Le 11 septembre 2021, Congrès à la Faculté de Théologie d’Innsbruck (Autriche) au terme de plusieurs années d’activité intellectuelle et d’exercice existentiel.Cet événement autrichien va bien au-delà du cadre de la capitale du ski.

Il ne s’agissait pas d’un événement isolé, mais plutôt de la conclusion d’un parcours commencé il y a près de dix ans lors d’une conférence islamo-chrétienne organisée par le mouvement des Focolari et fondée sur un échange d’expériences dans le dialogue de la vie. Deux professeurs de la faculté de théologie autrichienne – R. Siebenrock et W. Palaver – présents à cette occasion ont montré un grand intérêt pour cette expérience de dialogue. Au cours des mois suivants, au contact de la spiritualité des Focolari, ils avaient également visité le nouvel Institut universitaire Sophia et le Centre International pour le Dialogue Interreligieux du Mouvement. D’où l’idée de former un groupe de recherche avec des universitaires des deux religions pour explorer les aspects de la spiritualité selon les deux perspectives. Depuis, chaque année, à la fin du mois d’août, ce groupe – appelé clusters – composé d’une vingtaine de personnes d’horizons différents se réunit régulièrement pendant quelques jours. Dès le départ, il ne s’agissait pas seulement d’une activité intellectuelle et académique, mais aussi d’un exercice existentiel qui a permis de construire progressivement de profondes relations personnelles, culturelles, religieuses et intellectuelles. Ces dernières années, l’intérêt du groupe s’est porté sur certaines pages de caractère mystique de Chiara Lubich. Ces passages, dont celui qui a donné son titre à la conférence, ont été étudiés en profondeur tant dans la sensibilité chrétienne (catholique et réformée) que musulmane (sunnite et chiite). Au terme de ce parcours, il a été décidé d’organiser un congrès académique pour partager la richesse de ces réflexions.

Une réflexion théologique sur le passage qui a donné son titre à l’événement – une intervention du théologien réformé Stefan Tobler – a été suivie d’autres réflexions et tables rondes d’où sont ressorties les expériences de communion intellectuelle et spirituelle que ces universitaires – chrétiens et musulmans – vivent depuis des années. Comme l’a perçu un artiste genevois qui a participé aux travaux, on percevait un témoignage clair lorsqu’un groupe est monté sur scène pour contribuer à plusieurs voix. C’est une chose que l’on trouve rarement dans le milieu universitaire et qui, en ces jours-ci, a caractérisé le congrès par une dimension importante : la communion de pensée et d’esprit.
De plus, la présence de catholiques, de réformés, de marxistes et de musulmans offrait un remarquable échantillon d’écoles de pensée, de sensibilités académiques mais aussi culturelles et religieuses, ce qui n’est pas facile à trouver dans le monde d’aujourd’hui où les polarisations quotidiennes sont fortes, même dans les sphères académiques et culturelles.
 



