Oser prendre l’initiative – Une vague de solidarité

 

Cet été j’étais inscrite avec une vingtaine de personnes du Luxembourg (Grand-Duché) à la Mariapolis (rencontre intergénérationnelle des Focolari) de Gemünd dans l’Eiffel, en Allemagne. Mais 15 jours avant le départ notre programme a été chamboulé à cause des inondations dévastatrices survenues dans la région. L’auberge de jeunesse destinée à accueillir la Mariapolis était détruite et l`hôtel qui devait accueillir les participants était devenu un centre d’accueil pour les victimes des inondations.

Le Luxembourg a aussi été inondé par endroits, mais en Belgique, dans la région de Liège, les maisons, rues et quartiers dévastées par les torrents d’eau et de boue ne se comptaient plus. Quand j’ai reçu l’appel à l’aide pour cette région, j’ai compris qu’il était adressé à moi personnellement, que des frères et sœurs pas trop loin de chez moi avaient d’urgence besoin d’aide. Et que je pourrais mettre en pratique le slogan de l’année « oser prendre l’initiative ». J’ai pris immédiatement contact avec Myriam, une amie qui habite dans cette région, pour avoir plus d’infos et savoir ce qui pouvait être utile. Ensuite j’ai transmis l’appel à toutes mes connaissances par WhatsApp, en leur proposant que je serais allée sur place pour déposer les produits demandés.

A commencé alors un véritable élan de solidarité. Mon mari a proposé de m’accompagner en Belgique. Quelqu’un d’autre téléphonait qu’elle avait recueilli des produits, mais il lui manquait la possibilité de les faire arriver chez moi. Une autre personne se proposait d’aller recueillir les produits chez plusieurs personnes. Encore quelqu’un d’autre nous disait que leur magasin de deuxième main pourrait fournir des vêtements. Une personne nous assurait qu’elle n’avait plus les forces de nous aider concrètement à cause de sa maladie, mais qu’elle allait prier …

C’était impressionnant, je voyais qu’à travers cette initiative une vague de solidarité et d’amour était née. Je constatais que non seulement moi, mais nous tous étions en train de vivre l’esprit de la Mariapolis de Gemünd, qui avait le thème suivant : « prendre le temps de vivre ensemble – ose … être ! … faire confiance ! … t’engager. »

En plus chaque fois que quelqu’un venait déposer des choses chez nous à la maison, cette rencontre était comme une rencontre de « Mariapolis à domicile ». Quelqu’un me disait que nous étions devenus un peu sédentaires à cause du Corona Virus, mais cette expérience nous a fait bouger pour vivre plus pour le monde uni.

En août nous sommes partis plusieurs fois à Chênée avec nos voitures pleines de choses utiles. Quelle joie de revoir nos amis de Rotselaar qui étaient eux aussi arrivés avec du matériel de première nécessité ! Et quel accueil sur place, des personnes inconnues il y a encore un mois, comme Delphine, l’organisatrice des secours, est devenue quelqu’un de très proche.  Nous avons vu des liens de famille se construire. Lors des appels Delphine nous demandait toujours ce que nous apporterions et arrivées à Chêné on nous transmettait la liste des personnes à contacter qui en avaient besoin. C’était très fort pour nous d’être confrontées directement à la souffrance de ceux qui ont tout perdu. Quelques-uns  évoquaient leur séjour à l’hôtel, où ils ne pouvaient pas cuisiner, et étaient obligés à aller chercher le repas préparé par l’Armée du Salut.

C’était impressionnant : les personnes rencontrées à Chênée n’étaient pas désespéreés.

Nous avions eu l’intention de porter un peu d’espoir à ceux qui ont tout perdu et nous avons trouvé nous-mêmes la joie, la joie de celui qui donne. Cela me rappelait la ‘Parole de vie’ de juin qui promettait que celui qui porte la joie aux autres, la trouvera lui-même.

Astrid, Troisvierges

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