David Sassoli, Président du Parlement européen : « Témoin autorisé et bâtisseur d’une Europe comprise comme un continent de « peuples frères »

 

David Sassoli, président italien du Parlement Européen, est décédé à l’âge de 65 ans, à cause d’un dysfonctionnement grave de son système immunitaire. En 2021, il avait participé au Forum International « DareToCare », évènement central de la Semaine Monde Uni. Il avait accepté de dialoguer avec un groupe de jeunes engagés dans la campagne « Dare to Care » (« oser prendre soin »). Il s’agissait d’étudiants en relations internationales, de politiciens, de communicateurs et de jeunes engagés pour la paix originaires d’Italie, de République Tchèque, de Pologne, de Belgique, de Colombie, de Hongrie et du Rwanda.  Leurs questions avaient touché des thèmes tels que la démocratie, l’adhésion de l’Europe au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, l’accueil des demandeurs d’asile et les couloirs humanitaires ainsi que la crise climatique.

Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari : « La nuit, nous devrions ouvrir le siège du Parlement européen aux sans-abri car il est douloureux de voir tant de personnes cherchant à se mettre à l’abri du froid intense dans les renfoncements de notre bâtiment à Bruxelles. Les pauvres ne peuvent pas attendre. » Ces mots du Président Sassoli en 2019 me donnent la mesure de sa stature humaine et civile, et de son idée de l’Europe. Aujourd’hui, en même temps que l’émotion pour cette grande perte, c’est avec une profonde gratitude que nous voulons accueillir ces valeurs que nous sentons nôtres et nous engager toujours plus à les réaliser ».

David Sassoli et les jeunes

http://www.unitedworldproject.org/fr/watch/merci-president-sassoli/

En mai 2021, lors d’un échange avec les Jeunes pour un Monde Uni du Mouvement des Focolari, le Président Sassoli disait à propos de #daretocare, (Oser prendre soin) un projet international auquel les jeunes l’avaient invité comme témoin d’une politique qui prend en charge le soin du monde, en commençant par ses blessures : « Cette image de « prendre soin  » est très belle, parce que la politique a cet horizon, elle ne peut pas en avoir d’autres ; prendre soin des personnes, de sa propre communauté, de ses villes. Je pense que c’est une expression qui représente vraiment le désir de miser sur l’avenir. »

« Je suis un des jeunes Européens qui ont eu le privilège de dialoguer avec le Président Sassoli », se souvient Conleth Burns, chercheur irlandais et l’un des organisateurs de l’événement. Deux choses nous ont frappés dans ce qu’il nous a dit : sa conviction qu’une politique profondément enracinée dans le souci des personnes et des communautés est la meilleure politique, capable de transformer la société. Et ensuite, sa volonté de rapprocher la politique et les institutions elles-mêmes des citoyens pour renforcer notre démocratie européenne. La vision du Président Sassoli et son témoignage au service du bien commun, en tant que journaliste et homme politique, continueront à nous inspirer tous. »

Clara Verhegge, une jeune belge qui s’est entretenue également avec le Président, raconte : « Son engagement sur le front de l’accueil européen des migrants – malgré son sentiment d’impuissance – a touché mon cœur et celui de nombreux autres jeunes. Lorsque nous avons parlé avec lui, j’ai compris que je n’étais pas seule. Au contraire, j’ai eu encore plus la conviction qu’un jour l’Europe parlera d’une seule voix aussi en ce qui concerne les réfugiés. »

Interrogé par Mátyás Németh, jeune Hongrois qui lui demandait si, pour les peuples d’Europe, la question du climat pouvait être une occasion de s’unir, le Président Sassoli avait répondu que le Covid avait fait prendre conscience à l’Europe que c’était là l’occasion de relancer une politique commune sur laquelle fonder le redressement de l’Europe après la pandémie, ajoutant : « Je pense que, dans les difficultés, nous aurons besoin de sociétés ouvertes qui coopèrent et nous devons être fiers des jeunes qui demandent des comptes au monde de la politique. »

Stefania Tanesini, www.focolare.org

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