Force dans la douceur : le Président de l’Italie Mattarella évoque le souvenir de Chiara Lubich

 

En ce centenaire de sa naissance, le chef de l’État qui a fait le déplacement à Trente, a fait une intervention passionnée en souvenir de la fondatrice des Focolari. Pour l’accueillir au Centre « Chiara Lubich » de Cadine, Maria Voce, présidente du Mouvement, et les autorités locales, avec les citoyens. La dimension artistique, grâce à la régie de F. Muraca, a fait de toile de fond à la narration qui a parcouru les passages les plus significatifs de la vie de Chiara.

Le président de la Province Autonome de Trente, M. Fugatti, a souligné combien Chiara représente, avec d’autres figures comme De Gasperi, « l’excellence de cette terre ». L’archevêque de Trente, Mgr. L. Tisi, tout en remerciant son prédécesseur De Ferrari qui à l’époque, vit le « doigt de Dieu » dans la spiritualité de Chiara Lubich, a rappelé que « si aujourd’hui le charisme embrasse toute l’humanité, nous le devons à cet évêque qui l’a protégé » ; et il a montré sa grande actualité consistant dans la provocation du « Christ Abandonné ». A. Andreatta, maire de Trente, a exprimé sa joie en rappelant « la jeune fille qui, il y a presque quatre-vingts ans, se mit au service des pauvres » et qui « continue encore aujourd’hui à nous inviter à l’ouverture, à l’accueil, à l’engagement pour et avec les autres. Car dès le début, cela ne fut pas pour Chiara une expérience personnelle, isolée, solitaire mais un engagement qui se comprend seulement s’il est vu à la lumière du paradigme de la relation».

De nombreux témoignages ont été rapportés qui disent la ténacité dans le quotidien de personnes qui ont été et sont, inspirées par Chiara et par son charisme : comme A. Uelman, professeure d’éthique et de droit à l’université de la Georgetown University de Washington, qui forme ses étudiants à affronter des sujets de division en évitant les affrontements ; les entrepreneurs L. Chong et St. Lencz,qui contribuent à une économie solidaire et durable ; A. Ngoy et F.Mwanabute, médecins congolais qui se consacrent au soin des plus faibles ; et l’histoire de Yacine, migrant algérien, accueilli comme un frère par quelques jeunes italiens après le difficile voyage à travers les Balkans. Mais aussi celle de l’ex- maire de Trente, Alberto Pacher, qui avec des enseignants et des étudiants, a accueilli l’invitation d’où sont nés les projets ‘Tuttopace’ et ‘Trente, une ville pour éduquer’.

« La lumière donnée à Chiara dépasse les frontières du mouvement des Focolari et encourage et inspire de nombreuses personnes, femmes et hommes de bonne volonté partout dans le monde », a affirmé la présidente des Focolari Maria Voce. « Comme chacun d’entre vous, je sens Chiara vivante, présente, active, proche ». Et elle a vivement exhorté tout le monde par ces paroles : « A cette société qui semble ne pas avoir de racines ni de but, il faut répondre avec radicalité, avec l’extrémisme du dialogue’, alimenté par la culture de la confiance ».

En guise de conclusion, la longue intervention du Président de la République ; qui a identifié en particulier dans la fraternité – appliquée par l’agir citoyen et politique – le signe distinctif de la spiritualité de Chiara Lubich. Une fraternité qui est « la pierre angulaire de toute civilisation et moteur du bien-être », à tel point que sans celle-ci, « nous risquons de ne pas avoir la force de surmonter les inégalités pour assainir les fractures sociales ». Chiara Lubich, en proposant avec vigueur la culture du don et du dialogue, en particulier interreligieux qui « en cette période de l’histoire est décisif pour la paix », avait eu l’intuition « avec un esprit de prophétie » de ce que devait être la route à suivre. Un enseignement qui prouve que « l’on peut être très fort tout en étant doux et ouvert aux bonnes raisons des autres. Par ailleurs, à dire la vérité, comme le démontre la vie de Chiara Lubich, c’est seulement ainsi que l’on est réellement fort ».

photos © Domenico Salmaso – CSC Audiovisivi

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