Mouvement des Focolari
Ukraine: Journal de Kiev

Ukraine: Journal de Kiev

«La situation paraît relativement calme à Kiev, les violences se sont déplacées en Crimée, où la Russie a d’énormes intérêts économico-militaires… il existe une grande incertitude à Kiev et dans toute l’Ukraine. On sent l’émotion fracassante d’un moment historique pour l’Europe, même si l’on ne sait pas bien ce qui pourra arriver durant les prochains mois… les gens ont de la difficulté à mettre de côté ce qui sert pour survivre.

Les factions présentes dans le pays ne sont pas si uniformes qu’on pourrait le penser – russes, cosaques, tatares, slaves ukrainiens, polonais… – et en plus divisés en cultes multiples et souvent en conflit entre eux. Il ne faut pas s’étonner alors des récents embrasements nationalistes et de filon russe qui trouvent leur origine dans des répressions brutales et de violentes représailles qui se succèdent tous les dix ou vingt ans.

Une nuit place Maidan. Malgré le froid, les milliers de jeunes révolutionnaires n’ont pas abandonné leur tente. Un mausolée à ciel ouvert, désormais.

J’arrive sur la place lorsque le soir est déjà tombé. Dans les rues on vit dans une atmosphère surréelle de silence, les voitures sont presque absentes, on ne voyait même pas l’ombre d’un policier…

Voilà l’endroit où ont été tués les premiers jeunes, frappés par des tireurs cachés sur les toits des bâtiments du gouvernement plus que par les forces de l’ordre. Partout des bougies allumées et des fleurs déposées là…

De là les jeunes, avec leur détermination, ont  provoqué la chute du président. Le pays est en tout cas divisé en deux, cependant cette foule – fertilisée par le sang des martyrs – ne semble pas décidée à reculer d’un centimètre.

Il fait froid, on se serre autour du feu, on boit quelque chose de chaud offert par les chevaliers de Malte, la Croix Rouge, des volontaires de toute sorte…

Maidan vibre pour la Crimée. Le calme du centre de Kiev est ébranlé par les nouvelles inquiétantes venant de la Crimée. Les opinions sont diverses mais l’espoir d’une Ukraine libre et indépendante ne meurt pas… après un appel lancé sur le réseau social network, la population s’est mise à nettoyer le grand parc devant le parlement, comme la place Maidan et ses alentours. Hommes, femmes, personnes âgées et enfants se sont engagés à effacer les traces de la longue bataille de Kiev. Une journée passée à suivre les nouvelles provenant de la Crimée…

Actuellement la diplomatie est à l’œuvre : on met son espoir dans la médiation de l’Union européenne et de l’ONU. « Est-ce possible qu’on ne puisse pas imaginer une Ukraine qui ne soit ni russe ni américaine, mais uniquement elle-même ? » me dit une des doctoresses qui depuis une semaine prodigue des soins aux blessés et malades de la place Maidan, à l’hôpital de campagne improvisé dans l’hôtel Ukraine.

Evidemment la situation est grave, et on a conscience, peut-être plus encore qu’hier, que sur cette place symbolique est en train de se jouer d’une certaine manière le futur de l’Europe…

Mais les gens de Maidan restent dans le cœur, avec ses limites et ses fleurs. Les gens normaux, ceux qui aujourd’hui, par centaines de milliers, ont voulu voir l’endroit du martyr d’une centaine de ses fils. C’est pour ces gens-là que l’Europe doit intervenir. Avec la diplomatie. Les armes ont fait leur temps dans la solution des conflits».

Michele Zanzucchi

Source : Città Nuova

 

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Instruments de Son amour

Nouvelle musique entre nous “Lorsque j’ai connu l’Évangile, j’ai compris que je devais aimer. Par qui commencer? Par ma professeure de musique, que je ne supportais pas. En classe, j’avais dit à plusieurs reprises ce que je pensais d’elle et, pour cette raison, elle avait convoqué ma mère plusieurs fois et s’était plainte de moi. Un jour, après le cours, j’ai demandé à lui parler. Croyant que je voulais contester la note qu’elle m’avait donnée, elle ne voulait pas me recevoir. Je lui ai répondu que je souhaitais seulement lui demander pardon et que j’avais compris que, dans la vie, nous pouvons essayer d’aimer tout le monde. Même si au début elle m’a mal comprise, j’ai continué à lui parler de moi, de mon nouveau rapport avec Dieu, même en sachant qu’elle n’est pas croyante. Notre entretien s’est poursuivi et j’étais vraiment heureuse. Depuis, nous avons établi un bon rapport, et je découvre en elle beaucoup de choses positives que je n’imaginais pas auparavant.” (Veronica, République Tchèque) La beauté d’aller à contre-courant “Je travaille dans un salon de beauté, avec d’autres coiffeuses et esthéticiennes. Le salon est toujours plein de clientes. Il y a beaucoup de bavardages, parfois il arrive même d’entendre des plaintes ou des disputes. J’essaye de vivre ici aussi ce que j’ai appris de l’Évangile. J’aide une collègue qui fait seule un travail difficile, je tends le sèche-cheveux à une autre. Lorsqu’il fait trop chaud, je prépare quelque chose à boire pour tout le personnel. Il arrive parfois que des femmes riches entrent, accompagnées d’une domestique, et la laissent dehors, malgré la chaleur. Alors je les fais entrer au frais et leur offre à boire. Quelques fois, certaines me regardent avec curiosité, dans le salon il n’est pas habituel de faire cela. Mais l’Évangile me donne le courage d’aller à contre-courant. Et puis je vois que personne ne m’a fait de remarques. L’amour silencieux ne dérange pas.” (Razia, Pakistan) Social Ice Cream “Une glace pour se connaître: l’année dernière, la formule avait plu! Les habitants de notre rue s’étaient réunis autour d’une glace. Cette année, nous avons dit: pourquoi ne pas élargir l’initiative à toutes les familles du quartier? Des familles provenant de différents pays y vivent. Nous sommes tous très occupés et toujours pressés. Pourtant, il suffit de peu pour se connaître, échanger quelques mots, instaurer de nouveaux rapports de voisinage. Alors que nous invitions personnellement chaque famille en faisant du porte à porte, on ressentait la curiosité et l’envie de se connaître. Plus de soixante personnes de tous âges sont venues à la soirée, qui s’est tenue dehors dans notre rue. En plus de la glace, chacun a voulu apporter quelque chose à partager, dans un climat d’amitié, souligné par une musique de fond, un choix de mélodies des différentes ethnies des participants. Depuis lors, dans la rue ou dans les magasins, nous nous saluons chaleureusement et avec complicité. Nous avons quelque chose en commun. Nous nous connaissons mieux, nous partageons les nouvelles, bonnes ou mauvaises. Un de nos voisins, lorsqu’il a appris que quelques familles avaient besoin de meubles, a offert sa salle à manger, encore en excellent état. Il a suffi d’une glace pour créer une petite communauté.” (Vince et Maria, Canada) De “Una Buona Notizia,”, Città Nuova Editrice, Roma 2012,

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Chiara Lubich et les religions: Indouisme

Natalia Dallapiccola, témoin des débuts du mouvement des focolari à Trente et le dr. Aram, représentant hindou, un des présidents d’alors de la WCRP (Conférence Mondiale des Religions pour la Paix, à laquelle participent aussi les Focolari) se trouvent parmi les protagonistes de ce dialogue. Depuis le décès du dr. Aram, la Shanti Ashram, de concert avec différents représentants du gandhisme dans l’État du Tamil Nadu, a invité Chiara Lubich en Inde en janvier 2001, lui attribuant le prix Defender of Peace 2000. La motivation de ce prix mentionne ce qui suit : « c’est infatigablement que Chiara Lubich a tenu le rôle de semeuse de paix et d’amour entre tous les hommes, renforçant continuellement de cette manière le cadre fragile de paix qui permet le développement de la prospérité, du bien-être, de la culture et de la spiritualité dans le monde. » Lors de la cérémonie, à laquelle participaient quelque 500 personnes, hindoues ou d’autres religions, Chiara a parlé de son expérience spirituelle, relevant des éléments communs à l’Évangile et à l’écriture hindoue. « Je suis venue ici pour connaître, gardant le plus possible le silence – écrit-elle dans son journal à propos de ces journées – J’ai trouvé, au dessus de toutes les règles, la tolérance, l’amour : il y  a sans doute place pour notre dialogue ! » Par la même occasion, la professeur. Kala Acharya, de l’institut culturel Somaiya Sanskriti Peetham, profondément touchée par Chiara, a décidé d’organiser, en peu de jours, une rencontre au Somaiya College de Bombay, à laquelle quelque 600 personnes participeront. Ces événements ont marqué le commencement du dialogue avec des groupes hindous de Mumbai et de Coimbatore. Mumbai a vu la naissance d’un dialogue profond avec des professeurs d’université. Pour continuer dans cette voie, il a été décidé de tenir des symposiums au niveau académique. Le premier s’est tenu en 2002 à Rome sur le thème “Le Bhakti et l’Agapé comme voie de l’amour vers Dieu et vers les frères”. La professeur Kala Acharya, a défini la rencontre comme « Une profonde expérience spirituelle ». Chiara Lubich s’est à nouveau rendue en Inde en 2003.  Dans le centre de la culture Bharatiya Vidya Bhavan Indien Natalia Dallapiccola se concentre sur un aspect de l’art de l’amour trouvé dans l’Evangile, «être un» avec l’autre, comme un dialogue clé, citation Chiara. Elle se concentre sur l’un des aspects de l’art d’aimer découvert dans l’Évangile, « se faire un » avec l’autre, comme clé du dialogue: « Au moment où nous rencontrons l’autre – explique Chiara –  il convient que nous nous placions sur le même plan, quel qu’il soit. Et cela exige de se détacher de tout, y compris des richesses qui sont propres à notre religion. Dans le même temps, il convient de faire le vide en nous, pour laisser au frère la liberté d’exprimer sa pensée et pour pouvoir le comprendre. Cette attitude est  indispensable, et elle comporte deux effets : elle nous aide pour notre inculturation dans le monde du frère, pour en connaître le langage, la culture, la foi etc. et ensuite elle permet de prédisposer le frère à l’écoute. On passe ainsi à l’ « annonce respectueuse » dans laquelle, par loyauté devant Dieu et sincérité vis-à-vis du prochain, en respectant toujours la pensée de l’autre – nous disons ce que nous pensons et ce que nous croyons sur la question posée, sans rien imposer, sans vouloir conquérir qui que ce soit à nos idées ».  “C’est le début d’un parcours qui nous mènera loin” – a commenté le professeur Dave, président honoraire de l’institution.. Cette expérience de dialogue corrobore ce que Jean-Paul II avait dit, justement en Inde: “À travers le dialogue, nous faisons en sorte que Dieu soit présent au milieu de nous pour que, tandis que nous nous ouvrons l’un l’autre dans le dialogue, nous nous ouvrions aussi à Dieu. Et le fruit en est l’union entre les hommes et l’union des hommes avec Dieu” (Jean-Paul II, Discours aux représentants des différentes religions de l’Inde, Madras, 5 février 1986)». Le dialogue avec les mouvements du gandhisme qui, depuis le début, caractérise cette expérience, continue à Coimbatore où, chaque année, depuis août 2001, se succèdent des tables rondes qui abordent et approfondissent des aspects spirituels et humains dans les deux perspectives : celle du gandhisme et celle de la spiritualité de l’unité. La collaboration concerne aussi des projets sociaux et en particulier la formation à la paix des nouvelles générations. On croît surtout dans la connaissance réciproque et un rapport de vraie fraternité se crée entre tous. Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes. On prévoit la participation de personnalités religieuses des Hindou. Pour approfondir: Video: Minoti Aram http://vimeo.com/88062756 “Le voyage vers l’unité de l’humanité” “Mumbai, hindous et chrétiens en dialogueMinoti Aram, pionnière du dialogue interreligieux”

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Sicile: d’un “Quartier X” à un “Quartier Nouveau”

«Nous sommes mariés depuis plusieurs années et nous avons trois enfants. Il y a quelques années, nous devions déménager, et pour être cohérents avec notre choix de vie » – marqué par la fraternité – « nous avons choisi d’aller habiter dans un quartier pauvre, démuni de tout. Nous voulions partager, spécialement avec les derniers, les problèmes et les besoins qui se présentaient à eux chaque jour ».

Gela, depuis 1987, est connue pour sa forte présence de criminalité organisée, accompagnée de violence et d’homicides. Peur et préoccupations engendrent l’indifférence et la fermeture, et chacun est amené à vivre isolé entre les quatre murs de chez lui. Le Quartier Fondo Iozza est le nouveau domicile de la famille. Rues étroites, pleines de boue, sans éclairage public… Un changement est nécessaire. Rosa et Rocco comprennent qu’il doit partir d’eux-mêmes.

Une nuit, au cours d’un orage, le téléphone sonne. Quelques garages étaient sous les eaux et une menuiserie risquait d’être noyée dans l’eau et les ordures. Le propriétaire, un voisin, était désespéré. « Je me suis aventuré dans la boue avec la voiture » explique Rocco. « Cette nuit-là nous avons travaillé jusqu’à cinq heures du matin, en faisant tout notre possible pour évacuer l’eau des locaux et encourager le propriétaire de la menuiserie ; d’autres sont venus donner un coup de main, la solidarité a commencé à se frayer un chemin et petit à petit nous avons eu la sensation que la situation s’était débloquée : si nous n’étions pas intervenus, les dommages auraient été plus grands ».

Avec les familles du quartier on commence à discuter sur des problèmes variés: les conduites des eaux usées qui n’existent pas ce qui occasionne les maladies graves, la condition des routes et du réseau d’eau. « Nous avons réussi à dialoguer parce qu’avant nous avons cherché le rapport entre les différentes familles – déclare Rose – et cette expérience nous a menés à voir de manière différente ces mêmes problèmes avec les administrations.  Nous avons réussi avec le temps à passer de la logique de la protestation  à celle du dialogue avec les différents maires qui à partir de ce moment-là étaient plus disponibles à collaborer ».

Un comité naît et Rocco est nommé président, grâce à la confiance conquise « sur place ». Premier objectif : redonner espoir aux personnes découragées par les promesses qui n’ont pas abouti. Lentement chacun s’est découvert « un sujet politique », justement grâce à la participation active à la solution des problèmes. Cela n’est pas resté inaperçu et le groupe obtient le déblocage de fonds pour l’assainissement du quartier.

A Fondo Iozza, avant appelé « Quartier X », beaucoup de choses ont changé : le réseau d’eau potable et d’eaux usées est fait, comme la connexion au gaz et l’éclairage public. On arrive même à la réalisation d’infrastructures secondaires (l’église paroissiale, le secteur sportif, un centre social pour « vivre » la communauté qui est en train de se former). Rebaptisé   « Nouveau Quartier », il est reconnu comme un quartier « pilote », où chaque jour un pas en avant se fait pour humaniser le territoire qu’on habite.

Passages d’une conversassions, d’il y a quelques années, de Rocco Goldini, diacre et inspecteur-chef de la police municipale de Gela, en Sicile, connu pour son engagement pour une citoyenneté « active ». Un engagement qui même aujourd’hui, après sa disparition, continue à donner des résultats.

Source : Humanité Nouvelle online.

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Le défi de l’Eglise est la communion

La société d’aujourd’hui a grand besoin du témoignage d’un style de vie d’où transparaisse la nouveauté que le Seigneur Jésus nous a donnée : des frères qui s’aiment même dans la différence… ce témoignage fait naître le désir d’être entrainés dans la grande parabole de communion qu’est l’Eglise ». Le pape François a salué de cette manière le 27 février le groupe des évêques amis du mouvement des Focolari reçu en audience dans la salle Clémentine, au cours de leur congrès annuel. Le pape Bergoglio a défini « une bonne chose » la possibilité d’une « vie fraternelle ensemble, où partager les expériences spirituelles et pastorales dans la perspective du charisme de l’unité ». « En tant qu’évêques – leur a-t-il dit – vous êtes appelés à porter à ces rencontres la respiration large de l’Eglise, et faire en sorte que ce que vous recevez ici s’étende au bénéfice de toute l’Eglise ». Citant la lettre apostolique Novo millennio ineunte de Jean Paul II, il a rappelé le devoir de « faire de l’Eglise la maison et l’école de la communion » pour assurer « l’efficacité de tout engagement dans l’évangélisation ». Il a ensuite souligné qu’il « faut promouvoir une spiritualité de la communion », la faire émerger comme principe éducatif partout où se forme l’homme et le chrétien » et que « cultiver la spiritualité de communion contribue, en plus, à nous rendre plus capables de vivre le chemin œcuménique et le dialogue interreligieux ». La salutation initiale a été adressée au nom de tous par Francis-Xavier Kovithavanij, archevêque de Bangkok et modérateur du congrès. Il a ensuite fait référence à la constatation personnelle que « avec Chiara Lubich, en découvrant Jésus crucifié et abandonné comme le ‘super-amour’, nous avons un accès toujours disponible à la joie, à la source de l’irradiation chrétienne dans le monde d’aujourd’hui ». Comme tout un chacun, « dans la vie quotidienne nous rencontrons les souffrances, les problèmes, les échecs, les contrastes », mais nous essayons de les assumer « comme unique occasion de ressembler au Christ… en faveur de son corps qu’est l’Eglise ». Une longue file de poignées de main, de brefs échanges personnels, suivis de la photo de groupe en fête, a conclu l’audience avec le pape François, laissant dans le cœur des participants un parfum de la collégialité vécue. Ces quelques jours, du 24 au 28 février, passés au Centre mariapolis de Castel Gandolfo entre une soixantaine d’évêques des quatre continents, se sont déroulés sous le titre de « la réciprocité de l’amour parmi les disciples du Christ ». Maria Voce, présidente des Focolari, a offert une réflexion sur ce thème central de la spiritualité des Focolari, qui a été suivie d’un dialogue intense avec commentaires et témoignages. Très appréciées aussi les voix des laïcs et en particulier celles d’une famille et d’un groupe vivace de jeunes. Deux tables rondes ont facilité une réflexion à plusieurs voix sur deux thèmes cruciaux : « Lignes ecclésiologiques qui ressortent de la première année du pontificat du pape François », avec le card. João Braz de Aviz, Préfet de la congrégation pour la vie consacrée et Mgr. Vincenzo Zani, secrétaire de la congrégation pour l’éducation catholique ; et « Synodalité et Primat, à la lumière de l’enseignement et de la praxis du pape François », avec le card. Kurt Koch, président du conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, Mgr. Brendan Leahy, évêque de Limerick, Irlande, et Mgr. Christoph Hegge, évêque auxiliaire de Münster, Allemagne. Les quatre journées romaines, immergées dans la spiritualité de l’unité, furent aussi une occasion privilégiée pour écouter la voix et l’engagement des chrétiens des églises répandues dans le monde avec leur problématique. Dimension qui a suscité l’intérêt de nombreux médias qui en ont amplifié la voix en recueillant les témoignages des évêques présents – spécialement de ceux qui venaient de pays marqués par la guerre, l’instabilité politique, économique et sociale – et l’expérience faite de la « collégialité affective et effective ». Victoria Gomez Voir vidéo audience et articles sur le sujet

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Suisse: musulmans, chrétiens et famille

Des mélodies orientales, les versets du Coran et le Notre Père chantés, une traduction en turc…Tout contribuait, au cours de la rencontre qui s’est déroulée le 9 février au Centre Eckstein (Baar, Suisse), à créer une atmosphère chaleureuse et accueillante. Les 90 participants, chrétiens et musulmans, ont répondu à l’invitation du Mouvement des Focolari pour approfondir ensemble les valeurs de la  famille, en tant que cellule sur laquelle repose la société.

Même si elles habitent en Suisse,  plusieurs, parmi les personnes présentes, ont leurs racines ailleurs: Tunisie, Maroc, Algérie, Madagascar, Albanie, Kosovo, Iran, Syrie, Somalie, Turquie, Egypte, Sénégal et Sri Lanka.

La projection de quelques extraits d’une conférence de Chiara Lubich introduit le sujet : elle y raconte les origines du Mouvement durant la Seconde Guerre mondiale et précise le lien qui existe, dans la langue italienne, entre les mots “focolare” et “famille ». En s’ouvrant aux différentes religions et cultures, la « famille » des Focolari a créé un espace d’unité et de dialogue entre personnes de diverses confessions chrétiennes et fidèles d’autres religions.

Les témoignages, parfois douloureux, des personnes présentes, ont exprimé des difficultés : celle de l’intégration dans un pays étranger, comme cette jeune algérienne abandonnée par son mari après deux ans de mariage; ou bien, dans un autre domaine, celle de ce couple suisse dont l’un des trois fils est tombé dans les filets de la drogue, ou celle de ces jeunes parents qui perdent leur premier enfant… ou encore celle de ce jeune égyptien qui a dû quitter son pays d’origine et sa famille. Tous  ont souligné la force que procurent la Foi en Dieu et le soutien de la communauté, deux points essentiels pour surmonter les épreuves.

“ La famille ne se limite pas aux liens de parenté: même le prochain peut devenir notre frère ou notre sœur », c’est ce que soulignait Chiara lors de son intervention au Congrès International sur la famille à Lucerne (1999), retransmise par vidéo. Et elle ajoutait que tout ce qui arrive en son sein peut être vécu comme attente et grâce de Dieu : de même qu’un édifice a besoin de fondations pour s’élever, la famille se consolide à travers les épreuves mais aussi grâce au partage des joies. Elle est en fait une école d’amour qui comporte de nombreux aspects qui vont du pardon réciproque à l’invitation à toujours recommencer. Il faut en somme considérer la famille comme une  source de sollicitations positives et de vitalité, en vue du bien de chacun mais aussi de la communauté.

Très intense la liaison internet avec un couple musulman du Mouvement en Algérie, qui s’est présenté avec une expérience personnelle sur le pardon: “ Un soir je n’étais pas d’accord avec ma femme au sujet d’une décision à prendre le lendemain. Mais, le matin, la voix de Dieu dans ma conscience me dit: « Pourquoi es-tu en colère contre elle ? Moi je ne suis pas en colère contre toi et pourtant cela fait une semaine que tu ne récites pas la prière » Alors, plutôt que de m’en prendre à ma femme, je me suis mis à l’aider »

Ils ont aussi parlé des  nombreuses autres familles musulmanes qui s’engagent avec eux à vivre la spiritualité de l’Unité.

Dans son message de salutation, l’Imam Mustapha Baztami de Teramo (Italie) s’est dit convaincu que les chrétiens et les musulmans peuvent rendre un immense service à l’humanité s’ils s’engagent ensemble pour promouvoir les valeurs de la famille »

A la fin, une des participantes s’est exprimée ainsi: “En raison de mon éducation, il était clair pour moi que nous possédions la vérité et que les autres étaient dans l’erreur. Aujourd’hui, ici, j’ai appris à m’ouvrir ; j’ai découvert qu’il faut faire tomber les murs et les préjugés »

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Venezuela. Entre l’affrontement et la réconciliation

«Ce matin nous avons prié le Notre Père pour la paix au Venezuela et dans le monde – écrit C., enseignant dans une maternelle. Lorsque nous avons fini, une enfant s’approche de moi et me raconte : « Maîtresse, j’étais à la maison avec ma maman qui, dans le jardin, tapait sur une casserole (la fameuse « cacerolazo », qu’on utilise comme instrument de protestation), quand des personnes sur de grosses motos sont arrivées ; nous avons fui à toute vitesse parce qu’elles nous tiraient dessus ». Mes yeux se sont remplis de larmes : ceci n’est pas le pays où je suis née, où j’ai grandi et me suis formée ! »

De fait, le Venezuela est traditionnellement un peuple de frères. Sur cette terre sud-américaine, ils ont trouvé une maison avec de nombreux immigrants de toutes les latitudes, formant un peuple multiethnique, ouvert, accueillant et fraternel. « Au-delà de tout – essaie d’expliquer C. à ses propres élèves – notre pays est très beau, c’est une maison gigantesque où nous sommes tous frères ».

C’est pour cela que ces scènes d’affrontement et de violence qu’on voit depuis quelques années, est “antinaturel”.  Le malaise populaire a augmenté ainsi que la détérioration socio-économique grandissante du pays qui, ces derniers mois, est arrivé à des niveaux jamais vus.

Ils écrivent de Caracas : « le 12 février, à l’occasion de la journée nationale de la jeunesse, dans tout le pays des manifestations d’étudiants pour protester pacifiquement ont eu lieu, à cause des graves problèmes sociaux et économiques : insécurité, manque de denrées alimentaires et médicaments, répression. Malheureusement ils n’ont pas été entendus et la situation a dégénéré en violence avec quelques morts, beaucoup de blessés, même graves à cause des coups reçus ».

Dans ce contexte la communauté des Focolari est consciente de pouvoir s’offrir comme espoir de pacification. Ils écrivent : « Notre regard se tourne idéalement vers les débuts du mouvement, vers Chiara Lubich et le premier groupe durant la seconde guerre mondiale, quand tout s’écroulait et seul Dieu restait. (…) La situation dans laquelle nous vivons ne peut pas être un obstacle au témoignage de notre idéal évangélique, nous avons un cœur qui peut encore aimer, pardonner, recommencer. C’est avec cette certitude que nous avons commémoré les 10 ans de « L’Association La Perle », une initiative d’éducation alternative qui veut donner une réponse concrète au besoin de former les enfants selon les principes d’une « pédagogie de la réciprocité ». Nous nous sommes demandé s’il est juste de faire des célébrations en ces moments si délicats mais la communauté a répondu par l’affirmative. Nous avons réalisé des activités sportives et récréatives dans les rues, avec les familles, dans un climat de joie et d’espoir. « Ce fut comme un rayon de soleil au milieu de la tempête », a dit un des participants ».

N., depuis de nombreuses années limitée physiquement par une grave maladie, raconte comment elle vit cette période : « Je prie pour tous les manifestants, sans distinction de tranchée, en particulier pour ceux qui meurent. Je disais à Jésus : « Je n’ai pas de forces physiques, ni d’armes, mais je possède la prière et j’offre ma vie pour qu’ils puissent Te rencontrer avant de mourir ». Il y a deux soirs, devant chez moi, il y a eu une grande manifestation, avec les « cacerolas », cries, slogans ; ils ont allumé le feu dans la rue et la fumée a pénétré chez nous. Alors ma sœur a transporté notre neveu – lui aussi malade – dans ma chambre. J’ai inventé quelque chose pour le faire rire, et il s’est un peu détendu ».

Nous vivons des moments très délicats. Le Pape François a invité tous les fidèles à « prier et œuvrer en faveur de la réconciliation et la paix ».

Mars 2014

“Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour”

Demeurer dans son amour donc. Que veut dire Jésus par cette expression ?

Il veut dire, sans aucun doute, que la mise en pratique de ses commandements est le signe, la preuve que nous sommes ses vrais amis ; c’est à cette condition que Jésus nous donne ‘en échange et nous assure son amitié.

Cependant, cette expression peut aussi s’interpréter ainsi : vivre ses commandements construit en nous un amour qui est celui de Jésus lui-même. Il nous communique sa façon d’aimer, celle que nous constatons dans toute sa vie terrestre : un amour qui faisait de Jésus un seul être avec le Père et le poussait, en même temps, à s’identifier à tous ses frères, à n’être qu’un avec eux, surtout les plus petits, les plus faibles, les plus marginaux.

C’était un amour qui guérissait toute blessure de l’âme et du corps, donnait la paix et la joie à tous les cœurs, surmontait toute division en reconstruisant la fraternité et l’unité entre tous. Si nous mettons en pratique sa parole, Jésus vivra en nous et nous fera devenir, nous aussi, instruments de son amour.

“Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour”

Comment vivre la Parole de vie de ce mois ? En vivant résolument l’objectif proposé : une vie chrétienne qui ne se contente pas d’observer au minimum ses commandements et de façon froide et extérieure, mais qui soit empreinte de générosité. Les saints ont agi ainsi, eux qui sont Parole de Dieu vivante.

Ce mois-ci, prenons une des Paroles de Jésus, un de ses commandements et cherchons à le traduire dans notre vie.

Et puisque le commandement nouveau de Jésus : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” est un peu le cœur, la synthèse de toutes les paroles de Jésus, vivons-le de la façon la plus radicale possible.

Chiara Lubich

*Parole de Vie publiée en mai 1994

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Nigéria: une goutte de fraternité

Alors que la crise en Ukraine tient le monde en haleine et que les projecteurs des médias sont rivés sur de nombreux autres points de la planète comme la Syrie ou le Venezuela, nous avons la possibilité de dialoguer avec quelques amis des Focolari qui se trouvent au milieu des tensions que vit le Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 160 millions d’habitants.

Le Nigéria est la cohabitation islamo-chrétienne la plus importante du monde. Selon vous, est-ce la cause des graves actes de violence qui secouent le pays?

“Malheureusement, ces dernières années, le Nigéria est sur le devant de l’actualité spécialement en raison des fréquents attentats terroristes perpétrés tant par les musulmans que les chrétiens, comme le prouvent les douloureux événements des dernières semaines survenues dans les États de Borno et d’Adamawa, dans le nord-est du pays. Vu du dehors, on pourrait croire que ce qui se passe est l’expression d’un conflit de religion, mais les habitants peuvent témoigner que tout n’est pas vrai. Le fait est que, dans une grande partie du Nigéria, la cohabitation est pacifique et respectueuse.”

Y a-t-il beaucoup de violence?

“Dans quelques régions, en particulier au nord, il y a des tensions continuelles qui ont causé des milliers de victimes. Les raisons sont nombreuses: le manque de ressources économiques, les blessures subies dans le passé entre les différentes ethnies, mais, surtout, les activités destructrices de groupes terroristes.”

Comment essayez-vous de réagir face à cette situation?

“Nous, les membres du Mouvement des Focolari, avec beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volonté, essayons d’être des constructeurs de paix dans la vie quotidienne: de reconnaître en chaque personne que l’on rencontre un frère ou une sœur à respecter, à soutenir, à aider avant tout. Et nous nous engageons à avoir cette attitude partout où nous sommes: en famille ou au travail, dans la rue, au marché ou à l’école; à commencer par les petits gestes, comme un bonjour, ou s’intéresser à ce que l’autre apprécie, etc.”

Face à des situations dangereuses, lors desquelles il faut protéger sa propre vie ou celle d’un autre…?

“Nous essayons de ne pas nous arrêter aux différentes appartenances ethniques ou religieuses, pour être prêts à aider toute personne se trouvant dans le besoin. Nous voyons que ces actes, petits ou moins petits, peuvent aider à ralentir et, parfois aussi, à arrêter la spirale de violence. Ils peuvent petit à petit promouvoir une nouvelle mentalité, c’est-à-dire aider à changer le climat de haine et de vengeance avec une attitude de respect et de fraternité.”

Depuis peu, vous avez ouvert un nouveau centre à Abuja, la capitale du Nigéria…

“Oui, il y a un mois. C’était une décision prise avec l’Église locale pour pouvoir être proches des communautés du nord du pays, plus exposées aux tensions. Ainsi, nous pourrons soutenir et encourager ceux qui vivent pour la paix et la fraternité, malgré tout.”

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Chiara Lubich et les religions: Judaïsme

Les premiers contacts du mouvement des Focolari avec des membres de la communauté juive en différents pays remontent aux années 70 et 80.

En 1995 une délégation représentant la communauté juive de Rome offre à Chiara Lubich un arbre d’olivier symbolique en reconnaissance de son engagement pour la paix entre juifs et chrétiens, il est planté dans le jardin du centre du mouvement à Rocca di Papa (Rome).

En 1996 se déroule à Rome le 1° congrès international entre juifs et chrétiens, organisé par le mouvement. Le thème est centré sur l’amour de Dieu et du prochain. Il est surprenant de remarquer la belle consonance qui existe entre la tradition rabbinique originelle et la spiritualité du mouvement. Le sommet de la rencontre : le « pacte d’amour et de miséricorde » proposé par Norma Levitt, juive de New York, pour la réconciliation entre juifs et chrétiens et en juifs de diverses traditions.

L’événement le plus significatif, cependant, a lieu à  Buenos Aires (Argentine), à l’occasion de la visite de Chiara Lubich en 1998. Chiara présente la spiritualité de l’unité en soulignant les points communs avec le patrimoine spirituel juif. Un moment culminant lorsqu’on fait référence à la Shoah : « Cette souffrance indicible de la Shoah et de toutes les persécutions sanglantes les plus récentes ne peut pas ne pas porter de fruit. Nous voulons la  partager avec vous pour que ce ne soit plus un fossé qui nous sépare, mais un pont qui nous unisse. Et qu’elle devienne une semence d’unité ». Depuis lors, chaque année, la Journée de la Paix est célébrée à la « Mariapoli Lia », cité pilote des Focolari dans la province de Buenos Aires.

Une autre étape: la rencontre avec les amis juifs en 1999 à Jérusalem. Chiara, même si elle ne pouvait pas être présente, répond à leurs questions, lues par Natalia Dallapiccola et Enzo Fondi, alors coresponsables pour le dialogue interreligieux du mouvement. Une réponse fut très appréciée par les participants dont quelques rabbins,  sur le pourquoi de la souffrance, et elle cite aussi un passage du Talmud : « Toute personne qui n’éprouve pas la disparition de sa vue du visage de Dieu,  ne fait pas partie du peuple juif » (TB hagigah 5b).

Depuis 2005 quatre symposium internationaux se sont déroulés : les deux premiers à Castel Gandolfo (Rome), le 3° à Jérusalem, en 2009,  « Miracle » et « espoir », les deux paroles qui revenaient continuellement sur la bouche de tous : juifs et chrétiens, présente aussi la communauté locale arabe du mouvement. Tout le monde voulait relever le défi difficile de l’unité : « Cheminer ensemble à Jérusalem », comme était intitulé le congrès. Le moment du « Pacte d’amour réciproque » a été émouvant,  il a été fait avec solennité aussi bien sur le mont Sion sur l’Escalier, où la tradition voudrait que Jésus ait prié pour l’unité, aussi bien au Kotel , mur occidental, dit aussi des Pleurs.

En 2011, le symposium se déplace à Buenos Aires. Chrétiens et juifs de différents courants – orthodoxes, conservateurs et réformés – se confrontent, à la Mariapoli Lia, sur le thème « Identité et Dialogue, un chemin qui continue ». Le programme est très riche d’interventions dans des disciplines diverses comme la philosophie, l’anthropologie, la pédagogie, le droit et la communication. Des journées importantes non seulement pour les riches contenus, mais aussi pour l’écoute réciproque et l’échange des différentes expériences. Un participant juif commente : « Durant  ces jours-ci de dialogue respectueux les divers courants du judaïsme se sont rencontrés harmonieusement »

D’autres pas se font en 2013 à Rome, au cours d’une rencontre internationale où l’on essaie d’entrer plus à fond dans la tradition l’un de l’autre.

Cependant la caractéristique principale de ce dialogue fructueux n’est pas tellement les rencontres mais la vie ensemble et l’échange continuel des propres visions et expériences, qui se dénouent durant toute l’année en tant de villes d’Europe, d’Israël et dans les Amériques.

Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ».

Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes. On prévoit la participation de personnalités religieuses des Juifs.

Voir aussi Buenos Aires, le 20 Avril, 1998 Chiara Lubich aux membres du B’nai B’rith et d’autres membres de la communauté juive

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Gen Rosso aux Philippines

Move for something greater”, se bouger pour quelque chose de plus grand; voilà le slogan du projet que le Gen Rosso est en train de développer, du 30° janvier au 1° mars de concert avec les jeunes étudiants de diverses villes des Philippines, comme signe de solidarité concrète  et de partage après le typhon de novembre dernier. La venue de l’orchestre international a été préparée depuis plusieurs mois en mettant déjà dans le coup quelques écoles publiques et privées.

A son arrivée à Manilles, le Gen Rosso a été accueilli même par le Ministre philippin de l’Education qui a exprimé son estime pour l’initiative et le désire de poursuivre  cette collaboration dans le futur. L’ International Performing Arts Group, en vue de préparer avec les jeunes ses premiers spectacles à Manilles (1° et 2 février), a animé plusieurs workshops auxquels ont participé 210 jeunes enthousiastes d’avoir la possibilité d’exprimer leurs propres talents. Musiques, danses, chorégraphies, textes du musical « Streetlight », sont devenus des canaux pour créer communication et syntonie avec les jeunes.

Quelques uns d’entre eux venaient de la zone marginale de la métropole. “Eux justement – écrivent les artistes de l’orchestre – étaient plus convaincus  que jamais de la force du projet. Ils sont repartis un sourire épanoui sur le visage et une expression de satisfaction unique ».

Les laboratoires des workshops se sont ensuite concrétisés par la présentation de deux concerts au palais des sports « Ynares » de Manilles : les jeunes et l’orchestre unis ont mis sur scène le musical. Chaque soirée a enregistré plus de 2200 spectateurs ; parmi eux, même un groupe de quarante jeunes musulmans. L’une d’entre eux a mis en évidence « la conviction, le courage, l’inspiration » que le spectacle communiquait.

Voici quelques  impressions des étudiants qui y ont participé en tant qu’acteurs: “Vous avez guéri les plaies de notre cœur, comme c’est beau de retourner chez nous et de pouvoir vivre pour les autres ! », « Merci de nous avoir fait sentir en famille ! », « Avec ce projet j’ai retrouvé la volonté de vivre », « J’ai appris à être plus sûr de moi-même et à avoir confiance », et encore « grâce à ces jours-ci passés avec le Gen Rosso j’ai retrouvé le rapport avec mon père ».

Seconde étape : Masbate, une île au sud-est de Manilles en plein cœur de la nature tropicale, (7 et 8 février). Cette tournée – ont-ils confié – nous fait cadeau d’émotions indélébiles. Nous sommes sur une île qui vit de pêche et de riz. La « Fazenda » où nous habitons se trouve au milieu de la campagne à une heure de la ville, et les rues pullulent de sidecar. Les gens, même au milieu de mille difficultés, vivent heureux….».

Le projet à Masbate s’effectue en collaboration avec la Fazenda da Esperanza, de concert avec quelques étudiants de différentes écoles de  l’île. « L’enthousiasme des quelque 200 participants au workshop, pendant la semaine, a grimpé jusqu’au ciel ! Les jeunes ont vécu beaucoup des situations du musical Streetlight dans leur propre peau… nous avons dû insérer un troisième spectacle à cause des nombreuses demandes, avec 1600 participants ».

« A Masbate – confessent-ils pris d’émotion – nous avons laissé des larmes de joie et des rapports profonds … Encore une fois nous avons fait l’expérience que dans ces endroits, qu’on atteint difficilement, nous recevons beaucoup plus que ce que nous donnons ».

L’aventure, ensuite a continué à Davos (14 et 15 février) puis à Cebu (21/22), pour se terminer à Manilles le 5 mars.

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La vie, une recherche de l’harmonie divine

Notre expérience sur terre s’inscrit continuellement dans nos relations avec les autres. Quand on est en contact avec les enfants, on voit que de leurs yeux émane une lumière qui vient d’ailleurs. On rencontre aussi des personnes  sincèrement engagées au service de l’humanité ou des travailleurs très justes et honnêtes, capables de diffuser autour d’eux un climat qui  élève au-dessus des contingences matérielles.

La nature humaine est à la recherche, inconsciemment peut-être, du divin. Mais on a besoin de le trouver et cela demande qu’on s’y applique. Qui cherche trouve. Toute notre existence, faite de hauts et de bas, de joies et de peines,  d’expériences en tout genre,  aspire vers ce bien que nous appelons Dieu, même si nous ne nous en rendons pas compte.

Inversement, si nous nous en apercevons, autrement dit si nous valorisons chaque événement pour scruter le mystère de l’existence, nous trouvons Dieu et en lui la paix et la compréhension des choses. La révélation de Dieu à l’âme  ressemble à l’éducation que les parents donnent à leurs enfants, elle est faite de caresses et de réprimandes, de sourires et de larmes. C’est ainsi que le Père Eternel agit avec nous. Notre intimité avec Lui grandit au fur et à mesure des purifications. On Le sent pour autant qu’on l’aime. Le Seigneur a dit : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Mt. 5, 8). Pour entrer dans cet amour qui rend Dieu manifeste, la pureté de cœur est donc requise.

Ceux dont  le cœur est ainsi  perçoivent le monde comme traversé par un souffle qui donne vie à l’âme, tout en lui offrant simultanément la poésie et l’art, le savoir et la santé, la victoire sur le mal, l’effusion des sentiments, la conscience d’une vitalité plus grande que les galaxies. Nous ne nous en rendons peut-être pas compte, mais ce souffle correspond  presque à celui de l’Eternel, qui produit cellules et  planètes, sentiments et raisonnements, qui donne joie à l’enfant et paix au vieillard.

L’homme libre, au cœur pur, se trouve ainsi entraîné par un courant d’amour sans limites qui ne laisse personne de côté. Dieu accueille tous les hommes, il les veut tous parce qu’ils sont tous ses enfants, il faut pour cela vaincre les obstacles que l’on peut vite surmonter si nous aimons. – C’est à ce signe  que le  monde reconnaîtra que vous êtes mes disciples : si vous vous aimez les uns les autres – c’est le commandement qui plaisait le plus à Beethoven : il concentre presque en lui l’harmonie divine de l’univers. Certes des dissensions surgissent constamment entre les hommes, mais le Christ nous enseigne d’abord la concorde, puis il nous demande de mettre fin à la spirale des offenses et des vengeances, et de rétablir le circuit de la communion moyennant le pardon. Pardonner aux hommes qui nous ont fait du mal c’est accomplir le bien, c’est faire un don à Dieu qui nous aime. Cela veut dire que vivre c’est aimer et qu’aimer c’est comprendre.

Igino Giordani, extrait de  L’unico amore, Città Nuova, 1974

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Afrique: “Les autres et nous”

Douze étudiants (représentant deux lycées italiens) sont partis pour l’Afrique, accompagnés de trois enseignants, deux animateurs, deux membres de l’Unicoop de Florence, une représentante du Mouvement des Focolari et un caméraman Objectif: passer une semaine de partage avec des jeunes africains, du 16 au 24 janvier. Destination choisie: Fontem, dans le nord-ouest du Cameroun anglophone. Aujourd’hui, la ville camerounaise compte 40 000 habitants. Le Mouvement des Focolari a participé à sa croissance, avec d’autres, à partir des années 60. Mais laissons Stefano, un des jeunes, raconter l’expérience vécue publiée dans le bulletin de l’école: “…Un voyage à la découverte d’une réalité différente, parfois difficile à supporter en raison de la pauvreté visible, mais une leçon de vie vu tout ce qu’on a pu apprendre… Nous avons découvert une culture différente, qui pense différemment… Nous partons avec l’idée d’aller distribuer médicaments, crayons, papier, cahiers, de parler de nous, de l’Europe, et nous découvrons au contraire qu’il existe des personnes qui vendraient le peu qu’elles ont pour qu’on se sente comme à la maison; qu’il existe des personnes qui ne nous ont jamais vus, mais qui nous accueillent comme des rois; qui ne sont pas racistes comme beaucoup d’entre nous; qui, en quelques jours, s’attachent à nous comme personne. La rencontre avec les jeunes du collège nous a beaucoup impressionnés: nous avons été accueillis par des chants et des danses. À notre grand étonnement, ils nous ont pris par la main et nous ont enlacés. Après des moments d’égarement, nous avons été transportés dans une autre dimension, nous n’avions plus peur de nous lier à leur monde qui était déjà devenu nôtre. Nous nous sommes défoulés sur des chansons et des danses, nous avons dansé, ri et tissé un lien fort, presque difficile à croire. Cette manière de se comporter a fait qu’entre nous aussi, Italiens, une belle alchimie s’est créée. En plus des moments heureux, nous avons aussi dû supporter des images fortes, spécialement lorsque nous avons visité le village de Besali, où la pauvreté est partout. Au bord de la route, des enfants sous-alimentés, l’estomac gonflé, des personnes extrêmement pauvres… Malgré tout, là aussi les personnes nous ont accueillis chaleureusement. Les écoles de Besali, construites et soutenues par l’Unicoop Florence, sont très loin de l’édifice scolaire italien typique… Des personnes nous ont mieux fait comprendre ce que nous ressentions, à commencer par le Docteur Tim, focolarino originaire du Trentin, qui vit à Fontem depuis 27 ans. Il apporte beaucoup à toute la communauté, il soigne de nombreuses personnes qui, sans lui et les autres volontaires de l’hôpital, auraient de graves ennuis. La grandeur d’âme de Pia, focolarine volontaire qui vit à Fontem depuis 47 ans, devenue une icône du Mouvement des Focolari, nous a touchés. Elle est capable de transmettre une énergie incroyable. Au fil des jours, un grand lien s’est créé entre tous. Le dernier jour a été magique. Ils nous avaient avertis: “Vous pleurerez et ils pleureront”. Au fond de nous, nous pensions que cela ne se produirait pas, jusqu’à ce que cela se produise vraiment. Le soir avant de partir, les adieux, après un échange de cadeaux, ont été émouvants: tous enlacés, silencieux, dans l’obscurité totale de la route à la lisière de la forêt; un silence assourdissant seulement rompu par le bruit de la respiration sanglotante, qui retenait ces émotions incroyables. Pas encore pleinement conscients de ce que nous avons vécu, nous sommes reconnaissants envers ceux qui ont permis la réalisation de cette expérience; un voyage que quelqu’un a défini comme ‘Le voyage de la vie’.”

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En Autriche récompense pour l’engagement écologique

Cultiver et conserver le créé est une indication de Dieu donnée non seulement au début de l’histoire, mais à chacun d’entre nous; cela fait partie de son projet; cela veut dire faire grandir le monde avec responsabilité, le transformer pour qu’il soit un jardin, un lieu habitable pour tout le monde (…). Ecologie humaine et écologie environnementale marchent  de paire ». Ces paroles du pape François (5 juin 2013) témoignent de l’actualité de la problématique environnementale.

Au Centre « Am Spiegeln » de Vienne ces concepts ne viennent pas d’une musique nouvelle ni lointaine. De fait, le centre des Focolari en Autriche a été conçu pour mettre la personne et le milieu ambiant au centre. Situé à la lisière du bois viennois, à dix minutes du château de Schönbrunn, demeure estivale des Habsbourg et entouré de vert, le centre Mariapoli est un des buts préférés des conférences et des congrès. Mais il est aussi recherché comme lieu de repos, de vacances d’été et de tourisme, grâce à sa proximité avec la splendide capitale. Des milliers d’hôtes (groupes, familles, jeunes, enfants) que le Centre a hébergés ces dernières années peuvent en témoigner.

La  reconnaissance est donc bien méritée, elle a été conférée par le ministre autrichien de l’environnement le 16 janvier dernier, de concert avec la Chambre de Commerce, à « Am Spiegeln ». Il s’agit de la qualification « Timbre Autrichien de Respect pour l’Environnement ». De cette manière, reconnaissance est donnée aux efforts soutenus pour adapter la structure à économiser l’énergie et l’eau par l’installation de systèmes appropriés et de triage des déchets dans le but de les réutiliser. De fait, à travers une nouvelle logistique de récolte différenciée des déchets, une quantité notable pourra être recyclée. Il faut y ajouter une utilisation modeste des détergents, la réduction maximale des emballages et la formation permanente des collaborateurs. Le prix met aussi l’accent sur l’utilisation des denrées venant de la propre région, avec d’autres systèmes de rationalisation des ressources.

« Il est aussi important – ajoutent les responsables – de faire participer nos hôtes par une bonne information de l’utilisation de la structure. Un engagement qui contraste avec ‘la culture du gaspillage et du rejet’ pour le bienêtre de ceux qui nous rendent visite, dans le respect du milieu ambiant ».

Ils concluent : « Nous sentons que ce prix met en valeur le témoignage de vie évangélique que nous essayons d’incarner ici quotidiennement et qui a une répercussion aussi sur l’harmonie et la sauvegarde du créé. Si vous voulez le constater de visu nous vous attendons à Am Spiegeln ! »

Pour informations

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Chiara Lubich: pédagogie de la fraternité

 C’est en recourant à la métaphore du pélican que Ezio Aceti  (psychologue des âges de la vie)  a débuté son exposé  sur « Chiara Lubich éducatrice », dont le nom est désormais associé à l’école maternelle  Spine Rossine de Putignano (province de Bari- Italie), inaugurée  le 29 janvier dernier.

Cet établissement a choisi le nom de Chiara Lubich parce qu’il souhaite que sa pédagogie soit inspirée par la fraternité : au niveau didactique, cela se traduit par la capacité de transmettre aux plus petits les connaissances propres à chaque discipline. C’est en cela que Chiara Lubich est un grand exemple : elle a su distiller et rendre accessibles à tous, et surtout aux plus « petits », les valeurs de l’Evangile.

“Les témoins – affirme Aceti – sont de grands maîtres parce que leur cohérence a attiré et inspiré de nombreux jeunes et adultes qui les ont suivis. Chiara Lubich et Mère Térésa de Calcutta en sont des exemples lumineux ; elles attiraient en raison du charisme qui émanait de leur personne : par delà  leurs discours ou  leurs paroles, leur seule présence suscitait chez beaucoup une profonde émotion. Il est important de savoir que les charismes nous sont donnés pour le temps présent et qu’ils demeurent même lorsque les fondateurs des Mouvements ne sont plus là. Chiara – poursuit Aceti –  a recentré l’expérience de Dieu et  l’a appréhendé de façon nouvelle en vivant l’unité. Pour comprendre les fondements de l’éducation – selon le psychologue – nous devons faire taire quelques préjugés »

Aceti a fait référence aux grandes figures qui, comme Chiara Lubich, ont contribué, par leur vie, à une nouvelle façon d’éduquer. Par exemple Simone Weil, philosophe française, propose l’attention comme une forme d’amour envers la personne qui s’exprime. Martin Buber, philosophe juif, encourageait à se mettre dans la peau de l’autre, à écouter ensuite les inspirations qu’il suscite, pour enfin les lui communiquer. Maria Montessori, italienne experte en pédagogie, a élaboré un système didactique où elle démontre que s’il est possible d’enseigner quelque chose à un enfant handicapé, il est possible de l’enseigner à tous les enfants. Le pédagogue polonais Janusz Korczak a accompagné les enfants de son orphelinat jusqu’au moment de leur mort dans le camp d’extermination de Trzeblinka. Le dernier élément pédagogique indiqué par Aceti a été le testament de Chiara Lubich : « Soyez une famille… aimez-vous réciproquement afin que tous soient un »

Au cours de l’inauguration est arrivé un message de Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, dans lequel elle souhaite que le nom de Chiara, donné à cette école, puisse inciter tous ceux qui la fréquenteront à suivre son exemple.

Source: Città Nuova online.

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Prix “Chiara Lubich pour la Fraternité”

Lampedusa, symbole de l’immigration: de douleur et d’accueil. Les nouvelles d’arrivées de migrants ne cessent pas, tout comme l’engagement de la Commune et de ses habitants. De là “L’Acte de Lampedusa“, signé sur l’Ile par des centaines d’associations internationales et par des milliers de citoyens. Un véritable vade-mecum pour un accueil respectueux des droits humains de tous les habitants du globe, “dans toutes les Lampedusa du monde”, comme le maire, Giusi Nicolini, l’a affirmé.

Pour cette raison, l’Association Villes pour la Fraternité a choisi d’attribuer le Prix “Chiara Lubich pour la fraternité” à la Commune de

Lampedusa pour sa 5e édition. Inspirée par la pensée de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, l’Association est née en 2008 sur proposition du maire de Rocca di Papa, Pasquale Boccia, à l’occasion du 65e anniversaire de la fondation du Mouvement des Focolari. Composée aujourd’hui de 133 communes italiennes qui ont adhéré à l’initiative, elle exprime l’intention de créer un réseau de dialogue et d’échange entre communes et d’autres collectivités locales avec l’objectif fondamental de promouvoir la paix, les droits humains, la justice sociale et surtout la fraternité, à travers des comportements et actes administratifs.

La Première Citoyenne de l’Ile a encouragé les promoteurs à poursuivre avec des actions qui renforcent la fraternité, parce qu’il faut “créer et cultiver la sensibilité envers des thèmes aussi importants”. Le but du Prix, en effet, est de mettre en évidence, chaque année, une Commune qui s’est particulièrement distinguée pour des actes et des comportements de fraternité. La remise du prix s’est passée à Ariccia (Rome), au Palazzo Chigi, samedi 8 février 2014. Pour décerner les honneurs, Emilio Cianfanelli, maire d’Ariccia, et Pasquale Boccia, maire de Rocca di Papa et président de l’Association Villes pour la Fraternité. Autre promoteur de l’événement, le Mouvement politique pour l’unité, représenté par le président de la section italienne, Silvio Minnetti.

Comme pour les autres éditions, un congrès de réflexion et formation a précédé la remise du prix. La thématique abordée cette année était: “Économie et Communauté riment-elles avec Fraternité? La pensée d’Adriano Olivetti comparée à celle de Chiara Lubich.” Une excellente occasion pour remarquer l’actualité brûlante de quelques principes communs entre le mouvement Communauté d’Olivetti et l’Économie de Communion.

D’un grand intérêt ont été les interventions de Melina Decaro, du Centre d’Études “Fondation Adriano Olivetti” et professeur à l’université LUISS de Rome; de Luigino Bruni, professeur ordinaire d’Économie à l’université LUMSA de Rome et coordinateur de la Commission internationale Économie de Communion; et de l’entrepreneur Giovanni Arletti, vice-président de l’Association d’Entrepreneurs pour l’Économie de Communion.

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Chiara Lubich et les religions: Islam

 Les contacts des Focolari avec des fidèles musulmans ont commencé déjà au cours des années 60.

En Algérie, dans les années 70, a fleuri une profonde amitié entre chrétiens et musulmans, qui s’est progressivement répandue dans la ville de Tlemcen, donnant vie à une communauté du mouvement des Focolari presqu’entièrement musulmane qui est passée au travers des barrières élevées entre Islam et Christianisme, mais aussi des années difficiles de la guerre civile.

Cette expérience a mis les bases des 8 rencontres internationales des « musulmans amis des Focolari » entre 1992 et 2008.

Aux Etats Unis, à la fin des années 90, s’est ouverte une nouvelle page de relations entre chrétiens et musulmans. Chiara Lubich, femme chrétienne, fut invitée par l’Imam W. Q. Mohammed, leader charismatique des musulmans afro-américains, à adresser son message aux fidèles réunis dans la mosquée Malcom X à Harlem. En conclusion de cette journée, en mai 1997, l’Imam affirma : « Aujourd’hui ici à Harlem, New York, une page d’histoire a été écrite ». Les deux leaders ont établi un pacte de fraternité qui s’est ensuite étendu à tout le mouvement. Depuis lors, aux USA, se déroulent des rencontres régulières de communautés chrétiennes et musulmanes, blancs et noirs, qui visent à construire la fraternité universelle avec retombée sur la ville et sur le quartier. Plus de 40 mosquées et communautés des Focolari y sont engagées dans différentes villes.

Le chemin dans l’approfondissement entre la spiritualité de l’unité des Focolari et l’Islam suit quelques étapes importantes : la rencontre pour les amis musulmans qui s’est déroulé en 2008 à Rome, a pris comme thème d’approfondissement « Amour et Miséricorde dans la Bible et dans le Coran ». L’intervention d’Adnane Mokrani, professeur musulman, sur « lire le Coran avec l’œil de la Miséricorde », fut très apprécié par les participants.

En 2010  une rencontre s’est tenue à Loppiano avec la participation d’environ 600 musulmans et chrétiens. Nombreux ont été les Présidents et Imams des communautés islamiques d’Italie. La rencontre fut, comme l’a affirmé l’Imam Layachi, un point d’arrivée et de départ de beaucoup d’expériences vécues en divers endroits d’Italie.

A Tlemcen (Algérie) – une des capitales de la culture islamique pour l’année 2011 – en juin 2011 s’est déroulé le congrès des musulmans du mouvement, dont le titre « Vivre l’Unité ». Les participants, environ quatre-vingts, venaient d’une dizaine de pays. La présence de professeurs musulmans a été très importante parce que, prenant comme base la vie vécue, ils ont commencé à développer des thèmes sur la spiritualité de l’unité à partir de leur point de vue.

Ces dernières décennies, la présence musulmane a augmenté en Italie suite à l’immigration.

Dans  de nombreuses villes italiennes, du nord au sud de la Péninsule, s’est développée une véritable amitié avec beaucoup de fidèles et communautés musulmanes. Comme à Brescia, où le 25 novembre 2012 environ 1300 chrétiens et musulmans se sont donné rendez-vous pour une journée au titre de « Parcours communs pour la famille »,organisée ensemble par le mouvement des Focolari et diverses associations et communautés islamiques. Ou bien à Catane, où le 23 avril 2013, un congrès avait pour titre  « La famille musulmane, la famille chrétienne ; défis et espoirs »,  réunissant sur les 500 personnes sous le drapeau du dialogue.

Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes. On prévoit la participation de personnalités religieuses du monde musulman.

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Lituanie: la confiance fait ressortir le positif

Durant l’une de nos longues soirées d’hiver, après d’abondantes chutes de neige, la cour de l’école est complètement couverte de neige. Je me rends compte que, le jour suivant, les enseignants ne pourront pas entrer avec leur voiture, ni les fonctionnaires qui ravitaillent la cantine. Je téléphone à différentes entreprises et à des privés, mais tous me répondent qu’ils viendront déblayer la neige seulement après quelques jours et pour une somme considérable. Après une dernière tentative, j’accepte l’offre d’un voisin qui met à disposition son camion avec une remorque.

Cependant, en commençant le travail, nous nous rendons compte que, sur le bord de la remorque, tant de neige s’accumule qu’il faut déblayer à la main.

À cette heure tardive, il n’y a plus personne dans l’école pour nous aider, à part une vieille gardienne, qui m’annonce que, derrière le bâtiment scolaire, un groupe de jeunes s’est rassemblé pour fumer. Mais ils sont considérés comme les casse-cou de l’école, plusieurs fois distingués à cause du nombre d’absences, de vols et bagarres, et qui risquent l’expulsion.

Lorsque je lui demande d’aller les inviter à nous aider, elle refuse, effrayée: elle craint que ces délinquants puissent lui faire du mal. Alors je me décide: je vais personnellement, mais sans m’attendre à ce qu’ils m’aident, et en étant prêt à déblayer moi-même la neige de la remorque.

Au début, les jeunes sont confus en me voyant, mais ils me saluent cordialement. Je leur dis qu’ils sont l’unique espoir pour que l’école, qu’eux aussi aiment beaucoup, puisse fonctionner normalement.

Ne prononçant aucun mot, ils déblayent la neige en travaillant une heure entière! Lorsque je les remercie pour leur aide, ils répondent qu’ils ne sont pas aussi méchants que certains enseignants le pensent…

C’était une preuve supplémentaire qu’il y a du positif à saisir en chacun et qui attend seulement de trouver la bonne occasion pour se manifester. Une relation plus confiante et ouverte a commencé.”

C’est le récit de Paulius Martinaitis, volontaire des Focolari de la Lituanie; la manière avec laquelle il aborde son activité professionnelle de directeur d’une école supérieure de Vilnius.

En effet j’ai compris – conclut Paulius – qu’offrir aux jeunes un espace de confiance leur permet de sortir de la spirale des comportements transgressifs dans laquelle ils s’enferment parfois et de l’étiquette que nous-mêmes leur collons.”

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Italie: “Le visiteur” suscite le dialogue

On a passé une soirée spéciale et riche de significations”; « Je me suis sentie enveloppée dans un climat de famille, même dans la simplicité d’un dîner partagé où je me suis sentie chez moi » ; «  Un très beau spectacle, qui répond aux exigences d’aujourd’hui » ; « Je regrette seulement de ne pas avoir invité d’autres personnes » ; « Nous faisons des enregistrements courts et nous nous y entendons un peu en récitation. La régie a été phénoménale : réciter ce texte à un rythme si rapide, a contribué à le rendre plus vivant. Ce n’a pas été lourd du tout, et pourtant les sujets sont très engageants ! ». Ce sont là quelques unes des nombreuses expressions des acteurs et de certaines personnes présentes à la soirée d’un théâtre de Prato, le 14 décembre 2013.

“ La pièce que nous avons choisie – expliquent les acteurs et le metteur en scène – est très particulière: “le visiteur”, du français Eric-Emanuel Schmitt, un texte qui interpelle avec légèreté, ironie et originalité tout spectateur par des questions fondamentales de l’homme. Elle est donc bien adaptée au but du dialogue».

Le spectacle, imaginé comme «théâtre forum», a été organisé par le groupe de Prato du dialogue de personnes de convictions différentes, lié au mouvement des Focolari avec la compagnie siennoise « La Sveglia » (à but non lucratif) active depuis 35 ans, qui l’a mise en scène.

« Au moment crucial du spectacle, dans la Vienne de 1938 – soulignent-ils – Sigmund Freud dialogue avec un mystérieux visiteur qu’on entrevoit être Dieu : un dialogue jamais banal dans lequel n’importe qui peut s’identifier ». De fait l’attention des quelque 100 personnes a été profonde, pendant deux heures elles sont restées clouées à leur chaise pour en suivre les paroles et l’interprétation passionnante.

À la fin de la représentation, le “forum” s’est ouvert de manière spontanée dans un climat familier avec des réflexions suscitées à partir de la pièce. Des personnes déjà engagées dans ce dialogue sont intervenues mais aussi d’autres, nouvelles à cette expérience de rencontre.

Les mêmes acteurs de la comédie ont expliqué ce que signifie pour eux cette œuvre théâtrale, la genèse de sa mise en scène et leur joie de la représenter dans un contexte semblable.

Les mêmes acteurs de la comédie ont expliqué ce que signifie pour eux cette œuvre théâtrale, la genèse de sa mise en scène et leur joie de la représenter dans un contexte semblable.

L’initiative a été la construction de tout le monde : un véritable groupe de dialogue tous azimuts ! l’un s’est occupé des invitations et de l’organisation ; l’autre de faire la publicité ; un autre de la pensée de Chiara Lubich offerte aux participants pendant le dîner pris ensemble et qui a conclu la soirée ; un autre encore a mis à disposition le camion pour le transport des décors ; un cordon bleu, du groupe de dialogue, a préparé «  les pâtes à la sorrentina » pour le déjeuner de la compagnie ; un autre s’est chargé de l’enregistrement vidéo ; d’autres encore s’étaient occupés des contacts avec le théâtre et la SIAE (pour les droits d’auteur), en plus de ceux qui ont donné leur contribution avec leur propre culture et leur sensibilité à la réussite de la discussion finale.

Le consensus pour l’initiative a été unanime: « Non seulement une soirée au théâtre mais une possibilité de rencontre et d’écoute, tout d’abord avec soi-même, pour ensuite s’ouvrir aux vrais dialogues ».

Etant donné que la compagnie s’est mise à disposition pour d’autres représentations, une des personnes présentes, engagée auprès des prisonniers a même proposé au metteur en scène une représentation derrière  les barreaux et quelqu’un a suggéré à « La Sveglia » de mettre en scène aussi d’autres textes, d’une même profondeur.

Ukraine: Journal de Kiev

Klaus Hemmerle: passion pour l’unité

«Je sais que je n’arrive pas à vivre tout seul, mais uniquement avec Lui au milieu de nous. Je m’engage à faire partie d’une cellule vivante, à être lié à d’autres personnes avec lesquelles je peux parler de ce genre de vie.

J’aimerais, au moins chaque jour, joindre quelqu’un par téléphone qui puisse me comprendre dans ce qui fait ma vie, et qu’il me comprenne tellement en profondeur que cinq minutes suffisent pour comprendre clairement comment vont les choses.

Si quelquefois cela n’est pas possible, alors on vit la « communion spirituelle », qui reste de toute façon une réalité très importante. J’essaie de tisser une toile concrète de relations et d’en faire partie.

Cette communion vécue n’est jamais un but en soi, mais elle fait grandir la passion pour l’unité et l’impulsion à créer la communion où que j’aille. Je n’aurai de paix que si le diocèse, la paroisse et toute autre réalité, ne deviennent un réseau fait de cellules vivantes avec le Seigneur vivant au milieu d’eux.

De cette manière, les gestes fondamentaux de ma vie quotidienne, vivre la Parole, la rencontre consciente et attendue avec le Crucifié, prier et vivre la communion dans une réalité de cellule vivante, sont des choses qui me font toujours plus comprendre une donnée fondamentale : je vis la vie non pas seul, je ne suis pas le soliste du salut des autres, mais je suis une personne qui vit avec l’Autre et pour l’Autre.

C’est-à-dire tourné vers le Père et tourné vers les autres : et donc communion et réciprocité. Il s’agit de trois directions fondamentales qui partent du Christ Crucifié ; vers le Père, vers le monde, vers la communion».

Wilfried Hagemann, Klaus Hemmerle, innamorato della Parola di Dio””, Città Nuova Ed., pag. 233.

Ukraine: Journal de Kiev

Le GEN VERDE en concert à Vérone

“En arrivant à Isola della Scala (près de Vérone), le 29 janvier 2014 – nous écrit le Gen Verde – nous avons découvert que START NOW n’était plus seulement notre projet, mais aussi celui des 100 jeunes avec lesquels nous avons travaillé en workshop (ateliers), ainsi que des nombreux adultes qui nous avaient accompagnés et aidés dans les coulisses tout au long de ces journées. Ils répétaient avec force et tous en chœur : « START NOW, WOW ! » « Lorsque nous avons commencé à travailler la danse, le chant, la percussion et le théâtre, ce fut comme si nous nous connaissions depuis toujours : chacun était prêt à mettre ses talents à la disposition de tous. Une jeune disait sa surprise : « Ici, sur scène, je me sens autre, différente, libre de m’exprimer » Un de ses camarades lui a répondu : « Mais tu peux être ainsi tous les jours ! »  Le samedi 1er février, les jeunes et le Gen Verde  sont montés  ensemble sur scène dans le cadre du traditionnel « rassemblement d’hiver – Fête de la vie », organisé par la pastorale des jeunes de Vérone. « Cette année nous étions coude à coude avec le diocèse, tous en première ligne, pour témoigner que l’espérance est possible. Au cours de la messe qui a précédé le spectacle,  l’évêque, dans son homélie, a vivement encouragé les jeunes qui étaient présents : « Avec vous s’est-il exclamé   l’avenir est assuré! » “L’expression artistique, une fois de plus, a favorisé le  dialogue et mobilisé les personnes. En chantant ensemble « …la paix, elle  dépend de toi », nous avons témoigné de notre engagement et entraîné avec nous les 3500 spectateurs qui reprenaient nos chants  durant le concert. C’est une vague de fraternité qui a déferlé depuis Vérone… et qui sait jusqu’où elle ira!” Le groupe international Gen Verde est actuellement composé de 21 jeunes femmes provenant de 13 pays. Il a réalisé plus de 1400 spectacles au cours de ses différentes tournées en Europe, Asie,  Amérique du Nord et du Sud. Le style de leur musique, très original, s’enrichit chaque fois qu’arrive un nouveau membre. La diversité de leurs apports respectifs produit une riche convergence culturelle et ethnique, tout en  offrant un vaste registre de genres traditionnels et contemporains. A ce  jour le GEN VERDE a publié 70 albums. Le groupe a évolué au cours des années, mais les valeurs qu’il entend promouvoir restent les mêmes: contribuer à faire naître une culture pour tous, fondée sur la paix, le dialogue et l’unité. L’international performing arts group Gen Verde, est basé dans la cité pilote internationale de Loppiano (Florence, Italie) où des personnes en provenance des cinq continents partagent une expérience enrichissante et féconde : construire l’unité dans la diversité.

Ukraine: Journal de Kiev

L’Idéal: Jésus abandonné

«Le père spirituel de Chiara lui a demandé, un jour : “Quel a été le moment où Jésus a souffert le plus?”.

“Dans le jardin des Oliviers, je suppose”.

“Non. A mon avis, il a souffert le plus, sur la croix, lorsqu’il a poussé le cri: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” (Mt 27,46; Mc 15,34)”.

Il est sorti, et Chiara, s’entretenant avec Dori (une de ses élèves, parmi les premières à la suivre, ndlr) puis avec d’autres, a commencé à polariser son amour – et son étude – sur ce cri: sur ce moment d’angoisse, où Christ s’était senti abandonné même du Père par lequel il s’était fait homme.

“Je suis convaincue que Jésus abandonné sera l’idéal qui résoudra tous les problèmes du monde: cet idéal se diffusera jusqu’aux extrémités de la terre”.

Cette conviction devait se renforcer, d’année en année, dans les épreuves de toute sorte, grâce auxquelles son idéal s’établissait parmi les hommes.

Jésus abandonné est ainsi devenu l’amour de Chiara. Il est devenu l’amour – l’idéal, le but, la norme – de l’Œuvre de Marie (ou Mouvement des Focolari, ndlr).

Un jour, Chiara nous a expliqué: “Si, lorsque je serai une vieille femme décrépite, des jeunes viennent me demander de leur définir succinctement notre idéal, avec un fil de voix je répondrai: c’est Jésus abandonné!”».

Source: “Erano i tempi di guerra…”, Chiara Lubich – Igino Giordani, Città Nuova Ed., Roma, 2007, pp. 122-123.

Ukraine: Journal de Kiev

1994-2014… Le souvenir de Klaus Hemmerle

Chiara Lubich et Mgr Klaus Hemmerle. Synode des laïcs, 1987.

 “Klaus Hemmerle n’est pas l’homme d’une époque, car ce n’était pas lui qui vivait, mais Jésus en lui. C’est pourquoi je le vois aujourd’hui comme lorsqu’il était parmi nous, un autre Jésus, avec toutes les qualités de sa personnalité bien marquée qui conciliait la sagesse du juste et celle de l’élu, son engagement paternel et fraternel sans réserve au service du peuple de Dieu dans son diocèse  et la liberté de suivre un charisme de l’Esprit Saint, la liberté de l’artiste aussi. Tout cela, c’était lui »

  A la question portant sur sa relation avec l’évêque Hemmerle, Chiara Lubich le décrit comme « Une personne appelée par Dieu à collaborer avec le fondateur d’une Œuvre qui vient de Lui, pour en faire naître une expression. C’est donc une relation unique, connue seulement de celui qui peut en faire l’expérience, cimentée par l’amitié la plus rare, toute imprégnée de la charité du Christ » Au point qu’elle le  définit comme “co-fondateur”: « Il m’a aidé à faire naître au sein du Mouvement des Focolari deux réalités très importantes : la branche des Evêques amis, animés par la spiritualité de l’unité, et la fondation de l’Ecole Abba pour mettre en forme toute la Pensée inhérente à la spiritualité de l’unité, qui est elle-même le fruit d’un charisme »

« Il brillait par ses nombreux talents. Bien qu’il fût revêtu de la dignité sacerdotale et épiscopale, quand on pense à lui, on imagine un ange plutôt qu’un homme, en raison de sa sublime délicatesse d’âme, de sa liberté d’esprit, de son intelligence profonde et éclairée, de son humeur toujours égale, de son tempérament ardent, et de sa fermeté sans concession lorsqu’il s’agissait de défendre ou de protéger quelqu’un. Je le voyais, nous le voyions comme un modèle de détachement complet de soi et de tout ce qui touchait à sa personne. C’est seulement après sa mort, par exemple, que j’ai su qu’il possédait des talents de musicien et de peintre.

   C’était un modèle de recherche constante d’amour envers le frère ou la sœur  qui l’approchaient ou de tout ce qui, pour lui, représentait la volonté de Dieu. Un modèle aussi d’attachement passionné à la Parole, au point de s’être mis à vivre chaque mois une phrase de l’Ecriture, pendant cinq ans, pour se préparer à l’Ecole Abba. Il avait connu l’expérience qu’en avait fait notre mouvement à ses débuts, avant que l’Esprit nous fasse don d’intuitions particulières, qui se sont avérées par  la suite très précieuses pour l’étude du charisme »

 Aimait-il être évêque ?

« Un jour il m’a confié que, humainement parlant, il aurait préféré continuer à être théologien, mais je pense qu’en devenant évêque il s’est rendu très utile à l’Eglise, tout comme au mouvement des focolari, car, à son savoir exceptionnel, s’ajoutait l’autorité du magistère de l’Eglise, une garantie importante pour nous »

Extrait de “Klaus Hemmerle, innamorato della Parola di Dio », Wilfred Hagemann, Città Nuova Ed., Roma, 2013, p. 288-289.

Ukraine: Journal de Kiev

Plein de reconnaissance envers Benoît XVI

Un an après le geste historique de Benoît XVI – fait en étant pleinement conscient, avec courage et grande humilité – geste qui a transformé le visage de l’Eglise, nous en faisons mémoire, pleins de gratitude.

Dans son dernier Angelus,le 24 février 2013, ses paroles nous ont bouleversés : « Le Seigneur m’appelle à cette “ascension du mont”, à me consacrer encore davantage à la prière et à la méditation »  .

Merci Benoît d’avoir été un instrument de l’Esprit Saint !

Ukraine: Journal de Kiev

Loppiano: Premier “Week-end du Don”

“C’était en temps de guerre et tout s’écroulait… seul Dieu restait”, c’est ainsi que commence souvent le récit de la naissance du Mouvement des Focolari. C’était en 1943, durant l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. De ces années, de nombreux épisodes, qui ensuite sont devenus emblématiques, se sont répétés et diffusés partout où sont présentes les communautés des Focolari, sont remémorés.

Un de ces épisodes a été le “fagotto” (le tas). Voici le récit de Vittoria (Aletta) Salizzoni, une des premières jeunes qui a entrepris “l’aventure de l’unité” avec Chiara Lubich:

“Je me souviens d’une action. Je pense qu’elle s’est produite en 1946. “Donnons nos vêtements superflus pour notre communauté”, proposa Chiara. Nous avons donc commencé à faire ce que nous avons appelé “fagotto”. Nous étions pauvres. Imaginez! Durant l’après-guerre, il n’y avait plus rien. Nous avions seulement de vieux habits usés, mais nous sommes toutes arrivées avec quelque chose. Je me souviens d’un beau tas, là, au milieu du séjour de la “casetta”, qui a ensuite été distribué.”

Cette action, qui rappelait les premières communautés chrétiennes où “personne ne manquait de rien, parce que ceux qui possédaient (les biens) les mettaient à disposition de tous, et l’on distribuait à chacun selon ses besoins” (Actes 4,34-35), devient une coutume dans les communautés des Focolari dispersées dans le monde.

Les habitants de la cité-pilote internationale de Loppiano ont décidé, les 8 et 9 février, de lancer une proposition semblable, mais en impliquant son territoire, et selon les indications du Pape François qui invite justement au partage, dans son message pour le Carême 2014. Le Pape rappelle, entre autres, qu’il “est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage”.

L’initiative solidaire a été intitulée “Week-end du Don”. “Une ‘immersion complète dans la culture du don’ – expliquent les organisateurs – qui a promu l’ouverture d’un espace d’échange et de demande d’objets en bon état sans aucune limitation ou restriction; sans oublier le tableau des nécessités et la ‘banque du temps’ pour mettre à disposition des autres.”

Le Salon de la cité-pilote a été désigné comme point de collecte. “Il est arrivé de tout: vêtements usés de toutes tailles, pour tous les âges, livres, électroménagers, meubles, jouets, objets de décoration”, racontent-ils.

Dimanche, ont également été proposés des espaces de dialogue et d’approfondissement sur les motivations qui sont à la base de la “culture du don”, en opposition à celle de la propriété, et son application directe dans la vie de tous les jours.

Enfin, a été inauguré le fameux “Réseau fagotto permanent”, c’est-à-dire un point de collecte et de redistribution des objets donnés. Un lieu ouvert à la solidarité et pensé comme transit de biens pour les personnes dans le besoin.

Ukraine: Journal de Kiev

En Afrique, en tant que famille

“Nous n’allons pas en Afrique pour connaître un endroit, pour faire du tourisme, mais pour aller trouver un peuple », écrivent Flavia et Walter.

Elle est suissesse, a étudié relations internationales à Genève et a travaillé durant quelques mois à Bukas Palad Tagaytay, aux Philippines. Walter est un journaliste brésilien qui a décroché en 2012 son master à l’Institut Universitaire Sophia, à Loppiano, en Italie. En 2005 il est parti comme volontaire en Indonésie, six mois après le Tsunami qui a détruit le Sud Ouest asiatique.

Tout en vivant sur les deux rives opposées de l’océan Atlantique, ils se sont rencontrés en 2004 et se sont mariés huit ans après.

Et maintenant ils laissent sécurité, projets, travail… pour aller passer deux mois avec la communauté des Focolari de Man, dans l’Afrique sub-saharienne, à 600 km à l’ouest de la capitale de la Côte d’Ivoire, Abidjan. « Tout laisser derrière nous n’est pas facile – écrivent-ils – mais nous sentons que cette expérience de détachement total nous rend plus libres pour vivre en profondeur chaque instant, sans regarder en arrière.

A Man ils travailleront dans la cité pilote du mouvement, dans un centre d’informatique et dans un centre qui s’occupe de la lutte contre la malnutrition de centaines d’enfants.

« Le fait d’aller ensemble en tant que couple est un aspect que nous voulons souligner, écrit Flavia. Beaucoup disent que le mariage emprisonne, contraignant à une vie basée sur la recherche des sécurités matérielles. Nous voulons relever le défi qu’il est possible de s’ouvrir ensemble vers les autres ».

« Rencontrer le peuple africain a toujours été notre rêve – ajoute Valter – mais les nombreux rapports que nous avons construits ont transformé notre expédition en aventure que nous voulons partager avec beaucoup d’amis. Pour eux et toutes les personnes qui sont intéressées de connaître plus le continent africain il nous est venu l’idée d’écrire un livre avec les expériences que nous vivrons et les photos pour le documenter ».

« Nous désirons faire participer tout le monde à notre aventure – conclut Flavia – et offrir le fruit de notre expérience : nous croyons que la famille n’est pas seulement faite de liens du sang, mais engage tous les rapports construits avec les communautés dans lesquelles nous sommes insérés ».

Ceux qui désirent participer au projet,  peuvent contribuer et ils recevront un « livre photo » avec leur expérience.

Pour plus d’informations :

https://www.facebook.com/juntosrumoaafrica.

Ukraine: Journal de Kiev

Chiara Lubich et les religions: Bouddhisme

La relation avec le monde bouddhiste a une signification particulière dans l’histoire du dialogue vécue par le Mouvement des Focolari. Même si déjà les années soixante furent celles des intuitions de la fondatrice Chiara Lubich  regardant la possibilité de construire une vraie fraternité avec les personnes de religions et de cultures différentes,  ce n’est qu’ en 1979 que Chiara a rencontré un leader des autres religions, le révérend Nikkyo Niwano, fondateur de la Rissho Kosei Kai. Est née une amitié basée sur une profonde estime réciproque. En 1981 Niwano l’a invitée à Tokyo pour parler de son expérience à 12.000 bouddhistes. Ce fut le début historique d’une expérience de vraie fraternité. Ce rapport qui dure désormais depuis bien des années a été consolidé par la visite de Maria Voce à Tokyo en 2010.

Des voies de connaissance réciproque et de collaboration avec d’autres réalités du courant Mahayana au Japon et à Taiwan se sont ensuite ouvertes. Les rencontres avec le vénéré Etai Yamada de l’Ecole de Tendai restent inoubliables. Chiara aimait citer les paroles du grand maître Saicho : « S’oublier soi-même et servir les autres est le sommet de l’amour-compassion », paroles entre autres mentionnées par Jean-Paul II à l’occasion de la rencontre des représentants des autres religions en 1981 à Tokyo. Le vénérable Yamada ajoutait: “On peut dire que le Focolare met en pratique les paroles du maître après 1200 ans”. Aujourd’hui, de fructueux rapports existent aussi avec l’Ecole Nichiren.

Les contacts avec les bouddhistes Chinois du monastère Fo Guan Shan et du monastère Dharma Drum Mountain n’ont pas manqué. Au long des années se sont ouvertes des voies de connaissance et de rencontres également avec le monde du bouddhisme Théravada. Grâce à un séjour prolongé près de la cité internationale de Loppiano, deux moines Thaïlandais le grand maître Ajhang Thong et Prahamaha Thongratana – ont eu un contact vital avec le christianisme. De retour dans leur pays ils ont communiqué leur découverte, invitant Chiara Lubich à donner son expérience dans une université bouddhiste et dans un temple à Chiang Mai. Le grand Maître A jhan Thong en présentant la fondatrice des Focolari disait : « Le sage n’est ni un homme ni une femme. Quand s’allume une lampe dans l’obscurité, on ne se demande pas si c’est un homme ou une femme qui l’a allumée. Chiara est venue nous donner sa lumière ».

De 2004 à aujourd’hui, quelques symposiums se sont déroulés. Le cinquième et dernier dans le temps (28-31 mai 2012) après ceux qui ont eu lieu en 2004 et en 2008 au Centre Mariapolis de Castelgandolfo et en 2006 et 2010 respectivement à Osaka au Japon et à Chiang Mai en Thaïlande, a rassemblé des participants provenant de la Thaïlande, Sri Lanka, Japon, Corée, Taïwan, Angleterre, USA, Suisse, Autriche et Italie. La variété ne se situait pas seulement dans la provenance géographique, mais aussi dans les différentes appartenances. Parmi les bouddhistes étaient présents des moines et des laïcs de la tradition Théravada et de celle Mahayana, et parmi les chrétiens, des représentants de la Communion anglicane et des Eglises réformées.

Durant les années, entre les participants à ces congrès une profonde confiance réciproque a permis d’aborder le sujet des Ecritures avec ouverture et sans malentendus. Le Congrès de Castelgandolfo a vu aussi la présence du Cardinal Tauran, président du conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, et de la présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce.

Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaniana de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara Lubich et les religions ; ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en valeur, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religion non chrétiennes. Il est prévu la participation de personnalités religieuses même du bouddhisme.

Ukraine: Journal de Kiev

Affluence des réfugiés et défi de l’intégration

 “Ils accostent sur les plages italiennes en quête de paix, d’avenir et d’une vie digne de ce nom : ces derniers mois ce sont surtout les victimes de la guerre en Syrie. Au dire de beaucoup, on assiste à un nouvel exode biblique »  Marigen veut ainsi dire  combien elle s’est sentie, ainsi que  les autres focolarine de Catane (Sicile-Italie), directement interpellée par le regard de ces réfugiés et leurs débarquements toujours plus fréquents : «  Et moi, et nous, que pouvons-nous faire? »

C’est Valeria, une jeune du Mouvement, qui  leur fait savoir que chaque jour une foule de syriens se dirige vers la gare de Catane pour aller vers les pays de l’Europe du Nord. « Ils ont besoin de tout –  leur dit-elle  – vêtements, chaussures, sacs, valises, nourriture, médicaments » Immédiatement les focolarine se mobilisent : « Nous ouvrons nos armoires, nous retirons tout ce qui s’est accumulé et peut servir à d’autres – ajoute Paola – L’une recoud un bouton, l’autre repasse une chemise, une autre trie les vêtements et les répartit dans des sacs. L’expérience vécue par  Chiara Lubich et le premier focolare à Trente, en pleine guerre, est bien présente au cœur de chacune de nous »

Le lendemain  elles se rendent à la gare et remettent le tout à une jeune marocaine qui coordonne les aides. Elles apprennent alors qu’il y a besoin d’un endroit pour déposer tout ce qui arrive. Le soir même une famille met son garage à disposition.

Elles ont aussi l’occasion d’aider et de connaître les émigrés  accueillis dans la mosquée transformée en dortoir pour les réfugiés musulmans et chrétiens. Lina, focolarine originaire de Jordanie, traduit leurs histoires où s’entremêlent douleur et d’espérance.

Entre temps, la communauté des focolari de Syracuse partage avec toute la ville la douleur causée par le décès de Izdihar Mahm Abdulla, une syrienne de 22 ans morte en mer pour n’avoir pas pu prendre ses médicaments durant le voyage. Marigen nous dit encore : « Nous nous sommes serrés autour des réfugiés pour leur apporter notre aide matérielle et les réconforter. Nous avons participé aux obsèques dans le rite musulman, sur le parvis de la cathédrale. On a prié ensemble aux côtés de l’Imam de Catane, du Maire et de l’Archevêque de Syracuse : l’atmosphère revêt  quelque chose de sacré… tous rassemblés autour du cercueil, unis par cette grande douleur… L’Imam offre à l’évêque le Coran en signe d’amitié et de communion »

Sur l’île de Lampédusa aussi, après la tragédie des nombreuses personnes mortes en mer, la communauté du Mouvement, avec beaucoup d’autres, a paré au plus urgent en offrant hospitalité, nourriture, maisons et en partageant avec les immigrés non seulement le superflu mais aussi le nécessaire.

Tout à côté, sur l’île de Malte, la communauté des Focolari s’est sentie directement interpellée par l’arrivée massive de réfugiés sur les côtes de l’île « Ici le défi de l’émigration et de l’intégration est très fort – raconte Vanessa – depuis deux ans déjà nous avons commencé à prendre conscience des pas à faire et à demander des permis pour entrer dans les camps où sont regroupés les nombreux réfugiés » On organise des groupes décidés à agir sur plusieurs fronts « Je fais partie du groupe qui se rend au camp de réfugiés – poursuit Vanessa – où nous avons connu une cinquantaine de femmes somaliennes âgées de 16 à 50 ans, la plupart musulmanes, quelques unes chrétiennes. Nous proposons des cours d’anglais, de travaux manuels, de danse, mais la chose la plus importante c’est la relation avec chacune : écouter et partager leurs frustrations, le récit de leur vie… nous sommes mis en présence de situations très délicates qui peuvent conduire au suicide… Nous constatons à quel point l’écoute attentive est importante et nous voyons avec joie que ces visites réconfortent et redonnent espoir. Et c’est précisément ce souci d’accueillir que nous cherchons à vivre et à transmettre, pour promouvoir une culture de l’intégration »

Ukraine: Journal de Kiev

Allemagne: Art et Évangile

«Depuis que j’avais entendu l’appel de me donner à Dieu au Focolare, il me semblait que le monde de l’art et les nombreuses années d’étude de la musique ne trouveraient plus de place dans ma vie. Cependant, différentes rencontres et relations qui naissaient me poussaient à écouter mon côté artistique et à en suivre les stimuli. J’ai toujours ressenti beaucoup de confiance dans les échanges avec mes amis du Focolare, qui n’ont pas vraiment essayé de me donner des réponses, mais sont restés près de moi, en partageant mes interrogations. Entretemps, je faisais aussi d’autres travaux. Il me semblait cependant que ce monde artistique soit pour moi comme un train déjà parti et dans lequel je n’étais pas monté.

J’ai d’abord découvert que ce que Dieu nous donne ne correspond jamais exactement à ce que nous pensons. Par exemple, j’avais cherché du travail dans le domaine de la musique dans les quartiers les plus difficiles de ma ville, parmi les immigrés et les plus pauvres, pour me mettre à leur disposition. Cependant, en plusieurs années d’intense recherche, rien n’est jamais sorti. Une collègue m’a par contre fait remarquer que le lycée dans lequel je travaille maintenant m’offrait un défi complètement différent, mais également fascinant: des jeunes pleins de richesse matérielle, mais souvent aussi de pauvreté spirituelle, satiété de tout et insatisfaction profonde.

Donc, depuis deux ans et demi maintenant, je travaille dans le lycée humaniste Christianeum à Hambourg, une école avec une grande activité musicale, avec chorales, brass band et orchestres, qui implique des centaines de jeunes. Je dirige les deux orchestres symphoniques de l’école: celui des enfants de 10 à 12 ans (actuellement composé de 65 membres) et celui des jeunes de 13 à 18 ans (52 membres).

Ce travail exige surtout la capacité de créer des relations avec les jeunes, mais aussi avec les parents et les collègues. Plusieurs fois, cela signifie apprendre à pardonner (moi-même et les autres), recommencer à chaque fois, en croyant en les autres au-delà de n’importe quelle déception, s’engager de façon désintéressée, en faisant attention à chaque personne et pas seulement au groupe. Et tout cela avec le fondement de la recherche continue d’une compétence professionnelle toujours plus grande, en essayant d’impliquer le plus possible les collègues. Nous sommes en effet trois à nous occuper de l’orchestre. Avant de décider de quelque chose, nous essayons de comprendre ce à quoi pensent les autres, en nous écoutant avec attention. Nous expérimentons ainsi la réciprocité de l’amour avec les jeunes et avec les adultes. J’ai été surpris lorsqu’ils m’ont fait remarqué que, dans les activités musicales de l’école, “un esprit bienveillant souffle toujours plus et crée une atmosphère de collégialité amicale que tout le monde partage”.

Je sens que ma vie se normalise tant que je suis et que je reste cohérent dans mon choix de vie, et j’essaye la même fraîcheur et nouveauté du temps où j’ai commencé à vivre l’Évangile, convaincu, hier comme aujourd’hui, que seulement ainsi, avec beaucoup d’autres, on peut changer le monde».

Profil de Christian Kewitsch

Ukraine: Journal de Kiev

De jeunes suisses jouent pour leurs contemporains du Caire

Le 25 janvier 2014, la 14ème édition de la rencontre annuelle de volleyball sponsorisé organisée par «Youth4unity», les jeunes du Mouvement des Focolari, a eu lieu à Zurich.

160 sportifs pleins d’enthousiasme se sont donné rendez-vous dans la salle de gymnastique de l’école cantonale de Zurich à Oerlikon. Il ne s’agissait pas seulement de faire du sport, mais leur but était une fois de plus de récolter des fonds pour la fondation Koz Kazeh (Arc en ciel) au Caire.

Celle-ci concerne des jeunes et des enfants égyptiens qui doivent travailler pour subvenir aux besoins de leur famille et qui ne peuvent étudier que durant leurs jours de congé. Dernièrement ils ont pu bénéficier de cours d’orientation professionnelle et de programme spéciaux pour soutenir tous les jeunes.

Mis à part l’engagement social, le Volleyday de Zurich a été une occasion de se divertir et de jouer ensemble. Le slogan de la journée “Take care – respecte ton voisin, tout le monde est important”, a été le fil conducteur du tournoi, en le transformant en un Fair Play amical.

“Dans notre jeu, il n’y a pas de concurrence comme dans d’autres tournois, car nous jouons pour un autre but” affirme Gabriel, zurichois de18 ans qui participe pour la première fois au VolleyDay.

Ce VolleyDay a aussi vu la participation d’une vingtaine de personnes qui sont venues collaborer bénévolement à la réussite du tournoi en apportant leur aide en coulisse.

L’équipe «Abracadabra» a gagné la “coupe challenge” en récoltant la somme maximum de 2’376 CHF (1’942.15 €). Les équipes gagnantes «D’Choncheflicker» (Ligue A) et «Oerlikon one» (Ligue B), ont reçu un grand panier de produits alimentaires pour organiser un souper ensemble.

Le “time out” (une minute de silence et de prière pour la paix)  ainsi que la lettre envoyée par la fondation Koz Kazeh à cette occasion ont renforcé la relation entre les jeunes du Caire et de Zurich.

Ainsi la somme totale de 12’074 CHF (9’869.30 €) récoltée par l’édition 2014 a pu être envoyée au Caire pour soutenir leurs microprojets.

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Malte: “L-Arti tal-Imħabba”

 “Nous avons eu la chance de proposer un livre de Chiara Lubich traduit en maltais, et c’est une très grande joie pour nous!”, nous confient Marisa et Mario, responsables de la communauté des Focolari sur l’Ile, au lendemain de la présentation de “L-Arti tal-Imħabba” (“L’Art d’aimer” en maltais)

Le 17 janvier, devant une salle comble, cinq intervenants spécialisés dans divers domaines ont pris la parole: Marie Alexander, professeur à l’Institut de Linguistique de l’Université de Malte; Natalino Camilleri, supérieur général de la Société de la Doctrine Chrétienne (M.U.S.E.U.M); le Père Karm Debattista, bien connu à Malte dans le monde de la musique et de la communication; le révérend Simon Godfrey, chancelier de l’Eglise Anglicane et maître J. Mifsud, avocat, journaliste et animateur de programmes télévisés.

Les interventions ont souligné comment l’art d’aimer, proposé par Chiara Lubich, trouve directement sa source dans l’Evangile et s’énonce en quelques points : aimer toutes les personnes sans discrimination aucune, faire le premier pas, reconnaître la présence de Jésus en chacun de nos frères et se faire « tout à tous », comme le recommande  St Paul. L’engagement à faire sienne cette façon de vivre demande un entraînement constant, mais produit un nouvel état d’esprit qui est un premier pas vers une révolution pacifique, capable de changer le cœur des personnes et de bâtir une civilisation fondée sur l’amour. Le révérend Simon Godfrey et maître J. Mifsud ont aussi tenu à mettre en évidence les convergences de pensée entre le  pape François et  Chiara.

Après ces exposés, une famille, un jeune et un “junior” ont raconté comment ils mettent en pratique l’art d’aimer. Ces témoignages ont été suivis de la présentation du “Dé de l’Amour

La soirée s’est conclue par les impressions de nombreux participants qui ont exprimé leur joie d’avoir découvert une nouvelle façon d’aborder la vie quotidienne: “Le message est fort, beau et simple – déclare le Père Silvestre –  il est à portée de main et tout le monde peut le vivre” D’autres ont mis en valeur divers aspects:” Dostoïevsky écrit que ce sera la beauté qui sauvera le monde – rappelle Stefania – aujourd’hui nous avons vécu un moment harmonieux et beau, parce que ce qui s’est dit participait de la Beauté de Dieu” Myriam a ajouté:” Il n’y avait pas celui qui croit et celui qui ne croit pas: dans cet amour nous nous sommes tous sentis en famille et l’on pouvait parler librement” Enfin le témoignage d’Ezio: ”Je connaissais ce livre en italien, mais j’en ai redécouvert toute la valeur. Je désire vivre toujours mieux cet “art d’aimer”, mobiliser mon coeur et mon esprit pour inventer mille façons de le rendre plus beau, plus efficace dans dans ses visées, plus intense, plus attractif, plus créatif, sachant qu’il ne sera  jamais aquis une fois pour toutes”.

Ukraine: Journal de Kiev

Purifiés par la Parole

Un “mort-vivant”

J’étais dans l’entrée du commissariat, il faisait chaud et j’étais très fatigué, lorsqu’est arrivé un homme claudicant mal habillé. Après m’avoir salué d’une voix faible, remarquant que je m’intéressais à lui, il m’a raconté son histoire: c’était un réfugié sans-abri, sans amis ni famille, sans papiers: un “mort-vivant”, comme disaient les policiers qui l’avaient arrêté. En le saluant, je lui ai dit où j’habitais: s’il était venu, nous l’aurions accueilli, donné à manger et proposé de rester dormir. Quelques jours plus tard, il est en effet venu chez nous, ainsi nous avons pu l’aider concrètement avant qu’il se mette en route pour Yaoundé. Pour notre famille, c’était lui, image du Christ souffrant, le don. P.B. – Côte d’Ivoire

Effets d’un vol

Après une belle journée au parc aquatique avec nos filles, nous nous apercevons, sur le parking, que des papiers et des clés ont été volés dans notre voiture… Après la dénonciation du vol, nous nous préparons à la nuit en plaçant des meubles derrière les principales entrées. Les filles trouvent un côté aventureux à l’événement. Le jour suivant, lorsque je vais acheter les nouvelles serrures, je me rends compte que les frais correspondent exactement au montant inattendu que ma femme avait reçu un jour avant. Ce fait nous a aidés à réfléchir et, ensemble, nous avons décidé de ne garder aucune rancune envers les voleurs. Quelques jours après, en récitant les prières, une des filles a aussi voulu mentionner ceux qui nous avaient donné l’occasion d’apprendre à pardonner. S.G. – Gênes (Italie)

Sur la route

Sur la route, je rencontre une prostituée. Je m’arrête, la salue, lui donne la Parole de Vie avec le commentaire de Chiara Lubich, en lui expliquant que c’est une pensée de l’Évangile. “Pourquoi fais-tu cela?”, je lui demande. “J’ai trois enfants à charge” est sa réponse. Ensuite, elle me conseille d’apporter cette feuille aussi à une collègue, assise dans une voiture plus en avant. Je la salue elle aussi et lui offre la Parole de Vie: “C’est une pensée sur Jésus”. Elle me remercie et ajoute qu’elle vient de terminer de réciter le chapelet. Ensuite, elle me montre un petit livre de prières à Marie. Je lui pose la même question. Elle répond: “Je suis divorcée et j’ai quatre enfants à nourrir chaque jour”. Ensemble, nous récitons un Ave Maria, afin qu’elle puisse trouver un travail convenable. M.R. – Segni (Italie)

Tiré de: L’Évangile du jour, Città Nuova.  

Ukraine: Journal de Kiev

Sardaigne solidaire

Ozieri, village sarde proche de Sassari (Italie). Un groupe de personnes du mouvement des Focolari engagé en paroisse, se demande ce qu’il peut faire pour mettre en commun les talents reçus et les mettre à disposition des moins chanceux. Ils prennent connaissance des activités de l’AMU (Actions pour un Monde Uni) – Ong des Focolari engagée pour aider les personnes dans le besoin du tiers monde – et ils décident de donner leur temps et leurs forces pour contribuer eux aussi à aider ces personnes.

L’initiative est née il y a 4 ans et les vicissitudes n’ont pas manqué : « Le petit appartement que nous avions reçu et aménagé avec l’aide de tout le monde, avec harmonie et bon goût pour en faire sortir un atelier de couture et d’artisanat – raconte Egidia, une des initiatrices – est réquisitionné par le curé pour y loger un prêtre ougandais de passage. Il semble que tout s’arrête là mais au contraire quelques mois plus tard on nous concède une belle salle dans l’enceinte paroissiale ». Mais entre temps, le groupe s’est désagrégé et il faut recommencer presque depuis le début ! Après un bon bout de temps le travail reprend.

Des femmes de diverses associations et mouvements arrivent, quelques unes ne fréquentent même pas l’Eglise. Elles sont pleines d’enthousiasme et apportent de tout : étoffe, fils, laine, coton, deux machines à coudre et jusqu’à une machine pour confectionner des vêtements en tricot.

Le laboratoire se monte: “nous nous retrouvons une trentaine à travailler avec énergie et amour – continue Anna Maria – en essayant de construire des rapports positifs entre tout le monde. Nous décidons de destiner le bénéfice à l’Ouganda, toujours par l’intermédiaire des projets de l’AMU ».

Même le curé s’implique et la population est informée par le journal diocésain. Le groupe participe à la foire pour vendre les produits.

“L’année dernière – se rappelle Egidia – alors que nous pensions réaliser une vente de Noël nous apprenons que l’organisation pour la foire des gâteaux traditionnels (fête traditionnelle du village dont le bénéfice est versé aux missions), a des difficultés. D’un commun accord nous offrons notre collaboration. Le laboratoire devient un lieu d’exposition. Un succès. Mais le plus intéressant est que cette initiative nous a permis de rencontrer d’autres personnes qui, venues pour la visite, se sentent impliquées par l’atmosphère de joie et d’harmonie qui règne entre nous ».

« Nous décidons ainsi – ajoute Anna Maria – d’appeler le laboratoire « Laboramor » (Laboramour) qui exprime notre désir de vivre ‘l’art d’aimer’. Le but n’est pas en fait, uniquement la solidarité avec les ougandais qui sont loin. Nous commençons d’abord par nous-mêmes, en créant des rapports nouveaux. Nous nous communiquons nos difficultés et les étapes déjà surmontées pour essayer de dépasser les situations difficiles en famille, au travail. Nous sentons que nous sommes une famille qui nous aide pour bon nombre de petites ou grandes choses. Nous confions tout à Dieu, convaincues qu’il continuera à nous aider et à porter de l’avant cette belle aventure dans laquelle il nous a fait entrer ».

Ukraine: Journal de Kiev

L’aventure de l’unité: les dernières années de Chiara

Après une période de maladie et de repos en Suisse au début des années 90, la vie de Chiara Lubich connaît une accélération fulgurante dans son ouverture vers la société et les peuples les plus éloignés. Désormais certaine de la pleine insertion de l’Œuvre de Marie dans l’Eglise, elle entame une extraordinaire période de dialogues,  de voyages et marques de reconnaissances : doctorats  honoris causa, titres de citoyenne d’honneur et  divers prix qui lui sont décernés sur tous les continents montrent combien son influence spirituelle est à son apogée.

Entre autres ces années (1994-2004) sont celles de l’ouverture et de la consolidation  des profonds et vastes dialogues engagés avec les fidèles des grandes religions ; celles aussi qui voient se développer au sein du Mouvement de nombreux centres d’étude capables d’approfondir la contribution  du charisme de l’unité dans divers domaines ( sociologie, économie, politique, communications, santé…) ; enfin c’est au cours de ces années qu’est lancée une grande action, à la fois œcuménique et politique, pour « redonner une âme à l’Europe »

Après cette longue période caractérisée par  des voyages, des fondations et l’ouverture de nouveaux horizons,  sonne pour Chiara l’heure de la maladie. Celle-ci va marquer les trois dernières années de sa vie, peut-être les plus éprouvantes de son existence. Jésus Abandonné, son Epoux, se présente au rendez-vous « de manière solennelle », dans une obscurité où Dieu semble avoir disparu comme le soleil derrière la montagne. Chiara continue malgré tout à aimer, instant après instant, un prochain, puis un autre. Elle demeure au service « du dessein de Dieu » sur le Mouvement dont elle  suivra les développements jusqu’à ses derniers jours, en particulier lorsque, pour sa plus grande joie, le Vatican approuve la création de « l’Institut Universitaire Sophia »

Elle a passé le dernier mois de sa vie à la Policlinique Gemelli à Rome. Elle s’occupe encore de sa correspondance et prend des décisions importantes pour le Mouvement. Elle reçoit aussi une lettre du Pape qu’elle relit souvent et qui la réconforte. Le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er vient lui rendre visite et lui donne sa bénédiction.

Au cours des derniers jours elle exprime le désir de rentrer chez elle. Elle salue personnellement ses premières compagnes, ses premiers compagnons ainsi que ses plus proches collaborateurs. Puis, tandis que son état s’aggrave, elle consume ses toutes dernières forces  en accueillant des centaines de personnes qui viennent chez elle pour la voir, l’embrasser, lui dire encore un seul mot : merci. Grande est l’émotion, mais plus grande encore la foi en l’amour. Le chant du Magnificat s’élève, pour les grandes choses que le Seigneur a accomplies en elle, et l’engagement est renouvelé à vivre l’Évangile, c’est-à-dire à aimer comme elle l’a toujours fait et enseigné.

Elle s’éteint le 14 mars 2008, un peu après deux heures du matin. La nouvelle se répand rapidement dans le monde entier, partout où se trouve sa famille spirituelle qui prie dans une  profonde unité.

Au cours des jours qui suivent des milliers de personnes,  allant des simples ouvriers aux personnalités politiques ou religieuses, se dirigent vers Rocca di Papa pour lui rendre hommage.

Ses funérailles  ont lieu dans la basilique romaine de St Paul hors les murs, trop petite pour contenir la foule venue en grand nombre (40000 personnes) Benoit XVI – qui, entre autres, parle dans son message « d’une femme de foi intrépide, douce messagère d’espérance et de paix » –  envoie le Secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone pour présider l’Eucharistie concélébrée par 9 cardinaux, plus de 40 évêques et des centaines de prêtres.

Et elles ne cessent de résonner  ces paroles prononcées un jour par Chiara: « Lorsque, à la fin des temps, l’Œuvre de Marie, en rangs serrés, attendra de paraître devant Jésus abandonné et ressuscité,  je voudrais qu’elle puisse lui dire : “Un jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi. […] avec mon rêve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras ”. Père, que tous soient un ! »

Ukraine: Journal de Kiev

Philippines: la foi des plus petits

Micha Jane et Ryan habitent avec leur famille à Tacloban, chef-lieu de la province de Leyte, île au centre sud-ouest des Philippines, parmi les villes les plus touchées par le typhon du 8 novembre 2013. Sur 200 000 habitants, plus de 10 000 sont présumés morts.

Les jeunes qui, avec leur famille, font partie de la communauté locale des Focolari, conservent des souvenirs vivaces de la tragédie: “Je ne saurais dire combien de fois nous avons récité le Rosaire avec toute la famille – raconte Ryan: le typhon passé, notre maison était seulement endommagée sur le toit”. Et Micha Jane: “Mon père nous a dit de nous réfugier dans la salle de bain, l’unique endroit de la maison avec des murs en ciment. Chaque fois que la maison tremblait et que les objets cognaient contre le mur extérieur, il me semblait qu’elle avait été touchée. Alors j’ai essayé de plus me concentrer dans la prière et j’ai senti mes peurs disparaître lentement.”

Le typhon passé, la nuit tombe: “Nous entendions parler de maisons envolées, de personnes tuées. Encore une fois, nous avons trouvé la force de demander de l’aide à Dieu et, en même temps, nous sentions que nous devions être prudents et attentifs.”

Les jours suivants sont vraiment difficiles. Le vent très fort emporte toits, maisons, arbres et provoque une immense vague qui, en quelques minutes, submerge une partie de la ville.

L’électricité, l’eau manquent, il n’y a aucun moyen de communiquer, pas même avec les téléphones portables; les premiers contacts téléphoniques sont rétablis seulement après plusieurs jours.

Micha Jane continue à raconter: “On entendait des détonations occasionnelles, les nuits étaient extraordinairement silencieuses. La plupart de nos voisins et amis ont été évacués à Cebu et Manille avec des avions militaires. Quelques proches voulaient convaincre mon père de faire pareil. Mes parents ont au contraire décidé de rester. Ils nous ont expliqué qu’ils voulaient assumer la responsabilité de secourir les personnes en difficulté. Au fur et à mesure que les jours passaient, nous avons aidé mon père et ma mère à distribuer les biens de première nécessité qui commençaient à arriver et nous avons rendu visite aux survivants du typhon.”

Ryan poursuit: “J’ai pensé que j’allais être désemparé sans internet, sans télévision… Pourtant, je me suis rendu compte qu’il y a de la joie et de la vie en rencontrant et en aimant les personnes.” Micha Jane confirme: “Notre vie est devenue encore plus simple. Mon frère nettoie le sol, je plie le linge que ma mère a lavé. Nous avons planifié la vaisselle: mon tour est après le petit déjeuner et mon frère, après le déjeuner. Nous avons trouvé la vraie joie en aidant. Nos jours sont toujours remplis et gratifiants. J’ai compris que le vrai bonheur est dans l’amour.”

L’urgence dans les zones les plus touchées n’est pas terminée; une fois la vague des premiers secours passée, avec le soutien d’AMU (Action pour un Monde Uni) et AFN (Action pour Familles Nouvelles), des Focolari, a commencé le projet de réparation et reconstruction d’environ quarante logements. La conviction de ces familles, à commencer par les plus petits, dans la force de l’Évangile vécu et de la prière faite ensemble fera le reste.

Pour ceux qui veulent faire arriver leur propre aide:

Association Action pour un Monde Uni

Banca Popolare Etica, filiale de Rome.

IBAN: IT16G0501803200000000120434

SWIFT/BIC CCRTIT2184D

Motif: Urgence typhon Haiyan Philippines

Action pour FAMIGLIE NUOVE Onlus

Compte bancaire n° 1000/1060

BANCA PROSSIMA

Cod. IBAN: IT 55 K 03359 01600 100000001060

Cod. Bic – Swift: BCITITMX

MOVIMENTO DEI FOCOLARI A CEBU

Motif : Urgence typhon Haiyan Philippines

METROPOLITAN BANK & TRUST COMPANY

Cebu – Guadalupe Branch

6000 Cebu City – Cebu, Philippines

Tel: 0063-32-2533728 Account name bancaire: WORK OF MARY/FOCOLARE MOVEMENT FOR WOMEN

Intitulé du compte bancaire.: 398-2-39860031-7

SWIFT Code: MBTCPHMM

Motif: Help Philippines– Typhoon Haiyan

Email: focolaremovementcebf@gmail.com

Tel. 0063 (032) 345 1563 – 2537883 – 2536407

Ukraine: Journal de Kiev

Japon : amour et service au cœur d’une famille

 “Je travaille comme fonctionnaire de l’Etat dans le secteur de la pêche et des affaires maritimes. En 22 ans de mariage, j’ai déménagé cinq fois dans diverses régions du Japon pour raisons professionnelles », nous dit Nagatani Hiroshi, focolarino marié, père de trois enfants, aujourd’hui tous grands. Né et ayant grandi dans une famille bouddhiste, Nagatani, épouse une catholique et décide de se faire  baptiser « Je pensais ainsi, nous confie-t-il, offrir à mes enfants une seule référence religieuse au sein d’un contexte social très diversifié sur le plan spirituel » En 1993 Nagatani et son épouse découvrent la spiritualité de l’unité. Ils y trouvent une force qui les pousse à vivre les phrases de l’Evangile, à se mettre au service des autres, en particulier en assurant la formation spirituelle des laïcs de leur paroisse. Mais la vie de famille occasionne  de nombreux déplacements, « ce qui lui donne, précise Nagatani, un côté aventureux. Un jour, raconte-t-il, nous sommes allés vivre tous ensemble sur l’île de Tsushima où il n’y a pas d’église catholique. Au début nous nous sentions complètement perdus, puis nous avons lié amitié avec le pasteur anglican de cette île et le dimanche nous avons commencé à fréquenter la liturgie anglicane.    Grâce à cette amitié, lorsqu’un prêtre catholique a commencé à venir nous rendre visite, le pasteur anglican a très volontiers mis à sa disposition son église pour la messe catholique. Du coup les catholiques de l’île ont commencé à se réunir et nous avons de nouveau eu l’occasion d’aider à   leur formation spirituelle.    Récemment Nagatani et son épouse ont été amenés à faire partie de l’équipe diocésaine chargée d’organiser les sessions de préparation au mariage pour les jeunes couples ; dans le cadre de cette formation ils traitent, en particulier, les problèmes concernant la procréation et la vie. «  Mon épouse, qui est sage-femme, aborde la question sous son aspect proprement technique, quant à moi, je développe davantage ce qui concerne les relations familiales, autrement dit la façon d’aborder et de résoudre ensemble les diverses problématiques. Tout en rendant ce service, je parle volontiers à ces jeunes de notre vie de famille et de la place importante que nous avons donnée à cette pensée d’Igino Giordani : « Un couple qui ne vit pas l’amour réciproque est en train de gaspiller son temps »

Ukraine: Journal de Kiev

Œcuménisme: une semaine entre frères

C’est une année spéciale pour l’œcuménisme ce 2014 : 50 ans se sont écoulés depuis la publication du document du Concile Vatican II  Unitatis Redintegratio qui prône l’unité entre tous les chrétiens. On y dénonce la division, qui « non seulement s’oppose ouvertement à la volonté du Christ, mais qui est aussi un scandale pour le monde et endommage la cause la  plus sainte: la prédication de l’évangile à toute créature ».

50 ans où beaucoup de pas ont été faits de la part des Eglises chrétiennes : en se demandant pardon, se reconnaissant frères, en essayant de dépasser – même du point de vue théologique – les questions les plus épineuses. 50 ans de dialogue de la vie.

Ainsi, la Semaine de prières 2014 – préparée par les chrétiens du Canada – assume une signification spéciale, où même les petites manifestations, lues sur cet horizon plus large, acquièrent et donnent force au chemin commun.

A Càceres nous avons vécu une heure de prière avec les frères de l’Eglise évangélique”, Ecrivent Paco et Pila, catholiques de l’Espagne. « C’était beau de prier en unité le Notre Père. Une grande espérance ! ».

« En Equateur aussi », écrit Jackeline Reyes, « nous avons participé à une huitaine de célébrations œcuméniques. On sent un grand esprit de fraternité et de joie profonde. C’est une route d’espérance ».A Pozzuoli (NA-Italie), un moment œcuménique intense a été vécu entre catholiques et évangéliques de l’Eglise baptiste, avec une participation inattendue. Maria Clara Tortorelli raconte : « Pour la première fois est venu non seulement le pasteur mais le « peuple ». Nous étions nombreux de la « porte à côté ». Nous nous sommes reconnus ensuite  par le lieu de travail, le quartier, le marché, l’hôpital… et tout est devenu plus simple. Un rapport de confiance s’est déclenché. Les chants ont été animés par les musiciens des différents groupes. Un orchestre improvisé, mais en harmonie parce que chacun avait appris les chants de l’autre. La présentation de dons fut un moment  tout particulier : la Bible comme signe de la Parole, un bouquet de fleurs exprimant la beauté et l’harmonie de l’unité dans la diversité, le testament de Jésus écrit sur un parchemin, le TAO et un tablier comme signe du service ».

Sans quitter l’Italie, en Sardaigne, dans l’église grecque orthodoxe de Quartu Saint’Elena, les pasteurs et les représentants de toutes les Eglises de Cagliari ont dit présent pour l’occasion : l’Eglise luthérienne, l’Eglise baptiste, l’Eglise adventiste, et les prêtres de l’Eglise grecque orthodoxe, de l’Eglise orthodoxe russe et orthodoxe roumaine. Pendant la huitaine de jours les différentes Eglises ont organisé des rencontres de prière selon leur style propre : les baptistes ont réalisé une étude biblique sur la lettre de Paul aux Corinthiens, les adventistes un moment de réflexion et de chants sur des textes suggérés pour la semaine de prière, de même que les séminaristes catholiques du séminaire régional de Cagliari. Les orthodoxes ont proposé les vêpres, tandis que le dimanche 19 la cérémonie œcuménique s’est déroulée, préparée par une commission mixte des diverses Eglises et animée par un chœur œcuménique.

Une semaine, écrivent Anna et Vittorio, « où beaucoup de rapports personnels ont grandi entre les représentants des Eglises, rapports qui ont progressé depuis bien des années dans la fraternité ».

Et encore on ne sait pas toutes les expériences de fraternité (extra)ordinaires qui ont été vécues dans le monde entier durant la Semaine œcuménique. On vous invite à raconter votre histoire œcuménique en nous envoyant un commentaire à www.focolare.org !

Ukraine: Journal de Kiev

Foi et raison: Deux doctorats en faveur du dialogue

© Université  Notre Dame

On peut respirer la simplicité et la professionnalité dans l’élégante mais toute simple grande salle du siège romain de l’Université américaine de Notre-Dame du Lac qui accueille, le 27 janvier, la remise du doctorat en Droit, au card. Jean-Louis Tauran, président du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, et à Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari.

Thomas G. Burish, vice chancelier de la prestigieuse université, a ouvert la cérémonie. Les doctorats honoris causa sont conférés à ceux qui ont apporté une contribution que personne n’avait donnée auparavant, souligne le spécialiste américain.

© Université Notre Dame

Le Card. Tauran et Maria Voce, dans leur domaine respectif, proposent quelque chose d’unique à l’homme et à la femme d’aujourd’hui. La motivation de la remise de ce titre à Maria Voce : « Pour son extraordinaire capacité à guider le mouvement des Focolari et en reconnaissance à l’incroyable témoignage et inspiration que le mouvement offre en soi. Votre travail pour le progrès de la cause de l’unité, par le dialogue et l’amitié, est un véritable point de référence pour les blessures du monde d’aujourd’hui plein de fractures ».

La cérémonie, en présence de plusieurs autorités et de tout le Conseil d’administration de l’université Notre-Dame, a été sobre et significative. « Le doctorat qui est conféré aujourd’hui à ces deux personnalités est la reconnaissance de ce qu’ils portent déjà en eux présentement et donc cela ne leur ajoute rien. C’est plutôt un honneur pour nous qu’ils accomplissent cet acte », a souligné de plus le prof. Burish.

© Université Notre Dame

L’intervention du card. Tauran a mis en relief  le dur chemin de l’Europe qui a connu la séparation entre foi et raison. « Le Dieu qui a été mis de côté est réapparu aujourd’hui dans un monde où les hommes continuent à se poser les grandes interrogations sur la vie et sur la mort ». Dans l’analyse de Tauran le dialogue devient un choix obligatoire. « C’est un risque – a-t-il continué – parce qu’il s’agit d’accepter d’être remis en question par un autre qui croit et pense différemment ». Les mots-clés sont, identité, altérité et dialogue : une triade qui permet de ne pas renoncer à notre propre foi, mais à choisir de cheminer ensemble vers la vérité.

Au cours du déjeuner offert par l’université, Maria Voce a proposé sa réflexion, suivie d’une prière. « Les études m’ont toujours fascinée », a-t-elle dit. « La dernière année de droit j’ai rencontré Chiara Lubich et son charisme d’unité, qui m’a tout de suite passionnée et m’a amenée à faire de l’amour évangélique mon style de vie. Une bonne carrière s’ouvrait devant moi, en tant que première avocate femme du forum de Cosenza. Mais à l’improviste j’ai été emportée par l’appel très fort de Dieu à le suivre dans la communauté du focolare. En une semaine j’ai tout quitté, sans jamais m’en repentir. Je me souviens que quelques années plus tard, quand j’ai été appelée par hasard au tribunal pour donner un témoignage, j’ai retrouvé tout le charme du monde que j’avais laissé avec la joie d’avoir pu donner quelque chose de beau à Dieu ».

© Université Notre Dame

Elle a ensuite rappelé qu’un de ses professeurs définissait le Droit “un système de limites”. A partir de cette définition, Maria Voce a proposé sa réflexion sur le sens de la Loi. «  Dans la logique de l’amour évangélique vécu – a-t-elle expliqué – la limite devient une occasion de faire l’expérience de l’être véritable de la personne qui se réalise dans le don, en se donnant, en se faisant don. C’est uniquement de cette manière que l’on peut concilier le respect des libertés individuelles dans une synthèse supérieure qui porte à la communion, dans laquelle et pour laquelle l’identité des sujets peut être sauvegardée voire potentialisée. La communion, l’unité – dans laquelle nous discernons le projet de Dieu sur la famille humaine – n’est pas quelque chose qui annule la personne mais où la personne se réalise. Cela parce qu’être en rapport est constitutif de l’homme ».

A la fin, dans une prière, elle a invoqué : « Toi qui es venu dans le monde grâce au oui d’une jeune femme, dans tout ce que nous faisons, aide-nous à être – comme Marie – instruments de ton amour pour le monde. Tout particulièrement fais que notre travail ensemble, dans nos universités, dans nos communautés, dans tous nos projets et nos rencontres, nous puissions comme la Vierge engendrer ta présence et témoigner de la réalisation de ta promesse d’être avec nous partout où deux ou trois sont réunis en ton nom ».

Roberto Catalano et Michele Zanzucchi

Ukraine: Journal de Kiev

L’Evangile vécu contribue à l’unité des chrétiens

Libre des préjugés

Avec une petite mais très vivante communauté évangélique méthodiste de notre ville nous avons décidé de nous mettre au service des nombreux immigrés d’Afrique du Nord qui vivent sur notre territoire : tunisiens qui travaillent comme manœuvres dans la sériculture, sénégalais et marocains comme marchands ambulants…Beaucoup d’entre eux n’ont pas de repas chaud pendant la semaine. L’idée est née d’assurer un service de repas où nous invitons les immigrés qui viennent chaque semaine pour le marché. A tour de rôle nous faisons les courses, nous cuisinons, nous servons et prenons le repas avec eux. Entre deux plats, nous voyons s’écrouler préjugés et stéréotypes.             S.F. – Italie

Semence d’unité

Hospitalisé pour une petite intervention, j’ai lu un livre que ma fiancée m’avait donné. C’était des expériences d’Evangile vécu, très belles, mais je me disais:”C’est impossible de vivre vraiment ainsi” Puis elle m’a fait rencontrer des personnes  et en échangeant avec elles j’ai compris et vu que, contrairement à ce que je pensais, c’était possible. A partir de là une voie nouvelle s’est offerte à  nous. Nous nous sommes mariés dans le but de former une famille ouverte aux autres. Anne est catholique, quant à moi, bien qu’appartenant à l’Eglise Evangélique, jusque là je ne m’intéressais guère à la religion. En commençant à vivre l’Evangile, j’ai compris que je devais chercher à témoigner avant tout dans mon Eglise. Ce que j’ai fait. J’ai tissé des relations et maintenant je fais partie du conseil paroissial. En faisant de notre famille une semenc d’unité, nous voudrions montrer par notre vie, à nos enfants et à tout le monde, la beauté du christianisme.

D. J.K. – Allemagne

La Paix

Les affrontements de plus en plus violents à l’intérieur de notre pays avaient suscité en moi un grand sentiment de révolte et de colère. Je ne supportais plus de me sentir impuissant devant tant d’injustices et de souffrances: meurtres d’innocents, familles chassées de leur maison, villages en ruine. J’avais l’impression de m’éloigner de Dieu, c’était comme si j’expérimentais une sorte de mort intérieure. Un soir j’ai fait part à mon épouse de mon état d’âme et elle m’a proposé de faire encore un effort de volonté en allant dès l’aube accueillir quelques familles de réfugiés qui avaient dû abandonner leur village dévasté. Nous y sommes allés et une de ces familles est venue habiter chez nous avec ses trois enfants. La paix est alors à nouveau revenue dans mon cœur.      J.P.-Liban

Source: “Il Vangelo del giorno” (L’Evangile du jour), Città Nuova Ed.

Février 2014

« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu. »

Selon Jésus, un moyen de purification l’emporte sur tous les autres : « Déjà vous êtes émondés par la Parole que je vous ai dite ». Ce ne sont pas les exercices rituels qui purifient l’âme, mais la Parole. La Parole de Jésus n’est pas comme les autres. Le Christ y est présent, comme il l’est — quoique d’une autre manière — dans l’Eucharistie. Par sa Parole, le Christ pénètre en nous et, si nous la laissons agir, elle nous libère du péché et purifie notre cœur.

La pureté est donc l’effet de la Parole vécue. Vivre la parole, toutes les Paroles de Jésus, nous libère de nos “attachements” qui prennent le dessus si notre cœur n’est pas en Dieu et centré sur ses enseignements. Ces attachements peuvent concerner des choses, des créatures, ou bien nous-mêmes. Alors que si notre cœur est centré sur Dieu seul, tout le reste disparaît.

Pour parvenir à ce détachement, il peut être utile de dire souvent à Dieu, à Jésus, au cours de la journée, cette invocation du psaume : « Tu es, Seigneur, mon unique bien ! ».

Répétons-la souvent, surtout lorsque nos “attachements” nous attirent vers certaines images, sentiments ou passions pouvant troubler en nous la conscience du bien et nous priver de notre liberté.

Sommes-nous tentés de regarder certaines publicités, certains programmes télévisés ? À ce moment-là, disons-lui : « Tu es, Seigneur, mon unique bien ». Ce sera le premier pas pour sortir de nous-mêmes, pour déclarer à Dieu notre amour. Nous aurons ainsi grandi dans la pureté.

Une personne, ou une activité, s’interposent-elles entre Dieu et nous, faisant obstacle et même gâtant notre rapport avec Lui ? C’est le moment de lui redire : « Tu es, Seigneur, mon unique bien ». Cela nous aidera à purifier nos intentions et à retrouver la liberté intérieure.

« Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu. »

Vivre la Parole nous rend libres et purs parce qu’elle est amour. Le feu divin de l’amour purifie nos intentions et notre être profond, car le « cœur » est, d’après la Bible, le siège de l’intelligence et de la volonté.

Cependant, une certaine forme d’amour, objet d’un commandement de Jésus, nous aide spécialement à vivre cette béatitude. C’est l’amour réciproque, l’amour de celui qui est dans la disposition de donner sa vie pour les autres, à l’exemple de Jésus. Ce style d’amour suscite un courant, un échange, une atmosphère dont la note dominante est justement la transparence, la pureté. En effet, dans cet amour-là, Dieu est présent et Lui seul peut créer en nous un cœur pur. Quand règne l’amour réciproque la Parole peut réaliser ses effets de purification et de sanctification.

Une personne isolée est incapable de résister de manière durable aux sollicitations du monde. Dans l’amour réciproque elle trouve un excellent terrain où chacun peut rester pur et vivre sa vie chrétienne de façon authentique.

« Heureux les cœurs purs, Ils verront Dieu. »

L’effet de cette pureté, toujours à reconquérir, est de nous permettre de « voir » Dieu, ce qui signifie comprendre son action dans notre vie et dans l’histoire, entendre sa voix dans notre cœur, savoir saisir sa présence là où elle se trouve : dans les pauvres, dans l’Eucharistie, dans sa Parole, dans la communion fraternelle, dans l’Ég

C’est un avant-goût de la présence de Dieu qui nous est donné dès ici-bas, dans cette vie où nous « cheminons dans la foi, sans voir » (2 Cor 5,7), en attendant de pouvoir le voir « face à face »(1 Cor 13,12)  éternellement.

Chiara Lubich

Ukraine: Journal de Kiev

Amérique Latine sans frontières

Ils sont arrivés avec de grands rêves, à la Mariapolis Lia (Argentine), ces 71 étudiants venant du Mexique, de l’Honduras, Guatemala, El Salvador, Costa Rica, Cuba, Colombie, Equateur, Venezuela, Pérou, Bolivie, Paraguay, Chili, Italie et Argentine. Du 6 au 14 janvier : des jours pour approfondir et trouver des réponses à leurs inquiétudes.

Le parcours académique de la Summer School 2014 (en espagnol « Escuela de Verano »), organisée par l’Institut Universitaire Sophia avec un groupe de professeurs latino-américains, a abordé diverses disciplines avec un regard nouveau.

Théologie biblique. La recherche de l’authenticité du texte évangélique a mis en relief le message révolutionnaire et transformant des paroles de Jésus.

Sciences économiques. Confiance, réciprocité et gratuité dans les rapports interpersonnels ont démontré leur importance efficace dans la performance économique.

Sociologie. Personne et société, dans la perspective historique, sociologique et dans les documents du magistère de l’Eglise latino-américaine, ont ouvert de nouveaux horizons à partir de la catégorie du don et de l’inter culturalité.

L’Amérique Latine réclame des changements profonds : le retour aux propres racines, la reconnaissance de ses richesses et des cultures des peuples aborigènes, le défi des inégalités sociales, réussir à transformer en don sa diversité pleine de contrastes.

L’art,  qui prend sa valeur dans l’inter culturalité, a été présenté au cours d’une exposition d’œuvres de divers pays et le concert « Musique de l’Espérance » : première mondiale de l’œuvre « Hablata Oblata Opus 265 » du compositeur Mario Alfagüel (Costa Rica).  Un morceau de musique contemporaine avec textes de grands penseurs d’Amérique Latine, sur scène deux directeurs, qui a fait les délices du public. Les étudiants de la première édition (2013) ont présenté 29 essais littéraires dans sept disciplines et 12 projets, en mettant en évidence, par des méthodes différentes en chantant  leur science, qu’il est possible de penser en partant d’un nouveau paradigme : la culture de la fraternité.

Daniela du Chili a présenté le projet : « Un nouveau regard du savoir dans le domaine de la santé : qu’est-ce qui ressemble et diffère dans la médecine mapuche (peuple originaire du sud du Chili-Argentine) et la médecine traditionnelle ? Comparaison de la médecine traditionnelle et les peuples aborigènes ».

Christopher du Mexique : un travail au titre : « Fraternité entre les lignes : une approche, mode d’emploi dans le discours politique mexicain » « Ce projet – explique-t-il – a comme but de développer une analyse du concept de fraternité comme élément du discours dans le système politique actuel mexicain. »

« Nous sommes nombreux mais nous sommes un. Aujourd’hui je sens l’Amérique Latine comme une route sans frontières qui unit le nord et le sud en un rêve unique : la fraternité », affirme Carlos de l’Argentine.

On repart avec un grand défi : développer des projets de transformation sociale dans chaque région du continent, qui seront présentés à la prochaine édition 2015.

Ukraine: Journal de Kiev

Pasquale Foresi: aux côtés de Chiara

Chiara Lubich a toujours discerné en Pasquale Foresi un dessein particulier dans le développement du Mouvement des Focolari : celui de l’incarnation du charisme de l’unité dans les réalités concrètes, c’est pourquoi elle l’a considéré, avec Igino Giordani, co-fondateur du Mouvement. En 1949, l’année de sa rencontre avec Chiara et le Mouvement, Pasquale Foresi était un jeune en recherche. Après avoir ressenti l’appel au sacerdoce, il fréquentait le séminaire de Pistoia et le collège Capranica à Rome. Il raconte : « J’étais content, satisfait de mon choix. A un certain moment cependant, j’ai eu non pas une crise de la foi, mais simplement un revirement. Je me suis mis à douter de pouvoir me diriger vers le sacerdoce avec cette difficulté dans le cœur, et j’ai suspendu momentanément mes études. C’est à ce moment-là que j’ai connu le Mouvement des Focolari […]. Je remarquais, chez les personnes qui  en faisaient partie, une foi absolue dans l’Église catholique et en même temps une vie évangélique authentique. J’ai compris que ma place était là et bien vite l’idée du sacerdoce est revenue ». Il sera le premier focolarino prêtre. Après lui, d’autres focolarini entendront cet appel particulier au service du Mouvement. Pasquale reconnaît dans les premiers pas que font Chiara Lubich et ses compagnes « une source évangélique jaillie dans l’Eglise », et commence alors une amitié qui le conduira, revêtu du ministère sacerdotal, à donner une contribution fondamentale au développement du mouvement en tant que collaborateur étroit de la fondatrice. Concernant les principales responsabilités qui lui sont confiées, Pasquale Foresi écrit : « Etant prêtre, j’ai été chargé des premiers rapports entre le Mouvement des Focolari et le Saint Siège. Une autre de mes tâches particulières, avec le temps, a été de suivre le développement du Mouvement dans le monde et de collaborer, directement avec Chiara, à la rédaction des différents Statuts. J’ai encore pu faire naître et suivre des œuvres concrètes au service du Mouvement, telles que le ‘Centre Mariapolis’ pour la formation des membres à Rocca di Papa, la cité pilote de témoignage de Loppiano, la maison d’édition Città Nuova et d’autres réalités qui se sont ensuite multipliées dans le monde ». Il est encore un aspect de la vie de Pasquale Foresi aux côtés de Chiara qui représente peut-être mieux sa contribution particulière au développement du Mouvement. Il explique : « C’est dans la logique des choses que chaque nouveau courant de spiritualité, chaque grand charisme, ait des implications culturelles à tous les niveaux. Si l’on regarde l’histoire, on constate que cela s’est toujours vérifié, avec des influences en architecture, dans l’art, dans les structures ecclésiales et sociales, dans les différents secteurs de la pensée humaine et spécialement en théologie… » . De fait, il est intervenu bon nombre de fois de vive voix ou par écrit pour présenter la théologie du charisme de Chiara sous sa dimension sociale, spirituelle pour en souligner la nouveauté avec autorité, autant en ce qui concerne  la vie que la pensée. De ses pages jaillissent « une finesse d’analyse, une largeur de vue et un optimisme pour le futur, que la sagesse a rendu possible, sagesse qui vient d’une expérience charismatique forte et originale, en plus d’une lumière et d’un amour immenses, ainsi que son humilité et sa fidélité, que seul Dieu peut implanter dans la vie d’une personne ». (de la Préface de « Colloqui », questions et réponses sur la spiritualité de l’unité).

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République Centrafricaine: une enseignante à contrecourant

«  Je suis enseignante dans une école primaire catholique », écrit Eliane de la République Centrafricaine, « et, depuis que je connais la spiritualité de l’unité, je sens que je dois mettre en pratique l’évangile, même lorsque cela veut dire aller à contre courant par rapport aux manières de faire communes et répandues partout ». «  Quand sur notre pays on a vu l’ombre de la menace de la guérilla – continue-t-elle – j’ai proposé à mes élèves de faire ensemble le « Time Out », un moment de prière où, unis à tant d’autres dans le monde, nous demandons le don de la paix, là où il y a des combats et dans le cœur de chaque homme. Ainsi chaque jour, nous aussi nous faisons une pause et nous prions ». Les enfants de son école ont l’habitude d’acheter pâte et craie auprès de l’enseignant pour leurs travaux. Eliane donne à chacun ce qu’il doit recevoir, alors qu’un autre enseignant au lieu de donner un bâton de craie par personne au prix de 25 francs, il le partage en deux pour gagner de quoi s’acheter son déjeuner. En remarquant le comportement d’Eliane, le collègue lui en demande la raison : « Je lui ai fait comprendre que cette manière de faire n’est pas correcte parce que les enfants méritent justice et même Jésus a dit : « Tout ce que vous aurez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt. 25,40) ». Même le préfet des études a été mis au courant du style de vie d’Eliane et c’est pour elle une nouvelle occasion d’exprimer ses convictions. « Après un certain temps – raconte-t-elle – lui et sa femme m’ont demandé d’être la marraine de leur plus petite fille.  J’ai accepté avec joie et je sens maintenant que je fais partie de leur famille ». Par la suite, les collègues suggèrent le nom d’Eliane comme candidate aux élections de la déléguée du personnel, sous la surveillance de l’inspecteur du travail. Aujourd’hui elle a ce rôle qui consiste à faire d’intermédiaire, à veiller au bon fonctionnement de l’école et à maintenir le respect des droits et des devoirs de la part de tout le monde. On a aussi confié à Eliane le secrétariat d’une association de solidarité qui regroupe les femmes qui gravitent autour de l’école, dans le but de former les jeunes dans le domaine de la prévention des maladies et de l’hygiène personnel. Ce groupe de solidarité des femmes aussi décide d’adhérer au « Time Out ». «  Aujourd’hui – conclut Eliane – beaucoup de voix se lèvent pour demander la paix non seulement pour l’Afrique Centrale mais pour le monde entier ».

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L’Idéal: Jésus abandonné

«Le père spirituel de Chiara lui a demandé, un jour : “Quel a été le moment où Jésus a souffert le plus?”.

“Dans le jardin des Oliviers, je suppose”.

“Non. A mon avis, il a souffert le plus, sur la croix, lorsqu’il a poussé le cri: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” (Mt 27,46; Mc 15,34)”.

Il est sorti, et Chiara, s’entretenant avec Dori (une de ses élèves, parmi les premières à la suivre, ndlr) puis avec d’autres, a commencé à polariser son amour – et son étude – sur ce cri: sur ce moment d’angoisse, où Christ s’était senti abandonné même du Père par lequel il s’était fait homme.

“Je suis convaincue que Jésus abandonné sera l’idéal qui résoudra tous les problèmes du monde: cet idéal se diffusera jusqu’aux extrémités de la terre”.

Cette conviction devait se renforcer, d’année en année, dans les épreuves de toute sorte, grâce auxquelles son idéal s’établissait parmi les hommes.

Jésus abandonné est ainsi devenu l’amour de Chiara. Il est devenu l’amour – l’idéal, le but, la norme – de l’Œuvre de Marie (ou Mouvement des Focolari, ndlr).

Un jour, Chiara nous a expliqué: “Si, lorsque je serai une vieille femme décrépite, des jeunes viennent me demander de leur définir succinctement notre idéal, avec un fil de voix je répondrai: c’est Jésus abandonné!”».

Source: “Erano i tempi di guerra…”, Chiara Lubich – Igino Giordani, Città Nuova Ed., Roma, 2007, pp. 122-123.

Ukraine: Journal de Kiev

Chiara Lubich : à la fin, pouvoir dire : “j’ai toujours aimé”

« J’ai 46 ans aujourd’hui, le double de celui que j’avais quand j’ai commencé à vivre l’Idéal [la spiritualité qui émane du charisme de l’unité, ndr]. Je suis contente car dorénavant, le temps vécu avec l’Idéal sera plus long que celui vécu sans l’Idéal.

Mais j’ai besoin, ô mon Dieu, de renvoyer toute ma vie dans ton cœur. J’ai besoin de réduire mon être en cendres dans les flammes ardentes de l’Esprit Saint que nous devons remercier, pendant toute l’éternité et dès maintenant, de nous avoir indiqué cette voie de l’amour : aimer, aimer toujours, aimer tout le monde. Pouvoir dire à la fin de chaque journée : j’ai toujours aimé ». (Journal intime du 22 janvier 1966)

« Saint Paul, parlant de Jésus, écrit : « Il a donné sa vie pour moi » (Gal 2, 20).

Avec l’apôtre, chacun de nous peut redire « pour moi ».

Jésus, si tu es mort pour moi, pour moi, comment puis-je douter de ta miséricorde ? Et si j’y crois, avec cette foi qui m’apprend qu’un Dieu est mort pour moi, comment ne pas tout risquer en échange de cet amour ?

Pour moi. Voilà l’expression qui efface la solitude des plus seuls, qui divinise l’homme le plus pauvre et le plus méprisé par le monde, qui remplit le cœur de chacun, jusqu’à la faire déborder sur celui qui ne connaît pas ou ne se souvient pas de la bonne Nouvelle.

Pour moi. Pour moi, Jésus, toutes ces souffrances ? Pour moi, ce cri ?

Oh ! Tu ne laisseras pas se perdre mon âme ni celle de mes compagnons les hommes, mais tu feras de tout sinon plus… parce que nous t’avons trop coûté.

Tu m’as introduit dans la vie du ciel comme ma mère l’avait fait pour la vie sur cette terre. Tu ne penses qu’à moi et à chacun de nous, toujours.

Tu me donnes le courage pour ma vie de chrétien : Tu m’aides à marcher, plus que si j’avais derrière moi l’univers tout entier pour me pousser.

Pour moi. Oui, pour moi.

Alors, laisse-moi te dire pour les années qui me restent : « pour Toi ». ( Chiara Lubich, L’essenziale di oggi. Scritti spirituali/2, Città Nuova, Roma 1997, p. 11). (Traduit de l’italien in Aimer, parce que Dieu est amour, Nouvelle Cité, Paris 1974, p. 118-119)

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Lesley Ellison, mon appel

«J’ai grandi dans les environs de Liverpool au nord ouest de l’Angleterre. Je me souviens quand j’étais petite des processions du dimanche, aussi bien des catholiques que des protestants, et j’allais avec d’autres enfants jeter des cailloux au catholiques. A 18 ans j’ai commencé à travailler dans le monde naissant de l’œcuménisme qui en Angleterre démarrait entre les différentes Eglises. Ce n’était pas facile parce que beaucoup d’adultes craignaient l’ouverture vers les catholiques, et pour cette raison ils nous mettaient des bâtons dans les roues.

A un moment de découragement, j’ai lancé un défi à Dieu : « Fais-moi connaître des personnes enthousiastes de l’unité ».

Le jour suivant je vais à l’église à une célébration pour les jeunes. Le prédicateur nous raconte une histoire : « C’était la guerre et tout s’écroulait… ». L’histoire de Chiara Lubich et la naissance du mouvement des Focolari. Pendant  qu’il parle j’ai le cœur qui brûle. J’interromps son discours : « Où sont maintenant ces jeunes filles ? Elles sont peut-être mortes ? ». « Non – répond-il – Tu ne le sais pas ? Elles sont ici à Liverpool ».

Je suis allée à toute vitesse les chercher. Plus que trois jeunes étrangères j’ai trouvé l’évangile vivant. Il me semblait renaître et recommencer ma vie depuis le début. Je voulais moi aussi reprendre à vivre l’évangile, mettre Dieu à la première place. Mais il y avait tellement de préjugés à dépasser ! En attendant, je commençais à expérimenter que l’amour dépassait les barrières. Dans ce lointain 1965, catholiques et personnes de diverses Eglises, qui voulaient vivre la spiritualité de l’unité, se sont regroupées pour former une famille.

Londres, 11 novembre 1996 : Chiara Lubich avec les focolarines anglicanes, l’évêque anglican Robin Smith et l’archevêque George Carey, qui était alors primat de l’Église d’Angleterre.

Il est maintenant normal pour nous de trouver des personnes de diverses Eglises dans toutes les vocations du mouvement. Mais à cette époque l’idée qu’une protestante se trouve dans une communauté de catholiques était insolite. Les temps n’étaient pas encore murs pour aller habiter ensemble au focolare, comme je l’avais rêvé. Il m’a semblé, alors, que le monde dans lequel j’étais, s’écroulait. J’avais choisi Dieu et lui me refusait. J’avais choisi le focolare et sa porte se refermait sur moi. Ma vie devenait absurde, grise, sans motif. Mais durant ce moment sombre, j’ai averti comme une voix qui me parlait au cœur : « Ce n’est pas toi qui m’as choisi, c’est moi qui  t’ai choisie. Mais je te veux tout entière, comme moi je me donne à toi, tout entier. Ne donne pas ton cœur au focolare, à ta vocation. Donne-le à moi. Je suis ton unique Bien ».

En un éclair j’ai entrevu la fascination de la vie de toute personne qui veut répandre l’unité. Une vie d’adhésion totale à Jésus. Je me suis rendu compte, même à travers les larmes, que je voulais Le choisir Lui, plus que tout, surtout dans le moment de son abandon.

Cette ombre alors s’est dissoute dans une grande lumière. « Oui – je me suis dit – je rentre chez moi, mais je vais avec Toi ».

Le matin suivant, cependant, j’ai entendu dire qu’à Londres une des premières compagnes de Chiara m’attendait, elle me proposait d’habiter avec elle dans le focolare ! Et c’est ce qui s’est passé.

Les années suivantes sont un chapitre à part. La naissance du focolare anglican où j’habite avec d’autres focolarines anglicanes, un autre encore.

A la base de ma vie, cependant, il reste le choix chaque jour de Dieu comme mon unique  Bien ».

Ukraine: Journal de Kiev

Gen Verde : Music made to be played

« Music Made To Be Played – raconte Nancy, des USA – a commencé à prendre forme durant les soirées passées avec les milliers de personnes, surtout des jeunes qui, ces deux dernières années, ont participé à des répétitions dans notre salle au centre international de Loppiano (Italie), où nous habitons. »

« Chaque titre – ajoute Alessandra, Italienne – parle de nous, de l’envie de se relever et de soulever le monde, des questions et de la force de l’amour qu’il y a en chacun, capable de changer l’aujourd’hui de notre vie comme celui des peuples et de l’histoire. »

« Le nouvel album – explique Colomba, de Corée – s’inspire de l’expérience du concert que nous donnons en tournée, avec la richesse des rencontres et des visages qui sont la matière première des nouveaux titres qu’il présente, comme des succès déjà connus, mais entièrement réarrangés. »

« Le monde contemporain et ses grands défis, décrits et recueillis avec un regard lucide et positif, voilà le thème principal de l’album – explique Adriana, Brésilienne –. Au centre : relations humaines, intégration, douleur et peur de la différence, espérance en un avenir de dignité et de paix. En deux mots : notre quotidien. »

Le groupe Gen Verde : 21 artistes et professionnelles provenant de 13 pays, chacune porteuse d’une diversité culturelle qui est essentielle et rend unique le message du groupe.

En 47 ans d’activité, elles ont à leur actif plus de 1 400 spectacles, entre concerts, manifestations artistiques et ateliers didactiques, réalisés durant des centaines de tournées en Europe, Asie, Amérique du Nord et du Sud.

Quel est votre but ? Raiveth, du Panama, le résume en une phrase : « Contribuer à la diffusion d’une culture mondiale de paix, dialogue et unité, à travers l’art. »

Ukraine: Journal de Kiev

L’aventure de l’unité/En construisant l’Œuvre de Marie

On considère le 7 décembre 1943 la date de naissance du mouvement des Focolari parce que ce jour, par un vœu perpétuel de chasteté, Chiara Lubich a « épousé Dieu ».

Mais la Fondatrice des Focolari a de même affirmé qu’une date de son début pourrait être son voyage, en octobre 1939, à Lorette, où selon la tradition, la maison de Nazareth est conservée. L’atmosphère de famille qu’elle ressentait dans cette maisonnette fut, pour Chiara, un « appel » : revivre en silence, comme la famille de Nazareth, le plus grand mystère de l’histoire, la vie de Dieu parmi les hommes.

Depuis ce moment-là tout devint une surprenante découverte. Mais elle n’a pas été la seule à s’étonner : avec elle Natalia Dallapiccola, Giosi Guella, Marilen Holzhauser,  Graziella De Luca, Vale e Angelella Ronchetti, Dori Zamboni, Gis e Ginetta Calliari, Silvana Veronesi, Lia Brunet, Palmira Frizzera, Bruna Tomasi… et, quelques années plus tard, Marco Tecilla, Aldo Stedile, Antonio Petrilli, Enzo M. Fondi, Pasquale Foresi, Giulio Marchesi, Piero Pasolini, Oreste Basso, Vittorio Sabbione… premiers d’un grand nombre qui composèrent la lignée  dans laquelle, à Lorette, par une vision prophétique, Chiara savait qu’elle aurait été suivie. Les voies qui ont conduit les premières et les premiers à emboiter la route ouverte par Chiara, aujourd’hui que le mouvement est défini dans toutes ses structures, manifestent que chacun d’entre eux était nécessaire au projet de Dieu, au charisme qui était en train de prendre « chair ». Ce ne pouvait être que de cette manière pour un charisme dont la caractéristique est l’unité, expression de la vie trinitaire. Personnes des métiers les plus divers guidées par une même voix qui, dans la charité, mettaient au service des autres leurs talents réveillés par cette même charité.

Après soixante-dix ans, le développement du mouvement des Focolari semble expliquer l’affirmation de Grégoire le Grand que l’Ecriture “grandit avec celui qui la lit” et “Comme le monde, l’Ecriture n’a pas été créée une fois pour toute: l’Esprit la ‘crée’ encore, peut-on dire, chaque jour, au fur et à mesure qu’il ‘l’ouvre’. Par une merveilleuse correspondance Il la « dilate » dans la mesure où il dilate l’intelligence de celui qui l’accueille » (*). Et dans le cas du mouvement c’était en communiquant ce que chacun vivait à partir de l’évangile qui a nourri la compréhension des mêmes paroles de Jésus.

Parole vécue et communion, une pratique qui tracera une ligne ascétique collective.

La vie accomplie de Chiara et de nombreuses personnes qui avec elles ont accueilli et accueillent la Parole, en ce temps-ci de transformation culturelle caractéristique,  montrent leur tâche : « … rendus participants des desseins de Dieu sur l’humanité, tracer sur la foule des dentelles de lumière et, en même temps, partager avec le prochain la honte, la faim, les coups, les joies brèves ». Parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, la véritable attraction est de vivre « la plus haute contemplation tout en restant mêlés à la foule, homme à côté de l’homme ».

Les premiers compagnons de Chiara ont fait l’expérience de ce que le Concile Vatican II exprimera à propos de l’Eglise : « [l’Esprit] avec la force de l’évangile la fait rajeunir, continuellement il la renouvelle et la conduit à la parfaite union avec son Epoux » (LG,4).

*Guido I. Gargano, le livre, la parole et la vie, l’exégèse biblique de Grégoire le Grand, Saint Paul éditions, 2013

Ukraine: Journal de Kiev

Canada: laboratoire d’Unité

Vancouver, Église anglicane

A Vancouver, dans un contexte riche en communautés chrétiennes d’appartenances diverses, la Semaine de Prière pour l’Unité des chrétiens se construit ensemble.

Engager des relations favorisant la connaissance réciproque, mener ensemble des actions concrètes, en voyant dans chaque membre d’une autre église un frère ou une sœur à aimer : telle est l’orientation que s’est  donnée  Marjeta Bobnar, chargée depuis 2012 de coordonner les relations œcuméniques et interreligieuses de l’Archidiocèse de Vancouver (Canada) Le territoire qui lui a été confié est constellé de communautés chrétiennes appartenant à de nombreuses Eglises : anglicans, pentecôtistes, luthériens, mennonites etc.…

« Nos premiers pas, raconte-t-elle, ont consisté à tisser des liens nouveaux avec les diverses communautés, mais aussi à sensibiliser les catholiques à l’œcuménisme » Le soutien constant de l’Archevêque, J. Michaël Miller, et de la communauté des focolari, dont Marjeta fait partie, a été déterminant.

L’an dernier déjà, au cours de la préparation de la Semaine Œcuménique, on avait pu recueillir les fruits de cette nouvelle impulsion : «  La majeure partie des paroisses catholiques  – poursuit-elle – n’avait pas de contacts avec les autres églises mais elles ont manifesté le désir de rejoindre et d’inviter des membres d’autres communautés chrétiennes présentes dans leur quartier. C’est ainsi, par exemple,  qu’une relation s’est établie avec un pasteur luthérien très ouvert au dialogue œcuménique »

Vancouver, Église catholique

Durant les moments de prièreproposés beaucoup témoignaient de la joie d’être ensemble, du désir de dialoguer et de se connaître davantage. Nombreux sont ceux qui ont  voulu garder des contacts pour approfondir les relations et impliquer davantage de personnes pour les rencontres à venir.

“Pour cette Semaine de Prière, désormais toute proche, nous avons programmé, avec le diocèse anglican, quelques rencontres qui donneront la possibilité de réunir des catholiques et des anglicans pour partager des expériences mais aussi pour se poser des questions. Début 2013  une équipe mixte de préparation s’est constituée, composée de trois anglicans et de trois catholiques : ce fut l’occasion d’une écoute mutuelle très profonde au sein du groupe et de vivre ainsi une très belle expérience.

Nous sommes aussi constamment en contact avec les responsables des Eglises et communautés ecclésiales: luthériens, mennonites, pentecôtistes, United Church of Canada  et Eglise apostolique arménienne. En bâtissant ensemble les différents temps de prière ou d’approfondissement, nous recevons des réponses très enthousiastes et aussi des remerciements pour l’unité expérimentée »

Ukraine: Journal de Kiev

Brésil: dans le Nord-est les jeunes lancent le défi

« Vivre ensemble pour quelque chose qui puisse renforcer le bien dans le monde nous unit et nous donne la force, et nous pousse à avancer vers le monde uni ». Ce sont les paroles de Igor des Jeunes Pour un Monde Uni du Nord-est du Brésil.

Mais qu’est-ce que “Desafio” (défi)?

École Sainte Marie

«“Desafio” – explique Igor – est une rencontre de trois jours avec fêtes, partages de tant d’initiatives que nous, Jeunes Pour un Monde Uni de cette région (où sont impliqués sept états brésiliens), organisons dans nos villes. Chaque année, nous sommes sur les 350 jeunes à nous donner rendez-vous dans la ville pilote « Santa Maria », à Igarassu (Etat de Pernambuco). Le programme se déroule autour de thèmes d’intérêt et d’approfondissement actuels, de compte-rendu des activités de nos différentes villes, de divers workshops et de forum spécifiques. Très constructifs sont les moments dédiés à la connaissance de certaines œuvres sociales développées par les Focolari et l’aide concret que nous pouvons apporter ces jours-là, en tant que signe d’amour concret envers les personnes du coin ».

Un programme qui engage…

Evidemment – continue Igor – même si les soirées récréatives et les jeux de société ne manquent pas. Une de ces soirées est dédiée à la prière œcuménique pour la Paix. C’est toujours un des moments les plus profonds et de grande acceptation de la part des présents. On sent que nous sommes tous liés et qu’il suffit de s’arrêter et de laisser de la place à cette dimension, pour que se crée immédiatement comme un pont spirituel qui nous unit à Dieu et entre nous ».

Cette année vous avez réalisé la 4° édition sous le titre « Allez vers l’autre ». Quelles conclusions ?

« On a bien mis en évidence l’importance des rapports : en famille, dans la société, dans le monde virtuel, dans les diverses actions que nous réalisons et dans les projets sociaux. La nouveauté, ressentie fortement par tout le monde, a été un projet, lancé il y a quelque temps, que nous avons appelé « d’abord les derniers ». Il s’agit de comprendre, de la part de chaque groupe de jeunes d’une même ville, qui sont les derniers, pour ensuite vivre pour eux. De cette manière beaucoup d’initiatives concrètes sont nées dans beaucoup d’endroits du Nord-est brésilien en faveur des plus nécessiteux, et nous les avons partagées avec tout le monde ! Le « Desafio », est le moment où – conclut Igor – l’on peut faire participer le plus grand nombre possible de jeunes pour construire ensemble un monde plus fraternel ».