Le Pape François en visite dans la première des cités-pilotes des Focolari, le 10 mai prochain à Loppiano (Toscane)

 

Le pape François sera accueilli par la présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, et par Mgr Meini, évêque du lieu. Lorsqu’elle apprit cette visite inattendue, Maria Voce commenta à chaud : «C’est un grand honneur pour le Mouvement des Focolari d’accueillir un pape dans une de nos citéspilotes, mais cela nous pousse surtout à intensifier notre engagement à vivre l’amour et l’unité enracinés dans l’Evangile. C’est ce souffle d’Evangile vécu que nous voudrions que le Pape trouve en arrivant à Loppiano. »

Après un moment de prière dans le sanctuaire Maria Theotokos, le pape rencontrera la communauté de la cité-pilote sur le parvis de l’église. Dans un message vidéo pour les 50 ans de la fondation de Loppiano, le 6 octobre 2014, le pape avait déjà souhaité à ses habitants de «devenir des experts dans l’accueil réciproque et dans le dialogue ».

Des portions d’Eglise post-conciliaire : les cités-pilotes des Focolari

Loppiano, la première des cités-pilotes, est née en 1964 sur les collines toscanes, près de Florence, sur un terrain de 80 hectares.  Elle compte actuellement 850 habitants environ, de 65 pays des cinq continents. Plus de la moitié y résident de façon stable tandis que les autres participent à l’une des douze écoles internationales qui prévoient un séjour de 6 à 18 mois. La composition internationale de Loppiano en fait un laboratoire de vie entre personnes différentes par l’âge, la condition sociale, la tradition, la culture et l’appartenance religieuse.

Chaque année, la cité-pilote accueille des milliers de visiteurs et est un lieu de rencontre entre les peuples, les cultures et les religions. Au fil des ans, plusieurs activités économiques se sont développées. C’est sur le travail, en effet, que repose l’économie de Loppiano, une économie qui tient compte des besoins de tous et invite chacun à mettre à disposition ses capacités professionnelles et personnelles, dans une pleine communion des biens matériels et spirituels.

L’église Maria Theotokos a été inaugurée en 2004. Elle est désormais un sanctuaire et abrite aussi une chapelle œcuménique.

En 2006, le pôle d’entreprises Lionello Bonfanti a vu le jour. Il abrite actuellement une vingtaine d’entreprises fonctionnant selon les principes de l’Économie de communion. Ce pôle est un lieu d’échanges et de projets pour plus de 200 entreprises qui adhèrent en Italie à ce projet. L’idée principale est de conjuguer communion et marché, en impliquant la structure de base de l’économie moderne qu’est l’entreprise, et en suscitant le partage des bénéfices en faveur des personnes vivant aux « périphéries » de notre planète. Sept pôles d’entreprises de l’Économie de Communion, dont un en Belgique (à Rotselaar), sont nés dans le monde.

La dernière réalisation en date de Loppiano est l’Institut Universitaire Sophia, reconnu par la Congrégation pour l’Education Catholique du Vatican en 2008. C’est un laboratoire d’étude et de vie caractérisé par une forte inter- et transdisciplinarité. Selon Piero Coda, recteur de l’institut, les étudiants qui l’ont fréquenté ont acquis « les instruments pour interpréter la réalité contemporaine et agir comme protagonistes dans un monde complexe et pluriel, qui a besoin de personnes capables de dialogue ». Le nouveau centre de recherche, de formation et de dialogue, Sophia Global Studies, est un lieu où se conjuguent la sagesse chrétienne et la recherche humaine du savoir.  www.sophiauniversity.org/en

Site internet de Loppiano (en italien et en anglais) : http://www.loppiano.it

Des maquettes d’un monde uni

De nombreux initiateurs de courants philosophiques, idéologiques ou spirituels, ont rêvé de façonner une ville-modèle,  qui reflète leur vision du vivre ensemble. Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, s’insère dans cette tradition. En visitant l’abbaye d’Einsiedeln (Suisse) en 1962, elle eut l’intuition que naîtraient dans le monde de petites cités, avec des maisons, des écoles, des entreprises où serait vécu l’amour évangélique à l’image de la Jérusalem céleste, demeure de Dieu parmi les hommes.

La fraternité universelle est le fondement de ces petites cités qui ont chacune une physionomie propre, reflet des réalités sociales environnantes :

  • Ottmaring (en Allemagne) et Welwyn Garden City (Grande-Bretagne): l’œcuménisme
  • Plusieurs cités-pilotes au Brésil : les questions sociales
  • Tagaytay (Philippines) et Luminosa (Etats-Unis) : le dialogue interreligieux
  • Au Cameroun, au Kenya et en Côte d’Ivoire : l’inculturation

Bon nombre d’auteurs ont décrit la cité idéale. De Thomas More qui en 1516 publie Utopia pour dénoncer la société injuste de son temps, à La Pira, maire de Florence, qui en 1955 affirme dans un discours intitulé Pour la rédemption des villes du monde entier, que chaque ville est une « ville sur la montagne, un candélabre destiné à illuminer le cours de l’histoire ». Et encore, « ce ne sont pas des accumulations occasionnelles de pierres : ce sont là de mystérieuses habitations d’êtres humains et plus encore, de mystérieuses habitations de Dieu ».

Chiara Lubich compare les cités-pilotes Focolari à des « plans inclinés vers ceux que le doute, l’incertitude et l’absence d’avenir tenaillent. Elles transmettent l’espérance et la sécurité. Les cités-pilotes désarment celui qui est tenté par l’usage de la violence parce qu’elles démontrent, ne fût-ce que par la diversité de leurs habitants, que c’est la douceur, fruit de l’amour, qui conquiert le monde… »

La Mariapolis Vita, cité-pilote de la Belgique

Près de Louvain, à Rotselaar, est née la Mariapolis Vita dans les années nonante. Elle compte une soixantaine d’habitants. Une oasis spirituelle où l’on peut faire halte, aller à l’essentiel, (re)trouver le rapport à Dieu et au frère. Un laboratoire d’une culture du dialogue.

A une demi-heure de Bruxelles (mieux vaut éviter les heures de pointe !), le domaine boisé du Middelberg était destiné à l’origine à accueillir des enfants et jeunes de la capitale pour se refaire corps et âme. Dans ce but, le professeur P. Bouts (1900-1999), prêtre spécialisé en sciences naturelles et nutrition, avait fait construire le Centre St Paul. En 1989 il mit son domaine à la disposition du mouvement des Focolari, pour donner une continuité à son œuvre.

Le projet fut encouragé dès le début par le Cardinal Danneels. C’est d’un tel projet « qu’ont besoin nos régions du Nord de l’Europe qui semblent un désert du point de vue spirituel.  Ce sera un signe dans ce désert (…), un signe pour les gens ‘assoiffés’ d’une telle réalité spirituelle ».

Bien vite des familles, des focolarini (des hommes et des femmes consacrés à Dieu et vivant dans de petites communautés appelées les focolares), des prêtres et des jeunes se lancent dans l’aventure et viennent y vivre 24 h sur 24 la spiritualité de l’unité du Mouvement. Les habitations s’insèrent dans le quartier résidentiel. La fraternité vécue au sein de cette nouvelle communauté chrétienne en fait un lieu de vie et de ressourcement ouvert à tous, chrétiens ou non.

Le Centre Saint Paul accueille chaque année plusieurs milliers d’enfants et de jeunes pour des classes vertes, des retraites, des séjours de vacances.

Situé à 2 km de là et fondé en 2003, le pôle d’activités Solidar accueille désormais 7 entreprises de l’économie de communion (une forme d’économie solidaire, voir www.solidar.be ; www.edc-online.org  ). Il est en contact avec 15 entreprises belges partageant le même esprit.

Le Centre de Séminaires et Conférences Unité, inauguré en 2005, est un lieu de rencontre et de formation, ouvert à tous. (http://centrumeenheid.be/fr ). « Un enrichissement pour notre commune», dira le bourgmestre Dirk Claes.

Une messe quotidienne ouverte aux visiteurs et aux personnes des alentours est célébrée dans la chapelle du Centre.

Sur le site, se succèdent des journées/week-ends pour tous les âges, forums sur des sujets d’actualité, et une ou deux fois par an une rencontre festive réunissant jusqu’à 500-600 personnes sur les prés constellés de chapiteaux. A chaque fois des personnes de cultures, langues et convictions différentes, provenant des trois communautés linguistiques du pays : une atmosphère tissée de joie et de fraternité.

L’atelier d’artisanat Riziki est un lieu de rencontre pour enfants et jeunes. Les jeunes ont lancé un rendez-vous mensuel dans le Centre : le Café à la Bonheur où autour d’une bonne bière, de nouvelles amitiés et connaissances se forment. A d’autres moments des jeunes étudient au Centre et se préparent aux examens. Il y a deux ans une donnerie a vu le jour sur les terrains de la Mariapolis, sous l’appellation FagotTOF.

La Mariapolis Vita doit son nom à Vitaliano Bulletti (1929-1979), cofondateur du Mouvement en Belgique.

La Mariapolis annuelle

Depuis une cinquantaine d’années, les Mariapolis sont des rendez-vous inconditionnels dans l’agenda des Focolari. Petits et grands, de tout horizon et de toute culture, de conviction religieuse ou simplement à la recherche d’un ‘plus’, se retrouvent pendant plusieurs jours pour faire une authentique expérience de fraternité. Une occasion de reprendre souffle après le tourbillon de l’année, de s’entraîner à vivre des relations authentiques, de se recentrer sur « l’Essentiel ».

Le programme est libre, dans un esprit de famille et de détente : ballades dans la nature, jeux et activités sportives, ateliers à thèmes, moment d’approfondissement spirituel et d’échanges, célébration eucharistique quotidienne …

Le défi à relever ensemble est passionnant : s’ouvrir à l’autre, pour l’accueillir tel qu’il est, dans sa diversité, sa richesse. Et dans la réciprocité de l’amour évangélique gratuit, bien des choses sont possibles. Jésus n’a-t-il pas promis que « là où deux ou trois sont réunis en son nom, il est au milieu d’eux » ? (Mt 18,20).

A côté du camping qui favorise la convivialité, des chambres au Centre Unité et chez des particuliers sont prévues. Ceux qui ne sauraient participer à l’ensemble de la rencontre, peuvent venir passer une journée pour recharger leurs batteries.

Une question peut surgir : Pourquoi l’appellation Mariapolis ?

Ces rencontres se veulent une société en miniature où règne la fraternité, où Dieu qui est Amour se rend présent. Et Marie est celle qui engendre encore aujourd’hui spirituellement le Christ au milieu des hommes. D’où : Mariapolis, cité de Marie.

Une utopie ? Un défi ? Nous optons pour le défi.

Quelle est l’origine de ces rencontres d’été ?

Elles sont nées de la vie, sans projet « prémédité », à l’occasion de vacances de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, et de quelques amies, dans les Dolomites. Dès 1949, la communauté naissante du Mouvement les y a rejoints spontanément puis, les années suivantes, sont venues toujours plus de personnes désireuses d’approfondir ce nouveau style de vie évangélique.

Les Mariapolis sont nées : un lieu où des personnes de tous âges, de toutes conditions sociales et convictions se retrouvent pour un temps de vacances et de ressourcement. En 1959, la rencontre d’été voit affluer, sur une période de trois mois, près de 10.000 participants, venus de plusieurs pays d’Europe. Les années suivantes, les rencontres se multiplient et vont essaimer en Italie, en Europe, puis en Afrique, en Asie…

Ces rencontres d’été prennent bien sûr les tonalités les plus diverses selon les pays, mais elles ont un dénominateur commun : les participants cherchent à mettre en pratique les valeurs de l’Evangile, s’ils sont chrétiens, ou l’idéal de la fraternité, s’ils ont d’autres convictions. Et cela reste vrai après 70 ans, au-delà des grandes mutations de ces dernières décennies.

Pour plus de détails sur la physionomie de la Mariapolis 2018 de Rotselaar : https://mariapolisvitabelg.wixsite.com/mariapolis2018

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