Mouvement des Focolari
Concert ‘’Toulouse for Italy’’

Concert ‘’Toulouse for Italy’’

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Rocco Femia, directeur de la revue culturelle Radici

« On peut y arriver, disions-nous, et non seulement nous y sommes arrivés mais nous l’avons fait de la plus belle des manières ». Celui qui s’exprime, c’est Rocco Femia, directeur de la revue culturelle RADICI, à la conclusion du concert ‘’TOULOUSE FOR ITALY’’de solidarité avec les victimes du séisme en Italie, organisé par la revue française de culture italienne. Et le succès lui a donné raison : la Halle aux Grains de la belle Toulouse était pleine à craquer. La récolte de fonds destinée aux personnes sinistrées italiennes a dépassé de loin toute attente. Les nombreux sponsors ont couvert les frais d’organisation de manière à ne pas toucher aux bénéfices du concert entièrement versés aux personnes sinistrées. Maintenant ce sera à l’AMU (Action pour un Monde Uni) à canaliser le fruit de la solidarité des cousins de l’autre côté des Alpes, par le biais du projet RimPresa, déjà en cours et engagé directement avec les familles sinistrées. « Je veux remercier tous les participants qui ont fait de cette soirée un événement inoubliable, sous le signe de la solidarité et en célébrant la grande musique d’une manière majestueuse. Avec votre réponse généreuse, nous avons vaincu la bonne bataille . Les vibrations des cœurs ont été plus fortes que la destruction » affirme R. Femia non sans émotions. La foule des participants, retenant son souffle, est devenue une seule personne et plus de mille cœurs : « Merci pour votre soutien et votre générosité », conclut-il. Toulouse_for_Italy_05Une cinquantaine d’artistes se sont produits gracieusement, exprimant ainsi leur grande sensibilité envers ceux qui ont eu des pertes ou dégâts importants : l’orchestre de chambre OCCITANIA avec la musique de Bach ; le Groupe Incanto de chants populaires italiens et qui passe de par le monde avec un music- hall intitulé ‘’Quand nous étions, nous, les immigrés’’ ; Le trio DALTIN avec les inoubliables musiques des films italiens les plus célèbres ; Vicente et Rafael PRADAL de l’Espagne ; le virtuose guitariste de flamenco Kiko Ruiz ; le trio de musique jazz NACCARATO ; la délicatesse et la virtuosité du joueur de mandoline Julien Martineau ; les chansons-poésies du grand De André, les sonates de la Fabrizio DE ANDRE Band ; ainsi que la grande finale avec ‘standing ovation’ de la soprano Cécile LIMAL qui a entonné ‘’La Vita è bella’’…pour n’en citer que quelques-uns. Le tout alterné par les présentations bien vivantes de Rocco Femia, Marina Lorenzo et Patrick Noviello. Le directeur de RADICI n’a oublié personne en remerciant, bien conscient de l’apport de chacun à la réussite de l’événement : de l’équipe des techniciens au directeur artistique, de la régie des sons et lumière et du public à Véronique Jaget, metteur en scène générale du concert. Mais aussi l’adjoint à la culture de la Mairie Francis Grass, le Consul d’Italie à Toulouse Fabrizio Mazza, les sponsors, les bienfaiteurs, les médias…tous ensemble ont ‘’vaincu la bataille’’. Et c’est cela que j’expérimente lorsque je partage debout, avec les artistes et les techniciens, un repas post-concert. On sent un lien profond qui les lie, fait de confiance réciproque, d’estime, de talents partagés, de solidarité, d’envie de rendre le monde plus beau. Et je ressens en moi, joie et émerveillement de voir ce lien relié aussi avec moi, avec l’AMU. Je ne suis donc pas surpris de découvrir que je viens de vivre le début d’un long et bénéfique rapport de collaboration. En effet, en présentant ‘’Action pour un Monde Uni’’ pendant le concert, Rocco Femia a mis en évidence le slogan du projet RImPresa, comme expression de ce qui, pour les participants, représente déjà une conviction : « l’espérance vibre, le futur ne tremble pas ». D’après Gustavo Clariá

Parole de vie de janvier 2017

« Hier soir, au restaurant avec une amie de maman, j’ai choisi comme dessert un gâteau qui me plaisait beaucoup. Maman a dit non ! J’allais me mettre à bouder, mais je me suis rappelé que Jésus était à côté de maman, alors j’ai fait un sourire. » « Aujourd’hui, après une journée fatigante, je suis rentré à la maison et, ce soir, alors que je regardais la télé, mon frère m’a pris la télécommande. Cela m’a mis en colère, puis je me suis calmé et l’ai laissé regarder ce qu’il voulait. » « Aujourd’hui, j’ai répondu vertement à mon papa. Voyant que cela le rendait malheureux, je lui en ai demandé pardon et nous en avons été heureux. » Ces expériences de la parole de vie sont racontées par des enfants d’une école primaire de Rome. Peut-être n’y a-t-il pas un lien immédiat entre ces expériences et la parole que nous vivions alors, mais le fruit de l’Évangile vécu nous stimule toujours à aimer. Quelle que soit la parole à vivre, ses effets restent toujours les mêmes : elle change la vie, nous rend attentifs aux besoins des autres et nous pousse à nous mettre à leur service. Accueillir et vivre la Parole fait naître Jésus en nous et nous conduit à agir comme lui. Voilà ce que laisse entendre l’apôtre quand il écrit aux Corinthiens. Ce qui poussait Paul à annoncer l’Évangile et à se donner tant de mal pour l’unité de ses communautés est l’expérience profonde qu’il avait faite. Il avait eu le sentiment d’être aimé, sauvé par Jésus. Sa vie en avait été transformée au point que rien ni personne n’aurait pu le séparer de lui : ce n’était plus Paul, mais Jésus qui vivait en lui. Penser que le Seigneur l’avait aimé au point de donner sa vie pour lui le poussait, de manière irrésistible, à faire de même. Est-ce que l’amour du Christ nous étreint avec la même véhémence ? Si nous avons fait l’expérience de son amour, nous ne pouvons qu’aimer à notre tour et pénétrer avec courage là où il y a divisions, conflits, haine, pour semer la concorde, la paix, l’unité. L’amour nous fait aller au-delà des obstacles, trouver une relation directe avec les personnes, les comprendre, partager, trouver avec elles les solutions. L’unité doit être trouvée quel qu’en soit le coût. Ne nous laissons pas bloquer par une fausse prudence, les difficultés ou les heurts possibles. Dans le domaine de l’œcuménisme, c’est urgent. Cette Parole a été choisie pour ce mois de janvier où nous célébrons la semaine de prière pour l’unité chrétienne, justement pour qu’elle soit vécue par les chrétiens des diverses Églises et communautés et que nous soyons tous poussés par l’amour du Christ, à aller les uns vers les autres, à retrouver l’unité. À Graz (Autriche), le 23 juin 1997, Chiara Lubich affirmait en ouverture de la deuxième Assemblée Œcuménique Européenne : « Un authentique chrétien de la réconciliation sera celui qui aime les autres avec la charité même de Dieu. Une telle charité nous fait voir le Christ en chacun, elle s’adresse à tous – Jésus est mort pour tout le genre humain –, elle prend sans cesse l’initiative et aime en premier. Elle nous fait aimer chacun comme nous-mêmes, nous rend un avec nos frères et sœurs, dans la souffrance et dans la joie. Les Églises aussi devraient s’aimer mutuellement de cette façon. » Vivons, nous aussi, cet amour avec la simplicité et le sérieux des élèves de l’école primaire de Rome. Fabio Ciardi

Fontem : échos d’un jubilé

Fontem : échos d’un jubilé

Mémoire, remerciements, responsabilité. Les trois paroles-clé d’une succession d’événements qui se sont déroulés à Fontem (Cameroun) et qui ont célébré les 50 années depuis l’arrivée de quelques focolarini médecins dans la forêt camerounaise pour commencer une œuvre en étroite collaboration avec les Bangwa, les habitants du lieu. Dans l’introdfontem12uction des autorités civiles et traditionnelles et du coprésident des Focolari, Jesús Morán, ceux-ci rappellent l’importance, selon la propre compétence, de ces débuts grâce auxquels la région a assisté, au cours des années, à un impensable, considérable développement à tous points de vue. La validité de la méthode avec laquelle les focolarini sont entrés en dialogue avec la population de religion traditionnelle, a été aussi réaffirmée. Cette approche typique des Focolari a donné vie, ici et dans le monde, à plusieurs expériences positives de dialogue interreligieux, comme l’a rappelé dans son intervention, Rita Mussallem du Centre pour le dialogue interreligieux des Focolari. Au cœur de cette première journée, l’intervention de Mgr. Nkea Andrew, évêque de Mamfe, qui, à travers son expérience personnelle de Bangwa, confirme la préciosité de ce dialogue et sa pleine conformité à l’Évangile. Un jeune prêtre autrichien, présent lors de l’événement, commente : « L’harmonie avec laquelle les valeurs de la culture africaine et les valeurs chrétiennes s’ajustent m’a vraiment touché ». Le deuxième jour, consacré aux témoignages, un médecin et une infirmière parmi ceux qui sont arrivés les premiers, soulignent combien l’étroite collaboration avec les personnes du lieu ait été source de lumière dans la manière de soigner les malades en tenant compte des exigences du corps et de l’esprit. Et également combien de nouvelles amitiés durables ont pu naître ainsi que des résultats de guérisons. Les témoignages d’accompagnement dans la phase finale de la vie ont aussi été touchants. Également les témoignages de quelques ex-étudiants du Collège : un commissaire de police, un jeune prêtre, une infirmière. En écoutant leurs histoires, on comprend qu’à côté d’un savoir scientifique excellent, il leur avait été donné la possibilité de découvrir ces valeurs humaines et spirituelles qui leur permet maintenant d’être des personnes heureuses et appréciées dans la société et dans l’Église. Et comme signe prophétique d’une nouvelle économie, on présente les premiers pas, au Cameroun, de l’Économie de Communion : projet qui sera dans peu de temps, lancé dans une conférence internationale. Le troisième jour est dédié aux remerciements. Quelques interventions significatives rappellent combien, parmi les premiers, ont donné la vie pour Fontem comme l’ingénieur Piero Pasolini, le Dr. Lucio dal Soglio etc. lesquelsfontem 122 considérant l’autre égal à soi-même, ont donné l’empreinte à leur œuvre, de la réciprocité et non pas de l’assistanat. S’ensuivent les danses traditionnelles des 5 territoires (Fondoms) qui composent la Division de Lebialem et qui donnent couleur et vie à la fête. A toutes les personnes présentes, plus de 2500, on sert ensuite un repas, fruit de l’amour de beaucoup de mamans infatigables qui ont travaillé jour et nuit . Le soir, un joyeux et émouvant musical qui, avec des chants et des textes présentés par les enfants et les étudiants, racontent la vie de Fontem. Le 4ème jour on célèbre la présence à Fontem, du Collège ‘’Our lady seat of wisdom’’. Aux nombreux ex-étudiants venus de l’étranger et qui forment une association présente dans plusieurs pays du monde, l’évêque de Mamfe lance l’invitation à prendre conscience des dons qu’ils ont reçus et qui les rendent actuellement capables d’être des ambassadeurs d’unité là où ils se trouvent. Charles Tasong, un des premiers Bangwa à connaître les Focolari, s’exprime et dit : « Pendant le ‘’Cry-die’’ (commémoration de Lucio dal Soglio, don Lino D’armi et Doris Ronacher, récemment disparus, qui ont consacré toutes leurs énergies à Fontem) j’ai vu qu’il n’y avait plus le Mouvement des Focolari et les Bangwa ; non plus les blancs d’un côté et les noirs de l’autre ; mais une seule famille. Idem durant la messe à Menji : non pas la paroisse et le Mouvement mais une seule famille. Je veux cueillir le défi de porter de l’avant avec ma vie, la forte réalité d’unité vécue ces jours-ci à Fontem ». Biagio Sparapano

Les groupes musicaux GEN fêtent leurs 50 ans

https://vimeo.com/195193687 Au début, il y avait quelques jeunes filles, une batterie verte et… L’étincelle qui a allumé le Gen Verde était une consigne originale. Pas celle de la mythique batterie verte, mais celle de… “faire beaucoup de bruit”. Absolument. Diffuser et offrir à tous, à travers la musique et les spectacles, l’Idéal de l’unité, qui est l’âme de toute notre vie. Cette étincelle a parcouru le monde et en a allumé beaucoup d’autres. L’unité ne peut se chanter qu’en chœur. C’est ce que nous voudrions exprimer avec cette nouvelle chanson et avec les images qui la traduisent en visages, gestes, couleurs de la vie. C’est encore le cas aujourd’hui: chacun est une étincelle. Montons le volume de l’unité ensemble, où que nous soyons. Gen Verde – International performing arts group Gen Rosso website

Noël signifie “Dieu nous aime”

Noël signifie “Dieu nous aime”

eec6effd-0857-4a1c-bdc6-c4a6ae19dda9Noël, Noël, combien de fois t’avons-nous fêté dans une joie pure, une chaleur unique ! Mais notre cœur est tellement endurci par le froid du monde que tu n’as pas réussi à le marquer comme il se devait de ton mystérieux et incroyable message : DIEU NOUS AIME chacun personnellement et tous ensemble. Son amour nous a enveloppés jusqu’au point de décider la bienheureuse Trinité à envoyer parmi nous, fait homme, le Fils de Dieu afin que notre bref passage sur terre soit illuminé dès à présent par la Lumière qui ne s’éteint pas et que la mort absurde en cette vie se transforme en simple passage vers la vie plus pleine et éternelle ! Au moins cette année, toi, Noël, dis à nos cœurs ce que tu veux [leur] dire et nous, nous voici prêts à accueillir ta voix. Source : Centre Chiara Lubich  

Pour un Noël solidaire

Pour un Noël solidaire

church-1704815_960_720 Noël nous rappelle, avec la phrase de l’Écriture que nous avons choisi d’approfondir ce mois-ci, qu’ « Il vient lui-même nous sauver » (Is 35, 4). De quoi ? De nos souffrances, de nos peurs, de nos angoisses…mais surtout de nous-mêmes, de notre égoïsme, de notre indifférence vis-à-vis de celui qui souffre. Mon souhait donc, veut être une invitation faite à moi-même et à tous, à aller au-delà de nous-mêmes afin d’accueillir l’autre, tous : celui qui est dans le besoin, celui qui a été contraint à l’abandon de ses propres terres, par les guerres et par la faim, celui qui est seul, marginal, prisonnier… Je souhaite que chacun d’entre nous, après avoir expérimenté l’amour de Dieu qui nous sauve, puisse être une main tendue à ’’sauver’’ celui qui est à côté de nous. Joyeux Noël à chacune et chacun ! Maria Voce
Les Gen4 mettent Jésus au centre de la fête de Noël

Les Gen4 mettent Jésus au centre de la fête de Noël

Sloggiato-IM-DSCN0004Ce sont les Gen4, les enfants des Focolari, qui t’expliquent avec conviction que Noël n’est pas seulement une fête de couleurs, un ensemble de personnages créés par des publicités persuasives, une course frénétique à la recherche de cadeaux :’’Il faut à nouveau mettre Jésus au centre de la fête de Noël’’, c’est sa fête, te racontent-ils. C’est avec patience et amour que les Gen4 préparent les petits nouveaux-nés en plâtre qu’ils offriront ensuite aux passants. A New York, une femme raconte : « Alors que je visitais la ville avec des amis au beau milieu de la foule, votre table a attiré mon attention…Ces paroles,’’Ils ont délogé Jésus’’ ont fait si bien écho en moi ! Je voudrais transmettre votre message à d’autres personnes. Cela a été pour moi le plus beau Noël, il m’a rempli le cœur de chaleur ». Maria Helena Benjamin et Pep Canoves, responsables des Gen4 au niveau mondial, nous racontent combien ces petits, particulièrement sensibles à l’amour évangélique, apprennent à concrétiser dans leurs actions quotidiennes, de véritables gestes concrets de fraternité : ils découvrent que l’amour lorsqu’il est réciproque, apporte la présence de Jésus parmi eux. Ils apprennent à le connaître et créent avec lui un rapport simple et direct. Ils réussissent à mettre dans le coup, les amis de l’école, les familles, les parents proches, leurs enseignants, avec leur désarmante simplicité, en entrant directement dans le cœur de chacun. Sloggiato-IM-DSCN0004Pep Canoves rappelle combien Chiara Lubich avait tellement à cœur ces petits enfants, leur réservant une place privilégiée, les rencontrant pendant les différents congrès internationaux, en leur envoyant des messages, en répondant à leurs questions. Et c’est à eux qu’elle avait adressé l’invitation de faire en sorte que Jésus ne soit pas banni de Noël : « Faites naître Jésus au milieu de vous avec votre amour ; ainsi, c’est toujours Noël! […] Nous pouvons offrir Jésus, Jésus qui est au milieu de nous, au monde entier, apporter notre amour, cette joie, dans les rues, dans les écoles, aux petits et aux grands…partout ! ». Une belle initiative est celle du Calendrier de l’Avent : les Gen4 remplissent les journées qui précèdent Noël avec le plus possible d’actes d’amour concrets, apparemment simples, mais qui proportionnellement sont déjà révolutionnaires. Les Gen4 sont impliqués dans beaucoup d’initiatives, surtout auprès des plus pauvres. « Pendant l’année – continue Maria Helena Benjamin – nous recevons différentes nouvelles du monde entier à propos de leurs activités en faveur des plus pauvres. Ils ont une capacité innée à accueillir les autres enfants qui sont marginalisés, comme l’histoire de Sonia de la Roumanie, âgée de 5 ans, qui fait amitié avec une enfant rom insérée depuis peu dans sa classe ». « Nous avons reçu des nouvelles de Madagascar et de l’Indonésie. Aussi de la Syrie, ces jours-ci particulièrement difficiles en pleine guerre, des nouvelles nous arrivent – raconte Pep. Ils nous ont même envoyé des photos depuis Alep : dans cette situation de conflit, on vit avec eux en continuant à croire dans la paix ». Chiara Lubich, en répondant à une question d’un Gen4, leur avait donné une consigne : « Savez-vous quel est le vrai bonheur ? Essayez : c’est celui que possède la personne qui aime, qui aime, qui aime. Quand on aime on est heureux et si on aime toujours, on est toujours heureux ; Qu’est-ce que vous pouvez faire vous dans le monde?Donner le bonheur, enseigner à aimer ». Et vraiment, eux nous apprennent avec leur pureté et leur simplicité comment mettre en pratique l’amour évangélique, le secret du bonheur.

La simplicité d’Aletta

La simplicité d’Aletta

Aletta

Aletta (la deuxième à droite) avec Chiara Lubich (la première à gauche)

Née à Martignano (Trente) le 27 novembre 1924, Vittoria Salizzoni, s’étant transférée avec sa famille pour une période en France alors qu’elle n’avait encore que 13 ans, ressent l’appel de Dieu : une lueur intérieure qu’elle laisse de côté pour le moment. A 21 ans, elle connaît Chiara Lubich et est fascinée par la nouveauté de vie dont elle est porteuse. Elle n’a plus de doutes : la voie par laquelle elle va répondre à l’ ’’appel’’ qu’elle avait perçu étant adolescente, c’est le focolare. Aletta, ( c’est ainsi que Chiara l’appelle pour l’inviter à donner un coup d’ailes, sans regarder en arrière), pendant vingt ans, reste auprès d’elle pour découvrir et actualiser les traits du charisme que l’esprit Saint était en train de révéler. Et parmi ceux-ci, en plus de la spécifique spiritualité de l’unité qui le caractérise, les principaux aspects concrets de la vie du chrétien. Un de ceux-ci, qui s’adapte particulièrement à la personnalité d’ Aletta, c’est prendre soin de la santé et de la sauvegarde de l’environnement.  Aspect qui lui est expliqué un jour par Chiara elle-même : « C’est toute l’humanité de Jésus ; la vie de Jésus en tant qu’homme. Jésus est né comme nous, d’une femme, il a eu froid, il a eu faim, il a pleuré, il a connu l’affection humaine…Il a donné à manger aux affamés, multiplié les pains et les poissons, il a guéri de nombreux malades, il a sauvé des âmes. Mais surtout, il a eu beaucoup d’amour pour l’homme et pour sa souffrance… La souffrance, la mort et la résurrection sont aussi des expressions de cet aspect ». Dans les années ‘60 ‘70 Chiara lui demande d’aller ouvrir le focolare d’Istanbul, là où Aletta aura de nombreux et profonds contacts avec le Patriarche Athénagoras I. Elle a ainsi l’occasion à différentes reprises, de l’accompagner lors de ses visites chez le Patriarche. En vivant là, Aletta découvre la beauté de l’Église orthodoxe et des Églises d’Orient, dans lesquelles elle voit soulignée, la vérité traduite en vie, exaltant ainsi l’amour. Les contacts qu’elle établit sont les premiers symptômes annonciateurs d’un dialogue qui sera fécond et qui continue encore maintenant avec l’actuel Patriarche œcuménique, Bartolomé I. AlettaAprès la mort d’ Athénagoras, Aletta se transfère au Liban. Ce sont des années tourmentées par la guerre civile qui,  avec les bombardements incessants, répète la vie des premiers temps à Trente :’’Tout s’écroule, seul Dieu reste’’. Elle partage avec la population locale, la précarité et le risque de ces longues années de guerre en soutenant, consolant, en donnant de l’espoir. Difficultés et dangers n’empêchent pas la diffusion du charisme de l’unité, non seulement au Liban, mais aussi dans tout le Moyen-Orient qu’ Aletta visite périodiquement. En 1990, elle retourne à Rome pour y rester. « Dans les premières années de Piazza Capuccini – raconte Palmira, faisant aussi partie du premier groupe de focolarine de Trente – nous allions avec Aletta dans les vallées pour rencontrer les premières communautés qui se formaient. Elle était comme un ange et on comprend pourquoi Chiara l’a appelée tout de suite Aletta. Elle a vraiment été comme l’aile d’un ange pour Chiara et pour nous tous, pendant ces 70 années et plus, de vie au focolare. Elle parlait peu, mais ce qu’elle disait, nous mettait tout de suite dans l’essentiel. Ce qui la caractérisait, c’était la simplicité, une sérénité innée ; un équilibre psychophysique enviable. Dix jours avant son départ, Aletta enregistre un message vidéo adressé aux jeunes du Mouvement, les gen, réunis en congrès : « Je veux saluer tous les gen du monde, pour leur 50ème anniversaire de vie. Qu’ils aillent de l’avant, ils sont jeunes, ils ont encore les forces, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent ! » La présidente des Focolari, Maria Voce, en annonçant au Mouvement dans le monde, le départ d’Aletta écrit : « Accompagnons dans la joie et avec une immense gratitude, le retour d’Aletta à la maison du Père. Nous ne pourrions pas avoir un modèle meilleur que celui qui comme elle, a donné sa vie sans compter ».   D’après Anna Friso

Guatemala: la Mariapolis des Cakchiquel

Guatemala: la Mariapolis des Cakchiquel

guat 1 IMG_9696“Nous visitions les familles avec le feuillet de la Parole de vie et, entre deux conversations, naissait une rencontre.” Ce sont les mots de Carmen, initiatrice, avec son mari Mynor et ses proches, de la Mariapolis réalisée près de leur ville, Chimaltenango, à 54km de Ciudad de Guatemala. Économiquement basée sur le commerce et l’agriculture, la ville a intégré les rythmes modernes de production et consommation, mais reste jalousement gardienne d’une culture aux traditions anciennes. Carmen et Mynor sont le cœur de la communauté des Focolari et leur maison, particulièrement grande, en est le siège local. Ils racontent avec une certaine fierté les réunions qui se déroulent chez eux. Le Mouvement est peu connu et il fallait d’abord informer le prêtre. Ensemble, Mynor, Carmen et sa sœur Martha sont allés lui rendre visite. Mais un prêtre de cette région est très occupé… Mynor, qui ne pouvait pas l’attendre plus longtemps, est parti travailler au Tribunal. “Le prêtre ne comprenait pas ce que le Mouvement apporte de nouveau – poursuit Carmen – jusqu’à ce que ma sœur Martha lui raconte les expériences de ses enfants gen3.” Son aînée avait destiné l’argent reçu pour ses 15 ans aux enfants pauvres d’un village isolé, un autre avait pardonné un camarade qui l’avait malmené et provoqué une fracture du bras. À ce moment-là, le prêtre a compris les effets de vivre la spiritualité des Focolari. Une fois obtenu le soutien de l’église locale, il fallait couvrir les dépenses, parce que “lorsque les personnes sont conviées pour une retraite – explique Mynor – elles savent qu’elles sont invitées. Pour cette raison, la préparation de la Mariapolis consiste aussi à organiser des activités pour récolter des fonds. L’une d’elles a été un Bingo réalisé dans la salle paroissiale, pour lequel une récolte de cadeaux donnés pour l’occasion avait été faite. guatm 2 IMG_9460 Kelly, deuxième des quatre enfants de Carmen et Mynor, étudie la médecine. “Nous sommes peu – explique-t-elle – mais nous nous aidons. Nous sommes seulement deux gen, mais nous essayons d’avoir toujours Jésus au milieu de nous et avec tous.” Kelly éprouve de l’admiration pour la vie cohérente de ses parents: “Lorsqu’ils invitaient les personnes à la Mariapolis, ils racontaient des expériences que je connaissais. Et ce qu’ils disaient était vrai. Chez nous, la Parole de vie est la référence pour chaque situation. Ainsi, lorsqu’il y a un problème, nous la lisons pour la mettre en pratique”. Le respect pour les anciens est l’une des richesses des Cakchiquel. Devant eux, avant de parler, il faut faire une révérence. La maternité, le don des enfants, sont considérés comme une bénédiction de Dieu et ont plus de valeur que tout le reste. “Pour moi, le Mouvement – ajoute Carmen – est une grâce de Dieu qui nous accueille, petits et grands, tous, tout comme il accueille les différentes cultures et langues. Ici, ils nous apprécient, avec nos traditions et avec notre manière de penser.” Dans la culture Maya, il existe un lien étroit avec la nature, “nous l’invoquons en disant merci au cœur du ciel et au cœur de la terre et nous disons, comme saint François: tous sont mes frères. Chiara Lubich l’a aussi remarqué, l’Esprit saint l’a influencée dans ce sens pour que le Mouvement des Focolari nous accueille comme nous sommes”. Mynor conclut: “La philosophie Maya promeut l’harmonie, le respect et la solidarité. Harmonie dans la famille, équilibre dans l’aspect matériel et spirituel, solidarité qui est égale à fraternité, pour favoriser des conditions de coopération”. Au-delà des contradictions qui règnent dans chaque culture, le peuple Cakchiquel conserve beaucoup de valeurs humaines qui, illuminées et purifiées par l’Évangile, enrichissent ceux qui le côtoie.   Filippo Casabianca, depuis la ville de Guatemala

Cameroun: christianisme et culture Bangoua

Cameroun: christianisme et culture Bangoua

IMG_0748“On m’a demandé de présenter un rapport sur le témoignage chrétien face à la tradition africaine. Ce n’était pas facile pour moi, pour deux simples raisons: la première est que je suis un Bangoua, la seconde est que je ne suis pas seulement un chrétien, mais je suis aussi l’évêque de Mamfé.” Ce sont les mots de Mgr Andrew Fuanya Nkea, dans le cadre d’un symposium sur le dialogue entre religion traditionnelle africaine et christianisme, à l’occasion des 50 ans de présence du Mouvement des Focolari à Fontem. Âgé de 51 ans, originaire de Widikum (Cameroun), études en Philosophie et Théologie, prêtre depuis 1992, curé, secrétaire du Diocèse, professeur et formateur, enfin Secrétaire général de l’Université catholique du Cameroun, dernière mission avant la nomination, voulue par le Saint-Père en 2013, en tant qu’évêque coadjuteur du diocèse de Mamfé. Mgr Andrew Fuanya est la démonstration tangible d’un possible dépassement du dualisme entre les deux traditions, sans encourir le risque d’un syncrétisme religieux. “J’ai décidé de donner un angle plus pratique que théorique à mon rapport”, affirme-t-il, parcourant l’histoire des relations entre la culture Bangoua (en particulier dans la zone sud-ouest du Cameroun, le district de Lebialem) et le christianisme, marqués par une rencontre, à laquelle il y a eu un ‘avant’ et un ‘après’: celle avec le Mouvement des Focolari. Le christianisme, amené par les premiers missionnaires arrivés au Cameroun dans les années 20, avait mis la population face à un dilemme: “Devenir chrétien en évitant tous les aspects de la religion traditionnelle ou pratiquer la religion Bangoua, en restant païen, juste bon à brûler en enfer, comme du bois”. Peu ou aucun dialogue entre christianisme et culture du lieu: les instruments musicaux typiques étaient bannis des églises, comme les prières traditionnelles. Malgré les rigidités et les méthodes inflexibles des premiers missionnaires, beaucoup de personnes avaient embrassé le christianisme, entre difficulté et forte opposition de leur communauté. Fontem1La nouveauté représentée par la première visite de Chiara Lubich au Palais royal du Fon de Fontem, en 1966, est résumée dans une image, utilisée par la fondatrice des Focolari, pour décrire la première étincelle, l’inspiration du dialogue interreligieux qui s’était développé: “Soudainement, j’ai eu une forte impression de Dieu comme un énorme soleil, qui embrasse tout le monde, nous et eux, avec son amour”. Une nouvelle ère avait commencé, alimentée par le souffle post-concile et par l’extraordinaire histoire d’amitié entre les premiers focolarini arrivés sur les lieux (dont des médecins, venus pour vaincre la maladie du sommeil qui décimait la population) et le peuple Bangoua. Depuis, les relations entre les fidèles des deux religions se caractérisent par un respect profond et réciproque, qui a redonné dignité à la culture traditionnelle, vraie souche identitaire des chrétiens aussi. L’évêque explique qu’il existe des traditions religieuses locales que les chrétiens ont maintenu (la prière aux défunts, afin qu’ils intercèdent pour la famille, ou le “Cry die”, qui leur est dédié); d’autres au contraire sont devenues étrangères à leur foi (polygamie, sacrifice d’animaux, sorcellerie). La nouvelle inculturation, selon l’esprit de Vatican II, conclut l’évêque, ne provient pas d’une imposition ou d’une uniformité rigide, mais s’inspire des valeurs du dialogue et de la collaboration, à la recherche des ‘semences du Verbe’ dispersées dans chaque tradition. “Le défi des chrétiens de Lebialem pour les 50 prochaines années sera de reconnaître que leur crédibilité dépendra de combien seront capables d’aimer tout le monde, indépendamment de la religion à laquelle ils appartiennent.” Seulement ainsi ils seront d’authentiques chrétiens et, ensemble, d’authentiques Africains. Chiara Favotti

République Démocratique du Congo : politiciens pour l’unité

République Démocratique du Congo : politiciens pour l’unité

congo 1La République Démocratique du Congo (RDC) traverse une phase politique très délicate, depuis que, le 14 novembre dernier, le premier ministre Augustin Matata Ponyo a démissionné suite à l’accord conclu en octobre dernier, qui prolonge le mandat du président Joseph Kabila. Kabila aurait dû terminer son mandat le 19 décembre prochain mais sa coalition et une partie de l’opposition ont décidé qu’il ira de l’avant jusqu’aux prochaines élections prévues en avril 2018. Dans ce contexte incandescent, le 29 octobre dernier s’est constitué le Mouvement politique pour l’Unité (MPPU) congolais, qui s’inspire des valeurs de la spiritualité de Chiara Lubich. « En ce moment l’Église, à travers la Conférence Épiscopale, est en train de travailler pour éviter le chaos dans le pays – racontent Damien Kasereka et Aga Ghislaine Kahambu, responsables locaux du Mouvement des Focolari – . Le lancement du MPPU est vraiment une réponse à un besoin d’aujourd’hui. Nous sommes heureux de voir que les membres du Mouvement les plus engagés en politique, surtout les jeunes, sont convaincus que les choses peuvent changer. Malgré tout, on ne perd pas l’espoir ». Le 3 décembre dernier, le MPPU s’est présenté officiellement dans la salle polyvalente du centre médical Moyi Mwa Ntongo, à Kinshasa. Le journal Le potentiel a consacré un long article à l’événement, intitulé ’’Amour et fraternité dans la société : lancement d’un mouvement de conscientisation de masse’’. « Loin d’être un parti politique, le MPPU est plutôt un réseau de réflexion et d’action pour promouvoir la fraternité dans la vie politique congolaise. Ses fondateurs sont convaincus que la fraternité universelle est le fondement et le moteur essentiel pour un changement positif de la société, surtout congolaise, dont les anti-valeurs sont dures à mourir », écrit un quotidien. Parmi les personnes présentes, il y avait des professeurs universitaires et des chercheurs, parlementaires nationaux et acteurs politiciens, journalistes, avocats, religieux, médecins, activistes sociaux et représentants d’autres catégories socio-professionnelles. Pendant la rencontre, on a souligné l’opportunité et l’importance du MPPU dans la RDC, dans la mesure où il aide à ’’faire de la politique pour l’unité’’, dont on a tellement besoin en ce moment difficile. congo 2Le député national Dieudonné Upira, un des fondateurs du MPPU dans la RDC, a affirmé : « Nous voudrions préparer une jeunesse qui n’a pas peur comme nous. Certainement, nous n’avons pas fait beaucoup pour ce pays. Peut-être n’avons-nous pas été formés : c’est cela la raison de notre peur. C’est pour cela que nous voulons former des jeunes intéressés à faire le bien, capables de dénoncer, annoncer et renoncer. Des jeunes qui, face à la bipolarisation de l’espace politique congolais, puissent dire :’’ Nous devons travailler pour notre Nation’’. Une jeunesse informée peut influencer la société avec sa manière de se comporter » . Et Georgine Madiko, ex députée, elle aussi parmi les initiateurs du projet : « Nous commencerons des cours universitaires périodiques, qui nous permettront de former des jeunes à travers des modules. Nous procéderons comme la toile d’araignée, afin de couvrir petit à petit, le pays tout entier et dans tous les domaines. Cette toile d’araignée nous servira comme soutien, si ce n’est pour éradiquer, tout au moins pour atténuer le mal dans notre société et promouvoir le bien ». On commencera avec un premier groupe de 50-60 personnes. En conclusion, Aga Ghislaine Kahambu a remercié tout le monde : « Votre présence prouve que vous désirez que notre pays change. Une foule n’est pas nécessaire pour changer la société. Chaque individu accomplit beaucoup d’actes positifs. Maintenant, nous voulons que ces actes ne restent pas isolés ». D’après Gustavo Clariá  

Evangile vécu : les enfants enseignent

Evangile vécu : les enfants enseignent

Sonia vient de la Slovaquie, elle a 5 ans et va à l’école maternelle. Un jour elle dit à sa maman qu’elle a trouvé une amie à l’école. « Et comment s’appelle-t-elle ? ». « Je ne sais pas, elle ne parle pas ; je me suis approchée d’elle parce que j’ai vu qu’elle était toujours seule et que personne ne voulait jouer avec elle ». La maman va chercher Sonia à l’heure du déjeuner. Mais la maîtresse : « Laissez-la ici ! Elle nous aide auprès d’une petite fille tsigane qui ne parlait pas du tout avant, et maintenant, grâce à elle, la petite a commencé à parler et à collaborer aussi avec les autres ». Quand elle rentre de l’école, la maman lui demande : « Ton amie t’a déjà dit quelque chose ? ». « Non, elle me sourit seulement quand je lui dis que je l’aime bien ». La maman reste en silence. Et l’enfant : « Tu sais, l’amour réchauffe chacun ». gen 4 11Kévin, du Cameroun, écrit : “Un jour à l’école j’ai demandé à l’un de mes copains s’il avait quelque chose à manger à la récréation. J’avais faim et je n’avais rien. Il a refusé. Le lendemain j’ai apporté un peu de pain et quand il est venu m’en demander, j’ai refusé à mon tour. Le jour suivant, en jetant le dé de l’amour on est tombé sur : « aimer les ennemis ». Je me suis alors rappelé mon copain. A l’école j’essayais de lui parler mais il ne me répondait pas. Alors je me suis assis devant la maison pour l’attendre et quand il est passé, je l’ai appelé, je suis allé à sa rencontre et à ma question pourquoi je ne devais plus lui parler, il m’a répondu : « tu as refusé de partager le pain que tu avais apporté ». Tout de suite je lui ai dit : « on se réconcilie ! » et je lui ai offert de la goyave que j’avais avec moi et comm »Au courant ça nous avons recommencé à nous parler en redevenant amis ». De l’Italie, Marco raconte : “Un jour au jardin d’enfants on s’est moqué de moi parce que j’étais gros. Je n’aimais pas beaucoup qu’on se moque de moi et j’ai pleuré quelquefois. Alors je suis allé voir la Sœur et au lieu de les accuser je lui ai dit que ça me faisait mal. J’ai compris que je devais les pardonner et je l’ai fait, parce qu’un Gen 4 est quelqu’un qui, comme Jésus, pardonne et aime tout le monde ». Carmen habite dans un bidonville, à la périphérie de la Ville de Mexico. Souvent le soir, son oncle rentre saoul  à la maison. Carmen a peur et se cache. « Mais l’autre soir, je ne me suis pas cachée – raconte-t-elle – je l’ai attendu et l’ai aidé à entrer. Je n’avais pas peur, car je sais que Marie s’occupe de moi ». gen 4 2Et Bartek, de la Pologne : « Pour la fête des enfants j’ai reçu en cadeau une barre de chocolat et une sucette de la maîtresse Ela. En classe il y a Asia assise à côté de moi, elle n’est pas belle et elle ne plait à personne. Je me suis rappelé que le matin en lançant le dé de l’amour c’est tombé sur : ‘aimer les ennemis’ et j’ai donné à Asia la sucette et la moitié du chocolat. Elle était étonnée, elle m’a remerciée et elle est partie. Maintenant nous sommes de grandes amies ». « Au centre de Naples (Italie), les ‘Jésus enfants’ que nous avons fabriqués et que nous offrons aux personnes, se distribuent bien et des tas de gens se pressent autour de notre stand, même seulement pour dire leur accord à l’initiative. Une maîtresse, pas croyante, qui a beaucoup de problèmes, prend Jésus enfant dans ses mains et le regarde : « ça, ce sera mon Noël ! ». Un enfant court à la maison, vide sa tirelire et arrive avec toutes les pièces pour acheter le sien ». Sous la direction des centres Gen 4

Humanité Nouvelle et Droit : congrès pour les personnels de justice

Humanité Nouvelle et Droit : congrès pour les personnels de justice

ced3« S’adresser aux différentes professions qui font partie du monde de la justice – magistrats, avocats, greffiers, professeurs d’université, employés de prison, forces de l’ordre – et découvrir la route à suivre ensemble, faire participer tous les acteurs des multiples relations dans lesquelles ils peuvent être impliquées ». Voilà le but du congrès international organisé par Communion et Droit (CetD) et Humanité Nouvelle, les 26 et 27 novembre derniers à Castel Gandolfo (Rome). La présence d’un metteur en scène à une rencontre sur la justice peut paraître comme un cheveu sur la soupe, mais Fernando Muraca a réussi à décrire, par son témoignage poignant, l’expérience vécue en travaillant dans un Institut de redressement pour mineurs à Catanzaro (Sud de l’Italie). Il s’agit d’un documentaire tourné entièrement par les jeunes de l’Institut, fruit d’un engagement se traduisant par « projet cinéma » qui a transformé les jeunes prisonniers non seulement en acteurs mais en personnes qui ont redonné un sens à leur existence. Muraca est aussi auteur et metteur en scène du film « La terre des Saints », où il affronte la réalité de la criminalité organisée sous influence mafieuse. Durant les deux jours d’un intense dialogue entre les différentes personnes qui travaillent dans le domaine de la justice, le concept de dignité humaine a été plusieurs fois abordé, valeur intrinsèque et inestimable à tout être humain, dans la conviction qu’il est possible de vivre des rapports juridiques avec l’esprit de fraternité et dans la recherche d’une véritable justice. ced3Le programme, riche et bien agencé, a approfondi quelques thèmes particulièrement actuels comme la tutelle des mineurs non accompagnés et des lieux d’hébergement adaptés, le rapport avec les détenus et la tutelle des victimes. Le dr. David Shaeed (magistrat à Indianapolis), l’avocate Alba Doto (Boston), l’avocat Endy Moraes (Fordham University, New York) et la doctoresse Luciane Barzotto Cardoso (magistrat au Tribunal Fédéral de Porto Allègre, Brésil), ont examiné le droit en vigueur dans les différentes régions du monde et approfondi les instruments leur permettant de poursuivre le chemin de recherche et d’études déjà entrepris depuis quelques années et enrichies chaque fois par des réalisations concrètes. Parmi les comptes rendus : une vidéo de Maria Voce, présidente des Focolari, première femme avocate du Barreau de Cosenza (Italie), a été présentée, dont le titre était « Justice et bien commun avec comme horizon la fraternité universelle. » Un passage de l’intervention de Maria Voce explique : « Aujourd’hui, face à cette ‘guerre mondiale morcelée’, aux destructions tragiques, à l’élimination de tout droit et respect pour les peuples qui vivent sur des territoires en guerre, à la fermeture face aux migrants, la fraternité est l’unique réponse et l’engagement qui nous est demandé est de la construire même par le biais de petites actions, des gouttes minuscules qui puissent pourtant éclairer la nuit ». Les sessions, par secteur de travail, ont mis en évidence la nécessité de faciliter un partage à l’intérieur des différentes professions sans perdre de vue l’ensemble, afin de développer un dialogue entre les personnels et mettre en communion les connaissances et les expériences des diverses activités qui se déroulent dans le domaine du Droit. La présence des jeunes a été significative et la participation des étudiants convaincante. Parmi les témoignages, la plus touchante était celui de Robert (ex détenu) et d’Alphonse, qui œuvre depuis quelques années au sein de la prison de Rebibbia (Rome) afin d’apporter une aide concrète aux familles des détenus. (François) Robert ne cache pas son émotion en présentant son expérience face à un public aussi qualifié, et conclut par cette requête : que la société civile puisse faciliter et développer la réinsertion difficile des ex détenus dans le milieu de travail et social. Le prochain rendez-vous sera destiné aux jeunes : la Summer School 2017. Patrizia Mazzola

Noël avec les sinistrés de l’Italie Centrale

Noël avec les sinistrés de l’Italie Centrale

85cac0a0-2bcc-4b4a-8309-e4f1885ccc58Noël approche aussi pour les sans-abris suite au tremblement de terre qui a eu lieu en Italie Centrale. Nous savons que vous êtes en train de vous mobiliser en ce moment. De quelle façon ? « AMU et AFN  – explique Francesco Tortorella –, sont en lien avec le Mouvement des Focolari en Italie, avec qui elles mettent en œuvre la ligne d’action convenue après le séisme. Depuis le mois d’août trois recherches ont été menées dans les secteurs touchés pour étudier la possibilité d’intervenir. Le premier besoin que nous avons identifié est le soutien aux familles qui gèrent de petites activités agricoles et des élevages frappés par le tremblement de terre ». Après une étude de faisabilité, vous avez élaboré un projet global : de quoi s’agit-il ?  «Nous l’avons intitulé  RImPRESA et il comprend deux activités – explique Paola  Iacovone -. La première, qui est prise en charge par les Associations Abbraccio Planetario (Castelli Romani) et Bread and Fish Foundation (Ascoli Piceno), prévoit la construction de 4 GAS (Groupes d’achats solidaires) qui, à travers un portail informatique, achèteront des produits aux petites entreprises frappées par le tremblement de terre, une façon de garantir aux familles un soutien sur le long terme ». Il y a aussi de nombreuses entreprises agricoles frappées par le séisme qui ont de la peine à redémarrer. Vous vous êtes aussi engagés sur ce front? “ Oui. L’association italienne Entrepreneurs pour une Economie de Communion (AIPEC) avec laquelle nous collaborons, assure la seconde activité du projet RImPRESA – ajoute Tortorella –. Elle concerne toujours l’aide aux familles qui ont des entreprises agricoles et des élevages, en leur fournissant des matières premières, des machines ou de petites infrastructures. Le tout se déroule en lien avec la Protection Civile italienne qui supervise l’ensemble des entreprises touchées et les aides qui leurs parviennent ». « Notre action – conclut Paola – est une goutte d’eau parmi beaucoup d’autres. Jusqu’ici nous avons reçu beaucoup de dons qui ont été en partie affectés au financement du projet RImPRESA. Il reste encore des fonds pour lancer d’autres actions qui sont à l’étude et que nous pourrons réaliser au cours des prochains mois. Les aides continuent à arriver et il est probable que cette somme augmentera pendant les semaines à venir ». Voilà qui laisse espérer un bon Noël ! Gustavo Clariá Pour participer:

Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) Action pour Familles Nouvelles ONLUS (AFN)
IBAN: IT16 G050 1803 2000 0000 0120 434 Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 Banca Prossima
Code S WIFT/BIC: CCRTIT2184D Code SWIFT/BIC: BCITITMX
MOTIF: Urgence tremblement de terre (Italie)
Les sommes versées sur les deux comptes- courants pour ce motif seront conjointement gérées par l’AMU et AFN. Selon les réglementations locales en vigueur, des réductions fiscales concernant ces dons sont prévues dans de nombreux Pays de l’Union Européenne et dans d’autres Pays du monde. Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions et des abattements de leur revenu, selon les normes prévues pour les associations sans but lucratif, jusqu’à 10% de leur revenu et dans la limite de 70000 euros par an, à l’exclusion des versements effectués en numéraire.

Mgr.Javier Echevarria s’est éteint

Ayant appris la disparition de Mgr. Javier Echevarria, prélat de lOpus Dei, hier soir, 12 décembre, le Mouvement des Focolari exprime ses plus vives condoléances. Reconnaissants pour la vie de donation au service de l’Église de Mgr. Echevarria, second successeur de saint Josemaria Escribá de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, les Focolari sont particulièrement proches par la prière et l’amitié, de la famille de l’Opus Dei dans le monde entier.

Bari accueille le Patriarche Bartholomée I

Bari accueille le Patriarche Bartholomée I

bari2“Sainteté, la communauté du Mouvement des Focolari de Bari vous salue chaleureusement! Nous sommes contents de votre visite dans notre ville, pont entre Orient et Occident, qui a une vocation œcuménique particulière. Votre présence nous encourage à plus nous engager au service de la pleine et visible unité entre les chrétiens et de la conservation de la création. Le charisme de l’unité, que vous appréciez tant, nous pousse à œuvrer dans nos milieux comme des apôtres du dialogue, conscients que seuls l’amour, l’unité et la fraternité pourront répondre aux défis d’aujourd’hui de l’humanité.” Avec ce message, la communauté locale des Focolari a accueilli le Patriarche œcuménique Bartholomée Ier, en visite à Bari les 5 et 6 décembre, à l’occasion de la Saint-Nicolas. Il s’agissait d’”un événement d’une grande signification œcuménique – selon le diocèse – qui marque l’Église de Bari-Bitonto et qui contribue au dialogue entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe”. Le 5 décembre, dans la Basilique Saint-Nicolas, le Patriarche a prononcé le discours d’inauguration de l’année académique 2016-2017 de la Faculté de Théologie des Pouilles, recevant le prix “Saint-Nicolas” de la part de l’Institut œcuménique. Une reconnaissance de son engagement œcuménique poursuivi depuis 25 ans comme “un artisan patient et courageux de la culture de la communion”, selon la description du prix. Le pape François était présent à travers un message de félicitations lu durant la remise du prix, dans lequel il a loué l’engagement du Patriarche pour “la promotion d’une communion toujours plus grande entre tous les croyants en Christ”. Dans la lectio magistralis intitulée “Adriatique et Ionienne, mers de Communion”, Bartholomée Ier a réfléchi sur le concept de la communion, à partir de sa signification théologique de koinonia: “participation commune de grâce, amour et communion à la vie de Dieu, qui devient expérience même de l’‘être en relation’”. En outre, il a mentionné le grand Concile de Crête, en juin dernier, lorsque “notre Sainte Église Orthodoxe a manifesté sa ‘communion’ [en l’adoptant] par décision unanime de tous les Primats des Églises orthodoxes autocéphales”. Il a également souligné la nécessité d’une économie solidaire, en affirmant qu’”il faut une économie de communion qui sache accueillir, sans créer le mécontentement social dans les pays hôtes”. Le 6 décembre, au terme de la célébration eucharistique solennelle présidée par l’archevêque, Mgr Franco Cacucci dans la même Basilique, Bartholomée Ier est intervenu une deuxième fois: “Nous sommes arrivés nous aussi comme pèlerins sur la tombe de ce grand saint – a-t-il expliqué – pour invoquer son intercession, sa prière et son soutien dans notre service patriarcal, pour remercier Dieu avec lui, pour nos 25 ans de service envers l’unité de l’Église sur le Trône de saint André, mais aussi pour être des témoins forts de la nécessité de la rencontre des disciples du Christ, afin que le monde croie, et que nous puissions, dans un avenir proche, partager ensemble le Pain de Vie et boire au Calice du Salut”. “Ces jours-là – écrivent Fausta Giardina et Roberto Lago, responsables des Focolari dans les Pouilles – la ville respirait un magnifique ‘air œcuménique’. La visite du Patriarche, avec les différentes célébrations, est un événement essentiel pour tous.” L’amitié des Focolari avec le Patriarche dure depuis longtemps. Le 26 octobre 2015, l’Institut universitaire Sophia (Loppiano) lui a décerné le premier Doctorat honoris causa en Culture de l’Unité. À cette occasion, il a déclaré: “Un des idéaux du Mouvement des Focolari est l’unité de l’Église. Chiara [Lubich] et ses collaborateurs ont beaucoup travaillé. Elle a rendu 23 fois visite à Athénagoras à Constantinople. Ensuite, elle a rencontré Démétrios, puis moi. En 2008, j’ai rendu visite à Chiara à l’hôpital Gemelli quelques jours avant sa mort. Je suis sûr que ce soir elle est avec nous, par sa présence spirituelle et sa prière. Elle se réjouit avec nous et prie pour l’unité de nos Églises”. Gustavo Clariá

Focolari et Bangwa: 50 ans ensemble

Focolari et Bangwa: 50 ans ensemble

Fontem_50th_slide « À travers le Mouvement des Focolari, Dieu a visité le peuple Bangwa […] Ils ont vécu le pacte de l’amour réciproque avec le peuple Bangwa et leur ont enseigné la spiritualité de l’unité et la fraternité universelle […] Ils ont réduit la mortalité infantile – qui était de 90 % – à près de zéro ; ils ont travaillé durement pour éliminer la redoutable mouche tsé-tsé, qui faisait de Fontem une vallée de mort ; des milliers de personnes n’auraient pas eu de bonne formation scolaire sans eux ; ils ont mis à la portée de tous de bonnes conditions sanitaires […] Maintenant, il est temps de célébrer l’amour de Dieu pour tout le peuple de Lebialem ». Ces quelques mots sont tirés de la lettre par laquelle Mgr Andrew Nkea, évêque de Mamfe, avait lancé l’année jubilaire 2016 d’action de grâce pour l’arrivée des Focolari parmi le peuple Bangwa. Accompagnée d’une prière à réciter chaque jour, la lettre parcourt les moments clés de ces 50 ans, en en rappelant les protagonistes et ceux qui, au cours de cette histoire, ont donné leur vie. Elle exprime aussi le sentiment des Fon – les rois des territoires de la région -, des responsables des institutions et de toute la population. Fontem_50th_02L’arrivée des premiers focolarini médecins remonte à 1966. Répondre à l’urgence sanitaire dans laquelle se trouvait alors le peuple Bangwa est devenu une priorité pour l’ensemble du Mouvement des Focolari. Chiara Lubich y a fait sa première visite la même année, accueillie en grande fête par le roi, le Fon Defang, les notables et tout le peuple. Elle y retournera deux fois. En mai 2000, elle s’adressera ainsi aux Bangwas réunis sur la grande esplanade devant le palais du Fon : « Je ne veux pas vous quitter sans avoir fait avec vous un pacte solennel. Un pacte d’amour réciproque, fort et contraignant. Comme une sorte de serment, qui nous engage à être toujours dans la paix totale entre nous et à la rétablir au cas où elle se serait altérée ». En conclusion de cette année jubilaire se tiendra du 14 au 17 décembre 2016 la célébration solennelle du 50e anniversaire, dont la préparation a été portée activement par le Fon actuel et les responsables des institutions, et qui revêt désormais une dimension nationale suite à sa présentation à Yaoundé au Premier Ministre Philémon Yang. Durant ces jours sera notamment célébré le jubilé du collège Our Lady Seat of Wisdom, qui abrite chaque année 500 nouveaux élèves et compte parmi les cinq meilleurs instituts pré-universitaires du système anglophone du Cameroun. Parmi les autres points du programme : des témoignages sur la vie et le travail des Focolari à Fontem, ainsi qu’une Conférence internationale sur le dialogue interreligieux entre christianisme et religion traditionnelle africaine, selon l’expérience du peuple Bangwa ces 50 dernières années. Aujourd’hui, l’inculturation du christianisme vient peut-être davantage en lumière. Pour le philosophe et théologien africain Martin Nkafu, Directeur du Département des sciences humaines et sociales de l’Aire de recherche internationale de l’Université Pontificale du Latran (Rome), « le christianisme n’a pas changé la mentalité des gens ; en adhérant au Christ, le Bangwa conserve sa personnalité, sa culture, une vision intègre de la réalité ; cela lui permet – pour reprendre les mots de Jean Paul II à Nairobi en 1982 – de pouvoir être authentiquement africain et profondément chrétien ». Parmi les initiatives réalisées durant cette année, le pèlerinage des Fon à Rome en septembre dernier pour célébrer le Jubilé de la Miséricorde avec le pape François et visiter les lieux où a vécu Mafua Ndem, la « reine envoyée par Dieu », comme le Fon Lucas Njifua Fontem a appelé Chiara Lubich à l’occasion de son dernier voyage au Cameroun. À noter encore un concours intitulé « L’intervention de Dieu dans l’histoire et la vie du peuple Nweh Mundani », promu durant toute l’année dans les écoles élémentaires et secondaires du district, avec des poésies, des chants, des œuvres littéraires et des quiz. 700 élèves de 21 écoles y ont participé en envoyant une composition personnelle et 4000 autres ont été impliqués. L’événement jubilaire mobilise et relie aussi les Bangwas qui ont quitté le Cameroun ces dernières décennies. Une Commission pour le développement, avec des représentants du Cameroun et d’autres pays, a instauré un dialogue avec les représentants de l’État en vue d’actions concrètes dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la jeunesse et de la condition féminine. La célébration de ce 50e anniversaire est suivie par les Focolari du monde entier. La présidente du Mouvement, Maria Voce , a accompagné de près les préparatifs et le coprésident, Jesús Morán, ainsi que les conseillers centraux pour l’Afrique, seront présents à Fontem.

Source: Presse

Un réfugié rejeté et ignoré

Un réfugié rejeté et ignoré

rubens-2Pour les Anciens Christ voulait dire roi. Mais le Christ fut un roi bien différent de l’idée qu’on s’en fait :  Il est né dans une étable, d’une fille de paysans, au milieu des bergers et du bétail. Alors que les autres souverains descendaient du haut de leurs trônes et de leurs palais pour s’imposer, Lui est venu d’en bas – issu de la dernière classe – pour servir : au-dessous de tous pour être le serviteur universel. Et c’est dans ce service qu’il a fait consister sa royauté. Tout est simple et merveilleux, comme dans une belle histoire, autour de la naissance de cet enfant au cœur de la nuit battue par le vent – au cœur de la nuit des temps – ; et tout y est à la fois tragique et révolutionnaire, car cette naissance est un prélude au gibet. Ce fils de roi, ce fils de Dieu, naît au milieu de gens simples, dans un abri de fortune, comme un réfugié rejeté par les gens riches et ignoré des pauvres : en partant de rien il déclenche la révolution. Lorsqu’ apparut le Sauveur, une grande lumière se déploya dans la nuit. La nuit demeure, mais la lumière aussi. Pour les chrétiens c’est toujours Noël. Et Noël apporte la joie au milieu des larmes, même aujourd’hui. Dieu une fois descendu parmi nous, nous pouvons remonter vers Lui ; Il se fait homme et nous devenons Dieu ; et le point de rencontre, c’est Son cœur. Jésus est né dans une étable pour nous prouver qu’Il peut naître aussi dans notre cœur, un lieu parfois tout aussi misérable. Et lorsqu’ Il naît dans notre cœur, tout comme au-dessus de la grotte les anges se lèvent pour chanter, dans la nuit la lune resplendit et la paix irrigue la terre. Et d’une certaine manière c’est ainsi que le Verbe – la raison – s’incarne aujourd’hui parmi nous, et peut faire d’une étable l’antichambre du paradis. Igino Giordani  Le Feste  S.E.I. (1954)  p. 36-42

L’EdC dans l’ex-empire Inca

L’EdC dans l’ex-empire Inca

161113_Pachacamac01A la périphérie de Lima se dresse un quartier qui prend son nom du sanctuaire pré-Inca érigé à Pachacamac (dieu créateur de la terre, en langue quechua). « Nous sommes arrivés ici dans le but de démarrer une activité de production fondée sur les pratiques de l’Economie de communion (EdC), dont les bénéfices puissent soutenir un centre de réhabilitation pour enfants sauvés de la rue et qui ont des problèmes de drogue », raconte Germàn Jorge, entrepreneur EdC de l’Argentine. Aujourd’hui l’Institut Mundo Libre est l’unique de ce genre au Pérou. Récompensé au niveau international pour le sérieux avec lequel il travaille, même s’il a la possibilité d’accueillir 100 enfants, il n’en aide aujourd’hui que 40 par manque de ressources. Marilù Gonzalez Posada, la fondatrice, vit depuis 32 ans pour ce but. Sa grande préoccupation est de savoir si l’Institut est soutenable, un problème commun à toutes les œuvres sociales qui ne réussissent à survivre que grâce à l’altruisme et la coopération internationale. Un des laboratoires de Mundo Libre produit un bonbon typique péruvien : la « chocoteja ». « C’est justement autour de ce projet que nous sommes en train de travailler pour le porter à un niveau d’entreprise d’ici à la fin 2017, avec Solidarpole (qui développe divers projets économiques de solidarité et a choisi pour ce projet l’Économie de Communion) ainsi que AMU Luxembourg (qui a offert les financements pour restructurer une grange et acquérir des machines). Il s’agit maintenant de coordonner les ressources. Un défi où l’EdC a beaucoup à offrir, une communion qui n’est pas ‘créée’, mais ‘engendrée’ en réponse à un premier acte de gratuité. C’est ce que nous avons essayé de faire avec chaque personne que nous avons rencontrée cette semaine ». Lorsque les Espagnols sont arrivés sur ces terres pour conquérir le Totem Pachacamac ils étaient à cheval et portaient leurs armures, les indios – qui n’avaient jamais vu de chevaux auparavant – ont cru que c’étaient des dieux venus prendre la place de leur dieu, ils n’ont donc opposé aucune résistance. 161113_Pachacamac07 L’histoire laisse des traces dans la culture. « Cela se voyait dans les difficultés relationnelles. Voilà pourquoi notre principal engagement a été de laisser de l’espace à tout le monde, en nous efforçant de rompre la logique de l’européen « conquérant » (ou de ses descendants) et de l’aborigène passif et soumis. Au fur et à mesure que les jours passaient et en se basant sur les rapports de confiance qui petit à petit mûrissaient, nous avons commencé à dépasser ces dynamiques relationnelles séculaires et à construire de nouveaux rapports de réciprocité ». « La formation sur les “lignes à suivre pour diriger l’entreprise” a été une aide pour travailler en mettant la personne au centre de l’activité économique, sans pour autant négliger la professionnalisation ni l’efficacité nécessaire pour atteindre les objectifs. Après ces journées passées ensemble, nos interlocuteurs de l’Institut Mundo Libre ont dit qu’ils se sont sentis partie intégrante du projet de l’Économie de Communion ; qu’ils l’avaient déjà vécu sans le savoir, dans un certain sens,  et qu’ils veulent maintenant proposer à leurs propres employés et former les jeunes à ces principes. “C’est notre défi pour 2017” ». « Les chevaux d’origine non péruvienne, ont dû s’habituer à marcher sur le sable de ces zones désertiques. Durant ces 500 ans s’est développée une race chevaline dont le pas se caractérise par des cercles concentriques leur permet de bien se déplacer dans ces régions. Nous sommes comme les premiers chevaux et nous faisons un gros effort pour apprendre à vivre la communion, la « culture du don ». Mais, si nous essayons de développer cette capacité, petit à petit un bon nombre d’autres personnes, dans d’autres coins du monde, assumeront cette nouvelle culture dans leur sang et arriveront à changer le monde ». Gustavo Clariá

7 décembre 1943, un oui pour toujours

7 décembre 1943, un oui pour toujours

chiara1« J’avais 19 ans et une grande soif de Dieu », commence par dire Chiara. Et cette soif de Dieu est tellement forte en elle que chaque fois qu’elle rencontre un prêtre, elle lui demande : « Parlez-moi de Dieu ». Toujours poussée par cette soif, elle désire fréquenter l’université catholique et comme sa famille n’a pas les moyens de l’y inscrire, elle participe à un concours pour obtenir une bourse d’études, mais il lui manque un point y arrriver. « Je me souviens avoir éclaté en sanglots car j’étais persuadée  qu’à l’université catholique ils allaient parler de Dieu. Et je me souviens, qu’au milieu des larmes, dans petit salon avec ma mère, j’avais entendu en moi quelqu’un me dire :’’C’est Moi qui serai ton maître’’ ». Quelques mois plus tard, avec le groupe d’étudiantes catholiques qu’elle fréquente, elle se rend à Loreto, une ville de l’Italie centrale où se trouve un grand sanctuaire qui abrite une petite construction. D’après la tradition, celle-ci serait la maison de Nazareth où a vécu la Sainte Famille. Chiara raconte que lorsqu’elle est rentrée dans cette petite maison, quelque chose d’extraordinaire s’est passé en elle. « J’ai été saisie d’ une émotion si grande, qu’il me semblait que j’étais comme écrasée par le divin que je contemplais autour de moi. Parce qu’en moi était si présente l’idée que Jésus était peut-être passé par là, que ces murs avaient peut-être entendu résonner la voix de Marie, Joseph, l’Annonciation, l’Ange…cette sensation était si vive que je n’arrêtais pas de  pleurer ». Des larmes, celles de Chiara, provoquées « par le poids du divin qui m’écrasait ». Au cours de ces journées-là à Loreto, elle raconte “qu’à peine elle le pouvait, elle s’échappait” pour aller dans la petite maison, avec la forte sensation que Dieu ouvrait une voie nouvelle qui aurait quelque chose à voir avec ce lieu et avec la Sainte Famille qui l’habitait. Le jour avant de partir, Chiara entre dans le sanctuaire et le trouve bondé de gens. Elle reste au fond  de l’église et c’est alors qu’elle entend dans son cœur la voix de Dieu lui dire :’’Beaucoup de vierges te suivront’’. Au cours des années qui suivent, elle comprendra qu’il s’agissait des premiers signes d’une nouvelle voie que le Seigneur préparait : le focolare. Quatre ans après, en 1943, il se produit un fait simple mais décisif: c’est l’hiver, à la maison il n’y a plus de lait. Sa maman demande à ses filles les plus jeunes d’aller en chercher, mais il fait froid. Chiara, même si toute concentrée sur ses livres, saisit l’invitation de sa mère et se propose d’ y aller, comme un acte d’amour envers ses sœurs cadettes. « Sur la route – raconte-t-elle – c’est comme si Dieu me disait :’’ Donne-toi toute à moi, donne-toi toute à moi’’. Je m’arrête, surprise. Je vais acheter le lait, je rentre à la maison et écris une lettre enflammée à un prêtre », dans laquelle elle lui fait part de  ce qu’elle avait ressenti dans son âme. A cette époque, celui ou celle qui exprimait le désir de se consacrer à Dieu devait d’abord s’engager temporairement plusieurs fois, afin d’être bien certain de sa décision. Dans cette lettre, Chiara était si déterminée et tellement prise par l’amour de Dieu, qu’elle convainc le prêtre de l’autoriser à se consacrer tout de suite et pour toute la vie. C’est le 7 décembre 1943 qu’elle se rend, seule et de bon matin, à l’église, alors qu’ ’’une grande bourrasque se lève’’. « J’avais l’impression d’avoir le monde entier contre moi », se souvient Chiara. Et encore : “On m’avait préparé un petit banc près de l’autel et j’avais un tout  petit missel entre les mains. On me fait prononcer la formule par laquelle je me donne totalement à Dieu pour toujours. J’étais tellement heureuse que je ne me rendais pas compte de ce que je faisais parce que j’étais jeune. C’est seulement après avoir prononcé la formule que j’ai eu l’impression qu’un pont s’écroulait derrière moi, que je ne pouvais plus retourner en arrière, car désormais j’étais entièrement donnée à Dieu. A ce moment-là une larme est tombée sur le petit missel. Mais mon bonheur était immense ! ». Chiara conclut ainsi le récit de ce 7 décembre 1943 qui marque la naissance du Mouvement des Focolari : « J’épouse Dieu, donc je m’attends à tout le bien possible. Ce sera une divine aventure. J’épouse Dieu ! Et par la suite, nous avons vu que cela s’est vraiment passé ainsi ». Gustavo Clariá Voir la vidéo: Chiara à un congrès de jeunes (30/12/1984)

La Paix crie à Alep

La Paix crie à Alep

facebook_1481010213236Pour la première fois, j’ai assisté à un concert de musique classique au milieu d’une bataille. A Alep, il arrive qu’au milieu de la mort, une voix s’élève, celle de la paix, parmi toutes les autres qui annoncent la guerre, afin de soulager les âmes et oublier pour quelques instants, la mort et le froid. C’est comme un chapitre d’une tragédie moderne qui rappelle la mythologie grecque. Avec peu de moyens, le Père Elias Janji avec la chorale Naregatsi et la pianiste, ont présenté des extraits de Verdi, Mozart, Vivaldi et Karl Orf, dans une église bondée, malgré le froid polaire qui envahit Alep ces jours-ci, élevant nos esprits vers un autre ciel. Et penser qu’à quelques jets de pierre de là, la tragédie continue avec des missiles lancés par Alep Est sur Alep Ouest, tuant des enfants dans les écoles et des personnes innocentes, alors que dans la partie Est de la ville, l’attaque de l’armée syrienne continue. Des milliers de personnes (on parle de 60.000 jusqu’à aujourd’hui) ont réussi à s’échapper d’Alep Est et à se réfugier dans la zone Ouest. Ils racontent comment beaucoup ont été pris en otages et qu’à d’autres, alors qu’ils s’échappaient, ils ont tiré dans le dos en tuant plusieurs personnes ; d’autres encore couraient au milieu des tirs en portant sur les épaules, la grand-mère ou d’autres membres âgés de la famille. Certains par contre sont contents parce que finalement, quelques-uns ont pu retourner dans leurs maisons libérées ces jours-ci alors que l’armée a pris possession de la station de pompage de l’eau de toute la ville, même si elle est minée. On prévoit que d’ici un mois, quand les techniciens auront fini leur travail, l’eau reviendra dans toute la ville. Ainsi se terminera un chapitre de la tragédie mais  je pense que certainement, il y en aura d’autres. facebook_1481010280568 Le 4 décembre, on se souvient de Sainte Barbara, la jeune fille martyre des premiers siècles du christianisme, transpercée d’une épée par son père parce que, croyant en Jésus, elle n’avait pas accepté d’adorer un autre Dieu. Une grande fête pour les chrétiens d’Orient et donc, malgré la guerre, adultes et enfants se sont rassemblés pour la fêter, masqués et chantant son histoire, une histoire qui – malgré les siècles – a peu changé. Et on en arrive à se demander ce qui est resté de l’homme et de sa dignité ? Que va-t-il se passer maintenant ? La guerre finira à Alep, redonnant la tranquillité aux gens qui ont tant souffert, même si on se retrouvera avec une grande partie de la ville détruite ? La population est fatiguée et veut que le conflit se termine, mais les groupes armés ne s’avouent pas vaincus et veulent combattre jusqu’au bout. Malgré l’appel de l’envoyé spécial de l’ONU, Staffan De Mistura, à tous les groupes à quitter la ville et à épargner la vie des gens qui autrement, paieront avec un nombre très élevé de victimes, selon la logique de la guerre ! Mais comment oublier qu’à la fin, c’est l’homme qui meurt, puisque chacun, bon ou mauvais, est à l’image de Dieu, même si celle-ci est ensevelie sous mille vices et méchancetés. Avec Noël qui frappe aux portes, demandons alors que ce ne soit pas seulement se souvenir d’un fait passé avec les festivités habituelles, mais que l’arrivée du ’’Prince de la Paix’’ change quelque chose  dans les cœurs et dans les gestes de nous tous et qu’ils deviennent des petites pierres dans la construction d’un monde meilleur que tous nous rêvons. De Alep, Pascal Bedros  

Le souvenir d’Erminio Longhini

Le souvenir d’Erminio Longhini

 Erminio-Longhini-696x388Erminio Longhini naît à Milan le 19 juillet 1928. Il épouse Nuccia Longhini et tous deux donnent naissance à Michela, Matteo et Stéfano. Dès le début de leurs études de médecine, Nuccia et Erminio entendent mettre la personne au centre de leur profession. “Depuis mon enfance – raconte-t-il lui-même – j’ai éprouvé un fort attrait pour la Vierge Marie ». C’est peut-être en raison de cette dévotion filiale envers « une mère aussi belle », que malgré les nombreuses obligations professionnelles, il se propose d’accompagner les voyages des malades à Lourdes. Sérieux, très consciencieux, exigeant, il vit de nombreuses années de dur sacrifice : il travaille depuis l’aube jusque tard dans la nuit, soit auprès des malades comme médecin-chef à l’hôpital, soit en se consacrant à la recherche. Mais son âme aussi est en recherche. Il ressent, ainsi que Nuccia, le besoin d’une spiritualité qui accompagne leur vie de famille et trouvent la réponse dans celle des Focolari : Dieu-Amour. Erminio veut se donner complètement à Lui et se mettre à Son service dans les frères qu’il rencontre. Il devient focolarino marié. Grâce à des dons généreux, il met sur pied un service de médecine interne équipé d’un matériel d’avant-garde. Il y accueille de jeunes diplômés italiens, mais qui proviennent aussi des Pays en voie de développement, afin qu’ils puissent se former. Il réussit à motiver ses collègues et le personnel infirmier :  le département médical qu’il dirige devient l’un des meilleurs pour la qualité des relations humaines tout comme pour celle des compétences techniques. Il produit des centaines de publications en matière de recherche médicale. Erminio comprend toujours plus qu’il ne suffit pas de soigner la maladie, mais la personne. erminio2 En collaboration avec l’Université Catholique, il réalise une recherche auprès de 40 établissements hospitaliers : il en ressort que le plus grand malaise des malades consiste dans la dépendance d’autrui. Et voilà qu’il a une idée lumineuse qu’il communique aussitôt à sa femme et à quelques collaborateurs : « Pourquoi ne pas donner un peu de notre temps pour que s’instaure avec nos patients une relation humaine, un échange fondé sur l’amour d’autrui ? » Non sans obstacles ni difficultés, Erminio réussit à mettre en piste les premiers 30 volontaires disposés à s’occuper des patients en dehors des temps réservés aux soins. « Qu’est-ce que j’ai cherché à leur transmettre ? – explique-t-il. Ce que j’avais appris de Chiara Lubich: la réciprocité». De ce premier groupe naît en 1976 l’AVO (Association de Volontaires Hospitaliers), une initiative encouragée non seulement par Chiara, mais par les cardinaux de Milan, Colombo et Martini et par Saint Jean-Paul II lui-même qui, au cours d’une audience donnée aux 7000 volontaires de l’Association, dit à Erminio : « Je suis heureux, dites à vos amis de poursuivre ainsi ». Après la mort éprouvante de son épouse, Erminio cultive encore davantage la douceur et son abandon en Dieu. Contraint à de continuelles hospitalisations et devant subir des transfusions toujours plus fréquentes, il confie : « Je me sens comme une feuille d’automne un jour de vent. Il semblerait plus désirable que survienne le soir de ma vie. Puis je comprends que là se cache une tentation et le matin je perçois qu’il m’est donné de vivre un autre jour et que la vie consiste à vivre le moment présent, en mettant le passé dans la miséricorde de Dieu et l’avenir dans son espérance ». Entre temps l’AVO se diffuse dans toute l’Italie et compte aujourd’hui 25000 bénévoles répartis dans 250 hôpitaux. Pour son engagement, en 2004 le Président de la République Italienne a remis à Erminio  la Médaille d’Or  du Mérite de la Santé. Jusqu’au bout il continue à former spirituellement les bénévoles à l’aide de textes écrits ou de messages vidéo. Au cours des derniers mois, son tableau clinique n’est pas vraiment rassurant, mais il demeure serein : « Je remercie Dieu parce que durant ma vie j’ai reçu beaucoup plus que tout ce que je pouvais imaginer. Je remercie la Vierge et tous les soirs je conclus mes prières en lui disant : puisses-tu venir toi-même, pour ma plus grande joie. Je t’entendrai et je te verrai ». Le 4 novembre dernier il s’est éteint sereinement. Tous ceux qui l’ont connu et aimé sont sûrs que tout s’est passé comme il le désirait, comme une récompense après une vie toute imprégnée d’Évangile ». Anna Friso

Actualisation des Charismes : fidélité créative

Actualisation des Charismes : fidélité créative

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Jorge López e Alberto García (Regnum Chisti), Jesús Morán (Focolari)

”L’actualisation du propre charisme” – s’étaient dit les représentants de Regnum Christi et des Focolari suite à la rencontre entre Mouvements et Communautés Nouvelles en février dernier à Paray Le Monial (France) – ”est une tâche nécessaire, essentielle. Un engagement pour pouvoir répondre aux défis actuels”. Le dialogue s’est ensuite élargi sur l’ urgence d’identifier de nouvelles et plus efficaces approches avec la culture, aujourd’hui en mutation continuelle. L’intensité avec laquelle ces sollicitations ont été captées par les deux Mouvements a été telle, qu’une journée entière a été fixée dans l’agenda pour la passer ensemble à partager les propres expériences et demander ensemble une protection toute particulière de l’Esprit Saint afin d’identifier les bonnes directions à suivre. Les intentions qui ont donc amené la rencontre du 26 novembre à Rocca di Papa (Rome) entre 22 représentants de regnum Christi et 29 des Focolari n’étaient donc ni l’étude de nouvelles stratégies, ni le recours à des experts. Simplement le souhait d’un échange entre frères, une communion cœur à cœur dans la synodalité, car plus on s’ouvre l’un à l’autre, plus s’intensifie la présence de l’Esprit Saint. Une communion faite de prière, de dialogues fraternels, de communications, celles-ci aussi offertes comme un cadeau. A Mgr. Vincenzo Zani, Secrétaire de la Congrégation pour l’Éducation Catholique, a été confiée la relation principale. Celui-ci, s’inspirant des textes magistraux, a tracé un parcours de l’évangélisation de la culture basé sur ”la mystique de la fraternité” (cf. E.G.) et sur la force transformatrice des charismes. ”Leur coessentialité au charisme pétrinien  – a-t-il expliqué – ”les rend capables de renforcer l’invitation de l’Église à avoir une vision positive de la culture, dans la mesure où ”la grâce suppose la culture” (E.G.115).
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D. Edoardo Robles Gil, Directeur général des Légionnaires du Christ, avec Jesús Morán et Mgr. Vincenzo Zani.

D’autres points lumineux ont été les deux interventions sur l’actualisation du Charisme. Jesús Morán coprésident des Focolari, a parlé de ”fidélité créative” :”L’Esprit est toujours nouveauté et continue à faire date”. Il faut être parfaitement enracinés dans la tradition, a réaffirmé Morán, mais ”l’être aujourd’hui”. Jorge López, membre du Comité Général et Responsable général des laïcs consacrés de Regnum Christi, a rappelé que ”le sujet autorisé à l’actualisation du Charisme, c’est l’Église. Et nous le sommes en tant qu’Église”. Il a ensuite confié que, ”paradoxalement, c’est justement notre pauvreté qui nous rend davantage capables d’accomplir notre mission, selon le modèle de la Vierge”. Également intéressantes les expériences d’évangélisation de la culture : quatre projets, deux présentés par Regnum Christi et deux par les Focolari – répondant à des défis cruciaux d’aujourd’hui dans le domaine de l’Éducation. Il y a deux constantes :  travailler ensemble en faisant un réseau et le rapport entre culture et vécu. Plastique et efficace, l’image partagée par Marta Rodriguez, directrice de l’Institut de la Femme (Athénée Pontifical Regina Apostolorum) :”Le pont entre Jésus Christ et la culture sécularisée est le cœur de la personne. Nous devons regarder les autres à partir du cœur du Christ, dans l’offrande à Dieu de notre vie”. Le dialogue a encore continué au cours du repas, augmentant ainsi la connaissance fraternelle. En guise de conclusion l’après-midi, un échange en séance plénière. Rien de préparé. Et c’est peut-être justement pour cela que Quelqu’un a pu prendre la régie en main, faisant ainsi expérimenter aux personnes présentes, cette ”mystique de la fraternité” dont parle le pape François dans l’ Evangelii Gaudium. S’exprimant avec exactitude, essentialité et ouverture totale, un à un ont été parler au micro. En ce moment également, la tâche de chacun était mise en évidence, illuminée par ce que l’Esprit Saint avait révélé jusque là. Il était impossible de distinguer qui appartenait à un Mouvement ou un autre. C’était probablement ce qu’expérimentaient les premiers chrétiens lorsqu’ils disaient s’être sentis ”un seul cœur et une seule âme”(At 2,42-48). Tout était de tous, dans la gratitude et la joie d’une réciprocité qui respirait  l’Évangile. Jusqu’aux questions et aux craintes qui, bien présentes, (comment éduquer dans l’ère digitale ; comment réussir à maintenir vivante l’identité et la mission ; etc.) trouvaient une réponse dans les interventions qui se succédaient . Confiants et conscients que les charismes concernent l’histoire et donc le sont aussi dans le devenir technologique, dans un constant dialogue avec l’Éternel et totalement ouverts à celui qui n’a pas la foi  et a des convictions différentes. ”Ensemble” est la condition essentielle pour ”sortir”, là où Dieu voudra. Chacun a besoin de l’autre, en se laissant surprendre par Lui. Anna Friso

Brésil : le mur coloré de Manaus

Brésil : le mur coloré de Manaus

bras2A Coroado, en périphérie de Manaus (capitale de l’État d’Amazonas) le mur d’enceinte du Centre Social Roger Cunha Rodrigues a été fortement endommagé par les pluies catastrophiques de ces derniers temps. Un mur qui sépare et protège le Centre de la dure réalité de la drogue et de la violence qui se déroule dans le quartier. Né dans les premières années ’90, par le travail de quelques personnes des Focolari, ce centre à commencé à fonctionner sous le signe de l’accueil et de l’inclusion sociale avec une école maternelle et primaire, mais très rapidement, il s’est transformé en un véritable Centre Social, ouvert matin et après-midi. Justement pour garantir, aux enfants et aux adolescents de la région, par le biais d’activités éducatives et ludiques, le droit fondamental d’une croissance harmonieuse et intégrale pour soutenir aussi leurs familles. Financièrement, il fonctionne avec la générosité de beaucoup, surtout avec le soutien d’AFNonlus qui, en plus de l’instruction, permet d’offrir aux enfants, la nourriture et les soins médicaux. Elles sont en effet plusieurs, les activités qui se succèdent, comme l’étude – en collaboration avec la faculté de Psychopédagogie de l’Université Fédérale d’Amazonas – pour identifier et surmonter les difficultés d’apprentissage de quelques ados ; ou bien le projet élaboré par des étudiants en Pharmacie pour aider les enfants et les familles à acquérir des notions d’hygiène, une alimentation correcte, et le soin de la personne. On a également fait une recherche sur les maladies infectieuses à travers des prises de sang et des thérapies en conséquence pour les pathologies rencontrées. Ensuite, n’ont pas manqué au tableau, des programmes de prévention à la drogue et de lutte contre l’exploitation du travail des enfants, alors que pour les parents, sont mis à la disposition, des cours de formation professionnelle en collaboration avec le Centre d’Éducation Technologique de l’État d’Amazonas. «Au cours des années – racontent les référents du projet, Jeanne et Carlos – , nous avons conçu des ateliers d’histoires racontées, de théâtre et d’alphabétisation littéraire. Nous avons réussi à réaliser un programme pour la formation d’adolescents et de jeunes à l’affectivité et à la sexualité». bras3 La dernière réussite, c’est encore Janine et Carlos qui nous la racontent : «  La crise économique rend de plus en plus difficile la situation de notre région. Par exemple, une institution qui depuis presque 10 ans offrait un cours d’informatique a dû interrompre la collaboration. Quelques parents des enfants sont en train de perdre leur boulot. Nous n’avions pas les moyens financiers pour peindre notre mur autour du Centre qui avait pris une allure lugubre et même menaçante car souvent dégradé par des vandales. Est alors née l’idée de s’adresser au Tribunal de Justice de Manaus, proposant une partnership portant le titre :”Colorons le mur”. La proposition, qui a été bien accueillie, consistait à décrire avec la peinture, l’expérience et les valeurs que nous vivons avec les enfants dans le Centre Social et à donner une atmosphère de joie et d’harmonie à notre quartier. Nous voulions que les enfants soient les protagonistes de ce projet, ainsi avons-nous recueilli leurs dessins afin qu’ils soient ensuite reproduits sur le mur d’enceinte ». Le nouveau mur restauré et peint, a été inauguré le 27 octobre dernier. « Cela a été pour nous un moment de grande joie – déclarent Janine et Carlos – car  cette reconnaissance de la part du Tribunal, non seulement conforte le travail du Centre, mais nous donne la possibilité de porter encore mieux de l’avant le projet. Nous remercions d’une manière particulière aussi les nombreuses personnes qui généreusement nous soutiennent en donnant aux enfants et aux adolescents, ces opportunités de connaissance et de développement qui leur permettront de prendre en main leur propre vie et de devenir des femmes et des hommes nouveaux ».   Giovanna Pieroni

Parole de Vie – Décembre 2016

Le verbe est au présent : il vient. Pourquoi attendre demain ou la fin des temps ? Dieu agit tout de suite. Le prophète Isaïe s’adressait à un peuple qui attendait avec anxiété la fin de l’exil et le retour dans son pays. En ces jours d’attente de Noël, rappelons-nous la promesse semblable adressée à Marie : « Le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28). L’ange lui annonçait la naissance du Sauveur. Cette parole de Isaïe n’est-elle pas d’une importance capitale ? Il vient nous sauver ! Mais de quel danger ? En sommes-nous seulement conscients ? Parfois oui, parfois non. Il intervient car il voit notre égoïsme, notre indifférence envers ceux qui souffrent et sont dans le besoin. Il voit la haine, les divisions. Il vient parce qu’il a pitié de l’humanité, qu’il a créée, et ne veut pas qu’elle se perde. Il est comme une main tendue vers le naufragé qui se noie. Image malheureusement d’actualité à cause des migrants qui tentent de traverser les mers. Nous aussi, nous pouvons saisir la main que Dieu nous tend et le suivre. Non seulement il nous empêche de nous replier sur nous-mêmes, mais il nous rend capables, à notre tour, d’aider ceux qui sont dans le besoin, la tristesse et l’épreuve. Écoutons Chiara Lubich : « Certes ce n’est pas le Jésus de l’histoire, ni celui qui est à la tête du corps mystique, qui agit. C’est Jésus-nous, Jésus-vous, Jésus-moi. C’est Jésus dans celui qui construit un pont ou trace une route […]. En tant qu’autre Christ, membre de son corps mystique, chaque homme apporte sa contribution dans tous les domaines : sciences, arts, politique, communication, etc. » Ainsi l’homme est-il co- créateur et co-rédempteur avec le Christ. « C’est l’Incarnation qui se poursuit 1. » Roberto a trouvé quelqu’un qui l’a sauvé et qui l’a aidé, à son tour, à en sauver d’autres. Il a raconté son expérience en présence du pape le 24 avril dernier à la Mariapolis de Villa Borghese à Rome. « Après une longue détention en prison, je voulais recommencer ma vie mais, comme chacun sait, même si on a payé, pour les autres on reste un bon à rien. J’ai cherché du travail et toutes les portes sont restées fermées. J’ai dû faire la manche et pendant sept mois j’ai été SDF, jusqu’au jour où j’ai rencontré Alfonso. Avec son association, il secourt les familles des prisonniers : “Si tu veux recommencer ta vie, viens avec moi”, m’a-t-il dit. Depuis un an, je prépare avec lui les enveloppes de subsides pour les familles auxquelles nous rendons visite. Pour moi, c’est un cadeau immense car, dans ces familles, je me revois moi-même. Je vois la dignité de ces femmes seules avec leurs enfants, qui vivent dans des conditions invraisemblables et attendent que quelqu’un vienne leur apporter un peu de réconfort, un peu d’amour. En me donnant, j’ai retrouvé ma dignité d’être humain, ma vie a un sens. J’ai une force en plus, parce que j’ai Dieu dans le cœur et je me sens aimé. » Fabio Ciardi

  1. D’après Chiara LUBICH, Gesù Abbandonato e la notte collettiva e culturale, Congrès Gen 2, Castel Gandolfo, 2 janvier
Maria Voce aux jeunes des Focolari

Maria Voce aux jeunes des Focolari

emmaus gen« J’ai vu avec quel sérieux, de tout votre cœur, vous vous êtes préparé ce qui me donne une très grande joie et me fait être tranquille pour l’avenir du Mouvement. J’ai constaté que vous avez vraiment pris au sérieux la consigne que Chiara Lubich a laissée à la seconde génération […] avec le même élan » qu’au début du Mouvement. Aux nombreuses réponses que les jeunes lui ont adressées sur le point de la spiritualité choisi pour être approfondi cette année – Jésus abandonné -, Maria Voce explique : « Dieu a envoyé son Fils pour reconstruire les liens (d’unité entre Dieu et l’homme et entre les hommes), pour faire une œuvre grandiose ». Pour le faire « Jésus n’a pas choisi d’arriver avec une armée […], mais il a choisi un moyen que l’on ne comprend sans doute pas tout de suite : il a choisi (…) la croix. Mais la croix qui, pour Jésus, voulait dire : l’amour jusqu’au bout, l’amour le plus grand, prendre sur lui toutes les souffrances de l’humanité, toutes les souffrances, toutes les humiliations, vraiment par amour ! À ce moment-là, Jésus a fait la nouvelle création, il a créé la nouvelle unité, il a racheté l’humanité, c’est-à-dire qu’il a rétabli l’unité que l’humanité avait perdue avec Dieu et l’unité des hommes entre eux. C’est donc l’œuvre la plus grande ». « Jésus abandonné est donc, à ce moment-là, le Roi victorieux ! Il n’est pas seulement celui qui souffre. Oui, la souffrance a été le moyen qu’il a choisi mais parce qu’il démontrait, par cette souffrance, l’amour le plus grand, car il témoignait aux hommes à quel point son Père l’aimait et à quel point, par amour de son Père et des hommes, il était prêt à souffrir. Maintenant, Jésus abandonné se présente à nous et nous dit la même chose : « Voulez-vous témoigner au monde entier, à tous les hommes, l’amour de Dieu ? Prenez le même moyen, prenez sur vous les souffrances, les douleurs, les doutes, les angoisses que traverse l’humanité » en créant « toujours davantage ces liens qui feront de la famille humaine une vraie famille d’enfants de Dieu, liés entre eux et liés au Père ». En ce qui concerne les questions des jeunes sur leur avenir, Maria Voce répond : « Soyez généreux avec Dieu ! Si vraiment vous sentez que Dieu, d’une façon ou d’une autre, vous appelle, vous dit un mot au fond de votre cœur, n’écoutez rien d’autre, n’écoutez que cette voix et répondez oui […]. Plus tard, ce sera Lui qui vous conduira là où Il veut » pour réaliser sur chacun un « projet d’amour qui vous procurera le plus grand bonheur. Je vous le souhaite de tout mon cœur ! ». Gustavo Clariá https://vimeo.com/192631631

II° Congrès des musulmans des Focolari

II° Congrès des musulmans des Focolari

1 Rencontre musulmansL’événement a réuni 90 participants, chrétiens et musulmans, en provenance du Liban, de Jordanie, Syrie, Grèce, Tunisie, France, Italie, Suisse, du Burkina Faso, du Canada et de l’Algérie. Quatre thèmes ont été abordés : la souffrance vue à la lumière de Dieu ; l’inspiration divine sur l’unité  chez Chiara Lubich; les difficultés et les défis actuels rencontrés par les musulmans ; construire la fraternité universelle. « Ensemble » a été le mot le plus utilisé au cours du Congrès, mettant en valeur l’expérience qui a mûri au sein du Mouvement des Focolari : des chrétiens et des musulmans vivent ensemble l’idéal de l’unité, selon le charisme que Dieu a donné à Chiara Lubich, dans la pleine conscience de leurs identités respectives et dans le respect et l’accueil de leurs différences. La profonde expérience spirituelle vécue par Chiara Lubich au cours d l’été 1949, introduite par Jésus Morán  (coprésident du Mouvement des Focolari), a été accueillie par les congressistes dans un climat de grande fraternité : « Chiara nous transporte en Dieu Un et nous sommes au-delà des religions », a dit Jalleh, chiite d’origine iranienne. Un autre participant : « Chiara utilise des images compréhensibles pour parler de la Trinité ». Dans ce contexte, Rita Moussallem et Roberto Catalano (coresponsables du dialogue interreligieux des Focolari), ont illustré l’expérience du Mouvement au contact des diverses religions dans les différentes régions du monde. Autre commentaire : « On pourrait-dire que Dieu est passé et nous a donné un peu de sa lumière »,    Après cette plongée dans cette dimension de l’unité, née dans le contexte chrétien, on s’est orienté vers la réalité musulmane. L’universitaire M. Adnane Mokrani, algéro-tunisien, professeur au PISAI (Institut Pontifical d’ Études arabes et d’Islamologie à Rome), a parlé de la crise que traverse aujourd’hui l’Islam. Il a invité le public à ne pas se laisser embarquer dans les différentes théories du complot, à ne pas toujours attribuer la faute aux autres, à se remettre en question, sans toutefois se laisser décourager, parce que « la majorité des personnes désire la paix, une majorité peut-être inactive…. Mais nous, nous sommes au contraire une minorité active – a-t-il affirmé avec force –  qui doit tout faire pour que cette majorité se réveille. C’est notre devoir ». 2 Rencontre musulmansRelié par skype avec la salle, Amer el Hafi professeur de religions comparées à l’Université d’Amman (Jordanie), a dit : « Dieu est grand veut dire que Dieu est plus grand que nos peurs, nos problèmes et nos malheurs, Il est la clé de notre espoir et de notre vie. Mais hélas cette expression est devenue aujourd’hui signe de mort ». Il a répondu, ainsi que le professeur Adnane Mokrani, à quelques questions spontanées du public. Tous ont fort apprécié la présence de l’archevêque émérite d’Alger, Mgr Henri Teissier, profond connaisseur de la culture algérienne et de l’Islam, ainsi que celle de Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran. Celui-ci a expliqué que « l’amitié fondée sur la communion spirituelle est le sommet du dialogue entre les religions, avec leurs différences ». Musiques et chants des jeunes musulmans algériens du Mouvement ont animé l’assemblée. La visite au mausolée du mystique Sidi Boumediène, remarquablement introduite par le professeur algérien Sari-Ali Hikmet, a permis aux congressistes de se plonger dans la spiritualité, dans la culture et dans l’art musulman. Puis ce fut la visite du musée El Méchouar, palais de la dynastie zianide, à la Grande Mosquée et au nouveau Centre d’Études Andalouses. Avant de quitter Tlemcen Jesús Morán a résumé l’expérience vécue : « Il s’est agi non seulement d’être d’accord, mais d’être un, de vivre la même expérience de Dieu, de partager ce que nous avons de plus profond ». Jean-Louis Marechal

Les 50 ans du Mouvement Gen à Rome

Les 50 ans du Mouvement Gen à Rome

2congr gen azii L’intervention de Azeez, jeune irakien, a été accueilli par un long applaudissement. Les mille participants et plus au Congrès Gen fixent d’un regard ému son visage émacié : il raconte le drame que lui et sa famille ont vécu à Qaraqosh, une petite ville de la Plaine de Ninive, lors de l’arrivée des milices du soi-disant état Islamique.  « Avant de vous raconter mon histoire – dit Azeez depuis la scène – je veux vous poser une question : n’avez-vous jamais pensé qu’un jour vous pourriez tout perdre ? Votre maison natale avec tous ses plus beaux souvenirs, vos amis, vos rêves, votre peuple ? C’est ce qui m’est arrivé… » Ses yeux laissent encore voir la douleur des moments vécus quand il a dû fuir sa ville avec sa famille en direction du Kurdistan Irakien : “Je me suis demandé pourquoi j’avais à vivre ce calvaire, mais c’est justement là qu’a commencé mon expérience, celle de me retrouver en train de vivre avec Jésus Abandonné. C’était comme me retrouver dans un film d’action où je n’étais plus en mesure de de distinguer le réel de l’imaginaire : foules qui avançaient à pied pour chercher un moyen de fuir, larmes, cris. J’étais presque pétrifié de douleur, mais je me suis dit que je pourrais peut-être redonner le sourire à ceux qui étaient à côté de moi. Il y avait avec nous une communauté de la religion Yazidi, des personnes qui avaient plus besoin d’aide parce que Isis leur avait infligé de véritables tortures. J’ai oublié mes peurs et mes angoisses pour être à leurs côtés et les soutenir”. Azeez, ainsi que ses parents, est aujourd’hui réfugié en France, un choix difficile, avec mille défis à relever, mais il ne s’est jamais senti abandonné par l’amour de Dieu qui “ de sa main invisible continue à essuyer nos larmes en soulageant nos souffrances. Nous les jeunes, nous avons un énorme potentiel pour changer le monde, en commençant par les petites choses : ou bien nous vivons pour changer quelque chose et améliorer cette terre, ou bien notre vie n’a pas de sens ». gen2Les paroles de Chiara Lubich adressées aux gen 2 en 1967 gardent toute leur actualité et leur dimension prophétique : « Rumeurs et nouvelles concernant la guerre attristent l’horizon de notre monde. Il se peut qu’au Moyen ou à l’Extrême-Orient un de nos amis Gen ait été ou soit en danger de mort. Notre objectif même – celui de favoriser la paix dans le monde – semble douloureusement compromis. Que faire? Ne nous décourageons pas (…) Les bombes tombent en détruisant les maisons et en tuant des personnes : l’amour se répand avec plus de rapidité pour construire une société et un monde nouveaux ». “50 ans ont passé, mais nous sommes encore de cette génération qui ne s’arrête pas – dit Gloria de l’Ouganda – et qui est toujours décidée à vivre l’idéal que Chiara nous a transmis ». Damián de l’Argentine précise :« Pour nous c’est un moment de fête. Nous avons parcouru ces 50 ans du Mouvement Gen à travers les moments les plus importants, en essayant de revivre chaque parole que Chiara nous a donnée ». Témoignages en provenance des divers continents, réflexions, dialogues, chants et musique ont rythmé la commémoration de ces années de vie de la seconde génération des Focolari, toutes vécues très intensément. Maria Voce, présidente du Mouvement, dans un message vidéo a invité les jeunes à suivre le dessein d’amour que Dieu a sur chacune et chacun, en suivant l’exemple de Jésus qui a choisi la Croix, l’amour qui va jusqu’au bout, pour être prêts à s’engager généreusement pour un monde de paix. Jesùs Morán, coprésident des focolari, au cours d’un dialogue rigoureux mais aussi très ouvert, les a encouragés à vivre un amour authentique envers leurs frères, en faisant le choix, dans ce monde toujours plus fragmenté et divisé, des plus pauvres et de ceux que la société rejette. Plus de mille jeunes repartent en prenant au sérieux la consigne prophétique de Chiara Lubich : “C’est la seconde génération qui fera retentir le cri de Jésus Abandonné jusqu’aux confins de la terre…  Et dans ce cri le monde entier espérera à nouveau ». Patrizia Mazzola

L’urgence de travailler “Ensemble pour l’Europe”

L’urgence de travailler “Ensemble pour l’Europe”

insieme 2130 représentants de 40 communautés et mouvements chrétiens, venant de 14 pays européens, (huit langues, quatre traductions simultanées). Pour ne citer que quelques chiffres des trois journées du réseau Ensemble pour l’Europe (10-12 novembre), qui se sont déroulées au Centre International du mouvement des Focolari (Castel Gandolfo, Rome). «Il y a un an, la nouvelle des attentats de Paris nous est arrivée pendant notre rencontre annuelle qui se tenait en Hollande, se souvient Béatrice Lauenroth ; ces événements, ainsi que d’autres advenus ces derniers temps, qui portent à la fragmentation de l’Europe, nous confirment maintenant plus que jamais, qu’il est nécessaire de nous rencontrer et de travailler ensemble pour l’unité ». Un bon nombre des participants a souligné cette nécessité, comme l’allemand Elke Pechmann de l’Offensive Junger Christen : « Ensemble pour l’Europe n’est pas un luxe, ce n’est pas quelque chose en plus. C’est un investissement pour le présent et, plus particulièrement, pour le futur de l’Europe ». Quant à Larisa Musina (Trasfiguration Fellowship of Minor Orthodox Brotherhoods, St. Philaret), représentant Moscou, elle a exprimé l’importance d’approfondir la connaissance réciproque pour grandir dans le dialogue : « Nous devons élargir le dialogue entre pays de l’Est et ceux de l’Ouest ». La Suisse a fait entendre la voix des nouvelles générations : « Nous, les cinq jeunes de la JAHU ici présents – explique Selomi Zürcher – sentons que le futur de l’Europe est entre nos mains. Nous savons apprécier l’expérience et la sagesse des adultes. Et nous leur demandons d’avoir confiance en nous et de bien vouloir aussi apprendre de nous. Ainsi l’Europe de nos pères peut aussi devenir l’Europe de leurs enfants ».   insieme 1 A la question, suggérée par les intervenants, au cours d’échanges personnels et de travaux de groupe, de savoir comment sera le futur cheminement d’Ensemble pour l’Europe, les réponses proposées ont été concrètes. Ce sont des pas que les mouvements et les communautés en particulier peuvent faire, au cours de 2017, en faveur de leur propre pays et pour Ensemble pour l’Europe. Comme une veillée de prière la veille du 25 mars prochain, jour anniversaire des 60 ans de la signature des Traités de Rome, considérés comme l’un des moments historiques les plus significatifs du processus d’intégration européenne. A cette occasion, de nombreuses personnalités politiques européennes se rencontreront à Rome. Ensemble pour l’Europe veut y être présent, en envoyant dès maintenant aux politiciens un document « sur notre idée de l’Europe et nous souhaitons que des veillées semblables se tiennent dans les villes européennes où nous sommes présents ». Une autre initiative qui a beaucoup touché les participants : le désir de créer des espaces de rencontre et de partage. « Nous voulons favoriser la communion entre les mouvements au niveau local et offrir en plus un programme qui s’adresse à chacune des villes », ajoutent-ils. Avant de se quitter, les impressions expriment l’enthousiasme expérimenté durant les trois jours vécus ensemble : « Je voudrais que mon enthousiasme pour l’Ensemble soit contagieux auprès d’autres jeunes, et je souhaite que l’an prochain nous puissions être plus nombreux » (une jeune allemande). « De retour chez nous, nous raconterons à tous les autres mouvements en Slovénie ce que nous avons vécu ici. Nous inviterons aussi un évêque catholique et un luthérien, pour qu’ils sachent que même les laïcs se mobilisent, avec les Eglises, pour un  meilleur avenir du continent » (un jeune de Slovénie). Ce congrès de Castel Gandolfo a permis une participation plus élargie, en qualifiant de « Amis d’Ensemble pour l’Europe », même des familles religieuses et de groupes charismatiques d’anciennes fondations. Le prochain rendez-vous des « Amis d’Ensemble pour l’Europe » est prévu à Vienne, du 9 au 11 novembre 2017.

Le Centre Evangelii Gaudium est inauguré.

Le Centre Evangelii Gaudium est inauguré.

EVANGELII_GAUDIUMUne première initiative, déjà commencée en octobre (https://www.focolare.org/news/2016/10/22/vita-consacrata-svegliate-il-mondo/ ), en dit long sur la vivacité et la créativité du nouveau Centre Evangelii Gaudium (CEG) qui, bien avant l’inauguration officielle, repousse les limites avec un cours pour formateurs, animateurs, et étudiants en théologie pastorale missionnaire avec le titre ”Réveillez le monde”. Ce nouveau Centre naît de la synergie entre l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et le Mouvement des Focolari, en particulier avec les presbytères, diacres, séminaristes, religieux, consacrés, le Mouvement paroissial et le Mouvement diocésain directement engagés dans le monde ecclésial. Un Centre qui est déjà actif donc, mais qui, le 11 novembre dernier, a fêté le jour de sa sortie à la vie publique, en cueillant ainsi l’occasion de donner la raison pour laquelle il est né : donner un nouvel élan, nouveau contenu et nouvelle direction à l’œuvre de renouvellement pastoral de l’évangélisation à laquelle l’Église est appelée aujourd’hui. Engagement que le CEG entend assumer en réponse à l’invitation du pape François, en s’inspirant et en prenant le nom de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium. A travers des cours, des congrès, des séminaires, des symposiums, des stages, des laboratoires, des rencontres spécifiques, le CEG veut être un ”lieu de réflexion”, solidement ancré dans le style synodal, en concentrant toutes ces impulsions spirituelles et les expériences suscitées par le charisme de l’unité de Chiara Lubich. Et il veut le faire en se concentrant sur la formation, l’étude et la recherche dans le cadre de l’ecclésiologie, de la théologie pastorale et de la mission, de la théologie spirituelle des charismes dans la vie de l’Église aujourd’hui. sophia1Significatifs sont les objectifs du CEG, mis en évidence par la présidente des Focolari, Maria Voce, dans son message qu’elle a fait parvenir et par l’intervention du coprésident Jesús Morán : promouvoir et soutenir des projets et activités de formation dans le sillage de Vatican II, en communion avec les autres charismes présents dans l’Église, dans la perspective du dialogue œcuménique, interreligieux et interculturel. Objectifs qui ont retenu aussi toute l’attention, d’après les messages qui sont parvenus, du secrétaire général des évêques italiens, Mgr. Gantino, et du Grand Chancelier de Sophia, Mgr. Betori, archevêque de Florence. Et en guise d’ouverture des travaux du congrès inaugural, les chaleureuses salutations du card. Joao Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et de l’archevêque Vincenzo Zani, Secrétaire de la Congrégation pour l’Education Catholique. Quant au directeur de l’Institut Universitaire Sophia, le professeur Piero Coda, la tâche de décrire les intentions du nouveau Centre lui a été réservée et il a été suivi par le professeur Tiziana Merletti (déjà supérieure des Sœurs Franciscaines des Pauvres). «  Le défi à relever est celui de donner une contribution à ce changement de paradigmes dans la culture et dans les relations entre les communautés ecclésiales et la société civile – déclare Piero Coda – que notre temps requiert et auquel la prophétie du pape François nous dit avec force que le moment est arrivé de se mettre en route avec fidélité et créativité ». Lors de la table ronde suivante, la confrontation de représentants du monde de la politique et du sport, comme Massimo Toschi et Damiano Tommasi, sur le passage historique préconisé de l’Église, appelée à enquêter et à cueillir les attentes et les espérances de la société d’aujourd’hui. Anna Friso

Aletta nous a quittés

Aletta nous a quittés

1995AlettaSalizzoni  « Nous accompagnons dans la joie et avec une immense gratitude le retour d’Aletta à la Maison du Père. Il est difficile de trouver meilleur exemple lorsqu’il s’agit de “donner sa vie sans se ménager”, comme nous y invite le mot du jour ». C’est ainsi que Maria Voce fait part aux membres du Mouvement des Focolari du départ de Vittoria Salizzoni, qui s’est sereinement éteinte ce matin, 22 novembre, à quelques jours de ses 92 ans. Vittoria Salizzoni voit le jour à Martignano (Trente) le 27 novembre 1924. C’est la troisième des huit enfants de Maria e Davide Salizzoni. Elle va vivre 12 ans en France où sa famille a émigré. En 1941 elle revient à Trente et, en pleine milieu de la seconde guerre mondiale, le 7 janvier 1945, elle fait la connaissance de Chiara Lubich et sera à ses côtés pendant de nombreuses années. Aletta transmet avec plusieurs autres l’idéal de l’unité” au Moyen-Orient où aujourd’hui de nombreuses communautés vivent la spiritualité de l’unité dans le dialogue et l’amitié vécus aussi avec des personnes d’autres religions.

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Aletta Salizzoni (à droite) avec une partie de la première focolarines

Dans son message, Maria Voce invite à continuer de mettre en pratique le commandement nouveau, l’amour réciproque, afin que Jésus (la paix), soit toujours spirituellement au milieu de tous :  une caractéristique qu’Aletta a toujours mise en valeur par sa seule présence. Ses obsèques auront lieu le 24 novembre août à 15h au Centre international de Castel Gandolfo.  

Algérie : en dialogue pendant 50 ans

Algérie : en dialogue pendant 50 ans

2 algeria 50Terre où les chrétiens sont moins de 1%, l’Algérie est le premier Pays musulman à avoir accueilli, en 1966, la spiritualité de l’unité. Au cours des années de transition et de développement qui suivirent, les difficultés n’ont pas manqué dans cette région à enjeux stratégiques : la mémoire des moines de Tibhirine demeure vivante, eux dont l’exemple transcende les différences de religion et nous renvoie à l’essence de la fraternité de l’unique genre humain. « Chiara Lubich nous invitait à ne pas nous arrêter aux difficultés du moment – nous Rappelle Rosi Bertolassi, qui a été pendant 13 ans au focolare d’Alger – A ses yeux l’expérience que nous étions en train de vivre était porteuse d’espérance. Elle entrevoyait déjà la vie qui allait se développer plus tard » « Le cardinal Léon-Étienne Duval, alors archevêque d’Alger, – poursuit-elle – nous a toujours encouragées lui aussi, et aujourd’hui nous voyons en Algérie des hommes et des femmes musulmans, qui grâce à la fidélité du dialogue de la vie et de leur présence, même dans les moments difficiles, ont développé une expérience d’appartenance au Mouvement des Focolari qui leur est propre ». Comme celui de Rosi, les témoignages du début de cette aventure se succèdent. Nous sommes à Tlemcen, dans l’Ouest algérien, à environ 60 kms du Maroc, où s’est déroulée les 1er et 2 novembre derniers la fête des 50 ans du Mouvement des Focolari.  C’est à partir de l’Algérie que les portes se sont ouvertes à de nombreux Pays d’Afrique du Nord et du Moyen- Orient. Étaient présents Mgr Teissier, archevêque émérite d’Alger, Mgr Vesco, évêque d’Oran, Jesús Morán, coprésident du Mouvement des Focolari, les responsables des Focolari dans les divers Pays du Moyen-Orient, entre autres la Syrie, et naturellement des personnes venues de toutes les régions du Pays. C’est précisément à Tlemcen, dans l’actuel “Centre Mariapolis Ulysse” – ainsi appelé en souvenir de Ulisse Caglioni (5 mars 1943 -1er septembre 2003), l’un des focolarini qui ont témoigné de la fraternité sans se ménager – que le 15 octobre 1966 est arrivé depuis Paris le premier groupe à bord d’une 2CV Citroën. Pierre Le Vaslot, focolarino français actuellement en Italie, s’en souvient comme si c’était hier. 3 Algeria 50 Ils se trouvent tous les trois – Pierre, Ulysse et Salvatore Strippoli –  devant un monastère bénédictin qu’il faut remettre sur pied. Construit au cours des années cinquante par Don Walzer (un bénédictin allemand chassé de son pays pendant la guerre pour avoir refusé d’accueillir Hitler dans l’abbaye de Beuron), le bâtiment est adossé à la montagne, à 900 mètres d’altitude. A quelques pas de la tombe du mystique Sidi Boumedienne, qui a laissé une forte empreinte spirituelle dans la région et bien au-delà. Le cadre se prête parfaitement aux rencontres, à l’accueil et au dialogue. On y respire la paix et la sérénité. Dans ce lieu, aujourd’hui connu sous le nom de « Centre Dar es Salam » (Maison pour la Paix), commence alors une aventure de présence et de vie partagée avec les habitants de la ville. Thierry Becker, alors jeune prêtre à Oran, se souvient : “C’était une joie pour nous de savoir que le monastère de Tlemcen allait revivre, mais qui sont ces focolarini ? Personne n’en avait entendu parler ! Ce ne sont ni des moines ni des prêtres, ils sont en communauté, venus ici pour vivre l’unité et la faire vivre autour d’eux. Je les ai écoutés parler de leur idéal, de Chiara Lubich dont j’ai appris à connaître la spiritualité…Ils se sont vite mis au travail.  Ulysse a rapidement transformé la maison ». Suivent des années d’expériences variées et nombreuses, comme le lien créé avec l’Imam Barkat. Les focolarini l’ont aidé à sauver son jeune enfant, en le conduisant à l’hôpital en pleine nuit et en insistant auprès des médecins. Ce sera ensuite cet Imam, le papa du petit Bahi, qui ira au focolare pour donner des cours sur les Hadiths prophétiques et transmettre ainsi une juste compréhension de ces écrits spirituels ». Très touchants les témoignages des premiers jeunes qui ont commencé à fréquenter le focolare de Tlemcen au cours des années 60, parmi lesquels Mourad, Bouziane et Farouk : aujourd’hui ils sont heureux de voir leurs enfants et les nouvelles générations promouvoir cet idéal auquel ils ont été les premiers à croire ».                          Maria Chiara De Lorenzo

Évangile vécu : Travailler à deux

Évangile vécu : Travailler à deux

foto pdv20161120Je savais tout « Comme prêtre, je croyais avoir réponse à tout. Un jour, j’ai été invité à célébrer la messe pendant la retraite de quelques jeunes engagés, qui durant la célébration, ont fait explicitement le pacte d’être prêts à donner la vie l’un pour l’autre. J’en suis resté bouleversé : aurais-je été capable de faire quelque chose comme ça ? Tout ce que je savais m’a semblé, je ne dirais pas inutile, mais insuffisant pour être un véritable chrétien. Combien de choses négligées au nom de l’étude, combien d’omissions justifiées avec l’un ou l’autre engagement que je retenais important… ! Ces jeunes ont changé ma vie ». (R.P. – France) Avant l’offrande « Après le déménagement dans notre nouveau village est née une amitié avec une famille voisine qui nous a beaucoup aidés à nous insérer dans ce nouvel environnement, à inscrire les enfants dans les écoles…L’estime était réciproque, les enfants de cette famille nous appelaient oncle et tante ainsi que les nôtres vis-à-vis d’eux. Malheureusement, avec le temps, quelque chose s’est fissuré dans la relation et les enfants des voisins ont commencé à nous saluer en nous disant ”Bonjour Messieurs dames”.  Nous ne pouvions pas continuer ainsi, aussi parce que nous faisions partie de la même communauté paroissiale. Un dimanche à la messe, le passage de l’Évangile nous rappelle qu’avant d’offrir notre offrande sur l’autel, il faut se réconcilier avec son frère…Ma femme et moi-même, nous nous sommes regardés et avons décidé d’œuvrer en conséquence. A la sortie de la messe, nous avons été vers nos voisins et leur avons demandé pardon si nous les avions offensés pour quelque chose. Après un moment de surprise embarrassant, nous nous sommes embrassés ». (A.T. – Hongrie) C’était une autre personne « Dans l’hôpital où je travaille en tant que gynécologue, une dame bien connue comme étant une prostituée a été hospitalisée. Les autres patientes mais aussi l’une ou l’autre infirmière essayaient de l’éviter. M’étant rendu compte de son isolement, j’ai fait particulièrement attention à elle et cela a encouragé aussi d’autres à lui adresser la parole, à l’aider pour une chose ou l’autre. Le seul récit de sa triste histoire lui a attiré attention et bienveillance. Peu de jours après, elle semblait être une autre personne. Lorsqu’elle a pu quitter l’hôpital, en me remerciant elle m’a dit : « La véritable guérison n’est pas physique …La vie recommence d’une autre manière ». (M.S. – Pologne)

Inde: 170 séminaristes en workshop

Inde: 170 séminaristes en workshop

20161123-01«J’ai appris à être ouvert, à ne pas cacher la poussière sous le tapis”. C’est le commentaire de l’un des 170 séminaristes de Pune (Inde), heureux d’avoir participé au workshop sur les dynamiques de groupe basé sur les principes de la spiritualité de l’unité qui est celle des Focolari. «J’ai compris que je devais envisager positivement tout ce que je fais – déclare avec enthousiasme un autre séminariste – j’ai fait amitié avec de nouvelles personnes, même plus âgées que moi ». On est frappé par le dynamisme de ces jeunes. On est aussi surpris qu’en Inde – une région du monde aux mille rites et divinités, patrie de l’hindouisme et du bouddhisme – il y ait un séminaire catholique avec autant de jeunes. Et de voir que, comme en témoigne le directeur spirituel du séminaire, le Père George Cordeiro, ils sont très motivés et décidés pour le sacerdoce. Les liens des Focolari avec le séminaire pontifical de l’Inde remontent à l’année 1980 : depuis, en diverses occasions, les focolarini ont été invités à présenter aux séminaristes leur spiritualité. Beaucoup d’entre eux, devenus prêtres ou évêques, continuent à promouvoir – dans leur action pastorale qui ne s’avère pas toujours facile – la dimension communautaire du message chrétien. Cette année ils ont demandé au Mouvement d’organiser un workshop de trois jours sur les dynamiques de groupe. C’était la première fois que les focolarini de Bombay se trouvaient devoir conduire une telle entreprise, mais ils ont accepté de relever le défi. Avec une équipe de 12 personnes, hommes et femmes, parmi lesquels quelques experts en psychologie et en communication, ils se sont consacrés à ce projet en organisant un workshop sur mesure pour séminaristes. Un travail exigeant en raison de la diversité des cultures des participants, originaires de toutes les régions de l’Inde. A cause aussi   de la diversité de leurs parcours d’études qui vont du lycée aux étudiants en théologie et philosophie.  L’objectif du workshop était de transmettre aux séminaristes les instruments pour construire la communauté. Et de le faire, et c’était leur demande spécifique, en puisant dans les éléments de la spiritualité de l’unité qui ont particulièrement trait à la relation interpersonnelle : « Se faire un » avec l’autre, l’écouter en profondeur, vivre le pacte d’amour réciproque, partager les expériences vécues., dialoguer etc… Concrètement il s’agissait de présenter aux séminaristes les différentes façons d’aller à la rencontre de l’autre, en privilégiant la relation. Avec de tels points comme paradigme culturel, déclinés en clé psychologique et relationnelle, il en est ressorti un mix fait de brefs compte-rendus, des sketches, des jeux de rôle, des témoignages (de laïcs et de prêtres), des exercices pratiques pour en vérifier l’efficacité sur soi. 20161123-02Dès le début le laboratoire a été suivi avec enthousiasme et soutenu par une participation très active qui a aidé au passage continuel « du je au nous » auquel les jeunes étaient invités. Une démarche qui leur sera très utile lorsqu’ils devront travailler en groupe et seront appelés à susciter et animer des groupes avec d’autres personnes. Une façon de mettre en œuvre la culture de la rencontre et du dialogue, très prisée par le pape François. Le Père George a défini ce workshop comme « une authentique expérience de Dieu au milieu des hommes ». L’idée de traduire la spiritualité en vie et les pensées en actions quotidiennes, s’est révélée la plus forte. En témoignent les nombreux retours rédigés par les participants : « Je peux tout faire, mais à une seule condition : qu’il y ait en moi l’attention aux autres ». “L’invitation à mettre en pratique l’Évangile et à ne pas se contenter de l’étudier, a provoqué un changement radical dans ma vie”. “Ce workshop a été l’occasion de relancer ma vocation et la dynamique de mes relations sociales. Les parcours d’autres personnes ont été pour moi riches d’enseignements ». « Une expérience très féconde d’entraînement à vivre en communion. De nouvelles voies se sont ouvertes à nous. C’est une grâce de pouvoir offrir la spiritualité de communion dans le contexte actuel ».

Les droits déclinés au pluriel, un regard africain

«Dans un monde où la mondialisation dicte ses propres lois, l’un des paradoxes les plus importants que nous vivons est que la voix du Sud du monde est ignorée. L’Afrique, riche en ressources naturelles telles que le diamant, l’or, le pétrole, et d’autres minéraux précieux, reste confronté à la pauvreté, au sous-développement toujours plus croissant, à la pire espérance de vie, à un niveau élevé d’analphabétisme. Malgré les millions de dollars d’aide occidentale versée au fil des ans dans divers projets, l’Afrique est toujours à la traine. Pourquoi ? La réponse dramatique est que ce ne sont pas seulement les guerres, ce ne sont pas les maladies, c’est surtout la corruption, devenue une chose normale et acceptée, qui déchire le continent. Un continent où les pauvres doivent corrompre pour survivre, pour avoir droit aux soins dans les hôpitaux, pour entrer dans les meilleures écoles de formation professionnelle, pour obtenir un emploi et pour sortir de prison. Même les lois ne parviennent pas à éradiquer ce mal. Dans la plupart des pays africains, le droit est d’origine occidentale, avec quelques nuances tirées des cultures locales. La protection de l’individu, bien que valeur universellement acceptée, s’oppose au principe de la communauté, très cher aux traditions africaines, parce que fondement de la solidarité. L’individu n’a de valeur que parce qu’il appartient à une communauté et agit en fonction de la communauté. C’est le principe de ʺUbuntu” : Je suis parce que nous sommes. L’ Ubuntu dans les cultures africaines est une invitation à l’entraide et au soutien réciproque, c’est la conscience des propres devoirs. Nelson Mandela disait que l’Ubuntu signifie se poser la question « suis-je disponible à aider ma communauté à progresser ? » C’est une règle de vie, basée sur le respect de l’autre, une croyance en un lien qui unit l’humanité entière. C’est un désir de paix. En Afrique justement, la paix manque en de nombreux endroits, et la cause absurde de ces conflits est sa richesse immense. On se bat pour le contrôle des minéraux et les victimes de ces conflits sont les couches les plus vulnérables de la société. Dans l’effort d’intégrer les valeurs héritées de la colonisation avec ses valeurs traditionnelles, et de répondre aux défis d’un monde dans lequel seul le développement économique donne droit à la parole, l’Afrique perd de plus en plus ses valeurs sans pour autant assimiler celles “importées”. Dans mon pays, le Cameroun, où sévit une grande corruption, une petite cité a vu le jour, sous l’initiative de Chiara Lubich qui y a réalisé des œuvres sociales en faveur du peuple Bangwa, qui, menacé d’extinction, a ainsi été sauvé. Avec ses œuvres, Chiara leur a surtout proposé un nouveau style de vie, inspiré sur la pratique de la fraternité. Une cohabitation fondée sur la réciprocité d’une vraie justice, qui met fin à tout litige, prévient les conflits et trouve des solutions aux problèmes, même dans les familles ; point de vol, point de meurtre, mais plutôt un parcours commun des voies de la paix. La fraternité peut ainsi devenir un principe, même juridique pour la coexistence et changer les rapports de force en relations d’accueil et d’inclusion et se traduire en solidarité, responsabilité et subsidiarité. La paix se traduit aujourd’hui comme développement, sécurité, universalité des droits de l’homme, respect de la vie ; la paix est un droit, mais attend que le droit en fasse un instrument. Et pour cela les Déclarations et Traités ne suffisent pas. Les droits, conjugués seulement au singulier, exaltent l’individu et donnent lieu à divers types d’intérêts et conflits. Mais ʺUniverselʺ ne signifie pas ʺabsoluʺ, ʺUniverselʺ signifie ʺcommunʺ ; c’est ce qui unit, autrement il ne saurait y avoir une relation entre individus, cultures et conceptions différents entre eux[1]. Et si l’universalité contenue dans la dignité humaine permet la relation avec l’autre, la fraternité, entendue comme nouveau paradigme peut en être le principe inspirateur au point de devenir culture juridique et une voie qui prépare la paix ; la paix qui prend source dans le cœur et se traduit en comportements cohérents dans la vie quotidienne, capables de transformer des rapports conflictuels en relations de partage, jusqu’à la réciprocité, dans laquelle le dû devient un don pour l’autre». Raphaël Takougang [1] Cfr. F. Viola, L’universalità dei diritti umani: un’analisi concettuale, in F. Botturi – F. Totaro (a cura di), Universalismo ed etica pubblica, Vita e Pensiero, Milano 2006, p. 165.  

La simplicité d’Aletta

Jesús Morán : Unité et culture de paix

Jesús Morán © Fabio Bertagnin - CSC Audiovisivi

Jesús Morán © Fabio Bertagnin – CSC Audiovisivi

« Il y a vingt ans, en ce lieu prestigieux, Chiara Lubich a décrit le rapport qui s’établissait entre la culture de l’unité et la paix, enprésentant l’expérience du Mouvement des Focolari dans le monde. Cette expérience – disait-elle – était au service de la reconnaissance mutuelle de la dignité de chacun, elle favorisait un style de vie communautaire et faisait tomber les barrières artificielles qui produisaient défiance, hostilité et inimitié. Et surtout, Chiara Lubich présentait l’idée porteuse d’un nouvel ordre mondial basé sur la perspective de la paix : l’humanité comme famille, avec Dieu Père source d’amour infini pour tout un chacun. Si, à l’époque, des menaces de guerres se levaient dans l’humanité, Chiara Lubich mettait en lumière les nombreuses initiatives et expériences qui indiquaient le chemin de la recherche de l’unité entre les personnes, les communautés, les peuples. Il y a vingt ans, le monde était différent. Il était frappé par de nombreux conflits se présentant – pour la plupart – sous forme localisée et concernant des groupes de belligérants clairement identifiables. Aujourd’hui, la guerre est un drame aux multiples visages. Aux guerres entre les États, s’ajoutent des guerres à l’intérieur des États, entre ethnies, groupes politiques et communautés religieuses. .[…] Même les instruments de guerre ont changé. Il est évident qu’aujourd’hui les guerres se déploient sur les nouveaux champs de bataille que sont les marchés financiers et économiques pour l’approvisionnement des matières premières et des ressources énergétiques, pour la conquête de nouveaux marchés. L’apparition et le développement de nouveaux conflits demandent aux cultures de paix de trouver des réponses plus adaptées à la situation actuelle. Prenons l’exemple de la culture de la non-violence. C’est une authentique force révolutionnaire au service de la pacification des contextes de guerres les plus sanglants. Elle est puissante car elle transforme l’injustice subie en occasions d’actions de paix et de pardon. C’est la réponse de celui qui, offensé ou persécuté, refuse de prendre les armes parce qu’il ne croit pas que l’action belliqueuse soit une manière raisonnable de surmonter les conflits. […] La spiritualité de Chiara Lubich, centrée sur l’unité et la communion, peut apporter une contribution aux cultures actuelles de paix. Le mouvement des Focolari est engagé dans ces contextes, au même titre que d’autres organisations. Il est présent dans environ 180 pays du monde et dans nombre d’entre eux, il représente une sorte de défense de l’unité et de la paix. Permettez-moi de rappeler qu’il existe aujourd’hui une communauté des Focolari à Alep, en Syrie ; elle offre des espaces de partage et de solidarité à une population meurtrie par la guerre. […] Personne ne peut se sauver tout seul ; personne ne peut espérer être heureux tout seul.
Jesús Morán © Fabio Bertagnin - CSC Audiovisivi

Jesús Morán © Fabio Bertagnin – CSC Audiovisivi

[…] Au cœur de notre expérience, ce n’est pas une organisation collective que l’on trouve, un « nous » impersonnel, mais une personne : la personne de Jésus. C’est Jésus, donc, qui donne sa paix. De plus, Jésus nous indique la mesure radicale avec laquelle nous devrions agir pour guérir toute blessure, résoudre tout problème, désarmer tout conflit. Aimer comme Il nous a aimés, jusqu’à se laisser clouer sur la Croix par amour pour l’humanité. […] Il n’y a pas d’autre solution que d’engager des processus de dialogue qui associent des cultures différentes, des credo différents, des conceptions du monde différentes, et qui soient finalisés à la reconnaissance mutuelle, à la coopération internationale, à la promotion de la solidarité et du bien commun. Ce sont les caractéristiques d’une communauté fondée sur un style de vie à la recherche de l’unité. […] Il s’agit là de la culture de paix qui naît de l’unité. Son efficacité a été démontrée à Assise, en septembre dernier, à la rencontre de dialogue entre les religions et les cultures, trente ans après le premier grand rendez-vous voulu par Jean-Paul II. Le mouvement des Focolari est au service d’une telle perspective, perçue aujourd’hui comme déterminante pour pacifier un monde de plus en plus interdépendant. La prophétie du message de Chiara Lubich, récompensée il y a 20 ans par l’Unesco, apparaît aujourd’hui agissante et plus que jamais d’actualité ». Lire la version complète du discours.

Éduquer à la paix, un effort et un choix

Éduquer à la paix, un effort et un choix

20161116-03 Arooj Javed © Fabio Bertagnin - CSC Audiovisivi

Arooj Javed. Photo © Fabio Bertagnin – CSC Audiovisivi

« Les jeunes d’aujourd’hui aspirent à devenir des citoyens mondiaux et nous, nous aspirons à un monde uni ». En fin de journée, cette déclaration d’Arooj Javed, jeune étudiante en Relations internationales, résumait le Cap de Bonne Espérance fixé par New Humanity, Organisation Non Gouvernementale représentant le Mouvement des Focolari auprès des Nations Unies. Car cet anniversaire des 20 ans de la remise du prix de l’éducation pour la paix décernée à Chiara Lubich n’avait rien d’un rendez-vous nostalgique. Récentes élections américaines, drames des réfugiés, menaces climatiques, accroissement des inégalités, marchés dominés par la cupidité… ; l’actualité brûlante évoquée par les différents intervenants justifiait totalement le titre choisi pour le colloque « Réinventer la paix ». C’est-à-dire comment, à partir de la spiritualité communautaire des Focolari, « trouver des réponses nouvelles » au « visage dur et angoissant de nouvelles situations de guerre » comme l’a exprimé Jesús Morán,, le co-président du Mouvement. Plusieurs mots phares ont ainsi éclairé les réflexions : laboratoires interculturels, fraternité universelle, solidarité interreligieuse, art de la cohabitation et surtout éducation au dialogue et à la paix.
20161116-02 © Fabio Bertagnin - CSC Audiovisivi

Enrico Letta. Photo © Fabio Bertagnin – CSC Audiovisivi

« Nous devons dialoguer comme dans un orchestre où chaque instrument doit jouer tout en créant une harmonie, une symphonie », dira de manière poétique Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’UNESCO. Quant à Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors et ancien président du Conseil des Ministres d’Italie, il témoignera : « Il faut que le dialogue passe par la conscience que nous sommes tous des minorités sur cette terre […] Si on suit la fraîcheur des jeunes et leur ouverture mentale on comprend que l’éducation au dialogue reste notre mission fondamentale ». La déclaration finale a proposé notamment très concrètement d’ « offrir aux États membres des parcours de formation pour les enseignants de l’art du vivre-ensemble ».
20161116-01 © Fabio Bertagnin - CSC Audiovisivi

Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’UNESCO. Photo © Fabio Bertagnin – CSC Audiovisivi

Le pape François – qui a envoyé un message pour bénir les travaux de l’assemblée – a parlé récemment d’une « troisième guerre mondiale par morceaux ». Cette guerre « appelle en réponse une paix elle aussi construite « par morceaux », faite de petites avancées, de gestes concrets. Chacun y a son rôle, chacun sa responsabilité.[…] . La paix n’est pas une promesse, elle est un effort et un choix. […] C’est une invitation adressée à nous tous qui sommes ici, et à ceux qui nous suivent dans le monde entier, à nous armer de paix… », a déclaré par la voix de Catherine Belzung, Maria Voce, la présidente du Mouvement des Focolari, absente pour raison de santé. Au cours de ce colloque, plusieurs vidéos ont illustré ces petites réalisations de paix qui autorisent l’espérance. Miroirs de multiples expériences de terrain, elles prouvent à quel point « La paix n’est pas seulement une théorie, un rêve mais un modèle », selon l’affirmation d’une représentante des « Jeunes pour un monde uni ». Qu’il s’agisse des femmes chrétiennes et musulmanes de l’association Koz Kazak, au Caire (Égypte) devenues « comme des sœurs » les unes pour les autres, des 40 entreprises de l’Économie de Communion en Afrique, de la présence d’une communauté des Focolari à Alep (Syrie) qui offre un espace de partage à cette population martyrisée ou encore de l’école Santa Maria à Récife (Brésil) où se vit une belle réciprocité entre l’école et les familles. Autant de petites pierres mises au service de l’édification de la culture de la paix que porte l’UNESCO « Merci du rôle important que vous jouez pour renforcer cette architecture de la paix », a commenté M. Badarch Dender, directeur de la division des transformations sociales et du dialogue interculturel de son Secteur des Sciences Humaines et Sociales. Chantal Joly (Paris) Revoir la directe

Maria Voce : ”Réinventer la paix”

Maria Voce : ”Réinventer la paix”

090616 Maria Voce« Aujourd’hui, ce qui se présente sans cesse à nos yeux, c’est l’image d’un monde déchiré par toute sorte de conflits, un monde qui dresse des murs, où les migrants et les réfugiés tentent de fuir la misère et la guerre et où les égoïsmes politiques s’affrontent sans se soucier des retombées sur la vie des hommes ». C’est ainsi que Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, décrit le scénario actuel mondial dans une intervention qui, vue l’impossibilité pour elle d’être présente, est lue par Catherine Belzung. Scénario synthétisé par le pape François  – rappelle la présidente – lorsqu’il parle d’une « troisième guerre mondiale par morceaux. Une violence non conventionnelle, omniprésente et diffuse, difficile à combattre avec les armes utilisées jusqu’à présent. […] Ce genre de conflit ne peut être résolu que par l’effort collectif, non seulement de ce que l’on appelle la communauté internationale, mais de la communauté de l’humanité entière. Nul ne doit se sentir exclu de cette action qui doit passer dans nos rues, dans nos lieux de travail, dans le monde de l’instruction et de la formation, des milieux sportifs et de la détente, des communications et du culte. La « guerre mondiale par morceaux » appelle en réponse une paix elle aussi construite « par morceaux », faite de petites avancées, de gestes concrets. Chacun y a son rôle, chacun a une responsabilité ». Maria Voce souligne l’engagement des organisations internationales, de la société civile, des associations et mouvements. Comme ce qu’elle-même représente et qui puise à une expérience de plus de soixante-dix années de travail pour l’unité et pour la paix commencé par Chiara Lubich et porté de l’avant dans les plus divers carrefours de la planète, dans un dialogue dans tous les domaines du monde chrétien, avec d’autres religions, avec des personnes de convictions qui ne sont pas religieuses. Un dialogue « qui se base sur l’accueil de la personne, sur l’effort de comprendre de l’intérieur ses choix, ses idées, il valorise ce qu’il y a de bon, de positif, il met en évidence les points communs, ce qui permet de tisser des liens ». « C’est la fraternité – affirme Maria Voce en  citant Chiara Lubich –  qui peut susciter des projets et des actions dans l’enchevêtrement complexe de la politique, de l’économie, de la culture et du social dans notre monde. C’est la fraternité qui fait sortir les peuples de l’isolement et leur ouvre la porte du développement. C’est la fraternité qui indique comment résoudre de façon pacifique, les désaccords et qui relègue la guerre dans les livres d’histoire. C’est lorsque la fraternité est vécue que l’on peut rêver et même espérer une certaine communion des biens entre les pays riches et pauvres, dès lors que les déséquilibres scandaleux qui existent aujourd’hui dans le monde sont l’une des principales causes du terrorisme. Le profond besoin de paix exprimé par l’humanité d’aujourd’hui prouve que la fraternité n’est pas seulement une valeur, une méthode : c’est un paradigme global du développement politique ».1 « A partir de là, poursuit Maria Voce – on peut tenter de repenser la paix et mieux encore, de la réinventer ». Et elle en énumère des caractéristiques : avant tout, s’engager en profondeur sur la voie du dialogue ; réaliser des projets politiques qui ne soient pas conditionnés par des intérêts propres; abattre le mur de l’indifférence et réduire les inégalités ; promouvoir une culture de la légalité ; avoir à cœur la sauvegarde de l’environnement. « Réinventer la paix signifie aimer l’ennemi […], signifie pardonner. Le pardon ne s’oppose pas à la justice internationale, mais offre la possibilité de relancer les relations à partir de nouvelles bases. […] Cela exige une profonde opération culturelle. Il faut investir dans la culture et dans l’instruction comme le recommande cette Institution. [ …] Enfin, réinventer la paix signifie aimer la patrie de l’autre comme la sienne, le peuple, l’ethnie, la culture de l’autre comme la sienne ». Lis le textre intégral 1 Au prof. Benjamin Barber, Messaggio per la Giornata dell’Interdipendenza, Philadelphie, 12 septembre 2003.

UNESCO rappelle Chiara Lubich

UNESCO rappelle Chiara Lubich

Il est possible de suivre l’événement en direct sur internet, de 10h à 13h et de 15h à 18h (heure de Paris). 1271548Un an presque jour pour jour après le tragique attentat  à Paris, le siège de l’UNESCO accueille l’événement « Réinventer la paix ». Pour commémorer le 20e anniversaire de la remise à Chiara Lubich du « Prix UNESCO de l’éducation pour la paix », le Mouvement des Focolari entend témoigner de son engagement déterminé à suivre dans le monde entier de nouveaux chemins pour construire la paix et la fraternité. Cette manifestation est organisée en collaboration avec la Direction générale de l’UNESCO et l’Observateur permanent du Saint-Siège. Les chemins vers l’unité et la paix passent par la rencontre quotidienne entre cultures et religions. Selon Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, qui s’exprimait à l’ONU en avril 2015, cette rencontre « ne se limite pas à la tolérance ou à la simple reconnaissance de la diversité », mais « va au-delà de la nécessaire réconciliation et crée, pour ainsi dire, une nouvelle identité, plus large, commune et partagée ». C’est un dialogue efficace, qui implique des personnes de toutes convictions, même non religieuses, et pousse à remédier aux besoins concrets ». Se référant à l’engagement dans des contextes de crises graves, Maria Voce affirmait : « Aujourd’hui, ce n’est plus le temps des demi-mesures. S’il y a un extrémisme de la violence, (…) on y répond avec un radicalisme tout aussi fort, mais structurellement différent : l’extrémisme du dialogue ! Un dialogue qui requiert un engagement total, risqué, exigeant ; c’est un vrai défi, mais il vise à éliminer les racines de l’incompréhension, de la peur, du ressentiment ». Le programme de l’événement  sera introduit par Marco Desalvo, président de New Humanity (ONG du Mouvement des Focolari auprès de l’ONU) et par un représentant de l’UNESCO. Suivront les salutations de Mgr Francesco Follo, Observateur permanent du Saint-Siège, et une intervention de Jesús Morán, coprésident du Mouvement des Focolari. Maria Voce conclura la session en développant le thème : « Réinventer la paix ». La seconde session du matin, agrémentée de présentations audiovisuelles, sera interdisciplinaire et intergénérationnelle. Sur la base de témoignages concrets en faveur de l’unité et de la paix, des pistes concrètes seront présentées dans 5 brefs panels : Peace is Education ; Peace is an Asset ; Peace is Right ; Peace is Green ; Peace is Art. La session de l’après-midi – « Quel dialogue dans un monde divisé ? » -, ouverte par l’intervention d’Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors, mettra l’accent sur quelques idées-forces sur lesquelles baser un projet de nouvel humanisme, en chemin vers la civilisation de l’unité. Deux thématiques seront abordées : – « Religions, problème ou ressource pour la paix ? ». Ce panel, animé par Rita Moussallem, coresponsable du Centre pour le dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari, aura comme intervenants Adnane Ben Abdelmajid Mokrani, Institut Pontifical d’études arabes, Italie ; Fabio Petito, Relations internationales de la Sussex University, Royaume-Uni ; Léonce Bekemans, économiste et spécialiste en Études Européennes à la « Chaire Jean Monnet », Italie. « Politique et économie dans le désordre international ». Panel animé par Pál Tóth, Institut Universitaire Sophia, Italie. Intervenants : Pasquale Ferrara, Ambassadeur d’Italie en Algérie ; Silvia Costa, présidente de la Commission Culture du Parlement Européen ; Damien Kattar, ancien Ministre des finances du Liban. Source: sif.press Programme   –    Brochure page1   –   page 2 Lis l’intervention de Chiara Lubich du 17 Dicembre, 1996

Une génération qu’on ne peut arrêter

Une génération qu’on ne peut arrêter

50thGenCinquante ans de vie, mais la même fraîcheur et le même idéal qu’au départ. Ce sont les Gen, la nouvelle génération des Focolari qui, du 17 au 20 novembre, se réuniront à Castelgandolfo pour leur congrès. Un millier de jeunes venant de toutes les latitudes. Ce n’est pas un congrès habituel, mais une grande fête pour célébrer leurs 50 ans de vie. C’est en 1966 que Chiara Lubich lance un appel aux jeunes du Mouvement des Focolari pour qu’ils rassemblent le plus grand nombre possible de leurs camarades en vue de réaliser le testament de Jésus « que tous soient un ». Aujourd’hui les Gen se trouvent partout, appartiennent à diverses traditions religieuses, parlent toutes les langues et idiomes du monde, mais ils ont le même enthousiasme et vivent la même radicalité évangélique qu’à l’époque. ChiaraLuce_03La première personne qui a eu les honneurs de l’autel en vivant la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich est une Gen. La toute jeune Chiara Luce Badano, morte en 1990 à l’âge de 18 ans et béatifiée en 2010, est devenue pour tous, jeunes et moins jeunes, un exemple de la façon dont on peut témoigner de sa foi dans l’amour de Dieu jusque dans les situations de maladie et de souffrance. Chaque année 29 octobre la jeune bienheureuse est vénérée dans le monde entier. Tanzania_ChiaraLuceMême à Iringa, en Tanzanie, il y a quelques semaines, les Gen ont organisé une fête pour la proposer comme modèle de vie. Ils ont réuni une centaine de jeunes et ont projeté la vidéo de Chiara Luce dans la langue swahili, accompagnée de témoignages et de danses typiques du Pays. « J’ai appris beaucoup de choses, par exemple que je dois aimer toujours davantage ceux qui sont à côté de moi. Et ici j’ai vu que dans l’amour on peut vivre ensemble malgré nos diversités ». Ce qui m’a frappé c’est la patience de Chiara Luce. Elle a tout accepté de sa maladie, en vivant chaque instant sans se plaindre ». Malgré les obstacles, ils ne s’arrêtent pas. Depuis 50 ans. Unstoppable generation. Chiara Favotti


https://vimeo.com/191033570 https://vimeo.com/191033565 https://vimeo.com/191033568 https://vimeo.com/191033569 https://vimeo.com/191039964 https://vimeo.com/191033564

Foresi : L’Eglise des pauvres

Foresi : L’Eglise des pauvres

20161113-03“Par Église des pauvres on entend deux choses précises: l’Église doit être pauvre comme le Christ si elle veut annoncer le Royaume de Dieu, si elle veut que son message soit efficace ; et être pauvre en esprit est un devoir pour tous les chrétiens qui sont profondément attachés à la vie de l’Église ; il sera plus facile pour les pauvres d’accepter le message du salut, tandis que pour un riche il sera aussi difficile d’entrer dans le Royaume des Cieux qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille. Il ne faut pas cependant croire à une transposition facile de cette Église pauvre et de cette Église des pauvres dans le domaine politique et social de la vie actuelle. Le mot pauvre, pour Jésus, désignait ceux qui, tout en étant éprouvés, humbles et privés de soutiens et d’appuis extérieurs sur lesquels pouvoir compter, s’en remettent à Dieu qui est juste et bienveillant. Les traducteurs grecs de la Bible ont bien compris qu’il ne s’agit pas seulement de la pauvreté matérielle ; en effet, ils n’ont pas traduit le mot hébreu anaw (pauvre), par « indigent », mais lui ont préféré le terme praus qui évoque l’idée de celui qui est doux et docile, y compris dans les épreuves. (…) Pour en rester à l’Évangile, ces pauvres se trouvent aussi dans les classes aisées.  Matthieu nous dit à propos de Joseph d’Arimathie : « Un homme riche qui était aussi disciple de Jésus » (27, 57). Lui aussi était détaché de ses biens, lui aussi était humble et pauvre. (…) Tertullien dans son Apologétique désignait les chrétiens de son époque comme ceux qui n’aspiraient pas et ne luttaient pas pour accéder à des charges politiques, même mineures, parce qu’ils n’étaient pas mus par des ambitions personnelles. D’autre part nous remarquons que beaucoup de gens, qui sont dans des conditions économiques précaires, écoutent des propositions qui ne viennent pas de l’Église et les suivent. (…) C’est la raison pour laquelle les papes et le Concile nous invitent à réfléchir sur notre vie chrétienne. Est-elle vraiment authentique? Porte-t-elle le signe visible de l’humilité et de la pauvreté ? 20161113-02La pauvreté doit être fruit de la charité. C’est l’amour qui nous portera à mettre nos biens à la disposition de la communauté et des personnes indigentes ou dans le besoin. C’est la charité chrétienne qui permet d’étouffer l’égoïsme et de faire naître la communion (…) L’Église des pauvres devient ainsi l’Église de la communion entre les riches qui se font pauvres et les pauvres qui offrent leur indigence pour construire tous ensemble l’Église. (…) Si nous voulons que l’Église des pauvres retrouve sa force de témoignage dans l’évangélisation, il faut, à tous les niveaux et partout dans L’Église, se replonger dans une vie chrétienne authentique, du sommet à la base, de la périphérie au centre. (…) Cela aura des répercussions au plan social et politique, avec des réformes nouvelles, qui seront fondamentalement chrétiennes si inspirées par la liberté. (…) Quelques personnes très sensibles à ces questions ne sont pas satisfaites et continuent à crier leur désir de voir l’Église devenir plus pauvre. (…) Quand une chose juste est réclamée, même de façon désordonnée et maladroite, il faut méditer profondément et se demander si tout ce qui nous est signifié n’est pas un aiguillon qui vient hâter ce processus de renouvellement sans lequel la bonne Nouvelle avance péniblement et ne peut parvenir à tous les hommes de la terre. (…) Vouloir la paix, la pauvreté, aspirer à une communion des biens, signe visible de celle des cœurs et des esprits : voilà des revendications que nous n’avons pas à craindre, au contraire, ce sont elles qui nous font avancer sur le chemin de l’Évangile ».   Pasquale Foresi – Problematica d’oggi nella Chiesa –  1970 – Editions Città Nuova  

Economie de communion : regards de miséricorde

Economie de communion : regards de miséricorde

20161112-04 MichelPochet Une centaine de participants de 14 pays européens (du Portugal à la Russie), trois jours de communion intense, présents des entrepreneurs des débuts de l’Économie de communion (EdeC), de jeunes entrepreneurs, des étudiants et des économistes. “La rencontre a commencé par l’exposition du peintre français Michel Pochet sur « Dieu Miséricorde », racontent les organisateurs. Ses œuvres d’art ont servi de toile de fond pour toute la rencontre. En particulier les tableaux du « Bon Pasteur » et du « Bon Samaritain » ont inspiré les entrepreneurs à vouloir devenir, dans leur entreprise et leurs milieux de travail, ce que ces peintures représentent ». « Je suis venu pour en savoir plus sur de l’EdeC. J’étais plutôt critique, mais ces jours-ci j’ai compris ce que cela signifie : prendre soin des autres, même sur le travail. Il s’agit de construire des rapports entre les personnes. Cela m’a fait un grand bien de vous rencontrer tous. C’est fort de voir que les entrepreneurs de l’Économie de communion sont altruistes, que vous êtes ceux qui s’occupent des nécessités des autres. J’espère que je deviendrai sous peu l’un des vôtres ». C’est l’impression à chaud de Federico (Italie), étudiant en management. 20161112-01Trois jours de communion intense. Parmi les interventions, celle de l’économiste suisse Luca Crivelli sur les nouvelles formes de Social Business, en extrayant des idées intéressantes pour l’EdeC à 25 ans de sa naissance. Celle d’Anouk Grevin, Professeur à l’université de Nantes et à l’Institut universitaire Sophia, sur « le don et la gratuité dans l’entreprise, visant à poser des regards de miséricorde en mesure de « voir » le don dans le travail chez ses propres collaborateurs, de « le reconnaître », de « le remercier » pour un acte libre que personne ne peut acheter. Regards de miséricorde en mesure de mettre chacun en condition de donner le meilleur de soi, parce qu’il sent la confiance de l’autre et arrive à s’exprimer sans peur de se tromper ». Et celle de Herbert Lauenroth, expert en interculturel auprès du Centre œcuménique d’Ottmaring (Augsbourg), sur la miséricorde appliquée à la vie économique et politique. Un entrepreneur de l’Angleterre venu pour la première fois à une rencontre EdeC, disait : « Une chose que vous avez et que vous pouvez donner à ceux qui luttent pour un monde meilleur mais qui peut-être ne voit pas la lumière, est votre joie. C’est quelque chose d’incroyable ! Un véritable capital spirituel ». Et Peter, un jeune Serbe : “Je suis venu en pensant que ce pourrait être une perte de temps. Mais j’ai trouvé des gens ouverts, chaque dialogue fut important pour moi. Je tire un grand bénéfice de cette rencontre ». 20161112-03Le professeur Luigino Bruni, coordinateur mondial du projet EdeC, a rappelé le temps où vivait Chiara Lubich à Trente, avec le premier groupe des focolarines, lorsqu’elles invitaient les pauvres à leur table chez elles, « mettant la nappe et les couverts les plus beaux », soulignant par-là que « notre première manière de faire face à la pauvreté, avant même de donner les bénéfices, est de la faire entrer chez nous, dans nos usines, et de l’aimer par des  ‘’gestes de beauté’’ ». Un autre défi mis en évidence « pour arriver vivants au 50ème anniversaire de l’Économie de communion », concerne les entreprises. « C’est l’évidence même : la communion dans les entreprises doit trouver de nouvelles expressions plus visibles et radicales – affirme-t-il – en faisant participer à la « gouvernance » et surtout aux droits de propriété. Jusqu’à maintenant nous avons eu comme point de mire la culture et les motivations des entrepreneurs, mais dans une économie qui change tellement les entreprises coïncident de moins en moins avec les entrepreneurs ». Il a ensuite ajouté : “Un des aspects forts de l’EdeC de ces années, de sa résilience, est qu’elle a respiré avec tout son corps. Ce ne sont pas des personnes individuelles qui l’ont guidée, mais de nombreux membres actifs. L’EdeC est forte lorsqu’en chaque travailleur de l’entreprise se trouve la même énergie ». Pour résumer, a conclu Bruni : « Nous avons pris conscience que l’EdeC en Europe est encore très vivante après 25 ans, qu’elle continue à porter du fruit, à se développer dans de nouveaux domaines et de nouvelles régions. La présence des premières entreprises russes a été significative, ainsi que l’incubateur des entreprises au Portugal : cette Europe de l’Atlantique à l’Oural dont tous rêvent. C’est en plus une EdC jeune, ouverte (beaucoup de leaders de l’EdeC ne viennent pas du mouvement des Focolari) et qui se projette vers l’avenir ». Flickr: Photo gallery Le prochain rendez-vous est prévu pour 2017 en Belgique.      

Au Congo naît le Mouvement Politique pour l’Unité

Au Congo naît le Mouvement Politique pour l’Unité

IMG-20161102-WA0011« Le Mouvement Politique pour l’Unité est né à Kinshasa ! ». C’est avec ces paroles que l’honorable Upira Dieudonné, samedi 29 octobre 2016, a solennellement conclu la première rencontre à Kinshasa, du Mouvement Politique pour l’Unité. « L’actuelle situation politique dans la République Démocratique du Congo est délicate, il y a de fortes tensions politiques et sociales. Il y a quelques mois, il y a eu des heurts qui ont causé la mort de différentes personnes. Le pouvoir constitué et l’opposition radicalisent quelquefois leurs positions » écrivent-ils. On se demande alors comment on en est arrivés à concrétiser ce rendez-vous. « Cela s’est passé  après la participation au congrès de Rome, en juin dernier, avec des politiciens du monde entier : l’honorable Dieudonné Upira (député national de l’opposition dans la RDC) et Madame Georgine Madiko (député honoraire membre du Bureau de l’Assemblée Nationale, actuellement responsable politique d’une cellule d’un parti de la majorité présidentielle) ont décidé de faire quelque chose pour leur pays, expliquent-ils. Au-delà des différences politiques, les deux députés, à leur retour de Rome, approfondissent leur amitié, en échangeant sur leurs différentes opinions. Maintenant ensemble, ils rêvent de former des jeunes pour qu’ils soient leader en politique. Comme ils l’affirment, il s’agit « d’une formation à la véritable politique, qui porte en soi des valeurs ». C’est lors de leurs échanges qu’ils décident convaincus que le premier pas à faire pour un tel projet à Kinshasa, c’est le lancement du Mouvement Politique pour l’Unité. « Ceci permettrait de mettre en réseau différents acteurs qui travaillent en politique, qui font ou voudraient faire du bien par le biais de la politique », disent-ils. Ils organisent l’événement mais ils se demandent incertains : « les personnes invitées auront-elles le courage de venir, viendront-elles ? ». Ce sentiment d’incertitude grandit lorsque le samedi, jour fixé pour la rencontre, une pluie torrentielle s’abat quasiment d’une façon ininterrompue sur Kinshasa. A cause des routes en mauvaises conditions et du mauvais état des moyens de transport, les gens évitent le plus possible de sortir quand il pleut ! Malgré cela, trente personnes répondent à l’invitation, parmi lesquelles : députés et dirigeants de différents partis politiques, personnes de l’administration publique, professeurs de sciences politiques, étudiants, membres des mouvements  citoyens, avocats et journalistes. Le débat prévu donne lieu à un échange profond qui se passe dans un climat d’écoute réciproque. « Nous avons écouté des phrases telles que :”Nous voulons rester en contact avec vous, multiplier les échanges” ; ”Face à la perte des valeurs, nous devons travailler pour instiller le positif dans notre système éducatif, pour former des personnes qui demain seront de bons politiciens” ; ”Je sens que si je n’agis pas, Dieu me demandera ce que j’ai fait de tout ce qu’il m’a donné” ; ”Nous sommes jeunes et nous voulons apprendre de vous, les anciens. Ne nous oubliez pas” ». Les impressions, nées spontanément des participants, expriment la pensée des organisateurs et font de celle-ci un moment sacré. Dans la conclusion, Madame Georgine Madiko affirme : «  A travers notre agir, nous devons être une lumière dans un monde obscur. Nous devons prêcher avec l’exemple. Et à ceux qui, touchés par  notre comportement, demandent si nous faisons de la politique ou de la religion, nous répondons qu’une politique sans valeurs est la ruine des Nations ». Avant de nous quitter, un des participants propose : « Nous devons oublier nos titres, nous contacter régulièrement même seulement pour nous demander comment ça va. Je voudrais que chacun de nous parte d’ici avec la liste de tous les participants pour pouvoir les contacter par la suite ».  Le prochain rendez-vous a été programmé pour le 3 décembre. Gustavo Clariá

UNESCO: « Réinventer la paix »

UNESCO: « Réinventer la paix »

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STREAMING  10-13, 15-18 (CET, UTC+1)http://live.focolare.org/unesco   DISCOURS OFFICIELS: « Réinventer la paix » – discours de Maria Voce « Unité de la famille humane et culture de paix » – discours de Jesús Morán   Message du Papa François   SIF – Service de presse: Communiqué de presse – 10 novembre 2016 Communiqué de presse – 26 octobre 2016   Programme –  « Réinventer la paix »  Déclaration – « Réinventer la paix »    Chiara Lubich, 17/12/1996 –  Discours prononcé à l’UNESCO Video (italien)