Holocaust Remembrance Day : Une âme soeur au-delà du mur

 

Le 27 janvier, la Journée internationale de commémoration des victimes de l’Holocauste rend hommage à la mémoire des victimes de la Shoa et réaffirme son engagement à lutter contre l’antisémitisme, le racisme et les autres formes d’intolérance qui peuvent conduire à la violence ciblée sur un groupe. Cette date marque l’anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques, le 27 janvier 1945.

En guise de participation nous publions le témoignage de deux femmes vivant en Terre Sainte, l’une juive et l’autre palestinienne chrétienne, toutes les deux marquées par un passé très douloureux, mais grâce à la force puisée dans la spiritualité de l’unité, désireuses de dépasser les clivages de leur société.

Une âme sœur au-delà du mur

Il y a quelques années, j’ai fait une rencontre très intéressante et profonde avec une femme palestinienne, chrétienne, professeur d’université, lors d’une conférence à Jérusalem où elle faisait un exposé.

Elle s’appelle E. Elle a élevé seule ses enfants, alors que son mari était dans une prison israélienne depuis 10 ans. Il a été libéré en raison de problèmes de santé et peu après, malheureusement, il est décédé.

Son intervention était très intéressante mais, en même temps, très triste. À la fin du discours, sans attendre la séance de questions-réponses, j’ai quitté la salle. Je ne pouvais pas supporter d’entendre son histoire. Cela m’a rappelé ma souffrance, ma petite enfance et mes parents, qui sont morts pendant l’Holocauste.

En sortant de la salle, je suis allée m’asseoir à la cafétéria. Soudain, j’ai senti quelqu’un poser une main sur mon épaule. C’est E. qui m’a dit : « Je vous ai vu à ma conférence et je vous ai vu partir à la fin. S’est-il passé quelque chose ? Vous ai-je offensée ? »

Bien que E. ait toutes les raisons du monde d’être hostile à mon égard, nous nous sommes rapprochées l’une de l’autre avec beaucoup de compassion, réalisant que nous avions toutes les deux souffert terriblement mais que nous avions trouvé la force intérieure pour surmonter la situation. E. et moi, avons parlé et pleuré. Nous nous sentions immédiatement liées l’une à l’autre et ressentions un grand amour et une grande reconnaissance l’une envers l’autre. Nous avons été capables de nous unir profondément en tant que femmes et de dépasser les clivages de notre nation.

Au fil des ans, E. a également occupé des fonctions politiques importantes, ce qui, d’un point de vue historique, constitue une réussite majeure pour une femme chrétienne vivant dans ce contexte.

Aujourd’hui, je dois admettre que E. est mon âme sœur au-delà du mur.

Bella Gal, focolare.org

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