Rapport d’une matinée stimulante
Une centaine de personnes de tous âges, parmi lesquelles pas mal de jeunes adultes, ont assisté à la réunion du samedi 
matin 18 mai, au Centre ‘Unité’ de Rotselaar. Un premier exposé, par Samuel Mattern, docteur en sciences agronomiques et ingénierie biologique, a tracé le cadre de la matinée : son regard sur la planète, dégrisant mais positivement tourné vers l’avenir, a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de ralentir le rythme et la consommation, comme le souligne le pape François dans son Encyclique Laudato Si : « La sobriété, qui est vécue dans la liberté et de manière consciente, est libératrice. Ce n’est pas moins de vie, ce n’est pas une basse intensité de vie mais tout le contraire.» Pape François (Laudato Sí, 2015)
Les différentes interventions de la matinée transmettaient chacune ce sens profond de 
responsabilité auquel Dieu nous invite de manière pressante aujourd’hui. Alexis Versele, architecte-chercheur, a mis en lumière les nombreux pièges que l’écologie peut tendre : de l’approche fondamentaliste qui fait de la nature une idole et risque de provoquer des polarisations agressives, à la foi absolue dans les réponses de la technologie et au refus conséquent d’assumer les responsabilités au niveau collectif, en passant par une approche élitiste dont font les frais les personnes socialement plus vulnérables.
Ellen Van Stichel, théologienne, chercheuse, a tracé un bref aperçu sur l’Encyclique ‘Laudato Sì’, soulignant le lien intrinsèque entre la protection de la nature et la lutte contre la pauvreté et l’injustice. La crise environnementale est “un signe des temps”, écrit le pape dans son encyclique. Il faut une analyse courageuse, mais à la lumière de l’évangile. C’est l’heure d’une véritable « conversion écologique », aux niveaux personnel et structurel. Pour la mener à bout, la motivation qu’une spiritualité peut donner est essentielle.
La vision d’un tout harmonieux dont font partie l’homme et la nature, dans le dessein 
d’amour de Dieu, ressort de ce que Bart Benats, prêtre, évoque à propos de Chiara Lubich. Citons un écrit de l’été 1949 : «J’ai le sentiment d’avoir été créée comme un don pour ceux qui me sont proches et eux comme un don de Dieu pour moi. Comme le Père de la Trinité est tout pour le Fils et le Fils est tout pour le Père. Sur terre, tout est en relation d’amour avec tout : toutes choses entre elles. Il faut être l’Amour pour découvrir le lien d’amour qui existe entre les êtres.»
A suivi la présentation de plusieurs « bonnes pratiques », des réponses aux niveaux individuel, familial, entrepreneurial : les choix des différents membres d’une jeune famille, 
l’expérience de l’architecte Laurence Parrein en Ouganda (panneaux photovoltaïques pour un orphelinat), celle de Guillaume Berlemont avec sa start-up WeCircular (recyclage 
de mégots de cigarettes), et d’Alexis Versele comme architecte engagé dans la construction durable et inclusive.
Un espace de questions-réponses stimulantes a conclu le programme.
