Mouvement des Focolari

Margaret Karram est la nouvelle Présidente des Focolari

Élue le 31 janvier, elle est la troisième Présidente à la tête du Mouvement après la fondatrice, Chiara Lubich et ensuite Maria Voce qui vient de terminer son deuxième mandat. COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 1er février 2021 Margaret Karram, a été élue hier Présidente des Focolari avec plus des deux tiers des voix des participants avec droit de vote de l’Assemblée Générale du Mouvement, composée de 359 représentants du monde entier. Elle succède à la fondatrice Chiara Lubich et à Maria Voce, qui est restée en fonction pendant 12 ans (deux mandats). Margaret Karram est né à Haïfa en Israël en 1962 dans une famille catholique palestinienne. Elle  a obtenu un diplôme en Judaïsme à l’Université hébraïque de Los Angeles (États-Unis). Elle a occupé divers postes pour les Focolari à Los Angeles et à Jérusalem. Elle a collaboré également à diverses commissions et organisations pour la promotion du dialogue entre les trois religions monothéistes, telles que la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux, l’Assemblée des Catholiques Ordinaires de Terre Sainte et l’organisation ICCI (Interreligious Coordinating Council in Israel). Elle a travaillé pendant 14 ans au Consulat général d’Italie à Jérusalem. Depuis 2014, elle est au Centre international des Focolari en qualité de Conseillère pour l’Italie et l’Albanie, et co-responsable pour le Dialogue entre les Mouvements ecclésiaux et les Nouvelles Communautés catholiques. Elle parle l’arabe, l’hébreu, l’italien, l’anglais. En 2013, elle a reçu le prix ‘’Mount Zion Award ‘’ pour la Réconciliation, qui lui a été remis en même temps qu’à l’universitaire et femme chercheur Yisca Harani, pour son engagement en faveur du développement du dialogue entre cultures et religions différentes. En 2016, elle a reçu le Prix international Sainte-Rita pour avoir encouragé le dialogue entre chrétiens, juifs, musulmans, israéliens et palestiniens, à partir du quotidien de la vie. Les élections ont eu lieu hier, 31 janvier 2021, mais sa nomination n’est devenue effective qu’aujourd’hui, après confirmation du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, comme le prévoient les Statuts Généraux des Focolari. Le document exprime le vœu que la nouvelle Présidente puisse s’acquitter de sa tâche « avec fidélité, esprit de service et sens ecclésial, pour le bien des membres de l’Œuvre et de l’Église universelle ». Les tâches de la Présidente des Focolari Selon les Statuts Généraux du Mouvement, la Présidente est choisie parmi les focolarines (femmes consacrées) avec des vœux perpétuels, et sera toujours une femme. Elle est – y lit-on – « signe de l’unité du Mouvement » ; Cela signifie qu’elle représente la grande variété religieuse, culturelle, sociale et géographique de ceux qui adhèrent à la spiritualité des Focolari dans les 182 pays où le Mouvement est présent et qui se reconnaissent dans le message de fraternité que la fondatrice, Chiara Lubich, a tiré de l’Évangile : « Père, que tous soient un » (Jn 17, 20-26). Les engagements et les défis qui attendent Margaret Karram dans les années à venir sont nombreux : tâches de gouvernement et de direction d’un Mouvement mondial comme les Focolari, profondément immergé dans les réalités et les défis locaux et mondiaux de l’humanité, à partir de cette période de pandémie. Les Statuts indiquent également le “style” qui doit distinguer le travail de la Présidente : « La sienne sera surtout une présidence de la charité – lit-on – car elle devra être la première à aimer, c’est-à-dire à servir ses frères, en se rappelant les paroles de Jésus (…) si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous » (Mc 10, 44). L’engagement premier de la Présidente est donc d’être constructrice de ponts et porte-parole du message central de la spiritualité des Focolari, prête à le mettre en pratique et à le diffuser, on le lit plus loin (dans les Statuts), même au prix de sa vie. Les prochaines étapes de l’Assemblée Générale des Focolari sont l’élection du Co-président cet après-midi, et des Conseillers le 4 février prochain. Stefania Tanesini – Tél. +39 3385658244 Texte en PDF  

Margaret Karram: nouvelle Présidente des Focolari

Margaret Karram: nouvelle Présidente des Focolari

La nouvelle Présidente du mouvement des Focolari pour les six prochaines années est Margaret Karram, née à Haifa (Israël) en 1962. L’élection, qui requiert au moins 2/3 des personnes présentes, a eu lieu le dimanche 31 janvier et a été approuvée par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, comme le prévoient les Statuts des Focolari. La nouvelle Présidente – qui sera toujours une femme selon les Statuts – guidera le Mouvement pendant les six prochaines années. En raison de la pandémie, l’Assemblée Générale du mouvement des Focolari, qui a voté pour la nouvelle Présidente, s’est tenue entièrement en ligne. L’Assemblée a débuté le 24 janvier et se terminera le 7 février 2021. C’est la troisième depuis la mort de la fondatrice, Chiara Lubich. 359 personnes des cinq continents y participent ; elles représentent les différentes cultures, générations, vocations, affiliations ecclésiales et confessions religieuses présentes dans le mouvement des Focolari. L’élection de la Présidente est suivie le 1er février par l’élection du Coprésident qui, selon les Statuts, doit être un focolarino prêtre. Il y aura également l’élection des conseillers qui collaborent au gouvernement central du Mouvement. Un communiqué de presse suivra.

Lorenzo Russo – Bureau de communication des Focolari

Bien vivre l’instant présent

Pour aimer Dieu et aimer nos frères et sœurs, nous n’avons toujours qu’un seul moment : le moment présent. C’est l’un des concepts dans lesquels Chiara Lubich s’est montrée “maître” d’une pédagogie aussi ingénieuse que simple. S’engager à bien vivre dans le présent se révèle pour chacun une méthode qui permet de se réaliser et d’atteindre le bonheur. […] Il y a ceux parmi nous qui arrivent au bout du Saint Voyage après une longue attente, ou bien qui l’achèvent en un éclair, quand on s’y attend le moins. Comment cela se passera-t-il pour nous ? Il vaut (185) mieux en tout cas nous tenir toujours prêts, en étant dans la grâce de Dieu et en vivant pleinement l’instant présent. Et ainsi… j’ai essayé ces jours-ci de vivre le moment présent en concentrant sur lui toute mon attention. Et je me suis remémoré de nombreuses phrases écrites par des saints qui nous poussent à le vivre à la perfection. Vous en souvenez-vous ? Catherine de Sienne disait : « La souffrance qui a cessé, je ne l’ai plus puisque son temps est passé. Celle qui doit venir, je ne l’ai pas encore, et je ne suis pas sûre que son temps viendra [1]. » Elle invitait ainsi à vivre le présent. Et Thérèse de Lisieux : « Tu le sais, ô mon Dieu, pour t’aimer sur la terre, je n’ai rien qu’aujourd’hui[2] ! » Je me suis souvenue également d’un slogan qui nous a été utile dans le passé et facile à retenir parce que chacun des mots qui le composait commençait en italien par la lettre s : « Saro’ santa se sono santa subito » -« Je serai sainte si je suis sainte, tout de suite ». J’ai remarqué que cette façon de vivre avait toujours été chère au cœur de nombreux saints qui la conseillent avec chaleur. « Heureuse l’âme – écrivait Paul de la Croix – qui repose dans le sein de Dieu, sans penser au futur, mais s’efforce de vivre en Dieu instant après instant, sans autre préoccupation que celle de bien faire sa volonté en chaque chose[3]… » « Heureuse l’âme… » Cette chance, nous pouvons la faire nôtre et c’est en vivant le présent que nous pourrons bien accomplir tous nos devoirs. C’est en vivant le présent que les croix deviennent supportables : c’est d’ailleurs bien le conseil donné à ceux qui sont proches de la mort. C’est en vivant le présent que l’on peut cueillir les inspirations de Dieu et les élans de sa grâce. […] Vivons donc le présent […] vivons-le à la perfection ! Nous nous retrouverons au soir de chaque jour et au soir de notre vie riches du bien accompli et des actes d’amour que nous aurons offerts. […]

Chiara Lubich

(D’une téléréunion, Rocca di Papa, 23 octobre 1986) Extrait de : « Sur les pas du Ressuscité », Nouvelle Cité Ed. 1992, pp.93-94.   [1] Catherine de Sienne – Le Livre des dialogues suivi de Lettres, Seuil, Paris 1953, p. 642 (Lettre XIIIe). [2]Poésies de sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, Mon Chant d’aujourd’hui, juin 1894. [3] Paul de la Croix – Lettres I, Rome 1924, pp. 645-646.

Grande attente

Grande attente

Journal de l’Assemblée générale /8, 31 janvier 2021 « Écoutez aujourd’hui la voix du Seigneur ! » La “Pensée du jour”, également appelée “Passaparola”, diffusée chaque jour parmi les Focolari dans le monde entier, ne pouvait pas être plus appropriée que ce verset tiré du psaume 94/95. En fait, les élections de la future Présidente du Mouvement des Focolari ont commencé aujourd’hui, et le premier effort des électeurs est de bien écouter la voix de Dieu afin d’identifier la personne qui convient pour les six prochaines années.

La commission électorale

Les statuts généraux prévoient trois étapes pour arriver au choix de la nouvelle Présidente :

  • elle doit être élue par au moins deux tiers des présents ayant droit de vote. Ce pourcentage assez élevé exprime le souhait de la fondatrice Chiara Lubich de voir ce rôle très important faire l’objet du plus grand consensus possible. À la demande des participants, le processus d’élection peut être interrompu pour un moment de communion en séance plénière et en petits groupes ;
  • une fois la majorité nécessaire atteinte, la candidate doit accepter l’élection devant l’Assemblée ;
  • la troisième étape nécessite un peu de patience, car, le Mouvement étant une association de droit pontifical, la Président élue – ainsi que le Co-président – doivent être confirmés par le Saint-Siège, plus précisément par le Dicastère pour le Laïcat, la Famille et la Vie. Ce n’est qu’après cette confirmation que l’élection est valide et peut être communiquée.

Une commission électorale, présentée devant l’Assemblée et confirmée lors de la première session plénière le 24 janvier, supervise les règles de l’élection. Les cinq membres sont tous des experts dans le domaine juridique : le focolarino marié italien Danilo Virdis, la focolarina italienne Flavia Cerino, la volontaire italienne Laura Bozzi, la volontaire néerlandaise Waldery Hilgeman et la religieuse franciscaine italienne Tiziana Merletti. Demain, 1er février, le processus électoral se poursuivra. Une fois que la présidente aura été élue, nous passerons à l’élection du coprésident, pour laquelle s’appliqueront les mêmes procédures.

                                                               Bureau de communication des Focolari

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Un regard dans les coulisses

Un regard dans les coulisses

Journal de l’Assemblée générale /7 du 30 janvier 2021 Alors que l’Assemblée continue, même aujourd’hui, de travailler sur les priorités et les lignes d’action pour les six prochaines années, nous aimerions jeter un coup d’œil dans les coulisses pour connaître les personnes qui actionnent « la machine » qui permet à cet événement d’avoir lieu. Le mode télématique a nécessité un réseau de collaborateurs et de techniciens spécialisés dans différents domaines ; ils sont indispensables non seulement pour le fonctionnement des plateformes numériques mais aussi pour garantir la validité juridique de cette Assemblée. L’équipe technique de l’Assemblée générale des Focolari est composée de 73 personnes dont beaucoup sont physiquement présentes au siège international du Mouvement à Rocca di Papa, en Italie, tandis que d’autres collaborent à distance, depuis de nombreuses régions du monde : Brésil, Philippines, France, Guatemala, Angleterre, Irlande, Italie, Pays-Bas, Espagne, Thaïlande et États-Unis. 20 techniciens informatiques s’occupent des pages internet et des différentes applications. 14 opérateurs, répartis en deux régies, animent les différentes vidéoconférences. 34 traducteurs de 7 pays travaillent ensemble pour garantir aux participants la traduction en 5 langues : français, anglais, italien, portugais et espagnol. L’équipe chargée de la coordination générale de toutes les équipes techniques est composée de 5 personnes. Mais c’est plus qu’un réseau de collaborateurs ou de techniciens spécialisés, comme l’a confié Francesco Mazzarella, qui travaille depuis la Sicile dans l’équipe qui dirige la vidéoconférence. Il nous écrit : Derrière l’assemblée qui est en ligne, un groupe de personnes dispersées dans le monde, les « fameux » techniciens se sont connus, rencontrés et ont créé un lien qui dépasse de loin l’aspect technique car un partage spirituel est également né parmi nous, grandissant peu à peu, à travers un parcours que nous pourrions définir comme techno-relationnel. On ne pense pas toujours à tout ce qui se cache derrière un événement pour qu’il existe. Aujourd’hui, le défi passe par le Web, avec toutes les incertitudes et les défis qui en dérivent, mais aussi avec toutes les possibilités qu’il offre. Réussir par le Web à gérer des moments, sans se voir, sans pouvoir s’embrasser physiquement, est précisément le défi de cette Assemblée. Mais le plus grand test pour les techniciens est de faire don de leurs compétences, acquises à la sueur de leur front et par l’étude, dans une sorte d’échange de confiance. Je m’explique : un technicien, bien qu’il ait choisi de travailler selon les principes de la spiritualité de l’unité, est toujours un professionnel jaloux de son travail et de ses compétences. Réussir à partager ses méthodes ou ses procédures qui ont été trouvées avec effort et étude n’est pas si évident ; le faire est vraiment un acte de foi, c’est faire confiance à l’autre qui est là par amour, une confiance qui construit l’Assemblée dans le don. Cet ensemble de connexions télématiques et d’âmes construit précisément les bases techno-relationnelles de cette aventure appelée « Assemblée en ligne ». Habituellement, la présence des techniciens ne se manifeste que lorsque quelque chose ne fonctionne pas. Dans cette Assemblée, c’est différent : leur travail et leur « style » construisent chaque jour cet événement. Merci à chacun d’entre eux !

Bureau de communication des Focolari

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Lituanie – La proximité spirituelle avec Dieu et nos frères est un baume et un remède

L’histoire d’Irena, médecin en Lituanie, membre du mouvement des Focolari, en Europe de l’Est, infectée par le virus Covid 19. Surmonter l’épreuve de la maladie et puiser ma force dans l’amour de Dieu grâce à la prière. « Je suis inondée de messages et de prières, je ne sais même pas comment mes amis, mes connaissances et mes collègues font pour le savoir. J’étais bien loin de penser que certains de mes amis puissent prier pour moi. Je n’imaginais pas que tant de gens pourraient se joindre à la prière pour ma santé. » Irena est médecin en hôpital, membre du mouvement des Focolari et vit en Lituanie (Europe de l’Est). Durant ces mois son pays a été également touché par la pandémie de Covid-19 et en plus son travail devenu épuisant, elle a été infectée par le virus et a accusé une grande fatigue. Mais sa force, dit-elle, était sa confiance dans l’amour de Dieu. Par ailleurs la découverte de se sentir unie à de nombreuses personnes dans la prière a récompensé ses efforts et a stimulé son parcours de guérison. Son expérience, en fait, a été particulièrement difficile. Au début, son travail dans le service se déroulait au rythme habituel, mais bientôt ses collègues ont été contaminés et Irena s’est retrouvée à travailler toute seule. « J’ai dû trouver des lieux susceptibles d’accueillir le personnel en isolement  -, explique-t-elle – « il me fallait faire sortir les patients parce qu’il n’y avait personne pour s’occuper d’eux, contacter leur entourage afin qu’ils puissent être pris en charge. Il n’y avait pas de masques pour les malades  et j’ai distribué les miens. Il m’est arrivé, avec un collègue, de rester après les heures de travail et d’avoir examiné 37 malades. Je devais attendre la nuit pour être au calme et pouvoir  prier. » Après des jours passés à l’hôpital sans relâche aucune, Irena peut rentrer chez elle,  elle se sait contaminée par le virus. Mais c’est pour elle un soulagement de ressentir la proximité spirituelle de Chiara Lubich (fondatrice des Focolari) : « Sur l’étagère à côté de mon lit, il y avait une photo de Chiara souriante, je l’ai vue comme si c’était la première fois. Elle m’a souri et je lui ai souri, tout est devenu plus facile. » Peu à peu, les symptômes de la maladie se sont aggravés, mais Irena a gardé sa force intérieure. « J’ai perdu le sens du goût et j’ai réalisé que le goût est aussi un don de Dieu. J’ai offert ma souffrance pour mes collègues et pour mon Pays. Les nuits étaient très difficiles, mais à côté de moi  il y avait le sourire de Chiara.» Lorsque la maladie est devenue plus agressive, l’hospitalisation s’est imposée, avec son lot de nouvelles épreuves. « Je n’avais plus la force de parler, j’ai été soumise à un traitement expérimental. La responsable s’occupait de moi, mais les infirmières oubliaient de m’apporter mes médicaments et ne me demandaient pas si j’avais la force de prendre de la nourriture dans le chariot. Mais je pouvais aussi offrir ces difficultés. » Ici aussi, l’aide vient de ceux qui lui sont proches : « Dans la chambre, il y avait une dame atteinte d’un cancer, elle m’apportait à manger et à boire. Nous sommes devenues amies et quand je me sentais mieux, nous pouvions  prier ensemble. » Le fait de se sentir unie dans la prière avec les nombreuses personnes qui ont prié pour elle a permis à Irena d’expérimenter l’amour de  Dieu et de ses frères et sœurs. « Je suis reconnaissante à Dieu pour l’indescriptible expérience d’amour que j’ai vécue pendant ma maladie – conclut-elle – parce que je l’ai toujours senti proche de moi : cette belle expérience de communion dans la  prière a une puissance gigantesque et Dieu m’a permis de la vivre. Je me sens renaître.»

Claudia Di Lorenzi

 

Le dialogue au centre des travaux de groupe

Le dialogue au centre des travaux de groupe

Journal de l’Assemblée générale /6, 29 janvier 2021         La “Open Space Technology” (Technologie de l’Espace Ouvert) est la méthode de travail que l’Assemblée générale des Focolari adopte pour les travaux de groupe d’aujourd’hui et de demain. Il s’agit d’un système qui permet aux 359 participants connectés en ligne depuis le monde entier de se répartir en groupes de travail virtuels et de se parler, de dialoguer en mode rapproché, comme s’ils étaient assis autour d’une table. Afin de faciliter la participation de tous, quelle que soit la latitude à laquelle ils se connectent, les sessions de travail se déroulent sur trois créneaux horaires différents, correspondant aux trois zones géographiques suivantes: Asie et Océanie / Afrique, Europe et Moyen-Orient /  Amériques. Le fait que l’Assemblée consacre plusieurs jours au travail en groupe, à l’échange, à la discussion de différents thèmes, démontre la nécessité et le caractère primordial d’un dialogue à l’échelle mondiale, qui a commencé lors du parcours préparatoire à l’Assemblée, il y a environ deux ans, avec l’implication des différentes communautés des Focolari présentes dans différentes parties du monde. Des individus et des groupes ont participé à une grande réflexion mondiale, en envoyant à la Commission préparatoire de l’Assemblée plus de 3 000 propositions de thèmes à traiter au cours de ces journées. Pour des raisons pratiques, ils ont été rassemblés et triés en 16 grands volets dont quatre thèmes prioritaires ont émergé lors d’une consultation ultérieure :

  • Puiser profondément aux racines du charisme de l’unité aujourd’hui.
  • Concrétiser le charisme dans tous les domaines, en collaboration avec les Églises, les institutions, les fidèles des différentes religions et les personnes de bonne volonté.
  • Accorder une attention particulière à une écologie intégrale qui sache prendre soin de la personne, de la famille et de notre maison commune, en ayant le regard tourné vers l’avenir.
  • Vivre le dialogue intergénérationnel, en particulier avec les nouvelles générations.

Au cours de ces premières journées d’Assemblée, les participants ont ajouté trois autres thématiques importantes:

  • La famille
  • La gouvernance
  • L’option pour les derniers, les exclus.

Ce qui ressortira des travaux de groupes au cours de ces journées sera une contribution fondamentale à la rédaction du “document final” qui contiendra les perspectives et les orientations futures « pour les lignes directrices qui seront ensuite élaborées et mises en œuvre surtout localement et en profonde synergie entre le centre international et le Mouvement présent dans les différentes zones géographiques », comme l’a souhaité hier Maria Voce. Huit participants à l’Assemblée, qui composent le comité de rédaction, travailleront sur le document final. Le texte sera ensuite soumis à l’Assemblée pour approbation.

Bureau de communication des Focolari

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Maria Voce : construire des relations avec tous, c’est la contribution essentielle des Focolari

Comment Maria Voce a-t-elle vécu son rôle de première présidente à diriger les Focolari après Chiara Lubich ? Dans une interview accordée à Vatican News le 27 janvier, elle parle de la situation actuelle du Mouvement et de sa profonde communion avec le pape François. Nous en publions de nombreux extraits. Présider une réalité aussi vaste et complexe que le mouvement des Focolari, qui compte deux millions de membres dans 182 pays du monde, ne doit pas être une mince affaire. La présidente sortante est Maria Voce : née dans la province de Cosenza, avocate, elle a fait des études de théologie et de droit canonique. Aux micros de Vatican News, elle  parle de son expérience de 12 ans à la tête du Mouvement. Joies et peines, conquêtes, peut-être quelques échecs, limites et dynamiques : la vie du Mouvement a probablement toujours été faite de tout cela, y compris au cours de ces dernières   années. Si vous deviez énoncer, très brièvement, quelle est sa réalité aujourd’hui, que diriez-vous ? Je le verrais comme un arbre, un arbre qui a peut-être perdu ses fleurs et ses feuilles, qui est peut-être semblable à un paysage d’automne, mais c’est un arbre qui garde intacte sa racine très forte, une racine capable de maintenir en elle la sève et la chaleur pour nourrir les graines de ce même arbre dont les semences sont maintenant dispersées dans le monde entier sur tous les continents. Il a donc la possibilité de continuer à les nourrir et à les faire germer, car en fait elles germent déjà dans de nombreuses régions. En ce moment, nous le voyons, peut-être en hiver, dans la chaleur hivernale, mais c’est en hiver que les graines mûrissent dans le sol puis fleurissent au printemps, et il me semble que c’est un arbre qui prépare le nouveau printemps de l’Œuvre. Le pape François et le mouvement des Focolari : de toute évidence il y a une grande convergence de perspective pour ce qui est de l’accueil du dialogue, de la nécessité de construire un monde différent. En particulier, l’appel du Pape à la fraternité de la famille humaine place le Mouvement au premier plan du dialogue avec les membres d’autres religions, y compris les non-croyants. Comment voyez-vous la contribution du Mouvement dans ce sens ? Je la considère comme essentielle, parce que, dès le début, elle l’a toujours été pour Chiara: certainement en raison de la grâce du charisme de l’unité reçu de l’Esprit Saint, dès le début elle a vraiment senti qu’elle devait approcher chaque personne avec un esprit de fraternité et c’est ce qu’elle a toujours fait quand elle rencontrait quelqu’un, des catholiques d’abord – des prélats qui l’interrogeaient, comme nous l’avons vu dans le film, aux pauvres de Trente – comme elle l’a fait quand elle rencontrait des personnes d’autres Églises, d’autres religions ou des personnes sans religion. Dans chacun d’elles, Chiara a rencontré des frères et des sœurs et les a traités comme tels : c’est ce que Chiara nous a appris et c’est ce qui reste dans le Mouvement, et nous voyons que c’est une force extraordinaire. Nous l’avons vécu aussi pendant ces journées de préparation de unes des autres, et qui, en tant que personnes, se retrouvent pour parler ensemble,  prier ensemble, chercher ensemble le sens de la vie, le sens de la pandémie, le sens de la vie pour les autres en réalisant des actions de solidarité pour eux. Nous l’avons vu dans leurs paroles de sagesse, dans leur attention à ce que le Mouvement prépare, dans leur participation active à la préparation de l’Assemblée grâce à leurs suggestions, à  leur vie, car ils ont été évidemment inspirés par le même Esprit Saint qui agit au-delà des frontières, au-delà de toutes les barrières. J’ai donc l’impression que c’est la contribution à laquelle le Pape nous invite et sur laquelle il peut compter, pas seulement le Pape, mais aussi toute l’Église et toute l’humanité, parce qu’on sent qu’il y a un besoin extrême de cette fraternité et que le Mouvement a une grâce spéciale pour la construire précisément à cause du charisme d’unité que Chiara a reçu. À propos  des relations, vous avez récemment dit quelque chose de très fort concernant la nécessité pour le Mouvement d’amorcer un virage :  il s’agit de  comprendre que Dieu n’est pas seulement Amour, mais aussi Trinité…. Il est certain que Dieu est Trinité, ce qui signifie que Dieu en lui-même est relation. Cela signifie donc que tous ceux qui cherchent Dieu doivent construire des relations afin de Le trouver, et je ne crois pas qu’il y ait quelqu’un qui ne cherche pas Dieu : ils chercheront la vérité, Dieu est aussi la vérité, ils chercheront la beauté, mais Dieu est aussi la beauté, ils chercheront la bonté dans le monde, mais Dieu est aussi la bonté, Dieu est tout ce que tout être humain peut chercher et trouver s’il construit des relations, et je crois que tout le monde en est capable, parce que tout le monde est créé à l’image de Dieu et donc à l’image de Dieu Trinité. Les Statuts  de l’Œuvre de Marie prévoient qu’elle  aura toujours une femme comme présidente. Je crois que le Mouvement est l’une des rares réalités où le fait d’être une femme est un avantage, pourrait-on dire. Mais c’est aussi un bon signe pour la société civile ainsi que pour l’Église…. Je dois dire que le mot “avantage” me laisse perplexe, car à vrai dire, être à la tête d’un Mouvement comme le nôtre signifie être la première à servir, la première à multiplier les actes d’amour, la première à accepter tout défi, n’importe lequel et à le surmonter avec l’aide de Dieu et celle de nos frères. Donc, en  un certain sens, la possibilité d’être éligible peut être un avantage, mais il ne me semble pas que nous la vivions dans cet esprit, et il ne me semble pas que les focolarines qui sont les seules à pouvoir aspirer, pour ainsi dire, à cette fonction, la vivent de cette façon, mais plutôt avec un esprit d’amour, au service de l’Œuvre fondée par Chiara et que chacun aspire à servir avec l’amour dont Chiara l’a aimée, guidée et servie. Par ailleurs je pense que c’est certainement aussi un témoignage de cette égalité, de cette profonde fraternité, de cette égale dignité, qui va au-delà des différences de sexe, que Dieu a inscrite dans notre humanité, lorsqu’il a créé l’homme à son image et l’a créé homme et femme. Unis donc dans cette complémentarité qui doit respecter la diversité et donc faire émerger l’autre dans sa capacité à donner, qui sera certes différente parce que Dieu a créé deux êtres différents, mais faits pour être ensemble et bâtir ensemble l’humanité à son image et à sa ressemblance. En ce sens, je pense que c’est un signe de progrès et que c’est quelque chose qui émerge de plus en plus, aussi bien dans l’Église que dans la société, mais je pense que ce n’est rien d’autre que la manifestation de plus en plus claire de ce qu’est le profil marial de l’Église, ce profil qui dit de Marie qu’elle est femme, mère, mais aussi reine, également associée à la fondation de l’Église avec  son Fils sur le Calvaire, co-rédemptrice de l’humanité, principe d’unité pour tous. En ce sens, donc, je pense que oui, c’est un privilège dont le Mouvement peut se réjouir et qu’il peut offrir à l’Église et au monde comme exemple et, d’une certaine manière, en qualité de précurseur. Maria Voce, aujourd’hui que souhaitez-vous à l’Œuvre de Marie pour les années à venir? Comme Chiara, je souhaite à l’Œuvre la plus grande fidélité à l’Évangile, c’est-à-dire une fidélité qui puisse atteindre l’héroïsme, car cette fidélité nous invite à vivre concrètement l’Évangile. Et je dirais à cette Oeuvre qui poursuit son chemin, fidélité à cette parole de l’Évangile que Dieu a voulu prononcer en envoyant ce charisme, c’est-à-dire le mot “unité”, donc fidélité à cette unité qui doit être totale, qui doit permettre de vivre les relations comme elles sont vécues dans la Trinité, témoigner au monde que Dieu est bien là, qu’à travers l’Œuvre de Marie  il peut encore étendre plus largement cette fraternité dans l’Église et dans le monde, pour contribuer à la réalisation de cette prière de Jésus : “Père, que tous soient un”.

                                                                                                                    Adriana Masotti

Qui l’interview intégrale  

Le rapport de la Présidente

Le rapport de la Présidente

Journal de l’Assemblée générale /5 du 28 janvier 2021 Aujourd’hui est une journée de bilans à l’Assemblée des Focolari. Le programme comprend une discussion de groupe sur le rapport de la Présidente, Maria Voce, sur les six dernières années. Les participants avaient reçu le document il y a plus d’une semaine et avaient donc eu le temps de l’analyser personnellement. Un certain nombre de questions ont été posées, dont certaines au début de l’après-midi à la Présidente et au Coprésident, Jesús Morán.

Maria Voce et Jesús Morán

Maria Voce a expliqué que le rapport ne se voulait pas être « une liste d’activités » mais voulait plutôt offrir une « lecture du vécu ». Elle a attiré l’attention sur la « nouvelle configuration » du mouvement des Focolari : un processus engagé pour actualiser le charisme de l’unité dans les différents contextes du monde. Maria Voce a admis que ce processus a créé dans divers domaines « une certaine désorientation », mais elle a souligné également les effets positifs : un nouveau protagonisme des communautés locales et de nouvelles synergies entre les nombreuses subdivisions et répartitions territoriales qui ont fait place à une nouvelle créativité. Après avoir souligné la précieuse contribution des nouvelles générations du Mouvement parmi lesquelles elle a trouvé « des personnes engagées, prêtes à assumer leurs responsabilités », la Présidente a tracé une analyse des trois orientations qui ont émergé de la précédente Assemblée en 2014. En ce qui concerne le premier point, « en sortie », elle a souligné les domaines dans lesquels les Focolari ont offert leur contribution typique d’unité dans les milieux les plus variés comme le travail social ou le dialogue interculturel. En ce qui concerne le deuxième point, « ensemble », elle a noté la tendance à la diminution de la fragmentation au sein du Mouvement, avec une tension vers un travail plus synergique. Enfin, elle a souligné qu’un effort a été fait pour vivre le dernier point, « bien préparés », en développant de nouveaux parcours de formation humaine et spirituelle pour les membres et les dirigeants. Tant le rapport que les réponses ultérieures de Maria Voce et de Jesús Morán n’ont pas caché les défis et les points critiques auxquels le Mouvement est confronté comme la difficulté, par exemple, de trouver des formes et des voies appropriées pour communiquer son charisme d’une manière qui soit actuelle pour le monde d’aujourd’hui ; la diminution du nombre de vocations et le grand défi que représente l’émergence douloureuse de différentes formes d’abus au sein même du Mouvement, ce qui signifie – comme l’affirme le Coprésident, Jesús Morán – la nécessité de continuer sur la voie « d’un processus inévitable et nécessaire de “purification de la mémoire” que nous sommes appelés à vivre avec humilité et espérance ». Les perspectives auxquelles la Présidente a fait référence à la fin de son rapport partent d’une lecture des « signes des temps », c’est-à-dire des questions posées par la situation du monde, y compris celle de la pandémie du Covid : il s’agit de l’invitation à un mode de vie sobre et durable, d’une sensibilité accrue au rôle des nouveaux médias et une plus grande attention à la famille. Elle a conclu par un appel décisif à vivre une fidélité radicale à l’Évangile, ce qui signifie pour les Focolari la fidélité au mot clé de leur charisme : « Père, que tous soient un » (Jn 17, 21). Enfin, Maria Voce a invité le Mouvement à « avancer avec courage » afin de contribuer toujours plus « à une nouvelle génération en vue de la fraternité universelle”.

Bureau de communication des Focolari

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Une sainteté vécue ensemble

Une sainteté vécue ensemble

Journal de l’Assemblée Générale /4, 27 janvier 2021 Au centre des méditations, des réflexions et de la communion du troisième et dernier jour de retraite spirituelle de l’Assemblée Générale se trouve l’icône de la Très Sainte Trinité, présentée comme un modèle de “sainteté collective” (Maria Voce) et de relations d’amour qui font ressortir le “projet de Dieu” sur chaque personne (Claudio Guerrieri).

Des chrétiens de deux Églises orthodoxes

La prière œcuménique initiale, et ce n’est pas un hasard, est préparée par des chrétiens de deux Églises orthodoxes dont les traditions sont porteuses d’un grand trésor de réflexion et de contemplation de la Sainte Trinité.

Maria Voce

Dans sa méditation, Maria Voce, qui est sur le point de quitter son poste de présidente des Focolari, attire une fois de plus l’attention sur l’objectif général du Mouvement : “La perfection de la charité”, comme l’a écrit Chiara Lubich. Il s’agit  pour chacun de trouver sa réalisation pleine et personnelle en se donnant aux autres ; une façon de définir, en termes peut-être plus classiques, la sainteté. Mais une sainteté – souligne Maria Voce –  qui caractérise les Focolari : une “sainteté collective”. Afin d’expliquer ce concept, la Présidente retrace l’histoire des origines du Mouvement dans lequel nous voyons Chiara et ses premières compagnes vivre radicalement l’Évangile, une vie “pour Dieu et pour les autres”, comme l’explique Chiara elle-même, “dans l’oubli total de nous-mêmes, et de tout ce qui pourrait nous faire tomber dans le repli sur nous-mêmes. Ainsi est né un chemin vers une nouvelle sainteté, “radicale et légère, une sainteté qui pourrait être accessible à tous, vécue en famille, au milieu du monde, ensemble”, une sainteté à plusieurs. Celle-ci exige toujours une écoute personnelle de ce que Dieu veut, mais implique nous sachant en train de cheminer avec les autres, en regardant en effet l’autre et la présence de Dieu en lui.

Claudio Guerrieri

Le philosophe italien Claudio Guerrieri, membre du Centre d’études des Focolari, la “Scuola Abbà”, (l’École Abbà) prolonge  cette réflexion en se concentrant sur l’un des effets de la “sainteté collective” : elle permet de faire émerger la véritable personnalité de chacun,  le projet de Dieu sur chacun. C’est un aspect très présent dans les écrits mystiques de Chiara Lubich au cours des années 1949-1950, qui offrent un modèle de communion et d’unité qui “n’est pas uniforme, mais qui comprend une pluralité de voix où chacun exprime, en tant que partie, le tout”. La preuve en est que dans le mouvement des Focolari, outre Chiara Lubich, il y a deux autres cofondateurs, Igino Giordani et Pasquale Foresi, qui, par leur “dessein”, ouvrent et incarnent le charisme de Chiara. C’est ainsi que se sont achevés ces trois jours de retraite profonde, parfois un peu déstabilisante, mais aussi pleine de stimuli en vue des choix à faire. « Ils ont été, a expliqué l’un des jeunes lors de la communion finale, une occasion de s’écouter mutuellement et d’essayer de comprendre dans quelle direction l’Esprit Saint appelle les Focolari dans cette prochaine étape et à qui confier les postes de gouvernance au service de cette Œuvre, pour relever les défis et saisir les enjeux de ces six prochaines années. »

                                                                Bureau de communication des Focolari

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Vivre l’Évangile : changer le regard

Vivre pour l’unité signifie y contribuer à la première personne, au quotidien, à commencer par les relations dans la famille, au travail, dans la certitude qu’elle transforme les situations, crée la communion, la fraternité et la solidarité. Une autre logique Ce matin-là, en rentrant de la messe du dimanche, j’ai trouvé le chaos dans la cuisine, signe que notre fils et ses amis avaient fait la fête toute la nuit. Il aurait été juste et éducatif de laisser les choses telles qu’elles étaient afin qu’elles puissent être « vues »: on en aurait alors parlé. Mais la lecture de l’Évangile que je venais d’entendre ne m’a pas laissée tranquille : il s’agissait du pardon. Pardonner soixante-dix fois sept fois. Lorsque j’ai commencé à mettre les choses en ordre, j’ai senti une « justice » différente s’installer en moi, selon une autre logique. C’était comme si ce désordre extérieur devait d’abord trouver de l’espace en moi. La colère et la déception envers notre fils ont perdu de leur force. Quand le garçon s’est réveillé, il m’a demandé ce qui me rendait si heureux. N’entendant pas de réponse, après un certain silence, il s’est ouvert : il était entré dans le cercle de la  drogue et demandait de l’aide. Plus tard, nous en avons parlé ensemble avec son père. Comme une graine, la Parole  a commencé à germer. Par la suite, la situation de notre fils, et par conséquent celle de toute la famille, a changé. (M. J. – Norvège) La leçon de ma fille En tant que responsable d’un département important de l’entreprise où je travaille, mon engagement a tout de suite été d’aider les employés à faire de leur mieux avec compétence et précision. Mais après quelques années, quelqu’un a demandé à être licencié, d’autres se sont plaints. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Je ne comprenais pas… Un jour, mon plus jeune enfant m’a donné une grande leçon. Je l’aidais à faire ses devoirs et en parcourant tout son cahier, je lui montrais toutes les corrections de son institutrice. Et en pleurant elle m’a dit : « Papa, mais tu ne vois que les erreurs ? Tu ne vois pas les pages avec le maximum des points ? ». La même erreur que je faisais au travail : ne voir que les défauts des autres. Cela a pour moi été un moment lumineux. Il s’agissait maintenant de mettre une autre paire de lunettes, celle que l’amour donne. Cela n’a pas été facile. En secret, j’ai commencé à compter le nombre de fois que je réussissais à vivre ainsi, et chaque jour le nombre augmentait. Un jour, un des collaborateurs m’a demandé pourquoi j’étais si content. Ce fut le bon moment pour lui parler de la leçon que ma fille m’avait donnée. (J. G. – Portugal) Un mari alcoolique Avec un mari qui se consacrait à l’alcool, il n’y avait plus de fêtes, d’anniversaires, d’amitiés. Et cela aurait été supportable s’il n’y avait pas eu aussi des explosions de violence. Nous vivions de sa pension (quand nous pouvions l’empêcher de la dépenser) et des travaux de nettoyage que je faisais dans l’immeuble. A certains moments, aller ainsi de l’avant signifiait faire preuve d’héroïsme. La famille et les enfants eux-mêmes, qui avaient quitté la maison à cause de lui, me répétaient souvent : « Pourquoi ne le quittes-tu pas ? » Mais il se serait retrouvé alors dans la rue. Ce qui m’a surtout toujours freiné, c’est qu’ il était le père de mes enfants. Les jours où il avait dû subir une opération, l’absence d’alcool l’avait rendu encore plus agité. Cependant, il a finalement accepté un jour de suivre un traitement de désintoxication. Ce fut long, mais il commença à faire quelques pas. J’avais l’impression de voir un enfant apprendre à marcher. Après quelques années, sa volonté de vivre est revenue, pour profiter de sa famille et même de son premier petit-enfant. Nous nous dirigeons maintenant vers la fin de la vie. Je peux dire que sans la foi, je n’aurais pas eu la force de rester avec lui. (M. D. – Hongrie)

Stefania Tanesini

(extrait de « Il Vangelo del Giorno », Città Nuova, année VII, n.1, janvier-février 2021)

Charisme, Prophétie, Incarnation

Charisme, Prophétie, Incarnation

Journal de l’Assemblée générale /3 du 26 janvier 2021

Stefan Tobler

« Qui sait si notre tâche n’est pas tant de donner la “lumière” mais de pénétrer l’obscurité, la boue, le désespoir du manque de dignité, […] dans les mille différentes pauvretés d’aujourd’hui » ? C’est probablement cette question provocatrice qui a le plus caractérisé la seconde journée de retraite spirituelle de l’Assemblée générale des Focolari. Après la prière œcuménique initiale, qui a réitéré la nécessité d’une profonde conversion des cœurs, Stefan Tobler, théologien réformé suisse, et Paula Luengo, psychologue chilienne, ont abordé le thème central de l’incarnation : que signifie le fait que Dieu se soit fait homme, dernier avec les derniers ? Et que signifie pour les Focolari, aujourd’hui, vivre et concrétiser la spiritualité de l’unité ?

Silvina Chemen

Les orateurs présentent leurs réflexions selon deux points de vue complémentaires. À partir des écrits mystiques de Chiara Lubich, Stefan Tobler met en avant la valeur de l’incarnation. « Pour Chiara, ce n’est pas seulement un moment de l’histoire du passé mais un fait qui a changé définitivement le sens de toute la création et qui donne aux choses de la terre une valeur d’éternité, une très haute dignité ». L’incarnation se poursuivra – conclut Stefan Tobler – si nous parvenons à « avoir des yeux simples qui découvrent Dieu sous la réalité de ce monde ».

Paula Luengo

Cette nouvelle dignité que le monde acquiert lorsqu’il est considéré sous cet angle devrait provoquer un changement de perspective de notre part, explique Paula Luengo. « Nous ne trouverons pas notre identité en contemplant notre nombril, mais en embrassant – comme le dit Chiara – “tous ceux qui sont seuls”.  « Nous devons “partir de l’humanité avec ses abîmes”. L’incarnation est donc un mouvement qui recherche la proximité et l’abaissement ». Luigino Bruni, italien, professeur d’Économie politique et d’Histoire de la pensée économique, et Silvina Chemen, argentine, rabbin à Buenos Aires, arrivent à la même conclusion, en réfléchissant sur “charisme, prophétie et incarnation”. Ils posent la question : est-il encore possible de parler aujourd’hui de la dimension prophétique d’un charisme ? « Quand il y a des frères – explique Silvina Chemen -, il y a prophétie ; quand il y a fraternité, la voix [de Dieu] apparaît ; quand nous sommes vraiment ensemble, Dieu se manifeste ».

Luigino Bruni

Lors des réunions de groupe, de nombreuses questions ont été posées sur le présent et l’avenir du Mouvement, comme : que signifie être fidèle aux racines aujourd’hui ? Luigino Bruni explique que « nous devons réussir à comprendre, dans les communautés charismatiques, que la première histoire est terminée, cette merveilleuse histoire qui nous a fait rêver les yeux ouverts et fait voir le ciel, c’est un acte particulièrement difficile. Mais l’histoire continuera parce que la promesse était plus grande que la première veste que notre foi a endossée dans la première partie du parcours ».  Bureau de Communication des Focolari   texte en pdf  

Un pacte mondial

Un pacte mondial

Journal de l’Assemblée générale /2, 25 janvier 2021 Le deuxième jour de l’Assemblée Générale des Focolari a commencé par une prière œcuménique présentée par des participants de différentes Églises. Elle s’adresse à Jésus dans son abandon sur la croix, afin qu’il aide chacun à « grandir dans l’écoute des autres » ; qu’il nous enseigne à « accueillir ensemble l’Esprit Saint » et « le cri de l’humanité aujourd’hui » afin de « devenir des instruments d’unité.» Ensuite, on a procédé à des votes qui avaient été reportés depuis hier et qui étaient nécessaires pour adapter le règlement de l’Assemblée aux modalités télématiques. Avec un léger retard, la retraite spirituelle s’est donc ouverte pour tous les participants et se terminera le mercredi 27 janvier. C’est un moment fondamental de l’Assemblée, comme le stipulent les statuts du Mouvement, « afin que les électeurs (…) soient dociles à la grâce de l’Esprit Saint. » Le premier thème choisi place les participants devant ce que l’on pourrait définir comme la clé de la mystique de Chiara Lubich : un pacte solennel, que la fondatrice a conclu le 16 juillet 1949 dans les montagnes, les Dolomites, avec Igino Giordani, écrivain et homme politique, co-fondateur du Mouvement. « Dans ce pacte – souligne le Père Fabio Ciardi, Oblat de Marie Immaculée et théologien de la vie consacrée – Chiara Lubich et Igino Giordani avaient demandé à Jésus, qu’ils avaient reçu peu de temps auparavant dans l’Eucharistie, de créer lui-même l’unité entre eux, en utilisant leur volonté pleine et partagée d’accueillir l’autre, de mettre en valeur la pensée de l’autre et d’ouvrir ainsi un espace pour permettre à l’Esprit Saint de faire un chemin. »

Vicky et Vic

Il est également souligné que le pardon et la miséricorde sont à la base de ce pacte et les participants sont immédiatement invités à mettre ce principe en pratique. Ceux qui le souhaitent peuvent prendre contact avec l’un des participants avec lesquels ils souhaitent se réconcilier, avant de formuler ce pacte – tous ensemble et chacun dans sa propre langue – dans une prière mondiale qui dépasse toutes les frontières.

Somjit, un bouddhiste thaïlandais

Plusieurs témoignages et expériences ont montré comment cette mystique communautaire peut se traduire dans la vie : des Philippines, Vicky et Vic, mariés, ont raconté comment ils ont vécu et surmonté l’infection de Vic par la covid; Somjit, un bouddhiste thaïlandais, a partagé comment il essaie de vivre le don de soi selon les enseignements du Bouddha. Jordi d’Espagne, agnostique, a également raconté son implication dans la coordination, avec son épouse chrétienne, de plusieurs groupes de dialogue.

Rassim, un musulman d’Algérie

Enfin, Rassim, un musulman d’Algérie, a trouvé dans le Coran l’encouragement à se montrer tolérant envers les autres et à se déclarer prêt à un amour réciproque inconditionnel. À la fin de cette journée de retraite, les participants se sont répartis dans les 34 salles virtuelles pour des réunions de groupe dans lesquelles ils ont pu non seulement partager des pensées et des réflexions, mais aussi mettre en pratique ce qui a été présenté dans la session d’aujourd’hui : une profonde écoute mutuelle et un accueil sans réserve les uns des autres.

Bureau de communication des Focolari

 

Atmosphère solennelle et familiale

Atmosphère solennelle et familiale

Journal de l’Assemblée générale – 1 du 24 janvier 2021 C’est parti ! L’Assemblée générale du mouvement des Focolari a commencé à 12h30 (UTC +1). Longtemps attendue et préparée par une grande participation des membres et des adhérents des Focolari dans le monde entier, elle était prévue pour le début septembre 2020 mais elle a été reporté en raison de la pandémie et se déroule désormais par voie électronique. Le choix de cette date est significatif : il y a deux jours, le 22 janvier, date de naissance de Chiara Lubich, marquait la fin de l’année du centenaire de la fondatrice du Mouvement, tandis qu’aujourd’hui, le 24 janvier, nous nous souvenons du jour où Chiara, en 1944, a « découvert » la réalité de Jésus dans son abandon sur la croix, le Jésus qui allait devenir « l’époux de son âme » et qui allait la pousser à Le « chercher » dans toutes les souffrances et les douleurs de l’humanité, afin de reconstruire des relations et des ponts d’unité. L’Assemblée – selon ce qui est défini dans son règlement – est « le premier et le plus important organe directeur du Mouvement des Focolari ». Elle réunit 360 participants, dont 139 de droit, 181 élus et 40 invités par la Présidente. Bien que disséminés dans le monde entier, les participants font leur entrée dans la seule grande salle virtuelle, tous conscients de la solennité et de l’importance du moment, tous bâtisseurs de l’atmosphère active d’une famille mondiale et qui est bien tangible sur la plate-forme virtuelle. Maria Voce, présidente sortante du Mouvement à la fin de son second mandat, ouvre l’Assemblée par un appel solennel. Elle invite les participants à se mettre tous dans l’attitude de Jésus à la dernière Cène et à se laver les pieds les uns les autres, ce qui signifie être prêts « à s’écouter, à se comprendre, à dépasser les différences, pour devenir vraiment des frères, ce qui signifie vraiment égaux, vraiment avec la plus grande dignité, qui est celle que Jésus nous donne parce qu’Il nous fait enfants de Dieu et tous frères et sœurs ». Conformément au règlement, la session d’aujourd’hui a comporté plusieurs votes : tout d’abord l’élection des deux modérateurs qui coordonneront et dirigeront les travaux : Uschi Schmitt, médecin allemande, et Andrea Ponta, ingénieur italien. La commission électorale a ensuite été approuvée, composée de Danilo Virdis, Flavia Cerino, Waldery Hilgeman, Laura Bozzi et Sœur Tiziana Merletti, tous résidents en Italie et, pour des raisons juridiques, présents au siège officiel de l’Assemblée, le Centre international des Focolari à Rocca di Papa (Italie). Lors de votes ultérieurs, l’Assemblée a ensuite approuvé le programme de ces journées et un amendement aux Statuts généraux du Mouvement qui réduit le nombre minimum de conseillers à élire de 30 à 20. Dès demain, les participants commenceront la retraite spirituelle de trois jours.

Bureau de Communication des Focolari

 

Le centenaire se termine mais ne s’arrête pas

22 janvier 2020 – 22 janvier 2021. L’année du Centenaire de la naissance de Chiara Lubich s’achève aujourd’hui. 365 jours en pleine pandémie, qui ont été différents de ce qui était prévu mais qui ont ouvert de nouvelles pistes et perspectives. « Célébrer pour rencontrer », telle était le slogan choisi pour le Centenaire de la naissance de Chiara Lubich (1920-2020), fondatrice des Focolari. Lorsqu’il s’est ouvert le 22 janvier 2020, de nombreuses initiatives étaient prévues sur les cinq continents ; on n’imaginait que la pandémie serait un tournant pour le Centenaire, en marquant un avant et un après, mais sans empêcher, voire dans certains cas en les renforçant, les possibilités de « rencontrer » Chiara. Commençons par le début. Le 7 décembre 2019, le Centenaire s’ouvre avec l’inauguration de l’exposition « Chiara Lubich Ville Monde » aux Galeries de Trente (Italie), sa ville natale. Une exposition sous le haut patronage du Président de la République italienne, promue par la Fondazione Museo storico del Trentino en collaboration avec le Centre Chiara Lubich. Ce jour-là, la Province autonome de Trente a voulu remettre à Maria Voce, Présidente des Focolari, le « Sceau de Saint Venceslas ». Le lendemain, une section détachée de l’exposition était inaugurée à Tonadico, dans la municipalité de Primiero San Martino di Castrozza (Italie), consacrée notamment aux années 1949-1959. Dans les semaines qui ont suivi, l’exposition s’est multipliée dans différents pays du monde, répétant celle de Trente, mais enrichie de particularités locales. À Nairobi (Kenya), l’exposition a mis en lumière le développement des Focolari en Afrique ; à Jérusalem, une section était consacrée à la relation entre Chiara et cette ville et à son rêve qui devient maintenant réalité : un centre de spiritualité, d’étude, de dialogue et de formation pour l’unité. Chiara Lubich est née le 22 janvier, et en ce 22 janvier 2020, Rome célèbre le Centenaire par une soirée qui lui est dédiée, vingt ans exactement après que la capitale italienne lui a également conféré la citoyenneté d’honneur. « Chiara, à partir de ce 22 janvier 2000, – a déclaré l’ancien maire, Francesco Rutelli, – a pris l’engagement de se consacrer davantage et mieux à Rome, en incarnant partout l’amour réciproque. Quoi de plus beau que faire nôtres aujourd’hui ces paroles ». Quelques jours plus tard, le Président de la République, Sergio Mattarella, s’est exprimé au Centre Mariapolis « Chiara Lubich » à Cadine (TN) lors d’une manifestation du Centenaire à laquelle ont participé la Présidente du Mouvement, Maria Voce, le Coprésident Jesús Morán, les autorités locales et plus de 900 personnes. La transmission en streaming comptait plus de 20.000 vues. Dans son discours, Sergio Mattarella a identifié la fraternité, appliquée à l’action civile et politique, comme le trait distinctif de la spiritualité de Chiara Lubich. Trente a également été le cadre du Congrès international « Un Charisme au service de l’Église et de l’humanité » auquel ont participé 7 Cardinaux et 137 Évêques, amis du mouvement des Focolari de 50 pays, qui s’est ensuite poursuivi à la cité-pilote internationale des Focolari de Loppiano (Incisa Figline Valdarno – Italie). Dans son message, le Pape François s’était vivement réjoui de ce congrès, exprimant « la gratitude de Dieu pour le don du charisme de l’unité à travers le témoignage et l’enseignement (…) de Chiara Lubich ». Au même moment, au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Italie), plus de 400 religieux, religieuses, consacré(e)s et laïcs catholiques – avec une représentation orthodoxe – de 100 familles religieuses et 33 pays ont été les protagonistes d’un autre événement lié au Centenaire : « Charismes en communion: la prophétie de Chiara Lubich », un atelier de dialogue entre les différents charismes pour favoriser la communion entre les familles religieuses à travers la spiritualité de l’unité. La pandémie a commencé alors à se propager dans le monde entier. Et aussi pour le Centenaire, des changements sont intervenus : certains événements ont été annulés, d’autres ont été déplacés sur le web. L’exposition de Trente a été enrichie d’un itinéraire virtuel ; celui prévu au Brésil, a été transformé en un itinéraire dédié à Chiara Lubich grâce à une équipe intergénérationnelle et qui peut être utilisé à travers les réseaux sociaux de @focolaresbrasil (Facebook, Instagram et Youtube). Des initiatives via le web permettent à de nombreuses personnes de visiter les expositions consacrées à Chiara Lubich, plus qu’elles n’auraient pu le faire en présentiel. D’autres événements, en revanche, ont eut lieu : comme l’émission de deux timbres-poste dédiés à Chiara Lubich en République tchèque ou le Concours pour les écoles italiennes sur le thème : « Une ville ne suffit pas » promu par le Centre Chiara Lubich/Humanité Nouvelle et par la Fondation du Musée historique du Trentin, en collaboration avec le Ministère de l’Éducation, de l’Université et Recherche, qui a vu la participation des écoles italiennes. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 16 février 2021, via le web. Le confinement a obligé le Centre International des Focolari à Rocca di Papa (Italie) de fermer pour certaines périodes en 2020. Depuis quelques mois, les visites sont possibles dans le respect des normes sanitaires en vigueur. L’une des visites les plus importantes fut celle de Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople Bartholomée Ier qui vint prier sur la tombe de Chiara Lubich. Des événements ont également présenté et promu, en présenciel ou via le web, différentes nouvelles publications liées au Centenaire: une nouvelle édition – la vingt-neuvième – du livre « Méditations » de Chiara Lubich ; deux textes de la série « Œuvres de Chiara Lubich » publiés par Città Nuova : « Conversazioni. In collegamento telefonico » sous la direction de Michel Vandeleene et « Discorsi in ambito civile ed ecclesiale » sous la direction de Vera Araújo ; la nouvelle biographie de Chiara Lubich, la voie de l’unité, entre histoire et prophétie, écrite par Maurizio Gentilini. L’édition anglaise de ce dernier texte a également été présentée au consulat italien de Mumbai, en Inde, lors d’un événement diffusé via le web consacré au centenaire de Chiara Lubich. La Consule italienne à Mumbai, Stefania Constanza, Vinu Aram, Directeur de l’Ashram Shanti à Coimbatore, et Maurizio Gentilini étaient présents. Une approche « mixte » a été choisie – en partie en présentiel à Trente et en partie on line – pour la rencontre d’étude « Chiara Lubich en dialogue avec le monde. Une approche linguistique, philologique et littéraire de ses écrits », organisée par le Centre Chiara Lubich et le Groupe d’étude et de recherche en linguistique, philologie et littérature de l’école Abbà (Centre d’études interdisciplinaires du mouvement des Focolari) avec des experts de différents pays. Certaines des interventions sont disponibles dans la section « Documents et Conférences » du site du Centre Chiara Lubich. Presque à la fin du centenaire, le 3 janvier 2021, Rai Uno, la première chaîne de la télévision italienne, a diffusé le téléfilm « Chiara Lubich. L’Amour vainc tout » réalisé par Giacomo Campiotti.  Chiara Lubich était interprétée par Cristiana Capotondi. Il était réalisé par Rai Fiction et Eliseo Multimedia. Il a été vu par 5.641.000 téléspectateurs. Beaucoup d’autres ont ensuite pu le voir dans les différents continents grâce à RaiPlay et Rai Italia. Et aujourd’hui, 22 janvier 2021, le Centenaire s’achève. Mais – peut-on se demander – est-il vraiment terminé ? La Présidente du mouvement des Focolari, Maria Voce, s’est récemment exprimée à ce sujet, expliquant que « la rencontre vivante avec Chiara ne peut pas se limiter à 100 ans, ni même à une année de centenaire ». Elle n’est pas finie, elle continuera tant qu’il y aura un membre de la famille de Chiara sur terre qui continuera à faire des rencontres pour témoigner que Chiara est vivante, que le charisme de Chiara a encore quelque chose à dire au monde ».

Anna Lisa Innocenti

L’Assemblée générale des Focolari commence !

L’Assemblée générale du Mouvement des Focolari se déroulera en ligne du 24 janvier au 7 février. On procédera au renouvellement des responsabilités suivantes : de la Présidente, du Coprésident et d’organes directeurs, et les lignes directrices d’orientation et d’action pour les six prochaines années seront définies. Précédée d’un processus de formation et d’information auquel ont participé les communautés des Focolari du monde entier, la troisième assemblée générale des Focolari après le décès de sa fondatrice Chiara Lubich débutera dimanche prochain, le 24 janvier 2021. L’Assemblée, qui devait avoir lieu début septembre 2020, a été reportée en raison de la pandémie. Le Dicastère pour les laïcs, la Famille et la Vie a permis de la reporter et de tenir l’ensemble de l’assemblée par voie électronique. Voyage participatif 362 personnes du monde entier y participeront, représentant les différentes cultures, générations, vocations, appartenances ecclésiales et confessions religieuses présentes dans le Mouvement des Focolari. Afin d’encourager la participation la plus large possible, l’actuelle Présidente Maria Voce a mis en place en février 2019 une commission préparatoire dont les tâches étaient de rassembler des propositions de sujets à débattre lors de l’assemblée, d’identifier les noms des candidats aux élections et de préparer le programme. Élections de la Présidente, du Coprésident et des conseillers L’élection de la Présidente aura lieu le 31 janvier,[1] en utilisant un système de vote en ligne. Le 1er février, le coprésident sera élu, et le 4 février, ce sera au tour des conseillers qui assisteront la Présidente dans les différentes fonctions de gouvernement du Mouvement. Elle répartira ensuite elle-même les tâches. Une autre tâche de l’Assemblée générale est la délibération sur des sujets proposés par le Centre du Mouvement, présentés à l’initiative de la  Présidente, du Conseil général, ou d’une section, d’une branche ou d’un mouvement. Tout participant à l’Assemblée peut faire la proposition que d’autres sujets soient examinés. Qu’est-ce qui sera discuté ? Les plus de 3.000 propositions arrivées du monde entier concernant les thèmes à traiter dans l’Assemblée et les lignes que le Mouvement devrait suivre dans les six prochaines années, représentent bien la vivacité du peuple des Focolari, mais aussi la conscience du « changement d’époque » en cours, comme l’a dit le pape François en 2018, en rencontrant la communauté des Focolari à Loppiano. Les nombreuses instances ont été classées en quatre volets thématiques : l’actualisation du charisme transmis par la fondatrice ; la culture qui découle du charisme de l’unité ; la réponse à la crise environnementale et à la pandémie ; le travail à réaliser ensemble avec les nouvelles générations. Comme le Coprésident actuel des Focolari, Jesús Morán, l’a récemment déclaré dans une interview, un espace de dialogue et de débat sera également réservé au thème des abus, aussi bien dans le rapport sur le sexennat de la Présidente qui ouvrira l’assemblée, que dans une intervention ad hoc du Coprésident. Malgré la diversité des voix, il apparaît un besoin général d’identifier des voies nouvelles et actualisées de fraternité, capables de répondre aux défis et aux questions de l’humanité actuelle, tant au niveau mondial que local. Des nouvelles et des mises à jour sur les travaux de l’Assemblée seront disponibles quotidiennement sur la page Web des Focolari et dans les communiqués de presse ultérieurs. Stefania Tanesini – +39 3385658244   [1] Comme indiqué dans les Statuts, la Présidente du Mouvement sera toujours une femme. Il s’agit ainsi de souligner son profil marial et sa connotation essentiellement laïque et donc « de préserver le dessein que Dieu avait pour elle en confiant son commencement et son développement à une femme ». Comme on peut le lire dans les Statuts, « sa présidence sera avant tout une présidence de charité, car elle devra être la première à aimer, c’est-à-dire à servir ses frères et sœurs, en se souvenant des paroles de Jésus : « … celui qui voudra être le premier parmi vous sera le serviteur de tous ». (Mc 10:44).    

Focolare et abus : un tournant

Entretien avec Jesús Morán Cepedano, co-président du mouvement des Focolari depuis 2014, responsable, selon les statuts de l’Œuvre de Marie, des questions morales et disciplinaires (par Lorenzo Prezzi et Marcello Neri). En tant que coprésident du mouvement des Focolari, vous avez rencontré les victimes d’abus à Nantes, en France, le 18 septembre 2020. Pouvez-vous nous dire ce qui s’est passé et vos réactions ? Nous avons été convoqués par trois victimes de Jean-Michel Merlin, un focolarino français qui avait commis des abus, après plusieurs contacts que nous avons eus avec eux ces dernières années pour faire le point sur la situation et conclure l’évènement, comme il est possible et de façon correcte pour eux. Ce fut une expérience très forte pour nous tous du mouvement qui étions là, et pour moi en particulier, car ce fut une rencontre avec une douleur vive, une douleur pure de ceux qui ont été abusés. Ce n’était pas la première fois que j’entrais en contact avec des victimes d’abus, mais je n’avais jamais eu auparavant une expérience aussi intense de relation avec la douleur. De plus, ce fut pour nous une occasion très douloureuse de constater l’étendue de nos lacunes – surtout en ce qui concerne le cas Merlin, en ce qui concerne l’accompagnement des victimes, la prise en charge des situations, la désorientation que nous avons eue en tant que mouvement – et aussi, à cet égard, le retard dans la prise de mesures adaptées à la situation et aux faits. Cette expérience, à mon avis, a représenté un tournant : à partir de cette relation personnelle avec les victimes, la vision de ce drame a beaucoup changé. Le travail que nous avions déjà entrepris pour prendre des mesures adéquates face aux cas d’abus dans le mouvement après la réunion de Nantes s’est encore plus accentué. La présidente, Maria Voce, a pris la parole et a exprimé la volonté d’apporter une clarté totale. En quelles occasions ? Selon les statuts de l’Œuvre de Marie, le co-président est celui qui doit s’occuper des questions morales et disciplinaires afin que les formes de vie du mouvement soient en accord avec la doctrine de l’Eglise. C’est sa tâche spécifique, mais elle est toujours accomplie dans l’unité et en plein accord avec la présidente. En ce sens, Maria Voce a toujours soutenu mon travail depuis des années. Il y a donc eu deux occasions particulières où nous nous sommes exprimés ensemble. Une première fois le 26 mars 2019, par une lettre adressée à tous les membres du mouvement dans laquelle nous reconnaissions publiquement nos manquements et le fait que des abus se sont produits au sein de l’Œuvre de Marie : nous affirmions notre engagement contraignant, en particulier avec les victimes, à réparer tout ce qui doit l’être. Une deuxième fois, plus récemment, nous nous sommes exprimés ensemble dans le cadre d’une liaison mondiale au cours de laquelle nous avons publiquement demandé pardon à tous ceux qui avaient été victimes d’abus au sein du mouvement des Focolari – qu’il s’agisse d’abus sexuels, de mineurs ou d’abus d’autorité ou de pouvoir. Quel a été l’impact sur les membres des Focolari et du mouvement face à la révélation de cas d’abus? Pour beaucoup d’entre eux, la première réaction a été l’incrédulité et la perplexité : l’impact a été très fort car pour beaucoup, il était impensable que des événements aussi douloureux puissent se produire dans un mouvement si fortement marqué par l’amour réciproque où les relations sont d’une importance spirituelle centrale. Des piliers du mouvement vont dans une direction si contraire à toute forme d’abus, comme voir Jésus dans l’autre, la vie de l’unité, qu’ils nous poussent à considérer les abus comme impensables au sein de nos réalités. Entrer dans ce que Catherine de Sienne appelait la « maison de la connaissance de soi » a été un processus douloureux pour les membres du mouvement : c’est-à-dire découvrir notre insuffisance, même en ce qui concerne la mise en pratique de la vie d’unité, du charisme. Il s’agit d’un processus fondamental de découverte de sa propre insuffisance et il s’agit de repartir avec une confiance, non plus naïve, envers Dieu et les autres. C’est l’expérience fondamentale de nombreuses personnes dans le mouvement – ils nous l’ont écrite, dite et communiquée. Les démissions des responsables français du mouvement et le cas retentissant de Jean-Michel Merlin sont-ils le symptôme d’une certaine fragilité dans le processus de formation interne ? Évidemment oui ! je l’ai aussi dit dans une communication récente aux membres du mouvement : ces situations d’abus ont mis en évidence des fragilités dans les itinéraires de formation et il faut donc s’occuper de la formation dans toutes ses phases avec une plus grande attention aux personnes. D’une manière particulière, nous devons faire un sérieux et véritable discernement vocationnel – et je ne parle pas seulement des personnes consacrées mais aussi de la vocation de toute personne qui veut assumer d’importantes responsabilités dans le mouvement. Un autre point est celui de mieux prendre soin et d’accompagner les personnes auxquelles nous confions des rôles de responsabilité, en veillant à ce qu’elles aient une formation intégrale, qu’elles aient des compétences relationnelles adéquates, d’écoute et d’accueil, de respect de la personne. Dans ce contexte, il s’agit ensuite de mettre en place des moyens de vérification du processus de formation. J’ai l’impression que pendant des années nous avons fait totalement confiance à la force de la spiritualité et du charisme mais cela nous a parfois amenés à négliger d’une certaine manière certains aspects humains dont nous sommes maintenant conscients et qui doivent être davantage pris en compte. Et cela, en regardant à la fois les progrès des sciences humaines et les avancées dans ce domaine qui se font au sein de l’Eglise. Lorsqu’on ouvre la digue des témoignages, ceux-ci se multiplient. Avez-vous l’impression que cela pourra se produire aussi dans le mouvement, c’est-à-dire qu’après le cas Merlin, d’autres dénonciations d’abus pourraient émerger ? Oui, nous le vérifions déjà et nous nous y préparons, car d’autres dénonciations arrivent et nous devons ici faire un véritable discernement par des vérifications en bonne et due forme. Dans certains cas, il s’agit plutôt de tensions et de conflits relationnels qui ne peuvent être configurés comme de véritables abus ; dans d’autres cas, il s’agit plutôt de véritables abus dont nous n’avions pas connaissance et qui doivent être traités comme tels avec la rigueur et l’attention nécessaires. C’est un processus de « purification de la mémoire » que nous voulons vivre avec humilité et espérance. Quels outils avez-vous mis en place pour répondre à ces dénonciations d’abus au sein du mouvement ? Nous avons deux commissions qui prennent en charge de telles situations : une Commission pour le bien-être et la protection des mineurs et des personnes vulnérables, qui fonctionne depuis quelques années avec un règlement interne, qui a été révisé récemment, et une Commission indépendante des structures dirigeantes du mouvement pour la protection de la personne, c’est-à-dire pour les adultes qui peuvent souffrir d’abus d’autorité, de pouvoir et aussi sexuels. Ce deuxième instrument est plus récent, avec moins d’expérience que la première Commission. Après environ quatre ans d’activité, il élabore ces jours-ci un nouveau statut alimenté par les expériences faites jusqu’à présent et qui sera rendu public une fois qu’il aura rejoint sa version définitive. Ces deux instruments agissent au niveau central ; ensuite, en ce qui concerne la protection des mineurs, il existe également des commissions régionales. Il se pourrait que nous allions également dans cette direction pour la protection de la personne en liaison avec les organes centraux.  Nous réalisons tout ce travail en dialogue avec le Dicastère des laïcs, parce que nous ressentons le besoin de toujours améliorer les procédures afin que l’on sache très clairement comment on peut s’adresser à ces organismes, comment vérifier les différents cas, quand il y a véritablement des abus. Nous devrions également mettre en place des organes de contrôle à tous les niveaux. La commission pour la protection des mineurs en a déjà un. Dans ces organes de contrôle, il y aura des personnes extérieures au mouvement pour assurer une plus grande transparence. Pouvez-vous dire quelque chose sur le mandat donné à la société britannique GCPS pour enquêter sur tous les abus possibles au sein du mouvement ? C’est un engagement pris avec les victimes que nous avons rencontrées à Nantes, où elles ont demandé une commission indépendante au sens total, c’est-à-dire non seulement indépendante du gouvernement de l’Œuvre composée de membres qui n’exercent aucun rôle de gouvernement, mais aussi de l’Œuvre en tant que telle, c’est-à-dire composée de personnes qui sont en dehors du mouvement. Après une recherche qui a duré quelques mois, nous avons identifié cette société britannique qui, pour le moment, ne s’occupera que du cas Merlin car il s’agit d’un cas grave et exemplaire. Nous verrons comment les choses évoluent ; nous venons de donner le mandat à la firme britannique et nous commençons à travailler avec elle. Le processus d’enquête prendra probablement un an : tant sur les faits, car nous devons encore connaître le nombre réel de cas, et pour ce qui concerne les décisions à prendre et les responsabilités à assumer. Quel est le rôle des victimes dans cette analyse interne ? Le rôle des victimes est fondamental : par exemple, elles participeront à l’enquête que nous avons confiée à GCPS Consulting, notamment à l’élaboration du programme opérationnel. Le contact avec les victimes est permanent, au cours de ces mois ; je leur ai communiqué toutes les mesures que nous avons prises en tant que mouvement. Les victimes participent donc à l’ensemble du processus et nous sommes toujours en contact dans chaque cas et dans chaque situation, dans la mesure du possible. La prochaine Assemblée Générale du mouvement, qui s’ouvrira fin janvier, comprendra-t-elle une sorte de briefing sur ces faits ? Oui, le sujet des abus est inclus dans le rapport sexennal de la présidente qui ouvrira l’Assemblée ; il y aura également une intervention ad hoc du coprésident. En ce sens, le sujet sera non seulement présenté mais aussi approfondi et discuté pendant l’Assemblée. Vous avez souligné la grande confiance dans le charisme fondateur de Chiara Lubich, confiance qui, par exemple, dans la récente transmission télévisée sur Chiara, est également témoignée à un très large public. Ce patrimoine est renouvelé, mis à l’épreuve par ces événements et de quelle manière peut-il être reproposé ? L’émission sur Chiara, même si c’était une fiction avec les limites et les mérites du genre, a été un grand cadeau pour nous tous, surtout pour les jeunes membres du mouvement qui n’ont pas connu une jeune Chiara Lubich. Je pense que la fiction a bien réussi à mettre en évidence le vrai fruit du charisme de l’unité, c’est-à-dire un peuple né de l’Évangile qui vit pour la fraternité universelle, avec un accent sur la communion et l’ouverture à l’humanité, avec une attention aux douleurs du monde. Je crois que ce sont des thèmes d’une grande actualité. Nous nous trouvons donc devant une fiction qui peut être un grand stimulant pour avancer dans l’incarnation du charisme dans l’Église et dans la société. Source : http://www.settimananews.it/ http://www.settimananews.it/ministeri-carismi/focolari-abusi-uno-spartiacque/  

Semaine pour l’Unité des Chrétiens 2021

Semaine pour l’Unité des Chrétiens 2021

« Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance » (Jn 15, 5-9) est le passage de l’Evangile choisi pour cette année. L’accent est mis sur “demeurez” car la recherche de l’unité est un engagement à plein temps ». « Il ne suffit pas de se réunir pour des activités d’évangélisation ou caritatives. L’amour est ce qui sous-tend tout ce que nous faisons ensemble. Nous pouvons réaliser de merveilleux projets, nous pouvons rassembler des chrétiens de différents groupes, mais si nous n’avons pas d’amour, rien n’a de valeur ». Ce sont les mots du Quezon City Ecumenical Fellowship (QCEF), l’association œcuménique de Quezon City, une ville située dans l’arrière-pays de Manille (Philippines), dont font partie plusieurs membres de la communauté locale des Focolari. Le matériel  préparé cette année par la communauté monastique de Grandchamp, contenant les textes de réflexion pour la Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens 2021 (18-25 janvier), affirme qu’en « demeurant en Christ, le fruit de la solidarité et du témoignage grandit » et les membres du QCEF en font l’expérience depuis des années. Nous aimerions donner la parole à certains de leurs témoignages, en soulignant la variété et l’imagination, afin qu’ils puissent être une source d’inspiration pour de nombreuses personnes à travailler chaque jour pour l’unité entre les Églises. Réciprocité « Lorsque nous avons lancé le QCEF il y a des années », explique le pasteur Kenneth Aguilera, surintendant régional de l’Église Méthodiste de l’UNIDA, « nous ne pensions pas vraiment créer une communauté de fraternité ou une association œcuménique. C’était une simple réunion d’amis de différentes Églises autour d’une tasse de café. Mais cette réunion informelle a été un tel plaisir que nous avons commencé à la faire régulièrement ; c’est ainsi que le QCEF est né. Nous avons partagé les joies et les peines au point de commencer à prendre soin et à aimer l’Église de l’autre. Nous avons inventé des occasions et des événements pour être ensemble régulièrement, à tel point que lorsque la Semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens est arrivée, elle a été la plus grande occasion pour nous tous de marcher, de travailler et de prier ensemble. C’est ainsi que j’ai réalisé que le véritable œcuménisme est une sorte de compétition entre nous, les chrétiens, pour faire grandir notre amour les uns pour les autres. C’est comme travailler avec ma famille et il me semble qu’il y a une grande présence de Jésus parmi nous ». Solidarité « La pandémie ne nous a pas empêchés de nous voir régulièrement », écrivent Jane et Bert, « nous continuons à nous rencontrer en ligne pour réfléchir à la Parole de Vie et pour partager nos expériences. Nous collaborons ensemble à des projets de parrainages communs. Pour aider de nombreuses personnes qui traversent des moments difficiles, nous avons réuni des experts et organisé des webinaires et des vidéoconférences sur différents problèmes auxquels nous sommes confrontés en ce moment, tels que la gestion des défis psychologiques en temps de crise, notamment l’anxiété et la dépression, la prévention de la violence domestique, les abus de mineurs et la connaissance de l’œcuménisme comme chemin vers l’unité des chrétiens. Nous avons également organisé des collectes de nourriture pour les victimes des récents typhons et inondations et, grâce à une communion de biens entre nous, nous avons pu apporter une première aide financière et des produits de première nécessité aux personnes déplacées. Nous avons également collecté des fonds pour un diocèse gravement touché par un typhon ». Proximité La famille d’Hedy Ng vit à côté d’une église méthodiste : « Notre relation de voisinage a commencé lorsque leur église était encore en construction. Nous leur avons immédiatement proposé de se raccorder à notre puits d’eau et nous avons construit un mur de séparation entre nos propriétés pour leur garantir une certaine intimité. Chaque fois que le pasteur change, nous faisons tout notre possible pour nous lier d’amitié avec eux, en les considérant comme de véritables frères et sœurs ; nos enfants jouent ensemble. Dernièrement, le pasteur Dione Padel a assisté à nos réunions avec le QCEF et il a été très heureux de faire partie de la fraternité vécue entre nous. Il a récemment perdu sa femme et, nous tous du QCEF, avons fait notre possible pour lui être proches et lui apporter un soutien financier et moral. L’unité que nous avons construite se renforce toujours plus ».

Stefania Tanesini

L'”Alpha” de notre spiritualité

Dans quelques jours va commencer l’Assemblée Générale du Mouvement des Focolari. Dans le texte qui suit, Chiara Lubich souligne la principale vertu à laquelle sont appelés ceux qui se sentent partie prenante de ce Mouvement.  Saint Paul […], dans une lettre à Timothée, nous invite à ne pas craindre de servir Dieu, mais forts, remplis d’amour et de sagesse[1]. Comment, maintenant, acquérir et développer toutes ces vertus ? C’est simple […] : laissons vivre Jésus en nous, à la place de notre moi. Mais comment faire pour que Jésus vive en nous ? Pour cela il nous faut être amour, comme Dieu est Amour (cf. 1 Jn 4, 16). Sortir de nous-mêmes et nous mettre à aimer les autres. Nous n’arrêtons pas de parler de l’amour et il pourrait sembler superflu d’y revenir une fois de plus. Pourtant non. Le « vieil homme » (cf. Ep 4, 22) – le non-amour – est toujours prêt à prendre le dessus en nous, en usant de mille prétextes. En cette nouvelle année qui commence, c’est l’« homme nouveau » que nous devons résolument laisser resplendir en nous (cf. Ep 4, 24). Nous agirons alors comme nous le devons là où nous sommes et nous contribuerons ainsi à construire l’Œuvre et, avec elle, l’Église. Revenons à l’Alpha, le point de départ de notre spiritualité : l’amour. C’est d’ailleurs notre charisme. Et c’est l’élément dont le monde, aujourd’hui encore, a le plus besoin. Regardons autour de nous. Où trouver l’amour que Jésus a porté sur la terre ? (…) Les chroniques des journaux ne relatent pratiquement que des événements tristes ou violents. L’amour humain est le lien qui unit de nombreuses familles et scelle de nombreuses amitiés, mais l’amour chrétien, lui, est difficile à trouver. On ne le découvre peut-être que dans quelques oasis spirituelles, entre des personnes consacrées à Dieu ou dans des communautés de chrétiens engagés. Dans le monde, en général, on ne le trouve pas. Si nous avons été suscités par Dieu et choisis, en même temps que d’autres, c’est justement pour que nous portions cet amour. C’est le cadeau, le grand cadeau que nous devons faire à l’humanité. […] Que l’amour soit notre style de vie [de notre Mouvement]. Lançons-nous au-dehors, alors, pour aimer ! […] Rallumons l’amour dans notre cœur. Pour que le monde connaisse vite et partout le véritable amour, mettons-nous à aimer !

 Chiara Lubich

(extrait d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa, 9 octobre 1986) À partir de : « Style de vie », in : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité. Ed. Nouvelle Cité 1992, p. 92. [1] « Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de maîtrise de soi » (2 Tm 1,7).  

Évangile vécu : partager les nécessités

Jésus nous invite à Le suivre, à faire, comme Lui, don de notre existence au Père ; Il nous propose de L’imiter en répondant avec courtoisie aux besoins de chaque personne avec laquelle nous partageons une petite ou une grande partie de notre journée, avec générosité et désintéressement. Le voisin Depuis qu’il avait été amputé de la jambe, notre voisin s’adressait à mon mari pour différentes nécessités et il rentrait souvent tard à la maison parce qu’il s’était occupé de lui. Son fils, même s’il habitait à proximité, se désintéressait de ses parents car de vieilles rancunes les séparaient. Un jour, d’un commun accord en famille, nous avons décidé de célébrer l’anniversaire de notre voisin chez nous et d’inviter aussi la famille de son fils ainsi que d’autres personnes du quartier. Dans l’atmosphère d’amitié qui s’est créée, plusieurs d’entre eux ont proposé de donner un coup de main. Certains s’occupaient du jardin, d’autres du bon fonctionnement de la voiture, une autre avait trouvé du temps pour aider au nettoyage. Face à une telle générosité, même le fils du voisin ne pouvait pas esquiver l’entraide. Depuis lors, nous continuons à célébrer les anniversaires et diverses autres occasions chez nous. Les rancunes ont disparu. Les enfants en ont également bénéficié et ils vont maintenant chez le voisin pour écouter des contes de fées et apprendre à travailler le bois. (F. F. – Slovaquie) Collecte des déchets Un dimanche, alors que je roulais à vélo sur un sentier de montagne, la vue de détritus laissés par quelqu’un qui avait pique-niqué m’a indigné. Ce manque de respect envers la nature, don de Dieu, me semblait intolérable et au lieu de continuer, j’ai commencé à ramasser ces déchets. Mais d’autres apparaissaient après les premiers : bouteilles en plastique et en verre, sachets vides, papiers, emballages de chips… Que faire ? J’ai changé mes plans et ma promenade à vélo est devenue une collecte écologique. Une famille qui passait par là, me voyant au travail, sans rien dire, s’est unie à moi pour me donner un coup de main, y compris les enfants qui semblaient s’amuser lorsqu’ils apercevaient un morceau de papier ou une bouteille le long du sentier. Je me suis vite lié d’amitié avec eux ; nous avons eu l’idée de futurs ramassages de déchets où nous pourrions inviter toute personne intéressée à donner un coup de main. Et ainsi, durant d’autres dimanches, nos sorties se sont transformées en nettoyage de sentiers. C’est toujours ainsi, il suffit de commencer ! (D. H. – Allemagne) J’ai oublié les clés ! Alors que je pédalais, je me suis rendu compte que j’avais en poche les clés de la maison que nous laissons généralement dans un endroit du jardin. Ma femme était au travail et notre fille ne pouvait pas après l’école entrer dans la maison. Je n’avais pas d’autre choix que de ramener les clés. Sur le chemin du retour, j’ai reconnu un de mes amis, affalé sur un banc. Il était ivre et se plaignait d’une entorse au pied qui était très enflé. Je l’ai l’épaulé et raccompagné chez ses parents qui, heureusement, n’habitaient pas très loin. Comme ils sont âgés et ne pouvaient pas l’accompagner aux urgences, je me suis occupé de leur fils. Mais j’ai, d’abord, fait un saut chez moi pour remettre les clés à leur place. Alors que nous attendions notre tour à l’hôpital, mon ami, qui avait repris ses esprits entre-temps, m’a parlé de sa femme et de ses enfants qui le rejetaient. Depuis ce jour, je me suis engagé à aider mon ami et ses parents. J’ai également contacté sa famille : ils semblaient maintenant plus disposés à se réconcilier. Oublier les clés a été providentiel. (R. N. – Belgique)

Aux bons soins de Stefania Tanesini

(extrait de “Il Vangelo del Giorno”, Città Nuova, année VII, n.1, janvier-février 2021)

Pacte Mondial pour l’Éducation

Le 15 octobre 2020, le Pape François lance une alarme forte et réitérée face à l’aggravation du fossé éducatif mondial. Seule une alliance entre toutes les composantes de la société peut permettre un tournant de l’humanité vers la paix et la fraternité : c’est pour cela qu’est né le GLOBAL COMPACT ON EDUCATION – un Pacte éducatif mondial. https://vimeo.com/490819561

Philippines, la Cité pilote Peace revit

Philippines, la Cité pilote Peace revit

Un an après l’éruption du volcan Taal et en pleine pandémie de Covid-19, l’amour réciproque est le fondement de la reconstruction des lieux et des relations dans la Cité pilote des Focolari. « La vie continue à  la “Cité pilote Peace”. L’amour réciproque est vécu entre nous avec une intensité jamais atteinte auparavant, peut-être à cause des grandes souffrances que nous avons dû affronter ensemble et qui ont rendu nos relations plus profondes et plus simples, notre amour et notre attention réciproques plus tangibles et plus concrets, grâce à nos sourires et à une écoute plus attentive, plus spontanée et naturelle. » Ting Nolasco, focolarina qui vit centre du mouvement à Tagaytay, aux Philippines, nous raconte comment vit aujourd’hui la communauté des Focolari de la région, un an après l’éruption du volcan Taal, le 12 janvier dernier. Les destructions qui ont suivi l’éruption, qui ont vu la zone autour du volcan couverte de cendres et de boue sur des kilomètres, avec des populations déplacées sans nourriture, sans eau ni électricité, n’ont pas empêché la renaissance des lieux et des communautés, plutôt renouvelée par la nécessité de reconstruire ensemble les structures et les relations. « Voir l’élan de générosité de personnes du monde entier faisant arriver des aides d’urgence – poursuit Ting – et voir le matin le convoi de camions venir de loin pour aider les gens dans les zones sinistrées a été bouleversant. » Les focolarini, les jeunes, les familles et les religieux vivant à la  Mariapolis Peace ont été obligés de quitter leur maison et certains ont été logés dans un bâtiment qui a été par la suite “transformé” en centre logistique pour la distribution de ces aides d’urgence. Une fois  passée cette phase critique, ils se sont consacrés à la reconstruction, une autre occasion de voir à l’œuvre la générosité de nombreuses personnes: des familles, des étudiants, des personnes qui avaient bénéficié de soutiens ont proposé leur aide, au risque même de leur propre sécurité, “en signe de gratitude et de réciprocité pour ce qu’ils avaient reçu . » Même le milieu environnant semble maintenant régénéré : « Les environs, autrefois gris et apparemment morts, ont maintenant explosé en une symphonie de couleurs et une abondance de verdure  – dit Ting – les fleurs, les arbres, les fruits et les légumes poussent plus vigoureusement grâce à l’engrais naturel résultant de la chute des cendres infiltrées dans le sol. C’est une expérience de résurrection. » Quelques mois après l’éruption, le déclenchement de la pandémie de Covid-19 a cependant mis la Cité pilote à genoux une fois de plus, sans toutefois interrompre son chemin de renaissance : « Il y a eu une envie de vivre pour les autres – dit Ting – surtout chez ceux qui se sont impliqués en première ligne. Les enfants ont préparé des cartes postales pour montrer leur amour et leur appréciation. Avec l’aide de nos familles, nous avons fabriqué 2 500 visières à distribuer dans les hôpitaux, les centres de santé, la Croix-Rouge, les municipalités et les écoles. En retour, les dons reçus ont couvert les dépenses,  nous permettant d’acheter davantage de produits de nécessité urgente et de distribuer de l’argent aux familles. Dans tous ces cas, nous sentons la main de Dieu à l’œuvre. » « Dieu nous a permis d’affronter ces deux calamités apparentes afin que nous puissions faire l’expérience de son immense amour et voir la bonté dans le cœur des gens. »

Claudia Di Lorenzi

 

Gestes de fraternité–4e Partie

Nous nous rendons en Australie, au Brésil et à Madagascar pour voir et entendre le récit de quelques “petites” actions de différentes personnes qui prennent soin de ceux qu’elles côtoient. https://vimeo.com/490838003

« Il ne nous déçoit jamais »

En Italie et dans de nombreuses régions du monde, le téléfilm « Chiara Lubich, l’amour triomphe de tout » a été largement suivi. Beaucoup de personnes ont été touchées par la cohérence et la fidélité avec lesquelles Chiara a suivi son propre chemin. Nous reportons ici un texte dans lequel elle révèle le cœur à partir duquel tout a commencé. [La lettre aux Hébreux] nous dit : « Courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les regards fixés sur Jésus » (He 12, 1‑2). Bien souvent la vie apparaît comme une course d’obstacles, faite d’épreuves et de souffrances les plus variées. Voilà pourquoi nous devons fixer notre regard sur Jésus, ou plutôt sur Jésus abandonné. Je voudrais aujourd’hui m’adresser spécialement à ceux – et j’en connais plus d’un – qui traversent en ce moment des épreuves spirituelles ou physiques, pour leur dire : « Tournez-vous vers Jésus abandonné et vous trouverez la réponse. » Jésus abandonné en effet est celui qui nous montre comment dépasser les épreuves. Un des aspects les plus douloureux peut-être de Jésus abandonné est d’en venir à se sentir délaissé par Dieu, après avoir imprégné toute sa vie spirituelle de la foi en son amour. Là encore, dans cette situation, nous devons regarder Jésus abandonné. Jésus n’avait-il pas dit que tous l’abandonneraient mais que son Père serait toujours avec lui ? Pourtant, dans l’abandon, c’est le contraire qui se vérifie. Le Père semble bel et bien ne plus être là. C’est terrible et tragique. Et Lui, que fait-il ?Il pousse un grand cri, puis s’en remet de nouveau au Père. C’est ainsi que nous devons agir nous aussi dans ces moments-là, qui, je crois, valent beaucoup aux yeux de Dieu. Par son abandon, Jésus a accompli la Rédemption. Par le nôtre, uni au sien, nous contribuerons à notre purification et nous pourrons peut-être aider de nombreuses personnes. Jésus abandonné est vraiment la solution de toutes les difficultés. Il ne sera pas source de déception, nous trouverons plutôt en lui l’explication de toutes nos épreuves. Alors, gardons avec courage, le regard fixé sur lui, et nous dépasserons tous les obstacles, dans la course de la vie.

Chiara Lubich

 (d’une liaison téléphonique, Mollens (CH), 14 août 1986) Extrait de « Sur les pas du Ressuscité », Ed. Nouvelle Cité 1992, p. 87.

L’Économie de François

Allons découvrir quelques histoires de jeunes qui ont participé à l’événement, devenu aujourd’hui le mouvement international, Économie de François. https://vimeo.com/490828126

Gestes de fraternité–3e Partie

Nous nous rendons aux États-Unis, au Pakistan et aux Philippines pour voir et entendre le récit de quelques “petites” actions de différentes personnes qui prennent soin de ceux qu’elles côtoient. https://vimeo.com/490655262

Le pardon, base de l’unité

Le début de l’année est une bonne occasion de relancer les relations interpersonnelles. Dans le texte suivant, Chiara Lubich propose une stratégie radicale : une amnistie totale dans notre cœur afin d’y laisser vivre Jésus et de créer des cellules d’unité dans le monde. Ce que je veux vous souligner à tous aujourd’hui, c’est l’unité. L’unité doit triompher : l’unité avec Dieu, l’unité entre tous les hommes. Mais comment y parvenir ? Il nous faut aimer chacun avec cet amour miséricordieux caractéristique des premiers temps du Mouvement, lorsque nous avions décidé de voir d’un regard neuf, chaque matin et pendant toute la journée, le prochain que nous rencontrions, en famille, à l’école, au travail, etc. Le voir nouveau, complètement nouveau, sans nous souvenir de ses petites imperfections ni de ses défauts, en couvrant tout, tout par l’amour. Aimer vraiment comme nous le suggère la Parole de [Dieu] : jusqu’à pardonner soixante-dix fois sept fois (cf. Mt 18, 22). S’approcher de chacun avec, dans notre cœur, cette amnistie totale, ce pardon universel. Aller vers chacun en nous faisant un en tout, excepté dans le péché, dans le mal. Pourquoi ? Pour obtenir ce résultat merveilleux auquel l’Apôtre Paul aspirait. Il disait : « Se faire tout à tous – se “faire un” avec tous – afin de gagner au Christ le plus grand nombre » (cf. 1 Cor 9, 19). Si donc, aidés par ce pardon, nous nous “faisons un” avec le prochain, nous pourrons transmettre notre Idéal aux autres. Et lorsque cela est fait, nous établirons entre eux et nous la présence de Jésus, la présence de Jésus ressuscité, qui a promis d’être toujours avec nous dans son Église où, d’une certaine manière, Il se fait voir, on ressent sa présence lorsqu’Il est au milieu de nous. Voilà quelle devrait être notre œuvre principale : vivre de sorte que Jésus vive parmi nous, Lui qui est le vainqueur du monde. En effet, si nous “sommes un“, beaucoup “seront un” et le monde pourra voir un jour l’unité. […]

Chiara Lubich

(D’une conférence téléphonique, du 15 octobre 1981, Rocca di Papa). Extrait de : « Amnistie totale – Allumer des feux partout », in : Chiara Lubich, La vie est un voyage, p. 43. Editions Nouvelle Cité, 1987.  

Téléfilm sur Chiara Lubich : comment le regarder en dehors de l’Italie

Exceptionnellement, le film “Chiara Lubich – L’amour conquiert tout” peut être vu sur RaiPlay partout dans le monde en même temps que le film est diffusé. Grâce à la Rai et à Eliseo Multimedia, le film “Chiara Lubich – l’Amore vince tutto” peut être vu sur RaiPlay (utilisable sur tout appareil, après enregistrement) partout dans le monde en même temps que la diffusion du film (dimanche 3 janvier à partir de 21h25) et sur demande pendant les 48 heures suivantes. Voici les horaires confirmés pour le moment: Lundi 4 janvier: New York 07:30 PM Los Angeles 04:30 PM B. Aires et S. Paolo 09:30 PM Mardi 5 janvier: New Delhi 01:35 PM Bangkok  03:05 PM Sydney 07:05 PM Tokyo 05:05 PM Manille 04:05 PM Jakarta 03:05 PM Mercredi 6 janvier: Beijing 09:20 PM Bangkok 08:00 PM New Delhi 06:50 PM Tokyo 10:20 PM Manille 09:20 PM Jakarta 08:20 PM Jeudi 07 janvier: Los Angeles 08:00 PM Vendredi 8 janvier: Johannesburg 09:35 PM Les heures sont locales. Pour l’Europe : Le téléfilm sera visible en clair (non crypté) sur Rai Uno par satellite dans toute l’Europe (il n’est pas géo bloqué) Voici la liste des pays européens où on capte Rai Uno (non la liste des opérateurs individuels). ALBANIE, ARMÉNIE, AUTRICHE, BELGIQUE, BOSNIE, BULGARIE, CROATIE, DANEMARK, ESTONIE, FINLANDE, FRANCE, ALLEMAGNE, GÉORGIE, GRÈCE, KOSOVO, ISLANDE, LITUANIE, LUXEMBOURG, MACÉDOINE, MALTE, MOLDAVIE, MONACO, MONTENEGRO, NORVÈGE, PAYS-BAS, POLOGNE, PORTUGAL, RÉPUBLIQUE TCHÈQUE, RUSSIE & CIS, ROUMANIE, SERBIE, SLOVAQUIE, SLOVÉNIE, SUÈDE, SUISSE, HONGRIE  

Bureau de communication des Focolari

Les héros du « care »

Les héros du « care »

Quatre histoires de ceux qui « osent se soucier des autres » chaque jour : parce qu’il n’est pas nécessaire d’attendre la Journée mondiale de la paix pour construire un monde plus uni. « Ne cédons pas à la tentation de négliger les autres, surtout les plus faibles, ne nous habituons pas à détourner le regard, mais engageons-nous chaque jour concrètement à former une communauté composée de frères et de sœurs qui s’accueillent les uns les autres, en prenant soin les uns des autres ». Les mots de conclusion du message du Pape François pour le 1er janvier 2021, la 54ème Journée Mondiale de la Paix, sont un programme révolutionnaire pour la vie des personnes et des peuples pour cette année 2021 dans laquelle sont placés des espoirs infinis de paix ; une paix qui passe par la lutte contre la pauvreté, par une plus grande dignité de la personne, par le travail pour la résolution de toutes les formes de conflit, et enfin (et non des moindres) par la sauvegarde de la planète. Nous ouvrons cette année 2021 avec les récits de ceux que nous avons voulu définir comme étant  les « héros de l’entraide » : des gens comme nous, ou ceux qui vivent à côté de nous, qui n’ont pas manqué de précieuses occasions d’amour et de proximité dans les lieux les plus divers. Car le champ d’action des soins est vaste : il est aussi grand que le monde. Juniors pour un Monde Uni (Mexique) – « Nous voulions réaliser un projet ayant un impact à la fois social et environnemental et nous avons eu l’idée de collecter des bouchons en plastique pour les donner à une fondation qui s’occupe des personnes atteintes de cancer, afin de les aider grâce à l’argent récolté. Nous avons donc contribué à respecter l’environnement en recyclant le plastique et en aidant ces personnes à se soigner. À ce jour, nous avons effectué 23 livraisons pour un total d’un million de bouchons collectés en moins d’un an ! En outre, nous avons collecté des déchets recyclables et, avec l’argent récolté, nous avons pu donner de la nourriture à l’hôpital, des vêtements à des personnes aux ressources limitées et aider des maisons de retraite. Nous avons également planté des arbres dans certains quartiers de la ville ». Sandra Mugnaioni (Italie), enseignante à la retraite – Au lycée Copernico de Prato, elle mène depuis une vingtaine d’années des projets qui aident les élèves à devenir des « citoyens actifs ». L’un des projets les plus intéressants est celui des Peer Educator: les élèves choisissent un thème, en accord avec les enseignants qui suivent le projet, différent d’année en année : ils lisent des documents, étudient les différentes facettes du problème, puis décident de ce qu’ils vont faire. « L’année dernière, le thème était ce qu’on appelle les « écomafias » ». À la fin du parcours, 700 lycéens de la ville ont joué une pièce de théâtre, la Gardugña, (Notre cause en espagnol). « Les étudiants acquièrent ainsi une sensibilité et une compétence qui leur permettent de devenir des formateurs de leurs pairs, même de pairs en difficulté : ce sont en effet les pairs éducateurs qui, une fois diplômés, ne cessent de chercher des opportunités de faire le bien et ne renoncent pas à convaincre leur prof, à tel point que l’expérience, au lycée et en dehors, est partagée et construite par un groupe d’enseignants de plus en plus important ». Rolando (Guatemala) – Rolando est le propriétaire du Spokes Café. Il y a deux ans, il a visité une ‘maison d’accueil’ près de son quartier et a rencontré Madelyn à qui il a proposé de travailler comme barman. « Nous essayons de faire de notre bar un tremplin pour des jeunes comme elle », raconte Rolando, « en leur apprenant un métier, pour rompre ce cercle vicieux et les préparer à affronter le monde avec dignité. Souvent, ils décident ensuite de poursuivre leurs études à l’université et cela nous remplit de satisfaction ». Madelyn a 21 ans et est entrée dans cette maison d’accueil avec sa sœur. La plupart des jeunes qui y vivent sont victimes d’abus et d’exploitation. Certains ont même fait l’objet de trafics d’êtres humains. Bien que les jeunes femmes soient en sécurité dans ce foyer, beaucoup souffrent de la stigmatisation et parviennent rarement à trouver un travail décent. Madelyn dit qu’elle a toujours eu du mal à communiquer avec les gens : « J’ai encore un long chemin à parcourir, mais peu à peu j’apprends. En travaillant ici, j’ai découvert un sens des responsabilités et que derrière chaque client, il y a une personne. Ce travail a marqué un tournant dans ma vie ». Maria Liza (Philippines), procureur général de Tacloban – Le Centre de développement social pour les enfants (SDCC) est un refuge pour jeunes situé dans la partie nord de la ville de Tacloban, l’île qui a été gravement touchée par le typhon Haiyan en 2013. Aujourd’hui, le centre est dans une situation difficile en raison du manque de financement. « Nous sommes donc allés voir notre maire et nous lui avons proposé nos services », explique Maria Liza, « nous avons commencé à collecter des fonds pour faire face au manque de provisions et de médicaments, mais nous avons aussi pris en charge les signalements de violences de mineurs ». « Mais le plus important est que nous avons réussi à attirer l’attention de l’opinion publique sur le centre. Si nous n’y étions pas allés, personne n’aurait jamais admis leurs conditions de vie. Cela a créé une sorte de « préoccupation » publique pour que l’administration municipale puisse vraiment s’occuper de ces enfants ».

Stefania Tanesini

Pour connaître les récits complets, visitez la page web du projet United World Project

Un chantier pour un monde uni

À Florence, le Centre International d’étudiants Giorgio La Pira met en valeur la culture du dialogue, de l’accueil et du respect, pour permettre de nous redécouvrir tous membres de la seule famille humaine. « La fréquentation du Centre  La Pira nous a fait prendre conscience que l’école est fondamentale pour construire un avenir de paix et de sérénité, et nous a inspirés pour créer quelque chose qui permettrait à de nombreux enfants de recevoir une bonne éducation. » Armand José et Armand Xavier Mabiala sont deux jeunes frères angolais. Le premier est diplômé en Économie à Florence, le second étudie le Génie civil. Dans la capitale toscane, ils ont tous deux fréquenté le Centre international d’étudiants Giorgio La Pira, où ils ont suivi des cours d’italien et participé à des activités culturelles et où ils ont noué des liens d’amitié avec des jeunes d’origines, de cultures et de religions différentes. Ce  lieu est devenu un point de référence pour eux, au point qu’ils veulent apporter les valeurs qu’il exprime à leur propre terre. Fondé en 1978 à l’initiative du cardinal Giovanni Benelli, archevêque de Florence, pour soutenir les étudiants d’autres pays, et confié au mouvement des Focolari, le Centre dédié à Giorgio La Pira – qui fut l’un des pères fondateurs de la République italienne et maire de la ville de 1951 à 1965 – se veut « un lieu d’accueil fraternel, de rencontre et de dialogue » – lit-on sur le site www.centrointernazionalelapira.org – une « porte ouverte sur une Europe prête à donner, mais aussi à recevoir, à apprendre de tous. » Son horizon est « le rêve de l’Évangile, l’idéal de la fraternité universelle, le rêve de la Paix qui a pour objectif un monde uni. » José et Xavier ont voulu passionner de nombreux autres jeunes pour ce rêve : ayant reçu une somme d’argent de leur père, plutôt que de la dépenser pour eux-mêmes, ils ont décidé de l’investir dans le bien qu’ils considéraient comme le plus important pour leur Pays : l’éducation, comme instrument de paix, de développement et de bien-être. Et à Luanda, la capitale de l’Angola, ils ont construit une école,  dédiée elle aussi à Giorgio La Pira et inspirée par l’idéal de la fraternité universelle. Ce n’est là qu’une des nombreuses histoires liées au Centre La Pira et qui parlent d’accueil, de solidarité et d’amitié entre des personnes d’origines, de convictions, de foi et de culture différentes. Y compris  en cette période de pandémie. Mohamed Abou El Ela est un étudiant florentin, il est membre du Conseil d’administration des Jeunes musulmans italiens et secrétaire de la Communauté islamique de Florence et de la Toscane. Avec d’autres jeunes musulmans et le soutien de la Communauté Islamique, de Caritas, de la Banque alimentaire et du Centre  La Pira – qu’il a fréquenté avec ses amis – il a créé un groupe de trente personnes qui viennent en aide à des centaines d’étudiants et de familles en difficulté, et qui sont bénévoles pour la Croix-Rouge, la Misericordia, la cantine de Caritas. « Dans les moments difficiles, nous ne devons pas agir séparément, mais plus unis – explique-t-il – C’est la leçon que nous tirons de la crise que nous impose le Covid 19. » Une volonté de partage et de collaboration qui s’inscrit dans la durée, surmonte les barrières idéologiques et renforce l’appartenance commune à la famille humaine. Tel est l’esprit qui anime chaque activité et chaque projet du Centre La Pira.

Claudia Di Lorenzi

 

« L’amour vainc tout », aujourd’hui plus que jamais

« L’amour vainc tout », aujourd’hui plus que jamais

Quelle est l’idée de base du téléfilm « Chiara Lubich, l’amour vainc tout » ? Qu’est-ce que le récit des débuts des Focolari peut dire à notre époque ? Présenté à la presse aujourd’hui, il sera diffusé sur RAI Uno ce 3 janvier, en début de soirée. C’est un film extrêmement actuel qui nous parle à tous, offrant la fraternité universelle apportée par Chiara Lubich comme l’antidote au mal de notre temps. Tel est, en résumé, le message qui s’est dégagé aujourd’hui lors de la conférence de presse de présentation du téléfilm « Chiara Lubich, l’amour vainc tout » qui sera diffusé sur Rai Uno (la première chaîne nationale italienne) le 3 janvier prochain, à une heure de grande écoute. Les responsables de Rai Uno et de Rai Fiction étaient présents :  Stefano Colletta et Maria Pia Ammirati, le producteur de Eliseo Multimedia Luca Barbareschi, l’actrice principale Cristiana Capotondi et l’actrice Aurora Ruffino. Maurizio Fugatti, le Président de la Province Autonome de Trente où le film a été tourné, a également pris la parole. « Ce film, dans cette période si douloureuse, si dure pour nous, qu’est celle du Covid, devient une forte métaphore de l’espoir, du courage. » Un groupe de jeunes décident de croire en un rêve. Quand? Pendant la guerre ». Pour Luca Barbareschi, c’est le pari qu’il a visé en produisant l’histoire de Chiara Lubich : « J’espère que ce film sera vu sous cet angle, où la figure de Chiara (…) devient un symbole de simplicité et de passion, de courage, de volonté de rapprocher les personnes. Le symbole du focolare, c’est se réunir autour du feu, autour d’une lumière ». Giacomo Campiotti approuve mais il confie également que c’était le scénario le plus difficile pour lui jusqu’à présent, bien qu’il s’agisse d’une entreprise passionnante. « J’ai essayé d’apporter ma contribution en racontant une histoire pour tout le monde », a-t-il expliqué. « Chiara Lubich n’est pas seulement une histoire pour le monde chrétien, mais son idée était de parler à tout le monde ». Rappelant que la devise de Chiara était la phrase de l’Évangile « Que tous soient un » (cf. Jn. 17, 21), il a ajouté : « Chiara ne voulait rien fonder, mais chacun de nous a un pouvoir incroyable. Lorsqu’une personne commence à réaliser ce en quoi elle croit, elle crée autour d’elle un magnétisme qui change le monde. C’est ce qu’ont fait de grands personnages. Et ces personnages peuvent être d’une grande aide, d’une puissante inspiration pour tout le monde ». « Je ramène chez moi une très belle expérience, d’une grande spiritualité, absolue comme peu de choses l’ont peut-être été », confie Cristiana Capotondi. Pour l’actrice principale, Chiara Lubich est une personnalité qui est toujours restée jeune, « parce qu’elle a eu la force de faire éclater les conventions, les stéréotypes, d’ouvrir des portes, de parler avec le monde juif, de parler avec le monde islamique, de parler avec l’Église orthodoxe. C’est comme si elle n’avait pas de mémoire, de superstructure. Je trouve cela très jeune. Puis, quand nous grandissons, nous nous structurons, nous avons des craintes, des peurs. C’était une femme sans peur. En ce moment historique, je crois que son message est d’une force politique extraordinaire ». Aurora Ruffino joue un rôle important parmi les premières compagnes de Chiara. Ce qui l’a frappée chez elle et ses compagnes, c’est la façon dont elles vivaient dans l’incertitude du lendemain : « Une situation comme la nôtre aujourd’hui. Malgré cela, elle avait la certitude absolue que les choses se passeraient bien, que d’une certaine manière, Dieu lui aurait trouvé le chemin pour que les choses se passent bien. Cela m’a vraiment frappé. (…) Quand vous faites le bien, il vous revient toujours. Et elle l’a vécu dans la certitude absolue ». Per Stefano Coletta, il n’y a aucun doute sur les raisons pour lesquelles RAI Uno a choisi d’ouvrir l’année 2021 justement par ce projet : « Le film condense l’histoire de Chiara Lubich de manière très directe et sans rhétorique, une femme qui a vraiment rencontré Dieu et l’a rencontré dans l’action, plutôt que dans la mystique et l’activité contemplative. C’était une femme très concrète qui a vécu à un moment très compliqué comme la guerre avec la conviction presque politique que chaque rencontre méritait attention, curiosité et intelligence. Ce n’est pas un hasard si elle a été jusqu’au bout un signe de dialogue œcuménique ; elle a rencontré des spiritualités extrêmement différentes sans aucun préjugé ». Pour Maria Pia Ammirati, l’histoire racontée par le film a un caractère hagiographique, non pas dans le sens communément compris. « Comme toutes les hagiographies, les vraies, les saints sont avant tout des femmes et des hommes normaux. C’est pourquoi nous commençons bien, nous commençons très bien cette année 2021. Cette histoire est un viatique et un début positif dans une situation que nous savons sombre, qui nous éloigne. La conception de Chiara était celle du rapprochement, de commencer par de petites sociétés, par la solidarité, par le bien commun, par l’amour, comme le dit le sous-titre ».

Stefania Tanesini

 

Dieu change les programmes – Don Lucio Dalla Fontana

La période que le père Lucio Dalla Fontana devait passer au Centre du mouvement des Focolari pour le travail, s’est transformé en une expérience de profonde communion avec sa communauté en vivant ensemble les derniers mois de sa vie terrestre. Le père Lucio Dalla Fontana était vraiment heureux à son arrivée en octobre 2019 au Centre des prêtres diocésains focolarini à Grottaferrata (Rome-Italie). Son évêque, Monseigneur Corrado Pizziolo, lui avait accordé une période de trois ans pour se consacrer au mouvement des Focolari.  Il venait de San Polo di Piave, une communauté de 5 000 habitants de la vaste plaine vénitienne du nord de l’Italie. Pendant dix ans, il avait partagé sa vie avec eux, se faisant apprécier par sa culture, sa capacité à créer des liens et par l’efficacité de ses homélies. Auparavant, il avait vécu quelques années dans les communautés de Francfort et de Bad Homburg, en Allemagne, comme missionnaire parmi les émigrés italiens. Le père Lucio avait rencontré les Focolari à l’âge de 16 ans. Depuis lors, l’idéal de l’unité avait animé sa vie. Il avait été ordonné prêtre le 3 mai 1986. Lorsqu’il est arrivé à Grottaferrata, il s’est intégré naturellement à la vie de notre focolare sacerdotal, une des petites communautés de vie composées de prêtres diocésains et de diacres permanents qui s’engagent à vivre une expérience de fraternité à la lumière du charisme de Chiara Lubich. Une nouvelle inattendue a coïncidé avec le début de la pandémie : les symptômes d’une maladie grave sont apparus et ont conduit en quelques mois Lucio à se « transférer » dans l’autre vie. Visites, traitements, hospitalisations : les programmes du focolare et de la communauté devaient être modifiés. Les difficultés n’ont pas manqué. Comment l’aider au mieux ? Comment avoir de ses nouvelles vu qu’il nous était impossible de lui rendre visite à l’hôpital ? Un cadeau était de pouvoir grandir dans l’écoute réciproque au focolare, dans le respect des diversités, y compris culturelles, qui nous menaient à des approches différentes face aux problèmes qui se posaient progressivement. Pas à pas, nous avons pu constater que Jésus au milieu de nous nous guidait. Une certaine frayeur nous a envahis mais nous nous sommes souvenus du « lavement des pieds » que Chiara Lubich nous a confié comme symbole de notre vie.  Avec l’aide de nombreux amis, nous avons pu rapidement équiper et adapter deux pièces pour son retour de l’hôpital. Tout est devenu une opportunité. Fallait-il le soutenir dans ses premiers pas ? Lucio nous offrait la possibilité d’être notre gymnase. Fallait-il aller à l’hôpital ou à la pharmacie ? Tout était l’occasion de belles promenades qui servaient le physique et l’esprit. Fallait-il préparer les aliments en fonction de son régime alimentaire ? C’était une façon de nous mettre à jour d’un point de vue gastronomique. Parfois, nous devions passer de sa chambre à la chapelle : c’était l’occasion de vivre la proximité et l’attention pour le frère vers qui la célébration eucharistique nous orientait. A partir de l’expérience vécue avec Lucio, notre focolare a appris à vivre en « sortie », à ce moment de la pandémie où il aurait été facile de nous fermer sur nous-mêmes. Au fil des jours, la situation s’est aggravée. Parfois, il n’était pas facile de trouver les bonnes solutions mais nous cherchions de faire chaque chose comme un rituel plein d’attention pour lui. Lucio nous a largement récompensés, même dans les derniers jours de sa vie terrestre, en nous offrant à maintes reprises un sourire qui avait le goût de l’éternité.

Don Natale Monza

 

GCPS Consulting mène l’enquête indépendante

La Présidente des Focolari confie au cabinet GCPS consulting l’enquête indépendante relative au cas d’abus commis par un ancien membre consacré en France Le 23 décembre 2020, Maria Voce et Jesús Morán, respectivement Présidente et Co-président du Mouvement des Focolari, ont confié à GCPS Consulting, une société basée au Royaume- Uni, l’enquête  relative aux abus sexuels commis par J.M.M., Français et ancien membre consacré du Mouvement. En même temps que l’immense douleur, en particulier pour les victimes, et la collaboration inconditionnelle des Focolari, exprimées par la Présidente, afin que soit faite toute la lumière sur ce cas, la décision de confier à un organisme indépendant le travail d’enquête et d’établissement des responsabilités avait été annoncée dans le communiqué de presse du 22  octobre dernier. GCPS Consulting est une société de conseil spécialisée dans l’aide aux organisations pour garantir la sécurité des enfants, des groupes vulnérables ou “à risque“, et améliorer leurs systèmes de prévention et signalement des abus. Elle procède à l’identification des risques et des problèmes liés à la protection, avec une grande expérience et compétence dans le développement de politiques, dans la formation, l’examen, l’évaluation ainsi que dans les enquêtes. La tâche de GCPS Consulting consistera donc à écouter les victimes et à recueillir d’autres témoignages, à établir, autant que faire se peut, dans quelle mesure les responsables de l’époque étaient au courant de ces faits, et à évaluer ensuite la manière dont ils y ont fait face. Il se chargera également de recevoir d’autres signalements qui pourraient être mis au jour. Le début de l’enquête est prévu pour janvier 2021. Après avoir pris le temps d’établir les modalités de la procédure, la commission indépendante commencera, en mars 2021, à recueillir les récits des victimes. Un rapport public, exposant en détail les conclusions et les recommandations de la commission d’enquête, sera présenté d’ici décembre 2021. ————————————- Stefania Tanesini Attachée de presse internationale du Mouvement des Focolari +39 338 5658244 stefania.tanesini@focolare.org ———————————— Contacts GCPS Consulting pour le cas présent : inquiry@gcps.consulting info@gcps.consulting (Media)

Une Assemblée Générale en mode télématique

La prochaine Assemblée Générale des Focolari sera entièrement en ligne. Une enquête mondiale a permis d’identifier quatre thèmes à approfondir. L’Assemblée générale des Focolari, reportée de début septembre 2020 à fin janvier 2021, se tiendra entièrement en mode télématique. C’est la décision que Maria Voce, présidente du Mouvement, a annoncée début décembre, précédée d’une enquête auprès des responsables du Mouvement dans le monde entier et d’une nouvelle évaluation par le Conseil général des Focolari. La décision de tenir l’Assemblée par voie électronique a également été facilitée par les préparatifs en cours après le premier report. Une enquête menée auprès de tous les membres du Mouvement a permis d’identifier certains thèmes prioritaires à traiter lors de cette Assemblée. Il s’agit des racines du Charisme de l’unité, de la concrétisation de ce charisme dans chaque sphère humaine, des questions liées à une écologie intégrale et du cheminement à réaliser avec les nouvelles générations. Les participants ont déjà reçu du matériel à propos de ces sujets et, dans certains Webinaires, des experts dans ces domaines ont offert leurs réflexions. Le parcours En raison de la situation aggravée de la pandémie de la Covid-19, il était évident qu’une grande partie des 362 participants à cet événement qui a lieu tous les six ans n’auraient pas pu voyager. Deux options demeurent : soit reporter à nouveau l’Assemblée, soit prévoir qu’elle se déroule principalement ou exclusivement par voie télématique. Au-delà des questions juridiques et techniques à résoudre, de sérieuses questions se sont posées : comment faciliter dans une assemblée télématique cette communion entre les participants qui permettrait une connaissance et un partage mutuels sur les candidats et les problèmes ? Et comment garantir à chacun un accès technique et une participation aux dialogues sur un pied d’égalité ? Il était également évident qu’en raison du fuseau horaire, le programme ne devait avoir lieu qu’à quelques heures centrales de la journée, acceptables pour les participants de Vancouver dans l’Ouest du Canada ainsi que pour ceux de l’Océanie. En bref : comment pouvons-nous faire face en peu de temps aux défis que la situation mondiale pose également au Mouvement des Focolari ? La discussion à différents niveaux a mis en évidence le grand consensus pour relever ces défis avec responsabilité et créativité et pour ne plus reporter cet important événement. Pour faciliter ce choix, le Vatican a alors donné l’autorisation extraordinaire d’organiser l’Assemblée par voie électronique, à condition que la confidentialité, le secret et la liberté d’expression du vote lors des élections à venir soient garantis. Maria Voce a donc décidé d’organiser cette Assemblée en mode télématique pour tous – même pour ceux qui auraient eu l’occasion de se réunir physiquement. Le défi technique et le vote en ligne Des techniciens et des informaticiens étudient actuellement les moyens de créer de multiples possibilités de réunions formelles et informelles en ligne. Un système de vote éprouvé au niveau international a passé avec succès ses premiers tests. Une communion mondiale des biens tente de fournir à tous les participants les conditions nécessaires pour garantir une connexion internet stable. Et pour certains de ceux qui vivent « aux frontières » de la terre (d’un point de vue européen), les possibilités d’alléger le fardeau des horaires sont explorées. Le processus de la pré-assemblée permet également d’étudier les questions juridiques liées au déroulement de cette réunion et de faire connaissance avec les candidats des différentes tâches.

Joachim Schwind

Joyeux Noël 2020

https://vimeo.com/493060174 Et alors : Bon Noël, Bon Noël à tous ! Certes, quel Noël cette année ! Une année de pandémie ! Un Noël dans la pandémie. Nous voyons des choses terribles, nous voyons la pauvreté qui engendre la faim, et une faim qui grandit dans beaucoup d’endroits ; nous voyons des guerres en partie cachées, en partie encore existantes ; nous voyons des catastrophes climatiques, nous voyons des changements qui mettent en danger la maison commune. Et alors tout cela nous fait dire : mais dans ce monde, Jésus est venu ; Jésus est venu pour se faire homme et pour prendre sur lui ce monde, et il est venu par amour pour nous démontrer ainsi son amour. D’un côté cela nous fait nous sentir humbles devant la grandeur de cet amour et reconnaissants envers lui, qui nous a témoigné cet amour. Et de l’autre, cela nous pousse à faire comme lui, à regarder autour de nous, à arriver à tous, mais en commençant par les plus marginalisés, par les plus pauvres, par les plus humbles, par les plus abandonnés, par les migrants, ceux qui sont seuls, les malades, les enfants, tous ceux qui ont besoin. Et il nous encourage aussi à les aimer, certainement de toutes les manières dont nous pouvons : par notre communion d’affection, de pensées, par notre communion des biens, et aussi en risquant parfois, en risquant jusqu’à notre vie comme Lui l’a fait. Ce sera alors vraiment un Bon Noël ! C’est-à-dire un Noël bon, un Noël de bonté, un Noël qui, parce qu’il est de bonté, devient aussi un Noël de sérénité, d’espérance, de joie. Bon Noël à tous !

Maria Emmaus Voce

La pandémie et le risque d’une « catastrophe éducative »…

La pandémie et le risque d’une « catastrophe éducative »…

Aux Philippines, l’engagement des Jeunes pour un Monde Uni à travers le projet #daretocare pour promouvoir des initiatives afin d’aider les étudiants. L’ « école à distance » est l’un des traits caractéristiques de cette période de pandémie. Sous toutes les latitudes, les gouvernements prennent des mesures pour limiter la contagion de la Covid-19 sans compromettre la continuité de l’enseignement. Ce qui se passe, c’est que les jeunes ne vont plus physiquement à l’école mais « rencontrent » les enseignants et les élèves dans des « classes virtuelles » : le web est le théâtre de leur éducation. Dans les pays développés, ce modèle comporte de nombreuses difficultés. La perte de la relation directe compromet la qualité de l’enseignement et prive les jeunes du « lieu » de croissance et de développement que sont les relations humaines. L’inconfort qui découle du « cloisonnement » forcé et de la nécessité de réorganiser la routine quotidienne entre le travail intelligent, le baby-sitting, les examens cliniques et diverses tâches est également important. Dans les pays en développement, ou dans les zones rurales dépourvues d’infrastructures informatiques, d’autres problèmes structurels s’ajoutent à ces problèmes. Il existe de nombreuses régions où internet « n’arrive pas » et où les familles en difficulté – dont les conditions, en temps de pandémie, se sont aggravées – sont incapables d’acheter du matériel éducatif, des PC et des abonnements internet pour leurs enfants. C’est là que nous risquons cette « catastrophe éducative » dont parle le Pape François dans son Message pour l’événement consacré au « Pacte mondial pour l’éducation », le 15 octobre dernier. Aux Philippines, il existe de nombreuses régions où la population connaît ces difficultés. C’est là que, parmi les Jeunes pour un monde uni, il y a des enseignants qui promeuvent des initiatives pour aider leurs élèves et réaliser le chemin #daretocare, c’est-à-dire oser prendre soin : être des citoyens actifs et s’intéresser à tout ce qui se passe dans le monde pour essayer de construire une parcelle de monde uni. Frances Roble enseigne aux enfants de première année primaire. Parmi ses élèves, ceux des familles les plus pauvres n’ont pas le matériel scolaire nécessaire pour suivre les cours. Pour assurer la continuité de leurs études, Frances a fait appel à toute la communauté des Focolari afin de leur donner tout ce dont ils ont besoin : « Nous nous relevons ensemble, explique-t-elle, en aidant d’autres personnes dans le besoin à se relever . » Ronald Allan Relador enseigne dans une école publique. Contrairement au passé, au début de cette année, ses élèves devaient s’inscrire en ligne pour assister aux cours. La plupart d’entre eux n’avaient cependant ni PC ni connexion Internet. Ronald a également travaillé à la collecte de fonds pour acheter des ordinateurs et pour inscrire lui-même certains étudiants. Cependant, l’argent récolté ne suffisait pas à couvrir tous les besoins, jusqu’à ce qu’un groupe de musique bien connu dans le pays décide de les aider en leur faisant un don important. « Je me sens comblé et béni après avoir fait cela », dit-il, « la générosité de Dieu est immense! » Jaquilyn Marie P. Jumuad enseigne également dans une école primaire. Elle affirme que la transition vers l’autoformation en ligne n’est pas facile et souligne la difficulté de nombreux parents à se substituer aux enseignants, car ils manquent eux-mêmes de formation de base. « L’aide offerte par les Jeunes pour un Monde Uni, dit-elle, « nous permet de donner à nos élèves l’éducation de qualité dont ils ont besoin ».

Claudia Di Lorenzi

 

Gen Rosso : concerts de Noël à venir

Gen Rosso : concerts de Noël à venir

Les 19 et 20 décembre 2020, le Groupe international lancera trois concerts de Noël intitulés “Life, Love, Care”, à trois moments différents pour s’adapter aux différents hémisphères. L’épidémie que nous connaissons actuellement perturbe notre mode de vie et nos relations avec les autres et le monde. Son impact nous appelle à une réflexion approfondie sur les questions mondiales, comme le défi de l’interdépendance pour mettre en œuvre un projet de coexistence humaine qui permette un meilleur avenir pour tous. Ces dernières années, le complexe artistique et musical international Gen Rosso a célébré la vie dans le monde entier à travers son concert “Life”. Il est maintenant temps de renaître et Noël en est le symbole par excellence : c’est la naissance de Jésus, le Fils de Dieu. Et c’est l’occasion d’aller au devant d’une nouvelle naissance en vue d’un avenir meilleur : celui-ci ne sera possible que si chacun de nous se mobilise en prenant soin des personnes et des réalités qui nous entourent par des gestes d’amour, même petits, mais concrets et quotidiens. Le Gen Rosso s’implique personnellement dans ce défi en venant chez chacun de nous, pour nous faire sentir sa proximité en nous offrant un message de fraternité. Ainsi, avec le concert de Noël, il veut célébrer la vie dans tous ses aspects (LIFE), répandre l’amour et la beauté, rappeler l’importance des petits gestes quotidiens (LOVE), se rendre proche de chacun et nous inviter à prendre soin des personnes et de notre environnement (CARE). Tout comme les Gen4 du monde entier (les enfants du mouvement des Focolari) le feront avec l’action “Ils ont délogé Jésus”, le Gen Rosso versera également une partie de la recette de votre libre participation au Centre Éducatif Fiore de Mixco au Guatemala, sérieusement éprouvé et mis en difficulté  par la pandémie de la Covid 19. Il s’agit d’une école pour enfants et jeunes, qui offre des services qualifiés dans le domaine de l’éducation en mettant l’accent sur la formation humaine. Voici les dates des concerts : – Samedi 19 décembre, 13h00 et 21h00 – (heure italienne) – Dimanche 20 décembre à 23h59 (heure italienne) Pour plus d’informations, consulter le site www.genrosso.com

Lorenzo Russo

 

Demander pardon de tout notre cœur

La Présidente et le Coprésident des Focolari sont revenus sur le thème des abus sexuels commis par des membres consacrés du Mouvement et ont demandé pardon à toutes les victimes. « Nous devons tout faire pour que de tels traumatismes ne se reproduisent plus à l’avenir. » Dimanche dernier, 13 décembre, à midi, plusieurs milliers de personnes du monde entier étaient connectées par la téléconférence CH, le rendez-vous habituel en vidéoconférence qui réunit les membres des Focolari depuis plus de trente ans. En passant en revue les étapes et les faits marquants de l’année, Jesús Morán et Maria Voce, respectivement Coprésident et Présidente des Focolari, ont saisi l’occasion pour revenir sur le grave et douloureux sujet des abus sexuels sur mineurs, dans lequel des personnes consacrées du Mouvement sont également impliquées. En mars 2019, Maria Voce avait écrit une lettre à tous les membres du monde entier pour informer les Focolari de ce grave fléau. Vous trouverez ci-dessous leur intervention pendant la téléconférence CH : Jesús : Oui, malheureusement – tu le dis bien -, nous devons admettre que ce fléau des abus, pas seulement des abus sur les mineurs mais aussi des abus d’autorité, autres types d’abus, s’est également produit parmi nous. En ce sens, nous voudrions profiter de cette occasion de télé réunion mondiale pour demander de tout cœur et sincèrement pardon à toutes les personnes qui ont été victimes de toute forme d’abus. C’est la première chose que nous aimerions dire un an après cette lettre. Ensuite, puisque nous savons que ce n’est jamais assez, nous voudrions réaffirmer notre engagement dans le travail que nous faisons et que nous voulons faire toujours mieux, toujours plus soigneusement, de prévention et de formation afin que ces choses ne se produisent plus, car elles sont tellement en contradiction avec ce que Chiara nous a donné, que vraiment, elles ne devraient plus jamais se produire. Et puis, encore, réitérer l’accompagnement des victimes, qui est le plus important, et nous espérons pouvoir le faire toujours, de façon toujours plus approfondie. Emmaüs : Certainement, certainement. Mais il semble que c’est une souffrance que nous vivons ensemble, que nous assumons ensemble, tous ensemble, et que c’est seulement ensemble que nous pouvons la surmonter, car c’est une grande souffrance pour tous. Je me souviens que nous avons écrit dans cette lettre que chaque cas signifie pour nous une purification profonde pour le Mouvement, et nous le considérons comme tel. Et nous l’acceptons – nous le disions – avec humilité et une profonde compassion pour ceux qui peut-être ont subi des traumatismes indescriptibles à cause de notre manque d’attention ; et nous nous engageons à orienter ou à réorienter notre conduite en tant qu’individus et en tant que Mouvement, pour un engagement toujours plus conscient et mature en ce qui concerne la protection et le bien-être des mineurs en particulier. Mais nous ajoutions alors – nous le soulignions dans la même lettre – que nous devions veiller à regarder au-delà de notre Mouvement car, naturellement, nous voulons contribuer à la fraternité de tous et nous devons donc accueillir le cri de douleur de tous ceux qui souffrent d’abus, en particulier les mineurs mais pas seulement, les enfants et les jeunes du monde. Et cette attention doit nous pousser à regarder toutes ces personnes comme l’Époux que nous avons choisi, comme Jésus abandonné. Nous devrions donc nous sentir attirés pour aller consoler cette souffrance et faire tout notre possible pour que des traumatismes de ce genre ne se reproduisent plus à l’avenir. Et cela vaut aussi bien pour les abus vis-à-vis des enfants et des mineurs que pour toute autre forme de maltraitance, aussi d’adultes, de personnes âgées, de personnes handicapées, de tous ceux qui subissent des abus de toute sorte dans leurs droits, dans leur être personne, dans leur dignité. Nous devons nous sentir attirés pour aller aimer et soigner ces plaies, pour répondre si possible par notre attention et par notre amour aux victimes, à tous ceux qui en souffrent, et pour faire en sorte que ces traumatismes ne se reproduisent plus.

Stefania Tanesini

https://vimeo.com/491111170  

Je T’ai trouvé

La souffrance, toute souffrance est une réalité que l’homme, par nature, rejette et tente d’éviter à tout prix. Pourtant, elle fait partie de la vie humaine. L’intégrer dans sa propre existence est un chemin nécessaire à sa réalisation. Chiara Lubich a accueilli la souffrance comme un signe, une “cloche” qui appelle à la rencontre avec Dieu. Je t’ai trouvé en tant de lieux, Seigneur ! Je t’ai senti palpiter au plus haut du silence d’une chapelle de montagne, Dans la pénombre du tabernacle d’une cathédrale déserte, dans la ferveur unanime d’une foule qui te célèbre et emplit les voûtes de ton église de chants et d’amour. Je t’ai trouvé dans la joie. Je t’ai parlé au-delà du firmament étoilé, quand, dans la sérénité du soir, après le travail, je rentrais à la maison. Je te cherche et souvent je te trouve. Pourtant, il est un lieu où je te trouve toujours : dans la souffrance. Une douleur, quelle qu’elle soit, est comme le tintement de la cloche qui appelle l’épouse de Dieu à la prière. Quand l’ombre de la croix apparaît, je me recueille en mon tabernacle et, oubliant le tintement de la cloche, je te vois et te parle. C’est toi qui me rends visite. C’est moi qui te réponds : « Me voici, Seigneur. C’est toi que je veux, Toi que j’ai voulu. » Dans cette rencontre, je ne sens plus ma souffrance. Enivrée de ton amour, je suis baignée de toi, imprégnée de toi, Toi en moi, moi en Toi afin que nous soyons un ! Puis je rouvre les yeux à la vie, à la vie moins vraie, divinement aguerrie pour mener tes combats.

Chiara Lubich

Chiara Lubich, « Je T’ai trouvé », dans Pensée et spiritualité, Éditions Nouvelle cité 2003, page 136.

Pandémie et biens en circulation

Pandémie et biens en circulation

Récits d’entraide en Amérique centrale. Une communion de biens qui génère l’espoir En raison de la pandémie du Covid-19, les pays d’Amérique centrale et méridionale traversent un moment de grande fragilité économique : de nombreux emplois ont cessé, ainsi que l’école, les relations sociales, les affections personnelles. Malgré tout, la communion des biens des différentes communautés des Focolari n’a jamais cessé, comme le demande le Pape François envers les personnes en difficulté, pour générer une culture de la fraternité jour après jour. Carolina, du Guatemala, en témoigne : « Beaucoup de gens perdent leur emploi. Un de mes cousins est parmi eux. Pour continuer à recevoir un revenu, il avait besoin d’un ordinateur portable. Alors, sans réfléchir, j’ai décidé de lui donner le mien. Il était très reconnaissant et j’étais heureuse de lui venir en aide ». Zarita, une fille (Gen3) d’Oaxaca au Mexique, lors d’une réunion par zoom, a appris que la “communion extraordinaire Covid-19” avait commencé. La proposition consistait à créer une tirelire en utilisant des matériaux recyclables. Sa tante dit : “Quand Zarita m’aide à faire quelque chose, elle me dit : ‘donne-moi une pièce pour ma tirelire’. Elle a également perdu deux dents de lait et a envoyé l’argent qu’elle a reçu pour son courage”. À Mexico, dans l’une des zones les plus marginalisées, le Centre social intégral d’Águilas remplit depuis plus de 30 ans sa mission de promotion des droits de l’homme et d’une culture de la paix. Une partie de la communauté des Focolari y mène des activités d’assistance. Avec le confinement, le Centre a dû fermer. Grâce à la communion extraordinaire des biens, il a cependant continué à répondre aux besoins fondamentaux de la population du quartier, en aidant en particulier 120 familles et en assurant une réouverture ordonnée de l’installation conformément aux mesures d’hygiène et de salubrité exigées par les autorités. Au Guatemala, en revanche, le Centre éducatif Fiore, lié aux Focolari, accueille depuis des années des étudiants de diverses origines, langues et cultures, en particulier les couches les plus pauvres et les plus vulnérables. La crise économique générée par le COVID 19 a frappé très durement l’économie déjà faible du pays. De nombreuses familles se sont retrouvées sans travail et ont dû réduire les frais de scolarité pour se concentrer sur l’indispensable pour vivre.  Le centre éducatif Fiore a été obligé de fermer, mettant ainsi en danger l’éducation de nombreux enfants des couches les plus défavorisés. Cependant, grâce à l’extraordinaire communion des biens, tant locale que mondiale, il a été possible d’intervenir pour lancer un projet de requalification permettant la réouverture de l’école. Les enfants (Gen4) du monde entier donneront également au Centro Fiore l’argent recueilli lors de l’action “Ils ont délogé Jésus”.  Déplaçons-nous au Honduras, Javier écrit : “Cristina, ma voisine travaille dans une école privée qui est maintenant fermée. Son mari travaille comme agent de sécurité privée dans un centre commercial, fermé aussi à cause du Covid. Ils n’arrivent pas à payer leur loyer, leurs factures et ils ont un fils de 13 ans. Je me mets à leur place et c’est vraiment angoissant”. Javier les a fait participer à de petits travaux dans le quartier et s’intéresse constamment à leur situation et veille à ce qu’ils ne manquent pas de nourriture. Luis, du Costa Rica, ajoute : “certains agriculteurs de San Vito, à 100 km de Buenos Aires, ont fait don de leur récolte à leur communauté touchée par la pandémie. En apprenant cette expérience, motivée par le grand acte d’amour de ces personnes, j’ai immédiatement organisé le don d’ananas dans l’entreprise privée où je travaille. En réponse, certains de ces agriculteurs nous ont donné une partie de leurs semences de légumes, de riz et de maïs, pouvant ainsi poursuivre cette expérience, qui est devenue une chaîne. Douze fonctionnaires de cette entreprise ont, pendant leur temps libre, semé ces graines afin que les produits récoltés soient également livrés dans cette région. Étant donné la disponibilité de l’ananas, lorsque le marché européen (qui les achète) a été fermé, nous nous sommes également consacrés au troc”.

Lorenzo Russo

Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien

Turn Around : changer de cap pour sauver la terre

Turn Around : changer de cap pour sauver la terre

Le nouveau single du Gen Verde en faveur d’une action concrète et collective pour protéger la Création L’intention avec laquelle Turn Around, le nouveau single du Gen Verde, est né, est de réfléchir et de stimuler une action concrète visant à sauvegarder la terre en nous laissant inspirer par la contemplation de sa beauté. Un chant qui est à la fois prière et cri choral, réflexion et action, et qui insuffle l’espoir et le désir de changement. Du discours à l’ONU de la jeune Greta Thunberg aux paroles du Pape François dans ‘’Laudato Si’’’, de l’astronaute James Buchli à Chiara Lubich… ce sont les principales personnes qui inspirent la nouvelle chanson écrite par Nancy Uelmen qui parle ouvertement des problèmes climatiques et appelle à un changement de cap en donnant la parole aux plus jeunes : « Cela me fait une grande impression de voir ces jeunes qui essaient de faire quelque chose car leur futur est en danger ; avec le Gen Verde, nous nous sommes demandé quoi faire et, parce que nous aimons nous exprimer à travers la musique, nous avons pensé à une chanson qui montre la beauté de notre terre, qui mette au centre de notre attention le cadeau que nous avons reçu avec la Création, pour ensuite le protéger et le conserver ensemble ». Ces paroles sont encore plus intenses lorsqu’elles sont chantées par des jeunes de différentes parties du monde dans le groupe: des États-Unis d’Amérique à l’Inde, de l’Irlande au Nigeria, à la Nouvelle-Calédonie et à bien d’autres pays. « Ce fut une expérience forte – raconte Colomba – lorsque, malgré la pandémie et l’impossibilité de se rencontrer physiquement dans un studio d’enregistrement, nous avons demandé à de nombreux jeunes de nous donner un coup de main pour enregistrer leur contribution à cette chanson. Lorsque nous avons nous-mêmes rassemblé les différentes voix, nous avons été profondément émues car cette chanson porte déjà en elle la force de renouvellement d’un groupe qui veut inverser cette tendance négative et qui en a fait l’expérience  même si c’est à distance ». Et cette fois-ci, la chanson, tout en conservant un style captivant surtout pour un public jeune, contient en elle une véritable prière : « Nous nous tournons vers ‘’l’Esprit Créateur’’ (qui rappelle un peu le ‘’Veni Creator’’ de la Schola Grégorienne) – poursuit Nancy – parce que nous sentons le besoin de l’aide de Dieu pour avoir la lumière afin de comprendre comment guérir notre maison commune et, surtout, changer nos cœurs … il s’agit de mettre en œuvre une conversion non seulement la mienne ou celle de quelqu’un d’autre, mais celle de toute la collectivité ». Et bien sûr, comme cela arrive souvent dans les textes du Gen Verde, il ne manque pas l’ infusion d’espoir, le fait de croire ardemment dans la force de l’engagement de tant de personnes pour sauvegarder le bien commun. Cette chanson, issue du genre pop électronique, en conservant des éléments de continuité avec les derniers choix d’enregistrement du groupe musical Gen Verde, à certains moments, diffère légèrement au niveau du son pour souligner une réflexion personnelle et collective et inviter clairement à un engagement pour sauver la terre. Un engagement fort et pour cette raison le nouveau clip vidéo de Turn Around a été lancé pour la première fois en direct pendant la rencontre internationale L’économie de Francesco.

Lien YouTube Turn Around.

Tiziana Nicastro

Un mufti, un moine bouddhiste et un évêque catholique

Trois personnalités exemplaires disparues le 1er décembre dernier: leur vie témoigne que le dialogue entre les religions est possible. Des hommes pour la fraternité. Passionnés par l’aventure du dialogue entre les croyants de différentes religions. Animés par le désir de vivre dans l’unité, dans le respect de leurs croyances, cultures et sensibilités respectives. L’imam Nedal Abu Tabaq, muftī de la Ligue musulmane de Pologne, le moine bouddhiste theravada Phra Ajahn Eiam, et Mgr Henri Teissier, évêque catholique d’Oran – au nord de l’Algérie – et archevêque d’Alger, ont disparu le même jour, le 1er décembre dernier. A ceux qui ont été leurs amis, sur la route du dialogue interreligieux, revient la tâche de recueillir leur héritage et de renouveler leur engagement pour la fraternité universelle. Comme le rappelle Roberto Catalano, co-responsable du dialogue interreligieux pour le mouvement des Focolari, en Pologne le mufti Nedal Abu Tabaq a encouragé le début d’un chemin de dialogue entre musulmans, chrétiens et juifs. Ainsi de nombreuses manifestations promues et partagées par les croyants des trois religions ont vu le jour : concerts, symposiums,  rencontres fraternelles également à l’occasion des fêtes propres à chaque religion, comprises comme des occasions de faire connaître ses propres valeurs et croyances et de connaître celles des autres, dans le respect mutuel. Puis la création d’un “Calendrier des trois religions : juifs, chrétiens, musulmans”, en collaboration avec les autorités locales, et l’instauration en 2013 de la “Journée du christianisme parmi les musulmans en Pologne”, le 29 mai, et l’année suivante de la “Journée du judaïsme parmi les musulmans en Pologne”, le 16 du mois. En 2014, le mufti a participé à une conférence interreligieuse dédiée à Chiara Lubich, à l’occasion du cinquième anniversaire de sa mort. Il est mort victime de la pandémie du coronavirus. On se souvient du moine bouddhiste Theravada, Phra Ajahn Eiam, de Thaïlande, du sourire bienveillant de ce contemplatif discret et silencieux. Il étai résolumentt engagé dans le dialogue entre bouddhistes et chrétiens. Souffrant d’une tumeur, son état de santé s’est soudainement aggravé après un début d’infection due à la Covid-19. En Algérie, Monseigneur Henri Teissier, né à Lyon, ordonné prêtre à Alger en 1955 et archevêque de la capitale pendant vingt ans, était un homme de dialogue, attaché à la compréhension, au respect et à l’estime des croyants de l’islam et du christianisme. « Ce passionné de l’Algérie, de son peuple, de sa langue et de sa culture – pour reprendre les termes de l’agence de presse de la Conférence Épiscopale Italienne – a accompagné l’Église d’Algérie dans le tumulte des années 90, où, entre 1994 et 1996, dix-neuf religieuses et prêtres, ainsi que Mgr Pierre Claverie, ont été assassinés. » Même au cours de ces années de guerre civile, Mgr Teissier « a été au service de l’Église et de sa vocation à vivre, précisément en tant qu’ Église, l’amitié et la fraternité avec le peuple algérien. » Pendant sa retraite, il s’est consacré à l’écriture et a participé à des conférences dans le monde entier. Il est mort à la suite d’un accident vasculaire cérébral. Trois figures exemplaires, trois pionniers qui témoignent que le dialogue est possible.

Claudia Di Lorenzi