Il y a quarante ans, Marc Simoen a enseigné pendant deux ans au collège Seat-of-Wisdom (Siège de la Sagesse) de Fontem, au Cameroun. Il y a vécu dans la cité-pilote des Focolari, assez isolée, avec des étudiants du peuple Bangwa et avec un groupe international de personnes liées au mouvement des Focolari. En août 2023, Charles et Morene Morfaw, du Cameroun, rendent visite à Marc et à sa femme Rita et les invitent. Le 1er décembre 2023, Marc et Rita partent pour un séjour de trois semaines chez leurs amis. Pour Marc, il s’agit de retrouvailles avec son Afrique bien-aimée, pour Rita, d’une première rencontre.
(extraits d’un article traduit en français de Nieuwe Stad België 2024-2)
Rita : Charles est un ancien élève de Marc. Il nous a déjà rendu visite plusieurs fois lorsqu’il était en transit vers ses amis en Allemagne. Lui et sa femme Morene y ont étudié et travaillé pendant 12 ans. Ils ont tous deux obtenu leur diplôme de pédagogue. A Bonn, ils ont aussi eu leurs quatre enfants et Charles a succédé à son père comme ‘Chief’, vice-roi de sa tribu, pendant cette période. Une responsabilité supplémentaire.
Charles et Morene se sentent tous deux appelés à être des « volontaires » du mouvement des Focolari, c’est-à-dire des personnes engagées à vivre l’évangélisation dans leur milieu de travail et dans les environs, à partir d’une vie forte de la spiritualité de l’unité de Chiara. C’est ce qui les a poussés à retourner dans leur pays en 2000 et à s’engager auprès de leur peuple. Une décision courageuse, car la vie au Cameroun est difficile par rapport à notre monde occidental. Par conséquent, peu d’entre eux reviennent après leurs études en Europe ou aux États-Unis. Mais Charles et Morene sont rentrés avec une mission : créer leur propre école pour leur communauté.
Charles et Morene sont anglophones parce qu’ils sont originaires de Fontem, dans la partie anglophone du Cameroun. Ils se sont installés dans la ville francophone de Dschang après leur retour. Depuis 2017, il y a une guerre dans la région anglophone. […]
Deux anniversaires
La raison particulière de notre voyage était la célébration de deux anniversaires : le 20e anniversaire du complexe scolaire primaire et le 10e anniversaire du Rainbow-Bilingual-college, une école secondaire avec internat. Ils ont commencé avec une classe de maternelle et neuf élèves dans le quartier Foreké de Dschang. Chaque fois, une classe a été ajoutée. Toute l’école de Foreké est bilingue anglais-français, d’où l’ajout de « bi-lingue » dans le nom.
Et puis, il y a eu la fête ! Le jeudi, elle a commencé par un grand défilé sur la place centrale de la ville. Les parents et les élèves de l’école primaire étaient invités. Parmi les autres invités figuraient le gouverneur, des politiciens locaux et des chefs traditionnels. Le défilé d’un millier d’élèves était très expressif et très émouvant. Une explosion d’enthousiasme juvénile !
Le samedi, c’était le jubilé de l’école secondaire. La célébration de la messe a témoigné en termes très clairs que leur inspiration et leur force viennent de Dieu. Elle a été suivie d’une visite du collège et d’un grand banquet. Le soin avec lequel tout avait été préparé était très frappant. Charles et Morene ont impliqué de nombreuses personnes dans l’organisation de la fête. Ils ont veillé à ce que tout soit fait avec la plus grande attention, par amour pour le personnel et tous les invités.
Une éducation chrétienne à la lumière de l’unité
Dans leurs écoles, ils optent pour une éducation chrétienne tout en tenant compte de la culture traditionnelle. La discipline et une éducation solide sont importantes pour eux, c’est pourquoi leurs écoles sont très appréciées. Morene et Charles ont écrit un livre sur leur vision de l’éducation des jeunes. Le fil conducteur du livre est constitué par les couleurs de l’arc-en-ciel que Chiara utilisait pour indiquer les nuances de l’amour dans les différentes sphères de la vie. Elles ont adapté cette pensée à la réalité de l’Afrique et de leurs écoles. C’est pourquoi le nom de l’école est « Arc-en-ciel ».
La place des femmes
Charles lui-même soulignera toujours qu’il fait tout avec sa femme, et Morene prend souvent la parole. Il la pousse délibérément vers l’avant. C’est très important pour l’émancipation des femmes, voire révolutionnaire dans ce milieu africain. Cette approche a un impact positif sur la société. Une autre conséquence est que les filles peuvent également étudier au collège. Et elles sont remarquablement nombreuses.
Lors d’une des célébrations, la fille de Charles et Morene a explicitement remercié ses parents pour l’exemple qu’ils ont donné en tant que couple marié. Une fois de plus, vous pouvez voir où le christianisme peut contribuer et transformer une société.
Une foi qui déplace les montagnes
Charles et Morene ont une foi profonde en Dieu et la plus grande confiance que Dieu les aidera à aller de l’avant. Et c’est le cas ! En septembre 2024, ils prévoient de lancer une école technique et il est clair qu’ils réussiront ! Les personnes qui en sortiront diplômées pourront continuer à travailler dans leur région et ainsi faire progresser la société locale. Comme le dit Charles, « Quand une idée ressemble à un château dans l’air, il faut le descendre et en faire une réalité ! »
L’école Rainbow est la continuation du collège Seat-of-Wisdom à Fontem. On peut littéralement voir l’impact que cette école a eu sur la région. Elle a formé de nombreux jeunes qui, à leur tour, ont un impact positif sur la société d’aujourd’hui.
Au cours de notre voyage, Marc a rencontré une quinzaine d’anciens élèves. Chaque fois, c’était particulier. Souvent, il ne les reconnaissait pas immédiatement, mais eux le reconnaissaient. Il s’agissait de rencontres cordiales, où l’on sentait très fortement leur appréciation, leur respect et leur gratitude à l’égard de Marc. […]
Rita et Marc Simoen