Fasciné par l’économie de marché

 

Je viens de la Suisse et vis depuis 5 ans en Belgique dans une communauté du Mouvement des Focolari.

Comme adolescent j’étais déjà fasciné par l’économie de marché et je n’avais qu’un seul objectif : gagner un million, au plus vite! Je rêvais également de devenir pilote. J’avais déjà le brevet du vol à voile. Voler était devenu ma grande passion! En même temps, comme jeune entrepreneur j’étais vraiment lancé et j’avais devant moi des perspectives prometteuses.

Entre temps j’ai fait connaissance des jeunes des Focolari et leur radicalité de vie chrétienne m’a fort impressionné. Le feu qui les animait me fascinait et je sentais fortement l’amour personnel de Dieu pour moi. Plus tard j’ai découvert ma vocation : suivre Jésus comme focolarino dans une communauté et donc laisser tout derrière moi.

D’un côté cette vocation de Dieu à suivre, de l’autre les sacrifices plutôt grands à faire pour abandonner mes activités financières et de loisirs. Mais la vocation était trop forte et claire : j’ai dit un oui plein à Dieu. Cela m’a fait expérimenter une grande liberté intérieure, jamais connue auparavant.

Après deux ans de formation à la cité-pilote Loppiano, en Italie, on m’a demandé si j’étais prêt à m’investir dans la fondation d’une entreprise qui auraient produit des chaises ergonomiques en Suisse. Dans un premier moment cette proposition imprévue me fit peur parce que je ne pensais pas avoir les compétences nécessaires. Après avoir pu parler des appréhensions que j’avais, j’ai senti que ce projet était de Dieu. Et j’ai accepté.

Cette entreprise aurait fourni du travail à des jeunes à la recherche d’un emploi. 19 ans plus tard, TERGON, l’entreprise en question, est devenue une petite usine avec plus de 40 travailleurs.

Un trajet semé de quelques embûches. Je me rends toujours plus compte que l’Evangile est vrai, que rien ne saurait grandir sans peine et engagement. Le plus important, c’est de chercher à faire de chaque obstacle un tremplin. Au cours des années cette attitude m’a permis de construire de nombreux rapports avec des collègues et clients. Puisque je veux être ouvert et transparent, j’ai vu aussi que certaines personnes ont voulu profiter de ma bonne volonté. J’ai donc appris à formuler les limites clairement, mais à ne pas fermer la porte de mon coeur, à pardonner et continuer à être ouvert.

Aprsè 13 années de TERGON en Suisse j’ai déménagé en Belgique il y a cinq ans, pour continuer ici la vie de l’unité. Après les premiers mois d’inculturation où il fallait apprendre une nouvelle langue – je dois dire que j’ai été très bien accueilli ici -, il y a eu plusieurs indications fortes de Dieu, notamment la proposition d’exploiter le marché du Benelux pour TERGON, comme indépendant. Avec l’aide de plusieurs entrepreneurs chevronnés de l’Economie de communion j’ai trouvé mon chemin dans les dédales de la bureaucratie et mon entreprise a pu être lancée.

C’est une aventure extraordinaire, qui demande un engagement total. Mais je sens que je ne suis pas seul, Dieu m’assiste continuellement. Ainsi, les deux dernières années, à côté de mon travail habituel, j’ai écrit un livre contenant des conseils ergonomiques destinés à améliorer les conditions de vie au bureau. Cela n’était pas facile. Je travaillais avec différentes personnes et langues, le projet prenait de plus en plus d’ampleur et les coûts augmentaient de même. Mon intention, c’était d’offrir quelque chose de valable aux autres, mais le prix à payer était devenu très élevé. Peu de temps après j’ai fait l’expérience de la Providence de Dieu, par le biais d’une commande hors norme de chaises de bureau, qui équivalait au chiffre d’affaires d’une année entière.

Un des ressorts qui me font persévérer dans cette aventure, c’est le fait que je fais partie du projet de l’Economie de communion et qu’une partie de mon bénéfice contribue à diminuer la pauvreté dans le monde et à former des jeunes à la culture de la fraternité.

Comme personne et comme entrepreneur je me sens un disciple de Jésus. Cela me permet de réaliser mes potentialités, tout en cheminant ensemble avec d’autres. Et j’en suis profondément reconnaisssant à Dieu.

 

 

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