Focus sur la Hongrie

 

La communauté européenne est vaste et beaucoup de nos partenaires sont méconnus. Commençons par la Hongrie, son histoire, sa culture, les Focolari.

(article publié dans la revue Nouvelle Cité 601, p 28-29)

Capitale : Budapest

Superficie : 93 000 km²

Population : 10 millions d’habitants

Langue officielle : le hongrois

Monnaie : le Forint (1 € = 330 Forint). L’adhésion à l’euro est à l’étude

Entrée dans l’Union européenne : le 1er mai 2004, à la suite d’un référendum dans le pays, remporté à 84 %

Un peu d’histoire

Les tribus de Magyars se sédentarisent en Europe centrale à la fin du premier millénaire. Christianisé, le royaume de Hongrie naît officiellement en l’an 1000 avec saint Étienne 1er. Au xvie siècle, les troupes ottomanes tentent d’envahir le pays dans le but de conquérir l’Autriche mais les Hongrois les en empêchent et résistent pendant 150 ans ! Ce sont les souverains de la maison de Habsbourg qui redonneront à la Hongrie son autonomie, même si l’Autriche y restera toujours dominante. 1918 mettra fin à l’Empire austro-hongrois mais il sera restitué à la Hongrie un territoire réduit des deux tiers de sa surface (traité de Trianon de 1920) ; c’est une perte de population, de richesses naturelles et de son accès à la mer. La Seconde Guerre mondiale va mettre le pays sous une nouvelle tutelle, celle de la Russie soviétique. Le peuple réagit fortement et la répression va y être sévère. Malgré tout, en octobre 1956, le peuple conduit une grève générale et les combats enflamment le pays. Moscou envoie 2500 chars qui étouffent l’insurrection. Le pays retrouve son indépendance le 23 octobre 1989.

Homme fort du parti Fidesz allié avec les chrétiens-démocrates, Viktor Orbán a dirigé le pays entre 1998 et 2002 et en est à nouveau le Premier ministre depuis 2010.

Une culture riche

Des musiciens ont laissé des œuvres majeures : le pianiste virtuose Franz Liszt (1811-1886) et notamment ses Préludes ; le compositeur Bela Bartok (1881-1945).

On doit au biochimiste Albert Szert-Guörgyi la découverte de la vitamine C, ce qui lui valut le prix Nobel de médecine en 1937.

Cuisine

Parmi les talents hongrois qui dépassent les frontières se trouve sa gastronomie. Un plat connu est le goulasch, servi sous forme de potage épais, savoureux. Il est composé de viande, de poivrons, d’oignons, de pommes de terre et de paprika. À base de haricots blancs, la soupe bableves est la plus répandue. Cylindrique et parfumé à la cannelle, noix rapée ou vanille, le kürtóskalács, surnommé “brioche de Transylvanie”, est une pâtisserie très répandue dans le pays.

Les Focolari : de la clandestinité au déploiement

Les Focolari pénètrent dès les années 1960 dans le bloc de l’Est par la RDA (anciennement Allemagne de l’Est), puis arrivent en Pologne. Il faut attendre le début des années 1970 pour atteindre la Hongrie. La discrétion est de mise. Le charisme de l’unité est relayé par des prêtres et des familles en quête de renouveau de l’Église qui ont pu voyager vers l’Ouest où ils ont connu le Mouvement. Une autre influence est venue du sud, à la frontière avec la Serbie où les Focolari ont déjà pris racine. De petites communautés émergent qui, par précaution, ne se connaissent pas entre elles. Les communications par téléphone et par courrier sont toutes vérifiées par le régime communiste. C’est en 1978 que s’organise la première Mariapolis commune qui réunit tous les membres. Quelle joie ! À partir de 1982, les premiers focolares s’établissent dans le pays.

Focolarine hongroise, Maria Matusz se souvient de cette époque : « Quand j’ai quitté Budapest pour un focolare en Pologne, par sécurité, je n’avais pas emporté d’adresse ni de numéro de téléphone. Une fois sur place, il n’y avait personne à la gare à m’attendre alors j’ai pris le bus en essayant de reconnaître les rues. J’ai aperçu des maisons qui me disaient quelque chose. À mon arrivée, les autres Focolarines étaient surprises car elles m’attendaient le lendemain ! »

La chute du régime communiste en 1989 permet aux Focolari de déployer une vie publique. Cette même année, un concert du groupe musical Gen Rosso venu d’Italie a lieu, attirant beaucoup de monde. La maison d’édition Új Város (Nouvelle Cité) voit le jour et permet de diffuser plus largement les idéaux de fraternité et de foi.

Actuellement, le Mouvement compte environ 3000 adhérents, dont 500 membres engagés. Les villes de Budapest et Szeged (au sud) abritent chacune un focolare masculin et un féminin. La vie est très active dans les paroisses où les prêtres qui connaissent les Focolari propagent l’Idéal. Dix mille exemplaires du commentaire de la Parole de Vie sont distribués chaque mois.

Les Focolari y mènent des actions concrètes. À Ozd, petite ville industrielle du Nord, un projet se consacre aux enfants tziganes pour les faire sortir de la marginalisation et de la pauvreté, notamment à travers la présentation du dé de l’amour (cf. photo). À noter aussi le soutien apporté à des enfants hindous et chrétiens au Pakistan. Depuis trois ans, grâce à une collecte continue organisée auprès des écoles, 130 enfants sont aidés dans leur scolarité.

Luc INGABIRE

en collaboration avec Maya Maria MATUSZ et Eszter PAKSY pour l’histoire des Focolari

PHOTOS

Mariapolis 2017 dans l’ouest de la Hongrie © D. R.

Projet avec des enfants tziganes à Budapest © D. R. (SI PLACE)

 

 

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