La guerre en Ukraine et l’engagement des communautés Focolari

 

Dans la situation douloureuse dans laquelle se trouve l’Ukraine, avec des morts et des blessés innombrables, des « fleuves de larmes et de sang » – a dit le Pape François à l’Angélus du 6 mars – plusieurs millions de réfugiés en quelques jours, de la destruction à n’en pas finir, la souffrance et la peur omniprésentes, nos communautés participent à l’aide concrète, à la prière, à tout ce que l’imagination de l’amour est capable de mettre en œuvre. Nous savons que nous sommes de petites gouttes dans un océan de détresse, unies à tant d’autres gouttes de gens ordinaires et d’organisations humanitaires dans les pays de l’Est de l’Europe, proches de l’Ukraine et dans toute l’Europe.

On a le cœur serré en voyant ces flux ininterrompus de réfugiés ukrainiens. Pourtant, la douleur et la suspension sont également présentes en Russie, en Biélorussie et en Moldavie. Et nous sentons combien notre tâche est importante pour faire rayonner un peu d’amour, de paix et d’espoir. Et l’Évangile se répète aujourd’hui : « Donnez et on vous donnera », « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » et on pourrait aussi dire « J’étais dans le désespoir et vous m’avez redonné l’espoir ».

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communication : Ukraine

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Dans nos petites communautés, dispersées dans ces pays, nous cherchons à créer des occasions de proximité, en souffrant les uns pour les autres, au-delà des frontières, en écoutant ceux qui ont peur, ceux qui ont un mari, un petit ami, un frère sous les armes, ceux qui ont peur d’être enrôlés. En Russie aussi, les sanctions commencent à affecter la population, l’inflation augmente, des emplois sont perdus, il y a une pénurie de médicaments. Même en Biélorussie et en Moldavie il y a la psychose de la guerre toute proche.

Nous travaillons soit au sein d’organisations existantes, comme la Caritas, soit dans le cadre du volontariat organisé par les différents pays, soit à travers nos organismes et cité-pilotes, soit individuellement.

En Pologne, où le nombre de réfugiés est le plus important, il est touchant de constater qu’il n’y a pas de camps de réfugiés, tout le monde est logé chez l’habitant ou dans des structures publiques. Et nos communautés locales sont également impliquées dans des actions coordonnées par Caritas, par les municipalités. Nous avons ouvert un compte courant pour collecter les dons soit directement pour l’Ukraine, soit pour les réfugiés dans les pays voisins. Une équipe a été mise en place pour tout coordonner.

La ‘cité-pilote’ Focolari en Pologne s’est mise à disposition pour accueillir 25 enfants d’un orphelinat ukrainien, ainsi que leurs éducateurs. Des chambres ont été aménagées, sur chaque lit d’enfant on a mis une peluche avec des bonbons. Les enfants des familles de la communauté ont apporté leurs jouets. La cité-pilote disposant d’un jardin d’enfants, cet environnement permettra également de détendre les petits orphelins.

En République tchèque, nous avons ouvert notre centre de formation pour accueillir un groupe de sourds-muets venus d’Ukraine.

En Slovaquie, certaines personnes vont à la frontière pour accueillir ceux qui poursuivent ensuite leur voyage vers l’Ouest. L’une de nous, qui travaille dans un hôpital psychiatrique en tant qu’infirmière et possède une longue expérience dans ce domaine, s’est rendue à la frontière ukraïno-slovaque pour offrir une assistance aux personnes traumatisées par la guerre. Une autre vit dans une ville à la frontière avec l’Ukraine, à Kosice. Le soir, elle se rend avec un ami à la gare pour récupérer les personnes qui ont besoin d’une nuit de sommeil avant de poursuivre leur voyage vers la Pologne, la République tchèque, etc.

En R. Moldavie, un Père avec une petite communauté paroissiale accueille les réfugiés qui traversent la frontière de ce pays très pauvre, pour ensuite se rendre en Roumanie ou en Europe occidentale. Il s’agit d’une collaboration avec des membres d’autres mouvements (néo-catéchumènes). En attendant un nouveau groupe d’une trentaine de personnes, mères et enfants, le Père nous écrit quelques lignes :  » Le 1er mars à 17 heures, un appel téléphonique : « Êtes-vous prêt à accueillir 80 personnes qui ont fui Kiev ? Nous nous sommes immédiatement mis au travail. Nous avons sorti tout ce que nous avions : matelas, couvertures, sacs de couchage et nous avons rempli notre gymnase. Les réfugiés sont arrivés le lendemain. C’étaient des gens déconcertés, traumatisés par les bombes qui étaient tombées sur le toit de leurs maisons, mais soulagés d’être encore en vie. Avec eux, une vingtaine d’enfants âgés de cinq jours à un an. Notre médecin s’est consacrée corps et âme à eux. Elle est aussi allée acheter des médicaments avec son propre argent. Le lendemain, un vieil homme s’approche de l’une d’entre nous, lui met une poignée de billets dans la main et part. Pas même le temps de demander son nom. C’était 4000 euros. »

Au cours de la semaine du 20 mars, un groupe de 40 réfugiés ukrainiens est arrivé dans la ‘cité-pilote Focolari Mariënkroon’ aux Pays-Bas. Parmi eux se trouvent 11 mineurs âgés de 1,5 à 17 ans. Le mouvement des Focolari y offrira un hébergement d’urgence et facilitera le travail de la municipalité de Heusden et du Conseil néerlandais pour les réfugiés.

Dans la ‘cité-pilote Mariapolis Vita’ en Belgique, d’où l’aide aux victimes des inondations de juillet 2021 en Wallonie se poursuit, des réfugiés ukrainiens se rendent régulièrement à la boutique de seconde main FagotTof. A Anvers et ailleurs, les réfugiés sont aidés par des personnes de la communauté des Focolari pour aménager un logement et sont guidés dans les démarches administratives. Au Luxembourg (province et Grand-Duché) différentes actions ont permis de récolter plus de 10.000 euros pour les réfugiés ukrainiens.

Dans le focolare de Kiev, dès que la guerre a commencé, des gens de la communauté locale, près des frontières slovaque et polonaise, et donc loin de Kiev, ont appelé le focolare pour dire qu’à 70 km de la capitale il y avait des tirs et ils ont demandé aux focolarines (personnes consacrées vivant dans les communautés appelées focolare, cœur de notre Mouvement) de quitter Kiev, car elles étaient toutes étrangères. Il faut savoir qu’il n’y a pas de communauté Focolari dans la capitale. Le focolare se trouve donc maintenant dans une paroisse de l’ouest, d’où il poursuit son travail avec la Caritas et soutient les gens par des appels téléphoniques, une aide concrète, la recherche de l’hospitalité en dehors de l’Ukraine, etc. Mais surtout, dans cette situation, on pleure avec ceux qui pleurent, on les écoute sans donner des solutions qui n’existent pas, on les aide à pardonner, on les encourage à croire en l’amour de Dieu, même dans cette situation tragique.

Parfois, la question se pose, mais Dieu qui est amour, pourquoi permet-il de telles douleurs ?  En voyant les prières d’innombrables personnes dans le monde entier, la foi revient que Dieu écoutera le cri de l’humanité dans cette partie de l’Europe. Non, le monde uni n’est pas une utopie, car Jésus a donné sa vie pour cela, et nous voulons assumer ces souffrances, pour la renaissance d’une nouvelle terre où nous nous sentirons tous enfants d’un seul Père.

 

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