Nous sommes dans un endroit isolé près de Bethsaïde, en Galilée. Jésus parle du Royaume de Dieu à une foule nombreuse. Le maître était allé là avec les apôtres pour les laisser se reposer après leur longue mission dans cette région, au cours de laquelle ils avaient prêché la conversion « en annonçant partout la bonne nouvelle et en opérant des guérisons »[1]. Fatigués, mais le cœur plein, ils racontent ce qu’ils ont vécu.
Cependant, les gens, l’ayant entendu, se joignent à eux. Jésus les accueille : il écoute, il parle, il guérit. La foule augmente. Le soir approche et la faim se fait sentir. Les apôtres s’en inquiètent et proposent au maître une solution logique et réaliste : « Renvoyez la foule, afin qu’elle aille dans les villages pour y rester et y trouver de la nourriture ». Après tout, Jésus a déjà tant fait… Mais il répond :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger »
Ils sont étonnés. C’est irréalisable : ils n’ont que cinq pains et deux poissons pour quelques milliers de personnes. Il n’est pas possible de trouver ce qu’il faut dans la petite ville de Bethsaïde, et ils n’auraient pas l’argent pour l’acheter.
Jésus veut leur ouvrir les yeux. Les besoins et les problèmes des gens le touchent et il s’efforce de les résoudre. Il le fait en partant de la réalité et en tirant le meilleur parti de ce qui existe. Certes, ce qu’ils ont est peu, mais il les appelle à une mission : être les instruments de la miséricorde de Dieu qui pense à ses enfants. Le Père intervient, et pourtant il a « besoin » d’eux.
Le miracle « a besoin » de notre initiative et de notre foi pour s’accomplir.
« Donnez-leur vous-mêmes à manger »
À l’objection des apôtres, Jésus répond donc en prenant les choses en main, mais il leur demande de faire leur part, même si elle est minime. Il ne la dédaigne pas. Il ne résout pas le problème à leur place ; le miracle a lieu, mais il exige leur participation avec tout ce qu’ils ont et pourraient fournir, mis à la disposition de Jésus pour tous. Cela implique un certain sacrifice et une certaine confiance en lui.
Le maître part de ce qui nous arrive pour nous apprendre à prendre soin les uns des autres, ensemble. Face aux besoins des autres, il n’y a pas d’excuse (« ce n’est pas notre problème », « je n’y peux rien », « ils doivent se débrouiller comme nous tous… »). Dans la société que Dieu a conçue, heureux ceux qui donnent à manger aux affamés, qui habillent les pauvres, qui visitent ceux qui sont dans le besoin[1].
« Donnez-leur vous-mêmes à manger »
Le récit de cet épisode rappelle l’image du banquet décrit dans le livre d’Isaïe, offert par Dieu lui-même à toutes les nations, lorsqu’il « essuiera les larmes sur tous les visages »[3]. Jésus fait s’asseoir les gens par groupes de cinquante, comme dans les grandes occasions. En tant que Fils, il agit comme le Père, ce qui souligne sa divinité.
Lui-même donnera tout, jusqu’à se faire nourriture pour nous, dans l’Eucharistie, le nouveau banquet du partage.
Face à l’ampleur des besoins suscités par la pandémie du Covid-19, la communauté des Focolari de Barcelone a créé, via les réseaux sociaux, un groupe de partage des besoins et de mise en commun des biens et des ressources. Et il a été impressionnant de voir comment ont circulé meubles, nourriture, médicaments, appareils électroménagers… Parce que « seul, on ne peut pas grand-chose », disaient-ils, « mais ensemble, on peut faire beaucoup ». Aujourd’hui encore, le groupe « Fent família » veille à ce que, comme dans les premières communautés chrétiennes, personne ne soit dans le besoin[4].
D’après Silvano Malini et l’équipe de la Parole de Vie.
C’est l’anniversaire d’un ami très cher avec qui nous avons partagé des idéaux, des joies et des peines. Mais il y a longtemps que je ne lui ai pas écrit et que nous ne nous sommes pas vus. J’hésite un peu : je pourrais lui envoyer un message, mais je ne sais pas comment il le prendra. Je suis encouragé par la Parole de Vie : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jn 21,17). Peu après, il me répond : « Quelle joie de recevoir ton salut ». Un dialogue s’instaure : les messages se succèdent. Il me parle de lui. Il est satisfait de son travail, a un bon salaire et me confie qu’il a le désir de venir me rendre visite. Je l’encourage et me mets à sa disposition pour l’accueillir et organiser son séjour. Raison de plus pour qu’il soit présent… et ne pas attendre un an de plus pour lui envoyer un message. (C. A.- Italie)
(C. A.- Italie)
Ecrasée par l’orgueil
Je pouvais pardonner à Miguel les soirées passées à la taverne, mais pas l’infidélité qu’il a avouée un jour. J’étais la bonne épouse et la bonne mère, j’étais la victime. Mais depuis qu’il fréquentait le père Venancio et d’autres personnes de la paroisse, mon mari semblait être une personne différente : il était plus présent à la maison, plus affectueux avec moi, qui, en revanche, je restais hostile lorsqu’il proposait de lire l’Evangile ensemble pour essayer de le mettre en pratique. Une fois, cependant, parce que c’était son anniversaire, j’ai accepté de l’accompagner à une réunion de famille. Ce fut la première d’une longue série. Un jour, une phrase m’a fait réfléchir : « Construire la paix ». Comment pouvais-je le faire, moi qui, entre-temps, m’étais découverte égoïste, plein de misère et de ressentiment ? Mon orgueil m’empêchait de demander pardon à Miguel, alors qu’il me l’avait demandé plusieurs fois en 28 ans de mariage. Mais je cherchais le bon moment pour le faire. Jusqu’à ce que, lors d’une réunion avec le groupe des familles, je demande l’aide de Dieu et que je puisse raconter notre expérience de couple et demander pardon à Miguel. Ce jour-là, j’ai senti renaître un nouvel et véritable amour pour lui.
(R. – Mexique)
S’occuper des autres
Depuis que je passe du temps à La Havane, plongé jusqu’au cou dans les problèmes de survie des habitants de notre barrio aux prises avec la grave crise économique du pays, je ne me suis toujours pas habitué aux interventions opportunes de la Providence. Parmi tant d’autres, celle-ci est la dernière en date. Auparavant, j’avais été alerté par quelqu’un de notre communauté de l’arrivée d’un don important de bons médicaments, tous liés au traitement de maladies nerveuses. Je suis allé les chercher, un peu perplexe, car ils n’entraient pas dans les catégories de médicaments dont ont besoin les pauvres qui nous fréquentent. Mais je me suis souvenu qu’une fois par mois, le lundi matin, un psychiatre vient visiter gratuitement les habitants du quartier qui ont besoin d’un traitement. À la première occasion, je l’ai donc contacté et lui ai apporté la liste des médicaments. En la parcourant, son visage s’est illuminé : « C’est exactement ce que je cherchais », s’est-il exclamé, stupéfait.
(R.Z. – Cuba)
Édité par Maria Grazia Berretta (extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année X- no.1 mai-juin 2025)
« Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu. » (Mt 5, 9)
Qui sont ces artisans de paix dont parle Jésus ?
Ce ne sont pas les gens que l’on considère comme pacifiques, ceux qui aiment la tranquillité, qui ne supportent pas les disputes et manifestent une nature conciliante, et qui souvent d’ailleurs révèlent le désir caché de ne pas être dérangés, de ne pas avoir d’ennuis.
Les artisans de paix, ce ne sont pas non plus ces braves personnes qui, s’en remettant à Dieu, ne réagissent pas lorsqu’elles sont provoquées ou offensées. Les artisans de paix, ce sont ceux qui aiment tellement la paix qu’ils ne craignent pas d’intervenir dans les conflits pour la procurer à ceux qui vivent dans la discorde. […]
Pour porter la paix, il faut la posséder en soi.
Il faut être porteur de paix avant tout à travers son comportement personnel de chaque instant, en vivant en accord avec Dieu et sa volonté.
Les artisans de paix s’efforcent ensuite de créer des liens, d’établir des rapports entre les personnes, en calmant les tensions, en désamorçant la situation de « guerre froide » qu’ils rencontrent souvent dans les familles, au travail, à l’école, dans les milieux sportifs, entre nations, etc. […]
La télévision, le journal, la radio te répètent chaque jour que le monde est un immense hôpital et que les nations sont souvent de grands malades qui auraient un besoin extrême d’artisans de paix pour apaiser des rapports tendus ou insoutenables qui font peser la menace de la guerre, quand elle n’a pas déjà éclaté. […]
La paix est un aspect caractéristique des rapports typiquement chrétiens que le croyant cherche à établir avec les personnes qu’il fréquente régulièrement ou qu’il rencontre à l’occasion. Ce sont des rapports d’amour sincère sans fausseté ni tromperie, sans aucune forme de violence cachée ni de rivalité, de concurrence ni d’égocentrisme.
Travailler à établir de tels rapports dans le monde est un acte révolutionnaire. En effet les relations qui existent normalement dans la société relèvent d’une tout autre nature et demeurent malheureusement souvent les mêmes.
Jésus savait que les relations humaines en étaient là. C’est pourquoi il a demandé à ses disciples de faire toujours le premier pas sans attendre l’initiative et la réponse de l’autre, sans prétendre à la réciprocité : « Et moi je vous dis : aimez vos ennemis… Si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? » […]
Jésus est venu porter la paix. Tout son message et tout son comportement vont dans ce sens.
Mais c’est justement ce rapport nouveau entre les personnes qui démasque souvent les rapports sociaux faux, qui révèle la violence cachée dans les relations humaines.
L’homme est irrité lorsque l’on découvre cette vérité et il y a le risque, dans les cas extrêmes, qu’il réponde par la haine et la violence à celui qui ose déranger l’ordre social et les structures établies.
Jésus, le porteur de paix, a été tué par la violence de l’homme. […] « Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu. »
Alors comment vivre cette parole ?
Avant tout en répandant partout dans le monde l’amour. […] Quant à toi, tu interviendras avec prudence lorsque, autour de toi, la paix est menacée. Souvent, il suffit d’écouter avec amour, jusqu’au bout, les parties en désaccord et l’on trouve la solution de la paix.
D’autre part, pour réduire les tensions qui peuvent naître entre les personnes, un moyen à ne pas sous-évaluer est l’humour. Un texte rabbinique affirme : « Le règne futur appartient à ceux qui plaisantent volontiers parce qu’ils sont artisans de paix entre les hommes qui s’opposent. »
Tu n’auras pas la paix tant que des rapports rompus, souvent pour une bêtise, n’auront pas été rétablis.
Peut-être pourras-tu être artisan de paix en donnant naissance, au sein de quelque association dont tu fais partie, à des initiatives particulières orientées à développer une plus grande conscience de la nécessité de la paix. […]
L’important, c’est que tu ne restes pas inactif à voir passer le peu de jours que tu as à disposition sans conclure quelque chose pour tes prochains, sans te préparer convenablement à la vie qui t’attend.
Chiara Lubich
(da Parole di Vita, Opere di Chiara Lubich, Citta Nuova Editrice, Roma 2017, pp. 196-197)
Je suis Anibelka Gómez, volontaire du Mouvement des Focolari de Santiago de los Caballeros (République dominicaine), enseignante et actuelle directrice d’une école publique.
L’éducation n’est pas seulement un droit, mais un puissant levier de transformation pour nos communautés. En tant qu’éducateurs, nous avons la possibilité d’influencer la construction d’une société plus juste et fraternelle. Ainsi, une grande préoccupation est née en moi : comment puis-je contribuer à construire le “rêve” d’unité que Jésus a demandé au Père ? Quelles actions concrètes puis-je entreprendre pour faire de l’éducation un moteur de changement vers la paix dans nos communautés ?
C’est ainsi que l’an dernier est née l’idée de faire quelque chose qui va au-delà de la simple échelle de notre école. Sachant que nos moyens étaient limités, mais croyant en la promesse de Jésus d’être présent parmi ceux qui s’aiment, nous avons organisé un congrès international intitulé : « Promouvoir la pédagogie de la paix » à Santiago de los Caballeros. Nous avons décidé de préparer ce congrès sur la base de l’amour réciproque entre les organisateurs, membres des Focolari de la République dominicaine et de Porto Rico. 140 enseignants, psychologues, directeurs et professionnels de l’éducation ont participé, représentant 55 établissements scolaires, dont l’école Café con Leche de Saint-Domingue, une école engagée à vivre l’art d’aimer proposé par Chiara Lubich.
Photo : Congrès international « Favoriser la pédagogie de la paix » (Photo : Anibelka Gómez)
Pour réaliser ce grand événement, la providence de Dieu s’est manifestée à travers l’aide, le soutien et la collaboration du directeur Rafael Liriano et du conseiller Ysmailin Collado du district éducatif 08-04, de l’Association nationale des directeurs (ASONADEDI), de certains entrepreneurs et de la communauté de Santiago, qui nous ont aidés pour la logistique.
Grâce à ce congrès, un nouvel intérêt est né pour découvrir les propositions et initiatives éducatives du Mouvement des Focolari, comme le Dé de la paix et la méthode 6×1 (six étapes pour un objectif). C’est pourquoi, quelques mois plus tard, nous avons organisé le séminaire « Culture de la paix et méthode 6×1 ». Vingt écoles y ont participé, représentées par leurs directeurs et enseignants, avec l’objectif de diffuser ensuite ces contenus à d’autres écoles.
À gauche : atelier sur FormaT, à droite : atelier sur le cube de la paix et la méthodologie « 6 x 1 » (Photo : Anibelka Gómez)
Cet atelier a mis en lumière l’urgence, ressentie par les participants, d’implanter dans les écoles la nouveauté du Dé de la paix et de la méthode 6×1. Certains directeurs et enseignants ont affirmé que la mise en œuvre de ces programmes aidera les enfants à promouvoir une culture de paix pour le bien d’une société meilleure. De plus, pour donner une continuité à ce projet, une nouvelle formation appelée FormaT a été proposée : un cours en ligne destiné aux formateurs qui accompagnent enfants, adolescents et jeunes dans divers environnements éducatifs. L’objectif est de partager expériences, compétences et outils pour la formation et l’accompagnement. Ce programme est animé en ligne depuis la Colombie, avec la participation d’enseignants de 14 établissements scolaires. La formation a lieu chaque mois à partir de septembre, elle est composée de 9 modules et se conclura par la remise d’un diplôme aux participants.
La mise en œuvre de ces modules a créé un lien fort entre les écoles, à tel point qu’en période de Carême, nous avons organisé une retraite pour les participants à FormaT, suivie d’un week-end avec les directeurs participants. C’est impressionnant pour nous de voir comment Jésus multiplie les talents, touche les cœurs et produit des fruits bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer, donnant vie à de véritables expériences d’unité.
Je m’appelle Letícia Alves et je vis dans le nord du Brésil, à Pará.
En 2019, j’ai participé au Projet Amazonie, et pendant 15 jours, moi et un groupe de volontaires avons consacré nos vacances à vivre avec les habitants de la basse Amazonie, dans la ville d’Óbidos.
Avant de me lancer dans cette aventure, je me demandais si j’allais pouvoir me consacrer entièrement à cette expérience, qui se déroulait dans une réalité si différente de la mienne. Au cours du projet, nous avons visité des communautés riveraines de l’Amazone, et tous nous ont accueillis avec un amour inégalé.
Nous avons fourni des services de santé, de soutien juridique et familial, mais la chose la plus importante était d’écouter profondément et de partager la vie, les histoires et les difficultés des personnes que nous avons rencontrées. Les histoires étaient aussi diverses que possible : le manque d’eau potable, l’enfant qui avait une brosse à dents pour toute la famille, ou encore le fils qui voulait tuer sa mère… Plus nous écoutions, plus nous comprenions le sens de notre présence.
“Le défi urgent de protéger notre maison commune comprend la préoccupation d’unir TOUTE la famille humaine.”
LS, 13
Et parmi tant d’histoires, j’ai pu voir à quel point nous pouvons faire la différence dans la vie des gens : à quel point le simple fait d’écouter fait la différence, à quel point une bouteille d’eau potable fait la différence.
Le projet était plus que spécial. Nous avons pu planter une graine d’amour au milieu de tant de douleur et “construire ensemble” nous a fait grandir. Lorsque Jésus est présent parmi nous, tout devient inspirant, plein de lumière et de joie.
Ce n’est pas quelque chose que j’ai vécu pendant 15 jours et puis c’est fini, mais c’est une expérience qui a vraiment transformé ma vie, j’ai senti une forte présence de Dieu et cela m’a donné la force d’embrasser les peines de l’humanité autour de moi dans cette construction quotidienne d’un monde uni.
Je m’appelle Francisco. Je suis né à Juruti en Amazonie, une ville près d’Óbidos. J’ai été surpris d’apprendre que des personnes de différentes régions du Brésil traversaient le pays pour donner de leur personne afin de s’occuper de mon peuple et j’ai voulu me joindre à eux.
Ce qui m’a le plus frappé, c’est le bonheur de tous, des volontaires et des habitants, qui, bien que vivant avec si peu de biens matériels, ont fait l’expérience de la grandeur de l’amour de Dieu.
Après avoir vécu le projet Amazonia à Óbidos, je suis retournée à Juruti avec un nouveau regard et l’envie de continuer cette mission, mais dans ma propre ville. J’y ai vu les mêmes besoins qu’à Óbidos. Ce désir est devenu non seulement le mien, mais celui de toute notre communauté, qui s’est ralliée à la cause. Ensemble, nous avons pensé et donné naissance au projet Amazonia dans la communauté de São Pedro, aux fins d’écouter et de répondre au « cri » de ceux qui en ont le plus besoin et qui, souvent, ne sont pas entendus. Nous avons choisi une communauté sur le continent, nous avons commencé à suivre ses besoins et nous sommes partis à la recherche de professionnels bénévoles.
Avec la collaboration de plusieurs personnes, nous avons apporté la vie de l’Evangile, des soins médicaux, psychologiques, des médicaments et des soins dentaires à toute cette communauté. Surtout, nous avons essayé de nous arrêter et d’écouter les difficultés et les joies des personnes rencontrées.
J’ai une certitude : pour construire un monde plus fraternel et plus solidaire, nous sommes appelés à écouter les cris de ceux qui souffrent autour de nous et à agir, avec la certitude que tout ce qui est fait avec amour n’est pas petit et peut changer le monde !