À une époque souvent dominée l’anxiété, où personne ne se sent jamais à la hauteur des attentes du monde, celui qui nous appelle à faire de grandes choses est un Père qui pose son regard sur nous comme au jour de la Création ; un Dieu qui regarde ce noyau indestructible de beauté qui est en chacun de nous et qui nous invite à garder les yeux ouverts sur les actions de ceux qui nous entourent avec le même amour qu’il a pour nous. Réparer le passé Mes parents ont divorcé quand j’étais petite et mon père a eu cinq femmes : de ces mariages, j’ai deux demi-frères et deux demi-sœurs. En outre, les parents de mon mari sont tous deux addict à l’alcool. Il y a quelques années, lors d’une grave épreuve dans la famille, mon mari et moi avons décidé de faire un effort pour ramener la sérénité parmi nos proches, comme pour redresser notre arbre généalogique. Depuis lors, grâce à la prière, à la créativité de l’amour, aux invitations à dîner, aux fêtes, nous constatons leur véritable “guérison”. Bien sûr, tout cela implique des efforts, des frais, mais la providence ne nous abandonne jamais. Par exemple, nous avions organisé une fête d’anniversaire pour une de mes demi-sœurs, mais au dernier moment, nous avons réalisé que nous avions pensé à tout sauf à un cadeau. Dieu a apporté une solution au problème par l’intermédiaire d’une voisine : elle avait acheté un beau chemisier pour sa fille, mais il s’est avéré être petit et elle pensait le proposer à notre fille. Voilà le cadeau tout trouvé pour ma soeur ! La taille et la couleur étaient parfaites : « Comment saviez-vous que je le voulais comme ça ? » (E.S. – République tchèque)Un regard neuf sur les choses Nous sommes des conjoints retraités. Il y a quatre ans, nos voisins ont oublié d’arrêter la pompe de leur jardin pendant la nuit. Résultat : notre rez-de-chaussée a été inondé, causant environ 9000 dollars de dégâts. Nous avons invité nos voisins à signaler les dégâts à leur compagnie d’assurance afin qu’ils puissent être indemnisés, mais ils ont refusé, de peur que cela augmente le coût annuel de leur assurance. Au début, j’ai eu envie de porter plainte, nous avions des témoins fiables. Mais ensuite, en parlant entre nous, ma femme et moi, nous avons décidé de leur pardonner. Au cours de ces quatre années, nous les avons toujours salués poliment, en échangeant quelques mots avec eux. Il y a deux jours, ils ont déménagé et, alors que les ouvriers chargeaient les meubles dans le camion, notre voisin a abordé ma femme : « Vous êtes des gens bien, alors que nous vous avons fait du mal. Je demande votre pardon. » Après ces mots, le monde nous a paru un peu plus beau. (T.C. – USA)
Publié sous la direction de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, an IX – n⁰1 janvier-février 2023)
Les contributions, collectées par l’intermédiaire des organisations à but non lucrative, Action pour un monde uni (AMU) et Action Familles Nouvelles (AFN), seront utilisées pour apporter des biens de première nécessité aux populations de Turquie et de Syrie frappées par le fort séisme du 6 février 2023, également en collaboration avec les Églises locales.
La ‘Coordination Urgences’ du Mouvement des Focolari a lancé une extraordinaire campagne de collecte de fonds en faveur des populations de Turquie et de Syrie, par l’intermédiaire des organisations à but non lucratif Action pour un monde uni (AMU) et Action Familles Nouvelles (AFN). Les contributions versées seront gérées conjointement par AMU et AFN pour apporter des produits de première nécessité (nourriture, soins médicaux, logement, chauffage et abri) aux personnes touchées par le séisme du 6 février 2023 dans différentes villes des deux Pays, également en coopération avec les Églises locales. Vous pouvez faire un don à l’adresse suivante : AMU: www.amu-it.eu/dona-online-3/ AFN: www.afnonlus.org/dona/
ou par virement bancaire sur les comptes suivants:
Action pour un monde uni ONLUS (AMU) IBAN : IT 58 S 05018 03200 000011204344 à Banca Popolare Etica Code SWIFT/BIC: ETICIT22XXX
Action Familles Nouvelles ONLUS (AFN) IBAN : IT 92 J 05018 03200 000016978561 avec Banca Popolare Etica Code SWIFT/BIC: ETICIT22XXX
Motif de paiement : Urgence tremblement de terre au Moyen-Orient
Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux Pays de l’UE et dans d’autres Pays du monde, selon les différentes réglementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions et des prélèvements sur leurs revenus, conformément à la réglementation relative aux organisations sans but lucrative.
Résurrection de Rome est l’un des écrits les plus célèbres de Chiara Lubich, fruit d’une de ses expériences qu’elle a transmise ensuite dans un article paru dans la revue “La Via” en 1949. C’est un texte qui montre à la fois la dimension mystique d’une expérience charismatique, exprimée par l’utilisation d’un langage particulièrement dense en images, et l’actualisation de cette expérience dans la vie au contact de l’humanité. Cet écrit marque un tournant dans l’expérience de Chiara Lubich en 1949 : le retour à Rome, c’est-à-dire à la vie normale, vécu comme l’introduction de la lumière et de la vie dans le quotidien, avec le fruit d’un renouveau non seulement de l’existence personnelle mais aussi de la société. Le regard sur Rome a en effet pour l’auteur la signification d’un regard sur toutes les villes du monde.La vidéo que nous présentons est le résultat d’un long et patient travail photographique réalisé par Javier Garcia, avec la voix originale de Chiara Lubich tirée de la lecture du texte adressé aux dirigeants des Focolari le 3 octobre 1995. Activer les sous-titres français https://www.youtube.com/watch?v=acrJDXY6Lig
Être une communauté, c’est plus que d’être ensemble. Cela signifie répondre à un appel et construire : donner vie à une famille soutenue par la Parole et se retrouver. C’est ce que nous rapportent des personnes qui ont participé à la Mariapolis de Terre Sainte en juillet dernier dans cette vidéo. C’est une brise légère qui caresse les ruines séculaires de l’église Saint-Georges, à Taybeh, le seul village entièrement chrétien de Terre Sainte, le lieu, où selon les Écritures, Jésus est venu se reposer avec les siens avant la Passion. Et c’est là, entre le 8 et le 9 juillet 2022, que les adultes, les jeunes et les enfants du mouvement des Focolari se sont réunis pour vivre une Mariapolis très spéciale, un moment de fraternité et de véritable communion. « La Mariapolis est un moment où l’on se retrouve en famille », déclare Mayra, de Bethléem. « Habituellement, elle est organisée chaque année, mais à cause de la pandémie, nous n’avons pas pu. Cette année, après trois ans, nous l’avons organisé et pour moi, c’était comme faire une pause dans ma vie et me recharger spirituellement”. « Être témoins de l’amour » était le titre de cet événement de deux jours auquel ont participé des personnes venues de diverses régions du pays, de Haïfa à Nazareth, en passant par Jérusalem, Ramallah, Bethléem et Gaza. Malgré les difficultés sociopolitiques et culturelles qui caractérisent la Terre Sainte, le désir de profiter de la beauté et de vivre en communauté devient un choix capable de surmonter les barrières physiques et souvent même intérieures. C’est la communauté, en effet, le lieu où nous recueillons des valeurs qui deviennent nourriture, où nous bâtissons un présent et un avenir respectueux de la dignité de tous ; c’est le lieu où l’écoute et le témoignage des autres à la lumière de l’Évangile nous invitent à mieux comprendre l’œuvre de Dieu dans nos vies et, plus que tout, où personne n’est seul. C’est ce que racontent Marcell et Boulos, de Nazareth, qui, au cours de leur cheminement, ont fait l’expérience de la rencontre et de la famille précisément au moment le plus douloureux de leur vie, face à la mort de leur dernier fils, Jack. Et encore Khader, de Gaza, qui malgré les luttes quotidiennes auxquelles il doit faire face dans le contexte dans lequel il vit, place son espoir en Dieu, reconnaissant avec joie la beauté de la vocation à laquelle il est appelé : celle du bonheur.
Maria Grazia Berretta
Activer les sous-titres français https://youtu.be/cCMZ1jlYzhA
L’une des plus grandes souffrances de l’être humain est de sentir sa propre inutilité devant les faits de la vie, d’accepter qu’il ne puisse rien faire. Être un instrument entre les mains de Dieu signifie donc se rendre disponible, redécouvrir sa propre valeur en laissant faire quelqu’un d’autre ; apprendre l’art de se confier et de confier.Prudence En tant que chef de service dans mon entreprise, j’ai remarqué un jour une attitude agressive chez un collègue habituellement très serein. Invité à parler, il m’a confié ses problèmes avec sa femme, qui s’était révélée violente au point de porter la main sur lui. Elle lui demandait de plus en plus d’argent. C’était la raison de ses heures supplémentaires. Depuis, ce collègue a commencé à me téléphoner en dehors du travail lorsque les choses allaient mal, sûr de trouver en moi une écoute désintéressée. Cependant, lorsque j’ai réalisé que j’étais devenue une sorte de refuge pour lui, j’ai ressenti, par prudence chrétienne, le besoin d’en parler à mon mari. Et c’est lui, après m’avoir fait comprendre que pour cet homme je pouvais représenter non seulement une amie, mais l’idéal d’une femme, qui a proposé une idée qui s’est avérée judicieuse : inviter la famille du collègue sous prétexte d’un anniversaire. Après avoir fait confiance à Dieu, et grâce à l’ambiance créée par les jeux et les gadgets de nos enfants, la relation établie avec l’autre couple a donné l’espoir d’un changement de situation. (G.T. – Portugal)Adieu mon cher vélo ! Depuis quelque temps déjà, j’ai dû mettre au garage mon cher vélo, compagnon de tant de voyages et déplacements. Le fait est que, à cause de mes doubles lentilles, je suis maintenant obligé de me déplacer constamment à pied. A dire vrai, cela m’a coûté un peu : le vélo était très utile car dans le panier je pouvais déposer mes courses et d’autres choses que je dois maintenant porter à la main. Heureusement, je vis dans une petite ville où tout ce dont j’ai besoin se trouve regroupé dans le même secteur. Cependant, j’ai découvert un avantage à me passer de deux roues, autre que celui d’éviter les chutes si désastreuses lorsqu’on a atteint un certain âge. En fait, la marche me donne l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes, d’échanger… et il y a toujours quelque chose de triste ou de joyeux à partager. Bref, tout est une expression de l’amour de Dieu si nous sommes disposés à faire sa volonté. Mieux vaut essayer d’aller au paradis sans vélo plutôt que de rouler plus vite… pour finalement quoi ? (Marianna – Italie)
Publié sous la direction de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année IX – no.1 – janvier-février 2023)
Un pas en avant pour apprendre à se connaître et à marcher ensemble. Au terme de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, de Bari (Italie), une expérience de synodalité, de dialogue et de proximité avec des frères de différentes Églises. Depuis quelques années, mon mari Giulio et moi-même suivons le dialogue œcuménique dans le diocèse, avec d’autres mouvements et au nom du Mouvement des Focolari. Il y a quelque temps, nous avons reçu une lettre du cardinal Kock, préfet du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et du cardinal Grech, secrétaire général du Synode des évêques, sur la nécessité d’impliquer les frères et sœurs des autres Églises dans les Tables synodales, moments en petits groupes, organisés pour élaborer des réflexions et des propositions adaptées au parcours de notre Église diocésaine, précisément à l’occasion du Synode lancé en octobre 2021. J’ai saisi l’occasion et je suis allée voir Don Alfredo, le délégué de notre évêque pour le dialogue œcuménique et interreligieux, en l’invitant à considérer cette hypothèse, et après quelque temps, il m’a contactée pour m’inviter à participer à un cours pour les animateurs des tables synodales dans le diocèse, cours qui s’est révélé très intéressant. L’étape suivante a consisté à commencer à imaginer notre rencontre avec nos frères et sœurs chrétiens, puis à la concrétiser progressivement : nous avons cherché une salle adaptée, nous avons impliqué des amis d’autres mouvements dans la préparation, chacun connaissant des personnes d’autres Églises, qui sont devenues à leur tour d’autres animateurs. Nous avons fixé les dates et, le matin, nous sommes allés avec ma famille préparer la salle pour la rendre accueillante : nous avons dressé 6 tables avec des nappes de couleur, des affiches, des marqueurs de couleur, ainsi que des chocolats, des boissons, des verres, etc. Nous ne savions pas combien de personnes viendraient, alors nous avons voulu exagérer et mettre 6 chaises par table. En début d’après-midi, nos invités sont arrivés et à la fin nous étions 38 personnes de 9 églises différentes et nous avons dû ajouter 2 chaises. Ce fut une expérience merveilleuse où nous sommes entrés comme des étrangers et sommes repartis comme des frères, avec le désir de nous connaître de plus en plus afin de pouvoir prier ensemble et vivre la charité fraternelle. Il y avait un grand enthousiasme à la découverte de pouvoir être ensemble avec la joie d’être un seul peuple de Dieu.
Construire l’unité au-delà des préjugés séculaires, de la méfiance et des fractures, en instaurant, jour après jour, un dialogue qui est devenu un style de vie. Tel est le quotidien de la communauté des Focolari en Grande-Bretagne, dont les membres appartiennent à différentes Églises chrétiennes. https://www.youtube.com/watch?v=yCXl8mndNJY&list=PL9YsVtizqrYv2ebAtB_j8KTB-hL0ZRid7&index=2
La présentation du premier “Bilan de Communion” du mouvement des Focolari, un aperçu des activités et des initiatives promues par le mouvement dans le monde au cours des deux années 2020-2021, a eu lieu le 19 janvier 2023 à Rome (Italie), au “Focolare meeting point”. En présence de personnalités du monde diplomatique, politique et religieux, ainsi que de journalistes de différents médias italiens, le premier “Bilan de Communion” du mouvement des Focolari pour les années 2020-2021 a été présenté.
Margaret Karram
Un document qui retrace un parcours de vie fait de partage spontané, non seulement de biens mais d’expériences et de besoins inspirés par l’amour évangélique et qui, en montrant les fruits de ce partage, encourage un dialogue renouvelé pour une communion accrue, en plaçant à côté des ressources matérielles également les biens immatériels donnés, investis, recueillis au cours de cette période. L’événement, animé par la journaliste Claudia di Lorenzi, s’est ouvert par les salutations de la Présidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram. Elle a souhaité « que ces pages marquent le début d’un partage toujours plus grand. Pour être des graines d’espoir crédibles qui contribuent à renouveler le monde avec amour. » Dans son intervention, Geneviève Sanze, économiste et coresponsable du volet Économie et Travail au Centre international du mouvement des Focolari, a expliqué que “ce rapport est un outil de dialogue, une tentative d’offrir un aperçu de ce que nous essayons d’apporter à la société, en avançant sur le chemin de la fraternité.” Sœur Marilena Argentieri, Présidente du CNEC (Centre National des Économes de Communautés) a dit que ce que « le Bilan de Communion transmet est que rien ne nous appartient (…) parce que tout ce que j’ai est en communion avec l’autre. » Et elle a ajouté une impression personnelle : « Le ‘Bilan de Communion’, je crois, me fait grandir en liberté et en détachement, parce qu’au centre il y a l’amour de Dieu et l’amour des pauvres. »
De gauche à droite : Dr Geneviève Sanze, Prof. Luigino Bruni, Prof. Andrea Riccardi, Sr Marilena Argentieri.
“Ce document”, a déclaré Andrea Riccardi, historien et fondateur de la Communauté de Sant ‘Egidio, « veut mettre en évidence les effets de cette communion, de ce que nous avons et de ce que nous sommes, dans un partage volontaire et libre. Et dans une certaine mesure, plus nous vivons cette communion, moins nous contrôlons les effets, mais peut-être vivons-nous davantage l’Évangile. »« Le mouvement des focolari – a ajouté Riccardi – qui rayonne dans de nombreux pays du monde, silencieusement, est comme un réseau dans la société et dans l’Église qui empêche la terre de déraper. Nous sommes dans une période de perturbation humaine, écologique et religieuse et donc ce réseau d’amitié dans le monde, et j’insiste ici sur la valeur de l’unité, mais une unité qui s’enracine ensuite dans de nombreuses régions du monde, a une valeur beaucoup plus grande. » A son tour, Luigino Bruni, économiste et professeur d’économie à l’Université Lumsa de Rome, a déclaré que « le Bilan de Communion nous rappelle l’importance du capital relationnel, du capital spirituel, du capital invisible qui rend notre communauté belle et riche » et que « les charismes sont capables de mobiliser des énergies plus profondes que l’argent, c’est-à-dire que les gens se mobilisent pour l’infini. » Le “Bilan de Communion”, un dossier de 112 pages, qui reflète la vie du Mouvement des Focolari, qui recouvre des secteurs très divers, qui vont des initiatives concrètes à la formation ou les études, de la communication à l’écologie, où il est clair que – comme le disait Geneviève Sanze – « ce n’est pas l’argent qui change le monde. Mais ce sont des hommes et des femmes “nouveaux” qui apportent une nouvelle culture de la fraternité. Et c’est ce que nous voulons mettre en évidence. »
Carlos Mana
Voir la vidéo de présentation https://youtu.be/HcJ5poGmq8A
Le Chemin synodal est entré dans la phase continentale. Le mouvement des Focolari a apporté sa contribution à travers une réflexion et un travail menés au niveau mondial. Pour en savoir plus sur le contenu de la synthèse présentée, nous avons interviewé Francisco Canzani, conseiller du Centre international des Focolari pour l’aspect sagesse et étude. Il est le coordinateur de la Commission pour le Synode.Quelle est votre évaluation du travail effectué au sein du mouvement des Focolari pour le Synode ? Une évaluation très positive. Plus de 15 000 membres du Mouvement ont participé à la première étape du parcours synodal, répartis dans 520 communautés à travers le monde. Nous avons reçu un total de 21 synthèses régionales, ce qui démontre la profondeur de la réflexion et l’intérêt porté par les Focolari dans toutes les cultures. À ce travail interne au Mouvement – en réponse aux matériaux proposés par le Secrétariat du Synode, qui nous avait demandé une contribution spéciale – s’est ajoutée la participation de nombreux membres du Mouvement dans leurs diocèses et paroisses. Ensuite, la participation de personnes issues de différentes Églises chrétiennes et de croyants de différentes religions au processus de réflexion a été particulièrement significative. Deux contributions importantes sont également venues de groupes de dialogue entre chrétiens et personnes sans convictions religieuses tenus au sein du Mouvement. Comment cet approfondissement peut-il nous aider à acquérir des pratiques de synodalité au sein du Mouvement ?
Équipe du chemin synodal Mouvement des Focolari
On peut participer au voyage synodal précisément en « marchant ensemble ». L’expérience de la réflexion et du partage de nos expériences, préoccupations et questions a été très précieuse en soi. Des thèmes très importants ont été abordés : la coresponsabilité, la mission, les jeunes, l’option pour les pauvres, la vie communautaire, le rôle des femmes dans l’Église, qui, pour la plupart, avaient également été très présents lors de l’Assemblée générale du Mouvement, qui s’est tenue entre janvier et février 2021, mais qui ont encore besoin d’être mis en œuvre, d’être incarnés. Le processus synodal était une étape supplémentaire dans un parcours visant à synchroniser nos vies avec les temps que Dieu nous donne de vivre. Ayant accompli cette contribution en tant que Mouvement, comment pouvons-nous participer à l’étape actuelle, l’étape continentale ? Il est essentiel que nous « entrions » tous profondément dans la Synthèse que nous propose le Secrétariat du Synode pour l’étape continentale. Il est essentiel que nous le lisions, que nous le méditions, que nous puissions répondre à ses questions en communauté. Nous nous rendrons compte, entre autres, de la grande harmonie qui existe avec le document de synthèse que nous avons envoyé, en tant que Mouvement des Focolari, au Secrétariat du Synode. Pour faire partie de l’étape actuelle, nous pouvons alors continuer à participer à toutes les occasions que notre Église locale nous propose. Existe-t-il un support qui puisse aider les membres du Mouvement à approfondir le thème de la synodalité ? Je pense qu’il est important que chacun consulte le document de synthèse que nous avons envoyé en tant que Mouvement des Focolari au Secrétariat du Synode. Nous avons également réalisé une présentation vidéo, qui permet de mieux le comprendre. Ensuite, comme je l’ai déjà dit, il est fondamental de lire le document de l’étape continentale et de continuer à réfléchir sur les questions qui y sont présentées. Il serait également très utile pour les communautés du Mouvement de pouvoir répondre aux questions que pose le document, les mêmes questions que se pose l’ensemble de l’Église. Il est également très important de nous former à la synodalité. C’est pourquoi l’Institut universitaire Sophia, par le biais de son centre de recherche Evangelii Gaudium, lance un cours en ligne structuré sur le sujet. Je pense que nous pouvons – et devons – tous en faire usage. Carlos ManaContribution du mouvement des Focolari au secrétariat du Synode – PDF https://youtu.be/mmYhDHVLBoA
Coup d’envoi de la première édition du prix annuel promu par la Fondation Chiara Badano Aimes-tu aider les autres de manière concrète ? Tu as une idée de projet de solidarité et tu as hâte de le lancer ? Eh bien, il y a une initiative qui pourrait bien t’ intéresser. Le 29 octobre 2022, à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de la bienheureuse Chiara Luce Badano, la Fondation qui garde sa mémoire vivante a créé la première édition du Prix Solidarité. Il s’agit d’un événement annuel visant à promouvoir des projets de solidarité dans toutes les régions du monde. Dès son plus jeune âge, Chiara Luce a manifesté sa passion pour les plus démunis, les plus faibles, les marginaux de la société, les personnes âgées et les enfants en particulier. C’est pourquoi la Fondation Chiara Badano a décidé de créer ce prix. L’objectif est en effet de soutenir et d’encourager les projets visant à promouvoir des actions positives en faveur des catégories les plus faibles de la population (personnes âgées, personnes handicapées, immigrés, etc.) et des actions de lutte contre l’exploitation et la violence à l’égard des femmes et des enfants, contre la nouvelle pauvreté et pour la sauvegarde de la planète. Chaque année, le prix identifiera un projet innovant sur des questions spécifiques de pertinence sociale, dans le but de diffuser ses contenus pour en faire un patrimoine commun. Il s’agira de soutenir le projet par une contribution financière de 2 000 euros, de l’encourager par une communication efficace sur les médias sociaux et de l’ouvrir à de nouvelles formes de soutien. Les organisations et les groupes, y compris les groupes informels, composés principalement de jeunes de moins de 30 ans, ayant un projet qui promeut et soutient la culture et la pratique de la solidarité, peuvent participer au prix. La date limite de soumission des projets (20 janvier 2023) a été reportée au 20 février. Pour plus d’informations, lisez l’annonce. La Fondation Chiara Badano promeut également le Prix Art , une initiative visant à donner aux jeunes l’occasion d’exprimer – à travers des talents artistiques – combien le style de vie de Chiara Luce les a fascinés et inspirés. L’appel à candidatures pour la sixième édition sera publié en mars 2023. www.chiarabadano.org
KidsAction4Peaceest l’initiative à laquelle participent les plus jeunes du mouvement des Focolari, Gen4 et Gen3, qui invite les enfants à s’impliquer dans la construction de la paix. Une façon simple mais concrète de regarder ceux qui, en ce moment, vivent la souffrance et l’injustice de la guerre. Pour apporter une contribution, nous avons le temps du 25 au 30 janvier 2023 Salut à tous ! Nous sommes des enfants qui s’efforcent de construire la paix à l’école, à la maison, dans le sport, en essayant d’être gentils et d’aider ceux qui en ont besoin. Comment pouvons-nous aider nos amis qui vivent au cœur de la guerre ? Demandons à nos chefs d’État ou de gouvernement d’aider les peuples en guerre à faire la paix ! Veux-tu nous donner un coup de main toi aussi ?
Fais un dessin ou écris un poème ou une lettre sur la
Écris dessus le slogan #KidsAction4Peace (tu peux aussi demander à un adulte de prendre une photo et de la mettre sur les médias sociaux avec ce slogan).
Envoie-le entre le 25 et le 30 janvier à l’adresse postale de ton chef d’État ou de gouvernement. Tu peux aussi en faire d’autres et les envoyer à d’autres dirigeants politiques. Tu trouves la liste par pays en cliquant ici. (Le 30 janvier est également la Journée scolaire de la non-violence).
Propose à au moins cinq autres enfants de faire comme toi et fais circuler ce
Nous avons appris que les 9 et 10 février, un grand nombre de ces dirigeants se réuniront à Bruxelles. Nous espérons donc que nos lettres et nos dessins les toucheront. Ciao !! Sofia (12), Agnese (10), Matteo (10), Costanza (10), Nicola (9), Mattia (8), Teresa (8), Cristina (7), Anastasia (7) de l’Italie ; Leonor (11), Margarida (9), Leonor (9), Joao (8), Leonor (8) du Portugal ; Thiméo (12), Mathilde (11), Adéline (8), Aurélien (5) de Belgique https://www.youtube.com/watch?v=ONJeXtK3cdk
Apprendre à faire le bien, c’est maîtriser un alphabet qui nous permet de saisir la volonté de Dieu dans notre vie et d’aller à la rencontre des autres. C’est un alphabet fait de gestes et la justice n’est rien d’autre que le trésor précieux à chercher, le joyau désiré et le but de notre manière d’agir.L’accident Je rentrais chez moi pour déjeuner quand la voiture qui me précédait a dérapé puis s’est renversée sur le toit. Je me suis arrêté et je suis sorti de la voiture pour aider. Grâce à l’arrivée d’autres sauveteurs, les blessés ont été extraits du véhicule, ensanglantés : il s’agissait d’une dame âgée, d’un jeune homme et d’un enfant. Par crainte d’être impliqué dans l’accident, personne ne s’est cependant manifesté pour les emmener à l’hôpital. Je me suis proposé de le faire! Je suis très émotif et parfois la vue du sang m’a déjà fait perdre connaissance. Mais cette fois-ci, je devais être courageux et agir. Aux urgences, pour accepter les blessés, on me demandait une somme que je n’avais pas à ce moment-là ; c’est vrai, je pouvais faire un chèque : c’était un risque, mais je ne pouvais pas les abandonner. J’ai donc signé le chèque et après m’être assuré que les blessés étaient bien pris en charge (comme le bon Samaritain), je suis parti. Je me sentais léger, comme après un examen : j’avais surmonté l’obstacle de mon émotivité mais surtout j’avais été utile à des frères à un moment crucial. J’ai fait l’expérience de la vraie joie de l’Évangile. (Marciano – Argentine) Renaissance L’adolescence rebelle d’un de nos enfants, sa dépression, ses crises de panique, ses amitiés destructrices, ses addictions avaient ouvert une grande blessure dans notre famille. En moi a grandi un flot de colère, de sentiments hostiles qui, additionnés, m’ont fait agir négativement envers mon mari et mes autres enfants. En tant que mère consciente de mon échec, je me suis de plus en plus renfermée sur moi-même. Une très bonne amie, me voyant dans un tel état, m’a conseillé de parler à un prêtre. La grâce est venue dans cette même conversation. Comme si Dieu avait brisé les murs épais de mon cœur où mes larmes étaient enfermées, j’ai pleuré pendant un long moment, j’ai crié toutes les choses terribles qui étaient arrivées à notre fils au fil des ans. Ce jour-là, la liturgie a cité une phrase d’ Ézéchiel qui a confirmé ma renaissance : « Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair » (Ez 36, 26). Dans la prière, j’ai trouvé la paix afin de pouvoir être aux côtés de mes enfants comme présence rassurante. (W.Z. – Pologne) Le pardon Une de mes connaissances avait reçu un message de son frère lui annonçant la mort soudaine de sa femme et la suppliant de lui rendre visite. Cependant, cette dame n’avait jamais été en bons termes avec sa belle-sœur, notamment depuis qu’elle avait empêché son mari de rendre visite à sa mère mourante. Même des amis lui ont dit qu’elle avait raison de ne pas aller voir un frère qui ne s’était pas bien comporté avec toute la famille. Cette connaissance, à sa manière très religieuse, a commencé à prier pour sa belle-sœur, à faire célébrer des messes du suffrage… mais elle ne bougeait pas : elle ne pouvait pas pardonner à son frère. Comment la convaincre de l’incohérence de son christianisme ? Ce même mois, la Parole de Vie était centrée sur l’amour réciproque. Pour tenter de l’aider à faire le pas, j’ai apporté à ma connaissance le dépliant avec le commentaire expliquant comment vivre ce commandement de l’Évangile. Après quelques jours, je l’ai vue arriver chez moi tout sourire : c’était pour me dire qu’après avoir lu la Parole de Vie, elle n’avait plus pu résister, elle était allée voir son frère et s’était réconciliée avec lui. (D.P. – Brésil)
Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, an IX – no.1 – janvier-février 2023)
Être « pressé » d’aller vers l’autre, comme la Vierge Marie. Tel est le cœur du message des prochaines Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) qui auront lieu à Lisbonne (Portugal) du 1er au 6 août 2023. Quelques faits intéressants sur les préparatifs. « Chers jeunes, je rêve qu’aux JMJ vous puissiez à nouveau expérimenter la joie de la rencontre avec Dieu et avec vos frères et sœurs. Après de longues périodes de distance et d’isolement, – avec l’aide de Dieu – nous redécouvrirons ensemble à Lisbonne la joie de l’étreinte fraternelle entre les peuples et entre les générations, l’étreinte de la réconciliation et de la paix, l’étreinte d’une nouvelle fraternité missionnaire ! » C’est avec ce souhait que le pape François, depuis la basilique Saint-Jean-de-Latran (Rome), s’est adressé aux jeunes du monde entier le 15 août 2022, à l’occasion de la solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, en expliquant le sens profond du thème choisi pour la prochaine Journée mondiale de la jeunesse : « Marie partit en hâte » (Lc 1, 39). En ces temps difficiles, où l’humanité éprouvée par le traumatisme de la pandémie est déchirée par le drame de la guerre, l’épisode évangélique de la Visitation est le chemin sur lequel se déplaceront les pas de tant de jeunes qui participeront à la rencontre internationale de Lisbonne du 1er au 6 août 2023; ce sera un moment de grande joie et une occasion de témoigner, de méditer et de partager ensemble sur les pas de Marie. Comment se déroulent les préparatifs de ces JMJ ? Mariana Vaz Pato, jeune designer de Lisbonne, qui fait partie de l’équipe du mouvement des Focolari chargée de l’organisation, nous raconte : « Lorsque j’ai appris que les JMJ se tiendraient au Portugal, j’ai réagi à cette nouvelle avec une grande joie. J’ai immédiatement décidé de faire partie de cette équipe car je sentais que je pouvais contribuer, consacrer mon temps à la construction de ce grand événement ». Mariana, que se passe-t-il en coulisses en ce moment ? Dans les coulisses, il se passe beaucoup de choses et l’esprit général est celui d’un grand enthousiasme. Pour l’instant, l’accent est mis sur les inscriptions qui viennent d’être ouvertes et nous devons faire passer le mot pour ne laisser personne de côté. Mon équipe a travaillé sur différentes parties du programme des JMJ. L’une d’entre elles est la préparation d’une catéchèse à la lumière du charisme de l’unité. À ce stade, nous travaillons sur le contenu lié au thème des JMJ, en suivant les directives du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Nous travaillons à la création d’un stand dans la Cité de la Joie (Exposition des Vocations), où les pèlerins trouveront des contenus interactifs et des expériences du monde entier, liés aux différentes étapes de la vie de Marie. Avec le complexe international Gen Verde, nous préparons un autre moment – les ateliers Start Now – qui se dérouleront dans un quartier social, dans la banlieue de Lisbonne, et culmineront dans l’une des étapes du Festival de la Jeunesse. En plus du programme principal des JMJ, nous ressentons le besoin de proposer une rencontre post-JMJ, où les participants peuvent vivre et réfléchir à tout ce qu’ils ont vécu pendant les JMJ. La rencontre aura lieu à la Mariapolis d’Arco-Íris et est ouverte à tous ceux qui souhaitent y participer. Nous sommes également impliqués dans d’autres groupes pour l’accueil des pèlerins, la gestion des volontaires et le chœur officiel. Qu’est-ce que cela signifie pour un jeune d’aujourd’hui de « se lever » et de partir en toute hâte ? Le thème de cette journée nous appelle à partir en mission, en prenant pour exemple Marie, qui a répondu à l’appel de Dieu. Je pense que pour les jeunes, « se lever » signifie être des missionnaires. C’est-à-dire être prêt à partir, à sortir de soi (du confort d’être assis), à aller vers son prochain, à ne pas rester indifférent aux problèmes qui existent autour de nous. Cette JMJ est également confiée à quelques Saints Patrons ou témoins de la foi, des figures de référence qui ont ce processus en cours. Pourquoi est-il si important aujourd’hui d’aspirer à la sainteté ? Je pense qu’aspirer à la sainteté, c’est aspirer au bonheur. Pour les jeunes, il est important d’avoir un modèle et les saints sont la preuve qu’il est possible d’avoir un style de vie chrétien différent de ce que nous voyons autour de nous. La figure qui me frappe le plus, par exemple, est la bienheureuse Chiara Badano. La façon dont elle a vécu, à contre-courant et avec une grande confiance en Dieu, est une source d’inspiration et nous montre qu’il est possible de devenir un saint même dans le monde d’aujourd’hui. Pour plus d’informations, visitez le site : JMJ Lisboa 2023
Le 31 décembre 2022, Luisa Del Zanna, l’une des premières focolarines de Florence, nous a quittés. Elle est née en 1925 dans une famille chrétienne de huit enfants. Elle a immédiatement fait sienne la spiritualité de l’unité. En 1954, elle rejoint le focolare de Florence. Au cours des années suivantes, elle vit naître et suivit diverses communautés du Mouvement. À partir de 1967, elle vit à Rocca di Papa (Italie), où Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, l’a appelée pour faire partie de son secrétariat, pour suivre les archives du mouvement (qu’elle a coordonnées jusqu’en 2007). En cette même année 1967 elle est chargée, avec l’un des premiers focolarini, Vitaliano Bulletti, du Centre Sainte Claire, le Service de la Communication, qui vient d’être mis en place. « Gardienne des “trésors des Focolari”, lit-on dans un article de Città Nuova de 2008, Luisetta, un prénom qui nous rappelle la créature délicate et douce, la petite silhouette de Luisa Del Zanna, une de ces personnes à qui l’on confie habituellement des tâches importantes en raison de leur discrétion, de leur compétence et de leur fidélité, dont on ne se rend pas toujours compte de la valeur parce qu’elles n’apparaissent pas, mais sans qui certains rouages finiraient par se gripper… »Au cours de ses premières années de vie en focolare, elle a travaillé comme institutrice dans un petit village de montagne au Nord de l’Italie, qu’elle rejoignait en faisant un bout de chemin à pied ou à dos d’âne. L’expérience que nous publions ici remonte à cette époque : nous vous la livrons telle qu’elle-même l’a rédigée, en 1958. « S’il vous plaît, la route de Bordignano ? »[1] Après quatre heures de bus, j’étais arrivée au chef-lieu de ce village que je n’avais pas réussi à trouver sur la carte à l’échelle de 1/100 000. Aucune agence d’information ne le connaissait, et les horaires des différents moyens de transport ne le mentionnaient pas. Pourtant, ma feuille de route était claire : « Vous êtes invitée à prendre vos fonctions le vendredi 7 octobre à l’école primaire de Bordignano, dans la commune de Firenzuola. » Ce nom était écrit en lettres majuscules, il ne pouvait y avoir d’erreur. La personne à qui je m’étais adressée, un homme grand et fort, me regarda d’un air dubitatif : « “Qu’avez-vous dit ?” et il me fit répéter la question. Il pensait avoir mal compris. Alors il m’indiqua du doigt : “Vous voyez cette colline là-bas ? Derrière, il y en a deux autres et puis il y a B….. J’y vais de ce pas pour distribuer le courrier.” » A la vue de ses grandes bottes et de son teint basané, j’ai tout de suite compris qu’il s’y rendait à pied. Un instant déconcertée, je regarde cette colline, les bottes de cet homme, je comprends qu’il n’y a pas d’autre moyen, je reprends courage. « Je vais aller avec vous », dis-je d’un air décidé. Le facteur ne sembla pas comprendre, comme au début, mais je suis partie et je l’ai suivi. Ce fut une longue marche de trois heures, interrompue seulement par de brefs moments de pause au sommet des montées abruptes ; il y avait des rafales de vent impétueuses là où la vallée s’ouvrait. Me voilà enfin arrivée : trois maisons en pierre sont là, alignées et, en haut d’une allée bordée d’arbres, on peut voir l’église et son clocher. J’ai salué un monsieur âgé, en train de fumer la pipe, assis à l’entrée de sa maison. Je lui ai dit que j’étais l’institutrice. Il s’est levé et s’est déplacé pour m’accompagner. Nous sommes entrés par une porte disjointe dans la deuxième maison de la rangée, elles lui appartenaient toutes ; la première était une boutique, remplie de tout (sauf des choses que je n’avais pas et dont j’avais vraiment besoin). Il y avait de gros souliers cloutés, des allumettes, des pièges à souris de toutes sortes, du pain rassis, des cahiers, bref, de tout. Nous avons emprunté une petite échelle et sommes entrés dans l’école. Une grande pièce, quelques pupitres entassés dans un coin (je n’en avais jamais vu de semblables : chacun d’eux pouvait accueillir jusqu’à six élèves !), une chaise en mauvais état, un tableau noir endommagé : voilà pour ce qui était du mobilier. – De ce côté, c’est votre logement – me précisa le monsieur – vous pouvez vous estimer heureuse : cette année, il y a l’eau courante. Je l’ai fait mettre, à mes frais ! Il me fit entrer dans une petite cuisine ; dans un coin, on pouvait remarquer une cheminée sans feu. J’avais froid. Il commençait à faire sombre : j’ai cherché l’interrupteur pour éclairer la pièce, mais en vain. (J’ai appris au cours des jours suivants à utiliser la lampe à huile, à travailler et écrire à la lumière d’une petite flamme vacillante). J’ai été rendre visite à monsieur le curé le jour même (j’ai appris que son église était l’église paroissiale, la plus belle parmi celles de la vallée et des collines environnantes) et je l’ai supplié d’annoncer à la messe du dimanche que l’école commençait. « Eh, Mademoiselle, c’est la saison des récoltes. En ce moment on ramasse les châtaignes et bientôt ce sera la cueillette des olives ; on compte beaucoup sur l’aide des garçons pour ces travaux. Pour ce qui est de l’école – a-t-il ajouté – nous en parlerons en janvier. » Une situation à mes yeux impossible. Peu de temps avant, j’avais appris à ne pas reculer devant les difficultés, au contraire – m’avait-on dit – elles servent de tremplin – et j’avais constaté que c’était vrai. J’ai trouvé un autre moyen de faire savoir aux familles que j’étais arrivée. J’ai repéré les habitations de mes élèves parmi les maisons éparses et isolées et je m’y suis rendue. La première était celle d’Angiolino et de Maria. Il m’en reste un vague souvenir de noirceur et de fumée : Maria, accroupie dans un coin tout près des cendres de l’âtre (elle avait mal à la gorge), tenait son bras au-dessus de son visage pour que je ne la voie pas. Angiolino, debout dans un coin, la tête basse, suivait la conversation que j’avais avec sa mère. En parlant, j’ai compris la méfiance de ces villageois envers l’école et encore plus envers l’enseignant. J’ai beaucoup écouté, en silence. Je m’efforçais de saisir les propos de cette femme qui s’exprimait dans un dialecte dur, rancunier, presque incompréhensible. J’ai appris que son fils avait quitté l’école deux ans auparavant, sans avoir terminé ses études élémentaires, en raison de sottises qui exaspéraient les enseignants. J’ai dit peu de choses : que j’étais là pour eux, que l’école était gratuite, que les garçons auraient l’après-midi libre pour aider aux travaux des champs. « Nous verrons – dit la femme – je vais envoyer Maria. En prenant congé, j’ai salué son frère : « Je voudrais rendre cette école belle pour les petits qui viendront, si tu peux venir m’aider… je t’attends. » Je n’ai pas eu besoin d’insister davantage. Les enfants sont arrivés un par un, les petits frères par deux, incertains, craintifs. Ils s’étaient passé le mot en jouant, dans les champs, en train de garder le troupeau, ou en se retrouvant dans les bois, tous courbés pour ramasser les châtaignes. « Tu viens aussi ? C’est agréable, tu sais ! » « C’est bien, la maîtresse ne nous frappe pas ! » L’école est rapidement devenue accueillante grâce à l’aide précieuse d’Angiolino. En ce mois d’octobre la nature, riche de feuilles multicolores, offrait largement de quoi décorer la classe. J’ai fondé mes relations avec les élèves, et celles des élèves entre eux, sur le commandement de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres… » Ce fut la base de tout le travail de l’année. L’école est devenue un petit paradis. L’Évangile devint le livre préféré de ces enfants et leurs intelligences, réfractaires et fermées aux discours habituels, s’ouvraient à la logique de l’Évangile avec une spontanéité surprenante. Cette méthode était engageante. “Pro eis sanctifico me ipsum”(pour eux je me sanctifie), avait dit Jésus, sans quoi rien n’allait plus. Je me suis rendue compte en fin d’année que la vie évangélique des enfants ne s’était pas arrêtée aux murs de l’école, mais qu’elle s’était diffusée dans les foyers, dans les familles. Je m’en suis aperçu lors des salutations reconnaissantes des parents qui n’étaient pas restés indifférents au souffle de vie joyeuse que les enfants leur transmettaient. L’écorce rugueuse qui les avait fait paraître insensibles s’était retirée de leurs âmes et, inconsciemment, ils étaient habités par cette même vie.
Histoire deLuisa Del Zanna
[1] Bordignano municipalité de Firenzuola (Florence, Italie)
Durant son mandat de Présidente du mouvement des Focolari, de 2008 à 2021, Maria Voce a eu l’occasion de connaître et de rencontrer le Pape Ratzinger à plusieurs reprises. Dans une interview, elle nous a parlé de sa relation avec le Pape émérite et de son impression sur la contribution du pontificat du Pape Benoît à l’Église et au monde. « L’impression, lorsque j’ai été reçue en audience dans son bureau, était celle d’entrer comme dans un salon familial où l’on pouvait parler et être reçu avec amour, je dirais, avec une attention affectueuse. En même temps avec une finesse de gentleman, de tact, de délicatesse ». À la nouvelle du décès du pape Benoît XVI, les souvenirs de Maria Voce, ancienne présidente du mouvement des Focolari, remontent immédiatement à ce 13 avril 2010, lorsque, avec le Coprésident du mouvement des Focolari de l’époque, Don Giancarlo Faletti, elle a été reçue par le pape. « C’était la deuxième année après la mort de notre fondatrice, Chiara Lubich, poursuit Maria Voce, avec le Coprésident, nous sommes allés remettre la vie du Mouvement entre les mains du Pape. Et nous avons réalisé qu’il avait à cœur de nombreuses réalités. Nous l’avons également mis au courant du voyage dans divers pays d’Asie que nous venions d’effectuer. Il s’est également réjoui de l’étape en Chine car ce pays était une grande frontière pour l’Église. Il s’est réjoui de ce que le Mouvement faisait pour aider le cheminement de la réconciliation entre les Évêques chinois et le Pape. Il nous a donné sa bénédiction et nous a exhortés à poursuivre sur le chemin de la sainteté. Personnellement, j’ai toujours été impressionnée par sa fine gentillesse et en même temps par son accueil chaleureux et amical. Il avait un grand sens de l’harmonie, peut-être insufflé par son amour de la musique, qui se révélait également dans le décor de son studio : « un lieu aussi accueillant qu’une maison, aussi sacré qu’une église ». En quelles autres occasions avez-vous rencontré le pape Benoît XVI en tant que Présidente du mouvement des Focolari ? « En 2008, il nous a reçus, le Coprésident Faletti et moi, immédiatement après l’Assemblée Générale du mouvement des Focolari à laquelle nous avions été élus, la première élection après la mort de notre fondatrice. Il m’a ensuite invitée, voyageant dans le même train que lui avec de nombreuses autres personnalités, à la ‘Journée de réflexion, de dialogue et de prière pour la paix et la justice dans le monde‘ qui s’est tenue à Assise le 27 octobre 2011, 25 ans après la première journée organisée par le pape Jean-Paul II en 1986. Enfin, j’ai assisté à sa dernière audience le 27 février 2013 après l’annonce de sa démission ». Quelles réflexions sa décision a-t-elle provoquée en vous ? « Lorsqu’il s’est rendu compte qu’il n’avait plus la force de remplir sa tâche, il a eu le courage de laisser le poste à d’autres personnes qui, à son avis, avaient plus de force et de possibilités pour mieux agir. Un choix qui, comme je le disais déjà à l’époque, me semble avoir offert une distillation de sa réflexion théologique et spirituelle. Benoit XIV a souligné la primauté de Dieu et le sens que c’est Lui qui guide l’histoire. Il nous a enjoint de saisir les signes des temps et d’y répondre avec le courage de choix douloureux mais novateurs, avec une note claire d’espérance pour “la certitude que l’Église est au Christ”. Je ne pense pas me tromper en disant que l’Église que le pape Benoît a toujours regardée, même en faisant ce choix, est une “Église-communion”, fruit de Vatican II mais aussi une perspective, “de plus en plus une expression de l’essence de l’Église” comme il l’a lui-même souligné. Et ce “toujours plus” nous indique que nous ne l’avons pas encore pleinement réalisée et invite chacun d’entre nous à travailler dans cette direction avec une responsabilité toujours plus grande ». Le lendemain de son élection comme pontife, Chiara Lubich avait écrit : « D’après la connaissance directe que j’ai de lui, ayant des dons particuliers pour saisir la lumière de l’Esprit, il ne manquera pas de surprendre et de dépasser toutes les attentes ». Selon vous, quelle a été la contribution la plus importante apportée à l’Église par le pape Benoît XVI ? Que dit-elle à l’Église d’aujourd’hui et à celle que le Synode prépare pour l’avenir ? « Le Pape Ratzinger a su saisir la réalité des Mouvements dans l’Eglise comme le “printemps de l’Esprit”. Son discours, toujours en tant que Cardinal, au Congrès des Mouvements avant la grande rencontre de Pentecôte 1998 avec le Pape Jean-Paul II a été fondamental. Un de ses textes de 1969, contenu dans une série de conférences radiophoniques, est impressionnant quand on pense à l’époque actuelle ; il révèle sa profonde spiritualité et son caractère essentiel, ainsi qu’une perspective qui sera présente dans son cœur tout au long de son pontificat. En effet, il a déclaré que des temps très difficiles se préparaient pour l’Église, que sa véritable crise venait de commencer et qu’elle était confrontée à de grands bouleversements. Mais, le Cardinal Ratzinger d’alors, a également déclaré qu’il était certain de ce qui resterait à la fin : non pas l’Eglise du culte politique, mais l’Eglise de la foi. Elle ne sera plus la force sociale dominante dans la mesure où elle l’était encore récemment. Mais l’Église connaîtra, a-t-il conclu, une nouvelle floraison et apparaîtra comme la maison de l’homme, où l’on peut trouver la vie et l’espoir au-delà de la mort ».
Le théologien Piero Coda évoque le pape Benoît XVI et l’extraordinaire contribution de sagesse qu’il a apportée au cheminement de l’Église de notre temps. Mgr Coda, en 1998, lors du Congrès Mondial des Mouvements ecclésiaux, le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de l’époque, le Card. Joseph Ratzinger, a prononcé un discours historique sur le rôle des Mouvements ecclésiaux. Quels étaient, à votre avis, les points essentiels de cette intervention ? Dans quelle mesure ces paroles ont-elles contribué à modifier le rôle des mouvements dans l’Église ? Oui, c’était en effet un discours historique ! Je l’ai écouté en direct, étant présent au Congrès. La grande compétence théologique et la connaissance de l’histoire de l’Église, ainsi que l’expérience du Concile et ensuite – dans le rôle qu’il a joué au Vatican – de sa mise en œuvre au niveau universel ont permis à Ratzinger de situer clairement la signification des Mouvements ecclésiaux dans la mission de l’Église. Le point central qu’il a proposé consiste à reconnaître en eux l’action de l’Esprit Saint qui, au cours des siècles, renouvelle toujours, par vagues successives, le Peuple de Dieu par le don des charismes : de saint Benoît aux Ordres Mendiants au Moyen-Âge, de la Compagnie de Jésus aux Ordres missionnaires dans les derniers siècles, jusqu’à la floraison charismatique inattendue au moment du Concile. D’où l’affirmation de Jean-Paul II, en accord avec l’enseignement de Vatican II, que l’Église se construit grâce à la co-essentialité des « dons hiérarchiques »- le ministère conféré par le sacrement de l’Ordre – et des « dons charismatiques » – la libre effusion de grâces spéciales de lumière et de vie parmi tous les disciples de Jésus. À l’occasion du décès de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, le pape Benoît XVI a rédigé un long message de condoléances. Quelle relation Chiara Lubich avait-elle avec lui ? Chiara – elle me l’a dit personnellement – a été très touchée par ce discours du cardinal Ratzinger en 1998 et en a toujours été reconnaissante. En outre, lorsqu’il a visité le Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome) et y a célébré la Sainte Messe en la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1989, citant la parabole évangélique, il a dit qu’il avait vu pousser un grand arbre né d’une petite graine, dans lequel les oiseaux du ciel trouvent le repos… Les premières années du pontificat de Benoît XVI ont coïncidé avec les dernières années de la vie de Chiara : elle n’a plus eu la possibilité de le rencontrer en personne et n’a pas non plus pu se réjouir du fait qu’un an après sa mort, le pape Ratzinger ait mentionné l’économie de communion dans son encyclique Caritas in veritate.Que disent la pensée et la vie du pape Benoît XVI à l’Église d’aujourd’hui et de demain, que l’actuel Synode contribue à façonner ? Sa contribution incontournable a été de rappeler, avec son autorité d’homme de Dieu et de grand théologien, une vérité décisive : l’œuvre de renouveau mise en route par Vatican II doit être promue en lien direct avec le noyau vivant de l’Évangile de Jésus et dans le cadre de la Tradition ecclésiale. Comme il l’a souligné dans son discours magistral à la Curie romaine en décembre 2005 – la première année de son pontificat – lorsqu’il a exposé la clé d’interprétation décisive de l’événement conciliaire : « la réforme dans la continuité ». Ce n’est pas un hasard si le livre le plus connu du jeune théologien Ratzinger, paru dans sa première édition en 1968 et traduit dans les principales langues, porte le titre d‘Introduction au christianisme. Cela indique que la rampe de lancement d’un bond en avant prophétique est la foi depuis toujours en Jésus. Il n’est pas non plus anodin qu’en tant que pape, il ait voulu réserver trois encycliques aux vertus théologales : la charité, l’espérance et la foi. En soulignant fortement la primauté de la première, parce qu’elle évoque le nom même du Dieu qui se révèle en Jésus. Ce Jésus à qui il a dédié une trilogie passionnée comme une invitation à rencontrer le principe vivant de la foi, qui n’est pas seulement une belle idée, mais Lui-même. Fidélité, donc, au patrimoine de la foi. Mais pour que s’en dégagent la richesse et la nouveauté de l’Évangile. C’est le secret de la force et de l’attrait durable du Magistère de Benoît XVI. Et pour vous personnellement, quel est le plus beau souvenir que vous gardez du Pape Ratzinger ? Je l’ai rencontré à plusieurs reprises, d’abord lorsqu’il était cardinal, puis en tant que pape, et j’ai toujours ressenti sa grande cordialité et son attention exquise. J’ai également eu l’occasion de m’entretenir longuement avec lui sur la théologie, dans le cadre d’une série de séminaires avec d’autres chercheurs, au niveau international, lorsqu’il était Préfet de la Doctrine de la Foi, réalisant (avec une gratitude croissante envers Dieu) l’extraordinaire contribution de sagesse qu’il a apportée au cheminement de l’Église de notre temps. En accord avec Chiara, j’ai communiqué au pape Benoît l’idée de créer l’Institut Universitaire Sophia : « Une belle chose… – s’était-il exclamé – , si vous y arrivez… ». Je me souviens de sa joyeuse surprise lorsque, le rencontrant lors d’une audience avec le premier groupe d’étudiants, Caelison, une étudiante aveugle, lui confia spontanément : « A Sophia, nous avons trouvé la lumière ! ».
Les mots de Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, à l’occasion du départ de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI. Estime, reconnaissance et grande émotion remplissent en cet instant mon cœur tandis que j’exprime la plus profonde gratitude pour l’œuvre et la vie du Pape Benoît XVI, en mon nom personnel et au nom du Mouvement qu’il a suivi et accompagné avec proximité et amour. Avec toute l’Église, nous nous rassemblons autour du Pape François pour le redonner à Dieu, certains qu’il a déjà été accueilli dans la gloire du Ciel et je le ferai personnellement, le 5 janvier prochain, en assistant à la messe des funérailles sur la place Saint-Pierre. J’ai eu le privilège d’accueillir le Pape Benoît à Jérusalem, en mai 2009, participant à différentes étapes de son pèlerinage en Terre Sainte. Deux moments m’ont particulièrement marquée ; ses paroles au Saint-Sépulcre : « Ici, la paix est possible. »« Le tombeau vide, a-t-il poursuivi, nous parle d’espérance, cette espérance qui ne déçoit pas, car elle est le don de l’Esprit de la vie. » La participation à une messe privée dans la Délégation apostolique de Jérusalem, célébrée par le Pape Benoît XVI, a également été très forte pour moi. J’ai perçu sa tendresse paternelle et la grandeur de sa charité qui s’exprimait par un geste de reconnaissance pour tout ce que le Mouvement des Focolari avait fait pour préparer sa visite. En 1989, alors qu’il était encore Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le card. Joseph Ratzinger fut invité par Chiara Lubich à dialoguer avec les focolarines réunies à l’occasion de leurs exercices spirituels annuels, auxquels je participais également. Il a répondu à des questions très variées et, à un moment donné, il a prononcé des paroles que je n’ai pas oubliées. À propos de l’avenir de l’Église et de l’humanité, il a dit : « Le dernier mot de l’histoire du monde sera la communion, ce sera le fait de devenir communion, non seulement entre nous mais, étant incorporés dans l’amour trinitaire, de devenir communion universelle, où Dieu est tout en tous. »[1]. Aujourd’hui, alors que notre bien-aimé Pape Benoît XVI est retourné à la maison du Père, cette expression résonne en moi presque comme un testament spirituel. Ce sont des paroles d’une extraordinaire actualité, qui projettent aujourd’hui lumière et espérance sur une humanité affligée par des conflits dont nous ne voyons pas la fin. Nous nous sommes nourris de sa pensée éclairée, celle d’un grand théologien qui, encore très jeune, a participé au Concile Vatican II, transmettant et présentant au fil des ans la nouveauté d’une Église-communion, faite de connaissance de la Parole et de charité traduite en actes. Au lendemain de son élection comme Pape, Chiara Lubich s’exprimait ainsi : « D’après la connaissance directe que j’ai de lui, possédant des dons particuliers pour saisir la lumière de l’Esprit, il ne manquera pas de surprendre et de dépasser toute prévision. »[2] Nous n’oublierons pas non plus le rôle clé qu’il a joué en 1998, lorsque le Pape Jean-Paul II, à l’occasion de la fête de Pentecôte, convoqua sur la Place Saint-Pierre les Mouvements ecclésiaux et les Nouvelles Communautés. À cette occasion, le card. Ratzinger fit un cours magistral intitulé : « Les Mouvements ecclésiaux et leur cadre théologique », dans lequel il traça le profil des Mouvements et des Nouvelles Communautés et leur relation indissociable de l’Église. Certains passages de son intervention continuent à être pour moi et pour le Mouvement source de lumière pour nous permettre d’être des instruments de communion dans l’Église et les bras du Christ pour l’humanité : « […] Il est très clair que l’Esprit Saint est encore à l’œuvre dans l’Église aujourd’hui et lui confère de nouveaux dons – disait-il alors – grâce auxquels elle revit la joie de sa jeunesse (cf. Ps 42, 4). Gratitude pour les nombreuses personnes, jeunes et âgées, qui adhèrent à l’appel de l’Esprit et, sans regarder autour d’elles ni derrière elles, se lancent avec joie au service de l’Évangile. Gratitude pour les évêques qui s’ouvrent aux nouvelles perspectives, leur font une place dans leurs Églises respectives, débattent patiemment avec leurs responsables pour les aider à surmonter toute unilatéralité et les conduire à la juste conformité. »[3] Avec toute l’Église, je remercie Dieu pour le don que le Pape Benoît XVI a été pour notre temps, et je prie pour que nous sachions saisir et traduire en vie la profondeur de sa pensée théologique, sa fidélité à l’Évangile et le courage d’un témoignage de vie capable de conduire l’Église sur les chemins de la vérité, de la fraternité et de la paix.
Margaret KarramPrésidente Mouvement des Focolari
[1] Visite du Card. Joseph Ratzinger à la rencontre des focolarines, réponses aux questions. Castel Gandolfo, le 8 décembre 1989. Archives Chiara Lubich dans les Archives Générales du Mouvement des Focolari.[2] Déclaration de Chiara Lubich in : Communiqué de presse Mouvement des Focolari, 20 avril 2005[3] Les Mouvements dans l’Église. Actes du Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux, Rome, 27-29 mai 1998, Coll. Laici oggi 2, Libreria Editrice Vaticana, Città del Vaticano 1999
Deux étapes décisives pour vivre des échanges culturels, susciter des parcours d’inclusion grâce à l’art et développer des talents musicaux. Yann Dupont est professeur en France. Il enseigne à l’Institut Sainte Catherine à Villeneuve-Sur-Lot. Il avait un rêve : emmener quelques élèves à Madagascar, à Moramanga, pour un échange culturel avec l’école d’Antsirinala. Il se trouve qu’un jour, Yann Dupont a rencontré Valerio Gentile du groupe Gen Rosso. Un dialogue vivant, simple et sincère. Une idée est née : pourquoi ne pas partir ensemble (le Gen Rosso et cinq de ses élèves à Madagascar), pour un échange culturel et humanitaire ? Aussitôt dit, aussitôt fait ! Les jeunes français ont donc été inclus dans le groupe de formation “train the trainer” auquel participaient également des jeunes intéressés par les arts du spectacle. Ils avaient pour devise les mots qu’ils ont ensuite mis en pratique lors des ateliers à Madagascar : « Vivre le respect mutuel, se mettre à la place de l’autre, vivre l’un pour l’autre avec joie, recommencer. » Un circuit de 8 jours en novembre – grâce au soutien financier de l’ONG Edugascar – dans quatre villes différentes : Ambatondrazaka, Moramanga, Antsirinala, Antingandingana. Les journées se sont déroulées entre des ateliers de danse, de percussion, de chant et des concerts. Plus de 500 jeunes ont été impliqués. « Nous pensons que nous avons tous fait ici, à Madagascar, l’expérience d’un monde plus solidaire », c’est le sentiment du Gen Rosso, « nous avons découvert un peuple qui transmet l’espoir, la patience, le sens de l’adaptation, la sérénité et le courage pour affronter la vie avec ses défis quotidiens. »Nancy Judicaelle, une jeune fille de Madagascar, se confie : « D’un côté, je suis triste que mon temps avec eux ait été si court, mais je suis très heureuse et profondément émue, et j’éprouve une joie inexplicable. » Angel, l’un des jeunes participants, ajoute : « Le concert a été formidable, car nous avons eu un échange sur la musique, l’éducation des plus jeunes, le respect de l’environnement. C’était un grand spectacle où les enfants aussi ont pu apporter leur contribution à l’ensemble de notre communauté. » Les cinq élèves français et le Gen Rosso ont poursuivi leur tournée, d’abord à Antsirinala où ils ont été accueillis – dans une ambiance très conviviale – par une école de 200 enfants et jeunes jumelés avec l’école de Villeneuve, puis à Ambatondrazaka. Ici la rencontre avec la communauté des Focolari fut très festive car c’était la première fois que le Gen Rosso débarquait à Madagascar. « J’ai vécu d’incroyables moments d’échanges culturels qui se sont déroulés de manière tout à fait naturelle entre le Gen Rosso et le peuple malgache plein d’humanité », raconte Nicolas Dumoulin, un reporter français qui a suivi le voyage, « y compris un groupe d’étudiants français qui étaient ici dans le cadre d’un échange. Ce fut pour eux une grande aventure de vie. »Étape libanaise Autre rendez-vous important pour le groupe international : le Liban, dans le cadre du projet HeARTmony. Après une expérience en Bosnie, ce programme de formation a fait une halte à Beyrouth en novembre pour les jeunes intéressés par les méthodologies d’inclusion sociale des migrants et des réfugiés à travers l’art. Une incitation à renforcer les compétences interculturelles et à réfléchir sur les causes et les effets de la migration en Méditerranée. Adelson, Michele, Ygor et Juan Francisco, représentant le Gen Rosso, ont rencontré des jeunes de Caritas Égypte, Caritas Liban et des membres d’Humanité Nouvelle Liban. Ils ont atterri à Beyrouth et ont été chaleureusement accueillis par les membres les focolari. L’objectif principal du voyage était d’apprendre à utiliser la musique et l’art comme outils pour rassembler les gens, en particulier ceux qui vivent en marge de la société comme les migrants, afin qu’ils se sentent les bienvenus dans une communauté. « L’art est un moyen d’expression puissant », souligne M. Adelson du Gen Rosso, « la musique permet d’aller là où les mots ne suffisent souvent pas. Une personne peut se sentir aimée et répondre à l’amour de nombreuses façons. » La même méthode est reprise : à travers des ateliers de chant, de musique et de percussion, les talents des participants sont mis en valeur en vue de construire le spectacle final. Un soir, le groupe et les participants au projet ont été invités à une fête organisée par la communauté des Focolari de Beyrouth : faire de la musique et apprendre à se connaître. C’était l’occasion de partager des expériences de vie et d’en savoir plus sur la réalité que vivent les jeunes Libanais aujourd’hui. « Je veux quitter le pays, mais je sens que le Liban ne changera que si j’ai le courage de rester, si je mets en pratique ce que j’ai appris », a déclaré une jeune fille au cours de la soirée. « En ce moment, il est difficile de dire aux jeunes de rester, mais les mots de cette jeune fille m’ont profondément frappé », a poursuivi M. Adelson, « Je pense que c’est là que nous pouvons recommencer : mettre de l’amour dans ce que nous faisons, devenir les protagonistes de notre propre réalité. Peut-être ne verrons-nous pas les résultats immédiatement, mais je suis sûr que bientôt le Liban renaîtra, tel un “phénix” ! »
Les émotions vécues au cours d’une année inoubliable. Perspectives pour la nouvelle année Nous oublierons difficilement 2022. La guerre en Ukraine, comparable à un virus encore sans vaccin, nous a marqués chaque jour de cette année qui s’achève. Cependant, ce fut l’occasion pour de nombreux artistes de donner des messages de paix et d’espoir. C’est ainsi qu’est née la chanson « We Choose Peace » enregistrée par le groupe artistique international Gen Verde au début du conflit en Ukraine. Le vidéoclip, enregistré avec des jeunes de la cité de Loppiano et lancé pendant la Semaine du monde uni, a fait parler de lui tout au long de 2022, notamment lors de divers concerts en Europe. Le groupe a également enregistré une autre chanson « Walk On Holy Ground » , écrite spécialement pour les disciples de St Vincent de Paul mais aussi pour tous ceux qui se sentent appelés à suivre Jésus. « Me sentir regardée et aimée par Celui qui m’a choisie telle que je suis », dit la chanteuse vénézuélienne Andreína Rivera du Gen Verde, « m’a donné la force de continuer avec encore plus de conviction ». Cette année a également été marquée par le retour des concerts sur les places et dans les salles, avec des ateliers et des laboratoires, après un peu plus de deux ans d’arrêt dû à la pandémie. Le Gen Verde a donné plusieurs concerts en Italie et a effectué une tournée européenne spéciale. L’expérience la plus forte a été celle de la prison pour femmes de Vechta, en Allemagne. « Pour la première fois, j’ai été en mesure de ne pas me sentir en prison. C’était tellement beau », a déclaré une détenue à la fin du concert : « Je n’ai pas senti de différence, elles étaient comme nous ». Certaines d’entre elles avaient les larmes aux yeux. Elles nous ont vraiment comprises. Et encore : « De nombreuses chansons étaient si appropriées à notre situation, en particulier la chanson « On the other side » car elle aide à ne pas juger ceux qui sont différents de toi ». Une autre détenue souligne combien « le temps est passé si vite et nous ne voulions pas qu’il se termine ». Les paroles des chansons sont aussi mon passé et c’est pourquoi je ne me sens pas seule avec ma douleur. Maintenant, je sais que d’autres personnes avec les mêmes histoires, avec la même douleur, ont également réussi à trouver le bonheur ». Nous parlions du retour après la pandémie. Pour Gen Verde, il était passionnant de reprendre le « Start Now Workshop Project », c’est-à-dire de rencontrer les jeunes dans les ateliers d’art et de monter sur scène avec eux. « C’était génial de rencontrer des jeunes de différentes régions d’Europe », confie Raiveth Banfield, une chanteuse panaméenne, originaire du Gen Verde. En partageant nos expériences, tant de lumière est revenue dans leurs yeux. Une confirmation que cela vaut la peine de vivre pour la fraternité universelle ». Ces mots font écho à ceux de deux jeunes filles slovaques : « Avant de venir, nous ne savions pas dans quoi nous nous engagions. Au début, nous ne voulions même pas sortir de nous-mêmes. Puis, dans les ateliers, nous avons découvert que nous avions tous tant de choses en commun, même si nous ne nous connaissions pas ou si nous ne pouvions pas nous comprendre à cause des différentes langues.Nous avons donc découvert que chacun d’entre nous a une petite lumière en lui, malgré quelques ténèbres. Cette expérience est inoubliable : nous la porterons en nous pour le reste de notre vie ». Gen Verde commence à entrevoir un 2023 plein de surprises et de nouveautés. « Nous nous préparons depuis plusieurs mois parce que l’année sera remplie de voyages, de tournées, de concerts et aussi de surprises », déclare Alessandra Pasquali, chanteuse et actrice italienne, « Nous ne pouvons pas encore révéler le contenu car il est en cours d’élaboration et il y a tellement de travail en cours ».
La prière n’est pas seulement le meilleur moyen de chercher Dieu mais, plus que tout, c’est être disposé à être trouvé par Lui. C’est de cette expérience de la grâce que vient notre force et c’est dans la prière que des jeunes du Pérou, confrontés à une situation douloureuse, ont trouvé la réponse. Comment vivre la prière ? C’est le thème sur lequel les communautés du mouvement des Focolari sont appelées à réfléchir cette année et qui a également joué un rôle de premier plan le 13 novembre 2022, lors de de la Journée Gen2day, qui a mobilisé les jeunes du mouvement des Focolari, reliés en streaming en direct depuis de nombreuses régions du monde. De nombreuses expériences ont souligné l’importance de la prière. On a retenu celle d’un groupe de Gen d’Arequipa (Pérou), relatée dans une vidéo par Verónica, Alejandra, Anel et Katy. « Nous voulons partager avec vous une expérience d’amour, d’unité et de prière que nous avons récemment vécue et qui concerne en particulier une Gen, une grande amie à nous, Pierina. Une semaine après son anniversaire, un événement inattendu se produit, une nouvelle qui choque tout le monde : Pierina tombe malade avec des conséquences très graves. Nous avons immédiatement compris la gravité de la situation et qu’il s’agirait d’un processus long et délicat. Nous étions très inquiets et avions l’impression d’avoir les mains liées. Que faire ? Soudain, une idée a jailli de nos cœurs : réciter un chapelet et une prière par l’intercession de la Bienheureuse Chiara Luce Badano pour la santé de Pierina. Avec la communauté des Focolari d’Arequipa, nous avons commencé tous les jours à 8 ou 9 heures du soir à nous réunir via le web. Nous avons pu voir comment, petit à petit, ce temps passé ensemble a porté des fruits inattendus, même en nous. Chaque soir, ce chapelet était notre force. Même si la situation continuait à être compliquée, nous avons tout mis dans les mains de Dieu : la santé de Pierina, sa guérison et aussi la force pour la famille. Les mois ont passé et il a été très agréable de voir comment Pierina est sortie des soins intensifs et a ensuite commencé un lent rétablissement. Cela nous a semblé être un signe que cette prière devait se poursuivre. Nous nous sommes rendu compte que ce précieux espace que nous nous étions réservé était devenu un moment d’unité entre nous, où chacun pouvait non seulement confier la vie de Pierina à Dieu, mais aussi apporter ses peines, ses fardeaux, partager et découvrir la beauté de la rencontre avec Dieu. C’était une très belle expérience, qui, aujourd’hui encore, est une force pour nous tous. »
Vinu Aram, directeur de l’Ashram Shanti, visite le Centre International du Mouvement des Focolari (Rocca di Papa – Rome). Un moment de grand partage, rappelant le précieux héritage que la rencontre avec Chiara Lubich lui a laissé : vivre en unité pour un monde meilleur ; une occasion spéciale pour souhaiter un joyeux Noël à tous ceux qui se préparent à vivre cette fête. « Je crois que notre voyage continue d’avoir une grande signification. Il suffit de penser aux premières graines que nous avons semées, au travail que nous avons accompli ensemble et au désir constant d’un monde pacifique. Où en sommes-nous ? Pensez à une famille où chacun a sa particularité, mais où il y a aussi une cohésion. Nous nous faisons confiance, avec respect et beaucoup d’amour ». Ce sont les mots de fraternité utilisés par Viru Aram, indienne et hindoue, directrice du Centre International Shanti Ashram, amie et collaboratrice de longue date du mouvement des Focolari. Sa récente visite à Margaret Karram, présidente des Focolari, le 23 novembre 2022 au Centre International du Mouvement à Rocca di Papa (Italie), a été l’occasion de renforcer ce lien, de réfléchir ensemble à certains des problèmes qui affligent notre époque et d’envisager des voies communes pour rendre le monde meilleur. Vinu, que pensez-vous que le monde ait vraiment besoin aujourd’hui ? Je pense qu’il a besoin d’une écoute véritable et sincère. Ce qui nous est demandé aujourd’hui, c’est de l’humanité et l’humanisation de notre expérience vécue. Nous avons fait beaucoup, parfois bien, mais le coût a parfois été élevé. Nous sommes au beau milieu de ce que nous avons appelé un confluent de crises et la pandémie de la COVID-19 a tout exacerbé. Le virus n’a pas fait de discrimination, mais dans un monde inégal, il a prospéré. Je crois que nous devons agir, forts de tout ce que nous avons fait de bien, mais aussi éclairés par ce que nous pouvons faire de mieux : le respect de l’environnement, de la vie humaine et de son caractère sacré. Notre mode de vie, notre façon de gouverner et de partager les ressources impliquent une responsabilité envers nos enfants. Ils sont notre présent et notre avenir. Il est nécessaire de faire les choses non seulement différemment, mais en tenant compte des intérêts de tous. Aujourd’hui, il y a tant de pays et de régions du monde touchés par la violence et les conflits, dont certains sont oubliés. En tant qu’enseignante, quel message donnez-vous à vos jeunes ? Celle de faire naître en eux une mentalité de paix, afin que non seulement les nations et les communautés puissent travailler pour la paix, mais aussi les peuples eux-mêmes. La paix est la base fondamentale sur laquelle la prospérité progresse. Mais si l’on regarde le monde, les indicateurs de violence l’emportent sur ceux de la vie pacifique. Que ce soit dans la sphère sociale, économique ou autre. Et chaque conflit dans le monde porte atteinte à la dignité essentielle de la vie humaine. Ce qu’il faut, ce sont des récits de paix. Les gens doivent croire que c’est possible. Nous avons besoin d’expériences vécues à partir desquelles les jeunes et les enfants peuvent dire : « Ah, si ça marche, on peut le faire aussi ». Nous avons besoin de structures justes, d’un partage et d’un dialogue de la plus haute qualité, sincères, menant réellement à la transformation. Ainsi, comme le disait souvent le Mahatma Gandhi, nous pouvons secouer le monde en douceur.
Maria Grazia Berretta
Activer les sous-titres français https://youtu.be/Sm3O6PbLE1A?list=PLKhiBjTNojHqtFwgi5TYI3T7zRvAuOZiD
L’Avent est un temps de recueillement, d’attente, et c’est un temps qui nous réveille de la torpeur, nous surprenant avec l’incarnation d’un Dieu qui se fait « petit » pour venir habiter parmi nous. Le mystère de Noël nous ramène au concret ; en accueillant l’enfant Jésus dans nos vies, chacun de nous peut se convertir à nouveau et regarder avec gratitude sa vie quotidienne. Une charité toujours nouvelle Depuis le début du conflit en Ukraine, nous participons à la collecte de nourriture et de vêtements et à l’accueil des réfugiés. Une chaîne de prière pour la paix s’est mise en route dans la paroisse. Nous avons accueilli une mère ukrainienne avec ses deux enfants. Pour ce qui est de la langue, basée sur la souche slave, nous n’avons aucun problème, mais pour l’anglais, c’est presque de l’espéranto ! Comment organiser la vie de personnes complètement désorientées ? Nous sommes déjà cinq dans la famille et nous avons demandé à notre famille et aux amis de nous aider pour nos hôtes. Il s’agit aussi d’organiser les espaces, ce que nous n’avions jamais fait auparavant. Après les premiers jours, faciles à cause de la nouveauté mais difficiles autrement, nous avons remarqué chez nos enfants, tous adolescents, un sens des responsabilités qu’ils n’avaient pas montré auparavant : aider aux tâches ménagères, faire les courses, accompagner quelqu’un chez le médecin, enseigner quelques mots de slovaque, cuisiner, repasser. La douleur de nos invités est l’incertitude, le manque d’horizon. Accueillir cette douleur sourde n’est pas seulement une bonne façon d’aider quelqu’un, mais cela nous aide à mieux vivre notre foi et à la transformer en une charité toujours nouvelle. (J. et K. – Slovaquie)Dieu te rend visite En tant que veuf, j’avais perdu mes repères pour l’avenir. Mes deux filles avaient quitté la maison et avaient leur vie devant elles. Me remarier ? Mais mon problème n’était pas seulement l’absence d’une compagne ; la grande question portait sur le sens de la vie. J’ai commencé à boire de plus en plus. Un jour, un jeune bangladais a frappé à ma porte pour me vendre des chaussettes. Me voyant dans un état pitoyable, il me proposa de réorganiser la cuisine et commença à laver les piles de vaisselle jusqu’à ce qu’un semblant d’ordre soit créé. En buvant le café qu’il m’avait préparé, je lui ai demandé de parler de lui. Il était en Autriche pour chercher du travail afin de soutenir ses parents âgés et un frère malade. Bref, quelques jours plus tard, il a emménagé chez moi. En plus de me donner un coup de main pour les tâches ménagères, je lui ai trouvé d’autres petits boulots chez des amis. Dès qu’il voyait que je commençais à m’inquiéter, ce jeune simple et bon essayait de me distraire. Je peux dire qu’il m’a sauvé. Grâce à lui, je sens que Dieu est venu vers moi, qu’il est venu me rendre visite. (F.H. – Autriche)
Sous la direction de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, no.2, novembre-décembre 2022)
Message de Margaret Karram, présidente du mouvement des Focolari, à l’occasion du Saint Noël 2022 Activer les sous-titres français https://www.youtube.com/watch?v=YGt4KlwM9N8 Je voudrais adresser à chacun de vous mes meilleurs vœux de Noël et je le fais à travers ce poème que j’ai écrit ces jours-ci. Viens Seigneur Jésus, hâte-toi de venir, le monde entier ne résiste plus ! Une nuit profonde s’est abattue ici-bas. La comète a disparu du ciel azur. Qui nous guidera désormais jusqu’à Bethléem pour y rencontrer le Prince de la Paix ? Qui nous aidera à rallumer dans les cœurs un amour enflammé qui rayonne jusqu’à devenir art ? C’est Noël ! Reviens, reviens Seigneur Jésus. Nous voulons t’accueillir comme jamais auparavant. Plus qu’hier nous voulons te reconnaître en ceux qui souffrent. Dans le pauvre, le solitaire, le désespéré, le malade, l’abandonné. Donne-nous d’entendre le cri de ceux qui n’espèrent plus, de ceux qui ne croient plus ! Donne-nous d’être des personnes de paix. Donne-nous le courage, l’audace de faire écho aux anges et comme eux d’annoncer : joie, espérance, sérénité, fraternité !
Dans quelques jours c’est Noël. Une fête qui nous donne l’occasion de nous retrouver en famille et de raviver les relations, au-delà des lumières et des cadeaux. Dieu se fait enfant et naît dans la pauvreté d’une crèche. À Noël 1986, Chiara Lubich a invité les communautés des Focolari à aller vers ceux qui souffrent le plus. Aujourd’hui encore, de nombreux frères et sœurs vivent des situations de souffrance et attendent notre soutien, notre partage. […] Aujourd’hui l’atmosphère chaleureuse de Noël nous amène à sentir davantage que nous formons une famille, que nous sommes ‘’un’’ entre nous plus que d’habitude, plus frères et sœurs et donc à tout partager, joies et peines. Peines surtout, avec ceux qui, pour les raisons les plus variées passent ce Noël en tête à tête avec la souffrance […]. La souffrance ! Celle qui, par moments, envahit complètement les personnes ou bien, celle qui nous effleure et qui, au sein de nos journées, mêle l’amertume à la douceur. La souffrance ! Une maladie, un malheur, une épreuve, une circonstance douloureuse… La souffrance ! […] Si l’on considère la souffrance d’un point de vue seulement humain, on est tenté d’en chercher la cause en nous ou en dehors de nous, dans la méchanceté humaine, par exemple, ou dans la nature, ou ailleurs. […] Tout cela est peut-être vrai, mais si nous nous limitons à le voir ainsi, nous passons à côté de l’essentiel. Nous oublions que Dieu, avec tout son amour, est derrière la toile de fond de notre vie. Et il veut ou permet tout cela pour quelque chose de plus grand : notre bien. […] Jésus, après nous avoir invités à prendre notre croix pour le suivre, n’affirme-t-il pas : « Celui qui aura perdu sa vie (et c’est le point culminant de la souffrance) la sauvera. » (Mt 10, 39) ? La souffrance est donc espérance de Salut. […] Que dire alors aujourd’hui à ceux qui sont aux prises avec la souffrance […] Approchons-les tout d’abord avec un immense respect : même si eux-mêmes ne le savent pas en ce moment, ils sont visités par Dieu. Ensuite, dans la mesure du possible, partageons leurs croix, en gardant réellement avec eux la présence de Jésus au milieu. Assurons-les aussi que nous pensons toujours à eux et que nous prions pour eux afin qu’ils parviennent à accueillir directement de la main de Dieu ce qui les angoisse et les fait souffrir, et qu’ils puissent unir tout cela à la Passion de Jésus, pour le faire fructifier au maximum. […] Et rappelons-leur ce merveilleux message chrétien de notre spiritualité, selon lequel une souffrance aimée, après y avoir reconnu le visage de Jésus crucifié et abandonné, peut se transformer en joie. […] Que notre Noël soit donc […] : partager chacune de leurs souffrances avec nos frères et sœurs les plus éprouvés et offrir les nôtres à l’Enfant-Jésus.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Conversazioni, Città Nuova, Roma 2019, pag.265-268)
Le Centre Evangelii Gaudium (CEG), ouvre les inscriptions pour le cours de formation sur la synodalité, une contribution concrète pour répondre à l’appel de l’Église à cheminer ensemble.
Le Centre Evangelii Gaudium (CEG), un centre de formation au sein de l’Institut universitaire Sophia, se prépare, en 2023, à lancer un cours de formation sur la synodalité, un parcours de formation développé en synergie avec le Secrétariat général du Synode et en collaboration avec d’autres centres de formation et instituts universitaires en Italie et au-delà. Mais pourquoi parler de synodalité ? Le professeur Vincenzo di Pilato, maître de conférences en théologie fondamentale à la Faculté de théologie des Pouilles en Italie et coordinateur du CEG, nous l’explique.
Prof. Vincenzo di Pilato
« Le 16 octobre dernier, le pape François a communiqué sa décision de tenir la prochaine XVIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des évêques en deux sessions. ‘Cette décision, lit-on dans le communiqué de presse, découle du désir que le thème de l’Église synodale, en raison de son ampleur et de son importance, puisse faire l’objet d’un discernement prolongé non seulement par les membres de l’Assemblée synodale, mais aussi par l’Église tout entière’. C’est le défi que le Cours veut relever : combiner au mieux le fait de cheminer ‘ensemble’ et de ‘tous’ cheminer. Nous en faisons l’expérience au niveau des diocèses, des paroisses, des mouvements, des congrégations, partout : la synodalité sans vie dans l’Esprit se réduit à un assembléisme qui sonne faux et est peu concluant. Nous avons besoin de « maisons et d’écoles de communion », mais aussi de « gymnases de synodalité » pour apprendre à écouter et à suivre l’Esprit Saint. Facile à dire ! Le Cours voudrait se mettre au service de cet autre défi : rapprocher l’expérience spirituelle des sciences théologiques et humaines. C’est ce que souhaitent les Dicastères pontificaux, en particulier ceux engagés dans le domaine de la formation, qui ont suggéré à plusieurs reprises des cours de ce type ouverts à toutes les vocations. Le Secrétariat Général du Synode lui-même a été particulièrement impliqué dans cette initiative. Nous aurons en effet l’honneur d’ouvrir le Cours avec le cardinal secrétaire Mario Grech le 17 janvier 2023. Professeur, comment se déroulera ce cours et à qui s’adresse-t-il ?
Il s’agit d’une formation de trois ans. Il se déroule sur quatre périodes de l’année (trois modules académiques et une rencontre résidentielle), traitant de sujets en phase avec le processus synodal en cours. On peut s’inscrire pour l’année entière ou pour un seul module. La langue officielle sera l’italien, mais avec des traductions simultanées en espagnol, portugais et anglais. Il s’agit d’un cours destiné à tous les membres du peuple de Dieu, des évêques aux agents pastoraux, des prêtres aux religieuses, des séminaristes aux laïcs. Pour cette année, par prudence, nous gardons le cours en ligne. Nous recommandons – dans la mesure du possible – la participation de groupes de la même communauté, paroisse, diocèse afin de faire du Cours un véritable « gymnase de la synodalité ». Deux ou plusieurs participants, qui peuvent dialoguer entre eux dans un style synodal, deviendront également des ‘multiplicateurs’ du cours, ou de ses thèmes principaux, dans la communauté où ils sont insérés. Lors d’une rencontre avec les différentes réalités ecclésiales liées au mouvement des Focolari, le coprésident, Jesús Morán, a parlé de la spiritualité de la communion (en citant le NovoMillenium Ineunte de saint Jean-Paul II) et de la synodalité comme deux moments liés mais distincts. Pouvez-vous développer ce concept ? Nous nous préparons pour le prochain Jubilé en 2025 avec un parcours synodal prolongé sans précédent dans l’histoire de l’Église. Au lendemain du dernier Jubilé, en 2000, saint Jean-Paul II a reconnu que « beaucoup a été fait depuis le Concile Vatican II, y compris en ce qui concerne la réforme de la Curie romaine, l’organisation des Synodes, le fonctionnement des Conférences épiscopales. Mais il reste certainement beaucoup à faire »(NMI, 44). Que voulait-il dire par « beaucoup reste à faire » ? Je crois qu’il ne s’agissait pas pour lui d’une expression rhétorique, mais d’une expression prophétique. En 2015, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’institution du Synode des évêques, le pape François s’est exprimé ainsi : « Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire ». Voilà la convergence mutuelle inspirée entre ces deux Jubilés : d’une part, la ‘’spiritualité’’ de la communion pour pénétrer dans laplus haute contemplation du mystère de Dieu Trinité gardé à l’intérieur de chaque créature et parmi toutes les créatures ; d’autre part, la synodalité comme “chemin” pour rester, à l’exemple de Jésus et de Marie, mélangés entre tous, participant « à cette marée quelque peu chaotique qui peut se transformer en une véritable expérience de fraternité, en une caravane de solidarité, en un saint pèlerinage » (Evangelii gaudium 87). Il est donc clair qu’il n’y a pas de spiritualité de communion sans synodalité et vice versa. La communion jusqu’à l’unité est le mystère de Dieu qui nous est révélé par Jésus Crucifié-Ressuscité et qui est présent pour toujours dans le destin de l’humanité ; la synodalité est le chemin qui nous permet de le rendre visible « afin que le monde croie » (Jn 17,21). Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour chacun d’entre nous et quelles sont les étapes pour vivre cet appel ? Tout d’abord, le sentiment de faire partie d’un seul peuple, et non d’un groupe d’individus placés les uns à côté des autres comme des quilles sur un jeu de quilles ou des passagers dans une cabine d’ascenseur. S’adressant aux jeunes, le Pape François l’a expliqué ainsi : « Quand nous parlons de ‘peuple’, nous ne devons pas entendre les structures de la société ou de l’Église, mais plutôtl’ensemble de personnes qui ne cheminent pas en tant qu’individus, mais bien comme étant le tissu d’unecommunauté de tous et pour tous, qui ne peut pas permettre que les plus pauvres et les plus faibles soient laissés pour compte : « Le peuple veut que tous participent aux biens communs et pour cela accepte de s’adapter au rythme des derniers pour arriver tous ensemble » (Christus Vivit, 23). Et voici : cheminer ensemble sans laisser personne derrière, en reconnaissant la présence du Christ dans tous ceux qui nous croisent. C’est cela la racine de l’égale dignité et liberté de chacun d’entre nous. Se sentir un seul peuple est la prémisse, mais aussi le but de la synodalité, tout comme Jésus est, en même temps, le Chemin et notre compagnon de voyage. En chaque membre du peuple de Dieu habite l’Esprit Saint, comme dans un temple, et la seule loi entre tous doit être le commandement nouveau d’aimer comme Jésus lui-même nous a aimés (cf. Jn 13,34). Nous espérons que le Cours sera un bout de chemin parcouru ensemble avec le regard tourné aux confins du Royaume de Dieu que nous rencontrons chaque fois qu’il y a un voisin à aimer.
La fidélité de Dieu est inébranlable, comme un rocher, et c’est la révélation salvatrice non seulement pour le peuple d’Israël après l’exil comme l’annonce Isaïe, mais pour chacun de nous. Faire confiance au Seigneur signifie donc construire notre existence en allant à la racine, car plus les fondations sont profondes, plus nous pourrons construire haut ; plus nous nous confions en Lui, plus nos actions sont également solides.Tensions familiales Lorsque mon frère D., fâché de la façon dont il avait été traité par R. (un autre frère), a dit qu’il ne voulait plus le voir, j’ai pensé qu’à notre âge, nous avons tous plus de 70 ans, nous devrions avoir plus de miséricorde l’un pour l’autre. D’où l’idée de réunir la famille pour un pique-nique à Jells Park, en terrain neutre. Mais au jour prévu, R. ne s’est pas présenté. Tout ce que je pouvais faire était de prier pour que son cœur têtu s’adoucisse. Quelques jours plus tard, je lui ai téléphoné : il n’était pas bien et n’avait pas mangé depuis un certain temps. Je lui ai répondu que j’allais lui apporter une bonne soupe. Une fois chez lui, il était surtout reconnaissant parce que je ne l’avais pas jugé. Plus tard, à la maison, j’ai appelé D. pour le mettre au courant et il a dit qu’il était prêt à rendre visite à notre frère si j’organisais le rendez-vous. Le dimanche suivant, lorsqu’ils se sont rencontrés, il y a eu une certaine gêne au début, mais après un certain temps, ils ont commencé à parler relativement normalement ; finalement, R. nous a invités à dîner. Je suis heureux du résultat et j’espère que ma petite contribution pourra apaiser certaines tensions dans la famille. (Gill – Australie) Pourboire Avant la récente augmentation des salaires des médecins et du personnel médical, il était d’usage en Hongrie de donner un pourboire aux médecins en fonction de leurs services, comme un forfait pré-établi. En tant que chirurgien en chef, je ne concevais pas cela : c’était pour moi comme une question de principe, notamment parce que je savais que de nombreuses personnes sont sans moyens financiers, et qu’ils empruntent des forints pour pouvoir payer les médecins. C’est pourquoi j’ai refusé, même si tout le monde faisait autrement, jusqu’à ce qu’un collègue me fasse remarquer que le fait de ne pas accepter de pourboire pouvait être un signe pour les patients que je n’allais pas bien faire l’opération. Un jour, en voyant une dame âgée sortir l’enveloppe habituelle pour moi, je lui ai dit : « En tant que médecin, je suis à votre service et je suis payé pour cela, mais si vous êtes plus à l’aise si j’accepte votre offre, je vous propose de la transmettre à une famille dans le besoin ». Elle est devenue pensive, puis m’a pris la main : « Docteur, ce que vous me dites garantit que vous pensez vraiment aux gens. Je vous remercie et, si vous êtes d’accord, je serais heureuse d’aider avec vous une personne dans le besoin ». (P.M. – Hongrie)
Maria Grazia Berretta
(extrait de ‘Il Vangelo del Giorno’, Città Nuova, année VIII, n°2, novembre-décembre 2022)
Imaginez-vous une jeune fille amoureuse, amoureuse de cet amour qui est le premier, le plus pur, qui n’est pas encore déclaré, mais qui commence à enflammer l’âme. Une joie spéciale, qu’il est rare d’éprouver une autre fois dans la vie. Une joie secrète. On m’avait conseillé, quelques jours auparavant, de veiller la nuit du 7 décembre, auprès du crucifix afin de mieux me préparer à ce mariage avec Dieu, mariage qui devait se dérouler de la façon la plus secrète. Le soir même, agenouillée près de mon lit, j’ai essayé de veiller, devant un crucifix de métal qu’à ce jour ma mère possède encore. Le matin, je me suis levée vers cinq heures. J’ai enfilé une robe toute simple, la plus belle que je possédais, et je me suis mise en route vers un petit collège de l’autre côté de la ville. Une tempête faisait rage dehors, à tel point que je devais me frayer un chemin en poussant mon parapluie devant moi. Ces circonstances me semblaient exprimer que l’acte que j’étais en train d’accomplir rencontrerait des obstacles. Arrivée au collège, le décor change. Un énorme portail s’ouvre de lui-même. J’en éprouve une impression de soulagement et d’accueil, comme face aux bras grands ouverts de ce Dieu qui m’attendait. La petite église était ornée au mieux. Au fond, se détachait une Vierge Immaculée. Avant la communion, en un éclair, j’ai réalisé ce que j’étais sur le point de faire : jamais plus je ne pourrais retourner dans le monde. Je me mariais. J’épousais Dieu. Ouvrir ainsi les yeux sur ce que j’allais faire – je m’en souviens encore très bien – a provoqué en moi quelque chose de si soudain et intense à la fois, qu’une larme est tombée sur mon missel. Une longue action de grâces. Je crois que je suis rentrée à la maison en courant. Je me suis seulement arrêtée près de l’évêché – me semble-t-il – pour y acheter trois œillets rouges et en orner le crucifix qui m’attendait dans ma chambre. Ces fleurs étaient le signe de notre fête commune. Tout est là. Même en envisageant les perspectives les plus optimistes, le 7 décembre 1943 je n’aurais pas pu imaginer ce que je vois aujourd’hui. Louange à Dieu, gloire à Marie, reine d’un royaume qui – sans métaphore – a envahi le monde.
Chiara Lubich (Extrait de “Aujourd’hui l’Opéra a trente ans” Rocca di Papa, 7 décembre 1973)
Activer les sous-titres français https://www.youtube.com/watch?v=2i80L6Srdh8&list=PLKhiBjTNojHqNPFPXKJgyiqn8c7NKZ0ME
Le volume des Œuvres de Chiara Lubich « Lettere » est dans les librairies italiennes depuis déjà quelques mois. Nous avons rencontré Florence Gillet du Centre Chiara Lubich, théologienne et érudite de la fondatrice du mouvement des Focolari, qui a édité cette publication.
Florance Gillet
Je sonne à la porte du Centre Chiara Lubich, près du Centre international des Focolari à Rocca di Papa (Italie) ; la Doctoresse Gillet m’accueille avec joie et m’invite dans la salle de réunion. Tout autour de moi, s’érigent des armoires contenant des objets commémorant les diplômes honorifiques et les cadeaux reçus par Chiara Lubich lors de ses voyages dans différents pays du monde, ainsi que de nombreux livres sur la fondatrice du mouvement des Focolari traduits en plusieurs langues, dont certains ont été écrits ou édités par Florence Gillet. Lorsque nous commençons à parler, son accent révèle son origine française. Elle me raconte qu’elle a découvert le charisme de l’unité à la fin de 1965 et que trois mois plus tard, elle était à la Mariapolis internationale de Loppiano, en Italie, pour approfondir cet « idéal » qu’elle avait tant cherché et finalement trouvé. L’étude de la théologie à l’Université pontificale grégorienne l’a conduite à Rome où elle était l’une des premières femmes à fréquenter cette université. Puis Paris pendant quelques années et à nouveau Rome. Elle s’enflamme lorsqu’elle raconte ses expériences dans certains pays africains où elle a organisé des « focolares temporaires », appelés ainsi pour la durée de courtes périodes. En 2008, elle est invitée à rejoindre le Centre Chiara Lubich, fondé cette année-là, pour étudier et travailler sur les publications des écrits de la fondatrice du mouvement des Focolari, en se concentrant dès le début sur les fondements de la spiritualité de l’unité. Le volume « Lettere 1939 – 1960 », dont elle est l’éditrice, a récemment vu le jour dans la collection des Œuvres de Chiara Lubich. Ces lettres sont très variées, explique Florence Gillet : « Certaines sont vraiment de la direction spirituelle pure, d’autres, des lettres de mise au courant ; d’autres encore, des lettres de consolation, des lettres qui expriment l’âme de Chiara Lubich, surtout celles à sa sœur, dans lesquelles elle dit des choses très fortes. Mais nous trouvons un dénominateur commun entre elles. Tout d’abord, le genre littéraire : ce sont des lettres. Deuxièmement, dans chacune d’elles, il est possible de trouver « l’âme » de Chiara, qui sait « se faire une », comme le dit St Paul lorsqu’il dit « Je me suis fait tout à tous ». Même en communiquant son secret, puisque la référence claire à Jésus abandonné est évidente partout ». À quoi ce volume se compare-t-il ? C’est la question que se pose Françoise Gillet dans l’introduction et qu’elle nous livre avec une image très éloquente : « Si c’était un jardin, ce serait un jardin anglais sans formes géométriques, sans symétries, mais où la nature est poésie et liberté avec, cependant avec rigueur et ordre. Si c’était une route, ce serait un chemin, parfois aventureux mais bien balisé, avec une destination sûre et un guide expérimenté. Si c’était une maison, elle serait hospitalière, avec de nombreuses pièces toutes reliées et harmonieuses les unes avec les autres, chaleureuse et ouverte ». Le livre contient 338 lettres (une sélection des nombreuses lettres écrites par Chiara Lubich) qui mettront le lecteur en contact direct avec les premières années du mouvement naissant des Focolari et le développement de son charisme. « Je conseille à chacun de faire l’effort, – poursuit Florence – de commencer à lire à partir de l’introduction, de saisir la clé de lecture, puis de continuer avec les lettres, une par une, dans l’ordre, en les laissant « parler au cœur ». Le lecteur trouvera des lettres adressées à des personnes, à des communautés naissantes, à des membres de sa famille ; d’autres encore, plus doctrinales, dans lesquelles Chiara explique son Idéal. Faire ce livre a été un travail passionnant, conclut-elle, et je pense qu’il le sera aussi pour les lecteurs.
Le 21 novembre 2022, au Centre international du mouvement des Focolari (Rocca di Papa – Italie), s’est tenue une rencontre intitulée « Peuple de Dieu, carrefour de la diversité. Plusieurs nœuds, un seul filet », qui a rassemblé les différentes réalités ecclésiales liées au charisme de l’unité.« Nous sommes un fragment d’Église avec différentes couleurs, avec différentes nuances de couleurs ; autant de couleurs qu’il y a de charismes, de ministères, de territoires d’origine, de peuples. Notre tâche est de créer l’unité dans cette diversité, et surtout de créer des communautés dans lesquelles l’Évangile est pleinement vécu. » Ce sont les mots de Sœur Tiziana Longhitano, de la Congrégation des Sœurs franciscaines des Pauvres, responsable du Centre pour les femmes consacrées membres du mouvement des Focolari, l’une des nombreuses participantes présentes à la rencontre « Peuple de Dieu, carrefour des diversités. Plusieurs nœuds, un seul filet », qui a eu lieu le 21 novembre et a rassemblé des personnes de différents pays et de différentes vocations, une quarantaine en présentiel et environ 600 connectées par zoom. Ce fut un moment de partage pour comprendre les étapes à franchir, en regardant ensemble le beau parcours de ces années, qui débuta en avril 1982, dans l’Aula Nervi, au Vatican, avec le congrès “Le prêtre aujourd’hui, le religieux aujourd’hui”. Ce rendez-vous rassembla environ 7000 prêtres et religieux qui, à travers des témoignages provenant de toutes les parties du globe, ont mis en évidence les fruits de la rencontre du charisme de l’unité et du renouveau apporté à de nombreuses communautés religieuses et paroissiales. Aujourd’hui beaucoup continuent à récolter ces fruits, signe d’un processus en cours, non seulement au sein du mouvement des Focolari, mais dans toute l’Église ; autant de groupes éclairés par une “prophétie”, comme l’a définie Margaret Karram, présidente du mouvement des Focolari, dans son intervention, « une prophétie qui a fait son chemin et continue à mûrir pour devenir de plus en plus une réalité (nous l’espérons) partagée et pratiquée dans toute l’Église. » Au cours de ces 40 années, les diocèses, les paroisses, les prêtres et les diverses communautés charismatiques ont partagé des expériences, généré des communautés éclairées par le charisme de l’unité : elle ne se présentent non plus comme juxtaposées dans l’Église mais comme un seul corps, comme un peuple qui vit la culture de la communion, s’écoute et marche ensemble. Il suffit de penser à l’important développement que le Mouvement paroissial et le Mouvement diocésain ont connu ces dernières années, et à l’engagement des prêtres, des religieux, des consacrés et des laïcs dans le Chemin synodal. De nombreuses expériences ont été relatées lors de cet événement. Desi, une Focolarine mariée, et Matheus, un séminariste, tous deux brésiliens, racontent comment l’appel à avancer ensemble et à travailler en synergie avec toutes les réalités du mouvement des Focolari ont donné naissance à divers congrès pastoraux qui ont mis en valeur l’importance de l’écoute, de la connaissance et de la formation : « Nos cœurs s’ouvrent vers ce à quoi nous sommes appelés : “Que tous soient UN” “, dit Desi. De l’Équateur nous est parvenu le témoignage du nonce apostolique, Monseigneur Andrés Carrascosa, et de quelques prêtres de l’archidiocèse de Quito qui, après quelques exercices spirituels, ont mûri le désir de créer un groupe pour méditer sur la Parole de Vie : « J’ai fait une expérience plus profonde de la Parole, dit le Père Ramiro Ramirez, je l’ai rendue plus vivante en moi, j’ai appris à mieux comprendre l’Évangile (…) et aussi avec mes frères prêtres (…)» Le père Charles Serrano ajoute : « Je savais qu’il y aurait une réunion d’environ 15 prêtres et que le nonce serait également présent, mais quand je suis arrivé, j’ai trouvé des prêtres qui avaient besoin de guérison, avec des fragilités, des chagrins et des cœurs brisés. Je suis aussi arrivé comme ça (…). Même si lors de ma première rencontre, j’ai dit que je ne reviendrais pas, à moins de devenir fou, maintenant je pense que je le suis, parce que le deuxième mardi de chaque mois, je suis impatient de revenir (…) » Aujourd’hui notre Église a besoin de vivre la fraternité pour se renforcer « en formant, de fait, un peuple au service du Royaume de Dieu, en faveur de la vie, là où elle crie le plus fort », comme le propose Sœur Maria Inês Vieira Ribeiro, connectée depuis Aparecida (Brésil). Ici, donc, la diversité de chaque réalité devient la vraie richesse de l’Église qui, malgré les difficultés de ce temps, regarde ses enfants comme des candidats à la sainteté de demain. C’est l’expérience des jeunes du Mouvement Charismes pour l’Unité qui, après avoir connu l’idéal de Chiara Lubich, veulent mettre leur propre charisme en contact avec ceux des autres. De là est né, pendant la pandémie, “Saints ensemble, sur la terre comme au Ciel», une série de rencontres via zoom, un atelier où ils partagent des expériences, mettent en pratique l’Évangile et s’encouragent à vivre leur consécration avec enthousiasme.
Le 28 novembre, le Conseil œcuménique des Églises (COE) a accueilli la présidente des Focolari, Margaret Karram, ainsi que leur coprésident, Jesús Morán, et plusieurs membres de la communauté des Focolari, et leur a proposé une visite guidée du Centre œcuménique suivie d’une discussion sur l’unité, la réconciliation, les relations interreligieuses, Foi et constitution, la communication, entre autres thèmes abordés. Le secrétaire général par intérim du COE, le père prof. Ioan Sauca, a salué les nombreuses collaborations qui ont jalonné l’histoire des relations entre le COE et les Focolari, plus récemment à l’occasion de la 11e Assemblée du COE à Karlsruhe à laquelle le mouvement des Focolari a participé. Le père Ioan a déclaré que le COE reconnaît l’importance de la coopération et du soutien mutuel entre le COE et les Focolari pour un service commun le long du nouveau paradigme qu’est le pèlerinage de justice, de réconciliation et d’unité. «Les fidèles chrétiens des différentes Églises du mouvement des Focolari ont participé aux Assemblées du COE au sein de la délégation de leur Église ou en d’autres qualités». «Votre engagement à promouvoir le dialogue entre les fidèles chrétiens, juifs et musulmans, de même que votre engagement à maintenir le dialogue entre Israélien-ne-s et Palestinien-ne-s sont autant d’atouts et de sources d’inspiration pour le mouvement mondial des Focolari, mais aussi au-delà», a déclaré le père Ioan. Les membres du personnel du COE et les représentant-e-s du mouvement des Focolari ont également abordé les collaborations passées et à venir et partagé leur expérience en matière d’unité et d’œcuménisme. Mme Karram a salué chaleureusement ses interlocuteurs et interlocutrices et dit sa joie de rendre visite au COE, 20 ans après la dernière visite de la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, au COE. «Il y a vingt ans, la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, est venue ici même à l’invitation du secrétaire général du COE d’alors, Konrad Raiser, et du père Ioan», a indiqué Mme Karram. «Je suis si reconnaissante de me trouver ici, à vos côtés, pour célébrer cet anniversaire. Je rends grâce à Dieu, car je sais que je foule un sol qui m’est sacré». Mme Karram a assuré le COE de la volonté et de la capacité du mouvement des Focolari à cheminer ensemble. «J’ajouterais, pas uniquement à cheminer ensemble, car il nous faut nous tenir la main, je dirais donc cheminer ensemble tout en nous tenant la main, côte à côte. Telle est ma promesse». Le secrétaire général élu du COE, le pasteur Jerry Pillay, a salué les diverses occasions au cours desquelles la communauté des Focolari et le COE ont échangé des idées et des informations au fil des ans. «Notre collaboration s’est faite à différents niveaux», ajoute-t-il.
Rester tiède devant la proclamation de la Parole, c’est comme rester “aveugle, nu et malheureux” (Ap 3,17). Cependant, Dieu continue à frapper à la porte de l’homme, surtout dans les moments les plus sombres de la vie ; tout comme un père cherche son fils, Dieu ne se lasse pas de nous accompagner, et une pleine joie attend ceux qui écoutent son “appel”.Une solution providentielle Lorsque nos enfants étaient jeunes, et aussi pendant leur adolescence, les sorties et les voyages ensemble avaient toujours été des occasions de bonheur partagé. Comme nous nous retrouvions que tous les deux, nous avons réalisé que nous avions changé, comme si nous avions emprunté des chemins différents et que nous nous étions éloignés l’un de l’autre. Il est devenu difficile de se parler pour ne pas blesser la susceptibilité de l’autre. Nous sommes allés jusqu’à admettre que nous devions trouver une nouvelle façon de communiquer, en demandant l’aide d’un psychothérapeute. En parlant à une amie, elle m’a confié qu’elle avait vécu la même situation avec son mari et qu’ils étaient au bord du divorce. La solution providentielle avait été de rejoindre dans leur paroisse une communauté engagée dans des actions caritatives. Je l’ai proposé à mon mari qui a accepté. Depuis lors, notre vie a changé : en donnant de notre temps et de notre énergie et en ouvrant la porte de notre maison aux autres, nous avons trouvé non seulement un sens à la vie mais aussi un moyen de communiquer. Même avec les enfants et les petits-enfants, nous éprouvons une plus grande joie. (F.d.A. – Croatie) L’intérêt de se rendre unique Après avoir étudié l’architecture à Florence, j’étais retourné pour les vacances dans mon petit village des collines toscanes où mes parents rénovaient la vieille ferme familiale. Après avoir examiné le projet, j’ai exprimé mes perplexités, considérant à la fois l’état statique du bâtiment et les modifications nécessaires pour préserver la structure originale. Mon frère, lui, a mal réagi, m’accusant devant tout le monde de vouloir toujours étaler mon savoir. J’aurais voulu prouver que j’avais raison, mais comme j’avais appris, dans un groupe que j’avais rencontré à Florence et qui était engagé à vivre l’Évangile, la valeur de “se faire un avec l’autre”, comme le dit saint Paul, j’ai mis mon idée de côté, pour éviter de me disputer. Au moment de commencer les travaux, le contremaître a expliqué que le projet ne pouvait pas être réalisé et a recommandé des changements qui coïncidaient avec ceux que j’avais suggérés. Ma mère, à ce moment-là, a conclu : « Tu vois, mon fils, ici on te considère toujours comme un enfant et on n’accepte pas ce que tu as appris. Essaie de comprendre ton frère. » (C.G. – Italie)
Aux bons soins de Maria Grazia Berretta
(Extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, novembre-décembre 2022)
Voici une des pages du journal d’Irene, une toute jeune rédactrice de Teens, revue du groupe Città Nuova, réalisée par des ados pour les ados. À travers ses yeux et ses mots, le récit d’un voyage sur une terre marquée par les divisions, puis sa rencontre avec le projet “Harmonie entre les peuples” qui, grâce à l’art et à la danse, transmet beauté et espérance aux nouvelles générations de Bethléem. https://www.youtube.com/watch?v=pwvqn7hGBl8
Ces derniers mois, le Pakistan a été frappé par des inondations qui ont fait de nombreux morts et détruit de nombreuses structures. La ‘Coordination Urgences’ du mouvement des Focolari, en collaboration avec l’AMU (Action pour un monde uni) et AFN (Action Familles Nouvelles), est immédiatement intervenue pour assurer les premiers secours et les produits de première nécessité. La force destructrice de l’eau a causé d’énormes dégâts aux communautés pakistanaises touchées par les inondations qui ont commencé à faire rage à la mi-juin 2022 et ont mis à genoux un tiers du pays. Nombreuses sont les conséquences qui affectent encore la population aujourd’hui. C’est pourquoi, dès qu’elle a eu connaissance de l’urgence, la coordination des urgences du mouvement des Focolari, avec l’AMU et AFN, a lancé une campagne de collecte de fonds pour soutenir la fourniture de colis alimentaires, de vêtements et de produits de santé à environ 500 familles dans les localités de Nowshera au nord du Pakistan, de Tando-Alla-Yar et de Kotri dans le Sindh, de Sangar au sud du Pakistan et d’autres localités en cours d’évaluation. Beaucoup se sont mobilisés pour répondre aux premières demandes d’aide et pour évaluer les besoins les plus urgents sur le terrain. Face au nombre toujours croissant de personnes déplacées, des envois d’aide ont été organisés dès les premières semaines, qui se poursuivent encore aujourd’hui, même en considérant la précarité des transports, et la plupart de ces familles ont déjà été rejointes. En outre, certains membres du mouvement des Focolari sur place sont directement impliqués non seulement dans la préparation et la distribution des colis, mais aussi dans l’assistance médicale à ceux qui ont besoin de traitements et de médicaments pour lutter contre la typhoïde, la dengue, le choléra et la malaria, comme nous le raconte Fabian Clive, membre de la communauté des Focolari à Karachi : « Le 16 octobre 2022, nous nous sommes rendus dans un village de Haji Hafiz Shah Goth, à environ une heure de route de la ville de Kotri, et nous y avons installé un camp médical. Les médecins présents ont examiné 200 personnes, dont des enfants, des femmes et des hommes. La plupart des gens n’ont pas la possibilité de se soumettre à des examens médicaux réguliers, soit parce qu’ils sont assez coûteux, soit parce que, en raison de cette urgence, ils n’ont pas accès à la ville. Notre objectif est de mettre en place des camps médicaux dans les différentes régions du Sindh qui n’ont pas encore bénéficié de ce type d’assistance. Un appel à la responsabilité et une forte volonté d’apporter une contribution ». Des semaines plus tard, la situation reste alarmante, et à mesure que le niveau des eaux baisse, l’énorme gravité de la dévastation, aggravée par la malnutrition et les maladies, apparaît. Les besoins des communautés augmentent, changent chaque jour. Et donc en réponse à cela, nous voulons mener des actions et continuer à embrasser ce pays, c’est une volonté partagée. Si tu souhaites toi aussi contribuer au Fonds de coordination d’urgence du mouvement des Focolari pour le Pakistan, tu peux faire un don à l’adresse suivante : Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN : IT58S 05018 03200 00001 12043 44 Action Familles Nouvelles ONLUS (AFN) : à la Banca Popolare Etica IBAN : IT92J 05018 03200 00001 69785 61 à la Banca Popolare Etica Code SWIFT/BIC : ETICIT22XXX Code SWIFT/BIC : ETICIT22XXX Communication: Urgence pour le Pakistan Les contributions versées sur les deux comptes courants pour ce projet, seront gérées conjointement par l’AMU et AFN. Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux pays de l’UE et dans d’autres pays du monde, selon les différentes réglementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions et des prélèvements sur leurs revenus, conformément à la réglementation relative aux organisations sans but lucratif, jusqu’à 10 % de leurs revenus et dans la limite de 70 000,00 € par an, à l’exclusion des dons effectués en espèces.
Les miséricordieux sont ceux qui sont capables de pardonner aux autres et souvent même à eux-mêmes. Cependant, la miséricorde n’est pas seulement une disposition intérieure mais elle est le chemin qui nous unit à Dieu. Son immense amour pour nous n’est pas un sentiment mais une action, l’acte par lequel chacun de nous renaît. Vivre en paix Ce n’était pas la première fois que je remarquais des intrusions sur mes terres. Je n’avais jamais eu d’ennemis et mon père m’avait appris à établir de bonnes relations. Cette fois, je voulais voir y voir clair. J’ai demandé de l’aide à la Vierge et une nuit, je suis allé dans le verger avec un autre agriculteur. Comme je l’avais supposé, à une certaine heure, j’ai vu mon voisin arriver avec ses deux fils, munis de cageots à fruits. Le plan était de les photographier en flagrant délit : désarçonnés par les flashs, les trois sont immédiatement partis, laissant les fruits récoltés sur le sol. Le lendemain soir, la femme du voisin a demandé à mon épouse la faveur de détruire les photos et de ne pas porter plainte contre son mari. Comme convenu, ma femme a répondu : « Je ne sais pas de quelles photos vous parlez, mon mari est sorti depuis deux jours ». À partir de ce moment, les choses ont changé : une gentillesse inhabituelle et une volonté d’aider à la cueillette… Lors d’une pause, le voisin a admis qu’il était venu chercher des pommes « pour les goûter » et qu’il avait vu des flashs. J’ai répondu : « Des choses étranges se produisent dans le village depuis un certain temps. L’important pour nous est de vivre en paix ». (V.S.E. – Italie) Un véritable changement Arrivée à la retraite, j’ai fait le bilan de ma vie : un échec total ! Je ne suis pas mariée en raison de l’opposition des parents à mon choix d’un bon gars mais qui n’était pas de notre rang. Avec mes frères et ma sœur, les relations étaient presque rompues à cause de l’héritage injustement divisé, selon eux. Je peux me dire riche, et pourtant, quel vide s’est créé en moi et autour de moi ! J’étais hospitalisée lorsqu’une nièce venue me rendre visite a prononcé une phrase qui ne m’a pas laissée en paix : « Tante, ton problème est que tu es possédée par le mal. Tout signe de bonté a disparu en toi ». Une fois sortie de l’hôpital, j’ai cherché un prêtre à qui je pouvais confier ce qui me tourmentait. Après m’avoir écoutée, il lui a semblé que, d’une certaine manière, je voulais me venger de la vie, de la famille, de tout le monde, et il m’a encouragée à penser davantage aux autres : en fêtant les anniversaires des proches avec des cadeaux, en demandant des nouvelles aux voisins, en écrivant aux anciens élèves… de petits gestes mais des pas vers la lumière. En désespoir de cause, j’ai mis cette suggestion en pratique. C’est difficile, mais je sens que quelque chose est en train de changer. (G.I. – Espagne) Amies dans la maladie Pendant le séjour de ma mère à l’hôpital, j’ai fait la connaissance de sa compagne de chambre, Klari. Même stade de cancer, même rythme de chimiothérapies. Elles étaient devenues amies, mais quelque chose les divisait : dans sa jeunesse, Klari avait été une militante communiste et n’acceptait pas la foi catholique professée par ma mère. Elles ne se disputaient pas, mais on sentait que chacune d’entre elles avait gardé ses convictions. Cependant, ma mère était toujours disponible et pour aider Klari, qui n’avait pas de parents, elle nous avait impliqués, nous la famille, pour ses besoins : de petites choses de première nécessité, quelques papiers à faire, téléphoner à des amies. Lorsque l’état de santé des deux s’est aggravé, j’ai remarqué une acceptation différente de la maladie : ma mère était toujours attentive à son amie et en elle transparaissait une grande paix ; Klari, en revanche, était impatiente et agressive. Mais avant de sombrer dans le coma, elle a remercié ma mère pour la façon dont elle avait été à ses côtés. Elle était devenue membre de notre famille. (P.F.H. – Allemagne)
Aux soins de Maria Grazia Berretta (tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno VIII, n.2, novembre-décembre 2022)
Présenté au Parlement européen à Bruxelles (Belgique) le document des positions partagées entre chrétiens et marxistes vers une éthique sociale commune, résultat d’un parcours de huit ans (et deux siècles).
Un projet de dialogue transversal : c’est ainsi que se nomme Dialop, le travail engagé depuis quelques années entre chrétiens et marxistes en Europe, qui a pris un élan décisif après une rencontre au Vatican de quelques représentants de la gauche européenne avec le pape François (lire aussi : Dialop : chrétiens et marxistes ensemble au travail). Le 8 novembre dernier, avec le soutien du groupe de Gauche au Parlement européen, en collaboration avec le Mouvement Politique pour l’Unité et Humanité Nouvelle, dans le bâtiment Altiero Spinelli, 40 personnes se sont réunies en provenance de 9 pays de l’UE et d’autres ont suivi la présentation du document : « A la recherche d’un avenir commun et solidaire » via streaming. Le document sur les positions communes dans le dialogue social-chrétien, écrit par le professeur Michael Brie – président du comité scientifique de la fondation Rosa Luxemburg – et par le sociologue et professeur belge Bennie Callebaut de l’Institut Universitaire Sophia, analyse comment, après avoir été antagonistes dans le passé, le christianisme et le marxisme ont un autre mur à abattre, celui du capitalisme débridé, et comment ils trouvent des affinités surprenantesdans le présent. Dans le message et la personne du pape François, ils trouvent également une figure fédératrice, un leader et un compagnon de route. « Dans le cadre de luttes communes, nous travaillons sur des projets guidés par des visions partagées », indique le document. Le document décrit ces projets à l’aide de pistes de travail : « une économie de la vie ; une communauté qui prend soin ; une politique de transformation solidaire ; un monde dans lequel il y a de la place pour plusieurs mondes ; la dignité de chaque individu dans un monde riche en biens communs ; et pour un ensemble de paix », et la question de savoir comment ils s’expriment concrètement, au moment du débat, est donc inévitable. Elle est exprimée par le professeur Léonce Bekemans (Chaire Jean Monnet, Université de Padoue). Walter Baier, de transform!europe, l’un des initiateurs et coordinateurs de Dialop, répond : « Nous agissons sur trois niveaux, explique-t-il, le dialogue, en tant qu’initiative culturelle, pour arriver à devenir un groupe de réflexion ; l’implication des gens dans le travail de solidarité, comme ce fut le cas pour les initiatives en faveur des migrants et des réfugiés ; l’implication au niveau politique, surtout pour la construction de la paix ». C’est Marisa Matjas, eurodéputée portugaise du Bloco de Esquerda, vice-présidente du Parti de la Gauche Européenne au Parlement Européen, qui a fait les honneurs de la cérémonie. Elle se souvient avec passion des paroles du pape François aux membres du Parlement Européen en 2014 « prononcés à un moment où nous avions le plus besoin de les entendre ». « C’est lui qui nous a parlé du maintien de la démocratie en Europe, de l’emploi et des droits des travailleurs, de l’éducation, de la migration, à un moment où l’UE ignorait les mouvements massifs de personnes venant de Syrie ; il a également parlé de la dignité des droits de l’homme, nous avons beaucoup de choses en commun sur lesquelles nous devons travailler ensemble ». « Aujourd’hui, nous avons besoin, comme du pain pour vivre, de vision, d’esprit, d’alliance. Il est temps d’espérer et de faire espérer les gens ‘’au pluriel ‘’. Dialop nous y invite », a déclaré le théologien Piero Coda dans son discours d’ouverture sur les « Chemins communs vers une sociétéglobale, juste et fraternelle ». Un pluriel qui demande et invite à élargir toujours plus les alliances, non seulement le monde catholique, mais tout le monde chrétien, dans une dimension œcuménique, non seulement le christianisme, mais les religions, non seulement la gauche, mais les différentes âmes politiques engagées pour le bien commun, la défense de l’environnement. Bien sûr, il faut d’abord s’efforcer d’écarter la prétention – citée dans le document – de « détenir le monopole de la vérité ». « Une éthique sociale transformatrice et transversale doit compter sur la contribution d’autres acteurs et traditions, à côté des marxistes et des chrétiens, qui sont présents sur notre continent et ont des visions du monde différentes », réitère à cet égard le père Manuel Barrios Prieto, Secrétaire Général de la COMECE, y compris le concept de fraternité humaine, à partir de la signature du document d’Abu Dhabi en 2019 et de ‘Tous Frères’. Un engagement renouvelé en faveur du dialogue commence à Bruxelles, avec un élan d’inclusion, conscient que le dialogue est un « travail permanent en cours ».
Un des premiers focolarini mariés et co-initiateur du Mouvement des Familles Nouvelles, Danilo Zanzucchi est décédé paisiblement le 16 novembre 2022 à l’âge de 102 ans à son domicile de Grottaferrata (Rome) entouré de son épouse Anna Maria, de leurs cinq enfants (Chiaretta, Michele, Mariannita, Giovanni et Francesco) et de quelques-uns de ses 12 petits-enfants. Fils aîné d’une famille estimée de Parme (Italie), Danilo rencontre le charisme de l’unité par l’intermédiaire de Ginetta Calliari, l’une des premières compagnes de Chiara Lubich, lors de ses voyages à Milan pour suivre les premières constructions qu’il a conçues. Déjà fervent catholique, engagé dans la politique et Président diocésain de la FUCI – Fédération Universitaire Catholique Italienne – et plus tard des hommes de l’Action Catholique, il comprend qu’il doit s’engager radicalement pour Dieu et réorienter sa vie en vivant l’Évangile. Ce choix est également partagé par Anna Maria, qui deviendra son épouse. Autour d’eux naît la première communauté de Parme, tandis que pour eux deux brille la vocation novatrice de focolarini mariés ouverte par Igino Giordani. Après la naissance de leurs quatre premiers enfants, ils décident de quitter leur carrière prometteuse d’ingénieurs et les privilèges d’une vie aisée pour s’installer comme famille focolare dans la capitale et se consacrer à plein temps aux objectifs des Focolari. Parmi les premières missions de Danilo figure l’achèvement de la structure de Rocca di Papa destinée à devenir le Centre Mariapolis et, plus tard, le siège international du Mouvement. Il collabore ensuite avec la maison d’édition Città Nuova.En contact étroit avec Chiara, il coopère à la formation de générations de couples mariés de différents continents qui, comme lui, souhaitent suivre les traces de Giordani. En 1980, il est invité avec Anna Maria comme auditeur au Synode sur la famille; en 1981 Chiara Lubich appelle Danilo et son épouse au Conseil Central du Mouvement à être le couple guide des Familles Nouvelles au niveau mondial. Sa nomination papale en tant que consultant et, plus tard, en tant que membre du dicastère du Vatican pour la famille remonte également aux années 1980. Des responsabilités qui l’ont amené, avec son épouse, à être invité à plusieurs reprises dans la résidence du Pape Wojtyla et à témoigner de leur service à la famille dans des émissions de télévision diffusées en mondovision. Avec l’avènement de Benoît XVI, leur collaboration avec le Saint-Siège s’intensifie au point que le Souverain Pontife leur demande d’écrire le texte du chemin de croix (2012) au Colisée de Rome, qu’il présidera. La longue vie de Danilo, pour les nombreux talents reçus et qu’il a fait fructifier si abondamment, est un hymne de gloire à Dieu à travers le temps. Le mouvement des Focolari tout entier, en particulier la multitude des focolarini mariés et les innombrables familles de toutes les nations du monde pour lesquelles il était un exemple, un confident, un point de référence aimant et sûr, lui sont profondément reconnaissants. Cette gratitude va à sa figure d’homme : un géant de rectitude, de tendresse, de simplicité et de sagesse. Merci aussi, Danilo, de n’avoir jamais cessé d’incarner cet enfant évangélique qui transparaissait toujours dans ton être, dans ton dire, dans ton humour fin, dans tes aquarelles, dans les innombrables dessins que tu improvisais souvent (parfois sur des serviettes en papier) pour notre joie à tous.
Un regard sur le monde avec comme objectif de diffuser des “bonnes nouvelles”. C’est ce qui anime les rédactions « Teens International » présentes dans différents points de la planète et soutenues par les groupes éditoriaux Città Nuova. Un espace créé par des jeunes pour les jeunes, où pouvoir échanger des opinions et des idées; se former à la production de contenus pour divers médias ; trouver ensemble des modèles de communication guidés par des valeurs sûres. https://www.youtube.com/watch?v=r5j4dm-Dg5k&list=PL9YsVtizqrYv2ebAtB_j8KTB-hL0ZRid7
Écoute et partage. ” Personne seul ” est un parcours d’accompagnement et de témoignage qui implique depuis quelque temps déjà des parents d’enfants LGBT dans différents pays du monde. « Ne laissez personne seul » est l’invitation que Chiara Lubich adresse, dans le texte « Une ville ne suffit pas », à ceux qui veulent transformer les villes dans lesquelles nous vivons, en mettant en pratique l’amour évangélique. Une invitation qui nous amène, jour après jour, à nous engager à faire en sorte que les lieux dans lesquels nous vivons deviennent des espaces de fraternité où chacun se sent aimé et accueilli. C’est dans cette optique que le Mouvement Familles Nouvelles des Focolari a intitulé “Personne seul” les ateliers d’accompagnement, de partage de vie et de témoignages qu’il organise depuis quelque temps avec des couples de différents pays (Italie, Portugal, Allemagne, Belgique et Brésil) ayant des enfants LGBT. Les réunions se sont d’abord tenues en présentiel avec quelques participants connectés en ligne, puis, en raison de la pandémie, entièrement en ligne. Malgré les grandes distances géographiques et les différences culturelles, les rencontres ont été une source de partage et de grand enrichissement mutuel. Peu à peu, s’est formée une unique famille dans laquelle les questions, les souffrances, les blessures et les réussites de chacun sont devenues celles de tous. C’est ainsi que, du 14 au 16 octobre 2022, un atelier en présentiel a été organisé au centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Italie), avec la participation de 60 personnes. Outre les couples de parents qui suivent ce parcours depuis un certain temps et quelques responsables de diverses réalités des Focolari, le programme a été enrichi par la présence de quelques jeunes à orientation homosexuelle, qui ont été des membres actifs du mouvement des Focolari. Entendre les témoignages des parents, mais aussi ceux des enfants a été très touchant, et nous a permis de mieux nous connaître et d’éclairer toutes ces expériences à la lumière de l’Évangile. La contribution d’experts a aussi facilité la recherche d’une compréhension mutuelle sans préjugés. Le père Amedeo Ferrari, franciscain, théologien et moraliste, le père Pino Piva, jésuite, théologien très impliqué dans la pastorale de divers groupes de personnes LGBT, Katrien Verhegge, psychothérapeute belge, engagée sur ces questions au niveau gouvernemental dans son pays, et Roberto Almada, également psychothérapeute, ont accompagné le groupe avec beaucoup de sagesse et d’équilibre, aidant les participants à comprendre le chemin que l’Église catholique est en train de faire, à ne pas avoir peur et à s’ouvrir courageusement aux surprises toujours inattendues de l’Esprit, à élargir leur capacité d’écoute, d’accueil, d’accompagnement et d’intégration. Le Père Pino Piva, a invité tout le monde à continuer d’aider et d’accompagner les « familles – parents et autres membres de la famille – à vivre l’accueil humain et chrétien avant tout : un enfant est toujours le bienvenu ! Et en cela, la famille aide l’Église à être cette Famille qui accueille et intègre ses enfants de manière inconditionnelle. » Ces journées de la rencontre ont généré chez tous les participants un fort désir de devenir de véritables compagnons pour chaque voisin qui croise notre chemin. Toutes les réponses aux différentes questions n’ont certainement pas été trouvées. De nombreuses questions restent ouvertes, parmi lesquelles celle de savoir comment assurer un chemin d’accompagnement, pour approfondir et vivre le charisme de l’unité. Le père Amedeo Ferrari, a invité chacun à « garder à l’esprit que chaque personne possède une dignité inviolable. Par conséquent, même les personnes qui éprouvent des tendances homosexuelles doivent être accueillies avec respect et une égale dignité comme toute autre personne, en évitant tout type de préjugé ou de discrimination à leur égard. »
La Parole de l’Évangile proposée pour ce mois de novembre 2022 nous encourage à vivre la miséricorde envers nos frères. Chiara Lubich, dans cet extrait du 15 octobre 1981, prononcé lors d’une conférence téléphonique mondiale, avait invité tous les participants à revivre cet amour miséricordieux qui a caractérisé les débuts des Focolari. Un appel qui aujourd’hui encore, peut nous aider à progresser dans notre cheminement personnel d’union à Dieu et avec la communauté. Ce que je veux vous souligner à tous aujourd’hui, c’est l’unité. L’unité doit triompher : l’unité avec Dieu, l’unité entre tous les hommes. Comment ? Aimer tout le monde, avec cet amour miséricordieux caractéristique des premiers temps du Mouvement, lorsque nous avions décidé de voir avec un regard neuf, chaque matin et toute la journée, chaque prochain que nous rencontrions, en famille, à l’école, au travail, etc. Le voir tout à fait nouveau, en oubliant ses petites imperfections, ses défauts, en couvrant tout, tout par l’amour. […] Aller vers chacun avec cette amnistie complète au fond du cœur, avec ce pardon universel. Aller alors vers chacun en “se faisant un” avec lui, sauf dans le péché, dans le mal. Pourquoi ? Pour obtenir ce résultat merveilleux auquel l’Apôtre Paul aspirait. Il disait : « Se faire tout à tous – se “faire un” avec tous – afin de gagner au Christ le plus grand nombre » (cf. 1 Cor 9, 19). Si nous nous “faisons un” avec chaque prochain, soutenus par ce pardon, nous pourrons transmettre notre Idéal aux autres. Et lorsque cela est fait, établir la présence de Jésus entre eux et nous, la présence de Jésus ressuscité, Jésus qui a promis d’être toujours avec nous dans son Église ; et d’une certaine manière Il se fait voir, on ressent sa présence lorsqu’Il est au milieu de nous. Voilà notre œuvre principale : vivre de telle manière que Jésus vive parmi nous, Lui, le conquérant du monde. De fait, si nous “sommes un”, beaucoup “seront un” et le monde pourra un jour voir l’unité. Alors ? Constituons partout des cellules d’unité : dans notre famille, dans notre immeuble, avec ceux qui avec nous, jouent, étudient ou travaillent, avec tous, allumons ces feux le plus possible, partout.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Conversazioni, préparé par Michel Vandeleene, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2019, pp 63-64)
Le Mouvement des Focolari adhère au « Traité de non-prolifération des combustibles fossiles », signé par le Dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral, le Parlement européen, le Parlement des religions du monde et plus de 2900 scientifiques, universitaires, associations et représentants de différentes croyances religieuses. « Nous, les soussignés, demandons aux gouvernements du monde entier d’adopter et de mettre en œuvre de toute urgence un traité de non-prolifération des combustibles fossiles, afin de protéger la vie et les moyens de subsistance des générations actuelles et futures par une élimination progressive et équitable des combustibles fossiles, conformément au consensus scientifique, sans dépasser un réchauffement de 1,5ºC. » Ce sont les mots d’introduction de la lettre signée par plus de 2900 scientifiques, universitaires, associations et représentants de différentes croyances religieuses, le Dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral et le Parlement européen, à laquelle le Mouvement des Focolari a également adhéré pour demander aux dirigeants mondiaux un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. Le pétrole, le gaz et le charbon sont la principale cause de la crise climatique. Le monde dispose déjà d’un potentiel d’énergie renouvelable suffisant pour élargir confortablement l’accès à l’énergie pour tous. Pourtant, la dépendance aux combustibles fossiles se poursuit alors que les experts tirent la sonnette d’alarme sur la façon dont le charbon, le pétrole et le gaz nuisent à notre santé publique, à la biodiversité, à la paix mondiale et à notre climat. Bien que l’Accord de Paris ait fixé un objectif climatique mondial crucial, de nombreux gouvernements ont continué à approuver de nouvelles extractions de charbon, de pétrole et de gaz, même si la combustion de ces combustibles fossiles entraînerait des émissions sept fois supérieures à celles compatibles avec le maintien du réchauffement en dessous de 1,5°C. Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, une coopération internationale est nécessaire pour arrêter explicitement l’expansion des combustibles fossiles. C’est pourquoi un élan considérable se développe derrière la proposition d’un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles. Le lundi 7 novembre 2022 à Sharm-el-Sheikh, en Égypte, la COP27, la conférence mondiale sur le climat, a débuté avec la participation de plus de 140 chefs d’État et de gouvernement. Lors de cet événement, une conférence intitulée « Le droit à un environnement sain : foi et perspectives éthiques » a eu lieu, organisée par le Parlement des religions du monde, en collaboration avec UNEP Al-Mizan (un projet de l’ONU avec plusieurs organisations islamiques sur l’environnement). Le droit à un environnement sain est soutenu par les enseignements éthiques des traditions religieuses du monde entier sur la justice et la valorisation de la nature. Des experts et des chefs religieux ont discuté de ce sujet du point de vue de l’éthique religieuse et des valeurs partagées, de la culture et du plaidoyer, et ont appelé les dirigeants mondiaux réunis en Égypte à signer le Traité de non-prolifération des combustibles fossiles
La salutation de Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, aux volontaires en formation, réunis à Castelgandolfo le 5 novembre 2022 et la joie de partager avec eux la très belle lettre reçue du Pape François. Activer les sous-titres français https://youtu.be/izLQ6PkQsHA
Vingt-cinq ans après l’ouverture du Focolare de Chiangmai (Thaïlande), voici un entretien avec Metta Surinkaew, l’une des premiers membres bouddhistes du mouvement des Focolari, aujourd’hui collaboratrice pour le dialogue interreligieux. « Les religions sont une qualité variée de plantes qui fleurissent continuellement, donnant beauté et productivité dans un équilibre et une harmonie pour la terre entière ». Cette belle image nous emmène sur les sommets de la Thaïlande et nous est offerte par Preyanoot Surinkaew, surnommée Tom, mais plus connue sous le nom de Metta, qui signifie « compassion » dans la langue du Bouddha. « Je suis née dans une famille du nord du pays. Ici, le bouddhisme est la racine de notre culture, et dès mon plus jeune âge, j’ai vécu dans une communauté basée sur le mode de vie bouddhiste, juste à côté des moines du temple de notre village ». Metta, quand as-tu rencontré la spiritualité du mouvement des Focolari ? J’ai rencontré le mouvement des Focolari en 1993. À l’âge de 19 ans, j’ai vu mon village se dépeupler et la société changer radicalement. Le temple, qui pendant mon enfance était un endroit où je pouvais courir, jouer librement et observer les aînés participer aux cérémonies, s’était transformé en un lieu pour « chercher fortune » et demander un bon numéro pour la loterie. Je me suis demandé : « Comment puis-je, à ma petite échelle, aider la société ? ». À peu près au moment où ces questions surgissaient dans mon esprit, j’ai eu l’occasion de participer à un camp de jeunes avec de nombreux jeunes du mouvement des Focolari. Ce qui m’a le plus frappé, c’est l’atmosphère d’harmonie et la relation fraternelle qui s’était créée entre tous, même s’ils étaient de religions différentes. Chaque parole que j’ai entendue s’est transformée en vie réelle pour ces jeunes et j’ai immédiatement décidé que je suivrais moi aussi ce mode de vie. De plus, j’ai découvert progressivement avec joie que certains des enseignements proposés par l’Évangile étaient également similaires dans le bouddhisme et que même entre nous, de religions différentes, il était possible d’établir cette unité. Que faut-il pour que cela se produise aussi dans la vie quotidienne ? Avoir un esprit ouvert, être prêts à embrasser l’identité des autres et à apprendre de la beauté des enseignements et des pratiques des autres religions, avec amour et respect. Cela fait prendre conscience qu’il est possible de vivre ensemble comme « frères et sœurs », en surmontant les barrières qui existent entre les religions. L’événement organisé les 12 et 14 août 2022 pour marquer le 25e anniversaire de l’ouverture du premier focolare à Chiangmai était une autre occasion de s’en souvenir. Quel était ce moment ? Une grande célébration. Nous avons organisé un voyage avec notre communauté de personnes chrétiennes et bouddhistes sur les lieux visités par Chiara Lubich en 1997, un moment décisif qui a ouvert la voie au dialogue interreligieux avec nos amis bouddhistes en Thaïlande. C’est en fait pendant ce voyage, et grâce à la rencontre avec le Grand Maître Phra Ajahn Thong, que Chiara Lubich a réalisé l’importance qu’aurait l’ouverture du focolare : continuer à vivre et à travailler pour le dialogue interreligieux. C’était magnifique pendant ces jours de fête de voir tout le monde prier selon sa propre religion et, en signe de respect, assister à la prière des autres. C’est la confirmation que le lien d’amitié profonde né entre Chiara et Phra Ajahn Thong nous a été transmis à tous et que, comme un fil d’or, il continue de nous maintenir unis aujourd’hui. Lors de son récent voyage au Kazakhstan, le pape François a déclaré : « Nous avons besoin de la religion pour répondre à la soif de paix du monde ». Qu’en penses-tu à la lumière de ton expérience ? Chaque religion, différente des autres et en fonction de la culture et de l’origine, vise à permettre aux êtres humains et à la société d’atteindre le but ultime de la vérité et de la paix, mais les enseignements et les diverses pratiques doivent être transformés en vie pour être un témoin fiable. La signification essentielle de l’existence humaine est la suivante : « La paix dans le cœur des personnes et la paix dans la société ». La véritable voie du dialogue consiste d’abord à comprendre pleinement les enseignements de sa propre religion, puis à œuvrer avec les autres, fraternellement, à un projet de paix véritable.
À l’occasion de la Fête Liturgique de la Bienheureuse Chiara ‘Luce’ Badano, le 29 octobre 2022, Sassello, sa ville natale, ouvre ses portes et se réunit pour vivre ensemble un moment de commémoration en mémoire de cette jeune fille qui encore aujourd’hui, continue à inspirer par son témoignage. Elle aurait eu 51 ans en ce 29 octobre 2022, la Bienheureuse Chiara Badano. Une jeune fille amoureuse de Dieu qui, à l’âge de 17 ans, a découvert qu’elle avait un cancer des os et qui, même dans sa maladie, n’a jamais cessé de se nourrir de son amour pour Dieu, plus fort que tout. Dans sa ville natale, Sassello, une commune italienne de la province de Savona (Italie) entourée de forêts et de belles collines, il y avait ce jour-là de nombreux jeunes, enfants et adultes venus la saluer à l’occasion de son anniversaire, qui coïncide avec sa Fête Liturgique. Trente-deux ans après sa mort, son témoignage continue de toucher de nombreuses personnes et les fruits d’une vie vécue dans la lumière inspirent ces nombreuses personnes à surmonter les obstacles, à découvrir une caresse de l’Amour de Dieu même dans les difficultés et la douleur ; à donner leur vie pour les plus démunis. Une journée qui a débuté à midi au cimetière, dans la chapelle de la famille Badano, où beaucoup de gens de différents pays se sont rassemblés autour de la tombe de Chiara pour le « Time-Out », une minute de recueillement pour demander la paix dans le monde. Ce fut un moment simple mais profond de réflexion et de prière, auquel ont participé la mère de Chiara, Maria Teresa, le maire de Sassello, Daniele Buschiazzo, l’évêque du diocèse d’Acqui, Monseigneur Luigi Testore, et des membres de la Fondation Chiara Badano. « Le 29 octobre est généralement un moment qui enrichit toute la communauté. – a déclaré le maire – Et le fait que ce soit surtout les jeunes qui reconnaissent dans la figure de Chiara une référence importante, nous rend encore plus fiers. Le fait que ce soit un moment de rencontre où des thèmes importants sont abordés chaque année, comme précisément cette année sur la paix, est aussi un élément de vitalité pour notre municipalité et notre communauté ». L’après-midi, à la paroisse de la Sainte Trinité, dans le centre de Sassello, de nombreuses personnesont assisté à l’Eucharistie, célébrée par Mgr Testore, en présence du curé de Sassello, le Père Enrico Ravera. « Chiara nous montre précisément ce que signifie accueillir l’Amour de Dieu et le découvrir constamment » a déclaré l’évêque. Elle a donc su vivre sa courte vie avant tout dans cette perspective, nous laissant une empreinte très forte que chacun d’entre nous peut reprendre : découvrir l’Amour de Dieu et se laisser guider par cet Amour pour construire sa propre vie ».5e édition du ‘’Prix Art 2022’’ Immédiatement après l’Eucharistie, la Fondation Chiara Badano a annoncé les noms des lauréats du ‘’Prix Art 2022’’, qui donne aux jeunes l’occasion de témoigner avec leurs talents combien l’histoire de Chiara Badano, son idéal et son mode de vie les ont fascinés, impliqués et inspirés. Les lauréats de cette année sont Manuel Arduini de Cattolica (Italie), dans la catégorie ‘’juniors’’ (10-16 ans), avec un dessin inspiré par Chiara, intitulé : ’’Le chemin vers la lumière’’. « Ce qui m’ainspiré ce dessin, c’est la foi de Chiara ‘Luce’ en l’Église et en Dieu », a expliqué le lauréat. Le prix dans la catégorie des jeunes (17-35 ans) a été décerné à Guilaine, Darlene, Ashura, Evasta et Erica du Burundi. Les 5 jeunes filles de Bujumbura au Burundi, du Centre Chiara Luce du Mouvement des Focolari, ont écrit les paroles d’une chanson (basée sur une musique traditionnelle) et préparé une chorégraphie exprimant la joie d’avoir connu la vie de Chiara ‘Luce’ et l’aide que son exemple représente pour leur vie. Une mention spéciale du jury a été attribuée à la chanson présentée par un groupe d’enfants de Bujumbura pour la catégorie juniors. Le prix et le parchemin ont été récupérés par Chiara Cuneo, conseillère au Centre international du Mouvement des Focolari, qui a apporté les salutations de la présidente Margareth Karram et du coprésident Jesús Morán. Avant de conclure la cérémonie de remise des prix, Pasquale Capasso et Martina Bolino d’Arzano (Italie), lauréats de la catégorie jeunes pour l’année 2020, ont présenté la chanson avec laquelle ils ont remporté cette édition-là, « Ici pour l’éternité », dont la remise en présence en raison de la pandémie n’avait pas été possible. « Arrivé à la dernière page du livre de Franz Coriasco sur Chiara « Des toits jusqu’en bas», explique Pasquale Capasso, il m’a semblé que cette histoire devait continuer. Cela m’a rappelé tant de jeunes, comme moi, comme nous, qui essaient de passer leur vie à mettre leurs talents au service des autres. Et donc, l’expérience de cette chanson devait certainement être une expérience commune, également avec les autres juniors et amis… et cette chanson qui en est sortie, est un stimulant pour aller de l’avant avec en main, le témoin que Chiara nous a laissé, parce que c’est un engagement que nous sentons tous et que nous voulons prendre à cœur ». « C’est né un peu comme un jeu… » a ajouté Martina Bolino, « nous avons accepté ce jeu et il en est sorti un partage de joie folle qui nous contamine, donc nous remercions ceux qui nous ont invités ».Prix ‘’Solidarité Chiara Luce Badano’’ À la fin de la cérémonie de remise des prix aux lauréats d’ ‘Art 2022’, il y a également eu la présentation et le lancement du nouveau Prix ‘Solidarité 2022’ : une initiative annuelle visant à promouvoir des projets de solidarité dans le monde entier, qui rejoindra le prix artistique. « Dès sonplus jeune âge, Chiara a manifesté une véritable passion pour les plus démunis, les plus faibles, les plus marginalisés de la société, les personnes âgées et les enfants en particulier, a expliqué Cristina Cuneo, membre de la Fondation Chiara Badano, et pour cette raison, et sur l’inspiration et la sollicitation de Ruggero Badano (le père de Chiara) et de Delfina Giribaldi, la Fondation a décidé de créer le ‘Prix de la Solidarité Chiara Luce Badano’, conformément à son mandat statutaire de soutien et d’encouragement de projets visant à promouvoir des actions positives en faveur des couches les plus faibles de la population ». La date limite de présentation des projets, selon les modalités indiquées dans l’annonce sur le siteofficiel de Chiara, est fixée au 20 janvier 2023 à 12 heures CET. Pour plus d’informations sur la Bienheureuse Chiara ‘Luce’ Badano et son histoire : www.chiarabadano.org
Aller à la rencontre du prochain, l’aimer pleinement, c’est souvent revenir sur nos pas, même si nous pensons que nos raisons méritent d’être entendues. Cela signifie déposer nos armes et accomplir des actes de gentillesse.Le retour de papa Pour des raisons professionnelles, mon mari avait été absent pendant toute une semaine, et je me suis donc retrouvée seule à gérer les quatre enfants à la maison suite à la fermeture des écoles en raison du Covid-19. Mécontente, je ruminais : « Était-il raisonnable qu’il assume tant de tâches ? » Et au fond de moi, j’avais hâte de me défouler quand il reviendrait. À un certain moment cependant, je me suis rendu compte que la benjamine préparait soigneusement un dessin à offrir à son père à son retour. Ce geste attentionné m’a fait réfléchir, c’était un véritable examen de conscience pour moi. « Et moi ? Quelle réception vais-je lui faire ? Vais-je l’assaillir de mes récriminations, en énumérant les charges que j’ai dû supporter ? » me suis-je dit. Ce dessin a été l’occasion de changer de direction et de décider – cette fois avec les enfants, qui étaient enthousiastes à l’idée – d’accueillir papa par une fête, en préparant un excellent repas et en décorant les chambres. Quand mon mari est arrivé, il a été pris par surprise. Fatigué, mais heureux d’être à la maison, il a déclaré : « Vous ne savez pas ce que cela signifie pour moi d’avoir une telle famille ! » (M.S. – Hongrie) Renouer les relations Ma relation avec le voisin s’était rompue depuis des années. Mes efforts pour me réconcilier avec lui avaient été vains. Récemment, en voyant le nom de son saint sur le calendrier, une idée m’est venue. D’abord, comme il avait déménagé, j’ai dû faire quelques recherches pour le retrouver. Le matin de sa fête, je me suis présentée chez lui avec un certain frémissement et un panier de cadeaux. Sa femme m’a ouvert la porte et m’a salué cordialement : « Oh qui voilà ? Excusez-moi, mais je ne vous avais pas reconnue » ; elle annonce l’arrivée de son mari. Je me demandais comment il allait réagir. Mais je n’aurais jamais imaginé la chaleureuse accolade avec laquelle il m’a accueillie, en répétant : « Quel beau cadeau vous m’avez fait en venant me voir ! J’ai été désagréable, mais vous savez, beaucoup de choses dépendent de mon sal caractère ! ». Dans le salon, nous avons engagé une conversation cordiale pendant environ deux heures. Et quand nous nous sommes dit au revoir, il a voulu m’offrir quelques produits de son jardin. J’ai remercié Dieu pour cette rencontre qui nous a apporté de la joie à tous les deux. Lui seul pouvait me donner le courage d’oser et de croire davantage au Bien qui se cache au fond du cœur de chaque homme. (E.B. – Italie)
Sous la direction de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno,Città Nuova, année VIII, n°2, septembre-octobre 2022)
Le 4 octobre 2022, le documentaire “La lettre”, une initiative du Mouvement Laudato Si’, a été présenté au Vatican. C’est une invitation à agir pour le bien de notre “maison commune”. Il est désormais disponible gratuitement sur Youtube Originals en 12 langues.Arouna Kandé est un jeune étudiant sénégalais né dans un petit village. Il travaillait dans une ferme, au milieu des chèvres et les poulets, mais la destruction progressive de l’environnement a poussé ce jeune musulman à quitter son village. Le jeune homme dit, à propos de la ville côtière de Saint-Louis, que la montée des eaux a déjà forcé des milliers de personnes à quitter leur maison. « Ma famille au Sénégal – dit-il– n’a rien fait pour provoquer la sécheresse dans notre village, ni les inondations dans la ville. Nous sommes affectés par les choix faits par d’autres personnes. Mais l’avenir arrive, il est à moi et je vais en faire bon usage. »Dans le film documentaire “La lettre”, présenté par le MouvementLaudato Si’, dont le mouvement des Focolari est partenaire, l’histoire d’Arouna Kandé s’entrecroise avec les mésaventures du chef indigène brésilien Cacique Odair Dadá Borari, de la jeune militante indienne Ridhima Pandey, âgée de 14 ans, des époux américains Asner, biologistes marins, et de l’Irlandaise Lorna Gold, tous très actifs dans la protection de l’environnement. Avec une lettre qui part du Vatican et parvient à chacun d’entre eux, on voyage à travers leur vie jusqu’à leur retour au Vatican où le pape François engage un dialogue avec eux dans une atmosphère de confiance intime et d’écoute profonde. Enfin, l’action se déplace à Assise, sur les lieux de Saint-François. Le cardinal Raniero Cantalamessa y offre une perspective unique pour comprendre les racines franciscaines du message de l’encyclique Laudato Si’, consacrée par le pape François au soin de notre maison commune. Le film a été présenté au Vatican le 4 octobre, fête du saint d’Assise, en présence des protagonistes, du réalisateur Nicolas Brown et de son équipe ainsi que des producteurs. Dans la salle du Synode, Arouna Kandé a expliqué l’importance de sensibiliser l’opinion sur ces questions. Il a parlé d’écoles emportées par les eaux et de centaines d’enfants qui n’avaient pas d’endroit sec pour se reposer, obligés de dormir debout pendant des jours. Le garçon a raconté son déménagement dans une ville côtière, où le niveau de la mer augmente. Il n’a pas baissé les bras : il est aujourd’hui étudiant à l’université et conçoit une nouvelle ONG pour mener à bien la prochaine ère de développement durable dans son pays. Arouna est ainsi le témoin des milliers de personnes qui ont une expérience directe de la crise climatique et qui ont les connaissances nécessaires pour la résoudre. Ridhima Pandey, une lycéenne indienne de 14 ans, a également participé à des manifestations visant à demander aux gouvernements de rendre compte de leurs actions en matière de climat. Elle a fondé une ONG pour aider les jeunes femmes à devenir des militantes du climat et a mis ses examens scolaires en suspens afin d’être présente (présente où ? à Rome pour la présentation ?). Ridhima a déclaré que les générations futures seront celles qui souffriront de l’abus et de la négligence des terres au niveau mondial. Notre génération – les jeunes – est et sera la plus vulnérable. “La Lettre” est un film à voir en famille, dans les communautés et les écoles, car le message que reçoit chacun des protagonistes s’adresse à chaque habitant de la planète et nous permet de prendre conscience que nous pouvons tous faire notre petite ou grande part pour prendre soin, comme le dit le pape François dans Laudato Si’, de “notre maison commune”.
Le film sera disponible sur Youtube Originals le 2 novembre 2022, doublé en 12 langues. Carlos Mana
Activer les sous-titres français https://www.youtube.com/watch?v=Rps9bs85BII
Le 11 octobre 1962, les travaux du Concile Vatican II s’ouvrent. 60 ans après, une réflexion et un retour sur cet anniversaire historique et exceptionnel dans la vie de l’Église. « Le Concile qui commence se lève dans l’Église comme un jour brillant de la plus splendide lumière. C’est à peine l’aube : mais comme il est doux que les premiers rayons du soleil printanier touchent déjà nos âmes ! ». C’est par ces mots que le pape Jean XXIII a conclu la célébration solennelle dans la basilique Saint-Pierre le 11 octobre 1962, ouvrant une nouvelle ère. Soixante ans se sont écoulés depuis l’ouverture du Concile Vatican II, un Concile œcuménique, c’est-à-dire universel, et un moment de grande communion pour affronter, à la lumière de l’Évangile, les nouvelles questions posées par l’histoire et répondre aux besoins du monde. Les travaux, menés par la suite par Paul VI, durèrent jusqu’en décembre 1965 et, un mois avant la fin de l’événement conciliaire, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, écrivit : « Ô Esprit Saint, fais-nous devenir, à travers ce que tu as déjà suggéré au Concile, une Église vivante : c’est notre unique aspiration et tout le reste sert à cette fin »1 . Ces paroles étaient le fruit de la ferveur croissante qui animait déjà les mouvements et les nouvelles communautés ecclésiales préconciliaires ; un signe indélébile de cette « circularité herméneutique qui, en vertu de l’action de l’Esprit Saint dans la mission de l’Église, s’établit entre le magistère d’un Concile comme Vatican II et l’inspiration d’un charisme comme celui de l’unité » 2 . Mais avec quels yeux, aujourd’hui, devons-nous regarder cet anniversaire ? Vincenzo Di Pilato, professeur de Théologie Fondamentale à la faculté de Théologie des Pouilles (Italie), nous en parle. Professeur Di Pilato, quels rêves ont animé le désir de donner vie à ce Conseil ? En partant de la décision résolue de convoquer un Concile universel, le 25 janvier 1959, dernier jour de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, le Pape Jean XXIII a tenté d’expliquer ses intentions en utilisant des termes devenus très significatifs aujourd’hui, tels que : mise au courant, signes des temps, réforme, miséricorde, unité. Dans les mois qui ont précédé l’ouverture du Concile, le pape s’attendait à ce que celui-ci soit une épiphanie du Seigneur (cf. Ex. ap. Sacrae Laudis, 6 janvier 1962), qui conduirait Rome à devenir un nouveau Bethléem. Les évêques du monde entier, comme les Mages autrefois, viendraient adorer Jésus au milieu de son Église. Roncalli rêvait d’une Église synodale, d’une Église sortant « de l’enceinte fermée de ses cénacles » (10 juin 1962) ; d’une « Église de tous, particulièrement des pauvres » (11 septembre 1962) parce que le ‘but’ du Concile coïncidait avec celui de l’Incarnation et de la Rédemption, c’est-à-dire « l’union du ciel avec la terre… dans toutes les formes de la vie sociale » (4 octobre 1962). Pourquoi faire une pause pour réfléchir à cet anniversaire aujourd’hui ? Ce n’est pas un anniversaire comme les autres, mais une occasion indispensable pour une prise de conscience renouvelée d’un temps de grâces particulières. L’Église – peut-être un peu alourdie par ses deux mille ans – est encouragée à se remettre à ‘rêver’, c’est-à-dire à revivre aujourd’hui encore cet événement dans l’esprit du Ressuscité, avec la certitude qu’Il est là et qu’Il le sera « jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20). Que pourrait signifier le processus synodal engagé par le Pape François sinon celui de perpétuer la Pentecôte en tout temps et en tout lieu ? En outre, dans la période qui a précédé et, surtout, qui a suivi le Concile, la vitalité croissante de nouveaux mouvements, tels que le Mouvement des Focolari et d’autres agrégations de fidèles et de communautés ecclésiales, a favorisé une meilleure compréhension du principe de co-essentialité entre les dimensions institutionnelle et charismatique de l’Église. Il est important de se rappeler cette synergie de l’Esprit qui fait que l’Église n’est jamais laissée seule face aux immenses défis qui surgissent de temps à autre sur le chemin de l’histoire. En un mot : l’Église est le lieu de fraternité où commence le Royaume de Dieu, dont les frontières vont bien au-delà des frontières visibles de l’Église elle-même. La ‘coresponsabilité’ des laïcs dans l’Église, un mot qui remonte au Concile, est une voie qui reste ouverte… Oui, c’est certainement un discours en devenir et cela revient à reconnaître l’égalité fondamentale de tous les baptisés ; à revoir la relation presbytère-laïcité ; à apprécier la circularité des vocations ; à mettre en œuvre toutes les structures de communion et les formes de synodalité déjà possibles ; se concentrer sur la collégialité épiscopale et dans le presbytère lui-même (parmi le clergé et avec l’évêque) ; découvrir la co-essentialité des ministères et des charismes ; promouvoir la pleine réciprocité homme-femme dans l’Église ; s’engager dans le dialogue œcuménique et interreligieux ; s’ouvrir dans une relation authentiquement dialogique avec le monde environnant, la (les) culture(s), en valorisant la capacité et la volonté d’écoute, que la familiarité avec le Christ nous donne et nous aiguise ; promouvoir de nouvelles tentatives pour donner vie à des communautés locales petites et vivantes. En un mot : faire émerger le Christ non seulement dans ce que nous disons, mais dans les relations que nous construisons avec chaque prochain et à tous les niveaux.
Maria Grazia Berretta
1. C. Lubich, Una nuova Pentecoste, extrait du journal intime, 11 novembre 1965, dans La Chiesa, édité par B. Leahy et H. Blaumeiser,Città Nuova, Rome 2018, p. 69.2. Piero Coda, à l’occasion du Convengo « Il Concilio Vaticano II e il carisma dell’Unità di Chiara Lubich », Florence, 11-12 mars 2022.
Être des témoins authentiques sans jamais se résigner. Vivre l’Évangile au quotidien exige ceci de nous : mettre de côté nos peurs et aller au-delà de nos limites ou de nos convictions ; faire confiance aux dons que Dieu nous a donnés, car c’est là que réside notre force.Sans rancune La messe était terminée. Pendant que le père Carlo, notre curé, donnait une bénédiction spéciale à l’un des paroissiens qui avait fêté son 90e anniversaire ce jour-là, j’étais occupée à prendre quelques photos de la scène. Sa sœur, venue de Suisse romande pour l’occasion, était également présente à la cérémonie. En sortant de l’église, je me suis approchée d’elle et lui ai demandé son numéro de téléphone portable pour pouvoir lui envoyer l’ensemble des photos. Elle me l’a donné avec plaisir, en me remerciant. Plus tard, elle a téléphoné chez moi, alors que je n’étais pas là ; mon mari lui a répondu, et à mon retour, il m’a dit : « Mais tu parles à cette personne, malgré tout ce qu’elle nous a fait ?”. Il faisait référence à de vieux désaccords entre cette dame et nous. « Bien sûr – lui ai-je spontanément répondu – je ne veux pas quitter ce monde en en voulant à qui que ce soit ! La vérité est que nous sommes tous frères, même si nous l’oublions parfois. » Mon mari n’a pas répondu, mais je l’ai vu plutôt pensif pendant un moment. (Loredana – Suisse) L’examen Je vis à Florence avec quatre autres amis, également étudiants à l’université, qui, comme moi, souhaitent conformer leur vie sur l’exemple donné par Jésus. L’appartement où nous vivons est très humide et nous utilisons le poêle à bois pour nous chauffer. Ce n’est pas la seule difficulté, mais elle devient une incitation à nous aimer vraiment. Par exemple, avec le collègue avec lequel je prépare un examen, nous avons des rythmes et des méthodes de travail différents. Je voudrais abandonner et lui proposer d’étudier séparément. Mais quand j’en parle à mes autres colocataires, ils me conseillent d’insister, d’essayer de mieux comprendre mon compagnon d’études. Je me rends compte que je dois continuer à l’aimer. Il y a des moments de tension et de découragement, mais il me dit qu’il aime venir étudier avec nous parce qu’il respire une atmosphère différente. Finalement, l’examen se passe bien et il veut fêter ça à la pizzeria, pas seulement avec moi, mais avec nous tous, et il dit : « L’examen réussi est le fruit de notre amour réciproque, mais aussi de la compréhension de tes amis. » (Gioacchino – Italie)
Aux bons soins de Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, septembre-octobre 2022)
La rencontre personnelle et profonde avec Dieu dans la prière redéfinit toute notre existence. Le reconnaître comme l’auteur de la grâce nous donne la possibilité d’aimer comme des fils, de nous perdre dans son regard, jusqu’à devenir une prière vivante.[…] Comme vous le savez, notre spiritualité est à la fois personnelle et communautaire. Elle nous porte à faire grandir notre amour dans sa dimension verticale, comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire pour Dieu, et dans sa dimension horizontale, c’est-à-dire pour le prochain. La sainteté, qui en découle, est le fruit de la présence équilibrée de ces deux amours.Cependant il est facile pour certains, comme le montre parfois la tendance à l’activisme, de développer de façon particulière la dimension horizontale de l’amour, et peut-être pas autant sa dimension verticale.Il est vrai que, tout ce que nous faisons, nous l’adressons en général à Dieu : c’est pour lui que nous aimons, que nous agissons, que nous souffrons, que nous prions…Pourtant si, en nous faisant sans cesse un avec les frères, nous sommes souvent arrivés à les aimer avec notre cœur, sommes-nous certains d’aimer Dieu aussi avec notre cœur, et pas seulement avec notre volonté ?À la fin de notre vie, nous ne nous présenterons pas à Dieu avec les autres, avec la communauté. Nous devrons le faire seuls.Sommes-nous sûrs que tout l’amour que nous aurons recueilli dans notre cœur, durant l’existence, se manifestera spontanément à ce moment-là – comme cela devrait être le cas – envers celui que nous aurions dû toujours aimer, que nous rencontrerons et qui nous jugera ? […]Ce moment viendra sans nul doute pour nous aussi. Tenons compte de cette réalité et, d’ores et déjà, essayons d’approfondir notre rapport avec Dieu, autant que possible.[…]On peut, en effet, aimer en étant serviteur et accomplir tout ce que le patron demande sans même lui adresser la parole. On peut aussi aimer comme des enfants, avec le cœur, que l’Esprit Saint a rempli d’amour et de confiance en leur Père. C’est cette confiance qui nous pousse à parler souvent avec Dieu, à lui dire tout ce qui nous touche, nos résolutions et nos projets. C’est cette confiance, ce désir divin qui fait que nous avons hâte que vienne l’heure exclusivement consacrée à lui, pour nous mettre en rapport profond avec lui.C’est la prière, la prière authentique! Et c’est à cela que nous devons tendre, jusqu’à arriver à être prière vivante.Le théologien Evdokimov a cette belle phrase, à propos de la prière : « Il ne suffit pas -dit-il – d’avoir la prière, il faut devenir prière, être prière, s’édifier en prière… »¹.S’édifier en prière, être prière, comme le désire Jésus, qui a dit : « Restez éveillés dans une prière de tous les instants »².Je pense qu’il existe, dans le cœur d’un grand nombre d’entre nous, un véritable patrimoine d’amour surnaturel, qui peut transformer notre vie en une prière authentique, (qui peut) nous édifier en prière. Il s’agit de le recueillir aux moments opportuns.Ces prochains jours, efforçons-nous alors de parler souvent avec Dieu, même au milieu des activités. Essayons de nous perfectionner précisément en cela.Le seul fait de dire : « Pour toi », avant chaque action, la transforme en une prière.Pourtant cela ne suffit pas. {…] cherchons à avoir un entretien soutenu avec lui, chaque fois que cela nous est possible. Seulement ainsi pourront naître sur nos lèvres, à la fin de notre vie, des expressions d’amour pour Dieu semblables à celles des saints. […]
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Conversazioni, Cittá Nuova 2919, pag. 551-553)
1. P. Evdokimov, Ortodossia, in Aforismi e citazioni cristiane, cit. p. 153. 2. Cf. Lc 21, 36.