Violence, haine, attitudes conflictuelles sont souvent présentes aussi dans les pays qui vivent « en paix ». Et cependant, les peuples aussi bien que les individus ont profondément soif de paix, de concorde et d’unité. Mais malgré nos efforts et notre bonne volonté, après des millénaires d’histoire, nous sommes toujours incapables d’établir une paix solide et durable. Jésus est venu nous apporter la paix, une paix – dit-il – qui n’est pas comme celle que « donne le monde » ; car elle ne se réduit pas seulement à l’absence de guerres, de litiges, de divisions, de traumatismes. Bien sûr, “sa” paix signifie aussi cela, mais encore bien davantage. Elle est plénitude de vie et de joie, elle apporte le Salut intégral de la personne, elle est liberté, elle est fraternité dans l’amour entre tous les peuples. […] Et qu’a donc fait Jésus pour nous donner “sa” paix ? Il a payé de sa personne. Au moment où il nous promettait la paix, il était trahi par un de ses amis, livré à ses ennemis, condamné à une mort atroce et ignominieuse. Il s’est placé au milieu de ses adversaires, il s’est chargé des haines et des divisions, il a abattu les murs qui séparaient les peuples. En mourant sur la croix, après avoir expérimenté par amour pour nous l’abandon du Père, il a réuni les hommes à Dieu et entre eux, en apportant sur la terre la fraternité universelle. […] La construction de la paix exige également de nous un amour fort, capable d’aimer même ceux qui ne nous rendent pas la pareille, capable de pardonner, de dépasser la notion d’ennemi, d’aimer le pays de l’autre comme le sien. […]
La paix commence dans le rapport que je sais instaurer avec ceux qui me sont proches. « Le mal naît du cœur de l’homme – écrivait Igino Giordani –, et pour écarter le péril de la guerre il faut évacuer l’esprit d’agression, d’exploitation et d’égoïsme qui engendre la guerre : il faut se reconstruire une conscience. » Le monde change si nous nous changeons nous-mêmes. Bien sûr, nous devons travailler, selon nos possibilités, à la solution des conflits, à l’élaboration de lois qui favorisent les relations entre personnes et entre peuples. Mais surtout, si nous mettons en relief ce qui nous unit, nous pourrons contribuer à la création d’une mentalité de paix et travailler ensemble pour le bien de l’humanité. Si notre vie témoigne et répand des valeurs authentiques comme la tolérance, le respect, la patience, le pardon, la compréhension, les autres attitudes qui font obstacle à la paix s’éloigneront d’elles-mêmes. Telle a été notre expérience durant la seconde guerre mondiale. Nous n’étions que quelques jeunes filles ayant décidé de vivre uniquement pour aimer. Nous étions jeunes et peu sûres de nous, mais dès que nous avons essayé de vivre l’une pour l’autre, d’aider les autres en commençant par ceux qui en avaient le plus besoin, de les servir même au prix de notre vie, tout a changé. Une force nouvelle est née en nos cœurs et nous avons vu la société se mettre à changer de visage : une petite communauté chrétienne a commencé à se renouveler, semence d’une « civilisation de l’amour ».
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Parole di Vita, Città Nuova, 2017, p. 709/12)
Le congrès organisé par les Focolari sur le thème « One Human Family » (« Une seule famille humaine »), s’est achevée par un pèlerinage de fraternité à Assise. 480 personnes de 40 pays y ont participé, parlant 12 langues.
Dans la ville de la paix, la prière pour la fraternité, la justice et la réconciliation en faveur de tous les peuples en conflit a résonné comme un pacte solennel, accueilli et prononcé par les participants, chacun selon sa propre foi.
Parmi eux, des rabbins (hommes et femmes), des imams, des prêtres catholiques, des moines bouddhistes Theravada et Mahayana, de même que des laïcs juifs, musulmans, chrétiens, hindous, bouddhistes, sikhs et bahaïs et des fidèles des religions africaines traditionnelles de toutes les générations.
La rencontre a été préparée par une équipe interreligieuse qui a axé le programme sur le bien suprême qu’est la paix, extrêmement compromise aujourd’hui.
Rencontre, écoute, démarches de réconciliation, partage de la souffrance des peuples ont caractérisé cette rencontre qui a vu s’alterner des tables rondes animés par des experts et des groupes de dialogue entre les participants. Politique et action diplomatique internationale, économie, Intelligence Artificielle et environnement ont été les thèmes abordés, chacun dans une perspective de paix. De nombreux universitaires et experts issus de cultures, de religions et d’horizons divers se sont exprimés ; pour en citer quelques-uns : L’ambassadeur Pasquale Ferrara, Directeur général des affaires politiques et de sécurité du ministère des affaires étrangères italiennes et de la coopération internationale, le Grand Rabbin Marc Raphaël Guedj, la théologienne musulmane Shahrzad Houshmand Zadeh, Mme Kezevino Aram, Présidente de l’organisation indienne “Shanti Ashram”, Mme Kosho Niwano, Présidente désignée du Mouvement bouddhiste japonais Risho Kossei Kai, Mr Fadi Shehadé, fondateur du Projet RosettaNet, ex Directeur Général de l’ICANN, l’économiste italien Luigino Bruni, la philosophe indienne, Mme Priya Vaidya, le théologien musulman Adnane Mokrani, Le Professeur indonésien Dicky Sofjan, du Centre International de Droit et d’Études religieuses, le Pr Fabio Petito, chargé de cours sur la Religion et les Affaires Internationales à l’Université de Sussex et bien d’autres encore.
« Les religions ont une fonction fondamentale aujourd’hui », a rappelé l’ambassadeur Ferrara. « Contrairement à ce que prétendent les “réalistes” des relations internationales, la guerre n’est pas la condition normale de l’humanité. Les religions peuvent jouer le rôle de “conscience critique” de l’humanité et s’adresser à la politique en indiquant quelles sont les priorités. Nous avons besoin d’imagination politique, d’imaginer l’avenir de cette planète de manière constructive, nouvelle et créative. Nous devons cultiver quelque chose qui fait actuellement défaut dans les relations internationales : la confiance. »
De nombreuses sessions ont également été consacrées à des témoignages personnels, des projets et des actions centrées sur la collaboration entre personnes et communautés appartenant à différentes religions en faveur de la paix et pour répondre aux besoins de leurs populations respectives.
En audience chez le pape François
Le 3 juin, une délégation de 200 participants a été reçue en audience par le pape François qui, dans son discours, a défini le parcours commencé par Chiara Lubich avec des personnes de différentes religions comme : «Un chemin révolutionnaire qui fait beaucoup de bien à l’Église ».« Le fondement de cette expérience – a encore le Saint Père -, est l’amour de Dieu qui se réalise dans l’amour réciproque, l’écoute, la confiance, l’acceptation et la connaissance de l’autre, dans le plein respect de nos identités respectives. »
« Si d’un côté, ces paroles nous procurent une joie profonde – a commenté Margaret Karram, Présidente dei Focolari – de l’autre nous nous sentons responsables de faire beaucoup plus pour la paix. C’est pourquoi nous voulons travailler pour renforcer et diffuser la culture du dialogue et de la protection des personnes et de la Création. Le Pape l’a confirmé en déclarant que le dialogue entre les religions est une condition nécessaire à la paix dans le monde. En ces temps terriblement sombres, l’humanité a besoin d’un espace commun pour donner forme à l’espérance. »
“Embrasser l’espoir”. C’est avec ce souhait qu’environ 200 personnes venues des Amériques, d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie et de toute l’Europe se sont retrouvées au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome) du 16 au 19 mai.
Il s’agit des responsables du mouvement Umanità Nuova, l’antenne sociale du mouvement des Focolari, de l’ONG New Humanity , dotée d’un statut consultatif auprès des Nations Unies, ainsi que des représentants des disciplines qui dialoguent avec la culture contemporaine, des animateurs de Ragazzi per l’unità (Juniors pour un Monde Uni) et de AMU (Action United World), l’ONG qui s’occupe de projets spécifiques en faveur du développement.
Une délégation de très jeunes lycéens adhérant à Living Peace International, était également présente, ainsi que de jeunes ambassadeurs de la paix, comme Joseph,
de la Sierra Leone, qui a raconté comment, à l’âge de six ans seulement, il a été recruté comme enfant soldat et est devenu aujourd’hui un jeune leader de la paix.
Depuis quelque temps, ces différentes expressions sociales – chacune avec ses caractéristiques et ses objectifs propres – travaillent ensemble pour contribuer à apporter une réponse concrète aux questions brûlantes et aux attentes du monde contemporain : “Ensemble pour l’humanité” est leur nouvelle appellation. Reprenant l’invitation du Pape à “être artisans de paix dans un monde déchiré par les conflits”, adressée au mouvement des Focolari à l’occasion de l’audience privée du 7 décembre 2023, elles ont voulu dédier cette rencontre précisément à la paix.
Une expérience d’écoute, de réflexion commune et de planification concrète, réalisée dans les huit groupes répartis par domaines et centres d’intérêt. Un parcours qui se poursuivra avec le Genfest au Brésil en juillet prochain, rejoindra l’esprit du Sommet de l’ONU pour le Futur en septembre 2024 et le rendez-vous de Nairobi avec les jeunes et les villes du monde, à l’occasion du 80ème anniversaire des Nations Unies. Au cours de la rencontre, les personnes présentes, avec l’aide d’experts et de témoins, d’enseignants, de diplomates, d’acteurs sociaux et culturels, de citoyens organisés, se sont interrogées sur ce qu’est la paix, s’il est vraiment possible de l’atteindre et par quels moyens.
Les expériences de pays en conflit ont été nombreuses et touchantes. Les Syriens ont raconté la dureté de la guerre qu’ils vivent depuis 2011, aggravée par l’embargo qui touche une population épuisée. Les projets d’AMU tels que RESTART, qui soutient les micro-entreprises par des prêts et un accompagnement personnalisé, ont contribué à ralentir les processus constants de migration. Christiane, du Liban, malgré la situation de son pays, caractérisée par une inflation très élevée et un fort taux d’émigration aggravé par les impacts de la guerre au Moyen-Orient, n’a pas baissé les bras : elle a créé une entreprise de production avec son mari pour soutenir sa famille et aider d’autres artisans et producteurs ruraux à vendre leurs produits. L’initiative de production s’est également étendue à l’Égypte. Le Congo, a présenté les fruits de l’école de formation des leaders pour la paix. Diplômée de cette école, Joëlle, journaliste et candidate à la présidence de la République du Congo, a lancé son programme présidentiel axé sur les valeurs de paix et de justice sociale. Des jeunes Ukrainiens ont salué les participants avec une vidéo, ainsi que des jeunes de Bethléem, du Pakistan, de Cuba et des Philippines. Le projet “Ensemble pour une nouvelle Afrique” a été présenté, destiné aux jeunes Africains désireux de changer le continent : des centaines de jeunes ont été formés et 9000 autres impliqués dans une expérience qui a touché 14 nations africaines. La même chose se fait au Mexique avec l’Agenda national pour la paix, aux États-Unis avec des débats courageux contre le racisme.
Il faut une véritable éducation à la paix et aux droits de l’homme, ainsi que la nécessité de donner un nom aux conflits, d’en approfondir les raisons, d’essayer de les résoudre avec une stratégie communautaire qui écoute les positions différentes et plurielles et qui précède et accompagne toute négociation. On a dit que la paix n’est pas seulement l’absence de guerre. Tout ce qui est défini comme ordre ne relève pas forcément de la paix. Ce n’est pas un fait idéologique : ce n’est pas le pacifisme. C’est la condition dans laquelle chaque personne peut penser et réaliser son avenir. Mais il faut apprendre le dialogue comme méthodologie, en acceptant de perdre quelque chose pour un plus grand bien. Après tout, c’est la raison pour laquelle les négociations ne progressent peut-être pas et que même les organisations internationales ne semblent pas en mesure de gérer la crise. Dialogue, confiance, réseaux locaux et mondiaux, liens entre générations, communauté. Nous partons de ces mots clés, encouragés également par Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du Mouvement des Focolari, présents lors de la dernière journée. C’est le chemin de la paix, auquel nous voulons contribuer concrètement et ensemble.
Le vendredi 17 mai 2024, à l’Auditorium du Centre international des Focolari (Rocca di Papa – Rome), a eu lieu la cérémonie de remise de prix du Concours national pour les écoles «Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du monde» , organisée par le Centre Chiara Lubich, ‘New Humanity’, ‘Fondazione Museo Storico del Trentino’, avec le soutien du Ministère italien de l’Éducation et du Mérite.
Pour sa quatrième édition, le Concours, ouvert à toutes les écoles italiennes, en Italie et à l’étranger, a été une fois de plus l’occasion pour de nombreux enfants et jeunes des écoles primaires et secondaires de réfléchir à des questions d’actualité telles que la paix, la durabilité environnementale et les établissements humains, en référence aux objectifs de l’Agenda 2030 pour le développement durable et, surtout, à la lumière de la pensée et du témoignage de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, promotrice d’une culture de l’unité et de fraternité entre les peuples.
Environ 330 élèves de 14 écoles, du sud au nord de l’Italie, en passant par les grandes îles, ont participé à l’événement en présentant 21 travaux de différentes natures, fruits de parcours articulés et soigneusement planifiés, avec le soutien de leurs enseignants.
La cérémonie de remise des prix, à laquelle ont assisté, en personne et par connexion en ligne, les écoles gagnantes et celles qui ont reçu une mention pour la validité de leurs travaux, a été un moment de partage et d’échange, qui a mis en évidence non seulement la créativité des élèves, mais surtout leur grande attention aux thèmes proposés dans l’annonce du Concours. Une idée, celle de ces nouvelles générations, qui nous échappe souvent, à savoir celle de les imaginer capables de regarder autour d’eux, de réfléchir, de s’interroger sur la possibilité d’un avenir et d’un monde meilleur, en imaginant des moyens viables pour y parvenir.
Parmi les personnes présentes et parmi ceux qui ont décerné les prix aux écoles gagnantes, le Professeur Luca Tucci, Directeur du Bureau III (Espace du bien-être bio psycho social, éducation transversale et légalité) de la Direction Générale de l’étudiant, l’inclusion et l’orientation scolaire du Ministère de l’Instruction et du Mérite (MIM); leProfesseur Fabrizio Bagnarini, dell’Ufficio Terzo del Ministero dell’Istruzione e del Merito; il Professeur Giuseppe Ferrandi, directeur de la ‘Fondazione Museo storico del Trentino’ ; le Professeur Maurizio Gentilini, historien et chercheur au CNR (Centre National de Recherche) ; le Professeur Marco Desalvo, président de New Humanity.
Peu avant d’entrer dans le vif de la cérémonie de remise des prix, M. Tucci, connecté en ligne avec la salle, a réaffirmé le soutien que le Ministère garantit à cette initiative, en déclarant : «mettre en avant certaines valeurs à travers la sensibilisation des enfants et des étudiants, je crois que c’est une opération fondamentale non seulement pour leur croissance, mais plus généralement pour notre société».
Le premier prix pour l’Ecole primaire a été décerné à la classe 4ème C de l’I.C. 2° cercle «Garibaldi plesso A. Moro», d’Altamura (Bari), avec l’essai Il paese di Fraternità, un texte poétique qui non seulement exprime de manière originale des concepts clés de la pensée de Chiara Lubich, mais propose également une vision pleine d’espoir de l’avenir du monde.
Pour l’Ecole Secondaire du premier degré, en revanche, la deuxième place est revenue à la 1ère C de l’I.C. «San Nilo plesso I. Croce», Grottaferrata (Rome), avec Costruiamo la pace! TgPeace , un journal télévisé innovant réalisé entièrement par les jeunes, l’image d’un parcours articulé qui restitue l’expérience concrète de la classe et son engagement quotidien en faveur de la paix. La première place est revenue à la 3ème D, de l’I.C. «Filippo Mazzei», Poggio a Caiano (Prato) avec le Jeu : origami pour l’environnement, une activité qui va au-delà de l’aspect ludique et se propose comme un outil de réflexion et d’action concrète en faveur de l’environnement.
Dans la catégorie des Ecoles Secondaires du deuxième degré. les classes de 2ème et 3ème C du Lycée «A. Doria» de Gênes ont obtenu la deuxième place avec La casa comune, une œuvre numérique qui est le résultat d’une réflexion sur les thèmes susmentionnés et qui peut être présentée aux pairs comme une proposition de parcours didactique ; l’œuvre textuelle L’amore che fa allargare cuore e braccia d’Estelle Le Dauphiin, classe de 5ème I de l’I.I.S. . Lycée «A. Bafile», L’Aquila, une réflexion, à partir d’une expérience personnelle et concrète, sur la pensée de Chiara Lubich, en se concentrant sur le concept de don tel qu’il a été exprimé par l’anthropologue et sociologue français Marcel Mauss.
Le premier prix a été décerné à l’œuvre Orizzonti, une photographie réalisée par Bilardello Giulia, Marino Sara, Parrinello Chiara, élèves de la classe de 3ème G du Lycée scientifique «P. Ruggeri», Marsala (Trapani). Un message de paix et l’espoir d’un horizon où la mer et le ciel s’unissent et où nous pouvons tous travailler ensemble pour construire un monde plus fraternel.
Jésus ressuscité nous a ouvert un chemin, mais maintenant la Résurrection se produit chaque fois que je me ressaisis en dépassant mon égoïsme. Cette « prise de conscience », qui est la charité mise en œuvre, change peu à peu ma vie. Non seulement mon mari me le dit, mais mes enfants, mes amis le ressentent aussi. Poussée par le désir d’en savoir plus, je lis la vie des saints que j’avais jusqu’alors évitée et j’y ai trouvé la confirmation de ce secret qui est la clé d’une vraie vie. Un soir, notre fils est rentré à la maison, hébété, presque absent. Il ne répondait pas aux questions. Toute la nuit, il a été malade. Il était drogué. Comme c’était peut-être l’une des premières fois, la réaction a été forte. Les jours suivants, j’ai essayé de dépasser toutes les questions, la recherche des coupables, d’enquêter sur les amitiés. À un certain moment, cependant, j’étais « ressuscitée », pour n’être plus qu’amour pour lui. Un après-midi, je me suis assise à côté de lui sans rien dire. Dans ce silence total, il m’a dit : « Merci, maman, pour l’accueil que tu m’as réservé. Si un jour je suis papa, je veux être un parent comme toi, avec un cœur qui n’a pas d’horizons ».
(M.S. – Pays-Bas)
Là où il n’y a pas d’amour…
Dans le bureau de poste où j’ai l’habitude de me rendre pour retirer mon courrier ou pour d’autres raisons, j’ai souvent trouvé, jusqu’à récemment, des employés nerveux et grossiers à mon égard, et surtout le directeur, qui, un jour, s’est même mis à me crier dessus parce que j’étais en retard pour retirer une certaine somme. Cependant, me laissant guider par la phrase de saint Jean de la Croix : « Là où il n’y a pas d’amour, mets de l’amour et tu trouveras de l’amour », j’ai enduré, continuant à saluer tout le monde avec gentillesse. En agissant ainsi par amour pour Jésus, j’ai pu peu à peu établir des relations plus humaines dans ce bureau. J’en ai eu la preuve lorsque, ayant proposé à l’un des employés un billet pour une tombola caritative, les autres collègues, y compris la femme de ménage, s’y sont intéressés et en ont voulu un. Même le directeur est venu prendre un billet et, peu après, m’en a demandé un autre. Je lui ai répondu : « J’espère qu’au moins un prix ira à l’un d’entre vous ». Il m’a répondu : « Peu importe ! Même si nous ne gagnons pas, nous avons fait quelque chose de bien ensemble ».
(M.F. – Italie)
Une occasion pour aimer
Il y a une quinzaine d’années, j’étais bénévole dans un centre d’écoute de la Caritas diocésaine. Un jour, une jeune femme est venue nous rendre visite et m’a demandé si je pouvais la mettre en contact avec une gynécologue parce qu’elle voulait avorter, n’ayant pas les moyens de payer les frais pour élever la nouvelle vie qu’elle portait en elle. À ce moment-là, j’ai ressenti un pincement au cœur, mais aussi la grande opportunité d’aimer cette jeune mère et son bébé. Je lui ai parlé du merveilleux cadeau qu’est la vie et je lui ai dit que les difficultés financières ne devaient pas être un obstacle et que nous étions là pour l’aider. La jeune femme était émue et m’a dit qu’elle souhaitait être aidée. Après un certain temps, la jeune mère est venue me saluer, avec un merveilleux nouveau-né dans les bras. Elle m’a dit avec un grand sourire : « C’est ma petite fille et je voulais que vous la rencontriez ! Merci de m’avoir écoutée et aidée ce jour-là. Merci aussi de sa part » ! J’étais profondément émue et reconnaissante envers Dieu pour cette rencontre si spéciale de m’avoir donné la possibilité d’aimer.
(M.M- Italie)
Aux soins de Maria Grazia Berretta (tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno X– n.1° maggio-giugno 2024)
Les fortes pluies qui s’abattent sur le sud du Brésil depuis le début du mois de mai 2024 ont provoqué d’importantes inondations et des glissements de terrain dans 425 municipalités de l’État du Rio Grande do Sul, touchant directement 1,5 million de personnes et causant, à ce jour, 108 décès et près de 130 disparus.Selon le dernier bilan officiel, 232 675 personnes sont toujours déplacées, dont 65 573 sont hébergées dans des abris.La situation la plus préoccupante est celle de la région métropolitaine de Porto Alegre, où des villes et des quartiers entiers sont sous les eaux depuis le vendredi 2 mai, avec des problèmes d’approvisionnement en eau et des coupures d’électricité. Selon les prévisions météorologiques, de fortes pluies sont attendues dans les prochains jours, ce qui aggravera encore la situation de cette catastrophe naturelle.
La Coordination d’urgence du mouvement des Focolari a lancé une campagne extraordinaire de collecte de fonds en faveur de la population de l’État du Rio Grande del Sud, au Brésil, par l’intermédiaire des Action pour un monde uni ETS (AMU) et Action pour les nouvelles familles ONLUS (AFN). Les contributions seront gérées conjointement par AMU et AFN, en coordination avec le mouvement des Focolari au Brésil, afin de fournir aux personnes touchées par les graves inondations les produits de première nécessité en matière d’alimentation, de soins médicaux et de logement. AuBrésil, vous pouvez faire un don sur le compte suivant : Banco do Brasil Agência: 2665-4 Conta Corrente: 39.322-3 Pix: acaoemergencial@anpecom.com.br Associação Nacional por uma Economia de Comunhão CNPJ: 07.638.735/0001-94 Depuis d’autres pays, vous pouvez faire un don online AMU: https://www.amu-it.eu/campagne/emergenza-inondazioni-in-brasile/AFN: https://afnonlus.org/#donaora
ou par transfert sur les comptes suivants : Azione per un Mondo Unito ETS (AMU) IBAN: IT 58 S 05018 03200 000011204344 presso Banca Popolare Etica Codice SWIFT/BIC: ETICIT22XXX Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN) IBAN: IT 92 J 05018 03200 000016978561 presso Banca Popolare Etica Codice SWIFT/BIC: ETICIT22XXX Motif de paiement : Urgence inondations au Brésil
Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux Pays de l’UE et dans d’autres Pays du monde, selon les différentes réglementations locales.Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions et des prélèvements sur leurs revenus, conformément à la réglementation concernante les organisations sans but lucrative.(suite…)
Celui qui aime participe à la vie de Dieu et fait l’expérience de sa liberté et de la joie du don de soi. Sortir de soi et rencontrer l’autre par l’écoute ouvre la porte à la communion avec nos frères et sœurs et donne vie à la réciprocité.En prison Je suis aumônier de prison. Pour moi, chaque détenu est un “Christ prisonnier” à aimer. Pendant le Carême, pour les préparer à Pâques, j’ai pensé leur lire des passages de l’Évangile accompagnés d’expériences. Ayant constaté un certain intérêt, j’ai pensé à présenter ces personnes à des jeunes engagés dans un mouvement d’Église. Ayant obtenu les autorisations nécessaires, la première fois qu’ils sont arrivés, avant même de mettre les pieds dans la prison, nous avons prié pour que notre présence soit un cadeau pour les détenus. Nous n’avons pas beaucoup parlé. Mais après la célébration de la messe, animée par les chants de ces jeunes, j’ai vu pleurer des hommes endurcis par une vie désordonnée et je les ai entendus dire : « Il y a encore des visages propres ! » Manifestement, ils n’en avaient jamais rencontré auparavant. Aujourd’hui encore, une fois par mois, ces jeunes reviennent animer la messe, toujours très attendue. Et lorsqu’un détenu a été transféré dans une autre prison pour se rapprocher de sa famille, il n’a eu qu’un seul regret : celui de perdre le contact avec eux. (Don Marco – Italie)En communion profonde J’avais reçu un coup de téléphone d’une amie de faculté dont je n’avais pas eu de nouvelles depuis un certain temps. Elle me demandait des nouvelles, entre autres, des enfants et en particulier du dernier. Manifestement, elle n’avait pas appris que ma grossesse n’avait pas été menée à terme. Je lui ai alors raconté comment les choses s’étaient passées, mais en même temps j’ai senti que je lui communiquais l’expérience la plus intime de cet événement douloureux : l’union spéciale avec Dieu vécue grâce au soutien et à l’amour concret de la famille et des amis. Tandis que je parlais, sentant une écoute profonde de la part de mon amie, il me vint à l’esprit qu’à l’époque de nos études, nous n’avions jamais osé parler de Dieu entre nous. Ce fut donc une grande surprise lorsque, à la fin de l’appel téléphonique, elle me confia : « Tu sais, au fond, j’ai toujours été croyante, même si je ne voulais pas l’admettre, mais en t’entendant me parler si sereinement, je ressens un grand désir d’approfondir cette connaissance. Pourquoi ne pas se rencontrer pour en parler ? » (J.V. – Belgique)
Témoignages recueillis par Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année X- n°.1 mai-juin 2024)
La Semaine Monde Uni revient du 1er au 7 mai 2024 ! Ce laboratoire mondial met en lumière des initiatives visant à restaurer la paix et la fraternité entre les hommes et les peuples.Cette année, du 1er au 7 mai, la Semaine Monde Uni (SMU) concentre son engagement mondial pour la paix sur de multiples fronts : l’attention aux plus pauvres, aux exclus, le respect de l’environnement, la formation des consciences, l’éducation à la paix. Le mot d’ordre de cette année est « Etreindre l’humanité, susciter le changement » (« Embrace Humanity, Spark Change ») ; un point de départ et une source d’inspiration pour de nombreuses initiatives qui se déroulent dans différentes villes du monde.SMU 2024, Genfest mondial La SMU débutera par un événement international, le 1er mai à Loppiano (Florence-Italie), mais dès cette date, d’autres villes du monde seront également impliquées et, jusqu’au 7 mai elles continueront à être une sorte de “laboratoire” pour créer des synergies, partager idées, bonnes pratiques et créativité. La SMU 2024 a lieu deux mois avant le Genfest, le Festival mondial de la fraternité promu par les jeunes du Mouvement des Focolari, qui se tiendra à Aparecida, au Brésil, en juillet prochain. Ce dernier présentera l’engagement “local” de nombreuses communautés des Focolari qui, en réseau avec d’autres organisations, mouvements et institutions, sont engagées dans des contextes locaux pour répondre aux besoins et aux défis les plus urgents de leur terre. Le “changement” que les jeunes du Mouvement des Focolari et leurs communautés veulent promouvoir se concentre dans les régions du monde les plus dévastées par la guerre, par l’impact environnemental et les migrations forcées. Qui sont les acteurs de la SMU ?Ce sont des jeunes du monde entier : il y a Giacomo, Italien, parti au Kenya grâce au projet de volontariat international MilONGa, où il a offert ses compétences dans plusieurs orphelinats de Nairobi. Ou encore Daphne, Indienne, qui raconte l’aventure de ReachOut, le projet mis en place à Goregaon, une banlieue de l’est de Mumbai, par quelques jeunes du quartier pour soutenir des familles (environ 70) en situation de pauvreté. Icaro, Sam et David, eux, vivent au Brésil, à Fortaleza, où ils font une expérience de volontariat au « Condominio Espiritual Uirapuru » (CEU), un campus où 21 associations s’occupent d’enfants démunis, de personnes séropositives et de toxicomanes. 1er mai, ouverture de la SMU Ces histoires et d’autres encore seront présentées lors de l’ouverture de la SMU, depuis Loppiano, un événement international qui sera diffusé en « live streaming » et traduit en 5 langues (anglais, espagnol, français, italien et portugais). On pourra le suivre sur la chaîne YouTube du UWPUnited World Project – Projet Monde Uni ou en se connectant au site Internet du UWP(unitedworldproject.org). Pour l’occasion, la cité-pilote internationale des Focolari accueillera trois villages thématiques sur : Paix intérieure, Paix avec les autres, Paix dans le monde. Dans ces espaces, les participants pourront participer à de nombreux ateliers pour approfondir le thème de la Paix (Économie de la paix, Pas de dialogue sans écoute, Les conflits dans nos villes, L’eau source de paix ?, Le projet Living Peace International, Paix et art : l’harmonie entre les différents peuples, etc.). Le fil conducteur qui unira idéalement leur parcours est la découverte de l’art du dialogue. En se rendant sur le site du UWP, il sera possible de suivre d’autres événements de la SMU, comme le Peace Got Talent, qui aura lieu le 4 mai ; mais aussi, le 5 mai, Run4Unity, la course de relais pour la paix et l’unité, promue par des milliers d’adolescents dans le monde entier… mais les adultes courent aussi ! Dans la mesure du possible, ces événements sportifs se dérouleront dans des lieux qui sont des symboles de paix, à la frontière entre des pays ou des communautés en conflit, ou, quoi qu’il en soit, dans des lieux qui “parlent” d’inclusion.
Le 13 avril, l’Institut universitaire CERAP d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, a accueilli un colloque sur l’économie de communion intitulé : “La révolution du don : un nouveau paradigme pour l’économie africaine”. Le 13 avril 2024, l’Institut Universitaire Cerap en Côte d’Ivoire a accueilli un symposium dynamique axé sur l’Économie de la Communion (Édec). Rassemblant 146 participants, principalement issus de la prestigieuse Faculté d’Économie de l’Université, l’événement a offert une plateforme pour des discussions stimulantes et de nouvelles perspectives sur les modèles économiques alternatifs. Dans le contexte des normes économiques actuelles, marquées par une culture de la consommation plutôt que de la contribution, les participants se sont engagés avec enthousiasme lors des présentations des conférenciers de renom. Le père Bertin Dadier et Madame Julie Bodou Koné ont pris la parole, mettant en lumière le potentiel transformateur de l’EdC en tant que force complémentaire au sein de notre cadre économique existant. Leurs présentations ont exploré les principes et les valeurs fondamentaux qui sous-tendent l’EdC, favorisant une compréhension plus profonde parmi les participants. Malgré le scepticisme initial, des échanges robustes ont eu lieu, les participants cherchant à démêler les implications pratiques de cette approche novatrice. Un des moments forts du symposium a été la présentation par Nji Mabih de l’entreprise Édec (Chocomabs), offrant un exemple concret de la façon dont ces principes peuvent être mis en action. Alors que les participants se plongeaient dans l’étude de cas, un sentiment palpable d’enthousiasme et de curiosité imprégnait la salle, soulignant la pertinence de telles initiatives dans la société actuelle. Steve William Azeumo, coordinateur de l’Action pour l’Économie de Communion en Afrique Centrale, a livré une présentation percutante. Azeumo a souligné le rôle crucial de l’incubation des entrepreneurs EdC, offrant des exemples convaincants du Cameroun pour illustrer son propos. De plus, il a souligné l’importance de favoriser et de promouvoir de telles entreprises au sein de la société, symbolisant leur importance avec les sept couleurs de l’arc-en-ciel. En regardant vers l’avenir, l’élan généré par le symposium est en passe de catalyser un changement tangible. Des plans sont en cours pour établir un Club EdC à l’université, offrant une plateforme d’exploration et de collaboration continue entre la Commission EdC, les étudiants et les membres du corps enseignant. En essence, le symposium EdC au Cerap a servi de catalyseur pour le dialogue, défiant la pensée conventionnelle et posant les bases d’un avenir économique plus inclusif et durable. Source: EdC
Dans une dimension fragmentée et divisée comme celle dans laquelle nous vivons, nous sommes souvent appelés à nous diriger vers un ailleurs inconnu, vers les périphéries ; nous sommes appelés à “sortir”, aussi de nous-même parfois, pour entrer dans les blessures de cette humanité. C’est le témoignage qui nous arrive du quartier de Yungay, à Santiago du Chili.
La cérémonie d’inauguration de l’année académique 2023/2024 de l’Institut Universitaire Sophia (I.U.S.) s’est tenue le vendredi 12 avril 2024, à l’Auditorium de la cité internationale de Loppiano (Figline et Incisa Valdarno – FI).« Que Sophia soit l’un de ces laboratoires qui forment des femmes et des hommes capables d’être porteurs de paix et d’unité en ces temps-ci ». C’est par ces mots que Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari, a adressé ses vœux aux étudiants qui, en ce moment historique, ont choisi « avec courage et espoir » de préparer l’avenir en fréquentant l’Institut Universitaire Sophia (I.U.S.), à l’occasion de la cérémonie d’inauguration de la 16ème année académique qui s’est déroulée le 12 avril 2024, dans la salle A de l’Auditorium de Loppiano (Figline et Incisa Valdarno – FI). Parmi les autorités religieuses et civiles présentes, le cardinal Giuseppe Betori, Archevêque de Florence et Grand Chancelier de l’I.U.S., l’évêque de Fiesole, Monseigneur Stefano Manetti, et Giulia Mugnai, maire de Figline et Incisa Valdarno. Dans une période de crise comme celle que nous vivons actuellement, l’événement a été un moment de réflexion sur le rôle des universités, et de Sophia en particulier, auquel il incombe, a déclaré le Card. Betori dans les salutations d’ouverture, « la tâche de témoigner du caractère raisonnable de la foi. Et donc d’éduquer à lire, à interpréter la réalité, en accompagnant le regard de chaque jeune vers cette vérité que chacun, même inconsciemment, recherche ». Le Recteurrécemment nommé, Declan O’Byrne, théologien irlandais, a déclaré l’année académique 2023-2024 ouverte à la fin d’un discours qui a amené les participants à réfléchir à la valeur sociale des universités. « Si les États investissent dans les universités, c’est parce que l’on considère qu’il est dans l’intérêt national d’investir dans la jeunesse. On investit parce que des jeunes bien formés apportent des avantages sociaux. On estime qu’une nation qui assure l’éducation de la jeune génération sera capable de s’adapter et d’innover, ce qui, à son tour, garantira la compétitivité future de la nation », a-t-il déclaré. En ce qui concerne la mission particulière de l’Institut universitaire Sophia, il a réaffirmé : « Nous voulons être un lieu où, tout en étant conscients que nous vivons un moment historique dramatique, nous examinons la capacité humaine à construire une paix durable. Nous voulons étudier et enseigner comment voir ces “graines” qui expriment déjà la possibilité de résoudre la crise que nous vivons ». La cérémonie s’est achevée par le discours de Massimiliano Marianelli, professeur titulaire d’histoire de la philosophie à l’université de Pérouse, intitulé « Sophia, redécouvrir l’humain dans “l’entre-deux”, qui met l’accent sur l’être humain et la primauté des relations ». L’événement, retransmis en direct, est disponible sur Youtubeen italien et en anglais aux liens accessibles de www.sophiauniversity.org.
Des cadeaux inattendus reçus par ceux qui, chaque jour, s’occupent des plus fragiles dans une petite ville de l’Amazonie péruvienne. «Nous avons de l’argent jusqu’à la fin du mois». C’est par ce message que Javier Varela partage son rapport mensuel avec les amis du Hogar, la «Maison de retraite Chiara Lubich», située à Lámud, en Amazonie péruvienne, où il s’occupe de l’administration. Son épouse Jenny coordonne les soins directs aux personnes âgées. Le message, comme on peut le deviner, est inquiétant, car la maison de retraite n’a personne pour la financer, elle ne fonctionne que grâce à la providence de Dieu, qui se manifeste à travers de nombreuses mains et de nombreux cœurs amicaux. Mais la foi de Jenny et Javier est désarmante et contagieuse. Peu après, Javier partage un autre message : «Rafael, l’un des grands-parents du Hogar, ne va pas bien. Il a été intubé avec de l’oxygène.Jenny part pour Chachapoyas (capitale de l’Amazonie à 36 km de Lámud où se trouve le Hogar) pour l’emmener d’urgence à l’hôpital. Il faut espérer qu’ils n’auront pas à passer la nuit à l’hôpital, ce qui serait très éprouvant pour la santé de Jenny.Dieu y pourvoira !». Pendant ce temps, Jenny signe l’autorisation d’emmener Rafael immédiatement au centre de santé de Lámud (pour qu’on lui administre de l’oxygène). Jenny raconte : «J’étais seule dans la cuisine, réfléchissant à la marche à suivre. J’ai remarqué que des larmes commençaient à couler sur mes joues. J’ai dit à Jésus : «Que veux-tu de moi ?Aide-moi et suggère-moi ce que je dois faire». C’est fortde savoir que Jésus ressent tes misères, tes efforts qui épuisent, et qu’en Lui tu peux abandonner toute préoccupation.Pendant ce temps-là, mon téléphone portable sonnait, sonnait….On allait me demander d’aller signer la déclaration pour devenir son tuteur, ce que j’aurais voulu éviter.Alors que je me dirigeais vers le centre de santé, une infirmière m’a appelée pour me dire qu’ils avaient déjà contacté quelqu’un de la famille de Rafael et que ce neveu allait m’attendre à l’hôpital de Chachapoyas.J’ai ressenti un grand soulagement, même si à aucun moment je n’ai hésité à accepter la volonté de Dieu, quelle qu’elle soit». Peu après, tout s’est arrangé : Rafael s’est progressivement stabilisé et Jenny a pu l’accompagner à l’hôpital de Chachapoyas, où elle a rencontré le neveu du vieil homme, à qui elle a remis ses papiers et un sac de vêtements. Jenny a ainsi pu rentrer chez elle «fatiguée, mais calme et reconnaissante pour tout ce que j’ai vécu». Mais ce n’est pas tout : pendant qu’ils s’occupaient de la santé de Rafael et des autres personnes âgées du Hogar, Dieu a pris soin d’eux en leur envoyant la Providence dont ils avaient tant besoin. «Une personne très chère , raconte Javier , nous a dit que la demande d’aide financière que nous avions faite ensemble deux mois plus tôt avait été acceptée. C’était merveilleux de rencontrer cette personne, j’ai vu en elle un vrai frère.Il m’a montré la lettre de l’institution à laquelle nous nous étions adressés et la somme généreuse qu’elle nous avait envoyée». Jenny et Javier ont décidé de partager une partie de ce qu’ils ont reçu avec les sœurs de la maison de retraite de Chachapoyas.
« Dare to be one – Oser être un » est le titre de la rencontre d’évêques amis du Mouvement des Focolari de différentes Églises, qui a eu lieu du 27 février au 1er mars à Augsbourg. La rencontre commémorait aussi un anniversaire important sur le chemin de la réconciliation : c’est précisément à Augsbourg en effet qu’était signée, il y a 25 ans, l’historique Déclaration commune sur la Justification. https://youtu.be/S9kTZQ6KnmE
Une demande d’aide pour un jeune Camerounais à Ravenne, dans le nord de l’Italie, déclenche un réseau de solidarité et fait émerger des solutions et des opportunités pour d’autres migrants dans la ville. Un jeune Camerounais arrive de France en Italie. Il a obtenu un emploi dans la ville de Ravenne, dans le nord de l’Italie. Mais une fois arrivé dans la ville, il découvre que l’emploi promis n’existe pas. N’ayant aucun soutien économique, son seul logement est un sac de couchage. La nuit, il se repose sur les pelouses adjacentes à certaines églises. Le nom de ce jeune est : Bienvenue! L’AMU (Action pour un monde uni), une ONG inspirée par le mouvement des Focolari et travaillant pour aider les peuples et les personnes en difficulté, signale cette personne à la communauté locale des Focolari. «Un jour, nous nous sommes donné rendez-vous avec Bienvenue à la gare», racontent Nazzareno et Vincenzo, de la communauté locale des Focolari, «notre signe de reconnaissance était un exemplaire de la revue Città nuova que nous tenions à la main. Bienvenue nous a reconnus au premier coup d’œil. Une solide entente est née. Son histoire nous a fait comprendre qu’il avait besoin d’aide». Après avoir écouté Bienvenue pendant un long moment, les deux amis ont décidé de l’accompagner au dortoir public pour lui offrir un hébergement plus digne, un repas chaud et l’accès aux toilettes pour ses soins personnels. Avec l’aide d’autres amis au cours des jours suivants, Bienvenue a réussi à trouver plusieurs emplois, bien que de courte durée et irréguliers, et a été accueilli dans une maison familiale. Nazzareno et Vincenzo racontent : «Cependant, l’hébergement et le travail sont restés temporaires, nous sommes restés en contact avec lui dans l’espoir qu’une opportunité se présente et nous l’avons rencontré de temps en temps». Un jour, Vincenzo a contacté un ami propriétaire d’un petit appartement, où il avait lui-même séjourné lorsqu’il était venu à Ravenne dans le passé. C’était l’occasion de lui demander si l’appartement était disponible à la location pour Bienvenue. Vincenzo a été un bon locataire et peut se porter garant, assurant la régularité du paiement du loyer. L’ami accepte. «La joie de Bienvenue était grande à ce moment-là, car il avait enfin trouvé un endroit stable pour vivre», racontent les deux amis, «mais malheureusement, au bout d’une semaine, il a perdu son emploi. Confiants en Dieu, nous ne nous sommes pas découragés». Quelques jours plus tard, Vincenzo a téléphoné à un groupe d’amis : il s’agissait de quatre frères, propriétaires d’une entreprise dans le secteur électrique : «Ils ont immédiatement accepté avec une grande générosité la proposition d’embaucher notre ami après une période d’essai. Après la première semaine de travail, nous avons décidé de lui rendre visite, en compagnie d’une autre amie que nous venions de rencontrer, une jeune femme originaire d’Angola qui vivait en Italie depuis quatre ans et cherchait un logement et du travail. L’émotion que nous avons ressentie lors de cette rencontre nous a fait nous sentir frères, aussi bien avec Bienvenue qu’avec notre nouvelle amie». Nazzareno et Vincenzo ont vécu cette expérience avec courage, ce qui leur a donné un élan supplémentaire pour s’occuper des personnes que la vie met à côté d’eux et qui ont besoin de tout. Les jours suivants, nous avons rencontré un groupe de religieux salésiens. L’évêque leur avait confié une paroisse. Lors de la bénédiction des maisons par le curé, une tradition à l’approche de Pâques, ils avaient rencontré plusieurs personnes non italiennes à la recherche d’un emploi. Pour rester en Italie, elles devaient trouver un emploi, faute de quoi leur permis de séjour ne serait pas prolongé. Nous avons donc approché des entrepreneurs qui se préparaient à ouvrir la saison de travail d’été près de la mer et qui avaient besoin de main-d’œuvre, car il y a beaucoup d’activité touristique dans notre région. La Providence ne s’est pas fait attendre et nous avons pu proposer un entretien d’embauche dans les établissements de plage à trois personnes que les Salésiens nous avaient présentées. Ainsi, jour après jour, nous poursuivons cet esprit d’accueil et d’intégration sociale, sachant que rien n’est petit quand on le fait par amour».
« Appelés à l’unité – Vers une écologie des relations » est le titre de l’atelier en ligne promu par le réseau Ensemble pour l’Europe (IpE). L’événement a été préparé avec des représentants de diverses Églises, mouvements et communautés, dans le but de mettre en lumière l’un des “7 OUI” du voyage vécu ensemble : le « OUI à la création ».
Les défis pour la protection de la création et l’écologie intégrale augmentent de façon exponentielle dans le monde, et le réseau Ensemble pour l’Europe a consacré une journée entière à ce sujet lors d’un atelier en ligne. Des professionnels et des chrétiens de diverses Églises appartenant à différents mouvements, provenant de 9 pays européens, ont participé à l’atelier intitulé : « Appelés à l’unité – Vers une écologie de la relation ». Un “voyage” passionnant, au cours duquel les intervenants ont présenté, dans une atmosphère de convergence croissante, leurs propres recherches et leur engagement en faveur de la protection de l’environnement, avant de dialoguer avec les quelque 130 personnes présentes dans la “salle virtuelle”. Les expériences déjà en cours dans de nombreux endroits et les bonnes pratiques encourageantes, qui peuvent facilement être imitées, ont mis en évidence la volonté et l’engagement de respecter et de préserver la création pour les générations futures. Un lien d’unité qui se renforce entre les chrétiens et qui met chacun en relation avec les autres.
Au cœur de cet événement : approfondir l’un des ” 7 OUI ” sur lesquels le réseau Ensemble pour l’Europes’est engagé lors du Congrès de Stuttgart en 2007. Un « OUI à la création, à la défense de la nature et de l’environnement, dons de Dieu à protéger avec un engagement respectueux des générations futures. »
« Aucune chose, aucune créature n’existe en dehors d’une relation, chaque être est inconcevable sans communion », a déclaré le professeur Nicolaos Asproulis, directeur adjoint de l’Académie des études théologiques de Volos (Grèce), l’un des orateurs qui ont abordé le thème de l’écologie des relations sous différents angles. Dans son introduction à la journée, Stefania Papa, professeur à l’Université de Campanie, a souligné la « ‘logique de l’harmonie relationnelle’ qui nous libère de l’égoïsme en promouvant la forme première et la plus essentielle de l’écologie. »
Gerhard Pross, modérateur du réseau, a déclaré : « Pour beaucoup de nos mouvements, le thème de l’écologie a une grande valeur et aujourd’hui nous le relions à notre charisme de l’unité, de relations. »
Il s’agit de parvenir à une vision holistique de notre relation avec la nature, avec la création et avec son créateur. En bref, nous pourrions aussi l’appeler “écologie du cœur”, a résumé M. Pross, citant l’écrivain Johannes Hartl.
Après un échange intensif de témoignages et d’expériences de personnes de différentes églises sur le sujet, le European Green Deal (Le pacte vert pour l’Europe) a été présenté au cours de l’atelier, qui fait partie d’un projet soutenu par l’UE, DialogUE. Il s’agit d’un projet ambitieux, dans le cadre duquel l’Union européenne a élaboré des normes environnementales parmi les plus strictes au monde. Le contenu du webinaire et les réponses des participants aux questionnaires concernant cet événement permettront d’élaborer un KIT contenant des suggestions concrètes à l’intention de l’Union Européenne. Ce dernier sera remis le 16 octobre 2024 aux institutions européennes à Bruxelles (Belgique), en même temps que les résultats des ateliers précédents sur la communication et les politiques sociales, organisés en 2023 et cofinancés comme ces derniers par l’Union européenne.
Le volume « Journal 1964 – 1980 » de Chiara Lubich a récemment été publié. Le texte est édité par le père Fabio Ciardi, OMI, et publié par la maison d’édition Città Nuova en collaboration avec le Centre Chiara Lubich. « Le journal se révèle un outil extrêmement précieux, qui permet de franchir le seuil des événements extérieurs (la “vie extérieure”) et de pénétrer dans la manière dont ils sont vécus (la “vie intime”) ». C’est par ces mots que le père Fabio Ciardi, OMI, explique le contenu du Journal de Chiara Lubich, dont il a dirigé la récente publication. La maison d’édition Città Nuova, en effet, en collaboration avec le Centre Chiara Lubich, a publié le volume contenant les « Journaux » de la fondatrice des Focolari de 1964 à 1980. Cette publication fait partie de la série « Œuvres de Chiara Lubich », dont cinq volumes ont déjà été publiés. « Une quinzaine de volumes sont en préparation. Il ne s’agit pas des œuvres complètes », précise le père Fabio Ciardi, « car les œuvres complètes demanderaient un travail énorme. La version papier comprend les œuvres de Chiara Lubich, c’est-à-dire les œuvres principales, et surtout les œuvres écrites. Cela va d’un premier volume introductif qui sera une biographie historique », puis les lettres, les discours publics, les discours de fondation, les conversations. « Bien sûr, les lettres et les journaux intimes sont peut-être la partie la plus intime de Chiara, ajoute-t-il. C’est celle qui la met à nu. Quand elle se présente avec un discours, c’est un texte élaboré, préparé, révisé. En revanche, lorsque j’ai accès à sa correspondance, j’ai accès à son Journal, il n’y a pas de filtre. C’est précisément la greffe directe avec l’âme de Chiara. Le journal et les lettres sont ces pages qui nous permettent d’avoir une relation immédiate, directe, sans filtre avec elle ». Le journal de Chiara Lubich est un peu spécial, explique encore le père Ciardi, parce qu’il n’est pas né comme un journal personnel, mais a été conçu précisément pour impliquer les membres du Mouvement dans ses voyages. (…) . Au début, il s’agit d’une description de ce qui se passe, donc d’un journal de chroniques, mais il devient rapidement un journal intime. Car ce qu’elle a à communiquer, ce ne sont pas seulement les faits qu’elle vit, mais la manière dont elle les vit ». Les Journaux couvrent seize années et, pour aider le lecteur à mieux situer et comprendre les textes de Chiara Lubich, le Père Ciardi a fait un choix éditorial précis : « Après avoir fait une introduction générale à tout le Journal, année par année, je propose une introduction à cette année, en la situant aussi… en la contextualisant dans la vie de l’Église, dans la vie du monde, de manière à ce que l’on puisse saisir ce que vit Chiara Lubich, mais avec l’horizon plus large de la vie de l’Œuvre, de l’Église et de l’humanité ». À ceux qui veulent savoir comment lire au mieux ce livre et par où commencer, Père Fabio répond : « Alors la première chose que je conseillerais, c’est de l’ouvrir au hasard. Et de lire une page. Ce sera certainement captivant. Puis ce sera une invitation à en lire une autre et encore une autre. Il n’est pas nécessaire de le lire, disons, en continu. Vous pouvez l’ouvrir au hasard et lire un jour, un autre, un an, un autre. Et cela donnera peut-être envie de reprendre le fil. Et puis reprendre depuis le début, lentement, et suivre ce chemin, qui est un chemin… Le chemin de Chiara n’est pas facile. C’est un chemin semé d’embûches. Il y a des moments d’épreuve, des moments de maladie. Il y a des moments où elle n’écrit pas son journal. Et pourquoi ne l’écrit-elle pas ? Parce qu’elle vit peut-être un moment d’obscurité. Le parcourir chronologiquement aide donc aussi à comprendre ce monde. Mais pour commencer, peut-être pouvez-vous l’ouvrir au hasard et lire ici et là. Puis viendra le désir d’une lecture continue et complète ». « Le journal est le sien, il est personnel, c’est sa vie. – L’éditeur conclut – Et cela se déduit surtout du dialogue constant avec Dieu, avec Jésus, avec Marie, avec les saints. (…) Le Journal nous montre son âme, il nous montre ce qu’elle a en elle. Et cela a une résonance en moi parce que c’est comme une invitation à faire le même voyage, à avoir la même intimité ; donc, en lisant Chiara, à la fin, je me reflète aussi, non pas dans ce que je suis, malheureusement, mais dans ce que je sens que je devrais être ».
Carlos Mana
Vidéo : En dialogue avec le père Fabio Ciardi (activer les sous-titres en français)
La « Fazenda da Esperança » est l’une des 47 entités impliquées dans la première phase du prochain Genfest, au cours de laquelle les jeunes seront invités à s’engager concrètement auprès d’organisations sociales déjà actives sur les différents territoires. La Fazenda est une communauté thérapeutique, fondée en 1983, qui aide les personnes souhaitant se libérer de leurs dépendances. https://youtu.be/m7gFWP79drw
Les vœux de Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, à tous ceux qui se préparent à vivre le prochain Genfest 2024, un rendez-vous des jeunes des Focolari qui aura lieu à Aparecida, au Brésil et dans différentes parties du monde avec des Genfest locaux.
Une chanson née de l’expérience concrète de quelques Jeunes du Mouvement des Focolari qui, mettant en commun leurs talents, ont su transformer en musique et en paroles leur désir de s’engager personnellement pour faire bouger les choses. https://youtu.be/_dBROiA9vIM
Journalistes, enseignants, experts en communication : un atelier international sur le chemin synodal.“Quelle communication pour la synodalité ? Tel était le titre d’un webinaire organisé le 7 mars en direct sur Youtube, né d’une longue discussion entre experts en communication. Un parcours synodal a débuté l’année dernière avec des rencontres mensuelles. C’est donc à l’initiative de NetOne, le réseau international des communicateurs du mouvement des Focolari, que l’idée du webinaire a vu le jour. Lors de la première session du synode, en octobre dernier, le pape François avait demandé aux participants de se mettre à l’heure de la parole. « La vraie communication a un rythme à respecter : un temps pour se taire et un temps pour parler », a déclaré l’archevêque Brendan Leahy, membre de l’Assemblée synodale connecté à Limerick, Dublin. « La synodalité implique l’ascèse, cette capacité à regarder à l’intérieur de nous-mêmes et à offrir le ‘vin distillé’. Il s’agit donc d’utiliser les mots justes et non des mots vides de sens qui conduisent à des commérages. Je pense que le Pape nous invite surtout à imiter Marie, dans sa contemplation. » Une Église synodale est essentiellement une Église de communion, qui devient réelle lorsqu’il y a communication des dons de chacun”, a déclaré Mgr Piero Coda, secrétaire de la Commission Théologique Internationale, qui est intervenu lors de l’événement : « Il est nécessaire de se concentrer sur la qualité de la communication : ne pas proposer des réponses dogmatiques, mais découvrir les vraies questions qui habitent la société afin de donner des réponses prophétiques. » Les mots de Mgr Coda ont été repris dans le discours de Thierry Bonaventura, responsable de la communication du Secrétariat général du Synode : « La communication est la base de toute relation humaine. Dieu est communication, il se communique, il est dialogue entre les Personnes de la Trinité. Toutes les questions qui ont émergé lors de la première session du Synode en octobre dernier sont liées au thème de la relation, la communication a imprégné le Synode, même si l’on a préféré faire de la communication plutôt que de penser la communication. »Isabel Gatti, coordinatrice internationale de NetOne, Argentine, a ensuite pris la parole : « À partir de la théorie de la communication, il est possible d’offrir des clés pour que les concepts philosophiques et théologiques de la synodalité puissent améliorer nos pratiques ecclésiales dans les dimensions individuelles et plus sociales. » « Notre Église peut être une famille si, comme Jésus et Marie, nous assumons les douleurs de l’humanité souffrante qui a aujourd’hui tant de visages liés à la communication : polarisations sociales, guerres, inégalités sociales. » La réforme de la communication du Vatican est un exemple de chemin synodal. « Le pape souhaite une Église qui s’ouvre, dans laquelle il y a de la place pour tout le monde, explique Mgr Lucio Adrian Ruiz, secrétaire du Dicastère pour la Communication, ce qui implique une communication qui, d’une part, embrasse toutes les nouvelles technologies et, d’autre part, n’oublie aucune des anciennes, parce que personne ne doit rester exclu. Ensuite, il y a l’expérience du Synode numérique, un processus missionnaire pour aller porter la caresse, l’annonce de Jésus aussi aux personnes qui ne vivent pas dans les institutions de l’Église. » Place ensuite à l’intelligence artificielle : comment nous interroge-t-elle dans notre métier de communicateur ? « La réponse tient en trois mots : connaissance, créativité et responsabilité », explique Giovanni Tridente, directeur de la communication à l’Université Pontificale de la Sainte-Croix à Rome : « Cette innovation technologique doit être connue pour comprendre comment l’utiliser. Elle doit être utilisée avec créativité pour améliorer nos vies et il est nécessaire de faire preuve de responsabilité pour l’utiliser également d’un point de vue éthique afin de rendre les gens conscients et libres de se forger leur propre opinion. » Enfin, le discours de Liliane Mugombozi, journaliste de la République démocratique du Congo : « Lorsque nous communiquons, nous donnons quelque chose de nous-mêmes, notre vision du monde, les valeurs auxquelles nous croyons, nos peurs, nos peines, mais aussi nos réussites, nos victoires, nos doutes, nos espoirs, nos questions les plus profondes. Un acte de communication peut être un cadeau qui encourage les gens à se rencontrer, à créer des contextes de dialogue et de confiance, même dans des situations difficiles, et à marcher ensemble. Un proverbe amhara (Éthiopie) dit que “lorsque les toiles d’araignée s’assemblent, elles peuvent piéger même un lion”». Enfin, un espace de dialogue et de questions, d’expériences et d’impressions. Le désir de transmettre et d’expérimenter une communication plus incisive et plus sincère s’est fait sentir. Ce webinaire n’est que le début d’un parcours de synodalité et de communication. Pour plus d’informations : net4synodcom@gmail.com
(…) Pâques, la plus grande fête de l’année, approche et avec elle la Semaine Sainte très riche des mystères les plus précieux de la vie de Jésus.
Ils nous sont rappelés surtout le Jeudi, le Vendredi et le Samedi Saints, et le Dimanche de la Résurrection. Ils représentent pour nous autant d’aspects centraux de notre spiritualité qui sont : la consigne du Commandement nouveau, l’institution du sacerdoce et de l’Eucharistie, la prière de l’unité, la mort de Jésus abandonné en croix, Marie Désolée et le Ressuscité.
Nous les célébrerons avec l’Église à travers la liturgie, mais puisque notre voie est un « chemin de la vie », nous nous préparons à les honorer aussi par notre vie. (…)
Que devons-nous vivre alors à l’approche de la Semaine Sainte et durant ces jours bénis ?
Je pense que, si nous vivons la fête de Pâques, ou mieux, si nous laissons vivre le Ressuscité en nous, nous les vivons tous de la meilleure manière.
En effet, pour que le Ressuscité resplendisse en nous, nous devons aimer Jésus abandonné et être toujours – comme nous disons – « au-delà de sa plaie » où la charité est reine. C’est elle, de plus, qui nous pousse à être le Commandement nouveau vivant ; qui nous pousse à nous approcher de l’Eucharistie, qui alimente cette charité divine dans notre cœur et nous fait vraiment être ce dont nous nous nourrissons, c’est-à-dire, Jésus Ressuscité précisément ; c’est la charité qui nous porte à vivre l’unité avec Dieu et avec les frères. C’est grâce à la charité que nous pouvons être, d’une certaine manière, d’autres Marie.
Oui, nous ne pouvons mieux vivre les différents aspects de la vie de Jésus, rappelés au cours de la Semaine sainte, qu’en nous proposant de faire vivre à chaque instant le Ressuscité en nous. (…)
Chiara Lubich
Téléréunion, Sierre 24 mars 1994
(Chiara Lubich “Per essere un popolo di Pasqua”, 24 mars 1994 in Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova 2019, pp. 461-2)
Extrait des paroles prononcées par Chiara Lubich à Rome, en 2000, lors des XVe Journées mondiales de la jeunesse, auxquelles ont participé plus de deux millions de jeunes venus du monde entier (Tor Vergata – Rome, 19 août 2000). https://youtu.be/WrrWtxjaAG4
Mgr Piero Coda, théologien, secrétaire de la Commission théologique internationale, ancien doyen de l’Institut Universitaire Sophia, a reçu le diplôme honoris causa de l’Université Catholique de Córdoba en Argentine. Une semaine d’événements a marqué le début du mois de mars 2024 à l’Université catholique de Córdoba (UCC) en Argentine. Parmi ces événements, citons le Séminaire de l’Itinéraire Córdoba 2024, l’Université des Jésuite etl’Anthropologie Trinitaire, ainsi que la remise d’un Doctorat honoris causa à Mgr Piero Coda, théologien, Secrétaire de la Commission théologique internationale et ancien Recteur de l’Institut Universitaire Sophia. D’autres événements connexes ont permis de faire connaître la pensée et la contribution de Mgr Coda, qui ne se limite pas à l’anthropologie et à la théologie, mais rejoint l’Église dans son cheminement synodal et dans celui du dialogue œcuménique et interreligieux. Le Séminaire d’Anthropologie Trinitaire s’est déroulé du 4 au 6 mars. Le groupe d’étude, actif depuis 11 ans, est composé de 14 personnes, femmes et hommes, franciscains, jésuites, prêtres, religieux, focolarini et laïcs de différents mouvements ecclésiaux. Sonia Vargas Andrade, de la Faculté de théologie San Pablo de l’Université Catholique de Bolivie, a déclaré : «Nous noussommes réunis pour réfléchir au chemin qu’un théologien latino-américain doit suivre dans le dialogue avec la théologie européenne, en particulier l’anthropologie trinitaire, en tenant compte de ce qui nous est propre, à savoir la pluralité». Le séminaire s’est conclu en soulignant que l’élément distinctif de la Théologie Trinitaire – objet d’étude du groupe – est précisément l’unité dans la pluralité : «la pensée del’autre est aussi valable que la mienne, je dois penser à partir de l’autre et dans l’autre», a ajouté Mme Vargas Andrade. Mgr Piero Coda a raconté son expérience directe et sa lecture de la première session de l’Assemblée synodale, à laquelle il a participé en tant que membre de la Commission théologique du Secrétariat général du Synode des évêques. Mr Coda a décrit la première session comme une pause pour apprendre à se rencontrer, à s’écouter et à dialoguer dans l’Esprit. Il a ajouté : «Le voyage ne fait que commencer. La patience et la persévérance doivent aller de pair avec la sagesse et la prudence, mais aussi avec l’enthousiasme et le courage de prendre des risques».Tommaso Bertolasi, professeur à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano (FI), a clôturé le débat en abordant le thème «jeunes et synodalité», soulignant que les jeunes font l’expérience d’un Dieu absent : «Dieu est expérimenté comme l’absent, celui qui n’est pas là». Il faut donc considérer l’expérience d’abandon de Jésus sur la croix. «C’est précisément là, dans la mort et la résurrection, que Dieu entre dans toute expérience humaine : à partir de ce moment, il n’y a plus de distance avec Dieu, parce que Dieu est dans l’absence de Dieu». De cette thèse, il a déduit plusieurs implications pour l’Église en général, en particulier pour la pastorale des jeunes. Le 6 mars, Mgr Piero Coda a reçu le titre de docteur honoris causa. À cette occasion, le cardinal Ángel Rossi S.J., archevêque de Córdoba, a décrit Piero Coda comme un «pèlerin de la vérité, qui a vécu sa vie comme un exode et l’a conduit à quitter sa ‘patrie’ pour mettre sa pensée et ses réflexions théologiques en dialogue permanent avec les différentes cultures, avec ceux qui ne professent pas une foi explicite ou avec d’autres disciplines». Le Père Gonzalo Zarazaga S.J., directeur du doctorat en théologie à l’UCC, présentant la contribution de Piero Coda, a déclaré que «l’Ontologie Trinitaire de Piero Coda nous ouvre à l’intimité du Dieu trinitaire et nous invite à participer à son amour dans sa plénitude».La rabbine Silvina Chemen, par le biais d’un message vidéo, a exprimé son affection, son admiration et sa gratitude à Piero Coda pour son travail de renforcement des liens interreligieux avec le mouvement des Focolari. Dans ses remerciements, Mgr Piero Coda a déclaré qu’il considérait la reconnaissance reçue comme une appréciation du style de compréhension et de mise en œuvre du travail philosophique et théologique, qui s’avère très pertinent dans le processus de réforme synodale et missionnaire dans lequel l’Église est engagée, sous la direction du pape François. Il a ajouté : «Il s’agit d’apprendre les uns des autres, d’écouter ensemble ce que l’Esprit dit aux Églises : dans l’échange des dons de nos expériences respectives d’inculturation de la foi et de la mission, dont nos communautés et nos cultures sont porteuses». Sa lectio magistralis était intitulée «Habiter la réciprocité du Père et du Fils dans l’Esprit Saint pour raviver le sens et le destin de l’histoire».
María Laura Hernández Photo : avec l’aimable autorisation de l’UCC et de Guillermo Blanco
Grâce aux dons de nombreuses personnes, des interventions ont pu être menées pour soulager les souffrances des populations frappées par des catastrophes naturelles ou des guerres. La Coordination des Urgences des Focolari fait le point sur la situation de la collecte de fonds pour la Syrie, la Turquie l’Ukraine, l’Italie, le Pakistan et les Philippines. Les conflits armés, les épidémies et les catastrophes environnementales telles que les inondations ou les tremblements de terre peuvent mettre des populations entières dans une situation dramatique, avec des effets immédiats et à long terme. Afin de répondre à ces situations graves, le mouvement des Focolari a créé la Coordination des urgences qui, à la suite d’urgences humanitaires, lance des collectes de fonds pour venir en aide aux populations touchées par le biais de programmes soutenus par les membres des Focolari ou par des organisations de Focolari du monde entier, travaillant seules ou en partenariat avec d’autres. Récemment, la Coordination des Urgences a présenté le Rapport 2023, dans lequel nous apprenons que, de 2016 à la fin de 2023, un total de 5 361 505 € a été collecté pour les urgences en Syrie, en Turquie, en Ukraine, en Italie, au Pakistan et aux Philippines. En Syrie, le projet “Graines d’espoir”, qui a débuté en septembre 2018, a permis de fournir des soins socio-sanitaires aux familles, un accès aux médicaments essentiels, des services de santé de base et des interventions chirurgicales pour les patients atteints de maladies chroniques, ainsi qu’un soutien éducatif aux enfants et aux adolescents. A ce jour, 23 170 personnes ont bénéficié de ce programme. Pour le tremblement de terre en Syrie et en Turquie, qui a eu lieu en février 2023, 6 273 personnes ont été aidées sous diverses formes : aide financière à 405 familles, distribution de détergents à 490 familles et de nourriture et de vêtements à 712 familles, ainsi que soutien psychologique pour les personnes âgées, les adultes et les jeunes et assistance médicale. En outre, 16 familles et 32 personnes ont bénéficié d’une aide au travail (valorisation des compétences professionnelles de chacun grâce à des microcrédits) et 138 familles ont bénéficié d’une aide au logement. Une ferme laitière communautaire a également été mise sur pied pour fournir du lait et générer des revenus pour les familles d’un village turc habité par des réfugiés afghans. En Ukraine, en revanche, la situation d’urgence est en constante évolution : le conflit se prolonge et les besoins de la population sont nombreux et croissants. Ces dernières années, des soins de santé de base ont été dispensés à environ 12 000 personnes et un soutien économique extraordinaire a été apporté à plus de 2 000 familles. Diverses activités ont été entreprises pour accueillir les familles et les enfants déplacés en Italie. Un camp scolaire a également été mis en place en Autriche avec 30 enfants d’une école primaire de Kiev. Un centre de jour protégé pour les enfants et les mères a été ouvert. Les inondations qui ont touché plusieurs régions du monde ont constitué une autre urgence cette année. En particulier, lors de l’inondation qui a frappé le Pakistan, il a été possible de fournir des matériaux de construction pour restaurer 20 maisons détruites et aider 1 150 personnes. Pour l’inondation en Emilie-Romagne (Italie) en 2023, en revanche, il a été possible d’aider 16 familles pour l’achat ou la réparation de biens matériels endommagés par l’eau, et des travaux de rénovation ont été effectués dans les maisons de 7 familles. En outre, un chantier et la rénovation d’une ferme pédagogique ont été réalisés. La Coordination des Urgences du mouvement des Focolari gère ces projets par l’intermédiaire de l’Amu (Action pour un monde uni) et d’AFN (Action pour les familles nouvelles), deux ONG issues du mouvement des Focolari qui travaillent dans le domaine social. À ce jour, la collecte de fonds pour les urgences en Ukraine et pour les conséquences du tremblement de terre en Syrie et en Turquie se poursuit.
Aujourd’hui, 14 mars, jour où nous rappelons le départ pour le Ciel de Chiara Lubich, nous publions quelques-unes de ses paroles, prononcées lors de la rencontre du Mouvement Politique pour l’Unité, à Berne (Suisse), le 4 septembre 2004. Une réflexion sur le style d'”amour” nécessaire pour que la fraternité universelle devienne possible. La fraternité ne se réalise que grâce à un amour spécial. C’est un amour qui doit s’adresser à tous, comme Dieu le Père qui envoie la pluie et le soleil sur les méchants et sur les bons. Ce n’est pas un amour qui s’adresse seulement aux parents, aux amis, à certaines personnes, il doit s’adresser à tous ; et c’est déjà une gymnastique. Si nous partions de cette salle en ayant pour seule résolution d’aimer toutes les personnes que nous rencontrerons, en nous efforçant, si nous sommes chrétiens, de voir le Christ en eux – car alors Il nous dira : « C’est à moi que tu l’as fait », « c’est à moi que tu l’as fait », « c’est à moi que tu l’as fait » –, à mon avis nous aurions déjà gagné parce que de là partirait la révolution chrétienne. Ensuite, cet amour, qui est nécessaire pour la fraternité, qui n’est pas la tolérance mais qui est quand même tolérant, qui n’est pas la solidarité mais qui est quand même solidaire, cet amour est quelque chose de différent, car c’est l’amour même de Dieu – nous, chrétiens, disons : [l’amour] répandu dans notre cœur par l’Esprit Saint. C’est un amour qui aime en premier, qui n’attend pas d’être aimé, qui est le premier à se mouvoir, qui s’intéresse aux personnes lorsque… bien sûr, il ne s’agit pas de les déranger ; il agit le premier, il n’attend pas d’être aimé. En général, dans l’amour, on attend d’être aimé afin d’aimer en retour. Au contraire, cet amour est le premier à se manifester, à se mettre en branle [route]… Et c’est la révolution. Ainsi notre Mouvement est arrivé, grâce à un charisme [reçu] de Dieu et non par nos propres forces, jusqu’aux extrémités de la terre ; car si l’on part d’ici avec l’idée d’aimer tout le monde et de toujours aimer en premier, sans attendre… ; eh… ; c’est déjà un Évangile en acte. Comprenez-vous ce qu’est l’Évangile ? C’est cela l’Évangile. Et cet amour n’est pas sentimental ; ce n’est pas un amour platonique, ce n’est pas un amour évanescent mais un amour concret qui « se fait un » avec la personne aimée : si elle est malade, il se sent malade avec elle ; si elle se réjouit, il se réjouit avec elle ; si elle réalise une conquête, cette conquête est aussi la sienne. C’est un amour qui… comme le dit saint Paul : “Se faire tout à tous”, se faire pauvre, malade avec les autres. Partager : c’est ce qu’il est cet amour, quelque chose de concret. Par conséquent : un amour qui doit s’adresser à tous, un amour qui commence le premier ; un amour concret. Et puis il faut aimer les autres comme soi-même : c’est ce que dit l’Évangile. Donc, ma compagne, Eli, qui est ici dans la salle, c’est moi car je dois l’aimer comme moi-même, comme je m’aime moimême. De même Clara : je dois l’aimer comme moi-même ; cette dame, je dois l’aimer comme moimême ; cette autre dame, je dois l’aimer comme moi-même, c’est ça, l’Évangile. C’est vraiment quelque chose d’énorme : quand est-ce que nous aimons les autres comme nous-mêmes ? On se transporte, en quelque sorte, dans les autres, pour nous aimer comme nous-mêmes. C’est aussi un amour qui, s’il est vécu par plusieurs personnes, devient réciproque car j’aime Marius et Marius m’aime ; j’aime Clara et Clara m’aime. Cet amour réciproque est la perle de l’Évangile. Jésus a dit : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » ; il a dit que c’est son commandement et qu’il est nouveau. Il résume donc l’Évangile. C’est la base de la fraternité. Que pouvons-nous faire pour être frères les uns des autres sinon nous aimer et nous aimer comme Lui nous a aimés jusqu’à être prêt à donner sa vie pour nous ? Il nous faut avoir tout cela présent à l’esprit. Avoir présent à l’esprit comment est cet amour (…), pour répondre au monsieur qui m’a posé la question : comment devons-nous penser notre relation aux autres ? Nous devons la penser sur le modèle du dialogue. Je dois voir l’autre comme quelqu’un avec qui je dois dialoguer. Cependant, pour pouvoir dialoguer, je dois le connaître ; je dois alors entrer dans l’autre et non pas commencer à parler, et m’efforcer de le comprendre l’autre, en le laissant s’exprimer. […] Nous devons entrer dans l’autre, le laisser s’ouvrir, le laisser parler et qu’il sente en nous le vide, la capacité de le comprendre. Il se passe alors – c’est notre expérience – que l’autre comprend qu’il est aimé et alors il devient bien disposé à écouter ce que nous avons à dire. Le Pape a une très belle expression pour décrire le dialogue. Lorsque le moment est venu de donner notre vérité, ce que nous pensons, cela doit être une « annonce respectueuse » c’est-à-dire une annonce qui respecte la pensée de l’autre, qui n’entend pas faire de prosélytes, bref, un amour qui ne veut pas leur asséner nos convictions. Voilà le dialogue tel qu’on doit le vivre, Monsieur. Il est la base de notre vie, de la fraternité universelle.
Le vendredi 1er mars, la 40e Conférence œcuménique des Évêques amis du Mouvement des Focolari s’est achevée dans la ville historique d’Augsbourg, en Allemagne.Elle a réuni 60 participants issus de 26 nations et appartenant à 29 Églises chrétiennes.« Oser l’unité.Un appel de Jésus à vivre l’avenir, dès maintenant », tel est le titre et, plus encore, la réalité vécue lors de cette rencontre.1518. À Augsbourg (Allemagne), le cardinal romain Caetano, théologien thomiste réputé, et le moine augustinien Martin Luther, professeur d’Écriture sainte à l’université de Wittenberg (Allemagne) débattent au sujet des 95 thèses de Luther sur les indulgences. Rien à faire. Ils ne se comprennent pas. Luther craint pour sa vie et s’enfuit de nuit. 1530. La Diète du Saint Empire Romain germanique fait venir à Augsbourg l’empereur Charles Quint, qui a l’intention de réunir à nouveau les protestants et les catholiques, désormais divisés. Pour cette occasion, Philippe Melanchthon, un théologien ami de Luther, a préparé la Confessio Augustana, la « Confession d’Augsbourg », une profession de foi destinée à rassembler tout le monde. La tentative échoue. 1555. Lors d’une nouvelle Diète à Augsbourg, la Paix religieuse est signée, assurant la coexistence entre catholiques et luthériens. Chaque prince de l’Empire décide de la confession qui sera suivie sur son territoire, décision résumée dans l’expression latine cuius regio eius religio (tel prince, telle religion). 1650. Après la sanglante guerre de 30 ans, qui a également touché Augsbourg, la liberté d’expression religieuse et l’égalité des protestants et des catholiques dans toutes les fonctions publiques ont été sanctionnées. C’est ainsi qu’est née la Grande Fête de la Paix, qui est toujours célébrée le 8 août. C’est dans ce lieu chargé d’histoire, Augsbourg, que s’est tenue, du 27 février au 1er mars, à l’invitation de l’évêque catholique du lieu, Bertram Meier, la 40e Conférence œcuménique des Évêques amis du Mouvement des Focolari. Y ont participé 60 évêques de 26 nations, appartenant à toutes les grandes familles d’Églises : orthodoxes, Églises orthodoxes orientales, anglicanes, méthodistes, évangéliques, réformées, catholiques de rite latin, arménien et byzantin. Jamais ils n’avaient été aussi nombreux et d’origine aussi universelle, ce que n’a pas manqué de souligner la maire de la ville, Eva Weber, lorsqu’elle a reçu les évêques à l’Hôtel de Ville. Dès leur arrivée, la relation entre ces évêques, parmi lesquels se trouvent également deux femmes Évêques d’Églises issues de la Réforme, est frappante. Chaque Église est accueillie telle qu’elle est. Un esprit de fraternité toute simple imprègne les journées, sans méconnaître les blessures ni les points de désaccord qui subsistent entre les Églises. Mais tout est sous-tendu par ce pacte d’amour réciproque qui caractérise ces Conférences depuis le début et que les évêques renouvellent solennellement cette année encore, en promettant de partager les joies et les croix des uns et des autres. Il en résulte une synodalité œcuménique originale, comme l’ont définie plusieurs participants. “Dare to Be One. A call from Jesus to live the future, now” (Oser l’unité. Un appel de Jésus à vivre l’avenir, dès maintenant) telle est la devise audacieuse de la Conférence et, plus encore, du voyage auquel participent également la Présidente et le Coprésident des Focolari, Margaret Karram et Jesús Morán. Trois thèmes principaux ont été approfondis, chacun illustré par des expériences : l’œcuménisme réceptif en tant que méthodologie œcuménique qui permet d’apprendre les uns des autres ; l’appel commun à témoigner de l’Évangile dans un monde divisé en quête de paix ; Jésus crucifié et abandonné comme moyen d’affronter la nuit du monde et d’y répondre d’une manière générative. Autre date : le 31 octobre 1999, il y a 25 ans, la Fédération Luthérienne Mondiale et l’Église catholique signaient à Augsbourg la « Déclaration commune sur la doctrine de la justification », reconnaissant que, sur ce point central de désaccord au XVIe siècle, il n’y avait plus de raison de se séparer. Une prière œcuménique a commémoré cet événement historique sur le lieu de la signature : l’église évangélique Sainte-Anne. Le lendemain, une table ronde a permis d’approfondir la signification de l’événement. Le Rev. Ismael Noko, à l’époque secrétaire général de la Fédération Luthérienne Mondiale, a retracé le chemin humble et tenace qui a rendu possible cette signature et qui a vu l’adhésion ultérieure de trois autres Communions Mondiales (méthodistes, réformés et anglicans). Ernst Öffner, alors évêque régional du district d’Augsbourg, a raconté comment lui et l’évêque catholique d’Augsbourg s’étaient efforcés d’associer la population : toute la ville était en fête. L’évêque catholique Bertram Meier a parlé des défis et des chances du parcours qui se profile devant nous. Tout au long de la conférence, les menaces qui pèsent actuellement sur la paix et la justice ont été abordées à maintes reprises. Notons l’importance du message vidéo sur la situation en Terre Sainte, envoyé par le Cardinal Pizzaballa aux évêques participant à la conférence. Dans ce contexte, deux réalités ont suscité une espérance particulière : le développement du réseau œcuménique « Ensemble pour l’Europe », auquel participent environ 300 Mouvements et communautés de diverses Églises, et la visite de la Cité pilote œcuménique d’Ottmaring (Allemagne) où, depuis 56 ans, catholiques et luthériens de différents Mouvements témoignent de l’unité dans la diversité, un chemin qui n’a pas toujours été facile, mais où chaque crise a donné lieu à de nouveaux développements. Pour l’avenir, l’accent est mis sur la croissance des réseaux locaux, la connexion entre tous par le biais de liens Internet réguliers et de bulletins d’information, en vue d’une prochaine rencontre internationale dans deux ou trois ans.
NetOne, une association internationale de professionnels des médias, du cinéma et des technologies de l’information, ainsi que New Humanity, une organisation non gouvernementale (ONG) fondée sur l’esprit et les valeurs qui animent le mouvement des Focolari, en collaboration avec la mission du Saint-Siège auprès des Nations unies, ont lancé l’initiative “IA: une voie vers la paix mondiale et le développement humain intégral”, une réflexion sur l’éthique de l’intelligence artificielle et ses implications. Le mercredi 21 février, NetOneet l’ONG New Humanity, en collaboration avec la Mission du Saint-Siège auprès des Nations Unies, ont co-organisé l’initiative “L’IA: une voie vers la paix mondiale et le développement humain intégral”, qui s’est déroulée à New York, UNHQ, Conference Room 6, de 13h15 à 14h45 et qui a été suivie en ligne depuis différentes parties du monde. Le discours d’ouverture de Son Excellence l’archevêque Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a donné le ton des réflexions: « Nous nous trouvons au seuil d’une révolution technologique sans précédent dans l’histoire de l’humanité. L’émergence de l’IA est en train de remodeler notre monde de manière profonde et sans précédent. En révolutionnant les industries et en transformant notre façon de vivre, de travailler et d’interagir, l’IA est devenue une force motrice du changement au 21e siècle ». Ces dernières années, le progrès numérique a apporté des opportunités et des défis significatifs, avec de sérieuses implications dans tous les domaines de la société. En cette ère d’évolution technologique rapide, l’intelligence artificielle (IA) est apparue comme l’un des outils les plus puissants, capable de transformer les sociétés, de faire progresser la paix et de parvenir à un développement durable. Cependant, ses implications éthiques font toujours l’objet d’un débat intense. Maddalena Maltese, journaliste et représentante de l’ONG New Humanity, modératrice de la table ronde de l’événement, a rappelé que « le 1er janvier, le pape François, dans son message pour la Journée internationale de la paix, a soulevé des questions urgentes sur l’IA : « Quelles seront les conséquences, à moyen et à long terme, de ces nouvelles technologies numériques ? Et quel impact auront-elles sur les vies individuelles et les sociétés, ainsi que sur la stabilité et la paix internationales ? » Elle a également souligné que le Secrétaire général Antonio Guterres, discutant des priorités pour 2024, a insisté sur le fait que l’IA affectera l’ensemble de l’humanité, réitérant la nécessité d’une approche universelle pour y faire face. La table ronde, avec un dialogue multipartite sur les défis éthiques posés par l’IA et les stratégies, a examiné l’interaction entre les considérations techniques, éthiques, politiques, juridiques et économiques. Le père Philip Larrey, professeur de philosophie au Boston College, ancien doyen de la faculté de philosophie de l’Université pontificale du Latran et président de Humanity 2.0, a exposé un certain nombre de questions urgentes, en commençant par le thème de la paix. « ChatGPT ou Gemini pourraient écrire un plan de paix parfait, en regardant les situations que nous vivons, mais serions-nous prêts à suivre ses directives? » a déclaré le père Larrey, soulignant que le facteur humain est décisif dans les décisions à prendre, même lorsqu’il s’agit d’armes mortelles. Un autre thème central de son intervention a été l’empathie dont les machines peuvent faire preuve et qui est parfois préférée à l’élément humain. « Les humains comprennent les significations. Les machines ne le font pas, même si elles deviennent très, très douées pour simuler ce que nous considérons comme significatif », a insisté le professeur du Boston College, mettant en garde contre le défi de plus en plus difficile à relever pour discerner ce qui appartient aux humains et ce qui appartient à la technologie, avec des machines qui, à l’avenir, pourraient même être programmées pour ressentir des sentiments. Laura Gherlone, chercheuse en sémiotique au Conseil national de la recherche scientifique et technique d’Argentine et professeur à l’Université catholique d’Argentine, membre de la Commission Internationale de NetOne, a parlé de l’intelligence artificielle et, plus généralement, des technologies numériques à la lumière de la pensée de la décolonisation numérique. Elle a soutenu que: « aujourd’hui, les contextes post-coloniaux sont à la croisée des chemins : soit ils prennent du retard, soit ils le rattrapent. Ils sont obligés, en d’autres termes, d’accélérer considérablement certains processus qui incarnent aujourd’hui un modèle de connaissance technocentrique et prétendument universel: la numérisation et la mise en œuvre de systèmes d’intelligence artificielle font partie de ces processus ». Elle précise que ce processus « a presque toujours un coût très élevé, à au moins trois niveaux : au niveau économique et technico-structurel, au niveau social et enfin, l’adoption accélérée et forcée du progrès technologique comme voie vers un modèle universel de connaissance ». Elle suggère : « Le débat éthique sur l’IA pourrait être grandement enrichi par une réflexion décoloniale, intégrant, par exemple, le travail de ces mouvements collectifs engagés à repenser et à redessiner les architectures techniques « depuis le Sud », c’est-à-dire des solutions théorico-méthodologiques et pratiques qui sont souvent mises à l’écart parce qu’elles sont éloignées des logiques de profit. Deux bonnes pratiques de la société civile ont clôturé l’événement. Marianne Najm, ingénieure en communication basée à Beyrouth, a parlé de l’éthique de l’IA et du concept de serment numérique pour les ingénieurs et toute personne active dans le monde numérique. Le projet a démarré en 2019 en s’inspirant du serment d’Hippocrate, le serment que la plupart des médecins prononcent à la fin de leur parcours académique. Tout comme le serment d’Hippocrate vise à éveiller l’obligation humaine des médecins, de la même manière le serment numérique vise à éveiller l’obligation humaine des acteurs du numérique en orientant leur travail vers une conception éthiquement centrée sur l’humain. Marcelle Momha, Camerounaise vivant aux États-Unis, analyste politique et chercheuse spécialisée dans l’intelligence artificielle, les technologies émergentes et la cybersécurité, avait préparé une intervention sur la communauté AI 2030, qu’elle n’a pas pu d’illustré en raison du temps, mais son document est disponible sur le lien ci-dessous. “AI 2030 est une communauté dynamique de chefs d’entreprise, de scientifiques des données, de constructeurs techniques et de chercheurs pionniers qui se consacrent à l’exploitation du pouvoir de transformation de l’IA au profit de l’humanité tout en minimisant son impact négatif potentiel.” a-t-elle expliqué dans son thème. Dans son message pour la Journée mondiale de la paix, le Saint-Père rappelle que « les développements technologiques ne conduisent pas à une amélioration de la qualité de vie de toute l’humanité, mais au contraire aggravent les inégalités et les conflits, ne peuvent jamais être considérés comme un véritable progress.» En tant qu’organisations de la société civile, nous voulons accompagner les efforts des Nations Unies et de toutes les institutions qui travaillent pour un engagement éthique dans le domaine de la technologie qui soutient les développements numériques comme une contribution à la promotion des principes humains de paix et de fraternité. Pour suivre la transmission en direct, vous pouvez accéder à ce lien: https://webtv.un.org/en/asset/k1h/ Pour une nouvelle lecture des discours et pour plus d’informations, veuillez consulter le site: https://www.net-one.org/ia-una-via-per-la-pace-globale-e-lo-sviluppo-umano-integrale/
Du 2 au 8 février 2024, une semaine de mobilisation et de prière contre la traite des êtres humains. À Rome (Italie), une rencontre de 50 jeunes de tous les continents, dont des garçons et des filles du mouvement des Focolari. La traite des êtres humains est un processus par lequel des personnes sont forcées ou attirées par de fausses perspectives, recrutées, transférées et forcées à travailler et à vivre dans des conditions d’exploitation ou d’abus. Il s’agit d’un phénomène en constante et dramatique évolution, comme le soulignent les récents rapports des Nations Unies rapporti delle Nazioni UniteLa Semaine de prière contre la traite des personnes s’est déroulée du 2 au 8 février 2024. Instaurée par le pape François en 2015, la semaine inclut toujours le 8 février, fête de sainte Bakhita, une religieuse soudanaise qui, jeune fille, a été réduite en esclavage, vendue et abusée, une victime de la traite et un symbole universel de la lutte contre ce fléau de l’humanité. Le thème de cette année était « Marcher pour la dignité. Écouter, rêver et agir. » Des milliers de personnes du monde entier se sont réunies pour réfléchir, prier et partager leur expérience d’engagement contre ce phénomène mondial. À Rome (Italie), de nombreux jeunes de différents pays – Kenya, Japon, États-Unis, Thaïlande, Albanie, Canada, Mexique, France, Italie – ont participé à des conférences, à des flash mobs, à des moments de prière sur ce thème, à l’Angélus et à l’audience avec le pape François qui qui s’est déroulée pendant la semaine. Parmi eux se trouvaient également des Gen2, des jeunes du mouvement des Focolari. Prisque Dipinda, de la République démocratique du Congo, raconte : « L’événement le plus marquant pour moi a été la veillée de prière dans l’église Santa Maria in Trastevere, au cœur de Rome. C’était un moment important devant Dieu, l’émotion de le partager avec d’autres jeunes qui portent le défi de la traite des êtres humains dans leur cœur. Mais aussi la responsabilité de faire partie des protagonistes de la lutte contre ce phénomène. Je pense que pour les jeunes qui ont participé, cela a également servi à leur faire prendre conscience que tant de personnes dans le monde souffrent, pour diverses raisons : économiques, politiques, religieuses. C’était l’occasion de réfléchir et de commencer ensemble à planifier quelque chose contre la souffrance. » Parmi les Gen2 présents, Michel Haroun, franco-libanais, et Miriana Dante, italienne. « Je n’ai jamais eu d’engagement particulier contre la traite des êtres humains – explique Michel- mais j’ai une certaine expérience de l’aide aux migrants qui arrivent dans ma ville ou aux frontières entre les États. Par exemple, il y a quelques années, j’étais à Trieste (Italie), le point d’arrivée de la route des Balkans par laquelle les migrants de nombreuses régions du monde dévastées par les conflits arrivent en Italie. Mais je n’étais pas suffisamment conscient du fait que les réfugiés, avant d’arriver en Europe – mais c’est également vrai pour l’Amérique latine, les États-Unis ou d’autres parties du monde – subissent des violences et des abus de manière organisée. Ces journées passées à Rome avec d’autres jeunes de différents continents, de différentes langues, de différentes cultures, appartenant à différentes églises chrétiennes, ont été une riche expérience de relations personnelles qui, je l’espère, dureront, parce qu’à la fin nous affronterons (mais nous affrontons déjà) le monde ensemble, en tant que membres de la même génération. » « J’ai été émue de découvrir l’histoire de Sainte Bakhita – poursuit Miriana – qui a été esclave, vendue. Par la suite, elle a courageusement fait face à tout ce qu’elle avait vécu, en envoyant des messages contre la traite des êtres humains. Je me demandais où elle puisait toute cette force. Cela m’a fait beaucoup de bien de rencontrer autant de mes pairs qui s’engagent sur ces questions. Il ne s’agit pas d’adultes ayant une longue expérience derrière eux, mais de jeunes de mon âge, originaires du monde entier, qui ont des rêves et l’espoir d’un avenir meilleur. Nous n’avons pas ressenti les différences culturelles, car nous étions liés par notre objectif commun : lutter contre la traite des êtres humains. »
Le Mouvement des Focolari publie le rapport d’activités sur la protection de la personne et les données relatives aux cas d’abus en 2023. Entretien avec Catherine Belzung, professeur de neurosciences et coordinatrice de la Chaire UNESCO en maltraitance infantile. Le 1 mars, paraît le deuxième rapport annuel du Mouvement des Focolari sur les activités et les données relatives aux cas d’abus sexuels sur mineurs, personnes vulnérables, abus de conscience, spirituels et d’autorité. Nous avons demandé une lecture et une évaluation du document à Catherine Belzung, professeur d’université en neurosciences en France. Elle est aussi membre senior de l’Institut Universitaire de France (2014) et directrice du centre de recherche multidisciplinaire iBrain. Depuis 2022, elle est coordinatrice de la Chaire Unesco en maltraitance infantile, qui correspond à un partenariat d’universités et d’institutions de 16 pays dans le monde. Elle est également co-responsable du Centre international pour le dialogue avec la Culture contemporaine du Mouvement des Focolari. En 2023, les Focolari ont fait le choix de publier un rapport annuel sur les abus sexuels sur mineurs, mais aussi sur les abus de conscience, les abus spirituels et d’autorité. Depuis votre poste d’observation international, que pensez-vous de ce choix ? Quelle est votre évaluation concernant ce deuxième rapport ?Je pense que ce rapport est un vrai pas en avant. En effet, le rapport de 2023 avait été critiqué, en particulier car les lieux et les dates des abus sexuels n’y étaient pas mentionnés. Le nouveau rapport porte sur les cas signalés pendant ces 10 dernières années et apporte ces précisions : on observe que les abus sexuels ont été perpétrés sur les 5 continents (une vingtaine de pays), avec un pic des cas dans les années 90-99, ainsi que dans la décennie précédente et la suivante. Les faits se répètent parfois sur plusieurs décennies, suggérant qu’il s’agit d’auteurs multirécidivistes, dont la succession d’abus n’a pas été interrompue. Quelques faits se sont aussi produits et ont été traités vers 2020, ce qui indique que des victimes ont pu signaler des faits d’abus quasiment en temps réel, ce qui est une avancée. Tous les abus sexuels signalés ont été perpétrés par des hommes. C’est l’inverse pour les abus d’autorité, qui dans 77% des cas sont perpétrés par des femmes, ce qui est à mettre en relation avec les proportions plus importantes de femmes parmi les membres de ce Mouvement. Le rapport comporte aussi une section sur les mesures mises en place au courant de l’année, en particulier concernant la formation, qui est détaillé et clair. Il restera à comprendre quelles sont les causes profondes de ces abus : au-delà des mesures de prévention et des sanctions, il faudrait poursuivre le travail permettant d’identifier les causes systémiques qui pourraient expliquer ces chiffres, afin de mettre en place une stratégie permettant d’y mettre fin.Dans ce second rapport, les auteurs sont identifiés selon des critères précis, définis dans la “Politique en matière d’information” publiée récemment par les Focolari. Que pensez-vous de ce choix ?Il s’agit d’un conflit éthique. En effet, il faut d’une part se fier au vécu des victimes et prendre au sérieux les signalements qu’elles effectuent, et mettre en place rapidement des mesures permettant de les protéger. D’autre part, il s’agit de respecter la présomption d’innocence concernant les auteurs présumés, d’éviter la diffamation, lorsque aucune condamnation pénale définitive n’a été prononcée. La question est complexe, et trouver une solution satisfaisante nécessitera sans doute beaucoup d’écoute et de dialogue. La chaire UNESCO sur la maltraitance infantile que vous coordonnez est née parce que vous-même avez été en contact avec un cas d’abus sur mineurs dont vous connaissiez à la fois l’une des victimes et l’auteur. Il s’agit d’un cas survenu dans l’Église catholique en France. La communauté sociale ou religieuse est définie comme “victime secondaire“. Qu’est-ce que cela signifie ? Quelles blessures les personnes portent-elles, comment contribuer à leur guérison au niveau social et communautaire ?Oui, en effet, cette chaire est née suite au contact avec une victime, contact qui m’a marquée très profondément : j’ai été touchée à vif par cette souffrance, et de là est né le désir d’agir. Les abus touchent d’abord la victime, qui souffrira souvent durablement de séquelles psychologiques. Parfois la révélation des faits peut ouvrir une fenêtre de grande vulnérabilité chez la personne, qui nécessite un accompagnement spécifique. Par ricochet, cela touche les proches de la victime comme son conjoint, ses enfants, mais aussi ses parents qui se sentent responsables d’avoir confié leur enfant à une institution qui ne l’a pas protégé. Les effets dévastateurs touchent aussi toute la communauté, les membres ignorant souvent qu’en son sein se cachait un prédateur multirécidiviste, avec lequel ils pouvaient avoir un lien de proximité, d’amitié. Cela interroge profondément : pourquoi n’ai-je rien vu ? Un autre aspect concerne le lien avec l’institution qui peut avoir protégé l’agresseur, parfois de bonne foi, suscitant un sentiment de trahison et la défiance. Et pour finir, la communauté peut aussi se diviser, en fonction des analyses divergentes des uns et des autres, entre ceux qui se réfugient dans le déni, et ceux qui veulent se battre pour éviter que cela ne se reproduise. Réparer tout cela nécessite un vaste arsenal de mesures : il est crucial de prendre en charge l’accompagnement des victimes et de leur famille mais il faut aussi redonner confiance en l’institution qui s’est révélée défaillante, lorsque celle-ci montre une volonté sincère d’apprendre de ses erreurs passées. Pour cela, seuls les actes comptent : l’institution doit promouvoir la transparence en communiquant des informations très précises, mettre en place des procédures claires, créer des lieux d’écoute, mettre en place des procédures de réparation et, pour les communautés, des espaces de dialogue où les opinions opposées peuvent s’échanger. Le Mouvement des Focolari est une organisation mondiale, dont les membres sont issus de cultures, religions différentes, sont soumis à des systèmes juridiques différents et adoptent des styles de vie différents. Comment mettre en œuvre des pratiques contre les abus dans un environnement aussi multiculturel et diversifié ?Tout d’abord, les conséquences des abus sexuels sur mineurs existent dans toutes les cultures, elles sont universelles. Outre les séquelles psychologiques et sociales, les victimes peuvent présenter des séquelles biologiques, comme une augmentation des hormones du stress, une altération de l’expression de certains gènes ainsi que de la morphologie et du fonctionnement cérébral : ces dysfonctions se maintiennent tout au long de l’existence du survivant et peuvent se transmettre à la génération suivante. On ne peut donc pas dire qu’il y aurait des variations culturelles dans la gravité des conséquences sur les victimes, qu’il y aurait des cultures où les victimes souffriraient moins : c’est dévastateur toujours et partout. Il faut donc mettre en place des mesures de prévention, mais aussi de réparation partout dans le monde. On peut noter que la conscience de la gravité de ces situations est en progrès : par exemple dans l’Église catholique, des commissions d’enquête nationales ont été mises en place dans de nombreux pays d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Amérique latine mais aussi en Australie, en Inde, en Afrique du Sud. Si la souffrance ne varie pas, ce qui peut varier est la résistance à dénoncer les faits et la capacité à mettre en place de mesures de protection et de réparation. Cela peut être lié au fait que dans certaines cultures, parler de sexualité est tabou. Le premier pas est de sensibiliser les populations aux conséquences des abus : des programmes promus par diverses associations existent déjà qui prennent en compte la représentation de la sexualité dans les diverses cultures. Par exemple proposer d’écouter la souffrance de victimes membres de la même culture peut susciter de l’empathie et donner l’envie d’agir. La prévention peut aussi être adressée directement aux enfants, par une éducation à leurs droits : là aussi, des programmes existent basés par exemple sur des chansons. Une autre chose qui varie est la capacité des états et des institutions à prendre des mesures de protection et de réparation. Le dialogue respectueux et non stigmatisant avec les protagonistes est la voie à suivre : cela permettra à chacun de comprendre la gravité des abus, mais aussi de trouver les modalités propres à chaque culture pour libérer la parole, pour mettre en place les réparations et former les membres de la communauté.Au sein du Mouvement des Focolari comme dans d’autres contextes, certains expriment la conviction que le moment est venu d’aller de l’avant ; c’est-à-dire qu’il ne faut pas continuer à parler seulement d’abus, mais se concentrer sur la “mission” du Mouvement et sur ce que la mise en œuvre de ce charisme génère de beau et de positif dans le monde. Quelle est votre opinion à ce sujet ? Quelle est la «mission» ? N’est-ce pas d’avancer vers la fraternité universelle, vers une culture qui mette la souffrance des plus faibles à la première place, une culture du dialogue, de l’ouverture, de l’humilité ? Il me semble que la lutte contre les abus de toutes sortes est justement une façon de mettre en œuvre ce désir de placer celui qui souffre à la première place. Aider à réparer les blessures des victimes est justement une façon d’avancer vers la fraternité universelle. Cela implique d’ailleurs aussi d’accompagner les auteurs d’abus, afin d’éviter la récidive. Reconnaitre ses erreurs, sa vulnérabilité, pour construire des solutions en prenant en compte les avis d’experts du domaine est justement une façon de construire la culture du dialogue. Lutter avec détermination contre les abus, accompagner les victimes est justement au cœur de cette « mission ». Il n’y a donc pas à choisir entre la lutte contre les abus et la mission, car cette lutte est un élément central de la mission. C’est une priorité douloureuse mais nécessaire dans le contexte d’aujourd’hui.
L’amour chrétien est un “Amour” qui a une forme spécifique et tangible, qui se traduit par des actions, des plus petites aux plus grandes. C’est donner sa vie pour ceux qui nous entourent, à l’image de celui qui, le premier, a donné sa vie pour nous, en nous aimant d’un amour immense.
Échec à un examen
Notre fille s’était bien préparée pour un examen, mais elle est rentrée à la maison en pleurant parce que l’examen ne s’était pas bien passé. Après concertation, mon mari et moi avons décidé que le dîner serait une véritable fête, plus que si l’examen avait été réussi. Les autres enfants ont également apprécié l’idée. Mais le moment le plus émouvant a été celui où nous, les parents, avons commencé à énumérer les échecs de notre vie et la manière dont nous les avions surmontés. Avec l’ajout des “confessions” des autres, le dîner est devenu une profonde communion, une occasion de grandir ensemble. Elle était ravie : « Peut-être que cet échec était nécessaire non seulement pour moi, mais aussi pour toute la famille. Je n’aurais jamais pensé que les échecs pouvaient aider à grandir et à comprendre la vie. Je vous en suis très reconnaissante ! ». Raconté également à d’autres parents et amis, l’épisode a été répété par plusieurs d’entre eux, sous quelque prétexte que ce soit, à leurs enfants. A la fin, ils sont tous d’accord pour dire que la famille a besoin d’accepter les fragilités des uns et des autres pour grandir dans l’amour. (W.R. – Pays-Bas)
L’amour qui va et qui revient
Quand j’ai du temps libre, je garde les deux petites filles d’un couple sénégalais lorsqu’ils en ont besoin. Les parents sont toujours très reconnaissants : « Sans toi, nous sommes perdus », disent-ils. Il m’arrive d’anticiper mon offre d’aide sans attendre la demande. Ainsi, il y a quelques jours, j’ai envoyé un SMS au père pour l’informer de ma disponibilité pour le dimanche matin. Peu après, il m’a téléphoné : « Lorenza, il faut que tu m’expliques comment tu as deviné nos besoins ! Ta proposition est arrivée au bon moment ! ». Et j’ai répondu : « C’est Dieu qui fait bouger les cœurs, Tacko, c’est lui que nous devons remercier parce qu’il fait de nous des sœurs et des frères ». Grâce à cette relation de famille que j’ai avec eux, lorsque j’ai dû partir à une heure du matin pour un voyage, je lui ai demandé de m’accompagner en voiture jusqu’à la gare et cela lui a donné l’occasion d’aimer à son tour. Et avec quelle prévenance il est resté avec moi jusqu’à l’arrivée des autres membres du groupe ! Il y a quelques jours, Tacko et sa femme sont venus m’apporter à la maison une portion de riz et de poulet cuisinés à leur façon. « Maintenant nous connaissons tes goûts, tu es aussi un peu africaine toi aussi ». (Lorenza – Italie)
Cueillir l’inspiration
L’occasion d’être un artisan de la paix par le respect et le dialogue avec ceux qui sont différents de nous, de notre culture ou de notre foi, s’est présentée lors d’une réunion de l’entreprise où je travaille. L’atmosphère était tendue, le ton de la voix était élevé et accusateur. Comment pouvais-je contribuer à calmer les esprits ? Parler me semblait impossible et peut-être contre-productif. J’ai écouté ceux qui parlaient, ou criaient, avec un esprit calme et j’ai essayé de comprendre leurs raisons. Ce n’était pas facile. C’est un effort qui m’épuisait. Au moment de la pause, le collègue qui avait le plus haussé le ton s’est approché de moi et s’est excusé pour son comportement. Je l’ai pris dans mes bras sans rien dire. Il a continué en se confiant : « Ma femme a appris hier qu’elle était atteinte d’une maladie incurable. Je suis désespéré ». Je lui ai conseillé de consulter un ami médecin et il m’en a été reconnaissant. J’ai conclu en lui promettant de continuer à le soutenir. Lorsque nous sommes retournés dans la salle, l’atmosphère n’était plus la même. L’important est le moment présent pour cueillir l’inspiration que Dieu nous donne pour agir.
(E.J. – USA)
Maria Grazia Berretta (extrait de “ Il Vangelo del Giorno”, Città Nuova, année X- no.1 janvier-février 2024)
Le 20 février 2024 s’est tenue à Rome la présentation du « Bilan de la Communion » du mouvement des Focolari, un aperçu des activités et des initiatives promues dans le monde entier au cours de l’année 2022. Le thème central est le dialogue.« En vivant constamment la ‘spiritualité de l’unité’ ou ‘de la communion’, je peux contribuer efficacement à faire de mon Église ‘une maison et une école de communion’ ; à faire progresser, avec les fidèles des autres Églises ou Communautés ecclésiales, l’unité de l’Église ; à créer, avec les personnes d’autres religions et cultures, des espaces toujours plus vastes de fraternité universelle » [1]. C’est par ces mots que Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, a réfléchi à l’importance d’agir au quotidien en tant qu’’apôtres du dialogue’, générant ainsi de nouveaux modes de relation à l’autre, d’écoute et d’accueil de la réalité de l’autre dans sa spécificité. Il s’agit d’une dimension à laquelle chacun d’entre nous semble être appelé, une dimension qui peut devenir une expérience concrète et vivante, non seulement à ‘quantifier’ en chiffres, mais qui, pour porter du fruit, doit être mise en commun. Tel est le thème du deuxième ‘Bilan de communion’ du mouvement des Focolari, l’énoncé de mission présenté le 20 février 2024 à la Curie générale de la Compagnie de Jésus, à Rome. Le document, traduit en cinq langues (italien, anglais, français, espagnol et portugais), est un aperçu des activités et des initiatives promues par le mouvement des Focolari en 2022 ; une narration non seulement du partage spontané des biens, mais aussi des expériences et des initiatives vécues au niveau mondial, inspirées, spécifiquement pour cette publication, par et dans les dialogues : celui entre les Mouvements ecclésiaux et les nouvelles Communautés de l’Église catholique ; celui entre les différentes Églises chrétiennes ; celui entre les différentes religions, avec les différentes cultures, avec les institutions et dans l’engagement pour faire face aux nombreux défis mondiaux. Margaret Karram et Jesús Morán, présidente et coprésident des Focolari, Mgr Juan Fernando Usma Gómez, responsable de la section occidentale du Dicastère pour la promotion de l’unité des chrétiens, Giuseppe Notarstefano, Président national de l’Action catholique italienne, Rita Moussallem, responsable du Centre de dialogue interreligieux des Focolari, et Giancarlo Crisanti, Administrateur général des Focolari, ont pris la parole lors de la conférence de presse de présentation. Monseigneur Athenagoras Fasiolo, Évêque de Terme et auxiliaire du Saint Archidiocèse orthodoxe d’Italie, et le Professeur Stefano Zamagni, économiste et professeur d’économie politique à l’Université de Bologne, sont intervenus par le biais d’un lien Internet. La session, animée par le journaliste Alessandro de Carolis, a donné lieu à un véritable échange de réflexions et a souligné comment des termes apparemment antipodaux tels que ‘bilan’ et ‘communion’ peuvent se compléter, en rendant compte non seulement des chiffres, mais aussi de la vie. « Le bilan social a été une grande opportunité pour nous, a déclaré le Dr Notarstefano, Président national de l’Action Catholique, l’une des premières réalités ecclésiales à avoir établi un bilan de mission, et il nous a encouragés dans cette conversion pastorale urgente à laquelle nous sommes appelés par le Pape. C’était aussi une façon de commencer à réfléchir sur la manière de mieux communiquer cette vie associative, (…) de nous regarder nous-mêmes, avec transparence, de rendre des comptes au monde extérieur, mais de mieux les communiquer, de les mettre en commun ». Selon Mgr Usma Gómez, à la lumière du scénario actuel qui semble de plus en plus fragmenté, lorsqu’on parle du chemin d’unité entre les Eglises, faire le point en tant que chrétiens « signifie regarder les plans de Dieu, nos plans, les plans du monde. (…) Le projet de Dieu serait de préserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix », a-t-elle poursuivi, « mais nous voyons que dans le monde, c’est le projet de la guerre qui s’impose. Il est possible de développer la communion dans les différences, (…) mais cette diversité réconciliée nous appelle à faire la paix, cœur de l’œcuménisme et de l’œcuménisme, le cœur de la paix ». Un encouragement à promouvoir des chemins de fraternité en réseau, dans un style synodal, et plus précisément, à la lumière du thème choisi, à le faire à travers une “méthode” qui peut rapprocher les plus incrédules. « C’est très important de faire le bilan de la communion d’un Mouvement si ouvert, si capable d’amener les autres à comprendre que le dialogue n’enlève rien, mais ajoute et enrichit ». Mgr Athenagoras Fasiolo, Évêque de Terme et auxiliaire du Sacré Archidiocèse orthodoxe d’Italie, a souligné le grand engagement des Focolari sur le chemin de l’unité entre les différentes Églises et a réfléchi au rôle prophétique que les différentes religions peuvent jouer dans le monde, sans tomber dans le piège des idéologies : « Si, en tant que religions, nous parvenons à être une prophétie, alors nous parvenons à réveiller ce qu’il y a de meilleur dans le cœur de l’homme ». Et c’est précisément “la vie et la prophétie” qui ont été les deux voies sur lesquelles le mouvement des Focolari s’est engagé au cours de ces 80 ans d’histoire, y compris la voie du dialogue interreligieux, comme l’a déclaré le Dr Rita Mussallem en présence : « un chemin qui a amené la réalité fondée par Chiara Lubich à entrer en contact, dans de nombreux pays, avec des personnes de diverses religions, créant, dans l’appréciation de la diversité et de la réciprocité, un terrain commun où elles peuvent se relier à la spiritualité de l’unité, apprendre à se connaître et donner la disponibilité d’apprendre les uns des autres, partager les douleurs, les défis, les espoirs et aussi l’engagement commun à travailler pour la paix, pour le bien, pour la fraternité ». Dans un monde déchiré par des polarisations où les religions sont trop souvent instrumentalisées, lorsqu’on parle du concept de paix, « le dialogue authentique, a-t-elle poursuivi, est un remède très utile (…) parce qu’il fait découvrir et voir l’humanité de l’autre et te désarme ». La “personne” est donc le cœur qui bat d’une trajectoire circulaire qui a donné vie, au fil du temps, aux nombreuses œuvres dont ce texte témoigne : « Quand on parle de “bilan”, a déclaré Giancarlo Crisanti, on s’attend à beaucoup de chiffres, mais dans le “Bilan de la Communion”, il y a beaucoup plus de narration et dans les chiffres il manque les personnes qui permettent aux œuvres de se réaliser. Le bilan montre comment cette communion de biens est en mesure de réaliser des initiatives, des projets, des œuvres qui vont dans le sens du dialogue (…), qui aident le monde à dialoguer un peu plus ». Se référant à l’intuition de l’Économie de communion, le professeur Stefano Zamagni a affirmé qu’elle est aussi « une méthode pour attaquer les causes qui génèrent des situations de guerre » et, insistant sur l’application, au concept de justice, du concept d’équité, il a affirmé qu’il est évident que la publication de ce “Bilan de communion” aujourd’hui, ne peut pas être seulement une façon de rendre compte, mais une occasion d’être vraiment des “apôtres”, des messagers de la bonne nouvelle. En ces temps « le mal attire plus que le bien, tandis que la beauté attire plus que la laideur, et la connaissance plus que l’ignorance », a affirmé Zamagni, invitant tout le monde à “dire le bien”, à “bien dire” précisément : « nous devons veiller à faire connaître, évidemment avec humilité, la gratuité avec laquelle le bien est fait. (…) cette notion de “bilan de communion” signifie que nous racontons ce qui a été fait, mais en pensant à l’avenir ».
Maria Grazia Berretta
Télécharger le bilan de la communion en PDFPrésentation du Bilan de la Communion 2022- Vidéo en italien https://www.youtube.com/watch?v=3jizpECFoss [1] Chiara Lubich, ‘Apôtres du dialogue’, Castel Gandolfo (Italie), 22.1.2004 lors de la Conférence téléphonique mondiale.
Un prêtre de Gaeta (Italie) ne s’est pas seulement dépensé pour ses paroissiens, mais il les a aussi impliqués en faveur de la ville.Don Cosimino Fronzuto était un prêtre italien né à Gaeta en 1939. Il est mort à l’âge de 49 ans, en 1989, après une vie intense passée au service de son prochain, des nécessiteux et de la société de sa ville. Il vivait près de la mer, mais n’aimait pas se baigner et avait peur des profondeurs. Un jour, enfant, il voulut surmonter cette difficulté et plongea ; pour prouver qu’il avait touché le fond, il mit sa main dans le sable et ramassa, à sa grande surprise, un petit crucifix en fer, qu’il porta ensuite toute sa vie. En 1963, il a été ordonné prêtre et a commencé son service en tant que vice-recteur du Séminaire diocésain local. Il découvra la spiritualité de l’unité et adhèra au mouvement des Focolari. En 1967, il est nommé curé de la paroisse Saint-Paul-Apôtre de Gaeta, poste qu’il occupera jusqu’à la fin de sa vie. Au cours de ces années, le Mouvement Paroissial s’est développé, expression du mouvement des Focolari dans l’Église locale. Il porta beaucoup de fruits, en particulier parmi les jeunes qui, aujourd’hui, sont engagés dans la ville comme prêtres, dans la famille, dans la vie politique et dans diverses sphères civiles et professionnelles, dans les différentes réalités du mouvement des Focolari et qui continuent à être très actifs dans la vie paroissiale. Au cours de son ministère pastoral dans la paroisse, avec un style plein d’amour et d’attention à tous, en particulier aux plus faibles (mères célibataires, anciens détenus, toxicomanes, expulsés, marginaux), il créa la communauté optant simplement, mais avec force et décision, de vivre l’Évangile dans toutes les situations et dans les réalités les plus diverses. Il n’hésitait pas à prendre position, même face aux nombreuses réalités sociales éloignées d’une dimension vraiment humaine et chrétienne. Il écrivit dans son journal : « Nous avons remarqué pendant les heures de catéchisme des enfants plutôt mal en point, mal nourris et je me suis souvenu que dans cette même famille, les enfants plus âgés n’avaient reçu ni Confirmation, ni Communion, vraiment rien. Nous étions vers la mi-mars et je me suis dit : si nous ne les prenons pas maintenant, nous ne les prendrons plus jamais. Je suis donc allé chez eux et je me suis rendu compte (il était 12h30) qu’ils étaient en train de cuire des pâtes et qu’il n’y aurait rien d’autre à manger. Je me suis rendu compte que, bien que le chef de famille soit un petit entrepreneur, une vitre manquait à la porte qui donnait sur le balcon et que plusieurs des dix enfants dormaient dans cette pièce. J’ai tout de suite commencé à parler du catéchisme mais j’ai aussi essayé de regarder autour de moi et de me rendre compte de la situation. Le soir, après l’adoration, j’ai parlé de cette situation à la communauté. Au fur et à mesure que j’en prenais conscience, j’ai rassemblé toutes les données : instabilité économique, avis de saisie, problèmes de santé des enfants. Puis nous avons passé la matinée à ne penser qu’à cette famille, à voir sous différents aspects comment les choses se passaient, à partager le travail, à assurer la nourriture et, en même temps, à retenir les aînés pour qu’ils reçoivent une vraie catéchèse.Un soir, je me suis rendu compte que je devais faire une proposition. En moi-même, j’avais décidé, mais que valait ma décision en tant que curé ? Elle pouvait être bonne mais je voulais que la décision vienne de Dieu et qu’elle soit donc choisie en unité avec la communauté, ce qui me donnerait la garantie que c’était Dieu lui-même qui faisait les choses. J’ai donc proposé de mettre à la disposition de cette famille les quelque deux millions de lires que nous avions dans la paroisse pour résoudre le cas jusqu’à ce qu’il puisse reprendre le travail. Je peux dire que dès le premier instant, tout le monde a été favorable. C’était le début, puis cette situation a connu plusieurs développements. Pas plus tard qu’hier, j’ai assisté à une réunion de copropriété où l’on avait décidé de retirer au père le travail qu’il avait commencé et qu’il n’avait pas terminé. J’ai tout fait pour qu’il puisse le terminer et obtenir de l’argent. Le chemin sera encore long, nous sommes avec lui depuis plus d’un mois, près de lui, et il m’a dit : “Ma volonté de vivre revient, ma volonté de vivre revient”. Mais ce n’est pas seulement moi qui suis intervenu car l’intervention a été un peu collective ; beaucoup de personnes vont continuellement apporter tout ce qui est nécessaire et nous ne sommes pas tellement préoccupés par le manque de choses, mais nous sommes préoccupés de ne pas faire manquer l’amour, parce que ces personnes ont clairement été mal aimées, elles ont été bafouées dans certains droits (…) ».Le dimanche 21 janvier 2024, l’archevêque de Gaeta, Monseigneur Luigi Vari, a ouvert la cause de béatification de Don Cosimino Fronzuto dans une cathédrale remplie de personnalités civiles et religieuses et de fidèles.
Du focolare de Montevideo, en Uruguay, l’expérience quotidienne de l’écologie intégrale à travers la transformation des déchets alimentaires en engrais.
Chaque jour, des millions de déchets sont produits dans le monde entier. Qu’advient-il de ces déchets ? Certains sont recyclés et connaissent une nouvelle vie. D’autres finissent dans des décharges ou dans des usines de valorisation énergétique. Avant de jeter les déchets alimentaires, ne nous sommes-nous jamais demandé si nous ne pouvions pas faire quelque chose d’autre ? C’est la question que se sont posée certains membres de la communauté des Focolari en Uruguay, qui ont commencé à faire du compostage.
« Je fais partie de ceux qui essaient de vivre l’écologie au quotidien », explique Maria Florencia, focolarine de Montevideo, en Uruguay, où elle enseigne l’écologie intégrale, « mais je me suis rendu compte qu’il y avait toujours des choses à améliorer et qu’il manquait quelque chose d’important dans la gestion des résidus alimentaires à la maison : nous ne faisions pas de compostage. Comme cette action ne dépend pas que de moi, j’ai essayé d’impliquer tous les habitants de la maison ». Les organismes du sol utilisent les déchets végétaux et animaux ou les dérivés de la matière organique comme nourriture. En décomposant ces déchets, les nutriments excédentaires (azote, phosphore et soufre) sont libérés dans le sol sous des formes utilisables par les plantes. En outre, les déchets générés par les micro-organismes contribuent à la formation de la matière organique du sol. Le compostage est donc un processus de décomposition des matières organiques à forte teneur en substances utiles, qui permet d’améliorer les caractéristiques du sol sans nuire à l’environnement. Pour 100 kg de déchets et de matières organiques, on obtient 30 kg de compost. Une alternative au compost est le lombricompost, un produit organique obtenu par bio-oxydation de la matière organique à l’aide de vers de terre. « Nous avons acquis un composteur et des vers de terre californiens, poursuit Maria Florencia, et je me suis mise au travail. Nous disposons maintenant d’un engrais naturel pour les plantes de notre jardin et tout le monde est heureux de cette action en faveur de l’environnement. Nous pouvons également partager le compost avec nos amis, qui sont curieux de cette initiative. Mais ce n’est pas tout. En tant que microbiologiste, je ne pouvais pas m’arrêter aux manuels habituels. J’ai donc voulu partager mon expérience en publiant un article dans le magazine des Focolari Ciudad Nueva et en encourageant de nombreuses personnes à faire de même », conclut-elle. Qu’il s’agisse de compost ou de lombricompost, ils favorisent la fertilité des sols sans qu’il soit nécessaire d’appliquer des engrais chimiques. La stabilité du sol s’améliore, la perméabilité à l’eau et aux gaz augmente, de même que la capacité de rétention d’eau grâce à la formation d’agrégats. Il s’agit donc d’un engrais naturel précieux. Les restes des aliments consommés ne sont donc pas des déchets mais une ressource précieuse qui, transformée en compost, aide la nature et réduit ainsi les niveaux de pollution de l’environnement.
Le Centre Chiara Lubich, en collaboration avec le Ministère Italien de l’Éducation et du Mérite, la Fondation Musée Historique du Trentin ainsi que New Humanity, annoncent la quatrième édition du concours national « “Une ville ne suffit pas”, Chiara Lubich, citoyenne du monde ». Les participants peuvent soumettre leurs œuvres jusqu’au 22 avril 2024. Une occasion de réflexion et d’approfondissement dans le domaine des valeurs qui sous-tendent les relations humaines, l’acceptation de la diversité, le développement des nouvelles technologies et dans le domaine des études. Tel est l’objectif du concours national « “Une ville ne suffit pas”, Chiara Lubich, citoyenne du monde ». Promu par le Centre Chiara Lubich en collaboration avec le Ministère de l’Éducation et du Mérite, la Fondazione Museo Storico del Trentino (Fondation Musée Historique du Trentin) et New Humanity du mouvement des Focolari, le concours en est à sa quatrième édition et vise une fois de plus à souligner la valeur du message de Chiara Lubich (Trente 1920 – Rocca di Papa 2008), fondatrice du mouvement des Focolari. Considérée comme l’une des personnalités spirituelles et des penseurs les plus significatifs du XXe siècle, promotrice d’une culture de l’unité et de la fraternité entre les peuples, Chiara Lubich a anticipé de nombreux thèmes qui, aujourd’hui, attirent l’attention du monde entier et c’est pourquoi le concours qui lui est consacré se veut une voie que les nouvelles générations pourront suivre avec créativité et engagement, en s’imprégnant de sa pensée et de son expérience de vie. Le concours, qui a vu de nombreux participants lors des éditions précédentes, est ouvert à tous les élèves, garçons et filles, des écoles primaires et secondaires, y compris ceux qui fréquentent les instituts italiens à l’étranger, qui peuvent participer en toute autonomie d’expression à cette initiative, individuellement, en groupe ou par classe. Il sera possible de participer grâce à la réalisation d’une œuvre écrite, graphique, plastique ou multimédia et en choisissant l’un des domaines thématiques décrits dans l’appel à candidatures, des propositions qui visent à mettre en évidence la cohérence entre la pensée et l’action de Chiara Lubich, depuis la seconde moitié du XXe siècle, et les points portés à l’attention du monde par l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable. Les réalisations doivent être envoyées avant le 22 avril 2024 selon les indications et les lauréats seront récompensés lors d’une cérémonie officielle qui se tiendra le 17 mai 2024, de 10h30 à 12h30, dans l’Auditorium du siège du Centre International du Mouvement des Focolari. Pour plus d’informations, pour télécharger l’appel à candidatures et pour connaître les exigences et les procédures en détail, veuillez consulter la page du Ministère de l’Éducation (https://www.miur.gov.it/web/guest/-/concorso-nazionale-una-citta-non-basta-chiara-lubich-cittadina-del-mondo-quarta-edizione-anno-scolastico-2023-2024) ou www.chiaralubich.org.
« Join the Dots Together » (Joindre le geste à la parole). C’est le titre de l’initiative à laquelle participent quarante organisations et la communauté des Focolari pour lutter contre la crise climatique. Agir ensemble pour la justice climatique et collaborer pour avoir un plus grand impact sur ce problème grave et urgent. Tels étaient les objectifs de l’événement qui s’est tenu en janvier 2024 à Belfast, en Irlande du Nord, organisé par la communauté des Focolari en collaboration avec le Centre des Jésuites de Belfast, l’aumônerie de l’Université d’Ulster, la Pastorale des Jeunes Rédemptoristes et le diocèse de Down et Connor. Soixante personnes représentant quarante organisations ont participé à cette initiative. Elle s’est déroulée à l’université d’Ulster et était intitulée “Join the Dots Together”, une rencontre pour travailler côte à côte sur l’urgence climatique. La professeure Lorna Gold, présidente du Mouvement mondial “Laudato Sì”, né de l’encyclique du même nom du pape François sur la protection de la maison commune, a abordé dans son discours des questions épineuses, notamment la lenteur de l’élimination des combustibles fossiles, tout en insufflant un sentiment d’espoir joyeux à toutes les personnes présentes. Revenant sur le document de la COP28 (28e conférence des Nations Unies sur le changement climatique), elle a souligné combien il était important d’avoir dénoncé le fait que les combustibles fossiles sont les premières causes du changement climatique. « Le génie est sorti de la bouteille et il n’y a pas de retour en arrière possible », a-t-elle déclaré. Elle a ensuite évoqué l’importance du traité de non-prolifération des combustibles fossiles. L’utilisation du terme “non-prolifération”, généralement lié aux armes de destruction massive, est en fait liée aux risques auxquels le monde est confronté du fait de l’utilisation continue des combustibles fossiles. En outre, Lorna Gold a tenu à souligner l’importance des groupes religieux en tant qu’acteurs majeurs de la planète, avec des milliards de dollars investis dans les marchés mondiaux et des propriétaires de 12 % des terres de la planète. « Les croyants, a-t-elle répété, sont dans une position clé pour changer la donne et réécrire l’avenir. » Ce n’est pas une coïncidence si Lorna Gold vient d’être nommée directrice générale de FaithInvest, une organisation qui vise à mobiliser toutes les confessions pour qu’elles mettent leurs ressources, en particulier leurs investissements financiers, au service de l’évolution de l’économie vers une plus grande durabilité. L’événement a constitué un témoignage fort pour la société civile et les groupes religieux d’Irlande du Nord, avec la présence de représentants du Forum interconfessionnel, de la communauté baha’ie, de l’Association Athlétique Gaélique, de l’Union des mères et de Trocaire (Caritas en Irlande), ainsi que de plusieurs groupes non religieux tels que Keep Northern Ireland Beautiful. « Il est très inhabituel de trouver un tel conglomérat de groupes unis dans une cause commune », a déclaré Lorna Gold, « mais c’est peut-être justement sur la question du climat que nous sommes tous d’accord ». Quelques témoignages des participants. Georgia Allen et Glen MacAuley, des jeunes engagés dans Fridays for Future NI, font grève devant l’hôtel de ville de Belfast tous les vendredis depuis 2023 et ont estimé qu’il était important d’assister à la réunion. « C’était un appel à l’action, à faire quelque chose de concret ensemble. À la fin, ils ont voulu prendre une photo avec Lorna Gold pour symboliser leur participation à la grève du climat avec elle ! » John Barry, professeur d’économie et de politique écologique à l’Université Queen’s, a déclaré : « En cette période d’urgence climatique et écologique, nous devons tous nous rassembler pour reconnaître que la situation est plus grave et plus ralentie qu’on ne le pense, mais qu’elle n’est pas sans espoir. Les communautés religieuses ont un rôle important à jouer Il était donc bon de voir un tel rassemblement interconfessionnel de personnes désireuses de se retrousser les manches et de commencer à réparer notre monde brisé. ». Edwin Graham, du Forum interconfessionnel, a déclaré : « Joining the dots…. Together – une initiative extraordinaire qui a rassemblé de nombreuses personnes issues d’une multitude d’organisations et de groupes soucieux de l’environnement. La diversité des personnes présentes était impressionnante, depuis les dirigeants de haut niveau des communautés religieuses jusqu’aux petites organisations composées d’activistes dévoués. » Et encore, Nicolas Hanrahan de Trocaire : « C’était formidable de voir tant de gens faire un travail formidable pour prendre soin de notre maison commune. (…) J’ai hâte d’être à la prochaine ! Sœur Nuala de la paroisse St. John’s abonde dans le même sens : « Cette journée a dépassé toutes nos attentes, tout le monde l’a non seulement appréciée, mais l’a trouvée extrêmement utile. » Enfin, Finbarr Keavney, du groupe Newcastle Laudato Sì , a déclaré : « Quelle matinée passionnante et pleine d’espoir. C’est tellement agréable de rencontrer tant de personnes charmantes de différentes confessions, toutes liées par un désir de justice climatique. » Enfin, Lorna Gold nous a rappelé que la clé était de relier les points et de formuler des plans pour travailler en collaboration sur la justice climatique : « Nous pouvons semer les graines d’un nouvel avenir, mais la seule façon de le faire est de le faire ensemble. »
Après trois ans d’existence, l’association Villes pour la Fraternité lance un nouvel appel à candidatures pour le Prix Chiara Lubich pour la Fraternité, qui vise à promouvoir des actions en faveur de la paix et de la Fraternité dans le monde entier. Le prix Chiara Lubich pour la Fraternité, né de l’inspiration de l’Association Villes pour la Fraternité et dédié à la Fondatrice du mouvement des Focolari, en est à sa onzième édition. L’association Villes pour la Fraternité, dont le siège est à Castel Gandolfo (Rome), s’associe à tous les acteurs de la promotion de la paix et de la fraternité pour diffuser dans le monde, aujourd’hui plus que jamais, la coexistence harmonieuse entre les hommes et l’environnement dans tous les coins de la planète. Il se veut une expérience de dialogue, de confrontation et de mise en réseau entre les Municipalités et autres Autorités Locales qui entendent promouvoir, dans le cadre d’un travail politico-administratif plus large et plus complexe, un laboratoire permanent d’expériences positives à diffuser, en mettant l’accent sur la paix, les droits de l’homme, la justice sociale pour mieux se concentrer sur la fraternité en tant que paradigme politique. Le concours s’adresse principalement aux Autorités Locales (Provinces, Régions, etc.) de toute partie du monde et de toute taille. Les candidatures d’Autorités Locales, d’Organisations ou d’individus signalant d’autres Autorités locales sur tous les continents sont également acceptées. Le prix, une sculpture artistique originale représentant la fraternité, sera attribué en évaluant la mise en œuvre d’un projet ou d’une initiative qui, tout au long de son cycle de vie, représente la déclinaison d’un ou de plusieurs aspects du principe de fraternité appliqué aux politiques publiques, réalisé en synergie entre les Administrations, les Communautés locales et la société civile organisée. Les œuvres en question doivent donc mettre en évidence les activités capables de stimuler les citoyens à s’engager pour le bien commun, à participer à la vie de la communauté civile et à favoriser le développement d’une culture de citoyenneté active et inclusive. Les participants peuvent soumettre leurs projets au plus tard le 29 février 2024 : œuvres écrites, hypertextes et/ou multimédias ou audiovisuelles. Outre le lauréat, le jury pourra décerner un ou plusieurs prix spéciaux et/ou mentions d’honneur à d’autres projets qui se seront particulièrement distingués comme expériences de fraternité universelle au sein de la communauté locale. Pour savoir comment procéder et obtenir de plus amples informations, vous pouvez télécharger l’appel à candidatures en cliquant sur le lien suivant ou consulter la page web Associazione Città per la Fraternità (cittaperlafraternita.org).
Le jeudi 8 février 2024, un séminaire en ligne offrira des perspectives et des réflexions sur le Concile de Nicée et son héritage toujours vivant pour les chrétiens d’aujourd’hui. L’année 2025 marque les 1700 ans du premier concile œcuménique de Nicée (325 après J.-C.) : un exemple unique de prise de décisions communes en des temps difficiles et à partir de cultures différentes. Les fondements de la foi chrétienne ont alors été posés : un héritage précieux, dont la vie et la foi des Églises ont témoigné au cours des siècles et qui a nourri le chemin de la civilisation humaine. C’est également à Nicée qu’a été décidée la manière de calculer la date de la Pâque chrétienne : le dimanche suivant la première pleine lune après le début du printemps. Plus tard, l’utilisation de différents calendriers a différencié le jour de Pâques entre l’Orient et l’Occident, de sorte que cette date ne coïncide qu’occasionnellement (par exemple, en cette année 2024, il y a une différence de 15 jours). En 2025, toutes les Églises célébreront Pâques le même jour Mais aujourd’hui, cet anniversaire revêt une signification plus large. Nous vivons en effet une époque de conflits et d’angoisse. Une époque qui a besoin d’un nouvel espoir. Une époque qui a besoin de redécouvrir la prophétie d’une culture de la résurrection. Un séminaire en ligne est prévu pour le jeudi 8 février 2024, intitulé : « Depuis Nicée, marcher ensemble vers l’unité. Le début d’un nouveau départ » Cet événement entend souligner comment le Concile de Nicée a été pour l’Église le début d’un puissant témoignage commun avec l’élan d’une nouvelle Pentecôte qui éclaire toute la réalité et donne la force de lutter pour la fraternité universelle. D’où un appel pressant à toutes les Églises, en Orient et en Occident, pour qu’elles fassent un nouvel effort afin de convenir d’une date commune pour Pâques, une façon de débuter ensemble un témoignage commun devant le monde. Témoigner en fait de l’unité et de la reconnaissance mutuelle des traditions riches et distinctes de l’unique foi serait une contribution décisive à la recherche ardue et dramatique de la paix et à la réconciliation difficile entre une coexistence mondiale heureuse de l’humanité et le droit à l’identité propre de chaque peuple. Ce séminaire en ligne, préparé par des spécialistes de différentes Églises, vise à diffuser, dans un langage accessible à tous, l’énorme héritage du premier Conseil œcuménique de l’Église : un héritage qui, assumé et vécu, a le pouvoir de nous interpeller dans les temps de souffrance que nous vivons. Les discours d’ouverture seront prononcés par S.S. le Patriarche œcuménique Bartholomée, S.E. le cardinal Kurt Koch, Président du Conseil œcuménique des Églises pour l’Unité des chrétiens, le Dr Jerry Pillay, Secrétaire Général du Conseil œcuménique des Églises, et le Dr Thomas Schirrmacher, Secrétaire Général de l’Alliance Évangélique Mondiale. Des représentants de diverses Églises y participeront également. Il se déroulera de 13h30 à 16h30. Une traduction simultanée sera disponible en allemand, anglais, arabe, espagnol, français et italien. Pour recevoir le lien, inscrivez-vous en cliquant ici questo formularioTélécharger le programme complet
Le 26 janvier, le Préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, le Cardinal Michael Czerny, s’est rendu à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, pour recevoir le Prix Klaus Hemmerle 2024. Le vendredi 26 janvier 2024, dans la cathédrale d’Aix-la-Chapelle (Allemagne), s’est tenue la onzième édition du prix Klaus Hemmerle, que le mouvement des Focolari décerne tous les deux ans depuis 2004 à des personnes qui, comme l’ancien évêque d’Aix-la-Chapelle, ont œuvré à la construction de ponts, dans l’Église et dans la société. Cette année, 30 ans après la mort de Klaus Hemmerle (1929-1994), c’est S.E. le cardinal Michael Czerny, Préfet du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral qui a reçu ce prix. Le prix a été décerné par le professeur Johannes Wallacher, Recteur de l’Université de philosophie de Munich, qui, dans son discours a souligné les services rendus par Czerny au développement théologique et son engagement en faveur de la mise en œuvre sociopolitique de la Doctrine sociale de l’Église dans le cadre de ses différentes missions et tout au long de sa vie. Il a également évoqué la « sa vision de Czerny à propos de la fraternité mondiale comme signe des temps et clé centrale pour trouver des réponses aux besoins d’aujourd’hui », une vision que Czerny a fait sienne et qui est, en outre, un modèle stimulant. Dans sa décision, le jury présent a souligné l’engagement inlassable du Cardinal Czerny en faveur de la dignité humaine et des droits de l’homme, son invitation à « accepter les différences et à apprendre des autres cultures » afin de construire « un monde plus juste », un dévouement pour lequel le nonce apostolique en Allemagne, Son Excellence Mgr Nikola Eterović, a également manifesté sa gratitude. « La fraternité entre tous les hommes est le fil conducteur du pape François », a déclaré l’évêque d’Aix-la-Chapelle, Helmut Dieser, décrivant le cardinal Czerny comme « un promoteur et un pionnier de cet engagement ». La Présidente des Focolari, Margaret Karram, a également félicité le cardinal Czerny dans un message qui a été lu au cours de la cérémonie, soulignant son engagement significatif dans la construction d’une culture de l’unité et du dialogue, le reconnaissant comme un allié dans l’effort de médiation des conflits et de promotion de la solidarité entre tous. Dans son discours, le cardinal Czerny s’est attardé sur le magistère social du pape François pour une transformation socio-écologique, s’est référé à plusieurs textes de son Enseignement, qu’il considère aujourd’hui à l’avant-garde, et s’est déclaré d’accord avec le pape qui, dans son encyclique “Tous frères”, a appelé à remplacer la culture de l’aliénation par une culture de la rencontre. « Nous devons passer du profit à la prospérité, de la croissance économique à la durabilité et de l’utilitarisme à la dignité humaine », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de « repenser le concept de progrès et de restaurer le sens de la communauté », une voie qui mène du je au nous. En conclusion, il a remercié les personnes présentes pour leur « rôle décisif dans l’élaboration de nouvelles logiques susceptibles de protéger notre environnement fragile et de responsabiliser nos communautés fragmentées ». Recevoir ce prix est pour lui un encouragement à « continuer à orienter toutes les forces du bien qui sont en action dans le sens d’un développement holistique, au service et au bénéfice de toute la famille humaine. »
Dieu nous a créés pour participer à sa vie, pour l’aimer et pour ressentir son amour. En particulier, en nous plaçant aux côtés de nos frères, il nous invite à sortir de nous-mêmes, à reconnaître les besoins de notre prochain et à s’inspirer de ce même Amour pour soutenir et encourager tout le monde. Du Bénin Pendant les huit mois que nous avons passés au Bénin, avec l’aide d’amis européens, nous avons pu subvenir aux besoins les plus urgents de nos voisins : nous avons fourni de la nourriture, payé l’inscription scolaire de quelques enfants, y compris les fournitures scolaires, procuré des médicaments… Nous avons travaillé pour améliorer le sort de ceux qui étaient sans travail et vivaient dans des situations limites, convaincus que seul l’amour peut apporter toute valorisation humaine. Un week-end de novembre dernier, nous avons rencontré la communauté, une centaine de personnes venues également de plus loin, avec des sacrifices. Il s’agit d’occasions importantes, où l’esquisse d’une nouvelle société peut être réalisée entre tous. Un peu avant, il y a eu ceux qui ont fait des copies de la Parole de Vie pour les distribuer aux autres avec les invitations, ceux qui se sont mis à la disposition pour les repas communs. La plupart des familles sont arrivées avec un grand désir d’approfondir la vie de l’Évangile, une vie dont le Maître est Jésus présent parmi nous. (Un couple de Paris-Bénin) Dans le train Debout dans le train bondé, je réalise soudain qu’un vieil homme devant moi se sent mal, soutenu par une personne qui doit être sa femme. Je m’approche pour prendre son pouls : il est arythmique. Je demande aux voyageurs qui l’entourent de s’écarter pour lui donner de l’air, je déboutonne le col de sa chemise et je le fais s’allonger. Il y a de l’agitation parmi les passagers, qui s’intéressent à l’état de santé du vieil homme. Le conducteur du train arrive à son tour, je l’invite à appeler une ambulance, et me présentant comme médecin, je calme le monsieur et sa femme : “Ce n’était qu’un malaise, un évanouissement”. Au premier arrêt, alors que l’ambulance est déjà à l’extérieur de la gare, le monsieur a repris des couleurs. Je rassure l’infirmière et le médecin arrivés entre-temps et les accompagne, avec le vieil homme allongé sur le brancard, jusqu’à l’ambulance, au milieu des remerciements unanimes des voyageurs et du chef de train. Après avoir repris le voyage, j’ai été ravi de voir combien ma simple intervention avait suscité de participation humaine chez tant d’inconnus, qui étaient devenus – même brièvement – les “prochains” de cet homme. (C.F. – Italie) La conférence
Je traversais une mauvaise période au travail et dans ma famille. Je me sentais démotivé et sans force. Pour faire plaisir à ma femme, je l’ai accompagnée à une conférence qui ne m’intéressait à priori pas du tout. Mais en écoutant l’orateur qui parlait d’un théologien russe, j’ai été frappé par son affirmation selon laquelle tout ce qui est mû par l’amour pour quelqu’un est créatif. J’ai alors réfléchi à ma propre vie, à mon travail à la banque devenu répétitif, à mes relations avec des collègues malades de carriérisme et de suspicion. Qu’est-ce que cela signifiait pour moi d’être créatif dans un tel environnement ? Le lendemain, dans ma façon de traiter les clients, j’ai essayé d’ajouter un mot de plus, d’être un peu plus courtoi, de donner un sourire de plus ; et quant à mes collègues, de m’intéresser à eux, de leur demander des nouvelles de leurs enfants, d’un parent que je savais malade… et là où tout paraissait gris, le soleil est revenu peu à peu. Naturellement, j’ai aussi voulu en savoir plus sur ce théologien, Solov’ëv, qui, comme un grand frère, m’avait “réveillé”, m’aidant à aller vers les autres avec la créativité de l’amour. (Z.W. – Pologne)
Maria Grazia Berretta(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année X- no.1 janvier-février 2024)
Le 18 janvier 2024, quelques jeunes de différents pays, du Centre international des Focolari, accompagnés de leurs responsables, se sont rendus au Bureau des Jeunes du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, afin de présenter le prochain Genfest. Le 18 janvier, une rencontre très enrichissante a eu lieu avec des jeunes de diverses nationalités du Centre international des Focolari au Bureau des Jeunes du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie. Ils ont été accueillis par le père João Chagas, responsable du Bureau, Gleison De Paula Souza, secrétaire du Dicastère, et toute l’équipe. L’objectif de cette rencontre était de présenter le prochain Genfest, un événement mondial promu par les jeunes du mouvement des Focolari, qui se tiendra en juillet 2024 au Brésil et qui impliquera également, dans un premier temps, d’autres pays d’Amérique latine. « Au cours de cette rencontre, nous avons eu l’occasion de partager nos expériences personnelles les plus importantes en vue du Genfest 2024, raconte Mariane (Brésil). De plus, poursuit-elle, j’ai perçu que nous nous trouvions dans un environnement accueillant qui reflétait la diversité et l’interculturalité qui nous caractérisent également au Centre international des Focolari ». « C’était la première fois que j’assistais à une réunion au Vatican », explique Sole, qui représente les jeunes d’Asie. « Avant, je pensais que l’Église était sérieuse et qu’elle faisait autorité. Au contraire, j’ai été frappée par ce désir d’écouter la voix des jeunes ». Après les présentations et les premiers moments d’échange, les jeunes ont pu discuter de divers sujets avec les personnes présentes. « Les membres du Bureau, ainsi que le Père Chagas, nous ont parlé du travail qu’ils avaient fait pour les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) de 2023 à Lisbonne (Portugal), raconte Maria José (Venezuela), et nous ont invités à leur raconter l’expérience vécue par ceux d’entre nous qui ont pu y participer. Enfin, nous avons parlé de notre travail pour le Genfest dans ses différentes phases. Ce qui m’a le plus frappé, c’était le climat familial. Ils ont exprimé leur grande confiance dans le projet que nous sommes en train de réaliser. Nous sommes conscients qu’il y a des défis à relever, mais c’est aussi une richesse qui nous invite à aller de l’avant ». « Juntos para cuidar » (Ensemble pour prendre soin) est le thème choisi pour le prochain Genfest, et c’est précisément le concept d’’ensemble’, de ‘synodalité’, qui est devenu le point de réflexion majeur au cours de cette réunion. « Au cours de ce dialogue, raconte David (Venezuela), le secrétaire Gleison De Paula Souza a mentionné l’Évangile de Marc (cf. Mc 10, 46-52), qui parle de l’aveugle Bartimée. Il a utilisé ce passage biblique pour parler de la synodalité, du fait d’aller vers ceux qui sont rejetés pour les accueillir et les faire se sentir aimés. J’ai eu l’impression que Dieu me disait : ‘Voilà le chemin que nous devons suivre’. De plus, je pense que, chaque jour, nous pouvons rencontrer des personnes inspirées par l’Esprit Saint et, en tant qu’Église, nous devons être ouverts à écouter tout ce qui vient de l’extérieur. Pour moi, c’est cela la synodalité ». Pour Masha (Russie), qui appartient à l’Église orthodoxe russe, la synodalité, c’est marcher ensemble dans la diversité, sans crainte : « C’est aller à la rencontre de l’autre, trouver un langage commun, celui qui vient directement du cœur de chacun ; c’est aller à la rencontre d’un frère ou d’une sœur d’une autre confession, d’un non-croyant, mais sans effort. Seulement avec le désir de témoigner et d’aller. Il n’y aura pas d’avenir si nous ne faisons pas ce chemin ensemble ». A la fin de ce moment, le Père João Chagas, responsable du Bureau, a exprimé sa joie pour ce moment d’échange si participatif et vivant, un moment qui l’a enrichi personnellement. Nous partageons dans la vidéo suivante quelques impressions sur le sujet et ses meilleurs vœux pour le prochain Genfest.
Maria Grazia Berretta
Voir la vidéo (activer les sous-titres en français) https://youtu.be/ul4JF7f8Zg8
Récit d’une rencontre entre chrétiens de diverses Églises à Mexico, à laquelle la communauté locale des Focolari a participé. « Le silence est essentiel sur le chemin de l’unité des chrétiens. En effet, il est fondamental pour la prière qui est le point de départ de l’œcuménisme et sans laquelle il est stérile », a déclaré le pape François le 30 septembre 2023, sur la place Saint-Pierre, entouré de ses frères et sœurs chrétiens de diverses confessions, venus pour la veillée œcuménique qui a précédé le Synode. C’est aussi l’esprit qui anime la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens du 18 au 25 janvier 2024, célébrée dans le monde entier, en invoquant l’unité entre toutes les Églises et Communautés ecclésiales. Mais l’unité n’est pas seulement à rechercher cette semaine : c’est un engagement à vivre tout au long de l’année. Les amis de la communauté des Focolari de Mexico le savent bien, eux qui ont organisé, il y a quelques mois, une journée de dialogue entre chrétiens de diverses Églises, en lien avec la Journée mondiale de prière pour la Sauvegarde de la Création, en collaboration avec la Commission d’écologie Intégrale de l’Archidiocèse de Mexico. Après un premier moment de prière dans la belle chapelle du Petit Séminaire de l’Archidiocèse, les participants ont effectué une marche écologique guidée par des femmes issues de différentes communautés indigènes. Ces communautés ont en effet une relation profonde avec la Création, qu’elles manifestent par des symboles, des chants et des prières dans leurs langues. Il est notamment apparu que l’eau est un élément essentiel à la vie de tous les êtres vivants sans distinction. Et le symbole de l’eau qui coule – une image écologique, vivifiante et synodale – a été repris lorsque, assoiffés après la marche, les responsables des Églises présentes – des évêques anglicans du Mexique et des prêtres de l’Église orthodoxe d’Amérique – ont pris des cruches en terre cuite pour servir des boissons à chacun des participants, également dans de petites tasses en terre cuite. L’agape fraternelle finale a été un moment d’échange et de rapprochement, de partage de rêves et de projets futurs possibles. Parmi les participants, il y avait le Primat anglican du Mexique, l’Évêque catholique de Mexico, une diaconesse anglicane, des membres de l’Église orthodoxe d’Antioche, des prêtres catholiques des bureaux diocésains de l’Œcuménisme, de la Pastorale des Jeunes et de la Protection de la Création, un groupe de la Communauté de Sant’Egidio, des membres de la Commission pour le Développement Intégral de la Conférence des Évêques catholiques du Mexique, de l’Institut mexicain de Doctrine Sociale et de la Pastorale des Peuples Indigènes. Ce fut un moment de grande unité où chacun a pu constater qu’il vaut la peine de ne pas ménager ses efforts pour contribuer à générer un dialogue de vie au Mexique et partout ailleurs.
Le 24 janvier 1944, Chiara Lubich découvrait ce qui allait devenir un point clé de la spiritualité de l’unité : Jésus qui fait l’expérience de l’abandon du Père sur la croix, la plus haute expression de l’amour.A 80 ans de ce jour, nous vous livrons quelques réflexions de Chiara sur la signification de “Jésus abandonné”. https://youtu.be/MX0OsERlbr0
Le mouvement des Focolari vient de publier son deuxième bilan de mission, intitulé « Bilan de communion ». Le thème : le dialogue. Pour en savoir plus, nous avons interrogé les Conseillers pour l’Économie et le Travail du Centre international du Mouvement, Ruperto Battiston et Geneviève Sanze.Il y a un an, en janvier 2023, à Rome (Italie), au « point de rencontre des Focolari », a été présenté le premier « Bilan de communion » du Mouvement des Focolari, un aperçu des activités et des initiatives promues par le Mouvement dans le monde au cours de la période biennale 2020 -2021.
Cette année, le Mouvement présente un nouveau bilan de communion pour l’année 2022, centré sur le thème du dialogue, que nous publions sur ce site. Le document est né comme une véritable narration, non seulement du partage spontané des biens, mais aussi des expériences et des besoins inspirés par l’amour évangélique qui devient un chemin de vie. Ruperto Battiston et Geneviève Sanze, Conseillers pour l’aspect Économie et Travail du Centre international des Focolari, nous en parlent.
Ruperto, quels sont les objectifs que ce texte se propose d’atteindre ? Y a-t-il une continuité entre le budget précédent et celui-ci ?
Ces bilans de mission sont nés de la nécessité d’impliquer davantage tout le monde et de faire connaître ce qui se réalise concrètement à travers la communion des biens entre tous les membres des Focolari et à travers les contributions que des personnes ou des institutions veulent bien partager avec nous. Il s’adresse en premier lieu à tous les membres des Focolari, avec gratitude pour les fruits que continuent à produire la vie et le travail en commun de tant de personnes dans le monde entier, et avec gratitude envers Dieu pour ce qu’il fait et continue à faire. Il s’adresse aussi à tous ceux qui sont heureux de nous connaître et de collaborer activement à un monde plus fraternel et plus pacifique. Nous avons donc choisi le nom typique et peut-être un peu inhabituel de « Bilan de communion » parce que c’est celui qui nous a semblé le mieux exprimer notre expérience de marche ensemble vers un monde uni. Il s’agit du deuxième « Bilan de communion », qui porte sur les activités soutenues par la communion des biens, partagée au niveau international, et sur les données comptables de 2022 du Centre international des Focolari, c’est-à-dire de la partie de la communion des biens qui est arrivée au Centre du Mouvement à Rocca di Papa (Italie). Ce Bilan fait suite à celui de 2021, qui mettait en lumière les nombreuses activités que les communautés du mouvement des Focolari mènent dans le monde, dans tous les domaines et sous tous les aspects. Pour 2022, nous nous sommes concentrés sur un document plus thématique dans la perspective spécifique du dialogue, en offrant un aperçu de ce que nous essayons d’apporter à la société, sur le chemin de la fraternité, vers cette unité dans laquelle la diversité peut être enrichie, en créant des collaborations dans l’harmonie. Ce Bilan se présente donc comme un outil de communion ouvert et participatif, auquel chacun peut ajouter une page, une histoire, une suggestion, « En dialogue » avec l’humanité et notre planète.
Geneviève, comment le thème du dialogue, cœur de ce texte, s’inscrit-il dans cet outil d’information ?
Il nous semble intéressant de reprendre ce que vous trouvez dans l’introduction : « Être en dialogue est la caractéristique de toute personne et de tout projet qui se reconnaît dans le mouvement des Focolari et s’inspire de sa spiritualité de communion. Il ne s’agit donc pas seulement d’un faire, mais d’un vivre soutenu et étayé par l’écoute, l’accueil, la compassion, la charité, la miséricorde, comme le résume le principe cardinal de toute culture et de toute religion : la règle d’or ‘fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent’ ». Le Bilan de Communion veut raconter comment nous avons contribué, avec beaucoup de personnes dans le monde, à guérir les blessures des divisions et des polarisations et à avancer sur le chemin de la fraternité évangélique, et nous exprimons ce dialogue dans cinq grandes directives : dans l’Église catholique, entre les Églises chrétiennes, dans le domaine du dialogue interreligieux, avec les personnes sans référence religieuse, dans les différentes sphères culturelles. Ces directives sont pour nous des voies maîtresses vers la fraternité. Chiara Lubich a défini les dialogues comme « les autoroutes d’un monde uni ». Il n’a pas été facile de rassembler et de choisir parmi les nombreuses initiatives, petites et grandes, mais toutes, cependant, sont importantes parce qu’elles sont des graines pour l’avenir et porteuses d’un changement concret dans les relations entre les personnes et améliorent l’atmosphère du monde. Nous avons nous-mêmes été surpris par le nombre d’initiatives et l’épanouissement capillaire de cette vie, qui ne fait peut-être pas de bruit, mais qui soutient le monde et construit de nouvelles relations entre les personnes. Être « en dialogue » avec l’autre valorise la diversité, met en lumière les caractéristiques de chacun, appelle à une écoute mutuelle profonde, construit la paix. Le dialogue est plus que jamais d’actualité. Pour lire le Bilan de Communion, cliquez ici.
Une audience avec François le mercredi 10 janvier et ensuite trois jours de réflexion à la Conférence sur l’Ecologie intégrale à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano. Deux étapes fondamentales sur le chemin du dialogue entre catholiques et marxistes sur les grandes questions, à commencer par la paix.
Foto Giulio Meazzini
Même s’il ne s’agissait que d’allusions, elles sont si significatives que le parcours de Dialop peut être considéré comme une sorte d’observateur spécial apprécié de la part de l’Église catholique. L’initiative – créée en 2014 pour favoriser le dialogue entre chrétiens et marxistes – a connu une étape importante lors de son audience privée avec le pape François, mercredi 10 janvier. Il devait s’agir d’une salutation de dix minutes. Cela aurait déjà été une belle réussite. Mais Bergoglio est resté 40 minutes avec la délégation (huit catholiques et sept marxistes). “Dans un monde divisé par les guerres et les polarisations, a commencé le pape, “ne vous encourez pas, n’abandonnez pas, ne cessez pas de rêver d’un monde meilleur”, car “ce sont précisément les grands rêves de liberté et d’égalité qui ont produit des percées et des progrès”. Il a recommandé “trois attitudes”. Tout d’abord, “Ayons le courage de briser les schémas mentaux pour nous ouvrir, dans le dialogue, à de nouvelles voies. Cultivons la confrontation et l’écoute à cœur ouvert, sans exclure personne sur le plan politique, social et religieux”. Ensuite, “L’attention aux faibles. Une civilisation se mesure à la manière dont sont traités les plus vulnérables. Une politique véritablement au service de l’homme ne peut se laisser dicter par la finance et les mécanismes du marché”. Enfin, “La légalité. Ce que nous avons dit jusqu’à présent implique un engagement à lutter contre le fléau de la corruption, de l’abus de pouvoir et de l’illégalité”. Et dans la salutation finale : “Je vous souhaite sagesse et courage”.
Foto Paolo Lòriga (2)
Un autre indice particulier était la présence du Card. José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la culture et l’éducation, à l’ouverture de la conférence sur l’Ecologie intégrale, qui s’est tenue à l’Institut universitaire Sophia du 11 au 13 janvier. L’événement a été une nouvelle étape du projet DialogUE, financé par l’Union européenne, et avait pour thème “Pour une transformation sociale et écologique”. Le discours du cardinal Tolentino a été axé sur “L’écologie intégrale chez le pape François”. Les trois jours de conférence à l’Institut Sophia, avec plus de 40 interventions d’universitaires et de chercheurs de différentes disciplines, ont rassemblé des aspects économiques et politiques, philosophiques et théologiques, scientifiques et humanistes de différentes visions culturelles dans un exercice de dialogue exemplaire. La relecture du document “Laudato si’ “ du Pape François a permis de mettre en évidence, comme cela est apparu dans la réflexion, “les trop faibles contre-mesures à la crise climatique entreprises jusqu’à présent et l’échec évident d’importants efforts économico-politiques pour éviter l’effondrement climatique global”. “Il est urgent d’agir rapidement”, a-t-on répété, mais il est indispensable de “repartir de la conscience d’un handicap pour la vision de l’homme avant même le handicap écologique”. Un autre indice de l’importance accordée à l’expérience Dialop est la présence pendant les trois jours du secrétaire général de la Commission des Conférences épiscopales de l’Union européenne, le prêtre espagnol Manuel Barrios Prieto, qui est intervenu dans la phase finale des travaux. L’engagement de Dialop à formuler une éthique sociale transversale, fruit du dialogue entre la pensée sociale de l’Église catholique et la Critique sociale marxiste, a donc fait l’objet d’une grande attention. Une éthique éclairée par la vision de l’Ecologie intégrale proposée par le Pape Bergoglio. Il y a dix ans, les deux initiateurs de Dialop, Walter Baier, politicien marxiste et actuel président de la Gauche européenne, et Franz Kronreif, architecte et membre du mouvement des Focolari, tous deux autrichiens, n’auraient pas pu imaginer les résultats de cette étape de 2024. “La rencontre avec le pape François ouvre un nouveau chapitre entre la Gauche européenne et l’Église catholique. Et ce qui a mûri à Sophia marque une évolution dans le dialogue, car cela a montré la richesse des connaissances que nous sommes capables de mobiliser”. Pour Kronreif, une perspective particulière s’est également ouverte : “Sur la base du chemin que nous avons pu parcourir et de l’expérience que nous avons acquise, nous pouvons nous élargir à d’autres dialogues ou intégrer d’autres sujets dans notre dialogue pour sauvegarder la personne, la nature, la justice et la paix”.
Il y a plus de 10 ans, Walter Baier et Franz Kronreif ont entamé un voyage entre marxistes et catholiques à Vienne avec la perspective – audacieuse à l’époque et audacieuse aujourd’hui – d’élaborer une éthique sociale commune sur la base d’un projet de dialogue interpartis, appelé Dialop, lancé en 2014. Baier, homme politique, est actuellement président de la Gauche européenne, Kronreif est architecte et membre du mouvement des Focolari.Quels ont été les résultats de la conférence de ces derniers jours dans le cadre du projet Dialop ?Baier : “Il m’est difficile de donner une réponse car nous devons encore évaluer les choses entre nous. J’ai lu plusieurs fois le discours du Pape François et j’ai découvert de nouveaux aspects. Cela signifie que nous devons laisser ce discours s’imprégner et y réfléchir attentivement. Toutefois, il est certain que la rencontre avec le pape ouvre un nouveau chapitre entre la Gauche en Europe et l’Église catholique. Le Pape a parlé de choses qui nous touchent également, à savoir l’option préférentielle pour les pauvres, la défense de notre Mère Terre, les droits des migrants, le droit à la vie”. Kronreif : “Ce qui m’a le plus impressionné, c’est que le Pape tenait vraiment à cette rencontre avec une représentation de Dialop. Dès le début, nous avons vu qu’il se sentait très à l’aise avec notre groupe, moitié catholique, moitié marxiste. Il a parlé très librement et a également établi des relations en accueillant les questions. Il nous a exhortés à poursuivre le dialogue, car le dialogue est fondamental aujourd’hui. Il a également insisté sur la lutte contre la corruption. Et puis il nous a invités à rêver d’un avenir meilleur, parce que c’est avec des rêves que l’on peut réussir à briser les schémas”. Baier : “Ce qui s’est passé à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano est également très important. Je pense qu’il s’agit d’une nouvelle étape dans le dialogue. Cela démontre combien les savoirs que nous réussissons à mobiliser sont riches. La condition préalable est que nous ayons réussi à créer un espace dans lequel tous les participants ont pu s’exprimer. Du côté marxiste, toutes les contributions étaient peu orthodoxes. Si nous avions dit ces choses il y a des décennies dans nos partis socialistes ou communistes, nous aurions été évincés”. Par exemple ?Baier : “La manière dont nous avons agi en tant que marxistes avec les dirigeants de l’Église catholique est sans précédent. Ensuite, nous avons commencé à faire l’autocritique de nos contradictions. Cela n’est possible que dans ce type de dialogue que nous avons créé à Sophia. Et j’insiste sur le fait que dans cette expérience de dialogue, l’autre partie est capable d’activer la meilleure partie de nous-mêmes”.Quelles perspectives s’ouvrent avec cette étape du début de l’année 2024 ?Baier : “Pour moi, en tant qu’homme politique, il est important que nous réussissions à mobiliser la société et l’opinion publique sur les thèmes de la justice, de l’écologie intégrale et surtout de la paix. Mais il ne faut pas se faire d’illusions. Il ne s’agit pas tant de discours que de confrontation avec des puissances fortes. Cela nécessite des décisions démocratiques et nous avons besoin de majorités sur ces questions. Je pense que nous devons développer notre dialogue dans ce sens”. Kronreif : “La perspective qui s’est dégagée, c’est que nous avons constaté que dans notre dialogue, nous parvenons à créer une expérience de vraie rencontre qui peut être étendue à d’autres dialogues ou intégrer d’autres sujets dans notre dialogue. Nous avons désormais une méthode et une expérience tellement enracinées et vécues que nous sommes plus ouverts à l’intégration d’autres éléments. Et cela peut être une méthode démocratique utile pour traiter et aborder certaines questions dans les parlements, la société et l’opinion publique, où l’on observe aujourd’hui un clivage très fort et une radicalisation vers des positions extrêmes”.
Du 18 au 25 janvier 2024, toutes les Églises de l’hémisphère nord célébreront la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Dans l’hémisphère sud, elle aura lieu le jour de la Pentecôte. Cette année, la devise choisie est tirée de l’Évangile de Luc : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même. » (Luc 10,27). Localement, dans chaque pays, ville, diocèse, communauté ecclésiale, des moments de prière, des conférences, des tables rondes, des rencontres œcuméniques ont été organisés. À Rome, le pape François conclura la semaine, le jeudi 25 janvier, avec les représentants des différentes Églises chrétiennes par la récitation des vêpres dans la basilique Saint-Paul-hors-les-murs. À cette occasion, nous vous proposons un court documentaire vidéo sur la rencontre des personnes du mouvement des Focolari appartenant à diverses Églises, qui s’est tenue les 13 et 14 octobre 2023. Y ont participé 150 personnes appartenant au Mouvement et provenant de 15 Églises chrétiennes : les Églises orthodoxe et orthodoxe orientale, l’Église anglicane, les Églises luthérienne et réformée, l’Église pentecôtiste et l’Église catholique. Il s’agissait d’une rencontre de personnes qui vivent la spiritualité de l’unité depuis des années et qui ont répondu à l’appel de Dieu dans les différentes vocations du Mouvement. Ce fut un moment de profonde communion dans un échange de témoignages de vie dans sa propre Église et dans le Mouvement, chacun avec des formes et des expressions différentes, mettant en jeu des talents, des cultures, des connaissances, dans l’horizon d’un engagement constant en faveur de l’unité à tous les niveaux. Une rencontre marquée par la grande joie de se retrouver avec des liens forts d’unité, comme dans une famille où les différences sont valorisées comme une richesse qui peut être connue et partagée pour devenir un don pour tous. https://youtu.be/uNj4T3k8aNc
Du 26 au 30 décembre 2023, au Centre Maripapoli de Castelgandolfo (Rome) s’est tenu le congrès « Donner des racines de joie. L’appel à être disciples-missionnaires et la spiritualité de communion. » Un moment de rencontre entre séminaristes, diacres et jeunes prêtres, centré sur la méditation, la réflexion et le partage, avec la participation internationale de quelques groupes connectés par internet depuis le Congo, l’Argentine et la Roumanie. Antonio Carozza, séminariste de Sulmona (Italie) nous en parle.Comment devenir des racines de la joie ? C’est la question que le pape François nous a posée à la veille des JMJ au Portugal, et qui nous a également interpellés lors de la rencontre des séminaristes, diacres et jeunes prêtres qui s’est tenue à Castelgandolfo (Rome) du 26 au 30 décembre 2023, avec l’intention d’approfondir la contribution de la spiritualité de communion du mouvement des Focolari à la synodalité et à la nature missionnaire de l’Église. Pour la troisième année consécutive, je vis ce rendez-vous du temps de Noël et, pour la troisième fois, je me laisse surprendre par la beauté de cette rencontre ; venus d’endroits éloignés, nous nous sommes rencontrés, connus et reconnus. C’est toujours une expérience passionnante de reconfirmer la beauté de notre spiritualité centrée sur l’unité et la fraternité entre tous, pour qu’elle ne soit pas seulement un slogan mais une expérience vécue et incarnée. Nous avons vécu avec une émotion particulière la rencontre avec Margaret Karram, présidente du mouvement des Focolari, qui a voulu écouter nos réactions sur le thème qu’elle a proposé cette année : « Appelés et envoyés » ; nous nous sommes sentis accueillis et écoutés dans nos différentes expériences. Margaret a aussi fait part de son émotion face à la flambée de violence en Terre Sainte. Son invitation à témoigner de l’amour de Dieu en étant proches par des mots vrais qui jaillissent d’une vie intérieure profonde et authentique était forte, car seuls ceux qui ont fait l’expérience de l’amour peuvent aimer, seuls ceux qui ont fait l’expérience de l’échec et du pardon peuvent devenir des témoins crédibles. Lemême amour et la même passion se sont dégagés des paroles de Jesús Morán, coprésident du mouvement des Focolari. Nous avons compris que nous ne pouvons pas être pères si nous n’apprenons pas d’abord à être fils ; Noël nous le rappelle, toute notre vie est appelée à être Noël. En effet, Jésus nous a rappelé que dans le travail pastoral, auquel nous sommes tous appelés de diverses manières, il est nécessaire de donner naissance à Jésus, et pour ce faire, nous devons d’abord devenir semblables à Marie. La pastorale ne peut être que mariale. Un autre moment fort a été l’intervention de S.E. Mgr Brendan Leahy, évêque de Limerick en Irlande, qui nous a fait part de son expérience de participation au Synode, nous faisant comprendre que Synode signifie avant tout conversion. En effet, le Synode nous invite à poursuivre un processus de conversion fait d’écoute mutuelle et d’une écoute renouvelée de l’Évangile et du Magistère de l’Église. Un moment de grâce particulier a été la participation à l’audience générale du pape François, qui nous a exhortés à nous faire les gardiens de nos cœurs. Nous avons entendu résonner les mots de Chiara Lubich : « Si le cœur est fixé sur Dieu seul, tout le reste tombe. » C’est avec de nombreuses prises de conscience et le cœur plein de joie que nous sommes retournés dans nos paroisses et nos séminaires où, en tant que disciples-missionnaires, nous sommes appelés à devenir chaque jour des racines de joie pour les autres, dans l’esprit que Chiara elle-même nous a laissé : « susciter l’unité autour de nous, dans l’environnement où nous nous trouvons », être un, être tous Jésus, parce que son amour nous fait pénétrer profondément dans le cœur des autres.
Le père Adolfo Raggio, 95 ans, est un prêtre « citoyen du monde ». La rencontre avec la spiritualité de l’unité, avec « l’Idéal », comme il aime à le dire, a changé sa vie. Depuis la paroisse d’un petit village de Ligurie, dans le nord de l’Italie, les routes de Dieu l’ont conduit dans différentes nations, engendrant dans chacune d’elles des personnes et des communautés qui vivent l’esprit des Focolari. Dans cette vidéo, il nous raconte son parcours, qui le voit encore aujourd’hui actif au service de ses frères et sœurs.Voir la vidéo (activer les sous-titres en français) https://www.youtube.com/watch?v=9N66bxl2KoU
Interview: Carlos ManaVoix : Giuseppe VetriPrises de vue et montage : Javier García
La préfecture de Nanterre (France) a publié un appel à témoins Mardi 2 janvier 2024, la Préfecture de police de Nanterre (France) a lancé un appel à témoins suite aux accusations d’agressions sexuelles au sein du Mouvement des Focolari en France, portées contre l’ex-focolarino Jean-Michel Merlin. On lit dans le document que la Préfecture est à la recherche de « toute personne susceptible d’apporter des éléments intéressant l’enquête, ou souhaitant signaler des faits dont elle aurait été victime ». Jean-Michel Merlin – selon l’appel – a été accusé d’agressions sexuelles sur mineurs et majeurs, commises au fil des années au sein du Mouvement des Focolari. Nombre de victimes se manifestaient et rapportaient les actes commis à leur encontre. Le Mouvement des Focolari exprime sa complète disponibilité pour faciliter le travail des autorités judiciaires et pour relayer l’appel à témoins. Il offre son soutien aux victimes et son engagement à continuer à mettre en œuvre des mesures de protection des mineurs et des personnes, afin que le Mouvement puisse être toujours plus un lieu sûr pour tous. Quiconque dispose d’informations d’intérêt pour l’enquête ou souhaite dénoncer des faits dont il/elle a été victime, en France ou ailleurs, est invité à se mettre en contact avec les autorités judiciaires françaises à travers leur adresse email : appelatemoin-btpf92@interieur.gouv.fr
Aujourd’hui, 1re janvier, nous célébrons la Journée mondiale de la paix et, à cette occasion, nous vous proposons une pensée d’Igino Giordani (1894-1980) qui nous rappelle que vivre en paix ferait de chaque jour un Noël.
Noël étant considéré par la plupart comme une grande fête parmi d’autres, plus somptueuse que sacrée, il est bon de revenir sur quelques uns des aspects significatifs de cet événement à partir duquel l’histoire du monde a connu un avant et un après. (…)
L’écart est abyssal entre la naissance d’un puissant de cette terre, telle que la rêvait et la vivait le monde antique, et celle de Jésus, obscure et passant inaperçue. C’est précisément le paradoxe et l’originalité sans mesure qui caractérisent ce Christ-roi qui naît d’une pauvre femme, dans une étable. (…)
Le principe de sa révolutionne compte pas sur l’orgueil, mais sur l’humilité pour attirer au ciel les enfants de Dieu, à commencer par ceux qui mangeaient et dormaient par terre: les esclaves, les laissés pour compte, les étrangers, en un mot ceux qui sont au rebut.
Avec cet enfant naissent la liberté et l’amour: sa liberté est une liberté d’amour. Une découverte inouïe !
L’amour universel qu’Il enseigne vise à disloquer un système social reposant en grande partie sur la tyrannie politique, l’abus d’autorité, l’usure déréglée, le mépris du travail, la dégradation de la femme, le poison de la jalousie. (…)
Vivre en paix ferait de chaque jour un Noël.
Car telle est la révolution du Christ: nous faire renaître continuellement face à la malédiction de la mort. C’est pourquoi le plus grand commandement consiste à aimer l’homme ; ce qui revient à aimer Dieu. Aimer l’autre jusqu’à donner sa propre vie pour lui.
(Igino Giordani,Il Natale come rivoluzione, Città Nuova, Rome 1974, n.24, p.18)