Mouvement des Focolari
La joie de se retrouver frères

La joie de se retrouver frères

Tu as eu de nombreux contacts avec des chrétiens non-catholiques. Comment voyais-tu auparavant ces frères et comment les considères-tu maintenant ?

« Vois : devant une bouteille remplie aux trois-quarts, on peut avoir deux réactions bien connues : Ah ! Il en manque encore un quart ! Ou bien : Elle est déjà remplie aux trois-quarts ! La première expression dit comment je voyais auparavant mes frères non catholiques, il y a quinze ans, avant de commencer à travailler, avec tout le mouvement des Focolari, pour l’œcuménisme.

La seconde réaction est celle que j’ai en moi ces dernières années.

En fait, je ne sais comment remercier Dieu de m’avoir mise en contact avec des chrétiens de dénominations les plus variées.

Vivre avec eux, traiter avec eux et surtout les connaître dès l’instant où ils se sont ouverts – car ils ont accepté d’établir avec nous une relation de charité réciproque en Christ -, a mis au fond de moi un grand sens d’étonnement et de gratitude envers la Providence qui, dans ces Églises ou communautés ecclésiales, a veillé sur les nombreuses richesses de foi, parfois d’espérance, des autres liturgies, sur la valeur de la Parole de Dieu… (tout lire)

La joie de se retrouver frères

Lorsque le dialogue devient accueil

Il y a trois ans, j’ai entrepris un parcours de volontariat dans une Communauté de Rome qui s’occupe des addictions. Le Centre, né en 1978 comme support et soutien aux personnes toxicomanes, s’occupe aujourd’hui de problématiques beaucoup plus vastes, pas seulement limitées à la toxicomanie.

Le parcours des utilisateurs à l’interne de la communauté intéresse tant ceux qui présentent un problème d’addiction, tant leurs proches ou parents qui sont engagés dans des situations parfois à la limite de la patience humaine. C’est précisément envers ces derniers que j’adresse mon action de volontariat, puisque je m’occupe des premiers accueils, des groupes d’entraide autogérés.

Durant ces deux moments, accueil et entraide, j’ai pu expérimenter concrètement l’importance et la validité du dialogue, fait de communication et d’écoute, que je poursuis dans le Mouvement des Focolari entre personnes croyantes et d’autres de différentes convictions comme moi.

L’accueil est le moment le plus difficile pour qui arrive perdu, confus et essaye péniblement de s’ouvrir et raconter son histoire à un inconnu. C’est la phase la plus complexe de tout le parcours. Si la personne qui tente difficilement de vaincre ses peurs et sa honte ne perçoit pas qu’elle est écoutée, tout le travail qui suivra sera vain.

Cependant, dans la diversité des situations, le dialogue permet – grâce à la réciprocité qui en jaillit – une union et un échange intérieur vraiment profond. Le positif de l’un et la souffrance de l’autre se confrontent dans un partage enrichissant. Le poids, qui pour la personne au début de la rencontre semblait insupportable, devient plus léger et les souffrances, moins pesantes.

Il y aura beaucoup de moments difficiles, le chemin sera long, mais savoir que l’on n’est pas seuls aide. Durant la chute, il y a une épaule présente sur laquelle s’appuyer.

Un matin, une dame arrive et demande de parler avec un collaborateur. Je suis seul, je lui propose de l’écouter. Avant de nous asseoir, elle impose des conditions à notre conversation: notre rencontre devait rester secrète (parce que si son fils l’apprenait, il risquait de la frapper); elle ne me dira ni son nom, ni celui de son fils. Je ne devrai pas informer la police, ni porter plainte.

Ma première réaction est la stupeur, ensuite la colère. Beaucoup d’éléments m’énervent. Cependant, lorsque je réussis à me détacher de mon rôle, je vois deux personnes qui ne dialoguent sûrement pas: une est faible et pleine de douleur, souffrance et peur ; l’autre est forte, mais fermée dans son devoir de sauveur.

Je perçois l’impossibilité d’œuvrer et l’incapacité de concrétiser la théorie apprise en trois ans de service dans la communauté. Dans cette situation, les instruments techniques ne sont pas utiles, la méthode que j’utilise est improductive. Il faut changer de stratégie.

Le moment est venu d’appliquer le dialogue que j’établis avec mes amis du focolare! Je suis le seul à pouvoir changer la situation. Mon ton de voix, mon attitude changent. J’invite la dame à s’asseoir et je mets à sa disposition mes connaissances techniques, mais surtout humaines, oubliant les différentes procédures bureaucratiques.

Une explosion de larmes et de joie se produit. Elle s’assied et, s’excusant pour les larmes, commence à raconter son histoire. Le besoin de partager le drame qu’elle vit a finalement trouvé un espace où pouvoir se libérer sans honte ou peur d’être jugée.

Mon ouverture est finalement devenue une écoute capable d’accueillir sa souffrance, l’élaborer, la faire mienne et lui offrir ma contribution dans un enrichissement réciproque. (Piero Nuzzo)

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Liban: un choix courageux

Daisy : nous sommes tous les deux nés de familles chrétiennes. Nous avons connu le mouvement des Focolari au cours d’une mariapolis, et depuis lors le choix de vivre la spiritualité de l’unité a donné un sens à notre vie.

Samir : En 1989, durant la guerre du Liban, la situation était dramatique : le conflit semait la mort et la destruction partout, et donc : le travail manquait, les écoles fermées ainsi que les bureaux. Nous avons déménagé aux Etats Unis, où habitait un de mes frères. Comme professeur d’université je pouvais prendre une année sabbatique. Aux Etats Unis, croisement de cultures, nous avons vécu l’expérience des différents peuples qui vivent ensemble.

Daisy: Nous avons passé une année intense et pleine d’épreuves qui nous ont permis de faire l’expérience de l’amour de Dieu en nous gardant toujours plus unis. Souvent nous nous sommes demandé quelle serait la bonne décision, soit rentrer au Liban ou bien rester dans un pays qui nous offrait beaucoup de choses. Chacun de nous de fait, avait trouvé un travail et nous aurions eu la possibilité d’obtenir la nationalité américaine. De plus, le futur de nos enfants y était assuré.

Samir : la décision n’était pas facile à prendre, mais nous sentions que nous ne pouvions pas abandonner notre pays dans la situation difficile qu’il traversait. Nous en avons parlé avec les enfants et la famille du mouvement et nous avons décidé de retourner au Liban. Nous étions de fait convaincus qu’aimer notre peuple était plus important que les sécurités que nous aurait garanties les Etats Unis.

Daisy: Rentrés au  Liban, notre vie a changé. Nous avons compris que le bonheur ne dépendait pas des circonstances extérieures, mais était le fruit de notre rapport avec Dieu et avec les frères. De fait, dans notre pays nous cohabitons avec les musulmans, et grâce à la spiritualité de l’unité nous avons construit une réelle fraternité avec beaucoup d’entre eux.

Une fois nous devions nous rendre à une rencontre du mouvement en Syrie, le pays qui était en conflit avec le nôtre. Les rapports étaient encore difficiles  et pleins de méfiance et de préjugés. Cependant nous avons fait l’expérience que ce sont nos frères et que nous devions donner la vie aussi pour eux.

Samir : Nous avons compris encore plus notre rôle de témoignage d’amour entre musulmans et chrétiens, comme lorsque nous avons accueilli dans notre Centre mariapolis 150 personnes en majorité musulmanes. Nous avons formé ensemble une famille liée par la fraternité. Nous croyons que notre rôle en tant que chrétiens au Moyen Orient n’est pas uniquement d’y être, mais d’avoir aussi une présence active dans la vie politique et dans les institutions gouvernementales.

Daisy : En ce moment où une grande partie des libanais est angoissée pour l’avenir et beaucoup essaient de quitter le pays, nous sentons l’amour de Dieu qui nous accompagne et nous enracine jour après jour dans notre terre et nous aide à transmettre espérance.

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L’aventure de l’unité: Igino Giordani

Igino Giordani est une figure toute particulière dans l’histoire des Focolari. Enseignant, antifasciste, bibliothécaire, marié et père de quatre enfants, c’était un écrivain critique bien connu du monde catholique, pionnier de l’engagement des chrétiens en politique, écrivain et journaliste. Défenseur de la paix à n’importe quel prix, il devint officier durant la première guerre mondiale, où il fut blessé et décoré.  Après la seconde guerre mondiale, vécue du côté de l’antifascisme contraint à l’exil, il fut élu à l’Assemblée Constituante. Député, laïc éclairé, pionnier de l’œcuménisme. C’est lui aussi qui fit entrer la dimension des laïcs mariés et de la famille au sein du focolare, l’ouvrant, en quelque sorte, sur toute l’humanité.  Chiara Lubich, pour ces différents motifs et d’autres encore, considéra Giordani, familièrement appelé « Foco », comme l’un des « cofondateurs »  du mouvement des Focolari. (suite…)

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Congo, au delà du silence

« Il n’est pas facile de vous raconter ce que nous sommes en train de vivre dans ma région, au Congo, où un conflit permanent secoue le pays.

J’ai connu l’idéal de l’unité quand j’étais encore une enfant et j’étais contente de faire partie d’une communauté qui vivaient l’évangile. Puis j’ai grandi et lorsque je suis entrée à l’université, j’ai rencontré un autre monde. J’ai vu des personnes qui arrivaient à se tuer pour leurs différences tribales et ethniques. Corruption, fraude, mensonge et tant d’autres maux sont le tissu de la vie quotidienne.

Quand j’ai eu mon diplôme, j’ai trouvé un travail dans une organisation non gouvernementale qui œuvre pour les droits des femmes congolaises et en particulier pour celles qui ont subi des abus sexuels. Pour cette raison j’ai fait le tour de beaucoup de régions. Je me suis trouvée devant la misère de tant de gens, même si le Congo est un beau pays et riche d’importantes ressources naturelles.

Je voyais grandir un climat général de résignation. On entendait dire : « Ce pays est déjà mort, ça ne vaut pas la peine de s’en occuper… ».

Vers le début 2012, quelque chose de nouveau s’est allumé en moi. J’ai lu un texte de Chiara Lubich où elle nous invitait à ne pas nous contenter de petites joies, et à viser haut. J’ai compris que pour moi cela voulait dire travailler  pour que change mon pays.

Nous avons fait naître un mouvement de mobilisation de jeunes en ville et nous avons commencé à diffuser les informations, nos analyses et réflexions sur la situation, nos projets pour réagir ensemble. Nous avons dénoncé le manque de travail pour tant de jeunes, frappés par un haut pourcentage de chômage. Puis à l’approche de l’anniversaire de l’indépendance du Congo, nous avons imprimé des tracts pour dénoncer les problèmes présents : la crise de la justice, le chômage très grave et le paradoxe entre les grandes ressources du pays et la pauvreté de la plupart des gens.

Dans la soirée de la veillée, alors que nous étions encore en train de distribuer les tracts, quelques policiers m’ont arrêtée pendant une semaine. Pour ne pas me laisser seule, tout de suite deux autres jeunes se sont fait arrêter avec moi, et après quelques jours deux autres. J’ai subi des dizaines d’interrogatoires. Je sentais que la menace de mort ou de condamnation s’approchait de jour en jour. Ce qui m’a soutenue même pendant ces moments terribles, c’était l’unité qui me liait aux gen de ma ville et aux jeunes qui me soutenaient par leur solidarité.

Une gen s’approchait chaque jour du lieu où je me trouvais et me criait le soutien de tous. A la pensée que Jésus, même sur la croix, n’avait pas cessé d’être Amour, j’ai continué à aimer concrètement en  préparant la nourriture pour les autres détenus et pour les geôliers.

Avec beaucoup de jeunes engagés dans ce mouvement je partage la Parole de vie. Ce qui est le plus important est que j’ai compris que pour réaliser un véritable changement, la force vient de l’amour. Agir avec amour, sans violence, veut dire se mettre du côté de Dieu pour agir.

Que voulons-nous ? Notre but n’est pas de nous opposer à un groupe politique, mais de lutter  pour construire le Congo des citoyens, conscients de leurs droits et de leurs propres devoirs afin de soutenir les nouveaux leaders qui agissent pour la justice. Et quels sont les premiers résultats ? Aujourd’hui le mouvement existe, il est connu dans notre région et en d’autres points du pays ; nous avons conduit plus de 50 actions et obtenu quelques réponses concrètes. Nous sommes encore vivants, malgré les menaces et tentative d’instrumentalisation. Dans notre ville nous sommes le premier groupe de jeunes qui, tout en respectant les lois du pays, ose dénoncer, soutenir, prendre position sur beaucoup de problèmes, même graves, comme celui des sanctions contre les militaires  qui sont impliqués dans des crimes et des extorsions. Je suis convaincue qu’une génération toujours plus nombreuse de congolais reprend confiance et s’engage pour le bien du pays ». (MM. – Congo)

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Les Focolari et le dialogue interreligieux/2

Interview accordée par Maria Voce à Roberto Catalano, du centre des Focolari pour le dialogue interreligieux, à l’occasion de la IX Assemblée Générale des Religions pour la Paix, qui s’est déroulée fin novembre 2013 à Vienne. (seconde partie) Chiara Lubich avait eu l’intuition que la solution aux nombreux défis de notre temps résidait dans le dialogue… « Comme j’ai eu l’occasion de le dire dans mon intervention, ici à Vienne, Chiara nous a mis face à une vision très claire et très simple : nous sommes tous fils de Dieu et donc tous frères. Au début, ce n’était pas une perspective que visait les grandes religions mais plutôt le fait de considérer l’homme. Par la suite, cette attitude a conduit au dialogue et au rapport avec les disciples des autres religions. Il me semble que ce fut prophétique. En effet, Chiara a commencé à ouvrir le Mouvement au dialogue, encore avant le Concile Vatican II. À ce moment-là, les dialogues ont été assumés comme l’une de voies de l’Église justement parce qu’ils font partie de la perspective envers l’homme. En outre, Chiara a préparé les moyens et les instruments pour ces dialogues. Au fur et à mesure que l’on faisait connaissance de personnes d’autres traditions religieuses, elle avait compris qu’il était nécessaire de se spécialiser pour ces contacts. Pour cette raison, elle a fondé des centres spécifiques, […] où l’on essaye de connaître plus profondément des chrétiens d’autres Églises, des fidèles d’autres religions et des personnes ayant une culture différente. En effet, d’une connaissance plus approfondie naît une possibilité d’amour et d’ouverture plus grande. On en découvre les valeurs et on ne se met pas en position de défense mais dans une attitude de dialogue, comme il se doit. […] Aujourd’hui des personnes bouddhistes, musulmanes et d’autres religions font partie intégrante de notre mouvement et, avec nous, elles dialoguent avec les autres. Nous avons donc dépassé la phase du dialogue pour entrer dans une phase d’unité et de collaboration pleine avec eux ». Quelles sont les perspectives du dialogue interreligieux pour le mouvement des Focolari ? « Nous constatons que lorsque nous avons des rencontres de dialogue, il y a toujours des personnes nouvelles, de différentes religions, attirées par le rapport qu’ils ont vu vivre parmi des personnes ayant une foi différente. Ce témoignage ouvre à l’élargissement du dialogue. Il s’agit de rendre possible la tolérance, la compréhension et l’amitié, aspects qui sont tous, le plus souvent compromis par de nombreux jugements. Nous devons justement faire tomber les préjugés pour faire découvrir la beauté qui existe en toute personne, mettant avant tout en lumière ce qui est vraiment le plus précieux : l’appartenance à une religion. Cela permet de mettre en lumière la relation de chacun avec Dieu. […] Les dialogues nous permettent de grandir dans la capacité, non seulement de comprendre ceux avec qui nous vivons […], mais aussi de contenir les autres qui proviennent de traditions et d’inspirations spirituelles différentes des nôtres. Notre mouvement vise […] à l’ut omnes [‘Que tous soient un’ comme Jésus l’a demandé au Père] et pour cette raison, il doit contenir – le plus possible – toutes les dimensions. Il ne peut se contenter de la dimension catholique dans laquelle il est né bien que cette dimension possède en soi une perspective universelle, car catholique signifie universel. Pour être vraiment universels, nous devons parvenir à découvrir la beauté qui existe dans l’humanité ». Lire l’intégrale de l’interview sur Città Nuova online (en italien)

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Maroc, la fête de l’Aïd El Kebir

Ali: “J’avais perdu mon travail et nous ne savions pas si nous aurions les moyens d’acheter un mouton, comme le demande notre tradition, pour la fête toute proche de l’Aïd El Kébir qui commémore le sacrifice d’Abraham »

 Zohour: “ Peu de temps avant, une famille des focolari d’Oran (Algérie) nous avait donné une somme d’argent pour acheter une machine à laver : elle avait vu qu’avec deux enfants en bas âge, je me fatiguais trop en lavant le linge à la main. Et j’avais justement repéré  à Tanger, la ville où nous habitons, un magasin qui proposait des prix intéressants.

En pensant à la fête de l’Aïd El Kébir, j’ai proposé à Ali d’utiliser la somme reçue pour acheter le mouton. Mais, réflexion faite, nous avons pensé que nous devions respecter la destination cet argent. Aussi nous nous sommes rendus au magasin qui offrait le meilleur prix et nous avons acheté la machine à laver. Au moment de payer, la caissière nous a proposé de participer à un tirage au sort réservé aux clients qui avaient fait des achats.

Nous sommes rentrés à la maison, heureux d’avoir pris cette décision ensemble. Pour ce qui était du mouton, nous nous en sommes remis à Dieu.

Ali: “ Dans l’après-midi  nous avons reçu un coup de fil du magasin nous annonçant que nous avions justement gagné un mouton! Trois jours après la fête religieuse, c’est avec grande joie que  nous avons pu le sacrifier, conformément à notre tradition.

Cette expérience  a été pour nous un signe de la grandeur de Dieu, de son amour, chaque fois que nous nous aimons et que nous sommes unis en son nom, prêts à donner notre vie l’un pour l’autre. Au cours de cette même semaine j’ai aussi retrouvé du travail ! »

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Myanmar: Au service de la communauté

Village de Kanazogone

«Dès le début de sa fondation en 1860 –raconte le curé, le p. Carolus Su Naing – la paroisse a servi l’église locale en s’intéressant surtout au développement social et pastoral des habitants du lieu et, par la suite, elle a fondé 4 autres paroisses : Aima, Pein ne gone, Myitkalay et Wakema, où vivent 8.000 catholiques. Kanazogone a toujours eu comme rôle vital de prendre soin des personnes les plus nécessiteuses de la région. Lorsqu’en 2008 le cyclone « Nargis » s’est abattu sur la région du Delta, notre village est devenu le centre des réfugiés : environ 3000 personnes frappées par le cyclone ».

Quelle est votre situation actuelle, père ?

« Kanazagone, ne reçoit pas encore d’énergie électrique de la commune, nous explique le prêtre focolarino. Tous les habitants du village doivent se procurer par leurs propres moyens toute forme d’éclairage en utilisant des bougies, des batteries, quelques maisons seulement ont leur propre générateur à essence. Avec les chefs du village nous avons récemment discuté sur la nécessité d’avoir un générateur plus fort et plus puissant pour que toutes les familles du coin aient l’électricité. L’installation d’un générateur puissant au biogaz servira à améliorer la vie du village et la capacité de travail de ses habitants »

Comment fonctionnera le générateur? Nous le demandons au suisse Rolf Infanger, des Focolari, engagé personnellement dans le projet:

«  Le générateur alimenté au biogaz, fait travailler une dynamo de 200 kw, qui suffit au village tout entier. C’est une invention du Myanmar. La nouveauté se trouve dans le fait que le biogaz est produit par la combustion de la balle de riz, un produit de rejet. La balle de riz qui, en général, est jetée, peut être utilisée de manière efficace pour produire de l’énergie électrique biogaz. En plus, le support technique sera assuré par le fabricant local du moteur. Au Myanmar beaucoup de groupes de ce genre tournent déjà et bien. Cette région est entourée de champs de riz. La rizerie où la céréale est élaborée se trouve ici dans le village. Le projet, guidé par l’ingénieur inventeur et le chef du village, a démarré en avril 2013 après l’arrivage d’un prêt de 25.000$. Il faut le rembourser dans les 5 ans mais à un taux minime. Nous faisons la forte expérience de sentir que Dieu nous guide et nous oriente à faire des choses utiles pour la vie du village ».

Quelle sont vos attentes quand le générateur fonctionnera ?

« Grâce à la fourniture de la lumière et de l’énergie produite pas l’installation au biogaz quand il sera en fonctionnement – assure p. Su Naing – les familles du village amélioreront leur vie quotidienne. Le niveau de vie des habitants montera en leur donnant la possibilité de travailler chez eux en soirée. La lumière et l’énergie fournies aideront les écoles et le dispensaire du village en temps normal et même durant les périodes d’urgence. Les enfants auront plus de facilité à faire leurs devoirs. La lumière dans la rue donnera un sens de sécurité, en favorisant la vie sociale ».

Si vous voulez soutenir le projet :

Compte bancaire Allemagne:

Maria Schregel Hilfswerk e.V.

Sparkasse Uelzen – IBAN: DE39 2585 0110 0009 0079 49

Swift: NOLADE21UEL

La joie de se retrouver frères

C’est de nouveau Noël!

« Je suis né à Moscou dans une famille appartenant à l’Eglise russe orthodoxe. Quand j’avais trois ans, en 1989, ma famille a connu les focolarini qui venaient d’arriver à Moscou. Ma mère et ma grand’mère ont été frappées par l’authenticité de leur vie toute imprégnée de la nouveauté de l’Evangile. Ma mère, désireuse de poursuivre un lien d’amitié avec eux,  a pris conseil auprès de notre curé. Celui-ci, après s’être renseigné au sujet de cette communauté qui ne relevait pas de l’église orthodoxe, a donné sa bénédiction. Aujourd’hui, à Moscou, la communauté des focolari a grandi et la majeure partie de ses membres  appartient à l’Eglise orthodoxe.

Au cours de ces vingt-cinq dernières années ma famille a tissé de très beaux  liens avec la communauté des focolari, dont elle fait partie, dans un esprit de profonde unité mais aussi de liberté et de respect mutuel.

Le tournant décisif de ma vie a eu lieu en 2000, j’avais alors 13 ans. Ce fut à l’occasion d’une rencontre avec Chiara Lubich, en Pologne. J’y étais allé avec un groupe venu de Russie. Au cours de ces journées j’ai éprouvé une union avec Dieu toute particulière et ma foi s’est  grandement renforcée. Je suis devenu très conscient de l’existence de Dieu et de sa présence constante et réelle dans ma vie. Quelques mois plus tard je me suis rendu au Japon avec un petit groupe de jeunes russes pour participer à une rencontre-conférence internationale des jeunes du mouvement des focolari, à laquelle participaient aussi de jeunes bouddhistes japonais. C’était la première fois que je rencontrais des garçons de cet âge qui vivaient sérieusement l’Evangile, dans un esprit d’unité et de partage. C’est alors qu’est né en moi un grand désir de continuer à vivre ainsi à Moscou, avec les jeunes de mon âge.

Après ces moments vécus en Pologne et au Japon, j’ai commencé à expérimenter un profond besoin de grandir dans ma relation personnelle avec Dieu, j’avais soif de Dieu. J’ai commencé à me rendre seul à l’église, sans mes parents. Le curé, qui m’a vu  grandir, a remarqué ce changement et m’a proposé d’être enfant de chœur. Aussi pendant huit ans j’ai été très heureux de pouvoir  être tout proche de l’autel et du prêtre.

Cette expérience de vie  dans  l’église orthodoxe d’une part, et dans la communauté des focolari d’autre part, a produit son fruit : j’ai compris que je ne pouvais pas faire moins que de suivre Dieu qui m’appelait à tout quitter.

Après avoir laissé la Russie en 2010 pour entrer au focolare, j’ai eu la possibilité d’expérimenter une nouvelle façon de participer à la célébration liturgique: j’ai commencé à chanter dans le chœur. C’était un désir un peu oublié qui remontait à mon enfance  et maintenant je le  vis  comme un cadeau de Dieu !

J’habite aujourd’hui au focolare où je partage cette vie avec des catholiques. Ensemble nous cherchons à vivre l’amour réciproque qui nous conduit souvent à expérimenter la présence spirituelle de Jésus au milieu de nous »

La joie de se retrouver frères

Les Focolari et le dialogue interreligieux

À l’occasion de la IX Assemblée Générale des Religions pour la Paix qui s’est déroulée fin novembre 2013 à Vienne, Maria Voce a été nommée l’une des 62 coprésidents de cette organisation qui promeut depuis 43 ans, le dialogue entre personnes de foi et de cultures différentes. À la fin des travaux, Roberto Catalano – du centre des Focolari pour le dialogue interreligieux – lui a posé quelques questions sur l’importance du dialogue parmi les disciples des diverses religions et du rôle que le mouvement des Focolari a, et peut avoir, dans ce contexte. Nous vous proposons cette interview en deux temps. Religions pour la Paix. Que penses-tu de cette expérience dans laquelle le mouvement des Focolari est engagé depuis 1982 ? « J’en ai rapporté une impression très positive. Elle représente en effet, une réponse au besoin qu’ont les différentes religions d’exprimer leur soutien et leur aide à la paix. Ce qui me paraît très important c’est que cette inspiration perdure : à savoir que la valeur des principes religieux est toujours présente pour construire la paix, […]. La paix doit naître d’une vision de l’homme et de l’humanité comme famille, vision que seule les religions peuvent donner. […]. Je trouve logique que notre mouvement en fasse partie lui aussi ». Que penses-tu de l’expérience de dialogue du Mouvement, dans le monde ? “Je la vois extraordinaire. Partout où notre mouvement est présent, des personnes de diverses religions en font partie. Je dis ‘partout’ car on ne peut pas penser exclure quelqu’un de notre rayon d’action. En effet, comme mouvement des Focolari, nous avons face à nous l’ut omnes – ‘Que tous soient un’ comme Jésus l’a demandé au Père – et dans [sa prière] :’que tous soient un’, tout homme trouve une place. Les contacts sur notre lieu de travail, dans nos familles, dans la rue, partout, nous amènent à rencontrer des personnes de différentes religions. Toutefois, le plus beau est qu’avec ces hommes et ces femmes, des relations profondes s’établissent […]. Ce qui est surprenant, c’est de voir qu’avec les chrétiens, des personnes de diverses traditions religieuses font partie de notre mouvement. Les chrétiens sont les frères aînés car ils ont commencé les premiers mais ils accueillent les autres dans cette famille. […] Une grande partie de l’épiscopat catholique estime grandement les Focolari car il se rend compte de la possibilité d’instaurer des relations avec des personnes de différentes religions. Ceci, pour des évêques qui se trouvent à opérer dans des pays tels que l’Inde, par exemple, ou en d’autres pays d’Asie, c’est très important. Cela signifie compter sur quelqu’un qui propose un christianisme ouvert, qui ne se ferme pour se défendre, un christianisme de dialogue et de collaboration et non de conquête”. Fin première partie (seconde partie) Lire l’intégrale de l’interview sur Città Nuova online (en italien)    

La joie de se retrouver frères

Une nouvelle année pour vivre l’Évangile

Intimité en famille

Nous avons l’habitude d’enlever la crèche le jour de l’Épiphanie. Pour conclure la période de Noël, nous avons invité nos enfants. C’était une très belle soirée: nous avons parlé d’honnêteté, de solidarité… Un climat si beau s’est créé entre nous que, devant la crèche, nous avons lu l’Évangile du jour, redécouvrant des nuances que nous n’avions pas encore remarquées. Aux plus petits, nous avons parlé de la signification de la fête. Ensuite, chacun a exprimé une intention pour la nouvelle année, un vœu. Nous avons proposé de chercher aussi durant l’année d’autres moments pour recréer cette intimité entre nous. Cela semblerait évident pour une famille, mais pour nous c’était une découverte. La soirée s’est terminée en chansons pour glorifier et remercier Dieu. (M.M. – Liban)

Elina l’auxiliaire de vie

Ma mère avait eu un accident et, auparavant indépendante, malgré son âge avancé, elle avait désormais besoin d’une assistance continuelle que ni moi ni ma sœur ne pouvions lui offrir. Pour cela, nous avions engagé Elina, une jeune d’Europe de l’Est qui, entre autres, résolvait ainsi ses problèmes. Mais maman n’arrivait pas à l’accepter. Pour l’aider à construire un “pont” entre elles, j’ai essayé de profiter des petites occasions: traduire pour maman le slave d’Elina, expliquer à l’une les besoins de l’autre, mettre le plus possible en évidence le positif de chacune.

Une certaine relation commençait à naître, lorsque j’ai découvert que le permis de séjour d’Elina était échu. Il fallait l’installer légalement chez maman. Pendant quatre mois, j’ai frappé aux portes des plus diverses institutions. À la fin, tout a été mis en règle. Maman a petit à petit trouvé en elle une amie, presque une fille. Quant à Elina, elle a trouvé une famille et, par la suite, elle a fait venir son fils en Italie. Maintenant, elle se sent heureuse. (A.P. – Italie)

Chaussures de sport

Depuis deux semaines, mon fils ne participait pas aux leçons d’éducation physique, parce qu’il n’avait pas de chaussures de sport. Nous n’avions pas l’argent pour les acheter et, malgré toute ma bonne volonté, je ne réussissais pas à économiser l’argent nécessaire pour acquérir les moins chères. Un jour, ces paroles de l’Évangile me sont venues à l’esprit: “Demandez et vous obtiendrez…”. J’ai alors demandé à Dieu qu’il m’aide à économiser pour acheter les chaussures à mon fils. Mon émotion a été grande lorsque, ce jour-là justement, mon garçon est arrivé de l’école avec une paire de chaussures de sport, plus une autre paire de réserve: on les lui avait achetées avec les fonds du projet de soutien à distance auquel nous appartenons. Comment ne pas voir dans cet épisode la réponse de l’amour concret de Dieu, justement au moment où j’en avais le plus besoin, pour rendre heureux mon fils aussi? (E.B. – Bolivie)

Source: L’Évangile du jour, janvier 2014, Città Nuova Editrice.

La joie de se retrouver frères

Algérie, jeunes musulmans et chrétiens ensemble

La petite branche. Un témoignage présenté au congrès gen 2013.

«  Pendant longtemps nous avons pensé que des liens avec des jeunes chrétiens ne seraient pas possibles d’une manière aussi profonde, mais ce qui vient de Dieu ne peut contenir de désaccord.

Nous sommes musulmans, de culture et de conviction. Nous venons d’un pays, l’Algérie, où la presque totalité de la population est musulmane, où le contact avec d’autres religions est très rare, voire même absent.

Certes, introduire dans notre vie un mouvement de connotation chrétienne devient un beau défi. D’abord parce que nos cultures sont différentes, diversités entretenues surtout par des doctrines politiques et historiques, et qui de plus sont parsemées quotidiennement de nombreux obstacles d’ordre social et culturel.

Comment pouvions-nous prendre un tel engagement sans que notre foi religieuse soit dérangée ? Quelle était donc cette idée pour laquelle nous serions  prêts à tant de sacrifices ? Ce n’étaient pas des questions banales.

Notre expérience est riche et inédite. Nous nous engagions avec prudence sur une route qui nous attirait petit à petit, et nous avons découvert que nous pouvions dépasser les discordances.

Tout au long des années, à notre grande surprise l’accueil réciproque se faisait d’une certaine manière spontanée et naturelle, et nous prenions conscience qui nous étions en train d’approfondir aussi notre religion. De fait, en partageant les mêmes principes nous élargissions en nous à l’infini la dimension de l’humanité.

Bien au delà des paroles c’est par les actes concrets que nous nous sommes engagés,  en dépassant continuellement les limites spécifiques à un milieu qui a encore besoin de beaucoup d’amour et d’ouverture. Toute difficulté représente pour nous un nouveau motif pour continuer.

Aujourd’hui, nous nous rencontrons dans différentes villes d’Algérie, distantes même de plusieurs centaines de kilomètres. Le rapport entre nous, musulmans et chrétiens, semble s’enrichir de l’expérience de chacun, aidés par les gen du monde entier.

Nous pensons que la plus grande mission qui est confiée à l’homme aujourd’hui est celle de travailler pour que nous puissions vivre tous ensemble, au-delà des convictions religieuses, culturelles, pour que l’amour dépasse toute diversité ».

La joie de se retrouver frères

Noël dans la rue, à Santiago du Chili

Ici aussi Jésus est né, sur cette place de la périphérie de Santiago. Comme chaque année nous célébrons Noël avec nos amis qui habitent dans la rue ou n’ont peut-être personne avec qui faire la fête. Il est beau de voir des jeunes, des adultes et des enfants qui partagent et s’asseyent ensemble à la même table sans regarder les différences.

Cette fois-ci il y avait beaucoup de migrants, surtout des gens qui venaient du Pérou à la recherche de travail, et beaucoup d’enfants, mais la situation ici n’est pas rose pour eux. D’autres arrivent des régions du Chili frappées par le tremblement de terre de 2010 et qui attendent toujours une nouvelle maison. D’autres, à la rue depuis peu, sont découragés : Nelson, par exemple, est parti de chez lui depuis 3 mois, sa femme ne veut plus le voir car il boit. A table, il raconte qu’il est triste et a la nostalgie de sa famille. Loreto l’invite à croire de nouveau, c’est Noël ! Et il lui offre son aide.

Le lendemain Nelson va à la « maison Premiers temps » (un appartement où habitent quelques Gen, les jeunes du mouvement des Focolari, pour faire une expérience  à la lumière de l’évangile, à l’exemple de Chiara Lubich et des premières focolarines, ndr). Là, il peut se laver, se raser, il reçoit en cadeau un pantalon et une belle chemise d’un des Gen. Ensuite, avec l’un d’entre nous, il va chez sa femme. Leur fillette saute de joie en voyant son père. Nous expliquons la situation à sa femme. Après quelques hésitations, elle accepte de recommencer et ils passent l’après-midi ensemble. Le soir, nous accompagnons Nelson au « Foyer du Christ ». Là les conditions sont nettes : zéro alcool, il est d’accord. Maintenant ce sera un travail d’équipe, nous devons nous aider, mais l’Enfant a apporté ce cadeau et beaucoup d’autres, qui nous poussent à rester dans les bras de Son Amour pour qu’il arrive partout.

Le monde uni est possible, il s’agit de nous y lancer et de découvrir ensemble comment le réaliser.

La joie de se retrouver frères

Thaïlande, le récit d’un jeune bouddhiste

“Je m’appelle Num, je suis né en Thaïlande et je suis un gen bouddhiste. Je suis musicien et peintre de profession. Actuellement, je donne des cours d’informatique à des handicapés. Comme vous le voyez, mes cheveux sont très courts, parce que je viens de terminer une expérience en tant que moine bouddhiste.

Selon notre tradition, en effet, un jeune passe quelque temps en tant que moine dans un monastère. Malheureusement, cette coutume n’est plus aussi pratiquée de nos jours. Comme gen, je veux plus connaître ma religion et mieux vivre ma vie spirituelle. J’ai donc décidé d’être ordonné moine. La cérémonie d’ordination a été très significative pour moi. Les focolarini et les gen étaient présents pour cette occasion importante. Je les ai sentis très proche de moi durant cette expérience.

J’avais plus de temps pour prier, en commençant très tôt, à 4h30 du matin. J’allais dehors, avec les autres moines, pour mendier la nourriture, immédiatement après les prières du matin.

J’ai découvert que les personnes respectent beaucoup les moines et qu’elles ont confiance en eux.

J’ai compris combien cette confiance est importante et nous, les moines, devrions être fidèles aux enseignements de Bouddha, de façon à conserver cette confiance que les personnes ont en nous.

J’ai appris beaucoup à travers les enseignements du bouddhisme, surtout par les moines plus âgés. Et même si j’étais dans le monastère, je sentais que les autres gen étaient en union avec moi.

J’ai rencontré les gen à travers un de mes amis bouddhistes. Lui a connu l’idéal des gen à travers un moine bouddhiste de son village. Lorsque je les ai rencontrés pour la première fois, j’ai immédiatement remarqué qu’ils se comportaient de façon très amicale, comme des frères et sœurs, même s’ils étaient – et nous le sommes – tous très différents, même de religions différentes.

Que signifie être un gen bouddhiste? Nous avons beaucoup de choses en commun avec les chrétiens, comme essayer d’être des personnes engagées et honnêtes, par exemple, et aussi dans le choix de faire le bien autour de soi. Je peux vivre comme un gen partout, à chaque moment et, surtout, aimer toutes les personnes que je rencontre en aidant à construire des rapports de fraternité avec tous. Nous, les gen bouddhistes, essayons de vivre l’idéal de l’unité chaque jour, d’aimer et de construire l’unité où nous sommes. Avec les gen chrétiens, nous faisons beaucoup d’activités en faveur du bien de la société. Par exemple, des initiatives pour récolter des fonds pour aider les victimes des catastrophes naturelles. Maintenant, nous travaillons pour aider celles du typhon aux Philippines. Nous allons de l’avant ensemble!”

La joie de se retrouver frères

Inauguration d’une maison pour enfants baptisée « Chiara Luce »

Historique

Le projet est né du dialogue entre quelques amis autour  des diverses problématiques du mezzogiorno – le chômage qui se propage, la crise économique qui touche particulièrement les familles et les jeunes, l’absence de projets d’entreprises, etc. – ce qui les a conduits à agir concrètement pour résoudre ces problèmes, en s’inspirant de l’Economie de Communion.

Le cercle s’est élargi petit à petit,  et une idée, partagée par un grand nombre, a vu le jour: réaliser une maison d’accueil pour venir en aide aux enfants qui vivent des drames familiaux, vu qu’il n’existe pas à Lecce de structure adéquate, ni même dans les provinces voisines de Taranto et de Brindisi.

La structure

La Maison d’accueil, une location, est constituée par les quatre niveaux d’un petit immeuble. Sa gestion est confiée à une coopérative et à l’association « Chiara Luce Badano », afin de garantir que les actions engagées soient toujours inspirées par les grandes valeurs de solidarité, d’amour authentique et radical qu’elle a vécues, y compris dans la souffrance.

Les travaux de mise en conformité des lieux et l’achat du mobilier ont été possibles grâce à l’autofinancement des promoteurs et  aux aides de la Providence. Dix chambres sont déjà aménagées, ainsi que les pièces communes, les autres entreront bientôt en fonction.

L’inauguration

Toute la ville de Lecce s’est mobilisée pour soutenir la communauté « Chiara Luce » Le 6 décembre la Maison d’accueil a été présentée à la presse et aux autorités civiles.

Dix jours plus tard, le 16 décembre, une soirée au profit de cette nouvelle réalisation   a eu lieu au Théâtre Politeama Greco : plus de 700 personnes sont venues découvrir la pièce « Ils étaient célèbres », un titre pour le moins intrigant !

Le Préfet, la Maire, le Président de la Province, un entrepreneur, un professeur d’Université… ont offert au public  leurs talents d’acteurs. Ce fut une soirée extraordinaire, qui a amusé et ému toute la salle : une mise en scène de la « solidarité », avec une bonne dose de générosité et d’ironie.

Source: www.chiaraluce.org

La joie de se retrouver frères

Jerzy Ciesielski, témoin de la foi

Le Pape François vient de reconnaître, le 18 décembre 2013, l’exemplarité de la vie de Jerzy Ciesielski (12.02.1929 – 9.10.1970), parmi les premiers à accueillir et diffuser la spiritualité des Focolari en Pologne. 

Né le 12 février 1929 à Cracovie, Jerzy Ciesielski obtient son diplôme en Ingénierie civil et, en 1957, il épouse Danuta Plebaczyk. Les noces sont bénies par le cardinal Karol Wojtyla, qui accompagne les époux dans leur parcours spirituel. Trois enfants naissent: Maria, Caterina et Pietro. Jerzy avait rencontré Wojtyla alors qu’il était encore étudiant à l’École polytechnique de Cracovie. Ensuite, après avoir obtenu son doctorat et sa licence pour enseigner, il intègre un groupe d’intellectuels qui, avec le cardinal, poursuivent un approfondissement culturel et spirituel.

En 1968, Jerzy entre en contact avec le Mouvement des Focolari. Touché par l’amour évangélique qu’il voit vécu entre les membres de la première communauté, il embrasse leur spiritualité et, avec Giuseppe Santanché, un focolarino italien provenant de la RDA, ils se rendent chez le cardinal Wojtyla pour lui demander de bénir le Mouvement naissant.

“Il sent l’appel de se donner à Dieu comme focolarino marié en été 1969, après une ‘semaine de vacances’ à Zakopane, localité touristique dans les montagnes Tatras”, se souvient Anna Fratta, focolarine médecin qui a été témoin direct de quelques passages de la vie humaine et spirituelle de Jerzy. La “semaine de vacances” était une Mariapolis clandestine…

Un accident au Soudan, sur le Nil, le 9 octobre 1970, emporte Jerzy et ses enfants Caterina et Pietro.

Karol Wojtyla préside les funérailles. Devenu pape, dans le livre “Entrez dans l’espérance”, il décrira Jerzy comme un jeune qui aspirait indubitablement à la sainteté. “C’était le programme de sa vie – écrivait Jean-Paul II. Il savait qu’il avait été ‘créé pour des choses plus grandes’, mais, en même temps, il n’avait aucun doute que sa vocation n’était pas le sacerdoce ou la vie religieuse.”

Jean-Paul II, dans son écrit, met particulièrement en lumière comment le mariage et la vie familiale ont été considérés par le jeune homme comme la réponse à un appel de Dieu, de même que son engagement professionnel, vécu comme un service.

 

 

La joie de se retrouver frères

Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise

Chiara Lubich con l'Arcivescovo di Canterbury Donald CogganL’importance du Concile Vatican II pour la fondatrice du mouvement des Focolari. C’est le sous-titre du quotidien du Saint Siège, l’article paru le 12 décembre dernier, dont nous proposons quelques passages : Chiara Lubich et l’amour dans l’Eglise.

« Chiara Lubich et Vatican II : une passion immédiate, un lien profond qui a marqué pour toujours le parcours de la fondatrice du mouvement des Focolari.

Pfarrer Hess

Voici ce qu’elle écrivait au pasteur luthérien Klaus Hess le 13 octobre 1962, deux jours après l’ouverture du Concile : « Bien cher Pfarrer Hess, vous pouvez imaginer avec quelle joie nous sommes en train de vivre à Rome ces jours d’ouverture du Concile ! Je pense que vous aussi vous aurez suivi avec amour ce que l’Eglise catholique est en train de faire ». Chiara l’invite à « respirer avec nous cette atmosphère surnaturelle qui enveloppe déjà tout Rome et connaître  évêques ou cardinaux qui ont la bonté de nous rendre visite très souvent ces jours-ci. De cette manière ce dialogue ouvert l’année dernière avec tant de fruits continuerait et nous continuerions à être des instruments, peut-être inutiles et infidèles, mais toujours des instruments afin que le testament de Jésus se réalise entre tous ».

Pour Chiara Lubich, poursuit l’Osservatore Romano, Vatican II est “le Concile du dialogue grâce à sa grande ouverture qui n’est pas un fléchissement de la foi, mais une nouvelle compréhension envers les autres Eglises et communautés ecclésiales, une possibilité de confronter les richesses que chaque tradition chrétienne a essayé de conserver, redécouverte de ce qui unit les chrétiens jusqu’à maintenant ». A côté se trouve le « dialogue plus vaste avec les croyants des autres religions, et celui planétaire avec les hommes de bonne volonté, avec les non croyants, qui a ouvert de nouvelles possibilités à la mission évangélisatrice de l’Eglise ».

On aurait dit que ces paroles de Chiara ont été prononcées aujourd’hui tellement elles sont actuelles alors que s’approche – à la demande formelle signée à Castel Gandolfo le 7 décembre par la présidente Maria Voce à l’occasion du 70° anniversaire du mouvement – le procès de canonisation de la fondatrice des Focolari. Un acte, a déclaré Maria Voce qui « nous invite tous à une sainteté encore plus grande, à la construire jour après jour dans notre vie, afin de faire émerger cette « sainteté collective », « sainteté du peuple » vers laquelle Chiara tendait »

Pour lire l’article complet (en italien)

La joie de se retrouver frères

Minoti Aram, pionnière du dialogue interreligieux

Minoti Aram

 Le matin de Noël, une nouvelle inattendue est arrivée: Minoti Aram s’est éteinte à Dubaï, alors qu’elle se trouvait dans la famille de son fils Ashok.

 Depuis des années, Minoti Aram était en chaise roulante et sa santé avait des hauts et des bas préoccupants, mais sa nature rebelle avait toujours surmonté toutes les crises. Elle continuait à être un point de repère pour des milliers de personnes qui vivent dans la zone du Shanti Ashram de Coimbatore (Tamil Nadu, Inde du Sud).

Mariée au Dr Aram, éducateur, pacifiste et membre du Sénat indien, Minoti avait mené une vie dans l’esprit gandhien et, avec son mari, elle avait donné vie, dans les années 80, au Shanti Ashram, un laboratoire de paix et d’engagement social.

Elle avait également suivi son mari dans son engagement pour le dialogue interreligieux. Dr Aram avait longtemps été un des présidents de la Conférence mondiale des Religions pour la Paix (aujourd’hui Religions pour la Paix). Pour cette raison, à Pékin, dans les années 80, elle avait rencontré Natalia Dallapiccola, une des premières focolarines. Elles devinrent, comme Minoti aimait souvent le rappeler, des sœurs. Après la mort du Dr Aram (fin des années 90), Minoti a réalisé son souhait: inviter Chiara Lubich en Inde.

En 2001, elle proposa aux différentes organisations gandhiennes du Tamil Nadu (Sarvodaya) de conférer le Prix Gandhi, défenseur de la Paix à Chiara Lubich. Sa proposition a été écoutée et Chiara a passé trois semaines en Inde. À Coimbatore, en plus de recevoir le prix, elle s’adressa à un public de six cents personnes, hindoues. Le jour suivant, Chiara, Minoti, sa fille Vinu et quelques-uns de leurs collaborateurs se rencontrèrent pour comprendre comment continuer le dialogue entrepris.

C’est ainsi que naquirent les Sarvo-Foco Pariwar, des tables rondes de la famille du Sarvodaya et du Focolare. Minoti Aram a toujours été présente pour animer ce chemin original de dialogue. La famille a grandi, de nombreux collaborateurs de la famille Aram se sont unis à ces moments de partage entre le mouvement gandhien et celui des Focolari. Des activités sociales et artistiques ont aussi commencé, des échanges de groupes de jeunes, jusqu’à l’organisation du Supercongrès gen3 en 2009.

Avec d’autres Gandhiens, elle participa aux symposiums hindous-chrétiens de 2002, 2004 et 2007 à Rome. En 2007, Chiara Lubich, malgré sa santé très fragile, voulut saluer personnellement Minoti.

Deux ans auparavant, à l’occasion du XXVe anniversaire de la fondation du Shanti Ashram, entourée par de nombreux invités, elle voulut rappeler l’importance du dialogue avec Chiara et Natalia, ses sœurs. Ces derniers mois, elle avait proposé avec insistance à sa fille, Dr Vinu Aram, un congrès au Shanti Ashram pour rappeler la figure de Natalia Dallapiccola, afin que, disait-elle, “les générations futures puissent connaître les pionniers du dialogue entre croyants de différentes religions”. Le congrès avait été fixé pour novembre 2014!

Roberto Catalano

La joie de se retrouver frères

Jeunes : les foyers de guerre relégués au rang de vagues souvenirs !

 Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux: que la souffrance soit oubliée, que le bonheur et la paix règnent aux quatre coins de la terre, que les cœurs de tous les hommes s’enlacent, que l’amour brûle en chacun d’eux et que l’unité les rassemble en une seule source de lumière. Dieu, fais que les foyers de guerre soient relégués au rang de vagues souvenirs. Dieu, dans ta clémence et ta miséricorde infinies, permets-nous d’être plus patients, fais de nous des instruments d’amour et de paix. Louange à Dieu, il n’y a de puissance et de force qu’en Lui », ainsi s’est exprimé Naïm, un jeune musulman d’Algérie.

Il y a exactement un an, devant l’ampleur que prenait le conflit en Syrie, ils avaient senti, lors d’un rassemblement analogue, la nécessité d’intensifier leur prière et lancé le Timeout pour la paix. Et aujourd’hui de nouveau ils s’engagent à être des instruments de paix là où ils sont, qu’ils viennent du Centre Afrique ou du Liban, en passant par l’Algérie, du Salvador ou de l’Argentine… pour ne citer que quelques uns des pays représentés.

Les échanges d’expériences ne manquent pas au cours de ces quatre journées passées à Rome, (du 19 au 22 décembre), comme par exemple celle de ce jeune bouddhiste qui, au contact des Gen, se sent poussé à approfondir sa religion et décide d’aller passer un an dans un monastère pour partager l’expérience des moines. Ou bien celles de ceux qui s’interrogent sur leurs projets d’avenir : avoir le courage de construire une famille, d’affronter le monde du travail. Mais c’est du Moyen-Orient et du Maghreb que proviennent les témoignages les plus forts (Liban et Algérie) : tous insistent sur l’espérance qui ne meurt pas, même lorsqu’à l’horizon le ciel reste bouché.

Très stimulante l’invitation à « sortir de nos murs », adressée  par Maria Voce à  tous les participants, parmi eux beaucoup d’européens.  Elle leur parle avec force : « Les Gen sont-ils dans les universités ? Sont-ils là où se trouvent d’autres jeunes ? Ou sont-ils toujours entre eux ? Font-ils quelque chose pour les autres ? Le pape continue à dire d’aller dehors, de sortir des sacristies, de nos murs, de ne pas nous appuyer sur nos sécurités, de ne pas dire « nous avons toujours fait comme ça, continuons »

Comment faire? Maria Voce poursuit:”Risquer quelque chose,  avoir le courage de s’ouvrir à la nouveauté, avoir le courage de prendre quelque initiative audacieuse, même extrême, pour ouvrir de nouveaux chemins, pour construire des relations nouvelles avec l’humanité » Pouvoir lui offrir, en nous ouvrant à elle, ce qui caractérise les disciples de Jésus :  la joie, fruit de sa présence, là où deux ou tois sont réunis en son Nom. Le titre de ce congrès de jeunes est en effet : « C’est à ce signe qu’on vous reconnaîtra… », une phrase de l’Evangile qui continue ainsi : « … si vous avez de l’amour les uns pour les autres » [Jean, XIII, 35] « Nous voulons donner toutes nos forces pour construire ensemble la fraternité avec tous » – c’est, à chaud, l’impression qui se dégage de ce rassemblement de jeunes.

Petite expérience. “Un automobiliste a heurté ma voiture, exactement à l’endroit où, quelque temps auparavant, elle avait déjà reçu un choc  – raconte Francesco – j’aurais pu ne rien dire et  en profiter pour faire marcher son assurance, mais, une fois descendu de ma voiture, j’ai préféré tranquilliser le  chauffeur, un petit vieux  très gêné d’avoir causé cet incident, et je lui ai dit la vérité. Ai-je été stupide en agissant ainsi ? Peut-être, mais en tout cas  j’ai éprouvé la joie d’avoir agi avec droiture et miséricorde »

« Maria Voce nous a parlé vraiment à cœur ouvert et j’ai été très touché par sa sincérité ! – explique Tommaso, italien – Quand nous sommes repartis – conclut-il –  le sang bouillonnait dans nos veines, comme Chiara le disait, dans une projection vidéo, aux gen des années 70. Plus que jamais nous sommes décidés à transmettre à tous le feu de l’Evangile vécu, la plus grande révolution, celle qui ne passe pas ».

La joie de se retrouver frères

République Centre Africaine, nous sommes avec vous

Bangui, 23 décembre 2013

«Nous savons que beaucoup de gens suivent avec attention l’évolution de la situation dramatique qui frappe la République Centre Africaine. Ces derniers jours-ci encore des heurts se sont vérifiés dans quelques quartiers de Bangui, la capitale. C’est une situation prévisible, vu que le désarmement n’est pas simple et que persistent des zones d’influence, on peut même dire d’occupation, de la part des combattants ‘Anti-Balaka’ qui s’opposent aux ‘Seleka’.

Il est tout aussi vrai que le centre ville et les rues principales de la capitale sont surveillées par les troupes françaises, ce qui a permis une reprise discrète des activités et de la circulation.

L’aspect plus dramatique se trouve du côté de la population qui est entraînée directement dans ces conflits.

Depuis le 5 décembre, date de la première attaque des ‘Anti-Balaka’, on assiste à un véritable exode de population vers les zones dites plus sures : églises catholiques, protestantes, séminaires  catholiques, mosquées pour les musulmans, zones et camps aux alentours de la ville, la zone de l’aéroport (protégée par les troupes françaises).

Le massacre a dépassé les 1000 morts ces temps-ci. L’aspect religieux, chrétiens contre musulmans et vice-versa, est instrumentalisé à des fins économiques et politiques, mais de fait il reste un grave problème dans les consciences des fidèles. Comment parler de pardon lorsqu’on a assisté au massacre de personnes chères ? Un ciel de vengeance s’est infiltré, qui va bien au-delà des simples coalitions.

C’est maintenant un temps non seulement d’insécurité mais de faim.

La population, de fait, est à cours de ressources ; les activités commerciales reprennent par à-coups  et au risque de la vie de celui qui se hasarde à se déplacer pour aller faire ses courses ; les prix sont exorbitants.

Des distributions sont faites par la PAM et autres ONG, mais elles n’arrivent pas à répondre aux énormes besoins ; au point que menaces, vols et agressions se font durant ces distributions. A Bangui se trouve une petite communauté des Focolari mais vivante : jeunes familles, ados… Beaucoup d’entre eux restent jusqu’à présent protégés là où ils ont trouvé refuge ; quelques uns rentrent chez eux pendant la journée et la nuit ils retournent dans les abris. En attendant, ils se débrouillent pour donner leur aide dans les différents quartiers et abris, et pour accueillir des gens chez eux, ceux qui habitent dans des quartiers plus tranquilles. Une famille de la communauté, composée de cinq membres, s’est élargie à plus de trente…

Eliane et Max ont remué leur quartier en faisant participer une soixantaine de personnes : ils portent assistance aux vieillards et aux malades restés isolés ou dans des zones dangereuses, pour les aider à se rendre dans les refuges.

Après avoir distribué ce que la communauté a réussi à rassembler de ce qu’ils avaient à disposition, ils ont fait un recensement des cas urgents : environ 500 cas de personnes handicapées, âgées et malades, femmes enceintes ou avec de jeunes enfants ; ils se sont tournés vers différents organismes pour demander de l’aide.

D’autres membres des Focolari sont engagés dans les camps de réfugiés pour assister les personnes de diverses manières, mais surtout pour essayer de répandre l’espérance par de petits gestes de réconfort.

Les innombrables difficultés nous rendent plus conscients d’avoir reçus un ‘don’ ; le charisme de l’unité qui a été donné à Chiara Lubich en une période semblable à la nôtre, durant la seconde guerre mondiale. Nous sentons que c’est notre force.

Depuis cet endroit de la planète si éprouvé, nous comptons sur vos prières et nous souhaitons que l’Enfant Jésus fasse le miracle de la paix en République Centre Africaine ».

La joie de se retrouver frères

Évangile vécu/2

Noël m’avait rattrapé Je pense que la pire chose que l’on peut expérimenter est de “n’exister” pour personne à Noël. Je suis parvenu à comprendre, à justifier les personnes qui mettent fin à leur existence. Au comble de l’amertume, je me suis rappelé que, dans l’immeuble où j’habite, il y avait d’autres “seuls” comme moi: un couple de personnes âgées. J’ai rassemblé de bonnes choses que j’avais chez moi, une bouteille de vin, une boîte de biscuits… bref, j’ai fait un beau paquet et je suis allé les voir. Ils ne s’y attendaient pas. J’étais arrivé au bon moment, parce qu’ils avaient besoin d’aide pour beaucoup de choses. Ils étaient très heureux et reconnaissants. Alors que je m’affairais en cuisine, je m’étonnais moi-même de la liberté et la joie que j’éprouvais. Où avait disparu l’angoisse du début? Lorsqu’à la fin de la soirée nous nous sommes salués, j’ai vu leurs yeux briller d’une lumière particulière. Noël m’avait rattrapé. (Sandro – Italie)   Je devais commencer moi Lorsque je suis arrivé en Slovénie en provenance du Burundi, les premiers contacts avec les personnes ont été difficiles. Cependant, j’ai aussi rencontré des personnes qui m’ont aidé. Ces gestes de solidarité m’ont fait comprendre que je ne pouvais pas exiger que les autres m’accueillent. Je devais commencer à connaître la culture, la langue et les coutumes slovènes, afin que les différences ne deviennent pas des obstacles, mais un enrichissement. Par exemple, j’ai commencé à faire des travaux manuels, quelque chose d’inhabituel pour les hommes africains instruits; ou aussi des tâches domestiques, lorsque ma belle-mère est tombée malade. Ainsi, ma femme a pu être près d’elle. C’est ce qui conduit les peuples à se comprendre. (C.S. – Slovénie)   Le cadeau Ma fille voulait une petite sœur. Elle avait déjà un petit frère, mais un nouveau-né c’était autre chose. L’année dernière, son souhait semblait proche de se réaliser, mais j’ai malheureusement fait une fausse couche. Nous l’avons accepté avec sérénité, mais Lucia pleurait, désespérée. Elle a commencé la préparation à la première communion. J’aidais la catéchiste. Un après-midi, nous parlions de Noël alors proche. Sur les fiches distribuées aux enfants, il y avait parmi les différentes questions: “Que souhaites-tu pour Noël?”. Lucia avait répondu: “Adopter une petite fille, même à distance”. La catéchiste et moi nous nous sommes regardées, étonnées. Plus tard, avec mon mari, je me suis souvenu de la souffrance de Lucia en raison de ma grossesse interrompue. Elle était donc disposée à renoncer aux cadeaux pour avoir une petite sœur, même éloignée. Nous avons fait les différentes démarches et, deux jours avant la première communion, une lettre est arrivée: elle nous communiquait que la fillette “adoptée à distance” s’appelait Thu, avait l’âge de Lucia et était vietnamienne. C’était un beau cadeau pour elle! Très contente, elle a apporté à l’école la photo de Thu pour la montrer à ses copines et à l’enseignante. (D.V. – Suisse)   Source: L’Évangile du jour, décembre 2013, Città Nuova Editrice.  

La joie de se retrouver frères

L’aventure de l’unité / les ouvertures

Pour les Focolari, le dialogue n’est pas simplement une idée. En parcourant les étapes du développement du Mouvement, on pressent qu’il n’est pas né d’une théorie mais d’une inspiration charismatique que l’Esprit Saint a donnée à une jeune femme de Trente. Dès les premières années, de nombreux épisodes de la vie de Chiara Lubich et de ses compagnes montrent une réelle capacité d’accueil de l’autre, quel qu’il soit. Et l’accueil est le premier degré du dialogue. Si l’on regarde la diffusion du Mouvement dans le monde, on comprend que la rapidité avec laquelle l’esprit de l’unité s’est développé n’est pas à attribuer seulement à des mots prononcés dans une conversation personnelle, devant un large public ou à la radio,  mais surtout à l’amour vécu selon « l’art d’aimer » que Chiara a toujours proposé comme seule méthode de diffusion : « se faire un ». Cette expression est un néologisme dérivé d’une phrase de l’apôtre Paul : « Je me suis fait tout à tous » (1 Co 9,22) et dans le Mouvement a toujours désigné sa seule « méthode » d’expansion, la principale voie d’évangélisation. Devant la vaste diffusion du Mouvement, on peut comprendre que la spiritualité de l’unité ait conquis des personnes de toutes catégories sociales par son ouverture sur l’humanité et ses nécessités. Une ouverture qui s’exprime d’abord par une attitude de dialogue partout, à tout instant et dans tous les domaines. En outre, le dialogue des Focolari doit être compris au sens le plus fort, avec la mesure de l’Évangile. Loin de sacrifier leur identité en vue de parvenir à des compromis, c’est au contraire grâce à leur identité que les membres du Mouvement peuvent se permettre d’approcher avec un esprit ouvert ceux qui sont différents d’eux-mêmes. Ce n’est ni de l’irénisme ni du syncrétisme. Le 24 janvier 2002 à Assise, appelée avec Andrea Riccardi (fondateur de la communauté de St. Egidio)  à s’exprimer au nom de l’Église catholique en présence du pape et des plus hautes autorités religieuses du monde, peu après l’écroulement des Twin Towers à New York, Chiara a souligné que l’Église veut avoir un comportement qui soit « entièrement dialogue ». Elle a rappelé les quatre dialogues qu’elle mène avec le Mouvement : à l’intérieur de l’Église catholique, l’œcuménisme, les relations avec des fidèles d’autres religions, les contacts avec des personnes sans option religieuse. Ce sont d’ailleurs les quatre dialogues que le concile Vatican II et l’encyclique de Paul VI Ecclesiam suam reconnaissent comme les voies que l’Église veut prendre dans les relations avec les diverses composantes de l’humanité. En 1991 Chiara a écrit : « Jésus considère comme ses alliés et ses amis tous les hommes qui luttent contre le mal et travaillent, bien souvent sans s’en rendre compte, pour la réalisation du Royaume de Dieu. Jésus nous demande un amour capable de devenir dialogue, c’est-à-dire un amour qui, loin de se replier orgueilleusement dans son milieu, sache s’ouvrir à tous et collaborer avec toutes les personnes de bonne volonté pour ensemble construire la paix et l’unité dans le monde. Essayons donc d’ouvrir les yeux sur les prochains que nous rencontrons pour admirer le bien qu’ils opèrent, quelles que soient leurs convictions, pour être solidaires avec eux et nous encourager réciproquement sur la voie de la justice et de l’amour. »

La joie de se retrouver frères

Pour rappeler le mystère de Noël

«Noël est le mystère sublime de l’amour d’un Dieu qui a tellement aimé les hommes qu’il s’est  fait homme. Comme il était écrit, le mystère de l’Incarnation est le document de l’excessive charité de Dieu. Pour étreindre en elle tous les hommes, Lui, en naissant dans une grotte, parmi les animaux, il s’est placé en dessous de tous : les plus pauvres des pauvres le contemplèrent au dessous de leur misère même. Célébrer Noël veut dire raviver la conscience de l’amour que Jésus apporta sur la terre, et qu’il a distribué par sa vie et sa parole. Aujourd’hui on a un besoin spécial de raviver – et re-nettoyer – le concept de l’amour, parce que la vie des hommes en société risque de devenir de plus en plus triste par un défaut d’amour. L’amour place l’homme au niveau du Christ, de fait le bien (ou le mal) fait au prochain a la même valeur, selon le jugement suprême, que s’il était fait au Christ. Le Seigneur est né pour que nous, nous renaissions. Il est la vie, et nous étions,  nous sommes, dans les ténèbres. Nous passons des ténèbres à la vie si nous aimons les frères. L’engagement chrétien exige héroïsme, une secousse contre la médiocrité, une victoire sur le compromis. Il demande la vie dans la liberté, qui est liberté du mal, peu importe d’où il vienne : prostration des forces physiques, faillite financière, déceptions dans les rapports humains, désolation au milieu de ce monde… L’important est de ne pas tomber, peut-être personne ne te dira « bravo » ! Les médailles s’accrochent sur d’autres poitrines. Il se peut que certaines gens nous traitent de fanatiques ou de naïfs. Tu devras faire jaillir de toute la désolation qui t’assaillit, une plus ardente faim de Dieu, et déjà de là tu en tires un encouragement. Il existe des phrases simples et profondes, de la profondeur du divin, qui expriment cette tâche. Des phrases de Jésus : « Vous êtes le sel de la terre… ». « Vous êtes la lumière du monde… ». Le sel donne goût aux aliments en se fondant en eux. La lumière illumine, comme le silence qui en pénétrant clarifie. La conduite du chrétien doit être telle qu’elle donne goût (un sel) à la vie (sinon on ne sait pas à quoi sert la vie) et elle lui donne  un sens. On ne peut pas ne pas penser aux misères du monde, dues en grande partie au manque d’amour… L’amour est vie pour l’homme. En Jésus ce fut l’Amour qui, en s’incarnant en Marie, assuma notre humanité, en y insérant la vie de Dieu». Igino Giordani dans : Città Nuova, 25.12.1967 – n.23/24

Jeunes: un Noël d’accueil et de paix

Noël à Bethléem: “Une occasion unique pour nous de bien finir l’année en rencontrant  les Jeunes pour un Monde Uni de Terre Sainte, pour vivre un Noël d’accueil et de paix » nous confient Maria Guaita, Andrew Camilleri et Claudia Barrero, du secrétariat international Jeunes Pour Un Monde Uni. Et quel est pour vous le sens de ce Noël en Terre Sainte? “Nous avons accueilli cette invitation comme une proposition s’adressant  à tous les Jeunes pour un Monde Uni des cinq continents, précise Maria Guaita. L’Evangile nous dit que Marie et Joseph ne trouvèrent pas de quoi loger à l’auberge, que le Verbe vint parmi les siens, mais que les siens ne l’ont pas accueilli. Nous voulons l’accueillir, spécialement dans les personnes seules ou marginalisées, dans les pauvres et les réfugiés. Aussi nous voudrions nous engager pour que chacune de nos villes  devienne une petite Bethléem qui accueille la Crèche, qui offre à Jésus un berceau » Comment vous êtes-vous organisés? “Nous proposons à tous les Jeunes pour Un Monde Uni de vivre un Noël d’accueil et de paix, nous explique Andrew. Les média nous montrent chaque jour des images de violence, de souffrance et d’exclusion. Nous voulons répondre à tout cela, dès ce prochain Noël, par des initiatives d’amour concret envers nos frères » Maria conclut en disant: ”Nous voudrions mettre dans le coup le plus de personnes possible, dans les paroisses, les institutions, les autres associations ou mouvements, en faisant appel à l’imagination et aux possibilités de chacun, avec la conviction que  rien n’est petit de ce qui est fait par amour  (Chiara Lubich) » Vous pourrez trouver les  photos et les brèves reprises relatant ces initiatives sur la page Facebook  des Jeunes Pour Un Monde Uni  en Terre Sainte : Youth for a United World – Holy Land. « Ce seront comme des fragments  de fraternité, par eux-mêmes très parlants, ajoute Claudia : ils  marqueront une étape importante de United World Project, sur la route qui conduit le monde vers l’unité » Pour information: Jeunes pour un Monde Uni

 

 

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Evangelii Gaudium, un commentaire de Maria Voce

Qu’entend le Pape François par “Église-communion”? On le distingue dans les quatre points de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium sur Non à la guerre entre nous. La phrase-clé qui l’explique – affirme Maria Voce – se trouve dans le point 99: “Je désire demander spécialement aux chrétiens de toutes les communautés du monde un témoignage de communion fraternelle qui devienne attrayante et lumineuse”. Cette demande – continue la présidente des Focolari dans son commentaire – est faite “aux chrétiens, à ceux qui se trouvent dans toutes les communautés, et donc à l’Église”. Une demande qu’ils donnent dans les différentes communautés dans lesquelles ils se trouvent, “un témoignage d’amour réciproque, de communion fraternelle”. Mais de quelles communautés parle le Pape? Selon Maria Voce, on pourrait d’abord penser à des groupes particuliers, mais il faut au contraire avoir un regard plus large: “ils peuvent aussi être des chrétiens – commente-t-elle – qui se trouvent dans des communautés non chrétiennes ou dans des communautés où il faut encore commencer l’annonce de l’Evangile; ou qui se trouvent réunis dans un couvent, dans une association, dans une famille”. Pourquoi cette demande? “Ses deux derniers mots l’expliquent: (une) communion fraternelle qui devienne attrayante et lumineuse“. Il existe donc toujours le souci de l’évangélisation, qui soit une ‘première’ évangélisation ou qui soit ‘nouvelle’: la communion fraternelle entre les chrétiens doit être capable d’attirer par son simple témoignage”. Une vision qui est rapportée de façon concrète: le Pape “invite à commencer. Commençons par prier pour cette personne qui, en ce moment, nous est antipathique, que nous ne voudrions pas aimer. Il invite à faire un premier pas, même petit, simplement comme celui de s’en souvenir dans la prière. Cela aide à surmonter chaque obstacle en vivant la communion fraternelle… cela rend aussi possible pour ceux qui sont détruits par la haine et la rancœur, qui ont souffert par inimités et trahisons, un ‘joyeux retour’” Une joie comme caractéristique qui, dès le titre, envahit toute l’exhortation apostolique: “l’Évangile – commente Maria Voce – se témoigne dans la joie”. Quels peuvent être les empêchements? Maria Voce revient au paragraphe précédent: l’obstacle “est la mondanité spirituelle qui “consiste à rechercher, au lieu de la gloire du Seigneur, la gloire humaine et le bien-être personnel” (93). Égoïsme, donc, se regarder soi-même au lieu de regarder Dieu et les autres; chercher la sécurité dans les choses de cette terre, dans l’argent, dans le pouvoir, dans les recommandations, plutôt que se confier complètement à Dieu”. Elle “empêche à la racine les chrétiens d’avoir entre eux une communion fraternelle”. “Le Pape stigmatise particulièrement les querelles et les envies, les jalousies qui peuvent naître entre chrétiens, spécialement s’ils sont à l’intérieur de communautés religieuses ou de communautés de personnes engagées sur la voie du témoignage de l’Évangile”. Selon les paroles du Pape, déduit la présidente des Focolari, il n’est pas possible de penser évangéliser de cette façon: “Il n’y a aucune possibilité de fécondité, si de ces communautés chrétiennes ne part pas un témoignage authentique d’amour fraternel”. Enfin, une confidence: “Une pensée de Chiara Lubich m’est revenue à l’esprit: “À nous – disait-elle à des animateurs paroissiaux en 2005 – le Seigneur a donné un charisme pour le monde d’aujourd’hui, le charisme de l’unité. Je suis sûre qu’il peut aussi aider les communautés paroissiales à se renouveler, à devenir ce qu’elles devraient être: une Église vivante, où tous trouvent Jésus. Nous sentons alors la responsabilité d’avoir reçu ce don de Dieu et nous avons le courage de diffuser la spiritualité de l’unité, spécialement maintenant que Jean-Paul II l’a lancée pour toute l’Église comme ‘spiritualité de communion’ (NMI 43)”.” Aujourd’hui aussi, donc, l’invitation à “être conscients que nous sommes porteurs d’un charisme et nous pouvons contribuer à tisser des liens de communion fraternelle dans toutes les communautés où nous nous trouvons, à l’intérieur de notre Mouvement comme à l’extérieur”. Source: Città Nuova online

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Du Congo à la Belgique, le voyage de Belamy

Video – http://www.youtube.com/watch?v=ymXHLfOal4U

Belamy Paluku est originaire de Goma, mais il se trouve en Belgique pour trois mois. Dans son pays,  le Congo, il fait partie du groupe « Gen Fuoco », un orchestre qui s’inspire de la spiritualité de l’Unité. Il est aussi responsable du « Foyer Culturel », un centre culturel de sa ville. Ses talents musicaux lui ont valu une bourse d’études offerte par le Centre Wallonie-Bruxelles pour travailler le chant à Verviers (Belgique) Belamy compose des chansons qui mettent en lumière la paix, le dialogue, la valeur de la souffrance. Sa chanson la plus connue, « Nos couleurs et nos saveurs », est une invitation à apprécier la diversité des couleurs et des goûts des différents peuples, parce que « un monde où il n’y aurait qu’une seule couleur et qu’un seul type de nourriture serait très pauvre ». Nous proposons cette vidéo de l’interview à un jeune musicien congolais et à une jeune belge. Belamy, tu es de Goma au Congo, et en ce moment tu vis en Belgique dans le cadre d’un échange pour te spécialiser comme musicien. Comment te sens-tu dans un monde si différent? Je découvre plusieurs personnes de différentes origines, et je réalise que tout le monde a toujours quelque chose à offrir ou à recevoir des autres. Et ni culture, ni langue ne peut être un prétexte pour ne pas cohabiter et communiquer.

Belamy Paluku

Elisabeth, tu es née en Belgique, que signifie pour toi l’accueil et la présence, dans ton pays, de  nombreux ressortissants   provenant du monde enter? C’est vrai, en Europe, et à  Bruxelles plus particulièrement,   il y a une extraordinaire richesse de cultures et de nationalités. J’ai vécu avec des jeunes du Mouvement venant de Syrie, de Slovaquie, d’Italie… L’art d’aimer m’ouvre une voie qui m’aide à surmonter la peur de ce qui est différent. Vivre en paix les uns à côté des autres ne suffit pas. Nous sommes plutôt réservés et le défi pour nous européens, je le dis aussi pour moi, c’est de prendre l’initiative d’aller à la rencontre de celui qui est différent jusqu’à nous reconnaître frères l’un de l’autre. Belamy,  c’est à partir de cet échange de richesses que tu as composé une chanson. C’est bien cela? Venant d’une région où la guerre entre ethnies fait rage, cet échange m’est apparu comme une voie vers un monde de partage et de tolérance, et je suis parti de nos différences pour crier au monde qu’ensemble réunis, nous saurons dévoiler le puzzle de l’humanité.  Belamy Paluku sur facebook :  Belamusik (le centre culturel de Goma)

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Quel avenir pour la Syrie ?

Depuis de nombreuses semaines notre correspondance avec la Syrie s’est interrompue. Giò a dû quitter sa maison de Damas et s’installer sur la côte à la recherche d’un logement plus sûr. Dans tout le pays, l’électricité fonctionne par intermittence : trois heures le matin et puis l’obscurité, ou bien quelques heures l’après-midi et il faut attendre le lendemain.

En téléphonant à l’appartement de Damas, par hasard nous trouvons une amie de notre correspondante qui y était allée pour vérifier l’état des lieux. « Tu sais, même dans la capitale beaucoup de bombes tombent, mais ici on est bien ». Elle essaie de me rassurer et de se rassurer parce qu’elle poursuit : « Nous vivons instant par instant, nous ne savons rien du lendemain, il n’y a qu’aujourd’hui qui compte ». Elle ne travaille plus depuis deux mois parce que son chef lui avait demandé de faire des versements malhonnêtes qu’elle a refusé de faire. Elle n’a pas voulu me dire quel genre de travail : elle reste discrète, pour elle et pour son employeur. En attendant, il y a deux jours elle a présenté un CV, avec un nouvel espoir.

Elle me parle de ses parents : ils vivent à Talfita, près de Maaloula, le village où ont été enlevées les religieuses orthodoxes le 3 décembre. Grande est l’angoisse sur leur sort. « Une de mes amies  les appelait tous les jours, mais ce mardi-là le téléphone a sonné, sonné et personne n’a répondu ». Entre temps, dans un message vidéo sur une chaine de télévision des rebelles, les religieuses ont déclaré qu’elles n’avaient pas été enlevées, mais protégées contre les attaques de la zone, mais personne n’y croit tout à fait.

La vie est très difficile dans le Nord du pays où les rebelles font autant d’atrocités que l’armée. Il fait froid et le manque d’électricité ne permet pas une vie normale. Un générateur diésel supplée, mais le combustible sert plus à réchauffer qu’à éclairer. « Notre village a été presqu’entièrement brûlé. Les gens ne sortent plus de chez eux, pas même pour acheter des biens de première nécessité. Dieu cependant continue à intervenir et à sauver notre vie, mais nous ne voyons pas d’ouverture vers la paix. Il nous semble que plus rien n’a de sens. Quand pourrons-nous dire ”stop” à toute cette violence ? ».

Propos recueillis par Maddalena Maltese

Source : Città Nuova

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Maria Voce, femmes, Eglise et parité de dignité

Quand on lui demande si elle regrette de ne pas être prêtre, elle qui l’une des femmes les plus influentes de l’Église, elle retient son rire : “Écoutez, je connais des femmes pasteurs évangéliques, liées au Mouvement, des amies et des femmes exceptionnelles avec qui tout se passe très bien dans leurs Églises ; cependant, je n’ai jamais pensé que la possibilité de devenir prêtre puisse accroître la dignité de la femme. Ce ne serait qu’un service en plus. En effet, le problème est ailleurs : comme femmes, ce à quoi nous devons tendre – me semble-t-il – est la reconnaissance de la part de l’Église catholique de la même dignité, de l’égalité des chances. Service et non servitude comme le dit lui-même le Pape François… “. Maria Voce dirige depuis 2008, les Focolari – deux millions et demi d’adhérents en 182 pays – seul mouvement dirigé, par statut, par une femme. Elle a succédé à la fondatrice, Chiara Lubich qui l’appelait “Emmaüs”. La tombe de Chiara est toute proche, dans la petite chapelle du centre mondial de Rocca di Papa là où les baies vitrées s’ouvrent sur les pins de sa maison et où, face à la pierre tombale, se trouve une mosaïque représentant Marie, Mère de l’Église. Le 7 décembre, 70 ans ont passé depuis la “consécration à Dieu” de Chiara. Une femme laïque qui développa, en avance sur son temps, plusieurs thèmes du Concile : “L’Église comme ouverture, communion, amour réciproque…”.

Quel est aujourd’hui le rôle des femmes dans l’Église et dans quelle mesure sont-elles écoutées ?

“Leur rôle est celui de tout être humain, homme ou femme, qui appartient à l’Église, corps mystique du Christ. Comment ce rôle est au contraire considéré par d’autres, est une autre chose. Il me semble que les femmes n’ont pas encore vraiment voix au chapitre. On leur reconnaît très souvent les valeurs d’humilité, de docilité, de souplesse mais on en profite un peu. Du reste, le Saint Père a dit qu’il est peiné de voir la femme cantonnée à la servitude et non pas la femme au service : le service est un mot-clé de son pontificat mais en tant que service d’amour ; et non pas dans le sens de service parce que tu es considérée inférieure et donc soumise. Il me semble qu’il reste beaucoup à faire en cela”.

Le Pape a dit qu’il faut penser à une “théologie de la femme”. Pour vous, qu’est-ce que cela signifie ?

“Je ne suis pas théologienne. Cependant, le Pape a donné ce titre : “Marie est plus grande que les apôtres”. C’est beau qu’il le dise ; c’est très fort. Toutefois, la complémentarité doit ressortir de là ; et également, en un certain sens, la participation au magistère…”

En quel sens ?

“Chiara voyait Marie comme le ciel bleu qui contient le soleil, la lune et les étoiles. Dans cette vision, si le soleil est Dieu, et les étoiles, les saints, Marie est le ciel qui les contient, qui contient même Dieu : par la volonté de Dieu lui-même qui s’est incarné en son sein. La femme dans l’Église est là : elle doit avoir cette fonction qui ne peut exister que dans la complémentarité avec le charisme pétrinien. Pour guider l’Église, il ne peut pas y avoir seulement Pierre mais il doit y avoir Pierre avec les apôtres, soutenus et entourés par l’étreinte de cette femme-mère qu’est Marie”.

Pour François, il nous faut réfléchir sur la place de la femme “également là où s’exerce l’autorité”. Comment cela pourrait-il se faire ?

“Les femmes pourraient diriger des dicastères de la Curie, par exemple ; je ne vois de difficultés en cela. Je ne comprends pas, par exemple, pourquoi à la tête d’un dicastère sur la famille, il doit nécessairement y avoir un cardinal. Ce pourrait très bien être un couple de laïcs qui vivent chrétiennement leur mariage et – avec tout le respect dû aux cardinaux -, ces laïcs sont sûrement plus au courant qu’un cardinal, des problèmes de la famille. Ce pourrait être la même chose pour d’autres dicastères. Cela me paraît normal”.

Quel autre encore ?

“Je pense aux Congrégations générales avant le conclave. Les mères générales des grandes congrégations pourraient y participer ; de même que des représentants élus, des diocèses. Si l’assise était plus large, elle aiderait aussi le futur Pape. Du reste, pourquoi ne doit-il prendre conseil que des autres cardinaux ? C’est une limitation”.

Cela peut-il être valable pour le groupe de cardinaux du Conseil voulu par François ?

“Bien sûr. Je ne vois pas seulement un groupe de femmes en plus. Un organisme mixte serait plus utile, avec les femmes et d’autres laïcs. Avec les cardinaux, ils peuvent apporter les informations nécessaires et des perspectives. Cela m’enthousiasmerait”.

Et les femmes cardinales ? On avait parlé de Mère Teresa : qu’en pensez-vous ?

“J’aimerais savoir ce qu’elle en aurait pensé, elle ! Une femme cardinale pourrait être un signe pour l’humanité mais je ne crois pas qu’il en soit un pour moi ni pour les femmes en général. Cela ne m’intéresse pas. Ce serait une personne exceptionnelle devenue cardinal. D’accord. Et après ? De grandes figures, saintes et docteurs de l’Église, ont été mises en valeur. Mais c’est la femme, en tant que telle, qui ne trouve pas sa place. Ce qui doit être reconnu, c’est le génie féminin au quotidien”.

La fameuse complémentarité…

“Oui. Je parlais de charisme pétrinien et de charisme marial. Mais en général, je dirais que, entre homme et femme, la complémentarité est inscrite dans le dessein de Dieu. L’homme à l’image de Dieu ne se réalise pas autrement : “homme et femme, Il les créa”. C’est valable aussi pour les consacrés : même si une personne renonce au rapport sexuel, elle ne peut renoncer à la relation, à la relation avec l’autre”.

Gian Guido Vecchi

Source : Corriere della Sera, 30.11.2013

Lire aussi : Femmes et Eglise, questions à aborder (interview à Città Nuova)

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Aventure de l’unité / été 1949

Au cours de l’été 1949, le député Igino Giordani, qui avait rencontré la spiritualité de l’unité quelques mois auparavant, alla rejoindre Chiara Lubich, partie se reposer dans la vallée de Primiero, à Tonadico, sur les montagnes du Trentin Italie du Nord). Chiara et la petite communauté de Trente, désormais dispersée dans différentes villes d’Italie, avaient vécu intensément, au cours des semaines précédentes, le passage de l’Évangile de Matthieu sur l’abandon de Jésus sur la croix. Le 16 juillet, commença une période d’une intensité extraordinaire, connue aujourd’hui sous le nom de Paradis 49. Chiara écrira plus tard, à propos de cette période : « Si 1943 avait été l’année des origines du Mouvement, 1949 marquait un bond en avant. Des circonstances anodines, mais sûrement prévues par l’amour de Dieu, amenaient le premier groupe des membres du Mouvement à se retirer du monde, pour prendre un peu de repos en montagne. Nous devions nous séparer des hommes, mais nous ne pouvions pas nous éloigner de ce style de vie qui constituait désormais la raison de notre existence. Un chalet exigu et rustique nous accueillait dans la pauvreté. Nous étions seules. Seules avec notre grand Idéal, vécu moment par moment. Seules avec Jésus Eucharistie, lien d’unité, qui nous alimentait chaque jour. Seules dans le repos, dans la prière, et la méditation. Une période de grâces toutes particulières débutait. Nous avions l’impression que le Seigneur ouvrait devant nos yeux le Royaume de Dieu qui était parmi nous. La Trinité qui habitait dans une cellule du Corps Mystique. “Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous sommes un.”(cf. Jn 17,11). Et nous avions l’intuition que le Mouvement naissant ne serait rien d’autre qu’une présence mystique de Marie dans l’Église. Naturellement, nous ne serions plus redescendues de cette montagne, si la volonté de Dieu ne nous y avait contraintes ! Seul notre amour pour Jésus crucifié vivant dans l’humanité privée de Dieu nous en donnait le courage. » (Chiara Lubich : C’était la guerre, Nouvelle Cité 1972, pp. 47-48) À une autre occasion, Chiara affirme encore : « Une période lumineuse particulière a commencé, au cours de laquelle, entre autres, il nous a semblé que Dieu voulait nous faire entrevoir quelque chose de son projet sur notre Mouvement ». Au cours des années qui ont suivi, Chiara n’a fait que réaliser ce qu’elle avait reçu durant cet été de lumière.

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Chiara Lubich: se faire saints ensemble

Lucia Abignente fait partie du Centre Chiara Lubich: Centre de documentation, d’études, de recherche scientifique et de promotion de la figure historique de la fondatrice des Focolari.

Les saints sont témoins de la foi, l’Eglise catholique les montrent comme exemple : quel est l’exemple que donne Chiara Lubich ?

Abignente : (…) Sa vie  s’est toujours distinguée par la transmission aux autres de la joie toute pure de la foi. Aux débuts des années 40, un prêtre lui avait dit: “Dieu t’aime immensément”. Cette certitude, qui a été un fondement de sa vie, Chiara a tout de suite voulu la partager : non seulement Dieu « m »’aime, mais il « nous » aime tous immensément. Son chemin n’a jamais été celui d’une personne isolée mais il a toujours eu l’aspect de l’universalité. La même chose s’est passée pour son cheminement vers la sainteté. « Se faire un ensemble » nous répétait-elle. Voilà pourquoi elle nous a toujours fait participer à ce que Dieu lui donnait de comprendre, pour cheminer ensemble vers Lui. « Que tous soient un » : a été le désir et le but de la vie de Chiara jusqu’au dernier moment (…)

La présidente Maria Voce a expliqué que de divers endroits – même de la part de personnes d’autres Eglises et religions – le souhait que le procès commence a été exprimé…

Abignente : Les dialogues œcuménique, interreligieux et avec les personnes d’autres convictions sont toujours nés de manière naturelle, déterminés par les circonstances plus que par une intention théorique, dans le mouvement des Focolari. Les premiers à entrer en dialogue ont été, en 1961, les évangéliques allemands frappés par l’expérience de Chiara, par sa manière  de vivre l’évangile, déjà depuis qu’en 1944, pendant la guerre, dans les abris, elle lisait l’évangile avec ses compagnes et qu’ensemble elles essayaient de le mettre en pratique. Chiara était particulièrement proche du patriarche de Constantinople Athënagoras (…)  Les personnes d’autres confessions ou religions et même celles qui n’ont pas de credo religieux ont senti que l’humanité de Chiara qui les a attirées  est enracinée dans sa vie dela Parole. Pourcela nous aussi nous voyons l’ouverture de ce parcours comme quelque chose qui ne divise pas, même dans les signes extérieurs, par rapport aux frères des autres confessions ou expériences parce que la sainteté fondée surla Bibledoit inviter à une adhésion plus profonde à ce chemin vers Dieu ou vers les valeurs morales non religieuses que nous partageons avec des personnes d’autres convictions.

Comment suivrez-vous le parcours qui s’ouvre aujourd’hui?

Abignente : Précédemment un grand travail a été accompli pour récolter tous les écrits publiés par Chiara et ils seront soumis à un examen dans le cadre de l’étude sur la béatification. Il s’agit de milliers de pages. Il faudra ajouter la recherche de documents, même inédits, venant de sources différentes des archives du mouvement. Ces années-ci après sa disparition, le souvenir de Chiara est toujours resté très vivant et l’anniversaire de sa mort, le 14 mars, beaucoup d’Eucharisties sont célébrées souvent présidées par des évêques, ainsi que des rencontres et initiatives de différents genres. Une « réputation de sainteté » entoure sa figure  dans le monde entier accompagnée de signes de grâces reçues. Nous ne savons pas comment cela se passera, mais ce qui nous semble clair c’est que ce parcours (…) peut aider chaque personne à approfondir son rapport avec Dieu.

Source : Chiara Santomiero, Aleteia, 9 décembre 2013

La joie de se retrouver frères

En direct des Philippines…

 « Jusqu’à présent nous avons réussi  à secourir environ 500 familles qui, à leur tour, en soutiennent d’autres, grâce aux aides venues du monde entier à travers les Focolari et beaucoup d’autres.  En ce moment nous recueillons des fonds pour reconstruire les maisons détruites. Aussi nous comptons encore sur l’aide de tous » C’est le message que Carlo Gentile et Ding Dalisay ont fait passer en direct aux 6343 points d’écoute répartis dans les cinq continents, lors d’une liaison internet mondiale. Ding Dalisay est elle-même directement impliquée dans les opérations de secours des secteurs les plus durement touchés. Ils continuent en relatant des faits qui témoignent d’une forte solidarité malgré des conditions  de vie très précaires : « Le lendemain du typhon quelques uns d’entre nous ont rejoint les populations les plus sinistrées pour leur venir en aide. Il y a ceux qui ont choisi de quitter leur ville, et d’autres, au contraire, d’y rester : « Nous ne pouvons pas nous en aller et fuir nos responsabilités. Nous devons verser les salaires, aider la ville à se relever… » explique Bimboy, Président de l’Université locale et membre des Focolari. Chaque jour il fait 10 kms à pied pour se rendre à son travail et assurer un  minimum de normalité.    Responsables de la communauté locale des Focolari à Tacloban, Pepe et Marina cherchent à se mettre au service de chacun : un voisin a besoin d’essence, ils lui donnent le peu qui reste  dans le réservoir de  leur voiture. Mais comment vont-ils faire ? Et voilà que le lendemain arrive, de façon inattendue, un de leur cousin qui a décidé de quitter la ville  et de leur confier son fourgon jusqu’à son retour ! A Cebu les aides provenant des Focolari du monde entier affluent.  On peut lire dans la revue New City des Philippines : « Le soutien de la communauté internationale est tout simplement bouleversant. La prophétie de l’Evangile : « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tous à moi » semble vraiment se réaliser ici à Tacloban. Même de jeunes enfants envoient, des différentes parties du globe, l’argent de leur tirelire » On assiste à une réaction en chaîne très positive. Un couple italo-philippin résidant en Italie raconte que les membres du mouvement ont envoyé 23 colis à Abuyog, le village où habite leur famille. « Pas seulement des aides alimentaires, précisent-ils, mais aussi des tentes, des moustiquaires, des petits matelas et bien d’autres choses. Ces colis ont pas mal bourlingué et se sont trouvés bloqués à quelques heures de la ville…mais ils ont fini par les récupérer » Cela a permis la mise en place d’un réseau solidaire en faveur des plus éprouvés : « Les bénévoles arpentent les régions les plus touchées, distribuent les colis reçus et le riz qu’ils ont réussi à acheter; ils laissent aux familles en difficulté des petits mots les invitant à rejoindre leur maison en vue d’obtenir d’autres aides » Celles-ci continuent d’arriver, à travers AFN (Action pour Familles Nouvelles) et l’AMU (Action pour un Monde Uni), les deux ONG du mouvement des Focolari présentes dans la région depuis des années et très proches de la population.   Angel, une jeune Philippine du mouvement des Focolari, a encouragé ses professeurs et ses camarades de classe à se priver de quelque chose pour les victimes du typhon : « Si une partie de nous se sacrifie, leur a-t-elle dit, c’est pour qu’une autre vive ! » En un seul jour elle a recueilli toutes sortes d’affaires et 20.000 pesos (400 euros).  Michaël, un autre jeune du mouvement, a pu remplir 7 sacs de bons vêtements auprès des habitants de son village qui sont pourtant pauvres. Il faut d’ailleurs préciser que toutes ces aides ont  mobilisé autant des pays pauvres que des pays riches. Mais laissons le dernier mot à Amiel : « Il faudra beaucoup de temps pour revenir à une vie normale. Mais, ayant vécu une expérience semblable à celle de Chiara Lubich pendant la guerre, nous irons de l’avant. C’est notre façon de témoigner que Dieu est Amour ! » Associazione Azione per un Mondo Unito – Onlus presso Banca Popolare Etica, filiale di Roma Codice IBAN: IT16G0501803200000000120434 Codice SWIFT/BIC CCRTIT2184D Causale: emergenza tifone Haiyan Filippin AZIONE per FAMIGLIE NUOVE Onlus c/c bancario n° 1000/1060 BANCA PROSSIMA Cod. IBAN: IT 55 K 03359 01600 100000001060 Cod. Bic – Swift: BCITITMX

MOVIMENTO DEI FOCOLARI A CEBU Payable to : Emergency Typhoon Haiyan Philippines METROPOLITAN BANK & TRUST COMPANY Cebu – Guadalupe Branch 6000 Cebu City – Cebu, Philippines Tel: 0063-32-2533728
Bank Account name: WORK OF MARY/FOCOLARE MOVEMENT FOR WOMEN Euro Bank Account no.: 398-2-39860031-7 SWIFT Code: MBTCPHMM Causale: emergenza tifone Haiyan Filippine Email: focolaremovementcebf@gmail.com Tel. 0063 (032) 345 1563 – 2537883 – 2536407
Leggi anche: Filippine dopo il tifone (Città Nuova online)
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Córdoba, au cœur de la révolte, un signal de paix.

Córdoba, un million et demi d’habitants, est au cœur de l’Argentine. La  police régionale proteste, demande une augmentation de salaire et va jusqu’à se mettre en grève : elle se retire dans ses casernes et laisse les rues sans surveillance. Dans la nuit du 3 au 4 décembre, deux personnes sont mortes, des bandes de délinquants prennent d’assaut mille magasins, mais aussi des habitations privées et le magasin de dépôt de la Caritas (Secours Catholique) Les transports publics sont paralysés, le couvre-feu imposé aux habitants qui restent enfermés dans leurs maisons, dans les bureaux, les écoles et les universités.

Pour rétablir le calme, la médiation du Comipaz (comité interreligieux pour la paix) a été déterminante grâce aux interventions de l’évêque auxiliaire, Pedro Javier Torres, du rabbin Marcelo Polakoff et à celles des autorités et représentants des diverses confessions religieuses : le 4 décembre à midi un accord est conclu entre les parties et la police reprend petit à petit le contrôle de la ville.

   Dès que cet accord a été rendu public, les Jeunes pour Un Monde Uni sont entrés en action. Voici ce que raconte Maria Martinez : « Enfermés dans nos maisons, nous étions en train d’assister avec angoisse à tous ces pillages. Mais nous ne pouvions pas rester passifs à la vue de ce qui se passait dans notre chère ville de Córdoba. Nous avions un grand désir : démontrer à la société qu’il peut aussi sortir quelque chose de bon de cette exaspération, de ce déchaînement et de cette corruption généralisée ».

   « Grâce aux réseaux sociaux, nous nous sommes donné rendez-vous sur une place de la ville. Dès 16h les premiers jeunes arrivaient et nous avons été très rapidement une trentaine. Quelques journalistes et une chaîne de télévision étaient présents. Au bout de quelques heures se sont ajoutés d’autres groupes de jeunes contactés par tous les moyens. A la fin nous étions plus d’une centaine, sans compter les nombreuses personnes qui s’étaient jointes à nous pour entreprendre le nettoyage de leur immeuble ou des rues du quartier ».

  La nuit précédente avait été terrible: coups de feu, pillages, sirènes, alarmes des maisons voisines. De nombreux commerçants étaient restés pour défendre leur boutique. Le travail à faire ne manquait pas : balayer les cendres des incendies, dégager ce qui restait des barricades… « Mais au-delà de ces actions concrètes, notre intention était d’entrer en contact avec les gens, de leur parler et de les écouter. Leur réponse ne s’est pas fait attendre : les uns se sont mis à renflouer le stock alimentaire de la Caritas(Secours Catholique), d’autres à fournir aux  bénévoles de l’eau, des gants, des balais et des pelles. Beaucoup nous ont rejoints pour  nous aider, très touchés par le fait que des personnes d’autres  quartiers étaient venues nettoyer le leur ».

   A la grande surprise de tous, les médias (journaux, radios, tv…)   ont relaté cette initiative des jeunes : « Nous croyons avoir réussi à faire bouger quelque chose, poursuit Ana, au-delà du nettoyage des rues, nous avons compris que l’on peut commencer à agir différemment, cela dépend de chacun : la veille on avait vu se déchaîner une violence contagieuse et opportuniste, le lendemain nous avons été témoins d’une générosité et d’une réelle volonté de travailler ensemble pour amorcer un changement .

 En Argentine la situation  reste préoccupante : émeutes et protestations s’étendent à d’autres provinces mais le  désir reste fort de ne pas se laisser vaincre par la violence : mieux vaut trouver de nouveaux chemins de paix.

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La joie de se retrouver frères

Lucia Degasperi, nous laissait il y a 10 ans

Depuis qu’elle est petite, Lucia est une enfant dont la joie est constante et contagieuse. Dernière de huit enfants, elle grandit dans une famille très pauvre à Terlano (Bolzano-Italie).  Malgré les difficultés économiques, le couple Degasperi garde toujours une grande foi. Au fur et à mesure des années, cependant, Lucia se rend à l’évidence que l’amour sur la terre n’existe pas et penser aimer sans être aimée en retour lui fait peur. Lorsque Lucia a vingt ans, son frère Carlo change d’attitude à l’improviste à la maison : il se met à refaire les lits, nettoyer les chaussures. Curieuse, Lucia lui demande des explications, alors elle est invitée à la mariapoli, rencontre de plusieurs jours des Focolari. Lucia est profondément frappée par les nombreuses expériences concrètes basées sur la certitude que Dieu est amour et aime tout le monde personnellement, au point que, prise de peur, elle laisse la rencontre avant la fin. Cependant une phrase lui reste gravée : « Tout ce que vous aurez fait au plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). Elle commence à la vivre avec engagement. Par la suite elle sent que Dieu l’appelle à le suivre au focolare. A partir de 1964 quand la spiritualité de l’unité commence à se répandre en Allemagne, Lucia est à Berlin Ouest et après les premières années 80 en DDR, terre où la situation du régime oblige les nombreux adhérents de la spiritualité des Focolari à se rencontrer en semi-clandestinité, et avec mille difficultés. Même Lucia doit passer un mois dans un lager, avant de déménager à Lipsia. Les autres prisonniers sont rapidement touchés par son amour : elle remet la chambrée en ordre et offre le café qu’elle pensait emporter avec elle à Lipsia. Petit à petit beaucoup suivent son exemple et le dernier jour une des gardes confesse à Lucia : « un groupe aussi beau, nous ne l’avons jamais eu… ». Le téléphone sous contrôle et les micro-espions en voiture, Lucia fait travailler sa fantaisie, elle invente des milliers de stratagèmes pour rencontrer les personnes qui lui sont confiées : elle invite les enfants à déjeuner, organise des fêtes pour les jeunes, rend visite à beaucoup de familles. En 1999 les focolarines et les gen (les jeunes des focolari) de la DDR fêtent la chute du mur  de Berlin en faisant un long voyage à Trente et à Rome, où beaucoup d’entre elles, pour la première fois rencontrent Chiara Lubich. Des années de grande expansion s’ensuivent, mais à l’improviste en 1994 le diagnostic tombe sur Lucia : une tumeur. C’est une très grande souffrance, et comme elle le racontera des années après : « ce fut comme une condamnation à mort ». Il faut comprendre un peu avant que « le moment est arrivé de re-confier à Dieu ma vie ». Vivre le moment présent lui est d’une grande aide et devient une source de lumière pour beaucoup. Les années suivantes, les forces physiques diminuent, mais grandit la force spirituelle. « Je ne te souhaite pas ‘courage Lucia’ – lui écrit Chiara Lubich le 3 décembre 2003 – tu as toutes les grâces qu’il te faut et plus. Sois heureuse ».Dans une sérénité, le 10 décembre Lucia part pour le Ciel. « Merci pour ta force », sont quelques uns des nombreux messages qui pleuvaient de partout les jours suivants.

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Bolivie: la Casa de los Niños

Cochabamba, Bolivie: là où la population est constituée à 50% d’enfants et d’adolescents, pour la plupart abandonnés par leurs parents, l’Association de bénévoles “Casa de los Niños” (Maison des Enfants) est active depuis quelques années.

“Nous sommes le fruit de la rencontre avec le visage de Jésus, qui s’est fait concret dans les personnes qui ont croisé notre chemin – nous écrivent les responsables du projet –, poussés par les rêves d’espérance et de bien pour les personnes qui vivent des situations de graves douleurs ou de marginalisation, spécialement les enfants.”

Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, a exprimé un jour le désir que l’on puisse fermer les orphelinats, espérant que chacun des petits pensionnaires puisse jouir de la chaleur et de l’amour d’une famille. “Suivant ce rêve de Chiara Lubich – racontent-ils – nous mettons tout en œuvre, où cela est possible, pour recomposer, héberger temporairement et soutenir les familles ou les proches d’enfants en détresse. Avec l’aide de beaucoup, nous avons réussi, ces six dernières années, à réunir presque une centaine de familles, leur offrant un logement digne.”

L’histoire de M.R., à qui avait été diagnostiqué le virus du VIH huit ans auparavant, en est un exemple. Lorsque les employés de l’Association l’ont rencontrée, elle ne parlait pas et ne marchait pas. Renvoyée du service de thérapie intensive où elle avait été hospitalisée pour une infection, elle a été accueillie à la Casa de los Niños. “M.R. aura 10 ans dans quelques mois – racontent-ils avec joie. Entretemps, sa maman, expulsée de sa maison parce qu’elle était tenue pour responsable de la situation, a été à son tour hébergée par la structure, et un petit noyau familial s’est ainsi recomposé.”

“Notre Centre – poursuivent-ils – est maintenant un point de repère de toutes les institutions publiques de la ville pour les personnes qui vivent avec le virus du VIH. 20% des familles de Cochabamba atteintes vivent ici avec nous. Aussi 30% des enfants séropositifs de la ville sont hébergés dans notre “Petite ville Arc-en-ciel”, où ils vivent avec 200 autres enfants ayant des histoires différentes derrière eux.

L’action concrète, mais fondamentale et nécessaire, ne peut toutefois pas être séparée de ce qui donne sens et valeur à chaque geste: “L’art de la rencontre a marqué notre vie – racontent les employés – et ce que nous voyons fleurir autour de nous est le fruit du rapport avec des personnes extraordinaires, avec lesquelles nous partageons la vie et les désirs les plus profonds. Cela nous permet d’embrasser la douleur innocente, celle des enfants qui souffrent de la plus absurde des injustices, d’une vie qu’ils n’ont pas choisie et qui les oblige à lutter à contre-courant dès les premiers instants. Nous sommes ici avec eux, avec la ténacité des miséreux et la foi des faibles. Nous croyons ingénument que, malgré les tracas quotidiens, le bien triomphe toujours.”

La joie de se retrouver frères

L’aventure de l’unité : les débuts/3

Suite de L’aventure de l’unité : les débuts/2

Les jeunes filles qui y habitent, mais également les personnes qui gravitent autour, constatent durant ces mois un bond de qualité dans leur vie. Elles ont l’impression que Jésus réalise entre elles sa promesse : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). Elles ne veulent plus le perdre et mettent tout en acte pour éviter que sa présence ne disparaisse par leur faute. « Plus tard, beaucoup plus tard, on comprendra – précisera Chiara – Voilà une reproduction, en germe et sui generis, de la maison de Nazareth : une vie en commun de vierges (et bien vite aussi de mariés) avec Jésus au milieu d’elles ». Voilà le « focolare » (le foyer, l’âtre), ce lieu où le feu de l’amour réchauffe les cœurs et comble les esprits. « Mais pour l’avoir avec nous – explique Chiara à ses compagnes – il faut être prêtes à donner notre vie l’une pour l’autre. Jésus est spirituellement et pleinement présent parmi nous si nous sommes unies de cette manière. Lui qui a dit : “Qu’ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie” (Jn 17,21) ».

En effet, autour de Chiara et des jeunes filles du focolare arrive une série impressionnante d’adhésions au projet d’unité, qui apparaît nouveau, bien qu’à peine ébauché. On assiste aux conversions les plus variées. Des vocations en péril sont sauvées et de nouvelles apparaissent. Bien vite en effet, on pourrait dire presque immédiatement, ce sont aussi des garçons et des adultes qui commencent à suivre les filles du focolare. De cette période on se souvient en particulier des réunions intenses du samedi après-midi, à 15 heures, dans la salle Massaia bondée. Chiara y raconte des expériences de l’Évangile vécu et annonce les premières découvertes de ce qui deviendra par la suite la « spiritualité de l’unité ». La ferveur croît sans mesure à tel point que, dès 1945, environ 500 personnes, de tous âges, hommes et femmes, de toutes vocations, tous milieux sociaux, désirent partager l’idéal des jeunes filles du focolare. Tout entre eux est mis en commun, comme dans les premières communautés chrétiennes.

Dans l’Évangile, on lit cette phrase : « Donnez et on vous donnera » (Lc 6,38). Des paroles qui se transforment en expérience quotidienne. Ils donnent, ils donnent toujours, les jeunes filles et leurs amis, ils donnent encore et reçoivent, reçoivent toujours, reçoivent encore. Il ne reste à la maison qu’un seul œuf pour elles toutes ? Elles l’offrent à un pauvre qui a frappé à la porte. Dans la même matinée, quelqu’un laisse sur le seuil de la porte un sachet… rempli d’œufs ! Il est aussi écrit : « Demandez, on vous donnera » (Lc 11,9). Elles demandent ainsi toute chose pour les nombreuses nécessités, moins les leurs que celles de leur prochain dans le besoin. Et en pleine guerre arrivent des sacs de farine, des boites de lait, des pots de confiture, des fagots de bois, des vêtements. Au focolare, il n’est pas rare qu’avec une belle nappe et les égards que l’on doit aux hôtes de marque, soient assis à table une focolarine et un pauvre, une focolarine et un pauvre…

En 1945, le jour de la fête du Christ Roi de l’univers, Chiara et ses compagnes se retrouvent autour de l’autel après la messe. Elles s’adressent à Jésus avec la simplicité de ceux qui ont compris ce que veut dire être fils. Et elles le prient : « Toi, tu sais comment peut se réaliser l’unité, l’ut omnes unum sint (que tous soient un). Nous voici. Si tu le veux, sers-toi de nous ». La liturgie du jour les fascine : « Demande-moi, dit le psaume 2, et je te donne les nations comme patrimoine, en propriété les extrémités de la terre » (Ps 2,8). Ainsi, dans leur simplicité toute évangélique, elles ne demandent rien moins que « les extrémités de la terre » : pour elles Dieu est tout puissant. Le comportement des jeunes filles de la « maisonnette » est stupéfiant pour ceux qui les rencontrent.

Tout cela ne pouvait laisser indifférente ni la population de la ville, qui comptait alors quelques dizaines de milliers d’habitants, ni l’Église du lieu. Mgr De Ferrari comprit Chiara et son aventure nouvelle et la bénit. Jusqu’à sa mort, son approbation et sa bénédiction accompagneront le Mouvement. A partir de ce moment, presque imperceptiblement, le Mouvement franchit les frontières de la région, invité à Milan, à Rome, en Sicile. Et partout fleurissent des communautés chrétiennes du même type que celle de Trente.

La joie de se retrouver frères

Chiara Lubich, témoin de la foi

Le Mouvement des Focolari annonce l’imminente présentation de la requête d’ouvrir la cause de béatification de Chiara Lubich. 7 décembre 2013

C’est à la date symbolique du 7 décembre, que la présidente des Focolari Maria Voce annonce l’imminente présentation de la requête, à l’évêque de Frascati, Mgr Raffaello Martinelli, d’ouvrir la cause de béatification de Chiara Lubich.

7 décembre 1943 : date qui rappelle la naissance du mouvement des Focolari. En réalité, ce jour-là, comme elle le raconte, Chiara Lubich, elle ne pensait pas fonder quoi que ce soit ; elle n’avait que le désir de suivre Dieu.

7 décembre 2013 : 70 ans sont passés. Les fruits et les conséquences inattendues de cette donation à Dieu se sont manifestés, nombreux. La naissance d’une Œuvre, les Focolari justement ; la reconnaissance de la figure de Chiara, porteuse d’un charisme en faveur de beaucoup, et sa fidélité envers ce charisme. Le jour de ses funérailles, le 18 mars 2008, des milliers de personnes du monde entier lui ont rendu hommage et les témoignages de membres de différentes Églises chrétiennes, des fidèles d’autres religions, des représentants du monde de la culture et du monde laïc et politique, ont souligné l’impact du charisme de Chiara dans leur vie personnelle et dans le monde que chacun représentait.

Phramaha Thongratana Thavorn, moine bouddhiste thaïlandais – 18 Mars 2008

« L’héritage de Chiara est l’une des plus grandes bénédictions spirituelles de notre temps », a affirmé le rabbin de Jérusalem, David Rosen. Samuel Kobia, ancien secrétaire général du Conseil Œcuménique des Églises : « En se concentrant sur la spiritualité de l’unité, elle a eu un impact profond sur le mouvement œcuménique ». « Chiara n’est pas seulement vôtre, elle nous appartient aussi ou plutôt, elle appartient au monde entier » : ce sont les paroles de Phramaha Thongratana Thavorn, moine bouddhiste thaïlandais. Le philosophe Massimo Cacciariécrit : « Son expérience d’un christianisme privé de tout dogmatisme et tout entier contenu dans le commandement nouveau est une grande leçon pour croyants et non-croyants »

Dans l’Église catholique, pour stimuler la vie chrétienne, il est d’usage de présenter aux fidèles des personnes qui se sont distinguées par un témoignage particulier de foi et d’amour envers Dieu. Cette démarche intervient à l’issue d’un procès canonique qui examine la vie, la pensée et l’action de la personne, ses vertus héroïques et « sa réputation de sainteté ». Elle ne peut commencer que cinq ans après la mort de la personne.

Au cours de ces cinq années, en pensant à Chiara et à son héritage, des personnes ‘ordinaires’ et des personnes influentes, catholiques et membres d’autres Églises, religions et cultures – et malgré la diversité de leurs visions respectives – ont exprimé le souhait qu’une telle démarche soit engagée pour Chiara Lubich. Une reconnaissance qui veut encourager davantage les chrétiens et d’autres personnes qui ne le sont pas, à prendre un nouvel engagement moral et spirituel pour le bien de l’humanité. Un stimulant pour faire sien le désir, souvent exprimé par Chiara, de se sanctifier ensemble afin de proposer à l’Église, non pas la sainteté d’un individu, mais une sainteté de peuple.

© CSC Media

Lors d’une interview de Giancarlo Faletti, co-président des Focolari, par la revue Città Nuova en mars 2013, il avait été question de la vision différente des chrétiens non catholiques quant à la proclamation de sainteté d’une personne, or un certain nombre d’entre eux font partie du mouvement des Focolari. Giancarlo Faletti avait répondu : « Je pense que cette nouvelle expérience n’est pas faite pour que l’on s’enrichisse de la possible grandeur que représente la célébration d’une béatification ou d’une canonisation. Elle aurait pour but de mettre en évidence la présence de Dieu dans une personne, de comprendre ce qu’il a opéré en elle » et – par son témoignage – en beaucoup d’autres personnes.

Pour info et approfondissements :

communiqué de pressebiographie de Chiara Lubich.

Chiara Lubich, 1973: Aujourd’hui l’œuvre a trente ans

(Italien) http://vimeo.com/80976960 «Aujourd’hui, 7 décembre 1973, on m’a demandé de rappeler la journée du 7 décembre 1943 que nous avons toujours considérée comme la date officielle du début du Mouvement. Il s’agit de ma consécration à Dieu. Je pense que les plus jeunes et les nouveaux venus dans notre mouvement seront heureux que je décrive pour eux ce jour tout simple. J’essaierai de le faire en m’en tenant au fait, qui est l’œuvre du Seigneur, et non à ma personne. Imaginez-vous une jeune fille amoureuse, amoureuse de cet amour qui est le premier, le plus pur, celui qui n’est pas encore déclaré, mais qui commence à enflammer l’âme. À une seule différence près : quand sur cette terre, une jeune fille est ainsi amoureuse, elle a devant elle le visage de son bien-aimé ; tandis que là, elle ne le voit pas, ne l’entend pas, ne le touche pas. Elle ne sent pas son parfum avec les sens de ce corps, mais avec ceux de l’âme, à travers lesquels l’Amour – avec un “A” majuscule – est entré en elle, l’envahissant totalement. Il en résulte une joie spéciale, qu’il est rare d’éprouver une autre fois dans la vie. Une joie secrète et sereine, qui fait exulter. On m’avait conseillé, quelques jours auparavant, de veiller la nuit du 7 décembre, auprès du crucifix afin de mieux me préparer à ce mariage avec Dieu, mariage qui devait se dérouler de la façon la plus secrète : seuls étions au courant Dieu, mon confesseur et moi. Le soir même, agenouillée près de mon lit, j’ai essayé de veiller, devant un crucifix de métal qu’à ce jour ma mère possède encore. J’ai prié, me semble-t-il, environ deux heures. Mais, jeune et peu convaincue de certaines pratiques qui se révéleront par la suite non conformes à ma vocation, je me suis endormie ! Non sans avoir remarqué que le crucifix était tout humide du souffle de ma prière. Il m’a semblé voir là un symbole : le crucifix que je devrais suivre ne serait pas tant celui des plaies physiques – que beaucoup de spiritualités ont mises en relief – mais plutôt celui des plaies spirituelles – alors que je ne connaissais pas encore Jésus abandonné – c’est-à-dire des douleurs spirituelles que Jésus a éprouvées.». [lire tout]

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En Colombie, on travaille pour un Monde Meilleur

La Colombie, malgré de nombreuses richesses naturelles, est un pays avec de graves problèmes sociaux, dont une forte inégalité entre peu de riches et beaucoup de pauvres, de nombreuses familles contraintes à quitter leur maison et leur ville à cause de la violence, des milliers de cas d’abus sur mineurs…

La fondation Mundo Mejor, organisation à but non lucratif, naît à Medellín en 1996, grâce à un groupe de personnes du Mouvement des Focolari qui ont trouvé, dans le Charisme de l’Unité, la force pour affronter les urgences sociales autour d’elles. Il est impossible de rester indifférents devant cette réalité. Au contraire, en essayant d’incarner la spiritualité de Chiara Lubich, des réponses concrètes sont nées: divers projets sociaux qui intègrent action et réflexion.

Le programme d’assistance à l’enfance, par exemple, offre une éducation complète aux enfants en condition de vulnérabilité, de 2 à 5 ans.

Celui d’intégration sociale offre un soutien aux indigents, en essayant de construire des alternatives et des projets de vie qui permettent de les réinsérer dans la société et dans le monde du travail. Le programme d’insertion dans le monde du travail va dans la même direction, proposant une formation professionnelle et un soutien dans les localités d’appartenance.

Un programme sur les droits humains, où se développent des stratégies pour renforcer l’exercice des principaux droits des enfants et de leur famille.

Actuellement, la Fondation compte 155 employés, dont des nutritionnistes, psychologues, enseignants et personnel administratif, prenant soin d’environ 2000 enfants et de 400 sans-abri.

Steve Carty et sa femme Sandra – Péruviens, deux enfants – se consacrent à plein temps à ce travail éducativo-social. “Notre défi dépasse l’activisme – souligne Steve – parce que nous avons compris que la première grande révolution sociale naît dans le cœur de chaque personne.”

Aujourd’hui, la fondation Mundo Mejor est une institution reconnue comme un interlocuteur valable pour le monde politique, artistique, social et sportif. Elle est partenaire d’autres organisations qui l’ont choisie pour sa transparence et son attention envers autrui, dans l’esprit de la fraternité.

Des reconnaissances importantes sont venues de la mairie de Medellìn, des autorités régionales et du Sénat de la République de Colombie. Ensuite, depuis peu, un accord avec le Club UNESCO Heritage, dont le siège est à Valence (Espagne), a été signé.

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Une toute jeune fille appelée Marie.

«La révolution  sociale, au début d’une nouvelle ère, a commencé par une toute jeune fille de quinze ans. Mais une révolution intégrale, qui comprenne non seulement le corps, mais aussi l’esprit, non seulement le temps mais aussi l’éternité.  Cette jeune fille s’appelait Marie.

Une juive d’un village de peu de valeur, d’où l’on pensait que rien ne pouvait en sortir de bon : Nazareth.

Au début du grand changement il y eut donc une femme. Elle vivait dans un taudis, elle connaissait la misère des familles entassées dans des grottes et vivant de sacrifices. Elle partageait la profonde, l’impétueuse soif et faim de justice sociale de son peuple.

Dans le sein de cette jeune fille a germé l’artisan de la révolution sociale. Le File de Dieu était sur le point de se faire homme, en tant que fils de Marie. La pureté parfaite était en train de s’incarner avec le sang pur de cette pureté même, en cette personne tout était digne, et il ne pouvait y avoir en elle ombre de faute originelle.

Or, cette jeune fille, qui déjà par son être –même présentait la révolution la plus stupéfiante, étant la plus humble des créatures elle fut choisie pour la plus haute des fonctions, puis  étant la plus inconnue des femmes elle devait devenir la femme que les générations invoqueraient le plus.

Humble servante et, cœur fort en même temps. Elle s’appuie sur la puissance de Dieu. C’est la femme parfaite : la femme complète. Sans tache et sans peur. Prête au sacrifice, mais sure de la justice, tout amour et par conséquent toute liberté.

Sa beauté a enveloppée la femme d’une nouvelle lumière, qui s’est révélée dans son sillage. La Vierge a élevé la femme pour les siècles, elle a placé dans une lumière divinisante la fonction de mère. Sa douce maternité  est tellement universelle que de tout temps les peuples l’ont appelée Notre Dame. Après que le Père a placé la Mère parmi nous, la vie en commun prit un air de famille, et rester là devint une fête.

Parce que la dégénérescence de l’humanité commença par une femme, lorsque le Créateur voulut purifier les hommes, il choisit une femme, et à partir d’elle il recommença. Il choisit Marie de Nazareth, une femme sans tache ».

Igino Giordani dans : les Fêtes, société des Editions internationales, 1954.

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Un message d’unité de Jérusalem

Apporter dans son diocèse et dans son Église la richesse de l’expérience faite: c’est l’intention des 33 évêques orthodoxes, d’anciennes Églises orientales, anglicans, méthodistes, luthériens et catholiques de différents rites, au terme du 32ème Congrès œcuménique promu par le Mouvement des Focolari qui s’est déroulé à Jérusalem du 18 au 22 novembre. Des approfondissements théologiques et spirituels, mais aussi un fraternel et sincère échange d’expériences entre les évêques, ont contribué à explorer le thème du congrès “La réciprocité de l’amour entre les disciples du Christ”.

Moment central de la rencontre: un pacte conclu entre eux de tendre constamment à vivre des rapports empruntés au Commandement nouveau: “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés”, parce que “tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns pour les autres” (Jn 13,31-35). Le lieu choisi est très significatif: la petite église “en Gallicante”, à côté du sentier qui mène du Cénacle à la vallée Cédron, que Jésus a parcouru après la dernière Cène, selon la tradition. Il est donc lié à ce commandement de l’Amour et à la prière au Père pour l’unité des siens.

Le Patriarche latin S.B. Faoud Twal a salué un groupe d’évêques durant la préparation du Congrès. La rencontre avec le Patriarche gréco-orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, était aussi importante. Il a considéré la venue des évêques à Jérusalem comme une bénédiction. “Pour les chrétiens de Terre Sainte – a-t-il souligné – c’est un encouragement de rencontrer des évêques unis, mais de différentes Églises. C’est aussi un soutien fort pour nous, parce que signe évident que nous ne sommes pas oubliés. Vous ne parlez pas seulement de dialogue, mais vous êtes un dialogue vivant.”

Les deux documents récemment publiés dans le cadre œcuménique ont été approfondis. “L’Église: vers une vision commune” de la commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Églises et le document de la commission conjointe des Églises luthérienne et catholique, “Du conflit à la communion”, en vue du jubilé des 500 ans de la Réforme.

Les évêques ont aussi été informés de l’expérience de communion et collaboration dans le réseau d’Ensemble pour l’Europe, qui voit la participation d’environ 300 mouvements et communautés chrétiennes de différentes Églises à des activités communes, dans le respect des particularités respectives. Ensemble pour l’Europe est considéré par des spécialistes comme une réelle espérance, parce qu’expression du fameux œcuménisme de la vie, que le Concile a retenu comme base de tout autre type d’œcuménisme.

Le 21 novembre, les évêques ont partagé leur expérience de communion, désormais décennale, avec les 120 participants, dont des personnalités religieuses, des représentants de mouvements et communautés des différentes Églises présentes en Terre Sainte. Ils ont à leur tour pris connaissance d’initiatives constructives, souvent promues par des laïcs, pour améliorer les relations entre les Églises et avec les communautés non chrétiennes de leur pays.

Chaque jour, la visite d’un lieu sacré a rendu présente la vie de Jésus. Particulièrement à Bethléem, où s’était aussi réunie la communauté locale du Mouvement des Focolari qui, comme l’a affirmé Helmut Sievers, “a fait expérimenter à tous la lumineuse présence du Sauveur dans le monde d’aujourd’hui”.


Video: “Aimez-vous comme je vous ai aimés” – Le 32e Congrès oecuménique des évêques

La joie de se retrouver frères

Evangile vécu/1

Providence

Mon  mari a une entreprise de construction et, puisque les banques ont bloqué les financements, durant deux ans il s’est trouvé sans travail.  Entre restrictions économiques toujours plus grandes et moments de découragement, nous espérions en la providence de Dieu. Au début de l’année scolaire les enfants avaient besoin de livres et nous ne savions pas comment faire. Un matin une de nos amies arrive et nous dit que, ayant reçu de l’argent inattendu, elle a pensé que cela pourrait peut-être nous aider, sachant la période  que nous étions en train de traverser : « Vous nous les rendrez quand vous pourrez ».

Il y a un mois les prêts ont été débloqués, mais la grave situation économique nous empêchait de payer régulièrement les employés. Un ami a parlé avec eux, sans que nous le sachions, il leur a exposé le problème en leur demandant s’ils étaient prêts à travailler sans recevoir de paie. Ils ont tous accepté. Noël approche et un paiement de facture arriérée tout à fait inattendu  nous arrive. Avec  grande joie nous l’avons partagé entre les employés. A travers un parent, ensuite, la providence ne nous a pas abandonnés.  (E.M. – Italie)

 La lampe

J’avais toujours cherché un bon rapport avec ma belle-mère, personne très difficile. Mon mari me l’avait toujours dit, et si le rapport avec la mère était difficile pour lui, imaginez-le pour moi. Je voulais l’ignorer. Je n’avais pas la paix mais : l’évangile dit d’ « aimer tout le monde », et dans ce « tout le monde »  ma belle-mère se trouvait aussi dedans. Alors un coup de fil pour savoir comment elle allait, lui faire faire un tour en voiture, l’inviter à déjeuner une fois par semaine…

Un peu à la fois les barrières sont tombées et je suis devenue sa confidente et son accompagnatrice pour les visites médicales, où elle me présentait comme son ange gardien. A presque quatre-vingts ans elle a commencé à s’intéresser à une voisine seule qui avait besoin de compagnie et à préparer régulièrement des gâteaux pour la paroisse. Elle me disait : « c’est toi qui m’as fait comprendre combien ça fait du bien de sentir que quelqu’un se souvient de toi ». Un jour elle m’a confié : « Cette lampe m’est très chère parce que mon grand-père me l’a donnée. C’est un des rares souvenirs de famille : quand je serai morte j’aimerais qu’elle te revienne à toi… ». Maintenant cette lampe est chez nous et nous rappelle que seul l’amour reste.  (I.B. – Suisse)

Source : l’évangile du jour, décembre 2013,  Editions Città Nuova.

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Conseil Oecuménique des Eglises: 10° Assemblée à Busan (Corée)

Un élan considérable pour le mouvement œcuménique. C’est l’impression du secrétaire général du CEC, le pasteur Rev. Olav Fykse Tveit, au terme des travaux de la 10° Assemblée Générale du Conseil Œcuménique des Eglises, qui se tient tous les 7 ans.

2.760 participants enregistrés (délégués des Eglises, conseillers, organisations partenaires, visiteurs, journalistes et hôtes),  mais ce sont 5.000, dont beaucoup de Coréens, qui se sont présentés pour vivre cette expérience œcuménique unique. Présents, parmi tant d’autres, Karekin II, Patriarche et Catholicos suprême de tous les arméniens, l’archevêque de Canterbury Welby. Le Patriarche œcuménique Bartholomée I a envoyé un message video.

L’Eglise catholique, même si elle n’est pas membre du Conseil œcuménique des Eglises, y collabore activement par l’intermédiaire du Conseil Pontifical pour l’unité des chrétiens, présent à Busan avec une délégation qualifiée. Le cardinal Kurt Koch a lu un message du Pape François.

Pour représenter le mouvement des Focolari – invité en tant que consultant avec d’autres mouvement, groupes et réalités œcuméniques – étaient présents Joan Back, du Centre Un, secrétaire internationale pour le dialogue œcuménique des Focolari et Peter Dettwiler, pasteur réformé suisse, chargé de l’œcuménisme dans l’Eglise réformée du canton de Zurich.

La collaboration des Focolari avec le CEC remonte à 1967,  Chiara Lubich fut invitée trois fois au siège de Genève pour partager la spiritualité de l’unité,  et aujourd’hui encore l’importante contribution  qu’elle a pu donner est reconnue, comme l’a dit le Rev. Tveit, en remerciant la présidente des Focolari Maria Voce pour le message qu’elle a envoyé.

Joan Back et Peter Dettwiler avec un groupe de participants

“Une belle atmosphère de fraternité entre Eglises, a souligné Joan Back. Même si elles ne partagent pas de positions identiques en matière d’ecclésiologie ou de morale, elles peuvent se rencontrer, prier et même travailler ensemble ». De fait, un document de grande importance a été présenté : « l’Eglise : vers une vision commune » sortie du Département Foi et Constitution, un texte de convergence rédigé par des théologiens d’Eglises ayant une ecclésiologie très différente entre elles.

Migration, jeunes générations, monde multi religieux et croissance de la réalité pentecôtiste, sont les défis pour l’œcuménisme qui ont été mis en évidence.  Parmi celles-ci, quelques uns des thèmes ont fait l’objet de déclarations officielles de l’Assemblée. Le message de conclusion a indiqué la priorité pour les 7 prochaines années : « cheminer ensemble dans un pèlerinage pour la justice et la paix ». Cela reflète l’esprit de l’événement missionnaire et la réflexion théologique », a expliqué Walter Altman, pasteur luthérien au Brésil et modérateur sortant du Comité Central.

A la fin, les 150 composants du Comité Central à peine installés, ont élu à l’unanimité  l’anglicane Agnès Abuom de Nairobi (Kenya) en tant que modératrice.

La joie de se retrouver frères

Remettre Jésus au centre de Noël

“Noël s’approche et les rues de la ville se parent de lumière…” C’est ainsi que commence le texte de Chiara Lubich «Ils ont chassé Jésus »qui, un jour, à l’approche des festivités de Noël, traversant en voiture les rues d’une métropole, a été touchée par l’extériorité visible à chaque coin de rue: “Une file interminable de magasins, une richesse sans fin, mais excessive”. Remarquant la grâce et l’esthétisme de l’atmosphère qui entoure Noël, Chiara était stupéfaite par le manque de signification vraie et profonde: “Dans mon cœur, l’incrédulité et ensuite presque la rébellion – écrivait-elle: ce monde riche s’est “emparé” de Noël et de tout ce qui l’entoure, et a délogé Jésus! De Noël, le monde aime la poésie, l’ambiance, l’amitié qu’il suscite, les cadeaux qu’il suggère, les lumières, les étoiles, les chants. Il mise sur Noël pour obtenir le meilleur bénéfice de l’année. Mais il ne pense pas à Jésus. ‘Il vint parmi les siens et ils ne le reçurent pas…’ ‘Il n’y avait pas de place pour lui à l’auberge’… pas même à Noël. Cette nuit, je n’ai pas dormi. Cette pensée m’a maintenu éveillée.” Chiara confiait qu’elle aurait voulu tout faire pour donner de l’importance et transmettre à chacun le “mystère d’amour” de Noël. “Qu’au moins dans toutes nos maisons – nous le souhaitait-elle – on crie Qui est né, le fêtant comme jamais auparavant.” Depuis plusieurs années désormais, les enfants qui adhèrent à l’Idéal de l’unité ont partagé le rêve de Chiara: remettre Jésus enfant au centre de Noël. Pour cela, ils utilisent chansons, statuettes et petites représentations, récoltant aussi des offres pour soulager les malaises et les souffrances d’autres enfants. Cette année, ils donneront la priorité à des enfants de Philippines et de Syrie. Les personnes désirant participer à l’action peuvent télécharger sur le site gen4.focolare.org un poster qui illustre l’activité.

La joie de se retrouver frères

L’avventure de l’unité: les débuts/2

Suite de L’aventure de l’unité : Les débuts/1

Dans les mois qui suivirent, Chiara est en contact avec d’autres jeunes filles. Plusieurs d’entre elles veulent suivre la même voie que la sienne : d’abord Natalia Dallapiccola, puis Doriana Zamboni et Giosi Guella ; de même Graziella de Luca et deux sœurs, Gisella et Ginetta Calliari, Bruna Tomasi, Marilen Holzhauser et Aletta Salizzoni ; deux autres sœurs, Valeria et Angelella Ronchetti… Pourtant la route du focolare n’est absolument pas définie, sauf le « radicalisme évangélique absolu » de Chiara.

Pendant ce temps, la guerre fait rage à Trente : ruines, décombres, morts. À chaque bombardement, Chiara et ses nouvelles compagnes se retrouvent dans les refuges antiaériens. Le désir est fort de rester ensemble, de mettre l’Évangile en pratique, après cette fulgurante intuition qui les avait amenées à mettre Dieu amour au centre de leur jeune vie. « Chaque événement nous marquait profondément, dira plus tard Chiara. La leçon que Dieu nous offrait à travers les circonstances était claire : tout est vanité des vanités, tout passe. Mais, dans le même temps, Dieu mettait en mon cœur une question adressée à toutes, et avec elle la réponse : “y a-t-il un idéal qui ne meurt pas, qu’aucune bombe ne peut faire s’écrouler et à qui nous donner entièrement ?”. Oui, Dieu. Nous décidâmes de faire de Lui l’idéal de notre vie ».

Au cours du mois de mai, dans la cave de la maison de Natalia Dallapiccola, Elles lisent l’Évangile à la lueur d’une bougie, comme elles en ont désormais pris l’habitude. Elles l’ouvrent au hasard et tombent sur la prière que Jésus fit avant de mourir : « Père, que tous soient un » (Jn 17,21). Il s’agit là d’un passage de l’Évangile extraordinaire et complexe, le testament de Jésus, étudié par les exégètes et les théologiens de toute la chrétienté. Mais à cette époque-là, il était un peu oublié, car on ne peut plus mystérieux. De plus, le mot « unité » était entré dans le vocabulaire des communistes qui, en un certain sens, en réclamaient le monopole. « Mais ces paroles semblèrent s’illuminer une à une, écrira Chiara, et ancrèrent dans notre cœur la conviction que nous étions nées pour cette page de l’Évangile ».

Peu de temps auparavant, le 24 janvier, un prêtre leur demandait : « Savez-vous quelle a été la plus grande souffrance de Jésus ? ». Selon la mentalité commune des chrétiens de cette époque, les jeunes filles répondent : « Celle qu’il a endurée au jardin des oliviers ». Mais le prêtre réplique : « Non, Jésus a le plus souffert quand il a crié sur la croix : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?”(Mt 27,46)». Impressionnée par ces paroles, à peine le prêtre parti, Chiara dit à sa compagne : « Nous avons une seule vie, ne la gaspillons pas ! Si la plus grande souffrance de Jésus a été l’abandon de la part de son Père, nous suivrons Jésus abandonné ». A partir de ce moment, il sera pour Chiara l’unique époux de sa vie.

Entre-temps, le conflit ne laisse pas de trêve. Les familles des jeunes filles sont en grande partie dispersées dans les vallées des montagnes. Mais ces jeunes ont décidé de rester à Trente : soit obligées par le travail ou les études, soit, comme Chiara, pour ne pas abandonner toutes les personnes qui commencent à se rassembler. Chiara trouve un toit en septembre suivant, au n° 2, place des Capucins, à la périphérie de Trente, où elle emménage avec quelques-unes de ses nouvelles amies, d’abord Natalia Dallapiccola, puis, petit à petit, les autres. C’est le premier focolare : un modeste appartement de deux pièces sur la place bordée d’arbres au pied de l’église des capucins : elles l’appellent simplement, « la maisonnette ».