Chênée, le 12 novembre 2022, 486 jours plus tard…

 

Eh oui, 486 jours plus tard, après les inondations des vallées de la Vesdre et de l’Ourthe, nous sommes retournés pour la énième fois chez nos amis, qui sont devenus un peu notre famille.  Nous avons chargé la voiture de quelques colis de nourriture, d’une imprimante reçue, de quelques vêtements et d’une couverture chaude. Lorsque nous prenons la route, nous repensons aux nombreux voyages effectués avec des voitures et des fourgons chargés. Nous nous disons : « ça fait longtemps, les pires souffrances seront passées… ».

[…] Notre deuxième adresse est chez Benoît et Marie. Ce sont des noms fictifs pour protéger un peu leur vie privée. Ils sont de retour dans leur maison après une période d’accueil – un petit appartement payé par l’assurance pour les six premiers mois. Pendant ce séjour, ils ont énormément travaillé et se sont organisés pour que leur maison soit à nouveau habitable. Ils ont conclu un contrat avec un entrepreneur qui leur a donné l’espoir de tout remettre en ordre pour une certaine somme d’argent : électricité, cuisine, plomberie, chauffage… L’entrepreneur commence à y travailler et exige des acomptes (très) élevées. Lorsque vous êtes sous pression pour trouver une solution rapide, cela ne semble pas être un problème. Un jour, l’entrepreneur n’apparaît plus, il a commencé des travaux un peu partout, mais rien n’est terminé. Et ce qu’il a fait est de qualité douteuse. Après avoir engagé un avocat, Marie et Benoit apprennent qu’ils ne doivent pas espérer voir un retour sur les avances versées. Et la famille se trouve toujours dans le froid, car le chauffage n’est pas terminé. Benoît raconte son histoire avec humour et espoir : « Tout ira bien… » Mais il fait froid ! Avec lui, nous passons en revue les travaux à réaliser. Je lui indique certaines priorités et les questions moins urgentes afin qu’ils puissent « habiter » le plus rapidement possible. Le fils vole dans les escaliers pour nous apporter un café. Nous nous sentons tellement impuissants, mais nous promettons de faire les prochains pas avec lui et, en attendant, nous espérons que les solutions viendront. Nous demandons à Dieu d’intervenir, car là encore, les choses vont un peu trop loin pour nous …

Nous nous rendons chez Myriam et Didier à Chênée, une famille des Focolari qui nous a énormément aidés depuis un an et demi, et qui est aussi notre référence sur place. Nous discutons avec eux de ce qui est possible et de ce que nous pouvons faire. Ils ont été en contact avec une famille qui a beaucoup de problèmes : elle vit dans une caravane et l’un d’entre eux est atteint d’une maladie grave.  Encore une fois nous faisons l’expérience que « lorsqu’à plusieurs vous donnez tout pour Dieu, Il est parmi nous et offre des solutions ». Des solutions par le biais de quelqu’un qui appelle pour demander si l’aide est toujours nécessaire et s’il peut contribuer financièrement. Woa …

Nous terminons notre après-midi chez une dernière famille, où nous apportons de la nourriture. Une famille qui, malgré ses propres problèmes, a énormément aidé ses voisins. Une famille qui est toujours positive. Ce soir, ils nous ont dit qu’ils avaient hâte de déménager. Ils ont fait beaucoup de travaux dans leur maison, elle est meublée simplement, mais habitable. Leurs voisins n’ont pas encore effectué de travaux, si bien que l’humidité de cette habitation s’infiltre à nouveau chez eux. Par conséquent, ils ne voient pas d’issue, sachant aussi que la maman est gravement malade.

C’est la réalité de trois quatre familles. Plus d’une fois, les gens de Rotselaar et d’ailleurs nous disent : « Mais les problèmes ne sont pas encore résolus là-bas ? » Il y a un an et demi nous nous sommes mis à) aider ces familles et une cinquantaine d’autres. Nous ne pouvons pas les lâcher aujourd’hui. Ces personnes sont aussi des enfants de Dieu.

Ceux qui souhaitent encore apporter leur soutien peuvent faire un virement sur le compte d’Umar BE82 0636 8574 4868. Communication : Chênée. Cela nous permettra d’apporter un soutien financier à ces familles ou de leur acheter de la nourriture… Merci au nom des nombreuses familles. « Merci à vous tous … » c’est la phrase que l’on entend le plus souvent à Chênée.

Johan Verhegge et toute l’équipe

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