Mouvement des Focolari
Brésil : Tapisseries de lumière

Brésil : Tapisseries de lumière

Le voyage au Brésil de la présidente des Focolari, Maria Voce, accompagnée par le co-président Giancarlo Faletti, s’est à peine terminé. Pendant les 55 années de présence du Mouvement dans le grand pays sud américain, la spiritualité de l’unité a imprégné différents domaines : le domaine social (avec de nombreuses œuvres de solidarité), l’économie avec le développement du projet de l’Economie de communion(EdC) né justement au Brésil, la politique avec le Mouvement politiciens pour l’unité (MPPU), le monde ecclésial, l’œcuménisme, le dialogue avec les autres religions et avec la culture contemporaine.

« Le Brésil vit un moment de transformations rapides non exemptées de contradictions, affirme Klaus Bruschke, directeur de l’Edition Cidade Nova. C’est la huitième économie mondiale, toutefois, le douzième pays le plus inégal au monde et malgré tout, les dernières années, 40 millions de brésiliens sont sortis du niveau de la misère.  Chiara Lubich indiquait déjà comme priorité pour ce pays,  l’aspect social à travers l’amour aux plus déshérités, en harmonie avec l’Eglise d’Amérique latine et aujourd’hui aussi, avec le Pape François ». Et d’ajouter : « A Recife, justement dans le quartier pauvre dans lequel le Mouvement développe une action sociale depuis le tout début, l’île Santa Teresinha, se trouvant face à un mur qui la sépare d’un shopping center, Maria Voce a précisé que la richesse n’est pas de ce côté-là, dans le shopping center, mais bien de ce côté-ci, dans cette communauté de l’île car la richesse est la communion ». A partir de la citadelle «  Ginetta Calliari », aux alentours de San Paolo, Maria Voce et Giancarlo Faletti se sont reliés par streaming avec les nombreuses communautés des Focolari répandues dans le monde et ont synthétisé le riche et intense voyage dans l’immense Brésil.

Une impression à chaud sur ce voyage, un titre pour le définir ?

Maria Voce : « Le Brésil m’a enchantée et si voulions donner un titre à ce voyage, je le prendrais d’une expression de Chiara Lubich : « Tapisseries de lumière », car j’ai dans le cœur présents tous les fruits merveilleux que nous avons vus réalisés par ce peuple de Chiara au Brésil. Et je pense aux fruits, comme les nombreuses œuvres sociales, les projets menés par les jeunes, les entreprises de l’Economie de Communion…Mais je pense aussi à beaucoup d’autres groupes, Mouvement ecclésiaux, personnes qui se sentent inspirées par le charisme de Chiara et qui prennent la Parole de Vie, ou l’amour à Jésus abandonné, ou l’appel de Chiara « Donne-moi tous les gens isolés », qui ont développé des œuvres merveilleuses que nous avons eu l’occasion de rencontrer ces jours)ci. En ces personnes, nous avons vu les fruits abondants de la spiritualité de l’unité ; et naturellement, on y voit la racine dans le Mouvement des Focolari, dans le peuple de Chiara. Mais la racine se réjouit de ces fruits qui sont nés également au-delà d’elle- même et remercie Dieu. Ces fruits à leur tour, remercie la racine car ils se sentent alimentés et veulent continuer à l’être. Il s’agit donc d’un grand amour réciproque, qui fait voir ces tapisseries de lumière répandues dans tout le Brésil. »

L’inauguration de la chaire Chiara Lubich à Recife nous confirme que  nombreux sont ceux qui peuvent vivre la spiritualité de l’unité…

Giancarlo Faletti : « En cette période (pascale), dans laquelle nous sentons résonner d’une manière particulièrement forte les pages du testament de Jésus » Que tous soient un » (Jn15, 17), la forte impression a été que la catégorie de la fraternité, à travers le charisme de l’unité, pénètre dans de nombreuses disciplines, également d’une grande université. Il s’agit donc d’une expérience très dynamique, liée au testament de Jésus ».

Pendant ce voyage, vous avez écouté beaucoup d’histoires, connu et participé à la vie des communautés locales. Comment aller de l’avant ?

Maria Voce : « Il me semble qu’il faut vraiment continuer à « broder », ces tapisseries de lumière dont on a parlé avant. Dans l’humilité du moment présent, en faisant ce que Dieu nous fait voir, moment par moment, sans jamais perdre de vue le dessein total de la fraternité universelle, le dessein du monde uni.

Et que donc, chacune de ces merveilleuses œuvres que nous avons connues, se sente partie intégrante de ce dessein universel et qu’ensemble, nous puissions donner au monde, le modèle, l’exemple, d’une unité qui naît de l’abondance des dons de Dieu, dans tout le Brésil et dans le monde, pour ne jamais perdre de vue le rêve de Dieu : faire de tous les peuples une seule famille ».

“Ces jours-ci, conclut Klaus Bruschke, nous ont donné un sérieux coup de pouce à chercher à transmettre avec plus de passion, le message de l’unité qui dépasse l’inégalité et qui contient les différences, richesse qui exprime la richesse de Dieu”.

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Indonésie, il y a toujours quelque chose à donner

Les tragiques images du typhon Haiyan ou Yolanda restent toujours vives en nos mémoires (« oiseau des tempêtes), typhon qui s’est déchaîné sur quelques pays du Pacifique, particulièrement sur les Philippines en novembre 2013. Il a été parmi les cyclones tropicaux, un des plus violents jamais enregistrés et ce, dans le monde entier. Des pays et des organisations solidaires se sont mobilisés afin de faire arriver les aides aux victimes du désastre.

La communauté des Focolari a également donné sa propre contribution particulièrement aux pays les plus proches. Comme par exemple dans l’immense archipel que compose l’Indonésie (245 millions d’habitants), pays qui ne baigne certainement pas dans la richesse. Jeunes et adultes du Mouvement se sont mis à l’ouvrage dans la ville de Yogyakarta, sur l’île de Java. Ils n’avaient pas d’argent mais, se sont-ils dits, il y a toujours quelque chose que l’on peut encore donner. C’est ainsi qu’ils ont organisé une grande récolte de biens « superflus » dans les propres maisons afin de mettre sur pied une « brocante ». « On a constitué un comité pour coordonner le travail, racontent-ils. Le centre des Focolari est devenu le point de récolte des donations, il y avait donc un va et vient de personnes qui sélectionnaient les objets, les regroupaient par catégories et ce, avec joie et enthousiasme ».

La « Brocante » était fixée pour les 3 et 4 mars, auprès d’une paroisse située à 20 kilomètres de Yogyakarta. Mais il y a eu entretemps les éruptions volcaniques de Sinabung et de Kelud et les victimes étaient nos concitoyens, nous dit Tegar. Nous nous sommes dès lors demandés si les gens auraient encore adhéré à notre initiative pour des victimes lointaines, des Philippines.

Ils n’ont pas perdu leur générosité et tout en aidant aussi pour les nouvelles priorités, ils ont été de l’avant dans leur intention d’aider des frères encore plus dans le besoin. « J’ai été choisie comme coordinatrice de l’action, nous raconte Edang. Ayant été moi-même victime d’un tremblement de terre précédent, je savais ce que cela signifiait et quelle tristesse on éprouvait dans cette situation. Je me suis ainsi engagée et même si je n’avais pas d’argent, j’ai pu donner de mon temps et de mon énergie. Quelques jours avant la « Brocante », lors d’une rencontre, j’ai compris ce que signifie cette phrase qu’on entend souvent dans le Mouvement des Focolari, c’est-à-dire que lorsque nous sommes réunis au nom de Jésus, il est présent au milieu de nous. Nous avons en effet expérimenté que si nous nous mettons ensemble et que nous travaillons en Son nom, Il optimalise notre travail ».

Pour William, ce fut également une expérience incroyable. Je me suis engagé pleinement dans cette action. Nous avons en particulier ciblé les personnes du village qui participaient à la messe le samedi ou le dimanche. Nous étions une vingtaine au service des gens. Il y avait ceux qui orientaient les personnes, qui servaient les « clients » lorsqu’ils venaient petit-à-petit regarder et « acheter » les objets et ceux qui prévoyaient nos collations! Une très belle expérience : expérimenter que lorsque tu aimes les autres, Dieu te redonne la joie au plus profond de toi-même ».

On a ainsi récolté 5.115.700.00 Rupiah (452 dollars américains), somme qui est loin d’être négligeable si l’on considère que plus ou moins la moitié de la population vit avec 2 dollars par jour. La joie de tous n’était pas seulement due au fait d’avoir récolté une belle somme, tient à nous préciser William, mais par l’amour et la contribution que chacun a donné pour aider les victimes de Haiyan ».

«Je pense qu’à travers cette « Brocante », conclut Wulan, on a donné un peu de joie non seulement aux personnes qui recevront de l’argent mais aussi à ceux qui ont contribué en achetant les objets. Je suis certain que l’amour ne s’arrêtera pas là mais qu’il se répandra dans beaucoup d’autres lieux ».

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Évangile. Vivre Pâques chaque jour.

Auto-stop

«Je rentrais avec ma femme à la maison en voiture, lorsque nous remarquons un auto-stoppeur. Nous le dépassons, mais nous ressentons l’absurdité d’être passés à côté en faisant semblant de ne pas le voir. Nous décidons de rebrousser chemin. C’est un étudiant sénégalais qui se rend à Anvers et qui est au bord de la route depuis longtemps, avec des habits d’été. Il a très froid et nous l’invitons chez nous pour déjeuner. Après avoir mangé, nous lui proposons de l’amener à Anvers (25 km de chez nous). Il est heureux et ému. Au moment de lui dire au revoir, je sens que je ne peux pas l’abandonner ainsi, dans le froid. Je lui donne mon meilleur manteau. En rentrant à la maison, je chante tout seul.» L.H. – Belgique

Disputes

«Un jour, j’étais particulièrement énervé et c’était surtout ma femme qui en faisait les frais. Voulant calmer ma mauvaise humeur, je suis sorti de la maison et j’ai passé l’après-midi chez nos voisins, m’ennuyant devant la télévision. À peine rentré, la petite voix sévère du petit Milos m’a fait tressaillir: “Papa, tu ne sais pas que Jésus ne veut pas de disputes?” C’était une leçon salutaire. J’ai couru donner un baiser à ma femme. Les enfants, véritable “thermomètre” de notre unité familiale.» Stjepan – Croatie

Paresse

«»Parfois, il est difficile pour moi de m’impliquer dans un travail en raison de ma paresse. Comme ce jour-là: je devais ranger la bibliothèque, où il y avait beaucoup de livres par terre, mais j’avais envie de ne rien faire. Tout à coup, il m’a semblé que quelqu’un me suggère au fond de moi: “Sois amour!” J’ai alors décidé de tout faire pour Dieu et pour ceux qui allaient utiliser la bibliothèque. Quand j’ai terminé, j’ai senti une grande joie dans mon cœur et j’ai compris que cette joie était un don de Dieu.» T. – Brésil

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Aujourd’hui encore, j’ai aimé

« […] Pâques est tout proche alors que Noël nous semble à peine passé. J’ai l’impression que le temps fuit, rapidement, et je ressens profondément en moi – je vous l’avoue – que je ne me résigne pas à le laisser s’enfuir, à condition que tout soit amour. C’est-à-dire, à condition qu’au soir que chaque jour je puisse dire : “Aujourd’hui encore j’ai aimé”.

[…] En cette fête de Pâques qui nous rappelle qu’après sa mort, Jésus est ressuscité et que nous aussi nous ressusciterons un jour, avec notre corps, je voudrais que vous toutes vous vous engagiez à pouvoir dire tous les soirs : Aujourd’hui encore, j’ai aimé.

[…] Nous, nous ne savons pas combien de jours nous avons encore [à vivre]; mais quelle amertume ce serait de voir arriver la mort en ayant vécu peu de jours dans l’amour. Quels regrets ! Nous dirions alors : “Je pouvais aimer et je n’ai pas aimé !”

Voici alors Pâques qui nous rappelle que chacune de nos journées doit être comme une résurrection : toujours heureuses, toujours prêtes à aimer tous ceux que nous rencontrons sans regarder si cela nous plaît ou non. Aimer, aimer, aimer. Ne jamais se fatiguer d’aimer. Ne jamais arrêter notre révolution.

Nous en retirerons une grande joie qui nous fera goûter la fête de Pâques parce qu’elle est la fête de l’Alléluia.

De même que les premiers apôtres et les premiers chrétiens allaient dire à tout le monde que le Christ est ressuscité (et donc, nous aussi, nous ressusciterons), ainsi ceux qui nous connaissent devront pouvoir dire que nous sommes spirituellement ressuscités d’une vie sans aucun sens à une vie pleine de lumière et de feu ».

Source : Centre Chiara Lubich

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La Fazenda da Esperança et le « charisme » de l’unité

Maria Voce et Nelson Giovannelli

« Fazenda da Esperança » : une histoire longue de 30 ans, depuis qu’un jeune, Nelson Giovannelli, mû par les paroles de l’apôtre Paul « Je me suis fait faible avec les faibles… » a approché un groupe de jeunes drogués de son quartier, avec le désir de faire quelque chose pour eux. Le Père Hans Stapel (Frei Hans) l’a assisté dès les premiers pas dans son action et lui a donné le courage nécessaire par son propre témoignage. Aujourd’hui, les « Fazendas » se sont multipliées dans plusieurs pays et assurent une importante action de récupération de la rue et de renaissance à partir de l’enseignement de l’Evangile, à un tel point qu’un évêque brésilien les a définies « un sanctuaire de la Nouvelle évangélisation ! ».

Le 15 avril, à l’occasion du voyage de Maria Voce et Giancarlo Faletti au Brésil, un moment de profond partage s’est vécu entre les jeunes de la Fazenda (en plus des 600 jeunes présents, également d’autres reliés par internet des 70 Fazendas dans le monde) et les représentants des Focolari. Frei Hans a lui-même introduit la rencontre en confiant sa récente hospitalisation comme une « expérience de Dieu ». Ensuite, musique puis quelques passages de l’histoire des débuts de la Fazenda, des expériences et un dialogue soutenu. Emotion due aux témoignages poignants de ceux qui sont passés par l’enfer de la drogue. Il y a aussi ceux qui, comme Mario, sont arrivés à la donation à Dieu et à la fondation de nouvelles communautés dans d’autres pays d’Amérique Latine.

Par le dialogue avec Maria Voce et Giancarlo Faletti, les jeunes ont découvert la spiritualité qui est à la source de leur expérience de récupération, le charisme de l’unité, qui anime la vie même de leurs fondateurs. C’est un dialogue à travers lequel les jeunes confient leurs questions les plus profondes : à propos des cicatrices que laisse l’expérience passée, à propos de la sexualité et de la chasteté et aussi sur la signification du charisme- entendu comme don à travers une ou plusieurs personnes, pour toute l’humanité- de la Fazenda en lien avec l’expérience de Chiara Lubich.

C’est ici qu’émerge la nouveauté  de ce qui a caractérisé la rencontre : « Un charisme, fruit du charisme de l’unité – affirme Giancarlo Faletti- montre la dynamique de la vie de Dieu en acte, sa présence dans l’histoire de l’humanité. En venant ici aujourd’hui, nous sommes en train de faire avec vous une grande expérience de la « productivité » de Dieu ! ». Et Maria Voce d’ajouter : « En pensant au charisme de l’unité- également après avoir rencontré ici au Brésil d’autres charismes qui en sont le fruit- je le voyais comme la racine d’un arbre ayant plusieurs branches et chaque branche ayant beaucoup de fruits, chaque fruit m’apparaissant comme un agrandissement d’un aspect  particulier ».

« Si je pense à la Fazenda, continue-t-elle, je pense au problème de la dépendance de la drogue et je dis : c’est Jésus qui a assumé le drame de la drogue, qui crie l’Abandon (du Père). Cette œuvre a fait sien seulement cet aspect particulier, mais c’est une grande particularité, et elle l’a fait devenir une œuvre merveilleuse. Une autre œuvre assume l’aspect du manque d’instruction des enfants- l’ignorance est aussi assumée par Jésus dans l’Abandon- et du charisme de l’unité naît une œuvre qui pratique une nouvelle pédagogie. Même si la racine est cachée et que l’on ne voit que les branches et les fruits, la racine s’en réjouit. Et les fruits sont reconnaissants vis-à-vis de la racine ». Frei Hans l’évoque en souhaitant une collaboration réciproque plus intense et exprime l’exigence que les formateurs soient alimentés, comme c’est déjà le cas dans quelques Fazendas, par la spiritualité de l’unité.

« Il me semble, conclut Maria Voce, que tous les charismes que nous sommes en train de connaître ainsi que beaucoup d’autres que nous ne connaissons pas et qui naîtront, se retrouvent dans le charisme de l’unité, étant liés par l’amour réciproque qui fait voir comme l’aspect particulier de l’un et de l’autre est grand et ensemble, qu’ils contribuent à accomplir la prière de Jésus » que tous soient un ». Je vous dis donc : « Viva la Fazenda da Esperança ! ».

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Pâques : ressusciter à une nouvelle vie en aimant le frère.

La résurrection du Christ qui nous rend participants de sa vie, nous oblige à ne jamais désespérer. Il nous donne le secret pour nous relever de chaque débâcle, il est le signe sacré, visible, de notre résurrection.

La nôtre est une religion de la vie : la seule de laquelle la mort ait été victorieusement et, si nous le voulons, définitivement bannie. Le carême a été-ou devait être- également un examen de conscience, à travers lequel nous pouvions contempler ce qui grouille de négatif sur le fond de notre âme et de notre société. En un grand nombre d’entre nous est en vigueur un christianisme composé d’ordinaires démarches administratives, sans impulsions et sans élans, tout comme une voile sans vent.

La résurrection du Christ doit être un motif de renaissance de notre foi, espérance et charité, victoire de nos œuvres sur les tendances négatives. Pâques nous apprend à confondre le mal afin de renaître.

Renaître chacun, en unité de sentiment avec le prochain et avec chaque peuple, en harmonie avec les œuvres des autres peuples.

En la grâce divine est présente la force d’ôter toute forme de mal.

Jésus pria-« …afin que tous soient un », l’amour culmine dans l’unité et la politique elle-même qui fournit l’effort d’unifier, est amour en acte, christianisme qui se concrétise.

L’amour est la solution à la douleur et à la mort. Là où l’on s’aime, il n’y a ni patrons ni tyrans, il y a des frères qui se communiquent des biens liés au temps et à l’éternité. Aimons-nous donc les uns les autres en remplaçant chaque hostilité par la recherche du frère, pour s’entraider à vivre. Ainsi, nous ressusciterons.

Igino Giordani dans : Les Fêtes, Société Editrice Internationale de Turin, 1954

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Cités pilotes dans le monde: Mariapoli Ginetta

La Mariapoli se distingue par le vert dans lequel elle est immergée, l’harmonie de ses constructions. Ses habitants, plus de 200, sont originaires de divers états du Brésil et de différents pays : Italie, Congo, Portugal, Hollande, Allemagne, Pérou, Equateur.

Chiara Lubichrêvait, dès le début des années 60, de ces ébauches de villes modernes, non seulement faites  de maisons, d’écoles, d’églises, mais aussi d’usines, modèles d’une vie de cohabitation, basée sur l’amour réciproque. Et c’est là que nait le premier Pôle industriel qui concrétise ce « rêve ».C’est là en fait, comme beaucoup le savent, que Chiara, en 1991, lance un projet qui vise à une nouvelle économie, l’Economie de Communion ; et  le pôle industriel est le « laboratoire » d’une économie renouvelée, justement dans les parages de la cité pilote. Prophétiquement elle en avait défini le rôle : « Une ville pilote comme ça – note-t-elle dans son journal – au Brésil, où le fossé entre riches et pauvres constitue la plaie sociale par excellence, pourrait devenir un phare et une espérance ».

La foi héroïque des pionniers, et de ceux qui les ont soutenus, a fait entrer cette prophétie dans l’histoire. Le pôle, avec ses 6 entreprises, est un but pour étudiants et économistes, et il attire l’attention des politiciens de haut niveau : depuis l’on. Franco Montoro, Conseiller de la République, l’ex gouverneur de S. Paolo, jusqu’au Vice Président de la République Dr. Marco Maciel ; et un groupe de parlementaires de différents partis, membres de la commission mixte pour la lutte et le déracinement de la pauvreté.

Maria Voce et Giancarlo Faletti s’y trouvent pour la dernière étape de leur voyage au Brésil. Pendant qu’ils visitent les entreprises du Pôle, une responsable d’entreprise rappelle Ginetta Calliari, une des premières jeunes qui avaient suivi Chiara dans ses débuts. On lui doit beaucoup pour la diffusion du mouvement au Brésil et pour son soutien à l’EdC. Les deux hôtes ont eu des paroles de grande admiration et de gratitude pour la réalisation du projet. Maria Voce souligne le secret du succès : « c’est la communion, qui précède et en est la condition pour qu’il y ait productivité ». Cette communion qui oriente les rapports entre les employeurs et les travailleurs à l’intérieur de l’entreprise, les autres entreprises du Pôle, entre les autres Pôles dans le monde. La préoccupation pour que se résolve les problèmes sociaux avait poussé, dès la fin des années soixante-dix, à intervenir directement sur deux zones aux abords de la mariapoli : à Jardim Margarida qui se trouve juste en face, et au Bairro do Carmo, où s’est établi depuis des années un noyeau de descendants africains. Deux centres sociaux se sont occupés surtout des enfants et des adolescents en dehors des heures de classe, en les soustrayant au risque de la violence et de la drogue qui sont pour eux comme des pièges. Les fruits sont surprenants. Les changements de comportement suscités par la pédagogie inspirée de l’”art d’aimer” qui caractérise les diverses activités – du sport à l’informatique – se propagent aussi dans les écoles communales et suscitent un intéret progressif des institutions urbaines faisant démarrer de nombreuses formes de collaboration. Afin d’engager le changement, les actions ne suffisent pas, il faut répandre les idées par le biais des communications. La naissance, il y a plus de 50 ans de l’édition et de la revue Cidade Nova  a fait vivement prendre conscience de cette réalité. Son siège actuel se trouve à la Mariapoli. Le groupe éditorial n’est pas en dehors de la crise qui investit le secteur de l’édition à cause de la révolution digitale. La présidente et le coprésident y ont donné une nouvelle implusion. “L’évolution du Brésil est très rapide – observe Giancarlo Faletti – et l’on voit combien sont indispensables des moyens culturels qui sachent s’insérer dans l’histoire, sans en être écrasés, qui sachent la lire et l’éclairer avec la lumière du charisme de l’unité”. Suivez le voyage sur le Notiziario Mariapoli  Espace réservé Website: www.focolares.org.br/

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Geneviève, l’Afrique, et le Conseil Pontifical


Geneviève Sanzè, représentante du continent africain dans la Commission Internationale de l’Economie de Communion (EDC), reçoit début février un coup de fil de Mgr Joseph Spiteri, Nonce apostolique en Côte d’Ivoire, lui annonçant sa nomination comme membre du conseil Pontifical des Laïcs. « Je n’avais pas eu vent de cette nomination »,  raconte Geneviève, après la question sur ce que cela comportait pour elle. Geneviève, est originaire de la République Centre Africaine, mais elle habite au Focolare d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Unique membre africain parmi les laïcs nommés par le Pape, son nom est sorti grâce au rôle qu’elle joue dans le secteur de l’Economie de Communion.

“Je suis contente de cette nomination particulièrement pour la référence à l’Economie de Communion, au-delà des autres rôles que j’ai dans le mouvement des Focolari, a-t-elle expliqué tout de suite après l’annonce, en partageant une impression : « C’est une joie pour moi de pouvoir travailler pour l’Eglise, parce que j’ai choisi cela dans ma vie, en servant le mouvement des Focolari et l’Eglise ».

Juste après avoir reçu la nouvelle, Geneviève Sanzè s’est rendue au Kenya où elle a travaillé à la préparation de la prochaine Assemblée EdC à Nairobi pour 2015. A son retour elle a pu rencontrer le nonce : « Ce fut un moment intéressant et profond.  Mgr Spiteri m’a donné le document de ma nomination, avec son conseil de vivre ce service pour et dans l’Eglise. Maria Voce aussi, présidente du mouvement des Focolari m’a écrit : « Je suis très heureuse de cette nomination », en m’assurant de ses prières et de sa proximité. Je sens que c’est vraiment ensemble, dans une grande communion, que nous pouvons être au service de nos frères et de l’Eglise ».

Geneviève reçoit de la commission centrale EdC des messages « tous nos vœux les plus chers  pour ce nouveau défi très important qui se présente à vous : d’après ce que nous savons de vous, vous avez toutes les capacités en main pour y arriver ! » En résumant la joie de tout le monde, Luigino Bruni écrit : « Voilà l’Afrique que le monde doit connaître : une sœur pleine de sagesse, lumineuse, sobrement joyeuse, royale, mariale ».

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Brésil: fraternité en politique, les faits sont là !

Luiza Erundina et Maria Voce – (C) CSC Caris Mendes

En provenance de tout le Brésil, ils étaient environ deux cents, tous engagés dans le Mouvement politique pour l’unité (MppU). Députés fédéraux, maires, conseillers municipaux et jeunes ont témoigné de la nouveauté qu’apporte à leur vie et dans leur milieu la fraternité mise en pratique.

La fraternité est-elle compatible avec le combat politique? Pour la députée fédérale Luiza Erundina, à l’époque de sa jeunesse, lorsqu’elle luttait contre la dictature, la réponse était non. Elle est devenue positive à la suite de sa rencontre avec Chiara Lubich, quand celle-ci lançait le Mouvement politique pour l’Unité.

Pour le maire de Sorocaba, Antonio Carlos Pannunzio, le facteur le plus important est le réveil  des consciences et la conviction d’appartenir tous à l’unique famille humaine, parce que tous enfants du même Père : « Dans nos assemblées politiques, affirme-t-il, nous pouvons ne pas être d’accord avec un collègue, mais il ne doit pas pour autant devenir un ennemi ».

Lorsque s’élève le mur de l’hostilité, il n’est pas impossible de l’abattre. « J’étais un terrible adversaire de Luisa Erundina, lorsqu’elle était maire de Sao Paolo et moi conseiller – déclare Walter Feldman, député fédéral – et maintenant nous nous entendons presque tous les jours. Le dialogue devient possible lorsque des personnes opposées se rencontrent pour trouver un accord en vue d’un seul objectif : le bien commun ».

“Il faut vivre au milieu des gens pour être sur la même longueur d’onde qu’eux, pour combler l’écart qui existe entre les politiques et la société. Le changement commence par soi-même », déclare le député fédéral Luis Carlos Hauly, en rappelant l’exemple de Mandela et de Gandhi.

Pedro Paulo Fiorelli est un jeune qui fréquente “l’Ecole Civitas” pour se former à la citoyenneté, condition indispensable pour devenir un bon acteur en politique. Avec en arrière-fond cette conviction: la politique n’est pas l’art de gagner les élections, mais celui de transformer la société, en s’intéressant d’abord aux plus démunis.

“Elle est plus que jamais nécessaire – affirme Maria Voce – cette action politique éclairée qui place au  centre la valeur de la relation, la proximité, en commençant par les plus délaissés : leurs  besoins crient leur soif de fraternité ». Giancarlo Faletti définit ces politiques  comme des « experts en humanité », « des prophètes d’un monde nouveau », « des prophètes d’espérance ».

A la fin de cette rencontre, un geste significatif: la remise de la plaque d’une rue de Porto Alegre portant le nom de Chiara Lubich. Puis la chanson intitulée « Amour des amours », une expression utilisée par la fondatrice des Focolare pour définir la politique. Désormais, au Brésil, ce chant sera l’hymne du Mouvement Politique pour l’Unité.

Le prochain rendez-vous est international: un congrès mondial au mois de mars 2015. C’est ce qu’annonce un communiqué de la présidence internationale du MppU, en précisant « qu’il présentera la richesse de la pensée politique de Chiara Lubich qui, de manière prophétique, annonçait un monde uni par l’amour réciproque vécu non seulement entre personnes, mais aussi entre peuples ».

Pour plus d’informations sur les diverses étapes du voyage de Maria Voce au Brésil : Area Riservata – Notiziario Mariapoli

  Webster: www.focolares.org.br/sitenacional

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Souhaits de Pâque

«Sur cette si belle terre brésilienne, fête de fleurs, de fruits, de couleurs et saveurs variées, tout parle de vie, de résurrection, il m’est donc spontané de faire arriver à tout le monde, à partir d’ici, nos vœux de Pâque les plus chers.

Durant la semaine sainte, au sanctuaire national du Brésil, dédié à Notre Dame Aparecida, je lui porterai les désirs, les souffrances et les joies de vous tous et en particulier de ses nombreux enfants brésiliens qui contribuent à faire grandir Sa Famille dans le monde entier ».

Dans la joie du Ressuscité,

Maria Voce (Emmaüs)

Il est prévu que Maria Voce participe à la messe du mercredi 16 avril au sanctuaire d’Aparecida, à 9h, heure locale.  Il sera possible de suivre la transmission en direct : TV Aparecida sur le site: http://www.a12.com/tv-aparecida/institucional/detalhes/tv-ao-vivo

Rendez-vous planétaire au Caire: les vidéos du Festival “Living Peace”

Participation au projetLiving Peace

Cameroun

http://www.youtube.com/watch?v=j7Ittb5TW30

Thaïlande, Japan, Corée du Sud, Philippines, Maroc, Liban, Jordanie

http://www.youtube.com/watch?v=UEM-sdwEJuE

Espagne;

http://www.youtube.com/watch?v=3dfFLAP67dQ

Brésil, Argentine, Etats-Unis d’Amérique

http://www.youtube.com/watch?v=B78gHzHYNoI

France, Luxembourg, Le Portugal, Pologne, Malte

http://www.youtube.com/watch?v=Znqnr0zQgBw

Italie

Ensemble des nations participant au projet

Plus: Umanità Nuova

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Je suis Rwandais

“Durant ces 20 ans, mon peuple a toujours célébré le deuil pour les victimes de guerre pendant la semaine de Pâques, mais personnellement, chacun dans sa propre famille, chacun dans son cimetière privé.” C’est le récit de Pina, rwandaise. Il y a 20 ans, 800 000 personnes sont mortes en quelques mois dans son pays, à cause d’une absurde guerre civile. C’était le 6 avril 1994, lorsqu’un missile toucha l’avion du président Juvénal Habyarimana. Personne n’en réchappa, et de là commença la guerre préparée depuis longtemps.

Au moment du début des massacres, Pina se trouvait aux Philippines, où l’avait amenée sa vocation de suivre Dieu au service des frères, animée par la spiritualité de l’unité qu’elle avait connu adolescente. “Ma famille aussi a été touchée – raconte-t-elle. Trente-neuf de mes proches ont été tués. J’étais en proie au découragement. Petit à petit, je me suis retrouvée vide de ces sentiments qui jusqu’alors avaient rempli mon âme, il me semblait que plus rien n’avait de sens.”

Elle déménage au Kenya pour pouvoir suivre la situation de plus près, en travaillant à la Croix-Rouge, et ainsi assister les blessés et les réfugiés du Rwanda: “mais je ne réussissais pas – explique-t-elle – à regarder en face les personnes de l’autre ethnie qui avaient participé aux massacres”. La douleur est trop vive. Un jour, elle rencontre dans un corridor des personnes de l’autre ethnie et elle ne peut éviter leur regard. La haine grandit. “J’ai pensé à la vengeance, je me suis senti confuse, j’étais à un carrefour: ou je me fermais dans ma douleur avec la colère à l’intérieur, ou je demandais de l’aide à Dieu.”

Quelques jours après, au bureau, elle reconnaît des personnes de l’ethnie ennemie qui habitaient justement dans sa ville. “Elles me reconnaissent et sont gênées, elles commencent à rebrousser chemin. Elles aussi me considèrent comme une ennemie.” La force du pardon est l’unique arme de la réconciliation sociale. Pina le sait. Elle l’a appris de l’Évangile. “Avec force – raconte-t-elle – je vais à leur rencontre en parlant notre langue, sans rien dire de ma famille, mais en m’intéressant à leurs besoins.” À ce moment-là, quelque chose se dénoue au fond d’elle et, pour Pina, un rayon de lumière revient.

Un an après, elle retourne au Rwanda. Elle reconnaît difficilement sa sœur, l’unique survivante du massacre. Elle apprend que l’homme qui avait trahit sa famille – une personne très proche – était en prison. “Même dans la douleur, et contre les personnes qui invoquaient la peine de mort, il était clair que je ne pouvais pas faire un pas en arrière sur la route ouverte vers le pardon.” Elle emmène aussi sa sœur, qui avait assisté au massacre. “Nous sommes donc allées ensemble à la prison pour voir cette personne, lui apportant des cigarettes, du savon, ce que nous pouvions et, surtout, pour lui dire que nous lui avions pardonné. Et nous l’avons fait.” Domitilla, sa sœur, adoptera ensuite 11 enfants de toutes les ethnies, sans distinction entre les enfants naturels et ceux adoptés, au point de recevoir une reconnaissance nationale.

Cette année, explique Pina, “pour le 20ème anniversaire, la nouveauté est de vouloir réunir, dans le mémorial national, les dépouilles des victimes Tutsi et Hutu, en d’autres termes: les Rwandais”. Ils sont les héros de la patrie. “Pour moi c’est un pas en avant – commente Pina – comme nous étions avant la guerre.” L’initiative, en effet, s’intitule “La fleur de la réconciliation”, afin qu’elle porte encore des fruits de paix dans la société rwandaise.

Lire aussi (en italien):

Il Rwanda ricorda, venti anni dopo, par Liliane Mugombozi sur Città Nuova online

Il fiore della riconciliazione, par Aurelio Molé sur Città Nuova online

Brésil : Tapisseries de lumière

Evangile: la charité réciproque avant tout.

Chômeur
Depuis déjà quelque temps notre usine traversait de grosses difficultés. Nous nous sommes retrouvés sur le pavé sans aucune possibilité d’être couverts par la caisse de compensation ni par d’autres aides. Privé de mon emploi et contraint de rester à la maison sans rien faire, je commençais à être envahi par un profond sentiment de frustration et d’inutilité. Nous vivions avec le salaire de ma femme. Puis, aidé sans doute par ma foi, je me suis dit que je pouvais me consacrer aux nombreux petits travaux que ma femme me demandait depuis un certain temps. Aussi me suis-je mis à repeindre les portes et les fenêtres, à tapisser les murs…Les autres membres de la famille se sont aussi pris au jeu et m’ont donné un coup de main. L’important n’était pas seulement d’apporter à la maison un salaire, mais le vrai capital dont ma famille avait besoin était l’amour, et, avec ou sans emploi, je pouvais aimer. L.R – Italie

Humaniser la justice
Bien que je me sois préparé avec les meilleures intentions, ce lundi l’audience est triste et sans attrait. En fin de matinée me voilà découragé à cause de la facilité avec laquelle on expédie les affaires. Je sens qu’il faut faire quelque chose. Le dernier accusé se présente. Il fait plus vieux que son âge. Il a déjà été en prison et cette fois-ci il a été surpris au volant d’une voiture volée. Je viens à savoir par lui qu’une fois sorti de prison, il avait retrouvé un emploi dans les règles et que son employeur était satisfait. Je modifie alors le réquisitoire et je demande au tribunal une peine de détention à mettre en application pendant ses congés annuels. Il pourra ainsi garder son emploi. Le tribunal accepte. Quelques jours après, un journaliste de la télévision, surpris par mon attitude, me téléphone. Je lui réponds que je n’ai rien fait d’autre qu’exercer mon métier en ayant recours à toutes les possibilités qu’offre la loi. Au cours de son émission le journaliste a relaté le fait en concluant ainsi : « En appliquant la loi avec cœur et intelligence, on peut rendre justice avec humanité ». A.B. F. – France

Constructeur de paix
Je suis séminariste. Dans la situation difficile de mon pays traversé par des conflits ethniques, mon village aussi était divisé. En l’absence des forces de l’ordre, deux factions se combattaient. Conscient des risques que je courais, j’ai alors demandé à Dieu d’être artisan d’unité : en franchissant un barrage de troncs d’arbre sur la route, j’ai réussi à rejoindre un des deux groupes qui s’était réfugié dans les locaux de la paroisse. J’ai demandé la parole et j’ai pu leur dire à cœur ouvert combien les motifs d’une telle haine et d’une telle division étaient inconsistants. Après m’avoir écouté, ils m’ont demandé de parler aussi avec l’autre groupe. J’ai dû être convaincant parce qu’à la fin tous sont revenus vivre ensemble. Gilbert – Burundi

Extrait de : Il Vangelo del giorno, Città Nuova Editrice

Brésil : Tapisseries de lumière

Père Stăniloae et Chiara Lubich, théologies comparées

L’amour miséricordieux de la Sainte Trinité dans la vision théologique du Père Dumitru Stăniloae et de Chiara Lubich dans le contexte du dialogue œcuménique contemporain”: un titre qui exprime la profondeur du thème abordé pour comparer la théologie de l’un des plus grands théologiens orthodoxes du siècle dernier – comme est considéré le Père Dumitru Stăniloae – avec le charisme de Chiara Lubich. Ce sont les mots du doyen de la Faculté, le professeur Vasile Stanciu. Des théologiens de trois Églises sont intervenus: orthodoxe, catholique et luthérienne. Cinq professeurs orthodoxes roumains des Facultés de théologies de Cluj, Alba Iulia et Sibiu et cinq du Mouvement des Focolari de l’Université Sophia à Loppiano, de l’Université Lucian Blaga de Sibiu, de l’Institut oriental de Ratisbonne et du Centre “Uno”, secrétariat pour le dialogue œcuménique des Focolari. Le Symposium a commencé par la prière et les salutations du Métropolite Andrei, dont la province accueille la rencontre. L’évêque auxiliaire orthodoxe, Vasile Somesanul, qui a participé à plusieurs moments, a déclaré: “Je suis à nouveau impressionné par la chaleur de l’amour que vous emmenez avec vous à Cluj, la chaleur que nous rencontrons chaque fois et que nous gardons dans notre être, dans notre vie jour après jour. …Bien sûr, nous nous efforçons de transmettre l’amour en vie, en effet, comme l’ont aussi fait le Père Stăniloae et Chiara Lubich.” Des expériences sur l’amour réciproque d’orthodoxes et catholiques – jeunes, familles, prêtres – ont souligné que la vie [de la foi] est essentielle pour les chrétiens, la théologie entendue donc en mode vital et le parcours de l’œcuménisme entendu selon le trinôme “amour-vie-vérité”. Le risque existe, en effet, a souligné Stanciu, que souvent la théologie reste au niveau de la théorie, et il est difficile de la mettre en pratique, il faut vivre. Pour le professeur Sonea, professeur-doyen de Cluj – “théologier” n’est pas un discours abstrait sur Dieu, mais sur un Dieu vivant, en Dieu et sur Dieu. Cette manière de faire est spécifique pour Chiara Lubich. Un élément sur lequel nous pouvons construire un dialogue qui n’est pas à la recherche de la conversion de l’autre, mais à la découverte de l’autre. Nous sommes en unité dans l’esprit de l’amour. Il est nécessaire de donner un témoignage commun au monde.

Métropolite Andrei

Comme le soulignait le professeur Stefan Tobler de Sibiu dans la conclusion, “nous sommes vraiment ensemble” dans la radicalité de l’amour et dans la rigueur théologique. La professeure Ruxandra de Bucarest a témoigné avoir connu Chiara et le Père Stăniloae. “En premier, j’ai connu Chiara à une rencontre de jeunes à Rome, qui a ravivé ma foi en Dieu et m’a rapprochée de l’Église. Ensuite, au fil des ans, lorsque j’étais étudiante, j’ai écouté le Père Stăniloae parler du grand amour de Dieu envers les hommes et de l’amour au sein de la Sainte Trinité, modèle de l’amour suprême, modèle de l’amour dans la famille. Pour moi, en tant qu’orthodoxe, c’était extraordinaire de voir comment les théologiens orthodoxes, catholiques, luthériens et réformés ont trouvé une spiritualité commune entre la pensée de Chiara Lubich et celle du Père Dumitru Staniloae, tous deux théologiens de l’amour. C’était une expérience merveilleuse.” Avec cette rencontre, un pas en avant supplémentaire a été franchi et de nouvelles perspectives se sont ouvertes sur ce chemin ensemble.

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“C’est à moi que tu l’as fait”

« La petite cité de Fontem, au Cameroun, mérite d’être mentionnée aujourd’hui. Son nom pourrait vraiment être : “C’est à moi que tu l’as fait”. Son histoire ressemble à un conte.

Il était une fois, dans une forêt du Cameroun, un peuple qui était très nombreux. La plupart de ses membres n’étaient pas chrétiens, mais très dignes, moralement sains et riches en valeurs humaines. C’était un peuple naturellement chrétien, dirait-on. Il s’appelle le peuple Bangwa, cependant il était décimé par les maladies. En effet, 98 % des enfants mouraient au cours de leur première année de vie.

En 1954, ne sachant que faire, ces Africains, et les quelques chrétiens qui étaient parmi eux, se sont demandé : “Pourquoi Dieu nous a-t-il abandonnés ?”. Puis ils ont convenu : “Parce que nous ne prions pas”. Alors, d’un commun accord, ils ont décidé : “Prions pendant un an, peut-être que Dieu se souviendra de nous !”. Ils ont prié, jour après jour, n’ayant qu’une seule pensée en tête : “Demandez, on vous donnera ; frappez, on vous ouvrira” (Mt 7,7). Ils ont prié toute l’année. Cependant à la fin, rien n’avait changé.

Fontem 19 gennaio 1969

Chiara Lubich, Fontem, 19.1.1969

Sans s’alarmer, les quelques chrétiens dirent au peuple : “Dieu ne nous a pas exaucés parce que nous n’avons pas suffisamment prié. Prions encore une autre année entière !”. Ils ont donc prié l’année suivante, toute l’année. La deuxième année passa mais rien ne se produisit encore.

Ils se réunirent donc et dirent : “Pourquoi Dieu nous a-t-il abandonnés ? Parce que nos prières ne valent pas aux yeux de Dieu. Nous sommes trop mauvais. Récoltons un peu d’argent et envoyons-le à l’évêque pour qu’il fasse prier une tribu plus digne, afin que Dieu ait pitié de nous !”.

L’évêque est touché et commence à s’intéresser à eux, va les trouver et leur promet un hôpital. Cependant trois ans passent mais l’hôpital n’est toujours pas construit. À un moment donné, des focolarini médecins arrivent. Et le peuple Bangwa voit en eux la réponse de Dieu. Les focolarini sont appelés “les hommes de Dieu”.

Dans cette situation, ils comprennent qu’ils ne peuvent pas parler. On ne peut dire dans de telles circonstances : “Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous !” (Jc 2,16), il faut se retrousser les manches et travailler. Ils ouvrent donc un dispensaire au milieu de difficultés inénarrables.

Je m’y suis rendue moi aussi trois ans plus tard. Cette grande foule de personnes, réunies sur une vaste esplanade devant l’habitation de leur roi, le Fon, m’apparaît tellement unie et tellement désireuse de s’élever spirituellement, que j’ai l’impression que Marie a préparé depuis longtemps ce peuple à accueillir le christianisme dans sa forme la plus intégrale et la plus authentique. À cette époque-là, le village était déjà méconnaissable. Non seulement à cause des routes et des maisons qui avaient été construites, mais aussi à cause des personnes elles-mêmes.

Le travail réalisé auparavant par les missionnaires, qui ne pouvaient visiter la région que rarement, avait posé des fondements très solides. De petits noyaux de chrétiens étaient déjà nés, ici et là, comme une semence attendant de se développer. Cependant, à présent, le mouvement vers le christianisme avait pris les proportions d’une avalanche. Chaque mois des centaines d’adultes devaientt être baptisés, bien que nos prêtres soient rigoureux dans la sélection. Un inspecteur du gouvernement, qui faisait un tour dans la zone pour inspecter les écoles élémentaires, voulut déclarer à la fin : “Tout le peuple est orienté avec force vers le christianisme parce qu’il a vu que les focolarini le vivent concrètement”.

Et il faut dire que l’œuvre d’évangélisation, menée par les focolarini durant ces trois années, s’est appuyée presque exclusivement sur le témoignage. Ils ont beaucoup travaillé, bien plus, ils n’ont fait pratiquement que travailler, et dans les conditions les plus difficiles : à cause du manque de moyens adaptés et de l’absence de capacités de la main-d’œuvre locale, à cause des routes impraticables et des difficultés de réapprovisionnement. Ils n’ont donc fait aucune réunion, aucune grande Journée, aucun discours public, justes quelques entretiens privés lors de rencontres occasionnelles. Et pourtant, chaque dimanche le hangar-Église se remplissait toujours plus de personnes ; avec le groupe de ceux qui étaient déjà chrétiens, augmentait chaque fois le nombre des animistes désireux de connaître le christianisme. L’Église était archipleine et la foule à l’extérieur (…) était plus nombreuse que celle qui était entassée à l’intérieur. Des milliers de personnes participaient à la messe et plusieurs centaines recevaient l’Eucharistie.

L’expérience de Fontem a été unique pour nous. Nous avons eu l’impression de revivre le développement de l’Église, les premiers temps, quand le christianisme était accepté de tous, dans son intégralité, sans restrictions ni compromis. Et l’expérience de Fontem commençait déjà à intéresser d’autres communautés africaines, comme celles de la Guinée, du Rwanda, de l’Ouganda et de Kinshasa au Zaïre[1],, si bien que Fontem devenait toujours plus un centre pilote pour la diffusion d’une évangélisation caractéristique. À présent, Fontem est un village déjà grand qui a tout ce qui est essentiel à un village. C’est aussi une paroisse.

Le peuple a cru les focolarini parce qu’ils ont fait à Jésus ce qu’ils ont fait aux Bangwa, donnant avant tout le témoignage de l’amour entre eux et ensuite envers tout le peuple ».

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[1] Actuelle République démocratique du Congo

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« Bon voyage » au Fon Njifua Lukas, roi de Fontem

Fon Njifua Lukas (Fontem) , Chiara Lubich et Fon Njiendem Joseph (Fonjumetaw)

Le 2 avril dernier, vers dix heures du matin, le Fon de Fontem, Njifua Lucas, nous a quittés subitement. Dès les premiers signes d’un malaise, il a été transporté tout de suite à l’hôpital, mais il est décédé durant le trajet ». Winnie Nwafor et Frantisek Slavicek, responsables des focolari au Cameroun, nous donnent des nouvelles depuis Fontem.

Comment ne pas rappeler la rencontre historique entre le Fon Njifua Lukas – qui a succédé à son père, le Fon Defang – et Chiara Lubich, en mai 2000, lorsque, sur l’esplanade du Palais Royal d’Azi – en face du vaste amphithéâtre naturel rempli par les délégations du peuple Bangwa – le Fon Njifua Lucas confère à Chiara le titre de Mafua Ndem, « Reine envoyée du Ciel » qui l’honore comme membre privilégié de son peuple. Et Chiara de répondre en retraçant l’histoire qui, depuis 1964, a uni les focolarini et les Bangwas. Elle les invite tous à souscrire un pacte d’amour réciproque  très fort et engageant : « Avoir entre nous la plénitude de la paix, dit-elle, et la rétablir chaque fois qu’elle est compromise ». Un pacte que Chiara va ensuite inviter le Fon  Njifua Lucas à faire aussi avec le Fon de Fonjumetaw « afin que ce soit un point de départ pour entraîner d’autres peuples à s’unir dans cet esprit » C’est de là qu’est né le projet de la Nouvelle Evangélisation, confié en priorité à la personne des deux Fon « jumeaux », appelés ainsi pour l’occasion.

C’est alors le début d’une correspondance étroite  entre Chiara et le Fon qui la tenait au courant des rencontres, des développements et des effets de ce projet sur tout le peuple.

Le Fon Njifua Lucas se trouvait à Yaoundé, la capitale du Cameroun où, depuis quelques mois, il travaillait au service de l’Etat comme Sénateur. “La nouvelle a surpris tout le monde et a été accueillie avec une grande tristesse – nous écrit-on depuis Fontem – Tous les habitants se sont rendus avec les moyens du bord (voitures, motocyclettes, à pied) au Palais Royal d’Azi où le roi a été transporté dans la nuit du 3 au 4 avril pour y être enterré selon le rite traditionnel. Les jours suivants,  de nombreux membres des focolari sont allés au palais pour soutenir la famille“. La présidente Maria Voce a fait parvenir à Fontem un message où elle fait part de sa plus sincère proximité, de sa prière et de celles de tout le Mouvement des Focolari à l’occasion du départ subit de  “notre cher ami et frère, le Fon Njifua Lucas”

En 2001 il avait reçu le “Prix Luminosa” : lors de son discours à la cité-pilote, près de New-York, il avait dit: “La Nouvelle Evangélisation lancée par Chiara Lubich en 2000 a pris toujours davantage pied à Fontem. Ses fruits sont si nombreux que nous prions Dieu afin que le monde entier puisse partager cette expérience avec nous”

Fon Lukas Njifua, Maria Voce et Giancarlo Faletti en 2009

En mars 2008, dès qu’il a appris la nouvelle du départ de Chiara Lubich, il s’est tout de suite rendu à Rome, en obtenant son visa, ainsi que celui du Fon de Fonjumetaw en un temps record. Il fut l’un des principaux animateurs de la préparation du « cry die » de Mafua Ndem,la grande célébration voulue par tout le peuple Bangwa qui a eu lieu en janvier 2009.

“Nous lui sommes très reconnaissants – concluent Winnie et Frantisek – pour avoir accompagné et soutenu le travail du Mouvement des Focolari à Fontem, pour avoir accueilli, d’où qu’ils  viennent, tous ceux qui sont venus y habiter sous son règne, comme des membres de la famille de Chiara. Pour nous les portes de son Palais étaient toujours ouvertes. Nous sommes sûrs qu’il continuera à intercéder auprès de Dieu pour que l’amour règne au milieu de son peuple et, comme Chiara l’a dit en 2000, « pour qu’à l’avenir la vocation de Fontem soit celle de cette « ville sur la montagne » qui puisse être vue, admirée et imitée par tous ».

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Une boulangerie originale

Rio Tercero est une belle ville de la province de Córdoba, en Argentine. Située dans une zone agricole et d’élevage de bétail, elle a vu, vers la moitié du 20ème siècle, la multiplication d’industries (parmi les plus importantes, la fabrique militaire Rio Tercero, tristement célèbre en raison de la grave explosion qui s’est produite en 1995) qui a apporté un essor démographique important. Les défis sociaux ne manquent pas, surtout dans les banlieues où la violence est quotidienne par manque de travail et d’instruction. Il y a six ans, Estela, dentiste de profession, a été chargée, par son prêtre, de s’occuper de Caritas, avec la requête précise de faire connaître la spiritualité de l’unité dans cette structure de l’Église. Elle a commencé en demandant la collaboration de personnes de bonne volonté à la sortie de l’Église. Si elle le faisait, elle qui avait peu de temps libre, entre travail, enfants et petits-enfants… d’autres femmes pourraient le faire. Avec l’équipe qui a été constituée, elle va rendre visite aux familles des quartiers les plus pauvres: en général, des jeunes mamans avec des enfants ou des maris alcooliques ou drogués. On commence par la “Tienda”, une boutique où l’on trouve des vêtements pour toute la famille. L’hiver venu, toutes cherchaient des couvertures chaudes… mais il n’y en avait pas assez. On décide de les confectionner. C’est ainsi qu’a commencé un atelier avec 28 jeunes mamans. Les rapports ont grandi, les femmes se sentaient valorisées et estimées. Estela a proposé à toutes de commencer à méditer et vivre chaque mois une parole de l’Évangile. L’hiver fini, personne ne voulait partir. Que faire? “L’idée de faire du pain nous est venue, raconte Estela. Nous avons commencé avec un four domestique. Chacune apportait la farine, le levain, et on faisait ensemble le pain pour sa propre famille, avec quelques morceaux à vendre, dont le bénéfice revenait à chacune d’elle. Mais c’était trop peu. J’ai informé le conseil pastoral de la paroisse de cette activité et ils m’ont encouragée, non seulement avec des mots, mais aussi avec une somme d’argent pour acheter un plus grand four. L’initiative a été communiquée à tous les paroissiens et les personnes ont commencé à apporter de la farine. C’est ainsi qu’un pont d’unité s’est construit entre les paroissiens qui sont au centre ville et les femmes qui viennent des banlieues avec les enfants, parce qu’elles ne savaient pas où les laisser.” Mais aller vendre le pain en compagnie des enfants n’était pas possible. Des activités pour les enfants sont ainsi nées, avec un programme de soutien extrascolaire et des activités récréatives proposées par les jeunes de la paroisse. “Avec le temps, la relation entre mamans et enfants a changé. Nous essayions de faire apprécier aux enfants le travail des mamans et, de l’autre côté, les enfants aussi étaient encouragés à mieux étudier en voyant l’effort de leur maman pour gagner quelque chose.” Avec le temps, l’activité est devenue publique: le pain est vendu à différents magasins en ville, et la municipalité s’y est intéressée, voulant participer avec un projet de développement. Résultat: une vraie boulangerie, avec quatre grands fours, l’équipement nécessaire et une grande quantité de farine. C’est le début d’une micro-entreprise, où les propres employées deviennent les entrepreneuses. Actuellement, quatre ont la responsabilité de la boulangerie, qui sert régulièrement des écoles, pizzerias et d’autres boulangeries. “Même s’il s’agit d’une petite activité – commente Estela – c’est quand même une source de travail; mais le plus important est la formation intégrale faite avec chacun et avec leur famille.” Un travail qui continue à contaminer d’autres.

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Cités-pilotes dans le monde: la “Mariapoli Gloria”

(C) Caris Mendes - CSC

La Mariapoli Gloria qui compte aujourd’hui une centaine d’habitants et plus de 40 constructions s’insère bien dans le paysage environnant. Dès les années 70 un Centre de Formation au service des communautés du Mouvement des Focolari en pleine croissance devient nécessaire. La générosité de nombreuses personnes non seulement rend possible sa création mais permet qu’il se développe de façon étonnante. Un couple fait le don d’un grand terrain, quelques familles viennent s’y installer ; la Cité-pilote prend ainsi forme..

Le site se trouve sur Benevides, une petite ville d’environ 50000 habitants. Les conditions de vie manifestement très précaires ouvrent les portes au trafic et à la consommation de drogue. Les premières victimes en sont les adolescents.

Dance contexte, la Mariapoli se présente comme une oasis d’humanité. Depuis plus de 20 ans l’Ecole Fiore et un « Centre d’Accueil » ouvert après les classes sont en fonction. 300 enfants, depuis la maternelle jusqu’à la fin du primaire, y reçoivent une instruction et surtout y trouvent une famille, une maison qui les accueille.

(C) Caris Mendes - CSCLe personnel du Centre est entièrement composé d’anciens élèves. Ce sont pour les enfants de vrais modèles, parce qu’ils vivent dans le même milieu qu’eux et témoignent qu’il est possible de changer. Il s’y vit de fortes expériences. G. est l’un des jeunes au service des plus petits. Il leur enseigne l’informatique. Il vit dans l’un des quartiers les plus violents, mais ses yeux lumineux parlent d’eux-mêmes : l’amour peut reconstruire… même sa famille où les relations étaient inexistantes. « Il s’agit pour nous de découvrir ce qu’il y a derrière le comportement violent de nombreux enfants. Nous nous mettons à leur écoute en cherchant à leur faire sentir notre amour. Petit à petit les choses changent », raconte Francesca, la directrice de l’Ecole. Au point de faire dire à un père de famille, trafiquant de drogue : « Mais que se passe-t-il ici ? Je vois que mon fils a changé ? »

Une expérience qui intéresse aussi la presse. Aux questions d’une journaliste venue l’interviewer, ainsi que Giancarlo Faletti, au sujet de leur visite au Brésil, Maria Voce répond : « J’ai beaucoup d’admiration pour cet endroit, la Mariapoli Gloria. Ici on construit des personnes, le futur du Brésil, on propose de grandes possibilités de développement humain, l’expérience d’une solidarité vécue entre élèves et aussi avec les professeurs, les familles. Je souhaite leur apporter mon plus grand soutien »

(C) Caris Mendes - CSC

La Mariapoli est aussi une oasis de spiritualité qui nourrit une vraie communion entre les différentes communautés, anciennes, comme le Carmel, ou nouvelles, comme la « Mission Belém », pour ne citer qu’elles. Elle est aussi un soutien spirituel pour ceux qui sont engagés dans le monde politique : c’est ce qui ressort de l’échange de deux conseillers municipaux et de quelques représentants des ordres religieux et nouvelles communautés avec Maria Voce et Giancarlo Faletti.

Ils sont arrivés tous les deux le 31 mars à l’aéroport de Belèm, la capitale du Parà, en terre amazonienne. Une grande fête les attendait pour cette nouvelle étape de leur voyage dans le nord du Brésil. Au cours de la précédente ils avaient visité le Nord-Est : successivement Recife, dans le Pernambuco où a eu lieu l’inauguration de la Chaire Chiara Lubich, la visite des œuvres sociales de l’Ile Santa Terezinha, le séjour à la Cité-pilote Santa Maria, suivi de la visite de Fortaleza, dans l’état du Cearà où s’est déroulée une rencontre avec les fondateurs et responsables des nouvelles communautés du CEU, « Condomimio Espiritual Uirapuru ».

Suivez le voyage sur le Notiziario Mariapoli  Espace réservé

Website: www.focolares.org.br/sitenacional

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Living Peace Festival au Caire

Sur fond de tensions marquant l’actualité en Egyptie, au Caire s’ouvre la troisième édition du Living Peace Festival. Né en 2011 de l’idée d’un professeur d’Anglais du collège américain El Rowad au Caire en tant que projet d’éducation à la paix, le Living Peace implique plus de 25.000 étudiants du monde entier. Dimanche 6 avril 2014 aura lieu le troisième rendez-vous mondial. Living Peace se caractérise par la participation personnelle d’étudiants et professeurs à la la création d’initiatives d’éducation à la paix, sur une toile mondiale de personnes et d’institutions. L’adhésion permet à chaque école de développer des projets selon leurs propres possibilités, en favorisant la créativité des enfants qui savent dans quel but commun ils lefont. Cela crée une dynamique de participation qui enthousiasme tous ceux qui travaillent dans l’école, en renforçant la solidarité entre élèves, enseignants, directeurs et parents, avec retombée aussi sur la société civile. Au Caire, Living Peace implique des enfants et desenseignants de vingt écoles, musulmanset chrétiens. Dans d’autres pays les résultats du projet sont présentés aux autorités civiles (Uruguay, Espagne, Malte et Luxembourg) et à la télévision (Corée et Brésil). Certaines actions se déroulent aussi dans la rue où l’école fait participer la ville par des initiatives dejeunesse en faveur de la paix et de la fraternité. A noter celles qui se déroulent dans dessituations de crise, comme pour quelques écoles du Japon frappées par le tsunami de 2011 etde la Syrie martyrisée par la guerre. Dès ses premiers pas Living Peace a suscité un intérêt particulier de la part d’institutions internationales. « Nous avons été invités au ForumWorld Peace 2011 à Schengen, Luxembourg – raconte Carlos Palma, qui en a lancé l’initiative – pour raconter nos projets. Depuis lors nous avons participé au Forum chaque année et nous sommes entrés dans une toile de rapports autant avec des personnalités des Nations Unies que de l’Union Européenne, qui soutiennent et encouragent notre effort en faveur de la paix ». Le mouvement des Focolari appuie le projet à travers l’AMU et Umanité Nouvelle Pour suivre en direct internet: http://live.focolare.org/ipf (6 aprile 2014, 10:30 CEST, UTC+2).

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Evangile: famille et société

Lidia et Loris ont trois enfants âgés de onze, neuf et six ans, tous nés dans une ville différente. En effet, après leur mariage, ils se sont transférés d’abord en Vénétie, puis dans le Haut-Adige et enfin dans la région de Trente. A la proposition de son mari désireux de revenir dans leur ville d’origine, Crotone, en Calabre, Lidia réagit ainsi : « Ma première pensée  a d’abord été pour nos enfants qui auraient eu de plus grandes possibilités si nous étions restés au Nord du pays, mais à la fin je me suis convaincue : cette ville côtière est magnifique, nous y connaissons des personnes d’une grande finesse d’esprit  et nos enfants, une fois adultes, feraient eux-mêmes leur choix »

« C’est justement parce que nous aimons notre terre que nous désirions la transformer ! – disent-ils – Nous nous sommes vite rendu compte qu’il n’était pas possible de tout révolutionner, mais qu’il fallait partir des petites choses. Aussi avons-nous commencé par le milieu scolaire, moi avec les camarades de classe de nos enfants  et Loris avec ses étudiants. Il enseigne l’allemand, mais son premier emploi à Crotone  a débuté par du soutien scolaire. Il a tout de suite pris contact avec la maîtresse d’école du garçon qui lui était confié, afin de mieux comprendre ses difficultés et il a établi avec lui un rapport de confiance et aussi d’amitié par la suite. A plusieurs reprises, sa médiation a permis de résoudre de sérieux problèmes de communication entre l’école et les parents.

Par ailleurs, depuis presque trois ans, nous gérons dans notre ville un centre d’aide à l’insertion des jeunes. Dès notre arrivée, Loris a créé « l’Association des Amis de la langue allemande » qui a gagné un concours proposé par  « Fondation avec le Sud ». Nous nous occupons de jeunes âgés de 11 à 16 ans, auxquels nous proposons des loisirs et des activités à caractère ludique, mais aussi des cours de rattrapage dans les disciplines littéraires, en mathématiques, en anglais et en italien pour les étudiants étrangers ».

L’Association a récemment gagné un autre concours concernant la requalification d’un bien confisqué à la mafia, à St Leonardo di Cutro, une localité calabraise située en bord de mer. Lidia explique: « Cela deviendra une Auberge de Jeunesse qui pourra aussi accueillir des familles aux revenus trop faibles pour se payer des vacances. Nous sommes aussi en liste pour un projet, soutenu par le Ministère de l’Education, visant à la formation des jeunes qui ont abandonné l’école ».

“Tout cela, pensons-nous, est né de l’amour de Dieu, probablement d’un dessein que nous ne connaissons pas encore. Un point fondamental est la relation d’amour réciproque entre Loris et moi, parce qu’il n’est pas du tout facile de travailler ensemble. Nous sommes très différents, ce qui est positif, néanmoins c’est parfois difficile parce que nous ne voyons pas les choses de la même manière. Mais, les discussions et les incompréhensions une fois passées, on recommence.

Cette expérience est positive grâce aussi à l’amour que nous portent nos enfants : ils supportent avec beaucoup de patience tous nos va-et-vient, nos impératifs d’organisation et nos déplacements. Très souvent il arrive qu’ils nous accompagnent et ils ont ainsi l’occasion d’être confrontés aux problèmes que vit la partie la plus délaissée de notre société. C’est pour eux une source de réflexion qui les aide à mûrir ».

Source: http://www.famiglienuove.org/

 

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Fortaleza (Brésil): charismes en communion

Avant de se diriger vers Belém, la présidente et le coprésident des Focolari  terminent leur voyage  dans le Nord-Est du Brésil par la visite du CEU: le Condominio Espiritual Uirapuru, au cœur de Fortaleza, la capitale du Cearà.

Dans le hall de l’hôtel  tenu par les Sœurs de Sainte Dorothée et construit dans le CEU, Maria Voce et Giancarlo Faletti sont accueillis par Moises de Shalom, Nelson, fondateur ainsi que Frei Hans, de la Fazenda de Esperança, don Renato Chiera, de la Casa do Menor, la supérieure du couvent des Carmélites et la prieure des Bénédictines…pour ne citer que quelques uns des fondateurs et responsables des communautés qui ont construit leur maison sur un vaste terrain qu’on appelle  Fazenda Uirapuru. C’est le nom de la propriété donnée par Benedito Macedo, un entrepreneur qui rêvait de contribuer à la résolution des graves problèmes sociaux de cette région.

Réputé pour la beauté de ses paysages, le Cearà n’est pas pour autant différent des nombreux autres Etats du Brésil qui souffrent de profonds déséquilibres sociaux. Il en résulte beaucoup de pauvreté, une protection sanitaire et une instruction publique insuffisantes. Autant de facteurs qui favorisent la diffusion de la drogue, la prostitution, la violence et l’abandon des enfants. Au CEU se trouve le siège du « Cammino » (le Chemin) qui ouvre des perspectives de réinsertion aux anciens détenus ; les malades atteints du sida peuvent entrevoir un avenir meilleur grâce à « Sole Nascente » (Soleil Levant) ; quant aux enfants et adolescents victimes de violences, ils peuvent retrouver leur dignité à la « Maison Sainte Monique » Les jeunes découvrent l’attrait de la contemplation en se rendant au Carmel ou au Monastère bénédictin qui leur sont toujours ouverts. La liste serait longue. « Nous sommes tous ici pour répondre à une double vocation – nous dit la supérieure du Carmel, Mère  Bernadette – la vocation propre à notre charisme et la vocation à être une image vivante de l’Eglise-communion, pour témoigner de la fécondité et de la richesse de l’unité entre les différents charismes »

C’est aussi ce qui ressort des témoignages qui se succèdent dans l’auditorium bondé, en présence des habitants du CEU et de l’archevêque de Fortaleza, José  Antônio Aparecido Tosi Marques. Une rencontre très attendue, marquée cependant par une épreuve : deux jours avant, Frei Hans, le premier à avoir donné vie à cette expérience de communion  et  l’un des premiers initiateurs de l’invitation faite à Maria Voce, a été victime d’un infarctus. Il a néanmoins voulu adresser aux deux invités un message de  bienvenue retransmis par vidéo. Ce fut ensuite l’intervention de Moises qui a défini le CEU comme « fruit d’un dessein de Dieu »,  « poumon spirituel » pour la ville de Fortaleza.

“Ici j’ai vu quelque chose de grand”, a dit Maria Voce avec beaucoup d’émotion. Elle aussi, tout comme Frei Hans dans son message, a rappelé le fait historique qui avait donné naissance au chemin de communion entre les mouvements : leur rencontre sur la place St Pierre de Rome, en 1998. La présidente des focolari a reconnu dans le CEU «  une réponse concrète à l’invitation à l’unité lancée par le Pape Jean-Paul II et à la promesse de s’y engager faite par Chiara Lubich » Elle a souligné un autre aspect de la nouveauté que présente le CEU : le fait que de nombreuses communautés, chacune porteuse de son propre charisme, trouvent  dans l’esprit d’unité du mouvement des focolari un aliment pour elle mêmes, elles désirent s’en nourrir, en particulier pour vivre le chemin de communion, qui n’est pas toujours facile,  entre les divers mouvements. C’est d’ailleurs la raison de cette invitation.

“Dans cette expérience – a ajouté Giancarlo Faletti – il y a une force particulière, celle de l’unité” et il a défini l’expérience du CEU comme « un modèle pour l’Eglise » L’archevêque de Fortaleza a conclu en disant: « C’est un chemin d’unité que Dieu veut pour le bien de notre Eglise et de la société ». Puis il a invoqué Dieu en lui demandant « beaucoup de force pour tout ce que vous êtes en train de faire ».

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Brésil : Tapisseries de lumière

“Regenerate”: week-end jeune à Welwyn Garden City (Angleterre)

La recherche du bonheur: comment un tel thème peut-il ne pas interpeller profondément les jeunes? À partir cette présupposition a été élaboré le programme du week-end des 20-21 mars à Welwyn Garden City, la cité-pilote anglaise des Focolari, avec une forte empreinte œcuménique. Des jeunes différents de par leurs convictions, expériences de foi, nationalité et âge ont participé. Ils provenaient, en effet, non seulement de Grande-Bretagne, mais aussi d’Irlande et Hollande, et, durant les trois heures de streaming live, ils ont atteint 30 endroits dans le monde, y compris Jérusalem.

L’intervenant était l’évêque Brendan Leahy (du diocèse de Limerick – Irlande), accompagné par Fabio Tufano (Université de Nottingham – Angleterre) pour l’atelier “Économie et Bonheur”, et Angela Manning (psychologue au Hammersmith Hospital de Londres) pour “Psychologie et Bonheur”.

Une personne heureuse a un impact non seulement sur les personnes qui l’entourent, mais aussi jusqu’à trois niveaux: le résumé d’une étude dans le cadre de la psychologie sociale a suscité de la curiosité et a touché les personnes présentes. En a découlé la devise spontanée: “faisons grandir le bonheur dans le monde!”

Mais quelle est la racine du bonheur? Certains jeunes présents, qui vivent la spiritualité de l’unité, ont raconté leur expérience, en présentant la figure de Jésus abandonné comme racine profonde de l’Amour qui mène au vrai bonheur.

Quel est l’impact d’une telle proposition, osée et un peu déconcertante? Facebook nous le montre: “Cela faisait longtemps que je n’avais pas souri comme durant ce week-end!” écrit l’un des jeunes. Un autre raconte: “Ce matin, je suis passé à côté de personnes qui étaient complètement déconnectées à cause de la drogue. Cela m’a rendu très triste, mais ensuite je me suis souvenu de Jésus abandonné, et que je pouvais vivre ma journée pour eux. Rien n’a changé en eux, mais je sentais que j’ai pu faire quelque chose.” Et encore: “Quelle joie de me retrouver par hasard à la messe avec le groupe irlandais en pleine ville (à Soho). Regenerate continue!”

Revoir le direct sur: http://www.livestream.com/regenerate2014 (en langue originale)

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Le Patriarche Zakka I Iwas

Le Patriarche Zakka I Iwas. Congrès œcuménique Vescovi de septembre 2008

“J’ai eu la grande chance de saluer ce grand Patriarche plusieurs fois, en particulier tout dernièrement lorsque j’étais au Liban. J’allais à la Divine Liturgie à Atsciane où résidait alors Sa Sainteté. Il nous donnait toujours sa bénédiction et nous a confié plusieurs fois : « Chiara Lubich est une grande femme de notre temps, un grand don de Dieu ». C’était une joie pour lui de pouvoir saluer tous ceux qui participaient au Divin Liturgie et il nous accueillait dans le salon de l’Eglise.

Pour ma dernière visite j’accompagnais le Père Armando Bortolaso, évêque,  chez le Patriarche pour l’inviter au congrès des Evêques amis du Mouvement des Focolari du Moyen-Orient. Le Patriarche était mal en point, mais il a tenu à nous accueillir. Il a péniblement ouvert les yeux et a dit : « Salue tout particulièrement le Saint Père de ma part, je prie pour lui ». Nous est alors revenu en mémoire ce mois de septembre 2008, lorsque 30 évêques de 13 Eglises, amis du Mouvement, s’étaient retrouvés au Liban pour leur 27ème congrès œcuménique. Ils étaient allés lui rendre visite et il les avait reçus avec la charmante hospitalité qu’on lui connaissait. Il avait exprimé son amour pour le Focolare et pour Chiara Lubich : « Puisse-t-elle être bienheureuse ! Nous voyons que son travail est vraiment béni par l’Esprit-Saint lui-même ».

Patriarche Zakka I Iwas dans Focolari à Córdoba (Argentine)

Lors de ses déplacements dans le monde, le Patriarche Zakka I Iwas a rencontré plusieurs fois des personnes du Mouvement des Focolari. En 1984, lorsqu’il est venu signer la Déclaration commune avec Jean-Paul II, les membres du Centre “UN”, le Secrétariat des Focolari pour le dialogue œcuménique, l’ont salué. En 1992, au cours d’un voyage en Argentine, il a désiré rendre visite au focolare de Cordoba.

Il était très aimé et estimé des fidèles de notre Eglise. Réputé pour sa sagesse. Avec douceur et amour il a travaillé sans relâche à l’édification de l’Eglise au vrai sens du mot. On lui doit plus de trente livres sur les Pères de l’Eglise, sur les dogmes et sur la Liturgie. Sans parler des huit tomes relatant ses enseignements les plus connus et ses homélies prononcées à diverses occasions. Ce fut assurément un  apôtre et un maître de grande qualité.

Né en 1933 à Mossoul (Irak), il entre en 1946 au couvent de Mar Afram et devient prêtre en 1954. En 1962 il participera au Concile Vatican II comme observateur, avec une âme ardente et éprise d’œcuménisme.

En 1980 il est élu Patriarche à l’unanimité par le Saint Synode. L’Eglise lui tenait très à cœur. Sa rencontre avec le Pape Jean-Paul II en 1984 a permis des avancées historiques, particulièrement en christologie.

Les fidèles ont accompagné son corps et lui ont rendu un ultime hommage le 28 mars dernier, à Damas.

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Cités-pilotes dans le monde : la « Mariapoli Santa Maria » (Brésil)

Située dans une région marquée par la pauvreté, cette cité-pilote en phase de développement, bien tenue, s’inscrit sur une toile de fond à caractère social : en témoignent l’école pour enfants et adolescents et le Pôle d’Activités inspiré par l’Economie de Communion. La fonction de ces cités-pilotes, conçues dès les années 60 par Chiara Lubich comme de petites villes destinées à témoigner qu’un monde meilleur et uni est possible, se révèle toujours plus d’actualité. Parmi toutes celles qui ont surgi dans le monde, il y a justement la Mariapoli Santa Maria dont Chiara Lubich avait vu le futur emplacement en 1965, lors de son troisième voyage au Brésil. L’Ecole, qui porte le même nom, Santa Maria, existe depuis presque 50 ans. Elle a désormais formé de nombreuses générations. Actuellement on peut compter parmi les enseignants et le personnel 10 anciens élèves. Les autres se sont engagés dans les secteurs d’activité les plus variés et occupent des postes à responsabilité. Mais ce sont surtout les valeurs transmises qui demeurent en eux comme projet de vie : la culture du partage, l’art d’aimer, les fondements de l’éducation à la paix. Autant d’objectifs présentés par le corps enseignant à Maria Voce et Giancarlo Faletti, en visite dans cette école après un accueil festif par les plus petits et leur orchestre « Talents au service de la paix » La majeure partie des familles des élèves, environs 300 sur 500, a un revenu faible. Sur le plan économique l’école se maintient grâce à la solidarité nationale et internationale réalisée par les projets d’Action Familles Nouvelles et AMU. Les premiers cours  pour apprendre à lire et à écrire ont été offerts aux ouvriers qui travaillaient  à la construction de la Mariapoli, puis ils les ont demandés  pour leurs enfants…Aujourd’hui la méthode pédagogique utilisée par cette école est reprise par d’autres établissements de la région et dans d’autres secteurs du monde de l’Education. A quelques kilomètres, sur un vaste terrain, se trouve le Pôle d’Activités « Ginetta ». L’équipe de gestion, les entrepreneurs, les actionnaires, les étudiants spécialisés dans  l’Economie de Communion (EdC),  tous engagés dans la réalisation du projet EdC au Pernambuco, attendent Maria Voce et Giancarlo Faletti. Ils font part de leurs succès et leurs échecs. Giancarlo Faletti rappelle l’inspiration initiale lancée  par Chiara en 1991,  précisément au Brésil. Maria Voce exprime sa gratitude pour tous ces engagements assumés avec beaucoup de désintéressement. La visite se poursuit en direction des ateliers où deux entreprises viennent de voir le jour,  même si la concurrence ne manque pas : la première  fabrique des sacs à main et leurs accessoires, l’autre des meubles. Surprenants les témoignages : la passion pour ce projet à caractère social aide à surmonter toutes les difficultés. La contribution donnée par la Mariapoli et plus spécialement par l’Ecole et le Pôle, ne passe pas  inaperçue :  le maire d’Ingarassu, qui avait défini la Mariapoli comme « point de référence » pour sa ville, a tenu à se rendre sur place pour remettre à Maria Voce et à Giancarlo Faletti les clés de la ville en signe de reconnaissance de la part de ses habitants et en vue de  vivre des liens encore plus étroits. Suivez le voyage sur le Notiziario MariapoliEspace réservé Website: www.focolares.org.br/sitenacional

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Sportmeet: Live your challenge… la vie, un challenge!

N’étant plus aujourd’hui dans l’obligation de courir pour chasser, d’escalader en vue de conquérir de nouvelles terres ou de ramer pour franchir des rivières, l’homme s’est mis à courir, à escalader et à ramer pour se divertir, se mesurer et se confronter. La compétition est en effet  la raison profonde, injustifiée pour beaucoup, de cette  activité passionnante de l’être humain qu’est le sport. Celui-ci se présente, aujourd’hui plus que jamais, comme une métaphore de la vie. C’est pour cette raison que Sportmeet, expression du dialogue du Mouvement des focolari avec le monde du sport, a décidé d’en faire le thème central du prochain congrès international qui aura lieu à Pise du 3 au 6 avril prochain.

L’événement s’intitule Live your challenge (vis ton challenge) Mais la compétition loyale existe-t-elle encore ? « Nous voulons débattre, avec l’aide d’experts internationaux et de sportifs reconnus – explique Paolo Cipolli, président de Sportmeet – sur la valeur et les limites de la compétition. Celle-ci trouve dans le sport une modalité d’expression régulée, saine, même si souvent poussée à l’extrême, contagieuse et communicative, éducative et salutaire. Chaque jour il y a des défis à relever, chacun a le sien et la récompense n’est pas une médaille, mais la satisfaction d’avoir réussi à donner le meilleur de soi : c’est le sens de la barre inclinée qui figure sur le logo du congrès, elle symbolise un obstacle à la mesure des capacités de chacun »

Les experts et les sportifs sollicités par Sportmeet en vue de ce rendez-vous dont ils seront les protagonistes laissent présager que le congrès s’appuiera sur une réflexion et sur des expériences vécues très intéressantes.

La compétition sportive – explique Bart Vanreusel de l’Université de Louvain – est une question qui préoccupe, mais c’est aussi une chance, elle est tout à la fois idéalisée et critiquée, mais c’est certainement une caractéristique très intéressante de l’homme d’aujourd’hui”

Le football est sans doute le sport où, à tous les niveaux, l’esprit de compétition montre ce qu’il a de meilleur, mais aussi de plus détestable, comme l’affirme Michel D’Hooghe,  membre du Bureau international de la FIFA, la plus grande fédération mondiale de foot.

Quant à Benedetto Gui, professeur d’économie politique à l’université de Padoue, il fait un parallèle entre économie et sport: « La compétition est un mécanisme social indispensable, autant dans le domaine économique que dans celui du développement de la personne, mais un principe demeure : les doses excessives  peuvent être nocives. En pratiquant une activité sportive on apprend à se mesurer aux autres, mais aussi à partager, et si l’on met trop l’accent sur le résultat on perd l’occasion de profiter de ces « biens relationnels » : le sport est un lieu privilégié pour en faire l’expérience »

Lucia Castelli, psychopédagogue en charge des jeunes espoirs de l’Atalanta de Bergame, s’est engagée depuis des années à mettre en valeur le rôle éducatif du sport. Par ailleurs Roberto Nicolis, éducateur spécialisé en activités socio-sportives auprès du C.S.I de Vérone offre une approche originale de la compétition : « L’origine du mot compétition vient du latin cum petere, qui signifie « vouloir ensemble la même chose » et cum petitio veut dire s’appeler réciproquement pour atteindre le même but. Cum petere renvoie à tout ce que désire l’enfant qui demande : « Est-ce-que je peux jouer avec vous ? » :  il est prêt à entrer dans le jeu, à en accepter les règles, à se confronter avec lui-même, avec les autres, avec la nature, en sachant, de façon responsable, qu’il peut gagner, mais aussi perdre ».

Info sur sportmeet.org

Programme du Congrès

Fiche d’inscription

Avril 2014

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

Jésus va mourir. Ce qu’il dit se relie à cet événement proche. Son départ imminent pose pour son Église une question vitale : comment rester présent au milieu des siens pour la faire progresser ?

Si Jésus est présent dans les sacrements – dans l’Eucharistie par exemple – Jésus est aussi présent là où se vit l’amour réciproque. Il dit en effet : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, (ce que l’amour mutuel rend possible), je suis au milieu d’eux ».

Par conséquent, lorsque la vie profonde d’une communauté est fondée sur l’amour réciproque, Jésus peut y rester présent efficacement. À travers elle, il peut continuer à se révéler au monde et à y exercer son influence.

N’est-ce pas merveilleux ? Cela ne donne-t-il pas le désir de vivre tout de suite cet amour avec les chrétiens qui sont nos prochains ?

Jean, qui rapporte ces phrases que nous approfondissons, voit dans l’amour réciproque le commandement par excellence de l’Église dont la vocation est précisément d’être communion, d’être unité.

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

Aussitôt après, Jésus déclare : « À ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ». (Jn 13,35)

Si tu veux trouver la vraie marque d’authenticité des disciples du Christ, si tu veux connaître leur signe distinctif, c’est dans l’amour réciproque vécu qu’il faut les découvrir. C’est à cette caractéristique que l’on reconnaît les chrétiens. Si elle manque, le monde ne découvrira pas la présence de Jésus dans l’Église.

L’amour mutuel engendre l’unité. Que réalise l’unité ? « Que tous soient uns… dit encore Jésus, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17,21). L’unité, en révélant la présence du Christ, entraîne le monde à sa suite. Le monde, face à l’unité, à l’amour mutuel, se met à croire en Lui.

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

Dans ce même discours d’adieu, Jésus déclare que ce commandement est le sien. Il lui est donc particulièrement cher. Il ne faut pas l’entendre simplement comme une norme, une règle ou un commandement comme un autre. Jésus veut nous révéler une manière de vivre. Il veut nous dire sur quoi fonder notre existence. C’est d’ailleurs sur ce commandement que les premiers chrétiens faisaient reposer leur vie. Pierre disait : « Ayez avant tout un amour constant les uns pour les autres. » (1 P 4.8).

Avant de travailler, d’étudier, avant d’aller à la messe, avant toute activité, vérifie que l’amour réciproque règne bien entre toi et celui qui vit à côté de toi. S’il en est ainsi, tout prend de la valeur. Sinon, rien n’est agréable à Dieu.

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns. les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

D’autre part, Jésus précise que ce commandement est « nouveau ». « Je vous donne un commandement nouveau ».

Qu’est-ce à dire ? On ne le connaissait pas auparavant ? Non. « Nouveau » signifie fait pour les « temps nouveaux ». De quoi s’agit-il alors ?

Jésus est mort pour nous. Il nous a aimés jusqu’au bout. Mais son amour, un amour « divin », était bien différent du nôtre. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés », dit-il (Jn 15,9). S’il nous a aimés, c’est donc avec le même amour dont le Père et lui s’aiment.

Aimons-nous alors les uns les autres avec le même amour pour réaliser le commandement « nouveau ». Personne, en tant qu’homme, ne possède un tel amour. Pourtant en tant que chrétien – et nous pouvons en être heureux – nous le recevons. Comment ? C’est l’Esprit Saint qui le fait vivre en notre cœur et en celui de tous les croyants.

Il y a ainsi une affinité entre ce que vivent le Père, le Fils et nous, chrétiens, grâce à l’unique amour divin que nous possédons. Cet amour nous fait pénétrer dans La Trinité, nous faisant fils de Dieu. C’est ce courant d’amour qui relie terre et ciel. C’est par lui que la communauté chrétienne est portée jusqu’au cœur même de Dieu, et que la réalité divine vit sur terre, là où les croyants s’aiment.

La vie chrétienne n’apparaît-elle pas ainsi dans toute sa beauté divine ? N’est-ce pas cela qui la rend si attirante ?

Chiara Lubich

 Parole de vie publiée en 1980

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Dialogue sur l’harmonie et la beauté

Un mode indubitablement original pour expliquer les points les plus importants de la spiritualité des Focolari et de la pensée de sa fondatrice, Chiara Lubich, a été choisi par le journaliste et critique d’art Mario Dal Bello. Dans le “Dialogue sur l’harmonie et la beauté” avec une mosaïque de “chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art européen” décrit l’idéal de l’unité, vu que “le lien entre cette dernière et l’art est très étroit – a-t-il affirmé. Ce n’est pas un hasard si Chiara Lubich, devant la Pietà de Michel-Ange, priait Dieu d’envoyer des artistes qui soient également saints. Qu’est-ce que la sainteté sinon la perfection dans l’amour et donc la transmission de la beauté de ce Dieu qui est amour?” Un hommage rendu donc à Chiara Lubich par la ville d’Udine, 70 ans après la naissance des Focolari, et pour le 6ème anniversaire de sa naissance au ciel, rappelant une phrase qu’elle aimait répéter: “La beauté est harmonie. Harmonie veut dire unité sublime”.

Un préambule est cependant nécessaire: “Beaucoup essayent d’expliquer l’art, mais c’est impossible – a admis celui qui, pourrait-on dire, le fait par métier. Il est ineffable, comme l’Esprit, fascine sans un pourquoi, comme lorsque l’on tombe amoureux”. Dal Bello a ainsi commencé par le portrait de Jésus de El Greco, “avec le même regard que l’on éprouve pour la personne aimée, dans laquelle nous saisissons le visage de Dieu”. Une façon de voir Dieu dans l’autre et d’en saisir l’amour qui est, justement, un des aspects clé de la spiritualité de Chiara Lubich.

Et si Jésus le Bon Pasteur, ou plutôt, “beau pasteur – a-t-il précisé – aime ses brebis, nous aussi nous devons aimer le prochain“: un engagement illustré par la splendide mosaïque du Mausolée de Galla Placidia à Ravenne, sur laquelle le Christ est représenté entouré par le troupeau, “vêtu de lumière et Ressuscité: la croix qu’il porte l’indique, symbole de la résurrection”.

En vertu de cet amour réciproque, Jésus est présent là où deux ou plus sont réunis en son nom: comme on peut le voir dans le Souper à Emmaüs de Rembrandt, dans lequel “Jésus entre dans la quotidienneté, si bien que les personnages ne semblent même pas s’apercevoir que c’est lui qui rompt le pain”. Et c’est une présence qui fait la différence dans la communauté, comme on le voit dans la Transfiguration de Raphaël, dans laquelle il y a un fort contraste entre “la partie supérieure, dans laquelle est présent Jésus avec Moïse et Élie, aux couleurs claires; et la partie inférieure, où les apôtres sont confus, dans laquelle les couleurs sombres prévalent”.

Pour illustrer un autre aspect de la spiritualité de Chiara, l’amour pour Jésus abandonné sur la croix, il y a la Crucifixion de Dali: “Un Christ vu d’en haut, qui semble se pencher sur l’humanité et attirer tout le monde à lui. Et, significativement, nous ne voyons pas le visage: parce que nous sommes tous dans son visage”.

Une autre figure centrale, ensuite, émerge – mais seulement pour un œil expert – dans le Jugement dernier de Michel-Ange: “Si vous observez bien – a fait remarquer Dal Bello – Marie regarde un ange qui soulève les justes avec un chapelet. Marie apparaît donc comme celle qui emmène les chrétiens au ciel: en fait, le Mouvement des Focolari s’appelle aussi Œuvre de Marie”.

En dernier, le polyptyque de l’Agneau mystique de Jan et Hubert Van Heyck, dans lequel la Jérusalem céleste de l’Apocalypse, autour de laquelle est réunie toute l’Église, est représentée par une ville contemporaine: il rappelle l’engagement que les Focolari sont appelés à suivre dans les communautés dans lesquelles ils vivent.

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L’île de Santa Terezinha

« Ce qui m’a le plus impressionnée a été de voir  ce mur. Mais c’est en réalité la pauvreté qui règne au-delà du mur, la richesse est en deçà. Parce que la richesse c’est l’amour, la capacité de donner, de partager. Tandis que derrière le mur on vit pour l’intérêt, la compétition… » Ce sont les propos de Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari actuellement en visite au Brésil, le 25 mars dernier, au moment de quitter l’île Santa Teresinha, un quartier de la ville de Récife. Le coprésident, Giancarlo Faletti, a ajouté : « Aujourd’hui nous avons été à l’école, vous avez été nos enseignants. C’est pour nous, une grâce de Dieu qui nous pousse à dire : Merci ! »

Le mur dont parle Maria Voce a été construit il y a quelques années pour que la pauvreté du quartier ne gêne pas le regard des clients de l’imposant Centre Commercial construit de l’autre côté de la rue. Sa présence est comme le symbole de la ségrégation sociale.

Maria Voce est accueilli par Johnson, l’un des représentants des communautés de la Santa Terezinha

Mais quels sont donc les signes de la richesse dont parle Maria Voce? On appelait ce quartier « l’île de l’Enfer », à cause des conditions de vie dégradantes de ses habitants. Johnson, qui nous a fait visiter le quartier, a précisé : « Le message de l’Evangile, vécu par des membres des focolari qui depuis 50 ans partagent tout avec nous et cherchent pour nous des moyens de subsistance,  a opéré en nous une libération. Cela nous a ouvert de nouveaux horizons et rendus acteurs de la transformation de notre milieu social »

En 1968 un groupe de focolari avait en effet répondu à l’invitation de l’Archevêque de Récife, Dom Helder Câmara, en vue de transformer la situation de ce quartier. Des étudiants et des professeurs, des avocats et des médecins, des ouvriers et des ménagères avaient rejoint l’île, tous désireux de participer à la vie de ses habitants pour trouver ensemble une solution.

C’est alors qu’on va voir naître et grandir une communauté très soucieuse du bien commun. Une association des habitants de l’île est créée et ils deviennent ainsi acteurs de leur propre développement. Avec la démocratisation du pays de nouvelles formes de participation rendent possibles les discussions avec la Commune pour décider de l’usage des finances publiques. Les résultats ne se font pas attendre ; électrification du secteur, revêtement de nombreuses rues ; l’école et le centre de soins, créés grâce à la collaboration d’enseignants, de médecins et infirmiers du Mouvement, sont pris en charge par la commune. La liste des succès remportés serait longue à énumérer. A plusieurs reprises Johnson répète non sans fierté: “Nous avons tout obtenu grâce à la force du dialogue, la force de notre communauté, sans nous vendre à aucun parti »     

Dernière étape de la visite: le Centre pour enfants et adolescents qui y sont accueillis en dehors des heures de classe. Ils échappent ainsi à la rue, à la violence et à la drogue. Ils reçoivent une solide formation humaine et spirituelle et de nombreuses activités musicales et sportives leur sont proposées. Ce Centre est géré par l’AACA, une association soutenue grâce à la solidarité de nombreuses personnes, à commencer par les familles brésiliennes des focolari,  et d’autres pays. Les plus petits accueillent leurs deux invités avec une chanson qui exprime bien les richesses de ce peuple : « Ô mon Dieu, je sais que la vie pourrait être bien meilleure et elle le sera, mais cela ne m’empêche pas de répéter : qu’elle est belle, qu’elle est belle, qu’elle est belle ! »

“Dans ce lieu on peut voir à quel point  la semence de l’Evangile a produit de nombreux fruits ! » – s’est exclamée Maria Voce en s’adressant aux ouvriers du Centre. « Nous partons d’ici… non seulement nous demeurez dans notre cœur, mais vous êtes aussi un exemple encourageant pour l’ensemble de notre mouvement dans le monde »

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Congo: Évangile vécu au milieu des conflits armés

Nord-Kivu (Nord-Kivu (RDC). Jusqu’à la défaite des rebelles, les habitants de Rutshuru vivaient, en fait, comme s’ils étaient des otages. Libérés de leur présence, une centaine de membres du Mouvement des Focolari ont pu se rencontrer des années après à Rutshuru (Nord-Kivu). À l’occasion de la Mariapolis, des personnes sont aussi arrivées de Goma et Kinshasa. Elles écrivent: “Maintenant, petit à petit, la peur et la tension sur les visages des habitants font place à une nouvelle espérance”.

J.S. travaille dans un hôpital comme infirmière. Dans son service d’orthopédie, elle a vu arriver des blessés de guerre et des cas très graves. Voici son récit:

Un soir, une femme est arrivée dans notre hôpital. Elle devait accoucher de jumeaux et saignait beaucoup. Comme c’était un cas très urgent, elle a été directement admise en salle d’opération. Les médecins ont tout fait pour sauver la mère et ses deux enfants. Malheureusement, ce que l’on craignait est arrivé: la femme est morte quelques jours après la naissance d’une fille et un garçon. Le père a déclaré être incapable de les élever sans leur mère, et il n’avait pas les moyens nécessaires. Lorsque le docteur est venu dans notre service d’orthopédie et nous a donné cette information, j’ai ressenti une profonde pitié pour ces enfants.

Je me suis souvenue du point de la spiritualité de l’unité que nous essayons de vivre dans tout le Mouvement cette année: l’amour du prochain. Et ces enfants me semblaient un visage souffrant de Jésus en personne.

Je me suis dit qu’il fallait immédiatement faire quelque chose. J’ai pensé: “Il y a cinq mois, j’ai eu une fille, mais je ne peux pas prendre les deux enfants”. Toutefois, je n’avais pas encore parlé avec mon mari, qui devait évidemment être d’accord. C’est pourquoi je suis rentrée chez moi et j’ai proposé cette adoption à ma famille. Tous ont accepté avec joie! Notre petite fille aussi, en voyant l’autre fillette, n’a plus voulu être nourrie au sein… Nous l’avons pris comme un signe de bienvenue, de sa part, à la nouvelle petite sœur.

Trois jours après, poussée par mon exemple, une autre infirmière s’est offerte pour adopter l’autre enfant. Ma joie était immense! Nous sommes allées ensemble à l’administration communale pour régulariser les deux adoptions. À la fillette arrivée dans notre famille, nous avons donné le nom: ‘Espérance’.”

En conclusion de la Mariapolis, Mgr Théophile Kaboy, évêque de Goma, confirmait dans son homélie durant la messe: “La haine et la mort n’ont jamais le dernier mot”.

Brésil : Tapisseries de lumière

Recife: Chaire Chiara Lubich

Fraternité, non pas comme « une valeur romantique ou uniquement religieuse,  mais un appel à l’intelligence, un projet concret qui assume le risque de l’histoire », d’un pays, le Brésil, « marqué par de graves inégalités et en même temps un pays émergent qui occupe une position stratégique dans le monde » : ainsi s’est exprimé le recteur de l’Unicap, le père jésuite Pedro Rubens, à l’inauguration de la Chaire Chiara Lubich, pour en définir le sens. « L’étude et l’approfondissement de la fraternité attirent de plus en plus l’intérêt des chercheurs des disciplines les plus diverses », ajoute le prof. Paolo Muniz, directeur de la faculté Asces, parternaire de l’Unicap dans ce projet. « Les deux universités  – continue-t-il – tournent leur recherche vers la pensée et l’œuvre de Chiara Lubich, qui en plus d’être leader spirituelle, est à l’origine de nouvelles lumières qui éclairent les différents domaines de la connaissance humaine ». L’inauguration de la chaire se situe au cœur du voyage au Brésil de la présidente des Focolari Maria Voce, à qui on a confié le discours d’introduction. Ses paroles présentaient la vision de l’homme, l’anthropologie qui émane de la spiritualité de Chiara, profondément enracinée dans l’Ecriture. En partant de la question sur qui est l’homme, Maria Voce a approfondi  la dynamique de l’Amour en Dieu Trinité, son reflet sur la vie de l’homme et du cosmos, l’appel à être « Amour-en-relation ». Elle a rappelé que « nous sommes si nous sommes l’autre », ce qui veut dire « vide de soi », « don sans mesure ». De là jaillit un style de vie, a-t-elle continué, « capable de devenir un terrain fertile sur lequel peut germer un authentique humanisme, une fraternité concrète ». Parmi les personnalités se trouvait aussi l’évêque de Palmares dom Gerival Saraiva, qui apprécie le fait que la dimension sociale du savoir commence à se percevoir plus concrètement même à travers  des initiatives comme celle-ci. La pensée de Chiara Lubich est déjà sujet d’approfondissement dans diverses universités, sous différents aspects. 16 doctorats et titres Honoris Causa ont été conférés à la fondatrice des Focolari, après avoir reçu le prix Unesco pour l’Education à la paix en 1996 et le prix pour les droits de l’homme par le Conseil de l’Europe en 1998. Pour l’occasion, la maison d’édition Cidade Nova a publié un nouveau volume au titre : “Fraternidade e Humanismo: uma leitura interdisciplinar do pensamento de Chiara Lubich”, « Fraternité et humanisme, une lecture interdisciplinaire de la pensée de Chiara Lubich. » Pour  approfondir :  Texte de la conférence inaugurale de Maria Voce en italien A l’université catholique de Recife, la « Chaire Chiara Lubich sur la fraternité et l’humanisme » – Radio Vaticane Universidades lançam Cátedra sobre fraternidade e humanismo – Cidade Nova Unicap cria a catedra Chiara Lubich de fraternidade e humanismo – Rede Globo http://www.catedrachiaralubich.org/ Suivez le voyage sur le Notiziario Mariapoli  Espace réservé

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Journée internationale du bonheur

Le 12 juillet 2012, la 66ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies a choisi la date du 20 mars pour célébrer la “Journée internationale du bonheur” En Italie l’UNRIC  a choisi d’attirer l’attention du public sur cette question en demandant la contribution de Luigino Bruni, professeur d’économie politique à l’Université Lumsa de Rome et coordinateur au niveau international du projet Économie de Communion – lancé par Chiara Lubich au Brésil en 1991 et qui concerne environ 1000 entreprises dans le monde. L’Economie de Communion propose aux chefs d’entreprise de partager les bénéfices de leur activité pour soutenir des projets de développement dans différentes parties du monde et repose sur une culture économique basée sur la réciprocité et sur le don. Professeur, vous êtes l’un des premiers à avoir renoué avec la tradition italienne du bonheur, différente de celle qui vient des États Unis. Pourriez-vous mieux nous expliquer les racines de cette conception? « Il faut pour cela remonter à la culture antique grecque et romaine: Aristote associait le bonheur aux vertus et le distinguait du plaisir. C’est un concept que nous devrions traduire aujourd’hui par « épanouissement des hommes » parce qu’il renvoie à l’idée que le bonheur est susceptible d’être une condition de vie accessible à tous. Les grecs ont compris que seul l’homme vertueux peut devenir heureux précisément en cultivant les vertus, même dans l’adversité. Il convient ici de situer notre responsabilité qui commence à partir du moment où nous prenons conscience que le principal protagoniste de notre bonheur c’est nous-mêmes et non pas des événements extérieurs. Ceux-ci influencent certainement notre bien-être, mais ce ne sont pas eux qui, en dernier ressort, déterminent le bonheur » Mais comment cette idée de bonheur est-elle entrée dans la science économique? « Les économistes et les philosophes italiens du XVIIIème siècle, en se référant explicitement à la tradition romaine et médiévale du bonheur considéré comme un bien commun, le mirent au centre de leur réflexion économique et politique. Tout au long du XVIIIème siècle l’école italienne d’économie continua à se caractériser par le fait qu’elle avait pour principal objet d’étude le bonheur. Ce n’est donc pas par hasard qu’aujourd’hui encore les économistes italiens soient parmi les protagonistes du nouveau courant  Economie et Bonheur, qui a revu le jour au cours des années 70, et qui  souligne en particulier le lien qui existe entre le bonheur et les relations sociales. C’est un héritage qui nous vient de la tradition antique qui visait à la felicitas publica, au bonheur pour tous » Quels sont les aspects les plus significatifs du bonheur pour la vie économique et politique de notre temps? « Le premier élément, qui me semble particulièrement important au regard de la situation où se trouvent notre économie et notre société, est le lien profond qui existe entre le bonheur et les vertus.  Dans une culture qui considère toujours plus le plaisir  et le divertissement comme allant de pair avec le bonheur, la tradition antique de la felicitas publica nous invite au contraire à prendre conscience que la vie des individus et de la société ne peut prétendre au bonheur  sans aspirer à l’excellence, ce qui implique engagement et sacrifice. D’autre part, dans cette phase que traverse  le monde occidental où le narcissisme se répand comme une véritable pandémie, cette conception du bonheur accessible à tous nous rappelle le lien incontournable qui existe entre la qualité de  notre vie  et  nos relations sociales : on ne peut pas être vraiment heureux tout seul parce que, dans sa réalité la plus profonde, le bonheur est un bien relationnel » Source: www.unric.org Interview intégrale en italien

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Évangile: Généreusement vers l’autre

Le sang

La voiture devant moi fait une embardée, heurte un mur et se retourne. Je réussis à freiner. Des personnes s’arrêtent pour secourir les blessés: une dame âgée, un enfant et un jeune. Mais personne ne veut les transporter à l’hôpital, par crainte d’être accusé d’avoir provoqué l’accident. Quant à moi, même si la vue du sang m’a déjà fait tourner de l’œil, je me force et les prends dans ma voiture. Pour les accepter, l’hôpital demande un paiement, mais ils n’ont pas d’argent. Je signe un chèque et m’assure que les blessés sont bien installés, heureux d’avoir vaincu mon émotivité, mais surtout d’avoir fait quelque chose pour des frères. M.S. – Argentine

Dépasser la fatigue

Plusieurs fois, en arrivant à la maison, je sens le vide laissé par la mort de ma femme et je préfère rester seul, tranquille, mais je sens que je dois m’oublier et entretenir la relation avec mes enfants. Il est difficile d’être père et mère en même temps. L’autre soir, en rentrant à la maison, j’ai vu qu’ils étaient encore tous debout: j’aurais voulu me reposer, au lieu de ça j’ai joué avec eux, oubliant la fatigue. À ma grande surprise, l’un d’eux, avec lequel la relation avait toujours été difficile, s’est approché gentiment et s’est assis sur mes genoux. Il ne l’avait jamais fait.  S.R. – USA

Chocolats

J’avais apporté une boîte de chocolats à des amis proches. À leur tour, ils avaient voulu m’en donner une plus grande: “Pour tes filles!” Alors que je rentrais chez moi, un couple de Roms, avec une fillette d’environ cinq ans, est monté dans le bus. La petite fixait ma boîte avec envie. Au début, j’ai fait semblant de ne pas la voir. Mais je n’étais pas tranquille. “Jésus, fais-moi comprendre ce que je dois faire.” À ce moment-là, la fillette s’est approchée de moi en tendant la main vers les chocolats. Je ne pouvais pas l’ignorer, alors je les lui ai donnés. Mais, en descendant du bus, je regrettais un peu de rentrer les mains vides. À peine arrivé, ma femme m’annonce qu’une amie, venue lui dire bonjour, nous a offert un gros panier plein de friandises. Je suis resté sans voix, heureux. W.U. – Rome

Tiré de: L’Évangile du jour, Città Nuova

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Brésil, c’est parti !

Les étapes du voyage Le Brésil. est la cinquième puissance économique mondiale avec 8,5 millions de Km2 et presque 200 millions d’habitants– descendants de l’immigration européenne et asiatique, des africains arrivés au cours des siècles passés en tant qu’esclaves et des populations d’origine du lieu, en plus des immigrants du monde entier – qui parlent une seule langue : le portugais. Un pays aux dimensions continentales, avec des conditions climatiques et géographiques différentes, de grandes richesses naturelles et un fort potentiel de croissance. Un pays également marqué par de grands contrastes sociaux, qui diminuent un peu, notamment grâce aux efforts des derniers gouvernements. Ce sont les défis d’une démocratie jeune, d’une nation sortie d’une dictature militaire il y a moins de 30 ans. C’est ici qu’en 1991, Chiara Lubich, touchée par les graves problèmes sociaux, lance les bases d’une vraie révolution dans le domaine économique avec l’Économie de Communion (ÉdeC), projet aujourd’hui connu dans le monde entier. Mais ce n’est pas seulement dans le domaine de l’économie que l’expérience de vie des Focolari s’est développée.

Mariapoli Ginetta

En effet, elle a des conséquences sur le tissu social dans différents domaines : éducation, santé, politique, art, promotion humaine – comme en témoignent les expériences de Santa Teresinha et Magnificat, dans le Nordest ; du Bairro do Carmo et du Jardim Margarida, à San Paolo – ainsi que dans diverses spécialités. Un exemple est le groupe de recherche sur « Droit et fraternité », actif depuis 2009 au Centre de Sciences juridiques de l’Université fédérale de Santa Catarina. Variées sont les activités dans tous les États du Brésil : de l’école de formation politique Civitas à João Pessoa, aux actions de solidarité des Jeunes pour un monde uni et aux week-ends pour les familles dans l’État d’Alagoas ; des olympiades pour jeunes dans l’État de Rio Grande do Sul, au Projet Unicidade à la Mariapolis Ginetta, qui cette année célèbre son 40e anniversaire – seulement pour en nommer quelques-unes. Mais comment est née cette vie ? Faisons un bond en arrière. C’était l’année 1958. À Recife arrivent trois focolarini de l’Italie : Marco Tecilla, Lia Brunet et Ada Ungaro. Ils communiquent leur expérience dans des écoles, universités, paroisses, associations, hôpitaux, familles. Après un mois, ils poursuivent leur voyage : Rio de Janeiro, San Paolo, Porto Alegre et ensuite Uruguay, Argentine et Chili. À leur retour en Italie, l’avion fait une escale d’urgence à Recife à cause d’une avarie sérieuse et ils y restent quatre jours. Ils en profitent pour nouer de nombreux contacts. C’est ainsi qu’est née la communauté des Focolari dans le Nordest brésilien. Elle sera la première d’une longue série. Avec l’arrivée continue d’autres focolarini, les premiers centres du Mouvement s’ouvrent à Recife en 1959. Une grande diffusion de l’Idéal de l’unité se produit dans les métropoles et dans les villages, entre jeunes et adultes, blancs et noirs, riches et pauvres… avec une caractéristique : l’harmonie sociale. De nombreuses œuvres sociales sont accomplies comme résultat de la vie enracinée dans l’Évangile. En 1962 s’ouvre un centre à San Paolo. Naissent la Maison d’édition Cidade Nova et le journal Cidade Nova. D’autres centres éclosent : Belém, 1965 ; Porto Alegre, 1973 ; Brasilia, 1978. Aujourd’hui, il y a des centres dans presque toutes les 27 capitales des États et dans beaucoup d’autres villes. En 1965 naît, près de Recife, la première cité-pilote de témoignage du Mouvement, sous le nom de Santa Maria, pour souligner l’amour de ce peuple pour Marie. Deux ans après, naît celle de San Paolo – Araceli, aujourd’hui Ginetta, en souvenir d’une des premières focolarines qui a eu un rôle déterminant dans la diffusion et la progression du Mouvement au Brésil. Suit la cité-pilote de Belém, Gloria, pendant qu’à Porto Alegre le Centre mariapolis Arnold a une orientation œcuménique ; et la cité-pilote de Brasilia est baptisée Maria Madre della Luce. Chiara Lubich a toujours témoigné un grand amour pour le Brésil et ses habitants, « un peuple qui ressemble beaucoup à celui qui écoutait Jésus : magnifique, magnanime, bon, pauvre, qui donne tout : cœur et biens ». Sa première visite a lieu en 1961, à Recife. Elle y retournera cinq autres fois. Elle reçoit différentes reconnaissances publiques et des doctorats honoris causa. En 1998, sa dernière visite, elle inaugure le Pôle Spartaco, premier complexe entrepreneurial de l’ÉdeC dans le monde. À cette occasion, un des pères du Brésil démocratique, le professeur Franco Montoro, s’adressant à elle dans un discours tenu à l’Université publique de San Paolo (USP), a reconnu dans la pensée et dans l’œuvre du Mouvement, non seulement au Brésil, un « témoignage cohérent qui a touché des millions de personnes. Il a sauvé les droits de l’homme durant les dictatures et, durant le boom de la science, il a montré que l’éthique doit nous guider. Il a promu l’amour, la fraternité universelle ». Les membres du Mouvement s’engagent à vivre ces valeurs aujourd’hui, avec beaucoup d’autres, dans une période historique qui voit le Brésil se distinguer dans le panorama mondial et être le protagoniste d’événements comme la Journée mondiale de la Jeunesse en 2013 et la Coupe du Monde de football en 2014. Website: www.focolares.org.br/sitenacional Aperçus sur le Notiziario Mariapoli  Espace réservé    

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Chiara et les religions, bâtisseurs d’unité

« Alors que nous sommes dans l’obscurité et que quelqu’un nous apporte une lumière,on ne se demande pas si c’est un homme ou une femme, un jeune ou une personne âgée », voilà comment Chiara Lubich « nous parlera de la lumière qu’elle a découverte ». Ces paroles du Grand Maître bouddhiste Ajahn Thong sont devenues célèbres lorsqu’en 1997 il l’a invitée à lui rendre visite en Thaïlande dans un monastère. Aujourd’hui ce n’est pas seulement un souvenir, mais un pas pour se lancer vers le futur, enraciné dans l’expérience ouverte de Chiara Lubich et vécu par de nombreuses personnes en passant par la diversité de chacun. « Nous nous sommes rencontrés en divers endroits du monde, découvrant que nous pouvons devenir frères. Ensemble nous sommes appelés à continuer sur cette route et en faire une réalité quotidienne. Un témoignage en chœur, une polyphonie, qui est la preuve d’un choix et d’un engagement commun », affirme Roberto Catalano, co-responsable du Centre pour le dialogue interreligieux du mouvement des Focolari. En disant cela, il a devant lui un parterre de 500 personnes rassemblées dont 250 qui ont participé aux 3 journées précédentes du congrès interreligieux à Castel Gandolfo. Parmi eux, une représentation de 20 personnes de 8 religions avait rencontré le Pape François avant l’audience générale du 19 mars: « une figure paternelle qui faisait grandir la fraternité entre nous », a commenté la théologienne musulmane iranienne Shahrzad Houshmand, qui a remis au Pape une lettre au nom des musulmans réunis au congrès organisé par les Focolari, dans laquelle ils expriment « l’amour profond et respectueux pour Votre personne et pour la main tendue plusieurs fois vers les musulmans dans le monde ». Kala Acharya, hindoue, professeur à Mumbai, relate qu’elle a accueilli avec joie l’invitation du Pape à cheminer sans s’arrêter : « pour nous aussi la joie de cheminer est plus importante que celle d’arriver à destination ». Puis à tous le pape a demandé : « Priez pour moi ». (C) CSC Media Enrichi par ce moment, le congrès interreligieux a ouvert ses portes à un après midi public. Le lieu choisi est l’Université Pontificale Urbaniana, une académie caractéristique pour son attention particulière aux cultures des peuples et des grandes religions du monde. Le titre est « Chiara et les religions », mais on pourrait aussi parler de Chiara et des croyants de divers chemins religieux. « Parmi ses grandes capacités et peut-être celle qui a eu le plus d’impact sur notre monde que les autres, a été de « savoir dialoguer », a affirmé la présidente des Focolari Maria Voce. « Chiara avait eu l’intuition que la route de l’humanité pouvait être diverse, dirigées vers la paix, mais à condition d’un changement radical de mentalité » parce que l’autre « non seulement n’est pas une menace, mais un don ». Quel est son secret ? Maria Voce l’explique ainsi : « L’amour, qu’elle, en tant que chrétienne, a découvert dans l’évangile et en Jésus, mais dont elle a trouvé la présence même dans les autres croyances et cultures ». Une proposition qui transforme un « choc possible de civilisations en une véritable rencontre d’hommes et de femmes de cultures et religions différentes ». (C) CSC Media Les réflexions du cardinal Arinze sur l’impact du charisme de Chiara sur le dialogue sont les propositions pour le dialogue interreligieux, lui qui était président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et qui a connu personnellement Chiara Lubich : « les Focolarini et les Focolarines sont un peuple en chemin, en communion, en mouvement. Ils vont à la périphérie : ils sortent, ils rencontrent, ils dialoguent, écoutent et collaborent ». A la fin, une série de témoignages du monde musulman, bouddhiste, hindou et du monde hébraïque, montre une figure géométrique aux mille facettes : le Dr. Waichiro Izumita, japonais, bouddhiste du  Risho Kosei Kai ; le moine thaïlandais  Phra Thongrattana Thavorn  qui aime se faire appeler  par le nom que Chiara  affectueusement lui a donné : Luce Ardente. Il parle de sa première rencontre face à face avec Chiara : « j’ai été très impressionné par sa personne, ses yeux, sa simplicité, son attention, le respect pour ce que je suis, son écoute profonde, par l’atmosphère indicible… elle m’a parlé de sa vie chrétienne, du charisme de l’unité… je me sens moi aussi un de ses fils, non seulement pour la lumière que j’ai reçue, mais pour la passion à répandre la lumière de l’unité entre tous ». Le Rabbin David Rosen, de Jérusalem s’est exprimé ainsi : « le commandement d’aimer Dieu exige de nous de suivre l’exemple d’Abraham : faire en sorte que Dieu soit aimé aussi par les autres. Et ça on le voit dans le mouvement des Focolari ». Puis c’est le tour de l’Imam Ronald Shaheed, de la mosquée de Milwaukee, parmi les plus étroits collaborateurs de l’Imam W.D. Mohammed et Ahmer Al-Hafi, professeur de religions comparées en Jordanie : « Chiara m’a aidé à comprendre le Coran sous tous ses aspects les plus profonds. Chiara m’a fait comprendre que l’amour est l’essence de Dieu, et que la religion de l’amour est une ». Et Vinu Aram, hindoue, présidente honoraire des Religions pour la paix, raconte qu’elle a connu Chiara étant enfant, parce que « amie de ses parents », et d’en avoir découvert le message étant plus grande, dont elle s’inspire constamment dans son chemin pour « construire un monde uni, un monde où chacun puisse se sentir chez lui ».

(C) CSC Media

« Dialogue et prophétie » de Chiara Lubich qui continuent. Chiara avait un rêve ? demande une journaliste à Maria Voce, qui répond : « son rêve ? Elle l’a confié une fois : elle voulait porter à Dieu le monde dans ses bras. Nous essayons d’être ses bras pour l’aider à porter ce monde à Dieu, tout uni ». à voir  les  vidéos du congrès  sur Vimeo ;

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Sophia en Afrique. Premiers pas

Ils viennent du Burundi, de la République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Cameroun et Kenya. Ils ont en commun leurs études à l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et une question : « Si cette expérience correspond toujours plus au questionnement sur le futur de nos peuples, pourquoi ne pas imaginer que l’on puisse y faire son nid aussi dans le continent africain ? »

Une idée qui fait son chemin de jour en jour, jusqu’au 22 février où les étudiants de l’Afrique sub-saharienne, inscrits aux cours de licence et doctorat de l’IUS, se sont donné rendez-vous pour partager un projet.

Martine Ndaya du Congo raconte: “Etudier à Sophia n’a pas été un choix facile… Et pourtant, à quelques mois de distance depuis que je suis entrée en salle, je peux dire que cette expérience interdisciplinaire et de cohabitation multiculturelle répond à mes attentes, à celles qui sont les plus profondes ». Pulchérie Prao de la Côte d’Ivoire continue : « Nous nous parlons souvent entre nous, nous échangeons impressions et difficultés, nous nous retrouvons pour parler des défis que nous devons affronter. Voilà pourquoi, quelqu’un a commencé à dire : Quand sera-t-il possible de voir naître Sophia en Afrique ? ».

Nombreuses sont les initiatives de formation supérieure entreprises même durant ces dernières années dans les diverses régions du continent, mais toutes n’ont pas été à la hauteur de correspondre aux problèmes réels dictés par ce besoin de paix, de développement et de participation dans les différentes matières. Même en Afrique les sociétés ne sont pas épargnées par la violence où la société de consommation et le matérialisme lacèrent le tissu moral et culturel.

Un parcours de formation inspiré de l’expérience de Sophia pourrait représenter, autant sur le plan de la recherche que de l’engagement éthique et culturel, non seulement un espace de communion entre les peuples africains, avec leurs diversités et leurs beautés, mais aussi un lieu ouvert pour les jeunes d’autres cultures afin de s’enrichir  du sens de communauté dont l’Afrique est témoin, de ses modèles de participation diffuse, de ses chemins courageux entrepris pour remonter à la surface.

Melchior Nsavyimana du Burundi, en souvenir de Nelson Mandela, affirme que « l’éducation est le plus puissant moteur de développement, c’est l’instrument le plus efficace pour répondre à la souffrance qui dévaste la vie de tant de personnes ».

Sophia en Afrique : un rêve, mais en même temps, un processus qui commence. Dans le dialogue, diverses possibilités ont émergé qu’il faut prendre au vol pour ouvrir la route, sans toutefois sous-évaluer les difficultés et les obstacles objectifs. Il est nécessaire d’explorer les différentes possibilités, faire participer beaucoup, recueillir des disponibilités et tisser des synergies. Pour l’instant, le groupe initial à IUS a décidé de se rencontrer périodiquement pour que l’intérêt soit toujours actif et faire avancer le programme. Puis en faire suivre beaucoup d’autres à ce premier pas.

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Ensemble, en dialogue avec le monde

Congrès interreligieux 2014

«C’était déjà le désir de Chiara Lubich de réaliser un congrès de ce genre, mais cela n’a pas été possible durant sa vie terrestre » – affirme Maria Voce à l’inauguration du congrès interreligieux à Castel Gandolfo le 17 mars – « Aujourd’hui, nous en sommes certains, avec grande joie, elle nous regarde du ciel tous ensemble, comme des frères et sœurs, dans cette grande richesse de coutumes, d’ethnies, cultures, fois et traditions variées. » Un moment qu’elle définirait « solennel » pour diverses raisons, mais surtout pour le fait que pour la première fois nous nous retrouvons tous ensemble : juifs, chrétiens, musulmans, hindous, bouddhistes, sikhs, shintoïstes et membres du Tenrikyo.

Le congrès est le fruit d’un parcours, quelquefois récent mais, dans la majeure partie des cas, qui s’étend sur des dizaines d’années, qui a permis d’approfondir notre connaissance réciproque, « devenue amitié, puis fraternité ». La présidente des Focolari retrace les étapes du dialogue interreligieux des six dernières années, correspondant à son mandat, le premier après la disparition de la fondatrice. Les doutes et les anxiétés du début étaient légitimes : qu’allait-il advenir de cette expérience de dialogue après la disparition de Chiara ? Mais déjà en 2008, deux mois après l’élection de Maria Voce, s’est déroulé le congrès avec les frères et sœurs musulmans. Puis avec les religions traditionnelles africaines au Cameroun, un symposium juif-chrétien à Jérusalem et un symposium avec les hindous.

La preuve que l’expérience charismatique initiale a tracé un chemin tient dans ce que Maria Voce a exprimé ensuite : « Nous devons remercier chacune des personnes présentes dans cette salle pour leur grande foi en Dieu et pour l’amitié qui nous a liés. Nous devons surtout être reconnaissants pour le don du dialogue dans lequel Chiara nous a introduits. C’est grâce à cette confiance réciproque que nous avons pu avancer  sur la route qu’elle a tracée et grâce à  ceux qui, dans leurs croyances religieuses respectives, ont donné vie à cette expérience de dialogue : le révérend Nikkyo Niwano, l’Imam Barkat, le Dr. Aram et sa femme Minoti, le Dr. Somaiya et d’autres».

Pour la nouvelle présidente, de nombreux voyages ont suivi, dans diverses parties du monde, comme en Asie en 2010 : « J’ai été impressionnée, a-t-elle rappelé,  par les frères et les sœurs hindous et bouddhistes présents qui étaient devenus membres à part entière de notre grande famille. Ce n’était pas tant un dialogue les uns avec les autres, mais bien plutôt un dialogue où chrétiens, hindous et bouddhistes ensemble, nous nous ouvrions au dialogue avec le monde ». En 2011, à Haïfa (Israël), elle s’était trouvée « avec juifs, chrétiens et musulmans qui essaient de croire, de vivre et de prier pour la paix ». Elle confie qu’elle « a été émue  en écoutant les faits de vie quotidiens, de découverte de « l’autre différent-de-soi » de la part de personnes qui ont parié sur la paix.

Et encore, le moment vécu avec les frères et sœurs juifs à Buenos Aires ou encore la visite en 2012 à la communauté des Focolari en Algérie, formée presque entièrement de musulmans. A Tlemcen elle a trouvé « l’expression musulmane du mouvement animée par le même Idéal de Chiara. Nous sommes, en fait, devenus une seule famille ». Et cette expérience commence à se répandre même dans d’autres pays.« Il est sûr que c’est une expérience profonde, pas facile à transmettre et qui ne manque pas de susciter des points d’interrogation, affirme-t-elle. C’est un témoignage que l’unité, dans la distinction, est vraiment possible, mais il faut avoir le courage d’en faire l’expérience ».

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Gen Rosso, Philippine: étincelles de partage

“Jusqu’au 8 novembre dernier, Tacloban, une ville de 60 000 habitants dans une des nombreuses îles des Philippines, était presque inconnue du reste du monde. Ensuite, elle est subitement devenue tristement célèbre parce que l’ouragan Yolanda s’est abattu sur elle avec des vents à 320 km/h, faisant plus de 10 000 victimes. [Le 25 février] trois mois et demi après, nous y sommes allés pendant quelques heures pour partager les expériences de douleur, de donation, de générosité héroïque… de ces personnes qui ont tout fait pour trouver de l’eau, de la nourriture, des vêtements, de l’essence, pour soi et pour les autres. Des personnes qui ont vaincu la peur avec la foi, des personnes fières d’avoir survécu…” (la suite sur le site du Gen Rosso) “La ville métropolitaine, appelée Métro Cebu, est la deuxième du pays, après Manille. La Sacred Heart School Ateneo de Cebu est l’école privée catholique des Jésuites qui nous a accueillis pour un autre projet incroyable: “Spark for Change”. L’événement a été la participation d’élèves d’une école publique, qui mettaient les pieds dans une école privée pour la première fois: c’était beau de les voir jouer ensemble dans la cour de la Sacred Heart School, comme s’ils étaient de la même école. Voici l’impression révélatrice de l’un des jeunes: “J’étais un jeune perdu… lorsque j’ai réussi à me libérer de mon fardeau, j’ai compris merveilleusement ce qu’est la vie et ce qu’est l’amour: ce n’est pas seulement être respecté, mais c’est un sacrifice et une détermination pour le bien des autres”. À notre arrivée dans la ville, nous avons rencontré la vice-gouverneur. Après lui avoir expliqué notre travail dans les écoles et aussi dans les prisons, elle nous a invités à la prison de Cebu, où 600 détenus se sont produits pour nous, dansant quatre chorégraphies différentes. Une réalité très parlante qui nous a touchés est l’action sociale des Focolari “Fil d’or”: une petite entreprise textile pour jeunes défavorisés et en difficulté. Ces mêmes jeunes nous ont aidés à construire les décors de Streetlight. Avant de partir, nous sommes allés dans la basilique de l’Enfant Saint, qui abrite la statue de l’enfant Jésus offerte à la Reine de Cebu, comme cadeau de baptême, par le navigateur portugais Fernand de Magellan, qui a exploré ces terres au XVIe siècle. Nous lui avons confié nos familles et les jeunes rencontrés durant notre séjour.” (la suite sur le site du Gen Rosso) “Davao est la ville natale de l’un de nous: Joseph! Un groupe folklorique de l’école nous attendait à l’aéroport. Nous étions bouche bée devant la beauté des costumes et des danses. Nous avons été accueillis par les autorités civiles et ecclésiastiques de la ville, vivant avec eux des moments importants. À l’Hôtel de Ville, nous avons reçu le certificat d’«Ambassadeurs de bonne volonté» et, à la fin, ils nous ont demandé de chanter. Nous avons interprété à cappella une chanson de la comédie musicale. Les deux soirées du spectacle, dans l’énorme salle de l’Holy Cross College, ont réuni environ 7000 spectateurs… une dépense d’énergie sans précédents. La devise de la ville de Davao est: Life is here! Vraiment, nous sommes partis avec une sensation de gratitude dans le cœur pour avoir expérimenté, encore une fois, la chaleur familière de ce peuple merveilleux… qui nous a donné la VIE.” (la suite sur le site du Gen Rosso)

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Chiara et les Religions. En « pèlerinage vers la vérité »

Bouddhiste-chrétien Symposium à Castel Gandolfo (2012)

À Castelgandolfo ouvre la conférence entre juifs, chrétiens, musulmans, hindous, bouddhistes, sikhs, shintoïstes et membres de la Tenrikyo de plusieurs endroits du monde : 23 juifs d’Israël, USA, Argentine, Uruguay, Mexique, Europe ; 69 musulmans, shiites et  sunnites, du Maghreb et Moyen Orient, Iran, Bangladesh, Pakistan, Europe, USA ; 34 bouddhistes, des traditions mahayana et theravada, de Thaïlande, Népal, Sri Lanka, Taïwan, Corée, Japon, Italie, 19, hindou de l’Inde.

Il s’agit de quelque chose d’inédit même pour l’histoire du dialogue au sein du mouvement des Focolari. Les années passées, de fait, des symposiums ont été organisés et la connaissance et la réflexion réciproque se passaient entre le christianisme et une autre religion (islamo-chrétienne, Cristiano-bouddhiste, juif-chrétien, etc.). Or, pour la première fois, une pluralité de traditions religieuses se retrouve ensemble et mettra en valeur la richesse de ce dialogue qui est l’un des aspects les plus actuels du charisme de l’unité de Chiara Lubich, si l’on reprend son invitation à « toujours fixer le regard sur l’unique Père de tant de fils » pour ensuite « regarder toutes les créatures, comme enfants de l’unique Père ». Il s’agit d’un chemin commun de  dialogue avec les frères et sœurs de diverses croyances, une mosaïque bigarrée qui s’est composée au fur et à mesure des années et dans les communautés des Focolari éparses dans le monde. Au programme à Castelgandolfo des moments de dialogue et des témoignages s’alterneront, en groupes homogènes par religion et en d’autres séances plénières, qui permettront aux participants de s’ouvrir à trois cent soixante degrés en dépassant le spécifique de chacun, sans ignorer les inévitables difficultés rencontrées et avec les réflexions muries au cours du temps.

Face aux nouveaux défis fruit de l’histoire des peuples, de la politique et de l’économie actuelle et de  l’imaginaire collectif, la voie du dialogue interreligieux semble non seulement un pari, mais un « pèlerinage vers la vérité ».

C’est la perspective de la conférence « Chiara et les Religions. Ensemble vers l’unité de la famille humaine » qui se tiendra en l’honneur de Chiara Lubich, jeudi 20 mars à Rome, dans la grande salle de l’université pontificale Urbaniana, en conclusion d’un congrès à Castelgandolfo.

L’intention est d’offrir un témoignage public et pluriel sur Chiara Lubich. Plusieurs personnes s’alterneront dont : le moine Phramaha Thongratana Tavorn et le rév. Waichiro Izumita, bouddhiste, la dct. Vinu Aram, hindoue, l’Imam Ronald Shaheed et le prof. Amer Al Hafi, musulman, le Rabbin David Rosen, juif. Le cardinal Arinze et l’actuelle présidente des Focolari Maria Voce ouvriront la conférence.

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Chiara Lubich et les religions: la “règle” du dialogue

Contribuer à la réalisation de l’unité du monde, découvrir que, même s’ils sont très différents de par leur ethnie, leur culture et leur tradition religieuse, tous les hommes, en tant que frères et sœurs, peuvent ensemble faire vivre la paix et l’harmonie universelle. Voilà le rêve de Chiara Lubich (1920 _2008), voilà le but pour lequel elle a vécu et œuvré, voilà le but spécifique de son charisme et du mouvement des Focolari auquel elle a donné sa vie. Un événement de base dans le cheminement du dialogue des Focolari fut la remise du Prix Templeton pour le progrès de la religion en 1977 à Chiara Lubich à Londres (Grande Bretagne). Alors qu’elle racontait son expérience elle eut la profonde sensation que tous les présents, même ceux de croyances différentes, appartenaient à une famille unique. Une intuition qui a marqué un tournant : l’ouverture du mouvement des Focolari audialogue avec des personnes d’autres traditions religieuses. À partir de ce moment la diffusion mondiale des Focolari a contribué au développement du dialogue interreligieux avec des juifs orthodoxes, conservateurs et réformés; avec des musulmans sunnites et chiites ; avec des hindous de divers courants ; avec des bouddhistes mahayana et theravada ; avec des disciples de religions traditionnelles africaines et d’autres cultures  indigènes. Des contacts aussi se sont établis avec, entre autres, des taoïstes, des shintoïstes, des sikhs et  bahaï. <pLe dialogue des Focolari se fonde sur la centralité de l’amour, de la charité, de la miséricorde, de la compassion qui peut se synthétiser dans la ‘Règle d’or’, présente  dans les principales religions et cultures, qui nous invite à : « Faire aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi-même ». Un dialogue qui porte, parmi ses effets, l’approfondissement du rapport avec Dieu ou l’Absolu et la redécouverte des propres racines religieuses et de la propre tradition. L’ouverture vers l’autre favorise la connaissance et la confiance en faisant tomber les idées erronées et préconçues. On découvre que les diversités peuvent être un don les uns pour les autres, on entreprend la recherche commune de ce qui nous unit. Ainsi naissent des rencontres d’approfondissement et des symposiums. L’expérience de la fraternité renforce l’engagement commun à la construire, là où la violence et l’intolérance religieuse semblent avoir le dessus. On donne ainsi la possibilité d’un assainissement du tissu social en guérissant les tensions et en intégrant les communautés en conflit. De significatives  réalisations humanitaires communes fleurissent alors. Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes

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Chiara Lubich

Le 7 décembre 1943, la jeune institutrice Silvia Lubich n’aurait jamais imaginé que, quelques décennies plus tard, autant de personnalités du monde civil et religieux (dont quatre papes) auraient prononcé des paroles si importantes sur sa personne et sur sa famille spirituelle.

Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait vivre, durant les 88 années de sa vie. Aucune idée des millions de personnes qui la suivraient.

Elle n’imaginait pas qu’avec son ideal elle toucherait 182 pays. Pouvait-elle se douter qu’elle inaugurerait une nouvelle période de communion dans l’Église, et qu’elle ouvrirait des chemins de dialogue œcuménique encore jamais explorés ? Elle pouvait encore moins imaginer qu’elle accueillerait dans sa famille spirituelle des fidèles d’autres religions et des personnes sans option religieuse. Elle ne savait même pas qu’elle fonderait un mouvement.

Ce 7 décembre 1943, Silvia  n’avait en elle que les sentiments d’une belle jeune fille, amoureuse de son Dieu avec qui elle allait sceller le pacte de ses noces, symbolisé par trois œillets rouges. Cela lui suffisait. Pouvait-elle imaginer la foule de gens de tous âges, de tout milieu social et de tous les points de la terre qui l’escorteraient au cours de ses voyages en l’appelant tout simplement « Chiara » (Nom qu’elle a pris de la sainte d’Assise qu’elle admirait)? Dans sa petite ville de Trente, pouvait-elle penser que ses intuitions mystiques ouvriraient une culture de l’unité, faite pour notre société multiethnique, multiculturelle et multireligieuse ?

Chiara Lubich a devancé son époque. Dans l’Église, elle – femme et laïque – a proposé des thèmes et des ouvertures reprises plus tard par Vatican II. Dans cette société mondialisée, elle a su indiquer la voie de la fraternité universelle, quand personne ne parlait de rapprochement entre les civilisations. Elle a respecté la vie et a cherché le sens de la souffrance. Elle a tracé une voie de sainteté, religieuse et civile, que tout le monde peut pratiquer et qui n’est pas réservée à une élite.

En 1977, lors du Congrès eucharistique de Pescara, elle dit ceci : « La plume ne sait pas ce qu’elle devra écrire, le pinceau ignore ce qu’il devra peindre et le ciseau ne sait pas ce qu’il devra sculpter. Quand Dieu prend en main un être humain pour faire naître une œuvre dans l’Église, la personne qu’il a choisie ne sait pas ce qu’elle devra faire. Elle est un instrument. Et je pense que cela peut être mon cas ».

Elle dit encore : « Une fécondité et une expansion sans aucune proportion avec les forces ou le génie humain ; des croix, des croix, mais aussi des fruits, des fruits, des fruits à profusion. Et les instruments de Dieu ont, en général, une caractéristique : leur petitesse, leur faiblesse… Tandis que l’instrument travaille entre les mains de Dieu, celui-ci le forme par mille et mille moyens douloureux et joyeux. Il le rend ainsi toujours plus apte au travail qu’il doit accomplir. Jusqu’à ce que, ayant acquis une profonde connaissance de lui-même et une certaine intuition de Dieu, il puisse dire, en toute connaissance de cause : je ne suis rien, Dieu est tout. Quand l’aventure a commencé, à Trente, je n’avais pas de programme, je ne savais rien. L’idée du Mouvement était en Dieu, le projet était au ciel ».

Chiara Lubich est à l’origine du Mouvement des Focolari. Elle naît le 22 janvier 1920 à Trente, et meurt le 14 mars 2008 à Rocca di Papa, entourée de ses proches.

Au cours des jours qui suivent des milliers de personnes,  allant des simples ouvriers aux personnalités politiques et religieuses, se dirigent vers Rocca di Papa pour lui rendre hommage.

Ses funérailles  ont lieu dans la basilique romaine de St Paul hors les murs, trop petite pour contenir la foule venue en grand nombre (40000 personnes).  Benoit XVI, dans son message  définit Chiara comme « une femme de foi intrépide, humble messagère d’espérance et de paix ». Le Secrétaire d’Etat d’alors, Tarcisio Bertone  préside l’Eucharistie concélébrée par 9 cardinaux,  40 évêques et des centaines de prêtres.

Et elles ne cessent de résonner  ces paroles prononcées un jour par Chiara: « Lorsque, à la fin des temps, l’Œuvre de Marie, en rangs serrés, attendra de paraître devant Jésus abandonné et ressuscité,  je voudrais qu’elle puisse lui dire : “Un jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi. […] avec mon rêve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras ”. Père, que tous soient un ! »

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14 mars: avec Chiara Lubich

Une ample réflexion fait son chemin dans le débat actuel sur la contribution que la femme peut et doit donner à la vie de l’Eglise. C’est sur ce sujet que l’on fait souvent référence à Chiara Lubich, pour son patrimoine de spiritualité, de pensée et d’œuvres. Aujourd’hui, pour le 6° anniversaire de sa disparition, beaucoup de villes dans le monde rappellent son souvenir de manières très différentes, en s’immergeant dans son héritage. A Pretoria (Afrique du Sud) réflexions sur la contribution qu’elle a donnée au développement du dialogue œcuménique avec le Dr Kobus Gerber, Secrétaire Général de la Dutch Reformed Church, de même qu’à Melbourne et à Perth (Australie). Le thème de la famille, une des passions de Chiara, est au centre de différentes manifestations, comme à Luxembourg et à Séville (Espagne), en préparation aussi du prochain synode extraordinaire d’octobre au Vatican. A Pérouse (Italie), le maire Waldimiro Boccali dédiera une rue à la bienheureuse Chiara Luce Badano, fille spirituelle de Chiara, et Porto Alegre au Brésil va aussi dédier à Chiara une rue, où – dans la salle du Conseil communale – se fera l’exposition « Chiara Lubich, protagoniste de temps nouveaux ». Ensuite des événements d’ordre culturel, des présentations de livres, des concerts… beaucoup de communautés des Focolari, dans de petits centres comme dans les métropoles, se recueilleront pour remercier Dieu d’avoir offert Chiara Lubich comme don à l’humanité ; souvent de concert avec les évêques, comme à Sidney (Australie) avec le cardinal George Pell, à Wellington (Nouvelle Zélande) avec l’Archevêque John Dew, à Olomuc (Rép Tchec) avec  l’archevêque Jan Graubner. On parle de sa contribution au dialogue interreligieux dans le centre Noor, Centre islamique de Toronto (Canada), dans des villes d’Europe, au Moyen Orient et en Afrique. “Chiara et les Religions. Ensemble vers l’unité de la famille humaine”, sera par contre le thème de la rencontre du jeudi 20 mars à Rome, dans la grande salle de l’Université Pontificale Urbaniana. Souvenir de Chiara Lubich retracé par des personnalités de diverses religions, qui ont eu un contact personnel avec elle. La conclusion se fera par un symposium interreligieux, à Castelgandolfo, avec la participation de chrétiens et fidèles d’autres traditions religieuses, comme la juive, l’islam, l’indouisme, le bouddhisme, le shintoïsme, le sikh. Ce 6° anniversaire porte en filigrane  l’avance des phases préliminaires pour la cause de béatification de Chiara Lubich, après que le 7 décembre 2013, Maria Voce, actuelle présidente des Focolari, a signé la demande formelle  à l’évêque de Frascati, Mgr Raffaello Martinelli pour que démarre le procès.  Un pas – avait alors dit Maria Voce en s’adressant au mouvement – qui « nous invite tous à une sainteté encore plus grande, à la construire jour après jour dans notre vie, pour favoriser l’émergence de la « sainteté de peuple » vers laquelle Chiara tendait ».

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Gratitude

Je t’aime

non parce que j’ai appris à te parler ainsi,
non parce que le cœur me suggère ces mots,
non parce que je crois que tu es amour,
ni même parce que tu es mort pour moi.

Je t’aime,
parce que tu es entré dans ma vie
plus que l’air dans mes poumons,
plus que le sang dans mes veines.
Tu es entré où nul autre ne pouvait pénétrer,
quand personne ne pouvait m’aider,
quand personne ne savait me consoler.

Chaque jour, je t’ai parlé.
Chaque instant je t’ai regardé
et sur ton visage j’ai trouvé la réponse,
dans tes paroles l’explication,
en ton amour la solution.
Je t’aime,
parce que tu as vécu avec moi des années durant,
et j’ai vécu de toi.

J’ai bu à ta loi
et je ne le savais pas.
Je m’en suis nourrie, fortifiée,
je me suis remise.
Pourtant je ne savais pas,
comme l’enfant qui boit le lait de sa maman
et ne sait encore l’appeler
de ce nom si doux.

Donne-moi
de t’être reconnaissante
– au moins un peu –
dans le temps qui me reste
pour cet amour
que tu as versé en moi,
et qui m’a amenée
à te dire :
je t’aime.

Chiara Lubich

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Congo: “Amani”, la langue de la paix

« Notre terre dévastée par 20 ans de guerre civile, enfants soldats, violence, pillage de nos ressources naturelles ; aucune politique  ‘de développement’… et nous ? Jeunes qui n’avons jamais connu la paix,  pouvons-nous  répondre à ce défi ? Et nos amis, parents, autorités régionales… seront-ils disposés à nous suivre dans cette folle aventure ? ». A partir de cette question naît l’idée d’un groupe de jeunes congolais pour réaliser un festival, pour apporter – à travers le langage de l’art – un message qui arrive jusqu’aux plus hautes instances internationales. De même qu’une pétition a été envoyée au Secrétaire Général des Nation Unies, Ban Ki-moon.

« Notre terre est fertile, l’eau est abondante, notre sous-sol est un don de Dieu : le Nord du Kivu devrait être un paradis. Nous, les jeunes, nous voulons participer à sa construction ». Une fois la mission déclarée, avec deux années de préparation, à Goma (République Démocratique du Congo) du 14 au 16 février s’est déroulé le festival « Amani » qui signifie paix en swahili. Devant les politiciens, représentants internationaux, casques bleus de l’ONU et 25 mille personnes passées par là, les acteurs ont lancé leur message en chantant leur souffrance et leur espérance.

Les jeunes du mouvement des Focolari faisaient partie des organisateurs et animateurs de cet événement.  Belamy Paluku, Belamy Paluku, de l’orchestre “Gen Fuoco” de Goma, chargé de la gestion des contributions  artistiques, raconte: « le festival était la réalisation d’un grand rêve : réunir beaucoup de gens et en même temps annoncer un message d’unité, en étant porte-paroles des personnes les moins considérées de notre société. En plus, les artistes n’ont pas seulement offert leur point de vue, mais comme ils venaient de pays en conflit entre eux,  de la scène ils ont donné un témoignage fort. J’espère que ce soit le début d’une nouvelle étape ».

La préparation du festival a engagé beaucoup de monde, devant et derrière les coulisses : qui distribuait les « galettes et les gaufres »,  qui servait le repas, qui les boissons, « et tout cela sans épargner leurs forces, transmettant à tous un sourire d’amitié » raconte Jean Claude Wenga, responsable de la communication du Festival.

« Je voulais comprendre comment progresse la culture à l’étranger et comment on peut développer des rapports dans cet échange de culture – explique Aurélie, une jeune des Focolari – voilà pourquoi j’ai voulu participer ».

Même les adultes ne sont pas restés indifférents : André Katoto, un père de famille de la région du Kivu, affirme : « Amani veut dire paix. Par cette fête nous avons voulu la célébrer dans notre région ».

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Portugal: des jeunes agissent contre l’exclusion sociale

Avec les personnes âgées d’une maison de retraite. Avec les détenus de la prison. Dans un Centre d’assistance sociale. Avec de jeunes handicapés de leur âge dans un Centre d’éducation spécialisé. Autant de lieux que les jeunes ne fréquentent pas habituellement. Mais le 8 février dernier, à Caldas da Rainha, dans l’ouest du Portugal, une centaine de Jeunes Pour un Monde Uni (JPMU) ont voulu donner un signal fort à la ville pour ébranler leur propre indifférence et celle de leurs concitoyens.

Ils ont débuté la journée par un meeting à l’auditorium du Centre social Parish, pour se mettre d’accord sur l’objectif: être des témoins de l’amour fraternel, convaincus que “vivre pour un monde uni” peut être une réponse aux défis d’aujourd’hui, encouragés aussi par les expériences des jeunes d’autres pays. Ils se sont ensuite répartis en groupes puis  rendus dans  divers points de la ville, auprès de ceux qui ont le plus besoin d’aide ou bien là où ils pouvaient laisser un signe visible aux yeux des habitants.

Repeindre les murs de la Maison des jeunes à la demande de la commune. Offrir un café, un sourire, distribuer des petits messages écrits, saluer les passants surpris et interloqués. Cette proposition originale a conquis les habitants de Caldas da Reinha, touchés par l’enthousiasme et la détermination des jeunes.

“Si chacun faisait quelque chose là où il se trouve, tout pourrait changer”, a  déclaré l’adjoint au maire, Hugo Oliveira.

“J’étais allé là pour donner et c’est moi qui ai reçu”, raconte un jeune après avoir été visité les prisonniers. Parmi ceux-ci, quelques uns ont exprimé le désir d’être, eux aussi, constructeurs d’un monde uni : « Je chercherai à pardonner… », « J’aurai plus de contacts avec ma famille » ont-ils écrit après cette expérience.

Une journée intense, qui n’est pas passée inaperçue et qui a touché de nombreux secteurs d’activité. Mais ce n’est qu’un début, ces jeunes disent : « Nous voulons avancer ensemble sur le chemin de la fraternité universelle, là où nous habitons, en commençant par  les petites choses, dans nos familles, dans les relations avec nos amis, à l’école, au travail »

Pour ensuite relever de plus grands défis.

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Renata Borlone, témoin de la joie

Ce jour anniversaire a donné lieu à un moment de réflexion sur la vie chrétienne et sur l’aspiration à porter partout la paix et la joie du Christ. Au cœur de l’événement, la célébration Eucharistique dans le Sanctuaire de Maria Théotokos (Loppiano, Italie) “La joie de l’Evangile – comme l’affirme le Pape François dans Evangelii  gaudium – comble le cœur et remplit complètement la vie de ceux qui rencontrent Jésus » Il en a été ainsi de Renata.

Une joie qui jaillit d’une âme qui dès l’adolescence s’est mise à la recherche de Dieu et de la beauté de  sa création. Dès qu’elle a rencontré le mouvement des focolari, Renta n’a pas ménagé ses forces ni son enthousiasme pour témoigner chaque jour de l’amour et pour contribuer à construire cette unité de la famille humaine demandée par Jésus à son Père avant d’entrer dans sa passion.

La joie – écrivait Renata dans son journal – coïncide avec Dieu… l’avoir toujours en soi signifie qu’on est habité par Dieu » ; et plus loin : « La joie de vivre pour les autres », une joie « qui ne peut être conditionnée par rien ni par personne » parce que « Dieu m’aime, même si je suis incapable, même si j’ai fait de nombreuses bêtises au cours de ma vie et que je continue à en faire », une joie qui, paradoxalement, est passée par le pressoir de la souffrance et le creuset de la douleur.

Pendant vingt-trois ans Renata Borlone a partagé la responsabilité de la cité-pilote de Loppiano qui porte aujourd’hui son nom. Elle a témoigné avec cohérence  et humilité de la joie de l’Evangile vécu auprès des milliers de personnes venues dans ce lieu pour se former ou seulement pour un bref séjour. Elle a ainsi donné une contribution essentielle au renouvellement social que la cité-pilote s’engage à promouvoir, en étant toujours au service des autres et en vivant avec une foi exceptionnelle la maladie qui l’a emportée. « Je suis heureuse, je, suis trop heureuse – répétait-elle à ses derniers instants  – Je veux témoigner que la mort est Vie »

Pour continuer le rapprochement entre les propos du Pape et ceux de Renata, on est frappé de voir à quel point la joie peut être non seulement un fruit mais encore la cause des changements du monde, des difficultés surmontées. Récemment le pape François disait au cours d’une homélie à Sainte Marthe : « On ne peut pas avancer sans la joie, même au milieu des difficultés et des problèmes, même dans nos propres erreurs ou péchés il y a la joie de Jésus qui pardonne et qui nous aide » Et Renata écrivait : « Si je devais dire quelque chose, je soulignerais le fait que la joie que l’on trouve à Loppiano naît de la décision prise par chacun de vouloir mourir à soi-même. Et j’ajouterais que, de cette manière, l’unité des peuples est déjà faite, parce que l’huile qui sort du pressoir est de l’huile, on n’y distingue plus une olive d’une autre… »

Douleur et joie donc, tel est le défi de cette conquête toujours à refaire, sans tomber dans le repli sur soi : « Fais que les autres soient heureux, que notre ciel ici-bas soit de leur procurer la joie », « Je ne me suis pas donnée à Jésus pour mon bonheur personnel, mais pour que ma donation trouve sons sens dans la joie, dans le bonheur de  tous les autres, de tous ceux que Dieu met à mes côtés » .

Francesco Châtel

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Chiara Lubich et les Religions traditionnelles

En 1966, quelques médecins et infirmières des Focolari entre en contact avec le peuple Bangwa de Fontem, un village au cœur de la forêt occidentale du Cameroun. Le but est humanitaire : soulager une population touchée par la malaria et autres maladies tropicales, dont la mortalité infantile s’élevait à 90%. Avec l’aide de nombreuses personnes et avec les Bangwa, un hôpital est construit, une école, une église, beaucoup de maisons… et naît la première cité pilote des Focolari en Afrique. Chiara Lubich visite Fontem en juin 1966. Des années plus tard elle rappellera ce voyage devant 8.000 membres du mouvement réunis à Buenos Aires en avril 1998 :”Je me trouvais à Fontem, quand la cité-pilote n’existait pas encore, alors qu’elle est grande maintenant. Il y a, je ne sais plus combien de maisons… À l’époque il n’y avait encore rien, juste une forêt où vivait une tribu. Alors, dans une clairière la tribu a organisé une grande fête en mon honneur (…). naturellement une fête avec les caractéristiques du pays ; il y avait toutes les femmes du Fon, du roi, qui dansaient, etc. Et dans cette vallée en forme de cirque, au milieu de ce peuple venu me remercier de leur avoir envoyé les premiers focolarini médecins, j’ai eu la sensation que Dieu prenait cette foule dans une unique étreinte, même s’ils n’étaient pas chrétiens ; en effet la majeure partie était animiste. je me suis dit : “Ici, Dieu prend dans une unique étreinte tout le monde. “C’est un peu comme à Cova da Iria, au Portugal, où cette fois-là le soleil, qui semblait se précipiter sur la terre, enveloppait tous les témoins. Ici c’est Dieu qui enveloppe tout le monde”. De retour de ce premier voyage, Chiara répond ainsi aux jeunes focolarini de l’école de formation à Loppiano (Italie) : « Nous, Occidentaux, nous avons des idées absolument arriérées qui ne sont plus adaptées à notre temps si nous ne nous libérons pas de la mentalité occidentale car elle est la moitié, le tiers, le quart de la mentalité par rapport au monde. Il existe par exemple en Afrique, une culture sans pareil, splendide, d’une grande profondeur ! Il faudrait parvenir à une rencontre de cultures. Nous ne sommes pas complets si “nous ne sommes pas humanité”. Nous sommes humanité si “nous avons en nous” toutes les cultures ». À l’occasion d’un autre voyage en Afrique en 1992, en se référant à l’inculturation, Chiara affirme : « Avant tout, l’arme puissante est celle de “se faire un”. Cela signifie aborder l’autre en étant complètement vide de nous-mêmes pour entrer dans sa culture, le comprendre et le laisser s’exprimer jusqu’à le comprendre en toi. Lorsque tu l’as compris, c’est alors qu’un dialogue avec lui pourra commencer et tu pourras lui transmettre le message évangélique, à travers les richesses qu’il possède déjà. “Se faire un”, que l’inculturation demande, consiste à entrer dans l’âme, dans la culture, dans la mentalité, dans la tradition, dans les coutumes [de l’autre, ndr], le comprendre et faire émerger les semences du Verbe ». Un autre moment marque une étape importante pour le mouvement dans la marche vers le dialogue avec les autres croyances. Lorsqu’en 1977 on remet à Chiara le « Prix Templeton, pour le progrès de la religion ». Elle le raconte, toujours en 1998, à Buenos Aires : « Nous étions à Londres, à la Guildhall… et on m’avait demandé de tenir un discours dans cette grande salle ; il y avait là des gens de toutes les religions… Et là un phénomène du même genre s’est produit : j’ai eu l’impression que Dieu enveloppait, prenait dans une unique étreinte tout ce monde… ». En 2000 Chiara visite Fontem pour la dernière fois. Elle est intronisée “Mafua Ndem” (Reine au nom de Dieu) par les Fon au nom du peuple. C’est première fois qu’une femme étrangère et « blanche » fait partie du peuple Bangwa. A sa mort (2008), on célèbrera ses funérailles en tant que reine. Pendant l’école des religions traditionnelles organisée par le premier focolarino bangwa qui précède les funérailles, les focolarini sont introduits dans la « forêt sacrée » (lefem). C’est un signe fort d’appartenance à ce peuple. Ces jours-là, Maria Voce (actuelle présidente des Focolari), est reconnue « successeur du trône ». En Afrique les « écoles d’inculturation » surgissent pour approfondir la connaissance des diverses cultures. Mais aussi en Asie (aux Philippines), et en d’autres points de la planète se développent les contacts avec d’autres peuples liés aux religions traditionnelle : comme en Amérique Latine, où se déroulent les mariapolis avec des personnes du peuple Aymara (Bolivie et Pérou); et en Nouvelle Zélande avec les aborigènes maori. Une spiritualité en somme, qui vise non seulement à l’unité des chrétiens mais, par le dialogue, à celle de la famille humaine. Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes

Haïti: Vers une culture de la rencontre

Après une année de préparation à distance, sur internet, cinq experts provenant de différents pays (Argentine, Pérou et Cuba) sont arrivés à Haïti avec quelques jours d’avance sur le début du séminaire, pour connaître et s’immerger dans la réalité du peuple et de l’Église locale. “Nous avons visité Radio Télé Soleil – racontent-ils – qui retransmet depuis un siège provisoire à Port-au-Prince, vu que l’édifice de l’Archevêché, où se trouvait leur siège, a été détruit par le séisme. Certains collaborateurs sont malheureusement morts dans cette catastrophe. C’est la radio la plus importante de l’Église catholique, avec une couverture nationale. Nous avons aussi pu visiter le centre de la ville de Port-au-Prince, avec la cathédrale encore détruite qui est comme un symbole de la douleur de ce peuple. C’était une expérience forte, qui nous a aidés les jours suivants à nous comporter de façon plus adéquate avec les personnes.” “De la vie de la Parole à la nécessité de communiquer. Vers une véritable culture de la rencontre.” Avec ce titre, le Séminaire interdiocésain sur les Communications, organisé par l’Office des Communications du CELAM, s’est déroulé dans le Diocèse d’Anse-à-Veau et Miragoâne (Haïti) du 17 au 23 février. Les 79 participants proviennent de huit des dix diocèses haïtiens: Les Cayes, Gonaïves, Cap-Haïtien, Jérémie, Hinche, Port-au-Prince, Port-de-Paix et du diocèse qui héberge le congrès. Le Séminaire avait été demandé par Mgr Pierre-André Dumas, évêque d’Anse-à-Veau et Miragoâne, et a été organisé par une équipe de NetOne en Amérique latine (Latam), un réseau de communicateurs qui prennent l’inspiration de la spiritualité des Focolari. Le Séminaire a dépassé les attentes: cinq journées intenses, empreintes de la “vision trinitaire” de la communication, avec la proposition de la vie de la Parole encore avant le même événement communicatif. Chaque jour, on commençait par un échange d’expériences sur comment chacun avait essayé de vivre la phrase de l’Évangile proposée le jour précédent, ensuite une méditation de la nouvelle phrase choisie pour ce jour. Les différents médias, à travers des explications théoriques et des moments d’ateliers spécifiques ont été abordés: radio, presse, théâtre, télévision et internet. Le dialogue, les questions, les travaux de groupe ont été très suivis et compris. Les thèmes étaient développés en espagnol, les textes des PowerPoint et les thèmes écrits étaient en français, avec la traduction en créole… Mais la langue n’a été une barrière pour personne! En conclusion, la messe célébrée par Mgr Pierre-André Dumas a été un véritable moment de joie et d’émotion: on pouvait percevoir qu’un bout d’humanité renouvelé s’était construit entre les participants durant ces cinq jours. “Pour nousraconte le groupe de NetOne – c’était la possibilité de voir de façon nouvelle ce merveilleux peuple, qui souvent n’est pas présenté de cette manière par les médias de nos pays. Nous avons été conquis par la simplicité, la joie, l’enthousiasme et l’espérance des Haïtiens. Nous nous sommes rendu compte que nous sommes une unique famille, dans laquelle nous vivons comme des frères la réciprocité entre l’Amérique latine et les Caraïbes. Nous sommes partis d’Haïti avec la conscience d’avoir reçu beaucoup plus que ce que nous avons donné.”

Brésil : Tapisseries de lumière

Brésil: un focolare dans le Morro

«Le 23 février dernier – écrivent les focolarini de Florianópolis – avec des représentants de la communauté et la présence de l’archevêque Mgr. Wilson Tadeu Jönck, nous avons organisé  une cérémonie toute simple et fraternelle pour rendre officiel notre transfert du focolare masculin dans la favela du Morro (favela) Mont Serrat, à la périphérie de la ville ». Mgr. Wilson a béni le nouveau focolare puis a célébré la messe dans la chapelle de la communauté locale, Don Wilson Groh, prêtre volontaire du mouvement concélébrait. L’archevêque a souhaité que la vie des focolarini « soit un témoignage de sainteté comme Dieu est saint ». On sentait la joie de cheminer avec l’Eglise d’aujourd’hui, qui à travers les pape François « continue à nous inviter à aller à la rencontre de l’humanité – ajoute Keles Lima – à être proche des gens, spécialement des plus pauvres ». «Pour nous qui avons le charisme de l’unité – affirme Lucival Silva– nous sentons l’importance d’être présents pour faire notre part, de concert avec les forces qui travaillent déjà dans l’Eglise locale et dans le Morro, en essayant d’être des constructeurs de « ponts » qui unissent les personnes de la ville, séparées souvent par des murs d’indifférence entre celles des classes moyennes, riches et celles plus pauvres ». La joie se lisait clairement dans les yeux des focolarini engagés dans cette aventure et de la communauté locale du mouvement. C’était comme si on reprenait un morceau d’histoire des Focolari lorsque Chiara Lubich avec le premier groupe à Trente a commencé par les pauvres, jusqu’à comprendre que « toutes les personnes sont candidates à l’unité ». Don Wilson Groh, prêtre volontaire du mouvement, depuis des années habite et travaille dans le Morro en réalisant beaucoup d’initiatives. Francisco Sebok, , un des focolarini, travaille avec lui dans un projet qui aide les jeunes et adolescents à sortir du trafic de drogue, dans un quartier dominé par les trafiquants. Fabrizio Lucisano travaille déjà depuis quelque temps comme médecin, dans l’unité de soins de la commune de Morro ; et Keles Lima a commencé un travail d’enseignant dans l’école pour enfants. L’équipe est complète avec Lucival Silva, Miguel Becker et Arion Góes, deux focolarini mariés de ces dernières années qui, même s’ils habitent dans leur famille respective, seront d’un grand soutien pour la nouvelle expérience. La maison en location est modeste, elle ressemble aux autres du coin, même si elle garde la touche harmonieuse typique des focolari. « Elle a plu à tout le monde, dit Francisco avec le sourire ; de fait, même avec peu de moyens, nous avons essayé de la décorer avec goût. Pour l’instant elle a deux chambres, une salle, une cuisine et une salle de bain. Mais les propriétaires sont en train de construire une partie nouvelle, au dessus, et dans quelques mois on pourra la louer, nous aurons ainsi un endroit plus réservé pour la vie quotidienne de notre petite communauté, et nous pourrons laisser toute la partie du dessous publique,à la disposition et utilisation des gens ». « Nous sommes conscients que nous ne résoudrons pas le problème social du Brésil ni d’une ville – affirme Lucival – et même pas de cette favela ; mais cette expérience peut être un signe de notre mouvement pour l’Eglise et la société, pour dire que nous voulons cheminer avec tout le monde, riches et pauvres, pour contribuer à réaliser le testament de Jésus  ‘que tous soient un’ ». « En 1993 – se souvient Fabrizio – Chiara Lubich avait donné au focolare masculin de Florianópolis le nom de ‘Emmaüs’, et elle écrivait : ‘Là où Jésus était entre les disciples, symbole de Jésus au milieu, expliquant les écritures… ». Nous avons voulu placer ce souhait de Chiara à l’entrée du focolare pour se le rappeler toujours ».