Mouvement des Focolari

Parole de vie d’août 2017

Ce psaume est un chant de gloire qui célèbre la royauté du Seigneur, éternelle et majestueuse. Cette royauté s’exprime avec justice et bonté, avec la proximité d’un père et non pas dans une domination. Dieu est le protagoniste de cet hymne, où il révèle sa tendresse, surabondante comme celle d’une mère : il est miséricordieux, compatissant, lent à la colère, grand dans l’amour, bon envers tous… Cette bonté se manifeste envers le peuple d’Israël, mais elle s’étend aussi sur tout ce qui est né de ses mains créatrices, chaque personne et toute la création. À la fin du psaume, l’auteur invite tous les vivants à s’associer à ce chant : « Le Seigneur est bon pour tous, plein de tendresse pour toutes ses œuvres. » Dieu a confié la création à l’homme et à la femme, appelés à collaborer à son œuvre, dans la justice et la paix, en cheminant dans son dessein d’amour. Malheureusement, nous voyons autour de nous les innombrables blessures infligées aux personnes, ainsi qu’à la nature. La cause en est l’indifférence de beaucoup, l’égoïsme et la voracité de ceux qui exploitent les richesses de la terre dans leurs seuls intérêts, aux dépens du bien commun. Ces dernières années, une nouvelle sensibilité s’est fait jour dans la communauté chrétienne. Nombreux sont les appels à découvrir à nouveau la nature comme miroir de la bonté divine et patrimoine de toute l’humanité. Le patriarche de Constantinople Bartholomée s’exprimait ainsi dans son message pour la journée de la création l’année dernière : « Une vigilance continuelle est requise, ainsi qu’une formation et un enseignement, de façon que soit claire la relation entre la crise écologique actuelle et les passions humaines […], dont le résultat et le fruit sont la crise environnementale que nous vivons. La seule voie est le retour à la beauté antique, à la modération et à l’ascèse, qui peuvent conduire à la saine gestion de l’environnement naturel. De manière particulière, l’avidité conduit avec certitude à la pauvreté spirituelle de l’homme et mène à la destruction de l’environnement naturel . » Et le pape François, dans le document Laudato sì, écrivait : « La préservation de la nature fait partie d’un style de vie qui implique une capacité de cohabitation et de communion. Jésus nous a rappelé que nous avons Dieu comme Père commun, ce qui fait de nous des frères. L’amour fraternel ne peut être que gratuit, il ne peut jamais être une rétribution pour ce qu’un autre réalise ni une avance pour ce que nous espérons qu’il fera. C’est pourquoi, il est possible d’aimer les ennemis. Cette même gratuité nous amène à aimer et à accepter le vent, le soleil ou les nuages, bien qu’ils ne se soumettent pas à notre contrôle. […] Il faut reprendre conscience que nous avons besoin les uns des autres, que nous avons une responsabilité vis-à-vis des autres et du monde, que cela vaut la peine d’être bons et honnêtes . » Profitons alors de toutes les occasions possibles pour lever les yeux vers l’immensité du ciel, la majesté des montagnes, ou l’herbe qui borde le chemin. Cela nous aidera à reconnaître la grandeur du Créateur, qui aime la vie. Nous retrouverons l’espérance en son infinie bonté, qui nous entoure et nous accompagne. Choisissons pour nous-mêmes et notre famille un style de vie sobre, respectueux des exigences de l’environnement, proportionné aux nécessités des autres. Partageons les biens de cette terre et de notre travail avec nos frères et sœurs plus pauvres. Témoignons de cette plénitude de vie et de joie, en apportant tendresse, bienveillance et réconciliation. Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composée de deux biblistes, de représentants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, des jeunes, du monde de la communication et de l’œcuménisme)

Dans le sillage du Gen Verde

Dans le sillage du Gen Verde

Gen-Verde-PalermoAprès le passage du groupe international Gen Verde dans la ville, mais aussi dans l’école où Tiziana enseigne, des effets positifs se font ressentir dans les rapports entre elle et les élèves. Elle a voulu spécialement écrire une lettre à l’un d’entre eux lorsqu’elle a su, l’année scolaire terminée, qu’il se déclarait non-croyant. La réponse de ce jeune ne s’est pas fait attendre. ‘’Cher Luca, nous sommes désormais au terme de ton parcours scolaire. J’avais envie de t’écrire deux lignes car je n’ai pas eu la possibilité d’échanger beaucoup avec toi. Seulement comme ça, sans raison précise mais parce que j’aime beaucoup l’échange d’idées. J’aurais aussi aimé te demander le pourquoi de ton ‘’ateita’’(athéisme)) pour le dire à la manière de Checco Zalone…[un humoriste italien], mais on n’en a pas eu le temps. Je suis personnellement convaincue qu’il n’existe pas d’athées, mais seulement ‘‘des croyants de façon différente’’. Le désir d’infini qui nous consume l’âme est trop fort. J’ai fait une découverte dans ma vie qui m’a changée complètement : Dieu m’aime et aime chacun de nous à la folie. J’aurais peut-être été moi aussi athée autrement si je n’avais pas connu ce Dieu. L’amour nous interpelle tous, nous en sommes follement assoiffés. Si tu crois comme moi dans l’amour, alors nous sommes tous les deux croyants autrement. Si l’athéisme te conduit à ne pas croire en un Dieu cruel, justicier, froid, indifférent, Moteur immobile, grand architecte, Être suprême, etc., etc., alors je suis aussi athée avec toi ! Je peux seulement croire en un Dieu en chair et en os, qui est né par amour, s’est fait homme, est mort et est ressuscité. Ciao Luca, je voulais te dire merci pour ces années vécues ensemble ! ». 2017-07-28« Chère Professeure, que vous ayez voulu m’entendre en dehors du contexte scolaire m’a fait grand plaisir( je n’en doutais pas, mais cela est venu confirmer mon sentiment). Moi aussi, j’aurais aimé échanger avec vous sur des sujets aussi divers que la politique et la religion. J’ai toujours admiré votre disponibilité et votre ouverture d’esprit, votre capacité de dialogue, votre écoute, votre compréhension, votre accueil des opinions des autres, même si complètement différentes des vôtres. J’ai toujours considéré votre avis comme très important. Entre autres choses, vous m’avez enseigné que le fait de savoir changer de point de vue est fondamental pour pouvoir comprendre les autres, mais surtout soi-même. Cette année, j’ai participé avec quelques amis de l’école, au concert ‘’PULSE’’, le 1er Mai à la cité pilote de Loppiano. Durant notre séjour, nous avons été les hôtes de l’Institut Universitaire Sophia, dans lequel plusieurs jeunes originaires de différents pays continuent leurs études après leur diplôme. En ce qui me concerne, c’est là que j’ai ressenti personnellement ce que signifie l’égalité et la fraternité. Et cela grâce au magnifique accueil des jeunes et des enseignants de l’Institut qui nous ont traités comme si on se connaissait depuis toujours. Ce qui m’a particulièrement touché, ce fut la soirée du deuxième jour, quand nous avons pris le repas du soir ensemble avec les jeunes qui nous accueillaient. Ils avaient cuisiné avec passion, seulement pour nous, tout ce qu’ils avaient dans la cuisine. A ce moment-là, même si j’étais à plus de 1000 km de chez moi, je me suis senti à la maison. Je me suis retrouvé à table en train de parler de tout et de rien avec deux libanais, un allemand, un cubain, un argentin, un colombien et un italien de Bologna, devant un plat de viande, d’épinards, de pommes de terre et d’oignons. Après quoi, nous sommes restés tard et avons parlé de nos expériences, de nos projets, en jouant de la guitare, en chantant des chansons et en sirotant un peu de vin de la forêt noire allemande. A ce moment-là, les objectifs de ‘’PULSE’’, en tout cas pour moi, étaient déjà atteints. Merci, chère professeure et…à la prochaine’ ».

ÉdeC: “Opération 1-2-5- dans la liberté”

ÉdeC: “Opération 1-2-5- dans la liberté”

Gennaro e Lucia Piccolo-aC’était en avril 2013. Dans la rue, un monsieur s’approchait des passants avec une extrême délicatesse et leur montrait une pièce de 5 centimes, comme pour vouloir leur faire comprendre qu’il se contentait de cette somme. Nous ne savons comment l’expliquer: nous avons rougi. Quelques jours après, en repensant à cet épisode, nous avons senti jaillir une étincelle inspiratrice: lancer une initiative dans notre petit entourage: “Opération 1-2-5- dans la liberté”. C’est le nom que nous lui avons donné. Cela consiste à considérer librement comme superflu les 1, 2 ou 5 centimes que nous recevons en retour lors de nos dépenses quotidiennes et à les investir en gestes de fraternité en soutien à des situations de pauvreté proches de nous et dans d’autres pays. Une première petite confirmation que l’Opération était le fruit d’un irrépressible besoin d’aimer est arrivée lorsque – timidement – nous avons apporté les 150 premières pièces d’un centime, 36 de 2 centimes et 64 de 5 au gérant d’un supermarché qui, curieux, nous a demandé la provenance. L’explication donnée, il nous a dit qu’il voulait lui aussi faire quelque chose pour les pauvres. Depuis lors, Monsieur Antonio donne toujours quelque chose en plus des pièces que nous lui apportons. Encouragés par ce geste, nous avons commencé à en parler à notre famille, nos voisins, nos amis. Ainsi, l’initiative a provoqué l’engagement de différentes familles d’Andria et en a franchi les frontières: Lecce, Bari, Brindisi, Santa Maria a Vico, Naples, Rome, Spinazzola, Trani, Corato, Barletta Bolzano, Varese, Trente! Mais l’amour concret, celui de récolter les pièces, est aussi “beau”. Ainsi, la remise des centimes pousse la fantaisie de beaucoup à les livrer dans des emballages inspirés par l’amour: des centimes récoltés dans un petit sac de tulle blanche; des enveloppes élégantes et à fleurs… Nous avons appris que cette initiative commence à essaimer dans quelques écoles et entre collègues de travail. Environ quatre ans après la naissance de l’Opération, le montant récolté est de 5.225 €, déjà distribués. Ces quelques centimes qui, humainement, peuvent sembler insignifiants, nous les “trouvons sacrés”, parce qu’ils nous poussent à aimer, nous rappellent des différents passages de l’Évangile: l’obole de la veuve; les cinq pains et les deux poissons; Jésus et la femme cananéenne. Nous pensons qu’en faisant un pas à la fois, l’Opération 1-2-5-, au-delà de chaque chiffre, permet de contribuer à la croissance d’une communion entre personnes, de talents, de capacités… Et à propos de communion, nous avons été profondément touchés – au moment du début de l’Opération – de retrouver dans un vieux cahier de notes remontant à 1991, une pensée de notre ami focolarino et sociologue, le Professeur Tommaso Sorgi qui – en parlant de l’Économie de Communion – s’exprimait ainsi: “Le concept de communion est quelque chose de plus profond que le concept de solidarité. Il la rend vivante, l’illumine, la met en mouvement et la rend aussi possible, parce que s’il n’y a pas cette communion d’âmes, aussi la communion des économies ne se fera jamais”. En conclusion, nous ressentons une joie spéciale: aujourd’hui, “l’Opération 1-2-5- dans la liberté” – reprise par le Centre Igino Giordani d’Andria – a toujours comme but unique l’amour. Cet amour, comme un petit rayon de lumière passant à travers un prisme, se reflète dans les couleurs de l’arc-en-ciel, tout comme l’Opération 1-2-5- le fait dans les couleurs de la Fraternité et de la Communion. Gennaro et Lucia Piccolo Centre Igino Giordani

Évangile vécu: soulager la souffrance

Évangile vécu: soulager la souffrance

ClassroomÀ l’école maternelle “Sonia a cinq ans. Un jour, elle déclare à sa maman: ‘Je ne veux plus aller à l’école, je n’ai pas d’amies.’ Quelques jours plus tard, son attitude change et elle va volontiers à l’école. ‘Qu’est-ce qui a changé?’, lui demande sa maman. ‘J’ai vu qu’il y avait une fille toujours à l’écart et silencieuse. Personne ne voulait jouer avec elle. Alors je suis allée vers elle et lui ai dit que je l’aime bien. Elle m’a souri et on a ensuite commencé à jouer. Tu sais, maman, l’amour réchauffe tout le monde.’” (Sonia – Slovaquie) L’ami plus pauvre “En partant de Rome, j’ai quitté Nicu, mon ami le plus pauvre, contraint de mendier en attente d’une transplantation de rein. Nous sommes restés en contact par téléphone. Souvent, je me demandais comment continuer à l’aider, vu que je ne peux compter que sur mon ‘argent de poche’ mensuel de 20 euros. En me rappelant l’épisode de Zachée, qui a donné la moitié de ses biens aux pauvres, j’ai commencé à mettre de côté chaque mois 10 euros pour Nicu. Après en avoir rassemblé 70, je les lui ai fait parvenir par un ami. J’ai su ensuite qu’il avait été plus content par le fait que je m’étais souvenu de lui, que par la somme reçue.” (Angiolino – Italie) Compétition de générosité “Depuis longtemps, la situation économique ne va pas très bien. Durant une assemblée des copropriétaires, après des heures de plaintes, j’ai proposé de mettre en place, dans notre immeuble, une ‘communion de biens’. Une dame restée seule a proposé son appartement pour récolter produits alimentaires et vêtements, et tous nous contribuons avec ce que nous pensons superflu ou nous prélevons ce qui nous est utile. Une véritable compétition de générosité est née et un souffle d’optimisme est entré dans nos maisons.” (L.D.C. – Argentine) Travail et maison “Avec ma femme, nous avons rencontré une famille d’immigrants. Le mari avait perdu son travail et en a trouvé un autre ensuite, mais qui était précaire. Ils avaient besoin d’être aidés matériellement et financièrement. Il y a trois mois, j’ai eu l’occasion de lui trouver un meilleur travail. Quelque temps après, cette famille m’a rappelé: la maison d’une sœur avait été touchée par des pluies torrentielles. Je suis allé immédiatement voir comment apporter une première aide et ce dont ils avaient besoin. Les propriétaires de la nouvelle habitation n’avaient pas confiance et demandaient deux mois de loyer en avance et un mois de garantie. Seul, je ne pouvais pas les aider, mais, avec la communauté du Mouvement, nous avons pu récolter l’argent nécessaire en trois jours.” (Juan Ignacio – Espagne)

Pour que chaque enfant grandisse et ne sois pas rejeté

Pour que chaque enfant grandisse et ne sois pas rejeté

Papa 1Donner à tous, enfants et jeunes, l’éducation nécessaire à réhabiliter la propre dignité et construire son propre futur. C’est l’engagement qui rapproche les nombreuses activités de Scholas Occurentes (écoles de dialogue)  et AFNonlus des Focolari, avec des activités et des interventions adressées à des jeunes du monde entier et une méthodologie basée sur des valeurs. Les racines de Scholas, organisation internationale qui le 9 juin dernier a initié ses activités aussi en Italie, avec une cérémonie d’inauguration officielle du nouveau siège dans le ‘Palazzo San Calisto’ à Rome remontent à presque vingt ans. Jorge Mario Bergoglio était l’archevêque de la ville de Buenos Aires et avait ressenti la valeur de ces ‘’escuelas de vecinos’’, comme on les appelle. En 2013, le Pape François a transformé ces écoles de quartier en une Fondation Pontificale afin de promouvoir le paradigme au niveau mondial. Le réseau comprend actuellement plus de 400 mille écoles en lien entre elles sur les cinq continents, de toutes les confessions religieuses et aussi laïques, publiques et privées, présentes dans 190 pays. A la cérémonie conduite par Lorena Bianchetti de Rai1 à laquelle nous avons participé, le Pape a désiré être présent et, face à de nombreuses autorités religieuses et institutionnelles et à des représentants de la vie associative, il a dialogué en improvisant en espagnol avec les jeunes de différents pays du monde reliés via le web. ‘’Dans cette société’’, souvent ‘’instruire’’ devient ‘’sélectionner’’ a-t-il souligné, il faut au contraire ‘’se donner la main : embrasser, ne pas agresser et reconnaître que personne n’est un ‘non’, tous sont un ‘oui’ et ont une signification. Il arrive que dans l’éducation, ‘’nous sélectionnions mal, nous créions des groupes fermés’’. ‘’Nous sommes incapables – a dit le Pape – de penser avec un autre, incapables de travailler avec l’autre’’. L’éducation au contraire est la capacité de parler ‘’le langage de la tête (de l’esprit), du cœur, des mains’’. Il faut donc ‘’unité en chacun de nous’’ a encore dit François :’’Si je crois ce que je ressens, ce que je pense, ce que j’aime, alors, je communique’’. ‘’Nous sommes dans un monde dans lequel domine la globalisation et la globalisation est bonne – a expliqué le Pape – mais le danger est de concevoir la globalisation comme une balle de billard, toute égale : une sphère où tout est équidistant du centre mais dans laquelle les caractéristiques personnelles d’un garçon ou d’une fille s’annulent’’. Au contraire, ‘’l’authentique globalisation est un polyèdre ‘’ où nous cherchons l’unité, mais chacun maintient sa propre spécificité, sa propre richesse. Afn 1Le président de Scholas, José María Del Corral a expliqué combien ce pas ‘’soit fondamental dans le parcours de croissance internationale de la fondation’’. De plus, la proximité du Saint Père stimule à ‘’intensifier les efforts sur le front de l’éducation collégiale des jeunes’’. En Italie aussi, a-t-il ajouté, ‘’Scholas s’en réfère à toutes les forces saines de la société pour unir les efforts et collaborer  d’une façon constructive’’. Ce défi de Scholas et le défi d’AFNonlus des Focolari, parmi les partenaires de l’initiative, avec presque une centaine d’interventions dans une cinquantaine de pays du monde et des programmes éducatifs en faveur des jeunes défavorisés. ‘’Il s’agit d’un projet engageant mais fascinant – a dit Andrea Turatti, président d’AFNonlus -. L’auditoire global à réaliser à travers le web aidera à développer des stratégies éducatives et une action de promotion humaine et sociale dans l’esprit de subsidiarité et dans la perspective de la fraternité universelle’’. Giovanna Pieroni   Source : AFNonlus online

L’oreille de Dieu est sur ton cœur

L’oreille de Dieu est sur ton cœur

Klaus 1Saint-Augustin nous donne une des intuitions les plus précieuses du mystère de la prière : « L’oreille de Dieu est sur ton cœur » (commentaire au Psaume 148). Laisser que l’oreille de Dieu se pose sur notre cœur, ouvrir notre cœur à l’oreille de Dieu : c’est de cela dont il s’agit, c’est cela l’art de la prière ; un art qui du reste est destiné à chacun ; en réalité, elle n’est pas nôtre, la prière, mais de l’Esprit que Dieu nous donne et qui prie en nous, car nous ne savons ni comment et pourquoi nous devons prier (cf. Rm 8,26s). […] Prier c’est élever le cœur à Dieu. Mais en sommes-nous capables ? Le rayon de notre perception n’est-il pas trop limité pour que notre cœur puisse à lui seul s’élever à Dieu ? L’élan de notre cœur n’est-il pas trop faible ? N’y a-t-il pas des poids attachés à notre cœur qui, pesant sur celui-ci, le paralysent et l’entraînent vers le bas ? Qu’est-ce qui nous donne le courage d’affirmer : Nous avons le cœur tourné vers le Seigneur ? Son oreille. Lui l’a penchée sur nous. Le Père écoute le Fils. Et celui-ci est descendu parmi nous, dans notre chair, dans notre cœur. Dans le cœur du Fils, le Père entend chaque battement de notre cœur, dans le cœur du Fils, il retrouve notre cœur. En Lui, dans lequel nous sommes créés, aimés, soutenus, accueillis, Il nous écoute. Élever notre cœur signifie le laisser là où il est et découvrir que là où il est, près de nous, c’est le cœur de Dieu dans le cœur de son Fils. Abandonne-toi à Lui et Lui te soutiendra. En Lui, l’oreille de Dieu est sur ton cœur ; en Lui, ton cœur est à l’oreille de Dieu. […] L’inverse est tout aussi valable : Dieu a son cœur à ton oreille. Lui t’a révélé, transmis, donné, non quelque chose de Lui mais Lui-même. Si tu crois en Lui, se tu adhères à Lui, si tu l’écoutes, alors tu n’écoutes pas une nouvelle, une directive, un commandement : tu écoutes son cœur. Tu restes près de Lui jusqu’à ce que tu découvres ce cœur qui est le sien. Il a besoin de ton écoute patiente pour t’ouvrir son cœur ; en effet, seule la patience comprend et apprend l’amour. A qui l’aime, à celui-ci Il se révélera et fera sa demeure auprès de lui (cf. Jn 14,21-23). […] Dieu a son cœur à ton oreille, pour qu’à travers ton oreille, son cœur pénètre dans ton cœur, se fasse ton cœur. L’oreille de Dieu sur ton cœur – le cœur de Dieu à ton oreille : alternance de la prière. Seul celui qui prie connaît Dieu. Seul celui qui prie connaît l’homme. De Klaus Hemmerle, ‘’Avec l’âme à l’écoute, Guide à la prière’’, Città Nuova Ed. Rome 1989, pages 9-11.

Sortis de l’enfer… des artistes porteurs d’espérance

Sortis de l’enfer… des artistes porteurs d’espérance

Gen Rosso 2“Chaque vie porte une espérance”: ces mots résument le leitmotiv mis en avant dans le monde entier  par les Fazende da Esperança. “Nous avons vu et vécu l’enfer; ces jours-ci ont fait de nous des artistes”, c’est l’une des impressions recueillie au cours de l’échange d’expériences, après cinq jours de travail qui ont permis deux représentations finales de Campus-the musical. 110 jeunes de la Fazenda da Esperança et des Pouilles (région du Sud de l’Italie) se sont préparés dans des workshops de danse, chant, théâtre et percussion, pour ensuite se produire sur scène comme acteurs, avec le Gen Rosso, au théâtre Kennedy de la ville de Fasano pour quelques scènes de Campus, les 7 et 8 juillet. Gen Rosso 1“Il fallait apprendre vite et bien, malgré la chaleur et nos propres limites”. Essentiel le partage du slogan « Accueillir la diversité ». Il y avait en effet des personnes  provenant de 15 nations, toutes différentes par leur culture, leur âge, leur expérience de vie… Leur taux d’adrénaline était au plus haut quand ils se trouvaient sur la scène en train de donner le meilleur d’eux-mêmes, tandis que leurs encouragements réciproques faisaient s’écrouler leurs peurs et leurs préoccupations. Quelques uns disaient : « Nous sentions une force supérieure qui nous soutenait et nous donnait confiance en nous-mêmes ». “La chose que j’ai apprise a été de ne jamais m’arrêter au cours d’un numéro à cause d’une erreur : cela m’a fait beaucoup réfléchir. J’emporte cet exemple dans ma vie en allant toujours de l’avant, malgré les échecs ». Gen Rosso 3Le dimanche 9 juillet, à Monopoli, a eu lieu l’inauguration d’une nouvelle Fazenda da Esperança. En présence des autorités civiles et religieuses, du Gen Rosso, et d’un groupe de 60 jeunes « missionnaires » des Fazende, venus du monde entier, ainsi que les fondateurs. Significative l’expérience de quelques jeunes qui ont connu aussi la prison et qui figurent désormais en première ligne pour aider d’autres jeunes comme eux.  “Pour nous, qui sommes du Gen Rosso, – explique Franco – travailler avec la Fazenda, comme nous le faisons depuis des  années, est toujours l’occasion d’un fort enrichissement et donne un élan décisif pour recueillir partout dans le monde de forts signaux d’espérance ». La fête s’est terminée en chantant “Io ero lì(Moi j’étais là), la chanson composée par le Gen Rosso pour la Fazenda da Esperança. Gustavo Clariá

Mexique : 20ème anniversaire du doctorat H.C. décerné à Chiara Lubich

Mexique : 20ème anniversaire du doctorat H.C. décerné à Chiara Lubich

1944. Chiara Lubich met ses livres bien-aimés au grenier afin de se mettre à l’école de l’unique Maître, Jésus, en abandonnant son rêve d’étudier la philosophie à l’Université catholique où elle pensait qu’elle aurait pu connaître Dieu. Après 53 ans, l’Université Catholique de la Ville de Mexico lui confère le Doctorat H.C. en philosophie.Chiara Doctorado Après 20 ans, la communauté des Focolari au Mexique a organisé un triple événement, pour la mémoire et l’actualisation de son message : Philosophie de l’être, Église communion et inculturation. 29 juin 2017 :’’Le visage de Dieu Communion’’ est le thème du symposium qui s’est déroulé à l’Université Pontificale du Mexique. Le Dr Piero Coda, président de l’Institut Universitaire Sophia (IUS) présente deux conférences : ‘’Le Pape François : 4 points pour une Eglise qui va vers l’extérieur’’ et ‘’Chiara Lubich : une mystique du ‘nous’ pour vivre le changement’’. Deux réflexions qui suscitent auprès des participants, en majorité des prêtres, des religieux et religieuses, l’urgence d’une pastorale qui rende visible le visage d’une Église miséricordieuse, synodale, pauvre et ouverte. « Elle est apparue – affirme P. Coda – la nécessité de maintenir un dialogue ouvert avec les forces vives de l’Église mexicaine afin d’assumer avec enthousiasme le défi de la conversion pastorale lancé par le Pape François. Organisant l’engagement des laïcs au niveau culturel et social, l’accompagnement des jeunes et le cheminement synodal de l’Église où les Charismes peuvent donner leur contribution ». 30 juin. Dans l’accueillante salle de l’Université La Salle à la Ville de Mexico, le Dr. Enrique Alejandro González Alvarez, recteur de l’athénée, explique l’impUniversidad Pondificia 1ortance du diplôme H.C. décerné à Chiara Lubich en 1997 : ‘’Avec son acceptation, c’est elle qui a honoré l’Université’’. Et il souligne la profonde syntonie entre le Charisme de l’Unité et le Charisme lasallien : ‘’L’Université se sent identifiée avec le Mouvement des Focolari car d’une façon conjuguée, nous sommes en train de travailler pour porter le Royaume de Dieu sur terre, sans nul doute ceci étant la principale mission de Chiara(…). Je souhaite que nous continuions à resserrer le lien qui nous unit. Cette maison n’est pas seulement celle de Chiara Lubich , mais de tous ceux qui portent son esprit, parce qu’elle doit continuer à vivre aujourd’hui à travers ceux qui la suivent’’. Pour l’occasion le Dr. Piero Coda présente une conférence sur ‘’La contribution de Chiara Lubich à une nouvelle philosophie de l’être’’. Le discours de Chiara d’il y a vingt ans – dit Coda – s’est montré prophétique pour le Mexique car on cueille au niveau social et culturel une nouvelle demande de sens et de lumière et le besoin d’un nouveau paradigme culturel. Et donc son discours apparaît à titre indicatif et se relie avec l’engagement de l’Institut Universitaire Sophia’’. Entre l’Institut Universitaire Sophia , l’Université Pontificale Mexicaine et l’Université La Salle du Mexique, s’établissent de nouveaux contacts et de nouvelles perspectives de collaboration. FestaJuin 1997 a été commémoré par la communauté des Focolari avec une grande fête où étaient présents le Nonce Apostolique, Mgr. Franco Coppola et le Recteur de l’Université Pontificale du Mexique, le Dr. Mario Ángel Flores Ramos. Musiques, danses, films, et témoignages de personnes qui étaient présentes ce jour mémorable ont servi de cadre adapté à redécouvrir la portée du message de Chiara Lubich. ‘’Dans la basilique de la Madonne de Guadeloupe – dit Maria Voce, dans son message à la Communauté mexicaine – devant la ‘Morenita’, Chiara a mis en évidence les merveilleux symboles avec lesquels Marie s’est revêtue, en se présentant comme exemple extraordinaire d’inculturation’’. La consigne de Chiara, transparent écho du message ‘’Guadeloupéen’’, a résonné avec force, comme l’a souligné la présidente des Focolari : ‘’Abandonnons-nous à Elle, icône de la culture de la ’rencontre’, afin de vivre pleinement le fait de se faire un avec l’autre et de porter dans chaque milieu la spiritualité de communion’’.

Familles Nouvelles franchit le cap des 50 ans

Familles Nouvelles franchit le cap des 50 ans

Chiara Lubich con A e D Zanzucchi e G FumagalliAu cours de la première École des focolarini mariés, Chiara Lubich, reprenant une expression que le jour précédent, à l’audience générale, Paul VI avait adressée aux jeunes du Mouvement des Focolari, annonça que ce jour-là, le 19 juillet 1967, serait né au sein du Mouvement des Focolari « un Mouvement explosif, apostolique et rayonnant » pour le monde de la famille. Cinquante ans après on peut dire que les Familles Nouvelles ont vraiment concrétisé ces paroles grâce à leur vie. Au cours de ces années en effet, des couples, des fiancés, et tous ceux qui ont en quelque manière à faire avec le monde de la famille, ont vu, au contact du charisme de l’unité, leur amour réciproque être ravivé par cette flamme qui se nourrit de l’Évangile, en le transformant en un témoignage de l’amour de Dieu pour l’humanité. Un amour qui a eu pour effet de permettre la diffusion du Mouvement dans la majeure partie des Pays du monde, jusqu’aux îles Fidji (Océan Pacifique) Chiara_Famiglie002 Argentina 1998 Les Familles Nouvelles sont engagées à répondre aux nécessités des familles d’aujourd’hui, dans la ligne proposée par l’exhortation apostolique “Amoris Laetitia”. Non par des paroles, mais grâce aux fruits de la vie d’une multitude de familles qui par leur témoignage d’unité au quotidien et la mise en œuvre d’une centaine de projets de coopération internationale et de parrainage à distance, contribuent au renouvellement de la société et à la réalisation du testament de Jésus : « Que tous soient Un ».    

Évangile vécu: “Je vous donnerai le repos”

Évangile vécu: “Je vous donnerai le repos”

PdV 1Le maire “Mon mari avait accepté, contre ma volonté, d’être candidat à la mairie, pas par ambition, mais par pur désir de servir la communauté. Mon hostilité naissait de la crainte que, notre village étant très difficile, un engagement du genre puisse avoir des répercussions négatives sur la famille. Menaces et disputes n’avaient servi à rien. Lorsqu’un samedi matin, j’ai appris par le journal qu’il avait signé pour la candidature, j’ai commencé à être très mal. Le jour suivant, à la messe, l’Évangile parlait du figuier stérile. À ce moment-là, je me suis sentie comme ce figuier, incapable de donner des fruits. Pas seulement: par mon attitude, j’empêchais aussi mon mari de porter des fruits pour la communauté. J’ai compris que Jésus me demandait de lui donner aussi ma famille, malgré mes peurs. De retour à la maison, j’ai expliqué à mon mari et nos filles l’expérience faite et, d’un commun accord, nous avons décidé de le soutenir. À partir de ce moment, je l’ai accompagné dans tous les comités et assemblées. Maintenant qu’il est maire, je continue à l’accompagner dans toutes ses visites institutionnelles.” (F.D. – Italie) Tensions en famille “Mon mari et moi étions rentrés à la maison si fatigués et tendus que, ayant perdu le contrôle, nous nous étions violemment disputés, au point qu’il me semblait que notre mariage était terminé. J’ai ensuite essayé de ‘recoller les morceaux’, mais lui continuait à être très fâché par ma manière de faire. Le lendemain, je devais aller aider une famille très pauvre. Mais cela n’aurait pas été une échappatoire si avant je ne rétablissais pas l’harmonie et la paix avec mon mari. Même si toutes mes bonnes raisons me revenaient constamment à l’esprit, j’ai essayé de me dominer. De plus, ce jour-là, il devait avoir une rencontre importante: surmontant la crainte de sa réaction, je lui ai téléphoné et lui ai demandé pardon. Tout a été annulé, j’ai senti la liberté de me sentir aimée et cela a aussi donné du sens pour me consacrer aux autres.” (F. – Panama) Tessons “De la fenêtre de mon bureau, je peux voir la rue. Un jour, je vois passer Michele, un sans-abri qui, lorsqu’il est saoul, se dispute avec tout le monde. Il s’arrête, ramasse les tessons d’une bouteille et les dépose dans une poubelle. Puis il s’en va. Moi aussi je les avais remarqués, mais, pressé, je ne les avais pas ramassés. Quelle leçon, et justement de la part d’une personne classée ‘marginale’! J’ai imaginé Michele à l’examen final de l’Évangile, lorsque Jésus lui dira: ‘Entre dans mon royaume: tu as ramassé des verres qui pouvaient blesser mon frère. Tu l’as fait à moi!’” (P.O. – Italie) Chaussettes sales “Dans les vestiaires de la piscine, une dame âgée peu soignée était assise sur un banc avec, à côté d’elle, une paire de chaussettes plutôt sales. Toutes les autres restaient à l’écart, y compris moi. Elle avait de la peine à enfiler son débardeur sur son dos encore humide. Je me suis alors approchée pour l’aider. Reconnaissante, elle m’a demandé si je pouvais aussi lui mettre ses chaussettes. Ah, les fameuses chaussettes! Et immédiatement une pensée: ‘Jésus, c’est toi qui veux me rencontrer en elle’. Je me suis agenouillée et lui ai enfilé ses chaussettes, puis ses chaussures. Encore aujourd’hui, je me souviens de la joie éprouvée.” (Rosemarie – Suisse)

Aujourd’hui au Venezuela

Aujourd’hui au Venezuela

Venezuela 5J’ai appris de la télévision que… Je regarde le journal télévisé, continuellement interrompu par des appels à l’aide ‘’d’utilité publique’’. Ce dernier par exemple dit : ‘’On cherche d’urgence tel médicament…’’. Mon Dieu ! J’écris rapidement le numéro de téléphone et j’appelle. Ils me répondent que la personne qui en a besoin est une personne âgée, que c’est réellement urgent, et qu’elle vit dans la même ville que la mienne. Je me mets rapidement en contact avec la fille de la dame, mais pour le moment, la situation sur les routes du centre ne me permet pas de sortir. On se met d’accord pour se retrouver le jour suivant, tôt le matin, face à un centre social de santé. Lorsqu’on se rencontre effectivement, la femme me demande :’’Combien coûte le médicament ? Je l’ai demandé aux Etats-Unis, mais ils n’ont pas pu me l’envoyer’’. ‘’Rien, Madame’’ est ma réponse. ‘’Prions ensemble afin que la paix revienne vite au Venezuela’’. Nous ne nous connaissons pas mais on se quitte avec une étreinte. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Une amie me téléphone :’’Par hasard, as-tu ce médicament ? Je ne réussis pas à le trouver, nul part…’’. Il s’agissait d’un médicament qu’une personne avait donné dans ma paroisse. A ce moment-là, j’avais pensé :’’Mais servira-t-il un jour à quelqu’un ? C’est un médicament tellement spécifique…’’. C’était justement celui-là dont avait besoin mon amie, avec des indications très précises et de plus, dans une boite de 50 comprimés ! Dieu sait ce dont chacun a besoin. Notre joie était une joie partagée mais peut-être la mienne était-elle plus grande ? Créer des ponts avec des personnes d’autres Eglises Un sms me parvient : ‘’J’aurais besoin de tel médicament, par hasard, tu l’as ?’’. Oui, je l’avais, et j’ai ainsi demandé à Armando de le lui apporter car en plus, celui qui me l’avait demandé est évangéliste comme lui. J’ai aussi pensé lui proposer :’’Si par hasard, tu as l’un ou l’autre médicament qui ne te sert pas, peux-tu à ton tour le donner ?’’ Cette personne m’en envoie un, difficile à trouver dans les pharmacies, fourni par un pulvérisateur. Le mien, je l’avais donné à une autre personne qui ne réussissait pas à….à cause de sa forte toux. Cela m’a permis de vivre la Parole de l’Evangile :’’Donnez et il vous sera donné’’. De plus, celui que j’ai reçu est de meilleure qualité et avec moins d’effets secondaires par rapport avec celui que j’avais avant. C’est surprenant : quand on donne, l’amour se transforme en fraternité.Venezuela 2 Dimanche, jour de repos C’est dimanche !!!Finalement du repos ! J’avais mis au programme, un film très intéressant lorsqu’à l’improviste, quelqu’un a sonné à la porte. Je commençai à craindre que ma tranquillité allait être en danger. Vu ma réaction, mon fils me demande si il doit dire à la personne qui a sonné de revenir à un autre moment. Et je lui réponds presque oui…mais non…j’ouvre moi-même. Face à moi, une dame que je connais qui me demande si je suis occupée. Son expression du visage trahit l’urgence de sa requête. Je la fais entrer. ‘’Je dois vraiment vous parler…’’. ‘’D’accord, entrez. Mon mari est également à la maison : ça va si nous parlons aussi avec lui ?’’. Nous passons ainsi trois heures ensemble, surtout à l’écouter. Elle nous dit qu’elle veut divorcer, mais avant de le communiquer à son mari, et de commencer les démarches, elle a pensé parler avec nous. Ce n’est pas facile d’écouter ses confidences, pleines de souffrance, d’incompréhension, de colère…mais à la fin, beaucoup de doutes en elle s’éclaircissent. Nous terminons avec une prière et avec la décision de se mettre à aimer la première dans les situations rencontrées. Elle retourne ainsi chez elle avec de nouvelles forces, disposée à lutter pour sauver son mariage. Cela a été un dimanche vécu comme ‘’jour du Seigneur’’ dans lequel nous avons fait ce que nous pensons que Jésus aurait fait : aimer sans juger.

Giordani: c’était l’été 1949

Giordani: c’était l’été 1949

con-Chiara-5a“ Entre les jeux, à l’ombre des conifères, au pied des rochers, à ses amis, Chiara (Lubich) parlait toujours de Dieu, de la Vierge, de la vie surnaturelle : la surnature était sa nature. Elle vivait toujours en symbiose avec le Seigneur : effet de la charité, dont elle était pétrie molécule sur molécule. Alors, quand on allait à la campagne, ces forêts alpines se transfiguraient en cathédrales, des villes saintes semblaient perchées sur leurs cimes, fleurs et herbes se coloraient de la présence d’anges et de saints : tout s’animait en Dieu. Les barrières de la matière s’écoulaient. Cela aussi contribuait à la réconciliation entre le sacré et le profane, alors, une fois éliminés le laid, le mal, et la déformation, de toute part l’on retrouvait les valeurs de beauté et de vie de la nature, sous tous ses aspects. Ce qu’elle communiquait, de même que ses œuvres, faisaient disparaitre les détritus appelés à mourir, pour rétablir la communication, en soi si simple, entre la nature et le surnaturel, la matière et l’esprit, la terre et le ciel. Une duplication des valeurs de l’existence sur terre ; une ouverture du passage vers le paradis. C’était l’été 1949. Ce bonheur fut facilité par un chalet que Lia Brunet reçut en héritage à Tonadico de Primiero. Pour y passer quelque vacance en juillet, Chiara (Lubich) y monta avec Foco (Igino Giordani) et les focolarines pour rester un peu seuls dans le but de s’y reposer physiquement, à cause de leur travail durant l’année pour les pauvres et pour elles-mêmes. Le chalet se composait au-dessus d’un grenier, où l’on accédait par une échelle à partir du rez-de-chaussée où se trouvait une pièce avec une petite cuisine. En haut donc quelques matelas par terre et une armoire manœuvrée par une poulie : c’était leur dortoir. Foco logeait à l’hôtel et eut l’occasion de parler dans la salle des Capucins. Dans leur église il désira se lier “étroitement” par un vœu d’obéissance qui, pour Chiara, cependant ne semblait pas conforme aux habitudes du focolare. Elle proposa plutôt un pacte d’unité, dans le sens qu’à la communion eucharistique suivante, sur le néant de nos âmes, Jésus en elle fasse le pacte avec Jésus en lui. A la messe du lendemain matin, à la communion les deux firent faire le pacte à Jésus avec Jésus. Ce fut pour elle le début d’une série d’illuminations ». Igino Giordani. Histoire du mouvement des Focolari, écrits inédits.

Venezuela: message urgent

Le 12 juillet dernier les évêques vénézuéliens ont adressé un message urgent aux catholiques et aux « personnes de bonne volonté”. Ils demandent au Gouvernement « de retirer la proposition d’une Assemblée constituante, de rendre possible le déroulement des élections prévues par la Constitution » et de « reconnaître l’autonomie des Pouvoirs publics, en abandonnant la répression inhumaine de ceux qui manifestent un désaccord, de démanteler les groupes armés » et de libérer « les personnes qui ont été privées de liberté pour des raisons politiques ». Et aussi de s’engager « à résoudre les très graves problèmes de la population, de permettre l’ouverture d’un canal humanitaire afin que puissent arriver des médicaments et de la nourriture aux personnes les plus démunies ». Aux Forces Armées Nationales ils demandent « d’accomplir leur propre devoir de service envers le peuple dans le respect et la garantie de l’ordre constitutionnel ». Les évêques exigent que les dirigeants politiques s’engagent “seulement pour le peuple et jamais pour leurs propres intérêts », en respectant « la volonté démocratique du peuple vénézuélien ». Aux institutions éducatives et culturelles, ils  demandent de travailler ensemble « pour faire s’écrouler les murs qui divisent le Pays », en encourageant « chaque effort en faveur de la paix et du vivre ensemble, fondés sur la loi de l’amour fraternel ». Le message se termine par une invitation adressée « à nos frères dans la foi et aux autres croyants, à faire un Jour de Prière et de Jeûne le 21 juillet prochain, pour demander à Dieu qu’Il bénisse les efforts faits par les vénézuéliens en faveur de la liberté, de la justice et de la paix ».  

Philippines : Genfest 2018

Philippines : Genfest 2018

Logo GenfestUn projet qui est déjà expérience de vie et action sociale, une invitation à construire des ponts de fraternité et contribuer à faire tomber les barrières de l’indifférence, des préjugés, de l’égoïsme. Née en 1973 d’une idée de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, le Genfest est une rencontre de jeunes de toutes les latitudes. Celui de Manille sera la 11ème édition. Le Genfest a démontré avec le temps que c’était un grand festival d’idées, de pensées et d’initiatives qui ont inspiré des milliers de jeunes de cultures, ethnies et religions différentes à changer et orienter leur propre vie vers les idéaux de la fraternité et du monde uni. Le programme central se déroulera dans le World Trade Center Metro de Manille, alors que tous les workshops se dérouleront dans l’enceinte de l’Université « De La Salle ». BEYOND ALL BORDERS (au-delà de toute frontière), titre de la prochaine édition, veut souligner les frontières à dépasser, au niveau personnel et social, pour construire un monde plus uni et plus heureux, pour respirer, aimer, travailler et vivre avec un regard ouvert et accueillant. Différentes manifestations artistiques et musicales, des forums, des moments d’exposition sont prévus. Le logo du Genfest 2018 peut se résumer en un mot : essentialité. “less is more”, moins c’est mieux. Dans un monde où la communication et l’information débordent à l’excès, le message de Manille aura la marque de la simplicité et de la puissance que toute parole peut apporter au monde. Voilà pourquoi le logo du Genfest est uniquement fait de lettres et une simple ligne sous le titre. Un signe essentiel qui est un rappel à dépasser, aller au-delà des frontières, pour souligner la seule chose qui compte dans la vie: aller vers tout le monde pour arriver ensemble à réaliser la fraternité universelle. Pour nous contacter : info@y4uw.org Les inscriptions seront ouvertes à partir d’octobre 2017 Source : Y4UW International http://y4uw.org/it/ https://www.youtube.com/watch?v=C8NvjNYgNEc

Tout est différent, mais rien n’a changé

Tout est différent, mais rien n’a changé

ElisaNuinElisa vit au Focolare de Welwyn Garden City, à 35 km du nord de Londres, dans le Hertfordshire. Une “cité-jardin”, fondée dans les années 20, avec de beaux édifices de style néo-georgien, des roses autour des porches, des allées bordées d’arbres. Elle raconte: “Je suis née dans le nord de l’Italie, dans un petit village de la province de Novare. J’ai deux frères plus jeunes. Nos parents nous ont transmis les valeurs chrétiennes, comme ‘penser aux autres’. À 20 ans, mes études de français et anglais terminées, je cherchais un travail. Mais c’était difficile dans une petite ville, j’étais très découragée. Une de mes amies m’a invitée à une rencontre durant laquelle était planifié un voyage à Rome, pour participer au Genfest, une grande manifestation des jeunes du Mouvement des Focolari au stade Flaminio. C’était en mai 1980. J’y suis allée, mais seulement pour passer un week-end différent. J’ai cependant été surprise et émue par ce que j’ai vu: les affiches qui parlaient d’un monde uni, l’enthousiasme de dizaines de milliers de jeunes. J’ai eu la nette impression d’avoir trouvé quelque chose de précieux. Une fois rentrée, je suis restée en contact avec ces personnes. Il y avait quelque chose qui m’attirait chez elles. J’ai commencé à fréquenter le focolare, pendant qu’en moi s’éclaircissait ce que je voulais faire dans la vie. Jusqu’à ce que je comprenne: me donner à Dieu et aux frères, justement à travers le Focolare. J’ai trouvé un bon travail à Caritas, l’action sociale du Diocèse. Un poste intéressant et à responsabilité. Trois ans après, je devais déménager à Bologne, mais le prêtre responsable de Caritas essayait avec insistance de me convaincre de ne pas partir. Ce jour-là, l’Évangile parlait justement de ‘ceux qui ne quittent pas mère, père et terres… ne peuvent pas être mes disciples’. J’ai pensé que Jésus s’adressait à moi. Je suis partie sur le champ. De 1985 à 1987, j’ai fréquenté l’école de formation à la cité-pilote de Loppiano (près de Florence, en Italie). Et ensuite… l’Afrique! J’ai eu l’impression de me retrouver dans un film: tout était nouveau et différent. Le lendemain de mon arrivée, dans une chapelle, devant le tabernacle, je Lui ai dit: ‘Tu es le même Jésus, j’ai donné ma vie pour toi et, maintenant, je te trouve aussi ici’. J’ai passé le premier mois à Fontem, au Cameroun. Ensuite, je suis partie au Nigeria, où je suis restée vingt ans. En 1989, à Lagos, nous avons lancé un projet pour un groupe de jeunes filles. Pour les héberger, une religieuse nous a offert deux chambres dans leur mission, ensuite, une famille nous a proposé une maison gratuitement pendant cinq ans. Enfin, nous avons trouvé un lopin de terre et beaucoup de personnes nous ont aidées à construire le premier focolare du Nigeria. Tout arrivait grâce à l’aide inattendue de Dieu, à travers les personnes. Nous avons lancé une première entreprise qui produit des travaux en batik, une technique traditionnelle de peinture sur étoffe par application de cire. Le projet a aidé d’innombrables jeunes filles au fil des ans. En 2002 à Jos, dans le Nigeria septentrional, environ un millier de personnes ont perdu la vie dans un affrontement entre musulmans et chrétiens. Jusque-là, les deux groupes avaient toujours vécu pacifiquement. À Jos justement, nous avons voulu faire une Mariapolis, parce qu’il était nécessaire d’expérimenter le dialogue, la paix, la réconciliation, spécialement dans un endroit aux profondes blessures, pas seulement physiques. Les personnes avaient perdu leur entreprise, les lieux de culte avaient été détruits. À la fin de la Mariapolis, une femme, qui, précédemment, avait incité les jeunes de son village à combattre les rebelles, a participé à un voyage d’un mois sous le signe de la réconciliation, de village en village, voulu par l’évêque local. Par la suite, j’ai été pendant six ans à Douala, au Cameroun. Depuis 2013, je vis à Welwyn Garden City (Grande-Bretagne), où il a neigé de février à avril la première année! Dehors, tout était différent, mais rien n’avait changé. Où Dieu te veut, voici ta maison!”  

Constantinople 1967 – 2017 : un héritage en or

Constantinople 1967 – 2017 : un héritage en or

Mariapoli IstambulOui, véritablement en or. Cinquante années en effet sont passées depuis cette humble rencontre qui allait produire des ouvertures impensables entre le Patriarche Œcuménique de l’Église Orthodoxe et le Mouvement des Focolari – les focolari d’Istanbul écrivent -. Il y a quelques semaines, le Métropolite Gennadios Zervos s’exprimait ainsi : « Jusqu’à aujourd’hui, ce moment n’a pas été apprécié d’une façon adéquate à sa juste valeur, dans toute son importance’’ (cfr Ce dialogue voulu par Dieu). Nous réussissons à cueillir quelque chose de la force vitale de cette semence si nous repensons au premier doctorat honoris causa en ‘’culture de l’unité’’ dont s’est vu décerné en octobre le Patriarche Bartolomé de la part de l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano, Italie). C’est de là qu’est né le projet, maintenant déjà réalité, d’enrichir l’offre formative de ce même Institut, avec un Cours permanent pour le dialogue entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique, dédié au Patriarche Athénagoras et à Chiara Lubich. Instanbul 2Le 13 juin, jour de la commémoration, quelques-uns parmi nous se sont retrouvés spontanément au Fanar, le siège patriarcal. Devant la très belle icône de Marie, nous avons conclu la prière d’action de grâces avec le Magnificat :’’Le Tout-puissant a fait des merveilles, Saint est son Nom’’. Mais l’or est encore de rigueur pour la célébration qui a été faite ici à Istanbul, dans le cadre de la Mariapolis locale. Si l’année passée, le Pape François avait visité une Mariapolis, celle de Rome, cette année, les participants de la Mariapolis d’Istambul ont eu la surprise, la joie, l’honneur d’être les hôtes du Patriarche Bartolomé. L’École de Théologie de l’île de Halki avec son splendide parc, a fait office de cadre à une journée inoubliable. Dimanche 25 juin, les 65 ‘’mariapolites’’ de différentes confessions religieuses, nationalités, langues, sont montés dans la salle des audiences où le Patriarche Bartolomé a tenu son discours : « Nous parlons maintenant d’une histoire qui a 50 ans, d’un lien spirituel très étroit entre le Patriarche Grec et le Mouvement des Focolari. Et nous pouvons désormais parler de tradition car notre prédécesseur, le Patriarche Démétrios a continué la relation avec Chiara et le Mouvement. Et nous avons suivi et porté de l’avant cette tradition pendant 26 ans. Nous sommes très heureux et c’est une grande joie pour nous que la plus grande partie de ces années se soient écoulées avec nous ». Nous ne sommes pas nouveaux en ce qui concerne les manifestations d’affection et d’estime du Patriarche, mais il réussit toujours à nous surprendre. L’expression de sa joie n’est pas une formalité… il se dit fier de sa part de 26 ans sur les 50 ! Et ajoute à l’improviste : « Mais déjà avant d’être patriarche, dans le travail à côté de mes prédécesseurs, j’ai servi ce rapport avec amour ». Et il a continué : « Je vois que le Bon Dieu vous a bénis parce que votre nombre et vos services ont augmenté, parce qu’avec le testament de Chiara que vous avez accueilli, vous rendez service à toute l’humanité avec le même cœur pur, avec la même foi, avec le même amour, avec la même laboriosité. […] Comme pour la bénédiction du Pape François, il en va de même pour notre bénédiction et notre prière qui est toujours avec vous, parce que vous semez les semences de la paix et de l ‘amour dans le cœur des hommes. Que Dieu conduise toujours vos pas vers les bonnes œuvres ». Foto Nikos Manghina Après le discours, la remise des dons, parmi lesquels un cadre avec une photo d’Athénagoras et de Chiara durant une de leurs rencontres. Et puis une chanson ‘’Ama e capirai’’ (‘’Aime et tu comprendras’’), en différentes langues (dont le grec) que nous savons avoir été fort aimée par le Patriarche Athénagoras et qui exprime l’essence de la Mariapolis : la lumière qui vient de l’amour vécu. Dans la salle à manger attenante, le Patriarche a offert à tous un excellent repas et la matinée s’est conclue avec des photos officielles, selfies, et moments de dialogue dans lequel Bartolomé s’est entretenu avec l’un et l’autre. En or, finalement, l’héritage que nous ont laissé le Patriarche Athénagoras et Chiara, protagonistes et initiateurs du ‘’dialogue de la Charité’’, ‘’grands concepteurs du dialogue du peuple (…) initiateurs d’une nouvelle Ère œcuménique ; ils ont enseigné à des peuples, en donnant eux, courage, force, patience, fidélité, disponibilité, amour et unité’’ (Métropolite Gennadios Zervos).

Journée Mondiale de la Population

Après l’intérêt suscité par la ‘’Journée des cinq milliards’’ qui se tint le 11 juillet 1987, l’Assemblée Générale des Nations Unies décida de porter de l’avant l’initiative pour conscientiser davantage à propos des questions liées à ce sujet, incluant les liens avec l’environnement et le développement. La Journée Mondiale de la Population se célébra pour la première fois le 11 juillet 1990, dans plus de 90 pays.

Liban: plus forts que la guerre

Liban: plus forts que la guerre

Lebanon“Pendant de nombreuses années, mon pays, le Liban, a été sous le contrôle de la Syrie. Pour cette raison, entre les deux pays, une forte tension s’est développée, aggravée depuis l’arrivée d’un grand nombre de réfugiés syriens, environ deux millions de personnes sur quatre millions et demi d’habitants, presque la moitié de la population. Au début de la guerre en Syrie, quelques familles de la communauté des Focolari d’Alep étaient venues au Liban pour fuir la guerre pendant quelque temps. Par la suite, la situation dans leur pays s’étant dégradée, elles n’ont pas pu rentrer dans leur patrie et ont été accueillies dans un centre du Mouvement. Dans le climat d’hostilité générale qui les entourait, les aider était un choix délibérément à contre-courant, qui demandait de notre part l’effort d’annuler tous les préjugés que le peuple libanais nourrissait envers les Syriens. Nous voulions témoigner la paix et l’amour entre nous. Nous avons commencé à leur rendre visite, construisant avec eux un fort lien. Parents, jeunes et enfants, nous nous sommes tous engagés afin que ces familles ne se sentent pas seules dans un moment aussi difficile. Nous passions nos journées ensemble, organisant des soirées, cherchant à alléger leurs angoisses, les comprendre et les écouter. Nous ne pouvions pas résoudre les problèmes des États, mais nous pouvions au moins construire des oasis de paix autour de nous. Ils n’avaient rien, ils étaient arrivés sans avoir pu apporter avec eux des objets ou des vêtements. Nous avons fait entre nous une communion des biens, récoltant surtout des vêtements, que nous avons offerts avec délicatesse. Ce n’était pas facile pour eux d’accepter une aide matérielle. Leurs conditions de vie étaient dures. Ils étaient sans travail, en terre ennemie, souvent en attente de nouvelles de leurs parents ou amis. Nous, les jeunes, sommes allés ensemble à la plage, pour chercher à détendre l’atmosphère pesante. Souvent. Nous avons commencé à nous voir, à passer beaucoup de temps ensemble, aussi à lire la parole de vie, pour partager nos vies et nos expériences. Nous avons fini par nous sentir membres d’une unique famille. Une année plus tard, ces familles ont dû entreprendre de chercher un logement. Elles étaient angoissées et avaient d’importantes difficultés financières. Mais nous avons cru ensemble à la providence de Dieu. En cherchant avec eux des logements et un travail, nous étions conscients des difficultés que nous allions rencontrer. Nous cherchions un logement ‘pour nos amis syriens’ et nous recevions en échange des réactions très hostiles. Par exemple, les propriétaires des appartements nous proposaient des loyers excessivement élevés, pour ne pas les recevoir. Avant de quitter le centre, le dernier jour, une seule famille n’avait pas encore de maison, ni de meubles. L’une de nous a rappelé que nous devions avoir confiance en l’intervention de Dieu. Pour notre plus grande joie, le jour suivant, nous avons trouvé gratuitement une maison et une personne, qui devait déménager, a offert tous ses meubles. Nous avons aussi trouvé des écoles en partie gratuites pour leurs enfants. Avec un groupe d’enseignants, nous avons lancé une école de français, qui a permis aux enfants des familles syriennes de commencer à fréquenter l’école. Maintenant, ces familles ont quitté le Liban et se sont installées au Canada, Belgique, Pays-Bas. Ils nous ont écrit pour dire qu’ils se sont sentis soutenus au Liban, chez eux. Une famille a expliqué: ‘Sans le soutien des familles libanaises, nous n’aurions jamais pu tout recommencer depuis le début aussi facilement’. Lorsqu’elles sont parties, elles ont laissé des affaires pour les familles qui allaient arriver après. Maintenant, nous disposons de trois logements que nous utilisons pour les familles syriennes et irakiennes de passage au Liban pour émigrer, cherchant à être toujours disponibles pour les aimer et garder cette relation de paix.”  

Rencontre avec l’Absolu

Rencontre avec l’Absolu

Chiara 4Je t’ai trouvé en tant de lieux, Seigneur ! Je t’ai senti palpiter au plus haut du silence d’une chapelle de montagne, dans la pénombre du tabernacle d’une cathédrale déserte, dans la ferveur unanime d’une foule qui te célèbre et emplit les voûtes de ton église de chants et d’amour. Je t’ai parlé au-delà du firmament étoilé, quand, dans la sérénité du soir, après le travail, je rentrais à la maison. Je te cherche et souvent je te trouve. Pourtant, il est un lieu où je te trouve toujours : dans la souffrance. Une douleur, quelle qu’elle soit, est comme le tintement de la cloche qui appelle l’épouse de Dieu à la prière. Quand l’ombre de la croix apparaît, je me recueille en mon tabernacle et, oubliant le tintement de la cloche, je te vois et te parle. C’est toi qui me rends visite. C’est moi qui te réponds : « Me voici, Seigneur. C’est toi que je veux, Toi que j’ai voulu. » Dans cette rencontre, je ne sens plus ma souffrance. Enivrée de ton amour, je suis baignée de toi, imprégnée de toi, toi en moi, moi en toi afin que nous soyons un ! Puis je rouvre les yeux à la vie, à la vie moins vraie, divinement aguerrie pour conduire tes combats. Da Chiara Lubich, “La dottrina spirituale”, Editrice Città Nuova, Roma 2006, pagg. 147-148. Traduit en français in “Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité, Paris 2003, p. 129-130

Afrique : la paix malgré tout

Afrique : la paix malgré tout

Gen BurundiAprès une guerre civile qui a bien duré 12 ans, le Burundi traverse actuellement une crise politique qui a provoqué une grande fissure entre les institutions et les citoyens. De nombreuses manifestations ont été organisées pour protester contre le gouvernement et nombre de jeunes ont été arrêtés. Homicides et séquestrations se suivent ; beaucoup de gens quittent leur village ou même le pays, pour fuir. Les gen, jeunes des Focolari, se sont engagés à “vivre pour leur peuple”. En toute difficulté ou personne qui souffre ils essaient d’y reconnaitre un visage de Jésus crucifié et abandonné, pour l’aimer concrètement. « Nous sommes allés secourir les nombreux blessés, raconte Lewis. Lors d’une visite à l’hôpital de la capitale, nous avons lavé les habits des malades et partagé les repas avec certains d’entre eux. Nous sommes allés visiter les enfants d’un orphelinat. Nous avons joué et passé l’après-midi avec eux, en essayant de les rendre heureux. Nous en avons profité pour donner aussi un coup de main pour le ménage. » Les gen, dont la plupart sont universitaires, ont organisé une “Conférence de paix » auprès de l’Université du Burundi, très appréciée. « La salle était pleine ce qui nous a confirmé la grande aspiration des gens à la paix. Notre groupe musical, le « Gen Sourire », s’est exhibé devant un public qui nous a fait un bon accueil. En particulier la chanson « I Believe » (voir le vidéo) qu’ils ont composée, encourage les jeunes de notre pays à progresser, en se rendant sensibles à la souffrance des autres, par l’invitation à faire notre part pour changer le monde. Lorsque nous avons enregistré ce vidéoclip nous avons dû nous efforcer de dépasser les oppositions qui nous entouraient et croire que, malgré tout, la paix est toujours possible ». Afin de rendre plus visible et efficace leur engagement, les jeunes avec la communauté locale des Focolari, ont lancé le projet « TOPA » (Projet pour la paix au Burundi), qui inclut une série d’initiatives en faveur de la paix et de la réconciliation : « Par des conférences thématiques, des programmes radio, des activités de bienfaisance, des concours artistiques, de poésie, et de chants, plus une grande fête de clôture, le tout diffusé par les média. Nous essayons de faire participer le plus grand nombre de personnes possible à notre engagement pour construire la paix dans notre pays ». https://www.youtube.com/watch?v=Q2fobgsqI7c

Europe, famille de peuples

Europe, famille de peuples

Malta 3«Le 25 mars dernier rappelait le 60ième anniversaire des Traités de Rome, qui donnèrent vie concrètement à cette « communauté de peuples » que Robert Schuman prévoyait déjà. Le 7 mai 1950, de fait, il avait proposé à Adenauer « une solidarité de production » de charbon et d’acier, qui rendrait impossible toute forme de guerre entre France, Allemagne et les autres pays qui y auraient adhéré. Un acte extraordinaire pour réconcilier les peuples ruinés par le plus terrible conflit expérimenté jusqu’à nos jours. L’Europe était dévastée, plus de 35 millions de morts, non seulement des ruines, mais aussi des destructions sociale, politique, morale. Sans lois, sans ordre public, sans services… En ces jours-là si déconcertants, seulement le fait de sécuriser les frontières et veiller sur les accords de paix aurait déjà été beaucoup. Comment pouvait-on arriver, par contre, à imaginer de guérir si profondément les blessures au point de faire de tant de peuples si opposés, un seul peuple européen ? Qui a inspiré Schuman, Adenauer, De Gasperi et d’autres encore ? Nous souhaitons que ce soit Dieu qui ait suscité les idées et la force pour l’Europe. Dieu qui a témoigné de son amour pour les hommes jusqu’à mourir pour eux d’une mort atroce et infâme, qui l’a identifié à toutes les douleurs de l’humanité, y compris les déviances des violences et des guerres. Dieu qui aujourd’hui encore peut solliciter les peuples à se réconcilier et devenir une unique famille universelle. Les fondateurs de l’Europe en ont fait l’expérience. Ils ne se sont pas laissé écraser par l’absurdité du mal, par la déshumanité de la dictature, du conflit, de la Shoah… Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari, disait à propos de la culture qui naît d’une profonde réconciliation : “ … toute personne peut apporter son aide bien spécifique dans tous les domaines : dans la science, l’art, la politique, les communications et ainsi de suite. Et son efficacité sera d’autant plus efficace qu’elle travaille avec les autres au nom du Christ. C’est l’incarnation qui continue, incarnation intégrale qui s’adresse à tous les membres du Corps mystique du Christ. Elle naît ainsi, et se répand dans le monde, celle que nous pourrions appeler « culture de la Résurrection » : culture du Ressuscité, de l’Homme nouveau et, en Lui, de la nouvelle humanité ». Et si l’aventure des fondateurs de l’Europe allait dans cette direction, nous pouvons – et je voudrais dire : nous devons – aspirer à continuer leur œuvre. Nous y sommes tous appelés. L’unité des peuples de l’Europe est un parcours en même temps éducatif, culturel, spirituel et même politique, économique, social, de communication. Quelques propositions de possibles pas ultérieurs : par-dessus tout il nous est demandé à nous chrétiens non seulement la réconciliation mais un chemin fait de témoignages communs, un chemin qui a vu des rencontres historiques récentes : à Lund, en Suède ; à Lesbos, en Grèce ; à Cuba. La tâche nous revient à nous tous de contribuer à faire des pas vers la communion pleine et visible, sachant combien cela sera déterminant pour l’unité de l’Europe et pour mieux servir l’humanité. En d’autres termes de régénérer la démocratie qui est née en Europe, mais qui aujourd’hui a besoin d’une nouvelle dimension, plus effective, plus dense, plus adaptée à ce siècle. Malta 4Et encore : dans un contexte européen multiculturel et multi religieux la nécessité d’une nouvelle capacité de dialogue se fait vraiment sentir. Dialogue qui peut s’appuyer sur la « Règle d’or », qui dit : « Fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi-même » (cf Lc 6,31) ; règle commune à toutes les principales religions de la terre et accueillie aussi par qui n’a pas de référence religieuse. Il faudrait ensuite revoir et appliquer, même au niveau international, la devise choisie par l’Union Européenne » « unité et diversité ». Ce serait aussi un legs pour les peuples d’autres continents qui cherchent des voies pour s’unir. Les fondateurs n’ont jamais eu une vision de l’Europe fermée sur elle-même, mais ouverte à l’unité de la famille humaine. Le réaffirmer ici à Malte est significatif, le pays européen le plus au sud, immergé de par sa nourriture, sa langue, et surtout par sa vocation dans la Méditerranée qui au lieu de tombe bleue doit redevenir « Mare nostrum » : d’une Europe, d’une Afrique et d’un Moyen Orient unis. Les nombreuses crises internationales en cours nous donnent la nette perception que la route pour y arriver véritablement sera longue. Chiara Lubich disait encore : “il faut une étude patiente, il faut de la sagesse, il faut surtout ne pas oublier qu’il existe Quelqu’un qui suit notre histoire et désire – si nous collaborons avec toute notre bonne volonté – voir réalisés Ses projets d’amour sur notre continent et sur toute notre planète ». Nous pouvons conclure que pour un but aussi haut, engager notre vie en vaut la peine. Que ce Forum aide à mettre sur pied cette « Europe famille de peuples » qui, selon le pape François, est ‘capable de faire naitre un nouvel humanisme basé sur trois capacités : la capacité d’intégrer, la capacité de dialoguer et la capacité d’engendrer ’ ». Maria Voce Malte, St John’s Cathedral, 7 mai 2017

Un long chemin au Moyen-Orient

Un long chemin au Moyen-Orient

Il lungo cammino...On voyage pour différents motifs: curiosité, soif de connaissance, esprit d’aventure, pour trouver des réponses ou pour se connaître soi-même. Mais pas Gianni Ricci, auteur avec Delfina Ducci d’un livre édité par Città Nuova, Le long chemin de “se faire un”, qui a parcouru de nombreux kilomètres. Une “vie de voyage”, pourrait-on dire, mais pour aborder les infinies modulations de l’humanité souffrante. Né à Ripalta Cremasca, dans le nord de l’Italie, dans une famille simple mais digne, il grandit dans l’authenticité des valeurs chrétiennes. À vingt ans, il connaît l’idéal de l’unité de Chiara Lubich, qui révolutionne son modèle de vie chrétienne, si bien qu’il comprend que le focolare est la route à parcourir pour toute sa vie. En 1964, il part pour Loppiano (Florence, Italie), cité-pilote naissante du Mouvement, où il travaille pendant plus de vingt ans avec un grand dévouement. Après Loppiano, son adhésion aux plans de Dieu l’amène à partir d’abord pour la Turquie, pour suivre les développements de la communauté naissante, ensuite au Liban, Terre sainte, Algérie, Jordanie, Irak, Égypte, Syrie, Tunisie, Maroc… “Tant de changements inattendus en moi! Je suis en Turquie. Qu’est-ce qui me manque ici, d’occasion et de grâce, pour me faire saint? Ici, il y a beaucoup de travail à faire.” Gianni Ricci, globe-trotteur dans l’âme, note tout ce qu’il rencontre, peut-être en glissant sur les difficultés rencontrées, spécialement dans la relation avec des peuples aussi divers. Même en montrant la tragédie des guerres, qui causent des blessures profondes dans la population et atténuent les espérances d’un possible futur de stabilité et paix, il ne cherche pas de solutions ou de possibles explications dans l’histoire. Il vit simplement près des personnes qu’il rencontre, avec un cœur libre et ouvert vers une humanité “élargie”, qui parle la même langue du cœur et de la souffrance. “Fin janvier 1986, avec Aletta (une des premières focolarines), il entreprend le premier voyage d’Istanbul à Ankara et d’ici à Beyrouth, au Liban. L’aéroport est presque détruit par les bombes! Le Liban est écrasé par la guerre civile […]. Les contrôles sont implacables, les autorités suspectent tout le monde. Chaque poste de contrôle est occupé par des factions différentes. Après huit jours, Gianni repart pour Istanbul. Au long des 120 km qui séparent Beyrouth de la frontière avec la Syrie, il traverse 13 postes de contrôle. Au premier, il risque sa peau. Gianni s’arrête devant une guérite, où un soldat armé jusqu’aux dents qui lui demande ses papiers. Il les lui montre et repart. Quelques mètres plus loin, un jeune lui ordonne de retourner en arrière, lui faisant remarquer que le garde a son fusil pointé sur lui et n’a pas donné la permission d’avancer. Il n’a pas appuyé sur la gâchette, grâce à Allah, il lui dit.” Ce n’est pas un récit politique, mais purement et “simplement” humain. L’humanité dont il parle n’a pas de couleurs ou de langues, n’a pas de passeports, frontières, lois ou traditions. Dans chaque lieu où il est envoyé, Gianni prend particulièrement soin des relations avec les Églises locales, avec l’Islam, avec le monde juif, ayant l’exigence de soutenir toutes les personnes qu’il rencontre à vaincre leur peur, l’incertitude du lendemain, la tension provoquée par la guerre. Une succession de souvenirs dans la perspective de l’unité. C’est la “logique” qui meut encore Gianni, observateur surpris des choses de Dieu. Les citations sont tirées de “Le long chemin de ‘se faire un’”. Expériences au Moyen-Orient, Città Nuova, 2016.  

Kilomètres d’espérance

Kilomètres d’espérance

Gen Rosso-aChaque vie contient en elle-même une espérance. Également dans le tunnel obscur de la dépendance, on peut allumer une lumière. En 1983, dans la ville de Guaratinguetá, dans l’État de San Paolo (Brésil). Nelson Giovanelli se rapproche d’un groupe de toxicomanes, encouragé par le Père Hans Stepel, franciscain allemand. Le jeune Nelson gagne leur confiance. Un d’entre eux, Antonio Eleuterio, demande de l’aide pour sortir de l’engrenage de la drogue. Ce sont les premiers pas de la grande famille de la Fazenda da Esperança. En 1989, Iraci Leite et Lucilene Rosendo deux jeunes filles de la même paroisse, suivent l’exemple de Nelson, quittent tout pour se consacrer totalement à cette nouvelle mission. En 2007, le pape Benoît XVI visite la communauté de Pedrinhas, au Brésil, lieu proche du sanctuaire de Aparecida. Depuis lors, la proposition de vie de la Fazenda da Esperança commence à se diffuser dans le monde entier. Les acteurs des actuelles 118 Fazende, disséminées dans 17 pays, sont des personnes volontaires, souvent rescapées d’un passé de drogue et d’alcool, qui après un cheminement de désintoxication, ont senti l’appel de Dieu à devenir à leur tour, porteurs d’espérance pour ceux qui sont précipités dans cette même obscurité. Les premiers jours de mai 2017, 60 volontaires de différentes Fazende du monde, se rendent à Assise, la citadelle de Saint François et Sainte Claire et, à Loppiano (Italie), pour commencer une nouvelle ‘’mission d’espérance’’ tout au long des routes d’Europe. Pendant deux semaines, à côté d’eux, il y aura aussi le groupe international Gen Rosso. Allemagne, fin mai. Quelques participants du groupe racontent : « Chaque matin, une caravane d’autos, et de minibus part en direction d’une nouvelle destination, dans une zone de 400 kilomètres : des écoles, des communautés, des groupes, des prisons.  Les jeunes de la Fazenda partagent leur vie tourmentée, suscitent des interrogations, répondent à des questions. Mais surtout, ils allument l’espérance : s’ils ont réussi à s’en sortir, pourquoi pas moi ? Ce sont des histoires de drogue, de désespoir, de solitude, de peur, de crimes, de prison. Quand le noir est total, une lumière s’est allumée dans leur vie : Dieu m’aime, comme je suis, dans l’état dans lequel je suis réduit. A quoi s’agripper pour renaître ? A la ‘Parole de Vie’’, à l’amour réciproque, pain quotidien pour se relever et repartir ». Un message puissant,  qui voyage au son des paroles, mais aussi au rythme de la musique et sur des pas de danse, se faisant toujours plus entraînants. Cela suscite d’abord une simple curiosité, puis des moments de suspension. Ensuite l’hésitation disparaît et fait place à un grand sourire sur les lèvres  de beaucoup de jeunes. Jusqu’aux moments d’échanges profonds. « Aujourd’hui aussi l’annonce de l’espérance a trouvé une brèche dans beaucoup de cœurs ». La tournée ‘’Every Life Has Hope’’ parcourt des kilomètres, à travers villes et régions diverses, témoignant de la présence de Dieu dans l’aujourd’hui de la société, et la possibilité pour tous, personne n’étant exclu, de recommencer. Dans la prison de Bielefeld, la ‘’caravane’’ rencontre cent  détenus. A Arnsberg, ville du nord-est de l’Allemagne, les membres du Mouvement Shalom. Le jour de la Pentecôte, à Cologne, le voyage prévoit une étape dans une communauté paroissiale et l’après-midi, rencontre avec Caritas. A l’invitation de l’Évêque auxiliaire, le groupe chante la messe dans la Cathédrale, en proposant ‘’Io ero li’’ (‘’J’y étais’’), composée pour l’occasion. A Gut Hange, on fête les 5 ans de l’ouverture d’une Fazenda féminine. Et encore : visites à des structures d’accueil pour SDF, à des malades en fin de vie, rencontres avec des étudiants et avec des jeunes drogués accueillis dans une structure publique, avec une congrégation de sœurs qui se consacre à l’accueil de jeunes filles en difficultés sérieuses. La tournée fait également une étape en Belgique, auprès de la communauté de Peer, petite ville où s’ouvrira bientôt une nouvelle Fazenda. Après deux semaines intenses et joyeuses, le groupe de la Fazenda poursuit vers Berlin et la Pologne, alors que le Gen Rosso rentre à Loppiano en vue des prochaines étapes du ‘’musical Campus’’ dans les Pouilles, (sud Italie), où il y aura l’inauguration d’une nouvelle Fazenda. Encore ensemble, pour allumer une nouvelle espérance.

Évangile vécu : aller à contre-courant

Évangile vécu : aller à contre-courant

20170703-01Combien de fois faut-il pardonner ? Il y a trois ans, mon demi-frère plus âgé est venu à la maison et a offensé ma femme alors que j’étais au travail. Quand je suis rentré à la maison, je me suis énervé très fort mais ensemble, nous avons décidé de ne pas réagir. Nous avons ensuite su que la fille, qui habitait avec nous cette période-là, était retournée chez elle en disant qu’elle devait se préparer seule à manger. De plus, à notre grande surprise, mon frère a commencé à raconter aux personnes de notre communauté que nous l’avions insulté et qu’il ne nous aurait pardonné qu’après que nous lui aurions présenté nos excuses. A ce point-là, pour nous c’était trop et nous ne nous sommes plus adressés la parole pendant un an. Un jour, je me suis souvenu que Jésus nous a enseigné que nous devions pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois quelle que soit la situation qui se présente à nous et jusqu’à prier pour nos ennemis. Ainsi, le dernier jour de l’an, j’ai organisé une réunion de réconciliation entre nous, avec la présence de toute la famille élargie. J’ai été le premier à parler. J’ai dit aux membres de la famille que nous n’étions pas là pour faire de longs discours, ni pour juger l’autre, mais simplement pour demander pardon à mon frère aîné et que cela nous avait attristés de l’avoir offensé. Puis je me suis levé et me suis agenouillé devant lui, geste qui voulait signifier humilité et magnanimité, deux vertus chrétiennes. Les membres de la famille, y compris mon frère, sont restés abasourdis par ce geste et personne n’osait dire une seule parole. Après un moment, il m’a dit qu’il m’avait pardonné. Nous sommes rentrés heureux et sereins à la maison, d’avoir rétabli la paix entre nos familles. (Christopher et Perpétua Idu – Afrique) Pearl_resizedPerle de grande valeur J’étais en train de vivre un mariage réellement difficile. Mon mari, qui autrefois  était un homme gentil, intelligent et cultivé, était devenu alcoolique à cause de la période qu’il avait passé sous les armes. Peu après son retour en Angleterre du front, il a repris la vie d’une manière normale mais bien vite, il a développé un ulcère duodénal qui lui faisait fort mal. Il était incurable, et bien souvent, il était incapable de travailler. C’est alors qu’il a découvert l’alcool comme anti-douleur… Il buvait énormément. J’ai vécu avec lui ce moment terrible. Cela a été un véritable traumatisme aussi bien physique que mental : je n’en pouvais plus ! J’ai demandé conseil à différents médecins et spécialistes, mais sans succès. Après quelques années, nous avons rencontré le Mouvement des Focolari. J’ai écrit à une personne envers laquelle j’avais beaucoup de respect et de confiance. Sa réponse m’a fort étonnée : « Merci d’avoir partagé avec moi ta ‘’perle de grande valeur’’… ». Comment l’énorme difficulté que nous étions en train de vivre pouvait être appelée une ‘’perle de grande valeur’’ ? Il a fallu plusieurs années pour commencer à comprendre comment je pouvais transformer la souffrance en amour, à savoir perdre tout ce que je croyais être nécessaire pour nous, être acceptés socialement, et ne plus faire semblant que tout allait bien. Au fond, il s’agissait de dire ‘’oui’’ plutôt que ‘’non’’. A la fin, je me suis ‘rendue’ permettant à Dieu de me prendre entre ses bras. Et Lui s’est manifesté. Pendant la dernière période de la vie, mon mari a fait la profonde expérience de l’amour personnel de Dieu pour lui et il n’a plus bu. Moi aussi, j’ai réussi à me libérer de la dépression. J’ai mis certainement une grande partie de ma vie pour arriver à cet objectif. Mais c’était et c’est, ma ‘’perle de grande valeur’’. (Source : New City – Londres)  

La splendeur de la nature

La splendeur de la nature

« En contemplant l’immensité de l’univers, la beauté extraordinaire de la nature, de sa puissance, je me suis tournée spontanément vers le Créateur de toutes choses et j’ai compris de façon nouvelle l’immensité de Dieu. L’impression en fut si forte et si nouvelle que je me serais mise aussitôt à genoux pour adorer, louer, glorifier Dieu. J’ai ressenti le besoin d’agir de la sorte comme si c’était ma vocation actuelle. Et comme si mes yeux s’ouvraient, j’ai compris comme jamais auparavant qui est Celui que nous avons choisi comme Idéal, ou plutôt Celui qui nous a choisis. Je l’ai vu si grand, si grand, si grand qu’il me paraissait impossible qu’il ait pensé à nous. Cette impression de son immensité est restée profondément en moi pendant plusieurs jours. Et maintenant, lorsque je prie en disant : “Que ton nom soit sanctifié” ou “Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit”, pour moi c’est tout autre chose : c’est une nécessité qui vient du cœur ». (Rocca di Papa, 22.1.87) « […] Contempler l’étendue sans fin de la mer, une chaîne de hautes montagnes, un glacier imposant ou encore la voûte du ciel constellée d’étoiles… Quelle majesté ! Quelle immensité ! Qu’à travers la splendeur éblouissante de la nature, nous remontions à celui qui en est l’auteur : Dieu, le roi de l’univers, le maître des galaxies, l’Infini […]. Il est présent partout : dans le scintillement d’un ruisseau, l’éclosion d’une fleur, la clarté de l’aube, dans le rougeoiement d’un coucher du soleil, l’éclat des cimes enneigées […]. Dans nos métropoles de béton, construites de la main de l’homme, où règne le vacarme et où bien rarement la nature nous est dévoilée. Pourtant, si nous le désirons, il suffit d’un coin de ciel qui se découpe entre les sommets des immeubles pour nous rappeler Dieu. Il suffit d’un rayon de soleil qui arrive toujours à pénétrer à travers les barreaux d’une prison. Il suffit d’une fleur, d’une prairie ou du visage d’un enfant… […] Cela nous aidera à retourner au milieu des hommes, là où est notre place, fortifiés comme sans doute Jésus l’était après avoir prié le Père toute la nuit sur la montagne, sous le ciel étoilé et qu’ensuite il revenait parmi les hommes pour faire le bien. » (Mollens, 22.9.88) Da Chiara Lubich – “Cercando le cose di lassù” – Édition Città Nuova, Rome 1992, pages 5 – 111,112.

Maria Voce: “L’œcuménisme au service de la paix”/2

Maria Voce: “L’œcuménisme au service de la paix”/2

59° SETTIMANA ECUMENICA - “CAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Guerres, menaces nucléaires, terrorisme. Les défis sont nombreux. Vous avez dit que l’œcuménisme est important pour la paix. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi et comment ? L’œcuménisme est important pour la paix parce que l’œcuménisme est unité. L’unité est la paix. L’unité consiste à être un seul cœur et une seule âme. C’est s’aimer. C’est partager ses propres biens, les douleurs, les joies. Et c’est cela qui apporte la paix. Qu’est-ce que la paix? La paix n’est pas l’absence de bombardements. Ce n’est pas un compromis que l’on signe. La paix n’est rien de tout cela. La paix c’est l’unité des cœurs. L’œcuménisme sert à construire et à élargir cette unité des cœurs et , par conséquent il est au service de la paix, il contribue énormément à la paix. S’il s’ensuit que les chrétiens se présentent en  étant unis, ils auront certainement un plus grand impact. Et ils réaliseront ensemble des projets de paix,  aussi et surtout là où celle-ci est continuellement menacée. Ils contribueront à mettre en pratique le partage des biens dans le monde, à aider ceux qui fuient les Pays en guerre pour rechercher une vie meilleure, à les accueillir. Mais ils aideront s’ils sont unis. Et s’ils sont unis, ils permettront que s’accomplissent les pas nécessaires pour que la paix puisse advenir. Quelle contribution le Pape François est-il en train de donner au mouvement œcuménique et quel  style est-il en train de communiquer aux Églises? Sa contribution je l’ai tout de suite perçue, dès qu’il est apparu à sa fenêtre et s’est présenté au monde comme évêque de Rome. Ce fut la toute première contribution du Pape au chemin œcuménique des Églises. Elle se poursuit, y compris dans son souci permanent de réforme des Églises et de l’Église dans le sens d’une plus grande collégialité et participation, tant au niveau des pasteurs que des fidèles, en allant vers une plus grande humilité réciproque et la reconnaissance des erreurs commises. C’est tout un processus qui va dans le sens du chemin œcuménique. 59° SETTIMANA ECUMENICA - “CAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Les participants à la semaine œcuménique ont pris part à l’audience générale où le Pape François a parlé de Marie comme mère restée à côté de son fils jusqu’à la passion. Marie est-elle un exemple sur notre chemin œcuménique ? Je dirais que oui. Parce que Marie est mère, mère de Dieu et mère de Jésus et, donc, mère de tous les hommes. Et une mère veut certainement voir ses enfants ensemble. Elle cherche à tout faire pour qu’ils se retrouvent, reconnaissent que Dieu est venu sur terre et s’est fait homme pour eux. Elle veut qu’ils s’aiment, qu’ils ne se disputent pas, qu’ils n’entretiennent pas de rancune les uns envers les autres, mais qu’ils cherchent des façons toujours nouvelles pour se comprendre. C’est en cela que Marie nous aide. Et je crois qu’Elle nous aide précisément en restant au pied de la croix. Par sa désolation. Il me semble qu’à ce moment-là, elle-même perd son plus grand trésor et nous apprend à savoir perdre quelque chose, y compris cette richesse que possède chaque Église, mais  qui est appelée à se recomposer avec les richesses des autres. Si Marie  est allée jusqu’à perdre son fils, nous pouvons perdre une idée, un souvenir, une blessure que nous portons en nous, un préjudice, pour construire et devenir des artisans d’unité. De M. Chiara Biagioni Source: SIR Lire la première partie

Maria Voce: “L’œcuménisme au service de la paix”/1

Maria Voce: “L’œcuménisme au service de la paix”/1

59° SETTIMANA ECUMENICA - “CAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'« La révolution de l’Évangile. Revenir à l’Évangile et à la vie de l’Évangile dans le monde ». Mettre en pratique la Parole de Dieu aujourd’hui comme à l’époque des premiers chrétiens.Voilà qui résume le projet œcuménique commencé il y  50 ans par Chiara Lubich, porté dans le monde entier par le Mouvement des Focolari: Un projet dans lequel des chrétiens de toutes les Eglises peuvent pleinement se reconnaître, qui invite à participer et à être ensemble des semences de paix partout  dans notre monde blessé par les guerres et les divisions. C’est Maria Voce, la présidente du Mouvement des focolari qui s’exprime. Nous la rencontrons avec un groupe de journalistes de divers titres, dans le cadre de la 59ème Semaine œcuménique qui s’est déroulée à Castel Gandolfo du 11 au 13 mai. La salle est pleine. Sont présents environ 700 chrétiens de 69 Églises et Communautés ecclésiales, venus de 40 Pays. Les cabines de traduction sont à pied d’œuvre : 17 langues sont représentées. Les participants, de tous âges, portent des vêtements aux couleurs variées, signes de leurs provenances et appartenances diverses. Parmi les temps forts de cette Semaine, la prière pour l’unité dans les catacombes de St Sébastien à Rome. Sur les lieux mêmes où priaient les premiers chrétiens et martyrs,  ils ont fait un « Pacte d’amour réciproque » en échangeant un signe de paix et de pardon pour les blessures héritées du passé et pour que « renouvelés par l’amour, nous portions ce témoignage vécu entre nous dans nos communautés, dans nos Pays et dans notre société » « Nous avons beaucoup construit ensemble», commente Maria Voce. «Maintenant il s’agit d’accélérer le pas, afin que la communion soit pleine et visible. Il faut aller de l’avant ». Le monde n’a jamais autant qu’aujourd’hui aspiré à la fraternité universelle. Pensez-vous qu’elle soit possible ? Est-elle possible au cours de ce siècle? Je ne sais pas s’il est possible qu’elle advienne au cours de ce siècle, mais je sais qu’elle est possible. Bien plus, il est certain que nous y parviendrons, parce que c’est le désir de Dieu. Dieu veut que toute la famille humaine soit une famille fraternelle. Si Dieu le veut, ce dessein d’unité du genre humain ne peut pas ne pas se réaliser. Je ne sais pas si on y arrivera au cours de ce siècle. Mais la chose importante n’est pas de le réaliser en ce siècle. L’important est que ce dessein se réalise et que nous fassions le pas que Dieu nous demande aujourd’hui et aujourd’hui Il nous demande de travailler dans cette direction et, donc, au moins de nous reconnaître comme frères entres chrétiens. 59° SETTIMANA ECUMENICA - “CAMMINADO INSIEME. CRISTIANI SULLA VIA VERSO L'UNITA'Dans le monde œcuménique on perçoit en de nombreux endroits la souffrance due à l’impossibilité pour les chrétiens de diverses Églises de participer à la même table eucharistique. Que répondez-vous ? C’est certainement une douleur pour tous. Mais nous voyons aussi que la présence de Jésus dans le monde ne se limite pas à sa présence eucharistique. Jésus est présent dans le monde de nombreuses façons. Il est présent par son amour, il est présent dans notre prochain parce que nous reconnaissons Jésus en chaque frère ; Il est présent dans les pauvres, en ceux qui nous guident à travers le magistère de l’Église et dans les diverses Églises et institutions. Nous, comme Mouvement des Focolari, nous voyons l’importance de deux choses. La première est que la douleur est la présence de Jésus dans le monde. Jésus a pris sur lui toutes les douleurs de l’humanité et, donc aussi la souffrance de la division. C’est une douleur que Jésus a vécue fortement au moment où il a été crucifié et abandonné. La seconde réalité importante c’est lorsque Jésus a dit : « Là où deux ou  plus sont réunis en mon nom… ». Il n’a pas dit  unis dans l’Eucharistie, il a dit « en mon nom ». Et que signifie être réunis au nom de Jésus? Ce la veut dire être unis dans l’amour réciproque qu’Il a porté sur la terre. Donc là où deux ou plus sont réunis en son nom, il y a sa présence. Cette présence de Jésus dans le monde est en un certain sens la preuve que nous vivons déjà une vraie communion et de ce fait nous pouvons dire nous aussi : qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? Nous ne pouvons pas partager l’Eucharistie ensemble, mais nous ne pouvons pas ne pas recevoir l’amour de Dieu, nous ne pouvons pas ne pas vivre cet amour entre nous, tous ensemble, en attendant qu’on puisse arriver à cette communion encore plus complète qui s’ajoutera à la communion que nous vivons déjà (à suivre) Par M. Chiara Biagioni  – Source: SIR

Parole de vie de juillet 2017

Peiner sous le poids du fardeau : ces paroles nous suggèrent les fardeaux que des hommes et des femmes, des jeunes, des enfants et des personnes âgées portent sur le chemin de la vie, espérant pouvoir s’en libérer un jour. Dans ce passage de l’évangile de Matthieu, Jésus s’adresse à chacun : « Venez à moi… » La foule qui entourait Jésus venait le voir et l’écouter : des personnes simples, pauvres, peu instruites. Elles avaient beaucoup de mal à connaître et respecter toutes les prescriptions religieuses de l’époque. En outre les taxes de l’administration romaine apportaient un fardeau supplémentaire. Dans son enseignement, Jésus leur portait une attention particulière, ainsi qu’envers tous les exclus de la société considérés pécheurs. Il désirait que tous puissent comprendre et accueillir la loi plus importante, celle qui ouvre la porte de la maison du Père : la loi de l’amour. Dieu révèle ses merveilles à ceux qui ont le cœur ouvert et simple. Jésus nous invite, nous aussi, à nous approcher de lui. Il se manifeste sous le visage d’un Dieu qui nous aime infiniment, tels que nous sommes. Il nous invite à nous fier à sa « loi », qui n’est pas un fardeau écrasant, mais un joug léger. Or sa loi, si nous la vivons, peut emplir le cœur de joie. Elle demande que nous nous engagions à ne pas nous replier sur nous-mêmes, mais bien plutôt à faire de notre vie un don aux autres, jour après jour. « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. » Jésus fait aussi une promesse : « Je vous donnerai le repos. » De quelle façon ? Avant tout par sa présence, d’autant plus profonde en nous si nous le choisissons comme point d’ancrage de notre vie. Puis par sa lumière éclairant nos pas et nous faisant découvrir le sens de la vie, quelles que soient les circonstances extérieures. En outre, en nous mettant à aimer comme Jésus lui-même l’a fait, nous trouverons dans l’amour la force d’aller plus loin et la plénitude de la liberté, car la vie de Dieu nous accompagnera. Chiara Lubich écrivait : « Un chrétien qui ne cherche pas constamment à aimer ne mérite pas le nom de chrétien. Car tous les commandements de Jésus se résument à un seul, celui de l’amour pour Dieu et pour le prochain, en qui nous voyons et aimons Jésus. L’amour n’est pas du sentimentalisme, il se traduit en actes, en service aux frères, surtout ceux qui sont autour de nous, en commençant par les actions et les services les plus humbles. Charles de Foucauld disait que quand on aime quelqu’un, on est très réellement en lui, par l’amour, on vit en lui par l’amour, on ne vit plus en soi, on est “détaché” de soi-même, “en dehors de soi”. Et c’est grâce à cet amour que la lumière de Jésus pénètre en nous, selon sa promesse : “Celui qui m’aime […] je me manifesterai à lui” . L’amour est source de lumière : quand on aime, on comprend davantage Dieu, qui est Amour . » Commission Parole de vie (La Commission Parole de vie est composée de deux biblistes, de représentants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Latine, des jeunes, du monde de la communication et de l’œcuménisme)

Une vie pour la paix en Terre Sainte

Une vie pour la paix en Terre Sainte

20170628-01Juin 1967 : il y a exactement cinquante ans, les israéliens occupent les territoires palestiniens. Depuis ce jour-là, les affrontements violents et mortels ne se sont pas arrêtés. Beaucoup de gens, malgré cela, continuent à construire un futur de paix. Parmi eux, Margareth Karram, déjà membre de la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux de l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de la Terre Sainte et collaboratrice de la direction de l’Interreligious Coordinating Council en Israël (ICCI). Depuis 2014 elle travaille au Centre international du mouvement des Focolari (Italie). Margareth K. : “Je suis née à Haïfa, une ville de la Galilée et ma terre a toujours été une terre de conflits, de guerre, sous la domination de différents peuples. Notre maison se trouve sur le Mont Carmel, dans un quartier juif. Nous étions l’unique famille arable chrétienne catholique, d’origine palestinienne. Je me souviens que petite, j’avais six ans, quelques enfants ont commencé à me provoquer brutalement en me disant que j’étais arabe et que je ne pouvais pas rester dans le quartier. J’ai couru voir ma mère en pleurant, lui demandant pourquoi cette situation. Pour toute réponse, ma mère m’a demandé d’inviter ces enfants chez nous. Elle avait préparé du pain arabe qu’elle leur a donné en les priant de le porter à leur famille. A partir de ce petit geste les premiers contacts sont nés avec ces voisins juifs qui voulurent connaitre cette femme qui avait fait ce genre de geste. Cela m’a enseigné qu’un petit acte d’amour envers le prochain fait dépasser les montagnes de la haine ». Le récit de l’histoire de Margareth continue avec des souvenirs et des événements qui témoignent des nombreuses difficultés qu’elle a dû affronter. Arabe, chrétienne-catholique, Margareth est citoyenne israélienne. De nombreuses personnes de sa famille, comme tant de chrétiens, ont dû fuir au Liban durant les années de guerre. Elle se trouve donc dans la situation de ne plus connaître une grande partie de sa famille, parce que son père a choisi de rester avec les grands-parents. En elle, grandit toujours plus le désir de construire des ponts de fraternité. « Dès que j’étais petite je rêvais de paix. Souvent je me rendais dans les quartiers arabes à Jérusalem, à Bethléem ou dans d’autres territoires palestiniens. Si je parlais en arabe – qui est ma langue natale – les personnes reconnaissaient mon origine galiléenne, territoire israélien, par mon accent. Et inversement, si je parlais hébreu on me faisait remarquer que mon accent était différent du leur. Jerusalem, panorama of Wailing wall and Mousque of Al-aqsa in Jerusalem, Israel Depuis que je vis à Jérusalem je suis souvent prise par la tentation de me décourager, surtout durant l’Intifada. Nous avons vécu des moments très durs en ville : très souvent des attentats survenaient dans des lieux publics, même dans les bus que je prenais chaque jour pour aller au travail. J’avais peur. J’ai continué grâce au fait d’être épaulée par une communauté qui partage la spiritualité de Chiara Lubich. Et j’ai finalement retrouvé ma véritable identité : celle de chrétienne, catholique, témoin d’espérance. C’était une étape importante de ma vie, qui m’a libérée des peurs et des incertitudes. Je pouvais aimer tout le monde, arabes et israéliens, en respectant leur histoire et tout faire pour créer des espaces de dialogue, construire ponts, confiance, assistant même à de petits miracles, je voyais des juifs et des musulmans changer d’attitude et essayer de faire ensemble quelque chose pour la paix. » Évidemment les nombreuses initiatives ne manquent pas. Beaucoup d’organisations travaillent pour la paix par le biais de l’art, de l’éducation, des actions sociales. Beaucoup de personnes comme vous, essaient d’allumer de petites lumières qui puissent éclairer l’obscurité et faire entrevoir des ouvertures vers le ciel. En juin 2014 Margareth fut invitée à faire partie de la délégation chrétienne en vue de la prière d’ « invocation pour la paix » avec le pape François, le patriarche Bartolomée I, Shimon Peres, alors Président Israélien et Abu Mazen, Président palestinien. « Immédiatement après cette rencontre a éclaté la guerre dans la bande de Gaza. La tentative du pape de réunir les deux Chefs d’État afin de travailler pour la paix entre les deux peuples semblait vaine. Mais ce fut un moment historique, une étape importante. J’ai perçu la puissance de la prière et j’ai compris que seul Dieu peut changer le cœur des hommes. Nous devons continuer à invoquer Dieu pour la paix. Comme les oliviers que nous avons plantés ce jour-là, que la paix prenne racine et que nous puissions en voir les fruits ». Vidéo integrale (Italien)

Nouveau Patriarche grec-catholique

Joseph Absi, vicaire patriarcal de Damas, a été élu pour guider l’Église grecque-catholique. Le nouveau Patriarche, qui succède à Grégoire III Laham, 85ème patriarche, a étudié la théologie en France et au Liban (Harissa). Il a obtenu une licence en philosophie auprès de l’université d’État libanaise et un doctorat en musique auprès de l’Université Pontificale de Kaslik. Mgr. Absi, qui appartient à la Société des missionnaires de Saint Paul (Paolistes), est prêtre depuis 1973 et supérieur général depuis 1999. Consacré évêque en 2001, il a été président de la Caritas syrienne et a développé avec ses collaborateurs plus de 40 projets à Damas, Alep et Hassaké. Un des sujets qui tient le plus à cœur au nouveau patriarche melchite est l’unité entre les Églises catholiques orientales.

La « Croix en Pèlerinage » des JMJ 2019

La « Croix en Pèlerinage » des JMJ 2019

  2017-06-24-PHOTO-00000079 Après l’arrivée au Panama de la « Croix en Pèlerinage », où se dérouleront les Journées Mondiales de la jeunesse 2019 (JMJ), l’archevêque José Domingo Ulloa Mendieta, O.S.A., a lancé l’initiative de faire de tous les 22 de chaque mois « une prière ensemble » pour cet événement important. La prière du 22 juin dernier a été confiée à la communauté locale des Focolari. En conclusion de la célébration eucharistique, l’archevêque a confié la « Croix en Pèlerinage » et une icône de la Vierge aux jeunes des Focolari. « C’était beau de recevoir et de porter la Croix des JMJ – écrivent les jeunes – et nous avons profité de l’occasion pour dire à l’archevêque qu’il peut compter sur nous ; il a répondu : « je compte bien dessus ». Ce fut une fête de la famille de l’Église ! »

Contre l’abus et le trafic des stupéfiants

Introduite en 1987 par l’Assemblée Générale de l’ONU, la journée mondiale du 26 juin contre l’abus et le trafic illicite de drogue entend renforcer toutes les actions possibles pour combattre l’un des pires drames de notre planète. Selon le rapport 2016 de l’UNODC (United Nations Office on Drugs and Crime), 250 millions de personnes d’un âge compris entre 15 et 64 ans ont déjà utilisé des stupéfiants l’année précédente. La campagne s’adresse à tout le monde, mais en particulier aux jeunes qui parlent souvent des « effets hallucinants » des drogues, tout en oubliant les nombreux « effets négatifs ». L’utilisation des stupéfiants est préoccupante et représente une plaie sociale qui pèse lourdement sur la santé publique, autant en termes de prévention que de traitement et de soins des troubles liés à l’utilisation de la drogue

Évangile vécu : Surmonter les divisions

Évangile vécu : Surmonter les divisions

Santa-Terezinha-C-Caris-Mendes-CSCSur l’ile de ‘Santa Teresina’ « Lorsqu’on vit dans un état de misère extrême, ou on tombe dans l’inertie, ou il n’y a que la violence comme alternative. Grâce au charisme de l’unité, j’ai compris que je pouvais devenir un agent de transformation sociale de mon milieu : chercher du travail pour les habitants, aider à reconstruire un mocambo, travailler pour que toutes les familles puissent accéder à l’eau potable. Après deux ans, j’ai été élu président de l’Association des habitants de Santa Teresina. J’ai donné la continuité au travail de mes prédécesseurs, je me suis occupé de la transparence de la gestion publique en faisant comprendre aussi que si chacun aidait l’autre, Dieu aurait aidé tous ». (J.- Brésil) Agent des taxes « Je travaillais comme agent des taxes, un travail difficile que j’ai essayé de porter de l’avant comme service rendu au pays. J’essayais de servir Jésus en chaque personne, en créant un rapport avec chacun. Il y a quelques années, j’ai été assigné au Département d’Enquête et d’Exécution. Pratiquement, je devais convaincre celui qui n’était pas en règle, de payer les taxes afin de ne pas encourir des sanctions. Cela est d’autant plus difficile et demande une grande dose de patience. Peu à peu j’ai gagné le respect des personnes que je rencontrais, beaucoup parmi elles ont pris conscience de la nécessité et de l’avantage à être en règle ». (A.N.-Kenya) Solidarité contagieuse « Il y a de nombreuses années, une amie assistante sociale nous avait demandé d’accueillir pendant une semaine une jeune fille de 17 ans, presque aveugle, qui pour différentes raisons, ne pouvait pas rester dans l’Institut où elle était ni retourner à la maison dans sa famille. Après en avoir parlé avec nos enfants désormais adolescents, nous avions décidé d’un commun accord de l’accueillir, même si ce choix allait représenter quelques sacrifices pour chacun : la maison était déjà petite pour les quatre enfants étudiants qui avaient besoin d’espace. Miriam vint donc chez nous et, aidée par tout le monde, elle s’inséra tellement bien qu’elle aida pour la préparation de la fête d’anniversaire d’un des fils. Et à la place d’une seule semaine, celle-ci se prolongea en trois semaines. On s’en souvient comme d’un moment fort vécu en famille. Cette expérience d’accueil a ensuite été aussi efficace des années après. Notre fille, mariée et mère de deux enfants a accueilli un enfant souffrant d’un handicap qui serait resté seul dans son institution pendant les fêtes de Pâques. Un autre de nos fils, lui aussi marié et père de trois enfants, a accueilli pour le repas de Noël, en plus de sa belle-mère, une personne souffrante de maladie mentale. La solidarité est contagieuse ». (H.G. Autriche)

Giordani: la grandeur de l’homme

Giordani: la grandeur de l’homme

20170625-01A la lumière de la foi chrétienne l’homme apparaît tel qu’il est : semblable à Dieu. Le Créateur – enseigne l’Ancien Testament – le fit à son image et à sa ressemblance. Cette origine confère à ses misères et à ses plaies, à son visage, et à son esprit, une beauté surhumaine. Celle-ci devient encore plus manifeste dans le christianisme qui considère l’homme non seulement comme image de Dieu, mais aussi comme Sa créature, et la créature est digne de son Créateur, tout comme l’œuvre d’art est digne de l’artiste. Le Tout- Puissant ne pouvait que créer des êtres dignes de Lui. En l’homme il suscita un chef d’œuvre, dont la contemplation a de quoi donner le vertige: Il l’a doté d’une constitution admirable, faite pour durer et engendrer, d’une intelligence pour être éclairé, d’un cœur pour se projeter vers les autres, d’une âme pour s’affranchir des limites de l’espace et du temps et se fixer, avec les anges, dans l’éternité. L’homme a chuté, il est vrai, en abusant de sa liberté; mais il est tout aussi vrai que sa chute est associée au prodige le plus incommensurable de l’amour divin: la Rédemption, par le sang du Christ. L’homme, dans cette perspective, – que ce soit le clochard qui se traîne à nos côtés sur le trottoir ou l’indigène qui vit à des milliers de kilomètres – est un être si grand, si noble, si divin qu’on voudrait, tremblant et ému,  s’incliner en sa présence, en reconnaissant en lui la majesté de Celui qui l’a imaginé et en a fait le prodige de la création, le privilégié de la Rédemption, l’objet de la vie surnaturelle dans la nature. On comprend donc qu’ une telle vision des choses fait qu’il est absurde et impossible d’exploiter l’homme, de le dénigrer, de lever la main sur lui, de le supprimer, sans faire violence à l’œuvre de Dieu, sans porter atteinte au patrimoine du Créateur.Il est enfant de Dieu ; et l’offense envers l’enfant devient  outrage envers le Père : l’homicide devient tentative de déicide,  s’apparente au meurtre de Dieu en effigie. L’homme pervertit sa dignité lorsqu’il cède au mal et l’accomplit. Et parmi les péchés il y a l’orgueil mis à la place de l’humble gratitude de l’homme qui se reconnaît chef d’œuvre de Dieu. De l’orgueil naît l’exploitation, qui va à l’encontre de la  vie en société; tandis que de l’humilité chrétienne  naît le service; et en cela aussi l’homme est semblable à cet autre, « Fils de l’homme », « venu non pour être servi, mais pour servir ». Et c’est là que se  fait la jointure de l’homme avec la société : son intégration, son évolution. L’homme en soi, abstrait, n’existe pas : existent le père, le citoyen, le croyant etc.… Autrement dit l’homme  en tant qu’animal social. Mais il entre dans la société par un élan d’amour. Du fait qu’il aime, il sort de la gangue de son propre moi et il prend son essor – s’intègre –  participe à la vie des autres. Et, pour autant qu’il aime déjà, l’homme se révèle naturellement chrétien. Ensuite la foi chrétienne élève et soutient  cet amour ;  dire que l’amour le projette dans la société, revient à affirmer que le principe vital de la société est l’amour : sans quoi la société, au lieu de protéger la personne, d’être pour elle une valeur ajoutée, une occasion d’épanouissement,  l’asphyxie et la mutile. Elle peut devenir une menace pour sa dignité. L’exploitation sociale commence lorsqu’on n’aime plus l’homme; lorsqu’on ne respecte plus sa dignité, parce qu’on ne considère que ses muscles et qu’on ne voit plus son âme.   Igino Giordani, La società cristiana, Città Nuova, Rome, (1942) 2010, p. 32-36  

Fin du Ramadan

Le Ramadan s’achève aujourd’hui, 24 juin, après une période de 29 ou 30 jours durant laquelle les fidèles musulmans font mémoire “du mois au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. (Coran, sourate II, verset 185). Au cours de cette période, le jeûne pratiqué depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, constitue le quatrième des cinq piliers de l’Islam. La signification spirituelle du jeûne associé à la prière et à la méditation, de l’abstinence sexuelle et du renoncement en général, se réfère, selon de nombreux théologiens, à la capacité de l’homme à se maîtriser, à s’entraîner à la patience et à l’humilité et à ne pas oublier d’aider les personnes dans le besoin et celles qui ont moins de chance. Le Ramadan est donc une sorte d’exercice de purification contre toutes les passions mondaines, dont les bienfaits retombent sur le fidèle tout au cours de l’année.

Bouddhistes et Chrétiens en dialogue/ 2

Bouddhistes et Chrétiens en dialogue/ 2

P4260731“Nous sommes arrivés à Dharma Drum Mountain (Taiwan)  hier soir à la tombée de la nuit, accueillis avec une gentillesse exquise par de jeunes bénévoles qui nous ont aidés à nous installer et à trouver nos chambres. Ensuite dîner et salutations. Ce matin le Symposium a commencé comme on l’avait envisagé lors de la visite faite avec quelques dirigeants des Focolari en février 2016. Tout l’édifice qui abrite le College of Liberal Arts est moderne, construit par un architecte japonais, avec des jardins suspendus  pour assurer un climat agréable, y compris pendant la saison chaude et humide, même si ici l’humidité semble régner toute l’année. La nourriture offerte est d’une grande qualité culinaire, mais elle est avant tout l’expression du sentiment d’accueil qui fait qu’on se sent chez soi. P4260682.A dix heures, début de la cérémonie d’ouverture. C’est l’un des membres du corps enseignant, Guohuei Shih, qui présente les différents rapporteurs. Rita Moussallem et moi-même sommes les premiers à intervenir, tout de suite après les salutations du  Chargé d’Affaires du Vatican, le père Giuseppe Silvestrini, qui nous avait accueillis en soirée à la Nonciature, peu de temps avant. Nous sommes environ 70, en provenance des USA, d’Europe, de Thaïlande, de Corée, du Japon, des Philippines, de la Chine, et bien sûr de Taiwan. Les participants sont des catholiques ainsi que des bouddhistes de diverses traditions : des moines et des fidèles laïcs theravada de Thaïlande, des Bouddhistes japonais mahayana représentant diverses écoles antiques comme la Nichiren-Shu et aussi des mouvements récents comme la Rissho Kosei-kai. Il règne entre tous une atmosphère très chaleureuse : les années ont consolidé la relation  avec certains, désormais plutôt âgés, et qui sont venus avec quelques jeunes disciples. Puis c’est aussitôt la visite de ce grand complexe qui conduit les différents groupes en divers points du Dharma Drum Mountain. La visite du musée consacré au fondateur et celle des diverses salles où sont vénérées de nombreuses représentations du Bouddha sont pleines de sens… On retiendra en particulier la leçon sur la manière dont, ici à Fagu Shan, on vénère l’Illuminé. Les moines Theravada se mettent humblement à l’école des jeunes moines qui étudient dans cette université. P4260611Le moment le plus beau de la journée est sans aucun doute celui qu’on appelle Blessing. Il s’agit d’un long temps de prière où chacun prie selon sa propre tradition sans verser dans le moindre syncrétisme, ni dans la confusion : solennité, respect et silence caractérisent cette phase du programme. Dans la salle du Bouddha, où ce matin nous avons célébré la messe avec les chrétiens, nous passons une heure et demie à suivre diverses prières, chacune différente selon sa tradition. Les moines Theravada commencent et les chrétiens continuent. Puis suivent  les membres de la Rissho Kosei-Kai et ceux de la Tendai Shu, pour finir avec les moines du Fo Gu Shan. Le temps semble s’arrêter et, au fur et à mesure qu’il avance on éprouve en soi une grande richesse. D’un côté on semble toucher du doigt l’aspiration de l’homme à l’infini et, de l’autre la nécessité d’arriver à l’absolu en présence des grands problèmes que sont la souffrance et la guerre. En sortant nous nous sentons plus proches les uns des autres et pourtant le programme de ces journées a été celui où sont venues davantage en évidence  nos diversités. Ce qui fait la différence c’est l’esprit de communion et de respect réciproque qui nous rapproche dans chaque action et expression du programme ». Tiré du  blog de Roberto Catalano Lire la première partie

I.A.O. en visite au Centre des Focolari

115 parlementaires de la Interparliamentary Assembly on Orthodoxy (I.A.O.) partecipano alla loro 24ª Assemblea generale, ospiti il 26 e 27 giugno 2017 del Parlamento italiano (I.A.O.) participent à leur 24ème  Assemblée générale, hôtes les 26 et 27 juin 2017 du Parlement italien à Montecitorio. Ils proviennent des Parlements de 46 pays des 5 continents. Sont particulièrement consistantes, les délégations de Chypre, Géorgie, Kazakhstan, Fédération Russe, Syrie et Hongrie. Ils ont voulu faire précéder les débuts des travaux par une visite, dimanche 25 juin, au Monastère Byzantin de San Nilo à Grottaferrata (Rome), et par une rencontre du Bureau International de l’I.A.O., avec Maria Voce, présidente des Focolari, au Centre international de Rocca di Papa (Rome).   Lisez le  communiqué de presse  

Bouddhistes et Chrétiens en dialogue/1

Bouddhistes et Chrétiens en dialogue/1

IMG_8252 L’événement a suivi une méthode inédite rythmée par trois moments distincts. Le lieu où il s’est déroulé, tout autant que le contexte religieux, en ont fait une sorte de pèlerinage sous le signe du dialogue, entendu comme un chemin commun, une expression chère au pape François qui suggère souvent de continuer à cheminer ensemble, collaboration essentielle à ce grand chantier qu’est le dialogue interreligieux. La première partie de l’événement s’est déroulée à la Fu Jen University, prestigieuse université catholique de cet Etat insulaire. Le titre – Bouddhistes et chrétiens en dialogue : des écrits des missionnaires au dialogue interreligieux – était en soi attrayant. Il invitait à une réflexion sur  les changements qu’a connus le monde des religions depuis l’arrivée, au XIVème siècle, des missionnaires en Orient, jusqu’à nos jours, ce qui intéresse particulièrement ceux qui travaillent à l’un des besoins fondamentaux de l’humanité : le dialogue entre  les hommes et les femmes qui croient, quelque soit leur crédo. IMG_8275La journée de réflexion était organisée tout à la fois par l’Université Catholique de Taiwan, par l’Institut Universitaire Sophia associée au Centre du Dialogue Interreligieux du Mouvement des Focolari, et par le  Dharma Drum Mountain, monastère et université bouddhiste, qui représente un des centres de renouveau fondamental du Bouddhisme Chan de la Chine. Environ soixante dix participants très qualifiés : un nombre important de moines theravada et laïcs bouddhistes venus avec des catholiques de la Thaïlande, un groupe de Taiwan, le Président du Dharma Drum Institute for Liberal Arts, sans oublier la présence d’universitaires de haut niveau. Les travaux ont présenté d’emblée un grand intérêt. Les exposés sur les écrits des missionnaires ont surtout ciblé la période allant du XIVème au XIXème siècle. Mais le cœur des débats  a porté sur Matteo Ricci : jésuite, grand apôtre du christianisme dans cette partie du monde, reconnu pour sa grande capacité d’adaptation qui lui a permis de rejoindre l’âme des populations chinoises. Et pourtant, Ricci a retenu l’attention en raison de  sa position tout autre qu’accommodante à l’égard du bouddhisme, considéré par lui et beaucoup de ses contemporains, comme un ramassis de rites et de manifestations païennes. Du XVème siècle au XXème siècle, les missionnaires ont fait preuve de peu d’ouverture à l’égard des disciples de Bouddha, déterminés avant tout, lors des discussions, à démontrer qui suivait le vrai Dieu et la vraie religion. Les travaux ont aussi révélé la position critique des disciples de Bouddha à l’égard es chrétiens. Il en est ressorti qu’à ce sujet les sentiments éprouvés étaient réciproques.  Ce contexte historique précisément, qui nous conduit, en tant que catholiques, à la nécessité de faire un examen de conscience approprié en raison des erreurs dictées par des attitudes discriminatoires, a du même coup  mis en évidence la valeur des expériences de ces soixante dernières années. Le dialogue, aujourd’hui, est bien engagé et repose sur des relations de confiance réciproque,  même s’il reste nécessaire de clarifier et éventuellement de défendre certains points, pour assurer les identités précises et éviter les syncrétismes. Au cours des travaux, des expériences concrètes de dialogue vécues à Hong Kong, en Corée, en Thaïlande et aux Philippines ont été présentées, mais aussi des exemples d’acteurs nouveaux, comme les mouvements ecclésiaux, ainsi que des protagonistes reconnus comme les pionniers d’une expérience de dialogue qui a ensuite été relayée par d’autres. L’exemple de l’amitié spirituelle qui lie Chiara Lubich et Nkkyo Niwano, respectivement fondateurs du Mouvement des Focolari et de la Rissoh Kosei Kai, a mis en relief le rôle des mouvements de renouveau, qui caractérisent depuis environ un siècle les diverses religions.  Bien qu’ayant des approches  différentes et des caractéristiques propres à leurs cultures et crédos respectifs, ils sont des facteurs de rencontre et d’amitié entre personnes et communautés. Ces deux sentiments ont caractérisé les travaux de la première journée du symposium-pèlerinage. Ils ont favorisé une confrontation sereine sur le chemin parcouru ces derniers siècles et débouché sur  l’espérance d’un futur  de partage réciproque et de collaboration en vue de relever les grands défis de l’humanité : la justice sociale, l’environnement et la paix. (À suivre)   par Roberto Catalano

Équateur : un laboratoire interculturel

Se mettre à l’écoute. C’est avec cet esprit que Gabriela Melo et Augusto Parody du Centre International des Focolari, se sont mis en route pour visiter les nombreuses communautés du Mouvement qui se trouvent en Amérique latine. Et qui les a poussés jusqu’à Esmeraldas, en Équateur, sur la côte du Pacifique, zone peuplée par une majorité d’afro-équatoriens. Le bleu limpide du ciel se confond avec celui de la mer et fait reluire telle une pierre précieuse, la végétation verdoyante. Ce paysage enchanteur change soudainement à peine on pénètre dans les habitations, et laisse la place, particulièrement dans les quartiers les plus défavorisés comme Isla Bonita, Pampon, Puerto Limon, à des baraques agglomérées de bambou et de tôles. Les enfants, en masse, du matin au soir, jouent dans la rue et sur la plage, pour les retrouver adolescents, et jeunes, si on n’arrive pas à temps, adonnés à la drogue, à l’alcool, aux ‘’ gangs de rue‘’  (les fameuses incursions métropolitaines des gangs). Ici à Esmeraldas, depuis plus de trente ans, la spiritualité de l’unité a créé des liens, justement au sein de la population afro-équatorienne : des familles, des jeunes, des prêtres, des enfants, qui ont accueilli l’annonce évangélique de l’amour réciproque en le faisant devenir loi de leur vie. Un supplément de spiritualité qui a allumé une nouvelle espérance en mettant en route, de nouvelles idées et énergies. C’est ce qui s’est passé autour de don Silvino Mina, lui aussi, un des leurs, qui  à travers le groupe Ayuda qui s’est formé dans sa paroisse, a pu aller à la rencontre des cas les plus urgents des enfants et adolescents de la rue. Et de là est née l’exigence de donner de la  consistance à ces aides, en se faisant porte-parole également auprès des Institutions. La Fundación Amiga (1992) est née ainsi et avec elle, une école pour des jeunes à risque, avec l’objectif de rendre leur vie plus digne et de les aider, au moyen de programmes éducatifs adéquats, à affronter le futur. En faisant levier sur leur grand talent sportif, (Esmeraldas est en effet connue comme étant le berceau des sportifs équatoriens) ils ont commencé avec une école de football, suivie par des ateliers artisanaux gérés par les jeunes eux-mêmes qui traînaient dans les rues. « Aujourd’hui, l’école accueille 1700 enfants et adolescents de 3 à 19 ans – explique don Silvino – avec un projet de formation globale, où on essaie de vivre ce qu’on apprend, impliquant toute la communauté éducative : les élèves, les professeurs et les parents. Tous les jeunes reçoivent un repas substantiel chaque jour, pour un grand nombre d’entre eux, c’est l’unique repas qu’ils peuvent se permettre ; des vaccinations et des soins médicaux ; l’éducation à la santé et la prévention du Sida. Nous mettons tout en œuvre également pour la connaissance de la culture et des traditions afro. Et davantage aussi ». L’Équateur en effet, est à la croisée des chemins de cultures millénaires (Quito a été une des deux antiques capitales des Incas), où l’on y parle différentes langues amérindiennes (le Quechua, le Shuar, le Tsafiki et d’autres). L’effort du gouvernement est justement celui de récupérer des communautés, des cultures et des formes de religiosités locales, afin d’ouvrir avec et entre elles, un dialogue qui valorise leurs diversités en une enrichissante expérience interculturelle. Interculturalité étant un terme qui, dans la nouvelle Constitution, approuvée en 2008, apparaît bien onze fois. « Et si, à cette exigence socio-politique – observent Gabriela et Augusto on ajoute, comme cela se passe à Esmeraldas, l’engagement à vivre l’Évangile, on construit dès lors des communautés où  trouvent espace et  dignité, les différents éléments ethniques, linguistiques, et religieux, déclenchant ainsi dans le quotidien un processus d’intégration qui fait tache d’huile. Processus qui est entièrement à l’avantage de ce grand laboratoire d’interculturalité qu’est l’Équateur, pays qui peut réellement offrir au monde un modèle imitable et durable de rencontre et de cohabitation conviviale ».

R.C.A. : du côté des blessés

R.C.A. : du côté des blessés

IMG_20170614_185015« Même si on ne le dit pas officiellement, chez nous ici aussi on combat la ‘’troisième guerre mondiale à morceaux’’. Le gouvernement de transition est occupé à chercher à réédifier ce que la récente guerre civile a démoli mais il doit se mesurer avec les nombreuses tensions qui aboutissent à des luttes fratricides ». Martial Agoua est un prêtre catholique de la République Centre-africaine, un pays à majorité chrétienne, avec 15% de musulmans. Dans l’absence d’un organe de défense nationale, l’ONU a envoyé les casques bleus (force de l’ONU) de quelques contingents étrangers, mais les intérêts en jeu sont nombreux. Aussi parce que le fait que la guérilla se perpétue continuellement et provoque ainsi paradoxalement, comme de l’ombre sur les étrangers qui s’accaparent, avides, des précieuses ressources minières du pays. C’est ainsi qu’existe la chasse à l’ennemi qui est souvent fatalement identifié dans la tribu d’en face ou dans le village qui pratique une autre religion. C’est un fait divers récent relaté par un évêque catholique, Mgr Juan José Aguirre Muñoz qui a ouvert sa paroisse à Tokoyo pour y accueillir 2000 musulmans qui étaient attaqués par les anti-Balaka, appelés aussi les milices chrétiennes, originairement issues, comme groupes d’auto-défense des bandes islamiques Seleka, mais qui dernièrement sont souvent devenues des groupes terroristes. Et qu’ils ne font pas de différence entre   les groupes violents qui avaient allumé la révolte et les civils musulmans, personnes pacifiques, des commerçants ou des peuls (marchands de bétail nomades). « Ma paroisse – raconte don Martial – , dédiée à la Sainte Famille, est située à Sibut, la capitale de la région Kemo Inbingu. Ici à Sibut, s’est tenue récemment une réunion avec toutes les autorités : du préfet au maire, des chefs des quartiers à la force de l’ONU du contingent burundais, des ex-Seleka aux anti- Balaka. A un certain moment, le chef des anti-Balaka a pris la parole pour dire à voix haute que les pasteurs des différentes églises, les prêtres, les religieux et religieuses ne doivent plus parler de questions sociales dans les églises. Tout le monde a eu peur et personne n’a osé le contredire. Moi aussi, à ce moment-là, je ne suis pas intervenu, mais cette menace n’a pas arrêté mon engagement chrétien. J’ai appris de la spiritualité des Focolari qu’on doit aimer tout le monde, qu’on doit avoir à cœur les droits de tous. Et je me suis dit : « Si je dois choisir de quel côté être, je choisirai toujours d’être proche du plus faible, de celui qui est le plus vulnérable, sans défense ». Deux jours après, les peuls ( appelés aussi Mbororo), ont été attaqués par les anti-Balaka dans la forêt où ils faisaient paître leurs bovins, à 18 km sur l’axe de Bangui. Quatre hommes ont été tués et sept, parmi eux des femmes et des enfants, ont été blessés. Les casques bleus ont amené les blessés à l’hôpital central de Sibut, mais pendant deux jours, ils n’ont reçu ni soins, ni nourriture. Tous avaient peur de les approcher et de les assister, même les Ong et les services humanitaires. « Quand j’ai appris la nouvelle de cette situation – explique le prêtre – j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allé voir le chef des anti-Balaka pour lui demander de m’accompagner à l’hôpital. En voyant ces blessés musulmans, abandonnés à eux-mêmes dans une salle à l’odeur insupportable et dans des conditions piteuses, aussi bien lui que moi, nous étions fort émus. J’ai couru vers les habitations de plusieurs familles chrétiennes près de l’hôpital pour demander de l ‘eau à boire et pour les laver ainsi que de la nourriture. J’ai ensuite obtenu du directeur de Caritas diocésaine un moyen de transport pour les emmener à Bangui, à une distance de 200 km. Grâce à Dieu, en trois semaines, ils se sont tous rétablis et Caritas a pu les ramener sains et saufs auprès des leurs ». Abbé Martial Agoua – Sibut (R.C.A)  

Journée Mondiale des Réfugiés

Chaque année on célèbre le 20 juin cette Journée créée en 2000 par l’ONU (UNHCR), à l’occasion du 50ème anniversaire de la Convention sur le  statut des réfugiés. Ce rendez-vous a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique  sur la condition des migrants. Il s’agit de millions de personnes obligées de fuir à cause des guerres et de la violence, en  abandonnant tout ce qui leur tenait à cœur, leur propre maison et tout ce qui faisait partie de leur vie. Toutes sont marquées par la souffrance et les humiliations, porteuses d’histoires qui méritent d’être entendues, et habitées par le désir de reconstruire leur avenir. Le rapport Projected Global Resettlement Needs 2017 fait apparaître qu’en 2017 on prévoit que 1,19 millions de personnes auront besoin de  réinstallation, soit 72% de plus qu’en 2014. C’est l’une des meilleures solutions pour les réfugiés, avec l’intégration dans la société qui les accueille et le rapatriement volontaire.

Jesús Morán : La fidélité créative

Jesús Morán : La fidélité créative

FedeltaCreativaAvec Alessandro De Carolis, journaliste de Radio Vatican, en qualité de modérateur, ont dialogué avec l’auteur, don Julián Carrón (président de la Fraternité de Communion et Libération) et Maria Grazia Vergari (vice présidente du secteur adultes d’Action Catholique). La journaliste Giorgia Bresciani de ‘’Radio InBlu’’, a interviewé Jesús Morán la 30 mai. En voici quelques extraits : G.B. – La présentation de votre livre a été l’occasion de vivre un moment de dialogue et de fraternité entre mouvements ecclésiaux. Lors de la Pentecôte 1998, Jean-Paul II et celui qui était alors cardinal Ratzinger, voulurent un chemin de communion entre les mouvements. Je vous demande de nous aider à comprendre ce qui s’est passé ce jour-là et à quel point nous en  sommes dans ce cheminement. J.M. – Je pense que la journée du 29 mai a été réellement  bénie par l’Esprit Saint, une grâce pour nous. Je me souviens très bien de la Fête de la Pentecôte de 1998 : je pense qu’elle a été la plus belle de ma vie. Il me semblait que la première Pentecôte était actuelle, par la présence de tant de personnes, pour la journée qui était très belle ! J’arrivais du Chili, où j’habitais à ce moment-là. Cela a effectivement été un moment historique, un événement ecclésial, parce que pour la première fois, les nouveaux mouvements étaient réunis sur la place Saint Pierre tous ensemble. Une rencontre fondamentale entre le Charisme  de Pierre et les charismes suscités par l’Esprit Saint aujourd’hui. Cela a signifié  sortir à vie publique, donner visibilité aux charismes ecclésiaux un moment de ‘’reconnaissance’’ de cette réalité. Depuis lors, le cheminement est allé de l’avant, par moments alternatifs. Cette expérience s’est étendue aussi au niveau œcuménique et ‘’Ensemble pour l’Europe’’ est né. Nous nous sommes engagés, donc, dans l’unité de tous les chrétiens. Mais il y a eu aussi beaucoup d’autres moments de rencontre entre les mouvements. Ces dernières années cependant, quelques-uns des fondateurs sont décédés et cela, naturellement a ralenti un peu le cheminement : le départ de don Giussani , de Chiara Lubich et d’autres, a eu clairement une influence car cette réalité d’unité et de communion a bien été voulue par eux. UNESCO_15Nov16_JesusMoran_02Une occasion comme celle du 29 mai nous dit que nous devons continuer. Maintenant, une phase  différente, post-fondation ; nous devons reprendre cette ‘’prophétie’’. Et le moment de la présentation de mon livre a été dans ce sens-là. G.B. – Vous avez mentionné la disparition de quelques fondateurs. Justement vous, Maria Voce, don Carrón, vous êtes parmi ceux qui sont en train de vivre l’ ‘’après-fondation’’, la ‘’seconde phase’’, qui est une phase délicate : votre tâche est à la fois complexe et passionnante. A la lumière de ce qui a émergé, d’après vous, qu’est – ce qui est utile en cette phase, pour un mouvement ecclésial ? J.M. – Je crois que la phase ‘’post-fondation’’ est également une phase charismatique. Il y a des grâces différentes de celles qui sont liées à la fondation, davantage dans la perspective de l’incarnation : le grand défi est que le charisme, dans le sillage du fondateur, devienne toujours plus ‘’histoire’’. C’est donc une étape de service à l’Église et à l’humanité. Il faut une maturité différente. Nous devons davantage travailler ensemble, mettre en lumière tous les talents personnels et communautaires. Car quand il y a le fondateur, la lumière est très forte, il ‘’ l’incarne’’ presque à lui seul. Maintenant, Dieu nous demande de mettre en route notre intelligence du charisme, nos forces. Et nous devons le faire ensemble ! Voilà le grand défi à relever. C’est ce que j’ai tenté de dire avec ce concept (déjà utilisé par Jean-Paul II) de ‘’fidélité créative’’ : fidélité au charisme et, par la même occasion, capacité d’innovation, de créativité, toujours fruit de L’Esprit. Il s’agit d’une plus grande insertion dans l’Église et dans la société.  

Myanmar : vers une Église-communion

Myanmar : vers une Église-communion

20170619-01« Que tous soient un. Nous sommes nés pour ces paroles, pour l’unité, pour contribuer à sa réalisation dans le monde ». Les paroles de Chiara Lubich, commentées par l’évêque Felix Liam, Président de la Conférence Épiscopale du Myanmar, le premier jour de la rencontre des évêques asiatiques amis du Mouvement des Focolari (1 -4 juin 2017), mettent bien en évidence le but du congrès, qui s’est déroulé cette année à Yangon, au Myanmar, pays de l’Asie du Sud-Oriental, sur le versant occidental de l’Indochine. Ces rencontres, commencées il y a environ 40 ans à l’initiative de Chiara Lubich et de Klaus Hemmerle (1929-1994), évêque à ce moment-là d’Aquisgrana (Allemagne), ont lieu chaque année au niveau international, œcuménique et régional. A Yangon, avec une forte présence de l’épiscopat du Myanmar (19 évêques), on respire un climat de famille et d’accueil réciproque. Parmi les 31 participants, un bon nombre vient des Philippines, de l’Inde, de la Malaisie et de la Corée du Sud. Communiquant l’expérience de sa rencontre avec la spiritualité de l’unité, le Cardinal Francis Xavier Kriengsak de Bangkok, modérateur des évêques amis des Focolari, invite les évêques à découvrir et à approfondir un des points fondamentaux de la spiritualité de l’unité : Jésus Crucifié et abandonné . Et de le mettre au centre de sa propre vie afin d’être instruments de communion dans l’Église et dans l’humanité. Les témoignages des membres de la communauté locale des Focolari, qui s’est préparée à accueillir de la meilleure des façons les prélats, corroborent ce thème. Mais également les expériences de quelques évêques, comme celle de l’irlandais Mgr. Brendan Leahy, qui voit dans le mystère de Jésus abandonné ‘’ Le visage de la miséricorde, la clé du dialogue et de l’unité et la voie pour une sainteté de peuple’’ . La vie de Mgr. Klaus Hemmerlee est présentée à travers un PowerPoint. De brèves vidéos font voir l’incroyable fécondité de l’amour à l’Abandonné, même dans les contextes les plus ‘’chauds’’. Très actuel également le thème sur l’ ‘’Évangélisation et l’Inculturation dans la Spiritualité de l’unité’’, qui suscite un intérêt particulier dans une nation majoritairement bouddhiste. 20170619-03L’histoire de Chiara Lubich et du Mouvement qui est né d’elle, avec également les expériences des membres de la communauté du lieu, suscitent beaucoup d’émotion. Le Cardinal Carlo Bo, archevêque de Yangon : « J’ai été très touché par le récit de la vie de la fondatrice charismatique et prophétique de votre mouvement. Plus que jamais, l’Église a besoin de mouvements comme le Focolare. Lorsque l’arrogance du pouvoir divisait les personnes par la couleur et la race, Chiara a créé une communion au niveau mondial, pour la paix globale ». L’évêque Matthias (Myanmar) commente : « D’habitude, lorsqu’on participe à des rencontres d’évêques, on écoutent beaucoup de choses, mais elles restent au niveau intellectuel. Ici au contraire, on parle de la vie et on voit des personnes heureuses ». Et l’évêque Isaac ( Myanmar) : « La vie d’un évêque n’est pas facile, souvent nous nous sentons nous-mêmes abandonnés. Connaissant Jésus abandonné, j’aurai la force et la lumière pour aller de l’avant ». De la Corée, Mgr. Peter ajoute : « C’est la première fois que je participe à une rencontre d’évêques. Je suis heureux d’avoir connu et approfondi le mystère de Jésus abandonné. Ici, j’ai vu des personnes qui essaient de l’aimer dans chaque difficulté ; des personnes qui sont derrière les coulisses, qui veulent nous servir tous », en référence aux membres de la communauté locale du Mouvement. L’ouverture au dialogue culturel et religieux prend les couleurs dorées de la Pagode de Shwedagon, la plus importante et connue de la capitale. La visite de ce lieu sacré où sont jalousement gardées les reliques des quatre Buddha, sur la colline de Singuttara, à l’ouest du Lac Royal, symbolise le respect pour l’âme bouddhiste et pour la culture du lieu. Au sommet de la Pagode, sertie de pierres précieuses, une girouette montre la direction du vent. S’il est suffisamment soutenu, le mouvement de la girouette est accompagné par le son de dizaines de cloches. Vers où souffle le vent : les évêques en sont certains : dans la direction de l’unité, vers une Église plus ‘’communion’’.

L’Eucharistie pour le monde

L’Eucharistie pour le monde


20170618-01« Un morceau de pain, dans lequel Jésus se transforme pour rassasier la faim de tous les cœurs : voilà toute la biographie de Jésus réduite à sa plus simple expression. C’est la nôtre : la petite voie de son amour, amour fort dans la faiblesse ».                                               (d’un article de mai 1980)   “Chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie, ce qui advient n’est pas uniquement une agréable communion avec les autres dans un certain Esprit de Jésus compris comme une simple idée ou un sentiment ; non, chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie la barrière la plus radicale de notre réalité est abattue, la barrière de la mort ; ce qui se passe, c’est un don, don qui réellement vient jusqu’à nous ; il est proximité – proximité où les distances réciproques, intérieures et extérieures, sont annulées. Dans l’Eucharistie non seulement nous devenons un unique corps les uns avec les autres, mais nous devenons Son corps pour le monde. Pour celui qui est imprégné de l’Eucharistie, ce monde et cette société ne peuvent pas rester indifférents ; il possède en lui cette dynamique et la dynamis de Dieu, qui s’offre, qui se donne, qui porte avec l’humanité, comme quelque chose qui lui est propre et intime, tout ce que l’humanité porte en elle-même, tout ce qu’elle fait ». (d’une conférence du 31.8.1977)   “ L’important ce n’est pas seulement que nous ayons l’Eucharistie ici, dans notre communauté. Nous conservons l’esprit de Jésus uniquement si et lorsque nous aimons concrètement la communauté de l’autre comme la nôtre, si et lorsque nos communautés s’ouvrent au-delà des barrières qui les séparent, et si au centre des communautés c’est le Seigneur qui vit ». (d’un article de mai 1979) Extrait de “La lumière au dedans des choses”, Klaus HemmerleCittà Nuova, Rome 1998

Rwanda, ‘’pays des mille collines’’

Rwanda, ‘’pays des mille collines’’

RwandaMon parcours commence le dernier jour du calendrier rwandais dans lequel on se souvient du massacre advenu en 1994. Je sais que Jésus Abandonné peut donner un sens à toutes les souffrances humaines, spécialement à celles qui laissent de profondes blessures dans le cœur. Je sens un lien fort existant entre le sacrifice de Jésus et celui souffert par le peuple rwandais. Avec don Telesphore, prêtre du lieu, comme guide, je découvre la capitale Kigali, connue pour sa propreté. Les signes qui montrent un développement économique, se voient cependant surtout au centre ville, qui semble être une capitale européenne. Mais non loin des immeubles modernes, il y a les gens simples, liés à l’agriculture, et qui se déplacent pour vendre leurs produits au marché : les fruits et légumes, les poules… A cause de ma peau blanche et grand comme je suis, ma présence ne passe pas inaperçue. Je rencontre souvent des regards surpris, mais il suffit de saluer les gens, « muraho », ou un sourire, et la glace est rompue avec un beau sourire en guise de réponse. Nous visitons les villes principales du pays en voiture. De temps en temps, nous nous arrêtons pour permettre à quelqu’un de monter dans la voiture. Parmi les nombreuses personnes que nous prenons ainsi en voiture, une jeune fille d’un vingtaine d’années me touche particulièrement. Derrière son beau sourire, il y a une histoire douloureuse. Don Telesphore me raconte que ses parents ont été tués lors du génocide des années ‘90. Elle se rendait sur leur tombe pour prier. Enfant, avec son petit frère, elle venait chez don Telesphore. Là, ils ont trouvé une famille qui les remplit d’amour. Et comme eux, je rencontre beaucoup de situations semblables. Le samedi, nous avons passé la journée au séminaire de Théologie qui accueille des séminaristes de tout le pays : environ 130. Pendant la messe, imprégnée de la culture rwandaise, je suis très touché par l’action de Grâce après la communion, avec des chants qui engagent tout le corps. C’est un espèce de rythme sacré, qui n’est pas synchronisé entre tous les gens mais d’une incroyable harmonie. Ecole Gen’s. Dans un des séminaires, nous faisons une ‘’école ‘’pour les séminaristes qui veulent connaître la spiritualité de l’unité. Don Telesphore met les choses au clair dès le début en disant que ‘’cette école ne se fait pas avec les livres mais avec la vie’’ et que ‘’nous sommes là pour construire l’unité voulue par Jésus à travers notre amour réciproque’. Pendant la rencontre en effet, l’amour évangélique se sentait d’une façon bien concrète entre toous. Après la partie de basket, en effet, je demande : ‘’Qui a gagné ?’’ La réponse : ‘’Tout le monde’’. Là où l’amour règne, la compétition devient une bonne occasion pour vivre l’Évangile. Nous approfondissons le point de la spiritualité de l’unité qui touche au mystère de Jésus abandonné. Le témoignage de deux prêtres nous touchent, un du Rwanda et l’autre du Burundi, pays chargés d’incompréhensions réciproques. Mais les différences, grâce à l’amour à Jésus dans son abandon, donnent lieu à l’unité grandie entre eux. Un des séminaristes s’exprime la pensée de tous : ‘’Lorsqu’on parle avec le cœur, nous sommes touchés au cœur’’. Les derniers jours sont dédiés à la rencontre avec les familles et les jeunes, mais aussi avec les autres personnes qui partagent le même idéal de fraternité. Et pour terminer, un pèlerinage au sanctuaire de Marie, non loin du séminaire. Nous voulons la remercier pour ce voyage et pour les nombreux dons que nous avons reçus. (Armando A. – Brésil)

Etre famille en deux Eglises différentes

Etre famille en deux Eglises différentes

20170616-01Lorsque nous avons commencé à nous fréquenter, nous étions bien conscients des différences qui existaient entre nous, surtout en matière de doctrine. Nous sentions cependant, que notre amour était plus fort que toute différence : nous avions l’audace de croire que derrière notre mariage pouvait se trouver un dessein d’unité qui nous dépassait tous les deux. Dès notre enfance, avec la spiritualité des Focolari, nous avions compris que pour arriver à l’unité, il fallait viser à ce qui nous unit – ce qui est énorme – au lieu de regarder ce qui nous divise. Malgré tout, quand chacun de nous prend une route différente le dimanche pour aller à la messe, cela nous procure toujours une souffrance, de même lorsque, involontairement, nous utilisons dans nos discours le « nous » et le « vous », ou quand chacun commence à critiquer un aspect de l’Église de l’autre. Dans ces moments-là nous nous rendons compte que rien n’est construit une fois pour toutes et que, parmi les nombreuses occasions qui nous sont offertes pour faire grandir l’amour entre nous, il doit y avoir l’engagement à aimer l’Église de l’autre comme la sienne. Une autre chance propre aux couples « mixtes » est d’offrir à Dieu les petites ou grandes désunités qui nous font souffrir, dans le but de la pleine unité des chrétiens. Quelquefois, justement pour vivre aussi de manière visible l’unité entre nous et dans notre famille, nous décidons d’aller tous ensemble dans l’une ou l’autre église, en partageant certaines pratiques spirituelles, comme par exemple le jeûne. Un moment significatif fut le baptême de notre première fille. Nous avions discuté longuement et pendant un certain temps, mais nous ne réussissions pas à nous mettre d’accord sur ce qui était le plus juste : le baptême catholique ou orthodoxe. Evidemment, la valeur du sacrement était la même dans les deux Églises, mais les conséquences auraient été profondément différentes. Hani, de fait, est diacre et il avait été temporairement éloigné de son Église pour avoir célébré son mariage sous le rite catholique-mixte. Le baptême catholique de notre fille l’aurait mis en sérieuse difficulté et nous ne réussissions pas à prendre une décision. Liliana a alors décidé d’aller expliquer la situation à son évêque qui, après l’avoir écoutée à fond, lui a assuré qu’il aurait compris et appuyé toute décision prise selon notre conscience. Il ne s’agit donc pas, dans ces cas-là, de trouver un compromis, mais d’essayer de saisir quelle est la volonté de Dieu dans les différentes situations. Il est clair que tout cela coûte un surcroît de fatigue,  coûte de la sueur, et même pour les enfants, qui tout en étant petits ne comprennent pas pourquoi ils pouvaient recevoir l’Eucharistie dans l’Église orthodoxe et pas dans l’Église catholique. De fait, dans l’Église orthodoxe, avec le baptême, on reçoit les sacrements de la communion et de la confirmation. Nous avons vécu ne période plutôt difficile lorsque la plus grande de nos enfants avait 15 ans. Elle commençait, avec une certaine agressivité, à demander son indépendance mais nous n’étions pas préparés à son brusque changement. Les disputes, même très chaudes, étaient pratiquement quotidiennes. Nous essayions de la protéger de certaines situations que nous pensions risquées mais plus on était sur son dos et plus elle se rebellait. Ce n’était pas facile entre nous non plus, parce que souvent la manière dont chacun de nous affrontait la situation n’était pas partagée par l’autre. Dans toute cette confusion, nous avons toujours essayé de nous en tenir à certains points qui nous semblaient importants, comme la prière tous ensemble, ou l’humilité de se demander pardon, même avec les enfants. A un moment donné, nous avons compris clairement qu’avant tout, nous devions viser à l’unité entre nous deux. Une fois ce pas fait, nous avons trouvé la lumière pour décider de lui faire confiance. La situation à la maison s’est améliorée, pour confirmer aussi que même dans un mariage ‘mixte’ les deux époux ont la possibilité d’être « un en Dieu » et porter témoignage auprès de leurs enfants et du monde qui les entoure.

Mouvement “John 17” à Castelgandolfo

Mouvement “John 17” à Castelgandolfo

20170605T0928-54-CNS-POPE-PENTECOST_CatholicRegister« John 17 » veut être une voix qui appelle l’Église à la réconciliation et à l’unité selon la prière de Jésus : « Que tous soient un » (Jn 17,21). Il s’appuie sur la conviction que l’évangélisation est d’autant plus efficace qu’elle s’accompagne du témoignage de l’unité entre les chrétiens. Les membres de ce mouvement désirent servir de catalyseurs d’unité et pour ce faire, ils s’engagent à établir partout des relations fraternelles et d’amitié, surtout entre les chrétiens de différentes Églises. Une soixantaine de membres de ce mouvement, accompagnés de Joe Tosini et Mike Herron, deux des fondateurs, sont venus à Rome à l’occasion du Jubilé d’or du Renouveau charismatique catholique (RCC). Le pape a invité le RCC à renouveler ses propres racines œcuméniques. En effet la première expérience d’effusion et de baptême dans l’Esprit Saint qui s’est faite entre un groupe de jeunes catholiques à l’Université Duquesne à Pittsburg en 1967, était aussi le fruit de rencontres entre personnes pentecôtistes. La présence sur scène de pasteurs de différentes dénominations la veille de la Pentecôte dans l’antique Cirque Massimo, était un signe visible de ces origines. Le pape François a demandé aux charismatiques catholiques d’être un lieu privilégié dans L’Église pour proposer un chemin vers l’unité dans une « diversité réconciliée » : « Aujourd’hui l’unité des chrétiens est plus urgente que jamais, unis par l’œuvre de l’Esprit Saint, dans la prière et dans l’action envers les plus faibles. Cheminez ensemble, travaillez ensemble. S’aimer. S’aimer… l’Esprit nous veut en chemin”.

Foto: CSC Audiovisivi-Caris Mendes

© CSC Audiovisivi-Caris Mendes

Le groupe John 17, composé en majorité de leaders des Églises pentecôtistes, a voulu profiter de son séjour à Rome pour rencontrer Maria Voce, la présidente du mouvement des Focolari, connaître et approfondir le charisme de l’unité de Chiara Lubich. Pour cette raison ils sont venus au Centre Mariapoli de Castel Gandolfo le 7 juin, accompagnés aussi par le pasteur de l’Église Évangélique de la Réconciliation Giovanni Traettino de Caserte. Cette rencontre avait en même temps comme but de se préparer à une audience privée avec le pape François, prévue le 8 juin ; audience qui a duré deux bonnes heures. La convergence d’intentions et d’esprit entre les deux mouvements – Focolari et John 17– était évidente et les heures passées ensemble avaient comme substance la joie et la louange à Dieu. Le pasteur Traettino a rappelé à tout le monde que l’unité se construit « en commençant par les pieds » et non pas par la tête, c’est-à-dire en se mettant au service du prochain. Cet engagement a été scellé par le rite du lavement des pieds entre tous les participants, accompagné par une prière des uns pour les autres. Maria Voce et d’autres membres des Focolari, de diverses Églises, ont pu leur donner l’essentiel de la spiritualité de l’unité et leurs expériences de vie à la lumière de l’Évangile.