Mouvement des Focolari
Les jeunes filles d’Alep

Les jeunes filles d’Alep

«Un jour, à Alep, les rebelles sont entrés dans le quartier où beaucoup d’entre nous habitons. A ce moment-là nous étions sur Facebook à chatter entre nous. Inquiétude, colère…, les sentiments de chacune. Prise par la peur, une écrit: «On voit que même Dieu est contre nous»; une autre: «Non, il est entrain de pleurer avec nous»; et: «Mais ils nous ont gâché la vie»; «Essayons de les aimer»; «Mais comment?»; «En priant qu’ils trouvent eux aussi l’amour».

A la fin, nous avons accepté le défi d’aimer même ceux qui nous font du mal.

A dire la vérité – écrit Mira d’Alep – je n’arrive pas toujours à vivre l’idéal de l’unité comme je le voudrais; la haine qu’il y a autour de moi a presque réussi à rentrer dans mon cœur, mais elle ne réussira pas à me dominer. J’en suis arrivée au point que mon regard sur la vie est devenu pessimiste. Je me suis demandée: comment Chiara Lubich a-t-elle pu vivre la situation de la guerre quand le Mouvement a commencé? Mais ensuite, je me suis faite la réponse: si elle y est arrivée, cela veut dire que moi aussi je peux y arriver. Cela me pousse en avant, me pousse à recommencer. Quelques fois, je sens que nous devons essayer d’aimer comme Jésus le ferrait à notre place en Syrie ; à cause de cela, nous essayons d’aider comme nous pouvons ; peut-être que nous ne réussissons à faire que des petits gestes.

Je voudrais demander à tout le monde de prier parce que, croyez-moi, vos prières nous donnerons une grande force. J’espère que personne de vous ne vit ces moments noirs que nous nous vivons ou ne voit ce que nous nous voyons. Excusez-moi si j’ai peu écrit. J’essayais d’écrire rapidement avant qu’ils ne coupent l’électricité. Demandons à Dieu de donner la paix à nos cœurs».

Or justement, cette chaine de prières entraîne désormais beaucoup dans le monde: c’est le “Time Out”, chaque jour à midi heure locale. L’idée est née aux portes du 1er Supercongrès mondial (1987), le grand rendez-vous des Juniors pour un Monde Uni. Le nom est suggéré par  un jeune qui fait du basket.

L’idée plait tellement à Chiara Lubich, que durant la guerre du Golfe, elle demande l’“autorisation” de l’adopter, pour un tam-tam de prière pour la paix. Et en décembre 2012, Maria Voce le propose à nouveau: «seulement Dieu peut répondre au besoin de paix qu’il y a dans l’humanité. Il faudrait  vraiment une prière forte, puissante», «avec une foi renouvelée en Dieu qui peut la réaliser. Si on demande unis, Dieu nous aide».

Source: Giornale Gen3 – n.1/2013 (it)

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Revue sur la vie ecclésiale gen’s: nouvelle étape

Les débuts, en 1971, sont dignes de pionniers: deux machines à écrire détraquées, des plaquettes en métal pour imprimer les adresses, des déménagements fréquents d’un endroit à l’autre. Mais l’objectif de la rédaction de gen’s est clair et audacieux: mettre le charisme d’unité de Chiara Lubich et du Mouvement des Focolari au service d’une pastorale dans l’esprit de Concile Vatican II: communion et dialogue, à partir d’une pénétration toujours nouvelle du mystère trinitaire-pascal de Dieu.

La formule caractéristique de la revue est d’offrir des réflexions qui aient une incidence dans la vie quotidienne et des témoignages qui ne sont pas liés au génie d’individus et de circonstances particulières, mais qui mettent en évidence des orientations qui puissent trouver une application aussi dans d’autres contextes.

L’aventure de gen’s trouve son origine trois ans auparavant dans le besoin de garder reliés les séminaristes de différents pays qui avaient trouvé dans l’Évangile vécu et dans la spiritualité communautaire de l’unité un fondement solide pour leur vie et le stimulus pour vivre comme une “nouvelle génération sacerdotale” – d’où son nom – qui, en mettant Dieu à la première place, entend l’appel au ministère avant tout comme un service et témoignage. Un magazine ronéotypé était ainsi né et, en 1971, s’est transformé en une revue imprimée, germe de l’actuelle revue.

Au long de ces quarante ans astreignants, gen’s est devenu un laboratoire vivant de pensée et de vie qui a vu se succéder dans ses pages des articles de Chiara Lubich, de Pasquale Foresi, Igino Giordani, du théologien et évêque allemand Klaus Hemmerle, ainsi que d’autres évêques qui avaient collaboré en tant que séminaristes, du théologien italien Piero Coda, de don Silvano Cola, don Toni Weber et d’autres.

Aujourd’hui, dans sa nouvelle mouture, gen’s continue à construire des ponts entre l’Église et le monde contemporain, s’intégrant pleinement dans le Groupe éditorial Città Nuova avec lequel, depuis le début, elle avait partagé l’inspiration de fond: le rêve de Jésus “que tous soient un”.

Depuis le portail de Città Nuova (cliquer sur Gruppo CN et ensuite gen’s), on peut accéder au vaste matériel de consultation, qui comprend les numéros de la revue de 1971 à aujourd’hui, avec fonction d’archive et recherche.

Au fil des ans, gen’s s’est développée aussi en d’autres langues, tant dans une version papier qu’online: en portugais avec Perspectivas de Comunhão, en anglais Being one, en allemand Das Prisma, et encore gen’s en Inde, Argentine et Pologne.



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Le plus beau jour de Pâques

© M. Cristina Criscola – Loppiano, 1984

Bien chers tous, Je voudrais vous inviter à vivre ces prochains jours de Pâques à la lumière d’une réflexion de Chiara de 1981.

En voici quelques extraits :

Jeudi Saint

« Notre fête. En ce jour, il y a de nombreuses années, Jésus a donné à ses disciples le commandement nouveau, ce commandement qui est, pour chacun de nous, la loi fondamentale et la base de toute autre norme ; en ce jour, Jésus a prié pour l’unité : “Que tous soient un” ; en ce jour il a institué l’Eucharistie qui le rend présent parmi nous et qui a justement pour effet notre unité avec Lui et entre nous. En ce jour il a institué le sacerdoce qui rend possible l’Eucharistie […]. Que serait notre vie sans le commandement nouveau, sans l’Eucharistie, sans l’Idéal de l’unité?».

Vendredi Saint

«Il n’est pas de jour mieux adapté pour refaire solennellement notre consécration à Jésus abandonné, renouvelant notre résolution de passer la vie que nous avons en l’aimant toujours, tout de suite, avec joie».

Dimanche de Pâques

«Il est ressuscité, Il est la résurrection et la vie aussi pour nous tous».

Comme Chiara l’avait fait à ce moment-là, je vous souhaite moi aussi de tout mon cœur

«Bonne fête de Pâques à tout un chacun ! Qu’elle soit la plus belle de notre vie».

Maria Voce (Emmaüs)


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La Passion: un Dieu qui souffre pour nous

«C’est la Passion, librement rencontrée, qui a prouvé à Dieu et aux hommes l’amour dont le Christ nous aime, c’est-à-dire nous vivifie. En souffrant, il a éprouvé son humanité. En nous aimant, il a éprouvé sa divinité. Depuis ce moment, l’humain se divinise toujours s’il transforme la souffrance en amour. C’est le miracle inouï d’un Dieu qui souffre, de la naissance dans une grotte, à une vie errante, à une mort horrible…

La voie du Christ, qu’il nous enseigne et que nous devons suivre si nous voulons être en état de grâce, est de vivre l’Evangile en accueillant la souffrance et avec elle nous conformer à Lui. Cela veut dire qu’aimer n’est pas une partie de plaisir. Devoir donner, même lorsque donner procure de la peine, c’est aimer comme le Christ nous a aimés.  Si quelqu’un, en aimant, cherche des satisfactions, cela veut dire qu’il pense à lui, qu’il s’aime lui-même. Il aime les créatures, non pour elles, ni encore moins pour Dieu, mais pour lui.

L’amour est don, et le sacrifice en fait partie. Amour et souffrance agissent l’un sur l’autre. L’un rend plus sensible à l’autre, toujours, naturellement, s’ils sont guidés par la grâce divine.

Comment veux-tu construire des projets stables pour les êtres humains, quand leurs humeurs changent du matin au soir, quand tes humeurs, et parfois ta vision de la vie, changent à cause de ta digestion ou après une lecture ou une conversation? En toi-même, dans tes nerfs, dans ta versatilité phy­sique, tu as l’instabilité. Quand tu as besoin d’agir, te voilà fatigué, quand tu as besoin de dormir, tu es insomniaque. Tu ne peux pas t’appuyer sur tes dons naturels, ni sur la culture, ni sur les affections, parce qu’ils changent eux-aussi, passant de la confiance au découragement, de la lumière à l’ombre, de la paix à la colère. Pas même les hommes t’offrent une base solide : en famille tu rencontres des caractères qui peuvent ne pas convenir au tien, des existences fermées sur elles-mêmes ou ouvertes sur d’autres horizons. C’est la fête, alors que tu es triste. Tu rencontres la dérision pour ta foi, l’incompréhension de tes sacrifices, l’instabilité, des incohérences…

En quittant ta famille, ensuite, la terre s’écroule sous tes pieds. L’argent peut te procurer le pain pour te nourrir, mais pas la paix pour te tranquilliser. Parmi les amis, trahison et incompréhension, si tu es pauvre ils t’évitent, si tu es riche ils te trahissent. Quand tu as besoin d’eux, ils n’ont ni la force ni l’envie de te soutenir.

Et ainsi ta vie consiste à penser la nuit à chercher des soutiens pour la journée, à voir le jour assombrir l’espérance sous la nuit de déceptions. Et ainsi le temps passe.

Tu trouveras la vérité seulement en Dieu, il est l’unique point stable, il est le seul qui ne passe pas. Alors la cohue externe et la fantasmagorie des paysages et des personnages qui changent, si Dieu est là, ne te surprend pas et ne te prend pas. Toi, reste ancré à l’Eternel. Une fois passée la scène du monde, Dieu demeure».

Igino Giordani, Il Fratello, (Città Nuova, aprile 2011, III edizione Figlie della Chiesa 1954)

Les jeunes filles d’Alep

Quand la porte de la maison est ouverte

« Sandra, depuis petite, a toujours montré une grande ouverture vers les autres, que nous, ses parents, lui avions enseigné. Toutefois, lorsqu’un jour elle nous a demandé d’héberger une amie avec des difficultés, nous sommes restés un peu perplexes. Mais Sandra était si déterminée, que nous n’avons pas pu dire non. Nous avons donc décidé de laisser tomber tous les préjugés et d’accueillir son amie comme notre fille. Cette jeune fille, se sentant aimée, a petit à petit commencé à nous révéler ses problèmes familiaux. Elle est restée avec nous quelques jours et, lorsqu’elle est partie, elle nous a beaucoup remerciés. En réalité, nous étions reconnaissants envers notre fille, qui nous avait donné le moyen d’ouvrir notre cœur et de créer un rapport profond avec son amie. Avec elle, par la suite, notre fille a organisé des aides pour les victimes du séisme de L’Aquila, récoltant une grande quantité de vêtements, jeux et œufs de Pâques.

Notre fils Massimo, enfant, nous avait surpris, lorsqu’en ouvrant la porte de la maison à un pauvre avec un petit garçon, il avait couru dans sa chambre pour prendre une petite voiture, sa préférée, pour la donner à cet enfant. Devenu grand, il nous a semblé le voir s’éloigner de nous, indifférent à ce que nous lui disions, intolérant à notre disponibilité envers les autres. En tant que parents, nous savions que nous ne devions pas l’assaillir de sermons, certains que Dieu allait continuer à lui indiquer le bon chemin. L’année dernière, au moment d’embarquer dans l’avion qui allait l’emmener à l’étranger pour une période d’étude, il nous a remis une lettre pour ses amis, en nous disant que nous pouvions aussi la lire. C’était un moyen de nous révéler les trésors de son âme que nous n’avions pas su voir. Un don inattendu qui comblait un vide dans nos cœurs.

Nous avions toujours essayé de transmettre à nos enfants l’ouverture vers tous. C’est ainsi qu’avait commencé l’histoire d’amitié avec Joe, par un tonitruant coup de sonnette. Lorsque nous avions ouvert la porte, nous nous étions retrouvés devant un jeune nigérian qui voulait vendre quelques objets. Comme bon nombre de ses compatriotes, il était vendeur ambulant. Nous avons acheté quelque chose, un torchon pour la cuisine, un petit outil. Mais cela nous a semblé peu. Nous l’avons fait entrer, nous avons échangé nos numéros de téléphone, en lui promettant que nous allions l’inviter à l’une de nos rencontres en paroisse.

Le jour de la rencontre s’approchant, nous nous souvenons de Joe. Nous hésitions à l’appeler, mais il a répondu avec enthousiasme, en disant: “Tous semblent gentils au début, mais ensuite ils t’oublient rapidement”. Dès lors, nous avons noué avec lui un lien fort, partageant les difficultés et cherchant un travail pour lui, chose pas facile à cause de sa situation irrégulière. Nous l’avons aidé à trouver un logement, en le soutenant à de nombreuses occasions. Joe s’est ensuite marié et a eu un fils. Lorsqu’il nous a demandé d’être les parrains du petit, nous avons repensé avec émotion à notre longue amitié, une des nombreuses nées en ouvrant la porte de la maison. »

(Maria Luisa et Giovanni, Italie)

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Autriche : signes d’une Eglise vivante.

Parmi les défis auxquels l’Eglise catholique se trouve confrontée aujourd’hui, il y a la diminution des vocations sacerdotales qui rend difficile le développement des fonctions traditionnellement réservées au curé.

D’autre part, le Concile Vatican II a conféré une grande dignité aux laïques. Il a ouvert des voies à l’action concrète des fidèles qui, dans le cadre de la paroisse, ont soutenu et quelquefois se substituent à l’activité du prêtre, dans la mesure du possible.

Voici quelques expériences mûries en Autriche, dans quelques paroisses catholiques :

Traunkirchen, à 80 km de Linz. Brigitte fait partie d’un petit groupe pastoral chargé d’une paroisse. Elle s’occupe de la liturgie et du service aux malades. La gestion entière est confiée à ce groupe car le curé n’est pas présent. Il doit assurer les services ecclésiaux de 5 paroisses. Un rôle difficile car  les groupes pastoraux sont aussi une nouveauté en Australie où le primat de Vienne, le Cardinal  Schönborn, a lancé depuis quelques années les “unités pastorales” pour donner davantage de responsabilités aux laïques. Ainsi, les prêtres sont plus libres pour les fonctions qui sont de leur compétence exclusive.

Rif, un quartier de la ville de Hallein, dans la province de Salzbourg, à la périphérie de la grande ville.

Il a été nécessaire d’y construire une nouvelle église parce que la communauté chrétienne se développe. Un prêtre, une religieuse et un assistant pastoral prennent soin de 3 paroisses, dans une “unité pastorale”, qui évoluent en harmonie. A savoir que l’une d’elles est à peine née alors que les autres accueillent depuis des siècles la haute bourgeoisie de Salzbourg.

Gabi, à Vienne, est assistante pastorale et fait tout le nécessaire pour faire avancer la paroisse. Elle fait partie du Conseil pastoral et a amené un nouvel enthousiasme contagieux en organisant des groupes où s’échangent des expériences sur la parole de Dieu.

Maria Rudorf a abandonné un travail stable et intéressant dans un commerce pour se mettre à la disposition d’une communauté de prêtres. Depuis de nombreuses années, avec eux, elle a développé la paroisse. Et maintenant que les prêtres ont changé et qu’il en est arrivé un d’une nationalité différente, elle l’aide à s’intégrer et à pénétrer la culture européenne.

Des personnes engagées, éléments d’une communauté chrétienne, qui font une Eglise vivante. Ici, nous n’avons pas l’impression d’une Eglise en déclin, comme le disent les statistiques, mais d’une Eglise en croissance, mûre, qui a beaucoup à donner à la société et à l’humanité d’aujourd’hui.

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ÉdeC: Mission en Serbie 2

Cristina Viano, gagnante avec Jena Debbaneh de la bourse d’étude AIEC pour une recherche sur l’impact sur la pauvreté des initiatives ÉdeC, raconte: « Après cinq mois de préparation théorique à l’Institut universitaire Sophia (IUS), la “Mission ÉdeC en Serbie” a été une excellente opportunité pour entreprendre cet étude. En effet, il est indispensable d’entrer dans la logique de l’Économie de Communion: comprendre comment ces entreprises vivent la culture du don au quotidien et à quels besoins concrets répondent les aides.

Trois figures peuvent représenter idéalement – poursuit Cristina Viano – la variété des rencontres avec les entreprises ÉdeC que nous avons rencontrées durant ce voyage. Quelques familles d’éleveurs nous ont rappelé les bases de la communion en économie et la simplicité de l’environnement familial et communautaire dans lequel elle peut se développer, à commencer par la coopération entre petits producteurs et du don non pas des profits, mais d’une partie des animaux élevés.

Une réalité très différente: une grande entreprise travaillant dans le domaine agricole, alimentaire et commercial a mis en lumière les dilemmes et les défis que comporte le fait de concilier des valeurs de communion et croissance dimensionnelle, partage et investissements, rapports avec la communauté locale et les banques.

Enfin, la figure de l’entrepreneur ÉdeC, déterminé à garantir la qualité de ses produits et du travail de ses employés, ainsi qu’à développer petit à petit son activité sans s’endetter, même en offrant à ses clients des crédits sans intérêts dans une solide confiance réciproque. 

Il est évident que l’économie serbe ressent encore les conséquences de la guerre. Dans quelques villages, la pauvreté est répandue et le chômage, élevé. Pour cette raison, la spontanéité, la cohérence, la passion que nous avons rencontrées dans les trois exemples décrits ci-dessus et dans beaucoup d’autres dans la région de la Voïvodine sont des témoignages importants. Il nous est apparu encore plus évident que faire l’économie de communion ne signifie pas se limiter à une donation impersonnelle d’argent ou à l’application d’un système managérial particulier. Cela signifie, avant tout, vivre pleinement sa réalité locale, avoir l’énergie pour inventer un nouveau travail à partir d’une petite production familiale, devenir des animateurs de communauté en mesure d’offrir services et proximité à qui est en difficulté. »

« Voir la réalité en personne – ajoute Jena Debbaneh – est toujours très différent de “la lire” dans des manuels. Nous avons rencontré de nombreuses personnes. Tous étaient prêts à partager leur histoire: comment et pourquoi ils reçoivent des aides, pour combien de temps et comment ils les utilisent. Il était important pour nous de comprendre leurs histoires, pour nous faire une idée précise de ce qu’est vraiment une “aide”, mais aussi leurs désirs pour le futur. Les réponses dénotaient toujours une certaine confiance dans le futur, ce qui nous fait penser que ces personnes ne sont pas prisonnières d’un “piège de la pauvreté”.

Je me souviens d’une famille résidant dans la campagne proche de Belgrade. Les questions que nous avions à l’esprit avant de leur rendre visite étaient moins claires devant la réalité de leur maison. L’extrême pauvreté matérielle était évidente, mais aussi la joie de nous accueillir et de partager nourriture et boissons. Nous avons reçu de la nourriture en abondance, mais aussi du bonheur et de l’amour. Nous avons compris que cette famille, en donnant et partageant – comme la veuve pauvre de l’Évangile –, était en réalité riche, parce qu’elle sait ce que signifie la “culture du don”.

Durant ce voyage – conclut Jena –, j’ai compris ce que Chiara Lubich voulait dire et faire lorsqu’elle a lancé l’Économie de Communion au Brésil, en 1991: éliminer la pauvreté et l’inégalité, et pour cela créer des entreprises avec une culture nouvelle. Les pauvres sont le but de l’ÉdeC et leur inclusion dans les entreprises est le moyen pour en évaluer l’efficacité. »

Par Antonella Ferrucci

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Service et pouvoir

Le pape François a prononcé des paroles fortes durant la messe d’inauguration de son ministère pétrinien : l’une d’entre elles est le service. Comment cela résonne-t-il en vous ?

« Cela résonne en nous indiquant comment – nous tous qui font partie du Mouvement des Focolari – nous devrions vivre notre mission, quelle qu’elle soit. Un service, vraiment, mais un service d’amour. Et celui qui sert par amour, rappelait Chiara Lubich, on peut dire aussi qu’il « règne ». Il ne s’agit pas d’un service qui abaisse ou humilie mais plutôt de l’attitude de celui qui se donne complètement par amour. Celui qui se comporte ainsi met les autres à leur juste place et les met en mesure d’être ce qu’ils doivent être. Il s’ensuit alors que service et pouvoir se répondent l’un à l’autre. »

Une autre parole du pape François, qu’il a proclamée fermement a été prendre soin des pauvres. Y a-t-il quelque chose à revoir dans le Mouvement des Focolari ?

« Nous ne pouvons pas rester seulement à observer le pape François. Je sens que nous devons regarder en nous-même, faire un examen de conscience de façon à faire usage, avec sobriété, uniquement de ce qui nous est vraiment nécessaire, en mettant à la disposition des autres ce que nous pouvons : tout ce que nous pouvons donner. En même temps il m’a semblé percevoir dans les paroles du pape l’écho d’une pauvreté qui n’est pas seulement matérielle, mais qui comprend celui qui est seul, celui qui se sent incompris, celui qui est abandonné, qui ne connait pas Dieu mais qui en a besoin et ne le sait pas. Face à toutes ces pauvretés je crois que chacun de nous devrait se demander : et moi, que puis-je faire ?

Le Mouvement des Focolari est en train de se soumettre à un examen de conscience en cherchant à se convertir à une nouvelle mesure d’amour, de don, de service. Il est toujours possible de progresser dans ce sens. »

Par Victoria Gomez 

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Le Pape François: «Nous sommes gardiens les uns des autres»

«Nous avons entendu dans l’Évangile que «Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse» (Mt 1, 24). Dans ces paroles est déjà contenue la mission que Dieu confie à Joseph, celle d’être custos, gardien. Gardien de qui? De Marie et de Jésus; mais c’est une garde qui s’étend ensuite à l’Église […]. Comment Joseph exerce-t-il cette garde? Avec discrétion, avec humilité, dans le silence, mais par une présence constante et une fidélité totale, même quand il ne comprend pas. Depuis son mariage avec Marie jusqu’à l’épisode de Jésus, enfant de douze ans, dans le Temple de Jérusalem, il accompagne chaque moment avec prévenance et avec amour. Il est auprès de Marie son épouse dans les moments sereins et dans les moments difficiles de la vie, dans le voyage à Bethléem pour le recensement et dans les heures d’anxiété et de joie de l’enfantement; au moment dramatique de la fuite en Égypte et dans la recherche inquiète du fils au Temple; et ensuite dans le quotidien de la maison de Nazareth, dans l’atelier où il a enseigné le métier à Jésus. Comment Joseph vit-il sa vocation de gardien de Marie, de Jésus, de l’Église? Dans la constante attention à Dieu, ouvert à ses signes, disponible à son projet, non pas tant au sien propre […]. Joseph est « gardien », parce qu’il sait écouter Dieu, il se laisse guider par sa volonté, et justement pour cela il est encore plus sensible aux personnes qui lui sont confiées, il sait lire avec réalisme les événements, il est attentif à ce qui l’entoure, et il sait prendre les décisions les plus sages. En lui, chers amis, nous voyons comment on répond à la vocation de Dieu, avec disponibilité, avec promptitude, mais nous voyons aussi quel est le centre de la vocation chrétienne : le Christ ! Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création ! La vocation de garder, cependant, ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons. C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. C’est d’avoir soin l’un de l’autre […]. Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu! Et quand l’homme manque à cette responsabilité, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors la destruction trouve une place et le cœur s’endurcit […]. Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes «gardiens» de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! Mais pour «garder» nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes! […] Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse! […] Dans les Évangiles, saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur, mais dans son âme émerge une grande tendresse, qui n’est pas la vertu du faible, mais au contraire, dénote une force d’âme et une capacité d’attention, de compassion, de vraie ouverture à l’autre, d’amour.[…] Aujourd’hui, en même temps que la fête de saint Joseph, nous célébrons l’inauguration du ministère du nouvel Évêque de Rome, successeur de Pierre, qui comporte aussi un pouvoir. […] N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service et que le Pape aussi, pour exercer le pouvoir, doit entrer toujours plus dans ce service qui a son sommet lumineux sur la Croix ; il doit regarder vers le service humble, concret, riche de foi, de saint Joseph et comme lui, ouvrir les bras pour garder tout le peuple de Dieu et accueillir avec affection et tendresse l’humanité tout entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits, ceux que Matthieu décrit dans le jugement final sur la charité : celui qui a faim, soif, qui est étranger, nu, malade, en prison (cf. Mt 25, 31-46). Seul celui qui sert avec amour sait garder ! […]». Lire le texte intégral :  http://www.news.va/fr/news/le-pape-francois-soyez-des-gardiens-des-dons-de-di

Fraternité à vivre

L’élection du pape François est un signe qui marque la continuité avec ce que Benoît XVI a laissé à l’Église en renonçant au ministère d’évêque de Rome. En continuité parce qu’en choisissant le nom de François, pour la première fois dans l’histoire de l’Église, le nouveau pape a voulu placer son ministère dans la lumière prophétique du témoignage évangélique de François d’Assise.

Le fait que le pape ait fait référence à la fraternité, une fraternité à vivre, est un signe fort de cette volonté de suivre l’esprit le plus authentique de l’Évangile pour notre temps.

Je trouve aussi très significatif le fait qu’il ait voulu s’adresser avant tout à l’Église de Rome comme son évêque et pasteur et, de là, étendre son salut à toutes les Églises et à toutes les personnes de bonne volonté.

Ce geste aussi de demander au peuple de Rome l’intercession de sa prière pour recevoir la bénédiction de Dieu, avant de la donner lui-même, a une signification profondément évangélique et nous renvoie à l’esprit de Vatican II, qui a mis au centre de la vision de l’Église le « peuple de Dieu », la communauté des croyants.

Je soulignerais en outre le style laïc, si je puis dire, nullement clérical, qu’il a employé pour s’adresser aux personnes rassemblées place Saint-Pierre, avec un simple « bonsoir », puis « bonne nuit, reposez-vous bien ». L’appel à la confiance réciproque est important lui aussi, parce qu’il indique une méthode de service pastoral et est déjà une annonce : le pape Bergoglio semble vouloir affronter les grands défis qui attendent l’évêque de Rome, par une réforme de la curie et une relance de l’évangélisation, comme il l’a dit lui-même, à partir de Rome puis dans le monde entier.

J’ai été touché aussi par sa promesse d’aller demain prier Marie pour mettre son pontificat sous la protection de la mère du Bel amour et de la miséricorde.

Le pape Bergoglio est un jésuite, il a donc l’expérience directe d’un grand charisme qui a éclairé la vie de l’Église. Et il a choisi de porter le nom de François, le charismatique par excellence. Il semble vouloir ainsi unifier le ministère de Pierre avec l’amour et la prophétie dont l’Église fait l’expérience à travers les charismes au cours de son histoire.

Cette première rencontre avec son Église et l’Église universelle est sûrement un signe important d’espérance pour les catholiques, mais aussi pour les chrétiens et pour toute l’humanité. Comme il nous l’a demandé, unissons-nous nous aussi dans la prière pour vivre dans l’unité cette nouvelle étape d’espérance et d’engagement qui nous est demandée aujourd’hui, afin que l’Évangile puisse être levain et sel pour notre temps.

Piero Coda

Source : Città Nuova online

Chiara Lubich : « Mon rêve pour le nouveau millénaire »

, «…Je rêve que notre Église soit enveloppée d’une atmosphère qui corresponde davantage à son être Épouse du Christ ; qu’elle se présente au monde plus belle, plus une, plus sainte, plus charismatique, plus conforme à son modèle Marie, donc plus mariale, plus dynamique, plus familiale, plus intime, et qu’elle se modèle davantage sur le Christ son Époux. Je rêve qu’elle soit un phare pour l’humanité. Et je rêve qu’elle suscite un peuple saint, d’une sainteté jamais vue jusqu’à présent.

Je rêve que l’aspiration à une fraternité vécue, diffusée sur la  terre, réclamée — comme on le constate aujourd’hui — par les consciences de millions de personnes, devienne dans l’avenir, au cours du troisième millénaire, générale, universelle.

Je rêve donc d’une diminution des guerres, des conflits, de la faim, des innombrables maux dont le monde est affligé.

Je rêve d’un dialogue d’amour plus intense entre les Églises qui rapproche l’heure où nous formerons une unique Église.

Je rêve que le dialogue soit vivant et fécond entre les religions et qu’il s’accroisse ; que les personnes des religions les plus variées soient liées entre elles par l’amour, cette “ règle d’or ” qui se trouve dans leurs livres sacrés.

Je rêve que les diverses cultures du monde se rapprochent et s’enrichissent réciproquement, pour former une culture mondiale basée sur les valeurs permanentes, véritable richesse des peuples, qui doivent s’imposer comme sagesse globale.

Je rêve que l’Esprit Saint continue à être la source d’eau vive des Églises ; qu’il consolide, au-delà de leurs frontières, les “ semences du Verbe ”. Ainsi l’avènement de quelque chose de “ nouveau ” — lumière, vie, œuvres nouvelles que seul Lui peut susciter — ne cessera d’inonder le monde. Et toujours davantage d’hommes et de femmes suivront le droit chemin, convergeront vers leur Créateur, se mettront cœur et âme à son service.

Je rêve que les relations basées sur l’évangile s’étendent des personnes aux groupes, aux mouvements, aux associations religieuses et laïques ; aux peuples, aux États… Ainsi, il sera naturel d’aimer la patrie de l’autre comme la sienne et de tendre à une communion des biens universelle : au moins en prospective.

Je rêve d’un monde uni dans la variété des peuples….  Je rêve donc que les Cieux nouveaux et les terres nouvelles commencent à se réaliser sur la terre, autant que possible. Je rêve beaucoup mais nous avons devant nous un millénaire pour réaliser tout cela ».

(extrait de : Chiara Lubich, Actualità leggere il proprio tempo (écrit par Michele Zanzucchi), Editions Città Nuova, Rome 2013)

Les jeunes filles d’Alep

Chiara Lubich: entre l’histoire et la culture, un charisme

“Vous devez penser que tout ce que vous faites est en fonction des autres”, raconte Micaela Gliozzi, chercheuse en pharmacologie de la Calabre. “Je fais de la recherche préclinique, donc je ne pense pas qu’au résultat du travail en soi, mais je me projette toujours vers la signification pour qui est devant moi.”

Felipe De Mato Miller, philosophe de Porto Alegre: “Je suis reconnaissant envers Chiara Lubich pour avoir donné son charisme, qui m’a inspiré pour développer, dans ma discipline, l’épistémologie: une nouvelle piste de recherche sur la dimension relationnelle et sociale de la connaissance”.

Lina O’Bankien, de l’Inde, dans le domaine de l’économie, traite souvent avec le gouvernement. Le problème de la corruption n’est pas une surprise, mais “j’ai découvert que je peux moi aussi contribuer à réaliser un monde meilleur, avec les autres, pas toute seule”.

De l’épistémologie, donc, aux effets sur les maladies cardiovasculaires, à la lutte contre la corruption: qu’ont ces trois entrées en commun? Elles appartiennent à certains des chercheurs, doctorants, étudiants et professeurs, provenant de toutes les parties du monde et participant au congrès international “Chiara Lubich: Charisme Histoire Culture”, qui s’est déroulé à Rome le 14 mars, pour continuer à Castelgandolfo le 15, à l’occasion du 5e anniversaire de la disparition de Chiara Lubich. Elles ont en commun la découverte d’une spiritualité qui peut animer chaque profession et pensée.

Plus de 600 personnes ont afflué au congrès, marqué par la nouvelle du nouveau pape. On se souvient de son appel à la fraternité, un terme familier aux focolarini en raison de l’affinité avec leur propre mission, la fraternité contenue dans le que tous soient un” de Jésus (Jn 17,21), motif inspirateur du Mouvement. Parmi les participants, le représentant de l’UNESCO, l’Ambassadeur Lucio A.  Savoia. Le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, et le cardinal Gianfranco Ravasi sont présents à travers des messages.

Chiara avait une grande passion: les études, qu’elle avait abandonnéeson s’en souvient – “en mettant les livres au grenier” pour suivre Dieu et le Mouvement naissant. Mais le charisme qui lui a été confié était destiné à fleurir aussi dans l’aspect culturel, comme le démontrent non seulement les nombreux doctorats reçus, mais aussi les centaines de spécialistes ici présents. Comme le déclarent les organisateurs du Centre d’Études du Mouvement: l’École Abbà, même si cet approfondissement en est à ses débuts, on commence à voir les reflets sur le savoir contemporain. Question environnementale, économie au temps des biens communs, la loi et les nœuds de la politique sont les domaines choisis pour ce moment d’évaluation.

Les réflexions présentées durant la journée trouvent certainement leurs racines dans une dimension théologique et philosophique, qui ont été amplement traitées dans les relations du professeur Piero Coda et de la sociologue Vera Araujo. En particulier, Coda a abordé le “centre” de la doctrine de Chiara Lubich: le regard sur Jésus abandonné, “la plaie qui, durant ces années, [la terreur de la Seconde Guerre mondiale et des totalitarismes, ndlr] avait secrètement attiré la soif de vérité et de justice d’hommes et de femmes (Bonhoeffer, Stein, Weil), qui expérimentent dans toute leur crudité expliquée les conséquences tragiques de cette mort de Dieu…”.

dscf1566Maria Voce parle avec une certaine émotion. En effet, c’est dans cette université qu’elle a eu son premier contact avec l’idéal de Chiara, qu’elle a décidé de suivre toute sa vie, et y retourne maintenant en tant que présidente des Focolari, la première à succéder à la fondatrice. Elle parle de “culture de la résurrection”, comme aimait la définir aussi Chiara, une culture fruit de la recherche de l’homme contemporain: “une recherche parfois difficile et obscure, semblable à une nuit historique et collective, à laquelle elle-même a participé dans la dernière partie de son existence terrestre. Mais, en même temps, une recherche dans laquelle Chiara a toujours su voir des ouvertures qui laissaient présager la naissance d’une culture envahie par la lumière qui, mystérieusement mais réellement, jaillit par le passage à travers la mort vers la Vie”.

Une impression de la riche journée nous parvient de Brendan Leahy, évêque irlandais de Limerick nouvellement élu et membre de l’École Abbà pour l’ecclésiologie. “Aujourd’hui, nous sommes nombreux à réfléchir sur la vie et la doctrine d’une femme qui a eu un charisme, dont nous commençons à comprendre la profondeur peut-être seulement maintenant. En réécoutant, dans ce contexte, des paroles que Chiara a dites au fil des ans, nous pouvons saisir ses implications et combien son message sur la clé de l’unité est actuel: ce mystère de Jésus abandonné qui ouvre Dieu, ouvre l’homme pour nous. Le négatif existe et il faut le reconnaître, mais il n’est pas le dernier mot.”

Les jeunes filles d’Alep

Le pape François : la fraîcheur de l’Esprit Saint

« Avec toute l’Église, nous sommes vraiment heureux de cet événement qui montre la vitalité de l’Église et la fraîcheur de l’Esprit Saint qui trouve toujours le moyen de surprendre.

Au-delà de la surprise, – parce qu’il n’était certes pas l’un des cardinaux dont on parlait – nous avons la joie de penser que c’est également un signe de nouveauté pour l’Église d’aujourd’hui. Il me semble que l’Église est en train de vivre une période spéciale qui a commencé par la renonciation de Benoît XVI au ministère d’évêque de Rome, qui continue avec ce nouveau pape suscitant un écho extraordinaire dans le monde entier.

Le choix du nom de “François” est très significatif parce qu’il me paraît exprimer le désir d’un retour à l’aspect radical de l’Évangile, à une vie sobre, à une grande attention à l’humanité ainsi qu’à toutes les religions.

En outre, le fait que ce soit un jésuite qui choisisse le nom de François, me semble particulièrement digne d’être pris en considération : il me semble que cela signifie l’ouverture aux charismes, à tous les charismes, la reconnaissance de ce qu’il y a de bon en chacun d’eux et [la volonté] de le valoriser.

J’ai été encore particulièrement frappée par le style simple, familier, de sa première sortie sur le balcon : j’ai eu l’impression qu’il avait su toucher le cœur des hommes, des femmes, des enfants qui étaient là. En ce moment où l’humanité expérimente tant de grandes souffrances, je pense qu’il est nécessaire que quelqu’un soit capable de toucher les cœurs et de faire sentir à tous, la joie d’avoir un père et un frère qui nous aime ».

Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari

Les jeunes filles d’Alep

Rome : une station de métro nommée Chiara Lubich

« De Rome, l’idéal de la fraternité universelle s’est propagé dans le monde entier. » Ce sont les paroles que l’administration du Capitole a, au nom de la ville, voulu écrire sur la plaque commémorative qui dédie la station Via Libia du métro (ligne B1) à Chiara Lubich ; la cérémonie d’inauguration a eu lieu devant une petite foule le 14 mars, à l’occasion du cinquième anniversaire de la naissance au Ciel de la fondatrice des Focolari. Chiara Lubich avait habité non loin de là lorsque le Mouvement effectuait ses premiers pas dans la capitale ; pour cette circonstance, la présidente Maria Voce en donne un aperçu : « C’est un bon choix (…) que le choix de ce quartier où, durant quinze années, Chiara a vécu des moments de lumières très particuliers, tandis que se définissaient les lignes et la physionomie d’une Œuvre de Dieu. De moments particuliers aussi de douleurs, tandis que Chiara étudiait le Mouvement. »

Le maire Gianni Alemanno, en intervenant au Congrès ‘Chiara Lubich’ : « charisme, histoire et culture » a voulu mettre en relief l’unité du message de cette initiative et l’élection de l’archevêque de Buenos Aires au siège pontifical : « Aujourd’hui nous ferons un geste simple, nous découvrirons une plaque commémorative. Un souvenir de Chiara aux nombreuses personnes qui passeront ici, et un souvenir aussi de ce parcours de foi, contribuant à un nouvel humanisme dont on a tant besoin. Le choix d’un pape qui arrive du sud d’un autre continent est un signal clair : nous sortirons de la crise économique et morale dans laquelle nous nous trouvons, seulement avec un choix de grande humilité et de simplicité. »

Ensuite, durant la cérémonie d’inauguration de la plaque commémorative, le discours du maire s’est arrêté sur le « lien profond » de Chiara Lubich « avec Rome, où, en plein cœur du quartier Trieste elle a travaillé, elle a pensé, elle a écrit et elle a transmis son message. » Cette relation avec la ville de Rome avait été scellée par l’attribution de la Citoyenneté d’Honneur à la fondatrice des Focolari le 22 janvier 2000, jour de son quatre-vingtième anniversaire ; en cette occasion, se souvient Maria Voce, Chiara a clairement exprimé sa « passion pour la ville éternelle et aussi l’engagement précis de se consacrer davantage et mieux à ce que – ville unique au monde, symbole d’unité et d’universalité – elle corresponde à sa vocation. » Engagement autant profond que concret dans le quotidien de chacun : « Dans le message de Chiara Lubich – poursuit la présidente – nous trouvons des titres intéressants qu’elle puise dans l’Evangile : l’amour vécu est la force motrice de l’Histoire, mais encore faut-il « savoir aimer » selon cet art engageant et exigeant qui est celui d’aimer tout le monde, d’aimer en premier, d’aimer concrètement, de se faire un avec l’autre, de savoir pardonner…

Et cela en commençant autour de nous ; dans la famille, dans l’immeuble, dans le quartier, dans les rues, les lieux d’études, de travail, les associations, même au parlement, jusqu’à une station de métro croisement continuel des personnes, symbole même de l’anonymat. »

Me vient en mémoire une des pages plus importante de Chiara : « Voici l’attrait de notre époque : s’élever jusqu’à la plus haute contemplation en restant au milieu du monde, homme parmi les hommes », « se perdre dans la foule pour qu’elle s’imprègne de Dieu comme s’imbibe le pain trempé dans le vin », « tracer dans la foule des chemins de lumière », « partager avec chacun, la honte, la faim, les coups, les joies brèves ». « Car ce qui attire en notre temps comme en tout temps est ce que l’on peut imaginer de plus humain et de plus divin : Jésus et Marie ; le Verbe de Dieu fils d’un charpentier, le trône de la Sagesse, mère de famille. »

En remerciant le maire Alemanno, l’Administration du Capitole et tous les participants, pour cette belle initiative, Maria Voce a souhaité qu’il en découle « l’inspiration à vivre partout la vocation pleinement humaine et pleinement spirituelle de cette très aimée ville de Rome,  et à allumer les petits feux de lumière, d’espérance, pour le bien de tous. »

Les jeunes filles d’Alep

Gen Rosso, pour un Brésil fort

L’édition brésilienne du projet “Forts sans violence” qui a réuni plus de 500.000 jeunes en Europe, a pris le départ en janvier 2013 dans plusieurs villes des pays sud-américains. L’objectif de l’initiative est de rendre les jeunes forts contre la violence, l’isolement, et les multiples expériences d’oppression subtiles mais douloureuses. Au centre du projet, il y a le morceau musical “Streetlight” du groupe international Gen Rosso. Il raconte une histoire vraie, celle de Charles Moats, qui a grandi dans le ghetto de Chicago et qui est resté fidèle à ses idéaux conformes à l’Evangile, malgré les difficultés et la haine qu’il expérimentait. Il choisit la non violence et vit son choix avec cohérence, jusqu’au sacrifice de sa propre vie. Dans les différents modules du projet, orientés vers le spectacle final, qui comprennent une période de 4 semaines, les étudiants approfondissent le thème de la violence et de ses conséquences négatives, et apprennent à reconnaître et développer leur propres capacités et talents. Dans le spectacle final, les jeunes sont activement impliqués pendant la partie musicale, avec le Gen Rosse : sur scène et également dans les coulisses. L’association Starkmacher de Mannheim qui le soutient en Allemagne, et les “Fazendas da Esperanza” brésiliennes, lieux, souvent des fermes, où les jeunes peuvent trouver une façon de sortir du monde de la drogue et d’autres dépendances, ont participé au projet. En vue de l’inculturation des “Forts sans violence” dans le contexte brésilien, un groupe de l’association Starkmacher a fait un voyage pour essayer de transmettre leur propre expérience. Ils sont allés à Guaratinguetá et à Fortalezza, au sud du Brésil. A cette occasion, ils ont rencontré une quarantaine de jeunes et adultes (enseignants/éducateurs) venant de différentes villes du Brésil, futurs “multiplicateurs” du projet dans leur propre pays… Ils ont été instruits sur la méthodologie, sur la base pédagogique et sur la structure organisationnelle qui a jusqu’à présent soutenu le projet. En quatre jours et demi, ils ont ensuite élaboré ensemble une variante typiquement brésilienne du projet de prévention. Eros Biondini, secrétaire de l’Etat de Minas Grais a eu une influence notable, à côté d’autres personnalités. Un débat public passionné démontre que “Forts sans violence” arrive juste au bon moment en terre brésilienne. Ce débat s’est déroulé ces jours-ci autour d’une nouvelle loi qui prévoit l’hospitalisation forcée pour une thérapie des toxico-dépendants. Les demandes de nouvelles places dans les “fermes” ont notablement augmenté. “Forts sans violence”, dans sa version brésilienne, s’annonce comme un instrument qui pourra donner de nouvelles perspectives de développement aux jeunes brésiliens qui vivent des situations difficiles. Sous la direction d‘Andrea Fleming

Les jeunes filles d’Alep

Chiara Lubich: cinq ans, une présence continuelle

À Mumbai, en Inde, les événements au programme approfondiront la contribution du charisme de l’unité au dialogue entre les religions: un voyage qui commencera par les visites de Chiara Lubich en Inde en 2001 et 2003, et arrivera jusqu’à nos jours. À Avellaneda, en Argentine, sera approfondi le même charisme en dialogue avec la culture contemporaine. Faisons un saut en Tanzanie, à l’université catholique d’Iringa, où les jeunes seront les protagonistes pour rappeler le rapport spécial qui les a toujours liés à la fondatrice des Focolari. Et on pourrait continuer encore, et raconter, comme les nombreuses pièces d’une mosaïque, les célébrations de différent type qui, dans le monde entier, se préparent pour commémorer Chiara Lubich (22 janvier 1920-14 mars 2008), cinq ans après sa mort.

Congrès culturels, initiatives de promotion sociale, célébrations eucharistiques, moments artistiques: sur les cinq continents, des centaines d’événements sont au programme pour rappeler la figure charismatique de Chiara et en approfondir la pensée. Le congrès international qui se tiendra à Rome, intitulé “Chiara Lubich. Charisme, Histoire, Culture”, est particulièrement important. Il aura lieu le 14 mars à l’Aula Magna de l’Université La Sapienza et le 15 mars à l’auditorium du Centre Mariapolis de Castel Gandolfo.

Cette année, la commémoration de la mort de Chiara Lubich tombe à un moment historique particulier pour l’Église, engagée dans l’important devoir du choix du successeur de Benoît XVI. Tous les membres du Mouvement en ont conscience et ils saisiront ces circonstances comme des occasions pour témoigner encore plus de la vitalité et la fécondité de l’Idéal de l’Unité pour chaque domaine de la vie humaine, partout sur les cinq continents. Un trésor à offrir et à mettre à disposition de toute l’Église, maintenant peut-être de façon encore plus décidée, rendant actuel le souhait que justement deux papes, d’abord Jean-Paul II et ensuite Benoît XVI, ont fait au Mouvement: contribuer à faire que “l’Église soit toujours plus maison et école de communion”.

Il y aura donc des événements, typiquement œcuméniques, prévus à Genève, en Suisse, promus en collaboration avec le Centre œcuménique de la ville, et à Oslo, en Norvège, qui verront la participation de représentants de différentes Églises chrétiennes, réunis dans l’esprit de la communion. Et encore, un congrès s’est déroulé le 23 février dernier à San Antonio, au Texas (USA), centré justement sur la spiritualité de communion comme ressource pour l’Église. Et ensuite en Thaïlande, en Corée, à Melbourne, en Australie, et dans toute l’Europe: des occasions uniques pour dire “merci” à Chiara, un témoin reconnu parmi les figures de référence du XXe siècle, qui a ouvert des voies de dialogue inexplorées pour la cohabitation entre personnes et peuples de culture et religions différentes, pour la promotion de la paix et de la fraternité universelle.

Pour connaître toutes les initiatives au programme dans le monde, cliquez ici: (https://www.focolare.org/anniversary)

Les jeunes filles d’Alep

Fraternité, principe relationnel politique et juridique

Organisé par l’université internationale  Sophia avec huit autres universités d’Europe, le Séminaire international “La fraternité comme principe relationnel politique et juridique” se déroulera du 11 au 13 mars à Loppiano. 61 intervenants seront présents, dont: 25 professeurs et chercheurs du Brésil, six de l’Argentine, plus une délégation d’experts de l’Afrique.

L’intérêt académique pour le thème de la fraternité, entendue non pas comme une relation parentale ou comme un lien interne à une communauté, mais comme un principe de pensée et d’action dans l’espace public, a beaucoup grandi ces dernières années au niveau international, comme en témoignent les nombreuses publications récentes qui s’y rapportent. Même s’il ne s’agit pas d’une découverte récente: elle a une longue histoire, la fraternité, et une histoire plurielle, puisqu’elle appartient aux civilisations nées sur tous les continents, qui a laissé des traces importantes et diverses dans les cultures actuelles.

Des moments de fraternité, par exemple, ont caractérisé de récents tournants historiques importants (on pense aux Philippines de l’après-Marcos, au processus de paix au Mozambique ou à l’Afrique du Sud de l’après-apartheid), mais jusqu’il y a quelques années, la conscience de cette présence manquait: on ne comprenait pas pleinement son rôle historique, social et culturel.

Actuellement, la situation a un peu changé grâce à l’intérêt progressif que le concept de fraternité a obtenu dans le cadre académique, à travers la publication de travaux importants et les congrès scientifiques, comme ce séminaire qui s’y rapportera, en mettant en relation la fraternité avec divers thèmes qui vont de la démocratie – en particulier la démocratie intelligente et participative –, aux relations internationales, du droit à la philosophie, de l’éducation aux grandes cultures traditionnelles.

Le Séminaire international “La fraternité comme principe relationnel politique et juridique” constitue une occasion de rencontre et d’approfondissement avant tout pour les spécialistes qui ont déjà abordé l’important thème, mais aussi pour les étudiants et le public intéressé, qui pourra librement assister aux travaux.

Pour l’inscription et d’autres informations, visitez les sites suivants:

www.principiofraternita.it

www.iu-sophia.org

Les jeunes filles d’Alep

Pour une Eglise-communion

« Il me semble que la décision du pape Ratzinger, le 11 février dernier, nous a offert un distillat de sa réflexion théologique et spirituelle. Avant tout, la mise en évidence de la suprématie de Dieu, le sens que c’est Lui qui  conduit l’histoire. Et encore, le fait de nous orienter à saisir les signes des temps et à y répondre en ayant le courage des choix difficiles mais innovateurs ; avec une note d’espérance, claire, avec cette « certitude que l’Église appartient au Christ ».

Mais quelle est cette Église considérée par Benoît XVI ? Par amour de quelle Église a-t-il fait ce pas d’une telle portée ? Je pense ne pas me tromper en indiquant l’Église-communion, fruit de Vatican II mais également perspective « toujours davantage expression de l’essence de l’Église », comme l’a encore souligné le pape Ratzinger  à la fin de son pontificat.

Un ” toujours davantage“, pour dire que nous n’y sommes pas encore pleinement. Quelle est alors la direction à prendre ?

L’Église, on le sait, est pour le monde. Pour cette raison, face aux exigences d’une réforme ad intra, il me semble qu’elle doit privilégier le fait de porter son regard en dehors d’elle-même, d’intensifier le dialogue avec la société. Un tel contact vital lui permettrait de faire entendre clairement sa voix dans la fidélité à l’Évangile et en même temps, d’écouter les exigences des hommes et des femmes de notre temps ; la conséquence ? trouver de nouvelles ressources et une vitalité inattendue en son sein.

Il faudra sûrement insister sur le dialogue œcuménique, sur le grand thème de l’union visible entre les Églises en essayant de parvenir à des définitions de la foi et de la pratique ecclésiale acceptables par tous les chrétiens.

Je souhaiterais encore une Église plus sobre, aussi bien par rapport aux biens qu’elle possède que dans ses expressions liturgiques et ses manifestations ; je proposerais une communication plus fluide et directe avec la société contemporaine qui permette aux personnes d’entrer plus facilement en relation avec elle, et une   attitude d’accueil particulièrement large surtout par rapport aux personnes qui ne partagent pas ses idées.

Universalité et ouverture aux dialogues seraient donc deux notes qui devraient être recueillies par le nouveau pape. Pour qu’il puisse répondre à ses énormes défis, nous imaginons qu’il soit un homme possédant une spiritualité profonde, uni à Dieu afin de cueillir de l’Esprit-Saint les solutions aux problèmes dans l’exercice constant de la collégialité, faisant aussi participer les laïcs, hommes et femmes, à la pensée et à l’action de l’Église.

C’est un travail avec un nouveau sens de responsabilité. Il s’agit de susciter de nouvelles impulsions créatives à différents niveaux. Je pense à l’économie qui ne sortira de la crise qu’en se mettant au service de l’homme ; à la politique qui doit retrouver une crédibilité en revenant à être “vie commune dans la polis” ; à la justice dans l’ouverture envers celui qui a fait fausse route, qui souffre les plaies de l’exploitation, envers celui qui a souffert à cause des erreurs d’autres hommes et d’autres femmes, même dans l’Église. Je pense à ceux qui se sentent exclus de la communion ecclésiale, comme les “nouvelles unions” par exemple. Cela aussi est Église parce que le Christ, qui l’a fondée, est mort sur la croix pour guérir toute division.

Il s’agit de faire briller le vrai visage de l’Église. C’est pour cette raison que j’ai invité tous ceux qui partagent l’esprit du Mouvement (des Focolari) dans le monde entier, à faire un nouveau “pacte” qui fasse partout grandir l’écoute, la confiance, l’amour réciproque en ce temps d’attente, afin que dans l’unité et la collégialité, l’Église puisse choisir le pape dont l’humanité a tout aussi besoin ».

Source : Zenit

Les jeunes filles d’Alep

Consolation pour pouvoir consoler

« Chaque jour est précieux, ne gaspillez pas le temps que vous avez pour vous aimer. » Ce sont les paroles que Tiziana, veuve depuis six ans, adresse aux 1187 participants, provenant de 17 pays, au Congrès de Familles Nouvelles, qui s’est tenu à Castelgandolfo, du 28 février au 2 mars.

Un grand espace spécifique a été réservé au thème de la perte du conjoint, dans une alternance de contributions de spécialistes et d’expériences de vie.

« Le choc initial – explique Dr Angelo Alessi, psychothérapeute – est suivi par le désespoir, qui laisse la place à la tristesse et la résignation. L’acceptation de la perte marque le moment de la reprise et de l’espérance. Exprimer et partager la douleur en authenticité et rapprochement affectif en recréant des ponts de relation avec l’extérieur sont quelques voies à parcourir pour ne pas rester accroché à un sentiment qui bloque la personne. »

« L’absence de Cosimo a été pour moi une très grande épreuve – confie Rosa. Je me sentais vide: je me suis engagée à faire beaucoup d’actes d’amour et j’ai expérimenté une paix profonde. La foi en Dieu amour m’a fait espérer, m’a donné la consolation pour pouvoir consoler, m’a donné la certitude que tout n’était pas fini, mais que tout devait continuer. »

Chiara Lubich affirme: « À travers Dieu, auprès de qui (nos chers disparus) sont, nous pouvons continuer à nous aimer réciproquement, parce que cette charité qu’ils avaient envers nous reste », elle est même “perfectionnée” et “ne subit pas de variations”.

C’est l’expérience vécue par Spirito, veuf depuis un an, qui raconte: « Mon dialogue avec Ilde continue et accompagne mes journées plus qu’avant. Maintenant, elle est arrivée. Dans cette partie du voyage qui me reste, Ilde est avec moi, en attente de nous rencontrer dans la même réalité. »

Tiziana aussi parle de ce « profond dialogue avec Teresio qui ne s’est pas interrompu après sa mort, mais qui continue entre ciel et terre et me fait expérimenter, maintenant comme avant, cette paix que seule l’union avec Dieu t’offre » et qui peut devenir un don précieux: « Je sens que ma vie doit continuer dans l’engagement d’aimer chaque frère que je rencontre durant ma journée, au travail, en famille avec mes enfants lorsque je suis pour eux mère et père. »

Matteo, fils de Tiziana, qui avait 16 ans lorsque son papa est décédé, raconte à un public ému le parcours qui l’a conduit de la colère et du déchirement intérieur, à la volonté de combler le grand vide à travers des gestes d’aide et de partage: « Plus j’aidais quelqu’un et plus je sentais papa proche de moi et une grande paix au-dedans de moi… Parfois, je me demande: si papa n’était pas parti, peut-être que je n’aurais jamais vécu ces expériences ». Au-delà de la douleur immense et de la solitude que le deuil comporte, les liens d’amour restent et peuvent fructifier comme un signe d’espérance: c’est le message qui découle de ce moment d’approfondissement.

Les jeunes filles d’Alep

Unité et confiance pour l’Irlande du Nord

Le 6 mars dernier, le Révérend John Mann, doyen de la cathédrale Sainte-Anne à Belfast, cœur de l’Église d’Irlande, a rendu visite au Centre du Mouvement des Focolari, à Rocca di Papa (Rome).

En juin 2012, c’est Maria Voce, présidente des Focolari, qui s’est rendue en territoire celtique pour le Congrès eucharistique international. À cette occasion, et précisément sur invitation du Révérend Mann, elle est allée en Irlande du Nord, à Belfast, pour participer à une rencontre œcuménique. Une journée historique, intense, ensoleillée, durant laquelle les leaders des quatre Églises chrétiennes majoritairement présentes sur le territoire ont conclu un pacte solennel d’amour réciproque.

À Rocca di Papa, il pleut, il fait froid et un vent décidé souffle, qui rappelle une nouveauté continue et qui accompagne les pas du Révérend Mann, en visite en Italie pour quelques jours. Nous l’avons interviewé en marge de sa rencontre avec Maria Voce.

Révérend Mann, quelle est la raison de votre visite ici en Italie et en particulier au Centre des Focolari?

« Lorsque Maria Voce est venue en Irlande du Nord en 2012, c’était pour nous tous un moment fondamental pour nos communauté, pour toute notre Église je dirais. C’est à cette occasion que Maria Voce m’a invité à me rendre à Rome. Cette visite était nécessaire, pour connaître encore plus de personnes qui ont une place spéciale dans notre cœur, et qui vivent, travaillent, prient et œuvrent  comme nous. »

À la lumière de vos contacts avec le Mouvement des Focolari, pensez-vous que le charisme de l’unité peut donner une contribution particulière à l’Église en Irlande aujourd’hui?

« Je pense que nous pouvons apprendre beaucoup de la spiritualité de communion, qui anticipe cette unité pour laquelle nous travaillons tous. Je crois fortement que la figure de Jésus abandonné peut nous aider de façon particulière. Il est mort sur la croix pour la rédemption de tous, pour tous nous unir. Je pense que sur ce point particulier de la spiritualité, beaucoup en Irlande du Nord peuvent se reconnaître dans ce qu’ils vivent. En approfondissant toujours plus ce mystère, nous pourrions trouver ensemble un chemin vers la réconciliation, pour composer l’unité. »

Que souhaitez-vous au Mouvement dans cette phase historique particulière?

« Je souhaite au Mouvement des Focolari de continuer à vivre pleinement sa spiritualité, dans toutes ses expressions, en l’offrant à tous, pour qu’elle contribue à créer ce climat de confiance et d’unité dont nous avons tant besoin, aussi dans notre pays. »

Par Paolo Balduzzi et le Centro Uno

Les jeunes filles d’Alep

Le grand “jeu” de la vie

Économie de communion, engagement politique, lutte contre la pauvreté. Ce sont certains des thèmes qui ont enrichi le programme du congrès Gen4 filles qui s’est déroulé dans la cité-pilote Santa Maria (Brasile), du 9 au 12 février dernier. 155 fillettes étaient présentes. Entre moments de fête pour le carnaval, jeu, musique et théâtre, les gen4 – la plus jeune subdivision du Mouvement des Focolari – ont pu explorer des thématiques engageantes, mais aussi nécessaires pour affronter le futur avec espérance.

La majorité d’entre elles viennent de familles pauvres. La cité-pilote du Mouvement des Focolari, Santa Maria, se trouve dans un contexte très difficile: ces dernières années, les deux quartiers limitrophes sont passés de “misérables” à un état de pauvreté digne, et ce changement a aussi été reconnu officiellement par la police, dans un document qui indique que la criminalité a diminué ces trois dernières années. C’est là, sur le territoire de la cité-pilote, qu’existe une école dont la méthode pédagogique est basée sur l’Art d’aimer, élaboré par la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich. Justement, une ancienne élève de l’école – fille d’une famille très pauvre et maintenant engagée dans le gouvernement brésilien à Brasilia – a raconté aux gen4 son expérience, leur donnant force et courage.

Il a aussi été question d’Économie de communion et de lutte contre la pauvreté. En effet, les gen4 ont découvert les entreprises du pôle ÉdeC de Santa Maria et ont pu connaître les entrepreneurs qui essayent de mettre en pratique, dans leurs entreprises, un modèle économique qui privilégie la personne et pratique le partage des bénéfices de l’entreprise en faveur des nécessiteux. En suivant ensuite une méthode éducative qui unit la théorie à la pratique en direct, les gen4 ont travaillé dans la petite entreprise ‘multinationale’ “Étincelle d’amour”, heureuses de pouvoir travailler pour les pauvres.

Adultes, jeunes, adolescents: tous ont contribué à l’élaboration du programme. Le soir du carnaval, la cité-pilote était devenue un immense terrain de jeux, où les gen4 avaient la possibilité de vivre les réalités quotidiennes d’une vraie ville, mais de “les vivre avec l’amour”, des courses au supermarché à l’élaboration de “lois pour le bien commun”.

Quatre jours intenses de divertissement et d’approfondissement, vécus aussi dans un profond rapport avec Jésus: « Tu es tout pour nous – écrivait une fillette – Tu as été un grand roi et un grand enfant. Reste avec les anges et protège-moi jour et nuit, et toujours. »

Les jeunes filles d’Alep

Ubuntu, « Je suis, parce que nous sommes »

Les Jeunes pour un Monde Uni ont lancé le projet Sharing with Africa (Partage avec l’Afrique)  qui veut contribuer à faire connaître le cadeau que ce continent, peut, avec ses particularités et ses traditions, être pour le monde entier. Déjà en décembre 2011, environ 200 jeunes provenant de divers pays africains se sont rencontrés dans le but d’approfondir un projet de fraternité concrète – projet commencé dans les années ’60 au siècle dernier à Fontem au Cameroun –  pour voir comment contribuer eux aussi à la fraternité universelle.  A ce moment est né Sharing with Africa (Partage avec l’Afrique) afin de contribuer à la formation d’une culture nouvelle ouverte à la construction d’un monde uni, de promouvoir les valeurs qui ont construit et formé la société du Continent africain. Le projet veut être un espace de communion entre les jeunes, non seulement du Continent africain, mais avec ceux du monde entier, et favoriser les échanges de culture, de talents, d’expériences de vie, de défis, accompagnés d’activités concrètes. Le premier pas du projet prévoit de participer en mai prochain à Nairobi, au Kenya, à l’Ecole d’inculturation qui aura comme thème : «  La personne – Ubuntu – Je suis, parce que nous sommes. » L’ « Ubuntu » est une vision unificatrice du monde exprimée en proverbe zoulou : « Umuntu Ngumuntu Ngabantu » (« Une personne est une personne, par et à travers les autres personnes. ») Ce concept est une conception de la vie qui se trouve à la base des sociétés africaines et qui contient en soi le respect, le partage, la confiance, l’altruisme et la collaboration. C’est un concept de communion de l’homme, qui définit la personne en rapport à ses relations avec les autres. Une personne avec Ubuntu est ouverte, disponible aux autres, solidaire, elle sait appartenir à un ensemble plus vaste. Quand on parle d’Ubuntu on entend un sens plus fort d’unité dans les rapports sociaux, pour être disponibles à rencontrer les différences des uns et des autres et enrichir la nôtre : « Je suis, parce que nous sommes. » Le projet Sharing with Africa prévoit pour les participants à l’école d’inculturation en plus de l’approfondissement de l’Ubuntu, la possibilité de développer diverses activités sociales avec les Jeunes pour un Monde Uni  du Kenya. Connaître et inter-réagir avec la tribu Samburu, mais aussi travailler pour les enfants d’un bidonville, c’est-à-dire un quartier pauvre et dégradé de Nairobi, et pour ceux d’un centre d’alimentation,  toujours dans la périphérie de cette ville tentaculaire.

Les jeunes filles d’Alep

Argentine: paroisse et vacances

La Lucila est une charmante petite ville de vacance au bord de la mer, à 350 km de Buenos Aires. C’est ici que se déroulent, depuis treize ans, les semaines de “Vacances écoles”, comme elles ont été nommées. Omar et Susana Zazzerini, du Mouvement paroissial de Buenos Aires, organisateurs de cette initiative, racontent: « Nous sommes partis des paroles de Jésus “Venez à l’écart et reposez-vous un peu” (Mc 6,31), en pensant surtout aux familles qui avaient moins de possibilités de partir en vacances. En plus du repos, nous voulions que ce soit une école de vie générée par l’amour réciproque et vécue avec la présence spirituelle de Jésus parmi nous. Comme aux débuts des Focolari, lorsque ils se retrouvaient pour se reposer ensemble dans les Dolomites, et beaucoup de personnes expérimentaient ce style évangélique de vie et découvraient que Dieu est Amour ». Les participants proviennent de différentes paroisses de la région de Buenos Aires. La première année, ils étaient 23. 140 personnes, dont 115 toute la semaine, ont participé à cette treizième édition. Jusqu’à aujourd’hui, environ 1200 personnes ont vécu cette expérience. « Le plus important – affirme Omar – c’est d’aimer avec la puissance du moment présent, dans l’attention envers les autres, en se regardant toujours avec “des yeux nouveaux”. » En oubliant peut-être les défauts ou les incompréhensions, surtout avec ceux qui se connaissent depuis longtemps. « Autrement – continue-t-il – ce ne serait pas aussi beau de rester ensemble une semaine, pendant laquelle, se répartissant en équipes, un jour il faut cuisiner, un autre faire la vaisselle, un troisième servir à table, en maintenant l’harmonie partout. » « C’est une école – ajoute Susana– où nous pouvons apprendre à nous aider à surmonter les situations douloureuses ou de conflit. Lorsque ce que font les autres nous dérange, dans la cohabitation nous apprenons à accueillir cette gêne. » Et ainsi les relations interpersonnelles s’élèvent à un plus haut niveau. Approfondissement spirituel, partage de ce que chacun vit: « Aussi les douleurs… », continue encore Susana. « Certaines situations difficiles se résolvent dans la communion. Le moment culminant est la messe. Le reste de la journée on va à la plage, on joue, on se promène, on discute, et beaucoup d’autres choses qui nous distraient. » La croissance spirituelle des participants et l’impact sur les jeunes sont notables: « Ils grandissent en quantité, mais aussi en qualité: cela se voit dans l’amour pour les personnes âgées et les enfants, ainsi que dans le rapport entre eux. Certains ont déjà une famille, d’autres ont vécu une expérience à la Mariapolis Lia ou ils ont participé au Genfest de Budapest. Avec l’aide de tous, une des jeunes filles a pu participer aux JMJ en Espagne et, maintenant, elle est la référente pour celles de Rio de Janeiro. Nous avons aussi eu parmi nous des personnes consacrées, des membres d’autres Églises, des séminaristes et plusieurs prêtres. » C’est une expérience de fraternité, comme l’a définie une personne qui y participait pour la première fois, qui ensuite continue durant l’année dans les différentes paroisses de provenance. Par Carlos Mana

Les jeunes filles d’Alep

Rome possède un grand cœur: le cœur du Pape

« Ces derniers jours, en retournant de Rocca di Papa à Rome, j’ai éprouvé une impression étrange, que j’avais déjà eue en automne lorsque je suis rentrée d’Ala di Stura: je me sentais chez moi à Rome, parce que le Pape y habitait.

Hier, en voyageant du Centre Mariapolis vers la Ville éternelle, il me semblait que Rome était toute couverte par un grand cœur: le cœur du Pape.

Ces derniers jours, j’ai lu quelques écrits merveilleux du Saint-Père. Mercredi dernier, à l’audience générale, faisant allusion à la fête de sainte Catherine, il a parlé ainsi:

“Oui, la force du Pape est l’amour de ses enfants, l’union de la communauté ecclésiastique et la charité des fidèles qui, sous sa conduite, forment un seul cœur et une seule âme. Cette contribution d’énergies spirituelles, qui vient du peuple catholique comme de la hiérarchie de l’Église, du simple chrétien jusqu’au Pape, nous fait penser à la sainte que l’Église honorera demain avec une fête spéciale, sainte Catherine de Sienne, l’humble, la sage, l’intrépide vierge dominicaine qui, vous le savez tous, aima le Pape et l’Église comme personne d’autre ne les a aimés, avec une telle hauteur et une telle vigueur d’esprit.” [1]

En lisant ces lignes, j’aurais souhaité que le Pape, pour la communion des saints, perçoive aussi dans notre Mouvement une contribution à sa force, parce que nous l’aimons, le Pape; parce que nous voulons développer la communauté chrétienne avec notre esprit, sous la conduite de l’Église, et parce que notre idéal est la charité. »

(Tiré de “Chiara Lubich, journal 1964/65”, Ed. Città Nuova, 1985, Rome)


[1] L’Osservatore Romano du 30 avril 1964.

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Benoît XVI : « Je n’abandonne pas la croix »

Environ 150 000 personnes, de différents lieux, sont présentes pour la dernière audience générale de Benoît XVI. Dans l’air flotte l’importance d’une journée historique et, peut-être, pas uniquement pour l’Église catholique. Il y a une émotion contenue, en syntonie avec l’humble grandeur du pape âgé.

Benoît XVI est visiblement ému devant la foule qui se presse autour de lui avec une immense chaleur. Il parle avec la spontanéité du cœur : « Je vous remercie, je vois l’Église vivante. Et nous devons dire merci aussi au Seigneur pour le beau temps qu’il nous donne en hiver ». Il définit l’Église comme « une communion de frères et sœurs dans le Corps de Jésus Christ, qui nous unit tous. L’Évangile purifie et renouvelle ».

La sienne est une communion ouverte et transparente de ce qu’il vit. « J’ai franchi ce pas dans la pleine conscience de sa gravité et aussi de sa nouveauté, mais dans une profonde sérénité d’âme. Aimer l’Église signifie aussi avoir le courage de faire des choix difficiles, soufferts, en ayant toujours comme objectif le bien de l’Église et non le sien. » Et il affirme d’une voix sûre : « Je n’abandonne pas la croix, mais je reste d’une façon nouvelle près du Seigneur crucifié ».

Maria Voce, présidente des Focolari, commente ainsi la dernière audience publique de Benoît XVI, à laquelle elle a participé avec quelques centaines d’adhérents du Mouvement :

« C’était un moment de profonde communion avec le pape : il me semblait qu’il nous amenait avec lui sur la montagne, où Dieu l’appelle maintenant, et nous faisait voir l’Église comme on la voit de cette altitude, peuple uni, famille de Dieu, corps vivant ». « Alors qu’il répétait l’annonce de sa décision, nous ressentions qu’elle ne l’aurait cependant pas éloigné, mais, au contraire, elle l’aurait rendu plus proche de nous tous, de chacun de nous, personnellement, je dirais. » « Près de moi, outre Giancarlo Faletti, il y avait Frère Alois de Taizé avec un confrère, Kiko Arguello du Chemin néocatéchuménal, et d’autres représentants de Mouvements. Lorsqu’il est passé devant nous, il nous a reconnus et salués avec une affection visible. »

Et encore dans une interview publiée sur cittanuova.it, elle répond à ces questions :

Quelle leçon penses-tu que le Mouvement des Focolari doive retenir ?

« Le passage de son discours où, se référant à l’Église, Benoît XVI l’a décrite “renouvelée et purifiée par la vie de l’Évangile” m’a beaucoup impressionnée. J’ai fortement ressenti qu’il s’agissait d’un rappel à cette vie de l’Évangile qui vraiment nous rend nouveaux, à chaque instant. Il m’est clairement apparu que nous ne devons pas vraiment essayer d’améliorer Dieu sait quoi, mais retourner à une vie d’Évangile intègre, authentique, “avec cohérence”, comme le pape même l’a précisé. Cohérente à la foi que nous avons reçue et que nous professons. En outre, nous devons être proches du pape, gravir la montagne et prier avec lui. Avec la même confiance en Jésus qui conduit l’Église, avec le même optimisme serein qu’il nous a démontré. »

Quelles sont les paroles qui ont le plus touché ton cœur ?

« L’allusion à la famille qui est l’Église, peut-être parce que Chiara Lubich aussi, avant de quitter cette terre, nous avait recommandé d’‘être famille’. Pour cela, il m’a semblé qu’il s’agissait de la même voix qui venait, de deux côtés, nous recommander la même perspective. C’est-à-dire celle du Christ qui, en venant sur la terre, a voulu se constituer sa propre famille, l’Église. Comme il la voit lui, pas vraiment comme nous les hommes sommes habitués à la voir et à la juger. L’Église comme elle doit être : son corps, son épouse, sa famille. »

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Avec Benoît XVI: «Le Seigneur m’appelle»

«Le Seigneur m’appelle à “monter sur la montagne”, à me consacrer encore plus à la prière et à la méditation» a affirmé Benoît XVI dimanche dernier lors de l’Angélus. «Mais ceci ne signifie pas abandonner l’Eglise – poursuit-il – au contraire, si Dieu me demande cela, c’est pour que je puisse continuer à la servir avec le même engagement et le même amour que ceux eu  jusqu’à maintenant, mais selon un mode plus adapté à mon âge et à mes forces».

Cette dimension spirituelle du choix du pape est soulignée par les commentaires arrivés de l’Angleterre: du Rév. David Cornick, de l’Eglise Réformée Unie, secrétaire général des “Churches Together in England”, organe  officiel national pour les rapports œcuméniques en Angleterre. Il affirme que «la décision du pape Benoît de se démettre a un impact non seulement sur l’Eglise catholico-romaine, mais aussi sur nous tous, parce qu’elle est prise avec une conscience des limites humaines, soutenue par la grâce de Dieu, d’où nous pouvons tous apprendre». Tandis que le Rév. Robin Smith, évêque de l’Eglise d’Angleterre, témoigne: «J’ai rencontré Benoît XVI  à diverses occasions et j’ai toujours été impressionné par sa sainteté, son authenticité et sa  bienveillance. La décision (…) d’abdiquer et de prendre sa retraite [aura plus de conséquences que tout le reste] parce qu’elle reformule l’image de la papauté, non des moindres, dans l’esprit des catholiques».

Le Dr. Callan Slipper, focolarino et révérend de l’Eglise d’Angleterre explique, qu’à son avis, le Pape, avec cette décision, a défini ce qu’est le ministère pétrinien: «prier et souffrir tout d’abord,  puis aussi agir. J’ai pensé que c’est une bonne définition, ce que nous devons tous faire pour servir les autres. Avec sa renonciation, il n’exercera plus l’action, cependant il continuera à prier et à souffrir pour l’Eglise. (…) Il me semble qu’il montre le ministère pétrinien non pas comme un ministère de type monarchique, mais réellement plus comme celui du Serviteur des serviteurs de Dieu».

De l’Eglise orthodoxe de Moscou, Galia déclare avoir «éprouvé de la douleur et l’impression d’une grande perte. Je souhaite que cette démarche de Benoît XVI soit pour le nouveau pape un exemple d’amour qui n’a pas peur du sacrifice. Sa démarche témoigne un fort rapport avec Dieu. Il n’a pas pensé à lui, mais au service qui lui est demandé». Je souhaite que le nouveau pape soit «sensible aux questions entre les confessions chrétiennes».

Jens-Martin Kruse, Pasteur de la Communauté évangélique luthérienne de Rome, sur l’Osservatore Romano du 22 février dernier, dans un article ayant pour titre “Benoît XVI exemple de foi aussi pour les luthériens”, reparcourt quelques gestes de profond impact œcuménique.

Au panorama œcuménique, s’ajoute une voix du monde juif, celle du rabbin argentin Ariel Kleiner: «Lorsque j’ai appris par Twitter la renonciation du Pape j’ai compris que nous entrions dans un moment doublement historique. J’espère voir rapidement la fumée blanche et que le successeur puisse continuer sur les sentiers interreligieux des papes Benoît XVI et Jean-Paul II». «Au-delà de ce que ce moment signifiera pour mes frères catholiques – déclare Sonia Kirchheimer – personnellement, en tant que juive engagée dans le dialogue interreligieux, j’espère que le successeur de Benoît XVI continue dans le sillage du Concile Vatican II et de Nostra Aetate, afin que nous puissions construire ensemble un monde plus pacifique comme fils d’un même Dieu».

Enfin, l’avocat croate Zdravko Dujmović, sans options religieuses, écrit: «Le pape Benoît XVI est parti  sans tâche. On ne peut pas ne pas l’aimer et le respecter encore plus pour ce qu’il a fait pour l’Europe contemporaine et pour toute la chrétienté. Le nouveau pape pourra continuer sur la voie qu’il a tracée et se retirer quand il sentira qu’il ne pourra plus continuer ce service. Déjà durant les premiers siècles, les chrétiens se retiraient dans le désert, jeûnaient pour arriver à la contemplation, portant la spiritualité en eux… Un grand homme est parti».

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Sophia, un condensé d’économie, de politique et de théologie

Quelles sont les exigences demandées aujourd’hui à un jeune en recherche de travail dans une entreprise, une association, un milieu politique ? Une super-spécialisation semblerait la réponse la plus évidente, une préparation imbattable. Le docteur Lorenzo Rosi, vice-président de la Banque Etruria, présent à la journée Porte Ouverte de l’Institut Universitaire Sophia pense le contraire : « Dans les entretiens d’embauche nous  demandons que le candidat soit capable de trouver des solution aux problèmes. L’entreprise pense ensuite  à le spécialiser avec des stages ou des cours ad hoc, mais l’aspect le plus important aujourd’hui est de savoir utiliser sa tête. Ce conseil, Sophia le donne aux jeunes, parce qu’après l’esprit, elle forme des hommes et des femmes capables de dialoguer, d’accueillir les différences. De Sophia sortent des personnes capables de penser et non seulement de simples exécuteurs.

Ce n’était pas seulement une journée Porte Ouverte universitaire de type traditionnel, où les professeurs et le personnel du secrétariat donnent le plan des études et répondent aux questions sur les procédures d’inscription et les frais ; cela aussi mais pas seulement. C’était des étudiants – environ 80 de 30 pays différents – répartis dans les trois spécialisations – économie et gestion, ontologie trinitaire et études politiques – à faire les honneurs de la maison. Ils ont raconté leur arrivée à l’IUS, les motivations de leur choix après trois années universitaires même hautement spécialisées, la provenance de zones disciplinaires et d’expériences humaines extrêmement variées. Une histoire parmi toutes, celle de Rami, égyptien, en première ligne dans la révolution qui, il y a deux ans a apporté un souffle de printemps arabe aussi dans son pays. « J’ai dormi place Tahir, j’ai manifesté dans les rues avec des milliers de personnes, nous avons lutté pour la liberté, mettant notre vie en danger. Mais après une expérience aussi forte, j’ai senti le besoin de m’enrichir intérieurement et Sophia est l’endroit idéal pour moi. Je suis venu ‘’sur la montagne’’ loin des foules, me nourrir de la Sagesse. Non, ce n’est pas une fuite des problèmes, je continue à vivre la révolution aux côtés de mon peuple de façon différente : j’écris des articles qui sont publiés en Egypte et en même temps je me nourris de la Sagesse qui se trouve ici à Sophia, autant dans les cours que dans la vie quotidienne avec les étudiants et les professeurs. Je sens que j’acquiers des bases intérieures solides pour porter la paix là où elle manque. »

« Où vont l’économie et le monde ? » c’est le titre d’une des trois leçons, celle de Luigi Bruni, professeur d’Economie qui, avec Antonio M. Baggio, philosophe de la Politique et Alessandro Clemenzia, théologien,  ont offert à une septantaine de jeunes présents ainsi qu’à beaucoup d’autres connectés en streaming.

« A Sophia – a expliqué Bruni – on renforce les compétences spécifiques, en apprenant à regarder plus loin. L’étude cependant, n’est pas une pré-phase de travail, mais elle est complémentaire au travail, grâce aux stages qui sont définis pour toutes les disciplines. »

Trois professionnels dans les domaines de l’entreprise, de la recherche universitaire et de l’engagement politique ont démontré la valeur ajoutée de Sophia dans les trois domaines. Parmi eux Letizia De Torre (Mouvement Politique pour l’Unité), ancien député, a répété qu’un jeune ne peut ‘’entrer en politique’’ sans avoir une vision du monde. Sophia est née pour exprimer une culture qui ne regarde pas seulement les intérêts d’un parti mais qui, en vertu de son inter-discipline, s’ouvre à l’écoute de la critique, à la possibilité de remettre en discussion une position, de changer les dynamiques, d’apprendre à dialoguer. En somme, de ne pas avoir peur des différences. Sophia offre les instruments pour construire le rêve d’une société meilleure pour tous. »

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Renonciation de Benoît XVI : quelques réactions

Comment as-tu réagi à la renonciation de Benoît XVI ? Quels sont les aspects appréciables de son pontificat ? Quels sont tes souhaits pour le nouveau pape ?

Voici quelques extraits de leurs réponses.

« Au début, je ne pouvais pas y croire. Ensuite, j’ai compris que le Saint-Père a décidé de le faire uniquement pour le bien de l’Église. Comme j’avais vécu avec des frères catholiques, j’ai profondément compris que l’essence de ce ministère est spirituelle. Je veux être en unité avec lui et avec les autres chrétiens, à travers la prière, pour l’élection du prochain souverain pontife, afin que l’Église continue pour le bien de l’humanité. » Metta, bouddhiste, Thaïlande

« Selon moi, c’était un geste sage, étant donné justement son rôle au nom de Dieu, sûr que Dieu est avec lui. Cet acte est d’une originalité à nulle autre pareille. Il doit servir d’exemple à l’humanité entière. Aussi la décision de se retirer dans un monastère est quelque chose de grandiose. Je souhaite au prochain pape, avec l’aide de Dieu, qu’il soit encore plus illuminé et qu’il ne se laisse pas démoraliser par les critiques avec des intentions non positives. » Abdou, musulman, Algérie

« La renonciation du pape nous touche tous. Mais rien ne changera dans les choses auxquelles nous tenons tant. Il a continué le travail de Jean-Paul II. Et on ne revient pas en arrière. Au contraire, on va encore en avant dans la compréhension et dans la collaboration réciproque. » Enrique, juif, Uruguay.

« Il me semble que (l’annonce de la renonciation de Benoît XVI) a constitué un précédent très important. J’ai apprécié l’humilité du pape et ses allusions sincères à la cause de sa renonciation et aux difficultés présentes dans la curie romaine. Avec son geste, il me semble (j’espère) qu’il devrait avoir ouvert une route de plus grande collégialité dans l’Église. Quels souhaits et désirs pour le prochain pape ? Courage ! Il devra porter une lourde croix, mais il pourra et devra la partager plus avec son peuple. » Armando, sans conviction religieuse, Italie

« Nous n’en croyions pas nos oreilles lorsque Benoît XVI a annoncé sa renonciation. Ensuite, une profonde compréhension et sympathie pour lui nous a envahies. Pas même un pape ne peut fuir les limites humaines ! Joseph Ratzinger a eu le courage et la sincérité de l’admettre publiquement. Nous souhaitons au futur souverain pontife de continuer dans la voie d’ouverture vers les autres confessions chrétiennes, vers les autres religions, comme vers les personnes de convictions différentes. » Donika et Luan, Tirana – Albanie

« Je pense que c’était une sage décision, ce n’était pas facile de la prendre ! C’était aussi un acte de responsabilité. Je voudrais le remercier pour tout ce qu’il nous a donné. J’attends du prochain pape qu’il ait toujours cet œil de fraternité, d’ouverture sur les autres croyances, religions, pour construire un monde de fraternité universelle. » Racim, musulman, Algérie

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Adoption juridique de détenus

  • 500 détenus ont bénéficié du projet, qui a vu instruire 300 procès pénaux : il s’agit de personnes qui seraient probablement encore en attente de procès, alourdissant le système carcéral.
  • 300 étudiants en droit ont pris part au projet.
  • 350 familles de détenus assistées par des étudiants et employés dans le domaine de la santé et des services sociaux.
  • Plus de 200 citoyens libérés.
  • Plus de 1000 détenus ont bénéficié d’assistance à travers des collectes de vêtements, jouets et matériel pour l’hygiène personnelle.
  • Articles, études publiées et prix reçus.Ce ne sont que certains des résultats obtenus (entre 2001 – année de sa naissance – et mars 2012) par le projet pour l’Adoption juridique des citoyens arrêtés et présentés par le professeur Maria Perpétua Socorro Dantas Jordão, coordinatrice du projet, et par le professeur Paulo Muniz Lopes, recteur de l’université, au congrès organisé par CeD, Fraternité, droit et transformation sociale (Mariapolis Ginetta, 25-27 janvier 2013). Ce projet essaye d’affronter la problématique du système pénitentiaire dans l’État du Pernambouc, concernant les détenus – en attente de procès – qui devraient être assistés par la Défense publique.

    Ce sont des histoires de vie, d’abandon juridique, d’hommes sans défense, mais surtout nécessitant un regard d’espérance. Approcher l’étudiant en droit de cette réalité est un défi constant du Projet, surtout parce que les détenus “adoptés” ont commis ou tenté des crimes graves. En assumant la fraternité comme principe politique et juridique à considérer, et en le contextualisant dans la perspective des droits humains, dans quelle direction le futur employé en droit doit-il se former?

    À partir du point de vue académique sur l’humanisation professionnelle du droit, une rencontre se vérifie : le détenu trouve un instrument pour obtenir le respect des droits humains, souvent violés (aussi en raison de la surpopulation carcérale : 1400 détenus pour 98 places) et le futur professionnel développe le sens critique et prend conscience de sa force de transformation de la société. Mais, surtout, entre étudiant et détenu s’établit une dimension de fraternité qui, associée à la liberté et à l’égalité, leur permet d’expérimenter pleinement la citoyenneté.

    Le Projet d’adoption juridique des détenus a commencé en 2001, fruit d’un accord entre la Faculté ASCES, le Tribunal de Justice de l’État du Pernambouc et le Secrétariat d’État de Justice et Citoyenneté. Dans ce contexte, la fraternité a été de plus en plus considérée aussi comme un principe pédagogique pour former les étudiants en droit. Le groupe de recherche prépare les étudiants pour les activités d’accompagnement procédural avec des cours théoriques et techniques de défense devant un jury. La méthodologie appliquée suit des entretiens avec les détenus, leur famille et un travail de sensibilisation dans les écoles et à travers les médias.

    En passant ainsi de l’assistance à la population carcérale au débat sur la fraternité, on saisit à quel point les droits humains et la fraternité sont étroitement liés, en raison des valeurs démocratiques de base, mais surtout pour diffuser une culture de la paix. Le travail de ces onze années d’activité démontre la possibilité de créer un système de protection des droits humains, sociaux et légaux des détenus, en agissant à travers la distribution des biens produits par la coopération sociale.

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Essais d’«inculturation».

Du 10 au 13 mai 2013 la «cité-pilote Piero», à Nairobi (Kenya), accueillera l’Ecole d’Inculturation, un laboratoire qui a cette année comme thème principal : «la personne» dans les différentes traditions africaines. Un groupe de jeunes participera également à la première étape du Projet “Sharing with Africa” (Partage avec l’Afrique). Ci-après le récit de Giulia, après son expérience en Ouganda.

«Aéroport de Malpensa, le 2 août 2011: destination «Kampala – Ouganda». L’émotion est grande, même si je ne peux pas encore imaginer que ces quatre semaines deviendront une des expériences les plus belles et les plus importantes de ma vie. Pendant un mois j’ai partagé la maison et le quotidien avec une autre jeune italienne et trois ougandaises. Dès le début, cela m’a contrainte à mettre de côté toutes mes habitudes «occidentales», toutes mes façons de faire ou de penser, pour m’ouvrir à elles et à leur vie. Or ce qui était au début de petits sacrifices, est rapidement devenu une richesse, une nouvelle façon de penser et de me mettre en rapport avec qui était à mes côtés.

La conception qu’ont les africains de la personne m’a touchée. Pour eux, au centre de tout il y a la personne, l’autre, non pas le temps, la hâte, les engagements. Ainsi, par exemple, une réunion débute quand tout le monde est arrivé, non pas quand c’est l’heure. Ou bien l’autobus part quand il est plein et que tous sont montés, non pas à une heure préétablie. «Comment pouvez-vous, vous occidentaux, baser vos journées sur le temps qui passe, qui ne vous appartient pas et que vous ne pouvez absolument pas contrôler?»: une question qui retentit encore en moi quand je me laisse prendre par la frénésie des journées, risquant d’ignorer les personnes qui sont à côté de moi.

Typique de l’Afrique sub-saharienne le concept d’«Ubuntu», une expression qui peut être traduite par : «Je suis ce que je suis par mérite de ce que nous sommes tous ensemble». A ce propos, Nelson Mandela a dit: «Ubuntu ne signifie pas: ne pas penser à soi-même; il signifie plutôt : se poser la question: si je veux aider la communauté autour de moi à progresser?». Combien de sagesse dans ces paroles! Or, il ne s’agit pas seulement de paroles, mais de vie vraie, du quotidien vécu dans la perspective du «nous» et pas seulement du «moi»: tout est en commun, tout est fait ensemble. Les enfants des voisins sont comme les tiens, mais l’hôte le plus inconnu aussi, qui arrive par erreur chez toi, fait immédiatement partie de la famille.

Je n’oublierai jamais l’émotion éprouvée lorsque j’ai été invitée à déjeuner par la famille d’une de mes colocataires: une maison sans salle-de-bain dans un quartier semblable à un bidonville. Pourtant la table était mise et la nourriture abondante. Parce que peu importe les sacrifices que tu fais pour inviter à déjeuner les amies de ta fille: l’hospitalité, la réciprocité et le partage avec l’autre comptent plus que tout.

J’ai laissé l’Ouganda en me sentant plus riche qu’avant. Pendant plusieurs semaines j’ai été une étrangère, celle avec une couleur de peau différente, une langue différente, des habitudes différentes; pourtant j’ai toujours été accueillie, j’ai toujours trouvé un sourire et une poignée de mains, jamais je me suis sentie mise à l’écart ou pas à ma place.

Maintenant, lorsque je rencontre sur mon chemin les immigrés qui habitent  ma ville, j’ai l’impression de les voir avec des yeux nouveaux: j’essaie de me mettre à leur place. Cette portion d’Afrique, qui tous les jours débarque en Europe, mérite ce même, énorme accueil que moi en premier, pourtant étrangère et blanche, j’ai reçu en Ouganda: c’est le partage, c’est la réciprocité, c’est Ubuntu, c’est quelque chose qui va bien au-delà du simple respect envers celui qui est «le différent». Parce qu’en fait, différent de qui? En peu d’heures d’avion «le différent» c’est toi, et tu te rends compte que nous sommes tous beaucoup plus semblables qu’on ne le croit».

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Economie de Communion : Mission en Serbie

Une véritable et authentique « Mission  ÉdeC» s’est déroulée en Serbie, dans la région de Vojvodine et à Belgrade, dans les premiers jours de Février. Objectif : connaître de près les entrepreneurs et les familles impliquées dans l’Economie de Communion en Serbie.

Les entreprises ÉdeC en Serbie se concentrent dans la région de Vojvodine. Il ne s’agit pas d’une multitude d’entreprises, mais d’expériences diverses et représentatives d’une société où les communautés locales sont encore fortes même si elles sont éprouvées par le chômage, par la faible rentabilité de l’agriculture et par la carence des services. Il s’agit d’artisans qui depuis le début de l’ ÉdeC ont partagé leurs profits et qui maintenant doivent innover au niveau de la production,  ou de jeunes qui ont l’intention  de  démarrer des usines et des ateliers, des familles d’éleveurs qui collaborent pour la production de nourriture, et qui aident en nature les  pauvres car ils ne peuvent partager leurs bénéfices,  des entrepreneurs regroupés dans le choix de donner une partie des profits au projet ÉdeC, même si  les  stratégies entrepreneuriales qu’ils utilisent sont  diverses.

Les personnes bénéficiaires des aides- Il y a eu d’autres moments significatifs au cours du voyage, les rencontres avec quelques faits  qui bénéficient des aides en provenance  des initiatives de l’ ÉdeC : Une table pour enfants, familiale, ou pour personnes âgées, un centre Caritas qui organise des activités récréatives pour jeunes et pour des personnes âgées. Ce sont surtout des familles simples qui sont  disponibles pour raconter leur expérience : des familles qui ne peuvent soutenir les dépenses  pour l’instruction des enfants ; des personnes âgées qui ne peuvent assumer les soins médicaux ; des maris et femmes qui, tout en travaillant, sont contraints de vivre avec deux enfants dans une petite habitation construite au fil du temps  avec du matériel de récupération, et qui sont dans une situation d’extrême misère matérielle avec en même temps une grande dignité et une ouverture au prochain.

L’apport de l’ ÉdeC en Serbie aujourd’hui – On constate clairement que le modèle économique fondé sur la culture du don continue à attirer et à s’imposer comme solution efficace jusqu’à remettre en question dans ses fondements le système socio-économique ; aujourd’hui il y a une forte    prise de conscience qu’il est fondamental d’innover et d’anticiper les changements (emblématiques et au niveau des coûts que les pays balkaniques lorsqu’il entreront dans l’union européenne auront à supporter , à côté des prospectives de développement) y compris  pour les entreprises ÉdeC. Dans ce processus, le rôle des nouvelles générations est fondamental, les jeunes attirés par l’idéal de l’ ÉdeC, sont  compétents non seulement en matière de santé et de sécurité sur le travail, d’environnement, de marketing, de gestion des projets, de comptabilité, mais aussi en ce qui concerne  les lignes directrices pour conduire  une entreprise ÉdeC (étudiées et développées en détail en référence au contexte spécifique local et de l’entreprise). Ils peuvent donc  offrir aux entrepreneurs une contribution concrète soit au niveau local, soit au niveau de la Commission internationale.

Former 3-5 jeunes, repérés localement qui ont ces compétences : C’est la proposition avec laquelle s’est conclue la mission : de cette manière on créera du travail pour quelques jeunes et les entreprises qui auront besoin  de conseils pour innover s’entraideront.

Enfin, il y a eu un moment de dialogue avec la communauté orthodoxe serbe, et en particulier avec l’Institut pour l’étude du dialogue entre Culture et Christianisme : de cette rencontre, il est probable que dans un futur proche, une rencontre ÉdeC puisse jaillir avec les orthodoxes serbes. Ce sont de nouvelles frontières qui s’ouvrent à l’horizon.

Source : ÉdeC online

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Avec Benoît XVI pour sa dernière audience

Ce sera une occasion unique de lui manifester une fois encore la gratitude du mouvement des Focolari et de prier avec le pape pour l’avenir de l’Église, unis aux milliers de personnes qui se rassembleront place Saint-Pierre.

« Sainteté, le mouvement des Focolari vous entoure avec émotion dans un immense remerciement pour tout l’amour paternel dont vous l’avez toujours accompagné et soutenu ».

Dans la grande étreinte planétaire qui entoure le pape Benoît XVI en ses derniers jours de pontificat, les Focolari veulent aussi être présents pour exprimer leur proximité et leurs prières au Saint-Père. Dans un message qu’elle lui a adressé immédiatement après l’annonce faite le 11 février depuis la salle de presse du Vatican, Maria Voce écrit au nom de tous les focolarini dans le monde : « Sachez  que nous sommes à vos côtés, dans une prière profonde et continue pour la nouvelle phase qui s’ouvre maintenant dans votre vie et dans celle de l’Église, avec une foi sûre de l’amour de Dieu, cette foi à laquelle vous nous avez particulièrement appelés cette année. Nous vous aimons et nous vous aimerons toujours ! ».

L’annonce de la démission du pape a pris le monde par surprise. Les déclarations de soutien et d’estime ont été immédiates pour ce geste « de courage et d’humilité », comme beaucoup l’ont défini. Des politiciens, des responsables des Églises chrétiennes, des responsables de religions et des gens ordinaires ont pris la parole, signe d’un geste unique dans l’histoire, et aussi de l’affection et de la considération dont jouit ce pape dans le monde à tous les niveaux.

« Notre première réaction – confie la présidente de mouvement des Focolari – a été une réaction presque de désarroi et de réelle souffrance face à cette expression : l’amoindrissement de la vigueur du corps et de l’esprit, que confesse ce pape si simplement et avec une telle humilité. Il nous est apparu d’autant plus grand dans sa faiblesse même ». C’est ce sentiment qui a poussé les focolarini à envoyer au pape « un message de gratitude ». Il les a aussi appelés à voir ces circonstances comme « un appel de Dieu à une dimension d’unité nouvelle et plus grande ». Maria Voce explique : « C’est notre charisme et en ce moment plus que jamais nous devons en témoigner, nous resserrant en un pacte planétaire renouvelé, d’un bout à l’autre de la terre, pour mettre à la disposition de toute l’Eglise le trésor de la présence du Ressuscité au milieu de nous ».

La site de Città Nuova  (www.cittanuova.it) a consacré une page spéciale à la démission du pape et a reçu beaucoup de réactions de la part de lecteurs, y compris non Italiens. « Beaucoup font des analyses et des jugements critiques, plus ou moins bienveillants, moi, je voudrais dire toute mon affection pour Benoît XVI ». « Après la stupeur et un moment de désarroi, j’ai vu dans sa décision une confirmation de sa grandeur ». Et encore : « J’ai été frappé que le pape ait su garder ces mois-ci sa décision, dans un tête-à-tête continuel avec Dieu, j’imagine. Cela m’interpelle personnellement et a quelque chose à m’apprendre ».

A propos de ce tête-à-tête, le théologien Piero Coda, président de l’Institut Universitaire Sophia, écrit : « Benoît XVI, dès le début de son ministère, nous a étonnés quand avec la simplicité et l’authenticité de l’Évangile, il a parlé de son rapport avec Jésus et du rapport que nous sommes appelés à vivre entre nous, en Jésus, dans les termes les plus beaux et les plus intenses de notre expérience : l’amitié. Le geste inattendu par lequel il a annoncé aujourd’hui sa renonciation au ministère d’évêque de Rome et de successeur de l’apôtre Pierre, est le signe le plus élevé de cette amitié dont il nous a fait don. Un geste qui met un sceau extraordinaire sur ce pontificat, et qui ouvre une saison nouvelle dans la manière de comprendre et de gérer le ministère de la papauté ».

Les jeunes filles d’Alep

Loppiano : Philosophie, Science et Foi

Benoît XVI a souvent affirmé avec force qu’une théologie qui ne tient pas compte du stimulant continuel de la recherche philosophique et des sollicitations de la science n’est pas une authentique théologie.

C’est sur cette conviction que l’édition 2013 du prix “Renata Borlone, femme en dialogue” a été décernée, à Loppiano, à l’astrophysicien et cosmologue Piero Benvenuti qui, le dimanche 17 février dans l’aula magna de la cité-pilote, a passionné le public présent et celui relié via internet, illustrant la richesse et la nécessité de cette relation. Encore plus important si on veut vraiment connaître l’origine de l’univers, objet de la table ronde du matin intitulée “Au commencement…”, à laquelle ont pris part, en plus du professeur Benvenuti, enseignant d’Astrophysique à l’Université de Padoue, le théologien Mgr Piero Coda et le philosophe Sergio Rondinara de l’Institut universitaire Sophia. Ce qu’il s’est passé durant la période précédant l’instant “10 puissance -43 secondes”, la science n’est pas en mesure de l’expliquer ni le démontrer, a précisé le scientifique. Pour comprendre le “commencement”, l’étincelle première à l’origine du Cosmos, il faut donc s’aventurer dans des domaines différents : théologie et philosophie en premier.

La figure de Renata Borlone, servante de Dieu et qui donne son nom au prix, a été au centre de la première partie de l’après-midi. « Si la proclamation de la sainteté de quelqu’un sert à faire reconnaître la primauté de Dieu, pourquoi pas ? », avait affirmé en septembre dernier Maria Voce,présidente des Focolari, à l’occasion de LoppianoLab. Et qui a connu Renata personnellement sait bien combien ces paroles la définissent. Un parcours de sainteté, le sien, qui est témoignage “du rapport, de la relation, de la synodalité, de la réciprocité avec qui est près de nous”, comme l’affirmait encore Maria Voce.

C’en est suivi la cérémonie de remise du prix au professeur Piero Benvenuti, qui est aussi consulteur du Conseil pontifical de la culture et directeur du Centre interdisciplinaire de Sciences et activités spatiales (CISAS). Le motif de cette reconnaissance : « la constante propension au transcendant dans son travail scientifique, l’œuvre de diffusion et divulgation de la vérité scientifique en tant que contribution véritative sur la personne humaine et l’apport au dialogue entre sciences de la nature et théologie chrétienne ».

Nombreux sont les messages de félicitations parvenus pour l’occasion, dont celui du cardinal Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture : « L’exemple de Renata Borlone, avec sa dévotion au service du prochain qui s’est intimement entremêlée avec sa passion pour la science, est un splendide témoignage d’un possible parcours de croissance personnelle, où la foi et la science se révèlent unies et pas opposées », a-t-il écrit.

Le professeur Piero Benvenuti a ensuite présenté sa leçon intitulée : “La cosmologie est-elle vraiment nécessaire ?”, illustrant les fondements de la cosmologie en tant que science “accessible à tous”, qui répond à l’aspiration naturelle humaine vers le futur et l’universel, vers l’eschaton. Et, se référant à Renata, il a conclu : « Maintenant qu’elle voit la vérité face à face, demandons-lui de nous aider à poursuivre sur le chemin scientifique dans un horizon qui est toujours un peu plus loin de celui que notre recherche rationnelle nous montre ».

Pour terminer, quelques artistes ont offert un hommage musical, sublime expression de l’infinie beauté contenue dans l’univers.

Le foto della giornata

Les jeunes filles d’Alep

Unis dans la foi en Dieu Amour

Le 17 février est une date historique pour l’Eglise vaudoise d’Italie. C’est en ce jour de l’année, en 1848, que le roi Charles-Albert a signé les “Lettres Patentes” par lesquelles il accordait les droits civils à ses sujets vaudois.

La décision fut accueillie avec un grand enthousiasme et fêtée autour de feux de joie. La tradition des “Feux de la liberté” est encore vivace et s’est même étendue à d’autres endroits d’Italie où il y a des églises protestantes.

En Italie, les contacts entre vaudois et membres du Mouvement des Focolari sont nombreux. Voici l’expérience d’un prêtre focolarino et d’un pasteur vaudois avec leurs communautés, telle qu’ils l’ont racontée: «Dans notre ville, à Turin, c’est depuis plus de vingt ans que catholiques et vaudois se connaissent, depuis que nous avons commencé à nous rencontrer – catholiques et vaudois – un soir par mois, pour une lecture biblique et une prière commune et ces rencontres continuent toujours. Elles ont été favorisées par le Comité interconfessionnel qui a été créé à Turin pour les Olympiades. Grâce à l’harmonie qui s’était créée, le comité est devenu un organisme permanent de la ville.

Les rencontres se déroulent dans une atmosphère très belle et, dans ce contexte, il a été question, à un moment, de faire une expérience ensemble, tel un voyage en Terre sainte. Il fut présenté comme  “voyage de prière et d’étude” et fut un succès.

Le voyage a eu lieu du 1er au 9 septembre 2012. Le matin, le prêtre faisait une méditation portant sur la signification spirituelle des lieux que nous allions visiter et le pasteur proposait une réflexion biblique. Il y avait ensuite le commentaire de l’accompagnateur des Focolari, sur les lieux visités. L’intention était de “retourner aux origines: aux temps et aux lieux dans lesquels notre histoire chrétienne était née”, en faisant en sorte de trouver une unité qui aille au-delà des divisions existantes, sans les nier, mais en vivant une vraie communion  qui serait aussi un témoignage sur cette terre en proie aux tourments.

Ce sont des moments importants qui ont été vécus lors de la célébration de la Sainte Cène des vaudois en présence des catholiques et de la Sainte Messe catholique en présence des vaudois, quand l’amour réciproque a permis de faire l’expérience de la présence de Jésus au milieu quand deux ou trois sont réunis en son nom (voir Mathieu, 18,20).

Au pays, ils se sont retrouvés pour se partager leurs impressions et expériences et, assurément, ces rencontres se renouvelleront car, au fur et à mesure que le voyage se poursuivait, les personnes ne se connaissant pas et un peu méfiantes au départ  se sont toujours senties davantage frères, unies dans le même Baptême  dans le même Credo apostolique et en particulier dans la même foi dans ce Dieu Amour qu’ensemble nous reconnaissons lorsque nous récitons le Notre Père.

Source: Centro «Uno»

Les jeunes filles d’Alep

Merci Saint-Père

Dans une lettre adressée à Benoît XVI, les responsables centraux du mouvement Familles Nouvelles des Focolari, Alberto et Anna Friso, ont écrit :

« L’annonce de la démission du Saint-Père a suscité une profonde émotion chez les familles du mouvement des Focolari partout dans le monde.

Nous gardons encore un très beau souvenir de ce jour où vous avez bien voulu fêter le quarantième anniversaire du mouvement Familles Nouvelles en nous recevant en audience spéciale dans la salle Clémentine, le 3 novembre 2007.

Vos paroles ont tracé un chemin de lumière pour notre mouvement et pour le monde de la famille.

Sûres que l’amour pour la famille continuera à habiter votre cœur, les Familles Nouvelles souhaitent vous exprimer leur plus sincère merci ! »

Les jeunes filles d’Alep

Syrie : on demande la trêve

« Les tirs des canons, par voies terriennes et aériennes rendent les rendez-vous difficiles. La situation dans la banlieue de Damas devient de plus en plus dramatique. Il suffit d’écouter les tirs répétés, même la nuit et le passage des avions pour se rendre compte que nous ne sommes pas encore arrivés à la trêve ! Pourtant nous l’espérons. Et nous la demandons. J’ai su que Rim a proposé le Time- out pour la paix à toutes ses élèves à grande majorité musulmane dans un centre qui les accueille et où elles apprennent le métier de couturière.

L’autre soir j’ai téléphoné à Maryam de Homs, pour avoir des nouvelles, depuis un certain temps je ne réussis pas à la joindre. Selon elle il faut une intervention décisive de Dieu, qu’il nous aide aussi à ne pas perdre la foi. Depuis dix mois elle a déménagé dans un village voisin. La maison des parents n’existe plus mais le grand père ne le sait pas, ce serait trop dur pour lui. Le fils de Maryam est rentré de Raqqa où il avait déménagé afin de pouvoir continuer l’université, parce que là aussi la situation devient très difficile. Elle me dit qu’à la fin du mois ils doivent laisser la maison qu’ils ont louée : « où irons-mous ? »

« Aujourd’hui j’ai parlé avec Luna d’Alep. Elle me fait savoir qu’ils essayent, avec Marah, Yasmina et quelques amis d’avoir une petite activité à la maison (confitures, napperons ou autres) et ils voudraient trouver le moyen de vendre ces produits. Elle me dit : « Nous vous sommes reconnaissants de recevoir vos aides pour acheter le pain ou quelques litres de carburant pour le chauffage, mais nous voulons travailler ! Je pense tout de suite aux routes bloquées ou aux risques de vol, mais je les assure que nous ne laisserons pas tomber cette proposition. Je connais Luna depuis un certain temps et cette décision ne me surprend pas. Je connais aussi son frère Nader et sa famille, deux splendides enfants intelligents. »

« Depuis deux ans Nader avec son papa et son frère aîné gèrent une menuiserie très connue dans la ville pour leurs belles fabrications. Depuis au moins six mois ils ne travaillent plus. Luna me dit : « Si nous ne trouvons pas un autre moyen de subvenir aux besoins de notre famille, nous devrons frapper à la porte des églises, pour demander de l’aide ! »

« Quel mensonge que ce ‘’Si vis pacem para bellum’’ (Si tu veux la paix, prépare la guerre) appris à l’école ! Je dirais plutôt : si tu veux la paix, prépare des hommes nouveaux, qui raisonnent en termes de fraternité, de justice, de partage des biens, d’amour, de liberté vraie. »

« L’évêque latin parle d’au moins deux générations nécessaires à son avis, avant de pouvoir  guérir les blessures de cette guerre (si cependant on arrive à l’arrêter rapidement !) qui déchire le pays et dont les motivations, beaucoup ici en sont convaincus, sont principalement de natures économique et politique.

« Beaucoup de gens voudraient faire quelque chose pour en finir avec ces projets insensés et mauvais. Il y a aussi ceux qui – au contraire, et ils sont nombreux, se réunissent pour prier, et pas seulement à midi au moment du ‘’time-out pour la paix’’ lancé par le Mouvement des Focolari. On cherche ici à diffuser  cette possibilité en en parlant à des connaissances, aux personnes rencontrées même par hasard, à des personnes de toutes les religions. »

Source  Citta Nuova

Fonte: Città Nuova
Diario dalla Siria/15
Diario dalla Siria/14
Diario dalla Siria/13

Les jeunes filles d’Alep

Cultures émergentes des jeunes

Du 5 au 9 février, s’est tenue à Rome l’Assemblée plénière du Conseil pontifical de la culture, consacrée aux cultures émergentes des jeunes. L’objectif était, comme l’a affirmé le cardinal Ravasi, président du dicastère, “se mettre à l’écoute attentive de la question des jeunes”, existant dans la société et aussi dans l’Église, où la difficulté dans la transmission de la foi est évidente.

L’importance de ce thème a aussi été confirmée par le Saint-Père lors de sa rencontre avec les participants, durant laquelle il a rappelé que les jeunes sont pour l’Église « un point de référence essentiel et incontournable pour son action pastorale », ajoutant que « des phénomènes indubitablement positifs ne manquent toutefois pas » comme « tant de jeunes volontaires qui consacrent le meilleur de leurs énergies à leurs frères dans le besoin ».

Farasoa Bemahazaka

L’expérience de Fara, jeune de Madagascar appartenant aux Focolari, invitée à parler sur “Formes de participation, créativité et volontariat” fait écho aux paroles du pape. À 16 ans, Fara a participé à une rencontre mondiale des Jeunes pour un Monde Uni qui s’occupaient du Projet Afrique et, avec eux, elle a expérimenté qu’il est aussi possible aujourd’hui de vivre avec la radicalité des premiers chrétiens. Quelques années après, elle est arrivée en Italie, à l’École Gen de Loppiano, où elle s’est arrêtée pendant dix mois, poussée par le désir de vivre la foi avec plus de profondeur. Là, elle a compris que « chaque homme a quelque chose à donner aussi à travers beaucoup de petites actions ; on donne et on reçoit dans la mesure où on aime. À partir de là naît le dialogue interculturel, qui commence par un dialogue interpersonnel, parce que le dialogue n’est pas entre les cultures, mais entre les personnes de différentes cultures ».

Actuellement, cette jeune femme africaine étudie l’économie et le commerce à Florence. Là, elle est entrée en contact aussi avec le Centre international La Pira, où elle a fait le service civil et a pu continuer à approfondir les rapports et les cultures de jeunes du monde entier. En outre, avec d’autres amis, elle a promu l’Association des étudiants africains à Florence, avec laquelle ils veulent maintenir vivante la conscience de leur culture d’origine et, en même temps, favoriser la fraternité universelle. Au début de l’année académique, un guichet a été ouvert pour aider les nouveaux étudiants, où une assistance est offerte pour l’exécution des documents administratifs et pour promouvoir leur insertion dans la vie sociale de Florence.

En septembre 2012, elle a participé au Genfest et est actuellement une ardente supportrice de l’United World Project, avec lequel les jeunes veulent montrer le bien qui avance et mettre en évidence le lent, mais inarrêtable chemin de l’humanité vers la fraternité.

Fara a fait siennes les paroles de Chiara Lubich : « Aujourd’hui, Jésus viendrait à nouveau pour ‘mourir pour ces personnes’, pour les sauver de tous les maux. Mais Jésus est venu vingt siècles auparavant. Maintenant, il veut revenir à travers nous. Jésus était jeune : il veut surtout revenir à travers les jeunes ! ».

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Argentine : une école pour grandir en famille

Durant la période qui coïncide avec l’été dans l’hémisphère sud, le nombre des familles présentes dans la Mariapolis Lia (Argentine) a augmenté. Au mois de janvier, comme chaque année depuis plus de dix ans, dix familles sont arrivées – en plus de celles qui résident dans la Cité-pilote – provenant du Pérou, Chili, Paraguay et Argentine, pour partager ensemble une expérience d’unité : entre parents et enfants. Cinquante “citoyens” en plus, de l’âge d’un an et demi jusqu’à cinquante ans. Différents âges, provenances et cultures qui ont enrichi, avec leur variété, la cohabitation typique de la Mariapolis.

L’objectif était de s’immerger” dans la proposition de vie communautaire, avec ses activités, le travail, les moments de prière, de fête et, en même temps, réfléchir, dialoguer, ainsi que partager des expériences sur des thèmes spécifiques de la vie de famille. En d’autres termes, une école de vie, sur le sens plus profond du mariage, vu à travers les instruments de la culture de l’unité.

Le programme prévoyait des moments de réflexion sur les points fondamentaux, les aspects et les instruments de la spiritualité, dans leur application à la vie de famille, avec d’amples espaces consacrés au dialogue, ainsi qu’à la communion en couple et en groupe.

Pour revaloriser sa propre vie quotidienne par cette perspective, le programme de l’école était “élastique” : chaque famille organisait son propre rythme de vie quotidien, entre courses, tâches ménagères, déjeuners et dîners, travail dans les différentes activités de la cité-pilote, moments de repos. En même temps, il était possible de cultiver des rapports d’amitié avec les autres lors de réunions spontanées et fêtes d’anniversaires, en partageant coutumes, plats typiques, folklore des différentes cultures, et en grandissant jour après jour comme une vraie “famille de familles”.

Les enfants, répartis selon les tranches d’âge, ont eu leur propre programme, entre moments d’activités et jeux : des expériences qu’ils partageaient ensuite à la maison avec leurs parents.

En faisant ensemble le bilan final, une jeune épouse disait avoir découvert et pu “changer les coordonnées de base, (…) pour vivre l’idéal de l’unité avec mon mari…”.

Alejandra, 17 ans, péruvienne : “Aujourd’hui, je sens un désir particulier de grandir en famille, mais je sais que je ne suis pas seule sur ce chemin, parce que je suis avec mes parents, avec mon frère, avec toutes les familles de l’École. Je sais qu’ici ou là-bas, au Pérou, Chili, Paraguay ou Argentine, des gens veulent atteindre le même objectif… peut-être en se trompant et en recommençant, mais en croyant en l’amour”. “Il semble que nous sommes comme un puzzle dans les mains de Dieu, qui nous a défaits et reconstruits ensemble avec tout son amour”, affirme Jorge, chilien.

“Nous emportons des bagages d’expériences, certaines déjà vécues ici, et d’autres que nous vivrons jour après jour”, explique Gustavo, argentin. Et Nicolás, 9 ans : “J’aime beaucoup l’endroit, au milieu de la nature, et c’est parfait pour aller à bicyclette. J’ai rencontré de nouveaux amis de différents pays, j’ai découvert de nouvelles cultures et de nouvelles choses, par exemple l’histoire de Chiara Luce, qui savait recommencer et a su voir le Paradis, et moi aussi j’aimerais voir le Paradis”.

Les jeunes filles d’Alep

Résurrection – motif de renaissance

Pour le chrétien, le désespoir n’est pas permis; il n’est pas permis de s’écrouler. Ses maisons peuvent s’effondrer, ses richesses se disperser, il se relève et reprend la lutte: la lutte contre toutes les adversités. Les esprits paresseux, tapis dans les traditions faciles et commodes, s’effraient à l’idée de lutter. Mais le christianisme existera tant que résiste la foi en la résurrection. La résurrection du Christ, qui nous introduit en lui et nous fait participer à sa vie, nous oblige à ne jamais désespérer. Elle nous donne le secret pour nous relever de tout effondrement. Le carême est – et doit être – aussi un examen de conscience, à travers lequel nous pouvons contempler tout ce qui est fade et qui fourmille au fond de notre âme et de notre société, là où s’accroche la misère d’un christianisme devenu pour beaucoup d’entre nous ordinaire administration, sans frémissements ni élans, comme des voiles sans vent. Elle doit être – la résurrection du Christ – le motif de renaissance de notre foi, de notre espérance et de notre charité: la victoire de nos œuvres sur les tendances négatives. La Pâque nous enseigne à vaincre les passions funéraires pour renaître. Renaître chacun, en unité d’affection, avec le prochain, et chaque peuple, en concorde d’œuvres, pour nous établir dans le règne de Dieu.

Ceci se traduit en une constitution sociale, au moyen d’une règle qui, avec une autorité, des lois et des sanctions, agit pour le bien des hommes et arrive au ciel, mais en passant par la terre. Elle se modèle sur l’ordre divin. Sa loi, c’est l’Evangile. Elle comprend l’unité, la solidarité, l’égalité, la paternité, le service social, la justice, la rationalité, la vérité, avec la lutte contre les abus, les inimitiés, l’erreur, la stupidité… Chercher le royaume de Dieu, c’est donc chercher les meilleures conditions pour l’expression de la vie individuelle et sociale.

En effet, cela se comprend: là où règne Dieu, l’homme est comme un fils de Dieu, un être d’une valeur infinie, qui traite les autres hommes et est traité par eux comme un frère. Il fait aux autres ce qu’il voudrait que les autres fassent pour lui. Les biens de la terre sont alors fraternellement mis en commun. L’amour avec le pardon circule. Les barrières, qui n’ont pas de sens dans l’universalité de l’amour, ne tiennent pas. Mettre comme premier but le règne de Dieu, donc, signifie élever le but de la vie humaine.

Celui qui recherche en premier le règne de l’homme, recherche un bien sujet à des rivalités et des contestations. Au contraire, l’objectif divin élève les hommes du plan de leurs rixes et les unifie dans l’amour. Puis, dans cette unification, dans cette vision supérieure des choses de la terre, même manger, s’habiller ou se réjouir reprend ses justes proportions, se colore d’un sens nouveau et se simplifie dans l’amour. Alors on a la vie pleine. En ce sens, aussi pour nous, Christ a vaincu le monde.

D’après Igino Giordani, Le Feste, Società Editrice Internazionale (S.E.I.), Torino, 1954.

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Carême : comment progresser dans la vertu ?

Pour nous permettre de faire de notre vie un saint voyage et la mener au but comme on le souhaite, L’Imitation de Jésus-Christ, ce livre de méditation si riche de spiritualité que beaucoup d’entre nous connaissent, dit qu’il est important d’acquérir certaines qualités : le mépris absolu du monde, le désir ardent de progresser dans la vertu, l’amour du sacrifice, la ferveur de la pénitence, le renoncement à soi-même et la capacité de supporter toutes les adversités… Ce sont des qualités que nous devons posséder nous aussi. Mais, selon notre spiritualité, quelle sera notre façon de les acquérir ? La réponse est claire et sans équivoque : nous ne sommes pas appelés à réaliser tout cela dans une vie monastique et séparée du monde. Nous sommes appelés à rester au milieu du monde, à aller vers Dieu à travers nos frères, par l’amour du prochain et l’amour réciproque. En nous engageant à marcher sur cette voie originale et évangélique, nous trouverons, comme par enchantement, notre âme enrichie de toutes ces vertus. Il nous faut rechercher le mépris du monde. Or le meilleur moyen de mépriser quelque chose est bien de l’oublier, de l’ignorer, de ne plus en faire cas. Si le fait de penser aux autres, d’aimer les autres nous saisit complètement, nous ne nous occupons plus du monde, nous l’oublions, nous le méprisons donc, même si cela ne nous dispense pas de faire notre possible pour éloigner ses tentations lorsqu’elles nous assaillent. Il nous faut progresser dans la vertu. C’est grâce à l’amour que l’on y parvient. N’est-il pas écrit : « Je cours sur le chemin de tes commandements car [par l’amour] tu m’ouvres l’esprit » (Ps 119,32) ? Si, en aimant le prochain, nous courons pour accomplir les commandements de Dieu, cela veut dire que nous progressons. Il nous faut aimer le sacrifice. Aimer les autres implique justement de se sacrifier soi-même pour se consacrer au frère. L’amour chrétien est synonyme de sacrifice, même s’il comporte de grandes joies. Il nous faut acquérir la ferveur de la pénitence. C’est dans une vie remplie d’amour que nous trouverons la principale et la meilleure des pénitences. Il nous faut renoncer à nous-mêmes. Dans l’amour pour les autres, le renoncement à soi-même est toujours implicite. Il nous faut enfin savoir supporter toutes les adversités. Beaucoup de nos souffrances ne viennent-elles pas du simple fait que nous vivons avec les autres ? Montrons-nous capables de supporter chaque personne et de l’aimer par amour pour Jésus abandonné. Nous dépasserons ainsi de nombreux obstacles de la vie. Aimer le prochain est une manière excellente de faire de sa vie un saint voyage[…]. Chiara Lubich, Le frère, textes choisis et présentés par Florence Gillet, Nouvelle Cité 2012, pp.88-90 (Passage d’une télé-réunion – Rocca di Papa, 27 novembre 1986)

Les jeunes filles d’Alep

Le prix de la cohérence

« Je suis ingénieur hydraulique. Depuis plusieurs années, je m’occupe de la gestion de stations d’épuration dans une région du sud de l’Italie.

À la fin des années 90, j’ai commencé à travailler pour une multinationale qui s’occupait de la gestion de cinquante stations sur tout le territoire de la région. Immédiatement après mon engagement, je me suis rendu compte que j’étais probablement l’unique arrivé là grâce à mes études et mon curriculum, non par recommandation.

Toutefois, nous entamons notre travail avec beaucoup d’engagement et, contrairement à ce qu’il s’était passé les années précédentes, après les habituels 30-40 jours de mise en route, les stations avaient commencé à très bien fonctionner. Un signal préoccupant, parce que cela indiquait clairement qu’il n’y avait pas eu de problèmes techniques avant pour les rendre inactives, mais plutôt des intérêts économiques contraires.

Par la suite, j’ai travaillé pour d’autres entreprises. Partout, je me rendais compte que la gestion rigoureuse des eaux publiques, la santé des citoyens, le futur de nos enfants et le bien d’une ville étaient des valeurs de second ordre, par rapport au profit et aux intérêts privés. Il m’a été demandé explicitement d’oublier les premiers pour servir les seconds. Pour créer du profit, dans une des communes, les boues d’épuration étaient déversées dans le torrent limitrophe qui se jette, après quelques kilomètres, dans la mer. Aujourd’hui, plus de dix ans après ces faits, les premières arrestations ont eu lieu.

Ces agissements heurtaient mes principes. Avec ma femme et beaucoup d’amis, nous essayions de vivre l’Évangile dans toutes les circonstances de la vie. Ma conscience, mes idéaux me demandaient d’aller contre ces pratiques, aussi au prix d’un grand sacrifice. J’ai démissionné.

Cela n’a pas été facile pendant une longue période. Toutefois, nous avons fait aussi des expériences positives dans la gestion des stations d’épuration. L’une d’elles avec la coopérative sociale d’un village sur le littoral. Nous étions trois : moi comme ingénieur, un électricien et un ouvrier avec un passé de toxicodépendant qui, grâce à cette opportunité, a pu se réinsérer dans le monde du travail. Les résultats ont été extraordinaires, si bien qu’un technicien en laboratoire nous a dit que ce n’était pas possible d’avoir une eau aussi pure : ces résultats avaient certainement été falsifiés !

Actuellement, je gère une station d’épuration communale et d’autres petites réalités privées. Ce même technicien en laboratoire, qui ne croyait pas à notre eau si pure, amène aujourd’hui des élèves – les futurs techniciens en laboratoire – pour visiter les stations que nous gérons.

Le prix de la cohérence est élevé. La situation économique de ma famille est toujours précaire : parvenir à la fin du mois est une entreprise ardue. Mais, pour laisser de la place à l’œuvre de Dieu, il faut croire en son amour, même si cela signifie faire des choix qui vont à contre-courant.

Ce matin, je suis allé marcher sur la plage. Face au spectacle de la mer et des reflets du soleil sur l’eau, j’ai senti la présence de Dieu qui me rassurait. »

(Roberto, Italie)

*Tiré de: Una Buona notizia. Gente che crede gente che muove, Ed. Città Nuova, Rome 2012

Les jeunes filles d’Alep

Avec Benoît XVI

«Frères très chers, Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise».

C’est par ces mots prononcés en latin, que Benoît XVI commence à communiquer sa décision de donner sa démission. Il continue : «Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire».

Les paroles et le geste du Souverain Pontife ont suscité un grand écho dans le monde entier. Au nom du Mouvement des Focolari un message d’affection et de remerciement parvient au Saint Père de la présidente du Mouvement Maria Voce :

« Sainteté, le Mouvement des Focolari se rend tout proche de vous pour vous remercier de tout l’amour paternel dont il s’est toujours senti accompagné et soutenu. Nous voudrions que vous sachiez que nous sommes à vos côtés, dans une prière profonde et continue pour la nouvelle phase qui s’ouvre maintenant dans votre vie et dans la vie de l’Église, croyant fermement à l’amour de Dieu que vous nous avez particulièrement appelés à vivre cette année. Nous vous aimons et nous vous aimerons toujours ! »

Les jeunes filles d’Alep

50ème anniversaire des Focolari en Afrique

« Une histoire extraordinaire, divine, que vous connaissez bien. Tant d’années de fidélité et d’engagement de la part de beaucoup d’entre vous, ont fait germer cette semence lancée dans les débuts au Cameroun ; des morceaux d’une humanité renouvelée par l’amour ont fleuri et tendent à la réalisation du plan de Dieu pour tout le grand continent africain et au-delà. » Ce sont quelques extraits du message que Maria Voce (Emmaus), présidente des Focolari, a envoyé aux membres du Mouvement en Afrique qui fêtent cette année le 50ème anniversaire de l’arrivée du ‘’charisme de l’unité’’ sur leur continent.

Le 9 février dernier, 2000 personnes étaient réunies à Shisong, dans la région de Bamenda, au nord-ouest du Cameroun, là où sont arrivés le 12 février 1963. Ce sont tous ceux qui se reconnaissent comme ‘’fils et filles de Chiara’’, qui, en janvier 2009 en ce même lieu avaient célébré le Cry Die, (la fin de la lutte) pour la fondatrice des Focolari ; c’est l’événement avec lequel Chiara a été solennellement comptée parmi les ancêtres et ainsi digne d’être invoquée et ‘‘rappelée’’, parce que son « idéal de solidarité, de spiritualité, de partage, d’amour, ne peut mourir. » Ils sont aussi nombreux, au cours des années, ceux qui se sont impliqués dans les actions de la ‘’Nouvelle Evangélisation’’, un plan organique  établi en 2000, entre Chiara et le fon (roi) de Fontem (au sud-ouest du Cameroun) qui s’est engagé en premier devant son peuple, à vivre l’esprit d’amour et d’unité de l’Evangile. Et c’est le même Fon qui ensuite a impliqué les chefs de tribus et les notables.

Le rendez-vous de Chisong samedi a commencé avec le Time out pour la paix , suivi ensuite par la ‘prière pour la célébration du Jubilé’ dans laquelle on demande à Dieu de faire grandir la foi en Lui avec le regard tourné vers les ‘’pionniers’’ de cette aventure (Chiara Lubich, Mgr. Julius Peeters et le Fon Defang) ; de savoir recommencer avec humilité à aimer chaque prochain, de cheminer vers la fraternité universelle ; de faire grandir la flamme de la charité dans chaque communauté de façon à être les apôtres du testament de Jésus : « Que tous soient un » (Jn. 17-21).

Bruna Tomasi et Lucio dal Soglio avec un groupe de focolarini au Nigeria

Ont été présentés, en particulier à travers un message, deux parmi les premiers focolarini qui se sont beaucoup dépensés en Afrique : Bruna Tomasi et Lucio Dal Soglio. La lecture de leur message a introduit le documentaire :’’Focolari, 50 années en Afrique ‘’, qui redonne les étapes de cette histoire qui passe aussi par l’expérience de Piero Pasolini et Marilen Holzhauser.

Dès les débuts, la Parole de Dieu n’est pas restée objet de contemplation, mais s’est traduite en choix concrets dans la vie quotidienne. Avec la naissance des différentes communautés s’est expérimenté cet esprit de famille où l’on pouvait mettre en commun aussi les nécessités ; en outre sont nées de nombreuses initiatives dans le continent y compris des programmes sociaux, des écoles et des centres sanitaires : des collèges, à Fontem, aux crèches, écoles maternelles, écoles primaires et programmes postscolaires, au Cameroun, Nigéria, Tanzanie, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Kenya. Un hôpital à Fontem, des centres médicaux en Ouganda, R.D. du Congo et de la Côte d’Ivoire. Des activités pour combattre la malnutrition ; des ateliers de menuiserie pour les jeunes en Afrique du Sud, Cameroun, Côte d’Ivoire et Kenya ; un projet agricole au Nigéria.

Dans les première années de ’70, de nombreux jeunes africains découvrent la ‘’voie de Chiara’’ et, avec elle, un nouveau style de vie.

Les nombreux témoignages des enfants, des juniors et des jeunes racontés le 9 février marquent la continuité d’aujourd’hui avec l’Idéal de la fraternité qui a pris  racine il y a 50 ans.

« Un peuple né de l’Evangile, capable de témoigner, être famille au-delà des appartenances à une tribu, à des ethnies et à des peuples différents » a encore écrit dans son message Maria Voce, avec le souhait de repartir ensemble de cette étape importante – qui durera toute l’année, avec une célébration au Kenya à la Mariapolis Piero, le 19 mai, durant le congrès panafricain des Volontaires de Dieu, et d’autres rendez-vous dans différents pays africains.

Les jeunes filles d’Alep

C’est à moi que tu l’as fait. Histoire de Fontem racontée par Chiara Lubich

« La petite cité de Fontem, au Cameroun, mérite d’être mentionnée aujourd’hui. Son nom pourrait vraiment être : “C’est à moi que tu l’as fait”. Son histoire ressemble à un conte.

Il était une fois, dans une forêt du Cameroun, un peuple qui était très nombreux. La plupart de ses membres n’étaient pas chrétiens, mais très dignes, moralement sains et riches en valeurs humaines. C’était un peuple naturellement chrétien, dirait-on. Il s’appelle le peuple Bangwa, cependant il était décimé par les maladies. En effet, 98 % des enfants mouraient au cours de leur première année de vie.

En 1954, ne sachant que faire, ces Africains, et les quelques chrétiens qui étaient parmi eux, se sont demandé : “Pourquoi Dieu nous a-t-il abandonnés ?”. Puis ils ont convenu : “Parce que nous ne prions pas”. Alors, d’un commun accord, ils ont décidé : “Prions pendant un an, peut-être que Dieu se souviendra de nous !”. Ils ont prié, jour après jour, n’ayant qu’une seule pensée en tête : “Demandez, on vous donnera ; frappez, on vous ouvrira” (Mt 7,7). Ils ont prié toute l’année. Cependant à la fin, rien n’avait changé.

Fontem 19 gennaio 1969

Chiara Lubich, Fontem, 19.1.1969

Sans s’alarmer, les quelques chrétiens dirent au peuple : “Dieu ne nous a pas exaucés parce que nous n’avons pas suffisamment prié. Prions encore une autre année entière !”. Ils ont donc prié l’année suivante, toute l’année. La deuxième année passa mais rien ne se produisit encore.

Ils se réunirent donc et dirent : “Pourquoi Dieu nous a-t-il abandonnés ? Parce que nos prières ne valent pas aux yeux de Dieu. Nous sommes trop mauvais. Récoltons un peu d’argent et envoyons-le à l’évêque pour qu’il fasse prier une tribu plus digne, afin que Dieu ait pitié de nous !”.

L’évêque est touché et commence à s’intéresser à eux, va les trouver et leur promet un hôpital. Cependant trois ans passent mais l’hôpital n’est toujours pas construit. À un moment donné, des focolarini médecins arrivent. Et le peuple Bangwa voit en eux la réponse de Dieu. Les focolarini sont appelés “les hommes de Dieu”.

Dans cette situation, ils comprennent qu’ils ne peuvent pas parler. On ne peut dire dans de telles circonstances : “Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous !” (Jc 2,16), il faut se retrousser les manches et travailler. Ils ouvrent donc un dispensaire au milieu de difficultés inénarrables.

Je m’y suis rendue moi aussi trois ans plus tard. Cette grande foule de personnes, réunies sur une vaste esplanade devant l’habitation de leur roi, le Fon, m’apparaît tellement unie et tellement désireuse de s’élever spirituellement, que j’ai l’impression que Marie a préparé depuis longtemps ce peuple à accueillir le christianisme dans sa forme la plus intégrale et la plus authentique. À cette époque-là, le village était déjà méconnaissable. Non seulement à cause des routes et des maisons qui avaient été construites, mais aussi à cause des personnes elles-mêmes.

Le travail réalisé auparavant par les missionnaires, qui ne pouvaient visiter la région que rarement, avait posé des fondements très solides. De petits noyaux de chrétiens étaient déjà nés, ici et là, comme une semence attendant de se développer. Cependant, à présent, le mouvement vers le christianisme avait pris les proportions d’une avalanche. Chaque mois des centaines d’adultes devaientt être baptisés, bien que nos prêtres soient rigoureux dans la sélection. Un inspecteur du gouvernement, qui faisait un tour dans la zone pour inspecter les écoles élémentaires, voulut déclarer à la fin : “Tout le peuple est orienté avec force vers le christianisme parce qu’il a vu que les focolarini le vivent concrètement”.

Et il faut dire que l’œuvre d’évangélisation, menée par les focolarini durant ces trois années, s’est appuyée presque exclusivement sur le témoignage. Ils ont beaucoup travaillé, bien plus, ils n’ont fait pratiquement que travailler, et dans les conditions les plus difficiles : à cause du manque de moyens adaptés et de l’absence de capacités de la main-d’œuvre locale, à cause des routes impraticables et des difficultés de réapprovisionnement. Ils n’ont donc fait aucune réunion, aucune grande Journée, aucun discours public, justes quelques entretiens privés lors de rencontres occasionnelles. Et pourtant, chaque dimanche le hangar-Église se remplissait toujours plus de personnes ; avec le groupe de ceux qui étaient déjà chrétiens, augmentait chaque fois le nombre des animistes désireux de connaître le christianisme. L’Église était archipleine et la foule à l’extérieur (…) était plus nombreuse que celle qui était entassée à l’intérieur. Des milliers de personnes participaient à la messe et plusieurs centaines recevaient l’Eucharistie.

L’expérience de Fontem a été unique pour nous. Nous avons eu l’impression de revivre le développement de l’Église, les premiers temps, quand le christianisme était accepté de tous, dans son intégralité, sans restrictions ni compromis. Et l’expérience de Fontem commençait déjà à intéresser d’autres communautés africaines, comme celles de la Guinée, du Rwanda, de l’Ouganda et de Kinshasa au Zaïre[1],, si bien que Fontem devenait toujours plus un centre pilote pour la diffusion d’une évangélisation caractéristique. À présent, Fontem est un village déjà grand qui a tout ce qui est essentiel à un village. C’est aussi une paroisse.

Le peuple a cru les focolarini parce qu’ils ont fait à Jésus ce qu’ils ont fait aux Bangwa, donnant avant tout le témoignage de l’amour entre eux et ensuite envers tout le peuple ».

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[1] Actuelle République démocratique du Congo

Les jeunes filles d’Alep

Le pays en difficulté était le mien

« Toujours à la recherche de quelque chose qui me rende vraiment heureux, j’essayais tout. Ici, j’ai compris que le bonheur que je convoitais dans les choses, je ne l’aurais jamais trouvé. Un autre bonheur, vrai et profond, était à découvrir totalement. » Lorsque Daniele De Patre arrive au Centre social Pag-asa, il fait une expérience qui change profondément sa vie. Les visages de ces personnes et la pauvreté de ces lieux, souvent vus à la télévision, deviennent quelque chose de tangible.

À Tagaytay, aux Philippines, les maisons sont constituées d’une seule pièce, avec le sol en terre battue et sans eau courante. Les familles n’ont pas accès aux services socio-sanitaires et n’ont pas d’opportunité de travail.

Dans cette zone rurale et pauvre, de nombreux enfants sont abandonnés à leur sort et, souvent, n’ont pas d’identité légale. Pour cette raison, ils restent exclus des services sociaux de base, c’est-à-dire l’éducation, la santé et d’éventuels soutiens économiques. Ils sont à la merci de travaux inhumains et d’activités criminelles.

Le Centre, grâce au soutien à distance d’Action pour Familles Nouvelles, propose de nombreuses activités dans les domaines sanitaire et éducatif, ainsi que dans la formation professionnelle, avec un accompagnement pour 400 mineurs. Le dispensaire médical soigne des patients avec des handicaps permanents. C’est ici que Daniele, en tant que kinésithérapeute volontaire, comprend la nécessité d’une approche thérapeutique différente, basée sur une interaction continuelle et un rapport d’échange réciproque avec les patients. En traduisant les lettres que les enfants soutenus à distance écrivent aux donateurs, Daniele se sent intégré dans leur monde. Il perçoit les joies, les difficultés, les espoirs de ces enfants, qu’ensuite il observe et rencontre en personne durant les visites dans les barrios.

La vie à Teramo, ville d’origine de Daniele, est désormais bien loin, ainsi que ses 26 ans, vécus entre travail et sorties avec les amis. « Voir des situations de pauvreté très profondes et enracinées – commente-t-il – a été difficile à accepter. Mais, petit à petit, j’ai aussi découvert une solidarité et une générosité entre les personnes qui m’ont fait penser que le véritable pays en difficulté était peut-être le mien, avec l’indifférence, l’isolement et l’étroitesse d’esprit… »

« Une fois – raconte-t-il – nous nous sommes rendus dans un barrio si boueux, qu’il n’était vraiment pas possible de gravir la colline avec des tongs. Donc Heero et moi les avons laissées en bas de la rue. Au retour, elles n’étaient plus là… Mais, deux jours après, nous les avons retrouvées au Centre social. » « Je n’ai pas oublié – continue-t-il – ce jour où nous sommes allés faire des visites dans un barrio. Il pleuvait tellement que nous nous étions pratiquement perdus, mais trois enfants nous ont vus et rejoints sous la pluie. Très heureux, ils nous ont servis de guide. » Durant ces mois à Tagaytay, Daniele a trouvé, dans chaque acte de générosité, ce qu’il cherchait : « la vie est beaucoup plus que ce qu’on peut mesurer ».

Tout ce qui était gratuit et évident dans sa vie aisée à Teramo était ici gagné durement : nourriture, vêtements, médicaments et n’importe quoi d’autre. « Je veux moi aussi – écrit-il – contribuer à la construction d’un monde où mes frères et moi puissions manger de la même façon, avoir la possibilité d’étudier et de nous instruire, avoir les moyens de nous habiller et de jouer sans mendier, avoir un toit et un lit sur lequel se reposer la nuit et rêver que, finalement, un monde plus juste ne reste pas qu’une utopie. »

Les jeunes filles d’Alep

Suis-je née à Vallo ou en Roumanie ?

Claudio, Antoanetta, Marinella, Giorgio

« Roumanie, 1996. Avec Gheorghe, mon mari, et nos trois enfants, nous quittons notre pays, comme beaucoup d’autres compatriotes, pour chercher du travail et un futur meilleur pour nos enfants. Nous sommes partis à l’aveuglette, sans même savoir où nous allions dormir la nuit de notre arrivée à Turin. Nous avons vécu une semaine chez des amis roumains, puis dans une maison louée, complètement vide. Nous avons dormi une semaine par terre, sur des duvets. Heureusement que c’était l’été !

La peur nous tenaillait. Nos enfants, qui étaient de bons élèves en Roumanie, allaient-ils pouvoir continuer à étudier ? Avions-nous fait le bon choix ? Allions-nous trouver du travail ? Après quelque temps, nous devons quitter la maison : le risque pour le propriétaire de la louer à des clandestins est trop élevé. Autre moment difficile : où irons-nous ?

Vallo Torinese

“Demandons au père Vincenzo”, propose une amie. C’est le prêtre d’une paroisse en dehors de Turin : Vallo. Sa première réponse est négative. Cependant, alors que nous sommes encore en train de chercher une solution, le téléphone sonne : c’est le père Vincenzo qui dit avoir trouvé la bonne solution pour nous loger. Notre joie est incommensurable ! Et encore plus les jours suivants, lorsque ce prêtre, sans attendre notre arrivée dans sa paroisse, nous fait parvenir à la maison les biens de première nécessité, et cela se répétera hebdomadairement. Finalement, nous quittons la maison de Turin et nous partons à destination de Vallo.

Treize ans ont désormais passé, mais l’accueil de ces premiers jours restera toujours gravé dans ma mémoire. Nous étions une famille nombreuse – à l’époque nous avions trois enfants, maintenant quatre – mais, dès les premiers instants, nous nous sommes sentis accueillis et acceptés avec affection, comme si nous étions de la famille.

Lorsque nous sommes arrivés – avec peu de choses, 3-4 sacs – une maison de la paroisse était déjà prête pour nous. Il y avait la cuisine, avec tout le nécessaire, le salon et les chambres à coucher avec les lits déjà prêts. Voir cette maison a été quelque chose de merveilleux. Surprenamment belle, les enfants, qui étaient petits, en sont immédiatement tombés amoureux. Nous avons senti que c’était notre maison.

Don Vincenzo

Je me sentais tellement chez moi, que je me suis demandé si j’étais née à Vallo ou en Roumanie. Qu’avais-je fait pour mériter tout cet amour ? Cela n’a pas dû être facile pour la communauté de nous accueillir et, au début, de subvenir à nos besoins. Quelqu’un s’occupait de nos permis de séjour ; un autre nous apportait les légumes du jardin pour nous permettre d’économiser sur les courses ou nous donnait des conseils ; un autre encore a accepté que les livres des enfants soient payés à crédit.

Une année après la naissance de notre dernière fille, je reçois enfin la confirmation d’un travail fixe. Mais… à qui laisser le bébé ? Une personne était disponible pour s’en occuper en mon absence, sans rien demander en échange, et cela encore aujourd’hui.

Toutes ces choses, et de nombreuses autres dont je n’ai pas parlé, faisaient naître en moi une question. Mais pourquoi ces personnes se comportent-elles ainsi ? Avec le temps, j’ai compris : elles avaient découvert Dieu Amour et, à leur tour, elles essayaient de répondre à son amour en aimant.

Moi aussi, j’ai essayé. À cet Amour de Dieu, qui s’est manifesté à travers de nombreux membres de ma communauté, j’essaye maintenant de répondre à mon tour, en aimant les frères que je rencontre chaque jour. »

Les jeunes filles d’Alep

Sophia: entre politique et théologie

Gabriel de Almeida a 25 ans. Rio de Janeiro, où il est né, est une métropole brésilienne active et dynamique: c’est là qu’auront lieu les prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse et l’édition 2014 de la Coupe du monde de football. De la grande Rio, Gabriel a amené à l’Institut Universitaire Sophia (IUS) la vivacité et l’élan vers le futur de la population carioca. L’itinéraire des études qu’il est entrain de conclure est intéressant de différents points de vue. Pourquoi t’es-tu inscrit à l’IUS? «Rentré chez moi avec un doctorat en Relations internationales, je ressentais la nécessité de faire un pas au-delà des limites des théories politiques et d’explorer l’horizon de l’humanisme. Après plus de quatre ans et demi à l’université, je me retrouvais…avec une grande soif: je recherchais où et comment répondre à mes questions. Ce que me racontaient quelques amis qui avaient déjà fréquenté Sophia m’a donné l’intuition que l’endroit juste pouvait être justement à l’IUS. Pourquoi as-tu choisi la spécialisation en «Ontologie trinitaire», toi qui a un bagage d’études politiques? Quel rapport y-a-t’il entre les deux parcours? «Je suis arrivé à Sophia en pensant faire la spécialisation en politique : c’était un choix plus que naturel pour moi. Mais après quelques mois, ont émergées deux nouvelles impressions. La première était l’étonnement: l’étonnement de me retrouver à découvrir qui est Jésus, peut-être pour la première fois d’une façon aussi personnelle, surtout en fréquentant le cours sur l’Evangile de Marc. La seconde: une nouvelle compréhension de moi-même qui a muri à l’occasion d’un séminaire sur des thèmes théologiques; je me suis senti «capable» de me rapprocher de la pensée de Jésus, de ce que Paul appelle le «noûs christos», non pas pour une quelconque ambition de connaître le sens de tout, d’arriver à posséder la logique du réel, mais pour la découverte d’un lieu pleinement humain d’où lire le monde et ses défis, tout en en respectant les langages et les raisons. Tu es inscrit en deuxième année: as-tu commencé la préparation d’une thèse? «Oui, j’ai déjà choisi le sujet, la phénoménologie de l’«étranger», si on peut le dire ainsi, un sujet qui a un grand impact en politique, mais que je veux analyser à partir de ses fondements philosophiques. Je me retrouve donc à être de nouveau confronté à la politique, cependant mon regard sera différent, parce que je traiterai les flux migratoires qui traversent les sociétés contemporaines en faisant émerger – d’un «lieu» de connaissance qui s’inspire des raisons de l’Amour – de nouvelles déclinaisons politiques et culturelles. Tu es à l’IUS depuis presque deux ans: comment définirais-tu ce temps? Je voudrais continuer à utiliser la métaphore  du «lieu»: Sophia est avant tout un lieu d’où regarder… les innombrables et diverses réalités humaines à partir de la fraternité, elle donne une idée profondément novatrice de socialité. De plus, Sophia me donne les outils pour non seulement réfléchir, mais aussi pour agir concrètement en plaçant au centre la personne dans toute la richesse de ses relations. Je sais qu’une quantité de moments d’«étonnement» m’attendent encore, de cet étonnement philosophique qui anticipe et révèle la connaissance, et avec les autres étudiants et toute la communauté de l’IUS je me sens plus que jamais en chemin.   Source: Institut Universitaire Sophia

Les jeunes filles d’Alep

Asie : se former au dialogue interreligieux

« Découvrir les Écritures dans l’indouisme, bouddhisme, confucianisme, taoïsme, islam et christianisme et leur contribution à la paix et à l’harmonie » est le titre du cours qui a réuni 290 membres du Mouvement des Focolari. Ils provenaient d’Inde, Pakistan, Indonésie, Philippines, Japon, Corée, Vietnam, Myanmar, Cambodge, Australie et beaucoup d’autres des différentes régions de la Thaïlande. Un véritable échantillon de l’Asie, qui avait pour but d’approfondir la connaissance des grandes religions orientales et de se former à un dialogue mature.

Le rendez-vous était très attendu, après la dernière édition en 2011 qui s’est tenue aux Philippines, dans la cité-pilote “Mariapolis Pace”, près de Manille. L’école a été ouverte par le doyen de l’École du Dialogue avec les Religions orientales (SOR), l’archevêque de Bangkok, Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, qui dans son discours inaugural a affirmé, entre autres : « Les différentes religions considèrent leurs Écritures sacrées avec des modalités différentes. Mais elles ont une chose en commun et c’est fondamental : elles sont toutes sources de sagesse. »

De compétents orateurs sont intervenus : Dr Seri Phongphit de Bangkok pour le bouddhisme theravada, Dr Donald Mitchell pour le bouddhisme mahayana, les professeurs Adnane Mokrani pour l’islam, Philipp Hu pour le confucianisme, Stephen Lo pour le taoïsme et Luciano Cura pour l’indouisme. L’évêque Roberto Mallari des Philippines a présenté ses réflexions sur l’Exhortation apostolique Verbum Domini. Et comme thème qui résumait toute l’école, Andrew Recepcion, président de l’Association internationale des Missiologues, a offert une enrichissante leçon sur la nouvelle évangélisation en Asie, en relation au dialogue interreligieux.

Le fait que la SOR se soit déroulée pour la première fois en dehors de son siège de la cité-pilote de Tagaytay a permis aux participants de s’immerger dans la réalité du bouddhisme theravada, typique de la Thaïlande et de tout le Sud-Est asiatique. L’approche du bouddhisme ne s’est pas seulement limitée à approfondir ses Écritures au niveau académique, mais est entrée dans la vie concrète, grâce aux expériences de Metta et Beer, tous deux bouddhistes et amis des Focolari depuis les années 80. Très efficace et profonde a été la vidéo qui a récolté les impressions des moines bouddhistes sur leur rapport personnel avec Chiara Lubich, accompagnées par des expériences vécues lors de la rencontre avec l’idéal de l’unité, qui ont inspiré les personnes présentes. Le professeur Donald Mitchell, ne pouvant être présent personnellement, a donné sa leçon via Skype, reliant la SOR de Bangkok et la Purdue University aux Etats-Unis.

L’atmosphère de communion a permis aux participants de comprendre les leçons non seulement intellectuellement, mais aussi spirituellement. Beaucoup disaient avoir compris le dialogue interreligieux d’une façon plus profonde, comme un style de vie, et pas vraiment comme une activité à accomplir. La “SOR 2013” a été particulièrement significative pour l’Asie, durant l’Année de la Foi.

Le dialogue interreligieux s’est révélé être non seulement un pont dans la connaissance des religions et cultures, mais aussi un encouragement pour approfondir sa foi chrétienne. Le Père Vicente Cajilig (O.P.) soulignait que le dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari offre, de façon différente, des réponses concrètes aux délibérations données par la FABC (Fédération des Conférences épiscopales de l’Asie).

Les participants sont retournés dans leur pays reconnaissants envers l’Idéal de l’unité qui conduit à vivre les Écritures, la Parole, qui fait découvrir le “vrai soi, vrai être”, et avec l’engagement renouvelé de vivre le charisme de l’unité plus intensément pour être un don dans l’Église.