Le groupe artistique international féminin Gen Verde revient avec un nouvel album composé de chansons inédites, de nouveaux titres, de morceaux réarrangés et même de quelques chansons lancées ces dernières années.
« Tutto parla di te – Preghiera in musica » est le titre du nouvel album du groupe né du charisme de l’unité du mouvement des Focolari.
« Tout nous parle de Dieu : la nature qui nous entoure, l’air que nous respirons, les personnes qui passent à côté de nous, les joies et les difficultés, les moments de bonheur profond, mais aussi ceux d’obscurité et de douleur dont Jésus s’est chargé sur la croix. Cet album est le fruit d’une expérience centrale pour le Gen Verde. Chaque note, chaque mot et chaque silence veulent exprimer leur relation avec Dieu, le cœur de tout ce que le Gen Verde est et fait », tels sont les mots qui décrivent l’album et qui résument la raison d’être et l’âme de l’œuvre.
Nancy Uelmen (États-Unis), chanteuse, pianiste et compositrice du Gen Verde, affirme : « Comme le dit Chiara Lubich, fondatrice des Focolari : « La prière : c’est le souffle de l’âme, l’oxygène de toute notre vie spirituelle, l’expression de notre amour pour Dieu, le carburant de toutes nos activités » (Chiara Lubich, Cercando le cose di lassù). Nous voulons donc inviter tout le monde à faire un voyage intérieur ensemble, guidé par chaque morceau de l’album, en espérant qu’il puisse être un instrument de prière en musique, comme il l’est pour nous ».
Comment est née l’idée de cet album ?
« Pour nous, plus qu’un album, c’est une expérience très spéciale, souligne Nancy, car nous avons voulu aller au cœur du Gen Verde, pour ce qu’il est et ce qu’il fait. C’est ce qui inspire notre musique : notre relation avec Dieu. Nous avons donc voulu créer un album sur la prière et la musique, à travers des chansons et quelques morceaux instrumentaux, pour exprimer notre cœur et tout ce que nous sommes et faisons. L’idée est de faire un voyage intérieur : chaque morceau parle d’un aspect de la relation que l’on peut vivre avec Dieu et les uns avec les autres. Comme l’indique le titre, nous pouvons trouver Dieu partout – dans la nature, dans notre prochain, dans notre cœur – ; cet album est donc comme un voyage qui peut nous aider à découvrir cette présence. C’est le fruit d’une expérience centrale pour nous.
Le Gen Verde a son siège à Loppiano, la cité-pilote des Focolari près de Florence (Italie), et est composé de vingt focolarines provenant de 14 pays différents. Un mélange d’internationalité, un entraînement continu à aimer la culture, les traditions et les différents types de musique qui caractérisent les membres de l’équipe. Depuis plus de 50 ans, le groupe voyage à travers le monde pour témoigner que la paix, la fraternité, le dialogue et l’unité sont possibles. Aujourd’hui, avec ce nouveau projet, le voyage se fait à l’intérieur de chacun de nous pour se retrouver soi-même, Dieu et les autres. L’album est disponible depuis le 6 juin sur toutes les plateformes numériques (Spotify, YouTube, Apple Music, Amazon music, Deezer, Tidal). L’album physique, qui contient un livret avec les paroles des chansons et des méditations pour aider à la prière, est disponible sur le site Made in Loppiano.
Le 16 juillet est une date significative pour le Mouvement des Focolari. C’est en effet l’anniversaire du Pacte d’unité entre Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari, et Igino Giordani, qu’elle considérait comme le Co-fondateur du Mouvement. C’était le 16 juillet 1949.
Voici le message que la Présidente des Focolari, Margaret Karram, a adressé aux membres du Mouvement dans le monde, à l’occasion de cette célébration.
Pour en savoir plus sur l’origine et la signification du Pacte d’unité, cliquez ici.
Un homme, un époux, un père ; un professionnel infatigable, un chrétien : ce ne sont là que quelques-unes des qualités qui décrivent Giulio Ciarrocchi, focolarino marié qui, il y a quelques jours, après des années de maladie, est monté au Ciel. Un exemple de grande confiance dans le dessein que Dieu avait imaginé pour lui.
Giulio naît à Brooklyn (USA), d’Andrea et Romilda. Sa sœur Maria Teresa l’attend déjà. Après un an, la famille retourne à Petritoli, un charmant village des Marches, région du centre de l’Italie. Giulio poursuit ensuite ses études à Fermo, une ville voisine. Son père lui transmet sa passion pour le chant, ce qui l’amènera à composer des chansons dans sa jeunesse. Il est actif dans la chorale et d’autres activités locales, entouré de nombreux amis. C’est l’époque de 1968-69, en pleine contestation étudiante. Giulio raconte : « Tout était remis en question en moi. Je contestais ouvertement tout et tout le monde, rien ne me satisfaisait. » À 22 ans, il découvre la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich : « Une lumière très forte m’a ouvert les yeux à l’amour évangélique », disait-il. « J’ai commencé par les choses simples, comme saluer les gens : l’autre n’était plus un inconnu, Jésus vivait en lui. Avant, je fréquentais seulement des personnes ayant les mêmes intérêts que moi. À présent, je voyais aussi les pauvres, les marginalisés. Je me souviens d’une vieille femme très pauvre, évitée par tous car elle répétait toujours les mêmes choses et ne se lavait jamais. Maintenant, je la saluais, je la prenais en voiture pour l’amener où elle devait aller. Quand elle est tombée malade, j’allais la voir chaque jour à l’hôpital jusqu’à sa mort. » Ou ce jeune homme handicapé, rejeté par sa famille et hospitalisé après une tentative de suicide. « Je lui ai montré de l’amitié, l’ai aidé peu à peu à retrouver confiance en la vie, à renouer avec sa famille, à trouver un emploi. Je ressentais une telle joie, une telle liberté, que tout le reste passait au second plan. »
Giulio vit ensuite des années d’engagement intense au sein du Mouvement Gen, les jeunes des Focolari, où il fait de l’Évangile son style de vie. Il est fasciné par les valeurs auxquelles il croit et pour lesquelles il s’engage aux côtés des autres jeunes : la justice, l’égalité, l’amitié.
Diplômé en économie, il rencontre Pina à 26 ans. Ils se marient et s’installent à Ancône (région des Marches). Trois ans plus tard, on leur propose de déménager à Grottaferrata (près de Rome) pour soutenir le Secrétariat international de Familles Nouvelles. Giulio passe un concours pour une banque à Rome, et dès qu’il le réussit, il part avec Pina et leurs filles Francesca et Chiara (Sara naîtra plus tard) pour Grottaferrata. C’est en 1979.
Giulio presenta il Familifest 1993Giulio con Chiara LubichGiulio e Pina con la famigliaUn incontro del centro internazionale Familgie Nuove con Chiara Lubichcon alcuni focolarini del focolare di GiulioGiulio con amici e focolariniCon alcune focolarine del focolare di PInaGiulio e Pina nel giorno del matrimonioGiulio con alcuni gen, giovani dei FocolariCon le figlie
Tandis que Pina, également membre mariée des Focolari, travaille à plein temps au Secrétariat de Familles Nouvelles, Giulio, en parallèle de son travail, s’implique dans de nombreuses activités : aide lors de rencontres internationales, témoignage de leur vie conjugale et spirituelle avec Pina auprès de fiancés, jeunes couples, enfants, jeunes ou lors de conférences œcuméniques. Leur maison est souvent ouverte pour accueillir des familles venues du monde entier de passage au centre international des Focolari — une expérience enrichissante pour toute la famille.
En 1993, l’ensemble du Secrétariat FN lui demande unanimement de présenter le Familyfest, grand événement mondial organisé au Palaeur de Rome, grâce à son empathie chaleureuse et sa prestance.
Avec Pina, ils sont cofondateurs de l’AMU (Action Monde Uni) et d’AFN (Action pour Familles Nouvelles). Ils participent également, pendant deux ans, au Bureau national pour la pastorale familiale de la Conférence épiscopale italienne (CEI).
En mai 1995, tout bascule. Giulio est victime d’un AVC. Il s’en sort grâce à des soins rapides et à une force d’âme remarquable pour supporter les longues hospitalisations et séances de rééducation. Quelques mois plus tard, il écrit à des amis:
« Le jour où je suis entré dans cette clinique, la lecture de la messe parlait d’Abraham, invité par Dieu à quitter sa terre pour aller là où Il le conduirait. J’ai ressenti que cet appel m’était adressé. Pendant toutes ces années, j’avais réussi, non sans peine, à trouver un équilibre. Cette maladie l’a détruit. Je dois en trouver un nouveau, et j’ai demandé à Dieu où Il voulait me mener. Recommencer à zéro m’effrayait un peu. Mais Jésus m’a donné la réponse et la force d’avancer. »
L’expérience de la maladie devient une redécouverte de la relation avec le Père : « Je vis une magnifique expérience de relation avec Dieu et avec la communauté, même dans la douleur physique, qui, je t’assure, est vraiment secondaire par rapport aux immenses dons que j’ai reçus. »
Giulio ne s’est jamais remis. Ses conditions se sont détériorées jour après jour. Sa vie, ainsi que celle de sa famille, a été mise à rude épreuve, mais leur unité, en particulier celle du couple, est restée si réelle et inébranlable, si joyeuse et féconde, que Chiara Lubich elle-même l’a scellée par ces paroles du Psaume: « En Lui nos coeurs trouvent leur joie» (Ps 33,21).
Pendant sept ans, Giulio continue à travailler à la banque malgré les difficultés, jusqu’à la retraite, soutenu par ses collègues. Mais son engagement pour les familles ne s’arrête pas : il continue, avec Pina, à œuvrer, prier et offrir jusqu’au bout, convaincu que Pina est expression de la réalité d’unité entre eux.
« L’analyse a révélé un cancer à traiter par radiothérapie. Je redis mon “oui” à Jésus. Certains diront que Dieu s’acharne sur moi, étant donné que cela fait déjà 12 ans que je vis une période difficile de l’après AVC. Je pense au contraire qu’Il m’aime beaucoup et je Le remercie pour le privilège de participer à son mystère d’amour pour le bien de l’humanité. »
En mai 2025, Giulio et Pina célèbrent 30 ans de maladie. Oui, célèbrent — non parce que tout serait surmonté, mais parce que, selon les mots de Giulio, « ce furent des années de grâces ». Sa mémoire commence à décliner, mais sa vie spirituelle reste intense : « Je vis dans le présent, disait-il le 2 février 2025, et je regarde vers le haut. Jésus me dit : “Ne t’inquiète pas, je suis là, derrière toi.” » Et le 25 juin, jour d’anniversaire de Pina, dans un moment de lucidité, il lui dit : « Tu as toujours tout fait très bien, je te souhaite de faire encore mieux ! » Le dernier jour, alors qu’ils attendent l’ambulance, après avoir récité trois Ave Maria ensemble, Giulio conclut : « Marie très pure, toi, aide-nous. »
Giulio a été un cadeau pour tous ceux qui l’ont rencontré, de très nombreux messages de gratitude sont arrivés de parents, collègues, amis de plusieurs coins du monde.
Ses filles, après les funérailles, témoignent des nombreux dons grâce auxquels, Giulio, de par son existence, a comblé les autres:
« Ce que nous aimerions partager, c’est sa capacité à reconnaître la beauté. Pas la beauté esthétique ou superficielle, mais celle qu’on découvre en profondeur, quand on dépasse la peur d’accueillir la vie avec le cœur. Cette beauté invisible mais puissante, qui se cache dans les mailles de l’existence, qui est lumière dans la douleur, joie dans la maladie. C’est cette beauté que papa nous a fait expérimenter à travers ses nombreuses passions — l’art, la photographie, la musique, le théâtre, les voyages, la mer… Des passions qui sont aujourd’hui les nôtres, et qui nous permettent de regarder le monde avec ouverture et confiance, comme il l’a fait jusqu’au bout. Cher papa, souvent nous avons pensé que la vie n’a pas été gentille avec toi, mais cette gentillesse que tu n’as pas reçue, c’est toi qui l’as donnée à ta vie et à la nôtre.
Dans ces dernières années, ton monde physique s’est rétréci, mais ton monde intérieur s’est dilaté, nous apprenant la gratitude pour chaque jour vécu. »
La redazione con la collaborazione di Anna e Alberto Friso
Nous partageons ci-dessous une vidéo-interview réalisée par le Centre audiovisuel Santa Chiara de Giulio et Pina : « Retomber amoureux jour après jour »
Tous les cinq ans a lieu l’Assemblée Générale de l’Œuvre de Marie, le Mouvement des Focolari.
La prochaine aura lieu du 1er au 21 mars 2026.
Une occasion pour répondre à la vocation des Focolari : vivre pour l’unité. Il s’agit d’un des événements les plus importants : au cours de l’Assemblée, seront choisis les nouveaux dirigeants des Focolari et les travaux donneront l’occasion de dialoguer sur des idées, des propositions et des motions qui constitueront les lignes directrices du Mouvement pour le prochain quinquennat.
Le parcours de préparation commence : nous sommes tous appelés à apporter notre contribution.
Margaret Karram, Présidente des Focolari, explique dans ce message vidéo comment nous pouvons nous préparer de façon synodale.
Pour mieux comprendre ce qu’est l’Assemblée, comment elle se déroulera et comment se préparer à ce rendez-vous important, voici une vidéo accompagnée d’infographies.
Viens, frère exilé, embrassons-nous. Où que tu sois, quel que soit ton nom, quoi que tu fasses, tu es mon frère. Que m’importe que la nature et les conventions sociales s’efforcent de te détacher de moi, avec des noms, des spécifications, des restrictions, des lois ?
Le cœur ne se retient pas, la volonté ne connaît pas de limites, et par un effort d’amour, nous pouvons franchir toutes ces cloisons et être réunis en famille.
Ne me reconnais-tu pas ? La nature t’a placé ailleurs, autrement fait, dans d’autres frontières, tu es peut-être allemand, roumain, chinois, indien… Tu es peut-être jaune, olivâtre, noir, bronze, cuivreux… mais qu’importe.
Tu es d’une autre patrie, mais quelle importance ? Lorsque ce petit globe encore incandescent s’est consolidé, personne n’aurait pu imaginer que pour ces excroissances fortuites, les êtres s’entretueraient pendant longtemps.
Et aujourd’hui encore, face à nos arrangements politiques, il te semble que la nature ne cesse de nous demander la permission de s’exprimer à travers les volcans, les tremblements de terre, les inondations ? Et te semble-t-il qu’elle se soucie de nos disparités, de nos apparences et de nos hiérarchies ?
Frère inconnu, aime ta terre, ton fragment d’écorce commune qui nous tient debout, mais ne déteste pas la mienne. Sous tous les oripeaux, sous toutes les classifications sociales aussi codifiées soient-elles, tu es l’âme que Dieu a créée sœur de la mienne, de celle de tout autre (unique est le Père), et tu es comme tout autre homme qui souffre et que peut-être tu fais souffrir, tu as besoin d’énergie, tu vacilles, tu es fatigué, tu as faim, tu as soif, tu as sommeil, comme moi, comme tout le monde.
“Frère inconnu, aime ta terre, ton fragment d’écorce commune qui nous tient debout, mais ne déteste pas la mienne. (…) En toi je reconnais le Seigneur. Lève-toi, et désormais, frères que nous sommes, embrassons-nous. “
Tu es un pauvre pèlerin à la poursuite d’un mirage. Tu te crois le centre de l’univers, et tu n’es qu’un atome de cette humanité qui avance péniblement plus entre les douleurs qu’entre les joies, de millénaires en millénaires.
Tu es une non-entité mon frère, alors unissons nos forces au lieu de chercher l’affrontement. Ne flatte pas, ne sépare pas, n’accentue pas les marques de différenciation imaginées par l’homme.
Ne gémiras-tu pas en naissant comme moi ? Ne gémiras-tu pas en mourant comme moi ? L’âme reviendra, quelle que soit l’enveloppe terrestre, nue, égale. Viens ! De l’au-delà de toutes les mers, de tous les climats, de toutes les lois, de l’au-delà de tous les compartiments sociaux, politiques, intellectuels, de l’au-delà de toutes les limites (l’homme ne sait que circonscrire, subdiviser, isoler), viens, mon frère.
En toi je reconnais le Seigneur. Lève-toi, et désormais, frères que nous sommes, embrassons-nous.
Martine est dans une rame de métro d’une grande ville européenne. Tous les passagers sont concentrés sur leur téléphone portable. Elle s’interroge : “Mais ne sommes-nous plus capables de nous regarder dans les yeux ?”
C’est une expérience courante, surtout dans les sociétés riches en biens matériels, mais de plus en plus pauvres en relations humaines, alors que l’Évangile revient toujours avec sa proposition originale et créative, capable de ” faire toutes choses nouvelles “[1].
Dans le long dialogue avec le docteur de la loi qui lui demande ce qu’il faut faire pour hériter de la vie éternelle[2], Jésus répond par la célèbre parabole du bon Samaritain : un prêtre et un lévite, figures éminentes de la société de l’époque, voient un homme attaqué par des voleurs sur le bord de la route, mais ils passent leur chemin.
“Mais un Samaritain qui était en voyage arriva près de l’homme : il le vit et fut pris de pitié”
Au docteur de la Loi, qui connaît bien le commandement divin de l’amour du prochain[3], Jésus propose comme modèle un étranger, considéré comme un schismatique et un ennemi : il voit le voyageur blessé, mais il est envahi par la compassion, un sentiment qui naît de l’intérieur, des profondeurs du cœur humain. Il interrompt donc son voyage, s’approche de lui et prend soin de lui.
Jésus sait que chaque personne humaine est blessée par le péché, et c’est précisément sa mission : guérir les cœurs avec la miséricorde de Dieu et le pardon gratuit, afin qu’ils soient à leur tour capables de proximité et de partage.
“[…] Pour apprendre à être miséricordieux comme le Père, parfait comme lui, il faut se tourner vers Jésus, pleine révélation de l’amour du Père. […] L’amour est la valeur absolue qui donne sens à tout le reste, […] qui trouve sa plus haute expression dans la miséricorde. La miséricorde qui nous aide à voir les personnes avec lesquelles nous vivons chaque jour en famille, à l’école, au travail, sans nous souvenir de leurs fautes, de leurs erreurs ; qui nous fait non pas juger, mais pardonner les torts que nous avons subis. Et même jusqu’à les oublier”[4]
“Mais un Samaritain qui était en voyage arriva près de l’homme : il le vit et fut pris de pitié”
La réponse finale et décisive s’exprime dans une invitation claire : “Allez et faites de même”[5]. C’est ce que Jésus répète à quiconque accueille sa Parole : se faire proche, en prenant l’initiative de “toucher” les blessures des personnes rencontrées chaque jour sur les routes de la vie.
Pour vivre la proximité évangélique, demandons d’abord à Jésus de nous guérir de la cécité des préjugés et de l’indifférence, qui nous empêchent de voir au-delà de nous-mêmes.
Ensuite, apprenons du Samaritain cette capacité de compassion qui le pousse à mettre sa propre vie en jeu. Imitons sa capacité à faire le premier pas vers l’autre et sa disponibilité pour l’écouter, pour faire nôtre sa douleur, sans jugement et sans le souci de “perdre du temps”.
C’est l’expérience d’une jeune Coréenne qui raconte ceci : « J’ai essayé d’aider un adolescent qui n’était pas de ma culture et que je ne connaissais pas bien. Pourtant, même si je ne savais ni quoi ni comment faire, j’ai eu le courage d’essayer. Et, à ma grande surprise, j’ai découvert qu’en offrant cette aide, je me suis trouvée « guérie » de mes blessures intérieures ».
Cette Parole est une clé d’or pour mettre en œuvre l’humanisme chrétien. Elle nous fait prendre davantage conscience de notre humanité commune dans laquelle se reflète l’image de Dieu. Elle nous invite à aller au-delà de la proximité seulement physique et culturelle. Il devient alors possible d’élargir les frontières pour arriver à « tous » et redécouvrir les fondements mêmes de la vie sociale.
D’après Letizia Magri et l’équipe de la Parole de vie
[1] Cf. Ap 21,5. [2] Cf. Lc 10, 25-37. [3]Dt 6,5; Lv 19,18. [4] C. Lubich, Parola di Vita giugno 2002, in eadem, Parole di Vita, a cura di Fabio Ciardi, (Opere di Chiara Lubich 5), Città Nuova, Roma, 2017, p.659. [5]Lc 10,37.
Chaque jour, nous observonstant de souffrances autour de nous que nous pouvons nous sentir impuissants, si nous n’ouvrons pas des brèches pleines d’humanité. Parfois, cependant, la réponse circule par WhatsApp, comme cela a été le cas pour la communauté d’une petite ville italienne qui cherche à vivre l’unité. On pouvait y lire : « Dans l’hôpital où je travaille, il y a un jeune homme, un étranger, qui est complètement seul et qui est en train de mourir. Peut-être quelqu’un pourrait-il passer quelques minutes avec lui, pour donner un peu de dignité à cette situation ? » C’est un choc et les réponses positives se succèdent rapidement. Le message de ceux qui ont été présents les dernières heures dit : « À son chevet, nous avons tout de suite vu que les soignants étaientbien présents, attentifs et aimants. Nous n’avions donc rien d’autre à faire que d’être là. Le jeune homme, désormais dans le coma, ne pouvait plus profiter de notre présence. » Inutile ? Pendant ces quelques heures, une petite communauté, à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital, l’a accompagné et donné du sens. Qui sait si une mère ne le pleure dans son pays? Son “départ” n’a certainement pas été vain pour ceux qui ont pu aimer ce jeune homme devenu leur proche. La compassion est un sentiment qui naît de l’intérieur, du plus profond du coeur humain. Elle permet d’interrompre le cours frénétique de notre journée remplie de rendezvous et de choses à faire, et de prendre l’initiative de se faire procheet offrir un regard bienveillant, sans craindre de “toucher” des blessures. Chiara Lubich l’explique avec une simplicité désarmante : « Imaginons-nous dans sa situation et traitons-le comme nous aimerions être traités à sa place. A-t-il faim ? J’ai faim – pensons-nous. Et donnons-lui à manger. Souffre-t-il d’une injustice ? C’est moi qui la subis ! Disonslui des mots de réconfort et partageons ses peines, et ne nous arrêtons pas tant qu’il n’est pas éclairé et soulagé. Nous verrons alors, peu à peu le monde changer autour de nous. »1. La sagesse africaine le confirme également avec un proverbe ivoirien : « Qui accueille l’étranger accueille un messager ». Cette idée nous offre une clé pour réaliser l’humanisme le plus authentique : elle nous fait prendre conscience de notre humanité commune, dans laquelle se reflète la dignité inhérente à chaque homme et à chaque femme, et nous apprend à dépasser courageusement la catégorie de la “proximité”physique et culturelle. Dans cette perspective, il est possible d’élargir les frontières du “nous” à l’horizon du”tous” et de retrouver les fondements mêmes de la vie sociale. Et lorsque nous avons l’impression de succomber à la souffrance qui nous entoure, il est important de prendre soin de nous-même, avec l’aide des amis avec lesquels nous marchons ensemble. En se rappelant que – comme le dit le psychiatre et psychothérapeute Roberto Almada – « Si les bons abandonnent la bataille à cause de la fatigue, notre humanité commune courra le plus grand des risques : l’appauvrissement des valeurs. »2
1. Chiara Lubich, L’art d’aimer, Città Nuova, p. 60 2. R. Almada, LE BURN-OUT DU BON SAMARITAIN, Effatà editrice, 2016
L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le “Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse” du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. dialogue4unity.focolare.org
Le 29 juin 1967, le Pape Paul VI avait invité le Patriarche Athénagoras à envoyer des représentants à Rome. Depuis lors, les dirigeants des deux Églises échangent des visites : le 29 juin, en la fête des saints Pierre et Paul, une délégation du Patriarcat de Constantinople se rend à Rome, et quelquefois le Patriarche lui-même, tandis que le 30 novembre, en la fête de saint André, une délégation du Vatican se rend au Patriarcat au nom du Pape. Saint Pierre, évêque de Rome, et Saint André, fondateur du siège épiscopal de Constantinople selon la Tradition, étant frères, ces visites rappellent à ces deux Églises qui se considèrent comme sœurs de rechercher la réconciliation et de renforcer les liens de solidarité.
En ce jour de fête, qui a donc aussi une valeur dans le chemin de l’unité entre les Églises, nous publions une vidéo avec quelques impressions recueillies à la fin de la conclusion du Congrès intitulé Called to hope – Key players of dialogue (Appelés à l’espérance – Acteurs clés du dialogue), promu par le Centro Uno, le secrétariat international pour l’unité des chrétiens du mouvement des Focolari, auquel ont participé 250 personnes de 40 pays et 20 Églises chrétiennes, avec plus de 4000 personnes dans le monde entier qui ont suivi l’événement en streaming.
Activer les sous-titres et choisir la langue souhaitée (version internationale)
Je ne comprenais pas comment un jeune homme pouvait être engendré à la vie, comment il pouvait se consumer en études et en sacrifices, afin de le faire mûrir pour une opération au cours de laquelle il devrait tuer des personnes qui lui étaient étrangères, inconnues, innocentes, et qu’il devrait à son tour être tué par des personnes auxquelles il n’avait fait aucun mal. J’ai vu l’absurdité, la stupidité et surtout le péché de la guerre : un péché rendu plus aigu par les prétextes avec lesquels on cherchait la guerre et la futilité avec laquelle on la décidait.
L’Évangile, suffisamment médité, m’a appris, comme un devoir inséparable, à faire le bien, à ne pas tuer, à pardonner, à ne pas se venger. Et l’usage de la raison m’a presque donné la mesure de l’absurdité d’une opération qui attribuait les fruits de la victoire non pas à ceux qui avaient raison, mais à ceux qui avaient des fusils ; non pas à la justice, mais à la violence […].
Dans le « mai radieux » de 1915, j’ai été appelé sous les drapeaux […]
Tant de trompettes, tant de discours, tant de drapeaux ! Tout ce qui a enflammé dans mon esprit la répugnance pour ces affrontements, avec des gouvernements qui, chargés du bien public, accomplissaient leur tâche en assassinant des enfants du peuple, par centaines de milliers, et en détruisant et laissant détruire les biens de la nation : le bien public. Mais comme tout cela me paraissait crétin ! Et j’ai souffert pour des millions de créatures, à qui l’on a nécessairement fait croire à la sainteté de ces meurtres, sainteté attestée aussi par des ecclésiastiques qui bénissaient des canons destinés à offenser Dieu dans le chef-d’œuvre de la création, à tuer Dieu en effigie, à réaliser un fratricide en la personne de frères, d’ailleurs baptisés.
« J’ai vu l’absurdité, la stupidité
et surtout le péché de la guerre… ».
En tant que recrue, j’ai été envoyé à Modène, où il y avait une sorte d’université pour la formation des guerriers et des ducs. Venant de Virgile et de Dante, l’étude de certains manuels, qui enseignaient comment tromper l’ennemi pour le tuer, me fit un tel effet que, avec une inexplicable imprudence, j’écrivis sur l’un d’eux : « Ici, on apprend la science de l’imbécillité ». J’avais une conception bien différente de l’amour de la patrie. Je le concevais comme de l’amour ; et l’amour signifie le service, la recherche du bien, l’augmentation du bien-être, pour la production d’une coexistence plus heureuse : pour la croissance, et non la destruction, de la vie.
Mais j’étais jeune et je ne comprenais pas le raisonnement des anciens, qui ne s’en cachaient pas : ils s’étourdissaient avec des parades et criaient des slogans pour se narcotiser.
[…]
Quelques semaines plus tard, après avoir obtenu mon diplôme à Modène, je suis rentré à la maison pour partir au front. J’ai embrassé mon père et ma mère, mes frères et mes sœurs (les embrassades étaient rares chez moi) et j’ai pris le train. Du train, j’ai vu pour la première fois la mer, beaucoup plus large que l’Aniene ; c’était comme si j’avais accompli l’un des devoirs de mon existence : en trois jours, j’ai atteint la tranchée de l’Isonzo dans le 111e régiment d’infanterie.
La tranchée ! C’est là que, depuis l’école, je suis entré dans la vie, dans les bras de la mort, avec des salves de canon. […]
Si j’ai tiré cinq ou six coups en l’air, c’était par nécessité : je n’ai jamais voulu diriger le canon du fusil vers les tranchées ennemies, de peur de tuer un enfant de Dieu. […]
Si toutes ces journées passées, au fond des tranchées, à regarder des roseaux et des touffes de ronces et les nuages ennuyeux et les bleus brillants, avaient été employées à travailler, il y aurait eu une richesse produite qui aurait satisfait toutes les revendications pour lesquelles on fait la guerre. Bien sûr, mais c’était du raisonnement, et la guerre est un anti-raisonnement.
Igino Giordani Memorie di un cristiano ingenuo, Città Nuova 1994, pp.47-53
À l’occasion du Jubilé des jeunes, du 29 juillet au 1er août 2025, les jeunes du Mouvement des Focolari proposent à leurs camarades pèlerins qui se rendront à Rome quatre jours de spiritualité, de partage, de témoignages, de prières, de catéchèse, de joie et de cheminement ensemble !
Une occasion unique de se mettre en route à travers des lieux chargés d’histoire et de spiritualité, avec de nombreuses personnes qui se rencontreront en chemin, pour grandir dans la foi et l’espérance.
Chaque jour, un mot clé est proposé, une étape avec un moment de réflexion et de prière, un approfondissement spirituel lié au charisme de l’unité avec des témoignages et des chants, afin de vivre le Jubilé des jeunes comme un voyage basé sur 4 idées clés : pèlerinage (un chemin), porte sainte (une ouverture), espérance (regarder vers l’avenir), réconciliation (faire la paix). Pour ceux qui le souhaitent, il y aura quelques catéchèses au Focolare meeting point, animées par Tommaso Bertolasi (philosophe), Anna Maria Rossi (linguiste) et Luigino Bruni (économiste).
Le pèlerinage des sept églises
L’offre propose un parcours qui suit un itinéraire historique qui accompagne les pèlerins depuis le XVIe siècle : le Pèlerinage des Sept Églises, conçu par Saint Philippe Néri. Un chemin de foi et de communion fraternelle, fait de prières, de chants et de réflexions sur la vie chrétienne.
Les étapes de ce pèlerinage coïncident avec sept lieux symboliques de Rome : la basilique Saint-Sébastien, la basilique Saint-Paul hors les murs, la basilique Sainte-Marie-Majeure, la basilique Saint-Pierre, la basilique Saint-Laurent, la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem et la basilique Saint-Jean-de-Latran. Un parcours total de 20 km, une expérience vécue depuis des siècles par des milliers de jeunes et d’adultes. La participation aux grands événements du Jubilé des jeunes est prévue : le moment de réconciliation au Cirque Maxime, les rencontres avec le Pape Léon XIV pendant la veillée et la messe finale sur l’esplanade de Torvergata, qui a accueilli la veillée et la messe des jeunes lors du Jubilé de 2000. Pour ceux qui pourront rester quelques jours de plus, le 4 août, il sera possible de visiter le Centre International des Focolari à Rocca di Papa (Rome).
De nombreux rendez-vous sont donc prévus pour vivre le Jubilé, découvrir Rome et partager un moment de foi et de spiritualité. Tout au long du parcours, les jeunes disposeront d’un Passeport du Pèlerin : dans chaque église visitée, ils pourront décrire, en un seul mot, ce qu’ils ont vécu ou ce qui les a marqués. À la fin, ils auront ainsi un souvenir de cette expérience exceptionnelle.
En juillet 2008, s’est tenue la première Assemblée Générale du Mouvement des Focolari, sans la fondatrice. En effet, Chiara Lubich nous avait quittés quelques mois auparavant, le 14 mars. Une inconnue planait dans l’atmosphère déjà dense d’émotions et d’interrogations : qui allait succéder à Chiara à la tête du Mouvement ? Il semblait évident de penser aux premières compagnes de Chiara, désormais âgées, mais encore en mesure de conduire une première phase post-fondation, du moins pour certaines d’entre elles.
Lors de la première session de l’Assemblée, Carlos Clariá, avocat et Conseiller général argentin, et María Voce, secrétaire de la déléguée centrale Gisella Cagliari, pendant de nombreuses années ont prononcé un discours de nature juridique sur un thème important pour l’Assemblée. Je me souviens que j’étais assis à côté du théologien Piero Coda. Lorsqu’ils ont conclu leur intervention, je lui ai dit avec une certaine impertinence : « Voilà notre nouvelle Présidente. » En réalité, j’avais été très impressionné par la manière dont elle avait expliqué les choses.
Maria Voce (Emmaüs) a été élue au troisième tour de scrutin, non sans un certain “suspense”. Une nouvelle étape s’ouvrait pour l’Œuvre de Marie. J’ai également été élu Conseiller.
Un après-midi, après les élections, alors que nous quittions le Centre Mariapolis de Castel Gandolfo, Emmaüs s’est approchée de moi et m’a dit à peu près ces mots : « J’ai pensé te confier le suivi des études et de la culture dans le nouveau Conseil. Tu es un homme de réflexion et j’ai toujours apprécié les comptes-rendus annuels que tu faisais lorsque tu étais responsable régional en Amérique latine. » Les six années qui ont suivi, la relation avec elle a été caractérisée par la normalité.
Lors de l’Assemblée de 2014, Emmaüs a été réélue et les participants ont placé leur confiance en moi en tant que Coprésident. À partir de ce moment, la relation s’est beaucoup intensifiée, sans pour autant perdre sa normalité. Je me souviens qu’au début, j’ai ressenti une certaine appréhension à l’idée de devoir travailler aux côtés d’une Présidente qui appartenait à la génération qui suivait directement la première, mais ce sentiment n’a pas duré. Elle m’a toujours témoigné beaucoup de respect et d’estime, ce qui me donnait une grande liberté. J’arrivais avec une poignée d’idées nouvelles et elle me soutenait avec sa sagesse et son expérience. Dans nos interventions communes, nous préparions l’essentiel et nous nous complétions avec simplicité. Je lui ai dit un jour : « Contrairement à ce qu’on pourrait penser, je ne me sens en confiance pour exposer quelques idées créatives que lorsque tu es à mes côtés. » Nous avons effectué de longs et importants voyages en Inde et en Chine, où j’ai pu constater sa capacité à pénétrer les situations les plus complexes et à entrer en relation avec les personnalités les plus différentes.
Maria Voce, Emmaüs, restera dans l’histoire du Mouvement des Focolari comme la première Présidente de la phase “post-Chiara Lubich”. Si nous pensons qu’au moment où elle a pris ses fonctions, de nombreux compagnons et compagnes de Chiara étaient encore en vie, nous pouvons comprendre la « résilience spirituelle » avec laquelle elle a œuvré durant ces premières années ; non pas parce que c’étaient des personnes difficiles, mais simplement parce qu’ils étaient les premiers, les bras de la fondatrice, des personnes qui, d’une certaine manière, participaient au charisme fondateur.
Emmaüs passera aussi à l’histoire du Mouvement des Focolari comme la Présidente de la « nouvelle configuration », premier pas organisationnel innovant du Mouvement de “l’ère post-Chiara”, dans la fidélité créative au charisme. Lors de son premier mandat, alors que l’absence de Chiara se faisait sentir et pouvait être source de découragement, elle a parcouru le monde pour confirmer les membres et les adhérents des communautés des Focolari dans leur engagement pour un monde plus fraternel et uni, en conformité au charisme de la fondatrice. Au cours de son second mandat, elle a commencé à préparer le Mouvement à la phase des “crises” inévitables qui se profilait à l’horizon et que le pape François identifiait comme une grande opportunité. Par ailleurs, la haute estime que le Pape argentin lui a accordée, en la lui exprimant à chaque occasion, démontre une autre de ses caractéristiques : son esprit ecclésial.
J’ai toujours admiré chez Emmaüs sa sobriété, sa liberté intérieure, sa détermination et sa capacité de discernement, qui étaient favorisées par sa formation juridique.
Maria Voce restera dans l’histoire du Mouvement comme “Emmaüs”, rappelant la centralité de Jésus au milieu des siens, un principe absolument non négociable pour elle.
Merci, Emmaüs, d’avoir prononcé un “oui” solennel au moment le plus difficile de notre histoire encore brève. Marie t’aura pris dans ses bras, elle t’aura présentée à son Fils et ensemble ils t’auront portée dans le sein du Père qui a été la source inépuisable de ton inspiration.
Maria Voce, la première Présidente du Mouvement des Focolari (Œuvre de Marie) après la fondatrice, Chiara Lubich, nous a quittés hier, à l’âge de 87 ans, dans sa maison de Rocca di Papa (Italie), entourée de l’affection et des prières de beaucoup.
C’est ce que Margaret Karram, actuelle Présidente, a annoncé hier soir à tous les membres des Focolari dans le monde.
Elle a ensuite exprimé l’immense tristesse que son départ a suscitée et le lien fraternel et filial qui la liait à Maria Voce. « En tant que première Présidente du Mouvement des Focolari, après notre fondatrice, elle a su gérer avec intelligence, clairvoyance et la nécessaire détermination, le passage difficile de notre Œuvre de la phase de fondation à celle de l’après-fondation. Elle a su conjuguer sa fidélité rayonnante au Charisme de l’Unité avec le courage face aux nombreux défis d’une association mondiale comme la nôtre, qui agit à de nombreux niveaux de la vie humaine, sociale et institutionnelle.
Le nom “Emmaüs”, reçu de Chiara Lubich comme programme de vie, est devenu le programme de son gouvernement : marcher ensemble, de manière synodale, en faisant confiance – malgré les questions et les perplexités qui peuvent surgir sur le chemin – à la présence de Dieu au milieu des siens.
Lorsque je lui ai succédé à la Présidence des Focolari en 2021, elle m’a toujours accompagnée par sa proximité discrète mais vivante, me soutenant de ses conseils pleins de sagesse. Outre sa préparation spirituelle, théologique et juridique, elle était également dotée d’une humanité profonde et accueillante et d’un humour communicatif et toujours respectueux. Sa stature humaine et sapientielle a été reconnue par des personnalités religieuses et civiles de tous horizons : par le pape Benoît XVI et le pape François ; des responsables de différentes Églises, de même que des représentants d’autres religions et cultures.
Quelques heures avant son départ pour l’autre vie, Jesús Morán et moi avons pu lui rendre visite une dernière fois. Elle était sereine. La pensée que la Vierge Marie, à laquelle elle était liée par une relation très profonde, que je qualifierais d’existentielle, l’attend au ciel me console. »
Jesús Morán, qui a vécu aux côtés de Maria Voce les six premières années de son service en tant que Coprésident des Focolari, reconnaît qu’avec son élection une nouvelle étape a commencé pour les Focolari. Il écrit : « Emmaüs passera à l’histoire du Mouvement non seulement comme la première Présidente de la phase après-Chiara Lubich, mais aussi comme celle qui a posé le premier pas innovateur-organisationnel du Mouvement dans l’ère de l’après-fondation, en parfaite fidélité créative au charisme. Lors de son premier mandat, alors que l’absence de Chiara se faisait sentir et pouvait provoquer un certain découragement, elle a fait le tour du monde pour confirmer les membres et adhérents des communautés des Focolari dans leur engagement pour un monde plus fraternel et uni – selon le charisme de la fondatrice. Au cours de son second mandat, elle a commencé à préparer le Mouvement à la phase des “crises” inévitables qui se profilait à l’horizon et que le pape François identifiait comme une grande opportunité. À ce propos, la grande estime que le Pape argentin lui a accordée, en la lui exprimant à chaque occasion, démontre une autre de ses caractéristiques : son esprit ecclésial.
J’ai toujours admiré chez Emmaüs sa sobriété, sa liberté intérieure, sa détermination et sa capacité de discernement, qui étaient favorisées par sa formation juridique.
Merci, Emmaüs, d’avoir prononcé un “oui” solennel au moment le plus difficile de notre histoire encore brève. Marie t’aura accueillie dans ses bras, elle t’aura présenté son Fils et ensemble ils t’auront portée dans le sein du Père qui a été la source éternelle de ton inspiration”.
I funerali si terranno lunedì prossimo, 23 giugno 2025, alle ore 15.00 presso il Centro internazionale dei Focolari a Rocca di Papa (Roma), via di Frascati, 306 – Rocca di Papa (Roma).(*)
Stefania Tanesini
Note biografique
Maria Voce naît à Ajello Calabro (Cosenza – Italie) le 16 juillet 1937, l’aînée d’une famille de sept enfants. Son père est médecin et sa mère femme au foyer. Au cours de sa dernière année d’études de droit à Rome (1959), elle rencontre un groupe de jeunes focolarini à l’université et commence à suivre leur spiritualité. Après avoir terminé ses études, elle commence à exercer à Cosenza, devenant la première femme avocate au barreau de la ville. Elle étudie ensuite la théologie et le droit canon.
En 1963, l’appel de Dieu à suivre la voie de Chiara Lubich auquel elle répond aussitôt. Dans le Mouvement, Maria Voce est connue sous le nom d'”Emmaüs”, un nom qui fait référence à l’épisode bien connu des deux disciples en chemin avec Jésus après la Résurrection. Elle-même raconte comment Chiara le lui a proposé : « Chiara confirma une intuition que j’avais ressentie fortement au fond de moi : je devais dépenser ma vie de manière telle que ceux qui auraient l’occasion de me rencontrer puissent faire l’expérience de Jésus au milieu. » À partir de ce moment, son engagement a été de construire des ponts d’unité, afin de mériter la présence de Dieu parmi les personnes.
De 1964 à 1972, elle participe à la vie des communautés des Focolari de Sicile (Italie), à Syracuse et à Catane, et de 1972 à 1978, elle fait partie du secrétariat personnel de Chiara Lubich.
En 1977, Chiara Lubich fait un voyage important à Istanbul, en Turquie, où elle cultivait depuis des années une relation profonde avec le Patriarcat Œcuménique de Constantinople. Durant ces années, Maria Voce est au focolare précisément dans cette ville ; elle raconte : « Cela a été une expérience forte, à la fois en raison des contacts précieux avec les différentes Églises, avec l’Islam, et aussi parce que nous sentions que seul Jésus au milieu de nous nous rendait forts devant les nombreux problèmes de ce pays. »
À Istanbul, elle noue des relations œcuméniques avec le Patriarche de Constantinople de l’époque, Démétrius Ier, et de nombreux Métropolites, dont l’actuel Patriarche Bartholomée Ier, ainsi qu’avec des représentants de différentes Églises.
En 1988, Chiara demande à Emmaüs de retourner en Italie pour travailler au Centre international de Rocca di Papa et à l’École Abbà, le Centre d’Études interdisciplinaires des Focolari, dont elle devient membre en 1995 en tant qu’experte en droit. À partir de 2000, elle est également coresponsable de la Commission internationale « Communion et Droit », un réseau de professionnels et d’universitaires qui travaillent dans le domaine de la justice. De 2002 à 2007, elle collabore directement avec Chiara à la mise à jour des Statuts généraux du Mouvement.
Le 7 juillet 2008, quelques mois après la mort de Chiara Lubich, elle est élue Présidente du Mouvement des Focolari et reconduite pour un second mandat le 12 septembre 2014. Elle a toujours indiqué comme style de sa Présidence l’engagement de « privilégier les relations » et de tendre avec toutes les forces vers le but pour lequel le Mouvement est né : promouvoir l’unité à tous les niveaux, dans tous les domaines, en parcourant les voies du dialogue. Elle même revient souvent sur l’importance du dialogue : « S’il existe un extrémisme de la violence, déclarait-elle en 2015 aux Nations Unies, à New York – nous répondons à présent de manière tout aussi radicale, mais structurellement différente, c’est-à-dire avec l’extrémisme du dialogue. »
Elle effectue de nombreux voyages sur tous les continents pour rencontrer les communautés du Mouvement disséminées dans le monde et poursuivre les contacts avec des personnalités du monde civil et ecclésial, culturel et politique, œcuménique et interreligieux ; des étapes importantes pour renforcer les liens d’amitié et la collaboration entrepris par le Mouvement des Focolari et pour encourager les développements sur le chemin de la fraternité entre les peuples.
Durant sa Présidence, tant avec le pape Benoît XVI qu’avec le pape François, Maria Voce a eu des rencontres et des audiences d’où s’exprimaient de part et d’autre des marques d’estime et d’affection fraternelle. Le 23 avril 2010, le pape Benoît XVI l’a reçue en audience privée. À propos de la spiritualité du Mouvement des Focolari, le Pape parle d’un « charisme qui construit des ponts, qui crée unité » et il invite à continuer à le mettre en œuvre avec un amour toujours plus profond et dans la tension constante à la sainteté. En octobre 2008, elle participe et prend la parole au Synode des évêques sur le thème « La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église. » Le 24 novembre 2009, le pape Benoît la nomme Consulteur du Conseil Pontifical pour les Laïcs et, le 7 décembre 2011, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation.
Le 13 septembre 2013, le pape François la reçoit en audience avec le Coprésident de l’époque, Giancarlo Faletti. Emmaüs évoque ainsi ce moment : « Il nous a tout de suite très bien accueillis. Il m’a fait sentir comme chez moi. » J’ai ressenti une grande joie : de me sentir devant un père, mais avant tout devant un frère. Je me suis sentie comme sa sœur et ce sentiment est toujours resté. »
À une autre occasion, elle a dit : « Le pape François nous a toujours encouragés à aller de l’avant, à accueillir les signes des temps afin – disait-il – d’actualiser le charisme reçu pour le bien de beaucoup, en en donnant un joyeux témoignage. » L’une de ces occasions a été la visite du Saint-Père à la cité-pilote internationale de Loppiano (près de Florence) en 2018. Maria Voce l’accueille par ces mots : « Saint-Père, nous avons un objectif élevé, nous voulons “viser haut”. Nous voudrions que l’amour réciproque devienne la loi de la vie ensemble, ce qui signifie expérimenter la joie de l’Évangile et nous sentir protagonistes d’une nouvelle page d’histoire. »
Avec le pape Benoît XVIAvec le pape FrançoisAvec le pape François à LoppianoAvec le patriarche de Constantinople Bartholomée IAvec Sergio Mattarella, Président de la République italienneLors de son discours à l’ONUAvec Nikkio Niwano, Rissho Kosei-kaiLors d’une rencontre interreligieuseMaria Voce avec Chiara Lubich
C’est avec une grande tristesse et une profonde émotion que je vous écris pour vous annoncer qu’aujourd’hui, à 17h22, Dieu a rappelé à Lui notre Emmaüs, Maria Voce, première Présidente du Mouvement des Focolari après Chiara Lubich.
Son Saint Voyage s’est accompli à Rocca di Papa, dans sa maison, entourée des soins et de l’amour des focolarines de son focolare et des prières de nous tous. Aujourd’hui, en début d’après-midi, Jesús et moi avons pu lui rendre visite une dernière fois. Elle était sereine.
Je suis liée à elle par une grande affection et une immense estime pour sa donation à Dieu dans l’Œuvre de Marie jusqu’à la fin.
Depuis mon élection comme Présidente, par sa proximité, si discrète mais vivante, elle m’a toujours accompagnée, me soutenant de ses conseils si pleins de Sagesse. Elle était présente dans les occasions les plus variées, fêtes, anniversaires, voyages ; elle m’assurait de ses prières, de l’offrande de sa vie, et souvent me faisait parvenir un cadeau, une fleur, un de ses poèmes.
Le nom “Emmaüs”, reçu de Chiara, qui rappelle l’expérience du Ressuscité en chemin avec nous, a marqué toute sa vie. Elle affirmait en effet : « Comment l’Œuvre de Dieu se construit-elle ? Avec Jésus au milieu de nous ! »
Sa fidélité rayonnante au charisme de Chiara, son courage face aux nombreux défis et sa foi dans l’unité, dans la communion, restent gravés dans nos cœurs.
On ne compte plus les reconnaissances pour sa stature humaine, spirituelle et sapientielle de la part des personnalités religieuses et civiles les plus diverses : du pape Benoît XVI au pape François, des responsables des différentes Églises jusqu’aux représentants d’autres religions et cultures.
Les funérailles auront lieu lundi prochain, 23 juin, à 15 heures (heure italienne) au Centre international de Rocca di Papa.
La guerre est un meurtre à grande échelle, revêtu d’une sorte de culte sacré, comme l’était le sacrifice des premiers-nés au dieu Baal, et ce en raison de la terreur qu’elle inspire, de la rhétorique dont elle s’habille et des intérêts qu’elle implique. Lorsque l’humanité aura progressé spirituellement, la guerre sera cataloguée à côté des rites sanglants, des superstitions de sorcellerie et des phénomènes de barbarie.
Elle est pour l’homme comme la maladie pour la santé, comme le péché pour l’âme : elle est destruction et ravage, elle affecte le corps et l’âme, l’individu et la collectivité.
[…]
« Toutes choses ont un appétit de paix », selon saint Thomas. En fait, toutes les choses ont un appétit de vie. Seuls les fous et les incurables peuvent désirer la mort. Et la mort, c’est la guerre. Elle n’est pas faite par les peuples, elle est faite par des minorités pour qui la violence physique sert à obtenir des avantages économiques ou même à satisfaire des passions néfastes. Surtout aujourd’hui, avec le coût, les morts et les ruines, la guerre se manifeste comme un « massacre inutile ». Un massacre, et un massacre inutile. Une victoire sur la vie, qui devient un suicide de l’humanité.
« Toutes choses ont un appétit de paix », selon saint Thomas. En fait, toutes les choses ont un appétit de vie. Seuls les fous et les incurables peuvent désirer la mort. Et la mort, c’est la guerre.
[…] En disant que la guerre est un « massacre inutile », Benoît XV a donné la définition la plus précise. Le cardinal Schuster l’a qualifiée de « boucherie d’hommes ». C’est des régions entières détruites, des milliers et des milliers de pauvres gens sans maison ni biens, réduits à errer dans les campagnes désolées jusqu’à ce que la mort vienne les faucher par la faim ou le froid.
[…] Les bénéfices matériels que l’on peut tirer d’une guerre victorieuse ne peuvent jamais compenser les dommages qu’elle cause ; si bien qu’il faut plusieurs générations successives pour reconstruire difficilement toute la somme des valeurs spirituelles et morales qui ont été détruites au cours d’un excès de frénésies guerrières[1]. […]
[…]
e génie humain, destiné à des fins bien différentes, a aujourd’hui conçu et mis en place des instruments de guerre d’une puissance telle qu’ils suscitent l’horreur dans l’âme de tout honnête homme, d’autant plus qu’ils ne frappent pas seulement les armées, mais mais accablent souvent encore les simples citoyens, les enfants, les femmes, les vieillards, les malades, et en même temps les édifices sacrés et les monuments les plus distingués de l’art ! Qui n’est pas horrifié à la pensée que de nouveaux cimetières viendront s’ajouter à ceux, si nombreux, du récent conflit, et que de nouvelles ruines fumantes de villages et de villes viendront s’accumuler à d’autres tristes ruines ?[2]. […]