Mouvement des Focolari
Le Patriarche Zakka I Iwas

Le Patriarche Zakka I Iwas

Le Patriarche Zakka I Iwas. Congrès œcuménique Vescovi de septembre 2008

“J’ai eu la grande chance de saluer ce grand Patriarche plusieurs fois, en particulier tout dernièrement lorsque j’étais au Liban. J’allais à la Divine Liturgie à Atsciane où résidait alors Sa Sainteté. Il nous donnait toujours sa bénédiction et nous a confié plusieurs fois : « Chiara Lubich est une grande femme de notre temps, un grand don de Dieu ». C’était une joie pour lui de pouvoir saluer tous ceux qui participaient au Divin Liturgie et il nous accueillait dans le salon de l’Eglise.

Pour ma dernière visite j’accompagnais le Père Armando Bortolaso, évêque,  chez le Patriarche pour l’inviter au congrès des Evêques amis du Mouvement des Focolari du Moyen-Orient. Le Patriarche était mal en point, mais il a tenu à nous accueillir. Il a péniblement ouvert les yeux et a dit : « Salue tout particulièrement le Saint Père de ma part, je prie pour lui ». Nous est alors revenu en mémoire ce mois de septembre 2008, lorsque 30 évêques de 13 Eglises, amis du Mouvement, s’étaient retrouvés au Liban pour leur 27ème congrès œcuménique. Ils étaient allés lui rendre visite et il les avait reçus avec la charmante hospitalité qu’on lui connaissait. Il avait exprimé son amour pour le Focolare et pour Chiara Lubich : « Puisse-t-elle être bienheureuse ! Nous voyons que son travail est vraiment béni par l’Esprit-Saint lui-même ».

Patriarche Zakka I Iwas dans Focolari à Córdoba (Argentine)

Lors de ses déplacements dans le monde, le Patriarche Zakka I Iwas a rencontré plusieurs fois des personnes du Mouvement des Focolari. En 1984, lorsqu’il est venu signer la Déclaration commune avec Jean-Paul II, les membres du Centre “UN”, le Secrétariat des Focolari pour le dialogue œcuménique, l’ont salué. En 1992, au cours d’un voyage en Argentine, il a désiré rendre visite au focolare de Cordoba.

Il était très aimé et estimé des fidèles de notre Eglise. Réputé pour sa sagesse. Avec douceur et amour il a travaillé sans relâche à l’édification de l’Eglise au vrai sens du mot. On lui doit plus de trente livres sur les Pères de l’Eglise, sur les dogmes et sur la Liturgie. Sans parler des huit tomes relatant ses enseignements les plus connus et ses homélies prononcées à diverses occasions. Ce fut assurément un  apôtre et un maître de grande qualité.

Né en 1933 à Mossoul (Irak), il entre en 1946 au couvent de Mar Afram et devient prêtre en 1954. En 1962 il participera au Concile Vatican II comme observateur, avec une âme ardente et éprise d’œcuménisme.

En 1980 il est élu Patriarche à l’unanimité par le Saint Synode. L’Eglise lui tenait très à cœur. Sa rencontre avec le Pape Jean-Paul II en 1984 a permis des avancées historiques, particulièrement en christologie.

Les fidèles ont accompagné son corps et lui ont rendu un ultime hommage le 28 mars dernier, à Damas.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Cités-pilotes dans le monde : la « Mariapoli Santa Maria » (Brésil)

Située dans une région marquée par la pauvreté, cette cité-pilote en phase de développement, bien tenue, s’inscrit sur une toile de fond à caractère social : en témoignent l’école pour enfants et adolescents et le Pôle d’Activités inspiré par l’Economie de Communion. La fonction de ces cités-pilotes, conçues dès les années 60 par Chiara Lubich comme de petites villes destinées à témoigner qu’un monde meilleur et uni est possible, se révèle toujours plus d’actualité. Parmi toutes celles qui ont surgi dans le monde, il y a justement la Mariapoli Santa Maria dont Chiara Lubich avait vu le futur emplacement en 1965, lors de son troisième voyage au Brésil. L’Ecole, qui porte le même nom, Santa Maria, existe depuis presque 50 ans. Elle a désormais formé de nombreuses générations. Actuellement on peut compter parmi les enseignants et le personnel 10 anciens élèves. Les autres se sont engagés dans les secteurs d’activité les plus variés et occupent des postes à responsabilité. Mais ce sont surtout les valeurs transmises qui demeurent en eux comme projet de vie : la culture du partage, l’art d’aimer, les fondements de l’éducation à la paix. Autant d’objectifs présentés par le corps enseignant à Maria Voce et Giancarlo Faletti, en visite dans cette école après un accueil festif par les plus petits et leur orchestre « Talents au service de la paix » La majeure partie des familles des élèves, environs 300 sur 500, a un revenu faible. Sur le plan économique l’école se maintient grâce à la solidarité nationale et internationale réalisée par les projets d’Action Familles Nouvelles et AMU. Les premiers cours  pour apprendre à lire et à écrire ont été offerts aux ouvriers qui travaillaient  à la construction de la Mariapoli, puis ils les ont demandés  pour leurs enfants…Aujourd’hui la méthode pédagogique utilisée par cette école est reprise par d’autres établissements de la région et dans d’autres secteurs du monde de l’Education. A quelques kilomètres, sur un vaste terrain, se trouve le Pôle d’Activités « Ginetta ». L’équipe de gestion, les entrepreneurs, les actionnaires, les étudiants spécialisés dans  l’Economie de Communion (EdC),  tous engagés dans la réalisation du projet EdC au Pernambuco, attendent Maria Voce et Giancarlo Faletti. Ils font part de leurs succès et leurs échecs. Giancarlo Faletti rappelle l’inspiration initiale lancée  par Chiara en 1991,  précisément au Brésil. Maria Voce exprime sa gratitude pour tous ces engagements assumés avec beaucoup de désintéressement. La visite se poursuit en direction des ateliers où deux entreprises viennent de voir le jour,  même si la concurrence ne manque pas : la première  fabrique des sacs à main et leurs accessoires, l’autre des meubles. Surprenants les témoignages : la passion pour ce projet à caractère social aide à surmonter toutes les difficultés. La contribution donnée par la Mariapoli et plus spécialement par l’Ecole et le Pôle, ne passe pas  inaperçue :  le maire d’Ingarassu, qui avait défini la Mariapoli comme « point de référence » pour sa ville, a tenu à se rendre sur place pour remettre à Maria Voce et à Giancarlo Faletti les clés de la ville en signe de reconnaissance de la part de ses habitants et en vue de  vivre des liens encore plus étroits. Suivez le voyage sur le Notiziario MariapoliEspace réservé Website: www.focolares.org.br/sitenacional

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Sportmeet: Live your challenge… la vie, un challenge!

N’étant plus aujourd’hui dans l’obligation de courir pour chasser, d’escalader en vue de conquérir de nouvelles terres ou de ramer pour franchir des rivières, l’homme s’est mis à courir, à escalader et à ramer pour se divertir, se mesurer et se confronter. La compétition est en effet  la raison profonde, injustifiée pour beaucoup, de cette  activité passionnante de l’être humain qu’est le sport. Celui-ci se présente, aujourd’hui plus que jamais, comme une métaphore de la vie. C’est pour cette raison que Sportmeet, expression du dialogue du Mouvement des focolari avec le monde du sport, a décidé d’en faire le thème central du prochain congrès international qui aura lieu à Pise du 3 au 6 avril prochain.

L’événement s’intitule Live your challenge (vis ton challenge) Mais la compétition loyale existe-t-elle encore ? « Nous voulons débattre, avec l’aide d’experts internationaux et de sportifs reconnus – explique Paolo Cipolli, président de Sportmeet – sur la valeur et les limites de la compétition. Celle-ci trouve dans le sport une modalité d’expression régulée, saine, même si souvent poussée à l’extrême, contagieuse et communicative, éducative et salutaire. Chaque jour il y a des défis à relever, chacun a le sien et la récompense n’est pas une médaille, mais la satisfaction d’avoir réussi à donner le meilleur de soi : c’est le sens de la barre inclinée qui figure sur le logo du congrès, elle symbolise un obstacle à la mesure des capacités de chacun »

Les experts et les sportifs sollicités par Sportmeet en vue de ce rendez-vous dont ils seront les protagonistes laissent présager que le congrès s’appuiera sur une réflexion et sur des expériences vécues très intéressantes.

La compétition sportive – explique Bart Vanreusel de l’Université de Louvain – est une question qui préoccupe, mais c’est aussi une chance, elle est tout à la fois idéalisée et critiquée, mais c’est certainement une caractéristique très intéressante de l’homme d’aujourd’hui”

Le football est sans doute le sport où, à tous les niveaux, l’esprit de compétition montre ce qu’il a de meilleur, mais aussi de plus détestable, comme l’affirme Michel D’Hooghe,  membre du Bureau international de la FIFA, la plus grande fédération mondiale de foot.

Quant à Benedetto Gui, professeur d’économie politique à l’université de Padoue, il fait un parallèle entre économie et sport: « La compétition est un mécanisme social indispensable, autant dans le domaine économique que dans celui du développement de la personne, mais un principe demeure : les doses excessives  peuvent être nocives. En pratiquant une activité sportive on apprend à se mesurer aux autres, mais aussi à partager, et si l’on met trop l’accent sur le résultat on perd l’occasion de profiter de ces « biens relationnels » : le sport est un lieu privilégié pour en faire l’expérience »

Lucia Castelli, psychopédagogue en charge des jeunes espoirs de l’Atalanta de Bergame, s’est engagée depuis des années à mettre en valeur le rôle éducatif du sport. Par ailleurs Roberto Nicolis, éducateur spécialisé en activités socio-sportives auprès du C.S.I de Vérone offre une approche originale de la compétition : « L’origine du mot compétition vient du latin cum petere, qui signifie « vouloir ensemble la même chose » et cum petitio veut dire s’appeler réciproquement pour atteindre le même but. Cum petere renvoie à tout ce que désire l’enfant qui demande : « Est-ce-que je peux jouer avec vous ? » :  il est prêt à entrer dans le jeu, à en accepter les règles, à se confronter avec lui-même, avec les autres, avec la nature, en sachant, de façon responsable, qu’il peut gagner, mais aussi perdre ».

Info sur sportmeet.org

Programme du Congrès

Fiche d’inscription

Avril 2014

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

Jésus va mourir. Ce qu’il dit se relie à cet événement proche. Son départ imminent pose pour son Église une question vitale : comment rester présent au milieu des siens pour la faire progresser ?

Si Jésus est présent dans les sacrements – dans l’Eucharistie par exemple – Jésus est aussi présent là où se vit l’amour réciproque. Il dit en effet : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, (ce que l’amour mutuel rend possible), je suis au milieu d’eux ».

Par conséquent, lorsque la vie profonde d’une communauté est fondée sur l’amour réciproque, Jésus peut y rester présent efficacement. À travers elle, il peut continuer à se révéler au monde et à y exercer son influence.

N’est-ce pas merveilleux ? Cela ne donne-t-il pas le désir de vivre tout de suite cet amour avec les chrétiens qui sont nos prochains ?

Jean, qui rapporte ces phrases que nous approfondissons, voit dans l’amour réciproque le commandement par excellence de l’Église dont la vocation est précisément d’être communion, d’être unité.

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

Aussitôt après, Jésus déclare : « À ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ». (Jn 13,35)

Si tu veux trouver la vraie marque d’authenticité des disciples du Christ, si tu veux connaître leur signe distinctif, c’est dans l’amour réciproque vécu qu’il faut les découvrir. C’est à cette caractéristique que l’on reconnaît les chrétiens. Si elle manque, le monde ne découvrira pas la présence de Jésus dans l’Église.

L’amour mutuel engendre l’unité. Que réalise l’unité ? « Que tous soient uns… dit encore Jésus, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17,21). L’unité, en révélant la présence du Christ, entraîne le monde à sa suite. Le monde, face à l’unité, à l’amour mutuel, se met à croire en Lui.

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

Dans ce même discours d’adieu, Jésus déclare que ce commandement est le sien. Il lui est donc particulièrement cher. Il ne faut pas l’entendre simplement comme une norme, une règle ou un commandement comme un autre. Jésus veut nous révéler une manière de vivre. Il veut nous dire sur quoi fonder notre existence. C’est d’ailleurs sur ce commandement que les premiers chrétiens faisaient reposer leur vie. Pierre disait : « Ayez avant tout un amour constant les uns pour les autres. » (1 P 4.8).

Avant de travailler, d’étudier, avant d’aller à la messe, avant toute activité, vérifie que l’amour réciproque règne bien entre toi et celui qui vit à côté de toi. S’il en est ainsi, tout prend de la valeur. Sinon, rien n’est agréable à Dieu.

« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns. les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »

D’autre part, Jésus précise que ce commandement est « nouveau ». « Je vous donne un commandement nouveau ».

Qu’est-ce à dire ? On ne le connaissait pas auparavant ? Non. « Nouveau » signifie fait pour les « temps nouveaux ». De quoi s’agit-il alors ?

Jésus est mort pour nous. Il nous a aimés jusqu’au bout. Mais son amour, un amour « divin », était bien différent du nôtre. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés », dit-il (Jn 15,9). S’il nous a aimés, c’est donc avec le même amour dont le Père et lui s’aiment.

Aimons-nous alors les uns les autres avec le même amour pour réaliser le commandement « nouveau ». Personne, en tant qu’homme, ne possède un tel amour. Pourtant en tant que chrétien – et nous pouvons en être heureux – nous le recevons. Comment ? C’est l’Esprit Saint qui le fait vivre en notre cœur et en celui de tous les croyants.

Il y a ainsi une affinité entre ce que vivent le Père, le Fils et nous, chrétiens, grâce à l’unique amour divin que nous possédons. Cet amour nous fait pénétrer dans La Trinité, nous faisant fils de Dieu. C’est ce courant d’amour qui relie terre et ciel. C’est par lui que la communauté chrétienne est portée jusqu’au cœur même de Dieu, et que la réalité divine vit sur terre, là où les croyants s’aiment.

La vie chrétienne n’apparaît-elle pas ainsi dans toute sa beauté divine ? N’est-ce pas cela qui la rend si attirante ?

Chiara Lubich

 Parole de vie publiée en 1980

Le Patriarche Zakka I Iwas

Dialogue sur l’harmonie et la beauté

Un mode indubitablement original pour expliquer les points les plus importants de la spiritualité des Focolari et de la pensée de sa fondatrice, Chiara Lubich, a été choisi par le journaliste et critique d’art Mario Dal Bello. Dans le “Dialogue sur l’harmonie et la beauté” avec une mosaïque de “chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art européen” décrit l’idéal de l’unité, vu que “le lien entre cette dernière et l’art est très étroit – a-t-il affirmé. Ce n’est pas un hasard si Chiara Lubich, devant la Pietà de Michel-Ange, priait Dieu d’envoyer des artistes qui soient également saints. Qu’est-ce que la sainteté sinon la perfection dans l’amour et donc la transmission de la beauté de ce Dieu qui est amour?” Un hommage rendu donc à Chiara Lubich par la ville d’Udine, 70 ans après la naissance des Focolari, et pour le 6ème anniversaire de sa naissance au ciel, rappelant une phrase qu’elle aimait répéter: “La beauté est harmonie. Harmonie veut dire unité sublime”.

Un préambule est cependant nécessaire: “Beaucoup essayent d’expliquer l’art, mais c’est impossible – a admis celui qui, pourrait-on dire, le fait par métier. Il est ineffable, comme l’Esprit, fascine sans un pourquoi, comme lorsque l’on tombe amoureux”. Dal Bello a ainsi commencé par le portrait de Jésus de El Greco, “avec le même regard que l’on éprouve pour la personne aimée, dans laquelle nous saisissons le visage de Dieu”. Une façon de voir Dieu dans l’autre et d’en saisir l’amour qui est, justement, un des aspects clé de la spiritualité de Chiara Lubich.

Et si Jésus le Bon Pasteur, ou plutôt, “beau pasteur – a-t-il précisé – aime ses brebis, nous aussi nous devons aimer le prochain“: un engagement illustré par la splendide mosaïque du Mausolée de Galla Placidia à Ravenne, sur laquelle le Christ est représenté entouré par le troupeau, “vêtu de lumière et Ressuscité: la croix qu’il porte l’indique, symbole de la résurrection”.

En vertu de cet amour réciproque, Jésus est présent là où deux ou plus sont réunis en son nom: comme on peut le voir dans le Souper à Emmaüs de Rembrandt, dans lequel “Jésus entre dans la quotidienneté, si bien que les personnages ne semblent même pas s’apercevoir que c’est lui qui rompt le pain”. Et c’est une présence qui fait la différence dans la communauté, comme on le voit dans la Transfiguration de Raphaël, dans laquelle il y a un fort contraste entre “la partie supérieure, dans laquelle est présent Jésus avec Moïse et Élie, aux couleurs claires; et la partie inférieure, où les apôtres sont confus, dans laquelle les couleurs sombres prévalent”.

Pour illustrer un autre aspect de la spiritualité de Chiara, l’amour pour Jésus abandonné sur la croix, il y a la Crucifixion de Dali: “Un Christ vu d’en haut, qui semble se pencher sur l’humanité et attirer tout le monde à lui. Et, significativement, nous ne voyons pas le visage: parce que nous sommes tous dans son visage”.

Une autre figure centrale, ensuite, émerge – mais seulement pour un œil expert – dans le Jugement dernier de Michel-Ange: “Si vous observez bien – a fait remarquer Dal Bello – Marie regarde un ange qui soulève les justes avec un chapelet. Marie apparaît donc comme celle qui emmène les chrétiens au ciel: en fait, le Mouvement des Focolari s’appelle aussi Œuvre de Marie”.

En dernier, le polyptyque de l’Agneau mystique de Jan et Hubert Van Heyck, dans lequel la Jérusalem céleste de l’Apocalypse, autour de laquelle est réunie toute l’Église, est représentée par une ville contemporaine: il rappelle l’engagement que les Focolari sont appelés à suivre dans les communautés dans lesquelles ils vivent.

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L’île de Santa Terezinha

« Ce qui m’a le plus impressionnée a été de voir  ce mur. Mais c’est en réalité la pauvreté qui règne au-delà du mur, la richesse est en deçà. Parce que la richesse c’est l’amour, la capacité de donner, de partager. Tandis que derrière le mur on vit pour l’intérêt, la compétition… » Ce sont les propos de Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari actuellement en visite au Brésil, le 25 mars dernier, au moment de quitter l’île Santa Teresinha, un quartier de la ville de Récife. Le coprésident, Giancarlo Faletti, a ajouté : « Aujourd’hui nous avons été à l’école, vous avez été nos enseignants. C’est pour nous, une grâce de Dieu qui nous pousse à dire : Merci ! »

Le mur dont parle Maria Voce a été construit il y a quelques années pour que la pauvreté du quartier ne gêne pas le regard des clients de l’imposant Centre Commercial construit de l’autre côté de la rue. Sa présence est comme le symbole de la ségrégation sociale.

Maria Voce est accueilli par Johnson, l’un des représentants des communautés de la Santa Terezinha

Mais quels sont donc les signes de la richesse dont parle Maria Voce? On appelait ce quartier « l’île de l’Enfer », à cause des conditions de vie dégradantes de ses habitants. Johnson, qui nous a fait visiter le quartier, a précisé : « Le message de l’Evangile, vécu par des membres des focolari qui depuis 50 ans partagent tout avec nous et cherchent pour nous des moyens de subsistance,  a opéré en nous une libération. Cela nous a ouvert de nouveaux horizons et rendus acteurs de la transformation de notre milieu social »

En 1968 un groupe de focolari avait en effet répondu à l’invitation de l’Archevêque de Récife, Dom Helder Câmara, en vue de transformer la situation de ce quartier. Des étudiants et des professeurs, des avocats et des médecins, des ouvriers et des ménagères avaient rejoint l’île, tous désireux de participer à la vie de ses habitants pour trouver ensemble une solution.

C’est alors qu’on va voir naître et grandir une communauté très soucieuse du bien commun. Une association des habitants de l’île est créée et ils deviennent ainsi acteurs de leur propre développement. Avec la démocratisation du pays de nouvelles formes de participation rendent possibles les discussions avec la Commune pour décider de l’usage des finances publiques. Les résultats ne se font pas attendre ; électrification du secteur, revêtement de nombreuses rues ; l’école et le centre de soins, créés grâce à la collaboration d’enseignants, de médecins et infirmiers du Mouvement, sont pris en charge par la commune. La liste des succès remportés serait longue à énumérer. A plusieurs reprises Johnson répète non sans fierté: “Nous avons tout obtenu grâce à la force du dialogue, la force de notre communauté, sans nous vendre à aucun parti »     

Dernière étape de la visite: le Centre pour enfants et adolescents qui y sont accueillis en dehors des heures de classe. Ils échappent ainsi à la rue, à la violence et à la drogue. Ils reçoivent une solide formation humaine et spirituelle et de nombreuses activités musicales et sportives leur sont proposées. Ce Centre est géré par l’AACA, une association soutenue grâce à la solidarité de nombreuses personnes, à commencer par les familles brésiliennes des focolari,  et d’autres pays. Les plus petits accueillent leurs deux invités avec une chanson qui exprime bien les richesses de ce peuple : « Ô mon Dieu, je sais que la vie pourrait être bien meilleure et elle le sera, mais cela ne m’empêche pas de répéter : qu’elle est belle, qu’elle est belle, qu’elle est belle ! »

“Dans ce lieu on peut voir à quel point  la semence de l’Evangile a produit de nombreux fruits ! » – s’est exclamée Maria Voce en s’adressant aux ouvriers du Centre. « Nous partons d’ici… non seulement nous demeurez dans notre cœur, mais vous êtes aussi un exemple encourageant pour l’ensemble de notre mouvement dans le monde »

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Congo: Évangile vécu au milieu des conflits armés

Nord-Kivu (Nord-Kivu (RDC). Jusqu’à la défaite des rebelles, les habitants de Rutshuru vivaient, en fait, comme s’ils étaient des otages. Libérés de leur présence, une centaine de membres du Mouvement des Focolari ont pu se rencontrer des années après à Rutshuru (Nord-Kivu). À l’occasion de la Mariapolis, des personnes sont aussi arrivées de Goma et Kinshasa. Elles écrivent: “Maintenant, petit à petit, la peur et la tension sur les visages des habitants font place à une nouvelle espérance”.

J.S. travaille dans un hôpital comme infirmière. Dans son service d’orthopédie, elle a vu arriver des blessés de guerre et des cas très graves. Voici son récit:

Un soir, une femme est arrivée dans notre hôpital. Elle devait accoucher de jumeaux et saignait beaucoup. Comme c’était un cas très urgent, elle a été directement admise en salle d’opération. Les médecins ont tout fait pour sauver la mère et ses deux enfants. Malheureusement, ce que l’on craignait est arrivé: la femme est morte quelques jours après la naissance d’une fille et un garçon. Le père a déclaré être incapable de les élever sans leur mère, et il n’avait pas les moyens nécessaires. Lorsque le docteur est venu dans notre service d’orthopédie et nous a donné cette information, j’ai ressenti une profonde pitié pour ces enfants.

Je me suis souvenue du point de la spiritualité de l’unité que nous essayons de vivre dans tout le Mouvement cette année: l’amour du prochain. Et ces enfants me semblaient un visage souffrant de Jésus en personne.

Je me suis dit qu’il fallait immédiatement faire quelque chose. J’ai pensé: “Il y a cinq mois, j’ai eu une fille, mais je ne peux pas prendre les deux enfants”. Toutefois, je n’avais pas encore parlé avec mon mari, qui devait évidemment être d’accord. C’est pourquoi je suis rentrée chez moi et j’ai proposé cette adoption à ma famille. Tous ont accepté avec joie! Notre petite fille aussi, en voyant l’autre fillette, n’a plus voulu être nourrie au sein… Nous l’avons pris comme un signe de bienvenue, de sa part, à la nouvelle petite sœur.

Trois jours après, poussée par mon exemple, une autre infirmière s’est offerte pour adopter l’autre enfant. Ma joie était immense! Nous sommes allées ensemble à l’administration communale pour régulariser les deux adoptions. À la fillette arrivée dans notre famille, nous avons donné le nom: ‘Espérance’.”

En conclusion de la Mariapolis, Mgr Théophile Kaboy, évêque de Goma, confirmait dans son homélie durant la messe: “La haine et la mort n’ont jamais le dernier mot”.

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Recife: Chaire Chiara Lubich

Fraternité, non pas comme « une valeur romantique ou uniquement religieuse,  mais un appel à l’intelligence, un projet concret qui assume le risque de l’histoire », d’un pays, le Brésil, « marqué par de graves inégalités et en même temps un pays émergent qui occupe une position stratégique dans le monde » : ainsi s’est exprimé le recteur de l’Unicap, le père jésuite Pedro Rubens, à l’inauguration de la Chaire Chiara Lubich, pour en définir le sens. « L’étude et l’approfondissement de la fraternité attirent de plus en plus l’intérêt des chercheurs des disciplines les plus diverses », ajoute le prof. Paolo Muniz, directeur de la faculté Asces, parternaire de l’Unicap dans ce projet. « Les deux universités  – continue-t-il – tournent leur recherche vers la pensée et l’œuvre de Chiara Lubich, qui en plus d’être leader spirituelle, est à l’origine de nouvelles lumières qui éclairent les différents domaines de la connaissance humaine ». L’inauguration de la chaire se situe au cœur du voyage au Brésil de la présidente des Focolari Maria Voce, à qui on a confié le discours d’introduction. Ses paroles présentaient la vision de l’homme, l’anthropologie qui émane de la spiritualité de Chiara, profondément enracinée dans l’Ecriture. En partant de la question sur qui est l’homme, Maria Voce a approfondi  la dynamique de l’Amour en Dieu Trinité, son reflet sur la vie de l’homme et du cosmos, l’appel à être « Amour-en-relation ». Elle a rappelé que « nous sommes si nous sommes l’autre », ce qui veut dire « vide de soi », « don sans mesure ». De là jaillit un style de vie, a-t-elle continué, « capable de devenir un terrain fertile sur lequel peut germer un authentique humanisme, une fraternité concrète ». Parmi les personnalités se trouvait aussi l’évêque de Palmares dom Gerival Saraiva, qui apprécie le fait que la dimension sociale du savoir commence à se percevoir plus concrètement même à travers  des initiatives comme celle-ci. La pensée de Chiara Lubich est déjà sujet d’approfondissement dans diverses universités, sous différents aspects. 16 doctorats et titres Honoris Causa ont été conférés à la fondatrice des Focolari, après avoir reçu le prix Unesco pour l’Education à la paix en 1996 et le prix pour les droits de l’homme par le Conseil de l’Europe en 1998. Pour l’occasion, la maison d’édition Cidade Nova a publié un nouveau volume au titre : “Fraternidade e Humanismo: uma leitura interdisciplinar do pensamento de Chiara Lubich”, « Fraternité et humanisme, une lecture interdisciplinaire de la pensée de Chiara Lubich. » Pour  approfondir :  Texte de la conférence inaugurale de Maria Voce en italien A l’université catholique de Recife, la « Chaire Chiara Lubich sur la fraternité et l’humanisme » – Radio Vaticane Universidades lançam Cátedra sobre fraternidade e humanismo – Cidade Nova Unicap cria a catedra Chiara Lubich de fraternidade e humanismo – Rede Globo http://www.catedrachiaralubich.org/ Suivez le voyage sur le Notiziario Mariapoli  Espace réservé

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Journée internationale du bonheur

Le 12 juillet 2012, la 66ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies a choisi la date du 20 mars pour célébrer la “Journée internationale du bonheur” En Italie l’UNRIC  a choisi d’attirer l’attention du public sur cette question en demandant la contribution de Luigino Bruni, professeur d’économie politique à l’Université Lumsa de Rome et coordinateur au niveau international du projet Économie de Communion – lancé par Chiara Lubich au Brésil en 1991 et qui concerne environ 1000 entreprises dans le monde. L’Economie de Communion propose aux chefs d’entreprise de partager les bénéfices de leur activité pour soutenir des projets de développement dans différentes parties du monde et repose sur une culture économique basée sur la réciprocité et sur le don. Professeur, vous êtes l’un des premiers à avoir renoué avec la tradition italienne du bonheur, différente de celle qui vient des États Unis. Pourriez-vous mieux nous expliquer les racines de cette conception? « Il faut pour cela remonter à la culture antique grecque et romaine: Aristote associait le bonheur aux vertus et le distinguait du plaisir. C’est un concept que nous devrions traduire aujourd’hui par « épanouissement des hommes » parce qu’il renvoie à l’idée que le bonheur est susceptible d’être une condition de vie accessible à tous. Les grecs ont compris que seul l’homme vertueux peut devenir heureux précisément en cultivant les vertus, même dans l’adversité. Il convient ici de situer notre responsabilité qui commence à partir du moment où nous prenons conscience que le principal protagoniste de notre bonheur c’est nous-mêmes et non pas des événements extérieurs. Ceux-ci influencent certainement notre bien-être, mais ce ne sont pas eux qui, en dernier ressort, déterminent le bonheur » Mais comment cette idée de bonheur est-elle entrée dans la science économique? « Les économistes et les philosophes italiens du XVIIIème siècle, en se référant explicitement à la tradition romaine et médiévale du bonheur considéré comme un bien commun, le mirent au centre de leur réflexion économique et politique. Tout au long du XVIIIème siècle l’école italienne d’économie continua à se caractériser par le fait qu’elle avait pour principal objet d’étude le bonheur. Ce n’est donc pas par hasard qu’aujourd’hui encore les économistes italiens soient parmi les protagonistes du nouveau courant  Economie et Bonheur, qui a revu le jour au cours des années 70, et qui  souligne en particulier le lien qui existe entre le bonheur et les relations sociales. C’est un héritage qui nous vient de la tradition antique qui visait à la felicitas publica, au bonheur pour tous » Quels sont les aspects les plus significatifs du bonheur pour la vie économique et politique de notre temps? « Le premier élément, qui me semble particulièrement important au regard de la situation où se trouvent notre économie et notre société, est le lien profond qui existe entre le bonheur et les vertus.  Dans une culture qui considère toujours plus le plaisir  et le divertissement comme allant de pair avec le bonheur, la tradition antique de la felicitas publica nous invite au contraire à prendre conscience que la vie des individus et de la société ne peut prétendre au bonheur  sans aspirer à l’excellence, ce qui implique engagement et sacrifice. D’autre part, dans cette phase que traverse  le monde occidental où le narcissisme se répand comme une véritable pandémie, cette conception du bonheur accessible à tous nous rappelle le lien incontournable qui existe entre la qualité de  notre vie  et  nos relations sociales : on ne peut pas être vraiment heureux tout seul parce que, dans sa réalité la plus profonde, le bonheur est un bien relationnel » Source: www.unric.org Interview intégrale en italien

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Évangile: Généreusement vers l’autre

Le sang

La voiture devant moi fait une embardée, heurte un mur et se retourne. Je réussis à freiner. Des personnes s’arrêtent pour secourir les blessés: une dame âgée, un enfant et un jeune. Mais personne ne veut les transporter à l’hôpital, par crainte d’être accusé d’avoir provoqué l’accident. Quant à moi, même si la vue du sang m’a déjà fait tourner de l’œil, je me force et les prends dans ma voiture. Pour les accepter, l’hôpital demande un paiement, mais ils n’ont pas d’argent. Je signe un chèque et m’assure que les blessés sont bien installés, heureux d’avoir vaincu mon émotivité, mais surtout d’avoir fait quelque chose pour des frères. M.S. – Argentine

Dépasser la fatigue

Plusieurs fois, en arrivant à la maison, je sens le vide laissé par la mort de ma femme et je préfère rester seul, tranquille, mais je sens que je dois m’oublier et entretenir la relation avec mes enfants. Il est difficile d’être père et mère en même temps. L’autre soir, en rentrant à la maison, j’ai vu qu’ils étaient encore tous debout: j’aurais voulu me reposer, au lieu de ça j’ai joué avec eux, oubliant la fatigue. À ma grande surprise, l’un d’eux, avec lequel la relation avait toujours été difficile, s’est approché gentiment et s’est assis sur mes genoux. Il ne l’avait jamais fait.  S.R. – USA

Chocolats

J’avais apporté une boîte de chocolats à des amis proches. À leur tour, ils avaient voulu m’en donner une plus grande: “Pour tes filles!” Alors que je rentrais chez moi, un couple de Roms, avec une fillette d’environ cinq ans, est monté dans le bus. La petite fixait ma boîte avec envie. Au début, j’ai fait semblant de ne pas la voir. Mais je n’étais pas tranquille. “Jésus, fais-moi comprendre ce que je dois faire.” À ce moment-là, la fillette s’est approchée de moi en tendant la main vers les chocolats. Je ne pouvais pas l’ignorer, alors je les lui ai donnés. Mais, en descendant du bus, je regrettais un peu de rentrer les mains vides. À peine arrivé, ma femme m’annonce qu’une amie, venue lui dire bonjour, nous a offert un gros panier plein de friandises. Je suis resté sans voix, heureux. W.U. – Rome

Tiré de: L’Évangile du jour, Città Nuova

Le Patriarche Zakka I Iwas

Brésil, c’est parti !

Les étapes du voyage Le Brésil. est la cinquième puissance économique mondiale avec 8,5 millions de Km2 et presque 200 millions d’habitants– descendants de l’immigration européenne et asiatique, des africains arrivés au cours des siècles passés en tant qu’esclaves et des populations d’origine du lieu, en plus des immigrants du monde entier – qui parlent une seule langue : le portugais. Un pays aux dimensions continentales, avec des conditions climatiques et géographiques différentes, de grandes richesses naturelles et un fort potentiel de croissance. Un pays également marqué par de grands contrastes sociaux, qui diminuent un peu, notamment grâce aux efforts des derniers gouvernements. Ce sont les défis d’une démocratie jeune, d’une nation sortie d’une dictature militaire il y a moins de 30 ans. C’est ici qu’en 1991, Chiara Lubich, touchée par les graves problèmes sociaux, lance les bases d’une vraie révolution dans le domaine économique avec l’Économie de Communion (ÉdeC), projet aujourd’hui connu dans le monde entier. Mais ce n’est pas seulement dans le domaine de l’économie que l’expérience de vie des Focolari s’est développée.

Mariapoli Ginetta

En effet, elle a des conséquences sur le tissu social dans différents domaines : éducation, santé, politique, art, promotion humaine – comme en témoignent les expériences de Santa Teresinha et Magnificat, dans le Nordest ; du Bairro do Carmo et du Jardim Margarida, à San Paolo – ainsi que dans diverses spécialités. Un exemple est le groupe de recherche sur « Droit et fraternité », actif depuis 2009 au Centre de Sciences juridiques de l’Université fédérale de Santa Catarina. Variées sont les activités dans tous les États du Brésil : de l’école de formation politique Civitas à João Pessoa, aux actions de solidarité des Jeunes pour un monde uni et aux week-ends pour les familles dans l’État d’Alagoas ; des olympiades pour jeunes dans l’État de Rio Grande do Sul, au Projet Unicidade à la Mariapolis Ginetta, qui cette année célèbre son 40e anniversaire – seulement pour en nommer quelques-unes. Mais comment est née cette vie ? Faisons un bond en arrière. C’était l’année 1958. À Recife arrivent trois focolarini de l’Italie : Marco Tecilla, Lia Brunet et Ada Ungaro. Ils communiquent leur expérience dans des écoles, universités, paroisses, associations, hôpitaux, familles. Après un mois, ils poursuivent leur voyage : Rio de Janeiro, San Paolo, Porto Alegre et ensuite Uruguay, Argentine et Chili. À leur retour en Italie, l’avion fait une escale d’urgence à Recife à cause d’une avarie sérieuse et ils y restent quatre jours. Ils en profitent pour nouer de nombreux contacts. C’est ainsi qu’est née la communauté des Focolari dans le Nordest brésilien. Elle sera la première d’une longue série. Avec l’arrivée continue d’autres focolarini, les premiers centres du Mouvement s’ouvrent à Recife en 1959. Une grande diffusion de l’Idéal de l’unité se produit dans les métropoles et dans les villages, entre jeunes et adultes, blancs et noirs, riches et pauvres… avec une caractéristique : l’harmonie sociale. De nombreuses œuvres sociales sont accomplies comme résultat de la vie enracinée dans l’Évangile. En 1962 s’ouvre un centre à San Paolo. Naissent la Maison d’édition Cidade Nova et le journal Cidade Nova. D’autres centres éclosent : Belém, 1965 ; Porto Alegre, 1973 ; Brasilia, 1978. Aujourd’hui, il y a des centres dans presque toutes les 27 capitales des États et dans beaucoup d’autres villes. En 1965 naît, près de Recife, la première cité-pilote de témoignage du Mouvement, sous le nom de Santa Maria, pour souligner l’amour de ce peuple pour Marie. Deux ans après, naît celle de San Paolo – Araceli, aujourd’hui Ginetta, en souvenir d’une des premières focolarines qui a eu un rôle déterminant dans la diffusion et la progression du Mouvement au Brésil. Suit la cité-pilote de Belém, Gloria, pendant qu’à Porto Alegre le Centre mariapolis Arnold a une orientation œcuménique ; et la cité-pilote de Brasilia est baptisée Maria Madre della Luce. Chiara Lubich a toujours témoigné un grand amour pour le Brésil et ses habitants, « un peuple qui ressemble beaucoup à celui qui écoutait Jésus : magnifique, magnanime, bon, pauvre, qui donne tout : cœur et biens ». Sa première visite a lieu en 1961, à Recife. Elle y retournera cinq autres fois. Elle reçoit différentes reconnaissances publiques et des doctorats honoris causa. En 1998, sa dernière visite, elle inaugure le Pôle Spartaco, premier complexe entrepreneurial de l’ÉdeC dans le monde. À cette occasion, un des pères du Brésil démocratique, le professeur Franco Montoro, s’adressant à elle dans un discours tenu à l’Université publique de San Paolo (USP), a reconnu dans la pensée et dans l’œuvre du Mouvement, non seulement au Brésil, un « témoignage cohérent qui a touché des millions de personnes. Il a sauvé les droits de l’homme durant les dictatures et, durant le boom de la science, il a montré que l’éthique doit nous guider. Il a promu l’amour, la fraternité universelle ». Les membres du Mouvement s’engagent à vivre ces valeurs aujourd’hui, avec beaucoup d’autres, dans une période historique qui voit le Brésil se distinguer dans le panorama mondial et être le protagoniste d’événements comme la Journée mondiale de la Jeunesse en 2013 et la Coupe du Monde de football en 2014. Website: www.focolares.org.br/sitenacional Aperçus sur le Notiziario Mariapoli  Espace réservé    

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara et les religions, bâtisseurs d’unité

« Alors que nous sommes dans l’obscurité et que quelqu’un nous apporte une lumière,on ne se demande pas si c’est un homme ou une femme, un jeune ou une personne âgée », voilà comment Chiara Lubich « nous parlera de la lumière qu’elle a découverte ». Ces paroles du Grand Maître bouddhiste Ajahn Thong sont devenues célèbres lorsqu’en 1997 il l’a invitée à lui rendre visite en Thaïlande dans un monastère. Aujourd’hui ce n’est pas seulement un souvenir, mais un pas pour se lancer vers le futur, enraciné dans l’expérience ouverte de Chiara Lubich et vécu par de nombreuses personnes en passant par la diversité de chacun. « Nous nous sommes rencontrés en divers endroits du monde, découvrant que nous pouvons devenir frères. Ensemble nous sommes appelés à continuer sur cette route et en faire une réalité quotidienne. Un témoignage en chœur, une polyphonie, qui est la preuve d’un choix et d’un engagement commun », affirme Roberto Catalano, co-responsable du Centre pour le dialogue interreligieux du mouvement des Focolari. En disant cela, il a devant lui un parterre de 500 personnes rassemblées dont 250 qui ont participé aux 3 journées précédentes du congrès interreligieux à Castel Gandolfo. Parmi eux, une représentation de 20 personnes de 8 religions avait rencontré le Pape François avant l’audience générale du 19 mars: « une figure paternelle qui faisait grandir la fraternité entre nous », a commenté la théologienne musulmane iranienne Shahrzad Houshmand, qui a remis au Pape une lettre au nom des musulmans réunis au congrès organisé par les Focolari, dans laquelle ils expriment « l’amour profond et respectueux pour Votre personne et pour la main tendue plusieurs fois vers les musulmans dans le monde ». Kala Acharya, hindoue, professeur à Mumbai, relate qu’elle a accueilli avec joie l’invitation du Pape à cheminer sans s’arrêter : « pour nous aussi la joie de cheminer est plus importante que celle d’arriver à destination ». Puis à tous le pape a demandé : « Priez pour moi ». (C) CSC Media Enrichi par ce moment, le congrès interreligieux a ouvert ses portes à un après midi public. Le lieu choisi est l’Université Pontificale Urbaniana, une académie caractéristique pour son attention particulière aux cultures des peuples et des grandes religions du monde. Le titre est « Chiara et les religions », mais on pourrait aussi parler de Chiara et des croyants de divers chemins religieux. « Parmi ses grandes capacités et peut-être celle qui a eu le plus d’impact sur notre monde que les autres, a été de « savoir dialoguer », a affirmé la présidente des Focolari Maria Voce. « Chiara avait eu l’intuition que la route de l’humanité pouvait être diverse, dirigées vers la paix, mais à condition d’un changement radical de mentalité » parce que l’autre « non seulement n’est pas une menace, mais un don ». Quel est son secret ? Maria Voce l’explique ainsi : « L’amour, qu’elle, en tant que chrétienne, a découvert dans l’évangile et en Jésus, mais dont elle a trouvé la présence même dans les autres croyances et cultures ». Une proposition qui transforme un « choc possible de civilisations en une véritable rencontre d’hommes et de femmes de cultures et religions différentes ». (C) CSC Media Les réflexions du cardinal Arinze sur l’impact du charisme de Chiara sur le dialogue sont les propositions pour le dialogue interreligieux, lui qui était président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et qui a connu personnellement Chiara Lubich : « les Focolarini et les Focolarines sont un peuple en chemin, en communion, en mouvement. Ils vont à la périphérie : ils sortent, ils rencontrent, ils dialoguent, écoutent et collaborent ». A la fin, une série de témoignages du monde musulman, bouddhiste, hindou et du monde hébraïque, montre une figure géométrique aux mille facettes : le Dr. Waichiro Izumita, japonais, bouddhiste du  Risho Kosei Kai ; le moine thaïlandais  Phra Thongrattana Thavorn  qui aime se faire appeler  par le nom que Chiara  affectueusement lui a donné : Luce Ardente. Il parle de sa première rencontre face à face avec Chiara : « j’ai été très impressionné par sa personne, ses yeux, sa simplicité, son attention, le respect pour ce que je suis, son écoute profonde, par l’atmosphère indicible… elle m’a parlé de sa vie chrétienne, du charisme de l’unité… je me sens moi aussi un de ses fils, non seulement pour la lumière que j’ai reçue, mais pour la passion à répandre la lumière de l’unité entre tous ». Le Rabbin David Rosen, de Jérusalem s’est exprimé ainsi : « le commandement d’aimer Dieu exige de nous de suivre l’exemple d’Abraham : faire en sorte que Dieu soit aimé aussi par les autres. Et ça on le voit dans le mouvement des Focolari ». Puis c’est le tour de l’Imam Ronald Shaheed, de la mosquée de Milwaukee, parmi les plus étroits collaborateurs de l’Imam W.D. Mohammed et Ahmer Al-Hafi, professeur de religions comparées en Jordanie : « Chiara m’a aidé à comprendre le Coran sous tous ses aspects les plus profonds. Chiara m’a fait comprendre que l’amour est l’essence de Dieu, et que la religion de l’amour est une ». Et Vinu Aram, hindoue, présidente honoraire des Religions pour la paix, raconte qu’elle a connu Chiara étant enfant, parce que « amie de ses parents », et d’en avoir découvert le message étant plus grande, dont elle s’inspire constamment dans son chemin pour « construire un monde uni, un monde où chacun puisse se sentir chez lui ».

(C) CSC Media

« Dialogue et prophétie » de Chiara Lubich qui continuent. Chiara avait un rêve ? demande une journaliste à Maria Voce, qui répond : « son rêve ? Elle l’a confié une fois : elle voulait porter à Dieu le monde dans ses bras. Nous essayons d’être ses bras pour l’aider à porter ce monde à Dieu, tout uni ». à voir  les  vidéos du congrès  sur Vimeo ;

Le Patriarche Zakka I Iwas

Sophia en Afrique. Premiers pas

Ils viennent du Burundi, de la République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Cameroun et Kenya. Ils ont en commun leurs études à l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et une question : « Si cette expérience correspond toujours plus au questionnement sur le futur de nos peuples, pourquoi ne pas imaginer que l’on puisse y faire son nid aussi dans le continent africain ? »

Une idée qui fait son chemin de jour en jour, jusqu’au 22 février où les étudiants de l’Afrique sub-saharienne, inscrits aux cours de licence et doctorat de l’IUS, se sont donné rendez-vous pour partager un projet.

Martine Ndaya du Congo raconte: “Etudier à Sophia n’a pas été un choix facile… Et pourtant, à quelques mois de distance depuis que je suis entrée en salle, je peux dire que cette expérience interdisciplinaire et de cohabitation multiculturelle répond à mes attentes, à celles qui sont les plus profondes ». Pulchérie Prao de la Côte d’Ivoire continue : « Nous nous parlons souvent entre nous, nous échangeons impressions et difficultés, nous nous retrouvons pour parler des défis que nous devons affronter. Voilà pourquoi, quelqu’un a commencé à dire : Quand sera-t-il possible de voir naître Sophia en Afrique ? ».

Nombreuses sont les initiatives de formation supérieure entreprises même durant ces dernières années dans les diverses régions du continent, mais toutes n’ont pas été à la hauteur de correspondre aux problèmes réels dictés par ce besoin de paix, de développement et de participation dans les différentes matières. Même en Afrique les sociétés ne sont pas épargnées par la violence où la société de consommation et le matérialisme lacèrent le tissu moral et culturel.

Un parcours de formation inspiré de l’expérience de Sophia pourrait représenter, autant sur le plan de la recherche que de l’engagement éthique et culturel, non seulement un espace de communion entre les peuples africains, avec leurs diversités et leurs beautés, mais aussi un lieu ouvert pour les jeunes d’autres cultures afin de s’enrichir  du sens de communauté dont l’Afrique est témoin, de ses modèles de participation diffuse, de ses chemins courageux entrepris pour remonter à la surface.

Melchior Nsavyimana du Burundi, en souvenir de Nelson Mandela, affirme que « l’éducation est le plus puissant moteur de développement, c’est l’instrument le plus efficace pour répondre à la souffrance qui dévaste la vie de tant de personnes ».

Sophia en Afrique : un rêve, mais en même temps, un processus qui commence. Dans le dialogue, diverses possibilités ont émergé qu’il faut prendre au vol pour ouvrir la route, sans toutefois sous-évaluer les difficultés et les obstacles objectifs. Il est nécessaire d’explorer les différentes possibilités, faire participer beaucoup, recueillir des disponibilités et tisser des synergies. Pour l’instant, le groupe initial à IUS a décidé de se rencontrer périodiquement pour que l’intérêt soit toujours actif et faire avancer le programme. Puis en faire suivre beaucoup d’autres à ce premier pas.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Ensemble, en dialogue avec le monde

Congrès interreligieux 2014

«C’était déjà le désir de Chiara Lubich de réaliser un congrès de ce genre, mais cela n’a pas été possible durant sa vie terrestre » – affirme Maria Voce à l’inauguration du congrès interreligieux à Castel Gandolfo le 17 mars – « Aujourd’hui, nous en sommes certains, avec grande joie, elle nous regarde du ciel tous ensemble, comme des frères et sœurs, dans cette grande richesse de coutumes, d’ethnies, cultures, fois et traditions variées. » Un moment qu’elle définirait « solennel » pour diverses raisons, mais surtout pour le fait que pour la première fois nous nous retrouvons tous ensemble : juifs, chrétiens, musulmans, hindous, bouddhistes, sikhs, shintoïstes et membres du Tenrikyo.

Le congrès est le fruit d’un parcours, quelquefois récent mais, dans la majeure partie des cas, qui s’étend sur des dizaines d’années, qui a permis d’approfondir notre connaissance réciproque, « devenue amitié, puis fraternité ». La présidente des Focolari retrace les étapes du dialogue interreligieux des six dernières années, correspondant à son mandat, le premier après la disparition de la fondatrice. Les doutes et les anxiétés du début étaient légitimes : qu’allait-il advenir de cette expérience de dialogue après la disparition de Chiara ? Mais déjà en 2008, deux mois après l’élection de Maria Voce, s’est déroulé le congrès avec les frères et sœurs musulmans. Puis avec les religions traditionnelles africaines au Cameroun, un symposium juif-chrétien à Jérusalem et un symposium avec les hindous.

La preuve que l’expérience charismatique initiale a tracé un chemin tient dans ce que Maria Voce a exprimé ensuite : « Nous devons remercier chacune des personnes présentes dans cette salle pour leur grande foi en Dieu et pour l’amitié qui nous a liés. Nous devons surtout être reconnaissants pour le don du dialogue dans lequel Chiara nous a introduits. C’est grâce à cette confiance réciproque que nous avons pu avancer  sur la route qu’elle a tracée et grâce à  ceux qui, dans leurs croyances religieuses respectives, ont donné vie à cette expérience de dialogue : le révérend Nikkyo Niwano, l’Imam Barkat, le Dr. Aram et sa femme Minoti, le Dr. Somaiya et d’autres».

Pour la nouvelle présidente, de nombreux voyages ont suivi, dans diverses parties du monde, comme en Asie en 2010 : « J’ai été impressionnée, a-t-elle rappelé,  par les frères et les sœurs hindous et bouddhistes présents qui étaient devenus membres à part entière de notre grande famille. Ce n’était pas tant un dialogue les uns avec les autres, mais bien plutôt un dialogue où chrétiens, hindous et bouddhistes ensemble, nous nous ouvrions au dialogue avec le monde ». En 2011, à Haïfa (Israël), elle s’était trouvée « avec juifs, chrétiens et musulmans qui essaient de croire, de vivre et de prier pour la paix ». Elle confie qu’elle « a été émue  en écoutant les faits de vie quotidiens, de découverte de « l’autre différent-de-soi » de la part de personnes qui ont parié sur la paix.

Et encore, le moment vécu avec les frères et sœurs juifs à Buenos Aires ou encore la visite en 2012 à la communauté des Focolari en Algérie, formée presque entièrement de musulmans. A Tlemcen elle a trouvé « l’expression musulmane du mouvement animée par le même Idéal de Chiara. Nous sommes, en fait, devenus une seule famille ». Et cette expérience commence à se répandre même dans d’autres pays.« Il est sûr que c’est une expérience profonde, pas facile à transmettre et qui ne manque pas de susciter des points d’interrogation, affirme-t-elle. C’est un témoignage que l’unité, dans la distinction, est vraiment possible, mais il faut avoir le courage d’en faire l’expérience ».

Le Patriarche Zakka I Iwas

Gen Rosso, Philippine: étincelles de partage

“Jusqu’au 8 novembre dernier, Tacloban, une ville de 60 000 habitants dans une des nombreuses îles des Philippines, était presque inconnue du reste du monde. Ensuite, elle est subitement devenue tristement célèbre parce que l’ouragan Yolanda s’est abattu sur elle avec des vents à 320 km/h, faisant plus de 10 000 victimes. [Le 25 février] trois mois et demi après, nous y sommes allés pendant quelques heures pour partager les expériences de douleur, de donation, de générosité héroïque… de ces personnes qui ont tout fait pour trouver de l’eau, de la nourriture, des vêtements, de l’essence, pour soi et pour les autres. Des personnes qui ont vaincu la peur avec la foi, des personnes fières d’avoir survécu…” (la suite sur le site du Gen Rosso) “La ville métropolitaine, appelée Métro Cebu, est la deuxième du pays, après Manille. La Sacred Heart School Ateneo de Cebu est l’école privée catholique des Jésuites qui nous a accueillis pour un autre projet incroyable: “Spark for Change”. L’événement a été la participation d’élèves d’une école publique, qui mettaient les pieds dans une école privée pour la première fois: c’était beau de les voir jouer ensemble dans la cour de la Sacred Heart School, comme s’ils étaient de la même école. Voici l’impression révélatrice de l’un des jeunes: “J’étais un jeune perdu… lorsque j’ai réussi à me libérer de mon fardeau, j’ai compris merveilleusement ce qu’est la vie et ce qu’est l’amour: ce n’est pas seulement être respecté, mais c’est un sacrifice et une détermination pour le bien des autres”. À notre arrivée dans la ville, nous avons rencontré la vice-gouverneur. Après lui avoir expliqué notre travail dans les écoles et aussi dans les prisons, elle nous a invités à la prison de Cebu, où 600 détenus se sont produits pour nous, dansant quatre chorégraphies différentes. Une réalité très parlante qui nous a touchés est l’action sociale des Focolari “Fil d’or”: une petite entreprise textile pour jeunes défavorisés et en difficulté. Ces mêmes jeunes nous ont aidés à construire les décors de Streetlight. Avant de partir, nous sommes allés dans la basilique de l’Enfant Saint, qui abrite la statue de l’enfant Jésus offerte à la Reine de Cebu, comme cadeau de baptême, par le navigateur portugais Fernand de Magellan, qui a exploré ces terres au XVIe siècle. Nous lui avons confié nos familles et les jeunes rencontrés durant notre séjour.” (la suite sur le site du Gen Rosso) “Davao est la ville natale de l’un de nous: Joseph! Un groupe folklorique de l’école nous attendait à l’aéroport. Nous étions bouche bée devant la beauté des costumes et des danses. Nous avons été accueillis par les autorités civiles et ecclésiastiques de la ville, vivant avec eux des moments importants. À l’Hôtel de Ville, nous avons reçu le certificat d’«Ambassadeurs de bonne volonté» et, à la fin, ils nous ont demandé de chanter. Nous avons interprété à cappella une chanson de la comédie musicale. Les deux soirées du spectacle, dans l’énorme salle de l’Holy Cross College, ont réuni environ 7000 spectateurs… une dépense d’énergie sans précédents. La devise de la ville de Davao est: Life is here! Vraiment, nous sommes partis avec une sensation de gratitude dans le cœur pour avoir expérimenté, encore une fois, la chaleur familière de ce peuple merveilleux… qui nous a donné la VIE.” (la suite sur le site du Gen Rosso)

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara et les Religions. En « pèlerinage vers la vérité »

Bouddhiste-chrétien Symposium à Castel Gandolfo (2012)

À Castelgandolfo ouvre la conférence entre juifs, chrétiens, musulmans, hindous, bouddhistes, sikhs, shintoïstes et membres de la Tenrikyo de plusieurs endroits du monde : 23 juifs d’Israël, USA, Argentine, Uruguay, Mexique, Europe ; 69 musulmans, shiites et  sunnites, du Maghreb et Moyen Orient, Iran, Bangladesh, Pakistan, Europe, USA ; 34 bouddhistes, des traditions mahayana et theravada, de Thaïlande, Népal, Sri Lanka, Taïwan, Corée, Japon, Italie, 19, hindou de l’Inde.

Il s’agit de quelque chose d’inédit même pour l’histoire du dialogue au sein du mouvement des Focolari. Les années passées, de fait, des symposiums ont été organisés et la connaissance et la réflexion réciproque se passaient entre le christianisme et une autre religion (islamo-chrétienne, Cristiano-bouddhiste, juif-chrétien, etc.). Or, pour la première fois, une pluralité de traditions religieuses se retrouve ensemble et mettra en valeur la richesse de ce dialogue qui est l’un des aspects les plus actuels du charisme de l’unité de Chiara Lubich, si l’on reprend son invitation à « toujours fixer le regard sur l’unique Père de tant de fils » pour ensuite « regarder toutes les créatures, comme enfants de l’unique Père ». Il s’agit d’un chemin commun de  dialogue avec les frères et sœurs de diverses croyances, une mosaïque bigarrée qui s’est composée au fur et à mesure des années et dans les communautés des Focolari éparses dans le monde. Au programme à Castelgandolfo des moments de dialogue et des témoignages s’alterneront, en groupes homogènes par religion et en d’autres séances plénières, qui permettront aux participants de s’ouvrir à trois cent soixante degrés en dépassant le spécifique de chacun, sans ignorer les inévitables difficultés rencontrées et avec les réflexions muries au cours du temps.

Face aux nouveaux défis fruit de l’histoire des peuples, de la politique et de l’économie actuelle et de  l’imaginaire collectif, la voie du dialogue interreligieux semble non seulement un pari, mais un « pèlerinage vers la vérité ».

C’est la perspective de la conférence « Chiara et les Religions. Ensemble vers l’unité de la famille humaine » qui se tiendra en l’honneur de Chiara Lubich, jeudi 20 mars à Rome, dans la grande salle de l’université pontificale Urbaniana, en conclusion d’un congrès à Castelgandolfo.

L’intention est d’offrir un témoignage public et pluriel sur Chiara Lubich. Plusieurs personnes s’alterneront dont : le moine Phramaha Thongratana Tavorn et le rév. Waichiro Izumita, bouddhiste, la dct. Vinu Aram, hindoue, l’Imam Ronald Shaheed et le prof. Amer Al Hafi, musulman, le Rabbin David Rosen, juif. Le cardinal Arinze et l’actuelle présidente des Focolari Maria Voce ouvriront la conférence.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara Lubich et les religions: la “règle” du dialogue

Contribuer à la réalisation de l’unité du monde, découvrir que, même s’ils sont très différents de par leur ethnie, leur culture et leur tradition religieuse, tous les hommes, en tant que frères et sœurs, peuvent ensemble faire vivre la paix et l’harmonie universelle. Voilà le rêve de Chiara Lubich (1920 _2008), voilà le but pour lequel elle a vécu et œuvré, voilà le but spécifique de son charisme et du mouvement des Focolari auquel elle a donné sa vie. Un événement de base dans le cheminement du dialogue des Focolari fut la remise du Prix Templeton pour le progrès de la religion en 1977 à Chiara Lubich à Londres (Grande Bretagne). Alors qu’elle racontait son expérience elle eut la profonde sensation que tous les présents, même ceux de croyances différentes, appartenaient à une famille unique. Une intuition qui a marqué un tournant : l’ouverture du mouvement des Focolari audialogue avec des personnes d’autres traditions religieuses. À partir de ce moment la diffusion mondiale des Focolari a contribué au développement du dialogue interreligieux avec des juifs orthodoxes, conservateurs et réformés; avec des musulmans sunnites et chiites ; avec des hindous de divers courants ; avec des bouddhistes mahayana et theravada ; avec des disciples de religions traditionnelles africaines et d’autres cultures  indigènes. Des contacts aussi se sont établis avec, entre autres, des taoïstes, des shintoïstes, des sikhs et  bahaï. <pLe dialogue des Focolari se fonde sur la centralité de l’amour, de la charité, de la miséricorde, de la compassion qui peut se synthétiser dans la ‘Règle d’or’, présente  dans les principales religions et cultures, qui nous invite à : « Faire aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi-même ». Un dialogue qui porte, parmi ses effets, l’approfondissement du rapport avec Dieu ou l’Absolu et la redécouverte des propres racines religieuses et de la propre tradition. L’ouverture vers l’autre favorise la connaissance et la confiance en faisant tomber les idées erronées et préconçues. On découvre que les diversités peuvent être un don les uns pour les autres, on entreprend la recherche commune de ce qui nous unit. Ainsi naissent des rencontres d’approfondissement et des symposiums. L’expérience de la fraternité renforce l’engagement commun à la construire, là où la violence et l’intolérance religieuse semblent avoir le dessus. On donne ainsi la possibilité d’un assainissement du tissu social en guérissant les tensions et en intégrant les communautés en conflit. De significatives  réalisations humanitaires communes fleurissent alors. Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara Lubich

Le 7 décembre 1943, la jeune institutrice Silvia Lubich n’aurait jamais imaginé que, quelques décennies plus tard, autant de personnalités du monde civil et religieux (dont quatre papes) auraient prononcé des paroles si importantes sur sa personne et sur sa famille spirituelle.

Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait vivre, durant les 88 années de sa vie. Aucune idée des millions de personnes qui la suivraient.

Elle n’imaginait pas qu’avec son ideal elle toucherait 182 pays. Pouvait-elle se douter qu’elle inaugurerait une nouvelle période de communion dans l’Église, et qu’elle ouvrirait des chemins de dialogue œcuménique encore jamais explorés ? Elle pouvait encore moins imaginer qu’elle accueillerait dans sa famille spirituelle des fidèles d’autres religions et des personnes sans option religieuse. Elle ne savait même pas qu’elle fonderait un mouvement.

Ce 7 décembre 1943, Silvia  n’avait en elle que les sentiments d’une belle jeune fille, amoureuse de son Dieu avec qui elle allait sceller le pacte de ses noces, symbolisé par trois œillets rouges. Cela lui suffisait. Pouvait-elle imaginer la foule de gens de tous âges, de tout milieu social et de tous les points de la terre qui l’escorteraient au cours de ses voyages en l’appelant tout simplement « Chiara » (Nom qu’elle a pris de la sainte d’Assise qu’elle admirait)? Dans sa petite ville de Trente, pouvait-elle penser que ses intuitions mystiques ouvriraient une culture de l’unité, faite pour notre société multiethnique, multiculturelle et multireligieuse ?

Chiara Lubich a devancé son époque. Dans l’Église, elle – femme et laïque – a proposé des thèmes et des ouvertures reprises plus tard par Vatican II. Dans cette société mondialisée, elle a su indiquer la voie de la fraternité universelle, quand personne ne parlait de rapprochement entre les civilisations. Elle a respecté la vie et a cherché le sens de la souffrance. Elle a tracé une voie de sainteté, religieuse et civile, que tout le monde peut pratiquer et qui n’est pas réservée à une élite.

En 1977, lors du Congrès eucharistique de Pescara, elle dit ceci : « La plume ne sait pas ce qu’elle devra écrire, le pinceau ignore ce qu’il devra peindre et le ciseau ne sait pas ce qu’il devra sculpter. Quand Dieu prend en main un être humain pour faire naître une œuvre dans l’Église, la personne qu’il a choisie ne sait pas ce qu’elle devra faire. Elle est un instrument. Et je pense que cela peut être mon cas ».

Elle dit encore : « Une fécondité et une expansion sans aucune proportion avec les forces ou le génie humain ; des croix, des croix, mais aussi des fruits, des fruits, des fruits à profusion. Et les instruments de Dieu ont, en général, une caractéristique : leur petitesse, leur faiblesse… Tandis que l’instrument travaille entre les mains de Dieu, celui-ci le forme par mille et mille moyens douloureux et joyeux. Il le rend ainsi toujours plus apte au travail qu’il doit accomplir. Jusqu’à ce que, ayant acquis une profonde connaissance de lui-même et une certaine intuition de Dieu, il puisse dire, en toute connaissance de cause : je ne suis rien, Dieu est tout. Quand l’aventure a commencé, à Trente, je n’avais pas de programme, je ne savais rien. L’idée du Mouvement était en Dieu, le projet était au ciel ».

Chiara Lubich est à l’origine du Mouvement des Focolari. Elle naît le 22 janvier 1920 à Trente, et meurt le 14 mars 2008 à Rocca di Papa, entourée de ses proches.

Au cours des jours qui suivent des milliers de personnes,  allant des simples ouvriers aux personnalités politiques et religieuses, se dirigent vers Rocca di Papa pour lui rendre hommage.

Ses funérailles  ont lieu dans la basilique romaine de St Paul hors les murs, trop petite pour contenir la foule venue en grand nombre (40000 personnes).  Benoit XVI, dans son message  définit Chiara comme « une femme de foi intrépide, humble messagère d’espérance et de paix ». Le Secrétaire d’Etat d’alors, Tarcisio Bertone  préside l’Eucharistie concélébrée par 9 cardinaux,  40 évêques et des centaines de prêtres.

Et elles ne cessent de résonner  ces paroles prononcées un jour par Chiara: « Lorsque, à la fin des temps, l’Œuvre de Marie, en rangs serrés, attendra de paraître devant Jésus abandonné et ressuscité,  je voudrais qu’elle puisse lui dire : “Un jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi. […] avec mon rêve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras ”. Père, que tous soient un ! »

Le Patriarche Zakka I Iwas

14 mars: avec Chiara Lubich

Une ample réflexion fait son chemin dans le débat actuel sur la contribution que la femme peut et doit donner à la vie de l’Eglise. C’est sur ce sujet que l’on fait souvent référence à Chiara Lubich, pour son patrimoine de spiritualité, de pensée et d’œuvres. Aujourd’hui, pour le 6° anniversaire de sa disparition, beaucoup de villes dans le monde rappellent son souvenir de manières très différentes, en s’immergeant dans son héritage. A Pretoria (Afrique du Sud) réflexions sur la contribution qu’elle a donnée au développement du dialogue œcuménique avec le Dr Kobus Gerber, Secrétaire Général de la Dutch Reformed Church, de même qu’à Melbourne et à Perth (Australie). Le thème de la famille, une des passions de Chiara, est au centre de différentes manifestations, comme à Luxembourg et à Séville (Espagne), en préparation aussi du prochain synode extraordinaire d’octobre au Vatican. A Pérouse (Italie), le maire Waldimiro Boccali dédiera une rue à la bienheureuse Chiara Luce Badano, fille spirituelle de Chiara, et Porto Alegre au Brésil va aussi dédier à Chiara une rue, où – dans la salle du Conseil communale – se fera l’exposition « Chiara Lubich, protagoniste de temps nouveaux ». Ensuite des événements d’ordre culturel, des présentations de livres, des concerts… beaucoup de communautés des Focolari, dans de petits centres comme dans les métropoles, se recueilleront pour remercier Dieu d’avoir offert Chiara Lubich comme don à l’humanité ; souvent de concert avec les évêques, comme à Sidney (Australie) avec le cardinal George Pell, à Wellington (Nouvelle Zélande) avec l’Archevêque John Dew, à Olomuc (Rép Tchec) avec  l’archevêque Jan Graubner. On parle de sa contribution au dialogue interreligieux dans le centre Noor, Centre islamique de Toronto (Canada), dans des villes d’Europe, au Moyen Orient et en Afrique. “Chiara et les Religions. Ensemble vers l’unité de la famille humaine”, sera par contre le thème de la rencontre du jeudi 20 mars à Rome, dans la grande salle de l’Université Pontificale Urbaniana. Souvenir de Chiara Lubich retracé par des personnalités de diverses religions, qui ont eu un contact personnel avec elle. La conclusion se fera par un symposium interreligieux, à Castelgandolfo, avec la participation de chrétiens et fidèles d’autres traditions religieuses, comme la juive, l’islam, l’indouisme, le bouddhisme, le shintoïsme, le sikh. Ce 6° anniversaire porte en filigrane  l’avance des phases préliminaires pour la cause de béatification de Chiara Lubich, après que le 7 décembre 2013, Maria Voce, actuelle présidente des Focolari, a signé la demande formelle  à l’évêque de Frascati, Mgr Raffaello Martinelli pour que démarre le procès.  Un pas – avait alors dit Maria Voce en s’adressant au mouvement – qui « nous invite tous à une sainteté encore plus grande, à la construire jour après jour dans notre vie, pour favoriser l’émergence de la « sainteté de peuple » vers laquelle Chiara tendait ».

Le Patriarche Zakka I Iwas

Gratitude

Je t’aime

non parce que j’ai appris à te parler ainsi,
non parce que le cœur me suggère ces mots,
non parce que je crois que tu es amour,
ni même parce que tu es mort pour moi.

Je t’aime,
parce que tu es entré dans ma vie
plus que l’air dans mes poumons,
plus que le sang dans mes veines.
Tu es entré où nul autre ne pouvait pénétrer,
quand personne ne pouvait m’aider,
quand personne ne savait me consoler.

Chaque jour, je t’ai parlé.
Chaque instant je t’ai regardé
et sur ton visage j’ai trouvé la réponse,
dans tes paroles l’explication,
en ton amour la solution.
Je t’aime,
parce que tu as vécu avec moi des années durant,
et j’ai vécu de toi.

J’ai bu à ta loi
et je ne le savais pas.
Je m’en suis nourrie, fortifiée,
je me suis remise.
Pourtant je ne savais pas,
comme l’enfant qui boit le lait de sa maman
et ne sait encore l’appeler
de ce nom si doux.

Donne-moi
de t’être reconnaissante
– au moins un peu –
dans le temps qui me reste
pour cet amour
que tu as versé en moi,
et qui m’a amenée
à te dire :
je t’aime.

Chiara Lubich

Le Patriarche Zakka I Iwas

Congo: “Amani”, la langue de la paix

« Notre terre dévastée par 20 ans de guerre civile, enfants soldats, violence, pillage de nos ressources naturelles ; aucune politique  ‘de développement’… et nous ? Jeunes qui n’avons jamais connu la paix,  pouvons-nous  répondre à ce défi ? Et nos amis, parents, autorités régionales… seront-ils disposés à nous suivre dans cette folle aventure ? ». A partir de cette question naît l’idée d’un groupe de jeunes congolais pour réaliser un festival, pour apporter – à travers le langage de l’art – un message qui arrive jusqu’aux plus hautes instances internationales. De même qu’une pétition a été envoyée au Secrétaire Général des Nation Unies, Ban Ki-moon.

« Notre terre est fertile, l’eau est abondante, notre sous-sol est un don de Dieu : le Nord du Kivu devrait être un paradis. Nous, les jeunes, nous voulons participer à sa construction ». Une fois la mission déclarée, avec deux années de préparation, à Goma (République Démocratique du Congo) du 14 au 16 février s’est déroulé le festival « Amani » qui signifie paix en swahili. Devant les politiciens, représentants internationaux, casques bleus de l’ONU et 25 mille personnes passées par là, les acteurs ont lancé leur message en chantant leur souffrance et leur espérance.

Les jeunes du mouvement des Focolari faisaient partie des organisateurs et animateurs de cet événement.  Belamy Paluku, Belamy Paluku, de l’orchestre “Gen Fuoco” de Goma, chargé de la gestion des contributions  artistiques, raconte: « le festival était la réalisation d’un grand rêve : réunir beaucoup de gens et en même temps annoncer un message d’unité, en étant porte-paroles des personnes les moins considérées de notre société. En plus, les artistes n’ont pas seulement offert leur point de vue, mais comme ils venaient de pays en conflit entre eux,  de la scène ils ont donné un témoignage fort. J’espère que ce soit le début d’une nouvelle étape ».

La préparation du festival a engagé beaucoup de monde, devant et derrière les coulisses : qui distribuait les « galettes et les gaufres »,  qui servait le repas, qui les boissons, « et tout cela sans épargner leurs forces, transmettant à tous un sourire d’amitié » raconte Jean Claude Wenga, responsable de la communication du Festival.

« Je voulais comprendre comment progresse la culture à l’étranger et comment on peut développer des rapports dans cet échange de culture – explique Aurélie, une jeune des Focolari – voilà pourquoi j’ai voulu participer ».

Même les adultes ne sont pas restés indifférents : André Katoto, un père de famille de la région du Kivu, affirme : « Amani veut dire paix. Par cette fête nous avons voulu la célébrer dans notre région ».

Le Patriarche Zakka I Iwas

Portugal: des jeunes agissent contre l’exclusion sociale

Avec les personnes âgées d’une maison de retraite. Avec les détenus de la prison. Dans un Centre d’assistance sociale. Avec de jeunes handicapés de leur âge dans un Centre d’éducation spécialisé. Autant de lieux que les jeunes ne fréquentent pas habituellement. Mais le 8 février dernier, à Caldas da Rainha, dans l’ouest du Portugal, une centaine de Jeunes Pour un Monde Uni (JPMU) ont voulu donner un signal fort à la ville pour ébranler leur propre indifférence et celle de leurs concitoyens.

Ils ont débuté la journée par un meeting à l’auditorium du Centre social Parish, pour se mettre d’accord sur l’objectif: être des témoins de l’amour fraternel, convaincus que “vivre pour un monde uni” peut être une réponse aux défis d’aujourd’hui, encouragés aussi par les expériences des jeunes d’autres pays. Ils se sont ensuite répartis en groupes puis  rendus dans  divers points de la ville, auprès de ceux qui ont le plus besoin d’aide ou bien là où ils pouvaient laisser un signe visible aux yeux des habitants.

Repeindre les murs de la Maison des jeunes à la demande de la commune. Offrir un café, un sourire, distribuer des petits messages écrits, saluer les passants surpris et interloqués. Cette proposition originale a conquis les habitants de Caldas da Reinha, touchés par l’enthousiasme et la détermination des jeunes.

“Si chacun faisait quelque chose là où il se trouve, tout pourrait changer”, a  déclaré l’adjoint au maire, Hugo Oliveira.

“J’étais allé là pour donner et c’est moi qui ai reçu”, raconte un jeune après avoir été visité les prisonniers. Parmi ceux-ci, quelques uns ont exprimé le désir d’être, eux aussi, constructeurs d’un monde uni : « Je chercherai à pardonner… », « J’aurai plus de contacts avec ma famille » ont-ils écrit après cette expérience.

Une journée intense, qui n’est pas passée inaperçue et qui a touché de nombreux secteurs d’activité. Mais ce n’est qu’un début, ces jeunes disent : « Nous voulons avancer ensemble sur le chemin de la fraternité universelle, là où nous habitons, en commençant par  les petites choses, dans nos familles, dans les relations avec nos amis, à l’école, au travail »

Pour ensuite relever de plus grands défis.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Renata Borlone, témoin de la joie

Ce jour anniversaire a donné lieu à un moment de réflexion sur la vie chrétienne et sur l’aspiration à porter partout la paix et la joie du Christ. Au cœur de l’événement, la célébration Eucharistique dans le Sanctuaire de Maria Théotokos (Loppiano, Italie) “La joie de l’Evangile – comme l’affirme le Pape François dans Evangelii  gaudium – comble le cœur et remplit complètement la vie de ceux qui rencontrent Jésus » Il en a été ainsi de Renata.

Une joie qui jaillit d’une âme qui dès l’adolescence s’est mise à la recherche de Dieu et de la beauté de  sa création. Dès qu’elle a rencontré le mouvement des focolari, Renta n’a pas ménagé ses forces ni son enthousiasme pour témoigner chaque jour de l’amour et pour contribuer à construire cette unité de la famille humaine demandée par Jésus à son Père avant d’entrer dans sa passion.

La joie – écrivait Renata dans son journal – coïncide avec Dieu… l’avoir toujours en soi signifie qu’on est habité par Dieu » ; et plus loin : « La joie de vivre pour les autres », une joie « qui ne peut être conditionnée par rien ni par personne » parce que « Dieu m’aime, même si je suis incapable, même si j’ai fait de nombreuses bêtises au cours de ma vie et que je continue à en faire », une joie qui, paradoxalement, est passée par le pressoir de la souffrance et le creuset de la douleur.

Pendant vingt-trois ans Renata Borlone a partagé la responsabilité de la cité-pilote de Loppiano qui porte aujourd’hui son nom. Elle a témoigné avec cohérence  et humilité de la joie de l’Evangile vécu auprès des milliers de personnes venues dans ce lieu pour se former ou seulement pour un bref séjour. Elle a ainsi donné une contribution essentielle au renouvellement social que la cité-pilote s’engage à promouvoir, en étant toujours au service des autres et en vivant avec une foi exceptionnelle la maladie qui l’a emportée. « Je suis heureuse, je, suis trop heureuse – répétait-elle à ses derniers instants  – Je veux témoigner que la mort est Vie »

Pour continuer le rapprochement entre les propos du Pape et ceux de Renata, on est frappé de voir à quel point la joie peut être non seulement un fruit mais encore la cause des changements du monde, des difficultés surmontées. Récemment le pape François disait au cours d’une homélie à Sainte Marthe : « On ne peut pas avancer sans la joie, même au milieu des difficultés et des problèmes, même dans nos propres erreurs ou péchés il y a la joie de Jésus qui pardonne et qui nous aide » Et Renata écrivait : « Si je devais dire quelque chose, je soulignerais le fait que la joie que l’on trouve à Loppiano naît de la décision prise par chacun de vouloir mourir à soi-même. Et j’ajouterais que, de cette manière, l’unité des peuples est déjà faite, parce que l’huile qui sort du pressoir est de l’huile, on n’y distingue plus une olive d’une autre… »

Douleur et joie donc, tel est le défi de cette conquête toujours à refaire, sans tomber dans le repli sur soi : « Fais que les autres soient heureux, que notre ciel ici-bas soit de leur procurer la joie », « Je ne me suis pas donnée à Jésus pour mon bonheur personnel, mais pour que ma donation trouve sons sens dans la joie, dans le bonheur de  tous les autres, de tous ceux que Dieu met à mes côtés » .

Francesco Châtel

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara Lubich et les Religions traditionnelles

En 1966, quelques médecins et infirmières des Focolari entre en contact avec le peuple Bangwa de Fontem, un village au cœur de la forêt occidentale du Cameroun. Le but est humanitaire : soulager une population touchée par la malaria et autres maladies tropicales, dont la mortalité infantile s’élevait à 90%. Avec l’aide de nombreuses personnes et avec les Bangwa, un hôpital est construit, une école, une église, beaucoup de maisons… et naît la première cité pilote des Focolari en Afrique. Chiara Lubich visite Fontem en juin 1966. Des années plus tard elle rappellera ce voyage devant 8.000 membres du mouvement réunis à Buenos Aires en avril 1998 :”Je me trouvais à Fontem, quand la cité-pilote n’existait pas encore, alors qu’elle est grande maintenant. Il y a, je ne sais plus combien de maisons… À l’époque il n’y avait encore rien, juste une forêt où vivait une tribu. Alors, dans une clairière la tribu a organisé une grande fête en mon honneur (…). naturellement une fête avec les caractéristiques du pays ; il y avait toutes les femmes du Fon, du roi, qui dansaient, etc. Et dans cette vallée en forme de cirque, au milieu de ce peuple venu me remercier de leur avoir envoyé les premiers focolarini médecins, j’ai eu la sensation que Dieu prenait cette foule dans une unique étreinte, même s’ils n’étaient pas chrétiens ; en effet la majeure partie était animiste. je me suis dit : “Ici, Dieu prend dans une unique étreinte tout le monde. “C’est un peu comme à Cova da Iria, au Portugal, où cette fois-là le soleil, qui semblait se précipiter sur la terre, enveloppait tous les témoins. Ici c’est Dieu qui enveloppe tout le monde”. De retour de ce premier voyage, Chiara répond ainsi aux jeunes focolarini de l’école de formation à Loppiano (Italie) : « Nous, Occidentaux, nous avons des idées absolument arriérées qui ne sont plus adaptées à notre temps si nous ne nous libérons pas de la mentalité occidentale car elle est la moitié, le tiers, le quart de la mentalité par rapport au monde. Il existe par exemple en Afrique, une culture sans pareil, splendide, d’une grande profondeur ! Il faudrait parvenir à une rencontre de cultures. Nous ne sommes pas complets si “nous ne sommes pas humanité”. Nous sommes humanité si “nous avons en nous” toutes les cultures ». À l’occasion d’un autre voyage en Afrique en 1992, en se référant à l’inculturation, Chiara affirme : « Avant tout, l’arme puissante est celle de “se faire un”. Cela signifie aborder l’autre en étant complètement vide de nous-mêmes pour entrer dans sa culture, le comprendre et le laisser s’exprimer jusqu’à le comprendre en toi. Lorsque tu l’as compris, c’est alors qu’un dialogue avec lui pourra commencer et tu pourras lui transmettre le message évangélique, à travers les richesses qu’il possède déjà. “Se faire un”, que l’inculturation demande, consiste à entrer dans l’âme, dans la culture, dans la mentalité, dans la tradition, dans les coutumes [de l’autre, ndr], le comprendre et faire émerger les semences du Verbe ». Un autre moment marque une étape importante pour le mouvement dans la marche vers le dialogue avec les autres croyances. Lorsqu’en 1977 on remet à Chiara le « Prix Templeton, pour le progrès de la religion ». Elle le raconte, toujours en 1998, à Buenos Aires : « Nous étions à Londres, à la Guildhall… et on m’avait demandé de tenir un discours dans cette grande salle ; il y avait là des gens de toutes les religions… Et là un phénomène du même genre s’est produit : j’ai eu l’impression que Dieu enveloppait, prenait dans une unique étreinte tout ce monde… ». En 2000 Chiara visite Fontem pour la dernière fois. Elle est intronisée “Mafua Ndem” (Reine au nom de Dieu) par les Fon au nom du peuple. C’est première fois qu’une femme étrangère et « blanche » fait partie du peuple Bangwa. A sa mort (2008), on célèbrera ses funérailles en tant que reine. Pendant l’école des religions traditionnelles organisée par le premier focolarino bangwa qui précède les funérailles, les focolarini sont introduits dans la « forêt sacrée » (lefem). C’est un signe fort d’appartenance à ce peuple. Ces jours-là, Maria Voce (actuelle présidente des Focolari), est reconnue « successeur du trône ». En Afrique les « écoles d’inculturation » surgissent pour approfondir la connaissance des diverses cultures. Mais aussi en Asie (aux Philippines), et en d’autres points de la planète se développent les contacts avec d’autres peuples liés aux religions traditionnelle : comme en Amérique Latine, où se déroulent les mariapolis avec des personnes du peuple Aymara (Bolivie et Pérou); et en Nouvelle Zélande avec les aborigènes maori. Une spiritualité en somme, qui vise non seulement à l’unité des chrétiens mais, par le dialogue, à celle de la famille humaine. Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes

Haïti: Vers une culture de la rencontre

Après une année de préparation à distance, sur internet, cinq experts provenant de différents pays (Argentine, Pérou et Cuba) sont arrivés à Haïti avec quelques jours d’avance sur le début du séminaire, pour connaître et s’immerger dans la réalité du peuple et de l’Église locale. “Nous avons visité Radio Télé Soleil – racontent-ils – qui retransmet depuis un siège provisoire à Port-au-Prince, vu que l’édifice de l’Archevêché, où se trouvait leur siège, a été détruit par le séisme. Certains collaborateurs sont malheureusement morts dans cette catastrophe. C’est la radio la plus importante de l’Église catholique, avec une couverture nationale. Nous avons aussi pu visiter le centre de la ville de Port-au-Prince, avec la cathédrale encore détruite qui est comme un symbole de la douleur de ce peuple. C’était une expérience forte, qui nous a aidés les jours suivants à nous comporter de façon plus adéquate avec les personnes.” “De la vie de la Parole à la nécessité de communiquer. Vers une véritable culture de la rencontre.” Avec ce titre, le Séminaire interdiocésain sur les Communications, organisé par l’Office des Communications du CELAM, s’est déroulé dans le Diocèse d’Anse-à-Veau et Miragoâne (Haïti) du 17 au 23 février. Les 79 participants proviennent de huit des dix diocèses haïtiens: Les Cayes, Gonaïves, Cap-Haïtien, Jérémie, Hinche, Port-au-Prince, Port-de-Paix et du diocèse qui héberge le congrès. Le Séminaire avait été demandé par Mgr Pierre-André Dumas, évêque d’Anse-à-Veau et Miragoâne, et a été organisé par une équipe de NetOne en Amérique latine (Latam), un réseau de communicateurs qui prennent l’inspiration de la spiritualité des Focolari. Le Séminaire a dépassé les attentes: cinq journées intenses, empreintes de la “vision trinitaire” de la communication, avec la proposition de la vie de la Parole encore avant le même événement communicatif. Chaque jour, on commençait par un échange d’expériences sur comment chacun avait essayé de vivre la phrase de l’Évangile proposée le jour précédent, ensuite une méditation de la nouvelle phrase choisie pour ce jour. Les différents médias, à travers des explications théoriques et des moments d’ateliers spécifiques ont été abordés: radio, presse, théâtre, télévision et internet. Le dialogue, les questions, les travaux de groupe ont été très suivis et compris. Les thèmes étaient développés en espagnol, les textes des PowerPoint et les thèmes écrits étaient en français, avec la traduction en créole… Mais la langue n’a été une barrière pour personne! En conclusion, la messe célébrée par Mgr Pierre-André Dumas a été un véritable moment de joie et d’émotion: on pouvait percevoir qu’un bout d’humanité renouvelé s’était construit entre les participants durant ces cinq jours. “Pour nousraconte le groupe de NetOne – c’était la possibilité de voir de façon nouvelle ce merveilleux peuple, qui souvent n’est pas présenté de cette manière par les médias de nos pays. Nous avons été conquis par la simplicité, la joie, l’enthousiasme et l’espérance des Haïtiens. Nous nous sommes rendu compte que nous sommes une unique famille, dans laquelle nous vivons comme des frères la réciprocité entre l’Amérique latine et les Caraïbes. Nous sommes partis d’Haïti avec la conscience d’avoir reçu beaucoup plus que ce que nous avons donné.”

Le Patriarche Zakka I Iwas

Brésil: un focolare dans le Morro

«Le 23 février dernier – écrivent les focolarini de Florianópolis – avec des représentants de la communauté et la présence de l’archevêque Mgr. Wilson Tadeu Jönck, nous avons organisé  une cérémonie toute simple et fraternelle pour rendre officiel notre transfert du focolare masculin dans la favela du Morro (favela) Mont Serrat, à la périphérie de la ville ». Mgr. Wilson a béni le nouveau focolare puis a célébré la messe dans la chapelle de la communauté locale, Don Wilson Groh, prêtre volontaire du mouvement concélébrait. L’archevêque a souhaité que la vie des focolarini « soit un témoignage de sainteté comme Dieu est saint ». On sentait la joie de cheminer avec l’Eglise d’aujourd’hui, qui à travers les pape François « continue à nous inviter à aller à la rencontre de l’humanité – ajoute Keles Lima – à être proche des gens, spécialement des plus pauvres ». «Pour nous qui avons le charisme de l’unité – affirme Lucival Silva– nous sentons l’importance d’être présents pour faire notre part, de concert avec les forces qui travaillent déjà dans l’Eglise locale et dans le Morro, en essayant d’être des constructeurs de « ponts » qui unissent les personnes de la ville, séparées souvent par des murs d’indifférence entre celles des classes moyennes, riches et celles plus pauvres ». La joie se lisait clairement dans les yeux des focolarini engagés dans cette aventure et de la communauté locale du mouvement. C’était comme si on reprenait un morceau d’histoire des Focolari lorsque Chiara Lubich avec le premier groupe à Trente a commencé par les pauvres, jusqu’à comprendre que « toutes les personnes sont candidates à l’unité ». Don Wilson Groh, prêtre volontaire du mouvement, depuis des années habite et travaille dans le Morro en réalisant beaucoup d’initiatives. Francisco Sebok, , un des focolarini, travaille avec lui dans un projet qui aide les jeunes et adolescents à sortir du trafic de drogue, dans un quartier dominé par les trafiquants. Fabrizio Lucisano travaille déjà depuis quelque temps comme médecin, dans l’unité de soins de la commune de Morro ; et Keles Lima a commencé un travail d’enseignant dans l’école pour enfants. L’équipe est complète avec Lucival Silva, Miguel Becker et Arion Góes, deux focolarini mariés de ces dernières années qui, même s’ils habitent dans leur famille respective, seront d’un grand soutien pour la nouvelle expérience. La maison en location est modeste, elle ressemble aux autres du coin, même si elle garde la touche harmonieuse typique des focolari. « Elle a plu à tout le monde, dit Francisco avec le sourire ; de fait, même avec peu de moyens, nous avons essayé de la décorer avec goût. Pour l’instant elle a deux chambres, une salle, une cuisine et une salle de bain. Mais les propriétaires sont en train de construire une partie nouvelle, au dessus, et dans quelques mois on pourra la louer, nous aurons ainsi un endroit plus réservé pour la vie quotidienne de notre petite communauté, et nous pourrons laisser toute la partie du dessous publique,à la disposition et utilisation des gens ». « Nous sommes conscients que nous ne résoudrons pas le problème social du Brésil ni d’une ville – affirme Lucival – et même pas de cette favela ; mais cette expérience peut être un signe de notre mouvement pour l’Eglise et la société, pour dire que nous voulons cheminer avec tout le monde, riches et pauvres, pour contribuer à réaliser le testament de Jésus  ‘que tous soient un’ ». « En 1993 – se souvient Fabrizio – Chiara Lubich avait donné au focolare masculin de Florianópolis le nom de ‘Emmaüs’, et elle écrivait : ‘Là où Jésus était entre les disciples, symbole de Jésus au milieu, expliquant les écritures… ». Nous avons voulu placer ce souhait de Chiara à l’entrée du focolare pour se le rappeler toujours ».

Le Patriarche Zakka I Iwas

Bangui: dépasser la peur

Deux heures du matin, le 5 décembre 2013. Les habitants de Bangui, capitale de la République centrafricaine, sont réveillés par des détonations d’armes lourdes. Dans les rues, une immédiate débandade collective vers une espérance de salut pour soi-même et pour ses proches.

Ejovie et Amandine sont deux Gen3 (filles du Mouvement des Focolari qui s’engagent à vivre l’idéal de l’unité). Elles racontent le désarroi de ces heures et des jours suivants, mais aussi la décision de ne pas céder à la peur, malgré leur jeune âge:

“Avec ma famille, nous avons commencé à courir vers le grand Séminaire – écrit Ejovie – avec tous ceux qui fuyaient dans la même direction. Dans la foule, j’ai vu une maman, son bébé sur le dos, son bagage sur la tête, et d’autres petits enfants; l’un d’eux ne réussissait pas à courir et pleurait, et la maman allait lentement parce qu’elle était malade. Personne ne s’arrêtait pour l’aider. Une voix m’a empêché de poursuivre. J’ai pris le petit garçon par la main, même si j’étais un peu préoccupée parce que j’avais perdu ma famille de vue.”

Le geste d’Ejovie n’est pas passé inaperçu: en effet, deux autres jeunes se sont arrêtés pour aider la femme et ses enfants à atteindre un institut religieux, où ils ont trouvé refuge. Les sachant en sécurité, Ejovie s’est finalement dirigée vers le Séminaire, où elle a pu retrouver les siens.

Amandine aussi trouve refuge au Séminaire, avec sa famille. “Nous nous sommes installés dans une salle avec d’autres familles – raconte la jeune fille. Il fallait dormir par terre, sur un linge, mais j’ai pensé que, dans cette situation aussi, je pouvais continuer à aider les personnes proches de moi. Nous sommes beaucoup, mais nous partageons tout: la nourriture et les autres biens. Un jour, je suis sortie pour laver les vêtements de ma famille. J’avais terminé, lorsqu’une femme âgée est arrivée et m’a demandé de laver son habit. Je voulais refuser, je me sentais fatiguée. Ensuite, j’ai écouté la réponse dans mon cœur: “Cette femme pourrait être ma mère. Si je refuse de laver son vêtement, qui le lavera?” L’amour, pour être vrai, doit être concret. J’ai lavé le vêtement et l’ai mis à sécher au soleil avec les autres. Elle m’a remerciée: “Que Dieu ajoute une année à ta vie, ma fille!» Difficile d’exprimer mon bonheur!”

Ejovie et Amandine sont engagées dans une campagne de sensibilisation à l’hygiène, promue par l’UNICEF et par d’autres ONG dans le contexte de la guerre. “Nous avons saisi cette occasion pour aider les personnes qui ont tout perdu. Nous avons aussi expliqué l’art d’aimer, l’amour envers le prochain. Nous voyons que tous souffrent énormément à cause de la guerre: il y a beaucoup de haine, on cherche la vengeance. Nous sentons, cependant, qu’il faut aider et aimer tout le monde, nos ennemis aussi, et que, seulement en pardonnant, nous pouvons commencer à reconstruire la paix.”

Le Patriarche Zakka I Iwas

Ukraine: Journal de Kiev

«La situation paraît relativement calme à Kiev, les violences se sont déplacées en Crimée, où la Russie a d’énormes intérêts économico-militaires… il existe une grande incertitude à Kiev et dans toute l’Ukraine. On sent l’émotion fracassante d’un moment historique pour l’Europe, même si l’on ne sait pas bien ce qui pourra arriver durant les prochains mois… les gens ont de la difficulté à mettre de côté ce qui sert pour survivre.

Les factions présentes dans le pays ne sont pas si uniformes qu’on pourrait le penser – russes, cosaques, tatares, slaves ukrainiens, polonais… – et en plus divisés en cultes multiples et souvent en conflit entre eux. Il ne faut pas s’étonner alors des récents embrasements nationalistes et de filon russe qui trouvent leur origine dans des répressions brutales et de violentes représailles qui se succèdent tous les dix ou vingt ans.

Une nuit place Maidan. Malgré le froid, les milliers de jeunes révolutionnaires n’ont pas abandonné leur tente. Un mausolée à ciel ouvert, désormais.

J’arrive sur la place lorsque le soir est déjà tombé. Dans les rues on vit dans une atmosphère surréelle de silence, les voitures sont presque absentes, on ne voyait même pas l’ombre d’un policier…

Voilà l’endroit où ont été tués les premiers jeunes, frappés par des tireurs cachés sur les toits des bâtiments du gouvernement plus que par les forces de l’ordre. Partout des bougies allumées et des fleurs déposées là…

De là les jeunes, avec leur détermination, ont  provoqué la chute du président. Le pays est en tout cas divisé en deux, cependant cette foule – fertilisée par le sang des martyrs – ne semble pas décidée à reculer d’un centimètre.

Il fait froid, on se serre autour du feu, on boit quelque chose de chaud offert par les chevaliers de Malte, la Croix Rouge, des volontaires de toute sorte…

Maidan vibre pour la Crimée. Le calme du centre de Kiev est ébranlé par les nouvelles inquiétantes venant de la Crimée. Les opinions sont diverses mais l’espoir d’une Ukraine libre et indépendante ne meurt pas… après un appel lancé sur le réseau social network, la population s’est mise à nettoyer le grand parc devant le parlement, comme la place Maidan et ses alentours. Hommes, femmes, personnes âgées et enfants se sont engagés à effacer les traces de la longue bataille de Kiev. Une journée passée à suivre les nouvelles provenant de la Crimée…

Actuellement la diplomatie est à l’œuvre : on met son espoir dans la médiation de l’Union européenne et de l’ONU. « Est-ce possible qu’on ne puisse pas imaginer une Ukraine qui ne soit ni russe ni américaine, mais uniquement elle-même ? » me dit une des doctoresses qui depuis une semaine prodigue des soins aux blessés et malades de la place Maidan, à l’hôpital de campagne improvisé dans l’hôtel Ukraine.

Evidemment la situation est grave, et on a conscience, peut-être plus encore qu’hier, que sur cette place symbolique est en train de se jouer d’une certaine manière le futur de l’Europe…

Mais les gens de Maidan restent dans le cœur, avec ses limites et ses fleurs. Les gens normaux, ceux qui aujourd’hui, par centaines de milliers, ont voulu voir l’endroit du martyr d’une centaine de ses fils. C’est pour ces gens-là que l’Europe doit intervenir. Avec la diplomatie. Les armes ont fait leur temps dans la solution des conflits».

Michele Zanzucchi

Source : Città Nuova

 

Le Patriarche Zakka I Iwas

Instruments de Son amour

Nouvelle musique entre nous “Lorsque j’ai connu l’Évangile, j’ai compris que je devais aimer. Par qui commencer? Par ma professeure de musique, que je ne supportais pas. En classe, j’avais dit à plusieurs reprises ce que je pensais d’elle et, pour cette raison, elle avait convoqué ma mère plusieurs fois et s’était plainte de moi. Un jour, après le cours, j’ai demandé à lui parler. Croyant que je voulais contester la note qu’elle m’avait donnée, elle ne voulait pas me recevoir. Je lui ai répondu que je souhaitais seulement lui demander pardon et que j’avais compris que, dans la vie, nous pouvons essayer d’aimer tout le monde. Même si au début elle m’a mal comprise, j’ai continué à lui parler de moi, de mon nouveau rapport avec Dieu, même en sachant qu’elle n’est pas croyante. Notre entretien s’est poursuivi et j’étais vraiment heureuse. Depuis, nous avons établi un bon rapport, et je découvre en elle beaucoup de choses positives que je n’imaginais pas auparavant.” (Veronica, République Tchèque) La beauté d’aller à contre-courant “Je travaille dans un salon de beauté, avec d’autres coiffeuses et esthéticiennes. Le salon est toujours plein de clientes. Il y a beaucoup de bavardages, parfois il arrive même d’entendre des plaintes ou des disputes. J’essaye de vivre ici aussi ce que j’ai appris de l’Évangile. J’aide une collègue qui fait seule un travail difficile, je tends le sèche-cheveux à une autre. Lorsqu’il fait trop chaud, je prépare quelque chose à boire pour tout le personnel. Il arrive parfois que des femmes riches entrent, accompagnées d’une domestique, et la laissent dehors, malgré la chaleur. Alors je les fais entrer au frais et leur offre à boire. Quelques fois, certaines me regardent avec curiosité, dans le salon il n’est pas habituel de faire cela. Mais l’Évangile me donne le courage d’aller à contre-courant. Et puis je vois que personne ne m’a fait de remarques. L’amour silencieux ne dérange pas.” (Razia, Pakistan) Social Ice Cream “Une glace pour se connaître: l’année dernière, la formule avait plu! Les habitants de notre rue s’étaient réunis autour d’une glace. Cette année, nous avons dit: pourquoi ne pas élargir l’initiative à toutes les familles du quartier? Des familles provenant de différents pays y vivent. Nous sommes tous très occupés et toujours pressés. Pourtant, il suffit de peu pour se connaître, échanger quelques mots, instaurer de nouveaux rapports de voisinage. Alors que nous invitions personnellement chaque famille en faisant du porte à porte, on ressentait la curiosité et l’envie de se connaître. Plus de soixante personnes de tous âges sont venues à la soirée, qui s’est tenue dehors dans notre rue. En plus de la glace, chacun a voulu apporter quelque chose à partager, dans un climat d’amitié, souligné par une musique de fond, un choix de mélodies des différentes ethnies des participants. Depuis lors, dans la rue ou dans les magasins, nous nous saluons chaleureusement et avec complicité. Nous avons quelque chose en commun. Nous nous connaissons mieux, nous partageons les nouvelles, bonnes ou mauvaises. Un de nos voisins, lorsqu’il a appris que quelques familles avaient besoin de meubles, a offert sa salle à manger, encore en excellent état. Il a suffi d’une glace pour créer une petite communauté.” (Vince et Maria, Canada) De “Una Buona Notizia,”, Città Nuova Editrice, Roma 2012,

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara Lubich et les religions: Indouisme

Natalia Dallapiccola, témoin des débuts du mouvement des focolari à Trente et le dr. Aram, représentant hindou, un des présidents d’alors de la WCRP (Conférence Mondiale des Religions pour la Paix, à laquelle participent aussi les Focolari) se trouvent parmi les protagonistes de ce dialogue. Depuis le décès du dr. Aram, la Shanti Ashram, de concert avec différents représentants du gandhisme dans l’État du Tamil Nadu, a invité Chiara Lubich en Inde en janvier 2001, lui attribuant le prix Defender of Peace 2000. La motivation de ce prix mentionne ce qui suit : « c’est infatigablement que Chiara Lubich a tenu le rôle de semeuse de paix et d’amour entre tous les hommes, renforçant continuellement de cette manière le cadre fragile de paix qui permet le développement de la prospérité, du bien-être, de la culture et de la spiritualité dans le monde. » Lors de la cérémonie, à laquelle participaient quelque 500 personnes, hindoues ou d’autres religions, Chiara a parlé de son expérience spirituelle, relevant des éléments communs à l’Évangile et à l’écriture hindoue. « Je suis venue ici pour connaître, gardant le plus possible le silence – écrit-elle dans son journal à propos de ces journées – J’ai trouvé, au dessus de toutes les règles, la tolérance, l’amour : il y  a sans doute place pour notre dialogue ! » Par la même occasion, la professeur. Kala Acharya, de l’institut culturel Somaiya Sanskriti Peetham, profondément touchée par Chiara, a décidé d’organiser, en peu de jours, une rencontre au Somaiya College de Bombay, à laquelle quelque 600 personnes participeront. Ces événements ont marqué le commencement du dialogue avec des groupes hindous de Mumbai et de Coimbatore. Mumbai a vu la naissance d’un dialogue profond avec des professeurs d’université. Pour continuer dans cette voie, il a été décidé de tenir des symposiums au niveau académique. Le premier s’est tenu en 2002 à Rome sur le thème “Le Bhakti et l’Agapé comme voie de l’amour vers Dieu et vers les frères”. La professeur Kala Acharya, a défini la rencontre comme « Une profonde expérience spirituelle ». Chiara Lubich s’est à nouveau rendue en Inde en 2003.  Dans le centre de la culture Bharatiya Vidya Bhavan Indien Natalia Dallapiccola se concentre sur un aspect de l’art de l’amour trouvé dans l’Evangile, «être un» avec l’autre, comme un dialogue clé, citation Chiara. Elle se concentre sur l’un des aspects de l’art d’aimer découvert dans l’Évangile, « se faire un » avec l’autre, comme clé du dialogue: « Au moment où nous rencontrons l’autre – explique Chiara –  il convient que nous nous placions sur le même plan, quel qu’il soit. Et cela exige de se détacher de tout, y compris des richesses qui sont propres à notre religion. Dans le même temps, il convient de faire le vide en nous, pour laisser au frère la liberté d’exprimer sa pensée et pour pouvoir le comprendre. Cette attitude est  indispensable, et elle comporte deux effets : elle nous aide pour notre inculturation dans le monde du frère, pour en connaître le langage, la culture, la foi etc. et ensuite elle permet de prédisposer le frère à l’écoute. On passe ainsi à l’ « annonce respectueuse » dans laquelle, par loyauté devant Dieu et sincérité vis-à-vis du prochain, en respectant toujours la pensée de l’autre – nous disons ce que nous pensons et ce que nous croyons sur la question posée, sans rien imposer, sans vouloir conquérir qui que ce soit à nos idées ».  “C’est le début d’un parcours qui nous mènera loin” – a commenté le professeur Dave, président honoraire de l’institution.. Cette expérience de dialogue corrobore ce que Jean-Paul II avait dit, justement en Inde: “À travers le dialogue, nous faisons en sorte que Dieu soit présent au milieu de nous pour que, tandis que nous nous ouvrons l’un l’autre dans le dialogue, nous nous ouvrions aussi à Dieu. Et le fruit en est l’union entre les hommes et l’union des hommes avec Dieu” (Jean-Paul II, Discours aux représentants des différentes religions de l’Inde, Madras, 5 février 1986)». Le dialogue avec les mouvements du gandhisme qui, depuis le début, caractérise cette expérience, continue à Coimbatore où, chaque année, depuis août 2001, se succèdent des tables rondes qui abordent et approfondissent des aspects spirituels et humains dans les deux perspectives : celle du gandhisme et celle de la spiritualité de l’unité. La collaboration concerne aussi des projets sociaux et en particulier la formation à la paix des nouvelles générations. On croît surtout dans la connaissance réciproque et un rapport de vraie fraternité se crée entre tous. Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes. On prévoit la participation de personnalités religieuses des Hindou. Pour approfondir: Video: Minoti Aram http://vimeo.com/88062756 “Le voyage vers l’unité de l’humanité” “Mumbai, hindous et chrétiens en dialogueMinoti Aram, pionnière du dialogue interreligieux”

Le Patriarche Zakka I Iwas

Sicile: d’un “Quartier X” à un “Quartier Nouveau”

«Nous sommes mariés depuis plusieurs années et nous avons trois enfants. Il y a quelques années, nous devions déménager, et pour être cohérents avec notre choix de vie » – marqué par la fraternité – « nous avons choisi d’aller habiter dans un quartier pauvre, démuni de tout. Nous voulions partager, spécialement avec les derniers, les problèmes et les besoins qui se présentaient à eux chaque jour ».

Gela, depuis 1987, est connue pour sa forte présence de criminalité organisée, accompagnée de violence et d’homicides. Peur et préoccupations engendrent l’indifférence et la fermeture, et chacun est amené à vivre isolé entre les quatre murs de chez lui. Le Quartier Fondo Iozza est le nouveau domicile de la famille. Rues étroites, pleines de boue, sans éclairage public… Un changement est nécessaire. Rosa et Rocco comprennent qu’il doit partir d’eux-mêmes.

Une nuit, au cours d’un orage, le téléphone sonne. Quelques garages étaient sous les eaux et une menuiserie risquait d’être noyée dans l’eau et les ordures. Le propriétaire, un voisin, était désespéré. « Je me suis aventuré dans la boue avec la voiture » explique Rocco. « Cette nuit-là nous avons travaillé jusqu’à cinq heures du matin, en faisant tout notre possible pour évacuer l’eau des locaux et encourager le propriétaire de la menuiserie ; d’autres sont venus donner un coup de main, la solidarité a commencé à se frayer un chemin et petit à petit nous avons eu la sensation que la situation s’était débloquée : si nous n’étions pas intervenus, les dommages auraient été plus grands ».

Avec les familles du quartier on commence à discuter sur des problèmes variés: les conduites des eaux usées qui n’existent pas ce qui occasionne les maladies graves, la condition des routes et du réseau d’eau. « Nous avons réussi à dialoguer parce qu’avant nous avons cherché le rapport entre les différentes familles – déclare Rose – et cette expérience nous a menés à voir de manière différente ces mêmes problèmes avec les administrations.  Nous avons réussi avec le temps à passer de la logique de la protestation  à celle du dialogue avec les différents maires qui à partir de ce moment-là étaient plus disponibles à collaborer ».

Un comité naît et Rocco est nommé président, grâce à la confiance conquise « sur place ». Premier objectif : redonner espoir aux personnes découragées par les promesses qui n’ont pas abouti. Lentement chacun s’est découvert « un sujet politique », justement grâce à la participation active à la solution des problèmes. Cela n’est pas resté inaperçu et le groupe obtient le déblocage de fonds pour l’assainissement du quartier.

A Fondo Iozza, avant appelé « Quartier X », beaucoup de choses ont changé : le réseau d’eau potable et d’eaux usées est fait, comme la connexion au gaz et l’éclairage public. On arrive même à la réalisation d’infrastructures secondaires (l’église paroissiale, le secteur sportif, un centre social pour « vivre » la communauté qui est en train de se former). Rebaptisé   « Nouveau Quartier », il est reconnu comme un quartier « pilote », où chaque jour un pas en avant se fait pour humaniser le territoire qu’on habite.

Passages d’une conversassions, d’il y a quelques années, de Rocco Goldini, diacre et inspecteur-chef de la police municipale de Gela, en Sicile, connu pour son engagement pour une citoyenneté « active ». Un engagement qui même aujourd’hui, après sa disparition, continue à donner des résultats.

Source : Humanité Nouvelle online.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Le défi de l’Eglise est la communion

La société d’aujourd’hui a grand besoin du témoignage d’un style de vie d’où transparaisse la nouveauté que le Seigneur Jésus nous a donnée : des frères qui s’aiment même dans la différence… ce témoignage fait naître le désir d’être entrainés dans la grande parabole de communion qu’est l’Eglise ». Le pape François a salué de cette manière le 27 février le groupe des évêques amis du mouvement des Focolari reçu en audience dans la salle Clémentine, au cours de leur congrès annuel. Le pape Bergoglio a défini « une bonne chose » la possibilité d’une « vie fraternelle ensemble, où partager les expériences spirituelles et pastorales dans la perspective du charisme de l’unité ». « En tant qu’évêques – leur a-t-il dit – vous êtes appelés à porter à ces rencontres la respiration large de l’Eglise, et faire en sorte que ce que vous recevez ici s’étende au bénéfice de toute l’Eglise ». Citant la lettre apostolique Novo millennio ineunte de Jean Paul II, il a rappelé le devoir de « faire de l’Eglise la maison et l’école de la communion » pour assurer « l’efficacité de tout engagement dans l’évangélisation ». Il a ensuite souligné qu’il « faut promouvoir une spiritualité de la communion », la faire émerger comme principe éducatif partout où se forme l’homme et le chrétien » et que « cultiver la spiritualité de communion contribue, en plus, à nous rendre plus capables de vivre le chemin œcuménique et le dialogue interreligieux ». La salutation initiale a été adressée au nom de tous par Francis-Xavier Kovithavanij, archevêque de Bangkok et modérateur du congrès. Il a ensuite fait référence à la constatation personnelle que « avec Chiara Lubich, en découvrant Jésus crucifié et abandonné comme le ‘super-amour’, nous avons un accès toujours disponible à la joie, à la source de l’irradiation chrétienne dans le monde d’aujourd’hui ». Comme tout un chacun, « dans la vie quotidienne nous rencontrons les souffrances, les problèmes, les échecs, les contrastes », mais nous essayons de les assumer « comme unique occasion de ressembler au Christ… en faveur de son corps qu’est l’Eglise ». Une longue file de poignées de main, de brefs échanges personnels, suivis de la photo de groupe en fête, a conclu l’audience avec le pape François, laissant dans le cœur des participants un parfum de la collégialité vécue. Ces quelques jours, du 24 au 28 février, passés au Centre mariapolis de Castel Gandolfo entre une soixantaine d’évêques des quatre continents, se sont déroulés sous le titre de « la réciprocité de l’amour parmi les disciples du Christ ». Maria Voce, présidente des Focolari, a offert une réflexion sur ce thème central de la spiritualité des Focolari, qui a été suivie d’un dialogue intense avec commentaires et témoignages. Très appréciées aussi les voix des laïcs et en particulier celles d’une famille et d’un groupe vivace de jeunes. Deux tables rondes ont facilité une réflexion à plusieurs voix sur deux thèmes cruciaux : « Lignes ecclésiologiques qui ressortent de la première année du pontificat du pape François », avec le card. João Braz de Aviz, Préfet de la congrégation pour la vie consacrée et Mgr. Vincenzo Zani, secrétaire de la congrégation pour l’éducation catholique ; et « Synodalité et Primat, à la lumière de l’enseignement et de la praxis du pape François », avec le card. Kurt Koch, président du conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, Mgr. Brendan Leahy, évêque de Limerick, Irlande, et Mgr. Christoph Hegge, évêque auxiliaire de Münster, Allemagne. Les quatre journées romaines, immergées dans la spiritualité de l’unité, furent aussi une occasion privilégiée pour écouter la voix et l’engagement des chrétiens des églises répandues dans le monde avec leur problématique. Dimension qui a suscité l’intérêt de nombreux médias qui en ont amplifié la voix en recueillant les témoignages des évêques présents – spécialement de ceux qui venaient de pays marqués par la guerre, l’instabilité politique, économique et sociale – et l’expérience faite de la « collégialité affective et effective ». Victoria Gomez Voir vidéo audience et articles sur le sujet

Le Patriarche Zakka I Iwas

Suisse: musulmans, chrétiens et famille

Des mélodies orientales, les versets du Coran et le Notre Père chantés, une traduction en turc…Tout contribuait, au cours de la rencontre qui s’est déroulée le 9 février au Centre Eckstein (Baar, Suisse), à créer une atmosphère chaleureuse et accueillante. Les 90 participants, chrétiens et musulmans, ont répondu à l’invitation du Mouvement des Focolari pour approfondir ensemble les valeurs de la  famille, en tant que cellule sur laquelle repose la société.

Même si elles habitent en Suisse,  plusieurs, parmi les personnes présentes, ont leurs racines ailleurs: Tunisie, Maroc, Algérie, Madagascar, Albanie, Kosovo, Iran, Syrie, Somalie, Turquie, Egypte, Sénégal et Sri Lanka.

La projection de quelques extraits d’une conférence de Chiara Lubich introduit le sujet : elle y raconte les origines du Mouvement durant la Seconde Guerre mondiale et précise le lien qui existe, dans la langue italienne, entre les mots “focolare” et “famille ». En s’ouvrant aux différentes religions et cultures, la « famille » des Focolari a créé un espace d’unité et de dialogue entre personnes de diverses confessions chrétiennes et fidèles d’autres religions.

Les témoignages, parfois douloureux, des personnes présentes, ont exprimé des difficultés : celle de l’intégration dans un pays étranger, comme cette jeune algérienne abandonnée par son mari après deux ans de mariage; ou bien, dans un autre domaine, celle de ce couple suisse dont l’un des trois fils est tombé dans les filets de la drogue, ou celle de ces jeunes parents qui perdent leur premier enfant… ou encore celle de ce jeune égyptien qui a dû quitter son pays d’origine et sa famille. Tous  ont souligné la force que procurent la Foi en Dieu et le soutien de la communauté, deux points essentiels pour surmonter les épreuves.

“ La famille ne se limite pas aux liens de parenté: même le prochain peut devenir notre frère ou notre sœur », c’est ce que soulignait Chiara lors de son intervention au Congrès International sur la famille à Lucerne (1999), retransmise par vidéo. Et elle ajoutait que tout ce qui arrive en son sein peut être vécu comme attente et grâce de Dieu : de même qu’un édifice a besoin de fondations pour s’élever, la famille se consolide à travers les épreuves mais aussi grâce au partage des joies. Elle est en fait une école d’amour qui comporte de nombreux aspects qui vont du pardon réciproque à l’invitation à toujours recommencer. Il faut en somme considérer la famille comme une  source de sollicitations positives et de vitalité, en vue du bien de chacun mais aussi de la communauté.

Très intense la liaison internet avec un couple musulman du Mouvement en Algérie, qui s’est présenté avec une expérience personnelle sur le pardon: “ Un soir je n’étais pas d’accord avec ma femme au sujet d’une décision à prendre le lendemain. Mais, le matin, la voix de Dieu dans ma conscience me dit: « Pourquoi es-tu en colère contre elle ? Moi je ne suis pas en colère contre toi et pourtant cela fait une semaine que tu ne récites pas la prière » Alors, plutôt que de m’en prendre à ma femme, je me suis mis à l’aider »

Ils ont aussi parlé des  nombreuses autres familles musulmanes qui s’engagent avec eux à vivre la spiritualité de l’Unité.

Dans son message de salutation, l’Imam Mustapha Baztami de Teramo (Italie) s’est dit convaincu que les chrétiens et les musulmans peuvent rendre un immense service à l’humanité s’ils s’engagent ensemble pour promouvoir les valeurs de la famille »

A la fin, une des participantes s’est exprimée ainsi: “En raison de mon éducation, il était clair pour moi que nous possédions la vérité et que les autres étaient dans l’erreur. Aujourd’hui, ici, j’ai appris à m’ouvrir ; j’ai découvert qu’il faut faire tomber les murs et les préjugés »

Le Patriarche Zakka I Iwas

Venezuela. Entre l’affrontement et la réconciliation

«Ce matin nous avons prié le Notre Père pour la paix au Venezuela et dans le monde – écrit C., enseignant dans une maternelle. Lorsque nous avons fini, une enfant s’approche de moi et me raconte : « Maîtresse, j’étais à la maison avec ma maman qui, dans le jardin, tapait sur une casserole (la fameuse « cacerolazo », qu’on utilise comme instrument de protestation), quand des personnes sur de grosses motos sont arrivées ; nous avons fui à toute vitesse parce qu’elles nous tiraient dessus ». Mes yeux se sont remplis de larmes : ceci n’est pas le pays où je suis née, où j’ai grandi et me suis formée ! »

De fait, le Venezuela est traditionnellement un peuple de frères. Sur cette terre sud-américaine, ils ont trouvé une maison avec de nombreux immigrants de toutes les latitudes, formant un peuple multiethnique, ouvert, accueillant et fraternel. « Au-delà de tout – essaie d’expliquer C. à ses propres élèves – notre pays est très beau, c’est une maison gigantesque où nous sommes tous frères ».

C’est pour cela que ces scènes d’affrontement et de violence qu’on voit depuis quelques années, est “antinaturel”.  Le malaise populaire a augmenté ainsi que la détérioration socio-économique grandissante du pays qui, ces derniers mois, est arrivé à des niveaux jamais vus.

Ils écrivent de Caracas : « le 12 février, à l’occasion de la journée nationale de la jeunesse, dans tout le pays des manifestations d’étudiants pour protester pacifiquement ont eu lieu, à cause des graves problèmes sociaux et économiques : insécurité, manque de denrées alimentaires et médicaments, répression. Malheureusement ils n’ont pas été entendus et la situation a dégénéré en violence avec quelques morts, beaucoup de blessés, même graves à cause des coups reçus ».

Dans ce contexte la communauté des Focolari est consciente de pouvoir s’offrir comme espoir de pacification. Ils écrivent : « Notre regard se tourne idéalement vers les débuts du mouvement, vers Chiara Lubich et le premier groupe durant la seconde guerre mondiale, quand tout s’écroulait et seul Dieu restait. (…) La situation dans laquelle nous vivons ne peut pas être un obstacle au témoignage de notre idéal évangélique, nous avons un cœur qui peut encore aimer, pardonner, recommencer. C’est avec cette certitude que nous avons commémoré les 10 ans de « L’Association La Perle », une initiative d’éducation alternative qui veut donner une réponse concrète au besoin de former les enfants selon les principes d’une « pédagogie de la réciprocité ». Nous nous sommes demandé s’il est juste de faire des célébrations en ces moments si délicats mais la communauté a répondu par l’affirmative. Nous avons réalisé des activités sportives et récréatives dans les rues, avec les familles, dans un climat de joie et d’espoir. « Ce fut comme un rayon de soleil au milieu de la tempête », a dit un des participants ».

N., depuis de nombreuses années limitée physiquement par une grave maladie, raconte comment elle vit cette période : « Je prie pour tous les manifestants, sans distinction de tranchée, en particulier pour ceux qui meurent. Je disais à Jésus : « Je n’ai pas de forces physiques, ni d’armes, mais je possède la prière et j’offre ma vie pour qu’ils puissent Te rencontrer avant de mourir ». Il y a deux soirs, devant chez moi, il y a eu une grande manifestation, avec les « cacerolas », cries, slogans ; ils ont allumé le feu dans la rue et la fumée a pénétré chez nous. Alors ma sœur a transporté notre neveu – lui aussi malade – dans ma chambre. J’ai inventé quelque chose pour le faire rire, et il s’est un peu détendu ».

Nous vivons des moments très délicats. Le Pape François a invité tous les fidèles à « prier et œuvrer en faveur de la réconciliation et la paix ».

Mars 2014

“Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour”

Demeurer dans son amour donc. Que veut dire Jésus par cette expression ?

Il veut dire, sans aucun doute, que la mise en pratique de ses commandements est le signe, la preuve que nous sommes ses vrais amis ; c’est à cette condition que Jésus nous donne ‘en échange et nous assure son amitié.

Cependant, cette expression peut aussi s’interpréter ainsi : vivre ses commandements construit en nous un amour qui est celui de Jésus lui-même. Il nous communique sa façon d’aimer, celle que nous constatons dans toute sa vie terrestre : un amour qui faisait de Jésus un seul être avec le Père et le poussait, en même temps, à s’identifier à tous ses frères, à n’être qu’un avec eux, surtout les plus petits, les plus faibles, les plus marginaux.

C’était un amour qui guérissait toute blessure de l’âme et du corps, donnait la paix et la joie à tous les cœurs, surmontait toute division en reconstruisant la fraternité et l’unité entre tous. Si nous mettons en pratique sa parole, Jésus vivra en nous et nous fera devenir, nous aussi, instruments de son amour.

“Si vous observez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme, en observant les commandements de mon Père, je demeure dans son amour”

Comment vivre la Parole de vie de ce mois ? En vivant résolument l’objectif proposé : une vie chrétienne qui ne se contente pas d’observer au minimum ses commandements et de façon froide et extérieure, mais qui soit empreinte de générosité. Les saints ont agi ainsi, eux qui sont Parole de Dieu vivante.

Ce mois-ci, prenons une des Paroles de Jésus, un de ses commandements et cherchons à le traduire dans notre vie.

Et puisque le commandement nouveau de Jésus : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” est un peu le cœur, la synthèse de toutes les paroles de Jésus, vivons-le de la façon la plus radicale possible.

Chiara Lubich

*Parole de Vie publiée en mai 1994

Le Patriarche Zakka I Iwas

Nigéria: une goutte de fraternité

Alors que la crise en Ukraine tient le monde en haleine et que les projecteurs des médias sont rivés sur de nombreux autres points de la planète comme la Syrie ou le Venezuela, nous avons la possibilité de dialoguer avec quelques amis des Focolari qui se trouvent au milieu des tensions que vit le Nigéria, pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 160 millions d’habitants.

Le Nigéria est la cohabitation islamo-chrétienne la plus importante du monde. Selon vous, est-ce la cause des graves actes de violence qui secouent le pays?

“Malheureusement, ces dernières années, le Nigéria est sur le devant de l’actualité spécialement en raison des fréquents attentats terroristes perpétrés tant par les musulmans que les chrétiens, comme le prouvent les douloureux événements des dernières semaines survenues dans les États de Borno et d’Adamawa, dans le nord-est du pays. Vu du dehors, on pourrait croire que ce qui se passe est l’expression d’un conflit de religion, mais les habitants peuvent témoigner que tout n’est pas vrai. Le fait est que, dans une grande partie du Nigéria, la cohabitation est pacifique et respectueuse.”

Y a-t-il beaucoup de violence?

“Dans quelques régions, en particulier au nord, il y a des tensions continuelles qui ont causé des milliers de victimes. Les raisons sont nombreuses: le manque de ressources économiques, les blessures subies dans le passé entre les différentes ethnies, mais, surtout, les activités destructrices de groupes terroristes.”

Comment essayez-vous de réagir face à cette situation?

“Nous, les membres du Mouvement des Focolari, avec beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volonté, essayons d’être des constructeurs de paix dans la vie quotidienne: de reconnaître en chaque personne que l’on rencontre un frère ou une sœur à respecter, à soutenir, à aider avant tout. Et nous nous engageons à avoir cette attitude partout où nous sommes: en famille ou au travail, dans la rue, au marché ou à l’école; à commencer par les petits gestes, comme un bonjour, ou s’intéresser à ce que l’autre apprécie, etc.”

Face à des situations dangereuses, lors desquelles il faut protéger sa propre vie ou celle d’un autre…?

“Nous essayons de ne pas nous arrêter aux différentes appartenances ethniques ou religieuses, pour être prêts à aider toute personne se trouvant dans le besoin. Nous voyons que ces actes, petits ou moins petits, peuvent aider à ralentir et, parfois aussi, à arrêter la spirale de violence. Ils peuvent petit à petit promouvoir une nouvelle mentalité, c’est-à-dire aider à changer le climat de haine et de vengeance avec une attitude de respect et de fraternité.”

Depuis peu, vous avez ouvert un nouveau centre à Abuja, la capitale du Nigéria…

“Oui, il y a un mois. C’était une décision prise avec l’Église locale pour pouvoir être proches des communautés du nord du pays, plus exposées aux tensions. Ainsi, nous pourrons soutenir et encourager ceux qui vivent pour la paix et la fraternité, malgré tout.”

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara Lubich et les religions: Judaïsme

Les premiers contacts du mouvement des Focolari avec des membres de la communauté juive en différents pays remontent aux années 70 et 80.

En 1995 une délégation représentant la communauté juive de Rome offre à Chiara Lubich un arbre d’olivier symbolique en reconnaissance de son engagement pour la paix entre juifs et chrétiens, il est planté dans le jardin du centre du mouvement à Rocca di Papa (Rome).

En 1996 se déroule à Rome le 1° congrès international entre juifs et chrétiens, organisé par le mouvement. Le thème est centré sur l’amour de Dieu et du prochain. Il est surprenant de remarquer la belle consonance qui existe entre la tradition rabbinique originelle et la spiritualité du mouvement. Le sommet de la rencontre : le « pacte d’amour et de miséricorde » proposé par Norma Levitt, juive de New York, pour la réconciliation entre juifs et chrétiens et en juifs de diverses traditions.

L’événement le plus significatif, cependant, a lieu à  Buenos Aires (Argentine), à l’occasion de la visite de Chiara Lubich en 1998. Chiara présente la spiritualité de l’unité en soulignant les points communs avec le patrimoine spirituel juif. Un moment culminant lorsqu’on fait référence à la Shoah : « Cette souffrance indicible de la Shoah et de toutes les persécutions sanglantes les plus récentes ne peut pas ne pas porter de fruit. Nous voulons la  partager avec vous pour que ce ne soit plus un fossé qui nous sépare, mais un pont qui nous unisse. Et qu’elle devienne une semence d’unité ». Depuis lors, chaque année, la Journée de la Paix est célébrée à la « Mariapoli Lia », cité pilote des Focolari dans la province de Buenos Aires.

Une autre étape: la rencontre avec les amis juifs en 1999 à Jérusalem. Chiara, même si elle ne pouvait pas être présente, répond à leurs questions, lues par Natalia Dallapiccola et Enzo Fondi, alors coresponsables pour le dialogue interreligieux du mouvement. Une réponse fut très appréciée par les participants dont quelques rabbins,  sur le pourquoi de la souffrance, et elle cite aussi un passage du Talmud : « Toute personne qui n’éprouve pas la disparition de sa vue du visage de Dieu,  ne fait pas partie du peuple juif » (TB hagigah 5b).

Depuis 2005 quatre symposium internationaux se sont déroulés : les deux premiers à Castel Gandolfo (Rome), le 3° à Jérusalem, en 2009,  « Miracle » et « espoir », les deux paroles qui revenaient continuellement sur la bouche de tous : juifs et chrétiens, présente aussi la communauté locale arabe du mouvement. Tout le monde voulait relever le défi difficile de l’unité : « Cheminer ensemble à Jérusalem », comme était intitulé le congrès. Le moment du « Pacte d’amour réciproque » a été émouvant,  il a été fait avec solennité aussi bien sur le mont Sion sur l’Escalier, où la tradition voudrait que Jésus ait prié pour l’unité, aussi bien au Kotel , mur occidental, dit aussi des Pleurs.

En 2011, le symposium se déplace à Buenos Aires. Chrétiens et juifs de différents courants – orthodoxes, conservateurs et réformés – se confrontent, à la Mariapoli Lia, sur le thème « Identité et Dialogue, un chemin qui continue ». Le programme est très riche d’interventions dans des disciplines diverses comme la philosophie, l’anthropologie, la pédagogie, le droit et la communication. Des journées importantes non seulement pour les riches contenus, mais aussi pour l’écoute réciproque et l’échange des différentes expériences. Un participant juif commente : « Durant  ces jours-ci de dialogue respectueux les divers courants du judaïsme se sont rencontrés harmonieusement »

D’autres pas se font en 2013 à Rome, au cours d’une rencontre internationale où l’on essaie d’entrer plus à fond dans la tradition l’un de l’autre.

Cependant la caractéristique principale de ce dialogue fructueux n’est pas tellement les rencontres mais la vie ensemble et l’échange continuel des propres visions et expériences, qui se dénouent durant toute l’année en tant de villes d’Europe, d’Israël et dans les Amériques.

Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ».

Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes. On prévoit la participation de personnalités religieuses des Juifs.

Voir aussi Buenos Aires, le 20 Avril, 1998 Chiara Lubich aux membres du B’nai B’rith et d’autres membres de la communauté juive

Le Patriarche Zakka I Iwas

Gen Rosso aux Philippines

Move for something greater”, se bouger pour quelque chose de plus grand; voilà le slogan du projet que le Gen Rosso est en train de développer, du 30° janvier au 1° mars de concert avec les jeunes étudiants de diverses villes des Philippines, comme signe de solidarité concrète  et de partage après le typhon de novembre dernier. La venue de l’orchestre international a été préparée depuis plusieurs mois en mettant déjà dans le coup quelques écoles publiques et privées.

A son arrivée à Manilles, le Gen Rosso a été accueilli même par le Ministre philippin de l’Education qui a exprimé son estime pour l’initiative et le désire de poursuivre  cette collaboration dans le futur. L’ International Performing Arts Group, en vue de préparer avec les jeunes ses premiers spectacles à Manilles (1° et 2 février), a animé plusieurs workshops auxquels ont participé 210 jeunes enthousiastes d’avoir la possibilité d’exprimer leurs propres talents. Musiques, danses, chorégraphies, textes du musical « Streetlight », sont devenus des canaux pour créer communication et syntonie avec les jeunes.

Quelques uns d’entre eux venaient de la zone marginale de la métropole. “Eux justement – écrivent les artistes de l’orchestre – étaient plus convaincus  que jamais de la force du projet. Ils sont repartis un sourire épanoui sur le visage et une expression de satisfaction unique ».

Les laboratoires des workshops se sont ensuite concrétisés par la présentation de deux concerts au palais des sports « Ynares » de Manilles : les jeunes et l’orchestre unis ont mis sur scène le musical. Chaque soirée a enregistré plus de 2200 spectateurs ; parmi eux, même un groupe de quarante jeunes musulmans. L’une d’entre eux a mis en évidence « la conviction, le courage, l’inspiration » que le spectacle communiquait.

Voici quelques  impressions des étudiants qui y ont participé en tant qu’acteurs: “Vous avez guéri les plaies de notre cœur, comme c’est beau de retourner chez nous et de pouvoir vivre pour les autres ! », « Merci de nous avoir fait sentir en famille ! », « Avec ce projet j’ai retrouvé la volonté de vivre », « J’ai appris à être plus sûr de moi-même et à avoir confiance », et encore « grâce à ces jours-ci passés avec le Gen Rosso j’ai retrouvé le rapport avec mon père ».

Seconde étape : Masbate, une île au sud-est de Manilles en plein cœur de la nature tropicale, (7 et 8 février). Cette tournée – ont-ils confié – nous fait cadeau d’émotions indélébiles. Nous sommes sur une île qui vit de pêche et de riz. La « Fazenda » où nous habitons se trouve au milieu de la campagne à une heure de la ville, et les rues pullulent de sidecar. Les gens, même au milieu de mille difficultés, vivent heureux….».

Le projet à Masbate s’effectue en collaboration avec la Fazenda da Esperanza, de concert avec quelques étudiants de différentes écoles de  l’île. « L’enthousiasme des quelque 200 participants au workshop, pendant la semaine, a grimpé jusqu’au ciel ! Les jeunes ont vécu beaucoup des situations du musical Streetlight dans leur propre peau… nous avons dû insérer un troisième spectacle à cause des nombreuses demandes, avec 1600 participants ».

« A Masbate – confessent-ils pris d’émotion – nous avons laissé des larmes de joie et des rapports profonds … Encore une fois nous avons fait l’expérience que dans ces endroits, qu’on atteint difficilement, nous recevons beaucoup plus que ce que nous donnons ».

L’aventure, ensuite a continué à Davos (14 et 15 février) puis à Cebu (21/22), pour se terminer à Manilles le 5 mars.

Le Patriarche Zakka I Iwas

La vie, une recherche de l’harmonie divine

Notre expérience sur terre s’inscrit continuellement dans nos relations avec les autres. Quand on est en contact avec les enfants, on voit que de leurs yeux émane une lumière qui vient d’ailleurs. On rencontre aussi des personnes  sincèrement engagées au service de l’humanité ou des travailleurs très justes et honnêtes, capables de diffuser autour d’eux un climat qui  élève au-dessus des contingences matérielles.

La nature humaine est à la recherche, inconsciemment peut-être, du divin. Mais on a besoin de le trouver et cela demande qu’on s’y applique. Qui cherche trouve. Toute notre existence, faite de hauts et de bas, de joies et de peines,  d’expériences en tout genre,  aspire vers ce bien que nous appelons Dieu, même si nous ne nous en rendons pas compte.

Inversement, si nous nous en apercevons, autrement dit si nous valorisons chaque événement pour scruter le mystère de l’existence, nous trouvons Dieu et en lui la paix et la compréhension des choses. La révélation de Dieu à l’âme  ressemble à l’éducation que les parents donnent à leurs enfants, elle est faite de caresses et de réprimandes, de sourires et de larmes. C’est ainsi que le Père Eternel agit avec nous. Notre intimité avec Lui grandit au fur et à mesure des purifications. On Le sent pour autant qu’on l’aime. Le Seigneur a dit : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Mt. 5, 8). Pour entrer dans cet amour qui rend Dieu manifeste, la pureté de cœur est donc requise.

Ceux dont  le cœur est ainsi  perçoivent le monde comme traversé par un souffle qui donne vie à l’âme, tout en lui offrant simultanément la poésie et l’art, le savoir et la santé, la victoire sur le mal, l’effusion des sentiments, la conscience d’une vitalité plus grande que les galaxies. Nous ne nous en rendons peut-être pas compte, mais ce souffle correspond  presque à celui de l’Eternel, qui produit cellules et  planètes, sentiments et raisonnements, qui donne joie à l’enfant et paix au vieillard.

L’homme libre, au cœur pur, se trouve ainsi entraîné par un courant d’amour sans limites qui ne laisse personne de côté. Dieu accueille tous les hommes, il les veut tous parce qu’ils sont tous ses enfants, il faut pour cela vaincre les obstacles que l’on peut vite surmonter si nous aimons. – C’est à ce signe  que le  monde reconnaîtra que vous êtes mes disciples : si vous vous aimez les uns les autres – c’est le commandement qui plaisait le plus à Beethoven : il concentre presque en lui l’harmonie divine de l’univers. Certes des dissensions surgissent constamment entre les hommes, mais le Christ nous enseigne d’abord la concorde, puis il nous demande de mettre fin à la spirale des offenses et des vengeances, et de rétablir le circuit de la communion moyennant le pardon. Pardonner aux hommes qui nous ont fait du mal c’est accomplir le bien, c’est faire un don à Dieu qui nous aime. Cela veut dire que vivre c’est aimer et qu’aimer c’est comprendre.

Igino Giordani, extrait de  L’unico amore, Città Nuova, 1974

Le Patriarche Zakka I Iwas

Afrique: “Les autres et nous”

Douze étudiants (représentant deux lycées italiens) sont partis pour l’Afrique, accompagnés de trois enseignants, deux animateurs, deux membres de l’Unicoop de Florence, une représentante du Mouvement des Focolari et un caméraman Objectif: passer une semaine de partage avec des jeunes africains, du 16 au 24 janvier. Destination choisie: Fontem, dans le nord-ouest du Cameroun anglophone. Aujourd’hui, la ville camerounaise compte 40 000 habitants. Le Mouvement des Focolari a participé à sa croissance, avec d’autres, à partir des années 60. Mais laissons Stefano, un des jeunes, raconter l’expérience vécue publiée dans le bulletin de l’école: “…Un voyage à la découverte d’une réalité différente, parfois difficile à supporter en raison de la pauvreté visible, mais une leçon de vie vu tout ce qu’on a pu apprendre… Nous avons découvert une culture différente, qui pense différemment… Nous partons avec l’idée d’aller distribuer médicaments, crayons, papier, cahiers, de parler de nous, de l’Europe, et nous découvrons au contraire qu’il existe des personnes qui vendraient le peu qu’elles ont pour qu’on se sente comme à la maison; qu’il existe des personnes qui ne nous ont jamais vus, mais qui nous accueillent comme des rois; qui ne sont pas racistes comme beaucoup d’entre nous; qui, en quelques jours, s’attachent à nous comme personne. La rencontre avec les jeunes du collège nous a beaucoup impressionnés: nous avons été accueillis par des chants et des danses. À notre grand étonnement, ils nous ont pris par la main et nous ont enlacés. Après des moments d’égarement, nous avons été transportés dans une autre dimension, nous n’avions plus peur de nous lier à leur monde qui était déjà devenu nôtre. Nous nous sommes défoulés sur des chansons et des danses, nous avons dansé, ri et tissé un lien fort, presque difficile à croire. Cette manière de se comporter a fait qu’entre nous aussi, Italiens, une belle alchimie s’est créée. En plus des moments heureux, nous avons aussi dû supporter des images fortes, spécialement lorsque nous avons visité le village de Besali, où la pauvreté est partout. Au bord de la route, des enfants sous-alimentés, l’estomac gonflé, des personnes extrêmement pauvres… Malgré tout, là aussi les personnes nous ont accueillis chaleureusement. Les écoles de Besali, construites et soutenues par l’Unicoop Florence, sont très loin de l’édifice scolaire italien typique… Des personnes nous ont mieux fait comprendre ce que nous ressentions, à commencer par le Docteur Tim, focolarino originaire du Trentin, qui vit à Fontem depuis 27 ans. Il apporte beaucoup à toute la communauté, il soigne de nombreuses personnes qui, sans lui et les autres volontaires de l’hôpital, auraient de graves ennuis. La grandeur d’âme de Pia, focolarine volontaire qui vit à Fontem depuis 47 ans, devenue une icône du Mouvement des Focolari, nous a touchés. Elle est capable de transmettre une énergie incroyable. Au fil des jours, un grand lien s’est créé entre tous. Le dernier jour a été magique. Ils nous avaient avertis: “Vous pleurerez et ils pleureront”. Au fond de nous, nous pensions que cela ne se produirait pas, jusqu’à ce que cela se produise vraiment. Le soir avant de partir, les adieux, après un échange de cadeaux, ont été émouvants: tous enlacés, silencieux, dans l’obscurité totale de la route à la lisière de la forêt; un silence assourdissant seulement rompu par le bruit de la respiration sanglotante, qui retenait ces émotions incroyables. Pas encore pleinement conscients de ce que nous avons vécu, nous sommes reconnaissants envers ceux qui ont permis la réalisation de cette expérience; un voyage que quelqu’un a défini comme ‘Le voyage de la vie’.”

Le Patriarche Zakka I Iwas

En Autriche récompense pour l’engagement écologique

Cultiver et conserver le créé est une indication de Dieu donnée non seulement au début de l’histoire, mais à chacun d’entre nous; cela fait partie de son projet; cela veut dire faire grandir le monde avec responsabilité, le transformer pour qu’il soit un jardin, un lieu habitable pour tout le monde (…). Ecologie humaine et écologie environnementale marchent  de paire ». Ces paroles du pape François (5 juin 2013) témoignent de l’actualité de la problématique environnementale.

Au Centre « Am Spiegeln » de Vienne ces concepts ne viennent pas d’une musique nouvelle ni lointaine. De fait, le centre des Focolari en Autriche a été conçu pour mettre la personne et le milieu ambiant au centre. Situé à la lisière du bois viennois, à dix minutes du château de Schönbrunn, demeure estivale des Habsbourg et entouré de vert, le centre Mariapoli est un des buts préférés des conférences et des congrès. Mais il est aussi recherché comme lieu de repos, de vacances d’été et de tourisme, grâce à sa proximité avec la splendide capitale. Des milliers d’hôtes (groupes, familles, jeunes, enfants) que le Centre a hébergés ces dernières années peuvent en témoigner.

La  reconnaissance est donc bien méritée, elle a été conférée par le ministre autrichien de l’environnement le 16 janvier dernier, de concert avec la Chambre de Commerce, à « Am Spiegeln ». Il s’agit de la qualification « Timbre Autrichien de Respect pour l’Environnement ». De cette manière, reconnaissance est donnée aux efforts soutenus pour adapter la structure à économiser l’énergie et l’eau par l’installation de systèmes appropriés et de triage des déchets dans le but de les réutiliser. De fait, à travers une nouvelle logistique de récolte différenciée des déchets, une quantité notable pourra être recyclée. Il faut y ajouter une utilisation modeste des détergents, la réduction maximale des emballages et la formation permanente des collaborateurs. Le prix met aussi l’accent sur l’utilisation des denrées venant de la propre région, avec d’autres systèmes de rationalisation des ressources.

« Il est aussi important – ajoutent les responsables – de faire participer nos hôtes par une bonne information de l’utilisation de la structure. Un engagement qui contraste avec ‘la culture du gaspillage et du rejet’ pour le bienêtre de ceux qui nous rendent visite, dans le respect du milieu ambiant ».

Ils concluent : « Nous sentons que ce prix met en valeur le témoignage de vie évangélique que nous essayons d’incarner ici quotidiennement et qui a une répercussion aussi sur l’harmonie et la sauvegarde du créé. Si vous voulez le constater de visu nous vous attendons à Am Spiegeln ! »

Pour informations

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara Lubich: pédagogie de la fraternité

 C’est en recourant à la métaphore du pélican que Ezio Aceti  (psychologue des âges de la vie)  a débuté son exposé  sur « Chiara Lubich éducatrice », dont le nom est désormais associé à l’école maternelle  Spine Rossine de Putignano (province de Bari- Italie), inaugurée  le 29 janvier dernier.

Cet établissement a choisi le nom de Chiara Lubich parce qu’il souhaite que sa pédagogie soit inspirée par la fraternité : au niveau didactique, cela se traduit par la capacité de transmettre aux plus petits les connaissances propres à chaque discipline. C’est en cela que Chiara Lubich est un grand exemple : elle a su distiller et rendre accessibles à tous, et surtout aux plus « petits », les valeurs de l’Evangile.

“Les témoins – affirme Aceti – sont de grands maîtres parce que leur cohérence a attiré et inspiré de nombreux jeunes et adultes qui les ont suivis. Chiara Lubich et Mère Térésa de Calcutta en sont des exemples lumineux ; elles attiraient en raison du charisme qui émanait de leur personne : par delà  leurs discours ou  leurs paroles, leur seule présence suscitait chez beaucoup une profonde émotion. Il est important de savoir que les charismes nous sont donnés pour le temps présent et qu’ils demeurent même lorsque les fondateurs des Mouvements ne sont plus là. Chiara – poursuit Aceti –  a recentré l’expérience de Dieu et  l’a appréhendé de façon nouvelle en vivant l’unité. Pour comprendre les fondements de l’éducation – selon le psychologue – nous devons faire taire quelques préjugés »

Aceti a fait référence aux grandes figures qui, comme Chiara Lubich, ont contribué, par leur vie, à une nouvelle façon d’éduquer. Par exemple Simone Weil, philosophe française, propose l’attention comme une forme d’amour envers la personne qui s’exprime. Martin Buber, philosophe juif, encourageait à se mettre dans la peau de l’autre, à écouter ensuite les inspirations qu’il suscite, pour enfin les lui communiquer. Maria Montessori, italienne experte en pédagogie, a élaboré un système didactique où elle démontre que s’il est possible d’enseigner quelque chose à un enfant handicapé, il est possible de l’enseigner à tous les enfants. Le pédagogue polonais Janusz Korczak a accompagné les enfants de son orphelinat jusqu’au moment de leur mort dans le camp d’extermination de Trzeblinka. Le dernier élément pédagogique indiqué par Aceti a été le testament de Chiara Lubich : « Soyez une famille… aimez-vous réciproquement afin que tous soient un »

Au cours de l’inauguration est arrivé un message de Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, dans lequel elle souhaite que le nom de Chiara, donné à cette école, puisse inciter tous ceux qui la fréquenteront à suivre son exemple.

Source: Città Nuova online.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Prix “Chiara Lubich pour la Fraternité”

Lampedusa, symbole de l’immigration: de douleur et d’accueil. Les nouvelles d’arrivées de migrants ne cessent pas, tout comme l’engagement de la Commune et de ses habitants. De là “L’Acte de Lampedusa“, signé sur l’Ile par des centaines d’associations internationales et par des milliers de citoyens. Un véritable vade-mecum pour un accueil respectueux des droits humains de tous les habitants du globe, “dans toutes les Lampedusa du monde”, comme le maire, Giusi Nicolini, l’a affirmé.

Pour cette raison, l’Association Villes pour la Fraternité a choisi d’attribuer le Prix “Chiara Lubich pour la fraternité” à la Commune de

Lampedusa pour sa 5e édition. Inspirée par la pensée de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, l’Association est née en 2008 sur proposition du maire de Rocca di Papa, Pasquale Boccia, à l’occasion du 65e anniversaire de la fondation du Mouvement des Focolari. Composée aujourd’hui de 133 communes italiennes qui ont adhéré à l’initiative, elle exprime l’intention de créer un réseau de dialogue et d’échange entre communes et d’autres collectivités locales avec l’objectif fondamental de promouvoir la paix, les droits humains, la justice sociale et surtout la fraternité, à travers des comportements et actes administratifs.

La Première Citoyenne de l’Ile a encouragé les promoteurs à poursuivre avec des actions qui renforcent la fraternité, parce qu’il faut “créer et cultiver la sensibilité envers des thèmes aussi importants”. Le but du Prix, en effet, est de mettre en évidence, chaque année, une Commune qui s’est particulièrement distinguée pour des actes et des comportements de fraternité. La remise du prix s’est passée à Ariccia (Rome), au Palazzo Chigi, samedi 8 février 2014. Pour décerner les honneurs, Emilio Cianfanelli, maire d’Ariccia, et Pasquale Boccia, maire de Rocca di Papa et président de l’Association Villes pour la Fraternité. Autre promoteur de l’événement, le Mouvement politique pour l’unité, représenté par le président de la section italienne, Silvio Minnetti.

Comme pour les autres éditions, un congrès de réflexion et formation a précédé la remise du prix. La thématique abordée cette année était: “Économie et Communauté riment-elles avec Fraternité? La pensée d’Adriano Olivetti comparée à celle de Chiara Lubich.” Une excellente occasion pour remarquer l’actualité brûlante de quelques principes communs entre le mouvement Communauté d’Olivetti et l’Économie de Communion.

D’un grand intérêt ont été les interventions de Melina Decaro, du Centre d’Études “Fondation Adriano Olivetti” et professeur à l’université LUISS de Rome; de Luigino Bruni, professeur ordinaire d’Économie à l’université LUMSA de Rome et coordinateur de la Commission internationale Économie de Communion; et de l’entrepreneur Giovanni Arletti, vice-président de l’Association d’Entrepreneurs pour l’Économie de Communion.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Chiara Lubich et les religions: Islam

 Les contacts des Focolari avec des fidèles musulmans ont commencé déjà au cours des années 60.

En Algérie, dans les années 70, a fleuri une profonde amitié entre chrétiens et musulmans, qui s’est progressivement répandue dans la ville de Tlemcen, donnant vie à une communauté du mouvement des Focolari presqu’entièrement musulmane qui est passée au travers des barrières élevées entre Islam et Christianisme, mais aussi des années difficiles de la guerre civile.

Cette expérience a mis les bases des 8 rencontres internationales des « musulmans amis des Focolari » entre 1992 et 2008.

Aux Etats Unis, à la fin des années 90, s’est ouverte une nouvelle page de relations entre chrétiens et musulmans. Chiara Lubich, femme chrétienne, fut invitée par l’Imam W. Q. Mohammed, leader charismatique des musulmans afro-américains, à adresser son message aux fidèles réunis dans la mosquée Malcom X à Harlem. En conclusion de cette journée, en mai 1997, l’Imam affirma : « Aujourd’hui ici à Harlem, New York, une page d’histoire a été écrite ». Les deux leaders ont établi un pacte de fraternité qui s’est ensuite étendu à tout le mouvement. Depuis lors, aux USA, se déroulent des rencontres régulières de communautés chrétiennes et musulmanes, blancs et noirs, qui visent à construire la fraternité universelle avec retombée sur la ville et sur le quartier. Plus de 40 mosquées et communautés des Focolari y sont engagées dans différentes villes.

Le chemin dans l’approfondissement entre la spiritualité de l’unité des Focolari et l’Islam suit quelques étapes importantes : la rencontre pour les amis musulmans qui s’est déroulé en 2008 à Rome, a pris comme thème d’approfondissement « Amour et Miséricorde dans la Bible et dans le Coran ». L’intervention d’Adnane Mokrani, professeur musulman, sur « lire le Coran avec l’œil de la Miséricorde », fut très apprécié par les participants.

En 2010  une rencontre s’est tenue à Loppiano avec la participation d’environ 600 musulmans et chrétiens. Nombreux ont été les Présidents et Imams des communautés islamiques d’Italie. La rencontre fut, comme l’a affirmé l’Imam Layachi, un point d’arrivée et de départ de beaucoup d’expériences vécues en divers endroits d’Italie.

A Tlemcen (Algérie) – une des capitales de la culture islamique pour l’année 2011 – en juin 2011 s’est déroulé le congrès des musulmans du mouvement, dont le titre « Vivre l’Unité ». Les participants, environ quatre-vingts, venaient d’une dizaine de pays. La présence de professeurs musulmans a été très importante parce que, prenant comme base la vie vécue, ils ont commencé à développer des thèmes sur la spiritualité de l’unité à partir de leur point de vue.

Ces dernières décennies, la présence musulmane a augmenté en Italie suite à l’immigration.

Dans  de nombreuses villes italiennes, du nord au sud de la Péninsule, s’est développée une véritable amitié avec beaucoup de fidèles et communautés musulmanes. Comme à Brescia, où le 25 novembre 2012 environ 1300 chrétiens et musulmans se sont donné rendez-vous pour une journée au titre de « Parcours communs pour la famille »,organisée ensemble par le mouvement des Focolari et diverses associations et communautés islamiques. Ou bien à Catane, où le 23 avril 2013, un congrès avait pour titre  « La famille musulmane, la famille chrétienne ; défis et espoirs »,  réunissant sur les 500 personnes sous le drapeau du dialogue.

Le 20 mars 2014, auprès de l’Université Urbaine de Rome, se déroulera un événement dédié à « Chiara et les religions : ensemble vers l’unité de la famille humaine ». Il voudrait mettre en évidence, après six ans de sa disparition, son engagement pour le dialogue interreligieux. La manifestation coïncide avec le 50° anniversaire de la déclaration conciliaire « Nostra Aetate » sur l’Eglise et les religions non chrétiennes. On prévoit la participation de personnalités religieuses du monde musulman.

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Le Patriarche Zakka I Iwas

Lituanie: la confiance fait ressortir le positif

Durant l’une de nos longues soirées d’hiver, après d’abondantes chutes de neige, la cour de l’école est complètement couverte de neige. Je me rends compte que, le jour suivant, les enseignants ne pourront pas entrer avec leur voiture, ni les fonctionnaires qui ravitaillent la cantine. Je téléphone à différentes entreprises et à des privés, mais tous me répondent qu’ils viendront déblayer la neige seulement après quelques jours et pour une somme considérable. Après une dernière tentative, j’accepte l’offre d’un voisin qui met à disposition son camion avec une remorque.

Cependant, en commençant le travail, nous nous rendons compte que, sur le bord de la remorque, tant de neige s’accumule qu’il faut déblayer à la main.

À cette heure tardive, il n’y a plus personne dans l’école pour nous aider, à part une vieille gardienne, qui m’annonce que, derrière le bâtiment scolaire, un groupe de jeunes s’est rassemblé pour fumer. Mais ils sont considérés comme les casse-cou de l’école, plusieurs fois distingués à cause du nombre d’absences, de vols et bagarres, et qui risquent l’expulsion.

Lorsque je lui demande d’aller les inviter à nous aider, elle refuse, effrayée: elle craint que ces délinquants puissent lui faire du mal. Alors je me décide: je vais personnellement, mais sans m’attendre à ce qu’ils m’aident, et en étant prêt à déblayer moi-même la neige de la remorque.

Au début, les jeunes sont confus en me voyant, mais ils me saluent cordialement. Je leur dis qu’ils sont l’unique espoir pour que l’école, qu’eux aussi aiment beaucoup, puisse fonctionner normalement.

Ne prononçant aucun mot, ils déblayent la neige en travaillant une heure entière! Lorsque je les remercie pour leur aide, ils répondent qu’ils ne sont pas aussi méchants que certains enseignants le pensent…

C’était une preuve supplémentaire qu’il y a du positif à saisir en chacun et qui attend seulement de trouver la bonne occasion pour se manifester. Une relation plus confiante et ouverte a commencé.”

C’est le récit de Paulius Martinaitis, volontaire des Focolari de la Lituanie; la manière avec laquelle il aborde son activité professionnelle de directeur d’une école supérieure de Vilnius.

En effet j’ai compris – conclut Paulius – qu’offrir aux jeunes un espace de confiance leur permet de sortir de la spirale des comportements transgressifs dans laquelle ils s’enferment parfois et de l’étiquette que nous-mêmes leur collons.”

Le Patriarche Zakka I Iwas

Italie: “Le visiteur” suscite le dialogue

On a passé une soirée spéciale et riche de significations”; « Je me suis sentie enveloppée dans un climat de famille, même dans la simplicité d’un dîner partagé où je me suis sentie chez moi » ; «  Un très beau spectacle, qui répond aux exigences d’aujourd’hui » ; « Je regrette seulement de ne pas avoir invité d’autres personnes » ; « Nous faisons des enregistrements courts et nous nous y entendons un peu en récitation. La régie a été phénoménale : réciter ce texte à un rythme si rapide, a contribué à le rendre plus vivant. Ce n’a pas été lourd du tout, et pourtant les sujets sont très engageants ! ». Ce sont là quelques unes des nombreuses expressions des acteurs et de certaines personnes présentes à la soirée d’un théâtre de Prato, le 14 décembre 2013.

“ La pièce que nous avons choisie – expliquent les acteurs et le metteur en scène – est très particulière: “le visiteur”, du français Eric-Emanuel Schmitt, un texte qui interpelle avec légèreté, ironie et originalité tout spectateur par des questions fondamentales de l’homme. Elle est donc bien adaptée au but du dialogue».

Le spectacle, imaginé comme «théâtre forum», a été organisé par le groupe de Prato du dialogue de personnes de convictions différentes, lié au mouvement des Focolari avec la compagnie siennoise « La Sveglia » (à but non lucratif) active depuis 35 ans, qui l’a mise en scène.

« Au moment crucial du spectacle, dans la Vienne de 1938 – soulignent-ils – Sigmund Freud dialogue avec un mystérieux visiteur qu’on entrevoit être Dieu : un dialogue jamais banal dans lequel n’importe qui peut s’identifier ». De fait l’attention des quelque 100 personnes a été profonde, pendant deux heures elles sont restées clouées à leur chaise pour en suivre les paroles et l’interprétation passionnante.

À la fin de la représentation, le “forum” s’est ouvert de manière spontanée dans un climat familier avec des réflexions suscitées à partir de la pièce. Des personnes déjà engagées dans ce dialogue sont intervenues mais aussi d’autres, nouvelles à cette expérience de rencontre.

Les mêmes acteurs de la comédie ont expliqué ce que signifie pour eux cette œuvre théâtrale, la genèse de sa mise en scène et leur joie de la représenter dans un contexte semblable.

Les mêmes acteurs de la comédie ont expliqué ce que signifie pour eux cette œuvre théâtrale, la genèse de sa mise en scène et leur joie de la représenter dans un contexte semblable.

L’initiative a été la construction de tout le monde : un véritable groupe de dialogue tous azimuts ! l’un s’est occupé des invitations et de l’organisation ; l’autre de faire la publicité ; un autre de la pensée de Chiara Lubich offerte aux participants pendant le dîner pris ensemble et qui a conclu la soirée ; un autre encore a mis à disposition le camion pour le transport des décors ; un cordon bleu, du groupe de dialogue, a préparé «  les pâtes à la sorrentina » pour le déjeuner de la compagnie ; un autre s’est chargé de l’enregistrement vidéo ; d’autres encore s’étaient occupés des contacts avec le théâtre et la SIAE (pour les droits d’auteur), en plus de ceux qui ont donné leur contribution avec leur propre culture et leur sensibilité à la réussite de la discussion finale.

Le consensus pour l’initiative a été unanime: « Non seulement une soirée au théâtre mais une possibilité de rencontre et d’écoute, tout d’abord avec soi-même, pour ensuite s’ouvrir aux vrais dialogues ».

Etant donné que la compagnie s’est mise à disposition pour d’autres représentations, une des personnes présentes, engagée auprès des prisonniers a même proposé au metteur en scène une représentation derrière  les barreaux et quelqu’un a suggéré à « La Sveglia » de mettre en scène aussi d’autres textes, d’une même profondeur.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Klaus Hemmerle: passion pour l’unité

«Je sais que je n’arrive pas à vivre tout seul, mais uniquement avec Lui au milieu de nous. Je m’engage à faire partie d’une cellule vivante, à être lié à d’autres personnes avec lesquelles je peux parler de ce genre de vie.

J’aimerais, au moins chaque jour, joindre quelqu’un par téléphone qui puisse me comprendre dans ce qui fait ma vie, et qu’il me comprenne tellement en profondeur que cinq minutes suffisent pour comprendre clairement comment vont les choses.

Si quelquefois cela n’est pas possible, alors on vit la « communion spirituelle », qui reste de toute façon une réalité très importante. J’essaie de tisser une toile concrète de relations et d’en faire partie.

Cette communion vécue n’est jamais un but en soi, mais elle fait grandir la passion pour l’unité et l’impulsion à créer la communion où que j’aille. Je n’aurai de paix que si le diocèse, la paroisse et toute autre réalité, ne deviennent un réseau fait de cellules vivantes avec le Seigneur vivant au milieu d’eux.

De cette manière, les gestes fondamentaux de ma vie quotidienne, vivre la Parole, la rencontre consciente et attendue avec le Crucifié, prier et vivre la communion dans une réalité de cellule vivante, sont des choses qui me font toujours plus comprendre une donnée fondamentale : je vis la vie non pas seul, je ne suis pas le soliste du salut des autres, mais je suis une personne qui vit avec l’Autre et pour l’Autre.

C’est-à-dire tourné vers le Père et tourné vers les autres : et donc communion et réciprocité. Il s’agit de trois directions fondamentales qui partent du Christ Crucifié ; vers le Père, vers le monde, vers la communion».

Wilfried Hagemann, Klaus Hemmerle, innamorato della Parola di Dio””, Città Nuova Ed., pag. 233.

Le Patriarche Zakka I Iwas

Le GEN VERDE en concert à Vérone

“En arrivant à Isola della Scala (près de Vérone), le 29 janvier 2014 – nous écrit le Gen Verde – nous avons découvert que START NOW n’était plus seulement notre projet, mais aussi celui des 100 jeunes avec lesquels nous avons travaillé en workshop (ateliers), ainsi que des nombreux adultes qui nous avaient accompagnés et aidés dans les coulisses tout au long de ces journées. Ils répétaient avec force et tous en chœur : « START NOW, WOW ! » « Lorsque nous avons commencé à travailler la danse, le chant, la percussion et le théâtre, ce fut comme si nous nous connaissions depuis toujours : chacun était prêt à mettre ses talents à la disposition de tous. Une jeune disait sa surprise : « Ici, sur scène, je me sens autre, différente, libre de m’exprimer » Un de ses camarades lui a répondu : « Mais tu peux être ainsi tous les jours ! »  Le samedi 1er février, les jeunes et le Gen Verde  sont montés  ensemble sur scène dans le cadre du traditionnel « rassemblement d’hiver – Fête de la vie », organisé par la pastorale des jeunes de Vérone. « Cette année nous étions coude à coude avec le diocèse, tous en première ligne, pour témoigner que l’espérance est possible. Au cours de la messe qui a précédé le spectacle,  l’évêque, dans son homélie, a vivement encouragé les jeunes qui étaient présents : « Avec vous s’est-il exclamé   l’avenir est assuré! » “L’expression artistique, une fois de plus, a favorisé le  dialogue et mobilisé les personnes. En chantant ensemble « …la paix, elle  dépend de toi », nous avons témoigné de notre engagement et entraîné avec nous les 3500 spectateurs qui reprenaient nos chants  durant le concert. C’est une vague de fraternité qui a déferlé depuis Vérone… et qui sait jusqu’où elle ira!” Le groupe international Gen Verde est actuellement composé de 21 jeunes femmes provenant de 13 pays. Il a réalisé plus de 1400 spectacles au cours de ses différentes tournées en Europe, Asie,  Amérique du Nord et du Sud. Le style de leur musique, très original, s’enrichit chaque fois qu’arrive un nouveau membre. La diversité de leurs apports respectifs produit une riche convergence culturelle et ethnique, tout en  offrant un vaste registre de genres traditionnels et contemporains. A ce  jour le GEN VERDE a publié 70 albums. Le groupe a évolué au cours des années, mais les valeurs qu’il entend promouvoir restent les mêmes: contribuer à faire naître une culture pour tous, fondée sur la paix, le dialogue et l’unité. L’international performing arts group Gen Verde, est basé dans la cité pilote internationale de Loppiano (Florence, Italie) où des personnes en provenance des cinq continents partagent une expérience enrichissante et féconde : construire l’unité dans la diversité.

Le Patriarche Zakka I Iwas

L’Idéal: Jésus abandonné

«Le père spirituel de Chiara lui a demandé, un jour : “Quel a été le moment où Jésus a souffert le plus?”.

“Dans le jardin des Oliviers, je suppose”.

“Non. A mon avis, il a souffert le plus, sur la croix, lorsqu’il a poussé le cri: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” (Mt 27,46; Mc 15,34)”.

Il est sorti, et Chiara, s’entretenant avec Dori (une de ses élèves, parmi les premières à la suivre, ndlr) puis avec d’autres, a commencé à polariser son amour – et son étude – sur ce cri: sur ce moment d’angoisse, où Christ s’était senti abandonné même du Père par lequel il s’était fait homme.

“Je suis convaincue que Jésus abandonné sera l’idéal qui résoudra tous les problèmes du monde: cet idéal se diffusera jusqu’aux extrémités de la terre”.

Cette conviction devait se renforcer, d’année en année, dans les épreuves de toute sorte, grâce auxquelles son idéal s’établissait parmi les hommes.

Jésus abandonné est ainsi devenu l’amour de Chiara. Il est devenu l’amour – l’idéal, le but, la norme – de l’Œuvre de Marie (ou Mouvement des Focolari, ndlr).

Un jour, Chiara nous a expliqué: “Si, lorsque je serai une vieille femme décrépite, des jeunes viennent me demander de leur définir succinctement notre idéal, avec un fil de voix je répondrai: c’est Jésus abandonné!”».

Source: “Erano i tempi di guerra…”, Chiara Lubich – Igino Giordani, Città Nuova Ed., Roma, 2007, pp. 122-123.