Mouvement des Focolari
Argentine : inondations à Bahía Blanca, un miracle inattendu

Argentine : inondations à Bahía Blanca, un miracle inattendu

Bahía Blanca est une ville située en bord de mer, à l’entrée de la Patagonie argentine. Avec ses 370 000 habitants, elle est le centre économique, religieux et culturel d’une vaste région. À quelques kilomètres de là, 80 000 autres personnes vivent dans la ville de Punta Alta. Ensemble, ils disposent d’un pôle pétrochimique très important, d’un ensemble de 7 ports différents (multifonctionnel, céréalier, fruitier, de pêche, de gaz, de pétrole et d’engrais) et de la base principale de la marine argentine.

Dans cette région, la moyenne annuelle des précipitations est de 650 mm, mais le vendredi 7 mars 2025, 400 mm sont tombés en seulement 7 heures. Une telle quantité d’eau, en route vers la mer, a augmenté sa vitesse et a tout détruit sur son passage. Ponts, canaux, voies ferrées, routes, voitures, maisons, magasins… et personnes.

La population s’est soudain retrouvée dans un décor dantesque aux proportions inimaginables, comme s’il y avait eu un tsunami. Une brusque coupure d’électricité a également interrompu les communications téléphoniques, de sorte que personne n’avait la moindre idée de l’état de santé des autres, de sa famille, de ses amis, de ses collègues de travail.

Cependant, quelque chose s’est éveillé au sein de cette communauté et toutes les lois universelles se sont résumées en un seul verbe : servir.

Lorsque l’eau et la boue l’ont permis, des milliers de personnes ont commencé à se rendre dans les rues. Chacun a d’abord vérifié les dégâts dans sa propre maison, puis a rapidement porté son regard sur ses voisins pour voir s’ils avaient besoin d’aide. Ceux qui ont réussi à régler leur propre situation se sont rendus totalement disponibles pour aider les autres. Nous avons tous été les témoins et les protagonistes d’un gigantesque miracle qui s’est multiplié, avec une créativité et une force merveilleuses.

La seule chose qui comptait était ce que nous pouvions faire de nos mains : aider à enlever l’eau et la boue des maisons, nettoyer, ranger, chercher des chiffons, des seaux d’eau, du désinfectant, emmener les blessés dans les centres de santé, soigner les animaux domestiques, accueillir les personnes qui avaient tout perdu, donner de la force, encourager, étreindre, partager toutes les douleurs. Personne ne s’est plaint et ils ont dit : « C’était très difficile pour moi, mais à côté de ce qui est arrivé aux autres… »

Alors que j’aidais quelques amis, un couple s’est approché et a distribué des empanadas gratuitement. D’autres ont offert quelque chose à boire. Ceux qui disposaient d’un groupe électrogène l’ont offert pour recharger les batteries des téléphones portables. D’autres ont fourni des pompes pour aspirer l’eau. Un opticien a donné gratuitement des lunettes à ceux qui les avaient perdues. Une dame a distribué des désinfectants, un médecin a fait des visites à domicile, un homme a proposé ses services de maçon et un autre de mécanicien. Tout circule : bougies, nourriture, vêtements, couches, matelas, eau potable, balais, des mains, encore des mains.

Et puis, il y a eu la solidarité de tout le pays et des gens du monde entier. Par camion, par train, par bus, par camionnette… des tonnes de dons, qui ont nécessité encore plus de volontaires pour les charger, les décharger, les trier et les livrer. Des bénévoles qui n’ont cessé de se multiplier. Et de l’argent aussi, donné avec une grande générosité. Paroisses, clubs, écoles, entreprises, toutes les organisations existantes ont donné tout ce qu’elles pouvaient. Mais aussi un autre type d’organisation : les groupes d’amis. Comme une sorte de « patrouille », chaque groupe d’amis a commencé à s’occuper d’un des quartiers de la ville où l’on estimait qu’il serait plus difficile pour l’aide gouvernementale d’arriver à temps. Aujourd’hui encore, ils vont de maison en maison, de porte en porte et notent tous les besoins. Et ils veillent à ce que ce qui est nécessaire arrive à temps.

Toutes ces mains, sans le savoir, sans le croire, sans l’imaginer, sont devenues des « mains divines ». Parce que c’était le moyen le plus concret que Dieu pouvait utiliser pour atteindre les personnes dans le besoin. Personnellement, j’ai vécu des moments de grande inquiétude parce que je ne savais pas comment allaient mes frères ou mes amis. Je voulais les rejoindre, mais c’était impossible. J’ai donc décidé d’offrir mon aide là où je pouvais arriver. Au sens figuré, j’ai appelé cela mon « mètre carré ». Plus tard, j’ai réussi à joindre mes proches et j’ai découvert que beaucoup d’autres personnes, des inconnus, avaient apporté leur aide là où je n’avais pas pu le faire.

Quelques jours plus tard, plusieurs parties de la ville sont toujours inondées. La douleur et les difficultés persistent. Les pertes sont énormes. Et on rencontre partout des gens avec de gros cernes et beaucoup de douleurs dans les muscles, parce qu’ils ont travaillé presque sans pauses. Mais avec le cœur dans les mains et la plénitude dans les yeux, pour avoir tout donné pour les autres.

Juan Del Santo (Bahía Blanca, Argentina)
Photo: © Focolari Bahia Blanca

Chiara Lubich : « Le prochain est un autre toi-même »

Chiara Lubich : « Le prochain est un autre toi-même »

Avec quels yeux regardons-nous le monde et nos compagnons de route dans l’aventure de la vie ? C’est une question d’une importance capitale, à une époque comme la nôtre marquée par la polarisation et les désaccords, par la solitude et les distances entre les possédants et les démunis. Sans parler de la présence de plus en plus répandue de l’intelligence artificielle. Et pourtant, la soif d’harmonie et de vérité grandit en même temps.

Chiara Lubich disait que tout dépend de l' »œil » avec lequel nous regardons les gens. Si nous voyons avec l’œil du cœur, qui est l’œil de l’Amour, nous ne nous arrêterons pas aux apparences, nous saisirons plutôt la réalité plus profonde qui est cachée dans chaque être humain. Et du regard du cœur procède l’action, la qualité de la relation, le fait de se rendre proches de l’autre.

En 1961, Chiara écrit :

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  1. Cfr. Vicinanza, lo stile di Dio nella vita e nel pensiero di Chiara Lubich, A cura di Povilus J. e Ciccarelli L., Città Nuova Editrice, Roma, p. 5.
  2. Pensées 1961, in Ecrits SpirituelsScritti /1, 1978, p.117
« Si je regarde cette Rome… »

« Si je regarde cette Rome… »

Une exposition dédiée à Chiara Lubich (1920-2008), témoin et inspiratrice de la valeur universelle de la fraternité. Une étape pour ceux qui se rendent à Rome en cette année jubilaire ; au centre de l’exposition, le thème de la ville, lieu privilégié pour construire des relations fraternelles, ouvertes sur le monde. Le parcours de l’exposition multimédia est réalisé par le Centre Chiara Lubich avec la Fondazione Museo storico del Trentino.

Le samedi 15 mars 2025, à partir de 18h30, l’événement inaugural de l’exposition aura lieu avec un moment artistique inspiré de la fiction « Chiara Lubich – L’amour vainc tout » (réalisée par Giacomo Campiotti). Le maestro Carmine Padula interprétera au piano les morceaux qu’il a composés pour la bande originale du film. Suivront des lectures théâtrales de textes de Chiara Lubich et un dialogue sur certaines séquences de la fiction, avec Saverio d’Ercole, producteur créatif d’Eliseo Entertainment.

Le dimanche 16 mars 2025, dans l’après-midi, un moment sera consacré aux jeunes à partir du texte de Chiara Lubich d’octobre 1949 « la Résurrection de Rome ». Ce moment sera suivi d’un concert de piano offert par le Maestro Paolo Vergari.

Du 15 mars 2025 au 31 janvier 2026, l’exposition sera ouverte du mardi au dimanche, de 10h00 à 17h00, sur rendez-vous jusqu’à 20h00 au Focolare Meeting Point (Via del Carmine, 3 – Rome).

De jeunes guides, disponibles sur demande, accompagneront les visiteurs.

Info

Une humanité, une planète : le leadership synodal

Une humanité, une planète : le leadership synodal

Le Mouvement politique pour l’unité (Movimento Politico per l’Unità ) et l’ONG New Humanity , expressions du mouvement des Focolari, avec l’appui de Porticus, promeuvent le projet politique mondial intitulé « One Humanity, One Planet : Synodal Leadership » (Une humanité, une planète : le leadership synodal). Destiné aux jeunes de 18 à 40 ans ayant une expérience de la représentation politique, du leadership gouvernemental ou des mouvements sociaux, le programme propose une formation académique, un accompagnement personnalisé et un hackathon à Rome à l’aide d’experts internationaux.

Objectif : renforcer la participation des jeunes politiciens aux processus de défense des droits politiques au niveau mondial, à travers un parcours de réflexion et d’action collaborative entre leaders sociopolitiques, en générant un réseau mondial de jeunes leaders de différents continents. Un défi pour surmonter les crises actuelles (sociales, environnementales, politiques et économiques) et aider à créer un réseau de leadership pour la création et le développement de stratégies politiques au niveau international.

Le programme débutera à la fin du mois d’avril 2025, la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 31 mars, il durera deux ans et sera totalement gratuit. Des contributions d’institutions académiques prestigieuses et d’ONG internationales sont attendues. Le cours sera mixte, à la fois en présentiel et en ligne par le biais de modules interactifs avec des experts du monde entier, y compris d’éminents dirigeants politiques et des professeurs d’universités renommées. Un événement d’une semaine est prévu à Rome – du 6 au 12 octobre 2025 – avec des invités internationaux pour susciter des propositions d’actions mondiales collaboratives afin de résoudre les défis sociaux, environnementaux et économiques actuels.

La langue ne doit pas être un obstacle. C’est pourquoi les réunions synchrones seront traduites en espagnol, en portugais, en français, en anglais, en italien ou dans une autre langue si nécessaire.

Que propose le programme ?

Il s’agit d’un processus complet d’action collective qui intègre la formation, l’information, les relations, les outils et les réunions. Il offre des expériences et des outils pour améliorer la qualité des politiques et leur impact sur la transformation sociale. Sont prévus des espaces de formation et d’élaboration de connaissances collectives avec l’aide de conférenciers et d’experts internationaux, et des temps de réflexion entre les participants. Les jeunes participants seront toujours accompagnés par un tuteur ayant une expérience politique afin d’améliorer leur propre projet politique dans le domaine social, économique et environnemental et seront inclus – à partir de la deuxième année – dans un réseau mondial de 600 jeunes leaders de différents continents.

À la fin du programme, ils recevront un diplôme officiel attestant de leur participation à cette formation.

Pour plus d’informations, cliquer ici ou contacter politicalinnovation@mppu.org

Informations mises à jour sur les canaux Instagram Instagram, Facebook et LinkedIn de mppu_international

Lorenzo Russo

Photo: © Pexels

Vivre le Jubilé à Rome

Vivre le Jubilé à Rome

En cette année consacrée au Jubilé de l’espérance, les Gen4 de Rome – les enfants du mouvement des Focolari – ont entamé un parcours par étapes pour approfondir leur connaissance de l’histoire du christianisme et comprendre comment vivre le Jubilé dans leur ville qui accueille des millions de pèlerins du monde entier. Les étapes concernent les basiliques vaticanes de Rome : Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Saint-Paul-hors-les-Murs, Sainte-Marie-Majeure. Pour les guider, ils ont fait appel au Père Fabio Ciardi, OMI, professeur de théologie spirituelle et auteur de nombreux livres et publications.

Première étape : la basilique Saint-Pierre

En octobre 2024, deux mois avant le début du Jubilé, 33 enfants et autant d’adultes ont pu, avant d’entrer dans la basilique Saint-Pierre, faire connaissance avec une réalité très particulière, située à côté de la résidence du Pape François. Il s’agit du Dispensaire de Sainte Marthe, un lieu où l’Évangile prend corps chaque jour et où il se manifeste dans l’aide à de centaines mères et enfants. Une occasion d’expliquer aux Gen4 comment le Jubilé peut être vécu concrètement en aidant les autres.

« C’est un véritable centre de consultation familiale qui a commencé en 1922 cette œuvre d’assistance aux enfants pauvres et à leurs familles », explique le père Fabio ». Aujourd’hui, plus de 400 enfants avec leurs mères sont assistés gratuitement par une soixantaine de médecins bénévoles. La plupart d’entre eux sont sans permis de séjour et sans couverture médicale ». Examens gynécologiques et pédiatriques, mais aussi examens dentaires pour les sans-abri.

Le Père Fabio relie ensuite son histoire à celle de Saint Pierre à travers des dessins. Les enfants, dans un silence solennel, écoutent sa voix dans leurs écouteurs : « Jésus rencontre Simon le pêcheur et l’invite à le suivre. Viens avec moi, lui dit-il, je ferai de toi un pêcheur d’hommes. Et il lui donne un nouveau nom, il l’appelle Pierre, ce qui signifie pierre, parce qu’il veut construire son Église sur lui ». Et tandis que l’histoire se poursuit, nous nous rendons à la basilique pour prier sur la tombe de saint Pierre. « Pierre est venu à Rome. Lorsque Néron mit le feu à la ville, il accusa les chrétiens et Pierre fut tué dans le cirque de l’empereur Caligula que Néron avait rénové… et enfin le tombeau de saint Pierre dans sa basilique ». Les Gen4 ont l’air de se souvenir avec force, malgré l’afflux de touristes en ce samedi après-midi romain. Sur le chemin de la Porte Sainte, on marche pour découvrir quelques œuvres d’art. Cette Madone était très chère à Chiara Lubich », explique le Père Fabio dans l’allée de droite, « chaque fois qu’elle venait à la basilique, elle s’arrêtait ici pour prier Marie ».

L’arrêt à Saint-Jean-de-Latran

La deuxième étape a lieu en janvier 2025. Cette fois, le groupe est plus nombreux : 140 personnes, dont 60 enfants, toujours sous la houlette experte du Père Fabio, sont réunies pour découvrir la basilique Saint-Jean-de-Latran, pleine de surprises et de trésors liés à l’histoire de la chrétienté. Attentifs et intrigués, écouteurs sur les oreilles, les Gen4 sont restés plus de deux heures à écouter l’intense narration du Père Fabio.

« C’était beau de raconter l’histoire de l’obélisque, c’était beau d’expliquer la signification du cloître », écrit le père Fabio sur son blog, « c’était beau de raconter l’histoire de saint Jean-Baptiste et de saint Jean l’Évangéliste et de laisser les enfants aller à la découverte de leurs statues dans la basilique ». C’était beau de montrer l’ancienne chaise du Pape et l’actuelle sur laquelle il s’assoit pour prendre possession de sa fonction. C’était beau de montrer les reliques de la table sur laquelle Jésus a célébré la dernière Cène et celle sur laquelle Pierre a célébré ici à Rome. C’était beau de passer ensemble la Porte Sainte… C’était beau d’être avec les enfants et de leur raconter de belles choses… »

Entre-temps, les enfants ont noué une relation particulière avec le père Fabio. Ils marchent dans la basilique à ses côtés, lui serrent la main, lui posent des questions pour en savoir plus. « Mais à quoi ressemble le Paradis ? » demande un Gen4. « Imaginez une journée d’école bien remplie. Quand elle se termine, vous rentrez à la maison et vous la trouvez belle, confortable, chaleureuse, avec vos parents, vos grands-parents, vos amis qui vous donnent de la joie et de l’attention. Vous vous sentez heureux à ce moment-là, n’est-ce pas ? Et c’est cela le paradis : un endroit où l’on se sent bien, où l’on se sent chez soi ! Cette étape se termine également. Nous rentrons chez nous heureux et conscients que le Jubilé doit être un moment où nous donnons de l’espoir et du bonheur aux plus défavorisés, à nos pauvres, à ceux qui souffrent.

Le voyage continue mais les belles occasions se renouvellent avec les autres générations

En attendant de poursuivre ce voyage avec les Gen4, Gen3 (40 adolescents), Gen2 (30 jeunes) et un groupe d’adultes, fascinés par l’expérience positive que les enfants vivaient avec le Père Fabio, ils ont voulu eux aussi faire le même voyage, avec lui pour guide.

« D’abord les enfants, puis les jeunes et les adultes. Saint-Jean de Latran, Saint-Pierre, Saint-Paul et Sainte-Marie-Majeure. C’est ainsi que je vis et fais vivre le Jubilé », écrit le père Fabio sur son blog. « Je parle d’histoire, d’art, de spiritualité, parce que tout est lié, l’humain et le divin, le passé et le présent. Ce sont des monuments vivants, qui parlent encore après des centaines d’années et continuent à raconter des choses toujours belles ».

Les jeunes ont remercié le père Fabio « pour avoir préparé nos cœurs à une si belle expérience, tu nous as aidés à traverser cette étape de l’Année Sainte ensemble, avec profondeur et ironie. Nous avons aimé l’atmosphère que tu as su créer, suscitant en nous le désir de visiter ensemble d’autres sites romains importants pour les premiers chrétiens et le désir d’approfondir le sens d’être des pèlerins en route vers le but du Paradis ».

Lorenzo Russo

Institut universitaire Sophia : inauguration de l’année académique 2024-2025

Institut universitaire Sophia : inauguration de l’année académique 2024-2025

Le mardi 4 mars, la la 17ème année académique de lInstitut Universitaire Sophia de Loppiano (Figline et Incisa Valdarno – FI) a été inaugurée. La cérémonie s’est déroulée dans l’Aula Magna de l’Institut, en présence de toute la communauté universitaire et d’une représentation du riche réseau de relations et de collaborations que l’Institut Universitaire Sophia, au cours de ces 17 premières années de vie, a été en mesure de tisser avec des institutions, d’autres universités et des réalités du tiers secteur.

Parmi les intervenants figuraient : le Magnifique recteur Declan O’Byrne ; le Grand Chancelier de l’Institut, S. E. Monseigneur Gherardo Gambelli, archevêque de Florence ; la Vice-Grande Chancelière, la doctoresse Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari ; l’évêque de Fiesole, S. E. Monseigneur Stefano Manetti ; le maire de Figline et Incisa Valdarno, Valerio Pianigiani ; Paolo Cancelli, directeur du Bureau de développement de l’Université pontificale Antonianum ; Marco Salvatori, président du Centre international d’étudiants Giorgio La Pira.

La pièce maîtresse de la cérémonie a été le discours intitulé « Dialogue, religions, géopolitique » prononcé par Fabio Petito, professeur de relations internationales et directeur de la Freedom of Religion or Belief & Foreign Policy Initiative à l’université du Sussex, ainsi que coordinateur scientifique du programme « Religions et Relations Internationales » du Ministère des Affaires Etrangères et de l’ISPI (Institut d’études politiques internationales). M. Petito a souligné qu’aujourd’hui, « la religion semble faire partie du scénario actuel d’instabilité et de crise internationale et se trouve parfois au centre de celui-ci. Cependant, bien qu’il s’agisse d’un phénomène moins visible à l’échelle mondiale, « on ne peut nier qu’au cours du dernier quart de siècle, les efforts déployés par les représentants des communautés religieuses pour répondre à la violence et aux tensions politiques par le biais d’initiatives de dialogue et de collaboration interreligieuse se sont considérablement accrus ». M. Petito a ainsi souligné l’importance que des lieux comme l’Institut universitaire Sophia peuvent avoir pour approfondir et diffuser de manière créative la culture de la rencontre et « faire fleurir de petites graines d’espérance et des fruits d’unité et de fraternité humaine ».

Dans le plus pur style de Sophia, communauté universitaire internationale et laboratoire de vie, de formation, d’étude et de recherche, le discours d’ouverture a été suivi d’un moment de dialogue, animé par le journaliste et vaticaniste Andrea Gagliarducci (Eternal Word Television Network et ACI Stampa), auquel ont participé le Grand Chancelier Monseigneur Gherardo Gambelli, qui effectuait sa première visite à l’Institut, la Vice-Grande Chancelière la doctoresse Margaret Karram et six étudiants de l’université.

Le dialogue, à partir des histoires personnelles de jeunes de Terre Sainte, des Philippines, d’Argentine, du Kosovo, de Sierra Leone et du Pérou, a abordé des thèmes d’importance mondiale et d’une brûlante actualité : la valeur de la diplomatie de proximité pour la résolution des conflits et la recherche de la paix ; l’engagement en faveur d’une économie plus juste et plus équitable, avec l’expérience de l’Economy of Francesco ; le rôle des jeunes de la Méditerranée dans la construction d’une culture de la rencontre ; la valeur de

la réconciliation et du dialogue interreligieux en particulier entre chrétiens et musulmans avec l’expérience de Sophia des Wings of Unity; les espoirs des jeunes Africains engagés dans le projet Together for a New Africa, pour le changement et le bien commun de leur continent ; les inquiétudes et les fragilités des jeunes à la recherche d’une vocation et d’un épanouissement dans le monde globalisé.

L’inauguration de l’année académique 2024-25 a mis en évidence, une fois de plus, la capacité de cette réalité académique encore petite à former des jeunes préparés à affronter la complexité du monde d’aujourd’hui, dans une perspective transdisciplinaire, et à travailler en synergie avec des spécialistes de divers domaines et institutions pour promouvoir le dialogue entre les cultures dans le concret de la vie sociale, en donnant une impulsion à la croissance intérieure, intellectuelle et sociale des personnes dans une dynamique de réciprocité.

Le Grand Chancelier de l’Institut, S.E. Monseigneur Gherardo Gambelli, Archevêque de Florence : « Parmi les objectifs de l’Institut figure celui de “promouvoir dans le concret de la vie sociale le dialogue entre les cultures, en donnant une impulsion à la croissance intérieure, intellectuelle et sociale des personnes dans une dynamique de réciprocité”. Plusieurs mots-clés émergent dans ce projet : promotion, vie sociale, dialogue, croissance intérieure, intellectuelle et sociale, réciprocité. Des termes tous orientés vers l’épanouissement personnel, permettant ainsi à l’individu, non seulement de savoir habiter dignement le « nous » de la communauté dans laquelle il s’insère, mais aussi de se sentir de plus en plus habité par ce « nous » auquel il appartient. Un « nous » qui ne veut pas s’opposer à un hypothétique « vous », mais qui se rend quotidiennement capable d’embrasser tout ce qui apparaît avec le visage de l’autre, du différent, du mis au rebut ».

La Vice-Grande Chancelière, Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari : « Il est important que, dans une institution comme la nôtre, le dialogue et le rôle des religions soient mis en valeur dans la situation mondiale actuelle, où – nous le voyons ces derniers jours – des personnes et des peuples risquent de se noyer dans la confusion et le découragement. […] L’Institut Universitaire Sophia également, en tant que « maison » d’une culture fondée sur l’Évangile, s’engage avec et dans l’Église, à of-frir des réponses et des orientations à la lumière du charisme de l’unité. Il nous appartient à présent d’aller de l’avant avec courage et de nous engager à faire en sorte que soit davantage reconnu l’apport de cet Ins-titut Universitaire dans la promotion de la culture de l’unité, qui contribue à construire la paix et la frater-nité entre les personnes et les peuples. »

Declan O’Byrne, Magnifique Chancelier de l’Institut Universitaire Sophia : « Ensemble, en tant que communauté académique unie par un idéal commun, nous continuons à construire Sophia comme un phare de sagesse et d’unité dans le paysage de l’enseignement supérieur. Puisse notre engagement collectif continuer à éclairer les esprits, à inspirer les cœurs et à transformer la société, un pas après l’autre, vers cette civilisation de l’amour à laquelle nous aspirons tous ».

Valerio Pianigiani, maire de Figline et Incisa Valdarno : « Face aux divisions et à la violence qui ne peuvent nous laisser indifférents, la connaissance, la tolérance et la compréhension du monde qui nous entoure peuvent être l’antidote à la brutalité et aux divisions. Un pont qui aide à comprendre l’autre, en vue de travailler ensemble et de rechercher le bien commun. Merci à ceux qui travaillent dans cet institut avec passion et engagement chaque jour, pour faire grandir des esprits toujours plus conscients, ici aussi, à Figline et Incisa Valdarno, une communauté qui grandit fermement dans la valeur de la paix, de la solidarité et du dialogue ».

Stefano Manetti, évêque de Fiesole : « L’engagement au dialogue et à la communication avec tous raccourcit les distances, élimine la marginalisation et devient un signe évangélique d’espérance dont nous avons tant besoin. Je souhaite donc aux enseignants, aux étudiants de continuer à racheter les derniers, à travers le don de relations, le partage de thèmes culturels, et de continuer à être des « anges de l’espérance » pour tous ceux que vous rencontrez sur votre chemin ».

Paolo Cancelli, directeur du Bureau de développement de l’Université pontificale Antonianum: « Nous sommes convaincus que nous devons travailler ensemble dans la culture du dialogue comme voie, dans la collaboration commune comme conduite, dans la connaissance mutuelle comme méthode et critère. […] Nous devons mettre au centre, l’humilité, la vocation à servir un processus dans lequel nous avons une certitude : personne ne se sauve seul. Et c’est précisément dans cette logique, qui est celle de la symphonie des diversités, que le moment est venu de déployer nos talents, nos émotions, nos volontés, pour construire ce qui est l’opportunité d’un avenir différent. Un avenir où la fraternité et l’harmonie peuvent en quelque sorte nous accompagner dans cette symphonie des diversités qui fait l’authenticité de la mission universitaire. Je crois qu’au niveau académique et scientifique, cela se réalise dans l’interdisciplinarité et la transdisciplinarité. Nous avons devant nous un polyèdre de complexité et nous ne pouvons pas résoudre les situations à partir d’un seul sujet. Nous avons besoin de l’idée d’être ensemble ».

Marco Salvadori, président du Centre international des étudiants Giorgio La Pira: « C’est avec une grande joie que j’apporte les salutations du Centre international des étudiants Giorgio La Pira. L’inauguration d’une nouvelle année académique est toujours un moment de grand enthousiasme et de réflexion. C’est l’occasion de regarder vers l’avenir, de relever des défis et de contribuer à la construction d’un monde plus juste et plus durable par l’étude, l’engagement et le dévouement. Ce que nous célébrons aujourd’hui n’est pas seulement le début d’une nouvelle année académique, mais une chance d’apprendre, de grandir ensemble et de construire des liens durables entre les cultures et les générations. Je souhaite donc à tous, et en particulier aux jeunes étudiants, une année pleine de découvertes et d’épanouissement personnel et professionnel ».

Guatemala : un focolare dans le cœur indigène du pays

Guatemala : un focolare dans le cœur indigène du pays

Marta, Lina, Efi et Moria sont quatre femmes, quatre focolarines, qui ont parcouru des chemins différents dans leur vie et qui ont maintenant trouvé un point de rencontre entre les rêves, la réalité et qui ont donné leur accord pour déménager de leurs focolares précédents à Chimaltenango, pour commencer l’expérience de vivre ensemble dans une ville où la pauvreté, l’interculturalisme et les fractures entre les groupes ethniques sont le pain quotidien.

Chimaltenango est une ville du Guatemala située à 50 km de la capitale et à 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Près de 120 000 habitants de 23 peuples indigènes différents s’y sont regroupés pour survivre économiquement.

«J’ai vécu en Argentine pendant de nombreuses années , – commence Efi, originaire du Panama. – J’ai ensuite passé quelques années au Mexique et, juste avant la pandémie, je suis venue au Guatemala où je ne suis restée que trois mois, puis j’ai dû repartir au Panama pour rester auprès de ma mère qui est tombée malade et est décédée. C’est une année qui m’a aussi permis de repenser beaucoup de choses, de faire le bilan de ce que j’avais vécu jusqu’alors et de renouveler le choix de me donner à Dieu que j’avais fait il y a des années ».
Elle est retournée au Guatemala pour ce projet à Chimaltenango.

« J’ai grandi dans un environnement rural, avec des gens très simples, et mon rêve a toujours été de faire quelque chose pour les plus humbles », explique Efi. – Ici, il y a beaucoup de pauvreté. Et il y a aussi des communautés indigènes, des gens qui ont connu la spiritualité du Mouvement et qui, à cause de la pandémie et de la réalité sociale dans laquelle ils vivent, ont été laissés en marge de la société ».

Lina est guatémaltèque, d’origine maya, Kaqchikel. Elle explique que l’un des clivages les plus évidents est celui qui existe entre les autochtones et les métis (également appelés « ladinos » au Guatemala, c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas autochtones). Il n’y a pas de relations fraternelles, pas de dialogue. « Pour moi, dit-elle, l’objectif a toujours été de surmonter ce fossé. Dès mon premier contact avec les Focolari, j’ai pensé que c’était la solution pour ma culture, pour mon peuple, pour les gens proches de moi ». Elle se souvient du moment où, en décembre 2007, à la fin de sa période de formation en tant que focolarine, elle avait salué Chiara Lubich en lui disant : « Je suis indigène et je m’engage à apporter cette lumière à mon peuple Kaqchikel ». « J’ai senti qu’il s’agissait d’un engagement exprimé devant elle, mais pris devant Jésus ». De retour au Guatemala, elle s’est consacrée à l’accompagnement des nouvelles générations, toujours dans le but de créer des liens d’unité tant dans les communautés indigènes que dans la ville.

Marta est aussi guatémaltèque. Métisse. Au cours de ses premières années au focolare, elle a également pu se consacrer à la diffusion du charisme de l’unité dans les communautés indigènes. Plus tard, elle a été chargée de la gestion du Centre Mariapolis, la maison pour les rencontres du mouvement de Guatemala City. Ce travail intense a duré 23 ans, au cours desquels s’est développé le processus de réconciliation nationale et les revendications des peuples indigènes, les différentes communautés indigènes ayant choisi le Centre Mariapolis comme lieu de rencontre. Elle s’est ensuite rendue au Mexique pendant un certain temps. À l’époque, on parlait d’identité. Elle s’est alors posé la question : « Quelle est mon identité ? Quelles sont mes racines ? » Elle a trouvé sa réponse dans la Vierge de Guadalupe qui, lors de son apparition au Mexique en 1531, était représentée dans le poncho de Juan Diego avec des caractéristiques somatiques typiques des peuples amérindiens. « Pour moi, cela m’a permis de réaliser que j’étais métisse comme elle, qu’elle avait deux racines et qu’elle pouvait dialoguer aussi bien avec les unes qu’avec les autres ».

Moria, originaire de Chimaltenango, vit dans sa famille pour des raisons de santé et fait partie du focolare, tout comme Lidia, une focolarine mariée qui vit à Guatemala City.

Des histoires qui s’entrecroisent jusqu’à ce qu’elles s’installent dans cette ville qui rassemble de nombreux milieux et de nombreuses cultures en une seule. « Notre désir est d’être avec les gens, de nous rapprocher d’eux. Dans les choses simples et quotidiennes – dit Efi – : “ce bonjour dit à l’un, ce sourire, ce moment d’écoute, ce moment avec cette dame qui ne peut même pas parler espagnol parce qu’elle parle sa propre langue et que nous ne nous comprenons pas” ». Elle raconte : « Un jour, j’avais besoin d’acheter du pain. Je vais au marché et les vendeuses sont assises sur une natte en osier. Si je veux dialoguer avec l’une d’entre elles, je me mets au même niveau, je me penche et, comme c’est un lieu de commerce, j’essaie d’être honnête avec elle ».

« Depuis notre arrivée, nous avons proposé de reprendre contact avec les personnes qui, à différentes époques, ont connu la spiritualité de l’unité – poursuit Lina – et de leur rendre visite dans leurs maisons, en apportant toujours quelque chose, un fruit par exemple, comme c’est la coutume chez ces peuples. De cette manière, la réciprocité se crée et ils se rapprochent du focolare qui s’emplit ainsi des voix des mères avec leurs enfants ou même des jeunes, et parfois de quelques pères qui prennent leur courage à deux mains et les accompagnent. Ainsi, sans le chercher, une communauté se crée autour de ce nouveau focolare au cœur de la culture indigène du Guatemala.

Carlos Mana
Photo: © Focolar Chimaltenango

« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? » (Lc 6, 41)

« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? » (Lc 6, 41)

En descendant de la montagne, après une nuit de prière, Jésus choisit ses apôtres. Arrivé à un endroit plat, il leur tient un long discours qui commence par la proclamation des Béatitudes.

Dans le texte de Luc, à la différence de l’évangile de Matthieu, il n’y en a que quatre et elles concernent les pauvres, les affamés, ceux qui souffrent et les affligés, auxquels s’ajoutent autant de remontrances envers les riches, les rassasiés et les arrogants[1]. De cette prédilection de Dieu envers les plus petits, Jésus fait le cœur de sa mission lorsque, dans la synagogue de Nazareth[2], il affirme qu’il est rempli de l’Esprit du Seigneur et désireux d’apporter la Bonne nouvelle aux pauvres, la délivrance aux captifs et la liberté aux opprimés.

opprimés. Jésus poursuit en exhortant les disciples à aimer même leurs ennemis[3], message qui trouve son ultime motivation dans le comportement du Père céleste : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6,36).

Cette déclaration est également le point de départ de ce qui suit : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés ; pardonnez et vous serez pardonnés » (Lc 6, 37). Ensuite, Jésus réprimande ses apôtres à travers une image volontairement disproportionnée :

« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? »

Jésus connaît vraiment notre cœur. Combien de fois dans la vie quotidienne nous faisons cette triste expérience : il est facile de critiquer – même durement – les erreurs et les faiblesses d’un frère ou d’une sœur sans tenir compte du fait que, ce faisant, nous nous attribuons à nous-mêmes une prérogative qui n’appartient qu’à Dieu. Le fait est que pour « enlever la poutre » de notre œil, nous avons besoin de cette humilité qui vient de la conscience d’être pécheur et d’avoir continuellement besoin du pardon de Dieu. Seul celui qui a le courage de se rendre compte de sa propre « poutre », de ce dont il a besoin personnellement pour se convertir, pourra comprendre, sans juger, sans exagérer, les fragilités et les faiblesses des autres.

Cependant, Jésus nous invite à ne pas fermer les yeux et à laisser courir les choses. Il veut que ses disciples s’aident mutuellement à progresser sur le chemin d’une vie nouvelle. De même, l’apôtre Paul appelle avec insistance à se préoccuper des autres : corriger ceux qui vivent de manière désordonnée, donner du courage à ceux qui en ont peu, soutenir les faibles, être patients envers tous[4]. Seul l’amour est capable d’un tel service.

« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? »

Comment pouvons-nous mettre en pratique cette Parole de Vie ?

En plus de ce qui a déjà été dit, nous pouvons, à l’occasion de ce temps de Carême, demander à Jésus de nous apprendre à voir les autres comme il les voit, comme Dieu les voit. Et Dieu voit avec les yeux du cœur parce que son regard est un regard d’amour. Ensuite, pour nous aider les uns les autres, nous pourrions rétablir une pratique qui a été déterminante pour le premier groupe de jeunes filles des Focolari à Trente.

Chiara Lubich a raconté à un groupe d’amis musulmans : « Durant les premiers temps, il n’a pas toujours été facile de vivre la radicalité de l’amour. […] Même entre nous, dans nos relations, la poussière pouvait se déposer et l’unité pouvait s’essouffler. Cela arrivait, par exemple, lorsque nous prenions conscience des défauts, des imperfections des autres. Et on se mettait alors à les juger, de sorte que le courant d’amour réciproque se refroidissait. Pour réagir à cette situation, nous avons pensé un jour faire un pacte entre nous et nous l’avons appelé  » pacte de miséricorde ». Nous avons décidé que chaque matin – à la maison, à l’école, au travail, etc.- nous verrions nouvelle toute personne rencontrée, sans nous souvenir de ses défauts, et même en les recouvrant par l’amour. […]. Il s’agissait d’un engagement fort, pris par nous toutes ensemble, et cela nous a aidées à toujours aimer en premier, à l’exemple de Dieu, miséricordieux, qui pardonne et oublie »[5].

Augusto Parody Reyes et l’équipe de la Parole de Vie


[1]Cf. Lc 6, 20-26

[2]Cf. Lc 4, 16-21

[3]Cf. Lc 6, 27-35

[4] Cf. 1 Th 5, 14

[5] C. Lubich, L’amour réciproque, Extrait d’un discours prononcé lors d’une rencontre avec des amis musulmans, Castel Gandolfo, 1er novembre 2002. Cf. C. Lubich, L’Amour réciproque, Nouvelle Cité, Paris 2013, p. 68.

©Photo: Yan Krukov-Pexels

Se regarder sans se juger

Se regarder sans se juger

Il semble évident que nous sommes faits pour les relations. En fait, toute notre vie est liée aux relations. Mais nous risquons parfois de les gâcher par des jugements sévères ou superficiels.

Tout au long de l’histoire, nous trouvons de nombreuses images qui font également partie du langage courant. Ainsi, dans la tradition ancienne, nous trouvons une expression bien connue qui dit : « Pourquoi regardes-tu la paille dans l’œil de ton frère et ne remarques-tu pas la poutre dans ton œil à toi ? » [1]Tout aussi proverbiale est l’image des “deux sacoches » : l’une devant nos yeux, avec les défauts des autres, que nous voyons facilement, et l’autre sur notre dos, avec nos propres défauts, que nous peinons à reconnaître [2], ou, comme le dit un proverbe chinois, « l’homme est aveugle à ses
propres défauts, mais il a des yeux d’aigle pour ceux des autres. »


Cela ne signifie pas qu’il faille accepter ce qui se passe, sans discernement. Face à l’injustice, à la violence ou à l’oppression, nous ne pouvons pas fermer les yeux. Nous devons nous engager à faire bouger les choses, en commençant par nous regarder nous-mêmes, en écoutant avec sincérité notre propre conscience pour découvrir ce que nous devons améliorer. Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons nous demander comment aider concrètement les autres, y compris par des conseils et des critiques.

Il faut un « autre point de vue » qui offre une perspective différente de la mienne,
enrichissant « ma vérité » et m’aidant à ne pas tomber dans l’autoréférence et dans ces erreurs d’évaluation qui, après tout, font partie de notre nature humaine.

Il y a un mot qui peut sembler ancien, mais qui s’enrichit de significations toujours nouvelles : “la miséricorde”, à vivre d’abord envers nous-mêmes et ensuite envers les autres. En effet, ce n’est que si nous sommes capables d’accepter et d’intégrer nos propres limites que nous pourrons accueillir les faiblesses et les erreurs des autres. De plus, lorsque nous nous rendons compte que nous nous sentons inconsciemment supérieurs et en position de juger, il devient indispensable d’être prêts à faire « le premier pas » vers l’autre pour éviter de nuire à la relation.

Chiara Lubich a raconté à un groupe d’amis musulmans son expérience dans la petite maison de Trente où elle a commencé son aventure avec ses premières compagnes. Tout n’a pas été simple et il y a eu des tensions : « Il n’a pas toujours été facile de vivre la radicalité de l’amour. […] Même entre nous, la poussière pouvait s’installer dans nos relations, et l’unité pouvait dépérir. Cela arrivait,
par exemple, lorsque nous prenions conscience des défauts, des imperfections des autres et que nous les jugions, de sorte que le courant de l’amour mutuel se refroidissait. Pour réagir à cette situation, nous avons un jour pensé à faire un pacte entre nous et l’avons appelé »pacte de miséricorde » : Il a été décidé que chaque matin, nous verrions nouvelle la prochaine personne que nous rencontrerions – à la
maison, à l’école, au travail, etc.- ne se souvenant pas du tout de ses défauts, mais couvrant tout d’amour. […] » [3]
Une véritable « méthode » qu’il vaut la peine de mettre en pratique dans les groupes de travail, dans la famille, dans les assemblées de toutes sortes.

© Photo : Cottonbro studioPexels


L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le « Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse » du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. dialogue4unity.focolare.org


[1] (Lc 6,41)

[2] Esopo (μῦθοι) , Fedro (Fabulae)

[3] C. Lubich, L’amore al prossimo, Conversazione con gli amici musulmani, Castel Gandolfo, 1° novembre 2002. Cf. C. Lubich, L’Amore reciproco, Città Nuova, Roma 2013, pp. 89-90.

Cher Pape François

Cher Pape François

Cher Pape François, vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais nous nous sommes rencontrés le 26 septembre 2014, lorsque vous avez reçu en audience privée une délégation du mouvement des Focolari. J’en faisais également partie, Luciana Scalacci de l’Abbadia San Salvatore, représentant les cultures non religieuses qui ont également leur place au sein du mouvement des Focolari. Je fais partie de ceux qui, comme me l’a dit un jour Jesus Moran, « ont aidé Chiara Lubich à ouvrir de nouvelles voies au charisme de l’unité ». Je suis une non-croyante qui a beaucoup reçu du Mouvement.

En ce jour extraordinaire, j’ai eu le privilège d’échanger avec Vous quelques mots que je n’oublierai jamais et que je vais citer.

Luciana : «Sainteté, lorsque vous avez pris vos fonctions d’évêque de Rome, je vous ai écrit une lettre, même si je savais que vous n’auriez pas l’occasion de la lire, vu le nombre de lettres que vous recevez, mais il était important pour moi de vous envoyer mon affection et mes vœux, parce que pour ma part, Sainteté, je ne me reconnais dans aucune foi religieuse, mais depuis plus de 20 ans, je fais partie du mouvement des Focolari qui m’a redonné l’espoir qu’il est encore possible de construire un monde uni ».

Le Pape : « Priez pour moi, si vous n’êtes pas croyante, vous ne priez pas, pensez à moi, pensez à moi fortement, pensez toujours à moi, j’en ai besoin ».

Luciana : « Mais regardez Sainteté, je prie pour vous à ma façon ».

Le pape : « C’est cela, une prière laïque et pensez fortement à moi, j’en ai besoin ».

Luciana : « Sainteté, bonne santé, courage, force ! L’Église catholique et le monde entier ont besoin de vous. L’Église catholique a besoin de vous.

Le Pape : « Pensez fortement à moi et priez de façon laïque pour moi. »

Aujourd’hui, cher Pape François, vous êtes sur un lit d’hôpital et je suis dans le même état. Nous sommes tous deux confrontés à la fragilité de notre humanité. Je voulais vous assurer que je ne cesse de penser à vous et de prier de façon laïque pour vous. Quant à vous, priez en tant que chrétien pour moi. Avec toute mon affection,

Luciana Scalacci
(Source: Città Nuova– Photo: ©VaticanMedia)

En prière pour le Pape François

En prière pour le Pape François

La Présidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram, a envoyé au Saint-Père un message l’assurant de son affectueuse proximité et de ses ferventes prières.

« Je demande à la Vierge Marie de vous faire sentir Son amour maternel et la tendresse que vous nous recommandez toujours envers chaque prochain et chaque peuple », écrit la Présidente.

« Infiniment reconnaissants pour votre vie entièrement donnée à Dieu et au bien de l’humanité, a-t-elle ajouté, je vous transmets l’étreinte chaleureuse de l’ensemble du Mouvement des Focolari dans le monde, qui prie et offre sans cesse pour vous. »

Photo: © Raffaelle OreficeCSC Audiovisivi

Proximité et liberté

Proximité et liberté

Margaret, pourquoi avoir choisi la proximité comme thème d’année pour le Mouvement des Focolari ?

Je me suis demandé dans quel monde nous vivons. Et il me semble qu’en ce moment de l’histoire, il y a beaucoup de solitude et d’indifférence. Et puis il y a une escalade de la violence, de guerres qui occasionnent énormément de souffrance dans le monde entier. J’ai aussi pensé à la technologie, qui nous relie comme jamais auparavant, mais qui, en même temps, nous rend toujours plus individualistes. Dans un monde comme celui-ci, je pense que la proximité peut être un antidote ; une aide pour surmonter ces obstacles et guérir ces « maux » qui nous éloignent les uns des autres.

Par où commencer ?

Cela fait des mois que je me pose à moi-même cette question. Il me semble que nous devons réapprendre à entrer en contact avec les personnes, réapprendre à regarder et à traiter tous comme des frères et des sœurs. J’ai senti que je devais d’abord faire un examen de conscience sur ma propre attitude. Les personnes que j’aborde chaque jour sont-elles des frères, des sœurs pour moi ? Ou suis-je indifférente à leur égard, est-ce que je vais jusqu’à les considérer comme des ennemis ? Je me suis posé beaucoup de questions. J’ai découvert que parfois j’ai envie d’éviter une personne, parce qu’elle pourrait me déranger, me contrarier ou vouloir me dire des choses difficiles. Pour toutes ces raisons, j’ai intitulé ainsi la réflexion sur la proximité que j’ai présentée à la mi-novembre aux responsables du Mouvement des Focolari : « Qui es-tu pour moi ? »

Peux-tu nous dire quelques-unes des principales idées que tu as développées sous ce titre ?

Volontiers. J’évoque quatre réflexions. La première proximité que notre âme expérimente est celle du contact avec Dieu. C’est lui-même qui se transmet aux prochains, également par notre intermédiaire. Le désir d’aimer l’autre est un mouvement qui va de Dieu en moi vers Dieu en l’autre.

Une deuxième réflexion : la proximité est dynamique. Elle requiert une ouverture totale, c’est-à-dire accueillir les personnes sans réserve ; entrer dans leur façon de voir les choses. Nous ne sommes pas faits en série ! Chacun de nous est unique, avec un caractère, une mentalité, une culture, une vie et une histoire différents. Reconnaître et respecter cela nous oblige à sortir de nos propres schémas mentaux et personnels.

Tu parlais d’un troisième aspect…

Oui. Le troisième aspect que je veux souligner est que la proximité ne coïncide pas nécessairement avec le fait d’être semblables, d’appartenir au même horizon culturel. La parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25-37) l’exprime très bien. J’ai été frappée par l’attitude du Samaritain : l’homme qui était tombé aux mains des brigands était une personne inconnue pour lui, il était même d’un autre peuple. C’était une personne éloignée à la fois par la culture et par la tradition. Mais le Samaritain s’est rendu proche de lui. C’est le point essentiel pour moi. Chacun a sa dignité, indépendamment du peuple et de la culture dont il est issu ou de son caractère. Le Samaritain ne s’est pas approché uniquement pour voir si cette personne était blessée, pour ensuite se détourner ou éventuellement chercher de l’aide. Il s’est fait proche et a soigné la personne. Le quatrième aspect…

…serait…

se laisser blesser. Pour que la proximité porte ses fruits, elle demande à chacun d’entre nous de ne pas avoir peur et de se laisser blesser par l’autre.

Cela signifie : se laisser remettre en question, s’exposer à des questions auxquelles nous n’avons pas de réponses ; être prêt à se montrer vulnérable ; se présenter peut-être comme faible et incapable. L’effet d’une telle attitude peut être surprenant. Pensez qu’un garçon de neuf ans m’a écrit que pour lui, la proximité signifie « élever le cœur de l’autre ». N’est-ce pas là un effet merveilleux de la proximité ? Élever le cœur de l’autre.

Qu’est-ce qui changerait au sein du Mouvement des Focolari si nous vivions bien la proximité ?

Si nous la vivons vraiment bien, beaucoup de choses changeront. Je le souhaite, je l’espère et je prie pour qu’il en soit ainsi. Mais je veux aussi souligner que beaucoup de personnes au sein du Mouvement des Focolari vivent déjà la proximité. Combien d’initiatives il y a, combien de projets pour la paix et pour aider les plus pauvres ! Nous avons même ouvert des focolares pour accueillir et porter assistance aux immigrés ou pour la protection de la nature.

Et qu’est-ce qui devrait changer ?

La qualité des relations entre les personnes. Il est parfois plus facile de bien traiter les personnes extérieures au Mouvement et plus difficile de le faire entre nous qui faisons partie de la même famille. Nous risquons de vivre entre nous des « relations courtoises » : nous ne nous faisons pas de mal mais, je me le demande, s’agit-il d’une relation authentique ?

Je souhaite donc, qu’au-delà des projets, la proximité devienne un style de vie quotidien ; que nous nous interrogions plusieurs fois dans la journée : est-ce que je vis cette proximité ? Comment est-ce que je la vis ? Une expression importante de la proximité est le pardon. Être miséricordieux envers les autres – et envers soi-même.

Quel message cela transmet-il à la société ?

La proximité n’est pas seulement une attitude religieuse ou spirituelle, c’est aussi une attitude civile et sociale. Il est possible de la vivre dans tous les domaines. Dans le domaine de l’éducation par exemple ou de la médecine, même en politique, où c’est peut-être plus difficile. Si nous la vivons bien, nous pouvons exercer une influence positive sur les relations entre les personnes là où nous sommes.

Et pour l’Église ?

L’Église existe parce qu’avec la venue de Jésus, Dieu s’est fait proche. L’Église, les Églises, sont donc appelées à témoigner d’une proximité vécue. Récemment, l’Église catholique a vécu le Synode. J’ai pu participer aux deux sessions qui se sont déroulées au Vatican. Nous étions plus de 300 personnes, chacune issue d’une culture différente. Qu’avons-nous fait ? Un exercice de synodalité, un exercice d’écoute, de connaissance profonde les uns des autres, d’accueil de la pensée de l’autre, de ses défis et de ses souffrances. Ce sont toutes des caractéristiques de la proximité.

Le titre du Synode était « Cheminer ensemble ». Ce parcours a impliqué un très grand nombre de personnes dans le monde entier. Le logo du Synode exprimait le désir d’élargir la tente de l’Église afin que personne ne se sente exclu. Il me semble que c’est là le vrai sens de la proximité, que personne ne soit exclu ; que chacun se sente accueilli, qu’il s’agisse de ceux qui fréquentent l’Église, de ceux qui ne s’y reconnaissent pas, ou de ceux qui s’en sont même éloignés pour diverses raisons.

Je voudrais aborder un instant les limites de la proximité. Comment bien la vivre ?

Il s’agit d’une question importante. Y a-t-il des limites à la proximité ? En guise de première réponse, je dirais qu’il ne devrait pas y avoir de limites.

Mais ?

Nous ne pouvons pas être sûrs que ce qui est pour nous ou pour moi proximité et solidarité, le soit aussi pour l’autre. Et dans une relation, nous ne pouvons jamais manquer de respect pour la liberté et la conscience de l’autre. Ces deux choses sont essentielles dans toute relation. C’est pourquoi il est important que lorsque nous abordons une personne, ce soit toujours avec délicatesse, et non comme quelque chose d’imposé. C’est l’autre qui décide du degré et du type de proximité qu’il souhaite.

Il y a de quoi apprendre, n’est-ce pas ?

Absolument ! Nous avons commis beaucoup d’erreurs. Pensant aimer l’autre, nous l’avons blessé. Dans l’empressement de communiquer notre spiritualité, nous avons construit des relations dans lesquelles l’autre ne s’est pas toujours senti libre. Parfois, il me semble qu’avec la bonne intention d’aimer une personne, nous l’avons écrasée. Nous n’avons pas eu suffisamment de délicatesse et de respect pour la conscience de l’autre, sa liberté, son temps. Et cela a conduit à certaines formes de paternalisme et même d’abus.

C’est sans aucun doute une situation très douloureuse à laquelle nous sommes confrontés et où les victimes ont une importance sans pareille, vraiment unique. Car seuls, nous ne pouvons pas comprendre suffisamment ce qui s’est passé. Ce sont les victimes qui nous aident à comprendre les erreurs que nous avons commises et à prendre les mesures nécessaires pour que ces choses ne se reproduisent plus.

Un souhait pour conclure ?

J’espère que ce thème pourra nous faire revenir à l’essence de ce que Jésus lui-même nous a donné dans l’Évangile. Il nous a donné de nombreux exemples de ce que signifie vivre la proximité.

Une réflexion de Chiara Lubich a trouvé un écho très fort en moi alors que je réfléchissais à ce thème. Elle dit : « Il y a ceux qui font les choses “par amour” et il y a ceux qui font les choses en cherchant à “être l’Amour”. L’amour nous établit en Dieu et Dieu est l’Amour. Mais l’Amour qui est Dieu est lumière et, avec la lumière, nous pouvons voir si notre façon d’approcher et de servir notre frère est conforme au Cœur de Dieu, comme notre frère le désirerait, comme il le rêverait s’il n’avait pas nous, mais Jésus, à ses côtés. »

Merci du fond du cœur, Margaret, pour ta passion pour une proximité vécue de façon déterminée et respectueuse.

Peter Forst
(Publié dans la revue Neu Stadt)
Photo: © Austin Im-CSC Audiovisivi

L’année jubilaire : ne signifie-t-elle quelque chose que pour les catholiques ?

L’année jubilaire : ne signifie-t-elle quelque chose que pour les catholiques ?

L’Année sainte trouve ses racines spirituelles dans la tradition juive, où un « jubilé » était célébré tous les 50 ans pour rendre la liberté aux esclaves et aux prisonniers. Dans l’Église catholique, le pape Boniface VIII a proclamé pour la première fois une année sainte en 1300. Depuis lors, une « indulgence » accompagne l’Année sainte, que les fidèles peuvent obtenir, sous certaines conditions, en franchissant une « Porte sainte ».

Cependant, les chrétiens luthériens comme moi n’apprécient généralement pas le mot « indulgence », car il les renvoie à la période de la Réforme et au scandale de la vente d’indulgences dans l’Église catholique. Cette pratique a déjà été interdite par le Concile tridentin et n’existe donc plus. J’ai cependant remarqué que le terme « indulgence » est encore chargé de malentendus parmi les croyants de toutes confessions : l’une des idées les plus répandues est qu’une indulgence peut pardonner les péchés d’une personne. Or, selon l’enseignement de l’Église catholique, ce n’est pas du tout le cas. Le pardon des péchés se fait – comme dans l’Église luthérienne – par la confession, la pénitence et l’absolution par un pasteur (ou une pasteure) agissant au nom de Jésus.

L’indulgence, de mon point de vue, touche plutôt une dimension psychologique du péché, ce qui reste souvent dans la mémoire (même après l’absolution), probablement une blessure ou un sentiment de peur ou de tristesse… En tout cas, il y a encore un travail psychologique à faire. En passant la « Porte Sainte », je vois donc une invitation à ouvrir une porte dans mon cœur vers la compassion et la réconciliation, à lâcher ce qui me bloque sur le chemin de la vraie liberté et de la paix authentique. Il s’agit d’une décision consciente, d’un processus qui s’amorce. L’essentiel, d’un point de vue chrétien, est que le succès de ce processus ne dépend pas de moi, mais des mains de Celui qui tient le monde entre ses mains. Seule sa grâce peut enfin guérir les blessures de ma vie ou réconcilier l’humanité.



 » En passant la « Porte Sainte »,
je vois donc une invitation à ouvrir une porte
dans mon cœur vers la compassion
et la réconciliation,
à lâcher ce qui me bloque
sur le chemin de la vraie liberté
et de la paix authentique « .

Corinna Mühlstedt
a récemment publié, en collaboration avec l’abbé Notkar Wolff,
un guide spirituel œcuménique de Rome pour l’année sainte.

Pour moi, le passage de cette porte signifie donc symboliquement la décision de suivre (encore et toujours) Jésus et de prendre le chemin de la vraie vie. Comme il le dit dans l’Évangile de Jean (Jn 10,9) : « Je suis la porte. Celui qui entre par moi sera sauvé » ! À ma grande joie, la bulle d’indiction « L’espérance ne déçoit pas », dans laquelle le pape François annonce l’Année sainte 2025, a une dimension œcuménique évidente. Elle part de la grâce de Dieu, dont tous les êtres humains ont part, et définit l’Année Sainte comme « une invitation à toutes les Églises et Communautés ecclésiales à poursuivre le chemin vers l’unité visible, à ne pas se lasser de chercher les moyens appropriés pour répondre pleinement à la prière de Jésus : “Que tous soient un” » ( Jn 17,21). [1]

Le thème de l’« espérance » pour l’Année Sainte 2025 résonne donc positivement pour tous les chrétiens. La Fédération luthérienne mondiale a choisi « Partager l’espérance » comme slogan pour l’année 2025. Le Conseil Œcuménique des Églises, qui représente la plupart des Églises protestantes et orthodoxes, espère une « Année œcuménique » sur le « chemin de la justice, de la réconciliation et de l’unité ». Si la bonne volonté se traduit par des actions concrètes, les portes de l’œcuménisme pourraient s’ouvrir au cours de l’Année sainte 2025, rapprochant ainsi les chrétiens séparés. Laissons-nous dès maintenant attirer par l’espérance », écrit le Pape François, “et laissons-la devenir contagieuse à travers nous pour ceux qui la désirent”. [2]

Corinna Mühlstedt

[1] Pape François, Spes non confundit, Bulle d’indiction du Jubilé Ordinaire de l’Année 2025, 9 mai 2024, 17.
[2] Pape François, ibidem, 25.

Le mouvement des Focolari promeut et invite à participer au congrès œcuménique international intitulé
“Called to hope – key players of dialogue” (Appelés à l’espérance – acteurs clés du dialogue),
qui se tiendra du 26 au 29 mars 2025.
En ces temps de divisions et de grands défis, nous sommes appelés, en tant que chrétiens,
à témoigner ensemble de l’espérance de l’Évangile
et à être des acteurs du dialogue et de l’unité, en nous engageant à vivre pour la paix,
à construire la fraternité et à répandre l’espérance.
Tables rondes, interviews, témoignages ont pour but d’offrir une méthode et une spiritualité au dialogue,
ainsi que des bonnes pratiques et des chemins œcuméniques déjà en cours.
Lien

Évangile vécu : « Examinez tout avec discernement, retenez ce qui est bon » (1 Th 5,21)

Évangile vécu : « Examinez tout avec discernement, retenez ce qui est bon » (1 Th 5,21)

Je rencontre régulièrement dans la paroisse l’équipe synodale. Nous sommes sept personnes élues pour un an dans une assemblée locale pour travailler à la mise en œuvre du processus synodal. Nous nous retrouvons en fin de journée, apportant parfois avec nous fatigue et soucis personnels, même si nous essayons de ne pas y penser pour nous mettre au service de la communauté.

Lors d’une réunion, prétextant la « semaine de la douceur » qui était célébrée à l’époque, j’ai apporté du nougat à chacun. Nous étions tous heureux comme des enfants, nous nous sommes détendus et l’attitude a changé. Je me suis rendu compte que la communion se construit avec de petits gestes.

(C.P. – Argentine)

Marc et Maria Antonia, la cinquantaine, reçoivent à leur grande surprise une petite entreprise de machines industrielles en héritage du parrain de Marc, un oncle célibataire qui l’aimait beaucoup. Ils réfléchissent beaucoup, mais décident finalement de la reprendre au lieu de la vendre, d’une part pour préserver l’emploi des six salariés et d’autre part avec un peu, l’illusion de travailler à leur compte en impliquant leur fils qui a étudié l’ingénierie des matériaux.

Malgré l’enthousiasme, le dévouement et les efforts de chacun, ils rencontrent des difficultés. L’entreprise ne fonctionne pas. Un an après avoir été à la barre, ils sont contraints de licencier deux des travailleurs, de rendre les machines qu’ils n’ont pas été en mesure de payer en totalité. Ils ont aussi quelques dettes auprès des banques et de la famille.

Le soir, lorsqu’ils rentrent chez eux, épuisés, ils commencent à se dire qu’ils ont peut-être fait une erreur, mais ils ne baissent pas les bras, ils recommencent et cherchent de nouveaux clients. Petit à petit, l’entreprise se redresse, n’a plus de pertes et peut commencer à payer ses dettes. Mais ce qui leur reste est bien peu pour vivre.

Ils traversent encore une période très difficile. C’est alors qu’arrive un nouveau client qui leur propose de passer une grosse commande périodique qui leur apportera la tranquillité financière tant attendue. Ils sont très heureux. Mais ils se rendent compte que ce qu’ils devraient produire est destiné à une industrie de l’armement, il s’agit de pièces de canon. Ils sont choqués. Peuvent-ils fermer les yeux et faire comme si de rien n’était ? Après tout, si leur entreprise ne les produit pas, quelqu’un d’autre le fera.

Ils discutent beaucoup entre eux et s’affrontent même avec Pedro. Ils passent plus d’une nuit blanche. Ils ne veulent pas contribuer, même indirectement, à la mort violente de qui que ce soit. Ils rejettent la demande.

Après cette décision difficile, d’une manière inattendue et incroyable, l’entreprise a trouvé d’autres clients et a réussi à aller de l’avant, malgré les difficultés.

(A.M. Espagne – extrait du magazine LAR)

Nous collectons des fonds pour pouvoir voyager de notre pays, les Philippines, jusqu’à Rome et participer au Jubilé de la jeunesse. Ces derniers jours, deux dames âgées sont venues nous voir en apportant quelques pièces de leur épargne. L’une d’elles nous a remis les pièces en disant : « Elles ont été collectées et conservées pendant un an sur un petit autel que j’ai à la maison ». Son cadeau humble mais profond, né de la foi et du sacrifice, nous a laissés stupéfaits.

(quelques jeunes des Philippines)

Carlos Mana

Photo: © Jonathan en Pixabay

Un Jubilé, plusieurs Jubilés

Un Jubilé, plusieurs Jubilés

L’année jubilaire, très connue et vécue concrètement dans le monde entier par de nombreux catholiques, a pour thème, en cette année 2025, « Pèlerins de l’Espérance ». Des millions de personnes se rendront à Rome ou visiteront les églises jubilaires dans les différents diocèses du monde, faisant l’expérience de la grâce de la miséricorde de Dieu à travers la prière pour le pardon, la résolution de convertir leur cœur et le passage de la porte sainte, qui est censée nous rappeler symboliquement que le Christ est « la porte ». « Pèlerins de l’espérance » parce que nous sommes appelés à l’Espérance

On sait beaucoup moins que l’année 2025 marque deux autres anniversaires importants d’une grande portée œcuménique : le 1700e anniversaire du Concile de Nicée et le 60e anniversaire de la levée des excommunications mutuelles entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe de Constantinople.

Pourquoi une réunion ecclésiale qui a eu lieu il y a 1700 ans est-elle encore si importante à célébrer ? Et pourquoi le pape François, le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier et d’autres responsables de diverses Églises ont-ils choisi de se rendre à Nicée, en Turquie, le 24 mai 2025, pour une commémoration commune ? Chaque dimanche, les chrétiens de toutes les Églises professent la même foi affirmée lors de ce Concile. C’est donc précisément à Nicée que le fondement de notre foi a été scellé : le Dieu Un et Trine, Jésus-Christ vrai Homme et vrai Dieu. Dans la connaissance de ce fondement commun, la prière pour l’unité n’est pas seulement une prière pour la réaliser, mais aussi une célébration d’action de grâce pour l’unité qui est en fait déjà présente.

Le Concile de Nicée avait en fait également fixé une date pour célébrer Pâques, mais avec le changement de calendrier en Occident, mis en œuvre par le Pape Grégoire XIII, la date de cette fête ne coïncide généralement pas entre les Églises d’Orient et d’Occident. Cette année, par un concours de circonstances, ces dates coïncident : ce sera le 20 avril 2025 pour tout le monde. De nombreux chrétiens du monde entier, dont le pape François et le patriarche Bartholomée, encouragent la création d’un calendrier commun qui permettrait à cette fête, qui est au cœur de la foi chrétienne, de toujours coïncider.

Le mouvement des Focolari saisit l’occasion de célébrer ces anniversaires en organisant une Conférence œcuménique internationale intitulée « Appelés à l’Espérance – protagonistes du dialogue ». En ces temps de divisions et de grands défis, nous sommes appelés, en tant que chrétiens, à témoigner ensemble de l’Espérance de l’Évangile et à être des acteurs du dialogue et de l’unité, en nous engageant à vivre pour la paix, à construire la fraternité et à répandre l’Espérance. Tables rondes, interviews, témoignages ont pour but d’offrir au dialogue une méthode et une spiritualité, ainsi que des bonnes pratiques et des chemins œcuméniques déjà en place.

Lien vers l’invitation

Photo Nicea: © Di QuartierLatin1968 – Opera propria, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4675764

Apôtres de l’espérance contre la traite des êtres humains

Apôtres de l’espérance contre la traite des êtres humains

En février, nous célébrons la XIe Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains, qui tombe chaque année le 8 février, jour de la fête de sainte Joséphine Bakhita, religieuse soudanaise qui a vécu l’expérience dramatique de la traite des êtres humains alors qu’elle était enfant.

Cette année, l’événement s’inspire de l’invitation du Pape François à être des pèlerins de la paix et des apôtres de l’espérance et fait partie des événements liés au Jubilé 2025. Le thème choisi est : « Ambassadeurs de l’espoir : ensemble contre la traite des êtres humains ».

Célébrée dans le monde entier, la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des êtres humains a été introduite par le pape François en 2015. Coordonnée par Talitha Kum, elle s’appuie sur un réseau d’organisations – dont le mouvement des Focolari – dans le but de prier ensemble, de réfléchir collectivement aux réalités de la traite des personnes et de soutenir les victimes, les survivants et les populations vulnérables. En particulier, cette initiative vise à promouvoir et à aider les femmes, les enfants, les migrants, les réfugiés et les jeunes.

Cette année, durant la semaine du 4 au 10 février, divers événements auront lieu pour sensibiliser à ce sujet. Plus de 100 représentants des différentes organisations partenaires – des jeunes du monde entier, des sympathisants et des activistes, des survivants, des réfugiés, des migrants et des personnalités de l’industrie de l’art et du cinéma – se réunissent à Rome pour lancer un appel à l’espérance, à la paix, à l’amour et à l’unité de l’Église catholique dans le but de guérir les blessures du monde. Entre autres événements, le 6 février de 16h à 19h (heure italienne), le Gen Verde participera à l’événement « Invoquer l’espérance et promouvoir des événements de guérison » à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix.

Mais l’événement central sera le pèlerinage en ligne prévu le 7 février de 11h30 à 16h30 (heure italienne) : un marathon de prière et de réflexion à travers tous les continents et disponible en cinq langues.

Récemment, le Dicastère pour la Doctrine de la foi a publié la Déclaration « Dignitas Infinita “, qui fait référence aux graves violations de la dignité humaine, telles que la traite des êtres humains, décrite comme ”une activité ignoble, une honte pour nos sociétés qui se disent civilisées ». De même, elle souligne l’importance de lutter contre des phénomènes tels que « le commerce d’organes et de tissus humains, l’exploitation sexuelle des garçons et des filles, le travail forcé, y compris la prostitution, le trafic de drogues et d’armes, le terrorisme et la criminalité internationale organisée ». Elle mentionne également les répercussions de ce crime contre l’humanité. « La traite des êtres humains porte atteinte à l’humanité de la victime, à sa liberté et à sa dignité ».

On estime actuellement que 50 millions de personnes sont touchées par l’esclavage moderne dans le monde. Ce sont les femmes et les enfants qui en subissent le plus les conséquences. L’année jubilaire et le thème de l’espérance soulignent l’importance de promouvoir cette valeur également par des actions concrètes telles que la lutte mondiale contre l’horrible réalité de la traite des êtres humains. Nous sommes donc appelés à agir, à être des ambassadeurs de l’espérance, car la dignité humaine et la fraternité que nous défendons tous sont en grand danger.

Pour plus d’informations : www.preghieracontrotratta.org

Lorenzo Russo

La proximité à la manière de Dieu

La proximité à la manière de Dieu

Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, a parlé à plusieurs reprises dans ses discours de la proximité comme de la façon dont Dieu se fait proche de l’humanité. Comme nous pouvons déjà le lire dans le titre de ce livre, la « proximité » est le style de Dieu, que Jésus nous a révélé par sa vie. C’est aussi la manière d’apporter Dieu aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui. Pour en savoir plus sur le contenu du livre, nous avons interrogé les auteurs : Judith Povilus et Lida Ciccarelli.

Lida, Judith : de quoi parle le livre ?

Lida : « Il s’agit d’un recueil de réflexions de Chiara Lubich sur le thème de l’amour envers les frères et sœurs dans une perspective de proximité. C’est un sujet très cher au pape François, qui nous a exhortés à plusieurs reprises à prendre soin du monde qui nous entoure, à être proches de nos frères et sœurs selon le style de Dieu : la proximité, précisément.

Judith « Pour l’édition anglaise, nous nous sommes demandés comment traduire le titre. Et la solution répond un peu à ta question : Learning closeness from God , apprendre de Dieu comment il s’est fait proche de nous pour apprendre à être proche à notre tour de ceux qui sont à nos côtés ».

Judith Povilus, docteur en théologie fondamentale, est professeur émérite de logique et de fondements des mathématiques à l’Institut universitaire Sophia (Loppiano, Florence). Elle est l’auteur de : La présence de Jésus parmi les siens dans la théologie d’aujourd’hui (1977) ; Jésus au milieu de la pensée de Chiara Lubich (1981) ; Nombres et lumière. Sur la signification sapientielle des mathématiques (2013) ; co-éditeur de L’unité. Un regard du Paradis ‘49 de Chiara Lubich (2021). (2021).

Comment apporter Dieu à notre époque où il y a tant de solitude, d’indifférence, de guerres et de divisions ?

Lida: « Si nous regardons autour de nous, il y a des raisons d’être pessimistes, mais en tant que chrétiens, nous sommes appelés à toujours témoigner de l’amour de Dieu. Pour moi, la voie à suivre est celle de Jésus : la société de l’époque n’était pas meilleure que celle d’aujourd’hui, mais Jésus a toujours donné la vie du ciel. Mettons donc aussi de l’amour là où il n’y en a pas, là où il y a de la solitude soyons des compagnons, là où il y a de la division soyons des instruments de réconciliation et d’unité ».

Qui est le « prochain » à qui apporter Dieu ?

Judith : « L’encyclique ‘Tous frères’ reprend la parabole du bon Samaritain où le scribe demande à Jésus : qui est mon prochain ? Jésus retourne la question et précise que tout le monde est candidat à être mon prochain. Il n’y a pas de limites, cela dépend de moi de me faire le prochain des autres. Être le prochain est un acte performatif. Ta question est très belle : trouver Dieu est ce à quoi tout être humain en grande partie, aspire le plus, même s’il n’en est pas conscient. Laissons donc Dieu vivre en nous, et laissons-le toucher les cœurs par notre amour ».

Il arrive souvent que la diversité culturelle, sociale et politique entraîne une fragmentation et une polarisation. Et la peur de l’autre augmente. Chiara Lubich, avec son idéal d’unité, va à l’encontre de ce phénomène.

Lida : « C’est vrai, Chiara va à l’encontre de cette tendance. Elle a imprimé en nous une idée simple mais révolutionnaire : nous sommes tous frères parce que nous sommes les enfants du Père qui est aux cieux. Une idée simple, certes, mais qui nous libère et fait tomber le mur des divisions. Si nous la mettons en pratique, elle change notre vie. L’autre, quel qu’il soit, jeune ou vieux, qui a les mêmes idées ou pas, riche ou pauvre, étranger ou du même pays que moi, doit être regardé avec des yeux nouveaux : tous sont enfants du Père et tous, mais vraiment tous, sont aimés par le Père comme moi je le suis ».

Lida Ceccarelli, diplômée en philosophie et en théologie morale, enseigne l’histoire de l’Église et la théologie spirituelle à l’Institut international Mystici Corporis (Loppiano-Italie). Ancien membre de la Commission pour la spiritualité du Secrétariat général du Synode, elle est postulatrice au Dicastère pour les causes des saints.

La proximité est un concept central tant dans les Eglises chrétiennes que dans les différentes traditions religieuses. Est-ce donc la voie de la fraternité universelle ?

Lida : « C’est exactement ce que nous avons vécu ces jours-ci avec un groupe de jeunes musulmans chiites, étudiants du Dr Mohammad Ali Shomali, directeur de l’Institut international d’études islamiques de Qum en Iran. Ces étudiants sont venus à l’Université Sophia, dans la cité-pilote de Loppiano, pour un bref cours sur le christianisme. Nous n’avons pas tellement parlé de fraternité mais nous l’avons vécue ».

Judith « J’ai aussi pu donner plusieurs conférences sur la spiritualité de l’unité. En parlant de Dieu-Amour, j’ai raconté la parabole du fils prodigue. Je leur ai dit : « Peut-être parmi vous y a-t-il des pères qui comprennent la profondeur de cet amour ‘assaisonné’ de miséricorde » ? Sept d’entre eux étaient de jeunes pères de famille. Pendant une pause, ils m’ont montré, avec joie et émotion, des photos de leurs enfants. Dans cette ambiance, leurs questions spontanées sur la spiritualité ont permis d’approfondir le charisme de l’unité. Avec joie, des points communs ont été découverts ou des vérités du christianisme non comprises auparavant ont été clarifiées. Je me suis rendu compte que la proximité, avec toutes les nuances humaines et l’intérêt de partager la vie de son prochain, est précisément la manière de partager le don du charisme qui est pour tous, également pour les non-chrétiens, et d’être ensemble les bâtisseurs d’un monde plus fraternel ».

Quels conseils donner au lecteur ? Quel doit être le « regard » porté sur l’autre ?

Lida : « Peut-être que si le lecteur est déjà familier avec les écrits de Chiara, je lui suggérerais de les aborder comme si c’était la première fois. Et de s’arrêter dès que l’on est frappé par quelque chose pour écouter la Sagesse qui se tient à la porte et frappe à notre cœur ».

Judith : « Oui, en effet, les écrits de Chiara dans la partie anthologique sont d’une grande profondeur, de nature et de contenu variés. On ne peut pas tout lire d’un seul coup. Personnellement, chaque fois que je médite sur l’un ou l’autre de ces écrits, je découvre de nouvelles idées ou de nouveaux pas à faire ».

Lida : « Alors, pour conclure, quel regard devons-nous porter sur l’autre, sur notre prochain ? Celui de Jésus avec le jeune homme riche : « le regardant, il l’aima ». Quel était son regard ? Un regard aimant et gratuit qui entre en toi et qui te dit : tu es important pour moi, je t’aime tel que tu es ».

Lorenzo Russo

Le voyage a commencé

Le voyage a commencé

Le 23 janvier, nous avons vécu le premier rendez-vous de « Appelés à une même espérance – Jeunes en chemin ». Un voyage pour s’immerger au cœur du Jubilé à travers les richesses des charismes.

Cette première soirée a été animée par les jeunes de Nuovi Orizzonti et du mouvement des Focolari qui, avec des chants, des moments de connaissance, des témoignages profonds et la prière, ont rempli les cœurs de courage, d’amour et d’espérance.

Ensemble, nous avons « marché » et partagé l’espoir. Merci à tous d’avoir fait de cette soirée un moment inoubliable.

Rendez-vous à la prochaine réunion du 27 février

Le dialogue : un chemin pour rechercher le bien

Le dialogue : un chemin pour rechercher le bien

Nous sommes parfois confrontés à des situations où il est difficile de porter un jugement, de prendre position. Nous aurions besoin d’une aide pour trouver le sens profond des choses et en deviner les tenants et les aboutissants.
Il y a un besoin de lumière, et comme les mineurs qui ouvrent la galerie mètre par mètre avec une simple lanterne, nous avons nous aussi une lumière qui peut éclairer nos pas, un par un. Nous le savons : l’amour réciproque est une lumière puissante qui nous guide et nous aide sur le chemin difficile de la prise de conscience personnelle sur les chemins de la vie.
Nous devons être capables de faire face à la complexité des points de vue et des opinions de ceux qui nous entourent ou que nous rencontrons simplement par hasard. Il est important, avec chacun, de maintenir l’authenticité dans notre coeur et d’être conscient de la limite de notre point de vue. Cette ouverture d’esprit et de coeur, fruit de l’amour véritable, nous ouvre à un dialogue qui écoute, cherche le positif chez l’autre et ouvre la possibilité de construire quelque chose ensemble.
En lien avec cette recherche personnelle, le père Timothy Radcliffe, l’un des théologiens présents au Synode des évêques de l’Église catholique, a déclaré que « la chose la plus courageuse que nous puissions faire […] est d’être sincères les uns avec les autres au sujet de nos doutes et de nos questions, pour tout ce pour quoi nous n’avons pas de réponses claires. Nous nous rapprocherons alors les uns des autres comme des compagnons en recherche, des mendiants de la vérité ».(1)
Lors d’une conversation avec des membres des Focolari, Margaret Karram a commenté ainsi cette réflexion : « En y réfléchissant, je me suis rendu compte que bien souvent je n’ai pas eu le courage de dire ce que je pensais : peut-être par peur de ne pas être comprise, peut-être pour ne pas dire ce que je pensais et qui pouvait être quelque chose de complètement différent de l’opinion majoritaire. » Pour elle, « « être mendiants de la vérité » signifie avoir cette attitude de proximité, les uns envers les autres, dans laquelle nous cherchons tous ensemble le bien ».(2)
C’est également l’expérience d’Antía, qui participe au groupe des Arts de la scène « Mosaïco », né en Espagne en 2017 et composé de jeunes espagnols d’origines et cultures différentes qui proposent à travers leur art et leurs ateliers leur propre expérience de la fraternité. Antía raconte : « C’est le lien avec mes valeurs : un monde fraternel où chacun (qu’il soit très jeune, inexpérimenté, vulnérable, etc.) peut donner sa propre contribution dans ce projet de fraternité. « Mosaïco » me fait croire qu’un monde plus solidaire n’est pas une utopie, malgré les difficultés et le dur engagement que cela implique. J’ai grandi en travaillant en équipe, avec un dialogue qui peut parfois sembler trop direct et souvent en renonçant à mes propres idées que je considérais au départ comme les meilleures. Le résultat, c’est que « le bien » se construit morceau par morceau, petit à petit, avec l’apport de chacun d’entre nous ».(3)


1. P. Timothy Radcliffe, Meditation n. 3, Amitié, Synode des Évêques, Sacrofano, 2.10.2023.
2. Conversation avec les focolarini, Margaret Karram, Présidente del Movimento dei focolari, Rocca diPapa, 3.02.2024.
3. Mosaïco GRLP s’associe au projet Forts sans violence, qui consiste à organiser des ateliers multidisciplinaires dans de nombreuses villes, avec des jeunes pendant trois jours, en essayant de transmettre en avant les valeurs de la non-violence, de la paix et du dialogue à travers l’art.primavera 2024, p. 11.

Foto: © Comunicazione Loppiano


L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le « Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse » du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles.

« Examinez tout avec discernement : retenez ce qui est bon » (1 Th 5, 21)

« Examinez tout avec discernement : retenez ce qui est bon » (1 Th 5, 21)

La Parole de vie de ce mois est extraite d’une série de recommandations finales que l’apôtre Paul adresse à la communauté des Thessaloniciens : « N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les paroles des prophètes ; examinez tout avec discernement : retenez ce qui est bon ; tenez-vous à l’écart de toute espèce de mal »[1]. Prophétie et discernement, dialogue et écoute. Telles sont les instructions de Paul à la communauté qui vient de s’engager depuis peu sur la voie de la foi.

Parmi les différents dons de l’Esprit, Paul attachait beaucoup d’importance à celui de la prophétie[2]. Le prophète n’est pas celui qui prévoit l’avenir, mais plutôt celui qui a le don de voir et de comprendre l’histoire personnelle et collective du point de vue de Dieu.

Mais tous les dons sont guidés par le plus grand des dons, la charité, l’amour fraternel [3]. Augustin d’Hippone affirme que seule la charité permet de comprendre l’attitude à adopter face aux diverses situations[4].

« Examinez tout avec discernement : retenez ce qui est bon »

Il s’agit d’être capable de discerner non seulement les dons personnels mais aussi les nombreuses potentialités et complexités des points de vue et des opinions qui se présentent à nous à travers les personnes qui nous entourent et avec lesquelles nous traitons, peut-être aussi chez les personnes que nous rencontrons par hasard. Il est important de maintenir l’authenticité dans nos cœurs et aussi d’être conscients des limites de notre propre point de vue.

Cette parole de vie pourrait être un mot d’ordre à adopter dans toutes les situations de dialogue et de confrontation. Écouter l’autre, pas nécessairement pour tout accepter, mais en sachant qu’il est possible de trouver quelque chose de bon dans ce qu’il dit. Cela favorise l’ouverture d’esprit et de cœur. C’est faire le vide en soi par amour et avoir ainsi la possibilité de construire quelque chose ensemble.

« Examinez tout avec discernement : retenez ce qui est bon »

Le père Timothy Radcliffe, l’un des théologiens présents au Synode des évêques de l’Église catholique, a déclaré : « La chose la plus courageuse que nous puissions faire au cours de ce Synode est d’être sincères les uns avec les autres au sujet de nos doutes et de nos questions, ceux pour lesquels nous n’avons pas de réponses claires. Nous nous rapprocherons alors les uns des autres comme des compagnons en recherche, des mendiants de la vérité ».[5]

Lors d’une conversation avec des focolarini, Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari, a commenté ainsi cette réflexion : « En y réfléchissant, je me suis rendu compte que bien souvent je n’ai pas eu le courage de dire ce que je pensais : peut-être par peur de ne pas être comprise, peut-être pour ne pas dire ce que je pensais et qui pouvait être quelque chose de complètement différent de l’opinion majoritaire. Je me suis rendu compte qu’être « mendiants de la vérité » signifie avoir cette attitude de proximité, les uns envers les autres, dans laquelle nous voulons tous ce que Dieu veut, dans laquelle nous cherchons tous ensemble le bien ».[6]

« Examinez tout avec discernement : retenez ce qui est bon »

C’est l’expérience d’Antía, qui participe au groupe des Arts de la scène Mosaico, né en Espagne en 2017 sous le nom de Gen Rosso Local Project. Il est composé de jeunes espagnols qui proposent à travers leur art et leurs ateliers, leur propre expérience de la fraternité.

Antía raconte : « C’est le lien avec mes valeurs : un monde fraternel où chacun (qu’il soit très jeune, inexpérimenté, vulnérable, etc.) peut vivre sa propre expérience dans ce projet de fraternité. Mosaico me fait croire qu’un monde plus solidaire n’est pas une utopie, malgré les difficultés et le dur engagement que cela implique. J’ai grandi en travaillant en équipe, avec un dialogue qui peut parfois sembler trop direct et souvent en renonçant à mes propres idées que je considérais au départ comme les meilleures. Le résultat, c’est que  » le bien » se construit morceau par morceau, petit à petit, avec l’apport de chacun d’entre nous ».[7]

D’après Patrizia Mazzola et l’équipe de la Parole de Vie.


Photo de: https://www.unitedworldproject.org/network/mosaico-grlp-2/

[1] Ts 5, 19-22.
[2] Cf. Jean-Paul II, Audience Générale, 24.06.1992, n.7.
[3] Cf. 1 Cor 13.
[4] Cf. Augustin d’Hippone, Ep. Jo. 7, 8.
[5] Padre Timothy Radcliffe, Meditazione n. 3, Amicizia, Sinodo dei Vescovi, Sacrofano, 2.10.2023.
[6] Conversation avec les focolarini, Margaret Karram, Présidente du Mouvement des focolari, Rocca di Papa, 3.02.2024.
[7] Mosaic GRLP s’associe au projet Forts sans violence, qui consiste à organiser des ateliers multidisciplinaires dans de nombreuses villes, avec des jeunes pendant trois jours, en essayant de transmettre les valeurs de la non-violence, de la paix et du dialogue à travers l’art.

Urgence Goma (R. D. du Congo)

Urgence Goma (R. D. du Congo)

La ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu (République Démocratique du Congo), a été attaquée et est désormais contrôlée par le groupe rebelle armé M23. Les conflits entre les forces gouvernementales congolaises et la milice du M23 se sont intensifiés après l’assassinat du général Peter Cirimwami, gouverneur de la province du Nord-Kivu, le 25 janvier 2025.

Le Mouvement des Focolari est présent à Goma depuis 1982 et compte une communauté très active pour l’aide aux personnes dans le besoin, avec de nombreuses initiatives au service des pauvres et des réfugiés. Un focolare féminin s’est ouvert en 2019. En 2020, un centre social a été construit, avec l’aide de diverses organisations et de personnes de bonne volonté, pour assurer un accueil et une aide de première nécessité. Parallèlement, des parcours de formation et d’orientation professionnelle ont été mis en place pour offrir dignité et moyens de subsistance aux réfugiés, avec une attention particulière aux femmes seules avec enfants. De nombreuses personnes ont ainsi été aidées, dont celles qui sont récemment arrivées dans un camp de réfugiés près du « Centre Louis Quintard / Focolari ». Depuis 2023, grâce au soutien de l’AMU (Action Monde Uni), un projet de micro-crédit a été mis en place et, depuis l’intensification des affrontements en février dernier, l’AMU a également soutenu la communauté locale du Mouvement pour mener des interventions d’urgence sur place, notamment en fournissant de l’eau potable et des kits d’hygiène aux nombreuses personnes déplacées dans les camps de réfugiés de la ville.

La tension dans la région est très forte et l’appréhension grandit quant à ce qui pourrait se passer dans les prochains jours, avec une possible escalade du conflit. Cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur une ville et une population qui vivent déjà des situations difficiles en raison de conflits qui durent depuis plus de 30 ans.

Pour cela, nous invitons tous à renforcer la prière en se joignant au « Time out« , une minute de silence et de prière pour la paix que nous proposons chaque jour à midi heure locale, à soutenir toutes les actions de paix et à encourager des actions diplomatiques qui visent à mettre fin à tous les conflits encore en cours dans le monde.

Vous pouvez faire un don en ligne :

AMU: https://www.amu-it.eu/en/campaigns/goma-emergency-in-democratic-republic-of-congo/
AFN: https://afnonlus.org/project/emergenza-goma-in-rep-democratica-del-congo/

Ou également par virement sur les comptes courants suivants :

Azione per un Mondo Unito ETS (AMU) IBAN: IT 58 S 05018 03200 000011204344 auprès de Banca Popolare Etica – Code SWIFT/BIC: ETICIT22XXX

Azione per Famiglie Nuove ETS | Banca Etica – filiale 1 di Roma – Agenzia n. 0 | Codice IBAN: IT 92 J 05018 03200 000016978561 | BIC/SWIFT: ETICIT22XXX

Motif : « Urgence Goma »

Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux Pays de l’UE et dans d’autres Pays du monde, selon les différentes réglementations locales.

L’évêque Christian Krause (1940-2024) : « Frère, comme il est agréable de se rencontrer ».

L’évêque Christian Krause (1940-2024) : « Frère, comme il est agréable de se rencontrer ».

Lors d’une rencontre d’évêques de diverses Églises, amis du mouvement des Focolari, près de Stockholm, en Suède, en novembre 2018, Mgr Krause a été interviewé par la journaliste irlandaise Susan Gately, qui lui a demandé ce qu’était exactement l’« œcuménisme » à ses yeux. Nous publions – au lendemain de la célébration, dans l’hémisphère nord, de la Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens – un extrait de la réponse de Mgr Krause qui permet d’esquisser son profil, son ouverture et sa passion pour le chemin œcuménique.

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Comment trouver l’espérance dans un monde qui souffre ?

Comment trouver l’espérance dans un monde qui souffre ?

Le 24 janvier 1944, Chiara Lubich découvrait ce qui aller devenir un élément clé de la spiritualité de l’unité : Jésus qui, sur la croix, fait l’expérience de l’abandon du Père, expression maximale de douleur, expression suprême d’amour.

Et Jésus abandonné a été un point fort d’un moment du Genfest 2024, le rendez-vous international des jeunes des Focolari. Nous vous en proposons quelques extraits.

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Incendies en Californie : la communauté des Focolari dans la souffrance et la dévastation

Incendies en Californie : la communauté des Focolari dans la souffrance et la dévastation

Les images dramatiques des incendies qui ont ravagé une immense zone, détruisant tout, des animaux à la végétation, font le tour du monde depuis plusieurs jours. Des milliers de maisons sont en cendres et, à l’heure actuelle, 25 personnes sont mortes. De nombreuses familles ont tout perdu et 26 personnes sont toujours portées disparues. Il est déchirant de voir encore aujourd’hui ces images de souffrance. Et l’urgence n’est pas encore terminée. Nous avons contacté la communauté des Focolari de la région pour savoir comment elle vit cette situation.

« Les incendies qui sévissent dans différentes parties de notre territoire nous inquiètent beaucoup, car nous ne parvenons pas à éteindre complètement les foyers d’incendie à cause des vents violents. On prévoit qu’ils dureront encore plusieurs jours », écrit Carlos Santos du focolare de Los Angeles. De nombreuses personnes ont été déplacées et beaucoup ont tout perdu. Mais nous constatons également que de nombreuses personnes ont apporté de la nourriture, des vêtements, de l’argent et d’autres dons pour les personnes touchées par les incendies. La réponse de la charité a été si grande que, par l’intermédiaire de la télévision, des personnes ont demandé d’arrêter de faire des dons dans certaines régions parce qu’il n’y avait plus assez de place pour les déposer. Oui, la Providence est arrivée en surabondance.

L’incendie n’a pas atteint les maisons des membres de la communauté locale des Focolari. Mais certains ont dû déménager, parce qu’ils vivaient dans des zones à risque d’incendie.

Carlos poursuit : « Le focolare féminin a abrité une famille pendant trois jours jusqu’à ce que les autorités déclarent qu’elle pouvait retourner chez elle en toute sécurité. Notre focolare masculin s’est également rendu disponible pour accueillir des personnes en cas de besoin. Cela a permis à la communauté d’avoir l’esprit plus serein car plusieurs zones du comté de Los Angeles pouvaient faire l’objet d’un mandat d’évacuation au cas où le vent changerait de direction et déplacerait le feu vers cette zone. Certains focolarini et focolarines, par leur travail, ont été touchés par la souffrance de nombreuses personnes et de familles qui ont tout perdu. Nous voulons accompagner ces personnes, leur apporter du réconfort et les aider à trouver une solution stable et nous vous remercions pour les nombreux messages de proximité et les prières pour cette grande souffrance ».

Sur le site de Focolare Médias, l’organe de communication des Focolari en Amérique du Nord, vous pouvez lire l’article sur le « miracle du tabernacle » à l’église Corpus Christi de la communauté de Pacific Palisades en Californie.

Lorenzo Russo

Photo: @RS Fotos Públicas

Pérou : prendre soin des plus seuls

Pérou : prendre soin des plus seuls

« Partons des derniers, de ceux qui sont rejetés et abandonnés par la société. » C’est ainsi qu’est né, en Amazonie péruvienne, le centre pour personnes âgées « Hogar Chiara Lubich ». Un lieu où, grâce à la générosité d’une famille et de la communauté des Focolari, sont accueillies des personnes âgées abandonnées, qui ont besoin d’aide, de soins, d’un repas chaud ou simplement de la chaleur d’une famille.

Croire ?

Croire ?

Dans le dialogue entre personnes de cultures et d’orientations religieuses différentes, un thème récurrent est la question : « Peut-on toujours espérer ? Et en quoi ? » Une question qui résonne plus intensément dans les moments difficiles et face aux défaites ou aux souffrances les plus déchirantes, mais aussi face aux désillusions d’un idéal ou d’un ensemble de valeurs qui nous avaient fascinés. C’est précisément dans ces moments de doute que nous sommes amenés à reconsidérer nos convictions, nos valeurs et nos croyances dans lesquelles nous avons placé notre espoir. Ainsi nous trouvons la force d’affronter nos doutes et de faire ressortir la grandeur de l’être humain, capable de tomber et de se relever, d’expérimenter la faiblesse de manière consciente, sans attentes inutiles de solutions miraculeuses. Croire est bien plus qu’espérer une solution à nos problèmes, c’est plutôt un élan qui nous permet de continuer à avancer. La vie, précisément dans ces moments-là, peut mystérieusement devenir un authentique cadeau. Croire en un engagement qui donne un sens à la vie. Ce n’est pas comme accepter un contrat que l’on signe une fois et que l’on ne revoit plus, c’est quelque chose qui transforme et imprègne chaque choix quotidien. Une aide pour vivre de cette manière est de ne pas penser à des situations extrêmes, qui ne peuvent que nous effrayer et nous bloquer, mais d’affronter les petites difficultés de chaque jour, en les partageant avec nos amis. De cette façon, si nous ne perdons pas courage, nous découvrirons que chaque jour peut nous offrir une nouvelle occasion de croire et de donner de l’espoir à ceux qui nous entourent. C’est la force de l’amitié qui cherche le bien de l’autre. Lorsque tout va bien, il est plus facile de se sentir fort et courageux. Mais c’est lorsque nous faisons l’expérience de la vulnérabilité que nous pouvons construire quelque chose qui ne passe pas et qui restera après nous. C’est la conviction que l’on acquiert lorsqu’on a partagé la vie d’une personne qui a cru audelà de tout, qui a lutté et souffert et qui s’est rapprochée de tous par son amour. Ces personnes, ayant terminé leur vie sur cette terre, laissent une telle empreinte et leur mémoire est si présente que – mystérieusement – elles nous font dire, même au-delà de notre référence religieuse ou non religieuse : « Je crois, j’y crois. Continuons ensemble ! »

Foto ©Sasin Tipchai – Pixabay

L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le “Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse” du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. dialogue4unity.focolare.org

« Crois-tu cela ? » (Jn 11,26)

« Crois-tu cela ? » (Jn 11,26)

Jésus se rend à Béthanie où Lazare est mort depuis quatre jours. Informée, sa sœur Marthe court, pleine d’espoir, à sa rencontre. Jésus l’aimait beaucoup, elle et sa sœur Marie ainsi que Lazare, souligne l’Évangile[1]. Bien que dans la peine, Marthe manifeste au Seigneur la confiance qu’elle a en Lui, convaincue que s’il avait été présent avant la mort de son frère, celui-ci serait encore en vie. Cependant elle croit encore maintenant que toutes ses demandes seront exaucées. Jésus lui affirme alors : « Ton frère ressuscitera ». (Jn 11,23)

« Crois-tu cela ? »

Après avoir précisé qu’il parle du retour de Lazare à la vie physique ici et maintenant et pas seulement à celle qui attend tout croyant après la mort, Jésus demande à Marthe l’adhésion de la foi, non seulement pour accomplir l’un de ses miracles – que l’évangéliste Jean appelle « signes » – mais pour lui donner, comme à tous les croyants, la possibilité d’une vie nouvelle et la résurrection. « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11,25), affirme Jésus. Et la foi qu’il lui demande est de l’ordre d’un rapport personnel avec Lui, une relation active et dynamique. Croire, ce n’est pas comme conclure un contrat que l’on signe une fois pour toutes et que l’on ne regarde plus jamais ensuite. C’est une réalité qui transforme et imprègne la vie quotidienne.

« Crois-tu cela ? »

Jésus nous invite à vivre une vie nouvelle, ici et maintenant. Il nous invite à en faire l’expérience chaque jour, sachant que, comme nous l’avons redécouvert à Noël, c’est Lui-même qui nous l’a apportée, en nous cherchant le premier et en venant parmi nous.

Comment répondre à sa demande ? Regardons Marthe, la sœur de Lazare.

Regardons Marthe, la sœur de Lazare. Il ressort de son dialogue avec Jésus une profession de foi totale en Lui. Le texte original, en grec, l’exprime avec encore plus de force. Le « je crois » qu’elle prononce signifie « j’en suis arrivée à croire », « je crois fermement » que « tu es le Christ, le Fils de Dieu qui doit venir dans le monde »[2], avec toutes ses conséquences. C’est une conviction mûrie au fil du temps, éprouvée dans les différentes circonstances qu’elle a dû affronter dans sa vie.

Le Seigneur m’adresse sa question, à moi aussi. « Crois-tu cela ? ». Il me demande à moi aussi une confiance totale en Lui et l’adhésion à son mode de vie, fondé sur un amour généreux et concret envers tous. La persévérance fera grandir ma foi, qui se renforcera au fur et à mesure que je réaliserai, jour après jour, la vérité des paroles de Jésus mises en pratique, et qui ne manquera pas de s’exprimer dans mes actions quotidiennes envers tous. Nous pouvons donc faire nôtre la prière que les apôtres adressent à Jésus : « Augmente en nous la foi » (Lc 17,5).

« Crois-tu cela ? »

« L’une de mes filles avait perdu son emploi de même que tous ses collègues parce que le gouvernement avait fermé l’agence publique où elle travaillait », raconte Patricia, originaire d’Amérique du Sud. En guise de protestation, ils avaient installé un campement devant le siège de l’agence. J’essayais de les soutenir en participant à certaines de leurs activités, en leur apportant de la nourriture ou en passant simplement les voir pour parler avec eux.

Le Jeudi Saint, un groupe de prêtres qui les accompagnait, proposa une célébration avec des temps d’écoute et d’échange. On lut l’Évangile et on reproduisit le geste du lavement des pieds, comme Jésus l’avait fait. La majorité des personnes présentes n’étaient pas des personnes croyantes. Néanmoins, ce fut un moment de profonde union, de fraternité et d’espérance. Ils se sentirent pris en considération et, avec émotion, ils remercièrent les prêtres qui les avaient ainsi accompagnés dans ce moment d’incertitude et de souffrance.

Cette parole de Jésus a été choisie comme mot d’ordre pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2025. Prions donc et agissons pour que notre foi commune soit le moteur de la recherche de la fraternité avec tous : c’est la proposition et le désir de Dieu pour l’humanité mais cela demande notre adhésion. La prière et l’action seront efficaces si elles naissent de cette confiance en Dieu et de notre action en conséquence.

D’après Silvano Malini et l’équipe de la Parole de Vie. Traduction D. Fily


[1] Gv 11,5.

[2] Cf. Gv 11,27.

Photo: © Orna – Pixabay

Engagement pour la paix

Engagement pour la paix

Paix, accueil, courage, justice, dialogue, espérance, solidarité, ensemble, fraternité, unité : des mots qui expriment notre engagement planétaire, fort, concret, qui commence par de petits gestes quotidiens, afin que les armes se taisent et que cessent les conflits dans toutes les régions du monde.

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Photo: © artistlike-Pixabay

Que la famille de Nazareth soit source d’inspiration et d’espérance

Que la famille de Nazareth soit source d’inspiration et d’espérance

« S’il vous plaît, semez avant tout l’Évangile qui est Bonne Nouvelle, afin d’être crédibles en un temps déchiré par les discordes et les conflits, où la paix semble devenue désormais un rêve inaccessible. » Une forte invitation que le pape François lançait aux familles-focolare dans une longue lettre. Le 27 octobre 2024, au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Italie), Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, a rencontré les jeunes familles-focolare et leur a lu ce message reçu du Pape : une belle surprise qui leur était spécialement destinée.

La rencontre d’octobre à Castel Gandolfo était le dernier rendez-vous du parcours de formation en six étapes qui s’est déroulé dans différentes régions du monde : Pologne, Philippines, Liban, Guatemala, Portugal. 55 familles de différents pays ont participé à cette étape conclusive en Italie.

Dans sa lettre, le Pape expliquait qu’il avait été informé « du travail important réalisé au sein du Mouvement en faveur de noyaux familiaux qui ont entrepris un parcours de formation inédit ». Et il remerciait la Présidente « de me faire participer à cette expérience de foi passionnante, vécue par de nombreux couples de différentes nationalités et expressions religieuses. Je suis particulièrement heureux de savoir que vous poursuivez avec joie votre apostolat dans différents contextes humains et sociaux, et qu’avec une grande passion vous vous efforcez de susciter harmonie et concorde. »

Le pape François demandait ensuite à Margaret Karram de transmettre sa proximité spirituelle aux familles, exhortant chacun à devenir un instrument d’amour, manifestant ainsi la richesse d’une fraternité sincère et aimante. Il adressait une pensée spéciale aux familles en crise « qui ont perdu le courage de préserver la beauté du Sacrement reçu », et aux jeunes, les invitant « à ne pas avoir peur du mariage et de ses fragilités ».

La date à laquelle le Pape a écrit cette lettre est elle aussi significative : le 26 juillet 2024, mémoire des saints Joachim et Anne, les parents de la Vierge Marie. Un geste qui, pour les familles destinataires de la lettre n’est certainement pas un hasard.

« Chères familles, de retour dans vos foyers – poursuivait le Saint Père -, ravivez votre « focolare domestique » par la prière constante, prêtez l’oreille à la voix de l’Esprit Saint qui guide, éclaire et soutient le chemin de la vie, ouvrez à ceux qui frappent à votre porte pour être écoutés et consolés. Offrez toujours le vin de la joie et partagez le bon pain de la communion. Que la Sainte Famille de Nazareth soit pour vous source d’inspiration et d’espérance dans les moments d’épreuve, afin que vous puissiez être partout des artisans d’unité au service de l’Église et de l’humanité. »

Au terme de la lecture, Margaret Karram leur a dit : « Je l’ai relue plusieurs fois et vraiment, comme vous, je me suis émue. J’ai pensé que c’était un signe de l’amour personnel du Pape pour vous, spécialement pour vous. »

Un don précieux destiné à toutes les familles du monde, comme une comète sur le parcours de chacune d’elles.

Vous pouvez lire ici l’intégralité de la lettre du Pape.

Lorenzo Russo

Photo: © natik_1123 en Pixabay

Une culture de paix pour l’unité des peuples

Une culture de paix pour l’unité des peuples

Nous devons être convaincus que pour que la civilisation de l’amour devienne une réalité, il faut qu’un courant d’amour fasse irruption dans le monde et l’envahissent. Sans lui, toute chose reste du domaine du rêve, est déjà condamnée à mourir. […]
L’amour. Enseigner à aimer. Mais seul celui qui a conscience d’être sincèrement aimé sait vraiment aimer. C’est là une constatation humaine, mais qui est tout aussi valable dans le domaine surnaturel. Savoir que nous sommes aimés. De qui ? De celui qui est l’Amour. Il faut ouvrir les yeux au plus grand nombre possible de nos frères pour qu’ils voient, pour qu’ils découvrent la chance qu’ils ont, souvent sans le savoir. Ils ne sont pas seuls sur cette terre. L’Amour existe. Ils ont un Père qui n’abandonne pas ses enfants à leur destin, mais qui veut les accompagner, les protéger, les aider. C’est un Père qui ne met pas des poids trop lourds sur les épaules d’autrui, mais qui est le premier à les porter. Dans notre cas : il ne laisse pas à la seule initiative des hommes le renouvellement de la société, mais il est le premier à s’en préoccuper. Il faut que les hommes le sachent et recourent à lui, conscients que rien ne lui est impossible. Croyons donc que nous sommes aimés de Dieu pour pouvoir nous lancer avec plus de foi dans l’aventure de l’amour et travailler avec lui à la Nouvelle Humanité.
Puis mettons au centre de nos intérêts l’homme et partageons avec lui mésaventures et succès, biens spirituels et matériels. Et, pour bien aimer, ne considérons pas les difficultés, les erreurs et les souffrances du monde uniquement comme des maux sociaux auxquels porter remède, mais sachons y découvrir le visage du Christ qui ne craint pas de se cacher derrière toute misère humaine. C’est Lui le ressort qui déclenche les meilleures énergies de notre être – surtout en nous chrétiens -, en faveur de l’homme.
Et puisque l’amour dont nous parlons n’est certes pas seulement philanthropie ni seulement amitié ni pure solidarité humaine, mais est surtout un don qui nous vient d’En Haut, mettons-nous dans les meilleures conditions et dispositions pour l’acquérir, pour nous nourrir et vivre de la Parole de Dieu. […]
Et que chacun, dans son petit ou grand monde quotidien, en famille, au bureau, à l’usine, au syndicat, dans le vif des problèmes locaux et généraux, dans les institutions publiques de la ville ou de plus vastes dimensions, jusqu’à l’ONU, [que chacun] soit vraiment constructeur de paix, témoin de l’amour, facteur d’unité.

Chiara Lubich
Photo: © Genfest 2024 – CSC Audiovisivi

Le Gen Rosso en Mongolie

Le Gen Rosso en Mongolie

Près de 9 000 kilomètres nous séparent de Loppiano (Italie), siège du groupe international Gen Rosso. Pour la première fois, le groupe a atterri en Mongolie, pays d’Asie de l’Est situé entre la Russie et la Chine. Le Préfet apostolique, le cardinal Giorgio Marengo, dirige la jeune et dynamique Église catholique de Mongolie – environ 1 500 baptisés sur une population de trois millions et demi d’habitants. L’invitation du cardinal marquait une étape dans la préparation des communautés au Jubilé de l’Église catholique de 2025. « Une Église jeune, composée de jeunes, a besoin d’un langage jeune pour parler aux gens », confiait le cardinal. « J’ai grandi avec les chansons du Gen Rosso. Une personne m’a proposé de les contacter pour les faire venir en Mongolie. J’ai pensé que c’était une excellente occasion de faire de l’animation missionnaire à la manière du Gen Rosso, qui est particulièrement adaptée à une réalité comme celle de la Mongolie, où l’Église en est à ses balbutiements. Le langage de l’art, les textes du Gen Rosso ont un horizon très large, il m’a donc semblé que c’était une occasion en or ».

Du 23 novembre au 2 décembre 2024, le Gen Rosso a rencontré plusieurs centaines de personnes, principalement des jeunes qui ont participé à divers ateliers dans différentes disciplines artistiques – danse hip hop, broadway, danse de fête et chant choral -, se terminant par un concert le 1er décembre dans la capitale Oulan Bator.

« Nous avons pensé à un concert ‘participatif’ auquel les jeunes que nous avons rencontrés au cours des premiers jours de notre séjour en Mongolie ont également contribué », explique le groupe, « et ce dans le but de favoriser l’échange culturel entre les jeunes et les préparer à animer ensemble le concert du 1er décembre. Nous avons chanté principalement en anglais, un peu en italien et un couplet de la chanson ‘Hopes of Peace’ en mongol. La volonté était de contribuer à la promotion d’une culture de paix et de fraternité, basée sur les valeurs de partage et d’unité ».

« Parmi les différents événements, nous avons rencontré des enfants d’un orphelinat, des sans-abri et des familles nomades. C’était une grande émotion d’être avec eux, de chanter avec les enfants, de donner de l’espoir à ces personnes, mais aussi d’apprendre à connaître leurs cultures et leurs traditions », ont commenté Emanuele Chirco et Adelson Oliveira du Gen Rosso. Cette rencontre a été suivie d’une rencontre avec de jeunes artistes locaux afin de promouvoir une culture de la paix et de la fraternité par le biais de la musique et de l’art. Le groupe, fondé en 1966 à Loppiano sur l’inspiration de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, diffuse en effet précisément ces valeurs à travers la musique. Avant de repartir, le Gen Rosso a également été reçu par l’ambassadrice d’Italie en Mongolie, Giovanna Piccarreta.

Le voyage du Gen Rosso a marqué une étape importante pour la communauté locale. En 2002, lorsque le Pape Jean-Paul II a érigé la Préfecture, l’Église mongole ne comptait guère plus d’une centaine de fidèles et quelques religieux et prêtres. Le cardinal Giorgio Marengo est arrivé en 2003 comme missionnaire de la Consolata. La communauté de croyants grandit petit à petit. En 2023, le voyage historique du Pape François apporta un message d’espoir.

À la fin de la tournée, le cardinal Marengo commentait : « Ce fut une belle expérience d’amitié avec le Gen Rosso, où l’on découvrait ce dénominateur commun qu’est Jésus qui nous unit. Nous nous sommes immédiatement sentis en phase. J’emporte également avec moi la beauté de voir combien les différents membres du groupe sont en relation les uns avec les autres dans une attention fraternelle. Et la certitude que lorsqu’ils monteraient sur scène, ils offriraient une expérience de beauté, de profondeur pour faire réfléchir les personnes ».

Lorenzo Russo

Pour plus d’informations et pour les prochains événements du Gen Rosso : www.genrosso.com

L’ONG New Humanity présente les propositions du GenFest au Forum mondial de l’UNAOC

L’ONG New Humanity présente les propositions du GenFest au Forum mondial de l’UNAOC

Dans un monde marqué par les guerres, les crises et la polarisation, le dialogue et la coopération restent les seuls chemins vers la paix. C’est avec cette conviction que l’ONG New Humanity a rejoint le Forum mondial de l’Alliance des civilisations des Nations unies (UNAOC), qui a réuni son Groupe d’Amis à Cascais, au Portugal, du 25 au 27 novembre. Sur le thème « Unis dans la paix : restaurer la confiance, redessiner l’avenir – Réflexion sur deux décennies de dialogue pour l’humanité », l’événement a rassemblé diverses parties prenantes, notamment des chefs religieux, des universitaires, des jeunes, des représentants des médias et de la société civile. Parmi les participants de haut niveau figuraient António Guterres, secrétaire général des Nations unies, Marcelo Rebelo de Sousa, président du Portugal, le roi Felipe d’Espagne et plusieurs ministres des affaires étrangères, actuels et anciens, de pays européens.

L’ONG New Humanity du Mouvement des Focolari et membre du Conseil consultatif multiconfessionnel de l’UNAOC a souligné l’engagement de l’organisation à promouvoir une société juste et unie, où les religions sont des espaces de rencontre et de collaboration. Enracinée dans des décennies d’initiatives locales, New Humanity associe l’action locale à la diplomatie internationale pour relever les défis mondiaux et promouvoir la paix. Cette participation a souligné l’importance des efforts multilatéraux pour restaurer la confiance et redessiner un avenir d’harmonie et de collaboration entre les institutions internationales, les organisations religieuses et le secteur privé.

Au cours du Forum mondial, Ana Clara Giovani et André Correia, jeunes représentants du Mouvement des Focolari, ainsi que Maddalena Maltese, représentante principale de l’ONG New Humanity à New York, ont présenté le document « Together to Care – For our human Family and our common home » (Ensemble pour prendre soin – Pour notre humanité et notre maison commune). Ce document représente un engagement de la Jeunesse pour un Monde Uni (Y4UW) envers le Pacte pour le Futur, approuvé par les Nations Unies en septembre dernier.

Lors du Genfest 2024, un rassemblement de 4 000 jeunes du monde entier qui s’est tenu au Brésil, huit pôles d’innovation ont été lancés pour promouvoir l’unité de la famille humaine et prendre soin de notre maison commune. Les huit Communautés Monde Uni ont consolidé et développé des propositions et des projets inspirés par la spiritualité de l’unité du Mouvement des Focolari, conformément aux principes de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de l’Homme et du Pacte des Nations Unies sur les Droits de l’Homme et le Pacte pour le Futur de l’ONU. Ces initiatives se concentrent sur des domaines tels que le développement durable, l’action climatique, la promotion de la paix et des droits de l’homme, le dialogue interculturel, la cohésion sociale et l’empowerment des jeunes.

Ces projets et propositions constituent le cœur du document présenté à Cascais. Le document s’ouvre sur une lettre adressée au Secrétaire Général des Nations unies, António Guterres, reconnaissant ses efforts inlassables en faveur de la paix et du développement durable. Les propositions clés comprennent l’établissement d’un Forum de la jeunesse de haut niveau pour intégrer les perspectives des jeunes dans le processus de décision mondial et les préparations pour le 80e anniversaire de l’ONU et la COP 30, présentant des solutions dirigées par les jeunes pour la durabilité urbaine et la santé climatique.

Présenté à Miguel Ángel Moratinos, Haut représentant de l’UNAOC, et à Felipe Paullier, Haut représentant pour les affaires de la jeunesse, le document a reçu une réponse enthousiaste. Les deux dirigeants ont reconnu les contributions de longue date d’Humanité Nouvelle et ont exprimé leur intérêt pour une analyse plus approfondie des propositions. Cet engagement souligne le rôle central de la jeunesse dans l’élaboration des politiques pour un avenir juste et durable, renforçant ainsi le lien entre l’action de la base et la diplomatie internationale.

Afin d’étendre la portée et l’efficacité de ce travail, les Ambassadeurs du Monde Uni, un réseau de jeunes, joueront un rôle clé en reliant les initiatives locales aux institutions internationales telles que les Nations Unies, en veillant à ce que les actions locales aient une résonance mondiale.

New Humanity poursuit ses efforts et son engagement pour relier les initiatives locales aux organisations concernées, poursuivant ainsi sa mission de promotion de la fraternité, du dialogue et du développement durable. Les relations nouées lors du Forum Mondial de l’UNAOC seront déterminantes pour renforcer l’impact de nos projets et amplifier les voix des jeunes du monde entier.

Ana Clara Giovani et Maddalena Maltese

Pour télécharger le document, en anglais, cliquez sur l’image

7 décembre: donation et lumière

7 décembre: donation et lumière

(…) Aujourd’hui, avec le recul de plusieurs décennies, nous pouvons saisir le sens du 7 décembre 1943 pour notre OEuvre. Cette date signifie la venue sur la terre d’un charisme de l’Esprit Saint, d’une lumière nouvelle. Cette lumière devait, dans le plan de Dieu, étancher la soif ardente de ce monde avec l’eau de la Sagesse, le réchauffer au feu de l’amour divin et faire naître ainsi un peuple nouveau, nourri de l’Évangile. Voilà donc en premier lieu ce qu’est le 7 décembre.

Et Dieu, qui agit de façon concrète, a voulu tout de suite fixer solidement la première pierre de l’édifice, notre OEuvre, afin qu’elle serve à son entreprise. Il décide alors de m’appeler, une jeune fille parmi d’autres. D’où ma consécration à Lui, mon « oui » à Dieu, bien vite suivi par beaucoup d’autres « oui » de la part de jeunes filles et de jeunes gens.

Cette journée nous parle donc de lumière et de donations de personnes à Dieu afin de devenir des instruments entre ses mains pour la réalisation de ses projets.

Lumière et don de soi à Dieu : deux idées particulièrement utiles à ce moment-là, en ce temps de désarroi général, de haine et de guerre que nous traversions. C’était une époque sombre où Dieu semblait absent du monde, ainsi que son amour, sa paix, sa joie et sa présence comme guide. Personne ne paraissait s’intéresser à lui.

Lumière et don de soi à Dieu : deux mots que le Ciel veut nous répéter aujourd’hui, à une époque où notre planète est meurtrie par tant de guerres. (…)

Lumière signifie Verbe, Parole, Évangile, cet Évangile encore trop peu connu et surtout trop peu vécu.

Chiara Lubich
(Conversazioni, Città Nuova, Roma 2019, p. 665)
Photo: © Archivio CSC Audiovisivi

Toujours de l’ avant !

Toujours de l’ avant !

La nouvelle du décès de Mgr Christian Krause m’est parvenue au moment où je commençais une conférence-zoom avec des évêques de diverses Églises amies des Focolari, dont Mgr Christian a été un fidèle compagnon pendant de nombreuses années. Nous savions depuis un certain temps que sa santé s’était détériorée et nous priions pour lui. C’est donc spontanément que nous avons dit ensemble le « Notre Père », en remerciant Dieu pour sa présence prophétique et encourageante au milieu de nous. C’était un homme au grand cœur et aux vastes horizons.

Il y aurait beaucoup à dire sur l’évêque Christian. Au moment où j’écris ces lignes, j’ai devant moi une photographie montrant le cardinal Vlk de Prague (République tchèque), le cardinal Kriengsak de Bangkok (Thaïlande), le Dr Mor Theophilose Kuriakose de l’Église syrienne orthodoxe de Malankara (Inde), moi-même, un catholique, et l’évêque Christian Krause, en train de marcher vers le centre-ville de Lund (Suède), vêtus de nos habits ecclésiastiques, en direction de la cérémonie organisée dans la cathédrale pour marquer le début du 500e anniversaire de la Réforme protestante. Cette rencontre œcuménique, organisée par la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM) et à laquelle participait le pape François, était la première où des catholiques et des luthériens commémoraient ensemble la Réforme au niveau mondial.

La photo me rappelle le regard sympathique de Mgr Christian qui avait l’habitude d’appeler les évêques amis des Focolari issus de différentes Églises : « Des évêques multicolores ». Il était passionné par l’expérience de la variété et de la diversité dans l’unité, inspiré par un charisme et une spiritualité de l’unité et soutenu par le mouvement des Focolari, un mouvement dont il a souligné à plusieurs reprises la dimension foncièrement laïque. Nos vêtement aux couleurs différentes étaient un signe extérieur, à l’image du profond partage de nos trésors vécu depuis 1982 dans le dialogue de la vie par des évêques de différentes Églises : une initiative de Mgr Klaus Hemmerle et de Chiara Lubich, encouragée par le Pape Jean-Paul II.

Même s’il connaissait le mouvement des Focolari depuis les années 1980 grâce à ses contacts avec Mgr Klaus Hemmerle, sa rencontre avec Chiara Lubich, le 31 octobre 1999, fut pour lui un moment particulier. Elle a eu lieu dans le contexte d’un moment sans doute fondamental de sa vie : la signature, au nom de la FLM, de la Déclaration commune sur la doctrine de la justification avec l’Église catholique romaine, le 31 octobre 1999 à Augsbourg, en Allemagne. Au fil des ans, Mgr Krause nous a souvent parlé de cet événement, soulignant son importance en tant que document signé avant d’entrer dans le 21e siècle. Mais il aimait aussi rappeler qu’à cette même occasion, dans l’après-midi, un groupe de fondateurs et de responsables de mouvements et de communautés, tant évangéliques que catholiques, s’était réuni dans la cité pilote des focolari à Ottmaring et avait lancé le projet « Ensemble pour l’Europe ». Ce jour-là, sa rencontre avec Chiara Lubich lui a ouvert la voie d’une expérience œcuménique dont il a compris, peut-être plus que beaucoup d’entre nous, les potentialités et la portée prophétiques.

Lorsque je suis devenu évêque en 2013, j’ai eu beaucoup plus de contacts avec l’évêque Christian dans le contexte des évêques de diverses Églises, amis du mouvement des Focolari. Après Lund, nous nous rencontrions chaque mois à plusieurs lors d’une téléconférence en ligne. Au contact de Christian nous élargissions toujours nos horizons, car il aimait voir les choses dans leur ensemble. Son regard pétillant et son doux sourire laissaient transparaître son sens de l’humour.

L’évêque Christian Krause était passionné par l’Église, l’unité de l’Église et la nécessité d’aller de l’avant. Pour lui, la vie n’est pas faite pour l’immobilisme. Et si l’on veut améliorer l’avenir, il faut être prêt à bouleverser le présent ! Pour ce qui est des évêques amis du mouvement des Focolari, Mgr Christian nous a poussés à élargir notre cercle et à susciter des groupes en vue de promouvoir ce dialogue de la vie entre les évêques des différentes Églises du Sud de la planète. Il s’est réjoui qu’en septembre 2021, en plein Covid, nous ayons pu organiser une rencontre en ligne pour 180 évêques de 70 Églises du monde entier. Ce fut une merveilleuse réunion de trois jours.

J’ai récemment rendu visite à l’évêque Christian dans la maison de repos où il habitait pendant les dernières semaines de sa vie. Nous avons eu une conversation dont je me souviendrai longtemps. Il m’a fait part de sa gratitude pour sa rencontre avec le charisme des Focolari, ainsi que du soutien et de l’amitié vécus à son contact. Élevé dans la tradition du Réveil (courant piétiste), sa rencontre avec le Mouvement correspondait à sa conviction personnelle du besoin de piété, de spiritualité.

Il n’a pas caché sa tristesse de voir que le monde semble parfois avoir perdu la dynamique visionnaire d’espérance des années 60, lorsque la mission mondiale et les horizons de paix semblaient être couronnés de succès. Il souffrait également du fait qu’il n’était toujours pas possible de recevoir la communion dans l’Église catholique.

Il m’a cependant fait part d’un événement survenu dans les années 1990, lorsque Chiara Lubich était souffrante. Alors qu’il participait à une réunion, le card. Miloslav Vlk l’a invité à venir avec lui pour passer un bref coup de fil à Chiara. Ce ne devait être qu’un court appel téléphonique. Pour ne pas s’éterniser, l’évêque Christian a simplement demandé à Chiara : « As-tu un mot à nous dire ? » Chiara lui a répondu sans hésiter : « Toujours de l’avant ! » Christian a été très touché.

« Toujours de l’avant ! », c’est l’encouragement que l’évêque Christian nous a toujours prodigué. En me parlant de sa mort prochaine, il m’a manifesté sa foi profonde grâce à laquelle il savait regarder l’avenir avec espérance, même au moment de la mort. Il a partagé avec moi la prière tirée d’un célèbre poème de Dietrich Bonhoeffer qui l’a inspiré dans cette dernière période :
« Merveilleusement abrités par les forces du bien, nous regardons avec confiance ce qui peut arriver; Dieu est avec nous le soir et le matin, et sûrement chaque nouveau jour ».

Mgr Brendan Leahy
Évêque de Limerick (Irlande)

Foto: © Caris Mendez – CSC audiovisivi e Vatican Media – Rencontre des évêques de diverses Églises (septembre 2021)

« Rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37).

« Rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37).

Nous sommes dans le récit de l’Annonciation. L’ange Gabriel se rend auprès de Marie de Nazareth pour lui faire connaître les projets de Dieu à son égard : elle concevra et donnera naissance à un fils, Jésus, qui « sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut » [1]. L’épisode s’inscrit dans la continuité d’autres événements de l’Ancien Testament qui ont conduit, chez des femmes stériles ou très âgées, à des naissances prodigieuses dont les enfants devaient jouer un rôle important dans l’histoire du salut. Ici, Marie, tout en souhaitant adhérer en toute liberté à la mission de devenir la mère du Messie, se demande comment cela va se passer, puisqu’elle est vierge. Gabriel l’assure que ce ne sera pas l’œuvre de l’homme : « L’Esprit Saint descendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre »[2]. Il ajoute : « Rien n’est impossible à Dieu »[3].

Cette assurance, qui signifie qu’aucune déclaration ou promesse de Dieu ne restera sans effet – car rien n’est impossible avec Lui – peut également être formulée de la manière suivante : rien n’est impossible avec Dieu. En effet, la nuance du texte grec « avec, ou près, ou ensemble avec Dieu » met en évidence sa proximité avec l’homme. Rien n’est impossible à l’être humain ou aux êtres humains , lorsqu’ils sont avec Dieu et qu’ils adhèrent librement à Lui.

« Rien n’est impossible à Dieu »

Comment mettre en pratique cette parole de vie ? Tout d’abord, en croyant avec une grande confiance que Dieu peut agir même dans et au-delà de nos limites et de nos faiblesses, ainsi que dans les conditions les plus sombres de la vie.

C’est l’expérience de Dietrich Bonhoeffer qui, pendant la détention qui le conduira au supplice, a écrit : « Nous devons nous immerger sans cesse dans la vie, la parole, l’action, la souffrance et la mort de Jésus pour reconnaître ce que Dieu promet et accomplit. Il est certain […] que rien d’impossible n’existe plus pour nous, parce que rien d’impossible n’existe pour Dieu ; […] il est certain que nous ne devons rien attendre et que pourtant nous pouvons tout demander ; il est certain que dans la souffrance se cache notre joie et dans la mort notre vie… À tout cela, Dieu a dit « oui » et « amen » dans le Christ. Ce « oui » et cet « amen » sont la base solide sur laquelle nous nous appuyons. » [4]

« Rien n’est impossible à Dieu »

En essayant d’aller au-delà de ce qui est apparemment « impossible », au-delà de nos insuffisances, pour atteindre le « possible » d’une vie cohérente, un rôle décisif est joué par la dimension communautaire qui se développe là où les disciples, vivant entre eux le nouveau commandement de Jésus, se laissent habiter, individuellement et ensemble, par la puissance du Christ ressuscité. Chiara Lubich écrivait en 1948 à un groupe de jeunes religieux : « En avant ! Non pas avec nos forces, mesquines et faibles, mais avec la toute-puissance de l’unité. J’ai vu, j’ai touché du doigt, que Dieu parmi nous réalise l’impossible : le miracle ! Si nous restons fidèles à notre engagement […] le monde verra l’unité et avec elle la plénitude du Royaume de Dieu »[5].

Il y a quelques années, lorsque j’étais en Afrique, j’ai souvent rencontré des jeunes qui voulaient vivre en chrétiens et qui me racontaient les nombreuses difficultés qu’ils rencontraient quotidiennement dans leur milieu pour rester fidèles aux engagements de la foi et aux enseignements de l’Évangile. Nous en parlions pendant des heures et, à la fin, nous arrivions toujours à la même conclusion : « Seul, c’est impossible, mais ensemble, nous pouvons y arriver ». Jésus lui-même le garantit lorsqu’il promet : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom (dans mon amour), je suis au milieu d’eux. » [6]. Et avec Lui, tout est possible.

D’après Augusto Parody Reyes et l’équipe de la Parole de Vie


Photo: ©Sammmie – Pixabay

[1]Lc 1, 32.
[2] Ibid, 35.
[3] Ibid, 37.
[4] D. Bonhoeffer, Resistenza e resa, ed. San Paolo, Cinisello Balsamo 1988, p. 474. Dietrich Bonhoeffer (1906-1945) è stato un teologo e pastore luterano tedesco, protagonista della resistenza al Nazismo.
[5] C. Lubich, Lettere dei primi tempi. Città Nuova, Roma 2010, p. 164.
[6] Cf. Mt 18, 20.

Au-delà de nos limites

Au-delà de nos limites

Lorsque la vie nous place face à des choix difficiles et imprévus, qui peuvent être effrayants, nos valeurs apparaissent clairement, ainsi que notre désir de les vivre de manière cohérente.

Ce n’est pas toujours facile. La réponse, dans une situation qui exige une décision libre et personnelle, peut sembler un pari difficile à relever, presque un saut dans l’inconnu, et nous avons besoin de force pour dépasser nos limites.

Mais où trouver cette force ? Pour certains, c’est la foi en une dimension surnaturelle et en un Dieu personnel qui nous aime et nous accompagne. Pour tous, ce peut être la proximité d’amis, de « compagnons de route » qui nous soutiennent par leur proximité et leur confiance. Ils font ressortir le meilleur de nous-mêmes, et nous aident à surmonter l’apparent “impossible“ de nos insuffisances, pour atteindre le « possible  » d’une vie cohérente.

C’est la conséquence de la dimension communautaire des relations basées sur la réciprocité. Comme le disait Chiara Lubich en 1948, dans le langage typique de l’époque : « Et del’avant ! Non pas avec nos propres forces, mesquines et faibles, mais avec la toute-puissance de l’unité. Si nous demeurons fidèles à notre engagement […], le monde verra l’unité[1]. »

Dépasser nos limites nous ouvre à de nouvelles opportunités et expériences qui pourraient autrement nous sembler hors de portée, nous permettant de croire et témoigner que toute espérance est possible.

Mais peut-on croire « que tout est possible » face à l’absurdité du Mal ? C’est la grande question de l’humanité d’aujourd’hui et de toujours. Une question sans réponse qui unit tout le monde, croyants, non-croyants, dans une quête qui ne peut se faire qu’ensemble. Car si le « Mal » reste un mystère, la force du »Bien » est tout aussi puissante. Il n’y a pas de réponse, mais une perspective de sens.

C’est ce qu’a rappelé dans une récente interview Edith Bruck, déportée à Auschwitz à l’âge de 13 ans et encore aujourd’hui, à 90 ans, authentique témoin de la paix. À la fin de la guerre, elle et sa sœur ont été confrontées à un dilemme dramatique. « Cinq fascistes hongrois qui avaient soutenu les nazis nous ont demandé de les aider à rentrer chez eux clandestinement, et nous les avons aidés tout au long du trajet. Nous avons partagé du pain et du chocolat avec eux. Ce fut l’un des moments les plus intenses que j’aie jamais vécu sur le plan spirituel. Je traitais en ami quelqu’un qui aurait pu tuer mon père. » La décision n’a pas été facile à prendre et elle a longuement discuté avec sa sœur, mais elles l’ont fait parce qu’elles pensaient que, peut-être, de cette façon, ces personnes ne maltraiteraient plus jamais un juif. [2]

L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le « Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse » du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. dialogue4unity.focolare.org


Photo: © Pixabay

[1] Chiara Lubich Lettere dei primi tempi. Città Nuova, Roma 2010, p. 164
[2] Marisol Rojas Cadena SER- articcle sur E. Bruck 26/01/2024

Concours Chiara Lubich : au nom de la paix

Concours Chiara Lubich : au nom de la paix

« Le concours a été et continue d’être un moyen de faire connaître Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, surtout aux nouvelles générations et à un public qui a avec elle, une approche à caractère culturel », explique Giuliano Ruzzier, enseignant et collaborateur du Centre Chiara Lubich.

Le concours est organisé par le Ministère de l’Education et du Mérite, New Humanity et la Fondation du Musée Historique du Trentin. Le thème de cette année est la paix : il s’agit de réfléchir au sens de ce mot, de cette réalité, à la lumière de la contribution que Chiara Lubich nous a laissée.
« Dans son vaste héritage, en considérant les domaines dans lesquels elle s’est explicitement exprimée sur ce thème, explique M. Ruzzier, nous avons identifié quatre sous-perspectives à partir desquelles on peut réfléchir sur le thème de la paix ».

Les pistes du chemin à parcourir vont du dialogue constructif entre personnes de religions et de cultures différentes au dépassement des inégalités économiques, de l’engagement personnel à la fraternité en générant des relations de proximité, à la diffusion d’une culture de la paix. « Chiara Lubich a regardé l’humanité dans son ensemble. Son invitation à ‘aimer la patrie des autres comme la sienne’ est bien connue », poursuit le professeur Giuliano Ruzzier. « Ce qui caractérise certainement la pensée et la vie de Chiara, c’est l’importance qu’elle accorde aux relations de proximité dans la vie de tous les jours. Comme elle le disait, même notre journée peut être remplie de services concrets, humbles et intelligents, expressions de notre amour. Il n’y a pas de petit geste qui n’ait pas d’impact sur le corps social ».

Le concours s’adresse aux enfants de l’école primaire, aux collégiens et aux lycéens. « Comme cela a déjà été le cas les années précédentes, et cette année en particulier, nous espérons une large participation des écoles italiennes à l’étranger, car le thème choisi a une portée internationale évidente ».

Nous avons demandé à Giuliano Ruzzier ce qu’il dirait, en tant qu’enseignant, à ses collègues pour leur conseiller de participer à ce concours. « Il me semble qu’avec ce concours, les élèves ont l’occasion de réfléchir de manière originale et autonome sur un sujet qui est certainement d’une grande actualité et d’une grande importance comme la paix. En outre, il offre également la possibilité de se confronter à la pensée significative d’une femme qui a parcouru et vécu le XXe siècle d’une manière particulièrement significative. Et qui s’est exprimée sous de multiples formes ».

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 31 mars 2025. Pour accéder au règlement et pour toute information : https://chiaralubich.org/concorso-per-le-scuole-2024-25/

Carlos Mana

Évangile vécu : « Dans sa pauvreté, il a mis tout ce qu’il avait pour vivre » (Mc 12,44)

Évangile vécu : « Dans sa pauvreté, il a mis tout ce qu’il avait pour vivre » (Mc 12,44)

Ce matin, en faisant mes courses au supermarché, je suis passée devant un grand chariot où une vendeuse empilait des cartons et j’ai remarqué que deux d’entre eux étaient par terre.

Craignant de les avoir fait tomber par inadvertance, je me suis excusée, puis j’ai ramassé les cartons et les ai posés sur le chariot.

La vendeuse m’a remercié et m’a dit de ne pas m’inquiéter. Puis, commentant à haute voix, elle a ajouté : « La gentillesse est rare ! Une autre personne qui passait par là confirme : « C’est tout à fait vrai !». La vendeuse lui a alors raconté, en guise d’explication, ce qui s’était passé.

Quant à moi, j’étais heureuse, notamment parce que ce petit épisode m’a rappelé une phrase que j’avais entendue il y a quelque temps et qui m’avait frappée : il s’agissait de « semer la gentillesse ». Cela m’a semblé être une « caresse » de Dieu.

G.S. – Italie (*)

J’ai un frère, chrétien catholique, qui a épousé une allemande de l’Église évangélique. Lorsqu’ils se sont installés en Italie, les relations entre ma mère et ma belle-sœur n’étaient pas faciles, même si elle n’était pas opposée à ce que leurs enfants soient éduqués dans l’Église catholique. Quant à moi, j’ai essayé d’être une « médiatrice » entre elle et ma mère. Ma belle-sœur a également souffert de ce malentendu, qui s’est toutefois dissipé peu avant la mort de notre mère. Depuis quelque temps, je partage quotidiennement avec elle, via whatsapp, la « Pensée du jour » qui nous aide à vivre l’amour évangélique au quotidien. Un jour, elle nous a invités à « être miséricordieux », avec cette courte phrase de commentaire : « La miséricorde est un amour qui sait accueillir chaque voisin, surtout les plus pauvres et les plus nécessiteux. Un amour sans mesure, abondant, universel, concret ». Sa réponse a été immédiate : « Si je t’ai fait de la peine dans certaines circonstances ces dernières années, pardonne-moi ». Surprise, je lui ai répondu à mon tour : « Moi aussi, je m’excuse ». Et elle : « Je ne me souviens d’aucun incident pour lequel tu devrais t’excuser … ».

C. – Italie (*)

Une personne très chère m’a demandé d’écrire quelque chose sur mon expérience d’enseignante pour une de ses connaissances d’un autre pays qui réalisait un projet sur l’éducation aux valeurs.

Je me suis rendu compte que c’était l’occasion de transformer en témoignage ce qui, d’une certaine manière, a été ma réponse personnelle à « l’appel » à vivre selon les enseignements de l’Évangile en tant qu’enseignante et en tant que mère.

La rédaction a nécessité de nombreuses heures d’écriture, de suppression, de correction, de réécriture, de rappel d’aspects que j’aurais pu ajouter, d’élimination d’autres qui semblaient hors de propos et, surtout, de filtrage de chaque mot avec amour. J’ai essayé de me mettre à la place de la personne pour laquelle j’écrivais, car même si je ne la connaissais pas, je pouvais aimer Jésus en elle.

Je l’ai envoyée à mon amie, sachant que ce n’était peut-être pas tout à fait ce dont elle avait besoin, mais prête à tout changer.

À ma grande surprise, elle m’a répondu : « J’ai déjà envoyé ta lettre et je l’ai beaucoup aimée ». Sans doute n’était-ce pas l’écriture elle-même qui plaisait, mais le travail que Dieu avait fait en moi et qui, partagé, pouvait être une petite lumière pour d’autres.

Et, bien sûr, les autres choses que j’avais à faire à cette époque ont été facilement prises en charge, car les changements d’horaire me laissaient du temps libre pour les faire.

C.M. – Argentine

Carlos Mana
Photo © StockSnap-Pixabay

(*) Extrait de  » L’Evangeile du jour  » novembre-décembre, Città Nuova, Rome 2024.

« Résurrection »

« Résurrection »

Le 30 septembre 2024, le Point de rencontre des Focolari a accueilli la délégation coréenne de la Fondation Lee Tae Seok et le réalisateur Soo-Hwan Goo, qui ont présenté aux participants le documentaire « Résurrection ».
Resurrection » raconte l’histoire de John Lee Tae Seok, également connu sous le nom de “Fr. Jolly” (Fr. Allegro), un salésien coréen qui a consacré sa vie à s’occuper des plus pauvres et des plus souffrants, en particulier au Sud-Soudan, ainsi que l’histoire de quelque 70 de ses étudiants, dix ans après sa mort.
Malgré une vie malheureusement courte, le frère John Lee a laissé une marque indélébile dans le cœur des personnes qu’il a rencontrées grâce à son engagement en tant que médecin, éducateur et homme de foi. Son héritage continue d’inspirer des milliers de personnes à travers le monde.

L’Église, visage de l’espérance

L’Église, visage de l’espérance

Vivre l’Église dans sa dimension communautaire à travers la méthode synodale. Tel est l’un des messages qui se sont dégagés du Congrès ecclésial organisé par les Focolari d’Italie et d’Albanie, qui s’est tenue au début du mois de novembre au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, en Italie. Un millier de personnes, d’âges et de vocations différents, adhérant à la spiritualité des Focolari, mais aussi des représentants d’autres associations, ont participé à l’événement.

Cristiana Formosa et Gabriele Bardo, responsables des Focolari en Italie et en Albanie, ont mis en lumière le chemin parcouru (percorso compiuto) jusqu’à présent, ainsi que d’autres réalités de l’Église italienne. Tout cela est le fruit d’un « dialogue profond qui s’est développé au fil du temps entre prêtres et laïcs, d’un travail en commun entre personnes de toutes les branches de l’Œuvre de Marie (c’est-à-dire le mouvement des Focolari), d’une valorisation croissante de tous ceux qui travaillent à divers titres dans l’Église locale et dans les organismes diocésains et nationaux. […] Nous avons le sentiment que, ces dernières années, cette sensibilité s’est beaucoup développée au sein du Mouvement et que, tant au niveau national que local, la collaboration avec d’autres Mouvements et Associations ecclésiales a beaucoup grandi ».

Vincenzo Di Pilato, professeur de théologie fondamentale et coordinateur Académique du Centro Evangelii Gaudium, a mis en lumière (voir texte) la figure de Marie comme Mère de Dieu et Mère de l’humanité, en soulignant la racine trinitaire de l’Incarnation et la dimension sociale de Marie.

Ensuite le cardinal Giuseppe Petrocchi a approfondi la réalité d’être Église aujourd’hui, en soulignant qu’il est nécessaire d’avoir une boussole des valeurs pour comprendre comment se déplacer, quelle Église être et comment être Église. Il faut étudier et aimer le contexte socioculturel de la région dans laquelle on agit et regarder les signes des temps : ce que le Seigneur nous demande aujourd’hui.

Un temps a ensuite été consacré à diverses expériences de projets éducatifs destinés aux personnes marginalisées, aux nouvelles générations, à la fraternité universelle, à l’option préférentielle des « pauvres » en vue d’une approche synodale inclusive.

Au cours de le deuxième journée Linda Ghisoni, Sous-Secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, qui a transmis les salutations et les encouragements du Préfet du Dicastère, le cardinal Kevin Joseph Farrell. Kevin Joseph. La Professeure Linda Ghisoni a présenté une réflexion méditative intitulée « Dimension mariale : une Église à visage synodal ». Passant en revue la vie de Marie, elle a déclaré que nous devons, nous aussi, « faire confiance à Dieu qui est fidèle. Il nous appartient, loin de tout triomphalisme, de faire face aux situations les plus difficiles de notre société, de notre famille, de notre mouvement. C’est à nous de ne pas avoir honte si nous semblons appartenir à un groupe de ratés, si nous avons parmi nous des personnes , et d’accueillir l’appel à une générativité toujours nouvelle, en proclamant avec proximité, , écoute, avec intelligence, attention et dialogue, que Dieu est fidèle, qu’il est proche, qu’il est miséricordieux ».

Et elle a rappelé les paroles que le cardinal Farrell a adressées au mouvement des Focolari à l’occasion du 80e anniversaire de sa naissance : « L’idéal que Chiara (Lubich) vous a transmis reste toujours actuel, même dans le monde sécularisé d’aujourd’hui, si différent de celui des débuts de l’Œuvre. Votre charisme contient en lui-même une grande charge vitale, mais comme le dit souvent le Saint-Père :  » Ce n’est pas une pièce de musée… il a besoin d’entrer en contact avec la réalité, avec les gens, avec leurs angoisses et leurs problèmes. Ainsi, dans cette rencontre fructueuse avec la réalité, le charisme grandit, se renouvelle et la réalité est transformée, transfigurée par la force spirituelle qu’un tel charisme apporte avec lui « ».

Avec Marina Castellitto et Carlo Fusco, le thème de la vocation universelle à la sainteté a été approfondi, à travers les figures de certains membres du mouvement des Focolari pour lesquels la cause de béatification a été lancée.

Ensuite pleins feux sur la Semaine Sociale des catholiques italiens, qui s’est tenue à Trente en juillet 2024. « Ces journées ont été une expérience d’écoute et d’approfondissement des réalités présentes propres à notre époque : nous interroger sur notre condition de communauté de croyants dans la grande communauté ecclésiale et, par conséquent, sur la politique en tant qu’histoire et réseau de relations humaines », a déclaré Argia Albanese, Présidente du Mouvement politique pour l’unité (Mppu) en Italie.

La journée s’est poursuivie avec l’expérience du Conseil National des Associations Laïques (Consulta Nazionale delle Aggregazioni Laicali – CNAL) en présence de sa secrétaire, la Professeure Maddalena Pievaioli. Le Conseil est le lieu où ils vivent leur relation avec l’épiscopat italien de manière unifiée, en offrant la richesse de leurs associations et en accueillant activement ses programmes et ses indications pastorales. L’espoir est que cette réalité puisse se répandre de plus en plus au sein des Associations.

Pour conclure, quelques bonnes pratiques ont été partagées, comme le Centre Evangelii Gaudium, les expériences du Mouvement diocésain de Pesaro et Fermo, et des échanges approfondis sur le dialogue œcuménique et interreligieux, le dialogue avec les personnes de convictions non religieuses et le dialogue avec le monde de la culture.

Le dernier jour a vu la participation de Margaret Karram et de Jesús Morán, Présidente et Coprésident du mouvement des Focolari. Margaret a relaté sa récente expérience au Synode en tant que l’une des neuf personnalités convoquées en tant qu’invités spéciaux. « Le Synode, avec ses 368 participants, évêques et laïcs, dont 16 délégués fraternels d’autres Églises chrétiennes, nous a offert un exemple parfait de la dimension universelle de cette espérance .- a déclaré Margaret – . Nous venions de 129 nations et chacun de nous était porteur de sa propre réalité : de paix, de guerre, de pauvreté, de prospérité, de migrations, de joies et de peines de toutes sortes. C’est pourquoi je dirais que le premier message, peut-être le plus important, est la dimension profondément missionnaire du Synode. […] Et la première leçon que nous avons apprise c’est de marcher ensemble, témoigner ensemble, nous avons besoin les uns des autres. La deuxième leçon c’est la pratique spirituelle du discernement qui exige : liberté intérieure, humilité, confiance mutuelle, ouverture à la nouveauté. » (…) Notre responsabilité est d’être porteurs de l’esprit synodal dans tous les domaines : le domaine ecclésial tout d’abord, il suffit de penser combien parmi nous, et vous serez nombreux ! sont engagés dans leur propre Église locale. Mais, nous membres de l’Œuvre de Marie, nous ne pouvons pas nous limiter à cette sphère, nous sommes un Mouvement de laïcs et cette laïcité est essentielle, elle vient du Charisme et nous ne pouvons pas la perdre. Le Synode a souligné à plusieurs reprises que nous devons « élargir notre tente » pour inclure tout le monde, en particulier ceux qui se sentent « en dehors » ».

Jesús Morán gave a meditation-reflection on being a Church of Hope today. “Hope,” he said, ”makes us overcome fear. Hope must be united with faith and love, the three sisters of the theological life. Hope is a communal virtue; it frees us from the isolation of anguish and launches us toward ‘us’; an ‘us’ that becomes concrete love to our brother.”.

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Lorenzo Russo
Photo: FocolarItalia

Appelés à l’espérance

Appelés à l’espérance

« Donner une âme à l’Europe ». Tel est en résumé l’objectif d’Ensemble pour l’Europe, le réseau chrétien qui rassemble aujourd’hui plus de 300 mouvements, organisations et communautés chrétiennes d’Europe de l’Ouest et de l’Est. Un signe d’espoir, surtout en période de conflit et de crise.

Le 31 octobre, Ensemble pour l’Europe (IpE) a célébré son 25e anniversaire. Le même jour, en 1999, à Augsbourg, en Allemagne, s’est produit l’événement historique : la signature conjointe par les catholiques et les luthériens de la Déclaration sur la justification, qui a permis de combler un profond fossé de plus de 500 ans entre les deux Églises. Au cours des années qui ont suivi, un dialogue de plus en plus profond s’est construit, basé sur le pardon mutuel, jusqu’à l’événement historique du pacte d’amour réciproque (décembre 2001) dans l’église luthérienne de Munich, en présence de plus de 600 personnes.

Parmi les premiers promoteurs du réseau IpE figurent Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, ainsi que d’autres fondateurs de mouvements et de communautés catholiques italiennes et évangéliques-luthériennes allemandes, déterminés dès le départ à marcher ensemble.

Cette année, du 31 octobre au 2 novembre, plus de 200 représentants du réseau IpE se sont réunis à Graz-Seckau, en Autriche, pour l’événement annuel intitulé « Appelés à l’espérance », représentant 52 mouvements, communautés et organisations de 19 pays européens. Étaient présents des chrétiens orthodoxes, des catholiques, des protestants, des membres d’Églises réformées et d’Églises libres, des responsables spirituels et laïcs, des autorités civiles et politiques.

Parmi eux figuraient l’évêque Wilhelm Krautwaschl du diocèse d’accueil, l’évêque Joszef Pàl du diocèse de Timisoara (Roumanie), le coprésident du mouvement des Focolari Jesús Morán, Reinhardt Schink, responsable de l’Alliance Évangélique en Allemagne, Markus Marosch, du Mouvement de la Table Ronde (Autriche), Márk Aurél Erszegi du Ministère hongrois des Affaires Étrangères, l’ancien Premier Ministre slovène Alojz Peterle et l’ancien Premier Ministre slovaque Eduard Heger. Une délégation de l’Interparliamentary Assembly on Orthodoxie, composée du Secrétaire général Maximos Charakopoulos (Grèce) et du Conseiller Kostantinos Mygdalis, a également participé à la conférence.

Gerhard Pross (CVJM Esslingen), modérateur de l’IpE et témoin de ses débuts, a souligné dans son discours d’ouverture, à l’occasion du 25ème anniversaire, les nombreux moments de grâce vécus au cours de ces années. L’évêque Christian Krause, qui a été Président de la Fédération luthérienne mondiale en 1999 et cosignataire de la « Déclaration commune sur la doctrine de la justification », a souligné, dans un message, l’importance de ce parcours en commun.

« Au vu de la situation actuelle en Europe, je suis arrivé ici découragé et déprimé – déclare l’un des participants – mais ces journées me remplissent d’un nouveau courage et d’un nouvel espoir ». Une Ukrainienne lui fait écho : « Être des ambassadeurs de la réconciliation, c’est ce que je retiens de la rencontre “Ensemble pour l’Europe”. Je vis dans un pays en guerre, où l’on ne peut pas encore parler de réconciliation. Mais je sens que vous pouvez être des ambassadeurs, car un ambassadeur est par définition un diplomate, il n’impose pas, il propose et prépare… C’est la mission que je sens que je dois porter là où je vis. Et j’essaierai de le faire en essayant d’être, comme l’a dit Jesús Morán, « artisan d’une nouvelle culture » ».

Dans son discours, Jesús Morán a déclaré : « Les choses ne changent pas d’un jour à l’autre, ce qui est important, ce sont les artisans, les agriculteurs d’une nouvelle culture, qui travaillent et sèment patiemment, qui espèrent. (…) L’ensemble dont nous parlons n’est pas un ensemble au sens d’une union. Contrairement à l’union, l’unité considère les participants comme des personnes. Son but est la communauté…. L’unité transforme les personnes impliquées, parce qu’elle les atteint dans leur essence sans attaquer leur individualité. L’unité est plus qu’un engagement commun : c’est être uni, un dans l’engagement. Alors que dans l’union, la diversité est source de conflit, dans l’unité, elle est gage de richesse. L’unité renvoie finalement à quelque chose qui dépasse les participants, qui les transcende et qui n’est donc pas fait, mais reçu comme un don ».

Au cours de la rencontre, les participants ont renouvelé solennellement le Pacte d’amour réciproque, base de leur engagement commun, en priant en quatre langues : « Jésus, nous voulons nous aimer les uns les autres comme tu nous as aimés ».

La rencontre s’est conclue sur l’idée d’organiser un grand événement en 2027 dans le but d’envoyer un signal fort d’unité et d’espérance à l’Europe.


« Je suis sûre que le travail, la vie, l’amour et la souffrance apporteront du positif à l’Europe »,- écrit une Néerlandaise à la fin de l’événement – “il est très important d’être des ambassadeurs de la réconciliation”. (…) Les artisans sont importants et sèment une graine d’espérance».

Lorenzo Russo

Valence (Espagne) : après la tempête DANA, la solidarité

Valence (Espagne) : après la tempête DANA, la solidarité

La province espagnole de Valence a subi il y a quelques jours l’une des plus grandes catastrophes naturelles de son histoire, après que de fortes pluies ont provoqué des inondations massives – la DANA – dans les villes et villages de la région.

On dénombre actuellement 214 morts et 32 personnes portées disparues. On estime à 800 000 le nombre de personnes touchées, soit un tiers des habitants de la province de Valence. Environ 2 000 petites entreprises ont été inondées par l’eau et la boue et ont tout perdu. Les voitures se sont empilées les unes sur les autres dans les rues, comme s’il s’agissait de barques en papier. La liste des familles qui ont perdu leur gagne-pain n’a pas encore été établie. Une grande catastrophe aggravée par le report indéfini des travaux publics nécessaires pour éviter que de telles inondations ne se reproduisent.

Un grand désastre qui, cependant, a été accompagné d’une grande solidarité. Dans les jours qui ont suivi, lorsque les eaux ont commencé à se retirer et à rendre visible la boue accumulée qui recouvrait tout, des milliers de bénévoles, des jeunes pour la plupart, ont commencé à arriver dans la zone sinistrée, munis de pelles et de balais, pour se mettre au travail.

« Cela a été, et continue d’être, une immense tragédie. Bien au-delà de ce que nous aurions pu imaginer. Nous ne pouvions pas croire que cela était en train d’arriver », déclare José Luis Guinot, médecin oncologue et président de l’association Viktor E. Frankl de Valence pour le soutien émotionnel dans la maladie, la souffrance, la mort et toute perte vitale. Il a été sollicité par la mairie pour collaborer à un centre de soins et de soutien créé pour l’occasion, afin « d’écouter et d’accueillir ceux qui ont besoin de raconter ce qui leur est arrivé et ce qu’ils vivent ».

Le Dr Guinot raconte que quelques jours plus tard, alors qu’il assiste à la messe dominicale, il souffre en entendant que les gens ne prient que pour les morts, pour les sinistrés, sans rien proposer d’autre. Il réfléchit alors et se dit : « Attention, il ne suffit pas de prier, même s’il faut beaucoup prier. Il faut être proche des gens pour leur donner de l’espoir. C’est là que nous, en tant que chrétiens, en tant que mouvement des Focolari, devons donner cette espérance au-delà des choses très dures que nous vivons. Mais c’est ensemble et unis que nous pouvons aider à sortir de cette situation ».

Dans l’une des régions touchées, une famille de Focolari avec de jeunes enfants a vu sa maison inondée. Il n’y a pas eu de conséquences graves, mais rien de ce qu’ils possédaient n’est plus utilisable : machine à laver, réfrigérateur, tous les appareils électroménagers, les meubles… L’aide des autres familles ne s’est pas fait attendre : certaines ont lavé tous leurs vêtements, d’autres leur ont offert une nouvelle machine à laver…

Eugenio est un membre des Focolari qui souffre d’un handicap dû à la poliomyélite. Pendant des années, il s’est engagé dans la Fédération Valencienne de Sport Adapté, dont il a été le Président. Il a de nombreux problèmes de mobilité et, dans les jours qui ont suivi l’inondation, il était incapable de se déplacer. Mais, avec son téléphone à portée de main, il a mobilisé depuis chez lui les associations locales de personnes handicapées qui se sont organisées pour demander de l’aide. « Il faut donner des idées, aider à créer de la solidarité, susciter des dons », précise José Luis Guinot. C’est ainsi que ces associations ont trouvé des fauteuils roulants pour remplacer ceux devenus inutilisables à la suite des inondations.

« Je pense que c’est un signal d’alarme pour toute la société. Il est bien connu qu’en Espagne, nous vivons une période de conflit politique très polarisé », déclare José Luis. « Mais il y a une autre société, il y a de nombreux jeunes qu’on pense toujours attachés aux réseaux sociaux et qui, au contraire, sont maintenant là, dans la boue, exprimant le besoin d’une société vraiment solidaire, un monde uni, une société imprégnée d’une authentique fraternité . Ce message, jusqu’à présent, n’avait pas été bien accepté par les politiques. Mais désormais plus personne ne peut le remettre en question ».

Ils se réuniront le week-end prochain avec la communauté des Focolari, pour réfléchir et planifier ensemble les services qu’ils pourront offrir après ces premières urgences. Car « dans deux ou trois mois, il y aura un besoin de soutien émotionnel, de sentir que l’on fait partie d’un groupe, d’une communauté ou d’une paroisse…. ». Là, nous aurons une tâche très importante : utiliser beaucoup le téléphone, pouvoir rendre visite aux gens, les laisser nous parler, les encourager en sachant que ce qu’ils vivent est très difficile, mais que nous sommes à leurs côtés ». Une tâche dans laquelle tout le monde peut et doit s’impliquer, comme le dit José Luis : « Même si vous ne pouvez pas bouger de chez vous, si vous êtes âgé, si vous avez des enfants en bas âge… vous avez la possibilité de parler à vos voisins, de passer des coups de fil et de les encourager. À ceux qui souffrent de la perte d’êtres chers, de biens essentiels, je n’expliquerai rien, je les prendrai dans mes bras et leur dirai : « Nous vous aiderons à trouver la force d’aller de l’avant ». .

La communauté des Focolari a lancé une campagne de collecte de fonds en collaboration avec la Fundación Igino Giordani, fonds qui seront gérés sur place pour venir en aide aux victimes. Les dégâts matériels et les pertes sont innombrables. Ceux qui ont survécu se sont retrouvés sans lits, ni tables, réfrigérateurs, machines à laver, voitures, matériel de travail…

Les contributions de solidarité peuvent être faites par l’intermédiaire de :
Fundación Igino Giordani
CaixaBank: ES65 2100 5615 7902 0005 6937 Propriétaire : Fundación Igino Giordani
Concept : Emergencia DANA España
Si vous souhaitez déduire votre don, veuillez envoyer vos données fiscales à info@fundaciongiordani.org

Carlos Mana
Photo: © UME/via fotos Publicas

À quoi sert la guerre ?

À quoi sert la guerre ?

La paix est le résultat d’un projet : un projet de fraternité entre les peuples, de solidarité avec les plus faibles, de respect réciproque. C’est ainsi que se construit un monde plus juste, c’est ainsi que se met au rebut la guerre comme une pratique barbare appartenant à la part obscure du genre humain. Bien que de nombreuses années se soient écoulées depuis la première publication de cet écrit, celui-ci demeure aujourd’hui d’une brûlante actualité, tandis que le monde est lacéré par de terribles conflits. L’histoire, nous dit Giordani, pourrait beaucoup nous apprendre…

La guerre est un homicide à grande échelle, revêtu d’une sorte de culte sacré, comme l’était le sacrifice des premiers-nés au dieu Baal : et ceci à cause de la terreur qu’elle inspire, de la rhétorique dont on la revêt et des intérêts qu’elle implique. Quand l’humanité aura progressé spirituellement, la guerre sera cataloguée parmi les rites cruels, les superstitions antédiluviennes et les phénomènes de barbarie.

La guerre est à l’humanité, comme la maladie l’est à la santé, comme le péché l’est à l’âme : elle est destruction et massacre, investissant âme et corps, les individus et la collectivité.

D’après Einstein, l’homme aurait besoin de haïr et détruire : la guerre lui apporterait satisfaction. Mais il n’en n’est pas ainsi : la plupart des hommes, des peuples entiers, ne manifestent pas ce besoin. Au contraire ils le refrènent. Et puis raison et religion le condamnent.

« Toutes les choses désirent ardemment la paix », dit saint Thomas. En effet elles aspirent toutes à la vie. Il n’y a que les fous et les incurables qui désirent la mort. Et la guerre c’est la mort. La guerre n’est pas voulue par le peuple, elle est voulue par une minorité à qui la violence physique est utile pour s’octroyer des avantages économiques ou bien pour satisfaire de basses passions. Surtout aujourd’hui, avec son coût, les morts et les ruines, la guerre apparaît comme une « hécatombe inutile ». Hécatombe on ne peut plus inutile. Une victoire contre la vie, qui est en train de tourner au suicide de l’humanité.

[…] L’esprit humain, destiné à bien d’autres buts, a imaginé et introduit aujourd’hui des instruments de guerre d’une telle puissance qu’ils ne peuvent que susciter de l’horreur dans l’âme de toute personne honnête, surtout parce qu’ils ne frappent pas seulement les armées, mais que, souvent, ils frappent aussi les civils, les enfants, les femmes, les personnes âgées, les malades, de même que les édifices sacrés et les plus éminents monuments de l’art ! Comment ne pas être saisi d’horreur à l’idée que de nouveaux cimetières vont s’ajouter aux cimetières si nombreux du récent conflit et que de nouvelles ruines fumantes de bourgades et de villes vont s’entasser sur d’autres ruines infiniment tristes ? Comment finalement ne pas craindre qu’en détruisant de nouvelles richesses, conséquence inévitable de la guerre, on puisse aggraver ultérieurement la crise économique, dont souffrent pratiquement tous les peuples, et plus particulièrement les classes les plus humbles ? » [1]. […]

En 1951 Pie XII a enfoncé le clou de l’inutilité : « Tous ont manifesté avec la même clarté énergique leur horreur de la guerre, et leur conviction qu’elle n’est pas, et aujourd’hui plus que jamais, un moyen adéquat pour mettre fin aux conflits et rétablir la justice. À cet effet ne peuvent réussir que des ententes librement et loyalement consenties. Que s’il pouvait être question de guerres populaires – dans le sens où celles-ci répondent aux vœux et à la volonté de la population – il n’en serait jamais question que dans le cas d’une injustice si flagrante et si destructrice des biens essentiels d’un peuple qu’elle révolterait la conscience d’une nation tout entière. » [2].

Comme la peste sert à empester, la faim à affamer, la guerre sert à tuer : par-dessus le marché à détruire les moyens de la vie. C’est une industrie funéraire, une fabrique de ruines.

Seul un fou peut espérer tirer bénéfice d’un massacre : santé d’une syncope, énergie d’une pneumonie. Le mal produit le mal comme le palmier produit les dattes. Dans ce domaine aussi, la réalité montre l’inconsistance pratique de l’aphorisme machiavélique d’après lequel « la fin justifie les moyens ».

La fin peut être la justice, la liberté, l’honneur, le pain : mais les moyens produisent de telles destructions de pain, d’honneur, de liberté et de justice, outre que de vies humaines, parmi lesquelles des femmes, des enfants, des personnes âgées, des innocents de toute sorte, qu’ils annulent tragiquement la fin même qu’on se propose.

En substance, la guerre ne sert à rien si ce n’est à détruire des vies et des richesses. »

Igino Giordani, L’inutilità della Guerra, Città Nuova, Roma, 2003, (3e édition), p. 3
da https://iginogiordani.info/

Photos: © Pixabay y CSC Audiovisivi

[1] Pio XII, “Mirabile illud”, 1950.
[2] Discours au corps diplomatique, 1-1-1951.

« Tous ont mis – dans le tronc – en prenant sur leur superflu; mais elle, cette femme veuve, dans sa misère, elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre ». (Mc 12,44)

« Tous ont mis – dans le tronc – en prenant sur leur superflu; mais elle, cette femme veuve, dans sa misère, elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre ». (Mc 12,44)

Nous sommes à la fin du chapitre 12 de l’Évangile de Marc. Jésus est dans le temple de Jérusalem, il observe et enseigne. À travers son regard, nous assistons à une scène pleine de personnages : des gens qui vont et viennent, des fidèles qui assistent au culte, des notables vêtus de longues robes, des riches qui déposent leurs riches offrandes dans le trésor du temple.

Mais voici qu’arrive une veuve, qui appartient à une catégorie de personnes socialement et économiquement défavorisées. Dans un désintérêt général, elle met deux sous dans le trésor. Jésus, lui, la remarque ; il appelle les disciples et leur dit :

« Tous ont mis – dans le tronc – en prenant sur leur superflu; mais elle, cette femme veuve, dans sa misère, elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre ». (Mc 12,44)

« En vérité, je vous le déclare… ». Ce sont les mots qui introduisent les enseignements importants ; le regard de Jésus, fixé sur cette pauvre veuve, nous invite à regarder dans la même direction : c’est elle le modèle du disciple.

Sa foi en l’amour de Dieu est inconditionnelle ; son trésor, c’est Dieu lui-même. Et, en s’abandonnant totalement à Lui, elle souhaite aussi donner tout ce qu’elle peut pour ceux qui sont plus pauvres qu’elle. Cet abandon confiant au Père est, d’une certaine manière, une anticipation du même don de soi que Jésus accomplira bientôt par sa passion et sa mort. C’est cette « pauvreté d’esprit » et cette « pureté de cœur » que Jésus a proclamées et vécues.

Cela signifie « placer notre confiance non pas dans les richesses, mais dans l’amour et la providence de Dieu ». […] Nous sommes « pauvres en esprit » lorsque nous nous laissons guider par l’amour des autres. Alors nous partageons et mettons à la disposition de ceux qui sont dans le besoin ce que nous avons : un sourire, notre temps, nos biens, nos compétences. Après avoir tout donné, par amour, on est pauvre, c’est-à-dire vide, sans rien, libre, avec un cœur pur ».[1]

La proposition de Jésus bouleverse notre mentalité ; au cœur de ses pensées, il y a le petit, le pauvre, le dernier.

« Tous ont mis – dans le tronc – en prenant sur leur superflu; mais elle, cette femme veuve, dans sa misère, elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre ». (Mc 12,44)

Cette Parole de Vie nous invite tout d’abord à renouveler notre pleine confiance en l’amour de Dieu et à nous confronter à sa vision des choses, à voir au-delà des apparences, sans juger et sans dépendre du jugement des autres, à valoriser ce qu’il y a de positif en chaque personne.

Elle nous suggère la totalité du don comme une logique évangélique qui construit une communauté pacifiée, parce qu’elle nous pousse à prendre soin les uns des autres. Elle nous encourage à vivre l’Évangile au quotidien, sans chercher à paraître ; à donner largement et avec confiance ; à vivre sobrement et à partager ce que nous avons. Elle nous appelle à prêter attention aux plus petits, à apprendre d’eux.

Un jeune, nommé « Venant », est né et a grandi au Burundi. Il raconte : « Au village, ma famille pouvait se vanter d’avoir une bonne ferme, avec une bonne récolte. Ma mère, consciente que tout était providence du ciel, récoltait les premiers fruits et les distribuait ponctuellement au voisinage, en commençant par les familles les plus démunies, ne gardant qu’une petite partie de ce qui restait. De cet exemple, j’ai appris la valeur du don désintéressé. Ainsi, j’ai compris que Dieu me demandait de lui donner la meilleure part, voire de lui donner toute ma vie ».

Letizia Magri et l’équipe de la Parole de Vie


© Photo: Leonard Mukooli – Pixabay

[1] Cf. Chiara Lubich, Parole de Vie, Novembre 2003.

La révolution du « don »

La révolution du « don »

Chaque jour, nous sommes bombardés par les images de la société de l’apparence. Dans tous les pays la mondialisation impose un modèle où la richesse, le pouvoir et la beauté physique semblent être les seules valeurs. Pourtant, il suffit de s’arrêter et d’observer les personnes que nous rencontrons chaque jour dans nos villes (dans le train, dans le métro, dans la rue) pour se rendre compte qu’il existe une autre réalité, faite de petits gestes quotidiens de solidarité, de parents qui accompagnent leurs enfants à l’école, d’infirmières qui se lèvent à l’aube pour se rendre sur leur lieu de travail aux côtés de personnes souffrantes, de travailleurs qui accomplissent leur tâche avec sérieux et engagement dans les usines, les magasins, les bureaux. Sans oublier les nombreuses actions de bénévolat.

Il faut un regard de vérité, capable d’aller au-delà des apparences. Un regard qui valorise ce qu’il y a de positif dans chaque personne, en étant conscient que ce sont ces petits gestes quotidiens qui permettent à la société de tenir debout. Et plus révolutionnaires encore sont les gestes de ceux qui, bien que vivant dans des situations de pauvreté, se rendent compte qu’ils peuvent encore « donner“, accueillir, partager un repas ou une chambre parce qu’il y a toujours quelqu’un qui est encore plus dans le besoin. Et ils le font par sens de la justice, avec un cœur généreux et désintéressé.

Le don, nous le savons, n’est pas seulement matériel. Chiara Lubich nous disait : « Donnons toujours; donnons un sourire, une compréhension, un pardon, une écoute; donnons notre intelligence, notre volonté, notre disponibilité ; donnons notre temps, nos talents, nos idées (…), notre énergie ; donnons nos expériences, nos compétences, nos biens revus périodiquement pour que rien ne s’entasse et que tout circule. Donner : que ce soit le mot qui ne nous laisse aucun répit. »[1]

Cette Idée est donc une invitation à une générosité qui vient de l’intérieur, de la pureté des cœurs qui savent reconnaître l’humanité souffrante qui se reflète dans le visage souvent défiguré de l’autre. Et c’est précisément dans ce don que nous nous trouvons plus libres et plus capables d’aimer.

C’est l’expérience d’Etty Hillesum, une jeune Néerlandaise qui a vécu ses dernières années dans un camp de concentration, avant de mourir à Auschwitz. Elle a su aimer la beauté de la vie jusqu’au bout, et rendre grâce pour « ce don de pouvoir lire dans les autres »: «parfois, les gens sont pour moi comme des maisons dont la porte est ouverte. J’entre et je me promène dans les couloirs et les salons ; chaque maison est meublée un peu différemment, mais en fin de compte elle est semblable aux autres.Il faudrait faire de chaque personne une demeure consacrée » (…).Et là, dans nos baraquements peuplés d’hommes écrasés et persécutés, j’ai trouvé la confirmation de cet amour [2]. »

La dimension du don est une base qui construit une communauté harmonieuse, parce qu’elle nous pousse à prendre soin les uns des autres. Elle nous encourage à vivre les valeurs les plus profondes au quotidien, sans le montrer. C’est un changement de mentalité qui peut devenir contagieux.

Venant est né et a grandi au Burundi. Il raconte : « Au village, ma famille pouvait se vanter d’avoir une bonne ferme, avec une bonne récolte. Ma mère, consciente que tout était un don de la nature, récoltait les premiers fruits et les distribuait ponctuellement au voisinage, en commençant par les familles les plus démunies, ne gardant qu’une petite partie de ce qui restait. De cet exemple, j’ai appris la valeur du don désintéressé


[1]Téléréunion 23 avril 1992

[2]Etty Hillesum, Journal

©Photo: Mdjanafarislam – Pixabay

L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le “Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse” du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. https://dialogue4unity.focolare.org/fr/

Margaret Karram à la conclusion du Synode

Margaret Karram à la conclusion du Synode

« Pour moi cela a été une grâce immense, un don de Dieu qui n’est pas seulement personnel, mais je le considère comme un don pour tout le Mouvement des Focolari ». C’est par ces mots que la présidente Margaret Karram ouvre quelques réflexions sur l’expérience synodale et sur le document final de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques (2-27 octobre 2024) : « Pour une Église synodale : communion, participation, mission ».

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Évangile vécu : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur… »

Évangile vécu : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur… »

Dans la salle d’attente

Il y a quelques mois, on m’a diagnostiqué un cancer. Le médecin m’a conseillé de commencer par un traitement alternatif et de terminer par une radiothérapie.

En arrivant le premier jour du cycle de radiothérapie, je trouve une grande salle d’attente, avec de nombreux patients, le regard vers le bas…. J’ai présenté ma carte magnétique pour m’annoncer, debout parce qu’il n’y avait plus de chaises, ce fut le moment le plus fort, celui où j’ai embrassé et accepté la douleur que cette situation me causait. Le deuxième jour, j’ai demandé à Dieu de me donner de la force et j’ai commencé à parler à un, deux et même trois patients, en leur demandant d’où ils venaient, comment s’était déroulé leur parcours puisqu’ils venaient d’endroits différents. Ainsi, jour après jour, la salle d’attente s’est transformée en un lieu de joie. Nous respirions un air différent, l’amour, la patience, la tempérance ; nous nous donnions des surnoms inspirés de personnages célèbres. Le dernier jour de mon traitement, j’ai apporté des bonbons pour tout le monde, nous avons mis des chapeaux pour prendre des photos et enfin nous avons mis notre main droite au milieu pour faire un pacte de fraternité « jusqu’à ce que la mort nous sépare ».

La doctoresse responsable du service m’a appelé pour me donner le rapport que je devais remettre au spécialiste qui s’occupait de moi et m’a salué en me serrant dans ses bras et en m’embrassant, en me disant : « Comme tu vas nous manquer, tu nous as fait tellement rire… Je t’entendais toujours de mon bureau ». En sortant, je me suis retrouvé dans la salle d’attente et tout le monde était debout et m’applaudissait, les larmes ont commencé à couler, j’ai dit au revoir et, déjà dans la rue, je me suis dit : « Qu’il est beau de mettre en pratique les paroles de l’Évangile. Avec un peu d’amour, tout se transforme ».

J.J.A

L’employé

À l’usine, nous avions besoin de quelqu’un pour s’occuper du nettoyage : les bureaux, la cuisine, les salles de bains et les autres parties communes.

Pendant mes heures de travail, je dois parler longtemps au téléphone portable avec les clients et, chaque fois que je le peux, j’en profite pour aller me promener, afin de passer un peu de temps au soleil. Un jour, je suis parti déterminé à trouver quelqu’un dans le quartier qui aurait pu faire le nettoyage au travail. Très vite, j’ai vu un monsieur âgé qui tondait l’herbe devant sa maison. J’ai profité de l’occasion pour l’aborder, me présenter et lui dire que nous cherchions quelqu’un pour nous aider à faire le nettoyage dans notre entreprise. Peut-être connaissait-il quelqu’un qui cherchait du travail?

Il m’a regardé et m’a dit que son fils pouvait faire ces tâches. Je lui ai répondu : « D’accord, dites-lui de venir demain ». Il m’a alors expliqué que son fils était atteint de sclérose en plaques. Je lui ai répété : « Dites-lui de venir demain ».

Le lendemain, Mauro, un homme de 36 ans, est arrivé. Il m’a raconté qu’il avait commencé à participer à un programme de recherche dans le cadre duquel on lui injectait un médicament spécial une fois par semaine, ce qui l’affaiblissait le lendemain, et que le traitement n’avait pas toujours lieu le même jour. Il m’a également dit qu’il lui était difficile de trouver un emploi précisément à cause de cette difficulté.

Mauro est chez nous depuis cinq mois. Il fait non seulement le travail de nettoyage convenu, mais il s’occupe aussi du jardin et de l’entretien, entre autres choses.

Réciprocité, donner et recevoir, communion, valorisation de la personne, c’est ainsi que je veux vivre et travailler.

V.C.P.

Carlos Mana

Photo:© Truthseeker08 – Pixabay

Ikuméni : à la recherche de la solidarité religieuse

Ikuméni : à la recherche de la solidarité religieuse

« Ikuméni a transformé la manière dont nous, les jeunes, sommes en relation les uns avec les autres, la manière dont nous nous regardons les uns les autres, la manière dont nous pouvons être unis dans la diversité », déclare, depuis la scène du Genfest 2024 à Aparecida, Edy, un catholique péruvien accompagné de 13 autres jeunes de diverses Églises chrétiennes et de pays d’Amérique latine.

Mais qu’est-ce que l’Ikuméni ? Il s’agit d’une formation de quatre mois pour un style de leadership basé sur l’art de l’hospitalité, la coopération et les bonnes pratiques. « Le point culminant a été notre dernière réunion en présentiel», poursuit Edy. Pablo, un luthérien salvadorien, intervient immédiatement: « Ce qui nous a marqués, c’est d’apprendre à susciter ensemble des initiatives de coopération, que nous appelons bonnes pratiques œcuméniques et interreligieuses, en travaillant avec des personnes de différentes Églises et religions, désireuses de relever les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui dans nos villes et nos zones rurales ».

C’est ainsi que sont nées des initiatives de coopération pour la construction de la paix, la résolution des conflits, l’écologie intégrale et le développement durable, les questions humanitaires et la résilience, en collaborant non seulement avec des personnes de différentes Églises, mais aussi avec la société civile pour se soucier ensemble de l’avenir.

« Dans mon cas, nous avons lancé une initiative de construction de la paix à la faculté des Sciences Sociales de l’université où j’étudie », explique Laura Camila, Colombienne vivant à Buenos Aires et membre d’une communauté religieuse pentecôtiste. Et elle répète que « nous devons travailler ensemble pour la paix, nous en avons vraiment besoin. C’est pourquoi, en collaboration avec diverses Églises, des initiatives ont été mises en place pour renforcer la résilience en créant des réseaux œcuméniques et interreligieux et des ateliers de dialogue et de formation à la résolution des conflits ».

L’itinéraire de formation Ikuméni est un programme de bourses d’études et n’entraîne donc aucun coût pour les participants sélectionnés. Il requiert un engagement de 4 heures par semaine et la participation à la réunion régionale d’Ikuméni en présentiel. Les jeunes âgés de 18 à 35 ans ayant terminé leurs études secondaires peuvent y participer. Il est organisé par le CREAS (Centro Regional Ecuménico de Asesoría y Servicio) avec la collaboration de diverses organisations.

Les inscriptions sont ouvertes pour l’atelier 2025. Vous trouverez toutes les informations à l’adresse suivante : https://ikumeni.org/

Nous vous invitons à visionner notre reportage tourné il y a quelques mois à Buenos Aires à l’occasion de la réunion de l’équipe.

Carlos Mana
Photo: © Ikuméni