans. Chiara Lubich avait annoncé de façon prophétique en 1992 : »Le mouvement musulman des Focolari est né », vingt ans après nous le voyons réalisé, à la grande surprise des participants. Une  quarantaine de musulmans provenant de l’Europe et du Moyen Orient sont venus et ont rencontrés la communauté des Focolari en Algérie, essentiellement musulmane qui vit cet esprit depuis plus de 45 ans. Les interventions vidéo de Chiara Lubich, ainsi que celles des différents experts présents au congrès ont éclairé l’engagement des fidèles de l’islam avec le charisme de Chiara Lubich, un engagement qui posait beaucoup de questions.  De nombreuses réponses  ont été données dans un climat de grande liberté et ouverture suscitant un grand espoir et démontrant que ce n’est pas incompatible. Dans le programme était inclus la visite de Tlemcen et d’Oran des moments qui ont permis de découvrir la richesse spirituelle de Tlemcen et le grand patrimoine culturel d’Oran tout en resserrant les liens entre les différentes tendances de l’Islam présentes parmi les congressistes. Un congrès qui faisait dire à l’un des participants : ‘notre Rome à nous c’est Tlemcen’.

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

Mouvement politique pour l’unité, quinze ans après sa fondation.

« Etre des bâtisseurs  de  villes nouvelles » a été le souhait de Maria Voce, présidente des Focolari,  au rendez-vous du 20 juin dernier, à Naples,  en souvenir de la naissance du Mouvement politique pour l’unité (MPPU). « Dans le contexte d’une désillusion générale des  citoyens envers la « chose publique », les réalisations présentées par le MPPU quoique petites, mais significatives,  font espérer une ère de « politique nouvelle » faite de dialogue et d’accueil réciproque »,  a souhaité Maria Voce dans son message. Les racines. Le 2 Mai 1996, à Naples, un groupe d’hommes politiques pose à Chiara Lubich une question délicate : comment est-il possible, pour ceux qui militent dans des partis politiques différents et des camps opposés « de vivre cette fraternité qu’elle propose, dans le domaine de la vie politique » ? Sa réponse demande une détermination nouvelle : l’unité autour de valeurs fondamentales partagées doit précéder les légitimes appartenances politiques ; le bien commun ne peut être obtenu qu’avec la contribution de tous. Le MPPU prend naissance sur ces idées-forces, qui suscitent l’adhésion convaincue des hommes politiques présents à la rencontre. Quinze ans plus tard, le 20 juin 2011, toujours à Naples, le congrès « La fraternité : un défi pour la politique », qui se déroule à l’Auditorium du Conseil Régional, veut être avant tout un acte de reconnaissance  de l’irruption du charisme de Chiara dans la vie politique. Parmi les 150 participants, des parlementaires, des conseillers municipaux, venus aussi d’autres régions. La première intervention est confiée à Eli Folonari, qui a été pendant 50 ans aux côtés de Chiara et qui est responsable aujourd’hui du « Centre Chiara Lubich », qui donne un aperçu du parcours suivant : de l’amour entre les personnes à l’amour social pour la « cité ». Aujourd’hui, le MPPU opère dans toutes les régions italiennes, dans plusieurs pays européens, en Amérique latine, en Asie. Les diverses expériences politiques qui se sont développées dans les années de formation de la spiritualité de l’unité y convergent, à partir du paradigme propre à Igino Giordani. Les lignes fondamentales du MPPU ont été présentées par Marco Fatuzzo, président du Centre international, à partir d’une définition donnée par Chiara Lubich elle-même : « Un laboratoire international de travail politique commun, entre les citoyens, les fonctionnaires, les chercheurs, les hommes politiques engagés à différents niveaux, d’inspirations et de partis politiques divers, qui mettent la fraternité à la base de leur vie. » Dans ce cadre, quelques réalisations significatives ont ensuite été données : comme les laboratoires de dialogue et de projet politique que le MPPU anime dans les parlements de quelques pays – en Italie, comme au Brésil, en Argentine, en Corée du Sud – ou le réseau international des écoles de formation politique, dans lequel des jeunes peuvent faire l’expérience d’une politique de communion. Les villes aussi se mettent en réseau : plus de 100 villes aujourd’hui ont adhéré à l’Association « Villes pour la fraternité », a rapporté le maire de Rocca di Papa, Pascal Boccia, l’actuel président. Pourquoi ne pas mettre aussi les Régions en réseau ? De façon emblématique, donc, dans l’optique d’une vision plus solidaire de l’Italie, le Président du Conseil régional de Campanie, Paolo Romano, a annoncé en conclusion du Congrès l’adhésion unanime de son administration à l’association « Villes pour la fraternité » en signant  le protocole d’accord. Le Mouvement politique pour l’unité

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Des amitiés inimaginables entre personnes de convictions différentes

« En RDA, après la chute du mur en 1989, la participation aux associations sportives n’étant plus gratuite à cause des coupes budgétaires dans les subventions, de nombreux jeunes sont passés à l’idéologie néo-nazie. Et personne ne faisait rien. Désespéré, je suis carrément allé vers un prêtre catholique, alors que je n’avais jamais eu à faire avec eux de toute ma vie, pour lui seriner : comment se fait-il que l’Église ne fasse rien ? » : c’est un entraîneur de Saxe, en Allemagne de l’Est, qui décrit le début d’une longue amitié avec un prêtre catholique, alors qu’il n’avait pas de foi religieuse. Changement de décor. Un ex-officier de l’armée du peuple, par la suite professeur à l’institut supérieur de sûreté de l’état, c’est-à-dire des services secrets de la RDA, participe au 50e anniversaire  de son baccalauréat et rencontre un camarade de classe, qui avait pris une autre route. Il était devenu prêtre. Mais cette différence, loin d’être un obstacle à l’amitié qui commence à naître entre eux, vient plutôt la favoriser. Le professeur, en effet, a déjà entamé une recherche intellectuelle, dans les dernières années de la RDA, ce qui lui a valu d’être démis de son poste de travail. Sa conception d’une société socialiste n’est pas compatible avec les intérêts du système au pouvoir. Comme d’autres personnes, l’entraîneur sportif et le professeur de la sûreté de l’état ont trouvé de nouvelles perspectives dans les rassemblements du Mouvement des Focolari. Ainsi, en mai dernier, ont-ils participé à la rencontre entre chrétiens et personnes sans références à une foi religieuse au Centre Mariapolis de Zwochau, près de Leipzig (du 5 au 9 mai 2011). Claretta dal Ri, Nella Ammes et Franz Kronreif, du centre du « dialogue avec les personnes sans option religieuse » du Mouvement y ont également participé. Ce centre, à Rocca di Papa, coordonne et développe, à une échelle mondiale, le chemin commun des hommes avec et sans références religieuses, sur la base de valeurs communes et d’un respect réciproque, né de l’amour. Personne ne cherche à attirer l’autre sur son propre domaine de vision du monde. Les « nouvelles régions » de l’Allemagne sont un terrain fertile pour ce type de dialogue. Il existe peu d’endroits au monde où le fait religieux a un rôle aussi insignifiant dans la vie des hommes. Seuls 15 à 18 % des personnes sont baptisées dans une Église chrétienne, 80 % n’ont aucune affinité avec quelque religion que ce soit, et cela a tendance à augmenter. Comme les deux exemples le démontrent, il n’y a pas d’hostilité contre les religions ou les Églises. On trouve des points de rencontre quand on parle de questions et de valeurs communes. Les contenus les plus centraux de la religion provoquent même de l’intérêt et suscitent de l’étonnement. Pour la plupart, ils sont tout simplement inconnus. Un dialogue d’une grande délicatesse, qui permette de découvrir les valeurs et les idéaux de l’autre et de trouver un langage qui arrive à véhiculer les trésors de part et d’autres, est recherché. « Notre but est le monde uni. Nous ne serons pas tous chrétiens. La dimension est beaucoup plus grande. (…) La seule chose qui compte, c’est l’amour ». C’est ainsi que Chiara Lubich parlait du dialogue aux membres du Mouvement. La façon dont ces personnes « religieusement dissonantes », pour utiliser un terme de Max Weber, partagent cette vision de la vie, c’est-à-dire construire un monde uni dans la fraternité, a été mis en évidence à la rencontre de Zwochau. Un écrivain et une journaliste revenaient d’une croisière de quelques semaines. Les buts et les contenus du Mouvement leur ont semblé si intéressants et importants qu’ils en ont parlé à leurs compagnons de voyage, convaincus que ceux-ci les connaissaient sûrement. « Mais même un catholique bavarois, avec lequel nous déjeunions, n’en avait jamais entendu parler avant ! », ont-ils relevé. Ainsi ont-ils saisi au vol l’invitation de s’occuper eux-mêmes des valeurs communes. Peu de jours après, en effet, sur l’initiative de la journaliste, un article sur la rencontre de Zwochau et sur les « hôtes romains » est paru dans un journal régional.

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Une vie au service de l’unité de la famille humaine

Cette bio­graphie de Chiara Lubich (1920−2008) se fonde à la fois sur les témoi­gnages récemment recueillis de ses pre­mières com­pagnes et de ses pre­miers com­pa­gnons qui ont partagé avec elle une longue aventure humaine et spi­ri­tuelle, et sur des docu­ments écrits. A partir de là, l’auteur avance dans un récit chro­no­lo­gique qui part de l’Italie du Nord pour aller jusqu’aux confins de la terre. Le style ne se veut pas hagio­gra­phique et le propos ne confond pas la figure de la fon­da­trice des Focolari avec son œuvre. Pour la pre­mière fois, dans un livre acces­sible à tous, prend forme une exis­tence à la fois extra­or­di­naire et très simple, dans laquelle l’Évangile a été l’indiscutable point de réfé­rence. Le lecteur pourra ainsi ren­contrer « per­son­nel­lement » Chiara Lubich, sa foi et sa volonté, ses réa­li­sa­tions et les recon­nais­sances obtenues, mais aussi les doutes et les souf­frances qui ne lui furent pas épargnés et que chacun de nous peut rencontrer. Armando Torno, né à Milan en 1953, est édito­ria­liste d’un des prin­cipaux quo­ti­diens ita­liens, Il Cor­riere della Sera. Il a dirigé pendant  douze ans les pages cultu­relles de Il Sole 24 ore et pendant trois ans celles de Il Cor­riere della Sera. Il a déjà écrit de nom­breux livres, dont une quin­zaine chez Mon­dadori. Source: Nouvelle Cité

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Igino Giordani: du Palais Montecitorio au monde

«La politique est faite pour le peuple et non pas le peuple pour la politique. Celle-ci est un moyen, non pas une fin. Avant tout la morale, avant tout l’homme, avant tout la collectivité, ensuite le parti, ensuite les listes de programme, ensuite les théories de gouvernement». C’est avec cette citation de Giordani, que commence Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés italienne, ouvrant la rencontre dédiée au député populaire qui a connu les temps difficiles des persécutions fascistes, les atrocités de la guerre, l’incertitude de la reconstruction.

Ce 15 juin, nous sommes dans la Salle de la Louve bondée avec ses 200 personnes. Devant ce public, G.Fini a ensuite repéré les trois fondements de l’action de Giordani: la dignité de l’homme, la liberté, le travail. Des batailles qu’il a parfois conduites en avant garde, au risque d’incompréhensions comme pour la loi sur l’objection de conscience. Le président rappelle aussi sa bataille personnelle qui s’est mal terminée: la demande au Parlement européen  de ne pas désavouer le rôle du christianisme dans les racines de l’Europe. La défaite politique, les incompréhensions ont certes un goût amer, mais Giordani, dans les moments critiques de l’histoire parlementaire bien qu’entre cris et contrastes idéologiques importants, réussit à ce que le bon-sens, l’humanisme, l’esprit chrétien qui convainc même les marxistes, l’emportent. Alberto Lo Presti , directeur du Centre Giordani qui en esquisse les grands traits, le rappelle à différents moments et lui donne plusieurs fois la parole à travers de petits films de ses interventions.

‘De Montecitorio au monde’ était le titre choisi pour la cérémonie commémorative indiquant l’universalité du message de Giordani, et en même temps la particularité d’une rencontre qui eu lieu à Montecitorio et qui transforma littéralement sa vie au point de le rendre méconnaissable de ses propres compagnons de parti.

C’est Maria Voce, l’actuelle présidente du Mouvement des focolari, qui raconte les détails de cette rencontre avec Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement, qui transmit à Giordani la passion pour l’unité et pour un évangile qui entre dans l’histoire et peut résoudre les problématiques sociales les plus complexes. «(Chiara) rendait Dieu plus proche: elle le faisait sentir Père, frère, ami, présent à l’humanité» citait Maria Voce qui explicite la vision politique de Chiara Lubich centrée sur le principe de fraternité qui «permet de comprendre et de faire sien le point de vue de l’autre de telle sorte qu’aucun intérêt ni aucune exigence ne restent étrangers». «Il faut un pacte de fraternité pour l’Italie – souhaite la présidente des Focolari – parce que le sort de la nation est l’affaire de tous».

L’héritage de C. Lubich et de I. Giordani, rassemblé par le Mppu (Mouvement politique pour l’unité), propose aux parlementaires et politiques, aux administrateurs et fonctionnaires, aux chercheurs du monde entier, de décliner le principe de fraternité à l’intérieur de l’action politique. Deux parlementaires italiens, de partis opposés et qui ont accueilli ce défi, expliquent justement comment appliquer concrètement ce principe de fraternité.

Giacomo Santini, sénateur du Peuple de la liberté (PDL), admet la difficulté de «considérer frère celui qui, à l’autre bout de l’hémicycle, t’a insulté quelques minutes avant, comme invite à le faire Chiara Lubich de façon provocante». Et pourtant c’est possible, et I. Giordani l’a démontré en restant dans le sillon politique, dans les oppositions idéologiques, mais dans le respect de la diversité. Letizia De Torre, députée du Parti démocrate (PD), rappelle un Giordani «sûr de ses propres convictions, mais non retranché, capable de voir le positif, capable de dialoguer». Recueillir à présent son héritage, pour L. De Torre, signifie «reconstruire une démocratie de la communauté et non pas du 50 pour cent plus un, une démocratie de la réciprocité dans le Parlement et dans le pays».

La parole est ensuite donnée aux étudiants des écoles de participation animées dans le monde entier par le mouvement politique, qui ouvrent des horizons d’espérance et de renouveau, en partant même de situations extrêmes de crise, comme par exemple en Argentine. Carlos, en Italie pour obtenir une spécialisation en droit du travail, raconte que pendant la crise de l’an 2000, quand son pays était sur la paille, le choix d’investir dans une formation politique pouvait paraître utopique et certainement pas apporter une solution aux drames quotidiens. Aujourd’hui cela lui a amené 200 administrateurs locaux qui, dans l’optique de la fraternité, essaient d’apporter une réponse aux problèmes du pays, alors que les écoles se sont multipliées jusqu’à la Terre de Feu. Au Brésil également, la dénonciation des inégalités sociales et de la pauvreté opprimante n’a pas paru suffisante à Daniel, journaliste entrain de préparer un master en Science politique à l’Université Sophia de Loppiano. Revenir à la logique du service, à une conscience formée au bien commun, au fait de se pencher jusqu’au bout sur les problèmes de son pays ont été les lignes directrices de son choix d’engagement, empruntées à l’expérience du mouvement politique et à la pensée de Giordani. De façon sans aucun doute jamais imaginée par celui-ci, de la petite salle de Montecitorio, il est devenu désormais un maître de vie et d’engagement dans le monde entier.

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Choisir entre le dialogue et la barbarie.

Lors de la conclusion de son intervention pendant le congrès organisé par le centre des Focolari pour le dialogue avec des personnes sans option religieuse en avril 2011, Lancerotto raconte : « Mon grand père participait avec un de ses enfants à une grève de journaliers agricoles dans la campagne de la basse Vénétie, dans l’Italie du nord, au début des années 20, quand sous un grand chêne qui existe toujours, il fut tué d’un coup de fusil par un propriétaire terrien endurci. Ma grand-mère Marie, dite « la frisée », se retrouva seule à élever 7 enfants dans des conditions d’extrême pauvreté, en vivant une très longue période de douleur et de grands sacrifices sans toutefois transmettre aux enfants aucun esprit  de revanche. Un de ses fils, mon oncle, nommé Libero, à la fin de la seconde guerre mondiale, animé par un esprit de vengeance, entretenu dans toutes ses années de souffrance, chercha et trouva l’assassin, mais il en eut pitié en le voyant pauvre et avec sa famille à la dérive. Il repartit en lui laissant la vie sauve. Il ne lui a certes pas pardonné, mais il a fait prévaloir la vie en son for intérieur, comme il l’avait intégrée à travers l’enseignement maternel. J’essaie aujourd’hui d’imaginer ce choix survenu dans des circonstances particulières et historiquement datées et à le transposer du  niveau des choix personnels de l’individu au niveau des choix  des  états et de la politique, comme dans certaines situations qui nous sont contemporaines et conflictuelles : par exemple au Moyen et en Extrême orient, en Afrique etc. Ce serait certainement un grand pas en avant si le choix de mon oncle, mûri dans sa conscience d’homme, devenait usage acquis et pratiqué dans la conscience collective de la société. Ce « petit témoignage », selon Lancerotto, va dans le même sens que le message de Chiara Lubich.  « C’est un message, affirme t-il, qui agit sur les consciences ; il vise à la transformation de la société en partant de la transformation de l’individu. Il partage la voie indiquée par elle quand elle affirme que le dialogue exige que chacun d’entre nous : individu, mouvement ou état, cède quelque chose de soi pour voir, lire et surtout écouter la complexité et la pluralité des valeurs du monde contemporain, pour entrer en relation avec ses composantes, découvrir leurs mérites respectifs, réaliser des projets communs même dans la diversité légitime et active de chacun ».

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Au parlement Italien avec Igino Giordani


  20110615iginogiordani109 Le congrès du 14 juin a été promu par la Présidence de la Chambre des députés pour rappeler la figure d’Igino Giordani (1884-1980). Personnalité éclectique du XXe siècle, député à la Chambre du Parlement italien de 1946 à 1953, écrivain, journaliste, expert en œcuménisme et en patrologie, Igino Giordani a laissé des traces profondes et a ouvert des perspectives prophétiques au niveau culturel, politique, ecclésial, social. Le Président de la Chambre Gianfranco Fini a présidé les travaux. Parmi les intervenants : Alberto Lo Presti, directeur du Centro Igino Giordani, qui a présenté la figure politique et l’action parlementaire d’Igino Giordani ; des parlementaires et des jeunes, Italiens ou non, pour porter  témoignage de l’influence de la pensée et de l’action de Giordani, et enfin Maria Voce, dont nous reportons intégralement le discours. « Je remercie Monsieur le Président de la Chambre des Députés Gianfranco Fini, de me donner l’occasion de vous adresser une salutation ici à ce Congrès sur Igino Giordani, un des pères constituants de la République et que nous considérons cofondateur du Mouvement des Focolari, qu’aujourd’hui je représente. J’adresse en outre ma salutation personnelle à vous Messieurs les Sénateurs et les Députés présents, aux autorités ici présentes, à tous les participants à cette rencontre. C’est le 17 septembre 1948, ici même, à la Chambre des Députés, qu’Igino Giordani a reçu Chiara Lubich, une jeune fille de Trente âgée de 28 ans, accompagnée de quelques religieux. Pour Giordani ce fut une rencontre aussi inattendue qu’extraordinaire. A partir de ce moment, il ne fut plus le même. Qu’a dit Chiara Lubich, quelles paroles a-t-elle utilisées pour entrer si profondément dans l’âme de l’éclectique politicien d’alors ? Nous en savons plusieurs choses. En fait, à la fin du colloque, Igino Giordani très touché par ce qu’il avait entendu, a invité Chiara Lubich à mettre par écrit ce qu’elle venait de lui dire, pour le publier ensuite dans une revue qu’il dirigeait. Le mois suivant, sortit l’article qui commençait avec la narration de la naissance de l’Idéal de l’unité, sous les bombes : C’était la guerre. Tout s’écroulait autour de nous, toutes jeunettes, attachées à nos rêves pour l’avenir : maisons, écoles, personnes chères, carrières. […] Ce fut de cette dévastation complète et multiple de tout ce qui formait l’objet de notre pauvre cœur, que naquit notre Idéal. (…) Nous sentions qu’un seul Idéal était vrai, immortel : Dieu. Face à cet effondrement provoqué par la haine, apparaissait de façon très vive à notre esprit de jeunes filles celui qui ne meure pas. Nous le voyions et nous l’aimions dans son essence : « Dieu est amour » « C’était la guerre… » Igino Giordani pouvait se dire expert sur le sujet. La guerre, il l’avait vécue en personne, dans les tranchées de la Première guerre mondiale, connaissant les atrocités des massacres et en étant lui-même gravement blessé. Il était un expert de l’absurdité de chaque conflit armé et il s’était fait un nom dans la culture italienne comme vrai défenseur de la paix. Mais les paroles de Chiara n’avaient pas pour thème l’horreur de la guerre. Chiara racontait comment, des années plus tôt, dans Trente bombardée, elle apercevait un idéal que rien ne pourrait effacer : Dieu. Il se révélait à ses yeux non comme l’espérance dernière, un désir lointain, mais comme amour circulant entre tous, feu qui serait gardé et alimenté par l’amour réciproque, de façon à réaliser la promesse de Jésus : « Là où sont deux ou trois réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). Ce n’est pas difficile de croire qu’Igino Giordani fut touché. A ses yeux lui était révélé un Evangile vivant. Ce Jésus que Chiara lui avait montré entrait dans l’histoire des hommes comme amour et guidait l’humanité vers la fraternité universelle, vers l’unité. Dans son autobiographie, en rappelant cette rencontre, Giordani dévoile l’émotion éprouvée : Lorsqu’elle cessa de parler, j’étais dans l’enchantement(…) ; et j’aurais voulu continuer à entendre cette voix. S’en m’en rendre compte, c’est cette voix que j’avais attendue. Elle mettait la sainteté à la portée de tous, supprimait les grilles qui séparaient le monde laïc de la vie mystique. (…) Elle rendait Dieu proche : il était Père, frère, ami, présent à l’humanité. En Chiara et ses premières compagnes il était évident qu’un idéal vaste comme l’unité devrait embrasser  le monde entier, mais comment un groupe de si jeunes filles auraient pu y arriver ? Qui sait si Giordani ne s’est pas alors posé cette question ! Ce qui est sûr aujourd’hui, nous le savons des paroles mêmes de Chiara, que la rencontre avec Giordani fut pour elle la rencontre avec cette humanité. L’idéal de l’unité de Chiara Lubich et de ses premières compagnes était fait pour tous et pour toutes les réalités humaines, et Giordani était là pour le témoigner. Aujourd’hui la trame d’un tel dessein est visible. Le Mouvement des Focolari est présent dans plus de 180 pays  du monde, et compte plus de deux millions d’adhérents et de sympathisants de milieux culturels et sociaux les plus différents. Je rentre d’un voyage en Europe orientale, où les communautés des Focolari sont présentes depuis 1961, quand les premiers membres passaient le rideau de fer, armés seulement de l’amour réciproque et de la charité envers chacun, sans distinctions. Leur travail dans le silence depuis ces années, a contribué à dépasser les barrières idéologiques, a soutenu l’engagement pour reconstruire cette société oppressée, et anime aujourd’hui de nombreux projets destinés au bien commun. Au courant du mois de mai a eu lieu au Brésil l’Assemblée mondiale de l’Economie de Communion, 20 ans après l’intuition prophétique qu’a eue Chiara, lorsqu’arrivant à San Paolo en 1991 et survolant la ville, elle vit les gratte-ciel, et la ‘’couronne d’épine’’ des favelas qui les entouraient. Elle s’est senti poussée à faire quelque chose pour changer le système de développement, pour chercher une voie nouvelle qui ne soit ni le capitalisme, ni le communisme. Aujourd’hui, l’Economie de Communion implique plus de 800 entreprises qui librement, mettent en commun les outils pour promouvoir  et former des entrepreneurs et des économistes à une nouvelle pratique économique, et elle est reconnue et étudiée comme une vraie doctrine économique. Les multiples initiatives que nous voyons aujourd’hui engagées par le Mouvement des Focolari dans tous les coins du monde et dans tous les domaines de l’activité humaine, étaient, dans un certain sens, prophétiquement présentes à l’origine du moment où Chiara Lubich et Igino Giordani se sont rencontrés ici à Montecitorio. Dès ce moment le Mouvement s’est mis tout de suite également au service de la politique. Il a attiré en ces années de nombreux députés et sénateurs – certains ont été mentionnés dans le précédent audio-vidéo et les choix accomplis, comme vous avez pu l’entendre, furent courageux. Aujourd’hui c’est la proposition du Mouvement Politique pour l’Unité, voulu et fondé par Chiara Lubich en 1996, avec quelques parlementaires et politiciens de divers niveaux institutionnels, qui voit l’implication – en Corée comme en Argentine et dans d’autres nations – des administrateurs locaux, des fonctionnaires, des étudiants en politique, et de nombreux jeunes engagés dans les écoles de participations. Il est animé par un amour politique, qui guide les choix, les comportements, les lois, les actions diplomatiques, laissant entrevoir une nouvelle modalité de travail des assemblées administratives, législatives jusqu’aux organismes internationaux. Il est inspiré du principe de fraternité, principe essentiel de la pensée politique moderne. Comme nous le constatons, il a été à la base des projets politiques les plus importants de l’histoire moderne et contemporaine : du guide idéal de la Révolution française (pensons au triptyque liberté  égalité  fraternité) à la fondation du socialisme utopique, du marxisme au nationalisme patriotique. Il a cependant été interprété de façon non inclusive, mais exclusive, c’est à dire en considérant la fraternité comme un rapport de valeurs qui regarde quelqu’un (une classe sociale, économique, un peuple), en antagonisme avec quelqu’un d’autre. Il s’agit donc d’un principe politique encore peu exploré dans la dimension universelle, c’est  cela qu’entend faire le Mouvement politique pour l’Unité : décliner le principe de la fraternité universelle pour que la politique retrouve en elle une nouvelle fondation qui la porte à la hauteur des temps, capable d’assumer son rôle de constructrice de paix, de justice, de liberté, pour la communauté humaine tout entière. La fraternité, en outre, illumine la fin ultime de la politique, qui est une paix à accomplir jusqu’à l’unité de la famille humaine tout entière : unité dans les plus petites communautés politiques comme dans toute l’assemblée internationale. Ainsi le principe de fraternité a trouvé une mesure dans l’ « aimer la patrie de l’autre comme la sienne », expression créée par Chiara Lubich et qui dès les premiers temps constitue un paradigme d’universalité.  Elle est capable d’exprimer la vocation de la politique comme amour tourné indistinctement vers tous, parce que chaque personne et chaque réalité sociale sont « candidates à l’unité » avec l’autre et chaque peuple est appelé à concourir pour un monde plus uni. Et en rappelant aujourd’hui, dans ce prestigieux siège du Parlement italien ce que sont ces quelques lignes, ou traits du Mouvement Politique pour l’Unité, nous ressentons encore la grande actualité d’une autre invitation adressée par Chiara aux parlementaires italiens en décembre 2000 à San Macuto. Une invitation, un paradoxe plausible, à conclure entre tous les partis – au-delà de chaque différence – un pacte de fraternité pour l’Italie, parce que le bien du Pays a besoin du travail de tous. « La fraternité offre des possibilités surprenantes – disait encore Chiara aux parlementaires – , admettre par exemple, de comprendre et  faire sien aussi le point de vue de l’autre, de façon à ce qu’aucun intérêt, aucune exigence restent étrangères ; (…) admettre de considérer ensemble et valoriser les expériences humaines qui risquent autrement, de se développer en conflits inguérissables comme les blessures encore ouvertes de la question méridionale et les nouvelles et légitimes exigences du Nord ; (…) admettre aussi d’introduire de nouveaux principes dans le travail politique quotidien, de façon à ce qu’on ne gouverne jamais contre quelqu’un ou en étant l’expression d’une seule partie du Pays ». C’est à cela et à beaucoup d’autres défis encore, dans le domaine politique et de la société entière, que conduit cette rencontre entre Chiara Lubich et Igino Giordani, un député qui à Montecitorio nous donne à accueillir cette invitation à dilater l’âme et l’action pour construire l’unité dans le monde entier. Nous souhaitons, nous désirons, que la rencontre  d’aujourd’hui nous pousse à renforcer la tension commune à travailler aujourd’hui pour l’unité de notre Pays, et bien au-delà.  Merci ». Maria Voce

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Bruna Tomasi en Colombie, Equateur, Pérou

« Je suis restée 5 semaines en Colombie, Equateur, Pérou. Un peuple merveilleux qui semble fait pour vivre l’Idéal de Chiara » – nous dit Bruna à son retour, elle qui fut un témoin direct de la naissance des Focolari. Au terme de son voyage cette lettre est arrivée qui exprime la joie, la reconnaissance et la gratitude des centaines de personnes qui pendant ces cinq semaines ont eu la possibilité d’une rencontre directe avec elle : « Comme des étoiles qui font une constellation : Chiara et ses premières compagnes étaient et se sentaient ainsi. Bruna Tomasi, une d’entre elles, est arrivée jusqu’ici pour partager avec nous sa divine aventure ». En Colombie, du 26 avril au 10 mai les rendez-vous se succèdent : des salutations aux 85 prêtres en  congrès au Centre Mariapolis de Tocanpica, aux rencontres avec la communauté, avec les jeunes, avec les focolarini, les religieuses, les familles… De chaque coin du pays, ils sont arrivés nombreux et pleins d’enthousiasme, malgré les inondations, routes fermées à cause des débordements des fleuves dans les campagnes. Et pour Bruna qu’est-ce que ces quelques jours ont été ? En Colombie, elle est frappée par la présence très vivante de Marita Sartori, focolarine de la première heure qui a vécu dans ce Pays de 1973 à 2002 « comme une semence tombée dans cette terre et qui porte du fruit ». Elle est aussi touchée par la nature de ce peuple très actif,  très tourné vers l’aide à qui en a le plus besoin. En sont un exemple le « Centre social Unité » – action sociale de nombreux membres des Focolari qui depuis plus de 30 ans s’engagent dans un quartier périphérique de Bogota, avec une assistance sanitaire, des établissements scolaires, une éducation artistique – et l’Ecole « Sol naciente » (soleil levant), proche du  Centre Mariapolis, dans la capitale.   Le voyage se poursuit ensuite en Equateur, du 10 au 23 mai. « Ce qui vient le plus en évidence de ce pays – c’est encore Bruna qui raconte – est la variété culturelle. C’est aussi une acceptation réciproque très belle. Ce qui pourrait être un obstacle, est déjà dépassé. » A l’Université Andine « Simon Bolivar », les 14 et 15 mai, les membres des Focolari se sont donné rendez-vous, provenant des diverses régions: Esmeraldas, Guayas, Imbabura, Santo Domingo de los Tsàchilas, Pinchincha. Toutes les expressions d’un peuple, d’un peuple riche dans la diversité. Le chant et la danse furent présents, de la côte à la chaîne centrale des Andes, comme cadeau spécial et remerciements pour les visiteurs ! Expressions de la diversité qui devient don fut la ‘’ Messe Afro’’ animée par la communauté d’Esmeraldas. «  Que faire pour répandre dans tout le Pays l’Idéal de l’unité ? » fut  une question récurrente. « Fortifier le chemin entrepris et… raviver le ‘’feu’’ de l’amour réciproque », consigne de Bruna à ce peuple, un appel afin que l’Equateur vive la fraternité en plénitude et la donne comme un cadeau au monde. Et finalement nous arrivons au Pérou. Bruna Tomasi est à Lima du 23 mai au 3 juin. Les péruviens ont toujours désiré une visite de Chiara Lubich, et « Dieu à travers Bruna nous a fait ce cadeau »,écrivent-ils. « Le peuple péruvien a une dignité ancestrale –commente Bruna – . Il semble aussi que dans la tradition religieuse des Incas on trouve des traces de la Règle d’Or… ». Dans ce pays immense, nombreux sont aussi les rendez-vous. Très belle rencontre avec la communauté du Pérou, avec environ 320 personnes venues de chaque partie du Pays, quelques uns ayant fait plus de 30 heures de voyage. « Ce fut une fête – écrivent-ils de Lima -. En 1989, au Pérou, le terrorisme était une réalité et de nombreuses personnes quittaient le Pays, mais justement cette année là est arrivé le focolare à Lima, soulignant de cette façon que notre révolution d’amour est plus forte que tout ». Rencontre importante avec le Nonce apostolique, Mons. Bruno Musaro, avec le Cardinal de Lima, Mons. Juan Luis Cipriani et les autres évêques présents. Ils ont tous manifesté leur estime pour Chiara et son charisme.   « L’Idéal de Chiara – conclut Bruna à notre journaliste – est fait pour le ‘’rapport’’ avec l’autre à n’importe quel niveau, n’importe quelle foi et également au niveau culturel. C’est un défi, mais en vivant la charité on dépasse toutes les différences. »

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

Diplomatie

«Si quelqu’un pleure, pleurons avec lui ; s’il rit, réjouissons-nous avec lui (cf. Rm 12,15). Ainsi, la croix est partagée et les épaules se pressent pour la porter. La joie est multipliée et de nombreux cœurs y ont part. Se faire un avec le prochain est un moyen, le meilleur moyen pour se faire un avec Dieu, car, dans cette charité, se fondent les deux premiers et principaux commandements. Nous faire un avec le prochain pour l’amour de Jésus et par lui, jusqu’au moment où, doucement touché par l’amour de Dieu en nous, il en viendra à se faire un avec nous dans un échange de projets, d’idéaux, de sentiments et de biens. Jusqu’à réaliser les conditions pour que le Seigneur puisse dire de nous : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). Il faut donc que nous nous fassions un au point de nous assurer, dans la mesure du possible, de la présence de Jésus, et avancer toujours ainsi dans la vie, petite église en marche, à la maison comme à l’école, à l’usine comme au parlement. Avancer dans la vie comme les disciples [82] d’Emmaüs, avec ce troisième personnage parmi nous qui donne une valeur divine à chacune de nos actions. Alors ce n’est plus nous qui agissons dans la vie, pitoyables et mesquins, seuls et souffrants. Le Tout-Puissant marche avec nous. Et qui demeure uni à lui porte beaucoup de fruits. D’une cellule naissent plusieurs cellules. De plusieurs cellules, un tissu… Se faire un avec le prochain dans cet oubli total de soi que possède, sans le savoir ou le rechercher, celui qui pense à l’autre, au prochain. C’est la « diplomatie » de la charité. Il lui arrive de prendre les formes et expressions de la diplomatie courante. Elle ne dit pas tout, si cela devait peiner un frère et offenser Dieu. Elle sait attendre, trouver les mots, atteindre son but. Divine diplomatie du Verbe qui se fait homme pour nous diviniser. Pourtant cette diplomatie a une marque essentielle et caractéristique qui la différencie de celle qui se pratique dans le monde, pour qui diplomatie est souvent synonyme d’arrière-pensées et même de mensonge. Elle est mue par le bien de l’autre et dépourvue de toute trace d’égoïsme. Utopie de penser que cette règle de vie devrait présider à toute diplomatie ? Non, car, avec Dieu, on peut y parvenir. Il est le maître des nations et des groupes sociaux, autant que de chacun des hommes. Si le diplomate exerce ses fonctions animé par la charité, aussi bien envers les autres États qu’envers [83] son propre pays, Dieu l’éclaire et l’aide. Il peut alors travailler efficacement à la fraternité qui doit exister entre les peuples autant que parmi les hommes. La charité éclaire et guide, et celui qui est investi d’une mission a toutes les grâces pour la mener à bien. Que Dieu nous aide à réaliser cela. Quant à nous, faisons l’impossible pour que le Seigneur puisse voir son testament réalisé entre les peuples. À nos yeux cela peut sembler un rêve. Au regard de Dieu, c’est la seule loi qui garantisse la paix dans le monde et l’épanouissement de chacun dans l’unité d’une humanité enfin arrivée à la connaissance de Jésus». Chiara Lubich – “Méditations”, p.81-83, Ed.Nouvelle Cité 2000

IVe Symposium International du Dialogue Judéo-Chrétien

Au Parlement Européen de Strasbourg

9 juin 2011 – «Nous écrivons ces notes dans le vol de retour de Strasbourg. Il y a à peine quelques heures, nous étions dans la salle ‘Low N 3.4’ du Parlement européen, où se déroulait le Séminaire “Europe et dialogue. Une valeur politique pour un monde globalisé”, promu par le Mouvement politique pour l’unité (Mppu). 32 participants, parmi lesquels sept parlementaires européens de trois partis différents (PPE [Parti populaire européen], S&D [Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates], Verdi [parti politique italien]) – cinq italiens, un allemand, une autrichienne – à coté de trois représentants d’ONG auprès du Conseil de l’Europe et de quelques assistants parlementaires. La rencontre a été significative: vu le “nomadisme” typique des parlementaires européens, ceux qui nous ont rejoints dans cette petite salle (à peine 40 places), l’ont vraiment fait par conviction, et d’autres députés de différents pays ont voulu également se rendre présents, via email ou par sms, regrettant de ne pouvoir participer du fait d’autres engagements en même temps: cela dit bien leur recherche et leur estime envers la politique de communion inspirée du charisme de Chiara Lubich. Il nous semble possible maintenant de commencer à former un petit réseau de parlementaires même au niveau européen, qui s’appuie sur celui des députés de différents parlements nationaux, en particulier dans la perspective du projet ‘Ensemble pour l’Europe’. Chaque partie du programme a été importante pour donner le sens du dialogue entre les différentes identités, soutenu par l’exemple de fraternité, qui est le don du Mppu à la politique. Paolo Giusta (fonctionnaire UE à Bruxelles) a été modérateur de la rencontre. Il l’a introduite et il a présenté les lignes directrices du Mppu, dont Marco Fatuzzo a ensuite communiqué quelques réalisations concrètes, en s’attardant en particulier sur “laboratoires de fraternité” commencés depuis un certain temps dans les parlements nationaux en Italie, au Brésil, en Corée du Sud. L’exposé principal a été donné par Jesús Morán – responsable des activités culturelles du Mouvement des focolari – sur quelques aspects  anthropologiques et culturels du dialogue. Un autre don de valeur, la présence de Gérard Testard et de Severin Schmidt – du Comité d’orientation de ‘Ensemble pour l’Europe’ – qui ont présenté le parcours de “EpE” et le rendez-vous de Bruxelles, en donnant le fil conducteur de cette extraordinaire expérience, dont les étapes fondamentales ont été les événements de Stuttgart 2004 et Stuttgart 2007. La député italienne Silvia Costa (S&D) affirmait en conclusion: “…nous sommes très intéressés par ce dialogue et je suis certaine que ceux qui sont ‘non-croyants’ se sentent interpellés par le Projet qui nous a été présenté”. La député autrichienne Ulrike Lunacek, du parti des Verdi, à son tour, disait d’avoir déjà eu l’occasion de connaître le projet d’ ‘Ensemble pour l’Europe’ dans son pays et qu’elle se considérait déjà invitée à la Journée du 5 mai 2012 à Bruxelles. Nous reviendrons au Parlement de Strasbourg, en visant uniquement à l’unité comme objectif possible, afin que les institutions politiques en Europe s’ouvrent toujours plus à la puissance des “charismes”, certains que cette rencontre sera un de ces moteurs de la fraternité universelle pour laquelle Chiara Lubich a dépensé toute sa vie. Vraiment, comme elle avait coutume de le dire, “si un petit groupe de personnes est un, le monde sera un!”». Marco Fatuzzo – Président international du Mouvement politique pour l’unité

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Un car pour la Bulgarie. Récit d’accueil au quotidien.

Isabella Barbetta

«Depuis quelques mois, un monsieur aide à ramener le chariot des courses, devant le supermarché, en échange d’une pièce. Je commence à lui dire bonjour, mais il reste indifférent. J’essaie de l’aborder, mais il ne parle pas l’italien. Chaque matin, nous nous saluons et peu à peu la froideur disparaît. Il cherche du travail, mais personne ne s’arrête soit parce qu’il ne sait pas l’italien, soit à cause de son aspect bourru. Après l’été, sa femme, Valentina, vient aussi. Elle connaît l’italien parce qu’elle a été auxiliaire de vie auparavant. Avec Valentina le rapport est plus facile. Tous les matins, je m’arrête volontiers parler avec elle. Elle cherche du travail. Mais en Italie, ce n’est pas facile en ce moment. Ils dorment dans l’entrée du supermarché sur des cartons. Fausto réussit à leur trouver quelque chose pour la nuit dans un institut de religieuses. Désormais, chaque jour Valentina et Michel sont dans mes prières. Un matin Valentina n’arrive plus à parler ni à avaler. Je comprends que c’est sérieux. Je lui achète des médicaments, et demande à Fausto de lui rendre visite. Nous l’amenons à l’hôpital, où on la transfuse. Pour la nuit, je vais la rechercher et la ramener chez les Soeurs, avec son mari Michel resté dans la salle d’attente. Ils ne réussissent toujours pas à trouver de travail. L’hiver arrive et au lieu de retourner en Bulgarie, comme ils auraient dû le faire, ils retournent dormir dehors. Je leur porte des gâteaux que je confectionne avec beaucoup de chocolat afin qu’ils soient plus nourrissants. Noël approche. Un soir la température est à moins 2°, avec Fausto nous passons à coté du supermarché. Valentina et Michel sont assis sur un carton, gelés de froid. J’ai un serrement de coeur. Nous essayons de les convaincre d’aller passer la nuit au chaud. Le mari ne veut pas. J’ai envie de pleurer et dis que je passerais la nuit là, si on ne trouve pas de solution. Fausto demande comment se fait-il qu’ils ne soient pas rentrés en Bulgarie comme ils en avaient l’intention. La réponse est simple: “Nous n’avons pas d’argent pour acheter les billets.” Nous nous regardons avec Fausto: si le problème est l’argent, nous nous en occupons, nous ferrons moins de cadeaux à Noël. Nous nous renseignons quand est le départ du car pour la Bulgarie: le lendemain matin de la station Tiburtina. Nous rentrons à la maison et pendant que Fausto prend l’argent, je prépare un sac avec des sandwichs, du fromage, du jambon, des fruits, des gâteaux, de l’eau, etc. pour le voyage de deux jours. Nous partons avec Valentina et Michel, et à une heure et demie nous arrivons à la station Tiburtina. Nous nous échangeons les adresses, contents qu’eux aussi puissent passer un beau Noël en famille. Mais le lendemain Valentina téléphone car le car est complet et ils sont contraints de revenir à Ariccia, mais ils ont acheté les billets pour le vendredi suivant. Valentina me dit: “Italie pas vouloir, Bulgarie pas vouloir, seulement toi nous ‘vouloir’ du bien.” Ayant apprécié leur éducation et leur courtoisie, les religieuses les accueillent volontiers. A six heures du matin, vendredi, Fausto vient les chercher et les amène à Rome. Cette fois encore, je leur prépare un sac abondant de vivres pour le voyage avec en plus un beau manteau bien chaud pour remplacer la veste sale et en mauvais état de Valentina. Je n’ai pas pu trouver de travail à mes amis, mais je suis sûre de leur avoir donné un peu d’amour». NDLR: l’histoire a été racontée par Isabella en janvier 2008. Nous la proposons de nouveau aujourd’hui en raison de son extraordinaire actualité.

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“Les enseignements de Sophia”: quand philosophie, économie et politique se rencontrent

Les enseignements de Sophia” sont des cours magistraux tenus par des spécialistes autorisés de la culture contemporaine. Après Ugo Amaldi, le Card. Marc Ouellet, Stefano Zamagni et Sergio Zavoli, c’est au tour de Martha Nussbaum. Peu, sans doute, connaissent son nom: mais elle est la première à avoir introduit en 1986 le concept de “biens relationnels” – désormais utilisé en économie – et grâce au capability approach (approche selon les capacités) élaboré avec le prix Nobel Amartya Sen, elle a eu une influence considérable, même sur les Nations Unies, dans l’élaboration de l’indice de développement humain. Et pourtant ce n’est pas une économiste, mais une philosophe: il s’agit de l’américaine Martha Nussbaum, professeur de droit et d’éthique à l’Université de Chicago. Elle est connue dans les milieux universitaires, mais pas seulement, surtout pour avoir introduit la thématique des émotions dans la réflexion politique et sociale. Et ce sont justement les “émotions publiques” qui ont été la base des conférences qui l’ont amenée en Italie. A Loppiano, elle a d’abord rencontré les étudiants de Sophia, donnant lieu à un échange intéressant durant lequel ce ne sont pas seulement les étudiants qui lui ont posé des questions, mais, à leur tour, ce sont eux qui ont été interpellés par la Nussbaum. Il s’en est suivi une confrontation sur la cohabitation entre cultures et religions différentes, mais aussi sur les différents systèmes éducatifs, particulièrement riche du fait de la provenance géographique si bigarrée des participants. Le rapport entre philosophie et économie a également occupé une bonne partie du débat, à partir du récit de l’expérience directe de la Nussbaum avec Sen: thème qui a introduit celui de l’interdisciplinarité du savoir et de la nécessité de collaborer entre les étudiants des différents secteurs. Par rapport à l’expérience de Sophia dans sa spécificité, la Nussbaum a observé qu’elle fournit «une sorte de formation interdisciplinaire qui est déterminante dans la formation des “citoyens du monde”: si on se limite à un seul domaine de connaissance, on n’est pas suffisamment équipé pour cela». Et aux étudiants elle a adressé l’invitation à «chercher à comprendre comment mettre ensemble l’approche critique et celle émotionnelle», éléments essentiels, dans sa pensée, pour construire une société qui sache respecter tous les aspects de la vie humaine. La conférence ouverte au public, Public emotions and the decent society’, a ensuite été une sorte de voyage à travers le temps et l’espace – de l’Europe après la Révolution française et de la pensée de Comte et Mill, jusqu’à l’Inde de Tagore et Gandhi – pour examiner ensuite comment l’idée d’une société construite autour d’une “religion civile” soutenue – justement – par les émotions, ait pu faire son chemin et se soit concrétisée particulièrement dans cette partie de continent. Emotions comprises surtout dans le sens d’“empathie” pour l’autre, de capacité à percevoir un “bien commun” à poursuivre qui embrasse toute la société et que l’Etat lui-même est appelé à promouvoir en commençant par l’éducation des enfants. Source: Città Nuova online

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Nairobi: congrès des évêques amis des Focolari

« Une occasion pour vivre la fraternité entre nous, évêques, pour approfondir des rapports d’amitié vraie : c’est le but de ce congrès », a dit en introduction Mgr Boniface Lele, archevêque de Mombasa (Kenya). Le cardinal Emmanuel Wamala, archevêque émérite de Kampala (Ouganda) lui a fait écho en ces termes : « Pour redécouvrir notre mission au service de la société, nous essayons de comprendre ensemble le plan de Dieu sur nous. Au cours de ces journées, nous pouvons constater qu’Il nous appelle vraiment à l’unité, qui est le charisme de Chiara Lubich. » A leur arrivée à la cité-pilote Piero (Kenya), les évêques se sont proposé de vivre “l’art d’aimer”, de s’aimer réciproquement pour pouvoir mériter la présence de Jésus ressuscité. “C’est lui qui nous éclairera, qui nous donnera les dons de l’Esprit”, a déclaré le cardinal Miloslav Vlk, organisateur du congrès. Un style de vie pratiqué par plus de 1000 évêques du monde entier, qui s’inspirent de la « spiritualité de communion ». En effet, Mgr Salutaris Libena, évêque auxiliaire de Dar-es-Salaam (Tanzania), affirme aussitôt : « Je suis venu pour apprendre à servir, à aimer concrètement. C’est une façon de vivre qui comble le cœur, qui procure une joie surnaturelle. » Et Mgr Salesius Mugambi, évêque de Meru (Kenya) : « Dans un climat serein et joyeux nous avons réfléchi, approfondi la spiritualité de communion. Nous avons écouté des nouvelles, partagé joies et douleurs, mais nous avons aussi vécu des moments de détente. » Un point de vue partagé par Mgr Damiao Franklin, archevêque de Luanda (Angola) : « Nous avons vécu ces journées dans la sincérité avec Dieu et avec nos frères. » Des temps de parole ont permis des échanges d’expériences variées, aussi bien personnelles que pastorales, avec un regard sur un certain nombre de défis auxquels le continent africain doit faire face : les conflits et les violences qui persistent malheureusement, la pauvreté, la corruption, véritable plaie sociale. Autant de défis dans lesquels les membres du Mouvement sont eux-mêmes confrontés, et auxquels ils s’efforcent de répondre en vivant la spiritualité de communion, qui les pousse à être acteurs de paix et d’unité partout où ils se trouvent. Ceci était confirmé par le témoignage de Mgr Patrick Mvemve, évêque de Klerksdorp (Afrique du Sud), qui a raconté son premier contact avec les Focolari, au temps de l’apartheid, alors qu’il était encore jeune prêtre : « J’avais rencontré deux prêtres qui vivaient vraiment l’évangile dans les faits, sans faire beaucoup de discours, et cela a éveillé ma curiosité. C’est ainsi qu’un jour, ils m’ont parlé de Jésus crucifié et abandonné. À partir de ce moment, j’ai été ‘guéri’ de mes préjugés et je suis devenu un apôtre de l’unité. » Autre sujet abordé durant le congrès : “l’urgence éducative”. L’expérience de la formation des prêtres selon la ‘spiritualité de communion’ a été appréciée par les évêques comme «  l’un des apports valables pour l’Église aujourd’hui », comme l’a affirmé Mgr Virgilio Pante, évêque de Maralal (Kenya). Pour conclure le congrès, les évêques ont voulu formuler un « pacte » d’amour réciproque, en déclarant leur volonté de continuer à prendre soin les uns des autres, une fois rentrés dans leurs diocèses. Mgr Sithembele Sipuka, évêque d’Umtata (Afrique du Sud), résume ainsi l’expérience vécue : « Je repars enthousiaste, avec un programme de vie. Je prie l’Esprit-Saint afin qu’il me guide pour le mettre en pratique dans la réalité concrète de tous les jours. » Des rencontres ont lieu dans différentes parties du monde entre évêques amis du Mouvement des Focolari, qui s’inspirent de la spiritualité de communion” proposée par Jean-Paul II et pratiquée depuis toujours au sein du Mouvement. Après ce congrès au Kenya, des rencontres similaires se tiendront à Madagascar et au Cameroun, de même qu’aux Philippines, au Moyen-Orient et en Europe. [nggallery id=49]

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Juifs et chrétiens : désir d’unité

Nous sommes le 22 mai. La cité pilote mexicaine “El Diamante”, dans les environs d’Acatzingo, à 150 km de Mexico, accueille un rendez-vous très attendu qui voit se réunir amis juifs et chrétiens, signe d’un dialogue vivant entre des personnes qui aspirent à retrouver leurs racines communes. « Nos frères aînés », avait dit Jean-Paul II dans une expression restée célèbre. Et, avait dit Chiara Lubich, « que se passera-t-il, lorsque nous approfondirons toujours plus la relation fraternelle entre nous, juifs et chrétiens, qui avons en commun le patrimoine inestimable de la Bible, dans ce que nous, chrétiens, appelons l’Ancien Testament? » C’est sur cette base que se poursuivent et se développent, aujourd’hui encore, l’amitié et le dialogue entre juifs et chrétiens au sein du mouvement des Focolari. La journée d’Acatzingo en est un exemple. Après une brève présentation, centrée sur la découverte de Dieu Amour, base de notre fraternité, et des traits de l’histoire des Focolari et du dialogue avec le monde juif, Liviu Bleier, le nouveai président du B’nai B’rith Mexique, a souligné que « la religion la meilleure est celle qui nous rapproche le plus de Dieu », et a exprimé son estime et sa joie à l’occasion de cette rencontre d’échange. Le groupe, composé de 23 amis juifs de Mexico et d’amis de la cité pilote, a visité les ateliers d’artisanat et l’école, reliée à la Mariapoli permanente, située dans un cadre rural et qui a pour objectif de former des personnes capables d’aimer et de pardonner et de vivre une culture du « don ». Les habitants de la cité pilote – jeunes, adultes et enfants – ont présenté une série de témoignages de vie chrétienne au quotidien, très appréciés par nos hôtes. La cérémonie autour de l’olivier, symbole de paix et signe commun entre chrétiens et juifs, a été un moment fort pour souligner la dimension de fraternité nous unissant tous : « Merci pour la façon dont vous nous avez accueillis », a affirmé l’un des participants, « merci pour cet esprit de fraternité, comme si nous nous connaissions depuis toujours ; cela me fait découvrir que nous devons être humbles et dans une attitude de service, pour nous changer nous-mêmes et changer le monde. » Prochain rendez-vous, du 21 au 24 août à Buenos Aires, pour un nouveau colloque judéo-chrétien, après celui qui s’est tenu l’année dernière à Jérusalem.  

Juin 2011

Dans ce verset, l’apôtre énonce le but et l’attitude de fond qui devraient caractériser chacun de nos comportements : faire de notre vie une louange à Dieu, un acte d’amour continu, dans la constante recherche de sa volonté, de ce qui lui est le plus agréable. « Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. » De toute évidence, il faut avant tout connaître la volonté de Dieu pour pouvoir l’accomplir. Cependant, l’apôtre ne nous en cache pas la difficulté. On ne peut connaître la volonté de Dieu sans l’aide d’une lumière particulière pour discerner ce qu’il veut de nous dans chaque situation. Cette lumière nous évite bien des illusions et des erreurs. Il s’agit là d’un don de l’Esprit Saint, appelé « discernement », indispensable pour construire en nous une authentique mentalité chrétienne. « Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. » Mais ce don si important, comment l’acquérir et le développer ? Une bonne connaissance de la doctrine chrétienne est, sans nul doute, indispensable, mais suffit-elle ? Pour l’apôtre, il s’agit surtout d’une question de vie, de générosité, d’élan pour vivre la parole de Jésus, en laissant de côté nos peurs, nos doutes et nos médiocres calculs. C’est une question de disponibilité et de rapidité à accomplir la volonté de Dieu. Telle est la voie qui nous permet d’avoir la lumière de l’Esprit Saint et de construire la nouvelle mentalité que cette parole attend de nous. « Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. » Comment vivre alors la Parole de vie de ce mois ? Nous chercherons à recevoir nous aussi cette lumière nécessaire pour bien accomplir la volonté de Dieu. Nous essayerons de connaître toujours plus et mieux sa volonté telle que l’expriment sa Parole, les enseignements de notre Église, les devoirs liés à notre état de vie et à nos engagements, etc. Mais nous miserons surtout sur la vie, puisque c’est de la vie et de l’amour que jaillit la vraie lumière. Jésus se manifeste à celui qui l’aime et met en pratique ses commandements (cf. Jn 14,21). Ainsi, nous réussirons à faire la volonté de Dieu, le don le plus beau que nous pouvons lui offrir. Et il lui sera agréable, non seulement en raison de l’amour exprimé, mais également pour la lumière et les fruits de renouvellement chrétien suscités autour de nous. Chiara LUBICH

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La “bande du grain de blé”

Tininha Cavalcanti

Dans le monde entier a été célébré le vingtième anniversaire de l’Economie de communion, mais particulièrement au Brésil où elle est née. Un projet défini en son temps comme une « bombe », car déjà se pressentait qu’il portait en lui la capacité de parler de façon nouvelle dans l’action économique, en mettant la personne, ou plutôt, et avant tout, celui qui est dans le besoin, au centre de l’économie. Tu es brésilienne, de Recife, parmi les premières à avoir eu contact avec la spiritualité de Chiara. Comment as-tu vécu ces journées si spéciales ? A l’époque je travaillais au secrétariat de Chiara et je l’ai accompagnée pendant son voyage au Brésil. Ce furent des jours vraiment extraordinaires, attendus depuis longtemps… Je me souviens de nos conversations avec Vera Araújo, Heleno Oliveira et d’autres “passionnés” comme moi, issus du premier groupe de brésiliens qui avaient connu cette vie nouvelle : alors que les espoirs de voir se résoudre les problèmes sociaux – si intenses et évidents dans notre pays – s’étaient un peu affaiblis… Nous avions décidé de constituer la « bande du grain de blé » (en référence au grain de blé dont parle l’Evangile, qui meurt pour donner du fruit), prêts à donner notre vie afin que naisse un jour, à travers cet Idéal qui nous avait fascinés, une réponse forte. Et l’Economie de Communion a été justement cette réponse, et elle a résonné comme une “bombe” dans nos cœurs, surpassant toutes nos attentes. » Quand Chiara est repartie du Brésil, en 1991, comment te sentais-tu, qu’as-tu fait ? “Je suis restée un mois à Recife, immergée dans un coin d’humanité souffrante et assoiffée de justice. Mais comme tout était différent cette fois ! Les situations que j’ai trouvées, bien que très douloureuses, ne m’ont pas fait perdre la paix. Désormais la réponse était née, cette réponse que j’avais attendue depuis que j’avais connu l’idéal de l’unité en 1958 ! Je ne saurais dire autre chose. Chaque contact sur ma terre natale a été fructueux et plein d’espérance. Et je m’apercevais, avec un grand émerveillement, que je n’étais plus la même, je me sentais presque un ‘brûlant éclat de cette bombe’. Je peux seulement dire qu’à ce moment-là, j’ai eu la certitude que cela avait valu la peine d’y investir toute mon énergie. Et maintenant, nous voyons les effets positifs de l’EdC dans le monde entier, reconnue comme un projet qui sait répondre aux fortes inégalités non seulement du Brésil, mais qui est aussi accueilli dans le monde universitaire. »

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Economie de Communion, le futur s’actualise

Economie au futur. Dix-sept jeunes de différentes parties du monde lisent dans leurs langues le message qu’ils ont élaboré – « De São Paulo au monde entier » –, un programme de travail pertinent : « Que l’économie de 2031 soit une économie de communion pour nous et pour tous ». Cela traduit ce en quoi ils croient, ce en quoi ils osent espérer, mais aussi le résultat d’un chemin déjà commencé. Les 1.700 participants au congrès intitulé « La prophétie entre dans l’histoire. Vingt ans d’Economie de Communion », accueillent avec une profonde écoute les convictions et les demandes construites de ces jeunes, qui ne supportent plus les logiques capitalistes. «Nous, jeunes ici à São Paulo en mai 2011, avec les racines de mai 1991, mais plus que jamais responsables de ce que seront l’économie et le monde en 2031, nous croyons que l’EdeC est née sur terre, sur cette terre brésilienne il y a vingt ans, pour alimenter et rendre possible notre espérance». Leurs idéaux proclamés sont comme un sceau qui vient s’apposer sur les réflexions des experts et sur les témoignages des entrepreneurs qui ont jalonné le congrès. Ils constituent l’acte final de l’assemblée, constituée de 650 participants de 37 pays et qui s’est déroulée les quatre jours précédents Quel heureux choix que ce grand rendez-vous de l’EdeC au Brésil ! L’assemblée s’est déroulée à la Mariapolis Ginetta, à 50 km au sud de São Paulo, là où Chiara Lubich communiqua pour la première fois l’intuition qui avait mûri en elle après avoir observé douloureusement la couronne de favelas autour des gratte-ciels de la vaste métropole. Un autre choix, pas moins significatif, a été de placer le congrès le dimanche 29 mai à l’auditorium Simon Bolivar, dans le Mémorial de l’Amérique Latine, un centre réalisé par le grand architecte Niemeyer qui veut favoriser, à travers l’art, des liens plus étroits entre les peuples du continent. L’EdeC a «le potentiel de pouvoir transformer de l’intérieur le vécu économique, non seulement des entreprises, mais aussi des familles, des institutions financières, des politiques économiques», a souligné Maria Voce, présidente des Focolari, dans son message envoyé pour l’occasion. Elle rappelle qu’il ne faut pas oublier une condition fondamentale : «L’EdeC prendra un nouvel essor si elle a le monde uni pour horizon et si elle est capable de mettre en mouvement les cœurs, les actions, l’enthousiasme de ceux qui ont comme exigence de grands idéaux pour lesquels ils sont prêts à risquer leur vie». Alors, elle ne doute pas que «viendra une nouvelle saison de créativité et d’héroïsme de vous tous et nous répondrons alors à un grand rendez-vous de l’histoire». L’entrepreneur Alberto Ferrucci a illustré ces propos en résumant les travaux de l’assemblée. Rubens Ricupero, recteur de l’université Faapi de São Paulo, a exposé à grands traits les défis et espérances de l’économie. La sociologue brésilienne Vera Araujo a souligné les bases de la culture du don, alors que l’économiste Stefano Zamagni a parlé de l’EdeC comme d’une « renaissance » pour l’économie dans la globalisation. « Nous sommes venus au Brésil pour mieux comprendre l’inspiration de Chiara », a précisé Luigino Bruni, coordinateur de la commission internationale de l’EdeC. En traçant les perspectives, il a indiqué qu’ « aujourd’hui, il est nécessaire de faire un bond en avant, chacun et tous, si nous voulons nous engager avec espérance vers 2031 », parce que « l’EdeC s’occupe de la pauvreté et transforme les personnes, mais à présent il est nécessaire de changer également les institutions économiques ». Renversant le schéma dominant qui met le capital au centre, Luigino Bruni a affirmé que « l’élément premier fondamental de l’entreprise et de l’économie, ce sont les personnes. C’est leur créativité et leur passion qui font la différence ». Enfin, « l’EdeC est née et naît chaque jour d’un charisme. C’est aussi pour cette raison qu’existe un lien profond entre l’EdeC et les jeunes : les charismes et les jeunes ont en commun l’espérance, la foi dans le futur, les grands projets et les idéaux ». Les nouvelles générations dans l’EdeC sont un précieux fruit de ces vingt premières années, mais aussi une garantie de marcher vers le futur.   De notre envoyé Paolo Lòriga