Ce témoignage a été publié dans Nieuwe Stad België 2022-1.
J’ai cinq enfants et je suis seul en tant que père. Je me sens très responsable en tant que chef de famille, un devoir que je veux assumer consciencieusement. J’ai généralement le dernier mot, et je veille à ce que les enfants soient obéissants.
Je me souviens clairement de la première fois où j’ai senti que je pouvais aimer nos enfants d’une manière différente, les aimer davantage comme une mère. Un jour, en passant devant la chambre de mon fils aîné et en voyant le désordre qui y régnait, je me suis mis en colère. « Cet enfant sait que son lit doit être fait et que la chambre doit être rangée, c’est de la paresse et de la désobéissance ».
Dans ma colère, j’ai immédiatement voulu le trouver pour le punir et lui faire ranger sa chambre ! J’avais souvent remis en question mon approche, mais je craignais que les enfants ne soient trop gâtés par la sympathie et la compréhension. Oui, j’étais strict mais un père doit mettre la barre haut.
Cette fois-là, pour la première fois, j’ai tenu bon sans intervenir. Je me suis demandé : « Comment une mère se comporterait-elle ici ? » Je connaissais la réponse. Elle essaierait de comprendre pourquoi mon fils avait mis le bazar dans sa chambre, elle chercherait des explications comme la fatigue, ses nombreux devoirs ou autre, elle ferait même le lit pour lui. Mais ne deviendrait-il pas un enfant gâté ?
Je me suis dépassé et j’ai décidé de lui donner une autre chance. Plus encore, j’ai fait le lit et rangé ses vêtements. À ma propre surprise, j’ai quitté la pièce en me sentant bien.
Je voulais en parler à notre fils, mais je n’en ai pas eu l’occasion les premiers jours. Et puis, même si je n’avais pas encore pu en parler, quelques jours plus tard, j’ai découvert que quelqu’un avait fait mon lit.
Cela a marqué le début d’une nouvelle relation avec mon fils et au sein de la famille. L’accent est désormais mis sur l’amour et la confiance mutuels. Et non seulement cela fonctionne, mais nous sommes aussi beaucoup plus heureux.
H.
