Temps du coronavirus, temps de désert fructueux

 

Dans cette période très particulière de confinement que nous traversons, nous sommes un peu mis à l’épreuve. Chaque jour, vécu dans ces circonstances particulières, nous sommes appelés à aimer, à aimer mieux en nous nourrissant de plus en plus de la Parole de Dieu. Aimer mieux son conjoint avec qui nous sommes 24h/24h, aimer mieux la collègue avec qui nous ne sommes plus qu’en relation via le web,…

Dans notre Unité pastorale, dès le début du confinement, quelques membres du Conseil d’Unité Pastorale ont décidé de dynamiser le site web, surtout en offrant chaque dimanche et aussi pendant toute la Semaine Sainte la possibilité de vivre les offices. Nous avons même relevé le défi de faire également une proposition adaptée aux enfants.Si la créativité a été rapidement au rendez-vous, il est vite apparu qu’accorder des personnalités parfois très différentes était un vrai défi, d’autant plus en n’étant en relation qu’à travers les moyens «virtuels» (vidéo-conférences, téléphone et email). Étant le coordinateur de cette proposition liturgique, j’ai très vite perçu que je devais faire preuve d’une grande patience (ce que j’appelle parfois la «sainte» patience) pour permettre à chacune et chacun de donner le meilleur de lui-même tout en essayant d’apaiser certaines tensions dues à l’expression des divers tempéraments.Cela m’a amené à être beaucoup plus attentif à la qualité de mon écoute et de mon accueil de chacun(e).

Accueillir chaque proposition comme étant un cadeau, une proposition de l’Esprit Saint.Un des membres du conseil est plutôt de type autoritaire et, bien souvent, inconsciemment,aurait tendance à imposer ses vues.Connaissant mon tempérament et soucieux de l’harmonie entre tous, j’aurais parfois tendance à vouloir m’imposer pour faire taire son excès d’autorité.Mais j’ai compris que le Seigneur me demandait de l’accueillir, lui aussi, dans ce qu’il a de beau et ainsi lui permettre d’offrir ses talents pour le bien de la communauté.

Un autre cadeau de ce temps de «désert» est la relation très belle que j’ai pu voir grandir avec un des prêtres de notre Unité pastorale. La distanciation physique permet parfois de rejoindre l’autre dans ce qu’il a de plus beau, une relation d’amour réciproque qui grandit de plus en plus. C’est ainsi que nous arrivons à partager humblement la préparation de nos homélies en acceptant et en se réjouissant de la critique et de l’apport de l’autre. C’est une grande grâce de pouvoir ainsi grandir de plus en plus dans la fraternité et dans la confraternité.Le plus beau fruit pour notre Conseil d’Unité Pastorale en ce temps de confinement est de voir grandir de jour en jour l’unité entre ses membres. Voir grandir cette unité à travers l’accueil de plus en plus fraternelles uns des autres, à travers le soutien de celui ou de celle qui traverse un moment plus difficile avec son conjoint ou ses enfants.Je prie le Seigneur pour que, lorsque nous sortirons de cette période de confinement, nous puissions garder les fruits qu’il nous aura offert de récolter.

L. T.

 

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