Atelier de peinture par temps de pandémie

 

Tout a commencé à la fin du mois d’octobre 2020.

Nous avons reçu dans notre boîte une lettre d’un de nos petits-enfants.

Elle voulait juste nous faire savoir que nous lui manquions, et qu’elle aimerait tellement nous serrer dans ses bras. Elle a exprimé également combien le temps de la pandémie est parfois difficile à vivre et combien elle se sent parfois seule et, une fois son travail scolaire terminé, elle ne sait plus quoi faire et n’a nulle part où aller.  Elle a terminé la lettre en nous disant qu’elle s’était promenée avec la famille et que cela lui avait fait beaucoup de bien.

Spontanément, grand-père, qui était clairement ému, a répondu : « Je voudrais l’adopter immédiatement ».

Ensemble, en tant que grand-père et grand-mère, nous avons essayé de comprendre ce que nous pouvions faire pour elle et comment nous pouvions faire quelque chose de beau de cette période difficile.

Nous l’avons invitée dans notre jardin. Il y a un endroit confortable sous une tente de fête avec deux tables, un banc et quelques chaises. Des bougies et un chauffage s’il fait trop froid. La petite est arrivée, avec un masque buccal bien sûr, et à un mètre et demi de distance, nous avons eu un très chouette échange. Avec quelque chose de bon à croquer et un chocolat chaud.

C’EST LÀ QUE TOUT A COMMENCÉ. Une toute nouvelle expérience qui n’a pas encore de fin.

Et si nous pouvions peindre ensemble, « à distance », « en ligne » ? Et au bénéfice de personnes dans le besoin ?

Dès la première fois que nous avions entendu parler de l’action DaretoCare- Prendre soin des autres et de la planète, nous avons examiné quels sont les besoins dans notre région et comment nous pourrions soutenir les Jeunes pour un Monde uni dans leur initiative.

Différents éléments se rejoignent alors. Spontanément, deux autres petites-filles s’ajoutent à l’initiative. 3 filles de 16, 13 et 12 ans. Toutes les trois aiment la peinture et ont du talent.

Grand-père leur a parlé de la Fazenda da Esperança, la Ferme de l’Espérance qui a vu le jour il y a quelques années à Achel, dans notre région. La Fazenda aide des toxicomanes à sortir de leur dépendance et offre une perspective pour retrouver la liberté. Un petit soutien leur fera du bien ! Et si nous pouvions peindre des cartes et les vendre…

Tout le monde a reçu un paquet de cartes, des tubes de peinture, des pinceaux et le départ a été donné. Les adolescentes se sont rencontrées plusieurs fois en ligne, chacune dans un lieu de leur domicile, aménagé comme un atelier de peinture « temporaire ». Au grenier, parfois sur leur lit, dans leur chambre.

Grand-mère suit tout à distance et apporte soutien, encouragement et sympathie. Honnêtement, c’est vraiment beau à voir!  L’atmosphère et les conversations sont touchantes.

On peint, mais on parle aussi beaucoup, de l’école, de situations dues au covid. Il y a beaucoup d’éclats de rire et parfois des sujets sérieux sont abordés : « Grand-père, que ferais-tu dans une telle situation, ou, grand-père, qu’en penses-tu ? » L’amour est palpable et le résultat est magnifique.

Quatre styles de peinture, le fait de se sentir peu sûres d’elles-mêmes, de s’encourager et de se complimenter, en étant très sincères et ouverts. Beaucoup de cartes ont déjà été vendues, tout simplement en parlant du projet. Les idées pour savoir où vendre d’autres cartes ne manquent pas.

Dernièrement il y a eu un moment très fort. Une des filles m’a dit qu’elle avait écrit un e-mail à son professeur d’économie : « Puis-je lire cet e-mail ? demande celle-ci. – Bien sûr. – Bravo ! Quelle chouette initiative ! »

C’est tellement beau de sentir l’intérêt et l’attention des uns pour les autres.

Jos et Chris

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