Transformer le processus de guerre en un processus de paix

 

Voici les réflexions de quelqu’un qui vit à Jérusalem depuis de nombreuses années.

« Je vous écris pour vous dire comment je vis ces heures tragiques en Terre Sainte. Je vous remercie tout d’abord pour vos prières et votre engagement quotidien en faveur de la paix.

Ce grave conflit – non seulement en raison des plus de 1200 victimes en deux jours, mais aussi parce qu’il accroît fortement une haine qui sera très difficile à surmonter – ne peut être compris sans une connaissance approfondie de l’histoire des 76 dernières années et de l’escalade des tensions au cours de l’année écoulée.

Presque tout est dit dans les commentaires des médias internationaux, mais je voudrais souligner ce qui me semble être une priorité.

Il y a quelques jours, le rabbin Ron Kronish de Jérusalem, dont la vie est consacrée au tissage de la paix, a écrit : « Depuis plus de 40 ans, nous assistons à la prédominance du processus de guerre sur le processus de paix en Israël et dans la région. Il me semble que le processus de guerre n’a pas été très fructueux… et qu’il s’accompagne de nombreuses destructions de biens et de vies et ne fait qu’accroître la peur et la méfiance de part et d’autre du conflit ».

Et dans ces heures, après la forte dénonciation de la souffrance palestinienne, l’ambassadeur palestinien à Londres, Husan Zumlot, a changé de ton et a conclu une interview de la manière suivante : « Une dernière chose. C’est une opportunité pour le monde de se réveiller face à cette situation et ce sera le début de la stabilité dans la région et dans le monde ».

Oui, il doit être clair pour nous qu’une trêve ne suffit pas : sortir du conflit israélo-palestinien est une condition nécessaire à la paix dans la région du Moyen-Orient et dans le monde. La fin du conflit est possible et ne peut plus être reportée, et c’est cet objectif qui doit être au premier plan de nos pensées et de nos prières.

Il ne s’agit pas seulement d’une question de politique internationale, nous pouvons tous être bien informés et faire entendre notre voix de bien des manières.

Surtout, nous ne devons pas oublier que rien ne fonctionnera sans un processus sérieux et bien préparé de réconciliation entre les deux peuples.

Vivant d’ici, d’une terre que l’on ose qualifier de « sainte », mais qui est en réalité sa négation quotidienne et dont la sainteté n’est visible que chez ceux qui continuent à aimer l’ennemi jour après jour, il me semble que le prix que nous payons est trop élevé. Mais je sens en moi l’espoir que c’est précisément du cri de douleur absurde de ces heures que peut naître la force politique et civique pour inverser le processus de guerre en un processus de paix, un processus avec de nouvelles solutions que la situation actuelle exige ».

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