Mouvement des Focolari

[:it]7 dicembre: un “Sì” dal 1943 a oggi[:en]7th December: A “yes” lasting from 1943 till today[:zh]7th December: A “yes” lasting from 1943 till today

Elle t’a demandé (la question est posée en espagnol): «“Peux-tu me raconter ce que tu as compris dans ton cœur quand tu es allée chercher le »

«Ciao, Chiara ! Je m’appelle Daniele et je viens de Turin. “Que t’a dit Jésus quand tu es allée acheter le lait pour ta maman ?”Cette question t’est posée par Pedro du Brésil».

Chiara : Oui. Ils me demandent donc de raconter ce qui s’est passé quand je suis allée chercher le lait. Cela s’est passé ainsi. Nous étions à la maison, avec mes deux petites sœurs et ma maman. C’était l’hiver et il faisait froid.

Alors, maman a dit à mes petites sœurs parce que je devais étudier : “Allez chercher le lait”. Une de mes sœurs a répondu : “Non” car elle était fatiguée et l’autre a dit : “Non” car elle était fatiguée elle aussi.

Alors, même si je devais étudier, j’ai eu envie de faire un acte d’amour et j’ai dit : “Maman, je vais chercher la bouteille de lait”. J’y suis donc allée.

Quand j’étais à mi-chemin, justement près d’un endroit qui s’appelle “la Vierge Blanche” – c’est écrit ici mais je ne sais pas si vous le voyez tous -, j’ai entendu dans mon cœur – pas avec mes oreilles mais dans mon cœur – comme si Jésus me disait : “Donne-toi toute à moi ; sois toute à moi ; donne-toi toute à moi”. Je lui ai répondu : “Oui”. Et j’ai éprouvé une très, très grande joie.

Puis, j’ai compris que lorsque nous faisons des actes d’amour, de belles choses se produisent. Parce que j’ai fait un acte d’amour en allant chercher une bouteille de lait, Jésus m’a appelée. Il m’a appelée à le suivre pour toujours. C’est l’autre réponse.

«Ciao Chiara ! Je m’appelle Stefano. “Comment t’es-tu donnée à Dieu ?” Cette question t’est posée par Mario de la Colombie».

«Chiara: Oui. “Quand tu as épousé Jésus, qu’as-tu éprouvé dans ton cœur ?” C’est Mariela du Paraguay qui te pose cette question”»

Chiara : Je dois donc vous expliquer ce qui s’est passé quand je me suis donnée à Dieu et quand je l’ai épousé. Cela s’est passé ainsi. Ce matin-là aussi, il faisait froid et une tempête que vous ne pouvez imaginer faisait rage ! J’avais ouvert mon parapluie mais je devais marcher contre le vent, contre la tempête, contre tout.

Il semblait que le diable ne voulait pas que je me consacre à Dieu parce qu’il savait que tout ce Mouvement naîtrait. J’avais donc l’impression qu’il m’empêchait de faire l’acte que je voulais faire. Mais j’ai continué à avancer avec courage.

Quand je suis arrivée ensuite à la porte de l’église où je devais me donner toute à Dieu durant la messe, celle-ci s’est ouverte toute grande et j’ai eu comme l’impression que Dieu m’embrassait, que le Seigneur m’ouvrait son cœur pour que j’entre.

Au pied de l’autel, un prie-Dieu avait été préparé pour moi. Je m’y suis agenouillée, j’ai assisté à la messe et, au moment de la communion, j’ai dit à Jésus : “Je suis toute à toi”.

Qu’est-ce que j’ai éprouvé à ce moment-là ? Un très grand bonheur car j’étais consciente que j’avais épousé Dieu et je pensais : “Si j’ai épousé Dieu, que se passera-t-il ? Dieu est tout-puissant, Dieu est grand, Dieu est infini. Que se passera-t-il ?”. Je ne savais pas qu’un Mouvement naîtrait dans le monde entier. Mais Dieu me faisait déjà comprendre que quelque chose de grand se produirait.

Puis, je suis rentrée à la maison. Ma mère ne savait rien, ni mon père ni mes sœurs ni mon frère. En chemin, j’ai rencontré sur une place une personne qui vendait des fleurs. J’avais très peu d’argent, presque rien : quelques pièces de monnaie.

Alors je les ai prses, j’ai acheté trois œillets rouges et de retour à la maison je les ai mis devant le crucifix. Rien de plus. C’est à ce moment-là qu’a commencé le Mouvement car après moi sont venues beaucoup, beaucoup de personnes et vous êtes venus vous aussi.

Chiara Lubich

Texte

Vidéo en italien et en anglais

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

20141204-03« Lionello Bonfanti, je ne le connaissais pas. Aujourd’hui je ne suis pas seulement resté frappé par sa vie, mais je suis profondément ému ». C’est une des nombreuses impressions recueillies au terme du congrès « Droit à la recherche de la justice. La méthode de Lionello Bonfanti » : un après-midi riche en interventions qui s’est déroulé le vendredi 28 novembre à Parme au siège de l’Union Parmesane des Industriels. Quant à l’organisation, c’est Communion et Droit, section du mouvement des Focolari, qui voudrait chercher et diffuser, dans le domaine du droit, la centralité de la personne, sa dignité, sa capacité de relation et d’ouverture à la transcendance, en tant que sujet apte à donner au monde un visage plus en accord avec les aspirations des individus et des peuples. 

Un débat sur droit et justice, « centrés – comme l’a expliqué la professeur Adriana Cosseddu – sur une racine commune, où la justice, gardienne des relations, dépasse celle de la pratique légale pour devenir partage et capacité de se fondre en toute situation de malaise et de douleur. Elle possède une valence universelle, parce que c’est une possibilité offerte à tous de reconstruire dans une logique de gratuité des rapports infinis, presqu’à conserver – pour utiliser les mots de la philosophe Arendt – la capacité d’entrer en relation avec les autres et surtout, de se mettre à la place de l’autre ». 

Qui a tracé la méthodologie du rapport correct entre droit et justice ? C’est justement le magistrat Bonfanti : « De fait, à partir de sa vie il ressort – disait Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, dans un message adressé à tous les participants – que cette recherche de justice dépasse toujours la simple application des normes. Sa recherche vise toujours en premier les relations, la reconnaissance de la dignité de toute personne et de se mettre en rapport avec elle, que ce soit le collègue, l’avocat, le chancelier, la partie civile ou l’accusé, même s’il s’agit de cas graves. Son engagement à essayer d’appliquer le droit afin d’arriver non pas d’abord et uniquement à la vérité du procès, mais à la justice, l’a conduit dans et hors du tribunal, à prendre des orientations toujours plus larges ». 

Le respect de tout homme, de ses droits fondamentaux, fut le thème traité par le prof. Mario Ricca : en racontant des fables amusantes, dans une continuelle provocation adressée au public et tout particulièrement aux employés du monde juridique, l’ordinaire du Droit Interculturel de l’Université de Parme a souligné, entre autres, que la Déclaration universelle des droits humains est en réalité encore peu prise en considération et peu appliquée concrètem ent. 

20141204-01Une rencontre à caractère de formation, pour un public de magistrats, d’avocats et de notaires, sous le patronage de la Fondation Nationale du Notariat et du Conseil de l’ordre des Avocats. Les témoignages n’ont pas manqué, afin de démontrer que la méthode utilisée par le magistrat Bonfanti dans sa profession est toujours actuelle et applicable ; l’avocate Maria Giovanna Rigatelli, le préfet Mario Ciclosi et Gino Trombi, ami de Lionello ont apporté leur contribution. 

Une touche inhabituelle donnée par un morceau artistique sur Lionello Bonfanti, réalisé par le metteur en scène Maffino Maghenzani ; utilisant les paroles-mêmes du magistrat Bonfanti, dans un jeu de musique et d’images, les participants ont pu entrer de manière intime dans sa vie, son métier et son choix de vie pour construire de véritables rapports, profonds et durables avec tout homme. « Lionello – comme sa sœur Maria Grazia Bonfanti a défini le congrès – est vraiment revenu à Parme aujourd’hui. Cette rencontre, dans cette salle aussi prestigieuse, a été à la hauteur de sa vie, de ce qu’il a fait ».

 

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

GenRosso02Durant la tournée du Gen Rosso dans le Nord de l’Italie (Monza et Brianza, du 10 au 15 novembre), “il n’y a pas que des litres d’eau qui sont tombés, en raison des incessantes pluies, mais aussi beaucoup de grâces, que ceux qui ont pris part au projet continuent à nous témoigner”, écrivent les 18 artistes du groupe à leur retour. Les étudiants engagés dans le projet étaient 120 et provenaient de 11 instituts différents: “C’est la première fois qu’autant d’écoles ont participé ensemble”.

Le projet a été voulu et organisé par la communauté des Focolari en collaboration avec la “Fraternité Capitanio“, une communauté de personnes qui vivent le don de la fraternité selon la caractéristique particulière voulue par Bartolomea Capitanio, une institutrice qui a vécu à Lovere (nord de l’Italie) au début du XIXème siècle. La Fraternité Capitanio existe à Monza depuis 1977 comme communauté d’accueil pour jeunes femmes en difficulté, qui veulent faire un parcours de rééducation et de récupération de leur dignité personnelle et devenir constructrices de vie pour elles et pour les autres. “Avec elles, nous nous sommes immédiatement bien entendus et une amitié, qui assurément durera longtemps, est née”, déclarent encore des membres du Gen Rosso. “Au terme du projet, nous avons vu que ces jeunes filles et garçons ont compris et pleinement accueilli les valeurs intrinsèques de la comédie musicale “Streetlight“. Ils parlaient de famille, de force intérieure, de nouvelle confiance en eux-mêmes, et les voir pleurer lors de notre départ nous serrait le cœur… Mais ce n’était qu’un au revoir, avec la certitude que nous allions nous rencontrer de nouveau!”

Certains visages et expériences de ces jeunes sont passés à la télévision, dans un reportage sur Rai 3.

Je ne pensais pas qu’en une semaine on puisse avoir autant d’affection pour des personnes, mais c’est arrivé”, écrit Giada. “Chacun d’eux met son cœur dans ce qu’il fait. Alors un énorme merci, parce que chaque jour, avec leurs devises, ils nous enseignaient toujours quelque chose de nouveau et nous encourageaient à croire en nos rêves”. Giada était dans le groupe hip hop: “Si l’opportunité se présente – continue-t-elle – je conseille à chacun d’essayer parce que, selon moi, c’est une des plus belles expériences qui puissent jamais vous arriver!”

En deux jours, j’ai appris deux chorégraphies et, en six jours, j’ai rencontré environ 130 personnes absolument géniales, ma seconde famille très élargie”, écrit une autre. “Vous, du Gen Rosso, m’avez fait grandir et expérimenter une partie de mon rêve, vous m’avez fait comprendre ce que signifie les mots AMITIÉ et AMOUR. Vos enseignements sont comme l’or: uniques et précieux.”

Nostalgie de l’expérience vécue, mais aussi un grand message de maturité: “les 120 jeunes de Monza” le portent dans leur cœur, rappelant que – comme le disent les paroles d’une chanson de la comédie musicale – désormais “nous aimerons le chemin l’un de l’autre”.

 

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

[:it]Iniziato l’Anno della Vita Consacrata[:en]The Year of Consecrated Life Has Begun[:es] Inaugurado el Año de la Vida Consagrada[:pt]Iniciado o Ano da Vida Consagrada[:zh]獻身生活年已開啟

ReligiosiCamminoLe chemin de l’Église, malgré des vents contraires, est par nature un chemin d’espérance qui amène à Jésus Christ de manière irréversible. C’est la raison pour laquelle le logo retenu pour l’indiction de cette année spéciale rappelle les mots: Évangile, Prophétie, Espérance.

C’est avec cette conviction que les religieux et religieuses, les consacrés et les consacrées, hommes et femmes touchés par les charismes qui, ont embelli l’Église tout au long des siècles,se sont donné rendez-vous les samedi 29 puis dimanche 30 novembre, pour une Veillée de prière et une Célébration eucharistique pour ouvrir l’Année de la Vie consacrée.

Le samedi soir, à Rome, la basiliqueSainte-Marie-Majeure s’est remplie progressivement d’hommes et de femmes en habits aux couleurs variées pour la Veillée. “Cinquante consacrés hommes et femmes précédaient Mgr J.-L. Carballo dans la procession d’entrée à Sainte-Marie-Majeure,chacun tenant un luminion comme symbole des différents charismes, mais surtout, de l’Esprit qui allume à nouveau les cœurs en une seule âme”, racontent les pp. Theo Jansen et Mariano Steffan, du centre international des religieux de l’Œuvre de Marie, présents à l’événement comme représentants des religieux en lien avec à la spiritualité des Focolarià travers le monde.

“En commentant l’extrait d’Évangile sur le miracle de Jésus à Cana de Galilée, de la transformation de l’eau en vin, Mgr Carballo, qui présidait la Veillée de prière, disait entre autres, comment, pour recevoir le “vin nouveau”, nous devons aller à Jésus, savoir le rencontrer, savoir l’écouter, savoir le vivre”.

“Nous avons tous été frappés du fait que nous avions voulu commencer par nous mettre sous la protection de Marie la toute sainte. À partir de ce moment, en effet, les lectures de la Bible, lesextraits d’écrits de quelques fondateurs et les prières, me semblaient enveloppées de Son manteau”, raconte le p. Mariano. “Même le pape François, dans le message video enregistré pour l’occasion et écouté avant la conclusion de la Veillée, nous a confiés à Marie. Et la prière s’est conclue par une invocation à la Vierge”, ajoute le p. Theo Jansen.

Card_braz_de_aviz[1]La Célébration eucharistique du dimanche 30 dans la basilique Saint-Pierre a donné l’aval officiel à l’Année de la Vie consacrée. Le pape François, dans la salutation inaugurale quele cardinal João Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation, a lue en début de la célébration qu’il présidait, est revenue sur l’exhortation:”Réveillez le monde!”

Le p. Mariano disait:”Le Préfet de la Congrégation a fait sourire et réfléchir lorsqu’il a dit, dans son homélie à Saint-Pierre: ‘Des visages plutôt tristes chez des religieux et des religieuses, toujours sérieux, qui ne sourient jamais, ce n’est pas jolià voir … La joie s’exprime et se partage…'”.

Et le p. Theo, de conclure:”Ces deux événementsont laissé place à un air nouveau sur la Place Saint-Pierre. On pouvait lire sur le visage de tous la certitude qu’avec un début aussi magnifique, nous pouvions vivre une profonde espérance. Nous sommes rentrés chacun chez soien méditant toutes ces choses dans notre cœur, à l’exemple de Marie, avec la conviction que les prémices sont déjà là pour un changement de rythme de la vie religieuse et, nous le souhaitons, pour qu’elle puisse ‘réveiller le monde’ tel que le souhaite le pape François.”

Semences de l’Économie de Communion à Taïwan

Semences de l’Économie de Communion à Taïwan

Holy Love James Liao camp 06 crop rid« Les eaux du Sun Moon Lake reflètent les vertes montagnes de la région centre-ouest de Taïwan, la grande et belle île de la Mer de Chine que les explorateurs portugais appelèrent à raison ‘Formose’. Sa renommée porte ici chaque année des millions de touristes, même de Chine continentale. Ses pentes raides accueillent une luxuriante végétation où je reconnais des bosquets de bambous hauts de 15 mètres peut-être.

James Liao, la quarantaine, maigre comme beaucoup de ses compatriotes, nous attend à l’entrée d’un petit débarcadère et nous invite à nous installer à la poupe du Holy Love, un bateau à moteur récemment reconstruit et dont il a raison d’être fier : c’est le seul, sur ce lac, qui soit accessible aux fauteuils-roulants des personnes invalides.

La porte d’accès spéciale, la rampe, les crochets d’ancrage des fauteuils pendant la navigation ont coûté cher, et c’est pourquoi au début cela n’a pas été compris. Mais il le fallait, s’il est vrai que cette initiative est née pour vaincre les discriminations. Ainsi déjà 200 personnes invalides ont pu rejoindre notre camp“.

Holy Love camp 02 ridUne autre discrimination que James a voulu surmonter est celle qui concerne les aborigènes habitant ces lieux : les cinq emplois créés dans le camp ont été pour eux.

Le camp se trouve dans une petite clairière au fond d’une merveilleuse crique, pratiquement inaccessible par voie terrestre. La forêt qui l’encadre et le chant des oiseaux contrastent fort avec la rive opposée, faite de maisons, routes et commerces, où se dresse un énorme gratte-ciel, tandis que les meilleurs points de vue panoramiques sont l’apanage d’hôtel cinq étoiles tape-à-l’œil. Au centre de la clairière, une simple habitation de bois permet d’héberger une trentaine de jeunes, en deux chambrées, avec à côté une toiture pour la cuisine. Tout autour, côté montagne, ont été dressées des cônes en toile blanche de protection contre le soleil ou la pluie ; dans un coin, des caisses en plastique noir sont disposées en éventail, superposées de sorte que celles du dessus, pleine d’humus, soient à portée de main d’une personne assise : tout est étudié pour permettre aussi aux invalides la “green therapy“. Les petites plantes bien alignées qui poussent sur les caisses confirment que la thérapie a récemment été mise en pratique.

Holy Love green therapy 05 ridSur la rive du lac, près de l’appontement, sont disposés en bon ordre une vingtaine de très légers canots métalliques. “C’est du titane, récupéré il y a trente ans des carcasses des avions de la seconde guerre mondiale par le fondateur du camp, le Père Richard, un américain du Wisconsin, qui a tout quitté pour se consacrer à nous, Taïwanais, en commençant par les plus faibles. Avant moi, c’était lui le responsable des Special Need Centers (centres pour les défavorisés) du diocèse de Taichung, et il avait pensé à ce lieu pour leur rendre possibles des expériences formatives dont, sinon, ils auraient été exclus. Je ne l’ai jamais connu, mais j’ai éprouvé récemment une très grande joie en découvrant des vieux documents où il parlait justement d’un bateau accessible aux personnes invalides“.

La personne du Père Richard a aussi joué un rôle dans le choix de la foi de James, suivi de sa décision de quitter un emploi bien payé en banque pour étudier la didactique au service des défavorisés et travailler pour eux.

Chaque parole de James est enthousiasme pour tout ce qui est respect del’environnement, accueil, attention aux autres. Vraiment fascinant ! Mais ce qu’il fait, c’est une entreprise, et je lui demande donc comment va sa gestion économique. “Un grand motif de fierté pour nous est que nous sommes déjà en crédit, grâce au produit des excursions et des activités sportives que nous offrons aussi au grand public (en ville nous avons deux personnes qui travaillent pour nous, en lien avec les agences de tourisme). Ce n’est donc plus, comme auparavant, le diocèse qui nous soutient, mais nous qui lui versons des parts de bénéfices, précisément 30%. Un autre 30% va au Centers for Social Needs, 30% encore sont réinvestis dans l’entreprise et les 10% qui restent vont aux salariés, selon le schéma de l’Économie de Communion que nous avons adopté, parce que nous voulons suivre ses principes“.

Et pour que la chose soit claire, c’est écrit en gros caractères sur un panneau à l’entrée du bateau, pour introduire les passagers à la logique de l’Holy Love ».

Source : ÉdeC online

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Junior pour un monde uni : le plus beau but

20141203-01Un tournoi de foot où ce n’est pas une seule équipe mais bien deux qui gagnent et à des endroits de la planète quelquefois très distants ! Où pratique-t-on et récompense-t-on l’Art Play ? Où les sponsors sont-ils disposés à payer pour chaque but marqué afin de financer des bourses d’étude pour des enfants de pays désavantagés ? Beaucoup d’initiatives et deprojets de solidarité ? Une « troisième mi-temps »… ?

Voilà ce qu’a été et bien plus encore le Super Soccer World 2014, nous raconte Federico Rovea, un des organisateurs de l’événement. La manifestation sportive a été organisée par « les Juniors pour un Monde Uni » du mouvement des Focolari et a fait participer 56 équipes de foot de différentes villes du monde ».

Deux équipes gagnent. La caractéristique de ce tournoi est que ce sont deux équipes de villes jumelées qui gagnent. Elles jouent symboliquement ensemble à distance, en donnant au championnat une dimension planétaire.

Parmi les 14 jumelages : les juniors de Bečej, petite ville de Serbie, jumelée avec Tlencem en Algérie ; ceux de Loppiano (Italie) avec les juniors de Florianópolis au Brésil, la ville italienne de Rieti a joué au même moment en temps réel que Buenos Aires (Argentine).

Ce dernier jumelage, comme pour les autres, n’a pas été uniquement « idéal ». De fait durant le tournoi, ils ont pu réaliser une liaison téléphonique avec l’Argentine pour partager avec les participants d’Amérique du Sud le même esprit d’amitié et de fraternité. Les jeunes de Rieti ont communiqué – en plus des expériences de la journée – aussi quelques projets de solidarité nés justement grâce à Super Soccer. C’est-à-dire : l’organisation d’activités sportives pour jeunes portant un handicap et la récolte de fonds pour les nécessiteux, avec la vente de gâteaux. Les parents présents, enthousiastes de l’initiative, se sont fortement impliqués.

Art Play. Sur les terrains de sport, les jeunes ont mis en jeu – en plus de la passion pour le sport – l’esprit de l’Art Play. Il s’agit de quatre règles fondamentales :

  • Le respect envers les autres
  • La coopération
  • La responsabilité
  • La relation

20141203-02Différents éléments du tournoi sont entrés en jeu pour donner des points aux équipes autant que les buts marqués. Les arbitres étaient donc bien attentifs non seulement au respect des règles de foot mais aussi à l’esprit qui animait les participants, en donnant des bons points à qui se faisait remarquer en le vivant. « Les jeunes faisaient attention à ces règles autant qu’aux buts. A mon avis, ce règlement devrait être inséré dans les règles des championnats mondiaux », affirmait un des professeurs de gymnastique faisant partie de l’organisation.

Bourses d’étude. En lien avec le tournoi : aussi le projet « Schoolmates », qui propose de trouver un sponsor qui dans chaque ville soit disposé à donner, pour chaque but marqué, une aide économique afin de financer des bourses d’étude en faveur des enfants des pays désavantagés. Les 367 buts marqués ont fourni 2.370 €, pour un total de 22 bourses d’étude.

La “troisième mi-temps”. Un moment festif auquel tous ont participé sportifs et non. Une aide précieuse pour porter l’esprit de la compétition sportive aussi hors du terrain de jeu.

Super Soccer World, une fête plus qu’un tournoi, au ton de la mondialité et du partage, de la solidarité et du respect de l’autre, que les jeunes ont eu la possibilité d’expérimenter sur le terrain de jeu mais surtout en dehors. Rendez-vous à l’année prochaine !

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Turquie: ce que nous a laissé le pape François

20121202-02C’est vrai, l’Esprit Saint suscite une grande diversité de charismes dans l’Eglise; apparemment cela semble créer du désordre, mais en réalité, sous sa gouverne, cela constitue une immense richesse, parce que l’Esprit Saint est l’Esprit d’unité, ce qui ne veut pas dire uniformité. Seul l’Esprit Saint peut susciter la diversité, la multiplicité et, en même temps, créer l’unité »

Ces propos du pape François dans la Cathédrale de l’Esprit-Saint d’Istamboul, prononcés devant le millier de fidèles de cette Eglise catholique très diversifiée, nous ont procuré une grande joie. Non seulement, mais ils ont confirmé en nous la conviction que la présence, même petite, du Mouvement des Focolari a toute sa raison d’être sur cette terre et d’y poursuivre le chemin entrepris depuis 1967 : un focolare s’était alors ouvert à Istamboul, à la demande explicite du Patriarche Athénagoras. Mais comment avons-nous vécu ces journées ?

Avec beaucoup de joie et d’émotion! Naturellement l’Eglise catholique nous a associés à la préparation de cette visite et, à la demande du Patriarcat, nous avons aussi travaillé dans la salle de Presse. Grâce à la relation très proche qui nous lie au Patriarche Bartholomée, nous avons pu l’assurer en personne de nos prières tout au long de ces journées. Nous avons aussi été des proches témoins de sa joie de plus en plus grande, de sa profonde affection pour le pape François et de sa passion pour l’unité !

Deux focolarines se sont occupées de l’hébergement du Saint Père à la Nonciature et étaient présentes à la messe qu’il a célébrée en privé le dimanche matin. Nous lui avons fait parvenir les salutations des membres du Mouvement en Turquie et aussi des lettres et cadeaux de la part de quelques unes de nos amies musulmanes. Nous avons donc participé à la messe à la Cathédrale – où un focolarino prêtre a concélébré -, et le dimanche matin à la liturgie du Phanar.

Le message de fraternité et de recherche d’unité à tous les niveaux que le pape François laisse à la Turquie touche la question de fond de ce pays qui est comme un « pont » et de sa population très diversifiée.

Sans aucun doute son message est d’abord oecuménique; comme le souligne aussi la prière œcuménique dans l’Eglise patriarcale de St Georges où, à la fin, il a demandé au Patriarche et à toute l’Eglise de Constantinople de le « bénir ainsi que toute l’Eglise de Rome »

Et c’est précisément dans le cadre du dialogue, au cours de ces dernières années, entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe, dialogue parfois marqué par une certaine lassitude et un apparent immobilisme, qu’il situer la présence du Mouvement des Focolari sur ces terres.

20121202-01Nous pouvons dire que nous bénéficions d’une relation privilégiée avec le Patriarche et de nombreux métropolites, fruit de tout ce que Chiara Lubich a semé lors de ses voyages à Istamboul. Ces liens de communion simple et sincère ne se limitent toutefois pas à la seule hiérarchie, mais ils s’étendent à de nombreux frères et sœurs de l’Eglise Orthodoxe.

A la lumière de tout ce qui est arrivé ces jours-ci, il nous semble saisir le message sans équivoque donné par ces deux leaders religieux : poursuivre le chemin vers l’unité sans céder à la fatigue que cela comporte et savoir relever les défis pour donner ensemble des réponses et des solutions aux urgences de notre époque. Tout en tenant compte de la réalité, le Pape et le Patriarche font preuve d’un regard qui la dépasse. Et cela est démontré par tout ce qu’ils se sont dit en paroles et en gestes, à commencer par leur Déclaration Commune.

Au cours du vol de retour, le Pape François a insisté fortement en disant, à propos du chemin vers l’unité, que c’est seulement celui « de l’Esprit-Saint qui est juste, Lui qui est surprise…qui est créatif ». Cette pensée, source de liberté et de joie, nous donne une orientation claire : être ouverts, attentifs aux signes que l’Esprit nous offre; mobiliser notre imagination, nos capacités personnelles et collectives ; tirer parti de toutes les occasions qui s’offriront à nous dans le contexte difficile et complexe où nous vivons, pour Lui permettre d’agir.

Source : Focolare (Turquie)

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Evangile vécu: une visite surprise

201411Panie-1«Dimanche 22 novembre. C’est l’après-midi. On sonne à la porte du focolare de Kinshasa. Une imposante voiture s’arrête devant la porte – écrit Edi -. Nous voyons en sortir une dame engagée dans un des partis politiques les plus importants du gouvernement congolais. La femme descend accompagnée de son garde du corps et porte avec elle un grand paquet.

Nous sommes heureux de voir qu’il s’agit de Georgine, ex- députée, toujours actuellement engagée en politique et s’occupe maintenant de mamans pauvres. Nous l’avons connue depuis peu. Le lourd paquet qu’elle porte est rempli de pagnes congolais, un tissu typique avec lequel on coud des vêtements traditionnels aussi bien pour les femmes que pour les hommes.

«J’ai voulu venir vous trouver – nous dit-ellecar j’ai su que vous avez perdu une valise… Voilà, avec ces pagnes, vous pourrez vous refaire de nouveaux vêtements». La dame nous partage ainsi des pagnes de grande valeur, correspondant à au moins deux salaires mensuels, suffisants pour nous et pour d’autres.

Il y a quelques jours une d’entre nous, revenant d’une session à Rome, avait perdu un bagage à main à l’intérieur de l’avion. La valise ne contenait pas seulement des habits, mais aussi la «communion des biens» qu’elle avait récoltée en Italie pour les pauvres; un fait qui nous avait procuré beaucoup de souffrance. Nous sommes donc stupéfaites et dans le focolare, une danse spontanée autour de la dame se déchaîne! Mais comment se fait-il que cette personne que l’on connaît depuis si peu de temps a fait un tel geste?

201411Panie-2Il était arrivé ceci: en allant à la messe le matin, la dame avait remarqué qu’une d’entre elles, au lieu de dépoussiérer seulement son banc, avait également dépoussiéré d’autres bancs sans que personne ne le lui avait demandé. Ce geste l’avait rendue curieuse et elle avait voulu connaître la vie de ces jeunes filles et en était restée fort impressionnée.

«Après avoir dansé autour d’elle pour la remercier – écrivent-elles – Georgine nous explique la raison de son geste: «Je voulais rendre grâce à notre Dieu pour vous, et partager la joie que j’ai dans le coeur du fait que vous soyez là! Celui que vous avez suivi n’oublie pas ses filles. Dans ce monde de ténèbres où règnent les forces du mal, vous êtes comme les agneaux au milieu des loups. Il n’est pas facile de vivre au milieu du monde et être données à Lui. Mais ayez du courage, vous êtes la lumière pour le monde». Nous sommes alors allées ensemble dans notre petite chapelle pour remercier le Seigneur».

Du Focolare de Kinshasa

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Religieux, nouvel élan pour vivre la spiritualité de communion

Anno vita consacrata_1« Le motif principal de la lettre est d’attirer l’attention sur l’Année de la Vie Consacrée qui commence le 30 novembre. De divers coins du monde des nouvelles nous arrivent proposant des initiatives locales, diocésaines et nationales. Nous sommes surs de votre adhésion à ces initiatives en fonction des possibilités que chaque personne ou groupe trouve opportunes ».
Voilà l’invitation de la part des centres internationaux des religieux et des religieuses à tous ceux qui, de différentes familles religieuses dans le monde, partagent la spiritualité des Focolari, de concert avec ce qu’écrit le pape François dans sa lettre à tous les consacrés.
Les initiatives pullulent, nous en citons quelques exemples : dans le diocèse de Homa Bay (Kenya) l’évêque a confié à un groupe de religieux, sœurs et prêtres, accompagné par le Fr. Leo van de Weijer CMM, la coordination des initiatives qui se branchent sur la Vie Consacrée de cette année. Les 24, 25 et 26 novembre à Nairobi, en guise de démarrage, se tient un séminaire où sont invités tous les groupes des autres diocèses. Ces journées de réflexion et d’étude prendront fin le 27 novembre par une célébration inaugurale présidée par le cardinal et le nonce.

La presse de même, et surtout les revues sur la vie consacrée, parlent de cette Année spéciale : sur Vida Religiosa de novembre on peut lire que « le pape François a lancé l’Année de la Vie Consacrée parce qu’il perçoit combien l’Eglise et l’humanité tout entière ont besoin de la fidélité, de la joie et de la capacité de réconfort que le Seigneur a placées dans la vie religieuse. Et lui, il y croit. Il nous invite à être fidèles au projet dans lequel le Père nous a impliqués pour le bien de toute l’humanité » ; Unità e Carismi, dans ses différentes éditions linguistiques, consacrera un numéro de 2015 sur ce sujet. Même sur www.focolare.org une rubrique suivra avec attention les principaux rendez-vous de cette année en laissant surtout la place à tant et tant de religieux et religieuse qui dans le monde sont le témoignage vivant de choix courageux.

La lettre pose aussi la question sur ce que pourrait être “l’apport spécifique suggéré par l’Esprit Saint pour cette Année de la Vie Consacrée » aux religieux et aux religieuses qui connaissent et vivent la spiritualité de l’unité. Ce spécifique se dégage de deux défis qui demandent une réponse « inventive et créative, dans le concret de la vie de la personne et du groupe, avec une attention particulière sur les jeunes religieux ».

Il s’agit de « donner un nouvel élan à la spiritualité de communion indiquée par S. Jean Paul II dans la « Novo Millennio Ineunte », ensuite de donner « une impulsion ultérieure, peut-être plus cachée mais surement plus efficace et appréciée » en entrant « au milieu de toutes les plaies de la vie consacrée d’aujourd’hui » en y reconnaissant une présence de Jésus dans son abandon, « pour L’étreindre et Le faire sien ».

En ce moment, où tout le mouvement des Focolari est envoyé – selon les orientations de l’Assemblée générale et l’invitation du pape François – à sortir, ensemble et bien préparés, les religieux se disposent à vivre avec cet esprit l’étape de cette année. « Nous voudrions démarrer avec cet élan – conclut la lettre – en participant à l’ouverture de l’Année de la Vie Consacrée d’un seul cœur, comme un seul corps ».

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Ouverture de l’Année de la vie consacrée

Religiose1«Les personnes consacrées sont un signe de Dieu dans les divers milieux de vie, elles sont le levain pour la croissance d’une société plus juste et plus fraternelle, elles sont la prophétie de partage avec les petits et les pauvres.
Comprise et vécue de cette façon, la vie consacrée nous apparaît vraiment comme elle est réellement: elle est un don de Dieu à l’Église, un don de Dieu à son peuple! Chaque personne consacrée est un don pour le Peuple de Dieu en route». C’est ainsi que s’est exprimé le Pape François à l’Angelus le 2 février passé.

L’Année de la vie consacrée, «un temps de grâce pour la vie consacrée et pour l’Eglise», a été pensée dans le contexte des 50 ans du Concile Vatican II; et plus particulièrement en souvenir des 50 ans de la publication du Décret conciliaire Perfectae caritatis sur le renouveau de la vie consacrée. Dans la présentation à la presse, le Card. Joan Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation pour les Institutions de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, explique comment le Concile a représenté un souffle de l’Esprit non seulement pour l’Église toute entière mais peut-être d’une manière particulière, pour la vie consacrée. Nous sommes aussi convaincus qu’en ces 50 années, celle-ci a parcouru un cheminement fécond de renouveau, certainement non exempt de difficultés et de fatigues, dans l’engagement à suivre ce que le Concile leur a demandé: fidélité au Seigneur, à l’Église, au propre charisme et à l’homme d’aujourd’hui (cf. PC2)». C’est justement à propos du renouveau, qu’à la veille de l’ouverture de l’Année, le Pape François insiste en s’adressant aux religieux: «Nous ne devons pas avoir peur d’abandonner les «vieilles outres»: c’est-à-dire de renouveler ces habitudes et ces structures, dans la vie de l’Église et donc aussi dans la vie consacrée, que nous reconnaissons ne plus répondre à ce que Dieu nous demande aujourd’hui pour faire avancer son Règne dans le monde».

image016Quels sont les objectifs? Avant toute chose, «Nous voulons que ce soit l’occasion de faire «mémoire reconnaissante» de ce récent passé – continue le cardinal de Aviz – (…); reconnaître et confesser notre faiblesse, mais aussi ‘crier’ au monde avec force et joie, la sainteté et la vitalité qui sont présentes dans la vie consacrée». Second objectif: «Embrasser le futur avec espérance. Nous sommes bien conscients que le moment présent est délicat et pénible(…) mais nous voulons assumer et accueillir cette crise comme une occasion favorable pour grandir en profondeur(…). Face à de nombreux «prophètes de malheur», nous voulons rester des femmes et des hommes d’ espérance». Troisième objectif: «Vivre le présent avec passion. La passion parle du fait de tomber amoureux, de vraie amitié, de profonde communion (…).De témoigner la beauté du fait de suivre Jésus sous les multiples formes dans lesquelles notre vie s’exprime. Cette année, les consacrés veulent «réveiller le monde» avec leur témoignage prophétique, particulièrement avec leur présence dans les périphéries existentielles de la pauvreté et de la pensée».

Mons. José Rodriguez Carballo, secrétaire de la Congrégation, a illustré quelques initiatives qui se tiendront pendant l’année:«Différentes rencontres internationales à Rome, pour des jeunes religieuses et religieux, rencontre des formatrices et formateurs; congrès international de théologie de la vie consacrée, avec la collaboration de l’Université Pontificale, sur le thème: «Renouvellement de la vie consacrée à la lumière du Concile et perspectives pour le futur»; exposition internationale sur: «La vie consacrée et l’Evangile dans l’histoire humaine», avec différents stands selon les vrais charismes; un symposium sur la gestion des biens économiques et patrimoniaux des religieux; également pour les sœurs contemplatives, nous proposerons une «Chaîne mondiale de prière entre les monastères».

Les religieuses et les religieux du Mouvement des Focolari, invitent à travers une lettre, à «vivre d’un seul coeur, comme un seul corps, afin que cette Année puisse marquer une étape ultérieure vers l’Ut Omnes», l’unité demandée par Jésus au Père.
La fermeture de l’Année est prévue pour le 2 février 2016, Journée mondiale de la vie consacrée.

Programme

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

« La fraternité universelle : une nécessité pour l’Europe »

Nous reproposons une pensée de Chiara Lubich sur l’Europe, tirée de son discours au premier rendez-vous d’ « Ensemble pour l’Europe » de mai 2004. 10.000 personnes étaient réunies dans la ville allemande de Stuttgart et plus de 100.000 étaient reliées par des évènements simultanés dans différentes capitales européennes. Le rassemblement avait été promu par plus de 150 mouvements et communautés ecclésiales de différentes églises, de tout le continent européen.  « La fraternité universelle a été également promue par des personnes qui ne puisaient pas à des principes religieux, mais mues par le désir de faire du bien à l’humanité. La découverte du concept de fraternité est fondamentale comme le souligne le grand événement historique qui constitue la charnière entre deux époques : la Révolution Française. Par sa devise – « Liberté, Égalité, Fraternité » – elle synthétise le grand projet politique de la modernité. Un projet qui a échoué en partie. En effet, si de nombreux pays ont réussi à réaliser en partie au moins la liberté et l’égalité en se dotant d’institutions démocratiques, la fraternité en est restée davantage au niveau des mots que des faits. Celui qui, plus que tout autre, a proclamé la fraternité universelle et nous a donné le moyen de la réaliser, est Jésus. En nous révélant la paternité de Dieu, il a détruit les murs érigés entre ceux qui sont « égaux » et ceux qui sont « différents », entre amis et ennemis. Il a libéré l’homme des liens qui le rendaient prisonnier, des multiples formes de dépendance, d’esclavage, d’injustice. Il a accompli ainsi une véritable révolution existentielle, culturelle et politique. (…) Or l’instrument que nous a offert Jésus pour réaliser cette fraternité universelle est l’amour, un amour fort, un amour nouveau, un amour différent de celui que nous connaissons généralement. Il a répandu sur la terre la façon d’aimer du Ciel. Cet amour exige que nous aimions tous les êtres humains, non pas seulement nos parents et nos amis. Il exige que nous aimions ceux que nous trouvons sympathiques et ceux qui nous sont antipathiques, nos compatriotes et les étrangers, les Européens et les immigrés, ceux de notre Église et ceux d’une autre Église, ceux qui ont la même religion et ceux qui en ont une différente. Il demande aux pays d’Europe occidentale d’aimer les pays d’Europe centrale ou de l’Est et réciproquement. Il demande à tous de s’ouvrir aux autres continents, dans la visée des fondateurs de l’Europe unie. Cet amour demande que nous aimions nos ennemis et que nous pardonnions quand on nous fait du mal. Après les guerres qui ont ensanglanté notre continent, de nombreux Européens ont été des modèles d’amour envers leurs ennemis et des modèles de réconciliation. (…) L’amour dont je parle ne fait pas de discrimination et s’adresse à tous ceux que nous rencontrons, directement ou indirectement : ceux qui nous sont proches physiquement, ceux dont nous parlons ou dont il est question ; ceux pour qui nous accomplissons notre travail quotidien, ceux dont parlent les journaux ou la télévision… C’est ainsi en effet que Dieu Père nous aime, lui qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur tous ses enfants, bons et méchants, justes et injustes (cf. Mt 5,45). (…) L’amour apporté par Jésus n’est pas non plus un amour platonique, sentimental, fait de mots. C’est un amour concret. Il demande que nous passions aux faits, que nous nous « retroussions les manches ». Cela n’est possible que si nous nous faisons tout à tous, malades avec ceux qui sont alités ; joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; soucieux, dépourvus de sécurité, affamés, pauvres avec ceux qui le sont. Une fois que nous ressentirons en nous ce qu’ils éprouvent, il nous faudra agir en conséquence. Que de nouvelles pauvretés de nos jours en Europe ! Pensons, pour ne donner que quelques exemples, à la marginalisation des handicapés et des malades du Sida, à la traite des femmes contraintes à se prostituer, aux SDF, aux mères célibataires. Pensons à ceux qui courent après les fausses idoles de la recherche du plaisir, de la société de consommation, de la soif de pouvoir, du matérialisme. Jésus en chacun d’eux attend notre amour concret et agissant. Il a affirmé que ce que nous faisons de bien ou de mal aux autres, c’est à lui-même que nous le faisons. Au jugement final, a-t-il dit, il précisera aux bons et aux méchants : « C’est à moi que vous l’avez fait » (cf. Mt 25,40). (…) En outre, lorsque cet amour est vécu à plusieurs il devient réciproque. C’est ce que Jésus souligne davantage : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34). Ce commandement, il le dit « sien » et « nouveau ». Un tel amour réciproque n’est pas demandé seulement aux individus, mais aussi aux groupes, aux Mouvements, aux villes, aux régions, aux États… Notre temps exige en effet que les disciples de Jésus acquièrent une conscience « sociale » du christianisme. Plus que jamais il est urgent et nécessaire que nous aimions le pays d’autrui comme le nôtre : la Pologne comme la Hongrie, le Royaume-Uni comme l’Espagne, la République Tchèque comme la Slovaquie. L’amour apporté par Jésus est indispensable pour l’Europe, pour qu’elle devienne la « maison commune européenne », une famille de nations ». Chiara Lubich, Stuttgart, 8 Mai 2004  

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A Chypre, présentation des écrits de Chiara Lubich en grec.

20141129Cipro2“Savoir perdre”, un “binôme choquant”. C’est ainsi qu’a été défini par le métropolite Chrysostomos de Kyrinia le titre de l’un des premiers livres de Chiara Lubich traduit en grec et présenté à Nicosie, le 31 octobre au soir.

Choquant et paradoxal, parce que « tous dans la vie nous voulons gagner, mais en effet la vie chrétienne est pleine de paradoxes, elle est faite de martyre et de témoignage. Avec des mots simples, Chiara réussit à pénétrer ce mystère en nous aidant à le vivre au quotidien ». La Métropolie de Kyrinia a parrainé cette soirée au cours de laquelle sont aussi intervenus l’archevêque catholique-maronite Youssef Soueif et le Père Dimostenis, orthodoxe. Environ 80 personnes étaient présentes, dont l’ambassadeur Italien à Chypre, M. Guido Cerboni.

Le métropolite et l’archevêque ont exprimé à plusieurs reprises leur grande joie de voir qu’à cette occasion le Mouvement des Focolari ait pu se présenter de manière plus officielle à Chypre. Joie partagée par tous ceux qui le connaissent depuis des années. Revoir ensemble les étapes historiques de la rencontre entre Paul VI et Athénaoras, a rappelé à tous ceux qui étaient là le chemin vers l’unité visible des Eglises chrétiennes.

20141129Cipro1“Le message de Chiara interpelle le monde entier qui tend à se replier sur soi – a affirmé l’archevêque Youssef Soueif – . C’est un message d’unité qui renforce la volonté de s’ouvrir les uns aux autres…. Pour nous, ici à Chypre, l’appel à l’unité est une responsabilité commune » Et poursuivant son propos dans un entretien personnel, il précisait en fin de soirée : « Votre charisme possède en soi l’ouverture à l’autre, il est par nature « dialogue » et c’est ce dont notre Moyen-Orient a extrêmement besoin aujourd’hui ». Il voyait dans cette rencontre un pas significatif en vue de la communion entre les deux Eglises : « Nous avons besoin de ces gestes ».

L’intervention de Florence Gillet qui a mis en valeur la proximité de la pensée de Chiara Lubich avec le riche patrimoine des Pères orientaux a été très appréciée.

Très significatif le témoignage de Lina, chypriote, qui anime depuis des années la petite communauté du mouvement sur l’île. Le charisme de l’unité lui a permis de redécouvrir Dieu Amour et Père, ce qui l’a poussée à connaître plus profondément son église gréco-orthodoxe et à revenir aux sacrements. Entre autres elle disait :

“En vivant l’Evangile, j’ai trouvé une relation vitale avec les Pères de l’Eglise et avec leurs enseignements, chose que je n’avais jamais approfondie. Et je me suis surprise en train de faire l’expérience dont parle Saint Jean Chrysostome lorsqu’il dit : « Je vois mon frère, je vois mon Dieu »

Décembre 2014

En cette période de l’Avent, qui nous prépare à Noël, la figure de Jean le Baptiste nous est proposée. Dieu l’avait envoyé préparer le chemin du Messie. À ceux qui accouraient vers lui, il demandait un profond changement de vie : « Produisez donc des fruits qui témoignent de votre conversion » (Lc 3,8). Et à ceux qui lui demandaient : « Que nous faut-il donc faire ? » (Lc 3,10), il répondait :

« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de même. »

Pourquoi donner à l’autre ce qui m’appartient ? Parce que créé par Dieu, comme moi, l’autre est mon frère, ma sœur ; il fait donc partie de moi. « Je ne peux pas te faire de mal sans me blesser » disait Gandhi. Nous avons été créés comme un cadeau les uns pour les autres, à l’image de Dieu, qui est Amour.
La loi divine de l’amour est inscrite dans nos veines. Jésus, en venant au milieu de nous, nous l’a révélé clairement en nous donnant son nouveau commandement : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). C’est la « loi du Ciel », la vie de la Trinité reproduite sur la terre, le cœur de l’Évangile.

De même qu’au Ciel, le Père, le Fils et l’Esprit Saint vivent une pleine communion, au point de n’être qu’un, ainsi sur terre nous sommes nous-mêmes dans la mesure où nous vivons la réciprocité de l’amour. Et tout comme le Fils dit au Père : « Tout ce qui est à toi est à moi » (Jean 17, 10), entre nous l’amour s’actualise pleinement lorsque nous partageons non seulement nos biens spirituels mais aussi nos biens matériels.
Les besoins de notre prochain sont aussi les nôtres. Quelqu’un manque de travail ? C’est comme si je n’en avais pas. La maman d’un autre est malade ? Je l’aide comme si c’était la mienne. Des personnes ont faim ? C’est comme si moi j’avais faim et je m’efforce de leur trouver de la nourriture, comme je le ferais pour moi.

C’est l’expérience des premiers chrétiens de Jérusalem : « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme et nul ne considérait comme sa propriété l’un quelconque de ses biens ; au contraire, ils mettaient tout en commun » (Ac 4,32). Cette communion des biens, sans être obligatoire, était vécue toutefois entre eux intensément. « Il ne s’agit pas, – comme l’explique l’apôtre Paul – de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, mais d’établir l’égalité » (2 Co 8,13). Saint Basile de Césarée dit : « C’est à l’affamé qu’appartient le pain que tu mets de côté ; à l’homme nu le manteau que tu gardes dans tes malles ; aux indigents l’argent que tu tiens bien caché ». Et saint Augustin : « Le superflu des riches appartient aux pauvres ». « Les pauvres aussi ont de quoi s’aider les uns les autres : l’un, peut prêter ses jambes au boiteux, l’autre prêter ses yeux à l’aveugle pour le guider ; un autre encore peut visiter les malades. »

« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de même. »

Nous pouvons encore vivre cela aujourd’hui, comme les premiers chrétiens. L’Évangile n’est pas une utopie. C’est ce que montrent, par exemple, les nouveaux Mouvements ecclésiaux que l’Esprit Saint a suscités pour faire revivre la fraîcheur et l’aspect radical de l’Évangile tel que le vivaient les premiers chrétiens, afin de répondre aux grands défis de la société actuelle, où les injustices et la pauvreté sont si fortes.
Je me souviens du début du mouvement des Focolari, lorsque le nouveau charisme nous enflammait d’un grand amour pour les pauvres. Lorsque nous les rencontrions dans les rues, nous notions leur adresse dans un carnet pour aller ensuite les voir et les aider. Ils étaient Jésus : « C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Après être allés les voir dans leurs taudis, nous les invitions à manger chez nous. Pour eux, nous mettions la plus belle nappe, les meilleurs couverts, la meilleure nourriture. À notre table, dans le premier focolare, prenaient place côte à côte une focolarine et un pauvre, une focolarine et un pauvre…
À un moment donné, nous avons pensé que le Seigneur nous demandait de devenir pauvres pour servir les pauvres et tous les hommes. Alors, dans une pièce du premier focolare, chacune a mis au centre ce qu’elle pensait avoir en trop : un gilet, une paire de gants, un chapeau, ou même un manteau… Et aujourd’hui, il existe des entreprises qui inventent une autre façon de donner aux pauvres en leur distribuant une partie de leurs bénéfices et en créant des emplois.
Cependant, il y a encore et toujours tant à faire pour “les pauvres” !

« Si quelqu’un a deux tuniques, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; si quelqu’un a de quoi manger, qu’il fasse de même. »

Nous avons beaucoup de richesses à mettre en commun… même si nous n’en avons pas l’impression ! Pour cela, il nous faut affiner notre sensibilité, apprendre à aider concrètement, afin de vivre la fraternité. Nous avons de l’affection à donner, de la cordialité à manifester, de la joie à communiquer. Nous avons du temps à mettre à la disposition d’autrui, des prières, des richesses intérieures à mettre en commun, de vive voix ou par écrit. Nous avons aussi parfois des objets, des sacs, des stylos, des livres, de l’argent, des maisons, des voitures à mettre à disposition… Nous accumulons peut-être beaucoup d’objets, pensant qu’ils nous seront peut-être utiles un jour. En attendant, certains près de nous en ont peut-être un besoin urgent.
De même que chaque plante n’absorbe que la quantité d’eau dont elle a besoin, cherchons nous aussi à n’avoir que ce qui nous est nécessaire. Et même si nous nous rendons compte qu’il nous manque quelque chose, mieux vaut être un peu pauvre qu’un peu riche.
« Si nous nous contentions tous du nécessaire, disait saint Basile, et si nous donnions notre superflu à ceux qui en ont besoin, il n’y aurait plus ni riche ni pauvre. »

Essayons de vivre ainsi. Jésus ne manquera certainement pas de nous faire arriver le centuple ; et nous pourrons continuer de donner. À la fin, il nous dira que tout ce que nous avons donné, à qui que ce soit, c’est à lui que nous l’avons donné.
Chiara Lubich

Parole de Vie publiée en décembre 2003.

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Chiara Lubich et Athénagoras

Chiara e Athenagora-1_Beaucoup savent que Chiara Lubich a été, de façon privilégiée, en rapport avec Athénagoras alors patriarche de Constantinople. Quelques jours avant le voyage historique du Pape Montini à Istanbul, elle est allée voir le Patriarche. La Radio Vatican l’a interviewé le 18 juillet 1967 :

Quelles sont vos premières impressions de votre récente rencontre avec le patriarche Athénagoras ?

Dès que je me suis trouvée en présence de cette grande personnalité de notre temps, j’ai eu l’impression d’avoir devant moi le cœur d’un père totalement ouvert, aimant les personnes. Malgré son âge vénérable, il présente un esprit jeune et plein de fraîcheur, riche de foi et de l’espérance la plus grande.

Ma première impression n’a pas été de me trouver devant un frère séparé, mais face à une âme avec laquelle on se trouve comme si déjà nous étions de la même maison.

Au cours de tout cet entretien, il a sans cesse exprimé sa plus haute appréciation pour le Saint Père Paul VI et j’ai eu l’impression qu’il suit tous les événements de l’Église catholique – et en particulier les actes du Saint Père – avec une extrême attention et vénération.

Après ce récent entretien avec Athénagoras, que pensez-vous, de la rencontre désormais imminente entre Paul VI et le Patriarche ?

Étant donné la foi profonde d’Athénagoras dans la charité envers le Christ et envers les frères, comme étant l’essence du christianisme, il me semble que l’acte du Saint Père de devancer la visite du Patriarche à Rome, soit le geste le plus adéquat pour démontrer que l’Église catholique est l’Église de la charité, où le Pape, successeur de Pierre est celui qui aime le plus.

chiara-lubich-athenagoras2Vous pensez donc, vous aussi, après cette rencontre, que les perspectives et les attentes soient positives ?

Je crois que le Patriarche Athénagoras manifestera sa conviction que la route pour arriver à l’unité dans la vérité et dans la charité ; voie indiquée également par le Saint Père Paul VI dans un récent discours adressé à un groupe d’étudiants orthodoxes.

Grâce à cette perspective identique sur la voie pour parvenir à l’unité, on peut espérer que le Saint Père et Athénagoras trouvent des solutions efficaces pour ouvrir des entretiens théologiques et je pense que dans cette atmosphère, on peut tout espérer. D’autre part la figure de ce grand veilleur, qui comme un prophète se dresse dans sa foi et son amour à Constantinople, ne peut pas ne pas avoir une grande influence sur le monde orthodoxe, qu’il visitera lui-même sous peu, avant d’arriver à Rome.

Pouvez-vous nous dire comment la vision du Patriarche Athénagoras sur le problème œcuménique s’est exprimée au cours de votre entretien ?

Chiara Lubich e il Patriarca Athenagora_La vision œcuménique du Patriarche, dont l’humilité et la sainteté apparaissent dans chacune de ses attitudes et en toutes ses paroles, était claire au cours de la dernière partie du long entretien, lorsqu’il nous a parlé de son récent message pascal : “J’ai l’habitude de publier à chaque fête de Pâques un message – a-t-il expliqué -. Le dernier dit : “Les dix premiers siècles du christianisme ont été pour les dogmes et pour l’organisation. Les dix siècles qui ont suivi, ont apporté les malheurs, les schismes, la division. La troisième époque – celle-ci – est celle de l’amour. C’est par cette voie de la charité que nous nous rencontrons dans le même calice. Bien entendu – poursuivait-il – nous avons besoin de théologiens, mais les différences sont trop petites et décolorées par le soleil de l’amour. Les différences ont perdu leur couleur grâce au soleil de la charité. Au premier millénaire nous avons vécu dans la communion ; puis nous nous sommes séparés.” Par conséquent, en faisant allusion à l’annulation récente des excommunications mutuelles de la part de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe, il affirmait : “Désormais le schisme a disparu. Pourquoi ne revenons-nous pas à l’unique calice ? Nous croyons que nous avons la même Mère, la Vierge, Mère de l’Église, comme l’a dit le Pape ; nous avons le même baptême : la porte de l’Église. Dites-moi : pourquoi ne revenons-nous pas au même calice ?”

 

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Argentine: la Fête des Jeunes 2014 “double la folie”

fiesta-de-los-jovenes-4Chaque année en septembre, dans la cité-pilote Lia, en Argentine, a lieu la Fête des Jeunes. Cette année, son slogan était: “Vivons cette folie”. Le programme comprenait un spectacle dans lequel, au milieu d’une fête de carnaval, on montre comment beaucoup de personnes, portant des masques, perdent ainsi leur identité, faisant partie d’une multitude désordonnée et sans visage. Le spectacle a montré, avec ateliers, théâtre, expériences, musique et chorégraphies, l’importance du choix d’un style de vie à contre-courant, basé sur l’amour évangélique. La journée a été si belle et prenante qu’elle a contaminé les 120 participants de Mendoza, ville aux pieds des Andes argentines, qui ont quitté la cité-pilote Lia avec dans le cœur le désir de répéter la Fête des Jeunes dans leur ville. Pour transformer ce rêve en réalité, beaucoup de travail a cependant été nécessaire: il suffit seulement de penser qu’il fallait organiser le transport des presque 100 jeunes acteurs qui avaient donné vie au spectacle à la cité-pilote Lia jusqu’à Mendoza, avec un voyage de plus de 900 km, et les héberger pendant trois jours. fiesta-de-los-jovenes-22Le 10 novembre s’est déroulé le premier spectacle devant 500 personnes, parmi lesquelles différentes classes d’écoles, mais aussi des jeunes des banlieues de la ville. “Nous voyons de nombreux problèmes dans notre monde – lancent les jeunes acteurs depuis l’estrade – et certains attendent que ce soit les autres qui cherchent des solutions. Ici, nous sommes 90 jeunes de 20 pays qui avons décidé de ne plus attendre. Nous voulons être les acteurs de ce changement, et nous avons découvert la recette: travailler pour construire l’unité de la famille humaine.” Le jour suivant, le second spectacle a eu lieu dans un Centre de congrès à 40 km de Mendoza. Il était également complet, avec les 500 sièges occupés et des gens debout, et avec quelques jeunes qui étaient arrivés spécialement d’une école distante de 250 km. Les jeunes qui ont assisté au spectacle ont été surpris en bien en voyant la centaine de jeunes du même âge provenant de 20 pays différents qui, avec une grande qualité artistique, leur ont présenté un mode de vie complètement différent de celui imposé par la société actuelle. Dans les deux spectacles, la proposition d’un style de vie basé sur l’amour qui devient service concret envers les autres a été acceptée et tous sont repartis le cœur plein de joie. fiesta-de-los-jovenes-9Mais aussi pour les “acteurs”, c’est-à-dire les jeunes qui passent une période de leur vie dans la cité-pilote Lia, ce déplacement a été important parce qu’il a démontré que vivre la “folie de l’amour” est possible si chacun se propose de faire sa part, sans regarder le passé ni le futur, mais seulement en visant le présent, en le vivant bien. Un parmi les nombreux messages reçus à chaud par WhatsApp: “TOUT ÉTAIT MAGNIFIQUE! C’était vraiment vivre le slogan de la journée: “Vivons cette folie”, parce que ces trois jours ont été inoubliables. Aussi mes amies qui sont venues étaient enthousiastes et très émues! Pour moi, c’était spécial aussi de pouvoir mieux connaître les jeunes venus de la cité-pilote Lia. Continuons à vivre ensemble cette folie!” Lire aussi: Argentine, mille jeunes pour une folie  

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François aux mouvements d’Eglise : “ Toujours en avant, toujours en mouvement !”

2014StazioneTermini« Cette joie que je vois dans tes yeux je la veux moi aussi » dit un garçon à Danielle de la communauté Nouveaux Horizons: c’était une nuit où, dépassant sa peur, elle était allée à la gare de Termini. Ce jeune qui avait tenté de se suicider trois fois, devient pour Danielle le début d’une nouvelle vie.

 Ces 300 congressistes, représentants de 100 mouvements et nouvelles communautés de 40 pays, ont tous  dans le cœur des histoires comme celle-là. Ils se sont réunis à Rome du 20 au 22 novembre pour leur troisième congrès mondial sur le thème : « La joie de l’évangile : une joie missionnaire ».

 

Voulu par le Conseil Pontifical pour les Laïcs (PCPL) pour répondre à l’appel à la conversion que le pape François a adressé à tous les chrétiens, le rendez-vous se situait dans le prolongement des rencontres lancées par Jean Paul II en 1998 et par Benoit XVI en 2006.

Au cours des années, l’essor de si nombreuses nouvelles communautés au sein de l’Eglise était imprévu et inattendu. Le cardinal Rylko, président du PCPL, dans son compte-rendu d’ouverture, a rappelé combien l’Eglise les considère comme « une réponse opportune de l’Esprit Saint au défi difficile de l’évangélisation du monde contemporain ». Quant au pape, il a insisté en disant que les nouveaux charismes sont des « cadeaux de l’Esprit intégrés dans le corps ecclésial, attirés vers le centre qui est le Christ, d’où ils repartent avec un nouvel élan évangélisateur.

 

2014CongressoMovEcclesialiExpériences passionnantes et  approfondissements denses, variés et riches d’enseignements, ont permis une meilleure compréhension des passages déterminants de l’encyclique Evangelii Gaudium, charte et fil conducteur du Congrès.

Les thèmes traités ? Ils vont du renouvellement personnel, orienté vers celui de toute l’Eglise, à la communion entre les mouvements (collaborer pour ne pas courir en vain), de la révolution de la tendresse au rôle du génie féminin dans l’évangélisation.

 

Une attention maximale a donc été portée aux “signes des temps” qui demandent de nouvelles réponses à de nouveaux questionnements. Trois jours qui ont éliminé les différences et les fermetures : dans un climat croissant de fraternité entre les représentants des mouvements nés il y a plus de cinquante ans et ceux des nouvelles communautés qui ont pris une dimension internationale depuis peu. La présence des évêques et des prêtres, immergés au milieu des laïcs dans un climat d’écoute réciproque, était importante. Chacun était assoiffé de connaître les expériences des uns et des autres pour « apprendre à discerner la voix de l’Esprit aujourd’hui, qui encourage à prendre le large et annoncer à tous l’amour de Dieu pour tout homme », comme l’a dit l’un des présents. Le mouvement des Focolari, était représenté par sa présidente Maria Voce, son coprésident, récemment élu, Jesús Morán, le coprésident sortant, Giancarlo Faletti, accompagnés d’une délégation composée d’Anna Pelli, Severin Schmidt, Gisela Lauber et Marta Chierico.

2014FrancescoMovEcclesialiToutes les excuses étaient bonnes pour se retrouver : la pause-café, le temps du déjeuner, du dîner en fin de journée. Mission de rue, communautés pour toxicodépendants, évangélisation dans les endroits les plus inattendus de la planète, adoration et travail, soin des personnes âgées et des handicapés, engagement auprès des jeunes : Philadelphie, Kansas, Philippines, Equateur, Corée, Mexique, Rome, Palerme. Le dialogue dense et ininterrompu a eu son point culminant dans la rencontre avec le pape François : « Vous avez déjà donné beaucoup de fruits à l’Eglise et au monde entier, mais vous en porterez en d’autres, encore plus grands, avec l’aide de l’Esprit Saint », affirme le pape dans son discours. « Pour arriver à la maturité ecclésiale, maintenez la fraîcheur du charisme, respectez la liberté des personnes et cherchez toujours la communion », dit-il pour résumer le nouveau programme proposé aux participants, et de s’exclamer à la fin : « En avant : toujours en mouvement… Ne vous arrêtez jamais ! Toujours en mouvement ! ».

D’autres nouvelles sur : www.laïc.va

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Pistes nouvelles pour les Mouvements ecclésiaux

20141123Francesco-MariaVoce«Une impression à chaud sur ce qui a été vécu ces jours-ci ? Il me semble que ce fut une rencontre d’une authentique et profonde communion. Cela venait d’autant plus en évidence en revoyant d’où nous sommes partis. En 1998, lorsque le Pape saint Jean Paul II, sur le parvis de Saint Pierre a presque dû demander aux Mouvements de se mettre d’accord entre eux, de s’aimer, de se connaître, de s’estimer, de collaborer, nous sommes arrivés au point de ne plus percevoir à quel Mouvement nous appartenions tant la fraternité était devenue une réalité entre tous.

C’était très beau de voir les Mouvements, nés depuis peu, chercher les Mouvements plus anciens, non pour se faire contrôler mais pour demander leur aide, ce qu’ils pensaient et même la façon dont ils jugeaient leurs œuvres, tout cela afin de voir ensemble comment faire avancer les choses. Et les Mouvements plus anciens cherchaient les mouvements plus jeunes, les derniers-nés, non pas tant pour voir s’ils ‘fonctionnaient’ bien, si tout se passait bien, etc. mais pour se réjouir de cette vie nouvelle qui était née. Nous nous réjouissions tous des fruits des uns et des autres ; nous avons expérimenté le fait d’être une seule chose dans l’Église. J’ai vraiment eu l’impression d’un pas en avant très important, une communion authentique, une authentique fraternité où nous étions tous frères, les uns plus grands, d’autres plus petits, mais tous frères.

Si bien que lorsque nous sommes tous allés rencontrer le Pape, lui-même a perçu cet aspect et l’a exprimé dans son discours. On constatait en lui la joie d’avoir pu participer, d’avoir pu expérimenter cette communion vécue entre nous.
Au fond, c’est ce que nous voulions lui apporter : cette communion. Il l’a souligné dans son discours, nous invitant à continuer à la faire grandir et en définissant la communion comme étant le sceau de l’Esprit-Saint. Ce fut donc une confirmation et un fort encouragement pour avancer dans cette direction. Le Pape est ensuite revenu sur le discours concernant le fait de “sortir”, de ne pas demeurer dans son propre groupe ; ce qui est une idée de base que l’on retrouve dans tous ses discours.

Aussi, me suis-je demandée, qu’est-ce que cela voudra dire pour nous, comme Mouvements, ce nouveau pas que nous devons faire et découvrir comment le faire ? Sans aucun doute, être de plus en plus en communion avec l’Église. Cependant, justement parce que nous sommes parvenus à réaliser cette unité profonde entre les Mouvements, Dieu nous demande peut-être, maintenant, de nous ouvrir davantage pour aller à la rencontre des Mouvements qui appartiennent à d’autres Églises, non catholiques car il existe là aussi des expériences très fortes de personnes qui vivent comme nous l’Évangile et qui témoignent de cette vie. Les connaître eux aussi, s’ouvrir davantage pourrait être une contribution plus large et – pourquoi pas ? – nous rapprocher du moment de l’unité de tous les chrétiens. Ce pourrait être – peut-être – une piste à ouvrir.

Je voudrais souligner autre chose : “sortir” vers une unité plus vitale entre “pasteur” et “troupeau”, dans la mesure du possible. En effet de nombreux pasteurs, évêques, prêtres étaient présents, appartenant ou non aux Mouvements. Il me semble que la “sortie” que Dieu nous demande maintenant et de faire une communion encore plus profonde entre laïcs et clergé, soit avec le clergé qui fait partie des Mouvements et qui est donc déjà profondément uni à son Mouvement mais peut-être pas encore dans cette communion horizontale du clergé de tous les Mouvements, soit pour rechercher les formes les mieux adaptées afin de ne pas séparer la partie ecclésiastique de la partie laïque dans les différents Mouvements et ni même dans l’ensemble ».

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Les Amis d’ « Ensemble pour l’Europe » au travail

DSC_5330Nous sommes à quelques kilomètres de Postumia, en Slovénie, au carrefour de l’Europe de l’Est et de l’Ouest. C’est aujourd’hui une destination touristique connue pour ses paysages surprenants et pour son histoire qui laisse derrière elle la tragédie des deux guerres mondiales avec ses millions de morts. L’artiste slovène Ivan Rupnik retrace bien l’horreur de la guerre à travers certaines de ses œuvres, en particulier « mosaïques dans les bois ».

Avec en toile de fond cette mémoire de l’histoire, les trois journées passées ensemble par les “Amis” d’Ensemble pour l’Europe ont redonné sens à la dynamique de réconciliation européenne, compte tenu des blessures douloureuses encore ouvertes sur le continent. L’amour réciproque vécu entre chrétiens de diverses confessions et nations a été mis en valeur.

14 pays sont représentés, du Portugal à la Russie, de la Suède à la Croatie. Un engagement commun pour une Europe réconciliée. La conviction que 500 ans de séparation entre Eglises « sont suffisants » et qu’il faut désormais travailler à la réalisation du rêve des Pères fondateurs de l’Union Européenne, en bâtissant la « fraternité » entre les peuples.

Cette session de travail a concentré ses efforts sur la préparation d’un grand rassemblement prévu pour 2016 à Munich, avec le désir de pouvoir offrir à la société civile et religieuse un fort témoignage de réconciliation concrète et visible : depuis la naissance d’Ensemble pour l’Europe en 2002, de nombreuses initiatives communes, à caractère social, se sont multipliées, toutes expression d’une connaissance et une estime réciproques.

Les 108 participants, provenant de 41 Mouvements et Communautés de diverses Eglises ont exprimé une authentique passion pour l’unité et leur pleine adhésion pour ce projet, tous disposés à partager leurs idées, les responsabilités et à en assumer l’organisation.

“Surprise et joie toujours nouvelles à la vue du chemin parcouru ensemble, grâce à une grande capacité d’écoute et d’accueil réciproque – écrit l’un des participants – …Tous partageaient le même enthousiasme : la conviction qu’ensemble et avec l’aide de Dieu il est possible de réaliser le « rêve » d’une Europe sans divisions, qui retrouve ses racines et puisse être un modèle pour les autres Continents ».

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Symposium interreligieux à Rabat

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Créer un réseau de femmes, dépassant la diversité de religions et cultures; approfondir les textes sacrés pour récupérer la place de la femme dans la société d’aujourd’hui; et promouvoir le dialogue interreligieux avec une dimension plus humaine”. Voici certaines des conclusions du Symposium international qui a eu lieu les 12 et 13 novembre derniers à Rabat, capitale du Maroc.

Organisé par le Centre des Études féminines en Islam (Centre for Women’s Studies in Islam), affilié au Conseil des Oulémas du Maroc (Moroccan Council of Ulama), la rencontre s’est déroulée dans le cadre du Dialogue stratégique entre le Maroc et les États-Unis, sous le haut patronat du Roi Mohammed VI.

Une centaine de spécialistes étaient présentes, provenant de 25 nations, en majorité musulmanes, mais aussi chrétiennes et juives, expertes et engagées dans le domaine juridique et dans les organismes pour les droits des femmes.

La rencontre, intitulée “Femmes au cœur des monothéismes: une histoire plurielle”, a voulu aborder l’importante contribution des femmes dans le dialogue interreligieux, où souvent leur voix reste marginale.

Elle a commencé par un regard sur le rôle de la femme dans l’histoire des trois religions monothéistes. L’importance de partir des textes sacrés a été soulignée, au lieu des logiques de rupture, avec l’objectif de retrouver la dignité de la femme en visant une plus grande égalité entre homme et femme, tant au niveau spirituel que moral et social. De là, la nécessité d’interprétations correctes des textes sur la figure féminine, souvent conditionnés par les habitudes du temps et par d’autres facteurs: politiques, économiques et sociaux.

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Christina Lee, coresponsable du dialogue interreligieux des Focolari, a présenté l’expérience, dans le dialogue interreligieux, du Mouvement des Focolari fondé par une femme, Chiara Lubich. Elle a parlé du “génie féminin” – comme l’a défini Jean-Paul II – c’est-à-dire cette capacité qu’ont les femmes de vivre pour les autres, de prendre soin des autres et de nouer des relations entre les personnes. Cette vision a été appréciée en raison de sa profondeur, sa spiritualité et ses perspectives futures.

Il y a eu d’autres interventions importantes sur différentes formes de dialogue menées par les femmes d’aujourd’hui avec leurs difficultés, espérances et témoignages. La professeure Aicha Hajjami, du Maroc, se demandait pourquoi, dans beaucoup de nations islamiques, certaines lois injustes envers les femmes persistent encore. “C’est une situation qui demande une profonde réflexion – ajoutait-elle – sur comment arriver à modifier ces lois avec les valeurs soutenues par l’islam.” Yolande Iliano, présidente de Religions for Peace Europe, a témoigné sur comment la sensibilité féminine fait naître des engagements collectifs interreligieux au niveau social et politique.

Beaucoup de jeunes filles ont aussi apporté leurs expériences et attentes, qui ont mis en évidence le rôle crucial que la femme a à remplir pour construire l’unité de la famille humaine. Comme l’affirmait la professeure Asma Lamrabet, directrice du Centre des Études, “le symposium a déjà été une réalité et un défi, pas uniquement un rêve“.

 

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Giordani: les racines de l’Europe

IginoGiordani-01«Christopher Dawson, in The Making of Europe, écrit: «L’influence du christianisme dans la formation de l’unité européenne est un impressionnant exemple de la manière avec laquelle le cours de l’histoire est modifié et déterminé par l’intervention d’influences spirituelles nouvelles. C’est ainsi que dans le monde antique, nous voyons que la civilisation matérialiste et artificielle de l’Empire romain avait besoin d’une inspiration religieuse, d’une sorte plus profonde que celle du culte officiel…». Celle-ci vint; et ce fut le christianisme.

[…] On pourrait dire que les divisions religieuses, sanctionnées par la règle: cuius regio eius religio, furent cogitées surtout pour accepter les divisions politiques, les isolements nationaux, et comme corollaire, les guerres. Dans l’unité religieuse, les conflits étaient considérés fratricides, et on s’efforçait de les éliminer. Ensuite, dans la division de la chrétienté, les conflits devinrent des gloires nationales. Et malgré tout, la conscience chrétienne et européenne n’étant jamais morte, ces guerres en Europe, à plusieurs personnes, apparurent encore comme des guerres intestines. Que la conscience de la communauté européenne n’ ait jamais été moins forte.

Une bureaucratie commune n’est pas suffisante.
Le russe Soloviov, écrivit que l’Église, tout comme elle avait unifié l’Europe auparavant, avec les Francs, puis avec les Saxons, aujourd’hui, elle l’aurait réunifiée avec la justice sociale, en allant au-delà des divisions de classes, de caste et de race. Et c’est-à-dire, en éliminant les plus grandes causes de conflit. Justice sociale signifie cette communion des biens spirituels et matériels, que la conception chrétienne, pour laquelle les hommes sont tous des fils d’un même père, égaux entre eux, propose et suscite en vue de la paix, dans le bien-être et la liberté. Penser obtenir cet ordre rationnel avec la seule lutte des classes équivaut à répéter l’erreur du militarisme germanique, slave, etc., qui prétendit unifier l’Europe seulement avec les armes.

Le christianisme signifie une unification dans la liberté et dans la paix, avec l’élimination des guerres et de tout motif de frictions.

L’apport de la religion, dans ce sens-là, n’est pas dirigé tellement vers la structuration des instituts mais bien plutôt vers la formation des esprits.

De la religion en ressortent aujourd’hui deux poussées unificatrices: 1) le sens en progression du Corps mystique; 2) l’ œcuménisme renaissant pour lequel l’unité de l’Église provoque l’unité des peuples.

Deux impulsions qui, alors qu’elles rectifient des courants et éliminent des passions, d’où vint la vivisection de l’Europe, suscitent des énergies spirituelles capables de donner une âme à cette union politique; de donner une inspiration surnaturelle à cette opération humaine; de rendre populaire l’instance de l’unité. Si celle-ci était réservée aux seuls facteurs économiques et politiques et militaires, elle faillirait.

Il ne suffit pas de faire de l’Europe une armée commune, une bureaucratie commune. Ce n’est pas pour rien que les hommes politiques tendent à y insérer des idéologies; c’est-à-dire qu’ils tiennent à donner une âme au corps. L’Europe a déjà une âme: le christianisme, son essence et sa genèse».

Igino Giordani

(Città Nuova n.5 du 10.03. 1972 pp. 23-23)

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Jesús Morán: C’est l’heure de la fidélité créative

JesusMoran-01Jesús Morán, philosophe et théologien espagnol, a été élu nouveau coprésident du mouvement des Focolari durant l’Assemblée générale 2014, qui s’est tenue en septembre dernier.

Voici l’entretien avec lui :
“J’ai connu l’idéal de l’unité – commence-t-il – lorsque j’avais à peine terminé mes études littéraires au lycée et je me préparais à entrer à la faculté de philosophie de l’université autonome de Madrid. L’Espagne était en grande agitation socio-politique dans ce temps-là. On avait un grand désir de changements. La société et en particulier les jeunes réclamaient liberté et démocratie. Si j’ai choisi la carrière philosophique c’était parce que les religieux du lycée où j’avais étudié nous avaient inculqué un christianisme engagé dans la transformation sociale. La rencontre avec la spiritualité de Chiara Lubich fut pour moi d’avoir trouvé le visage de ce que je voulais être. Cette spiritualité, en plus de changer la société, pouvait me changer moi-même et c’est ce que je désirais au plus profond de moi. J’ai trouvé la liberté d’aimer, la réponse à toutes mes exigences ».

“J’ai vécu en Amérique Latine la majore partie de ma vie, continue Jesús Morán. Je suis arrivé au Chili à 23 ans et j’ai quitté le Mexique alors que j’en avais 50. Là, j’ai vécu mes premières expériences de travail et j’ai touché du doigt l’histoire des populations millénaires avec leurs contrastes, leurs immenses richesses culturelles et leurs drames identitaires. En Amérique Latine j’ai appris la valeur incalculable de la vie, de la nature et des rapports interpersonnels. Ce fut une école de socialité. Ce continent m’a donné le sens de la pensée organique, de culture qui se fait praxis quotidienne et histoire, de la religiosité qui touche les fibres plus intimes du cœur ».

L’expérience des dernières années au centre du mouvement, confesse-t-il, l’a enrichi d’un regard plus universel, sans minimiser une intense maturation humaine et spirituelle.

“Dans ma vie, j’ai eu des moments particulièrement lumineux avec Chiara Lubich durant lesquels j’ai senti sa maternité à mon égard”.

Deux mois se sont écoulés depuis son élection en tant que coprésident et il nous confie qu’il est en train de vivre « une très forte et en même temps très simple expérience de Dieu. Jamais comme en ce moment je me suis senti autant aimé par tant de personnes. J’en suis infiniment reconnaissant à Dieu”.

A la question si à son avis il s’est passé quelque chose de nouveau avec l’Assemblée 2014, il répond: “l’Œuvre de Marie vit un moment crucial pour son futur. Il s’agit de vérifier combien cette première génération a vraiment compris le don charismatique que Dieu a fait à l’Eglise et à l’humanité avec Chiara Lubich. De cela dépend l’incarnation du charisme pour qu’il en soit à la hauteur. C’est un moment de prise de conscience personnelle, nouvelle et forte qui doit porter comme fruit une radicalité de vie semblable aux premiers temps du mouvement, même si de manière différente. C’est le temps de la “fidélité créative”. Plus nous serons fidèles plus nous serons créatifs et inversement, plus nous serons créatifs et plus nous serons fidèles. Evidemment, cela veut dire actualisation du charisme sur tous les fronts, nouvel élan apostolique, dilatation de la capacité de dialogue à 360°. Mais il me semble que l’Assemblée, avec son document-programme, et la touche finale du message du pape François, se soit orientée dans ce sens”.

À propos de ce qu’il pense sur de possibles oppositions entre formation spirituelle et formation culturelle : “Chez Chiara il n’y a jamais eu opposition entre la vie et la pensée. De fait, elle sent qu’elle doit reprendre ses livres juste après une expérience mystique. C’est pour moi très significatif. Chiara est la fondatrice de l’Ecole Abba et de l’Institut universitaire Sophia. Comme tous les grands fondateurs, elle était pleinement consciente qu’un charisme qui ne devient pas culture n’a pas de futur ».

Nous lui demandons pour finir ce qu’il aimerait pour lui et pour le mouvement : « Un don que je demande tous les jours est celui du discernement et la docilité à l’Esprit, sans avoir peur ».

Propos recueillis par Aurora Nicosia

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Josef Lux, un politicien bâtisseur de paix

Josef Lux 1« Je n’oublierai jamais son sourire lorsqu’il me saluait tard le soir avant de rentrer chez lui… Même si ses heures de sommeil étaient toujours réduites, il ne manquait jamais la messe tôt le matin… Il ne se présentait pas au focolare avec les problèmes de politique, même si dans certaines circonstances il nous demandait notre avis. De fait, il devait souvent aller à contre-courant, mais je ne l’ai jamais vu avoir de la haine pour ses adversaires ». « Le matin en partant au travail il nous saluait par ces mots : ‘Toujours, tout de suite, avec joie’. C’était sa manière de nous dire qu’il était prêt à accueillir toute situation même difficile que la journée lui aurait réservée. Cette attitude était le véritable secret de sa vie qui lui donnait la possibilité de dialoguer avec tout le monde, même dans des situations souvent difficiles ». Ce sont les souvenirs qu’ont de lui deux focolarini du focolare auquel appartenait Josef Lux.

Né le 1° février 1956, il avait connu la spiritualité de Chiara Lubich à la fin des années 70, à Chocen, sa ville natale en Bohème orientale, où il travaillait comme zootechnicien dans une coopérative agricole. En 1986, déjà marié avec Vera, il sent l’appel à suivre Jésus dans le focolare. Chiara lui indique une phrase de l’évangile qui oriente sa vie : “Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu” (Mt 22,21).

Josef Lux avec sa femme Vera

Josef Lux con moglie Vera

Les événements de novembre 89, suivis de la chute du communisme, changent sa vie de manière décisive. Depuis le début du processus de changements politiques il se trouve parmi les organisateurs des manifestations de rues, et en janvier 90 il est élu au Parlement national pour le compte du Parti Populaire. Sa décision d’entrer en politique est le fruit d’une réflexion profonde. Il est en fait convaincu qu’elle peut être purifiée par des personnes prêtes à s’offrir personnellement. En septembre 90, après un brillant discours devant le congrès du Parti Populaire, il est élu président. Il travaille pour la transformation de ce regroupement politique en un partit moderne d’orientation chrétienne. Dans son bureau, au mur trône un grand tableau de Jésus en croix. Il veut l’avoir toujours devant, surtout pendant les tractations que lui demande son travail engageant.

En 92 il est réélu en tant que député et devient vice Premier Ministre et Ministre de l’agriculture du gouvernement tchèque jusqu’en 98. Il est pour beaucoup un « signe de contradiction » : estimé par bon nombre de ceux qui partagent ses choix et rejeté par les adversaires politiques.

Vera et ses six enfants lui sont d’un grand soutien.

Josef Lux con Vaclav Havel

Josepf Lex avec Vaclav Havel

En 98 l’annonce d’une grave maladie : leucémie. La nouvelle suscite une chaîne de solidarité : de nombreux citoyens de la République tchèque et bien d’autres, s’offrent pour donner leur moelle osseuse. Même s’il est difficile d’en trouver une compatible, Josef est content, parce que de cette manière s’enrichit la base de données des donneurs possibles qui pourront aider d’autres malades. A la fin on trouve en Italie un donneur approprié et l’intervention chirurgicale se fait à Seattle (USA). L’opération réussit bien, mais durant la convalescence une infection entraine une aggravation de son état.

Ses enfants arrivent à Seattle, accompagnés d’un focolarino prêtre qui célèbre la messe dans sa chambre. Moments vécus dans un climat spirituel spécial. Il répète souvent qu’il offre sa souffrance pour la diffusion du Royaume de Dieu et pour les jeunes. Chiara Lubich le suit de près et lui assure sa prière quotidienne.

Vera les enfants et lui se tiennent par la main, chantent et prient le psaume préféré de Josef : « Mon refuge et ma force, mon Dieu en qui je me confie » (Ps 90,2). Même s’il est conscient de la gravité de sa situation, il reste calme et demande de prier pour lui. Et encore : « Souriez, ne pleurez pas », phrase qui deviendra son testament.

Chiara annonce son « départ » le 21 novembre 1999. Elle exprime le désir que Josef Lux soit, avec Igino Giordani, protecteur du mouvement politique pour l’unité.

Le premier « miracle » opéré par son départ est un moment d’unité dans toute la nation, du presque jamais vu après la « révolution de velours » : dans les journaux, la radio et à la télévision tous – même ses adversaires politiques – expriment leur estime envers lui et pour les valeurs qu’il défendait et diffusait dans sa fonction publique. Nombreux sont ceux qui découvrent son visage « d’homme d’Etat », mais aussi de chrétien qui a puisé dans la foi en Dieu la force de son action courageuse en faveur de son propre pays.

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Sicile: Culture du don et bien commun

20141120-01Kheit Abdelhafid ne trouve pas les mots pour conclure la journée : « Croyez-moi, je suis sans voix, je ne trouve pas les mots à la fin de cette très belle journée. Parce que l’année dernière avant la rencontre sur le thème de la famille nous nous sommes demandé si nous aurions été capables de faire une rencontre ensemble. Maintenant que nous sommes en conclusion de la seconde, je me rends compte que nous avons réussi, cette journée-ci le prouve. Le futur, je le vois à partir de nos enfants ensemble, sera meilleur que ce que nous voyons dans le monde d’aujourd’hui ».

Ce n’était pas facile non plus pour l’Imam – habitué aux grandes foules – de trouver une manière de conclure la seconde rencontre organisée par le mouvement des Focolari et la communauté musulmane de Sicile, le 16 novembre à Catane, sur le thème « Culture du don et bien commun ». Environ 450 personnes venant de différentes villes de la Sicile orientale ont rempli la salle du congrès dans un mélange bizarre de langues et de dialectes.

Les intervenants de grande valeur ont participé positivement à la table ronde dont le modérateur était Michele Zanzucchi, directeur de Città Nuova. Mgr. Gaetano Zito, vicaire épiscopal pour la culture de l’archidiocèse de Catane, a souligné la valeur de la culture de l’être et vivre ensemble. Samia Chouchane, déléguée pour le dialogue interreligieux de l’Union des communautés musulmanes d’Italie (U.CO.I.I.) en Sicile, a mis l’accent, au cours de son intervention, sur les motivations de l’agir : « Les motivations sont au cœur de tout : pensez donc si la motivation est l’amour pour Dieu ! Cela nous amène à ne pas être indifférents à ce qui se passe à côté de nous et dans le monde ».

20141120-03Kamel Layachi du Comité Scientifique du département du dialogue interreligieux de l’U.CO.I.I. a lancé un grand défi aux deux communautés : s’ouvrir non seulement au dialogue interreligieux mais aussi intra religieux pour démarrer une réflexion à l’intérieur des expériences religieuses particulières. Margareth Karram du mouvement des Focolari en Terre Sainte a partagé son expérience particulière : chrétienne, palestinienne, ayant grandi dans un contexte à majorité hébraïque, elle est née, de fait, dans un monde de dialogue, même si à grand peine et parsemé de temps morts. De toute façon il faut toujours essayer de connaître l’autre, ses différences, son histoire, sa culture : « Il faut se connaître à fond, l’amitié ne suffit pas, une connaissance approfondie est nécessaire : c’est l’ignorance qui draine la peur ». Giusy Brogna chargée du dialogue interreligieux du mouvement des Focolari en Sicile, exprime sa grande satisfaction pour la rencontre : « le parcours que nous avons commencé il y a quelques années est en train de porter ses fruits, je sens un grand espoir et je suis sure que les deux communautés, focolarine et musulmane, feront avancer le dialogue non seulement à Catane mais aussi dans d’autres villes siciliennes ».

Au terme des travaux les participants ont pris l’engagement de contribuer économiquement à l’avancement du forage d’un puits au Cameroun sous la tutelle d’un projet de l’Action pour un monde uni (AMU). «L’eau c’est la vie – a conclu Kheit Abdelhafid – et le puits que nous creuserons ensemble sera le signe de la vie qui existe entre nous”.

 

 

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Corée, le mystère de la vie

geriatric_nursingCielo Lee Young-Hee travaille comme infirmière à domicile pour un hôpital à Séoul. En Corée, le pourcentage de suicide des personnes âgées de plus de 80 ans est le plus élevé au monde. “Après avoir lu certaines données, j’ai commencé à travailler avec un grand engagement pour la prévention, puisque 50% de mes patients ont justement plus de 80 ans.” Après une expérience négative avec une patiente fortement déprimée, Cielo Lee décide d’organiser un cours sur la prévention du suicide pour 100 professionnels en gériatrie et 30 bénévoles qui aident dans les paroisses. “En visitant chaque semaine environ 40 patients à haut risque, avec un autre collègue nous avons évalué leur état d’âme selon des paramètres de santé. Sur la base des résultats, nous avons décidé de rendre visite deux fois par semaine aux dix personnes à plus haut risque.”

Le projet “Gate-keeper” – littéralement “gardien”, mais aussi une sorte de “garde du corps” – est un des services publics promu par le gouvernement de Séoul. Il est offert dans chaque quartier de la capitale pour prévenir les suicides, en collaboration étroite avec les structures de santé locales. “Dans ce projet – explique Cielo Lee – nous formons aussi des personnes âgées comme gate-keeper. Avec les infirmiers, ces contemporains vont rendre visite aux patients en donnant des conseils de santé utiles.”

Avec le désir de protéger la vie même d’une seule personne, au travail j’ai communiqué mon intention à une Sœur, infirmière en chef, et ensuite 60 de mes collègues infirmières ont participé à ce cours de prévention.”

Un des patients souffrait d’une maladie grave depuis 10 ans: “Avant d’entrer chez lui – raconte-t-elle – je priais et j’essayais ensuite de bien écouter ce qu’il me disait. Depuis quelque temps, ce patient s’est rapproché de la prière et récupère des conditions stables.”

Une amie souffrait d’insomnie après avoir perdu son fils aîné. Elle réussissait à dormir seulement avec l’aide de médicaments. Cependant, après avoir fréquenté le cours, elle prend soin d’une dame âgée sans famille qui vit près de chez elle. Maintenant, elle peut dormir sans médicaments et elle est reconnaissante de pouvoir aider d’autres personnes.

“Un jour, le téléphone sonne” – raconte encore Cielo Lee. “C’était le centre de santé mentale avec lequel je travaille. J’ai été informée que le maire de Séoul allait donner un prix à une personne dans chaque quartier et j’avais été proposée à l’unanimité! Quelques jours après, j’ai reçu un autre prix du directeur de l’hôpital.”

Les membres du Mouvement des Focolari à Séoul qui ont fréquenté le cours ont écrit que c’était “une occasion précieuse d’approfondir la connaissance du mystère de la vie et d’aller vers les périphéries existentielles”.

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Mouvements ecclésiaux, une histoire commune et féconde

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« Je remercie avant tout son Éminence le Card. Stanisław Ryłko, de m’avoir invitée à prendre part à cette conférence de presse. Je saisis cette occasion pour remercier publiquement le Conseil Pontifical pour les Laïcs d’avoir promu ce 3º Congrès mondial. En cela, je pense interpréter le sentiment des nombreux Mouvements Ecclésiaux et nouvelles Communautés qui enrichissent l’Église et la société d’aujourd’hui. »

Qu’attend le Mouvement des Focolari – et peut-être aussi les autres Mouvements – de ce congrès ?

Avant tout, je pense qu’il a été convoqué à un moment propice et pour différentes raisons : Nous sommes en plein dans le 50° anniversaire du Concile Vatican II. Toute l’Église, donc nous tous, nous sommes confrontés à ses grandes intuitions et à son enseignement. Vatican II continue à être, et aujourd’hui plus que jamais de façon particulière pour nous, laïcs, stimulant et miroir de notre fonction, vocation et responsabilité par rapport à l’Église et au monde contemporain.

Une autre raison stimulante, est la personne de Paul VI, venue occuper le devant de la scène à l’occasion de sa béatification, par son magistère lucide et souvent prophétique, comme Pape du dialogue et comme Pape des laïcs.

Les questions que le Pape François continue à poser à toute l’Église constituent une autre raison importante, l’Église considérée comme institution et comme peuple de Dieu. C’est pour cela que nous qui faisons partie du Mouvement des Focolari, nous sentons le devoir de nous laisser interroger par ses paroles et ses choix. Il ne suffit pas d’admirer mais nous travaillons pour qu’elles puissent nous interpeller en profondeur, en fait de ‘radicalité’, d’ouverture et d’aspect concret.

Le programme du 3° Congrès prochain, pour ce que nous en savons pour l’instant, parcours les grandes sollicitations de l’exhortation Evangelii Gaudium. Par ces sollicitations, le Pape François stimule et accompagne l’Église vers la dilatation maximale : il nous fait pénétrer dans toutes les “périphéries” pour lesquelles nous existons, avec le devoir d’offrir – par notre être et nos œuvres – la lumière qui vient de la certitude que “Dieu nous aime immensément”.

Je voudrais faire brièvement allusion à notre Assemblée qui a eu lieu il y a deux mois avec la participation d’environ 500 représentants de 137 nations, de toutes les branches, générations et dialogues qui constituent la Mouvement et qui s’est pratiquement terminée le 26 septembre dernier par l’audience privée avec le Pape François.

À cette occasion, le Pape François, reparcourant le chemin de l’Église appelée à une nouvelle évangélisation, 50 ans après le Concile Vatican II, a offert trois “verbes”. En eux, ils soulignent une perspective qui – me semble-t-il – peut inspirer, solliciter aussi d’autres réalités associatives de l’Église.

Premièrement : contempler. Contempler Dieu et vivre en compagnie des hommes ; persévérer dans l’amour mutuel, a dit le Pape en citant un écrit de notre fondatrice Chiara Lubich qui « inspirée par Dieu en réponse aux signes des temps » – a-t-il dit – a écrit : « Voici le grand attrait des temps modernes : s’élever dans la plus haute contemplation en restant au milieu du monde, homme parmi les hommes ».

Deuxièmement : sortir. Je cite : « Sortir (…) pour communiquer à tous, généreusement, l’amour de Dieu » avec respect, gratuité et créativité. « Pour le réaliser, il faut devenir experts en cet art qui s’appelle ‘dialogue’ et qui ne s’apprend pas à bon marché. Nous ne pouvons pas nous contenter de demi-mesures » mais « avec l’aide de Dieu, viser haut et élargir son regard ». Sortir courageusement là où l’on entend les « gémissements de nos frères, les plaies de la société et les interrogations de la culture de notre temps ».

Troisièmement : faire école. Le Pape François a rappelé l’expression de Jean Paul II dans la Novo millennio ineunte, où il invitait toute l’Église à devenir “maison et école de la communion” (cf. n. 43). Il a ajouté : « vous avez pris cette consigne au sérieux. Il faut former, comme l’exige l’Évangile, des hommes et des femmes nouveaux et dans ce but, une école d’humanité est nécessaire à la mesure de l’humanité de Jésus. (…) Sans une œuvre adéquate de formation des nouvelles générations, il est illusoire de penser pouvoir réaliser un projet sérieux et durable au service d’une nouvelle humanité ». Il faut former des “hommes-monde”, a-t-il dit, citant une expression que « Chiara Lubich avait inventée à son époque, une expression qui demeure d’une grande actualité… des hommes et des femmes avec l’âme, le cœur, l’esprit de Jésus et pour cela capables de reconnaître et d’interpréter les besoins, les préoccupations et les espérances qui habitent le cœur de tout homme ».

Ces trois verbes se fondent avec les trois mots qui avaient émergé à l’Assemblée générale des Focolari, en nous efforçant de cueillir l’essentiel des 3650 instances parvenues au cours des mois de préparation par la communauté des Focolari du monde entier pour offrir des pistes et des orientations pour l’avenir. Trois mots qui veulent indiquer en une extrême synthèse, l’engagement et les perspectives du Mouvement au cours des prochaines années : “sortir, ensemble, bien préparés”.

Ce prochain congrès se place dans une histoire commune et féconde qui a vu le Mouvement naître, se développer et donner sa contribution à l’Église et à l’humanité selon le charisme spécifique dont chacun était porteur. Mais pas uniquement. Très souvent, en particulier à partir du moment fondateur de la Pentecôte 1998, cette histoire a vu également plusieurs Mouvements et/ou communautés ensemble, collaborer à certains projets et à différentes occasions.

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Dans ce travail commun, le Conseil Pontifical pour les Laïcs a toujours été à nos côtés, nous donnant ainsi la garantie que ce que portait chacun des Mouvements servait à la réalisation d’un projet au bénéfice du corps ecclésial tout entier, veillant toujours avec amour et discernement pour valoriser le bon et faire tomber ce qu’il pouvait y avoir d’accessoire. Combien de fois le Mouvement des Focolari s’est senti soutenu en favorisant de son charisme de l’unité les rencontres les plus variées, parfois complexes comme par exemple les Journées des jeunes ou les Congrès des Laïcs, en Corée par exemple…

Nous souhaitons que le prochain Congrès qui continue cette histoire, marque un pas de maturité c’est-à-dire que, réflexions et confrontation, communion de réussite et d’échec, d’expériences et de projets, mettent les conditions pour que Dieu, Seigneur de l’histoire, puisse en tirer non seulement des fruits de communion et d’enrichissement réciproque mais le fruit d’orienter davantage tous et tous ensemble, à regarder et à toujours vivre dans une joie renouvelée, pour l’unique but de l’Église du Christ : “Père que tous soient une seule chose… que tous soient un” (Jn 17,21). C’est le “rêve de Dieu”. Nous espérons pouvoir répondre aux attentes les plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui et contribuer à faire de l’humanité une seule grande famille. Dans cette disposition, nous nous préparons à aller à la rencontre de tous les participants au Congrès ».

 

Extraits de l’intervention de Maria Voce à la conférence de presse de présentation du 3° congrès des Mouvements ecclésiaux et nouvelles communautés.

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

III° Congrès mondial des Mouvements et Nouvelles communautés sur le seuil de la porte

20111118-01C’est le Président du dicastère, le cardinal Stanislaw Rylko, avec le scrétaire Mgr Josef Clemens, qui a présenté à la presse le III° congrès mondial au Vatican. Les attentes des mouvements et des communautés ont été confiées à Maria Voce, présidente des Focolari, et à Jean Luc Moens, responsable pour les relations internationales de la « Communauté de l’Emmanuel ».

Il s’agit de la troisième étape d’une « croissance vers la maturité ecclésiale ». La première manifestation se déroula en 1998 puis en 2006, en même temps que les deux grands rassemblements des mouvements avec Jean Paul II d’abord – qui définissait le phénomène des mouvements comme un « courant de grâce », et affirmait que l’Eglise s’attendait d’eux des « fruits mûrs de communion et d’engagements » – et avec Benoit XVI, qui voyait dans ce chemin « une provocation salutaire » pour l’Eglise, « minorité créative » décisive pour le futur de l’humanité.

Le pape François a rencontré les mouvements et les communautés le 18 mai 2013, et maintenant le 3° congrès mondial part de son exhortation Evangelii Gaudium. Dans cette lettre François appelle les mouvements à « être de vrais protagonistes d’une nouvelle étape dans la mission évangélisatrice de l’Eglise, marquée par la joie », tendue vers les « périphéries géographiques et existentielles de notre monde », « proche de tous les pauvres, les souffrants et les exclus – produit amer de la culture du déchet qui domine aujourd’hui ».

Face aux journalistes, le cardinal Stanislaw Rylko se fait l’expression d’un bon nombre en posant une question. Comment se fait-il que « dans un monde qui refuse Dieu de manière aussi radicale, on trouve encore tant d’hommes, de femmes, adultes et jeunes, qui découvrent la joie et la beauté d’être chrétiens » et « choisissent le Christ et son évangile comme boussole sure pour leur existence ? ». La variété et la richesse des nouveaux charismes « proposent des itinéraires pédagogiques » de vie chrétienne d’une « efficacité surprenante, capables de changer la vie des personnes et de réveiller en elles un élan évangélique extraordinaire », avec « leur fantaisie missionnaire, la capacité de trouver des expressions et des voies toujours nouvelles de témoignage et d’annonce de l’évangile ».

Le secrétaire du Conseil Pontifical pour les laïcs, Mgr Josef Clemens, s’est par contre arrêté sur le contenu des trois journées : contexte et aspect différents de l’évangélisation, purification des obstacles et des empêchements, dynamisme et collaboration entre charismes, rôle des femmes et parcours pour inclure les pauvres.

Maria Voce, présidente des Focolari, a mis en évidence ce que le Concile Vatican II aujourd’hui représente pour les laïcs comme « stimulent et reflet » de sa propre « vocation et responsabilité vis-à-vis de l’Eglise et du monde contemporain ». En exprimant les attentes des laïcs, elle a souhaité que le Congrès « marque une étape vers la maturité », et que « les réflexions et confrontations, en communion de succès et d’échecs, d’expériences et de projets, posent les conditions pour que Dieu, Seigneur de l’histoire, puisse en extraire non seulement des fruits de communion et d’enrichissement mutuel, mais aussi qu’Il oriente davantage tous les participants, et tous ensemble, à vivre toujours et avec une joie renouvelée, pour l’unique grand objectif de l’Église du Christ : « Père qu’ils soient un… que tous soient un ». Voilà quel est le ‘rêve de Dieu’. Espérons que nous saurons répondre aux attentes plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui et contribuer à faire de l’humanité une seule et grande famille ».

“ Nous voulons avancer sur le chemin de la conversion pastorale » que nous demande le pape, et surtout « faire une expérience de communion », a dit Jean Luc Moens de la Communauté de l’Emmanuel, qui a confirmé « pour nous il est très intéressant de découvrir comment l’Esprit Saint travaille chez les autres. Le Congrès sera une occasion unique pour faire cette découverte réciproque ».

Info : www.laici.va

De l’intervention de Maria Voce à la conférence de presse de présentation du 3° Congrès des Mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés

 

 

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

L’arbre des émotions

20141117-01“Cette expérience a été fantastique, j’aurais alors pu perdre la vue sans problème parce que j’avais le sentiment d’avoir déjà tout vu. Si dans vingt ans je suis professeur, je dirai à mes élèves: cette expérience je l’ai faite avec mes anciens camarades, jamais je ne serais arrivé à faire tout cela sans eux et sans le grand artiste Antonino »

4700 fragments de verre ont constitué la matière première pour donner vie à l’atelier de création qui s’est déroulé dans 12 classes. Une expérience que tous les jeunes ont considérée comme inoubliable, et qui a aidé à débrider leur imagination – tout en favorisant, au cours du travail, le respect de l’autre. L’atelier, conçu par l’association Alessandro Mammucari – inspirée par la spiritualité des Focolari – partenaire du projet promu par la commune de Latina, a pour principal support l’art.

L’artiste Antonino Casarin qui travaille le verre, son bras droit, Patrizia Sarallo, et la coordonatrice du projet, Tatiana Falsini, professeur d’histoire de l’art, ont mobilisé les 120 élèves pendant deux jours: une véritable aventure créatrice!

Joie, tristesse, colère, peur: ce sont les quatre émotions fondamentales pour notre survie, choisies comme thème de base de l’atelier. On commence par une introduction à l’art abstrait, en soulignant son lien étroit avec le monde des émotions. Comment cela se passe-t-il ? La coordonnatrice, Tatiana, explique : « Les jeunes sont invités à observer les œuvres d’art en verre de l’artiste Casarin, pour en saisir la signification profonde, à travers les sens de la vue et du toucher. Nous nous approchons de chaque table…une écoute profonde et stupéfiante, après quoi nous invitons les jeunes à écrire sur une feuille, de façon anonyme, les émotions que chacun a éprouvées. Puis on leur propose à nouveau une écoute, intérieure cette fois-ci, de façon à ce que chacun reconnaisse ses propres émotions »

C’est alors pour eux le moment d’expérimenter à leur tour le travail du verre dans un atelier de création : ils sont invités à réaliser un panneau pour chaque classe, deux par école, qui doit représenter un arbre dans chacune de ses quatre phases, symbole des quatre émotions.

« Arrivé à ce point, chacun reçoit une plaque de verre transparente – explique Antonino Casarin – les jeunes doivent en couvrir la surface en y encastrant les divers fragments et en les collant. Après quoi les plaques seront mises à cuire dans un four spécialement conçu pour le verre. Les jeunes sont alors invités à travailler en équipes parce qu’il s’agit d’une œuvre collective, en faisant en sorte que chacun puisse travailler de son mieux, en partageant ses fragments et ses talents » C’est parti : « Quand nous avons commencé à composé les plaques j’avais peur de me tromper ou de ne pas trouver la pièce qui manquait. Mais lorsqu’ils les ont retirées du four j’ai éprouvé une sensation de bonheur », écrit l’un des jeunes.

Les jeunes sont enthousiastes, très concentrés. Ils travaillent sans arrêt, même pendant la récréation : leur plaque une fois terminée, ils en demandent aussitôt une autre ! Une fois que toutes sont finies, ils ne se font pas prier pour se lever et aller aider leurs camarades qui n’ont pas fini. Après la cuisson des plaques, nous nous retrouvons avec les jeunes et nous recomposons le dessin des arbres: nous élevons le panneau et les applaudissements éclatent ! Tous reconnaissent la beauté de ce travail collectif qui porte en lui la caractéristique et la diversité de chacun, ce qui le rend encore plus unique.

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Sophia: la proposition culturelle de Chiara Lubich et l’Amérique latine

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L’option privilégiée pour les pauvres, le chemin difficile de la théologie de la libération, l’actuelle crise religieuse, la foi “autogérée” et vide de sens. Mais aussi l’inégalité sociale et le manque de relations. Ce sont quelques-uns des points abordés durant les trois jours de rencontre au Brésil (Mariapolis Ginetta, 31 octobre-2 novembre) par un groupe de professeurs universitaires et jeunes diplômés, à la recherche d’une nouvelle perspective culturelle pour l’Amérique latine. Des points en rapport avec la question de témoins et la soif spirituelle, la valorisation des cultures originelles et des afro-descendants. Des jours durant lesquels a émergé la vocation typiquement plurielle et sociale du continent.

Parmi les personnes présentes, le professeur Piero Coda, théologien, doyen de l’Institut universitaire Sophia (Loppiano, Florence) qui a vu passer parmi ses étudiants de nombreux latino-américains, dont quelques Brésiliens, présents à la rencontre. “En ce moment de grand tournant, de changement d’époque, de vision de l’homme et du monde, c’est une urgence historique d’offrir la contribution mûrie durant ces décennies par le don d’un charisme, le charisme de l’unité confié à Chiara Lubich“, a affirmé le professeur Coda.

Et durant les plus de 50 ans de présence du Mouvement des Focolari au Brésil et dans les différents pays de l’Amérique latine, nombreuses ont été les initiatives à caractère culturel nées dans les différentes universités. La fraternité a été souvent proposée comme une catégorie qui peut donner un nouveau souffle aux différentes disciplines, de la politique et économie au droit et pédagogie.

Avec l’intense échange d’expériences, propositions, réflexions, qui a caractérisé les trois jours de rencontre, s’est ouvert une nouvelle perspective, une nouvelle étape à franchir: que naisse, en Amérique latine aussi, un centre universitaire avec la même inspiration qui a donné vie à Sophia.

Il s’agit d’un projet embryonnaire, avec des connotations spécifiquement latino-américaines. Y ont pris part également la théologienne Maria Clara Bingemer, de l’Université pontificale catholique de Rio de Janeiro, qui a retracé la démarche conciliaire et post conciliaire de l’Église dans le continent, et le politologue argentin Juan Esteban Belderrain, qui a mis le doigt sur certaines des plaies les plus profondes du continent et ses causes, dont le manque de cohésion sociale.

La proposition culturelle de Sophia se profile ici donc avec une connotation spécifique, en harmonie avec les orientations de l’Église latino-américaine et avec les racines dans l’inspiration et méthodologie originelles présentées par Chiara Lubich en 2001. Ces dernières années, Sophia a été un laboratoire d’expérimentation, comme les anciens élèves en témoignent: “ici, étudiants et professeurs cherchent à conjuguer pensée et vie, privilégiant les rapports à tous les niveaux et visant à la transdisciplinarité, en réponse au morcellement des savoirs”. “En Chiara, il n’y a jamais eu d’opposition entre vie et pensée” – remarque le coprésident des Focolari, Jesús Morán, dans une récente interview – “Chiara est la ‘dévotion à l’esprit de Jésus’ et la fondatrice de l’École Abba et de l’Université Sophia. Comme tous les grands fondateurs, elle était pleinement consciente qu’un charisme où il n’y a pas de culture n’a pas de futur. La culture est toujours vie.”

Actuellement, les étudiants de l’Institut universitaire Sophia proviennent de 30 nations. La cohabitation internationale offre une contribution supplémentaire à former des “hommes-monde”, où la culture typique de chacun s’ouvre à une dimension universelle. Un projet en harmonie avec les consignes remises récemment par le pape François aux Focolari: contempler, sortir, faire école. Et le pape, dans son message vidéo pour le 50ème anniversaire de la cité-pilote de Loppiano, a justement rappelé que Sophia est un lieu où peuvent être formés des jeunes hommes et femmes “qui, en plus d’être opportunément préparés dans les différentes disciplines, sont en même temps imprégnés par la sagesse qui naît de l’amour de Dieu”.

 

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

A Udine, la mosquée ne doit pas faire peur.

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Dans d’autres régions d’Italie et du monde ce type de rencontre a déjà eu lieu, mais pour la ville d’Udine (au nord-est de l’Italie) ce fut une nouveauté,  largement répercutée par la presse locale : le dimanche 19 octobre se sont rencontrés au Centre Culturel Balducci 150 personnes, membres du mouvement des Focolari et fidèles musulmans, pour un après-midi de rencontre, d’échanges, de prière et aussi –pourquoi pas– de fête commune. Au moment de la prière les  musulmans se sont rendus dans une autre pièce pour prier selon leur habitude. Juste avant, l’Imam avait récité une prière en arabe et le prêtre catholique un Notre Père, dans le respect le plus absolu et un grand silence observés par  tous.

Deux mondes qui ne sont pas si éloignés: outre le fait qu’ils partagent la “règle d’or” commune à toutes les grandes religions, “ Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse”, “Chrétiens et musulmans croient au Dieu unique – a souligné Franco Vasta, l’un des responsables du Mouvement à Udine,  – ils sont tous fils d’Abraham, ont un amour désintéressé pour le prochain et un sens aigu de la famille”.

Musulmans et chrétiens ont beaucoup de choses en commun – a confirmé le président de l’association “Miséricorde et solidarité” du centre musulman d’Udine, Errachidi Abderrazak – et il est important qu’ils réussissent à unir leurs forces. Nous pensons aux jeunes. Réussir à les rejoindre, à leur transmettre des valeurs est un engagement commun, pour les empêcher de prendre des mauvais chemins. Les jeunes sont notre principale mission. C’est aussi une raison pour travailler ensemble ».

Une amitié existe entre les Focolari et la communauté musulmane, elle est née  à Trieste  grâce à l’Imam Aziz El Barikhi, qui a aussi mis des racines à Udine. Au cours de l’après-midi passé ensemble il y a eu la projection du discours de la fondatrice du Mouvement, Chiara Lubich, dans la mosquée Malcom Shabazz de Harlem, à New-York en 1997, considéré comme le début de ce chemin de dialogue ; puis ont suivi des récits, des témoignages, des prières et de la musique qui ont fondu en une seule voix chrétiens et musulmans, même en cet moment délicat que nous traversons : « Les médias lancent de mauvais signaux en associant les images de Isis avec, par exemple, celles des mosquées –  a  déclaré don Pierluigi du Centre Balducci – un amalgame très fallacieux et dangereux parce que  les gens risquent d’utiliser la religion pour justifier la violence »

Mais la volonté de se rencontrer reste forte à Udine, au point de porter Abderrazak à déclarer à la presse que “si un italien entrait dans notre mosquée, il serait le bienvenu. Elle ne doit pas faire peur; c’est un lieu d’éducation. On y enseigne à faire du bien à son prochain. On y éduque les jeunes à suivre le droit chemin, qui n’est pas celui de la dureté et de l’intransigeance ».
Cette rencontre, qui a concerné un si grand nombre de personnes, ne sera pas la dernière : à un journaliste qui lui demandait s’il y en aura d’autres, Abderrazak a répondu « Certainement. Ce sont des rencontres qui invitent au dialogue, à la connaissance réciproque. Le chemin, je l’admets, n’est pas simple. Mais cela vaut la peine de continuer, parce que lorsqu’il y a connaissance et intégration, la peur disparaît ».

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Croatie: congrès ÉdeC européen

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“L’Économie de communion n’est pas ‘un fait’, mais ‘un processus’“, un concept répété plusieurs fois durant le 5ème rendez-vous des entrepreneurs et protagonistes de l’ÉdeC européenne en Croatie, dans la cité-pilote des Focolari, à Križevci (17-20 octobre 2014). Cette rencontre a aussi été un processus, une communion qui s’est créée jour après jour.

Les participants, plus de 150, provenaient de 23 pays: en plus de l’Europe, il y avait des représentants du Brésil, de l’Argentine, du Congo et de l’Inde. À la rencontre ont aussi participé 42 jeunes entre 18 et 30 ans des sept pays qui ont adhéré au projet “Together we grow: youth towards an inclusive economy”. En pratique, sept associations européennes (de Croatie, Roumanie, Hongrie, Macédoine, Bulgarie, Allemagne et Italie) ont pensé organiser en parallèle, et faisant partie intégrante de la rencontre des entrepreneurs, “un échange” pour les jeunes intitulé “Grandir ensemble: des jeunes pour une économie qui favorise l’intégration”, avec le soutien de la Commission européenne qui cofinance le projet.

Qu’est-ce que l’ÉdeC aujourd’hui, où en sommes-nous et quelles sont ses perspectives?

Le professeur Luigino Bruni a répondu à ces questions, rappelant les débuts du Mouvement des Focolari en 1943, lorsque Chiara Lubich et les premières focolarines accueillaient les pauvres chez elles pour manger. “C’est la première image de l’ÉdeC – a-t-il affirmé. Dans cette image, le pauvre est dans la maison et c’est cela la fraternité.” Et concernant les défis auxquels l’Économie de Communion est confrontée, Bruni les a résumés en trois titres: proposer un grand idéal, les premiers pauvres d’aujourd’hui sont les jeunes parce qu’ils n’ont pas de travail, et faire les choses avec ceux qui déjà partagent les mêmes valeurs de communion et de fraternité.

DSC00143Les trois journées en Croatie ont été riches en témoignages des entrepreneurs présents. Nico Daenens (Belgique) a présenté son entreprise, qui fournit des services d’aide à domicile, avec 3000 collaborateurs. Koen et Chris de la Belgique, avec Atila et Boglarka de la Serbie, ont aussi raconté la collaboration qui est née grâce au partage des valeurs de l’ÉdeC et qui aujourd’hui s’est concrétisée dans une entreprise en Serbie.

Les après-midis étaient réservés aux ateliers sur différents thèmes: “Que faut-il pour réaliser un business plan et une start-up ÉdeC?”, “Les voies d’inclusion des pauvres au niveau local dans la vie de l’entreprise de communion”, “La diffusion du projet ÉdeC et de sa culture”, “Management des associations à but non lucratif”, etc.

Une des personnes présentes résumaient la rencontre ainsi: “Un vrai laboratoire de fraternité, ouvert à des projets futurs qui, espérons-le, nous guident au-delà des vieilles frontières géographiques et mentales, en suivant la voie de la communion”.

Source: ÉdeC online

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Mouvement des focolari: nouveau logo

focolare_francais_Facebook“En 2000 – nous expliquent Walter Kostner et Margarida Nobre, en charge de la réalisation du logo – Chiara Lubich avait vu dans « La Madonna del popolo (la Vierge du peuple) », qui rassemble tout le monde, l’image qui pouvait en quelque manière représenter le Mouvement. Le nouveau logo veut exprimer cette idée : la touche bleue rappelle Marie qui ouvre ses bras à l’humanité, pour la soutenir, essuyer ses larmes et l’orienter vers le ciel. La touche plus petite, qui a la même forme, représente la Mouvement des Focolari qui veut la « revivre » ; mais elle a la couleur d’une flamme qui exprime la présence du Ressuscité entre ses membres », effet de la mise en pratique de l’amour réciproque demandé par Jésus.

Deux experts en communication, les allemands Andrea Fleming et Ludger Elfgen, ont recueilli les travaux de graphistes de plusieurs continents: la dernière version a été conçue par l’italien Andrea Re. Vu la présence du Mouvement des Focolari dans le monde entier, le logo a été dessiné en 44 langues et présenté officiellement en streaming au cours de la vidéoconférence du 25 octobre dernier.

Le choix de l’image qui permettra désormais d’identifier les focolari dans les diverses réalités qui le composent et sur des supports variés (App, réseaux sociaux, vidéos, tracts, communiqués, événements, cartes de visite…), ne pouvait pas rester sans effets sur le graphisme du site web officiel.

Sa structure reste la même, mais pour ce qui est du nouveau graphisme, nos remerciements vont à Gabriele De Sanctis qui en a peaufiné le dessin, Marius Teleman qui, en collaboration avec Andrea Baldas, a réalisé sa mise en service et Marija Bonnici qui a coordonné le travail

Notons, parmi les nouveautés, l’harmonisation des couleurs rappelant les nuances du bleu et celles du jaune-orange du logo, la galerie multimédia avec un rappel en page d’accueil, la stylisation des boîtes latérales. Quant à la navigation à l’intérieur du site, elle reste inchangée : le lecteur pourra continuer à se sentir chez lui !

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Paul VI et Chiara Lubich

20141107© Mendes - CSC 5409PaoloVI_ChiaraLUn événement qui arrive 50 ans après la première audience accordée par le pape Paul VI à Chiara Lubich (31 octobre 1964) et au lendemain de la béatification du  Souverain pontife. Une occasion d’illustrer, avec des apports significatifs, la pensée de Paul VI sur les mouvements ecclésiaux et leur signification en relation avec  la vision de l’Eglise proposée par le Concile Vatican II. Tel est, en synthèse, le sens de ces Journées d’Etudes (Castelgandolfo, 7-8 novembre) ouvertes par Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari et par le Professeur Angelo Maffeis, président de l’Institut Paul VI, qui ont donné la parole à des spécialistes de diverses disciplines. Ce grand pape a eu un rôle important dans l’histoire du mouvement des focolari : « Nous lui sommes redevables pour plusieurs raisons – affirme la présidente Maria Voce – avant tout pour son magistère lumineux qui a marqué de façon claire et forte la formation de tous ceux qui se sont approchés de notre Mouvement », mais aussi parce que, continue-t-elle, « dans l’exercice de son ministère pétrinien, le pape Paul VI a joué un rôle déterminant pour la reconnaissance, la promotion et aussi l’indication de mises en  forme juridiques adaptées à l’expression de la physionomie propre à cette Œuvre nouvelle dans l’Eglise » 20141107© Mendes - CSC 5477PaoloVI_ChiaraLLes exposés des professeurs Andréa Riccardi et Alberto Monticone ont présenté la trame historique générale de la naissance des mouvements ecclésiaux, leur nouveauté dans le contexte du XXème siècle et la maturation de la conception et du rôle des laïcs dans l’Eglise. On est passé ensuite à la présentation de  recherches très fouillées concernant les deux personnalités, à partir de documents inédits. L’intervention de Lucia Abignenete (Centre Chiara Lubich) a commencé par la première rencontre de Chiara Lubich avec Mgr Montini, advenue en 1953 grâce à  Giulia Folonari, et évoqué  aussi les moments délicats de l’histoire, pour arriver jusqu’en1964 :  en s’appuyant sur des journaux et  des textes inédits, elle a souligné ce qu’avait été pour Chiara cette première audience, à une époque où  la laïcité du Mouvement naissant était menacée. Pour les membres du Mouvement des focolari il est donc important de se rendre compte du rôle de Paul VI. Chiara Lubich parle de lui comme « père de l’Oeuvre »       Ce fut ensuite au tour de Paolo Siniscalco de mettre en valeur l’importance que revêtait le Mouvement des Focolari pour Paul VI en  raison de son action dans les Pays de l’Est et de démontrer que ce pape  avait  personnellement encouragé les initiatives concrètes visant à y maintenir vivant l’esprit chrétien. 20141107© Mendes - CSC 5455PaoloVI_ChiaraLAutre thème central et important, le dialogue oecuménique, qui a été analysé par la professeure Joan Back. Il suffit de rappeler l’histoire qui lie Paul VI, Chiara Lubich et le Patriarche Athénagoras. Adriana Cosseddu, juriste, a souligné la difficulté de faire émerger  du Code de Droit Canonique (datant de 1917) des formes complètement nouvelles rendant compte de la réalité des mouvements. Il semblait qu’une œuvre comportant diverses vocations … ne soit pas possible…elle n’était pas prévue par le droit canon ! « Le pape a voulu lui-même prendre  personnellement en charge la chose et c’est ainsi qu’on est arrivé à l’approbation », affirmait Chiara lors d’une interview à Città Nuova en 1978. DSCF2439Le professeur Alberto Lo Presti, directeur du Centre Igino Giordani, a présenté une perspective inédite de la conception de la doctrine sociale de l’Eglise chez Giordani – considéré comme cofondateur du Mouvement des Focolari- en relation avec la pensée  sociale de Paul VI. Le professeur Piero Coda, recteur de l’Institut Universitaire Sophia,  a admirablement conclu par une réflexion théologique qui, en référence à l’Encyclique Ecclesiam Suam, texte emblématique du pontificat de Paul VI et à l’expérience mystique vécue par Chiara Lubich au cours des années 1949-1950, a mis en évidence la profonde convergence et synergie entre le ministère du pape Montini et le charisme de l’unité de Chiara Lubich. Ce fut particulièrement enrichissant pour moi de pouvoir voir le Mouvement des Focolari et sa fondatrice, à travers les yeux de Paul VI – écrit Fabio Ciardi, l’un des participants au colloque – Ce grand homme, qui avait une vision très large de l’Eglise et de la société de son temps, a porté aussi  un regard particulier sur cette œuvre de Dieu, en éprouvant tout à la fois joie et doutes, encouragements et perplexités, enthousiasme et espérances… En se plaçant de son point de vue, on peut recueillir des aspects nouveaux de ce charisme, relatifs aussi à la façon dont il s’est frayé un chemin dans l’Eglise » En conclusion des travaux le professeur José-Román Flecha Andres a voulu comparer l’expérience mystique de Chiara à celle des mystiques espagnols du XVIème siècle, en particulier Thérèse d’Avila. Rappelant la façon dont ils avaient eux-mêmes compris la nécessité de faire don de la vie intérieure à toute l’Eglise, il s’est exprimé ainsi : « Nous avons vu ici comment, grâce à l’esprit de Dieu, à l’Esprit Saint, cela s’est réalisé dans la vie de Chiara, de ce Mouvement ».  

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Nouvelle-Zélande: paix, fragile et solide comme le Kowhai

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L’arcivescovo John Dew di Wellington

Nous sommes en Nouvelle-Zélande, au cœur de Wellington, capitale d’une terre à l’apparence lointaine et aux confins du monde, et pourtant une terre qui a ouvert ses bras et ses portes à beaucoup de peuples.
Mus par les nouvelles des guerres en Irak, à Gaza, en Ukraine et en Centrafrique, tout comme par la crainte grandissante de l’incapacité à faire face à l’avancée d’Ebola et mus aussi par les appels à la paix du Pape à de nombreuses occasions, tout comme par les personnes de la communauté du Mouvement des Focolari, et pas seulement, provenant de ces pays, les jeunes néo-zélandais ont ressenti l’urgence de se retrouver dans un lieu public pour répondre à l’envie de paix qu’ils portent à l’intérieur.

L’Archevêque de Wellington, John Dew, a offert sa contribution à la soirée, entre chants, prières et témoignages. Parmi ceux-ci, le témoignage de deux jeunes filles provenant d’Irak, qui se sont connues en Nouvelle-Zélande, après que leurs deux familles ont déménagé dans ce pays: Sendirella et Ayssar, la première chrétienne, la seconde musulmane. Elles racontent leur pays et ce qui les a unies. Elles se sont rencontrées pour la première fois chez des amis communs et, de là, a commencé une amitié qui les a amenées à partager rêves, études, passions et voyages. Sendirella déclare “nous sommes différentes” et immédiatement Aysser ajoute “mais nous sommes pareilles”. Ensuite, elles continuent, en expliquant comment, pour de nombreuses personnes, la religion est une des plus grandes diversités, peut-être aussi un obstacle, et comment pour elles, au contraire, cela n’a jamais été un problème, cela les a même rapprochées. “Dans la religion de l’une”, raconte Sendrella, “nous avons toujours vu et reconnu des éléments de la religion de l’autre.”

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Sendirella et Ayssar

Ensuite, elles parlent de leur pays: un Irak associé aujourd’hui à la guerre, des minorités qui doivent fuir, les tortures, alors que le pays de leurs parents est un Irak où ton voisin peut être chrétien, musulman, juif ou yazidi; “un Irak, explique Ayssar, où la différence de religion a toujours été vécue comme une réalité, pas un problème”. Aujourd’hui, cet Irak semble si lointain. Elle continue, “ils nous ont dit que la paix est impossible“. Sendirella poursuit: “nous savons que ‘Paix’ n’est pas un mot d’une constitution, n’est pas un système de gouvernement particulier, n’est pas non plus dans des raids aériens qui veulent contraindre à la paix. Nous savons qu’il est au contraire dans l’observation quotidienne de nos principes et valeurs, que c’est quelque chose qui se construit du bas, plutôt que du haut”.

20141111-01bKathleen, jeune universitaire, raconte comment, suite à un malentendu dans l’appartement qu’elle partage avec d’autres jeunes universitaires, elle a souhaité demander pardon et comment ce geste, avant très difficile et exigeant, a ensuite ouvert la porte à un rapport nouveau avec cette jeune.

20141111-02Le moment de prière s’est conclu par l’invitation à être tous des constructeurs de paix, scellant cet engagement en nouant un ruban blanc à un petit arbre au nom maori, Kowhai. C’est un des arbres originaires de Nouvelle-Zélande. Sa fleur, jaune intense, est une des images qui représentent la Nouvelle-Zélande. Elle a beaucoup de caractéristiques médicinales et beaucoup d’espèces d’oiseaux trouvent des nutriments dans le nectar qu’il produit. Semblant fragile, le Kowhai est un arbre solide, qui peut mesurer jusqu’à 20 mètres de haut. Un beau symbole du humble, mais fort cri de paix que les jeunes ont lancé durant cette soirée.

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Politique: démocratie de tous, pyramide inversée

201411ScuolePartecipazione1Des jeunes de Cagliari, Pise, Trévise, Prato, Macerata, Turin, Mantoue, Pescara, Rome et province ont mis en œuvre temps, distances et énergies pour construire ce rendez-vous au titre stimulant et engageant: “Démocratie de tous: inverser la pyramide”. Après avoir vécu, le 4 octobre dernier, le programme commun riche et varié de l’édition 2014 de LoppianoLab, qui abordait – entre autres – certaines des thématiques les plus urgentes de l’actualité italienne, le séminaire a continué le 5 octobre, à l’Aula magna de l’Institut universitaire Sophia (IUS). La méthode a été celle qui guide chaque activité des Écoles, tant pour les leçons théoriques, que pour les activités en laboratoire dans les différents domaines: respect, écoute, partage, pour faire avant tout une vraie expérience de fraternité et en découvrir ensuite la validité et la dignité de paradigme politique à chaque niveau. Beaucoup de vie, d’engagements, de projets, d’exigences d’une politique vraiment nouvelle, que l’on entrevoit déjà dans les expériences d’administrateurs (deux d’entre eux, du Nord et du Centre de l’Italie, ont donné leur contribution encourageante), de citoyens conscients, de jeunes intéressés et acteurs, aussi là où la possibilité de se présenter dans les institutions est offerte, d’adultes qui, avec générosité, sont disponibles pour accompagner les jeunes dans leur recherche. 201411ScuolePartecipazione3À l’image des différentes interventions, riches et variées dans leur fraîcheur, nous proposons une réflexion que les jeunes de l’École de Turin ont offerte aux personnes présentes; des paroles qui résument différents aspects de l’École commentés par eux-mêmes. Souveraineté – “Participer” signifie exercer collectivement sa part de souveraineté, de façon non violente, constructive et consciente. (Chiara Andena) Devoir – Le devoir de “participer” pour aller plus loin: la crise, le défaitisme, en plus de l’immobilisme et, surtout, du renoncement à lutter, à s’avouer vaincus. (Matteo Dematteis) Croissance et volonté – La confrontation entre opinions différentes, expériences de vie, bagages culturels, permet un enrichissement personnel indispensable pour la formation de l’individu; le tout lié par la volonté: une force qui incite à toujours rechercher de nouvelles perspectives. (Katia Follina) Découverte – Si je regarde le monde de mon point de vue, j’ai trois dimensions, si je regarde avec les yeux des autres, j’en ai des infinies. (Marco Titli) 201411ScuolePartecipazione4Compétence – “Participer”, pour moi, signifie se mettre à l’œuvre, chacun selon ses aptitudes, ses intérêts et ses connaissances. Mais “participer ensemble” signifie intégrer les talents de chacun pour rendre les perspectives plus larges et plus inclusives dans l’optique de la fraternité. (Federica Mensio) Coappartenance – Nous rendre compte de faire partie d’un ensemble plus grand nous responsabilise. Cette prise de conscience nous rend collectivement actifs et en mesure de laisser une empreinte positive. (Paolo Cataldi) Espérance – Découvrir qu’un jeune engagé en politique avec une orientation complètement différente de la mienne peut vivre et se dépenser pour les mêmes idéaux m’a non seulement donné l’espérance d’un présent et d’un futur meilleur, mais m’a aussi rappelé qu’il ne faut jamais fermer les portes au dialogue, malgré les points de vue différents. (Elena Destefanis) Lutte et résistance – La “participation” est une forme de lutte non violente, où l’écoute réciproque, le partage de ses pensées et de ses idées, de façon libre, sans préjugés, sont les armes de construction massive. (Matteo Bracco)

Prix “Chiara Lubich pour la fraternité”

Toutes les administrations locales de tous les coins du monde peuvent participer au concours, organisé par l’Association Villes pour la Fraternité.

Les projets et les initiatives peuvent concourir s’ils :

–          fondent et/ou répandent, sur le territoire local principalement, mais aussi national et international, des habitudes de fraternité universelle, selon les divers aspects qui se réfèrent à ce principe de base ;

–          stimulent les citoyens à s’engager pour le bien commun et à participer à la vie de la communauté civile,

–          favorisent la croissance d’une culture de la citoyenneté active et inclusive.

 

Le projet doit être représentatif d’une manière d’administrer qui ne soit pas épisodique mais toujours plus consciente de la valeur du principe de la fraternité universelle.

Du côté des administrations publiques et d’autres entités sociales, économiques, culturelles, il est possible de se porter candidat soi-même ainsi que de signaler des projets d’autres personnes.  Toutes les participations possibles doivent être envoyées d’ici et pas plus tard que le 9 janvier 2015 à la présidence de l’Association « Villes pour la Fraternité », s/c Mairie de Castel Gandolfo, Place Libertà, 700040  Castel Gandolfo (Rm).

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Evangile vécu : trouver la force en Dieu

20141108-01Un fond pour qui se trouve dans le besoin Depuis plus de vingt ans je travaille à l’hôpital universitaire. Un jour dans mon service de dermatologie, une patiente est arrivée, aucun des collègues ne voulait la soigner à cause de préjugés. Les examens de sang ont de fait montré qu’elle avait le SIDA. Ne pouvant pas l’opérer, j’ai commencé un traitement différent à base de radiothérapie. Trois mois plus tard elle allait mieux. Je ne pouvais cependant pas la garder à l’hôpital plus longtemps et sachant que ses enfants n’étaient pas capables de la soigner, je me suis informée pour savoir si elle avait des parents qui pouvaient s’en occuper. Elle en avait, mais ils habitaient dans un autre Etat. J’ai alors demandé à mes collègues s’ils voulaient bien l’aider à acheter le billet étant donné qu’il ne lui était pas possible de le faire. Nous avons récolté l’argent non seulement pour le voyage mais aussi pour aider sa famille. Quand elle est partie, la patiente était heureuse. Après cette expérience, nous avons décidé avec les autres collègues de constituer un fond pour aider les patients dans le besoin. Combien de personnes ont été aidées ces années-ci grâce à ce fond ! (K. L. – Inde) L’ordonnance J’ai quarante ans et je souffre d’asthme. Quand je me rends compte que j’attends un enfant, la sage-femme me propose d’avorter. Je dis non. Elle m’explique que je dois choisir entre l’enfant et ma vie, qui est beaucoup plus importante pour les autres enfants que j’ai. Troublée, je n’arrive pas à comprendre pourquoi je dois tuer cette créature innocente. Mon mari, en voyant mon état de santé, me dit que cela dépendait de moi. A ce moment-là on me donne l’ordonnance d’un médicament « très important pour ma santé ». Mon mari l’achète. Je ne sais pas suffisamment lire pour tout comprendre, mais dans le cœur un doute surgit. Je demande plus d’informations : cette piqure provoque l’avortement. Je ne la fais pas et je me confie à Dieu. Aux premières douleurs, j’ai peur. J’ai préparé le testament, je confie les enfants aux parents. Je nettoie un peu la maison et je vais à l’hôpital. L’accouchement est plus facile que les autres fois, sans aucun problème. Mon mari voudrait porter le bébé à la sage-femme pour le lui montrer. Je ne préfère pas : pour moi ce fut une expérience personnelle de l’amour de Dieu et je ne peux en tirer de l’orgueil, mais seulement Lui dire merci. (D. A. – Côte d’Ivoire) Re-tomber amoureux Ce jour-là, il y a eu une forte tension entre mon mari et moi. « Quelque chose ne va pas ? » lui ai-je demandé. Et lui : « il n’y a pas besoin d’un magicien pour le comprendre ». A son avis je ne comprenais pas ses exigences. C’était vrai, mais je disais : « Comment est-ce possible qu’avec toutes ces belles choses que nous avons dans notre vie, lui s’arrête à l’unique qui ne va pas ? ». Nous sommes allés dormir en boudant. Le lendemain je pensais : « Nous sommes une équipe, pour le remonter je dois travailler sur moi, adoucir mon cœur, demander pardon ». Je n’y arrivais pas. Pour le rendre heureux, j’ai déplacé le rendez-vous fixé pour cette soirée-là de manière qu’il puisse voir la partie de foot de la coupe d’Europe. Mais pour recommencer vraiment nous devions clarifier les choses entre nous. Alors, malgré la fatigue et les engagements, nous sommes sortis un soir, et d’abord l’un puis l’autre, nous nous sommes ouverts dans une confiance profonde, comme cela ne nous arrivait pas depuis un bon bout de temps. Nous nous sommes revus différents et nous nous sommes compris. Je dirais de nouveau amoureux. (G. S. – Italie)

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Focolari: en faveur des 43 étudiants mexicains

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Foto: Jorge Mejia Peralta / Flickr

« Nous vivons sur un cimetière, nous exigeons la justice », voilà ce qu’exprime un des slogans de la protestation qui a entrainé dans la rue des milliers d’étudiants. Depuis le 5 novembre, de fait, une grève transversale a débuté au Mexique. Une levée de boucliers des étudiants de trois jours qui demande au gouvernement de s’engager plus pour rechercher leurs 43 compagnons disparus dans l’état de Guerrero le 26 septembre dernier.

Le maire de Iguala (la commune où s’est passée la disparition) José Luis Abarca et sa femme Maria de los Angeles Pineda ont été arrêtés, accusés d’être les mandataires de l’enlèvement des étudiants disparus. Alors qu’ils sont interrogés pour obtenir plus d’informations afin de faire la lumière sur la mystérieuse disparition, le mouvement des Focolari aussi au Mexique demande que clarté soit faite sur les événements.

« La violence et l’injustice commises contre les 43 jeunes disparus et contre des milliers d’autres disparus ces dernières années dans notre pays, sont des faits face auxquels nous affirmons notre ferme rejet et indignation, et nous exigeons que des événements semblables n’arrivent plus jamais ; ils nous émeuvent profondément et nous interpellent en tant que personne et en tant que société », écrivent-ils dans un communiqué.

En plus, ils invitent à un engagement encore plus net pour construire un pays pacifié : « On ne construit pas la paix avec la violence. Se renouveler comme société plus humaine veut dire répondre par la charité et le pardon. Non pas à considérer comme des gestes d’indifférence et de tolérance, mais comme engagement à travailler concrètement pour le bien commun ». Le rappel donc, vise à transformer avant tout son cœur, même et surtout pour celui qui gouverne : « L’état de droit ne suffit pas, il faut transformer le cœur de celui qui fait les institutions ».

L’appel se tourne vers « toutes les personnes qui professent une foi, peu importe laquelle et à toutes les personnes de bonne volonté, afin que tous un, nous puissions faire vivre et renouveler l’engagement à être des bâtisseurs de paix là où nous vivons et travaillons ».

Enfin, ils proposent au peuple mexicain le “Time Out pour la paix », afin de rappeler l’attention sur la situation tragique qui se vit au Mexique et dans tous les pays où l’on souffre de violence : « Une minute de silence et de prière pour la paix, chaque jour à midi, comme signe visible et concret de fraternité et de solidarité envers toute personne qui souffre ».

Le mouvement des Focolari répandu dans le monde adhère à la « minute pour la paix », en soutien au peuple mexicain souhaitant que le respect pour la vie, la recherche de la vérité et de la justice, aient l’avantage sur tout abus.

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Le Pape : « la fraternité entre chrétiens, signe lumineux de la Foi »

Vescovi_PapaFrancesco_2C’est un appel à l’unité que le Pape François a lancé ce vendredi matin au Vatican aux participants de la conférence œcuménique des évêques amis du Mouvement des Focolari, dont le thème est « l’eucharistie, mystère de communion ». Dans son discours, le Pape a souligné l’importance « d’un témoignage clair d’unité entre les chrétiens et d’une marque d’estime explicite, de respect et de fraternité entre » eux. « Cette fraternité est un signe lumineux et attrayant de notre foi dans le Christ ressuscité, » a-t-il ajouté. Cette unité et cette fraternité est d’autant plus nécessaire dans un monde difficile. Notre conscience de chrétiens et de pasteurs est interpelée par plusieurs réalités malheureuses : l’absence de « liberté de manifester publiquement sa religion et de vivre ouvertement selon les exigences de l’éthique chrétienne », « les persécutions envers les chrétiens et les autres minorités, le triste phénomène du terrorisme, le drame des réfugiés à cause de la guerre, les défis du fondamentalisme ou de l’autre extrême, le sécularisme exaspéré ». Autant de réalités listées par le Pape et qui nous poussent, comme chrétiens, à « répondre de manière incisive », « à parler et à agir comme des frères, d’une manière que tout le monde puisse facilement reconnaître ». Selon le Pape, c’est même le meilleur moyen de « répondre à la mondialisation de l’indifférence par une mondialisation de la solidarité et de la fraternité, qui devra pour les baptisés, resplendir de manière encore plus nette. » « Ces défis sont un appel à chercher, avec un engagement renouvelé, avec constance et avec patience, les chemins qui conduisent vers l’unité pour que le monde croie », a expliqué ensuite le Pape. L’un de ces chemins, c’est l’eucharistie, comme mystère de communion, « moment de la vérité » comme l’a écrit saint Paul. « C’est là que l’on vérifie le mieux la rencontre entre la grâce du Christ et notre responsabilité. Nous sentons clairement, dans l’eucharistie que l’unité est un don, et qu’en même temps, c’est une grave responsabilité ». Radio Vatican

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La prison d’Ebola et l’espérance

20141107-02“Comme en prison”, otages à la maison, sans possibilité de se rencontrer. C’est une des sensations les plus diffuses dans les pays touchés par Ebola et partagée aussi par Antonette, une des jeunes membres des Focolari de Sierra Leone. “Ce virus semble nous rendre plus égoïstes et découragés les uns vers les autres; il ne nous permet pas d’aller librement vers nos amis.” C’est pour cela qu’Antonette s’est encouragée et a décidé de préparer les repas pour quelques familles voisines qui n’ont rien à manger, durant la quarantaine de trois jours qui les empêchait de sortir. Un drame humain atroce est en cours: “Les personnes voient leurs proches mourir ou être transportés dans les centres spécialisés pour Ebola. Ce sont des centres loin d’ici – écrit le Père Carlo Di Sopra du diocèse de Makeni – et beaucoup, une fois partis, ne reviennent plus. Les familles ne savent plus rien d’eux, ni eux de leur famille. On comprend alors pourquoi certains se cachent et d’autres préfèrent mourir dans leur village. Mais ainsi le virus se propage et fait encore de nouvelles victimes.” Oui, parce qu’il ne faut pas seulement vaincre le virus, mais aussi l’ignorance. Les gens se demandent: Ebola existe vraiment ou c’est de la propagande? Qui a provoqué cette maladie? Ne voudront-ils pas seulement nous vendre les vaccins pour gagner de l’argent? – écrit Carlo Montaguti, médecin focolarino en Côte d’Ivoire, qui a publié un approfondissement sur l’épidémie d’Ebola dans le dernier numéro de Nouvelle Cité Afrique. À cela, ajoutons les soi-disant guérisseurs, comme la Libérienne qui aurait attiré des malades de la Guinée voisine, contribuant à la diffusion de l’épidémie au Libéria. Et l’insuffisance des systèmes de santé nationaux, leur incapacité à répondre vigoureusement à une telle urgence et, surtout, le manque de moyens. “Dans des villes comme Monrovia (la capitale du Libéria), avec deux millions d’habitants, la majeure partie des hôpitaux et des centres de santé sont fermés par peur de la contagion. Ainsi, il est difficile de soigner non seulement Ebola, mais toutes les autres maladies.” Une situation qui doit être assumée par la communauté internationale, comme le Pape François aussi a invité à le faire dans son récent appel. 20141107-01“Nous sommes en train de constituer un ‘fonds Ebola’ pour aider les plus touchés – écrit encore le Père Carlo. Les Focolari en Côte d’Ivoire nous ont envoyé des aides concrètes que nous distribuons maintenant. Il y a beaucoup d’orphelins: parfois, certaines familles sont décimées par le virus. Un autre religieux, le Père Natale, cherche désespérément une équipe venant de l’étranger qui ait un laboratoire pour les tests du virus et qui puisse venir ici dans le Nord.” Il continue: “Ces derniers jours, deux de nos religieux ont aussi eu une forte fièvre. C’était probablement la malaria, parce que la fièvre est tombée, mais, au début, il y a toujours une appréhension et on est désarmés, juste dans les mains de Dieu. Toujours plus de cas sont recensés et pas loin de notre maison. Aussi la zone de Kabala, qui n’avait pas encore enregistré de cas, en compte maintenant. Des nouvelles annoncent que le virus est hors de contrôle, surtout parce qu’il a pris dans les villes. Un arrêt brutal.” En outre, on ne peut pas voyager comme avant, parce que le district est en quarantaine. Avec les semaines qui passent, le Père Carlo confie qu’il comprend que “ce n’est pas un ‘coin de monde’, comme je l’avais défini avant, mais c’est ‘le cœur de Celui que Chiara Lubich appelle le Super-Amour’”, Jésus abandonné, qui sur la Croix ne trouve pas de réponses, mais continue à aimer. C’est l’unique arme qui reste, puissante, parce qu’elle aide à ne pas perdre espoir, à rester unis, à prier pour les malades: “ils peuvent nous enlever la possibilité de nous retrouver, mais la présence de Jésus parmi nous peut s’établir aussi à travers les portes fermées des maisons”, écrit un jeune. Et un autre: “Oui, c’est notre impression. Celle d’être comme en prison, mais là aussi nous pouvons aimer.”  

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Interview à Christian Krause: “Ensemble vers le Christ”

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31 octobre 1999 – signature de la Déclaration Commune

Il y a 15 ans la Fédération Mondiale Luthérienne et l’Eglise Catholique signaient la « Déclaration Commune sur la Justification ». Quel souvenir avez-vous de ce jour où vous avez signé cet important document au nom de l’Eglise Luthérienne ? « C’était le 31 octobre 1999: nous avons réussi à la signer avant d’entrer dans le XXIème siècle, grâce aussi à Jean-Paul II. Cela n’a pas été facile d’y parvenir, il y avait une forte discussion aussi au sein de l’Eglise évangélique, surtout en Allemagne. J’ai pris conscience de l’importance de cet acte lorsque j’ai vu, dans l’église Sainte Anne (Augsbourg) des personnes venues du monde entier. J’ai alors éprouvé un sentiment de gratitude, de liberté et d’espérance. Dans l’après-midi de ce même jour, se sont rencontrés, pour la première fois, les fondateurs et les responsables de mouvements et communautés, évangéliques et catholiques. Cela s’est passé à la Cité Pilote d’Augsbourg, avec Chiara Lubich et d’autres responsables. Je considère comme un miracle le fruit de cette rencontre qui a vu naître « Ensemble pour l’Europe », un chemin de  communion affective et effective entre des mouvements et des communautés très différents ». Qu’est-ce qui a changé au cours de ces 15 ans? « On a mis fin aux condamnations réciproques du XVIème siècle et les préjugés sont tombés. C’est ce qui me semble la chose la plus importante. Désormais on peut se rencontrer comme frères et sœurs. Le fait que ce même document ait été signé en 2006 par les Eglises méthodistes met en lumière son importance. Depuis les Eglises n’ont pas fait de nouveaux pas, mais sur beaucoup de questions nous pouvons dire que nous avançons ensemble ; dans les paroisses et les communautés on vit de cette espérance ». Quelle est la signification du document intitulé “Du conflit à la communion”, signé à nouveau par les deux églises, en vue de l’anniversaire de la Réforme? « C’est un inventaire du dialogue entre catholiques et luthériens au niveau mondial. Ce document a pu naître sur la base de la Déclaration Commune  sur la Justification. C’est un compte-rendu de la situation actuelle où l’on souligne ce qui nous unit, sans taire les points qui nous divisent encore. Je me réjouis de ce document parce qu’il nous situe dans une dimension globale et parce qu’il donne une ouverture importante, précisément en vue du jubilé de 2017 que nous désirons voir commémoré conjointement par les chrétiens luthériens et catholiques ». Votre souhait pour 2017? « Faire voir au monde qu’en tant que chrétiens nous allons ensemble vers le Christ, c’est ce qui devrait ressortir. Il ne s’agit pas de faire de Luther un héros, mais de nous concentrer sur le contenu de la Réforme : comment pouvons-nous annoncer aujourd’hui au monde l’Evangile de la grâce, que Dieu est avec nous ? Ce serait beau si en 2017 nous arrivions à une confession commune et publique de notre foi au Christ et à vivre à de nombreux niveaux une vraie unité en Lui ». VescoviAmiciFoc Quelle est pour vous la signification des rencontres entre évêques de différentes Eglises auxquelles vous participez depuis plusieurs années ? « C’est Mgr Klaus Hemmerle qui m’a mis en contact avec le Mouvement des Focolari. Ces rencontres sont comme des panneaux indicateurs qui nous indiquent une direction. C’est très enrichissant de pouvoir se rencontrer entre frères de différentes nations et Eglises. Par exemple je suis frappé par ce que sont en train de vivre mes frères évêques au Moyen-Orient. En parlant avec eux, loin des micros et des caméras, je peux connaître et partager leurs souffrances, mais aussi leur vitalité. Nous vivons une communion profonde et nous prions ensemble. Il y a toujours, bien sûr, la souffrance de ne pouvoir encore célébrer ensemble la Sainte Cène, mais c’est toujours une immense joie de revoir des frères. C’est un niveau de communion spirituelle profond, je dirais unique, comme est unique le fait qu’un mouvement de laïcs invite des évêques à se rencontrer. C’est merveilleux que cette possibilité nous soit donnée chaque année par les Focolari. Nous vivons une communion effective, et cela a une grande signification. Nous faisons route ensemble ».

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Une famille ouverte au monde

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Andrea e Fiorella Turatti

« Comme tous les jeunes, même si de manières différentes, nous étions à la recherche du bonheur. Andrea était du genre à avoir du succès, surtout avec les filles, il ne croyait pas qu’on puisse s’aimer pour toujours et ne croyait pas en Dieu. Petit à petit je me suis faite à ses idées non-conformistes. Fiancée depuis deux ans, je rencontre Dieu, qui est Amour pour moi aussi, à travers les jeunes du mouvement des Focolari. Je me sens habitée par le désir de vivre l’Evangile, de voir Jésus en chaque personne. Je me lance: une vraie révolution! Ma vie est bouleversée ». “Entre temps Fiorella m’a demandé de l’accompagner à des rencontres de familles. J’ai été conquis par leur style de vie : elles voulaient vivre le «commandement nouveau » de Jésus, l’amour réciproque. J’ai été frappé par la façon dont un couple s’aimait: profitant de l’absence de Fiorella, je suis allé le voir et nous avons parlé de la vie de famille, de la relation au sein du couple, de la foi… je sentais que j’avais fait l’expérience d’une réalité plus grande  que l’amour, pourtant déjà très beau, que je vivais avec Fiorella : moi aussi j’avais rencontré Dieu ». “Lors d’un congrès “Familles Nouvelles”, nous  écoutons le témoignage de familles qui, ayant mis Dieu à la première place, partent  avec leurs enfants porter le message de l’Evangile à travers le  monde. Nous sommes frappés et attirés par cette expérience. Nous écrivons à Chiara Lubich  que nous aussi nous sommes disposés à tout quitter pour aller là où Dieu veut. Quelque temps après, la possibilité de partir se présente à nous de façon inattendue. J’ai un moment de peur, je prends soudain conscience de tout ce que je dois laisser, puis mon regard croise celui du  Christ en croix et je comprends qu’en Lui j’ai la clé pour affronter toutes les situations. Chiara nous donne un conseil : « Vous ne devez rien faire de particulier, il suffit que vous gardiez entre vous la présence de Jésus » Et pour cela, nous devons faire grandir chaque jour notre amour réciproque, ce qui nous conduit à  nous voir chaque jour  nouveaux, à nous pardonner l’un l’autre et à chercher à ne jamais aller nous coucher sans avoir fait la paix ».
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Au Honduras

 «Nous avons donc passé huit ans au Honduras, en vivant  toutes sortes de situations, au sein d’une culture très différente de la nôtre. Des jeunes sont venus rejoindre la petite communauté que nous avons trouvée et cela grâce à nos enfants qui ont su créer des liens tout simples en se mêlant sans problèmes à leurs camarades, qu’ils soient riches ou pauvres : ils jouaient au  milieu des baraques et se faisaient des amis. Nous avons vécu une forte expérience d’inculturation et appris, non sans difficulté parfois, à partager la vie des personnes, leurs souffrances et leurs joies, et nous avons trouvé de très bons amis, un peuple généreux…dont nous avons énormément reçu ». 20141105-03“Des enfants pauvres frappaient continuellement à notre porte en demandant un peu de nourriture. Un jour j’étais fatiguée et j’ai dit à l’un d’eux « Non, pas aujourd’hui ! » Notre fils était tout près et m’a dit: «  Mais maman, il y a Jésus en lui ». Nous faisions de nombreux voyages pour rencontrer les communautés éloignées et en voiture nous pouvions échanger entre parents et enfants, nous dire ce que nous désirions pour faire grandir l’amour entre nous. Notre évêque aussi, le cardinal Maradiaga nous a soutenus, encouragés. Il avait une grande estime de Chiara et une relation profonde avec notre famille. Il nous a souvent invités à travailler avec d’autres mouvements et associations, en cherchant à apporter entre tous le charisme de l’unité ». 20141105-04“La providence nous a toujours accompagnés. A notre arrivée, une maison et une voiture utilitaire ont été mises à notre disposition pour un an. Un jour une somme d’argent nous est arrivée de la part de mes anciens collègues de travail italiens pour payer nos billets d’avion, en vue d’un voyage que nous devions faire. Périodiquement nous manquions de denrées alimentaires de base comme le sucre, le lait etc.…Et très souvent quelqu’un arrivait avec du lait ou du sucre juste au moment où nous en avions besoin. Après avoir cherché du travail pendant quelque temps, j’ai trouvé un excellent emploi auprès d’une entreprise italienne. Par ailleurs un monsieur nous a fait cadeau d’une maison et sont arrivés des fonds pour la restructurer et l’agrandir d’une salle de 180 places pour les rencontres de communauté. Nous avons vraiment expérimenté à quel point sont vraies les paroles de l’Evangile ». “Au bout de huit ans nous avons quitté l’Amérique Centrale pour permettre à nos enfants de poursuivre leurs études. Ce fut une vraie séparation qui nous a coûté parce qu’en partant de l’Italie nous avions laissé nos « champs », tandis qu’en laissant le Honduras nous avons dû surtout nous détacher de personnes avec lesquelles nous avions établi des liens de réciprocité extraordinaires. Andrea et moi avons expérimenté que notre amour durerait toujours, non seulement ici-bas, mais aussi toute l’éternité ».

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Schönstatt, depuis 100 ans en mission

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p. Kentenich

Elan missionnaire et alliance avec Marie, la mère de Jésus, sont les deux points fondamentaux de la spiritualité de Schönstatt, mouvement catholique né en Allemagne il y a 100 ans. A l’occasion du centenaire de la fondation (octobre 1914), le pape François a reçu en audience 7500 représentants du mouvement, le 25 octobre dernier. Dialogue, témoignages et la parole du souverain-pontife : François s’est concentré sur la famille en insistant sur le thème des périphéries qui lui est cher, mais aussi : l’élan missionnaire, le renouvellement du cœur pour s’ouvrir à la culture de la rencontre. Les représentants de divers mouvements ecclésiaux ont aussi pris part à l’événement, parmi lesquels la présidente des Focolari, Maria Voce, et le coprésident Jesús Morán. « La dernière action que le pape a faite a été l’envoi en mission. Il a dit : je vous envoie, non pas en mon nom propre, mais de Jésus, au nom de toute l’Eglise. Plus de 7 mille personnes : Quelle merveille de voir des gens comme ça qui vont porter Jésus dans le monde ! – raconte Maria Voce de retour de l’audience. « J’ai salué le responsable mondial, p. Heinrich Walter, je l’ai remercié et je lui ai dit que nous aussi nous faisons partie de leur « Alliance » (un pacte qui les caractérise et qu’ils font avec la Vierge Marie). On sentait une profonde entente. Quel don de Dieu ce rapport vrai, concret ! Une des nombreuses belles choses qui existent dans l’Eglise et dans l’humanité. C’était comme une invitation de Jésus à avoir un cœur large pour reconnaître tous les dons que Lui fait, une invitation à nous mettre ensemble pour intensifier notre engagement qui entraine toute l’humanité ». Dans le centre qui pour le mouvement des Focolari se charge des relations avec les mouvements et les nouvelles communautés ecclésiales, on peut remarquer un tableau, celui de la « Vierge trois fois admirable » : qui représente et documente un moment important : le début d’une histoire d’unité. Au verso, une prière à Marie, à Elle, présente dès les débuts de l’œuvre du P. Kentenich, et qui représente bien tout ce qui dans l’Eglise a quelque chose à voir avec les charismes. On lui confie l’amitié et l’accompagnement de la communion des mouvements comme premier pas pour arriver à la fraternité universelle. Parmi les signatures, celle de Chiara Lubich. C’était en juin 1999, à un an de la Pentecôte 98 : la rencontre mondiale historique des mouvements et des nouvelles communautés avec Jean Paul II, l’ouverture d’une nouvelle saison entre les différentes réalités ecclésiales issues des charismes faite de connaissance et d’estime réciproque.
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Le 10 Juin, 1999, visite de Chiara Lubich et Andrea Riccardi Schönstatt

Depuis 99 le rapport entre les Focolari et Schönstatt a progressé, il s’est même élargi dans le monde. Partout des collaborations se sont établies à différents niveaux avec une attention spéciale sur les attentes de l’humanité : le monde du travail, la lutte contre la pauvreté, les initiatives pour l’Europe, la famille et bien d’autres encore. Tous nos vœux au mouvement apostolique de Schönstatt pour ces cent premières années : un temps long, un long témoignage de vie et de fidélité au charisme que Dieu a donné au P. Kentenich et qui s’est diffusé produisant tant de fruits dans le monde.

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Exposition artistique: de Loppiano à Macao

201411MostraHungMacao2“Symphonie Route de la Soie », « Terre promise », Frère Soleil, Sœur Lune », « Matteo Ricci », ce sont quelques unes des sculptures originales présentées à l’exposition de Macao (26 septembre-9 novembre),  fruit des expériences personnelles de Lau Kwork-Hung, de son nom d’artiste Hung. Né en 1953 à Hong-Kong, il a installé son atelier au Centre International de Loppiano depuis l’année 2000  et  puise son inspiration dans la spiritualité de l’unité. Au  lieu du traditionnel ciseau, Hung utilise la flamme oxyacétylénique à 3000 degrés. Grâce au « goutte à goutte », il réalise ses sculptures qui ressemblent aux formes calligraphiques chinoises, mais une perception plus fine révèle un enchevêtrement de particules métalliques qui forment des silhouettes humaines en mouvement. 201411MostraHungMacao1Chacune des œuvres exposées à Macao est imprégnée de cet “andante” qui  donne son titre à l’exposition. Un terme qui nous plonge dans l’univers musical, mesuré et rythmé, mais qui indique aussi un mouvement vers l’extérieur, une découverte de l’autre. Nous rencontrons  Hung à son retour d’Asie. Comment est née cette extraordinaire expérience d’une première exposition personnelle en Chine? « En février dernier, me trouvant à Macao, j’ai été invité au Siège du Gouvernement par Madame Florinda Chan (Secrétaire d’Etat pour l’Administration et la Justice), pour rencontrer plusieurs responsables de  l’Institut des Affaires civiques et municipales. Au terme de la présentation de mon « parcours » artistique, les responsables ont tous été d’accord pour décider une exposition de mes sculptures avant la fin de l’année. Ils ont proposé comme lieu le prestigieux Casas-Museu da Taipa. Par ailleurs ils ont décidé de prendre en charge  mes frais de voyage,  la publication d’un catalogue en trois langues (Chinois, portugais et anglais), le montage de l’exposition et l’expédition de mes sculptures par avion». C’est ta première exposition en Chine?  Au cours des années passées j’ai participé à des expositions collectives, mais c’est ma première exposition personnelle en Asie. Dans les coulisses de nombreuses personnes ont travaillé  au bon déroulement du projet. Je pense en particulier à Nico Casella qui a suivi toutes les démarches administratives pour obtenir tous les documents nécessaires et n’ pas ménagé ses forces pour assurer le bon acheminement des expéditions; et aussi à Julián Andrés Grazales, mon proche collaborateur  à l’atelier; mais il faudrait en citer beaucoup d’autres… Le 25 septembre, un vernissage a inauguré cette expo prévue pour un mois et demi. A cette occasion Madame Florinda Chan m’a proposé de faire une visite guidée, avec une brève présentation de mes sculptures aux invités » 201411MostraHungMacao3Combien de temps es-tu resté à Macao? « Dix jours, au cours desquels j’ai pu rencontrer de nombreuses personnes et échanger avec elles, soit à l’occasion de mes conférences  ou bien lors des visites que je commentais. Ma rencontre avec 700 étudiants du Colégio Mateus Ricci a été particulièrement forte. Ils ont manifesté leur émerveillement et leur gratitude, tout en s’intéressant à la technique, aux inspirations, au style » Y-a-t-il eu des surprises? “Oui, beaucoup! L’une d’elles a été  que la Direction du Colégio Mateus Ricci, pour anticiper les célébrations du 60ème anniversaire de l’Institut prévu en 2015, a décidé d’acquérir une de mes œuvres: le médaillon dédié précisément à Matteo Ricci, homme de dialogue” Que retires-tu de cette expérience asiatique? “J’ai dans le cœur un grand sentiment de gratitude pour les liens tissés avec de nombreuses personnes… l’unité a été la force protagoniste »

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Burkina Faso, prier pour la paix

BurkinaFaso_2« Nous avons appris les graves désordres qui se sont passés au Burkina Faso, j’ai téléphoné au focolarini de Bobo-Dioulasso pour leur demander des nouvelles et les assurer de notre unité et de nos prières. J’ai parlé avec Dominique qui m’a rassuré : la situation est calme, même s’i y a des tensions. », écrit Augusto Parody Reyes, médecin, qui a vécu 24 ans en Afrique et qui se trouve maintenant au Centre international des Focolari. Voilà en bref la situation (Misna) : ces jours derniers à Ouagadougou et dans les principales villes du pays beaucoup de manifestations sans précédent se sont déroulées pour s’opposer, aux élections de 2015, à la candidature du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987. Mais ces manifestations ont dégénéré aujourd’hui, 30 octobre, dans la capitale et aussi à Bobo Dioulasso, la seconde ville du Burkina Faso, et se sont prolongées dans l’après-midi jusqu’au parlement qui a été assailli et incendié. La presse locale parle d’au moins une personne tuée au cours des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Des pillages de magasins et de banques ont aussi été signalés. Dans l’après-midi des manifestants ont entouré le siège de la présidence. Proclamation de l’état d’urgence, dissolution du gouvernement et appel à des négociations avec les manifestants : ce sont les éléments-clé d’un message transmis à la radio par le chef de l’Etat, après des heures de désordre et de violence au cœur de Ouagadougou. Puis, on a su que le président Blaise Compaoré n’a pas donné sa démission et il a supprimé l’état d’urgence sur tout le territoire national, décrété quelques heures auparavant. Il a annoncé directement les dernières décisions au cours d’une allocution télévisée. Les déclarations du président ont provoqué une confusion ultérieure à une situation déjà compliquée et incertaine. De fait, à Ouagadougou la capitale, actuellement qui est au pouvoir ? Ce n’est pas clair. En effet, quelques heures avant le chef d’état-major des forces armées avait fait savoir que « les pouvoirs exécutifs et législatifs seront confiés à un organisme de transition qui sera constitué après consultations entre toutes les forces vives de la nation ». De plus, le but de la transition serait « le retour à l’ordre constitutionnel d’ici à 12 mois ». L’armée a aussi décrété un couvre-feu sur tout le territoire national de 19 à 6 heures. Telle est la situation en date du 30 Octobre, qui est en évolution continue. Au moment où nous publions cet article, nous apprenons que l’ancien président Blaise Compaoré a donné sa démission et qu’on ne sait pas où il est. Les militaires se trouvent divisés en deux groupes : l’armée et la garde présidentielle avec chacun un chef à leur tête. “Nous prions pour la paix. Nous demandons à toutes les parties de faire preuve de retenue et de limiter les dégâts en ce moment particulièrement critique pour notre pays” : c’est l’appel de l’évêque de Bobo Dioulasso, qui est aussi président de Caritas Burkina Faso, Mgr Paul Ouédraogo, « en qui – disent les Focolari du B.F. – nous nous sentons exprimés ». Mise à jour à 3 Novembre, 2014

Message vidéo du Pape François pour les 50 ans de Loppiano

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=L7HYXR8mrNo


« Chers frères et sœurs qui habitez à Loppiano, bonsoir ! Avec vous je salue aussi toutes les personnes qui se trouvent aujourd’hui dans cette cité-pilote voulue par Chiara Lubich, inspirée par l’Evangile de la fraternité – une fraternité universelle – et ceux qui, dans tous les coins du monde, sont reliés à elle et participent à la fête du cinquantenaire de sa fondation.

Loppiano vit au service de l’Eglise et du monde et pour cela il faut remercier le Seigneur.  C’est une cité  qui  témoigne, de façon  vivante et efficace, de la communion entre personnes provenant de diverses nations, cultures et vocations, soucieuses avant tout de prendre soin de la vie quotidienne en maintenant constamment entre tous une charité mutuelle.

Je suis content que vous ayez choisi pour cet anniversaire le jour où dans l’Eglise entière on fête Saint François d’Assise, témoin et artisan de paix et de fraternité. C’est vraiment une heureuse coïncidence pour moi aussi.

Les habitants de Loppiano, ceux qui y vivent en permanence, tout comme ceux qui viennent y faire une expérience et se former, veulent devenir des experts de l’accueil réciproque et du dialogue, des bâtisseurs paix, des promoteurs de fraternité.

Avancez avec un élan renouvelé sur cette voie, je vous souhaite de savoir rester fidèles et de pouvoir incarner toujours mieux le dessein prophétique de cette cité née du charisme de l’unité il y a précisément 50 ans. Vivez cette vocation en profonde harmonie avec le message du Concile Vatican II que l’on célébrait alors, c’est-à-dire avec  le ferme propos de témoigner, grâce à l’amour réciproque envers tous, la lumière et la sagesse de l’Evangile. Loppiano est donc une école de vie où il y a un seul maître : Jésus.

Oui, une c’est une cité où l’on apprend à vivre pour redonner espérance au monde, pour témoigner que l’Evangile est assurément le levain et le sel d’une nouvelle civilisation, celle de l’amour. Mais pour cela il faut, en puisant à la sève spirituelle de l’Evangile,  imaginer et expérimenter une nouvelle culture dans tous les secteurs de la vie sociale : familiale, politique et économique. Autrement dit une culture des relations. Sans le désir  sincère d’instruire, il n’y a pas de sagesse, le soin qu’on porte à l’instruction est une expression de l’amour. Ce n’est pas par hasard s’il y a à Loppiano, depuis quelques années, le  siège de l’Institut Universitaire Sophia, érigé par le Saint Siège. Il y a en effet un besoin urgent de jeunes, d’hommes et de femmes qui, tout en étant convenablement formés au sein des diverses disciplines, soient en même temps imprégnés de la sagesse qui jaillit de l’amour de Dieu.

Chers amis qui vivez à  Loppiano mais aussi ailleurs, je vous souhaite de tout cœur de regarder vers l’avenir, de toujours regarder vers l’avenir, regarder en avant et viser haut avec confiance, courage et imagination. Sans laisser place à la médiocrité.

Je vous confie à Marie Theotokos, Mère de Dieu, qui vous accueille le sanctuaire qui est  au cœur de votre cité. Et je vous demande de prier pour moi. Je vous salue et vous bénis. Au revoir ».

Lionello Bonfanti, un droit à la recherche de la justice

Volontaires, contemplatifs au milieu du monde

(C) Giancarlo Nuzzolo

(C) Giancarlo Nuzzolo

Ce sont 415 Volontaires femmes et hommes présents aux Assemblées des deux branches du mouvement des Focolari, représentant les quelque 23 mille membres en tout dans le monde. Ils se sont rassemblés à Castelgandolfo (Rome) du 22 au 26 octobre dernier. Leur vocation spécifique se fait plus évidente : ils partagent les difficultés de tout le monde et sont donc appelés à répandre la lumière de l’Esprit dans des actions concrètes, en se préparant constamment à affronter les défis du présent, dans tous les domaines humains. En plus des 223 volontaires femmes et des 162 volontaires hommes des cinq continents, traduits en 17 langues simultanées, un bon groupe de personnes étaient invitées. Parmi eux des gens de diverses Eglises. « Votre présence est importante, elle nous permet d’être œcuméniques et pleinement universels » – a affirmé en ouverture Maria Ghislandi, responsable internationale sortante.
(C) Giancarlo Nuzzolo

(C) Giancarlo Nuzzolo

Le 23 octobre – justement pendant le déroulement des travaux – c’est l’anniversaire des événements de Hongrie : en octobre 1956, suite à la répression soviétique, l’appel de Pie XII afin de ramener Dieu dans le monde. En réponse à cet appel, l’inspiration de Chiara Lubich qui fait naître au sein du mouvement des Focolari les « Volontaires de Dieu ». Maria Voce les définit “une réalité concrète et mûre ». Puisqu’ils portent l’idéal de l’unité dans les usines, les bureaux, les familles, dans la société avec ses souffrances, ses douleurs, ses guerres. Elle met en évidence combien les Volontaires renvoient à l’Eucharistie, dans le fait d’être amour qui s’incarne. Elle les a ensuite invités à être, avec tout le mouvement des Focolari, capables de porter des messages de vérité et d’espérance, comme l’a dit le pape au dernier Synode.
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Maria Ghislandi, Maria Voce, Paolo Mottironi, Jesús Morán (C) Giancarlo Nuzzolo

Le coprésident Jesús Morán a rappelé que la particularité et la beauté des Volontaires consiste à jouer le rôle de ‘médiateurs’ de la lumière du Charisme pour qu’il entre dans toutes les structures. Les expériences de personnes de divers continents et professions sont là pour le démontrer, elles se situent dans différents contextes et milieux de travail : fonction publique, cadre de l’usine, justice ; relations publiques, immigration et accueil, monde de l’éducation, légalité. Et il ajoute : « Tous, nous sommes pris dans cet élan de sortir, mais vous, de par votre vocation, vous êtes à l’avant-garde pour porter la dimension de l’homme-monde qui doit naître ». L’heure suivante, les volontaires femmes et hommes de la Syrie et des autres pays du Moyen Orient témoignent par leurs expériences que ce genre d’ ‘homme-monde’, qui croit en la révolution qu’opère le charisme de l’unité en toute situation, existe déjà. Durant les 5 jours, se sont intercalés les travaux de groupe qui ont rassemblé les questions venant des zones, dans le but de formuler des propositions, des suggestions, des recommandations à présenter à l’Assemblée en séance plénière.
Paolo Mottironi, Patience Molle Lobe - (C) Giancarlo Nuzzolo

Paolo Mottironi, Patience Mollè Lobè – (C) Giancarlo Nuzzolo

Les travaux se sont concentrés sur deux thèmes : vocation/formation, avec engagement dans le social, la réalité d’Humanité Nouvelle, les dialogues et le monde œcuménique, interreligieux, de la non croyance et de la culture, les communautés locales. L’Assemblée des Volontaires a réélu pour un second mandat Paolo Mottironi, 50ans, italien, marié, deux enfants, fonctionnaire de l’Etat. Les femmes ont choisi Patience Félicité Mollè Lobè, 57 ans, camerounaise, veuve, ingénieur civile et engagée en politique. « En tout ce que j’ai vécu – confie Patience – j’ai vu que Dieu me préparait à un plan d’amour que je ne connaissais pas ». Paolo Mottirono conclut : « Nous sommes en train d’écrire le livre de notre histoire, celui-ci est un nouveau chapitre qui est la continuation des pages précédentes. Aidez-nous à être toujours plus un service ».

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Journée de la Réforme 2014

2013Congr-Internaz-Riforma_

Congrès international 2013

En Allemagne, elle a lieu le 31 octobre, en souvenir de Martin Luther, tandis qu’en Suisse elle est célébrée le premier dimanche de novembre, en souvenir de Huldrich Zwingli et des autres réformateurs suisse du XVIème siècle, comme Giovanni Calvino. En 2017 aura lieu le jubilé des 500 ans de la Réforme : Certains se demandent comment célébrer de manière fructueuse la mémoire de cette époque de mutation, source de tant de conflits entre chrétiens. Un échange de réflexions a déjà commencé au niveau européen, qui a porté un premier fruit: Pour la première fois dans l’histoire de la Réforme, les chrétiens luthériens et réformés ont décidé de préparer et de fêter cet événement ensemble. En octobre 2013, 240 représentants de 35 pays se sont rencontrés à Zurich pour initier cette préparation lors d’une conférence internationale. En vue du Jubilé de 2017, on veut prendre en considération aussi les côtés obscures de la Réforme. Les Eglises réformées de Suisse ont réévalué l’histoire de la persécution centenaire des Anabaptistes (Mennonites, Amish), et en 2004 à Zurich, on a donné visibilité à ce procès de réconciliation, où le Mouvement anabaptiste a ses racines. On espère que ce temps de préparation du Jubilé puisse permettre un parcours de réconciliation et de compréhension réciproque avec de nombreuses Eglises; en syntonie avec le Pape François qui, dans sa cathéchèse sur l’oecuménisme du 8 octobre 2014, a rappelé comment, au cours de l’histoire, des séparations graves et douloureuses se sont malheureusement avérées, envers lesquelles nous ne pouvons pas nous résigner ni rester indifférents.
Kathrin (prima fila a sinistra) con Maria Voce e Giancarlo Faletti e un gruppo di focolarini svizzeri - novembre 2012

Kathrin (premier rang à gauche)avec Maria Voce et Giancarlo Faletti avec un groupe de reformés suisses présents – novembre 2012

A ce sujet, nous avons interviewé Kathrin Reusser, focolarine réformée de Suisse réformé: Quelle sont tes expériences dans ces dernières années? «”Ecclesia semper reformanda” (l’Eglise doit toujours se renouveler): J’aime beaucoup ce slogan de la Réforme. Pendant ma crise d’adolescence, en 1972, j’ai été impressionnée par la manière de vivre l’Evangile au quotidien des focolarini de Loppiano. Chez moi, en essayant à mon tour de découvrir le visage du Christ en chacun, j’ai vu la transformation de relations difficiles en famille. Mes parents, par la cohérence de leur vie, m’avaient imprimé profondément les valeurs chrétiennes. Et la spiritualité des Focolari de sa part m’a ouvert l’horizon vers l’humanité, m’invitant à vivre ces valeurs pour une unité et une communion plus grande». Cela a-t-il influencé aussi ta profession de juriste? «Oui, cela m’a guidée dans l’élaboration des sentences et la gestion des procès et médiations en les vivant comme une “réforme”: c’est à dire rendant possible la transformation d’une situation et un “nouveau départ”. Si, par exemple, dans un conflit désespéré entre les parties, j’entrevoyais la présence de “Jésus Abandonné” ‑ que Chiara Lubich m’a fait découvrir comme “Clé de l’unité”– et lorsque dans l’obscurité des épreuves contrastantes qui rendaient impossible une décision équitable, je me disposais d’accueillir et d’accepter que LUI, alors, de manière surprenante et toujours différente, une solution se présentait, acceptable pour toutes les parties».
Chiara Lubich nel Grossmünster (2001)

Chiara Lubich in Grossmünster (2001)

N’y a-t-il pas de contradiction entre une spiritualité née dans l’Eglise catholique et l’appartenance à l’Eglise réformée? «En réalité, la vie de cette spiritualité me porte aux racines de mon Eglise réformée. Par exemple, à travers le “pacte” de l’amour réciproque, (Gv 13,34) renouvelé régulièrement au focolare, surtout avant d’aller au Culte, j’ai trouvé une profonde compréhension de la Sainte Cène. Et peu de temps après, j’ai découvert avec joie que pour le réformateur Zwingli, la Sainte Cène est LE lieu où la communauté chrétienne se renouvelle dans son unité en tant que Corps du Christ. Cette expérience est précieuse pour moi aussi dans le dialogue avec d’autres réformés, pour qui la Sainte Cène quelques fois n’a pas cette signification vitale. En moi grandit la confiance de pouvoir contribuer ainsi, même dans une mesure modeste, à une unité toute nouvelle entre les chrétiens. Chiara Lubich, en parlant au Grossmünster de Zurich le 17 novembre 2001 – endroit de l’œuvre de Zwingli – y décrivait l’effet tonifiant de cette unité future: “Ne baissons pas les bras! Dieu nous aidera (…). Et lorsqu’entre nous règnera la pleine communion visible, un souffle de vie nouvelle envahira la terre pour le bien de l’humanité, pour la gloire de Dieu et pour notre joie. Que Dieu nous donne la grâce, si ce n’est de voir cette Eglise une, au moins de contribuer à sa préparation”.

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Μελέτες e Μάθε να χάνεις: les premiers livres de Chiara en grec

201410PatriarcaBartolomeo«Méditations» (Μελέτες) est le premier recueil de pensées et de méditations de Chiara Lubich à être publié, en 1959. Le grec s’ajoute donc aujourd’hui aux nombreuses traductions existantes. Avec l’autre titre, «Savoir perdre», (Μάθε να χάνεις), centré sur la figure de Marie au pied de la croix, la publication attendue des deux premiers titres traduits en grec est finalement réalisée. «Nous saluons l’édition grecque de ce livre, qui coïncide avec le 50° anniversaire de la rencontre du Patriarche Athénagoras avec le Pape Paul VI à Jérusalem et nous souhaitons que ces méditations soient une lecture aimée et qu’elles bénéficient à tous ceux qui cherchent la voie de l’amour et de la paix dans le monde contemporain…» écrit le Patriarche Barthélémy I dans la préface qui enrichit le volume «Méditations». «J’ai personnellement connu depuis cinq décennies la mémorable Fondatrice et Présidente du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich, quand elle a été invitée par notre prédécesseur, l’inoubliable Patriarche Athénagoras, et j’ai suivi de près son effort sincère pour l’unité et le rétablissement de la communion entre les Eglises de l’ancienne et nouvelle Rome, dans le cadre du dialogue de l’amour…». L’amour de Chiara Lubich pour l’Église orthodoxe est bien connu: de 1967 à 1972, il y a eu 25 audiences avec le Patriarche Athénagoras, rapports suivis par le Patriarche Dimitri et l’actuel Barthélémy I. 201410PatriarcaBartolomeo2A Salonique et Athènes, en Grèce, le 6 et le 8 octobre dernier, deux événements ont permis de  connaître davantage, dans les deux villes, la figure de Chiara Lubich, dans l’Église orthodoxe comme dans celle catholique. Emblématique, le fait qu’autour de la table, des orateurs soient assis ensemble: le Métropolite orthodoxe Chrisostomos de Messinia, chargé pour les relations entre l’Église catholique en Grèce et membre de la commission théologique bilatérale, le Père Kontidis, jésuite, qui s’est occupé de la publication des livres, Dimitra Koukoura, professeur orthodoxe d’Omeletica, Florence Gillet, théologienne, représentante du Centre Chiara Lubich. Nikos Papaxristou, journaliste orthodoxe, a animé toutes les présentations avec une touche autobiographique: ««La première fois que j’ai entendu parler du Mouvement fut justement par le Patriarche Barthélémy». Universalité, «féminité qui est de Marie», profondeur spirituelle, revers ecclésiaux et sociaux du charisme de l’unité furent les thèmes abordés. «En Chiara, il y a une prophétie qui a donné un nouveau tournant au chapitre de l’œcuménisme», a affirmé le Métropolite Chrisostomos. L’Idéal de Chiara est au service de l’humanité», continue-t-il et «Chiara nous présente Marie comme un vrai modèle de laïque». Le Père Kontidis, en décrit la figure comme étant « un exemple vivant de spiritualité qui s’adresse surtout aux laïcs, ouvrant une voie de foi pour tant de personnes…». Lina Mikelliddou, chypriote, et Anna Kuvala, grecque, orthodoxes appartenant au Mouvement, ont donné leur témoignage: «En connaissant cet Idéal – raconte Lina – ma vie a changé: chaque personne était candidate à l’unité». Parmi les personnes présentes à Salonique, l’ Archimandrite Ignathios, représentant du Métropolite de la ville et le Métripolite Nikiforos, abbé du monastère orthodoxe Vlatadon. Etaient également présents, les professeurs de diverses facultés de l’Université Aristote de la ville, parmi lesquels le prof. Vassiliadis, Doyen de la Faculté de Théologie. L’évêque de Corfü-Zante, Mons. Spiteris, étant dans l’impossibilité de participer, a envoyé un messager. Différentes personnalités de l’église orthodoxe étaient aussi présentes à Athènes: le père Thomas, vicaire et représentant de l’Archevêque Ieronimo, le Métropolite de Syros, Polykantriotis, l’Archimandrite Sotiriadis, responsable de la Diakonia (pour les œuvres caritatives), du Saint Synode orthodoxe de la Grèce (conférence épiscopale). Etaient présents de l’Église catholique: le Nonce apostolique Mons. Adams, l’évêque sortant Mons. Foskolos, don Rossolatos, nouvel évêque nommé d’Athènes. Une ultérieure présentation des deux livres aura lieu le 31 octobre, à Nicosia – Chypre.

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Myanmar: la lumière s’allume dans un village

MyanmarChiaraLuce2 «Je pensais que ma vie se serait terminée un peu comme tout le monde, sans défis, mais maintenant, je me suis «réveillé»d’un profond sommeil parce que pendant ce camp youth camp, j’ai reçu beaucoup de force et d’encouragement (William, 20 ans)». «J’ai compris ce que veut dire aimer, servir les autres. J’ai connu beaucoup d’autres amis et cela a été un des moments les plus heureux de ma vie (Maung, 21 ans). Ces trois jours ont été comme des vitamines pour aller de l’avant vers mon futur. (Benjamin, 18 ans)». Voici quelques- unes des impressions à chaud après le «Youth Camp» qui s’est tenu à Kanazogone, un petit village au sud de Myanmar (3- 5 octobre). L’idée est née des Jeunes pour un Monde Uni de Yangon, appelée aussi Rangoon (Capitale du Pays jusqu’en 2005). «Nous sommes partis en car avec 23 jeunes de Yangon – racontent-ils – et après avoir poursuivi en barque parce que la route n’y arrivait pas, nous avons rejoint ce village perdu. Une petite communauté guidée par un prêtre focolarino, le Père Carolus, nous a accueillis dans ce petit village à majorité chrétienne. Plus ou moins 60 autres jeunes des environs se sont ajoutés au groupe. MyanmarChiaraLuce3 Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils participaient à une rencontre de ce genre. Dès le premier moment, les jeunes ont écouté avec attention, accueillant ainsi avec sérieux notre message». Le programme s’est déroulé autour de la figure de Chiara Luce Badano. «Quand nous avons commencé à regarder la synthèse vidéo de sa béatification – continuent les jeunes – , la pluie tombait tellement fort que nous n’entendions pas les paroles. Nous avons improvisé des jeux en attendant que la pluie s’arrête…Les présentateurs ont proposé de prier ensemble en demandant à Chiara Luce de nous donner la possibilité de l’écouter. Peu de temps après, la pluie a nettement diminué. Mais le plus grand miracle a été son témoignage de vie qui a rejoint le coeur de chaque jeune. Cela a été un moment solennel. Comme lorsque nous avons parlé de la paix: la paix en nous en sachant pardonner, et avec les proches, en concluant avec un time out pour la paix dans le monde entier. Beaucoup de jeunes ont décidé de s’engager à aimer spécialement les plus proches, les membres de la famille». MyanmarChiaraLuce1«Nous voulions faire une action utile pour le village – racontent-ils -. Malgré un après-midi hyper chaud, nous sommes tous allés avec les outils apportés par les jeunes du coin, dans la forêt et le long du fleuve à enlever plein de hautes mauvaises herbes. Un travail au milieu de la boue, des serpents, des moustiques…Il y avait ceux qui s’étonnaient de faire un tel travail mais la joie débordait en chacun! On a laissé derrière nous un tout beau jardin! Et le soir, la fête. Nous avons invité toutes les familles, remerciant les femmes qui avaient préparé les repas ces jours-là. Beaucoup de talents se sont exprimés, surmontant ainsi la timidité». «Malgré le fait qu’il n’y avait pas d’électricité – à part celle du générateur – , téléphone quasi inexistant et donc pas d’internet…oh, comme cela nous a coûté de quitter l’endroit!». Le voyage de retour à Yangon restera inoubliable, avec la joie du groupe qui s’exprimait par des chants et des rires à n’en plus finir pendant les 5 heures de car. «Rentrés à la maison – concluent-ils – avec l’excuse qu’un d’entre nous  allait partir pour l’étranger pour étudier, nous avons tout de suite organisé des retrouvailles la même semaine, pour regarder les photos et continuer à connaître la vie de Chiara Luce. L’atmosphère de ces jours-là s’est recréée et nos nouveaux amis ont aussi exprimé le désir de l’imiter».