Marcy Kneip (1942 – 2022)

 

« Aimer, c’est vivre » – tel était le chant du Gen Rosso choisi à juste titre pour la messe d’adieu célébrée pour Marcy Kneip, « volontaire de Dieu ».

Qui aime, vit vraiment. Marcy est une de ces personnes qui ont mené une vie en plénitude. Un des échos à l’annonce de son décès a été :  » Marcy a été un ange, avec ses limites certes, mais toujours au service des autres. »

“Sur ma route un jour je t’ai rencontré et nos deux sentiers ont suivi le même parcours”

Déjà dans les années 1970 Marcy a eu des contacts avec l’idéal de l’unité de Chiara par une camarade de classe. Alors que celle-ci a fini par entrer au focolare, Marcy a ressenti la vocation de « volontaire de Dieu ». Elle a fait des études d’institutrice, et a exercé sa profession avec passion, à Wiltz, jusqu’à sa retraite. Elle n’a interrompu ce travail qu’une année pour un échange aux USA.

Dans son parcours de « volontaire » on a vu Marcy responsable de « noyau » des volontaires (point d’unité régional), responsable de toutes les volontaires du Luxembourg, accompagnatrice des adhérents, des volontaires en formation. Au « noyau » elle aimait donner des conseils de santé qu’elle avait recherchés pour bien vivre cet aspect. Aussi nous distribuait-elle parfois des légumes, des fruits, des pommes de terre etc. qu’elle avait achetés auprès d’un de ses anciens élèves-agriculteur, pour le soutenir financièrement. Après un congrès ou une journée de formation c’était elle qui nous la faisait revivre grâce aux notes qu’elle avait prises. Et à chaque fois qu’il y avait une rencontre ou une fête dans notre Mouvement, Marcy venait en compagnie d’une ou de plusieurs personnes pour leur faire connaître la spiritualité de l’unité.

“L’amour est le chemin que nous voulons suivre”

C’est ce qui a fait avancer Marcy dans sa vie quotidienne, avec de grands et petits gestes d’amour. Ainsi elle trouvait le temps, à côté de son travail, de soigner sa mère alitée en la gardant chez elle jusqu’à la fin.

Ses actes d’amour sont innombrables. Elle accueillait et suivait une famille d’immigrés pendant 20 ans. Elle aidait les adultes à trouver du travail, et les enfants à réussir à l’école. Elle payait de même le loyer de certaines personnes, pour qu’elles aient une habitation décente. Nombreux sont les jeunes qui avaient des difficultés scolaires, à avoir bénéficié du soutien professionnel de Marcy. A ses yeux un enseignant devait faire plus que transmettre du savoir. Rien d’étonnant que jusqu’à ce jour beaucoup d’anciens élèves lui ont manifesté une grande sympathie.

L’amour de Marcy s’est aussi manifesté en paroisse. Elle a veillé au nettoyage et à la décoration de son église paroissiale et d’autres églises des environs, et elle faisait partie du groupe liturgique. Une personne de son village rapportait qu’elle soignait même plusieurs tombes, la famille des défunts ne pouvant plus le faire.

Pour Marcy les distances ne constituaient pas d’obstacle pour rendre service. Des années durant elle a fait des va-et-vient réguliers en Belgique pour cuisiner et faire (gratuitement) le ménage auprès de Mgr. Schruers résidant dans la cité-pilote Focolari de Rotselaar.

Pour soutenir une amie d’études, dentiste, célibataire, qui vivait à Bruxelles et dont la santé s’était détériorée, elle téléphonait régulièrement en lui demandant si elle avait besoin de l’une ou l’autre chose. Une fois cette amie lui avait répondu : « Je n’ai pas de pain ». « Demande à Aniko, la volontaire qui n’habite pas loin, avait été la réponse de Marcy, mais si elle ne peut pas venir, je me mets en route pour te l’apporter ». Marcy habitait au Luxembourg, à deux heures et demie d’autoroute… Après le décès de sa maman, Marcy venait chaque 24 décembre chez cette amie, apportant le repas du Réveillon. Elle retournait ensuite la nuit même au Luxembourg pour passer Noël avec sa famille.

Un autre exemple du grand cœur de Marcy : ses initiatives en faveur du camion d´aide humanitaire pour l´ex-Yougoslavie. Dix-huit années de suite la communauté du Grand-Duché a rempli un grand camion à destination de la Croatie d’abord, de la Macédoine ensuite. Grâce au bon contact que Marcy avait construit avec le gérant du supermarché où elle faisait ses courses, elle a eu la permission de faire une collecte de denrées alimentaires de première nécessité … farine, café, pâtes, sucre … à l´entrée du magasin. Les clients pouvaient déposer le produit acheté dans un caddy. Marcy impliquait des jeunes pour distribuer des flyers explicatifs à l´entrée du magasin. Ainsi ils apprenaient à aller vers les gens et à répondre aux questions. Après ils aidaient à remplir les caisses à partir des caddys. Marcy les gâtait avec des sandwiches, des noix (toujours des choses saines !) pour les remercier.

Grâce à de bons contacts avec sa commune, Marcy avait obtenu l´aide gratuite d´un chauffeur qui transportait les caisses du supermarché vers la ferme Stein où tout était stocké en attendant le grand départ en camion.

Pour clôturer ce récit certes incomplet, je voudrais encore citer un exemple de la « fantaisie d’amour » de Marcy. En 2021 elle avait mobilisé une équipe qui aidait à faire une collecte d’aliments au Supermarché à Wiltz pour les sinistrés des inondations à Chênée, dans la région de Liège. Le lendemain de la collecte, une deuxième équipe livrait tous les produits alimentaires (légumes, lait, fruits… ) aux familles sinistrées. Et pour remercier toutes les personnes engagées dans cette initiative bénévole, Marcy a ensuite organisé un moment de fête.

Marcy a mis sur pied de telles actions jusqu´à ses 80 ans, sans jamais ménager ses forces, et en entraînant toujours d´autres personnes à faire le bien ensemble.

Les avis de tous ceux qui l’ont connue sont unanimes : elle n’a jamais fait état de sa personne, ni de ses actes. Elle s’efforçait toujours plus d’être Amour et de ne pas juger. C’est d’ailleurs l’accent que le prêtre a mis dans son homélie de la messe des funérailles.

La disparition soudaine de Marcy due à un accident de voiture a été un choc. Mais nous sommes unanimement d’avis qu’elle a été accueillie au ciel avec beaucoup de joie de la part de tous ceux et celles qui l’ont précédée. Et nous avons maintenant un puissant intercesseur en plus.

« Je crois de tout mon cœur que seul aimer suffit ! »

Margot L.

 

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