Les étudiants africains qui viennent étudier en Europe découvrent non seulement les nombreuses sources de connaissances, mais aussi les opportunités de vie qui s’offrent à eux. Ils sont parfois confrontés à un dilemme : rester ou partir? Et si je retourne en Afrique, comment pourrai-je utiliser mes talents dans mon pays d’origine ?
Il en a été de même pour des étudiants de l’Institut universitaire Sophia de Loppiano (en Italie, près de Florence). Des étudiants et des professeurs ont alors décidé de se donner la main et de mettre sur pied un projet intitulé « Ensemble pour une nouvelle Afrique ». Il s’agissait d’un projet de formation d’une durée de trois ans, dans le cadre duquel des tuteurs ont également aidé les jeunes travailleurs en leur apportant leurs connaissances et leur soutien. Ce projet est toujours en cours.
Ensuite, un projet a été soumis avec succès à l’UE et adopté sous le titre « Afrique et Europe même horizon » (AFR.E.S.H) : apprendre à travailler ensemble sur les deux continents pour relever les défis mondiaux tels que le développement, les flux migratoires, le changement climatique, l’inégalité et les conflits. Des organisations de cinq pays africains (Burundi, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Kenya, Ouganda) et de quatre pays européens (Italie, Espagne, Portugal et l’organisation sans but lucratif belge New Humanity) se sont rencontrées dans ce but.
Objectif
Le premier thème était la capacité à jouer un rôle de citoyen actif au sein de leur communauté, et ce, tant pour les jeunes Africains que pour les jeunes Européens, grâce à l’utilisation de formulaires d’évaluation du leadership. Des ateliers en ligne ont eu lieu avec cinq programmes éducatifs complémentaires : augmenter les compétences émotionnelles, relationnelles, communicatives et numériques et sur les moyens de favoriser la participation sociale. Le tout dans le respect des différences et spécificités culturelles.
Cette approche axée sur les jeunes favorise la coopération transnationale entre les organisations de base d’Afrique et d’Europe et renforce leur impact social. Les échanges internationaux en ligne, quant à eux, ont permis de partager des pratiques bien établies (bonnes pratiques) et d’apprendre à prendre en compte l’impact local des défis mondiaux.
Compte tenu de la taille du réseau et des différents programmes éducatifs activés, 1250 jeunes participants et 125 formateurs seront directement impliqués dans le projet.
Collaboration à distance
Entre-temps, deux « écoles d’été » se sont déjà déroulées à la fois numériquement et localement. Les formateurs viennent d’horizons très divers. Grâce à l’internet, les jeunes des régions éloignées peuvent également participer activement à la formation ou, en cas de panne d’électricité, se rattraper par la suite. Ceux qui terminent le programme reçoivent un certificat.
Le concept d’éthique environnementale a fait l’objet d’une attention particulière, enrichie de beaucoup de sagesse traditionnelle.
Des pistes inattendues
Fotsing Mba Ricardo de Bruxelles voulait suivre la formation. Nous avons décidé d’être dans la même salle en tant que groupe plutôt que de suivre chacun individuellement les sessions. Après la première session, Ricardo a compris que cette formation pourrait être une grande opportunité pour beaucoup. Plus précisément, il pensait à des connaissances à Douala et Yaoundé au Cameroun, qui ont souvent du mal à subvenir à leurs besoins. Il prendrait contact avec ces personnes et leur proposerait de participer au projet.
À première vue, cela semblait inadmissible : le projet approuvé avec le soutien financier de l’UE était destiné uniquement aux pays partenaires.
Mais entre-temps, le titre « Afrique et Europe, un même horizon » avait suscité beaucoup d’intérêt et surtout d’espoir, et une « Délégation AFRESH Cameroun » avait déjà été créée. Finalement une solution a été trouvée : les personnes inscrites pouvaient participer gratuitement à toutes les formations en ligne.
Il n’est pas facile de mettre des mots sur ce que tout cela a apporté… Tout d’abord, la promesse de soutien a redonné de l’espoir et de l’énergie à tout le monde. Grâce à un groupe WhatsApp de 24 membres, tous peuvent suivre l’évolution de la situation, même s’il n’y a actuellement que deux heures d’électricité par jour dans certains endroits. Nous y partageons nos joies et nos peines, nos petites victoires et nos échecs. Une femme espère obtenir de l’aide pour cultiver des légumes pour nourrir ses enfants ; un groupe de jeunes espère améliorer sa culture de tomates ; une infirmière espère lancer un projet pour les femmes dans le besoin… Entre-temps, deds synergies nouvelle sont nées. Les « Irish Ladies » ont offert aux autres une formation sur la fabrication du savon. A partir de cet atelier, il a été décidé de faire un don de savon à un orphelinat de Yaoundé, ce qui a été considéré comme un grand cadeau ! Grâce à toutes les informations obtenues, « Maman Anne » a gravi les échelons et a créé son propre atelier de fabrication de savon. Lorsque Ricardo a dû se rendre au Cameroun pour des raisons familiales, il a rapidement rassemblé des ordinateurs portables. Ils devaient être mis à jour rapidement, mais cela a permis d’organiser un cours d’informatique en décembre 2024. Mme Koudjou a pu expliquer lors d’une émission télévisée sa campagne de vente de poupées de couleur foncée « que l’on peut apprendre à aimer ».
Face à l’ingéniosité mais aussi aux efforts considérables que doivent fournir ces partenaires, je comprends de mieux en mieux que pour l’égalité entre les peuples, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir ; les rapports de force peuvent vraiment être paralysants.
La formation est donc bien plus que l’acquisition de talents : en valorisant l’autre, notre propre vision s’élargit considérablement ; elle enrichit notre humanité en apprenant à écouter et à penser à partir du point de vue de l’autre.
« Je suis parce que tu es. Apprentissage par le service : formation et dialogue interculturel »
Dans le cadre d’Afr.E.S.H., 4 sessions de formation en ligne ont été proposées à partir de la philosophie Ubuntu (qui permet à la société de grandir dans sa source d’humanité).
Plusieurs de ces sessions sont disponibles en ligne. Cliquez ici https://www.new-humanity.org/en/project/afr-e-s-h/
Souhaitez-vous soutenir le projet ? Très heureux de recevoir une contribution à
(Asbl Humanité Nouvelle) New Humanity asbl : Aarschotsesteenweg 381 – 383 – 3110 WEZEMAAL, BE 12 4292 1314 6192 … mentionner AFRESH
Vous souhaitez collaborer avec l’asbl New Humanity ? Ecrivez à projecteu.events@gmail.com
Anny Hesius