Parole de Vie – décembre 2021

 
« Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira » (Luc 1,45)

Cette Parole de Vie est la salutation joyeuse et inspirée d’une femme, Élisabeth, à une autre femme, Marie, venue l’aider. Profondément croyantes et toutes les deux enceintes, elles accueillent dans leur propre petitesse la Parole de Dieu et sa puissance génératrice.

Marie est la première bienheureuse de l’Evangile de Luc, celle qui vit la joie de l’intimité avec Dieu. Par cette béatitude, l’évangéliste met en rapport la Parole de Dieu annoncée et la foi qui l’accueille, l’initiative de Dieu et l’adhésion de la personne.

« Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira »

Marie est la vraie croyante en la promesse faite « en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours [1] ». Elle est vide de soi, humble et ouverte à l’écoute de la Parole, au point que le Verbe de Dieu lui-même peut se faire chair en son sein et entrer dans l’histoire de l’humanité.

Si la maternité virginale de Marie reste une expérience unique, nous pouvons tous imiter sa confiance dans l’amour de Dieu. Si elle est accueillie avec un cœur ouvert, la Parole avec ses promesses peut aussi s’incarner en nous et rendre notre vie fructueuse en tant que citoyens, pères et mères de famille, étudiants, travailleurs et politiques, jeunes et personnes âgées, en bonne santé ou malades.

Et si notre foi est incertaine, comme elle l’était pour Zacharie [2] ? Continuons à nous confier à la miséricorde de Dieu. Il ne cessera de venir vers nous, jusqu’à ce que nous redécouvrions nous aussi sa fidélité et que nous le bénissions.

« Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira »

Sur ces mêmes collines de Terre Sainte, en des temps beaucoup plus proches de nous, une autre mère, profondément croyante, enseignait à ses enfants l’art du pardon et du dialogue appris à l’école de l’Évangile. Sa fille Margaret raconte : « À nous, enfants, blessés par certaines manifestations de rejet de la part d’autres enfants du voisinage, maman répondait : “Invitez ces enfants chez nous” ; puis elle leur donnait elle-même du pain qu’elle venait de faire cuire à la maison, pour qu’ils puissent l’apporter à leurs familles. Depuis lors, nous avons construit des relations d’amitié avec ces personnes [3]. »

Chiara Lubich nous soutient également dans cette foi courageuse : « Après Jésus, Marie est celle qui a su dire “oui” parfaitement à Dieu. En cela résident sa sainteté et sa grandeur. Et si Jésus est le Verbe, la Parole incarnée, Marie, par sa foi en la Parole, est la Parole vécue, tout en restant créature comme nous, semblable à nous […]. Croire donc, avec Marie, que toutes les promesses contenues dans la Parole de Jésus se réaliseront et affronter, comme elle, si nécessaire, le risque de l’absurde que cette Parole comporte parfois. De grandes et petites choses, mais toujours formidables, arrivent à ceux qui croient en la Parole. On pourrait en remplir des livres entiers […]. Quand, dans la vie de tous les jours, en lisant les Écritures, nous rencontrons la Parole de Dieu, ouvrons notre cœur pour l’écouter, avec la foi que ce que Jésus nous demande et promet se réalisera. Nous ne tarderons pas à découvrir qu’Il tient ses promesses [4]. »

« Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira »

En ce temps de préparation de Noël, rappelons-nous la promesse surprenante de Jésus de se rendre présent parmi ceux qui accueillent et vivent le commandement de l’amour réciproque : « Là où deux ou trois sont unis en mon nom – c’est-à-dire dans l’amour évangélique – je suis au milieu d’eux [5]. »

Confiants dans cette promesse, faisons renaître Jésus aujourd’hui, dans nos maisons et dans nos villes, par l’accueil réciproque, par l’écoute profonde de l’autre, par une étreinte fraternelle, comme celle de Marie et d’Élisabeth.

Letizia Magri et la Commission Parole de Vie

[1] Lc 1,55.

[2] Cf. Lc 1,5-25 ; 67-79.

[3] CittàNuovaTV, interview de Margaret Karam.

[4] D’après Chiara Lubich, Parole de vie, août 1999, in Parole di Vita, éd. Fabio Ciardi (Opere di Chiara Lubich 5 ; Città Nuova, Rome 2017) p. 611-612.

[5] Mt 18,20.

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